UNIVERSITE LIBRE DE KIGALI (ULK)
FACULTE DES SCIENCES SOCIALES
DEPARTEMENT DE DEMOGRAPHIE
B.P. 2280 KIGALI
LES CAUSES ET LES CONSEQUENCES DU PHENOMENE DES
FILLES-MERES AU SEIN DES FAMILLES DE KIGALI, CAS DU SECTEUR NYAMIRAMBO
(2000-2010)
Mémoire présenté et
défendu en vue de l'obtention du diplôme de licence en
démographie.
Par NDAHIMANA
JEAN DE DIEU
0788229833/0722229833
DIRECTEUR : CCA KAGABIKA BOAZ
Kigali, Aout 2011
DEDICACE
A vous, ma chère épouse Ruth
NYINAWUMUNTU;
A nos parents bien
aimés ;
A nos soeurs et frères ;
A toute notre famille;
Ce mémoire est dédié.
REMERCIEMENTS
La réalisation du présent travail est l'oeuvre, non
d'une seule personne, mais d'efforts conjugués de plusieurs personnes
à qui nous devons nos sincères remerciements.
Nous rendons grâce à Dieu Tout Puissant qui nous
accorde vie et intelligence pour la réalisation de ce travail
Notre reconnaissance va premièrement au Sénateur
Prof. Dr RWIGAMBA Balinda pour les sacrifices consentis en créant
l'Université Libre de Kigali, afin de promouvoir l'éducation du
peuple Rwandais.
Nous tenons à remercier également tout le Corps
professoral de l'ULK, en particulier les Enseignants de la Faculté des
Sciences Sociales, pour avoir fourni beaucoup d'efforts du jour au soir en
guidant nos pas sur la voie du savoir, savoir-faire et du savoir être
Notre profonde gratitude va spécialement au CCA Boaz
RUGABIKA, qui, malgré ses multiples responsabilités, a
accepté de diriger ce travail. Ses conseils, ses idées, son
dévouement et sa patience ont concouru à son accomplissement.
Qu'il trouve ici l'expression de notre profonde reconnaissance.
Nous remercions également le personnel du secteur de
NYAMIRAMBO pour nous avoir procuré diverses informations au cours de nos
recherches.
Enfin, nous remercions vivement tous ceux qui, de près ou
de loin, ont contribué à la réalisation de ce travail.
Que Dieu vous bénisse !
Jean de Dieu NDAHIMANA
SIGLES ET ABREVEATIONS
VIH : Le virus de
l'immunodéficience humaine
CNLS : La Commission Nationale de
Lutte contre le Sida
SIDA : Le Syndrome
Immunodéficience acquise
MINISANTE : Le Ministère de la
santé
OMS : L'organisation Mondiale de la
Santé
MIJESPOC : Le Ministère de la jeunesse,
Sport et Culture
IPPF : International Planned
Parenthood Federation
UNESCO : United Nations Educational,
Scientific and Cultural Organization
MST : Les Maladies Sexuellement
transmissibles
UNICEF : United Nations Children's
Fund
MINAGRI : Le Ministère de
l'Agriculture
U.L.K. : Université Libre de
Kigali
CAA : Chargé du Cours
Associé
LISTE DES TABLEAUX ET
FIGURES
INTRODUCTION GENERALE
Le phénomène fille-mère ne date pas
d'aujourd'hui dans notre société. Il a pris de l'ampleur avec la
crise sociale qui frappe le Rwanda en général et le district de
Nyamirambo en particulier depuis plus d'une décennie, tel que nous
révèle l'abondante littérature y consacrée. Ce
phénomène a attiré l'attention non seulement des
scientifiques mais aussi des décideurs politiques et des agents de
développement. Nous observons chaque jour des filles se trouvant
toujours dans leurs familles et qui ont des enfants qu'elles ont mi au monde.
Ce phénomène donne naissance à des conflits familiaux qui
ne finissent pas. Elles sont souvent très jeunes et même au bas de
l'école. Les enfants qui naissent dans des telles conditions sont
souvent mal aimés et au fur et à mesure qu'ils grandissent, ils
deviennent insupportables pour la famille en particulier et pour la
communauté en général du fait de leur mauvaise conduite,
liée à l'encadrement inadéquat.
Nous avons voulu analyser le phénomène
fille-mère et les conséquences que ce dernier peut engendrer dans
les familles Rwandaises en général, et dans district de
Nyamirambo, en particulier, en vue de bien décortiquer les
différents conflits causés par l'existence de ce
phénomène.
Les principaux points qui seront développés dans
cette partie introductive concernent le choix et intérêt du
sujet, la problématique, les hypothèses et objectifs ainsi que
les méthodes et techniques qui vont guider notre travail.
1. CHOIX ET INTERET DU SUJET
Suite aux difficultés que traversent les familles dans
la ville de Kigali, au nombre de plus en plus croissant des filles qui
connaissent une maternité précoce provoquant des conflits qui
dans des familles, le choix porté sur ce sujet se justifie par notre
volonté d'analyser et de comprendre les causes profondes de cet
état des choses. Ce faisant, ce thème a un triple
intérêt à savoir l'intérêt personnel,
intérêt académique et scientifique ainsi que
l'intérêt social.
1.1 Intérêt personnel
Nous sommes intéressé de mener cette
étude pour essayer de trouver les solutions aux problèmes des
conflits qui se manifestent dans différentes localités du
pays au point de vue familial suite à la présence des
filles mères.
1.2 Intérêt académique et
scientifique
Le sujet et choisi dans le domaine de notre formation en
démographie, va constituer une modeste contribution à la
résolution et gestion des conflits sociaux. L'analyse des conflits au
niveau microsocial que représente la famille peut éclairer la
compréhension des grands changements qui affectent la
société globale. En outre, la présente étude
permettra à coup sûr de comprendre théoriquement et
pratiquement le processus de transformation de la famille urbaine soumise
à diverses pressions.
Sur le plan scientifique, ce travail permettra aux futurs
chercheurs d'enrichir les connaissances dans le domaine de gestion des conflits
présents particulièrement dans le secteur de Nyamirambo.
1.3 Intérêt social
Du point de vue social, l'étude apporte d'abord sa
modeste contribution à l'analyse des contradictions que renferme notre
société; cette étude apparaît ensuite comme une
alarme aussi bien pour les responsables politiques, que pour les agents de
développement dans les familles pour éveiller leur conscience
face aux conflits résultant du phénomène fille-mère
et qui fragilisent de plus en plus l'unité familiale qui, aux dires des
sociologues, constitue le socle de toute société humaine, son
fondement.
2. Délimitation du sujet
Le temps et l'espace sont deux facteurs indispensables pour
circonscrire toute recherche qui se veut scientifique. Malheureusement compte
tenu du temps et des moyens à notre disposition, nous sommes
obligé de limiter notre travail dans l'espace, dans le temps et dans le
domaine.
2.1 Délimitation dans l'espace
Dans l'espace, nous nous sommes intéressés au
secteur de Nyamirambo, District Nyarugenge, parce qu'il est
hétérogène et proche de notre milieu de résidence.
Par ailleurs, une première observation ordinaire nous a permis de
constater que le phénomène fille-mère est
particulièrement élevé dans ce quartier. Selon les
statistiques de la personne chargée des affaires sociales dans le
district de Nyarugenge, 45% des filles-mères du district sont
localisées au seul secteur de Nyamirambo.
2.2 Délimitation dans le temps
Quant à délimitation temporaire, nous avons
voulu porter notre analyse sur la période allant de l'année 2000
à 2010 car au cours de cette période on peut comprendre l'essence
de la conflictualité qui marque la vie quotidienne de la population de
Nyamirambo où nous observons ce phénomène des
filles- mères dont les victimes sont considérables.
2.3 Délimitation dans le domaine
Notre recherche va apporter une modeste contribution à
la démographie étant une étude de la population. Il
traitera la santé reproductive des jeunes filles et les problèmes
sociaux contemporains.
3 Problématique
Selon INTERAYAMAHANGA (2009), la problématique est le
problème de recherche. Un problème de recherche est
considéré comme un écart ou un manque à combler
dans le domaine de nos connaissances et qui se situe entre ce que nous savons
et ce que nous devrions savoir sur le réel.
Parmi les problèmes qui affectent les familles dans
plusieurs pays en voie de développement, comme le Rwanda, figure la
pauvreté due à la baisse des revenus et à la conjoncture
économique générale difficile qui contraint les habitants
de ces pays, surtout les citadins, à recourir à des
stratégies de survie multiples. Cette situation affaiblit la plupart des
familles à exercer leurs fonctions, notamment celles d'instance de
socialisation et de protection de ses membres.
Le nombre de plus en plus élevé des
filles-mères que l'on rencontre dans les ménages de la ville de
Kigali illustre bien cette triste réalité. L'expansion de ce
phénomène à Kigali suscite des inquiétudes chez les
parents qui voient diminuer la probabilité de mariage de leurs filles
auquel convergent tous leurs sacrifices et actions éducatives.
Les inquiétudes s'accroissent avec la nouvelle charge
sociale que la fille introduit en famille, en cette période où la
crise côtoie plusieurs ménages.
En effet, à Kigali en général et au le
secteur Nyamirambo en particulier, ce phénomène prend de
l'ampleur du fait que la crise socio-économique qui sévit au pays
n'épargne pas cette partie de la ville. Elle contraint les habitants de
cette contrée à trouver des mécanismes de survie. Pour
beaucoup des filles, l'échange des faveurs sexuelles contre les
avantages matériels constitue un moyen de résister à
ladite crise. C'est ainsi que s'observe le vagabondage sexuel au sein de la
jeunesse, au risque de compromettre l'avenir de cette catégorie de la
population qui est l'avenir de la nation. Ce qui aboutit aux grossesses non
désirées, au phénomène de fille-mère et aux
autres conséquences déjà mises en exergue par diverses
études.
« Au Rwanda 1 fille sur 5 et 1 garçon sur 4
ont eu des rapports sexuels avant l'âgé de 18 ans, seulement 3
jeunes sur 10 sexuellement actifs savent comment utiliser un préservatif
lors de leurs premières relations sexuelles, les jeunes sont
exposés à un risque élevé de s'engager dans des
comportements sexuels sans tenir compte des conséquences, augmentant
leur exposition à l'infection par VIH et aux grossesses non
désirées » (CNLS ,2008).
Cette situation est amplifiée par le fait que la
jeunesse du secteur de Nyamirambo vit la sous information sur les
méfaits que peut avoir une sexualité non responsable dans la vie
sociale d'un individu.
Il sied maintenant de tourner le regard vers un autre
fléau qu'entraîne le phénomène fille-mère
mais qui n'a pas encore attiré l'attention des analystes sociaux. Il
s'agit des conflits familiaux générés par la
sexualité non contrôlée ou non responsable qui perturbent
l'équilibre familial avec la dislocation et autres ruptures qui s'en
suivent.
Selon le MINISANTE (2006), parmi les 1.302.426 adolescentes
âgées de 16 à 21 ans et qui représentent 41% de la
population féminine, 7,4% avaient déjà un enfant ou
étaient déjà enceinte pour la première fois au
moment de l'enquête. Tomber enceinte vient du fait que les adolescents ne
sont pas informés sur le fonctionnement de leur corps, elles ne savent
pas souvent les périodes fécondes, elles ignorent
également l'utilisation des préservatifs, des fausses
informations que les adolescents échangent au sujet de la
sexualité, le manque de communication entre les adolescents et leurs
parents sur le sujet de la sexualité.
En effet, dans le secteur Nyamirambo, la plupart des familles
qui ont des filles-mères sont en proie à des conflits qui
marquent leur quotidienneté. Ces conflits trouvent souvent leur
dénouement dans la violence, la haine, la diffamation, voire le divorce
des parents dont l'ampleur ne peut laisser indifférent l'analyste social
qu'est le démographe. D'où l'intérêt à
circonscrire les motivations qui concourent à leur survenance est
à suggérer des pistes des solutions pour que s'édifient
à Nyamirambo, des oeuvres d'une jeunesse préparée à
ses responsabilités familiales et sociales.
A la lumière de ce qui précède, notre
préoccupation s'articule autour des questions fondamentales suivantes
:
- Quelles sont les causes du phénomène
filles- mères au sein de familles du secteur Nyamirambo?
- Quelles sont les conséquences engendrées par
ce phénomène sur les filles-meres, les parents et la famille en
générale?
4. HYPOTHESES
Selon INTERAYAMAHANGA (2009), une hypothèse est une
réponse à la question posée au départ. Cette
réponse provisoire sera confirmée ou rejetée grâce
aux observations ou aux expérimentations. Notre recherche se propose de
vérifier les hypothèses suivantes:
- Parmi les causes du phénomène
fille-mère, nous pouvons aligner la pauvreté de familles,
l'environnement social dans lequel évolue la famille comme le manque de
l'éducation sexuel, la non utilisation des méthodes
contraceptives,...
- Le phénomène des filles- mères a
des conséquences qui affectent les filles-mères elles-
mêmes, sur les enfants issus de ce phénomène et sur
l'environnement familial en général.
5. OBJECTIFS DE RECHERCHE
Pour mener à bien notre recherche, nous nous sommes
fixés deux types d'objectifs :
Objectif général et objectifs
spécifiques. Ce sont ces objectifs qui constituent les résultats
escomptés que notre recherche a visé atteindre à fin de
proposer une piste des solutions.
5.1 Objectif général
L'objectif global est de dégager et d'analyser les
conséquences liées au phénomène filles-mères
dans les ménages de Nyamirambo afin de proposer une piste des solutions
à ce phénomène.
5.2 Objectifs spécifiques
Ø Identifier les causes du phénomène
filles- mères et les conséquences qu'il entraine sur les
familles du secteur Nyamirambo.
Ø Dégager les problèmes
spécifiques auxquels les filles-mères du secteur de Nyamirambo
sont confrontées.
Ø Suggérer les différentes
stratégies à prendre pour pallier à ce
phénomène.
6. METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
Selon INTERAYAMAHANGA (2009),la méthodologie est
définie comme « la manière de procéder,
décrivant l'ensemble des démarches et des moyens suivis pour
arriver à un but déterminé. Elle joue un grand rôle
dans la détermination de la valeur à accorder aux
résultats de toute étude» Durant notre recherche, des
méthodes et techniques nous ont été utiles. Pour
vérifier nos hypothèses et atteindre les objectifs que nous nous
sommes fixés, nous avons recours aux techniques et méthodes
ci-dessus.
6.1 Techniques
Pour GRAWITZ (1999),la technique est définie comme
l'ensemble des procédés opératoires rigoureux ,bien
définis transmissibles et susceptibles d'être appliqué
à nouveau dans les mêmes conditions adoptées au genre de
phénomènes sous études .En d'autres termes, la technique
est l'ensemble des moyens qui permettent au chercheur de rassembler les
données et des informations sur des sujets de recherche.
Pour RWIGAMBA (2005) « la technique est
définie comme l'ensemble des moyens et des procédés qui
permettent aux chercheurs de rassembler les données et les informations
sur son sujet de recherche. »
Pour collecter les données de notre étude, nous
avons recouru aux techniques suivantes :
6.1.1 Technique documentaire
Selon LOUBET (1999 ; 78), la technique documentaire
consiste à observer la réalité de la manière
indirecte à travers les documents qui peuvent avoir laissé les
phénomènes que l'on veut étudier.
Dans notre étude nous avons consulté des
différents documents, ouvrages, enquête faites par des
institutions habilitées et spécialisées dans le domaine de
notre étude pour approfondir nos recherches et trouver des
données pertinentes.
6.1.2 Technique d'échantillonnage
Etant donné que l'univers de notre étude est
vaste, nous avons jugé nécessaire de recourir à un
échantillon. Nous reviendrons de manière détaillée
à la constitution de notre échantillon au second chapitre de ce
travail.
6.1.3 Technique d'entretien
Au moyen d'un guide d'entretien, nous nous sommes entretenue
avec les responsables et les membres des familles qui hébergent des
filles -mères, y compris les filles -mères elles-mêmes,
dans le but de rassembler les informations utiles à notre recherche.
6.1.4 Technique du questionnaire
Celui-ci nous a permis de comprendre le
phénomène sous examen. La manière dont naissent les
conflits en famille ainsi que certains changements. A cet effet, nous avons
élaboré notre questionnaire qui a été
destiné aux seules filles-mères.
6.2
Méthodes
La méthode est, selon GRAWITZ, (1999 ; 125)
«un ensemble des opérations par les quelles une discipline cherche
à atteindre les vérités qu'elle poursuit, les
démontrer, les vérifier,... Elle dicte surtout la façon
concrète d'envisager ou d'organiser la recherche mais ceci de
façon plus ou moins impérative, plus ou moins précise,
complète et systématisée». Pour mener à bien
ce travail les méthodes suivantes ont été
utilisées:
6.2.1 Méthode analytique
Selon MULUMBATI (1977 ; 26) la méthode analytique
est une méthode qui permet d'analyser systématiquement toutes les
informations ainsi que les données récoltées. Elle insiste
beaucoup sur chaque cas, sur chaque élément de l'ensemble. Elle
nous a aidés à analyser les données collectées et
à les interpréter afin de donner des explications plus
cohérentes.
6.2.2 Méthode comparative
Selon INTERAYAMAHANGA (2009), c'est une méthode qui
constitue une expérimentation indirecte. Le chercheur observe les faits,
les relations puis les compare. Cette méthode nous a permis de comparer
la période allant de 2000 à 2009 portants sur les
phénomènes des filles -mères et ses conséquences
dans le secteur de Nyamirambo.
6.2.3 Méthode statistique
Comme l'indique AKTOUF (1992 : 24-27), la méthode
statistique est une méthode qui tente de concilier les démarches
qualitatives et quantitatives. Elle nous a permis de présenter les
données recueillis dans des tableaux sous forme de chiffres afin de
permettre leur analyse et interprétation en montrant les
conséquences des filles-mères dans le secteur de Nyamirambo et
les éléments qui le font pivoter.
Sur cet axe se rattachent les sous thèmes (le
rôle joué par le Secteur de Nyamirambo pour résoudre ces
problèmes d'ordre social (rejet, honte), les formations envers les
jeunes filles du secteur de Nyamirambo dans le cadre de lutter contre les
grossesses non désirée à très bas âges,
etc.) et après nous allons identifier les indicateurs qui seront
vérifiés au cours de cette étude.
6.2.4 Méthode dialectique
C'est une méthode qui va nous permettre d'expliquer les
contradictions et les changements qui affectent les familles urbaines du fait
de la présence en leur sein des filles-mères.
7. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Outre l'introduction et la conclusion générale,
ce travail comprend trois chapitres repartis comme suit :
· Le premier chapitre est consacré à la
définition des concepts, à la revue de la littérature et
présentation du milieu d'étude;
· Le deuxième chapitre porte sur l'analyse des
causes du phénomène fille-mère dans le secteur de
Nyamirambo ;
· Le troisième chapitre analyse des
conséquences du phénomène filles- mères au sein
des familles du secteur de Nyamirambo.
CHAPITRE I : CADRE
CONCEPTUEL ET THEORIQUE
Dans le présent chapitre nous allons présenter
les différents concepts utilisés dans notre sujet, passer la
revue la littérature existante dans ce domaine et présenter le
milieu de l'étude.
1.1 DEFINITION DES CONCEPTS CLES ET REVUE DE LA
LITTERATURE
Dans le présent chapitre nous allons définir
les différents concepts utilisés dans notre sujet et la
revue de la littérature.
1.1 Définition des concepts clés
1.1.1 La fille - mère
Pour comprendre l'expression fille mère, il convient
mieux dissocier le substantif de son qualitatif et de définir chacun de
deux termes distinctement de l'autre comme l'a souligné (KALAMBRY,
1999 : 27).
D'abord le concept de « fille » ce terme
désigne toute personne de sexe féminin non adulte ou qui n'a pas
encore atteint l'âge ou un comportement que sa culture juge proche de la
maturité. Comme on peut le voir, la définition de
« fille »est liée à la fois à
l'âge biologique et à la maturité psychique qui peut
être précoce dans certaines circonstances.
Quant à la « mère »,
elle est d'abord une parente biologique directe, c'est-à-dire une
génitrice. Il peut s'agir ensuite d'une parente éloignée.
Dans tous les cas, la mère est appréciée par rapport
à une quelconque relation de consanguinité et par rapport
à la capacité de donner vie.
Dans ce contexte de définition des termes constitutifs
de l'expression fille -mère, ce terme devient « toute
adolescente qui tombe accidentellement enceinte d'un homme ou d'un jeune homme
avec qui elle n'est pas mariée et qui doit plus tard assumer seule ou
avec l'aide de sa famille la charge de son enfant ». Selon le
dictionnaire Larousse, le terme fille-mère est « toute
personne célibataire de sexe féminin, peu importe l'âge
qu'elle peut avoir par les facteurs endogènes et exogènes pesant
sur elle, qui devient déviante et sans contracter le mariage compte
déjà un ou plusieurs enfants ». Elle est plus
généralement définie comme une mère
célibataire, c'est-à-dire une femme non mariée qui
élève seule ses enfants.
1.1.1.1. Point de vue juridique
La fille-mère est d'abord considérée
comme tout être humain et en tant que telle, elle a droit à la
vie, droit à la liberté, droit à la sécurité
de sa personne, de saisir le tribunal en tant que fille et enfant. Elle a droit
à la vie, à l'éducation, à l'habillement, à
la nourriture, au logement, à la protection et au mariage comme toute
autre personne.
Du point de vue juridique, nous pouvons distinguer trois
catégories de filles-mères : la fille-mère Mineure, la
fille-mère mineure émancipée et la fille-mère
adulte.
Ø La fille-mère mineure
Partant de sa définition, est mineur tout individu de
l'un ou de l'autre sexe qui n'a pas encore atteint l'âge de 18 ans.
La législation Rwandaise (CODES ET LOIS USUELS DU
RWANDA, ATR 431 ; 1997) autorise le mariage pour la jeune fille dès
l'âge de 21 ans .Cependant, si la mineure est rendue mère en
dehors du mariage, on considère qu'il y a eu violation de la loi et cet
acte constitue une infraction au regard de la loi et il est punissable comme
tel. Le couple formé des mineurs n'a de valeur juridique que s'il est
formé sur le principe du mariage civil et coutumier. Dans le cas
contraire, la société considère que l'homme n'a pas
honoré la famille de la femme et en conséquence n'a aucun droit
sur le statut du mariage et l'enfant issu de ce couple est d'office
déclaré né hors mariage. Cependant, il devra, comme
n'importe quel autre enfant, être déclaré à
l'Officier de l'état civil de la résidence de sa mère dans
les 30 jours qui suivent sa naissance.
Etant donné que la mère est encore mineure non
émancipée par cette aventure qui l'a rendue mère
célibataire, elle continuera à demeurer sous le toit paternel.
Son père ainsi que sa mère doivent subvenir à ses besoins
et à ceux de leur petit fils ou petite fille
Ø La fille-mineure
émancipée
Tout mineur est émancipé de plein droit par le
mariage. L'émancipation confère au mineur la pleine
capacité. Toutefois, lorsque l'émancipation est accordée
par une décision judiciaire, le tribunal peut apporter certaines
limitations à la capacité du mineur.
La fille-mère émancipée non seulement par
le mariage, mais aussi par une autre voie judiciaire, devient adulte parce
qu'elle reste responsable des actes et faits juridiques qu'elle pose. Si elle
devient mère célibataire, c'est-à-dire qu'elle a un ou
plusieurs enfants nés hors mariage qui ne reçoivent aucune aide
du père, la loi l'autorise à rester en justice pour
requérir la pleine autorité sur l'enfant.
Ø
http://www.memoireonline.com/11/07/683/m_filles-meres-conflits-familiaux-menages-kinshasa-enquete-bumbu5.htmlLa
fille-mère adulte
Nous la qualifions de fille-mère adulte par rapport aux
mineures. Elle est adulte parce qu'elle a déjà l'âge de
ponctualité, et elle est responsable de ses actes et de leurs
conséquences.
1.1.1.2. Point de vue sociologique
La fille-mère est toute personne de sexe
féminin, généralement majeure, mais parfois aussi mineure,
parent biologique d'un enfant qu'elle élève souvent seule et dont
le père n'est pas clairement identifié. Cette fille-mère a
légalement le statut de célibataire, mais célibataire
mère. Par le fait qu'elle élève seule son enfant ou ses
enfants, elle est considérée comme responsable d'une famille
monoparentale, une famille sans père.
La fille - mère serait alors à la fois une
enfant sous la direction et le contrôle de ses parents,
bénéficiant ainsi de l'affection parentale, et mère d'une
petite famille qu'elle entretien ou est censée entretenir. Elle se
retrouve ainsi dans une situation ambivalente dont les conséquences sont
souvent les conflits au niveau personnel et au niveau familial.
1.1.2. Notion de ménage
Un ménage est défini comme étant un
groupe de personnes de même famille ou pas, qui reconnaissent le
même chef de ménage, dont les ressources sont plus ou moins
communes, et qui habitent sous un même toit (MINAGRI et UNICEF,
1993 :47).C'est en général un ensemble plus large que la
famille, il est plus souvent défini comme « un groupe de
plusieurs personnes qui pourvoient en commun leurs besoins alimentaires et
à leurs autres besoins vitaux ».
1.1.2.1. Types de ménages
On distingue deux types de ménages à
savoir :
Ø Ménages ordinaires
Les ménages ordinaires sont selon RUGARAMA (2009), ceux
correspondant à la notion usuelle mais qui peuvent être
composés d'une personne vivant seule (ménage d'une seule
personne) ou de plusieurs personnes pouvant constituer un ou plusieurs noyaux
familiaux (ménage multiple).
Ø Ménages collectifs
Ces ménages sont ceux qui sont composés
d'individus vivant ensemble pour des raisons sociales, économiques ou
administratives et n'ayant en général aucun lien de
parenté entre eux. Il s'agit le plus souvent des personnes se trouvant
dans les prisons, les camps militaires, dans les hôtels, dans les
lycées ou universités, dans les hôpitaux et hospices, etc.
(RUGARAMA, 2009).
1.1.2.3. Composition du ménage
Tout d'abord, le chef de ménage se définit comme
étant :
· la personne reconnue comme telle par les autres membres
du ménage ;
· la personne qui s'est déclarée comme
telle au recensement ;
· le membre du ménage qui en fait dirige les
affaires du ménage, ou l'individu qui se présente comme tel et
est considéré comme tel par les autres membres du ménage
(RUGARAMA, 2009).
Les autres membres du ménage sont les chef de
ménage ,conjoint du chef de ménage ,enfants du chef de
ménage ,petit-fils(filles),arrières petit-fils(filles)du chef de
ménage ,père ou mère du chef de ménage ou de son
conjoint ,autres parents chefs de ménage ,autres personnes non
apparentées au chef de ménage (RUGARAMA ,2009).
1.1.3. Jeunesse
Selon OMS (2003 :99) est jeune, toute personne
âgée de 15 à 24 ans. Au Rwanda, sont admis dans la
structure des jeunes, tous les Rwandais de l'âge compris entre 14 et 35
ans (MIJESPOC, 2008).
« Selon TWIZERE (2010) la jeunesse
est définie sous l'angle sociologique d'une double
manière :d'abord comme des personnes ayant des traits
caractéristiques résultant de leur âge biologique ,ensuite
comme un groupe social qui a un rôle et une position définie ,des
besoins ,et des aspirations propres ,le trait caractéristique commun des
jeunes étant le lien qui les réunit ,le sens de la liaison
sociale »
1.1.4. Santé reproductive
Par santé en matière de reproduction, on entend
le bien être général, tant physique que mental et social de
la personne humaine pour tout ce qui concerne l'appareil génital, ses
fonctions et son fonctionnement et non pas seulement l'absence des maladies ou
d'infirmités (TWIZERE, 2010).
1.1.5. La sexualité
La sexualité est la part du désir, elle oscille
entre un présent qui ne traduit pas toujours l'exacte
réalité et un conditionnel qui exprime un rêve, une
expérience, en laissant deviner un vécu différent.
La sexualité vécue ou désirée est
définie dans ces témoignages, comme échange joyeux entre
partenaires désireux de se plaire ,de donner et de recevoir comme
l'union de deux êtres à la recherche de la douceur et de la
tendresse des longues caresses qui intensifient le désir ,comme
l'entente des deux êtres libres de toute entrave ,de tout bâillon
dont les spontanéités attentives s'accordent pour mieux se
rejoindre dans le plaisir ,comme l'alliance de deux corps qui peuvent en toute
confiance faire l'amour(CARDINAL,1980 :67).
La sexualité est un concept plus large qui comprend le
comportement, les désirs et les relations sexuelles, le plaisir, les
émotions, l'excitation et la communication entre les gens .Les
adolescents craignent de parler sur le sujet de sexualité parce qu'ils
pensent qu'ils soient mal compris par leurs parents ou rejetés par les
autres et que les gens pensent qu'ils ne soient pas normal, ils craignent aussi
les restrictions culturelles et valeurs personnelles (IPPF, 2001 :8).
1.1.6. Notion de la famille
La famille est considérée
comme la première société dans laquelle vit l'individu;
elle est la cellule sociale de base. Comme premier groupe d'appartenance de
tout individu, elle détermine les types des relations qui se
développent entre les membres qui la composent. Ces relations sont
généralement des relations de parenté par le sang.
(KUYUNSA 1983 :24) définis la famille comme
étant une unité sociale faite des personnes liées entre
elle, soit part des liens de sang, soit par des liens de mariage ou par des
liens d'adoption. Du point de vue de ses dimensions, on distingue la famille
nucléaire ou famille restreinte composée des parents père
et mère et des enfants auxquels l'union des parents a donné
naissance, et la famille élargie ou famille étendue pouvant dans
certains cas s'identifier au clan.
Partant de cette définition,
nous comprenons que la famille est à la fois traditionnelle et moderne.
Elle est traditionnelle, car selon la tradition africaine, elle est une
institution clanique; elle est un groupe élargi non seulement
au-delà de la famille restreinte du type occidental et moderne, mais
aussi aux morts. En ce sens, la famille restreinte apparaît comme un
concept qui sert à penser théoriquement un type de famille; elle
ne correspond pas à une réalité concrète. La vraie
réalité, celle qui est vécue sur le terrain est la famille
élargie. Quant à la famille dite moderne, c'est celle qui est
d'inspiration occidentale et qui serait composée uniquement du
père, de la mère et des enfants.
Pour MUNGALA(2000), la famille est une réalité
sociale vivante, qui mérite bien l'attention dans nos
sociétés caractérisées par des récents
bouleversements sociaux. De ce fait, le sociologue doit arriver à
démontrer que : la famille en tant qu'institution sociale subit depuis
deux siècles environ une profonde et irréversible transformation
marquée par le passage de la famille patriarcale à la famille
nucléaire, le changement du statut de la femme, la régulation des
naissances, la maturation psychoculturelle précoce des enfants,
l'urbanisation et l'industrialisation sont les véritables facteurs ou
causes scientifiquement observables de changement social dans la famille.
Elle est, dans nos sociétés, le cadre
prioritaire de transmission du patrimoine culturel et financier. C'est le lieu
d'apprentissage des rôles les plus fondamentaux et la famille, telle
qu'elle fonctionne, contribue, comme la plupart des institutions à
reproduction du système social existant (http:/www.filles
mères.com, consulté le 15/02/2011)
Pour conclure, nous disons que la famille est un tout
composé du père, de la mère et des enfants auxquels ils
donnent naissance ou qu'ils adoptent ainsi que de tous les autres membres qui
ont un lien consanguin. On rencontre de plus en plus de nos jours des familles
qui ne sont composées que d'un parent et des enfants. Ce sont des
familles monoparentales où la mère assume, en tant que chef de
famille, tous les rôles masculins (autorité, finances) et
féminins (tendresses, etc.). C'est le cas des familles des
filles-mères.
1.1.7. Conflit
D'après ROBERT (2000 :152) « le conflit
est une rencontre d'éléments, de sentiments contraires, qui
s'opposent ; un antagonisme, une discorde, une lutte, une opposition ou un
tiraillement ».
La littérature distingue
plusieurs types de conflits dont les conflits d'intérêts, de
passions, de générations (entre parents et enfants, adultes et
jeunes).
Selon TOURAINE (1988 :163) un conflit est une relation
antagonique entre deux ou plusieurs unités dont l'une ou l'autre a
tendance à dominer le champ social de l'une des parties.
Pour FREUD (1933 :65), le conflit
est un affrontement ou un heurt intentionnel entre deux êtres ou deux
groupes de même espèce qui manifestent l'un à
l'égard de l'autre une intention hostile en général,
à propos d'un droit et qui pour maintenir, affirmer ou rétablir
ses droits essaie de briser la résistance de l'autre,
éventuellement par le recours à la violence qui peut, le cas
échéant, tendre à l'anéantissement physique de
l'autre.
En définitive, le conflit social apparaît comme
un affrontement entre plusieurs groupes sociaux antagonistes, l'objet de tout
conflit étant de modifier le rapport de forces existant entre les
parties.
1.2. Revue de la littérature sur le thème
de recherche
Le
phénomène fille-mère est un phénomène qui
n'est pas nouveau dans ce monde. Il est connu dans le monde entier en Afrique
et particulièrement dans notre pays le Rwanda. Nous allons voir comment
les différentes littératures ont montrées comment ce
phénomène se diffère dans le monde et au Rwanda.
1.2.1.1 Situation du phénomène
fille-mère dans le monde
Dans le monde, il y a actuellement plus d'un milliard
des personnes de 10 à 19 ans, pour 90% dans les pays en
développement ,40% de la population de l'Afrique subsaharienne avaient
au moins 20 ans. Les jeunes en Afrique commencent très tôt leur
vie procréatrice. Les grossesses chez les adolescentes sont de plus en
plus nombreuses. Chaque année, il y a environ 10 000 jeunes femmes
âgées de 15 à 18ans qui ont des grossesses non
désirées. Ce taux de maternité représente 2 %
de toutes les femmes enceintes et 3/5 de ces grossesses se termineront en
avortements volontaires. Le problème le plus souvent vu chez les
adolescentes lors de leurs grossesses est dû à ce que
le corps de la jeune mère n'a pas encore fini de se former. L'embryon
demande une importante façon de se nourrir qui n'est souvent pas
comblée. Cela peut faire en sorte que le nouveau-né naisse avec
dénutrition. (
http://www.taxiclic.com/questions)
Selon DIALLO (1974 ; 27) sociologue, les raisons qui
conduisent de nombreuses jeunes filles à contracter une grossesse non
désirée à très bas âge sont variées.
Elles peuvent être socio-économiques, psychologiques,
médicales, etc. En ce qui concerne les causes socio-économiques,
on peut citer : les familles nombreuses et difficiles à entretenir,
la polygamie, la dislocation de la cellule familiale par la séparation
des parents qui n'assurent plus leur rôle d'éducateurs. La
valorisation de la maternité précoce par les parents ou par la
culture d'origine. La démission des parents constitue aussi l'une des
causes. Dans certaines familles monoparentales où le parent mène
une vie sexuelle débridée, il ne constitue pas un bon
modèle et la fille estime qu'il n'y a pas de raison qu'elle
n'entretienne pas de rapports sexuels avec qui elle veut et selon son
entendement. Dans ces conditions, il est difficile au parent de reprocher
à son enfant un comportement qui est aussi le sien.
Certaines jeunes filles entretiennent des rapports sexuels
précoces avec beaucoup de partenaires afin de satisfaire leur minimum
vital. Les causes psychologiques sont la carence affective, l'inceste, la
violence, les difficultés scolaires, etc. Au niveau médical, on
peut citer la grossesse non planifiée qui s'applique de manière
absolue et continue à toutes les adolescentes ainsi qu'à tous les
adolescents à cause de l'absence (ou l'utilisation inadéquate) de
moyens contraceptifs lors des premières relations sexuelles. Certains
adultes sont prêts à offrir des présents pour pousser les
jeunes à accepter leurs avances. Des adolescentes se retrouvent ainsi
avec des enfants dont les pères sont des adultes déjà
mariés et qui refusent d'assumer entièrement leur
paternité.
1.2.2. Situation des filles-mères en Afrique
Il est curieux de constater que malgré toutes les
campagnes pour promouvoir l'usage des contraceptifs, seule une minorité
d'adolescents sexuellement actifs les utilisent .Les jeunes ne planifient
généralement pas leur vie sexuelle.
Chaque année, plus d'un demi million de femmes
meurent suites à leur grossesse ou de complications à
l'accouchement, y compris environ 70 000 jeunes filles et jeunes femmes
âgées de 15 à 19 ans, selon la Directrice
générale de l'UNICEF, Mme Ann M. Veneman, au cours du lancement
du rapport à Johannesburg. « Depuis 1990, les complications
liées à la grossesse et à l'accouchement ont tué
environ 10 millions de femmes ».
Dans beaucoup de pays Africains, parmi lesquels la Namibie, le
problème des grossesses d'adolescents étaient très
sérieux. Un grand nombre de jeunes filles avaient leurs premier enfant
à l'âge de 18 ans, nombreuses étaient celles qui devaient
quitter l'école en apprenant qu'elles étaient enceintes (RAPPORT
DE LA QUATRIEME CONFERENCE REGIONALE DES FEMMES AFRICAINES, 2004 :6)
Au Mali, le nombre de fille-mère, selon les
estimations, dépasse les 20 000. « Sur dix naissances, il
y a au moins deux qui concernent des jeunes filles non
mariées », explique une sage-femme.
En plus des problèmes d'ordre social (rejet,
honte), ces filles-mères alimentent très souvent les pages faits
divers des journaux. Elles sont très souvent à la base
d'infanticides.
1.2.3. Situation des filles-mères au
Rwanda
Au Rwanda, selon les enquêtes menées par
CNLS(2008,26), on a pu remarquer que au moins 46.15% des garçons
adolescents âgés de 13 à 18 ans et 53.84 des filles
adolescentes affirment avoir déjà eu des rapports sexuels
à ces âges par curiosité de savoir ce que c'est ces
rapports.
25% de la population jeune Rwandaise sont sexuellement actifs,
mais la grande majorité d'entre eux ignorent les facteurs qui en
dérivent. Il y a des risques non désirés, les infections
et transmissions du VIH/SIDA, les grossesses non désirées,...Il
est nécessaires pour les parents d'apprendre à leurs enfants et
jeunes les conséquences de ces relations précoces. Cela aidera
les enfants dans toute leur vie pour prendre des décisions valables en
matière de la sexualité (MINISANTE, 2006 :16).
1.2.3.1. Période pré coloniale
Le Rwanda de la période pré coloniale,
était un pays où parler de la sexualité était
quelque chose de normale contrairement à ce que l'on pense. Les parents
parlaient à leurs enfants à propos des relations et le
comportement qu'ils peuvent prendre pour leur avenir. Même si on ne
pratiquait pas beaucoup ces rapports avant le mariage, les jeunes Rwandais
avaient connaissances de cette pratique notamment à partir de leurs
mères et pères .Généralement dans la
société traditionnelle, il n'y avait pas des institutions
spécialisées en matière de la sexualité. Cette
éducation était dispersée par les membres de la
famille.
Dans le Rwanda ancien, si par malheur la fille arrivait
à tomber enceinte avant de se marier, la culture Rwandaise avait des
punitions sévères et immédiates.
Dans la région de Bugoyi, les filles-mères
avaient comme punition d'être exposé sur l'ile du lac Kivu et
devaient mourir de faim. Les petits ilots rocheux et arides de Ntera, de
Kapfunuka en sont devenus célèbres. Dans la région de
Nduga et même dans les autres régions frontalières de la
rivière Akanyaru, les chefs jetaient ces jeunes filles enceintes dans
les rivières, pieds et poings liés et même subissaient des
coups de rames une fois qu'elles arrivaient à tarder de disparaitre et
ca sous les yeux de la population qui assistaient.
Malgré la rigueur de la coutume Rwandaise, des cas de
grossesses de ces filles étaient rares et les filles qui parvenaient
à échapper ces châtiments devaient fuir le pays et aller
très loin du pays y faire leur vie.
1.2.3.2. Période coloniale
Dès l'arrivée des missionnaires blancs au
Rwanda, parler des la sexualité est devenu un tabou. Tout ce qui est en
relation avec le sexe était dès lors
jugé « insanités »ce qui veut dire qui
est satanique.
Les églises ont continué et continuent
malheureusement à soutenir parfois cette mentalité
jusqu'à ce que ca entre dans la tête des parents qui la fait la
leur. C'est à partir de ce moment là que cette pratique de donner
ces informations de parents aux enfants à ce qui concerne la
sexualité a été abandonnée car ca ce voyait contre
la leçon de l'église.
1.2.3.3. Période postcoloniale
Pour le moment, avec la littérature sur la
sexualité, des photos dans des journaux, des films pornographiques, les
jeunes Rwandais surtout ceux qui vivent dans les zones urbains se sont
retrouvés dans la situation d'éducation très
délicate. Il s'agit ici d'une forme d'auto-anarchie, d'acculturation qui
a caractérisé la période postcoloniale, dans les
écoles, l'enseignement scientifique a remplacé l'éducation
familiale, l'école occupe une place très importante dans
l'éducation sexuelle des jeunes.
Dans les écoles, on donne les informations concernant
l'aspect anatomique et physiologique des personnes, hommes et les femmes. On
s'occupe des problèmes gynécologiques, on a connaissance des
grossesses, comment ca fonctionne, de l'avortement, des contraceptifs,
Les cadres familiaux ont été remplacé par
les livres, les films, les mass medias, qui donnent les modèles
étrangers qui acculent les jeunes filles. Ceci est incité par le
gout, l'imitation des valeurs étrangères, habillement impudique,
l'indépendance vis-à-vis de l'autorité parentale, le
manque de respect et la liberté sexuelle (KAMANZI, 2006 :26)
1.2.4Causes du phénomène filles-mères
Le phénomène fille-mère est un
phénomène très rependu dans le monde. Ce
phénomène est dû aux différentes causes. Parmi ces
causes, on peut citer : la pauvreté, la prostitution, l'abus
sexuel,...
1.2.4.1. Pauvreté
La pauvreté est la cause majeure d'accroissement des
filles mères dans notre pays. Quand elle se trouve dans les besoins que
les parents devraient combler et qu'ils ne parviennent pas, la fille peut se
décider de se prendre en charge en recourant à la prostitution
qui est devenue le troisième commerce mondial après la vente des
drogues et le trafic d'armes.
D'après l'UNESCO (2008 :26), l'exploitation et la
prostitution qui multiplient le nombre des filles-mères sont de toute
évidence liée à la désagrégation de la
famille, et le fruit de la misère et de la famine. La plupart des
ménages des fonctionnaires de l'Etat connaissent des perturbations car
ils travaillent presque bénévolement et se trouvent sans
ressources nécessaires pour subvenir aux besoins de leurs
ménages.
Ainsi, à cause de la famine, existe dans certaines
familles le système de délestage ce qui veut signifier tout
simplement que le mangé est donné à tour de rôle.
Bref, le fait que chaque membre de la famille apporte quelque chose pour sa
survie de celle-ci, l'autorité parentale s'est amassée et les
jeunes filles comme les jeunes garçons se lancent dans des comportements
défectueux tels que la mendicité, le vol, les crimes et la
prostitution.
1.3.2. Prostitution
Celle-ci constitue un phénomène qui date de
longtemps parce qu'il tire ses origines dans un passé lointain. Elle est
un fléau qui touche le monde entier ; le Rwanda n'échappe
pas à ce phénomène. La prostitution est un des plus vieux
métiers du monde. Toutefois, elle est principalement un métier
féminin, et la plupart des consommateurs de prostitution sont des
hommes.
Ce faisant, les filles vont au gré de vague et mettent
leurs corps enjeu pour avoir de quoi manger, de quoi se vêtir pour payer
leurs frais scolaires et par- fois pour assister financièrement et
matériellement leurs parents et leurs membres de la famille en
difficultés.
Il se manifeste en effet une dégradation des valeurs
traditionnelles qui entraîne aussi une perversion sexuelle qui, à
son tour, favorise de nombreuses naissances hors mariage et la destruction de
l'avenir des jeunes filles encore immatures. Etant par exemple à
l'âge de 12 ans et entretenant des rapports sexuels à cet
âge, la fille est incapable d'assurer les responsabilités
parentales. Elles deviennent un problème pour leur famille
déjà malades de la pauvreté.
Ce genre des filles, on les trouve partout mais surtout dans
des endroits où elles peuvent facilement trouver des hommes pour les
exploiter.
1.2.4.3. Abus sexuel
Nous évoquons le cas de l'abus sexuel qui est une
agression qui étouffe, broie et humilie, l'âme et le corps des
jeunes filles.
L'abus sexuel des jeunes adolescents peut se traduire de
manière directe et immédiate par une grossesse imprévue ou
l'acquisition du VIH/ SIDA. A long terme, ce type d'abus semble associé
à la réplication de ces deux résultats adverses et c'est
sous forme de deux mécanismes. Premièrement, le fait d'avoir subi
comme jeune personne des mauvais traitements n'a été lié
à la prise des risques sexuels pendant l'adolescence.
Deuxièmement, il a été associé à la
victimisation sexuelle ultérieure des femmes.
La question de savoir si l'abus sexuel d'enfants est la cause
directe des problèmes de santé, y compris en matière de
santé de la reproduction, reste posée parce que beaucoup de
facteurs qui font courir des risques d'abus sexuels à un enfant sont les
mêmes que ceux qui l'exposent ultérieurement à des
conséquences négatives sur le plan de la santé. Ce facteur
regroupe l'instabilité familiale, la psychologie parentale, le
délaissement des enfants et le mauvais traitement qui leur sont
infligés, l'appartenance à une classe sociale
défavorisée, le chômage, l'abus d'alcool et d'autres
drogues par les parents et la pauvreté.
Nombre de filles sont devenus mères au Rwanda car les
crimes de violences sexuelles ont été commis pendant le
génocide et le sont encore par quelques individus.
1.2.4.4. Mauvaise socialisation
Une fois que la société est mauvaise, cela
influence sur la situation de la famille en général et de
l'enfant en particulier.
1.2.4.4.1 Influence des pairs
Les adolescents sont aussi appelés «
fleur de la jeunesse », et c'est à cette période que
les désirs sexuels culminent en eux. Cela dit, dans cette
période, les jeunes cherchent à se découvrir,
c'est-à-dire, les garçons veulent connaître les filles et
vice versa.
La plupart de ces adolescents pensent aujourd'hui
qu'être amoureux les autorise à avoir les relations sexuelles.
Comme ils le disent : « Nous sommes jeunes une fois et nous
devons en profiter ». En voulant trop initier le comportement des
autres, plusieurs adolescentes se sont retrouvées enceintes. Celles-ci
veulent s'habiller, se maquiller, bref, paraître comme les autres sans
tenir compte des moyens financiers de leurs parents.
Les jeunes devenus consommateurs des valeurs et producteurs
dans la construction de nouvelles sociétés, influencent les
autres à faire comme elles. Ces jeunes confondent passion et amour,
convoitise et attachement sincère. Une adolescente qui a un copain et
qui n'a pas eu de relations sexuelles est une fille exceptionnelle.
Ces filles s'entretiennent de leurs exploits sexuels et se
vantent des cadeaux reçus de ces apports comme pour dire aux autres de
faire comme elles. Comme nous le constatons aujourd'hui, ces filles aiment plus
l'argent d'une personne que la personne elle-même, se laissent emporter
par ce vent qui souffle devant elles. Souvent, ce sont surtout les innocentes
qui sont victimes des grossesses précoces.
Plusieurs problèmes résultent de la mauvaise
pratique de la sexualité entre les jeunes sur les plans moral et
social.
L'acte se fait souvent en cachette et personne ne peut se dire
totalement satisfaisante. Car au lieu de vivre l'amour profond, ces jeunes n'y
trouvent qu'un moment sexuel passager et sont obligés à continuer
leurs recherches croyant trouver mieux un jour, simplement parce qu'elles
veulent faire et être comme les autres.
Bref, la responsabilité de chacun est de
réfléchir sur chaque acte à poser et savoir choisir ses
amis pour échapper à l'influence néfastes des pairs.
1.2.4.4.2. Influence des médias
Le phénomène de media est un
phénomène nouveau au Rwanda. Les media privés Rwandais
datent d'après le génocide avec la naissance des journaux et des
radios privées. Avant cette période, le pays n'avait qu'une seule
radio et un seul hebdomadaire qui ne donnaient pas assez d'informations
à propos des relations sexuelles.
Les Rwandais, jeunes et adultes, suivent avidement les
émissions de radio qui parlent de la sexualité, de la
reproduction ou de la vie de couple. Ces sujets longtemps tabous dans les
familles commencent à y être abordés, pour, entre autres,
lutter contre les MST et les grossesses non désirées. C'est
l'exemple de l'émission Imenyenawe (Connais-toi-toi-même) de la
radio Salus de l'université Nationale du Rwanda. On y traite sans
détour de la sexualité, de la vie de couple, de la reproduction.
Les auditeurs posent des questions parfois crues sans aucune gêne.
"J'anime cette émission parce qu'en tant que femme je sentais que parler
de la santé reproductive était une responsabilité de la
femme plutôt que de l'homme", dit NTIRENGANYA ; 2010. Depuis six
ans, le Rwanda a lancé un programme de lutte contre les maladies
sexuellement transmissibles (MST) et les grossesses non désirées
en incitant les parents à parler de la sexualité à leurs
enfants. Sports télévisés et radios, publications,
discussions lors d'événements communautaires, tout est mis en
oeuvre. Radio Salus, Radio Rwanda qui diffuse une émission tous les
samedis sur la famille, et certaines radios privées ont suivi.
"Non seulement, les jeunes des villes et des campagnes ont
cette soif d'apprendre, constate MUKUNZI, journaliste à Radio 10, mais
certains couples, qui ignorent le fonctionnement de leurs appareils
reproducteurs, ont envie d'en connaître davantage."
Les enfants se lancent dans le monde des adultes surtout quand
ils sont en contact avec la télévision, celle-ci leur apporte
l'opportunité de changer des comportements, plonge l'enfant dans une
autre monde culturel et peut modifier tout ce que l'enfant a reçu comme
valeur morales dans la famille et l'école. Les jeunes sont vite
informés dans ce domaine et très souvent, grâce aux medias,
l'information reçue n'est toujours pas bonne.
On ne peut pas oublier aussi les medias électroniques,
en observant les sites pornographiques, ceux-ci influencent les comportements
des jeunes.
1.2.5. Conséquences du phénomène
fille-mère
Apres certaines causes du phénomène
fille-mère, ce phénomène a aussi des conséquences
que ca soit sur la famille, sur les parents et filles-mères,...
1.2.5.1. Conséquences sur la famille
La présence d'une fille-mère dans la famille
fait naître un conflit entre les parents. Il oppose le père
à la mère. Généralement, le père accuse la
mère d'être complice de sa fille, d'avoir tû les
« bêtises » de sa fille alors qu'elle en était
informée, de ne lui avoir pas assuré une bonne éducation.
Ces accusations vont jusqu'à des graves insinuations telles que telle
mère, telle fille. En d'autres termes, pour le père la fille n'a
fait que reproduire le comportement de jeunesse de sa mère. Le conflit
qui résulte de ces accusations se manifeste soit par des querelles entre
les deux parents, soit par des violences verbales (injures) du père
à l'endroit, soit par la violence physique (rixe entre parents), soit
par une expulsion temporaire ou définitive de la mère du toit
conjugal.
Cette attitude du père vis-à-vis de la
mère découle de tradition africaine qui responsabilise la femme
en général de l'éducation des enfants, surtout des filles.
Tout dérapage de leur part lui est directement imputé en
dépit des charges qu'elle assume aujourd'hui dans vie urbaine. C'est
elle qui est devenue, du fait de la crise socio-économique, l'actrice
principale de la vie familiale grâce aux activités qu'elle exerce.
Ces activités mettent hors ménage toute la journée
l'empêchant d'avoir un contrôle suivi sur la vie de ses enfants.
L'homme se disculpe, prétextant n'avoir pas le temps à passer
à la maison pour dialoguer avec ses enfants (filles). Ce malentendu fait
que la mère sort toujours victime d'une telle situation; alors que le
problème de l'éducation incombe à tous les parents,
c'est-à-dire père et mère
1.2.5.2. Conséquences sur les parents et la
fille-mère
On s'assiste au second degré au conflit entre parents
et fille-mère. Ce conflit est dû au fait que les parents
accueillent négativement la maternité précoce et hors
mariage de leur fille. Au delà de la charge supplémentaire que
cela entraîne pour la famille, Ils (les parents) considèrent que
par son acte, la fille-mère les a déshonorés et
mérite par conséquent une sanction proportionnelle. Celle-ci va
de la bastonnade à l'expulsion du toit parental en passant par des
privations de tout genre. D'après les parents des filles-mères
que nous avons interrogés au cours de nos enquêtes, cette attitude
tient à la nécessité de corriger la coupable mais aussi
à dissuader toute velléité similaire de la part des autres
filles.
La détérioration des relations entre parents et
filles-mères fait surgir ainsi un état d'oppression qui
occasionne un conflit qui pousse les filles-mères à se
considérer comme abandonnées à leur triste sort et prendre
les parents pour les antagonistes. La persistance de ce conflit amène
les filles-mères à se prendre en charge.
1.2.5.3. Les filles-mères et les autres
enfants
A côté des deux précédentes
conséquences, une troisième oppose les filles-mères et les
autres enfants. Celui tourne souvent autour des avantages matériels et
de l'enfant de la fille-mère. La divergence d'intérêts des
unes et des autres engendre des conflits qui brisent la quiétude
familiale. Si les autres enfants trouvent d'un mauvais oeil que de certains
avantages matériels, notamment la nourriture, les vêtements,
soient accordés en priorité à la progéniture de la
fille-mère, celle-ci par contre pense par contre qu'elle est aussi un
ayant droit au même titre que les autres enfants de la maison. Aussi, les
filles-mères s'évertuent à mettre à l'abri leurs
enfants contre les remontrances de la part des oncles et tantes qui eux, par
contre, se voient en droit d'exercer leur autorité sur un enfant de la
maison. Toutes ces contradictions ne peuvent que provoquer des heurts entre les
filles-mères et leurs frères et soeurs.
Cette ambiance morose créée par la
présence des filles-mères dans la plupart des familles de
Nyamirambo, désarticule les rapports familiaux, entraîne des
clivages entre membres de la famille, bouscule la sérénité
des parents, torpille l'éducation des enfants et, en définitive,
freine leur épanouissement.
1.3. Présentation du milieu d'étude
Avant de présenter les résultats de notre
travail, il importe d'abord de parler du milieu d'enquête. La
connaissance du milieu d'enquête s'avère nécessaire pour
saisir les réalités qui y sont présentées et pour
expliquer le comportement de la population quant à son mode de vie, sa
structure sociale, ses activités quotidiennes, dans un environnement qui
lui est particulier. Nyarugenge dans la ville de Kigali. Avant d'analyser les
conséquences des filles-mères dans ce secteur il convient d'abord
de décrire ses caractéristiques biophysiques.
1.3.1. Caractéristiques biophysiques du secteur de
Nyamirambo
Le Secteur de Nyamirambo est situé à l'Ouest du
District Nyarugenge.Il est limité Au Sud par le Secteur de Mageragere,
Au nord par le Secteur Nyarugenge, A l'Est par le Secteur Kigarama du District
de Kicukiro, A l'Ouest par le Secteur Kigali et Nyakabanda.
1.3.1.1. Relief et climat
En générale, le secteur Nyamirambo connait un
relief montagneux. Le point culminant du Secteur Nyamirambo est le Mont Kigali
situé dans la cellule cyivugiza et gasharu qui culmine à 1853m
d'altitude.
1.3.1.2 Hydrographie
Le Secteur de Nyamirambo ne dispose pas assez de cours d'eau,
excepte la rivière de Rwampara et une petite rivière de
kabahima.
1.3.1.3 Démographie
D'après la monographie du District de Nyarugenge de
juin 2007, la population totale du Secteur de Nyamirambo se chiffre à
32272 habitants repartis sur 4 cellules administratives, sur une superficie
totale de 8,94 km2. Le tableau ci-dessous montre la distribution de
la population par cellule.
Tableau 1 : Répartition
de la population du Secteur Nyamirambo
N°
|
Cellule
|
Nombre d'imidugudu
|
Nbre ménage
|
Population
|
1
|
RUGARAMA
|
9
|
1197
|
6700
|
2
|
MUMENA
|
9
|
1938
|
11172
|
3
|
CYIVUGIZA
|
13
|
2254
|
13000
|
4
|
GASHARU
|
3
|
235
|
1400
|
|
TOTAL
|
34
|
5624
|
32272
|
Source : District Nyarugenge :
Monographie du District de Nyarugenge, janvier 2011
Le tableau montre que le Cellule Cyivugiza est le plus
peuplé avec 13000 habitants, alors que le moins peuplé est la
cellule Gasharu avec 14000 habitants. Cet écart est dû
principalement à l'urbanisation très avancée de la cellule
Cyivugiza alors que la cellule Gasharu est rurale et une grande partie de sa
terre est cultivable.
1.3.1.4 Structure de la population de Nyamirambo
Dans le Secteur de Nyamirambo, on trouve une
prédominance des hommes. Cependant, la tranche d'âge de 0 à
15 ans le sexe prédomine et au dela de cette tranche la
prédominance est pour le sexe masculin.
Tableau 2 : Répartition de la population du
Secteur Nyamirambo agee de 15 ans et plus
SEXE
|
Résidants
|
Population âgée de 15 ans et plus
|
|
Nombre des filles-mères
|
Male
|
16466
|
10204
|
|
-
|
Femelle
|
15806
|
8965
|
|
77
|
Total
|
32272
|
19169
|
|
77
|
Source : Monographie
du District de Nyarugenge, janvier 2011
Cette situation s'explique par la migration, souvent
sélective en faveur des hommes qui viennent en ville à la
recherche du travail, du bien-être, du progrès social ou pour la
formation. La grande partie de la population est jeune car la majorité
de ceux qui migrent vers la ville sont des jeunes à la recherche
d'emploi.
Tableau 3 : Evolution des effectifs des filles-meres de la
periode 2000 à 2010
Période
|
2000-2002
|
2002-2004
|
2004-2006
|
2006-2008
|
2008-2010
|
Effectif
|
32
|
39
|
47
|
60
|
77
|
Source : Monographie du
District de Nyarugenge, janvier 2011
Ce tableau nous montre comment l'effectif des
filles-mères dans le secteur Nyamirambo a évolué comme
nous le verrons dans les prochains chapitres.
1.3.2. Secteur du développement humain
Le développement humain est vu sous trois angles :
du point de vue des infrastructures sanitaires, du point de vue instruction et
du point économique.
1.3.2.1. Infrastructures sanitaires
Dans le secteur de Nyamirambo on y trouve un Centre de
santé. Pour permettre à toute la population d'avoir accès
aux services de santé un système connu sous le nom de "mutuel de
santé" a été mis en place.
1.3.2.2. Education
Le secteur Nyamirambo compte 5 écoles maternelles, 5
écoles primaires et 4 écoles secondaires.
1.3.2.3. Développement économique
La base de l'économie du secteur Nyamirambo est le
commerce, suivi d'agriculture et l'élevage, parce qu'il y a une partie
très urbanisée et une partie rurale.
1.3.3. Finances et mobilisation de ressources
La recherche de l'autonomie financière des
gouvernements locaux est un des arguments forts qui ont motivé le
gouvernement rwandais à entreprendre la réforme territoriale de
2005 qui a abouti à 30 districts du pays avec le début de la
deuxième phase de décentralisation commencée en
début 2006.
La fiscalité est un élément clé
où les entités décentralisées doivent maximiser
leurs recettes propres ainsi évitant la dépendance
financière vis-à-vis du gouvernement central.
La loi régissant le fonctionnement de la ville de
Kigali préconise que 30% des recettes propres des Districts aillent dans
la ville de Kigali, 25% dans les secteurs administratifs de provenance et 45%
reviennent au District.
Conclusion partielle
Ce chapitre a été d'une grande
utilité dans notre travail car il nous a aidé de donner les
définitions des concepts clés de notre travail pour aider les
lecteurs à bien prendre connaissance de certains termes.
Dans ce chapitre consacré au cadre conceptuel et
théorique nous avons défini certains concepts clés dont la
fille-mère, le ménage, la famille, le conflit,....
En ce qui concerne la fille-mère, nous avons
remarqué qu'elle est toute adolescente qui tombe accidentellement
enceinte d'un homme ou d'un jeune homme avec qui elle n'est pas mariée.
Une fois que ces filles deviennent enceintes, elles se retrouvent dans une
situation ambivalente dont les conséquences sont souvent les conflits au
niveau personnel et niveau familial.
Nous avons vu aussi l'histoire de la situation du
phénomène fille-mère et les grossesses non
désirées dans le monde, en Afrique et au Rwanda l'historique du
phénomène fille-mère au Rwanda précolonial,
colonial et post colonial.
Nous avons montré certains déterminants de
l'émergence du phénomène fille-mère dans le monde
et au Rwanda. On a cité :
- de nombreuses filles vivent cette situation par la faute des
adultes
- la pauvreté
- la prostitution
- l'abus sexuel
CHAPITRE II: CAUSES DU PHENOMENE FILLES-MERE AU
SEIN
DES FAMILLES DU SECTEUR DE NYAMIRAMBO
Dans ce chapitre, il est question de vérifier notre
première hypothèse selon laquelle les causes du
phénomène fille-mère dans les familles du secteur de
Nyamirambo sont liées à la pauvreté et à
l'environnement social. Mais avant cela, nous voudrions d'abord
présenter nos enquêtés.
2.1. IDENTIFICATION DES ENQUETES
Pour que les résultats de notre enquête soient
fiables, il est souhaitable d'identifier les enquêtés en tenant
compte de leurs résidences, leur sexe, leur âge, leur état
civil ainsi que le niveau d'instruction ainsi que l'occupation
professionnelle.
2.1.1. Sexe et cellule d'origine des
enquêtés
Notre enquête a porté sur 4 cellules du secteur
Nyamirambo à savoir : Rugarama,Cyivugiza,Mumena et Gasharu.
Comme le sexe se présente comme un point très important
de notre recherche, nous avons réparti nos enquêtés selon
leurs sexes et selon leurs cellules d'origine. Les 120 personnes
enquêtées sont réparties en fonction de leurs cellules
résidence comme suit :
Tableau 4 : Répartition des
enquêtés selon la cellule et le sexe
Sexe
cellules
|
Femmes
|
Hommes
|
Total
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Rugarama
Mumena
Cyivugiza
Gasharu
|
18
22
30
6
|
72
56
65
60
|
7
17
16
4
|
28
44
35
40
|
25
39
46
10
|
100
100
100
100
|
Total
|
76
|
63
|
44
|
37
|
120
|
100
|
Source :
Résultats de notre enquête, Janvier 2011
Il ressort de ce tableau ci-dessus que parmi la population
enquêtée, la proportion des filles est de 72% dans la cellule de
Rugarama, de 56% dans la cellule de Mumena, de 65% dans la cellule de
Cyivugiza et de 60 dans la cellule de Gasharu.
On remarque que la cellule de Cyivugiza a une population
beaucoup plus nombreuse que les trois autres qui est de 65% car cette cellule
est la plus habitée du secteur de Nyamirambo avec une population de 13
000 personnes (voir tableau 1).
Nous remarquons que la proportion de la population du sexe
féminin est en général supérieur aux hommes car
elle est de 63.Ceci explique le problème et le risque que rencontre ces
filles ou femme à cause de leur minorité numérique.
2.1.2. Structure des enquêtés par âge et
sexe
L'âge est un déterminant d'une grande importance
lors de la connaissance des causes du phénomène des
filles-mère car elle influence une personne de faire tel ou tel acte. A
partir de cette variable, nous allons voir à quel âge des jeunes
filles enquêtées ont de plus de risque d'être victime des
grossesses.
Tableau 5 : Répartition des
enquêtés selon l'âge et le sexe
Tranche d'âge
|
Homme
|
Femmes
|
Total
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
15-19
20-24
25-29
30-34
|
20
21
15
3
|
46
48
51
60
|
23
22
14
2
|
54
52
49
40
|
43
43
29
5
|
100
100
100
100
|
Total
|
59
|
49
|
61
|
51
|
120
|
100
|
Source : Résultats de
notre enquête, Janvier 2011
Il ressort de ce tableau que la majorité des filles
interrogées ont un âge compris entre 15 et 19 ans, soit 54% des
filles interrogées. La raison de cette prédominance est que les
filles de cet âge sont en pleine période d'adolescence et que la
majorité de ces jeunes ont quitté les villages pour chercher
l'emploi en ville .Cela veut dire qu'à cette période, les jeunes
filles veulent expérimenter la sexualité et quand elles
rencontrent les garçons mûrs, cela aboutit à la grossesse.
Cet état est plus critique car des grossesses pareilles sont
considérées comme des grossesses à risque.
La majorité des filles enquêtées sont des
célibataires. Nous nous sommes surtout basé sur les
filles-mères dont certaines sont les prostituées et les
domestiques et d'autres vivent encore avec leurs parents.
Tableau 6 : Réparation des filles-mères
enquêtées selon l'âge
Tranche d'âge
|
Effectif
|
%
|
10-14
15-19
20-24
25-29
30-34
|
3
27
24
15
8
|
2.7
35.7
31.6
19.1
10.9
|
Total
|
77
|
100
|
Source : Résultats de notre enquête, Janvier 2011
Les résultats de ce tableau nous montrent que certaines
filles deviennent enceintes depuis leur très jeune âge. A
l'exemple de la tranche de 10 à 14 ans où ont a 2.7% des jeunes
filles-mères. Selon notre enquête, ceci est
généralement dû au viol sexuel ou encore à ce que
l'on peut appeler jeux d'enfants de bas âge qui peut conduire à la
grossesse.
Le même tableau montre que la majorité des
filles-mères sont celles qui sont dans l'adolescence. Les
résultats nous font remarquer que parmi ces filles, 27 étaient
dans la classe ou le tranche de 15 à 19 ans, soit 35.7% qui est la
période d'adolescence. La classe suivante de 20 à 24 ans regroupe
24 jeunes filles-mères. Ceci s'explique par le fait que dans cette
tranche d'âge, les filles se sentent mûr pour se marier et les
garçons en profitent en leur disant qu'ils vont les epouser et
finalement ils vont tourner leurs dos. C'est alors le moment de la grande
déception pour les filles.
2.1.3. Niveau d'études des enquêtés
L'instruction donne une plus grande ouverture à la
conception et à la perception pour un sujet donné. Une personne
avec un niveau d'étude supérieur comprend mieux les
problèmes et la situation que rencontre notre société
telle que ces grossesses et le SIDA. Le niveau d'instruction nous a
été nécessaire pour savoir s'il est l'une des raisons qui
peuvent influencer le phénomène des filles-mères.
Tableau 7 : Réparation des filles-mères
enquêtées selon leur niveau d'études
Niveau d'études
|
Effectif
|
%
|
Sans niveau
|
23
|
30
|
Primaire
|
46
|
61.6
|
Secondaire
|
7
|
8.3
|
Universitaire
|
1
|
0.1
|
Total
|
77
|
100
|
Source : Résultats de notre enquête, janvier 2011
Ce tableau nous montre que 61.6% des répondants ont
fréquenté seulement l'école primaire, 30% n'ont pas
été au banc de l'école, 8.3% ont fréquenté
l'école secondaire et seulement 0.1 ont été à
l'université. Cela montre que le niveau d'étude influence les
jeunes filles à être enceinte étant donné que la
majorité a fréquenté seulement l'école primaire ou
elles sont sans niveau d'études .Ces jeunes n'ont pas de connaissance du
fonctionnement physiologique de leur corps d'où le risque de faire les
rapports sexuels. La plupart de ces filles sont venues de la campagne à
la recherche de l'emploi en ville et la majorité issue des familles
pauvres et leurs parents ne sont pas à mesure de payer leur
scolarité.
Celles qui ont le niveau secondaire, elles sont dupées
par les patrons et commerçants qui profitent de l'incapacité de
leurs familles qui ne parviennent pas à satisfaire leurs besoins de
base en matière scolaire. Ces gens en profitent pour les tromper et les
orienter au vagabondage sexuel ; d'où 7 personnes ou 8.3% des
enquêtés. Les filles universitaires ne sont pas nombreuses dans le
secteur de Nyamirambo et celles qui sont fille-mères sont d'ordre de
0.1% des filles enquêtées.
2.1.4. Le milieu de résidence
Cette variable est très importante pour notre
étude. Elle nous a permis d'analyser si le phénomène
fille-mère dépend de la résidence.
Tableau 8 : Réparation des
enquêtées selon leur milieu de résidence
Lieu de résidence
|
Effectif
|
%
|
Ville
|
70
|
90.9
|
Campagne
|
7
|
9.1
|
Total
|
77
|
100
|
Source : Résultats de notre enquête, janvier 2011
Ce tableau nous montre que 90.9% des fille-mères
enquêtées résident en ville. Cela s'explique par le fait
que la ville a plus d'attraction que le milieu rural. En ville, on y trouve la
concentration des infrastructures de base, les services sociaux en milieu
urbains attirent ces jeunes qui pensent que c'est en ville qu'ils vont trouver
la vie facile et échapper à la vie dure de la campagne pour venir
en ville. Même si le secteur de Nyamirambo est un secteur de la ville de
Kigali, on y trouve certaines zones considérées comme campagne
entre autre Rugarama et Gasharu.
Les 9.1% des filles enquêtées se trouvent dans la
partie éloignée de la ville surtout frontalières des zones
rurales. Dans notre enquête, nous avons voulu les mentionner dans la
partie que l'on peut appeler la campagne. Ces jeunes filles sont
considérées comme un peu arriérées par rapport aux
filles de la ville, elles n'ont pas assez de connaissance sur la
sexualité et ont tendance à mener une vie des filles de la
ville.
2.1.5. Situation familiale des enquêtées
Lors de notre enquête, nous avons voulu savoir la
situation des familles des répondants. Les réponses à
cette question sont consignées dans le tableau ci-dessous.
Tableau 9 : Réparation des
enquêtées selon leur situation familiale
Situation familiale
|
Effectif
|
%
|
Orphelines de tous les parents
|
33
|
42.8
|
Orphelines de l'un des parents
|
25
|
32.4
|
Vivent avec leurs parents
|
19
|
24.8
|
Total
|
77
|
100
|
Source :
Résultats de notre enquête, Janvier 2011
Il ressort de ce tableau que les filles-mères
orphelines de tous les parents sont les plus victimes des grossesses avec un
nombre de 32.4% des cas enquêtés. Ces filles sont souvent les
chefs de ménage où elles sont responsables de leur vie. Certaines
d'entre elles ont perdu leurs parents lors du génocide ou par d'autres
causes. Elles doivent chercher l'argent pour leur survie, pour le logement et
satisfaire leurs besoins en nourriture. Pour s'en sortir, elles se
livrent à la prostitution comme seule facilité d'obtenir les
moyens pécuniaires.
Les orphelines de l'un des parents représentent plus de
32.4% de ces enquêtées. Le parent qui reste veuf, n'a pas assez de
moyens pour satisfaire les besoins de l'enfant, qui à son tour se
débrouille pour sa survie. Ceci peut être l'une des causes des
grossesses non désirées pour cette catégorie des
filles.
Même si elles ont tous leurs parents, 24.8% de ces
filles font aussi à leur tour face à ce phénomène.
Ceci à cause de la pauvreté de leurs parents qui n'ont pas de
travail ou qui n'arrivent pas à satisfaire les besoins de leurs filles
qui vont se débrouiller en faisant la prostitution.
2.1.6. Catégories socioprofessionnelles des parents
des enquêtées
Lors de notre enquête, nous nous sommes servis du statut
socioprofessionnel des parents pour savoir si cette variable peut influencer le
phénomène des filles mères. Le tableau ci-dessus nous en
donne les détails.
Tableau 10 : Classification des
enquêtées selon le statut socioprofessionnel de leurs parents
Catégories socioprofessionnelles des parents
des enquêtées
|
Effectif
|
%
|
Agriculteurs/éleveurs
|
40
|
51.9
|
Fonctionnels de l'état
|
16
|
20.7
|
Commerçants
|
8
|
10.3
|
Secteur privé
|
10
|
12.9
|
Sans aucun emploi
|
3
|
4.2
|
Total
|
77
|
100
|
Source :
Résultats de notre enquête, Janvier 2011
Comme nous le montre le tableau ci haut, la majorité
des parents des enquêtées sont agri-éleveurs, soit 51.9%.
Ceci s'explique par l'occupation de la population Rwandaise en
général qui est agricole. Ces agriculteurs n'ont pas assez de
moyens leur permettant de satisfaire les besoins de leurs enfants car les
activités restent traditionnelles et rudimentaires, c'est à dire
non productives.
Les fonctionnels de l'état occupent la deuxième
place des professions des parents, soit 20.7% des cas. On y enregistre les
enseignants, les médecins, les agents d'administration,... Même si
leurs moyens sont un peu significatifs, leur nombre minime influence le
problème. Le reste comme commerçants avec 10.3%, le secteur
privé avec 12.9% et les sans emploi sont aussi très peu
nombreuses.
Les filles en provenance de ces familles ont des
difficultés à cause de la négligence des parents qui n'ont
pas de temps de parler à leurs filles de la sexualité. Ceci
pousse ces filles à faire des rapports sexuelles sans connaitre les
conséquences.
On remarque que le statut socioprofessionnel des parents
influence beaucoup le phénomène des filles-mères et il est
l'une des causes de ce phénomène. Une fois que les parents ont
une bonne rémunération, ils sont en mesure de satisfaire les
besoins de leurs filles et souvent, ils ont une connaissance de la vie et une
éducation qui peut aider les filles avec les informations qu'ils leurs
donnent.
2.1.7. Activités des enquêtées
La profession joue un rôle important dans notre travail
car certaines fonctions exposent les filles aux grossesses non
désirées. Les sans emploi sont aussi
exposés à des risques de grossesse car elles sont à la
recherche de la vie en se livrant à la prostitution.
Tableau 11 : Répartition des
enquêtées selon leurs activités
Activités
|
Effectif
|
%
|
Etudiantes
|
7
|
9
|
Commerce
|
19
|
24.6
|
Domestique
|
14
|
18.1
|
Prostituées
|
11
|
14.2
|
Sans activité
|
26
|
34.1
|
Total
|
77
|
100
|
Source : Résultats de notre enquête, janvier 2011
Les résultats de l'enquête montrent que les sans
activités rémunératrices représentent la
majorité des filles-mères, soit 34.1% des enquêtées.
Ceci souligne que plus on n'a pas d'activités
rémunératrice, plus on a plus de risques d'être enceinte
sans toutefois en avoir envie. Lorsque l'on n'a pas de quoi faire qui peut
procurer de l'argent, on est obligé de chercher comment satisfaire ses
besoins, d'où les filles font recours à la prostitution à
la recherche des moyens de survie.
Un autre cas soulevé est celui des filles qui
pratiquent des petits commerces soit 24.6% des filles qui font ce commerce
à cause de la pauvreté et parfois ce commerce est une couverture
de la prostitution. Pour 18.1% des cas enquêtés sont des filles
qui travaillent à domestique. Ces dernières courent des risques
d'être obligée de coucher avec leurs chefs ou autres personnes
bien placées en espérant améliorer leur situation. Pour
les filles étudiantes, elles se livrent dans la prostitution à
cause de la vie qu'elles rencontrent à l'école, ou parce qu'elles
ont besoin d'une vie meilleure à leur situation actuelle comme l'envie
de bons habits, des bijoux, de l'argent, ...
On a remarqué la prostitution clandestine dans les
quartiers de Nyamirambo. Certaines prostituées font semblant d'exercer
certaines activités comme travaille dans des salons de coiffure, dans
des bars et reçoivent les hommes dans les chambres, moyennant
l'argent.
2.2. CAUSES DU PHENOMENE FILLE-MERE
A travers cette section, il est question d'analyser les
différentes causes qui sont à l'origine du
phénomène fille-mère parmi les filles de notre milieu de
recherche.
2.2.1. Pauvreté
La pauvreté est l'un des plus grands défis du
monde actuel et par conséquent du milieu rural de notre pays le Rwanda.
Malgré les efforts déployés en vue de lutter contre ce
fléau, il reste un problème mondial de la majorité des
familles. Dans le secteur de Nyamirambo, la situation de la pauvreté est
plus alarmante et cela s'observe dans de nombreuses familles. Ceci serait la
plus grande cause du phénomène fille-mère.
2.2.1.1. Situation économique des familles
Durant notre enquête nous nous sommes posé des
questions de savoir la part de la pauvreté des familles dans la
prolifération des grossesses non désirées des jeunes
filles. Pour y arriver, nous avons demandé à nos
enquêtées si leurs familles ont assez de revenus leur permettant
de satisfaire les besoins de base des membres des familles, surtout de leurs
jeunes filles. En outre, nous avons saisi l'occasion pour nous rendre compte
des activités génératrices de revenu dans les familles des
enquêtées.
Le tableau suivant nous donne des réponses à
cette préoccupation.
Tableau 12 : Avis des enquêtées sur le
revenu dans les familles des enquêtées en fonction des
activités exercée.
Revenu
Activités
des parents des
filles enquêtées.
|
|
Suffisante
|
Insuffisante
|
Total
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Agriculteurs/éleveurs
|
9
|
11.6
|
39
|
50.6
|
48
|
62.2
|
Fonctionnels de l'état
|
8
|
10.3
|
4
|
5
|
12
|
15.3
|
Commerçants
|
9
|
11.6
|
1
|
1.2
|
10
|
13.8
|
Secteur privé
|
4
|
5
|
1
|
1.2
|
5
|
6.2
|
Sans aucun emploi
|
2
|
2.5
|
0
|
0
|
2
|
2.5
|
Total
|
32
|
41
|
45
|
59
|
77
|
100
|
Source : Résultats de notre
enquête, Janvier 2011
Des résultats du tableau ci haut, on remarque que 59%
des enquêtées affirment que leurs parents n'arrivent pas à
satisfaire leurs besoins et connaissent un problème de revenu contre 41%
qui disent que les revenus de leurs parents parviennent à couvrir leurs
besoins. Ce qui est très remarquable est que les familles des
agriculteurs/éleveurs sont des familles qui n'arrivent pas à
couvrir les besoins de leurs filles car 50.6% des enquêtées
provenant des familles des agriculteurs affirment de ne pas être
satisfaite par le revenu de leurs parents contre 11.6%.
Comme il est remarquable sur le même tableau, le revenu
familial est plus ou moins suffisant dans les familles des fonctionnaires de
l'état ou des commerçants. L'avantage que ces familles ont est
que souvent après leurs travaux, ils exercent d'autres petites
activités supplémentaires et complémentaires au revenu de
base.
2.2.1.2. Satisfaction des besoins matériels
Selon MASLOW (1954 :52), l'homme est animé par le
matériel, de l'argent avec ce qu'il permet de se procurer. Nous avons
voulu savoir à quel niveau les besoins de ces filles sont satisfait, et
les résultats trouvés sont dans le tableau suivant.
Tableau 13 : répartition des
enquêtées selon le niveau de satisfaction des besoins avant la
grossesse
Niveau de satisfaction des
besoins matériels
|
Effectif
|
%
|
Très suffisant
|
11
|
14.2
|
Suffisant
|
14
|
18.6
|
Insuffisant
|
19
|
24.6
|
Très insuffisant
|
33
|
42.8
|
Total
|
77
|
100
|
Source :
Résultats de notre enquête, Janvier 2011
Les résultats de notre enquête nous montrent que
42,8% des enquêtées ont un niveau de satisfaction des besoins
très insuffisant. Comme on l'a remarqué bien avant, beaucoup
d'enquêtées sont orphelines et étant responsable d'elles
même, elles se débrouillent pour trouver de quoi survivre. Pour
24.8% des enquêtées, elles ont un niveau de satisfaction de
besoins insuffisant. Cela s'explique par la pauvreté de leurs familles.
Selon 18.6% des enquêtées, la satisfaction de leurs besoin est
suffisante et 14.2 % ont un niveau de satisfaction de besoins très
suffisante. Ces familles sont souvent des familles des gens qui ont du travail
et avec un niveau d'études élevé. Ces filles deviennent
enceintes par d'autres causes différentes de manque de moyens comme le
manque de connaissance sur la sexualité,...
2.2.2. Filles-mères et l'environnement social dans
lequel elles évoluent
L'environnement social dans lequel vivent les
filles-mères est aussi l'une des causes des grossesses de ces filles.
Les parents qui vivent au près de ces filles doivent aider ces filles
avec l'éducation et le soutien. Une fois que cet environnement n'est pas
favorable, les risques sont énormes comme nous allons le voir
ci-dessous.
2.2.2.1. Méconnaissance des filles sur la
sexualité
Par ce terme, la sexualité elle-même n'est pas
une chose mauvaise car elle est un apprentissage de la connaissance et de la
gestion du sexe. La réalité de cette situation est acquise au fil
et à mesure que l'on grandisse.
Ainsi à la question de savoir si les jeunes filles ont
des connaissances suffisantes à propos des pratiques sexuelles, leurs
avis sont résumés dans le tableau suivant.
Tableau 14 : La répartition des
enquêtées selon leur connaissance sur la sexualité
Connaissance sur la sexualité
|
Effectif
|
%
|
Ont entendu parler de la sexualité
|
65
|
84
|
Aucune information sur la sexualité
|
12
|
16
|
Total
|
77
|
100
|
Source : Résultats de notre enquête, Janvier 2011
D'après le tableau ci haut, on voit très bien
que 65 des enquêtées, soit 65% ont répondu avoir entendu
parler de la sexualité et en avaient une certaine connaissance avant
qu'elles deviennent enceinte. Même si elles ont entendu parler de cette
sexualité, on remarque que les informations qu'elles ont reçues
ne sont pas suffisantes. Ce sont surtout les informations de la rue ou des
amies, ce qui a été à la base de la situation dont elles
sont victime actuellement.
Pour 16% des interrogées, elles affirment n'avoir
jamais entendu parler de la sexualité. Ceci est un grand problème
à la jeunesse car le manque d'informations peut être la source des
grossesses non désirées. Dans le secteur de Nyamirambo, il y a
les infrastructures qui peuvent aider les jeunes à acquérir des
informations sur la sexualité telle que les centres des jeunes. Les
parents quant à eux, même conscients de ce problème, ont
difficile à parler de la sexualité à leurs enfants
à cause de la culture qui considère le sexe comme un sujet
tabou.
Tableau 15 : Répartition des
enquêtées selon leur sources d'information sur la sexualité
Source d'information
|
Effectif
|
%
|
Famille
|
9
|
11.6
|
Ecole
|
19
|
24.6
|
Radio
|
14
|
18
|
Journaux
|
12
|
15.5
|
Amis
|
23
|
30.3
|
Total
|
77
|
100
|
Source : Résultats de notre enquête, Janvier 2011
Ce tableau montre que les informations concernant la
sexualité sont données en grande partie par les amis et voisins
pour 30.3% des enquêtées. Ceci prouve à suffisance
l'ignorance du grand nombre des enquêtées, ce qui peut entrainer
des grossesses des jeunes filles, car même ces informations
données ne sont pas constantes. Les jeunes prennent comme vraies ces
informations alors qu'elles sont souvent erronées.
Les familles qui ont un grand rôle dans
l'éducation de leurs enfants ne prennent pas assez de temps pour parler
à leurs enfants à propos de la sexualité à cause de
l'ignorance ou de la culture. L'information donnée en famille
représente 11.6% des enquêtées. Les familles parlent peu de
la sexualité par manque du temps également .Etant en villes, les
parents de Nyamirambo sont préoccupé par la recherche de quoi
survivre .Ils travaillent beaucoup et n'ont pas de temps de causer avec leurs
enfants en famille. Les sites internet et les journaux influencent beaucoup les
jeunes à faire des relations sexuelles au bas âge surtout en
ville.
Les informations données à l'école
représentent des cas de 24.6% et proviennent des enseignants ou des amis
de classe. La radio quant à elle renferme des enquêtées
à 18% et tandis que les journaux informent à 15.5% des
enquêtées.
2.2.2.2. Manque de connaissance des
enquêtées sur les méthodes contraceptives
Les méthodes contraceptives sont les moyens
utilisés pour la prévention contre les maladies sexuellement
transmissible (M.S.T) ainsi que les grossesses non désirées. Lors
de notre recherche, nous avons voulu savoir si les enquêtées ont
des connaissances sur les méthodes contraceptives. Les résultats
obtenus sont résumés dans le tableau suivant :
Tableau 16 : Répartition des
enquêtées selon leur connaissance sur les méthodes
contraceptives
Connaissance des
méthodes contraceptives
|
Méthodes artificielles
|
Effectif
|
%
|
Injections
|
6
|
7.7
|
Pilules
|
8
|
10.3
|
Condom
|
38
|
49.3
|
Méthodes naturelles
|
|
|
Abstinence
|
25
|
32.7
|
Total
|
77
|
100
|
Source :
Résultats de notre enquête, Janvier 2011
Il ressort de ce tableau que la méthode la plus connue
par nos enquêtées est l'utilisation des condoms
(déclaration de 49.3% des personnes interrogées) tandis que
32.7% savent qu'elles doivent s'abstenir, 10.3 savent l'utilisation des pilules
et seulement 7.7 ont une connaissance sur les injections.
La prédominance du condom est due à la
publicité sur des ondes des radios, aux affiches en villes aux panneaux
publicitaires. L'abstinence est en général connue non seulement
comme méthode contraceptive, mais aussi comme système de
protection contre le SIDA, ce qui la met en deuxième place. Ces filles
n'ayant pas connaissance de cette dernière, elles sont du mal à
son utilisation.
2.2.2.3. Origine des grossesses
Comme nous venons de le voir ci-haut, beaucoup de filles ont
une connaissance des méthodes contraceptives qui peuvent les aider
à ne pas être enceinte une fois que ces méthodes sont
utilisées. Malgré cette connaissance, on remarque que ces jeunes
subissent ces grossesses non pas parce qu'elles ne veulent pas les utiliser,
mais parce que la situation dans la quelle elles se trouvaient au moment des
rapports sexuels ne les permettaient pas de les utiliser. Le tableau
ci-dessous présente les circonstances dans les quelles ces filles ont
attrapé des grossesses.
Tableau 17 : Répartition des
enquêtées selon les circonstances de leur grossesse
Circonstance
|
Effectif
|
%
|
Viol
|
26
|
33.7
|
Plaisir
|
8
|
10
|
Ignorance du cycle menstruel
|
7
|
9
|
Pauvreté
|
36
|
47.3
|
Total
|
77
|
100
|
Source : Résultats de notre enquête, Janvier 2011
D'après les résultats du tableau ci haut, la
pauvreté est à l'origine d'un grand nombre de grossesses pour les
filles interrogées car elle représente 47.3% des cas. Ceci
montre comment la pauvreté est la cause la plus importante des
grossesses des jeunes filles. Ces filles par manque de moyens, elles sont
obligées de satisfaire leurs besoins en se livrant aux relations
sexuelles non protégées souvent exigé par leurs
partenaires masculins .Pour 33.7 % des enquêtées, elles ont
déclarées leurs grossesses sont dues au viol. Tout au long de
notre enquête, nous avons remarqué que 33.7 % des cas de
filles-mères sont dues au viol. Parmi ces jeunes violés, on
enregistre des domestiques violées par leurs patrons ou les voisins
proches et même leurs membres de familles. Dans nos pays de la
région des grands lacs, les guerres et les conflits sont aussi à
l'origine des viols faites aux jeunes filles.
Certains garçons trompent les filles que faire des
relations sexuelles leurs donnera un grand plaisir et ces dernières font
leurs expériences sans protection ce qui donne par après des
grossesses comme l'ont déclaré 10% des enquêtées,
tandis que 9% affirment qu'elles ont été enceinte à cause
de l'ignorance des cycles menstruels.
2.2.2.4. Auteurs de grossesses des filles
enquêtées
A la question de savoir les personnes qui ont
été leurs partenaires sexuels et auteurs de leurs grossesses, les
réponses sont résumées dans le tableau suivant :
Tableau 18 : répartition des
enquêtées selon les promoteurs de ces grossesses
Auteurs
|
Effectif
|
%
|
Un ami de son âge
|
18
|
23
|
Une personne plus âgée que lui
|
32
|
42
|
Un simple voisin
|
16
|
20
|
Un violeur
|
11
|
12
|
Total
|
77
|
100
|
Source :
Résultats de notre enquête, Janvier 2011
Les résultats de ce tableau nous montrent que la
majorité des jeunes filles ont fait leurs relations sexuelles avec des
personnes plus âgées qu'elle, soit 42% des
enquêtées. Ceci a souvent lieu parce que ces gens plus
âgés sont riches et plus intelligents que ces petites filles. Ils
leurs donnent de l'argent et d'autres objets de valeur dont elles ont besoin.
Ils sont actuellement connus sous le nom de « SUGAR
DADY ».Parmi ces jeunes filles, on a vu les domestiques dont les
patrons augmentent le salaire en vue de faire des relations sexuels. Les autres
jeunes trompées par les plus âgés sont des
élèves et étudiants pour recevoir le minerval, les bijoux,
les vêtements, de l'argent, etc.
Selon 23% des filles enquêtées, les auteurs de
ces grossesses sont des amis de leur âge souvent du quartier ou de
l'école. Ils les trompent en leurs disant que faire l'amour est le seul
signe d'amour et de plaisir. Pour 20% des filles, les grossesses qu'elles ont
eues proviennent des voisins qui ont profité de leurs situations de
manque de moyens. Les violeurs quant à eux, représentent 12% de
cas, ce qui est un nombre important dans cette recherche.
2.2.2.5. Manque d'éducation sexuelle
Comme l'éducation des parents vers leurs enfants est
d'une grande utilité, nous avons voulu analyser la catégorie des
parents qui prennent leur temps pour parler avec leurs enfants sur la
sexualité. Les réponses nous sont données dans le tableau
suivant.
Tableau 19 : Avis des enquêtées sur la
suffisance du revenu dans leurs
Catégories socioprofessionnelles
des parents des enquêtées
|
Education sexuelle
|
Entretien dans les familles sur la
sexualité
|
Sans entretien sur la sexualité dans les
familles
|
Total
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Agriculteurs/éleveurs
|
7
|
9
|
42
|
54.5
|
49
|
63.3
|
Fonctionnaire de l'état
|
5
|
6.4
|
6
|
7.7
|
11
|
14.2
|
Commerçants
|
1
|
1.2
|
8
|
10.3
|
9
|
11.6
|
Secteur privé
|
3
|
3.8
|
3
|
3.8
|
6
|
7.7
|
Sans aucun emploi
|
2
|
2.5
|
0
|
0
|
2
|
2.5
|
Total
|
18
|
23
|
59
|
76
|
77
|
100
|
Source : Résultats de notre
enquête, Juin 2009
Comme le montre les résultats de ce tableau, 59
affirment n'avoir jamais parlé de la sexualité dans leurs
familles ce qui fait 76% des enquêtées. Un nombre minime de 23%
affirment qu'elles ont entendu leurs parents parler de la sexualité en
familles. Ce qui est remarquable dans ce tableau est que les familles des
agriculteurs ne parlent pas souvent de la sexualité avec leurs enfants
soit 54.5% des enquêtées.
Les familles des fonctionnaires de l'Etat sont des familles
qui essaient de parler avec leurs filles de la sexualité, sont 6.4% des
enquêtées. Ceci parce qu'un grand nombre des fonctionnaires de
l'Etat sont des gens instruits qui ont une connaissance sur la
sexualité et connaissent l'importance d'en parler avec les enfants.
Les résultats de ce tableau prouvent la gravité
du phénomène fille-mère ou des grossesses non
désirées dans le secteur de Nyamirambo, car ces filles n'ont pas
de connaissance sur la sexualité, ce qui ne leur permet pas de se
contrôler leur sexualité.
2.2.2.6. Sexe des parents qui s'entretiennent avec
leurs filles sur la sexualité
En effet, même si les parents de ces filles ont des
entretiens non suffisant avec ces filles concernant la sexualité, on
remarque que ces parents ne font pas ces entretiens au même niveau. Nous
avons voulu savoir qui de ces parents essaient d'approcher leurs filles pour
parler de la sexualité. Le tableau suivant nous aide à en savoir
plus savoir.
Tableau 20 : Avis des enquêtées sur la
suffisance du revenu dans leurs
Parents qui s'entretiennent avec
leurs filles sur la sexualité
|
Effectif
|
%
|
Père
|
5
|
21.7
|
Mère
|
18
|
78.3
|
Total
|
23
|
100
|
Source :
Résultats de notre enquête, Janvier 2011
A partir du tableau ci haut, nous voyons que les mères
occupent une place très importante dans l'entretien sur la
sexualité avec leurs filles soit 78.3% des mères des filles
interrogées. Ceci parce que les mères sont souvent avec leurs
filles et sont considérés comme responsable de l'éducation
des filles dans la culture Rwandaise. Il devient alors difficile pour les
enfants sans mère ou encore des enfants avec des mères non
instruites ou des mères avec des problèmes qui les hantent et
ainsi ceci les empêche de se souvenir que l'éducation à la
sexualité est très nécessaire pour la vie future des
filles.
Les pères quant à eux se montrent non
concernés par l'éducation sexuelle de leurs filles. Ils trouvent
que cette tâche concerne les mères et c'est ce qui fait que quand
une fille tombe enceinte, elle est traitée par sa mère. En fait,
la mère est grondée par son mari lui disant qu'elle n'a pas fait
son devoir d'éduquer la fille comme si ceci n'est pas son affaire.
Comme l'a constaté MUKUNZI, journaliste à Radio
10(2011), « pour de nombreux Rwandais parler de la sexualité en
public ne se fait pas : "C'est l'émission là qui parle des
sexes, qui revient ce matin ? Comment les gens autorisent-ils de telles
émissions sataniques sur les ondes ?" ».Et pourquoi alors
les suis-tu jusqu'au bout ?" se querellent deux jeunes coiffeurs de
Nyamirambo. Ces émissions sont considérées comme
Sataniques. Certains adultes sont conscients des méfaits de ce silence
habituellement entretenu sur ces sujets : "Ma mère ne m'a jamais
parlé de sexualité. Je m'informais auprès de mes amies
qui, elles, me donnaient des informations approximatives", se souvient une
femme de Kigali. "A la puberté, quand ma mère m'envoyait acheter
pour elle des ouatex à la boutique, elle me disait 'va acheter le pain
des grands' et je ne savais pas ce que c'était», confie cette fille
de Mumena qui, ignorante, a considéré ses premières
règles comme une malédiction. Ce manque d'informations a de
lourdes conséquences : "La première fois que j'ai
couché avec un garçon, j'ai été enceinte. La
seconde fois aussi. J'ai mal découvert ma sexualité", regrette
une femme de Ruhango, au Sud.
Le ministère de l'Éducation a pourtant un
programme à l'école primaire pour apprendre aux
élèves le fonctionnement de l'appareil reproducteur des hommes et
des femmes. Mais les enseignants, esclaves de la culture du tabou, ont honte
d'en parler. Dans une école primaire de Muhanga, les enseignants ont
préféré confier à une femme
expérimentée dans le domaine social le soin d'apprendre aux
élèves à connaître leur corps.
"Si nous ne les informons pas, le monde les informera mal" "Il
faut que les parents parlent à leurs enfants. Quand ils les laissent
seuls, ils apprennent par imitation", tempête Komayombi Ismaël, 50
ans auteur de plusieurs livres sur l'éducation sexuelle. "J'ai
écrit ces livres et je suis passé sur les antennes des radios
pour donner ma contribution au changement de la société. Et,
curieusement, ce ne sont pas les seuls jeunes qui sont intéressés
mais aussi des familles."
Il est temps que les parents informent directement leurs
enfants "parce que les temps ont changé", souligne une femme de Biryogo,
à Kigali. "Si nous ne le faisons pas, dit-elle, le monde les informera
mal. Fini le temps où les parents disaient à leurs enfants que
les bébés sortent par le nombril, par exemple", Un cri d'alarme
entendu par certains parents jeunes comme elle : "Moi, je donnerai des
notions de sexualité à ma fille aînée dès
qu'elle aura sept ans. Demain, elle peut être violée ou
trompée par ses camarades ! Et puis si je ne l'informe pas, elle
s'informera mal sur Internet !" Car on voit des enfants de l'école
primaire dans les coins des cybercafés en train de regarder des photos
ou des films pornographiques...
Les journalistes sont donc bien décidés à
continuer leurs émissions. Emma Claudine Ntirenganya est très
déterminée : "Je veux contribuer à la diminution des
grossesses non désirées et responsabiliser plus les hommes parce
qu'ils ont tendance à attribuer tout aux femmes."
Conclusion partielle
Pour clore notre deuxième chapitre, nous saisissons
cette opportunité pour présenter le bilan de notre analyse pour
voir si notre première hypothèse a été bien
vérifiée.
Nous avons analysé les différentes causes du
phénomène fille-mère tel que l'âge où nous
avons vu que 53.3% des filles âgées de 15 à 19 ans tombent
enceinte au bas âge .Ceci parce qu'elles ont été
trompées par des adultes plus âgés qu'eux. Le faible niveau
d'instruction est aussi une des causes de ce phénomène car 61.6%
affirment avoir seulement fait l'école primaire ce qui signifierait le
manque de connaissance sur la sexualité et 84% affirment n'avoir pas
entendu parler de la sexualité qui n'est même pas parlée
dans les familles. Les parents n'en parlent pas avec leurs enfants, ce qui
pousse les jeunes filles à aller s'informer vers les voisins ou les amis
de l'école.
Les filles orphelines sont victimes de ce
phénomène car 32.4% des fille-mère déclarent
être orphelines de deux parents. Les non orphelins qui ont des parents
qui sont en grand nombre des agriculteurs (51.9%) qui n'ont pas assez de moyen
de satisfaire leurs besoins primaire. L'emploi de ces fille est un autre
handicap, car les sans emplois représentent 34.1% et sont plus
exposées aux grossesses non désirées car elles cherchent
comment survivre, et les autres qui travaillent comme domestiques
représentent 18.1%.La pauvreté apparait donc comme la cause
majeure du phénomène fille-mère car elle intervient pour
47.3% des cas des filles enquêtées, tandis que le viol intervient
en deuxième lieu avec 33.7 % des cas.
Enfin, en nous appuyant sur ces résultats de notre
enquête, nous pouvons affirmer que notre hypothèse selon
laquelle Parmi les causes du phénomène fille-mère,
où ont été alignés la pauvreté de familles
et l'environnement social dans le quel évolue la famille, est
vérifiée, confirmé et retenue.
CHAPITRE III : ANALYSE DES
CONSEQUENSES DU PHENOMENE
FILLE-MERE AU SEIN DES FAMILLES DU SECTEUR
NYAMIRAMBO
La troisième chapitre a pour objectif de
vérifier la deuxième hypothèse selon la quelle le
phénomène des filles- mères a des conséquences
qui affectent les filles-mères elles même, les enfants issus de ce
phénomène et la famille et la société rwandaise en
générale
Tout au long de ce chapitre, il a été question
d'analyser et d'interpréter des résultats de notre enquête
et en faisant ressortir des conséquences du phénomène
fille-mère sur les familles du secteur de Nyamirambo.
En effet, ces conséquences portent sur la perte de
l'estime de ces filles-mères , sur l'éducation des enfants
nés dans ces circonstances , sur la famille restreinte ainsi que sur la
société en générale en créant des conflits
d'irresponsabilité des parents de ces enfants qui naissent parfois sans
savoir leurs vrai pères et la difficulté de l'intégration
de leurs mères dans la société.
3.1. CONSEQUENCES DU PHENOMENE FILLE-MERE SUR
ELLE-MEME
Dans la société rwandaise, la jeune fille est
considérée comme future épouse et mère des enfants,
et doit se garder de faire les rapports sexuels avant le mariage et ainsi
rester vierge. On remarque qu'un nombre important des jeunes filles n'arrivent
pas à observer actuellement cette règle.
Au cours de notre enquête, nous avons remarqué
que les filles enquêtées font des rapports sexuels non
protégés. Ce qui fait qu'elles tombent enceinte. Pire, ces
relations non protégées exposent à certaines maladies dont
le VIH/Sida. Mais il y a tous les alibis pour désorienter l'innocente
jeune fille que rien n'arrivera. C'est ce qui est arrivé à Alice,
âgée de 17 ans, élève en classe de 3e au
Lycée de kigali. Elle raconte que sous l'effet de l'alcool (on lui avait
fait boire beaucoup de bière ce jour-là), son copain a
abusé d'elle. Ce n'est qu'après l'acte sexuel qu'elle s'est rendu
compte qu'elle venait d'avoir des rapports non protégés. Du coup,
elle a été plongée dans des interrogations interminables
parce qu'elle n'avait pas trop confiance en son copain.
Les méthodes contraceptives ne sont pas connues. En
dehors du préservatif masculin et des pilules, les autres sont
très mal connues malgré toutes ces campagnes de sensibilisation.
Des jeunes filles ne maîtrisent pas leur cycle menstruel. Habineza
Innocent, un jeune garçon de Nyamirambo, nous a affirmé
que : « Ce ne sont pas seulement les filles qui sont victimes
des grossesses non désirées. Elles nous piègent aussi,
espérant juste nous obliger à les épouser ou en tout cas
à nous occuper d'elles ». En effet, la grossesse pour
certaines filles est un passeport pour le mariage. Ainsi, il se trouve des
filles qui utilisent toutes les stratégies possibles pour
dérouter leurs partenaires afin d'avoir un enfant. Là, bien que
ce soit la femme qui porte la grossesse, cette dernière est non
désirée par le copain. S'il décide d'assumer, il est
contraint de l'amener chez lui, c'est-à-dire chez ses parents.
Le phénomène des grossesses non
désirées est beaucoup plus fréquent en milieu scolaire.
Ingabire Angélique, une fille résidente à Nyamirambo,
élève en classe de 4e au groupe Scolaire Saint joseph de kabgayi
est devenue très tôt fille-mère, avec des jumelles sous les
bras. Sa mère est décédée au génocide, Son
père est un démobilisé de l'armée Rwandaise. Elle
est la deuxième fille d'une famille de 4 enfants. C'est elle seule qui
fréquente. Elle est donc seule à s'occuper de ses jumelles qui
n'ont pas eu la chance de connaître leur père puisque ce dernier a
décliné toute responsabilité face à cette situation
car. « Je n'étais pas le seul à sortir avec
elle » argumente le jeune garçon qui lui a rendu grosse.
Si l'on demande donc à Angélique qui est
réellement le père de l'enfant, ce sont des larmes qui
constituent sa réponse, le menton soutenu par ses frêles mains. Ce
n'est pas la soeur aînée qui pourra situer le papa
« irresponsable » sur le nom du père des jumelles
puisqu'elle ne l'a jamais vu. C'est la misère et la désolation
qui freinent ainsi les études de la seule enfant scolarisée de la
famille. Lorsque des encadreurs se mêlent à la danse pour
brouiller l'avenir de leurs élèves, c'est le comble. La situation
d'Umutesi Dative, élève Collège INYEMERAMIHIGO, est
stupéfaite : « Un de mes professeurs m'a rendu grosse
tout en sachant qu'il ne va pas m'épouser. Je l'ai dénoncé
devant l'administration, mais il a toujours été couvert. Je
souffre aujourd'hui avec mon bébé et lui continue sa
route ». Le hic, c'est que le harcèlement ne vient pas
seulement des enseignants. Des filles harcèlent aussi leurs professeurs
dont les plus faibles finissent par chanceler.
Les jeunes filles, de nos jours, n'ont plus peur de faire des
rapports non protégés. Pour certaines, le seul objectif, est
l'argent. Si la maladie survient, c'est l'oeuvre de Dieu. Conséquences,
elles sont nombreuses à véhiculer stress et angoisses dans le
sillage de tous ceux qu'elles captent dans leur élan. Puis, ce sont des
avortements à n'en pas finir, des abandons des enfants devant les
églises et mosquées, dans des fosses et poubelles. Et nos
orphelinats sont vite remplis. Elles sont très tôt mères
sans aucune ressource. Heureusement que des structures volent souvent à
leur secours. Le sexe ne doit plus être un tabou dans nos familles. La
jeune fille et le jeune garçon doivent être éduqués
dans ce sens par les parents. Ces derniers démissionnent parfois,
puisque eux-mêmes ne sont pas un exemple. Au lieu d'être prompts
à bannir et chasser leurs filles de leurs cours en cas de grossesses,
les parents gagneraient à mettre l'accent sur l'éducation. C'est
ce genre de comportements qui amènent certaines filles (qui ne savent
où aller) à se suicider ou à avorter. Or, les avortements
installent des séquelles irréparables. Les conséquences
physiques et psychologiques sont importantes.
Il ne faut jamais résoudre un problème, quoi
qu'il en soit, au prix de la vie d'un enfant. L'avortement blesse. On peut ne
pas se soucier de la détresse de sa compagne après ses forfaits,
mais ne jamais prendre le raccourci de l'avortement. Le véritable
bonheur pour un père est de consacre sa vie à ses enfants. Des
femmes avortent par manque de soutien du père, mais la chose à
retenir est qu'il faut s'épauler et réfléchir ensemble
quand une grossesse (désirée ou non) intervient. La femme est la
première concernée par une grossesse. Le choix de la garder ou
non lui revient. Mais elle doit toujours se rappeler cette
réalité : Si Dieu donne la vie, il va s'en occuper. Quand Il
crée, Il nous aide à assumer ces conséquences. Peu importe
les circonstances difficiles entourant cette grossesse non
désirée. Cette vie Lui appartient et nous devons L'honorer en
donnant à l'enfant toutes les chances de vivre.
Les grossesses non désirées des filles ont des
effets grandioses sur la vie de ces jeunes filles. On peut se demander quels
sont les grands problèmes rencontrés par une fille enceinte et
comment celle-ci est traitée par sa famille.
3.1.1. Problèmes des filles enceintes avant et
après l'accouchement
Une fois qu'une fille devient enceinte, ses besoins
matériels et financiers augmentent alors que ses forces et moyens
ordinaires diminuent. A partir de ce moment là, sa vie devient
misérable. Nous allons voir les différents problèmes
auxquels les filles font face lors de leurs grossesses.
Tableau 21 : Problèmes que rencontre des
filles pendant et après l'accouchement
Problèmes rencontrés par des filles
avant et après l'accouchement
|
Effectif
|
%
|
Pas d'assistance matérielle
|
28
|
36
|
Perte d'espoir de la vie
|
29
|
37
|
Provoquer l'avortement
|
12
|
15
|
Autres problèmes
|
8
|
12
|
Total
|
77
|
100
|
Source :
Résultats de notre enquête, Janvier 2011
Le tableau ci haut nous présente des grands
problèmes que rencontrent des filles enceintes. On remarque que 36% des
filles enquêtées ont été abandonnées par
leurs parents ou responsables avant ou après leur accouchement, et elles
ont été abandonnées. En d'autres termes, leurs familles
ont diminué ou même coupé totalement l'assistance
matérielle alors que c'était à ce moment là
qu'elles avaient plus de besoin d'assistance.
Pour 37% des cas des filles enquêtées affirment
une perte totale d'espoir de la vie. Elles se demandent pourquoi elles ont
été créées car elles deviennent des unités
sociales isolées sans aucune place dans l'ambiance sociale. Ce
désespoir a poussé 15% des filles à provoquer l'avortement
qui ont malheureusement échoué.
Il y a enfin, d'autres problèmes rencontrés par
des filles comme l'abandon des cours pour les étudiantes, quitter les
familles et errer ici et là sans espoir du lendemain, le retour en
village des filles qui travaillaient comme domestique. Il y en a aussi celles
qui tentent de se suicider, les autres préfèrent se marier
forcement aux garçons qui leurs ont rendu grosses ou cherchent quelque
fois les autres maris pour avoir une adresse qui leur donnera une
stabilité, etc. Des cas pareils sont des sources de multiples
problèmes sociaux entre autre l'exclusion sociale.
3.1.2. Perte de l'estime de soi
La première réaction du grand nombre des filles
après avoir constaté leurs grossesses est souvent la panique, la
peur, l'angoisse, la haine, etc. Ces réactions sont suivies du
désespoir, de l'abandon scolaire, de la résignation, de la
dépression, etc. Le tableau suivant nous montre quelques attitudes des
filles après avoir su qu'elles sont enceintes.
Tableau 22 : Répartition des
enquêtées selon leur attitude après avoir pris connaissance
de leur
grossesse
Attitude des filles après avoir pris
connaissance de leurs grossesses
|
Effectif
|
%
|
Angoisse
|
19
|
24.6
|
Chagrin
|
18
|
23
|
Haine
|
17
|
22
|
Panique
|
18
|
23
|
Autres attitudes
|
5
|
7.4
|
Total
|
77
|
100
|
Source :
Résultats de notre enquête, Janvier 2011
Les résultats de notre enquête à partir de
ce tableau nous montrent que 24.6% des cas des filles enquêtées
manifestent une grande angoisse lorsqu'elles viennent de remarquer qu'elles
sont enceintes, 23% ont un chagrin en se demandant comment sera leur vie,
comment elles seront considérées dans la société et
certaines d'entre elles ont un chagrin car elles sont obligés
d'abandonner les études ou le travail.
Pour 22% des cas des filles enquêtées, la haine
est la première chose qui se manifeste chez elles. Elles ne veulent pas
voir ou entendre les responsables de ces grossesses, haïssent tout leurs
voisinage, leurs collègues et parfois leurs parents, alors que 23% des
enquêtées manifestent des paniques après avoir pris
connaissance de ces grossesses. Elles se demandent comment sera leur vie de
demain et se demandent comment les autres pensent d'elles, etc.
On remarque que les autres 7.4% des enquêtées ont
des attitudes très différentes comme la honte, la peur, la
frustration, etc.
3.1.3. Lieu d'accouchement
Après avoir constaté que ces filles manifestent
des différentes attitudes et réactions après avoir pris
connaissance de leurs grossesses, nous nous sommes demandé l'endroit
où elles effectuent leur accouchement. Ceci parce que les grossesses
sont improvisées avec des moyens différents. Le tableau suivant
présente la situation.
Tableau 23 : Répartition des
enquêtées selon le lieu d'accouchement
Lieu d'accouchement
|
Effectif
|
%
|
A la maison
|
12
|
15.5
|
Chez l'accoucheuse traditionnelle
|
9
|
11.6
|
Au centre de santé
|
35
|
45
|
A l'hôpital
|
21
|
27.9
|
Total
|
77
|
100
|
Source :
Résultats de notre enquête, Janvier 2011
Les résultats de ce tableau nous montrent que 27.9% des
filles enquêtées ont effectué leur accouchement à
l'hôpital et 45% aux centres de santé. Ces grands nombres sont dus
aux craintes des complications liées à l'accouchement, à
l'utilisation du système se santé connus sous le nom de Mutuelle
de santé et à la sensibilisation des auxiliaires sanitaires
« ABAJYANAMA B'UBUZIMA » se trouvant dans tous les coins du
pays.
Les autres filles, soit 15.5% des cas, ne parviennent pas
à aller à l'hôpital ou au centre de santé faute de
moyens. Certaines d'entres elles ont honte d'y aller et préfèrent
restent à la maison et 11.6% préfèrent aller voir les
accoucheuses traditionnelles. Elles coulent des risques liées à
l'accouchement, les infections des enfants et de leurs mères, etc. Ces
filles croient que ces dernières vont garder le secret car les
hôpitaux et centres de santé sont fréquentés par un
nombre important de la population qui peut les reconnaître.
3.2. CONSEQUENCES DES FILLES-MERES SUR LES ENFANTS
Les grossesses non désirées ont des effets
néfastes sur les enfants issus de ces grossesses. Parmi ces effets, nous
pouvons citer la ségrégation sociale de ces enfants à
l'égard des autres enfants, l'angoisse, la frustration, le
mépris, les injures, etc.
3.2.1. Attitude des membres de la famille à
l'égard des enfants illégitimes
Lors de notre enquête, certaines filles-mères
nous ont déclaré que leurs enfants sont mal traités par
les membres de leurs familles, leurs parents et leurs frères et soeurs,
leurs tantes, les oncles les menacent par des mauvaises paroles, alors que
leurs partenaires refusent la responsabilité de parenté.
Tableau 24 : Répartition des
enquêtées selon la façon dont leurs enfants sont
traitées par les membres de la famille.
Considération des enfants des
filles-mères par leurs familles
|
Effectif
|
%
|
Bien considérés
|
19
|
24
|
Mal considérés
|
26
|
33.7
|
Très mal considérés
|
32
|
42.3
|
Total
|
77
|
100
|
Source : Résultats de notre
enquête, Janvier 2011
Les résultats de ce tableau nous montrent que 24% des
enfants des filles-mères sont bien traités par les membres de
leur famille, 33.7% sont mal traités par leurs familles et le cas
inquiétant est celui des 42.3% des cas qui sont très mal
traités. Cela s'explique par la pauvreté des familles et
l'arrivée non souhaitée de ces enfants. Certains le
considèrent comme étranger, les autres le considèrent
comme étant une charge à la famille et indésirables parce
qu'ils proviennent des pères inconnus.
3.3. CONFLITS FAMILIAUX ISSUS DU PHENOMENE
FILLE-MERE
Le phénomène fille-mère engendre les
conflits dans la famille et brise son harmonie. Les filles-mères ainsi
que leurs enfants sont à charge des parents, les auteurs de ces
grossesses les abandonnent souvent. Le tableau ci-dessous traduit les
sentiments des enquêtées.
Tableau 25 : Répartition des
enquêtées selon la réaction de leurs familles à
l'égard de leurs grossesses
Réaction des familles à l'égard
des grossesses non désirées
|
Effectif
|
%
|
Indignation
|
12
|
15
|
Indifférence
|
10
|
12.9
|
Rejet familial
|
24
|
31
|
Réaction violente
|
31
|
41.1
|
Total
|
77
|
100
|
Source :
Résultats de notre enquête, Janvier 2011
Les résultats de ce tableau nous montrent que 15% des
cas des filles enquêtées affirment que leurs familles ont
manifesté une indignation envers leurs grossesses, ce qui exprime des
conflits qui peuvent surgir dans la famille à cause des grossesses
subies involontaires de leurs filles.
Ce conflit est à l'origine de différentes
perceptions des parents vis-à-vis de ce phénomène, car la
maternité hors du mariage est considérée comme tabou dans
la culture rwandaise. Les parents considèrent cet acte comme le
déshonneur de la famille par la fille. Les résultats de cette
enquête montrent que 12.9% des familles réagissent avec
indifférence vis-à-vis de la fille-mère. La
présence de la fille-mère fait naitre des conflits dans la
famille surtout entre les parents, elle oppose le père à la
mère, la mère étant généralement
accusée de complice de sa fille, de ne lui pas avoir assuré une
bonne éducation, ce qui donne à la fin les insinuations telles de
telle mère, telle fille.
Les résultats montrent encore que 31% des
enquêtées disent qu'elles sont rejetées par leurs familles
et 41.1% des cas montrent avoir vécu des réactions très
violentes jusqu'au point d'être frappé par les parents. Ces
parents rejettent les enfants qui naissent hors du mariage, c'est-à-dire
en dehors des normes sociétales, comme nous le savons dans la culture
africaine, la fierté des parents est de marier sa fille et cette
grossesse vient leur empêcher la dot.
Nous avons voulu savoir si les conflits causés par ce
phénomène fille-mère sont pris de la même
façon par les membres de la famille, et nous avons effectué une
enquête pour savoir comment ces conflits sont vécus par ces filles
enquêtées. Les résultats obtenus sont dans le tableau
suivant.
Tableau 26 : Répartition des
enquêtées selon des conflits avec les membres de familles des
filles-mères
Les membres de familles et conflits
|
Effectif
|
%
|
Les deux parents
|
23
|
29.8
|
Père
|
19
|
24.6
|
Mère
|
14
|
18
|
Frères et soeurs
|
12
|
15.5
|
Aucun
|
9
|
12.1
|
Total
|
77
|
100
|
Source :
Résultats de notre enquête, Janvier 2011
De ce tableau, on observe que 29.8% des filles - mères
enquêtées sont en conflit avec les deux parents, père et
mère à la fois d'où tous les parents sont réunis en
conflit contre leurs filles. Pour 24.6% des filles-mères
enquêtées, elles sont en conflits avec leurs
pères alors que 18% des cas déclarent avoir eu de
problèmes avec leurs mères. On note de ces mésententes
dans les familles, et même parfois des injures. Pour 15.5% des cas
enquêtés, ont des conflits avec leurs frères et soeurs et
enfin 12.1% semblent ne pas avoir aucun conflit dans les familles.
Il faut remarquer qu'un grand nombre de conflits à
l'ordre de 29.8% des cas de notre enquête se trouve parmi les deux
parents qui ont des problèmes avec leur fille. Ceci parce que ces
parents se comprennent et se complètent, d'où le partage du
même point de vue sur un problème quelconque.
3.5. PROBLEME DES
GROSSESSES NON DESIREES CHEZ LES FILLES
Selon WRIGHT ; 2006, dans de nombreuses
sociétés modernes, les grossesses non désirées chez
les adolescentes ont été à la hausse. Une fille qui n'a
pas atteint l'âge adulte légal et est enceinte d'un
bébé est définie comme la grossesse chez les adolescentes.
Bien sûr, l'adulte juridique dans les différents pays
diffère. Dans certains pays, l'âge adulte peut être de 18,
tandis que dans d'autres, l'âge de majorité légale peut
être 21.
Grossesse chez les adolescentes cause plusieurs
problèmes de l'adolescent elle-même, et pour les gens autour
d'elle. La préoccupation la plus immédiate est que les
adolescents ne sont pas encore financièrement indépendants.
Ainsi, les membres de la famille ont tendance à se soucier de ses moyens
de subsistance. Sans autonomie financière, responsabilités
parentales tombent souvent sur les membres de la famille comme les parents.
En outre, comme la grossesse chez les adolescentes est souvent
imprévue, l'incident peut jeter tous les plans dans le désarroi.
Par exemple, les adolescentes peuvent avoir fait des plans pour poursuivre des
études ou une carrière nouvelle et passionnante. Maintenant que
le bébé est venu dans le tableau, tous les plans peuvent
être mis à l'écart. Le bébé doit venir en
premier.
En dépit de ces effets indésirables de la
grossesse chez les adolescentes, pourquoi les adolescents du monde entier
encore tomber enceinte prématurément? Examinons quelques-unes des
causes.
Dans de nombreux pays du tiers monde, un grand pourcentage de
la population n'est pas alphabétisé. Sans possibilités
d'une bonne éducation, ils sont ignorants des conséquences de la
grossesse chez les adolescentes. Sans une prise de conscience des
responsabilités qui viennent avec l'éducation des enfants,
beaucoup d'adolescents se livrer dans l'intimité protégée.
En conséquence, ils deviennent enceintes, même quand ils n'ont pas
la moindre intention d'avoir un bébé.
Mais le
problème de la grossesse chez les adolescentes n'est pas l'apanage des
pays du tiers monde seulement. Les pays développés ont
également connu une augmentation de la grossesse chez les adolescentes
non désirées. Dans ces pays, les possibilités
d'éducation sont abondantes. Alors, pourquoi encore se produire
grossesse chez les adolescentes?
Cela a plus à voir avec la
culture de la société. La culture d'une société
influe sur le comportement de la population. Par exemple, si l'intimité
est lâche fortement encouragée par les médias, la
population commence à croire qu'un tel comportement est acceptable. Sans
contraintes sociales, les adolescents, étant jeune et impressionnable,
sont souvent les plus facilement influençables. Ils s'engagent alors
dans l'intimité, ce qui donne lieu à des grossesses chez les
adolescentes non désirées.
En outre, la grossesse chez
les adolescentes se produit parce que dans de nombreuses
sociétés, l'intimité est un sujet tabou. Il n'est pas
discuté ouvertement dans les écoles, et la plupart des parents
sont trop embarrassés pour parler à leurs enfants sur le sujet.
Sans une bonne connaissance, l'inévitable se produit.
Une fois
une adolescente tombe enceinte, elle n'a que deux options. Elle peut choisir
d'avorter, ou elle peut choisir de porter le bébé à terme.
La question sur l'avortement a été débattue par des
éthiciens et des chercheurs partout dans le monde. Il n'est jamais une
décision facile à prendre. Mais si l'adolescent porte le
bébé à terme, d'autres considérations telles que
les implications financières rend le processus de décision encore
plus difficile.
Peut-être la seule façon de contourner ce
problème consiste à rechercher des solutions préventives.
Comme dit le proverbe, mieux vaut prévenir que guérir. Cela est
particulièrement vrai pour le problème de la grossesse chez les
adolescentes. Une vie humaine est en jeu ici.
Les pays devront adopter
une approche plus active dans l'éducation de leurs citoyens au sujet des
mesures appropriées de contraception. Grossesses chez les adolescentes
est un problème grave, sans distinction de race, de langue ou de
religion. Il n'est pas nécessaire de se dérober de l'objet. Cela
ne fera que causer plus de problèmes. La seule façon d'aller
droit au sujet du problème grossesse chez les adolescentes est de faire
participer pleinement la question.
Conclusion partielle
Le troisième chapitre qui porte sur l'analyse des
conséquences du phénomène fille-mère, avait pour
objectif de vérifier la deuxième hypothèse qui stipule
que le phénomène des filles- mères a des
conséquences qui affectent les filles-mères elles mêmes,
les enfants issus de ce phénomène, la famille et la
société rwandaise en générale.
Au cours de ce chapitre, nous avons analysé les
différents indicateurs tels que l'attitude des parents après
avoir pris connaissance de grossesses de leurs filles, le traitement des
filles-mères par les membres de la famille, la réaction des
parents à l'égard des grossesses, le lieu de l'accouchement et
les conflits qui naissent dans des familles de ces fille-mères.
Nous avons remarqué que 37% des filles déclarent
la perte de l'espoir de la vie et disent que leur vie n'a plus de sens.
Lorsqu'elles remarquent qu'elles sont enceintes, 24.6 de filles
enquêtées affirment avoir eu une angoisse, 23% ont eu le chagrin
et les autres ont eu des paniques. Elles ont fait recours à l'avortement
en vue d'échapper à ce phénomène, ce qui peut leur
coûter la vie.
Lors de leur accouchement, ces filles préfèrent
souvent aller dans des centres de santé et hôpitaux, mais
certaines d'entre elles accouchent à la maison ou chez les accoucheuses
traditionnelles. Elles sont mal traitées par les membres de famille ou
même très mal traitées selon 42.3% des cas. Ceci fait
naître des conflits dans les familles avec des réactions
différentes des parents de ces jeunes filles, où le père
et la mère réagissent différemment et sur ce, nous pouvons
affirmer que notre hypothèse a été vérifiée,
confirmée et retenue également comme la première.
CONCLUSION GENERALE
Au terme de ce travail qui a porté sur le Les
causes et les conséquences du phénomène fille-mère
au sein des familles de Kigali, cas du secteur Nyamirambo (2000-2009), il
nous faut dégager des constants en nous basant sur des
réalités qui ont été découvertes tout au
long de cette recherche afin de suggérer quelques solutions aux
intervenants.
1. SYNTHESE DU TRAVAIL
Notre travail avait pour objectif d'identifier les causes du
phénomène fille-mère et ses conséquences qu'il
entraine sur les familles du secteur Nyamirambo, dégager les
problèmes auxquelles ces filles-mères de Nyamirambo sont
confrontés et étudier les stratégies à prendre pour
pallier à ce phénomène.
Dans la partie introductive, nous avons montré
l'ampleur du phénomène dans le monde et au niveau du Rwanda. Pour
mener notre étude, nous nous sommes posé des questions
suivantes :
- Quelles sont les causes du phénomène
fille-mère au sein de familles du secteur Nyamirambo ?
- Quelles sont les conséquences engendrées par
ce phénomène sur les filles-meres, les parents et la famille en
générale?
Les hypothèses de notre recherche
étaient :
- Parmi les causes du phénomène
fille-mère, nous pouvons aligner la pauvreté de familles,
l'environnement social dans lequel évolue la famille.
- Le phénomène des filles- mères a
des conséquences qui affectent les filles-mères elles même,
les enfants usus de ce phénomène et la société
familiale en générale.
Notre objectif global était de dégager et
d'analyser les conséquences liées au phénomène
filles-mères dans les ménages de Nyamirambo afin de proposer une
piste des solutions à ce phénomène.
Pour vérifier nos hypothèses et atteindre nos
objectifs fixés au départ, nous avons fait recours aux
différentes techniques et méthodes comme :
La technique documentaire, la technique d'entretien, la
technique du questionnaire, la technique d'échantillonnage, etc.
Tandis que les méthodes d'analyse utilisées ont
été la méthode analytique, méthode comparative, la
méthode statistique, la méthode dialectique, etc.
Le premier chapitre a porté sur les
généralités. Dans ce chapitre, nous avons défini
les différents concepts utilisés dans notre travail. Nous avons
défini des concepts comme la fille-mère, le ménage, la
jeunesse, santé reproductive, la sexualité, la notion de famille
ainsi que la notion de conflit. Nous avons aussi passé en revue la
littérature existante dans ce domaine et présenter le milieu de
l'étude.
Dans le second chapitre, nous avons dégagé les
causes du phénomène fille-mère dans les familles du
secteur de Nyamirambo. Nous avons identifié d'abord les
enquêtés par sexe, âge, niveau d'études et
montré les résultats de notre recherche afin d'établir la
fiabilité des réponses fournies par nos
enquêtées.
Nous avons remarqué que la pauvreté apparait
comme la cause majeure du phénomène fille-mère car elle
intervient pour 47.3% des cas des filles enquêtées, tandis que le
viol intervient en deuxième lieu avec 33.7 % des cas. Selon
l'environnement social, nous avons remarqué que les filles orphelines
sont victimes de ce phénomène car 32.4% des fille-mère
affirment n'avoir aucun de leurs parents. Celles qui ont des parents sont en
grand nombre des agriculteurs qui n'ont pas assez de moyens pour satisfaire
leurs besoins primaires soit 51.9% des parents qui travaillent dans
l'agriculture. L'emploi de ces fille est un autre handicap, car les sans
emplois représentent 34.1% et sont plus exposées aux grossesses
non désirées car elles cherchent comment survivre, et les autres
qui travaillent comme domestiques représentent 18.1%.
Dans le dernier chapitre nous avons présenté,
analysé et interprété des résultats de notre
enquête et en sortir des conséquences du phénomène
fille-mère à l'aide des questionnaires et de l'entretien avec les
enquêtées du secteur de Nyamirambo.
Nous avons remarqué que 37% des filles déclarent
la perte de l'espoir de vivre et disent que leur vie n'a plus de sens.
Lorsqu'elles ont remarqué qu'elles étaient enceintes, 24.6% des
filles enquêtées affirment avoir eu une angoisse, 23% ont eu le
chagrin et les autres ont eu des paniques. D'ou le recours à
l'avortement en vue d'échapper à ce phénomène, ce
qui peut leur couter la vie. Les filles-mères sont mal traitées
par les membres de leurs familles et même très mal traité
comme l'ont affirmé 42.3% des enquêtées. Ceci fait
naître des conflits dans les familles avec des différentes
réactions des parents de ces jeunes filles, où le père et
la mère réagissent différemment.
2. SUGGESTIONS
Les résultats de notre travail ne sont pas exhaustifs,
c'est à dire qu'il y a certainessituations pour lesquelles nous n'avons
pas pu trouver des solutions. C'est pourquoi nous avons quelques suggestions
à adresser aux différentes instances :
v Au gouvernement Rwandais
- Que le gouvernement Développe les stratégies
de mobilisation des ressources permettant la mise en exécution des
programmes qui peut aider à la sensibilisation et mobilisation des
jeunes en matière de la sexualité et procréation ;
- Que le gouvernement crée des centres qui s'occupent
des problèmes sociaux des jeunes à Nyamirambo en particulier et
dans tout le pays en général ;
- Que le gouvernement rwandais fasse son mieux pour informer
la population rwandaise du droit de la personne ;
- Que les autorités locales suivent de près les
filles enceintes afin de se rendre compte de leur état pour les
empêcher d'avorter et de se suicider ;
v Aux parents
- Que les parents s'intéresser à la vie et
particulièrement à l'éducation de leurs enfants avec
des conseils, une communication en matière de la sexualité pour
que les enfants prennent connaissance de leur vie et se confient à leurs
parents plutôt qu'à la rue ;
- Que les parents prennent ces enfants nouveau-nés
issus filles-mères comme des êtres humains ;
- Que les parents n'abandonnent pas les filles-mères ou
enceintes et qu'ils continuent à les assister car ces grossesses sont
souvent liées aux problèmes familiaux
v Aux jeunes filles
- Que les jeunes filles obéissent leurs parents et les
conseils données;
- Qu'elles osent demander des explications en rapport avec le
fonctionnement de leur corps ;
- Que les filles prennent connaissance de la gravité
des maladies sexuellement transmissibles.
3. PERSPECTIVES DES RECHERCHES ULTERIEURES
Pour appuyer la présente recherche, nous voudrons
suggérer des sujets de recherche ultérieurs. Parmi ces sujets, on
peut citer :
- Conséquences des grossesses non
désirées des filles dans le milieu rural ;
- traitement des enfants issus des filles-mères dans
leurs familles
- fréquences d'abandons des études des filles
suite au phénomène des grossesses non désirées.
BIBLIOGRAPHIE
§ OUVRAGES
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édition Gasset et Fasquelle, Paris, 1980
2. Codes et lois usuels du Rwanda, Volume II du 1 Janvier 1997,
Art 431
3. DIALLO, A., La sociologie africaine, Armand
Collin, Paris 1974
4. FREUD J., Sociologie des conflits, PUF, Paris,
1933.
5. GRAWITZ, M., Les méthodes des sciences
sociales, 10ème édition, Dalloz, paris,
1996.
6. TOURAINE A. Les conflits sociaux, in
Encyclopédie Universalis, Paris, 1988
7. KALAMBRY, A., Initiation aux méthodes des
sciences sociales, paris, 1999
8. KUYUNSA et SHOMBA, Dynamique sociale et sous
développement en RDC, P.U.C. KINSHASA, 2000
9. LOUBET,J., Initiations aux methodes des sciences
sociales, Paris,1999
10. MASLOW, A., Motivation and personality,
Harper and Row ,New York, 1954
11. TOURAINE A. Les conflits sociaux, in
Encyclopédie Universalis, Paris, 1988
12. WRIGHT, G., Teenagers and pregnancy, Harper
and Row, New York, 2006
§ REVUES ET EMMISSIONS
1. C.N.L.S., Communiqué de presse : La Campagne
Witegereza, Igiti kigororwa kikiri gito, Kigali, 2008.
2. I.P.P.F., rapport du groupe de travail des jeunes sur
la sexualité, 2001
3. MINISANTE, Politique nationale de santé de
reproduction, Kigali, 2006
4. MINISANTE, Système d'information
sanitaire, Kigali, 2007.
5. O.M.S., Santé sexuelle et reproductive des
jeunes filles en Afrique, Bonn, 2003
6. O.M.S., Rapport de 2006
7. ONAPO, enquête sur les besoins d'éducation
pour la vie familiale des élèves, Kigali, 2007
8. Rapport de la quatrième conférence
Régionale des Parlementaires : Répondre aux besoins
des adolescents en matière de la reproduction et de la sexualité
en Afrique Subsaharienne, Windhoek, 2000.
9. UNICEF, Rapport de la quatrième
conférence Régionale des femmes Africaines, 2004
10. UNICEF, Rapport de l'UNICEF, 1990
11. DISTRICT DE NYARUGENGE, Monographie du District de
Nyarugenge, Kigali, 2011
12. DISTRICT DE NYARUGENGE, Rapport du recensement de la
population du secteur Nyamirambo, Février 2006
13. NTIRENGANYA EMMA CLAUDINE, Journaliste à la radio
Salus, émission IMENYENAWE , Février 2011
14. MUKUNZI ROBENS , Journaliste à la radio 10,Mars
2011
§ COURS
1. INTERAYAMAHANGA, R., Méthode de recherche
scientifique, LIC I/DEMO/SOIR, ULK, Kigali, 2009
2. MUNGALA, A., Séminaire de sociologie de la
famille, notes de cours inédites département de
sociologie, Université de KINSHASA, 2006-2007
3. RWIGAMBA, B., Ethique et culture Rwandaise,
LIC I/DEMO/SOIR, ULK, Kigali, 2010
4. TWiZERE, B., reproductive health, LIC
I/DEMO/SOIR, ULK, Kigali, 2010
5. RUGARAMA J.,
§ MEMOIRES
1. MANZI, A., sexualité, rites et moeurs sexuels
de l'ancien Rwanda, U.L.K., Kigali 2003
2. NTEZIRIZAZA, T., La communication
intergénérationnelle pour le changement de comportement de jeunes
face au VIH/SIDA, U.L.K., Kigali, 2004.
3. KAMANZI,K.G., Etude des grossesses non
désirées des adolescents en milieu rural, cas de la zone de
rayonnement de centre de RULI, ULK , Kigali, 2007
§ DICTIONNAIRES
1. DICTIONNAIRE Le Nouveau Petit Robert,
Nouvelle édition, Paris, 2000
2. La grande encyclopédie, Vol. 8,
Librairie Larousse, Paris, 1973
§ REFERENCES ELECTRONIQUES
1.
http://www.lefaso.net/spip.php?article34512,
Consulté le 14 Janvier 2011
2. http://www.infosud.org/spip.php? article8426,
Consulté le 22 février 2011
3.
http://www.taxiclic.com/questions/quels_sont_les_risques_d-une_grossesse_a_l-adolescence-4701.html
Consulté le 14 janvier 2011
4.
http://www.fr.articlesphere.com/Article/The-Problem-of-Unwanted-Teenage-Pregnancy/166965
consulté le 22 février 2011
5.
http://content.undp.org/go/newsroom/2010/april/lucha-contra-la-violencia-de-gnero-en-rwanda.fr;jsessionid=ayIdle1Tz2qg?lang=fr,
Consulté le 22 février 2011
QUESTIONNAIRE D'ENQUETE
Avant de répondre :
1. Lire attentivement les questions avant d'y répondre
2. Mettre une croix sur la bonne réponse pour les
questions de choix.
3. Sil faux que vous utilisiez vos propres expressions, veuillez
utiliser la place en bas des questions.
4. Essayer d'apporter une réponse pour les questions de
choix.
I. IDENTIFICATION
1. Age :
2. Sexe :
3. Etudes faites : Aucunes
Primaire
Secondaire
Université
Autre
............................................................
4. Lieu de résidence?
Secteur...............................................
Cellule...............................................
5. Lieu de naissance :
Secteur..............................................
Cellule..............................................
6.
Occupation.................................................................
II. QUESTIONNAIRE
1. Quelle est votre situation familiale ?
- Orpheline de tous les parents
- Orpheline de l'un des parents
- Vivent avec les parents
2. Quel est le statut socioprofessionnel de tes parents ?
- Agriculteurs/éleveurs
- Fonctionnels de l'état
- Commerçants
- Secteur privé
- Sans emploi
3. Comment est ce que tes besoins matériels sont
satisfaits par tes parents ?
- Très suffisant
- Suffisant
- Insuffisant
- Tres insuffisant
4. Avez-vous entendu parler des relations sexuelles et de la
procréation ? OUI
Non
5. Si oui où en avez-vous entendu parler ?
- En famille
- A l'école
- A la radio
- Dans les journaux
- Par les amis
-
Autres..................................................................
6. `Quelles sont les méthodes contraceptives que vous
connaissez ?
- Injection
- Pilules
- Condom
- Abstinence
7. Si vous avez entendu parler des relations sexuelles et de la
procréation en général de quel sujet
précisément on discutait ?
- De grossesse
- De relation sexuelle
- Du cycle menstruel
- D'avortement
- Des organes génitaux
- D'accouchement
-
Autres................................................................................................
8. A quel âge avez-vous fait des relations sexuelles pour
en être enceinte ?.......................
9. Qu'est ce qui a été la cause de votre
relation sexuelle ?
- Viol
- Ignorance des méthodes contraceptives
- Plaisir
- Ignorance du cycle menstruel
- Pauvreté
- La curiosité de la première fois
-
Autres.................................................................................................
10. Qui a été votre partenaire ?
- Un ami de mon âge
- Une personne plus âgée que moi
- Un simple voisin
- Un Violeur
-
Autres................................................................................................
11. Qui était responsable de votre ménage au moment
de votre grossesse ?
- Vos parents
- L'un de vos parents
- Toi-même
- Les autres membres de la famille
- Centre pour orphelin
12. Ou est ce que l'accouchement a eu lieu ?
- A la maison
- Chez l'accoucheuse traditionnelle
- Au centre de santé
13. Le quel des parents parle avec toi des la sexualité
- Père
- Mère
14. Quels sont les problèmes que vous avez
rencontré pendant et après l'accouchement ?
- Pas d'assistance materielle
- Perte d'espoir de la vie
- Provoquer l'avortement
- Autres problèmes
- Par joie
15. Quel était votre attitude après avoir pris
connaissance de votre grossesse ?
- Angoisse
- Chagrin
- Haine
- Panique
- Autres attitudes
16. Avez-vous effectué un avortement ?
- Oui
- Non
17. Comment votre grossesse a-t-elle été
reçue par votre famille ?
- Par indignation
- Par indifférence
- Par réaction violente
- Par rejet familiale
- Par joie
18. Avez-vous des conflits avec certaines personnes de votre
famille ? Si oui, c'est qui ?
- Les deux parents
- Père
- Mère
- Frères et soeurs
- Aucun
19. Comment prenez-vous en charge votre en enfant ?
- Je me débrouille
- Mes parents m'assistent
- Père de mon enfant m'assiste
- D'autres personnes m'assistent
-
Autres............................................................................................