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République du Sénégal Un peuple-Un
but-Une foi
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Ministère de l'Enseignement Supérieur et
de la
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Recherche
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Institut d'Étude et de Formation en
Statistique Appliquée et en Gestion et Évaluation de
Projets BP : 16 805 Dakar Fann, Tel : (221) 33 820 57 77
www.inefsagep.org
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Cabinet CIBLAGE, Étude de Marché et
Sondages d'opinions BP : 17 032Dakar Liberté V Tel : (221) 33 864
19 88
www.ciblagegroup.com
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MÉMOIRE DE FIN DE FORMATION
ISI
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CONNAISSANCE ET COMPORTEMENT VIS-À-VIS DU
TRACHOME:
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LA SITUATION DE DIOURBEL EN 2011
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Présenté par :
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Edem Kossi KLUDZA
Pour l'obtention du Diplôme d'Ingénieur
en Statistique Informatique
Encadreur académique :
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M. Lamine Seck, Enseignant à l'INEF
SAGEP
Soutenu publiquement le 13 mars 2013 devant le jury
composé de :
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M. Edmond Rodriguez, Enseignant à l'INEF
SAGEP
M. Lamine Seck, Enseignant à l'INEF
SAGEP
Promotion:2010-2012
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DEDICACE
Ce travail est dédicacé
ADieu le Tout Puissant qui m'a rempli de talents et
m'a accordé, mon 1er diplôme
académique. A Lui soit la gloire !
A M. KLUDZA Kofi Michel et Mme
KLUDZA DOKOU Adzo Anna, mes chers et bienaimés
parents.et à la
famille GUEDE KLUDZA.
Ames Pasteurs,
Frères et soeurs adventistes du 7e Jour au Togo, au
Sénégal et en Guinée pour leur soutien spirituel
ii
Mémoire de fin de formation ISI Edem Kossi
Kludza, INEF SAGEP, Février 2013
Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi
Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
III
Liste des acronymes
ANSD Agence Nationale de la Statistique et de la
Démographie - Sénégal
ACM Analyse des Correspondances Multiples
CAH Classification Ascendante Hiérarchique
CO Corneal Opacity (Opacité Cornéenne)
ESPS Enquête de Suivi de la Pauvreté au
Sénégal
ENSAE École Nationale de la Statistique et de l'Analyse
Économique
INstitut d'Étude et de Formation en Statistique
Appliquée et en Gestion et
INEF SAGEP
Évaluation de Projets
ITS Ingénieur de Travaux Statistiques
ISI Ingénieur en Statistique Informatique
ISE Ingénieur Statisticien Économiste
OMD Objectifs du Millénaire pour le
Développement
OMS Organisation Mondiale de la Santé
ONG Organisation Non Gouvernementale
PNLC Programme National de Lutte contre la
Cécité
Initialement Statistical Package for the Social Sciences
modifié plus tard en
SPSS
Statistical Product and Service Solutions
TBS Taux Brut de Scolarité
TC Trachome Cicatriciel
TF Trachome Folliculaire
TI Trachome Intense
AVANT PROPOS
L'INstitut d'Étude et de
Formation en Statistique
Appliquée et en Gestion et
Évaluation de Projets
(INEF SAGEP) a été créé
en 1999 dans le but de combler le manque de professionnels dans le domaine des
statistiques appliquées dans la sous-région occidentale de
l'Afrique. Doté d'enseignants expérimentés et d'un
programme de qualité, il s'est hissé aux premiers rangs dans la
sous-région en ce qui concerne les écoles privées qui
évoluent dans le domaine.
Dans son programme de formation, la rédaction d'un
mémoire est obligatoire pour l'obtention du diplôme
d'Ingénieur en Statistique Informatique. Ce qui permet à
l'étudiant de mettre en pratique toutes les connaissances
théoriques et pratiques acquises tout au long de la formation. Cette
démarche, centrée sur une problématique, favorise en
effet, la rencontre entre les acquis découlant de la formation et les
attentes du monde professionnel.
Notre travail de recherche s'inscrit dans ce cadre. Il nous a
permis de renforcer nos compétences de réflexion, d'analyse,
d'autonomie, de rédaction, de communication et nous osons croire qu'il
nous a ainsi bien outillés pour faire face aux défis du monde du
travail.
Ce mémoire est le fruit de près de six (6) mois
de recherche faite au niveau du Cabinet CIBLAGE1. Il se penche sur
la problématique d'une liaison éventuelle entre la connaissance
du trachome et le comportement des personnes vis-à-vis de celui-ci. Quel
organe protège-t-on mieux que l'oeil ? Ce dernier a toujours
été l'objet d'une protection spéciale de la part de
l'homme. Nous lui consacrons une attention particulière dans ce travail
de recherche.
1 . Le cabinet CIBLAGE, créé en 2005,
évolue dans le domaine des études de marché et des
sondages d'opinion.
iv
Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi
Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
REMERCIEMENTS
Bien de personnes valeureuses nous ont assistés lors de
notre formation et de l'élaboration de ce mémoire. Nous voudrions
dans ses lignes leur témoigner toute notre gratitude.
Nous remercions particulièrement tout le personnel de
l'INEF SAGEP et notre hommage au Feu Ndiappe Ndiaye, Ancien Directeur
Général du dit Institut, cadre de notre formation
Nos sincères remerciements au Directeur
Général du Cabinet CIBLAGE, Rigobert Kotchi Kouadio et à
tout son personnel. Ce cabinet nous a constitué un cadre propice de
recherche mais aussi de développement personnel et professionnel.
Nous remercions M. Lamine Seck, professeur à l'INEF
SAGEP, qui a accepté enrichir ce travail via son encadrement et
critiques constructives vis-à-vis de notre travail.
Nos remerciements également à l'endroit de M.
Adesu Atikpo Mawunya, Ingénieur des Travaux Statistiques, qui est un ami
et un frère. Son aide a été vraiment précieuse dans
la rédaction et la finalisation de ce travail.
Que le Dr Roger CAMARA trouve ici, l'expression de notre
reconnaissance pour son aide précieuse sur la littérature sur le
trachome de même que M. Pape Ndiaye, Assistant au PNLC, Ministère
de la santé Sénégal, pour ses informations sur le PNLC
à Diourbel et dans les autres régions du pays.
Notre gratitude à l'endroit du Pasteur Abraham Diedhiou
et de ses 5 collaborateurs pour leur soutien financier tout au long de notre
formation. Quand tout semblait s'écrouler, le Tout-Puissant est
passé par ceux-ci pour relever et rendre gloire à son saint
Nom.
Nous remercions également tout ceux qui, de près
ou de loin, de par leur soutien, aussi infime soit-il, ont contribué
à la réussite de notre formation à l'INEF SAGEP et
à la rédaction de ce mémoire. Parmi ceux-ci, nos
collègues ISI de l'INEF SAGEP et ITS & ISE de l'ENSAE à qui
nous présentons nos remerciements.
V
Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi
Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
SOMMAIRE
Liste des acronymes
iii
AVANT PROPOS iv
REMERCIEMENTS v
Liste des tableaux vii
Liste des graphiques et fiches viii
RESUME ix
SUMMARY x
INTRODUCTION GENERALE 1
CHAPITRE I GENERALITES SUR L'ETUDE
7
I. Présentation de la zone d'étude : la
région de Diourbel 8
II. Qu'est-ce que le trachome ? 11
III. L'enquête et les données 24
CHAPITRE II CONNAISSANCE DU TRACHOME
30
I. Le trachome vu de Diourbel 31
II. Qui connait le trachome ? 34
Chapitre III.Comportement
des diourbellois et lien avec la connaissance du trachome 49
I. Comportement des diourbellois dans les
ménages 50
II. Typologie des ménages selon leur comportement
dans les ménages. 51
III. Relation entre la connaissance du trachome et le
comportement 62
CONCLUSION GENERALE 68
BIBLIOGRAPHIE I
ANNEXES II
LES MEDIA POUR UNE MEILLEURE SENSIBILISATION VI
TABLE DES MATIERES X
vi
Mémoire de fin de formation ISI Edem Kossi
Kludza, INEF SAGEP, Février 2013
Liste des tableaux
Tableau 1: Taux de prévalence du trachome par strate
chez les enfants de 0 à 10ans. 23
Tableau 2: Prévalences T S, TT et CO selon les strates
chez les femmes > 14ans 24
Tableau 3: Répartition de la population de Diourbel
selon les départements administratifs 27
Tableau 4 : Répartition des ménages
enquêtés selon les différents arrondissements 27
Tableau 5: Répartition des ménages
enquêtés selon le milieu de résidence 28
Tableau 6: Caractéristiques déduites du trachome
31
Tableau 7: Récapitulatif des variables retenues pour la
classification sur la connaissance 37
Tableau 8: Listes des variables/modalités actives
caractéristiques de l'axe 1 - (ACM sur la connaissance) 39
Tableau 9: Listes des variables/modalités actives
caractéristiques de l'axe 2 - (ACM sur la connaissance) 40
Tableau 10: Les modalités caractéristiques des
différentes classes issues de la CAH sur la connaissance 44
Tableau 11: Tableau récapitulatif des informations sur
les classes issues de la CAH sur la connaissance 45
Tableau 12: Répartition selon le milieu de
résidence et la classe de connaissance 46
Tableau 13: Répartition selon le sexe et la classe de
connaissance 47
Tableau 14: Répartition selon le niveau d'instruction
et la classe de connaissance 47
Tableau 15: Liste des variables retenues pour la
classification sur le comportement 52
Tableau 16: Variables et modalités actives
caractéristiques du 1er axe - (ACM sur comportement) 54
Tableau 17: Variables et modalités actives
caractéristiques de l'axe 2 - (ACM sur le comportement) 55
Tableau 18: Variables et modalités actives
caractéristiques de l'axe 3 - (ACM sur le comportement) 56
Tableau 19: Modalités caractéristiques des
classes issues de la CAH optimisée sur le comportement 59
Tableau 20: Répartition selon le milieu de
résidence et la situation de l'habitat 61
Tableau 21: Répartition selon le niveau d'instruction
et la situation de l'habitat 62
Tableau 22: Tableau croisé Connaissance et comportement
63
vii
Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi
Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
Liste des graphiques
Graphique I: Carte administrative de la région de
Diourbel 8
Graphique II: Distribution de la population selon le milieu de
résidence en 2010 9
Graphique III: Pyramide des âges des
chefs/représentants de ménages. 28
Graphique IV: Caractéristiques du trachome selon les
enquêtés 32
Graphique V: Manifestions du trachome selon les
enquêtés 33
Graphique VI: Traitement du trachome selon les
enquêtés 33
Graphique VII: Traitement du trachome selon les
enquêtés 34
Graphique VIII: Histogramme des valeurs propres issu de l'ACM
sur la connaissance 38
Graphique IX: Projection des points (modalités et
individus) sur le 1er plan factoriel - (ACM sur la connaissance)
41
Graphique X: Dendrogramme et histogramme des indices de niveau
issu de la CAH 42
Graphique XI: Présentation des classes issues de la CAH
sur la connaissance 45
Graphique XII: Histogramme des 29premières valeurs
propres issu de l'ACM sur le comportement 53
Graphique XIII: Dendrogramme et histogramme des indices de
niveau issu de la CAH sur le comportement 57
Graphique XIV: Les classes issues de la CAH sur le
comportement 60
Liste des fiches
Fiche 1: Classification simplifiée du trachome par
l'OMS 15
Fiche 2 : Cycle du Chlamydia trachomatis 16
Fiche 3: Le trachome dans le monde 21
Fiche 4: La stratégie CH.A.N.CE en image 22
VIII
Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi
Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
RESUME
Nous avons dans ce mémoire testé l'existence de
relation entre la connaissance du trachome et le comportement des personnes
vis-à-vis de l'hygiène de vie dans les ménages dans la
région de Diourbel. Si les moyens de transmission du trachome sont
globalement plus connus, les manifestations et les traitements adéquats
correspondant aux différentes phases de la maladie sont, pour la plus
part, ignorés. Les moyens de prévention constituent la
caractéristique la plus maitrisée après la transmission.
Plus de la moitié des répondants pensent que respecter les
règles d'hygiène permet de se protéger contre la maladie.
Cependant seulement 3% des enquêtés savent qu' «
éviter les mouches » est aussi nécessaire dans la lutte
contre le trachome. La combinaison de tous ses éléments nous a
permis de construire deux classes homogènes où seulement 22% des
personnes interrogées ont une connaissance relativement bonne de la
maladie. La grande majorité des enquêtés (78%) ont une
connaissance ou nulle ou presque nulle du trachome. Les citadins malgré
une meilleure couverture évidente de l'information n'en sont pas mieux
informés que les ruraux. Le département de Mbacké qui est
par ailleurs, le plus dense en population se distingue négativement. Les
personnes les plus instruites (niveau secondaire et plus) ont une meilleure
connaissance du trachome que les autres.
La majorité des ménages disposent des latrines
même si quelque 5% font leur besoin dans la nature. L'entretien des
toilettes se fait généralement tous les jours à l'aide
d'un détergent. Dans les ménages, les ordures sont le plus
souvent enterrées, brulées ou évacuées par
charrette. Le lavage du visage au réveil est assez répandu
à Diourbel (dans 3 ménages sur 4). Les populations
enquêtées lavent généralement leurs mains 2 à
3 fois par jour.43% des ménages enquêtés présentent
une situation à risque c'est-à-dire favorable au
développement du trachome contre 57% où la situation est
meilleure. Les centres urbains sont relativement plus « sains » que
les villages. La ville de Mbacké (et Bambey) présente globalement
une meilleure situation du cadre de vie que la commune de Diourbel. Les
personnes instruites se distinguent ici positivement car ayant tendance
à assainir leur milieu de vie. L'instruction formelle a donc un impact
positif sur le comportement des personnes et donc sur la situation de
l'habitat.
Il existe un lien faible entre la connaissance du trachome et
le comportement en face de ce dernier (V de Cramer = 0,143). Le faible niveau
de vie des ménages et des considérations psychosociologiques
pourraient expliquer cette situation. Les ménages, même s'ils
connaissent le trachome et ont la bonne volonté de faire des changements
dans leur comportement, sont vite confrontés à un problème
de ressource pour mener à bien les améliorations et changements
nécessaires.
ix
Mémoire de fin de formation ISI Edem Kossi
Kludza, INEF SAGEP, Février 2013
SUMMARY
In this dissertation, we have tested the existence of a
relationship between knowledge of trachoma and the individuals' behaviors
towards the lifestyle in households in the region of Diourbel. If the ways of
transmission of trachoma are globally known, its appearances and adequate
treatments corresponding to the various phases of the disease are most of the
time ignored. Means of prevention are the characteristic most mastered after
transmission. More than half of the respondents believe that respecting hygiene
rules helps to protect against the disease. However, only 3% of respondents
know that "avoid flies" is also necessary in the fight against trachoma. The
combination of all these elements has allowed us to build two homogeneous
classes where only 22% of respondents have a relatively good knowledge of the
disease. The vast majority of the investigated (78%) have wrong or nearly no
knowledge on trachoma. City dwellers despite a better coverage of information
are not more informed than the rural. The department of Mbacké, which is
the most populated, stand negatively. The more educated (secondary and higher)
have a better understanding of trachoma than others.
The majority of households have latrines while about 5%
relieve themselves in nature. The cleaning of toilets is usually done on a
daily basis with a detergent. In households, the garbage are often buried,
burned or evacuated by cart. Washing the face in the morning is quite common in
Diourbel (3 households over 4). The surveyed population usually wash their
hands 2-3 times a day.
43% of surveyed households present a situation to risk, that
is favorable to the development of trachoma; on the other hand 57% present a
better situation. Urban areas are relatively "cleaner" than villages. The city
of Mbacké (and Bambey), globally, have a better situation of living
environment than the city of Dioubel. Educated people distinguish themselves
positively for they tend to clean up their environment. The formal education
has a positive impact on people's behavior and thus on the housing
situation.
There is a weak link between knowledge of trachoma and the
behavior in front of it (Cramer's V = 0.143). The low standard of living of the
households and psychosocial considerations could explain this situation.
Households, even if they know trachoma and have the willingness to make changes
in their behavior, are confronted with the problem of resource to carry out
needed improvements and changes.
X
Mémoire de fin de formation ISI Edem Kossi
Kludza, INEF SAGEP, Février 2013
Intro
INTRODUCTION GENERALE
Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi
Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
2
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
Découvert par les chinois 27 siècles avant
Jésus-Christ, le trachome occupe de nos jours une place de choix dans
les programmes de l'OMS avec la mise en place de l'Alliance Mondiale pour
l'Élimination du Trachome d'ici l'an 2020 (Global Elimination of
blinding Trachoma GET 2020). Maladie infectieuse des yeux, le trachome est la
principale cause de cécité évitable dans le monde. Il
touche de nos jours environ 84 millions de personnes de par le monde dont 8
millions ayant une déficience visuelle. Plus de 58 siècles donc
après sa découverte, il continue son petit bonhomme de chemin
semant ainsi désolation partout où il passe.
C'est une maladie inégalement répartie dans le
monde. Si elle a disparu dans les pays et régions
développés tels que l'Europe et l'Amérique du Nord, avec
l'amélioration des conditions socio-économiques et sanitaires,
elle persiste dans un certain nombre de pays au Moyen Orient, en Asie en
Amérique Latine et en Afrique. Malheureusement elle continue
d'être endémique dans plusieurs pays africains selon les
résultats de l'étude « Mapping the global distribution of
trachoma » de l'OMS (Décembre 2005)
Cette maladie est bel et bien présente au
Sénégal et fait de ravages dans plusieurs régions du pays.
Son éradication du pays constitue l'objet du Programme National de Lutte
contre la Cécité mais aussi de plusieurs ONGs telles que
SIGHTSAVERS.
Contexte et justification de
l'étude
Une enquête portant sur la prévalence du trachome
au Sénégal a été réalisée entre
février et juillet 2000 pour évaluer l'étendue de la
maladie au niveau national. Elle révèle une répartition
inégale de la maladie dans le pays. Que ce soit chez les femmes de plus
de 14ans ou chez les enfants de moins de 10ans qui constituent les couches
sociales les plus exposées et les plus touchées par la maladie,
les taux de prévalence sont élevés. Chez les
premières, la prévalence de l'entropion trichiasis2
est de 2,6% alors que le seuil au-delà duquel l'OMS considère
qu'il y a un problème de santé publique est de 1%. Chez les
enfants de 0 à 10ans, le taux de prévalence du trachome actif est
estimé à 10,8%3 et celui du trachome intense à
1,2%. Ces chiffres cachent une grande disparité entres les 5
régions administratives du Sénégal hôtes de
l'enquête.
2 Confère Page 21 - 4e Étape
de l'évolution du trachome
3 Hormis la région de Dakar.
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
La même étude stipule qu'en considérant le
trachome actif (TF et TI4), la prévalence varie de 3,3% dans
les quartiers périphériques de Dakar à 17,9% dans la
région de Diourbel. Cette dernière apparait donc être la
partie du pays la plus touchée qui mérite une attention
particulière car selon l'OMS, elle constitue un problème
très grave de santé publique.
Objectifs de l'étude
Les conclusions de l'étude susmentionnée
recommandent des interventions médico-chirurgicales allant d'une simple
distribution de pommade à la tétracycline à 1%, aux
opérations chirurgicales pour les cas les plus graves. Ces conclusions
vont dans le même sens que les recommandations de l'OMS. Toutefois,
l'étude reconnait que « Ces types d'interventions ne suffiront
pas à éradiquer le trachome de façon durable si elles
ignorent les dimensions environnementales et comportementales de la maladie.
» Des actions devront être menées, selon la même
étude, entre autres, dans le sens de :
? développer les mesures d'hygiène à
l'endroit des enfants, en particulier la propriété du corps et
surtout du visage.
? assainir les cours des concessions, promouvoir l'usage des
toilettes, faire diminuer la population des mouches qui agissent comme vecteurs
passifs dans la transmission de la maladie.
Ainsi la prise en compte des facteurs autres que
médicaux est nécessaire. L'implication des autres secteurs tels
que l'éducation, l'hydraulique et l'agriculture s'avère donc
impérative. Selon la même étude, « L'approche
communautaire est donc primordiale et essentielle pour la
pérennité des activités de lutte et l'amélioration
de l'état oculaire des populations. »
Plus d'une décennie après, il convient
d'évaluer l'état de mise en application de toutes ses
recommandations.
4 Confère Page 20 - Manifestation et
évolution de la maladie
Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi
Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
3
Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi
Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
4
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
Ainsi dans ce document nous nous fixons comme: Objectif
général :
> Évaluer le niveau de connaissance réelle
actuelle et globale du trachome dans la région de Diourbel.
> Identifier une quelconque relation entre la connaissance
de la maladie et les comportements vis-à-vis de l'hygiène des
populations de Diourbel
Objectifs spécifiques :
Ils sont au nombre de cinq (5). Ils visent à :
> Décrire comment la maladie est perçue par
les habitants de la région (causes, manifestation, modes de
transmission, etc....)
> Évaluer leur degré réel de
connaissance de la maladie, en nous basant sur les études de l'OMS et
d'autres organismes de renom et faire une classification de la population
enquêtée prenant en compte les caractéristiques de la
maladie
> Faire une classification des ménages
enquêtés en fonction de leur hygiène de vie et de
l'état de l'habitat
> Vérifier si la connaissance de la maladie
entretient un lien avec le comportement vis à vis de l'hygiène
des habitants de la région.
> Faire des recommandations pour une sensibilisation
efficace.
Problématique et
méthodologie
La lutte contre la cécité en
général et le trachome en particulier, fait partie, depuis
quelques années, des priorités du gouvernement du
Sénégal avec la mise en place d'un Programme National de Lutte
contre la Cécité (PNLC) en 1993. Ce programme a pour but de
conduire les politiques du pays dans le sens de l'éradication du
trachome en 2015. Malgré les évidentes bonnes volontés, ce
timing ambitieux se heurte à la dure réalité du
problème qui est en fait large car prenant en compte plusieurs aspects.
Le PNLC a ciblé les régions où les taux de
prévalence sont élevés. Dans ces régions, il
conduit des séances de sensibilisation pour amener les populations
à l'adoption de nouveaux styles de vie, pouvant les mettre hors
d'atteinte de la maladie. Il convient alors de se demander quel impact
Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi
Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
5
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
ces actions ont sur les populations. La connaissance du
trachome conduit-elle à un changement de comportements dans les
ménages ? Puisque l'ignorance rime souvent avec la présence des
maladies, les politiques actuelles visent à informer les populations sur
le trachome et les inciter aux changements d'attitudes. Nous nous proposons,
dans cette recherche, d'évaluer l'impact qu'à la connaissance du
trachome sur le comportement des individus.
Il va falloir donc déterminer le profil des personnes
pour savoir si elles connaissent la maladie ou relativement mieux que d'autres.
Les définitions des caractéristiques du trachome données
par les enquêtés nous aideront à savoir si ces derniers
connaissent ou pas la maladie. Une parfaite connaissance du trachome signifie
la connaissance de toutes ses caractéristiques En nous basant sur les
définitions de l'OMS, nous allons procéder à la
classification automatique pour créer des groupes homogènes. A
cet effet, il faudra judicieusement choisir les variables pour éviter
des biais dans l'étude. A l'issue de cette méthode, nous
découvrirons le profil des individus. Cette démarche sera aussi
appliquée au comportement pour former des groupes homogènes en
fonction de leur attitude (à risque ou non) dans les ménages. Le
croisement des deux variables obtenues suite aux deux classifications
automatiques, suivi d'un test d'indépendance de Chi 2 nous permet de
confirmer ou d'infirmer l'existence d'une quelconque relation entre la
connaissance du trachome et le comportement dans les ménages. La
grandeur de l'impact, si cela venait à être confirmé, sera
mesurée par le V de Cramer qui est un indicateur de l'intensité
d'un lien entre deux variables.
Hypothèses de recherche :
Pour arriver à ces fins, voici les hypothèses de
recherche que nous cherchons à vérifier à la fin de cette
étude. Elles sont au nombre de deux :
a) La grande majorité des diourbellois5
connaissent bien le trachome : Elle fait suite aux campagnes de sensibilisation
menées par le PNLC dans la région.
b) La connaissance de la maladie a impact significatif
important sur le comportement vis-à-vis de l'hygiène de vie dans
les ménages : Elle est presque triviale. Les gens ont tendance à
éviter les comportements à risque quand ils connaissent une
maladie.
5 Habitants de la région de Diourbel
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi
Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
Nous allons nous baser sur le postulat suivant pour la
définition de la connaissance du trachome: « La liste
des caractéristiques du trachome (causes, manifestations, mode de
transmission,...) fournie par l'OMS est considérée comme
exhaustive ». En effet, Une maladie a par exemple plusieurs
causes qui peuvent être sujet à débat entre
spécialistes, qui essayeront de confirmer ou d'infirmer la
véracité d'une ou de telle cause. Pour éviter ce
débat plutôt lié au domaine de la médecine qu'aux
statistiques, nous allons nous limiter à la liste des
caractéristiques fournie par l'OMS.
? Plan d'analyse :
Pour atteindre nos objectifs, nous avons structuré le
travail en 3 chapitres cohérents. Le premier vise à
imprégner le lecteur des connaissances nécessaires pour mieux
appréhender le sujet. Tout d'abord la région de Diourbel,
hôte de notre étude est présentée, suivie de la
définition du trachome dans la littérature.
Le chapitre 2 souligne la façon dont le trachome est
perçu par les habitants de Diourbel puis se basant sur celle-ci,
procède à la classification des individus selon leur niveau de
connaissance de la maladie. Cette classification aboutit à la
création de classes homogènes d'individus prenant en compte leur
niveau de connaissance. Dans le chapitre 3, nous abordons la question sur le
comportement des enquêtés ; nous procédons à une
autre classification pour déterminer le profil des individus quant au
comportement. La dernière partie de ce chapitre se penche sur
l'existence éventuelle d'un lien entre les classes homogènes
formées à l'issue des deux classifications automatiques
précédentes.
6
Ch.1
Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi
Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
7
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
CHAPITRE I
GENERALITES SUR L'ETUDE
Le but visé par cette partie est de
présenter la région hôte de notre étude sur les
plans démographiques, socio économiques, santé et
éducation qui ont un lien fort avec le thème
étudié. Nous présenterons ensuite le trachome tel que
défini dans la littérature et enfin la source des données
utilisées pour la production de ce mémoire
Mémoire de fin de formation ISI Edem Kossi
Kludza, INEF SAGEP, Février 2013
8
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
I. Présentation de la zone d'étude : la
région de Diourbel
Graphique I: Carte administrative de la région
de Diourbel
Source : Situation économique et sociale de la
région de Diourbel, ANSD, 2010
Située à l'Est de Dakar, la région de
Diourbel couvre 4 769km2 soit 2,2% de la superficie totale du
Sénégal. Elle est limitée au Sud, à l'Ouest et au
Nord par la région de Thiès ; au Sud et à l'Est par la
région de Fatick; la région de Louga en constitue la limite Nord
et Est.
I.1. Situation sociodémographique
La région Diourbel compte, selon de l'ANSD, près
de 1.400.000 habitants en 2011 dont 52% de femmes. Sa densité avoisine
les 294 habitants au km2. C'est donc une région moyennement
peuplée (comparativement aux autres régions du pays) avec une
population extrêmement jeune (55,7% de moins de 20ans). Les diourbellois
résident essentiellement dans les zones rurales avec un taux
d'urbanisation n'excédant pas 16%.
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9
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
Graphique II: Distribution de la population selon le
milieu de résidence en 2010
Source : Situation économique et sociale de la
région de Diourbel, ANSD, 2010
Cette région compte 3 départements :
Mbacké, qui regorge 56,8% des habitants, Bambey (23,2%) et Diourbel
(20%) selon les données de l'ANSD (2010). La répartition de cette
population par ethnies montre une forte prédominance des wolofs (66%),
ensuite viennent les Séréres (25%) puis les Pular (67%). L'Islam
est la religion dominante, avec une prédominance de la confrérie
Mouride (99% des musulmans).
C'est une région où les mouvements migratoires
sont considérables, elle constitue une vaste zone de départ. Ce
phénomène qui a longtemps plus affecté les effectifs
masculins jeunes issus des zones rurales concerne de plus en plus les jeunes
filles.
I.2. Situation socioéconomique
D'après les résultats provisoires de la
2e Enquête de Suivi de la Pauvreté au
Sénégal (ESPS II) conduite par l'ANSD en 2011, le taux de
pauvreté à Diourbel dépasse les 60%. Plus de six (6)
ménages sur 10 vivraient donc au dessous du seuil de pauvreté
dans cette région. Ce phénomène de la pauvreté
touche plus le milieu rural que le milieu urbain. En 2004, 93% des
ménages pauvres vivaient dans les campagnes.
L'économie de Diourbel est essentiellement basée
sur l'informel. L'économie populaire demeure ainsi dynamique dans la
région. Les secteurs économiques les plus dynamiques sont
l'agriculture, l'élevage
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10
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
exclusif, le commerce et l'artisanat. L'agriculture emploie
57% des habitants mais ne fournit que 8,6% des revenus monétaires de la
région. La mauvaise qualité des semences, le faible niveau
d'équipement et la vétusté du matériel agricole
mais aussi l'irrégularité des pluies sont autant de causes
entraînant une baisse généralisée des rendements
agricoles. Ce qui fait basculer un bon nombre de ménage dans la
pauvreté. Le commerce joue aussi un grand rôle dans la
réduction de la pauvreté. Cependant, il souffre de
problèmes d'accès difficile au crédit et à son
coût très élevé, de saturation du secteur,
d'inorganisation et d'analphabétisme. Ce qui pose des difficultés
de gestion non négligeables
I.3. Éducation
L'éducation occupe une place de choix dans le
développement socioéconomique d'un pays. C'est un bon indicateur
du niveau de développement. Il entretient un lien très fort avec
le niveau de santé de la population. Plus une population est
éduquée, plus le risque d'exposition dû à
l'ignorance est faible.
En 1998, le taux brut de scolarisation était de 35%
à Diourbel. Ce qui faisait de cette région, la moins
scolarisée du Sénégal. Depuis lors, des efforts ont
été consentis par les gouvernements successifs. De nos jours, ce
taux (TBS) vaut 58%. Malgré cette augmentation, il demeure toujours
faible comparativement aux autres régions du pays. Sur le plan national
les autres régions ont un TBS supérieur à de 95%. Il
existe donc un écart considérable entre Diourbel et les autres
régions vis-à-vis de l'éducation formelle. Le taux de
déperdition scolaire y est aussi supérieur à la moyenne
nationale. Les filles y sont plus touchées que les garçons. La
région de Diourbel est donc à la traine et pourrait
empêcher le pays tout entier d'atteindre les OMD.
Le taux d'analphabétisme dans la région est le
plus élevé du pays. Plus de femmes y sont touchées que les
hommes. Ainsi dans la région de Diourbel, la grande majorité des
personnes ne savent ni lire, ni écrire que ce soit dans les langues
étrangères ou locales. Ce qui pose un réel problème
de gestion surtout des activités socioéconomiques.
La rareté de centres de formation professionnelle et le
manque d'intérêt des parents envers l'éducation formelle
expliqueraient cette situation. Selon le Ministère en charge de
l'éducation, l'école totalement
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11
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
française sans enseignement religieux est
inadaptée à la région. Rappelons que cette région
abrite la ville de Touba, berceau du mouridisme6
I.4. Santé
A Diourbel, on dénombrait en 2009, 1 hôpital pour
657 600 habitants, 1 centre de santé pour 248 504 habitants, 1 poste de
santé pour 17 305 habitants. Ce qui est loin des normes de l'OMS selon
lesquelles il faut 1 hôpital pour 150 000 habitants, 1 centre de
santé pour 50 000 habitants et 1 poste de santé pour 10 000
habitants. La région accuse encore un retard en matière de
couverture en infrastructures sanitaires si on se réfère aux
normes de l'OMS. Par rapport au personnel médical, le constat est le
même. Il y a un besoin réel en spécialistes de santé
dans la région.
L'hygiène de la population revêt d'une importance
capitale pour un bon état de santé. C'est pourquoi, les agents
d'hygiène de la localité mènent une lutte sans merci pour
combattre l'insalubrité environnementale et le manque d'hygiène
alimentaire. Les populations s'organisent tant bien que mal, malgré
l'inexistence d'un système moderne de collecte et de traitement des
ordures, autour des charretiers pour évacuer les ordures en dehors des
grandes agglomérations. Malgré tout, l'insalubrité
persiste notamment avec des tas de dépôts d'ordures un peu
partout. Ce qui cause bien évidemment des problèmes de
santé avec des maladies comme le choléra et le paludisme qui font
leur apparition de temps en temps.
Des efforts doivent être menés allant dans le
sens de construire des infrastructures sanitaires pour répondre aux
normes de l'OMS, doter la région des spécialistes de
santé. La mise en place d'un système de collecte des ordures dans
la région, comme c'est le cas à Dakar, est nécessaire dans
le but d'accroitre l'hygiène collective.
II. Qu'est-ce que le trachome ?
Nous allons nous baser, dans cette partie, sur le travail des
organismes internationaux de renom tels que l'OMS. Ensuite nous
présenterons la carte de la maladie au niveau mondial, sous
régional et enfin terminer sur le plan national. Elle permettra au
lecteur de connaitre ce qu'est réellement la maladie.
6 Confrérie musulmane principalement au
Sénégal mais ayant des adeptes partout dans le reste du monde
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Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
II.1. Présentation de la maladie :
Définition et généralités
Le trachome est une maladie infectieuse qui commence le plus
souvent dans la petite enfance ou l'enfance. Elle peut devenir chronique en
l'absence de traitement. Dans ce cas, elle provoque avec le temps un
retournement de la paupière vers l'intérieur des yeux. Les cils
peuvent ainsi facilement frotter le globe oculaire provoquant des douleurs
intenses en sclérosant la cornée. Ces lésions entrainent
une cécité irréversible et incurable,
généralement entre 30 et 40 ans d'évolution. L'accent doit
donc être mis sur sa prévention ; La détection de la
maladie le plus tôt possible et un traitement approprié
l'empêche d'évoluer vers les stades irréversibles.
? Histoire du trachome :
Pour certains auteurs, le trachome a été
décrit pour la première fois en Egypte dans les
célèbres papyrus d'Ebers datant du 15e siècle
avant JC. Quel qu'en soit le cas, il est l'une des maladies infectieuses les
plus anciennement connues.
Le terme trachome, vient du mot grec trachus
qui signifie rugosité qui en était la
caractéristique. Il se serait répandu dans le monde entier
à partir de l'Egypte et du Moyen/Extrême Orient essentiellement
à cause des migrations et des conquêtes. Les conquêtes
perses de l'armée de Darius et d'Alexandre le grand auraient
contribué à propager la maladie en Europe Orientale et en Asie
Orientale. Elle se répandra plus tard dans le vaste empire romain
atteignant ainsi, l'Europe occidentale et le reste de l'Afrique du Nord.
En 1903, le recensement du trachome réalisé par
Boldt en pleine colonisation de l'Afrique, ne mentionnait aucun cas de trachome
en Afrique noire. On croyait donc que les personnes de race noire
bénéficiaient d'une certaine immunité contre la maladie.
En Afrique francophone, 12 ans plus tard, plus précisément en
1915, la maladie sera découverte au Sénégal par Lafont
Dupont. Un peu plus tard, en 1949, l'OMS publie la distribution mondiale du
trachome. La maladie était présente sur tous les continents mais
montrait une forte diminution en Europe. Ce n'est que dans les années
1970 que l'importance du trachome au sud du Sahara a été mise en
exergue. Ainsi, les guerres et invasions coloniales depuis les temps
pharaoniques auraient donc joué un grand rôle dans l'expansion du
trachome dans le monde.
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13
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
C'est chez les romains que pour la première fois une
distinction a été faite entre le retournement de la
paupière vers l'intérieur (entropion) et la pousse anarchique des
cils (trichiasis). Cette découverte a été l'oeuvre de
Celse. Il faut attendre jusqu'au 9e siècle de notre
ère pour que des médecins arabes vivant à Bagdad en Irak,
confirment la véracité de la découverte de Celse en
faisant la distinction entre la forme aigue et chronique de la maladie. Ces
médecins ont aussi établi la contagiosité de la maladie.
C'est en 1792 que l'ophtalmologue autrichien Joseph Beer7
décrit le trachome ainsi que ses séquelles, la déformation
des paupières puis le trichiasis en 1813.
? Manifestation et évolution de la maladie :
Comment reconnaitre la présence du trachome ?
Le trachome est une kérato-conjonctivite, donc une
conjonctivite qui dans son stade avancé endommage la cornée
oculaire. Les personnes infectées ne deviennent pas
systématiquement aveugle. Tout commence par une inflammation de la
conjonctive. L'oeil devient rouge et on peut observer des secrétions
muco-purulentes. Le concerné commence à se plaindre des
picotements ou des sensations de sable dans les yeux. Alors entre en jeu le
trachome avec l'apparition des follicules aussi appelées granulations
qui se présentent sous forme de petits grains dans les yeux. Dès
que le nombre des follicules dépasse cinq (5) on parle de Trachome
inflammatoire Folliculaire (TF). La classification simplifiée de l'OMS,
présente la maladie en 5 étapes :
1ère étape : Trachome inflammatoire Folliculaire
(TF), caractérisé par la présence d'au moins cinq (5)
follicules en dessous de la paupière supérieure. Ce stade
représente la phase active et contagieuse de la maladie.
2e étape : Trachome inflammatoire Intense (TI).
Cette étape correspond à l'épaississement des follicules.
La conjonctive masque une bonne partie de l'oeil.
3e étape : Trachome Cicatriciel (TC). Elle est
marquée par la présence des cicatrices sur la conjonctive. Elle
suit la phase précédente après quelques années
d'évolution.
7 Georg Joseph Beer (23 December 1763 - 11 April
1821), Université de Vienne, Autriche.
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
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4e étape : Trichiasis trachomateux (TT). Cette
étape dans le développement de la maladie correspond à
l'apparition d'au moins un cil retourné, en contact direct avec le globe
oculaire ou de traces récentes d'arrachement de cils retournés. A
ce stade, les cils poussent en désordre et constituent un sérieux
problème à la vision. Il se produit un retournement de la
paupière : c'est l'entropion-trichiasis.
5e étape : Opacité cornéenne. Elle
correspond au stade le plus avancé du trachome. Les yeux changent de
couleur et l'opacité facile à repérer cache une partie de
la pupille comme le montre la fiche suivante :
14
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
Fiche 1: Classification simplifiée du trachome par
l'OMS
2e étape
1ère étape
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3e étape 4e étape
5e étape
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Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
L'évolution de la maladie peut donc être
schématisée comme suit :
TC
TI
OC
TT
CONJONCTIVITE TF
? Cause du trachome
Le Chlamydia trachomatis est le germe responsable de
plusieurs maladies dont le trachome et de plusieurs infections
uro-génitales. C'est un agent pathogène contagieux qui tire son
nom du trachome. Il ne se développe qu'à l'intérieur du
cytoplasme d'une cellule hôte qu'il parasite en pénétrant
par phagocytose. Le Chlamydia trachomatis est une bactérie
strictement humain dans ce sens qu'on ne le retrouve que chez les Hommes.
L'Homme au sens large, constitue donc le seul réservoir de cette
bactérie.
Source : Le Trachome : une maladie de la
pauvreté, 2008
Fiche 2 : Cycle du Chlamydia
trachomatis
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Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
? Les modes de transmission
Le Chlamydia trachomatis se transmet
généralement entre enfants et entre mères et enfants. La
contagion au sein d'une même famille est donc très
fréquente. Il se transmet soit de façon directe par
sécrétion oculaire ou écoulement nasal soit de
façon indirecte par l'intermédiaire des mains sales, des
vêtements et objets sales ou de la poussière apportée par
le vent.
Dans le cas où une personne est infectée, les
sécrétions oculaires et nasales sont porteuses du germe de la
maladie. Ainsi sans précautions, une autre personne en charge du malade
peut aisément à son tour être aussi infectée. Quand
un oeil est atteint, les chances que le second soit infecté sont
très élevées du fait des secrétions oculaires. Des
mains sales, portées au niveau du visage et donc des yeux sont un agent
très efficace de transmission de la maladie soit pour réinfecter
la même personne ou pour infecter un individu tiers. Le manque
d'hygiène corporelle et vestimentaire augmente le risque de
surinfection. Les vêtements sales, les objets de toilette sales
contribuent à la transmission du trachome.
Les mouches sont aussi des agents passifs, vecteurs non
négligeables, dans la propagation du Chlamydia trachomatis. Les
mouches sont indiscutablement capables de véhiculer le Chlamydia
trachomatis. Il est montré que la saison de prolifération
des mouches coïncide souvent avec la recrudescence des cas du trachome.
Des latrines sales ou inexistantes, une cours de concession sale, les
déchets ménagers mal gérés, brefs un environnement
sale, sont tout aussi des facteurs qui accroissent le risque de
contamination.
? Les moyens de prévention
Puisque les stades avancés du trachome sont
irréversibles, la prévention mérite toute notre attention,
comme quoi : prévenir vaut mieux que guérir. La
prévention est l'élément clé de la lutte contre le
trachome, faute de quoi, les mesures médicales et chirurgicales n'auront
pas les effets escomptés. Les moyens de prévention vont
essentiellement dans le sens de l'amélioration des conditions
d'hygiène et de l'environnement de l'habitat que ce soit au niveau
individuel que collectif. Ces moyens passent par :
*La construction (au bon endroit), le bon usage et l'entretien
des latrines. Cette mesure concerne aussi la bonne gestion des selles des
enfants qui doivent être bien recueillies et être jetées
dans les toilettes.
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Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
*La gestion des ordures ménagères et des eaux
usées : Les déchets domestiques doivent être
collectés et évacués régulièrement dans une
fosse appropriée à une distance suffisamment grande des
habitations. Dans les familles pratiquant l'élevage, les
déjections animales doivent aussi être régulièrement
évacuées. Cette mesure a pour objectif d'améliorer la
propreté de l'habitat et des cours des maisons.
L'idée ici, c'est de diminuer la pollution des mouches
en réduisant leurs sites de ponte, en éliminant tout ce qui peut
les attirer. Tous les moyens (physiques et/ou chimiques) doivent être
utilisés pour y arriver. Ceci réduira leur nombre dans les
concessions et donc le risque d'exposition à la maladie.
*La propreté générale du corps fait
partie des recommandations des experts de la question du trachome. Elle passe
par le lavage quotidien du corps et du visage couplé avec l'utilisation
du savon. Il est montré que le bain quotidien est associé
à une baisse de la fréquence de la maladie. Ainsi que ce soit
chez l'enfant ou chez l'adulte, ces mesures, bien que simple, contribuent
considérablement à baisser la probabilité d'attraper la
maladie. Une autre mesure très simple mais souvent négligé
est le lavage régulier des mains avec du savon surtout après
l'usage des latrines. Ces dispositions simples mises en oeuvre en Gambie
à l'occasion d'un vaste programme d'éducation sanitaire
axé sur le lavage des mains et la propriété corporelle,
selon Hoare et al. 1999, ont permis de réduire de deux tiers
(2/3) les infections oculaires, cutanées et les diarrhées.
*Un accent doit, ici, être mis sur l'éducation de
la population et la communication. Les enfants dès leur jeune âge
doivent apprendre que ce soit à l'école ou à la maison les
bonnes pratiques de l'hygiène. Les campagnes d'éducation
sanitaires sur le trachome sont un bon canal d'information de la population car
un homme averti en vaut deux.
? Les personnes les plus exposées
Le trachome se développe principalement dans les
communautés rurales isolées où les personnes ont un
accès limité à l'eau et aux soins de santé. Dans
certaines communautés, la maladie est tellement courante que la
cécité qui en découle est simplement acceptée comme
un fait normal.
Selon les études effectuées au Mali (SCHEMANN et
al, 2001), le trachome apparait être lié aux conditions socio
économiques défavorisées des personnes. Le taux de
prévalence de la maladie est négativement corrélé
à la richesse. Quand le niveau de vie augmente, le taux de
prévalence diminue. Le trachome est donc une maladie des pauvres. Ces
derniers sont donc la couche de la société la plus
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Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
exposée à la maladie. Ces résultats
expliquent d'ailleurs pourquoi le trachome a disparu dans les pays
développés avec l'amélioration des conditions de vie.
La maladie commence le plus souvent dans l'enfance. Les
enfants de moins de 9ans sont très exposés à la maladie.
Comme l'a montré l'étude réalisée au Mali en 2001
(SCHEMANN et al, 2001), ils constituent le principal réservoir du
trachome actif avec un pic aux alentours de 3ans.
Les femmes adultes apparaissent être plus
exposées à la maladie que les hommes adultes dû au fait
qu'elles sont celles qui s'occupent le plus souvent des taches
ménagères et des enfants. 78% des cas de cécité dus
au trachome dans le monde sont des femmes contre 22% pour les hommes soit un
ratio de 35femmes pour 10 hommes.
? Traitement de la maladie
L'OMS recommande un certain nombre de principes adaptés
à chaque étape de la maladie. Les différents stades du
trachome ont été divisés en deux grands groupes au niveau
de l'étape 38 décrite plus haut. Cette dernière
est la limite au-delà de laquelle une intervention chirurgicale est
recommandée.
À un stade peu évolué de la maladie,
l'application locale, pendant au moins trois semaines, de collyres et de
pommades antibiotiques adaptés au germe, permet de faire
régresser les symptômes.
Ainsi pour les trois (3) premières étapes,
allant du trachome folliculaire(TF) au trachome cicatriciel (TC), l'application
de l'azithromycine9 orale ou collyre, ou de pommade
tétracycline 1% est conseillée. Un traitement de masse doit
être mis en oeuvre si le trachome actif est présent chez plus de
20% des enfants de 0 à 10 ans dans une communauté donnée.
Il est nécessaire de respecter la meilleure hygiène corporelle
possible pour favoriser la guérison. Dès que l'entropion
trichiasis est constaté (4e étape dans le
développement de la maladie), l'intervention chirurgicale est
nécessaire pour redresser la paupière et les cils. Une bonne
hygiène corporelle et un lavage fréquent des mains permettent
d'éviter la réinfection. Le meilleur traitement contre le
trachome demeure la prévention.
8 Confère Page 15 : Classification
simplifiée du trachome selon l'OMS
9 L'azithromycine est utilisée pour le
traitement des infections des voies respiratoires, de celles des tissus mous et
des infections génito-urinaires- wikipédia
http://fr.wikipedia.org/wiki/Azithromycine,
février 2013
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20
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
II.2. Carte géographique du trachome
II.2.1. Le trachome dans le monde
Le trachome se retrouve dans le tiers monde car ayant disparu,
il y a de cela un siècle, dans les pays de l'Europe et de
l'Amérique du Nord. Cependant, il persiste dans le reste du monde.
En Afrique :
C'est le continent le plus touché. Autrefois
prédominant dans les pays de l'Afrique du Nord, c'est au sud du sahel
que la maladie représente, de nos jours, un problème de
santé publique. De Dakar à Djibouti, du Caire au Cap (en Afrique
du Sud), en longeant la vallée du Nil, le trachome trouve son berceau.
Les pays les plus touchés sont donc les pays du grand désert
saharien (Sénégal, Mauritanie, Mali, Burkina, Niger, Tchad,
jusqu'en Ethiopie et Djibouti), les pays de la vallée du Nil (Egypte,
Soudan, RD Congo, jusqu'à la partie nord de l'Afrique du Sud). En 2002,
le continent noir regorgeait près de 26millions de personnes atteintes
du trachome actif (TF et TI) soit 29,8% des cas dans le monde. En 1992, la part
de l'Afrique était de 25,1%. Ainsi en l'espace d'une décennie, la
part du continent africain a connu une augmentation de cinq points même
si en valeur absolue il y a eu une baisse d'environ 10 millions de personnes
sur le continent.
En Asie :
Beaucoup d'efforts ont été fait au Moyen Orient,
dans les pays comme l'Arabie Saoudite et les états du Golfe en
particulier Oman, Yémen et Iran. Le trachome persiste par contre en
Afghanistan, au Pakistan, en Chine, en Inde, au Népal et au
Viêt-Nam.
En Amérique du Sud :
Plusieurs zones sont encore touchées par la maladie,
particulièrement le sud du Mexique, le Guatemala, le nord-est du
Brésil, le Pérou et la Bolivie.
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21
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
En Océanie :
Le trachome demeure un problème de santé publique
chez les Aborigènes d'Australie et dans certaines des îles du
Pacifique.
Fiche 3: Le trachome dans le monde
Répartition du trachome cécitant Poches de trachome
cécitant
Source : Le trachome dans le monde (OMS, 2000)
Dans la sous région ouest africaine, le Niger pointe en
tête des pays les plus touchés, suivi du Mali, de Mauritanie, du
Burkina puis du Sénégal. Ensuite viennent les autres pays. Bien
que présent au Cap vert, le trachome ne représente pas un
problème grave de santé dans ce pays.
II.2.2. La Stratégie CH.A.N.CE et le GET 2020
En 1993, une nouvelle approche communautaire de la lutte
contre le trachome a été développée par l'OMS en
collaboration avec la Edna McConnel Clark Foundation. Elle a abouti à la
stratégie appelée SAFE en anglais (en référence
à ces quatre composantes, Surgery, Antibiotics, Facial
cleanliness, and Environmental improvement) Ce sigle correspond
à la stratégie CH.A.N.CE en français :
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22
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
CH = CHirurgie du trichiasis
A = Antibiothérapie
N = Nettoyage du visage
CE = Changement de l'Environnement
Fiche 4: La stratégie CH.A.N.CE en
image
CHirurgie du
trichiasis : corriger les séquelles de la maladie
Source : OMS
|
Antibiotiques
Zitromax : traiter et prévenir les infections actives
|
Nettoyage du visage : prévenir la
transmission
|
Changement de l'Environnement
:
Améliorer l'accès à l'eau pour une meilleure
hygiène
|
La stratégie CH.A.N.CE a pour but de corriger les
séquelles de la maladie mais aussi et surtout sa prévention.
Puisque le trachome est la principale cause de cécité
évitable dans le monde, l'OMS a lancé en 1997, en collaboration
avec un consortium d'ONGs évoluant dans le domaine de la santé
des yeux et partenaires financiers, une Alliance d'élimination du
Trachome d'ici l'an 2020 dénommée GET 2020 (Global Elimination of
Blinding Trachoma by 2020). Cette alliance a pour objectif de contribuer
à l'effort global d'élimination du trachome cécitant et
d'implémenter de la stratégie CH.A.N.CE dans les régions
endémiques.
II.2.3. Le trachome au Sénégal et à
Diourbel
En 2000, le taux de prévalence du trachome chez les
enfants de moins de 10ans était évalué à 10,8% sur
le territoire national sénégalais. En ce qui concerne les femmes
de plus de 14ans, la prévalence du
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23
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
trichiasis est de 2,6%. L'étude s'est concentrée
sur ces deux couches de la société car étant les plus
exposées à la maladie. Ces chiffrent voilent les
disparités rencontrées que ce soientt chez les enfants ou chez
les femmes adultes.
Chez les enfants : Les formes de la maladie rencontrées
sont le trachome actif (TF et TI). Le taux de prévalence du trachome
actif est de 10,8% dont 1,2% déjà évolué vers le
trachome intense. La strate Thiès-Diourbel arrive en première
position avec un taux de 14,2% suivie de Louga-Saint Louis (12,6%). Cette
dernière a le taux de prévalence du trachome Intense
(2e stade de la maladie) la plus élevée (2,1%).
Tambacounda et les périphéries de Dakar sont les strates les
moins touchées par la maladie chez les enfants, avec respectivement 3,3%
et 4,8% de cas de trachome actif. Puisque ces taux sont supérieurs
à 1%, selon les normes de l'OMS il y a donc un problème de
santé publique dans toutes les strates enquêtées comme le
montre le tableau suivant :
Tableau 1: Taux de prévalence du trachome par
strate chez les enfants de 0 à 10ans.
Strate
|
Trachome actif (TF et TI) / en %
|
Trachome Intense (TI) ) / en %
|
I (St Louis, Louga)
|
12,6
|
2,1
|
II (Tambacounda)
|
4,8
|
0,3
|
III (Fatick, Kaolack)
|
6,8
|
0,3
|
IV (Thiès, Diourbel)
|
14,2
|
1,6
|
Ensemble du Sénégal10
|
10,8
|
1,2
|
V (Périphérie Dakar)
|
3,3
|
0,3
|
Source : Le trachome au Sénégal :
résultats d'une enquête nationale, 2000
Chez les femmes : Les formes rencontrées sont le
trachome cicatriciel (TC), le trichiasis trachomateux (TT) et l'opacité
cornéenne (CO), la maladie évoluant avec l'âge. Les taux de
prévalence hormis Dakar, valent respectivement pour le TC 3,6%, pour le
TT 2,6% et pour le CO 1,1%. La maladie n'est pas uniformément
répartie dans le pays. Certaines régions ont un taux
élevé. C'est ainsi que pour le trachome cicatriciel (TC), la
strate Saint Louis - Louga avec 7,2% est la plus touchée alors que pour
le trichiasis trachomateux (TT), la strate Thiès-Diourbel avec 4,0% a le
taux le plus élevé. L'opacité cornéenne est
beaucoup plus rencontrée à Fatick-Kaolack (1,9%). Globalement, la
région de Dakar et
10 Et * : Prévalence pondérée,
sans la région de Dakar
Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi
Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
24
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
ses périphéries puis Tambacounda sont (une fois de
plus) les zones les moins touchées par les phases les plus
avancées du trachome.
Tableau 2: Prévalences T S, TT et CO selon les
strates chez les femmes > 14ans
Strate
|
Cicatrisation trachomateux (TC)
|
Trichiasis trachomateux (TT)
|
Opacité cornéenne (CO)
|
%
|
%
|
%
|
I (St Louis, Louga)
|
7,2
|
1,3
|
1,0
|
II (Tambacounda)
|
3,3
|
0,6
|
0,7
|
III (Fatick, Kaolack)
|
2,7
|
2,8
|
1,9
|
IV (Thiès, Diourbel)
|
1,9
|
4,0
|
1,5
|
Ensemble du Sénégal*
|
3,6
|
2,6
|
1,1
|
V (Périphérie Dakar)
|
1,9
|
1,3
|
0,4
|
Source : Le trachome au Sénégal :
résultats d'une enquête nationale, 2000 III.
L'enquête et les données
L'objet de cette partie est de présenter la source des
données utilisées pour la production de ce mémoire. Nous
essayerons de répondre entre autres aux questions suivantes
III.1. L'échantillonnage
L'enquête a porté sur les ménages dans
lesquels le chef ou un représentant répond aux questions. Par
défaut, c'est le chef de ménage qui répond aux questions.
Au cas où il est absent, son représentant le remplace. Ce choix
s'explique par le fait que ce dernier influence énormément les
membres de son ménage. Toutefois, certaines questions portant sur
l'hygiène de vie dans le ménage sont posées aux femmes du
ménage.
On appelle ménage une unité
socio-économique de base au sein de laquelle les différents
membres, apparentés ou non, vivent dans la même maison ou
concession, mettent en commun leurs ressources et satisfont en commun à
l'essentiel de leurs besoins alimentaires et autres besoins vitaux, et qui
reconnaissent l'autorité de l'un d'entre eux : Ce dernier est le chef du
ménage
Encadré 1 : Le ménage
Taille de l'échantillon : En fonction des moyens
disponibles pour l'étude, une taille de 1020 individus a
été retenue. Or la taille de l'échantillon est
donnée par la formule :
Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi
Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
25
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
n = taille de l'échantillon (déterminée
dans cette étude en fonction des moyens)
D = Effet de grappe (généralement pris = 2)
t = quantile associé au niveau de confiance à
95% (t~1,96)
p = proportion des habitants connaissant de la maladie dans la
zone (inconnue, supposée
= 50%)
m = marge d'erreur.
Dans cette équation l'inconnue est la marge d'erreur
qui permet de juger de la
consistance des résultats qui sont issus de
l'étude. Plus elle est faible, plus l'étude est
fiable ;
La marge d'erreur est faible ; la précision de
l'étude est donc très grande. L'étude est donc consistante
et fiable sous condition de respecter le tirage aléatoire sur le
terrain.
Méthode de tirage des individus : La
méthode utilisée est le sondage stratifié à deux
degrés. Le premier niveau de tirage est constitué du choix de 102
villages ou quartiers dans les 38 grappes (3 communautés urbaines et 35
communautés rurales) que compte la région proportionnellement
à la taille de chaque communauté. Le deuxième est
constitué du choix des ménages à enquêter dans
chaque grappe.
III.2. Méthodologie de collecte et de traitement
de l'information.
Dans chaque village/quartier retenu, 10
ménages/personnes ont été enquêtés selon une
direction à partir du centre du village ou quartier.
Les enquêteurs et superviseurs ont suivi une formation
de 2 jours suivie d'une phase pilote avant le démarrage du terrain. Les
superviseurs s'assurent de la bonne qualité des données
recueillies sur le terrain.
Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi
Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
26
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
Après la collecte de l'information qui a duré 10
jours une équipe de back-check a procédé à la
vérification de la cohérence des réponses des
questionnaires remplis puis à la codification des questions ouvertes ou
semi ouvertes.
La saisie des données à été faite
sur SPSS Data Entry sous la supervision d'un ingénieur statisticien.
Cette phase a été suivie de l'apurement et du traitement des
données sur SPSS.
III.3. La base de données :
Elle porte sur 1020 ménages interrogés dans les
villes et campagnes de la région de Diourbel. Elle provient d'une
étude réalisée par SIGHT SAVERS en collaboration avec le
Cabinet CIBLAGE en Novembre-Décembre 2011. Cette étude
quantitative a suivi la phase qualitative où des focus groupes ont
été organisés dans la région. Les données de
la base sont subdivisées en six sections :
a. les caractéristiques socioéconomiques des
ménages,
b. la connaissance du trachome,
c. les attitudes et comportements face au trachome,
d. les sources d'informations sur le trachome,
e. les perceptions et représentations (croyances) du
trachome,
f. et enfin l'utilisation des moyens pour une bonne
hygiène.
Notre étude portera essentiellement sur la section b.et
f.
Les individus11 sondés dans cette
étude sont les ménages. Dans cette partie, nous
présenterons, en premier lieu, la répartition
démographique des ménages. Ensuite nous donnerons les
caractéristiques sociodémographiques des
chefs/représentants des ménages.
Répartition géographique :
La répartition selon les trois (3) départements
de la région montrent une surreprésentation du département
de Mbacké, 56,8% de la population totale mais jusqu'à 82,7% dans
l'échantillon. Le
11 Individus au sens statistique du terme
Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi
Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
27
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
département de Bambey se retrouve de son côté
sous représenté dans l'échantillon avec seulement 20
enquêtés. Ainsi, les résultats se rapportant à
Bambey doivent être considérés avec retenue
12
Tableau 3: Répartition de la population de
Diourbel selon les départements administratifs
Départements
|
Effectifs
|
Poids dans l'échantillon
|
Poids démographique (ANSD 2010)
|
Diourbel
|
156
|
15,3%
|
20,0%
|
Mbacké
|
844
|
82,7%
|
56,8%
|
Bambey
|
20
|
2,0%
|
23,2%
|
Total
|
1020
|
100,0%
|
100%
|
Source : Construction propre
Toutes les trois villes (communes) de la région sont
représentées comme le montre le tableau suivant. Sur les 11
communes/arrondissements que compte la région, 9 sont ici
représentés. Les deux (2) manquants étant les
arrondissements de LAMBANE et de TAÏF. Cette situation s'explique par le
tirage effectué lors du choix des 102villages/quartiers de la
région ; ce qui fait que deux arrondissements sont non
représentés.
Tableau 4 : Répartition des ménages
enquêtés selon les différents arrondissements
Département
|
Commune/Arrondissement
|
Effectif enquêtés
|
Total
|
Diourbel
|
Diourbel Ville
|
37
|
155
|
Ndindy
|
60
|
Ndoulo
|
58
|
Mbacké
|
Mbacké Ville
|
116
|
845
|
Ndame
|
677
|
Kael
|
52
|
Bambey
|
Bambey Ville
|
10
|
20
|
Baba garage / ngoye
|
10
|
Total
|
1020
|
Source : Construction propre
La répartition des enquêtés par milieu de
résidence montre une grande différence avec le poids
démographique réel (ANSD, 2010). 58,6% des ménages
enquêtés habitent dans le milieu rural contre 41,4% dans les
villes. Cette différence s'explique par le «
phénomène démographique » que constitue le «
village » de Touba Mosquée. Cette cité, de part sa fonction
religieuse et commerciale, concentre à elle
12 Sous condition que les répondants sont
représentatifs de leur département respectif
Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi
Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
28
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
seule 47% de la population totale de la région.
Officiellement c'est un village ; mais dans les études sociales, elle
est considérée comme un centre urbain.
Tableau 5: Répartition des ménages
enquêtés selon le milieu de résidence
Milieu de résidence
|
Nombre de
ménages enquêtés
|
Poids dans l'échantillon
|
Poids démographique ANSD 2010
|
RURAL
|
598
|
58,6%
|
84,5%
|
URBAIN
|
422
|
41,4%
|
15,5%
|
Total
|
1020
|
100,0%
|
100,0%
|
Source : Construction propre
Caractéristiques sociodémographiques :
La grande majorité des chefs/représentants des
ménages ayant répondu au questionnaire sont des femmes (74,2%
contre 25,8% pour les hommes). La pyramide des âges nous permet de
visualiser la répartition selon le sexe et l'âge les
répondants.
Graphique III: Pyramide des âges des
chefs/représentants de ménages.
45-50
40-45
65-70
60-65
55-60
50-55
35-40
30-35
25-30
20-25
15-20
70 +
-100 -50 0 50 100 150 200
Homme
Femme
Source : Construction propre
Il apparait clairement que chez les hommes, les jeunes gens de
15 à 25ans sont plus représentés alors que chez les
femmes, les plus représentées ont un âge compris entre 20
et 35 avec un pic pour les 25-30ans.
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi
Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
La répartition par ethnie montre une
prédominance des wolofs (89,0%) suivis par les Sérères
(5,7%) puis les Pulars (4,1%). Avec 99,8% de ménages
enquêtés, la religion musulmane est ultra majoritaire.
45,3% des personnes enquêtées sont
analphabètes. Elles constituent le groupe le plus fréquent en ce
qui concerne l'instruction. Viennent ensuite les alphabétisées en
arabe (33,2%) puis le niveau primaire (11,9%). Le niveau d'instruction des
personnes ayant pris part à l'étude apparait donc faible avec
seulement 8,5% des personnes ayant plus du Certificat d'entrée en
6e.
Les agriculteurs (16,6%) et les commerçants / artisans
(27,2%) constituent une part non négligeable de l'échantillon en
ce qui concerne l'occupation professionnelle. Les cadres moyens et
supérieurs avec 1,5% sont minoritaires.
29
Ch.2
Mémoire de fin de formation ISI Edem Kossi
Kludza, INEF SAGEP, Février 2013
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
CHAPITRE II
CONNAISSANCE DU TRACHOME
L'objet de cette partie est de présenter d'une
manière résumée le trachome tel que perçu par les
habitants de Diourbel, puis de regrouper en classes plus ou moins
homogènes, les individus selon leur définition des
différentes caractéristiques du trachome.
30
Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi
Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
31
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
I. Le trachome vu de Diourbel
Nous nous proposons dans cette partie de présenter la
façon dont le trachome est perçu à Diourbel
I.1. Caractéristiques déduites du
trachome
Le trachome est une forme de conjonctivite qui est donc la grande
famille à laquelle appartient le
trachome. Une bonne connaissance des caractéristiques
de la conjonctivite implique donc la connaissance (plus ou moins
précise) du trachome. Ainsi les réponses des chefs de
ménage concernant les caractéristiques de la conjonctivite
(causes, modes de transmission, endroits où la transmission est plus
rapide, moyens de protection) nous donneront une idée sur leur
connaissance de ces mêmes caractéristiques sur le trachome.
Encadré 2 : Explication du choix de
cette méthodologie :
Dans notre base de données, des questions n'ont pas
été directement posées sur les causes du trachome par
exemple. En ce qui concerne les causes, elles portent sur la conjonctivite.
Puisque cette dernière est la grande famille à laquelle
appartient le trachome, ses causes entretiennent nécessairement un lien
avec les causes du trachome. Nous pouvons donc l'utiliser à
défaut pour apprécier la connaissance des individus sur les
causes du trachome.
|
Ces caractéristiques déduites sont au nombre de 4
(quatre) et concernent les causes, les modes de transmission, les endroits
où la transmission est plus rapide et les moyens de protection
Tableau 6: Caractéristiques déduites du
trachome
Caractéristiques de la maladie
|
Modalités
|
Causes du trachome
|
Microbe
Autres causes
|
Mode de transmission
|
Mouche
|
Mains
|
Objets de toilette sales
|
Vêtement
|
Endroits où la transmission est rapide
|
Maison au sein de la famille Autres endroits
|
Moyens de prévention
|
Lavage du visage
|
Respect des règles d'hygiène
|
Éviter mouche
|
Lavage des mains
|
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
28% des personnes interrogées attribuent la cause de la
maladie à un microbe. Quant aux modes de transmission, quatre ont
été cités : les mains (68%), les objets de toilette sales
(15%), mouche (13%), les vêtements (7%). La maison au sein de la famille
en tant que lieu où la transmission de la maladie est plus rapide a
été la réponse de 57% des personnes
enquêtées. Quatre moyens de protection de la maladie ont
été donnés. Ce sont : respecter des règles
d'hygiène (51%), lavage du visage (44%), lavage des mains (24%) et
éviter les mouches (3%).
Graphique IV: Caractéristiques du trachome selon
les enquêtés
80%
40%
70%
60%
50%
30%
20%
10%
0%
28,04%
71,96%
67,94%
15,39%
13,24%
7,25%
56,67%
43,33%
50,78%
43,53%
23,73%
2,75%
Légende
Cause
Modes de transmission Lieu de transmission rapide
Moyens de protection
Source : Construction propre à partir des données
I.2. Caractéristiques directes du trachome :
Celles-ci au nombre de trois (3) complètent la
précédente. Sauf que les taux de leur ignorance sont
élevés dans la population (supérieurs à 94% dans la
plus part des cas).
A la question de savoir quelles sont les manifestations du
trachome, 6% des enquêtés pensent que les stades avancés du
trachome se manifestent par une déviation des cils ; et 5% ajoutent que
ces cils frottent la cornée oculaire. En ce qui concerne les stades les
moins avancés, de la maladie, 5% et 4% l'associe respectivement à
des granulations plus importantes et à une vascularisation accrue. Les
phases les plus connues de la maladie sont donc le TF, TI, TC et TT sauf que le
taux de connaissance est très faible.
32
Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi
Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
Graphique V: Manifestions du trachome selon les
enquêtés
5,0%
3,6%
2,8%
1,4% 1,1%
0,3%
6,1%
4,7%
4,0%
3,1%
1,4%
0,8%
Source : Construction propre
Légende
Stade moins avancé Stade plus avancé
Un peu plus de 5% des enquêtés reconnaissent dans
les enfants de moins de 9ans la couche sociale la plus exposée aux
stades moins avancés du trachome ; et un peu moins de 5% voient dans les
plus de 14ans les personnes les plus touchées par les stades
avancées de la maladie.
Graphique VI: Traitement du trachome selon les
enquêtés
4,0%
0,0%
6,0%
5,0%
3,0%
2,0%
1,0%
2,7% 2,2%
2,3%
1,6%
0,7% 1,9%
0,9%
1,5%
2,5% 4,9%
2,4%
4,3%
Source : Construction propre
Légende
Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi
Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
33
Stade moins avancé Stade plus avancé
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
A la question de savoir comment traiter le trachome, il faut
une pommade ophtalmique selon 4% des répondants ou une intervention
chirurgicale (selon 3% des répondants) pour les stades moins
avancés. En ce qui concerne, les stades avancés, il faut une
intervention chirurgicale (selon 6% des enquêtés). Cette situation
est bien illustrée par le graphique 7 ci-dessous :
Graphique VII: Traitement du trachome selon les
enquêtés
Intervention chirurgicale
Pommade Ophtalmique
Produits traditionnels
Antibiotiques
Autre
0% 1% 2% 3% 4% 5% 6%
Source : Construction propre
Légende
Stade moins avancé Stade plus avancé
Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi
Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
34
II. Qui connait le trachome ?
Nous disposons d'une multitude de réponses sur les
questions concernant les caractéristiques du trachome. La question qui
se pose est de savoir comment reconnaitre le profil des personnes ? Comment
distinguer les personnes qui connaissent réellement la maladie des
personnes qui ne la connaissent pas ? Pour cela, nous allons utiliser une
technique du data mining13, la classification, pour ressortir le
profil des individus.
13 « Le data mining ou fouille de données, est
l'ensemble des méthodes et techniques destinées à
l'exploration et l'analyse de (souvent grandes) bases de données
informatiques, de façon automatique ou semi-automatique, en vue de
détecter dans ces données des règles, des associations,
des tendances inconnues ou cachées, des structures particulières
restituant l'essentiel de l'information utile tout en réduisant la
quantité de données ».
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
II.1. Méthode de classification et choix des
variables pertinentes sur la connaissance du trachome
La classification consiste à regrouper les individus en
blocs homogènes par rapport à un certain nombre de variables. Sa
finalité est de créer une variable nominale multichotomique
permettant de répartir les individus suivant les différentes
modalités qu'offre cette variable. Il y a plusieurs méthodes de
classification. Nous allons utiliser dans notre cas la Classification
Ascendante Hiérarchisée (CAH) suivie d'une optimisation à
l'aide du logiciel SPAD
Encadré 3 : Principe de la Classification
Ascendante Hiérarchisée (CAH)
Elle consiste en une suite de regroupements ou de partitions
emboitées allant de la partition en n classes
- où chaque individu constitue une classe - à la partition en 1
classe qui regroupe tous les individus. En voici le principe :
· A l'étape 0 : chaque individu est
une classe. On a n classes
· A l'étape 1 : les deux individus
les plus proches sont regroupés. On obtient
(n-1) classes. Les individus ainsi regroupés
sont remplacés par leur centre de gravité.
· Ainsi de suite...
· A l'étape k : on aura
(n-k) classes.
· ...
· A l'étape n-1 : qui est la
dernière étape, on obtient 1 seule classe regroupant tous les
individus.
Il faut alors se basant sur les objectifs de l'étude et
la notion d'inertie interclasse et intra-classe se prononcer sur la meilleure
partition.
Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi
Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
35
Nous disposons d'une panoplie de variables de type DUMMY
(encore appelée Indicatrice). Si nous prenons par exemple la «
variable » `Causes du trachome', elle est composée de
sous-variables de type dummy qui prennent la valeur 1 quand elle est
citée et 0 sinon. Ces sous-variables sont en réalité les
modalités de la principale.
Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi
Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
36
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
Une question se pose donc : quelles variables choisir pour
l'analyse ?
i. Pour que le résultat de la classification ne soit pas
fortement influencé par les modalités à petit
effectif, nous allons procéder à des
regroupements. Ainsi par exemple la modalité «Laver le visage avec
l'eau et le savon » citée seulement par 4 personnes (sur 1020), au
niveau de la question «Les moyens de protection » sera
rattachée à la modalité «Lavage du visage». Un
simple tri à plat sur SPAD nous permet de connaitre les modalités
à redistribuer c'est à dire ayant un taux de réponse
inférieur à 2% car une ventilation de l'ordre de 2% sera
appliquée dans le paramétrage de SPAD. Cette réaffectation
nous permet de réduire considérablement les variables dummy
à retenir.
ii. Comme signalé plus haut, nous déduisons
certaines caractéristiques du trachome (causes, modes
de
transmission, endroits où la transmission est plus rapide, moyens de
protection) de celles de la conjonctivite. Ainsi à ce niveau nous ne
retenons que les variables dummy qui sont caractéristiques du trachome
:
a. Au niveau des causes de la maladie, on ne retient que
« microbe ». Les autres réponses données
(lumière, poussière, changement brutal de température,
...) loin d'être fausses peuvent décrire d'autres types de
conjonctivite mais ne décrivent pas le trachome (Confère partie
trachome dans la littérature)
b. Au niveau des modes de transmission, on retient les
variables dummy : mouche, mains, objets de toilette sales et
vêtements.
c. Au niveau des endroits où la transmission est
rapide, on retient la variable dummy : maison au sein de la famille.
d. Au niveau des moyens de protection on retient : le lavage
du visage, le respect de l'hygiène, éviter les mouches, lavage
des mains
iii. Les variables dummy « Ne sait pas » seront
délaissées car elles sont fonctions des autres
variables. Elle
prend la valeur 1 si et seulement si les autres ont pour valeur 0. De
même, la variable dummy « Autres » sera elle aussi
délaissée car n'apportant pas d'information spécifique
intéressante.
La mise en oeuvre de tous ces critères nous
ramène à 10 variables dummy que nous retenons pour la
classification automatique précédée d'une
Analyse Factorielle des Correspondances Multiple (ACM).
Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi
Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
37
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
Encadré 4 : L'ACM
L'Analyse Factorielle des Correspondances Multiples ou tout
simplement l'Analyse
des Correspondances Multiples est une méthode
d'analyse descriptive qui permet
d'étudier l'association entre au
moins deux variables qualitatives.
Elle permet en effet d'aboutir à des cartes de
représentation sur lesquelles on peut
visuellement observer les
proximités entre les catégories des variables qualitatives et
les observations.
Tableau 7: Récapitulatif des variables retenues
pour la classification sur la connaissance 14
Caractéristiques de la maladie
|
Variables dummy
|
Causes du trachome
|
Microbe
|
Mode de transmission
|
Mouche
|
Mains
|
Objets de toilette sales
|
Vêtement
|
Endroits où la transmission la transmission est rapide
|
Maison
|
Moyens de prévention
|
Lavage du visage
|
Respect des règles d'hygiène
|
Éviter mouche
|
Lavage des mains
|
Source : Construction propre
Résultats attendus : Nous nous attendons à 2 types
de partitionnements :
y' Une partition en en deux classes : une d'elles serait
constituée des personnes qui connaissent le trachome et l'autre des
personnes ne connaissant pas
y' Une partition en trois classes : En plus des deux classes
précédentes, on peut entrevoir une classe intermédiaire
comprenant des personnes ayant une connaissance plus ou moins bonne de la
maladie.
On s'attend donc à ce que nos meilleures partitions soient
en deux classes ou trois classes.
14 Nous n'avons pas pris en compte les variables
portant sur les manifestations, les personnes les plus exposées et les
traitements car très peu de personnes ont répondu à ces
questions. (moins de 6%)
Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi
Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
38
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
II.2. ACM sur la connaissance du trachome
L'application de l'ACM avant la classification nous permet de
« lisser » ou de « débruiter » les données en
ne prenant en compte que les axes factoriels significatifs. Ce qui, en
général, améliore la partition en produisant des classes
plus homogènes.
Les graphiques suivants présentent les différents
résultats de l'ACM ? L'histogramme des valeurs propres :
Il permet de déterminer le nombre d'axes à
retenir pour les prochaines étapes de la classification automatique.
Nous observons que le premier axe factoriel couvre 22,9% de l'inertie totale
c'est-à-dire la quantité totale d'information disponible dans les
données. Le deuxième axe factoriel quant à lui explique
14,0% de l'information non prise en compte par le premier axe. Après ce
dernier, on constate un « décrochage » au niveau de
l'histogramme. Nous allons donc nous arrêter au premier plan factoriel
(composé des 2 premiers axes) pour projeter l'information contenue dans
les données c'est à dire en extraire 36,9%.
Néanmoins, nous allons retenir les 9 premiers axes soit
plus de 90% de l'inertie (précisément 94,4%) pour procéder
à la classification. Le reste de l'inertie pouvant être
considéré comme du « bruit ».
Graphique VIII: Histogramme des valeurs propres issu de
l'ACM sur la connaissance
Décrochage
Source : Construction propre à partir des
données
Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi
Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
39
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
? Description des axes :
o Axe 1 :
L'axe 1 : Il explique 22,9% de l'information disponible. La
liste des variables et modalités du tableau suivant concernent
l'information détenue par le premier axe. Ces variables portent sur la
cause, les moyens de transmission et de prévention mais aussi sur
l'endroit où la transmission est plus rapide donc sur toutes les
caractéristiques couvertes par cette étude. Nous pouvons donc
affirmer, vue la littérature que cet axe oppose donc les individus
connaissant la maladie (coordonnées positives) aux les individus qui ne
la connaissent pas (coordonnées négatives).
Tableau 8: Listes des variables/modalités
actives caractéristiques de l'axe 1 - (ACM sur la
connaissance)
Variables
|
Modalités
|
Valeur-Test
|
Poids
|
Contributions des modalités
|
Contributions des variables
|
q23i1__1
|
lavage visage
|
-21,97
|
444,000
|
11,7
|
20,7
|
q17o1__1
|
Microbe
|
-21,23
|
286,000
|
13,9
|
19,3
|
q19i1__1
|
Mouche
|
-16,53
|
135,000
|
10,2
|
11,7
|
q19i2__2
|
Mains
|
-16,44
|
693,000
|
3,7
|
11,6
|
q19i3__3
|
objet toilette
|
-14,47
|
157,000
|
7,6
|
9,0
|
q19i4__4
|
Vêtement
|
-13,61
|
73,000
|
7,4
|
7,9
|
q21i1__1
|
Maison
|
-13,45
|
578,000
|
3,4
|
7,8
|
q23i4__4
|
respect hygiène
|
-10,83
|
518,000
|
2,5
|
5,0
|
q23i6__6
|
lavage main
|
-10,21
|
242,000
|
3,4
|
4,5
|
q23i5__5
|
éviter mouches
|
-7,77
|
28,000
|
2,5
|
2,6
|
Z O N E C E N T R A L E
|
TOTAL
|
100%
|
q23i5__5
|
pas éviter mouches
|
7,77
|
992,000
|
0,1
|
2,6
|
q23i6__6
|
pas lavage main
|
10,21
|
778,000
|
1,1
|
4,5
|
q23i4__4
|
pas respect hygiène
|
10,83
|
502,000
|
2,6
|
5,0
|
q21i1__1
|
pas maison
|
13,45
|
442,000
|
4,4
|
7,8
|
q19i4__4
|
pas vêtement
|
13,47
|
945,000
|
0,6
|
7,9
|
q19i3__3
|
pas objet toilette
|
14,47
|
863,000
|
1,4
|
9,0
|
q19i2__2
|
pas mains
|
16,44
|
327,000
|
7,9
|
11,6
|
q19i1__1
|
pas mouche
|
16,53
|
885,000
|
1,2
|
11,7
|
q17o1__1
|
pas microbe
|
21,23
|
734,000
|
11,7
|
19,3
|
q23i1__1
|
pas lavage visage
|
21,97
|
576,000
|
9
|
20,7
|
Source : Construction propre à partir des
données
Parallèlement, en considérant les variables
illustratives, il oppose aussi les personnes qui déclarent connaitre le
trachome aux personnes qui se déclarent ne le connaissant pas. Aussi,
oppose-t-il le milieu urbain au milieu rural, les instruits (secondaire et
plus) aux illettrés, les arrondissements Ndoulo et Mbacké aux
arrondissements de Ndame et Ndindy. (Confère ANNEXE Tableau 5)
Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi
Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
40
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
Cet axe peut donc être baptisé l'axe de la
connaissance « totale » du trachome
o Axe 2 :
L'axe 2 : Il explique 14,0% des informations non prises en
compte par le premier axe factoriel. Cet axe porte sur les mêmes
caractéristiques que le premier. Par contre, nous retrouvons de bonnes
et mauvaises caractéristiques de part et d'autre de l'axe 2. En nous
basant sur la revue de la littérature sur le trachome, nous pouvons
déduire de ce tableau que le deuxième axe factoriel oppose les
individus qui connaissent {les modes de transmission + l'endroit où la
transmission de la maladie est rapide} mais ne maitrisant pas {la cause du
trachome + les moyens de protection} aux individus connaissant ces derniers
mais ne maitrisant pas les premiers.
Tableau 9: Listes des variables/modalités actives
caractéristiques de l'axe 2 - (ACM sur la connaissance)
Variables
|
Modalités
|
Valeur-Test
|
Poids
|
Contributions des modalités (%)
|
Contributions des variables (%)
|
q23i6__6
|
pas lavage main
|
-19,75
|
778,000
|
6,5
|
27,3
|
q19i2__2
|
pas mains
|
-16,80
|
327,000
|
13,4
|
19,8
|
q21i1__1
|
Maison
|
-13,97
|
578,000
|
5,5
|
13,7
|
q19i1__1
|
Mouche
|
-12,10
|
135,000
|
8,9
|
10,3
|
q19i3__3
|
objet toilette
|
-11,57
|
157,000
|
7,9
|
9,4
|
q23i4__4
|
pas respect hygiène
|
-9,88
|
502,000
|
3,5
|
6,8
|
q19i4__4
|
Vêtement
|
-9,44
|
73,000
|
5,8
|
6,2
|
q23i5__5
|
éviter mouches
|
-7,98
|
28,000
|
4,3
|
4,5
|
q23i1__1
|
pas lavage visage
|
-4,43
|
576,000
|
0,6
|
1,4
|
q17o1__1
|
pas microbe
|
-2,99
|
734,000
|
0,2
|
0,5
|
Z O N E C E N T R A L E
|
TOTAL
|
100%
|
q17o1__1
|
Microbe
|
2,99
|
286,000
|
0,4
|
0,5
|
q23i1__1
|
lavage visage
|
4,43
|
444,000
|
0,8
|
1,4
|
q23i5__5
|
pas éviter mouches
|
7,98
|
992,000
|
0,1
|
4,5
|
q19i4__4
|
pas vêtement
|
9,59
|
945,000
|
0,4
|
6,2
|
q23i4__4
|
respect hygiène
|
9,88
|
518,000
|
3,4
|
6,8
|
q19i3__3
|
pas objet toilette
|
11,57
|
863,000
|
1,4
|
9,4
|
q19i1__1
|
pas mouche
|
12,10
|
885,000
|
1,4
|
10,3
|
q21i1__1
|
pas maison
|
13,97
|
442,000
|
7,8
|
13,7
|
q19i2__2
|
Mains
|
16,80
|
693,000
|
6,3
|
19,8
|
q23i6__6
|
lavage main
|
19,75
|
242,000
|
20,8
|
27,3
|
Source : Construction propre à partir des
données.
Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi
Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
41
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
Comme le montre le tableau 6 de l'annexe portant sur les
variables illustratives, l'axe 2 oppose les analphabètes aux
alphabétisés, les personnes déclarant connaitre le
trachome et ceux qui ne le connaissent pas. En considérant toujours les
modalités illustratives, cet axe oppose aussi le milieu urbain au milieu
rural mais aussi les arrondissements de Mbacké, Ndolou et Bambey
à l'arrondissement de Ndame.
Nous pouvons baptiser cet axe comme étant celui de la
connaissance « partielle » de la maladie
Ainsi, le premier plan factoriel suffit pour ressortir les
caractéristiques de la population auxquelles nous nous
intéressons.
Le graphique suivant donne la projection suivante sur le premier
plan factoriel :
Graphique IX: Projection des points (modalités et
individus) sur le 1er plan factoriel - (ACM sur la
connaissance)
Source : Construction propre à partir des
données.
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
II.3. Classes obtenues sur la connaissance
La mise en oeuvre de la CAH nous fournit le dendrogramme et
l'histogramme des indices suivants : Graphique X: Dendrogramme et
histogramme des indices de niveau issu de la CATI
Source : Construction propre à partir des
données
L'histogramme et le dendrogramme nous suggère les trois
meilleures partitions suivantes : une partition de deux classes, une de sept
classes et une autre de huit classes. Ce qui tend vers notre objectif qui est
celui d'avoir une partition de deux ou trois classes.
Nous allons donc retenir la partition de deux classes qui
répond bien à l'objectif fixé plus haut. On a donc la
répartition suivante après la consolidation effectué par
SPAD
MEILLEURE PARTITION RETENUE
|
CLASSE
|
EFFECTIF
|
POIDS
|
1/2
|
224
|
21,96%
|
2/2
|
796
|
78,04%
|
Total
|
1020
|
100%
|
42
Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi
Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi
Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
Caractérisation des classes issues de la
classification sur la connaissance du trachome
L'analyse des modalités caractéristiques de ces
deux différentes classes nous conduit aux conclusions suivantes :
La 1ère classe : Elle regroupe des individus
ayant donné des modalités de réponses justes concernant
les caractéristiques du trachome. C'est la classe des personnes ayant
une connaissance significativement bonne de la maladie.
La 2e classe : A l' opposé de la
première classe, nous retrouvons ici des modalités de
réponses mauvaises sur les caractéristiques de la maladie. Elle
est donc composée de personnes ayant une connaissance nulle ou mauvaise
de la maladie. C'est donc la classe des personnes qui ne connaissent pas ou
significativement pas la maladie.
Le tableau suivant en donne l'illustration :
43
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
Tableau 10: Les modalités
caractéristiques des différentes classes issues de la CATI sur la
connaissance
224
Effectif
Valeur Test
18,08
21,96%
Poids
Modalités actives
caractéristiques
Mouche
14,72
15,63
Microbe
Lavage du visage
12,76
12,66
Maison
Objet de toilette
10,21
9,02
Vêtement
Mains
5,90
6,38
Respect hygiène
Éviter les mouches
3,88
Arrondissement de Ndoulo
2,70
Niveau secondaire et +
2,68
CSP = Ouvrier
Classe 2/2
Effectif
Poids
Modalités caractéristiques
pas mouche
pas microbe
pas lavage visage
pas maison
pas objet de toilette
pas vêtement
pas mains
pas respect hygiène
pas éviter mouches
Modalités illustratives
associées
Je ne connais pas trachome
Arrondissement de Ndame
Département de Mbacke
Arrondissement de Ndindy
796
78,04%
Valeur Test
18,08
15,63
14,72
12,76
12,66
10,21
9,02
6,38
5,90
4,77
3,04
2,70
2,67
Classe 1/2
Modalités illustratives
associées
4,77
CSP = Ménagère
2,49
Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi
Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
Source : Construction propre
44
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
La projection des 1020 personnes sur le 1er plan
factoriel nous donne le nuage suivant et la répartition suivante :
Graphique XI: Présentation des classes issues de
la CATI sur la connaissance
Source : Construction propre à partir des
données.
Nous obtenons ainsi deux groupes d'individus répartis
comme suit :
Tableau 11: Tableau récapitulatif des informations
sur les classes issues de la CATI sur la connaissance
Classes
|
Effectif
|
Poids
|
Inertie intra-classe
|
Inertie interclasses
|
1
|
224
|
21,96%
|
0,2983
|
0,1475
|
2
|
796
|
78,04%
|
0,4984
|
Source : Construction propre à partir des
données
La grande majorité des enquêtés (78%) ont une
connaissance presque nulle ou non significative de la maladie. En comparant les
inerties intra-classes, la classe 1/2 est plus homogène que la
première classe.
45
Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi
Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi
Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
46
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
II.4. Connaissance et analyse bidimensionnelle avec
certaines variables
Le partitionnement de la population en deux classes
homogènes nous amène à la conclusion que près de 2
dioubellois sur 3 ne connaissent pas le trachome. Ce chiffre est d'autant plus
inquiétant car Diourbel est le berceau de la maladie au
Sénégal. Nous proposons ici de voir si certaines variables
entretiennent un lien avec la connaissance du trachome.
Au niveau des départements : Le lien
existant15 entre la classe d'appartenance et le département
est faible (V de Cramer = 0,14). Le département de Bambey est
associé à la classe des connaisseurs du trachome alors que celui
de Diourbel et Mbacké qui est par ailleurs le plus grand en nombre
d'habitants, est associé à la classe de ceux qui ne connaissent
pas le trachome comme le montre le tableau précédent.
Au niveau des arrondissements, Ndoulo dans le
département de Diourbel apparait comme celui où les individus
connaissent mieux le trachome. Par contre les arrondissements de Ndame
(Département de Mbacké) et Ndindy (Département de
Diourbel) sont ceux où la connaissance du trachome est nulle ou presque.
Le lien existant16 entre la classe d'appartenance et la variable
portant sur les arrondissements administratifs est toutefois faible (V de
Cramer = 0,21).
Le milieu de résidence : Les habitants des
villes malgré le grand atout qu'ils ont en ce qui concerne les
média et la circulation de l'information, ne connaissent pas mieux le
trachome que les villageois. Le test de relation conduit à
l'inexistence17 de lien entre le milieu de résidence et la
connaissance de la maladie.
Tableau 12: Répartition selon le milieu de
résidence et la classe de connaissance
Milieu de résidence
|
Classe 1/2
|
Classe 2/2
|
Total
|
Effectif
|
Fréquence
|
Effectif
|
Fréquence
|
Effectif
|
Rural
|
123
|
20,57%
|
475
|
79,43%
|
598
|
Urbain
|
101
|
23,93%
|
321
|
76,07%
|
422
|
Total
|
224
|
21,96%
|
796
|
78,04%
|
1020
|
Source : Construction propre
15 Test de Chi2 : ÷2 (ddl=2)= 20,01
;s=0,00< á =0,05 donc on rejette l'hypothèse Ho d'inexistence
de lien
16 Test de Chi2 : ÷2 (ddl=6)=45,91 ;
s=0,00< á =0,05 donc on rejette l'hypothèse Ho d'inexistence
de lien
17 Test de Chi2 : ÷2 (ddl=1)=1,64 ;
s=0,20> á =0,05 donc on ne rejette pas l'hypothèse Ho
d'inexistence de lien
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
En considérant le sexe des répondants :
Les hommes apparaissent avoir une légère avance sur les femmes
quant à ce qui concerne la connaissance du trachome. Sauf que cette
différence n'est pas significative18 vue les résultats
du test de relation. La connaissance du trachome n'a donc aucun lien avec le
sexe du répondant.
Tableau 13: Répartition selon le sexe et la classe
de connaissance
Sexe
|
Classe 1/2
|
Classe 2/2
|
Total
|
Effectif
|
Fréquence
|
Effectif
|
Fréquence
|
Effectif
|
Femme
|
165
|
21,80%
|
592
|
78,20%
|
757
|
Homme
|
59
|
22,43%
|
204
|
77,57%
|
263
|
Total
|
224
|
21,96%
|
796
|
78,04%
|
1020
|
Source : Construction propre à partir des
données
En ce qui concerne le niveau d'instruction : Il
apparait nettement une croissance du taux de connaissance quand le niveau
d'instruction augmente. Ces deux variables sont donc positivement
corrélées. Les personnes ayant atteint ou dépassé
le niveau primaire connaissent mieux la maladie. Le test de relation confirme
l'existence du lien sauf qu'il est faible.
Tableau 14: Répartition selon le niveau
d'instruction et la classe de connaissance
Niveau d'instruction
|
Classe 1/2
|
Classe 2/2
|
Total
|
Effectif
|
Fréquence
|
Effectif
|
Fréquence
|
Effectif
|
alphabétisé
|
65
|
18,47%
|
287
|
81,53%
|
352
|
non alphabétisé
|
97
|
21,09%
|
363
|
78,91%
|
460
|
primaire
|
32
|
26,45%
|
89
|
73,55%
|
121
|
secondaire et +
|
30
|
34,48%
|
57
|
65,52%
|
87
|
Total
|
224
|
21,96%
|
796
|
78,04%
|
1020
|
Source : Construction propre à partir des
données
18 Test de Chi2 : ÷2 (ddl=1)=0,05
s=0,83> á =0,05 donc on ne rejette pas l'hypothèse Ho
d'inexistence de lien
Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi
Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
47
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
Mémoire de fin de formation ISI Edem Kossi
Kludza, INEF SAGEP, Février 2013
II.5. Conclusion partielle 1 :
La grande majorité des enquêtés ne
connaissent pas le trachome. Seulement 2 enquêtés sur 10 en ont
une connaissance relativement bonne. Cette triste réalité est
plus accentuée dans le département de Mbacké et surtout
dans l'arrondissement de Ndamé. La commune de Bambey et l'arrondissement
de Ndoulo émergent un peu de ce lot : ce sont les deux endroits
où la connaissance du trachome est meilleure. Chose étonnante,
les citadins ne maitrisent pas la maladie mieux que les ruraux malgré
une meilleure disponibilité de l'information en villes.
Les enquêtés ayant au moins le niveau primaire
sont globalement mieux informés sur le trachome que leurs camarades qui
sont alphabétisés ou illettrés. Ainsi l'instruction
formelle a un impact positif sur les populations en tout cas vis-à-vis
de l'information sur le trachome.
48
Ch.3
Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi
Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
49
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
Chapitre III.
Comportement des diourbellois et lien
avec la connaissance du trachome
L'objet de cette partie est de construire des groupes
homogènes en prenant en compte les conditions d'hygiène et de
l'environnement de l'habitat des ménages enquêtés. Ceci
dans le but de voir si ces derniers entretiennent un lien avec la connaissance
du trachome.
Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi
Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
50
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
L'OMS et les autres organismes en charge de la
problématique du trachome (GET 2020) ont fait des recommandations dans
le but de freiner son expansion et de l'éradiquer d'ici 2020.Ces
recommandations vont surtout dans le sens de la prévention
c'est-à-dire, l'amélioration des conditions d'hygiène et
de l'environnement de l'habitat que ce soit au niveau individuel ou
collectif.
Pour rappel, ces mesures concernent la disponibilité et
le bon usage des latrines, la bonne gestion des ordures ménagères
pour éviter la contamination par les mouches. Elles concernent aussi la
propreté du
corps - lavage régulier du corps, des mains, du visage
surtout avec du savon et la disponibilité de l'eau.
I. Comportement des diourbellois dans les
ménages
Les enquêtés ont répondu aux questions
portant sur l'état de l'hygiène et leur habitude à la
maison. En voici les principales tendances:
Vis-à-vis des toilettes/latrines : Près de 6
ménages sur 10 disposent de des latrines VIP dans leur maison. Une
minorité, toutefois, fait leur besoin dans la nature (5%). La
majorité des ménages (53%) ont des latrines propres alors que
pour 15% des répondants, la propreté des latrines est faible. Une
large majorité des ménages nettoient leurs latrines et toilettes
tous les jours. Pour ceci, l'utilisation d'un détergent est beaucoup
répandue (82%) contre seulement 3% qui le font à l'aide d'un
balai uniquement.
Vis-à-vis des ordures : 35% des ménages
enquêtés collectent les ordures dans leur concession alors que 29%
les collectent à plus de 5m de la concession. Les répondants
utilisent presque simultanément plusieurs méthodes de gestion des
ordures : enterrées (96%), brulées (94%), évacuées
par charrette (98%) ou jetées à l'extérieur (51%)
Vis-à-vis de la propreté du corps : Les membres
d'un peu moins de 3 ménages sur 4 pratiquent presque quotidiennement le
lavage du visage à l'aide de l'eau et du savon au réveil. En ce
qui concerne le lavage des mains, il est pratiqué par le plus souvent
deux ou trois fois par jour.
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi
Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
Vis-à-vis de l'eau : 7 ménages sur 10 jugent leur
approvisionnement en eau satisfaisant alors que 16% le jugent peu satisfaisant
et 14% le trouvent insatisfaisant.
II. Typologie des ménages selon leur
comportement vis-à-vis du trachome.
Après cet aperçu sur l'attitude des ménages
quant à leur attitude d'hygiène de vie dans les ménages,
nous allons les agréger pour construire des classes homogènes en
utilisation la méthode de la CAH.
Nous allons donc procéder au choix des variables
correspondant à ces critères :
II.1. Choix des variables pertinentes sur le
comportement.
En nous basant sur les recommandations de l'OMS et les variables
disponibles dans notre base de données, nous allons retenir celles qui
sont intéressantes pour l'ACM.
Sur les latrines : Nous retenons le type, l'état et
l'entretien des latrines/toilettes dans le ménage.
Sur les ordures : Nous retenons la variable sur la manière
dont elles sont gérées et leur lieu de collecte.
Sur la propriété du corps : Nous retenons
l'attitude vis-à-vis du lavage du visage et des mains au niveau du
ménage
Sur l'eau : Nous retenons la variable concernant l'état de
l'approvisionnement en eau du ménage.
51
Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi
Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
52
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
Tableau 15: Liste des variables retenues pour la
classification sur le comportement
|
Variables
|
Latrines/toilettes
|
Type de latrine pour enfants
|
Type de latrines adultes
|
Propreté des latrines
|
Périodicité de nettoyage
|
Produits utilisés pour lavage
|
Ordures
|
Gestion des ordures ménagères
· Enterrées
· Brulées
· Collectées dans un trou
· Jetées à l'extérieur
· Jetées dans une poubelle/champ
· Évacuées par charrette/camion
|
Lieu de collecte
|
Propreté du corps
|
Lavage du visage avec du savon au réveil
|
Nombre de lavage des mains par jours
|
Eau
|
Satisfaction de l'approvisionnement en eau
|
Nous retenons donc 15 variables que nous allons utiliser pour
l'ACM et la CAH sur l'état de l'habitat des ménages
enquêtés.
Résultats attendus :
Tout comme la classification sur la connaissance du trachome,
nous nous attendons à deux types de partitions :
V' Une partition en deux classes : l'une contenant les
personnes qui ont un comportement à risque et un habitat impropre et
l'autre, contenant des personnes ayant un comportement exemplaire et un habitat
propre
V' Une partition de trois classes : Nous envisageons une
classe intermédiaire entre ces deux premières.
Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi
Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
53
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
Toutefois en fonction de nos objectifs, nous
procéderons à un autre regroupement quand cela s'avère
nécessaire.
II.2. ACM sur le comportement des enquêtés
vis-à-vis de l'hygiène
Elle va précéder la classification dans le but de
« lisser » les données. Principaux résultats de l'ACM
:
L'histogramme des valeurs propres : Le premier axe
détient 9,6% de l'information contenue dans les données alors que
le deuxième prend en compte 7,0% de l'information restante. Les trois
premiers axes contiennent 22,6% de l'inertie totale. Après ces derniers,
nous observons un « décrochage ». Toutefois, nous allons
retenir les 23 premiers axes soit 90,8% de l'information pour la classification
automatique.
Graphique XII: Histogramme des 29premières valeurs
propres issu de l'ACM sur le comportement
Décrochage
Source : Construction propre à partir des
données
Descriptions des axes :
Axe 1 : Il peut être baptisé l'axe des «
toilettes/latrines » car ses modalités caractéristiques
portent essentiellement sur le type, l'état, la propreté des
toilettes/latrines sans oublier les produits utilisés pour leur
nettoyage. Cet axe oppose des ménages ayant une situation « bonne
» (utilisation des latrines VIP, latrines propres, lavage quotidien des
latrines/toilettes à l'aide de l'eau et détergent,...) aux
ménages ayant une situation « à risque » (latrine
traditionnelle ou faisant leurs besoins dans la nature, faiblement
Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi
Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
54
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
propres, lavage des latrines juste à l'aide de l'eau).
Le tableau suivant contenant les variables et modalités
caractéristiques de cet axe montre qu'elles détiennent 97,0% de
l'information contenu dans le premier axe/
Tableau 16: Variables et modalités actives
caractéristiques du 1er axe - (ACM sur
comportement)
Variables
|
Modalités
|
Valeur-Test
|
Contribution des modalités
|
Contribution des variables
|
q82i__82
|
latrine traditionnelle/publique _ adulte
|
-23,21
|
12,2
|
27,4
|
q83i__83
|
latrine traditionnelle _ enfants
|
-20,16
|
9,3
|
27
|
q84i1__a
|
propreté latrine _ faible
|
-16,80
|
8,5
|
17,6
|
q83i__83
|
latrine dans la nature _ enfants
|
-13,29
|
5,5
|
27
|
q82i__82
|
latrine dans la nature _ adultes
|
-11,32
|
4,3
|
27,4
|
q95i__95
|
lavage des toilettes avec eau
|
-11,10
|
3,7
|
7,2
|
q100i__1
|
pas lavage du visage avec du savon _ adultes
|
-10,33
|
2,8
|
3,8
|
q84i1__a
|
propreté latrine _ moyenne
|
-9,44
|
2,1
|
17,6
|
q113i__1
|
ordures collectées dans la maison
|
-9,30
|
2
|
3,9
|
q109i__1
|
lavage des mains 2fois/jour
|
-9,23
|
2,2
|
3,6
|
Z O N E C E N T R A L E
|
Total
|
88,7
|
97%
|
q112i2_
|
ordures brulées
|
4,98
|
0
|
0,9
|
q109i__1
|
lavage des mains 3fois/jour
|
6,05
|
0,9
|
3,6
|
q113i__1
|
ordures collectées à +5m de la maison
|
8,58
|
1,8
|
3,9
|
q75i__75
|
Eau _ satisfait
|
8,73
|
0,8
|
2,7
|
q100i__1
|
lavage visage savon _ adultes
|
10,33
|
0,9
|
3,8
|
q93i__93
|
lavage des latrines _ tous les jours
|
11,75
|
0,4
|
2,9
|
q95i__95
|
lavage des toilettes avec eau+détergent
|
13,95
|
1,3
|
7,2
|
q84i1__a
|
propreté des latrines _ bonne
|
20,75
|
7
|
17,6
|
q83i__83
|
latrine VIP _ enfants
|
27,11
|
12,1
|
27
|
q82i__82
|
latrine VIP_ adultes
|
27,66
|
10,9
|
27,4
|
Source : Construction propre à partir des
données
Quant aux variables illustratives, l'axe 1 oppose le milieu
urbain où l'assainissement est satisfaisant au milieu rural, les
communes de Bambey et Mbacké à l'arrondissement de Ndame, le
niveau secondaire et plus au niveau alphabétisé. Les premiers
ayant une situation plus acceptable que les deuxièmes.
Axe 2 : Il peut être baptisé l'axe des «
latrines » et « ordures » car rendant compte essentiellement de
ces caractéristiques. On retrouve essentiellement dans le compte des
coordonnées négatives, des ménages ayant une situation
« moyenne » quant aux latrines (traditionnelle, propreté
moyenne,...) mais « assez
Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi
Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
55
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
mauvaise » quant à la gestion des ordures (non
brulées, collectées dans un trou, à l'intérieur de
la concession). Quant aux coordonnées positives, elles concernent les
ménages ayant une situation « assez mauvaise » en ce qui
concerne les latrines (besoins dans la nature, propreté mauvaise,...) et
une situation « assez bonne » vis-à-vis de la gestion des
ordures (collectées à plus de 5m de la concession).
Tableau 17: Variables et modalités actives
caractéristiques de l'axe 2 - (ACM sur le comportement)
Variables
|
Modalités
|
Valeur- Test
|
Contribution des modalités
|
Contribution des variables
|
q83i__83
|
latrine traditionnelle _ enfants
|
-19,04
|
11,4
|
29,2
|
q82i__82
|
latrine traditionnelle/publique _ adulte
|
-15,89
|
7,8
|
31,9
|
q84i1__a
|
propreté latrine_ moyenne
|
-11,71
|
4,5
|
11,8
|
q75i__75
|
Eau _ pas satisfait
|
-10,93
|
4,9
|
8,3
|
q113i__1
|
ordures collectées _ maison
|
-10,40
|
3,4
|
7,1
|
q93i__93
|
lavage latrine _ tous les jours
|
-8,18
|
0,2
|
3,4
|
q112i3_
|
ordures dans un trou
|
-6,15
|
0,3
|
1,8
|
q97i__97
|
lavage visage avec savon _ enfants
|
-5,79
|
0,6
|
1,6
|
q112i2_
|
pas ordures brulées
|
-4,63
|
1
|
1
|
q109i__1
|
lavage des mains 6fois/jours
|
-4,53
|
0,9
|
2,3
|
Z O N E C E N T R A L E
|
Total
|
95,3
|
98,4
|
q82i__82
|
latrine VIP_ adultes
|
5,42
|
0,6
|
31,9
|
q97i__97
|
Pas _ lavage visage avec savon_ enfants
|
5,79
|
1
|
1,6
|
q83i__83
|
latrine dans pot _ enfants
|
5,87
|
1,6
|
29,2
|
q112i3_
|
pas ordures dans un trou
|
6,15
|
1,5
|
1,8
|
q93i__93
|
lavage latrine_3fois/semaine
|
6,88
|
2,2
|
3,4
|
q75i__75
|
Eau _ un peu satisfait
|
9,05
|
3,3
|
8,3
|
q113i__1
|
ordures collectées à plus de 5m maison
|
10,38
|
3,7
|
7,1
|
q84i1__a
|
propreté latrine_ faible
|
13,34
|
7,3
|
11,8
|
q83i__83
|
latrine dans nature_ enfants
|
18,81
|
15,6
|
29,2
|
q82i__82
|
latrine dans nature_ adultes
|
22,69
|
23,5
|
31,9
|
Source : Construction propre à partir des
données
Axe 3 : C'est l'axe de la « propreté du corps
» et de « l'eau ». Avec 5,9% de l'information disponible non
contenue dans les 2 premiers, il oppose les individus ayant une situation
« satisfaisante » quant à la « propreté du corps
» (lavage des mains 6 fois/jour, lavage du visage des enfants comme des
adultes avec du savon au réveil,...) et qui se disent «
insatisfaite » par rapport à l'approvisionnement en eau aux
individus ayant une situation « à risque » vis à vis de
la « propreté du corps » (pas de lavage du visage
Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi
Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
56
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
avec du savon au réveil ni pour les enfants, ni pour les
adultes, lavage de main inférieur à 3 fois par jour,...) et se
disant satisfaits quant à l'approvisionnement en eau.
Tableau 18: Variables et modalités actives
caractéristiques de l'axe 3 - (ACM sur le comportement)
Variables
|
Modalités
|
Valeur-Test
|
Contribution des modalités
|
Contribution des variables
|
q97i__97
|
pas_ lavage visage avec savon_ enfants
|
-18,29
|
11,7
|
19,1
|
q100i__1
|
pas lavage visage avec savon_ adultes
|
-18,06
|
13,9
|
18,6
|
q95i__95
|
lavage toilette avec eau
|
-14,49
|
10,2
|
12
|
q75i__75
|
eau_ satisfait
|
-10,69
|
2
|
6,6
|
q109i__1
|
lavage main 3fois/jour
|
-10,37
|
4,4
|
12,9
|
q112i1_
|
pas ordures enterrées
|
-10,21
|
5,7
|
6
|
q84i1__a
|
propreté latrine_ bonne
|
-10,03
|
2,7
|
6,1
|
q112i2_
|
ordures brulées
|
-7,59
|
0,2
|
3,3
|
q93i__93
|
lavage latrine_ moins 2fois/semaine
|
-6,12
|
2
|
2,5
|
v419_a_
|
pas ordures ramassées par camion/charrette
|
-5,41
|
1,6
|
1,7
|
Z O N E C E N T R A L E
|
86,9
|
96,1
|
q75i__75
|
eau_ pas satisfait
|
7,62
|
2,8
|
6,6
|
q83i__83
|
latrine dans nature_ enfants
|
8,08
|
3,4
|
4,5
|
q109i__1
|
lavage main 2fois/jour
|
8,17
|
2,8
|
12,9
|
q109i__1
|
lavage main 6fois/jour
|
8,23
|
3,6
|
12,9
|
q113i__1
|
ordures collectées à moins de 5m maison
|
8,32
|
2,7
|
4
|
q84i1__a
|
propreté latrine_ moyenne
|
9,07
|
3,2
|
6,1
|
q112i1_
|
ordures enterrées
|
10,21
|
0,2
|
6
|
q95i__95
|
lavage avec eau+détergent
|
12,72
|
1,7
|
12
|
q100i__1
|
lavage visage savon_ adultes
|
18,06
|
4,7
|
18,6
|
q97i__97
|
lavage visage savon_ enfants
|
18,29
|
7,4
|
19,1
|
Source : Construction propre à partir des
données
Par rapport aux variables illustratives, l'axe 3 oppose les
hommes aux femmes, les célibataires aux mariés. Le
département de Diourbel est associé à un assainissement
insatisfaisant, de même que l'arrondissement de Ndoulo.
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
II.3. Classes obtenues sur le comportement
Le dendrogramme et l'histogramme des indices suivants sont
obtenus de la mise en oeuvre de la CAH :
Graphique XIII: Dendrogramme et histogramme des indices
de niveau issu de la CAH sur le comportement
43%
3%
57%
54%
Source : Construction propre.
Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi
Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
57
Les trois meilleures partitions entre 2 et 10 classes sont par
ordre décroissant sont les partitions de 3, 9 et 7 classes.
Mais comme le suggère le dendrogramme, nous retiendrons la
partition en classes - l'une des classes de la partition en trois ayant un
poids très faible (3%).
Nous retenons donc le partitionnement en 2 classes suivant:
Classes
|
Effectif
|
Poids
|
Inertie intra-classe
|
Inertie interclasses
|
1
|
579
|
56,76%
|
0,4537
|
0,1545
|
2
|
441
|
43,24%
|
0,5873
|
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi
Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
Caractérisation des classes issues de la CAN sur le
comportement
Comme le montre le tableau ci-après, nos deux
différentes classes peuvent être décrites de la
manière suivante :
La 1ère
classe : Comprenant 56,76% des individus, elle est
caractérisée par des modalités allant dans le sens de
l'hygiène et de l'assainissement de l'habitat. C'est donc la classe des
individus ayant un habitat significativement hygiénique. Le milieu
urbain est rattaché à cette classe ; ce qui montre que l'habitat
est significativement « sain » dans ce milieu. C'est aussi le cas de
la commune de Mbacké. Les personnes ayant au moins le niveau secondaire
ont tendance d' « assainir » leur cadre de vie.
La 2e classe : Elle
comprend 441 individus. A l'opposé de la 1ère classe,
nous retrouvons des individus ayant des comportements à risque
vis-à-vis de la maladie. L'assainissement de leur cadre de vie est
insatisfaisant. Le milieu rural y est rattaché. Ce qui témoigne
d'un manque de propreté ou d'hygiène de vie au niveau de
l'habitat dans les milieux ruraux.
58
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi
Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
Tableau 19: Modalités caractéristiques des
classes issues de la CATI optimisée sur le comportement
Classe 1/2
|
|
|
Classe 2/2
|
|
Effectif
|
579
|
Effectif
|
441
|
Poids
|
56,76%
|
Poids
|
43,24%
|
Modalités caractéristiques
|
Valeur- Test
|
Modalités caractéristiques
|
Valeur- Test
|
latrine VIP_ adultes
|
32,78
|
latrine traditionnelle/publique_ adultes
|
29,01
|
latrine VIP_ enfants
|
31,66
|
latrine traditionnelle/publique_ enfants
|
26,17
|
propreté latrine_ bonne
|
16,87
|
propreté latrine_ faible
|
12,06
|
assainissement satisfaisant*
|
10,47
|
latrine dans nature_ enfants
|
10,56
|
lavage toilette avec eau+détergent
|
9,47
|
assainissement insatisfaisant*
|
8,89
|
ordures collectées plus de 5m de maison
|
7,74
|
propreté latrine_ moyenne
|
8,68
|
lavage visage avec savon_ adultes
|
6,15
|
latrine dans la nature
|
8,62
|
eau_ satisfait
|
6,02
|
ordures collectées_ maison
|
8,37
|
lavage latrine_ tous les jours
|
5,78
|
lavage toilette avec eau
|
7,31
|
lavage main 3fois/jour
|
3,94
|
pas lavage visage avec savon_ adultes
|
6,15
|
ordures brulées
|
3,65
|
eau_ pas satisfait
|
6,11
|
Urbain*
|
3,47
|
lavage toilette avec balaie seulement
|
5,97
|
secondaire et +*
|
3,26
|
lavage des mains 2fois/jour
|
5,43
|
pas ordure dans un trou
|
2,53
|
lavage latrine_ <2foi/semaine
|
4,48
|
Mbacke*
|
2,34
|
pas ordures brulées
|
3,65
|
|
Rural*
|
3,47
|
lavage latrine_ 3fois/semaine
|
3,36
|
Alphabétisé*
|
3,23
|
Agriculture*
|
2,95
|
ordures dans un trou
|
2,53
|
Source : Construction propre à partir des données
*modalités illustratives
59
Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi
Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
60
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
La projection des individus sur le plan (Axe 1, Axe
3)19 donne le nuage suivant : Graphique XIV: Les classes
issues de la CATI sur le comportement
Source : Construction propre à partir des
données
Un peu plus de 4 ménages sur 10 enquêtés
présentent une situation à risque quant à l'hygiène
de vie générale et de l'habitat. Ce groupe d'individus sont ceux
qui sont exposés à une infection de la maladie. Après
contamination d'une personne par le trachome, le risque de transmission de
cette dernière aux autres membres du ménage est
élevé du fait que les précautions nécessaires ne
seront pas prises. Cette classe est moins homogène, comparée
à la première qui dispose d'un habitat « sain ».
II.4. Comportement et analyse bidimensionnelle avec
certaines variables
La situation de l'habitat vis-à-vis du trachome n'est
pas la meilleure. Même si un peu plus de la moitié des
ménages enquêtés ont une situation « bonne », une
bonne partie de cette population doit améliorer sinon rénover
complètement leur comportement à propos de l'hygiène
générale de vie. Nous nous
19 La projection sur ce plan donne une meilleure
dispersion des individus
Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi
Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
61
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
proposons de ressortir les relations éventuelles
qu'entretiendraient certaines variables avec la situation de l'habitat.
Considérons les départements : Seule la
proportion du département de Bambey dans la classe 1/2 (85,0%)
diffère significativement de celle de la classe 2/2 (15,0%). Parmi donc
les trois départements de la région de Diourbel, Bambey à
une meilleure situation de l'habitat. Il existe un lien
significatif20 entre la situation de l'habitat et le
département, toutefois ce lien est faible (V de Cramer = 0,09).
Considérons le milieu de résidence : Il
existe un lien significatif21 (faible) entre le milieu de
résidence et la situation de l'habitat (Phi de Guilford = 0,11). Les
ménages des villes ont une meilleure situation comparée aux
ménages des campagnes. Les individus « ruraux » sont donc
beaucoup plus exposés au trachome, vue le niveau d'hygiène de
leur habitat. Ce qui expliquerait pourquoi le trachome fait beaucoup plus de
ravage en campagnes qu'en villes. Ceci n'exclut en aucun cas, l'existence de
réelles menaces en villes
Tableau 20: Répartition selon le milieu de
résidence et la situation de l'habitat
Milieu de résidence
|
Classe 1/2
|
Classe 2/2
|
Total
|
Effectif
|
Fréquence
|
Effectif
|
Fréquence
|
Effectif
|
urbain
|
267
|
63,27%
|
155
|
36,73%
|
422
|
rural
|
312
|
52,17%
|
286
|
47,83%
|
598
|
Total
|
579
|
56,76%
|
441
|
43,24%
|
1020
|
Source : Construction propre à partir des
données
Considérons de niveau d'instruction : Les
répondants ayant au moins le niveau secondaire ont un assainissement de
l'habitat meilleur que les autres alors que les alphabétisés sont
associés à la classe ayant une situation favorable au
développement du trachome. Il existe un lien faible (V de Cramer = 0,14)
mais significatif22 entre le niveau d'instruction et la situation de
l'habitat.
20 Test de Chi2 : ÷2 (ddl=2)=8,448
s=0,015< á =0,05 donc on rejette l'hypothèse Ho d'inexistence
de lien
21 Test de Chi2 : ÷2 (ddl=1) =12,412
s=0,000< á =0,05 donc on rejette l'hypothèse Ho d'inexistence
de lien
22 Test de Chi2 : ÷2 (ddl=3) =18,476
s=0,000< á =0,05 donc on rejette l'hypothèse Ho d'inexistence
de lien
Mémoire de fin de formation ISI Edem Kossi
Kludza, INEF SAGEP, Février 2013
62
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
Tableau 21: Répartition selon le niveau
d'instruction et la situation de l'habitat
Niveau d'instruction
|
Classe 1/2
|
Classe 2/2
|
Total
|
Effectif
|
Fréquence
|
Effectif
|
Fréquence
|
Effectif
|
secondaire et +
|
64
|
73,56%
|
23
|
26,44%
|
87
|
primaire
|
67
|
55,37%
|
54
|
44,63%
|
121
|
alphabétisé
|
175
|
49,72%
|
177
|
50,28%
|
352
|
analphabète
|
273
|
59,35%
|
187
|
40,65%
|
460
|
Total
|
579
|
56,76%
|
441
|
43,24%
|
1020
|
Source : Construction propre à partir des
données
II.5. Conclusion partielle 2 :
Plus de 4 ménages enquêtés sur 10
présentent une situation à risque c'est-à-dire favorable
au développement du trachome. Cette situation est atténuée
en villes où l'assainissement de l'habitat et l'hygiène de vie
sont meilleurs que dans les villages. Les villes de Mbacké et de Bambey
présentent une meilleure situation du cadre de vie. L'instruction a un
impact positif sur le comportement des personnes et donc sur la situation de
l'habitat.
III. Relation entre la connaissance du trachome et le
comportement vis-à-vis de
l'hygiène de l'habitat.
Après avoir construit des classes homogènes sur
la connaissance du trachome et sur l'hygiène de l'habitat, nous allons
mesurer l'intensité de la relation éventuelle qui existerait
entre ces deux regroupements.
III.1. Impact de la connaissance sur le
comportement
Démarche adoptée :
Nous allons tout d'abord construire un tableau croisé
puis à l'aide du Khi2 tester l'existence ou non d'un lien entre ces deux
variables. Au cas où ce lien serait confirmé, nous en
apprécierons l'intensité à l'aide du Coefficient V de
Cramer.
Résultats attendus
Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi
Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
63
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
La connaissance d'une maladie conduit « normalement
» les personnes à adopter les comportements et attitudes
nécessaires pour l'éviter. Nous nous attendons donc à ce
que la connaissance du trachome influence « fortement » l'attitude
des personnes vis-à-vis de l'entretien de l'habitat et de
l'hygiène en entretenant ainsi un lien fort avec ce dernier.
Résultats obtenus
i. Tableau croisé :
En croisant ces deux variables, nous remarquons que parmi
ceux qui « connaissent » le trachome 70,1% ont un habitat « sain
» contre 29,9% ayant un habitat « pas sain ». Cette
différence est moins marquée au niveau de la classe des personnes
« ne connaissant » pas le trachome - 46,98% contre 53,02%
respectivement.
Tableau 22: Tableau croisé Connaissance et
comportement
Comportement
|
Connaissance
|
Total
|
|
Ne connaissent pas
|
|
% colonne
|
Effectif
|
% colonne
|
Effectif
|
% colonne
|
Habitat "sain"
|
157
|
70,09%
|
422
|
53,02%
|
579
|
56,76%
|
Habitat "pas sain"
|
67
|
29,91%
|
374
|
46,98%
|
441
|
43,24%
|
Total
|
224
|
100,00%
|
796
|
100,00%
|
1020
|
100,00%
|
|
Source : Construction propre
ii. Test du lien
Nous disposons d'un tableau 2*2 auquel nous allons appliquer
le test de Chi 2 pour détecter l'existence ou non d'une relation
quelconque entre les deux variables concernées avec les
hypothèses :
Ho : Inexistence de lien contre
H1 : Existence de lien.
Il s'agit d'un test bilatéral entre ces deux variables
nominales en jeu.
Ce test donne un Khi 2 de Pearson d'une valeur de 29,765 et
une signification asymptotique nulle (0,000). Cette dernière
étant inférieure au seuil de 5% fixé, le test conduit donc
à rejeter l'hypothèse Ho. Au risque de nous tromper à 5%
nous pouvons conclure que ces deux variables - connaissance et comportement -
sont liées.
Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi
Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
64
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
iii. Le sens du lien :
Pour ressortir le sens du lien entre ses deux variables, nous
allons utiliser le coefficient X de Goodman et Kruskall. Toutefois se baser sur
les calculs mathématiques pour définir le sens d'un lien en
sciences sociales n'est pas toujours efficace.
Il est calculé grâce à cette formule :
å1 = Les erreurs commises en utilisant le mode de la
variable dépendante
å2 = Les erreurs commises en utilisant le mode pour chacune
des colonnes de la variable indépendante.
Quelle que soit la variable que nous prenons comme
indépendante, le résultat donne X = 0. Ce résultat qui ne
signifie pas absence, ne nous permet pas de nous prononcer sur le sens du lien.
Nous allons donc utiliser les considérations sociales à cet
effet. Celles-ci sont claires dans ce sens que mieux on est informé,
mieux on se comporte. C'est la connaissance qui impacte sur l'attitude des
gens.
La connaissance du trachome dans la région de Diourbel
influence donc positivement le l'attitude des ménages vis-à-vis
de l'hygiène comportemental et de l'habitat. Les personnes qui
connaissent cette maladie ont tendance à « mieux » se
comporter comparativement à ceux qui ne la connaissent pas. Ce qui est
par ailleurs une bonne nouvelle car l'effort d'éradication du trachome
pourrait dans le cas où ce lien est « fort » se
concentré prioritairement sur l'information apportée aux
populations.
iv. L'intensité du lien :
Nous allons utiliser le V de Cramer pour évaluer
l'intensité de la relation existante entre la connaissance du trachome
et l'habitat des individus.
Ce coefficient est donné par :
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65
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
Où
÷2 = Chi 2 de Pearson
(=29,765)
N = Taille de l'échantillon (=
1020)
k= minimum entre le nombre de lignes et
le nombre de colonne (=2)
Le calcul de öc donne une valeur de 0,143.
Cette valeur étant inférieure à 0,2 nous concluons
à l'existence d'un lien faible.
Ainsi, la connaissance du trachome a une influence significative
sur le comportement des personnes quant à ce qui concerne
l'hygiène de vie et de l'habitat sauf que cette influence est faible.
Cette information supplémentaire sur le lien vient
amenuiser l'importance de la connaissance « théorique » du
trachome dans son éradication. La connaissance bien qu'ayant du
crédit est loin d'être suffisante dans la lutte contre le
trachome.
III.2. Essai d'explication des résultats
découlant de la littérature.
Comment peut-on comprendre cette situation qui parait à
première vue difficile à cerner ? Comment expliquer l'influence
faible sinon très faible qu'a la connaissance du trachome sur le
comportement des personnes ?
Ce résultat semble «incompréhensible puisque
la connaissance d'une maladie « devrait normalement» avoir un impact
fort sur le comportement des personnes dans ce sens qu'elles chercheront
à éviter les comportements à risque dans le but
d'éviter la maladie.
i. Prise en compte du niveau de vie.
Si la plupart des mesures à adopter paraissent simples
(lavage régulier des mains, du visage, propreté des toilettes,
etc.) d'autres n'en sont pas moins complexes ; par exemple la construction
d'une latrine
Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi
Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
66
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
convenable. Ainsi certaines bonnes habitudes à adopter
ne dépendent pas seulement du bon vouloir des ménages mais aussi
des moyens financiers adéquats pour la réalisation des travaux
nécessaires. Même si laver régulièrement les mains,
le visage, les latrines/toilettes parait très facile et simple, encore
faut-il bénéficier d'un approvisionnement en eau satisfaisant.
Les personnes vivant dans les campagnes où l'approvisionnement en eau
n'est pas tache aisée, peuvent « connaitre » le trachome et
être disposées à faire des changements dans leur
hygiène de vie dans le but de se protéger contre le trachome mais
ne pas pouvoir y arriver faute des moyens financiers. Comme quoi vouloir n'est
pas forcément pouvoir.
ii. Prise en compte des éléments
psychosociologiques.
Quels sont les facteurs qui déterminent le comportement
d'un individu et qui l'amènent à adopter un comportement sain ? A
cette question, la psychologie nous livre quelques éléments
d'explications. Il est à retenir qu'éduquer n'est pas
prescrire.
Selon Brigitte Sandrin-Berton23 dans
L'éducation du patient au secours de la médecine, «
L'éducation n'est pas une potion que le médecin prescrit, que
l'infirmière administre et que le patient ingurgite. L'éducation
est une aventure humaine ». Ainsi d'autres facteurs autres que
l'éducation, en d'autres termes la connaissance ou l'information,
doivent être pris en compte dans le changement du comportement des
personnes. Les trois principaux facteurs sont :
a. Les facteurs de motivation : Ce sont eux qui incitent
à entreprendre une action. Il s'agit de la connaissance du
problème de santé, du traitement et prévention,..., mais
aussi des représentations et croyances à propos de la maladie.
Ils portent aussi sur les projets de vie des individus. La santé n'est
pas un but en soi mais le moyen de réussir ses projets. Les
caractéristiques personnelles des individus - sexe, âge, niveau
d'instruction, expériences antérieures, statut socio
économique et autres - ne doivent pas être négligées
à ce niveau car influençant l'individu.
b. Les facteurs facilitant ou freinant les comportements : Il
ne suffit pas d'avoir envie d'adopter ou d'essayer un comportement. Il faut que
nous en ayons les moyens et la capacité. On relève ici des
éléments comme les savoir-faire, habiletés, la
disponibilité des ressources (par exemple l'eau, les latrines
adéquates,...)
23 Médecin de santé publique,
directrice du comité régional d'éducation pour la
santé (Cres) Languedoc-Roussillon, France
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi
Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
c. L'influence des autres : Elle est loin d'être
négligeable. L'attitude de notre entourage va nous pousser à
poursuivre ou abandonner notre action. Cet entourage comprend, le/la
conjoint(e), la famille, les amis, les médias à travers les
campagnes publicitaires et aussi les professionnels de santé par leur
capacité d'écoute, de compréhension et
d'accompagnement.
Cette théorie est aussi partagée dans le livre
Le trachome et les femmes, Arriver à l'équité entre
les hommes et femmes par le biais de l'implémentation de CHANCE.
Les auteurs de ce dernier soulignent que la première étape du
changement de comportement est de passer de l'état où les
avantages d'un comportement donné ne sont pas connus à celui de
la connaissance de celui-ci et de ses avantages. A partir de ce moment, la
personne envisage le comportement et l'intention de l'adopter. Après
cette période d'intention qui diffère d'une personne à
l'autre, l'individu commence à exécuter le comportement et
ensuite encourager son entourage à faire de même.
Tous ces éléments psychosociologiques pourraient
donc expliquer ce résultat final où l'influence de la
connaissance du trachome sur le comportement est aussi si faible.
67
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
Conclusion
CONCLUSION GENERALE
Mémoire de fin de formation ISI Edem Kossi Kludza,
INEF SAGEP, Février 2013
68
Mémoire de fin de formation ISI Edem Kossi
Kludza, INEF SAGEP, Février 2013
69
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
SYNTHESE GLOBALE DE L'ETUDE
Les caractéristiques du trachome les plus connues, dans
la population enquêtée, sont : les moyens de transmission suivis
des moyens de prévention et du lieu où la transmission de la
maladie est plus rapide. Les manifestations du trachome, ses traitements et les
personnes les plus exposées sont les caractéristiques les moins
qu'ignorent la grande majorité de la population. La majeur partie des
enquêtés ont une connaissance mauvaise ou nulle du trachome. Moins
d'un répondant sur 4 maitrise relativement le trachome. Malgré
une meilleure disponibilité de l'information en villes, les villageois
et les citadins sont au pied d'égalité quant à leur
connaissance du trachome. Les enquêtés ayant au moins le niveau
primaire sont globalement mieux informés sur le trachome que les
alphabétisés ou illettrés.
La disponibilité des toilettes et leur entretien de
même que la gestion des ordures ménagères sont globalement
satisfaisants dans la région de Diourbel. Néanmoins des efforts
restent à faire en ce qui concerne le lavage régulier des mains
et du visage au réveil à l'aide du savon. L'approvisionnement
doit être amélioré surtout dans le milieu rural. Ainsi,
plus de 4 ménages enquêtés sur 10 présentent une
situation à risque c'est-à-dire favorable au développement
du trachome. Les villes sont moins exposées à la contamination du
trachome que les campagnes où l'assainissement de l'habitat et
l'hygiène de vie sont nettement moins bons. L'instruction a un impact
positif sur le comportement des personnes et donc sur la situation de
l'habitat.
Il apparait clair dans cette étude que la connaissance
du trachome a un impact sur le comportement des personnes. Son effet est
toutefois faible. Cette information doit être désormais prise en
compte dans les politiques de sensibilisation. Un accent particulier doit
être mis sur le milieu rural, berceau de la maladie, où le niveau
d'hygiène doit être vraiment amélioré.
L'amélioration de l'approvisionnement en eau surtout dans les campagnes
est nécessaire pour la mise en pratique de toutes les recommandations
sur la propreté. Ceci impactera non seulement sur la prévalence
du trachome mais également sur la réduction d'autres maladies
liées au manque d'hygiène.
La sensibilisation dans le seul but d'informer les populations
se révèle dès lors inefficace car n'ayant pas un impact
fort sur le changement des attitudes quant à l'assainissement de
l'habitat des ménages.
La lutte contre le trachome doit être non seulement
individuelle mais aussi collective. Dans la région de Diourbel son
éradication n'est pas pour aujourd'hui car il faudra mieux
éduquer la population. Le Sénégal devra donc
réviser ses objectifs très ambitieux de résoudre le
problème du trachome avant 2015.
Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi
Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
70
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
RECOMMANDATION EN VUE D'UNE SENSIBILISATION
EFFICACE
Le trachome est une maladie communautaire, il ne suffit pas
quelques individus adoptent une meilleure pratique. L'élimination du
trachome grâce à la promotion de l'hygiène de vie et de
l'assainissement de l'habitat doit être perçue comme une
priorité de la communauté.
Le but premier visé par une sensibilisation efficiente
est d'aboutir à un changement positif des comportements. Comme nous
venons de le montrer avec des instruments scientifiques, sensibiliser dans le
seul but d'apporter l'information à une communauté donnée
s'avère insuffisant ; car n'a pas d'effet important sur l'adoption de
nouveaux comportements.
Pour une meilleure sensibilisation, il faudra toucher les trois
grands axes suivants :
1. Éduquer la population à propos du trachome:
C'est l'élément motivateur. Il pousse les communautés
à comprendre la maladie, ses effets néfastes sur l'individu en
particulier et sur toute la communauté en général. C'est
le stade où l'information sur le trachome, sa gravité est
présentée aux populations dans le but de les inciter à
envisager un changement de comportement. C'est le stade de la connaissance
théorique.
2. Convaincre la population ciblée : A ce niveau
l'individu est convaincu d'adopter le nouveau comportement. Il maitrise aussi
les gestes et éléments contenus dans le comportement et peut les
exécuter seul ou même les partager si nécessaire. C'est le
stade de la connaissance pratique. Les leaders d'opinion sont ici
mobilisés dans le but d'encourager les récalcitrants s'il y en a.
Ces leaders d'opinion ayant une grande influence sur les populations, leur non
implication conduira à l'échec du programme de santé.
3. Mobiliser les ressources : Puisque certaines
décisions ne dépendent pas seulement du bon vouloir des
populations, il faudra soutenir leur effort par la construction des latrines
convenables, l'approvisionnement satisfaisant des communautés en eau, la
gestion des ordures ménagères surtout dans les centres urbains,
etc., l'alphabétisation des populations
Mémoire de fin de formation ISI Edem Kossi Kludza,
INEF SAGEP, Février 2013
71
Connaissance et comportement vis-à-vis du
trachome: la situation de la région de Diourbel en 2011
LIMITES ET PERSPECTIVE DE L'ANALYSE
Tout comme toute entreprise humaine, cette étude
comporte des imperfections dont nous relevons les principales.
Nous n'avons pas pu vérifier la
représentativité générale de l'échantillon.
Les caractéristiques des chefs de ménages dans
l'échantillon comparées aux données de l'ANSD, nous
auraient permis de faire cette vérification. Sauf que les
caractéristiques récoltées lors de cette étude
portent sur les chefs de ménages ou de leur représentant dans le
cas où les chefs de ménages sont absents ou indisponibles. Aucune
variable de la base de données ne nous permet de faire la
distinction.
La méthode d'échantillonnage retenue ne nous
permet pas de ressortir la situation du trachome dans chaque arrondissement ou
commune de la région de Diourbel. Le sondage réalisé
étant un sondage stratifié à deux degrés où
dans un premier temps, certains arrondissements tels TAIF, BABA GARAGE,
LAMBANE, n'ont pas reçu la visite d'enquêteurs En plus le
département de Bambey se retrouve sous-représenté. Il
serait intéressant de dresser la carte géographique de la
connaissance du trachome et des comportements résumant l'information au
niveau de toute la région de Diourbel.
Nous avons déduit les caractéristiques du
trachome de celles de la conjonctivite. C'était pour nous, le seul moyen
d'extraire l'information nécessaire pour répondre aux
problèmes posés. Pour remédier à cette situation et
réduire les risques d'erreurs, il faudra poser directement les questions
portant sur le trachome aux enquêtés. Cette recommandation vise
à améliorer le questionnaire pour les prochaines études
dans les autres régions du Sénégal.
Il serait aussi intéressant de prendre en compte le
niveau de vie mais aussi les autres facteurs pour parfaire l'étude.
Malgré toutes ses limites, à défaut
d'avoir l'information parfaite, nous disposons d'information assez juste qui
est de plus fiable et peut donc constituer une base certaine de prise de
décision dans toute politique allant dans le sens de la lutte contre le
trachome à Diourbel en particulier et au Sénégal et dans
le monde en général.
BIBLIOGRAPHIE
1. M. B. SAAL, J. F. SCHEMANN, B. SAAR, M. FAYE, G. MOMO, S.
MARIOTTI, A . D. NEGREL (2000), Le trachome au Sénégal :
résultats d'une enquête nationale, Med Trop 2003 ;
63 : 53-59
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Décembre 2005
3. Jean-François Schémann, Le Trachome : une
maladie de la pauvreté, 2008
4. OMS, Revue de Santé Oculaire Communautaire | Volume 2
| Numéro 1 | Août 2005
5. IRD, Trachoma control in sub-Saharan Africa, Collection
Expertise collégiale, IRD Editions, Paris, 2006
6. OMS, Bulletin de l'Organisation mondiale de la Santé
2010; 88:82-82. doi: 10.2471/BLT.09.075424 in Hoare et al. 1999
7. Résultats provisoires de l'Enquête de suivi de
la pauvreté au Sénégal (EspsII), 2012
8. Situation économique et sociale de la région de
DIOURBEL, ANSD 2010
9. Sondages à plusieurs degrés et par grappes,
Philippe Périé, novembre 2011
10. Data Mining et Statistique Décisionnelle,
l'Intelligence des données, Stéphane TUFFERY, Editions TECHNIP,
2007
11. SPAD. Base Aide à l'interprétation, CISIA
CERESTA
12. Brigitte Sandrin-Berton, L'éducation du patient au
secours de la médecine, PUF, 10/05/2000
13. Elizabeth Cromwell et Paul Emerson du Centre Carter et Paul
Courtright du Centre pour l'Ophtalmologie Communautaire au Kilimandjaro (KCCO),
Le trachome et les femmes, Arriver à l'équité entre
les hommes et femmes par le biais de l'implémentation de CHANCE,
Février 2009
14. Resnikoff S et Quéguiner P. Trachome.
Encyclopédie Médicale Chirurgicale (Éditions Scientifiques
et Médicales Elsevier SAS, Paris, tous droits réservés),
Maladies infectieuses, 8-037-G-10, Ophtalmologie, 21-140-A-10, 2000, 4 p.
15. International Centre of Eye Health, Revue de Santé
Occulaire Communautaire, Volume 8, Numéro 9, Janvier 2011
16. International Centre of Eye Health, Revue de Santé
Occulaire Communautaire, Volume 9, Numéro 11, Janvier 2012
WEBOGRAPHIE
www.trachoma.org www.who.int
www.cartercenter.org
www.ansd.sn
www.sightsavers.org
www.trachomacoalition.org
www.kcco.net
www.insee.fr
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INEF SAGEP, Février 2013
II
ANNEXES
Tableau 1 : Répartition des répondants selon
l'ethnie
Ethnie
|
Effectif
|
Fréquence
|
Wolof
|
908
|
89,0%
|
Sérère
|
58
|
5,7%
|
Pular
|
42
|
4,1%
|
Diola
|
4
|
0,4%
|
Manding
|
6
|
0,6%
|
Maure
|
2
|
0,2%
|
Total
|
1020
|
100,0%
|
Source : Construction propre à partir des
données.
Tableau 2 : Répartition des répondants selon la
situation matrimoniale
Situation matrimoniale
|
Effectif
|
Fréquence
|
Célibataire
|
207
|
22,1%
|
Marié(e)
|
682
|
72,9%
|
Veuf (ve)
|
34
|
3,6%
|
Divorcé(e)
|
7
|
0,7%
|
Autre
|
5
|
0,5%
|
Total
|
935
|
100,0%
|
Source : Construction propre à partir des
données.
Tableau 3 : Répartition des répondants selon la
catégorie socioprofessionnelle
Catégorie socioprofessionnelle
|
Effectif
|
Fréquence
|
Commerçant, Artisan
|
277
|
27,2%
|
Agriculteur
|
169
|
16,6%
|
Ouvrier
|
40
|
3,9%
|
Ménagère
|
30
|
2,9%
|
Élève
|
24
|
2,4%
|
Cadre Moyen et Supérieur
|
15
|
1,5%
|
Employé
|
14
|
1,4%
|
Autre
|
451
|
44,2%
|
Total
|
1020
|
100,0%
|
Source : Construction propre à partir des
données.
Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi
Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
III
Tableau 4 : Répartition des répondants selon le
niveau d'instruction
Niveau d'instruction
|
Effectif
|
Fréquence
|
Supérieur
|
8
|
0,8%
|
Secondaire
|
79
|
7,7%
|
Primaire
|
121
|
11,9%
|
Alphabétisé en Arabe
|
339
|
33,2%
|
Alphabétisé en langue nationale
|
11
|
1,1%
|
Non alphabétisé
|
462
|
45,3%
|
Total
|
1020
|
100,0%
|
Source : Construction propre à partir des
données.
Tableau 5 : Listes des variables/modalités illustratives
caractéristiques sur le premier axe (ACM sur Connaissance)
Variables
|
Modalités
|
Valeur- Test
|
Poids
|
CSP
|
ménagère
|
-3,90
|
30,000
|
q27i__27
|
je connais trachome
|
-3,63
|
129,000
|
Milieu de résidence
|
urbain
|
-3,51
|
422,000
|
DEPARTEMENT
|
Bambey
|
-3,42
|
20,000
|
ARRONDISSEMENT
|
ndoulo
|
-2,95
|
58,000
|
Niveau Instruction
|
alphabétisé
|
-2,78
|
352,000
|
CSP
|
ouvrier
|
-2,56
|
55,000
|
Niveau Instruction
|
secondaire et +
|
-2,23
|
87,000
|
COMMUNE
|
mbacke
|
-2,21
|
116,000
|
GRPE_AGE
|
30-35ans
|
-2,02
|
133,000
|
Z O N E C E N T R A L E
|
ARRONDISSEMENT
|
ndame
|
2,08
|
677,000
|
GRPE_AGE
|
60-65ans
|
2,33
|
25,000
|
CSP
|
agriculture
|
2,41
|
169,000
|
ARRONDISSEMENT
|
ndindy
|
2,93
|
60,000
|
GRPE_AGE
|
25-30ans
|
3,04
|
206,000
|
Milieu de résidence
|
rural
|
3,51
|
598,000
|
q27i__27
|
je ne connais pas trachome
|
3,63
|
891,000
|
Niveau Instruction
|
non alphabétisé
|
3,95
|
460,000
|
Source : Construction propre à partir des
données.
Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi
Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
IV
Tableau 6 : Listes des variables/modalités illustratives
caractéristiques du deuxième axe (ACM sur Connaissance)
Variables
|
Modalités
|
Valeur-Test
|
Poids
|
Niveau Instruction
|
non alphabétisé
|
-5,92
|
460,000
|
q27i__27
|
je connais trachome
|
-3,86
|
129,000
|
GRPE_AGE
|
30-35ans
|
-2,18
|
133,000
|
DEPARTEMENT
|
Bambey
|
-2,01
|
20,000
|
ARRONDISSEMENT
|
ndoulo
|
-2,00
|
58,000
|
Z O N E C E N T R A L E
|
CSP
|
commerçant artisan
|
2,13
|
277,000
|
GRPE_AGE
|
20-25ans
|
2,22
|
199,000
|
COMMUNE
|
mbacke
|
2,49
|
116,000
|
q27i__27
|
je ne connais pas trachome
|
3,86
|
891,000
|
Niveau Instruction
|
alphabétisé
|
6,09
|
352,000
|
Source : Construction propre à partir des
données.
Tableau 7 : Tri à plat des variables retenues pour la
classification sur le comportement dans les ménages
A PROPOS DES LATRINES/TOILETTES
|
Ou est-ce que les adultes de votre famille vont
-ils habituellement aux toilettes ?
|
Ou est-ce que les enfants de votre famille vont
-ils habituellement aux toilettes ?
|
|
Effectif
|
Fréquence
|
|
Effectif
|
Fréquence
|
Latrine publique/traditionnelle
|
364
|
35,7%
|
Latrine traditionnelle
|
351
|
34,4%
|
Latrine VIP
|
605
|
59,3%
|
Latrine VIP
|
541
|
53,0%
|
Besoin dans la nature
|
51
|
5,0%
|
Latrine publique
|
6
|
0,6%
|
Total
|
1020
|
100,0%
|
Besoin dans la nature
|
84
|
8,2%
|
|
Latrine dans un pot
|
38
|
3,7%
|
Total
|
1020
|
100,0%
|
Comment évaluez-vous la propriété
des latrines?
|
|
Quel est le degré d'assainissement des
toilettes?
|
|
Effectif
|
Fréquence
|
|
Effectif
|
Fréquence
|
Bonne
|
545
|
53,4%
|
Satisfaisant
|
467
|
45,8%
|
Moyenne
|
325
|
31,9%
|
Un peu satisfaisant
|
319
|
31,3%
|
Faible
|
150
|
14,7%
|
Insatisfaisant
|
234
|
22,9%
|
Total
|
1020
|
100,0%
|
Total
|
1020
|
100,0%
|
Quel est la fréquence de nettoyage des
latrines?
|
|
Avec quels produits nettoyez-vous les
toilettes?
|
|
Effectif
|
Fréquence
|
|
Effectif
|
Fréquence
|
Tous les jours
|
927
|
90,9%
|
Avec eau seulement
|
155
|
15,2%
|
3fois/semaine
|
47
|
4,6%
|
Eau et détergent
|
833
|
81,7%
|
<2fois/semaine
|
46
|
4,5%
|
Avec balai seulement
|
32
|
3,1%
|
Total
|
1020
|
100,0%
|
Total
|
1020
|
100,0%
|
Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi
Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
Suite Tableau 7
|
|
A PROPOS DES ORDURES
|
Comment gérez-vous les ordures
domestiques?
|
Quel est le lieu de collecte des ordures?
|
|
Effecti
f
|
Fréquence
|
|
Effectif
|
Fréquence
|
Dans la concession
|
357
|
35,0%
|
Enterrées
|
983
|
96,4%
|
A l'extérieur moins de 5m
|
332
|
32,5%
|
Brulées
|
962
|
94,3%
|
A l'extérieur plus de 5m
|
296
|
29,0%
|
Dans un trou
|
853
|
83,6%
|
Autres
|
35
|
3,4%
|
Jetées à l'extérieur
|
515
|
50,5%
|
Total
|
1020
|
100,0%
|
Évacuées par charrette/camion
|
999
|
97,9%
|
|
Collectées dans un trou
|
988
|
96,9%
|
Total
|
1020
|
100%
|
|
PROPRETE
|
DU CORPS
|
Lavez-vous le visage avec du savon au
réveil?
|
Combien de fois lavez-vous les mains par
jour?
|
|
Effectif
|
Fréquence
|
|
Effectif
|
Fréquence
|
Oui
|
763
|
74,8%
|
1 fois
|
51
|
5,0%
|
Non
|
257
|
25,2%
|
2 fois
|
280
|
27,5%
|
Total
|
1020
|
100,0%
|
3 fois
|
290
|
28,4%
|
|
4 fois
|
165
|
16,2%
|
5 fois
|
130
|
12,7%
|
6 fois
|
61
|
6,0%
|
7 fois et plus
|
43
|
4,2%
|
Total
|
1020
|
100,0%
|
A PROPOS DE L'EAU
|
|
Quel est votre degré de satisfaction
sur l'approvisionnement en eau?
|
|
|
|
Effectif
|
Fréquence
|
|
|
Satisfaisant
|
713
|
69,9%
|
|
|
Un peu satisfaisant
|
162
|
15,9%
|
|
|
Pas satisfaisant
|
145
|
14,2%
|
|
|
Total
|
1020
|
100,0%
|
|
|
Source : Construction propre à partir des
données
|
|
V
Mémoire de fin de formation ISI Edem Kossi
Kludza, INEF SAGEP, Février 2013
VI
LES MEDIA POUR UNE MEILLEURE SENSIBILISATION
Les média sont de puissants canaux par lesquels
l'information atterrit dans les ménages. Ce moyen doit donc être
utilisé dans la lutte contre le trachome. Nous essayerons de
répondre, dans cette partie, à trois questions principalement :
Par quels moyens de communication, passer l'information aux habitants de
Diourbel ? Qui devrait s'en charger et où le faire ? De la
réponse à ces trois questions dépend l'avenir de la lutte
contre la maladie.
La prise en compte de l'avis des intéressés est
incontournable dans cette lutte acharnée contre le trachome. Autrement,
les populations ne se sentiront pas intégrées dans les
programmes. Ce qui mène inéluctablement à l'échec
de ces derniers.
1. Quels sont les trois meilleurs moyens de communication sur
le trachome ?
Dans la région de Diourbel et selon les
enquêtés, les trois meilleurs de communication sur le sujet sont
la radio, la télé et les réunions de quartiers/villages.
La radio arrive en tête avec 60 points sur 100 suivie de la
télé (49points) et des réunions de quartiers
(31points).
Graphique 1. Score des moyens de communications sur le trachome
selon les enquêtés.
60%
49%
31%
13% 12%
9% 9% 8%
5% 2% 2% 1%
Source : Construction propre à partir des
données
2. Mémoire de fin de formation I5I Edem
Kossi Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
VII
Quels sont par ordre de préférence les trois
meilleurs communicateurs sur le trachome ?
Avec 68points sur 100, le personnel médical serait la
personne la plus apte à parler de ce sujet selon la majorité des
enquêtés. Il est suivi des parents (39points), des agents
communautaires (37points) mais aussi des leaders communautaires (31points).
Même si les autres moyens ne doivent pas être
négligés, un accent particulier doit être mis sur ceux
cités ci-dessus.
Graphique 2 : Score de préférence des meilleurs
communicateurs sur le trachome.
68%
39% 37%
Personnel médical Parents
Agents communautaires
31% Leaders communautaires
19%
Communicateurs
6% traditionnels
Autres
Source : Construction propre à partir des
données
3. Quels média utilisés ?
Puisque les meilleurs moyens de communication sur le trachome
sont la radio et la télé, une question reste à
élucider : quelles radios et quelles télés ?
Il existe plusieurs chaines de radios et de télés
qui diffusent à Diourbel. Le tableau suivant en présente les
principaux
N°
|
Radios
|
Télés
|
1
|
Chaine Nationale RTS
|
Canal Info
|
2
|
Lamp Fall FM
|
Chaine Nationale RTS
|
3
|
Radio Dunya
|
Lamp Fall TV
|
4
|
RFM
|
RDV Dunya
|
5
|
RTS Diourbel
|
TFM
|
6
|
Sud FM
|
Touba TV
|
7
|
Walfadjiri FM
|
Walf TV
|
8
|
|
2STV
|
Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi
Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
VIII
Parmi les chaines télés, la RTS - Nationale est
globalement la plus préférée (36%) suivie de Walf TV et de
la 2STV avec des taux de préférence respectifs de 23% et 16%
Graphique 3 : Chaines TV préférées des
répondants.
36%
23%
16%
12%
6% 5%
1% 0,3%
Source : Construction propre à partir des
données
Au niveau des chaines radios, Walfadjiri FM arrive en
première position avec 29% d'avis favorables. Ensuite viennent la
RTS-Nationale (26%) et Lamp Fall FM (23%). Elles sont les trois radios
préférées des enquêtés.
Graphique 3 : Chaines Radios préférées des
répondants.
Walfadjri FM
Chaine Nationale (RTS)
Lamp Fall FM
RFM
Radio Dunya
RTS Diourbel
Sud FM
Autre
3%
2%
2%
3%
13%
23%
26%
29%
Source : Construction propre à partir des
données
Mémoire de fin de formation I5I Edem Kossi
Kludza, INEF 5AGEP, Février 2013
Pour mieux passer l'information au niveau des ménages
à Diourbel, leur manière de voir les choses doit êtres
connue et prise en compte. Sans toutefois exclure l'utilisation d'autres
éléments, la radio, télé et réunion de
quartiers/villages sont les trois meilleurs moyens pour atteindre les
populations. Les médias les plus en vue sont, au niveau des radios :
Walfadjiri FM, la RTS-Nationale et Lamp Fall FM ; alors qu'au niveau des
télés, nous avons la RTS-Nationale, Walf TV et dans une moindre
mesure la 2STV. Des émissions d'informations mais aussi des
publicités régulières sur le sujet aux heures de pointe
sont la clé de la réussite de la lutte contre le trachome. Ces
émissions doivent être tenues soit par le personnel médical
soit par des agents ou leaders communautaires. Tout ceci nécessite bien
évidemment de fonds énormes. D'où la
nécessité des bailleurs de fonds pour la réussite de tous
ces programmes.
IX
Mémoire de fin de formation ISI Edem Kossi
Kludza, INEF SAGEP, Février 2013
X
TABLE DES MATIERES
Liste des acronymes iii
AVANT PROPOS iv
REMERCIEMENTS v
SOMMAIRE vi
Liste des tableaux vii
Liste des graphiques viii
Liste des fiches viii
RESUME ix
SUMMARY x
INTRODUCTION GENERALE 1
· Contexte et justifications de
l'étude 2
· Objectifs de l'étude
3
· Problématique et
méthodologie 4
· Hypothèses de recherche :
5
· Plan d'analyse :
6
CHAPITRE I GENERALITES SUR L'ETUDE
7
I. Présentation de la zone d'étude
: la région de Diourbel 8
I.1. Situation sociodémographique
8
I.2. Situation socioéconomique
9
I.3. Éducation 10
I.4. Santé 11
II. Qu'est-ce que le trachome ?
11
II.1. Présentation de la maladie :
Définition et généralités
12
·
Mémoire de fin de formation ISI Edem Kossi
Kludza, INEF SAGEP, Février 2013
XI
Cause du trachome 16
· Les modes de transmission 17
· Les moyens de prévention
17
· Les personnes les plus exposées
18
· Traitement de la maladie 19
II.2. Carte géographique du trachome
20
II.2.1. Le trachome dans le monde 20
II.2.2. La Stratégie CH.A.N.CE et le GET 2020
21
II.2.3. Le trachome au Sénégal et à
Diourbel 22
III. L'enquête et les données
24
III.1. L'échantillonnage 24
III.2. Méthodologie de collecte et de
traitement de l'information. 25
III.3. La base de données :
26
CHAPITRE II CONNAISSANCE DU TRACHOME 30
I. Le trachome vu de Diourbel 31
I.1. Caractéristiques déduites du
trachome 31
I.2. Caractéristiques directes du trachome :
32
II. Qui connait le trachome ? 34
II.1. Méthode de classification et choix des
variables pertinentes sur la connaissance du
trachome 35
II.2. ACM sur la connaissance du trachome
38
II.3. Classes obtenues sur la connaissance
42
II.4. Connaissance et analyse bidimensionnelle avec
certaines variables 46
II.5. Conclusion partielle 1 :
48
Chapitre III.Comportement des diourbellois et lien avec la
connaissance du trachome 49
I. Comportement des diourbellois dans les
ménages 50
Mémoire de fin de formation ISI Edem Kossi
Kludza, INEF SAGEP, Février 2013 XII
II. Typologie des ménages selon leur comportement dans
les ménages. 51
II.1. Choix des variables pertinentes sur le comportement.
51
II.2. ACM sur le comportement des enquêtés
vis-à-vis de l'hygiène 53
II.3. Classes obtenues sur le comportement 57
II.4. Comportement et analyse bidimensionnelle avec
certaines variables 60
II.5. Conclusion partielle 2 : 62
III. Relation entre la connaissance du trachome et le
comportement vis-à-vis de l'hygiène
de l'habitat. 62
III.1. Impact de la connaissance sur le comportement
62
III.2. Essai d'explication des résultats
découlant de la littérature. 65
CONCLUSION GENERALE 68
SYNTHESE GLOBALE DE L'ETUDE 69
RECOMMANDATION EN VUE D'UNE SENSIBILISATION EFFICACE
70
LIMITES ET PERSPECTIVE DE L'ANALYSE 71
BIBLIOGRAPHIE I
WEBOGRAPHIE I
ANNEXES II
LES MEDIA POUR UNE MEILLEURE SENSIBILISATION VI
TABLE DES MATIERES X