VII. Les principes thérapeutiques de la
détresse respiratoirenéonatale
En dehors du cas particulier de l'infection pulmonaire qui
justifie une antibiothérapie urgente, les détresses respiratoires
d'origine médicale ne comportent qu'un traitement symptomatique. II
repose sur trois méthodes principales : l'oxygénothérapie,
la pression expiratoire positive, et la ventilation mécanique.
Quel que soit son mécanisme, une insuffisance
respiratoire se traduit par l'apparition d'une hypoxémie,
c'est-à-dire d'un abaissement de la PaO2 (pression partielle
d'oxygène dans le sang artériel) au-dessous de 50 mm Hg chez le
nouveau-né. L'oxygénothérapie lutte contre cette
hypoxémie par l'élévation de la FiO2 (depuis
l'air ambiant = 21 %, jusqu'à la respiration en oxygène pur = 100
% ou FiO2 = 1). Elle est habituellement appliquée au petit
patient par l'intermédiaire d'une enceinte céphalique en
plexiglas dite Hood.
La ventilation mécanique endotrachéaleprend en
charge tout ou partie du cycle respiratoire chez un sujet incapable de
l'assurer de façon efficace. Cette pression positive intermittente (PPI)
est notamment indiquée en cas d'hypercapnie supérieure à
60 mm Hg (la valeur normale de la Pa CO2 chez le nouveau-né,
comme chez l'adulte, étant de 40 mm Hg).
La pression expiratoire positive (PEP) consiste à faire
respirer le petit malade dans un circuit où son expiration s'effectue
contre une pression légèrement supérieure à la
pression atmosphérique, dans le but de lutter contre la tendance au
collapsus des alvéoles en fin d'expiration et donc la disparition de la
capacité résiduelle fonctionnelle. Elle peut être
administrée au niveau des voies respiratoires supérieures (par
l'intermédiaire d'une canule nasale ou d'une sonde pharyngée) ou
inférieures (après intubation trachéale, qui permet
d'associer pression positive intermittente et pression expiratoire positive).
Dans les cas les plus graves, 3 méthodes
complémentaires récentes peuvent être utilisées :
ü la ventilation mécanique haute fréquence
par oscillation (HFO) ;
ü l'administration de monoxyde d'azote (NO) dans le
mélange gazeux inhalé ;
ü l'oxygénation extracorporelle par circuit
artério-veineux (ECMO) ou veino-veineux
(AREC).1
Par ailleurs, la prise en charge symptomatique dépend
de l'intensité de la détresse respiratoire. Après
désobstruction des voies aériennes supérieures, le soutien
respiratoire non invasif consiste à appliquer une pression inspiratoire
continue par voie nasale. L'intubation est indiquée s'il existe des
signes d'épuisement (apnée, ...), des troubles
hémodynamiques ou de conscience associés, ou si la
détresse respiratoire s'aggrave malgré les mesures non
invasives23.
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