Introduction
La vie privée est l'un des concepts les plus importants
pour chaque Homme, par tous les moyens, on souhaite se protéger et
garder une zone d'ombre auprès des autres. Mais les entreprises ont le
besoin d'informations pour générer de la valeur (vendre,
fidéliser,...). La volonté des deux camps est complètement
différente. Il faut donc pour tout un chacun trouver un
équilibre. De plus, l'arrivée des réseaux sociaux est
complètement paradoxale pour les internautes puisque le principe de ces
plateformes est de se dévoiler. Pourtant, elles ont du succès.
Facebook, leader incontesté des réseaux sociaux, possède
plus d'un milliard d'utilisateurs. Les internautes ne souhaitent plus donner
leurs informations personnelles sur internet mais le font sur les
réseaux sociaux. Alors comment faire pour qu'ils ouvrent la porte de
leur vie privée aux entreprises sur les réseaux sociaux? Pour
répondre à cette question, nous avons réalisé une
étude quantitative (questionnaire) sur des utilisateurs français
entre 18 et 25 ans pour comprendre ce qui peut les influencer dans la
décision de se dévoiler.
Pour une meilleure argumentation, nous avons divisé le
travail en trois parties. Tout d'abord, nous essaierons de comprendre les
obstacles au dévoilement des individus, puis nous analyserons le
«privacy paradox» des réseaux sociaux et nous
développerons la manière de faciliter le dévoilement.
I- Les obstacles au dévoilement
De nos jours, le marketing a besoin d'informations
précises sur ses prospects/clients, mais les individus sont
réticents à donner leurs informations car ils souhaitent
protéger leur vie privée. Dans cette partie nous tenterons de
comprendre pourquoi les individus ne dévoilent pas leurs
données.
a) Définition de Vie privée
La vie privée est un terme très important que l'on
utilise tous les jours et que l'on souhaite par tous les moyens
protéger. Mais, il est très difficile de le définir ou de
le délimiter. Pendant de nombreuses années, les gouvernements ont
eu beaucoup de mal à définir ce terme, qui selon Warren et
Brandeis (1890) est le droit le plus valorisé par les Hommes
civilisés. Sachant qu'il y a nécessité pour chacun de se
retirer, de s'isoler,... (Tocqueville, Montaigne, Churchill), le gouvernement
souhaite protéger les individus contre les diverses intrusions dans leur
vie privée. Mais pour cela, il faut délimiter les contours de ce
terme. Ainsi, l'article 2 de la directive de l'Union Européenne
précise qu'«on entend par donnée à caractère
personnel, toute information concernant une personne physique identifiée
ou identifiable, directement ou indirectement, notamment par
référence à un numéro d'identification ou à
un ou plusieurs éléments spécifiques, propres à son
identité physique, physiologique, psychique, économique,
culturelle ou sociale». Rappelons qu'une directive européenne est
une ligne à suivre par chacun des membres de l'Union, ou chaque pays
doit appliquer une loi en fonction de celle-ci. Au fil des années le
problème de définition se fait de plus en plus ressentir ou
plutôt l'absence de définition devient flagrante. La
volonté de définir ce terme est donc une priorité. Selon
Badinter (1968), «La vie privée c'est tout ce qui n'est pas la vie
publique de l'individu». Ë l'image de cette définition, la
notion de vie privée reste toujours aussi floue et vague.
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Aujourd'hui, avec le développement des nouvelles
technologies, les intrusions sont de plus en plus importantes d'où la
nécessité pour les gouvernements de s'adapter et de
protéger leurs citoyens. On constate que chaque pays possède une
conception différente de la vie privée et pourtant internet n'a
pas de frontières. Par exemple, en Union Européenne, il existe
une certaine volonté de réguler toute cette circulation de
données à travers des directives alors qu'aux États-Unis,
c'est l'autorégulation qui est de rigueur. Le développement
d'Internet et la mondialisation, font que nous possédons toutes nos
données enregistrées sur au moins un fichier. C'est donc à
chaque individu de choisir ce qu'il veut donner, sachant qu'il y a toujours une
différence entre la définition légale et l'image
perçue par les individus. Si les gouvernements ont du mal à
définir ce terme, nous imaginons mal la population le faire. En effet,
il caractérise ce terme comme étant très subjectif.
C'est-à-dire que chacun précise lui-même les limites de sa
vie privée. On peut parler d'une liaison entre les deux termes «vie
privée» et «liberté». Ainsi l'information
demandée par les institutions se heurte au droit de chacun d'être
laissé tranquille, à part, s'il en fait la demande (permission
marketing). «Il faut laisser l'individu tranquille» (Chupin,
2002).
On peut définir ce concept par une zone fondée sur
le secret alors que la vie publique a pour but la transparence. L'envie et
l'idée de se protéger sont au centre des attentions même si
le mur du respect de la vie privée est remis en cause. «La
transposition progressive du web privée vers le web public vient
à la fois de la volonté des internautes et de l'évolution
des plateformes» (livre: Marketing des réseaux sociaux, Loukouman
Amidou, 2012). En effet, avec l'arrivée du web 2.0, on constate que les
limites ont été modifiées et que chacun accorde moins de
préoccupations à l'un des droits les plus fondamentaux.
Cependant, il est à noter dans l'étude
quantitative, que les individus font tout de même attention à leur
e-réputation, puisque 94% des répondants ont déjà
cherché leur nom sur google et 95% ouvrent leur page Facebook uniquement
à leurs amis. Ces chiffres montrent qu'ils connaissent les dangers que
représente une transparence sur le web. S'ils protègent leurs
comptes, c'est qu'ils ne souhaitent sûrement pas que l'on voit toutes les
données personnelles répertoriées. On peut faire ce
constat car 84% des répondants ne désirent pas que leur futur
employeur voit leur profil Facebook.
Les utilisateurs souhaitent protéger leurs données
contre toutes les intrusions, ils veulent être tranquilles. Ainsi, chaque
entité qui récupère des données devrait informer
les personnes quant à l'utilisation qui en sera faite. «Le concept
de protection (ou respect) de la vie privée a été
défini comme la capacité de l'individu à contrôler
la collecte et l'utilisation de ses informations personnelles» (Westin,
1967). «Il faut savoir si les individus sont informés de la
collecte et de l'utilisation de ses informations personnelles» (Foxman et
Kilcone, 1993). Donc l'enjeu majeur pour le gouvernement est de mettre en place
des lois visant à réguler la collecte et l'utilisation des
données.
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