La protection des droits de l'enfant dans les conflits armés internes en Afrique centrale: cas du Burundi( Télécharger le fichier original )par Eric Ngueto Nyatchoumou Université catholique de l'Afrique Centrale - Master droits de l'homme et action humanitaire 2010 |
IV- Intérêt de l'étudeCe travail comporte un double intérêt : il s'agit d'un intérêt scientifique (A) et d'un intérêt social (B). D'un point de vue scientifique, cette étude s'inscrit dans le même sens que plusieurs autres qui ont posé le problème de la protection des droits des personnes vulnérables, notamment, les enfants dans un contexte de conflit armé (Il s'agit, entre autres, de Innocent Biruka qui a travaillé sur la protection de la femme et de l'enfant dans les conflits armés en Afrique). La particularité de notre étude se justifie par le fait que la question de la protection des droits de l'enfant dans un contexte de conflit armé est traitée à la lumière du cas du Burundi, un cas qui, jusqu'à ce jour, demeure d'actualité, du fait de la pauvreté et du sous développement de ce pays. Dans un second temps, la formulation de nos hypothèses orientées vers la recherche du bien-être de l'enfant, nous a permis, en s'inscrivant dans la suite des autres auteurs sur la question, de compléter et d'enrichir les bases de données déjà existantes qui traitent des questions de protection et de promotion des droits des enfants dans ce pays. Cette étude traite de la question de la protection des droits de l'enfant et tente de définir des approches de solution à leur violation pendant les conflits armés au Burundi. Ces approches susciteront, non seulement la prise de conscience du peuple burundais pour ce qui est de la protection des enfants en périodes de conflits, mais également interpelle la communauté internationale quant au danger qui menace les enfants des pays pauvres et en voie de développement. Bien que la loi burundaise fixe à 16 ans l'âge du recrutement volontaire ou involontaire des enfants dans les armées, les données recueillies sur le terrain font ressortir que l'âge de recrutement des enfants varie, plutôt, entre 9 et 13 ans. Et jusqu'ici les responsables de ces crimes de guerre demeurent impunies alors que le Burundi a signé, en avril 2003, le statut de Rome portant création de la Cour Pénale Internationale (CPI)31(*). Cette étude est aussi d'actualité dans d'autres Etats comme la RDC, la Côte d'Ivoire, la RCA et le Libéria. Elle permet de mobiliser les acteurs aussi bien nationaux qu'internationaux sur la question de la protection des enfants dans les conflits armés en Afrique. Ce travail permettra aux acteurs de la société, notamment, les femmes qui sont les personnes les plus proches des enfants de trouver réconfort ou du moins d'avoir une lueur d'espoir pour ce qui est de la protection des droits des enfants comme le souligne si bien le magistrat Luc Ndjodo : « La protection constitue un besoin naturel pour le jeune enfant. Dès le sein de sa mère, celui-ci se trouve sous la protection physique de cette dernière qui reste entièrement responsable de lui... »32(*). Il permet, certainement, de dégager des réflexions en faveur des programmes de développement par le biais d'une culture à l'éducation traditionnelle des enfants et aussi en accordant une place très importante au respect des normes sensées protéger les enfants, source incontournable de la main-d'oeuvre et de développement de l'Afrique. Il interpelle les Etats africains quant au rôle qu'ils doivent jouer dans la protection des enfants sur le plan social, économique et éducationnel. * 31 Même si celui n'a pas encore été officiellement promulgué. * 32 Luc Ndjodo, Les enfants de la transition : une génération en danger?, yonga & partners, Yaoundé, 2000, p74. |
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