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L'apport des crédits bancaires dans l'expansion de petites et moyennes entreprises( Télécharger le fichier original )par kevine GHEKA WAKU N'SAMBU Université protestante au Congo - Graduat 2012 |
CHAPITRE 1 : APPROCHE CONCEPTUELLECe chapitre a pour objectif la compréhension des quelques concepts relatifs au sujet traité et se subdivise en trois sections dont la première portera sur la notion sur les crédits bancaires, la deuxième traitera de la notion sur les Petites et Moyennes Entreprises et enfin la troisième se focalisera sur la notion des banques et institutions bancaires. SECTION 1 : NOTION SUR LES CREDITS BANCAIRES1.1.1. LA MONNAIE? Le troc et les différentes formes de monnaie Dans la phase primitive de l'évolution de l'économie, caractérisée par des activités basées sur la chasse, la pêche et la cueillette, chaque individu se procure directement ce dont il a besoin ; il y a un minimum d'échanges et ceux-ci se font par troc qui est l'échange d'un bien contre un autre ou contre un service. Au fur et à mesure que la société enregistre des progrès dans le mode de production avec l'apparition de la spécialisation, chacun se consacre à une seule activité et ne peut plus satisfaire la totalité de ses besoins avec sa propre production d'où l'obligation d'échanger une partie de celle-ci contre d'autres biens fabriqués par d'autres. En effet, le troc comporte plusieurs inconvénients, à savoir : - La difficulté de faire coïncider les besoins, quant à la nature, à la quantité des biens échangés et au moment où ils le seront ; - L'expression de la valeur des biens et services requiert une multitude de rapports de valeur autant qu'il y a des combinaisons possibles de biens et services pris deux à deux ; - La dissociation temporelle de l'acquisition et de la cession de biens est impossible ; - Le manque de valeurs décimales et d'étalon. Un tel système décourage les échanges et handicape la productivité et le développement économique 11 élément pris parmi tous les autres devant servir de monnaie (élément de référence) ; en d'autres termes toutes ces difficultés ont poussé les peuples à choisir un bien qui pouvait servir de monnaie2. La monnaie se présente sous forme de marchandise, métal, papier (billet) et écriture. - La marchandise - monnaie La monnaie de paiement a été d'abord un bien matériel, une marchandise choisie parmi beaucoup d'autres, ayant comme qualités fondamentales : son homogénéité car les contrats exprimés en cette monnaie sont d'un contenu incertain, sa malléabilité pour qu'il soit possible de le diviser en parties exactement égales, son inaltérabilité sans laquelle la monnaie ne pourrait pas remplir sa fonction de réserve de valeur, ni même servir de simple moyen d'échange et enfin sa rareté c'est-à-dire ne pas être disponible facilement. Avant de trouver l'instrument monétaire réunissant optimalement ces qualités fondamentales c'est-à-dire les métaux précieux (or et argent), les fonctions monétaires ont été exercées par les matériels demandés par la communauté, pour leur propriété à satisfaire les besoins des hommes. Cependant, les objets qui constituaient des signes extérieurs semblent avoir été les premiers à posséder réellement les attributs monétaires.3 C'est ainsi que les civilisations primitives ont souvent conféré le rôle de la monnaie à des animaux domestiques tels que le mouton, la chèvre, etc. il faut noter que les coquillages ont aussi joué un rôle d'instruments monétaires. Or les animaux domestiques ne sont jamais parvenus à garder leur caractère de monnaie. En effet, ils sont périssables et ne peuvent remplir que difficilement la fonction de réserve de valeur.4 a. La monnaie métallique Les biens de consommation utilisés comme monnaie ont été rapidement remplacés par les métaux précieux, notamment l'or et l'argent. Outre, qu'ils étaient fortement demandés par la communauté pour leur rareté en orfèvrerie, ils étaient pratiquement indestructibles et susceptibles d'être présentés sous forme de très petite unité. Ainsi, très 2 MPEREBOY, S., Economie monétaire générale, cours professé en 3ème graduat en FASE, Université protestante au Congo, année académique 2011-2012, P4 3 Idem P4 4 Idem, P5 12 rapidement, les fonctions monétaires des métaux précieux devinrent dominantes et prirent le pas sur leur usage industriel et artistique5. Sur la pièce, on devait apposer le sceau et le visage du prince Cette monnaie présentait certains inconvénients à savoir : elle pèse quand on la possède en grande quantité, elle est très facile à voler, c'est une monnaie bruyante et sonnante.
Elle est créée par le dépôt des billets de banque chez les banquiers. Les déposants avaient l'entière disposition de leurs fonds mais au lieu de retirer directement leurs dépôts, ils prirent l'habitude de régler leurs transactions commerciales par un simple jeu d'écritures sur le registre des comptes sans manipulation des billets. Toutes ces écritures que les banquiers passent quand ils créditent ou débitent les comptes des déposants, c'est cela la monnaie scripturale, on l'appelle également la monnaie 5 MPEREBOY, S., op.cit., P.5 6 Idem, P.6 13 des banques. Elle est la forme des monnaies la plus utilisée dans l'économie moderne, elle est immatérielle.7 Elle est la monnaie la plus utilisée parce qu'elle est beaucoup plus discrète, elle peut être thésaurisée, il y a la facilité de transactions, la sécurité assurée, et le coût de la monnaie est faible. d. La monnaie électronique Selon la commission européenne, la monnaie électronique se définit comme : « toute valeur monétaire représentant une créance qui est stockée sur un support électronique, cette valeur doit être émise contre remise de fonds d'un montant dont la valeur n'est supérieure à la valeur monétaire émise »8. Selon le journal officiel de la banque de la France, la monnaie électronique est l'ensemble des techniques informatiques, magnétiques, électroniques et télématiques permettant l'échange des fonds sans support papier9. ? Fonctions de la monnaie La monnaie est une réalité mouvante, dont trois aspects méritent notre attention. Selon l'angle choisi, nous en apercevons trois visages différents. En effet, la monnaie est à la fois un instrument d'échanges, un étalon de valeurs et un moyen de thésaurisation10 - La monnaie comme instrument de paiement ou d'échanges Ici, on échange la monnaie contre un bien ou un service car elle est un moyen Indéterminé : elle permet d'acquérir n'importe quel bien ou service, n'importe où, n'importe quand dans l'espace national. Général : elle est admise partout, par tout le monde, en toute circonstance dans l'espace national. 7 MPEREBOY, S., op.cit, P.7 8 Idem P.8 9 Idem P.9 10 RUDLOFF, M., Economie monétaire nationale et développement, Cujas, paris 1969 P.12 14 Immédiat : le transfert de la monnaie permet d'éteindre définitivement les dettes - La monnaie comme étalon de valeurs11 La monnaie est un valorimètre car elle mesure la valeur des biens et services c'est-à-dire permet d'exprimer par un seul chiffre la valeur d'un bien ou d»un service par rapport à celles de tous les biens et services existants. - La monnaie comme instrument de liquidité12 Elle domine le temps, c'est un abri temporaire, un instrument de transfert de valeur dans le temps. I.1.2. DEFINITIONS ET RÔLES DES CREDITS BANCAIRES I.1.2.1. DEFINITION DU CREDIT BANCAIRE Le mot « CREDIT » trouve son origine du verbe latin « CREDERE » qui signifie croire ou faire confiance. Cette dernière demeure l'élément essentiel en matière de crédit. Plusieurs auteurs ont tenté d'une manière ou d'une autre et cela sous plusieurs aspects matériel, psychologique, juridique et financier de définir le terme « CREDIT » : le crédit est la faculté de se procurer des capitaux, par la suite de confiance que l'on inspire ou de la solvabilité que l'on présente13. Pour le définir, certains auteurs retiennent son aspect matériel et l'assimilent à un transfert temporaire d'un capital ou une location des richesses Et RIST dira faire crédit, c'est accorder à quelqu'un la jouissance d'un bien ou la disposition d'une somme d'argent, contre une promesse de paiement ou de remboursement14. D'autres par contre font ressortir dans la définition du crédit son aspect psychologique : 11 MPEREBOY, S., op.cit, P12 12 Idem, P. 13 13 Dictionnaire petit Larousse (grand format), nouvelle édition, 2001, P.208 14 MPEREBOY, S., op.cit, P.75 15 Ainsi, LEISSE dira : le crédit, c'est la confiance appliquée aux affaires. Cet aspect est plus basé sur la définition étymologique qui stipule que c'est la confiance qui fait l'objet du crédit15. Considérant l'aspect financier, Emile DECOSTER dira, le crédit de banque est l'opération par laquelle le banquier met une somme à la disposition d'un tiers appelé emprunteur moyennant l'engagement, par ce dernier, de payer au banquier les intérêts convenus et de restituer, à celui-ci à l'époque fixée pour le remboursement, une somme équivalente à celle qu'il lui a fournie16. Mettant l'accent sur sa nature juridique A.DIERYCK avance que le crédit est un contrat par lequel une personne, le créditeur prend l'engagement de se livrer pendant un certain temps, à l'une ou l'autre opération de son commerce au profit d'une autre personne, le crédité qui, de son côté, prend l'engagement d'indemniser le premier, à l'expiration du contrat, des suites de l'exécution de cette promesse17. Les amateurs cités ci-haut ont mis l'accent sur l'aspect matériel, psychologique, financier et la nature juridique en définissant le crédit, et non sur l'aspect bancaire. Compte tenu de ces remarques ; CAMPION dira, que le crédit consenti par les banques est une opération par laquelle une banque commerciale, en vertu de la confiance qu'elle a sur son client, lui accorde une assistance financière ou un aval ou une garantie18. En matière des finances publiques, le crédit est une autorisation des dépenses accordées par le parlement au gouvernement. En définitif, le crédit est compris comme étant l'opération qui consiste, à la confiance qu'emporte sur la crainte du risque, à accorder à quelqu'un la disposition d'une bonne somme d'argent contre la promesse de paiement différée dans le temps. 15 NYEMBA, C., la problématique de l'octroi de crédit cas de la BCDC, travail de fin de cycle en Administration ces Affaires, Université Protestante an Congo, FASE, Kinshasa 2000, P.5 16 MPEREBOY, S., op.cit, P.76 17 NYEMBA, C., op.cit, P.5 18 KIYANGA, cours d'institutions financières, éd. FPZ inédit, 1993, Kinshasa P.10 16 Eu égard à ce qui précède, nous relevons que le crédit se caractérise essentiellement par deux éléments à savoir : le temps et la confiance. I.1.2.2. RÔLES ECONOMIQUES DU CREDITDE MOSTHENE dit : « si l'on ignore que le crédit est la plus grande ressource de toutes pour les affaires, on ignore tout »19 De ce fait, le crédit est une opération importante et nécessaire dans la vie économique de tout pays.son importance, nous le constaterons dans les rôles qu'il est appelé a jouer au sein de l'économie. En effet, le recours au crédit se justifie par l'élargissement du marché et le progrès social. Le crédit dans l'économie a pour rôles fondamentaux :
19 BAUDHUIN, F., crédit et banque, 2ème éd. Université de Louvain, Bruxelles 1949, P.13 17 |
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