PAUVRETEÉ ET FÉCONDITÉ DES
ADOLESCENTS EN ANGOLA :
ORGANISME INTERGOUVERNEMENTAL UNIVERSITE DE YAOUNDE II
IFORD
INSTITUT DE FORMATION ET DE RECHERCHE DEMOGRAPHIQUES
Lauréat du Prix des Nations Unies pour la Population
2011
Année académique 2011-2012
32ème promotion
UNE ANALYSE COMPARATIVE ENTRE 2006 et 2010.
Mémoire présenté et soutenu
par JOO DE JESUS ANTÓNIO HEBO
En vue de l'obtention du diplôme
de
MASTER PROFESSIONNEL EN DEMOGRAPHIE
Comité d'encadrement :
Pr. EVINA AKAM, Directeur
Dr. Gervais BENINGUISSE, Co-directeur
Dr. Owoutou ONDOUA, Lecteur
Yaoundé, Octobre2012
IFORD?? BP 1556 - Yaoundé (CAMEROUN)? Email :
iford@iford-cm.org? Web :
www.iford-cm.org Tél. :
(-I-237) 22 22 24 71 / 22 23 29 47 / 22 03 44 12 / 22 22 35 79 ? Fax : (-I-237)
22 22 67 93
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
ENGAGEMENT
i
Les opinons émises dans ce document ne
reflètent en aucun cas la position de l'Institut de Formation et de
Recherche Démographiques (IFORD) et n'engagent que son auteur
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
DEDICACE
A mon père, DOMINGOS JOO HEBO NETO
!
A ma mère, JOANA SEBASTIO ANTÓNIO
!
A ma femme, IVONE FULA HEBO, Pour son
amour,
A nos enfants, Oswaldo, Lany, Mauro Claudio, Bruno,
Igor,
ii
Je n'oublie pas mes frères, mes soeurs et mes
tantes,
A GETÚLIO HEBO pour tant de
marqued'affection, que ton âme repose en paix.
iii
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
REMERCIEMENTS
Au terme de ce travail, c'est pour nous un agréable
devoir et un vif plaisir d'exprimer notre profonde gratitude à toutes
les personnes qui ont contribué à sa réalisation. Notre
gratitude va d'abord à l'endroit du Gouvernement de la République
de l'Angola à travers 'Institut National de la Statistique (INS)et
à l'UNFPA Angola qui ont financé cette formation à travers
leur partenariat. Qu'il nous soit permis de remercier les membres du
comité d'encadrement de ce travail.
Nous tenons à remercier tout
particulièrement le Pr EVINA AKAM qui, en dépit
de ses multiples occupations, a bien voulu diriger ce travail .Ses conseils en
tant que spécialiste dans le domaine de notre recherche nous ont permis
de mener à bien cette étude. Le Docteur Gervais
BENINGUISSE, Co-directeur de ce mémoire, qui malgré ses
lourdes charges a accepté de nous aider dans nos recherches. Ses
conseils judicieux, sa rigueur scientifique nous ont été d'une
grande utilité. Nous remercions aussi le Docteur Owoutou
ONDOUA, notre lecteur, pour ses conseils et pour sa lecture
attentive.
Nos remerciements vont aussi à l'endroit de tout le
personnel de l'IFORD et notamment, les enseignants et
chercheurs qui, tout au long de notre formation, se sont attelés
à nous dispenser les connaissances utiles et à nous faire prendre
conscience du rôle des futurs démographes que nous sommes
appelés à être dans le processus de développement de
l'Afrique, nous exprimons également notre gratitude au Dr.
KAMDEM Hélène pour ses conseils. Que les étudiants de la
30ème, 31ème,
32èmeet 33ème promotion soient
remerciés pour la convivialité et l'esprit d'équipe qui
nous ont conduits durant cette formation. Nous accordons une mention
spéciale à Sandra Mara Nascimento Oliveir ,Isaac Paterne,
Ntouda julien, Daniela Rosita ZONG MBA, Rostin Pierre
KINSAKIENO, Amadou TRAORE, Abou BA, Ingnace MBOM, Mireille, Jean Didier MIZERE
LOUFOUMA, Félicia ASAHATANJONG ,Rabi Joel GANSAONRE,CHIKITO ,Diouf
IBRAHIMA, Sékou KAYENTAO ,LOUKOUA kissi lydie, CANHA, KOUCHORO gorges et
DJENI koleti. Ceci est le symbole de l'intérêt
que nous nous portons. Nous exprimons également notre reconnaissance
à l'endroit de toutes les personnes qui n'ont ménagé aucun
effort pour nous ouvrir les portes du savoir. Nous visons ici nos parents, tous
nos éducateurs depuis l'école primaire, jusqu' à ce jour
et plus spécialement les enseignants de l'Institut de Formation et de
Recherche Démographiques pour leur formation tant morale
qu'intellectuelle .Enfin, que toute personne qui, d'une manière ou d'une
autre, a apporté son effort pour l'édification de cette oeuvre
soit assurée de notre profonde gratitude.
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
iv
SIGLES ET ABREVIATIONS
AFCM Analyse Factorielle des Correspondances Multiples
ROC Received Operating Curve
CEDEAO Communauté Economique des Etats de l'Afrique de
l'Ouest
CIPD Conférence Internationale
Population-Développement
COSEP Consultation de Servisses Etudie et Perquises
DEPOLIPO Déclaration de Politique de Population
IIMA Enquête d'Indicateurs sur le Paludismes en
Angola
SRA Santé Reproductive des Adolescents
FNUAP Fonds des Nations Unies pour la Population
GRIPPS Groupe International de Partenaires
Population-Santé
IFORD Institut de Formation et de Recherche
Démographiques
INS Institut National de la Statistique
ISF Indice Synthétique de Fécondité
NU Nations Unies
OMD Objectifs du Millénaire pour le
Développement
OMS Organisation Mondiale de la Santé
PAS Programme d'Ajustement Structurel
PF Planification Familiale
PIB Produit Intérieur Brut
PNLS Programme National de Lutte contre la SIDA
PNUD Programme des Nations Unies pour le
Développement
EVF Éducation à la Vie Familiale
SIDA Syndrome d'Immunodéficience Acquise
SR Santé de la Reproduction
SCRP Stratégie de Croissance pour la Réduction
de la Pauvreté
EDS Enquête Démographique et de Santé
USAID United States Agency for International Cooperation
VIH Virus de l'Immunodéficience Humaine
V
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
TABLE DE MATIERES
ENGAGEMENT I
DEDICACE II
REMERCIEMENTS III
SIGLES ET ABREVIATIONS IV
TABLE DE MATIERES V
LISTE DES TABLEAUX VIII
LISTE DES GRAPHIQUES ET FIGURES IX
RESUME X
ABSTRACT XI
INTRODUCTION GENERALE 1
CHAPITRE 1 : CONTEXTE DE L'ETUDE 4
1.1. PRESENTATION GENERALE DE L'ANGOLA 4
1.1.1. Géographie, administration et politique
4
1.1.2. Contexte démographique et juridique 6
1.1.3. Situation socioéconomique 8
1.2. SITUATION SANITAIRE EN ANGOLA 10
1.1.1. Programme de planification familiale 11
1.2.1. Organisation du système de santé
13
CHAPITER 2 : CADRE THEORIQUE 16
2.1. CONCEPTS 16
2.1.1. Concept de pauvreté 16
2.1.2. Concept de fécondité 17
2.2. REVU DE LA LITTERATURE 18
2.2.1. Approches explicatives de la fécondité
19
2.2.2. La relation entre pauvreté et
fécondité 22
2.2.3. Autres facteurs associés à la
fécondité des adolescents 23
2.3. CADRE CONCEPTUEL 25
2.3.1. Hypothèse générale 25
vi
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
2.3.2. Définition des concepts et spécification
des variables 26
2.4. CADRE D'ANALYSE 28
2.4.1. Hypothèse spécifique et schéma
d'analyse 28
CHAPITRE 3 : ASPECTS METHODOLOGIQUES 30
3.1. SOURCE DE DONNEES 30
3.1.1. Support de collecte 31
3.1.2. Échantillonnage 31
3.1.3. Population cible 31
3.1.4. Comparaison des sources de données 32
3.2. EVALUATION DE LA QUALITE DES DONNEES 32
3.2.1. Taux de non réponse des variables 34
3.2.2. Qualité de la déclaration de l'âge
34
3.3. DEFINITION DES VARIABLES OPERATIONNELLES 37
3.3.1. Variable dépendante 37
3.3.2. Variables indépendantes 37
3.3.3. Méthodes d'analyse statistique 39
CHAPITRE 4 : APPROCHE DESCRIPTIVE DE LA RELATION ENTRE
LA PAUVRETÉ
ET LA FÉCONDITÉ DES ADOLESCENTES 42
4.1. ANALYSE DESCRIPTIVE BI-VARIEE 42
4.1.1. Association entre la proportion des naissances
vivantes au sein des adolescentes
et le niveau de vie du ménage 42 4.1.2. Association
entre la proportion des naissances vivantes au sein des adolescentes
et le milieu de résidence selon le niveau de vie en
2006 et 2010 43 4.1.3. Association entre la proportion des naissances
vivantes au sein des adolescentes
et le région de résidence selon le niveau de
vie en 2006 et 2010 44 4.1.4. Association entre la proportion des naissances
vivantes au sein des adolescentes
et le niveau d'instruction selon le niveau de vie en 2006 et
2010 45 4.1.5. Association entre la proportion des naissances vivantes au
sein des adolescentes
et l'âge selon le niveau de vie en 2006 et 2010
46
4.2. PROFIL DES ADOLESCENTES DE MOINS DE 20 ANS EN 2006 ET EN
2010 47
4.2.1. Profil des adolescentes de moins de 20 ans en 2006
48
4.2.2. Profil des adolescentes de moins de 20 en 2010
49
vii
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
CHAPITRE 5 : ANALYSE EXPLICATIVE MULTIVARIEE DE L'IMPACT
DE LA
PAUVRETE SUR LA FECONDITE DES ADOLESCENTES 53
5.1. IDENTIFICATION DES FACTEURS EXPLICATIFS 53
5.2. ADEQUATION DU MODELE AUX DONNEES 54
5.3. EFFETS NETS DES FACTEURS EXPLICATIFS DE LA PAUVRETE ET LA
FECONDITE DES
ADOLESCENTES EN ANGOLA EN 2006 ET 2010 ET LEURS MECANISMES
D'ACTION 55
5.3.1. Facteurs explicatifs 55
5.3.2. Autres facteurs 57
5.4. HIERARCHISATION DES FACTEURS 59
5.5. DISCUSSION DES RESULTATS EN 2006 ET 2010 61
CONCLUSION GENERALE 62
BIBLIOGRAPHIE 64
ANNEXE A
viii
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1.1. : Principales tendances macroéconomiques
8
Tableau 3.1 : Liste des variables présentent dans les
deux bases 32
Tableau 3.2 : Taux de non réponse des variables
à utiliser 34
Tableau 3.3a : Indice de Myers pour l'IIMA-2006 36
Tableau 3.3b : Indice de Myers pour l'IIMA-2010 37
Tableau 4.1 Profils des décrocheurs suivant les deux
premiers axes (en 2006) 49
Tableau 4.2 Profils des décrocheurs suivant les deux
premiers axes (en 2010) 50
Tableau 5.1 : Présentation des facteurs communs et
spécifique à chaque période 55
Tableau 5.2.a : Rapport de côtes d'avoir eu au moins une
naissance vivante avant l'âge de 20
ans (en 2006) 58
Tableau 5.2.b : Rapports de côtes d'avoir eu au moins
une naissance vivante avant l'âge de 20
ans (en 2010) 59
Tableau 5.3 : Contribution et leur seuil de
significativité à l'explication de la fécondité
des
adolescentes en fonction de leur niveau de vie. 60
Tableau 4.1.2 : Répartition en pourcentage des
naissances vivantes au sein des adolescentes
selon le Milieu de résidence et le niveau de vie A
Tableau 4.1.3 : Répartition en pourcentage des
naissances vivantes au sein des adolescentes
selon la Région de résidence et le niveau de vie
B
Tableau 4.1.4 : Répartition en pourcentage des
naissances vivantes au sein des adolescentes
selon le Niveau d'instruction et le niveau de vie B
Tableau 4.1.5 : Répartition en pourcentage des
naissances vivantes au sein des adolescentes
selon l'âge et le niveau de vie C
Tableau 4.3 : Coordonnées, contributions et cosinus
carres des modalités actives (2006) E
Tableau 4.4 : Coordonnées, contributions et cosinus
carres des modalités actives (2010) F
ix
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
LISTE DES GRAPHIQUES ET FIGURES
Carte.1.1 : Localisation géographique et division
administrative de l'Angola 5
Graphique 1.1. Taux de fécondité
générale par âge entre 2006 et 2010 7
Figure 2.1 : Schéma Conceptuel 26
Figure 2.2 Schéma d'analyse pauvreté et
fécondité des adolescentes en Angola 29
Graphique 3.1 : Effectifs des mères en fonction de
l'âge 35
Graphique 4.1 : Proportions des naissances vivantes au sein
des adolescentes selon le niveau
de vie du ménage en 2006 et 2010 43
Graphique 4.2 : Proportions des naissances vivantes au sein
des adolescentes par milieu de
résidence selon le niveau de vie en 2006 et 2010 44
Graphique 4.3 : Proportions des naissances vivantes au sein
des adolescentes par région de
résidence selon le niveau d'instruction en 2006 et 2010
45
Graphique 4.4 : Proportions des naissances vivantes au sein
des adolescentes par niveau
d'instruction selon le niveau de vie en 2006 et 2010. 46
Graphique 4.5 : Proportions des naissances vivantes au sein
des adolescentes par âge selon le
niveau de vie en 2006 et 2010. 47
Graphique 4.6 : Projection des caractéristiques des
enquêtées sur le premier plan factoriel (en
2006) 51
Graphique 4.7 : Projection des caractéristiques des
enquêtées sur le premier plan factoriel (en
2010) 52
Graphique 5.1 : Evaluation du pouvoir discriminant du
modèle saturé (M4) en 2006 et 2010 54
Graphique A.1 : Histogramme des 32 premières valeurs
propres (2006) D
Graphique A.2 : Histogramme des 32 premières valeurs
propres (2010) D
x
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
RESUME
Le besoin d'une meilleure compréhension des facteurs
qui déterminent la vie génésique des femmes a
été l'un des thèmes majeurs du programme d'action de la
CIPD (Caire, 1994). Certains pays, notamment l'Angola, par manque de
données démographiques fiables et malgré leur niveau de
fécondité relativement élevé n'ont pu,
jusqu'à présent, réaliser des études permettant de
comprendre la procréation dans le contexte qui les concerne ; et de
façon particulière sur les populations cibles comme les
adolescentes.
De ce fait il était donc judicieux, avec les
donnée de l'Enquête à Indicateurs Multiples (MICS) sur la
Malaria réalisée en 2006 et 2010 (IIMA) en Angola, de rechercher
les facteurs susceptibles d'influencer la fécondité
précoce des adolescentes angolaises compte tenu de leur niveau de vie
afin de contribuer à l'amélioration des connaissances et de
permettre aux décideurs de réorienter leurs politiques et
programmes en matière de santé reproductive des adolescents
(SRA).
Cette étude s'inscrit ainsi dans cette optique en se
basant sur une hypothèse générale selon laquelle la
pauvreté influence directement sur la fécondité des
adolescentes quelque soient les facteurs contextuels, les facteurs
socioculturels et les facteurs sociodémographiques.
Les tableaux croisés ont été
utilisés avec le test de Khi-deux pour voir les associations entre la
variable dépendante et chacune des variables indépendantes au
niveau des analyses descriptives bivariées. Cependant, l'analyse
descriptive multivariée, à travers l'Analyse Factorielle des
Correspondances Multiples en 2006 et en 2010, a permis de dresser le profil des
adolescentes fécondes et non fécondes.
Au niveau de l'analyse explicative multivariée, la
régression logistique nous a permis de mesurer l'impact de la
pauvreté sur la fécondité des adolescentes en Angola en
2006 et en 2010. Il ressort de cette analyse qu'il existe une
corrélation négative entre le niveau de vie et la
fécondité des adolescentes et celle-ci est plus prononcée
en 2006 qu'en 2010.
Compte tenu du rôle de la pauvreté dans
l'explication de la fécondité des adolescentes, il apparaît
que toute politique ou tout programme visant à combattre ce
phénomène doit prioriser l'amélioration des conditions de
vie des adolescentes angolaises.
xi
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
ABSTRACT
The need for a better understanding of the factors that
determine the reproductive life of a woman was one of the major themes of the
CIPD action program (Cairo, 1994). Some countries especially Angola due to the
lack of reliable demographic data and despite their relatively high level of
fertility have up till date not been carry out studies that permit the
understanding of procreation in the context that concerns them; and in a more
specific manner on the target population such as adolescents.
Consequently, it was therefore appropriate, with data from the
Multiple Indicators Survey (MICS) on malaria carried out in 2006 and 2010
(IIMA) in Angola, to examine the factors that may influence early fertility of
Angolan adolescents taken into account their standard of living, in a bid to
contribute to the improvement of knowledge and to permit decision-makers to
readdress their policies and programs on Adolescent Reproductive Health
(ARH).
This study is therefore inscribed in this context based on a
general hypothesis that poverty has a direct influence on adolescent fertility,
no matter the contextual, socio-cultural and socio-demographic factors.
Cross-tabulations were used with the chi-square test to see
associations between the dependent variable and each independent variable in
bivariate descriptive analyzes. However, multivariate descriptive analysis,
through the Multiple Correspondence Analysis in 2006 and 2010, helped to build
up the profile of fertile and non-fertile adolescents.
At the level of the multivariate explanatory analysis, the
logistic regression abetted the measuring of the impact of poverty on
adolescent fertility in Angola in 2006and in 2010. It sterns from this analysis
that there is a negative correlation between the standard of living and
adolescent fertility and this is more prominent in 2006 than in 2010.
Given the role of poverty in explaining adolescent fertility,
it becomes clear that every policy or program geared towards the overcoming of
this phenomenon has to prioritize the amelioration of the living conditions of
Angolan adolescents.
1
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
INTRODUCTION GENERALE
La plu part des pays africains se distinguent par une
fécondité élevée liée à des valeurs
pro-natalistes propre seaux nombreuses cultures du continent (Sonko,
1994).Nombre d'études réalisées en Afrique sub-saharienne
révèlent qu'en moyenne l'indice synthétique de
fécondité se situe dans la plupart des cas au-delà de 5
enfants par femme.
Avec une telle moyenne, l'Afrique connaît le niveau de
fécondité le plus élevée du monde, entrainant une
croissance rapide de sa population. Depuis une quinzaine d'années en
effet, toutes les études successives, qui s'appuient de plus en plus sur
les Enquêtes Démographiques et de Santé (EDS) des pays,
confirment une extension peut-être lente mais progressive des transitions
de la fécondité générale dans divers pays de la
région (Sonko, 1994).
Proche de 7 enfants par femme en moyenne, des années
1950 aux années 1970, la fécondité en Afrique
sub-saharienne a commencé à décliner lors de la
décennie1980, pour atteindre 6,1 enfants par femme en 1990-1995 et 5,5
enfants par femme en 2000-2005. Dans les années1980, on soulignait bien
déjà une certaine
hétérogénéité entre pays, maison en
était encore surtout à discuter des augmentations de la
fécondité que nombre d'entre eux venaient de connaître
(Schoenmaeckers, 1988)et onnecitaitquele Zimbabwe comme pays en réelle
transition (Page 14,1988).
Dès le début des années 1990, avec les
résultats des premières EDS, on ya joutera avec prudence par fois
le Botswana, le Ghana, le Kenya et le Sénégal (VAN DE WALLE et
FOSTER, 1990). Depuis, la liste des pays s'allonge peu à peu avec,
à côté des pays précurseurs, la Côte d'Ivoire,
le Swaziland, le Rwanda, le Soudan ou la Namibie, avec aussi
parallèlement un grand nombre de pays sans changement notable.
La situation démographique de l'Angola s'inscrit dans
la dynamique globale de la population africaine avec une
fécondité élevée et une mortalité en baisse.
Les adolescentes contribuent de façon non négligeable à
ces niveaux élevés de la fécondité en Angola.
En effet, les résultats des enquêtes IIMA de 2006
et 2010 montrent que la fécondité, est demeurée presque
constante depuis 2006. L'indice synthétique de fécondité
qui était en effet de 5,8 enfants par femme en âge de
procréer en 2006, a légèrement augmenté en 2010
(6,5 enfants par femme).
2
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
Par ailleurs, les résultats de ces enquêtes
indiquent une forte fécondité précoce en Angola. En effet,
le taux de fécondité des 15-19 ans est de 165%o 2006 contre en
2010, soit une augmentation de 16%o.
Sur le plan socioéconomique, malgré des
résultats spectaculaires, avec une croissance parfois à deux
chiffres ces dernières années, la situation sociale et
humanitaire reste précaire. En effet, l'Angola se situait au
166erang parmi 177 pays selon l'indicateur de développement
humain en (2004). La proportion des pauvres a diminué au cours de la
période 2006-2010 passant de 45% à 37% (INS, 2010).
En milieu rural, seulement un tiers des femmes sont
alphabétisées, contre 69% des hommes. Il n'existe aucun
recensement officiel depuis 1970, de sorte que tous les chiffres de la
population reposent sur des projections. On estime que le pays compte 13,12
millions d'habitants, dont la moitié a moins de 15 ans. Les
données disponibles montrent qu'en 2001 68% de la population vivait sous
le seuil de pauvreté (défini en Angola comme inférieur
à 1,68 USD par jour) et que 15% des ménages connaissaient
l'extrême pauvreté (moins de 0,75 USD par jour) rapport du banque
mondial 2009.
La pauvreté frappe davantage les zones rurales,
où 94% des ménages sont pauvres, comparés à 57%
dans les villes, faute d`accès aux services essentiels et aux
marchés, et suite à la destruction ou au vol des récoltes
et du bétail. En 2002, 35% de la population vivaient en milieu urbain et
il est difficile de savoir combien d'anciens ruraux sont retournés
depuis dans les zones rurales.
De ce qui précède, il apparait que la
pauvreté reste à la base de la fécondité
élevée en matière de PF. Cette étude se propose
donc de répondre à la question ci-après :
Quelle est l'incidence de la pauvreté sur la
fécondité des adolescentes en Angola ? Cette
étude s'inscrit dans ce contexte et pose la problématique de
l'influence de la pauvreté sur la fécondité des
adolescentes en Angola en 2006 et 2010.
L'objectif général consiste à montrer
l'influence de la pauvreté sur la fécondité des
adolescentes au cours de la période 2006- 2010.
De façon spécifique, il s'agit de :
- Décrire le contexte angolais en rapport avec la
fécondité et la santé de la reproduction des adolescentes
;
3
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
- Dresser la variation de la fécondité des
adolescentes en fonction de la pauvreté ;
- Identifier le profil des adolescentes exposées à
une fécondité précoce ;
- Cerner les mécanismes par lesquelles la pauvreté
influence la fécondité des
adolescentes en Angola ;
- Formuler des recommandations sur la base des résultats
obtenus.
Cette étude est structurée autour de cinq
chapitres, le premier chapitre expose les aspects contextuels du cadre
d'étude. Le deuxième chapitre traite du cadre théorique,
des approches et études empiriques ainsi que du cadre conceptuel de
notre étude. Cependant, le troisième chapitre présente les
aspects méthodologiques de notre étude. Enfin, les deux derniers
chapitres sont consacrés à la présentation des
résultats au niveau descriptif bi-varié et multi-varié et
explicatif multi-varié.
4
5
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
CHAPITRE 1 : CONTEXTE DE L'ETUDE
Avant d'aborder le sujet, il convient de préciser le
cadre dans lequel les événements à étudier se
déroulent. Ainsi, nous procéderons à la
présentation géographique, administrative, socioéconomique
et démographique de l'Angola. Nous nous pencherons ensuite sur la
situation sanitaire du pays.
1.1. Présentation générale de
l'Angola
1.1.1. Géographie, administration et politique
Située à la côte Sud-ouest de l'Afrique,
entre les méridiens de 11° et 24° Est et entre les
parallèles 4° et 18° Sud, la République de l'Angola
présente une grande diversité du milieu naturel. D'une superficie
de 1.246.700 km2, Elle est limitée par : le Congo et la
République Démocratique du Congo au Nord (RDC), la Zambie
à l'Est, la Namibie au Sud et l'Océan Atlantique à
l'Ouest. Les effets combinés du climat, de la végétation
et du relief permettent de distinguer trois saisons distinctes : une saison
semi-aride au sud et le long des côtes à Luanda, une saison
fraiche et sèche (de mai à octobre) au Nord et une saison chaude
et pluvieuse (de novembre à avril). L'inégale répartition
de la pluviométrie conjuguée à la pauvreté
différentielle des sols au plan interne constitue un facteur
d'inégalité entre le Nord et l'Est comparativement au Sud et
à l'Ouest. Certains sols sont ainsi mieux arrosés que d'autres et
leurs sous-sols bénéficient de certaines richesses.
La capitale Luanda est une zone spéciale (cosmopolite)
parce qu'abritant non seulement l'administration centrale tant publique que
privée, mais aussi, on y trouve une mosaïque de cultures.
Administrativement (cf. carte page suivante) le pays est subdivisé en 18
provinces1, 163 municipalités et 547 communes. Les services
de santé sont calqués sur cette structure administrative ; Ils
sont répartis dans l'ensemble du pays de manière pyramidale et
moins équitable. De par la situation de ces provinces, elles ne
bénéficient pas de la même couverture en infrastructures
sanitaires. Cette situation n'est pas sans conséquence sur la
pauvreté, et par ricochet, sur la fécondité des
adolescentes en Angola.
1Kuando Kubango, Kwanza Norte, Kwanza Sul, Cunene,
Huambo, Huila, Luanda, Lunda Norte, Lunda Sul, Malanje, Moxico, Namibe, Uige,
Zaire.
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
Carte.1.1 : Localisation géographique et division
administrative de l'Angola
Source : Enquête sur les Indicateurs de la
Malaria en Angola(IIMA) , 2006 et 2010
Sur le plan politique, l'Angola a connu 27 ans de conflit
post-armée, celui-ci opposait, l'armée gouvernementale et l'UNITA
faisant ainsi plus d'un demi-million de morts et entraînant le
déplacement de quatre millions de personnes (PANT, 2001). Cette
situation a ainsi favorisé les niveaux de pauvreté actuels. Quant
au secteur de la santé, ces années de conflit ont conduit
à la détérioration et à la dégradation du
système de santé en générale et de
6
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
celui des adolescents en particulier. Toutefois, malgré
la stabilité retrouvé en 2002,lepays reste encore marqué
par un système démocratique embryonnaire même si la
séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judicaire
est affirmée. On compte ainsi trois institutions républicaines
dont trois en relation avec les pouvoirs ainsi définis
(l'exécutif représenté par le Gouvernement et le
législatif par l'Assemblée Nationale, le Judiciaire par la cour
suprême).
En ce qui concerne les relations de genre, la femme est encore
très faible ment impliquée dans le processus de prise de
décision notamment au niveau politique. Cette faible
représentativité féminine se traduit par l'insuffisance
numérique des femmes dans les institutions républicaines,
l'administration centrale et décentralisée. En outre, l'analyse
des niveaux des indicateurs socio-économiques selon le sexe montre une
nette amélioration du statut des hommes au détriment des
femmes.
1.1.2. Contexte démographique et juridique
Les perspectives démographiques élaborées
par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNDU, 2002)
estiment la population Angolaise à 13,5 millions de personnes
correspondant à une densité de 10,5 habitants au km2.
Cette population est inégalement répartie selon la structure par
âge. En effet, la population jeune des moins de 20 ans représente
60% de la population globale (AFD, 2006). Celle-ci se caractérise par sa
jeunesse, avec 67 % de personnes âgées de moins de 25 ans. 23 % de
la population est constituée de femmes en âge de procréer.
Elle montre intégralement une augmentation constante de la population
urbaine due partiellement aux combats durant la guerre et au
phénomène d'exode rural consécutive à la
pauvreté des campagnes. La conséquence en est qu'une ville comme
Luanda, construite pour héberger un demi-million d'habitants, accueille
aujourd'hui plus de 4 millions de personnes (PNUD, 2005). La population urbaine
a ainsi progressé deux fois plus vite que la population totale pendant
ces cinq décennies. Avec un rythme de croissance de 4,7%l'an, l'on
constate que cette croissance accélérée de la population
angolaise est le reflet des mouvements de populations qui sont observés
à travers la manifestation des phénomènes
démographiques dont les niveaux et récentes tendances sont
résumés dans le graphique 1.1.
La fécondité est demeurée presque
constante depuis 2006. L'indice synthétique de fécondité
qui était en effet de 5,8 enfants par femme en âge de
procréer en 2006, a légèrement augmenté en 2010
(6,5 enfants par femme). Le graphique 1.1 présente les taux de
fécondité par âge en 2006 et 2010.
7
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
Graphique 1.1. Taux de fécondité
générale par âge entre 2006 et 2010
Taux de fécondité
300
250
200
150
100
50
0
15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49 groupe
d'âge
2006
2010
Source : Enquête sur les Indicateurs de la
Malaria en Angola (IIMA) , 2006 et 2010
Il existe entre les milieux une forte disparité (4.4 en
milieu urbain et 7,7 en zone rurale). Notons également que les
résultats de l'enquête portant sur les indicateurs du paludisme en
Angola (IIMA, 2006 et 2010), nous indiquent qu'il existe une forte
fécondité précoce dans le pays. En effet, 165% des femmes
âgées de 15-19 ans avaient déjà conçues en
2006. Tandis qu'en 2010, l'on notait un taux de 191% soit un accroissement de
5,2%.
L'entrée en union, qui demeure le cadre
privilégié de l'activité sexuelle et de la
procréation, est largement répandue en Angola. Elle demeure
précoce : en 2006, 32 % des femmes de 25-49 ans étaient
déjà en union à 19 ans et la moitié des femmes
entrent en première union dès l'âge de 17 ans. En 2006 et
2010, la moitié était en union respectivement à 16,5 ans
et 18 ans, il n'y a cependant pas eu d'évolution notable dans le
calendrier de la primo nuptialité entre ces deux dates. Le premier
rapport sexuel a lieu toujours très tôt, puisque l'âge
médian est de 16,5 ans chez les femmes en 2006. Cependant, il est en
recul par rapport au niveau de 2010 (18 ans) (INS, 2008).
En matière de législation, l'article 1 de la loi
24 du code de la famille en Angola stipule que les jeunes se marient à
l'âge de 18 ans. L'article 2 précise qu'exceptionnellement, la
fille âgée de 15 ans et le garçon âgé de 16
ans peuvent être mariés avec l'autorisation des parents.
8
9
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
1.1.3. Situation socioéconomique
Après avoir connu des fluctuations d'une amplitude
considérable au cours des vingt dernières années due
notamment aux années de guerre, la croissance de l'Angola a fortement
augmenté ces dernières années. En effet, la fin de la
guerre civile a déclenché une forte expansion économique
stimulée par l'augmentation de la production et des cours du
pétrole. De 2003 à 2008, les taux de croissance de l'Angola
s'établissaient à 17 % en moyenne, aussi le pays s'est-il
retrouvé à plusieurs reprises parmi les trois économies
affichant la croissance la plus rapide au monde. Dès 2008, le plan de
stabilité macroéconomique « assurée de
l'intérieur » a permis de réduire l'inflation, laquelle est
passée de plus de 70 % à 13 % ; d'accumuler des réserves,
portant celles-ci à 18 milliards de dollars ; et de maîtriser la
dette extérieure, qui s'établit à environ 13 % du PIB. Les
abondantes recettes ont appuyé un vaste plan de reconstruction des
infrastructures qui a permis au secteur privé non pétrolier
d'afficher un taux de croissance supérieur à celui du secteur
pétrolier au cours des cinq dernières années (tableau
1.1).
Tableau 1.1. : Principales tendances
macroéconomiques
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
croissance PIB
|
20,6
|
18,8
|
20,3
|
13,4
|
0,7
|
5,9
|
croissance pétrole
|
23,1
|
13,1
|
20,3
|
13,3
|
0,9
|
5,0
|
croissance non pétrolier
|
14,1
|
27,5
|
20,1
|
14,8
|
8,2
|
6,6
|
Inflation
|
18,5
|
12,2
|
11,8
|
13,2
|
14
|
13,0
|
compte courant extérieure**
|
16,8
|
25,2
|
15,9
|
7,6
|
-5,2
|
2,7
|
ratio brut des couts fixe***
|
4,1
|
8,6
|
11,3
|
17,8
|
13,3
|
17,2
|
dette extérieure
|
39,9
|
16,8
|
12,5
|
11,4
|
21,1
|
22,2
|
compte financier***
|
6,5
|
6,6
|
14,2
|
14,3
|
-4,4
|
0,7
|
Source : gouvernement angolais et FMI 2010 ;
*prévisions ; ** % du PIB ; *** en milliards de dollars.
Malgré ses recettes pétrolières
importantes qui expliquent l'explosion de sa croissance, l'Angola reste
confronté aux défis importants de la reconstruction de son
agriculture et de son
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
industrie et plus largement à son incapacité
actuelle à produire les biens et les services dont le pays a besoin.
L'importation massive de ces derniers largement les excédents
budgétaires obtenus grâce aux industries extractives. Par ailleurs
la manne pétrolière bénéficie très peu
à la population en raison de la faiblesse des liens entreille secteur
pétrolier et le reste de l'économie, de son impact limité
sur l'emploi (5% de la population est active dans le secteur primaire) et du
manque de transparence dans la gestion de ses recettes. La contribution des
autres secteurs d'activité à l'économie du pays peut
être résumée comme suit: l'agriculture contribue à
raison de 9,1 % (source : gouvernement angolais et FMI 2004) à la
réalisation du PIB et occupe seulement 3% des terres arables. Elle a de
fait été lourdement affectée par des années de
guerre, en raison des difficultés d'approvisionnement en semence et en
intrants, mais aussi du fait de la présence de mines sur l'ensemble du
territoire (AFD, 2006). Cette situation explique pourquoi l'Angola souffre d'un
grave déficit alimentaire (625 000 tonnes par an), poussant le pays
à importer pour couvrir les trois quarts de ses besoins alimentaires ;
le secteur des services contribue pour un quart à la production
intérieure. Il s'est développé fortement en 2005,
notamment dans le domaine de la téléphonie mobile et dans celui
du secteur financier et bancaire2.
Malgré des résultats spectaculaires, avec une
croissance parfois à deux chiffres ces dernières années,
la situation sociale et humanitaire reste précaire. En effet, l'Angola
se situait au166e et rang parmi 177e pays selon
l'indicateur de développement humain en (2004), soit l'un des niveaux
les plus élevés du monde. Le revenu de 740 USD par habitant est
le reflet d'une économie dominée par le pétrole. En 2002,
la mortalité infantile était de 154 pour 1 000 naissances
vivantes, la mortalité au-dessous de 5 ans de 260 pour 1000 naissances
vivantes et l'espérance de vie à la naissance de 41,5 ans pour
les hommes et de 38,8 ans pour les femmes. En milieu rural, seulement un tiers
des femmes sont alphabétisées, contre 69% des hommes. Il n'existe
aucun recensement officiel depuis 1970, de sorte que tous les chiffres de la
population reposent sur des projections. On estime que le pays compte 13,12
millions d'habitants, dont la moitié a moins de 15 ans.
Le niveau élevé de pauvreté dans un
contexte de forte croissance économique montre qu'il y a une faible et
sans doute inégale distribution des fruits de la croissance au sein de
la population. La pauvreté frappe davantage les zones rurales, où
94% des ménages sont pauvres, comparés à 57% dans les
villes, faute d`accès aux services essentiels et aux marchés,
2 Rapport enquête sur les opérations
bancaires en Angola, 2006
10
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
et suite à la destruction ou au vol des récoltes
et du bétail. En 2002, 35% de la population vivaient en milieu urbain et
il est difficile de savoir combien d'anciens ruraux sont retournés
depuis dans les zones rurales.
1.2. Situation sanitaire en Angola
La guerre a eu un impact considérable sur tout le
système de santé, notamment sur les infrastructures sanitaires
physiques, les ressources humaines, les investissements et les ressources
financières allouées au secteur. Selon l'Enquête par
grappes à indicateurs multiples (MICSA) de l'UNICEF (2002), les taux de
mortalité infantile et infanto-juvénile sont estimés
respectivement de 170 et 250 pour 1000 respectivement. L'Angola se
caractérise par un profil épidémiologique dominé
à plus de 80% par le paludisme, les IST/VIH/ SIDA, la tuberculose, la
trypanosomiase humaine africaine (maladie du sommeil), les maladies
évitables par la vaccination et d'autres maladies parasitaires et
infectieuses. Le paludisme qui est la première cause de morbidité
serait à l'origine d'environ 200.000 décès par an. Quant
à l'infection au VIH, le nombre annuel des personnes nouvellement
infectées s'est multiplié par 6 entre 1990 et 2000 et
au-delà dans les camps de cantonnement.
En décembre 2000, le nombre de personnes vivant avec le
VIH était estimé à 284000 et celui des orphelins du SIDA
à 37.000. Selon le PNLS (2000-2002), 8149 cas de SIDA ont
été notifiés en 2000 dans tout le pays. L'augmentation des
cas d'IST/tuberculose, facteurs favorisant la transmission du VIH, est en
progression. La transfusion sanguine serait responsable d'environ 10% de toutes
les infections. En ce qui concerne la Trypanosomiase humaine africaine (THA)
qui était presque éradiquée, des foyers importants
viennent de se réveiller dans plusieurs provinces. Elle constitue un
autre problème majeur de santé. Publique en Angola. En l'an 2000,
plus de 10000 personnes étaient atteintes par cette maladie. Chez les
enfants de moins de cinq ans, le paludisme est la première cause de
mortalité (70%), suivi par les maladies diarrhéiques (12%) et la
rougeole (11%). Le taux de couverture vaccinale sur l'ensemble du pays est
relativement moyen et ce du fait de l'inaccessibilité des zones de
combat aux agents vaccinateurs. Selon le MICS, les taux de couverture
vaccinales ont respectivement de: 40% pour le DTC 3; 53,5% pour la rougeole ;
62,2% pour le tétanos néonatal et de 62,3% pour la Polio 3.
11
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
1.1.1. Programme de planification familiale
Le planning familial en Angola est intégré dans
les actions de santé maternelle-infantile comptant avec l'aval du
Gouvernement et de la société civile en général. En
terme d'organigramme fonctionnel de la Direction Nationale de Santé
Publique, le planning familial fait partie, à côté des
programmes de suivi de grossesses et des accoucheuses traditionnelles, du
Secteur de Santé Maternelle du Département National de
Santé Materno-Infantile.
En somme, le programme de planning familial est tourné
vers les objectifs de la meilleure santé maternelle et infantile, se
basant fondamentalement à la provision de ressources et de services. Se
référant à la Conférence Nationale de
Maternité sans Risque, réalisée en Décembre 1991 et
celle de 2000, la Conférence a tracé, entre autre les principales
lignes stratégiques susceptibles de dynamiser le programme
En Angola, il n'existe pas de programme de santé
reproductive telle qu' approuvée à la CIPD. Il existe cependant
un programme intégré depuis 1985 qui se base sur les domaines et
concepts délignés de la CIPD. Des politiques pour les services de
santé Reproductive développées en 1995 sont en cours
d'approvation, lesquelles seront un premier pas pour la systématisation
et le développement des services de santé reproductive.
Le taux de la fécondité total continue
constante, autour de 6,9 enfants par femmes jusqu'à la fim des
annés 80. Selon les données du Ministère de la
Santé, il y aurait en 1997, une estimation de 120 unités
/services de santé en 15 provinces qui offrent de services de SMI/PF
quasiment le double du nombre des unités existantes en 1991,
concentrés dans les zones Urbaines. Cela représente un taux de
couverture de planning familial très bas, évalué à
3%. Le principal moyen de réduction des taux de mortalité
maternelle-infantile est à travers l'augmentation de cette
couverture.
En 1995, on a évalué à 37% la couverture
nationale de consultations pré-natales et les maternités ont
couvert 15% du total d'accouchements. De données disponibles indiquent
que 80% de tous les accouchements ont eu lieu à domicile et 2% seulement
sont assistés pour les accoucheuses traditionnelles
formées.Durante L'année de 2000 il y avait une projection de la
population dont sa majeur partie (66%) était avec un âge inferieur
de 25 ans. En 1996, la prévalence d'utilisation de méthodes
contraceptives était de 17% (13% milien urbain et 4% milien rural) sit
3,5% d'utilisation de méthodes modernes.
12
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
Concernant la santé reproductive des jeunes
adolescents,les resultats d'une étude de connaissance des
résultas, attitudes et pratiques (CAP), dans 7 Provinces, en 1996,
montrent que l'activité sexuelle commence entre le groupes d'âge
de 10 et 12 ans, avec 75% de jeunes actifs sexuellment âgés de 14
ans. Près de 58% des enterviewés étaient compris, avaient
un comportement sexuel à haut risque. Seulement 17% des garçons
avaient mentionné avoir enceinté une fille. La moitié des
filles(14-20ans) qui etaient sexuellment actives, étaient déja
mères d'enfant(s).
La prévalence des maladies sexuellement
transmissibles/SIDA est méconue du fait de l'absence d'un système
efficace d'information de santé. De 1985 à 2000, il a
été relevé 5000 cas de HIV, le groupe le plus
affecté étant celui de 20 à 39 ans d'âge. La
transmission hétérosexuelle était le moyen le plus
général de contracter le SIDA. La transmission mère-enfant
est de l'ordre de 4% de cas. Entre 1989 et 1999 la prévalence du HIV a
augmenté de 0.3% à 3.6%.Il existe une estimation de augmentation
des personnes infectées de 49.000 à 189.000 dans la même
période.
Cependant, les activités de suivi des grossesses
organisées dans les centres de santé mère et enfants
disséminés dans le pays, sont développées à
travers les consultations prénatales. La couverture pré-natale
estimée à 17%, se révèle faible. La proportion
d'accouchements effectués dans les hôpitaux est de 15% et la
débilité du système de référence fait que
beaucoup d'accouchements eutocites surviennent dans les maternités
spécialisées restant ainsi congestionnées avec la
conséquente réduction de la qualité de services.
Il existe également un programme d'encadrement et de
recyclage des accoucheuses traditionnelles, des femmes agents de la
communauté qui assistent à 80% des accouchements
extra-institutionnels ou domiciliaires. L'inaccessibilité des zones
sanitaires qui rend difficile le recensement et la supervision de ces
accoucheuses, le manque de stimulants réclamés par ces
accoucheuses recyclées et le sous enregistrement des activités
réalisées par ces dernières constituent les entraves
majeures pour ce programme.
Malgré les 200.000 USD de contraceptifs annuellement
reçus de l'IPPF et du FNUAP et du fonctionnement de près de 70
cliniques en 10 provinces jusqu'à la fin 1992, la couverture
anticontraceptionnelle se révèle apparemment faible, le taux
d'utilisation des contraceptifs modernes étant estimé à
peine à 3% des femmes en âge féconde et en union (base de
données provenant des centres opérationnels). Les utilisatrices
potentielles sont estimées à près de 2,3 millions de
femmes d'âge féconde en union. Cependant, il faut relever
13
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
que, malgré le nombre réduit de services de PF,
sa distribution suit, d'une manière générale, la
distribution démographique du pays.
La disponibilité des anticonceptionnels dans les postes
de service (arrivés au pays grâces aux donations de l'IPPF et
à moindre échelle du FNUAP et de ASDI) dépend en grande
mesure de facilités logistiques d'écoulement de ces derniers
à partir du port et de l'aéroport de Luanda passant par les
magasins centraux et provinciaux. La lenteur habituellement
vérifiée dans ce processus fait malheuresement, que les
détournements soient de fois importants ou de ruptures inopportunes de
stock.
1.2.1. Organisation du système de santé
Le système national de santé angolaise est
structuré en trois niveaux : central, provincial et
périphérique. A chaque niveau, il existe des structures de
gestion, des Structures de prestations des soins, des structures de formation
et des unités de Recherches opérationnelles. Luanda, siège
de toutes les institutions, héberge toutes les 5 structures sanitaires
nationales qui sont relayées au niveau des provinces, puis des
Municipalités et des communes .Le Ministère de la Santé
(MS), niveau central, a une compétence stratégique de
définition et de conduite de la politique générale et
sectorielle de santé, de normalisation et de supervision, de la
redistribution des ressources selon des critères de coordination de la
coopération technique et d'harmonisation des règles de
procédures.
Au niveau intermédiaire, la pyramide sanitaire comprend
les hôpitaux provinciaux (HP) et les hôpitaux de
municipalité (HM). Ces formations sanitaires de niveau
Intermédiaire servent de structure de référence
située au niveau de la capitale de la Province et de la
municipalité (District sanitaire).Au niveau de la base, les centres de
Santé (CS) et les postes de santé (PS) jouent le rôle de
première référence, malgré l'absence de personnel
ayant les qualifications requises, le manque d'équipements et de
médicaments essentiels génériques. Cette structure
pyramidale est accompagnée d'une réelle politique de
déconcentration des responsabilités aux Délégations
provinciales de Santé (DPS) au niveau des provinces et des
municipalités. Selon la Direction nationale de la santé publique
(DNSP), l'Angola compte trois Hôpitaux généraux et
spécialisés à Luanda, 18 hôpitaux provinciaux, 228
hôpitaux de municipalité et environ 1453 postes et centres de
santé. Compte tenu de la situation sociopolitique, environ 120
hôpitaux de municipalité et 706 postes et centres de santé
sont effectivement fonctionnels. De 1980 à 2000, le nombre de lits a
baissé, passant de 11918
14
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
a7410 lits et l'on estime qu'environ 30% de la population
vitamines de 5 kilomètres d'une structure sanitaire fonctionnelle.
Cependant l'équipement sanitaire est vétuste et
les bâtiments présentent des signes de délabrement
avancé, du fait de manque d'entretien préventif. Actuellement, en
Angola, les secteurs privés et les ONG entretiennent un réseau
dense et diversifié de centres de soins. Les grandes
sociétés d'exploitation pétrolière et les grandes
entreprises agro-industrielles gèrent des cliniques privées qui
ont une clientèle limitée au personnel travaillant dans les dites
entreprises et à leur famille. Le secteur privé Conventionnel
reste concentré à Luanda et dans les capitales provinciales. Les
structures Confessionnelles et caritatives sont plus présentes dans les
municipalités, les communes et les zones rurales.Pendant ces
années de guerre et du fait de la fermeture de plusieurs postes et
centres de santé publics, les populations rurales ont recours à
la médecine traditionnelle qui a non seulement remplacé la
médecine conventionnelle, mais a joué un rôle important
dans la délivrance des SSP par les plantes. Le MS qui encourage cette
médecine en expansion vient de mettre en place un comité
interministériel de réflexion afin de l'intégrer dans la
politique nationale de santé.
Le MS qui compte environ 45000 cadres et agents de
santé, toutes catégories confondues bénéficie d'une
importante assistance technique étrangère. Les personnels non
qualifiés (auxiliaires de santé et agents de santé
communautaires) et administratifs représentent environ 55%. Les zones
sur Baines sont les mieux dotées en personnel. Selon la direction
national de ressource humaine (DNRH), sur les 656 médecins angolais, 85%
sont en poste dans quatre provinces (Luanda, Huila, Cabinda et Benguela), et
parmi les 85%, Luanda en compte 73% pour environ 30% de la population totale.
En ce qui concerne les centres de formation, Il ya une Faculté de
Médecine, relevant du Ministère d'Education, un Institut
Supérieur des soins Infirmiers à Luanda, une Ecole Technique
Professionnelle de Santé (ETPS) pilote à Lubango, 8 Ecoles des
infirmiers spécialisés et environ 30 centres de formation
d'auxiliaires de santé.
Le financement du secteur de la santé est assuré
par l'Etat, le secteur privé, et les bailleurs de fonds (FAD, 2002).
Toutefois ce système reste confronter à de nombreuses
difficultés. Comme contraintes nous avons :
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
i) Une inorganisation du système : Les principaux
facteurs sont l'absence d'une définition harmonisée du contenu
fonctionnel de chaque formation (PS, CS et HM3) et une
déficience du système de référence et de
contre-référence.
ii) Une résurgence des grandes endémies : la
généralisation de la guerre et le manque de structures de
surveillance ont favorisé le relâchement du contrôle des
vecteurs, du dépistage et de la surveillance
épidémiologique, ce qui a entraîné une
résurgence des grandes endémies.
iii) Une insuffisance qualitative et quantitative des
ressources humaines : Plusieurs décennies de crise sociopolitique ont
eu pour conséquences : (a) la déserte du personnel des zones
à risque et la fuite vers les zones de sécurité;(b
)l'existence de déséquilibres qualitatifs et quantitatifs entre
les provinces ; et (c) l'abandon de la gestion des PS et CS aux infirmiers
auxiliaires sans formation adéquate.
iv) Une insuffisance des voies de communications : Toutes les
provinces ne sont pas encore facilement accessibles, du fait de la
dissémination importante des mines anti personnelles.
Au terme de la description du contexte de la
fécondité adolescente en Angola, nous retiendrons que les
caractéristiques socio-économiques ainsi que les aspects
juridiques peuvent favoriser l'entrée en vie fécondité des
filles de 15 à 19 ans. Le prochain chapitre porte sur le cadre
théorique.
15
3Il s'agit respectivement de : Poste de santé;
Centre de santé et Hôpital de municipalité
16
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
CHAPITER 2 : CADRE THEORIQUE
L'étude spécifique de la santé sexuelle
des adolescents en général et de leur fécondité en
particulier, est récente. En effet, la fécondité des
adolescentes a très longtemps été assimilée
à la fécondité générale et il a fallu
attendre les années soixante, pour voir naître
l'intérêt d'isolerlarecherche sur le comportement reproductif des
adolescents (Tolno,2007). Ainsi, ce chapitre se propose de présenter le
cadrethéorique et méthodologique nouspermettant d'envisager de
manière adéquate, la mesure de la relation entre la
pauvretéet la fécondité des adolescents. Le cadre
théorique présente tour à tour la définition des
concepts pauvreté et fécondité et une synthèse de
quelques approches explicative de la fécondité des adolescentes
qui ont fait l'objet d'études antérieures. Ceci nous permettra
enfin de construire le cadre conceptuel et de formuler l' hypothèse
génerale de l'étude.
2.1. Concepts
2.1.1. Concept de pauvreté
La pauvreté est un phénomène multiforme,
difficile à cerner avec exactitude. Quatre types d'approches sont
possibles pour essayer de caractériser la pauvreté.
2.1.1.1. Pauvreté monétaire
Cette approche se base sur les ressources monétaires
des ménages. Est considéré comme pauvre, un foyer dont les
ressources monétaires sont inférieures à un certain seuil
reflétant le revenu permettant d'avoir « des conditions de vie
considérées comme acceptables ». La notion de seuil
soulève de nombreux débats où s'opposent des conceptions
fondamentalement différentes de la pauvreté. Une première
approche consiste à définir un seuil de pauvreté absolu,
fondé sur le principe suivant: les besoins fondamentaux dans un pays
donné à une époque donnée déterminent une
norme de consommation (nombre de calories alimentaires par jour, nombre de
pièces du logement en fonction de la taille du foyer, quantité de
vêtements et de transport) ; sont alors considérés comme
pauvres ceux qui ne peuvent s'assurer ce niveau de moyens de consommation au
prix le plus bas du marché. Une telle approche de la pauvreté a
été retenue aux Etats-Unies, en Australie ainsi que dans
plusieurs pays d'Europe centrale et orientale. C'est la méthode
utilisée pour évaluer la pauvreté dans les pays en
développement par la Banque mondiale.
17
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
2.1.1.2. Pauvreté non monetaire
La pauvreté non monétaire place le
bien-être dans l'espace des libertés et des accomplissements. Le
niveau de vie individuel est fondé sur des capacités
jugées fondamentales. Un individu doit pouvoir satisfaire certains
besoins fondamentaux qui sont nécessaires à l'atteinte d'une
certaine qualité de vie. Les principaux besoins de base pris en compte
sont : l'éducation, la santé, l'hygiène, l'assainissement,
l'eau potable, l`habitat, l'accès aux infrastructures de base (Kobiane,
2003). L'indicateur de niveau de vie de l'approche non monétaire est
obtenu en agrégeant, selon des approches discutées ci-dessous,
les besoins ou indicateurs de base pour obtenir un indicateur unique mais
composite de niveau de vie (Kabore& al, 2009).
2.1.1.3. Pauvreté administrative
La pauvreté dite « administrative »
est celle qui concerne les bénéficières de dispositifs
d'aide sociale dont l'objectif est de combattre la pauvreté. Cette
approche est retenue dans de nombreux pays Européens. En France, par
exemple, est considéré commepauvre, tout individu reconnu et
indemnisé comme tel par le système d'aide social en vigueur. Le
principal inconvénient de cette approche est qu'elle dépend en
premier lieu de l'évolution de la législation sociale; par
conséquent, il suffit d'une modification de condition d'attribution pour
faire évoluer le nombre de pauvres.
2.1.1.4. Pauvreté subjective et pauvreté
objective
L'une des caractéristiques de cette approche
(subjective) consiste à procéder par sondage en interrogeant les
ménages sur leur situation financière. Ici, la personne pauvre
est celle qui déclare ne pas arriver à faire face à son
budget avec les revenus dont elle dispose. Cette mesure pose de nombreux
problèmes méthodologiques car les perceptions varient fortement
en fonction du contexte du pays considéré. Cependant, les
partisans de l'approche objective forcent la population à partager leurs
valeurs, leurs aspirations et leur point de vue sur ce qu'ils
considèrent comme être le mode de vie « normal » dans
une société donnée.
2.1.2. Concept de fécondité
L'indicateur de fécondité est bien entendu
souvent lié aux données disponibles (Schoumaker et
Tabutin,1999).Ainsi, les indicateurs de fécondité utilisés
dans les travaux derecherches vont de l'indice synthétique de
fécondité aux plus inadéquats, comme le taux
18
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
global de fécondité, en passant par la
parité par âge, la parité moyenne standardisée et la
parité moyenne simple.Nous allons apporter quelques précisions
sur ces concepts avant d'aborder, par la suite, celui que nous utiliserons dans
cette étude.
(a) La Parité Moyenne par age c'est le rapport du
nombre total d'enfants nés vivants parmi les femmes de 15-49 ans au
nombre total de femmes (source). Ce sont des indicateurs simples à
calculer mais non standardisés par rapport à l'âge et, par
conséquent, sensibles aux différences de structures par âge
des groupes de femmes qui sont comparées (car la structure intervient
comme coefficients de pondération). Ils sont donc inadéquats pour
la comparaison de groupes de femmes dont les structures par âge peuvent
varier profondément (Nouetagni, 2004).
(b) Le DRAT c'est un indicateur de niveau relatif de
fécondité. Il a été mis au point par B. Boulier et
M. Rosenzweig (1978), pour une mesure individuelle de la
fécondité cumulée. Il est standardisé selon la
durée de mariage et selon le schéma de fertilité par
âge (à travers le modèle théorique de
fécondité naturelle).
(c) Le taux de fécondité
(générale) par âge (ou groupe d'âges) ou taux
spécifique de fécondité générale neutralise
l'effet de structure par âge et facilite la comparaison
indépendamment de la structure par âge de la population en
âge fécond.Il mesure le nombre moyen de naissances des femmes
d'âge x à la naissance des enfants (groupe d'âges x)
rapporté à la population des femmes du même âge
(groupe d'âges),ou naissances réduites à l'âge x.
(d) L'indice Synthétique de fécondité
(ISF) est le nombre moyen d'enfants qu'aurait eu une femme à l'issue de
sa vie féconde, si elle avait à chaque âge, la
fécondité par âge observée durant une période
considérée (cinq dernières années ou douze derniers
mois). C'est un indice de moment, qui mesure donc la fécondité
récente.Il est utilisé en analyse transversale pour comparer la
fécondité de plusieurs populations ayant des structures par
âge différentes.
(e) La descendance finale est le nombre moyen d'enfants mis
au monde par des femmes ayant atteint l'âge de 50 ans.
2.2. Revu de la littérature
L'objectif de cette sous partie est de mettre en
évidence les théories explicatives de la fécondité
dans les sociétés, de presenter les travaux montrant le lien
entre pauvreté et fécondité et enfin de mettre en exergue
les différentes études empiriques qui les soutiennent.
19
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
2.2.1. Approches explicatives de la fécondité
2.2.1.1. Approches sociologiques
Pourles tenants de cette approche, la fécondité
est un fait social et doit être étudiée comme telle dans la
mesure où en tant qu'oeuvre et production humaine, elle constitue en
elle même une production sociale.Ainsi, les culturalistes stipulent que
la fécondité est régie par des normes qui diffèrent
selon les cultures. Ceux-ci reposent sur le déterminisme culturel et
développent une thèse de la culture de la
fécondité. Ainsi, pour faire baisserla fécondité,
il faut un changement des mentalités. Changement qui découlera
d'une modernisation des cultures et par conséquent d'une
nucléarisation de la famille. Cependant, de nombreuses critiques seront
formulées contre cette approche, notamment Piché et Poirier(1995)
qui la traitent «d'interventionniste» car elle encourage la
création de la famille restreinte à travers des campagnes de
sensibilisation. Ainsi, elle est centrée sur la planification familiale
et ne reflétait pas l'expérience des pays du tiers monde.
Raison pour laquelle, les defenseurs de l'approche
structuro-fonctionnaliste vont batir leurs arguments sur le fait que la baisse
de la fécondité est basée sur des transformations
structurelles. En effet, selon cette approche, l'hypothèse d'une baisse
de la mortalité, d'une diminution des activités agricoles au
profit de l'économie de marché urbaine et industrielle, d'une
urbanisation, d'une amélioration du statut de la femme et d'une
augmentation de la scolarisation. En effet, les changements macro-sociaux
entrainent des changements favorables à une baisse de la
fécondité au niveau des institutions familiales. Ces changements
sont entre autres, la diminution de l'importance de la parenté, la
nucléarisation de la famille, la nouvelle vision de la valeur
économique et sociale des enfants.Cependant, pour Locoh (1984), cette
approche est plutôt prévisionnelle et l'absence
d'industrialisation et de baisse de la mortalité dans certains pays ont
amené certains tenants à revoir leurs positions.
C'est ainsi, qu'à partir des années 1970, les
recherches ont mis en évidence les liens entre la
fécondité et le statut social de la femme.Cette approche,
qualifiée de féministe tente d'expliquer le niveau de la
fécondité par le statut de la femme.Selon cette théorie,
la baisse de la fécondité résulterait d'une transformation
dans les rapports de sexe c'est-à-dire une transformation dans la
division sexuelle du travail aussi bien dans les activités productives
que reproductives. A cet effet, l'insertion des femmes dans le marché du
travail constitue un facteur de déclin de la fécondité.
Pour Susan A. McDaniel (1995) « l'approche féministe de la
fécondité permet de voir, d'entendre et, peut être, de
mieux comprendre les nombreuses
20
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
expériences et points de vues des femmes, des
hommes et des enfants. Ce faisant, elle met en exergue le vécu des
femmes en famille, avec les hommes et les enfants, ainsi que les
iniquités et les inégalités de pouvoir au sein des
familles entre hommes et femmes, et entre générations ; elle
montre comment ces facteurs modèlent les rôles que jouent les
femmes comme procréatrices et dans la société globale
».
2.2.1.2. Approches matérialistes ou
socioéconomique
L'approche économique considère les jeunes comme
des acteurs rationnels. Cetteapproche se fonde sur la thèse de
"l'adaptation rationnelle" selon laquelle les jeunes s'engageraient dans la
sexualité pour atteindre des objectifs bien précis, d'ordre
économique ou social.Certaines études (Bado, 2007) montrent
clairement comment l'effet des conditions économiques contribue à
l'engagement des jeunes dans l'activité sexuelle monnayées.
L'argent depuis son existence a toujours été une variable
importante dans les relations entreles individus et les groupes et bien entendu
entre les filles et les garçons.
Dans un contexte où la baisse du pouvoir d'achat ne
permet plus aux parents de faire face aux besoins de leurs enfants
(habillement, scolarisation, alimentation, loisirs.), les adolescents rejettent
le plus souvent la pauvreté de leurs parents. Dans la quête de
l'argent et le désir de satisfaire tous les besoins, les adolescentes se
lancent dans des comportements et des activités de subsistance
déloyaux et à risque. Ainsi, la satisfaction des pulsions
sexuelles de certains hommes peut se faire enéchange de quelques biens
en faveur des jeunes filles. Les gratifications recherchées par ces
dernières peuvent être en nature ou en espèce, variant de
la simple satisfaction des besoins essentiels (nourriture, habillement,
scolarité, logement, obtention d'un emploi) aux avantages administratifs
(Caldwell J.C. et Caldwell P., 1987 ; Calves , 1996).
D'autres études expliquent qu'en plus de la recherche
de la sécurité financière, la fécondité des
adolescentes vise à tester la fertilité de la jeune fille
particulièrement dans les régions où sévit
l'infertilité. Avoir un enfant avant le mariage est souvent une
stratégie des filles pour créer des liens émotionnels et
économiques avec un homme (Calves, 1996) et peut représenter une
incitation au mariage. Il importe de noter que les déterminants du
déclin de la fécondité ne sont plus posés seulement
en termes de conditions socio-économiques, mais également en
termes de choix et de capacités des institutions étatiques
relativement autonomes, tout particulièrement dans les pays à bas
revenus.
21
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
2.2.1.3. Approches institutionnelles
L'approche institutionnelle privilégie les
spécificités des transitions. Elle essaie de comprendre le
changement de la fécondité en le restituant dans le contexte
institutionnel, culturel et politique des communautés concernées.
Elle essaie de relier les niveaux micro etmacro, fait appel à l'histoire
des processus et cherche à intégrer économie et
culture(Tabutin, 2000).L'on doit le développement récent de cette
approche à deux chercheurs : le sociologueéconomiste Mcnicoll
(1980, 1994) et l'anthropologue S.Greenhalgh (1990, 1995).Mcnicoll parle de
l'analyse institutionnelle de la fécondité et part de
l'individupour remonter progressivement aux institutions nationales.
S.Greenhalgh quant à luiparle d'économie politique de la
fécondité, partant au contraire du sommet (le
systèmeéconomique et politique international) pour redescendre
vers les régimes démographiques etles environnements nationaux,
régionaux et locaux.
Pour G. Mcnicoll et les institutionnalistes, c'estsurtout le
changement institutionnel (concept très vaste incluant le social,
l'économique, le culturel et le politique) qui conduit ou conduira la
plus grande partie des transitions de la fécondité dans les pays
en développement (Tabutin, 2000). L'adoption d'un comportement sexuel
responsable dépendra ainsi dans une largemesure de ce que stipulent les
différentes lois envigueurs notamment les lois relatives
àl'accès aux informations, aux services de santé dela
reproduction et aux méthodes contraceptives modernes. S'agissant des
facteurs institutionnels, ont peut mentionner entre autres la loi
établie au niveau national relative à : l'accès à
la majorité, le divorce, les mariages forcés et/ou
précoces, le détournement des mineurs, l'avortement,
l'accessibilité aux infrastructures, la redistribution des revenus,
lagratuité des méthodes contraceptives, fréquentation
scolaire des filles enceintes et les droits sociaux des adolescents.
2.2.1.4. Approche sociodémographique
La mutation des structures familiales est souvent à
l'origine du changement des comportements sexuels des jeunes. Dans certaines
sociétés africaines, l'information des jeunes à propos de
la sexualité faisait partie de l'initiation conduisant à la vie
d'adulte. Pendant cette période d'initiation les valeurs et normes en
rapport avec la sexualité étaient inculquées aux jeunes.
Ces valeurs et normes diffèrent selon que les sociétés
soient matriarcales ou patriarcales. A travers la scolarisation,
l'urbanisation, la migration, les médias, l'information des jeunes sur
la sexualité n'est plus l'apanage de la famille.
22
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
A titre illustratif, au Zimbabwe, l'interview de 80 jeunes de
14 à 18 ans a révélé que de nos jours,
l'information des jeunes sur la sexualité ne vientpas des membres de la
famille mais des médias, de l'école et des amis. Les structures
des ménages par sa taille et sa composition expliqueraient donc la
sexualité et la fécondité des adolescentes par
l'insuffisance ou l'absence de leur encadrement. En ce qui concerne la taille,
l'attention accordée à chaque enfant dépend du nombre
d'enfants en charge. Quant à la composition, l'attention accordée
à chaque enfant dépend du lien de parenté de la jeune
fille avec le chef de ménage, du sexe de ce dernier, de la
présence des deux parents ou d'un seul parent dans le ménage, du
niveau d'instruction des parents (Evina, 1998 ; Delaunay, 2005).
2.2.2. La relation entre pauvreté et
fécondité
Plusieurs études (Montgomery etal.,1997;Nouetagni
,2004; Beauliere, 2003; Schoumaker et Tabutin, 1999; Birdsall, 1994; Desai,
1992; Eloundou-Enyegue, 1998; Lipton, 1983; Lockwood, 1997; Schoumaker, 1998;
Kobiané 1998 et A. Noumbissi et al. ,1998) mettent en exergue la
relation entre pauvretéé et fécondité. Ainsi,
Noumbissi et al. (1998) pour le Cameroun; J.F. Kobiané (1998) pour le
Burkina Faso, construisent un indicateur de pauvreté à partir des
données de l'enquête DHS (base de données
démographiques) et aboutissent à une différence de
fécondité entre "strates". L'un des reproches qui peut être
fait à cette étude porte sur le caractère réducteur
d'un tel indicateur du niveau de vie au regard du caractère
multidimensionnel du phénomène.
L. Mencarini (1997), travaillant sur les données LSMS
de l'Afrique du Sud, montre que la pauvreté est un facteur important
lié à la forte fécondité de la population noire
d'Afrique du Sud et que toute amélioration dans le niveau
d'éducation et les conditions de vie sera déterminante dans la
baisse de la fécondité dans ce groupe.
Schoumaker (1997), dans son étude sur ces
mêmesdonnées montre que, selon l'indicateur du niveau de vie
utilisé, la relation entre niveau de vie4 et descendance
finale peut être différente. Le fait que la taille du
ménage, qui intervient dans le calcul du niveau de vie des membres du
ménage, dépende elle-même de la fécondité du
couple, est au coeur de la difficulté de l'analyse, poursuit-il.
4Il utilise dans son indicateur du niveau de vie :
le revenu par personne, les dépenses par personne, les dépenses
alimentaires par personne, les dépenses par unité de
consommation, les dépenses par adulte, le revenudu ménage, les
dépenses du ménage, la part des dépenses alimentaires et
un indicateur composite qu'on peut construire à partir des DHS à
l'instar de l'approximation ou "proxi" de M R Montgomery et al. (1997).
23
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
Lipton (1983) part du principe que dans des
sociétés rurales et agraires, les enfants sont par leur travail
une aide importante dans la lutte contre la pauvreté ; dès lors
les femmes et les familles ayant_eu peu ou moins d'enfants ont plus de risques
de devenir pauvres.Merwyn, 1986). La possibilité d'une moindre demande
d'enfants parmi les plus déshérités, a été
suggéré pour expliquer la plus faible fécondité des
paysans sans terre au Bangladesh,ceux-ci ne pouvant guère
bénéficier du travail de leurs enfants
(Egerö,1997).Nouetagni (2004) souligne que le niveau de vie influence
négativement aussi bien la parité atteinte au moment de
l'enquête quela fécondité du moment. Par rapport à
la fécondité du futur, il montre que les plus pauvres ont moins
de chance de désirer un enfant. Car, l'appauvrissement constitue un
facteur de dissuasion par rapport au désir d'enfant
supplémentaire.
2.2.3. Autres facteurs associés à la
fécondité des adolescents
D'autres études se sont basées sur les
différentes théories de la fécondité pour mener des
études empiriques afin de déterminer les facteurs explicatifs de
la fécondité (Evina ,1990 ; Yana et Rwenge, 1999 ; Adjamagbo,
2000).
2.2.3.1. Facteurs économiques
L'étude réalisée par Adjamagbo (2000) a
mis en évidence la relation entre la fécondité et le
système de production. Le système d'exploitation agricole, le
travail des champs, et les profils démographiques des ménages
sont intimement liés de telle sorte que des changements survenus sur un
groupe de variables ont des conséquences directes ou indirectes sur les
autres.
Beguy (2004) révèle que les femmes qui ont
tardivement leur premier emploi ont moins vite leur premier enfant. C'est
probablement un choix de vie qui consiste à privilégier le
travail au détriment de la famille. Les femmes exerçant des
activités qualifiées ont plus vite leur première naissance
que les commerçantes. Cependant en fin de vie féconde, les
indépendantes ont plus d'enfants que les salariée. Dans le meme
sens, Rwenge (1999) montre que l'activité de la femme est plus
décisive en matière de baisse de la fécondité que
celle du conjoint.
? le rapport coût/bénéfice de l'enfant
Des auteurs comme Gendreau (1993), Gastineau (2001), Vimard et
Raïmi (2007) se sont basées sur la théorie des flux
intergénérationnels des richesses pour expliquer le niveau
24
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
de la fécondité dans les
sociétés.L'utilité de l'enfant dans l'économie des
ménages comme un des facteurs de la fécondité en Afrique a
été souligné dans plusieurs études. La
pénurie de terre cultivable devrait faire baisser les besoins en main
d'oeuvre, la valeur économique de l'enfant et la
fécondité. Cependant, la dégradation économique
peut encourager les taux de fécondité
élevés.Gastineau (2001) souligne que la forte
fécondité est liée à la valeur économique de
l'enfant ; car lapauvreté résultantd'une absence
d'opportunité agricole, impose aux ménages pris dans une logique
de survie d'élargir les sources de revenus en intégrant l'apport
des enfants.
2.2.3.2. Les facteurs socio-culturels
Le milieu de socialisation est un des éléments
important qui véhiculent les normes dusystème socioculturel. Il
incorpore aux individus leur personnalité de base et les valeurs
fondamentales auxquelles ils se réfèrent en toute chose. Dans la
plus part des recherchesbasées sur la fécondité, le milieu
de socialisation est étudié en opposant le milieu rural,
lespetites villes et les grandes villes. Il s'avère que la
fécondité des adolescentes est plus présentechez les
jeunes ayant passé les douze premières années de leur vie
en zone rural contrairementà celles qui l'ont passé dans les
villes.
De même,plusieurs recherches ont été
menées sur le milieu rural et le milieu urbain, lemilieu de
résidence est en général un facteur de
différenciation entre groupes en ce qui concerne la
fécondité. Le milieu de résidence affecte les
opportunités économiques des jeunes et adolescents. Malgré
les efforts fournis par lesdécideurs, de grandes
inégalités entre les infrastructures rurales et urbaines
subsistent encore dans plusieurs pays, notamment ceux endéveloppement.
De nombreuses recherches sur la fécondité ont identifié le
milieu derésidence comme étant un facteur socioculturel.
D'après le ministère québéquois de la
Santéet des Services Sociaux (2010), les régions du Québec
(province de l'Est du Canada) où letaux de fécondité est
le plus élevé sont des endroits reculés. On constate que
les femmes demoins de 20 ans qui y vivent ont plus tendance à mener leur
grossesse à terme, tandis quecelles des milieux urbanisés tel que
Montréal (uneville du sud-est du Canada) ont plutôtrecours
à l'avortement. De plus, bien de facteurs concourent au mariage
précoce des filles enzones rurales, durement touchées par la
crise économique et la pauvreté : une scolarisation
précaire, l'absence de capital ou d'héritage, la recherche de la
compensation matrimoniale que la famille du garçon doit verser à
celle de la fille (dot).
25
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
Enfin, les comportements sexuels constituent des
facteursimportants du changement. Ce sont des facteurs de variabilité
interindividuelledans le temps, dans le système interrelationnel et dans
les réseaux sociaux. D'après Gondo (1998), dans une étude
menée dans la ville de Kikwit en RDC, il n'y a pas de différence
significative de comportement entre les adolescentes ayant vécu dans un
internat et celles qui n'y ont jamais résidé en ce qui concerne
la primo sexualité (67% contre 76,5%). Cependant, le taux de grossesse
enregistré chez les élèves justifiant d'unpassé
d'internat (11,2%) est près de trois fois supérieur à
celui de la très large majorité qui n'ont jamais
été dans un internat.
L'éducation détermine les comportements des
individus. La variation du niveau d'instruction de la population est
susceptible de générer une variation du risque de
fécondité des adolescentes. (Beninguisseet al, 2010). Ainsi, une
meilleure gestion de la sexualité par les adolescentes nécessite
un minimum de connaissances,notamment en ce qui concerne le cycle ovulatoire ou
menstruel. Par ignorance de leur cycle ovulatoire, les adolescentes sont le
plus souvent victimes de grossesses non désirées et
précoces, voir-même des avortements.
2.3. Cadre conceptuel
Ce cadre conceptuel s'inspire des théories existantes
et permet de comprendre le processus qui lie la pauvreté à la
fécondité des adolescentes.
2.3.1. Hypothèse générale
« La pauvreté influence directement sur la
fécondité des adolescentes quels que soient les facteurs
contextuels, les facteurs socioculturels et fateurs
sociodémographiquesé.». De cette hypothèse
decoule le schéma conceptuel suivant.
26
27
28
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
Figure 2.1 : Schéma Conceptuel
Pauvreté
Fécondité des adolescentes
Facteurs contextuels
Facteurs
sociodémographique de l'adolescentes
2.3.2. Définition des concepts et
spécification des variables
Adolescence :demanière
générale,on peut définir l'adolescence comme la
période de transition entre l'enfance et l'âge adulte. Plusieurs
chercheurs utilisent différentes critères pour définir ce
concept. Ainsi, TOLNO(2007)appuiel'assertion selon la quelle les
périodes qui délimitent les statuts d'enfance,d'adolescence et de
jeunes se recouvrent plusieurs dimensions qui relèvent entre autres de
la biologie, la sociologie, la démographie, l'anthropologie,
l'ethnologie, l'économie et la physiologie. Les âges précis
du début et de la fin de l'adolescence ne sauraient donc être
fixés selon des critères universels.
A titre illustratif, l'OMS considère commeadolescent
tout individu appartenant à la tranche d'âges 10-19 ans. Selon la
Convention des Droits des Enfants, tout être humain de moins de 18 ans
est un enfant à moins que la législation ait fixé
l'âge de la majorité plus tôt.
Toutefois, indépendamment des âges retenus pour
la délimiter, toutes les disciplines ontunpointdeconvergence
:l'adolescenceestunepériodedistinctedel'existence,qui présente
ses propres problèmes et ses propres caractéristiques (OMS,
1980).En ce qui concerne notre
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
étude,partant des données disponibles, la
définition démographique a été
privilégiée. Alors, est considérée comme
adolescente, tout individu de sexe féminin qui au moment du passage des
enquêtrices dans le ménage était âgé de 10
à 19 ans révolus. Le fait que les seules données
disponibles ne concernent que la tranche d'âges 15-19 ans, nous contraint
à attribuer cette terminologie à ce dernier groupe.
Facteurs contextuels : c'est l'environnement
dans le quel le phénomène étudié se déroule.
Pour notre étude il s'agit des contextes de résidence qui sont
liés aux contextes socioculturels. Il est opérationnalisé
par le milieu de résidence, la région de résidence. Ce
contexte de résidence incorpore l'ensemble des
spécificités d'un milieu en ce qui concerne les valeurs
traditionnelles, culturelles et ancestrales ; ensemble auquel s'identifie les
individus et qui fondent leurs croyances, comportements et vision des choses.
Il fait référence au modèles culturels qui, pour
Gérard (1995 : 48) « ne se réduisent pas aux normes sociales
qui ne sont qu'une expression, ils sont faits des normes, d'images,
d'habitudes, de nécessités, de pratiques quotidiennes, etc.,
à propos du risque et procure à l'individu des cadres de
pensées et pratiques qui sont reconnus et valorisés ». En
somme, c'est tout ce qui concerne les représentations mentales et les
pratiques coutumières. Le milieu de résidence, le milieu de
socialisation pendant l'enfance, la religion sont des variables qui peuvent
permettre d'appréhender le contexte socio-culturel. Dans cette
étude, il est apprécié à l'aide du milieu de
socialisation.
Pauvreté : On parle de pauvreté
dans une société donnée lorsqu'une partie de la population
ne peut satisfaire ses besoins essentiels (Roach et Roach, 1972) ouque le
bien-être (ou niveau de vie) de celle-ci est en deçà d'un
minimum appelé seuil ou ligne de pauvreté fixé selon les
critères de cette même société (Ravallion, 1996). De
ce fait, la pauvreté est un état de privation de bien-être
jugé inadéquat pour vivre décemment. Synonyme de carence,
la pauvreté est fonction d'un manque connu face à des besoins
identifiables. Dans le cadre de ce mémoire, nous avons choisi de
l'appréhender à travers le niveau de vie du ménage.
Fateurs sociodémographiquesde l'adolescente:
ils désignent l'ensemble des traits propres à un
individu. Dans ce travail, nous retenons comme caractéristiques
sociodémographiques susceptibles d'influencer la relation entre la
pauvreté et fécondité des adolescentes, les variables
suivantes : L'âge, et le niveau d'instruction.
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
Fécondité des
adolescentes:Lafécondité des adolescentes désigne
la survenance de naissances vivantes au sein des femmes âgées de
moins de 19 ans (BCR,2006).Dans cette étude, elle est appréhender
par la naissance vivante.
2.4. Cadre d'analyse
La clarification de l'hypothèse générale
posée nécessite la construction d'une théorieauxiliaire,
encore appelée cadre d'analyse qui découle directement du cadre
conceptuel.
2.4.1. Hypothèse spécifique et schéma
d'analyse
L' hypothèse spécifique à tester dans cette
étude estla suivante :
« La fécondité des adolescentes
évoluent en sens inverse de la pauvreté. Cependant, en admettant
que la pauvreté diminue avec le temps et donc en 2010, nous supposons
que la relation négative entre pauvreté et
fécondité des adolescentes est plus prononcée en 2006
qu'en 2010 ».
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
Figure 2.2 Schéma d'analyse pauvreté et
fécondité des adolescentes en Angola
Milieu de résidence
Région de résidence
Niveau d'instruction
la parité atteinte
Age
29
Niveau de vie duménage
Une naissance vivante
30
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
CHAPITRE 3 : ASPECTS METHODOLOGIQUES
L'analyse des données constitue une étape
essentielle dans la recherche en sciences sociales. En effet, la qualité
de la mesure du phénomène étudié dépend en
grande partie de la robustesse du dispositif de mesure mis en place. Elle exige
toute fois quelques préalables, notamment la collecte des données
qui permettront de tester les hypothèses formulées. Cependant,
face aux contraintes financières et de temps, cette phase de recherche
ne sera pas effectuée. Pour remédier à cette lacune, les
données utilisées dans le cadre de cette étude proviennent
des enquêtes des indicateurs sur le paludisme réalisé en
2006 et 2010(IIMA).Après avoir présenté les sources de
données et évalué la qualité de ces données,
il sera ensuite question de définir les variables opérationnelles
avant de préciser les méthodes d'analyse.
3.1. Source de données
Les données de notre étude proviendront des
Enquêtes des Indicateurs sur le paludisme réalisé en 2006
et 2010 (IIMA). Ces enquêtes sont été effectuées par
deux organisations à savoir : le Consultation de Services de
Perquises (COSEP) et Consultation de Gestion et Administration en
santé(CONSAUDE).
L'objectif principal fut d'obtenir des indicateurs
spécifiques aux niveaux nationaux sur le paludisme. Plus
spécifiquement il s'agissait :
? D'estimer la prévalence du paludisme chez les enfants
de moins de cinq ans et les femmes enceintes ;
? D'estimer la prévalence de l'anémie chez les
enfants de moins de cinq ans et les femmes en l'âge de procréer
;
? D'estimer la prévalence de la fièvre chez les
enfants de moins de cinq ans et évaluer le type et le période du
traitement reçu ;
? D'évaluer par ménage la possession de
moustiquaire imprégné ou non et leur utilisation par les enfants
de moins de cinq ans;
? D'évaluer l'utilisation du traitement
préventif(TIP) du paludisme chez les femmes enceintes ;
L'enquête s'est déroulée sur toute
l'étendue du territoire national et l'échantillon a
été obtenu suivant un sondage aléatoire stratifié
à deux degrés. Les critères de stratification retenus pour
l'échantillon étaient la région et le milieu de
résidence.
31
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
3.1.1. Support de collecte
Deux types de questionnaires avaient été
utilisés lors des IIMA, il s'agit du questionnaire ménage et du
questionnaire individuel pour les femmes de 15-49 ans. Le questionnaire
ménage avait permis de lister les membres du ménage et les
visiteurs, de collecter certaines informations les concernant(âge, sexe,
situation de résidence, niveau d'instruction, religion...) ainsi que
certaines caractéristiques du logement qui permettront d'évaluer
les conditions de vie du ménage. Ce questionnaireavait permis
d'identifier les personnes éligibles pour le questionnaire inividuel
femme.
Le questionnaire individuel femme a permis de collecter les
informations sur les femmes éligibles (toutes les femmes
âgées de 15-49 ans vivant de façon permanente dans les
ménages sélectionnés). Spécifiquement il
était question de receuillir des informations sur les
caractéristiques sociodémographiques, la reproduction, la
contraception, la santé de la mère et de l'enfant, la
mortalité maternelle, les caractéristiques du conjoint, la
sexualité, le VIH/SIDA et autres IST.
3.1.2. Échantillonnage
Les deux IIMA ont utilisé la même
méthodologie. Elles sont réalisées à partir d'un
échantillon national basé sur un sondage par grappes,
stratifié à deux degrés. Les principales zones
d'études retenues sont les régions:
1. Hyperendémique: Cabinda, Cuanza Norte, Lunda Norte,
Lunda Sul, Malanje, Uíge
2. Mesoendémique Régulier: Bengo, Benguela,
Bié, Cuanza Sul, Huambo, Zaire
3. Mesoendémique Instable: Cuando Cubango, Cunene,
Huíla, Moxico, Namibe
4. Luanda
Au niveau du milieu de résidence, la stratification
s'est effectuée suivant les critères : milieu urbain et milieu
rural.
3.1.3. Population cible
Notre population cible est constituée des individus de
sexe féminin âgés de 15 à 19 ans révolu. Il
s'agit des adolescentes ayant déjà au moins une naissance vivant.
Sur les 2972 femmes enquêtées en 2006, la proportion des femmes
âgées de moins de 20 ans était de 26,2% tandis qu'en 2010
cette proportion était évaluée à 25,1%, sur les
8589.
32
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
3.1.4. Comparaison des sources de données
Avant de procéder à une quelconque analyse, il
est essentiel de s'assurer de la disponibilité de chacune des variables
à utiliser dans nos deux sources de données. Nous remarquons
qu'à l'exception de l'ethnie et de la pratique contraceptive, toute les
autres variables sont présentes dans au moins une de nos sources.
Toutefois, les données sur la religion ont été
collectées en 2010 mais pas en 2006. Ainsi, seules les variables
présentes dans les deux sources de données seront
utilisées dans la suite de l'étude.
Tableau 3.1 : Liste des variables présentent dans
les deux bases
Variables
|
Années
|
2006
|
2010
|
Milieu de résidence
|
P
|
P
|
Région
|
P
|
P
|
Religion
|
*
|
*
|
Ethnie
|
*
|
*
|
Niveau d'instruction
|
P
|
P
|
Parité atteinte
|
P
|
P
|
Niveau de vie du ménage
|
P
|
P
|
Age de l'adolescente
|
p
|
P
|
Source : exploitation des sources IIMA, 2006 et 2010,
Angola
P : Variables présentes
* : Variables non présentes
3.2. Evaluation de la qualité des
données
Les données issues d'une opération de collecte
comme les enquêtes sont tributaires des choix méthodologiques
opérés en amont. Quel que soient les précautions prises
tant lors de la
33
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
phase préparatoire que lors de la collecte ou le
traitement, il existe toujours des risques d'erreurs. Il s'agit des erreurs
d'échantillonnage et des erreurs de mesure.
Les erreurs de sondage sont liées à la
procédure de tirage de l'échantillon. Le plan de sondage
utilisé pour l'IIMA était une stratification à deux
degrés .Elle suppose que chacune des strates créées doit,
idéalement, être aussi différente que possible des autres :
l'hétérogénéité entre strates et
l'homogénéité à l'intérieur des strates
doivent par conséquent être les principales
caractéristiques à rechercher dans l'établissement de
strates. Aussi, les variables de stratification doivent être pertinentes
de manière à assurer la précision ou la fiabilité
des estimations. La violation de ces règles tend à augmenter le
biais dans les estimations.
Les erreurs de mesure quant-à-elles surviennent lors de
la mise en oeuvre de la collecte et de l'exploitation des données. Il
s'agit des erreurs d'omission de ménages sélectionnés ou
d'ajout de ménages non sélectionnés à l'origine,
les erreurs de doubles compte (dues notamment au nomadisme), la mauvaise
interprétation ou compréhension des questions de la part de
l'enquêteur ou de l'enquêtée, ou les erreurs de saisie des
données, les mauvaises déclarations sur certaines
caractéristiques telles que l'âge, la situation d'activité.
Il est donc indispensable, avant l'analyse des données d'une
enquête, de s'assurer de leur qualité et de l'ampleur des
différentes catégories d'erreurs.
L'objet de l'évaluation de la qualité des
données réalisée dans cette partie est donc de
déterminer si les différentes catégories d'erreurs
observées sont contenues dans les limites raisonnables qui permettent
d'affirmer que l'enquête est globalement d'une qualité acceptable
et éventuellement de procéder aux ajustements des données
entachées d'incohérences. Deux types de méthodes sont
généralement utilisés : la méthode externe et la
méthode interne. La première compare les données à
analyser à celles issues d'une autre source et collectées dans un
contexte similaire tandis que la deuxième analyse la cohérence
des données à partir des graphiques et des indices analytiques,
en le comparant le plus souvent à des standards théoriques ou
régionaux. Dans cette étude, seule la première
méthode est utilisée, cependant nous mettons l'accent sur la
qualité des données sur la déclaration de l'âge des
enfants et des mères.
34
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
3.2.1. Taux de non réponse des variables
Le taux de non-réponse dans les enquêtes varie
beaucoup d'un pays à l'autre et d'une enquête à l'autre.
Dans la pratique, un taux de non-réponse au-delà de 10% est
considéré comme étant de nature à compromettre la
qualité ou la fiabilité des estimations (Nations Unies, 2010).
Le tableau 3.2 présente le taux de non réponse
correspondant à chaque variable utilisée dans cette étude.
Ces taux sont négligeables car tous inférieurs au seuil
autorisé qui est de 10%. Par conséquent, les variables
utilisées dans le cadre de cette étude apportent de façon
satisfaisante la totalité de l'information recherchée parles
questions.
Tableau 3.2 : Taux de non réponse des variables
à utiliser
Années
|
Variables
|
Réponses
|
Non Réponses
|
Pourcentage de non réponses (%)
|
2006
|
Milieu de résidence
|
778
|
0
|
0,00
|
Région
|
778
|
0
|
0,00
|
Niveau d'instruction
|
778
|
0
|
0,00
|
Parité atteinte
|
778
|
0
|
0,00
|
Niveau de vie du ménage
|
778
|
0
|
0,00
|
Age de l'adolescente
|
778
|
0
|
0,00
|
|
|
2010
|
Milieu de résidence
|
2154
|
0
|
0,00
|
Région
|
2154
|
0
|
0,00
|
Niveau d'instruction
|
2154
|
0
|
0,00
|
Parité atteinte
|
2154
|
0
|
0,00
|
Niveau de vie du ménage
|
2154
|
4
|
0,19
|
Age de l'adolescente
|
2154
|
0
|
0,00
|
Source : exploitation des sources IIMA, 2006 et 2010,
Angola
3.2.2. Qualité de la déclaration de
l'âge
L'âge est une variable fondamentale dans l'analyse des
phénomènes démographiques. Cependant, il reste une
donnée difficile à obtenir de façon précise en
Afrique. Ainsi, une distribution par année d'âge des effectifs des
adolescentes permet d'apprécier la qualité des
35
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
données recueillies sur leur âge. La
déclaration de l'âge peut être appréciée soit
à partir des méthodes graphiques, soit à partir des
méthodes statistiques (numériques).
3.2.2.1. La méthode graphique
Le graphique 3.1présente les effectifs des adolescentes
en fonction de leur âge à l'enquête. Nous pouvons dire que
les déclarations des âges des adolescentes n'ont pas
été bien faites, car l'on constate de grandes distorsions sur la
courbe des effectifs. En effet, il y a une préférence pour les
âges pairs et une répulsion prononcée pour certains
âges impairs (15, 17, et19ans) en 2006 et en 2010.
Graphique 3.1 : Effectifs des mères en fonction de
l'âge
600 500 400 300 200 100
0
|
|
|
2006
2010
|
|
|
15 16 17 18 19
Source : exploitation des sources IIMA, 2006 et 2010,
Angola
En définitive, les données des deuxième
IIMA, sans être parfaitement adaptées (au regard des
problèmes méthodologiques liés à la qualité
et à la faiblesse des effectifs soulevés plus haut), sont
globalement satisfaisantes pour une étude portant sur le changement de
la fécondité des adolescentes dans le temps. Le graphique 3.1
présente la distribution par âge de notre population cible.
Rappelons que notre population cible est constituée des femmes
âgées entre 15 et 19 ans aux dates des enquêtes IIMA de 2006
et 2010. Les différences attractions et répulsions sont
symptomatiques d'une mauvaise déclaration de l'âge au moment de
l'enquête. Plusieurs méthodes statistiques permettent
d'apprécier les distorsions observées telles que l'indice de
Myers, de Whipple, de Bâchi et l'indice combiné des Nations-Unies.
Dans notre cas, vu les préférences ou les aversions pour certains
chiffres dans la déclaration des âges, nous optons pour l'indice
de Myers.
36
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
3.2.2.2. Calculs des indice de Myers aux
différents âges : 15 ; 16 ; 17 ; 18 ; et 19 ans.
Cet indice exprime les préférences ou
l'attraction pour les âges se terminant par chacun des entiers compris
dans l'intervalle [0,9], et pour le cas de notre groupe cible l'intervalle
[5,9]. MYERS a donc proposé de calculer pour chacun de ces chiffres un
"effectif remanié" qui, s'il n'y avait aucune préférence
ou aversion, serait égal à 10 % de l'effectif total
remanié. La somme des écarts en valeur absolue des pourcentages
de chacun des effectifs remaniés avec l'effectif théorique 10
constitue l'indice de MYERS. Si les déclarations d'âge sont
exactes, tous les effectifs remaniés sont à peu près
égaux et l'indice est à peu près nul. Sa valeur est
d'autant plus élevée que les préférences ou
aversions pour les âges se terminant par certains chiffres sont plus
grandes .Les résultats de nos calculs figurent dans les tableaux
suivants
Tableau 3.3a : Indice de Myers pour
l'IIMA-2006
(i)
|
si
|
(i+1)
|
Fi =(i+1)*Si
|
Fi (%)
|
(Fi-10%)
|
Attraction
|
Répulsion
|
5
|
151
|
6
|
906
|
5,2%
|
-4,8%
|
Non
|
Oui
|
6
|
143
|
7
|
1001
|
5,8%
|
-4,2%
|
Non
|
Oui
|
7
|
159
|
8
|
1272
|
7,3%
|
-2,7%
|
Non
|
Oui
|
8
|
191
|
9
|
1719
|
9,9%
|
-0,1%
|
Non
|
Oui
|
9
|
134
|
10
|
1340
|
7,7%
|
-2,3%
|
Non
|
Oui
|
Ensemble
|
778
|
|
6238
|
|
|
|
|
Source : exploitation des sources IIMA, 2006 et 2010,
Angola
37
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
Tableau 3.3b : Indice de Myers pour
l'IIMA-2010
(i)
|
si
|
(i+1)
|
Fi =(i+1)*Si
|
Fi (%)
|
(Fi-10%)
|
Attraction
|
Répulsion
|
5
|
399
|
6
|
2394
|
13,8%
|
3,8%
|
Oui
|
Non
|
6
|
431
|
7
|
3017
|
17,4%
|
7,4%
|
Oui
|
Non
|
7
|
393
|
8
|
3144
|
18,1%
|
8,1%
|
Oui
|
Non
|
8
|
510
|
9
|
4590
|
26,4%
|
16,4%
|
Oui
|
Non
|
9
|
421
|
10
|
4210
|
24,3%
|
14,3%
|
Oui
|
Non
|
Ensemble
|
2154
|
|
17355
|
|
|
|
|
Source : exploitation des sources IIMA, 2006 et 2010,
Angola
Une vue d'ensemble des résultats des tableaux 3.3a et
3.3b indiquent qu'il y a respectivement répulsion d'une part pour tous
âges de l'intervalle [5,9], et d'autre part attraction à tous les
âges du même intervalle. Ainsi, pour rendre utilisables ces
données sur l'âge, on procèderait à un lissage
quinquennal des âges discrets. Mais nous travaillons ici sur un
intervalle limité d'âges, notamment celui de 15-19 ans. En
conclusion, ces données sont de qualité acceptable pour notre
étude et nous pouvons poursuivre l'étude.
3.3. Définition des variables
opérationnelles
3.3.1. Variable dépendante
Pour mesurer la fécondité, comme nous l'avons
dit plus haut, il existe un grand nombre d'indicateurs. Pour ce qui est de
notre étude, l'indicateur que nous retenons revêt une nature
dichotomique. Nous opérationnalisons notre variable dépendante
comme suit : « il s'agit de toute femme adolescente ayant eu au moins
une naissance vivante au moment de l'enquête ». Cette variable
prendra la valeur 1 pour la condition fixée, et 0 sinon.
3.3.2. Variables indépendantes
3.3.3.1. Région de résidence
La région désigne une entité
géo-administrative. L'Angola compte 18 provinces au moment de
l'enquête. Cependant, l'on a subdivisé ces provinces en quatre
régions épidémiologiques correspondant à la
prévalence de la fécondité à savoir les
régions :
38
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
1. Hyperendémique: Cabinda,
Cuanza Norte, Lunda Norte, Lunda Sul, Malanje, Uíge
2. Mesoendémique
Régulier: Bengo, Benguela, Bié, Cuanza Sul, Huambo,
Zaire
3. Mesoendémique Instable:
Cuando Cubango, Cunene, Huíla, Moxico, Namibe
4. Luanda
3.3.3.2. Le milieu de résidence
Il représente le type de milieu dans lequel vit la
femme (adolescente) et fait référence au processus d'acquisition
des normes, valeurs et pratiques par ce dernier. Elle détermine son
patrimoine culturel. Cette variable a deux modalités : urbain
et rural. La différence entre ces deux milieux
provient généralement de la forte concentration des
infrastructures socio-sanitaire en milieu urbain.
3.3.3.3. Le niveau de vie
Le niveau de vie mesure la capacité financière
pour un individu à satisfaire ses besoins. Dans le cadre de cette
étude, il s'agit des besoins en santé de la reproduction.
Généralement, on ne dispose pas du revenu des individus dans les
EDS car il est très difficile de saisir avec exactitude ledit revenu.
Néanmoins, les EDS disposent de certaines variables (biens dont dispose
le ménage) qui permettent d'estimer le niveau de vie. A partir de
certains biens et des caractéristiques de l'habitat, (radio, TV,
réfrigérateur, bicyclette, moto et auto, l'accès à
l'électricité, la disposition de toilettes, la nature du sol), en
utilisant la méthode de l'Analyse en Composantes Principales (ACP) on
peut estimer les coefficients de pondération des biens
possédés, pour obtenir un meilleur proxy du revenu permanent
(Filmer et Pichette, 1998). Mais étant données la nature
qualitative des variables caractéristiques de l'habitat et des bien
possédés par ménages, il convient de dichotomiser ces
différentes variables afin qu'elles revêtent une nature
quantitative.
Nous avons retenu les trois modalités pour cette
variable telles que définies dans la base des données :
pauvre (très pauvre et pauvre), moyen, riche
(riche et très riche). Un ménage de niveau de vie
élevé est par exemple caractérisé par un grand
nombre de biens matériels et un confort adéquat de l'habitat
(toilette avec chasse eau par exemple, voiture,
réfrigérateur...).
39
40
41
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
3.3.3.4. Le niveau d'instruction
C'est le niveau d'études atteint par l'adolescente dans
un système éducatif formel. Cette variable peut être
appréhendée, soit par la dernière classe
fréquentée, soit par le diplôme le plus élevé
obtenu, ou encore par le nombre d'années passées dans le
système éducatif formel. Dans le cadre de notre étude, le
niveau d'instruction des enquêtés sera mesuré en
distinguant les modalités suivantes : sans instruction, niveau
primaire (complet ou incomplet), et niveau secondaire et
plus. Le niveau secondaire et plus regroupe les adolescentes ayant un
niveau secondaire ou supérieur à cause des effectifs
négligeables au niveau du supérieur.
3.3.3.5. Autre variable (âge)
L'âge est considéré comme une variable de
contrôle dans le cas de cette étude, il est
opérationalisé par les modalités suivantes: 15 ans, 16
ans, 17 ans, 18 ans et 19 ans.
3.3.3. Méthodes d'analyse statistique
Compte tenu des objectifs et des hypothèses de
l'étude, nous avons opté pour utiliser au niveau descriptif
l'analyse bi variée complété d'une Analyse factorielle des
correspondances multiples (AFCM). Au niveau explicatif, nous avons
utilisé la régression logistique.
3.3.3.1. Analyse descriptive
a. Analyse bi-variée
Le recours aux analyses bi variées est
nécessaire pour apprécier les interrelations entre les variables.
Ce qui est impossible avec un tri-à-plat. Les relations dépendent
de la nature des variables. Il s'agit pour nous ici de vérifier
l'association entre la variable dépendante et chacune des variables
indépendantes à l'aide de la statistique du khi-2. En plus, le
seuil de significativité retenu est de 5%.
b. Tableaux à trois entrés
Il s'agit ici d'étudier les relations entre la
pauvreté, la fécondité des adolescents et les autres
variables dépendantes en utilisant des tableaux à trois
entrées.
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
c. Analyse descriptive multi-variée:
AFCM
Nous utiliserons ici l'analyse factorielle des correspondances
multiples (AFCM), qui est une technique d'analyse d'interdépendance
entre les variables qu'on veut analyser simultanément. Elle s'applique
à au moins deux variables. Elle permet de positionner dans un
repère orthonormé les modalités des réponses des
différentes variables. Deux principales options de l'analyse factorielle
des correspondances multiples seront utilisées à cet effet : la
description des axes. Elle permet de sélectionner les modalités
et de les classer par ordre d'importance dans la caractérisation des
axes factoriels. La description du plan permet de sélectionner les
modalités qui sont bien présentés sur le plan formé
par les axes et de les classer par groupes suivant leur voisinage. Dans le
cadre de notre étude, cette méthode permet de dresser le profil
des adolescentes ayant au moins une naissance vivante. Les différents
paramètres de cette méthode seront fournis à l'aide du
logiciel SPAD.5.
3.3.3.2. Analyse explicative
De par la nature de notre variable dépendante, la
régression logistique binaire est la méthode d'analyse
multi-variée explicative appropriée. Cette méthode estime
les risques ou la probabilité de survenance d'un événement
en fonction des variables indépendantes. La variable dépendante
prend la modalité « 1 » quand l'événement est
réalisé (adolescente féconde) et 0 si non. Ainsi, la
régression logistique estime la probabilité d'avoir au moins un
enfant avant l'âge de 20 ans. Il est précisément question
d'estimer l'effet net des variables indépendantes au fait d'être
féconde ou non au moment de l'enquête. Si P est la
probabilité que l'événement étudié (avoir au
moins un enfant avant 20 ans) se réalise, 1-P est la probabilité
que cet événement ne se réalise pas et le modèle de
régression logistique permet de mettre L= Log (P/(1-P)) sous la forme
linéaire suivante :
L = b0 + b1X1+ b2X2 + ... + bp Xp
OùX1, X2, ..., Xp sont les variables
indépendantes ou de classification et b0, b1, b2,..., blés
coefficients de régression du modèle.
Au modèle, est associée, une forme non
linéaire de la probabilité P qui se présente comme suit
:
P= 1/ (1+exp (-L)).
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
Il y a lieu de noter que la régression logistique
utilise la méthode du maximum de vraisemblance pour estimer les
paramètres du modèle. Du fait de la non-linéarité
du modèle, ces paramètres sont estimés par
itération. Cette méthode est essentiellement probabiliste. Elle
fournit des coefficients de régression " âi " à partir
desquels on calcule les OddsRati(OR) ou rapports de chances (exp(â)).
Pour mieux interpréter les résultats, nous nous
intéresserons aux Odds Ratio. Un OR supérieur à 1 dans une
catégorie indique qu'il y a une plus grande probabilité que
l'adolescente ait au moins un enfant avant 20 ans, par rapport au groupe de
référence. Un rapport de chances inférieur à 1
signifie une probabilité plus faible que l'adolescente ait au moins un
enfant avant 20 ans dans la catégorie considérée par
rapport au groupe de référence
S'agissant de l'adéquation des modèles, on fera
recours au test statistique d'adéquation du modèle de
régression logistique aux données, fourni par la procédure
« lroc » du logiciel «STATA/SE 11.0». Toutefois, nous
présenterons les résultats des tests d'adéquation du khi
deux pour chaque modèle.
3.3.3.3. Logiciels utilisés
L'application des différentes méthodes d'analyse
que nous venons de présenter nécessite l'usage de certains
logiciels. Il s'agit de Stata/SE 11.0 pour les analyses bi-variées et
l'analyse explicative, de SPSS statistiques 17.0 (sous Windows) pour l'ACP et
de Excel 2010et la mise en forme des tableaux statistiques.
Ce chapitre nous a permis d'évaluer nos données.
Il en découle que ces données sont de bonnes qualités et
peuvent utiliser dans nos différentes analyses. Aussi deux
méthode d'analyse ont été distinguées, à
savoir : l'analyse descriptive (bi-variée et multi-variée) et
l'analyse explicative multi-variée. Le chapitre suivant mettra l'accent
sur la description de la relation entre la pauvreté et lé
fécondité des adolescentes.
42
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
CHAPITRE 4 : APPROCHE DESCRIPTIVE DE LA
RELATION ENTRE LA PAUVRETÉ ET LAFÉCONDITÉ DES
ADOLESCENTES
L'analyse des données est un processus qui consiste
à transformer les données recueillies, visant à les
condenser de façon à faciliter l'interprétation sans
toutefois perdre l'essentiel des informations qu'elles contiennent. Il s'agit
d'une synthèse d'informations qui permet de mettre en relief les
structures contenues dans la masse des données.
Il s'agit dans ce chapitre de faire des analyses descriptives
bi-variées et descriptives multi-variées (AFCM). L'analyse
descriptive bi-variée consistée à croiser la
fécondité des adolescentes et chacune des variables
indépendantes compte tenu du niveau de vie. Ces croisements permettront
de dégager l'existence ou non des associations entre chacune de ces
variables et la variable dépendante au moment de l'enquête. Le
profil des adolescentes fécondes en fonction de leur niveau de vie et
des autres variables indépendantes sera dressé à travers
l'analyse descriptive multi-variée (AFCM).
4.1. Analyse descriptive bi-variée
4.1.1. Association entre la proportion des naissances
vivantes au sein des adolescentes et le niveau de vie du ménage
L'association entre la proportion des naissances vivantes
(fécondité des adolescentes) et le niveau de vie est
significative au seuil de 1% quel que soit l'année (Cf. tableau 4.1).
Cependant, selon le graphique 4.1, cette proportion chez les adolescentes est
plus élevée chez les pauvres (59%) en 2006 alors qu'en 2010 ce
sont les adolescentes issues des ménages riches qui ont une
fécondité élevée (48%). Ainsi, chez les pauvres,
cette proportion est de 59% en 2006 contre 31% en 2010.Chez les moyens
l'écart de la proportion des naissances vivantes au sein des
adolescentes n'est pas si grande soit 1% (22% en 2006 contre 21% en 2010).
Enfin, cet écart est grand chez les riches soit 29% (19% en 2006 contre
48% en 2010).
43
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
Graphique 4.1 : Proportions des naissances vivantes au
sein des adolescentes selon le niveau de vie du ménage en 2006 et
2010
40%
60%
50%
30%
20%
10%
0%
59%
Pauvre Moyen Riche
31%
Niveau de vie
22%
21%
19%
48%
(%) fécondité adolescente (2006)
(%) fécondité adolescente (2010)
Source : exploitation des sources IIMA, 2006 et 2010,
Angola
4.1.2. Association entre la proportion des naissances
vivantes au sein des
adolescentes et le milieu de résidence selon le
niveau de vie en 2006 et 2010
L'association entre la proportion des naissances vivantes au
sein des adolescentes et le milieu de résidence excepté au milieu
rural compte tenu du niveau de vie est significative au seuil de 1% quel que
soit l'année (Cf. tableau 4.2).Cependant, selon le graphique 4.2, cette
proportion en milieu urbain est plus élevée chez les riches en
2006 (44%) et en 2010 (73%). Chez les pauvres, cette proportion est de 12% en
2006 contre 2% en 2010 soit un écart de 10%, Chez les adolescentes
vivant dans des ménages de niveau de vie moyen l'écart de cette
proportion est de 17% soit 43% en 2006 contre 26% en 2010. Enfin, cet
écart est grand chez les riches soit 29% (44% en 2006 contre 73% en
2010).
44
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
Graphique 4.2 : Proportions des naissances vivantes au
sein des adolescentes par milieu de résidence selon le niveau de vie en
2006 et 2010
0,9
0,8
0,7
0,6
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0
Pauvre Moyen Riche
12%
2%
Urbain
43% 44%
Milieu de résidence
26%
73%
Pauvre Moyen Riche
87%
42%
Rural
9%
19%
4%
39%
(%) fécondité adolescente (2006)
(%) fécondité adolescente (2010)
Source : exploitation des sources IIMA, 2006 et 2010,
Angola
4.1.3. Association entre la proportion des naissances
vivantes au sein des
adolescentes et le région de résidence selon
le niveau de vie en 2006 et 2010
Quel que soit l'année la région
Hyperendémique n'est pas significative à la proportion des
naissances vivantes au sein des adolescentes compte tenu du niveau de vie au
seuil de 5%. Cependant, les régions Mésoendémique
régulier, Luanda, et Mésoendémique instable excepté
cette dernière en 2006 sont significatives au seuil de 1% peu importe
l'année. Ainsi, le graphique 4.3 nous fait remarquer que cette
proportion des adolescentes en 2006 est plus élevée chez les
pauvres (74%)dans la région Mésoendémique régulier
alors qu'en 2010 ce sont les riches qui ont une fécondité des
adolescentes élevée (91%) dans la région de Luanda.
Dans la région Mésoendémique
régulier, cette proportion des adolescentes est plus
élevée chez les pauvres soit 74% en 2006 et 40% en 2010. Dans la
région Mésoendémique-instable en 2010 ce sont les pauvres
qui ont également une fécondité des adolescentes
élevée soit 45%. Enfin, dans la région de Luanda, en 2006
tout comme en 2010 ce sont les riches qui ont une fécondité des
adolescentes élevée soit respectivement 60% et 91%.
45
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
Graphique 4.3 : Proportions des naissances vivantes au
sein des adolescentes par région de résidence selon le niveau
d'instruction en 2006 et 2010
100%
40%
90%
80%
70%
60%
50%
30%
20%
10%
0%
Mésoendémique régulier
40%
74%
Pauvre
27%
19%
Moyen
34%
Riche
7%
Hiperendémique
22%
75%
Pauvre
Région de résidence
28%
14%
Moyen
50%
10%
Riche
Mésoendémique instable
45% 16%
63% 22%
Pauvre
Moyen
39%
15% 40%
Riche
9%
Pauvre
Luanda
91%
Moyen
60%
Riche
(%) fécondité adolescent e (2010)
(%) fécondité adolescent e (2006)
Source : exploitation des sources IIMA, 2006 et 2010,
Angola
4.1.4. Association entre la proportion des naissances
vivantes au sein des adolescentes et le niveau d'instruction selon le niveau de
vie en 2006 et 2010
Quel que soit l'année, l'association entre le niveau
d'instruction secondaire et plus et la proportion des naissances vivantes au
sein des adolescentes compte tenu de leur niveau de vie n'est pas
significative. Cependant, cette association est significative exceptée
chez les adolescentes sans niveau d'instruction en 2006 au seuil de 1%.
Le graphique 4.4 indique qu'en 2006 cette proportion est plus
élevée chez les pauvres ayant un niveau d'instruction primaire
soit 47%, alors qu'en 2010 elle est élevée chez les riches ayant
un niveau d'instruction primaire soit 53%. Chez les adolescentes sans niveau
d'instruction en 2010 leur proportion des naissances vivantes est plus
élevée chez les pauvres soit 52%.
46
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
Graphique 4.4: Proportions des naissances vivantes au
sein des adolescentes par niveau d'instruction selon le niveau de vie en 2006
et 2010.
100%
40%
90%
80%
70%
60%
50%
30%
20%
10%
0%
52%
91%
Pauvre
Sans niveau
24%
7%
Moyen
24%
Niveau d'instruction
3%
Riche
47% 30%
26% 22%
Pauvre
Primaire
Moyen
53%
23%
Riche
Pauvre
Secondaire et plus
Moyen
100%
100%
Riche
(%) fécondité adolescente (2010)
(%) fécondité adolescente (2006)
Source : exploitation des sources IIMA, 2006 et 2010,
Angola
4.1.5. Association entre la proportion des naissances
vivantes au sein des adolescentes et l'âge selon le niveau de vie en 2006
et 2010
Quel que soit l'année, l'association entre l'âge
et la proportion des naissances vivantes au sein des adolescentes compte tenu
de leur niveau de vie n'est pas significative à 15 ans. A 16 ans la
relation entre cette proportion, le niveau de vie et l'âge est
significative au seuil de 1% en 2006 ce qui n'est pas le cas en 2010. Ainsi en
2006, l'analyse du graphique 5.5 montre que 64% des adolescentes
âgées de 16 ans et vivant dans les ménages pauvres ont eu
au moins une naissance vivante.
A 17ans la relation entre l'âge et cette proportion
selon le niveau de vie est significative au seuil de 1% quel que soit
l'année. En effet, à 17anselle est élevée chez les
adolescentes vivant dans les ménages pauvres (67%) en 2006 et celles
vivant dans les ménages riches (42%) en 2010. Cette tendance reste vraie
à 18 ans puis à 19 ans, car le graphique 5.5 montre qu'en 2006,
à 18 ans, 57% des adolescentes des ménages pauvre ont eu au moins
une naissance vivante, contre 57% des adolescentes vivant dans les
ménages riches en 2010. Enfin, en 2006 à 19 ans, 58% des
adolescentes vivant dans les ménages pauvres ont
47
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
eu au moins une naissance vivante, alors qu'en 2010 pour le
même âge, 43% des adolescentes des ménages riches ont eu une
naissance vivante.
En somme quel que soit l'âge la proportion des
naissances vivantes au sein des adolescentes était plus
élevée dans les ménages pauvres que dans les
ménages riches en 2006. Cependant en 2010, la tendance s'est
inversée, elle est plus élevée dans les ménages
riches que dans les ménages pauvres.
Graphique 4.5 : Proportions des naissances vivantes au
sein des adolescentes par âge selon le niveau de vie en 2006 et
2010.
100%
40%
90%
80%
70%
60%
50%
30%
20%
10%
0%
35%
33%
Pauvre Moyen Riche
15 ans
33%
18%
47%
33%
26%
64%
Pauvre Moyen Riche
16 ans
21%
18%
53%
18%
36%
67%
Pauvre Moyen Riche
Age
17 ans
22%
20%
42%
12%
24%
57%
Pauvre Moyen Riche
18 ans
22%
19%
57%
21%
35%
58%
Pauvre Moyen Riche
19 ans
22%
23%
43%
20%
(%) fécondité adolescente (2010)
(%) fécondité adolescente (2006)
Source : exploitation des sources IIMA, 2006 et 2010,
Angola
4.2. Profil des adolescentes de moins de 20 ans en 2006
et en 2010
Pour présenter les résultats de l'AFCM en 2006
et en 2010, nous avons déterminé le nombre d'axes
nécessaires pour l'interprétation. Nous avons
privilégié la méthode de l'éboulis des valeurs
propres car cette méthode permet de sélectionner un sous-espace
stable tout en ne surestimant pas le nombre de composantes pertinentes à
l'instar de la Règle de Kaiser (Baccini et Besse, 2005). Ainsi nous
avons retenu les deux premiers axes principaux, car ils suffisent pour mieux
représenter les interdépendances entre variables.
48
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
4.2.1. Profil des adolescentes de moins de 20 ans en
2006
En effet, le premier axe représente 23,47% et le
deuxième axe 10,56%, soit au total 34,03%de l'inertie totale
expliquée par l'ensemble des axes. L'analyse compte après
apurement 6 variables et 20 modalités actives. Pour chaque axe, le
pourcentage d'inertie théorique moyen expliqué par chaque
modalité est de 5,3% (100/19). Ainsi, seules les modalités dont
la contribution est supérieure à 5,3 sont à
considérer pour l'interprétation d'un axe (Cf. Annexe).
? Profils lignes (premier axe factoriel)
L'axe factoriel 1 oppose deux catégories
d'adolescentes. Le premier groupe est constitué d'adolescentes ayant un
niveau d'instruction secondaire et plus, elles ne sont pas fécondes,
issues des ménages riches, vivant dans la région de Luanda
précisément en milieu urbain. Et le deuxième groupe est
composé d'adolescentes vivant en milieu rural, issues des ménages
pauvres, qui sont sans instruction, résidant dans la région
Hyperendémique et sont fécondes.
? Profils colonnes (deuxième axe
factoriel)
Le deuxième axe factoriel distingue deux groupes
d'adolescentes dont le premier groupe est constitué d'adolescentes
vivant en milieu rural, ayant 15 et16 ans, ayant un niveau d'instruction
primaire et ne sont pas fécondes. Cependant, le second groupe est
composé d'adolescentes ayant 18 et 19 ans, elles sont fécondes,
et elles sont sans niveau et certaines d'entre elles ont un niveau
d'instruction secondaire et plus.
49
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
Tableau 4.1 Profils des décrocheurs suivant les
deux premiers axes (en 2006)
|
Description de l'axe 1
|
Description de l'axe 2
|
Coordonnées Positives
|
C6=seconde +
|
C3=rural
|
C5=Pas féconde
|
C1=15ans
|
C4=riche
|
C1=16ans
|
=luanda
|
C6=primaire
|
C3=urbain
|
C5=Pas féconde
|
Coordonnées Négatives
|
C3=rural
|
C1=18ans
|
C4=pauvre
|
C1=19ans
|
C6=sans niveau
|
C5=Féconde
|
=hyperendémique
|
C6=sans niveau
|
C5=Féconde
|
C6=seconde +
|
Source : exploitation des sources IIMA, 2006, Angola
? Description des profils des adolescents :
interprétation du plan factoriel
L'observation du graphique 4.1 permet de mettre en
évidence deux groupes d'adolescentes. Le premier groupe est
constitué d'adolescentes fécondes, âgées de 18 et 19
ans, issus des ménages pauvres, qui sont sans niveau et vivant en milieu
rural précisément dans les régions Hyperendémique,
Mésoendémique régulier et Mésoendémique
instable. Tandis que le second groupe est constitué d'adolescentes non
fécondes, âgées de 15, 16 et 17 ans, résidant en
milieu urbain précisément dans la région de Luanda. Ces
adolescentes sont issues des ménages ayant un niveau de vie moyen et
riche, et ont un niveau d'instruction primaire et secondaire et plus.
4.2.2. Profil des adolescentes de moins de 20 ans en
2010
Le premier axe représente 19,72% et le deuxième
axe 11,25%, soit au total 30,97% de l'inertie totale expliquée par
l'ensemble des axes. L'analyse compte après apurement 6 variables et 20
modalités actives. Pour chaque axe, le pourcentage d'inertie
théorique moyen expliqué par chaque modalité est de 5,3%
(100%/19). Ainsi, seules les modalités dont la contribution est
supérieure à 5,3 sont à considérer pour
l'interprétation d'un axe.
? Profils lignes (premier axe factoriel)
L'axe factoriel 1 oppose deux catégories
d'adolescentes. Le premier groupe est constitué d'adolescentes non
fécondes, ayant un niveau d'instruction secondaire et plus, issues des
ménages riches, et vivant dans la région de Luanda
précisément en milieu urbain. Et le
50
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
deuxième groupe est composé d'adolescentes
fécondes, vivant en milieu rural, issues des ménages pauvres, qui
sont sans niveau, et résidant dans la région
Mésoendémique instable.
? Profils colonnes (deuxième axe
factoriel)
Le deuxième axe factoriel distingue deux groupes
d'adolescentes dont le premier groupe est constitué d'adolescentes non
fécondes, vivant en milieu rural, ayant 15 et16 ans, et ayant un niveau
d'instruction primaire. Cependant, le second groupe est composé
d'adolescentes fécondes ayant 18 et 19 ans, et ayant un niveau
d'instruction secondaire et plus.
Tableau 4.2 Profils des décrocheurs suivant les
deux premiers axes (en 2010)
|
Description de l'axe 1
|
Description de l'axe 2
|
Coordonnées Positives
|
C5=Pas féconde
|
C3=rural
|
C6=seconde +
|
C1=16ans
|
C4=riche
|
C6=primaire
|
=luanda
|
C1=15ans
|
C3=urbain
|
C5=Pas féconde
|
Coordonnées Négatives
|
C3=rural
|
C5=Féconde
|
C4=pauvre
|
C1=19ans
|
C6=sans niveau
|
C6=seconde +
|
C5=Féconde
|
C1=18ans
|
=mesoendemique instable
|
C6=sans niveau
|
Source : exploitation des sources IIMA, 2006, Angola
? Description des profils des adolescents :
interprétation du plan factoriel
L'observation du graphique 4.2 permet de mettre en exergue
deux groupes d'adolescentes. Cependant, le premier groupe est constitué
d'adolescentes fécondes, âgées de 19 ans, issues des
ménages pauvres et moyens, qui sont sans niveau, certaines d'entre elles
ont un niveau d'instruction primaire, et vivant en milieu rural
précisément dans les régions Hyperendémique,
Mésoendémique régulier et Mésoendémique
instable. Tandis que le second groupe est constitué d'adolescentes non
fécondes, âgées de 15, 16, 17 et 18 ans, résidant en
milieu urbain précisément dans la région de Luanda. Ces
adolescentes sont issues des ménages riches, et ont un niveau
d'instruction secondaire et plus.
51
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
Graphique 4.6 : Projection des caractéristiques
des enquêtées sur le premier plan factoriel (en 2006)
Source : exploitation des sources IIMA, 2006, Angola
52
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
Graphique 4.7 : Projection des caractéristiques
des enquêtées sur le premier plan factoriel (en 2010)
Source : exploitation des sources IIMA, 2010, Angola
53
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
CHAPITRE 5 : ANALYSE EXPLICATIVE MULTIVARIEE DE
L'IMPACTDE LA PAUVRETE SUR LA FECONDITE DES ADOLESCENTES
Dans l'optique de déterminer les facteurs explicatifs
de la fécondité des adolescentes en Angola, il est
nécessaire de procéder à une analyse explicative
multi-variée à l'aide d'un modèle de régression
logistique binaire pas à pas en 2006 et en 2010 afin de saisir leurs
mécanismes d'action des variables explicatives.
Ce chapitre comprend cinq parties : la première partie
porte sur l'identification des facteurs explicatifs, la deuxième tient
compte de l'adéquation du modèle aux données, la
troisième met en exergue les effets nets des facteurs explicatifs du
phénomène étudié et leurs mécanismes
d'action, la quatrième partie se focalisera sur la
hiérarchisation de ces facteurs, enfin la dernière partie portera
sur la discussion des résultats.
5.1. Identification des facteurs explicatifs
En effet, les tableaux 5.2.a et 5.2.b présentent les
différents modèles d'analyse compte tenu de leurs rapports de
côtes. Il met en exergue premièrement les effets bruts de chaque
variable indépendante, ensuite l'introduction successive des
différentes variables explicatives selon le schéma d'analyse tout
en indiquant les effets nets de ces variables.
Cependant, quatre modèles sont distingués dont
le premier modèle M0 se focalise sur les effets brut set le dernier
modèle M4sur le modèle saturé (final).Afin de mieux saisir
les mécanismes d'action des variables indépendantes sur la
variable dépendante, les modèles pas à pas sont choisis.
L'identification des facteurs déterminants est effectuée au
modèle saturé (M4).
L'introduction des différentes variables s'est
effectuée comme suit en 2006 et 2010 :
Modèle 1 (M1) : Âge ; Niveau de vie
Modèle 2 (M2) : M1 + Milieu de résidence ;
Modèle 3 (M3) : M2 + Région ;
Modèle 4 (M4) : M3 + Niveau d'instruction.
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
Cependant, dans le modèle saturé M4 de chaque
année, on peut identifier les facteurs ayant une influence sur le
phénomène étudié.
5.2. Adéquation du modèle aux
données
Dans cette partie, nous allons réaliser le test
statistique d'adéquation (qualité d'ajustement) du modèle
de régression logistique aux données à l'aide du logiciel
STATA en se basant sur la procédure « lroc ». Ainsi, la courbe
ROC (Received Operating Curve) consiste à évaluer le pouvoir
discriminant du modèle. En effet, la précision du modèle
est perçue sur la surface sous cette courbe ROC afin de discriminer les
« outcomes » positifs (y = 1) et des « outcomes »
négatifs (y = 0). Les critères suivants sont retenus :
? Si aire ROC = 0,5, il n'y a pas de discrimination ; ? Si aire
0,5<ROC<70, il y a faible discrimination ;
? Si aire 0,7 = ROC < 0,8, la discrimination est acceptable et
l'ajustement est adéquat ;
? Si aire 0,8 = ROC < 0,9, la discrimination est excellente et
l'ajustement est adéquat ;
? Si aire ROC = 0,9, la discrimination est très bonne.
Le graphique ci-dessous représente la courbe ROC issue
des modèles saturés des variables explicatives en 2006 et
2010.
Graphique 5.1 : Evaluation du pouvoir discriminant du
modèle saturé (M4) en 2006 et 2010
En 2006 En 2010
54
|
|
|
|
|
|
|
|
.75 1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
.50 0
|
|
|
|
|
025 0
|
|
|
0.00 0.25 0.50 0.75 1.00
1 - Specificity
|
55
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
Source : exploitation des sources IIMA, 2006 et 2010,
Angola
Il ressort de ces graphiques que les aires sous les courbes ROC
en 2006 et en 2010 sont respectivement de 0,8480 et 0,8357. Ainsi, la
discrimination est excellente et l'ajustement est adéquat s'agissant de
l'adéquation du modèle saturé (M4) en 2006 et en 2010.
5.3. Effets nets des facteurs explicatifs de la
pauvreté et la fécondité des adolescentes en Angola en
2006 et 2010 et leurs mécanismes d'action
Au niveau de chaque modèle saturé, on a
déterminé les effets nets des facteurs explicatifs pour chaque
niveau d'analyse.
En 2006 : les déterminants sont :
l'âge, le niveau de vie du ménage, la région et le niveau
d'instruction.
En 2010 : les déterminants sont :
l'âge, le niveau de vie du ménage, le milieu de résidence
et le niveau d'instruction.
Tableau 5.1 : Présentation des facteurs communs et
spécifique à chaque période
Niveaux d'analyse (en années)
|
Facteur communs
|
Facteurs spécifiques
|
2006
|
Age, Niveau de vie du
ménage, Niveau d'instruction
|
Région
|
2010
|
Milieu de résidence
|
Source : exploitation des sources IIMA, 2006 et 2010,
Angola
5.3.1. Facteurs explicatifs
5.3.1.1. Niveau de vie du ménage
L'association entre la fécondité des
adolescentes et le niveau de vie du ménage au modèle
saturé est significative au seuil de 5% quelle que soit l'année
(Cf. tableaux 5.2.a et 5.2.b). Ainsi, la variation de cette
fécondité tient compte du niveau de vie du ménage. En 2006
et 2010, l'introduction de la variable niveau d'instruction dans le
modèle M4 atténue l'effet du niveau de vie du ménage sur
la variable dépendante. Cependant, en référence aux
adolescentes issues de ménages riches, celles des ménages moyens
courent 2,05 fois plus de risque d'avoir au moins une naissance vivante en
2006. Ce risque est de 1,35 fois en 2010. Ainsi, ce risque a baissé de
0,7 fois en 4 ans en 2010.
56
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
Ceci peut s'expliquer par le contexte de pauvreté qui
prévalait dans le pays en 2006. En effet, en 2006, environ la
moitié des Angolais vivait en dessous du seuil de pauvreté. Cette
proportion a baissé en 2010 de 12,5% (INSA, 2011). Cette situation de
détérioration des conditions de vie contraste avec la faible
diffusion des services de santé de la reproduction, et plus
particulièrement de PF. Donc, les jeunes filles qui débutent plus
précocement leur vie sexuelle n'ont pas la chance d'éviter les
grossesses précoces. En fait, des études ont montré la
corrélation positive entre le niveau de vie et l'utilisation des
services de SR (BENINGUISSE, 2004).
Par ailleurs, les adolescentes de niveau d'instruction
élevé sont celles vivant en général dans les
ménages moins pauvres. C'est probablement pour cela que l'effet du
niveau de vie sur la fécondité adolescente s'atténue sous
l'introduction du niveau d'instruction.
5.3.1.2. Milieu de résidence
L'influence du milieu de résidence sur la
fécondité des adolescentes n'est significatif qu'en 2010 (Cf.
tableaux 5.2.a et 5.2.b). En introduisant d'autres variables dans le
modèle, son effet reste identique. Ce qui témoigne son influence
direct sur la variable dépendante. Cependant, le milieu résidence
en 2006 au M3 est significatif au seuil de 1%, mais l'introduction du niveau
d'instruction au M4 a atténué son effet sur la variable
dépendante. En effet en 2010, les adolescentes vivant en milieu rural
ont 1,83 fois plus de risque d'avoir au moins une naissance vivante que celles
vivant en milieu urbain.
En effet, c'est en milieu urbain que sont plus
concentrés les services de SR en général, et de PF en
particulier. C'est aussi en milieu urbain que vivent la plupart des
adolescentes bénéficiant d'un bon niveau d'instruction,
connaissant et utilisant mieux les méthodes contraceptives. Ainsi, elles
sont plus enclines à éviter les grossesses précoces que
celles vivant en milieu rural.
5.3.1.3. Région
La région constitue un facteur déterminant en
2006 de la fécondité des adolescentes alors qu'il ne l'est pas en
2010, et leur effet est significatif au modèle saturé (M4) au
seuil de 5%. Au modèle M3, cette variable était significative au
seuil de 1%, mais le niveau d'instruction atténue l'effet de la
région sur la variable dépendante. De même en 2010, cette
variable était significative au seuil de 1% à la variable
dépendante (M3), mais le niveau
57
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
d'instruction a fait disparaitre son effet dernier
modèle (M4). En effet, les régions Mésoendémique
régulier, Hyperendémique, et Mésoendémique instable
ont respectivement 2,15 fois, 2,32 fois et 1,93 fois plus de risque d'avoir eu
au moins une naissance vivante en 2006 que celles résidant dans la
région de Luanda.
Le fait que l'effet s'atténue à l'introduction
du niveau d'instruction peut s'expliquer par le fait qu'i existe des
différentiels d'instruction selon les régions. Par exemple, les
adolescentes habitant à Luanda sont mieux instruites que celles des
autres régions d'Angola. C'est dans la Capitale (Luanda) que sont
concentrées la plupart des infrastructures sanitaires,
d'éducation, etc.
5.3.1.4. Niveau d'instruction
Cette variable est la dernière à être
introduite dans le modèle saturé en 2006 et en 2010. Elle
constitue un facteur déterminant de la fécondité des
adolescentes pour les deux périodes d'études. Cependant, les
adolescentes sans niveau en 2006 ont un risque plus élevé d'avoir
au moins une naissance vivante qu'en 2010 que celles ayant un niveau
d'instruction primaire, soit 2,25 fois contre 1,68 fois. L'écart est
ainsi de 0,57 fois plus. Tandis que le risque pour les adolescentes d'avoir au
moins une naissance vivante est plus élevée en 2010 (0,21 fois)
qu'en 2006 (0,16 fois) que celles qui ont un niveau d'instruction primaire.
En effet, comme nous l'avons signalé plus haut,
l'instruction confère à l'adolescente une certaine connaissance
des méthodes contraceptives. L'école retient davantage dans le
système éducatif les jeunes filles (de moins de 20 ans). Ce qui
les contraint à éviter des grossesses précoces au risque
d'abandonner l'école.
5.3.2. Autres facteurs
L'âge des adolescentes est considéré dans
le cas de cette étude comme une variable de contrôle. Cependant,
cette variable a un effet direct sur la fécondité des
adolescentes en 2006 et en 2010. En 2006, les adolescentes âgées
de 15, 16, 17 et 19 ans ont un risque d'avoir eu au moins une naissance vivante
respectivement de 0,04 fois, 0,20 fois, 0,49, et 2,11 fois que celles qui ont
18 ans. Ce risque en 2010 est respectivement de 0,03 fois, 0,13 fois, 0,50
fois, et 2,08 fois que celles qui ont 18 ans. Au fur et à mesure que
l'âge des adolescentes augmente, le risque d'avoir eu au moins une
naissance vivante augmente. Mais ce risque quel que soit l'âge est
relativement faible en 2010 qu'en 2006.
58
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
En théorie, dans la tranche d'âge comprise entre
15 et 19 ans, la fécondité augmente avec l'âge. C'est
pourquoi, lorsque l'âge de l'adolescente augmente, entre 15 et 19 ans, le
risque pour cette dernière de connaître au moins une naissance
vivante s'élève.
Tableau 5.2.a : Rapport de côtes d'avoir eu au
moins une naissance vivante avant l'âge de 20 ans (en 2006)
Variables explicatives
|
Risque relatif par rapport aux modalités de
référence
|
|
Modalités
|
M0
|
M1
|
M2
|
M3
|
M4
|
Age
|
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
15 ans
|
0,05***
|
0,42***
|
0,04***
|
0,02***
|
0,04***
|
16 ans
|
0,22***
|
0,22***
|
0,22***
|
0,22***
|
0,20***
|
17 ans
|
0,54***
|
0,51***
|
0,52***
|
0,52***
|
0,49***
|
18 ans
|
réf
|
réf
|
réf
|
réf
|
réf
|
19 ans
|
1,81***
|
1,98***
|
2,08***
|
2,17***
|
2,11***
|
Niveau de vie du ménage
|
|
***
|
***
|
***
|
***
|
**
|
Pauvre
|
5,51***
|
6,81***
|
4,30***
|
2,98***
|
1,84ns
|
Moyen
|
3,73***
|
4,05***
|
3,61***
|
2,82***
|
2,05**
|
Riche
|
réf
|
réf
|
réf
|
réf
|
réf
|
Milieu de résidence
|
|
***
|
|
*
|
***
|
ns
|
Urbain
|
réf
|
|
réf
|
réf
|
réf
|
Rural
|
3,30***
|
1,70*
|
1,26***
|
1,06ns
|
Région
|
|
***
|
|
***
|
**
|
Mésoendémique régulier
|
4,02***
|
|
2,36***
|
2,15**
|
Hiperendémique
|
5,48***
|
2,62***
|
2,32**
|
Mésoendémique instable
|
4,55***
|
2,25*
|
1,93**
|
Luanda
|
réf
|
réf
|
réf
|
Niveau d'instruction
|
|
***
|
|
***
|
Sans niveau
|
4,04***
|
|
2,25***
|
Primaire
|
réf
|
réf
|
Secondaire et plus
|
0,15***
|
0,16***
|
Valeur de Khi-deux
|
244,96
|
247,8
|
256,97
|
288.98
|
Significativité du Khi-deux
|
***
|
***
|
***
|
***
|
R-deux de Nagelkerke
|
0,2535
|
0,2565
|
0.2660
|
0,2991
|
Effectifs
|
778
|
778
|
778
|
778
|
NB : *** Significatif au seuil de 1 % ; **
Significatif au seuil de 5 % ; * Significatif au seuil de 10 % ; ns Non
significatif ; réf = modalité de
référence
|
Source : exploitation des sources IIMA, 2006, Angola
59
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
Tableau 5.2.b : Rapports de côtes d'avoir eu au
moins une naissance vivante avant l'âge de 20 ans (en 2010)
Variables explicatives
|
Risque relatif par rapport aux modalités de
référence
|
|
Modalités
|
M0
|
M1
|
M2
|
M3
|
M4
|
Age
|
|
***
|
***
|
***
|
***
|
***
|
15 ans
|
0,07***
|
0,41***
|
0,34***
|
0,38***
|
0,03***
|
16 ans
|
0,17***
|
0,15***
|
0,15***
|
0,15***
|
0,13***
|
17 ans
|
0,55***
|
0,52***
|
0,53***
|
0,52***
|
0,50***
|
18 ans
|
réf
|
réf
|
réf
|
réf
|
Réf
|
19 ans
|
1,86***
|
1,77***
|
1,90***
|
1,92***
|
2,08***
|
Niveau de vie du ménage
|
|
***
|
***
|
***
|
***
|
**
|
Pauvre
|
1,94***
|
2,33***
|
1,16ns
|
1,16ns
|
0,96ns
|
Moyen
|
2,18***
|
2,60***
|
1,89***
|
1,73***
|
1,35**
|
Riche
|
réf
|
réf
|
réf
|
réf
|
Réf
|
Milieu de résidence
|
|
***
|
|
***
|
***
|
***
|
Urbain
|
réf
|
|
réf
|
réf
|
Réf
|
Rural
|
2,08***
|
3,22***
|
2,71***
|
1,83***
|
Région
|
|
***
|
|
*
|
Ns
|
Mésoendémique régulier
|
2,84***
|
|
1,58*
|
1,39ns
|
Hiperendémique
|
2,74***
|
1,51*
|
1,30ns
|
Mésoendémique instable
|
2,50***
|
1,23ns
|
1,08ns
|
Luanda
|
réf
|
réf
|
Réf
|
Niveau d'instruction
|
|
***
|
|
***
|
Sans niveau
|
2,52***
|
|
1,68***
|
Primaire
|
réf
|
Réf
|
Secondaire et plus
|
0,29***
|
0,21***
|
Valeur de Khi-deux
|
577.10
|
662.40
|
669.53
|
745.70
|
Significativité du Khi-deux
|
***
|
***
|
***
|
****
|
R-deux de Nagelkerke
|
0.2094
|
0.2403
|
0.2429
|
0.2705
|
Effectifs
|
2150
|
2150
|
2150
|
2150
|
NB : *** Significatif au seuil de 1 % ; **
Significatif au seuil de 5 % ; * Significatif au seuil de 10 % ; ns Non
significatif ; réf = modalité de
référence
|
Source : exploitation des sources IIMA, 2010, Angola
5.4. Hiérarchisation des facteurs
Dans cette partie, la hiérarchisation des facteurs
à l'explication de la pauvreté et fécondité des
adolescentes en Angola parait importante afin de saisir les
déterminants. En effet, elle se fait à l'aide du Khi-deux dont le
but est de définir les échelles prioritaires dans la
60
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
mesure où des éventuelles interventions seraient
entrevues pour la réduction de la fécondité chez les
adolescentes compte tenu de leur niveau de vie. La formule utilisée pour
cette opération est la suivante :
*100Où
Ci : Contribution de la variable indépendante i
Chi2f : Valeur du Khi-deux du modèle final
(saturé)
Chi2i : Valeur du Khi-deux du modèle sans la variable
indépendante i
En effet, le tableau 5.3 présente la
hiérarchisation des déterminants selon leur contribution et leur
seuil de significativité à l'explication de la
fécondité des adolescentes en fonction de leur niveau de vie.
Tableau 5.3 : Contribution et leur seuil de
significativité à l'explication de la fécondité des
adolescentes en fonction de leur niveau de vie.
Niveaux d'analyse (en années)
|
Variables
|
Khi-2
du modèle saturé (M4)
|
Khi-2 du modèle sans la variable
|
Contribution de la variable en (%)
|
Seuil de significativité (M4)
|
Rang
|
2006
|
|
|
Niveau de vie du ménage
|
288,98
|
283,01
|
2,07
|
**
|
|
3
|
Région
|
288,98
|
282,53
|
2,23
|
**
|
|
2
|
Niveau d'instruction
|
288,98
|
256,97
|
11,08
|
***
|
|
1
|
2010
|
|
|
Niveau de vie du ménage
|
745,70
|
742,14
|
0,48
|
**
|
|
3
|
Milieu de résidence
|
745,70
|
731,14
|
1,95
|
***
|
|
2
|
Niveau d'instruction
|
745,70
|
669,53
|
10,21
|
***
|
|
1
|
NB : *** Significatif au seuil de 1 % ; **
Significatif au seuil de 5 % ; * Significatif au seuil de 10 % significatif ;
réf = modalité de référence
|
; ns Non
|
Source : exploitation des sources IIMA, 2006 et 2010,
Angola
Il ressort de ce tableau que le niveau d'instruction constitue
le premier déterminant de la fécondité des adolescentes en
2006 et en 2010 avec une contribution respective de 11,08 et de 10,21. En 2006,
la région constitue le deuxième déterminant soit une
contribution de 2,23 alors qu'en 2010 c'est le milieu de résidence avec
une contribution de 1,95. Enfin, le niveau
61
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
de vie du ménage est le troisième
déterminant en 2006 et 2010 avec une contribution respectivement est de
2,07 et 0,48.
5.5. Discussion des résultats en 2006 et
2010
En définitive, les principaux facteurs explicatifs de
la fécondité des adolescentes en Angola en 2006 sont :
l'âge, le niveau de vie du ménage, la région, et le niveau
d'instruction. Cependant, en 2010 les facteurs âge, niveau de vie du
ménage, milieu de résidence et niveau d'instruction expliquent
cette fécondité. Ceci peut s'expliquer par le contexte de
pauvreté qui prévalait dans le pays en 2006. En effet, en 2006,
environ la moitié des Angolais vivait en dessous du seuil de
pauvreté. Cette proportion a baissé en 2010 de 12,5% (INSA,
2011).
Par ailleurs, les adolescentes de niveau d'instruction
élevé sont celles vivant en général dans les
ménages moins pauvres. C'est probablement pour cela que l'effet du
niveau de vie sur la fécondité adolescente s'atténue sous
l'introduction du niveau d'instruction. En effet, c'est en milieu urbain que
sont plus concentrés les services de SR en général, et de
PF en particulier. C'est aussi en milieu rural que vivent la plupart des
adolescentes bénéficiant d'un bon niveau d'instruction,
connaissent et utilisent mieux les méthodes contraceptives. Ainsi, elles
sont plus enclines à éviter les grossesses précoces que
celles vivant en milieu rural.
Le fait que l'effet s'atténue à l'introduction
du niveau d'instruction peut s'expliquer par le fait qu'il existe des
différentiels d'instruction selon les régions. Par exemple, les
adolescentes habitant à Luanda sont mieux instruites que celles des
autres régions d'Angola. C'est dans la Capitale (Luanda) que sont
concentrées la plupart des infrastructures sanitaires,
d'éducation, etc. En effet, comme nous l'avons signalé plus haut,
l'instruction confère à l'adolescente une certaine connaissance
des méthodes préventives. L'école retient davantage dans
le système éducatif les jeunes filles (de moins de 20 ans). Ce
qui les contraint à éviter des grossesses précoces au
risque d'abandonner l'école. En fin, dans la tranche d'âge
comprise entre 15 et 19 ans, la fécondité augmente avec
l'âge. C'est pourquoi, lorsque l'âge de l'adolescente augmente,
entre 15 et 19 ans, le risque pour cette dernière de connaître au
moins une naissance vivante s'élève.L'hypothèse selon
laquelle la fécondité des adolescentes évoluent en sens
inverse de la pauvreté. Cependant, en admettant que la pauvreté
diminue avec le temps et donc en 2010, nous supposons que la relation
négative entre pauvreté et fécondité des
adolescentes est plus prononcée en 2006 qu'en 2010 a été
confirmée.
62
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
CONCLUSION GENERALE
Notre étude avait pour objectif d'élucider une
analyse comparative entre la pauvreté et fécondité des
adolescentes en Angola. L'objectif spécifiques de cette étude est
de : montrer l'influence de la pauvreté sur la fécondité
des adolescents. Dans le but de contribuer à réduire l'ampleur de
ce phénomène dans cette population jeune et à
l'élaboration de meilleures stratégie sen vue d'améliorer
leurs états de vie.
Après avoir présenté le contexte, nous
avons parcouru la littérature sur le sujet ; ce qui nous a permis de
formuler une hypothèse générale selon laquelle La
pauvreté influence directement sur la fécondité des
adolescentes quels que soient les facteurs contextuels, les facterurs
socioculturels et fateurs sociodémographiques. A cela s'ajoute une
hypothèse et spécifique qui stipule que : la relation
négative entre pauvreté et fécondité des
adolescentes est plus prononcée en 2006 qu'en 2010.
En effet, les différentes analyses effectuées
à l'aide des données qui ont été jugées
acceptables, issues des sources de données de l'IIMA, 2006 et 2010 en
Angola, ont abouti aux résultats suivants :
V' Au niveau descriptif
Deux types d'analyse ont été effectués :
l'analyse descriptive bi-variée et l'analyse descriptive
multi-variée. S'agissant de l'analyse descriptive bi-variée, le
test de Khi-deux nous a permis de saisir les associations entre variable
dépendante et chacune des variables explicative. En 2006, le niveau de
vie, le milieu de résidence excepté en milieu rural, la
région de résidence excepté les régions
Hyperendémique et Mésonendémique instable, et le niveau
d'instruction excepté les sans niveau et le niveau secondaire et plus
sont associés à la fécondité des adolescentes.
Cependant, en 2010 les variables qui y sont associées sont : le niveau
de vie, le milieu de résidence excepté le milieu rural, la
région de résidence excepté la région
Hyperendémique, et le niveau d'instruction excepté le niveau
secondaire et plus.
Concernant l'analyse descriptive multi-variée, à
l'aide de l'AFCM nous avons établi deux profils des adolescentes en
tenant compte leur fécondité et leur niveau de vie, ainsi que
d'autres variables groupes respectivement en 2006 et en 2010. Ces profils sont
constitués des adolescentes fécondes et non fécondes.
V' Au niveau explicatif
63
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
La régression pas à pas nous a permis de
déterminer les facteurs susceptibles d'expliquer la
fécondité des adolescentes en Angola en 2006 et en 2010. Les
déterminants en 2006 sont : l'âge, le niveau de vie, la
région, et le niveau d'instruction, alors qu'en 2010 ce sont :
l'âge, le niveau de vie, le milieu de résidence, et le niveau
d'instruction.
L'hypothèse spécifique selon laquelle la
relation négative entre pauvreté et fécondité des
adolescentes est plus prononcée en 2006 qu'en 2010 a été
confirmée.
Comme Limites de cette étude :
y' le manque certain de données qui auraient permis
d'effectuer une analyse plus affinée ;
y' il était impossible de distinguer la
fécondité des adolescentes en espacement ou limitation des
naissances ;
y' certaines variables de notre schéma d'analyse
n'étaient pas disponibles comme la religion, ethnie et la
contraception.
Au regard des résultats de notre étude nous
formulons les recommandations suivantes :
y' la prise en compte dans les prochaines enquêtes des
variables susceptibles d'influencer la fécondité des adolescentes
comme : l'ethnie, la religion, la connaissance de la PF,...
y' la mesure de gratuité des méthodes de PF doit
être soutenue et les organes habilités doivent veiller à la
disponibilité de ces méthodes dans les services de PF ;
y' redéployer le personnel de santé et les
infrastructures sanitaires des centres urbain vers le milieu rural ;
y' renforcer les programmes de sensibilisation à la PF
après l'accouchement dans une structure sanitaire pour les
adolescentes.
Comme perspective de recherche, il serait intéressant
de mener une réflexion sur l'évolution de la pauvreté et
fécondité des adolescentes dans le temps. Cette réflexion
pourra mettre en évidence les sources du changement de la
pauvreté et fécondité des adolescentes en Angola à
partir de plusieurs bases de données.
64
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
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RAPPORT D'EVALUATION : Projet de
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Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
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Mémoire de Fin d'étude CESAPG, IRD, 46p.
A
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
ANNEXE
Tableau 4.1 : Répartition en pourcentage des
naissances vivantes au sein des adolescentes selon le Niveau de
vie
Niveau de vie
|
(%) fécondité adolescente
|
2006
|
khi-deux
(2006)
|
2010
|
khi-deux
(2010)
|
Pauvre
|
59%
|
84,64***
|
31%
|
59,94***
|
Moyen
|
22%
|
21%
|
Riche
|
19%
|
48%
|
NB: Seuil de significativité : ***=1% ; **=5% ;
*=10%, ns : Non significatif
|
Source : exploitation des sources IIMA, 2006 et 2010,
Angola
Tableau 4.1.2 : Répartition en pourcentage des
naissances vivantes au sein des adolescentes selon le Milieu de
résidence et le niveau de vie
Milieu de résidence
|
Niveau de vie
|
(%) fécondité adolescente
|
2006
|
khi-deux
(2006)
|
2010
|
khi-deux
(2010)
|
Urbain
|
Pauvre
|
12%
|
41,17***
|
2%
|
53,08***
|
Moyen
|
43%
|
26%
|
Riche
|
44%
|
73%
|
Rural
|
Pauvre
|
87%
|
1,31ns
|
42%
|
0,92ns
|
Moyen
|
9%
|
19%
|
Riche
|
4%
|
39%
|
NB: Seuil de significativité : ***=1% ; **=5% ;
*=10%, ns : Non significatif
|
Source : exploitation des sources IIMA, 2006 et 2010,
Angola
B
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
Tableau 4.1.3 : Répartition en pourcentage des
naissances vivantes au sein des adolescentes selon la Région de
résidence et le niveau de vie
Région de résidence
|
Niveau de vie
|
(%) fécondité adolescente
|
2006
|
khi-deux
(2006)
|
2010
|
khi-deux
(2010)
|
Mésoendémique régulier
|
Pauvre
|
74%
|
12,70***
|
40%
|
10,69***
|
Moyen
|
19%
|
27%
|
Riche
|
7%
|
34%
|
Hyperendémique
|
Pauvre
|
75%
|
1,37ns
|
22%
|
0,96ns
|
Moyen
|
14%
|
28%
|
Riche
|
10%
|
50%
|
Mésoendémique instable
|
Pauvre
|
63%
|
5,7*
|
45%
|
9,24***
|
Moyen
|
22%
|
16%
|
Riche
|
15%
|
39%
|
Luanda
|
Pauvre
|
40%
|
15,89***
|
9%
|
16,33***
|
Moyen
|
60%
|
91%
|
Riche
|
|
|
NB: Seuil de significativité : ***=1% ; **=5% ;
*=10%, ns : Non significatif
|
Source : exploitation des sources IIMA, 2006 et 2010,
Angola.
Tableau 4.1.4 : Répartition en pourcentage des
naissances vivantes au sein des adolescentes selon le Niveau d'instruction et
le niveau de vie
Niveau d'instruction
|
Niveau de vie
|
(%) fécondité adolescente
|
2006
|
khi-deux
(2006)
|
2010
|
khi-deux
(2010)
|
Sans niveau
|
Pauvre
|
91%
|
0,50ns
|
52%
|
6,46**
|
Moyen
|
7%
|
24%
|
Riche
|
3%
|
24%
|
Primaire
|
Pauvre
|
47%
|
31,65***
|
26%
|
21,44***
|
Moyen
|
30%
|
22%
|
Riche
|
23%
|
53%
|
Secondaire et plus
|
Pauvre
|
|
0,54ns
|
|
0,76ns
|
Moyen
|
|
|
Riche
|
100%
|
100%
|
NB: Seuil de significativité : ***=1% ; **=5% ;
*=10%, ns : Non significatif
|
Source : exploitation des sources IIMA, 2006 et 2010,
Angola
C
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
Tableau 4.1.5 : Répartition en pourcentage des
naissances vivantes au sein des adolescentes selon l'âge et le niveau de
vie
Âge
|
Niveau de vie
|
(%) fécondité adolescente
|
2006
|
khi-deux
(2006)
|
2010
|
khi-deux
(2010)
|
15 ans
|
Pauvre
|
33%
|
0,82ns
|
35%
|
1,13ns
|
Moyen
|
33%
|
18%
|
Riche
|
33%
|
47%
|
16 ans
|
Pauvre
|
64%
|
12,53%***
|
26%
|
31,84%***
|
Moyen
|
18%
|
21%
|
Riche
|
18%
|
53%
|
17 ans
|
Pauvre
|
67%
|
27,71%***
|
36%
|
1,7%***
|
Moyen
|
20%
|
22%
|
Riche
|
12%
|
42%
|
18 ans
|
Pauvre
|
57%
|
23,27%***
|
24%
|
12,79%***
|
Moyen
|
22%
|
19%
|
Riche
|
21%
|
57%
|
19 ans
|
Pauvre
|
58%
|
30,53%***
|
35%
|
36,09%***
|
Moyen
|
23%
|
22%
|
Riche
|
20%
|
43%
|
NB: Seuil de significativité : ***=1% ; **=5% ;
*=10%, ns : Non significatif
|
Source : exploitation des sources IIMA, 2006 et 2010,
Angola
D
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
Graphique A.1 : Histogramme des 32 premières
valeurs propres (2006)
Source : exploitation des sources IIMA, 2006, Angola
Graphique A.2 : Histogramme des 32 premières
valeurs propres (2010)
Source : exploitation des sources IIMA, 2010, Angola
E
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
Tableau 4.3 : Coordonnées, contributions et
cosinus carres des modalités actives (2006)
Source : exploitation des sources IIMA, 2006, Angola
F
Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
Tableau 4.4 : Coordonnées, contributions et
cosinus carres des modalités actives (2010)
Source : exploitation des sources IIMA, 2010, Angola
|