REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE
UNIVERSITE KONGO
FACULTE DE MEDECINE
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TRAVAIL DE FIN D'ETUDE
PROFIL CLINIQUE, ETIOLOGIQUE ET THERAPEUTIQUE DE LA
DETRESSE RESPIRATOIRE NEONATALE
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MAMPANGULA TUKEBA Trésor
Gradué en sciences
biomédicales
Mémoire présenté et défendu en vue
de l'obtention du titre de docteur en médecine
Directeur :Pr. Dr. TADY MUYALA BEMPUI
Bruno-Paul
2013
DEDICACE
A mes parents, mon cher papa José MAMPANGULA et ma
chère maman NKENGE BAZUNGULA Louise mes dieux sur terre, ainsi
qu'à tous les enfants malades, en particulier ces êtres
précurseurs de la vie extra-utérine en souffrance que sont les
nouveau-nés en détresse respiratoire, source de notre
inspiration, je dédie ce travail fruit de l'esprit guidé par mes
maîtres.
REMERCIEMMENTS
Au terminus de notre cursus médical, il est pour nous
une obligation de proclamer tout haut la bonté divine qui a
été pour nous un réel rempart au quel nous avons
puisé toute la force et la détermination pour achever cette
entreprise combien éprouvante.
Nous adressons de vive voix nos remerciements:
Au regretté Pr. KABA SENGELE, père de notre
faculté qui a consacré sa vie à la promotion d'une
médecine d'excellence,
Au Pr. Dr. TADY qui en dépit de ses lourdes charges a
accepté la direction de ce travail nous guidant pas a pas vers sa
concrétisation,
A toutes les autorités de l'université Kongo
principalement à tous nos maîtres qui se sont donné corps
et âmes pour faire de nous des « messieurs »,
Aux personnels de l'hôpital saint Luc de Kisantu
particulièrement à nos maîtres Dr. LEWO Pathaleon, Dr.
NTUEBA Paul, Dr. NKUIKIDI Authis,
Au Dr. MWEPU Michel du département de chirurgie des
cliniques universitaires de Kinshasa, ainsi qu'au Dr. NGILIBUMA de
l'hôpital kimbanguiste de Kinshasa,
A nos collègues de promotion et amis, principalement
à Georges BAKA, Roger KIFUKIGATA, Dimitri MAMBU, Peter WULUDIANGA ainsi
qu'à tous les scarbeurs avec qui nous avons passé ces 10
merveilleuses années, restant toujours objectifs malgré les
intempéries,
A tous les MAMPANGULA, mes neveux, nièces et
cousins,
A mes amis et amies,
A tous les pensionnaires du home scarb-city Neverland ainsi
qu'à tous ceux qui se reconnaitront en mon nom.
RESUME
Introduction
Les détresses respiratoires néonatales
représentent toutes les difficultés respiratoires susceptibles de
survenir les 28 premiers jours de vie. Elles constituent un problème
majeur de santé du nouveau-né de part la morbimortalité
qui leurs est reconnue.
Objectif
Contribuer à la réduction de la
morbimortalité des nouveau-nés en détresse
respiratoire.
Matériel et
méthodes
Nous avons mené une étude documentaire,
transversale et descriptive des cas,étalée sur une période
allant du 1 juillet 2010 au 30 juin 2012, dans l'unité de
néonatologie de l'HSLK.
Résultats
- Sur un total d'admissions de 482 NN,134 avaient
présentéla détresse respiratoire déterminant ainsi
une fréquence de 27,8%.
- le sexe masculin avait prédominé avec un
sex-ratio de 1,27 ; l'âge moyen était de 5 jours et la
majorité des patients provenaient de la maternité de l'HSLK.
- la clinique de la détresse respiratoire était
dominée par les signes de lutte avec un Silverman>4/10
- la prématurité et la dysmaturité ont
été reconnues comme facteurs associés à la
détresse respiratoire, et l'INN a représenté la plus
grande cause de la détresse respiratoire néonatale, contribuant
à elle seule pour 38,13%.
- les mesures thérapeutiques se sont
résumées en l'aspiration oronasopharyngée, à une
oxygénothérapie, à une perfusion d'entretien, et au
respect de 5 chaines. Une antibiothérapie probabiliste, l'administration
d'un bolus de glucosé 10% et une transfusion sanguine étaient
indiquées selon le contexte.
- La mortalité des NN ayant présenté la
DR a été calculée à 51,51%.
Conclusion
La détresse respiratoire était une
symptomatologie très fréquente en néonatologie dans l'HSLK
et la cause principale était l'infection néonatale avec une
mortalité très élevée. Plusieurs faiblesses ont
été remarquées notamment en ce qui concerne la mise au
point.
Mots-clés
Détresse respiratoire, nouveau-né,
morbidité, mortalité
LISTE DE TABLEAUX ET FIGURES
Tableau I :
Répartition des patients selon le sexe
Tableau II : Répartition des
patients selon l'âge
Tableau III : Répartition
des patients selon l'âge des mères
Tableau IV : Répartition des
patients en fonction de la référence
Tableau V : Répartition des
patients selon la parité maternelle
Tableau VI : Répartition des
patients selon le mode d'accouchement
Tableau VII : Répartition
des patients selon l'âge maturatif
Tableau VIII : Répartition
des patients selon la trophicité
Tableau IX : Répartition des
patients en fonction de la gravité des signes
Tableau X : Répartition des
patients en fonction de l'étiologie
Tableau XI :Mortalité
globale des nouveau-nés
Tableau XII : Evolution globale des
patients
Tableau XIII : Distribution des
décès selon les heures de service
Tableau XIV : répartition des
décès en fonction des étiologies
Figure 1
:Répartition des patients selon les signes de
gravité.
Figure 2 :La
fréquence des examens para cliniquesdemandés.
Figure 3 :Traitement
préventif et symptomatique.
Figure 4
:Thérapeutique étiologique.
Figure 5 :Distribution des
décès dans chacune des étiologies.
SIGLES ET ABBREVIATIONS
DRT : Détresse respiratoire
transitoire
OMS : Organisation mondiale de la
santé
MMH : Maladie des membranes hyalines
ATB : Antibiotique
INN : Infection néonatale
SPN : Souffrance périnatale
O2 : Oxygène
HCM : Hémorragie
cérébro-méningée
DRNN : Détresse respiratoire
néonatale
HSLK : Hôpital saint Luc de
Kisantu
Fr. : Fréquence
NN : Nouveau-né
ATCD : Antécédent
AVC : Accident vasculaire
cérébral
HTP : Hypertension pulmonaire
h : heure
UI : Unité internationale
ACTH : Adénocorticothrope
hormone
SFA : Souffrance foetale aigüe
NNT : Nouveau-né à terme
Rx : Radiographie
SDRA : Syndrome de détresse
respiratoire aigüe
FIO2 : Fraction
inspirée d'oxygène
DR : Détresse respiratoire
DONP :
Désobstructionoronasopharyngée
ml/Kg : millilitre par kilogramme
EEG : Electro encéphalogramme
PCO2 : Pression partielle en dioxyde de
carbone
PO2 : Pression partielle en
oxygène
CRP : Protéine C
réactive
SD : Syndrome
Sec :Seconde
BE : Excès de base
min : minute
IM : Intramusculaire
IV : Intraveineuse
g : Gramme
ECG : Electrocardiogramme
BCF : Bruits cardiaques foetaux
SaO2 : Saturation en oxygène
VAS : Voies aériennes
supérieures
RCIU : Retard de croissance intra
utérine
mm Hg : Millimètre de mercure
mmol/l : Milli mole par litre
cm : Centimètre
D3, D4 :
3è, 4è vertèbre dorsale
TABLE DES MATIERES
DEDICACE
i
REMERCIEMMENTS
ii
RESUME
ii
LISTE DE TABLEAUX ET FIGURES
v
SIGLES ET ABBREVIATIONS
vii
TABLE DES MATIERES
viii
0. INTRODUCTION
1
Problématique
1
Objectifs
2
Division du travail
2
PARTIE I
3
LES GENERALITES
3
I. Définition de quelques concepts
4
I.1. Détresse
4
I.3. Respiration
4
I.4. détresse respiratoire
4
I.5. Insuffisance respiratoire
4
I.6. Fréquence respiratoire
4
II. Passage de la vie intra a la vie
extra-utérine
4
III. Adaptation du nouveau-né
6
IV. Etiologies des détresses respiratoires
néonatales
7
IV.1 Les détresses respiratoires de cause
médicale
9
IV.2.Les détresses respiratoires de cause
chirurgicale et malformative
13
IV.3.Les épanchements gazeux intra
thoraciques
13
V. La physiopathologie et les circonstances de
survenue
14
VI. Diagnostic d'une détresse
respiratoire
14
VII. Les principes thérapeutiques de la
détresse respiratoirenéonatale
16
DEUXIEME PARTIE
18
TRAVAIL PERSONNEL
18
CHAP. I : MATERIEL ET METHODES
19
I.1.1. critères d'inclusion
19
I.1.1 critères d'exclusion
19
I.2 Matériels non humains
19
I.3 Méthodes
19
I.3.1 Nature, lieu et durée de
l'étude
19
1.3.2 Echantillonnage
20
I.3.3 Liste des variables
20
1.3.4 Procédure
21
I.3.5. Analyses statistiques
21
I.3.7 considérations éthiques
21
CHAP. II : RESULTATS ET INTERPRETATION
22
CHAP. III : DISCUSSION
33
III.1 Fréquence de la DR en
néonatologie
33
CONCLUSION
37
PERSPECTIVES
38
REFERENCES
40
ANNEXES
42
0. INTRODUCTION
Problématique
Toutes les affections du nouveau-né, quel que soit
l'appareil concerné, peuvent être la cause de symptômes
respiratoires, qu'il s'agisse par exemple d'une hypoglycémie ou d'une
méningite purulente ; ce fait explique que les troubles
respiratoires soient plus fréquents durant la période
néonatale précoce1.
Une détresse respiratoire n'est pas une entité
nosologique mais un syndrome c.à.d. un ensemble de symptômes et de
signes physiques. Elle est une forme particulière d'insuffisance
respiratoire aiguë caractérisée par sa gravité et sa
survenue rapide sur des poumons préalablement
sains2.Elle représente toutes les
difficultés respiratoires susceptibles de survenir avant 28 jours de
vie3. La survenue brutale d'une hypoxémie profonde va se
traduire cliniquement par l'apparition de signes respiratoires
(Tachypnée, hyperpnée), cutanés (cyanose), circulatoires
(tachycardie et troubles de rythme) et neuropsychiques (agitation)
4.La détresse respiratoire représente la
symptomatologie la plus fréquente de la période
néonatale5. Elle représente une cause majeure de la
morbimortalité néonatale6.
Chaque année, 130 millions d'enfants naissent à
travers le monde parmi lesquels, 4 millions meurent au cours de la
période néonatale. Le décès néonatal
représente à lui seul 38% de décès d'enfant de
moins de 5 ans, et près de ¾ de ces décès
interviennent à la première semaine de vie avec un risque plus
élevé au premier jour7.
Selon une étude menée à Abidjan, les
détresses respiratoires représentent 23,4% de causes d'admission
en néonatologie contribuant à 34,4% dans la mortalité
néonatale. Sur le plan épidémiologique, la
prématurité, la référence par un centre
périphérique et la dysmaturité en sont les facteurs de
risque8, 9.
Dans nos pays, la pathologie néonatale reste
marquée par les infections dont la détresse respiratoire figure
parmi les principaux symptômes10, 11. Une
étude menée à l'hôpital de l'université
d'état de Haïti rapporte les causes des détresses
respiratoires néonatales, les infections néonatales se
présentent dans cette étude comme la plus grande cause soit
24% : la pneumonie 18% et les infections materno-foetales 6%, 51% des cas
étant d'étiologie non
identifiée12.
La détresse respiratoireconstitue une urgence majeure
et nécessite dans sa prise en charge une série de mesures de
réanimation malheureusement inadéquates sinon inexistantes dans
plusieurs de nos institutions de santé.
De ce constat et des présentes statistiques combien
alarmantes, il s'est dégagé que les détresses
respiratoires néonatalesconstituent une symptomatologie qui doit retenir
l'attention du soignant, ce qui justifie la présente étude dont
les objectifs sont les suivants :
Objectifs
· Général :
- Contribuer à la réduction de la
morbimortalité des nouveau-nés en détresse respiratoire
· Spécifiques :
- Déterminer la fréquence de la détresse
respiratoire néonatale à l'hôpital saint Luc de Kisantu
- Décrire les caractéristiques
sociodémographiques des nouveau-nés concernés
- Décrire les symptômes et signes physiques d'une
détresse respiratoire néonatale
- Identifier les étiologies
- Evaluer le schémathérapeutique des
détresses respiratoires néonatales ;
- Rapporter l'issue
Division du travail
Ce travail est subdivisé en deux parties, la
première fait suite à une introduction et se consacre aux
généralités et la seconde est la partie pratique qui
traite de matériel et méthodes, de la présentation,de
l'interprétationdes résultats ainsi que de la discussion, enfin
une conclusion suivie de quelques perspectives clôturent ce travail.
PARTIE I
LES GENERALITES
I. Définition de quelques concepts
I.1. Détresse13
Perturbation grave d'une grande fonction de l'organisme
I.3. Respiration2
Ensemble des fonctions assurant les échanges
d'oxygène et de gaz carbonique entre l'atmosphère et les cellules
de l'organisme.
I.4. détresse respiratoire2
Forme particulière d'insuffisance respiratoire
aiguë caractérisée par sa gravité et sa survenue
rapide sur des poumons préalablement sains.
I.5. Insuffisance respiratoire14
Faillite des échanges gazeux provoqué par le
dysfonctionnement d'un ou de plusieurs composants essentiels de l'appareil
respiratoire. Elle peut s'installer sur mode aigu ou chronique.
- Dans l'insuffisance respiratoire
aiguë(I.R.A) : un événement brutal,
catastrophiqueconduit à une IR mettant en jeu le pronostic vital.
- Dans l'insuffisance respiratoire
chronique(I.R.C) : l'aggravation progressive de la fonction
respiratoire provoque une altération progressive des échanges
gazeux dont les effets métaboliques sont en partie compensés par
d'autres systèmes.
I.6. Fréquence respiratoire15
Est le nombre de cycles respiratoires par minutes. Chez le
nouveau né, la respiration est de type abdominal avec une
fréquence respiratoire de 40 à 60 cycles par minutes.. La
durée du temps inspiratoire est égale à la durée du
temps expiratoire. Des pauses respiratoires durant jusqu'à 15 secondes
sont physiologiques.
II. Passage de la vie intra a la vie
extra-utérine16
Les nouveau-nés ne sont pas de petits adultes, leurs
mensurations leur physiologie, et les pathologies qui les menacent sont
différentes mais tout aussi variées, par rapport à celles
de l'enfant plus grand ou de l'adulte. Adaptation, maturation et
développement sont les maitres mots qui caractérisent au plan
médical cette période de la vie.
Pendant la vie intra-utérine, le foetus se
développe dans des conditions très particulières.
- Il vit dans un milieu aquatique(le liquide amniotique) qui
offre bien d'avantages : maintien de la température à
37°C, protection contre les traumatismes, protection contre l'infection,
possibilité d'effectuer des mouvements en apesanteur, apprentissage de
la déglutition.
- Les poumons du foetus ne sont pas en contact avec l'air, ils
sont remplis d'un liquide sécrété par les cellules
alvéolaires : la fonction d'échanges gazeux s'effectue par
l'intermédiaire du placenta au niveau de petites cavités(les
chambres inter villeuses) irriguées par le sang maternel et dans le quel
plongent les capillaires du foetus. Le foetus est relié au placenta par
un cordon(le cordon ombilical) dans lequel se trouvent une grosse veine
ombilicale provenant du placenta, et deux petites artères ombilicales
ramenant le sang du foetus vers la zone d'échanges placentaires.
- C'est également au niveau de cette surface
d'échanges que s'effectuent les transferts de divers nutriments qui vont
permettre accroissance foetale.
Ainsi, le foetus se trouve-t-il en nutrition
parentérale totale exclusive et en situation d'oxygénation
extracorporelle pendant toute la vie intra-utérine.
Sa consommation d'oxygène est faible et
l'activité métabolique peut être utilisée pour la
croissance.
Dès la naissance, après coupure du cordon,
l'organisme du nouveau-né abandonne cette douillette dépendance,
et doit s'adapter à une vie extra-utérine plus rude.
- Les poumons doivent en quelques secondes être capables
d'assurer leur fonction d'échanges gazeux en permettant le remplissage
aérique des alvéoles (évacuation du liquide pulmonaire,
maintien d'une capacité résiduelle fonctionnelle par le
surfactant), et en adaptant l'hémodynamique (séparation des
circulations systémique et pulmonaire par fermeture du canal
artériel et foramen oval).
- L'enfant doit également être capable de
pourvoir aux besoins métaboliques le plus urgents : mobilisation
des stocks glycogéniques pour lutter contre l'hypoglycémie et
l'hypothermie.
- Quelques heures après la naissance, le relais
nutritionnel doit être fait par une alimentation entérale qui doit
devenir progressivement croissante afin de combler les besoins
énergétiques qui vont rapidement augmenter.
- Tous les organes ou fonctions doivent subir le même type
d'adaptation puisque, d'une façon générale, ils ne
servaient pas à réguler l'homéostasie foetale, alors
qu'ils doivent le contrôler dès que l'enfant devient autonome.
III. Adaptation du nouveau-né17
A la naissance, la bonne adaptation du nouveau-né à
son nouveau milieu exige :
- L'intégrité de centres respiratoires, indemnes
des lésions hémorragiques même minimes ;
- La liberté des voies aériennes,
exemptées des mucosités ou de liquides amniotiques pouvant
gêner ou empêcher l'arrivée de l'air aux poumons ;
- La maturité histologique des poumons, permettent
l'ampleur du déplissement alvéolaire et la conservation d'un
volume d'air résiduel
- Le développement suffisant des muscles
respiratoires ;
- Une bonne oxygénation des centres qui suppose un
apport suffisant d'oxygène, un taux d'hémoglobine suffisant, un
débit circulatoire normal ;
- Un équilibre acido-basique satisfaisant ;
l'acidose est en effet dangereuse en ce qu'elle déprime les centres
bulbaires,entraine une vasoconstriction pulmonaire avec retour à la
circulation foetale, dérègle les fonctions rénales et
diminue la saturation de l'hémoglobine en oxygène ;
- Des réserves énergétiques en
glycogènes.
IV. Etiologies des détresses respiratoires
néonatales
v Les principales causes de détresse
respiratoire chez le nouveau-né18
Elles peuvent être réparties de la manière
suivante :
1° Les anomalies intrinsèques des voies
respiratoires supérieures
- Sécrétions abondantes
- Atrésie des choanes
- Macro glossies, glossoptoses (SD de Beckwith-wiedeman)
- Micrognathie importante (SD de pierre-robin)
- Membrane laryngée
- Sténose sous glottique congénitale
- Paralysie des cordes vocales
- Laryngotrachéomalacie
- Papillomes
- Compression extrinsèque des voies respiratoires
- Goitre, kyste thyréoglosse
- Anneau vasculaire
- Hémangiome, lymphangiome, hygroma kystique ou autres
tumeurs
2° Les anomalies pulmonaires
- Maladie des membranes hyalines
- Inhalation méconiale
- Tachypnée transitoire du nouveau-né
- Pneumonie virale ou bactérienne
- Dysplasie broncho-pulmonaire
- Persistance de la circulation foetale (hypertension
pulmonaire persistante)
- OEdème pulmonaire
- Hémorragie pulmonaire
- Anomalies congénitales (emphysème lobaire
congénital, malformation adénoïde, hypoplasie
pulmonaire).
- Atteinte pleurale
- Pneumothorax
- Epanchement pleural (chylothorax,
anasarquefoetoplacentaire,etc)
- Troubles métaboliques
3° Les anomalies extra pulmonaires
- Hypothermie
- Acidose
- Hypoglycémie
- Atrésie de l'oesophage
- Hernie diaphragmatique
- Anomalies diverses de la cage thoracique ou du diaphragme
(dystrophie thoracique asphyxiante ou sd de jeune, éventration ou
paralysie diaphragmatique).
- Maladies cardiaques
- Malformations cardiaques congénitales
- Arythmies (tachycardie supra ventriculaire)
- Problèmes hématologiques
- Anémie,
- Polycythémie
- Septicémie
- Problème neurologique et neuromusculaires
- Apnées du prématuré,
- Equivalents convulsifs,
- Asphyxie,
- Dépression respiratoire d'origine
médicamenteuse,
- Hémorragie intracrânienne,
- Malformations cérébrales,
- Hydrocéphalie,
- Anomalies chromosomiques,
- Myopathie congénitale, myasthénie.
La présentation de principales étiologies des
détresses respiratoires peut paraitre complexe, cependant l'analyse
clinique et des examens complémentaires ciblés permettent
généralement d'orienter le diagnostic3.
Par ailleurs, partant de leur fréquence clinique et du
degré de détresse qui leur est attribué, nous aborderons
quelques unes des pathologies en particulier dans la répartition
suivante:
Ø Les détresses respiratoires de cause
médicale ;
Ø Les détresses respiratoires de cause
chirurgicale et malformative ;
Ø Et les épanchements gazeux intra
thoraciques.
IV.1 Les détresses respiratoires de cause
médicale
Nous parlerons de :
Ø la maladie des membranes hyalines ;
Ø l'inhalation amniotique ;
Ø I' inhalation méconiale ;
Ø la détresse respiratoire transitoire ;
Ø l'infection pulmonaire ;
Ø les apnées du
prématuré ;
Ø la souffrance périnatale ;
Ø et les troubles métaboliques.
a. Maladie des membranes hyalines, ou détresse
respiratoire idiopathique1
Elle est attribuée à une insuffisance de la
fonction tensio-active du surfactant pulmonaire, liée à la
prématurité et éventuellement aggravée par divers
facteurs périnatals : asphyxie, acidose, oedème pulmonaire. Elle
frappe 5 à 10 % des prématurés, surtout ceux dont la
durée de gestation est inférieure à 35 semaines. La
corticothérapie anténatale en constitue une
prévention efficace.
Il s'agit d'une détresse respiratoire précoce
(elle débute dans la première heure de vie), s'accompagnant de
signes de lutte importants alors que la fréquence respiratoire n'est que
peu augmentée, et de râles crépitants diffus dans les deux
champs pulmonaires. Sur le cliché radiographique, elle se traduit par
une diminution de la transparence des deux champs pulmonaires due à la
présence d'opacités microgranitées diffuses, avec broncho
gramme aérien, traduisant un collapsus alvéolaire plus ou moins
prononcé. I1 existe une oxygéno-dépendance
d'intensité variable et une acidose mixte. Le traitement repose sur la
réanimation respiratoire et l'instillation intra-trachéale de
surfactant exogène, qui a transformé l'évolution naturelle
de la maladie.
b. Inhalation méconiale1
Elle survient dans un contexte d'asphyxie aiguë du
nouveau-né à terme ou post-mature, car la souffrance foetale
aiguë durant le travail entraîne des réflexes
prématurés chez le foetus : expulsion du méconium dans le
liquide amniotique, gasps et aspiration du liquide amniotique
"méconial". L'enfant naît en état de mort apparente, et
présente ensuite une détresse respiratoire sévère,
avec de gros râles pulmonaires diffus et des perturbations neurologiques
souvent importantes. L'oxygéno-dépendance est forte et
s'accompagne fréquemment d'une acidose mixte.
Sur le cliché radiographique, c'est
l'irrégularité d'aération des deux champs pulmonaires qui
est caractéristique (des zones d'atélectasies en mottes voisinent
avec des zones d'emphysème). Le pneumothorax est fréquent.
L'évolution est variable. En cas de guérison
respiratoire, il n'est pas rare d'observer des séquelles neurologiques
liées à la souffrance cérébrale néonatale.
c. inhalation amniotique
Présente plutôt un tableau similaire à
celle de la détresse respiratoire transitoire16.Letraitement
repose sur une assistance ventilatoire temporaire19.
d. Détresse respiratoire transitoire 1
Elle est en rapport avec un retard de résorption du
liquide pulmonaire. Elle s'observe préférentiellement (mais non
exclusivement) chez les enfants nés par césarienne avant tout
début de travail.
Le tableau clinique est dominé par une
tachypnée, sans signes de tirage notables.
L'oxygéno-dépendance est faible, et il n'y a pas, en
règle, d'acidose.
Radiologiquement, il existe une image de "poumon humide"
caractérisée par des opacités liquidiennes interstitielles
(travées broncho vasculaires, scissurite, ligne bordante pleurale).
L'évolution se fait vers la guérison en 12 à 24 heures.
e. Infection néonatale 1
C'est "le" diagnostic à ne pas méconnaître
dans l'immédiat, car c'est le seul qui réclame un traitement
spécifique urgent : I' antibiothérapie !
Elle est facilement évoquée quand la
détresse respiratoire s'intègre dans le tableau d'une
septicémie néonatale (ictère précoce, hépato
splénomégalie, purpura, insuffisance circulatoire aiguë). Le
diagnostic est plus difficile quand l'atteinte pulmonaire est
prédominante ou isolée.
L'oxygéno-dépendance est en règle
importante, et l'acidose souvent marquée. Radiologiquement, toutes les
images sont possibles, et l'aspect caractéristique de micronodules
irrégulièrement disséminés dans les deux champs
pulmonaires n'est pas le plus fréquent.
Ce sont donc essentiellement les arguments anamnestiques,
cliniques et biologiques d'infection néonatale qui doivent conduire
à débuter précocement un traitement antibiotique.
f. les apnées du prématuré20
Ce sont des pauses respiratoires supérieures à
20 sec, elles associent une bradycardie, c'est une maladie des
prématurés, leur fréquence diminue avec la maturation
(elles atteignent 84% de prématurés dont le poids est
inférieur à 1000g, 25% de prématurés en dessous de
2500g) et l'âge post natal. Elles ont une origine :
Ø Centrale(10-20%) il y a ici une absence des
mouvements respiratoires ;
Ø obstructive (12-25%) les mouvements respiratoires
sont présents mais sans flux aérien nasal, il existe ici une
bradycardie isolée ;
Ø mixte (23-71%)
Le traitement est basé sur le monitoring de tous les
nouveau-nés, repérage des nouveau-nés à
risque(prématurés<à 30semaines ou convalescent des
détresses respiratoires).si apnée peu sévère on
procède à des stimulations cutanées douces et mouvements
de flexion, extension descuisses sur le bassin(augmente les efférences
aux centres respiratoires) ;si grave, ventilation au masque.
e. Souffrance périnatale20
C'est un état de détresse neurologique qui
résulte d'une hypoxiepar hypo perfusion cérébrale et
éventuellement d'autres tissus. Sa clinique évolue en 2
temps :
Ø Pendant le travail : altération des BCF,
liquide amniotique méconial, frais, ECG foetal pathologique
(QRS>0.25), diminution des mouvements foeto-actifs.
Ø A la naissance : APGAR<7 à la
cinquième minute, acidose métabolique pH<7.2, BE>12 mmol/l,
lactates >5mmol/l, désordres neurologiques précoce chez les
nouveau-nés avec signes de défaillance des autres
viscères.
SARNAT et FINER ont classifié en grade
l'encéphalopathie post anoxique pour l'évaluation pronostique
dans le 48 heures suivantes. Les examens complémentaires requis sont
l'ECG, l'échographie transfontannellaire, et le CT scan
cérébral.
La prise en charge va consister à :
Ø Mettre le tube digestif au repos,rien per os pendant
au moins 48 heures ;
Ø Une voie d'abord pour perfusion (centrale si
hypoglycémie)
Ø Restaurer et maintenir l'hématose
Ø Une ventilation mécanique si apnées
Ø Eviter l'hyperoxie(PaO2>60mmHg)
Ø Une correction rapide de l'hypoglycémie si et
seulement si elle est sévère(<2mmol/l) sera
Ø Maintenir la normocapnie, la normo thermie
Ø Une analgésie au besoin
f. Troubles métaboliques21
Parlons essentiellement de l'hypoglycémie
néonatale ; on l'évoque lorsque le taux de glycémie
est < à 3Omg/dl chez un NN au premier jour de vie et lorsque ce taux
est < à 45mg/dl(2,2mmol/l) après 24h de vie ; elle est
dite sévère lorsque la glycémie est < 0,20g/l
(1,1mmol/l).
Elle peut être asymptomatique ou se traduire par les
signes peu spécifiques dont la léthargie, l'apathie, les
apnées, l'anorexie, les vomissements, l'irritabilité, les
trémulations, et les convulsions.
Le traitement se résume en des mesures :
? Préventives : alimentation précoce des
nouveau-nés, soit au lait maternel soit au glucose hypertonique 10%
(80-1OO ml/Kg) si contre indication de l'allaitement maternel,
particulièrement tout nouveau-né à risque.
? D'urgence : Sérum glucosé 1O%
2-3ml/Kg IV lent si la glycémie 2O-25 mg/dl, placer ensuite une
perfusion continue de glucosé 1O% ; si la glycémie
2O-25 mg/dl placer une infusion gastrique continue d'un soluté
à haute teneur glucidique( Caloreen ou Dextrine maltose) )à la
concentration de 2O-25%. Chez les nouveau-nés eutrophiques, on
peut donner glucagon (0,3mg/kg en IM sans dépasser 1 mg/
injection).
En cas d'hypoglycémie réfractaire :
hydrocortisone 1O mg/Kg/IV/Heure en 4 injections ou ACTH 4UI/12h/IM
IV.2.Les détresses respiratoires de cause chirurgicale
et malformative1
Nous citons dans ce groupe :
- Hernie diaphragmatique
- Atrésie de l'oesophage
- Et les obstructions congénitales des voies
aériennes supérieures (SD de Pierre-Robin, Atrésie des
choanes et autres)
IV.3.Les épanchements gazeux intra thoraciques1
Le pneumothorax est la cause la plus fréquente de ces
détresses respiratoires d'origine mécanique.
Il est licite de s'abstenir de tout traitement sous
surveillance étroite lorsque le nouveau-né n'est que peu ou pas
gêné pour respirer, peu ou pas oxygéno-dépendant, et
que son état circulatoire est parfaitement conservé. Dans les
autres circonstances, l'évacuation du pneumothorax s'impose, soit par
ponction à l'aiguille, soit par drainage à
demeure.3
V. La physiopathologie et les circonstances de survenue16
Les mécanismes de survenue de la détresse
respiratoire se résument dans le tableau suivant :
Entité
|
Circonstance de survenu
|
Physiopathologie
|
Maladie des membranes hyalines
|
Prématurité
|
-Déficite en surfactant
-Atélectasie
|
Retard de résorption du liquide
alvéolaire /inhalation du liquide amniotique clair
|
-césarienne
-Prématurité
-SFA
|
Encombrement bronchique et alvéolaire
|
Inhalation du liquide amniotique méconial
|
-SFA
-NNT
-Ventilation au masque
|
-Encombrement trachéal et bronchique
-OEdème lésionnel
|
Pneumopathie infectieuse
|
Infection materno-transmise
|
-Bronchite
-Alvéolite
|
Pneumothorax
|
Spontané ou toutes les DR
|
Compression broncho alv.
|
Sd de Pierre -Robin
|
Variable selon l'étiologie
|
Obstruction laryngée
|
Hernie Diaphragmatique
|
-
|
-Compression pulmonaire
-Hyperplasie pulmonaire
|
Atrésie des choanes
|
-
|
Obstruction des VAS
|
Atrésie de l'oesophage
|
-
|
-fausses routes
-fistule gastrobronchique
|
Ce tableau s'avère nécessaire dans l'orientation
diagnostique et/ou thérapeutique d'une détresse respiratoire
néonatale.
VI. Diagnostic d'une détresse respiratoire
a. Stratégie diagnostique
Elle est basée sur
1) L'anamnèse22 : les éléments
à considérés sont
ü Le terme et poids de naissance, score d'APGAR
ü Le contexte de naissance : cause maternelle, cause
foetale, accouchement eutocique
ü L'accouchement par Césarienne ou par voie
basse
ü Pour la grossesse : échographie,
bactériologie de la mère, corticothérapie
anténatale
ü Le moment et le mode d'apparition de la détresse
respiratoire
2) L'examen clinique22 : évaluation de
ü La vigilance et la réactivité
ü La fréquence respiratoire,
régularité, labilité, ampliation thoracique,
SaO2, mesure trans cutanée de la PCO2
ü L'indice de rétraction
ü L'auscultation (déviation des bruits cardiaques)
et palpation des pouls périphériques
ü L'hémodynamie : pouls, temps de
recoloration cutanée, pression artérielle
ü l'abdomen : Hépatomégalie, abdomen
plat, météorisme
ü la perméabilité des choanes, de
l'oesophage
ü la glycémie capillaire, température
3) les Examens complémentaires
dont 16 :
ü la radiographie du thorax
ü la mesure des gaz du sang artériel
ü l'hémogramme
ü l'étude de l'hémostase
ü le dosage de la CRP
ü les prélèvements bactériologiques
centraux et périphériques ainsi que d'autres en fonction de
l'étiologie suspectée : l'EEG, l'échographie
cérébrale ou cardiaque, etc.
b. Evaluation de la gravité
Pour évaluer la gravité d'une détresse
respiratoire on tiendra compte des éléments
suivants16 :
a. Pour les données cliniques
ü Evolution et intensité des signes de lutte
ü Evolution prévisible en fonction de la
fragilité de l'enfant (grand prématuré) et de
l'étiologie
ü Existence des complications circulatoires.
b. Pour les données biologiques
ü degré d'hypoxémie
ü degré d'oxygéno dépendance
ü degré d'acidose
ü degré d'hypercapnie
Lessignes de gravité sont les
suivants22 :
ü troubles hémodynamiques,
ü tachypnée supérieure à 70 c/min,
ü respiration irrégulière,
ü apnées,
ü indice de rétraction supérieur à
4,
ü cyanose persistante sous oxygénothérapie,
ü saturation inferieure à 88% après 10 min,
ü hypotonie ou hypo réactivité
VII. Les principes thérapeutiques de la
détresse respiratoirenéonatale
En dehors du cas particulier de l'infection pulmonaire qui
justifie une antibiothérapie urgente, les détresses respiratoires
d'origine médicale ne comportent qu'un traitement symptomatique. II
repose sur trois méthodes principales : l'oxygénothérapie,
la pression expiratoire positive, et la ventilation mécanique.
Quel que soit son mécanisme, une insuffisance
respiratoire se traduit par l'apparition d'une hypoxémie,
c'est-à-dire d'un abaissement de la PaO2 (pression partielle
d'oxygène dans le sang artériel) au-dessous de 50 mm Hg chez le
nouveau-né. L'oxygénothérapie lutte contre cette
hypoxémie par l'élévation de la FiO2 (depuis
l'air ambiant = 21 %, jusqu'à la respiration en oxygène pur = 100
% ou FiO2 = 1). Elle est habituellement appliquée au petit
patient par l'intermédiaire d'une enceinte céphalique en
plexiglas dite Hood.
La ventilation mécanique endotrachéaleprend en
charge tout ou partie du cycle respiratoire chez un sujet incapable de
l'assurer de façon efficace. Cette pression positive intermittente (PPI)
est notamment indiquée en cas d'hypercapnie supérieure à
60 mm Hg (la valeur normale de la Pa CO2 chez le nouveau-né,
comme chez l'adulte, étant de 40 mm Hg).
La pression expiratoire positive (PEP) consiste à faire
respirer le petit malade dans un circuit où son expiration s'effectue
contre une pression légèrement supérieure à la
pression atmosphérique, dans le but de lutter contre la tendance au
collapsus des alvéoles en fin d'expiration et donc la disparition de la
capacité résiduelle fonctionnelle. Elle peut être
administrée au niveau des voies respiratoires supérieures (par
l'intermédiaire d'une canule nasale ou d'une sonde pharyngée) ou
inférieures (après intubation trachéale, qui permet
d'associer pression positive intermittente et pression expiratoire positive).
Dans les cas les plus graves, 3 méthodes
complémentaires récentes peuvent être utilisées :
ü la ventilation mécanique haute fréquence
par oscillation (HFO) ;
ü l'administration de monoxyde d'azote (NO) dans le
mélange gazeux inhalé ;
ü l'oxygénation extracorporelle par circuit
artério-veineux (ECMO) ou veino-veineux
(AREC).1
Par ailleurs, la prise en charge symptomatique dépend
de l'intensité de la détresse respiratoire. Après
désobstruction des voies aériennes supérieures, le soutien
respiratoire non invasif consiste à appliquer une pression inspiratoire
continue par voie nasale. L'intubation est indiquée s'il existe des
signes d'épuisement (apnée, ...), des troubles
hémodynamiques ou de conscience associés, ou si la
détresse respiratoire s'aggrave malgré les mesures non
invasives23.
DEUXIEME PARTIE
TRAVAIL PERSONNEL
CHAP. I : MATERIEL ET METHODES
I.1. Patients
Durant la période d'étude, 134 NN avaient
présenté la détresse respiratoire. Le choix des patients
retenus s'était basé sur les critères suivants :
I.1.1. critères d'inclusion
Cette étude a pris en compte tout nouveau-né
ayant présenté un épisode de détresse respiratoire
à l'admission ou au décours de l'hospitalisation durant la
période d'étude et dont les dossiers médicaux contenaient
tous les paramètres d'intérêt.
I.1.1 critères d'exclusion
Tous les nouveau-nés en dehors des contextes
ci-haut précisés ont été exclus de
l'étude.
I.2 Matériels non humains
Dans la réalisation de cette étude, nous avons
utilisé :
v une fiche répertoire des cas
v la fiche d'enquête
v le registre de consultation et d'hospitalisation du service
de pédiatrie
v le registre du service des archives
v les dossiers médicaux.
I.3 Méthodes
I.3.1 Nature, lieu et durée de l'étude
Nous avons mené une étude documentaire,
transversale et descriptive des cas au sein de l'hôpital
général de référence saint Luc de Kisantu dans le
service de Pédiatrie, qui depuis 2011 comporte une unité de
néonatologie à part entière. Le présent travail a
couvert une période de deux années allant du
1èr Juillet 2010 au 30 Juin 2012.
1.3.2 Echantillonnage
L'échantillon a été de convenance et
selon les critères fixés ,134 nouveau-nés constituaient
l'échantillon de l'étude sur un total de 482 nouveau-nés
représentant le nombre total des nouveau-nés hospitalisés
dont les dossiers ont été retrouvés au service des
archives.
Une étude minutieuse de chaque dossier a permis de
circonscrire l'ensemble des événements qui se rapportent à
l'épisode de détresse respiratoire.
I.3.3 Liste des variables
Les variables d'étude ci- après ont
étés retenues :
a. les caractéristiques
épidémiologiques et sociodémographiques
- la fréquence
- sexe
- âge maturatif
- âge post natal
- âge maternel
- parité
- la référence
b. Eléments cliniques
- anamnestiques : symptômes à l'admission,
mode d'accouchement
- physiques : trophicité, signes de
gravité de détresse
c. l'étiologie
d. les examens para cliniques
d'intérêt
e. le traitement
f. l'évolution
g. autres (voir fiche d'enquête en annexe)
1.3.4 Procédure
Sur base de la lettre de recherche introduite à la
direction de l'hôpital, l'autorisation nous a été
accordée. Partant du registre du service et grâce au
répertoire des cas élaboré,nous avons enregistrés
tous les cas des nouveau-nés qui ont été
hospitalisés dans le service pendant la période d'étude,
nous avons ensuite comparé le répertoire du service avec celui
des archives puis nous avons appliqué les critères retenus pour
la sélection des patients.
I.3.5. Analyses statistiques
Pour l'analyse des données, nous avons fait recours
à la statistique descriptive pour le calcul des fréquences et
pourcentage. Nous avons aussi dans certains cas utilisé le test de Khi-
carré de PEARSON et le calcul d'Oddsratio (risque relatif
rapproché) pour la vérification de la force de liaison entre
certaines variables.
Le seuil critique de 0,05 a été adopté
pour déclarer la significativité statistique. Ainsi pour la
valeur p inferieures ou égale à 0.05, la relation est
déclarée statistiquement significative.
I.3.7 considérationséthiques
Toute la procédure partant de la
récolte des données jusqu'aux modalités de leur traitement
a bénéficié d'une stricte confidentialité
préservant ainsi l'identité du patient.
CHAP. II :RESULTATS ET INTERPRETATION
Sur un total de 482 NN hospitalisés dans le service au
cours de 2 années de notre étude, 134 ont présentés
uneDR soit 27,8%.
Tableau I : Répartition des patients en
fonction du sexe
Sexe Nombre
%
|
Masculin 76
56,72
Féminin 58
43,28
Total 134
100
|
La détresse respiratoire prédomine dans le sexe
masculin à 55,97% avec un sex-ratio de 1,2.
Tableau II: Répartition des patients en fonction
de l'âge de survenue de la DR
Tranche d'âge en jr Nombre
mimifi%
|
1-41142,5 285 85,07
5-8 26,5131,5
9-12 310,531,52,24
13-16 3 14,5 43,52,24
17-20 118,5 18, 50,75
21-24 922,5 202,56,72
25-28 226,5531,5
Total 134
101,5 647100
|
La survenue de la DR prédomine dans la tranche
d'âge de 1-4 jours à l'échelle de 85,07%, l'âge moyen
des patients est de 5 jours.
Tableau III : Répartition des patients en
fonction de l'âge des mères
Tranche d'âge des mères Nombre
%
|
15-19 12
8,95
20-24 17
12,69
25-29 16
11,94
30-34 14
10,45
35-39 7
5,22
40-45 3
2,24
Non précisée 65
48,51
Total 134
100
|
48,51 % de DR ont été répertoriés
chez les NN dont l'âge de la mère n'a pas été
rapporté toutefois, la tranche d'âge de 20 à 24 ans a
enregistréla plus grande fréquence soit12, 69%.
Tableau IV : répartition des patients en
fonction de la référence
Référence
Nombre %
|
De la maternité de l'HSLK10578 ,36
De centre et hôpitaux 29
21,64
périphériques
Total 134
100
|
La majorité des patients ont été
transféré de la maternité de l'hôpital saint Luc
soit 78,36%.
Tableau V : Répartition des patients en
fonction de la parité maternelle
Nombre %
|
Primipare 41
30,60
Multipare 38
28,36
Grande multipare 22
16,42
Non précisée 33
24,62
Total 134
100
|
La primiparité domine la parité des mères de
patients d'étude soit 30,60%.
Tableau VI : Répartition des patients selon
le mode d'accouchement
Accouchement
Nombre%
|
Eutocique8160,45
Césarienne 32
23,88
Dystocique 21
15,67
Total 134
100
|
La majorité de patients sont nés de suite d'un
accouchement eutocique soit 60,45%.
Tableau VII: Répartition des patients en fonction
de l'âge maturatif
Age maturatif Nombre
%
|
Prématuré 39
29,10
NNT 88
65,68
Post terme 7
5,22
Total 134
100
|
Les NNT constituaient la majorité des patients soit
65,68%, la prématurité suit avec 29,10%. Par ailleurs, seule la
prématurité a constitué un facteur de risque de la DR avec
une relation statistiquement significative (prématurité :
OR=1,27, X2=0,88, IC à 95%= [1,26 et 2,04].
Tableau VIII : Répartition des patients en
fonction de la trophicité
Nombre
%
|
Eutrophie 85
63,43
Dysmaturité 47
35,07
Macrosomie 2
1,50
Total 134
100
|
les NN eutrophiques ont largement prédominé dans le
total des patient soit 64,43% et la dysmaturité a constitué un
facteur de risque de la DR avec relation statistiquement significative
multipliant ainsi significativement le risque à la DR par 2,26 (OR=2,26,
X2=5,63, IC à 95%= [1,15 et 4,45]).

Le signe de gravité le plus patent est un Silverman bas
dans 29% des cas.
Tableau IX : Répartition des patients en
fonction de la gravité des signes
Gravité
Nombre %
|
DR avec signes de gravité 111
82,84
DR sans signes de gravité 23
17,6
Total 134
100
|
82,84% des patients ont présenté des signes de
gravité.
Tableau X :Répartition des patients en
fonction de l'étiologie retenue
EtiologieNombre%
|
Infection 51
38,06
Souffrance périnatale2115,67
Maladie de membrane hyaline 15
11,20
Inhalation méconiale 13
9,7
Apnées
10 7,46
Détresse respiratoire transitoire85,97
Inhalation amniotique 8
5,97
Trouble métabolique 3
2,24
(Hypoglycémie)
Anémie sévère
3 2,24
Hémorragie cérébro-méningée
2 1,49
Total 134 100
|
Ce tableau montre que l'infection domine les causes de DR
soit 38,06 %, elle est suivi de la souffrance périnatale soit 15,67%,
ensuite vient la maladie de membrane hyaline 11,20%, l'inhalation
méconiale 9,7%, les apnées du prématuré 7,46%, la
détresse respiratoire transitoire et l'inhalation amniotique en ex
éco 5,97%, le trouble métabolique type hypoglycémie en ex
éco avec l'anémie sévère 2,24% enfin
l'Hémorragie cérébro méningée clôture
la liste des causes répertoriées 1,49%.

Figure 2 :Répartition des patients selon
la Fréquence de demande des examens de mise au point d'une
détresse respiratoire.
L'oxymétrie et l'hémogramme sont les examens
constamment demandés chez tous les nouveau-nés en détresse
(à 100%), la glycémie est dosée à 93,28% des cas,
les prélèvements bactériologiques suivent avec 23,88%, le
dosage de la CRP a été effectué dans 7,46% des cas, la
radiographie du thorax n'a été demandé qu'à 3,73%
des cas et enfin l'échographie transfontannellaire à seulement
0,75% des cas.

Figure 3 : Répartition des patients en
fonction du traitement préventif et symptomatique des détresses
respiratoires.
Tous les nouveau-nés en détresse respiratoire
ont bénéficié d'une perfusion d'entretien et de
l'oxygénothérapie. 80% ont subit une aspiration ONP, 40 %
d'entre-eux ont été placé à une couveuse
chauffante. La corticothérapie anténatale n'a en aucun cas
été réalisée.

Figure 4 : Répartition de patients en
fonction de la thérapeutique étiologique.
La solution de glucose hypertonique a été
administré à 3 NN représentant 100% de NN chez qui
l'hypoglycémie a été reconnue comme cause de la DR, 3 NN
représentant 100% des NN avec anémie sévère ont
bénéficié d'une transfusion sanguine et du reste en tout
cas, 93 NN soit 63,4% de tous les nouveau-nés en détresse
respiratoire ont bénéficié d'une antibiothérapie
probabiliste.
Tableau XI :Mortalité des
nouveau-nés en néonatologie
Nombre
%
|
Décès sur DR69
53,48
Décès sur autres causes60
46,52
Total 129 100
|
La détresse respiratoire domine
sévèrement le tableau de la mortalité néonatale
àla proportion de 53,48%.
Tableau XII:Evolution globale des patients
PatientsNombre
%
|
Guéris sans séquelles6145,52
DCD pdt l'épisode de DR 69
51,49
DCD après épisode de DR42,99
Total 134100
|
Le tableau note que 51,49% de NN sont
décédés sur un tableau de détresse
respiratoire,48,51% ont été guéri sans séquelles et
2,99% sont décédés après sortie de l'épisode
de la détresse respiratoire.
La DR se présente ici comme un facteur de risque de la
mortalité néonatale avec une relation statistiquement
significative multipliant par 4,8 le risque de décès (OR=4,8,
X2=52,57, IC à 95%= [3,14 et 7,3]).
Tableau XIII :Distribution de décès
selon les heures de service
ServiceNombre
%
|
jour 15 21,74
garde du jour 25 36,23
garde de nuit 29
42,03
Total 69100
|
Il se dégage de ce tableau que leservice de garde de
nuit représente le plus grand pourcentage de décès des NN
en DR soit 42,03%, la garde du jour vient après avec 36,23 % enfin le
service du jour qui clôture avec 21,74%.
Tableau XIV : Répartition des
décès selon les étiologies
Etiologie
Nombre %
|
INN 27
39,13
MMH 12
17,39
Apnée du prématuré 9
13,04
SPN 9
13,04
Inhalation méconiale5
7,25
Hypoglycémie 3
4,35
Anémie sévère 2
2,90
HCM 2
2,90
Total69100
|
L'infection domine le tableau de décès selon
les étiologies de détresses respiratoires à 39,13% suivi
de la MMH qui elle représente 17,39%,viennent ensuite en ex éco
l'apnée du prématuré avec la SPN à 13,04%,
l'inhalation méconiale avec 7,25%, l'hypoglycémie avec 4,35% et
enfin la HCM clôture en ex éco avec l'anémie
sévère à 2,90%.

Figure 5 :Distribution des décès
dans chacune des étiologies.
L'HCM et l'hypoglycémie ont présenté une
mortalité à 100%. L'apnée vient après avec un taux
de 90% de décès, la MMH avec 80%, l'anémie suit avec
66,66%, l'infection avec 52,94%, la SPN avec 42,86% et l'inhalation
méconialesuit avec 38,46%. Les autres étiologies de la
détresse respiratoires ont un taux de décès nul.
CHAP. III : DISCUSSION
III.1 Fréquence de la DR en néonatologie
La fréquence de la détresse respiratoire
néonatale notée dans notre étude était de 27,8%. Ce
résultat vient confirmer le fait révélé dans la
littérature selon laquelle la détresse respiratoire est un
syndrome fréquent de la période néonatale(1).
III.2 caractéristiques
sociodémographiques des patients (tab. I, II, III, IV, V)
Le sexe masculin avait prédominé dans la
présente étude avec un sex-ratio de1,27. MERGER rapporte un sexe
ratio de 105 naissances masculines pour 100 naissances féminines soit un
sexe ratio de 1,05(16) ce qui plausiblement se répercuterait sur la
distribution des pathologies néonatales selon le sexe.
La période néonatale précoce dont la
tranche d'âge de 1 à 7 jours a enregistrée le plus grand
nombre de patients soit 87,32% ; l'âge moyen des patients
était de 5 jours de vie. Cette prédominance de la détresse
respiratoire dans la période néonatale précoce est
soutenue par la littérature qui reconnait que la détresse
respiratoire est une expression de la morbidité dont
l'étiopathogénie se rapporte à un défaut de
l'adaptation du nouveau-né à la vie extra utérine, et que
plusieurs de ses étiologies sont directement liées aux
mécanismes même de l'accouchement (7,13, 15, 16).
La répartition des patients selon l'âge des
mèresavaitrévéléune prédominance de cas dans
la tranche d'âge maternelle de 20 à 24ans avec 12,69% notant par
ailleurs que l'âge des mères n'apas été
rapporté dans 48,51%.
Quant à la provenance des patients, notre étude
a révélé que la majorité des patients soit 78,36%
avaient été transférés de la maternité de
l'HSLK, ce résultat est en contradiction avec le résultat
trouvé par LASME E. et coll. considérant le transfert par les
centres périphériques comme un facteur de risque de la DR
(8).Ceci peut s'expliquer par le fait que l'HSLK est un hôpital
général de référenceet avec le système de
renforcement des capacités des centres de santé instauré
par la CTB, il ne reçoit dans sa maternité presque plus que des
accouchements difficiles,notamment les accouchements sur anomalies de
l'âge gestationnel ainsi que lesasphyxiespérinatalesqui sont des
pourvoyeurs de la détresse respiratoire comme relevé dans la
littérature(13).
La majorité des mères des patients
étaient primipares soit 30,60%, ce résultat est conforme à
ceux de nombreux auteurs qui ont mis en exergue l'implication de la
primiparité dans le risque de la santé tant maternelle que
foetale (16).
III.3. Données anamnestiques et cliniques de la
détresse respiratoire (tab.VI, VII, VIII, IX, fig.1)
La répartition des patients selon le mode
d'accouchement donne 60,45% des patients nés eutociquement par contre
23,88% des patients nés par césarienne, et 15,67% des patients
nés de suite d'une dystocie. La césarienne et les dystocies se
sont avérées être des facteurs de risque au
développement de la DR mais sans relation statistiquement significative
(Césarienne: OR= 1,05, X2=0,0076, IC à 95%= [0,35 et 3,15] ;
Dystocie : OR=1,16, X2=0,146, IC à 95%= [0,54 et 2,49]).la
prédominance des eutocies parmi les patients n'invalide pas le risque de
détresse lié a l'accouchement étant donné la
variabilité des circonstances de survenue d'une détresse
respiratoire, de son étiopathogénie ou même de ses
étiologies(15,17).
La répartition des patients en fonction de l'âge
maturatif dans cette étude a donné 65,68% des NNT, 2,39% des
prématurés et5,22% des post termes. Par ailleurs, seule la
prématurité a constitué un facteur de risque de la
détresse respiratoire avec unerelation statistiquement
significative(OR=1,27, X2=0,88, IC à 95%= [1,26 et 2,04]).Nos
résultats sont conformes avec ceux d'une étude menée aux
cliniques hospitalières universitaire de YOPOUGOU en 1996 qui a
trouvé 65,4% des NNT (9),par contre le pourcentage de la
prématurité parmi les patients ne colle pas avec le
résultat de SEVERE D. et Coll. révélant 70,16% des
prématurés parmi les patients(11).La prématurité
comme étant facteur de Risque de la DR est confirmé par LASME E.
et Coll. (8)
L'étude de la trophicité des patients a
noté que 85 patients soit 63,43% sont eutrophiques, 47 patients soit
35,07% sont dysmatures et 2patients soit 1,5% sont macrosomes, de ces facteurs
seule la dysmaturité a constitué un facteur de risque à la
DR avec une relation statistiquement significative multipliant ainsi
significativement le risque de la DR par 2,26 (OR=2,26, X2=5,63, IC
à 95%= [1,15 et 4,45]).ce résultat est conforme a celui de LASME
E. et Coll. Qui cite la dysmaturité comme étant un facteur de
risque par contre notre la fréquence de la dysmaturité que nous
avons trouvé est moindre par rapport a celui trouvé par une autre
étude menée en 1996 à YOPOUGONqui été de
55,7%, l'énorme écart noté pourrait s'expliquer par
l'aboutissement des efforts consenti ces 17 dernières années pour
l'amélioration de la santé infantile (8,9).
En ce qui concerne les signes de gravité de la
détresse respiratoire, notre étude a noté une
prédominance des signes de lutte avec un indice de Silverman>4/10
(Fig.1).Ce qui explique la fréquente association des signes de lutte
dans la définition de la détresse respiratoire. Par ailleurs, 84%
des patients avaient présenté d'emblée une DR avec signes
de gravitéce qui de loin dépasse les 35,5% de forme grave
trouvées par LASME E. et Coll. (9).
III.4 Etiologies des détresses respiratoires
néonatales et examens para cliniques, mesures thérapeutiques
(tab. X, fig. 2, 3, 4).
La répartition des patients en fonction de
l'étiologie de la DR avait noté que l'INN est la
1ère cause de la DRNN avec 38,06% des cas suivi de la SPN
15,67%, LA MMH 11,2%, l'inhalation méconiale 9,7%, l'apnée 7,46%
le reste des causes interviennent à faible pourcentage il s'agit de la
DRT, de L'inhalation amniotique, de l'hypoglycémie, de l'anémie
sévère et de l'HCM(tableau XII). Le contexte infectieux a
été bien élucidé pour l'INN et les circonstances
cliniques ont bien situé la SPN ainsi que l'apnée, quand à
la MMH par manque des moyens diagnostiques elle est reste une hypothèse.
Ces résultats collent avec la littérature qui place l'infection
comme étant la plus grande cause de DR (9, 10,11).
L'oxymétrie et l'hémogrammeétaient les
examens constamment réalisés (100%), la glycémie
était dosée à 93,28% ; les prélèvements
bactériologiques suivent avec 23,88% ; le dosage de la CRP suit
avec 7,46%, la radiographie avec 3,73% seulement enfin l'échographie
transfontannellaireavec 0,75% (fig.2). La non disponibilité de certains
tests et moyens rend la demande de certains examens impossible par contre en
rapport avec la faible demande de la Radiographie, nous n'en trouvons aucune
justification étant donné la disponibilité des moyens et
son utilité dans le diagnostic de la DR.
Quant au traitement préventif et symptomatique des DR,
la totalité des patients ont bénéficié d'une
perfusion d'entretien et de l'oxygène, 80% ont subit une aspiration ONP,
40% d'entre les patients ont été placé dans une couveuse
chauffante ; la corticothérapie anténatale n'a aucunement
été envisagé comme moyen préventif.Le pourcentage
de la prématurité dans l'étude ne corrobore pas avec
l'absence de la corticothérapie anténatale(1).
Selon l'étiologie, 1OO% des patients chez qui
l'hypoglycémie avait été diagnostiquée ont
bénéficié d'une solution de glucosé 10%, 100% des
patients chez qui l'anémie sévère a été
reconnue comme cause de DR avaient bénéficié d'une
transfusion sanguine. Du reste, 93% de tous les patients ont
bénéficié d'une antibiothérapie
probabiliste(Fig.4).
III.4 Evolution des DR (tab.XI, XII,XIII, XIV,
Fig.5)
La détresse respiratoire domine
sévèrement le tableau de la mortalité néonatale
à la proportion de 54,48%. L'évolution globale des patients note
51,49% décédés au cours de l'épisode de la
détresse respiratoire, 45,52% s'en sont sortie guéris sans
séquellesdécelables et 2,99% sont décédés
loin de leur épisode de DR. Ces résultats confirment l'importante
mortalité reconnue à la DR doublant quasiment les chiffres
rapportés par l'OMS en Mars de l'année 2005 (6).
Par ailleurs, le service de garde de nuit avait
enregistré le plus grand nombre de décès dont 42,03% suivi
par le service de garde du jour avec 36,23% ; le service du jour n'a
enregistré que 21,74% de décès des patients (tableau XV).
Cette croissance exponentielle en terme de fréquence en
s'éloignant du service du jour peut s'expliquer par la restriction de
l'équipe médicale au cours des services de garde ce qui diminue
l'efficacité de l'équipe en terme d'intervention.
La répartition des patients
décédés en fonction de l'étiologie a donné
en tête de liste l'INN avec 39,13% du total de décès,par
ailleurs, la distribution de décès dans chacune des
étiologies notées classe l'HCM et l'hypoglycémie en
tête avec un taux de décès de 100% (Fig.5).
CONCLUSION
Au terme de ce travail, les conclusions suivantes sont
à tirer :
1. la fréquence de la détresse respiratoire
néonatale était de 27,8%.
2. De tous les patients de l'étude :
- Il a été noté une prédominance
du sexe masculin avec un sex-ratio de 1,27 ;
- La période néonatale précoce avec la
tranche d'âge de 1 à 4 jours comportait la majorité des
patients, représentant 85,07% avec un âge moyen de 5
jours;
- la majorité des patients provenaient de la
maternité de l'hôpital saint Luc
3. la clinique de la détresse respiratoire était
dominéepar les signes de lutte avec un Silverman> 4/10.
4. La prématurité et la
dysmaturitéétaient des facteurs de risque significatif de la
détresse respiratoire.
5. L'INN était la plus grande cause de la
détresse respiratoire néonatale ayant contribué à
elle seule pour 38,13%.
6. les mesures thérapeutiques s'étaient
résumées majoritairement à une aspiration
oronasopharyngée, à une oxygénothérapie, à
une perfusion d'entretien, et à une antibiothérapie
probabiliste.
7. Le taux de mortalité chez lesnouveau-nés
étudiés était trèsélevé (51,49%).
PERSPECTIVES
Au vu des résultats trouvés combien alarmants et
ceci conformément à l'objectif que nous nous sommes fixé
au démarrage de cette étude qui est celui de contribuer à
l'amélioration de la prise en charge des nouveau-nés en
détresse respiratoire à l'hôpital saint Luc de Kisantu,
nous proposons les suivantes perspectives:
Au niveau de l'autorité
politico-administrative
- L'encouragement des recherches dans le domaine de la
néonatologie pour que les différentes conclusions convergent vers
l'amélioration de la survie du nouveau-né.
Au niveau de la zone de santé
- L'organisation des séminaires et forums sur les
divers problèmes du nouveau-né mettant un accent particulier sur
la prise en charge de détresse respiratoire au vu de la mortalité
élevée reconnue à la période néonatale et
aussi à la détresse respiratoire.
Au niveau de l'équipe dirigeante et du
personnel de l'hôpital
- La bonne tenue et à la conservation des dossiers
médicaux étant donné leur importance dans la
recherche ;
- Le renforcement de l'effectif de l'équipe soignante
aux heures de garde surtout en ce qui concerne le service de
pédiatrie.
En ce qui concerne le personnel médical de
la maternité
- Le transfert précoce de tout nouveau-né avec
risque infectieux, antécédent de SFA, dysmaturité pour une
prévention efficace ;
- L'usage de la corticothérapie anténatale s'il
en existe d'indication.
Pour le personnel médical de la
pédiatrie
- L'usage de tous les moyens de mise au point d'une
détresse respiratoire selon l'étiologie suspecté notamment
en ce qui concerne la radiographie du thorax,ce pour mieux documenter les cas
et pour une décision thérapeutique efficace ;
- La définition correcte des modalités de prise
en charge de la détresse respiratoire selon l'étiologie en
présence.
REFERENCES
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Pierre et Marie Curie, Paris, 2000, page 48-56
2. MORIN Y., Larousse médical encyclopédie
multimédia, édition cédérom, Paris, 2003.
3. LABBE A., DUTAN G., pneumologie de l'enfant 2è
édition, Masson, paris, 2003, page 401
4. LEDUC P., Revue du Praticien, Références
Universitaires, Edition du cédérom, Paris, 2005, P. 1606
5. LAUGIER J., GOLD F. Néonatologie, Ed. Masson,
Paris, 1991, page 34
6. Journal Maghrebien d'anesthésie-réanimation
et de médecine d'urgence, sommaire n°50, Vol XII, Oct. 2005,
P.152
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essentielle à la survie de l'enfant, The Lancet, Mars 2005
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coll., Facteurs de risque des DRNN en milieu hospitalier d'Abidjan, annales
pédiatriques(paris), 1997,n°6, P. 635-639e
9. LASME E., COFFI D., WELFFENS E., Epidémiologie et
PEC des DRNN en milieu hospitalier, expérience du service de
néonatologie du CHU de YOPOUGOU, Thèse n° 1707 UFR sciences
médicales 1996, P.57
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neonatal deaths: when? Where? Why?,The Lancet, Elsevier, mars 2005, page 9.
11. LEQUIEN P., La thérapie en période
néonatale, la revue de pédiatrie IX, Janvier 1974 n°1.
12. SEVERE D., CRISTALIN JM., LORCO P., MUSESEVERE L., DRNN
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universitaire de Haïti, service de Pédiatrie, 2001 ?
13. LEPORRIER M., Le dictionnaire médical de la
famille, Flammarion
14. KASPER, BRAUNWALD, FAUB, HAUSSER, LONGO, JAMESON, Harrison
principes de médicine interne 16èédition,
Médecine-science/ Flammarion, Paris, 2005, page 1583-1592
15.BARIETY J., CAPRON L., GRATEAU G., Sémiologie
Clinique 8è édition, Masson, Paris,2009, page
405-407
16. BOURRILLON A. et DEHANSM., Pédiatrie pour le
praticien 2è édition, MASSON, Paris, 1996, page 5, 33-36
17.MERGER R., LEVY J., MELCHIOR J., Précis
d'obstétrique 6è édition, Masson, Paris, 1995,
page 552
18. WEBER M.L., Dictionnaire de thérapeutique
pédiatrique, presse de l'université de Montréal, Doin
éditeurs Paris, Avril 1997, P.318
19. GUITTARD P., AUBERT F., L'essentiel médical de
poche 2è édition, Ellipses, Paris, 1995, P.779
20. TADY, NKIDIAKA, BUNGA, BAKEBELA,BIBELELE, MANINGU, Guide
thérapeutique de pédiatrie, Département de
Pédiatrie, édition 2006, page 18-36
21. PELLEGRIN, Manuel des gardes Pédiatrie, Edition
Tsunami, Bordeaux, Mai 2008, P.89-93
22. CORBIER C., CHABERNAUD JL., RAZAFIMAHEFA M.,
Abrégé d'urgences à l'intention des internes de garde en
pédiatrie générale 9è édition,
Nestlé Nidal, Paris, juin 2010, page 11-12
23. PANCOUAL C., BOUILLIE J., LESBRUS SP., Pédiatrie en
maternité 2è édition, Médecine-science/
Flammarion, Paris, 2008, page 403
ANNEXES
PROTOCOLE D'ENQUETE
I. INFORMATIONS SUR LA MERE ET LA
GROSSESSE
1. Age
2. Niveau d'étude
3. Profession
4. Etat matrimonial
5. Résidence
6. P G A
7. Maladies maternelles chroniques
8. Maladies au cours de la grossesse
9. Médicaments pris au 3è trimestre
de la grossesse
10. DDR
11. TP
II. INFORMATIONS SUR LE TRAVAIL ET
L'ACCOUCHEMENT
1. Heure du début
2. Heure d'accouchement
3. les risques infectieux
4. Mode d'accouchement
5. APGAR
III. INFORMATIONS SUR LE NOUVEAU-NE A LA
NAISSANCE
1. Age maturatif 2. Sexe 3. Poids
4. Taille 5. PC 6. T°
IV. SITUATION ACTUELLE
1. Age post natal
2. Motif de consultation
3. histoire de la maladie actuelle
4. Complément d'anamnèse
5. Examen physique
ï paramètres anthropométriques: Poids
Taille PC T°
ï coloration
ï crâne
ï Thorax
-Coeur
-Poumon
ï Abdomen
ï autres
ï Age clinique selon finström
ï Indice de Silverman
6. Hypothèses diagnostiques
7. Interventions
ï Diagnostiques
ï thérapeutiques
8. Conclusion
REPERTOIRE DES CAS
N°
|
sexe
|
Age maturatif
|
Age post natal
|
Parité
|
Age maternel
|
Mode d'accouchement
|
ATCD de SFA
|
Type de NN
|
Diagnostic
|
Cause et heure de décès
|
1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
3
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
4
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
5
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
6
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
7
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
8
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
9
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
10
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
11
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
12
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
13
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
14
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
15
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
16
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
17
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
18
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
19
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
20
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|

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