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Connaissance et comportement vis- à - vis du Trachome: la situation de la région de Diourbel (Sénégal ) en 2011

( Télécharger le fichier original )
par Edem Kossi ( Anicet ) KLUDZA
Institut d'étude et de formation en statistique appliquée et en gestion et évaluation de projets Sénégal - Ingénieur en statistique informatique 2012
  

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    Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la

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    Appliquée et en Gestion et Évaluation de Projets
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    www.inefsagep.org

     

    Cabinet CIBLAGE, Étude de Marché et Sondages
    d'opinions
    BP : 17 032Dakar Liberté V Tel : (221) 33 864 19 88
    www.ciblagegroup.com

     
     

    MÉMOIRE DE FIN DE FORMATION ISI

    CONNAISSANCE ET COMPORTEMENT VIS-À-VIS DU TRACHOME:

     
     
     

    LA SITUATION DE DIOURBEL EN 2011

     

    Présenté par :

    Edem Kossi KLUDZA

    Pour l'obtention du Diplôme d'Ingénieur en Statistique Informatique

    Encadreur académique :

    M. Lamine Seck, Enseignant à l'INEF SAGEP

    Soutenu publiquement le 13 mars 2013 devant le jury composé de :

    M. Edmond Rodriguez, Enseignant à l'INEF SAGEP

    M. Lamine Seck, Enseignant à l'INEF SAGEP

    Promotion:2010-2012

     
     

    DEDICACE

    Ce travail est dédicacé

    ADieu le Tout Puissant qui m'a rempli de talents et m'a accordé, mon 1er diplôme académique. A Lui soit la gloire !

    A M. KLUDZA Kofi Michel et Mme KLUDZA DOKOU Adzo Anna, mes chers et bienaimés parents.et à la famille GUEDE KLUDZA.

    Ames Pasteurs, Frères et soeurs adventistes du 7e Jour au Togo, au Sénégal et en Guinée pour leur soutien spirituel

    ii

    Mémoire de fin de formation ISI Edem Kossi Kludza, INEF SAGEP, Février 2013

    Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013

    III

    Liste des acronymes

    ANSD Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie - Sénégal

    ACM Analyse des Correspondances Multiples

    CAH Classification Ascendante Hiérarchique

    CO Corneal Opacity (Opacité Cornéenne)

    ESPS Enquête de Suivi de la Pauvreté au Sénégal

    ENSAE École Nationale de la Statistique et de l'Analyse Économique

    INstitut d'Étude et de Formation en Statistique Appliquée et en Gestion et

    INEF SAGEP

    Évaluation de Projets

    ITS Ingénieur de Travaux Statistiques

    ISI Ingénieur en Statistique Informatique

    ISE Ingénieur Statisticien Économiste

    OMD Objectifs du Millénaire pour le Développement

    OMS Organisation Mondiale de la Santé

    ONG Organisation Non Gouvernementale

    PNLC Programme National de Lutte contre la Cécité

    Initialement Statistical Package for the Social Sciences modifié plus tard en

    SPSS

    Statistical Product and Service Solutions

    TBS Taux Brut de Scolarité

    TC Trachome Cicatriciel

    TF Trachome Folliculaire

    TI Trachome Intense

    AVANT PROPOS

    L'INstitut d'Étude et de Formation en Statistique Appliquée et en Gestion et Évaluation de Projets (INEF SAGEP) a été créé en 1999 dans le but de combler le manque de professionnels dans le domaine des statistiques appliquées dans la sous-région occidentale de l'Afrique. Doté d'enseignants expérimentés et d'un programme de qualité, il s'est hissé aux premiers rangs dans la sous-région en ce qui concerne les écoles privées qui évoluent dans le domaine.

    Dans son programme de formation, la rédaction d'un mémoire est obligatoire pour l'obtention du diplôme d'Ingénieur en Statistique Informatique. Ce qui permet à l'étudiant de mettre en pratique toutes les connaissances théoriques et pratiques acquises tout au long de la formation. Cette démarche, centrée sur une problématique, favorise en effet, la rencontre entre les acquis découlant de la formation et les attentes du monde professionnel.

    Notre travail de recherche s'inscrit dans ce cadre. Il nous a permis de renforcer nos compétences de réflexion, d'analyse, d'autonomie, de rédaction, de communication et nous osons croire qu'il nous a ainsi bien outillés pour faire face aux défis du monde du travail.

    Ce mémoire est le fruit de près de six (6) mois de recherche faite au niveau du Cabinet CIBLAGE1. Il se penche sur la problématique d'une liaison éventuelle entre la connaissance du trachome et le comportement des personnes vis-à-vis de celui-ci. Quel organe protège-t-on mieux que l'oeil ? Ce dernier a toujours été l'objet d'une protection spéciale de la part de l'homme. Nous lui consacrons une attention particulière dans ce travail de recherche.

    1 . Le cabinet CIBLAGE, créé en 2005, évolue dans le domaine des études de marché et des sondages d'opinion.

    iv

    Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013

    REMERCIEMENTS

    Bien de personnes valeureuses nous ont assistés lors de notre formation et de l'élaboration de ce mémoire. Nous voudrions dans ses lignes leur témoigner toute notre gratitude.

    Nous remercions particulièrement tout le personnel de l'INEF SAGEP et notre hommage au Feu Ndiappe Ndiaye, Ancien Directeur Général du dit Institut, cadre de notre formation

    Nos sincères remerciements au Directeur Général du Cabinet CIBLAGE, Rigobert Kotchi Kouadio et à tout son personnel. Ce cabinet nous a constitué un cadre propice de recherche mais aussi de développement personnel et professionnel.

    Nous remercions M. Lamine Seck, professeur à l'INEF SAGEP, qui a accepté enrichir ce travail via son encadrement et critiques constructives vis-à-vis de notre travail.

    Nos remerciements également à l'endroit de M. Adesu Atikpo Mawunya, Ingénieur des Travaux Statistiques, qui est un ami et un frère. Son aide a été vraiment précieuse dans la rédaction et la finalisation de ce travail.

    Que le Dr Roger CAMARA trouve ici, l'expression de notre reconnaissance pour son aide précieuse sur la littérature sur le trachome de même que M. Pape Ndiaye, Assistant au PNLC, Ministère de la santé Sénégal, pour ses informations sur le PNLC à Diourbel et dans les autres régions du pays.

    Notre gratitude à l'endroit du Pasteur Abraham Diedhiou et de ses 5 collaborateurs pour leur soutien financier tout au long de notre formation. Quand tout semblait s'écrouler, le Tout-Puissant est passé par ceux-ci pour relever et rendre gloire à son saint Nom.

    Nous remercions également tout ceux qui, de près ou de loin, de par leur soutien, aussi infime soit-il, ont contribué à la réussite de notre formation à l'INEF SAGEP et à la rédaction de ce mémoire. Parmi ceux-ci, nos collègues ISI de l'INEF SAGEP et ITS & ISE de l'ENSAE à qui nous présentons nos remerciements.

    V

    Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013

    SOMMAIRE

    Liste des acronymes

    iii

    AVANT PROPOS iv

    REMERCIEMENTS v

    Liste des tableaux vii

    Liste des graphiques et fiches viii

    RESUME ix

    SUMMARY x

    INTRODUCTION GENERALE 1

    CHAPITRE I GENERALITES SUR L'ETUDE 7

    I. Présentation de la zone d'étude : la région de Diourbel 8

    II. Qu'est-ce que le trachome ? 11

    III. L'enquête et les données 24

    CHAPITRE II CONNAISSANCE DU TRACHOME 30

    I. Le trachome vu de Diourbel 31

    II. Qui connait le trachome ? 34

    Chapitre III.Comportement des diourbellois et lien avec la connaissance du trachome 49

    I. Comportement des diourbellois dans les ménages 50

    II. Typologie des ménages selon leur comportement dans les ménages. 51

    III. Relation entre la connaissance du trachome et le comportement 62

    CONCLUSION GENERALE 68

    BIBLIOGRAPHIE I

    ANNEXES II

    LES MEDIA POUR UNE MEILLEURE SENSIBILISATION VI

    TABLE DES MATIERES X

    vi

    Mémoire de fin de formation ISI Edem Kossi Kludza, INEF SAGEP, Février 2013

    Liste des tableaux

    Tableau 1: Taux de prévalence du trachome par strate chez les enfants de 0 à 10ans. 23

    Tableau 2: Prévalences T S, TT et CO selon les strates chez les femmes > 14ans 24

    Tableau 3: Répartition de la population de Diourbel selon les départements administratifs 27

    Tableau 4 : Répartition des ménages enquêtés selon les différents arrondissements 27

    Tableau 5: Répartition des ménages enquêtés selon le milieu de résidence 28

    Tableau 6: Caractéristiques déduites du trachome 31

    Tableau 7: Récapitulatif des variables retenues pour la classification sur la connaissance 37

    Tableau 8: Listes des variables/modalités actives caractéristiques de l'axe 1 - (ACM sur la connaissance) 39

    Tableau 9: Listes des variables/modalités actives caractéristiques de l'axe 2 - (ACM sur la connaissance) 40

    Tableau 10: Les modalités caractéristiques des différentes classes issues de la CAH sur la connaissance 44

    Tableau 11: Tableau récapitulatif des informations sur les classes issues de la CAH sur la connaissance 45

    Tableau 12: Répartition selon le milieu de résidence et la classe de connaissance 46

    Tableau 13: Répartition selon le sexe et la classe de connaissance 47

    Tableau 14: Répartition selon le niveau d'instruction et la classe de connaissance 47

    Tableau 15: Liste des variables retenues pour la classification sur le comportement 52

    Tableau 16: Variables et modalités actives caractéristiques du 1er axe - (ACM sur comportement) 54

    Tableau 17: Variables et modalités actives caractéristiques de l'axe 2 - (ACM sur le comportement) 55

    Tableau 18: Variables et modalités actives caractéristiques de l'axe 3 - (ACM sur le comportement) 56

    Tableau 19: Modalités caractéristiques des classes issues de la CAH optimisée sur le comportement 59

    Tableau 20: Répartition selon le milieu de résidence et la situation de l'habitat 61

    Tableau 21: Répartition selon le niveau d'instruction et la situation de l'habitat 62

    Tableau 22: Tableau croisé Connaissance et comportement 63

    vii

    Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013

    Liste des graphiques

    Graphique I: Carte administrative de la région de Diourbel 8

    Graphique II: Distribution de la population selon le milieu de résidence en 2010 9

    Graphique III: Pyramide des âges des chefs/représentants de ménages. 28

    Graphique IV: Caractéristiques du trachome selon les enquêtés 32

    Graphique V: Manifestions du trachome selon les enquêtés 33

    Graphique VI: Traitement du trachome selon les enquêtés 33

    Graphique VII: Traitement du trachome selon les enquêtés 34

    Graphique VIII: Histogramme des valeurs propres issu de l'ACM sur la connaissance 38

    Graphique IX: Projection des points (modalités et individus) sur le 1er plan factoriel - (ACM sur la connaissance)

    41

    Graphique X: Dendrogramme et histogramme des indices de niveau issu de la CAH 42

    Graphique XI: Présentation des classes issues de la CAH sur la connaissance 45

    Graphique XII: Histogramme des 29premières valeurs propres issu de l'ACM sur le comportement 53

    Graphique XIII: Dendrogramme et histogramme des indices de niveau issu de la CAH sur le comportement 57

    Graphique XIV: Les classes issues de la CAH sur le comportement 60

    Liste des fiches

    Fiche 1: Classification simplifiée du trachome par l'OMS 15

    Fiche 2 : Cycle du Chlamydia trachomatis 16

    Fiche 3: Le trachome dans le monde 21

    Fiche 4: La stratégie CH.A.N.CE en image 22

    VIII

    Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013

    RESUME

    Nous avons dans ce mémoire testé l'existence de relation entre la connaissance du trachome et le comportement des personnes vis-à-vis de l'hygiène de vie dans les ménages dans la région de Diourbel. Si les moyens de transmission du trachome sont globalement plus connus, les manifestations et les traitements adéquats correspondant aux différentes phases de la maladie sont, pour la plus part, ignorés. Les moyens de prévention constituent la caractéristique la plus maitrisée après la transmission. Plus de la moitié des répondants pensent que respecter les règles d'hygiène permet de se protéger contre la maladie. Cependant seulement 3% des enquêtés savent qu' « éviter les mouches » est aussi nécessaire dans la lutte contre le trachome. La combinaison de tous ses éléments nous a permis de construire deux classes homogènes où seulement 22% des personnes interrogées ont une connaissance relativement bonne de la maladie. La grande majorité des enquêtés (78%) ont une connaissance ou nulle ou presque nulle du trachome. Les citadins malgré une meilleure couverture évidente de l'information n'en sont pas mieux informés que les ruraux. Le département de Mbacké qui est par ailleurs, le plus dense en population se distingue négativement. Les personnes les plus instruites (niveau secondaire et plus) ont une meilleure connaissance du trachome que les autres.

    La majorité des ménages disposent des latrines même si quelque 5% font leur besoin dans la nature. L'entretien des toilettes se fait généralement tous les jours à l'aide d'un détergent. Dans les ménages, les ordures sont le plus souvent enterrées, brulées ou évacuées par charrette. Le lavage du visage au réveil est assez répandu à Diourbel (dans 3 ménages sur 4). Les populations enquêtées lavent généralement leurs mains 2 à 3 fois par jour.43% des ménages enquêtés présentent une situation à risque c'est-à-dire favorable au développement du trachome contre 57% où la situation est meilleure. Les centres urbains sont relativement plus « sains » que les villages. La ville de Mbacké (et Bambey) présente globalement une meilleure situation du cadre de vie que la commune de Diourbel. Les personnes instruites se distinguent ici positivement car ayant tendance à assainir leur milieu de vie. L'instruction formelle a donc un impact positif sur le comportement des personnes et donc sur la situation de l'habitat.

    Il existe un lien faible entre la connaissance du trachome et le comportement en face de ce dernier (V de Cramer = 0,143). Le faible niveau de vie des ménages et des considérations psychosociologiques pourraient expliquer cette situation. Les ménages, même s'ils connaissent le trachome et ont la bonne volonté de faire des changements dans leur comportement, sont vite confrontés à un problème de ressource pour mener à bien les améliorations et changements nécessaires.

    ix

    Mémoire de fin de formation ISI Edem Kossi Kludza, INEF SAGEP, Février 2013

    SUMMARY

    In this dissertation, we have tested the existence of a relationship between knowledge of trachoma and the individuals' behaviors towards the lifestyle in households in the region of Diourbel. If the ways of transmission of trachoma are globally known, its appearances and adequate treatments corresponding to the various phases of the disease are most of the time ignored. Means of prevention are the characteristic most mastered after transmission. More than half of the respondents believe that respecting hygiene rules helps to protect against the disease. However, only 3% of respondents know that "avoid flies" is also necessary in the fight against trachoma. The combination of all these elements has allowed us to build two homogeneous classes where only 22% of respondents have a relatively good knowledge of the disease. The vast majority of the investigated (78%) have wrong or nearly no knowledge on trachoma. City dwellers despite a better coverage of information are not more informed than the rural. The department of Mbacké, which is the most populated, stand negatively. The more educated (secondary and higher) have a better understanding of trachoma than others.

    The majority of households have latrines while about 5% relieve themselves in nature. The cleaning of toilets is usually done on a daily basis with a detergent. In households, the garbage are often buried, burned or evacuated by cart. Washing the face in the morning is quite common in Diourbel (3 households over 4). The surveyed population usually wash their hands 2-3 times a day.

    43% of surveyed households present a situation to risk, that is favorable to the development of trachoma; on the other hand 57% present a better situation. Urban areas are relatively "cleaner" than villages. The city of Mbacké (and Bambey), globally, have a better situation of living environment than the city of Dioubel. Educated people distinguish themselves positively for they tend to clean up their environment. The formal education has a positive impact on people's behavior and thus on the housing situation.

    There is a weak link between knowledge of trachoma and the behavior in front of it (Cramer's V = 0.143). The low standard of living of the households and psychosocial considerations could explain this situation. Households, even if they know trachoma and have the willingness to make changes in their behavior, are confronted with the problem of resource to carry out needed improvements and changes.

    X

    Mémoire de fin de formation ISI Edem Kossi Kludza, INEF SAGEP, Février 2013

    Intro

    INTRODUCTION GENERALE

    Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013

    2

    Connaissance et comportement vis-à-vis du trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011

    Découvert par les chinois 27 siècles avant Jésus-Christ, le trachome occupe de nos jours une place de choix dans les programmes de l'OMS avec la mise en place de l'Alliance Mondiale pour l'Élimination du Trachome d'ici l'an 2020 (Global Elimination of blinding Trachoma GET 2020). Maladie infectieuse des yeux, le trachome est la principale cause de cécité évitable dans le monde. Il touche de nos jours environ 84 millions de personnes de par le monde dont 8 millions ayant une déficience visuelle. Plus de 58 siècles donc après sa découverte, il continue son petit bonhomme de chemin semant ainsi désolation partout où il passe.

    C'est une maladie inégalement répartie dans le monde. Si elle a disparu dans les pays et régions développés tels que l'Europe et l'Amérique du Nord, avec l'amélioration des conditions socio-économiques et sanitaires, elle persiste dans un certain nombre de pays au Moyen Orient, en Asie en Amérique Latine et en Afrique. Malheureusement elle continue d'être endémique dans plusieurs pays africains selon les résultats de l'étude « Mapping the global distribution of trachoma » de l'OMS (Décembre 2005)

    Cette maladie est bel et bien présente au Sénégal et fait de ravages dans plusieurs régions du pays. Son éradication du pays constitue l'objet du Programme National de Lutte contre la Cécité mais aussi de plusieurs ONGs telles que SIGHTSAVERS.

    Contexte et justification de l'étude

    Une enquête portant sur la prévalence du trachome au Sénégal a été réalisée entre février et juillet 2000 pour évaluer l'étendue de la maladie au niveau national. Elle révèle une répartition inégale de la maladie dans le pays. Que ce soit chez les femmes de plus de 14ans ou chez les enfants de moins de 10ans qui constituent les couches sociales les plus exposées et les plus touchées par la maladie, les taux de prévalence sont élevés. Chez les premières, la prévalence de l'entropion trichiasis2 est de 2,6% alors que le seuil au-delà duquel l'OMS considère qu'il y a un problème de santé publique est de 1%. Chez les enfants de 0 à 10ans, le taux de prévalence du trachome actif est estimé à 10,8%3 et celui du trachome intense à 1,2%. Ces chiffres cachent une grande disparité entres les 5 régions administratives du Sénégal hôtes de l'enquête.

    2 Confère Page 21 - 4e Étape de l'évolution du trachome

    3 Hormis la région de Dakar.

    Connaissance et comportement vis-à-vis du trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011

    La même étude stipule qu'en considérant le trachome actif (TF et TI4), la prévalence varie de 3,3% dans les quartiers périphériques de Dakar à 17,9% dans la région de Diourbel. Cette dernière apparait donc être la partie du pays la plus touchée qui mérite une attention particulière car selon l'OMS, elle constitue un problème très grave de santé publique.

    Objectifs de l'étude

    Les conclusions de l'étude susmentionnée recommandent des interventions médico-chirurgicales allant d'une simple distribution de pommade à la tétracycline à 1%, aux opérations chirurgicales pour les cas les plus graves. Ces conclusions vont dans le même sens que les recommandations de l'OMS. Toutefois, l'étude reconnait que « Ces types d'interventions ne suffiront pas à éradiquer le trachome de façon durable si elles ignorent les dimensions environnementales et comportementales de la maladie. » Des actions devront être menées, selon la même étude, entre autres, dans le sens de :

    ? développer les mesures d'hygiène à l'endroit des enfants, en particulier la propriété du corps et surtout du visage.

    ? assainir les cours des concessions, promouvoir l'usage des toilettes, faire diminuer la population des mouches qui agissent comme vecteurs passifs dans la transmission de la maladie.

    Ainsi la prise en compte des facteurs autres que médicaux est nécessaire. L'implication des autres secteurs tels que l'éducation, l'hydraulique et l'agriculture s'avère donc impérative. Selon la même étude, « L'approche communautaire est donc primordiale et essentielle pour la pérennité des activités de lutte et l'amélioration de l'état oculaire des populations. »

    Plus d'une décennie après, il convient d'évaluer l'état de mise en application de toutes ses recommandations.

    4 Confère Page 20 - Manifestation et évolution de la maladie

    Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013

    3

    Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013

    4

    Connaissance et comportement vis-à-vis du trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011

    Ainsi dans ce document nous nous fixons comme: Objectif général :

    > Évaluer le niveau de connaissance réelle actuelle et globale du trachome dans la région de Diourbel.

    > Identifier une quelconque relation entre la connaissance de la maladie et les comportements vis-à-vis de l'hygiène des populations de Diourbel

    Objectifs spécifiques :

    Ils sont au nombre de cinq (5). Ils visent à :

    > Décrire comment la maladie est perçue par les habitants de la région (causes, manifestation, modes de transmission, etc....)

    > Évaluer leur degré réel de connaissance de la maladie, en nous basant sur les études de l'OMS et d'autres organismes de renom et faire une classification de la population enquêtée prenant en compte les caractéristiques de la maladie

    > Faire une classification des ménages enquêtés en fonction de leur hygiène de vie et de l'état de l'habitat

    > Vérifier si la connaissance de la maladie entretient un lien avec le comportement vis à vis de l'hygiène des habitants de la région.

    > Faire des recommandations pour une sensibilisation efficace.

    Problématique et méthodologie

    La lutte contre la cécité en général et le trachome en particulier, fait partie, depuis quelques années, des priorités du gouvernement du Sénégal avec la mise en place d'un Programme National de Lutte contre la Cécité (PNLC) en 1993. Ce programme a pour but de conduire les politiques du pays dans le sens de l'éradication du trachome en 2015. Malgré les évidentes bonnes volontés, ce timing ambitieux se heurte à la dure réalité du problème qui est en fait large car prenant en compte plusieurs aspects. Le PNLC a ciblé les régions où les taux de prévalence sont élevés. Dans ces régions, il conduit des séances de sensibilisation pour amener les populations à l'adoption de nouveaux styles de vie, pouvant les mettre hors d'atteinte de la maladie. Il convient alors de se demander quel impact

    Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013

    5

    Connaissance et comportement vis-à-vis du trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011

    ces actions ont sur les populations. La connaissance du trachome conduit-elle à un changement de comportements dans les ménages ? Puisque l'ignorance rime souvent avec la présence des maladies, les politiques actuelles visent à informer les populations sur le trachome et les inciter aux changements d'attitudes. Nous nous proposons, dans cette recherche, d'évaluer l'impact qu'à la connaissance du trachome sur le comportement des individus.

    Il va falloir donc déterminer le profil des personnes pour savoir si elles connaissent la maladie ou relativement mieux que d'autres. Les définitions des caractéristiques du trachome données par les enquêtés nous aideront à savoir si ces derniers connaissent ou pas la maladie. Une parfaite connaissance du trachome signifie la connaissance de toutes ses caractéristiques En nous basant sur les définitions de l'OMS, nous allons procéder à la classification automatique pour créer des groupes homogènes. A cet effet, il faudra judicieusement choisir les variables pour éviter des biais dans l'étude. A l'issue de cette méthode, nous découvrirons le profil des individus. Cette démarche sera aussi appliquée au comportement pour former des groupes homogènes en fonction de leur attitude (à risque ou non) dans les ménages. Le croisement des deux variables obtenues suite aux deux classifications automatiques, suivi d'un test d'indépendance de Chi 2 nous permet de confirmer ou d'infirmer l'existence d'une quelconque relation entre la connaissance du trachome et le comportement dans les ménages. La grandeur de l'impact, si cela venait à être confirmé, sera mesurée par le V de Cramer qui est un indicateur de l'intensité d'un lien entre deux variables.

    Hypothèses de recherche :

    Pour arriver à ces fins, voici les hypothèses de recherche que nous cherchons à vérifier à la fin de cette étude. Elles sont au nombre de deux :

    a) La grande majorité des diourbellois5 connaissent bien le trachome : Elle fait suite aux campagnes de sensibilisation menées par le PNLC dans la région.

    b) La connaissance de la maladie a impact significatif important sur le comportement vis-à-vis de l'hygiène de vie dans les ménages : Elle est presque triviale. Les gens ont tendance à éviter les comportements à risque quand ils connaissent une maladie.

    5 Habitants de la région de Diourbel

    Connaissance et comportement vis-à-vis du trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011

    Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013

    Nous allons nous baser sur le postulat suivant pour la définition de la connaissance du trachome: « La liste des caractéristiques du trachome (causes, manifestations, mode de transmission,...) fournie par l'OMS est considérée comme exhaustive ». En effet, Une maladie a par exemple plusieurs causes qui peuvent être sujet à débat entre spécialistes, qui essayeront de confirmer ou d'infirmer la véracité d'une ou de telle cause. Pour éviter ce débat plutôt lié au domaine de la médecine qu'aux statistiques, nous allons nous limiter à la liste des caractéristiques fournie par l'OMS.

    ? Plan d'analyse :

    Pour atteindre nos objectifs, nous avons structuré le travail en 3 chapitres cohérents. Le premier vise à imprégner le lecteur des connaissances nécessaires pour mieux appréhender le sujet. Tout d'abord la région de Diourbel, hôte de notre étude est présentée, suivie de la définition du trachome dans la littérature.

    Le chapitre 2 souligne la façon dont le trachome est perçu par les habitants de Diourbel puis se basant sur celle-ci, procède à la classification des individus selon leur niveau de connaissance de la maladie. Cette classification aboutit à la création de classes homogènes d'individus prenant en compte leur niveau de connaissance. Dans le chapitre 3, nous abordons la question sur le comportement des enquêtés ; nous procédons à une autre classification pour déterminer le profil des individus quant au comportement. La dernière partie de ce chapitre se penche sur l'existence éventuelle d'un lien entre les classes homogènes formées à l'issue des deux classifications automatiques précédentes.

    6

    Ch.1

    Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013

    7

    Connaissance et comportement vis-à-vis du trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011

    CHAPITRE I

    GENERALITES SUR L'ETUDE

    Le but visé par cette partie est de présenter la région hôte de notre étude sur les plans démographiques, socio économiques, santé et éducation qui ont un lien fort avec le thème étudié. Nous présenterons ensuite le trachome tel que défini dans la littérature et enfin la source des données utilisées pour la production de ce mémoire

    Mémoire de fin de formation ISI Edem Kossi Kludza, INEF SAGEP, Février 2013

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    Connaissance et comportement vis-à-vis du trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011

    I. Présentation de la zone d'étude : la région de Diourbel

    Graphique I: Carte administrative de la région de Diourbel

    Source : Situation économique et sociale de la région de Diourbel, ANSD, 2010

    Située à l'Est de Dakar, la région de Diourbel couvre 4 769km2 soit 2,2% de la superficie totale du Sénégal. Elle est limitée au Sud, à l'Ouest et au Nord par la région de Thiès ; au Sud et à l'Est par la région de Fatick; la région de Louga en constitue la limite Nord et Est.

    I.1. Situation sociodémographique

    La région Diourbel compte, selon de l'ANSD, près de 1.400.000 habitants en 2011 dont 52% de femmes. Sa densité avoisine les 294 habitants au km2. C'est donc une région moyennement peuplée (comparativement aux autres régions du pays) avec une population extrêmement jeune (55,7% de moins de 20ans). Les diourbellois résident essentiellement dans les zones rurales avec un taux d'urbanisation n'excédant pas 16%.

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    Graphique II: Distribution de la population selon le milieu de résidence en 2010

    Source : Situation économique et sociale de la région de Diourbel, ANSD, 2010

    Cette région compte 3 départements : Mbacké, qui regorge 56,8% des habitants, Bambey (23,2%) et Diourbel (20%) selon les données de l'ANSD (2010). La répartition de cette population par ethnies montre une forte prédominance des wolofs (66%), ensuite viennent les Séréres (25%) puis les Pular (67%). L'Islam est la religion dominante, avec une prédominance de la confrérie Mouride (99% des musulmans).

    C'est une région où les mouvements migratoires sont considérables, elle constitue une vaste zone de départ. Ce phénomène qui a longtemps plus affecté les effectifs masculins jeunes issus des zones rurales concerne de plus en plus les jeunes filles.

    I.2. Situation socioéconomique

    D'après les résultats provisoires de la 2e Enquête de Suivi de la Pauvreté au Sénégal (ESPS II) conduite par l'ANSD en 2011, le taux de pauvreté à Diourbel dépasse les 60%. Plus de six (6) ménages sur 10 vivraient donc au dessous du seuil de pauvreté dans cette région. Ce phénomène de la pauvreté touche plus le milieu rural que le milieu urbain. En 2004, 93% des ménages pauvres vivaient dans les campagnes.

    L'économie de Diourbel est essentiellement basée sur l'informel. L'économie populaire demeure ainsi dynamique dans la région. Les secteurs économiques les plus dynamiques sont l'agriculture, l'élevage

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    exclusif, le commerce et l'artisanat. L'agriculture emploie 57% des habitants mais ne fournit que 8,6% des revenus monétaires de la région. La mauvaise qualité des semences, le faible niveau d'équipement et la vétusté du matériel agricole mais aussi l'irrégularité des pluies sont autant de causes entraînant une baisse généralisée des rendements agricoles. Ce qui fait basculer un bon nombre de ménage dans la pauvreté. Le commerce joue aussi un grand rôle dans la réduction de la pauvreté. Cependant, il souffre de problèmes d'accès difficile au crédit et à son coût très élevé, de saturation du secteur, d'inorganisation et d'analphabétisme. Ce qui pose des difficultés de gestion non négligeables

    I.3. Éducation

    L'éducation occupe une place de choix dans le développement socioéconomique d'un pays. C'est un bon indicateur du niveau de développement. Il entretient un lien très fort avec le niveau de santé de la population. Plus une population est éduquée, plus le risque d'exposition dû à l'ignorance est faible.

    En 1998, le taux brut de scolarisation était de 35% à Diourbel. Ce qui faisait de cette région, la moins scolarisée du Sénégal. Depuis lors, des efforts ont été consentis par les gouvernements successifs. De nos jours, ce taux (TBS) vaut 58%. Malgré cette augmentation, il demeure toujours faible comparativement aux autres régions du pays. Sur le plan national les autres régions ont un TBS supérieur à de 95%. Il existe donc un écart considérable entre Diourbel et les autres régions vis-à-vis de l'éducation formelle. Le taux de déperdition scolaire y est aussi supérieur à la moyenne nationale. Les filles y sont plus touchées que les garçons. La région de Diourbel est donc à la traine et pourrait empêcher le pays tout entier d'atteindre les OMD.

    Le taux d'analphabétisme dans la région est le plus élevé du pays. Plus de femmes y sont touchées que les hommes. Ainsi dans la région de Diourbel, la grande majorité des personnes ne savent ni lire, ni écrire que ce soit dans les langues étrangères ou locales. Ce qui pose un réel problème de gestion surtout des activités socioéconomiques.

    La rareté de centres de formation professionnelle et le manque d'intérêt des parents envers l'éducation formelle expliqueraient cette situation. Selon le Ministère en charge de l'éducation, l'école totalement

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    française sans enseignement religieux est inadaptée à la région. Rappelons que cette région abrite la ville de Touba, berceau du mouridisme6

    I.4. Santé

    A Diourbel, on dénombrait en 2009, 1 hôpital pour 657 600 habitants, 1 centre de santé pour 248 504 habitants, 1 poste de santé pour 17 305 habitants. Ce qui est loin des normes de l'OMS selon lesquelles il faut 1 hôpital pour 150 000 habitants, 1 centre de santé pour 50 000 habitants et 1 poste de santé pour 10 000 habitants. La région accuse encore un retard en matière de couverture en infrastructures sanitaires si on se réfère aux normes de l'OMS. Par rapport au personnel médical, le constat est le même. Il y a un besoin réel en spécialistes de santé dans la région.

    L'hygiène de la population revêt d'une importance capitale pour un bon état de santé. C'est pourquoi, les agents d'hygiène de la localité mènent une lutte sans merci pour combattre l'insalubrité environnementale et le manque d'hygiène alimentaire. Les populations s'organisent tant bien que mal, malgré l'inexistence d'un système moderne de collecte et de traitement des ordures, autour des charretiers pour évacuer les ordures en dehors des grandes agglomérations. Malgré tout, l'insalubrité persiste notamment avec des tas de dépôts d'ordures un peu partout. Ce qui cause bien évidemment des problèmes de santé avec des maladies comme le choléra et le paludisme qui font leur apparition de temps en temps.

    Des efforts doivent être menés allant dans le sens de construire des infrastructures sanitaires pour répondre aux normes de l'OMS, doter la région des spécialistes de santé. La mise en place d'un système de collecte des ordures dans la région, comme c'est le cas à Dakar, est nécessaire dans le but d'accroitre l'hygiène collective.

    II. Qu'est-ce que le trachome ?

    Nous allons nous baser, dans cette partie, sur le travail des organismes internationaux de renom tels que l'OMS. Ensuite nous présenterons la carte de la maladie au niveau mondial, sous régional et enfin terminer sur le plan national. Elle permettra au lecteur de connaitre ce qu'est réellement la maladie.

    6 Confrérie musulmane principalement au Sénégal mais ayant des adeptes partout dans le reste du monde

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    II.1. Présentation de la maladie : Définition et généralités

    Le trachome est une maladie infectieuse qui commence le plus souvent dans la petite enfance ou l'enfance. Elle peut devenir chronique en l'absence de traitement. Dans ce cas, elle provoque avec le temps un retournement de la paupière vers l'intérieur des yeux. Les cils peuvent ainsi facilement frotter le globe oculaire provoquant des douleurs intenses en sclérosant la cornée. Ces lésions entrainent une cécité irréversible et incurable, généralement entre 30 et 40 ans d'évolution. L'accent doit donc être mis sur sa prévention ; La détection de la maladie le plus tôt possible et un traitement approprié l'empêche d'évoluer vers les stades irréversibles.

    ? Histoire du trachome :

    Pour certains auteurs, le trachome a été décrit pour la première fois en Egypte dans les célèbres papyrus d'Ebers datant du 15e siècle avant JC. Quel qu'en soit le cas, il est l'une des maladies infectieuses les plus anciennement connues.

    Le terme trachome, vient du mot grec trachus qui signifie rugosité qui en était la caractéristique. Il se serait répandu dans le monde entier à partir de l'Egypte et du Moyen/Extrême Orient essentiellement à cause des migrations et des conquêtes. Les conquêtes perses de l'armée de Darius et d'Alexandre le grand auraient contribué à propager la maladie en Europe Orientale et en Asie Orientale. Elle se répandra plus tard dans le vaste empire romain atteignant ainsi, l'Europe occidentale et le reste de l'Afrique du Nord.

    En 1903, le recensement du trachome réalisé par Boldt en pleine colonisation de l'Afrique, ne mentionnait aucun cas de trachome en Afrique noire. On croyait donc que les personnes de race noire bénéficiaient d'une certaine immunité contre la maladie. En Afrique francophone, 12 ans plus tard, plus précisément en 1915, la maladie sera découverte au Sénégal par Lafont Dupont. Un peu plus tard, en 1949, l'OMS publie la distribution mondiale du trachome. La maladie était présente sur tous les continents mais montrait une forte diminution en Europe. Ce n'est que dans les années 1970 que l'importance du trachome au sud du Sahara a été mise en exergue. Ainsi, les guerres et invasions coloniales depuis les temps pharaoniques auraient donc joué un grand rôle dans l'expansion du trachome dans le monde.

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    C'est chez les romains que pour la première fois une distinction a été faite entre le retournement de la paupière vers l'intérieur (entropion) et la pousse anarchique des cils (trichiasis). Cette découverte a été l'oeuvre de Celse. Il faut attendre jusqu'au 9e siècle de notre ère pour que des médecins arabes vivant à Bagdad en Irak, confirment la véracité de la découverte de Celse en faisant la distinction entre la forme aigue et chronique de la maladie. Ces médecins ont aussi établi la contagiosité de la maladie. C'est en 1792 que l'ophtalmologue autrichien Joseph Beer7 décrit le trachome ainsi que ses séquelles, la déformation des paupières puis le trichiasis en 1813.

    ? Manifestation et évolution de la maladie : Comment reconnaitre la présence du trachome ?

    Le trachome est une kérato-conjonctivite, donc une conjonctivite qui dans son stade avancé endommage la cornée oculaire. Les personnes infectées ne deviennent pas systématiquement aveugle. Tout commence par une inflammation de la conjonctive. L'oeil devient rouge et on peut observer des secrétions muco-purulentes. Le concerné commence à se plaindre des picotements ou des sensations de sable dans les yeux. Alors entre en jeu le trachome avec l'apparition des follicules aussi appelées granulations qui se présentent sous forme de petits grains dans les yeux. Dès que le nombre des follicules dépasse cinq (5) on parle de Trachome inflammatoire Folliculaire (TF). La classification simplifiée de l'OMS, présente la maladie en 5 étapes :

    1ère étape : Trachome inflammatoire Folliculaire (TF), caractérisé par la présence d'au moins cinq (5) follicules en dessous de la paupière supérieure. Ce stade représente la phase active et contagieuse de la maladie.

    2e étape : Trachome inflammatoire Intense (TI). Cette étape correspond à l'épaississement des follicules. La conjonctive masque une bonne partie de l'oeil.

    3e étape : Trachome Cicatriciel (TC). Elle est marquée par la présence des cicatrices sur la conjonctive. Elle suit la phase précédente après quelques années d'évolution.

    7 Georg Joseph Beer (23 December 1763 - 11 April 1821), Université de Vienne, Autriche.

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    4e étape : Trichiasis trachomateux (TT). Cette étape dans le développement de la maladie correspond à l'apparition d'au moins un cil retourné, en contact direct avec le globe oculaire ou de traces récentes d'arrachement de cils retournés. A ce stade, les cils poussent en désordre et constituent un sérieux problème à la vision. Il se produit un retournement de la paupière : c'est l'entropion-trichiasis.

    5e étape : Opacité cornéenne. Elle correspond au stade le plus avancé du trachome. Les yeux changent de couleur et l'opacité facile à repérer cache une partie de la pupille comme le montre la fiche suivante :

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    Fiche 1: Classification simplifiée du trachome par l'OMS

    2e étape

    1ère étape

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    3e étape 4e étape

    5e étape

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    Connaissance et comportement vis-à-vis du trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011

    L'évolution de la maladie peut donc être schématisée comme suit :

    TC

    TI

    OC

    TT

    CONJONCTIVITE TF

    ? Cause du trachome

    Le Chlamydia trachomatis est le germe responsable de plusieurs maladies dont le trachome et de plusieurs infections uro-génitales. C'est un agent pathogène contagieux qui tire son nom du trachome. Il ne se développe qu'à l'intérieur du cytoplasme d'une cellule hôte qu'il parasite en pénétrant par phagocytose. Le Chlamydia trachomatis est une bactérie strictement humain dans ce sens qu'on ne le retrouve que chez les Hommes. L'Homme au sens large, constitue donc le seul réservoir de cette bactérie.

    Source : Le Trachome : une maladie de la pauvreté, 2008

    Fiche 2 : Cycle du Chlamydia trachomatis

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    ? Les modes de transmission

    Le Chlamydia trachomatis se transmet généralement entre enfants et entre mères et enfants. La contagion au sein d'une même famille est donc très fréquente. Il se transmet soit de façon directe par sécrétion oculaire ou écoulement nasal soit de façon indirecte par l'intermédiaire des mains sales, des vêtements et objets sales ou de la poussière apportée par le vent.

    Dans le cas où une personne est infectée, les sécrétions oculaires et nasales sont porteuses du germe de la maladie. Ainsi sans précautions, une autre personne en charge du malade peut aisément à son tour être aussi infectée. Quand un oeil est atteint, les chances que le second soit infecté sont très élevées du fait des secrétions oculaires. Des mains sales, portées au niveau du visage et donc des yeux sont un agent très efficace de transmission de la maladie soit pour réinfecter la même personne ou pour infecter un individu tiers. Le manque d'hygiène corporelle et vestimentaire augmente le risque de surinfection. Les vêtements sales, les objets de toilette sales contribuent à la transmission du trachome.

    Les mouches sont aussi des agents passifs, vecteurs non négligeables, dans la propagation du Chlamydia trachomatis. Les mouches sont indiscutablement capables de véhiculer le Chlamydia trachomatis. Il est montré que la saison de prolifération des mouches coïncide souvent avec la recrudescence des cas du trachome. Des latrines sales ou inexistantes, une cours de concession sale, les déchets ménagers mal gérés, brefs un environnement sale, sont tout aussi des facteurs qui accroissent le risque de contamination.

    ? Les moyens de prévention

    Puisque les stades avancés du trachome sont irréversibles, la prévention mérite toute notre attention, comme quoi : prévenir vaut mieux que guérir. La prévention est l'élément clé de la lutte contre le trachome, faute de quoi, les mesures médicales et chirurgicales n'auront pas les effets escomptés. Les moyens de prévention vont essentiellement dans le sens de l'amélioration des conditions d'hygiène et de l'environnement de l'habitat que ce soit au niveau individuel que collectif. Ces moyens passent par :

    *La construction (au bon endroit), le bon usage et l'entretien des latrines. Cette mesure concerne aussi la bonne gestion des selles des enfants qui doivent être bien recueillies et être jetées dans les toilettes.

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    *La gestion des ordures ménagères et des eaux usées : Les déchets domestiques doivent être collectés et évacués régulièrement dans une fosse appropriée à une distance suffisamment grande des habitations. Dans les familles pratiquant l'élevage, les déjections animales doivent aussi être régulièrement évacuées. Cette mesure a pour objectif d'améliorer la propreté de l'habitat et des cours des maisons.

    L'idée ici, c'est de diminuer la pollution des mouches en réduisant leurs sites de ponte, en éliminant tout ce qui peut les attirer. Tous les moyens (physiques et/ou chimiques) doivent être utilisés pour y arriver. Ceci réduira leur nombre dans les concessions et donc le risque d'exposition à la maladie.

    *La propreté générale du corps fait partie des recommandations des experts de la question du trachome. Elle passe par le lavage quotidien du corps et du visage couplé avec l'utilisation du savon. Il est montré que le bain quotidien est associé à une baisse de la fréquence de la maladie. Ainsi que ce soit chez l'enfant ou chez l'adulte, ces mesures, bien que simple, contribuent considérablement à baisser la probabilité d'attraper la maladie. Une autre mesure très simple mais souvent négligé est le lavage régulier des mains avec du savon surtout après l'usage des latrines. Ces dispositions simples mises en oeuvre en Gambie à l'occasion d'un vaste programme d'éducation sanitaire axé sur le lavage des mains et la propriété corporelle, selon Hoare et al. 1999, ont permis de réduire de deux tiers (2/3) les infections oculaires, cutanées et les diarrhées.

    *Un accent doit, ici, être mis sur l'éducation de la population et la communication. Les enfants dès leur jeune âge doivent apprendre que ce soit à l'école ou à la maison les bonnes pratiques de l'hygiène. Les campagnes d'éducation sanitaires sur le trachome sont un bon canal d'information de la population car un homme averti en vaut deux.

    ? Les personnes les plus exposées

    Le trachome se développe principalement dans les communautés rurales isolées où les personnes ont un accès limité à l'eau et aux soins de santé. Dans certaines communautés, la maladie est tellement courante que la cécité qui en découle est simplement acceptée comme un fait normal.

    Selon les études effectuées au Mali (SCHEMANN et al, 2001), le trachome apparait être lié aux conditions socio économiques défavorisées des personnes. Le taux de prévalence de la maladie est négativement corrélé à la richesse. Quand le niveau de vie augmente, le taux de prévalence diminue. Le trachome est donc une maladie des pauvres. Ces derniers sont donc la couche de la société la plus

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    exposée à la maladie. Ces résultats expliquent d'ailleurs pourquoi le trachome a disparu dans les pays développés avec l'amélioration des conditions de vie.

    La maladie commence le plus souvent dans l'enfance. Les enfants de moins de 9ans sont très exposés à la maladie. Comme l'a montré l'étude réalisée au Mali en 2001 (SCHEMANN et al, 2001), ils constituent le principal réservoir du trachome actif avec un pic aux alentours de 3ans.

    Les femmes adultes apparaissent être plus exposées à la maladie que les hommes adultes dû au fait qu'elles sont celles qui s'occupent le plus souvent des taches ménagères et des enfants. 78% des cas de cécité dus au trachome dans le monde sont des femmes contre 22% pour les hommes soit un ratio de 35femmes pour 10 hommes.

    ? Traitement de la maladie

    L'OMS recommande un certain nombre de principes adaptés à chaque étape de la maladie. Les différents stades du trachome ont été divisés en deux grands groupes au niveau de l'étape 38 décrite plus haut. Cette dernière est la limite au-delà de laquelle une intervention chirurgicale est recommandée.

    À un stade peu évolué de la maladie, l'application locale, pendant au moins trois semaines, de collyres et de pommades antibiotiques adaptés au germe, permet de faire régresser les symptômes.

    Ainsi pour les trois (3) premières étapes, allant du trachome folliculaire(TF) au trachome cicatriciel (TC), l'application de l'azithromycine9 orale ou collyre, ou de pommade tétracycline 1% est conseillée. Un traitement de masse doit être mis en oeuvre si le trachome actif est présent chez plus de 20% des enfants de 0 à 10 ans dans une communauté donnée. Il est nécessaire de respecter la meilleure hygiène corporelle possible pour favoriser la guérison. Dès que l'entropion trichiasis est constaté (4e étape dans le développement de la maladie), l'intervention chirurgicale est nécessaire pour redresser la paupière et les cils. Une bonne hygiène corporelle et un lavage fréquent des mains permettent d'éviter la réinfection. Le meilleur traitement contre le trachome demeure la prévention.

    8 Confère Page 15 : Classification simplifiée du trachome selon l'OMS

    9 L'azithromycine est utilisée pour le traitement des infections des voies respiratoires, de celles des tissus mous et des infections génito-urinaires- wikipédia http://fr.wikipedia.org/wiki/Azithromycine, février 2013

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    II.2. Carte géographique du trachome

    II.2.1. Le trachome dans le monde

    Le trachome se retrouve dans le tiers monde car ayant disparu, il y a de cela un siècle, dans les pays de l'Europe et de l'Amérique du Nord. Cependant, il persiste dans le reste du monde.

    En Afrique :

    C'est le continent le plus touché. Autrefois prédominant dans les pays de l'Afrique du Nord, c'est au sud du sahel que la maladie représente, de nos jours, un problème de santé publique. De Dakar à Djibouti, du Caire au Cap (en Afrique du Sud), en longeant la vallée du Nil, le trachome trouve son berceau. Les pays les plus touchés sont donc les pays du grand désert saharien (Sénégal, Mauritanie, Mali, Burkina, Niger, Tchad, jusqu'en Ethiopie et Djibouti), les pays de la vallée du Nil (Egypte, Soudan, RD Congo, jusqu'à la partie nord de l'Afrique du Sud). En 2002, le continent noir regorgeait près de 26millions de personnes atteintes du trachome actif (TF et TI) soit 29,8% des cas dans le monde. En 1992, la part de l'Afrique était de 25,1%. Ainsi en l'espace d'une décennie, la part du continent africain a connu une augmentation de cinq points même si en valeur absolue il y a eu une baisse d'environ 10 millions de personnes sur le continent.

    En Asie :

    Beaucoup d'efforts ont été fait au Moyen Orient, dans les pays comme l'Arabie Saoudite et les états du Golfe en particulier Oman, Yémen et Iran. Le trachome persiste par contre en Afghanistan, au Pakistan, en Chine, en Inde, au Népal et au Viêt-Nam.

    En Amérique du Sud :

    Plusieurs zones sont encore touchées par la maladie, particulièrement le sud du Mexique, le Guatemala, le nord-est du Brésil, le Pérou et la Bolivie.

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    En Océanie :

    Le trachome demeure un problème de santé publique chez les Aborigènes d'Australie et dans certaines des îles du Pacifique.

    Fiche 3: Le trachome dans le monde

    Répartition du trachome cécitant Poches de trachome cécitant

    Source : Le trachome dans le monde (OMS, 2000)

    Dans la sous région ouest africaine, le Niger pointe en tête des pays les plus touchés, suivi du Mali, de Mauritanie, du Burkina puis du Sénégal. Ensuite viennent les autres pays. Bien que présent au Cap vert, le trachome ne représente pas un problème grave de santé dans ce pays.

    II.2.2. La Stratégie CH.A.N.CE et le GET 2020

    En 1993, une nouvelle approche communautaire de la lutte contre le trachome a été développée par l'OMS en collaboration avec la Edna McConnel Clark Foundation. Elle a abouti à la stratégie appelée SAFE en anglais (en référence à ces quatre composantes, Surgery, Antibiotics, Facial cleanliness, and Environmental improvement) Ce sigle correspond à la stratégie CH.A.N.CE en français :

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    CH = CHirurgie du trichiasis

    A = Antibiothérapie

    N = Nettoyage du visage

    CE = Changement de l'Environnement

    Fiche 4: La stratégie CH.A.N.CE en image

    CHirurgie du

    trichiasis : corriger les séquelles de la maladie

    Source : OMS

    Antibiotiques

    Zitromax : traiter et prévenir les infections actives

    Nettoyage du visage : prévenir la transmission

    Changement de l'Environnement :

    Améliorer l'accès à l'eau pour une meilleure hygiène

    La stratégie CH.A.N.CE a pour but de corriger les séquelles de la maladie mais aussi et surtout sa prévention. Puisque le trachome est la principale cause de cécité évitable dans le monde, l'OMS a lancé en 1997, en collaboration avec un consortium d'ONGs évoluant dans le domaine de la santé des yeux et partenaires financiers, une Alliance d'élimination du Trachome d'ici l'an 2020 dénommée GET 2020 (Global Elimination of Blinding Trachoma by 2020). Cette alliance a pour objectif de contribuer à l'effort global d'élimination du trachome cécitant et d'implémenter de la stratégie CH.A.N.CE dans les régions endémiques.

    II.2.3. Le trachome au Sénégal et à Diourbel

    En 2000, le taux de prévalence du trachome chez les enfants de moins de 10ans était évalué à 10,8% sur le territoire national sénégalais. En ce qui concerne les femmes de plus de 14ans, la prévalence du

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    trichiasis est de 2,6%. L'étude s'est concentrée sur ces deux couches de la société car étant les plus exposées à la maladie. Ces chiffrent voilent les disparités rencontrées que ce soientt chez les enfants ou chez les femmes adultes.

    Chez les enfants : Les formes de la maladie rencontrées sont le trachome actif (TF et TI). Le taux de prévalence du trachome actif est de 10,8% dont 1,2% déjà évolué vers le trachome intense. La strate Thiès-Diourbel arrive en première position avec un taux de 14,2% suivie de Louga-Saint Louis (12,6%). Cette dernière a le taux de prévalence du trachome Intense (2e stade de la maladie) la plus élevée (2,1%). Tambacounda et les périphéries de Dakar sont les strates les moins touchées par la maladie chez les enfants, avec respectivement 3,3% et 4,8% de cas de trachome actif. Puisque ces taux sont supérieurs à 1%, selon les normes de l'OMS il y a donc un problème de santé publique dans toutes les strates enquêtées comme le montre le tableau suivant :

    Tableau 1: Taux de prévalence du trachome par strate chez les enfants de 0 à 10ans.

    Strate

    Trachome actif (TF et TI) / en %

    Trachome Intense (TI) ) / en %

    I (St Louis, Louga)

    12,6

    2,1

    II (Tambacounda)

    4,8

    0,3

    III (Fatick, Kaolack)

    6,8

    0,3

    IV (Thiès, Diourbel)

    14,2

    1,6

    Ensemble du Sénégal10

    10,8

    1,2

    V (Périphérie Dakar)

    3,3

    0,3

    Source : Le trachome au Sénégal : résultats d'une enquête nationale, 2000

    Chez les femmes : Les formes rencontrées sont le trachome cicatriciel (TC), le trichiasis trachomateux (TT) et l'opacité cornéenne (CO), la maladie évoluant avec l'âge. Les taux de prévalence hormis Dakar, valent respectivement pour le TC 3,6%, pour le TT 2,6% et pour le CO 1,1%. La maladie n'est pas uniformément répartie dans le pays. Certaines régions ont un taux élevé. C'est ainsi que pour le trachome cicatriciel (TC), la strate Saint Louis - Louga avec 7,2% est la plus touchée alors que pour le trichiasis trachomateux (TT), la strate Thiès-Diourbel avec 4,0% a le taux le plus élevé. L'opacité cornéenne est beaucoup plus rencontrée à Fatick-Kaolack (1,9%). Globalement, la région de Dakar et

    10 Et * : Prévalence pondérée, sans la région de Dakar

    Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013

    24

    Connaissance et comportement vis-à-vis du trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011

    ses périphéries puis Tambacounda sont (une fois de plus) les zones les moins touchées par les phases les plus avancées du trachome.

    Tableau 2: Prévalences T S, TT et CO selon les strates chez les femmes > 14ans

    Strate

    Cicatrisation trachomateux (TC)

    Trichiasis trachomateux (TT)

    Opacité cornéenne (CO)

    %

    %

    %

    I (St Louis, Louga)

    7,2

    1,3

    1,0

    II (Tambacounda)

    3,3

    0,6

    0,7

    III (Fatick, Kaolack)

    2,7

    2,8

    1,9

    IV (Thiès, Diourbel)

    1,9

    4,0

    1,5

    Ensemble du Sénégal*

    3,6

    2,6

    1,1

    V (Périphérie Dakar)

    1,9

    1,3

    0,4

    Source : Le trachome au Sénégal : résultats d'une enquête nationale, 2000 III. L'enquête et les données

    L'objet de cette partie est de présenter la source des données utilisées pour la production de ce mémoire. Nous essayerons de répondre entre autres aux questions suivantes

    III.1. L'échantillonnage

    L'enquête a porté sur les ménages dans lesquels le chef ou un représentant répond aux questions. Par défaut, c'est le chef de ménage qui répond aux questions. Au cas où il est absent, son représentant le remplace. Ce choix s'explique par le fait que ce dernier influence énormément les membres de son ménage. Toutefois, certaines questions portant sur l'hygiène de vie dans le ménage sont posées aux femmes du ménage.

    On appelle ménage une unité socio-économique de base au sein de laquelle les différents membres, apparentés ou non, vivent dans la même maison ou concession, mettent en commun leurs ressources et satisfont en commun à l'essentiel de leurs besoins alimentaires et autres besoins vitaux, et qui reconnaissent l'autorité de l'un d'entre eux : Ce dernier est le chef du ménage

    Encadré 1 : Le ménage

    Taille de l'échantillon : En fonction des moyens disponibles pour l'étude, une taille de 1020 individus a été retenue. Or la taille de l'échantillon est donnée par la formule :

    Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013

    25

    Connaissance et comportement vis-à-vis du trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011

    n = taille de l'échantillon (déterminée dans cette étude en fonction des moyens)

    D = Effet de grappe (généralement pris = 2)

    t = quantile associé au niveau de confiance à 95% (t~1,96)

    p = proportion des habitants connaissant de la maladie dans la zone (inconnue, supposée

    = 50%)

    m = marge d'erreur.

    Dans cette équation l'inconnue est la marge d'erreur qui permet de juger de la

    consistance des résultats qui sont issus de l'étude. Plus elle est faible, plus l'étude est

    fiable ;

    La marge d'erreur est faible ; la précision de l'étude est donc très grande. L'étude est donc consistante et fiable sous condition de respecter le tirage aléatoire sur le terrain.

    Méthode de tirage des individus : La méthode utilisée est le sondage stratifié à deux degrés. Le premier niveau de tirage est constitué du choix de 102 villages ou quartiers dans les 38 grappes (3 communautés urbaines et 35 communautés rurales) que compte la région proportionnellement à la taille de chaque communauté. Le deuxième est constitué du choix des ménages à enquêter dans chaque grappe.

    III.2. Méthodologie de collecte et de traitement de l'information.

    Dans chaque village/quartier retenu, 10 ménages/personnes ont été enquêtés selon une direction à partir du centre du village ou quartier.

    Les enquêteurs et superviseurs ont suivi une formation de 2 jours suivie d'une phase pilote avant le démarrage du terrain. Les superviseurs s'assurent de la bonne qualité des données recueillies sur le terrain.

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    26

    Connaissance et comportement vis-à-vis du trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011

    Après la collecte de l'information qui a duré 10 jours une équipe de back-check a procédé à la vérification de la cohérence des réponses des questionnaires remplis puis à la codification des questions ouvertes ou semi ouvertes.

    La saisie des données à été faite sur SPSS Data Entry sous la supervision d'un ingénieur statisticien. Cette phase a été suivie de l'apurement et du traitement des données sur SPSS.

    III.3. La base de données :

    Elle porte sur 1020 ménages interrogés dans les villes et campagnes de la région de Diourbel. Elle provient d'une étude réalisée par SIGHT SAVERS en collaboration avec le Cabinet CIBLAGE en Novembre-Décembre 2011. Cette étude quantitative a suivi la phase qualitative où des focus groupes ont été organisés dans la région. Les données de la base sont subdivisées en six sections :

    a. les caractéristiques socioéconomiques des ménages,

    b. la connaissance du trachome,

    c. les attitudes et comportements face au trachome,

    d. les sources d'informations sur le trachome,

    e. les perceptions et représentations (croyances) du trachome,

    f. et enfin l'utilisation des moyens pour une bonne hygiène.

    Notre étude portera essentiellement sur la section b.et f.

    Les individus11 sondés dans cette étude sont les ménages. Dans cette partie, nous présenterons, en premier lieu, la répartition démographique des ménages. Ensuite nous donnerons les caractéristiques sociodémographiques des chefs/représentants des ménages.

    Répartition géographique :

    La répartition selon les trois (3) départements de la région montrent une surreprésentation du département de Mbacké, 56,8% de la population totale mais jusqu'à 82,7% dans l'échantillon. Le

    11 Individus au sens statistique du terme

    Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013

    27

    Connaissance et comportement vis-à-vis du trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011

    département de Bambey se retrouve de son côté sous représenté dans l'échantillon avec seulement 20 enquêtés. Ainsi, les résultats se rapportant à Bambey doivent être considérés avec retenue 12

    Tableau 3: Répartition de la population de Diourbel selon les départements administratifs

    Départements

    Effectifs

    Poids dans l'échantillon

    Poids démographique (ANSD 2010)

    Diourbel

    156

    15,3%

    20,0%

    Mbacké

    844

    82,7%

    56,8%

    Bambey

    20

    2,0%

    23,2%

    Total

    1020

    100,0%

    100%

    Source : Construction propre

    Toutes les trois villes (communes) de la région sont représentées comme le montre le tableau suivant. Sur les 11 communes/arrondissements que compte la région, 9 sont ici représentés. Les deux (2) manquants étant les arrondissements de LAMBANE et de TAÏF. Cette situation s'explique par le tirage effectué lors du choix des 102villages/quartiers de la région ; ce qui fait que deux arrondissements sont non représentés.

    Tableau 4 : Répartition des ménages enquêtés selon les différents arrondissements

    Département

    Commune/Arrondissement

    Effectif enquêtés

    Total

    Diourbel

    Diourbel Ville

    37

    155

    Ndindy

    60

    Ndoulo

    58

    Mbacké

    Mbacké Ville

    116

    845

    Ndame

    677

    Kael

    52

    Bambey

    Bambey Ville

    10

    20

    Baba garage / ngoye

    10

    Total

    1020

    Source : Construction propre

    La répartition des enquêtés par milieu de résidence montre une grande différence avec le poids démographique réel (ANSD, 2010). 58,6% des ménages enquêtés habitent dans le milieu rural contre 41,4% dans les villes. Cette différence s'explique par le « phénomène démographique » que constitue le « village » de Touba Mosquée. Cette cité, de part sa fonction religieuse et commerciale, concentre à elle

    12 Sous condition que les répondants sont représentatifs de leur département respectif

    Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013

    28

    Connaissance et comportement vis-à-vis du trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011

    seule 47% de la population totale de la région. Officiellement c'est un village ; mais dans les études sociales, elle est considérée comme un centre urbain.

    Tableau 5: Répartition des ménages enquêtés selon le milieu de résidence

    Milieu de
    résidence

    Nombre de ménages
    enquêtés

    Poids dans
    l'échantillon

    Poids démographique
    ANSD 2010

    RURAL

    598

    58,6%

    84,5%

    URBAIN

    422

    41,4%

    15,5%

    Total

    1020

    100,0%

    100,0%

    Source : Construction propre

    Caractéristiques sociodémographiques :

    La grande majorité des chefs/représentants des ménages ayant répondu au questionnaire sont des femmes (74,2% contre 25,8% pour les hommes). La pyramide des âges nous permet de visualiser la répartition selon le sexe et l'âge les répondants.

    Graphique III: Pyramide des âges des chefs/représentants de ménages.

    45-50

    40-45

    65-70

    60-65

    55-60

    50-55

    35-40

    30-35

    25-30

    20-25

    15-20

    70 +

    -100 -50 0 50 100 150 200

    Homme

    Femme

    Source : Construction propre

    Il apparait clairement que chez les hommes, les jeunes gens de 15 à 25ans sont plus représentés alors que chez les femmes, les plus représentées ont un âge compris entre 20 et 35 avec un pic pour les 25-30ans.

    Connaissance et comportement vis-à-vis du trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011

    Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013

    La répartition par ethnie montre une prédominance des wolofs (89,0%) suivis par les Sérères (5,7%) puis les Pulars (4,1%). Avec 99,8% de ménages enquêtés, la religion musulmane est ultra majoritaire.

    45,3% des personnes enquêtées sont analphabètes. Elles constituent le groupe le plus fréquent en ce qui concerne l'instruction. Viennent ensuite les alphabétisées en arabe (33,2%) puis le niveau primaire (11,9%). Le niveau d'instruction des personnes ayant pris part à l'étude apparait donc faible avec seulement 8,5% des personnes ayant plus du Certificat d'entrée en 6e.

    Les agriculteurs (16,6%) et les commerçants / artisans (27,2%) constituent une part non négligeable de l'échantillon en ce qui concerne l'occupation professionnelle. Les cadres moyens et supérieurs avec 1,5% sont minoritaires.

    29

    Ch.2

    Mémoire de fin de formation ISI Edem Kossi Kludza, INEF SAGEP, Février 2013

    Connaissance et comportement vis-à-vis du trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011

    CHAPITRE II

    CONNAISSANCE DU TRACHOME

    L'objet de cette partie est de présenter d'une manière résumée le trachome tel que perçu par les habitants de Diourbel, puis de regrouper en classes plus ou moins homogènes, les individus selon leur définition des différentes caractéristiques du trachome.

    30

    Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013

    31

    Connaissance et comportement vis-à-vis du trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011

    I. Le trachome vu de Diourbel

    Nous nous proposons dans cette partie de présenter la façon dont le trachome est perçu à Diourbel

    I.1. Caractéristiques déduites du trachome

    Le trachome est une forme de conjonctivite qui est donc la grande famille à laquelle appartient le

    trachome. Une bonne connaissance des caractéristiques de la conjonctivite implique donc la connaissance (plus ou moins précise) du trachome. Ainsi les réponses des chefs de ménage concernant les caractéristiques de la conjonctivite (causes, modes de transmission, endroits où la transmission est plus rapide, moyens de protection) nous donneront une idée sur leur connaissance de ces mêmes caractéristiques sur le trachome.

    Encadré 2 : Explication du choix de cette méthodologie :

    Dans notre base de données, des questions n'ont pas été directement posées sur les causes du trachome par exemple. En ce qui concerne les causes, elles portent sur la conjonctivite. Puisque cette dernière est la grande famille à laquelle appartient le trachome, ses causes entretiennent nécessairement un lien avec les causes du trachome. Nous pouvons donc l'utiliser à défaut pour apprécier la connaissance des individus sur les causes du trachome.

    Ces caractéristiques déduites sont au nombre de 4 (quatre) et concernent les causes, les modes de transmission, les endroits où la transmission est plus rapide et les moyens de protection

    Tableau 6: Caractéristiques déduites du trachome

    Caractéristiques de la maladie

    Modalités

    Causes du trachome

    Microbe

    Autres causes

    Mode de transmission

    Mouche

    Mains

    Objets de toilette sales

    Vêtement

    Endroits où la transmission est rapide

    Maison au sein de la famille Autres endroits

    Moyens de prévention

    Lavage du visage

    Respect des règles d'hygiène

    Éviter mouche

    Lavage des mains

    Connaissance et comportement vis-à-vis du trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011

    28% des personnes interrogées attribuent la cause de la maladie à un microbe. Quant aux modes de transmission, quatre ont été cités : les mains (68%), les objets de toilette sales (15%), mouche (13%), les vêtements (7%). La maison au sein de la famille en tant que lieu où la transmission de la maladie est plus rapide a été la réponse de 57% des personnes enquêtées. Quatre moyens de protection de la maladie ont été donnés. Ce sont : respecter des règles d'hygiène (51%), lavage du visage (44%), lavage des mains (24%) et éviter les mouches (3%).

    Graphique IV: Caractéristiques du trachome selon les enquêtés

    80%

    40%

    70%

    60%

    50%

    30%

    20%

    10%

    0%

    28,04%

    71,96%

    67,94%

    15,39%

    13,24%

    7,25%

    56,67%

    43,33%

    50,78%

    43,53%

    23,73%

    2,75%

    Légende

    Cause

    Modes de transmission Lieu de transmission rapide

    Moyens de protection

    Source : Construction propre à partir des données I.2. Caractéristiques directes du trachome :

    Celles-ci au nombre de trois (3) complètent la précédente. Sauf que les taux de leur ignorance sont élevés dans la population (supérieurs à 94% dans la plus part des cas).

    A la question de savoir quelles sont les manifestations du trachome, 6% des enquêtés pensent que les stades avancés du trachome se manifestent par une déviation des cils ; et 5% ajoutent que ces cils frottent la cornée oculaire. En ce qui concerne les stades les moins avancés, de la maladie, 5% et 4% l'associe respectivement à des granulations plus importantes et à une vascularisation accrue. Les phases les plus connues de la maladie sont donc le TF, TI, TC et TT sauf que le taux de connaissance est très faible.

    32

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    Connaissance et comportement vis-à-vis du trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011

    Graphique V: Manifestions du trachome selon les enquêtés

    5,0%

    3,6%

    2,8%

    1,4% 1,1%

    0,3%

    6,1%

    4,7%

    4,0%

    3,1%

    1,4%

    0,8%

    Source : Construction propre

    Légende

    Stade moins avancé Stade plus avancé

    Un peu plus de 5% des enquêtés reconnaissent dans les enfants de moins de 9ans la couche sociale la plus exposée aux stades moins avancés du trachome ; et un peu moins de 5% voient dans les plus de 14ans les personnes les plus touchées par les stades avancées de la maladie.

    Graphique VI: Traitement du trachome selon les enquêtés

    4,0%

    0,0%

    6,0%

    5,0%

    3,0%

    2,0%

    1,0%

    2,7% 2,2%

    2,3%

    1,6%

    0,7% 1,9%

    0,9%

    1,5%

    2,5% 4,9%

    2,4%

    4,3%

    Source : Construction propre

    Légende

    Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013

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    Stade moins avancé Stade plus avancé

    Connaissance et comportement vis-à-vis du trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011

    A la question de savoir comment traiter le trachome, il faut une pommade ophtalmique selon 4% des répondants ou une intervention chirurgicale (selon 3% des répondants) pour les stades moins avancés. En ce qui concerne, les stades avancés, il faut une intervention chirurgicale (selon 6% des enquêtés). Cette situation est bien illustrée par le graphique 7 ci-dessous :

    Graphique VII: Traitement du trachome selon les enquêtés

    Intervention chirurgicale

    Pommade Ophtalmique

    Produits traditionnels

    Antibiotiques

    Autre

    0% 1% 2% 3% 4% 5% 6%

    Source : Construction propre

    Légende

    Stade moins avancé Stade plus avancé

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    34

    II. Qui connait le trachome ?

    Nous disposons d'une multitude de réponses sur les questions concernant les caractéristiques du trachome. La question qui se pose est de savoir comment reconnaitre le profil des personnes ? Comment distinguer les personnes qui connaissent réellement la maladie des personnes qui ne la connaissent pas ? Pour cela, nous allons utiliser une technique du data mining13, la classification, pour ressortir le profil des individus.

    13 « Le data mining ou fouille de données, est l'ensemble des méthodes et techniques destinées à l'exploration et l'analyse de (souvent grandes) bases de données informatiques, de façon automatique ou semi-automatique, en vue de détecter dans ces données des règles, des associations, des tendances inconnues ou cachées, des structures particulières restituant l'essentiel de l'information utile tout en réduisant la quantité de données ».

    Connaissance et comportement vis-à-vis du trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011

    II.1. Méthode de classification et choix des variables pertinentes sur la connaissance du trachome

    La classification consiste à regrouper les individus en blocs homogènes par rapport à un certain nombre de variables. Sa finalité est de créer une variable nominale multichotomique permettant de répartir les individus suivant les différentes modalités qu'offre cette variable. Il y a plusieurs méthodes de classification. Nous allons utiliser dans notre cas la Classification Ascendante Hiérarchisée (CAH) suivie d'une optimisation à l'aide du logiciel SPAD

    Encadré 3 : Principe de la Classification Ascendante Hiérarchisée (CAH)

    Elle consiste en une suite de regroupements ou de partitions emboitées allant de la partition en n classes - où chaque individu constitue une classe - à la partition en 1 classe qui regroupe tous les individus. En voici le principe :

    · A l'étape 0 : chaque individu est une classe. On a n classes

    · A l'étape 1 : les deux individus les plus proches sont regroupés. On obtient (n-1) classes. Les individus ainsi regroupés sont remplacés par leur centre de gravité.

    · Ainsi de suite...

    · A l'étape k : on aura (n-k) classes.

    · ...

    · A l'étape n-1 : qui est la dernière étape, on obtient 1 seule classe regroupant tous les individus.

    Il faut alors se basant sur les objectifs de l'étude et la notion d'inertie interclasse et intra-classe se prononcer sur la meilleure partition.

    Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013

    35

    Nous disposons d'une panoplie de variables de type DUMMY (encore appelée Indicatrice). Si nous prenons par exemple la « variable » `Causes du trachome', elle est composée de sous-variables de type dummy qui prennent la valeur 1 quand elle est citée et 0 sinon. Ces sous-variables sont en réalité les modalités de la principale.

    Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013

    36

    Connaissance et comportement vis-à-vis du trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011

    Une question se pose donc : quelles variables choisir pour l'analyse ?

    i. Pour que le résultat de la classification ne soit pas fortement influencé par les modalités à petit

    effectif, nous allons procéder à des regroupements. Ainsi par exemple la modalité «Laver le visage avec l'eau et le savon » citée seulement par 4 personnes (sur 1020), au niveau de la question «Les moyens de protection » sera rattachée à la modalité «Lavage du visage». Un simple tri à plat sur SPAD nous permet de connaitre les modalités à redistribuer c'est à dire ayant un taux de réponse inférieur à 2% car une ventilation de l'ordre de 2% sera appliquée dans le paramétrage de SPAD. Cette réaffectation nous permet de réduire considérablement les variables dummy à retenir.

    ii. Comme signalé plus haut, nous déduisons certaines caractéristiques du trachome (causes, modes
    de transmission, endroits où la transmission est plus rapide, moyens de protection) de celles de la conjonctivite. Ainsi à ce niveau nous ne retenons que les variables dummy qui sont caractéristiques du trachome :

    a. Au niveau des causes de la maladie, on ne retient que « microbe ». Les autres réponses données (lumière, poussière, changement brutal de température, ...) loin d'être fausses peuvent décrire d'autres types de conjonctivite mais ne décrivent pas le trachome (Confère partie trachome dans la littérature)

    b. Au niveau des modes de transmission, on retient les variables dummy : mouche, mains, objets de toilette sales et vêtements.

    c. Au niveau des endroits où la transmission est rapide, on retient la variable dummy : maison au sein de la famille.

    d. Au niveau des moyens de protection on retient : le lavage du visage, le respect de l'hygiène, éviter les mouches, lavage des mains

    iii. Les variables dummy « Ne sait pas » seront délaissées car elles sont fonctions des autres
    variables. Elle prend la valeur 1 si et seulement si les autres ont pour valeur 0. De même, la variable dummy « Autres » sera elle aussi délaissée car n'apportant pas d'information spécifique intéressante.

    La mise en oeuvre de tous ces critères nous ramène à 10 variables dummy que nous retenons pour la

    classification automatique précédée d'une Analyse Factorielle des Correspondances Multiple (ACM).

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    37

    Connaissance et comportement vis-à-vis du trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011

    Encadré 4 : L'ACM

    L'Analyse Factorielle des Correspondances Multiples ou tout simplement l'Analyse
    des Correspondances Multiples est une méthode d'analyse descriptive qui permet
    d'étudier l'association entre au moins deux variables qualitatives.

    Elle permet en effet d'aboutir à des cartes de représentation sur lesquelles on peut
    visuellement observer les proximités entre les catégories des variables qualitatives et

    les observations.

    Tableau 7: Récapitulatif des variables retenues pour la classification sur la connaissance 14

    Caractéristiques de la maladie

    Variables dummy

    Causes du trachome

    Microbe

    Mode de transmission

    Mouche

    Mains

    Objets de toilette sales

    Vêtement

    Endroits où la transmission la transmission est rapide

    Maison

    Moyens de prévention

    Lavage du visage

    Respect des règles d'hygiène

    Éviter mouche

    Lavage des mains

    Source : Construction propre

    Résultats attendus : Nous nous attendons à 2 types de partitionnements :

    y' Une partition en en deux classes : une d'elles serait constituée des personnes qui connaissent le trachome et l'autre des personnes ne connaissant pas

    y' Une partition en trois classes : En plus des deux classes précédentes, on peut entrevoir une classe intermédiaire comprenant des personnes ayant une connaissance plus ou moins bonne de la maladie.

    On s'attend donc à ce que nos meilleures partitions soient en deux classes ou trois classes.

    14 Nous n'avons pas pris en compte les variables portant sur les manifestations, les personnes les plus exposées et les traitements car très peu de personnes ont répondu à ces questions. (moins de 6%)

    Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013

    38

    Connaissance et comportement vis-à-vis du trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011

    II.2. ACM sur la connaissance du trachome

    L'application de l'ACM avant la classification nous permet de « lisser » ou de « débruiter » les données en ne prenant en compte que les axes factoriels significatifs. Ce qui, en général, améliore la partition en produisant des classes plus homogènes.

    Les graphiques suivants présentent les différents résultats de l'ACM ? L'histogramme des valeurs propres :

    Il permet de déterminer le nombre d'axes à retenir pour les prochaines étapes de la classification automatique. Nous observons que le premier axe factoriel couvre 22,9% de l'inertie totale c'est-à-dire la quantité totale d'information disponible dans les données. Le deuxième axe factoriel quant à lui explique 14,0% de l'information non prise en compte par le premier axe. Après ce dernier, on constate un « décrochage » au niveau de l'histogramme. Nous allons donc nous arrêter au premier plan factoriel (composé des 2 premiers axes) pour projeter l'information contenue dans les données c'est à dire en extraire 36,9%.

    Néanmoins, nous allons retenir les 9 premiers axes soit plus de 90% de l'inertie (précisément 94,4%) pour procéder à la classification. Le reste de l'inertie pouvant être considéré comme du « bruit ».

    Graphique VIII: Histogramme des valeurs propres issu de l'ACM sur la connaissance

    Décrochage

    Source : Construction propre à partir des données

    Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013

    39

    Connaissance et comportement vis-à-vis du trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011

    ? Description des axes :

    o Axe 1 :

    L'axe 1 : Il explique 22,9% de l'information disponible. La liste des variables et modalités du tableau suivant concernent l'information détenue par le premier axe. Ces variables portent sur la cause, les moyens de transmission et de prévention mais aussi sur l'endroit où la transmission est plus rapide donc sur toutes les caractéristiques couvertes par cette étude. Nous pouvons donc affirmer, vue la littérature que cet axe oppose donc les individus connaissant la maladie (coordonnées positives) aux les individus qui ne la connaissent pas (coordonnées négatives).

    Tableau 8: Listes des variables/modalités actives caractéristiques de l'axe 1 - (ACM sur la connaissance)

    Variables

    Modalités

    Valeur-Test

    Poids

    Contributions
    des modalités

    Contributions
    des variables

    q23i1__1

    lavage visage

    -21,97

    444,000

    11,7

    20,7

    q17o1__1

    Microbe

    -21,23

    286,000

    13,9

    19,3

    q19i1__1

    Mouche

    -16,53

    135,000

    10,2

    11,7

    q19i2__2

    Mains

    -16,44

    693,000

    3,7

    11,6

    q19i3__3

    objet toilette

    -14,47

    157,000

    7,6

    9,0

    q19i4__4

    Vêtement

    -13,61

    73,000

    7,4

    7,9

    q21i1__1

    Maison

    -13,45

    578,000

    3,4

    7,8

    q23i4__4

    respect hygiène

    -10,83

    518,000

    2,5

    5,0

    q23i6__6

    lavage main

    -10,21

    242,000

    3,4

    4,5

    q23i5__5

    éviter mouches

    -7,77

    28,000

    2,5

    2,6

    Z O N E C E N T R A L E

    TOTAL

    100%

    q23i5__5

    pas éviter mouches

    7,77

    992,000

    0,1

    2,6

    q23i6__6

    pas lavage main

    10,21

    778,000

    1,1

    4,5

    q23i4__4

    pas respect hygiène

    10,83

    502,000

    2,6

    5,0

    q21i1__1

    pas maison

    13,45

    442,000

    4,4

    7,8

    q19i4__4

    pas vêtement

    13,47

    945,000

    0,6

    7,9

    q19i3__3

    pas objet toilette

    14,47

    863,000

    1,4

    9,0

    q19i2__2

    pas mains

    16,44

    327,000

    7,9

    11,6

    q19i1__1

    pas mouche

    16,53

    885,000

    1,2

    11,7

    q17o1__1

    pas microbe

    21,23

    734,000

    11,7

    19,3

    q23i1__1

    pas lavage visage

    21,97

    576,000

    9

    20,7

    Source : Construction propre à partir des données

    Parallèlement, en considérant les variables illustratives, il oppose aussi les personnes qui déclarent connaitre le trachome aux personnes qui se déclarent ne le connaissant pas. Aussi, oppose-t-il le milieu urbain au milieu rural, les instruits (secondaire et plus) aux illettrés, les arrondissements Ndoulo et Mbacké aux arrondissements de Ndame et Ndindy. (Confère ANNEXE Tableau 5)

    Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013

    40

    Connaissance et comportement vis-à-vis du trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011

    Cet axe peut donc être baptisé l'axe de la connaissance « totale » du trachome

    o Axe 2 :

    L'axe 2 : Il explique 14,0% des informations non prises en compte par le premier axe factoriel. Cet axe porte sur les mêmes caractéristiques que le premier. Par contre, nous retrouvons de bonnes et mauvaises caractéristiques de part et d'autre de l'axe 2. En nous basant sur la revue de la littérature sur le trachome, nous pouvons déduire de ce tableau que le deuxième axe factoriel oppose les individus qui connaissent {les modes de transmission + l'endroit où la transmission de la maladie est rapide} mais ne maitrisant pas {la cause du trachome + les moyens de protection} aux individus connaissant ces derniers mais ne maitrisant pas les premiers.

    Tableau 9: Listes des variables/modalités actives caractéristiques de l'axe 2 - (ACM sur la connaissance)

    Variables

    Modalités

    Valeur-Test

    Poids

    Contributions des
    modalités (%)

    Contributions des variables (%)

    q23i6__6

    pas lavage main

    -19,75

    778,000

    6,5

    27,3

    q19i2__2

    pas mains

    -16,80

    327,000

    13,4

    19,8

    q21i1__1

    Maison

    -13,97

    578,000

    5,5

    13,7

    q19i1__1

    Mouche

    -12,10

    135,000

    8,9

    10,3

    q19i3__3

    objet toilette

    -11,57

    157,000

    7,9

    9,4

    q23i4__4

    pas respect hygiène

    -9,88

    502,000

    3,5

    6,8

    q19i4__4

    Vêtement

    -9,44

    73,000

    5,8

    6,2

    q23i5__5

    éviter mouches

    -7,98

    28,000

    4,3

    4,5

    q23i1__1

    pas lavage visage

    -4,43

    576,000

    0,6

    1,4

    q17o1__1

    pas microbe

    -2,99

    734,000

    0,2

    0,5

    Z O N E C E N T R A L E

    TOTAL

    100%

    q17o1__1

    Microbe

    2,99

    286,000

    0,4

    0,5

    q23i1__1

    lavage visage

    4,43

    444,000

    0,8

    1,4

    q23i5__5

    pas éviter mouches

    7,98

    992,000

    0,1

    4,5

    q19i4__4

    pas vêtement

    9,59

    945,000

    0,4

    6,2

    q23i4__4

    respect hygiène

    9,88

    518,000

    3,4

    6,8

    q19i3__3

    pas objet toilette

    11,57

    863,000

    1,4

    9,4

    q19i1__1

    pas mouche

    12,10

    885,000

    1,4

    10,3

    q21i1__1

    pas maison

    13,97

    442,000

    7,8

    13,7

    q19i2__2

    Mains

    16,80

    693,000

    6,3

    19,8

    q23i6__6

    lavage main

    19,75

    242,000

    20,8

    27,3

    Source : Construction propre à partir des données.

    Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013

    41

    Connaissance et comportement vis-à-vis du trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011

    Comme le montre le tableau 6 de l'annexe portant sur les variables illustratives, l'axe 2 oppose les analphabètes aux alphabétisés, les personnes déclarant connaitre le trachome et ceux qui ne le connaissent pas. En considérant toujours les modalités illustratives, cet axe oppose aussi le milieu urbain au milieu rural mais aussi les arrondissements de Mbacké, Ndolou et Bambey à l'arrondissement de Ndame.

    Nous pouvons baptiser cet axe comme étant celui de la connaissance « partielle » de la maladie

    Ainsi, le premier plan factoriel suffit pour ressortir les caractéristiques de la population auxquelles nous nous intéressons.

    Le graphique suivant donne la projection suivante sur le premier plan factoriel :

    Graphique IX: Projection des points (modalités et individus) sur le 1er plan factoriel - (ACM sur la connaissance)

    Source : Construction propre à partir des données.

    Connaissance et comportement vis-à-vis du trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011

    II.3. Classes obtenues sur la connaissance

    La mise en oeuvre de la CAH nous fournit le dendrogramme et l'histogramme des indices suivants : Graphique X: Dendrogramme et histogramme des indices de niveau issu de la CATI

    Source : Construction propre à partir des données

    L'histogramme et le dendrogramme nous suggère les trois meilleures partitions suivantes : une partition de deux classes, une de sept classes et une autre de huit classes. Ce qui tend vers notre objectif qui est celui d'avoir une partition de deux ou trois classes.

    Nous allons donc retenir la partition de deux classes qui répond bien à l'objectif fixé plus haut. On a donc la répartition suivante après la consolidation effectué par SPAD

    MEILLEURE PARTITION RETENUE

    CLASSE

    EFFECTIF

    POIDS

    1/2

    224

    21,96%

    2/2

    796

    78,04%

    Total

    1020

    100%

    42

    Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013

    Connaissance et comportement vis-à-vis du trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011

    Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013

    Caractérisation des classes issues de la classification sur la connaissance du trachome

    L'analyse des modalités caractéristiques de ces deux différentes classes nous conduit aux conclusions suivantes :

    La 1ère classe : Elle regroupe des individus ayant donné des modalités de réponses justes concernant les caractéristiques du trachome. C'est la classe des personnes ayant une connaissance significativement bonne de la maladie.

    La 2e classe : A l' opposé de la première classe, nous retrouvons ici des modalités de réponses mauvaises sur les caractéristiques de la maladie. Elle est donc composée de personnes ayant une connaissance nulle ou mauvaise de la maladie. C'est donc la classe des personnes qui ne connaissent pas ou significativement pas la maladie.

    Le tableau suivant en donne l'illustration :

    43

    Connaissance et comportement vis-à-vis du trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011

    Tableau 10: Les modalités caractéristiques des différentes classes issues de la CATI sur la connaissance

    224

    Effectif

    Valeur Test

    18,08

    21,96%

    Poids

    Modalités actives caractéristiques

    Mouche

    14,72

    15,63

    Microbe

    Lavage du visage

    12,76

    12,66

    Maison

    Objet de toilette

    10,21

    9,02

    Vêtement

    Mains

    5,90

    6,38

    Respect hygiène

    Éviter les mouches

    3,88

    Arrondissement de Ndoulo

    2,70

    Niveau secondaire et +

    2,68

    CSP = Ouvrier

    Classe 2/2

    Effectif

    Poids

    Modalités caractéristiques

    pas mouche

    pas microbe

    pas lavage visage

    pas maison

    pas objet de toilette

    pas vêtement

    pas mains

    pas respect hygiène

    pas éviter mouches

    Modalités illustratives associées

    Je ne connais pas trachome

    Arrondissement de Ndame

    Département de Mbacke

    Arrondissement de Ndindy

    796

    78,04%

    Valeur Test

    18,08

    15,63

    14,72

    12,76

    12,66

    10,21

    9,02

    6,38

    5,90

    4,77

    3,04

    2,70

    2,67

    Classe 1/2

    Modalités illustratives associées

    4,77

    CSP = Ménagère

    2,49

    Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013

    Source : Construction propre

    44

    Connaissance et comportement vis-à-vis du trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011

    La projection des 1020 personnes sur le 1er plan factoriel nous donne le nuage suivant et la répartition suivante :

    Graphique XI: Présentation des classes issues de la CATI sur la connaissance

    Source : Construction propre à partir des données.

    Nous obtenons ainsi deux groupes d'individus répartis comme suit :

    Tableau 11: Tableau récapitulatif des informations sur les classes issues de la CATI sur la connaissance

    Classes

    Effectif

    Poids

    Inertie intra-classe

    Inertie interclasses

    1

    224

    21,96%

    0,2983

    0,1475

    2

    796

    78,04%

    0,4984

    Source : Construction propre à partir des données

    La grande majorité des enquêtés (78%) ont une connaissance presque nulle ou non significative de la maladie. En comparant les inerties intra-classes, la classe 1/2 est plus homogène que la première classe.

    45

    Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013

    Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013

    46

    Connaissance et comportement vis-à-vis du trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011

    II.4. Connaissance et analyse bidimensionnelle avec certaines variables

    Le partitionnement de la population en deux classes homogènes nous amène à la conclusion que près de 2 dioubellois sur 3 ne connaissent pas le trachome. Ce chiffre est d'autant plus inquiétant car Diourbel est le berceau de la maladie au Sénégal. Nous proposons ici de voir si certaines variables entretiennent un lien avec la connaissance du trachome.

    Au niveau des départements : Le lien existant15 entre la classe d'appartenance et le département est faible (V de Cramer = 0,14). Le département de Bambey est associé à la classe des connaisseurs du trachome alors que celui de Diourbel et Mbacké qui est par ailleurs le plus grand en nombre d'habitants, est associé à la classe de ceux qui ne connaissent pas le trachome comme le montre le tableau précédent.

    Au niveau des arrondissements, Ndoulo dans le département de Diourbel apparait comme celui où les individus connaissent mieux le trachome. Par contre les arrondissements de Ndame (Département de Mbacké) et Ndindy (Département de Diourbel) sont ceux où la connaissance du trachome est nulle ou presque. Le lien existant16 entre la classe d'appartenance et la variable portant sur les arrondissements administratifs est toutefois faible (V de Cramer = 0,21).

    Le milieu de résidence : Les habitants des villes malgré le grand atout qu'ils ont en ce qui concerne les média et la circulation de l'information, ne connaissent pas mieux le trachome que les villageois. Le test de relation conduit à l'inexistence17 de lien entre le milieu de résidence et la connaissance de la maladie.

    Tableau 12: Répartition selon le milieu de résidence et la classe de connaissance

    Milieu de résidence

    Classe 1/2

    Classe 2/2

    Total

    Effectif

    Fréquence

    Effectif

    Fréquence

    Effectif

    Rural

    123

    20,57%

    475

    79,43%

    598

    Urbain

    101

    23,93%

    321

    76,07%

    422

    Total

    224

    21,96%

    796

    78,04%

    1020

    Source : Construction propre

    15 Test de Chi2 : ÷2 (ddl=2)= 20,01 ;s=0,00< á =0,05 donc on rejette l'hypothèse Ho d'inexistence de lien

    16 Test de Chi2 : ÷2 (ddl=6)=45,91 ; s=0,00< á =0,05 donc on rejette l'hypothèse Ho d'inexistence de lien

    17 Test de Chi2 : ÷2 (ddl=1)=1,64 ; s=0,20> á =0,05 donc on ne rejette pas l'hypothèse Ho d'inexistence de lien

    Connaissance et comportement vis-à-vis du trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011

    En considérant le sexe des répondants : Les hommes apparaissent avoir une légère avance sur les femmes quant à ce qui concerne la connaissance du trachome. Sauf que cette différence n'est pas significative18 vue les résultats du test de relation. La connaissance du trachome n'a donc aucun lien avec le sexe du répondant.

    Tableau 13: Répartition selon le sexe et la classe de connaissance

    Sexe

    Classe 1/2

    Classe 2/2

    Total

    Effectif

    Fréquence

    Effectif

    Fréquence

    Effectif

    Femme

    165

    21,80%

    592

    78,20%

    757

    Homme

    59

    22,43%

    204

    77,57%

    263

    Total

    224

    21,96%

    796

    78,04%

    1020

    Source : Construction propre à partir des données

    En ce qui concerne le niveau d'instruction : Il apparait nettement une croissance du taux de connaissance quand le niveau d'instruction augmente. Ces deux variables sont donc positivement corrélées. Les personnes ayant atteint ou dépassé le niveau primaire connaissent mieux la maladie. Le test de relation confirme l'existence du lien sauf qu'il est faible.

    Tableau 14: Répartition selon le niveau d'instruction et la classe de connaissance

    Niveau d'instruction

    Classe 1/2

    Classe 2/2

    Total

    Effectif

    Fréquence

    Effectif

    Fréquence

    Effectif

    alphabétisé

    65

    18,47%

    287

    81,53%

    352

    non alphabétisé

    97

    21,09%

    363

    78,91%

    460

    primaire

    32

    26,45%

    89

    73,55%

    121

    secondaire et +

    30

    34,48%

    57

    65,52%

    87

    Total

    224

    21,96%

    796

    78,04%

    1020

    Source : Construction propre à partir des données

    18 Test de Chi2 : ÷2 (ddl=1)=0,05 s=0,83> á =0,05 donc on ne rejette pas l'hypothèse Ho d'inexistence de lien

    Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013

    47

    Connaissance et comportement vis-à-vis du trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011

    Mémoire de fin de formation ISI Edem Kossi Kludza, INEF SAGEP, Février 2013

    II.5. Conclusion partielle 1 :

    La grande majorité des enquêtés ne connaissent pas le trachome. Seulement 2 enquêtés sur 10 en ont une connaissance relativement bonne. Cette triste réalité est plus accentuée dans le département de Mbacké et surtout dans l'arrondissement de Ndamé. La commune de Bambey et l'arrondissement de Ndoulo émergent un peu de ce lot : ce sont les deux endroits où la connaissance du trachome est meilleure. Chose étonnante, les citadins ne maitrisent pas la maladie mieux que les ruraux malgré une meilleure disponibilité de l'information en villes.

    Les enquêtés ayant au moins le niveau primaire sont globalement mieux informés sur le trachome que leurs camarades qui sont alphabétisés ou illettrés. Ainsi l'instruction formelle a un impact positif sur les populations en tout cas vis-à-vis de l'information sur le trachome.

    48

    Ch.3

    Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013

    49

    Connaissance et comportement vis-à-vis du trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011

    Chapitre III.

    Comportement des diourbellois et lien

    avec la connaissance du trachome

    L'objet de cette partie est de construire des groupes homogènes en prenant en compte les conditions d'hygiène et de l'environnement de l'habitat des ménages enquêtés. Ceci dans le but de voir si ces derniers entretiennent un lien avec la connaissance du trachome.

    Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013

    50

    Connaissance et comportement vis-à-vis du trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011

    L'OMS et les autres organismes en charge de la problématique du trachome (GET 2020) ont fait des recommandations dans le but de freiner son expansion et de l'éradiquer d'ici 2020.Ces recommandations vont surtout dans le sens de la prévention c'est-à-dire, l'amélioration des conditions d'hygiène et de l'environnement de l'habitat que ce soit au niveau individuel ou collectif.

    Pour rappel, ces mesures concernent la disponibilité et le bon usage des latrines, la bonne gestion des ordures ménagères pour éviter la contamination par les mouches. Elles concernent aussi la propreté du

    corps - lavage régulier du corps, des mains, du visage surtout avec du savon et la disponibilité de l'eau.

    I. Comportement des diourbellois dans les ménages

    Les enquêtés ont répondu aux questions portant sur l'état de l'hygiène et leur habitude à la maison. En voici les principales tendances:

    Vis-à-vis des toilettes/latrines : Près de 6 ménages sur 10 disposent de des latrines VIP dans leur maison. Une minorité, toutefois, fait leur besoin dans la nature (5%). La majorité des ménages (53%) ont des latrines propres alors que pour 15% des répondants, la propreté des latrines est faible. Une large majorité des ménages nettoient leurs latrines et toilettes tous les jours. Pour ceci, l'utilisation d'un détergent est beaucoup répandue (82%) contre seulement 3% qui le font à l'aide d'un balai uniquement.

    Vis-à-vis des ordures : 35% des ménages enquêtés collectent les ordures dans leur concession alors que 29% les collectent à plus de 5m de la concession. Les répondants utilisent presque simultanément plusieurs méthodes de gestion des ordures : enterrées (96%), brulées (94%), évacuées par charrette (98%) ou jetées à l'extérieur (51%)

    Vis-à-vis de la propreté du corps : Les membres d'un peu moins de 3 ménages sur 4 pratiquent presque quotidiennement le lavage du visage à l'aide de l'eau et du savon au réveil. En ce qui concerne le lavage des mains, il est pratiqué par le plus souvent deux ou trois fois par jour.

    Connaissance et comportement vis-à-vis du trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011

    Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013

    Vis-à-vis de l'eau : 7 ménages sur 10 jugent leur approvisionnement en eau satisfaisant alors que 16% le jugent peu satisfaisant et 14% le trouvent insatisfaisant.

    II. Typologie des ménages selon leur comportement vis-à-vis du trachome.

    Après cet aperçu sur l'attitude des ménages quant à leur attitude d'hygiène de vie dans les ménages, nous allons les agréger pour construire des classes homogènes en utilisation la méthode de la CAH.

    Nous allons donc procéder au choix des variables correspondant à ces critères :

    II.1. Choix des variables pertinentes sur le comportement.

    En nous basant sur les recommandations de l'OMS et les variables disponibles dans notre base de données, nous allons retenir celles qui sont intéressantes pour l'ACM.

    Sur les latrines : Nous retenons le type, l'état et l'entretien des latrines/toilettes dans le ménage.

    Sur les ordures : Nous retenons la variable sur la manière dont elles sont gérées et leur lieu de collecte.

    Sur la propriété du corps : Nous retenons l'attitude vis-à-vis du lavage du visage et des mains au niveau du ménage

    Sur l'eau : Nous retenons la variable concernant l'état de l'approvisionnement en eau du ménage.

    51

    Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013

    52

    Connaissance et comportement vis-à-vis du trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011

    Tableau 15: Liste des variables retenues pour la classification sur le comportement

     

    Variables

    Latrines/toilettes

    Type de latrine pour enfants

    Type de latrines adultes

    Propreté des latrines

    Périodicité de nettoyage

    Produits utilisés pour lavage

    Ordures

    Gestion des ordures ménagères

    · Enterrées

    · Brulées

    · Collectées dans un trou

    · Jetées à l'extérieur

    · Jetées dans une poubelle/champ

    · Évacuées par charrette/camion

    Lieu de collecte

    Propreté du corps

    Lavage du visage avec du savon au réveil

    Nombre de lavage des mains par jours

    Eau

    Satisfaction de l'approvisionnement en eau

    Nous retenons donc 15 variables que nous allons utiliser pour l'ACM et la CAH sur l'état de l'habitat des ménages enquêtés.

    Résultats attendus :

    Tout comme la classification sur la connaissance du trachome, nous nous attendons à deux types de partitions :

    V' Une partition en deux classes : l'une contenant les personnes qui ont un comportement à risque et un habitat impropre et l'autre, contenant des personnes ayant un comportement exemplaire et un habitat propre

    V' Une partition de trois classes : Nous envisageons une classe intermédiaire entre ces deux premières.

    Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013

    53

    Connaissance et comportement vis-à-vis du trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011

    Toutefois en fonction de nos objectifs, nous procéderons à un autre regroupement quand cela s'avère nécessaire.

    II.2. ACM sur le comportement des enquêtés vis-à-vis de l'hygiène

    Elle va précéder la classification dans le but de « lisser » les données. Principaux résultats de l'ACM :

    L'histogramme des valeurs propres : Le premier axe détient 9,6% de l'information contenue dans les données alors que le deuxième prend en compte 7,0% de l'information restante. Les trois premiers axes contiennent 22,6% de l'inertie totale. Après ces derniers, nous observons un « décrochage ». Toutefois, nous allons retenir les 23 premiers axes soit 90,8% de l'information pour la classification automatique.

    Graphique XII: Histogramme des 29premières valeurs propres issu de l'ACM sur le comportement

    Décrochage

    Source : Construction propre à partir des données

    Descriptions des axes :

    Axe 1 : Il peut être baptisé l'axe des « toilettes/latrines » car ses modalités caractéristiques portent essentiellement sur le type, l'état, la propreté des toilettes/latrines sans oublier les produits utilisés pour leur nettoyage. Cet axe oppose des ménages ayant une situation « bonne » (utilisation des latrines VIP, latrines propres, lavage quotidien des latrines/toilettes à l'aide de l'eau et détergent,...) aux ménages ayant une situation « à risque » (latrine traditionnelle ou faisant leurs besoins dans la nature, faiblement

    Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013

    54

    Connaissance et comportement vis-à-vis du trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011

    propres, lavage des latrines juste à l'aide de l'eau). Le tableau suivant contenant les variables et modalités caractéristiques de cet axe montre qu'elles détiennent 97,0% de l'information contenu dans le premier axe/

    Tableau 16: Variables et modalités actives caractéristiques du 1er axe - (ACM sur comportement)

    Variables

    Modalités

    Valeur-Test

    Contribution
    des modalités

    Contribution des variables

    q82i__82

    latrine traditionnelle/publique _ adulte

    -23,21

    12,2

    27,4

    q83i__83

    latrine traditionnelle _ enfants

    -20,16

    9,3

    27

    q84i1__a

    propreté latrine _ faible

    -16,80

    8,5

    17,6

    q83i__83

    latrine dans la nature _ enfants

    -13,29

    5,5

    27

    q82i__82

    latrine dans la nature _ adultes

    -11,32

    4,3

    27,4

    q95i__95

    lavage des toilettes avec eau

    -11,10

    3,7

    7,2

    q100i__1

    pas lavage du visage avec du savon _ adultes

    -10,33

    2,8

    3,8

    q84i1__a

    propreté latrine _ moyenne

    -9,44

    2,1

    17,6

    q113i__1

    ordures collectées dans la maison

    -9,30

    2

    3,9

    q109i__1

    lavage des mains 2fois/jour

    -9,23

    2,2

    3,6

    Z O N E C E N T R A L E

    Total

    88,7

    97%

    q112i2_

    ordures brulées

    4,98

    0

    0,9

    q109i__1

    lavage des mains 3fois/jour

    6,05

    0,9

    3,6

    q113i__1

    ordures collectées à +5m de la maison

    8,58

    1,8

    3,9

    q75i__75

    Eau _ satisfait

    8,73

    0,8

    2,7

    q100i__1

    lavage visage savon _ adultes

    10,33

    0,9

    3,8

    q93i__93

    lavage des latrines _ tous les jours

    11,75

    0,4

    2,9

    q95i__95

    lavage des toilettes avec eau+détergent

    13,95

    1,3

    7,2

    q84i1__a

    propreté des latrines _ bonne

    20,75

    7

    17,6

    q83i__83

    latrine VIP _ enfants

    27,11

    12,1

    27

    q82i__82

    latrine VIP_ adultes

    27,66

    10,9

    27,4

    Source : Construction propre à partir des données

    Quant aux variables illustratives, l'axe 1 oppose le milieu urbain où l'assainissement est satisfaisant au milieu rural, les communes de Bambey et Mbacké à l'arrondissement de Ndame, le niveau secondaire et plus au niveau alphabétisé. Les premiers ayant une situation plus acceptable que les deuxièmes.

    Axe 2 : Il peut être baptisé l'axe des « latrines » et « ordures » car rendant compte essentiellement de ces caractéristiques. On retrouve essentiellement dans le compte des coordonnées négatives, des ménages ayant une situation « moyenne » quant aux latrines (traditionnelle, propreté moyenne,...) mais « assez

    Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013

    55

    Connaissance et comportement vis-à-vis du trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011

    mauvaise » quant à la gestion des ordures (non brulées, collectées dans un trou, à l'intérieur de la concession). Quant aux coordonnées positives, elles concernent les ménages ayant une situation « assez mauvaise » en ce qui concerne les latrines (besoins dans la nature, propreté mauvaise,...) et une situation « assez bonne » vis-à-vis de la gestion des ordures (collectées à plus de 5m de la concession).

    Tableau 17: Variables et modalités actives caractéristiques de l'axe 2 - (ACM sur le comportement)

    Variables

    Modalités

    Valeur-
    Test

    Contribution
    des modalités

    Contribution des variables

    q83i__83

    latrine traditionnelle _ enfants

    -19,04

    11,4

    29,2

    q82i__82

    latrine traditionnelle/publique _ adulte

    -15,89

    7,8

    31,9

    q84i1__a

    propreté latrine_ moyenne

    -11,71

    4,5

    11,8

    q75i__75

    Eau _ pas satisfait

    -10,93

    4,9

    8,3

    q113i__1

    ordures collectées _ maison

    -10,40

    3,4

    7,1

    q93i__93

    lavage latrine _ tous les jours

    -8,18

    0,2

    3,4

    q112i3_

    ordures dans un trou

    -6,15

    0,3

    1,8

    q97i__97

    lavage visage avec savon _ enfants

    -5,79

    0,6

    1,6

    q112i2_

    pas ordures brulées

    -4,63

    1

    1

    q109i__1

    lavage des mains 6fois/jours

    -4,53

    0,9

    2,3

    Z O N E C E N T R A L E

    Total

    95,3

    98,4

    q82i__82

    latrine VIP_ adultes

    5,42

    0,6

    31,9

    q97i__97

    Pas _ lavage visage avec savon_ enfants

    5,79

    1

    1,6

    q83i__83

    latrine dans pot _ enfants

    5,87

    1,6

    29,2

    q112i3_

    pas ordures dans un trou

    6,15

    1,5

    1,8

    q93i__93

    lavage latrine_3fois/semaine

    6,88

    2,2

    3,4

    q75i__75

    Eau _ un peu satisfait

    9,05

    3,3

    8,3

    q113i__1

    ordures collectées à plus de 5m maison

    10,38

    3,7

    7,1

    q84i1__a

    propreté latrine_ faible

    13,34

    7,3

    11,8

    q83i__83

    latrine dans nature_ enfants

    18,81

    15,6

    29,2

    q82i__82

    latrine dans nature_ adultes

    22,69

    23,5

    31,9

    Source : Construction propre à partir des données

    Axe 3 : C'est l'axe de la « propreté du corps » et de « l'eau ». Avec 5,9% de l'information disponible non contenue dans les 2 premiers, il oppose les individus ayant une situation « satisfaisante » quant à la « propreté du corps » (lavage des mains 6 fois/jour, lavage du visage des enfants comme des adultes avec du savon au réveil,...) et qui se disent « insatisfaite » par rapport à l'approvisionnement en eau aux individus ayant une situation « à risque » vis à vis de la « propreté du corps » (pas de lavage du visage

    Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013

    56

    Connaissance et comportement vis-à-vis du trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011

    avec du savon au réveil ni pour les enfants, ni pour les adultes, lavage de main inférieur à 3 fois par jour,...) et se disant satisfaits quant à l'approvisionnement en eau.

    Tableau 18: Variables et modalités actives caractéristiques de l'axe 3 - (ACM sur le comportement)

    Variables

    Modalités

    Valeur-Test

    Contribution
    des modalités

    Contribution des variables

    q97i__97

    pas_ lavage visage avec savon_ enfants

    -18,29

    11,7

    19,1

    q100i__1

    pas lavage visage avec savon_ adultes

    -18,06

    13,9

    18,6

    q95i__95

    lavage toilette avec eau

    -14,49

    10,2

    12

    q75i__75

    eau_ satisfait

    -10,69

    2

    6,6

    q109i__1

    lavage main 3fois/jour

    -10,37

    4,4

    12,9

    q112i1_

    pas ordures enterrées

    -10,21

    5,7

    6

    q84i1__a

    propreté latrine_ bonne

    -10,03

    2,7

    6,1

    q112i2_

    ordures brulées

    -7,59

    0,2

    3,3

    q93i__93

    lavage latrine_ moins 2fois/semaine

    -6,12

    2

    2,5

    v419_a_

    pas ordures ramassées par camion/charrette

    -5,41

    1,6

    1,7

    Z O N E C E N T R A L E

    86,9

    96,1

    q75i__75

    eau_ pas satisfait

    7,62

    2,8

    6,6

    q83i__83

    latrine dans nature_ enfants

    8,08

    3,4

    4,5

    q109i__1

    lavage main 2fois/jour

    8,17

    2,8

    12,9

    q109i__1

    lavage main 6fois/jour

    8,23

    3,6

    12,9

    q113i__1

    ordures collectées à moins de 5m maison

    8,32

    2,7

    4

    q84i1__a

    propreté latrine_ moyenne

    9,07

    3,2

    6,1

    q112i1_

    ordures enterrées

    10,21

    0,2

    6

    q95i__95

    lavage avec eau+détergent

    12,72

    1,7

    12

    q100i__1

    lavage visage savon_ adultes

    18,06

    4,7

    18,6

    q97i__97

    lavage visage savon_ enfants

    18,29

    7,4

    19,1

    Source : Construction propre à partir des données

    Par rapport aux variables illustratives, l'axe 3 oppose les hommes aux femmes, les célibataires aux mariés. Le département de Diourbel est associé à un assainissement insatisfaisant, de même que l'arrondissement de Ndoulo.

    Connaissance et comportement vis-à-vis du trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011

    II.3. Classes obtenues sur le comportement

    Le dendrogramme et l'histogramme des indices suivants sont obtenus de la mise en oeuvre de la CAH :

    Graphique XIII: Dendrogramme et histogramme des indices de niveau issu de la CAH sur le comportement

    43%

    3%

    57%

    54%

    Source : Construction propre.

    Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013

    57

    Les trois meilleures partitions entre 2 et 10 classes sont par ordre décroissant sont les partitions de 3, 9 et 7 classes.

    Mais comme le suggère le dendrogramme, nous retiendrons la partition en classes - l'une des classes de la partition en trois ayant un poids très faible (3%).

    Nous retenons donc le partitionnement en 2 classes suivant:

    Classes

    Effectif

    Poids

    Inertie intra-classe

    Inertie interclasses

    1

    579

    56,76%

    0,4537

    0,1545

    2

    441

    43,24%

    0,5873

    Connaissance et comportement vis-à-vis du trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011

    Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013

    Caractérisation des classes issues de la CAN sur le comportement

    Comme le montre le tableau ci-après, nos deux différentes classes peuvent être décrites de la manière suivante :

    La 1ère classe : Comprenant 56,76% des individus, elle est caractérisée par des modalités allant dans le sens de l'hygiène et de l'assainissement de l'habitat. C'est donc la classe des individus ayant un habitat significativement hygiénique. Le milieu urbain est rattaché à cette classe ; ce qui montre que l'habitat est significativement « sain » dans ce milieu. C'est aussi le cas de la commune de Mbacké. Les personnes ayant au moins le niveau secondaire ont tendance d' « assainir » leur cadre de vie.

    La 2e classe : Elle comprend 441 individus. A l'opposé de la 1ère classe, nous retrouvons des individus ayant des comportements à risque vis-à-vis de la maladie. L'assainissement de leur cadre de vie est insatisfaisant. Le milieu rural y est rattaché. Ce qui témoigne d'un manque de propreté ou d'hygiène de vie au niveau de l'habitat dans les milieux ruraux.

    58

    Connaissance et comportement vis-à-vis du trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011

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    Tableau 19: Modalités caractéristiques des classes issues de la CATI optimisée sur le comportement

    Classe 1/2

     
     

    Classe 2/2

     

    Effectif

    579

    Effectif

    441

    Poids

    56,76%

    Poids

    43,24%

    Modalités caractéristiques

    Valeur-
    Test

    Modalités caractéristiques

    Valeur-
    Test

    latrine VIP_ adultes

    32,78

    latrine traditionnelle/publique_ adultes

    29,01

    latrine VIP_ enfants

    31,66

    latrine traditionnelle/publique_ enfants

    26,17

    propreté latrine_ bonne

    16,87

    propreté latrine_ faible

    12,06

    assainissement satisfaisant*

    10,47

    latrine dans nature_ enfants

    10,56

    lavage toilette avec eau+détergent

    9,47

    assainissement insatisfaisant*

    8,89

    ordures collectées plus de 5m de maison

    7,74

    propreté latrine_ moyenne

    8,68

    lavage visage avec savon_ adultes

    6,15

    latrine dans la nature

    8,62

    eau_ satisfait

    6,02

    ordures collectées_ maison

    8,37

    lavage latrine_ tous les jours

    5,78

    lavage toilette avec eau

    7,31

    lavage main 3fois/jour

    3,94

    pas lavage visage avec savon_ adultes

    6,15

    ordures brulées

    3,65

    eau_ pas satisfait

    6,11

    Urbain*

    3,47

    lavage toilette avec balaie seulement

    5,97

    secondaire et +*

    3,26

    lavage des mains 2fois/jour

    5,43

    pas ordure dans un trou

    2,53

    lavage latrine_ <2foi/semaine

    4,48

    Mbacke*

    2,34

    pas ordures brulées

    3,65

     

    Rural*

    3,47

    lavage latrine_ 3fois/semaine

    3,36

    Alphabétisé*

    3,23

    Agriculture*

    2,95

    ordures dans un trou

    2,53

    Source : Construction propre à partir des données *modalités illustratives

    59

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    60

    Connaissance et comportement vis-à-vis du trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011

    La projection des individus sur le plan (Axe 1, Axe 3)19 donne le nuage suivant : Graphique XIV: Les classes issues de la CATI sur le comportement

    Source : Construction propre à partir des données

    Un peu plus de 4 ménages sur 10 enquêtés présentent une situation à risque quant à l'hygiène de vie générale et de l'habitat. Ce groupe d'individus sont ceux qui sont exposés à une infection de la maladie. Après contamination d'une personne par le trachome, le risque de transmission de cette dernière aux autres membres du ménage est élevé du fait que les précautions nécessaires ne seront pas prises. Cette classe est moins homogène, comparée à la première qui dispose d'un habitat « sain ».

    II.4. Comportement et analyse bidimensionnelle avec certaines variables

    La situation de l'habitat vis-à-vis du trachome n'est pas la meilleure. Même si un peu plus de la moitié des ménages enquêtés ont une situation « bonne », une bonne partie de cette population doit améliorer sinon rénover complètement leur comportement à propos de l'hygiène générale de vie. Nous nous

    19 La projection sur ce plan donne une meilleure dispersion des individus

    Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013

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    Connaissance et comportement vis-à-vis du trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011

    proposons de ressortir les relations éventuelles qu'entretiendraient certaines variables avec la situation de l'habitat.

    Considérons les départements : Seule la proportion du département de Bambey dans la classe 1/2 (85,0%) diffère significativement de celle de la classe 2/2 (15,0%). Parmi donc les trois départements de la région de Diourbel, Bambey à une meilleure situation de l'habitat. Il existe un lien significatif20 entre la situation de l'habitat et le département, toutefois ce lien est faible (V de Cramer = 0,09).

    Considérons le milieu de résidence : Il existe un lien significatif21 (faible) entre le milieu de résidence et la situation de l'habitat (Phi de Guilford = 0,11). Les ménages des villes ont une meilleure situation comparée aux ménages des campagnes. Les individus « ruraux » sont donc beaucoup plus exposés au trachome, vue le niveau d'hygiène de leur habitat. Ce qui expliquerait pourquoi le trachome fait beaucoup plus de ravage en campagnes qu'en villes. Ceci n'exclut en aucun cas, l'existence de réelles menaces en villes

    Tableau 20: Répartition selon le milieu de résidence et la situation de l'habitat

    Milieu de résidence

    Classe 1/2

    Classe 2/2

    Total

    Effectif

    Fréquence

    Effectif

    Fréquence

    Effectif

    urbain

    267

    63,27%

    155

    36,73%

    422

    rural

    312

    52,17%

    286

    47,83%

    598

    Total

    579

    56,76%

    441

    43,24%

    1020

    Source : Construction propre à partir des données

    Considérons de niveau d'instruction : Les répondants ayant au moins le niveau secondaire ont un assainissement de l'habitat meilleur que les autres alors que les alphabétisés sont associés à la classe ayant une situation favorable au développement du trachome. Il existe un lien faible (V de Cramer = 0,14) mais significatif22 entre le niveau d'instruction et la situation de l'habitat.

    20 Test de Chi2 : ÷2 (ddl=2)=8,448 s=0,015< á =0,05 donc on rejette l'hypothèse Ho d'inexistence de lien

    21 Test de Chi2 : ÷2 (ddl=1) =12,412 s=0,000< á =0,05 donc on rejette l'hypothèse Ho d'inexistence de lien

    22 Test de Chi2 : ÷2 (ddl=3) =18,476 s=0,000< á =0,05 donc on rejette l'hypothèse Ho d'inexistence de lien

    Mémoire de fin de formation ISI Edem Kossi Kludza, INEF SAGEP, Février 2013

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    Connaissance et comportement vis-à-vis du trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011

    Tableau 21: Répartition selon le niveau d'instruction et la situation de l'habitat

    Niveau d'instruction

    Classe 1/2

    Classe 2/2

    Total

    Effectif

    Fréquence

    Effectif

    Fréquence

    Effectif

    secondaire et +

    64

    73,56%

    23

    26,44%

    87

    primaire

    67

    55,37%

    54

    44,63%

    121

    alphabétisé

    175

    49,72%

    177

    50,28%

    352

    analphabète

    273

    59,35%

    187

    40,65%

    460

    Total

    579

    56,76%

    441

    43,24%

    1020

    Source : Construction propre à partir des données

    II.5. Conclusion partielle 2 :

    Plus de 4 ménages enquêtés sur 10 présentent une situation à risque c'est-à-dire favorable au développement du trachome. Cette situation est atténuée en villes où l'assainissement de l'habitat et l'hygiène de vie sont meilleurs que dans les villages. Les villes de Mbacké et de Bambey présentent une meilleure situation du cadre de vie. L'instruction a un impact positif sur le comportement des personnes et donc sur la situation de l'habitat.

    III. Relation entre la connaissance du trachome et le comportement vis-à-vis de

    l'hygiène de l'habitat.

    Après avoir construit des classes homogènes sur la connaissance du trachome et sur l'hygiène de l'habitat, nous allons mesurer l'intensité de la relation éventuelle qui existerait entre ces deux regroupements.

    III.1. Impact de la connaissance sur le comportement

    Démarche adoptée :

    Nous allons tout d'abord construire un tableau croisé puis à l'aide du Khi2 tester l'existence ou non d'un lien entre ces deux variables. Au cas où ce lien serait confirmé, nous en apprécierons l'intensité à l'aide du Coefficient V de Cramer.

    Résultats attendus

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    Connaissance et comportement vis-à-vis du trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011

    La connaissance d'une maladie conduit « normalement » les personnes à adopter les comportements et attitudes nécessaires pour l'éviter. Nous nous attendons donc à ce que la connaissance du trachome influence « fortement » l'attitude des personnes vis-à-vis de l'entretien de l'habitat et de l'hygiène en entretenant ainsi un lien fort avec ce dernier.

    Résultats obtenus

    i. Tableau croisé :

    En croisant ces deux variables, nous remarquons que parmi ceux qui « connaissent » le trachome 70,1% ont un habitat « sain » contre 29,9% ayant un habitat « pas sain ». Cette différence est moins marquée au niveau de la classe des personnes « ne connaissant » pas le trachome - 46,98% contre 53,02% respectivement.

    Tableau 22: Tableau croisé Connaissance et comportement

    Comportement

    Connaissance

    Total

     

    Ne connaissent pas

     

    % colonne

    Effectif

    % colonne

    Effectif

    % colonne

    Habitat "sain"

    157

    70,09%

    422

    53,02%

    579

    56,76%

    Habitat "pas sain"

    67

    29,91%

    374

    46,98%

    441

    43,24%

    Total

    224

    100,00%

    796

    100,00%

    1020

    100,00%

     

    Source : Construction propre

    ii. Test du lien

    Nous disposons d'un tableau 2*2 auquel nous allons appliquer le test de Chi 2 pour détecter l'existence ou non d'une relation quelconque entre les deux variables concernées avec les hypothèses :

    Ho : Inexistence de lien contre

    H1 : Existence de lien.

    Il s'agit d'un test bilatéral entre ces deux variables nominales en jeu.

    Ce test donne un Khi 2 de Pearson d'une valeur de 29,765 et une signification asymptotique nulle (0,000). Cette dernière étant inférieure au seuil de 5% fixé, le test conduit donc à rejeter l'hypothèse Ho. Au risque de nous tromper à 5% nous pouvons conclure que ces deux variables - connaissance et comportement - sont liées.

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    Connaissance et comportement vis-à-vis du trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011

    iii. Le sens du lien :

    Pour ressortir le sens du lien entre ses deux variables, nous allons utiliser le coefficient X de Goodman et Kruskall. Toutefois se baser sur les calculs mathématiques pour définir le sens d'un lien en sciences sociales n'est pas toujours efficace.

    Il est calculé grâce à cette formule :

    å1 = Les erreurs commises en utilisant le mode de la variable dépendante

    å2 = Les erreurs commises en utilisant le mode pour chacune des colonnes de la variable indépendante.

    Quelle que soit la variable que nous prenons comme indépendante, le résultat donne X = 0. Ce résultat qui ne signifie pas absence, ne nous permet pas de nous prononcer sur le sens du lien. Nous allons donc utiliser les considérations sociales à cet effet. Celles-ci sont claires dans ce sens que mieux on est informé, mieux on se comporte. C'est la connaissance qui impacte sur l'attitude des gens.

    La connaissance du trachome dans la région de Diourbel influence donc positivement le l'attitude des ménages vis-à-vis de l'hygiène comportemental et de l'habitat. Les personnes qui connaissent cette maladie ont tendance à « mieux » se comporter comparativement à ceux qui ne la connaissent pas. Ce qui est par ailleurs une bonne nouvelle car l'effort d'éradication du trachome pourrait dans le cas où ce lien est « fort » se concentré prioritairement sur l'information apportée aux populations.

    iv. L'intensité du lien :

    Nous allons utiliser le V de Cramer pour évaluer l'intensité de la relation existante entre la connaissance du trachome et l'habitat des individus.

    Ce coefficient est donné par :

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    Connaissance et comportement vis-à-vis du trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011

    ÷2 = Chi 2 de Pearson (=29,765)

    N = Taille de l'échantillon (= 1020)

    k= minimum entre le nombre de lignes et le nombre de colonne (=2)

    Le calcul de öc donne une valeur de 0,143. Cette valeur étant inférieure à 0,2 nous concluons à l'existence d'un lien faible.

    Ainsi, la connaissance du trachome a une influence significative sur le comportement des personnes quant à ce qui concerne l'hygiène de vie et de l'habitat sauf que cette influence est faible.

    Cette information supplémentaire sur le lien vient amenuiser l'importance de la connaissance « théorique » du trachome dans son éradication. La connaissance bien qu'ayant du crédit est loin d'être suffisante dans la lutte contre le trachome.

    III.2. Essai d'explication des résultats découlant de la littérature.

    Comment peut-on comprendre cette situation qui parait à première vue difficile à cerner ? Comment expliquer l'influence faible sinon très faible qu'a la connaissance du trachome sur le comportement des personnes ?

    Ce résultat semble «incompréhensible puisque la connaissance d'une maladie « devrait normalement» avoir un impact fort sur le comportement des personnes dans ce sens qu'elles chercheront à éviter les comportements à risque dans le but d'éviter la maladie.

    i. Prise en compte du niveau de vie.

    Si la plupart des mesures à adopter paraissent simples (lavage régulier des mains, du visage, propreté des toilettes, etc.) d'autres n'en sont pas moins complexes ; par exemple la construction d'une latrine

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    Connaissance et comportement vis-à-vis du trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011

    convenable. Ainsi certaines bonnes habitudes à adopter ne dépendent pas seulement du bon vouloir des ménages mais aussi des moyens financiers adéquats pour la réalisation des travaux nécessaires. Même si laver régulièrement les mains, le visage, les latrines/toilettes parait très facile et simple, encore faut-il bénéficier d'un approvisionnement en eau satisfaisant. Les personnes vivant dans les campagnes où l'approvisionnement en eau n'est pas tache aisée, peuvent « connaitre » le trachome et être disposées à faire des changements dans leur hygiène de vie dans le but de se protéger contre le trachome mais ne pas pouvoir y arriver faute des moyens financiers. Comme quoi vouloir n'est pas forcément pouvoir.

    ii. Prise en compte des éléments psychosociologiques.

    Quels sont les facteurs qui déterminent le comportement d'un individu et qui l'amènent à adopter un comportement sain ? A cette question, la psychologie nous livre quelques éléments d'explications. Il est à retenir qu'éduquer n'est pas prescrire.

    Selon Brigitte Sandrin-Berton23 dans L'éducation du patient au secours de la médecine, « L'éducation n'est pas une potion que le médecin prescrit, que l'infirmière administre et que le patient ingurgite. L'éducation est une aventure humaine ». Ainsi d'autres facteurs autres que l'éducation, en d'autres termes la connaissance ou l'information, doivent être pris en compte dans le changement du comportement des personnes. Les trois principaux facteurs sont :

    a. Les facteurs de motivation : Ce sont eux qui incitent à entreprendre une action. Il s'agit de la connaissance du problème de santé, du traitement et prévention,..., mais aussi des représentations et croyances à propos de la maladie. Ils portent aussi sur les projets de vie des individus. La santé n'est pas un but en soi mais le moyen de réussir ses projets. Les caractéristiques personnelles des individus - sexe, âge, niveau d'instruction, expériences antérieures, statut socio économique et autres - ne doivent pas être négligées à ce niveau car influençant l'individu.

    b. Les facteurs facilitant ou freinant les comportements : Il ne suffit pas d'avoir envie d'adopter ou d'essayer un comportement. Il faut que nous en ayons les moyens et la capacité. On relève ici des éléments comme les savoir-faire, habiletés, la disponibilité des ressources (par exemple l'eau, les latrines adéquates,...)

    23 Médecin de santé publique, directrice du comité régional d'éducation pour la santé (Cres) Languedoc-Roussillon, France

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    c. L'influence des autres : Elle est loin d'être négligeable. L'attitude de notre entourage va nous pousser à poursuivre ou abandonner notre action. Cet entourage comprend, le/la conjoint(e), la famille, les amis, les médias à travers les campagnes publicitaires et aussi les professionnels de santé par leur capacité d'écoute, de compréhension et d'accompagnement.

    Cette théorie est aussi partagée dans le livre Le trachome et les femmes, Arriver à l'équité entre les hommes et femmes par le biais de l'implémentation de CHANCE. Les auteurs de ce dernier soulignent que la première étape du changement de comportement est de passer de l'état où les avantages d'un comportement donné ne sont pas connus à celui de la connaissance de celui-ci et de ses avantages. A partir de ce moment, la personne envisage le comportement et l'intention de l'adopter. Après cette période d'intention qui diffère d'une personne à l'autre, l'individu commence à exécuter le comportement et ensuite encourager son entourage à faire de même.

    Tous ces éléments psychosociologiques pourraient donc expliquer ce résultat final où l'influence de la connaissance du trachome sur le comportement est aussi si faible.

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    Connaissance et comportement vis-à-vis du trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011

    Conclusion

    CONCLUSION GENERALE

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    SYNTHESE GLOBALE DE L'ETUDE

    Les caractéristiques du trachome les plus connues, dans la population enquêtée, sont : les moyens de transmission suivis des moyens de prévention et du lieu où la transmission de la maladie est plus rapide. Les manifestations du trachome, ses traitements et les personnes les plus exposées sont les caractéristiques les moins qu'ignorent la grande majorité de la population. La majeur partie des enquêtés ont une connaissance mauvaise ou nulle du trachome. Moins d'un répondant sur 4 maitrise relativement le trachome. Malgré une meilleure disponibilité de l'information en villes, les villageois et les citadins sont au pied d'égalité quant à leur connaissance du trachome. Les enquêtés ayant au moins le niveau primaire sont globalement mieux informés sur le trachome que les alphabétisés ou illettrés.

    La disponibilité des toilettes et leur entretien de même que la gestion des ordures ménagères sont globalement satisfaisants dans la région de Diourbel. Néanmoins des efforts restent à faire en ce qui concerne le lavage régulier des mains et du visage au réveil à l'aide du savon. L'approvisionnement doit être amélioré surtout dans le milieu rural. Ainsi, plus de 4 ménages enquêtés sur 10 présentent une situation à risque c'est-à-dire favorable au développement du trachome. Les villes sont moins exposées à la contamination du trachome que les campagnes où l'assainissement de l'habitat et l'hygiène de vie sont nettement moins bons. L'instruction a un impact positif sur le comportement des personnes et donc sur la situation de l'habitat.

    Il apparait clair dans cette étude que la connaissance du trachome a un impact sur le comportement des personnes. Son effet est toutefois faible. Cette information doit être désormais prise en compte dans les politiques de sensibilisation. Un accent particulier doit être mis sur le milieu rural, berceau de la maladie, où le niveau d'hygiène doit être vraiment amélioré. L'amélioration de l'approvisionnement en eau surtout dans les campagnes est nécessaire pour la mise en pratique de toutes les recommandations sur la propreté. Ceci impactera non seulement sur la prévalence du trachome mais également sur la réduction d'autres maladies liées au manque d'hygiène.

    La sensibilisation dans le seul but d'informer les populations se révèle dès lors inefficace car n'ayant pas un impact fort sur le changement des attitudes quant à l'assainissement de l'habitat des ménages.

    La lutte contre le trachome doit être non seulement individuelle mais aussi collective. Dans la région de Diourbel son éradication n'est pas pour aujourd'hui car il faudra mieux éduquer la population. Le Sénégal devra donc réviser ses objectifs très ambitieux de résoudre le problème du trachome avant 2015.

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    RECOMMANDATION EN VUE D'UNE SENSIBILISATION EFFICACE

    Le trachome est une maladie communautaire, il ne suffit pas quelques individus adoptent une meilleure pratique. L'élimination du trachome grâce à la promotion de l'hygiène de vie et de l'assainissement de l'habitat doit être perçue comme une priorité de la communauté.

    Le but premier visé par une sensibilisation efficiente est d'aboutir à un changement positif des comportements. Comme nous venons de le montrer avec des instruments scientifiques, sensibiliser dans le seul but d'apporter l'information à une communauté donnée s'avère insuffisant ; car n'a pas d'effet important sur l'adoption de nouveaux comportements.

    Pour une meilleure sensibilisation, il faudra toucher les trois grands axes suivants :

    1. Éduquer la population à propos du trachome: C'est l'élément motivateur. Il pousse les communautés à comprendre la maladie, ses effets néfastes sur l'individu en particulier et sur toute la communauté en général. C'est le stade où l'information sur le trachome, sa gravité est présentée aux populations dans le but de les inciter à envisager un changement de comportement. C'est le stade de la connaissance théorique.

    2. Convaincre la population ciblée : A ce niveau l'individu est convaincu d'adopter le nouveau comportement. Il maitrise aussi les gestes et éléments contenus dans le comportement et peut les exécuter seul ou même les partager si nécessaire. C'est le stade de la connaissance pratique. Les leaders d'opinion sont ici mobilisés dans le but d'encourager les récalcitrants s'il y en a. Ces leaders d'opinion ayant une grande influence sur les populations, leur non implication conduira à l'échec du programme de santé.

    3. Mobiliser les ressources : Puisque certaines décisions ne dépendent pas seulement du bon vouloir des populations, il faudra soutenir leur effort par la construction des latrines convenables, l'approvisionnement satisfaisant des communautés en eau, la gestion des ordures ménagères surtout dans les centres urbains, etc., l'alphabétisation des populations

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    LIMITES ET PERSPECTIVE DE L'ANALYSE

    Tout comme toute entreprise humaine, cette étude comporte des imperfections dont nous relevons les principales.

    Nous n'avons pas pu vérifier la représentativité générale de l'échantillon. Les caractéristiques des chefs de ménages dans l'échantillon comparées aux données de l'ANSD, nous auraient permis de faire cette vérification. Sauf que les caractéristiques récoltées lors de cette étude portent sur les chefs de ménages ou de leur représentant dans le cas où les chefs de ménages sont absents ou indisponibles. Aucune variable de la base de données ne nous permet de faire la distinction.

    La méthode d'échantillonnage retenue ne nous permet pas de ressortir la situation du trachome dans chaque arrondissement ou commune de la région de Diourbel. Le sondage réalisé étant un sondage stratifié à deux degrés où dans un premier temps, certains arrondissements tels TAIF, BABA GARAGE, LAMBANE, n'ont pas reçu la visite d'enquêteurs En plus le département de Bambey se retrouve sous-représenté. Il serait intéressant de dresser la carte géographique de la connaissance du trachome et des comportements résumant l'information au niveau de toute la région de Diourbel.

    Nous avons déduit les caractéristiques du trachome de celles de la conjonctivite. C'était pour nous, le seul moyen d'extraire l'information nécessaire pour répondre aux problèmes posés. Pour remédier à cette situation et réduire les risques d'erreurs, il faudra poser directement les questions portant sur le trachome aux enquêtés. Cette recommandation vise à améliorer le questionnaire pour les prochaines études dans les autres régions du Sénégal.

    Il serait aussi intéressant de prendre en compte le niveau de vie mais aussi les autres facteurs pour parfaire l'étude.

    Malgré toutes ses limites, à défaut d'avoir l'information parfaite, nous disposons d'information assez juste qui est de plus fiable et peut donc constituer une base certaine de prise de décision dans toute politique allant dans le sens de la lutte contre le trachome à Diourbel en particulier et au Sénégal et dans le monde en général.

    BIBLIOGRAPHIE

    1. M. B. SAAL, J. F. SCHEMANN, B. SAAR, M. FAYE, G. MOMO, S. MARIOTTI, A . D. NEGREL (2000), Le trachome au Sénégal : résultats d'une enquête nationale, Med Trop 2003 ; 63 : 53-59

    2. OMS, Mapping the global distribution of trachoma, Décembre 2005

    3. Jean-François Schémann, Le Trachome : une maladie de la pauvreté, 2008

    4. OMS, Revue de Santé Oculaire Communautaire | Volume 2 | Numéro 1 | Août 2005

    5. IRD, Trachoma control in sub-Saharan Africa, Collection Expertise collégiale, IRD Editions, Paris, 2006

    6. OMS, Bulletin de l'Organisation mondiale de la Santé 2010; 88:82-82. doi: 10.2471/BLT.09.075424 in Hoare et al. 1999

    7. Résultats provisoires de l'Enquête de suivi de la pauvreté au Sénégal (EspsII), 2012

    8. Situation économique et sociale de la région de DIOURBEL, ANSD 2010

    9. Sondages à plusieurs degrés et par grappes, Philippe Périé, novembre 2011

    10. Data Mining et Statistique Décisionnelle, l'Intelligence des données, Stéphane TUFFERY, Editions TECHNIP, 2007

    11. SPAD. Base Aide à l'interprétation, CISIA CERESTA

    12. Brigitte Sandrin-Berton, L'éducation du patient au secours de la médecine, PUF, 10/05/2000

    13. Elizabeth Cromwell et Paul Emerson du Centre Carter et Paul Courtright du Centre pour l'Ophtalmologie Communautaire au Kilimandjaro (KCCO), Le trachome et les femmes, Arriver à l'équité entre les hommes et femmes par le biais de l'implémentation de CHANCE, Février 2009

    14. Resnikoff S et Quéguiner P. Trachome. Encyclopédie Médicale Chirurgicale (Éditions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, Paris, tous droits réservés), Maladies infectieuses, 8-037-G-10, Ophtalmologie, 21-140-A-10, 2000, 4 p.

    15. International Centre of Eye Health, Revue de Santé Occulaire Communautaire, Volume 8, Numéro 9, Janvier 2011

    16. International Centre of Eye Health, Revue de Santé Occulaire Communautaire, Volume 9, Numéro 11, Janvier 2012

    WEBOGRAPHIE

    www.trachoma.org www.who.int www.cartercenter.org www.ansd.sn

    www.sightsavers.org www.trachomacoalition.org www.kcco.net www.insee.fr

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    II

    ANNEXES

    Tableau 1 : Répartition des répondants selon l'ethnie

    Ethnie

    Effectif

    Fréquence

    Wolof

    908

    89,0%

    Sérère

    58

    5,7%

    Pular

    42

    4,1%

    Diola

    4

    0,4%

    Manding

    6

    0,6%

    Maure

    2

    0,2%

    Total

    1020

    100,0%

    Source : Construction propre à partir des données.

    Tableau 2 : Répartition des répondants selon la situation matrimoniale

    Situation matrimoniale

    Effectif

    Fréquence

    Célibataire

    207

    22,1%

    Marié(e)

    682

    72,9%

    Veuf (ve)

    34

    3,6%

    Divorcé(e)

    7

    0,7%

    Autre

    5

    0,5%

    Total

    935

    100,0%

    Source : Construction propre à partir des données.

    Tableau 3 : Répartition des répondants selon la catégorie socioprofessionnelle

    Catégorie socioprofessionnelle

    Effectif

    Fréquence

    Commerçant, Artisan

    277

    27,2%

    Agriculteur

    169

    16,6%

    Ouvrier

    40

    3,9%

    Ménagère

    30

    2,9%

    Élève

    24

    2,4%

    Cadre Moyen et Supérieur

    15

    1,5%

    Employé

    14

    1,4%

    Autre

    451

    44,2%

    Total

    1020

    100,0%

    Source : Construction propre à partir des données.

    Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013

    III

    Tableau 4 : Répartition des répondants selon le niveau d'instruction

    Niveau d'instruction

    Effectif

    Fréquence

    Supérieur

    8

    0,8%

    Secondaire

    79

    7,7%

    Primaire

    121

    11,9%

    Alphabétisé en Arabe

    339

    33,2%

    Alphabétisé en langue nationale

    11

    1,1%

    Non alphabétisé

    462

    45,3%

    Total

    1020

    100,0%

    Source : Construction propre à partir des données.

    Tableau 5 : Listes des variables/modalités illustratives caractéristiques sur le premier axe (ACM sur Connaissance)

    Variables

    Modalités

    Valeur-
    Test

    Poids

    CSP

    ménagère

    -3,90

    30,000

    q27i__27

    je connais trachome

    -3,63

    129,000

    Milieu de résidence

    urbain

    -3,51

    422,000

    DEPARTEMENT

    Bambey

    -3,42

    20,000

    ARRONDISSEMENT

    ndoulo

    -2,95

    58,000

    Niveau Instruction

    alphabétisé

    -2,78

    352,000

    CSP

    ouvrier

    -2,56

    55,000

    Niveau Instruction

    secondaire et +

    -2,23

    87,000

    COMMUNE

    mbacke

    -2,21

    116,000

    GRPE_AGE

    30-35ans

    -2,02

    133,000

    Z O N E C E N T R A L E

    ARRONDISSEMENT

    ndame

    2,08

    677,000

    GRPE_AGE

    60-65ans

    2,33

    25,000

    CSP

    agriculture

    2,41

    169,000

    ARRONDISSEMENT

    ndindy

    2,93

    60,000

    GRPE_AGE

    25-30ans

    3,04

    206,000

    Milieu de résidence

    rural

    3,51

    598,000

    q27i__27

    je ne connais pas trachome

    3,63

    891,000

    Niveau Instruction

    non alphabétisé

    3,95

    460,000

    Source : Construction propre à partir des données.

    Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013

    IV

    Tableau 6 : Listes des variables/modalités illustratives caractéristiques du deuxième axe (ACM sur Connaissance)

    Variables

    Modalités

    Valeur-Test

    Poids

    Niveau Instruction

    non alphabétisé

    -5,92

    460,000

    q27i__27

    je connais trachome

    -3,86

    129,000

    GRPE_AGE

    30-35ans

    -2,18

    133,000

    DEPARTEMENT

    Bambey

    -2,01

    20,000

    ARRONDISSEMENT

    ndoulo

    -2,00

    58,000

    Z O N E C E N T R A L E

    CSP

    commerçant artisan

    2,13

    277,000

    GRPE_AGE

    20-25ans

    2,22

    199,000

    COMMUNE

    mbacke

    2,49

    116,000

    q27i__27

    je ne connais pas trachome

    3,86

    891,000

    Niveau Instruction

    alphabétisé

    6,09

    352,000

    Source : Construction propre à partir des données.

    Tableau 7 : Tri à plat des variables retenues pour la classification sur le comportement dans les ménages

    A PROPOS DES LATRINES/TOILETTES

    Ou est-ce que les adultes de votre famille vont -ils
    habituellement aux toilettes ?

    Ou est-ce que les enfants de votre famille vont -ils
    habituellement aux toilettes ?

     

    Effectif

    Fréquence

     

    Effectif

    Fréquence

    Latrine publique/traditionnelle

    364

    35,7%

    Latrine traditionnelle

    351

    34,4%

    Latrine VIP

    605

    59,3%

    Latrine VIP

    541

    53,0%

    Besoin dans la nature

    51

    5,0%

    Latrine publique

    6

    0,6%

    Total

    1020

    100,0%

    Besoin dans la nature

    84

    8,2%

     

    Latrine dans un pot

    38

    3,7%

    Total

    1020

    100,0%

    Comment évaluez-vous la propriété des latrines?

     

    Quel est le degré d'assainissement des toilettes?

     

    Effectif

    Fréquence

     

    Effectif

    Fréquence

    Bonne

    545

    53,4%

    Satisfaisant

    467

    45,8%

    Moyenne

    325

    31,9%

    Un peu satisfaisant

    319

    31,3%

    Faible

    150

    14,7%

    Insatisfaisant

    234

    22,9%

    Total

    1020

    100,0%

    Total

    1020

    100,0%

    Quel est la fréquence de nettoyage des latrines?

     

    Avec quels produits nettoyez-vous les toilettes?

     

    Effectif

    Fréquence

     

    Effectif

    Fréquence

    Tous les jours

    927

    90,9%

    Avec eau seulement

    155

    15,2%

    3fois/semaine

    47

    4,6%

    Eau et détergent

    833

    81,7%

    <2fois/semaine

    46

    4,5%

    Avec balai seulement

    32

    3,1%

    Total

    1020

    100,0%

    Total

    1020

    100,0%

    Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013

    Suite Tableau 7

     
     

    A PROPOS DES ORDURES

    Comment gérez-vous les ordures domestiques?

    Quel est le lieu de collecte des ordures?

     

    Effecti

    f

    Fréquence

     

    Effectif

    Fréquence

    Dans la concession

    357

    35,0%

    Enterrées

    983

    96,4%

    A l'extérieur moins de 5m

    332

    32,5%

    Brulées

    962

    94,3%

    A l'extérieur plus de 5m

    296

    29,0%

    Dans un trou

    853

    83,6%

    Autres

    35

    3,4%

    Jetées à l'extérieur

    515

    50,5%

    Total

    1020

    100,0%

    Évacuées par charrette/camion

    999

    97,9%

     

    Collectées dans un trou

    988

    96,9%

    Total

    1020

    100%

     

    PROPRETE

    DU CORPS

    Lavez-vous le visage avec du savon au réveil?

    Combien de fois lavez-vous les mains par jour?

     

    Effectif

    Fréquence

     

    Effectif

    Fréquence

    Oui

    763

    74,8%

    1 fois

    51

    5,0%

    Non

    257

    25,2%

    2 fois

    280

    27,5%

    Total

    1020

    100,0%

    3 fois

    290

    28,4%

     

    4 fois

    165

    16,2%

    5 fois

    130

    12,7%

    6 fois

    61

    6,0%

    7 fois et plus

    43

    4,2%

    Total

    1020

    100,0%

    A PROPOS DE L'EAU

     

    Quel est votre degré de satisfaction sur
    l'approvisionnement en eau?

     
     
     

    Effectif

    Fréquence

     
     

    Satisfaisant

    713

    69,9%

     
     

    Un peu satisfaisant

    162

    15,9%

     
     

    Pas satisfaisant

    145

    14,2%

     
     

    Total

    1020

    100,0%

     
     

    Source : Construction propre à partir des données

     

    V

    Mémoire de fin de formation ISI Edem Kossi Kludza, INEF SAGEP, Février 2013

    VI

    LES MEDIA POUR UNE MEILLEURE SENSIBILISATION

    Les média sont de puissants canaux par lesquels l'information atterrit dans les ménages. Ce moyen doit donc être utilisé dans la lutte contre le trachome. Nous essayerons de répondre, dans cette partie, à trois questions principalement : Par quels moyens de communication, passer l'information aux habitants de Diourbel ? Qui devrait s'en charger et où le faire ? De la réponse à ces trois questions dépend l'avenir de la lutte contre la maladie.

    La prise en compte de l'avis des intéressés est incontournable dans cette lutte acharnée contre le trachome. Autrement, les populations ne se sentiront pas intégrées dans les programmes. Ce qui mène inéluctablement à l'échec de ces derniers.

    1. Quels sont les trois meilleurs moyens de communication sur le trachome ?

    Dans la région de Diourbel et selon les enquêtés, les trois meilleurs de communication sur le sujet sont la radio, la télé et les réunions de quartiers/villages. La radio arrive en tête avec 60 points sur 100 suivie de la télé (49points) et des réunions de quartiers (31points).

    Graphique 1. Score des moyens de communications sur le trachome selon les enquêtés.

    60%

    49%

    31%

    13% 12%

    9% 9% 8%

    5% 2% 2% 1%

    Source : Construction propre à partir des données

    2. Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013

    VII

    Quels sont par ordre de préférence les trois meilleurs communicateurs sur le trachome ?

    Avec 68points sur 100, le personnel médical serait la personne la plus apte à parler de ce sujet selon la majorité des enquêtés. Il est suivi des parents (39points), des agents communautaires (37points) mais aussi des leaders communautaires (31points). Même si les autres moyens ne doivent pas être négligés, un accent particulier doit être mis sur ceux cités ci-dessus.

    Graphique 2 : Score de préférence des meilleurs communicateurs sur le trachome.

    68%

    39% 37%

    Personnel médical Parents

    Agents communautaires

    31% Leaders communautaires

    19%

    Communicateurs

    6% traditionnels

    Autres

    Source : Construction propre à partir des données

    3. Quels média utilisés ?

    Puisque les meilleurs moyens de communication sur le trachome sont la radio et la télé, une question reste à élucider : quelles radios et quelles télés ?

    Il existe plusieurs chaines de radios et de télés qui diffusent à Diourbel. Le tableau suivant en présente les principaux

    Radios

    Télés

    1

    Chaine Nationale RTS

    Canal Info

    2

    Lamp Fall FM

    Chaine Nationale RTS

    3

    Radio Dunya

    Lamp Fall TV

    4

    RFM

    RDV Dunya

    5

    RTS Diourbel

    TFM

    6

    Sud FM

    Touba TV

    7

    Walfadjiri FM

    Walf TV

    8

     

    2STV

    Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013

    VIII

    Parmi les chaines télés, la RTS - Nationale est globalement la plus préférée (36%) suivie de Walf TV et de la 2STV avec des taux de préférence respectifs de 23% et 16%

    Graphique 3 : Chaines TV préférées des répondants.

    36%

    23%

    16%

    12%

    6% 5%

    1% 0,3%

    Source : Construction propre à partir des données

    Au niveau des chaines radios, Walfadjiri FM arrive en première position avec 29% d'avis favorables. Ensuite viennent la RTS-Nationale (26%) et Lamp Fall FM (23%). Elles sont les trois radios préférées des enquêtés.

    Graphique 3 : Chaines Radios préférées des répondants.

    Walfadjri FM

    Chaine Nationale (RTS)

    Lamp Fall FM

    RFM

    Radio Dunya

    RTS Diourbel

    Sud FM

    Autre

    3%

    2%

    2%

    3%

    13%

    23%

    26%

    29%

    Source : Construction propre à partir des données

    Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013

    Pour mieux passer l'information au niveau des ménages à Diourbel, leur manière de voir les choses doit êtres connue et prise en compte. Sans toutefois exclure l'utilisation d'autres éléments, la radio, télé et réunion de quartiers/villages sont les trois meilleurs moyens pour atteindre les populations. Les médias les plus en vue sont, au niveau des radios : Walfadjiri FM, la RTS-Nationale et Lamp Fall FM ; alors qu'au niveau des télés, nous avons la RTS-Nationale, Walf TV et dans une moindre mesure la 2STV. Des émissions d'informations mais aussi des publicités régulières sur le sujet aux heures de pointe sont la clé de la réussite de la lutte contre le trachome. Ces émissions doivent être tenues soit par le personnel médical soit par des agents ou leaders communautaires. Tout ceci nécessite bien évidemment de fonds énormes. D'où la nécessité des bailleurs de fonds pour la réussite de tous ces programmes.

    IX

    Mémoire de fin de formation ISI Edem Kossi Kludza, INEF SAGEP, Février 2013

    X

    TABLE DES MATIERES

    Liste des acronymes iii

    AVANT PROPOS iv

    REMERCIEMENTS v

    SOMMAIRE vi

    Liste des tableaux vii

    Liste des graphiques viii

    Liste des fiches viii

    RESUME ix

    SUMMARY x

    INTRODUCTION GENERALE 1

    · Contexte et justifications de l'étude 2

    · Objectifs de l'étude 3

    · Problématique et méthodologie 4

    · Hypothèses de recherche : 5

    · Plan d'analyse : 6

    CHAPITRE I GENERALITES SUR L'ETUDE 7

    I. Présentation de la zone d'étude : la région de Diourbel 8

    I.1. Situation sociodémographique 8

    I.2. Situation socioéconomique 9

    I.3. Éducation 10

    I.4. Santé 11

    II. Qu'est-ce que le trachome ? 11

    II.1. Présentation de la maladie : Définition et généralités 12

    ·

    Mémoire de fin de formation ISI Edem Kossi Kludza, INEF SAGEP, Février 2013

    XI

    Cause du trachome 16

    · Les modes de transmission 17

    · Les moyens de prévention 17

    · Les personnes les plus exposées 18

    · Traitement de la maladie 19

    II.2. Carte géographique du trachome 20

    II.2.1. Le trachome dans le monde 20

    II.2.2. La Stratégie CH.A.N.CE et le GET 2020 21

    II.2.3. Le trachome au Sénégal et à Diourbel 22

    III. L'enquête et les données 24

    III.1. L'échantillonnage 24

    III.2. Méthodologie de collecte et de traitement de l'information. 25

    III.3. La base de données : 26

    CHAPITRE II CONNAISSANCE DU TRACHOME 30

    I. Le trachome vu de Diourbel 31

    I.1. Caractéristiques déduites du trachome 31

    I.2. Caractéristiques directes du trachome : 32

    II. Qui connait le trachome ? 34

    II.1. Méthode de classification et choix des variables pertinentes sur la connaissance du

    trachome 35

    II.2. ACM sur la connaissance du trachome 38

    II.3. Classes obtenues sur la connaissance 42

    II.4. Connaissance et analyse bidimensionnelle avec certaines variables 46

    II.5. Conclusion partielle 1 : 48

    Chapitre III.Comportement des diourbellois et lien avec la connaissance du trachome 49

    I. Comportement des diourbellois dans les ménages 50

    Mémoire de fin de formation ISI Edem Kossi Kludza, INEF SAGEP, Février 2013 XII

    II. Typologie des ménages selon leur comportement dans les ménages. 51

    II.1. Choix des variables pertinentes sur le comportement. 51

    II.2. ACM sur le comportement des enquêtés vis-à-vis de l'hygiène 53

    II.3. Classes obtenues sur le comportement 57

    II.4. Comportement et analyse bidimensionnelle avec certaines variables 60

    II.5. Conclusion partielle 2 : 62

    III. Relation entre la connaissance du trachome et le comportement vis-à-vis de l'hygiène

    de l'habitat. 62

    III.1. Impact de la connaissance sur le comportement 62

    III.2. Essai d'explication des résultats découlant de la littérature. 65

    CONCLUSION GENERALE 68

    SYNTHESE GLOBALE DE L'ETUDE 69

    RECOMMANDATION EN VUE D'UNE SENSIBILISATION EFFICACE 70

    LIMITES ET PERSPECTIVE DE L'ANALYSE 71

    BIBLIOGRAPHIE I

    WEBOGRAPHIE I

    ANNEXES II

    LES MEDIA POUR UNE MEILLEURE SENSIBILISATION VI

    TABLE DES MATIERES X






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