Conclusion Générale
La mise en oeuvre d'une démarche A21L dans une
municipalité est plus que nécessaire car elle permettra non
seulement d'assoir un climat de confiance entre les gouvernants et les
gouvernés grâce à son approche basée sur la
participation mais aussi de promouvoir la bonne gouvernance grâce au
devoir de transparence qui incombe aux autorités dans tout le processus.
En dépit des avantages que procure cette démarche, le continent
africain occupe une place marginale, (2,2% sur les 8963 A21L recensés
par l'ICLEI en 2011) dans la concrétisation de cette recommandation du
Sommet de Rio en 1992.
Par ailleurs, l'effectivité de sa mise en oeuvre
constitue un défi majeur pour les municipalités du Sud qui d'une
part, affrontent les enjeux environnementaux globaux et locaux et manquent des
ressources nécessaires suffisantes d'autre part, pour mener à
terme l'exécution des options stratégiques prioritaires retenues
d'un commun accord entre les autorités et les acteurs locaux.
L'expérience de la démarche A21L de Guediawaye
révèle la complexité du processus compte tenu des facteurs
endogènes et exogènes ayant influencé la mise en oeuvre.
Le lancement du processus A21L de cette ville n'a pas tenu compte d'un certain
nombre des préalables. Ces derniers sont relatifs à une
insuffisance de volonté et un engagement des autorités locales,
l'affectation des ressources financières par la collectivité et
l'institutionnalisation de la démarche après la phase projet.
Même s'il est vrai que l'A21L a été
institutionnalisé au niveau de la ville à la fin du projet, les
quelques actions menées lors de la phase projet n'ont pas
été pérennes comme l'attestent les résultats des
projets démonstratifs sur la gestion de Littoral et les
inondations dans les quartiers irréguliers de la ville.
La ville de Niamey bien qu'elle présente des
caractéristiques physiques et sociales légèrement
différentes de celles de Guediawaye, demeure confrontée aux
mêmes problématiques environnementales majeures notamment la
pollution des eaux du Fleuve Niger, l'urbanisation anarchique, les inondations
et la dégradation des espaces verts. Comme il est constaté,
à travers cette étude, l'expérience de l'A21L de la ville
de Guediawaye peut sans doute constituer un exemple intéressant à
adapter dans le contexte de Niamey pour la prise en charge de ces
problématiques.
La particularité de la ville de Niamey est surtout
l'existence des cadres de concertation de la ville depuis 2008. Ce qui
constitue un atout majeur non seulement pour faciliter la participation mais
aussi dans la mise en oeuvre des plans d'actions. Il revient de les
redynamiser, les réorganiser et les intégrer dans les trois
instances de coordination qui seront mises en place dans le cadre du projet
A21Lde façon à ce
qu'ils s'approprient la démarche.
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda
21local pour la ville de Niamey au Niger Page 53
La proposition faite dans le cadre de ce travail
présente, à partir des leçons tirées, un
modèle revu, en matière de participation, de gouvernance locale
et d'approche de développement durable. Cette proposition, si elle est
acceptée et mise en oeuvre par la ville de Niamey, permettra non
seulement de renforcer les capacités de planification environnementale
et de gestion intégrée à l'échelle de la
société et de la ville mais aussi aller vers un
développement plus viable.
L'adoption et la mise en oeuvre d'un A21L ne signifie pas une
résolution définitive des problèmes de la ville. Il
revient aux autorités à tous les échelons de
réfléchir aux mécanismes qui pourront garantir la
pérennisation des actions qui seraient entreprises dans ce cadre et de
juger de l'opportunité réelle du choix d'une telle
démarche pour la ville.
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page 54
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