Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21
local pour
la ville de Niamey au Niger
Présenté par
LAMINE Moussa Pour l'obtention du Master en
Développement de l'Université
Senghor Département Environnement Spécialité
Gestion de l'Environnement Le 27 Février 2013
Sous la Direction de : Dr Oumar Cissé,
Secrétaire Exécutif de l'Institut Africain de Gestion Urbaine
(IAGU °de Dakar (Sénégal)
Devant le jury composé de :
Martin YELKOUNI Président
Directeur du Departement Environnement Université
Senghor
Prof. Etienne TAZO Examinateur
Vice Doyen, Faculté des Lettres et Sciences Humaines,
Université de Dschang (Cameroun)
Dr .Rim Abd El. HAMID HUSSEIN Examinatrice
Professeur à l'Institut Supérieur de
Santé Publique, Université d'Alexandrie (Egypte)
Page I
Remerciements
Ce mémoire n'aurait pas pu voir le jour sans l'aide de
nombreuses personnes que je tiens à remercier chaleureusement. L'honneur
revient en premier à ma famille qui m'a soutenu tout au long de mes
études puis aux autorités de l'Université Senghor à
travers Mr Martin YELKOUNI, Directeur du Département Environnement pour
les efforts déployés pour la réussite des objectifs
pédagogiques de notre formation et enfin à l'ensemble des
enseignants qui ont tenu à nous transmettre leurs connaissances et tout
le personnel d'appui de l'Université Senghor.
Mes remerciements s'adressent à toute l'équipe
de l'Institut Africain de Gestion Urbaine (IAGU) de Dakar notamment Mesdames
Coly et Ngoné, Mr OUSSEINOU Ly, pour leur disponibilité et leur
soutien sans faille lors de mon stage dans cette institution.
Je témoigne de ma profonde Gratitude à Dr. CISSE
Oumar, Secrétaire Exécutif de l'IAGU pour m'avoir accepté
et encadré lors du stage et, aussi dirigé la conduite de ce
travail, à Mr IBRAHIM Oumarou, Premier Vice -Maire et Mr ABDOU Adam,
Directeur Général de Développement et de la Prospective
(DGD/P) de la ville de Niamey pour leur collaboration.
Je souhaite également exprimer ma gratitude à
tous les acteurs du projet A21L de Guediawaye que j'ai rencontrés
à Guediawaye et à Dakar lors de la collecte de données,
sans lesquels je parviendrai difficilement à effectuer ce travail.
Je remercie toutes mes compatriotes nigériennes de
l'Université Senghor, Aissa, Zalika, Safiatou, Hadiza et Aminatou qui
m'ont toujours considéré comme leur frère, à toute
la Famille GREENS du département Environnement pour son esprit d'Union
et de fraternité, à mon colocataire L. FOFANA pour sa patience,
à mes amis I. Gueye, et S .Sow.
Une mention spéciale adressée à ma soeur
et amie Mme DIALLO Dior pour son esprit d'équipe et son
abnégation.
Enfin, mes remerciements à tous les étudiants de la
13ème promotion de l'Université Senghor.
Dédicace
Page II
Je dédie ce travail A mon Père et ma
Mère A ma chère épouse AICHATOU et à ma fille
FATIME A tous ceux qui m'ont soutenu tout au long de mon cursus scolaire
Page III
Résumé
Les catastrophes naturelles récurrentes, les
inégalités sociales croissantes et les dérèglements
économiques constatés ces dernières années
résultent de mauvaises habitudes des modes de consommation des
ressources disponibles et d'un développement économique
démesuré. La fréquence de ces phénomènes a
suscité une prise de conscience globale qui a poussé les
différents Etats à s'engager lors du Sommet Mondial sur
l'Environnement et le développement à Rio, en 1992, dans un
programme d'actions du 21ème siècle dénommé «
Agenda 21 ». Ce dernier avait pour objectif la promotion du
développement durable, un concept conciliant l'économique, le
social et l'environnement.
A cet effet, ces Etats ont reconnu le rôle
prépondérant des collectivités locales et aussi
recommandé la mise en place de « ces agendas 21 » au niveau
local (Agendas 21 locaux). Ce travail qui s'inscrit dans ce contexte fait une
proposition des outils d'une démarche agenda 21 local pour la ville de
Niamey, capitale du Niger en s'inspirant des acquis, des difficultés et
des leçons tirées de l'expérience de la ville de
Guediawaye (Sénégal) qui a élaboré et mis en oeuvre
son agenda 21 local entre 2004 et 2007. Considérant que l'agenda 21
local est un outil de planification stratégique axé sur une
approche participative pour résoudre les problèmes
environnementaux du territoire, il est question de donner une vue sur les
caractéristiques générales, physiques et institutionnelles
de la ville de Niamey pour comprendre ses atouts et ses faiblesses en termes de
mécanismes de participation existants. Un stage effectué dans une
structure ayant fourni la formation, l'appui technique et l'encadrement de
l'Agenda 21 Local à Guediawaye et ailleurs, l'Institut Africain de
Gestion Urbaine (IAGU) de Dakar a permis de collecter de données
secondaires sur ce projet et de procéder à des entretiens avec
plusieurs acteurs clés du processus. L'analyse de ces informations, de
sources diverses, a permis d'orienter notre réflexion vers une approche
légèrement différente de celle de Guediawaye. Cette
approche est basée sur une démarche initiée par les
autorités locales. Les différentes étapes proposées
sont : l'engagement des autorités locales, le Profil environnemental, la
consultation publique, l'élaboration des plans d'actions, les projets
démonstratifs, le forum des bailleurs de fonds, le
suivi-évaluation de la mise en oeuvre et l'institutionnalisation de la
démarche. Les outils pour la mise en oeuvre de cette démarche
sont donnés en Annexe A.
Mots clefs ; Agenda 21 local, Ville de Niamey,
planification stratégique, ville de Guediawaye, collectivités
locales.
Abstract
Recurrent natural disasters, growing social inequality and
economic disruptions seen in recent years, result from bad habits in mode of
available resources consumption and disproportionate economic development. The
frequency of these events has created a global awareness that led various
states to engage in actions `program of the 21st century called «Agenda
21» at the World Summit on Environment and Development in 1992
(Rio-Brazil). The objective of this program was to promote sustainable
development, a concept reconciling the economic, social and the environment. To
this end, these states have recognized the role of local governments and
recommended the implementation of «the Agenda 21» at the local level
(the local Agenda 21). This work that fits in this context is a proposal of
Local Agenda 21 procedure tools in Niamey, capital of Niger based on
achievements, challenges and lessons learned from Guediawaye (Senegal), which
has developed and implemented its Local Agenda 21 between 2004 and 2007.
Considering that the Local Agenda 21 is a strategic planning tool based on a
participatory approach to solve the environmental problems of the territory, a
view of the general, physical and institutional characteristics of Niamey is
given in this work in order to understand strengths and weaknesses in terms of
existing mechanisms of participation of local actors of the city. A work
placement in an institution having provided training, technical support and
supervision of the Local Agenda 21 of Guediawaye and elsewhere, the African
Institute for Urban Management (AIUM) in Dakar has helped us to collect
secondary data on that project and to conduct interviews with several key
players in that process. The analysis of information from various sources was
used to guide the proposed approach to a slightly different compared to that of
Guediawaye. This approach is based on an approach initiated by local
authorities. The different steps proposed are: The Involvement of local
authorities, the Environmental Profile, public consultation, the elaboration of
action plans, the demonstration projects, the forum of donors, monitoring and
evaluation and the institutionalization of the approach. The tools for the
implementation of each step are given in Appendix A.
Key-words: local agenda 21, Niamey, Strategic planning,
Guediawaye, local governments.
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page IV
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda
21local pour la ville de Niamey au Niger Page V
Liste de Figures
Figure 1 : Cinq niveaux de participation page 8
Figure 2 : Carte de la Région de Niamey page 29
Figure 3 : Organigramme de la ville de Niamey page 33
Liste des acronymes et abréviations
utilisés
ADM : Agence de Développement Municipal
AFD : Agence Française de Développement
AFVP : Association Française des Volontaires du
Progrès
AIMF : Association Internationale des Maires Francophones
AMN : Association des Municipalités du Niger
AMS : Association des Maires du Sénégal
A21L : Agenda 21 local
CNEDD : Conseil National de l'Environnement pour un
Développement Durable
DGD/P : Direction Générale de Développement
et de la Prospective
GIE : Groupement d'Intérêts Economiques
IAGU : Institut Africain de Gestion Urbaine
ICLEI : Conseil International pour les Initiatives Ecologiques
MDCL : Ministère de la Décentralisation et des
Collectivités Locales
MUAT : Ministère de l'Urbanisme et de l'Aménagement
du Territoire
ONG : Organisation Non Gouvernementale
OCB : Organisation des communautés de Base
PAC : Programme d'Appui aux Communes
PM : Premier Ministre
PNEDD : Plan National de l'Environnement pour un
Développement Durable
PRI-U : Projet de réhabilitation des infrastructures
urbaines
UN-Habitat : Programme des Nations Unies pour les Etablissements
Humains
UNEP : Programme des Nations Unies pour l'Environnement FFOM :
Forces-Faiblesses-Opportunités-Menaces
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda
21local pour la ville de Niamey au Niger Page VI
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page VII
TABLE DE MATIERES
Remerciements I
Dédicace II
Résumé III
Abstract IV
Liste de Figures V
Liste des acronymes et abréviations
utilisés VI
INTRODUCTION 1
CHAPITRE 1 : CONTEXTE DU DEVELOPPEMENT DURABLE ET LA
NECESSITE D'UN AGENDA
21 LOCAL POUR LA VILLE DE NIAMEY 4
1.1. Rappel du contexte du développement durable
4
1.2. Agenda 21local, Planification stratégique,
participation, territoire 5
1.2.1. Agenda 21 local 5
1.2.2. Planification stratégique 6
1.2.3. Participation 7
1.2.4. Territoire 9
1.3. Problématique du développement urbain
au Niger et la nécessité d'un Agenda 21 local
pour la ville de Niamey 9
1.4. Objectifs de recherche 12
1.5. Cadre Méthodologique 12
1.5.1. Revue documentaire 12
1.5.2. Collecte de données sur le terrain
13
CHAPITRE2 : L'AGENDA 21 LOCAL DANS LE MONDE : ETAT DES
LIEUX, ENJEUX ET DEFIS DE
LA DEMARCHE 14
2.1. L'agenda 21local : une nécessité pour
la concrétisation des objectifs du développement
durable et un outil de bonne gouvernance 14
2.1.1 Agenda 21 local : une nécessité
pour la concrétisation des objectifs du développement
durable 14
2.1.2. Agenda 21 local : un outil pour la promotion de la
bonne gouvernance 15
2.2. Les enjeux et les défis d'une démarche
Agenda 21 local 15
2.2.1. Les enjeux 15
2.2.2. Les défis 16
2.3. La mise en oeuvre de l'agenda 21 local dans le monde
17
2.4. Les agendas 21 locaux en Afrique de l'Ouest
17
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda
21local pour la ville de Niamey au Niger Page VIII
2.5. L'agenda 21 local de la Ville de Guediawaye
18
2.5.1. L'élaboration du profil environnemental de
la ville : 18
2.5.2. La tenue d'une consultation de la ville
19
2.5.3. La mise en place de groupes de travail
19
2.5.4. La formulation des options stratégiques et
l'élaboration des plans d'actions 19
2.5.5. La mise en oeuvre des projets démonstratifs
20
2.5.6. L'Institutionnalisation du projet agenda 21 local
21
2.6. Les acquis du projet agenda 21 local de la ville
21
2.7. Les contraintes et les faiblesses du processus
agenda 21local de Guediawaye 22
2.7.1. Une démarche longue et contraignante
23
2.7.2. Insuffisances dans la participation 23
2.7.3. Modicité des moyens pour la mise en oeuvre
des plans d'actions et la réalisation des
projets démonstratifs 23
2.7.4. L'insuffisance du portage institutionnel
24
2.7.5. Difficultés de l'arrimage de la
démarche aux autres dispositifs de planification
existants 25
2.8. Quelles leçons à retenir ?
25
CHAPITRE 3 : PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE ET LE
CADRE JURIDIQUE ET
INSTITUTIONNEL EN MATIERE ENVIRONNEMENTALE AU NIGER
28
3.1. Caractéristiques générales de
la ville de Niamey 28
3.2. Caractéristiques physiques de la ville
29
3.2.1. Le climat 29
3.2.2. Le relief 30
3.2.3. Ressources en eau 30
3.2.4. Végétation 31
3.2.5. Faune 31
3.3. Activités socio-économiques
31
3.3.1. Agriculture 31
3.3.2. Elevage 32
3.3.3. Industrie 32
3.3.4. Commerce 32
3.4. Organisation institutionnelle et mode de gouvernance
de la ville de Niamey 33
3.4.1. Organisation Institutionnelle 33
3.4.2. Mode de gouvernance 34
3.5. Cadre juridique et institutionnel en matière
environnementale au Niger 35
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda
21local pour la ville de Niamey au Niger Page IX
3.6 Identification et l'analyse des problèmes
environnementaux et de développement durable
de Niamey. 36
CHAPITRE 4 : PROPOSITION D'UNE DEMARCHE AGENDA 21 LOCAL
A LA VILLE DE NIAMEY . 38
4.1. Justification de l'approche proposée
38
4.2. Les étapes clés de la démarche
agenda 21 local 39
4.2.1. L'Engagement des autorités locales
40
4.2.1.1. Identification des acteurs 41
4.2.1.2. Lancement officiel du processus 42
4.2.2 Profil environnemental 43
4.2.2.1. Elaboration du profil environnemental :
43
4.2.2.1.1 La collecte et la revue des recherches et
analyses déjà effectuées 44
4.2.2.1.2 Analyse et Evaluation des données
recueillies 44
4.2.2.1.3. Elaboration de rapports sectoriels par axe
thématique et la proposition de
scénarii alternatifs 44
4.2.2.1.4. L'organisation d'ateliers et rédaction
des documents finaux de profil 45
4.2.2.1.4.1. L'organisation d'ateliers à chaque
étape de l'avancement du profil
environnemental 45
4.2.2.1.4.2. La rédaction des documents finaux du
profil 45
4.2.2.2. Les Indicateurs 45
4.2.3. La Consultation Publique (Audience) 45
4.2.3.1. Formulation de la vision commune 46
4.2.3.2. Formulation de la stratégie.
47
4.2.4. Elaboration des plans d'actions 48
4.2.5. Les projets démonstratifs 48
4.2.6. Forum des Bailleurs de Fonds de la ville
49
4.2.7. Suivi-Evaluation de la mise en oeuvre
50
4.2.8. Institutionnalisation de la démarche
50
Conclusion Générale 52
BIBLIOGRAPHIE 54
ANNEXES X
Annexe A : Outils nécessaires pour la mise en
oeuvre d'un agenda 21 local X
ANNEXE B : Des exemples d'outils dans le processus agenda
21 local XII
ANNEXE C : Guide d'entretien avec certains acteurs de
la mise en oeuvre de l'Agenda 21 local de
Guediawaye XVI
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page 1
INTRODUCTION
La question de la gestion de l'environnement reste une
préoccupation majeure pour le Niger depuis des années. A cet
effet, plusieurs réflexions et efforts ont été
menés par les autorités au regard de la lutte contre la
désertification et de la dégradation des ressources naturelles.
Cela a conduit à la formulation de nombreux plans et programmes
d'intervention qui n'ont généré que des réponses
plus ou moins insuffisantes eu égard à l'ampleur des
problèmes environnementaux. Ces tentatives avaient néanmoins
permis de développer des techniques d'intervention adaptées,
susceptibles d'améliorer la situation
existante mais les résultats concrets et concluants
tardent encore à se manifester même si cela pourrait s'expliquer
par le contexte historique du développement du pays en matière de
la planification et du pilotage opérationnel.
En effet, ce développement était marqué
par une première phase d'élaboration et de la mise en oeuvre de
ce qu'on appelait le plan de développement économique et social
(PDES 1987-1991) précédé par l'introduction du processus
des programmes d'ajustements structurels imposés par les institutions
de
Brettons Wood (le FMI et la Banque mondiale) dès 1984.
La période de 1991 à 2011 a été
caractérisée par l'absence de plans au début, puis la
généralisation de la conception des programmes d'ajustements
structurels et enfin la stratégie de Réduction de la
pauvreté et des programmes sectoriels dans le domaine du
développement rural, l'éducation et la santé (CNEDD,
2012).
Sur le plan environnemental, le pays a adopté à
partir de 1974 une approche fondée d'abord sur la coercition puis le
renforcement des politiques de préservation des ressources naturelles en
élaborant des textes législatifs (CNEDD, 2012). Durant les
années 80, l'accent a été mis sur la lutte contre la
désertification, le reboisement et la lutte contre la dégradation
forestière fondée sur une approche participative dans le souci
d'impliquer les populations locales pour atteindre les objectifs fixés.
Mais de 1990 à nos jours, l'approche est surtout marquée par
l'implication et la responsabilisation de ces
populations dans la gestion des ressources naturelles.
En dépit de tous ces efforts fournis en matière de
planification, les progrès obtenus restent en deçà des
attentes. C'est pourquoi d'autres initiatives ont
été entreprises et mises en oeuvre suite à
l'adhésion du Niger à l'Agenda 21 issu de la conférence
Rio de 1992. Soucieux de mettre en oeuvre les recommandations issues de cette
conférence, le pays s'est doté d'une structure transversale de
coordination conformément aux chapitres 8 et 38 de l'agenda 21 qui
requièrent sa mise en place. Ainsi
par décret n°96-OO4 /PM du 09 janvier
19961, une structure rattachée au cabinet du Premier
Ministre, dénommée le conseil national de l'environnement pour un
développement durable (CNEDD), a été
1 Il faut rappeler que ce
décret a été modifié et complété par
deux autres décrets : décret n°2000-272 /PRN/PM du 04Aout
2000 et décret n°2011-57 / PCSRD/PM du 21 Janvier
2011[1]
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page 2
créée. Le CNEDD est un organe politique
d'orientation et de délibération en matière
d'environnement et de développement durable ayant pour mission
principale de doter le pays d'un cadre stratégique qui intègre
tous les efforts du Niger en cours et à venir en matière
d'environnement et de développement durable. Cet organe dirigé
par un secrétaire exécutif a engagé ,avec l'appui des
différentes commissions spécialisées, le processus
d'élaboration du Plan National de l'Environnement pour un
Développement Durable (PNEDD) axé sur six programmes
prioritaires qui sont la lutte contre la désertification et la gestion
des ressources naturelles, l'énergie, la diversité biologique,
les changements climatiques, l'eau et enfin l'environnement urbain et cadre de
vie.
La mise en oeuvre du PNEDD a permis quelques avancées
même si le bien-être des populations ne s'est pas
amélioré de manière substantielle selon le rapport
national du CNEDD (2012) rédigé en prélude au sommet de
RIO+20 qui a dressé un bilan analytique de la promotion du
développement durable au Niger. Ainsi:
Sur le plan environnemental, plusieurs financements ont
été acquis pour mettre en oeuvre des projets et programmes
pouvant contribuer au renforcement des capacités des acteurs dans le
cadre de la protection de la couche d'ozone, l'adaptation aux changements
climatiques, la gestion de la biodiversité, la lutte contre la
sécheresse et la désertification. Des ONG et Organisations
Communautaires de Base (OCB) spécialisées ont été
associés dans l'élaboration de certains programmes notamment ceux
de gestion des déchets ménagers et d'aménagement et de
gestion de ceintures vertes périurbaines.
Les efforts de reboisement, en dehors de formations
naturelles, ont touché 135 187 ha entre 1980 et 2005. Mais
l'intensification de ces efforts dans le reboisement et la
récupération de terres ont atteint 25105 ha en 2008, 30531 ha en
2009 et 35239 ha en 2010.
L'intervention des organisations de la société
civile dans la mise en oeuvre du PNEDD a permis la responsabilisation accrue
des populations dans la réalisation des activités entreprises.
Cette intervention s'est marquée par les cadres de concertation et
d'actions qui ont pour mission « de créer la synergie et de la
matérialiser à travers la mise en oeuvre de l'ensemble des
programmes contenus dans les conventions des Nations Unies sur
l'Environnement2 ». Les actions concrètes qu'elles
ont menées sont : la sensibilisation, l'éducation, l'information
et la formation des populations
La décentralisation au Niger est consacrée par
l'organisation de premières élections municipales de Juillet 2004
en vue de mettre en application la loi 2002-14 du 11 juin 2002 portant
création des communes et fixant le nom de leurs chefs lieux. Quant
à la ville de Niamey, elle est érigée en
2 CNEDD (2012), Rapport
de synthèse du Niger, Conférence de Rio +20,
p31.
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page 3
communauté urbaine par la Loi 2002-15 du 11 juin 2002
portant création de la communauté urbaine de Niamey. Ainsi,
jusqu'en fin 2010, cette ville était structurée en cinq communes
et une communauté urbaine. Dans cette nomenclature de gestion de la
ville, la communauté Urbaine de Niamey avait 14 domaines de
compétences qui sont entre autres la planification et programmation
urbaines, et la construction et gestion des équipements de traitement
des ordures ménagères et des eaux usées, Mais les
problématiques environnementales relevaient des compétences des
communes.
Chacune de ces communes était supposée
élaborer un plan de développement communal (PDC). C'est ainsi que
trois communes (Commune I, II, V) sur cinq ont élaboré des PDC
entre 2005 et 2010 dont certains ont intégré la gestion de
l'environnement dans leurs axes stratégiques. Mais ces communes se sont
confrontées à un manque des moyens financiers et matériels
caractérisé par une difficulté d'absorption des taches
quotidiennes qui leur sont dévolues et une absence des projets
d'investissements majeurs sans l'intervention des bailleurs de fonds. En
dépit de soutien de quelques partenaires, notamment, la SNV -Niger, le
programme d'actions communautaires (PAC) et l'Association Internationale de
Maires Francophones (AIMF), ces PDC n'ont donné que des résultats
peu significatifs aussi bien dans le domaine environnemental, social et
qu'économique.
Face à cette situation, le gouvernement a
érigé la communauté Urbaine de Niamey en « ville
» en 2010 et transformé les différentes communes de la ville
en arrondissements communaux dans un souci de responsabiliser la ville pour
coordonner les actions de développement.
En attendant la mise en oeuvre effective des reformes
administratives, la ville a élaboré un plan d'urgence en cours
d'exécution en collaboration avec les services techniques. Ce qui laisse
entendre que la ville de Niamey ne dispose pas d'un PDC proprement dit et ce
plan d'urgence n'est pas centré sur les problématiques
environnementales majeures de la ville mais plutôt des actions telles que
la gestion de déchets, la réglementation de la circulation et la
sécurité urbaine, les activités sociales
(éducation) et la poursuite des actions déjà
entreprises.
L'agenda 21 local issu de la conférence de Rio en 1992
constitue une réponse adéquate, une approche intéressante
dans le processus des prises en charge des questions environnementales pour le
développement de la Ville de Niamey. C'est dans cette logique que
l'expérience du projet agenda 21 local de la ville de Guediawaye
(Sénégal) a été analysée dans ses acquis et
ses limites pour une meilleure proposition de la démarche à la
collectivité de Niamey.
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda
21local pour la ville de Niamey au Niger Page 4
CHAPITRE 1 : CONTEXTE DU DEVELOPPEMENT DURABLE ET LA
NECESSITE D'UN AGENDA 21 LOCAL POUR LA VILLE DE NIAMEY
Le développement économique des pays est
fondé en partie sur l'exploitation des ressources disponibles sur le
territoire. Mais pour des raisons diverses, les décideurs et même
les populations se livrent parfois à une gestion irrationnelle de ces
ressources et dégradent l'environnement dans lequel ils vivent. Par
conséquent, il est important pour les autorités de s'orienter
vers de nouvelles approches de gouvernance en impliquant les populations qui
sont supposées en contact direct de ces ressources en vue de
réduire cette dégradation accélérée de
l'environnement et de promouvoir un développement durable. Il est vrai
que des efforts ont été menés dans ce sens par plusieurs
pays mais il reste beaucoup à faire surtout dans les pays du Sud.
Partant de ce constat, il parait important de s'intéresser à la
démarche Agenda 21 local qui est un des outils de la promotion du
développement durable.
1.1. Rappel du contexte du développement
durable
Depuis la fin des années 70, on assiste à des
catastrophes naturelles récurrentes, des inégalités
sociales croissantes et des dérèglements économiques
résultant de nos modes de développement et de consommation. Ces
constats ont permis une prise de conscience globale. C'est ainsi que la notion
du développement durable est née, concrétisée
à travers le rapport Brundtland3 et réaffirmée
à l'occasion du Sommet de Rio en 1992 (Conseil régional
Finistère). Le développement durable est pour la première
fois défini dans le rapport Brundtland (1987). Ce rapport donne une
définition claire de cette notion : « le développement
durable est un mode de développement qui répond aux besoins du
présent sans compromettre la capacité des
générations futures de répondre aux leurs
4» même si cette notion est
précédée par une série de principes pour une
gestion écologiquement rationnelle de l'environnement déjà
en 1972 lors de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement de
Stockholm. Le Sommet de Rio a suscité un nouvel élan vers une
préservation de l'environnement et une gestion durable des ressources
naturelles et les 178 pays présents à ce sommet se sont
engagés dans un programme d'actions pour le 21eme siècle
dénommé Action 21(Agenda 21 en Anglais). A travers ce programme,
il s'agissait d'apporter des solutions concrètes afin de répondre
aux besoins des générations présentes sans compromettre
ceux des générations futures. Les engagements pris par les
différents pays ont marqué l'essor du principe du
développement durable et commandé la mise en place des structures
de relais dans chaque pays (commissions nationales de développement
durable) destinées à cordonner des initiatives prises à
l'échelle nationale.
3 Rapport commandité par l'ONU et remis
par Me Gro Harlem Brundtland à l'Assemblée Générale
de l'ONU
sous le Titre : « Notre Avenir à Tous » qui
constitue la référence commune pour la définition de
Développement Durable.
4 Notre Avenir à tous. G.H. Brundtland. Commission
mondiale sur l'environnement et le développement, 1987.
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page 5
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local
pour la ville de Niamey au Niger Page 6
Pour une mise en oeuvre réelle et efficace du programme
d'actions, les pays signataires de la déclaration de Rio ont reconnu le
rôle déterminant des autorités locales. A cet effet, les
collectivités locales sont fortement incitées à mettre en
place à leur échelle des Agendas 21 locaux. De plus, partant du
constat que de nombreux dysfonctionnements liés aux
établissements humains trouvent leur origine et leur solution au niveau
local, il faut adopter une nouvelle approche du développement local
centrée sur les collectivités locales comme acteurs clés
de la gestion locale. Autrement dit mettre un accent particulier sur les
initiatives locales et de développer les capacités de ces acteurs
locaux en matière de planification et de gestion rationnelle des
ressources dans le but d'améliorer le cadre environnemental et les
conditions de vie des populations.
1.2. Agenda 21local, Planification stratégique,
participation, territoire
1.2.1. Agenda 21 local
Il existe plusieurs définitions de l'Agenda 21 local et
chacune est fonction de l'approche adoptée pour une mise en oeuvre de ce
dernier ; l'approche pouvant être participative ou
intégrée. Le chapitre 28 de l'Agenda 21 de Rio intitulé
« Initiatives des collectivités locales à l'appui d'Action
21 », définit de façon précise ce que devrait
être un Agenda 21 local : « il faudrait que toutes les
collectivités locales instaurent un dialogue avec les habitants, les
organisations locales et les entreprises privées, afin d'adopter un
Programme Action 21 à l'échelon de la collectivité. La
concertation et la recherche d'un consensus permettraient aux
collectivités locales de s'instruire au contact des habitants et des
associations locales, civiques, communautaires, commerciales et industrielles,
et d'obtenir l'information nécessaire à l'élaboration des
stratégies les plus appropriées. Grâce au processus de
concertation, les ménages prendraient davantage conscience des questions
liées au développement durable.5 »
(IAGU/ONU- HABITAT, 2008).
Selon le Conseil International pour les Initiatives
Ecologiques Locales (ICLEI) dont la mission est d'appuyer la mise en oeuvre des
agendas 21 locaux et soutenir un mouvement international de
collectivités locales en faveur du développement durable «
l'agenda 21 local est un processus multisectoriel et participatif
destiné à atteindre les buts de l'agenda 21 au niveau local et au
moyen de la préparation et de la mise en oeuvre d'un plan
stratégique d'action sur le long terme, plan qui traite des enjeux
locaux et prioritaires du développement durable. » (ICLEI,
1997).
Mais Roche(2004) après analyse de plusieurs
définitions d'un agenda 21 local en vue d'identifier les
différentes conceptions, estime que selon le chapitre 28 de l'Agenda 21
de Rio, « l'Agenda 21 local
5 Chapitre 28 de l'action 21 de sommet de Rio de
1992.
apparaît essentiellement comme un processus
participatif qui devient nécessaire parce que les solutions les plus
viables sont celles générées par une mise en commun de
l'ensemble des informations disponibles et par la concertation entre l'ensemble
des acteurs concernés ».
OUMAR, C. (2004) se basant essentiellement sur la
démarche, les objectifs du développement durable et l'approche
adoptée définit l'agenda 21 local de trois façons :
1) Un projet spatialisé qui se structure en un
ensemble cohérent d'actions dont la mise en oeuvre est
évaluée régulièrement;
2) une stratégie collective et
consensuele et des programmes d'action favorisant le
développement économique local, le développement social et
la protection de l'environnement;
3) Un ensemble d'objectifs à Moyen et long terme
formulés de façon concertée par les acteurs d'une
collectivité locale pour promouvoir le développement
durable.
Cette dernière définition de l'agenda 21 local
semble viser l'atteinte des objectifs du développement durable et la
promotion de ce dernier ne peut être effective qu'avec la participation
des acteurs locaux dans les prises de décisions du territoire.
1.2.2. Planification stratégique
La planification stratégique est le processus de
développement de stratégies afin d'atteindre un objectif
fixé. C'est une méthode systématique pour gérer le
changement, il postule des alliances entre la société civile et
les pouvoirs publics alors qu'à l'inverse la planification
traditionnelle met l'accent sur la prééminence de l'action des
pouvoirs publics qui « décident » et choisissent les «
solutions » mettant les acteurs à la périphérie des
pôles de décision et des organes d'exécution. «
C'est une planification qui tient compte des changements présents et
futurs du milieu, forçant ce dernier à adopter une attitude
prudente et un point de vue prospectif, en faisant preuve d'innovation et de
créativité ».6
La planification stratégique est un des outils du
développement durable de part sa capacité de prévoir et
d'organiser le développement à long terme des territoires. En ce
sens, André Rossinot7 affirme que « elle conjugue de
nombreux atouts. Elle associe en effet une vision globale construite avec
l'ensemble des acteurs (état, collectivités territoriales, monde
économique, société civile...), une hiérarchisation
précise des projets et de leurs impacts, une intégration
étroite des politiques sectorielles et le souci d'ajuster dans le temps
les programmes d'investissement au plus près des effets
recherchés ». C'est dans ce contexte qu'on définit
parfois un agenda 21 local comme un projet de
6 Cité dans le guide québécois pour
les agendas 21 locaux en ligne.
http://www.a21l.qc.ca/9569frhtml
7 André Rossinot, Président de la
Fédération Nationale des agences d'Urbanisme (FNAU), France 2010.
http://www.fnau.org/file/news/FNAUfran%C3%A7aiscomplet.pdf.
planification stratégique pour le 21ème
siècle ayant pour finalité la recherche du développement
locale durable pour une collectivité.
1.2.3. Participation
Le terme « participation » désigne
généralement des tentatives de donner un rôle aux individus
dans une prise de décision affectant une communauté. Ce terme
désigne aussi le fait de prendre part à une action collective. De
nos jours, il est beaucoup employé dans le contexte du
développement durable pour faire référence à
l'implication des acteurs du territoire et les populations dans les prises de
décisions en vue de l'atteinte des objectifs de développement
durable. A cet effet, le Groupe d'étude sur le développement
participatif de la Banque mondiale (1994) définit le
développement participatif comme « un processus par lequel les
parties prenantes influencent les initiatives du développement, les
décisions et les ressources qui les concernent sur lesquelles elles ont
un droit de regard 8».Cette définition met en
exergue le fait que les parties prenantes ont le droit d'être
impliquées, concertées, informées par les décideurs
dans la gestion de leurs ressources et la définition des
stratégies pour un avenir meilleur de leur territoire. C'est en sens
qu'elles pourront influencer les initiatives de développement en
apportant leur contribution.
Santé Canada9 définit cinq niveaux de
participation du public ainsi que les techniques associées à
chacun d'eux dans le cadre d'une étude, une évaluation ou
à l'obtention d'une solution à une question
d'intérêt public. Il s'agit de : Information sensibilisation,
Recueil de l'information, Discussion, Mise à contribution et
Création de partenariats. La figure 1 ci-dessous décrit les
techniques de chaque niveau de participation ainsi que les interactions entre
les différents acteurs.
Figure1 : Cinq niveaux de participation selon Santé
Canda
8
www.fao.org/participation/french_website/content/linked_pages/resources_book_fr.pdf.
9
http://www.hc-sc.gc.ca/ahc-asc/public-consult/resource-centre-ressource/process/index_f.html.
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local
pour la ville de Niamey au Niger Page 7
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local
pour la ville de Niamey au Niger Page 8
Source : Santé Canada,
200710.
Cette classification des niveaux de participation fait
ressortir que la création des partenariats (Niveau 5) est le niveau qui
donne une mainmise plus forte du public de par son implication plus ou moins
effective dans les prises de décisions sur les questions touchant au
développement du Territoire
En matière de planification stratégique, une
approche participative suppose l'implication de différents acteurs de
sorte que leurs points de vue, leurs préoccupations et leurs
problèmes puissent être inclus dans tout le processus. L'A21L
défini comme un projet de planification stratégique pour le 21
è siècle, considère la participation comme une
approche clé et transversale dans tout le processus de sa mise en
oeuvre. Une approche de planification participative est un puissant moyen de
soulever des questions, discuter des problèmes, établir des
priorités, prévoir et atténuer les impacts potentiellement
négatifs du changement, établir des rapports et engager les
groupes locaux dans le développement et l'exécution des
programmes locaux de développement durable et s'assurer que les
personnes concernées sont impliquées dans le processus de
planification dès le commencement.
Selon COMELIAU et al. (2001), La participation n'est
pas une simple mise au courant des citoyens mais une approche qui permet de les
associer aux projets qui les concernent et de trouver des solutions de
compromis. Une participation effective est l'aboutissement d'une
démocratie locale. Elle se distingue nettement de :
- « l'information, qui consiste à faire
connaître, à renseigner sur une démarche,
10 Consulté le 25 Décembre 2012, Disponible
en ligne sur
http://www.hc-sc.gc.ca/ahc-asc/public-consult/res-centre/process-fra.php
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local
pour la ville de Niamey au Niger Page 9
- la consultation, qui consiste à recueillir un
avis dont il n'est pas nécessairement tenu compte dans la
décision,
- la concertation, qui consiste à engager le
débat, à tenter de trouver une position commune.»
1.2.4. Territoire
Le territoire incarne une identité collective, fruit
d'une histoire commune, d'une réalité et d'un avenir commun
(MIOSSEC, 2008 :25). Un territoire politique ou subdivision administrative sont
délimitées par une frontière tandis qu'un territoire
naturel est circonscrit par une limite. Yvon PESQUEUX (2009) le définit
d'un point de vue géographique en ces termes « le territoire
indique l'existence d'un espace de référence situé
à l'intérieur de « frontières » naturelles
(géographie physique) et / ou permettant à un groupe humain d'y
vivre ; d'où une forme de référence à
l'ethnicité ».11
Mais ce terme génère souvent des acceptions
ambigües dans le discours des experts d'autant plus que le qualificatif
« territorial » est sur-utilisé pour donner des vertus aux
termes de gouvernance, de développement ou de leadership. Son
emploi le plus courant survient dans le contexte de décentralisation
avec la responsabilisation croissante des collectivités locales.
1.3. Problématique du développement
urbain au Niger et la nécessité d'un Agenda 21 local pour la
ville de Niamey
Au Niger, les villes constituent des moteurs de croissance
économique et contribuent significativement au développement
socio-économique, national et local. Elles absorbent une grande partie
de l'accroissement démographique, permettent la création
d'emploi, et la réalisation d'importantes économies pour le pays.
Mais depuis quelques années, la dégradation
accélérée de l'environnement dans et autour des centres
urbains en pleine expansion constitue un frein à leur contribution au
développement et affecte en premier lieu les populations urbaines les
plus démunies et notamment les couches sociales vulnérables (les
personnes âgées, femmes et les jeunes). Selon le rapport du Profil
du secteur Urbain du Niger (IAGU/ONU-HABITAT, 2005), cette dégradation
de l'environnement résulte principalement de :
- L'infestation des plans d'eau par des végétaux
flottants nuisibles ; - La prolifération de déchets plastiques et
ordures ménagères ;
- Les impacts divers induits par certaines unités
industrielles ; - L'érosion des eaux de ruissellement ;
11 Manuscrit auteur, publié dans "Colloque
Propedia - Observatoire économique des banlieues, Paris : France
(2009)
- L'abattage massif des arbres pour le besoin du bois de
chauffe.
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local
pour la ville de Niamey au Niger Page 10
Ainsi la production des déchets solides et
ménagers au Niger serait de 0,65 kg/hab./jour pour les grandes villes et
de 0,30 kg/hab./jour pour les petites et moyennes villes. La ville de Niamey
à elle seule produit plus de 350000 tonnes/an de déchets solides
et ménagers (CNEDD, 2012).
L'abattage massif des arbres pour le bois de chauffe
accélère le phénomène de dégradation de
l'environnement. En 2004, la consommation du bois énergie est
estimée à 0,6 kg/personne/jour en
milieu urbain et de 0,8 kg/personne/jour en milieu rural. Le
bilan consommation/ accroissement soutenu en bois énergie est
négatif et ce déficit pourrait atteindre 4 millions de tonnes en
2015 si des mesures ne seront prises (CNEDD, 2012).
Par ailleurs, le processus de
décentralisation12 qui est en marche au Niger depuis
plusieurs années,
mérite d'être soutenu et dynamisé.
Plusieurs domaines de compétences de l'Etat sont
transférés aux
collectivités territoriales dans le cadre de la
décentralisation. Ainsi la loi 2002-13 du 11 Juin 2002 en son article 12
a transféré plusieurs responsabilités aux
collectivités territoriales dont celles environnementales notamment le
domaine foncier des collectivités, la planification,
l'aménagement du territoire et l'urbanisme, l'Environnement et la
gestion des ressources naturelles.
L'appui de l'Etat aux collectivités locales n'est pas
à la hauteur des attentes pour relever les énormes
défis liés au démarrage des nouvelles
communes qui ont du mal à formuler et piloter des politiques locales de
développement. De plus, l'appui des partenaires s'est
opéré depuis plusieurs années sans réelle
coordination entraînant souvent des duplications et des gaspillages.
Cette absence de plan de développement local concerté est un des
facteurs majeurs limitant les possibilités de mobilisation des
communautés dans la mesure où la participation des populations ne
peut s'obtenir qu'à travers l'existence d'objectifs de
développement qui emportent leur adhésion.
Or Le développement durable tant prôné par
l'Etat nigérien ne peut devenir réalité qu'à partir
du moment où il est approprié par les collectivités
locales et les acteurs locaux qui sont identifiés dans l'Agenda 21 de
Rio comme des acteurs-clés de la promotion du développement
durable. En effet, l'Agenda 21 local constitue une stratégie et des
programmes d'actions permettant de redynamiser le
territoire, de lui donner un second souffle qui ne
relève pas uniquement du développement économique mais
intègre le développement social et la protection de
l'environnement pour répondre aux différents enjeux auxquels il
est confronté. Ces enjeux sont ceux de l'organisation et de
l'aménagement de l'espace, du développement
socio-économique (lutte contre les inégalités et
l'exclusion, amélioration de la qualité de vie, des conditions de
travail, accessibilité aux équipements et services urbains...),
des
12 La Loi n° 2002 - 013 du 11 Juin 2002 portant
transfert de compétences aux régions, départements et
communes
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page 11
déplacements et de la mobilité, de
l'éco-gestion des ressources naturelles, de l'énergie et des
déchets et des enjeux globaux et planétaires, en ce qui concerne
les villes et agglomérations. C'est pourquoi, ce thème a
suscité un intérêt pour permettre au Niger de tendre vers
une concrétisation de ses engagements pour un développement
durable et faire face aux enjeux environnementaux.
Le choix pour Niamey comme ville qui servira de test n'est pas
fortuit. En effet, elle est l'une des quatre villes13
érigées en communes à statut particulier et les communes
les composant en arrondissements communaux depuis Septembre 201014.
Ce statut particulier confère à ces quatre villes une
organisation toute différente des autres municipalités
résultant de la transformation des communes dont le fonctionnement
était autonome en arrondissements qui sont des structures
administratives déconcentrées de la ville et dépourvus de
la personnalité morale et de l'autonomie budgétaire (Ville de
Niamey,2012).
La ville de Niamey regroupe le plus grand nombre d'habitants,
d'industries, d'infrastructures, d'équipements et de services urbains ;
donc la plus exposée aux risques environnementaux. La récente
réorganisation15 des services de la ville justifie davantage
la mise en place d'un agenda 21 local d'autant plus qu'elle a permis la
création d'une direction dénommée « Direction
générale du Développement et de la prospective (DGD/P)
» qui à son sein héberge un service du
développement durable.
En dépit du fait que l'environnement soit
affecté par le développement urbain économique, il est
important de noter que ce dernier est conditionné par la
disponibilité et la qualité des ressources environnementales
(UN-HABITAT/UNEP, 1998). Or dès 1992, l'action locale est
identifiée pour son efficacité au regard des enjeux
environnementaux à travers la promotion de l'Agenda 21 local pour
traduire en actions les objectifs du développement durable. De ce fait,
les autorités locales devraient revoir leur politique de planification
en portant une attention particulière à l'environnement. Ainsi
ils auront répondu aux recommandations de la déclaration de Rio
de 1992. En effet, la conciliation de l'économique, du social et de
l'environnement permettrait de résoudre les conflits existants autour de
l'accès aux ressources naturelles mais aussi d'éviter les risques
environnementaux récurrents (les inondations, le risque pour la
santé publique etc.). D'où la nécessité pour les
autorités municipales de prendre en compte davantage les questions
'environnementales et l'implication des acteurs pour arriver à cette
fin.
13 Ces quatre villes sont : Niamey, Maradi, Tahoua et
Zinder.
14 Ordonnance 2010-56 du 17 septembre 2010, portant
érection des Communautés Urbaines de Niamey, Maradi, Tahoua et
Zinder en communes à statut particulier ou villes et les communes les
composant en arrondissements.
15 Arrêté du Maire de la ville
N°00007/M/PCVN du 13 JAN 2012 modifiant et complétant
l'arrêté N°00088/CVN/SG du 10 Octobre, portant
création et organisation de services de la ville de Niamey.
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page 12
L'on pourrait alors se poser la question : Comment rendre
effective l'implication des acteurs locaux et la prise en compte des questions
environnementales dans un contexte de développement durable de la ville
de Niamey ?
Hypothèse
La démarche Agenda 21 local est adaptée à
la ville de Niamey pour impliquer davantage les acteurs locaux et
résoudre les problèmes environnementaux du territoire.
1.4. Objectifs de recherche
L'objectif général est d'étudier les
mécanismes existants de fonctionnement de la ville de Niamey et de
proposer des outils d'une démarche agenda 21 local en s'inspirant de
l'expérience de la ville de Guediawaye (Sénégal). Cet
objectif est subdivisé en trois objectifs spécifiques:
- Analyser le dispositif institutionnel, les approches et les
documents de planification existants de la ville de Niamey pour interroger la
participation des acteurs locaux ;
- Analyser les contours et cerner les atouts et faiblesses du
projet agenda 21 local de la ville de
Guediawaye mis en oeuvre entre 2004 et 2007 ; afin de
l'adapter au contexte de Niamey ; - Proposer des éléments
d'adaptation de la démarche pour faciliter l'appropriation du
processus
par les acteurs locaux de Niamey.
1.5. Cadre Méthodologique
Notre approche méthodologique s'est articulée
autour de trois axes principaux qui sont la revue documentaire, la collecte de
données sur le terrain et l'analyse des données recueillies.
1.5.1. Revue documentaire
Cette phase s'est déroulée à l'Institut
Africain de gestion Urbaine(IAGU) de Dakar, structure d'accueil pour notre
stage professionnel et à l'Université Senghor. A ce niveau, les
données secondaires ont été rassemblées à
travers la bibliothèque de l'IAGU et l'utilisation de l'outil Internet.
Un exercice de l'élaboration d'un guide agenda 21 local pour l'IAGU lors
du stage a facilité la compréhension de divers outils de la
démarche agenda 21 local.
1.5.2. Collecte de données sur le terrain
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page 13
Cette phase a consisté d'abord à rencontrer les
autorités locales de la ville de Guediawaye et visiter les sites qui ont
bénéficié du financement du programme agenda 21 local qui
sont : la bande des filaos le long du Littoral et les quartiers
irréguliers de la ville en vue de constater l'impact réel des
projets démonstratifs mis en oeuvre sur ces sites.
Ensuite, des guides d'entretien semi-directif ont
été administrés dans le but de rencontrer les
différents acteurs nationaux et locaux qui ont joué un rôle
dans la mise en oeuvre du projet Agenda21 local de la Ville de Guediawaye. Ces
entretiens ont concerné le représentant du Ministère de
l'Urbanisme et de l'Aménagement du Territoire (MUAT), le
représentant de l'IAGU pour le programme Agendas 21 locaux, le
Représentant de ONU-HABITAT basé à Dakar, l'Assistant
Technique de la cellule Agenda 21 local de la Mairie de Guediawaye, les
Coordonnateurs de Groupes de Travail du projet, quelques ONG locales et les
services techniques déconcentrés de l'Etat ayant joué un
rôle dans le cadre du programme.
Enfin, un entretien avec les autorités locales de la
ville de Niamey. Cet entretien avait consisté à informer ces
dernières de l'objectif de l'étude et de collecter des
données nécessaires dans le cadre du travail. Ces sources sont
principalement des rapports internes d'études touchant plusieurs aspects
de la ville de Niamey notamment la monographie de la ville(2008), le rapport
général de l'état de la ville de Niamey (Juillet 2012) et
le rapport d'audit organisationnel et financier de cinq communes de la ville
(2007).
1.5.3. Analyse des données
Pour l'analyse, il n'y avait pas des outils spécifiques
qui ont été utilisés. Les résultats des entretiens
semi-directifs avec quelques acteurs du projet A21L de Guediawaye ont
été transcrits et confrontés en vue de les comparer avec
les différents rapports d'activités (rapports à
mi-parcours), le rapport final du programme de formulation des agendas 21
locaux au Sénégal et d'autres documents internes de la
mairie de Guediawaye. La visite des sites ayant
bénéficié de ce programme a permis de mesurer et de
vérifier la pertinence et la véracité de certaines
informations obtenues dans les différents entretiens
dans le souci d'effectuer une analyse plus ou moins objective.
En ce qui concerne la ville de Niamey, les données
à analyser étaient essentiellement des documents
internes notamment les rapports, la monographie de la ville et
l'audit organisationnel et financier de la
ville.
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda
21local pour la ville de Niamey au Niger Page 14
CHAPITRE2 : L'AGENDA 21 LOCAL DANS LE MONDE : ETAT DES
LIEUX, ENJEUX ET DEFIS DE LA DEMARCHE
Dans un contexte de développement durable, l'adoption
d'une démarche Agenda 21 local par les
collectivités locales s'avère nécessaire.
Force est de constater que plus de 20 ans après le sommet de Rio de
1992, l'Afrique a du mal à adopter cette démarche même si
certaines municipalités ont eu à faire les premiers pas notamment
en Afrique de l'Ouest, dans des pays comme le Sénégal. Ce retard
pourrait s'expliquer par un certain nombre des paramètres pouvant
être endogènes ou exogènes. Dans ce chapitre, nous allons
d'abord montrer l'importance de l'agenda 21 local dans un contexte de
développement durable et présenter les enjeux et
défis auxquels il pourrait faire face ,ensuite faire un état des
lieux des agendas 21 locaux en Afrique de l'Ouest et plus
particulièrement au Sénégal. Enfin nous nous
étalerons sur le cas de la ville de Guediawaye au Sénégal
en faisant ressortir aussi bien les acquis que les faiblesses du projet agenda
21 local de la ville.
2.1. L'agenda 21local : une nécessité
pour la concrétisation des objectifs du développement durable et
un outil de bonne gouvernance
2.1.1 Agenda 21 local : une nécessité pour la
concrétisation des objectifs du développement durable
Basé sur une démarche participative
animée par les autorités locales, s'il est accompagné d'un
programme d'actions précises et transversales, l'agenda 21 local
constitue une concrétisation du
développement durable. Comme affirmé dans la
déclaration de Johannesburg (2002)16, les objectifs
primordiaux du développement durable sont
l'élimination de la pauvreté, l'adaptation des modes de
consommation et de production ainsi que la protection et la
gestion viable de stock de ressources naturelles nécessaires au
développement économique et social. A cet effet, l'agenda 21
local encourage une dynamique permettant à la collectivité de
s'ouvrir aux acteurs locaux afin que ces derniers apportent leur contribution
pour l'atteinte de ces objectifs à travers la proposition de nouvelles
idées, de nouveaux projets, et son appropriation. Les champs d'actions
de l'agenda 21 local recouvrent non seulement les thèmes du
développement durable mais aussi concernent tous les domaines de
compétence de la collectivité. Il y a lieu de prioriser les
actions à entreprendre en concertation avec les acteurs locaux pour
résoudre les problèmes de la collectivité
nécessitant des actions urgentes.
16 Sommet Mondial pour le Développement Durable
à Johannesburg (Afrique du Sud) pour relancer le processus de
Développement Durable initié lors du Sommet de Rio en 1992.
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local
pour la ville de Niamey au Niger Page 15
Par ailleurs, l'agenda 21 local constitue un outil
privilégié pour recenser l'ensemble de politiques publiques d'une
collectivité et de les mettre en cohérence autour d'un programme
de développement et permet aussi d'optimiser les coûts
(Comité 21). D'où, la question de l'adaptation de nos modes de
consommation qui est fondamentale dans l'atteinte des objectifs du
développement durable.
2.1.2. Agenda 21 local : un outil pour la promotion de la
bonne gouvernance
La bonne gouvernance est considérée comme un
facteur favorisant le caractère participatif du développement
durable d'autant plus qu'elle permet un mode de fonctionnement
équitable, transparent et responsable facilitant l'appropriation des
initiatives des autorités par les populations. Par conséquent, on
ne peut atteindre les objectifs de développement durable sans la
promotion de la gouvernance locale. Selon Guy Loinger (2002)17 le
développement durable est « fondé sur un jeu, non pas
à trois pôles, comme on l'indique habituellement,
l'économique, le sociétal et l'environnemental, mais un jeu
à quatre pôles, le quatrième étant celui de la
gouvernance, sans lequel les trois premiers risquent de n'avoir aucune
capacité opératoire ». La capacité
d'appréhender les problématiques socioéconomiques et
environnementales du milieu de façon holiste et transversale, la
participation active des citoyens aux processus décisionnels et à
l'administration de la vie du milieu incluant les populations
traditionnellement marginalisées, le développement de
partenariats entre l'administration municipale et
les acteurs des secteurs communautaires et privés
constituent les dimensions fondamentales de la gouvernance (AYEVA, 2003). Donc
l'agenda 21 local en tant qu'outil de la mise en oeuvre des grandes lignes du
développement durable permet de promouvoir une bonne gouvernance dans
les collectivités locales.
2.2. Les enjeux et les défis d'une
démarche Agenda 21 local
2.2.1. Les enjeux
La mise en place d'une démarche agenda 21 local se
traduit par des actions concrètes parce que son effectivité
constitue une chance majeure pour la collectivité de développer
le dialogue avec l'ensemble des citoyens et acteurs sur son territoire, puis
redonner de la valeur à l'action publique et d'impulser la prise de
conscience d'une nécessaire responsabilité de chacun (COMITE 21).
L'opérationnalisation des plans d'actions concrets
élaborés permettront de répondre aux différents
enjeux auxquels les collectivités locales sont confrontées. Ces
enjeux sont d'ordre global et local.
17 Cité par Tchabagnan AYEVA Initiative sur la
nouvelle économie, Gouvernance locale et renforcement des
capacités : Quelques pistes de réflexion pour un
développement territorial durable des collectivités rurales
Rapport de recherche No 3 Centre de recherche sur le
développement territorial (CRDT), Université du Québec,
Rimouski, Septembre 2003.
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page 16
Les enjeux globaux sont relatifs aux émissions de gaz
à effet de serre, la dégradation de la couche d'ozone, la
désertification et l'appauvrissement de la biodiversité, qui ont
des conséquences dévastatrices sur l'environnement biophysique et
humain.
Au niveau local, on dénombre une multitude d'enjeux
dont les plus importants sont ceux du développement
socio-économique, la maitrise de l'étalement urbain,
l'éco-gestion des ressources naturelles, de l'énergie et des
déchets mais aussi de la gouvernance locale (COMELIAU Laurent et
al, 2001).
Compte tenu de ces enjeux, il ya une nécessité
de rééquilibrer les priorités économiques et les
impératifs sociaux et environnementaux .Un autre aspect plus important
dans une démarche agenda 21 local est celui de l'implication effective
de tous les groupes socio-économiques, l'ensemble des acteurs de la
société notamment les entreprises privées, publiques, les
associations, les ONG, les Syndicats et les couches sociales
défavorisées dans les prises de décisions au niveau de la
collectivité.
2.2.2. Les défis
Compte tenu de sa relative jeunesse à l'échelle
locale (ou nationale) et même mondiale et la multiplicité des
acteurs dans sa mise en oeuvre, la démarche A21L fait face à un
certain nombre des défis que ses promoteurs doivent surmonter pour
atteindre leurs objectifs .En effet, dans beaucoup des pays, cette
démarche vient s'implanter à coté d'autres outils de
planification en cours ( plans d'urbanisme, schémas
d'aménagement, les plans de développement locaux, etc.)
centrés parfois sur l'atteinte des objectifs du développement
durable même si parfois ces outils n'ont pas les mêmes approches
que l'agenda 21 local. Cela rend parfois l'arrimage des plans d'actions de la
démarche avec ces outils, difficile. De plus, l'intégration de
ces plans d'actions avec la réglementation et les politiques nationales
en matière de planification, d'environnement ou décentralisation
constitue un autre défi à relever.
Par ailleurs, il faut rappeler que cette démarche est
basée sur une approche participative. Un bon début du processus
pourra susciter un intérêt sans mesure de certains acteurs qui
pourront s'engager profondément dans la démarche. Mais le
maintien de l'intérêt et de la participation de ces derniers sur
le long terme, notamment pour les citoyens engagés
bénévolement dans la démarche reste une question
importante à laquelle il faut réfléchir d'autant plus que
les étapes de la mise en oeuvre et du suivi du projet agenda 21 local
pourraient parfois prendre plus de temps que prévu compte tenu du
caractère parfois aléatoire des sources de financements (les
appuis financiers et techniques incertains
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local
pour la ville de Niamey au Niger Page 17
des gouvernements centraux, des partenaires étrangers
et des entreprises intervenant dans la collectivité) surtout dans les
pays du Sud. Enfin, l'institutionnalisation de la démarche au niveau
national afin d'assurer une garantie du suivi à long terme reste un
défi majeur car dans la plupart de cas, ces démarches sont
plutôt des initiatives individuelles à l'échelle d'une
collectivité ; ce qui retarde leur réplication dans les autres
collectivités locales d'un même pays.
2.3. La mise en oeuvre de l'agenda 21 local dans le
monde
Selon le Conseil international pour les initiatives
écologiques locales (ICLEI, 2011), il y a 8963 démarches
d'Agendas 21 locaux dans le monde reparties comme suit : 67,35% en Europe,
20,78 % en Amérique du Nord, 1 ,91% en Amérique du Sud, 4,52% en
Asie, 3,20% en Océanie et 2,2% en Afrique 18(ANTOINE Gallais
et al., 2012). Ce faible taux de réalisation d'agendas 21
locaux dans l'espace africain démontre que peu de collectivités
territoriales se sont lancées dans les agendas 21 locaux. Ces chiffres
montrent clairement les efforts consentis par les pays européens et un
niveau encore plus bas
pour l'Afrique et l'Amérique du Sud qui n'ont
pratiquement pas avancé depuis 2002 si l'on se réfère au
recensement de l'ICLEI de 2002 indiquant que sur un total de 6500 agendas 21
locaux, l'Europe comptait 80 %, 11 % en Asie et seulement 2% pour l'Afrique,
l'Amérique Latine et l'Amérique du Nord (ANTOINE Gallais et
al.,2012).
2.4. Les agendas 21 locaux en Afrique de l'Ouest
La section Environnement Urbain du programme des Nations Unies
pour les etablissements humains (ONU- HABITAT) a financé les Agenda 21
Locaux le lendemain de Rio dans plusieurs pays du Sud comme le
Sénégal, le Maroc, le Kenya, le Cuba, le Sri Lanka, le
Brésil, le Pérou et le Vietnam. En Afrique de l'Ouest, le
Sénégal est l'un des premiers pays à expérimenter
les A21L avec l'appui technique de l'IAGU, une ONG internationale basée
à Dakar au Sénégal ayant pour vocation d'appuyer les
collectivités locales dans le domaine de l'environnement urbain. En
effet, pour concrétiser le programme d'action 21 de Rio au niveau local,
cette ONG avait introduit auprès d'ONU-HABITAT un document de projet
faisant le point sur les perspectives, les multiples enjeux et la
necessité de la mise en oeuvre d'un A21L pour la ville de Louga au
Sénégal. Cela a conduit, dès Juillet 2001, à la
mise en oeuvre d'un Programme A21L de cette ville sur les problématiques
liées à la mobilité urbaine, la gestion des déchets
solides et la lutte contre le SIDA.
18 Les pourcentages sont calculés à partir
d'un tableau de Répartition des Agendas 21 locaux dans le monde
réalisé par ICLEI 2011 et cité par Antoine Gallais et
al, Rio+20 et après ? Focus sur les Agendas 21 locaux en Europe.
Think Tank
européen sur la Solidarité Août
2012,24p. Disponible sur
www.pourlasolidarite.eu
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page 18
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page 19
En septembre 2004, quatre autres villes du
Sénégal ( Guediawaye, Tivaouane, Saint Louis et Matam) ont
été à leur tour éligibles au programme. Les
objectifs spécifiques poursuivis par le Projet A21L étaient
d'appuyer la formulation d'Agendas 21 locaux dans quatre villes du
Sénégal, de consolider la mise en oeuvre de l' A21L de Louga par
l'appui à la mise en oeuvre des plans d'action et des projets
démonstratifs et renforcer les capacités des acteurs locaux et
nationaux en matière de gestion et de planification de l'environnement
urbain ( IAGU/ONU -HABITAT, 2007).
D'autres pays de l'Afrique de l'Ouest ont eu à adopter
une demarche Agenda 21 local dans quelques
municipalités .On peut citer entre autres le Benin, le
Ghana, le Mali, Nigeria, le Togo et le Burkina.
Il faut noter ici que la participation de certains Maires
africains à la Réunion mondiale des cités durables et
Agendas 21 locaux, organisée par l'ONU-Habitat et le Programme des
Nations Unies pour l'environnement (PNUE) à Alexandrie (Egypte) en
Octobre 2003 et celle de La Havane (Cuba), en juin 2005, a joué un
rôle décisif dans leur engagement dans cette démarche parce
que ces deux événements d'envergure internationale leur ont
permis de comprendre les enjeux liés à l'utilisation de
l'approche A21L dans le monde et les avantages importants qu'ils pouvaient en
tirer.
2.5. L'agenda 21 local de la Ville de Guediawaye
Le programme A21L ayant concerné Guediawaye et trois
autres villes du Sénégal avait pour but de consolider les acquis
du projet A21L de Louga. Le lancement du programme a eu lieu en Mai 2004 suivi
de la signature d'un contrat de partenariat entre l'ONU-Habitat, l'institution
devant financer en partie le programme et l'Institut Africain de Gestion
Urbaine qui a servi d'institution d'ancrage technique pour sa mise en
oeuvre.
Les étapes décisives du projet A21L de la ville
de Guediawaye se résument aux points suivants :
2.5.1. L'élaboration du profil environnemental de la
ville :
A l'instar des autres villes concernées par le projet
A21L, la ville de Guediawaye a réalisé son profil environnemental
en vue de donner un aperçu général systématique des
activités de développement de la ville et de leur interaction
avec ses ressources et les risques environnementaux qui en découlent. Le
profil environnemental est un document de recherche scientifique qui devrait
permettre, de par la pertinence des informations qu'il contient, à
identifier et mobiliser les partenaires de la ville (IAGU /ONU-HABITAT, 2006).
L'élaboration de ce document était basée en plus de la
recherche documentaire, sur une démarche participative axée sur
la concertation et la consultation des acteurs de
la ville et une phase d'enquêtes et entretiens à
travers des focus groupes, interviews et des entretiens libres pour la collecte
des données ( IAGU/ONU-HABITAT ,2005).
2.5.2. La tenue d'une consultation de la ville
La consultation de la ville a constitué une
étape décisive qui devait permettre non seulement aux
différents partenaires d'être mieux informés de
préoccupations qui font obstacle à la croissance
économique et au développement de leur cité mais aussi de
mettre en évidence et donner une forme précise à un
mécanisme participatif pour la recherche collective des solutions
à des problèmes intersectoriels. A la fin de cette consultation,
« un pacte urbain » a été signé par les
différents acteurs de la ville en vue de montrer leur
détermination à apporter leur soutien moral politique, technique
et matériel de la conduite à terme du processus Agenda 21 local
afin que la ville soit placée dans la voie du développement
durable (GUIBBERT, J. J. et al., 2008).
2.5.3. La mise en place de groupes de travail
A l'issue de la consultation de ville qui a retenu deux
problématiques majeures touchant la ville : celle de la gestion du
littoral et celle des inondations dans les quartiers
irréguliers de la ville de Guediawaye, deux groupes de travail ont
été mis en place, chacun constitué de 10 à 15
membres provenant des secteurs divers de la ville. Le premier devait se pencher
sur la problématique de la gestion du littoral et le second sur les
inondations dans les quartiers irréguliers de la ville Ces groupes
étaient chargés de formuler les options stratégiques et
d'élaborer les plans d'actions mais travaillaient en collaboration avec
les comités 21 locaux créés aux niveaux de communes
d'arrondissement pour accompagner l'élaboration du profil
environnemental de la ville. Ces derniers sont des comités
composés des élus locaux, des experts (choisis parmi le personnel
des certains services déconcentrés de l'Etat) et les
représentants de la société civile. (GUIBBERT, J. J.
et al., 2008).
2.5.4. La formulation des options stratégiques et
l'élaboration des plans d'actions
Lors de la consultation de ville, une fiche de travail
comportant les thématiques relatives aux problématiques
prioritaires décelées dans le profil environnemental a
été soumise par l'Assistant technique du projet A21L aux groupes
de travail repartis dans des ateliers. Les groupes de travail sur les deux
problématiques majeures de la ville ont travaillé sur la base de
notes méthodologiques que l'IAGU a mis à leur disposition. Chaque
groupe a procédé d'abord à clarifier et énoncer le
problème tout en énumérant ses conséquences, puis
identifier les acteurs clés dans la résolution de ce
problème
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page 20
(populations, Etat, Collectivités locales, Partenaires,
etc.) Les acteurs ont été catégorisés à
travers
quatre critères :
- Leur intérêt par rapport au problème ;
- Les effets du problème sur leur intérêt
;
- L'importance de l'acteur dans la résolution du
problème ;
- Le degré d'influence sur les politiques et
stratégies (ville de Guediawaye, 2006).
Ensuite, les groupes de travail ont défini les buts et
objectifs pour la résolution du problème, adopté une
approche stratégique présentant une
évaluation des options stratégiques et évalué les
ressources
nécessaires pour l'opérationnalisation des options
retenues.
C'est ainsi que le groupe de travail sur les inondations a retenu
trois (3) options fondamentales qui se
résument ainsi :
- Amélioration des conditions de vie des populations moins
sinistrées des sites par une
amélioration des systèmes d'assainissement
individuels qui polluent fortement la nappe.
- Amélioration du système de collecte des ordures
ménagères et la lutte contre l'insalubrité.
- Lutte contre la déperdition scolaire des enfants (ville
de Guediawaye, 2006). Celui de la gestion du littoral a aussi retenu trois
options stratégiques qui sont : - Application rigoureuse des textes et
règlements
- Appropriation du processus par les populations
- Aménagement paysager et en équipements du
littoral de Guediawaye (ville de Guediawaye, 2006).
Les trois options stratégiques retenues pour chacune
des deux problématiques ont été traduites en plans
d'actions. Les stratégies et des plans d'actions ainsi
élaborés ont été soumis à
l'appréciation des acteurs lors de mini-forums communautaires pour leur
validation. C'est ainsi que les forums communautaires ont validé les
stratégies en Mars 2006 et les plans d'actions en Décembre
2006.
2.5.5. La mise en oeuvre des projets
démonstratifs
Les projets démonstratifs qui devraient répondre
aux deux problématiques identifiées avaient pour but de servir
comme des projets pilotes qui permettraient de déceler les
difficultés potentielles auxquelles on pourrait se heurter dans la
résolution collective des problèmes et de mieux affiner les
stratégies pour la prise en charge au niveau communal des
problèmes prioritaires. Dans ce cadre, la ville de
Guediawaye a tenté de mettre en oeuvre deux projets
démonstratifs, l'un relatif à la gestion du littoral qui
était un projet de renforcement d'un autre projet existant par un volet
d'aménagement et d'horticulture (la création d'un jardin
maraîcher, d'une pépinière, la lutte contre l'extraction de
sable
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page 21
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page 22
marin et le dépôt d'ordures) ; l'autre lié
aux inondations qui consistait à mettre en place un système de
pré-collecte des déchets par un Groupement d'Intérêt
Economique (GIE) dans quelques parties de Médina Gounass (un quartier de
la ville de Guediawaye). Les deux projets devraient être financés
respectivement à la hauteur de 7500 $US chacun par ONU-Habitat et 4000
$US et 4220 $ par la Mairie. En plus de la contribution financière, la
Mairie devait apporter une contribution en nature (matériels,
logistiques etc.) dans la mise en oeuvre du projet (IAGU/ONU-HABITAT, 2007).
2.5.6. L'Institutionnalisation du projet agenda 21
local
Il était prévu lors du lancement du programme
A21L, une étape d'institutionnalisation du processus A21L à
l'échelle nationale pour faciliter sa réplication dans d'autres
localités mais cela n'a jamais eu lieu. En ce qui concerne la ville de
Guediawaye, une institutionnalisation de la démarche à
l'échelle locale s'est concrétisée à travers la
création du service agenda 21 local et le recrutement de l'assistant
technique du projet comme responsable de ce service, la révision du
profil, l'adoption de la participation et du dialogue comme mécanisme de
traitement et de solution des problèmes, la mise en place d'un
dispositif de suivi de la mise en oeuvre du plan d'actions et de formulation
d'autres projets démonstratifs, l'adoption d'arrêtés
municipaux instituant les organes de l'A21L.
2.6. Les acquis du projet agenda 21 local de la
ville
L'avènement des A21L dans le monde a permis non
seulement d'intégrer les questions environnementales dans les documents
de planification des villes mais aussi d'éveiller les esprits des
populations quant à leur poids et leur droit de faire entendre leurs
voix dans la recherche de solutions aux problèmes qui les concernent.
L'A21L de Guediawaye n'échappe pas à cette logique. En effet il a
permis aux autorités de travailler avec les populations locales et aux
différents acteurs de la ville de se concerter et de travailler en
synergie sur les questions environnementales qui les concernent et de tisser
des liens forts lors des rencontres des comités 21 locaux et d'autres
occasions allant dans le même sens.
La mise en oeuvre du projet A21L de la ville était
possible grâce à une démarche méthodologique,
menée, enrichie et adaptée de manière participative par
les acteurs mais surtout une forte mobilisation des conseillers municipaux des
communes d'arrondissement dans cette démarche qui a permis de se
partager les tâches à exécuter entre les communes
d'arrondissement et la mairie centrale de la ville. De plus le dynamisme de la
société civile et la volonté dont font preuve les
populations quant au développement local de la ville ont beaucoup
contribué à mener quelques actions même si ces
dernières sont restées insuffisantes grâce à la
modestie des moyens financiers dont dispose la Mairie. Il
faut noter par ailleurs que le profil environnemental qui a
été élaboré pendant la mise en oeuvre de ce projet
reste toujours un document de référence usité non
seulement par la collectivité locale mais aussi par beaucoup des
personnes physiques ou morales dans le cadre des études ,des recherches
scientifiques et même de recherche de financement par les ONG de la
ville. Ce qui constitue un acquis non négligeable pour la ville.
Les acquis les plus significatifs de ce projet peuvent se
résumer à son institutionnalisation au niveau local à
travers le recrutement de l'assistant technique par la mairie et la
création du service A21L au sein de la Mairie. Ce service dirigé
par l'ancien assistant technique du projet A21L, fonctionne jusqu'à nos
jours et bénéficie des partenariats grâce au jumelage de la
ville de Guediawaye et quelques villes ou institutions du Nord dans le cadre de
la coopération décentralisée. L'exemple de la
coopération décentralisée entre la Communauté
d'Agglomération de Castres-Mazamet (une structure intercommunale
française située dans la région de
Midi-Pyrénées), la Ville de Guediawaye et l'Université de
Toulouse-Le Mirail (France) depuis 2008 est un cas illustratif. Cette
coopération a permis de mettre en oeuvre une opération
intitulée « Mise en place d'un outil collaboratif pour la
e-gouvernance et le développement local durable de
l'agglomération dakaroise » qui consistait à
développer un portail collaboratif pour la ville de Guediawaye
(BENEVENT, 2008).
2.7. Les contraintes et les faiblesses du processus
agenda 21local de Guediawaye
Les contraintes ou faiblesses et autres facteurs
intrinsèques ou extrinsèques, structurels ou conjoncturels
observés dans le processus agenda 21 local au Sénégal sont
multiples mais ils sont pour la plupart relatifs à la
méthodologie générale du projet, à certaines
lourdeurs notées dans les procédures administratives, aux
ressources limitées des municipalités, aux limites de la
participation, à la fonction de l'assistant technique Agenda 21,
à la mise en oeuvre des projets démonstratifs, au financement des
plans d'action, au portage institutionnel, aux unités de gouvernance et
aux limites du partenariat stratégique (IAGU/ONU-HABIATAT,2008). L'A21L
de Guediawaye à l'instar de celui des quatre autres villes a
rencontré des difficultés tout au long du processus de sa mise en
oeuvre. Ces difficultés étaient liées à la
méthodologie de la démarche, quelques insuffisances dans la
participation, la modicité des moyens pour la mise en oeuvre des plans
d'actions et la réalisation des projets démonstratifs,
l'insuffisance du portage institutionnel, des difficultés de l'arrimage
de la démarche aux autres dispositifs de planification
existants.
2.7.1. Une démarche longue et contraignante
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page 23
Les outils servant à mettre en oeuvre les
différentes étapes du projet étaient
prédéfinis et achevés et les procédures
étaient jugées très longues et fastidieuses par plusieurs
acteurs du projet même si il ya eu quelques modifications et adaptations.
Par exemple, le projet devait durer trois ans alors que
l'élaboration des profils environnementaux a
nécessité plus d'un an de travail et les travaux de groupe
tout autant dans plusieurs villes dont Guediawaye. La question
de la pérennité des groupes de travail intersectoriels
animés par des personnes ressources ayant un statut de consultant dans
le projet pour une durée bien déterminée a
été posée si l'on sait que la démarche agenda 21
local est un projet stratégique qui doit s'étaler sur le court
terme tout en visant le long terme.
2.7.2. Insuffisances dans la participation
En dépit de l'utilisation des canaux de diffusion de
l'information et même la traduction de certains documents en langue
nationale, les populations ne s'approprient pas la démarche car elles ne
s'intéressent même pas à ces canaux et documents. Cela a
beaucoup influencé l'aspect communication et sensibilisation des
populations qui attendaient des fonds de la part du projet en contrepartie de
leur
renonciation à la destruction de la bande des filaos
sur le littoral pour l'élevage de leur bétail. De plus, la
plupart des gens s'attendaient à un projet de grande
envergure qui auraient des résultats probants comme la
réalisation des infrastructures de base (routes, centres de santé
etc.). Certains acteurs
parlent de manoeuvres politiciennes intoxiquant certaines
couches sociales à ne pas accepter certaines propositions de groupes de
travail. L'exemple que l'on pourrait citer est celui du déguerpissement
de certaines populations de quartiers irréguliers de la ville
vulnérables à l'inondation. Ces manoeuvres ont
entravé quelques fois le bon fonctionnement des groupes de
travail.
2.7.3. Modicité des moyens pour la mise en oeuvre
des plans d'actions et la réalisation des projets
démonstratifs
Par manque des moyens financiers conséquents, beaucoup
d'actions entreprises n'ont pas été achevées ; d'où
l'absence d'actions concrètes pour répondre aux attentes des
populations. La faible mobilisation des ressources pour la mise en oeuvre du
projet résulte du manque des ressources internes certes mais surtout
à la nomenclature budgétaire des collectivités territoires
qui ne pouvaient
pas allouer des sommes colossales à un seul projet. Par
ailleurs des dispositions nécessaires n'étaient
pas prises pour pérenniser les activités
menées par le projet étant donné que ce dernier avait une
durée de trois ans. L'absence des mesures d'accompagnement à la
fin du projet a crée une sorte de sevrage brusque qui a mis en
péril la pérennisation des actions menées et celles en
cours. Il faut rappeler que le
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page 24
forum des bailleurs de fonds qui était prévu
dans la démarche A21L de la ville de Guediawaye n'a jamais eu lieu.
D'autre part, le fait que le forum de bailleurs auquel les
plans d'actions devraient être soumis pour financement n'ait pas eu lieu,
a eu pour conséquence la non mise en oeuvre des ces plans.
La phase de la formulation des stratégies,
l'élaboration des plans d'actions par les groupes de travail et leur
validation par les forums communautaires a nécessité presque un
an, ce qui a provoqué une lassitude des membres, surtout ceux qui
travaillent bénévolement. (La mise en place des groupes et
début de fonctionnement en Novembre 2005 et les forums communautaires
sur les plans d'actions en Décembre 2006).
Par ailleurs, même les deux projets démonstratifs
de petite taille n'ont pas été mis en oeuvre tel que prévu
c'est-à-dire devant être financé conjointement par
l'ONU-Habitat et la Mairie de Guediawaye et ces projets étaient en
suspens jusqu' en fin 2007. En décembre 2007, le groupe canadien
Réseau Plus, qui développe un réseau international de
ville sur la problématique du développement durable, s'est
proposé d'établir un partenariat avec l'A21L de Guediawaye. Un
Comité technique de 21 personnes était créé, dont 3
anciens membres du Groupe de travail sur le littoral. Un financement d'un
montant sensiblement égal au financement du projet de
démonstration antérieur (12000 dollars) était acquis
(GUIBBERT, J. J. et al., 2008). Selon le chargé du Projet du
Groupe19 tous les plans d'actions du projet démonstratif sur
la gestion du littoral de Guediawaye ont été effectivement mis en
oeuvre. Mais au niveau des sites ayant bénéficié le
financement dans le cadre de ce projet démonstratif sur le la gestion du
littoral, cinq (5) ans après, le constat est que le manque du suivi post
projet des actions menées a laissé une situation
déplorable et les habitudes consistant à détruire le
littoral continuent toujours comme si toutes les actions qui ont
été menées n'avaient apporté aucune
avancée.
2.7.4. L'insuffisance du portage institutionnel
Le partenariat stratégique qui a présidé
au montage du Projet d'appui à la formulation des Agendas 21 locaux
dans les villes du Sénégal a établi un certain nombre
de rôles et de responsabilités dévolus à
l'Association des Maires du Sénégal (AMS), au Ministère de
l'urbanisme et de l'aménagement du territoire (MUAT), au
Ministère de la décentralisation et des collectivités
locales (MDCL) et aux cinq municipalités sénégalaises
bénéficiaires. Mais la plupart des engagements pris lors du
lancement du projet n'ont pas été respectés. Les services
déconcentrés des ministères partenaires (MUAT et MDCL)
sont rarement informés par leur hiérarchie, ou reçu
quelque instruction que ce soit pour aider à la mise en oeuvre des
différents volets du projet (IAGU/ONU-HABIATAT, 2008). De plus l'Agenda
21 local
19 Amadou DIENG, projet
Manager Réseau Plus
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page 25
n'était pas un enjeu majeur pour les élus qui
lui accordait peu de place dans leur agenda politique et
même lors des rencontres des conseils municipaux.
2.7.5. Difficultés de l'arrimage de la
démarche aux autres dispositifs de planification existants
Au moment du lancement de l'Agenda 21 local, la ville comptait
pas moins de trois dispositifs de planification. Les plus importants
étaient :
L'Audit urbain et Contrat de ville qui en a
résulté, impulsé par l'ADM (Agence de Développement
Municipal) et appuyés par le Programme d'Appui aux Communes (PAC),
financé par la Banque Mondiale et quelques autres bailleurs, comme
l'AFD.
Le Projet de Ville, un exercice de planification
stratégique lancé sous le mandat de l'ancienne équipe
municipale, avec l'appui de la coopération décentralisée
et l'assistance technique de deux ONG : l'AFVP et ENDA Ecopop.
Les Plans de Développement Locaux : qui interviennent
au niveau des Communes d'Arrondissement et qui font l'objet d'un appui de l'ONG
ENDA 3D, avec l'appui financier de l'USAID (GUIBBERT, J J. et al.,
2008).
La superposition de l'agenda 21 local (considéré
comme un projet de planification à part) à ces dispositifs
existants a rendu sa mise en oeuvre complexe à cause du manque d'une
réelle coordination entre eux. A cette complexité de
coordination, Il faudrait aussi ajouter l'articulation de l'A21L avec le Plan
Directeur d'Urbanisme (PDU) de Dakar dont les frontières épousent
la région, le Plan d'Aménagement de la Grande Côte qui
concerne la ville de Guediawaye et le Schéma Régional
d'Aménagement du Territoire (SRAT).
2.8. Quelles leçons à retenir ?
Les acquis et les insuffisances de la démarche A21L de
la ville de Guediawaye pourront servir des éléments, des
leçons dans une perspective de son 'adaptation ailleurs.
Même s'il est vrai que les processus participatifs du
type Agenda 21 sont indispensables pour maintenir un dialogue constant avec la
population et rappeler aux décideurs les enjeux locaux ils ne donneront
pas des résultats escomptés si les stratégies de leur mise
en oeuvre sont décidées dans les instances internationales tant
qu'il n y a pas un engagement de tous les acteurs locaux et une volonté
politique des autorités.
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda
21local pour la ville de Niamey au Niger Page 26
Pour tendre vers une démarche A21L réussie, il
faut que le gouvernement central joue un rôle clé et
que la démarche soit inscrite au coeur de la
stratégie nationale de planification accompagnée d'un
renforcement des capacités et d'effectif aux niveaux des
municipalités et faire en sorte que les
associations des municipalités soient des acteurs
clés de la démarche .
La mise en oeuvre des plans d'actions a été
difficile par manque de financement. Cela résulterait du fait que le
forum des bailleurs de fonds programmé dans le processus n'a jamais eu
lieu. Par ailleurs, la contribution financière de l'ONU-Habitat a
beaucoup trainé. Il faut souligner une divergence de vue sur le
rôle de l'ONU-Habitat dans le processus A21L. Cette dernière est
considérée par certains acteurs comme une agence de financement
des grands projets urbains alors qu'elle se considère comme une agence
d'appui à la formulation des politiques. Ce qui laisse entendre un
certain parasitisme des acteurs qui attendaient que l'ONU-Habitat et d'autres
organismes extérieurs débloquent l'essentiel des ressources
financières nécessaires. Donc il serait difficile de rendre
durable la démarche si la municipalité ne fournit pas un minimum
d'efforts pour allouer les ressources nécessaires à sa mise en
oeuvre.
Il faut rappeler par ailleurs que lors de la signature du
pacte urbain de ville, les acteurs se sont dits prêts « à
apporter leur appui moral, politique, technique et matériel pour
approfondir le diagnostic et rendre opérationnel les plans d'actions
prioritaires sur les thématiques retenues 20» et
pourtant dans les faits ces engagements n'ont pas été
concrétisés pour la mise en oeuvre de ces plans d'actions.
En plus, la question du manque du portage politique
était évoquée parmi les insuffisances du projet.
Cela est dû au fait que ce dernier n'était ni une
initiative des autorités ni des populations. C'est pourquoi
il est important de faire en sorte que les A21L soient
considérés comme une logique de fonctionnement interne des
administrations municipales et non plus comme une simple opportunité,
appuyée par des partenaires externes pour un temps donné
c'est-à-dire faire de la démarche un exercice financé par
les villes elles-mêmes et conçu comme une logique interne de
gestion locale. Cela permettrait aux élus locaux d'intégrer
l'exercice dans le cadre d'une véritable dynamique de renforcement de la
gouvernance locale pour un développement urbain durable.
Quant à l'appropriation de la démarche
elle-même par les populations et les différents acteurs, la
participation se doit d'être transversale et continue tout au long du
processus. Les séances de communication et l'information doivent se
tenir avant et après les consultations des villes. Enfin, il est
important de préciser qu'il n y a pas une démarche agenda 21
local « type » il faut l'adapter au contexte institutionnel,
politique, culturel et sociologique de la ville.
20 Tiré du pacte urbain de la ville de
Guediawaye
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page 27
En somme, l'importance de la démarche agenda 21 n'est
plus à démontrer dans un contexte marqué par une
modification accrue de l'environnement physique et humain. Mais les efforts des
pays africains dans la concrétisation de cette recommandation de Rio
restent non seulement en deçà des attentes mais ils sont pour la
plupart initiés et pilotés par des institutions internationales ;
cela n'est pas sans conséquence sur leur pérennisation. Les
défis et les enjeux de la démarche Agenda 21 local sont
énormes. D'où la nécessité d'une réelle
coordination dans la planification en vue de faciliter son arrimage aux
cotés d'autres documents et plans stratégiques nationaux et
locaux.
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda
21local pour la ville de Niamey au Niger Page 28
CHAPITRE 3 : PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE ET LE
CADRE JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL EN MATIERE ENVIRONNEMENTALE AU NIGER
Dans ce chapitre, il sera question d'un premier temps de
décrire les caractéristiques générales,
physiques, les activités socio-économiques,
l'organisation institutionnelle des services de la ville et les
différentes pression d'ordre anthropique et naturel qui agissent sur son
environnement .Cela nous permettra d'avoir une vue globale sur l'état de
la ville, son fonctionnement ainsi que ses atouts et ses faiblesses en vue
d'adapter la démarche agenda 21 local que nous préconisons lui
proposer à son contexte. Dans un second temps, nous allons tenter de
présenter le cadre juridique et institutionnel en matière
d'environnement au Niger et l'identification et l'analyse des problèmes
environnementaux et de développement durable de Niamey pour comprendre
les efforts consentis par les autorités nationales pour la gestion de
l'environnement et surtout connaitre les documents de planification existants
auprès desquels, l'agenda 21 local de la ville serait appelé
à s'implanter.
3.1. Caractéristiques générales de
la ville de Niamey
Avec une superficie de 255Km2, la ville de Niamey
est située dans la partie Ouest du Niger entre les parallèles
13°35 Nord et 13°24 Sud et les méridiens 2°et 29°15
Est. Sa population est estimée à environ 1.300.000 habitants en
2012 (VILLE DE NIAMEY, 2012), soit 8,125% de la population totale sur seulement
0,0002% du Territoire national (1267000Km2). Le territoire de la
ville qui a rang de région compte 110 quartiers et villages
administratifs. Les taux d'urbanisation de la ville et d'accroissement annuel
de la population sont successivement 100% et 6%. Cette croissance
démographique accélérée est due à un afflux
massif des habitants des autres régions du pays, mais aussi des
ressortissants d'autres pays, pour la recherche du travail. Selon les
données statistiques sur les migrations au Niger (INS,200121)
,Niamey accueille 235 044 immigrants provenant de toutes les sept
régions du Pays et 43 534 immigrants internationaux soit 35% des
immigrants internationaux installés au Niger (Ville de Niamey, 2008)
Toutes les composantes ethniques du pays (Zarma-Sonraï, Haoussa, Kanouri,
Peul, Gourmantché, Arabe, Toubou, Touareg) sont présentes dans la
Ville de Niamey dans des proportions inégales, difficiles à
quantifier, faute de statistiques précises (VILLE DE NIAMEY, 2004). La
densité est de 4792 ,4 hbts/Km2. Cette forte densité
contribue significativement à la dégradation de l'environnement
urbain et la disparition des espaces verts résultant surtout d'une
occupation anarchique du sol.
21 Source cité par la monographie de la
région de Niamey (2008)
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page 29
Par ailleurs, il faut noter que la population de la ville est
en majorité jeune. Selon l'Institut National de la Statistique
(INS-Niger, 2011), la tranche d'âge en 2010 de moins de 15 ans constitue
41,2% contre 2,2% de celle de plus de 65 ans.
Figure 2 : la Carte administrative de la région de
Niamey
CARTE ADMINISTRATIVE
DE LA REGION DE NIAMEY
·
LEGENDE
REPUBLIQUE DU NIGER
Localite
Limite administrative
Fleuve
parcellaire
·
· So udo ure
· Tondibia
· Gabagoura
· Kossey
Karayel
COMMUNE V
Ganguell Kourtere
·
tondibia peulh
COMMUNE I
lossa goungou
Kossey
· · ·
· · ·
· ·
· ·
· ·
·
· · · · ·
· ·
Nod ire
·
Dia miorey
·
· ·
· ·
· · · · ·
·
· ·
Neini goungou
Saga gourma
·
Saguia
·
·
·
Bossey Bangou
·
COMMUNE II
· ·
· · · · · ·
·
·
Sa ga banda
Gay Ko ira
·
6 Kilometers
Gorou kirey
3 0 3
COMMUNE III
· Ko ngou Zarmagandey
COMMUNE IV
· Kongou Samari Koira
Saga Gorou1
·
Saga Gorou3 ·
·
Saga Gorou2
· Kongou Ganda
·
Ko ngou GongaN
Source : Monographie de la région de
Niamey, 2008.
3.2. Caractéristiques physiques de la ville
3.2.1. Le climat
Le climat de la ville de Niamey est de type
sahélo-soudanien caractérisé par des températures
élevées (28 à 42°C) d'Avril à Juin et basses
(13 à22°C) de Décembre à Janvier. On y distingue deux
saisons : une courte saison de pluies (Juin à Octobre) et une longue
saison sèche (Novembre à Mai). Les pluies résultent de
deux systèmes convectifs : les lignes de grains avec une
fréquence plus ou moins régulières et des convections
locales. La hauteur moyenne annuelle des pluies est d'environ 620mm, avec des
variations considérables d'une année à l'autre. Pour la
station de Niamey, sur 30 ans
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page 30
d'observations (1979 à 2008), les données
pluviométriques montrent que les premières pluies tombent
en Avril ou en Mai (SANDA G. H, 2009).
Ce climat est aussi caractérisé par un vent chaud
et sec qui souffle de Novembre à Mars (Harmattan)
et un vent humide (Mousson) de Mai à Septembre. La
fréquence de ces vents presque toute l'année contribue
significativement à l'ensablement des cours d'eau, à la
destruction des habitats naturels et perte de l'humidité du sol et
favorise le phénomène d'évapotranspiration.
3.2.2. Le relief
Avec une altitude variant entre 180 m et 250 m, la ville de
Niamey s'étend sur environ 14 km d'Est en Ouest et 10 km du Nord au Sud.
Elle est partagée en deux parties par le Fleuve Niger dont le cours
décrit un arc de cercle dont la convexité est tournée vers
le Nord Est. La ville présente un relief constitué principalement
des plateaux structuraux, des plaines alluviales et des vallées
pluviales dont la vallée du Fleuve. La rive gauche du fleuve est
caractérisée par des plateaux et la terrasse ferrugineuse
tandis que sur celle de droite, l'essentiel des formes du relief
est constitué de plaines.
3.2.3. Ressources en eau
La ville de Niamey est riche en ressources en eau
constituées des eaux de surface et des eaux
souterraines. Le fleuve Niger, seul cours d'eau permanent et ses
affluents représentent un atout naturel
remarquable pour toute la région de Niamey. Long de
4200 Km, il traverse la ville de Niamey sur une distance de 15 km et draine une
superficie d'environ 700000Km2 à la station de Niamey. Son
débit est variable en fonction des périodes. La période
des hautes eaux correspond aux mois de Décembre-Janvier tandis que celle
des basses eaux est Mai-Juin (SANDA G. H, 2009).Il y existe aussi des koris qui
sont des affluents du Fleuve et constituent la source principale du
phénomène d'ensablement du Fleuve. Les deux principaux koris de
la ville sont celui de Gounti Yéna qui divise le site de la ville sur la
rive gauche en deux et le kori Ouallam qui l'entaille sur sa
périphérie Est.
En plus de ces écoulements réguliers, on
dénombre en fin de saison hivernale environ 13 mares dont deux(2) sont
permanentes et onze (11) semi permanentes (HAROUNA Z. M, 2007). La nappe
phréatique générale et les aquifères discontinus du
socle cristallin et cristallophyllien constituent
l'essentiel des ressources en eau souterraines de la ville de
Niamey. Sur la rive gauche, dans la zone
des plateaux, la nappe phréatique et la nappe profonde
du socle sont séparées par une couche argileuse compacte et
épaisse d'une dizaine de mètres. La première est
exploitée à la fois par les puits et forages alors que la seconde
est uniquement exploitée par les forages. Dans la zone de l'emprise
de
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page 31
la ville de Niamey, du fait de la faible profondeur du niveau
piézométrique et ou de la rareté des infrastructures
d'assainissement urbain, la nappe phréatique connait en des nombreux
endroits des points de pollution d'origine anthropique ou animale (HAROUNA Z.
M, 2007).
3.2.4. Végétation
La végétation naturelle de la ville de Niamey
est disséminée mais la ville regorge une végétation
artificielle appréciable qui la classe parmi les villes les plus
boisées de l'Afrique de l'Ouest. Les
principales essences forestières sont :Azadirachta
Indica, Eucalyptus sp, Acacia Nilotica, Acacia albida, Belanitès
aegyptiaca, Prosopis procera, Melina Arborea, Pergularia Tomentosa etc.
L'essentiel des besoins de bois énergie de la ville, estimé
à 15000 t/an, est fourni par les formations forestières des
départements de Dosso et de Tillabéry (HAROUNA Z. M, 2007).
3.2.5. Faune
Sous l'influence de la dégradation de l'habitat naturel
et du braconnage, le grand gibier a pratiquement disparu dans les alentours de
la ville de Niamey. Cependant, on y trouve le petit gibier tel que les
écureuils, les oiseaux et les reptiles. Dans le fleuve Niger, un grand
nombre d'espèces de poissons a été
répertorié. Il s'agit de : Tilapia SPP, Calarias SPP,
Mormorus, Bagrus etc. (HAROUNA Z. M, 2007).
3.3. Activités socio-économiques
3.3.1. Agriculture
La principale activité économique de la
population de la ville de Niamey demeure l'agriculture. Ce secteur du fait du
caractère périurbain des zones de production agricole, connait
une régression considérable liée à une diminution
des superficies cultivables face à un accroissement exponentiel des
besoins. On y assiste très souvent à un déficit
céréalier obligeant parfois certains agriculteurs à opter
pour d'autres pratiques qui contribuent à la dégradation de
l'environnement déjà fragilisé par des
phénomènes d'origines diverses. Le maraichage aux abords du
fleuve Niger et ses affluents est aussi développé et occupe les
populations à faible revenu (HAROUNA Z. M, 2007).
3.3.2. Elevage
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page 32
Malgré son caractère urbain, la ville de Niamey
regorge un important cheptel de plus de 45000 UBT22 en 2004 (VILLE
DE NIAMEY, 2004). Cet effectif ne fait qu'accroitre d'année en
années à cause d'une demande croissante en viande et en lait. Il
y existe deux types de systèmes de production : le système
intensif et le système semi intensif. Le premier est celui des fermes
laitières des grands commerçants et des fonctionnaires ainsi que
les coopératives laitières de Kirkissoye et alentours. Le
système semi-intensif est pratiqué pour la plupart par des
éleveurs peulhs qui sont aux alentours de la ville. L'embouche paysanne,
l'embouche amateur ou de circonstance et l'embouche commerciale pour les
espèces couramment engraissées sont aussi pratiquées dans
la ville. Les animaux dans ce type d'engraissement sont destinés
à l'exportation vers le Nigeria, le Bénin, la
Côte-d'Ivoire, le Ghana, le Gabon. Ce type d'élevage est plus
pratiqué par les gros commerçants et les professionnels de
l'élevage (Ville de Niamey, 2004).
3.3.3. Industrie
La ville de Niamey compte plus de 430 établissements
à fonction artisanale ou industrielle dont une dizaine a un
caractère véritablement industriel. Ces établissements
industriels sont repartis dans quatre (4) secteurs d'activités. Il
s'agit de : Industries agroalimentaires, Industries chimiques et
para-chimiques, Industries énergétiques et Industries textiles et
des cuirs et peaux. Les autres établissements sont constitués de
garages et ateliers de menuiserie métal, bois, tapisserie, construction
métallique, cuve château d'eau, tuyauterie, de stations de
services, boulangeries, imprimeries etc. Il faut signaler que le manque de
suivi régulier de ces établissements est une des causes de la
dégradation du milieu biophysique et humain de la ville (HAROUNA Z. M,
2007).
3.3.4. Commerce
Le commerce est une activité très
développée dans la ville de Niamey. Il y existe plusieurs
marchés dont les principaux sont : le Grand Marché, le Petit
Marché, le Nouveau Marché, les marchés de Wadata, de Haro
banda, Katako, de Yantala, marchés à bétail et ceux de
céréales (HAROUNA Z. M, 2007). Mais cette activité est
fortement dominée par le secteur informel qui se caractérise par
des
revenus faibles et aléatoires, une forte
instabilité et l'absence de couverture sociale et de régime de
retraite (ADAMOU A, 2005). Cette forte dominance de l'informel crée une
concurrence déloyale pour les commerçants en règle et un
manque à gagner important pour l'Etat.
22 UBT :Unité de
Bétail Tropical
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda
21local pour la ville de Niamey au Niger Page 33
3.4. Organisation institutionnelle et mode de
gouvernance de la ville de Niamey
3.4.1. Organisation Institutionnelle
Dans le cadre des reformes entreprises par l'Etat du Niger en
matière de décentralisation, l'ancienne communauté Urbaine
de Niamey a été érigée en commune à statut
particulier ou ville et les communes la composant en arrondissements communaux
par l'ordonnance N°2010-55 du 17 Septembre 2010 portant statut des
communes à statut particulier ou villes. Les organes
délibérants de la ville sont « le conseil de ville » et
les « conseils d'arrondissements ». Le conseil de ville qui est
l'organe délibérant de la ville de Niamey compte 58 conseillers
de ville dont 45 élus et 13 conseillers membres de droit.
Au niveau des arrondissements communaux, les conseils
d'arrondissements comptent un total de 115 conseillers parmi lesquels 70
conseillers d'arrondissement élus, 45 conseillers élus de ville.
A cela il faut ajouter 18 conseillers membres de droits. Il faut noter que les
conseillers membres de droit sont les députés nationaux et les
représentants de la chefferie traditionnelle.
L'immensité des compétences
transférées à la ville de Niamey à travers
l'article 3 de l'ordonnance 2010-55 a exigé une profonde reforme de son
administration. C'est dans ce contexte que le conseil de ville de Niamey a
adopté par délibération N°44/CVN du 15/02/2012
modifiant et complétant la délibération N°28/CVN du
30 Décembre 2011 portant réorganisation des services de ville, la
reforme proposée par l'exécutif. Les services centraux de la
ville sont : le Cabinet du Maire, le Secrétariat Général,
l'Inspection Générale des services et des trois Directions
Générales composées de 15 directions et 50 services dont
celui de développement durable. Ce dernier pourrait héberger le
projet A21L.
La figure 3 : Organigramme de la ville
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page 33
Source : Lamine Moussa ; 2013)
3.4.2. Mode de gouvernance
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page 34
Malgré l'absence d'un agenda 21 local, la ville de
Niamey dispose d'un atout considérable et des bases solides qui
pourraient faciliter l'implantation de cette démarche. En 2008
déjà, dans le cadre du programme d'appui à la bonne
gouvernance municipale soutenu par l'Association Internationale des Maires
Francophones (AIMF), la ville a crée son cadre de concertation qui est
une plateforme de
dialogue, d'échanges et d'actions regroupant acteurs
locaux, les différentes couches socio professionnelles et les
partenaires au Développement (VILLE DE NIAMEY,2009). L'Association des
Municipalités du Niger (AMN) est fortement impliquée dans la mise
en oeuvre et le fonctionnement de
ce programme.
De plus, l'Ordonnance 2010-56 du 17 septembre 2010, portant
érection des quatre Communautés Urbaines de Niamey, Maradi,
Tahoua et Zinder en communes à statut particulier ou villes et les
communes les composant en arrondissements communaux a crée un climat
favorable pour le développement de ces villes. Les arrondissements
communaux sont dorénavant des structures
administratives déconcentrées de la ville
dépourvus de la personnalité morale et de l'autonomie
budgétaire .Ce texte réglementaire permettrait
à la ville de rompre avec les anciennes habitudes de mode de gouvernance
en donnant une certaine autorité au Maire central, président du
conseil de ville à qui tous les autres maires devraient rendre
compte.
L'érection de la communauté Urbaine de Niamey
« en ville » permettrait aux populations, à tous les acteurs
ainsi qu'aux partenaires techniques et financiers d'avoir un seul interlocuteur
principal et les
efforts de développement de la ville seraient plus
coordonnées et efficaces. Ce nouveau statut lui permettrait de
travailler vers plus de cohérence et de coordination dans les actions
municipales portant sur l'ensemble du territoire de la ville de Niamey et de
réduire les difficultés de fonctionnement comme les conflits de
compétence entre la ville et les autres communes. Plusieurs
difficultés de ces genres ont été relevées dans un
rapport d'audit organisationnel et financier de la communauté Urbaine de
Niamey et cinq communes commandité par les autorités locales en
2007.
Par ailleurs l'ordonnance 2010-54 du 17 Septembre 2010,
portant code général des collectivités territoriales de la
République du Niger dispose que le maire est tenu de rendre compte aux
moins deux fois par an aux populations des activités du conseil
municipal et de la vie de la ville en général (VILLE DE NIAMEY,
2012). Autrement dit, les autorités auront un devoir de rendre compte
aux populations qui seront informées de toutes les décisions
prises et activités menées et en cours par leurs gouvernants.
Toutes ces nouveautés dans l'organisation
institutionnelle de la ville et dans l'approche de gouvernance
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page 35
constituent une base favorable pour élaborer un plan
strategique en matière de l'environnement urbain plus efficace en vue de
propulser la ville vers un développement plus durable.
3.5. Cadre juridique et institutionnel en
matière environnementale au Niger
Compte tenu des caractéristiques climatiques du pays et
l'ampleur du phénomène de désertification, les
autorités nigériennes ont dès 1984 placé
l'environnement au centre de la problématique du
développement national. A cet effet, le pays a
adopté plusieurs législations et créé diverses
structures liées a l'environnement en général et à
l'environnement urbain en particulier. Il s'agit de :
- Ordonnance n°92-45 du 16 Septembre 1992,
modifiée par la loi n° 2007-01 du 31 Janvier 2007, portant code
pétrolier ;
- Ordonnance n°93-015 du 02 Mars 1993 fixant les principes
d'orientation du code rural ;
- Décret n°96-004/PRN/MAG/EL du 09 Janvier 1996,
portant création du Conseil National de l'Environnement pour un
Développement Durable (CNEDD) ;
- Arrêté n°019/PM/CNEDD du 02 Mars 1998 pour
l'élaboration du Plan National de l'Environnement pour un
Développement Durable (PNEDD) ;
- Ordonnance n°93-13 du 02 Mars 1993 instituant un code
d'hygiène publique ;
- Ordonnance n°93-014 du 02 Mars 1993 portant régime
de l'eau ;
- Ordonnance n°93-001 du 10 Janvier 1997 portant
institutionnalisation des études d'Impacts sur
l'Environnement.
- Loi n°98-56 du 29 Décembre 1998 portant loi-cadre
relative à la gestion de l'environnement. Les principales institutions
concernées par les questions environnementales au Niger sont : Le
Conseil
National de l'Environnement pour un Développement Durable
(CNEDD) rattaché à la Primature, le Ministère de
l'Hydraulique et de l'Environnement, le Ministère de l'Urbanisme, le
Ministère de la Santé
Publique, les Municipalités, les ONG et Associations et
les partenaires au développement.
Le document politique de référence nationale est la
Stratégie de réduction de la pauvreté (SRP)
élaboré en 2002 mais il y existe aussi d'autres documents tels
que la Stratégie de développement Rural (SDR), la
Stratégie Nationale de Développement Urbain, le Plan National de
l'Environnement pour un
Développement Durable (PNEDD) dans lesquels les questions
environnementales sont intégrées. Le
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda
21local pour la ville de Niamey au Niger Page 36
Plan de Développement Economique et Social (PDES
2012-2015) élaboré en 2012 intègre aussi la
gestion de l'environnement dans son axe stratégique
n°2.
La mobilisation des ressources financières pour la mise
en oeuvre de tous les plans, programmes et projets en matière
d'environnement se fait par trois sources de financement qui sont : le Budget
d'Investissement de l'Etat, les recettes de collectivités territoriales
et les financements extérieurs.
Le PNEDD est le document de référence en
matière de développement durable au Niger .Mais la
réalisation des actions menées dans sa mise en oeuvre a
été confrontée à un certain nombre d'obstacles
qu'il faille surmonter pour concrétiser la promotion du
développement Durable au Niger. Ces
contraintes sont :
- La multiplicité des textes internationaux qui rend
difficile leur mise en oeuvre aux différentes échelles de
planification et d'actions ;
- Le conflit institutionnel ;
- La faiblesse de synergie entre les différents projets et
programmes dans leurs actions de
sensibilisation ;
- Le manque de compétences sur certains domaines ;
- Une participation insuffisante de certains acteurs clés
comme le secteur privé ;
- La faible vulgarisation de textes législatifs et
réglementaires ainsi que la faible application des textes
popularisés ;
- la faible prise en compte de la dimension changement
climatique dans les politiques sectorielles et les plans de
développement communal (PDC) ;
- L'inachèvement du processus de
décentralisation du CNEDD au niveau régional,
départemental et communal
3.6 Identification et l'analyse des problèmes
environnementaux et de développement durable de Niamey.
A l'instar de nombreuses villes subsahariennes, la ville de
Niamey fait face à des multiples problèmes d'ordres divers
entravant ainsi son développement économique et rendant difficile
le cadre de vie des populations. En effet, l'accroissement rapide de la Ville a
entrainé une détérioration considérable de
l'environnement urbain entrainant la disparition progressive des espaces verts.
Le caractère périurbain des activités agricoles et
d'autres activités socio-économiques sont sources de pollutions
et de nuisances. On note une dégradation progressive des conditions
naturelles du Fleuve Niger (source
d'approvisionnement en eau potable et principale
potentialité de la ville) due à la pollution par le rejet des
déchets liquides et solides, la pollution de l'air et une pression sur
les équipements et
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page 37
infrastructures (IAGU/ONU-HABITAT, 2005). L'assainissement,
l'approvisionnement en eau potable des populations et la gestion des
déchets constituent les problèmes cruciaux pour les
autorités municipales. En effet, selon le rapport général
de la ville en 2012, la production journalière des déchets et
ordures ménagères est estimée à 1000 tonnes avec
une capacité d'évacuation de 300 tonnes par jour et il y a plus
de 150 dépotoirs sauvages. En raison de l'accroissement
démographique, l'exode rural massif et de ses constructions
essentiellement horizontales, la ville s'étend rapidement et les zones
d'habitats spontanés s'intensifient. Les services d'aménagement
et d'urbanisme ne pouvant pas suivre ce rythme, on assiste à un
développement anarchique de la ville caractérisé par une
insuffisance des
infrastructures de base (l'eau, l'électricité,
le réseau d'assainissement etc.), l'inefficacité des plans
d'urbanisme ainsi que la non application des textes en vigueur. D'autre part,
les phénomènes d'occupation anarchique du sol et la
déforestation résultant de l'approvisionnement de la ville en
bois
énergie, ont provoqué la disparition des espaces
verts de la ville et le couvert végétal aux alentours de la
ville. Par ailleurs, la proximité des champs, les pratiques du
maraichage le long de la vallée traversant
la ville et l'irrigation le long du Fleuve, provoque
l'érosion hydrique due à la perturbation des sols et la pollution
des eaux résultant de l'utilisation des intrants chimiques. La
prolifération des établissements industriels, dont certains
constitue une autre cause de la dégradation de l'environnement de la
ville. En effet, beaucoup établissements industriels rejettent leurs
affluents dans le Fleuve sans un traitement préalable perturbant ainsi
les écosystèmes aquatiques et polluant le cours d'eau et la
nappe.
En dépit des efforts fournis par les autorités
locales pour faire participer les acteurs dans les prises de décisions
à travers la création des cadres de concertation de la ville et
la présentation période des rapports d'activités, il reste
beaucoup à faire concernant la prise en charge des questions
environnementales. Il est important de valoriser les atouts et redynamiser les
cadres de concertation de la ville. C'est pourquoi des outils d'adaptation
d'une démarche agenda 21local qui a fait ses preuves dans beaucoup
d'autres municipalités de l'Afrique de l'Ouest ont été
proposés. L'appui et le soutien des institutions en charge du PNEDD,
faisant office d'un agenda 21 national et d'autres institutions ou programmes
tels que le Programme d'Actions Communautaires (PAC),le Ministère de
l'Urbanisme, le Ministère de l'Aménagement du Territoire etc.
serait nécessaire pour faciliter l'appropriation par les acteurs locaux
de cette démarche et sa réussite.
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda
21local pour la ville de Niamey au Niger Page 38
CHAPITRE 4 : PROPOSITION D'UNE DEMARCHE AGENDA 21 LOCAL
A LA VILLE DE NIAMEY
Une analyse des caractéristiques physiques, des
activités socio-économiques, de l'organisation
institutionnelle et des problèmes environnementaux de
la ville de Niamey montre la nécessité pour la ville d'adopter
une démarche A21L à l'instar d'autres villes comme Guediawaye qui
en ont déjà fait. Pour ce faire un certain nombre d'outils
adaptés pour la mise en oeuvre de la démarche devront être
proposés. C'est pour répondre à cette préoccupation
qu'il sera question dans ce chapitre d'aborder dans un premier temps les
approches sur lesquelles est fondée cette proposition et dans un second
temps nommer et expliquer les différentes étapes à
franchir pour la mise en oeuvre de la démarche agenda 21 local. Des
outils nécessaires pour concrétiser ces étapes sont joints
en Annexe. Compte tenu de leur nombre et volume, l'on ne pourrait en mesure de
les énumérer dans le corps de notre travail.
4.1. Justification de l'approche proposée
L'élaboration et la mise en oeuvre d'un agenda 21local
ne constituent pas un simple exercice de planification urbaine mais
plutôt une véritable dynamique de renforcement de la gouvernance
locale pour un développement urbain durable ayant comme objectif
principal de résoudre les problèmes environnementaux qui se
dessinent à l'horizon du territoire. Pour faire en sorte que l'agenda 21
local soit un outil conçu, initié et mis en oeuvre par la ville
de Niamey, il est proposé une démarche essentiellement
fondée sur les leçons tirées de l'expérience de la
ville de Guediawaye mais apportant beaucoup des nouveautés aussi bien en
terme de portage institutionnel et politique que dans les étapes pour la
mise en oeuvre.
L'initiative pour le cas de Guediawaye émanait de
l'IAGU et de ONU Habitats, ce qui n'a pas manqué de poser un
problème d'appropriation par les autorités qui n'en faisaient pas
une priorité. C'est ainsi que par exemple, les élus ne prenaient
pas part à beaucoup de réunions sur cette question d'A21L.
Par ailleurs, la contribution financière de
l'ONU-Habitat pour la mise en oeuvre des projets démonstratifs ayant
tardé à se mettre en place, cela a eu comme effet de provoquer
une certaine lassitude de la part des acteurs surtout ceux engagés
bénévolement.
Compte tenu de la complexité du processus, il est
important que l'initiative soit portée par une personne physique ou
morale influente de la ville. En effet la réussite de la démarche
dépend non seulement du soutien politique propre du premier élu
de la collectivité, mais aussi et surtout de l'ensemble du conseil
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local
pour la ville de Niamey au Niger Page 39
municipal. Mais encore faut-il que ces acteurs soient bien
informés sur les contours d'une démarche A21L. Pour surmonter ces
difficultés, la formation à priori de ces décideurs
politiques de La ville de Niamey est nécessaire pour faciliter la
compréhension et l'acceptation de la démarche une fois
entamée. Ces leadeurs locaux ayant acquis une formation
nécessaire en la matière seraient les initiateurs et les porteurs
du projet A21L. Dans ce cas, la Mairie pourrait assurer le portage politique et
institutionnel de ce projet par ce qu'elle est la seule habilitée
à légiférer sur les décisions qui seront prises
tout au long du processus A21L. Cette initiative serait accompagnée par
une délibération d'un conseil municipal et la rédaction
d'une note d'intention. A l'issue de cela, la collectivité pourrait
mettre en place trois instances de coordination et de la mise en oeuvre qui
sont : un comité de pilotage, un comité de suivi technique
logé à la Direction Générale de
Développement et de la Prospective et des groupes de travail qui
seraient mis en place après la phase de l'identification des acteurs de
la ville.
Il est important de souligner que la proposition met un accent
plus sur les outils nécessaires dans cette démarche (en Annexe)
que sur les autres aspects tels que les nombres d'acteurs ou la durée
étant donné la logique d'ancrage de l'agenda 21 local dans le
fonctionnement interne de l'administration de la ville de Niamey. Autrement
dit, la démarche A21L à entreprendre doit être en phase
avec le PDC qui serait élaboré pour la ville, non seulement en
termes de budgétisation mais aussi en termes de planification des
actions. Cela permettra à la démarche de s'implanter
profondément et de faciliter sa mise en oeuvre à travers
l'allocation des ressources financières nécessaires. La ville se
développe sans schéma directeur, celui de 1984 étant
à terme depuis 199623 et n'a pas encore élaboré
un PDC proprement dit et les PDC antérieurs de différents
arrondissements communaux n'étant plus fonctionnels, un problème
d'arrimage de la démarche A21L ne se poserait pas en principe.
4.2. Les étapes clés de la
démarche agenda 21 local
Pour élaborer et mettre en oeuvre un agenda 21 local
dans la ville de Niamey, les étapes clés proposées sont :
l'engagement des autorités locales, le Profil environnemental, la
consultation publique, l'élaboration des plans d'actions, les projets
démonstratifs, le forum des bailleurs de fonds, le
suivi-évaluation de la mise en oeuvre et l'institutionnalisation de la
démarche.
23 Communication de la ville de Niamey lors de l'atelier
international francophone sur le thème « problématique
foncière et aménagement des quartiers périphériques
dans les villes africaines Tenu du 17 au 21 Novembre 2008 à Bamako
(MALI)
4.2.1. L'Engagement des autorités locales
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page 40
Sur la base de l'expérience de la ville de Guediawaye,
il est proposé à ce niveau que l'engagement des autorités
soit une étape entière en vue d'éviter que cette
démarche soit une initiative portée par l'extérieur. A cet
effet, les autorités doivent s'accorder d'abord sur la
nécessité d'opter pour cette démarche. Leur réel
engagement serait visible lorsque le processus sera véritablement
entamé. L'importance que ces autorités locales accordent à
la démarche notamment à travers leur présence physique
dans toutes les rencontres à ce sujet, l'inscription des sujets relatifs
à l'A21L dans l'ordre du jour de la plupart des conseils municipaux et
le respect progressif des engagements pris par les autorités sont des
bons signes de leur engagement dans le processus A21L. L'engagement des
autorités serait traduit par la mise en place d'un comité de
pilotage et d'un comité de suivi technique. Le comité de pilotage
aura en charge le pilotage des orientations politiques du processus et de la
validation des différentes étapes. Il aura également pour
rôle essentiel de mobiliser les acteurs et garantir la bonne gouvernance
et la transparence tout au long du processus agenda 21 local. Pour
l'efficacité de son action, ce comité devra être le plus
restreint que possible.
Ses tâches principales seront de :
> Organiser des séances de travail consacrées
à la présentation des rapports par les différents
comités mis en place dans ce cadre ;
> Donner ses orientations à ces comités et ses
conclusions durant tout le processus ;
> Permettre aux autorités locales de continuer
à jouer activement leur rôle de moteur du processus en supervisant
les travaux du comité de suivi technique et en maintenant la motivation
et le dynamisme des acteurs.
Le comité de suivi technique sera chargé de
réaliser ou de faire réaliser les différentes
activités techniques et l'animation des différentes phases. Ce
comité porte en quelque sorte l'ancrage technique du processus mais
subordonné au comité de pilotage à qui il rend compte. Ses
tâches essentielles seront de :
> Assurer un suivi direct de la progression des experts
(respect des termes de référence, qualité et
ponctualité des comptes-rendus) et des groupes de travail formés
lors de la phase de l'identification des acteurs ;
> Orienter les experts et les groupes de travail, analyser
le contenu des rendus et d'apporter les critiques et recommandations
nécessaires (notamment lors de la remise des rapports
intermédiaires) ;
> Soumettre au comité de pilotage les rapports
finaux de documents qui seront élaborés (résumé
exécutif, recommandations, les enseignements clés).
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page 41
Cette étape d'engagement des autorités locales
sera concrétisée par des actes comme des
délibérations du conseil municipal portant l'agenda 21 local
comme ordre du jour et par une note d'Intention. Un exemple d'un Formulaire
d'un procès verbal de la délibération du conseil de Ville
et celui d'une note d'intention sont joints en Annexe B.
4.2.1.1. Identification des acteurs
Cette étape pourra s'effectuer à travers la
convocation par le Maire d'une réunion au cours de laquelle tous les
acteurs de la ville seront appelés à réfléchir sur
la question centrale relative à cette démarche. Cette
étape permettra non seulement à la ville d'informer les acteurs
sur les motivations des autorités à aller vers cette
démarche, connaitre les acteurs clés dans la mise en oeuvre de
cette démarche mais aussi de procéder d'une manière
concertée à la mise en place des groupes de travail qui vont
faciliter et accélérer la tache du comité de suivi
technique. Ces groupes seront composés des représentants des
acteurs clés identifiés et sont censés apporter leur
contribution technique et alimenter le processus d'analyse, de recherches, de
propositions et, dans certains cas, de collecte de données et de
documents de référence tels que celui du profil environnemental
mais aussi durant toutes les autres phases du projet agenda 21 local. Leurs
nombres dépendent des thématiques importantes retenues lors des
discussions du comité technique avec les groupes d'acteurs. Il est
important de souligner qu'il n'est pas question de faire table rase des acquis
tels que les cadres de concertation qui ont été mis en place
depuis 2008. Mais du fait du changement de statut de la ville avec la
récente reforme de 2010, les cadres de concertation mises en place en
2008 pour les communes et 2009 pour la ville, doivent être dilués
aux trois instances qui seront mises en place dans le cadre du projet A21L de
façon à ce que certains membres clés soient
intégrés dans les nouvelles instances.
La création des groupes de travail doit être
accompagnée par la mise en place d'un système de documentation
afin de suivre l'évolution de chaque étape du processus et
faciliter la traduction des résultats émergeants des groupes de
travail en résultats finaux tangibles, soit l'élaboration des
choix stratégiques, des plans d'actions ou des projets, permettre la
construction d'une base de données qui alimentent ensuite le
Système d'Information de bases de la gestion environnementale et
être le catalyseur du processus d'apprentissage de l'approche
participative.
Des outils d'identification et d'évaluation des acteurs
seront utilisés par le comité de suivi en vue de
sélectionner les acteurs clés de façon
objective et transparente (Voir en Annexe A) : - Outil 1a :
Identification des acteurs,
- Outil 1b : Matrice d'analyse des acteurs,
- Outil 1c : Quelles sont les chances de
réussite d'un processus A21L ?
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page 42
L'outil 1c permettra au comité de suivi de s'apercevoir
de la volonté et la détermination des acteurs dans
l'accompagnement de ce projet dans toutes ses étapes. Sur la base de cet
outil, il procédera à l'élaboration des termes de
référence (TDR) pour les acteurs en vue de préciser la
tache de chacun
dans le processus. (Voir Outil 1d) : la Fiche de
travail pour élaborer un Modèle de termes de
référence
pour les acteurs. Lors de l'Identification des acteurs il est
important de prendre en compte un certain
nombre des questions énumérées dans
l'outil 1e : Questions à prendre en compte lors de
l'identification des acteurs.
4.2.1.2. Lancement officiel du processus
Etant donné que les acteurs clés sont
identifiés et mobilisés, il ne reste plus qu'à s'engager
officiellement dans la démarche. Lors de cette cérémonie
officielle, les autorités doivent expliquer clairement les objectifs du
projet, définir les moyens alloués (humains, financiers,
matériels) et dresser un planning de réalisation des
activités tout en précisant le délai nécessaire
pour cette réalisation.
L'accompagnement réel de l'Etat Central est important
pour éviter des discours politiques et des
engagements non tenus comme lors du lancement du programme
A21L du Sénégal. Cette cérémonie sera donc
l'occasion pour l'Etat à travers le ministère de l'Urbanisme et
le CNEDD d'affirmer officiellement leur engagement à soutenir les
actions qui seront entreprises par la ville de Niamey. Le
CNEDD devrait intégrer l'accompagnement des
collectivités locales dans un de ses six programmes prioritaires (Le
programme Environnement Urbain et cadre de Vie est le plus propice). Il s'agira
de créer une rubrique qui sera consacrée aux financements des
projets A21L des villes nigériennes qui seraient lancées dans le
processus A21L. Pour rendre plus pratique cet accompagnement, le CNEDD devrait
créer une commission « accompagnement des collectivités
locales dans la mise en oeuvre des agendas 21 locaux ».Cette commission
serait chargé d'accompagner et de suivre régulièrement la
mise en oeuvre du projet A21L de la ville de Niamey et éventuellement
d'autres qui l'auraient suivie. Par ailleurs, la contribution du CNEDD et
d'autres institutions comme le PAC et l'ONG SNV-Niger (qui ont
déjà accompagné certaines communes de la ville à
élaborer et mettre en oeuvre leur PDC) en termes de renforcement de
capacités des acteurs locaux, particulièrement les élus
locaux et les services techniques déconcentrés de la ville de
Niamey est essentielle.
Un site internet interactif dédié à
l'A21L devra être mis en place très tôt pendant le processus
et utilisé abondamment pendant cette phase. Ce lancement devrait
être suivi d'une forte campagne de sensibilisation pour faciliter la
prise de conscience et l'appropriation de la démarche par les
populations.
4.2.2 Profil environnemental
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda
21local pour la ville de Niamey au Niger Page 43
Le profil environnemental permet de faire l'état des
lieux et d'identifier les opportunités et contraintes du territoire et
de faire émerger les problématiques et les grands enjeux du
territoire face aux objectifs du développement durable. Il permet aussi
de déterminer les orientations stratégiques du territoire en
termes d'aménagement et de développement. Intégrant et
croisant à la fois les objectifs du développement durable et les
spécificités du territoire, le profil s'inscrit dans une
démarche à la fois de capitalisation des connaissances et des
données (qualitatives et quantitatives) du territoire,
d'interprétation de l'information et d'analyse stratégique. Il
vise à prendre en compte les interdépendances entre les
paramètres représentatifs du territoire dans les domaines
économique, social, culturel, environnemental, et les interrelations
entre les échelles spatiales et temporelles. Il faut noter par ailleurs
que l'élaboration du profil environnemental peut être
coûteuse en termes de temps d'investissement, voire en coût et peut
même aller jusqu'à paralyser un projet A21L. Par conséquent
il est important de veiller à adapter le profil à la taille de la
collectivité et à son contexte même s'il est important de
balayer tous les domaines du développement durable. La
monographie24 de la ville élaborée en 2008 et d'autres
études réalisées en amont par la ville en termes de
collecte d'informations est un gage de qualité, de gain de temps et de
maîtrise des coûts pour la suite de la mise en oeuvre de l'A21L. Ce
qui permettra d'élaborer un profil environnemental dans un temps
relativement court et avec peu de
moyens.et contourner l'expérience
de Guediawaye dont l'élaboration a nécessité plus d'un an
pour un projet de 3 ans.
Il est important d'établir une liste d'indicateurs lors
de l'élaboration du profil qui permettra de faciliter le contrôle
de l'évolution du processus A21L à travers le
suivi-évaluation du projet en vue d'assurer une amélioration
continue de la mise en oeuvre. Ces indicateurs doivent être faciles
à mettre à jour (en particulier veiller à ce qu'ils ne
soient pas trop nombreux) et représentatifs de l'état et de la
taille de la ville.
4.2.2.1. Elaboration du profil environnemental
:
Le comité de suivi technique assisté par les
groupes de travail procédera d'abord à la collecte et la revue
des recherches et des analyses déjà effectuées, puis
procéder à des évaluations et analyses des données
et informations recueillies et enfin à l'élaboration de rapports
sectoriels par axe thématique et la proposition de scénarii
alternatifs.
24 Un document qui fait un état de lieux de
la ville tout en identifiant les problématiques des secteurs
activités.
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page 44
4.2.2.1.1 La collecte et la revue des recherches et
analyses déjà effectuées
Cette tache permettra à ces deux instances de s'assurer
que toutes les recherches et études des années
précédentes et en cours sur le développement durable de la
ville ont été rassemblées. Cela aidera à fournir
des perspectives alternatives sur la situation et à éviter de
répéter un travail déjà effectué. Les outils
suivants peuvent être utilisés pour exécuter cette tache.
(Voir Outil 2a) : Table des matières comme guide pour
la collecte des données de base.
4.2.2.1.2 Analyse et Evaluation des données
recueillies
L'outil efficace dans l'élaboration d»un profil
pourrait être l'Analyse FFOM (Forces -Faiblesses-Opportunités
-Menaces). L'analyse FFOM des premiers résultats des profils
thématiques et sectoriels est une étape fondamentale pour
évaluer les alternatives et différents scénarii permettant
d'atteindre l'objectif de développement optimal. Pour ce faire, les
comités chargés d'élaborer le profil doivent proposer
plusieurs options et cela pour deux principales raisons :
1- Fournir aux autorités et à leurs partenaires
une base de travail permettant un débat constructif et
pédagogique sur les différentes options menant à une prise
de décision collégiale ;
2- Offrir aux acteurs la possibilité de faire des
choix et, par conséquent, assurer une meilleure appropriation du
processus par ces mêmes acteurs.
Des fiches de travail pour l'analyse FFOM données en
Annexe A permettront d'identifier les forces, les faiblesses, les
opportunités et les faiblesses de la collectivité locale. (Voir
Outil 2b) : Fiches de travail pour l'analyse FFOM.
Un exemple d'une Analyse FFOM de la ville de Ramallah (Palestine)
est donné en Annexe B.
4.2.2.1.3. Elaboration de rapports sectoriels par axe
thématique et la proposition de scénarii alternatifs.
L'élaboration des rapports sectoriels permettra de
donner un état de la ville sur chacun des axes thématiques ou
secteur considéré lors de l'étude. Cette phase permettra
de :
? Décrire brièvement le secteur en question ;
? Identifier les schémas d'évolution du secteur et
les facteurs de changement ;
? Etablir une liste des principaux problèmes de la ville
et ses citoyens dans le secteur donné ;
? Proposer, en s'appuyant sur une analyse FFOM, les formes
d'intervention et les changements
nécessaires pour améliorer la situation de la ville
sur les court, moyen et long termes.
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page 45
4.2.2.1.4. L'organisation d'ateliers et rédaction
des documents finaux de profil
4.2.2.1.4.1. L'organisation d'ateliers à chaque
étape de l'avancement du profil environnemental
Dans le but d'éviter que le profil soit un document
produit par des experts uniquement et d'en faire un profil partagé et
approprié par les différents acteurs de la ville, il est
nécessaire d'organiser :
? Des ateliers thématiques (2 à 4 ateliers au
maximum) sur une courte durée dans le but d'approfondir les
thématiques choisies et leur tendance d'évolution, d'analyser et
de discuter les différents scénarii proposés.
? Un atelier de restitution de l'ensemble des profils avec un
débat particulier sur les FFOM et les perspectives d'avenir de la ville.
Cet atelier permet d'enrichir les résultats des profils urbains et
prépare le lancement de l'étape suivante qui est la consultation
publique (ou l'audience publique).
4.2.2.1.4.2. La rédaction des documents finaux du
profil
Cette tache se réfère à la
rédaction d'un rapport de synthèse sur l'état de la ville
qui contiendra un profil sommaire de la ville, les indications relatives aux
forces, faiblesses, opportunités et menaces concernant la ville dans sa
globalité, les perspectives générales qui s'offrent
à la ville et les attentes des populations et enfin les contraintes qui
freinent le développement de la ville.
4.2.2.2. Les Indicateurs
Le profil peut s'appuyer sur l'analyse FFOM pour
définir un set d'indicateurs. Ces derniers peuvent ainsi par exemple
identifier les pressions anthropiques sur l'environnement ou sur les ressources
naturelles. Ils seront comparés à des valeurs de
référence ou valeurs cibles, préalablement
identifiées et définies. Les informations supposées
fiables recueillies en servant de ces indicateurs doivent être suivies
dans le temps, au moins à moyen terme, afin de permettre des
comparaisons, de pouvoir juger des évolutions, et d'assurer une certaine
pérennité à la démarche mise en place.
L'utilisation d'un set d'indicateurs permet aussi d'assurer une simplification
de l'information en la synthétisant et de faciliter la communication.
4.2.3. La Consultation Publique (Audience)
Cette troisième étape de la démarche A21L
a pour but de proposer la nouvelle stratégie de planification à
tous les acteurs et partenaires de la ville en vue de formuler une vision
commune pour le
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page 46
développement de la ville et de finaliser le document
de profil environnemental initié par les autorités locales et
élaboré par le comité de suivi technique assisté
des groupes de travail sous la coordination du comité de pilotage
crée à cette fin. Cette étape consiste à inviter
tous les acteurs et partenaires à un débat ouvert et sans
complexe sur les enjeux environnementaux et les problèmes prioritaires
de la ville en vue de leur trouver une solution. Cette vision commune une fois
consentie et formulée par tous, sera un catalyseur et puissant facteur
d'unification des différentes composantes de la ville autour de ce qui
adviendra un projet collectif.
La consultation publique doit être
précédée par une campagne d'information et de
sensibilisation intense à l'égard des populations à
travers des réunions d'explication avec les groupes non avertis (jeunes,
femmes, les habitants des bidonvilles etc.) et des forums de quartiers en vue
d'expliquer le projet et ses objectifs aux populations locales, leaders
religieux et traditionnels, en majorité profanes ou analphabètes.
Ces rencontres se tiendront de préférence dans l'environnement
habituel de ces groupes (maisons de jeunes, foyers féminins, centres de
quartiers). Ce travail effectué par les experts et
animateurs, consistera à mettre de l'emphase sur
l'importance pour ces groupes d'assister à la séance
de la consultation publique et des questions qui seront
débattues lors de celle-ci. La durée de la consultation publique
ne doit pas dépasser trois jours étant donné que les
acteurs sont suffisamment imprégnés des problématiques de
la ville, le processus ayant été lancé par
eux-mêmes. La consultation
sera sanctionnée par la signature d'un Pacte Urbain de
la Ville. Voir l'exemple du pacte urbain de la Ville de Guediawaye au
Sénégal à l'Annexe B.
Pour la réussite de cette étape, la prise en
compte d'un certain nombre des préalables est nécessaire. (Voir
Annexe A) : Les préalables de la réussite d'une consultation
publique.
La prise en compte du niveau d'instruction des participants
pendant la consultation publique est très importante. Les outils
proposés en Annexe A ne sont pas toujours efficaces pour atteindre
l'objectif poursuivi dans une ville comme Niamey où le taux
d'analphabétisme des populations de classes moyennes est
élevé. Donc l'utilisation des langues locales et d'outils locaux
efficaces s'avère
nécessaire.
4.2.3.1. Formulation de la vision commune
La mise au point d'une vision stratégique consiste
à conduire un exercice auquel sont invitées toutes les parties
prenantes pour exprimer collectivement, en quelques phrases, la vision qu'elles
ont de leur ville sur le long terme lors de la consultation publique. La
définition d'une vision forte est sensiblement renforcée à
travers un processus de groupe impliquant des animateurs et invitant les
acteurs et la collectivité dans son ensemble à participer. Cela
peut être un important point de départ de la définition
d'une vision et à partir duquel chaque problème identifié
peut être pris en charge. La consultation
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page 47
publique permettra l'élaboration des objectifs qui est
une traduction de la formulation de la vision en buts substantiels et
spécifiques capables de guider une prise de décision pratique.(
Voir Outil 3a) : Elaboration de la vision en Annexe A et deux
exemples de visions (5): Projet Pôle de développement en RCA et La
vision de la ville de Ramallah (Palestine) en Annexe B.
Les acteurs de la mise en oeuvre de l'A21L procéderont
pendant la consultation publique à une consolidation des visions
sectorielles en une vision de la ville. Cette étape s'avère
être un exercice très utile de négociation entre les
différents acteurs et de formation de l'esprit d'appartenance à
la ville. Le conseil municipal procédera à une diffusion la plus
large possible de la vision pour en faire un référant valorisant
l'identité de la ville, un label, et un instrument de promotion de la
ville.
4.2.3.2. Formulation de la stratégie.
Le processus de formulation d'une stratégie se traduit
par la clarification de la problématique, la définition des
objectifs, l'identification, l'organisation et l'évaluation des options
stratégiques, la définition des ressources disponibles et les
conditions de mise en oeuvre. La réussite de cette phase est
conditionnée par une bonne compréhension des problèmes de
la ville. Cette dernière dépend de la pertinence du contenu du
profil environnemental, les conclusions de la consultation du public, des
compétences et de l'expertise du comité du suivi technique et des
groupes de travail. Cette étape a pour objectif de déterminer,
dans leurs grandes lignes, les activités et les actions à mener
sur les court, moyen et long termes pour traduire la vision en
réalité, d'identifier les acteurs et services en charge de
conduire ces actions et activités, de déterminer les ressources
humaines et financières nécessaires ,et enfin d'obtenir le plus
grand consensus possible autour des options stratégiques
arrêtées. Les outils de la formulation de la stratégie sont
donnés en Annexe A.
- Outil 3b : Travailler avec les
problèmes et les Objectifs ;
- Outil 3b-1 : Questions focales pour stimuler
la réflexion ;
- Outil 3b-2 : l'outil d'analyse des relations
Cause - Effets - Résultats (CER) ;
- Outil 3c : Prioriser les objectifs.
- Outil 3d-1 : Création des options
stratégiques ;
- Outil 3d-2 : Organisation des options
stratégiques ;
- Outil 3d-3 : Evaluation des options
stratégiques - Analyse technique.
Deux exemples, (un sur l'approche comment évaluer les
questions et définir les objectifs et l'autre sur la
hiérarchisation des objectifs) et un exemple d'une fiche de projet sur
les options stratégiques sont donnés en Annexe B.
4.2.4. Elaboration des plans d'actions
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page 48
Pendant cette phase, les options stratégiques sont
décomposées en actions et projets dans le cadre
d'un plan d'action opérationnel. Les plans d'action
clarifient de manière précise l'allocation des
ressources et définissent le rôle de chaque
acteur. Ils doivent être réalisables conformément au
délai, aux budgets, aux capacités administratives et politiques.
La précision des tâches de cette manière permet de faire
une budgétisation claire et une estimation réaliste du travail
ultérieur. Les activités doivent être à la
portée de la localité et les acteurs doivent être capables
de les effectuer. La durée pour
l'élaboration des plans d'actions ne doit pas
dépasser 10 jours. Pendant cette phase, on pourrait élargir
les groupes de travail en associant de nouveaux membres ayant
manifesté leur intérêt et dont le rôle a
été reconnu à la consultation de Ville. (Voir Annexe A).
Outils 4a : Cadres de planification des actions et
Outil 4b : Analyse sur le terrain des forces des plans
d'action.
A la fin de l'élaboration de ces plans d'actions, ils
doivent être présentés au comité de pilotage avant
d'être adoptés lors d'une session solennelle du conseil municipal.
Voir Schéma du processus de validation et de consécration des
plans d'actions du projet A21L en Annexe A.
NB : Contrairement à la planification
traditionnelle, l'A21L est un processus de planification itératif. Pour
lui donner son caractère itératif, des efforts d'une
amélioration continue de la démarche doivent s'effectuer tout au
long du processus. Cependant le besoin de cette itération se
révèle généralement dans la mise en oeuvre des
plans d'actions. Ces derniers élaborés dans le cadre d'un projet
A21L sont loin d'être des documents figés et inflexibles. Ils
doivent être revus et corrigés chaque fois que la
nécessité s'impose après une analyse de leurs forces et
faiblesses sur le terrain comme mentionné dans l'outil 4b en Annexe.
4.2.5. Les projets démonstratifs
Les projets démonstratifs sont proposés ici dans
le but de déceler les obstacles qui pourraient entraver la prise en
charge collective des problèmes urbains. Par ailleurs, ces projets
devront faciliter la résolution à petite échelle des
problèmes prioritaires identifiés lors des consultations de ville
et leurs impacts seront visibles par les populations et les politiques qui sont
deux acteurs clés à ne pas négliger dans cette
démarche. Même si ils se sont confrontés à des
difficultés pour leur réalisation au niveau de la ville de
Guediawaye, leur pertinence n'est plus à démontrer surtout pour
vulgariser une nouvelle approche comme celle de l'A21L aux acteurs d'une ville.
La réussite dans la réalisation des ces petits projets permettra
de convaincre les acteurs réticents et davantage motiver ceux
déjà engagés dans la
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page 49
démarche. Par leur focus sur les communautés et
leurs résultats rapides, ils permettent de démontrer la
capacité du processus A21L à mettre en oeuvre
des actions au profit des populations défavorisées. Les
critères de choix de ces projets démonstratifs sont qu'ils :
- impliquent plusieurs acteurs
- soient faisables, simples et pas complexes
- requièrent des ressources financières
limitées
- ne demandent pas de savoir-faire technique complexe
- peuvent résoudre un problème sur une aire
géographique limitée.
Comme démontré plus haut, les projets
démonstratifs de la ville de Guediawaye n'étaient pas mis en
oeuvre comme prévu. Cela s'explique par le fait que les deux projets
démonstratifs devraient être cofinancés par la ville et
ONU-Habitat. Cette dernière exigeait diverses garanties de
contrôle et de
transparence qui ont alourdi les procédures de
décaissement, retardé les retours d'information, allongé
les périodes d'attente et fini par lasser les énergies.
Néanmoins, cet échec ne nuit ni à la pertinence de ces
projets ni au fait qu'ils soient financés par un organisme
extérieur.
Dans le souci de contourner ces difficultés, les
projets démonstratifs devraient être pris en compte dans la
composante développement durable des programmes d'investissements de la
ville pour faciliter leur mise en oeuvre.
4.2.6. Forum des Bailleurs de Fonds de la ville
Cette étape constitue un moyen parmi tant d' autres
pour la mobilisation des fonds nécessaires à mettre en oeuvre les
plans d'actions validés par le comité de pilotage et
adoptés par le conseil de Ville de Niamey. Elle représente un
plaidoyer de la ville vis-à-vis de ses partenaires constitués des
services et organismes de l'Etat, les organisations non gouvernementales,
nationales ou étrangères, des sociétés
concessionnaires et le secteur privé.
Ce forum ne pourrait être suffisant pour garantir la
mise en oeuvre des plans d'actions. Pour une réussite totale du
processus, tous les acteurs dont les responsabilités dans la mise en
oeuvre ont été identifiés dans les plans d'actions doivent
respecter leur engagement. En ce qui concerne la Mairie, étant
donné que le processus A21L serait ancré dans le fonctionnement
interne de la ville, la mise en oeuvre des plans d'actions devrait être
en phase avec le budget des programmes d'investissements prenant en compte
toutes les sources de financement (Subventions de l'Etat, les recettes fiscales
etc). C'est pourquoi il serait intéressant de se lancer dans la conduite
de l'exercice et la mise en oeuvre des
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda
21local pour la ville de Niamey au Niger Page 50
projets démonstratifs que quand l'essentiel des fonds
nécessaires est mobilisé. Il faut rappeler que la réussite
des projets démonstratifs est un facteur important pour l'acceptation et
l'appropriation de la démarche A21L par les acteurs du territoire.
Les objectifs de cette table ronde des bailleurs de fonds sont
:
- Présenter la synthèse du travail effectué
dans le cadre de ce projet ;
- Présenter les Plans d'Actions et les fiches de
projets élaborés par les comités du suivi technique et les
groupes de travail ;
- Rappeler aux partenaires qui ont participé à
tout le processus notamment de l'élaboration des plans d'actions, des
engagements pris lors de la signature du pacte urbain par rapport au
financement.
4.2.7. Suivi-Evaluation de la mise en oeuvre
Cette étape consiste à collecter et à
analyser des informations recueillies durant tout le processus de la mise en
oeuvre de l'agenda 21 local en utilisant les indicateurs
préétablis pendant l'élaboration du profil
environnemental. Un suivi régulier par le comité de suivi
technique permettra d'identifier les succès et les échecs de la
démarche tandis que l'évaluation utilise les informations
recueillies lors du suivi pour analyser le processus et les projets mis en
oeuvre dans le but de déterminer les éventuelles
opportunités de procéder à des changements et à des
améliorations conformément à l'esprit de l'A21L qui se
veut itératif. Les outils nécessaires pour rendre efficace un
suivi-évaluation sont donnés en Annexe A.
- Outils 5a : Elaboration d'un cadre de suivi
;
- Outil 5b : Evaluation ;
- Outil 5c : Etude d'évaluation
participative ;
- Outil 5d: Ensemble des Tâches à
exécuter par le comité de suivi technique.
4.2.8. Institutionnalisation de la démarche
La concrétisation de cette étape constitue un
défi majeur dans les pays africains. On parle d'institutionnalisation de
l'agenda 21 local lorsque le processus est intégré dans la
logique interne du fonctionnement des institutions municipales
c'est-à-dire appliqué systématiquement lors de la prise de
décision dans la gestion et la planification environnementale et
urbaine. De plus, la réussite de l'institutionnalisation est
facilitée si certains acteurs clés ont parfaitement compris le
processus, y adhèrent et sont dans des positions stratégiques
leur permettant de promouvoir l'Agenda 21 local.
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page 51
L'Institutionnalisation de la démarche par les
autorités nationales va permettre de faciliter sa réplication
dans les autres municipalités du pays. Elle pourra se faire selon les
axes suivants :
> le renforcement des capacités des institutions de
la ville en ressources humaines, financières et logistiques ;
> l'Identification et la responsabilisation des institutions
clés dans le processus ;
> La mise en relation du processus avec les instruments
stratégiques existants tels que les exercices de budgétisation et
la planification spatiale ;
> La modification et la mise à jour des textes
juridiques pour esquiver les conflits d'intérêts ou de
compétence qui pourraient surgir du vide juridique ;
> La mise en place d'un mécanisme de
pérennisation des enseignements et de partage des expériences en
impliquant pleinement les établissements d'enseignement et les instituts
de recherche tout en faisant un plaidoyer auprès de l'Etat pour son
introduction dans le curricula scolaire des secondaires ;
> Création d'une équipe d'experts en A21L
afin de permettre sa diffusion (à travers des études de cas, la
documentation, des ateliers et séminaires de formations etc.) et sa
réplication dans les autres municipalités.
Même s'il est vrai que des outils d'adaptation d'une
démarche A21L sont proposés à la ville de Niamey en
s'inspirant de l'expérience de la ville de Guediawaye
(Sénégal), le test de leur pertinence et leur efficacité
revient aux autorités municipales de la ville en vue d'impliquer
davantage les acteurs locaux dans la résolution des problèmes de
la ville.
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page 52
Conclusion Générale
La mise en oeuvre d'une démarche A21L dans une
municipalité est plus que nécessaire car elle permettra non
seulement d'assoir un climat de confiance entre les gouvernants et les
gouvernés grâce à son approche basée sur la
participation mais aussi de promouvoir la bonne gouvernance grâce au
devoir de transparence qui incombe aux autorités dans tout le processus.
En dépit des avantages que procure cette démarche, le continent
africain occupe une place marginale, (2,2% sur les 8963 A21L recensés
par l'ICLEI en 2011) dans la concrétisation de cette recommandation du
Sommet de Rio en 1992.
Par ailleurs, l'effectivité de sa mise en oeuvre
constitue un défi majeur pour les municipalités du Sud qui d'une
part, affrontent les enjeux environnementaux globaux et locaux et manquent des
ressources nécessaires suffisantes d'autre part, pour mener à
terme l'exécution des options stratégiques prioritaires retenues
d'un commun accord entre les autorités et les acteurs locaux.
L'expérience de la démarche A21L de Guediawaye
révèle la complexité du processus compte tenu des facteurs
endogènes et exogènes ayant influencé la mise en oeuvre.
Le lancement du processus A21L de cette ville n'a pas tenu compte d'un certain
nombre des préalables. Ces derniers sont relatifs à une
insuffisance de volonté et un engagement des autorités locales,
l'affectation des ressources financières par la collectivité et
l'institutionnalisation de la démarche après la phase projet.
Même s'il est vrai que l'A21L a été
institutionnalisé au niveau de la ville à la fin du projet, les
quelques actions menées lors de la phase projet n'ont pas
été pérennes comme l'attestent les résultats des
projets démonstratifs sur la gestion de Littoral et les
inondations dans les quartiers irréguliers de la ville.
La ville de Niamey bien qu'elle présente des
caractéristiques physiques et sociales légèrement
différentes de celles de Guediawaye, demeure confrontée aux
mêmes problématiques environnementales majeures notamment la
pollution des eaux du Fleuve Niger, l'urbanisation anarchique, les inondations
et la dégradation des espaces verts. Comme il est constaté,
à travers cette étude, l'expérience de l'A21L de la ville
de Guediawaye peut sans doute constituer un exemple intéressant à
adapter dans le contexte de Niamey pour la prise en charge de ces
problématiques.
La particularité de la ville de Niamey est surtout
l'existence des cadres de concertation de la ville depuis 2008. Ce qui
constitue un atout majeur non seulement pour faciliter la participation mais
aussi dans la mise en oeuvre des plans d'actions. Il revient de les
redynamiser, les réorganiser et les intégrer dans les trois
instances de coordination qui seront mises en place dans le cadre du projet
A21Lde façon à ce
qu'ils s'approprient la démarche.
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda
21local pour la ville de Niamey au Niger Page 53
La proposition faite dans le cadre de ce travail
présente, à partir des leçons tirées, un
modèle revu, en matière de participation, de gouvernance locale
et d'approche de développement durable. Cette proposition, si elle est
acceptée et mise en oeuvre par la ville de Niamey, permettra non
seulement de renforcer les capacités de planification environnementale
et de gestion intégrée à l'échelle de la
société et de la ville mais aussi aller vers un
développement plus viable.
L'adoption et la mise en oeuvre d'un A21L ne signifie pas une
résolution définitive des problèmes de la ville. Il
revient aux autorités à tous les échelons de
réfléchir aux mécanismes qui pourront garantir la
pérennisation des actions qui seraient entreprises dans ce cadre et de
juger de l'opportunité réelle du choix d'une telle
démarche pour la ville.
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page 54
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http://www.wikipedia.org/wiki/planificationstratégique
http://www.cnle.gouv.fr/
http://www.fao.org/participation/
http://www.hc-sc.gc.ca/
ANNEXES
Annexe A : Outils nécessaires pour la mise en
oeuvre d'un agenda 21 local Outil 1a: identification des acteurs
Ressources nécessaires
|
Stylos, fiches de travail pour les participants et tableau
à feuilles mobiles
|
Justification et remarques
|
Pour identifier les acteurs clefs, les regrouper et
déterminer à quel niveau ils pourraient s'impliquer
(Elaborer un plan de participation du grand public) et
comprendre les processus de mise en oeuvre, le premier pas à franchir
consiste à dresser la liste complète des acteurs clefs.
|
Démarche
|
D'abord, demander aux participants de remplir la fiche de
travail. Ce serait une bonne idée de diviser le groupe en sous-groupes
de travail pour l'analyse des acteurs (exemple, l'administration, les ONG, le
secteur privé, etc.). Faire lire aux participants leurs réponses
jusqu'à recueillir toutes les propositions. Utiliser le tableau à
feuilles mobiles pour restituer les réponses de chaque groupe et les
reporter ensuite sur une fiche de travail.
|
Fiche de Travail
Questions clés
|
Liste des acteurs
|
? Qui pourrait tirer des bénéfices ou être
négativement touché par ce projet de planification
?
|
|
? Qui devrait être impliqué, vu sa fonction
stratégique
officielle ?
|
|
? Qui devrait être impliqué de par son
contrôle
sur les ressources importantes ?
|
|
? Qui a le pouvoir d'entraver ou de bloquer la
mise en oeuvre (exemple, groupes d'activistes,
groupes de pression, organismes d'exécution, les
groupes vulnérables) ?
|
|
Commentaires
|
Source : Lamine MOUSSA, 2013. Outil1b :
Matrice d'analyse des acteurs
Ressources nécessaires
|
Stylos, fiches de travail et tableau à feuilles mobiles
|
Justification et remarques
|
Aidera à l'évaluation des acteurs et à la
formation des groupes d'acteurs, ainsi qu'à l'élaboration du plan
visant à impliquer le public.
|
Démarche
|
Utiliser la liste proposée dans l'outil 1 pour remplir la
matrice ci-dessous. D'abord,
demander aux participants de remplir la fiche de travail. Ce
serait une bonne idée de diviser le groupe en sous-groupes de travail
(exemple, l'administration, les ONG, le secteur privé, etc.). Faire lire
aux participants leurs réponses jusqu'à recueillir toutes les
propositions et discuter des différences d'appréciation. Utiliser
aussi bien le tableau à feuilles mobiles que les fiches de travail pour
noter les réponses des groupes.
|
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda
21local pour la ville de Niamey au Niger Page X
Fiche de travail
Acteur
|
Description des intérêts majeurs
|
Description des
contributions potentielles clés
|
Evaluation des partenariats
Sont-ils : A=Essentiels : Sans leur inclusion,
le
processus va échouer, B=Importants :
Sans
les partenariats, le processus est limité et la mise en
oeuvre remise en cause
C=De moindre importance
: Bon à avoir
|
|
|
|
Actuel
|
Potentiel
|
Administration : Municipale, Régionale, Nationale,
Coutumière etc.
|
|
|
|
|
Entreprises
|
|
|
|
|
ONG, GIE, GPF etc.
|
|
|
|
|
Medias
|
|
|
|
|
Services techniques
|
|
|
|
|
Projets
|
|
|
|
|
Autres
|
|
|
|
|
Source : Lamine MOUSSA, 2013.
Outil 1c : Quelles sont les chances de réussite
d'un processus A21L ?
La fiche de travail ci-dessous sera remplie par le comité
de suivi pour avoir une idée sur la volonté de différents
acteurs à accompagner ce projet vers un avenir certain.
Ressources nécessaires
|
Stylos
|
Justification et remarques
|
Evaluer le potentiel du processus A21L avant de consacrer
beaucoup trop de temps et de ressources à une démarche qui a peu
de chances de réussite.
|
Démarche
|
Répondre aux questions suivantes. Doit servir de guide au
comité de suivi
|
Fiche de travail
Questions
|
Réponses
|
oui
|
Non
|
Les acteurs sont-ils prêts à collaborer et sont-ils
animés d'une ferme volonté de travailler ensemble ?
|
|
|
Les groupes d'acteurs à qui l'on demande de participer
sont-ils crédibles, bien organisés et capables de défendre
leurs intérêts de façon efficace ?
|
|
|
Tous les secteurs sont-ils représentés (par exemple
les femmes et les hommes, le secteur formel et le secteur informel, le secteur
public et le secteur privé, les groupes traditionnellement
marginalisés, les ONG, etc.) ?
|
|
|
Tous les acteurs pensent-ils que le processus est juste ?
Existe-t-il des procédures et règles de base adoptées ?
|
|
|
Les citoyens ou les organisations de la société
civile envoient-ils leurs meilleurs représentants participer au
programme ?
|
|
|
Les institutions ou les entités de pouvoir clés
(par exemple, la chambre de commerce, les organisations syndicales, les ONG
locales et les groupes minoritaires) ont-ils accepté d'appuyer et de
respecter les recommandations sorties
du processus adopté et de s'y conformer ?
|
|
|
Des efforts ont-ils été consentis pour assurer une
gestion efficace du processus de planification ?
|
|
|
Des démarches ont-elles été entreprises
pour favoriser de petites réussites tout au long du processus ?
|
|
|
Des démarches ont-elles été entreprises pour
vérifier si les acteurs mettent l'accent moins sur des
|
|
|
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page XI
intérêts personnels étroits que sur les
intérêts plus généraux à l'échelle de
la collectivité locale au cours du processus ?
Si la réponse à une de ces questions est
«NON», demandez pourquoi et énumérez les raisons.
Réfléchissez sur la façon de résoudre chaque
question et examinez la possibilité de réussite du processus sans
la satisfaction de cette condition essentielle. Enregistrez votre travail en
bas.
Source : Lamine MOUSSA, 2013.
Outil 1d : Fiche de travail pour élaborer un
modèle de termes de références pour les
acteurs
Ressources nécessaires
|
Stylos
|
Justification et remarques
|
L'élaboration des termes de référence
(TDR) pour le groupe d'acteurs permettra de lui éviter beaucoup de
problèmes et pièges potentiels.
|
démarche
|
Le comité de suivi technique se fonde sur les
commentaires et réactions du groupe d'acteurs pour élaborer les
TDR. Cela permet une meilleure gestion du temps durant les rencontres.
Autrement, utiliser les questions suivantes comme guide pour le groupe
d'acteurs.
|
Utilisez les réponses obtenues à ces
questions pour élaborer des termes de référence que tous
les participants peuvent signer.
Quelles sont les tâches essentielles pour programmer les
réunions ? Elaborer un ordre du jour ? (Exemple, qui va le faire ?
Comment l'ordre du jour sera-t-il validé ?) Quelles activités
seront conjointement entreprises?
Quels sont les rôles et responsabilités des
participants tout au long du processus (exemple, apporter du leadership,
apporter de la représentation crédible et capacité
à exprimer Clairement les intérêts des mandants, assister
aux rencontres en s'y préparant au préalable, mener toutes les
actions issues des rencontres et ateliers) ?
De quelles informations aura-t-on besoin et quelles sont les
normes établies pour la collecte et le partage de l'information ? Le
projet reposera-t-il sur des travaux déjà effectués et sur
la connaissance et l'expérience des participants ? Comment rassembler
toutes ces Informations ? Sera-t-il nécessaire de mener des recherches
complémentaires ? Quelles sont les ressources à apporter par
chaque participant ? Quelles sont les méthodes de prise de
décision, y compris la résolution et l'examen des Conflits ?
Quels accords existe-t-il sur la façon dont les
résultats du processus A21L seront intégrés dans les
activités de planification de la municipalité ? Quel est le
protocole de communication ? entre les membres ? Avec les mandants des membres
? Avec les médias ? Quelle stratégie est adoptée pour
accepter de nouveaux membres dans le processus ou en exclure d'autres - Quand
et comment ? Les participants ont-ils identifié des représentants
suppléants ?
Source : Lamine MOUSSA, 2013.
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page XII
Outil 1e : Questions à prendre en compte lors de
l'identification des acteurs
Comment la localité dans son ensemble le plus vaste
possible sera-t-elle informée et invitée à participer au
processus A21L ? Quel est le niveau d'extension requis pour une planification
et une mise en oeuvre Satisfaisantes ? Tous les acteurs appropriés
ont-ils été identifiés ? Y a -t- il un échantillon
représentatif d'acteurs, d'institutions et de groupes locaux de la
localité? Est-ce que les groupes traditionnellement
sous-représentés sont impliqués (groupes de femmes ?des
personnes âgées)? Qui a les qualifications,
l'intérêt, la volonté politique, la
crédibilité et/ou l'engagement pour effectuer le travail
nécessaire? Qui d'autre devrait être impliqué (demander au
`'groupe des acteurs" les autres acteurs qui devraient être autour de la
table)? Toutes les parties qui devront être impliquées dans la
mise en oeuvre de tout plan ont-elles été invitées? Quels
rôles et responsabilités seront-ils donnés à quels
participants à chaque étape du processus de planification
stratégique ? Comment le consensus sera-t-il atteint? Comment les
idées seront-elles communiquées à la localité et
comment le feedback se fera-t-il?
Source : Lamine MOUSSA, 2013.
Outil 2a: Table des matières comme guide pour la
collecte des données de base
Ressources nécessaires
|
|
Variables
|
Justification
|
et
|
Tous les besoins d'informations identifiés dans la table
des matières détaillée ci-dessous
|
remarques
|
|
sont importants pour élaborer un A21L. Néanmoins
des limites et contraintes telles que le temps et l'argent, pourraient
représenter des freins à la quantité d'informations
pouvant être collectée. Faites preuve de stratégie dans la
collecte des données. Examinez la table des matières
détaillée et réfléchissez sur les questions
suivantes :
|
|
|
-Quelle information peut être plus importante pour
documenter l'élaboration d'A21L
|
|
|
-Comment cette information peut-elle être
collectée (exemple, recherches, questions aux experts).
|
|
|
Quelques méthodes de collecte de données parmi
les plus fréquentes sont décrites ci-dessous.
|
démarche
|
|
a. Examiner la table des matières déclinée
ci-dessous.
b. Collecte de données de source secondaire - Etude
documentaire et revue de la littérature.
|
|
|
3. Menez une étude documentaire et une revue de la
littérature pour vous assurer que
vous n'êtes pas en train de reprendre un travail
déjà effectué. Prenez des données qui ont
déjà été collectées.
|
|
|
4. Collecte de données de source primaire -
Enquêtes, groupes de discussion (publique ou entre experts), Observation
directe. Elaborer des outils d'enquête et des questions centrales de
recherche pour les ateliers. 5 .Elaborer des enquêtes auprès des
acteurs stratégiques de la ville
|
|
I. Informations générale sur la
ville
1.1Données physiques générales
1.2Caractéristiques démographiques,
Socioculturelles et dynamiques spatiales
1.3Conditions de vie des populations et manifestations de la
pauvreté à l'échelle du territoire
1.4Les différents secteurs d'activités de
l'économie du territoire
1.5Chômage, Salaires et accès à l'emploi
II.L'accès aux services sociaux de base et aux
ressources
|
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page XIII
2.1- Accès aux ressources naturelles
2.2- Accès à l'eau Potable et à
l'assainissement
2.3- Accès à l'électricité, au
transport et télécommunications
2.4- Accès à l'éducation
2.5- Accès aux sports et aux loisirs
III. Santé publique
3.1- La santé publique dans le territoire
3.2- Cartographie des risques de propagation des maladies au
niveau du territoire
3.3- État des lieux et impacts des maladies sur
l'économie du territoire et les dépenses des ménages
IV. L'habitat et l'accès au foncier
4.1- Situation de l'habitat dans le territoire
4.2- Sécurité foncière et cadre
législatif, institutionnel et réglementaire
4.3- Planification, Aménagement du territoire et politique
de logement
V. Environnement : Changements climatiques, risques
naturels et environnementaux
5.1 La situation de la gestion des ressources naturelles et
construites
5.2 Les risques liés aux différentes formes
d'utilisation des ressources
5.3- Les principales questions environnementales du
territoire
5.4- les changements climatiques et leurs manifestations
5.5- Les risques naturels et environnementaux liés aux
changements climatiques
5.6- le cadre législatif et réglementaire de la
gestion environnementale
VI. Le cadre de vie et la gestion des
déchets
6.1- La caractérisation des déchets
6.2- Les filières locales de collecte des déchets
(conditionnement, transport, élimination, les acteurs de la
filière) 6.3- Le système de valorisation et d'élimination
des déchets
VII. Genre et conditions de vie des couches
vulnérables
7.1- Situation économique et sociale des femmes et des
couches vulnérables
7.2- Vulnérabilité des femmes et des groupes
démunis par rapport à l'accès aux services sociaux de base
et aux
ressources
7.3- Genre et accès aux pouvoirs et aux services de base
du territoire
VIII. Gouvernance et Cadre institutionnel
8.1- Mécanismes de gestion du territoire
8.2- Situation politique et répartition des pouvoirs
8.3- Évaluation de la gouvernance du territoire
(Performances, Équité, Représentation, Efficacité,
Responsabilité et
Participation)
|
Source : Lamine MOUSSA, 2013.
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page XIV
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page XV
Outil 2b : Fiches de travail pour l'analyse
FFOM
Ressources nécessaires
|
|
Stylos, fiches de travail pour les participants, tableau à
feuilles mobiles.
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Justifications
|
et
|
Une analyse FFOM est un résumé des principales
forces, faiblesses, opportunités et menaces (FFOM) de la
collectivité dans la poursuite du processus A21L. Ces informations
|
remarques
|
|
fournissent une base pour la mise en place de la démarche
A21L. Pour cette raison,
l'analyse FFOM est peut-être l'outil analytique le plus
important à utiliser dans l'étape du profil environnemental
|
démarche
|
|
L'analyse FFOM peut être effectuée par le biais
d'enquêtes ou d'un atelier structuré avec le groupe de
participants. Il y a de nombreuses manières de mener cet exercice sous
forme de panel des partenaires. Le groupe peut être scindé en
quatre groupes de travail, par exemple, en assignant à chacun la
tâche de remplir indépendamment une fiche de travail dans une
fourchette de temps donnée. Les résultats de chaque groupe sont
alors débattus et intégrés aux données du groupe
principal. Autrement, chaque participant pourrait individuellement remplir une
fiche de travail en se servant des résultats récapitulés
sur le tableau à feuilles mobiles placé au milieu de la salle.
Une enquête publique pourrait être également menée en
se servant des questions ci-dessous.
|
Source : Lamine MOUSSA, 2013.
Forces à l'intérieur de la
collectivité locale
Principales questions
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Liste des forces
|
Prendre en compte chaque domaine dans lequel la collecte de
données a été effectué (social, économique,
culturel, politique, environnemental) poser les questions suivantes :
|
|
a. Quelles sont les politiques menées par les
autorités locales pour une gestion rationnelle des ressources ?
b. Quel est le degré de confiance des administrés
vis-à-vis des élus ?
c.Quelles ressources peuvent devenir une force si elles
bénéficient d'une gestion rationnelle ?
d. Quel est le niveau d'éducation des populations qui
puisse favoriser la mise en oeuvre de ce projet ?etc.
|
|
Énumérer les trois principales forces sur
lesquelles il faut miser. a Où peut-on enregistrer les plus
grands changements ? b. Quels sont les plus faciles à pérenniser
?
|
|
|
Faiblesses à l'intérieur de la
collectivité
Principales questions
|
Liste des
faiblesses
|
Pour chaque catégorie d'analyse de données,
identifier les faiblesses liées au développement durable:
|
|
a. Quelles responsabilités peuvent limiter
l'accomplissement du développement durable?
c. Quelles sont les plus grandes faiblesses ou
problèmes de la collectivité (se rappeler de ce qui a
déclenché le processus de planification) ?
c. Quels sont les problèmes rencontrés par les
différents acteurs (ASC, ONG, Services techniques, GIE etc.) dans
leurs rapports avec l'administration locale et avec les autres entités
du gouvernement ?
d. Quels sont les besoins et les contraintes qui limitent
l'accomplissement des initiatives de ces acteurs ?
|
|
|
Citer les plus grandes faiblesses à
réduire
|
|
1. Quelles sont celles qu'on ne peut pas changer (écarter
ces dernières) ?
|
|
2. Où peut-on réaliser les plus grands
changements ?
|
|
|
3. Quels sont les changements les plus faciles à
gérer ? Etc.
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page XVI
Opportunités provenant de l'extérieur de la
collectivité
Principales questions
|
Liste
d'opportunités
|
Les opportunités concernant chaque type d'analyse peuvent
être vues de différentes manières.
a. Quelles opportunités y a-t-il pour maximiser,
accroître, ou promouvoir les forces existantes qui ont été
identifiées ?
b. De quelles améliorations ou appui les faiblesses
identifiées pourraient elles bénéficier ?
c. Quelles opportunités externes à la
collectivité locale peut-on identifier pour chaque catégorie ?
etc.
|
|
Etablir la liste des trois principales
opportunités à exploiter.
1. Quelles sont celles dont on ne peut pas
bénéficier (écarter ces dernières) ?
2. Où peut-on réaliser les plus grands
changements?
3. Quelles sont les plus faciles à réaliser?
|
|
Menaces provenant de l'extérieur de la
collectivité
Principales questions
|
Liste des
Menaces
|
Les menaces se rapportent aux forces internes et externes
à la collectivité qui menacent ses ressources, ses
opportunités, ou ses valeurs. Le but de cette analyse est d'identifier
des menaces, puis d'anticiper sur la prévention, la réduction ou
la minimisation des impacts négatifs potentiels.
a. Qu'est-ce qui menacer les forces identifiées ?
b. Qu'est-ce qui menace la réalisation des
opportunités identifiées ?
c .Quelles faiblesses menacent de s'aggraver et dans quelles
circonstances ? etc.
|
|
Citer les trois principales menaces à
écarter ?
1. Quelles sont celles qu'on ne peut pas écarter (ignorer
ces dernières) ?
2. Où peut-on réaliser les plus grands
changements?
3. Quelles sont les plus faciles à prendre en charge ?
|
|
Source : Lamine MOUSSA, 2013. Outil 3a :
élaborer une vision
Ressources nécessaires
|
Tableau à feuilles mobiles, Stylos/crayons, pour les
participants et
magnétophone.
|
Durée nécessaire
suggérée
|
45 minutes
|
Justification et commentaires
|
Le processus d'élaboration de la vision est important
d'autant plus qu'il donne aux participants la possibilité de
réfléchir sur les questions d'A21L et de parvenir à une
même compréhension. Néanmoins, les ateliers tenus pour
élaborer une vision peuvent constituer une débauche inutile
d'énergie.
Gardez toujours à l'esprit que la vision n'est pas un
outil analytique mais plutôt un repère.
|
Démarche
|
Voir les étapes ci-dessous
|
1
|
Revue de l'Analyse FFOM et du travail fait auparavant
|
10 minutes
|
2
|
Demander aux participants de réfléchir
rapidement sur la façon dont ils aimeraient voir l'avenir de la
collectivité.
|
2 minutes de
silence
|
3
|
Demander aux participants de penser aux aspects
économiques, sociaux et environnementaux de cet avenir (par exemple, les
emplois, la gestion rationnelle
|
2 minutes de silence.
|
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page XVII
|
des ressources, la cohésion sociale la réduction de
la pauvreté, etc.)
|
|
4
|
Poser cette question : Que voyez-vous de différent par
rapport à la situation actuelle ?
|
1 minute de silence.
|
5
|
Demander aux participants de noter sur des feuilles distinctes
des mots ou des phrases descriptives qui expriment bien leur vision du
développement durable de la localité
|
5 minutes de prise de notes
|
6
|
Demander aux participants de lire leurs descriptions à
haute voix. S'il y a plusieurs idées ou s'il s'agit d'un grand groupe,
demander à chaque participant(e) de lire à haute voix ses trois
idées les plus ingénieuses. Une fois qu'une idée aura
été lue, l'afficher au mur (ou tableau d'affichage) afin que tous
puissent la voir.
|
10 minutes, suivant la taille du groupe et l'importance des
contributions/idée s.
|
7
|
Regrouper les idées similaires et discuter
|
15 minutes.
|
8
|
Obtenir un accord sur les thèmes et demander à un
membre du groupe « d'élaborer » une ou deux formulations de la
vision qui seront validées au cours d'ateliers/réunions
ultérieurs. Ne pas essayer de finaliser la formulation de la vision au
sein d'un groupe. Si la participation de personnes extérieures au
processus a été sollicitée, utiliser leurs idées
lors de la rédaction de la vision.
|
A compléter entre les ateliers/réunions
réunions/ateliers
|
9
|
Utiliser cet exercice pour lancer l'analyse des
questions/objectifs
|
|
Source : Lamine MOUSSA, 2013.
Outil 3b: Travailler avec les problèmes et les
Objectifs : Cet outil permet d'évaluer tous les
problèmes et de leur trouver une place dans le processus.
Ressources nécessaires
|
Tableau à feuilles mobiles, Stylos/crayons,
magnétophone, fiches de travail pour les participants
|
Temps nécessaire approximatif
|
1 journée.
|
Justification et Commentaires
|
Les objectifs sont l'essence même d'un bon plan. Ils
fournissent les critères de
conception et les critères d'évaluation. Ils
représentent les éléments essentiellement importants
aux yeux des individus.
La liste des objectifs doit être dressée de
façon claire et détaillée, mais ne doit comprendre que les
éléments fondamentaux pour réaliser la vision de l'A21L
.Il est recommandé de lister les idées que le groupe peut
influencer ou contrôler. Les objectifs doivent être SMART
(spécifiques, mesurables, atteignables, réalisables et inscrits
dans le temps.) Il faut noter qu'il serait nécessaire que les acteurs se
concertent avec leurs groupes, leurs entreprises ou organisations après
avoir esquissé un ensemble d'objectifs.
|
|
1. Réfléchissez sur l'A21L à partir des
questions suivantes «Quels sont les problèmes cruciaux auxquels
notre collectivité est confrontée?» Ecrivez seulement un
problème par carte (affichette) puis affichez-le sur un tableau, Outil
6a.1.
2. Regroupez les problèmes similaires sous le même
sous-titre (par exemple,
production agricole, emploi, inondations, gouvernance etc).
Eliminez les descriptions doubles. Permettez aux participants de s'expliquer
de temps à autre mais n'encourager pas la discussion.
3. Identifiez des groupes de problèmes prioritaires -
utilisez un exercice de classement simple comme le vote multiple à
l'aide des points - Donnez à
chaque participant 3 à 6 choix de réponse et
demandez leur de les repartir entre les problèmes auxquels ils
correspondent le mieux
4. Evaluez et analysez les problèmes en commençant
par ceux qui sont
prioritaires. Voir l'exemple 1 suivant
5. Cause Effet Résultat (CER). l'outil
6a-2.Intégrez les problèmes dans une brève
définition d'objectifs. Les objectifs ont un verbe d'action et un
sujet
|
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page XVIII
Outil 3b-1: Questions focales pour stimuler la
réflexion
Pour dresser une liste d'objectifs qui tient compte de la vision
formulée et de la réalité de l'environnement social,
économique, politique et environnemental vous pouvez poser
les questions suivantes: Pourquoi voulons-nous
entreprendre l'A21L ? Quel fut l'élément
déclencheur? Quelles sont les opportunités qui se
dégagent? Quels sont les problèmes de développement
durable auxquels nous sommes confrontés? Qu'est ce qui pourrait
être affecté positivement par les actions développement
durable? Quel défi important, pour nous, l'A21L peut-il relever dans
notre localité? D'une façon réaliste, quel résultat
pouvons-nous atteindre dans les années à venir (3 à10; 10
à 20)? Quelles faiblesses doivent être surmontées?
Outil 3b-2: l'outil d'analyse des relations Cause -
Effets - Résultats (CER)
Comprendre les relations systémiques de cause à
effet et les résultats attendus, demeure une action critique de
l'évaluation des problèmes. Cette réflexion permet de
mettre en lumière les causes des problèmes actuels et les raisons
qui font qu'ils représentent des barrières permanentes face aux
résultats attendus.
Etape 1:Cause
Quel est le problème existant? Identifiez la cause
principale de ce problème en faisant la distinction entre cause et
symptômes. Posez la question suivante : «Est-ce que ceci est la
cause fondamentale ou existe-t-il un effet plus profond?» jusqu'à
identifier clairement le problème. Ecrivez les réponses sur des
cartes (affichettes) et affichez-les sur le mur en les reliant à l'aide
de flèches.
Etape 2: Effets
Identifiez les effets potentiels de ce problème. Posez
la question suivante: «Comment savoir que cet élément
représente un problème?»Et «pourquoi constitue-t-il un
problème?». Continuez de poser la question « comment »
jusqu'à épuiser toute les questions possibles sur cet aspect
.Ecrivez les questions sur des cartes puis affichez-les sur le mur en les
reliant à l'aide d'une flèche.
Etape 3: Résultats
Revoir les derniers résultats des étapes 1et 2
.Est-ce qu'ils représentent les résultats que vous attendiez?
Quelle serait la situation finale souhaitée?
Etape 4:Validez vos objectifs
Une fois les problèmes traduits en objectifs et
hiérarchisés sur une liste, assurez-vous que chaque objectif est
bien compris en posant les questions suivantes: Est-ce que l'objectif
s'articule à la vision? Est-ce que les efforts nécessaires pour
la réalisation des objectifs sont bien compris? Est-ce que les objectifs
se complètent?
Source : Lamine MOUSSA, 2013.
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page XIX
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page XX
Outil 3c: Prioriser les objectifs
Ressources nécessaires
|
|
Stylos, fiches de travail pour les participants, tableau de
conférence
|
Temps nécessaire estimé
|
|
20minutes
|
Justification Commentaires
|
et
|
Les objectifs constituent le point central de tout plan. Ils
définissent les priorités de développement durable et sont
une base sur laquelle des actions sont menées en fin de compte. Avant la
conception et la discussion des options stratégiques, il est
nécessaire de trouver ce qui est important pour les principaux acteurs.
La
priorisation des objectifs permet aux parties prenantes de
réfléchir plus généralement sur le sujet en
question. En leur demandant de tenir compte de tous les objectifs, on
éloigne les participants de la tendance à penser uniquement
à leurs objectifs ou aux actions spécifiques qu'ils aimeraient
voir se réaliser. La priorisation des objectifs devrait aider à
orienter les prochaines étapes dans le processusA21L, en
développant de meilleures options stratégiques et en amenant les
parties prenantes à avoir une conception plus large d'A21L. Tout cela
contribuera à établir un consensus, ce qui permettra
également d'identifier très tôt les risques de conflits
afin que cela soit intégré dans le processus de façon
effective.
|
|
|
Ecrire chaque objectif sur du papier grand format. En dessous
de l'objectif, donner une brève description du changement qui pourrait
avoir lieu avec la démarche A21L. Afficher ces feuilles par ordre
alphabétique devant la salle.
- Rappeler à tous les participants qu'ils doivent
classer les objectifs parce que (s'ils sont bien construits), ils
reflètent ce qui est important pour eux et pourquoi ils mettent en
oeuvre un processus A21L. Les choix stratégiques ou actions ne
représentent que la façon d'obtenir un impact sur ce qui est
important tel qu'indiqué dans les objectifs
- Rappeler aux participants que les classements ne sont pas
définitifs et qu'il n'y a pas de réponses justes ou fausses
- Lire à haute voix les objectifs et la brève
description des changements potentiels qui pourraient s'effectuer à
travers la mise en oeuvre d'une démarche A21L. - Fournir à chaque
participant trois à quatre «points» (ayant du scotch au dos).
- Demander aux participants de venir devant la salle et de placer leurs «
points » près de l'objectif (les objectifs) et le changement
potentiel qu'ils pensent être le plus important dans une démarche
A21L.
(s'il y a un problème de « vote stratégique
», vous pouvez leur demander d'indiquer d'abord sur un bout de papier
l'endroit où ils mettront leurs points, de remettre celui-ci et de
placer ensuite leurs points sur le mur).
Les résultats peuvent être discutés au
sein du groupe immédiatement, ou emportés et analysés pour
discussion lors de la prochaine réunion
|
Source : Lamine MOUSSA, 2013.
Outil 3d : Elaboration de l'option Stratégique et
Outils d'évaluation Outil 3d-1 : Création des options
stratégiques
Ressources nécessaires
|
Stylos, cartes et feutres pour les participants, tableau de
conférence, ruban
|
Durée nécessaire
suggérée
|
10-30 minutes pour le brainstorming 25; 30 minutes
à 2 heures pour la discussion
|
Justification et remarques
|
L'identification des options stratégiques par la
conception et le choix de la meilleure action ou l'ensemble d'actions,
constitue l'élément-clé de la planification
stratégique. Créer les meilleures actions est l'ultime moyen de
réaliser les objectifs au niveau local - L'exécution du plan
à travers ces actions concrètes constitue tout ce pour quoi les
étapes antérieures du processus ont été
conçues pour permettre aux instances de planification de travailler.
Soyez créatifs et ouverts d'esprit
|
Démarche
|
Suivez les étapes décrites ci-dessous.
|
Brainstorming sur les options
stratégiques
1. Tenir compte du modèle d'analyse FFOM et passer en
revue les objectifs prioritaires au niveau local - passer en revue les
résultats de la fiche de travail
2. Prendre en compte les idées d'actions provenant de
toutes les sources personnelles, professionnelles, etc.
3. Demander à chaque participant(e) d'écrire des
actions qui, selon elle/lui, auront le plus grand impact sur les objectifs
prioritaires.
4. Circuler dans la salle et demander à chaque
participant(e) d'écrire son idée d'action. Ecrire chaque
idée d'action sur un bout de papier (affiche) devant la salle
5. Ne permettre aucune discussion sur les idées
jusqu'à ce que toutes les idées soient écrites ;
même les idées idiotes et absurdes sont acceptables
6. Demander aux participants de continuer à ajouter des
idées à leurs listes au fur et à mesure que de nouvelles
idées émergeront (elles peuvent émaner des idées
d'autres participants - des idées construites à partir d'autres
idées).
Emporter une liste finale des actions et des options
stratégiques pour l'organiser et l'apprêter en direction de la
prochaine rencontre.
25 Brainstorming ou remue-méninges est une
technique de collecte d'idées pour la résolution des
problèmes sous la direction d'un animateur
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page XXI
Outil 3d-2 : Organisation des options
stratégiques
Ressources nécessaires
|
Proposition de bloc-notes, tableau de conférence et
stylos
|
Temps nécessaire estimé
|
10-30 minutes pour le brainstorming ; 30 minutes à 2
heures pour la discussion
|
Justification et commentaires
|
Cela peut se faire comme exercice de groupe avec une forte
facilitation. Cependant, il est recommandé de procéder à
l'amélioration et à la validation. Le regroupement
définitif dépendra en grande partie des propositions ayant un
sens pour le groupe.
|
Démarche
|
Suivez les étapes décrites ci-dessous.
|
Organisation des options stratégiques
1. Passer en revue la liste d'actions et voir s'il y a des
actions communes qui pourraient faire partie de chaque stratégie (ex. :
des questions organisationnelles telles que l'élargissement du
comité technique ou des groupes de travail).
2. Passer en revue la liste et identifier toutes les actions
évidentes simples qui sont facilement réalisables,
communément souhaitables et universellement approuvées et qui
pourraient être rapidement mises en oeuvre
3. Des actions de groupe par thématiques communes.
Habituellement, la liste des actions contient des propositions
spécifiques ainsi que des actions plus larges et celles-ci peuvent se
regrouper ensemble
4. Une fois les actions regroupées, redéfinir les
stratégies en tenant compte de : La répartition dans le
temps
? Y a-t-il un ordre à suivre pour les actions ? Doit-on
entreprendre certaines actions avant d'autres ?
? Y a-t-il des actions qui s'excluent mutuellement ou le temps de
réalisation des actions pose-t-il
problème (par exemple si en réalisant une action on
ne peut plus réaliser une autre) Objectifs multiples
? Ces actions peuvent-elles être conçues pour
contribuer à d'autres objectifs (par exemple,
diversité économique, réduction de la pauvreté,
opportunité d'emploi convenable, autosuffisance, durabilité
environnementale) ?
? Quel est le coût de la non réalisation de cette
action ? Durabilité
? Quels sont les effets à long terme ? Quel impact cela
aura-t-il sur les générations futures ?
? Y a-t-il des déchets et de la pollution ? Les
déchets peuvent-ils être réutilisés ou
recyclés ? Peuvent-
ils être minimisés ?
? Cette action aura-t-elle des impacts indésirables ou
inéquitables (prendre en compte les personnes marginalisées,
les pauvres, les jeunes, les enfants, les femmes, les entreprises locales,
l'environnement) ?
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda
21local pour la ville de Niamey au Niger Page XXII
Retourner dans le groupe et améliorer davantage le
regroupement, recueillir des feedbacks supplémentaires et
confirmer.
Outil 3d-3 : Evaluation des options stratégiques -
Analyse technique
Ressources nécessaires
|
Stylos, cartes et feutres pour les participants, tableau de
conférence, rubans
|
Temps nécessaire estimé
|
20 minutes pour la mise en place ; 1 à 2 heures pour
l'évaluation et la discussion
|
Justification et Commentaires
|
Avant d'évaluer les options stratégiques en
rapport avec les préférences ou les valeurs des parties
prenantes, toutes les conséquences des options stratégiques
proposées au regard des objectifs du groupe ont besoin d'être
établies au mieux en fonction de la capacité du groupe et des
ressources disponibles. Un tableau des conséquences ou des objectifs par
la matrice des options stratégiques constitue une méthode
efficace pour organiser l'information et permettre une évaluation
technique des opinions. Il permet également que les options
stratégiques et les éventuels compromis soient identifiés,
révisés, discutés, ce qui facilite la définition
d'options pour la construction d'un consensus. Une fois que les informations
sont collectées et que la matrice est remplie, une méthode
appelée analyse de la «dominance technique» peut être
appliquée. Cette analyse peut aider à démontrer si une
option stratégique est dominée par d'autres, en se fondant sur
son impact réel sur les objectifs souhaités. Dans l'exemple de la
matrice ci-dessous, l'option stratégique A permet d'atteindre, soit les
mêmes réalisations, soit des réalisations de moindre
importance par rapport aux autres options stratégiques, en examinant son
impact sur l'ensemble des objectifs ; par conséquent, celle-ci peut
être éliminée et ne plus être
considérée par le groupe comme une priorité.
|
Démarche
|
1. Revoir les options stratégiques proposées
2. Revoir les objectifs approuvés
3. Revoir et valider les informations dans le tableau des
conséquences collectées à travers l'avis des experts dans
le comité technique des experts.
Envisager d'inclure les réponses aux questions suivantes
:
- Quels sont les impacts probables de ce projet ou de cette
action sur les objectifs - comment les indicateurs sont-ils affectés
?
- Quelles sont les principales incertitudes ou
informations-clés manquantes ?
- Y a-t-il des études ou des travaux
supplémentaires qui pourraient être
effectués ?
- pour fournir un aperçu/une information-clé
sur la manière dont l'option stratégique aurait un impact sur
les objectifs ?
- L'avis des experts peut-il donner un aperçu/une
information-clé sur les impacts potentiels d'une option donnée
?
4. Voir si l'une des options stratégiques est «
dominée ».
5. Eliminer les options stratégiques techniquement
dominées ou les options stratégiques que le groupe s'accorde
à ne pas poursuivre. Supprimer également les options
stratégiques « pratiquement dominées » que la
localité est incapable de pour suivre à cause de certaines
contraintes à cause de son cout exorbitant par exemple.
6. Réévaluer les options stratégiques et
développer de nouvelles options plus efficaces sur la base de
l'évaluation - après avoir rempli les
données-clés
manquantes si nécessaire
|
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page XXIII
Objectifs de l'option stratégique
Option
stratégique A
|
Statut quo
|
Option
stratégique B
|
Option
Stratégique C
|
Objectifs A
|
|
|
|
Objectifs B
|
|
|
|
Objectifs C
|
|
|
|
Etc.
|
|
|
|
Fiche de travail pour l'évaluation des options
stratégiques (NB : demandez aux participants de remplir les colonnes
marques et commentaires)
Brève description de l'option stratégique
(l'équipe technique fournit cette description)
|
Marquage
|
commentaires
|
Avec l'information collectée à partir
des fiches de travail d'évaluation des options stratégiques, les
meilleures options basées sur l'évaluation seront
retenues.
Les préalables de la réussite d'une
consultation publique :
- La recherche d'un débat ouvert et sans
ambigüité doit être poursuivie de façon claire par les
autorités ;
- Les acteurs doivent, tout en défendant leurs points de
vue, respecter ceux des autres et accepter la
contradiction ;
- Les animateurs du débat tout en évitant de
diriger directement les débats, doivent encourager les participants
à concilier ambition et réalisme afin d'aboutir à la
formulation d'une vision commune qui puisse apporter ses fruits c'est à
dire la réalisation des objectifs fixés par la démarche
A21L à mettre en oeuvre ;
- Les organisateurs des débats ainsi que les membres du
comité de suivi des travaux doivent être,
au préalable, formés aux techniques de conduite des
discussions entre des groupes sociaux diversifiés et aux attentes
parfois divergentes.
Pour encourager la localité dans son ensemble à
participer à la planification des processus, il faut prendre en compte
les actions suivantes :
- Assurer le transport aller-retour entre les domiciles et le
lieu où se tiennent les rencontres.
- Fournir des infrastructures pour la garde d'enfants pendant les
réunions.
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda
21local pour la ville de Niamey au Niger Page XXIV
- Tenir les rencontres près des habitations et du lieu de
travail des participants au lieu de les obliger à
se déplacer.
- Choisir un local « neutre » ne présentant
aucune menace pour les rencontres
- .Cibler les représentants de toutes les opinions, de
tous les groupes et âges, y compris les
populations traditionnellement marginalisées.
- Organiser les sessions par professions/secteurs, groupes
sociaux ou genre pour permettre aux
participants de se sentir à l'aise et de s'exprimer
à haute voix.
- Envisager la possibilité d'organiser les sessions
à des jours différents et à des heures variables.
- Annoncer les rencontres bien en avance et envoyer des rappels
lorsque les dates se rapprochent
- Envoyer des invitations directes et personnelles aux groupes et
aux individus.
- Initier d'autres types de rencontres en dehors du format
traditionnel de réunions (par exemple visites
de terrain, projection de diapositives.
Source : Lamine MOUSSA, 2013.
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page XXV
Outils de planification des actions
Outil 4a : Cadres de planification des
actions
Ressources requises
|
Stylos et fiches de travail au choix
|
Estimation du temps nécessaire
|
Selon le besoin
|
Justification et commentaires
|
Les cadres de planification d'actions et les fiches de travail
décrivent en
détail les actions à entreprendre comme composantes
des options stratégiques choisies. Ils offrent une disposition
logique et claire pour la compréhension de chaque action : qui la fera ?
Quand ? et Pourquoi ?
|
démarche
|
Suivre les étapes pour la planification des actions et
ensuite choisir une fiche
de planification d'actions qui satisfait le plus vos besoins.
L'utiliser pour
décrire dans le détail les actions sur la liste
des options stratégiques choisies auparavant.
|
Etapes pour la planification des actions
Etape 1 Dresser la liste et comprendre
clairement les tâches et actions qu'implique la stratégie
choisie
Etape 2 Pour chaque action, dresser la liste
des acteurs, organisations et individus qui doivent être impliqués
et les tâches dont ils seront chargés. Indiquer leurs noms avec
précision.
Etape 3 : Préciser les ressources
requises pour finaliser l'action (exemple, personnes, finances,
équipement, informations), confirmer le financement, et s'assurer que
tous les autres préalables sont satisfaits.
Etape 4 : Préciser
l'échéancier de chaque action, y compris les apports financiers
et autres ressources
Etape 5 : Identifier les risques, les vides et
les liens faibles dans le plan d'action ainsi que les moyens de les
résoudre (exemple, des actions et des tâches pour lesquelles il
n'y a pas de personne/organisation responsable clairement identifiée,
absence de financement ou manque d'autres ressources-clés,
capacités limités, etc.) Etape 6 :
Réitérer les engagements de chaque partenaire (exemple, tel que
précisé dans les accords de mise en
oeuvre de partenariat, les programmes d'activités
sectorielles, les budgets, etc. y compris la participation aux
ateliers de planification des actions et aux
événements de lancement).
Etape 7 : S'accorder sur un mécanisme
de coordination (essentiel lorsque plusieurs actions sont impliquées) et
décrire celui-ci. Cela pourrait impliquer une personne ressource
existant ou une organisation qui prendrait les commandes ou la création
d'un nouveau poste ou organisation avec un rôle de coordination. Le
mécanisme de coordination (exemple, rencontres régulières)
devraient servir à suivre la progression, y compris la
réalisation à temps des tâches, l'adhésion aux
budgets, et le respect des termes retenus en matières de norme de
réalisation et de qualité.
Etape 8 : s'accorder sur un mécanisme
de suivi d'impacts et le décrire. Ce mécanisme se focalise sur
les impacts du projet plutôt que sur le processus de mise en oeuvre.
Source : Lamine MOUSSA, 2013.
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page XXVI
Outil 4b : Analyse sur le terrain des forces des plans
d'action
Ressources requises
|
Stylos et fiches de travail
|
Estimation du temps nécessaire
|
selon le besoin
|
Justification et commentaires .
|
Cela est bien connu, le simple fait d'essayer d'imposer un
changement peut engendrer ses propres problèmes : les acteurs et le
personnel peuvent se montrer peu coopératifs si le changement leur est
imposé, de même que le manque de capacités ou de
connaissances de la technologie-clé peuvent hypothéquer un plan.
L'Analyse sur le Terrain des Forces n'est qu'un moyen systématique de
prendre en compte les forces qui influencent le plan d'action, en veillant
à développer les forces positives, à réduire ou
à écarter les forces négatives et à changer la
direction des forces négatives en forces positives
|
Démarche
|
1. Identifier les forces qui pourraient avoir un impact sur
votre plan d'action.
2. Les classer par ordre d'importance
3. Elaborer des stratégies pour prendre en charge ces
forces et les mettre à contribution dans le but de favoriser une mise en
oeuvre positive du plan
|
Schéma : processus de validation et de
consécration des plans d'actions du projet A21L
Présentation des plans d'actions au comité de
pilotage par le Comité technique et Groupes de travail
Validation du plan d'action par le comité de
pilotage
Large diffusion des plans d'actions par les biais de la presse
et l'envoi aux acteurs de la ville
Présentation des plans d'actions aux acteurs dans le
cadre d'ateliers dédiés
Adoption des plans d'actions lors d'une session solennelle du
conseil municipal
Source : Lamine MOUSSA, 2013.
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page XXVII
Outils 5 : Outils de Suivi et Evaluation Outil 5a :
Elaboration d'un cadre de suivi
Ressources requises
|
Déterminées tout au long du processus
|
Estimation du temps
nécessaire
|
Déterminées tout au long du processus
|
Justification et commentaires
|
Le suivi est un processus continu (quotidien, mensuel, annuel)
sur une base routinière de collecte d'information sur tous les aspects
d'un projet ou d'un programme. Il devrait être un processus
concerté avec toutes les parties prenantes impliquées dans
certains
aspects : collecte, évaluation, revue, etc. Il est
utilisé pour : Informer l'instance de prise de décisions sur la
mise en oeuvre du projet Analyser la situation actuelle ;
Identifier les problèmes et trouver des solutions ;
Découvrir les tendances et les modèles. Le programme de suivi
devrait régulièrement collecter des données sur les
mesures de performance qui sont les indicateurs. Dans certains cas (notamment
là où le recours à l'avis d'expert ou à des
données par personne interposée est imposé par la mesure),
il pourrait y avoir du temps et des opportunités de collecter des
données pour des mesures de performances non précisées
précédemment, mais directes.
|
Démarche
|
1. Répondre aux questions-clés ci-dessous
relatives au suivi
2. Pour chaque objectif stratégique
déterminé, développer une matrice similaire à celle
indiquée ci-dessous
3. préciser la source des données, la
périodicité de la collecte, et le format de la documentation,
ainsi que les termes de communication, le stockage et l'accessibilité
des résultats en complétant la matrice de suivi.
|
Questions-clés relatives au suivi
Un cadre de suivi a-t-il été
complété en utilisant les objectifs originaux ?
Y a-t-il d'autres objectifs spécifiques de suivi ?
Quelles sont les incertitudes qui sont en train d'être
prises en charge à travers le programme ?
S'est-on accordé sur les indicateurs de
performances?
Quelle est la source de données ?
Qui est-ce qui assurera le suivi, la collecte de
données et l'évaluation ?
Quelle est la périodicité de la collecte des
données ?
Comment le processus de suivi sera-t-il documenté et
communiqué ?
Qu'advient-il des données ? Qui y a accès ?
Comment seront-elles communiquées ? Comment les
résultats seront-ils utilisés et par qui ?
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page XXVIII
Exemple d'une matrice de suivi
Directeur ou Responsable du personnel
|
Objectif du projet (critère de
suivi)
|
Mesure des performances
|
Mesure de base
|
Période 1
|
Période 2
|
Période 3
|
Période n
|
|
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|
|
|
|
|
Source de données
|
|
|
|
|
|
Périodicité de la collecte de données
|
|
|
|
|
|
Méthode de collecte de Données.
|
|
|
|
|
|
Parties impliquées et Responsabilités (collecte,
gestion, évaluation)
|
|
|
|
|
|
Format de documents
|
|
|
|
|
|
Résultats : lieu de conservation, plan de communication,
accessibilité
|
|
|
|
|
|
Outil 5b : Evaluation
Ressources requises
|
Déterminées à travers le processus
|
Estimation du temps nécessaire
|
Déterminées à travers le processus
|
Justification et commentaires
|
Les évaluations doivent être entreprises de
façon concertée, soit à travers une (des) agence (s) de
mise en oeuvre, soit en coordination avec un expert externe. Des experts
externes peuvent fournir une nouvelle perception et une nouvelle
expérience au projet. Le but devrait être d'améliorer le
projet et de promouvoir l'apprentissage
|
Démarche
|
Utiliser les questions ci-dessous pour orienter la
préparation, la recherche et la production de rapport. Utiliser l'outil
5a
comme moyen structuré d'obtenir des
informations supplémentaires à partir d'un large
échantillon d'acteurs
|
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page XXIX
Outil 5c : Etude d'évaluation
participative
|
Enoncé de l'évaluation
|
Niveau d'adhésion
|
commentaires
|
Pertinence et efficacité
|
Le plan d'action a été exécuté de
manière
satisfaisante
|
Faible Moyen, Elevé
|
|
Le plan d'action a permis d'atteindre de
manière adéquate les objectifs
énoncés
|
Faible, Moyen, Elevé
|
|
Des ressources suffisantes ont été
mobilisées pour exécuter le plan d'action
|
Faible, Moyen, Elevé
|
|
Le leadership et les compétences des individus et
organisations impliqués étaient suffisants
|
Faible, Moyen, Elevé
|
|
Les partenariats et les réseaux créés dans
le processus A21L seront soutenus et consolidés
|
Faible, Moyen, Elevé
|
|
Les impacts négatifs, aussi bien prévus
qu'imprévus, ont été traités de manière
adéquate
|
Faible, Moyen, Elevé
|
|
Les résultats peuvent être consolidés
|
Faible, Moyen, Elevé
|
|
Efficience
|
Les ressources ne pouvaient pas être utilisées
différemment ou substituées pour produire davantage de
résultats pour les mêmes coûts
|
Faible, Moyen, Elevé
|
|
Les mêmes résultats ne pouvaient pas être
atteints si on avait consenti moins
d'argent et d'efforts
|
Faible, Moyen, Elevé
|
|
Un plan d'option stratégique n'aurait pas produit les
mêmes résultats ou de meilleurs résultats à moindre
coût
|
Faible, Moyen, Elevé
|
|
Les ressources ont été gérées de la
façon la plus efficiente possible pour atteindre les objectifs.
|
Faible, Moyen, Elevé
|
|
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page XXX
Outil 5d: Ensemble des Tâches à
exécuter par le comité de suivi technique
Ensemble de Tâches 1
Création du cadre de suivi et
d'évaluation des performances
Etablir des relations de travail et développer une
compréhension partagée du suivi des performances
Créer un cadre de suivi évaluation des
performances
Définir une stratégie claire de production de
rapport/stratégie de responsabilisation
Ensemble de Tâches 2 :
Suivi des performances en cours au niveau du
projet
Maximiser l'utilisation des résultats de suivi du
projet
Procéder au Suivi et à l'appui conseil sur les
mécanismes de capitalisation de projet
Procéder au Suivi et à l'appui conseil sur
l'exécution, les conditions de contractualisation, et les
partenariats
Ensemble de Tâches 3 : Services d'appui - conseil
techniques
Procéder au suivi et à l'appui conseil sur les
aspects techniques liés à l'exécution du projet
Procéder au suivi et à l'appui conseil sur
l'ajustement et la planification du projet
Procéder au suivi de l'évaluation des
performances
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page X
Ensemble de Tâches 4 : Evaluation du rapport
coût/efficacité
Evaluer le rapport coût/efficacité
Ensemble de Tâches 5 : Capitalisation
Elaborer les Plans de travail Annuel (PTA), les rapports de
missions et d'évaluation des performances
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page XI
ANNEXE B : Des exemples d'outils dans le processus
agenda 21 local
Exemple 1 :Un Formulaire d'un procès verbal de
la délibération du conseil de Ville
Ville de
Délibération du Conseil de
Ville
Séance du
Référence de la date du convocation :Ref/
Nombre des conseillers :
En exercice :
Présents à la séance :
L'an et le ,le conseil de Ville de régulièrement
convoqué, s'est tenu en session ordinaire dans la salle de
réunion, sous la présidence de Mr .... Maire de la dite
Ville Etaient Présents : Tous les conseillers en Exercice, à
l'exception de
Mr qui s'est fait représenté par Mme à
travers une procuration ;
Mme En voyage
Ordre du jour : Mise en place d'un agenda 21
local
Vu la conférence des Nations Unies sur l'environnement et
le développement, réunie à Rio de Janeiro(Brésil)
du 03 au 14Juin 1992 ;
Vu la Conférence des Nations Unies sur les Etablissements
Humains (HABITAT II), tenue à Istanbul (Turquie) du 03 au 14Juin 1996
;
Considérant l'intérêt pour nous d'opter pour
un développement équitable et solidaire respectueux de
l'environnement et économiquement
efficace sur le territoire de la ville.
Le conseil de ville à l'unanimité :
-décide le lancement de la démarche Agenda 21 local
;
-Demande que soient sollicitées des aides auprès de
l'Etat, des partenaires techniques et financiers, d'autres municipalités
ainsi que d'autres organismes non gouvernementaux en vue de concrétiser
cette démarche.
Ont signé :
Liste des conseillers signature
Fait à le
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page XII
Source : Lamine MOUSSA, 2013
Exemple 2 : Une note d'intention
Ville de
Note d'intention
Le développement durable correspond à la
volonté de se doter d'un nouveau projet de société pour
tenter de remédier aux accès d'un mode de développement
économique dont les limites sont devenues de plus en plus perspectives.
Ce concept de développement durable a apparu pour la première
fois dans le Rapport Brundtland soumis en 1987 à l'Assemblée
générale des Nations Unies. Ce texte le définit comme
un développement qui répond aux besoins du présent
sans compromettre les capacités des générations futures de
répondre aux leurs. Le développement durable est une
démarche transversale, participative et axée sur l'avenir. Loin
d'être un développement à vocation uni-sectorielle, et
figée sur la non utilisation des ressources, il s'agit plutôt de
concilier le social, l'économique et l'environnement. Soucieuse des
problèmes environnementaux de sources multiples, notre
municipalité s'inscrit dans une logique de changement et de vision
à long terme en prenant en compte dorénavant, toutes les
questions environnementales dans l'ensemble de nos actions dans le domaine de
la vie de la collectivité. Les enjeux du développement durable
sont multiples :la pauvreté ,l'analphabétisme, les maladies, le
chômage ,le manque de logement, l'épuisement
accéléré des ressources naturelles ,etc. Mais il est de
notre responsabilité d'élaborer une stratégie de
développement durable en se fixant les objectifs suivants :
-Promouvoir une gestion rationnelle des ressources en eau ;
-Préserver et améliorer le cadre de vie des
populations ;
-Protéger et préserver les paysages et les milieux
naturels ;
-Faire de l'environnement l'affaire de tous.
Il est temps en tant qu'élus locaux de travailler et
atteindre ces objectifs avec l'ambition de nous doter d'un projet de commune
durable. Pour cela, nous allons créer un outil indispensable Agenda 21
local.
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page XIII
.Exemple 3 :l'ANALYSE FAOM : Ramallah
(Palestine)26
FORCES
|
FAIBLESSES
|
- Existence d'un plan de transports
- Opportunités de financements extérieurs
- Grande conscience de la part de l'équipe municipale
quant à
l'importance de la participation communautaire
- Participation effective de la femme à la vie active
- La situation des trois villes dans la partie centrale de la
Cisjordanie leur permettra de jouer un important rôle
économique
- Proximité de l'université de Bir Zeit
- Transferts des émigrés
- Certains bailleurs de fonds sont intéressés
à financer des projets
clés
- Adhésion de toutes les parties aux lois et
règlement d'urbanisme
et à leur mise en oeuvre
|
-Peu de possibilités d'extension du réseau
routier
- Manque de personnel qualifié en gestion de la
circulation, et pas de structure spécialisée au
niveau des
municipalités
- Programmes de maintenance routière limités
(voir
inexistant)
- Faiblesse de la prise de conscience du rapport
droit/devoirs par les citoyens
- Coût élevé du foncier pénalise
l'extension urbaine
- Distribution inégale du revenu
- Fermetures fréquentes de la zone par Israël
- Zones industrielles insuffisantes
- Absence de plans stratégiques municipaux
définissant
des projets de développement à financer
- Interférences des usages du foncier industriel
résidentiel
et agricole
- Absence de foncier public destiné aux services et
équipements
- Faible coordination avec les ministères
concernés
|
OPPORTUNITES
|
MENACES
|
Opportunités de financement extérieur existent
- Présence de la plupart des bureaux gouvernementaux dans
la région
- Disponibilité de la communauté internationale
pour apporter son soutien dans ce domaine
- Un accord de paix qui mettrait fin à l'occupation
israélienne et le démantèlement des colonies de peuplement
stabiliserait la situation politique, ouvrirait une ère de croissance
économique, et permettrait l'expansion des 3 villes
|
Restrictions imposées par Israël et fermeture de
route. - Faiblesse des autorités chargées du respect de la
règlementation
- Instabilité politique et menaces de limitation de
l'aide internationale
- Incompréhension du rôle des conseils municipaux et
confusion avec celui du gouvernement ce qui a eu un impact négatif ces
dernières années
- Les colonies de peuplement et les routes de
|
26 Guide des stratégies de développement
des villes pour le Sud de la Méditerranée (octobre 2011)
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page X
- La coordination entre les trois municipalités
améliorerait les services offerts et réduirait leur coût
- Opportunités de financement de projets de protection de
l'environnement
- La mise en oeuvre du projet d'aménagement de la zone
métropolitaine est de nature à favoriser le développement
urbain des trois villes
|
contournement entourant les trois villes qui bloquent le
développent urbain
- Les barrages israéliens, et les fréquentes
incursions militaires israéliennes
- Les fermetures fréquentes de la zone par Israël
- Le contrôle en Israël des sources d'énergie
et de l'approvisionnement en eau
- L'Impact du mur de séparation sur le
développement des villes et de l'agriculture
|
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page XI
Exemple 4: Pacte Urbain de la ville de
Guediawaye27 au Sénégal
Pacte Urbain de Guédiawaye
Nous, populations de Guédiawaye, réunies autour
du Maire de ville, des Maires d'arrondissement, des équipes municipales,
des comités 21 locaux, du groupe consultatif, de l'unité de
coordination de l'Agenda 21 local et des partenaires au développement,
à l'issue d'audiences publiques tenues les 11, 12 et 13 Juillet 2005,
nous nous engageons à asseoir les bases d'un développement
durable articulé autour d'une gestion endogène, participatif et
concerté de la ville.
Ces audiences publiques ou consultation de ville nous ont
permis de dialoguer et de trouver des consensus pour la gestion des
problématiques prioritaires décelées par le diagnostic
environnemental de la ville, confiné dans un document appelé
Profil Environnemental. Tour à tour, les questions
suivantes ont été passées au peigne fin :
1) La problématique de la gestion du littoral
;
2) Les inondations dans les quartiers spontanés
de la ville
3) Le cadre institutionnel de gestion de ces
problèmes environnementaux
A l'issue de ces trois jours de consultation locale, nous,
participants aux travaux, saluons l'opportunité qui nous a
été offerte pour discuter des problèmes environnementaux
de notre cité.
Nous nous engageons à accompagner le processus
jusqu'à terme et à intégrer dorénavant toute action
qui prenne en compte la sauvegarde de l'environnement urbain pour asseoir un
développement durable de la ville de Guédiawaye.
Cet engagement, nous le matérialiserons par une
appropriation effective du processus enclenché dans le cadre de l'agenda
21 et nous sommes prêtes à apporter notre appui moral, politique,
technique et matériel pour approfondir le diagnostic et rendre
opérationnel les plans d'actions prioritaires sur les thématiques
retenues.
Nous comptons pour cela sur l'engagement indéfectible
des autorités locales, des institutions d'appui au processus Agenda 21
Local de la ville telles que : le Programme des Nations Unies pour les
Etablissements Humains (ONU/HABITAT), l'Institut Africain de Gestion Urbaine
(IAGU), le Ministère de l'Urbanisme et de l'Aménagement du
Territoire (MUAT), le Ministère de l'Environnement et de la Protection
de la Nature (MEPN), l'Agence de Développement Municipal (ADM), l'Agence
d'Exécution des Travaux d'Intérêt Public et les ONG
officiant à Guédiawaye et au-delà, au
Sénégal et dans le monde.
Nous envisageons d'impliquer de façon optimale la
Coopération décentralisée, notamment les villes de
LEVIGNAC (France), et de BIRMINGAM (Grande Bretagne).
Signé, les acteurs du développement
durable de la ville de Guédiawaye
Fait à Guédiawaye le 13 Juillet
2005
|
27 Rapport final de consultation de ville de
Guediawaye le 11,12 et 13 Juillet 2005
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page XII
Exemple5 : Des exemples de visions : Projet Pôle
de développement en RCA et La vision de la ville de Ramallah(Palestine).
Projet Pôle de développement en
RCA...28
D'ici 2025, Bambari est :
- un carrefour propre et attrayant et
sécurisé
- un pôle où la vie est agréable avec des
services sociaux adaptés à la demande locale
- un pôle où il fait bon vivre et où les
citoyens participent réellement aux prises de décisions
- Un pôle où le tissu économique est
diversifié, dynamique et offre un environnement de travail digne des
potentialités du milieu naturel pour que l'emploi soit garanti à
toutes les couches sociales.
- un pôle où les services municipaux et
étatiques fonctionnent conformément aux principes et normes de la
bonne gouvernance, avec une population acquise à la cause de la culture
civique démocratique et de la participation citoyenne.
|
La vision de la vile de Ramallah
(Palestine)29
«Ensemble, nous cherchons à réaliser
une zone prospère bâtie sur une économie basée sur
les services et des infrastructures fiables, qui adopte une bonne gouvernance
lui assurant la participation publique, le respect des diversités, le
droit des citoyens et préserve son environnement ainsi que son
héritage.»
|
Exemple 6 : Une approche pour évaluer les
questions et définir les objectifs
Animateur : Je vois que la question des camions
de ramassage d'ordures a été identifiée.
Développez-la s'il vous plaît.
Participant : Le problème est que
l'administration locale ne veut pas acheter davantage de camions de collecte
d'ordure. Nous avons besoin de plus de camions ; Je dirais au moins trois.
Animateur : Pourquoi est-ce important ?
Participant : On trouve des déchets
partout aux abords de la route au centre-ville. Tout le monde jette des ordures
dans la rue. Animateur : Puisque oe problème est
lié à la gestion de l'environnement, pourriez-vous expliquer
pourquoi c'est important pour l'A21L ?
Participant : Sa vue est à la fois
choquante et gênante. C'est un gaspillage de ressources, du fait que nous
ne recyclons rien. C'est aussi un problème de santé publique
D'ailleurs il y a des opportunités d'affaires dans la collecte des
ordures.. Vous voyez que nous avons besoin de plus de camions pour enlever ces
ordures.
Animateur : Ce que j'ai compris de votre
intervention est que la collecte des ordures, ou la gestion en
général des déchets solides, y compris le recyclage, pose
problème au centre-ville. Si nous apportons une solution à ce
problème, nous améliorerons la santé publique et nous
pourrons diminuer leur effet sur l'environnement. La seule action possible est
d'acheter des camions de ramassage d'ordures. Est-ce exact ?
Participant : Oui
Objectif de moyen: Améliorer la gestion
des déchets solides (mesures de l'impact probable : quantité de
déchets visibles /
|
28 Projet d'élaboration des monographies dans
les pôles de développement de la RCA, Septembre 2009
29 Guide des stratégies de développement
des villes pour le Sud de la Méditerranée (octobre 2011)
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page XIII
ordures, filtrations émanant des décharges
d'ordures, opportunités de recyclage).
Objectifs stratégiques :
Améliorer la qualité de vie et diminuer l'impact des
déchets sur l'environnement. Favoriser les
opportunités d'emploi décent
Objectifs stratégiques connexes (par exemple,
les avantages partagés) : santé publique
améliorée
Actions possibles : l'achat de plus de
camions de ramassage d'ordures est une action
Envisageable
Exemple 7: Liste ou hiérarchisation des
objectifs
1. Contribuer au renforcement des capacités
techniques et managériales des producteurs agricoles 1.1
.Former les agriculteurs dans la technique afin qu'ils puissent mieux maitriser
les itinéraires techniques ;
1.2. Former les agriculteurs dans le domaine de la gestion
entrepreneuriale afin qu'ils puissent mieux gerer leurs projets.
2. Mettre en place de structures de financement
agricole
2 .1.Faciliter l'obtention des crédits en
améliorant les taux de remboursement des crédits octroyés
;
2.2
3. Protéger les zones humides contre toutes formes
de pollutions
3.1. Recruter des gardiens permanents pour surveiller les
entourages de ces zones 3 .2.Sensibiliser les populations pour une gestion
durable de ces zones
3.3
Exemple 8 : une fiche de
projets30
Option Stratégique n° 3 : Rendre
|
accessibles les soins de santé de qualité à
toute la population de Mobaye
|
|
Priorité : Accessibilité des
soins
|
de santé de qualité à la population de
Mobaye
|
|
Actions Séquentielles
|
Action n° 5 : Construction de
|
5 FOSA et réhabilitation de l'Hôpital
préfectoral
|
|
5 .1 Objectifs
|
- Rendre accessibles et améliorer les conditions d'accueil
et d'hospitalisation
- Accroître la fréquentation des FOSA
|
|
5.2Description de l'Action
|
- Identification des sites pour la construction des FOSA
- Mobilisation des populations
- Préparation, lancement des DAO et recrutement
- Construction des 5 FOSA
- Réhabilitation de l'hôpital préfectoral
- Mise en place d'un Comité de gestion
|
5.3Impacts attendus
|
- L'augmentation du taux de fréquentation des FOSA
- Les populations bénéficient d'une meilleure prise
en charge médicale
- L'amélioration des prestations de services dans les FOSA
et à l'Hôpital
|
5.4Bénéficiaires
|
- L a population
- Le COGES
|
30 Projet d'élaboration des monographies dans
les pôles de développement de la RCA, Septembre 2009
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page XIV
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page XV
|
- La Municipalité
|
5.5Contexte Institutionnel
|
- Mise en oeuvre du Projet Pôles de Développement
- Politique du DSRP, OMD et des ETP
- Conforme aux Etats Généraux de la Santé
|
5.6Décomposition des coûts
|
Désignation
|
Coûts en F CFA
|
Partenaires
|
Contrepartie Communautaire
|
Appel d'offres et recrutement
|
10 000 000
|
10 000 000
|
-
|
Construction de 5 FOSA
|
70 000 000
|
68 000 000
|
2 000 000
|
Réhabilitation de l'Hôpital
|
15 000 000
|
13 000 000
|
2 000 000
|
Divers
|
5 000 000
|
5 000 000
|
|
Total
|
100 000 000
|
96 000 000
|
4 000 000
|
5.1. Calendrier de mise en oeuvre
|
2010 à 2012
|
5.2. Source de financement
|
- Partenaires
- Municipalité
|
5.3. Résultats attendus
|
- 5 FOSA construites
- L'hôpital préfectoral réhabilité
|
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page XVI
ANNEXE C : Guide d'entretien avec certains acteurs de la
mise en oeuvre de l'Agenda 21 local de Guediawaye
A. Informations générales
Nom de la Structure : Nom et Prénom de la
personne à interviewer :
Son Adresse : Service :
Secteur d'Activité : Fonction :
B. Questions à poser lors de
l'Entretien
I.AVEC LE MINISTERE DE L'URBANISME ET DE L'AMENAGEMENT DU
TERRITOIRE :
1. Votre Institution a accompagné
certaines villes du Sénégal dans le processus A21L Comment jugez
vous cette démarche ?est- ce une réussite ou un échec
?pourquoi ?
2 .On sait que cette démarche n'a pas
encore été institutionnalisée au niveau national .le MUAT
partenaire stratégique du processus n'a-t-il pas les moyens et le
soutien politique de l'Etat permettant d'institutionnaliser les A21L ?
3. Quels sont les principaux problèmes
que vous aviez rencontré depuis le lancement de ce programme jusqu'
à sa mise en oeuvre ?
4 .le processus n'a pas continué
après la phase pilote, cela impliquera-t- il un manque d'appropriation
de la part des autorités locales ?
5. la décentralisation qui est une
condition de la réussite de la démarche est- elle effective au
Sénégal ?
6. Quel était votre rôle clé
dans le processus A21L de Guediawaye ?
II. AVEC l'ONU-HABITAT :
1 .Votre Institution est l'un des acteurs
clés du programme de Formulation des Agendas 21 locaux entre 2001 et
2007 dans plusieurs villes du Sénégal, comment jugez-vous cette
démarche ?est-ce une réussite ou un échec ? Pourquoi ?
2 .Avez vous rencontré des
difficultés à mettre en oeuvre la démarche ? Si oui
lesquels ? Pourquoi selon vous ?
3. Quelles sont les étapes du processus qui vous ont
causés plus de difficultés ?
4. Y avait il un environnemental de confiance mutuel dans la
gestion financière qui pourrait faciliter le décaissement des
fonds ?
5. Avez-vous donné les moyens nécessaires et
suffisants aux Assistants techniques pour le travail que vous leur aviez
confié ?
6 .Depuis la fin de ce programme, il n y avait
pas eu une réplication, selon vous quelle est la cause ?
7. Vous aviez mis en oeuvre l'A21L dans
d'autres pays, quelles différences pouvez-vous noter dans la mise en
oeuvre en comparant le cas du Sénégal aux autres pays ?
8. Quelles appréciations faites-vous du
cas spécifique du processus A21L de Guediawaye ?
9. Quelles leçons avez-vous appris de la
mise en oeuvre du programme A21L ?
III. AVEC LE REPRESENTANT DE L'IAGU
1. Votre Institution (IAGU) est l'un des piliers du programme
de Formulation des A21L au Sénégal. Comment jugez vous cette
démarche ?est-ce une réussite ou un échec ?
2.
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page XVII
Avez-vous rencontré des difficultés dans la mise
en oeuvre des A21L au Sénégal? Si oui lesquels ?et Pourquoi ?
3. Quelles sont les étapes du processus qui vous ont
causés plus de difficultés ?
4. Comment trouvez-vous les relations entre les acteurs
externes et les différentes communes qui ont
bénéficié de ce programme A21L ?
5. Quelle était la contribution en termes des
mobilisations des ressources des partenaires locaux dans le processus A21L(les
sociétés privées, les particuliers etc.) ?
6. Pouvez vous évaluer le niveau d'appropriation des
A21L par les municipalités bénéficiaires (exemple : le cas
de Guediawaye) ?
7. Qu'est ce qui explique le faible niveau de financement du
projet A21L par les municipalités?
8. Les A21L ont-ils permis une meilleure participation des
acteurs dans la gestion des municipalités ?
9. Quels sont les différents outils que vous aviez
utilisés tout au long du processus ?
10. Ces outils sont ils appropriés au contexte du
Sénégal ?
11. .Si non que proposeriez vous comme outils dans une
perspective de la réplication des Agendas 21locaux ailleurs ?
12. Votre institution constituait un relais entre les
partenaires financiers et les villes, y- avait il un environnemental de
confiance mutuel dans la gestion financière qui pourrait faciliter le
décaissement des fonds et l'exécution du budget des plans
d'actions?
13. On sait que beaucoup des plans d'actions n'ont pas
été mis en oeuvre ?quelles sont les causes probables ?
14. Depuis début 2008 on ne parle plus de A21L,
pourquoi selon vous ? les populations ne sont-elles pas appropriées la
démarche ? est-ce un manque de moyens pour continuer ?faut il toujours
compter sur l'assistance extérieure pour entreprendre un projet ?
15. Avez-vous donné les moyens nécessaires et
suffisants aux Assistants techniques pour le travail que vous leur aviez
confié ?
16. Dans le rapport de l'évaluation à
mi-parcours (2006) des A21L des retards quelques fois importants dans le
versement des fonds ont été notés, comment pouvez vous
expliquer cela ?
17. Votre institution avait elle bien joué son
rôle d'intermédiation entre tous les acteurs du processus ? Si non
pourquoi ?
18. Qu'avez-vous capitalisé de cette démarche
pour une éventuelle réplication dans d'autres villes ?
19. Les profils environnementaux qui ont été
élaborés ont-ils servi au processus A21L ? Sinon pourquoi ? Ces
profils ont-ils servi à d'autres acteurs autres que les communes ?
IV.AVEC QUELQUES ONG DE LA COMMUNE DE GUEDIAWAYE
1. Votre Institution a accompagné certaines villes du
Sénégal dans le processus A21L. Comment jugez vous cette
démarche ?est- ce une réussite ou un échec ?pourquoi
2. Avez-vous rencontré des difficultés dans la
mise en oeuvre des A21L au Sénégal? Si oui lesquels ?et Pourquoi
?
3. Pouvez vous évaluer le niveau d'appropriation des
A21L par les municipalités bénéficiaires (exemple : le cas
de Guediawaye) ?
4. Qu'est ce qui explique le faible niveau de financement du
projet A21L par les municipalités ?
5. Les A21L ont-ils permis une meilleure participation des
acteurs dans la gestion des municipalités ?
6. Quel était le niveau de coopération avec vos
différents partenaires (Etat, AMS, Bailleurs de Fonds et les mairies,
l'IAGU et les populations) ?
7.
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page XVIII
Selon vous quels sont les impacts sociaux, économiques,
politiques et environnementaux des A21L qu'on peut noter aux niveaux des villes
qui en ont bénéficié ?
8. Si vous avez travaillé avec les autorités
locales sur d'autres plans stratégiques tels que le contrat de ville, le
plan de développement local etc. quelle différence avez-vous
remarqué avec A21L ?
9. On sait que beaucoup des plans d'actions n'ont pas
été mis en oeuvre ?quelles sont les causes probables ?
10. Quelle était la contribution en termes des
mobilisations des ressources des partenaires locaux dans le processus A21L(les
sociétés privées, les particuliers etc.) ?
11. Selon vous les deux problèmes identifiés
(celui de la gestion des inondations et celui de la gestion du littoral dans la
ville de Guediawaye) par tous les acteurs ont-ils trouvé de solutions
?
12. Quel était votre rôle principal dans le
processus A21L de Guediawaye ?
13. les populations locales s'étaient elles
appropriées la démarche ?
14. Pour ce cas spécifique de Guediawaye, quelles sont
les leçons apprises ?
15. Depuis début 2008 on ne parle plus d'A21L au
Sénégal, pourquoi cela selon vous ?
V. AVEC L'ASSISTANT TECHNIQUE DE GUEDIAWAYE
1. Vous étiez le point focal du projet de formulation de
l'agenda 21 local de Guediawaye durant tout le processus .comment jugez vous la
démarche A21L ?est-ce une réussite ou un échec à
Guediawaye ?
2. Avez-vous rencontré des difficultés dans la
mise en oeuvre des A21L à Guediawaye? Si oui lesquels ?
3. Quelle était la contribution en termes des
mobilisations des ressources des partenaires locaux dans le processus A21L(les
sociétés privées, les particuliers etc.)
4. Pouvez vous évaluer le niveau d'appropriation des A21L
par les municipalités bénéficiaires (exemple : le cas de
Guediawaye) ?
5. Qu'est ce qui explique le faible niveau de financement du
projet A21L par les municipalités ?
6. Les A21L ont-ils permis une meilleure participation des
acteurs dans la gestion des municipalités ?
7. Selon vous quels sont les impacts sociaux,
économiques, politiques et environnementaux des A21L qu'on peut noter
aux niveaux de la ville de Guediawaye ?
8. Selon vous les deux problèmes identifiés (celui
de la gestion des inondations et celui de la gestion du littoral dans la ville
de Guediawaye) par tous les acteurs ont-ils trouvé de solutions ?
9. les populations locales s'étaient elles
appropriées la démarche ?
10. On sait que les plans d'actions n'ont pas été
effectivement mis en oeuvre ?quelles sont les causes probables ?
11. Qu'avez-vous capitalisé de cette démarche pour
une éventuelle réplication dans d'autres villes ?
12. Les profils environnementaux qui ont été
élaborés ont-ils servi au processus A21L ? Sinon pourquoi ? Ces
profils ont-ils servi à d'autres acteurs autres que les communes ?
13. Pour ce cas spécifique de Guediawaye, quelles sont
les leçons apprises ?
14. Depuis début 2008 on ne parle plus d'A21L au
Sénégal, pourquoi cela selon vous ?
VI. AVEC LES MEMBRES DE GROUPE DE TRAVAIL SUR LA GESTION
DU LITTORAL DE LA VILLE DE GUDIAWAYE
1. Vous étiez membre du groupe de travail sur la gestion
du littoral de la ville Guediawaye dans le cadre de la mise en oeuvre des A21L,
comment jugez vous la démarche A21L, est-ce une réussite ou un
échec ?
2. Avez-vous effectivement mis en oeuvre les plans d'actions du
projet démonstratif sur la gestion du littoral ?Si oui quels sont les
résultats concrets ?si non pourquoi ?
3.
Les outils d'adaptation d'une démarche Agenda 21local pour
la ville de Niamey au Niger Page XIX
Avez-vous rencontré des difficultés dans
l'élaboration et la mise en oeuvre de vos plans d'actions dans le cadre
de ce projet ? Si oui lesquels ?
4. Quelle était la contribution en termes des
mobilisations des ressources des partenaires locaux dans le processus A21L(les
sociétés privées, les particuliers etc.) ?
5. Pouvez vous évaluer le niveau d'appropriation des
A21L par les municipalités bénéficiaires (exemple : le cas
de Guediawaye) ?
6. Qu'est ce qui explique le faible niveau de financement du
projet A21L par les municipalités ?
7. les populations locales s'étaient elles
appropriées la démarche ?
8. Selon vous quels sont les impacts sociaux,
économiques, politiques et environnementaux des A21L qu'on peut noter
aux niveaux de la ville de Guediawaye après la mise en oeuvre du projet
démonstratif de la gestion du littoral ?
9. Les A21L ont-ils permis une meilleure participation des
acteurs dans la gestion des municipalités ?
10. Pour ce cas spécifique de Guediawaye, quelles sont
les leçons apprises ?
11. Depuis début 2008 on ne parle plus d'A21L au
Sénégal, pourquoi cela selon vous ?
VII. AVEC LES MEMBRES DE GROUPE DE TRAVAIL SUR LA
GESTION DES INONDATIONS DANS LES QUARTIERS IRREGULIERS DE LA VILLE DE
GUDIAWAYE
1. Vous étiez membre du groupe de travail sur la
gestion du littoral de la ville Guediawaye dans le cadre de la mise en oeuvre
des A21L, comment jugez vous la démarche A21L, est-ce une
réussite ou un échec ?
2. Avez-vous effectivement mis en oeuvre les plans d'actions
du projet démonstratif sur la gestion du littoral ?Si oui quels sont les
résultats concrets ?si non pourquoi ?
3. Avez-vous rencontré des difficultés dans
l'élaboration et la mise en oeuvre de vos plans d'actions dans le cadre
de ce projet ? Si oui lesquels ?
4. Quelle était la contribution en termes des
mobilisations des ressources des partenaires locaux dans le processus A21L(les
sociétés privées, les particuliers etc.) ?
5. Pouvez vous évaluer le niveau d'appropriation des
A21L par les municipalités bénéficiaires (exemple : le cas
de Guediawaye) ?
6. Qu'est ce qui explique le faible niveau de financement du
projet A21L par les municipalités ?
7. les populations locales s'étaient elles
appropriées la démarche ?
8. Selon vous quels sont les impacts sociaux,
économiques, politiques et environnementaux des A21L qu'on peut noter
aux niveaux de la ville de Guediawaye après la mise en oeuvre du projet
démonstratif de la gestion du littoral ?
9. Les A21L ont-ils permis une meilleure participation des
acteurs dans la gestion des municipalités ?
10. Pour ce cas spécifique de Guediawaye, quelles sont
les leçons apprises ?
11. Depuis début 2008 on ne parle plus d'A21L au
Sénégal, pourquoi cela selon vous ?
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