RELATIONS DE CRéDIT ET COûT DE
L'ENDETTEMENT :
LE CAS DES PME CAMEROUNAISES
RÉPUBLIQUE DU CAMEROUN REPUBLIC OF CAMEROON
MINISTÈRE DE L'ENSEIGNEMENT
SUPÉRIEUR
UNIVERSITÉ DE YAOUNDÉ II - SOA
Faculté des Sciences Économiques et de
Gestion
MINISTRY OF HIGHER EDUCATION
THE UNIVERSITY OF YAOUNDÉ II - SOA
Faculty of Economics and Management
BP : 18 Soa / 1365 Yaoundé/Cameroun Tel/Fax :
(+237) 22 06 26 98
fseg@.univ-yde2.org
P.O. BOX : 18 Soa /1365 Yaoundé/Cameroon
Tel/Fax : (+237) 22 06 26 98
fseg@.univ-yde2.org
Mémoire présenté en vue de
l'obtention du Diplôme d'Études Approfondies
en Sciences de Gestion, Option
Finance et Comptabilité
Par :
TCHAMABE Jules
Maitrise en Sciences de Gestion
Sous la direction du
Professeur Robert WANDA Agrégé en
Sciences de Gestion
Université de Yaoundé II - Soa
Soutenu en Décembre 2012
« L'université de Yaoundé II -
Soa
n'entend donner aucune approbation
ni improbation aux opinions émises
dans ce mémoire. Ces opinions
doivent être considérées comme
propres à leur auteur ».
ii
Sommaire
Avertissement i
Sommaire ii
Dédicace. iii
Remerciements iv
Résumé v
Abstract vi
Liste des tableaux et figures vii
Liste des principales abréviations viii
INTRODUCTION GÉNÉRALE 1
PREMIERE PARTIE: MONOBANCARISATION ET
FINANCEMENT DES
ENTREPRISES 14
CHAPITRE I : Point théorique sur
monobancarité et conditions de crédit 16
Section I: L'endettement bancaire de la PME : une source
de conflit d'intérêts aux
conséquences néfastes 17
Section II: Le financement monobancaire, entre
opportunisme et confiance 28
CHAPITRE II : L'impact du financement relationnel
monobancaire sur le coût de
l'endettement des PME camerounaises 40
Section I: Cadre méthodologique de la recherche
41
Section II: La monobancarisation, une source de
réduction du coût de l'endettement des PME
camerounaises 55
DEUXIEME PARTIE: MULTIBANCARISATION ET
FINANCEMENT DES
ENTREPRISES 61
CHAPITRE III :Vue d'ensemble des théories et des
études empiriques sur
multibancarisation et conditions de crédit
63
Section I: Les substituts financiers externes formels aux
offres classiques des banques 64
Section II: La multibancarisation, une orientation
financière aux effets controversés 77
CHAPITRE IV :Spécification des résultats
sur les conditions de crédit des PME
multibanques camerounaises 87
Section I: La multibancarisation : un choix
stratégique aux orientations diverses pour les
PME camerounaises 88
Section II: La multibancarisation, un choix couteux pour
les PME camerounaises 99
CONCLUSION GÉNÉRALE 107
Bibliographie . 111
Annexes 120
Table des matières 125
iii
ma famille :
mes parents Tiako Jerôme
& Tchokouassi Marguerite ; mes frères et
soeurs Ongwe Valérie & Tchanga
Hermann,
Djeumeni Géneviève - Simeni
Hélène - Kameni Firmin, Poutcheu Bibiane - Tiako Emerick
Jerôme,
Eken Tiako Willy Arnold,
Moutcheu Séraphin, ...;
mon frère et ami Tatchoum
Innocent,
en témoignage de mon amour infini et de ma
gratitude éternelle pour les soucis que j'ai pu leur créer, les
énormes sacrifices et l'extrême patience dont ils ont fait preuve
durant toute ma scolarité.
Que Dieu leur apporte Prospérité,
Longue Vie et Bonne S .anté
iv
Remerciements
Je voudrais tout d'abord remercier mon directeur de recherche,
le Professeur Robert WANDA, Agrégé en Sciences de
Gestion, pour ses conseils, sa rigueur, sa confiance, ses
encouragements et sa très grande disponibilité. Pour le soin
qu'il a apporté à l'analyse et à la conduite de ce
travail, qu'il trouve ici l'expression de ma profonde reconnaissance et ma
sincère gratitude.
Je tiens également à remercier le
Docteur André TIOUMAGNENG TAFAM, Chargé de Cours,
pour ses conseils et sa disponibilité, qui m'ont
été très profitables dans l'accomplissement de ce
mémoire.
J'exprime toute ma gratitude à l'ensemble des
Professeurs, Docteurs et Doctorants
membres du Centre d'Études et de Recherches en
Économie et Gestion (CEREG) de la
Faculté des Sciences Économiques et de Gestion de
l'Université de Yaoundé II-Soa pour leur soutien.
Un remerciement spécial à l'ensemble du
Personnel Administratif et du Personnel de la
Bibliothèque Universitaire et du CEREG pour
leur disponibilité et leur aide, pour l'ambiance amicale et le
comportement solidaire qu'ils ont tous particulièrement adopté
envers ma personne depuis le début mon cycle universitaire.
Je remercie une fois encore mes Camarades et Ami(e)s
de promotion en particulier Tatchoum I., Mfelam J. R., Kaffo J.
F., Akoa Ebandoe J., Nkembe Metobo A. S. C., Nkomba A. D., Alinga P.
R., Tagne P., Noubi Tchachoua M., Minkonda Minkonda R., Mbog E. J.,
Ngnié B., Kelbe M., Agoume Issembe P. C.,Onguene Y. N., Mangwa C. K.,
Ateba A. J.,Kuikeu T. A., Mballa Ateba, Djimafo A., ... pour les nombreux
échanges fructueux que nous avons eus et les observations pertinentes
faites lors de l'élaboration de mémoire.
Merci enfin à tous les Membres du Jury
qui ont bien accepté de consacrer beaucoup de leurs temps
à la lecture minutieuse ainsi qu'à l'examen des qualités
et limites de l'ensemble de cette recherche.
v
Résumé
D'un point de vue général, les petites et
moyennes entreprises (PME) éprouvent d'énormes difficultés
à accéder à juste proportion de leurs besoins aux
prêts bancaires. Les théories financières soulignent que
les PME ne sont pas indifférentes face aux rationnements de
crédit dont elles sont victimes. Elles peuvent adopter soit une
orientation relationnelle de financement par une monobancarisation, soit une
orientation transactionnelle généralement associée
à la multibancarisation. L'objectif de ce travail est d'étudier,
sur la base de l`intensité de la relation qui existe entre l`entreprise
et sa banque principale, l'influence de chacun de ces régimes de
financement sur le coût de l'endettement. Des tests empiriques relevant
du modèle linéaire général ont été
réalisés, à partir du logiciel SPSS 17.0, sur deux
échantillons de 91 PME camerounaises monobanques et 98 multibanques sur
les années 2008 et 2009. Les résultats montrent que le
régime monobanque, apprécié par la durée et
l'étendue de la relation bancaire, est, contrairement à la
multibancarisation, favorable à une réduction du coût de
l'endettement des PME. Nous notons, dans la même ligné que
Weinstein et Yafeh (1998), que les banques principales ont tendance à
exploiter l'avantage informationnel dont elles disposent par rapport aux autres
créanciers pour surtaxer les PME multibanques. De même que Shikimi
(2005) au Japon, nos résultats confirment également la
thèse de Diamond (1984) selon laquelle plus le nombre de
créanciers est élevé, plus les coûts de transaction
sont dupliqués et répercutés dans le coût du
financement de l'entreprise multibanque conduisant à son
augmentation.
Mots clés :
Rationnement de crédit -
Multibancarisation - Banque principale -
Financement relationnel - Coûts de transaction
- Hold-up.
vi
Abstract
From the general point of view, small and medium firms (SMF)
suffer from enormous difficulties to obtain a fair proportion of their needs
from banks loans. Financial theories outline that SMF are not indifferent to
the phenomenon of credit rationing of which they are victims. To remedy this,
they can adopt either relational orientation of financing by a single bank
relationship, or transactional orientation generally associated to the multiple
bank relationship. The purpose of this paper is to determine, on the basis of
the intensity of the relation between firm and it main bank, the influence of
each of these financial regimes on the indebtedness cost. The SPSS 17.0
software has been used for the implementation of the main tests of the general
linear model on two samples of 91 Cameroonian single bank SMF and 98 multiple
bank SMF on the years 2008 and 2009. The results suggest that the single bank
relationship, appreciated by the length and the extent of the banking relation,
is, contrary to multiple bank relationship, favorable to a reduction of the
cost of the indebtedness of the SMF. Like Weinstein and Yafeh (1998), we note
that main banks tend to exploit the informational advantage of which they
arrange to overtax the multiple banks SMF. As well as Shikimi (2005) in Japan,
our results also confirm the thesis of Diamond (1984) according to which the
more the number of creditors is raised, the more transaction costs are
duplicated and are reverberated in the indebtedness cost of the multiple bank
firm leading to it increase.
Key words:
Credit rationing - Multiple bank relationship - Main bank
- Relational financing - Transaction costs - Hold-up.
vii
Liste des tableaux et figures
Tableau 1. 1 : Les coûts issus de toute
relation de coopération selon la TA et la TCT 24
Tableau 1. 2 : Distinguishing characteristic of
forms of transactions 31
Tableau 2. 1 : Définition de la P.M.E.
selon l'INS 43
Tableau 2. 2 : Traits caractéristiques de
la PME camerounaise selon le MINPMEESA (2009) 43
Tableau 2. 3 : Statistiques descriptives de
l'échantillon n° 1 47
Tableau 2. 4 : Matrice du choix du type de
régression 52
Tableau 2. 5 : Statistiques descriptives des
variables retenues dans les modèles empiriques relatives à
l'hypothèse 1 55
Tableau 2. 6 : Corrélation
bilatérale entre variables des entreprises monobanques 57
Tableau 2. 7 : Coût de la dette et
relation monobancaire 58
Tableau 4. 1: Statistiques descriptives de
l'échantillon n° 2 90
Tableau 4. 2 : Statistiques descriptives du
coût de la dette des entreprises multibanques 92
Tableau 4. 3 : Statistiques descriptives du
Nombre de créanciers financiers formels de l'entreprise 93
Tableau 4. 4 : Nombre moyen de créanciers
par catégorie d'entreprise 93
Tableau 4. 5 : Statistique descriptive de la
variable Dualisme banque-EMF 95
Tableau 4. 6 : Statistiques descriptives des
variables relationnelles et de contrôle des PME
multibanques 96 Tableau 4. 7:
Répartition des PME multibanques selon l'appartenance ou non
aux réseaux de relation
avec la banque principale 96
Tableau 4. 8 : Récapitulatif des
variables de l'étude 97
Tableau 4.9: Matrice de corrélation entre
les variables exogènes relatives aux PME multibanques..100
Tableau 4. 10 : Corrélation entre
endogènes et exogènes des entreprises multibanques 101
Tableau 4. 11 : Résultats de la
régression du coût de la dette des PME multibanques 103
Figure 0. 1 : Cadre
théorique de la recherche 10
Figure 1. 1 : Asymétries
d'information et risques sur le marché du crédit 26
Figure 2. 1: Schéma
général du cadre opératoire retenue pour
l'hypothèse 1 51
Figure 2. 2 : La durée de la
relation bancaire par catégorie d'entreprises monobanques 56
Figure 3. 1: Le mécanisme de
crédit-bail 65
Figure 4. 1: Étapes de
décisions méthodologiques 89
Figure 4. 2 : Répartition
des PME multibanques selon la nature des sources externes de
financement 94
Figure 4. 3 : Cadre
opératoire retenue pour l'hypothèse 2 98
viii
Liste des principales abréviations
BEAC : Banque des États de l'Afrique
Centrale
BP : Banque principale
CBC : Concours bancaires courants
CEMAC : Communauté Économique
et Monétaire d'Afrique Centrale
CFC : Crédit Foncier du Cameroun
COBAC : Commission Bancaire d'Afrique
Centrale
COOPEC : Coopératives d'Épargne
et de Crédit
CVECA : Caisses Villageoises d'Épargne
et de Crédit Autogérées
DSF : Déclarations Statistiques et
Fiscales
EF : Établissement Financier
EMF/IMF : Établissement de
Microfinance/ Institution de Microfinance
FCFA : Franc de la Coopération
Financière en Afrique Centrale.
FOGAPE : Fonds d'Aides et de Garantie aux
Petites et Moyennes Entreprises
FONADER : Fonds National de
Développement Rural
INS : Institut National de la Statistique
MINPMEESA :
|
Ministère de la Petite et Moyenne Entreprise et de
l'Économie Sociale et Artisanale
|
OHADA : Organisation pour l'Harmonisation en
Afrique du Droit des Affaires
PME / PMI : Petite et moyenne entreprise /
Petite et moyenne industrie
SA : Société anonyme
Sd : Sans date
SARL : Société à
responsabilité limitée
SFA : Société financière
africaine
SPSS 17.0 : Statistical package for the
Social Sciences version 17.0
TA : Théorie d'agence
TC : Théorie des conventions
TCI : Théorie des contrats
incomplets
TCS : Théorie du contrat social
TCT : Théorie des coûts de
transaction
TDP : Théorie des droits de
propriété
INTRODUCTION GÉNÉRALE
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
1
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
2
I-) Contexte et problématique
Au Cameroun, comme dans la plupart des pays africains, la
petite et moyenne entreprise (PME) est érigée en
élément fondamental de la stratégie de
développement économique et social (Wamba, 2001). Dans les
économies africaines, les PME représentent près de 50 %
des emplois et, selon les enquêtes menées par la Banque Mondiale,
40 % des petites entreprises et 30 % des moyennes entreprises
considèrent l'accès au financement comme un frein majeur au
développement de leurs activités (Soledad Peria, 2009).
Également pourvoyeuses d'emplois dans l'économie camerounaise,
elles sont appelées à y jouer, à l'ère du passage
de l'interventionnisme Étatique au libéralisme économique,
un rôle primordiale alors même qu'elles éprouvent
d'énormes difficultés à se financer (Joseph, 1998 ;
Ndong-Ntah, 2002). Selon Lachmann (1997, p. 287) « la réussite
du développement d'une entreprise ne dépend plus uniquement de
l'Homme, du produit, du marché, de la production, de la capacité
d'adaptation et de l'innovation, mais «également des capitaux, car
la recherche de financement est devenue progressivement un enjeu
stratégique du développement de l'entreprise» ».
Essomba-Ambassa et Um-Ngouem (2002) constatent ainsi que dans la
hiérarchie des problèmes des PME, les difficultés
financières figurent au premier plan. Celles-ci sont de deux ordres :
les premières ont trait à l'insuffisance de l'autofinancement et
les secondes sont relatives à la carence des apports en capital, en
d'autres termes à l'insuffisance des fonds propres qui devient un
obstacle fondamental à l'émergence de la PME et à sa
croissance (Edding, 2002). Ce problème se pose avec autant plus
d'acuité que Lefilleur (2008, p. 160) remarque « un paradoxe de
la faible demande de financement en capital dans les pays d'Afrique
Subsaharienne ». Paradoxe que l'auteur justifie par de fortes
exigences des bailleurs de fonds en termes de respect des normes
environnementales et sociales, l'étroitesse des marchés et
l'absence de marché des capitaux et la faiblesse des organes de
contrôle et des cadres légaux locaux. Tous ces arguments
témoignent de la forte dépendance des PME à l'égard
des sources de financement externes.
Malheureusement, dans un environnement encore dépourvu
de marché financier1, obtenir les fonds auprès des
banques pour financer les investissements n'est pas chose aisée.
1 Ceci correspond à l'absence de
marché financier ou l'existence d'un marché « non actif
» comme la DSX (Douala Stock Exchange) qui, depuis sa création par
l'État camerounais en décembre 1999, dispose d'un marché
des actions animé par les actions de trois entreprises seulement [la
Société des Eaux Minérales du Cameroun (SEMC), la
Société Agricole Forestière du Cameroun (SAFACAM) et la
Société Camerounaise de Palmerais (SOCAPALM)] et un marché
obligataire animé par les emprunts obligataires émis par
l'État du
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
3
En 2007, seulement 24 % des entreprises camerounaises ont eu
accès au crédit bancaire en payant des taux
d'intérêt et des garanties élevés (MINEFI, 2007). De
janvier 2009 à avril 2010, aucun crédit de long terme n'a
été octroyé par les banques au Cameroun (COBAC, 2010). Les
banques n'accorderaient pas toujours le crédit sollicité par les
entreprises et ce malgré un état de surliquidité
générale (Wanda, 2007 ; Avom et Eyeffa, 2007 ; Fouda, 2009) suite
à la restructuration du secteur bancaire camerounais initiée
à la fin des années 19802. Cette attitude frileuse des
banques est liée au type de relation entretenue avec les entreprises et
plus particulièrement les PME.
D'après COBAC (2010, p.7-8), pour la période
Janvier 2009 à Avril 2010 au Cameroun, « la majorité des
crédits ont été octroyés aux grandes entreprises
à des conditions assez favorables et (...) les établissements de
crédit exigent une prime de risque plus forte » aux PME. Ceci
serait lié au fait que « les banques ont inventé sous
diverses dénominations de nouveaux frais fixes qui pèsent sur le
coût du service bancaire » (p. 6). Aussi le taux moyen du
crédit aux PME (12,36%) est près du double de celui des grandes
entreprises (7,31%). Soledad Peria, (2009) soulignait déjà que
les taux d'intérêt sont en moyenne de l'ordre de 5 à 6
points de pourcentage supérieur en Afrique subsaharienne par rapport aux
autres pays en voie de développement et que les frais appliqués
aux prêts bancaires sont généralement deux fois plus
élevés. Ces constats seraient, pour beaucoup d'auteurs, une des
conséquences du comportement généralement
transactionnel3 des banques à l'égard des entreprises
justifiant aussi la surliquidité constatée (Tioumagneng,
2009).
Cameroun (emprunt dénommé ECMR 5,6), par la
Société Financière Africaine (emprunt
dénommé MOABI IFC 4,25) et celui de la Banque de
Développement des États de l'Afrique Centrale (BDEAC).
2 Cette reforme avait pour objectifs de restaurer
la liquidité des banques sinistrées par la crise bancaire et de
permettre un meilleur financement de l'économie (Tchakounté et
Bita, 2009). Si le premier objectif à été atteint, les
banques n'ont pas pour autant accordé plus de crédit à
l'économie (Joseph, 1998). Un bilan de cette restructuration
établie par Avom et Eyeffa (2007) souligne trois importants paradoxes :
la surliquidité bancaire et le rationnement du crédit, la
concentration bancaire et le développement de la microfinance,
l'internationalisation et l'absence d'innovation financière en
matière de services offerts par les banques camerounaises. Parlant de
surliquidité, Wanda (2007) relève comme facteurs : l'importance
du risque de crédit, la rigueur de la surveillance de la Commission
Bancaire d`Afrique Centrale, l'excès de tarification des services
offerts aux grandes entreprises, la non application, par les banques, de
l'arbitrage pour régler leurs litiges commerciaux. Fouda (2009) montrent
aussi que cette surliquidité relève de l'interaction entre
plusieurs facteurs tels que : l'incertitude liée à la forte
dégradation du climat des affaires, l'effet de mémoire des crises
bancaires antérieures et le renforcement de la frilosité des
banques, ainsi que les innovations financières engendrées par la
libéralisation financière.
3 Il faut souligner néanmoins qu'une
étude de Biboum et Bekolo (2008) montre que certaines banques adoptent
les deux comportements (transactionnel et relationnel) en fonction de la nature
de la clientèle (clientèle institutionnelle et clientèle
des particuliers).
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
4
Bien qu'il existe une forte interdépendance entre ces
deux acteurs de l'activité économique, la nature de leur relation
est souvent emprunte à beaucoup de difficultés et de conflits qui
tiennent leurs origines des objectifs divergents de chacune des parties. Les
banquiers affirment que les entrepreneurs affichent souvent des
incompétences en gestion (Wamba et Tchamanbe-Djiné, 2002) et
qu'ils ne transmettent pas toutes les informations pertinentes dans leurs
dossiers d'emprunt (Rivaut-Danset, 1995). De l'autre côté, les
entrepreneurs se plaignent d'être l'objet d'abus de pouvoir de la part
des institutions financières, qui seraient trop exigeantes envers eux,
n'accepteraient pas les spécificités de leurs entreprises
(Edding, 2002) et ne les percevraient uniquement comme un « risque »
finançable ou non (Gardès et Maque, 2009). Un tel climat
d'affaire, caractérisé par un rationnement «
exagéré » du crédit (Ndjanyou, 2001) suscite des
questionnements sur le comportement financier des PME plus
spécifiquement celui relatif à l'endettement bancaire :
- est-il possible de maintenir des relations
bancaires dans un tel contexte ?
- la difficulté d'accès au
crédit est-elle une conséquence des caractéristiques de
l'entreprise, des banques ou du secteur bancaire ?
- quelles stratégies mettent en place
les entreprises pour améliorer leurs conditions de crédit ?
- les PME optent-elles pour la construction
d'un financement de type transactionnel ou de type relationnel ? Pour un
régime de financement concentré ou diversifié ?
Face à ces questionnements, les théories de
l'intermédiation financière soulignent que l'existence des
banques se justifie non seulement par leurs capacités à
réduire les coûts de transaction4 (Diamond, 1984 ;
Bhattacharya et Thakor, 1993), mais aussi et surtout par leurs capacités
à éliminer progressivement les asymétries d'information
(Leland et Pyle, 1977). Ces asymétries, à l'origine des
problèmes de sélection adverse et d'aléa moral, sont le
principal facteur de détérioration des termes de l'échange
entre banques et entreprises aboutissant généralement à un
rationnement du crédit.
Le rationnement du crédit admet plusieurs
modalités allant de la « satisfaction » partielle de la
demande de crédit à l'exclusion bancaire (Jaffee et Russell, 1976
; Keeton, 1979 ; Stiglitz et Weiss, 1981). Ce phénomène se
justifie par des arguments aussi bien du côté de l'offre que de la
demande. En plus l'incertitude et de l'opacité informationnelle
(côté
4 Coase (1937) indique que ce sont les coûts de
transaction qui constituent la raison d'être des entreprises.
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
5
demande), des problèmes posés par l'architecture
organisationnelle5 (Berger et al., 2001 ; Nekhili et Bouslama, 2007)
et du risque d'illiquidité (Detragiache et al., 2000) de la (des)
banque(s) peuvent contribuer fortement à cette restriction. Pour y faire
face, l'établissement de contrats contingents (Townsend, 1979) par les
prêteurs ainsi qu'une régulation par la combinaison des taux et
des garanties à travers le « screening» (Bester, 1985)
permettrait de limiter les coûts indirects liés aux conflits
d'intérêt. Toutes ces propositions ne sont que du ressort des
prêteurs. Du coté des emprunteurs, les premiers modèles
mettent en relief l'émission des signaux (Spence, 1973) à travers
l'apport personnel en capital par le promoteur (Leland et Pyle, 1977), la
structure du capital et le niveau des dividendes comme des mécanismes
réducteurs des problèmes informationnels (Wamba et
Tchamanbe-Djiné, 2002).
Ces premiers modèles fondés sur les
théories du signal (Akerlof, 1960) comportent, en plus de la nature
incomplète des contrats, une limite commune soulignée par
Rivaud-Danset (1996). Celle-ci est liée au fait qu'ils sont basés
sous l'hypothèse forte que l'emprunteur ne puisse s'adresser à un
autre financeur. La théorie financière s'est donc très
rarement préoccupé d'examiner les réactions des
entreprises en privilégiant ainsi leur passivité se basant sans
doute sous l'hypothèse d'exogeneité de la structure
financière6. Cette hypothèse place la PME en situation
de faiblesse dans ses rapports avec les banques (Tioumagneng, 2009).
Des modèles récents s'intéressent plus
particulièrement à deux stratégies permettant à
l'entreprise de résoudre et/ou de contourner les difficultés
d'accès au crédit à savoir l'adoption d'une approche
relationnelle de financement avec la banque à travers la
monobancarisation et la multiplication de relations de crédit («
multibancarisation »). La plupart de ces modèles
privilégient, tout comme le présent travail, l'hypothèse
d'endogénéité de la structure financière de
l'entreprise. Cette dernière serait dans ce cas l'expression du
système de préférence rationnelle de son (ses)
dirigeant(s) dans un environnement marqué à la fois par des
divergences des intérêts des acteurs économiques
(dirigeant-propriétaire,
dirigeant/propriétaire-créanciers...) et par l'existence
d'asymétries d'information entre les
5 Ces problèmes proviennent de la distance
hiérarchique qui sépare le chargé de la clientèle
de la direction et des actionnaires dans les banques, mais aussi des
asymétries d'information, des intérêts divergents et du
comportement opportuniste des acteurs.
6 Cette hypothèse est à la base de la
théorie dite du rationnement du crédit (Cieply et
Paranque, (1997). L'exogénéité renvoie au fait que la
structure financière est le reflet de la stratégie de
maximisation des profits des prêteurs dans un contexte de non congruence
des préférences des cocontractants.
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
6
acteurs (Cieply et Paranque, 1997). Le lien entre les
régimes de financement identifiés et les conditions de
crédit est objet de controverses tant sur le plan théorique
qu'empirique.
En ce qui concerne le régime monobancaire de
financement, celui-ci est généralement appréhendé
sous un aspect plus relationnel (banque à l'engagement, banque de
proximité) que transactionnel (banque à l'acte). La
théorie de l'information financière suppose ainsi que ce
régime s'inscrit dans un cadre beaucoup plus relationnel que
transactionnel grâce à la relation de clientèle qui y
émergerait au fil du temps (Petersen et Rajan 1994). Dans cette
mouvance, l'existence de multiples interactions entre les acteurs d'où
doivent émerger, des informations de nature qualitative et à
caractère confidentiel sont, pour Berger (1999), les conditions
nécessaires pour parler de relation de clientèle bancaire. Dans
ce type de relation, « la banque cherche à s'assurer que son
client pourra la rembourser et l'emprunteur souhaite obtenir des assurances sur
les conditions d'accès au crédit dans le futur »
(Rivaud-Danset, 1996, p. 937). Cette inscription dans la durée de la
relation procurerait un avantage informationnel important à la
banque.
Le financement monobancaire serait un moyen d'assurer
l'emprunteur contre le rationnement de crédit (Roosa, 1951 ; Hodgman,
1963) grâce au développement d'un savoir bancaire de nature
subjective sur l'entreprise (Petersen et Rajan, 1994). Ainsi, en situation
d'asymétrie d'information ex ante, elle génère des
économies d'envergure dans la production des informations sur les
emprunteurs. Dans le cadre d'asymétries d'information ex-post, elle
permet, en même temps que la réputation dont
bénéficie l'entreprise (Diamond, 1989), un meilleur
contrôle et une amélioration de l'évaluation du risque
(Fama, 1985 ; Eber, 1999). A ce titre, Diamond (1989) et Von Thadden (1995)
soutiennent que l'effet réputation se traduit par une incitation de
l'entreprise à choisir les bons projets d'investissement permettant
à la banque de faire face au problème de risque moral. Tout
nouvel entrepreneur devrait accepter les prêts avec des garanties et des
taux d'intérêts élevés. Avec le temps, l'entreprise
« s'établie » avec son premier succès et
bénéfice d'une bonne réputation qui va permettre de
réduire l'utilisation des garanties coûteuses et faciliter
l'accès au crédit (Boot et Thakor, 1994).
S'il est ainsi admis la capacité de la relation de
clientèle exclusive à résoudre les problèmes de
risque moral lié au comportement de l'emprunteur, Sharpe (1990) et Rajan
(1992) montrent que celle-ci peut créer un risque moral lié au
comportement du préteur. Ce risque va se traduire par une « capture
informationnelle » permettant au préteur d'exercer un
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
7
pouvoir de monopole par l'application de taux
d'intérêt élevés (extraction d'une « rente
informationnelle »).Outre le hold-up, on note également le
problème posé par le refinancement systématique que Kornai
(1980)7 appelle « soft-budget constraint » ou
encore contrainte budgétaire atténuée.
Face à ces revers de la relation, une autre alternative
s'offre à l'entreprise emprunteuse à savoir la multiplication de
partenaires financiers ou « multibancarisation ».
« La multibancarisation ou
multilatéralisation8 traduit le fait pour une entreprise
d'entretenir des relations (de crédit ou non) avec plusieurs banques
à la fois » (Tioumagneng, 2009, p.73). Toutefois, bien que les
relations banque-entreprise ne se réduisent pas aux seules relations de
crédit, elles sont en grande partie structurées par les
conditions dans lesquelles les entreprises peuvent accéder au
crédit bancaire pour financer leur activité et leur
développement. La multibancarisation pourrait par conséquent
s'inscrire pleinement dans le cadre d'une relation de crédit. Plusieurs
facteurs peuvent expliquer l'adoption de ce régime de financement dont
la principale vocation est d'améliorer ex post les conditions
de crédit.
Les effets de l'adoption de relations multibanques sur les
conditions de financement de l'entreprise emprunteuse ne font également
pas objet d'unanimité autant sur le plan théorique
qu'empirique.
Les relations multiples pourraient être, pour certain
auteurs, une stratégie d'entreprises de qualité médiocres,
pour qui la dilution de l'information et l'assouplissement de la surveillance
du créancier sont favorables (Refait, 2003). Eber (1999) montrent
à ce sujet qu'elle peut induire chez les banques un comportement de
« passager clandestin » : chaque banque laisse le soin aux autres
d'évaluer le risque de l'emprunteur et se contente seulement de l'octroi
de crédits afin de ne pas supporter les coûts de monitoring. Ce
comportement est également reflété dans les arguments de
Diamond (1984) et Fama (1985). Ces auteurs
7 Cité par Guigou et Vilanova (2000).
8 Dans cette expression, la connotation banque
ne fait pas référence à une catégorie
juridique bien précise, mais doit être compris dans un sens
générique. Elle renferme les entreprises du secteur financier
formel qui effectuent des opérations de banque telles que
définies dans les articles 1 et 3 du Règlement COBAC R-2009 /
02 / portant fixation des catégories des établissements de
crédit, de leur forme juridique et des activités
autorisées. Seront considérés comme « banques
» les acteurs du système bancaire de la zone CEMAC: les banques et
les établissements financiers (appelés tous deux
établissements de crédit) ainsi que les établissements de
microfinance (COBAC, 2008, p. 18). Cette représentation rejoint celle de
Yosha (1995) qui parle de financement multilatéral («
multilateral financing ») ou multilatéralisation de la dette
que la littérature francophone traduit généralement par
« multibancarisation ». Entre dans cette même famille la notion
de (régime de) financement diversifié ou alors de diversification
de la dette.
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
8
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
montrent que pour une entreprise, être en relation avec
plus d'une banque est probablement coûteux du fait non seulement de
l'augmentation des coûts de transaction résultant d'une
répétition des opérations de monitoring et de screening,
mais également (Boot et Thakor, 1994 ; Bolton et Scharfstein, 1996) de
la renégociation des contrats de prêts. En réduisant de se
fait la valeur de l'information acquise par chaque banque et en accentuant la
concurrence entre elles, la multibancarité peut entrainer une «
malédiction du vainqueur » (Winner's curses) en rendant
les banques réticentes à octroyer le crédit.
Cependant, la multiplication des relations crédit
serait une solution au hold-up informationnel (Sharpe, 1990 ; Rajan, 1992 ;
Ongena et Smith, 2000), au rationnement et au risque d'illiquidité de la
(des) banque(s) (Detragiache et al., 2000). Cela permet à une entreprise
d'éviter de devoir liquider précocement un projet
d'investissement à valeur actuelle nette positive du fait que sa (ses)
banque(s) est (sont) incapable(s) de le financer en totalité.
Empiriquement, les travaux de Cole (1998), sur les PME au États-Unis
s'inscrivent, contrairement à ceux de Shikimi (2005) au Japon, en faveur
de la « malédiction du vainqueur ». Aussi, les études
de Foglia et Reedtz (1999) sur des données Italiennes font ressortir un
lien négatif entre le taux d'intérêt de l'emprunt et le
nombre de relations bancaires. Ce résultat remet en question les effets
de la duplication des coûts de monitoring telle que défini par
Diamond (1984).
Aucune conclusion ne parait à ce jour être
établie, les multiples prédictions théoriques et
études empiriques donnant des résultats extrêmement
contradictoires sur les enjeux de ces choix stratégiques (financement
exclusif et financement diversifié) pour l'entreprise emprunteuse.
Aussi, ces enseignements controversés de la littérature ne
semblent avoir fait, à notre connaissance, objet de recherche empirique
que partiellement sur le plan local. Dans une situation de crise du financement
bancaire, plusieurs auteurs se sont intéressés aux modes de
financement alternatifs (Brenner, Fouda et Toulouse, 1990 ; Bekolo-Ebé,
1997) et aux mesures de relance du financement bancaire (Ndjanyou, 2001 ;
Ndong-Ntah 2002). La plupart de ces mesures de relance proposées sont du
ressort des banques et/ou des mécanismes institutionnels et
privilégient par conséquent l'hypothèse
d'exogénéité de la structure financière de
l'entreprise. Ndjanyou (2001) propose à ce sujet une analyse du risque
adapté au contexte de la PME qui intègre un
réaménagement de l'analyse financière classique, la
proximité et la confiance. Ndong-Ntah (2002) propose par la suite la
création de sociétés de capital risque, la mise en place
de systèmes d'information modernes telles que les « agences
9
de rating », la relance des activités du FOGAPE
(Fonds d'Aides et de Garantie aux Petites et Moyennes Entreprises) qui avait
pour vocation, jusqu'à sa disparition vers les années 2002, de
garantir à concurrence de 80% les prêts consentis par les banques
aux PME.
Les études empiriques s'intéressant aux
différentes stratégies, plus particulièrement celles
concernant le régime de financement, qu'adoptent les entreprises
camerounaises pour obtenir les crédits auprès des banques sont
presque inexistantes. Les travaux recensés traitent de la relation de
crédit comme une relation exclusive en conférant à la
banque le monopole du pouvoir de négociation. Biboum et Bekolo (2008)
remarquent, d'une part, qu'en matière de recrutement, les banques au
Cameroun adoptent deux politiques : une politique de « banque debout
», où le banquier va vers les clients pour le recrutement de sa
clientèle9, et une politique de « banque assise »,
où il choisir d'attendre que le client vienne vers lui. Ces options
offrent à l'entreprise une possibilité de définir, avec
plus ou moins d'autonomie, sa stratégie d'endettement. D'autre part, ils
soulignent que la plupart des clients entretiennent des relations commerciales
avec plusieurs banques et/ou coopératives. Comportement qui serait, non
seulement, une conséquence du passé peu glorieux des banques qui,
du fait de la crise des années 80 et de la restructuration du secteur
bancaire, ont dû fermer les portes10, mais aussi une
réponse au comportement frileux des banques en matière d'offre de
crédit.
Dans un tel contexte, il serait intéressant de se poser
plusieurs questions dont l'une des plus importantes serait celle de savoir
quelle est l'influence des régimes de financement sur les
conditions de crédit des entreprises ? Autrement,
quelle est l'incidence des régimes monobancaire et
multibancaire de financement sur le coût de l'endettement des entreprises
?
II-) Objectif de la recherche
L'objectif principal est de montrer, sur la base de la
relation qui existe entre l'entreprise et sa banque principale, l'influence des
régimes de financement sur les conditions de crédit des
entreprises. Plus spécifiquement, il s'agit de :
- montrer l'influence de la monobancarisation sur le
coût de l'endettement des entreprises camerounaises ;
9 Cette politique est perceptible dans le rapport
COBAC (2009) où il est noté que compte tenu de la forte
concurrence qui règne sur le marché des grandes entreprises, les
banques s'orientent de plus en plus vers le secteur des PME en proposant
à ces dernières de nouveaux produits comme le crédit bail,
l'affacturage...
10 L'état du système bancaire
Camerounais présenté par Tchakounté et Bita (2009) montre
que sur les 12 banques en activité en 1989, seules 2 banques
étaient saines, 3 banques on été liquidées la
même année, 4 ont été restructurées et 3 ont
fusionné. Cette fusion n'a pas durée longtemps puisqu'une
faillite s'en est suivie.
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
- montrer l'influence de la multibancarisation sur le
coût de l'endettement des entreprises camerounaises.
III-) Hypothèses de la recherche
Deux hypothèses, représentées par les
symboles H1 et H2, sous-tendent cette recherche : > H 1 :
le régime monobancaire de financement est lié
négativement au coût de l'endettement des entreprises
camerounaises.
De Bodt et al. (2005) sur le marché Belge, ainsi que
Berger et Udell (1995) aux États-Unis, trouvent que la relation de
clientèle, spécialement lorsqu'elle tend à être
exclusive, améliore considérablement l'accès au
crédit en termes de disponibilité et de coût
respectivement.
> H 2 : le régime multibancaire
de financement est lié positivement au coût de l'endettement des
entreprises camerounaises.
Petersen et Rajan (1994) trouvent au États-Unis, que la
multiplication de relations bancaires, réduit considérablement la
disponibilité du crédit et accroit significativement le taux
d'intérêt. Weinstein et Yafeh (1998), dans un contexte de
multibancarisation, trouvent de plus que, ce régime, sources de
réduction de l'incitation de la banque principale à produire des
informations sur l'entreprise, favorise chez cette dernière un
comportement opportuniste se traduisant par une surtaxe de l'entreprise.
La structure de la recherche peut être
représentée schématiquement comme suit :
Figure 0. 1 : Cadre théorique
de la recherche
Financement relationnel
Vs financement transactionnel
Source : de l'auteur
Choix stratégique 1
Monobancarisation ou
bilatéralisation de la dette
Orientation contractuelle
Influence
Choix stratégique 2
Multibancarisation ou
multilatéralisation de la
dette
Orientation contractuelle
Influence
Conséquence
Coût de l'endettement
Incertitude
Opacité
informationnelle
Risques
Rationnement de crédit bancaire
10
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
11
IV-) Intérêt de l'étude
L'intérêt de l'étude peut être
apprécié non seulement sur un plan théorique, mais aussi
sur un plan managérial.
Sur le plan théorique, elle constitue, à travers
son contexte particulier et son approche méthodologique, une
contribution à la controverse issue des théories et des
résultats empiriques sur la problématique de l'incidence du
régime de financement sur les conditions de crédit
supportées par les PME. Ainsi, même si des liens de similitudes
peuvent être identifiés avec les études antérieures
(Petersen et Rajan, 1994 ; Berger et Udell, 1995, ...), cette recherche a la
particularité d'analyser le comportement de la banque (banque
principale) dans un contexte monobancaire d'une part et dans un contexte
multibancaire d'autre part. La plus part des études
référencées jusque là procède
généralement à une analyse conjointe sans une dissociation
du comportement de la banque lorsque la PME est monobanque ou multibanque
respectivement.
Sur le plan managérial, elle pourrait servir de guide
aux dirigeants des PME au Cameroun en matière de choix d'un partenaire
financier et de choix d'une approche de financement bancaire. Dans un contexte
de performance médiocre des PME généralement
justifiée par de fortes charges liées aux opérations
d'exploitation et aux opérations financières, cette recherche
pourrait permettre de déceler la meilleur logique d'endettement de la
PME susceptible de réduire ses charges financières et
améliorer ainsi sa rentabilité.
V-) Méthodologie de recherche
La présente recherche suit une approche
hypothético-déductive. Elle essaie de confirmer ou d'infirmer les
hypothèses émises. La base de données,
l'opérationnalisation des variables et les modèles
économétriques sont les trois points qui vont permettre
d'expliciter la méthodologie adoptée.
5.1-) Échantillonnage
Les données utilisées dans cette étude
sont extraites, d'une part, des Déclarations Statistiques et Fiscales
déposées à l'Institut National de la Statistique, et
d'autre part d'un questionnaire soumis aux dirigeants des PME de la ville
camerounaise de Douala. La méthode de sélection employée
est l'échantillonnage aléatoire ou probabiliste. La collecte des
données
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
12
s'est faite par des questionnaires soumis aux dirigeants des
entreprises camerounaises. Priorité a été donné
à une collecte par « face à face » dans le but de
collecter le maximum d'information et d'appliquer notre problématique
à un large éventail de PME. Les données de l'étude
portent sur deux années à savoir les années 2008 et
2009.
5.2-) L'opérationnalisation des variables
Les principales variables qui seront analysées dans
cette étude sont sélectionnées à partir des
études empiriques existantes. Une distinction est faite entre variables
endogènes et variables exogènes.
5.2.1-) Les variables endogènes ou
expliquées
Afin de mieux appréhender l'ensemble des coûts
dont peuvent supporter les entreprises dans leurs quêtes de financement
externe, nous avons eu recours aux travaux de Bonfim et al. (2010). Ces auteurs
proposent comme mesure implicite du coût de la dette le rapport frais
financiers / (Dettes financières + Concours bancaires courants).
C'est cette mesure qui est adoptée dans le présent travail. Cette
variable, le coût de l'endettement, est codée
Y.
5.2.2-) Les variables exogènes ou
explicatives
Les principales variables explicatives ainsi que leurs symboles
sont les suivantes :
> X1 : la durée de la
relation bancaire (avec la banque principale). Exprimée en nombre
d'années, cette variable est, pour Ongena et Smith (1997) et Berger et
Udell (1994), synonyme de production d'informations de nature qualitatives sur
l'emprunteur par le prêteur. Plus la durée est
élevée, plus le prêteur dispose d'informations sur
l'emprunteur.
> X2 : l'étendue de la
relation bancaire (avec la banque principale) qui est mesuré par le
nombre de services financiers que l'entreprise utilise auprès de la
banque. En accord avec les arguments de la « théorie de compte
chèque » de Hodgman (1963) et Fama (1985), la relation de
clientèle est fondamentalement caractérisée par le fait
que la banque offre à son client plusieurs services financiers et non
pas seulement du crédit.
> X3 : l'appartenance
à un même réseau relationnel avec la banque. : c'est
un indicateur de proximité et de l'orientation relationnelle de
l'entreprise dans ses échanges avec la banque. La participation de
la banque au capital qui est un indicateur de proximité
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
13
entre la banque et l'entreprise. Elle permet
d'apprécier l'efficacité du monitoring de l'emprunteur mais
également d'évaluer l'engagement et la confiance pouvant
émerger de leur relation.
> X4 : le nombre de créanciers
financiers, mesuré par le nombre de créanciers
financiers formels avec lesquels l'entreprise est en relation. C'est un
indicateur du degré de diversification de son endettement de
l'entreprise multibanque.
> X5 : le dualisme banques - EMF :
c'est une dummy qui prend la valeur 1 lorsque l'entreprise est en relation
à la fois avec des banques et des EMF et 0 si non. Cette variable permet
d'apprécier le rôle que pourrait jouer les substituts au
financement bancaire en termes de certification de la qualité de
l'emprunteur pour les banques. A ces variables explicatives, s'ajoute des
variables de contrôle à savoir
l'âge (X6), la taille
(X7), la performance (X8), la
solvabilité (X9) l'entreprise, ainsi que sa liquidité
(X10)et le niveau de garantie
(X11) qu'elle peut offrir.
5.2.3-) Les modèles
économétriques
Le modèle de régression linéaire
général est le modèle employé pour la
régression de la variable endogène dont les informations sont
relatives à l'année 2009 sur les l'ensemble des exogènes
portant sur l'année 2008.
5.2.4-) Plan de rédaction
Pour atteindre les objectifs ci-dessus fixés, un plan
dynamique comportant deux parties est adopté. Ci-dessus sont
présentés synthétiquement les grands axes de chaque
partie.
Première partie : Monobancarité et
financement des entreprises
Chapitre I : Point théorique sur monobancarité et
conditions de crédit
Chapitre II : L'impact du financement relationnel monobancaire
sur le coût de l'endettement des PME camerounaises
Deuxième partie : Multibancarisation et financement
des entreprises
Chapitre III : Vue d'ensemble des théories et des
études empiriques sur la multilatéralisation et les conditions de
crédit
Chapitre IV : Spécification des résultats sur les
conditions de crédit des PME multibanques camerounaises
MONOBANCARISATION ET FINANCEMENT DES
ENTREPRISES
PREMIERE PARTIE:
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
14
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
15
Modigliani et Miller (1958) ont été les premiers
à mener l'analyse théorique de l'incidence de la structure
financière, et notamment du ratio dettes/fonds propres, sur la valeur de
la firme. Ils montrent, sous certaines hypothèses11, que
toutes les formes de financement sont équivalentes en présence de
marchés financiers parfaits. L'influence exercée par leur
théorème sur la neutralité de la structure
financière a incité les théoriciens du crédit
à démontrer la raison d'être des banques à travers
l'existence des asymétries d'information et de coûts de
transaction (Jaffee et Russell, 1976 ; Leland et Pyle, 1977 ; Diamond, 1984).
Les distorsions informationnelles spécifiques qui caractérisent
la relation de financement banque/PME aboutissent généralement
à une surexposition au phénomène de rationnement bancaire
(Stiglitz et Weiss, 1981, Williamson, 1987). Il serait trompeur de
considérer les PME et/ou les banques comme uniformes dans leurs
comportements vis-à-vis de cette contrainte de financement. La
théorie de l'information financière souligne qu'elles peuvent
adopter soit une orientation transactionnelle de financement, soit dans une
orientation relationnelle de financement (Apotheker, 1996 ; Boot, 2000). Les
deux orientations formant un continuum aux caractéristiques
multidimensionnelles. La dernière stratégie, orientation vers
relation, se manifeste couramment par l'établissement d'une relation
exclusive avec la banque ou monobancarité. Ce régime de
financement confère des attributions diverses aux parties
engagées dans l'échange. L'analyse des enjeux de sa mise en place
par les PME camerounaises est l'objectif principal de cette partie.
La démarche consiste ici à montrer l'influence
du financement relationnel monobancaire sur le coût du financement
externe des PME. En conséquence, le premier chapitre synthétise,
sur la base d'un cadre conceptuel, l'ensemble des connaissances
déjà acquises sur le sujet concerné. Après avoir
fait émerger de la littérature un certain nombre de variables
pertinentes à l'explication des enjeux d'un financement relationnel
monobancaire en termes de disponibilité de crédit et de
coût, le second chapitre sera consacré aux vérifications,
dans le contexte d'étude, de l'hypothèse première de la
recherche.
11 Les agents peuvent prêter ou emprunter
à un taux fixe et sans limite ; les coûts de faillite sont nuls ;
il n'y a pas d'asymétrie d'information entre les agents ; les dirigeants
gèrent leur entreprise dans l'intérêt de leurs actionnaires
(absence de conflits d'intérêt).
CHAPITRE I : Point théorique sur
monobancarité et conditions de crédit
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
16
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
17
L'objet de ce chapitre est de passer en revue la
littérature examinant les enjeux de la construction d'un financement
monobancaire pour l'entreprise emprunteuse en termes de disponibilité du
crédit et de coût. Pour ce faire, une première section est
consacrée à l'analyse, à la lumière des
théories contractuelles, du phénomène de rationnement dont
sont victimes les PME sur le marché du crédit. Le choix du
financement bilatéral comme option stratégique face au
rationnement sera étudier par la suite à la seconde section. Sera
exposé dans celle-ci les spécificités qui
caractérisent la monobancarité en faisant appel à la
théorie du contrat social.
Section I: L'endettement bancaire de la PME : une
source de conflit d'intérêts aux conséquences
néfastes
Afin d'appréhender de manière minutieuse les
conséquences des problèmes informationnels entre banques et PME
sur le marché du crédit (II), il est important de cerner
les spécificités qui caractérisent ces dernières
ainsi que les risques y afférents(I).
I-) Caractéristiques de la PME
Caractériser la PME, quoique facile d'apparence,
s'avère être un exercice délicat. De nombreux travaux se
sont efforcés de préciser ce que recouvre la notion de PME. La
multiplicité des définitions recensées (1.1)
reflète sans doute la diversité des risques associés
à ce type d'entreprise (1.2).
1.1-) Définir la PME : une entreprise
délicate
La plupart des spécialistes considèrent que la
plus grande difficulté dans l'étude des PME est l'extrême
hétérogénéité qui les caractérise.
Comme le souligne Torres (1999) c'est cette
hétérogénéité qui explique en partie leur
dynamisme actuel. La première étude d'envergure menée sur
ce sujet est contenue dans le rapport Bolton12 en 1971 dont les
enseignements ont été ensuite enrichis donnant naissance à
deux grandes approches : quantitatives (1.1.1) et qualitatives
(1.1.2).
12 J.E. Bolton, Report of the Committee of inquiry
on small firms, Cmmd. 4811, Londres, HMSO, 1971. Trois critères
essentiels sont retenus dans ce rapport pour définir une PME : une
entreprise dirigée par ses propriétaires de façon
personnalisée ; une part de marché relativement restreinte
(seraient exclues les entreprises en situation de quasi-monopole) ;
l'indépendance de la société (seraient dont exclues les
filiales contrôlées).
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
18
1.1.1-) Les approches quantitatives d'appréhension
de la PME
Les approches quantitatives utilisent
généralement la variable taille pour identifier la PME.
Divers critères fondés sur la taille peuvent ainsi être
recensés : chiffre d'affaires, nombre de salariés, fonds propres,
bénéfices, volume d'importations et d'exportations, etc. Se
limiter à ces critères quantitatifs que prônent les
organismes statistiques comporte une certaine part d'arbitraire et
d'ambigüité. Lorsqu'on emploie le nombre d'employés comme
critère, une interrogation pertinente se présente : s'agit-il des
emplois permanents, à temps partiel, intermittents, temporaires... ?
Aussi, le chiffre d'affaires peut varier considérablement en fonction du
secteur d'activité, de la conjoncture économique, de la monnaie
de référence (taux de change) et est souvent camouflé pour
des raisons fiscales. Julien et Marchesnay (1988)13 soutiennent
ainsi que le critère de taille sert davantage à opérer des
découpages de l'appareil productif qu'à définir des
catégories homogènes d'entreprises. Une analyse du tableau en
annexe n° 1 permet de mettre en évidence les limites, la
relativité, la contingence et toute l'ambigüité qui
caractérisent les critères quantitatifs. Par
exemple en Chine, une entreprise du secteur industriel est
considérée comme de taille moyenne lorsque l'effectif annuel est
compris entre 300 et 2000 employés et un chiffre d'affaires compris
entre30 et 300 millions de Yuan alors qu'en Europe à plus de 250
employés et 50 millions d'Euros de chiffre d'affaires on parle de grande
entreprise.
Au regard de ces limites, des conceptions plus
managériales et organisationnelles ont été
proposées en tenant compte de la relation entre l'entreprise et son
environnement.
1.1.2-) Les approches qualitatives d'appréhension de
la PME
Les approches qualitatives privilégient les
critères psychologiques, fonctionnels, structurels et sociologiques pour
appréhender la PME. Ici, la PME est avant tout une entreprise humaine
dont l'existence et la vie sont essentiellement liées à une
personne : le dirigeant. Une importance considérable est ainsi
attribuée à l'aspect humain plus précisément
à la personnalité, la motivation et les aspirations de
l'entrepreneur14 (Caillie, 1999). Un grand nombre d'auteurs ont
tenté de construire sur cette base des typologies de PME pour retrouver
des ressemblances afin d'en proposer une définition. Pour Julien et
Marchesnay (1988), « le monde de la PME, considéré
individu par individu, se révèle lui-même d'une
extrême
13 Cités par Torres (1999).
14 Selon Caillie (1999) la petite entreprise ne se
distingue pas tant de la grande entreprise par son chiffre d'affaires, son
capital ou le nombre de ses salariés que par la fait qu'elle est
gérée par son propriétaire qui y travaille et en supporte
les risques.
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
19
complexité; mais pris en tant que tel, des
constantes, des permanences, des tendances surgissent à l'examen
». Les PME se caractérisent par le rôle essentiel du
(des) dirigeant(s) qui est (sont) tout(s) à la fois entrepreneur(s) ou
développeur(s), manager(s) ou mobilisateur(s), organisateur(s) ou
gestionnaire(s). Les buts de l'entreprise y sont souvent confondus avec ceux
des dirigeants. D'autres approches multicritères ont également
été élaborées pour mettre en avant, à
côté de l'élément humain toujours
prédominant, d'autres caractéristiques plus descriptives : un
personnel de direction relativement peu spécialisé ; des contacts
personnels étroits entre les organes supérieurs de direction et
les ouvriers, les clients, les fournisseurs ou les propriétaires ; le
manque de position de force pour négocier les achats et les ventes ; une
intégration relativement étroite à la collectivité
locale, à laquelle appartiennent les propriétaires et les
directeurs, et une dépendance plus ou moins grande vis-à-vis des
marchés et des sources d'approvisionnement ; l'impossibilité de
se procurer des capitaux en recourant au marché monétaire et des
difficultés d'obtenir des crédits (Torres, 1996 ; Caillie, 1999).
Wtterwulghe (1998)15 classe ces critères qualitatifs en
quatre éléments principaux :
- la responsabilité : il
s'agit de la responsabilité directe, personnelle et finale du patron qui
apparaît bien souvent comme le seul
décideur.16
- la propriété du patrimoine
social qui relate de la confusion du patrimoine.
- l'existence d'un objectif particulier
de richesse qui fait référence au fait que le dirigeant de
PME vise généralement la pérennité contrairement
à celui de la grande entreprise qui cherche le maximum de profit et de
valeur pour l'entreprise.
- une structure centralisée ou
le dirigeant dispose de tous les pouvoirs décisionnels.
La pluralité de conception ci-dessus
évoquée témoigne de la difficulté à pouvoir
saisir les contours de l'objet PME. Cette absence d'unanimité pose le
problème de savoir quels peuvent être les éléments
de risques associés à ce type d'entreprises susceptibles
d'influencer ses échanges avec ses partenaires ?
15 Cité par Caillie (1999)
16 La confédération
générale des P.M.E. (CGPME), dans l'article 2 de ses statuts,
définie la PME comme suit : « les Petites et Moyennes
Entreprises sont celles dans lesquelles les chefs d'entreprise assument
personnellement et directement les responsabilités financières,
techniques, sociales et morales de l'entreprise quelque soit la forme juridique
de celle-ci. »
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
20
1.2-) La spécificité comme source de
risques dans la PME
Toute entreprise est par essence risquée et il n'est en
aucun cas possible d'annihiler intégralement toutes les sources de
risque. Pour Albouy (2000) les risques d'entreprise sont tous les
évènements pouvant survenir et qui sont de nature à
réduire sa rentabilité, voire à remettre en question son
existence. Il peut s'agir de menaces qui se réalisent, d'erreurs de
gestion ou de prévisions ou encore de la survenance d'aléas
défavorables. Toutes ces sources sont regroupées par Knight
(1921) en deux grands groupes : les risques spéculatifs (1.2.1)
et les risques purs (1.2.2) qui peuvent être
argumentés en se référent aux différentes
conceptions de la PME.
1.2.1-) La structure de propriété et les
risques spéculatifs (de gestion)
Le capital social de la PME est généralement
détenu par un petit nombre de personnes appelées actionnaires
majoritaires appartenant le plus souvent à la même famille et qui
assurent la gestion de l'entreprise (Charreaux, sd). De ce fait, la confusion
entre le patrimoine de l'entreprise et celui du dirigeant est fréquente.
Ce dernier dispose d'un pouvoir illimité de gestion, de décision
et de contrôle faisant de lui la clef de voute de l'organisation
(Tioumagneng, 2009). La forte concentration de la propriété
expose la PME à de nombreux risques de gestion à savoir :
> les risques d'organisation : problèmes de
transfert ou de concentration excessive du savoir, le manque de
créativité des managers, carence managériale. Ndjanyou
(2001) souligne à ce sujet qu'au Cameroun, en dépit de la
mauvaise maitrise de la technologie de production, les dirigeant de PME
privilégient une gestion axée sur la diversification
multisectorielle et ont une préférence pour les gains
spéculatifs. Cette aspiration pour le risque pourrait susciter, de la
part des partenaires financiers des interrogations sur la viabilité des
projets que peut présenter ce type de dirigeant.
> les risques de ressources humaines :
incompétence, formation inadaptée du personnel,
difficultés de recrutement. Dans les PME africaines
particulièrement, le personnel, recruté sur la base
d'appartenance familiale, ethnique ou religieuse, subit et «
opérationnalise » sans modification les décisions d'un
dirigeant moins administratif (Koutouzi, 2007). Celui-ci n'a
généralement pas le profil de l'emploi. Le dirigeant, par soucis
d'autonomie et sous le poids de la solidarité familiale,
préfère porter à des postes sensibles les membres de la
famille qui n'ont toujours pas des compétences nécessaires.
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
21
1.2.2-) L'environnement économico-financier et les
risques purs
L'origine de ces risques est généralement un
potentiel non conforme ou insuffisant de l'activité. Ils se manifestent
généralement de manière inattendue, soudaine et brutale
provoquant des dommages et des pertes (Knight, 1921). Peuvent être
évoquées l'absence de transparence, la non maitrise de la
technologie inhérente à la nouveauté de l'entreprise dans
un domaine de l'activité, l'instabilité économique. Du
fait de leur taille, les PME ont une structure souple, mais sont souvent
dépendantes de leur environnement à cause de leurs
activités multisectorielles. La stratégie de diversification,
choix privilégié des PME (Ndjanyou, 2001), complexifie la gestion
et remet en question la capacité du dirigeant à assurer la
coordination des activités. Tout ceci accroit considérablement la
sensibilité des PME aux chocs conjoncturels. Aussi, les exigences d'une
économie libéralisée en matière de rigueur en
gestion et la fiabilité des systèmes d'informations comptables
sont favorables à de tels risques. Les PME n'ont pas toujours les moyens
de se doter d'un système d'informations financières
adéquat (Wamba, 2002). Ceci serait, selon Kaufmann (2005) une
conséquence de l'absence de normes comptables - ou au contraire du
niveau excessif de l'information comptable exigée dans le cas de
l'Afrique centrale par les normes OHADA17 -, de l'insuffisance de
cabinets comptables indépendants, compétents et crédibles,
mais aussi (Lefilleur, 2008) des contraintes fiscales auxquelles elles font
face.
Tous ces traits caractéristiques sont susceptibles
d'influencer considérablement les relations qu'établissent les
PME en quête de financement bancaire.
II-) Financement bancaire et asymétrie
d'information
Dans un environnement incertain et risqué, les
relations qu'entretiennent les PME avec les banques sont
caractérisées par de fortes asymétries d'information et de
comportements opportunistes (2.1) aux conséquences multiples
(2.2).
2.1-) Analyse de la relation de crédit à la
lumière des débats théoriques
Cette relation peut s'analyser à la lumière des
théories contractuelles des organisations18 aussi bien
à la phase précontractuelle (2.1.2) que
post-contractuelle (2.1.3).
17 Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du
Droit des Affaires
18 Il s'agit de la théorie des droits de
propriété (TDP), la théorie d'agence (TA), la
théorie des coûts de transaction (TCT), la théorie des
contrats incomplets (TCI), la théorie des conventions(TC) ... Charreaux,
1999).
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
22
Mais avant, une présentation des concepts clés
à la base de cette analyse s'avère nécessaire
(2.1.1).
2.1.1-) Les concepts de base d'analyse de la relation
de crédit
Le marché du crédit bancaire est animé
par deux groupes d'acteurs : les prêteurs (les établissements de
crédit) et les emprunteurs (les PME dans cette étude). Ces
entités ont des objectifs généralement divergents. La
banque cherche à maximiser son profit moyen espéré et
l'emprunteur le rendement espéré de l'investissement. La relation
qui s'établie entre ces deux acteurs est qualifiée de relation
d'agence. Elle est, pour Jensen et Meckling (1976) : « un contrat dans
lequel une ou plusieurs personnes (le principal) engage une autre personne
(l'agent) pour exécuter en son nom une tâche quelconque qui
implique une délégation d'un certain pouvoir de décision
à l'agent19» (Coriat et Weinstein, 1995,
p. 93). En raison de l'absence de congruence des
préférences, cette relation est source de conflits
d'intérêts inducteurs de coûts (coûts d'agence et de
transaction) qui réduisent les gains potentiels de la
coopération. Ces conflits naissent soit de l'allocation des
décisions régissant le processus de création de valeur,
soit de l'appropriation de la valeur créée. Ils trouvent leurs
origines dans l'asymétrie d'information, l'opportunisme des acteurs,
l'impossibilité de rédiger des contrats complets en raison de la
rationalité limitée et de l'incertitude (Charreaux, 1999) :
> l'incertitude :
hypothèse environnementale. La définition de ce
concept, contenue dans les travaux de Knight (1921), est faite par comparaison
au risque. Pour l'auteur, l'incertitude est la caractéristique
essentielle de situation ou l'individu voit les conséquences des
décisions qu'il prend (ou doit prendre) dépendre des facteurs
exogènes dont les états ne peuvent être prédits avec
certitude (Cobbaut, 1997). Il correspond donc aux situations non mesurables. A
l'opposé, le risque est probabilisable et mesurable par une
probabilité « objective ». Il intervient lorsque l'incertitude
peut être quantifiée.
> l'asymétrie de l'information :
hypothèse environnementale. Elle correspond, selon la TA, à une
situation où deux parties pour un même problème et pour la
même période ne peuvent disposer de la même information en
qualité et en quantité. Une des parties dispose de la «
totale » et « parfaite » information tandis que l'autre ne peut
se contenter que d'une information partielle et incomplète.
19 Cette définition fait l'objet d'une
extension : « Remarquons également que les coûts d'agence
apparaissent dans toutes les situations qui implique un effort de
coopération (tel que la co-rédaction de cet article) par deux ou
davantage de personnes même s'il n'y a pas de relation principal agent
clairement définie. » (Jensen et Meckling, 1976 ; cités
par Charreaux, 1999, p. 82).
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
23
> l'opportunisme :
hypothèse comportementale. Principal facteur explicatif
des coûts de transaction, il s'appréhende comme la recherche de
l'intérêt propre, à tout effort calculé pour
tromper, désinformer, déguiser, omettre, choquer ou induire en
erreur un autre agent (Joffre, 1999). C'est un comportement «
stratégique » (qui serait inscrit dans la nature humaine
d'après Williamson, 1975) par lequel les agents recherchent leurs
intérêts strictement personnels, quitte à léser
l'autre partie, en recourant à la ruse, la mauvaise foi, le mensonge, le
vol, la tricherie ou autre formes subtiles de duperie (Gabrié et
Jacquier, 1994).
> la rationalité :
hypothèse comportementale. Être rationnel, selon la
conception classique, c'est rechercher le maximum de satisfaction au moindre
coût. L'hypothèse forte qui sous tend cette définition
(perfection du marché) lui confère la dénomination de
rationalité pure ou substantive. Ici, les acteurs sont à
même de prévoir tous les états futurs du monde possible et
d'anticiper les différents choix de l'autre. Une alternative plus
réaliste est donnée par Simon (1959)20 et tient compte
de l'imperfection et de l'incertitude environnementale : c'est la
rationalité dite limitée et procédurale.
Elle est fondée sur le fait que l'individu à des capacités
physiques, mentales, et intellectuelles limitées en raison de
l'incertitude et de l'information imparfaite. Ainsi, face à un
problème, celui-ci ne pourrait pas avoir une connaissance de tous les
choix possibles ; une connaissance complète de toutes les
conséquences de ces choix, ou la capacité à les calculer ;
la capacité à comparer ses conséquences, quelque soient
leur diversité, en les ramenant à un indicateur unique. Le
comportement rationnel est donc limité par ces contraintes
environnementales21 (Coriat et Weinstein, 1995).
> Les coûts issus de toute relation de
coopération. Ils naissent de l'interaction des hypothèses
ci-dessus et interviennent à toutes les phases d'élaboration d'un
contrat (phase précontractuelle et post-contractuelle). Ils sont
qualifiés de coûts d'agence et de coûts de transaction par
les TA et TCT respectivement. Ces coûts peuvent être
présentés de façon synthétique dans le tableau
suivant :
20 Cité par Coriat et Weinstein (1995).
21 Coleman (1994, p.167) souligne tout de
même le fait que l'individu reste intentionnellement rationnel :
« Il s'agit de l'hypothèse selon laquelle des individus
cherchent à atteindre des objectifs et quand ces derniers sont connus,
les actions entreprises seront celles que l'individu considère comme les
plus efficaces pour atteindre cet objectif L'individu est rationnel dans le
sens ou il agit intentionnellement » Charreaux, (1999, p. 65).
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
24
Tableau 1. 1 : Les coûts issus de
toute relation de coopération selon la TA et la TCT
|
COÛTS D'AGENCE
|
COÛTS DE TRANSACTION
|
Avant la conclusion du
contrat (coûts ex ante)
|
· coûts précontractuels liés aux
incertitudes informationnelles concernant les compétences de l'agent
(capacité cognitive, formation,...) ;
· coûts liés à l'inadaptation du
postulant (l'opportunisme de l'agent) ;
· coûts de négociation des accords.
|
· coûts liés à la recherche du futur
partenaire ;
· coûts liés aux études des risques
;
· coûts de négociation (déplacement,
traduction, ...) ;
· coûts de mise en place d'avant-projet ;
· coûts de conclusion du contrat.
|
Après la conclusion du
contrat (coûts ex post)
|
· les dépenses de surveillance et d'incitation
engagées par le principal pour orienter le comportement de l'agent
;
· les coûts d'obligation ou d'engagement qui sont
supportés par l'agent pour mettre le principal en confiance ;
· la perte résiduelle ou coût
d'opportunité qui correspond à la perte d'utilité subie
à la fois par le principal et par l'agent du fait de la persistance de
divergences d'intérêts.
|
· coûts d'administration, de surveillance, de
contrôle ;
· coûts de renégociation et de révision
du contrat ;
· coûts d'opportunité (manque à gagner)
;
· coûts de désengagement ou de rupture de
contrats ;
· coûts de faillite (administratifs,
réorganisation, ...).
|
|
Source : de l'auteur à partir de
ses lectures
La définition de ces concepts étant
appréhendée, il convient maintenant de voir comment leurs
interactions se manifestent au cours des différentes phases de la
relation de crédit.
2.1.2-) La phase précontractuelle de la
relation de crédit
Dans tout marché, les acteurs comme les produits
échangés forment un groupe hétérogène dans
la mesure où ils ne disposent pas du même pouvoir d'achat, des
mêmes préférences et n'ont pas les mêmes
caractéristiques respectivement (Akerlof, 1970). Sur celui du
crédit, certaines PME sont plus risquées que d'autres et n'ont
donc pas toutes la même probabilité de remboursement du prêt
sollicité (Jaffee et Russell, 1976). Lorsqu'une de celles-ci approche
une banque, elle en sait généralement plus que cette
dernière sur la qualité du projet nécessitant d'être
financé22 et sur sa capacité à honorer ses
engagements. L'imperfection d'information qui en résulte est
qualifiée d'asymétrie d'information ex ante (Stiglitz et
Weiss, 1987). Elle est relative à l'incapacité du prêteur
à identifier clairement les caractéristiques propres à
chaque projet. Face à une multitude d'emprunteurs, il court le risque de
ne financer que ceux à risques élevés : c'est le
problème de sélection adverse ou anti
sélection (Akerlof, 1970 ; Jensen et Meckling, 1976). Dès
lors, le contrat liant les deux parties (incomplet par nature) nécessite
des efforts de la part la banque pour limiter le comportement opportuniste de
la PME et occasionne ainsi des coûts (coûts ex ante, voir tableau
1.1 ci-dessus). Cependant, cet effet perturbateur de la relation entre banque
et PME, même lorsqu'il parvient à être surmonté, ne
met pas la banque à l'abri de nouveaux risques une fois le prêt
accordé.
22 Guigou et Villanova (1999) soulignent tout de
même que l'imperfection du savoir bancaire peut ne pas résulter
uniquement de la volonté de l'emprunteur de masquer la
réalité de ses projets et d'un problème d'incitation du
contrôleur délégué (asymétrie d'information
exogène), mais peut être dû quelques fois au savoir
imparfait de l'entrepreneur sur ses propres perspectives de revenu
(asymétrie d'information endogène).
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
25
2.1.3-) La phase post-contractuelle de la relation de
crédit
Une fois le crédit obtenu, se pose le problème
du contrôle des actions de l'emprunteur. Celui-ci peut ne pas tenir ses
engagements en fournissant des prestations de qualité inférieure.
A titre illustratif, il pourrait affecter les fonds à un projet autre
que celui pour lequel ils ont été obtenus (problème de
substitution des actifs, Jensen et Meckling, 1976), ou alors ne pas mettre en
oeuvre le projet si les flux de revenus potentiels sont inférieurs au
service de la dette (problème de sous-investissement, Myers, 1984). Ce
type de comportement serait fréquemment observable chez les PME. Ces
entreprises se caractérisent généralement par une
flexibilité technologique, organisationnelle et concurrentielle qui
augmente leur capacité d'adaptation aux fluctuations des marchés.
En conséquence, une PME est amenée à changer rapidement de
projet d'investissement avec l'évolution du marché pour rester
compétitive. Cette flexibilité caractéristique de la PME
se traduit pour le créancier par un risque de substitution des actifs
qui augmente les risques de conflits. L'asymétrie d'information on
going qui en résulte met en évidence l'incapacité de
la banque à observer et à contrôler les actions de l'agent
et à comme conséquence le risque ou alea moral ex
ante (Cieply et Grondin, 2000).
Quelque soit le projet réalisé par
l'emprunteur, la répartition de la richesse créée est
également objet de conflit d'intérêts. L'inefficience du
système d'information des PME et leurs asymétries d'information
importantes sont des facteurs qui compliquent leurs évaluations par les
organismes bancaires. La PME est la seule à pouvoir observer sans
coûts (coûts ex post, voir tableau 1.1 ci-dessus) le vrai
résultat produit par le projet. Le prêteur est donc en situation
d'asymétrie ex post (Townsend, 1979). L'emprunteur
pourrait ainsi essayer d'opérer un transfert de richesse en simulant de
fortes charges d'exploitation par les techniques de manipulation
comptables23 dans le but de rembourser moins. Le risque
d'expropriation qui en résulte est dénommé alea moral
ex post.
Ces principales implications et les risques qui
résultent des échanges entre banques et PME en particulier
peuvent être représentés par la figure suivante.
23 La manipulation comptable (ou gestion des
données comptables) s'entend comme l'exploitation de la
discrétion laissée aux dirigeants d'entreprise en matière
de choix comptables ou de structuration des opérations comptables, dans
le but de générer des modifications du risque de transfert de
richesses associé à l'entreprise, tel que ce risque est
perçu en pratique par le marché. Voir à ce sujet Stolowy
H. et Breton G. (2003), « La gestion des données comptables : une
revue de la littérature », disponible à l'adresse
https://Studies2.hec.fr ,
29 pages.
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
Figure 1. 1 : Asymétries
d'information et risques sur le marché du crédit
Type d'asymétrie
Nature de l'asymétrie
Asymétrie d'information ex ante
Informations cachées
Asymétrie d'information on going
Comportements cachés
Asymétrie d'information ex post
Informations cachées
26
Problèmes soulevés
Conséquences
Nature du risque
|
Conclusion du contrat de prêt Réalisation du
résultat
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Difficulté à s'assurer de l'usage des fonds
par l'emprunteur (Risk Shifting problem)
|
|
Difficulté à vérifier les
résultats obtenus par l'emprunteur (Observability
problem)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : Trabelsi-El Gharbi (2009, p.
69)
Toutes ces difficultés auxquelles sont
confrontées les banques face aux PME provoquent des réactions se
traduisant par des comportements néfastes pour ces dernières.
2.2-) Problèmes informationnels et réactions
bancaires:les rationnements de crédit
Les risques (sélection adverse et aléa moral)
auxquels sont exposées les banques sur le marché du crédit
sont accentués par la spécificité qui caractérise
celui-ci. Stiglitz et Weiss (1981) montrent en effet, dans un monde sans
aversion au risque avec une responsabilité limitée des
emprunteurs, qu'à la différence des autres marchés, celui
du crédit ne peut être régulé en jouant toujours sur
le niveau des prix (taux d'intérêt et garanties). Le lien positif
qui existe entre le risque et les prix fait qu'une augmentation
régulière de ceux-ci entrainera progressivement la sortie du
marché des emprunteurs les moins risqués24. Ce retrait
est ainsi source d'accroissement du risque de faillite des emprunteurs, du
coût de faillite et du risque de sélection adverse pour les
banques. Les auteurs soutiennent que les banques n'ont pas intérêt
à augmenter les taux d'intérêt au delà d'un certain
seuil appelé taux d'intérêt
d'équilibre25. En cas d'excès de demande, la
régulation du marché se fera par les quantités et non plus
par les prix. S'en suivra alors un rationnement
indifférencié.
24 Étant donné que la
responsabilité des entreprises est limitée en cas de faillite, la
hausse du taux d'intérêt sélectionne les emprunteurs
à plus haut risque, ce qui réduit l'espérance de profit de
la banque. Aussi, pour les auteurs, les emprunteurs présentant le plus
de garanties au temps t sont ceux qui ont pris de grands risques en t-n et sont
susceptibles de pendre davantage de risques en t+n (n > 0).
25 Au de la de ce seuil, l'espérance de profit
des banques décroit suite à l'augmentation du risque des
projets.
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
27
Concernant ce phénomène, Eber (1999) pense qu'en
fonction de la nature de l'asymétrie de l'information (ex ante ou ex
post) « on ne devrait pas parler «du» rationnement de
crédit mais «des» rationnements de crédit »
(p. 18). On récence dans la littérature deux grandes
catégories de rationnement : par le nombre d'emprunteurs (2.2.1)
et sur la taille des prêts (2.2.2).
2.2.1-) Le rationnement par le nombre d'emprunteurs :
l'exclusion bancaire
Ce type de rationnement est développé Stiglitz
et Weiss (1981) (en contexte d'asymétrie ex ante) et Williamson (1987,
cité par Eber, 1999) (en contexte d'asymétrie ex post
exclusivement). Comme exposé plus haut, les premiers montrent qu'en
raison de la spécificité du marché de crédit (lien
prix-risques) l'équilibre du marché est obtenu avec un
rationnement indifférencié des emprunteurs qui ont des
caractéristiques plus ou moins hétérogènes : c'est
le pur rationnement. L'approche de Williamson (1987) est cependant
différente. Dans son modèle de coûts de vérification
du résultat (costly monitoring), ce sont certains emprunteurs
d'un groupe homogène ex ante qui sont évincés du
marché suite aux actions de monitoring engagées par les banques.
Ces actions sont entreprises lorsque le défaut de paiement se
révèle effectif. L'éviction à lieu si la
différence entre le paiement requis et celui obtenu est inférieur
au coût du contrôle.
Le « red-lining » constitue une autre
forme d'exclusion analysée par Stiglitz et Weiss (1981). Ici, les
emprunteurs écartés se distinguent de ceux qui ont obtenus le
crédit, car ils ont été identifiés comme trop
risqués par la banque. Quelque soit le taux en vigueur, ils sont exclus
du marché du crédit.
2.2.2-) Le rationnement sur la taille des
prêts
Il correspond à une « satisfaction partielle
» de la demande exprimée par des emprunteurs qui ne se discriminent
pas à l'intérieur d'un groupe (Eber, 1999). Ici, ce sont les
conditions de crédits désirées par l'emprunteur qui sont
modifiées. Taux d'intérêt, garantie et quantité du
crédit sont les principales variables d'action dont disposent les
banques pour ce type de rationnement. Quatre situations (non exclusives)
peuvent être répertoriées :
- la banque accorde le prêt pour un montant
inférieur à celui qui a été demandé (Keeton,
1979). Cette conception repose sur l'hypothèse qu'il existe une relation
positive entre le montant emprunté et les difficultés de
remboursement (Joseph, 1996) ;
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
28
- la banque refuse de prêter au taux
d'intérêt désiré par l'emprunteur (Jaffee et
Russell, 1976). Cet aspect serait prédominant au Cameroun selon le
rapport COBAC (2010) qui mentionne que pour la période Janvier 2009
à Avril 2010 les établissements de crédit ont exigé
une prime de risque plus forte aux PME par rapport aux grandes entreprises.
- la banque exige un niveau élevé de garantie
à l'emprunteur allant parfois jusqu'à la demande de garanties
personnelles.
- la banque refuse de prêter au niveau de
maturité voulu par l'emprunteur. Cette modalité est connue sous
l'appellation de rationnement sur la nature du prêt
(Nekhili, 1999).
Il ressort de l'analyse ci-dessus que les risques qui
caractérisent les PME sont de nature à influencer
considérablement le comportement des prêteurs en leur conduisant
à de fortes restrictions de crédit. Cet obstacle financier ne
laisse pas les PME indifférentes. Celles-ci vont donc entreprendre des
actions réductrices d'asymétrie d'information dont l'objectif est
d'améliorer ex post les conditions de crédit. Parmi celles-ci
figure le financement monobancaire qui s'inscrit dans le cadre d'un continuum
de l'échange relationnel.
Section II: Le financement monobancaire, entre
opportunisme et confiance
Le régime monobancaire s'inscrit
généralement dans le cadre d'un financement de type relationnel
favorable à la construction d'une relation de clientèle bancaire
(Zineldin, 1995 ; Detragiache et al., 2000 ; Farinha et Santos,
2000)26. Ce type de financement est représenté par un
continuum aux caractéristiques multidimensionnelles (I). Bien
que sa construction ait pour vocation d'améliorer les conditions de
crédit bancaire, les incertitudes environnementales et comportementales
pourraient entraver cet objectif (II).
I-) Le continuum relationnel des échanges entre
banque et PME
Avant d'exposer sur le cas particulier de la relation
banque-PME (1.2), il est nécessaire de comprendre le fondement
de l'approche relationnelle de financement (1.1).
1.1-) Le fondement de l'approche relationnelle
En dépit de l'existence d'une pluralité de
vocables pour qualifier l'approche relationnelle (théorie relationnelle,
paradigme relationnel, management relationnel,...) (1.1.2), le point
commun est la critique acerbe de la vision (néo) classique de
l'échange (1.1.1).
26 Zineldin (1995, cité par Maque, 2007)
appréhende même la relation bancaire entre une banque et une
entreprise comme proche et de long terme dans un contexte de collaboration
continue.
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
29
1.1.1-) Critique de la vision discrète des
transactions (néo) classiques
L'étude des échanges entre entités
économiques est faite, dans la littérature, sur la base de deux
grandes approches (transactionnelle et relationnelle) qui reposent
elles-mêmes sur des théories opposées : les théories
(néo) classiques représentées par la TCT27 et
la théorie du contrat social (TCS). Les échanges discrets
analysés par les (néo) classiques ont un caractère
ponctuel (courte durée), sont indépendants les uns des autres, et
sont marqués par peu de fréquence d'interactions entre les deux
parties (Dwyer et al., 1987). La perspective purement économique qui
prévaut ici attribuée une importance considérable au prix
en supposant que toutes les transactions engendrent des coûts
préalables à leurs réalisations (Prim-Allaz et al., 2001).
Cette vision est prolongée par la TCT qui met en avant le fait que
l'opportunisme, le manque de flexibilité, le déséquilibre
de pouvoir, le non respect des normes collectives de comportement et la
rationalité « calculatrice » et plus particulièrement
la spécificité des actifs28 sont les principales
variables qui gouvernent les transactions (Ambroise et al., 2009). La
minimisation des coûts induits par tous ces facteurs est, selon
Williamson (1975), la raison principale du choix, par les agents
économiques, de la hiérarchie comme mode de gouvernance de la
transaction au détriment du marché.
Cette conception des relations contractuelles est fortement
critiquée par plusieurs auteurs dont les travaux relèvent de
divers domaines (sociologie organisationnelle, droit, management
stratégique, théories des organisations...)29. Macneil
est l'un des premiers à s'opposer aux théories (néo)
classiques des contrats en critiquant l'absence d'une composante sociale comme
la confiance dans sa formulation. Il remet en cause la maximisation du profit
comme unique objectif des acteurs en soutenant que celle-ci n'est qu'un
objectif parmi tant d'autres. Selon l'auteur, tout dans les relations
interpersonnelles ou inter organisationnelles ne peut être
anticipé et formalisé en raison de l'incapacité des
parties à déterminer, de façon exhaustive, les termes
importants du contrat en obligations bien définies (Ambroise et al.,
2009). A ce titre, chaque contrat, même dans le cas d'une transaction
théorique, inclut des aspects qui sont indépendants de l'objet
d'échange lui-même faisant partiellement de tout contrat un
contrat relationnel.
27 La théorie des coûts de
transaction (TCT) est considérée comme la version la plus
développée des théories contractuelles qui s'inscrivent
dans la continuité de l'approche (néo) classique (Joffre,
1999).
28 La spécificité des actifs fait
référence à son degré de
redéployabilité. Plus un actif possède des
caractères originaux, moins il est fongible, plus sa valeur
d'échange sur le marché est réduite, plus la reconversion
des actifs humains et physiques est difficile, plus la substituabilité
entre coéchangiste est faible. Williamson (1975) identifie quatre types
de spécificité d'actifs : la spécificité de site,
la spécificité de destination, la spécificité
d'actifs physiques, et la spécificité d'actifs humains
(Gabrié et Jacquier, 1994).
29 Voir Ring et Van De Ven, (1992) à ce
sujet.
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations
de crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
30
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
31
1.1.2-) De l'échange transactionnel à
l'échange relationnel : l'émergence de l'approche
relationnelle
Pour Macneil (2000), le contrat est l'ensemble des relations
entre des personnes qui ont échangé, échangent et
échangeront dans le futur. Il en ressort un cadre temporel
tridimensionnel puisque des parties conscientes de leurs rapports passés
se rencontrent et échangent en prévoyant que leur relation se
poursuivra dans le futur. La relation est ainsi appréhendée dans
sa continuité (Dwyer et al., 1987). Or compte tenu des risques relatif
à l'incertitude inhérente au long terme, la relation requiert,
à travers les interactions, un contrat adaptable, évolutif et
personnalisé voir une attitude de confiance entre partenaires pour un
meilleur gouvernement de la relation (Ring et Van De Ven, 1992). La confiance
« représente les attentes qui se constituent, à
l'intérieur d'une communauté régie par un comportement
régulier, honnête et coopératif, fondé sur des
normes habituellement partagées, de la part des autres membres de cette
communauté30. » Fukuyama (1995, p.
26)31. Elle est associée au capital social32 et
à la sociabilité organique, autrement dit, à la
capacité à coopérer de façon spontanée,
c'est-à-dire sur la base de valeurs partagées, informelles,
plutôt que sous l'empire de règles édictées par des
institutions telles que la famille ou l'autorité publique ou, encore, de
contrats formels (Charreaux, 1998). Il émerge ainsi à coté
de la dimension économique, une dimension sociale qui caractérise
l'échange relationnelle. Ring et Van De Ven (1992),
30 Bien que soit retenue cette conception de la
confiance dans la présente étude, Charreaux (1998) précise
que ce concept est reconnu comme polymorphe dans la littérature.
Mcknight et al. (1995) récence une pluralité de vocables
utilisés dans la définition de la confiance : comportement,
attitude, confiance, attente, croyance ou ensemble de croyances, variable
structurelle, variable interindividuelle. Sur cette base, plusieurs types de
confiance peuvent être répertoriés : la confiance
interpersonnelle (« c'est la volonté
délibérée d'être vulnérable aux actions d'une
autre partie, fondée sur l'espérance que celle-ci accomplira une
action importante pour la partie qui accorde sa confiance,
indépendamment de la capacité de cette dernière à
surveiller ou contrôler l'autre partie. » (Mayer et al., 1995,
p. 712)) ; la confiance rationnelle ou calculatoire (elle
s'inscrit dans la logique du raisonnement de la théorie
économique standard où l'individu opportuniste est mu uniquement
par la recherche du profit. Elle a un caractère coconstruit, fonction
des calculs rationnels des différents agents) ; la confiance
institutionnelle (qui est comprise comme un attribut collectif
partagé ente les individus grâce à des construits normatifs
et sociaux comme la loi) ; ... (Mcknight et al., 1995 ; Charreaux, 1998 ;
Lepers, 2005).
31 Cité par Charreaux (1998).
32 Le capital social désigne l'ensemble des
réseaux de relations que les personnes construisent pour résoudre
des problèmes communs, atteindre des bénéfices collectifs
(réseaux de voisinage, coopératives, clubs, etc.). Cette
conception est relative au fait que les individus établissent des
relations qui leur permettent de réaliser leurs objectifs de
manière plus efficace. Petit à petit, certaines
coopérations forment alors des réseaux plus ou moins durables et
formalisés au sein desquels les membres partagent des normes, des
valeurs communes et un degré de confiance élevé qui
renforce la réciprocité et limite les comportements
opportunistes. Ces réseaux constituent dès lors une ressource ou
un capital qui facilite les transactions entre les agents à
l'intérieur d'un groupe en ne rendant pas (ou moins) nécessaire
toutes les précautions et les contrôles requis dans un contexte
où la confiance fait défaut. Ce capital est social parce qu'il
est produit au sein des relations sociales et qu'il n'est donc pas appropriable
par un individu.
s'inspirant sans doute des normes contractuelles
établies par Macneil (1980) 33, synthétisent les
différents caractéristiques des modes alternatifs de gouvernance
des transactions qui forment un continuum allant des contrats discrets
classiques au contrat relationnel (voir tableau 1.2 ci-dessous). Ces modes de
gouvernance des transactions sont définis par les auteurs en tenant
compte du niveau de risque associé à l'échange et du
degré de confiance existant entre les cocontractants.
Tableau 1. 2: Distinguishing
characteristic of forms of transactions
Distinguishing characteristics
|
FORMS
|
|
Hierarchical managerial transactions
|
Recurrent contracting ttransactions
|
Relational contracting transactions
|
Nature of exchange
|
One-time transfer of property rights
|
On-going production and rationing of wealth
|
Episodic production and transfer of property rights
|
Sustained production and transfer of property rights
|
Terms of exchange
|
Clear, complete and monetized, sharp in by agreement, sharp out
by pay and performance
|
Authority structure superior hires subordinate obeys or quits
the employment relationship
|
Certain, complete contingent on prior performance; plans for
experimentation on safeguards
|
Uncertain, open and incomplete; plans for bilateral learning
safeguards and conflict resolution
|
Transaction- spécific investment
|
Nonspecific
|
Idiosyncratic
|
Mixed
|
Mixed and idiosyncratic
|
Temporal duration of the transaction
|
Simultaneous exchange
|
Indefinite
|
Short to moderate term
|
Moderate to long term
|
Status of the parties
|
Limited, nonunique relation between legally equal and free
parties
|
Structural functional command-obedience role relationship
between legally unequal parties
|
Unlimited, unique relation between legally free and equal
parties
|
Extensive, unique social-embedded relation between legally
equal, and free parties
|
Mechanisms for dispute resolution
|
External market norms and social legal system
|
Internal conflict resolution by fiat and authority
|
Norms of equity and of reciprocity and societal legal systems
|
Endogenous designed by the parties and based on trust
|
Relevant contract law and
governance structure
|
Classical contract market governance
|
Employment contract unified governance
|
Neoclassical contract market governance
|
Relational contracts bilateral governance
|
|
Source : Ring et Van De Ven (1992, p.
486)
Pour Gundlach et al. (1995), l'échange
transactionnel implique une réalisation instantanée avec une
perspective purement économique et une approche stratégique
faible, tandis que l'échange relationnel cible le long terme
à travers une optique économique et sociale basée sur une
approche stratégique forte. Jackson (1985)34 souligne que la
perception
33 Macneil (1980) identifie dix normes,
qualifiées de normes contractuelles communes, essentielles à
l'occurrence de tout échange, quel que soit sa forme. Cinq de ces normes
sont transactionnelles : la réciprocité, la mise en oeuvre du
planning, les normes cohésives (la réparation, la confiance et
les attentes) et la création et la restriction de pouvoir. Les cinq
autres sont relationnelles : l'intégrité du rôle, la
solidarité contractuelle, la flexibilité, la réalisation
des promesses et l'harmonisation avec la matrice sociale. Ces normes sont
polymorphes et de nature contingente selon l'auteur. L'auteur
intéressé par la définition de ces normes peut consulter
Durif F. (2007), « L'impact de la norme- Intégrité du
rôle sur les relations d'affaires interentreprises : une étude
exploratoire dans le secteur des services financiers », Actes du
colloque de l'ACFAS à Trois- Rivières, Canada, 25 pages.
34 Cité par Durif (2007).
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
32
des coûts de transfert (d'informations) est une
composante cruciale dans un contexte relationnel. Plus ces coûts sont
élevés plus les parties adopterons une orientation relationnelle.
Cette assertion trouve justification dans le domaine bancaire avec le
financement relationnel.
1.2-) Le financement monobancaire contre l'incertitude
entre banque et PME
L'orientation vers le financement relationnel (1.2.2)
commence généralement par des signaux financiers
révélateurs d'informations sur l'entreprise emprunteuse
(1.2.1).
1.2.1-) Les premières approches de réduction
d'asymétries d'information
Les mécanismes mis en place ici pour faire face aux
problèmes informationnels résultent soit de l'initiative de la
banque, soit de la PME et dépendent de la nature des risques encourus
(sélection adverse et risque moral). Deux catégories de
mécanismes se distinguent :
> Neutraliser les problèmes informationnels
à travers les contrats contingents
La littérature récence plusieurs
stratégies que peut utiliser la banque à ce sujet :
- L'autosélection par les contrats
séparateurs : Cette stratégie, que Bester (1985) appelle
« screening », à vocation à éliminer la
sélection adverse et se fonde sur les limites du taux
d'intérêt et des garanties en tant qu'outils de régulation
du marché du crédit. C'est une méthode d'indentification
des emprunteurs à niveau de risque élevé ou faible
consistant à proposer à ces derniers des paniers de contrats ou
le montant de la prime et le niveau de la franchise varient en sens inverse. Le
choix d'un panier particulier par un emprunteur est révélateur du
risque qui lui est associé. Pour Bester (1985), les plus risqués
préféreront a priori les contrats à taux
élevés mais à faibles garanties et les moins
risqués l'inverse. Par ailleurs, les banques peuvent utiliser des
garanties internes (portant sur les actifs de l'entreprise), mais surtout les
garanties externes (relatives aux actifs patrimoniaux du
propriétaire-dirigeant) pour opérer un « filtrage » des
emprunteurs (Eber, 2000).
- L'incitation de l'emprunteur à travers les
« debts covenants » : Pour limiter les risques d'aléa de
moralité, la banque peut élaborer le contrat de crédit de
manière à inciter la PME à respecter ses engagements. Elle
peut ainsi introduire dans les contrats de prêts des clauses restrictives
(covenants) pour faire face à l'opportunisme de l'emprunteur (Cieply et
Grondin, 2000). Ces clauses peuvent concerner la politique d'investissement
(afin de décourager le sous investissement et la substitution d'actifs),
la politique financière (par la fixation d'un taux d'endettement maximum
de manière à éviter un
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
33
trop grand risque de défaillance pour la PME et un
risque de défaut supérieur à celui qui résultait de
l'analyse ex ante du dossier de la firme pour la banque), la politique
de distribution de dividendes (pour s'assurer que le propriétaire ne
retirera pas de l'entreprise des montants excessifs de manière à
nuire à son équilibre financier).
- L'incitation de la PME par les menaces de rationnement
: Ce mécanisme, analysé par Stiglitz et Weiss (1983), a pour
but d'inciter l'emprunteur à choisir les projets d'investissement peu
risqué. Les auteurs précisent tout de même que l'incitation
ne pourra être, dans ce cas, effective que si la menace de rationnement
est crédible ex ante.
Tous ces contrats contingents comportent néanmoins
quelques limites qui entravent leur mise en oeuvre. On relève à
ce titre une ambigüité sur le lien entre le garanties et
comportement de l'emprunteur. Contrairement à Bester (1987), Stiglitz et
Weiss (1981) soutiennent que les emprunteurs qui présentent le plus de
garanties au temps t sont ceux qui ont pris de grands risques en t-n et sont
susceptibles de prendre davantage de risques en t+n (n>0). Aussi, en raison
de l'incertitude et de l'incomplétude des contrats, l'introduction des
covenants n'aurait qu'un effet limité sur le comportement de
l'emprunteur. Ce constat confer à ce dernier un rôle primordiale
dans la résolution des conflits avec la banque.
> Neutraliser les problèmes informationnels
à travers les signaux financiers
La théorie du signal (Akerlof, 1970) postule que les
PME informées sur la qualité de leurs projets ont
intérêt à transmettre une partie de l'information
privée aux banques par le biais d'un « signal ». Un signal est
une variable de comportement véhiculeur d'informations permettant
à la banque de distinguer les « bons » projets des moins bons
(Wamba et Tchamanbe-Djine, 2002). Pour assurer son rôle de
véhicule d'information, le signal doit être coûteux de
façon à ne pouvoir être imité par les emprunteurs
les plus risqués et son échec doit pénaliser lourdement
celui qui l'a émis de façon à rendre l'émetteur
crédible (Spence, 1973, cité par Goffin, 2001). Structure
financière, apports personnels en capital du promoteur et la politique
de dividende sont considérés dans la littérature comme des
sources d'informations à destination des créanciers.
- Le signal par l'endettement :
contredisant le théorème de Modigliani et Miller (1958),
Ross (1977) montre que l'augmentation de l'endettement
jusqu'à un certain niveau critique, ne fait pas qu'accroitre le
risque, mais signal aussi une plus grande performance. Selon l'auteur, une
entreprise est capable de supporter un niveau d'endettement d'autant plus
élevé que la probabilité de ses cash flows futurs est
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
34
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crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
35
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crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
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36
importante et certaine. Les plus endettées seront donc
considérées par le marché comme les plus performantes. A
ce sujet, Flannery (1986) et Diamond (1991) attribut une priorité
à la dette à court terme lorsque les coûts de transaction
sont importants. En empruntant à court terme, la PME accepte non
seulement que le refinancement puisse dépendre de ses
opportunités d'investissement, mais aussi un plus grand risque de
liquidation en cas de défaut. Elle signale ainsi sa valeur aux non
informés.
- Le signal par l'apport personnel du
promoteur (Leland et Pyle, 1977) : Pour ces auteurs, l'entreprise sera
d'autant moins risquée que le promoteur dirigeant-actionnaire consacre
une proportion importante de son capital dans le projet. Ce faisant, il renonce
à la diversification de son portefeuille source d'économie de
coûts et affiche sa croyance personnelle en la réussite de son
projet (Wamba et Tchamanbe-Djine, 2002).
- Le signal par les dividendes :
Bhattacharya (1979) est le premier auteur à avoir montré le
rôle de signal que jouent les dividendes. En effet, le versement de
dividende élevé et régulier coûte cher à
l'entreprise qui le verse. Un tel versement ne peut être
réalisé par une entreprise non performante. Si jamais tel est le
cas et que cette dernière soit obligée de le diminuer, la baisse
serait perçue par le marché comme l'indice d'une situation
catastrophique pour l'entreprise. Le dividende permet donc de distinguer les
emprunteurs sur le marché et de réaliser un équilibre de
séparation (Goffin, 2001).
Ces mécanismes de signalisation renseignent plus sur
la performance de l'entreprise que sur les caractéristiques propres du
projet nécessitant le financement. Or généralement, la
banque s'intéresse simultanément à la capacité de
l'entreprise à être rentable, à assurer sa
pérennité et à mener à bien les projets qu'elle
entreprend. Il n'en demeure donc pas moins que la résolution des
problèmes informationnels passerait par des échanges qui vont
au-delà de simples signaux. Ce type d'échanges, qui implique des
interactions entre contractant dépassant le champ strictement financier,
se retrouve précisément dans un financement de type relationnel
voir même une relation de clientèle bancaire.
1.2.2-) Financement relationnel et la relation de
clientèle bancaire : des conceptions ambigües
« Un des premiers problèmes auquel se trouve
confronter le théoricien est de définir rigoureusement la notion
de relation de long terme » (Eber, 1999, p.3). Plusieurs expressions
sont en effet employées pour désigner la « bank
relationship » : relation de clientèle bancaire, relation de
proximité, financement relationnel, relation de long terme, relation de
crédit de long terme... Pour l'auteur, une relation de crédit de
long terme entre une banque et une firme
est « une répétition dans le temps
d'offres et de demandes de crédits émanant respectivement de la
banque et de la firme pour le financement des projets d'investissement
successifs de cette dernière. ». Cette conception est une
vision restrictive de celle que donnent Ongena et Smith (2000) qui
définissent la bank relationship comme la connexion entre une
banque et un client qui va au-delà de la simple exécution de
transactions financières anonymes. Le rôle de la banque ne se
réduit pas qu'à l'octroi de crédits mais à la
fourniture de multiples services financiers (émission de titres,
étude de marché, tenue et suivi des comptes...) (Hodgman, 1963 ;
Fama, 1985). A ce sujet, Berger et Udell (1994) identifient trois conditions
pour qu'il ait une « relationship lending » :
- l'intermédiaire recueille des informations au
delà de celles disponibles au grands public ; - le recueil
d'informations se fait au travers de multiples interactions avec l'emprunteur ;
- les informations recueillies restent confidentielles.
Boot (2000) synthétise cette représentation en
appréhendant la relationship banking comme la fourniture de
services financiers par un intermédiaire qui :
- investit afin d'obtenir des informations spécifiques
(« informations soft »35) sur son client, le plus
souvent de manière prioritaire ;
- évalue la rentabilité de cet investissement
à la fois au travers de multiples interactions étalées
dans le temps avec le même client et par le biais de plusieurs
produits.
Trois principales dimensions caractérisent la bank
relationship au regard de toutes ces définitions: les facteurs
temps (long terme), le facteur multiproduits (le client est également un
déposant) et le facteur géographique
(proximité)36 (Guigou et Vilanova, 1999). Elles sont à
la base de la distinction entre approche relationnelle et approche
transactionnelle de l'échange. Appliquées à la relation de
crédit, celles-ci sont dénommées financement
transactionnel et financement relationnel. Apoteker (1996)
fournit les caractéristiques principales des deux types d'approches de
la relation banque-entreprise.
35 La définition des concepts
d'informations soft et hard est contenue dans les travaux de Stein (2000) et
Petersen (2004). Ils définissent ces concepts de façon
comparative en utilisant trois principales dimensions : leur nature, leur
méthode de collecte et de traitement et les coûts de production
induits. Contrairement à l'information hard qui est de nature
quantitative et objective (standardisée et exprimé
généralement par des nombres : les états financiers par
exemple) et ne requiert pas, pour sa collecte, de contacts personnels
(disponible en tout lieu et en tout temps), l'information soft est
essentiellement de nature qualitative et subjective. Elle est transmise par des
textes incluant des opinions, idées, rumeurs, ... et sa collecte
requiert des interactions entre cocontractants. Ainsi, de par sa nature, la
collection et le traitement de l'information hard peuvent être
séparées : le collecteur d'information pouvant se distinguer de
celui qui effectuera le traitement. Il en découle que la nature
quantitative et standard de l'information hard induit de faibles coûts de
transaction tandis que le caractère subjectif et qualitatif de
l'information soft accroit considérablement ces coûts.
36 Zineldin (1995, cité par Maque, 2007)
précisait déjà que la relation entre banque et entreprise
inclut souvent trois principaux facteurs : l'échange d'informations,
l'échange financier (transaction) et l'échange social.
Pour le financement transactionnel :
l'échange entre les deux parties est ponctuel, le but est à court
terme, spécifique et limité au contenu de la transaction. C'est
une relation « à l'acte » indépendante de toute
histoire passée ou avenir, l'évaluation du risque est faite
prioritairement sur la base d'informations quantitatives contenues dans les
documents comptables et le contrat est le mécanisme de gestion de la
relation par excellence37.
Pour le financement relationnel : l'échange
s'inscrit dans la durée, le but est à long terme. C'est une
relation « d'engagement » et l'accent est mis sur la
coopération, le risque est considéré comme
non-probabilisable car entaché de spécificités
irréductibles à une classe donnée d'emprunteurs.
L'évaluation du risque se fait sur la base d'informations plus
qualitatives (informations soft) que quantitatives (informations hard).
Toutes ses spécificités inhérentes
à la monobancarité lui confèrent plusieurs attributions
dont l'impact sur les conditions d'accès au crédit est
controversé dans la littérature.
II-) Les conséquences de la monobancarité
sur l'entreprise emprunteuse
Ces conséquences dépendent du comportement de
la banque en matière d'exploitation des informations produites. Cette
exploitation peut se faire soit honnêtement dans l'optique de
facilité les transactions avec l'emprunteur (2.1), soit de
manière opportuniste par les calculs rationnels de la banque (2.3)
ou alors peut être limitée par la structure interne de la
banque (2.2).
2.1-) Les avantages de la monobancarité
Pour appréhender l'intensité de la relation qui
lie la banque et la PME les auteurs utilisent généralement la
durée de la relation et l'étendu des services offerts par la
banque. L'un des premiers atouts de la monobancarité mis en
évidence est son effet incitatif simultané sur la banque et la
PME en termes de collecte (production) et de divulgation d'informations soft
respectivement (Bhattacharya et Chiesa, 1995). Sous la garantie d'une certaine
confidentialité, et l'espoir de meilleures conditions de
crédits futurs, l'entreprise est en effet incitée à
transférer ces informations non disponibles au public à la
banque38 (Yosha, 1995).
37 Soulignons que d'après Apoteker (1996)
et Petersen (2004), cette base d'évaluation du risque, plus
adaptée pour les grandes entreprises matures et ayant atteint une
certaine stabilité dans leur développement, comporte une limite
liée à l'instabilité des indicateurs comptables pour les
entreprises en croissance comme les PME.
38 A ce sujet, Boot et Thakor, (2001) montrent
qu'une stratégie de divulgation totale d'informations soft n'est pas
optimale pour l'entreprise. Pour les auteurs, afin d'inciter les investisseurs
dans la production d'informations et être mieux valorisée par le
marché, l'emprunteur doit divulguer des informations :
> qui précisent et certifient les informations
« bruitées » (signal) dont disposent les investisseurs
informés désireux d'évaluer leurs impacts sur les cash
flows futurs : « to-be processed complementary information
»;
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
37
Elle contribue ainsi à solutionner le problème
de sélection adverse. L'exclusivité de la relation et son
caractère répétitif permet à la banque de
développer un savoir de nature subjective sur l'entreprise à
travers ses informations dont la production est par nature très
coûteuse. Ces avantages informationnels sont la résultante du
caractère implicite39 de la relation qui requière un
engagement mutuel basé sur la confiance et le respect (Boot, 2000).
Cette caractéristique assure une certaine flexibilité
dans la renégociation des termes des contrats. Elle améliore
de ce fait l'efficacité du processus d'intermédiation
(contrôle de l'emprunteur) en rendant de plus en précise
l'évaluation du risque de crédit par la banque (Eber, 2000).
Cette atténuation du contrôle serait également due à
l'effet réputation. En effet, Flannery (1996), Diamond (1991)
et Boot et Thakor (1994) montrent que l'historique des remboursements permet
à une entreprise, une fois le premier succès connu, de
bénéficier d'une bonne réputation auprès des
créanciers. Avec le temps, cela va améliorer l'incitation de
l'entreprise à réduire les asymétries d'information
conduisant à la réduction du problème d'aléa
moral.
L'économie de coûts d'information et de
contrôle généré par la monobancarité
(grâce à la confidentialité, la flexibilité et la
réputation) pourrait donc se traduire par un niveau faible de taux et de
garantie à la PME [hypothèse confirmée empiriquement par
Berger et Udell (1995) ; Blackwell et Winters (1997) et Uzzi (1999)], et par
une disponibilité accrue du crédit (Petersen et Rajan, 1994 ;
Cole, 1998 ; Berger et al., 2001 ; De Bodt et al., 2005). Cependant, Uzzi
(1999), sur les données de la NSSBF de 1987 et1989, ne trouvent pas
d'effets significatifs entre la durée de la relation, l'étendu
des services offert et la probabilité d'accéder au crédit.
L'auteur justifie ce résultat par le fait qu'il existerait un niveau de
risque au-delà duquel la relation de clientèle serait sans effets
pour l'entreprise. En marge de ces avantages subsistent quelques limites aux
effets pervers pour la PME.
2.2-) Structure organisationnelle de la banque comme
obstacle à la production d'informations sur l'emprunteur
L'incitation de la banque à collecter et à
produire des informations soft sur l'emprunteur peut connaitre des obstacles
relatifs à sa structure organisationnelle (notamment sa taille) et
à la distance géographique qui la sépare du client. Stein
(2000) montre, à ce titre, que la multiplication des niveaux
hiérarchiques, résultant d'une taille élevée,
provoque des
> non disponibles et complémentaires à celles
dont dispose tout investisseur (informé ou non) : «
preprocessed complementary information ».
La divulgation d'informations dont disposaient seulement les
investisseurs informés (« substitute information »)
réduirait, selon les auteurs, l'incitation des créanciers
à produire les informations sur l'emprunteur.
39 Ce caractère fait
référence au contrat implicite qui se conçoit comme «
un principe de coordination intertemporel, fondé sur le consentement
mutuel des deux parties qui s'accordent pour échanger selon des
conditions distinctes de celles du marché » (Rivaud-Danset,
1996, p. 946).
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
38
problèmes de traitement d'informations soft au sein de
la banque. La nécessité d'un transfert d'autorité de la
direction vers les chargés de clientèle accroit les coûts
de contrôles et d'incitation résultant de l'asymétrie
d'information et du comportement opportuniste de ces derniers (Berger et Udell,
2002). Ainsi, les efforts pour coordonner les activités de crédit
dans les grandes banques pourraient conduire à une standardisation
(approche transactionnelle) de la politique de crédits basée sur
des données vérifiables, observables et transmissibles
(informations hard). Aussi, les banques étrangères à cause
de différences culturelles et de la distance géographique, les
banques défaillantes à cause des difficultés à
accéder aux risques des PME ont tendance à restreindre le
crédit aux entreprises (Berger et al., 2001). En effet, la distance
physique qui sépare la banque de la PME augmente les coûts de
production d'information soft de nature difficile à transmettre. Ceci
provient du fait que ce type d'information nécessite pour sa collecte de
multiples interactions entre cocontractants que la distance physique
empêche. Les modèles de concurrence spatiale mettent en
évidence la distance entre offreurs et demandeurs comme source
d'inefficiences à causes de coûts significatifs induits pour les
uns comme pour les autres. Ces coûts sont relatifs aux coûts de
transport et le renforcement de ceux liés aux asymétries
d'information (le temps, les efforts et les frais engagés par un
emprunteur qui recherche à interagir avec un potentiel prêteur,
Degryse et Ongena, 2007). La distance est de ce fait favorable au comportement
opportuniste de la banque du voisinage. Le client devant supporter un
coût supplémentaire pour rechercher des banques concurrentes
éloignées, la banque du voisinage pourrait ainsi intégrer
dans les taux ces coûts de recherche. Elle proposera le même taux
que les banques éloignées mais expropriera le client.
2.3-) Opportunisme et laxisme dans la relation
monobancaire
Si les auteurs précédents mettent en
évidence les biens fondés de la bilatéralisation de la
dette en termes d'avantages informationnels pour la banque, Sharpe (1990) et
Rajan (1992) montrent que cet avantage pourrait être préjudiciable
pour l'entreprise. L'atténuation des problèmes de
sélection adverse et d'alea moral que procure un tel régime du
coté de l'emprunteur, peut être substitué par un risque
moral lié au comportement de la banque. Ce risque va se traduire par une
« capture informationnelle » permettant au préteur d'exercer
un pouvoir de monopole par l'application de taux d'intérêt
élevés (hold-up). En effet, l'exclusivité de la
relation confer à la banque « interne » un avantage
informationnel par rapport aux banques « externes ». Ces
dernières, si elles sont sollicitées, proposeront à
l'emprunteur un taux comportant une prime de risque relative à
l'imperfection de
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
39
l'information. La banque « interne », en
dépit de la parfaite connaissance de caractéristiques de
l'emprunteur, pourrait lui proposer le même taux tout l'expropriant
[hypothèse confirmée empiriquement par Pozzolo (2004) en Italie
et Degryse et Ongena (2005) en Belgique].
En plus de ce problème de hold-up, Kornai (1980,
cité par Tioumagneng, 2009) soutient que la confiance sur laquelle
repose la relation est à même de limiter la vigilance des
créanciers. La relation de clientèle peut ainsi conduire la
banque à un refinancement systématique des emprunteurs en cas de
difficulté. Cet appui interviendrait lorsque le produit de la
liquidation d'un client, dont la défaillance est plus que plausible, ne
permettrait pas à la banque de recouvrer ses fonds. Dans ces conditions,
celle-ci pourrait, dans l'espérance d'un rétablissement
vraisemblable de l'activité du client et de recouvrer les prêts
antérieurs, atténuer la contrainte budgétaire de ce
dernier (« soft-budget constraint ») par un refinancement
systématique. Cette logique remet ainsi en question le rôle de la
relation exclusive comme moyen de contrôle, de surveillance et
d'évaluation de l'emprunteur tel que le soutient Berger (1999). L'effet
de la relation de clientèle sur la disponibilité du crédit
pourrait ainsi résulter soit de l'avantage informationnel, soit de
l'extrême tolérance de la banque. Aussi, la forte
flexibilité de la banque peut conduire le client à adopter ex
ante un comportement opportuniste pouvant se traduire par la sélection
peut rigoureuse des projets d'investissement voir par des substitutions
d'actifs ex post (Bolton and Scharfstein 1996).
Au terme de cette étude théorique portant sur
la monobancarité, il à été question de passer en
revue la littérature sur les enjeux de l'adoption d'un tel régime
pour la PME en terme de conditions de crédit. Il ressort que les travaux
reliant la monobancarité, appréhendée sous son aspect
relationnel, et les conditions de financement de l'entreprise aboutissent,
autant sur les modélisations théoriques que les
vérifications empiriques, à des conclusions nuancées et
contradictions. L'analyse des travaux fondateurs de cette option de financement
montre que la durée et l'étendue des services offerts par la
banque sont généralement retenues comme proxies de
l'intensité de la relation banque/PME au vue de la forte opacité
informationnelle et des risques caractérisant cette dernière.
Dans cette perspective, avantages informationnels, flexibilité et
réputation qu'engendrent ces proxies, seraient, d'une part favorables
à l'atténuation des contraintes financières (Petersen et
Rajan, 1994 ; Boot, 2000), mais d'autre part, seraient sources d'opportunisme
et d'accentuation de ces mêmes contraintes (Sharpe, 1990 ; Rajan, 1992).
La question manquant ainsi de consensus, il est important d'intégrer ces
enseignements dans le cadre camerounais afin d'apprécier comment les
différentes prédictions théoriques y sont
représentées.
CHAPITRE II : L'impact du financement relationnel
monobancaire sur le coût de l'endettement des PME camerounaises
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
40
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
41
Dans le chapitre précédent, nous avons
exposé les modèles fondateurs de la littérature
financière relative à la monobancarité comme
réponse au rationnement de crédit. Le présent chapitre est
une mise au point sur les idées théoriques
présentées précédemment. L'objectif n'est pas de
procéder à un nouvel examen de la littérature
financière mais d'explorer l'incidence de la construction d'un
régime monobancaire de financement sur les conditions de crédit
des PME camerounaises. Pour ce faire, la première section relatera de
l'approche méthodologique de la recherche et la seconde insistera sur
l'exposé des principaux résultats obtenus et leurs
interprétations.
Section I: Cadre méthodologique de la
recherche
La présente recherche s'inscrit dans la logique
hypothético-déductive du paradigme du positivisme. Selon cette
logique, le but de la science sociale devrait être d'identifier par des
explications causales et de dégager des lois fondamentales, qui
expliquent les régularités dans le comportement de l'être
humain. Elle (la science sociale) procède en posant comme
hypothèses ces lois fondamentales et ensuite en déduisant quels
types d'observations démontrent la vérité ou la
fausseté de ces hypothèses (Usinier et al., 2000). A ce titre, la
formulation de l'hypothèse première de la recherche, la
description de l'échantillon, les variables et les modèles
économétriques conçus sont détaillés dans
cette section.
I-) Hypothèse et échantillonnage
La formulation de l'hypothèse première de la
recherche (1.1) précèdera la présentation de la
population de l'étude (1.2).
1.1-) Formulation de l'hypothèse
première de la recherche
Suivant les développements précédents,
les problèmes de conditions de financement des PME sont amplifiés
dans le contexte d'étude non seulement par la forte opacité
informationnelle et les risques qui les caractérisent (Joseph, 1998 ;
Wamba et Tchamanbe-Djine, 2002), mais aussi et surtout par le comportement
transactionnel des banques (Wanda, 2007 ; Avom et Eyeffa, 2007 ; Tioumagneng,
2009). Ce comportement bancaire est expliqué par « l'effet
mémoire » des conséquences de la restructuration
bancaire des années 1980 (Fouda, 2009). Ne pourra donc en
résulter pas moins qu'un « rationnement exagéré
du crédit », basé sur une mauvaise évaluation
et/ou une surestimation des risques associés à la PME (Ndjanyou
(2001). Il n'en demeure ainsi pas négligeable que les avantages que
procure
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
42
la construction d'un régime monobancaire de financement
(confidentialité, confiance, incitation à la production et
à la transmission d'informations, flexibilité contractuelle,
réputation,...) sont de nature à stimuler les cocontractants
à résoudre les problèmes de différentiel
d'informations. Ce raisonnement permet d'avancer l'hypothèse
première de l'étude, représenté par le symbole
H1, comme suit :
H1 : le régime monobancaire de financement
est lié négativement au coût de l'endettement des
entreprises camerounaises.
Cette hypothèse est soutenue par les
vérifications empiriques effectuées dans d'autres contextes par
des auteurs comme Uzzi (1999, aux États-Unis), Lehmann et Neuberger
(2001, en Allemagne) qui, introduisant la théorie de l'interaction
sociale dans leurs analyses, trouvent que, tout comme la durée, la
confiance qui émerge au fil du temps entre les acteurs accroit la
disponibilité du crédit. Aussi, les études de Berger et
Udell (1995) et Blackwell et Winters (1997), aux États-Unis,
s'inscrivent en faveur de la réduction des charges financières de
la PME avec l'étendue de la relation et sa durée.
1.2-) Définition de la population à
étudier
Le terme Population s'entend comme l'ensemble des individus,
organisations, événements ou objets que le chercheur entend
étudier (D'Amboise, 1996). Cette recherche s'intéresse aux PME
camerounaises. La contingence de la définition de la PME
nécessite que soit préalablement cerné comment est
défini l'unité d'analyse de l'étude au Cameroun.
Au Cameroun, une distinction est faite entre PME et PMI. Les
PME concernent davantage les secteurs primaire et tertiaire, tandis que les PMI
sont des entreprises manufacturières. Indépendamment des domaines
d'intervention et de leurs caractéristiques particulières, il
existe une multiplicité de définitions proposées par des
organismes qui valorisent chacune les PME en fonction de leurs objectifs et de
leurs orientations40. Ne seront présentées ici que les
définitions de l'INS et du MINPMEESA qui ont été
utilisées dans le cadre de cette étude.
40 Nous pouvons citer comme organismes:FOGAPE, BEAC,
Conseil Économique et Social, INS, MINPMEESA.
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations
de crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
43
Tableau 2. 1: Définition de la
P.M.E. selon l'INS
Entreprise
|
Effectif employés
|
Chiffre d'affaires annuel hors taxe (en
FCFA41)
|
Micro- entreprise
|
4 salariés maximum
|
· inférieur strictement à 30 millions pour
les activités commerciales ;
· inférieur strictement à 20 millions pour
les activités industrielles et artisanales ;
· inférieur strictement à 10 millions pour
les activités de service.
|
Petite entreprise
|
Compris entre 5 et 19
|
· compris entre 30 et 100 millions pour les
activités commerciales ;
· compris entre 20 et 100 millions pour les
activités industrielles et artisanales ;
· compris entre 10 et 100 millions pour les
activités de service.
|
Moyenne entreprise
|
Compris entre 20 et 99
|
· Strictement supérieur à 100 millions et
inférieur ou égal à 1 milliard.
|
Grande entreprise
|
Supérieur à 100
|
· Strictement supérieur à 1 milliard.
|
|
Source : adapté de INS
(2010), document de travail
En combinant les critères quantitatifs et qualitatifs
de définition de la PME, le MINPMEESA a récemment
élaboré de nouvelles bases permettant de dissocier la
microentreprise, la petite entreprise et la moyenne entreprise (voir tableau
2.2 ci-dessous). Cette recherche retient cette classification en
privilégiant la taille (exprimées en nombre d'employés)
comme critère de distinction.
Tableau 2. 2: Traits
caractéristiques de la PME camerounaise selon le MINPMEESA (2009)
Taille de la catégorie
(nombre d'employés)
|
Définition
|
Traits typiques et contraintes des entreprises sous la
catégorie
|
Effectif d'employés appartenant
dans la classe [50 - 150[
|
Niveau supérieur des entreprises de
taille moyenne
|
· ventes à travers ses propres réseaux de
communication ou à travers le secteur de la distribution moderne ;
· l'organisation interne existe mais l'habileté
à l'organisation du markéting, de la collecte et de l'analyse des
informations, et du développement de la ressource humaine est encore
faible au vue de la compétitivité internationale ;
· la technologie de production dépend des
installations de la ligne de transformation qui sont conçues pour la
production de produits spécifiques et par conséquent, presque
aucune capacité de développement technologique ;
· la dimension de production est vraiment plus petite
que l'échelle d'économie du point de vue de la
compétitivité internationale ;
· les fonds peuvent être disponibles par emprunts
auprès des banques commerciales.
|
Effectif d'employés appartenant
dans la classe [30 - 50[
|
Entreprises de taille moyenne
|
· ventes en partie à travers le secteur de la
distribution moderne ;
· l'organisation interne existe peut être, mais
fonctionne incomplètement ;
· la technologie de production dépend des
installations de la ligne de transformation qui sont conçues pour
production de produits spécifiques ;
· obligé de fonctionner à basse
capacité d'utilisation du fait de la dimension limitée du
marché local, et de la sévère concurrence des marchandises
importées, résultant de l'infléchissement avancé de
compétitivité ;
· capable de fournir des garanties pour des emprunts,
mais peu disposé à accéder à des fonds
extérieurs à cause des niveaux élevés de
coûts (taux d'intérêt).
|
Effectif d'employés appartenant
dans la classe [10 - 30[
|
Entreprises de petite taille
|
· les ventes dépendent de la demande limité
de la région avoisinante ;
· petite organisation interne au personnel
spécialisé dans quelques fonctions telles que la vente et la
comptabilité ;
· motivation positive pour l'expansion et
l'amélioration de l'affaire, mais sont découragées par les
contraintes de fonds ;
· capable de fournir des garanties pour des emprunts,
mais peu disposé à accéder à des fonds
extérieurs à cause des niveaux élevés de
coûts (taux d'intérêt) ;
· technologie provenant de l'expérience du
propriétaire.
|
|
41 Franc de la Coopération Financière
en Afrique Centrale.
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations
de crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
44
Entreprises avec moins de
10 employés
|
Micro- entreprises
|
· Les ventes dépendent de la demande limité
de la région avoisinante ;
· Fonctionnement par l'auto emploi en familiale, sans
organisation interne ;
· Difficultés pour obtenir le fonds de roulement.
|
|
Source : MINPMEESA (2009).
La population d'étude étant identifié,
la suite se propose de présenter comment celle-ci a été
approchée pour procéder à la collecte des informations
nécessaires à l'analyse.
1.3-) Méthodes et instruments de collecte des
données
La présentation de la méthode utilisée
pour constituer l'échantillon requiert au préalable un
exposé des instruments de collecte des données.
1.3.1-) La collecte des données
Les données utilisées pour les fins de la
présente recherche proviennent d'une part des Déclarations
Statistiques et Fiscales (DSF) déposées par les entreprises
auprès de l'Institut National de la Statistique (INS) et d'autre part
ont été recueillies dans le cadre d'une enquête
auprès des PME de la ville de Douala. Les DSF ont servi de base de
départ pour l'indentifications des entreprises susceptibles d'appartenir
à la population cible de l'étude42. Priorité a
été donnée à une collecte d'informations à
large échèle dans le souci d'appliquer notre problématique
à un maximum de PME. Nous avons donc opté pour l'enquête
par questionnaire comme moyen de récolte des informations
nécessaires pour opérationnaliser les modèles. Sachant
qu'il n'est pas possible de construire un questionnaire parfaitement exhaustif
et dans l'optique de ne pas l'alourdir et mettre en péril le taux de
réponse, nous avons opté pour des questions ne demandant pas un
travail de recherche trop important pour le répondant. Le questionnaire
administré aux entreprises comprend ainsi trois parties (voir annexe
n°2):
- la première (de 0 à la
question Q.7-) relate des caractéristiques
générales de l'entreprise : raison sociale, secteur
d'activité, taille, âge, structure de l'actionnariat...,
- la seconde (de la question Q.8 à la
question Q.14) s'intéresse à la structure
d'endettement de l'entreprise notamment ses modes de financement externe
(banque, établissement financier, microfinance, tontine,...) et son
régime de financement, et
- la troisième (de la question Q.15
à la question Q.22) se concentre sur la
relations bancaires de l'entreprise dans l'optique d'apprécier
l'intensité de la relation de clientèle qui existe entre
l'entreprise et sa banque.
42 La population de l'étude est
constituée des PME tandis que la population cible est constituée
des PME qui s'endettent auprès des banques.
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
45
Le contexte de méfiance et de suspicion
généralisé des responsables des entreprises
exerçant au Cameroun à communiquer les informations concernant
leurs entreprises à des tiers nous a conduits à
privilégier une administration du questionnaire en personne à
travers un « face à face ». Selon D'Amboise (1996),
cette façon de recueillir les informations garantie une certaine
fiabilité et est particulièrement appropriée lorsque les
membres de l'échantillon peuvent facilement être réunis
dans un lieu commun. Elle garantie un temps de réponse court, une
clarté des réponses, un taux de participation élevé
et l'anonymat des sujets est préservé. Pour parvenir à
cette fin, nous avons fait face à plusieurs contraintes : de
coûts, de temps impartis et même de localisation des entreprises.
Pour contourner ces difficultés, l'utilisation des réseaux
relationnels et parentaux (camarades, amis, cousins, frères, oncles,...)
a été d'une utilité et d'une importance indéniables
pour rencontrer les différents répondants. Néanmoins,
lorsque le « face à face » n'était pas
possible, une simple administration s'imposait. C'est ainsi que sur 497
questionnaires soumis aux dirigeants des entreprises, 324 ont obtenus
réponses pour un taux de 65,19 %. Parmi les réponses obtenues,
189 (38,03 %) seront jugées exploitables une fois faits les nettoyages
indispensables pour éliminer les entreprises qui n'ont jamais eu recours
à l'endettement bancaire ou celles dont les données sont «
incomplètes ». Ces taux, globalement satisfaisant, ont
été atteint surtout grâce à la technique
d'administration en « face à face » facilité
par l'utilisation de réseaux relationnels.
1.3.2-) La méthode d'échantillonnage
Cette recherche est menée sur deux échantillons
distincts par le régime de financement adopté (monobancarisation
Vs multibancarisation). La formation a reposé sur le processus de
sélection aléatoire. Le point commun des deux échantillons
est qu'ils sont constitués des entreprises qui s'endettent auprès
des banques. Afin de constituer des échantillons homogènes quant
à la stratégie de financement adoptée, quelques
restrictions ont été utilisées. Certains secteurs ont
été retirés des échantillons initiaux parce que
présentant un fonctionnement financier particulier (banques, services
financiers, sociétés de crédit-bail, compagnies et
courtiers d'assurances) ou parce que leur fonctionnement économique est
difficile à appréhender compte tenu des données
disponibles. Les filiales de groupes ont ainsi été
écartées afin d'isoler les comportements financiers individuels
des dynamiques éventuellement induites par la présence et
l'intervention possible d'une maison mère dans leurs financements.
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
46
Les données utilisées portent sur les
années 2008 et 200943 (représentée par t-1 et
t) et concernent les entreprises exerçant principalement dans la ville
de Douala au Cameroun. Bien que les données portent sur deux
périodes, l'étude est assimilable à une étude
transversale, les données de l'année 2008 servant à
expliquer celles de 2009. Ce choix se justifie, comme le note Shikimi (2005),
par le souci de minimiser l'effet du changement de banque par les entreprises.
En effet, traiter du problème de conditions de financement requiert que
ce soit la (les) même(s) banque(s) qui finance(nt) l'emprunteur. Or la
prise en compte de la possibilité pour une entreprise de changer de
banque d'une année à l'autre constitue dans ce cas un biais pour
les séries en coupe longitudinale voire même temporelles. Le choix
de la ville de Douala comme lieu d'investigation est lié au fait qu'elle
est la ville du Cameroun et même de la sous-région
CEMAC44 où l'on rencontre le plus d'entreprises.
L'enquête menée en 2007 par l'INS sur 6027 entreprises
exerçant au Cameroun (dont 5243 ont effectivement été
retenues) révèle que cette ville à elle seule regroupe
environ 56,3 % des PME Camerounaises45.
L'échantillon n° 146 relatif à
cette partie de l'étude, est représenté par les
entreprises ayant optés pour le régime monobancaire de
financement comme choix stratégique. Il est constitué de 91 PME.
Ses principales caractéristiques sont agrégées dans le
tableau 2.3 ci-dessous :
43 Précisons que le fait de travailler sur
des données en coupe transversal nécessite que la taille de
l'échantillon soit importante pour permettre une plausible
généralisation des résultats de la recherche. C'est en
partie pour cette raison que la collecte des données a
nécessité plus de 4 mois d'investigation (d'Août à
Décembre 2011).
44 La Communauté économique et
monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC) a été
créée en 1996. Elle remplace dans sa composante réelle
l'Union douanière et économique de l'Afrique centrale (UDEAC) qui
existait depuis 1964. La CEMAC regroupe six pays membres : le Cameroun, le
Congo, le Gabon, la Guinée-Équatoriale, la République
centrafricaine et le Tchad. Elle est composée de deux unions
régies chacune par une convention (BEAC, 1996). D'une part, il y a
l'Union monétaire de l'Afrique centrale (UMAC). Celle-ci repose sur un
ensemble de règles de coopération monétaire entre les pays
membres et la France. Son objectif est, à travers la Banque des
États de l'Afrique centrale (BEAC), d'émettre la monnaie et d'en
garantir sa stabilité intérieure et extérieure. Elle
apporte également sans préjudice à cet objectif, son
soutien aux politiques économiques générales
élaborées dans l'Union. D'autre part, il y a l'Union
économique de l'Afrique centrale (UEAC) qui a pour rôle, de
favoriser la réalisation d'une intégration économique
réelle à travers la suppression progressive des barrières
douanières et contingentements. Elle vise en plus le renforcement de la
compétitivité des activités économiques et
financières, la convergence des politiques budgétaires nationales
avec la politique monétaire commune, ainsi qu'une véritable
coopération dans de nombreux domaines tels que l'industrie, le tourisme,
les transports, la formation professionnelle, l'énergie, l'agriculture,
etc.
45 Les résultats concernant les autres
villes Camerounaises sont respectivement de 27,5 % pour Yaoundé, 3,2 %
pour Garoua, 1,2 % pour Edéa 1,0% pour Bafoussam et 10,8 % pour les
autres villes.
46 Rappelons tout de même que
l'échantillon 2 sera présenté à la deuxième
partie du travail puisque faisant logiquement objet de cette partie.
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations
de crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
Tableau 2. 3: Statistiques descriptives
de l'échantillon n° 1
EFFECTIF POURCENTAGE CUMUL
|
Sociétés à responsabilités
limitées (SARL)
|
45
|
49,5 %
|
49,5 %
|
|
SARL Unipersonnel
|
14
|
15,4 %
|
64,8 %
|
STATUT
|
Sociétés anonymes (SA)
|
18
|
19,8 %
|
84,6 %
|
JURIDIQUE
|
|
|
|
|
|
7
|
7,7%
|
92,3 %
|
|
|
Sociétés coopératives
|
7
|
7,7%
|
100 %
|
|
SECTEUR D'ACTIVITÉ
|
Industrie
|
18
|
19,8 %
|
19,8 %
|
|
50
|
54,9 %
|
74,7 %
|
|
23
|
25,3 %
|
100 %
|
CATÉGORIE
|
Microentreprises [1-9] employés
|
10
|
11,0 %
|
11,0 %
|
|
Petites entreprises [10-29] employés
|
38
|
41,8 %
|
52,7 %
|
D'ENTREPRISE
|
|
|
|
|
|
33
|
36,3 %
|
89,0 %
|
|
|
Taille supérieure de la moyenne entreprise
|
10
|
11,0 %
|
100 %
|
[50-149] employés
|
|
|
|
|
|
ÂGE
|
[1-3] ans
|
4
|
4,4 %
|
4,4 %
|
|
47
|
51,65 %
|
56,05 %
|
|
37
|
40,66 %
|
96,71 %
|
|
3
|
3,29 %
|
100 %
|
ENTREPRISES
|
Non
|
6
|
6,6 %
|
6,6 %
|
RATIONNÉES AU
|
|
|
|
|
PREMIER
|
Oui
|
Rationnement sur la taille des prêts
|
27
|
29,7 %
|
36,3 %
|
CONTACT BANCAIRE
|
|
Rationnement par exclusion bancaire
|
58
|
63,7 %
|
100 %
|
|
RÉACTION
AU RATIONNEMENT
Reste dans la même banque
Changement de banque
26
65
28,6 %
71,4 %
71,4 %
100 %
47
TOTAL
Source : de l'auteur à partir de
la base de données constituée
Le tableau ci-dessus mérite quelques commentaires :
- Il met en évidence le fait que les SARL sont
majoritaires avec un représentation dans l'ordre de 64,8 %. Elles sont
suivies respectivement des SA, des sociétés individuelles et des
sociétés coopératives dans les proportions respectives de
19,8%, 7,7% et 7,7%.
- L'échantillon est dominé par les entreprises
du secteur commercial avec 54,9 %,
suivent celles du secteur des services (25,3 %) et celles des
industries (19,8 %).
- Concernant la taille, les entreprises de moyenne taille
sont globalement majoritaires avec 47,3 % réparti à raison de
36,3 % pour les moyennes entreprises et 11 % pour la
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
48
taille supérieure de la moyenne entreprise. Elles sont
suivies par les petites entreprises avec un pourcentage de 41,8 %. Les
microentreprises ne sont représentées qu'à raison de 11 %
seulement.
- L'âge de l'entreprise est un paramètre
important dans l'appréciation de la qualité de l'entreprise. Nous
remarquons à la lecture du tableau une forte concentration des
entreprises dans la tranche d'âge [4-9] ans qui est évaluée
à 92,31 % (51,65 %+40,66 % représentant les tranches [4-6] et
[7-9] ans respectivement). Les entreprises de moins de 4 ans et de plus de 9
ans représentent 7,69 % de l'échantillon (soit 4,4 % + 3,29
%).
- Bien que l'échantillon soit constitué des
entreprises qui ont été victimes, au moins une fois d'un
rationnement sur le marché du crédit bancaire, 93,4 % de
celles-ci admet avoir été rationné dès leur premier
contact avec la banque (dont 63,7 % par refus d'accord de prêt par la
banque et 29,7 % rationné sur la taille des prêts).
- Le tableau met également en évidence la
diversité des orientations monobancaires des entreprises de
l'échantillon. C'est ainsi que 71,4 % des entreprises ayant choisi ce
régime de financement admettent avoir tout d'abord changé de
banque.
II-) Variables de l'étude et modèle
opératoire
La définition de l'ensemble des variables relatives
à l'hypothèse première (2.1) permettra la mise en
oeuvre du modèle opératoire (2.2).
2.1-) Les variables de l'étude
Seront présentées successivement les variables
expliquées (2.1.1) et explicatives (2.1.2) de la
recherche.
2.1.1-) Les variables expliquées ou
endogènes
Les conditions de crédit sont
appréhendées par une double dimension dans la littérature.
L'une fait référence à la quantité de crédit
obtenue et l'autre à la qualité du crédit (taux
d'intérêt et/ou garantie) (Petersen et Rajan, 1994). C'est cette
dernière dimension qui est au centre de cette recherche. En basant sur
les analyses de COBAC (2010) qui constate que les « les banques ont
inventé sous diverses dénominations de nouveaux frais fixes qui
pèsent sur le coût du service bancaire » (p. 6), nous
avons choisi le rapport frais financiers / (Dettes financières +
Concours bancaires courants) comme représentant le coût
moyen de
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
49
l'endettement des entreprises. Cette mesure est
empruntée à Cieply et Paranque (1997) et Bonfim et al. (2010).
Les données de cette variable concernent l'année 2009 (t).
2.1.2-) Les variables explicatives ou exogènes
Les variables utilisées comme proxies du financement
relationnel inhérent à la monobancarité sont relatives
à l'année 2008 (t-1) et sont représentées par :
> X1 : Durée de la
relation bancaire. L'intensité de la relation qu'entretient la PME
avec la banque ne peut être mesurée directement. La
littérature empirique utilise donc généralement la
durée (exprimée ici en nombre d'années) de la relation
avec la banque comme première proxy de cette intensité (Petersen
et Rajan, 1994 ; Ongena et Smith, 1997 ; Cole, 1998,...). Selon Berger et Udell
(1994,), cette durée est synonyme de production d'informations soft sur
l'emprunteur par un prêteur particulier (sa banque) reflétant de
fait le monitoring exercé à l'opposé de l'âge de
l'entreprise qui représente plutôt les informations hard source de
réputation. L'effet attendu de cette variable sur les conditions de
crédit est favorable à l'emprunteur.
> X2 : Étendue de la relation
bancaire. En accord avec les arguments de la « théorie de
compte chèque » de Hodgman (1963) et Fama (1985), la relation
de clientèle est fondamentalement caractérisée par le fait
que la banque offre à son client plusieurs services financiers et non
pas seulement du crédit. Ce second proxy matérialise la
fréquence des contacts et donc des interactions entre l'entreprise et sa
banque. Elle est le reflet de l'acquisition d'informations subjectives dans le
temps et en continue, grâce à de multiples transactions portant
sur divers services (Cole, 1998). Un lien négatif entre cette variable
et le coût de l'endettement est par conséquent anticipé.
> X3 : Appartenance à
même réseau de relationnel : c'est un indicateur de
proximité et de l'orientation relationnelle de l'entreprise dans ses
échanges avec la banque. C'est une variable binaire prenant la valeur 1
lorsque l'entreprise admet appartenir à un même réseau
relationnel que sa banque 0 dans le cas contraire. Précisons à
toute fin utile que les questions Q.15 et Q.19
fournissent des informations relatives à cette variable (voir
annexe n° 2). La participation de la banque au capital permet ainsi
d'apprécier l'efficacité du monitoring de l'emprunteur mais
également d'évaluer l'engagement et la confiance pouvant
émerger de leur relation. La nature qualitative de cette variable
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
50
impose, pour des besoins de régression, de
procéder en un codage « cornered effet
»47. X3 est ainsi recodée en X3.1
lorsque X3 prend la valeur 1 et X3.2 pour X3 = 0. Seule la variable
X3.1 sera intégrée dans l'équation de
régression.
A ces variables, s'ajoutent en rapport avec les
différentes justifications théoriques des conditions de
crédit les variables de contrôle suivantes :
> X6 : Âge de l'entreprise
mesurée en nombre d'année écoulée depuis sa
création, elle est un indicateur de la réputation acquise
(grâce à un certain historique) par la firme. Pour Diamond (1991),
un âge élevé de la société implique, aux yeux
de ses partenaires, une démonstration de sa capacité à
survivre dans un environnement concurrentiel et incertain. Indicateur de la
qualité de l'entreprise, le signe attendu de cette variable est
négative pour le coût de l'endettement.
> X7 : Taille de l'entreprise :
elle est mesurée par le logarithme de l'effectif du personnel sur
l'année de prélèvement de l'échantillon. Elle est
représentative du degré d'opacité informationnelle
inhérente à l'entreprise (Berger et Udell, 2002). Les entreprises
de petite taille sont réputées plus opaques que celles de grande
taille. Une liaison inverse avec le coût de l'endettement est par
conséquent anticipée.
> X8 : Performance de
l'entreprise est approchée par le ratio résultat net / Total
actif). Celle-ci joue un rôle important dans l'appréciation
de l'entreprise par les créanciers et également dans les choix
financiers des dirigeants. Il est, de ce fait important de comprendre l'impact
de cette variable sur le coût de la dette.
> X9 : Solvabilité de
l'entreprise, représentative du risque financier de l'entreprise,
est mesurée par le ratio (dettes financières + CBC) / Total
actif.
> X10 : Liquidité de
l'entreprise : elle est mesurée par le ratio de (Actif
circulant + Trésorerie actif) / (Passif circulant + Trésorerie
passif) représentatif du risque financier de l'entreprise. Plus le
ratio est faible, plus la PME contient de risque de défaut de
remboursement des dettes de brève échéance. car
l'endettement excessif entraîne des frais financiers importants ce qui
nuit à la santé de l'entreprise. Les PME dont le risque de
liquidité est faible sont plus exposées au risque de rationnement
du crédit.
47 Cette technique consiste à transformer
une variable qualitative X à k modalités en une variable
numérique. À chaque modalité k de X, on associe une
variable indicatrice Zk tel que : Zi, k = 1 si Xi = k et = 0 sinon. La
régression à effectuée ne prendra en considération
que (k-1) indicatrices ; la dernière servant de référence
afin d'éviter les problèmes de dépendance entre les
vecteurs colonnes de la matrice X (Rakotomalala, 2011).
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
> X11 : Garantie potentielle de
l'entreprise. Mesurée par le rapport immobilisations
corporels/Total actif, elle représente à la fois les
garanties que peut offrir l'entreprise à ses créanciers et le
risque associé à son activité. Cette mesure est similaire
à celle utilisée par Nekhili (1999) pour évaluer ce qu'il
appelle Actifs fixes. Une valeur faible de cette variable est le
reflet d'un investissement considérable en actifs intangibles qui sont,
par nature, des actifs risqués (Tioumagneng, 2009). Aussi, les
coûts d'agence de la dette augmentent avec la propension de l'entreprise
à substituer ses projets, ce qui constitue un risque d'aléa de
moralité. Shikimi (2005) considèrent que la rigidité des
actifs est une proxy inverse du risque de substitution des actifs. Ce ratio
élevé indique une rigidité du capital, donc moins de
risque d'aléa de moralité (substitution des actifs) et plus de
dettes (Stiglitz et Weiss 1981). La tangibilité des actifs augmente
ainsi la valeur des garanties et réduit le coût d'agence de la
dette. Nous anticipons par conséquent un lien négatif entre cette
variable et le coût du crédit.
Les variables ainsi définies nous permettent de mettre
en évidence le cadre opératoire de l'étude.
2.2-) Le cadre opératoire relatif à
l'hypothèse 1
2.2.1.) Présentation du cadre
opératoire
Les proxies de la relation monobancaire identifiés
précédemment permettent de résumer le modèle
opératoire par la figure suivante :
Figure 2. 1: Schéma
général du cadre opératoire retenue pour
l'hypothèse 1
VARIABLES RELATIONNELLES
- Durée de la relation bancaire t-1
- Étendue de la relation bancaire t-1
- Appartenance à un même réseau
relationnel t-1
VARIABLES DE CONTRÔLE
Influence
Coût de l'endettement t
- Taille de l'entreprise t-1
- Âge de l'entreprise t-1
- Performance de l'entreprise t-1
- Solvabilité de l'entreprise t-1
- Liquidité de l'entreprise t-1
- Garanties potentielle de l'entreprise t-1
51
Variables explicatives : x t-1
Source : De l'auteur
Variable expliquée : y t
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
2.2.2.) Modèles et équations
Le traitement des données est fait à l'aide du
logiciel SPSS 17.0 (Statistical package for the Social Sciences
version 17.0). Le modèle linéaire
général est le modèle choisit pour l'analyse des
données de l'étude. Ce modèle choisit non seulement en
référence aux travaux effectués dans ce domaine par
plusieurs auteurs48, mais aussi en ce basant sur la matrice du choix
du type de régression telle que décrite par Rakotomalala (2011)
ci-dessous.
Tableau 2. 4 : Matrice du choix du type
de régression
VARIABLES EXOGÈNES (X1, X2, ...,
Xp)
VARIABLE ENDOGÈNE (Y)
Quantitatives (Qt)
|
Qualitatives (Ql)
|
Mélange (Qt et Ql)
|
Quantitative
|
· Régression multiples
|
· Analyse de la variance
|
· Modèle linéaire général
|
Qualitative
|
· Régression logistique
· Segmentation
· Analyse factorielle discriminante
· Analyse discriminante Bayesienne
|
· Régression logistique
· Segmentation
· Analyse factorielle discriminante
|
· Régression logistique
· Segmentation
· Analyse factorielle discriminante
|
|
52
Source : adapté des analyses de
Rakotomalala (2011)
Le caractère numérique continue de la variable
endogène nous conduit donc, en suivant la logique de ce tableau, au
choix du modèle linéaire général.
Théoriquement, la régression multiple renvoie à un
modèle ou une variable dépendante (Yi) est
interprétée selon une relation linéaire en fonction de
plusieurs indépendantes X1, X2, ..., Xp et d'un terme
d'erreur åi. Sous forme d'équations matricielles, le modèle
de cette étude prend la forme suivante :
Y t = X t-1.â + å
|
- Y t représente le vecteur
de coût de la dette au temps t (2009) ;
- X t-1 est le matrice
constituée des variables exogènes au temps t-1 (2008) ; -
â est le vecteur des coefficients associés aux variables
;
- å est le vecteur des termes d'erreur du
modèle.
|
|
L'application des moindres carrées ordinaires consiste
à trouver les coefficients estimés qui minimisent la somme des
carrées des erreurs. Pour ce faire, en plus de la relation
supposée linéaire entre endogène et exogènes, la
régression multiple repose sur deux grandes catégories
d'hypothèses : les hypothèses structurelles sont liées
globalement à l'absence de relation entre les exogènes (absence
de colinéarité) et à la supériorité du
nombre d'observations sur le nombre de variables (terme constant inclus) ; les
hypothèses stochastiques concernent quant à elles une absence de
liaison entre les exogènes et l'erreur de
48 Comme auteurs ayant utilisé le
même modèle, on peut citer : Petersen et Rajan (1994), Berger et
Udell (1995), Blacwell et Winters (1998) et Degryse et Ongena (2005), Ziane
(2003).
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
53
spécification, une moyenne nulle des termes d'erreur,
une variance constante pour chaque terme d'erreur et une absence de
corrélation entre les différents termes d'erreur.
Pour s'assurer du respect de ces hypothèses, plusieurs
instruments d'analyse sont employés dont les principaux utilisés
dans cette recherche sont les suivants :
> l'étude de la colinéarité
(bilatérale) est effectuée à l'aide des tests sur les
coefficients de corrélation linéaire simple dit de
Bravais-Pearson. De manière empirique, le coefficient de
Bravais-Pearson (rxy) entre deux variables X et Y, dont le
lien est supposé linéaire, est obtenu en rapportant la covariance
de ces deux variables au produit de leurs écart-types. La statistique du
test est la suivante : tc = (n-2)1/2.
rxy /(1- r2xy)1/2 . Elle
suit une loi de Student à (n-2) degrés de liberté.
L'hypothèse nulle de corrélation est rejetée pour un seuil
choisi á si Itc> t(á/2, n-2) ;
> la porté limitée de ces tests
(bilatéraux) dans le cas d'une régression multiple
requière que soient effectués des tests de détection de
multi-colinéarité des exogènes. Ces tests ont pour
finalité de trouver le mix optimal d'exogènes, c'est-a-dire les
variables explicatives qui sont les plus corrélées à
l'endogène tout en étant moins corrélées
entre-elles. Le logiciel SPSS 17.0 permet de mettre en oeuvre deux principaux
tests à ce sujet, celui de présomption de
multi-colinéarité (ou test de Klein) et celui
relatif au facteur d'inflation de la variance (Vif j) ou au
coefficient de tolérance (T j) :
· le test de Klein repose sur le principe suivant : Nous
calculons normalement la régression linéaire multiple sur y= a0+
a1x1 +a2x2 + .... +apxp +å, nous recueillons le coefficient de
détermination R2. Nous calculons les corrélations
croisées entre les variables exogènes xj et xt : rjt (j=1,2,...,
p ; et t=1,2,..., p avec i ? j). Il y a présomption de
colinéarité s'il existe au moins un couple de variables (xj,xt)
tel que R2 < r2jt ou encore R2
r2jt.
· les deux mesures (Tolérance et Vif)
sont bâties à partir de régressions artificielles (sans
prétention d'interprétation) où une variable explicative
du modèle étudié est « régressée »
sur les autres variables explicatives du modèle. Il faudra effectuer la
régression d'une exogène xj avec les (p-1) autres
exogènes, puis analyser le coefficient de détermination
R2j associé à chaque variable j. On défini le
coefficient Vif j = 1/Tj (avec Tj le coefficient de tolérance : Tj = 1 -
R2j). Plus R2 j est élevé, plus Tj est faible, plus
Vif j est élevé et plus l'exogène Xj souffre de
colinéarité. On décide qu'il y a un problème de
multi-colinéarité lorsque qu'au moins un des Vif j ? 4
(ou encore T j = 0,25 soit R2 j ? 0,75) (Rakotomalala, 2011).
Une fois tous ces tests effectués et les coefficients
des variables estimés, reste à juger de leur
significativité et de la validité des hypothèses
stochastiques du modèle.
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations
de crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
54
> Concernant la significativité, deux principaux tests
sont utilisés : le test de significativité globale et le test de
significativité individuelle. Ces tests sont mis en oeuvre de la
manière suivante :
· la significativité globale ou encore de
capacité prédictive du modèle est testée à
l'aide de la statistique de Fisher ou F* = (n-p-1).R2/
p.(1-R2) suit une Fisher à p et (n-p-1) degrés de
liberté. Le modèle est globalement explicatif si
F*>F(p, n-p-1).
· la significativité individuelle des coefficients
est analysée à l'aide de la statistique de
^
Student : t *
âi
|
= âi/ ^ suit une Student à (n-p-1) degrés
de liberté (avec
ó â i
|
óâi l'écart-type
|
|
estimé de âi). Le coefficient de régression
est significativement différent de 0 si
t * âi > t
a/2 n p 1 .
- -
> La validité des hypothèses stochastiques :
· l'analyse graphique des résidus à
travers le diagramme Q-Q plot (quantile-quantile plot) ainsi que l'histogramme
est complétée par le test de Shapiro-Wilk pour s'assurer que les
erreurs suivent une distribution normale.
· le graphique entre les résidus
normalisés et les valeurs prévues normalisées de la
variable dépendante permettent de déceler certaines
transgressions importantes des hypothèses relatives aux termes d'erreur.
Si les résidus normalisés se distribuent de manière
relativement uniforme autour de zéro et sans une trop grande dispersion
au-delà des repères 2 et -2, on considérera
généralement que l'hypothèse de la variance constante des
termes d'erreurs est respectée (Stafford et Bodson, 2006). Cette analyse
graphique est complétée par le test de Gleisjer. Ce test permet
non seulement de déceler une éventuelle
hétéroscédasticité, mais aussi d'identifier la
forme que revêt cette hétéroscédasticité. Il
consiste synthétiquement à régresser linéairement
la valeur absolue des résidus obtenues d'un modèle avec chaque
variables exogènes et à étudier la significativité
des coefficients. Une significativité d'un des coefficients
calculés est une preuve d'une
hétéroscédasticité dont l'auteur (Gleisjer) propose
des mesures correctives. Étant donné que ce test nécessite
une mise en oeuvre manuelle dans le logiciel SPSS 17.0, il ne sera fait
allusion dans ce travail qu'en cas de résultat positif.
C'est sur cette méthodologie ainsi
présentée que sera bâti l'ensemble des résultats qui
figurent à la section suivante.
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
55
Section II: La monobancarisation, une source de
réduction du coût de l'endettement des PME camerounaises
Cette section est consacrée à la mise en oeuvre
de la phase terminale de l'approche méthodologique
présentée précédemment. Nous avons
procédé, au moyen du logiciel SPSS 17.0, à un ensemble
d'analyses descriptives (I) suivies de régressions permettant
l'application de différents tests statistiques. Ces tests,
destinés à vérifier la significativité des
différents paramètres des modèles, ont ensuite fait objet
d'interprétations (II).
I-) Analyse descriptive et tests de corrélation sur
les variables
L'exécution des tests de corrélation entres les
variables (1.2) s'effectuera après une analyse descriptive de
ces dernières (1.1).
1.1-) Analyse de l'orientation relationnelle des PME
monobanques
Cette partie présente quelques caractéristiques
statistiques d'un ensemble de variables qui indiquent la l'orientation
relationnelle et la situation financière des entreprises de
l'échantillon. Il s'agit principalement d'une part des moyennes non
pondérées, des médianes, des écarts types
respectifs ainsi que des valeurs minimales et maximales pour les variables
quantitatives, et d'autre part des fréquences pour les variables
qualitatives. Ces caractéristiques sont résumées dans les
tableaux ci-dessous :
Tableau 2. 5 : Statistiques
descriptives des variables retenues dans les modèles empiriques
relatives à l'hypothèse 1
|
N
|
Moyenne
|
Médiane
|
Écart-type
|
Asymétrie
|
Aplatissement
|
Min.
|
Max.
|
Valide
|
Manquante
|
Y
|
91
|
0
|
0,1963
|
0,1943
|
0,04520
|
0,153
|
-0,853
|
0,11
|
0,28
|
X1 :
|
91
|
0
|
4,6374
|
5,00
|
1,47961
|
-0,317
|
-1,038
|
2
|
7
|
X2 :
|
91
|
0
|
14,7802
|
15,00
|
1,45909
|
0,283
|
-0,702
|
12
|
18
|
X3.1 :
|
91
|
0
|
0,46
|
0,00
|
0,501
|
0,157
|
-2,020
|
0
|
1
|
X6 :
|
91
|
0
|
6,26
|
6,00
|
1,775
|
0,016
|
-0,311
|
2
|
10
|
X7 :
|
91
|
0
|
3,2671
|
3,3322
|
0,55946
|
-0,734
|
-0,226
|
1,95
|
4,09
|
X8 :
|
91
|
0
|
0,0009
|
0,0011
|
0,00441
|
0,243
|
1,261
|
-0,01
|
0,02
|
X9 :
|
91
|
0
|
0,2211
|
0,2019
|
0,12201
|
0,312
|
-1,051
|
0,03
|
0,47
|
X10 :
|
91
|
0
|
0,6606
|
0,6436
|
0,31845
|
0,262
|
-0,656
|
0,05
|
1,34
|
X11 :
|
91
|
0
|
0,3220
|
0,3119
|
0,17128
|
0,605
|
-0,123
|
0,2
|
0,76
|
Source : De l'auteur à partir de
la base de données constituée
A regard de ces statistiques, la forte dépendance des
entreprises à l'égard du financement externe est perceptible avec
un ratio d'endettement (X9) moyen de 22,11 % pour
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
56
une valeur maximale de plus de 47 %. Cette forte
dépendance semble être favorisée par une capacité
d'autofinancement réduite comme l'indique la performance (X8) moyenne
des PME qui est de 0,09 % pour une valeur maximale de 2 %49. Le
tableau ci-dessus met également en évidence le fait que les PME
monobanques ont en moyenne une durée de relation bancaire de plus de 4
ans (moyenne =4,64). Un rapprochement de cette durée avec l'âge de
l'entreprise montre qu'en moyenne, la relation monobancaire a
débuté moins de deux année après la création
de l'entreprise (6,26 - 4,64 = 1,62). Aussi, la fréquence de contact
entre la banque et l'entreprise que traduit la variable Étendue de
la relation bancaire est de 14,78. Cela signifie que les PME monobanques
utilisent en moyenne 14 des services bancaires listés à la
question Q.18-) (voir questionnaire à l'annexe
n°2). Ces statistiques cachent en réalité des comportements
quelque peut divergent lorsqu'on s'intéresse aux différentes
catégories d'entreprises comme le montre la figure 2.2 ci-dessous. Il y
ressort que les moyennes entreprises de taille supérieure ont une
durée bancaire minimum de 3 ans tandis que les microentreprises ont
tendance à rompre leur relation bancaire au delà de trois
années. Cette figure met également en évidence le fait que
les moyennes entreprises conservent leurs relations bancaires pendant au moins
5 ans comme le témoigne la croissance de leur nombre avec la
durée de la relation.
Figure 2. 2 : La durée de la
relation bancaire par catégorie d'entreprises monobanques
Durée de la relation bancaire
Source : De l'auteur à partir de
la base de données constituée
49 Cette assertion est faite sous
l'hypothèse que les charges non encaissables (dotations aux
amortissements, valeurs comptables d'éléments d'actif
cédés, ...) et les produits non décaissables (reprise de
provisions, quotte part de subvention virée au compte de
résultat) utilisés pour le calcul de la capacité
d'autofinancement se neutralisent. Il pourrait en être autrement dans le
cas contraire.
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
1.2-) Tests de corrélation sur les variables
retenues
Les différentes relations entre les variables sont
contenues dans les tableaux suivants :
Tableau 2. 6 : Corrélation
bilatérale entre variables des entreprises monobanques
Y X1 X2 X3.1 X6 X7 X8 X9 X10 X11
-0,454**
-0,499**
-0,443**
-0,315**
-0,417**
-0,320**
0,424**
(0,000)
(0,000)
(0,000)
(0,002)
(0,000)
(0,160)
(0,348)
(0,002)
(0,000)
-0,149
-0,100
1
-0,394** -0,300**
-0,221* -0,383** -0,315** 0,053
0,376** -0,305** 1
0,344** 1
0,392** 0,164 0,174 1
0,367** 0,319** 0,135
0,306** 1
(0,001)
(0,030) (0,000)
(0,000) (0,120) (0,099)
(0,000) (0,002) (0,201) (0,003)
(0,824) (0,126) (0,471) (0,882) (0,901)
(0,207) (0,032) (0,280) (0,871) (0,330) (0,832)
(0,695) (0,284) (0,290) (0,819) (0,354) (0,457)
(0,080)
(0,000) (0,004) (0,035) (0,000) (0,002) (0,620) (0,000)
(0,003)
-0,024 0-,162 -0,077 0,016 -0,013 1
0,228* 0,444** 1
0,134 0,225* 0,114 -0,017 0,103 -0,022
1
0,042 0,114 0,112 -0,024 -0,098 -0,079 -0,184
1
1
Y Pearson
Sig.
X1 Pearson
Sig.
X2 Pearson
Sig.
X3.1 Pearson
Sig.
X6 Pearson
Sig.
X7 Pearson
Sig.
X8 Pearson
Sig.
X9 Pearson
Sig.
X10 Pearson
Sig.
X11 Pearson
Sig.
57
**. La corrélation est significative au niveau 0.01
(bilatéral) ; *. La corrélation est significative au niveau 0.05
(bilatéral).
Source : De l'auteur à partir de
la base de données constituée
L'analyse de cette matrice indique des niveaux de
corrélation significative avec un risque d'erreur inferieur à 1
%. En plus d'indiquer l'intensité de la relation entre les
exogènes, ce tableau et en évidence le sens (positif ou
négatif) de la relation établie. En examinant à ce titre
les proxies de la relation de clientèle (X1, X2, et X3.1),
nous constatons qu'elles sont positivement corrélées et de
manière significative à 5 %. Ces liaisons positives corroborent
les hypothèses de l'orientation relationnelle des PME dans leurs
relations de crédit tel que définit par Hodgman (1963) et Fama
(1985) : durée + étendue + lien social. Cette
représentation est en plus confortée par le lien positif et
significatif entre durée de la relation bancaire et l'âge de
l'entreprise. Bien que ces coefficients soient tous inférieurs à
45 %, le nombre élevé de colinéarités
bivariées significatives fait craindre un risque de
multicolinéarité. La variable Garantie potentielle mérite
ainsi une attention car au seuil de 1 %, elle présente des
corrélations significatives avec presque toutes les autres variables.
Nous procèderons dont lors de l'exécution des régressions
aux tests de détection de la multicolinéarité des
variables endogènes. Mais avant, il est judicieux de s'intéresser
à l'analyse de la corrélation entre endogène et
exogènes pour anticiper les signes des coefficients qui
résulteront des régressions. En observant ainsi la
première colonne du tableau 2.7, nous remarquons que
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
58
seules les variables X8, X9 (performance et
solvabilité) ne présentent pas de coefficients significatifs.
Ceci laisse présager une forte capacité prédictive du
modèle mais également un risque élevé de
multicolinéarité vu les résultats du tableau 2.6.
II-) Résultats de la régression et
interprétations
La présentation des principaux résultats obtenus
semble un impératif (2.1) pour faciliter leurs
interprétations (2.2).
2.1-) Présentation des résultats
Le tableau 2.7 ci-dessous résume les principaux
résultats obtenus des différentes régressions
effectuées sur l'endogène coût de l'endettement
mesurée par le rapport (frais
financiers / Dettes financières + Concours
bancaires Tableau 2. 7 : Coût de la dette et
relation monobancaire
|
courants).
Régression 1
|
Régression2
|
|
X0: Constante
|
0,428***
|
0,454***
|
|
(9,071)
|
(11,831)
|
X1: Durée de la relation bancaire
|
-0,005*
|
-0,006**
|
|
(-1,803)
|
(-2,136)
|
X2: Étendue de la relation bancaire
|
-0,007**
|
-0,007***
|
|
|
(-2,400)
|
(-2,658)
|
X3.1: Appartenance aux réseaux
relationnels
|
-0,020***
|
-0,020***
|
|
(-2,695)
|
(-2,771)
|
X6: Âge de l'entreprise
|
-0,002
|
-0,002
|
|
(-0,899)
|
(-1,176)
|
X7: Taille de l'entreprise
|
-0,018***
|
-0,020***
|
|
(-2,725)
|
(-2,995)
|
X8: Performance de l'entreprise
|
-2,424***
|
-2,416***
|
|
(-3,214)
|
(-3,205)
|
X9: Solvabilité de l'entreprise
|
-0,029
|
-0,013
|
|
(-0,878)
|
(-0,458)
|
X10: Liquidité de l'entreprise
|
-0,041***
|
-0,044***
|
|
(-3,681)
|
(-4,110)
|
X11: Garantie potentielle de l'entreprise
|
0,026
|
x
|
|
|
(0,960)
|
|
-*R2
-*R2 ajusté
-*Test de Klein (comparaison de
R2 au r2jt maximum) -*VIF (Coefficient
de tolérance le plus faible TXj)
-*Test de Shapiro-Wilk Statistique
P-Value
-*Statistique de Fisher
|
0,576 0,529 0,576 > (0,444)2 TX11 = 0,487 0,981
0,192 12,242***
|
0,571 0,530 0,571>(0,444)2 TX2 = 0,660 0,981
0,211 13,670***
|
La variable expliquée est le coût de
l'endettement. Le nombre d'observations est de 91 (PME monobanques). Les
valeurs entre parenthèse représentent les statistiques de Student
associées aux coefficients. ***, **, * traduisent respectivement une
significativité des coefficients à 1 %, 5 % et 10%. Les six
dernières lignes sont consacrées aux tests de la
qualité d'ajustement du modèle.
Source : De l'auteur à partir de
la base de données constituée
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
59
La qualité de l'ajustement réalisé, au
regard des valeurs les plus faibles des différentes régressions,
présente une significativité au risque de 1 % (statistique de
Fisher) avec une explication d'au moins 52,29 % de la variation de
l'endogène (R2 ajusté, régression1). Dans
l'optique d'avoir des résultats plus représentatifs, et
réduire au maximum l'influence de la multicolinéarité des
exogènes, une étude de sensibilité au coefficient de
tolérance est effectuée. La variables (X9) qui présente
une tolérance de TX11 = 0,487 (régression 1), a été
supprimée lors l'exécution de la régression 2. Nous
constatons que cette suppression à améliorer la
significativité des variables X1 (qui passe de 10 à 5 %) et X2
(qui passe de 5 à 1 %).
2.2-) Les facteurs explicatifs du coût de
l'endettement des PME monobanques
Le coût de la dette des PME monobanques est
influencé, au regard des résultats obtenus, par divers facteurs
relavant aussi bien de l'opacité de la PME, de son orientation
relationnelle que de ses risques financiers.
Concernant les variables de risque, la solvabilité de
l'entreprise présente une influence négative mais non
significative sur le coût du financement. Le niveau d'endettement
financier de la PME monobanque ne semble pas être pertinent pour la
fixation du niveau de coût du crédit par les banques. Dans le
même sens, les entreprises les plus liquides supportent moins de charges
financières comme le montre le signe négatif du coefficient de la
variable X10. L'influence de la variable garantie semble être
absorbée par les autres variables au regard de son faible coefficient de
tolérance dans la régression 1 (TX11 = 0,487). La
multicolinéarité apparente ne nous permet pas ainsi
d'apprécier le rôle que peut jouer la détention d'actifs
tangibles par l'entreprise sur le coût de son endettement.
L'âge et la taille de l'entreprise, principales
variables l'opacité informationnelle du modèle, s'avèrent
être des facteurs d'amélioration du coût du financement des
PME monobanques. Ces variables présentent tout deux des coefficients
négatifs dans les régressions, mais seule la seconde (la taille)
est significative au seuil de 1 %. Ce résultat corrobore ceux
trouvé par Blackwell et Winters (1997) qui traduisent le lien
négatif par le fait que, ceteris paribus, le monitoring
bancaire est moins fréquent sur les entreprises de grandes tailles.
Diamond (1991), souligne aussi qu'un âge élevé de
l'entreprise restreint l'étendue de la surveillance effectuée par
les banques. Selon l'auteur, l'âge est le reflet de la capacité
à survivre dans un environnement concurrentiel et incertain et sert par
conséquent de signal de qualité auprès des bailleurs de
fonds.
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
60
Concernant la qualité de l'entreprise, les
résultats du tableau 2.7 montrent que les PME les plus aptes à
rentabiliser les apports des bailleurs de fonds ont un coût du
crédit moins élevé. Un résultat similaire est
trouvé par Shikimi (2005) au japon.
Comme anticipé dans le tableau de corrélation
bilatéral (tableau 2.7), les proxies du financement relationnel
monobancaire, présentent tous des coefficients significatifs. La
durée de la relation bancaire influe négativement sur le
coût du crédit. Les vertus reconnues à la durée en
termes de production d'informations soft par la banque sont également
validées dans les travaux de Berger et Udell (1995 et 2002). Ce
résultat est néanmoins contraire à ceux de Pozzolo (2004).
La fréquence des contacts avec la banque, que la littérature
qualifie d'étendue de la relation bancaire joue également son
rôle incitatif à la production d'informations subjectives dans le
temps et en continue, grâce à de multiples transactions portant
sur divers services. Le signe négatif de son coefficient ainsi que celui
de la variable X3.1 (appartenance aux réseaux relationnel
rejoint les résultats Uzzi (1999) au États-Unis. Cet auteur
trouve également que les multiples transactions commerciales entre
banque et entreprises ainsi que l'existence de liens sociaux sont favorables
à la construction d'une relation de confiance qui influence
négativement les coûts de transaction et donc le coût de la
dette.
Ces résultats viennent interférer avec ceux
déjà existant sur la relation banque entreprise au Cameroun. Ils
montrent globalement l'importance de la construction d'un financement
relationnel monobancaire pour l'accessibilité au crédit des PME.
La durée, la fréquence des transactions commerciales ainsi que
les liens sociaux, favorables à l'établissement d'une relation de
confiance, sont, au regard de ces résultats, à même de
réduire le « rationnement exagéré du
crédit » (Ndjanyou, 2001) dont souffrent les PME.
Dans cette partie, nous avons étudié l'influence
du financement relationnel monobancaire sur le coût de la dette
supporté par les PME camerounaises. La littérature récente
sur la relation banque-entreprise à mis en évidence le fait le
régime monobancaire est le socle de la construction d'une relation de
clientèle. Les avantages qui résultent d'un tel régime
(flexibilité contractuelle, confidentialité réputation)
pourraient être bénéfique pour l'entreprise en termes de
disponibilité de crédit et de coût. Nous basant sur la
littérature existante, nous avons postulé une influence
négative du financement bilatéral sur le coût de la dette.
A partir d'un échantillon de 91 PME monobanques de la ville camerounaise
de Douala, nous avons relevé, après application des principaux
tests relatifs au modèle linéaire général, que le
financement relationnel monobancaire est un facteur d'amélioration du
coût de la dette supporté par les PME.
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
DEUXIEME PARTIE:
MULTIBANCARISATION ET FINANCEMENT DES
ENTREPRISES
61
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
62
Les contraintes et difficultés d'accès au
financement bancaire traditionnel dont sont victimes les PME les poussent
à rechercher des modes voir mêmes des sources de financement
alternatifs. Outre le financement via le marché financier qui est
difficile d'accès à cette catégorie d'entreprise au
Cameroun, la littérature financière souligne l'existence d'autres
substituts financiers à l'emprunt bancaire traditionnel. Ces substituts,
n'étant pas l'apanage des banques, peuvent être offerts par
d'autres interlocuteurs financiers comme les établissements financiers
et les établissements de microfinance. Ce pluralisme d'offres de
services financiers donne aux entreprises, plus particulièrement celles
qui sont rationnées, la possibilité de se constituer un
portefeuille de dette diversifié. Cette orientation stratégique
est appelée par la littérature « multilateral financing
» ou encore financement multilatéral ou
multilatéralisation ou multibancarisation Yosha (1995). Elle traduit le
fait pour une entreprise d'entretenir des relations (de crédit ou non)
avec plusieurs partenaires financiers (Cole, 1998 ; Tioumagneng, 2009). Cette
partie se propose de mettre en relation les caractéristiques de ce
régime de financement avec les conditions de financement de
l'entreprise. Pour ce faire, une revue de la littérature est
présentée au chapitre III pour cerner les différentes
prédictions théoriques à ce sujet. L'utilisation de ces
prédictions servira à la formulation de la seconde
hypothèse de la recherche dont la vérification se fera au
chapitre IV.
CHAPITRE III : Vue d'ensemble des théories et
des études empiriques sur multibancarisation et conditions de
crédit
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
63
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
64
L'objectif de ce chapitre est de faire une synthèse des
travaux théoriques et empiriques sur les enjeux de la diversification de
la dette pour l'entreprise emprunteuse. Pour ce faire, le chapitre se propose
tout d'abord de présenter et d'analyser, dans le contexte Camerounais,
les principaux substituts financiers au crédit bancaire classique
(section I). Par la suite, l'analyse des déterminants théoriques
des pratiques multibancaires, permettra de mettre en évidence les
contributions concernant son influence sur le financement des entreprises ayant
opté pour ce choix stratégique (Section II).
Section I: Les substituts financiers externes formels
aux offres classiques des
banques
Cette section vise à présenter les principaux
substituts financiers non seulement au niveau des produits50
(I), mais aussi et surtout au niveau des entreprises qui fournissent ces
substituts grâce à une analyse de la structure des institutions
financières au Cameroun (II).
I-) Les offres concurrentes au crédit bancaire
classique
Les substituts financiers du crédit bancaire
classique51 peuvent se situer soit dans le cadre d'un
financement de long terme (1.1) soit de court terme (1.2).
1.1-) Les alternatifs financiers de moyen et long
terme
Le crédit-bail et ses variétés
(1.1.1) ainsi que le capital risque (1.1.2) sont les
principaux substituts financiers de moyen et long terme au crédit
bancaire classique.
1.1.1-) La location-investissement et/ou
location-financement : le crédit-bail
Les différents moyens de financement disponibles pour les
entreprises sont classés par la théorie du financement
hiérarchique (« pecking order theory », Myers &
Majluf, 1984) en
50 Il est fait abstraction des dettes de
marchés (les obligations) compte tenu de non activité du
marché financier camerounais (la Douala Stock Exchange, DSX).
51 Précisons qu'à côté
de ces substituts financiers figurent également des substituts
commerciaux ou encore non financiers tels que les dettes fiscales et sociales
et les crédits interentreprises non analysés dans ce travail.
Synthétiquement, le crédit interentreprises résulte des
délais de paiement que s'accordent les entreprises entre elles pour le
dénouement des opérations portant sur les biens et services. Pour
une entreprise donnée, sa valeur est obtenue en faisant la
différence entre les soldes des comptes Dettes fournisseurs, Avances
et acomptes clients... et ceux des compte Créances clients,
Avances et acomptes fournisseurs... Si cette différence est
positive, l'entreprise se trouve en situation d'emprunteur dans le cas
contraire, elle se trouve en situation de préteur. Le
coût de ce substitut s'analyse d'une part en termes de coût
d'opportunité relatif notamment aux escomptes de règlement que
l'entreprise aurait pu bénéficier de ses fournisseurs en cas d'un
règlement au comptant, d'autre part en termes de pénalités
relatifs au retard de paiement. Les lecteurs s'intéressant à un
examen détaillé de ces catégories de substituts peuvent
consulter Dietsch M. (1990), « Le crédit
interentreprises : coûts et avantages », Économie et
Statistiques, n°236, p. 65-79, ou Dietsch M. (1997),
« Crédit interentreprises », in Encyclopédie de
Gestion, Simon Y. et Joffre P.. 2e éd. Economica, p.
799-815.
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
65
trois classes, à savoir : l'autofinancement, les
crédits et les apports en capital. Selon cette classification, le
crédit-bail n'apparaît pas explicitement. Il est donc, très
souvent, analysé comme une alternative location/achat au
détriment d'une alternative location/financement. Les opérations
de crédit-bail sont des « opérations de location de
biens d'équipement, de matériels, d'outillages ou de biens
mobiliers à usage professionnel, spécialement achetés en
vue de cette location par les entreprises qui en demeurent
propriétaires, lorsque ces opérations, quelle que soit leur
dénomination, donnent au locataire la faculté d'acquérir
tout ou partie des bien loués, moyennant un prix convenu, tenant compte,
au moins pour une partie, des versements effectués à titre de
loyer » (Albouy, 2000, p. 254). Il ressort de cette définition
que ce type de contrat peut porter autant sur les biens mobiliers
(crédit-bail mobilier) qu'immobiliers (crédit-bail immobilier).
Ce substitut financier est constitué d'un ensemble de contrats notamment
: un contrat de vente entre le fournisseur du bien et la
société de financement par crédit-bail qui achète
le bien choisi par le preneur, un contrat de location entre le
crédit-bailleur et le preneur et une promesse unilatérale de
vente au profit du locataire pour un prix convenu à l'origine.
C'est cette promesse unilatérale de vente qui différentie ce type
de contrat et le contrat location financière52 comme le
montre la figure ci-dessous :
Figure 3. 1: Le mécanisme de
crédit-bail
SOCIÉTÉ DE CRÉDIT-BAIL
(Nouveau propriétaire du bien)
i
: Ordre des opérations
i = I, II, III, IV
IV
Renonciation à l'exercice du droit et restitution du bien
à son propriétaire
TRANSFERT DU DROIT DE PROPRIéTé
Paiement du bien
Levée de l'option d'achat et transfert de la
propriété du bien
II
LOCATION AVEC PROMESSE DE VENTE
Paiement des loyers (redevances crédit-bail)
CONTRAT DE CRÉDIT-BAIL
FOURNISSEUR OU VENDEUR DU BIEN
III
CHOIX DU BIEN
Livraison du bien
I
PRENEUR OU LOCATAIRE
(Utilisateur du bien)
Source : adaptée des
analyses faites par Albouy (2000) et Teulié et Topsacalian (2000).
52 La location financière est une autre
solution financière pour les projets d'investissement des entreprises.
Il s'agit d'un mécanisme qui leur permet de louer des véhicules
ou des matériels nécessaires à leurs activités. Les
contrats de location financière sont généralement
associés à des contrats de maintenance et
d'entretien-réparation des biens loués.
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
66
Cette triple dimension contractuelle offre plusieurs avantages
aux deux parties au contrat. Les attributs du crédit-bail sont
analysés dans la littérature par comparaison au contrat de dette
classique. Remarquons toutefois que dans l'espace OHADA, le crédit bail
est considéré comme un emprunt équivalant à
l'emprunt bancaire classique53.
> Avantages pour le preneur . · ce type de
contrat lui offre la possibilité de préserver ses fonds propres
et sa capacité d'autofinancement tout en assurant un financement
intégrale de l'investissement sans exigence de garanties lourdes comme
l'emprunt bancaire. La flexibilité qui le caractérise ainsi que
sa nature irrévocable permet le transfert du risque d'obsolescence du
matériel à l'organisme de financement. Si on reprend aussi
l'esprit de la théorie de Modigliani & Miller (1963), les loyers
fixes et non indexés sur le taux du marché monétaire
offrent des économies d'impôts du fait de leurs caractères
déductibles.
> Avantages pour le crédit-bailleur . ·
ce dernier bénéficie du droit de propriété du
bien jusqu'à la cession de ce bien avec une option d'amortissement
accéléré du bien. En cas de défaillance du preneur,
il demeure le créancier le moins lésé car il a la
possibilité de récupérer son bien. Le crédit-bail
constitue ainsi une solution idéale pour les PME risquées chez
lesquelles la garantie est constituée par la propriété du
bien. Ce serait une explication de la tendance des banques à
sécuriser leurs crédits à moyen terme aux PME/PMI par
l'utilisation du crédit-bail au détriment des emprunts (Beye et
al., 2010).
Tous ces avantages sont néanmoins reliés à
quelques incommodités.
> Inconvénients du crédit bail
. · Ils résident dans le fait que c'est une technique de
financement à coût élevé pour les petits
investissements. Il fait subir au preneur une perte d'économies
d'impôts sur la déductibilité des charges
financières et des dotations aux amortissements lié à un
financement par emprunt. Le crédit-bail se limite au financement des
besoins d'investissements. Le besoin en fonds de roulement nécessaire
pour accompagner la croissance des sociétés demeure
l'activité des établissements de financement traditionnels. De
plus, ce sont des contrats réservés généralement
aux biens
53 Le Système Comptable OHADA a posé
une règle de présomption de "location-financement" pour tout
contrat de crédit-bail. Il oblige, à de rares exceptions
près, à retraiter les opérations de crédit-bail en
immobilisations assorties d'emprunts équivalents. Ce retraitement (le
retraitement général) intervient impérativement
dès lors que la valeur d'une immobilisation acquise par
crédit-bail excède 5% du total brut des immobilisations. Des
limitations à ce procédé sont cependant apportées,
dans le cas où une entreprise utiliserait de nombreux "petits
matériels" pris en crédit-bail, mais dont la valeur globale
représente plus de 20% du total brut des immobilisations. Dans ce cas,
un retraitement simplifié est nécessaire. Le total des
loyers correspondants est à ventiler entre intérêts et
amortissements économiques des biens, sans compte courant d'un emprunt
équivalent. Un non retraitement peut intervenir dans le cas ou
les deux situations précédentes ne sont pas
identifiées.
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
67
standards et investissements non spécifiques qui ne
peuvent être, une foi le contrat conclu, donnés en garantie pour
d'autres crédits. Ainsi, ce type de financement paraitrait limité
par la nature de l'investissement à réaliser spécialement
lorsque celui-ci a un caractère immatériel.
1.1.2-) Le capital-risque, substitut destiné au
financement des activités innovantes
Dans un contexte économique caractérisé
par la concurrence et la mondialisation, les entreprises se doivent
d'être innovantes et prêtes à bousculer le paysage existant
des industries. Pour financer ces activités innovantes, la TCT
recommande, en s'appuyant sur leur nature spécifique, d'utiliser les
fonds propres (Tioumagneng, 2009). Mais les petites entreprises, à fort
potentiel de croissance, sont très handicapées. Leur
autofinancement est souvent insuffisant, le recours à l'emprunt, qui est
à proscrire, peut s'avérer impossible voire suicidaire face au
risque inhérent à ce type d'investissement (Lachmann, 1997).
Proposant un mode de financement pour ce type d'entreprises, l'industrie du
capital-risque, avec l'appui des gouvernements, joue un rôle primordial
dans cette recherche de l'innovation.
Conçu aux USA en 1946, la venture capital
traduite par capital-risque en français, voit sa croissance
s'accélérer dans les années 70 et devient un
véritable phénomène avec la révolution des
technologies de l'information et la faiblesse durable des taux
d'intérêt dans les années 90. En Europe, le capital-risque
démarre dans les années 80 et est définit par la European
Venture Capital Association comme « tout capital investi par un
intermédiaire financier dans les sociétés ou des projets
spécifiques à fort potentiel ». Il regroupe l'ensemble
des investissements employés dans : les phases de création de
l'entreprise [l'amorçage (seed-financing), le démarrage
(start-up-financing) et la post création (early
stage)], les phases de développement de l'entreprise [financement
du besoin en fonds de roulement (second stage), de la croissance
(expansion capital), et financement d'attente (mezzanine
financing)], et les phases de transmission ou reprise d'entreprise
(capital transmission), (Teulié et Topsacalian, 2000).
L'activité du capital-risque est une forme
d'intermédiation financière qui associe les investisseurs (qui
confient des capitaux au capital-risqueur dans l'espoir de rentabilité
élevée), les organismes de capital-risque (qui prennent des
participations et assistance dans les entreprises dans le but de rechercher des
plus values à long terme) et les entreprisses généralement
à fort potentiel de croissance (Lachmann, 1997). Trois principaux
aspects distinguent à ce titre le capital-risqueur des autres bailleurs
de fonds :
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> quelque soit l'étape de développement dans
laquelle se trouve l'entreprise, l'intervention du capital-risque se fait par
la souscription à une augmentation du capital en fonds propres ou en
quasi-fonds propres. Le capital-risqueur est par conséquent
exposé aux aléas du dividende et au risque de moins values. C'est
ce qui justifierait le fait que les entreprises cibles sont
généralement celles développant des innovations radicales
qui leur permettent de connaître une croissance rapide, conduisant
à anticiper d'importants flux de trésorerie future.
> l'activité du capital risque ne doit tout de
même pas se confondre avec le simple financement en fonds propres : c'est
un financement assortie d'une assistance au management. Contrairement aux
autres actionnaires, les capital-risqueurs ne restent pas inactifs. Avec leur
savoir faire, ils fournissent assistance à la détermination de la
politique générale, a la croissance de l'entreprise, à
l'évaluation financière, au recrutement de personnel, aux
relations avec les actionnaires et enfin a la liquidation éventuelle de
la participation... (Bergemann et Hege, 1998)54.
> les deux traits précédents montrent que le
capital-risqueur fournit un financement de nature relationnelle qui implique
l'inscription de la relation dans la durée (long terme) mais à
caractère temporaire.
Malgré tout ces atouts, le caractère familiste
et le désir d'autonomie des dirigeants de la plupart des PME seraient
des facteurs pouvant entraver le recours à ce type de financement.
1.2-) Les microcrédits et la microfinance : de
l'intermédiation sociale à l'intermédiation
financière
Créés à l'origine pour secourir les
exclus du système bancaire (1.2.1), les microcrédits ont acquis,
avec l'évolution de la conjoncture économique, une importance
considérable en se constituant en principal outils de financement du
cycle d'exploitation des PME (1.2.2).
1.2.1-) Le « système bancaire
anti-pauvreté » des agents rationnés sur le marché
bancaire
Historiquement, la microfinance doit son origine aux
nombreuses exigences des banques traditionnelles aux plus démunis qui
n'offraient aucune garantie à la fois pour les opérations de
dépôts et d'emprunt. Ceux-ci se trouvaient exclus du
système bancaire traditionnel. Pour faire face à ce
problème, ils se voyaient dans l'obligation de se tourner vers
54 Cités par Tioumagneng (2009).
le secteur informel. Ces derniers avaient recours soit aux
prêteurs d'argent dont les taux d'intérêt étaient
faramineux et décourageaient à la longue soit ils empruntaient
tout simplement à la famille, aux voisins ou aux amis. Certains exclus
s'organisaient en mettant leur épargne en sécurité
auprès d'une personne digne de confiance (le tontinier) qui s'engage en
retour à restituer ces versements sur demande (Lelart, 2006). Les
pratiques tontinières recouvraient plusieurs formes : la tontine
mutuelle ou tournante, la tontine commerciale et la tontine financière
(Fouda, 1992). Ces techniques informelles de financement, dont la vocation est
de pallier aux imperfections de marché, vont se développer sous
l'impulsion des États et des organisations non gouvernementales. Leurs
institutionnalisations commencent avec l'expérience de la Grameen
Bank au Bangladesh dans les années 1970 qui a servi de
détonateur à l'émergence dans le monde de formes
institutionnalisées de microfinance55, orientées vers
le microcrédit.
Le système de microfinance (dit système
décentralisé) s'adresse donc à l'origine à
plusieurs catégories d'exclus des systèmes financiers «
officiels» souvent corrélées entre elles: les pauvres, les
femmes, les ruraux et les analphabètes. C'est avant tout un outil de
développement économique et social permettant aux personnes
à faibles ressources, porteuses d'un projet personnel, de
bénéficier de prêts que leur refuse le système
bancaire traditionnel. Ses techniques, dont le crédit solidaire
basé sur la finance de proximité56 et la confiance,
ont prouvé qu'il était possible de prêter à des
populations considérées par les banques comme trop
risquées et dépourvues de garanties nécessaires pour
être solvables. Contrairement aux banques (qui ont une
méthodologie de crédit se fondant en général sur
les actifs, et reposant largement sur le gage et autres garanties
matérielles pour assurer le remboursement), la méthodologie de
crédit de la microfinance repose davantage sur le profil individuel :
l'évaluation des crédits est centrée sur la volonté
et la capacité des clients à rembourser, plus que sur les actifs
pouvant être saisis en cas de non-remboursement (Lefilleur, 2008). Ils
recouvrent une grande diversité de formes institutionnelles (mutuelles,
associations d'épargne
55 Les spécialistes considèrent que
la microfinance a démarrée avec la banque Grameen au
Bangladesh fondé par le professeur d'économie Mohammad Yunus
(Prix Nobel de la paix 2006). Les théories économiques qu'il
enseignait à la Faculté des Sciences Économique de
l'Université de Chittagong lui parurent décalées de la
réalité. Cela le poussa à rechercher une solution
concrète aux problèmes quotidiens des pauvres. Au contact des
artisanes qui lui expliquaient leurs dépendance à l'usurier pour
acheter les matières premières, Yunus se rendit compte que la
majorité des bénéfices allaient à l'usurier et non
à elles-mêmes ou à leurs familles. Ainsi décida-t-il
de contacter des banques locales pour octroyer des petits crédits
à celles-ci. Suite à leur refus, il décida de prêter
sur ses propres économies. A l'échéance du remboursement,
l'ensemble des femmes se sont acquittées de leurs dettes. Ainsi
commençait ce qui est devenu dès 1976 la Grameen
Bank.
56 Le financement de proximité couvre des
opérations entre les agents à capacité de financement et
agents à besoin de financement dont les relations sont
prédéterminées par l'appartenance à un même
espace qui peut être non seulement géographique (financement
local) mais aussi ethnique, religieux ou professionnel (Servet, 1996).
crédit57, entreprises, projets à
volet crédit...). Ces institutions fournissent une gamme variée
de services financiers (services de crédit, d'épargne,
d'assurance, de transferts d'argent...) se rapprochant de plus de ceux offerts
par les banques.
1.2.1-) La microfinance : une « banque sur mesure
» pour les PME
Progressivement, la diversification des activités
assignées aux institutions de microfinance est devenue une
évidence au fur et à mesure qu'on admettait la diversité
des besoins des exclus. La microfinance a ainsi apporté des pratiques
novatrices en termes de crédit bancaire, remettant en question toute la
théorie économique sur le crédit. D'un simple outil de
réduction de la pauvreté, elle a évolué vers le
financement du développement économique grâce à leur
proximité avec les entrepreneurs de terrain notamment les
micro-entreprises et les PME (Lelart, 2006). Elle est devenue une source de
financement complémentaire et/ou substituable de l'emprunt bancaire
(Hugon, 1996)58. Cependant, le degré de
substituabilité serait limité par plusieurs facteurs. Les IMF
éprouvent de grandes difficultés à répondre aux
besoins de financement des PME. L'essentiel des ressources collectées
par celles-ci sont des ressources courtes. Contrairement aux banques
commerciales, elles n'ont ni le pouvoir de création monétaire, ni
accès à un refinancement à faible coût auprès
des banques centrales. Leur refinancement, qui est ailleurs limité par
le défaut de cautionnement et les coûts financiers, est
assuré essentiellement par les banques commerciales. Cette carence en
ressources à long terme contraint les institutions de microfinance dans
leur capacité à étendre l'offre de crédit aux
projets d'investissement. De plus, les coûts de gestion d'une multitude
de petits prêts sont très importants, ce qui oblige les
institutions à appliquer un taux d'intérêt
généralement plus élevé que celui du secteur
bancaire. S'ajoute à cela des contraintes beaucoup plus endogènes
comme la forte exposition aux risques liés, notamment à
l'imperfection du système d'information des IMF, aux carences en
matière de gouvernance et à l'insuffisance de leurs dispositifs
de gestion des risques et de contrôle interne.
Ces barrières au financement de l'investissement
semblent de plus en plus levées avec l'entrée progressive dans la
profession de banques commerciales. Pour Isern et Porteous
57 Ces associations peuvent être des
coopératives, des caisses villageoises ou des fonds nationaux.
58 Les analyse de COBAC (2007, p. 72) montrent
même qu'au plan individuel, « il a été
observé que 27 établissements de microfinance localisés au
Cameroun, au Congo, au Tchad et en RCA détiennent des encours de
dépôts supérieurs à un milliard FCFA. Quant au
niveau des crédits bruts, 21 EMF atteignent ou dépassent des
encours qui ne correspondent plus à l'image «micro» des
opérations de ce secteur. Cette catégorie d'établissements
se rapproche de certaines banques en volume d'opérations
réalisées.».
(2005), deux raisons semblent inciterr les banques à
entrer sur ce marché: la rentabilité des activités
microfinancières et l'augmentation de la concurrence à la suite
des politiques de libéralisation du secteur bancaire intervenues pendant
les années 1980. Les banques qui décident de s'implanter sur ce
marché ont le choix entre diverses approches. Certaines banques
pénètrent le marché directement en développant
leurs opérations de détail pour atteindre un « micro-niveau
» Pour ce faire, elles créent une unité interne ou une
entreprise distincte, comme une société de services ou une
institution financière spécialisée. D'autres choisissent
une approche indirecte en travaillant avec des prestataires de microfinance
existants.
Les caractéristiques spécifiques à chacun
de ces différents substituts de l'offre bancaire traditionnel, suscitent
l'interrogation de savoir quels peuvent être, en contexte camerounais,
les différentes structures ou organismes capables de proposer de tels
services aux entreprises en général et aux PME en particulier
?
II-) Les interlocuteurs financiers de la PME sur le
marché du crédit camerounais et leur activité
Bien qu'il soit commode de dire que les banques constituent le
premier interlocuteur financier des PME (Avom et Eyeffa, 2007 ; Maque, 2007)
(2.1), l'observation de l'activité économique au
Cameroun montre que ces dernières peuvent s'adresser également
à plusieurs autres organismes qui sont en concurrence directe ou
indirecte avec celles-ci59 (2.2).
2.1-) Les banques
Selon le règlement COBAC R-2009/02, on
peut distinguer, à coté de l'institution financière
centrale (2.1.1) deux types de banques : les banques universelles ou
banques créatrices de monnaies (2.1.2) et les autres
institutions bancaires ou banques spécialisées
(2.1.3).
59 C'est cette multiplicité d'interlocuteurs
financiers qui justifierait, selon Tioumagneng (2011 b), l'importance de plus
en plus accordée à la thèse de l'endogéneité
de la structure financière dans le contexte camerounais. L'auteur
relève que compte tenu du fait que l'activité d'offre de
crédit jadis réservée aux banques est sans cesse
exercé par d'autres intermédiaires financiers, le pouvoir de
négociation des PME dans leurs rapports avec les banques s'en trouve
améliorer. Cette amélioration permet aux entreprises de
définir avec plus ou moins d'autonomie leurs politiques
d'endettement.
2.1.1-) La BEAC, organe de gestion de la politique
monétaire
La BEAC (Banque des États de l'Afrique Centrale) est un
établissement public multinational qui exerce le privilège de
l'émission des billets et monnaie métallique ayant cours
légal et pouvoir libératoire dans les six États qui en
sont membres et actionnaires60. Née des accords de
Brazzaville signé les 22 et 23 Novembre 1972, la BEAC, qui remplace de
fait l'ancienne Banque Centrale des États de l'Afrique
Équatoriale et du Cameroun (BCEAEC), est actuellement régie par
la Convention instituant l'UMAC61, convention de coopération
monétaire passée entre la France et les États de la CEMAC
telle que définie à l'article premier des statuts de la BEAC
d'avril 1998. Au-delà de la définition et la conduite de la
politique monétaire applicable dans les six états membres de la
zone, ses autres principales attributions consistent notamment à :
émettre les billets de banque et les monnaies métalliques ayant
cours légal et pouvoir libératoire dans l'union; conduire les
opérations de change; détenir et gérer les réserves
officielles de change des pays membres; promouvoir le bon fonctionnement du
système des paiements dans l'union. Afin de mieux assurer ces fonctions,
la BEAC est assistée aussi bien au plan national que
sous-régional par des organes de contrôle de l'activité
bancaire dont les plus en vue sont : COBAC (organe commun de supervision des
établissements de crédit créé le 16 octobre 1990),
le Conseil national de crédit (qui a pour principale attribution
d'émettre des avis sur l'orientation de la politique de crédit
ainsi que sur la création et la fermeture des banques par
l'intermédiaire d'une commission de contrôle qu'il désigne
en son sein, mais aussi de faire assurer le contrôle de l'activité
bancaire), l'Association professionnelle des établissements de
crédit du Cameroun (APECCAM, qui est un syndicat unique auquel doivent
adhérer obligatoirement tous les membres de la profession bancaire).
2.1.2-) Les banques créatrices de monnaie,
interlocuteur principal des entreprises en quête de
financement
Les banques universelles sont, au terme de l'article 9 du
règlement cité ci-dessus, des établissements de
crédit habilités d'une façon générale
à recevoir tout fond du public. Elles peuvent effectuer toutes les
opérations de banque et toutes les opérations connexes ainsi que
les opérations non bancaires autorisées par la
réglementation. Ces opérations comprennent : la réception
des fonds du public ; l'octroi des crédits ; la délivrance des
garanties en faveur
60 Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée
équatoriale et Tchad
61 Union Monétaire de l'Afrique Centrale.
d'autres établissements de crédit ; la mise
à la disposition de la clientèle et la gestion des moyens de
paiements. C'est cette gamme de services financiers variés que sont
capables d'offrir les banques universelles qui fait d'elles des partenaires
privilégiés des entreprises (Avom et Eyeffa, 2007 ; Maque, 2007).
Le réseau bancaire camerounais est actuellement animé par 12
banques commerciales62. COBAC (2008) relève que les banques
de la zone CEMAC sont de plus en plus disposées à octroyer du
crédit à l'économie. Il ressort de son rapport que «
contrairement à la situation qui prévalait l'année
écoulée, les crédits nets représentent
dorénavant la première composante de l'actif des banques de la
CEMAC. Ils constituent 45,1 % du total de l'actif de l'ensemble des banques
contre 37,3 % en 2007 » (p. 28). Les crédits octroyés
par ces banques vont généralement en direction des entreprises.
Selon COBAC (2010), de la période du 1er Janvier au 20 Avril
2010, les banques camerounaises ont accordé en moyenne 76,8 % de leurs
crédits aux entreprises (dont 51,8 % aux grandes entreprises et 25,0 %
aux PME) et 23,2 % aux particuliers. Sur les crédits octroyés,
les crédits à court terme représentent 53 % des
crédits octroyés contre 47 % pour les crédits à
moyen terme.
2.1.3-) Les banques spécialisées,
instrument de développement économique et social à la
solde de l'État
Les autres institutions financières bancaires ne
jouissent pas en principe du privilège de créer de la monnaie
scripturale. Généralement, elles n'acceptent pas les
dépôts à vue transférables par chèques, mais
collectent des dépôts autres que des dépôts à
vue comme les dépôts à terme d'une durée maximale de
deux ans (Okah-Atenga, 2005). Ce sont des établissements de
crédit auxquels l'État a confié une mission permanente
d'intérêt public. Elles sont toutes sous la tutelle des pouvoirs
publics, même si elles sont quelquefois possédées par des
actionnaires privés. Ces institutions peuvent être
éligibles ou non au refinancement de la banque. Celles qui sont non
éligibles au refinancement sont représentées par les
Caisses d'épargne, les caisses d'épargne postale et les banques
mutualiste. Celles qui sont éligibles au refinancement sont
représentées par les institutions bancaires d'habitat social et
les banques de développement. Ces dernières, ont pour objectif
principal de faciliter l'accès au crédit sollicité par les
PME en leur apportant leur concours techniques et financiers pour la
62 Il s'agit de: Afriland First Bank (First Bank),
Banque Internationale du Cameroun pour l'Épargne et le Crédit
(Bicec), Citibank N.A. Cameroon (Citibank), Commercial Bank of Cameroon (CBC),
CA SCB Cameroun (CLC), Ecobank Cameroun (Ecobank), National Financial Credit
Bank (NFC Bank), Société Générale de Banques au
Cameroun (SGBC), Standard Chartered Bank Cameroon (SCBC), Union Bank of
Cameroon Plc (UBC Plc), Union Bank for Africa (UBA), Banque Atlantique du
Cameroun (BAC ; Cette dernière à racheter en 2008 les
activités d'Amity Bank Plc).
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
74
réalisation des projets de promotion du
développement économique et social dans les secteurs jugés
prioritaires (agriculture, artisanat, consommation...) (Okah-Atenga, 2005).
Les expériences passées qu'a connu le Cameroun
en terme de banques spécialisées n'ont pas toujours
été couronnées de succès. La banque camerounaise de
développement (BCD) chargée du financement des projets du
développement à été liquidé en 1989. Le
Fonds National de Développement Rural (FONADER) crée en 1978 en
remplacement de la BCD et spécialisé dans le financement de
l'agriculture est dissout en 1991. Sur un plan international, la Banque de
Développement des États de l'Afrique Centrale (BDEAC) crée
en 1975, la Banque Africaine de développement (BAD), l'Agence
Française de Développement (AFD), Fonds Européen de
développement (FED.) assurent un rôle analogue que celui de la
BCD.
2.2-) Les institutions financières non
bancaires
Les établissements financiers (2.2.1) et les
établissements de microfinance (2.2.2) sont les deux
principales institutions financières à caractère non
bancaire intervenant dans le financement des PME au Cameroun.
2.2.1-) Les établissements financiers, promoteurs
de l'acquisition des équipements productifs par les PME
Ils sont constitués des institutions financières
non bancaires privées à caractère individuel, publique et
parapublique, et des établissements financiers à caractère
mutualiste (coopérative d'épargne et de crédit)
(Okah-Atenga, 2005). Ils ne reçoivent pas en principe des
dépôts du public, mais participent au financement de
l'économie en octroyant des crédits sur des fonds propres ou des
fonds empruntés, ou en effectuant des opérations ayant des
incidences sur le secteur monétaire. Peuvent être
distingués :
> les établissements de promotion des investissements
qui financent
les immobilisations des entreprises, amortissables sur une
longue période. Cas de PRO-PME financement SA spécialisé
dans le financement des PME/PMI notamment des projets de modernisation,
diversification et accroissement des activités de tous les secteurs,
à travers des crédits de trésorerie, d'équipement,
d'investissement immobilier et le crédit-bail ; mais aussi de la
Société nationale des investissements (SNI) dont objet essentiel
la prise de participation au capital des sociétés
(capital-risqueur).
> les établissements d'aide aux PME comme le FOGAPE.
Crée en 1984, il est depuis les années 2000 sous administration
provisoire. Cet établissement a cessé, au début des
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
75
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
76
années 2000, toute activité de crédit et
ne procède plus qu'au recouvrement des créances qui peuvent
encore l'être (COBAC, 2008)
> les établissements de promotion du leasing (Africa
leasing company)63.
> les établissements de recouvrement de
créances qui se chargent des opérations de recouvrement de
créances moyennant perception des commissions (Société
camerounaise de recouvrement des créances SRC) ;
> les établissements de promotion de la consommation
qui consentent les facilités aux ménages pour leurs besoins
courants et surtout pour l'acquisition de biens semi-durables :
Société camerounaise d'équipement (SCE) ;
Société générale d'équipement et de
crédit (SOGEC) ; Société camerounaise de crédit
automobile (SOCCA, devenue en 2006 ALIOS Finance Cameroun) ;
> les établissements de promotion du factoring qui
rachètent les créances en vue de procéder à leur
recouvrement (Société financière africaine SFA SA) ;
> les établissements de promotion de l'habitat
à l'instar du Crédit Foncier du Cameroun (CFC) qui octroi des
prêts immobiliers destinés à : l'achat de terrain, la
construction, l'acquisition, la finition ou l'amélioration du logement,
la promotion immobilière public et privée.
2.2.2-) Les établissements de microfinance
orientés vers le financement du cycle d'exploitation et des
investissements de court terme
Parties des pratiques tontinières informelles, la
microfinance à démarrer sous sa forme formelle au Cameroun avec
la création des premières coopératives d'épargne et
de crédit (COOPEC) dès 1963 sous l'impulsion de missionnaires
hollandais (Creusot, 2006). Le développement de ce nouvel outil de
financement de l'économie va être favorisé par la crise
bancaire des années 1980 qui a entrainé la liquidation de
plusieurs banques, la fermeture de la presque totalité des guichets de
banques dans les zones rurales et les petites villes et le licenciement de
nombreux cadres. Ces derniers vont se reconvertir en créant de
nombreuses coopératives d'épargne et de crédit
fonctionnant ou essayant de fonctionner comme des quasis banques (Avom et
Eyeffa, 2007). C'est ainsi que vont apparaitre plusieurs établissements
de microfinance qui exerceront de manière indépendante ou en
réseau64. La contribution de plus en plus croissante de cette
catégorie d'intermédiaire au financement de l'économie et
leur expansion anarchique vont pousser les autorités à une
réglementation des activités des EMF (COBAC, 2007). Les premiers
signes de la fragilité du secteur qui commencent en 1997 avec
63 Notons à ce sujet que le
crédit-bail est également offert par plusieurs autres
institutions comme ALIOS Finance Cameroun, la BICEC, la SGBC et la PRO-PME
Financement. Ces établissements, qui font partir de la CAMLEASE
(Cameroon Leasing Association) créée en fin 2008 pour promouvoir
le développement du crédit-bail, sont les principaux offreurs de
ce type de contrat au Cameroun en fin 2009 (Beye et al., 2010).
64 Le réseau est un ensemble
d'établissement agrées animés par un même objectif
et qui ont volontairement décidé de se regrouper afin d'adopter
une organisation et des règles de fonctionnement communes.
la faillite successive de plusieurs coopératives
d'épargne et de crédit ont favorisé des réflexions
sur les possibilités de réglementation de ce secteur. Cette
réflexion aboutit en avril 2002 à l'adoption par le Conseil des
ministres de la CEMAC du règlement 01 / 02 / CEMAC / UMAC / C0BAC
relatif aux conditions d'exercice et de contrôle de l'activité de
microfinance en zone CEMAC. Ce règlement qui comprend 11 titres et 71
articles est accompagné de 21 normes prudentielles
édictées par la COBAC en vue d'assurer la sauvegarde des
dépôts des épargnants et la prévention de la
faillite des établissements agréés. Il ressort de
l'article premier de ce règlement que la microfinance comme étant
une activité exercée par des entités agréées
n'ayant pas le statut de banque ou d'établissement financier et qui
pratiquent, à titre habituel, des opérations de crédit et
ou de collecte de l'épargne et offrent des services financiers
spécifiques au profit des populations évoluant pour l'essentiel
en marge du circuit bancaire traditionnel. L'article 5 identifie trois
catégories d'IMF : la 1ère catégorie
constituée d'IMF qui ne traitent qu'avec leurs membres (ce sont les
coopératives, les associations, etc.), la 2ème qui
regroupe les IMF qui offrent des services financiers à des tiers (elles
doivent avoir le statut de société anonyme), et la
3ème composée d'IMF qui n'offrent que du crédit
et n'est pas autorisée à mobiliser l'épargne. Il ressort
du Rapport COBAC (2008, p. 58) que le secteur de la microfinance est
animé au Cameroun, à la date du 30/09/2008, par 481 EMF dont 441
de première catégorie (parmi lesquels 179 indépendants et
262 évoluant en réseaux65), 38 EMF de deuxième
catégorie et 02 EMF de troisième catégorie.
Les services financiers fournit à la clientèle
comprennent essentiellement les opérations de transferts et le change
manuel mais aussi et surtout l'épargne, le crédit. Concernant ce
dernier service, la dimension court-termiste de la microfinance contraint les
EMF à octroyer généralement des crédits de
trésorerie aux PME et à financer les investissements de court
terme. Ces interlocuteurs financiers des PME seraient plus disposer ou seraient
plus aptes à financer les besoins en fonds de roulement que les
équipements productifs. L'enquête réalisée par le
Ministère de l'Économie et des Finances en 2005 en collaboration
avec la COBAC montrent que les crédits octroyés par les EMF se
font en raison de 20 % aux PME et PMI, plus de 35 % au secteur agricole, 34 %
au petit commerce et à l'artisanat (Avom et Eyeffa, 2007). Ces
crédits sont néanmoins octroyés à des conditions
assez contraignantes pour les clients. COBAC (2006) relève que les taux
débiteurs et
65 L'enquête mener par le Ministère
des finance entre 2004 et 2005 montrent que les principaux réseaux dont
dispose le Cameroun sont : le réseau CAMCCUL (Cameroon
Coopérative Credit Union League), le réseau des MC2
(Mutuelles Communautaire de Croissance), le réseau des CVECA (Caisses
villageoises d'épargne et de crédit Autogérées).
Ces réseaux concentrent à eux seuls plus de 62 % de
l'épargne collectées par les EMF, et regroupaient un peu plus de
80 % de la clientèle des EMF (Creusot, 2006).
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
77
créditeurs applicables à la clientèle des
EMF de la CEMAC étant libres, en moyenne, la place camerounaise a le
niveau moyen le plus élevé pour ce qui concerne les taux
débiteurs ( 38,8 % l'an), suivie de celles du Congo (35,6 % l'an) et du
Gabon (33 % l'an). Les taux débiteurs moyens les plus bas se retrouvent
au Tchad et en Centrafrique (24 % l'an).
Au regard des développements jusque la effectués
dans cette section, Les PME disposent non seulement de plusieurs modes de
financement substituables (crédit bancaire traditionnel,
crédit-bail, capital risque et microfinance) mais aussi de plusieurs
sources de financement ou partenaires financiers accessibles à des
dégrée divers (banques, établissements financiers et
établissements de microfinance...). Parmi ces interlocuteurs financiers,
les banques sont celles habilités à effectuer la totalité
des services financiers identifiés. Vue les contraintes
financières dont sont victime les PME et de la tendance de celles-ci
à solliciter simultanément plusieurs interlocuteurs (Biboum et
Bekolo, 2008) alors même que les banques sont capables de fournir tous
ces services, se pose les questions de savoir qu'est ce qui peut motiver un tel
choix ? Quelles peuvent en être les conséquences pour les
entreprises se prêtant à se régime de financement ?
Section II: La multibancarisation, une orientation
financière aux effets controversés
Cette section se propose d'analyser les facteurs de l'adoption
d'un portefeuille de dettes diversifié par les entreprises(I)
ainsi que ses effets sur les conditions de financement de ces
dernières (II).
I-) Les déterminants théoriques de la
multibancarisation
La multilatéralisation de la dette bien que
justifié en majeur partie, dans la littérature, par des arguments
exogènes à l'entreprise (1.1) est un choix
stratégique pouvant relever de caractéristiques cette
dernière (1.2).
1.1-) Les facteurs exogènes de
multibancarisation
La structure du système bancaire (1.1.2) et la
et le désir de protection contre la capture informationnelle (1.1.1)
sont les deux principaux facteurs exogènes incitant l'entreprise
à diversifier ses créanciers financiers.
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
78
1.1.1-) Diversifier ses créanciers pour se
prémunir contre la capture informationnelle
Le rationnement de crédit est un déterminant de
la multilatéralisation dans la mesure où il constitue une
couverture contre la possibilité de voir la banque principale rationner
l'entreprise. La banque principale66 (BP désormais) est celle
avec laquelle l'entreprise noue des relations durables, qui représente
une part importante dans son endettement global et est supposée disposer
d'informations privilégiées par rapport aux autres
créanciers qui sont éventuellement impliqués dans
l'actionnariat de l'entreprise (Refait 2003). L'avantage informationnel dont
dispose une telle banque, comme le montre Sharpe (1990), peut déboucher
sur une capture informationnelle se traduisant par des conditions de
crédit défavorables à l'entreprise emprunteuse. Pour faire
face à l'extraction d'une rente informationnelle par la banque,
l'entreprise peut décider ex ante d'établir plusieurs relations
de crédit. Cette stratégie est cependant associée à
des coûts de transaction élevés. Pour Von Thadden (1994)
deux relations bancaires sont suffisantes pour remédier à la
capture informationnelle. Mais entretenir plusieurs relations de crédit
permettrait à l'entreprise d'arbitrer sur les conditions de financement
proposer par chacun des partenaires et dont de choisir celles qui lui convient
le mieux (Rajan, 1992).
1.1.2-) Structure du système bancaire comme
facteur incitatif au choix de plusieurs interlocuteurs financiers
La structure du système bancaire comme
déterminant indirect de la multibancarisation est
présentée dans la littérature de manière
ambigüe bien que l'ensemble des orientations converge vers
l'hypothèse d'un rationnement de crédit. Dans leurs travaux, Beck
et al. (2006), montrent les obstacles du financement majeurs sont l'apanage des
pays avec des systèmes bancaires concentrés. La tendance peut
concurrentielle entre banques dans un tel contexte, serait à l'origine
de l'augmentation des taux d'intérêt et du manque d'accès
aux emprunts à long terme. Cette augmentation serait également
amplifiée, selon les auteurs, par les
66 Le concept de banque principale
(mainbank) est d'origine japonaise. Elle est définie dans ce
contexte, compte tenu des contraintes de la réglementation bancaire en
matière de prise de participation dans les entreprises, comme la banque
principal créancier et actionnaire majoritaire de la firme partenaire.
Son statut est similaire à ce qui est appelé dans le
système Allemand la « banque-maison » (Hausbank) :
banque partenaire de la firme tout au long de son cycle de vie ; elle
intervient en tant que créancier, actionnaire, conseiller et offre
à ses clients une gamme de services très variés
(crédit, escompte, opération sur titre, garantie, virement...)
(Nekhili, 1997). Ce concept de banque principale est appréhendé
dans la littérature française en incitant beaucoup plus sur
l'avantage informationnelle que cette banque est supposée disposer par
rapport aux autres créanciers de l'entreprise et sur son
éventuelle implication dans l'actionnariat de cette dernière
(Refait, 2003).
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
79
restrictions sur les activités de banque,
l'intervention du gouvernement dans le secteur de la banque et un actionnariat
bancaire majoritairement Étatique.
Contrairement aux arguments ci-dessus présentées
par Beck et al. (2006) pour expliquer le rationnement, Ongena et Smith (2000a),
dans une étude comparée entre plusieurs pays, montrent que dans
les pays où il y a faible protection des droits du créancier,
où le système bancaire est moins concentré, et dans ceux
où le marché financier (marché des obligations) est
très actif, les entreprises établissent
généralement des relations bancaires multiples.
Parallèlement, les relations bancaires exclusives sont plus observables
dans les pays où la protection des droits des créanciers est
rigoureuse et le système judiciaire efficace. Petersen et Rajan (1994)
trouve que lorsque le secteur bancaire est très compétitif, cela
incite les entreprises à changer régulièrement de banques,
voir à établir des relations multiples dans le but de
bénéficier de conditions de crédits plus favorables.
Besanko et Thakor, (1993) montrent cependant que toute compétition
accrue dans le secteur bancaire implique une réduction des rentes de
monopole favorable aux entreprises, mais encourage la prise de risques et
accroit le risque de défaillance des banques qui sont favorables au
rationnement. Parlant de défaillance, Detragiache et al. (2000) dans
leur model, attribuent à la multilatéralisation une assurance
contre le risque d'illiquidité des banques. Celle-ci permet à une
entreprise d'éviter de devoir liquider précocement un projet
d'investissement à valeur actuelle nette positive du fait que sa (ses)
banque(s) est (sont) incapable(s) de le financer en totalité.
1.2-) Les facteurs endogènes de
multibancarisation
Ce sont ici les caractéristiques propres à
l'entreprise qui la conduisent de manière plus ou moins contraignante
à opter pour un régime de financement diversifié. La
littérature relève parmi les facteurs endogènes :
1.2.1-) L'âge et la taille de l'entreprise,
facteurs favorables la multibancarisation
Traitant du problème de changement de régime de
financement (régime monobanque et régime multibanque), Farinha et
Santos (2000) mettent en évidence, dans leurs travaux, le fait que les
entreprises les plus pérennes ont tendance à multiplier leurs
relations de crédit. En effet, durant les premières années
de son existence, l'entreprise commence par établir une relation
exclusive à cause de la forte opacité qui la caractérise.
Avec le temps, elle bénéficie
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
80
du soutient de sa banque et s'établie une
réputation favorable à son expansion. Entrée dans la phase
de croissance, les besoin financiers qui augmentent considérablement
(financement du besoin en fonds de roulement et financement de croissance), ne
peuvent généralement pas être couvert intégralement
par sa seule banque (Refait, 2003). S'ajoute à cela le désir
d'expérimenter des financements spécifiques tels que
l'affacturage67, le capital risque et/ou le crédit-bail
souvent proposés par des établissements bancaires
spécialisés. Selon Farinha et Santos (2000), la combinaison de
tous ces besoins incite l'entreprise à utiliser la
notoriété issue de sa première relation bancaire pour
initier plus tard de nouvelles relations de crédit. La
probabilité de diversifier son financement augmenterait ainsi avec non
seulement l'âge et la taille de l'entreprise mais aussi avec la
durée de sa première relation bancaire.
1.2.3-) Nature des investissements à
réaliser et confidentialité des informations
Yosha (1995), Bhattacharya et Chiesa (1995) et Rheinbaben et
Ruckes (1998) sont les premiers à avoir mis en évidence le
rôle que joue de la confidentialité des informations sur le choix
du nombre de créanciers financiers par l'entreprise. Le point commun
à ces auteurs est la prise en compte des coûts de « fuites
» d'informations confidentielles. Il s'agit d'informations sur lesquelles
l'entreprise peut bâtir un avantage concurrentiel durable et soutenable.
Elles sont relatives globalement aux investissements immatériels. En
effet, les actifs immatériels sont considérés d'une part
par les théories basées sur les ressources68 comme une
source indéniable d'avantages concurrentiels et d'autre par les
théories financières comme un enjeu majeure de communication
comptable et financière ainsi que de valorisation et de création
de valeur69 pour les entreprises (Tioumagneng, 2009). Xylander et
al. (2000) soutiennent ainsi que le but de la divulgation sur le capital
immatériel est de fournir des informations appropriées, fiables,
opportunes à ceux qui en ont besoin afin de prendre des décisions
concernant leurs relations avec l'entreprise. A ce titre, Yosha (1995) montre
qu'il serait optimal pour une entreprise innovante et de haute qualité,
de réduire ses partenaires
67 Ce mode de financement consiste en un transfert
de créances commerciales de leur titulaire à une
société d'affacturage. L'affactureur se charge d'en effectuer le
recouvrement et en garantit la bonne fin. L'affactureur exerce en fait trois
métiers : celui d'une société de recouvrement, celui de
l'assurance-crédit et celui du banquier : il paie comptant à
l'entreprise cliente le montant des créances transférées
et se charge de leur recouvrement déduction faite d'une commission ; il
peut garantir l'entreprise contre le risque d'insolvabilité de ses
débiteurs à hauteur d'un montant à négocier au
préalable ; enfin, l'affactureur peut financer par anticipation tout ou
une partie des créances cédées.
68 Il s'agit de la «Ressource-Based View»
[Wernerfelt (1984), Barney (1991), Peteraf (1993)], la théorie des
compétences fondamentales ou essentielles [Prahald et Hamel (1990)], la
théorie des capacités dynamiques [Teece et Pisano (1990) et
Teece, Pisano et Shuen (1997)], la théorie évolutionniste [Nelson
et Winter (1982)].
69 Cet enjeu se justifie par la possibilité de
manipuler les données comptables relatifs aux immatériels.
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
81
financiers externes voir d'adopter le régime
monobancaire gage de confidentialité et de minimisation des risques de
fuites d'informations. Ce point de vue trouve cependant contestation dans
l'analyse de Sharpe (1990) à travers le phénomène de
hold-up. Rheinbaben et Ruckes (1998) soulignent dans leur modèle que la
confidentialité dont il est question ici est en réalité
associé à une très forte probabilité que de telles
informations soient communiquées au concurrents lorsque le nombre de
banque est élevé. Mais les auteurs s'inscrivent tout de
même dans la ligné de Yosha (1995) surtout pour les entreprises
qui s'engagent dans la divulgation volontaire d'informations.
Les arguments développés par Yosha (1995) se
fondent sur l'hypothèse que le niveau d'informations divulgué est
exogène. C'est dire que l'emprunteur n'a pas la possibilité de
limiter la révélation d'informations le concernant dans les
relations qu'il entreprend. Cependant la divulgation ne peut se justifier du
point de vue économique que si l'avantage procuré est plus
important que l'inconvénient occasionné. Rheinbaben et Ruckes
(1998) postulent pour une endogénéité du niveau
d'informations à révéler. Dans ce cas, l'emprunteur
pourrait opter pour une orientation transactionnelle de financement.
L'opacité informationnel résultant de la stratégie de
dilution d'informations qui va s'en suivre pourrait conduire à une
diversification des relations de crédit (Refait, 2003).
Un examen attentif de tous ces déterminants
théoriques de multibancarisation ainsi mis en évidence montre le
rôle indirect ou intermédiaire que joue le rationnement de
crédit. Le choix d'avoir un portefeuille de dette diversifié est
opéré soit à titre préventif du rationnement soit
à titre curatif. Il s'agira dont par la suite de voir si ce choix
stratégique permet ou non d'éliminer cet obstacle financier et
d'améliorer les conditions de financement des entreprises.
II-) Les enjeux de la multibancarisation pour l'entreprise
emprunteuse
Une analyse théorique des enjeux de la
multibancarisation (2.1) sera suivie d'une synthèse des travaux
empiriques sur la relation entre ce régime de financement et les
conditions de crédit de l'entreprise emprunteuse (2.2).
2.1-) Multibancarisation et monitoring
Le monitoring de l'entreprise multibanque peut être soit
dupliqué et avoir des effets néfaste pour celle-ci
(2.1.1), soit il peut servir de signal de qualité
(2.1.2).
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
82
2.1.1-) Duplication des coûts de contrôle ou
assouplissement de la surveillance
L'une des explications la plus intuitive de la
monobancarité est basée sur la minimisation des coûts.
Négocier avec plus d'une banque serait très onéreux. Cela
augmenterait les coûts de transaction du fait de la duplication des
activités de monitoring et de screening exercées par les banques.
Cet argument est au coeur du modèle développé par Diamond
(1984) portant sur l'existence de l'intermédiation financière.
Dans son modèle, Diamond (1984) suppose que chaque
firme doit emprunter auprès de plusieurs prêteurs individuels et
qu'il existe des asymétries d'information ex post non seulement entre
prêteur et l'emprunteur, mais également entre les prêteurs.
Un prêteur ne pouvant observer les agissements de son homologue sans
coûts. Pour contrôler le résultat de la firme, le
prêteur individuel doit payer un coût de contrôle noté
k. Dans le cas ou la firme à emprunter auprès de m
préteurs, chacun devra engager un coût de contrôle. Le
contrôle de la firme devra donc être effectué m
fois avec un coût total de m*k. Cela soulève deux
problèmes :
> Tout d'abord, la duplication des contrôles est sans
aucun doute sous-optimale car en empruntant chez un seul prêteur,
l'entreprise peut réaliser une économie de coûts de
(m-1)*k. Cette duplication pourrait être
répercutée par les prêteurs sur les conditions de
crédit par une augmentation des taux d'intérêts et du
niveau de garanties.
> En suite, une fois que le coût de
vérification à été payer par un prêteur, le
résultat de l'investissement est révélé à
tous les autres prêteurs. L'information est donc dans ce cas un bien
public. Le caractère public de l'information pourrait conduire à
un assouplissement de la surveillance de certains prêteurs. Cette
assertion trouve justification dans la théorie du « passager
clandestin » (Eber, 1999).
La théorie du « passager clandestin »
(free rider), développée par Grossman et Hart
(1980)70, porte en effet sur les conditions dans lesquelles des
individus vont se comporter afin de parvenir à des objectifs communs, et
des conditions permettant une action collective. L'argument de base est qu'au
sein d'un groupe ou d'une société ou nul ne peut être exclu
de l'usage des biens publics, les individus sont incités à se
comporter en « passagers clandestins » c'est-à-dire à
utiliser un bien sans contribution à sa production ou à sa
gestion.
70 Cités par Eber (1999).
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
83
Il est par conséquent difficile de mobiliser les
individus pour une action collective de production du bien en question ; le
bien désiré est alors produit de manière insuffisante,
voire pas produit du tout. Cette théorie suppose un comportement
individuel égoïste dans l'usage des biens publics. De ce point de
vue, il est « rationnel » pour les individus de se comporter en
« passagers clandestins ». Les individus rationnels, soucieux de leur
propre intérêt, ne vont pas contribuer de manière
volontaire à la réalisation de l'intérêt commun ou
du groupe ; au lieu de cela ils préfèrent laisser les autres
payer le coût de biens qui vont profiter à tous. La théorie
exclut toute possibilité d'altruisme, c'est-à-dire la
capacité des individus à engager une action collective,
même s'ils n'en attendent aucun bénéfice personnel.
A ce titre, la diversification de l'endettement
réduirait l'incitation des prêteurs plus particulièrement
celle de la banque principale à réaliser des investissements pour
recueillir des informations et contrôler l'entreprise (Refait, 2003). Au
demeurant, Rajan (1992) précise que la multibancarité peut
constituer « une arme double tranchant » car, en réduisant de
fait la valeur de l'information acquise par chaque banques par l'accentuation
la concurrence entre elles, elle peut entraîner une «
malédiction des vainqueurs » (winner's curses). Lorsque
les banques sont mises en concurrence, chacune d'elles craint de prêter
à une entreprise que les autres banques. Chaque établissement est
finalement amené à sélectionner plus
sévèrement les emprunteurs qu'il ne l'aurait fait en situation de
monopole, ce qui limite les crédits disponibles. Pourtant, le
modèle de Detragiache, Garella et Guiso (2000) prédit l'effet
inverse l'accroissement du nombre de banques avec lesquelles une entreprise a
des relations accroît de façon quelque peu mécanique la
probabilité que, lorsque la firme souhaite un refinancement, au moins
une banque informée est en mesure de lui offrir les fonds
désirés (Trabelsi-El Gharbi, 2009).
2.1.2-) Certification de la qualité de
l'emprunteur par le financement diversifié
La multibancarisation serait selon certains auteurs une
stratégie permettant à une entreprise de révéler sa
qualité auprès des prêteur (Refait, 2003). Parvenir
à s'endetter auprès de plusieurs prêteurs signale la
capacité de supporter des coûts de transaction
élevés liés non seulement l'établissement de chaque
contrat de crédit, mais aussi à leurs renégociations en
cas de défaillance de l'entreprise. La prise en compte de tous ces
coûts, dissuade et limite les comportements opportunistes des dirigeants
lorsqu'il y a séparation entre la fonction de direction et celle de
propriété (Bolton et Scharfstein, 1996). Selon Charreaux (sd) la
relation
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
84
banque/entreprise ou les relations de crédit
interentreprises apparaissent comme les supports de mécanismes
disciplinaires plus contraignants que les relations avec
l'actionnariat71. L'entreprise à intérêt
à accroitre son endettement (Jensen, 1986) de préférence
par un régime diversifié (Bolton et Scharfstein, 1996). En effet,
le paiement régulier des intérêts et les remboursements que
l'endettement implique, donnent la possibilité aux créanciers
financiers de contraindre le dirigeant à renoncer à des
investissements non rentables, sous peine de faillite.
La multibancarisation permettrait également à la
firme de faire certifier sa qualité par les prêteurs avec lesquels
elle entretient un financement de type relationnel (entreprise de capital
risque, établissement de microfinance...) auprès de ceux adoptant
plutôt une orientation transactionnelle de financement. Fall et Diagne
(2009) montrent, à titre illustratif, comment une articulation entre
banques et EMF peut améliorer l'accès au financement des PME. La
base de l'argument est que, d'une part, les banques qui disposent de
surliquidités considérables éprouvent des
difficultés énormes à financer les PME du fait notamment
des problèmes d'informalités et de l'inadéquation de la
technologie de financement. D'autre part, les EMF qui disposent de
mécanismes de financement plus souples et appropriés, manquent de
moyens financiers suffisants pour répondre aux besoins de financement
des PME en l'occurrence les grandes PME. Ce schéma laisse entrevoir de
réelles possibilités d'articulation entre les deux secteurs, de
façon à répondre plus efficacement aux besoins des
PME72. Sur la base d'une mission de recherche sur banque et
microfinance dans trois pays (Bénin, Cameroun et Sénégal),
les auteurs découvrent des innovations importantes dans la
coopération entre les deux secteurs parmi lesquelles le « produit
migration ».
71 Les autres mécanismes de gouvernance
comportent des limites en contexte PME selon l'auteur. La faible
séparation entre les fonctions de propriété et de
direction y attenue considérablement les conflits
d'intérêts entre actionnaires et dirigeants. Quant au
marché des dirigeants, son rôle reste mineur, l'essentiel de la
carrière des dirigeants de PME restant principalement interne en raison
de l'association au capital. Enfin, le rôle du conseil d'administration
des PME peut être également considéré comme
symbolique car on ne peut justifier, dans la plupart des cas, son intervention
pour discipliner les dirigeants, ces derniers étant les principaux
actionnaires. Charreaux (sd).
72 Certains auteurs soutiennent ainsi que les
activités des EMF et des banques devraient être
complémentaires reposant sur un fondement à la fois spatial,
temporel et fonctionnel : Une complémentarité spatiale
(liée au fait que les zones prioritaires d'installation des EMF
sont celles où les banques sont complètement absentes, nonobstant
l'existence d'une activité économique bancable) ; une
complémentarité temporelle (les EMF peuvent jouer le
rôle d'éclaireur pour les banques désireuses de s'installer
dans une localité, en sondant et préparant le terrain pour le
compte des banques, en empruntant le statut de centre de maturation aux futurs
clients des banques qui y prennent du volume et améliorent la
lisibilité de leur activité) ; une
complémentarité fonctionnelle (ou les banques pourraient
aider les EMF à dénouer certaines opérations
financières ordonnées par les clients de ces dernières
à l'instar de la compensation des chèques, du cautionnement et de
la domiciliation des marchés publics, de la négociation des
travellers chèques, des transferts internationaux) (Lanha, 2003 ;
Nsabimana, 2004 ; Isern et Porteous, 2005).
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
85
Le « produit migration » est définie
« comme un accord de coopération entre une banque et une IMF,
à travers lequel, l'IMF s'engage à faire migrer sa
clientèle d'origine vers la banque partenaire, au-delà d'une
certaine taille critique. La banque, en contrepartie de cet avantage, s'engage
à assurer le refinancement de l'IMF et à coopérer avec
cette dernière, suivant les clauses établies dans l'accord de
coopération » (Fall et Diagne, 2009, p. 3).
L'optimalité de ce type de contrat réside dans la
réduction du risque pour la banque et l'assouplissement des conditions
de crédit pour la PME. La presque totalité du risque est
supportée par l'IMF qui garantie le remboursement du crédit et
s'engage à assurer la surveillance du projet d'investissement. Dans ce
contrat de crédit, les coûts de sélection, de monitoring
sont à la charge de l'IMF. Or ce coût semble modique du fait de la
relation de long terme qui s'est tramée entre la PME et l'IMF. Celle-ci
connaît la PME mieux que n'importe qu'elle autre institution, elle
maîtrise bien le domaine d'activité de ce dernier et sa
capacité de remboursement. Logiquement l'IMF n'acceptera jamais de se
porter caution pour un client risqué et mal connu. Cette garantie de
l'IMF est une source de réduction du risque pour la banque, ce qui
l'amène à accorder le financement à des conditions plus
souples que d'ordinaire.
Tous ces enseignements théoriques controversés
ont fait objet de recherches empiriques dans différents contextes
aboutissant parfois à des conclusions contradictoires.
2.3-) Synthèse des travaux empiriques
antérieurs
S'intéressant particulièrement à la
nature des relations de crédit, les études de Cole (1998)
menées sur un échantillon de la NSSBF73 de
l'année 1993 corroborent l'argument selon lequel la parcellisation de la
dette réduirait l'incitation des prêteurs à produire des
informations sur l'emprunteur et diminuerait la valeur des informations.
L'auteur trouve que la probabilité qu'un prêteur potentiel octroi
le crédit à une entreprise décroit avec le nombre de
sources de financement de cette dernière. Ce résultat s'inscrit
en faveur de l'hypothèse de la « malédiction des vainqueurs
» de Rajan (1992). Cet argument bien que validé également
par les études de Petersen et Rajan (1994) aux États-Unis et De
Bodt et al. (2005) en Belgique sur des échantillons de PME, trouvent
contradiction dans ceux de Repetto et al. (2002) au Chili, Cosci et Meliciani
(2002) en Italie et Shikimi (2005) au Japon. Ces auteurs confirment
plutôt le fait que la multibancarité augmenterait
considérablement la probabilité qu'au moins un des prêteurs
puissent satisfaire la demande de financement exprimée par
l'emprunteur.
73 National Survey of Small Business Finances.
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
86
Dans le contexte Japonais des années 2000 à
2002, Shikimi (2005) trouve ainsi que la multibancarité à un
impact positif et significatif sur la disponibilité du crédit
pour les PME contraintes financièrement. Les PME ayant choisit le
régime diversifié accorderait une importance considérable
à la disponibilité du crédit sans se soucier du niveau de
garanties et des taux d'intérêts.
La littérature empirique concernant la relation
multilatéralisation-coût du crédit a produit des effets
mixtes autant au niveau des taux d'intérêt que des garanties
demandées. Dans une logique de protection contre la capture
informationnelle, Harhoff et Körting (1998), sur un échantillon de
PME Allemandes ne trouvent aucun lien significatif entre le taux
d'intérêt et le nombre de banque, mais conclut cependant, comme
Ziane (2004) en France, que les entreprises multibanques font face à un
risque élevé de rationnement de crédit se traduisant par
un niveau de garantie élevé. Dans le même contexte Machauer
et Weber (2000) approuvent bien le lien non significatif avec les taux mais
confirment, contrairement aux a leurs prédécesseurs, une baisse
du niveau de garantie lorsque le nombre de banque augmente. De plus, Angelini,
Di Salvo et Ferri (1998), D'Auria Foglia et Reedtz (1999) en Italie, Repetto et
al (2002) au Chili trouvent dans leurs études respectivement et
contrairement à Petersen et Rajan (1994) et Shikimi (2005), que le
régime diversifié réduit significativement le
phénomène de hold-up informationnel.
L'examen des différentes théories et
études empiriques évoquées supra nous permet de conclure
que l'influence du régime multibancaire sur le financement des
entreprises suscite beaucoup de débat controversés. Nous
inspirant des arguments issus de ces controverses, le chapitre suivant sera
consacré à la vérification de l'hypothèse
deuxième de la recherche qui y sera formulée.
CHAPITRE IV : Spécification des résultats
sur les conditions de crédit des PME multibanques camerounaises
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
87
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
88
La recherche de financement est la première des
préoccupations fondamentales des entreprises soucieuses de d'assurer
leurs développements et leurs pérennités. Comme nous
l'avons vu dans le chapitre précédent, l'orientation vers la
diversification de la dette est, pour certains auteurs, gage de
réduction du rationnement et pour d'autres synonymes de « nomadisme
financier » source de méfiance voir d'absence de confiance dans les
relations de crédit. Le contexte de l'étude arguant un
comportement d'incrédulité de la part des banques à
l'égard des PME, le régime multibancaire choisi par ces
dernières ne pourrait qu'amplifier cette méfiance. Ce chapitre se
propose de tester l'hypothèse deuxième formulée à
partir du raisonnement précédent et représentée par
le symbole H2 comme suit :
H2 : le régime multibancaire de financement
est lié positivement au coût de l'endettement des entreprises
camerounaises.
Cette hypothèse est soutenue par les travaux de
Petersen et Rajan (1994) qui trouvent, sur un échantillon de la NSSBF,
que la multiplication de relations bancaires, sources de réduction de
l'incitation de la banque principale à produire des informations sur
l'entreprise, réduit considérablement la disponibilité du
crédit et accroit significativement le taux d'intérêt.
Pour atteindre l'objectif prédéfini, seront
précisés les divers éléments méthodologiques
(section I) utiles aux différents tests empiriques que l'on va
réaliser à propos de cette hypothèse (section
II).
Section I: La multibancarisation : un choix
stratégique aux orientations diverses pour les PME camerounaises
Cette section présente un rappel de la
méthodologie de recherche adoptée pour tester l'hypothèse
2 précédemment formulée. Les divers éléments
y relatif portent sur l'échantillon de l'étude, la source de
communication d'informations retenue, les bases de données disponibles
(I) utilisées ainsi que sur la mesure ou
l'opérationnalisation des différentes variables
nécessitées par notre étude empirique (II).
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
89
I-) Rappel de la méthodologie utilisée
Il ne s'agira plus dans cette sous-section de revenir en
détail sur l'ensemble de la méthodologie déjà
présenté au chapitre II, mais de précisez quelques
caractéristiques spécifiques à l'échantillon
n°2 de la recherche. Ainsi, rappelons que selon D'Amboise et Audet (1996),
établir une méthodologie de la recherche implique de nombreuses
décisions dont les plus importantes concernent le choix du type
d'investigation, du mode d'échantillonnage, des mesures
appropriées et des instruments de collecte des données. La
logique hypothético-déductive sur laquelle repose cette
recherche, permet la représentation des étapes de
décisions méthodologiques par la figure suivante :
Figure 4. 1: Étapes de
décisions méthodologiques
et/ou
Observation directe
Expérience en laboratoire
Expérience sur le terrain
Expérimental
Design de recherche
Type d'investigation
Non
expérimental
Étude sur le terrain
Échantillonnage
Taille de l'échantillon
Population
Mode de sélection
Instrument de collecte
Questionnaire
Observation documentaire
Entrevue
et/ou
et/ou
Sorte d'échelle
Mesure
Fiabilité
Validité
Source : D'Amboise et Audet (1996, p.
34)
Nous essayerons par la suite de suivre cette logique des
éléments méthodologiques.
1.1-) Analyse descriptive de l'échantillon
n°2
Rappelons que la population cible de cette recherche est
constitués des entreprises (les PME précisément) ayant
contracté un endettement auprès des banques. Cette recherche est
menée sur deux échantillons distincts par le régime de
financement adopté (monobancarisation Vs multibancarisation). La
formation a reposé sur le processus de sélection
aléatoire. L'échantillon n° 2 est composée des
entreprises ayant opté pour la
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
90
multibancarisation comme choix de financement. Ces principales
caractéristiques issues des bases de données analysées
sont agrégées dans le tableau 4.1 ci-dessous.
Tableau 4. 1: Statistiques descriptives
de l'échantillon n° 2
EFFECTIF POURCENTAGE CUMUL
|
Sociétés à responsabilités
limitées (SARL)
|
37
|
37,8 %
|
37,8 %
|
|
SARL Unipersonnel
|
8
|
8,2 %
|
45,9 %
|
STATUT
|
Sociétés anonymes (SA)
|
39
|
39,8 %
|
85,7 %
|
JURIDIQUE
|
|
|
|
|
Sociétés individuelles
|
5
|
5,1 %
|
90,8 %
|
|
|
Sociétés coopératives
|
9
|
9,2 %
|
100 %
|
SECTEUR D'ACTIVITÉ
|
Industrie
|
25
|
25,5 %
|
25,5 %
|
Commerce
|
47
|
48,0 %
|
73,5 %
|
Service
|
26
|
26,5 %
|
100 %
|
CATÉGORIE
|
Micro entreprises [1-9] employés
|
7
|
7,1 %
|
7,1 %
|
|
Petites entreprises [10-29] employés
|
49
|
50,0 %
|
57,1 %
|
D'ENTREPRISE
|
|
|
|
|
Moyennes entreprises [30-49] employés
|
28
|
28,6 %
|
85,7 %
|
|
|
Taille supérieure de la moyenne entreprise
|
14
|
14,3 %
|
100 %
|
|
[50-149] employés
|
|
|
|
|
[1-3] ans
|
6
|
6,1 %
|
6,1 %
|
|
[4-6] ans
|
40
|
40,8 %
|
46,9 %
|
ÂGE
|
[7-9] ans
|
40
|
40,8 %
|
87,7 %
|
|
Plus de 9 ans
|
12
|
12,3 %
|
100 %
|
ENTREPRISES
|
Non
|
17
|
17,3 %
|
17,4 %
|
RATIONNÉES AU
|
|
|
|
|
PREMIER
|
Oui
|
Rationnement sur la taille des prêts
|
20
|
20,4 %
|
37,8 %
|
CONTACT BANCAIRE
|
|
Rationnement par exclusion bancaire
|
61
|
62,2 %
|
100 %
|
TOTAL
|
98
|
100 %
|
-
|
Source : de l'auteur à partir de
la base de données constituée De l'analyse de ce tableau, il
ressort que :
> Les SARL dominent les entreprises des autres formes
juridiques avec une représentation de 45,9 %. Elles sont suivies
respectivement des SA, des sociétés coopératives et des
sociétés individuelles dans les proportions successives de 39,8%,
9,2 % et 5,1%.
> L'échantillon est dominée par les
entreprises du secteur commercial avec 40,8 %, suivent celles du secteur des
services (26,5 %) et celles des industries (25,5 %).
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
91
> Les petites entreprises sont majoritaires avec une
représentation à 50 %. Elles sont suivies respectivement par les
moyennes entreprises (28,6 %), les moyennes entreprises de taille
supérieure (14,3 %) et les microentreprises dont la
représentation est minoritaire (7,1 %).
> Nous remarquons que les PME situées dans les
tranches d'âge [4-6] et [7-9] ans ont un même niveau de
représentation soit 40,8 %. Les entreprises de plus de 9 ans (12,3 %)
surclassent celles de moins de 4 ans (6,1 %).
> 82,6 % des PME de l'échantillon admet avoir
été rationné dès leur premier contact avec la
banque (avec 62,2 % victime d'un refus d'accord de prêt par la banque et
20,4 % rationné sur la taille des prêts).
1.2-) Présentation du protocole de recueil des
informations
La collecte des données est un élément
crucial du processus de recherche en gestion. Elle consiste pour le chercheur
à rassembler le matériel empirique sur lequel sera fondée
sa recherche. A défaut ou en complément des données
disponibles (données secondaires), le chercheur peut s'engager dans la
collecte des données primaires. En s'inscrivant dans cette logique, la
présente recherche utilise les données secondaires (de nature
comptables) extraites des DSF des entreprises et déposées
à l'INS, et des données primaires obtenues à travers une
enquête réalisée auprès des PME camerounaises. La
composition du questionnaire ainsi que ses modalités d'administration
sont les mêmes que celles présenté au chapitre II. Les
données portent sur les années 2008 et 2009 et concernent les
entreprises exerçant principalement dans la ville de Douala au Cameroun.
Ces deux sources de données ont fourni les informations sur l'ensemble
des variables de l'étude permettant la mise en oeuvre du cadre
opératoire.
II-) Construction des modèles et présentation
des variables
Avant de présenter le modèle conceptuel qui
servira de base à la vérification de l'hypothèse
deuxième, il semble nécessaire d'expliciter les variables
permettant la construction de ce modèle.
2.1-) Les variables de l'étude
L'appréhension de l'hypothèse deux permettra de
cerner les variables de l'étude. Pour toutes études causales,
deux principales catégories de variables peuvent être
identifiées. D'une part, se situent les variables endogènes
représentant le phénomène à expliquer ; et
d'autres, se
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
92
trouvent les variables exogènes dont les
différent état de nature (variations) sont susceptibles de
déterminer ceux des variables endogènes. Seront donc
présentées respectivement les variables endogènes ainsi
que les variables exogènes de l'étude.
2.1.1-) La variables endogène de l'étude
La variables endogène est la mêmes que celle
présentée aux chapitres précédentes. Il s'agit pour
rappel du coût de l'endettement. Cette variable est
empruntée à Cieply et Paranque (1997) et Bonfim et al. (2010) et
représente le coût moyen d'endettement supporté par les
entreprises à la fois sur les emprunts et sur les concours bancaires
courants. Elle est mesurée par le rapport frais financiers / (Dettes
financières + Concours bancaires courants). Les statistiques
descriptives concernant cette variable pour les PME multibanques sont les
suivantes.
Tableau 4. 2 : Statistiques descriptives
du coût de la dette des entreprises multibanques
N
|
Moyenne
|
Médiane
|
Écart-type
|
Asymétrie
|
Aplatissement
|
Min.
|
Max.
|
Valide
|
Manquante
|
98
|
0
|
0,2481
|
0,2444
|
0,04198
|
0,202
|
-0,730
|
0,17
|
0,34
|
Source : De l'auteur à partir de
la base de données constituée
Il ressort de ce tableau que coût de l'endettement
financier des PME multibanques est en moyenne égale à 24,81 %
avec une fluctuation moyenne de l'ordre de 4,198 %. Remarquons que ce
coût est largement supérieur au taux effectif moyen
appliqué par les banques sur les crédits aux PME Camerounaises
(13,06 %, COBAC, 2009).
2.1.2-) Les variables exogènes
Pour l'étude du lien entre la multibancarisation et les
conditions de crédit, deux principales variables, en plus de celles
considérées comme proxies de la relation de l'entreprise avec sa
banque principale sont retenues :
+ Les variables de multibancarisation
sont les suivantes :
- X4 : représente le
nombre de créanciers financiers formels de l'entreprise. Les
informations sur cette variable sont obtenues à travers la question
Q.13-). C'est une variable numérique dont la valeur est
obtenue en additionnant le nombre de banques,
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
93
d'EMF et d'EF avec lesquels l'entreprise est en relation. En
ce basant sur les postulats du modèle de Diamond (1984) qui
prédit une duplication des coûts de contrôles et en
référence à l'hypothèse n° 2
énoncée ci-dessus, un lien positif est anticipé entre
cette variable et les conditions de financement de l'entreprise. Les
statistiques descriptives concernant cette variable sont les suivantes :
Tableau 4. 3 : Statistiques
descriptives du Nombre de créanciers financiers formels de
l'entreprise
N
|
Moyenne
|
Médiane
|
Écart- type
|
Asymétrie
|
Aplatissement
|
Min.
|
Max.
|
Valide
|
Manquante
|
98
|
0
|
4,04
|
4,00
|
0,962
|
-0,012
|
-0,573
|
2
|
6
|
Source : de l'auteur à partir de
la base de données constituée
Il ressort du tableau 4.3 montre les PME multibanques
entretiennent des relations de crédit avec en moyenne 4
créanciers financiers avec un maximum de 6 créanciers.
Malgré le grand écart existant entre le minimum (2) et le maximum
(6) de cette variable, ce nombre moyen de créanciers financiers est
sensiblement le même pour toutes les catégories d'entreprises
répertoriées au regard des informations contenues dans le tableau
4.4 ci-dessous.
Tableau 4. 4 : Nombre moyen de
créanciers par catégorie d'entreprise
|
Catégorie d'entreprise
|
Micro
|
Petite
|
Moyenne
|
Moyenne Supérieure
|
Total
|
Moyenne N
Écart-type
|
4,00
7
1,155
|
4,16
49
0,825
|
3,79
28
0,995
|
4,14
14
1,231
|
4,04
98
0,962
|
Source : de l'auteur à partir de
la base de données constituée
Ces chiffres ne renseignent néanmoins pas sur la nature
de ces créanciers. L'analyse de la figure 4.2 ci-dessous montre que la
multibancarisation de la dette peut prendre diverses orientations. Il y ressort
qu'environ 26,53 % des PME associent dans leur financement uniquement des
banques et des EMF, 31,63 % associent des banques et des EF tandis que
seulement 8,16 % diversifient leur endettement en s'adressant uniquement
auprès des banques. En se basant sur le fait que le crédit-bail
constitue la principale offre des EF, cette figure indique que plus de 50 % des
PME utiliseraient ce type de financement.
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
94
Figure 4. 2 : Répartition des
PME multibanques selon la nature des sources externes de financement
Source : De l'auteur à partir de
la base de données constituée
La prise en compte de ces différentes orientations
multibancaires nous amène à la présentation de la seconde
variable de multibancarisation.
- X5 : Dualisme banque-EMF,
c'est l'une des variantes de l'orientation multilatérale de
l'entreprise. Elle est une variable dichotomique prenant la valeur 1 lorsque
l'entreprise associe dans son financement banques et EMF et 0 sinon. Elle
permet d'apprécier le rôle que pourrait jouer les EMF en termes de
certification de la qualité de l'emprunteur pour les banques.
Très peu d'études se sont intéressées aux effets
d'une telle dualité sur le financement des entreprises. La
majorité des études recensée se sont concentrées
uniquement sur le nombre de créanciers financiers comme facteur
explicatif de conditions de financement des entreprises. Or, une
ambigüité ressort de la littérature sur l'importance des EMF
dans le financement des PME. D'un côté, Hugon (1996) et Lelart
(2006) soulignent qu'en raison des ressources limitées de l'EMF et de
leur refinancement auprès des banques commerciales, leur capacité
d'offre de crédit aux entreprises est limitée. De plus, les
coûts appliqués aux prêts par les EMF seraient
supérieurs à ceux des banques. De l'autre côté, Fall
et Diagne (2009) arguent que le financement décentralisé voir
même relationnel que fournissent les EMF peuvent permettre à
l'entreprise emprunteuse de se constituer une réputation. La
réputation ainsi acquise pourra en retour être utilisée
comme signal de qualité auprès des banques. Cette
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
95
ambigüité mérite une attention
particulière dans le cadre d'une multilatéralisation. Les
statistiques descriptives de cette variable sont les suivantes
Tableau 4. 5 : Statistique descriptive de
la variable Dualisme banque-EMF
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Valide non
|
60
|
61,2
|
61,2
|
61,2
|
oui
|
38
|
38,8
|
38,8
|
100,0
|
Total
|
98
|
100,0
|
100,0
|
|
Source : De l'auteur à partir de
la base de données constituée
Ce tableau montre que 38,8 % des PME multibanques ont une
relation de crédit avec au moins un EMF.
+ Les variables considérées comme
proxies du financement relationnel sont relatives cette fois à la
relation entre les PME et leurs banques principales. Elles sont
similaires à celles utilisées au chapitre II. Il s'agit de :
- X1 : la durée de la
relation avec la banque principale synonyme de production d'information
sur l'entreprise ;
- X2 : l'étendue de la
relation avec la banque principale représentant la fréquence
des contacts et de l'intensité des interactions entre l'entreprise et la
banque principale ;
- X3 : l'appartenance de
l'entreprise à un même réseau relationnel que sa banque
principale.
Suivant la logique de la seconde hypothèse
formulée ci-dessus, nous anticipons une réduction de l'incitation
de la banque principale à produire des informations sur les entreprises
multibanques. Nous postulons aussi un comportement opportuniste
(hold-up) des banques principales dans l'utilisation de l'avantage
informationnel dont elles disposent (ou sont supposées disposer) par
rapport aux autres créanciers de l'entreprise. Un lien positif et
significatif entre ces variables relationnels et le coût de l'endettement
est par conséquent attendu.
Les statistiques descriptives concernant ces variables ainsi
que les variables de contrôle (âge, taille, performance,
solvabilité, liquidité et garantie potentielle de l'entreprise)
sont présentées dans le tableau 4.6 ci-dessous :
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
96
Tableau 4. 6 : Statistiques
descriptives des variables relationnelles et de contrôle des PME
multibanques
|
N
|
Moyenne
|
Médiane
|
Écart-type
|
Asymétrie
|
Aplatissement
|
Min.
|
Max.
|
Valide
|
Manquante
|
X1
|
Durée de la relation avec la BP
|
98
|
0
|
2,20
|
2,00
|
1,074
|
,396
|
-1,103
|
1
|
4
|
X2
|
Étendue de la relation avec la BP
|
98
|
0
|
8,08
|
8,00
|
1,249
|
-0,092
|
-1,007
|
6
|
10
|
X3.1
|
Appartenance aux réseaux
|
98
|
0
|
0,39
|
0,00
|
0,490
|
0,468
|
-1,819
|
0
|
1
|
X6
|
Âge de l'entreprise
|
98
|
0
|
6,67
|
6,00
|
2,055
|
,205
|
-0,574
|
2
|
11
|
X7
|
Taille de l'entreprise
|
98
|
0
|
3,2213
|
3,2581
|
0,60628
|
-0,290
|
-0,751
|
1,61
|
4,19
|
X8
|
Performance de
|
98
|
0
|
-
|
0,0017
|
0,01735
|
-0,457
|
-0,417
|
-,05
|
0,03
|
|
l'entreprise
|
|
|
0,0018
|
|
|
|
|
|
|
X9
|
Solvabilité de l'entreprise
|
98
|
0
|
0,1538
|
0,1542
|
0,05054
|
0,073
|
-0,560
|
0,05
|
0,27
|
X10
|
Liquidité de l'entreprise
|
98
|
0
|
0,7976
|
0,7253
|
0,47919
|
0,428
|
-0,886
|
0,09
|
1,98
|
X11
|
Garantie potentielle de l'entreprise
|
98
|
0
|
0,3078
|
0,2923
|
0,12543
|
0,263
|
-0,628
|
0,10
|
0,62
|
Source : De l'auteur à partir de
la base de données constituée
Ce tableau montre que les PME multibanques ont en moyenne 2
ans de relation de crédit avec leurs banques principales. En rapprochant
cette valeur avec l'âge de l'entreprise, nous remarquons cette
dernière est en moyenne trois fois supérieure (âge moyen =
6,67). Aussi, le nombre de service moyen utilisé par une PME
auprès de sa banque principale est de 8. Les informations relatives au
lien sociaux avec la banque contenues dans le tableau 4.7 ci-dessous
révèlent que 38.8 % des PME admet appartenir à un
même réseau relationnel que leur banque principale.
Tableau 4. 7: Répartition des
PME multibanques selon l'appartenance ou non aux réseaux de relation
avec la banque principale
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Valide 0
|
60
|
61,2
|
61,2
|
61,2
|
1
|
38
|
38,8
|
38,8
|
100,0
|
Total
|
98
|
100,0
|
100,0
|
|
Source : De l'auteur à partir de
la base de données constituée
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
Un récapitulatif de l'ensemble des variables
utilisées dans cette recherche ainsi que leurs mesures est contenu dans
le tableau 4.8 ci-dessous.
Tableau 4. 8 : Récapitulatif des
variables de l'étude
CODAGE
|
DÉFINITION
|
MESURE
|
INFORMATION APPORTÉE PAR
LA VARIABLE
|
SOURCES
|
Y
|
Coût de
l'endettement
|
Frais financiers
|
Cieply et Paranque (1997) et Bonfim et al.
(2010) proposent cette mesure pour évaluer
le coût moyen de l'endettement. Elle est qualifiée de taux
d'intérêt implicite par les auteurs.
|
DSF
|
(Dettes financières + CBC)
|
Durée de la relation avec la banque (ou banque
principale)
Étendue de la relation bancaire (avec la
banque principale)
Appartenance à un même
réseau relationnel
Nombre d'années
Nombre de services financiers offerts par la banque
(banque principale)
X3 = 0 Si non X3 = 1 Si oui
Cette variable est, pour Ongena et Smith (1997) et Berger et
Udell (1994), synonyme de production d'informations sur l'emprunteur par le
prêteur. Plus la durée est élevée, plus le
prêteur dispose d'informations sur l'emprunteur.
Indicateur de proximité et de la fréquence des
contacts entre l'entreprise et sa banque (banque principale). Une
fréquence des contacts élevée est favorable à
construction d'une relation de confiance (Cole, 1998)
|
Q16 et
Q17
Q18
Q15 et
Q19
|
X1
X2
X3
X4
|
Nombre de créanciers financiers
|
Nombre de sources formelles offrant des services financiers
|
X5
|
Dualité banques- EMF
|
X5 = 0 Si non X5 = 1 Si oui
|
X6
X7
|
Âge de l'entreprise
Taille de l'entreprise
|
Nombre d'années écoulées depuis la
création de l'entreprise
Logarithme du Nombre d'employés de l'entreprise
|
Q11,
Q12 et
Q13
Q12 et
Q13
C'est un indicateur du niveau de diversification de la
dette.
Se sont des indicateurs du degré d'opacité
informationnelle ainsi que des besoins financiers des entreprises. Les plus
jeunes et de petite taille sont supposées plus opaques car elles n'ont
pas d'historiques permettant de juger a priori de leur situation
financière Petersen et Rajan, 1994
|
Q3 et DSF
Q2 et DSF
|
Elle permet d'apprécier le rôle que pourrait
jouer les substituts au financement bancaire en termes de certification de la
qualité de l'emprunteur pour les banques.
X8
Performance de l'entreprise
Résultat net Total actif
DSF
C'est un indicateur à la fois de la santé
financière de l'entreprise, de sa capacité à
s'autofinancer et de sa capacité à rentabiliser les capitaux que
lui ont confié l'ensemble de ses bailleurs de fonds.
97
X9
|
Solvabilité de l'entreprise
|
(Dettes financières + CBC)
Total actif
|
Cette variable fournie des informations sur le niveau de
dépendance financière de l'entreprise
|
DSF
|
X10
|
Liquidité de l'entreprise
|
(Actif circulant + Trésorerie Actif) (Passif Circulant +
Trésorerie Passif)
|
Indicateur du risque financier associé à
l`entreprise. Elle traduit la capacité de l'entreprise à faire
face à ses engagements de court terme en utilisant ses actifs les plus
liquides.
|
DSF
|
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
|
|
Immobilisations
|
Elle représente à la fois une proxy des
garanties que peut offrir l'entreprise à la banque et un
indicateur du risque associé à l'activité
de
|
|
X11
|
Garanties potentielle
|
corporelles
|
l'entreprise. Une valeur faible de cette variable
|
|
|
de l'entreprise
|
Total actif
|
signifie que l'entreprise investie plus en Actifs
intangibles qui sont, par nature, des
actifs risqués.
|
DSF
|
Source : De l'auteur
2.1-) Formalisation du modèle
Ce chapitre de notre étude se propose de mettre en
évidence l'influence du régime multibancaire de financement sur
les conditions de financement de l'entreprise. Au vue des variables ci-dessus
présentées, la cadre opératoire retenu pour
l'hypothèse n°2 peut être représenté par la
figure suivant :
Figure 4. 3 : Cadre opératoire
retenue pour l'hypothèse 2
VARIABLES DE
MULTIBANCARISATION
- Nombre de créanciers financiers formels
t-1
- Dualisme banques-EMF t-1
- Durée de la relation avec la BP t-1
- Étendue de la relation avec la BP t-1
- Appartenance à un même réseau
relationnel t-1
VARIABLES DE CONTRÔLE
- Âge de l'entreprise t-1
- Taille de l'entreprise t-1
- Performance de l'entreprise t-1
- Solvabilité de l'entreprise t-1
- Liquidité de l'entreprise t-1
- Garanties potentielle de l'entreprise t-1
VARIABLES RELATIONNELLES
Variable expliquée : yt
Coût de l'endettement t
Influence
Variables explicatives : xt-1
Source : De l'auteur
98
Le modèle qui découle de ce cadre
opératoire est similaire à ceux présentés au
chapitre II. Il se présente sommairement sous la forme :
- Coût de l'endettement t = f (variables de
multibancarisation, variables relationnelle,
variables de contrôle) t-1
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
99
Cette équation sera estimée à l'aide du
model linéaire général en suivant les approches
d'estimation présentés au chapitre II.
Section II: La multibancarisation, un choix couteux
pour les PME camerounaises
Les principaux résultats relatifs à l'influence
de la multilatéralisation de la dette sur le coût d'endettement
sont présentés dans cette section. Une analyse explicative
précèdera les tests économétriques ainsi que
l'interprétation des données.
I-) Analyse bivariée et choix du mix optimale de
variables exogène
Une analyse de la corrélation entre variables
exogènes pour détecter d'éventuelles problèmes de
multicolinéarité (1.1) sera suivi d'un examen de la
corrélation entre exogènes et endogènes (1.2)
pour un choix du mix optimal de variables explicatives.
1.1-) Corrélation entre exogènes
Avant d'effectuer nos régressions, nous avons recours
à des tests de corrélation pour détecter les
éventuelles colinéarités entre les variables explicatives
et anticiper les signes des coefficients des régressions que nous
effectuerons. Nous faisons donc recours au coefficient de corrélation
qui constitue une mesure de l'intensité de liaison entre deux variables.
Le coefficient employé est le coefficient de linéaire simple
dit de Bravais-Pearson (rxy) qui est une
normalisation de la covariance de deux variables (X et Y) par le produit de
leurs écarts-types. Le test d'hypothèse s'écrit : H0 :
rxy = 0 Vs H1 : rxy ? 0 . Plutôt que de comparer la
statistique calculée avec le seuil théorique fourni par la loi de
Student (voir chapitre II), le logiciel SPSS 17.0 propose également la
probabilité critique (p-value traduite par Sig.
(bilatéral)) que l'on doit comparer au risque á qu'on s'est
fixé. Si la p-value est inférieur à á, alors
l'hypothèse nulle est rejetée.
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
100
Tableau 4. 9: Matrice de
corrélation entre les variables exogènes relatives aux PME
multibanques
X1 :
|
Pearson
|
X1 :
|
X2 :
|
X3.1 :
|
X4 :
|
X5.1 :
|
X6 :
|
X7 :
|
X8 :
|
X9 :
|
X10 :
|
X11 :
|
1
|
|
Sig.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
X2 :
|
Pearson
|
0,141
|
1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Sig.
|
(0,166)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
X3.1 :
|
Pearson
|
-0,132
|
0,015
|
1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Sig.
|
(0,194)
|
(0,882)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
X4 :
|
Pearson
|
0,141
|
-0,011
|
0,185
|
1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Sig.
|
(0,165)
|
(0,911)
|
(0,068)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
X5.1 :
|
Pearson
|
-0,132
|
0,015
|
1,000**
|
0,185
|
1
|
|
|
|
|
|
|
|
Sig.
|
(0,194)
|
(0,882)
|
(0,000)
|
(0,068)
|
|
|
|
|
|
|
|
X6 :
|
Pearson
|
0,194
|
-0,034
|
0,127
|
0,017
|
0,127
|
1
|
|
|
|
|
|
|
Sig.
|
(0,056)
|
(0,742)
|
(0,212)
|
(0,866)
|
(0,212)
|
|
|
|
|
|
|
X7:
|
Pearson
|
0,259**
|
-0,012
|
-0,194
|
-0,074
|
-0,194
|
0,198
|
1
|
|
|
|
|
|
Sig.
|
(0,010)
|
(0,909)
|
(0,055)
|
(0,469)
|
(0,055)
|
(0,050)
|
|
|
|
|
|
X8 :
|
Pearson
|
-0,073
|
-0,111
|
-0,057
|
-0,067
|
-0,057
|
-0,009
|
-0,045
|
1
|
|
|
|
|
Sig.
|
(0,477)
|
(0,277)
|
(0,575)
|
(0,513)
|
(0,575)
|
(0,930)
|
(0,660)
|
|
|
|
|
X9:
|
Pearson
|
0,063
|
-0,115
|
-0,007
|
0,086
|
-0,007
|
0,021
|
0,143
|
-0,027
|
1
|
|
|
|
Sig.
|
(0,538)
|
(0,259)
|
(0,945)
|
(0,400)
|
(0,945)
|
(0,834)
|
(0,159)
|
(0,790)
|
|
|
|
X10 :
|
Pearson
|
-0,089
|
0,061
|
-0,248*
|
-0,170
|
-0,248*
|
-0,215*
|
-0,264**
|
-0,034
|
-0,071
|
1
|
|
|
Sig.
|
(0,385)
|
(0,552)
|
(0,014)
|
(0,095)
|
(0,014)
|
(0,034)
|
(0,009)
|
(0,740)
|
(0,485)
|
|
|
X11 :
|
Pearson
|
-0,017
|
-0,048
|
-0,159
|
-0,223*
|
-0,159
|
-0,081
|
0,175
|
0,024
|
0,343**
|
0,052
|
1
|
|
Sig.
|
(0,871)
|
(0,638)
|
(0,118)
|
(0,027)
|
(0,118)
|
(0,429)
|
(0,084)
|
(0,814)
|
(0,001)
|
(0,608)
|
|
**. La corrélation est significative au niveau 0.01
(bilatéral). *. La corrélation est significative au niveau 0.05
(bilatéral).
Source : de l'auteur à partir de
la base de données constituée
En s'intéressant à l'ensemble des
résultats fourni par le tableau et plus précisément aux
coefficients significatifs, deux liaisons caractérisées par de
coefficients élevés doivent faire l'objet d'un
intérêt particulier pour la suite de la régression. A la
lecture des résultats du tableau 4.9, nous remarquons que les variables
X3.1 et X5.1 sont parfaitement
corrélées. Cette situation traduit le fait l'une des variables
apporte la même information que l'autre. L'une de ces variables devra par
conséquent être exclue de l'équation de régression.
Aussi, une attention sera porté aux couples (X4, X5.1) et
(X9, X11), car la valeur élevée de ces coefficients (rx4.x5 =
0,467 et rx9.x11 = 0,540) pourrait créer des problèmes
colinéarité et biaiser les résultats des
régressions.
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
101
1.2-) Corrélation entre endogènes et
exogène et choix du mix optimal de variables explicatives
L'objectif de la régression est de garder le meilleur
modèle composé des variables les plus corrélées
avec Y et les moins corrélées entre elles. En ce sens,
l'étude de la relation bilatéral entre endogène et
exogènes complète celle de la corrélation entre
exogènes. Le tableau 4.10 ci-dessous présente le niveau de
significativité de chaque exogène avec le coût de la
dette.
Tableau 4. 10 : Corrélation
entre endogènes et exogènes des entreprises multibanques
|
X1
|
X2
|
X3.1
|
X4
|
X5.1
|
X6
|
X7
|
X8
|
X9
|
X10
|
X11
|
Y Pearson
|
0,193
|
0,193
|
0,161
|
0,414**
|
0,161
|
0,159
|
-0,072
|
-0,259*
|
0,122
|
-0,149
|
-0,403**
|
Sig.
|
(0,057)
|
(0,057)
|
(0,112)
|
(0,000)
|
(0,112)
|
(0,118)
|
(0,483)
|
(0,010)
|
(0,232)
|
(0,143)
|
(0,000)
|
**. La corrélation est significative au niveau 0.01
(bilatéral). *. La corrélation est significative au niveau 0.05
(bilatéral).
Source : de l'auteur à partir de
la base de données constituée
Ce tableau nous montre que pour un seuil de 5 %, seul les
variables nombre de créanciers, taille et garantie potentielle sont
significativement liées au coût de la dette. Cependant, à
un risque de 10 %, les variables durée et étendue de la relation
avec la BP deviennent significatives. Ces variables sont potentiellement les
facteurs les plus pertinentes pour l'explication du coût de la dette des
PME multibanques. En dépit de la pertinence de ces relations
bilatérales, les conclusions relatives à la causalité
nécessitent des analyses plus approfondies. Les liaisons jusque
là identifiées ne représentent en aucun cas des
conclusions définitives quant à l'incidence du régime
multibancaire de financement sur le coût de l'endettement des PME. Elles
ne sont présentées qu'à titre indicatif en attendant la
confirmation par les résultats de la régression.
II-) Résultats de l'estimation et
interprétations
Nous procèderons dont lors de l'exécution des
régressions aux tests de détection de la
multicolinéarité des variables endogènes. Pour rappel,
Deux principaux test ont été utilisés à cet effet :
celui de présomption de multi colinéarité (ou test de
Klein) et celui relatif au facteur d'inflation de la variance (Vif) ou au
coefficient de Tolérance (T).
> Le test de Klein repose sur le principe suivant :
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
102
- Nous calculons normalement la régression
linéaire multiple sur y = a0 + a1x1 + a2x2 + .... + apxp
+ å, nous recueillons le coefficient de détermination
R2.
- Nous calculons les corrélations croisées entre
les variables exogènes xj et xt : rjt (j=1,2,..., p ; et t=1,2,..., p
avec i ? j).
- Il y a présomption de colinéarité s'il
existe au moins un couple de variables (xj, xt) tel que R2 <
r2jt. Une simple proximité entre ceux deus coefficients doit
constituer une alerte dans la pratique.
> Les deux mesures (Tolérance et Vif) sont
bâties à partir de régressions artificielles (sans
prétention d'interprétation) où une variable explicative
du modèle étudié est « régressée »
sur les autres variables explicatives du modèle. Il faudra effectuer la
régression d'une exogène xj avec les (p-1) autres
exogènes, puis analyser le coefficient de détermination
R2j associé. On défini le coefficient Vif j =
1/Tolérance j (avec Tolérance j = 1 - R2
j). Plus R2 j est élevé, plus la Tolérance j
est faible, plus le Vif j est élevé et plus
l'exogène xj souffre de colinéarité. On décide
qu'il y a un problème de multicolinéarité lorsque qu'au
moins un des Vif j = 4 (ou Tolérance j = 0,25) (Rakotomalala, 2011).
2.1-) Les facteurs explicatifs du coût de la
dette des PME multibanques
Les principaux résultats de l'estimation sont
présentés dans le tableau 4.11 ci - dessous.
Dans la régression 1, la variable appartenance aux
réseaux à été supprimé car étant
corrélée avec la variable dualisme banque-EMF. Les variables les
moins significatives de la régression 1 sont supprimées lors de
l'exécution de la régression 2. Nous constatons ainsi une
amélioration de la capacité prédictive de modèle
(R2 ajusté passe de 0,368 à 0,372). Les modèles
présentent une bonne qualité d'ajustement puisque le coefficient
de détermination le plus bas est de 0,368 (R2 ajusté
régression 1). Plusieurs coefficients sont significatifs. Le test de
Fischer sur la pertinence de l'ajustement montre une P-Value inférieure
à 0.01 et une statistique empirique supérieure à la valeur
théorique lue sur la table de Fischer.
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
103
Tableau 4. 11 : Résultats de la régression du
coût de la dette des PME multibanques
|
Régression.1
|
Régression. 2
|
X0 : Constante
|
0,183***
|
0,175***
|
|
(5,166)
|
(7,080)
|
X1 : Durée de la relation avec la
BP
|
0,004
|
x
|
|
(1,027)
|
|
X2: Étendue de la relation avec la
BP
|
0,006**
|
0,006**
|
|
(2,136)
|
(2,246)
|
X3.1 : Appartenance aux
réseaux
|
x
|
x
|
|
|
|
X4 : Nombre de créanciers financiers
formels
|
0,011***
|
0,013***
|
|
(2,977)
|
(3,436)
|
X5.1 : Dualisme banque-EMF
|
3,309E-5
|
x
|
|
(0,004)
|
|
X6: Âge de l'entreprise
|
0,002
|
x
|
|
(1,235)
|
|
X7 : Taille de l'entreprise
|
-0,006
|
x
|
|
(-1,000)
|
|
X8 : Performance de l'entreprise
|
-0,496**
|
-0,490**
|
|
(-2,500)
|
(-2,492)
|
X9 : Solvabilité de
l'entreprise
|
0,205***
|
0,211***
|
|
(2,784)
|
(2,900)
|
X10 : Liquidité de
l'entreprise
|
-0,007
|
x
|
|
(-0,885)
|
|
X11: Garantie potentielle de
l'entreprise
|
-0,129***
|
-0,138***
|
|
(-4,236)
|
(-4,629)
|
-*R2
-*R2 ajusté
-*Test de klein (comparairon de
R2 au r2 jt maximum) -*VIF (Coefficient de
tolérance le plus faible TXj)
Statistique
-*Test de Shapiro-Wilk
P-value
-*Statistique de Fisher
|
0,433 0,368 0,443 > (0,343)2 TX7 = 0,762 0,988
0,546
6,644***
|
0,404 0,372 0,404 > (0,343)2 TX9 = 0,844 0,992
0,823
12,482***
|
La variable expliquée est le coût
d'endettement. Le nombre d'observation est de 98 (PME multibanques). Les
valeurs entre parenthèse représentent les statistiques de Student
associées aux coefficients. ***, **, * traduisent respectivement une
significativité des coefficients à 1 %, 5 % et 10%. Les six
dernières lignes sont consacrées aux tests de la
qualité d'ajustement des modèles.
Source : de l'auteur
2.2-) Les PME multibanques victimes de hold-up et de
duplication de coût de transaction
L'interprétation des résultats sera faite en
s'intéressant tout d'abord aux variables de contrôle puis aux
variables relationnelles et enfin aux variables de
multilatéralisation.
Concernant les variables de contrôle, l'âge, la
taille et liquidité de l'entreprise ne présente pas de
coefficients significatifs. Ces variables ne semblent pas avoir
d'intérêt dans la facturation des services financiers par les
créanciers de l'entreprise. Cette absence de liaison
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
104
significative ne rejoint pas la conception selon laquelle le
degré d'opacité de l'entreprise (mesuré par l'âge et
la taille) serait inversement au rationnement de crédit et donc au
coût de l'endettement.
Les garanties sont considérées comme une Proxy
inverse des coûts d'agence. La variable garantie potentielle
présente un signe significatif et négatif. Cette relation entre
la propension à présenter des garanties sous forme d'actifs
tangibles et le coût du crédit bancaire confirme les idées
des théories de l'agence et du signal. La théorie de l'agence
considère que les garanties ont un impact positif sur la dette
puisqu'elles contribuent à réduire les coûts d'agence
dirigeants-créanciers Le monitoring de la PME multibanque est moins
fréquent et génère des économies de coûts qui
son répercutés sur la tarification de ses services financiers..
Les garanties sous forme d'immobilisations corporelles sont donc un
critère important conditionnant le coût d'endettement des PME.
Lehmann et Neuberger (2001) trouvent également en Allemagne que le
niveau de garantie offert par les PME pour une demande de prêts influence
négativement sur le taux d'intérêt bancaire.
La variable performance présente également un
coefficient négatif et significatif. Plus les PME génèrent
suffisamment de profits leurs permettant éventuellement de couvrir leurs
charges financières, moins le coût d'endettement est
élevé.
Le niveau d'endettement de l'entreprise,
représenté par la variable solvabilité de l'entreprise,
à une influence positive et significative sur le coût du
crédit. Contrairement à l'argument de Ross (1977), l'augmentation
du niveau d'endettement de l'entreprise multibanque serait plus perçue
par les banques comme une source supplémentaire de risque et non comme
un signal de qualité. Un résultat similaire est trouvé par
Ziane (2003), sur des données françaises.
La régression du coût d'endettement des PME
montre que parmi les variables relationnels (X1, X2 et X3.1) seule
l'étendue des services financiers offerts par la banque principale (X2)
de l'entreprise est significative. Le signe positif de son coefficient peut
trouver justification dans l'hypothèse du hold-up informationnel de
Sharpe (1990). Les BP, opportunistes, utiliseraient l'avantage informationnel
issu de la fréquence des contacts avec les PME pour satisfaire
uniquement leurs intérêts. Weinstein et Yafeh (1998), dans le
contexte japonais, trouvent également qu'en dépit du fait que
l'étendue de la relation avec la banque
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
105
principale est source de disponibilité de
crédit, celle-ci s'accompagne d'un coût élevé et
d'un faible niveau de croissance de l'entreprise74.
Les variables de multibancarisation (X4 et X5.1)
sont tous positivement liées au coût d'endettement. Cependant,
seule la variable nombre créanciers financiers a un coefficient
significatif. Contrairement aux arguments de Fall et Diagne (2009), les EMF ne
joueraient pas un rôle de certification de la qualité de
l'emprunteur auprès des banques. Le signe positif de la variable
dualisme banque-EMF tend plutôt à corroborer la thèse selon
laquelle étant donné que les EMF se refinancent auprès des
banques commerciales, les taux d'intérêt appliqués sur les
crédits par ceux-ci seraient nécessairement supérieurs
à ceux de la banque. La combinaison banque-EMF n'aurait donc pour
conséquence qu'une augmentation du coût de la dette.
Les résultats obtenus sur la variable nombre de
créanciers financiers sont similaires à ceux de Petersen et Rajan
(1994) aux États-Unis, de Cánovas et Solano (2003) en Espagne, et
de Shikimi (2005) au Japon. Ils corroborent la thèse de Diamond (1984)
selon laquelle plus le nombre de créanciers est élevé,
plus les coûts des transaction sont dupliqués et
répercutés dans les conditions de financement de l'entreprise.
L'argument selon lequel la multiplication des interlocuteurs financiers
permettrait à la PME d'arbitrer sur les conditions de crédit
proposées par chacun d'eux et d'en choisir la meilleure offre est
infirmée en référence au coût du crédit.
La deuxième partie de ce travail avait pour
finalité l'analyse de l'incidence de la multibancarisation sur le
coût de l'endettement des PME camerounaises. Un parcours de la
littérature théorique et empirique sur le sujet à permis
de recenser un ensemble de variables caractérisant principalement ce
régime de financement (Nombre de créanciers financiers, Dualisme
banque-EMF, Durée et Étendue de la relation avec la banque
principale). L'analyse basée sur un échantillon de 98 PME
multibanques montre que, malgré le lien positif constaté entre
ces variables et le coût de l'endettement, seules les variables Nombre de
créanciers et Durée de la relation présentent des
coefficients significatifs. La seconde hypothèse de la
74 Précisons que les auteurs justifient le
faible niveau de croissance par le fait que les banque s'approprieraient les
bénéfices de la relation de clientèle et, par un
comportement opportuniste, dissuaderaient les entreprises à investir
dans les projets innovants et risqués comme les investissements en
immatériels.
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
106
recherche selon laquelle le régime multibancaire de
financement est lié positivement au coût de l'endettement n'a donc
été que partiellement validée.
CONCLUSION GÉNÉRALE
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
107
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
108
Rendu à ce stade de la réflexion au regard des
développements et analyses établis, cette conclusion
étayera davantage les points principaux de cette recherche ainsi que les
apports de connaissances. Par ailleurs, il s'agira aussi d'élargir le
champ de l'étude vers de nouvelles perspectives.
S'intéressant aux problèmes qui entravent le
développement des entreprises, cette recherche porte un
intérêt particulier aux problèmes de financement des
petites et moyennes entreprises camerounaises. Elle s'est articulée
autour de la problématique quelle est l'influence des
régimes de financement sur les conditions de crédit des
entreprises ? Autrement dit, quelle est l'incidence
des régimes monobancaire et multibancaire de financement sur le
coût de l'endettement ? Il s'agissait spécifiquement
de montrer, sur la base de la relation qui existe entre l'entreprise et sa
banque principale, l'incidence de la stratégie monobancaire et de la
stratégie de multibancaire sur le coût du crédit
supporté par les PME. Deux hypothèses, inspirées de la
littérature théorique et empirique ont été
formulées :
- suivant la première hypothèse, le
régime monobancaire de financement est lié négativement au
coût de l'endettement des entreprises camerounaises ;
- suivant la seconde hypothèse, le régime
multibancaire de financement est lié positivement au coût de
l'endettement des entreprises camerounaises.
Ces deux présupposés théoriques
constituent des réponses provisoires à notre question de
recherche et mettent en évidence, sur la base de leurs formulations, le
fait que cette recherche a adopté une approche
hypothético-déductive. Ainsi, notre première
hypothèse est fondée sur les postulats de la théorie du
contrat social. L'idée de fond de cette théorie est que la
réputation, la confiance et le capital social qui émergent de
multiples échanges et interactions sociales entre agents
économiques atténuent considérablement les
asymétries d'information et sont favorables à la réduction
des coûts de transaction et/ou d'agence. L'économie de coût
ainsi généré serait bénéfique aux deux
parties au contrat étant donné que les échanges
répétées inhibent les comportements opportunistes
(Macneil, 2000 ; Ring et Van De Ven, 1992 ; Ambroise et al., 2009).
La seconde hypothèse quant à elle tire sa source
principalement des théories l'intermédiation financière.
Selon ces dernières théories, il est sous optimale pour une
entreprise de multiplier ses interlocuteurs financiers, car il s'en suit une
duplication des coûts de transaction et/ou d'agence dont les
répercutions se feront ressentir sur les conditions de financement
(Diamond, 1984). De plus, l'instauration de la concurrence entre les
créanciers serait préjudiciable pour l'entreprise étant
donné qu'elle pourrait contribuer d'une part à
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
109
réduire l'incitation de la banque principale à
collecter et à traiter les informations soft. D'autre part, elle
pourrait générer des comportements de « passager clandestin
» et conduire les créanciers à adopter un comportement plus
transactionnel les rendant plus réticents à octroyer du
crédit aux conditions voulues par l'entreprise (« winner's
curses », Rajan, 1992).
Pour vérifier empiriquement les hypothèses
formulées, nous avons eus recours aux Déclarations Statistiques
et Fiscales déposées auprès de l'Institut National de la
Statistique. Les informations issues de ces Déclarations ont
été complétées par une enquête de terrain
réalisée auprès des PME de la ville camerounaise de
Douala. Les informations obtenues et utilisables ont porté sur 189 PME
(dont 91 monobanques et 98 multibanques) et concernent les années 2008
et 2009.
Sur un plan statistique, le traitement des données
s'est fait à l'aide du logiciel SPSS 17.0. Le modèle
linéaire général a été employé pour
la régression du coût de l'endettement de l'année 2009 sur
l'ensemble des exogènes portants sur l'année 2008. Après
application des principaux tests d'hypothèses (corrélation de
Pearson, test de Klein, test du Facteur d'inflation de la variance, Student,
Fisher, Shapiro-Wilk), les principaux résultats obtenus
révèlent que :
- La durée et l'étendue de la
relation monobancaire ainsi que l'existence de liens sociaux entre les banques
et les PME camerounaises ont une influence négative et significative sur
le coût de l'endettement de ces dernières. Ces résultats
obtenus à l'issue de la première estimation vérifient
notre première hypothèse et par là les postulats de la
théorie du contrat social. La confiance se révèle
être un facteur déterminant dans les relations banque-PME dans le
contexte camerounais ou est fortement décrié un comportement
transactionnel des créanciers (Ndjanyou, 2001 ; Wanda, 2007). Le
financement exclusif influencerait ainsi le comportement des banques en leur
faisant intégrer des variables de l'approche relationnel de
l'échange.
- Concernant la seconde hypothèse, le
nombre de créanciers financiers formels est lié positivement et
significativement avec le coût de la dette des PME multibanques. Ce
résultat est cependant associé à un lien positif mais non
significatif de la dualité banque-Établissement de microfinance
avec le coût. Par ailleurs, la banque principale, dans le cas d'un
financement multilatéral, aurait tendance à extraire une rente
informationnelle en surtaxant les PME comme l'indique le lien positif et
significatif constaté entre l'étendue des services offerts par la
banque principale et le coût de l'endettement. La multibancarisation
constituerait ainsi une entrave à la production d'informations sur
l'entreprise par la banque principale. En outre, elle inciterait cette
dernière à utiliser de
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
110
manière opportuniste le supplément d'information
qu'elle est supposée disposée sur la PME par rapport aux autres
créanciers pour la surtaxer. La seconde hypothèse n'est donc que
partiellement validée.
A la suite de ces résultats, nous pouvons
dégager deux enseignements managériaux. Premièrement, les
banques camerounaises ne font relativement pas un usage opportuniste de la
situation de dépendance asymétrique dans une relation
monobancaire et privilégient plutôt l'effet réputation et
satisfaction par rapport aux résultats passés pour tarifier les
services financiers offerts aux PME. Deuxièmement, en se
référent aux facteurs déterminants le pouvoir de
négociation des fournisseurs et des clients sur le marché du
crédit, nous constatons que les effets induits par les coûts de
transferts ainsi que la dépendance des PME multibanques à
l'égard des crédits bancaires dominent ceux induits par la
concurrence entre les différents créanciers financiers de
l'entreprise.
Somme toute, le comportement des banques principales dans le
contexte camerounais est divergent selon que la PME est monobanque ou
multibanque. Le premier cas laissant présager un climat de confiance
dans la relation tandis que le second se traduisant par des comportements
opportunistes. Ces résultats interpellent en conséquence les PME
soucieuses d'améliorer leurs conditions de financement à prendre
en compte, l'importance des variables relationnelles comme confiance, le
capital social et le lien étroit dans leurs relations avec les
interlocuteurs financiers en général et la banque principale en
particulier.
Au delà des contributions de cette étude, il est
évident qu'elle présente certaines faiblesses. Un travail de
recherche ne saurait être complètement parfait. Malgré tous
les efforts consentis pour la valoriser, les problèmes rencontrés
lors de la collecte des données confèrent probablement à
cette étude quelques imperfections liées notamment à la
constitution des échantillons, à leurs tailles relativement
faibles, ainsi qu'à la prise en compte de toutes les variables
pertinentes inhérentes à une relation de crédit (distance
géographique entre la banque et la PME, indice de concentration de la
dette) ; imperfections qui ne vont pas sans soulever une validité des
résultats qui laisse place à des améliorations
potentielles.
Néanmoins, les résultats ainsi obtenus ouvrent
la voie à une possibilité d'étendre la recherche. En se
basant sur la confirmation de l'hypothèse première validant
l'utilité du transfert des informations « soft » de
l'entreprise vers la banque, on pourrait analyser l'influence du financement
relationnel sur le système d`information financier des PME en terme non
seulement de sa formalisation, mais aussi de la qualité des informations
transmises, non plus à la banque principale uniquement, mais à
l'ensemble des partenaires de l'entreprise.
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
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Annexes
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
120
Annexe n° 1 : Quelques appréhensions de
la PME sur le plan international
ORGANISATION OU PAYS
|
CRITÈRES DE DÉFINITION
|
Effectif annuel (EA)
|
Chiffre d'affaires (CA) (en
million d'unité monétaire)
|
Total Bilan (TB) ou Total
Actifs (TA)
(en million d'unité monétaire)
|
Indépendance
|
Union Européenne Recommandation 2003/361/CE
(Unité monétaire : EURO)
|
Mi-E
|
[1 - 10]
|
CA < 2 ou TB < 2
(non défini auparavant)
|
Ne pas détenir une
participation 2 à 25 % du capital ou des droits
de vote d'une autre entreprise et/ou ne pas être
détenue à plus de 25
% par une autre
entreprise ou
conjointement par
plusieurs entreprises.
|
P-E
|
]10 - 50]
|
CA < 10 ou TB < 10
(< 7 en 1996) (< 5 en 1996)
|
Mo-E
|
]50 - 250]
|
10 < CA < 50 ou 10 < TB < 43
(< 40 en 1996) (< 27 en 1996)
|
Banque mondiale
(2004)
(Unité monétaire : US DOLLAR)
|
Mi-E
|
[1 - 10]
|
(non défini)
|
TA < 0,1
|
(non défini)
|
P-E
|
]10 - 50]
|
]0,1 - 3]
|
] 0,1 - 3]
|
Mo-E
|
]50 - 300]
|
]3 - 15]
|
]3 - 15]
|
CHINE : Bureau d'État aux
Statistiques 10/Javier/2005
(Unité monétaire : YUAN)
|
Industrie
|
P-E
|
[1 - 300[
|
CA < 30
|
TA < 40
|
(non défini)
|
Mo-E
|
[300 - 2 000[
|
[30 - 300[
|
[40 - 400[
|
Construction
|
P-E
|
[1 - 600[
|
CA < 30
|
TA < 40
|
Mo-E
|
[600 - 3 000[
|
[30 - 300[
|
[40 - 400[
|
Commerce de gros
|
P-E
|
[1 - 100[
|
CA < 30
|
(non défini)
|
Mo-E
|
[100 - 200[
|
[30 - 300[
|
Commerce de détail
|
P-E
|
[1 - 100[
|
CA < 10
|
Mo-E
|
[100 - 500[
|
[10 - 150[
|
Transport
|
P-E
|
[1 - 500[
|
CA < 30
|
Mo-E
|
[500 - 3 000[
|
[30 - 300[
|
Poste et Administra- tion
|
P-E
|
[1 - 400[
|
CA < 30
|
Mo-E
|
[400 - 1 000[
|
[30 - 300[
|
Logement et Hôtellerie
|
P-E
|
[1 - 400[
|
CA < 30
|
Mo-E
|
[400 - 800[
|
[30 - 150[
|
Mi-E : microentreprise ; P-E
: petite entreprise ; Mo-E : moyenne
entreprise Source : de l'auteur à partir de
ses lectures
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
Annexe n° 2 : Questionnaire de la recherche
Fatherland
SOA
de
RÉPUBLIQUE DU CAMEROUN Paix - Travail -
Patrie
UNIVERSITÉ DE YAOUNDÉ II -
Faculté des Sciences Économiques
et
Gestion
BP : 1365 Yaoundé
Tel/Fax : (237) 22 21 34 41 / 22 23 73 89
TCHAMABE Jules
Tel: 74 25 23 71
Email: overmeter@yahoo.fr
REPUBLIC OF CAMEROON
Peace - Work -
THE UNIVERSITY OF YAOUNDÉ II - SOA Faculty of
Economics and Management P.O.BOX : 1365
Yaoundé Tel/Fax : (237) 22 21 34 41 / 22 23 73
89
Au Service Financier
Questionnaire de recherche
Madame/Monsieur, le directeur général,
Madame/Monsieur, le responsable,
Relations de
Nous sommes chercheurs en DEA Sciences de Gestion de la
Faculté des Sciences Économiques et de Gestion de
l'Université de Yaoundé II-Soa. La recherche est
relative au comportement d'endettement des entreprises au
Cameroun et nous envisageons la réalisation d'une enquête portant
sur le thème « crédit et coût du financement : le
cas des PME camerounaises ».
Compte tenu de l'importance des problèmes
abordés, votre contribution est fort souhaitée à travers
les réponses aux questions formulées dans le présent
questionnaire. Les modalités de réponse vous seront
indiquées pour chaque question.
Les données recueillies sont couvertes par le
secret statistique et feront l'objet d'un traitement
strictement anonyme conformément à la loi N° 91/023
du 16 Décembre 1991 sur les recensements et enquêtes
statistiques.
Nous vous exprimons par avance nos très vifs
remerciement pour la collaboration que vous voudriez bien nous
apporté.
NB :
|
|
Bien vouloir tenir compte de l'année 2008
pour ce faire.
|
N°
|
|
|
|
|
|
0-) Inscrivez, SVP, le nom ou la raison sociale de votre
entreprise
00-) Quelle est l'activité principale de votre
entreprise ?
CARACTÉRISTIQUES GÉNÉRALES DE
L'ENTREPRISE
|
N°
|
Q.1-) Quel est le statut juridique de votre entreprise ?
(Cochez dans la case correspondante SVP)
l Société à responsabilité
limitée (SARL)
l SARL unipersonnel
l Société anonyme (SA)
l Société individuelle
n Société en nom collectif (SNC)
n Société en commandite simple
(SCS)
n n
n Autre (précisez SVP) :
n
Q.2-) Votre entreprise compte combien
d'employés ? (précisez le nombre d'employés
SVP):
employés
Q.4-) Quelle est l'année de création de
votre entreprise ? (Précisez l'années de création
SVP) :
19 / 20
Q.4-) Combien d'actionnaires compte votre
entreprise
|
? : (Précisez le nombre
d'actionnaires SVP)
|
:
|
121
. actionnaires
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
122
Q.5-) Votre entreprise appartient-elle à un groupe
? (Cochez dans la case correspondante SVP) :
l Oui n Non n
Q.6-) Quelle est la proportion du capital détenue
par l'actionnaire principal de votre entreprise ?
(Cochez dans la case correspondante SVP) :
l 0 à 25% n 26 à 50% n 51 à 75 % n plus
de 75% n
Q.7-) Dans quelle proportion estimez-vous le chiffre
d'affaire annuel de votre entreprise ? (Cochez dans la case
correspondante SVP) :
l de 0 à 25 000 000 F n
|
l de 76 à 100 000 000 F
|
n
|
l de 151 à 175 000 000 F
|
n
|
l de 26 à 50 000 000 F n
|
l de 100 à 125 000 000 F
|
n
|
l de 176 à 200 000 000 F
|
n
|
l de 51 à 75 000 000 F n
|
l de 126 à 150 000 000 F n
|
l Plus de 200 000 000 F
|
n
|
|
STRUCTURE D'ENDETTEMENT DE
L'ENTREPRISE
Q.8-) Votre entreprise a-t-elle sollicité un
crédit bancaire depuis sa création ? (Cochez dans la
case
correspondante SVP) : Oui n allez à
Q.9-)
l Non n arrêtez et merci
pour votre collaboration
Q.9-) Le tout premier crédit bancaire
sollicité par votre entreprise auprès de sa banque a-t-il
été obtenu ? (Cochez dans la case correspondante SVP)
:
l Rép. 1 : Oui, dans toutes les
conditions de crédit (montant, taux d'intérêt et garanties)
désirées n
l Rép. 2 : Oui, mais les
conditions de crédit désirées par l'entreprise ont
été modifiées n
l Rép. 3 : Non, la
première banque que nous avons sollicitée a refusé de nous
accordé du crédit n
Q.10-) Si votre entreprise a sollicité du
crédit bancaire durant la période 2008-2009 veuillez indiquer si
celui-ci à été obtenu ou pas (Cochez dans la
(les) case(s) correspondante(s) SVP) :
l Rép. 1 : Notre entreprise n'a pas
sollicité du crédit bancaire durant cette période n
l Rép. 2 : Non, le
crédit bancaire sollicité durant cette période n'a pas
été obtenu n
l Rép. 3 : Oui, notre
entreprise a obtenu le dernier crédit bancaire sollicité durant
cette période n
Q.11-) Quelle a été la réaction
de votre entreprise face à ce refus de la banque de prêter dans
les conditions voulues par elle ? (Cochez dans la case correspondante
SVP) :
l Votre entreprise s'est rapprochée du chargé
d'affaires de la même banque en développement des relations n
Informelles, en améliorant la communication
l Votre entreprise a changé de banque n
l Votre entreprise s'est rapprocher de plusieurs autres
intermédiaires financiers (banques, établissements
n financiers, établissements de microfinance) pour solliciter du
crédit
Autres (précisez SVP) :
Q.12-) Parmi les sources de financement externes
suivantes, quelles sont celles qui sont utilisées par votre entreprise ?
(Cochez dans la (les) case(s) correspondante(s) SVP) :
l Banques n Établissements financiers
n (Entreprises spécialisées dans le crédit-bail par
exemple)
l Établissement de microfinance n Tontines n
l Entreprise de capital-risque n
[Organisme ayant une participation temporaire dans le
capital de votre entreprise et qui, grâce à son savoir faire,
assiste cette dernière dans sa gestion (détermination de sa
politique générale, conception de projets d'investissement,
évaluation financière, recrutement de personnel...)].
l Autres (Précisez SVP) :
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
Q.13-) Avec combien de banques, établissements
financiers et/ou établissements de microfinance votre entreprise
est-elle en relation ? (Remplissez le tableau suivant SVP).
Nature de la source
de financement
|
Nombre
|
Banques
|
|
Établissements financiers
|
|
Établissements de microfinance
|
|
NB : -* Si votre entreprise n'est en
relation
qu'avec une et une seule banque et aucun autre
-*
intermédiaire financier, passez à
Q.15-)
Si le nombre total de source de
financement est supérieur à 2,
passez à Q.14-)
Q.14-)
Cette question est optionnelle et dépendant des
réponses de la question précédente
non
réponses
oui
(Cochez dans la (les) case(s) correspondante(s) SVP) :
+ Si votre entre prise est en relation avec une et une
seule banque :
|
|
Est-elle la seule banque que votre entreprise ait
contractée depuis sa création ?
|
n
|
n
|
Votre entreprise a-t-elle contracté avec un autre
partenaire financier (banque, établissement financier,
établissement de microfinance) depuis le début de sa relation
avec la banque actuelle ?
|
n
|
n
|
+ Si votre entreprise est en relation avec plusieurs
partenaires financiers, quelles
seraient les principales raisons de ce choix
?
|
|
|
Certaines banques en relation avec votre entreprise refusent
souvent de prêter
|
n
|
n
|
Coût du crédit bancaire (taux
d'intérêt et niveau de garantie) trop élevé
|
n
|
n
|
Certaines banques en relation avec votre entreprise exigent des
garanties personnelles
|
n
|
n
|
Certaines banques en relation avec votre entreprise ne
l'encouragent pas assez à faire des commentaires et/ou des
réclamations
|
n
|
n
|
L'offre de financement de certaines banques n'est pas
adaptée aux besoins de notre entreprise
|
n
|
n
|
La durée du crédit bancaire est faible
|
n
|
n
|
Votre entreprise est sensible aux offres promotionnelles que
peuvent faire les autres intermédiaires financiers
|
n
|
n
|
Votre entreprise est régulièrement
sollicitée par les autres intermédiaires financiers pour ouvrir
un compte
|
n
|
n
|
Les offres de financement des Établissements de
microfinance sont plus convenables pour votre entreprise
|
n
|
n
|
Souscrire un contrat de crédit-bail auprès des
établissements financiers est moins coûteux qu'auprès
des
banques
|
n
|
n
|
Être en relation avec plusieurs partenaires financiers
accroit la réponse en matière de crédit
|
n
|
n
|
|
Autres (Précisez SVP)
RELATIONS BANCAIRES DE L'ENTREPRISE
Q.15-) Si une des banques ci-dessous est actionnaire
dans votre entreprise, veuillez, SVP, indiquer dans la liste ci-dessous son
identité (Cochez dans la (les) case(s) correspondante(s) SVP)
:
1- Afriland First Bank
|
n
|
2- Amity Bank Cameroun PLC (Banque Atlantique du
Cameroun)
|
n
|
3- BICEC
|
n
|
4- Citibank N. A Cameroun
|
n
|
5- Commercial Bank of Cameroon
|
n
|
6- SCB Cameroun
(Crédit Agricole/Crédit lyonnais)
|
n
|
|
7- Ecobank Cameroun
|
n
|
8- National Financial Crédit Bank
|
n
|
9- SGBC
|
n
|
10- Standard Characted Bank
|
n
|
11- Union Bank of Cameroon PLC (Oceanic Bank)
|
n
|
12- United Bank for Africa
|
n
|
|
Q.16-)
123
Parmi ces banques, quelle est celle que votre
entreprise sollicite prioritairement pour financer ses activités
(c'est-a-dire sa « banque principale » :
banque avec laquelle l'entreprise noue des relations durables, qui
représente une part importante dans son endettement global et est
supposée disposer d'informations privilégiées par rapport
aux autres créanciers qui sont éventuellement impliqués
dans l'actionnariat de l'entreprise) ?
(Déclinez son identité SVP) :
Q.17-) Depuis combien de temps votre entreprise est-elle
en relation avec sa banque principale ?
(Précisez le nombre d'années SVP) :
124
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
Q.18-) Quelles sont parmi les produits et services
ci-dessous ceux que votre entreprise utilise auprès de sa banque
principale ? (Cochez dans la (les) case(s) correspondante(s) SVP) :
l Épargne
Crédits
|
Dépôts à vue
|
n
|
Découverts sur compte
|
n
|
Dépôts à terme
|
n
|
Escompte commercial
|
n
|
Bon de caisse
|
n
|
Avance sur marché
|
n
|
l Paiement
|
|
Avance sur facture
|
n
|
Chèque
|
n
|
Avance sur bon de commande
|
n
|
Virement (transfert d'argent)
|
n
|
Avance sur produits nanti
|
n
|
Ordre de prélèvement
|
n
|
Crédit à court terme
|
n
|
Cash management
|
n
|
Crédit de moyen et long terme Caution en douane (de
marché)
|
n n
|
l Les services monétiques
|
|
Crédit documentaire import
|
n
|
Carte d'épargne
|
n
|
Financement du commerce extérieur
|
n
|
Carte de privilège Carte Cash
|
n n
|
Engagement de signature (Caution, Garanties,
A l)
l Financements spécialisés
|
n
|
Carte Traveller
|
n
|
Crédit-bail
|
n
|
Carte prémium
|
n
|
Location opérationnelle
|
n
|
l Les produits d'assurance
|
|
l Produits d'interventions en fonds propres
|
|
Vie
|
n
|
Prises de participations
|
n
|
Prévoyance
|
n
|
Capital-investissement
|
n
|
Dommage
|
n
|
l Produits d'ingénierie
financière
|
|
l La gestion mobilière
|
|
Conseil en Fusion et Acquisition
|
n
|
Gestion privée ou collective
|
n
|
Financements structurés
|
n
|
Gestion de l'épargne salariale
|
n
|
l L'intervention sur marché
|
|
Gestion institutionnelle
|
n
|
Intermédiation boursière
|
n
|
l Services Télématiques Anet
(Net adresses)
|
n
|
|
|
|
l Autres produits ou services (précisez
SVP) :
Q.19-) Votre entreprise appartient-il à un
même réseau relationnel (Association, réunion,
club, centre de réflexion, centre de discussion, centre de formation...)
que votre banque principale ? (Cochez dans la case
correspondante SVP) :
l Oui n
|
(Allez à Q.20-) )
|
l Non n (Allez à Q.21-) )
|
|
Q.20-) Si oui, votre entreprise tire telle avantage de
l'existence de ce(s) réseau(x) relationnel(s) en terme
d'amélioration de sa relation avec sa banque principale?
(Cochez dans la case correspondante SVP)
l Oui n Non n
Q.21-) Dans quelle proportion votre entreprise
estime-t-elle le financement de sa banque principale ? (Cochez dans la
case correspondante SVP) :
l 0 à 25% n 26 à 50% n 51 à 75 % n plus
de 75% n
Q.22-) Dans quelle proportion votre entreprise
estime-t-elle le pourcentage de crédit bancaire garanti ?
(Cochez dans la case correspondante SVP) :
l 0 à 10% n 21 à 30% n 41 à 50 % n 61%
à 70% n 81 à 90 % n
l 11 à 20% n 31 à 40% n 51 à 60 % n 71%
à 80% n 91 à 100 % n
l plus de 100 % n
Table des matières
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
125
Avertissement i
Sommaire ii
Dédicace iii
Remerciements iv
Résumé v
Abstract vi
Liste des tableaux et figures vii
Liste des principales abréviations viii
INTRODUCTION GÉNÉRALE 1
I-) Contexte et problématique
2
II-) Objectif de la recherche 9
III-) Hypothèses de la recherche
10
IV-) Intérêt de l'étude
11
V-) Méthodologie de recherche
11
PREMIERE PARTIE: MONOBANCARISATION ET FINANCEMENT
DES
ENTREPRISES 14
CHAPITRE I : Point théorique sur
monobancarité et conditions de crédit 16
Section I: L'endettement bancaire de la PME : une
source de conflit d'intérêts aux
conséquences néfastes
17
I-) Caractéristiques de la PME 17
1.1-) Définir la PME : une entreprise délicate
17
1.1.1-) Les approches quantitatives d'appréhension de la
PME 18
1.1.2-) Les approches qualitatives d'appréhension de la
PME 18
1.2-) La spécificité comme source de risques dans
la PME 20
1.2.1-) La structure de propriété et les risques
spéculatifs (de gestion) 20
1.2.2-) L'environnement économico-financier et les
risques purs 21
II-) Financement bancaire et asymétrie d'information
21
126
127
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
2.1-) Analyse de la relation de crédit à la
lumière des débats théoriques 21
2.1.1-) Les concepts de base d'analyse de la relation de
crédit 22
2.1.2-) La phase précontractuelle de la relation de
crédit 24
2.1.3-) La phase post-contractuelle de la relation de
crédit 25
2.2-) Problèmes informationnels et réactions
bancaires:les rationnements de crédit 26
2.2.1-) Le rationnement par le nombre d'emprunteurs : l'exclusion
bancaire 27
2.2.2-) Le rationnement sur la taille des prêts 27
Section II: Le financement monobancaire, entre
opportunisme et confiance 28
I-) Le continuum relationnel des échanges entre
banque et PME 28
1.1-) Le fondement de l'approche relationnelle 28
1.1.1-) Critique de la vision discrète des transactions
(néo) classiques 29
1.1.2-) De l'échange transactionnel à
l'échange relationnel : l'émergence de
l'approche relationnelle 30
1.2-) Le financement monobancaire contre l'incertitude entre
banque et PME 32
1.2.1-) Les premières approches de réduction
d'asymétries d'information 32
1.2.2-) Financement relationnel et la relation de
clientèle bancaire : des conceptions
ambigües 34
II-) Les conséquences de la monobancarité sur
l'entreprise emprunteuse 36
2.1-) Les avantages de la monobancarité 36
2.2-) Structure organisationnelle de la banque comme obstacle
à la production
d'informations sur l'emprunteur 37
2.3-) Opportunisme et laxisme dans la relation monobancaire 38
CHAPITRE II : L'impact du financement relationnel
monobancaire sur le coût de
l'endettement des PME camerounaises 40
Section I: Cadre méthodologique de la
recherche 41
I-) Hypothèse et échantillonnage 41
1.1-) Formulation de l'hypothèse première de la
recherche 41
1.2-) Définition de la population à étudier
42
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
1.3-) Méthodes et instruments de collecte des
données 44
1.3.1-) La collecte des données 44
1.3.2-) La méthode d'échantillonnage 45
II-) Variables de l'étude et modèle
opératoire 48
2.1-) Les variables de l'étude 48
2.1.1-) Les variables expliquées ou endogènes 48
2.1.2-) Les variables explicatives ou exogènes 49
2.2-) Le cadre opératoire relatif à
l'hypothèse 1 51
2.2.1.) Présentation du cadre opératoire 51
2.2.2.) Modèles et équations 52
Section II: La monobancarisation, une source de
réduction du coût de l'endettement des
PME camerounaises 55
I-) Analyse descriptive et tests de corrélation sur
les variables 55
1.1-) Analyse de l'orientation relationnelle des PME monobanques
55
1.2-) Tests de corrélation sur les variables retenues
57
II-) Résultats de la régression et
interprétations 58
2.1-) Présentation des résultats 58
2.2-) Les facteurs explicatifs du coût de l'endettement des
PME monobanques 59
DEUXIEME PARTIE: MULTIBANCARISATION ET FINANCEMENT
DES
ENTREPRISES 61
CHAPITRE III :Vue d'ensemble des théories et
des études empiriques sur
multibancarisation et conditions de crédit
63
Section I: Les substituts financiers externes formels
aux offres classiques des banques 64
I-) Les offres concurrentes au crédit bancaire
classique 64
1.1-) Les alternatifs financiers de moyen et long terme 64
1.1.1-) La location-investissement et/ou location-financement :
le crédit-bail 64
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
128
1.1.2-) Le capital-risque, substitut destiné au
financement des activités innovantes ... 67
1.2-) Les microcrédits et la microfinance : de
l'intermédiation sociale à l'intermédiation
financière 68 1.2.1-) Le « système bancaire
anti-pauvreté » des agents rationnés sur le marché
bancaire 68
1.2.1-) La microfinance : une « banque sur mesure »
pour les PME 70
II-) Les interlocuteurs financiers de la PME sur le
marché du crédit camerounais et leur
activité 71
2.1-) Les banques 71
2.1.1-) La BEAC, organe de gestion de la politique
monétaire 72
2.1.2-) Les banques créatrices de monnaie, interlocuteur
principal des entreprises en
quête de financement 72 2.1.3-) Les banques
spécialisées, instrument de développement
économique et social à
la solde de l'État 73
2.2-) Les institutions financières non bancaires 74
2.2.1-) Les établissements financiers, promoteurs de
l'acquisition des équipements
productifs par les PME 74 2.2.2-) Les établissements de
microfinance orientés vers le financement du cycle
d'exploitation et des investissements de court terme 75
Section II: La multibancarisation, une orientation
financière aux effets controversés 77
I-) Les déterminants théoriques de la
multibancarisation 77
1.1-) Les facteurs exogènes de multibancarisation 77
1.1.1-) Diversifier ses créanciers pour se prémunir
contre la capture
informationnelle 78 1.1.2-) Structure du système
bancaire comme facteur incitatif au choix de plusieurs
interlocuteurs financiers 78
1.2-) Les facteurs endogènes de multibancarisation 79
1.2.1-) L'âge et la taille de l'entreprise, facteurs
favorables la multibancarisation 79
1.2.3-) Nature des investissements à réaliser et
confidentialité des informations 80
129
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
II-) Les enjeux de la multibancarisation pour l'entreprise
emprunteuse 81
2.1-) Multibancarisation et monitoring 81
2.1.1-) Duplication des coûts de contrôle ou
assouplissement de la surveillance 82
2.1.2-) Certification de la qualité de l'emprunteur par le
financement diversifié 83
2.3-) Synthèse des travaux empiriques antérieurs
85
CHAPITRE IV :Spécification des résultats
sur les conditions de crédit des PME
multibanques camerounaises 87
Section I: La multibancarisation : un choix
stratégique aux orientations diverses pour les
PME camerounaises 88
I-) Rappel de la méthodologie utilisée
89
1.1-) Analyse descriptive de l'échantillon n°2 89
1.2-) Présentation du protocole de recueil des
informations 91
II-) Construction des modèles et présentation
des variables 91
2.1-) Les variables de l'étude 91
2.1.1-) La variables endogène de l'étude 92
2.1.2-) Les variables exogènes 92
2.1-) Formalisation du modèle 98
Section II: La multibancarisation, un choix couteux
pour les PME camerounaises 99
I-) Analyse bivariée et choix du mix optimale de
variables exogène 99
1.1-) Corrélation entre exogènes 99
1.2-) Corrélation entre endogènes et
exogène et choix du mix optimal de variables
explicatives 101
II-) Résultats de l'estimation et
interprétations 101
2.1-) Les facteurs explicatifs du coût de la dette des PME
multibanques 102
2.2-) Les PME multibanques victimes de hold-up et de duplication
de coût de
transaction.. 103
130
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations
de crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
CONCLUSION GÉNÉRALE 107
Bibliographie . 111
Annexes 120
Table des matières 125
|