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Synthèse sur les ressources minérales et le développement en Afrique

( Télécharger le fichier original )
par Ahmed Kambale Muliwavyo Ephraim
Université de Goma - Graduat en sciences géologiques 2012
  

Disponible en mode multipage

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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE

« ESU »

UNIVERSITE DE GOMA

BP.204 GOMA

FACULTE DE SCIENCES

SYNTHESE SUR LES RESSOURCES MINERALES ET LE DEVELOPPEMENT EN AFRIQUE

(Synthèse bibliographique)

DEPARTEMENT DE GEOLOGIE

Travail de fin de cycle présenté en vue de l'obtention du diplôme de gradué en sciences géologiques.

Présenté par : KAMBALE MULIWAVYO Ephraïm

Dirigé par : Prof. KAPAJIKA BADIBANGA Corneille

Encadré par : Ass. BASUBI LUNGELE Valentin

Année Académique 2011- 2012

EPIGRAPHE

« Il n'en souriait pas moins de ceux pour qui tout est progrès scientifique, toute invention de l'industrie est ipso facto un gain enregistré par l'espèce humaine ».

Jules Romains

DEDICACE

Mes profondes gratitudes s'adressent à l'Eternel Dieu Tout Puissant qui nous a béni et protégé dans son amour infini tout au long de notre parcourt de formation, que la louange et l'adoration lui soient rendu éternellement.

A mes parents MUHINDO KISUKI et MASIKA MWENGE pour tous les efforts et sacrifices consentis en ma faveur dans un esprit d'amour, veuillez trouver ici le fruit de vos efforts.

A tous ceux qui m'ont soutenu moralement, spirituellement et scientifiquement pour la réalisation de ce travail.

Ephraïm MULIWAVYO

REMERCIEMENT

Nos sincères reconnaissances s'adressent au Professeur KAPAJIKA BADIBANGA et à l'Assistant BASUBI LUNGELE qui ont accepté de consacrer du temps pour la direction et l'encadrement de ce travail malgré leurs multiples occupations.

Nous tenons également à remercier tous les membres administratifs et scientifiques de l'université de Goma en général et ceux de la faculté de sciences en particulier, qui de part leurs sacrifices nous voici au terme de notre formation du premier cycle.

A mes parents MUHINDO KISUKI et MASIKA MWENGE qui ont eu la volonté exceptionnelle de nous conduire jusqu'à la fin de notre premier cycle et qui continuent à nous supporter malgré nos faiblesses en nous redonnant encore de l'espoir, sincèrement nous disons merci.

A tous mes frères et soeurs, oncles et tantes, neveux et nièces, cousins et cousines : Eric KISUKI, Kevine KAVIRA, Enock KASEREKA, Suzanne KAHAMBU, Yannick KISUKI, Christian KAKULE, Claude MWENGE, KANANGA KAMALE, Luc KAMAVU, PALUKU KALONDERO, Merveille KALONDERO...

Aux amis et connaissances : Domy TULENGI, Bovic MUTHEOSY, Francis MULAMBA, Serges KATEMBO, Jackson MUTINGAMO, Freddy BAGUMA, Christian GANZi, Justin MUNYOLERE, Gloire CHASINGA, Danny UCOUN, Héritier TAMBWE, Jacques SULULU, Revson NZOLI, Alice CAP, Wany INES, Gertrude Jolie...

Citer les uns, c'est oublier les autres dit-on que tous ceux dont les noms n'ont pas été cité trouve l'expression de ma gratitude.

Ephraïm MULIWAVYO

INTRODUCTION GENERALE

1. CHOIX ET INTERET DU SUJET

Etant donné que les ressources minérales sont très diversifiées, on se heurte à plusieurs problèmes quand a leur usage. Le choix de ce sujet s'avère important parce qu'il va nous aider à comprendre l'utilité des différentes ressources minérales qu'on retrouve en Afrique.

Tout travail scientifique présente un intérêt non seulement pour son auteur mais aussi pour d'autres chercheurs qui voudrons le compléter et cela dépendamment des objectifs poursuivi et a proprement parlé. Ce sujet apportera des connaissances sur la valeur économique de certains métaux et leurs applications dans différentes usines des transformations et il nous aidera à savoir l'impact de la mine sur l'environnement. Ce travail mettra à la portée des chercheurs et investisseurs dans le cadre de l'exploration et de l'exploitation des gisements miniers, une banque des données.

2. DELIMITATION DU SUJET

Notre recherche porte sur la synthèse des ressources minérales et le développement en Afrique, mais bien que ces ressources soient très diversifiées, nous allons nous intéresser à ceux qui contribuent à l'essor économique du continent.

3. ETAT DE LA QUESTION

La présente oeuvre scientifique constituée d'une synthèse bibliographique n'étant seulement pas une oeuvre personnelle, elle est en principe constituée d'une compilation des différentes publications ; livres ou manuels, anales, mémoires, TFC, ... qui selon leurs différents auteurs ; cadrent avec l'intitulé du travail de fin de cycle dont il est question dans les phrases qui devront suivre.

4. PROBLEMATIQUE

La problématique est l'ensemble des questions ou des problèmes concernant un domaine de connaissances ou qui se sont posées pour une situation1(*).

Dans la réalisation de notre travail sur la synthèse des ressources minérales et le développement en Afrique la question suivante, peut être évoquée, afin d'orienter notre réflexion sur le sujet proposé : Quelle serait la contribution des ressources minérales sur le développement du continent africain et son impact environnemental.

5. HYPOTHESES

Par définition une hypothèse est une affirmation ou une réponse provisoire dont la validité se démarque sur le terrain des investigations.

Partant de ce qui précède, différentes hypothèses sont à relever par rapport à ce sujet de manière à répondre à cette problématique.   De ces différentes hypothèses nous avons :

L'homme est appelé à bien vivre et à mieux vivre. Pour cela, il doit exploiter les ressources de sol et du sous-sol.

Toutes ces richesses constituent des atouts majeurs, pour l'essor économique d'un pays. Le secteur minier se trouve en amont du progrès économique d'un pays et pourvoit autres secteurs en aval, le secteur contribue à diversifier les activités économiques et industrielles ; et constitue une source de recettes et de devises pour les Etats. Par ailleurs, il participe également à la création d'emplois.

Ø Néanmoins, les ressources du sous sol doivent être exploitées avec efficacité de façon à ne pas perturber l'équilibre au niveau de l'écosystème donc ainsi parler de la non destruction de la flore et de la faune en évitant tout risque au niveau planétaire.

6. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE

Le présent travail ne présente aucune spécificité spatio-temporelle propre ; cependant il s'inscrit dans le contexte géologique de ressources minérales de l'Afrique au rythme que prend le développement économique du continent.

7. APPROCHE METHODOLOGIQUE

Une méthode scientifique est l'ensemble d'opération intellectuelles par les quelles une discipline cherche à étudier les vérités qu'elle poursuit, les démontrer et les justifier. En d'autres termes c'est un ensemble des démarches rationnelles pour parvenir à un but.

C'est ainsi que, au cours de notre travail, l'analyse documentaire et la méthode déductive nous ont été les moyens efficaces pour atteindre les objectifs que nous nous sommes assignés.

L'analyse documentaire consistant à fouiller minutieusement et rigoureusement les documents en rapport avec notre sujet et y tirer quelques paragraphes qui semblent indispensables.

Quant à la méthode déductive, elle part du général au particulier, avec cette méthode, nous avons essayé d'analyser les données que nous avons obtenues en se basant sur les théories des différents cours nous dispensés et la consultation des sites internet.

8. SUBDIVISION DU TRAVAIL

Hormis l'introduction et la conclusion générale, ce travail se subdivise en deux chapitres :

§ Le premier chapitre porte sur les généralités concernant les ressources minérales ;

§ Le deuxième chapitre traite de l'impact des ressources minérales sur le développement.

9. DIFFICULTES RENCONTREES

Les difficultés rencontrées sont énormes mais les majeurs sont les suivantes :

Ø Le manque d'une bibliothèque de géologie qui faciliterait une documentation adéquate pour la constitution de cette synthèse.

Ø Le non accès à certaines données suite à l'insuffisance des moyens financiers.

CHAP. I. GENERALITES SUR LES RESSOURCES MINERALES

1.1. INTRODUCTION

Le continent africain possède d'importantes ressources minières, qui représentent environ 30% des réserves mondiales prouvées. L'Afrique compte pour certains métaux à savoir : platine (89%), Chrome (81%), Manganèse (61%), bauxite (30%) et l'or (40%). Au même moment, sa part dans la production mondiale est estimée par exemple à 50% pour diamant, 15% pour la bauxite, 25% pour l'or, 20% pour l'uranium, etc. La contribution de l'exploitation minière en Afrique atteint parfois 50 % du PIB (Produit Intérieur Brut) pour certains pays. Aussi, le secteur contribue à diversifier les activités économiques et industrielles ; et constitue une source de recettes et de devises pour les États. Par ailleurs, il participe également à la création d'emplois. Compte tenu de la diversité des acteurs impliqués et l'importance des biens et services résultants, les retombées de l'exploitation minière en Afrique sont importantes pour l'économie mondiale2(*).

1.1.1. Définitions et généralités3(*)

· Ressource :

- moyen employé pour se tirer d'embarras ;

- moyens ou richesses dont on dispose.

· Reserve :

- quantité de choses accumulées pour être utilisées en cas de besoin ;

- chose mise de coté pour être utilisé au moment opportun.

v Ressources minérales :

Sont des concentrations ou indices minéralisés d'une substance naturelle organique ou inorganique présente au sein ou sur la croute terrestre, dont la forme, la quantité et la teneur ou qualité sont telles qu'elles présentent des perspectives raisonnables d'extraction rentable.

v Les réserves minières :

Sont une portion de ressources minières qui peuvent être exploitées légalement et à profit. Les recettes dégagées doivent couvrir la totalité de coûts opératoires y compris les amortissements des investissements à venir en équipements et en infrastructures liés à leur exploitation.

Nous distinguons deux types de ressources et deux types de réserves :

A. Les Ressources :

a) Ressources mesurées et indiquées :

· Ressource mesurée : une ressource minérale « mesurée » est la portion d'un gisement dont la masse (tonnage), la forme, les limites et les teneurs (qualités) sont connues par des levés et une maille d'échantillonnage serrée par rapport aux dimensions du gisement. La maille de sondage et l'échantillonnage, mesurent la continuité en 3D, permettant l'estimation globale avec une faible marge d'erreur et l'estimation locale, avec une marge d'erreur acceptable pour des blocs d'estimation.

· Ressource indiquée : une ressource minérale « indiquée » est la portion d'un gisement dont la masse (tonnage), la forme, les limites et les teneurs/qualités sont connues par des levés et une maille d'échantillonnage large. En pratique, la continuité n'est mesurée que dans l'axe des échantillonnages. En conséquence, l'estimation globale peut être attachée d'une marge d'erreur relativement importante et l'estimation locale (blocs d'estimation restreints) est, la plupart du temps, affectée d'une marge d'erreur excessive.

b) Ressources inférées ou présumées :

v Les ressources minérales inférées constituent la partie des ressources minérales, dont on peut estimer la quantité et la teneur ou la qualité sur base des preuves géologiques et d'un échantillonnage restreint et dont on peut raisonnablement, présumer, sans toute fois la vérifier de la continuité de la géologie et des teneurs.

L'estimation est fondée sur des renseignements et un échantillonnage restreint recueilli à l'aide des techniques appropriées à partir d'emplacements tels que des affleurements, des tranchées, des puits, des chantiers et des sondages. Cette catégorie de ressources ne peut être soumise à aucune étude économique.

B. Les réserves minières

Ici nous distinguons deux types :

a) Reserve prouvée : une réserve de minerai « prouvée » est l'estimation de la masse (tonnage) et de la teneur/qualité de la ressource minérale « mesurée » qui peut être extraite légalement et à profit selon le plan minier choisi. Compte tenu de la faible marge d'erreur qui caractérise cette catégorie répond aux exigences de la planification et de la faisabilité de la production.

b) Reserve probable : une réserve de minerai « probable » est l'estimation de la masse (tonnage) et de la teneur/qualité de la ressource minérale « indiquée » qui pourrait être extraite selon un plan minier. En conséquence de la marge d'erreur typique de cette catégorie de ressources, la faisabilité technique, la planification et les estimations des coûts de revenus, ne peuvent être établit que d'une façon préliminaire ou conceptuelle. Cette catégorie ne répond donc pas à toutes les exigences de la faisabilité de la production.

Tableau 1 : Check list d'estimation des ressources géologiques (Managem)

Intégrité de la base des données

· Ensemble des mesures prises pour que les données de bases ne soient pas modifiées entre la phase et la collecte jusqu'à leur utilisation dans l'estimation ;

· Procédure de contrôle et de validation de données.

Interprétations géologiques

· Nature des données utilisées ainsi que les hypothèses de travail,

· Contexte géologique détaillé,

· Effet des hypothèses multiples sur les estimations,

· Facteurs pouvant affectés la continuité (quantité et qualité/teneur).

Techniques d'estimation et de modélisation

· Techniques d'estimations et hypothèses de travail,

· Traitement de valeurs extrêmes (teneur et puissance),

· Paramètre d'interpolation (conforme au type de gisement),

· Blocs modèles : taille de blocs et leur relation avec l'espacement moyen des échantillons ainsi que l'ellipsoïde de recherche,

· Processus de validation,

Le logiciel utilisé pour les modélisations numériques.

Coupures : teneurs, puissances, écrêtage

· Les bases et les justifications de coupures utilisées pour les teneurs et les puissances (études statistiques et géostatistiques),

· Les teneurs d'écrêtage à expliquer et justifier,

Les effets de différentes coupures sur l'estimation.

Méthodes d'exploitation et facteurs de mines

· Description des méthodes susceptibles d'être utilisées en comparant les avantages et les inconvénients,

· Ouvertures minières minimales tenant compte des caractéristiques géologiques et de la dimension des équipements,

· Dilution planifiée et la dilution additionnelle,

La récupération du gisement.

Procédés de traitement

· Description du procédé de traitement tenant compte des caractéristiques du gisement,

· Rendements provisionnels tenant compte des réalisations pour les mines en activité ou des essais de pilotage pour le nouveau projet.

Facteurs de tonnage (facteurs in situ)

· Méthodes utilisées dans la détermination de densités de différents types de minerai ou du stérile,

· Fréquence des mesures,

La nature, la taille et la représentativité des échantillons.

Classification

Charte de classification des ressources. Critères bien clairs de différentes catégories de ressources.

Révisions ou audits

· Les résultats de tout audit ou révision des estimations de ressources.

Ressources miniers à couverture en réserves minières

· Description des ressources miniers estimées comme base de la conversion, bien clarifiée si les réserves sont incluses dans les ressources minières ou sont à part.

Facteurs mines et les méthodes d'exploitation

· Les méthodes choisies pour la conversion,

· Le choix de la nature et de l'adéquation de la méthode,

· Le design minier y compris toutes les infrastructures d'accès et de travaux préparatoires,

· La préparation géologique pré-abattage,

· Les ouvertures minimales utilisées,

· Les données relatives au contrôle de terrains (paramètres géotechniques),

· Les facteurs de dilution (dilution planifiée, additionnelle, salissage),

· Taux de récupération de ressources minières (piliers, stots, etc),

· Les taux de perte (récupération après abattage),

· Les résultats d'échantillonnage en flanc ou de pilotage de méthode.

Les facteurs de traitement

· Les procédés de traitement adopté,

· Rendement du traitement en fonction des teneurs et de la minéralisation,

· Les éléments pénalisants.

Coûts et revenus

· Coûts d'exploitations y compris les coûts opératoires et les investissements,

· Les frais liés à la commercialisation, au traitement et au transport, les pénalités, etc,

· Les royalties, les rémunérations de gestion, les taxes,

· Les cours, la parité,

· Le taux d'actualisation.

Commercial

· Etude du marché : les tendances des cours, la demande, la concurrence,

· Identification des consommateurs.

Facteurs de risques

· Les risques naturels, infrastructures, légaux, risques liés au marché,

· Les statuts et titres miniers.

Classification

· Les bases de classification des réserves minières avec les marges d'erreur sur les différentes catégories,

· Les proportions relatives des réserves prouvées et des réserves probables (en tonnage tout venant et en métal).

Audits ou révisions

· Les résultats des audits.

 

Ressources géologiques

Ressources minières

Réserves minières

Degré de certitude géologique

Mesurées

Prouvées

 

Indiquées

Probables

 

Applications des facteurs technico-économiques

Fig.1 : schéma montrant le transfert des ressources en réserves

1.2. NOTION SUR L'EXPLOITATION MINIERE4(*).

Les projets miniers proposés varient en fonction de types des métaux ou de matériaux à extraire de la terre. La majorité de projets miniers proposés concernent l'extraction des minerais tels que : cuivre, nickel, cobalt, or, argent, plomb, zinc, molybdène et platine. Ce point ne discute pas l'exploitation des minerais qui sont souvent extraits en utilisant les méthodes d'exploitation minière par décapage direct des couches incluant l'aluminium (bauxite), le phosphate et l'uranium. Ce point ne discute pas non plus de l'exploitation minière pour l'extraction du charbon ou des agrégats tels que le sable, le gravier et le calcaire

1.2.1. Les phases d'un projet minier

Du début des prospections minérales à la période d'après-clôture de la mine, on distingue différentes phases dans un projet minier.

A. Prospection

Un projet minier peut commencer seulement quand on connait l'extension et la valeur du dépôt des minerais. Les informations sur la localisation et la valeur du dépôt de minerai s'obtiennent durant la phase de prospection ; cette phase comprend les enquêtes, les études de terrain, les essais de sondage et d'autres excavations exploratoires.

La phase de prospection peut entrainer le nettoyage de vastes aires de végétations (typiquement en lignes) pour faciliter la circulation des véhicules lourds transportant les installations des forages. Plusieurs pays requièrent une étude d'impacts environnementaux (EIE) séparés dès la phase exploratoire d'un projet minier parce que les impacts de cette phase peuvent être profonds et parce que les prochaines phases du projet minier peuvent ne pas s'en suivre si l'exploration n'arrive pas à trouver des quantités suffisantes de dépôts de minerais à hautes teneurs.

B. Développement

Si la phase d'exploration prouve l'existence d'un dépôt de minerai assez important et d'une teneur suffisante, le promoteur de projet peut alors commencer de planifier le développement d'une mine. Cette phase du projet minier comprend plusieurs composantes distinctes :

- Construction de routes d'accès : pour amener les équipements lourds et les approvisionnements au site minier ou bien pour l'expédition des métaux et minerais traités;

- Préparation et déblaiement du site : si le site d'une mine se situe dans une zone sous développée et difficile d'accès, le promoteur du projet peut avoir besoin de commencer le déblaiement de terrain pour la construction de zones de campement pour héberger le personnel et stocker les équipements.

C. Exploitation minière active

Dès qu'une compagnie minière a construit de routes d'accès et préparé les zones de campement pour héberger le personnel et stocker les équipements, les travaux miniers peuvent commencer.

Tous les types de travaux miniers partagent un aspect commun : l'extraction et la concentration (ou enrichissement) d'un métal en provenance du sol. Les projets miniers proposés différent considérablement par les méthodes proposées pour l'extraction et la concentration du minerai métallique.

Dans presque chaque cas, les minerais métalliques sont emprisonnés sous une couche de sol ou de roches ordinaires (appelée « morts terrains » ou « débris de roche ») qui doivent être déplacés ou excavés pour permettre l'accès au dépôt de minerais.

La première façon dont les projets miniers proposés différent entre eux est la méthode proposée pour déplacer ou excaver les morts terrains. Les paragraphes qui suivent discutent brièvement de méthodes les plus communes.

C.1. Exploitation à ciel ouvert

L'exploitation à ciel ouvert est un type d'exploitation dans laquelle le dépôt minerai s'étend profondément dans le sous-sol nécessitant l'enlèvement de couches superposées de morts terrains et de minerai.

Dans plusieurs cas, l'exploitation des arbres, la coupe rase ou le brûlage de la végétation surplombant le dépôt de minerai peuvent précéder l'enlèvement des morts terrains. L'utilisation de la machinerie lourde généralement de bouteurs/bulldozers et camions-bennes, est le moyen le plus commun pour enlever les morts terrains.

Etant donné que cette méthode d'exploitation est utilisée pour des minerais se trouvant à une profondeur substantielle, elle fait couramment intervenir la création d'une fosse qui s'étend en dessous du niveau de la nappe phréatique. Dans ce cas, l'eau de fond doit être pompée pour permettre les travaux miniers. D'ordinateurs, un lac de puits de mine se forme en un certain moment de la durée après la fermeture de la mine et l'arrêt du pompage de l'eau de fonds. Le secteur d'exploitation à ciel ouvert englobe toutes les formes d'extraction de matières premières minérales à partir de gisements affleurants. Le gisement est mis en nu par enlèvement de roches de recouvrement (déblais) pour permettre la récupération du minerai. Selon les propriétés physiques de matériau brut et les contraintes imposées par la nature du site, il existe plusieurs méthodes d'exploitation à ciel ouvert :

- L'extraction à sec ;

- Le dragage ;

- Exploitation marine.

C.2. Exploitation des placers5(*)

L'exploitation des placers est utilisée lorsque le métal d'intérêt est associé aux sédiments dans un lit de cours d'eau ou dans une plaine d'inondation. Des bouteurs, des dragues ou des jets hydrauliques (un processus appelé `abattage hydraulique') sont utilisés pour extraire le minerai.

Fig.2 : Exploitation des placers d'une mine : photo ; centre Labor.

C.3. Exploitation souterraine

Dans l'exploitation souterraine, une quantité minimale de morts terrains est enlevée pour accéder au dépôt de minerai. L'accès à ce gisement de minerai se fait au moyen de tunnels ou de puits. Tunnels ou puits conduisent à un réseau plus horizontal de tunnels souterrains qui accèdent directement au minerai6(*). Selon la forme et la nature du gisement, on distingue plusieurs méthodes d'exploitation souterraine :

- Exploitation par chambres et piliers : s'applique pour les gisements horizontaux dont le pendage de couches varie entre 0° et 20°.

- Exploitation par chambres-magasins : s'applique au gisement de forme régulière fortement pentus inclus dans un massif rocheux. Elle est caractérisée par le déblocage par gravité.

- Exploitation par tranches montantes remblayées : s'applique aux gisements fortement pentus inclus dans le massif rocheux dont la stabilité est bonne.

- Exploitation par chambres foudroyées : utilisant des explosifs.

- Exploitation par tranches montantes à l'aide de charges concentrées.

C.4. Réouverture des mines inactives ou abandonnées et retraitement des résidus

Certains projets miniers consistent à remanier des piles de déchets (souvent des résidus) de mines inactives ou abandonnées ou d'anciens tas de déchets dans les mines actives. Généralement, cela est proposé lorsque des méthodes plus efficaces d'enrichissement ont rendu économique l'extraction des métaux à partir des déchets miniers anciens. Le matériau des piles peut être envoyé pour traitement dans des installations sur le site même ou en dehors du site.

D. Évacuation des morts terrains et des déchets de roche

Dans presque chaque projet, les minerais métalliques sont enfouis sous une couche de sol ordinaire ou de roches (appelée `morts terrains ou `déchets de roche') qui doit être déplacée ou creusée pour permettre l'accès au dépôt de minerai métallique. Pour la plupart des projets miniers, la quantité de morts terrains générée par l'exploitation minière est énorme. Le rapport entre la quantité de morts terrains à la quantité de minerais (appelé `taux de découverte') est généralement supérieur à un et peut être beaucoup plus élevé.

E. Extraction du minerai

Après qu'une compagnie minière a déplacé les morts terrains, l'extraction du minerai commence à l'aide d'équipements lourds et d'une machinerie spécialisés, tels que les chargeurs, les wagons de mine et les camions-benne, qui transportent le minerai vers les installations de traitement à travers des routes de transport des matériaux.

F. Enrichissement

Bien que les minerais métalliques contiennent des niveaux élevés de métaux, ils produisent aussi de grandes quantités de déchets. Par conséquent, l'étape suivante dans l'exploitation minière est le concassage (ou broyage) du minerai et la séparation des quantités relativement faibles de métaux du matériau non métallique du minerai au cours d'un processus de traitement dénommé enrichissement.

Le broyage permet également un dégagement plus complet des contaminants lorsque ces particules deviennent des résidus. Les résidus sont ce qui reste après le broyage du minerai en de fines particules suivi de l'extraction du métal/des métaux précieux.

L'Enrichissement inclut des techniques de séparation physique ou chimique comme la concentration par gravité, séparation magnétique, séparation électrostatique, flottation, extraction par solvant, extraction par voie électrolytique, lixiviation, précipitation et amalgamation (souvent impliquant l'utilisation du mercure). La solution de cyanure dissous les métaux désirés et la liqueur mère contenant le métal est prélevée au bas de la pile à l'aide d'un système de tuyaux.

G. Évacuation des résidus7(*)

Comme précédemment discuté, même les minerais métalliques à haute teneur sont composés presqu'entièrement de matériaux non métalliques et contiennent souvent des métaux toxiques indésirables (comme le cadmium, le plomb et l'arsenic). Le processus d'enrichissement génère de gros volumes de déchets appelé `résidus,' c'est à dire les rejets d'un minerai après qu'il a été broyé et que les métaux désirés aient été extraits (par exemple, avec le cyanure (or) ou l'acide sulfurique (cuivre)).

Si un projet minier implique l'extraction de quelques centaines de millions de tonnes métriques de minerai, le projet de mine générera une quantité similaire de résidus. La manière dont une compagnie minière dispose de son important volume de matériau de déchets toxique est l'une des questions centrales qui détermineront si un projet minier proposée est acceptable du point de vue environnemental.

Fig.3 : Exploitation des placers d'une mine : photo ; centre Labor.

H. Réhabilitation et fermeture de site minier

Lorsque l'exploitation minière active cesse, les installations minières et le site sont réhabilités et fermés. L'objectif du plan de réhabilitation et de fermeture d'un site minier doit toujours viser à retourner le site à une condition qui ressemble le plus possible à la condition d'avant exploitation. Les Plans de réhabilitation et de fermeture des mines doivent décrire avec suffisamment de détails comment la compagnie minière restaurera le site d'une manière qui ressemble le plus possible à la condition environnementale d'avant exploitation; comment elle empêchera à perpétuité la libération des contaminants toxiques provenant de diverses installations minières (comme des puits à ciel ouvert abandonnés et des bassins de décantation des résidus miniers); et comment les fonds seront mis de côté pour s'assurer que les frais de réhabilitation et de fermeture seront payés à cet effet8(*).

1.3. PROPRIETES DE QUELQUES RESSOURCES MINERALES

1.3.1. LA TOURMALINE9(*)

1. Généralités:

A. Généralités sur la tourmaline

a) Composition chimique et classification

Le terme tourmaline désigne l'ensemble d'une famille de cyclosilicates hydroxylés boro-alumineux cristallisant dans le système rhomboédrique. La formule générale simplifiée est la suivante :

(X) (Y)3 (Z)6 B3 Si6O27 (O, OH, F)4

Où :

X= Na, Ca, parfois K ou vacant

Y= Al, Li, Fe2+, Fe3+, Mg2+, parfois Mn3+

Z= Al3+, Fe3+, Cr3+, parfois Mg2+ et V3+ (Dietrich, 1985).

Suivant cette formule, 14 termes extrêmes ont été acceptés par l'International Mineralogical Association (Tableau 2), mais la plupart des tourmalines ont une composition intermédiaire entre ces différents pôles.

Tableau 2 : Espèces minérales de la tourmaline

Espèces

X

Y3

Z6

B3 Si6O27

V3

W

Tourmalines alcalines

Elbaïte

Na

Li1-5Al1-5

Al6

B3Si6O27

(OH)3

(OH)

Schorl

Na

Fe2+3

Al6

B3Si6O27

(OH)3

(OH)

Dravite

Na

Mg3

Al6

B3Si6O27

(OH)3

(OH)

Olenite

Na

 

Al6

B3Si6O27

O3

(OH)

Chromdravite

Na

Mg3

Cr6

B3Si6O27

(OH)3

(OH)

Buergerite

Na

Fe3+3

Al6

B3Si6O27

O3

F

Povondraite

Na

Fe3+3

Fe3+4 Mg2

B3Si6O27

(OH)3

O

Vanadiumdravite

Na

Mg3

V6

B3Si6O27

(OH)3

(OH)

Tourmalines calciques

Liddicoatite

Ca

Li2Al

Al6

B3Si6O27

(OH)3

F

Uvite

Ca

Mg3

MgAl5

B3Si6O27

(OH)3

F

Hydroxy-eruvite

Ca

Fe2+3

MgAl5

B3Si6O27

(OH)3

(OH)

Tourmalines avec le site X vacant

Rossmanite

- -

LiAl2

Al6

B3Si6O27

(OH)3

(OH)

Foitite

- -

Fe2+2 Al

Al6

B3Si6O27

(OH)3

(OH)

Magnesiofoitite

- -

Mg2Al

Al6

B3Si6O27

(OH)3

(OH)

Cependant, les nombreuses substitutions ioniques entraînent beaucoup plus de possibilités de termes extrêmes... et donc un classement potentiellement plus complexe (Hawthorne et Henry , 1999).

b) Structure cristalline10(*)

La tourmaline étant un cyclosilicate, l'élément structural de base est un anneau de 6 tétraèdres SiO4 formant l'ensemble (Si6O18)12- (Fig.4).

A cet anneau se rattachent des groupements tétraédriques et octaédriques alumineux (Al) en site Z (Fig.5).

Un groupement trioctaédrique de molécule (OH) en site V comprend des ions métalliques en site Y. Ce groupement est centré autour d'une molécule (OH) ou d'un atome de fluor (F) occupant le centre de l'anneau en site W (Fig.5).

Pour faire la liaison des anneaux selon l'axe c, on trouve en alternance des groupements borates (BO3)3- liés à différents cations alcalins ou alcalino-terreux en site X (Fig.4) (Henry, 2007).

Fig.4 : Structure de la tourmaline parallèlement à l'axe c (Henry, 2007).

Fig.5. Structure de la tourmaline perpendiculairement à l'axe c (Henry, 2007).

c) Caractéristiques11(*)

· Couleur : Les tourmalines sont des minéraux allochromatiques qui ont une large gamme de couleur (rose, rouge, jaune, brun, verte, bleue, violette, noire, etc...) mais qui peuvent aussi être incolores ou multicolores. D'ailleurs, certains spécimens sont recherchés pour leurs arrangements de couleurs et donnent lieu à des appellations « exotiques » comme la tourmaline melon d'eau (rose à coeur et verte en bordure), la tourmaline tête de Maure (cristal incolore à partie terminale noire), la tourmaline tête de Turc (cristal vert à partie terminale rouge) (Bariand et Poirot, 1998).

Virtuellement il n'y a pas de restriction de couleur selon les espèces. Cependant il existe des couleurs caractéristiques :

- Buergerite : bronze, marron

- Chromdravite : vert profond

- Dravite et Uvite: marron, rouge, jaune, vert, blanc, gris, noir, incolore,...

- Elbaïte et Liddicoatite: rose, vert, incolore, rouge, orange, jaune, bleu, violet, blanc, noir, marron,...

- Ferridravite, Schorl et Foïtite: noir (Dietrich, 1985)

· Dureté : 7-7,5

· Densité : 2,82-3,32

· Clivage : Les clivages bien développés, observables, sont typiquement absents des tourmalines (Dietrich, 1985).

· Cassure : irrégulière, légèrement conchoïdale, esquilleuse. Les fractures sont fréquentes et se répartissent perpendiculairement à l'axe de croissance (c). Elles sont peut-être dues à une croissance irrégulière (Dietrich, 1985).

· Transparence : transparent à opaque.

· Signe optique : uniaxe négatif

· Indices de réfraction :

ne de 1,619 à 1,772

no de 1,634 à 1,778 (Dietrich, 1985)

· Biréfringence : de -0,014 à -0,032

· Dispersion : 0,017 (0,009-0,011)

· Pléochroïsme : généralement fort

· Fluorescence : généralement faible ou nulle à l'exception des variétés contenant du magnésium comme la dravite et l'uvite. Les elbaïtes roses peuvent aussi présenter une fluorescence bleue, de légère à intense, (Fritsch, 1994).

· Morphologie : Les tourmalines cristallisent dans le système rhomboédrique. Les cristaux peuvent prendre une grande quantité de formes différentes mais se dégagent 16 formes principales dont 5 très communes, 4 communes et 7 moins communes (Goldschmidt, 1922). Les cristaux se présentent donc le plus fréquemment sous forme de prismes allongés à section triangulaire aux côtés arrondis avec présence de stries longitudinales caractéristiques. Ils peuvent être incurvés selon l'axe c et sont fréquemment fracturés. La taille des cristaux s'échelonne depuis des aiguilles microscopiques jusqu'à certaines pièces de longueur supérieure au mètre.

· Propriétés électriques : Les tourmalines sont pyroélectriques (charges opposées sur différentes faces du cristal sous l'effet de la chaleur) et piézoélectriques (polarisation électrique du cristal sous l'action de contraintes mécaniques), elles attirent donc les petites particules. Les marins hollandais avaient remarqué cette propriété de la tourmaline sur les cendres de leurs pipes et l'avaient appelée « Ashentrekker » (extracteur de cendres) (Schumann, 2000).

d) Gisements

Les tourmalines ont une grande stabilité chimique sous toutes conditions climatiques et érosives. Ainsi elles apparaissent comme minéraux accessoires communs dans les roches ou dépôts géologiques de tous âges et de toutes origines géographiques (Dietrich, 1985).

Cependant, les tourmalines naissent dans les roches acides (teneur en silice supérieure à 63%) magmatiques (granite, pegmatite), filoniennes (aplite) et métamorphiques (paragneiss, quartzite) (Cipriani, 1996).

Lorsqu'un magma cristallise, la solution résiduelle se concentre en gaz volatiles, devient plus fluide et migre dans les roches encaissantes. La cristallisation de cette solution est une pegmatite. Les éléments tels que B, P, F, Cl, S, Li, Be, Rb, Cs, Mo (+ terres rares) forment des minéraux tardivement. Ainsi, les pegmatites des granites peuvent contenir des minéraux comme les béryls, chrysobéryl, apatite, brazilianite, tourmaline, spodumène, topaze, danburite, microlite et pétalite...

Les cristaux peuvent être de grande taille et pousser dans des géodes. Les tourmalines de couleur, intéressantes commercialement, sont fréquemment associées à des pegmatites sodo-lithiques. Les gisements, quand ils sont alluvionnaires, sont assez proches de la source mais ce cas est rare12(*).

Selon les couleurs, les variétés, on trouve des tourmalines dans presque tous les pays du monde ; les tourmalines paraiba qui depuis 2001, ont été trouvé en Afrique au Nigéria  dans le gisement d'Edeko (des tourmalines bleues néons) et en Mozambique (dans le gisement d'Alto Ligonha), des tourmalines trapiches en Zambie qui au départ étaient vendues comme des émeraudes trapiches, car ces tourmalines sont généralement vertes ; et des rubellites à Madagascar...L'Ethiopie et le Kenya fournissent également de nombreuses tourmalines sur le marché.

1.3.2. Informations générales sur l'exploitation du pétrole et du gaz

a. Le pétrole

Le pétrole ( L. petroleum, du mot grec petra, roche, et du latin oleum, huile) est un liquide d'origine naturelle, une huile minérale composée d'une multitude de composés organiques, essentiellement des hydrocarbures, piégé dans des formations géologiques particulières. Le pétrole dans son gisement est fréquemment associé à des fractions légères qui se séparent spontanément du liquide à la pression atmosphérique, ainsi que diverses impuretés comme le dioxyde de carbone, sulfure d'hydrogène, l'eau de formation et des traces métalliques13(*).

Formation

Le pétrole est un produit de l'histoire géologique d'une région14(*), et particulièrement de la succession de trois conditions :

· L'accumulation de matière organique, végétale essentiellement ;

· Sa maturation en hydrocarbures ;

· Son emprisonnement.

Ensuite, comme un gisement de pétrole est entraîné dans la tectonique des plaques, l'histoire peut se poursuivre. Il peut être enfoui plus profondément et se pyrolyser à nouveau, donnant un gisement de gaz naturel - on parle alors de « gaz thermogénique secondaire », par opposition au « gaz thermogénique primaire » formé directement par pyrolyse du kérogène. Le gisement peut également fuir, et le pétrole migrer à nouveau, vers la surface ou un autre piège.

Il faut ainsi un concours de circonstances favorables pour que naisse un gisement de pétrole (ou de gaz), ce qui explique d'une part que seule une infime partie de la matière organique formée au cours des ères géologiques ait été transformée en énergie fossile et, d'autre part, que ces précieuses ressources soient réparties de manière très disparate dans le monde.

b. Le gaz

Le gaz naturel est une énergie fossile, dont l'origine est similaire à celle du pétrole. Il est principalement composé de méthane (CH4).

Dans les premiers temps de l'exploration du gaz naturel était souvent considéré comme un sous-produit sans intérêt qui entravait même le travail des ouvriers forcés de s'arrêter pour laisser échapper le gaz des poches découvertes lors du forage. Le gaz est actuellement présenté comme énergie de transition vers les énergies renouvelables surtout pour des raisons commerciales: quand il n'y aura plus de pétrole, il restera du gaz et l'or bleu est moins sale que l'or noir ou que le charbon: ces émissions de dioxyde de soufre sont négligeables et les niveaux d'oxyde d'azote et de dioxyde de carbone sont plus faibles que les autres énergies fossiles15(*).

L'Afrique a produit, en 2008, 10,3 millions de barils/jour1 (Mb/j) de pétrole, au lieu de 5,7 millions en 1988, comme l'indique la figure ci-après, soit une croissance moyenne en 20 ans de 3% par an. Cinq pays, le Nigeria, l'Algérie, l'Angola, la Libye et l'Egypte, représentent ensemble 84% de la production, le solde étant reparti entre une dizaine de pays.

Fig.6 : Production du pétrole en Afrique

Certains pas produisent du pétrole à faible quantité : le Cameroun, Tunisie, Mauritanie, RDC, Cote d'ivoire, etc.

1.3.3. Le platine16(*)

Le platine est un élément chimique, de symbole Pt et de numéro atomique 78. C'est un métal de transition dur, malléable, ductile, rare et précieux, de couleur gris-blanc. Le platine est un métal noble résistant à la corrosion, et on le trouve souvent associé à certains minerais de cuivre ou de nickel, et plus rarement sous forme de dépôts natifs (en Afrique du Sud notamment).

Propriétés

Fig.7 : Echantillons de platine

Ce métal à une couleur argent-blanc lorsqu'il est pur, il est malléable, ductile et très résistant à la corrosion.

Le platine interagit avec de nombreuses molécules, ce qui en fait un catalyseur très recherché. À température ambiante, il résiste cependant à de nombreuses attaques chimiques : il ne s'oxyde pas à l'air libre, et n'est corrodé que par les cyanures, les halogènes, le soufre et les métaux alcalins caustiques. Sauf à l'état de micro- ou nanoparticules, il est insoluble dans l' acide chlorhydrique HCl et dans l' acide nitrique HNO3, mais il se dissout dans l' eau régale (mélange de ces deux acides). Le platine ne s'oxyde ni à l'air ambiant ni en présence d' oxygène O2 pur, mais, en faisant réagir de l' acide chloroplatinique H2PtCl6·6H2O avec divers sels azotés, on obtient un nitrate de platine qui, une fois réduit, donne un oxyde hydraté de platine qui pourra être encore réduit en dioxyde de platine PtO2, un oxyde lamellaire stable semblable au rutile TiO2 d'un point de vue cristallographique 8, qui a également un pouvoir catalytique ( catalyseur d'Adams), et qui peut être réduit en platine colloïdal par l' hydrogène H2 afin d'obtenir par exemple un catalyseur beaucoup plus puissant appelé noir de platine, très réactif de par sa surface particulière. Les caractéristiques catalytiques du platine, comme celles des six autres métaux du groupe du platine, sont exceptionnelles. Ainsi, un mélange d' hydrogène H2 et d' oxygène O2 explose en présence de platine : le platine catalyse la réaction, qui est exothermique, l'élévation de température consécutive provoque alors un emballement de la réaction, d'où l'explosion. Sous certaines formes, le platine est un puissant toxique (il détruit l' ADN en empêchant la double hélice de se dérouler), ce pourquoi il est utilisé pour traiter certains cancers ( chimiothérapie) en bloquant le processus de division rapide normal de certaines cellules (dont celles qui font pousser les cheveux, d'où une chute des cheveux lors de certaines chimiothérapies). Il existe aussi de nombreux autres radio-isotopes, dont le plus stable est le 193Pt, dont la période est de 50 ans.

Tableau 3 : Production du minerai de platine

Pays

Tonnes

 % du total

Afrique du Sud

148,3

75,8

Russie

29,6

15,1

Canada

7,4

3,8

Zimbabwe

4,4

2,2

États-Unis

4,1

2,1

Total 5 pays

193,8

99,0

Total monde

195,7

100,0


Chiffres de
2003, métal contenu dans les minerais et concentrées, source : L'état du monde 2005

Plus de 75% de sa production provient de l'Afrique du Sud, plus précisément du complexe du Bushveld qui n'est pas très loin des cheminées diamantifères de Kimberley. Bien que très étudié par les géologues, ce complexe qui est âgé de plus de deux milliards d'années et s'étend sur plusieurs centaines de kilomètres. La République démocratique du Congo (RDC) et l'Afrique du Sud sont respectivement les premiers producteurs mondiaux de platine.

1.3.4. Le Tantale17(*)

Propriétés, usages et types de gisement

Fig.8 : Echantillon de la tantalite

Le tantale (Ta) est un métal gris-bleu, dense, ductile, très dur, résistant à la corrosion et bon conducteur de chaleur et d'électricité.

Le tantale se caractérise par :

· une dureté de 6,5;

· une densité de 16,6 g/cm 3;

· un point de fusion très élevé de 3°011°C.

Le principal minerai de tantale est la tantalite [(Fe,Mn)Ta2O6]. Il existe plusieurs autres types de minerais de tantale, dont la microlite, la wodginite, l'euxenite, le polycrase et la columbite-tantalite. La samarskite et la fergusonite sont également des minéraux renfermant du tantale.

Le tantale est souvent associé aux minéraux de niobium (pyrochlore, loparite). Au début des années 1800, le tantale et le niobium étaient même considérés comme étant un seul et même élément.

1.3.4.2. Types de gisements

On distingue cinq principaux types de gisements de tantale :

· les gisements associés à des pegmatites granitiques;

· les gisements associés à des granites;

· les gisements associés aux complexes de carbonatite;

· les gisements associés aux complexes intrusifs hyperalcalins;

· les gisements associés à des dépôts alluviaux (placers).

Le coltan se trouve en quantités commerciales en Afrique centrale, notamment en République démocratique du Congo dont la région du Kivu détient entre 60 et 80 % des réserves mondiales. Il est surtout utilisé dans la fabrication de condensateurs pour les équipements électroniques mais entre également dans la composition d'alliages de cobalt et de nickel dans l' aéronautique et particulièrement la fabrication des réacteurs. On l'utilise aussi comme revêtement dans les échangeurs de chaleur et dans des alliages pour les outils de coupe ou de tournage.

Le coltan est au coeur de la guerre en République démocratique du Congo (RDC), l'un des conflits les plus meurtriers depuis la Seconde Guerre mondiale avec plus de 5 millions de morts. Un rapport d'experts présenté en 2001 au Conseil de sécurité de l'ONU dénonce les grandes quantités de ce minerai illégalement extraites du sol de la République démocratique du Congo et transportées en contrebande, en accord avec des entrepreneurs occidentaux, par les armées de l' Ouganda, du Rwanda, du Burundi et de la RDC qui occupaient la Province orientale et la région du Kivu, à l'est du pays.

1.3.5. Le cuivre18(*)

Le cuivre est un élément chimique de symbole Cu et de numéro atomique 29. Naturellement présent dans la croûte terrestre, il est essentiel au développement de toute forme de vie. Avec l' or, le cuivre pur est le seul métal coloré ; il présente sur ses surfaces fraîches une teinte rose saumon. Il est aussi appelé le « métal rouge ». Le cuivre est un métal ductile possédant une conductivité électrique et thermique particulièrement élevées qui lui confèrent des usages variés. Il intervient également comme matériau de construction et entre dans la composition de nombreux alliages.

Composés du cuivre :

Les composés du cuivre se présentent sous plusieurs états d'oxydation, généralement +2, par lesquels ils confèrent une couleur bleue ou verte due aux minéraux qu'ils constituent, comme la turquoise. Cette propriété des sels de cuivre Cu2+ fait qu'ils ont été largement utilisés à travers l'histoire dans la fabrication des pigments.

· Identification

o Dureté (Mohs) : 3,5-4,5

o Densité : 8,93

o Clivage : absent

o Fracture : écailleuse

o Rupture : ductile (peu d'impuretés ou impuretés insolubles) ou cassante (impuretés solubles comme le phosphore)

o Couleur : rouge métallisé

o Éclat : métallique

o Système cristallin : cubique

o Classe cristalline et groupe d'espace : hexakisoctaédrique - m3m

o Réseau de Bravais : cubique à face centrée

o macle : macle très fréquente sur {111} par accolement ou pénétration

o Solubilité : acide nitrique, ammoniaque

Le cuivre présente une couleur rougeâtre, orangée ou brune due à une couche mince en surface (incluant les oxydes). Le cuivre pur est de couleur rose saumon.

Minerai de cuivre

Le cuivre est un des rares métaux qui existent à l' état natif. Ce fait d'ailleurs expliquant probablement qu'il fut le premier métal utilisé par les hommes. L'occurrence du cuivre natif est cependant assez faible. On le trouve le plus fréquemment sous forme de sulfure ou de sulfo-sel. On le trouvait en quantités importantes dans l'île de Chypre surnommée l'île aux mille mines 39.

Sulfures : La chalcopyrite : CuFeS2 : (Cu2S, Fe2S3), La bornite : Cu5FeS4 : (5Cu2S, Fe2S3), La covelline : CuS, La chalcocite : Cu2S, Sulfo-sel : L' énargite : Cu3AsS4 : (3Cu2S, As2S5)

Oxydes :

Le cuivre s'oxyde :

· ion cuivreux Cu+, ou ion Cu(I) :

o Cuprite Cu2O ;

· ion cuivrique Cu2+, ou ion Cu(II) :

o Tenorite CuO.

Les potentiels standards des principales demi-réactions sont :

Cu2O(s) + H2O + 2? e- ? 2? Cu(s) + 2? OH- ;

Cu2+ + e- ? Cu+

E0 = +0,159 V ;

Cu2+ + 2 e- ? Cu (s)

E0 = +0,340 V ;

Cu+ + ?e- ? Cu (s)

E0 = +0,522 V.

Carbonates

· Azurite : Cu3(CO3)2(OH)2 : (2CuCO3, Cu(OH) 2)

· Malachite : Cu2(CO3)(OH)2 : (CuCO3, Cu(OH) 2)

Silicates

· Chrysocolle : (Cu, Al)2H2(Si2O5)(OH)4* n(H2O)

Sulfate et chlorure

· Brochantite : Cu4(SO4)(OH) 6

· Atacamite : Cu2Cl(OH)3.

La compagnie Anvil Mining va commencer à produire 40 000 tonnes de cuivre dans sa mine de Kinsevere, en République démocratique du Congo (RDC), les deux autres mines de cuivre de Dikulushi et Mutushi, d'une plus petite capacité, mises en attente depuis le début de la crise financière internationale, resteront fermées jusqu'à ce que Kinsevere atteigne sa pleine capacité opérationnelle. La Zambie avec l'entreprise minière nommée China Non-Ferrous relance la production de la mine de cuivre de Luanshya.

1.3.6. Le diamant19(*)

Le diamant est un minéral composé de carbone (tout comme le graphite et la lonsdaléite), dont il représente l' allotrope de haute pression, qui cristallise dans le système cristallin cubique. C'est l'un des matériaux naturels les plus durs ( dureté Mohs de 10).

La formation terrestre :

Il faut beaucoup d'énergie pour que le carbone cristallise en diamant, phase thermodynamiquement stable du carbone sous pression de quelques dizaines de milliers d'atmosphère et à une température de plus de 1 000 degrés. Le facteur temps est également déterminant : les cristaux ne se forment pas instantanément, mais « poussent », chaque treillis d'atomes s'ajoutant au précédent.

 

Un véritable accouchement volcanique : avant d'être acheminé par les eaux de ruissellement vers le lit des rivières « repère 1 photo ci-dessous », le diamant doit sortir des entrailles de la terre. L'éruption de roches volcaniques « repère 2 », à la vitesse fantastique d'au moins Mach 2, a formé une « pipe » en forme de cône renversé « repère 3 » qui contient des diamants expulsés des profondeurs (entre 150 et 300 km) où ils se sont formés, dans le manteau supérieur « repère 4 ». La « pipe » s'érode avec le temps. Dans ce modèle, elle était longue de 2,4 km lorsqu'elle s'est formée il y a quelque cent millions d'années. Aujourd'hui, elle n'est pas plus profonde qu'un km. Les pipes sont dites kimberlitiques parce qu'elles ont été découvertes près de Kimberley, en Afrique du Sud.

La formation dans les météorites :

Des météorites métalliques ont été découvertes en Arizona ou au pôle sud et elles renfermaient de minuscules cristaux de diamants. En 2004, le Harvard-Smithsonian Center a annoncé la découverte d'une masse de carbone cristallisée qui a été baptisé l'étoile BPM 37093. C'est le plus gros diamant connu dans la galaxie, il est dans la constellation du Centaure.

Quelques pays producteurs du diamant sur le continent : la République Démocratique du Congo (dans les deux kasai), en Afrique du Sud, Zimbabwe, Zambie, etc.

Des pays comme la Sierra-Léone, le Botswana, la Namibie et l'Afrique du Sud prouvent constamment que les revenus générés par les diamants peuvent apporter des avantages concrets à l'économie des pays où ils sont extraits. Dans ces pays, les diamants ont contribué au financement d'une impressionnante croissance économique et participé à leur stabilité. Le commerce de diamants rapporte environ 8,4 milliards de dollars par an à l'Afrique. Au Botswana, les diamants représentent 76 % des recettes d'exportation du pays, 45 % des revenus de l'Etat et 33 % du produit intérieur brut (PIB). En Namibie, les diamants représentent près de 10 % du PIB, 40 % des recettes d'exportation du pays et 7 % des revenus annuels de l'Etat. D'autres pays comme l'Angola, la Tanzanie, la République Démocratique du Congo et la Sierra Leone tirent également des avantages économiques majeurs des revenus générés par les diamants. Par exemple, la Sierra Leone autrefois déchirée par la guerre a exporté environ 142 millions de dollars de diamants en 2005. Ces revenus permettent de financer la reconstruction des infrastructures, des services de santé et du système d'éducation.

1.3.7. L'or

L'or est un élément chimique de symbole Au (du latin aurum) et de numéro atomique 79. Il s'agit d'un métal précieux très recherché et apprécié sous forme de parures ou de pièces de monnaie depuis l'aube des temps historiques. Ce métal au naturel se présente sous forme de pépites, qui peuvent avoir été réduites en poudre ou en paillettes, par érosion mécanique. Les diverses formes de sa répartition à l'état natif sont le filon, l'inclusion dans les roches ultrabasiques, les dépôts alluvionnaires résultant de l' érosion fluviale des roches mères20(*).

1.3.8. Le mercure21(*)

Le mercure est un élément chimique de symbole Hg et de numéro atomique 80. C'est un métal argenté brillant, le seul se présentant sous forme liquide dans les conditions normales de température et de pression, conditions dans lesquelles il se vaporise toutefois assez aisément. Sous les conditions normales de température et de pression, c'est le seul métal à l'état liquide (le seul autre élément à l'état liquide dans des conditions atmosphériques de pression et de température est le brome, un halogène). Notons également qu'il s'agit du seul métal dont la température d'ébullition est inférieure à 650 °C. Le mercure forme facilement des alliages avec presque tous les métaux communs à l'exception du fer, du nickel et du cobalt. L'alliage est également difficile avec le cuivre, le platine et l' antimoine. Ces alliages sont communément appelés amalgames.

La liste des pays africains où l'on sait que l'amalgamation au mercure a été utilisée pour extraire l'or ces dernières années comprend : le Ghana, le Zimbabwe, la Tanzanie ; on peut y ajouter les pays suivants : Burundi, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Mali, Mozambique et Afrique du Sud.

1.3.9. Le fer

Le fer est un élément chimique, de symbole Fe et de numéro atomique 26. C'est le métal de transition et le matériau ferromagnétique le plus courant dans la vie quotidienne, sous forme pure ou d' alliages. Le fer pur est un métal mou (davantage encore que l' aluminium), mais l'adjonction de faibles quantités d'éléments d'additions (quelques pourcents) le rend considérablement plus dur. Allié au carbone et avec d'autres éléments d'additions il forme les aciers dont certains peuvent être mille fois plus durs que le fer pur.

Le fer 56 est le nucléide stable le plus lourd issu de la fusion du silicium par réactions á lors de la nucléosynthèse stellaire, qui aboutit en fait au nickel 56, lequel est instable et donne du 56Fe par deux désintégrations â+ successives ; les éléments de numéro atomique plus élevé sont synthétisés par des réactions plus énergétiques intervenant plutôt lors de l'explosion de supernovae. Le fer est ainsi l'élément le plus abondant au coeur des étoiles géantes rouges ; c'est également le métal le plus abondant dans les météorites ainsi que dans le noyau des planètes, comme celui de la Terre. C'est un métal qui, en fonction de la température, se présente sous plusieurs formes allotropiques :

· dans les conditions normales de pression et de température, c'est un solide cristallin de structure cubique centré (fer á ou ferrite) ;

· à partir de 912 °C, il devient cubique à faces centrées (fer ã ou austénite) ;

· au-delà de 1 394 °C, il redevient cubique centré (fer ä) ;

· il fond à 1 538 °C ;

· la transformation en fer å (structure hexagonale compacte) se produit à température ambiante à 130 kilobars22(*).

Les gisements de fer rubané sont exploités comme minerai de fer, comme c'est le cas de l'Afrique du Sud et d'immenses gisements sont au stade exploratoire en Afrique occidentale et centrale.

1.3.10. L'uranium

L'uranium est un élément chimique de symbole U et de numéro atomique 92. C'est le 48ème élément naturel en terme d' abondance 7, son abondance est supérieure à celle de l' argent, comparable à celle du molybdène ou de l' arsenic, quatre fois moins abondant que le thorium. Il se trouve partout à l'état de traces, y compris dans l' eau de mer.

C'est un métal lourd radioactif (émetteur alpha) de période très longue (~ 4,5 milliards d'années pour l' uranium 238 et ~ 700 millions pour l' uranium 235). Sa faible radioactivité, additionnée à celle de ses descendants dans sa chaîne de désintégration, génère une puissance de 0,1  watt par tonne, ce qui en fait, avec le thorium (quatre fois plus abondant, mais trois fois moins radioactif), la principale source de chaleur qui tend à maintenir les hautes températures du manteau terrestre, en ralentissant de beaucoup son refroidissement.

L' isotope 235U est le seul isotope fissile naturel. Sa fission libère une énergie voisine de 200  MeV par atome fissionné. Cette énergie est plus d'un million de fois supérieure à celle des combustibles fossiles pour une masse équivalente. L'uranium est répandu dans les profondeurs du globe terrestre. La désintégration d'uranium 238 et 235 et d'autres radionucléides entretiennent encore en énergie thermique le noyau terrestre, mais surtout le manteau rocheux terrestre, et donc toute la géothermie23(*). Le gisement de Shinkolobwe  située non loin de Likasi au Katanga (ex-Shaba) en République Démocratique du Congo, la mine de Shinkolobwe  [11°02'S, 26°35'E] est officiellement fermée depuis 1960 mais des mineurs clandestins continuent d'y extraire de l'uranium.

CHAP.II. IMPACT DE RESSOURCES MINERALES SUR LE DEVELOPPEMENT

2.1. IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX ET SOCIAUX DE L'EXPLOITATION MINIERE

Le reste de ce chapitre décrit les impacts environnementaux les plus importants des projets miniers.

2.1.1. Impacts sur les ressources en eau24(*)

Les effets sur la qualité de l'eau et de la disponibilité des ressources en eau dans la zone du projet constituent peut-être l'impact le plus important d'un projet d'exploitation minière. Les questions clés sont de savoir si les fournitures en eau de surface et en eaux souterraines resteront appropriées à la consommation humaine, et si la qualité des eaux de surface dans la zone du projet restera adéquate pour supporter la vie aquatique et la faune terrestre native.

a) Le drainage d'acide minier et la lixiviation des contaminants

Lorsque des matériaux minés (tels que les parois des mines à ciel ouvert et des mines souterraines, les résidus, les déchets rocheux et les matériaux lessivés déversés) sont excavés, exposés à l'eau et à l'oxygène, des acides peuvent se former si les minéraux sulfurés de fer (en particulier la pyrite, ou ` l'or des idiots') sont abondants et si il y a une quantité insuffisante de matériaux neutralisants pour contrebalancer la formation d'acide.L'acide, à son tour, lessivera ou dissoudra les métaux et autres contaminants dans les matériaux minés et formera alors une solution acide, à forte teneur en sulfate et riche en métal (y compris les concentrations élevées de cadmium, de cuivre, de plomb, de zinc, d'arsenic, etc.).

Le lessivage des constituants toxiques, tels que l'arsenic, le sélénium et les métaux, peut se produire même si les conditions acides ne sont pas présentes. Des niveaux élevés de composés d'azote et de cyanure (ammoniac, nitrate, nitrite) peuvent également être trouvés dans les eaux des sites miniers, en provenance de la lixiviation en tas et des produits d'abattage par explosifs.

Le drainage des acides et des contaminants de lixiviation est la plus importante source d'impacts sur la qualité de l'eau liés à l'extraction des minerais métalliques.

«DANGER POUR LES POISSONS & AUTRE VIE AQUATIQUE:

Si les déchets d'une mine sont générateurs d'acide, les impacts sur les poissons, les animaux et les plantes peuvent être graves. De nombreux cours d'eau affectés par le drainage d'acide de mine ont un pH de 4 ou inférieur - similaire à l'acide de batterie.

Les plantes, les animaux et les poissons ont peu de chance de survivre dans de tels milieux.

«LES METAUX TOXIQUES:

Le drainage d'acide de mine dissout également les métaux toxiques tels que le cuivre, l'aluminium, le cadmium, l'arsenic, le plomb et le mercure, se trouvant dans la roche environnante. Ces métaux, particulièrement le fer, peuvent couvrir le fond du ruisseau d'une légère couche de couleur rouge-orange appelée `garçon jaune.' Même en de très petites quantités, les métaux peuvent être toxiques pour les humains et les animaux sauvages. «Les métaux sont particulièrement problématiques car ils ne se dissolvent pas dans l'environnement. Ils se déposent au fond et demeurent dans le cours d'eau pendant de longues périodes, se transformant en une source de contamination à long terme pour les insectes aquatiques qui y vivent et les poissons qui se nourrissent de ces insectes.

b) Impacts de l'exhaure des mines

Lorsqu'une mine à ciel ouvert intercepte la nappe phréatique, les eaux souterraines envahissent le puits. Pour poursuivre les travaux d'exploration, les compagnies minières doivent pomper cette eau vers un autre endroit Le pompage et le déversement des eaux provoque un ensemble unique d'impacts environnementaux.

«Les eaux de mine sont produites lorsque le niveau de la nappe phréatique est plus élevé que celui des travaux souterrains ou de la profondeur d'une mine à ciel ouvert. Lorsque cela se produit, l'eau doit être pompée de la mine. Alternativement, l'eau peut être pompée à partir des puits entourant la mine pour créer un cône de dépression dans le niveau de la nappe, réduisant ainsi l'infiltration. Lorsque la mine est opérationnelle, l'eau de mine doit être continuellement retirée de la mine pour faciliter la récupération du minerai. Cependant, une fois que les opérations minières prennent fin, le pompage et la gestion de l'eau de mine souvent s'arrêtent aussi, entraînant une possible accumulation dans les fractures de roche, puits, tunnels, puits à ciel ouvert et aussi des rejets incontrôlés dans l'environnement.

«L prélèvement des eaux souterraines et les impacts associés aux eaux de surfaces et les terres marécageuses environnantes peuvent être une préoccupation sérieuse dans certaines régions.

«Les impacts du prélèvement des eaux souterraines peuvent inclure la réduction ou l'élimination de l'écoulement de l'eau de surface, la dégradation de la qualité des eaux de surface et des usages bénéfiques qui y sont associés; dégradation de l'habitat (non seulement les zones riveraines, sources, et autres habitats de marécages, mais aussi des habitats des hautes terres comme des bois résineux puisque le niveau de la nappe phréatique s'abaisse au-dessous de la zone des racines profondes); production réduite ou éliminée des puits d'approvisionnement domestiques, des problèmes de qualité et de quantité associés au repompage des eaux souterraines vers des eaux de surface en aval à partir des zones déshydratées. Les impacts pourraient durer plusieurs décennies. Pendant l'opération de déshydratation (d'exhaure), le déversement de l'eau pompée après traitement approprié, peut souvent être utilisé pour atténuer les effets négatifs sur les eaux de surface. Toutefois, lorsque l'exhaure cesse, les cônes de dépression peuvent prendre des décennies pour se recharger et peuvent continuer à réduire le ruissellement à la surface...Les mesures d'atténuation qui reposent sur l'utilisation de l'eau pompée pour créer des zones marécageuses peuvent seulement durer aussi longtemps que l'opération d'exhaure a lieu25(*).

2.1.2. Impacts de projets miniers sur la qualité de l'air

Les émissions atmosphériques se produisent à chaque étape du cycle de la mine, mais surtout pendant l'exploration, le développement, la construction et les activités opérationnelles. Les opérations minières mobilisent de grandes quantités de matières, et des déchets de piles contenant des particules de petite taille sont facilement dispersés par le vent.

Fig.9 : schéma montrant les impacts de projets miniers sur la qualité de l'air

Les plus importantes sources de pollution atmosphérique dans les opérations minières sont:


· Les particules de matières transportées par le vent, à la suite de fouilles d'abattages par explosion, de transport de matériaux, de l'érosion par le vent (plus fréquente dans les mines à ciel ouvert), des poussières fugitives provenant des installations de résidus, des stations de culbutage, des décharges de résidus et des routes de pénétration. Les émissions de gaz d'échappement provenant de sources mobiles (voitures, camions, équipements lourds) augmentent ces niveaux de particules; et


· Les émissions de gaz provenant de la combustion de carburants dans des sources fixes et mobiles, explosions et traitement des minéraux. Dès que les polluants pénètrent dans l'atmosphère, ils subissent des changements physiques et chimiques avant d'atteindre un récepteur. Ces polluants peuvent provoquer des effets graves sur la santé humaine et sur l'environnement.

a) Sources Mobiles

Les sources mobiles de polluants atmosphériques incluent les véhicules lourds utilisés dans les opérations d'excavation, les voitures qui transportent le personnel sur le site minier et les camions qui transportent les matériels miniers.

Le niveau d'émissions de polluants provenant de ces sources dépend du carburant et de l'état de fonctionnement de l'équipement. Bien que les émissions individuelles puissent être relativement faibles, collectivement ces émissions peuvent constituer de réelles préoccupations.

b) Sources fixes

Les principales émissions gazeuses proviennent de combustion de carburants dans les installations de production électrique, des opérations de séchage, de grillage et de fusion. De nombreux producteurs de métaux précieux fondent le métal sur place avant de l'expédier vers les raffineries hors site. En général, l'or et l'argent sont produits dans les fours de fusion qui peuvent produire des niveaux élevés de mercure dans l'air, d'arsenic, de dioxyde de soufre et d'autres métaux.

c) Bruits et vibrations

La pollution par le bruit associé à l'exploitation minière peut inclure les bruits en provenance des moteurs de véhicules, le chargement et le déchargement de roches dans des tombereaux en acier, les toboggans, la production électrique, et d'autres sources. Les impacts cumulatifs des pelles mécaniques, du recarrage, du forage, de l'abattage par explosion, du transport, du concassage, du broyage et du stockage en grandes quantités peuvent affecter de manière significative la faune et les proches résidents. Les vibrations sont associées à de nombreux types d'équipements utilisés dans l'exploitation minière, mais l'abattage par explosion est considéré comme la source la plus importante.

La vibration affecte la stabilité des infrastructures, les bâtiments et les maisons des personnes vivant à proximité des opérations des grandes mines à ciel ouvert.

Selon une étude commanditée par l'Union européenne en 2000: «Les chocs et les vibrations, à la suite d'abattages en relation avec l'exploitation minière peuvent entraîner du bruit, de la poussière et conduire à la destruction des structures dans les zones environnantes non-habitées.

La vie animale, dont la population locale peut dépendre, pourrait également être perturbée26(*).

2.1.3. Impacts des projets miniers sur la faune

La faune est un terme général qui fait référence à toutes les plantes et tous les animaux (ou d'autres organismes) qui ne sont pas domestiqués. L'exploitation minière a une incidence sur l'environnement et les biotes associés par le biais de la suppression de la végétation ainsi que le sol de couverture, le déplacement de la faune, le dégagement de polluants et la génération de bruit.

a) Perte d'habitat

Les espèces de la faune vivent dans des communautés qui dépendent les unes des autres. La survie de ces espèces peut dépendre des conditions du sol, du climat local, de l'altitude et d'autres caractéristiques de l'habitat local. L'exploitation minière provoque des dommages directs et indirects sur la faune. Les impacts proviennent principalement de la perturbation, du déplacement et de la redistribution de la surface du sol.

L'effet le plus direct sur la faune est la destruction ou le déplacement des espèces dans les zones d'excavation et d'accumulation des déchets miniers. Les espèces mobiles de la faune, comme le gibier, les oiseaux et les prédateurs, quittent ces zones. Les animaux plus sédentaires, comme les invertébrés, de nombreux reptiles, les rongeurs fouisseurs et les petits mammifères, peuvent être plus sévèrement affectés.

Toute activité qui détruit la végétation près des étangs, des réservoirs, des marais et des marécages réduit la qualité et la quantité de l'habitat essentiel pour les oiseaux aquatiques, les oiseaux de rivage et de nombreuses espèces terrestres.

b) Morcellement de l'habitat

Le morcellement de l'habitat se produit lorsque de grandes portions de terres sont scindées en des parcelles de plus en plus petites, rendant difficile ou impossible la dispersion des espèces indigènes d'une parcelle à une autre entravant ainsi les routes migratoires naturelles. L'isolement peut conduire à un déclin des espèces locales ou des effets génétiques comme la consanguinité. Les espèces qui nécessitent des parcelles de forêts importantes disparaissent tout simplement27(*).

2.1.4. Impacts des projets miniers sur la qualité du sol

L'exploitation minière peut contaminer les sols sur de vastes zones. Les activités agricoles proches d'un projet d'exploitation minière peuvent être particulièrement touchées.

«CONTAMINATION DU SOL:

Les risques sur la santé humaine et sur l'environnement provenant de sols appartiennent généralement à deux catégories: (1) sol contaminé provenant des poussières fouettés par le vent et (2) les sols contaminés à partir de déversements de produits chimiques et de résidus. La poussière fugitive peut poser des problèmes environnementaux significatifs dans certaines mines. La toxicité inhérente de la poussière dépend de la proximité des récepteurs environnementaux et du type de minerai exploité. Des niveaux élevés d'arsenic, de plomb et de radionucléides dans la poussière fouettée par le vent constituent généralement le plus grand risque. Les sols contaminés à partir de déversements de produits chimiques et des résidus sur les sites de la mine peuvent poser un risque de contact direct lorsque ces matériaux sont utilisés abusivement comme matériaux de remblayage, pour la création de zones vertes ornementales ou encore comme suppléments de sol28(*).

2.1.5. Considérations sur les changements climatiques

Toute EIE (Etude d'Impacts Environnementaux) d'un projet qui a le potentiel pour modifier le bilan carbone global devraient inclure une évaluation de l'impact carbone du projet.

Les grands projets miniers ont le potentiel pour modifier le carbone global de l'une au moins des manières suivantes:

Perte d'absorption de CO2 par les forêts et la végétation qui ont été abattues. Beaucoup de grands projets miniers sont proposés dans les zones fortement boisées des régions tropicales qui sont cruciaux dans l'absorption de dioxyde de carbone atmosphérique (CO2) et dans le maintien d'un équilibre sain entre les émissions et l'absorption de CO2. Certains projets miniers proposent la destruction à long terme ou même permanente de forêts tropicales. Le programme d'EIE (Etude d'Impacts Environnementaux) pour les projets d'exploitation minière doit inclure une comptabilité minutieuse de la façon dont toute perturbation proposée des forêts tropicales modifiera le bilan carbone. L'EIE (Etude d'Impacts Environnementaux) doit aussi inclure une analyse du potentiel de perte du pays hôte de financement de consortiums internationaux qui sont et seront établis pour préserver les forêts tropicales.

CO2 émis par les machines (par exemple, véhicules lourds fonctionnant au diesel) impliqués dans l'extraction et le transport de minerai. L'EIE (Etude d'Impacts Environnementaux) doit inclure une estimation quantitative des émissions de CO2 des machines et véhicules qui seront nécessaires pendant la durée totale du projet minier. Ces estimations peuvent être basées sur le taux de consommation de carburant (généralement le carburant diesel) multiplié par un facteur de conversion qui établit un rapport entre les unités (généralement litres ou gallons) de carburant consommées et les unités (généralement tonnes) de CO2 qui sont émises.

CO2 émis par la transformation du minerai en métal (par exemple, techniques pyrométallurgiques versus hydrométallurgiques). Un exemple est trouvé dans une évaluation réalisée par CsIRO Minerals of Australia qui a utilisé la méthodologie de l'évaluation du cycle de vie pour estimer les émissions de cycle de vie des gaz à effet de serre provenant de la production de cuivre et de nickel, y compris l'exploitation de la mine.

Cette évaluation a conclu que les émissions de gaz à effet de serre du cycle de vie du cuivre et de la gamme de production de nickel vont de 3.3 kilogrammes (kg) de CO2 par kg de métal pour le cuivre produit par fusion à 16,1 kg de CO2 par kg de métal pour le nickel produit par lixiviation acide sous pression suivie d'extraction par solvant et extraction par voie électrolytique29(*).

Le résultat important est que les mines métalliques génèrent plus de 1 kg de gaz à effet de serre pour chaque 1 kg de métal qui est produit, et cela ne prend pas en compte la perte de l'absorption de carbone par des forêts détruites.

2.1.6 Impacts environnementaux du charbon

Les centrales thermiques sont la source d'importante pollution atmosphérique, mais pas uniquement. Les eaux usées et les résidus solides polluent les sols et les eaux ; et leur implantation entraîne une importante dégradation du site (migration de la faune, défrichement, puisement important d'eau pour l'approvisionnement).

La pollution atmosphérique est due aux émissions de cendres et de gaz nocifs (SOx, NOx, CO, CO2, HCl et HF). A l'heure actuelle, on est parvenu à réduire de 90% les émissions de souffre et de 80% celles d'oxyde de souffre, mais reste le problème des gaz à effet de serre : plus de 900 g de C02 par kWh ! Des moyens sont développés pour séquestrer le CO2, qui présentent eux-mêmes de grands risques écologiques.

Une grande partie des pollutions associées à une centrale thermique à charbon est issue des cendres qu'elle produit. On rencontre celles qui s'échappent des cheminées, chargée de métaux qui peuvent être lourds et/ou radioactifs (uranium, thorium, arsenic, cuivre, barium, calcium, chrome, plomb, mercure, nickel, cadmium) et de souffre (responsables des pluies acides) ; et celles qui sortent des fours, moins polluantes, qui sont enfouies.

Pour parvenir à réduire jusqu'à 90% l'émission de souffre, on pulvérise d'eau ces suies acides afin de les alourdir, puis on les capte au sol. Une fois l'eau évaporée, elles forment des étangs de résidus miniers. Généralement mal confinés, ils sont non seulement responsables de la pollution des sols et des eaux mais aussi d'accidents graves.

2.1.7. Impact du cuivre su l'environnement

La production mondiale de cuivre est toujours en augmentation. Ce qui basiquement signifie que de plus en plus de cuivre se retrouve dans l'environnement. Quelques exemples d'activité humaine contribuant à la dispersion du cuivre ont déjà été donnés, on peut citer d'autres exemples: l'exploitation minière, la production de métaux, la production de bois et la production de fertilisants aux phosphates.
Comme le cuivre est dispersé à la fois par des procédés naturels et humains; il est très énormément diffusé dans l'environnement. On le trouve souvent près des mines, des installations industrielles, des décharges et des broyeurs d'ordure. Quand le cuivre se retrouve dans le sol, il se lie fortement aux matières organiques et aux minéraux. Par conséquent, il ne voyage pas très loin et il ne pénètre presque jamais dans les eaux souterraines. Dans les eaux de surface, le cuivre peut parcourir de longue distance, que se soit suspendue sur des particules de boue ou comme ion libre.
Sur les sols riches en cuivre, seul un nombre limité de plantes a des chances de survivre. C'est pourquoi, il n'y a pas beaucoup de diversité de plantes près des industries rejetant du cuivre. Du fait des effets sur les plantes, le cuivre est une sérieuse menace pour la production des terres agricoles. Le cuivre peut sérieusement influencer ce qui se passe sur les terres agricoles, suivant l'acidité du sol et la présence de matière organique. Malgré cela, les engrais contenant du cuivre sont toujours utilisés.
Le cuivre peut interrompre l'activité du sol, car il influence de façon négative l'activité des micro-organismes et des vers de terre. La décomposition de la matière organique est sérieusement ralenti de ce fait.
Quand le sol des terres agricoles est pollué par du cuivre, les animaux absorbent des concentrations importantes leur causant des problèmes de santé30(*).

2.1.8. Effets du plomb sur l'environnement

Le plomb est présent naturellement dans l'environnement. Cependant, la plupart des concentrations en plomb que l'on trouve dans l'environnement sont le résultat des activités humaines. A cause de l'utilisation de plomb dans l'essence un cycle non naturel de plomb a été créé. Le plomb est brûlé dans les moteurs des voitures, ce qui crée des sels de plomb (chlorures, bromures, oxydes).

Ces sels de plomb pénètrent dans l'environnement par l'intermédiaire des fumées d'échappement des voitures. Les particules les plus grandes retombent au sol immédiatement et polluent les sols ou les eaux de surface, les particules plus petites parcourent de longues distances dans l'air et restent dans l'atmosphère. Ce cycle du plomb provoqué par la production de l'homme est beaucoup plus étendu que le cycle naturel du plomb. De ce fait la pollution au plomb est un problème mondial. Il n'y a pas seulement l'essence au plomb qui augmente les concentrations dans l'environnement, d'autres activités telles que la combustion de combustibles, des procédés industriels et la combustion des déchets solides, y contribuent aussi.
Les organismes du sol souffrent alors aussi de l'empoisonnement au plomb31(*).

2.1.9 Conséquences socio-environnementaux du pétrole :

· Déforestation

· Pollution des eaux et des sols: contaminations accidentelles (ruptures de pipeline) et/ou déversements intentionnels de déchets (notamment eaux de formation)

· Pollution de l'air (flammes des torchères, brûlage de la végétation imprégnée de cru lors des opérations de nettoyage)

· Perte de la biodiversité

Impacts sociaux :

· Pertes économiques pour les populations locales (mort du bétail et dégâts pour les cultures, diminution de la productivité des sols à cause de la pollution)

· Impacts sur la santé : cancers, leucémies, malformations pour les nouveau-nés, fausses-couches, infections cutanées, problèmes respiratoires et digestifs etc., dus à la pollution (air, eaux, sols)

· Lorsque les concessions pétrolières se trouvent sur les territoires des peuples indigènes, elles menacent ces derniers d'acculturation, voie de disparition.

2.2. IMPACTS DE QUELQUES RESSOURCES MINERALES

2.2.1. Platine

Ø Impacts écologiques et toxicologiques

Quand il est pur et massif, le platine ne pose a priori aucun problème de santé environnementale. Il est utilisé en bijouterie, dans les équipements de laboratoire, en médecine dentaire et pour la réalisation de fausses dents en alliage or-platine, pour certains contacts électriques et surtout dans les pots catalytiques des véhicules.

Mais depuis qu'il est abondamment utilisé comme catalyseur, on commence à le trouver dans tous les compartiments de l'environnement et notamment dans l'air urbain32(*). La pluie lessive l'air, et les eaux de ruissellement l'apportent aux stations d'épuration urbaine, où il s'ajoute à celui qui provient des urines (dont celles de patients traités contre le cancer), des excréments et de certains rejets industriels. Dès le milieu des années 1990, on le retrouvait dans des boues d'épuration, avec des variations importantes liées à la météo (il y en a moins quand le temps est sec, et plus quand il est pluvieux). Localement, l'industrie est une source qui, pour ce qui concerne la contamination des eaux usées, dépasse les apports automobiles. Comparées à ceux des analyses de boues d'épuration de 15 stations d'épuration de petites villes rurales allemandes, les taux de platine des boues d'épuration munichoises étaient nettement plus élevés33(*).

Le taux de platine augmente jusque dans l' urine humaine et tous ses composés sont hautement toxiques.

Sous leurs formes biodisponibles, les platinoïdes se sont montrés bio-assimilables chez les plantes et animaux expérimentalement exposés. Ceci a été démontré chez diverses plantes terrestres ou aquatiques, pour des composés solubles et pour des particules liées au platine, au palladium et au rhodium34(*).

Le platine des pots catalytiques, rare et coûteux tend à être remplacé par le palladium (ou associé à ce dernier). Dans les mêmes conditions, le palladium semble aussi bio-assimilable que le platine, voire plus que ce dernier.

· Le palladium et le platine ont été dosés chez 22 espèces d'algues du littoral californien, avec une technique analytique nouvelle, très sensible; les teneurs dans ces algues variaient de 0,09 à 0,61 ng/g pour le palladium et 0,25 à 1,75 ng/g pour le platine (en matière sèche)35(*).

· Le ratio moyen de Pt/Pd trouvé dans ces algues était de 3,5 alors qu'il était de 4,5 dans la mer. On suppose donc que ces algues accumulent le palladium et le platine de l'eau de mer, sans discrimination, en raison de la similitude chimique de ces métaux.

Chez les animaux (espèces aquatiques principalement) expérimentalement exposés à des sels solubles ou à des substances catalytiques, la bioconcentration est également démontrée.

· Par exemple, le platine sous forme de H2PtCl6 provoque chez le poisson Danio rerio une lyse et nécrose des cellules de la muqueuse intestinale, des changements dans la sous-muqueuse, et la fusion des villosités entre elles 17. Cet effet était d'autant plus marqué que la concentration ou le temps d'exposition était élevé. Lors d'une exposition de 15 jours à une concentration sublétale de 16 ug/L, suivie d'un période de non-exposition de 64 jours, ces lésions étaient toutefois réversibles.

· Les animaux filtreurs y sont notamment vulnérables : à titre d'exemple et de comparaison avec d'autres "métaux lourds", pour la moule zébrée ( Dreissena polymorpha) vivant en eau douce, la biodisponibilité des platinoïdes issus de poussières routières se situe entre celle du cadmium et du plomb 15, avec, peut-on supposer, des effets synergiques.

Des vers parasites des poissons ont également montré une capacité à bioaccumuler les platinoïdes (ils pourraient donc être utile à la biosurveillance fine de milieux aquatiques.

La bioassimilabilité et bioconcentration sont également observées quand ce sont des sédiments de rivières urbaines, de la poussière routière ou de tunnel qui sont utilisés comme sources de platinoïdes pour l'expérience.

Parmi les platinoïdes, le platine semble moins bio-assimilable que le palladium, pour la faune comme pour la flore. Cependant, sous forme de micro ou nanoparticules, le platine devient très actif, même à très faible dose.

Les composés du platine biodisponibles étaient très rares dans la nature. Mais ils sont maintenant produits en grandes quantités par l'industrie et largement répandus dans l' environnement, notamment via l' incinération, l'épandage de boues d'épurationet lors du vieillissement des pots catalytiques.

Par exemple, des analyses de 166 échantillons d'air et des urines de 178 personnes (non exposées par leur profession) ont été faites à Munich de 1993 à 1996. Elles ont montré une très forte augmentation (triplement) des teneurs de l'air en 3 ans (passant de 7,3 #177; 6,5 pg/m3 en 1993-1994 à 21,5 #177; 13,8 pg/m3 pour 1995-1996), avec jusqu'à 62 pg/m3. Le taux moyen de platine urinaire pour les 178 personnes était de 6,5 ng/g de créatinine. La distribution anormale de ce platine dans la population (96 % des personnes testés avaient moins de 20 ng/g de créatinine (SD = 6,4; MEDIAN 4,3 =; MAX = 45 ng/g de créatinine) alors que quelques personnes en présentaient 3 à 4 fois plus. L'étude a montré que ces derniers étaient en fait contaminés par des alliages dentaires or-platine qu'ils portaient36(*).

· On en trouve une quantité croissante dans les poussières des zones où la circulation automobile est importante. Par exemple à Mexico où les véhicules n'ont commencé à être équipés de pots catalytiques qu'en 1991.

· Il en allait de même à Boston aux USA, les taux de platinoïdes sont en forte augmentation parmi les particules PM10 inhalées par la population.

Bien qu'ils ne soient obligatoires en Europe que depuis 1993 l'identité et les proportions respectives de platinoïdes (Pt / Pd / Rh) correspondent à celles des pots d'échappement catalytiques, ce qui laisse supposer qu'ils sont bien à l'origine des valeurs de plus en plus élevées (même en Italie où l'État a autorisé les pots non-catalytiques jusqu'en janvier 2002) 37(*).

· Les tunnels sont des zones où l'air est - plus qu'ailleurs- « enrichi » en particules de platinoïdes de petite et très petite taille (PM10 and PM2.5), ce qui laisse penser qu'elles peuvent pour partie passer dans le sang via les poumons. Dans un tunnel étudié en Autriche, les taux variaient selon le point de prélèvement (distance par rapport à l'entrée), le taux de renouvellement de l'air par la ventilation, et le nombre de véhicules empruntant le tunnel. Les taux variaient de 38 #177; 5,9 à 146 #177; 13 ng émis en moyenne par véhicule et kilomètre, alors que les facteurs d'émission de palladium variaient de 13 #177; 2,1 à 42 #177; 4,1 ng.veh-1.km-1. La plus grande partie du Pt et Pd étaient présent forme d'aérosol dont la taille particulaire dépassait le PM10, mais 12 % et 22 % respectivement de ces platinoïdes était émis sous forme de particules assez fines (PM2) pour être inhalées et passer dans le système sanguin et d'autres organes.

· Les platinoïdes ont également augmenté dans les sédiments de rivières ou de lacs. Par exemple, dans un lac proche de Boston.

· L'analyse de 3 platinoïdes (Pt, Pd, Rh) dans les couches de sédiment montre une nette augmentation depuis l'apparition des pots catalytiques (teneurs 6 à 16 fois plus importantes en 1992-2002 qu'avant l'introduction des catalyseurs). Les rapports de proportion entre ces éléments signent leur origine automobile (c'est la même que celle de ces produits dans les pots catalytique des environ 500 millions de véhicules équipés de pots catalytiques circulant dans le monde vers 2004. Les teneurs en iridium et le ruthénium (Ru) ont aussi augmenté après l'introduction des catalyseurs.

· Le platine, le palladium et le rhodium ont été dosés dans des échantillons de neige fraîche prélevés à 14 endroits de la vallée d'Aspe (Pyrénées, France) durant deux hivers, (février 2003 et mars 2004). Les limites de détection étaient de 0,05, 0,45, et 0,075 pg/g respectivement pour le Pt, Pd et Rh.

La neige fraîche contenait de 0,20 à 2,51 pg/g pour le Pt, de 1,45 à 14,04 pg/g pour le palladium et de 0,24 à 0,66 pg/g pour Rh. les teneurs les plus élevées étaient dans la plupart des cas trouvées près des axes routiers, sans lien direct ou évident avec le trafic routier. Durant l'étude la direction et l'origine des masses d'air atteignant la vallée ont été enregistrées, de manière à fournir des indices sur l'origine de ces platinoïdes.

Les teneurs étaient plus élevées en 2004 qu'en 2003. Les auteurs estiment que les platinoïdes trouvés dans la neige des pyrénées en 2004 provenait du parc des véhicules européens, et de certaines activités minières russes.

· Alors que la contamination par l'osmium (Os) était autrefois associée aux tanneries, les changements récents de composition isotopique de l'osmium (également présent dans les pots catalytiques neufs, comme impureté) montrent une autre source anthropique pour cet élément. L'hypothèse que les catalyseurs automobiles sont une source d'iridium et d'osmium est encore renforcée par le fait que ces éléments sont les plus concentrés dans la poussière de tunnels routiers.

Bien que leur potentiel toxicologique et écotoxicologique soit encore mal connu, et qu'on n'ait pas encore détecté d'effets écologiques majeurs ou aigus attribuables avec certitude à ces platinoïdes anthropiques, des effets chroniques sur la biosphère sont suspectés, notamment car:

· sous forme de très petites particules, ce sont de puissants catalyseurs ;

· leur augmentation est rapide et cumulative (effets synergiques potentiels) ;

· leur augmentation semble déjà concerner tous les compartiments de l'environnement, et au moins tout l'hémisphère-nord;

· leur disponibilité biologique est bien plus importante qu'on ne le pensait il y a quelques décennies ;

· leur bioaccumulation est avérée pour de nombreuses espèces et plausible pour les autres.

La question d'éventuels effets sanitaires - via l'alimentation ou via l'inhalation de particules - se pose donc.

De plus, les émissions (industrielles ou des pots catalytiques) changent dans leur composition. On a noté un pic en 1993, puis une moindre augmentation des taux de Pt-Pd-Rh, ce qui suggère que les premiers pots catalytiques perdaient plus rapidement qu'aujourd'hui une partie de leurs catalyseurs, soit parce que la technologie ne permettait pas une bonne adhésion des catalyseurs à la matrice du pot, soit parce que les conducteurs utilisaient des carburants inappropriés, ou pour ces deux raisons à la fois.

Dans le monde financier, le terme platine fait référence au téléphone utilisé dans une salle de trading ou d'arbitrage par les opérateurs de marchés financiers (traders). Il permet de communiquer avec un grand nombre de contre-parties (60) sur des systèmes combinant haut-parleurs et micros ainsi que sur deux à six combinés. Cette industrie traverse une révolution technologique passant de systèmes digitaux à des systèmes de type IP (Internet Protocol). De nouveaux leaders émergent, tels IP Trade, qui font concurrence aux acteurs en place : Etrali, IPC et BT.

2.2.2. Le charbon38(*)

v LORS DE L'EXTRACTION :

Les sites miniers sont toutefois très affectés dans les deux cas : dévastation des forêts bouleversement de la biodiversité lors de l'implantation, pollution des sols par les eaux drainage notamment, dont la teneur en métaux lourds peut atteindre des niveaux dépassant seuils de toxicité. Cette pollution continue après l'arrêt de l'exploitation de la mine, et certains impacts sont irréversibles (diminution et pollution de la nappe phréatique).

De plus, les risques d'effondrement dans le cas des mines souterraines menacent également constructions en surface : des habitations ont été fissurées, voire englouties.

· Pollution atmosphérique :

Lors de l'extraction, il se dégage plusieurs gaz : du souffre et de l'oxyde de souffre, responsables des pluies acides, du méthane et du dioxyde de carbone ; et de la poussière.

Dans quelques cas, on récupère le gaz naturel minier (le grisou) dégazant naturellement des veines d'exploitations souterraines abandonnées.

Le grisou représente aujourd'hui un risque maîtrisé pour les mineurs, mais il a été responsable d'un grand nombre d'accidents. Un autre risque pour les mineurs, dénoncé par l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé), est la silicose des poumons : de très fines particules de silice cristalline libres sont ingérées et occasionnent des troubles de la respiration plus ou moins graves suivant la quantité (fibrose pulmonaire, emphysème, tuberculose). Ils sont également exposés, dans le cas d'exploitations souterraines, à l'irradiation au radon provenant des roches, à l'asphyxie par manque d'oxygène et à l'intoxication par les différents gaz et le brouillard d'huile provenant des appareillages.

· COKÉFACTION

Le coke, utilisé dans la sidérurgie est du charbon concentré, d'où ont été extraites les matières volatiles. Ce procédé est une source de nombreux facteurs de pollution atmosphérique et de contamination des eaux, voire de la nappe phréatique. Celle-ci subit généralement une diminution notable, les cokeries nécessitant un apport d'eau de 200 à 500 m3 par heure.

En effet, une cokerie actuelle reçoit 6 à 10 mille tonnes de charbon par jour pour produire 4500 à 7500 tonnes de coke en émettant 80 à 150 mille m3 de gaz par heure et rejetant entre 80 et 150 m3 d'eaux résiduaires par heure.

Suite aux exigences environnementales appliquées aux industries, de nombreuses mesures préventives ont été prises pour réduire les pollutions. Notamment, le traitement des gaz de pyrolyse par refroidissement et avec des solvants permet de récupérer des goudrons, des essences et du méthane, envoyé dans le réseau de gaz après l'avoir épuré en relâchant de l'hydrogène sulfuré et de l'ammoniac.

Tableau 4 : produits toxiques émis lors de la cokéfaction

Produits toxiques émis

Réduction

Poussières

50,00%

Anhydride sulfureux (SO2)

20 à 40%

Sulfure d'hydrogène (H2S) - uniquement en voie humide

 

Oxydes de l'azote (NOX)

20 à 40%

Monoxyde de carbone (CO)

30 à 35%

Benzène, Toluène, Xylène (BTX)

>95%

Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP)

90,00%

Benzo(a)Pyrène (BaP)

90,00%

Les mesures préventives mises en place, permettant de réduire mais pas de supprimer les pollutions, ont un coût : 30% à 40% de l'investissement.

2.2.3. L'argent39(*)

Effets de l'argent sur la sante

Au contact avec l'oeil, il peut causer des dommages cornéens graves si le liquide entre en contact avec les yeux. Au contact avec la peau:il peut causer l'irritation de la peau. Le contact répété et prolongé avec la peau peut causer la dermatite allergique. Risques d'inhalation: l'exposition aux concentrations élevées des vapeurs peut causer le vertige, la difficulté de respiration, les maux de tête ou l'irritation respiratoire. Les concentrations extrêmement élevées peuvent causer la somnolence, confusion, la perte de connaissance, le coma ou la mort.

Le liquide et la vapeur peuvent être irritants pour les yeux, la gorge, ou les poumons. L'abus intentionnel de concentrer et d'inhaler le contenu de ce produit peut être nocif ou mortel.

Risques d'ingestion: l'argent est modérément toxique. il Peut causer des malaises d'estomac, des nausées, des vomissements et des diarrhées. L'aspiration de matériel dans les poumons peut être peut causer la pneumonite chimique qui peut être mortelle.

Organes cible: la surexposition chronique à un composant ou à des composants de ce matériel s'est avérée causer les effets suivants chez les animaux de laboratoire:

o dommages de reins

o dommages d'yeux

o dommages de poumons

o dommages de foie

o anémie

o dommages de cerveau.

La surexposition chronique à un composant ou à des composants dans ce produit a été suggérée comme cause des effets suivants chez l'homme:

- anomalies cardiaques

- la surexposition répétée et prolongée aux dissolvants endommage de manière permanente le cerveau et le système nerveux.

Effets de l'argent sur l'environnement aquatique :

- Environnement aquatique: Toxicité des composés d'argent aux espèces aquatiques d'où la disparition de certaines espèces aquatiques.

2.2.4. Le cuivre

Effets sur la santé

Le cuivre est une substance très commune qui est naturellement présente dans l'environnement et se diffuse dans l'environnement par des phénomènes naturels. Les hommes utilisent énormément le cuivre, il est utilisé par exemple dans l'industrie et dans l'agriculture (utilisation de la bouillie bordelaise par exemple). La production de cuivre a augmenté lors des dernières décennies et, de ce fait, les quantités de cuivre dans l'environnement ont augmenté.

L'exposition au cuivre par la respiration est donc négligeable. Mais les personnes vivant près de fonderies et transformant des minerais de cuivre en métal, peuvent être confrontées à cette exposition.
Les gens qui vivent dans des maisons ayant encore des tuyauteries en plomb sont exposés à des niveaux de cuivres plus élevés. En effet, le cuivre peut se retrouver dans l'eau potable par la corrosion des tuyaux.
L'exposition professionnelle au cuivre arrive souvent. Dans l'environnement du lieu de travail, une contamination au cuivre peut provoquer un état proche de la grippe que l'on appelle la fièvre du fondeur, cet état disparaît après 2 jours.
Une exposition au cuivre à long terme peut provoquer une irritation au nez, à la bouche et aux yeux et, peut provoquer des maux de tête, des maux d'estomac, des vertiges, des vomissements et des diarrhées. On n'a pas encore déterminé si le cuivre était cancérigène mais des certaines études scientifiques montrent un lien entre l'exposition à long terme à des concentrations élevées de cuivre et un déclin de l'intelligence chez les jeunes adolescents.

2.2.5. Le plomb

Effet du plomb sur la santé

Le plomb est un métal mou qui a eu beaucoup d'application au fil des ans. Il a été largement utilisé depuis 500 av-JC dans les produits en métaux, les câbles, les tuyaux mais aussi dans les peintures et les pesticides. Le plomb est l'un des quatre métaux les plus nocifs pour la santé. La fumée de cigarette contient aussi des quantités des petites quantités de plomb.
Le plomb peut avoir plusieurs effets indésirables, tels que:
- Augmentation de la pression artérielle

- Problèmes aux reins
- Perturbation du système nerveux
- Dommages au cerveau
- Déclin de la fertilité des hommes (problèmes au niveau du sperme).

2.2.6. Le Zinc40(*)

Le zinc est présent naturellement dans l'air, l'eau et le sol mais les concentrations en zinc de façon non naturelle du fait du rejet de zinc par les activités humaines. La plupart du zinc est rejeté par les activités industrielles, telles que l'exploitation minière la combustion du charbon et des déchets et l'industrie de l'acier.

La production mondiale de zinc ne cesse d'augmenter, ce qui basiquement signifie que de plus en plus de zinc se retrouve dans l'environnement.
L'eau est polluée en zinc du fait de la présence de grandes quantités dans les eaux usées des usines industrielles. Ces eaux usées ne sont pas traitées de façon satisfaisante. L'une des conséquences est que les fleuves déposent des boues polluées en zinc sur leurs rives. Le zinc peut aussi augmenter l'acidité de l'eau.
Quand le sol des terres agricoles est polluées par du zinc, les animaux absorbent des concentrations mauvaises pour leur santé. Le zinc soluble dans l'eau qui se trouve dans le sol peut contaminer les eaux souterraines.
Le zinc n'est pas seulement une menace pour le bétail, mais aussi pour les plantes. Du fait de l'accumulation de zinc dans le sol, les plantes absorbent souvent des quantités de zinc que leur système ne peut pas gérer.
Sur un sol riche en zinc seul un nombre limité de plantes a des chance de survivre. C'est pourquoi il n'y a pas beaucoup de diversité des plantes près des usines manipulant du zinc. Du fait de ces effets sur les plantes le zinc est une sérieuse menace pour la production des terres agricoles. Malgré ça les engrais contenant du zinc sont toujours utilisés.
Le dépôt d'une mince couche de zinc en surface de l' acier le protège de la corrosion : la galvanisation consomme 47 % du zinc exploité dans le monde. L'acier galvanisé est utilisé dans l'automobile, la construction, l'électroménager, les équipements industriels, etc. Le laiton - alliage de cuivre et de zinc et le bronze, alliage de cuivre et d' étain, auquel on ajoute parfois du zinc - consomment 19 % du zinc. Des pièces de monnaie sont en zinc ; ce sont surtout des pièces frappées pendant la seconde guerre mondiale et des monnaies de nécessité.

Les alliages de zinc, tel les Zamaks et les Kayems, pour pièces moulées ( automobile, équipements ménagers, pièces industrielles...) représentent 14 % de sa consommation, les produits chimiques, 9 %, et les autres applications (dont les plaques et pièces pour toiture), 11 %.

On l'emploie dans les villes pour la couverture des immeubles et, partout, pour les gouttières et les descentes d'eaux pluviales. Il est aussi utilisé en agriculture, comme apport d' oligo-élément, essentiellement en zone de sols fortement calcaires.

La culture la plus sensible à la carence ou insuffisance en zinc est probablement le maïs.

Des symptômes d'insuffisance apparaissent aussi sur la plupart des arbres fruitiers, plus rarement sur la vigne. Les légumes sont moins sensibles, hormis les asperges, les aubergines, les oignons et les pommes de terre.

Les apports, préventifs ou curatifs, se font sur le sol - et il faut alors veiller à la durée de la disponibilité pour les plantes - ou par pulvérisation foliaire.

Pour exemple, les besoins annuels pour le maïs se situent autour de 300 à 500 grammes de zinc par hectare.

2.2.7. Le cobalt41(*)

· Dans les alliages, tels que :

o Les super-alliages, pour certaines pièces dans les turbines à gaz.

o Les alliages résistants à la corrosion

o Les carbures

o Les aciers rapides (pour la réalisation des outils de coupe)

o Alliage prothèse dentaire (couronne par exemple)

· Les aimants et médias d'enregistrement magnétique

· Comme catalyseur dans l'industrie chimique et pétrolière

· Comme agent séchant dans les peintures et les encres

· Pour certaines électrodes de batterie d'accumulateurs (électrodes positives de nickel pour accumulateurs alcalins NiCd, NiMH et NiZn, et électrodes d'accumulateurs au lithium).

Les qualités du cobalt en font l'une des huit matières premières stratégiques considérées comme indispensables en temps de guerre comme en temps de paix.

Cobalt 60 (isotope radioactif)

Le cobalt 60 a de nombreuses utilisations comme source de rayons gamma, en raison de sa demi-vie relativement courte (5,27 ans), donc plus facile à éliminer en comparaison d'autres isotopes émetteurs de telles particules :

· pour la radiothérapie ;

· dans le traitement par radiation de la nourriture pour sa stérilisation ;

· dans la radiographie industrielle pour repérer les défauts des pièces.

Aussi, on préfère maintenant utiliser des accélérateurs d'électrons, semblables aux tubes cathodiques de nos moniteurs et téléviseurs mais à des niveaux d'accélération bien supérieurs, qui produisent des flux plus purs et mieux contrôlés de particules bêta. Mais leur utilisation nécessite un équipement beaucoup plus lourd qu'une simple capsule de cobalt 60. Cette méthode est de ce fait principalement utilisée en milieu industriel, et aujourd'hui aussi en milieu médical.

Toxicité, écotoxicité

Sa toxicité est cependant supposée depuis longtemps ; le mot cobalt provenant d'ailleurs de l'allemand kobalt ou kobold ; un esprit maléfique qui hantait les mines dans la tradition germanique. Le métal aurait été ainsi nommé par les mineurs qui en éprouvaient la toxicité (de plus, il dévalorisait ou dégradait les autres éléments minés comme le nickel). Sa toxicité peut être double, due à ses propriétés chimiques et/ou radiotoxiques de ses isotopes radioactifs dont le cobalt 60, utilisés pour la recherche et en médecine nucléaire, par exemple sous forme d'aiguilles pour tuer des cellules cancéreuses.
Il peut agir en synergie avec d'autres métaux qui l'accompagnent souvent dans la nature ( arsenic, et moindrement cuivre, nickel, manganèse).

Dans les écosystèmes : Le cobalt a été peu tracé dans les environnements aquatiques. Selon Ifremer, on en trouve de 1 à 5 ng.L-1 en mer et les fleuves pollués en amènent des quantités significatives (de 200 ng.L-1 ont été mesurées à faible salinité dans la Seine et son estuaire). La chair des bivalves en contient ; par exemple de 3 à 3,5 mg.kg-1 (poids sec) en hiver et de 0,8 à 1,2 mg.kg-1 en été chez des moules du Devon en 1977 et 1978. Des huîtres du lagon de Navachiste au Mexique en contenaient de 0,3 à 1,9 mg.kg-1 (p.s.) en 1991. La moule zébrée (moule d'eau douce) peut aussi en accumuler d'importantes quantités dans sa coquille.

Sa toxicité varie selon les organismes, les individus, le contexte et l'espèce chimique considérée (cobalt pur, en nanoparticule, cobalt II ou cobalt III, radioactif ou non, ou encore sels organiques et/ou inorganiques). Sa toxicité et sa mobilité pour les plantes et animaux augmentent avec l'acidité du sol.
Les pluies acides peuvent en accentuer la mobilité et la biodisponibilité, avec risque de bioaccumulation et bioturbation par certaines plantes, champignons et animaux.

Chez l'Homme : L'exposition au cobalt peut induire des affections pulmonaires (difficultés respiratoires évoluant éventuellement en asthme, ou pneumonie chez des travailleurs ayant respiré un air chargé en cobalt). Dans les années 60, certaines brasseries ajoutaient du cobalt dans leurs bières pour en stabiliser la mousse, ce qui a provoqué chez de grands buveurs de bière des nausées, vomissements et graves affections cardiaques. On n'a toutefois pas noté d'affections cardiaques chez les anémiques et femmes enceintes ayant été médicamentés au cobalt, mais des anomalies foetales sont provoquées chez des animaux exposés en laboratoire à des taux élevés de cobalt lors de la grossesse.

Il est classé comme "cancérogène possible" par le Centre international de recherche sur le cancer ; car il provoque un cancer lorsqu'il est introduit dans un muscle ou sous la peau, mais il ne semble pas être cancérogène lorsqu'inhalé par animaux exposés via l'air, la nourriture ou l'eau.
Ce risque pourrait augmenter s'il s'agit de nanoparticules, mais il ne semble pas avoir fait l'objet de recherches.

2.2.8. L'or 42(*)

Une grande majorité de l'or ainsi disponible (environ 68 % selon la même source) est employée dans l'orfèvrerie et la bijouterie. Un peu moins de 20 % sert à la production de pièces et de lingots, qui sont achetés par les banques en compensation des émissions de monnaie et par les particuliers (tout particulièrement en Inde où cette forme de placement est privilégiée). Enfin, environ 14 % sert dans différents domaines industriels : dentisterie, électronique...L'or pur reste cependant peu utilisé en bijouterie ; afin d'obtenir une meilleure tenue mécanique ainsi que des couleurs originales, il est allié par exemple à l'argent et au cuivre (or jaune, or rose), au cuivre (or rouge), à l'argent (or vert). L'or est ainsi utilisé pour créer des bijoux, des médailles, des objets de luxe (montre, stylo).

Il peut également être utilisé par des ateliers de durure ornementale comme l'atelier leonis, sous forme de feuilles pour dorer les boiseries, les livres travaillés par les enlumineurs, les ferronneries par un procédé de dorure au mercure ; ainsi que les bonbons en chocolat en Occident et les gâteaux en Inde. Ce métal est recherché par l'industrie à cause de son inaltérabilité et de sa bonne conductivité électrique et thermique. Il est utilisé en connectique et en électronique, afin de réaliser des contacts électriques inoxydables.
De nos jours, l'or est fréquemment utilisé dans les techniques de pointe et particulièrement dans la fabrication des microprocesseurs.

2.2.9. Le mercure

Très dangereux, car il est un puissant neurotoxique et reprotoxique sous ses formes organométalliques ( monométhylmercure et diméthylmercure), de sels ( calomel, cinabre, etc) et sous sa forme liquide en elle-même. Il cause une maladie dite «  hydrargisme » (voir également Maladie de Minamata), et est soupçonné d'être une des causes de la maladie d'Alzheimer, syndrome de fatigue chronique, fibromyalgie et autres maladies chroniques43(*) .

Le mercure est utilisé pour la fabrication des amalgames dentaires couramment appelés plombages (bien que ne contenant pas de plomb). Jusqu'au début du XXème siècle, le mercure était utilisé dans le traitement de la syphilis. Le mercure est utilisé dans les lampes à mercure et à iodure métallique sous haute pression à la forme atome. Les lampes fluorescentes à vapeur de mercure contiennent environ 15 mg de mercure gazeux.

· Le mercure a longtemps été utilisé comme fluide dans les thermomètres du fait de sa capacité à se dilater avec la température. Cet usage a été abandonné, et les thermomètres à mercure interdits du fait de la toxicité du mercure.

· Le mercure est utilisé dans les contacts des détecteurs de niveau ( poire de niveau) dans les fosses qui ont une pompe de relevage ou une alarme de niveau (~4 g de mercure par contact).

· Le mercure est couramment utilisé dans l'orpaillage afin d'amalgamer l'or et de l'extraire plus aisément.

La toxicité du mercure dépend notamment de son degré d' oxydation. L'effet de la toxicité du mercure chez l'homme se dévoilant sous sa forme vapeur commence par les voies respiratoires, pour se solubiliser dans le plasma, le sang et l'hémoglobine. Par le sang, il attaque les reins, le cerveau et le système nerveux. Le risque chez les femmes enceintes est aussi présent : cette toxine se déplace facilement au travers du placenta pour atteindre le foetus. Même après la naissance les risques perdurent puisque le lait maternel est aussi contaminé.

2.2.10. L'uranium

Le minerai d'uranium a été utilisé comme pigment dans la verrerie, la céramique et la faïence, sous forme de diuranate de sodium ou d' ammonium. Dans le verre, l'uranium est typiquement utilisé à des concentrations de 0,1 % à 2 % en masse pour produire de l' ouraline, solide d'un jaune fluorescent ou légèrement vert facile à identifier. Il sert également de catalyseur dans certaines réactions chimiques spécialisées et dans des films photographiques. Historiquement, la première utilisation du minerai d'uranium par l'industrie nucléaire a été d'en extraire le radium, pour des applications médicales.

· L' uranium 235 est le seul isotope fissile naturel, ce qui permet l'exploitation de l'uranium dans les réacteurs nucléaires (après un éventuel enrichissement), ainsi que pour la fabrication d' armes nucléaires (après un fort enrichissement).

· L' uranium 238 est à la fois fissible dans les réacteurs à neutrons rapides, et fertile : par capture neutronique il se transforme finalement en plutonium 239, fissile. Il est envisagé d'exploiter cette double possibilité dans le cycle du combustible nucléaire, pour des cycles fondés sur la combustion du plutonium.

· L' uranium 233, qui peut être artificiellement produit par irradiation du thorium, est également fissile en neutrons thermiques. Cette possibilité est à la base d'un cycle surgénérateur fondé sur le thorium44(*).

2.2.11. Le fer

Le fer n'est pratiquement pas utilisé à l'état pur (hormis pour résoudre certains problèmes de soudabilité, notamment sur aciers inoxydables). C'est le principal élément entrant dans la composition de l' acier.

En pharmacie

Le fer est utilisé pour la préparation de médicaments. Du XVIIe siècle au début du XXe siècle, il était l'un des principaux composants des boules d'acier vulnéraires, boules de Nancy, boules de Molsheim, boules minérales des Chartreux, qu'on faisait tremper dans de l'eau pour la charger en substances réputées bénéfiques45(*) .

2.2.12. Le manganèse46(*)

Les effets écotoxiques du manganèse apparaissent au-dessus de certains seuils et sont mal connus.

· Acier : rails et notamment aiguillages, outillage, roulements, coffres-forts, socs de charrue. L'acier au manganèse en contient jusqu'à 14 %. Il possède une résistance élevée contre la corrosion et est amagnétique. On utilise également ce type d'acier pour les barreaux et pour les portes de prisons : en le limant, on provoque un durcissement du métal.

· Aluminium : le manganèse augmente la résistance des alliages d'aluminium et les propriétés frottantes ( tribologie) de l'alliage contre les aciers. Il est peu soluble dans l'aluminium.

· Piles électriques : On utilise du dioxyde de manganèse dans la pile de Leclanché dite pile saline. L' électrode centrale (positive) de cette pile est garnie de dioxyde de manganèse (MnO2) qui joue le rôle de dépolarisant.

· Coloration du verre : par addition de dioxyde de manganèse (MnO2), on obtient une couleur violette, brune ou noire. La couleur dépend du mode de préparation et de la composition du verre. La teinte du verre est due à des ions métalliques et à des métaux à l'état colloïdal. La couleur violette spécifique de l' améthyste est également due à la présence de traces de composés de manganèse.

· Pigment noir : Une couleur brun foncé ou noire dans des céramiques (entre autres dans des pierres et dans des dalles) est due à l'addition de dioxyde de manganèse généralement en combinaison avec d'autres oxydes métalliques tels que ceux du fer et du chrome. Les briqueteries sont de grandes consommatrices de dioxyde de manganèse. On colore également certains types de briques avec du dioxyde de manganèse, ainsi que les tuiles pour leur rendre une couleur noire.

· Bronze : l'addition de manganèse - à raison de 5 à 15 % - augmente la résistance à la corrosion ; par exemple pour des hélices, des gouvernails qui doivent résister à l'eau de mer.

2.2.13. Le pétrole47(*)

Le pétrole, huile minérale qui fournit la grande majorité des carburants liquides actuels, est devenu l'un des piliers de l'économie mondiale et une ressource majeure de l'industrie. Sa couleur lui vaut le surnom d'or noir. De plus le gaz présente un avantage concurrentiel par rapport aux autres sources d'énergie car, seuls 10% (environ) du gaz naturel produit sont perdus avant d'arriver chez le consommateur final.

2.2.14. Le tantale

Plus de 70 % du tantale produit dans le monde est généralement utilisé sous forme de poudre métallique dans la production de composantes électroniques, et principalement de condensateurs. Les condensateurs fabriqués à partir de tantale sont performants à des températures pouvant varier de -55 °C jusqu'à 125 °C et présentent des avantages de capacité électrique, de dimensions et de poids. Ces particularités sont intéressantes, notamment pour le secteur de l'automobile (coussins gonflables, GPS, etc.). Selon la société minière Global Advanced Metals, les condensateurs fabriqués à partir de tantale représentent aujourd'hui 5 % de l'ensemble de leur fabrication48(*).

Les autres utilisations du tantale liées à l'électronique concernent principalement les téléphones cellulaires et les pièces informatiques. Le tantale est aussi utilisé comme additif dans l'élaboration de superalliage (pour l'aéronautique), dans l'industrie chimique, dans la fabrication d'instruments chirurgicaux et d'implants, dans le domaine de l'optique ou encore comme filtre pour rayons X.


Fig.10 : Utilisation de la production mondiale de tantale (Source : USGS ,2010)

CONCLUSION

Nous voici au terme de notre travail portant sur «  la synthèse de ressources minérales et le développement en Afrique ». Il convient de rappeler les grandes lignes qui font l'objet de son ossature.

L'objet poursuivit par ce travail était de savoir comment les ressources minérales contribuent au développement du continent africain et leur impact sur l'environnement.

Cependant dans nos recherches, nous sommes parti des hypothèses selon lesquelles les ressources minérales constituent des atouts majeurs pour l'essor économique d'un pays. Le secteur minier se trouve donc en amont du progrès économique d'un pays et pourvoit autres secteurs en aval, le secteur contribue à diversifier les activités économiques et industrielles et constitue une source de recettes et de devises pour les Etats. Par ailleurs il participe également à la création d'emploi.

Néanmoins, ces ressources du sous sol doivent être exploitées avec efficacité de façon à ne pas perturber l'équilibre au niveau de l'écosystème donc ainsi parler de la non destruction de la flore et de la faune en évitant tout risque au niveau planétaire.

Nous avons utilisé la méthode bibliographique. C'est ainsi que nous avons fait une synthèse sur la plupart de publications, livres, mémoires, travaux de fin de cycle...ayant trait avec notre sujet d'étude et aussi les recherches sur internet qui nous ont beaucoup aidé.

Depuis l'avènement du concept développement durable en 1987 et sa consécration en Johannesburg en 2002 d'importants efforts sont entrepris pour la prise en compte de l'environnement dans le développement du secteur minier. Ces efforts se sont traduits entre autre par l'adoption en Afrique de politiques et stratégies concernant le dit secteur, la mise en place des textes réglementaires pour la prise en compte de l'environnement et de besoins de communautés riveraines.

Cependant, les volontés affichées dans ces politiques et textes réglementaires ne sont toujours pas mises en oeuvre sur le terrain. Des expériences de réussites et d'échecs de prise en compte de préoccupations environnementales dans le processus d'exploitation minière existent et méritent d'être capitalisé en vue de contribuer au développement d'un secteur minier durable.

A l'Etat, il s'agira de coordonner les efforts entrepris pour mieux appuyer la mise en oeuvre des initiatives déjà identifiées en termes de révision des réglementations nationale et régionale (Niveaux: artisanal, petite mine, grande mine) et d'encourager la mise en place d'espaces de concertation permanente entre les acteurs concernés sur:

§ la clarification de normes et des pratiques nationales ou régionales concernant les procédures de consultation publiques ;

§ la création de lieux d'échange sur les meilleures pratiques dans le domaine minier;

§ la réduction des risques de confrontation directe entre les entreprises et les communautés riveraines ;

§ exiger la création effective de la fonction environnementale dans toutes les entreprises.

De manière générale, il faut :

§ inciter les entreprises et les États à un investissement plus important et à l'utilisation des taxes et redevances pour assurer leurs missions (ex.: santé, éducation, infrastructures de transport, etc.) ;

§ généraliser les ententes sur les répercussions et les avantages (ERA), les ententes de gestion des impacts (EGI) incluant des dispositions sur la participation et l'implication effective des populations directement concernées dans la gestion de ces fonds en vue d'optimiser les retombées économiques, sociales et environnementales au niveau local ;

§ introduire dans la réglementation minière nationale une clause prévoyant que l'information produite lors des études d'impacts environnementaux et sociaux soit considérée comme propriété des communautés concernées ;

§ améliorer la pratique des études d'impacts environnementaux et sociaux, incluant les impacts sur la santé et les risques pour les populations ;

§ assurer des mécanismes de consultation et de participation aux processus ;

§ adopter une approche environnementale et sociale pour toutes les phases du développement minier (Cycle de vie), depuis les politiques, jusqu'aux projets d'exploration et d'exploitation, au suivi et à la post-fermeture ;

§ mettre un accent sur le renforcement des capacités des différents intervenants dans le secteur minier, notamment des communautés riveraines et des institutions publiques ; et

§ mettre en place des programmes et des laboratoires de recherche multidisciplinaire pour le développement intégré des activités minières et des communautés locales.

Par ailleurs et pour ce qui concerne spécifiquement les communautés affectées, l'État doit pouvoir instituer l'application du Code communautaire, imposer les pourcentages de redistribution pour les communautés locales à intégrer dans les conventions minières, comme exigences de la Banque Mondiale (BM) et du Système Financier International (SFI), insérer les projets sociaux dans les conventions, définir une synergie entre les entreprises minières évoluant dans la même zone, financer des plans de développement économique et social dans les zones riveraines, établir un partenariat public - privé à valoriser, faire participer les communautés à une discipline sociale lorsque les entreprises s'acquittent de leurs devoirs, mettre l'accent sur l'aspect juridique : vulgarisation des législations régionales dans les pays et aller vers le droit communautaire, prendre en compte les textes de l'UEMOA dans le secteur, choisir des acteurs à impliquer dans le les Comités de pilotages au niveau national.

En effet, le secteur minier procure des dividendes aux Etats africains. Malheureusement, l'exploitation des ressources minières se fait en dépens des populations et de l'environnement. Ce qui rend le développement difficile. Pour cela, tous les acteurs doivent se concerter pour définir des éléments de cadrage de ce secteur pour permettre que l'exploitation soit bénéfique aux communautés et à l'environnement. La présence d'experts et de scientifiques est souvent requise. Le renforcement de capacités des différents acteurs dans ce secteur constituerait aussi un espace de gestion du secteur.

Enfin, étant donné que toute oeuvre humaine ne manque jamais des imperfections, nous venons d'ouvrir une piste de recherche à tout chercheur qui voudra nous compléter ou nous devancer concernant les ressources minérales ainsi leur impact sur le développement.

BIBLIOGRAPHIE

A. OUVRAGES ET NOTES DE COURS

1. Andreas Limbeck, Christoph Puls, and Markus Handler ; [Platinum and Palladium Emissions from On-Road Vehicles in the Kaisermühlen Tunnel (Vienna, Austria)] ; Environmental Science & Technology ; 2007.

2. Bernard Biju-Duval, Géologie sédimentaire : bassins, environnements de dépôts, formation du pétrole, Éd. Technip, 1999.

3. Charlot, G., L'analyse qualitative et les réactions en solution, Ed. Masson et Cie, 1963.

4. Dagmar Laschka, Markus Nachtwey ; Platinum in municipal sewage treatment plants ; Chemosphere, Volume 34, Issue 8, April 1997.

5. David R. Lide, CRC Handbook of Chemistry and Physics, CRC, 2009, 89e éd.

6. Georges, B., Gitologie et métallogénie, inédit, Université Laval, Québec, 2006.

7. Grand LA ROUSSE en 5 vol, Tome 4, Librairie Larousse, Paris, 1987.

8. Ho-Kwang Mao, William A. Bassett et Taro Takahashi, « Effect of Pressure on Crystal Structure and Lattice Parameters of Iron up to 300 kbar », dans Journal of Applied Physics, vol. 38, no 1, 1967.

9. Hubert Schmidbaur, « The Aurophilicity Phenomenon: A Decade of Experimental Findings, Theoretical Concepts and Emerging Applications », dans Gold Bull., vol. 33, no 1, 1er mars 2000.

10. Jones, A. P., L. M. Larsen (1985). «Geochemistry and REE minerals of nepheline syenites from the Motzfeldt Centre, South Greenland», American Mineralogist, Vol. 70.

11. M. Dominique Dufermont, Etude de quelques tourmalines rouges, Université de Nantes, Département des Sciences de la Terre, 2007.

12. Metals handbook, vol. 10 : Materials characterization, ASM International, 1986.

B. WEBOGRAPHIE

1. www.google.fr

2. www.ifc.org

3. www.earthworksaction.org

4. www.neb-one.gc.ca

5. www.wikipedia.fr

6. www.diamants-infos.com

7. www.ret.gov.au

8. www2.brgm.fr

9. www.lenntech.fr

TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHE i

DEDICACE ii

REMERCIEMENT iii

INTRODUCTION GENERALE 1

1. CHOIX ET INTERET DU SUJET 1

2. DELIMITATION DU SUJET 1

3. ETAT DE LA QUESTION 1

4. PROBLEMATIQUE 2

5. HYPOTHESES 2

6. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE 3

7. APPROCHE METHODOLOGIQUE 3

8. SUBDIVISION DU TRAVAIL 3

9. DIFFICULTES RENCONTREES 4

CHAP. I. GENERALITES SUR LES RESSOURCES MINERALES 5

1.1. INTRODUCTION 5

1.2. NOTION SUR L'EXPLOITATION MINIERE. 11

1.3. PROPRIETES DE QUELQUES RESSOURCES MINERALES 18

CHAP.II. IMPACT DE RESSOURCES MINERALES SUR LE DEVELOPPEMENT 39

2.1. IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX ET SOCIAUX DE L'EXPLOITATION MINIERE 39

2.1.1. Impacts sur les ressources en eau 39

2.1.2. Impacts de projets miniers sur la qualité de l'air 42

2.1.3. Impacts des projets miniers sur la faune 44

2.1.4. Impacts des projets miniers sur la qualité du sol 45

2.1.5. Considérations sur les changements climatiques 46

2.2. IMPACTS DE QUELQUES RESSOURCES MINERALES 51

2.2.1. Platine 51

2.2.2. Le charbon 57

2.2.3. L'argent 59

2.2.4. Le cuivre 61

2.2.5. Le plomb 62

2.2.6. Le Zinc 62

2.2.7. Le cobalt 64

2.2.8. L'or 67

2.2.9. Le mercure 68

2.2.10. L'uranium 69

2.2.11. Le fer 70

2.2.12. Le manganèse 70

2.2.13. Le pétrole 71

2.2.14. Le tantale 72

CONCLUSION 73

BIBLIOGRAPHIE 77

TABLE DES MATIERES 79

* 1 Grand LA ROUSSE en 5 vol, Tome 4, Librairie Larousse, Paris, 1987, p.2528

* 2 www.google.fr

* 3 idem

* 4 www.ifc.org/envirnnemental , Health and safety guidelines for mining

* 5 Georges, B., Gitologie et métallogénie, inédit, Université Laval, Québec, 2006, p108

* 6 www.google.fr /exploitation souterraine

* 7 IFC/World Bank (december 2007) «Environmental, Health and safety Guidelines for Mining.» http://www.ifc.org/ifcext/sustainability

* 8 Earthworks Fact sheet: Hardrock Mining and Acid Mine drainage. http://www.earthworksaction.org/pubs/

* 9 M. Dominique Dufermont, Etude de quelques tourmalines rouges, Université de Nantes, Département des Sciences de la Terre, 2007, p5

* 10 M. Dominique Dufermont, Op.cit, p6

* 11 M. Dominique Dufermont, Op.cit, p8

* 12 M. Dominique Dufermont, Op.cit, p10

* 13 www.neb-one.gc.ca/ Office National de l'Énergie  « Les sables bitumineux du Canada - Perspectives et défis jusqu'en 2015 »

* 14 Géologie sédimentaire : bassins, environnements de dépôts, formation du pétrole, de Bernard Biju-Duval, Éd. Technip, 1999

* 15 www.google.fr/le gaz naturel

* 16 David R. Lide, CRC Handbook of Chemistry and Physics, CRC, 2009, 89e éd., pp.10-14

* 17 Jones, A. P., L. M. Larsen (1985). «Geochemistry and REE minerals of nepheline syenites from the Motzfeldt Centre, South Greenland», American Mineralogist, Vol. 70, p. 1087-1100

* 18 www.wikipedia.fr/ le cuivre

* 19 www.diamants-infos.com/brut/exploitation

* 20 David R. Lide, CRC Handbook of Chemistry and Physics, CRC Press Inc, 2009, 90e éd., Relié, p2804

* 21 Metals handbook, vol. 10 : Materials characterization, ASM International, 1986, p1310

* 22 Ho-Kwang Mao, William A. Bassett et Taro Takahashi, « Effect of Pressure on Crystal Structure and Lattice Parameters of Iron up to 300 kbar », dans Journal of Applied Physics, vol. 38, no 1, 1967, p. 272-276

* 23 www.wikipedia.fr/l'uranium

* 24 Environment Australia (2002) «Overview of Best Practice Environmental Management in Mining.» http://www.ret.gov.au/resources/

* 25 MInEO Consortium (2000) «Review of potential environmental and social impact of mining» http://www2.brgm.fr/mineo

* 26 MInEO Consortium (2000) «Review of potential environmental and social impact of mining» http://www2.brgm.fr/mineo/Userneed/IMPACT

* 27 idem

* 28 Ibidem

* 29 http://www.minerals.csiro.au/sd/.T. E. norgate and W. J. Rankin (2000) «Life Cycle Assessment of Copper and nickel Production, Published in Proceedings, Minprex 2000, International Conference on Minerals Processing and Extractive Metallurgy, pp133-138.

* 30 http://www.lenntech.fr/Impact du cuivre

* 31 Idem

* 32 F. Alt, A. Bambauer, K. Hoppstock, B. Mergler and G. Tölg ; Platinum traces in airborne particulate matter. Determination of whole content, particle size distribution and soluble platinum ; Fresenius' Journal of Analytical Chemistry ; Volume 346, p6-9, 693-696

* 33 Dagmar Laschka, Markus Nachtwey ; Platinum in municipal sewage treatment plants ; Chemosphere, Volume 34, Issue 8, April 1997, Pages 1803-1812

* 34 Sonja Zimmermann & Bernd Sures ; 2004 ; Significance of platinum group metals emitted from automobile exhaust gas converters for the biosphere Sonja Zimmermann and Bernd Sures ([Sonja Zimmermann and Bernd Sures Résumé]) ; Environmental Science and Pollution Research Volume 11, Number 3, 194-199

* 35 Jae Sam Yang, Determination of palladium and platinum in seaweed  ; Journal of Oceanography ; Volume 45, Number 6, Journal of Oceanography, 1989, Volume 45, Number 6, Pages 369-374 

* 36 Rudi Schierl ;Environmental monitoring of platinum in air and urine  ; Microchemical Journal, Volume 67, Issues 1-3, December 2000, Pages 245-248

* 37 Andreas Limbeck, Christoph Puls, and Markus Handler ; [Platinum and Palladium Emissions from On-Road Vehicles in the Kaisermühlen Tunnel (Vienna, Austria)] ; Environmental Science & Technology ; 2007 41 (14), 4938-4945

* 38 www.google.fr/impact du charbon sur l`environnement

* 39 http://www.lenntech.fr/impact d'argent sur l'environnement

* 40 Ibidem

* 41 Charlot G. (1963). L'analyse qualitative et les réactions en solution. Ed. Masson et Cie. p.263.

* 42 Hubert Schmidbaur, « The Aurophilicity Phenomenon: A Decade of Experimental Findings, Theoretical Concepts and Emerging Applications », dans Gold Bull., vol. 33, no 1, 1er mars 2000, p. 3-10

* 43 Cambayrac F., 2010, Maladies émergentes, comment s'en sortir ?, Éditions Mosaïque-Santé

* 44 WHO, Geneva 2001, Depleted Uranium: Sources, Exposure and Health Effects - Full Report 

* 45 Colette Keller-Didier « Les boules d'acier vulnéraires, dites boules de Nancy. », Ordre des pharmaciens - 15 mars 2002 

* 46 www.google.fr/wikipedia.fr

* 47 Le pétrole de la Caspienne et la politique extérieure de l'Azerbaïdjan : tome 2- Questions géopolitiques, Turab Gurbanov, l'Harmattan, 2007, p.297

* 48 United States Geological Survey (2010). Colakis, M. and M. Joan, Classical mythology & more, 2007






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