SOMMAIRE
SOMMAIRE...........................................................................................I
DEDICACE........................................................................................II
REMERCIEMENTS............................................................................III
SIGLES .................................................................................................IV
RESUME..............................................................................................VI
ABSTRACT.......................................................................................VII
introduction
generale.................................................................................
1
PREMIERE PARTIE : UNE PROTECTION LACUNAIRE DES DROITS DE
L'ENFANT DANS UN CONTEXTE DE CONFLIT ARME.................................23
CHAPITRE I : UNE PROTECTION JURIDICQUE
LIMITEE...........................24
Section I: Les limites des instruments
internationaux.......................................24
Section II: LES LIMITES DES INSTRUMENTS
NATIONAUX........................29
CHAPITRE II : UN CADRE POLITIQUE ET SOCIOECONOMIQUE
INADEQUAT
......................................................................................................
32
Section I: L'ANALYSE DES PERCEPTIONS GENERALES DES ENFANTS.......
32
Section II: Les ATTENTES SPECIFIQUES EMANANT DE
L'ENFANT..............39
DEUXIEME PARTIE : L'INEFFICACITE
AVEREE DES GARANTIES DE PROTECTION DES DROITS DE L'ENFANT DANS UN CONTEXTE DE
CONFLIT
ARME..............................................................................
...41
CHAPITRE I : DES ACTIONS AUX RESULTATS
MITIGES.........................42
Section I: Analyse des actions
nationales.....................................................42
Section II: Analyse des actions
internationales..............................................45
CHAPITRE II : L'AMELIORATION DE LA PROTECTION DES DROITS DE
L'ENFANT DANS UN CONTEXTE DE CONFLIT
ARME..................................49
Section I: Perspectives au plan
national.......................................................49
Section II: Perspectives au plan
international.................................................53
conclusion
generale.................................................................................58
BIBLIOGRAPHIE..................................................................................62
ANNEXES...........................................................................................68
TABLE DES
MATIERES.......................................................................69
A
Ø Mes parents, M. Ngueto François et Feue Mme.
Ngueto Tchekeu Marthe, pour tous les sacrifices consentis et leur soutien
inconditionnel.
Ø Mes enfants Ngueto Tchekeu Joshua et Ngueto Ntafuta
Ninette Princesse.
Ø Tous ces enfants, jeunes et familles victimes du
conflit armé, dont je souhaite qu'ils cultivent la graine de la
tolérance, de la justice et de l'équité.
REMERCIEMENTS
Nous tenons, après avoir rendu gloire et honneur au
Dieu Clément et Miséricordieux, à exprimer nos
sincères gratitudes aux personnes ci-après :
Ø Pr Jean Didier Boukongou, directeur de ce
mémoire et, à travers lui, à l'ensemble du personnel
administratif de l'APDHAC en particulier et de l'UCAC en
général.
Ø Nos enseignements de Master 1 et 2 DHAH, grâce
auxquels nous avons beaucoup appris.
Ø Mes frères et soeurs Fredy, Mystère,
Philippe, Carole, Gaelle, Williams, Nidou, pour leur soutien
Ø Aux familles Djomo paulin, Kouatcho philippe et ma
belle famille Ntafuta pour leur soutien, encouragement et adoption.
Merci pour « TOUT » à mes
pères et mères.
Il est difficile d'imaginer la fin de ce travail, sans
l'inspiration et la sagesse de mon épouse, NTAFUTA Ninette.
Enfin, nous ne sommes pas coupable d'omission envers toutes
les personnes qui ont contribué à la finalisation de ce document,
et dont les noms ne figurent pas ici. Nous voudrons les assurer de notre
parfaite et entière reconnaissance et leur dire qu'elles restent
à jamais gravées dans notre coeur.
SIGLES
BINUB Bureau
Intégré des Nations Unies au Burundi
CARITAS
Confédération internationale d'organisations catholiques
CEACR Commission
d'Expert pour l'Application des Conventions et
Recommandations
CNDD-FDD Conseil National pour
la Défense de la Démocratie - Force pour
la Défense de la
Démocratie
CNDRR Commission
Nationale de Démobilisation, Réintégration et
Réinsertion
CRS Catholic
Relief Services
CPI Cour
Pénale Internationale
DIH Droit
International Humanitaire
DDR
Désarmement, Démobilisation et Réinsertion
FNL Force de
Libération Nationale
HCR Haut
Commissariat pour les Réfugiés
IRC International
Rescue Committee
MSF Médecin
Sans Frontière
OCHA Office for the
Coordination of Humanitarian Affairs
OEV Orphelins
et Enfants Vulnérables
OIT Organisation
Internationale du Travail
ONG Organisation Non
Gouvernementale
ONU
Organisation des Nations Unies
ONUB Opération
des Nations Unies au Burundi
OUA
Organisation de l'Unité Africaine
PAM Programme
Alimentaire Mondial
PDI Personnes
Déplacées Internes
PNUD Programme des
Nations Unies pour le Développement
RCA
République Centrafricaine
RDC
République Démocratique du Congo
UNICEF United Nations
Children's Emergency Fund
RESUME
Cette étude analytique et critique partage cet esprit
de situation, ce sentiment de solidarité envers les enfants innocents,
victimes du conflit armé et pris dans certains cas comme
« chair à canon ». Il partage également ce
désir de poursuivre la lutte contre les violations des droits de l'homme
en général, et ceux des enfants en particulier. Notre travail de
recherche montre également un intérêt particulier de
l'action nationale et internationale à l'endroit des enfants victimes de
la guerre et attire l'attention de la communauté internationale quant au
laxisme dont elle fait montre à l'endroit de l'application des
dispositions de la Cour Pénale Internationale de Justice contre les
criminels de guerre. Au titre de l'étude exploratoire et descriptive,
notre étude a fait recours à des données documentaires,
des questionnaires et des entretiens. Selon la Commission Nationale de
Démobilisation, Réintégration et Réinsertion
(CNDRR), un peu plus de un sixième des enfants ont été
utilisés à d'autres fins d'exploitation et d'utilisation en
période de conflit armé. Dans le cadre de cette étude, les
enfants questionnés ne représentent pas la base fondamentale de
la représentativité nationale. Dans les enquêtes purement
qualitatives, il s'agit d'exposer des faits, des pratiques socioculturelles ou
juridiques à partir de situations et de catégories sociales.
Etant donné l'état très peu satisfaisant
des connaissances au sujet de la protection des droits de l'enfant en
période de conflit armé en Afrique centrale, et au Burundi en
particulier, la réalisation de ce travail a porté,
premièrement, sur la protection lacunaire des droits de l'enfant dans un
contexte de conflit armé, deuxièmement, sur l'inefficacité
avérée des garanties de protection des droits de l 'enfant dans
un contexte de conflit armé.
la protection lacunaire des droits de l'enfant dans un
contexte de conflit armé met un accent sur une protection juridique
limitée, et sur un cadre politique et socioéconomique
inadéquat. l'inefficacité avérée des garanties de
protection des droits de l'enfant dans un contexte de conflit armé,
quant à lui, met un accent particulier sur les actions aux
résultats stériles, et fait aussi des propositions pour une
amélioration de la protection efficace des droits de l'enfant dans un
contexte de conflit armé. S'agissant des autres formes d'exploitation
des enfants dans le conflit armé au Burundi, ce travail a
procédé à une analyse des données recueillies sur
le terrain.
Mots clés : Protection, Droits,
Enfant, Conflit armé, Afrique, Burundi, Humanitaire, Conventions,
Protocole additionnel, Travail des enfants, Enfant soldat
ABSTRACT
This analytical study and critical spirit of sharing this
situation, this feeling of solidarity with the innocent children affected by
armed conflict and in some cases taken as "chair à conon". He also
shares this desire to continue the fight against violations of human rights in
general, and children in particular. Our research also shows a particular
interest of national and international action to children victims of war and
attracts the attention of the international community about the laxity which
she shows to the site of application provisions of the International Criminal
Court of Justice against the war criminals. Under the exploratory and
descriptive study was used to document data, questionnaires and interviews.
According to the National Commission for Demobilization, Reintegration and
Reinsertion (CNDDR), just over one sixth of children were used for other
purposes of exploitation and use in armed conflict. In this study, the children
surveyed do not represent the fundamental basis of national representativeness.
In purely qualitative investigations, it is state facts, sociocultural and
legal practices from situations and social groups.
Given the highly unsatisfactory state of knowledge about the
protection of child rights in armed conflicts in Central Africa and Burundi in
particular, the accomplishment of this work has focused, first, the incomplete
protection rights of the child in a context of armed conflict, and secondly on
the proven ineffectiveness of safeguards to protect the rights of a child in a
context of armed conflict. Incomplete protection of child rights in the context
of armed conflict emphasizes on a limited legal protection, and socio-economic
policy framework and inadequate. Proved ineffective safeguards to protect
children's rights in a context of armed conflict, in turn, puts a special
emphasis on actions to mixed outcomes, and also makes proposals for improving
the effective protection of human child in a context of armed conflict. For
other forms of exploitation of children in armed conflict in Burundi, this work
has analyzed data collected in the field.
Key words: Protection, Wrights, Child, Armed
conflict, Africa, Burundi, Humanitarian, War child, Additional protocol,
Children work
INTRODUCTION GENERALE
« La guerre n'épargne pas les enfants,
qui en sont les plus jeunes victimes et celles aussi qui ont le besoin de
protection le plus grand »1(*). Les conflits armés et les crises
sociopolitiques encouragent la violation des droits fondamentaux de la personne
humaine et ce sont les enfants et les femmes qui sont les plus touchées.
Parlant des enfants en ces périodes sensibles, un arsenal juridique au
niveau international existe bel et bien et vise à leur apporter une
protection particulière de façon à ce qu'ils ne fassent
pas l'objet des exploitations diverses. A ce titre, la question de la
protection des droits de l'enfant dans les conflits armés internes est
une préoccupation qui appelle, non seulement à la participation
des acteurs institutionnels tant sur le plan national qu'international, mais
également à la prise de conscience et à l'implication des
belligérants et de tous les acteurs sociaux. Cette épineuse
question demeure d'actualité, particulièrement, en Afrique
où les crises sociopolitiques et les conflits armés internes
continuent d'enregistrer la participation des enfants dans les combats. Hormis
cet aspect, les enfants sont également victimes de plusieurs formes
d'exploitation et de déplacements forcés vers d'autres
régions du pays, voire au-delà des frontières.
Il en est ainsi du Burundi, pays de hauts plateaux d'Afrique
centrale, situé au coeur de la région des grands lacs, dont le
voisin le plus proche est le Rwanda, avec qui il partage des identités
géographiques, humaines et historiques. Géographiquement, le
Burundi est situé à la frontière des pays francophones au
nord et au sud-ouest des pays anglophones. Il constitue, avec le Rwanda l'un
des plus petits Etats du continent, avec une forte densité de la
population. Sur le plan politique, le Burundi accède à
l'indépendance le « 1er juillet
1962 »2(*) et
devient « une monarchie constitutionnelle, le tout dans un climat
de conflits ethniques accentués par la crise du Rwanda et la
rébellion au Congo-Kinshasa »3(*). En fait, cette
indépendance a marqué « le début de 30
années d'instabilité politique au cours desquels se
succédèrent de nombreux coups d'état de la part des
militaires tutsis et des insurrections hutu suivies de massacres massifs des
insurgés (1965, 1972, 1988, 1992) »4(*) qui ont fait de nombreuses
victimes, parmi lesquelles les enfants et femmes.
En dépit de la relative stabilité politique que
traverse actuellement le Burundi, les enfants continuent d'être les
principales victimes des utilisations et des exploitations de toute nature.
Cette situation fait que la question de la protection de l'enfant dans un
contexte de crise ou de conflit armé est, non seulement une
préoccupation des agences spécialisées du système
des Nations Unies et, en principe, du gouvernement burundais, mais
également de tous les acteurs sociaux. Comment agir pour une protection
efficace de l'enfant en période de conflit armé interne ?
Telle est l'articulation qui justifie l'enjeu majeur de cette étude.
I- Contexte de l'étude
Depuis plus de deux décennies, le continent africain
est régulièrement touché par de multiples conflits
armés dont les causes profondes sont, entre autres, la
pauvreté et la misère des populations, l'absence d'une alternance
politique, la mauvaise gouvernance et l'absence d'Etat de droit. Tel a
été le cas au Burundi. En effet, depuis l'année 1994,
plusieurs gouvernements se sont succédés sans pour autant
parvenir à ramener une paix durable et définitive. En outre,
cette période fut marquée par une instabilité politique
notoire, en témoignent les différents contextes sociopolitiques
qui ont constitué des repères politiques depuis la crise de 1993
jusqu'à nos jours. L'on pourrait les synthétiser de la
manière suivante5(*):
21 octobre 1993
|
Assassinat du Président Melchior NDADAYE
|
1994-1995
|
Négociations de Kajaga-Kigobe-Novotel
|
1995
|
Convention de Gouvernement
|
25 juillet 1996
|
Retour du Président BUYOYA au pouvoir
|
Août 1998
|
Institutions du Partenariat pour la paix
|
Août 2000
|
Signature de l'Accord d'Arusha pour la Paix et la
Réconciliation Nationale
|
Novembre 2001
|
Mise en place du Gouvernement d'Union Nationale de Transition
issu de l'Accord d'Arusha
|
Février 2002
|
Mise en place d'une Assemblée Nationale et d'un
Sénat de Transition
|
Décembre 2002
|
Accord de cessez-le-feu
|
Avril 2003
|
Alternance au Sommet de l'Etat pour la 2ème phase de la
transition
|
Novembre 2003
|
Signature de l'Accord global de cessez-le-feu avec le
Mouvement armé CNDD-FDD de Pierre NKURUNZIZA suivie de l'entrée
de ce mouvement dans les Institutions de transition
|
C'est donc à la suite de l'assassinat du
président Melchior Ndadaye, d'ethnie Hutu et premier président
démocratiquement élu qu'éclata, le 21 Octobre 1993, un
conflit armé interne faisant des milliers de victimes. Et, comme un peu
partout dans les pays africains touchés par les conflits armés
internes, l'accaparement des libertés et le non respect du standard
international en matière de démocratie ont été
quelques unes des causes du blocage de la démocratisation du Burundi. De
ce fait, il a découlé des tensions et des frustrations qui,
à la longue, ont génèrées des crises internes.
C'est à la suite de ces tensions et frustrations que les populations
marginalisées se sont soulevées et ont pris illégalement
les armes contre le régime en place, voire à la longue contre
l'ethnie dominante et écrasante. A ce sujet, François Roubaud
souligne que « dans le contexte des transitions
démocratiques engagées dans nombreux pays en
développement, les élections jouent un rôle de plus en plus
important sur les orientations économiques et sociales et les
trajectoires nationales. La consolidation des acquis démocratiques passe
par une meilleure compréhension des comportements électoraux et
de l'exercice réel des libertés
politiques »6(*).
L'Accord de réconciliation et de paix d'Arusha de 2001
constitue le point de départ de la transition politique au Burundi. En
Octobre 2003, le gouvernement et le Conseil National pour la Défense de
la Démocratie - Force pour la Défense de la Démocratie
(CNDD-FDD) de Peter Nkurunziza avait accepté de signer, à
Pretoria, un Accord de partage de pouvoir. En Novembre de la même
année, un nouveau gouvernement inclusif a été mis en
place, garantissant l'immunité aux deux forces7(*). En 2005, le CNDD-FDD remporte
les élections législatives et les élections locales.
Nkurunziza, président du CNDD-FDD, est élu président de la
République en Août 20058(*). De façon sporadique les affrontements
continuent entre les forces gouvernementales et le groupe armé
dénommé Force de Libération Nationale (FLN). En juin 2006,
le gouvernement et le FLN signent un Accord sur la restauration de la paix et
de la sécurité. En septembre de la même année, un
Accord de cessez le feu fut signé entre les deux parties, fixant la date
de l'arrêt des hostilités, de l'établissement d'une
armée intégrée ainsi que les procédures de
démobilisation des combattants. Cet Accord a mis en place un
mécanisme de monitoring et de vérification et a confié
à l'Union Africaine la tâche spéciale de protéger
les leaders du FLN et d'assurer leur déplacement lors des
négociations.
En Mars 2007, le FLN se retire du mécanisme de
monitoring et de vérification qui avait été mis en place
par le dernier Accord. Entre autres revendications, le FLN réclame la
libération des prisonniers politiques et l'incorporation de leur
mouvement au sein des institutions politiques du pays. En juillet de la
même année, la délégation du FLN stigmatise la
répression de ses membres par l'armée et décide de quitter
les négociations. A cet effet, la situation sécuritaire du pays
se détériore davantage, avec une montée en puissance des
actes de torture, des arrestations arbitraires, la détention des enfants
par les forces de sécurité gouvernementale et l'augmentation des
cas d'enlèvement et des violences sexuelles sur les femmes par les
éléments du FLN9(*).
La mission de l'Opération des Nations Unies au Burundi
(ONUB) a été déployée en juin 2004, en remplacement
de la mission africaine au Burundi (AMIB). L'ONUB avait pour mandat d'apporter
un soutien au processus de Démobilisation, Désarmement et
Réintégration (DDR) initié, en 2003, et d'assurer
également la promotion et la protection des droits de l'homme,
notamment, ceux des femmes, des enfants et d'autres personnes
vulnérables10(*).
En janvier 2007, l'ONUB a été remplacée par le Bureau
Intégré des Nations Unies au Burundi (BINUB), dont la mission
principale est de soutenir le gouvernement burundais dans les efforts pour une
paix et une stabilité à long terme11(*).
Depuis le déclenchement de la crise burundaise, le
nombre de victimes ne fait que s'accroître. Les campagnes de
sensibilisation ont été menées pour montrer que la guerre
est un moyen dépassé pour régler les différends
tant sur le plan national qu'international. Etant donné que le conflit
interne a bouleversé l'ordre public au Burundi, avec pour corollaire une
émergence de l'impunité, il s'avère nécessaire de
protéger et d'assister les femmes et surtout les enfants, dans il est
question dans notre étude, selon les normes internationales, notamment,
le droit international humanitaire et les différents instruments
relatifs à la protection des droits enfants. Les institutions et
organisations nationales et internationales s'occupant de la question de la
protection des droits de l'enfant, tant en période de paix qu'en
période de conflit armé à travers le monde, ne peuvent
rester insensibles au cas du Burundi. Les instruments juridiques, comme les
quatre conventions de Genève de 1949 et leurs protocoles additionnels,
ainsi que les campagnes de sensibilisation sur la protection des victimes des
guerres les plus vulnérables à l'instar des femmes, des
vieillards, des handicapés, constituent une des évolutions de la
réaction de la Communauté internationale dans sa volonté
de limiter les effets néfastes des guerres qui secouent le monde. Dans
le cas de cette étude, il s'agit de réfléchir sur la
protection d'une des populations les plus vulnérables lors des conflits
armés internes africains, en l'occurrence l'enfant burundais. Pour bien
cerner l'objet de cette étude, il est judicieux d'en délimiter
les contours, de définir les concepts clés et de faire
l'état de la littérature.
II- Délimitation de
l'étude
Ce travail de recherche comporte une triple
délimitation, à savoir la délimitation spatiale (A), la
délimitation temporelle (B) et la délimitation matérielle
ou disciplinaire (C).
A- Délimitation spatial
Cette étude concerne le Burundi, pays d'Afrique
centrale, qui a connu une période d'intenses conflits armés
internes marquée par des violations graves et massives des droits
fondamentaux de la personne humaine, notamment, ceux des enfants. La Province
de Ngozi a été l'une des zones les plus touchées pendant
les conflits armés tant en biens matériels qu'en pertes de vies
humaines voire l'implication des enfants dans les combats. Le Burundi, avec
pour capitale Bujumbura, s'étend sur 27835km² et compte 7,8
millions d'habitants. Il a signé et ratifié les instruments
juridiques relatifs aux droits des enfants. Cependant, il constitue l'un des
pays où les enfants ont été activement impliqués
dans les conflits armés, et dont les droits fondamentaux ont
été violés. Les conclusions d'un rapport sur la situation
des droits de l'homme, en 2001, au Burundi illustrent parfaitement cet
état de fait : « Le mineur incarcéré au
Burundi ne jouit pas encore des droits reconnus par le droit interne et
international »12(*).
B- Délimitation
temporelle
Ce travail concerne les deux dernières
décennies de l'histoire socio-politique du Burundi. C'est en 1990 qu'est
entrée en vigueur la convention relative aux droits de l'enfant dans ce
pays. Pendant que l'année 1993 marque le début du plus
récent conflit armé au Burundi, l'année 2000 est celle la
signature des Accords de paix et de réconciliation de Lusaka
censés garantir la sortie de crise et la reconstruction nationale. Sur
ce, afin de prendre en considération tous les aspects de la
problématique de la protection des droits de l'enfant dans le conflit
armé au Burundi, cette étude va de 1993, année marquant le
début du conflit armé, jusqu'en 2010. Ceci, pour montrer en fait
qu'en période transitionnelle et post transitionnelle et, malgré
le fait que les élections se soient déroulées sans
incidents majeurs, la consolidation de la démocratie a aussi
forcément besoin d'un exercice réel des droits de la personne
humaine et des libertés politiques.
C- Délimitation
matérielle
Cette étude fait appel aux règles et principes
du droit international humanitaire (les conventions de Genève ainsi que
les protocoles additionnels), du droit international pénal, du droit
international public, du droit international des droits de l'homme, de la
science politique, de la sociologie, de la psychologie et des relations
internationales.
III- Définition des
concepts
Cette partie est consacrée à la
définition des concepts clés qui structurent l'intitulé de
ce travail de recherche que sont : protection, droits, enfant, conflit
armé interne.
A- Protection
Le concept de « protection » se
définit, selon le dictionnaire Harrap's Shorter, comme étant un
étant de «bien-être »13(*) dont devrait jouir tout individu. Pour le dictionnaire
Larousse, la «protection » doit être
appréhendée comme un «ensemble de mesures destinées
à assurer quelqu'un contre un risque, un danger, un mal »14(*). Le lexique des termes juridiques,
quant à lui, entrevoit la « protection » en droit
international public15(*) comme un
ensemble de règles visant à assurer, en fonction de l'adjectif
qui suit le mot « protection », le bon
épanouissement d'une catégorie de personnes. Dans le même
sens, le dictionnaire du vocabulaire juridique définit
« protection »16(*) comme un ensemble de mécanisme visant à
assurer le bien être des personnes. Et quant à Innocent BIRUKA,
dans le cadre d'une étude sur la protection de la femme et de l'enfant
dans les conflits armés en Afrique, il a défini
« protection » comme « toute action qui a pour
objet de préserver les femmes et les enfants victimes des conflits
armés, de prendre leur défense, de leur venir en aide et de les
mettre hors de danger »17(*). Parlant de François BUGNION, dans une revue
internationale de la croix rouge, élucide le concept de protection ainsi
qu'il suit : « Le concept fondamental de protection vient du
latin pro-tegere, signifiant littéralement `'couvrir en avant''. La
notion de protection entend ainsi un écran, un parasol, ou un bouclier
que l'on interpose entre une personne ou un bien en danger et le danger qui le
menace. Le champ lexical de la notion de protection invoque donc l'idée
de sécurisation : sauvegarde, garantie, aide, enveloppe,
couverture, assurance, écran, tablier et masque»18(*).
B- Droit
Le droit se définit dans ce cadre, selon le Lexique
des termes juridiques, comme l'ensemble des règles juridiques
destinées à organiser les rapports humains dans un contexte
donné et dont le non-respect entraîne une sanction.
Au regard des définitions énoncées au
sujet de la protection et des droits, nous constatons, qu'en dépit de
quelques différences sur la forme, que le fond reste le même
à savoir garantir, dans le contexte burundais, la pleine application des
normes de protection des enfants dans le conflit armé. En d'autres
termes, garantir le bon épanouissement et le bien-être de la
personne humaine. Ce qui reviendrait à considérer la protection,
dans ce cadre, comme l'ensemble de mesures destinées à assurer
quelqu'un contre un risque, un danger, un mal et visant au finish un
bien-être.
C- Enfant
Selon le lexique des termes juridiques et, dans le domaine du
droit civil, « enfant » se définit au sens large
comme : « Toute personne mineure protégée par
la loi »19(*) et, au sens étroit, comme
« Descendant au premier degré »20(*). Toujours, selon le lexique
des termes juridiques et dans le domaine du droit du travail,
« enfant » se définit comme étant un
«adolescent qui n'a pas dépassé l'âge de la
fréquentation scolaire »21(*). Le dictionnaire du vocabulaire juridique donne deux
définitions au concept de « enfant », dont la
première concerne toute « Personne
mineure»22(*) ; et, pour la deuxième, il se
définit comme un « Descendant au premier degré
quelque soit son âge »23(*). Dans le cadre de la convention relative aux droits
de l'enfant et, conformément aux dispositions de son article premier,
enfant se définit comme « Tout être humain
âgé de moins de 18 ans, sauf si la majorité est atteinte
plus tôt en vertu de la législation qui lui est
applicable »24(*).
Au niveau régional, les instruments comme la convention
européenne sur l'exercice des droits des enfants25(*), considère en son
article premier, tous les êtres humains de moins de 18 ans comme les
enfants devant bénéficier d'une protection juridique. Aussi, la
Charte Africaine des droits et du bien-être de l'enfant du 11 juillet
1990, définit l'enfant en son article 2 comme « Tout
être humain âgé de moins de 18 ans »26(*). La loi burundaise fixe
à 16 ans l'âge du recrutement de gré ou par la force des
enfants dans les forces armées étatiques ou non
étatiques.
Au regard de ce qui précède, la conception d'un
enfant dans le contexte burundais diffère de celle de la
communauté internationale de par la limite d'âge, mais cela ne
veut dire en aucun cas que le Burundi est autorisé à
enrôler les enfants dans les conflits armés. Néanmoins, le
Burundi et la communauté internationale ont au moins un point commun
à ce sujet : celui de considérer tous les êtres
humains en dessous de 16 ans comme des enfants. Dans le contexte burundais, la
plupart des enfants impliqués dans les conflits armés sont en
dessous de 13 ans. Dans le cadre de cette étude et, malgré la
considération d'un enfant comme un être de moins de 16 ans par les
normes burundaises, enfant désigne ici tout être humain en dessous
de 18 ans conformément aux normes internationales.
D- Conflit armé
interne
Le concept de « conflit armé » dans
le cadre de cette étude se rapproche de celui du « conflit
armé non international» qui, selon le Dictionnaire du
vocabulaire juridique, se définit comme étant un
« Affrontement se déroulant sur le territoire d'un Etat et
opposant les forces d'un gouvernement légal à celles d'un
gouvernement de fait qui occupe une partie de l'Etat »27(*). Selon les 4 conventions de
Genève (CG) de 1949 et, conformément aux dispositions de son
article 3 communs aux 4 CG et le protocole additionnel (PA) II, les
« conflits armés internes »28(*) sont des affrontements qui se
déroulent sur le territoire d'un même Etat. Quant aux dispositions
de l'article premier du PA II, les conflits armés non internationaux
sont constitués sont constitués de conflits « non
couverts par l'article 1er du PA I, et qui se déroule sur le
territoire d'une haute partie contractante, entre ses forces armés et
des forces armées dissidentes ou des groupes armés
organisés qui, sous la conduite d'un commandement responsable, exercent
sur une partie du territoire un contrôle qui leur permet de mener des
opérations militaires continues et concertées et d'appliquer le
présent protocole»29(*). Il est également important de noter que
« les situations de tensions internes, de troubles
intérieurs comme les émeutes, les actes isolés de
violence, et autres actes analogues, ne sont pas considérés comme
des conflits armés »30(*).
Ainsi, le PA II fixe un ensemble de conditions
nécessaires à l'existence d'un conflit armé non
international : il faut qu'il y ait une confrontation armée sur le
territoire d'un Etat, et que les protagonistes, dont l'un représente la
partie gouvernementale, face preuve d'une certaine organisation et que les
insurgés contrôlent une partie du territoire national. Cette
dernière condition exclut plusieurs « conflits
armés » en Afrique du champ d'application du PA II.
Les conventions de Genève 1949 semblent limiter la
notion de conflit armé interne uniquement aux Etats l'ayant
ratifié. Et les dispositions du PA II en rapport avec le conflit
armé ne cadrent pas avec les réalités survenues dans les
conflits armés en Afrique tel est le cas du Libéria où se
sont les factions armées qui se sont opposées). Le Dictionnaire
du vocabulaire juridique, quant à lui, donne au conflit armé
interne le sens d'un conflit armé non international et opposant, dans le
contexte de l'étude, les forces d'une armée étatique aux
forces des armées non étatiques. En rapprochant ces
définitions susmentionnées, nous allons, dans le cadre de cette
étude, caractériser le conflit armé comme l'existence d'au
moins 2 groupes hostiles, des affrontements durables, des pertes en vies
humaines, un trouble de l'ordre social se manifestant par des mouvements de
populations.
IV- Intérêt de
l'étude
Ce travail comporte un double intérêt : il
s'agit d'un intérêt scientifique (A) et d'un intérêt
social (B).
A- Intérêt
scientifique
D'un point de vue scientifique, cette étude s'inscrit
dans le même sens que plusieurs autres qui ont posé le
problème de la protection des droits des personnes vulnérables,
notamment, les enfants dans un contexte de conflit armé (Il s'agit,
entre autres, de Innocent Biruka qui a travaillé sur la protection de la
femme et de l'enfant dans les conflits armés en Afrique). La
particularité de notre étude se justifie par le fait que la
question de la protection des droits de l'enfant dans un contexte de conflit
armé est traitée à la lumière du cas du Burundi, un
cas qui, jusqu'à ce jour, demeure d'actualité, du fait de la
pauvreté et du sous développement de ce pays. Dans un second
temps, la formulation de nos hypothèses orientées vers la
recherche du bien-être de l'enfant, nous a permis, en s'inscrivant dans
la suite des autres auteurs sur la question, de compléter et d'enrichir
les bases de données déjà existantes qui traitent des
questions de protection et de promotion des droits des enfants dans ce pays.
B- Intérêt
social
Cette étude traite de la question de la protection des
droits de l'enfant et tente de définir des approches de solution
à leur violation pendant les conflits armés au Burundi. Ces
approches susciteront, non seulement la prise de conscience du peuple burundais
pour ce qui est de la protection des enfants en périodes de conflits,
mais également interpelle la communauté internationale quant au
danger qui menace les enfants des pays pauvres et en voie de
développement. Bien que la loi burundaise fixe à 16 ans
l'âge du recrutement volontaire ou involontaire des enfants dans les
armées, les données recueillies sur le terrain font ressortir que
l'âge de recrutement des enfants varie, plutôt, entre 9 et 13 ans.
Et jusqu'ici les responsables de ces crimes de guerre demeurent impunies alors
que le Burundi a signé, en avril 2003, le statut de Rome portant
création de la Cour Pénale Internationale (CPI)31(*).
Cette étude est aussi d'actualité dans d'autres
Etats comme la RDC, la Côte d'Ivoire, la RCA et le Libéria. Elle
permet de mobiliser les acteurs aussi bien nationaux qu'internationaux sur la
question de la protection des enfants dans les conflits armés en
Afrique. Ce travail permettra aux acteurs de la société,
notamment, les femmes qui sont les personnes les plus proches des enfants de
trouver réconfort ou du moins d'avoir une lueur d'espoir pour ce qui est
de la protection des droits des enfants comme le souligne si bien le magistrat
Luc Ndjodo : « La protection constitue un besoin naturel
pour le jeune enfant. Dès le sein de sa mère, celui-ci se trouve
sous la protection physique de cette dernière qui reste
entièrement responsable de lui... »32(*). Il permet, certainement, de
dégager des réflexions en faveur des programmes de
développement par le biais d'une culture à l'éducation
traditionnelle des enfants et aussi en accordant une place très
importante au respect des normes sensées protéger les enfants,
source incontournable de la main-d'oeuvre et de développement de
l'Afrique. Il interpelle les Etats africains quant au rôle qu'ils doivent
jouer dans la protection des enfants sur le plan social, économique et
éducationnel.
V- Revue de la
littérature
Dans le cadre de cette recherche, quelques travaux
scientifiques ont retenu notre attention sur les questions de protection des
droits de l'enfant. De ce fait, cette étude s'est
intéressée aux ouvrages abordant la problématique de la
protection de l'enfant en Afrique.
INNOCENT BIRUKA33(*), dans son ouvrage
intitulé La protection de la femme et de l'enfant dans les conflits
armés en Afrique, met un accent sur le fait qu'en dépit des
avancées juridiques réalisées, au plan normatif, depuis un
demi-siècle, en matière de protection de l'être humain face
à la guerre, les femmes et les enfants continuent d'être
instrumentalisés dans les conflits armés en Afrique. Il met
également en exergue la chosification de l'humanité, enfance,
féminité et maternité devenant de vils outils aux mains
des tortionnaires impénitents qui, de surcroît, se confortent dans
l'impunité et la toute-puissance. A cet effet, Innocent appelle à
une mobilisation générale de tous les acteurs, dans une approche
pluridisciplinaire, pour une action concertée tendant à la
prévention concrète des conflits armés et à une
meilleure gestion, juridictionnelle et non juridictionnelle, de leurs effets
dévastateurs sur les femmes et les enfants. Selon lui, c'est en ce sens
que tout Etat africain devrait assumer avec détermination les
obligations légales qui lui incombent. Entre autres actions, les Etats
africain devraient donner effet au droit national et international, en adoptant
des mesures de réception au droit positif des normes portant droits
humains fondamentaux. En ce qui concerne les acteurs de la communauté
humanitaire, ils devraient tendre à plus de professionnalisme, en
revenant au strict respect des principes fondateurs de l'aide humanitaire.
L'auteur cherche ici à mieux nous renseigner sur les
réalités dans les conflits armés en Afrique et notamment
au Rwanda, tant pour le professionnel, le leader communautaire, tous
chargés de la protection des personnes vulnérables que pour les
enfants qui en sont les principaux victimes. L'Afrique en temps de conflit
armé, donne l'impression d'être un lieu où il faut
constamment se battre pour survivre. Cet ouvrage a donc le mérite de
nous renseigner sur les mécanismes juridictionnels et non
juridictionnels de la protection des droits de l'enfant en période de
conflit armé.
Bien qu'il reste limité dans le développement de
la protection physique de l'enfant. Le travail que nous abordons s'inspire des
analyses de l'auteur et de l'expérience vécue par celui-ci, afin
de comprendre la problématique de la protection des droits de l'enfant
en temps de conflit armé en Afrique. La protection des droits de
l'enfant en période de conflit armé étant une question de
protection physique et morale, notre étude va au-delà de la
dimension physique pour embrasser aussi la dimension morale.
Quant à HERVE CHEUZEVILLE34(*), dans son ouvrage
« Kadogo, Enfant des guerres d'Afrique centrale », montre
en réalité comment les massacres de masse, dont l'ampleur
pourrait dépasser le décompte des morts du génocide
rwandais de 1994, se déroulent discrètement en Afrique Centrale
depuis des années. Ceci sous des prétextes tels que : l'existence
des " rébellions " et des contre-rébellions ou les " luttes
tribales ". Et pourtant, en fait, ce sont les conséquences d'un combat
féroce entre chefs pour s'approprier le pouvoir exclusif sur les
ressources locales. Il montre ensuite comment les groupes armés des
milices ethniques impliquées sont composés en majorité de
jeunes et d'enfants presque toujours recrutés de force : les KADOGO
('petite chose, sans importance', néologisme local). Hervé
Cheuzeville, travaillant pour les organismes humanitaires oeuvrant depuis une
quinzaine d'années dans la Région, a côtoyé un grand
nombre des gamins traumatisés, mutilés. Il a également
fait ressorti leurs récits de vie dramatiques qui leur permet de rompre
avec le silence qui couvre les guerres devenues chroniques au (Sud) Soudan, en
Ouganda, en R-D Congo. L'auteur fait également ressortir le fait qu'en
juin 2003, l'intervention ponctuelle d'une force internationale
sollicitée par la France et mandatée par l'ONU à Bunia, en
Ituri au nord-Est de la R-D Congo, portera peut-être un temps
d'arrêt à toute une série d'abominations déjà
qualifiées de « crimes de guerre et crimes contre
l'humanité ».
Nous constatons que l'auteur fait un récit assez
réaliste qui nous conduit tout droit dans cette horrible
réalité des grands lacs. Il essaye de nous édifier sur
l'implication des superpuissances du XXIe siècle dans la guerre de
l'Irak. Où les américains et les britanniques y ont combattu,
alors que les enfants étaient abandonnés à leur sort ou
alors chosifiés et utilisés comme instruments de guerre. Un
ouvrage encore édifiant qui nous permettra de mieux cerner la
problématique de l'enfant soldat dans l'analyse que nous nous proposons
d'effectuer en ce qui concerne la protection des droits de l'enfant en temps de
conflit armé en Afrique. Et surtout il nous permet de montrer comment
l'utilisation des enfants dans les combats heurtent leur
intégrité physique et morale, et pose par ailleurs le
problème de leur réinsertion sociale en période
post-conflit.
DELPHINE EVMOON35(*), quant à elle, nous
amène à nous interroger sur le comportement et les agissements
des «criminels de guerre» considérés pour la plupart
comme étant des analphabètes, toute chose qui pourrait justifier
l'usage ou le recours à l'enrôlement des enfants. Cependant, selon
l'auteur, ce sont des intellectuels qui sont conscients et informés sur
les règles régissant les conflits armés, qui sont des
véritables « criminels de guerre ». En effet,
l'auteur montre que de 1991 à 1995, en ex-Yougoslavie, une guerre civile
a fait rage, et durant cette période, viols, meurtres, massacres,
passages à tabac, détention, sabotage, torture, humiliations
physique et morale, épuration ethnique, assassinats, exécutions
et massacre de masse, ont été le lot quotidien des habitants de
Bosnie-Herzégovine. L'auteur fait également ressortir le fait
qu'avant le conflit, les « criminels de guerre » ont
été des professeurs, des médecins, des chauffeurs de taxi,
des serveurs, des ingénieurs, des mécaniciens, des hommes
d'affaires, des politiciens ou des militaires, des mariés, des
pères de famille ou des célibataires, de tous âges. Du jour
au lendemain, ils sont devenus gardiens de camps, chefs militaires ou tueurs.
Delphine montre aussi qu'ils ont décidé parfois sur ordre, mais
dans la plupart du temps, il s'agit des actes volontaires. Selon l'auteur, rien
n'a cependant préparé ces hommes à devenir ce qu'ils sont
devenus, à commettre les actes qu'ils ont commis. Pourtant, un jour,
tout a basculé. Ils sont passés de l'autre côté.
C'est notamment les cas de Goran Jelisic, Zoran Kupreskic, Mario Cerkez,
Milojica Kos, Dragoljub Prcac et Mladjo Radic que Delphine Evmoon met en
exergue dans son livre. Mais, selon t-elle, la question demeure : ne
restent-ils pas néanmoins des hommes ordinaires ?
Nous constatons que cet ouvrage de Delphine Evmoon se
démarque des autres car l'auteur ne décrit pas seulement la
situation factuelle pendant le conflit armé, mais il s'interroge
grandement sur le changement subit de comportement des hommes intellectuels,
des hommes sensés posés des actes réfléchis, pour
devenir des hommes guerre. Cet ouvrage a le mérite de nous
édifier suffisamment et clairement sur la compréhension des actes
inhumains posés pendant les conflits armés en Afrique, notamment
la chosification et l'utilisation des enfants au front. En outre notre
étude s'inspirera de l'étude de Delphine Evmoon pour justifier
nos hypothèses.
Pour LUC NDJODO36(*), qui a fait
une étude sur la protection sociale de l'enfant en période de
transition culturelle, énonce non seulement les différents
instruments internationaux pris en faveur des enfants, mais également
démontre l'importance d'une mère dans l'encadrement et
l'éducation de l'enfant, donc de sa protection. L'auteur insiste sur le
fait que la transition culturelle qui a remis en cause les valeurs
spécifiques à l'éducation traditionnelle africaine a
constitué un danger pour la protection des enfants. Il est, certes, vrai
que Luc Ndjodo relève dans son livre les différents instruments
en rapport avec les droits des enfants, mais il s'est abstenu de faire un
commentaire au sujet de ces instruments. Il semble important de
démontrer que, bien qu'il soit considéré au plan social
comme un danger pour les enfants, cette phase de transition culturelle n'est
pas aussi dangereuse que l'implication des enfants dans les conflits
armés au vue des conséquences qui en découlent. Il est bon
de signaler qu'une protection juridique de l'enfant demeure la meilleure
solution pour lutter contre les violations des droits de l'homme. Une
protection sociale des enfants n'est pas aussi négligeable et
mérite une attention particulière.
Bien que cette analyse ne concerne pas directement ce travail
qui porte sur la situation de protection des enfants en période de
conflit armé interne au Burundi, il demeure intéressant du point
de vue analytique. Cette étude de Luc Ndjodo nous permet de plancher sur
le volet de la protection non juridictionnelle de l'enfant en période de
conflit en Afrique. Un ouvrage toujours aussi important et pertinent qui sera
d'un grand apport dans notre étude, surtout lorsqu'il faut
développer les limites des instruments en rapport avec la protection des
enfants en période de conflit armé.
VI- Problématique
L'Afrique constitue depuis des décennies un terrain
favorable aux violations des droits de la personne humaine, notamment, les
enfants pendant les conflits armés internes. Les enfants, pour la
plupart, en temps de guerre sont les plus vulnérables de nos
sociétés. Nombreux d'entre eux sont tués, mutilés
et rendus orphelins. D'autres sont manipulés et encouragés
à commettre des actes allant à l'encontre, non seulement du Droit
International des Droits de l'Homme (DIDH), mais également du Droit
International Humanitaire (DIH) qui leur accorde une protection
supplémentaire. Les violations les plus flagrantes au Burundi ont
été, non seulement l'enrôlement volontaire ou involontaire
des enfants par les groupes armés afin de participer aux
hostilités, mais également le traitement inhumain et cruel qu'on
leur inflige lors des conflits armés. Selon les chiffres du
Comité International de la Croix Rouge (CICR), on note environ
12000037(*) enfants
soldats de moins de dix-huit ans sur 30000038(*) à travers le monde. C'est seulement à
la fin des années 1990 que l'utilisation des enfants comme combattants
est devenue un sujet de préoccupation sur le plan international.
La guerre du Burundi n'a pas épargné les enfants
qui sont les plus jeunes victimes et qui ont besoin d'une protection
particulière. Ils sont tués, blessés, arrachés
à leur environnement et souvent à leur famille. Dans le cadre de
ce travail, il ne s'agit pas uniquement des garçons qui utilisent les
armes et combattent, mais aussi des filles en grand nombre qui sont souvent
enlevées et violées, et dont la réinsertion est encore
plus difficile. La situation au Burundi a été marquée par
des excès de violence, en particulier à l'Est (Ruyigi, Cankuzo,
Gitega, Karuzi). Cette situation a été attisée,
principalement, par les différentes affiliations ethniques.
L'état d'insécurité qui prévalait a effondré
l'ordre public, engendré l'impunité, l'absence d'un environnement
social dans lequel la protection des enfants échappe à leur
mère (personne la plus rapprochée de l'enfant).
Pour terminer il nous est difficile, dans le cadre de cette
étude, de ne pas parler de l'une des conséquences directes du
conflit armé burundais, à savoir : les Personnes
Déplacées Internes (PDI). D'où l'importance
d'évaluer la valeur des normes relatifs aux PDI dans le système
de protection des droits de l'enfant. De ce qui précède, la
question qui se dégage est formulée ainsi qu'il suit :
les mécanismes juridiques et institutionnels visant la
protection des droits de l'enfant, peuvent-ils ou permettent-ils, eu
égard du cas Burundais, de mettre un terme aux violations des droits de
l'enfant en cas de conflit armé en Afrique centrale ?
VII- Hypothèses
Ce travail de recherche se subdivise ainsi qu'il suit :
une hypothèse principale et deux hypothèses secondaires.
A- Hypothèse
Principale
Tout comme dans d'autres Etats de l'Afrique centrale, la
protection des droits de l'enfant peut s'améliorer si le système
de protection est renforcé en vue dissuader et réprimer les
violations des droits des enfants burundais dans le conflit armé.
B- Hypothèses
secondaires
B1- Il existe des instruments au plan
international et interne relatifs aux droits de l'enfant, mais il se pose le
problème de leur applicabilité dans le cas du Burundi.
B2- L'exercice des moyens de
répression contre toutes les personnes qui méprisent les
règles de protection des droits de l'enfant doit mobiliser l'attention
de la communauté internationale et des Etats.
VIII- Processus
méthodologique
Pour valider l'hypothèse susmentionnée, il
convient d'adopter une démarche adéquate. Car c'est la
méthode qui élucide l'hypothèse et conditionne la
recherche. C'est, d'ailleurs, pour cela que Kontchou Kouemegni affirme que
« La méthode éclaire l'hypothèse et
détermine la méthode de recherche »39(*). Nous avons adopté,
dans le cadre méthodologique de ce travail de recherche, deux approches:
une approche juridique et une approche stratégique.
A- Méthode d'analyse
Cette méthode met en exergue deux approches, à
savoir : une approche juridique et une approche stratégique,
visant, successivement, à analyser les droits en rapport avec les
enfants et à mettre en exergue le rôle, l'intérêt et
la position des acteurs en présence dans le cadre de la protection des
droits de l'enfant au Burundi.
1- Approche juridique
L'approche juridique nous a permis d'analyser les droits en
rapport avec les enfants, en tant qu'un membre vulnérable de la
population. Cette situation oblige l'Etat à prendre certaines
responsabilités, dont la prévention concrète et la
répression des violations des droits des enfants burundais dans le
conflit armé. L'approche juridique nous a aussi permis de discuter
l'effectivité des droits fondamentaux à travers les actions
juridiques, administrative, politique et socioéconomique de l'Etat
burundais.
2- Approche stratégique
« L'analyse stratégique
développée par Crozier et Friedberg ([1977]1992) est un
modèle d'analyse organisationnelle qui s'articule autour de la
compréhension des relations entre acteurs interdépendants. La
conceptualisation de l'action collective se fait à travers l'analyse des
systèmes d'action concrète. Un système d'action concret
(SAC) est un ensemble de jeux structurés entre des acteurs
interdépendants, dont les intérêts peuvent être
divergents voire contradictoires. Un système est défini comme
« un ensemble interdépendant » (Crozier 1987),
l'interdépendance des parties constituant la définition de base
d'un système (Ackoff 1960). Toute action collective peut alors
être interprétée comme un système d'action
dès lors que les participants sont dépendants les uns des autres
(Crozier et Friedberg 1992). C'est la mise en évidence du réseau
d'acteurs interdépendants (Klijn et al. 1995) qui permet de montrer
l'existence d'un SAC »40(*).
S'appuyant donc du travail sur le terrain, l'approche
stratégique permet de mettre en exergue le rôle,
l'intérêt et la position des acteurs en présence dans le
cadre de la protection des droits de l'enfant au Burundi. Cette approche tient
compte des réalités et des difficultés à surmonter,
sans entamer les caractères de la scientificité du travail.
B- Techniques de recherche
Comme technique de recherche, ce travail s'appuie sur la
recherche documentaire et la technique d'entretien, qui consistent d'abord,
parlant de la recherche documentaire, à faire un inventaire, d'un point
de vue normatif et doctrinal, des documents en rapport avec la protection des
droits de l'enfant. Ensuite, s'agissant de l'entretien, il consiste à
administrer un guide d'entretien et un questionnaire aux différents
acteurs de la vie sociale et aux enfants.
1- Recherche
documentaire
La recherche documentaire vise à faire un inventaire,
du point de vue normatif et doctrinal, des documents en rapport avec le droit
des enfants. Cette recherche nous a permis de rassembler les informations,
notamment les données statistiques sur les cas des enfants dans le
conflit armé burundais. Nous avons eu recours à plusieurs
documents officiels et rapports écrits, tels que : les
résolutions du Conseil de Sécurité de l'Organisation des
Nations Unies, les rapports et revues de l'UNICEF, le HCR, les ONG
humanitaires, les professionnels du droit, en particulier des professeurs de
droit.
L'analyse documentaire a permis d'évaluer
l'effectivité des normes et les mécanismes de protection des
enfants. La défaillance de ces normes nous a permis de dégager
les limites juridiques tant sur le plan national qu'international et
l'inadéquation d'un cadre politique et socioéconomique.
2- Entretien
Le guide d'entretien a été administré aux
leaders communautaires, aux parents ou substituts parentaux et aux recruteurs
ou intermédiaires selon les grands axes suivants : Identification,
implication des enfants dans le conflit armé, activités et
secteurs d'activités, prise en charge des enfants victimes, processus de
réinsertion, proposition d'action. Quant au questionnaire, il s'est
adressé aux enfants victimes du conflit armé et a
été axé sur les grandes lignes suivantes :
Identification, environnement social et cadre de vie de l'enfant, protection et
prise en charge, aspiration des enfants.
IX. Articulation du plan
Dans le cadre de cette étude, le plan comprend deux
parties composées chacune de deux chapitres, une introduction
générale et une conclusion générale. La
première partie permet de présenter une protection lacunaire des
droits de l'enfant dans un contexte de conflit armé, notamment, en
mettant un accent sur une protection juridique limitée (Chapitre I) et,
en second lieu, sur un cadre politique et socioéconomique
inadéquat (Chapitre II).
La deuxième partie, quant à elle, statue sur
l'inefficacité avérée des garanties de protection des
droits de l'enfant dans un contexte de conflit armé. Elle met un accent
particulier sur les actions aux résultats mitigés (Chapitre I),
et fait ressortir les perspectives pour une amélioration de la
protection efficace des droits de l'enfant dans un contexte de conflit
armé (chapitre II).
PREMIERE PARTIE :
UNE PROTECTION LACUNAIRE DES DROITS DE L'ENFANT DANS UN
CONTEXTE DE CONFLIT ARME
Tant sur le plan national qu'international, cette partie
permet de fait ressortir les limites que présente l'arsenal juridique en
matière de protection de l'enfant dans le conflit armé (Chapitre
I). Elle met également un accent sur le cadre politique et
socio-économique non favorable aux enfants (Chapitre II).
CHAPITRE I:
Une protection juridique limitée
Ce chapitre, pose un regard assez critique sur les instruments
juridiques en rapport avec le sujet, tout en mettant un accent particulier sur
la protection physique qui n'est rien d'autre que la résultante d'une
limitation des instruments en rapport avec la protection des enfants en
période de conflit armé. Il planche, en sa première
section, sur les limites des instruments internationaux et en sa
deuxième section, sur les limites des instruments nationaux.
Section I : Les limites des instruments
internationaux
Tous les instruments internationaux ratifiés par le
Burundi ont une autorité supérieure à celle des lois.
Cette section abordera d'abord les instruments généraux et
ensuite, les instruments spécifiques.
A- Les instruments généraux
Dans ce sous titre, il est question, à travers les
Conventions de Genève et ses protocoles additionnels et la Convention
(n°29) sur le travail forcé ou obligatoire de 1930, d'analyser le
contenu normatif et surtout d'en relever les limites.
1. Les conventions de Genève et ses protocoles
additionnels
Encore appelé droit de la guerre ou droit des conflits
armés, le DIH fait ressortir un ensemble de règles en temps de
guerre qui visent à protéger les personnes qui participent ou ne
participent plus aux combats et à limiter les moyens et les
méthodes de faire la guerre. Il se définit par les 4 conventions
de Genève et ses 2 protocoles additionnels de 1977. En tant que personne
civile, l'enfant est également protégé par ce droit, et
dans le même sens il réglemente la participation de l'enfant aux
combats.
Par ailleurs, les législateurs de la convention de
Genève et des deux protocoles additionnels ont fixé à 18
ans l'âge limite à la condamnation à mort :
« Il s'agit d'une limite absolue qui s'oppose à
l'exécution de la peine capitale, même si toutes les conditions
qui rendent cette peine applicable se trouvent réunies. Elle correspond
à des dispositions que l'on retrouve dans le code pénal de
nombreux pays, et procède de l'idée qu'avant 18 ans l'individu
n'est pas entièrement capable de discernement, qu'il ne mesure pas
toujours la portée de ses actes et agit souvent sous l'influence
d'autrui si ce n'est sous la contrainte 41(*)».
Cependant, le DIH, dans un premier temps, ne donne pas une
définition du terme « enfant ». Il a plutôt
mis l'accent sur l'âge maximum auquel l'enfant peut
bénéficier d'une protection particulière. Il manque
également de rigueur dans la phrase « les parties aux
conflits prendront toutes les mesures possibles dans la pratique
(...)», qui favorise la participation volontaire aux conflits
armés.
Sur un autre front, parlant du déplacement forcé
de la population civile, y compris les enfants, les rapporteurs ont tendance
à le considérer comme une violation des normes internationales
que lorsque le Protocole II est applicable. Le rapport sur le Burundi du
représentant du secrétaire général sur les
personnes déplacées dans leur propre pays est, à cet
égard, un cas d'espèce. Les déplacements forcés
sont un domaine où le droit international humanitaire pourrait
être utilisé pour interpréter le droit international des
droits de l'homme, les dispositions applicables étant les normes
fondamentales contenues dans l'article 17 du Protocole II et les dispositions
des droits de l'homme relatives à la liberté de circulation et la
liberté du choix de la résidence42(*). En effet, les Principes directeurs relatifs au
déplacement des personnes à l'intérieur de leur propre
pays établissent qu'un déplacement qui n'est pas conforme
à l'article 17, paragraphe 1, du Protocole II constitue une privation ou
une restriction arbitraire de cette liberté.
2. La Convention (n°29) sur le travail
forcé ou obligatoire, 1930
La Convention a été ratifiée par le
Burundi le 11/03/1963. La Convention (n°29) donne une définition du
travail forcé ou obligatoire et fait obligation aux Etats membres
d'adopter les mesures. Le travail forcé ou obligatoire est :
« Tout travail ou service exigé d'un individu sous la
menace d'une peine quelconque et pour lequel ledit individu ne s'est pas offert
de plein gré »43(*). La peine quelconque s'entend d'une sanction
pénale, mais également la privation de quelques droits ou
avantages. Les Etats parties prennent l'engagement fondamentale de mettre en
place les mesures visant à « supprimer l'emploi du travail
forcé ou obligatoire sous toutes ses formes, dans le plus bref
délai »44(*).
Cependant, il manque de rigueur dans les dispositions devant
obliger les Etats à s'abstenir d'imposer du travail forcé ou
obligatoire et ne pas tolérer son imposition par d'autres personnes. Ce
qui suppose que des dispositions devraient amener les Etats à prendre
des dispositions législatives, réglementaires et administratives
pour abolir dans son droit interne le travail forcé ou obligatoire, de
sorte que tout recours à un tel travail par des personnes publiques ou
privées, s'avère fondamentalement illégal et proscrit par
la loi pénale. Tel est le cas au Burundi où « le
PALIPEHUTU-FNL a obligé les populations rurales, y compris les enfants,
à transporter des vivres et des armes. L'âge minimum
d'enrôlement à l'armée est fixé à 16 ans. On
estime qu'il y aurait 7 000 enfants soldats, parmi lesquels 3 015 ont
été démobilisés par un projet de l'UNICEF. Les
forces de sécurité n'envoient plus les enfants au combat mais
ceux ci servent d'espions et de porteurs. Le PALIPEHUTU-FNL continue d'utiliser
et de recruter des enfants soldats. Les enfants de moins de 18 ans peuvent
être mis au travail à condition que cela ne porte pas
préjudice à leur scolarité. Dans la pratique, des enfants
réalisent de lourds travaux manuels au cours de la journée
pendant l'année scolaire. Selon la CISL, la grande majorité des
enfants du pays travaillent. Le travail de nuit des enfants est interdit par la
loi, bien que nombre d'entre eux l'effectuent dans le secteur informel et dans
l'agriculture de subsistance. Le travail des enfants existe également
dans le secteur minier et la fabrication de briques. La législation
interdisant le travail des enfants est peu
appliquée »45(*).
B- Les instruments spécifiques
A travers les différents instruments
spécifiques, notamment les protocoles facultatifs se rapportant à
la Convention relative aux droits de l'enfant et la Convention (n°138) sur
l'âge minimum d'admission à l'emploi, 1973, ce titre
procède à l'analyse du contenu normatif et en relève les
limites.
1. Protocoles facultatifs se rapportant à la
convention relative aux droits de l'enfant, concernant la vente d'enfants, la
prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants
et l'implication des enfants dans les conflits armés
Cette protection particulière, approuvée par
l'Assemblée Nationale du Burundi le 28 janvier 2005, découle du
principe général qui énonce que "les enfants doivent
faire l'objet d'un respect particulier et doivent être
protégés contre toute forme d'attentat à la pudeur"
(article 77 du Protocole I), et qu'ils "recevront les soins et l'aide dont ils
ont besoin" (article 4 du Protocole II). Les différents protocoles
facultatifs susmentionnés visent à améliorer la
protection reconnue aux enfants. Il interdit, non seulement, de recruter des
enfants de moins de quinze ans dans les forces armées (article 77 du
Protocole I; article 4 du Protocole II), mais il convient également de
dire, de façon particulière, que les enfants doivent être
évacués des zones assiégées ou encerclées
(articles 14 et 17 de la Convention); qu'ils doivent avoir droit aux soins et
à l'aide par l'envoi de médicaments, vivres et vêtements,
leur est reconnu (articles 23, 50,81, 89 et 91 de la Convention; article 70 du
Protocole I); qu'ils ont droit au maintien de leur environnement culturel,
à l'éducation et à la préservation de
l'unité de la famille (articles 24, 25, 26, 50, 51, 82 et 94 de la IVe
Convention; articles 74 et 78 du Protocole I); qu'ils doivent être
gardés dans des locaux séparés des adultes en cas
d'internement ou de détention (article 77 du Protocole I); qu'il est
interdit d'appliquer la peine de mort aux enfants de moins de dix-huit ans
(article 68 de la Convention; article 77 du Protocole I); qu'il est interdit de
recruter des enfants de moins de quinze ans dans les forces armées
(article 77 du Protocole I; article 4 du Protocole II).
Néanmoins, contrairement aux 4 conventions de
Genève de 1949 et ses 2 protocoles additionnels de 1977, la Convention
relative aux droits de l'enfant, en son article premier, apporte une
définition au terme « enfant ». Par la suite, elle
s'est contentée de reprendre les dispositions du Droit International
Humanitaire (DIH) auxquelles elle se réfère en ses paragraphes 1
et 4. Par ailleurs, nous constatons une contradiction au sein de cette
Convention. En effet, à l'article 1, un enfant s'entend comme
« Tout être humain âgé de moins de 18 ans,
sauf si la majorité est atteinte plus tôt en vertu de la
législation qui lui est applicable ». Pour être
plus précis, l'enfant est un individu ayant un âge
inférieur à 18 ans.
2. La convention (n°138) sur l'âge minimum
d'admission à l'emploi, 1973
La convention (n°138), adoptée le 26 juin 1973 par
l'OIT, a été ratifiée par le Burundi le 19/07/2000. Cette
convention est plus générale que les conventions
antérieures qui visaient des secteurs économiques bien
ciblés ; l'âge minimum d'admission à l'emploi ne doit
pas être inférieur à quinze ans, quelque soit le secteur
d'activité. Mais, des dérogations sont prévues pour les
pays en développement : l'âge peut être ramené
temporairement à 14 ans.
Jusqu'à l'âge de 18 ans, tout type d'emploi ou de
travail qui par sa nature ou les conditions dans lesquelles il s'exerce, est
susceptible de compromettre la santé, la sécurité et la
moralité des enfants est interdit. Les types d'emploi ou de travail
ainsi visés seront déterminés par l'Etat signataire.
Cependant, la convention susmentionnée est
restée assez souple pour faciliter son application par tous les Etats
signataires. En effet, elle tient compte de la situation économique du
pays et des difficultés d'exécution spéciales à
certaines catégories d'emploi ou de travail. Mais, l'Etat qui invoque de
telles dispositions (limitation du champ d'application, fixation de l'âge
à 14 ans) doit déclarer à partir d'une date
déterminée. Les moyens de contrôle de l'application de ces
dispositions pertinentes sont : la tenue d'un registre employeur,
l'inspection du travail, la répression, à travers des sanctions,
des violations et la présentation d'un rapport national.
Section II : Les limites des instruments
nationaux
Au Burundi, il existe un arsenal juridique en matière
de protection des droits de l'homme, constitué d'un ensemble de
dispositions constitutionnelles, législatives et
réglementaires.
Aux termes de la constitution intérimaire
post-transition de la République du Burundi, il est dit:
« Les droits et devoirs proclamés et garantis,
entre autres, par la déclaration universelle des droits de l'homme, les
Pactes internationaux relatifs aux droits de l'homme et des peuples, la
convention sur l'élimination de toutes formes de discrimination à
l'égard des femmes et la convention relative aux droits de l'enfant font
partie intégrante de la constitution de la République du
Burundi »46(*). Cependant, présente quand même
des limites en matière de protection de l'enfant dans le conflit
armé.
A- La protection constitutionnelle
La loi fondamentale interdit l'esclavage et le travail
forcé (article 19). La protection de l'enfant contre l'exploitation et
l'abandon moral est assignée à l'Etat et aux collectivités
publiques. L'Etat a une obligation fondamentale de veiller au
développement de l'enfant. Car, « tout être humain a
droit au développement et au plein épanouissement de sa
personnalité dans ses dimensions matérielles, intellectuelles et
spirituelles »47(*). En reconnaissance que « la famille
constitue la cellule de base de la
société »48(*), la loi fondamentale établit la
responsabilité des parents dans l'éducation des enfants, en
particulier, la prévention du travail des enfants.
La constitution de février 2005 stipule qu'aucun enfant
ne sera utilisé directement dans le combat et la protection des enfants
durant le conflit armé devrait être assurée (Article 45).
La constitution n'a pas définie l'âge limite, mais la convention
sur la protection de l'enfant et autres traités internationaux des
droits de l'homme ratifiés par le gouvernement sont incorporés
dans l'article 19. En 1998, dans le rapport initial au comité des
Nations Unies sur les droits de l'enfant, le gouvernement burundais mentionne,
par rapport à l'application de la convention sur les droits des enfants,
que l'âge de recrutement des enfants dans les forces armées est
fixé entre 16 et 25 ans, et selon la convention, 18 ans est l'âge
limite pour le recrutement dans les forces armées49(*). Par ailleurs, la loi de 2004
sur l'organisation, la composition et le fonctionnement des forces
armées de défense stipule que le recrutement était
volontaire (Article 37), mais ne fait aucune spécification sur
l'âge minimum de recrutement dans les groupes armés50(*).
B- La protection législative et
réglementaire
Le code pénal approuvé par l'Assemblée
Nationale en 2007 définie le recrutement militaire des enfants en
dessous de 16 ans comme un crime de guerre et fait passer de 13 à 15
ans, l'âge de la responsabilité criminelle51(*). La législation de
prévention et punissant le crime de génocide, les crimes contre
l'humanité et les crimes de guerre est entré en vigueur en Mai
2003. La loi a défini comme crime de guerre, l'utilisation des enfants
en dessous de 15 ans dans les forces armées nationales et au combat.
Cette loi sanctionne à la peine de mort toute personne coupable52(*). En Octobre 2005, le Senat et
l'Assemblée Nationale ont interpellé les forces armées
à arrêter l'utilisation des enfants comme porteurs53(*). En 2006, les soldats de la
partie gouvernementale et la police utilisent régulièrement
certains éléments du FLN, y compris les enfants, pour identifier
les membres suspectés du FLN54(*).
La loi nationale contient des dispositions pertinentes de
protection de l'enfant contre l'exploitation économique. En effet, le
Code du travail admet le principe de l'interdiction du travail précoce
au Burundi. Les conditions de conclusion du contrat de travail de nuit est
interdit ainsi que le travail forcé ou obligatoire, le repos est
obligatoire, les enfants sont protégés des travaux qui
excèdent leurs forces et les travaux dangereux. Certains lieux sont
prohibés pour l'exercice d'une activité économique
salariée ; l'examen médical est obligatoire pour les enfants
et adolescents travailleurs. Enfin, un système de contrôle
exercé par l'inspection du travail est prévu et des sanctions
pénales et civiles sont prévues pour réprimer ceux qui
tentent d'exploiter économiquement ou sexuellement des enfants.
En outre, la loi burundaise offre à tout enfant le
droit à l'éducation te égale à tous.
Concernant le cadre institutionnel, le gouvernement a mis en
place une Commission Nationale de Démobilisation,
Réintégration et Réinsertion (CNDRR), avec le financement
de la banque mondiale, il est décentralisé en comités
locaux.
CHAPITRE II :
Un cadre politique et socioéconomique
inadéquat
Sur la base des faits, ce chapitre fait une analyse de la
perception des enfants burundais victimes du conflit armé. Ensuite, il
planche sur les attentes spécifiques émanant des enfants.
Section I : L'analyse des perceptions
générales des enfants burundais
Cette section traite d'abord l'analyse de l'expression des
aspirations des enfants, ensuite elle aborde les réalités
vécues par ceux-ci.
A- L'expression des aspirations des enfants
Ce volet fait ressortir, après une analyse de la
situation factuelle pour ce qui est du questionnaire soumis aux enfants, les
éventuelles alternatives devant les aider à leur
réinsertion.
1. L'éducation comme alternative
Des enfants veulent aller à l'école. Ceci
explique le fait que le travail des enfants n'est pas perçu par
eux-mêmes comme une fin en soi. Ils n'ont pas perdu de vue l'essentiel,
le plus important c'est l'école. C'est dire que l'école demeure
pour les enfants une porte de sortie de leur condition de vie actuelle, qu'ils
n'ont pas choisi. Vouloir reprendre le chemin de l'école est
l'expression d'un sentiment profond de vulnérabilité, car
l'activité menée est moins valorisante que l'école. Nous
pouvons, au regard de ce qui précède, affirmer que l'école
est une alternative crédible de lutte contre l'exploitation et
l'utilisation des enfants.
Selon le rapport de l'ancien Secrétaire
Général des Nations Unies, Kofi Annan, sur la prévention
des conflits armés55(*), les enfants qui ont peu
d'éducation et des possibilités d'emploi limitées sont
très souvent des cibles faciles pour les parties au conflit. Dans les
pays où ces enfants représentent une proportion importante de la
population, les conflits violents sont généralement
fréquents. Kofi Annan souligne aussi que, outre la prise des initiatives
répondant aux aspirations des enfants et constituant une
stratégie de prévention des conflits à long terme, les
mouvements des jeunes pour la paix, par exemple, peuvent constituer une
ressource importante pour la paix et la prévention des conflits. Dans la
dernière partie de son rapport, il insiste sur l'importance à
appuyer les politiques et à fournir des ressources pour répondre
aux besoins des enfants dans les situations de conflit potentiel. Certes, ce
rapport fait mention d'un facteur important dans la prévention des
conflits, notamment, la prise en charge des enfants qui ont peu
d'éducation et des possibilités d'emploi limitées et
émet des recommandations, mais il est important de signaler,
malgré les actions isolées de l'UNICEF, le manque
d'effectivité de l'action sur le terrain.
Ce qui vient d'être dit montre que l'incitation des
Etats à faire appliquer les différents instruments, ainsi que le
développement des programmes d'éducation et de bien-être
pour les enfants qui ont peu d'éducation et donc les possibilités
d'emploi limitées ne suffisent pas toujours à prévenir
l'enclenchement des conflits violents en Afrique. Il faut, pour ce faire,
mettre en place un mécanisme de suivi et de contrôle des actions
engagées en faveur des enfants.
2. L'apprentissage d'un métier comme
alternative
Pour diverses raisons - notamment liées à
l'âge, au peu d'intérêt manifesté, au manque de moyen
financier, au choix métier, à la guerre, etc. - ce ne sont pas
tous les enfants qui veulent retourner à l'école. C'est pour ces
raisons que certains veulent apprendre un métier. A ce titre, les
métiers les plus prisés sont : la mécanique, la
conduite, la coiffure, la couture, etc. La formation à un métier
apparaît donc comme une solution pour développer chez l'enfant
victime d'exploitation ou d'utilisation une connaissance des risques et du
savoir faire. Ainsi, ils seront plus à même de négocier
eux-mêmes avec assurance leur contrat ou la rentabilité de leurs
activités.
3. La vision des enfants
déplacés
Dans la formulation du projet de vie, les enfants
présentent une particularité : le pouvoir, l'humanitaire, la
spiritualité semblent les fasciner. En effet, ils considèrent que
celui qui a l'autorité est respecté et craint, car il peut
arrêter la guerre et ses atrocités à tout moment.
B- Les réalités vécues
Les enfants ne sont pas satisfaits de leur condition de vie.
En effet, une forte majorité des enfants rencontrés a
déclaré que leur condition de vie n'est pas bien dans le milieu
où ils exercent leurs activités, pendant que d'autres pensent le
contraire, et certains ne se sont pas exprimés clairement. Cette
réprobation de leur occupation actuelle montre que ces enfants ne sont
pas dans les meilleures conditions de vie possibles. Par contre,
l'enquête menée auprès des enfants déplacés
de Gitega fait ressortir un avis contraire. Ces enfants pensent que ce qu'ils
font actuellement est bien, alors que certains d'entre eux n'y accordent pas le
même intérêt ; les autres ne se sont pas
exprimés sur la question.
Section II : Les attentes spécifiques
émanant de l'enfant
Cette section traite dans sa première partie la
question de l'exploitation socioéconomique de l'enfant dans un contexte
de conflit armé et dans sa seconde partie, elle aborde la question de la
prostitution infantile.
A- L'exploitation socio-économique
Dans ce sous titre, au regard du constat fait sur le terrain,
nous mettons en relief les facteurs tant économique que social, qui
empêchent non seulement à l'enfant de s'épanouir
convenablement, mais aussi d'assurer la protection des droits de ce dernier.
1. Le travail des enfants
Il s'agit ici de faire ressortir les injustices qu'ont subies
les enfants burundais dans le contexte de conflit armé.
a. Les caractéristiques sociales
défavorables aux enfants
Elles sont données selon les trois variables
suivantes : la situation de résidence, le niveau d'instruction, le
statut dans le ménage.
- Accès limité à
l'éducation conventionnelle
Notre enquête révèle qu'il existe bien
des enfants avec un niveau primaire et secondaire. La plupart d'entre eux n'a
pas atteint le second cycle du secondaire. En tenant compte des groupes
d'âges, on a constaté que ceux qui n'ont pas été
scolarisés étaient beaucoup plus les adolescents.
- Des jeunes enfants sans lien matrimonial
L'enquête montre que les enfants mariés ou en
union matrimoniale sont très peu. Contrairement aux jeunes
célibataires. La situation de marié concerne plus les filles que
les garçons. Ce groupe d'enfants aura plus de responsabilités que
les autres enfants.
b. L'environnement social peu propice au
développement des enfants
La famille est la cellule de base de la société.
La responsabilité de la prise en charge des enfants et leur protection
incombe, au premier chef, aux parents. L'absence (disparition) ou la mort d'un
ou des deux parents peut avoir des incidences sur la qualité de la prise
en charge des enfants. L'enfant qui a perdu l'un ou les deux parents est un
orphelin qui peut connaitre des fortunes diverses en fonction des pratiques
socioculturelles des populations données. Les résultats de
l'enquête ont montré qu'il existe des enfants ont les deux parents
survivants et des orphelins (y compris ceux qui ne savent pas le sort
réservé à leurs parents). Les familles monoparentales
résultant de la mort ou de la disparition d'un des parents sont
dominées par les femmes. Autrement dit, la charge et les
responsabilités familiales reposent sur la mère qui sent le poids
du ménage.
- Les enfants chefs de ménage
Les entretiens approfondis avec les populations indiquent que
le statut de l'enfant dans le ménage détermine ses conditions de
vie. Les liens de parenté renforcent la solidarité suivant la
conception traditionnelle de la famille élargie. Les enfants
séparés, confiés ou non accompagnés recevront moins
d'affection et d'attention que ceux qui ont un lien de parenté avec le
chef de ménage. Certains ont déclaré vivre chez
eux-mêmes ou sont sans domicile fixe ; ils vivent dans la rue ou
dans les marchés.
- Variation de milieu de vie et de
développement
Le cadre physique de vie de l'enfant est très important
pour son développement et son bien-être. Il est
appréhendé, dans le cadre de cette enquête, à
travers les commodités du logement, la fourniture d'eau potable et le
mode d'éclairage. Les résultats de l'enquête montrent que
certains enfants vivent de façon équilibrés. S'agissant de
l'alimentation en eau, on note que d'autres s'alimentent en eau potable pendant
que certains qui n'ont pas accès à l'eau potable utilisent les
Puits et autres. Nous entendons par eau potable, l'eau qui provient du robinet
(eau courante) et de la pompe villageoise.
- Besoins fondamentaux des enfants en situation
précaire
Les enfants déplacés n'ont pas tous accès
à l'éducation. En effet, le conflit armé a provoqué
la fermeture des établissements scolaires dans les zones sous
contrôle des groupes armés. Ceux qui ont pu fuir de ces zones ont
grossi l'effectif des élèves dans les zones d'accueil, rendant
ainsi insuffisantes les capacités d'accueil des écoles ouvertes.
Dans d'autres cas, les infrastructures scolaires ont été
détruites ou rendues non fonctionnelles.
La situation alimentaire semble meilleure pour plus de la
moitié des enfants. Cependant, la nourriture demeure une grande
préoccupation pour les ménages des déplacés qui
n'arrivent pas à satisfaire les besoins alimentaires de toute la
famille.
- Les enfants face aux parents sans ressources
financières
Si la survie des parents a une influence sur
l'éducation, l'entretien et la protection de l'enfant, l'activité
économique exercée par les enfants est un indicateur des
conditions de vie des enfants déplacés. Cependant, les
résultats de l'enquête montrent que très peu de parents
exercent actuellement une activité économique rentable. Les
parents salariés ont pour nombre d'entre eux perdu leur emploi, ou sont
obligés de se livrer aux petits métiers dans le secteur informel.
Par exemple, sur un total de 20 parents ou substituts parentaux
enquêtés, 15 sont de sexe féminin contre 5 de sexe
masculin, seulement 5 femmes sont actives contre un seul homme actif. Les
autres sont sans activités. Après la guerre, c'est la
débrouillardise dans les zones qui ont été forte
touchées par le conflit armé et les zones d'accueil. Cette
situation, caractérisée par l'absence réelle du
contrôle parental sur les enfants, font que ceux-ci et leurs parents
vivent dans la précarité.
2. La traite des enfants
Ce phénomène est récurrent dans les zones
touchées par le conflit et les zones d'accueil des
déplacés. En effet, des situations d'exploitation
économique des enfants se manifestent dans des circonstances qui
rentrent dans le champ de l'application du Protocole contre la traite des
personnes (Résolution 55/25 de l'Assemblée générale
du 15 novembre 2000). Les deux éléments contenus dans la traite
des enfants, à savoir : « le recrutement, le transport,
le transfert, l'hébergement, l'accueil des personnes »
« aux fins d'exploitation », indépendamment des
moyens utilisés, sont parfois réunis dans les cas
enquêtés.
Il s'agit, par exemple, du recrutement des enfants au Nord du
Burundi, notamment, à Ngozi pour la cueillette du café et le
remplissage des sacs de café. La rémunération est de 500
à 1000 francs burundais (250 CFA à 500 CFA) par sac rempli. Les
enfants ne font qu'au maximum un sac par jour. Cependant, la
rémunération n'est versée que lorsque le sac est plein.
Les enfants ne sont ni nourris ni soignés en cas de maladie, la
convention de travail prenant fin à la fin de chaque journée,
sauf si l'enfant a le doigté. Le recrutement se fait par des chefs
d'équipe (Plantations) ou des agents de placement, c'est-à-dire
des adultes qui ont la responsabilité de capter la main d'oeuvre en vue
de la réalisation de travaux spécifiques.
B- La prostitution infantile
Nombre de jeunes filles exercent la prostitution. Dans le
contexte de l'urgence, la pratique du plus vieux métier s'est rependue
parmi les jeunes filles déplacées. En effet, évitant
d'être bannie de la société, certaines jeunes filles
refusent de se prononcer sur ce fléau, qui, selon d'autres sources
existe bel et bien et pratiqué par les jeunes filles. Néanmoins
parmi les filles interrogées, seules trois ont courageusement reconnu
pratiquer la prostitution comme activité économique. La
prostitution a été citée par les catégories
sociales comme étant un phénomène qui s'est
développé pendant cette période de conflit armé.
Selon les témoignages recueillis, cet activité est
développée aux abords des camps militaires, des boîtes de
nuit et des hôtels. Elle touche de plus en plus les jeunes filles
élèves. Un parent, dans la zone de Guitega, soutient qu'au
début de la guerre, des jeunes filles étaient convoyées
vers les groupements du CNDD-FDD pour satisfaire les soldats.
Phénomène difficile à cerner et parfois invisible, la
prostitution infantile est une forme intolérable du travail des enfants.
C- L'enrôlement des enfants dans la
guerre
Au regard des informations recueillies sur le terrain,
à l'aide des entretiens réalisés avec les acteurs
humanitaires et acteurs gouvernementaux, ce sous titre fait ressortir une
analyse de la situation des enfants soldats au Burundi.
1. Analyse des données sur les enfants soldats au
Burundi
L'analyse des statistiques contenues dans le rapport de
l'UNICEF sur la situation des enfants dans le monde en 199656(*) montre que les enfants payent
un très lourd tribut lors des guerres civiles au plan international.
Depuis la décennie 1980 jusqu'en 1996, environ 2 millions d'enfants
auraient été tués, 4 à 5 millions rendus infirment,
12 millions arrachés à leur foyer et un nombre incalculable
d'autres enfants confrontés aux risques de maladie, de malnutrition,
d'enlèvement de gré ou par la force pour participer aux
hostilités57(*). Ce
rapport, outre le fait qu'il recommande avec vigueur l'application des normes
fixées par le droit international pour protéger les enfants dans
les conflits armés, proclame aussi un « ordre du jour contre
la guerre » où il est essentiellement question de finir avec
l'enrôlement des enfants dans les groupes armés (bannir la
production, l'usage, le stockage, la vente et l'exportation des mines
terrestres antipersonnel), de renforcer les procédures visant à
surveiller et à poursuivre les crimes de guerre. Il ressort de ce
rapport que l'UNICEF encourage les victimes ou les proches à
dénoncer les coupables, afin que les faits soient portés à
l'attention des tribunaux internationaux chargés de juger les crimes de
guerre. Ce qui constituerait un appui considérable à la CPI dont
la mission est de juger les présumés coupables de crimes de
guerre.
Il est légitime d'inciter les Etats à ne pas
encourager l'enrôlement des enfants dans les conflits armés, mais
il serait plus concret de développer des mécanismes sur la base
du droit international permettant de contrôler et d'empêcher
l'enrôlement et le recrutement des enfants dans les conflits
armés. Ce rapport a beaucoup mis l'accent sur le cas des enfants soldats
tout en oubliant les cas de viols, tueries, tortures et sévices sexuels,
en bref, la vie des enfants au sein de leur milieu social. L'ordre du jour
contre la guerre susmentionné parait important, mais reste encore
limité dans son applicabilité sur le terrain. Des enjeux d'ordre
économique font obstacle et les populations, notamment, les enfants
souffrent injustement des effets des armes utilisées pendant les
conflits armés.
2. Autre traitement sur les enfants soldats
Il s'agit ici des enfants incarcérés et le
traitement qui leur est réservé dans les prisons. Certes que
l'âge minimum de la responsabilité criminelle était de 13
ans, les jeunes enfants de 9 ans étaient soupçonnés et
détenus pour avoir collaborés avec le FNL. Plus de 170 cas de
détention des enfants soldats a été rapportés
à l'Opération des Nations Unies au Burundi (ONUB) entre novembre
2005 et juillet 200658(*).
Au début de 2007, 51 enfants soldats du mouvement FNL, y compris un de
14 ans était en détention59(*). Toujours selon les mêmes sources, les enfants
soldats capturés étaient sévèrement battus et
emprisonnés, certains attachés avec des chaines en métal
et d'autre privés de soins médicaux jusqu'à
l'arrivée des organisations défenseurs des droits de
l'homme60(*).
Conclusion de la première partie
Face aux multiples interprétations possibles de
plusieurs des dispositions clés des instruments généraux
et spécifiques relatifs à la protection de l'enfant, le Protocole
facultatif, en son article 8 instaure le contrôle de la mise en oeuvre
des dispositions relatives à la protection de l'enfant qui sera
exercé par le Comité des droits de l'enfant. A ce titre, le
comité devra faire tout ce qui est en son pouvoir pour donner une
meilleure interprétation des dispositions des textes relatifs à
la protection des droits de l'enfant, afin d'assurer une meilleure protection
des droits de l'enfant.
A cet égard, les directives61(*) qu'il a adoptées pour
aider les Etats parties dans la rédaction de leur rapport qu'ils devront
lui soumettre contiendront des signes d'une telle interprétation.
Après toutes ces mesures et au regard de ce qui se passe sur le terrain,
ceci nous amène à aborder la partie traitant de
l'inefficacité avérée des garanties de protection des
droits de l'enfant dans un contexte de conflit armé.
DEUXIEME PARTIE :
L'INEFFICACITE AVEREE DES GARANTIES DE PROTECTION DES
DROITS DE L'ENFANT DANS UN CONTEXTE DE CONFLIT ARME
Cette partie, dans un premier temps, fait une analyse des
actions nationales et internationales aux résultats mitigés
(Chapitre I) et, dans un second temps, elle met un accent particulier sur
l'amélioration de la protection des droits de l'enfant dans un contexte
de conflit armé (chapitre II).
CHAPITRE I :
Des actions aux résultats mitigés
Ce chapitre fait une analyse de l'action nationale et
internationale en faveur des enfants dans un contexte de conflit armé.
Section I : Analyse des actions nationales
Cette section, quant à elle, fait une analyse de
l'action gouvernementale et non gouvernementale en faveur des enfants dans un
contexte de conflit armé.
A- Les actions gouvernementales
La réponse apportée par les acteurs principaux
de la protection des enfants en période de conflit armé a, en
fait, montré l'ampleur de la tâche à accomplir dans la
période post-crise. La réponse de l'Etat est restée
limitée aux zones non accessibles aux éléments des FLN. Si
l'accent a été mis dans le domaine de la santé et
l'éducation, par contre, la protection sociale et la prévention
des enfants contre les utilisations et les exploitations diverses sont
restées difficilement applicable dans la situation où les
populations n'ont pas le minimum pour leur survie.
Ø La mise en place de la Commission Nationale de
Démobilisation, Réintégration et Réinsertion
(CNDRR)
Ø La collecte et l'acheminement des dons et
aides
L'élan de solidarité nationale et internationale
qui s'est manifestée au lendemain de la crise (et l'appui du
gouvernement) a permis de mobiliser plusieurs dons, dont les
médicaments, les dons en nature et en espèces, les prises en
charge scolaire, médicale et du matériel. Le rapport des actions
humanitaires indique des vivres (riz, lait, huile, etc.) et des non vivres
(savon, vêtement, carburant) ont été recueillis. Des
bourses et autres avantages scolaires ont été accordés aux
enfants. Les ressources mobilisées ont permis aux différentes
composantes de mener un certain nombre d'activités sur le terrain.
Ø Aide humanitaire, assistance médicale et
psychosociale
Le gouvernement, à travers sa cellule solidarité
et action humanitaire, a effectué des missions d'évaluation de la
situation et des réponses. A l'issue des différentes missions
dans les localités d'accueil compris dans le champ géographique
de cette étude, l'action humanitaire de la cellule a porté sur
plusieurs volets :
- L'approvisionnement en vivres et non vivres pour des convois
humanitaires dans les différentes zones d'accueil couvertes par la
province de Ngozi ;
- L'assistance individuelle directe aux personnes
déplacées ;
- L'appui aux ONGs et structures de prise en charge afin de
servir de relais aux populations en détresse ;
- Le transport des personnes déplacées
retournées ;
- La prise en charge médicale et psychosociale des
populations en détresse.
Malgré la bonne volonté du gouvernement et de
ses partenaires, cette assistance va s'avérer insuffisante face à
la persistance de la guerre et du nombre croissant des personnes
déplacées. En sus, toutes les personnes ne se sont pas fait
recenser pour recevoir l'aide. Enfin, force est de constater que la question de
l'occupation des personnes déplacées n'a pas été
inscrite dans la mission des différentes composantes de l'action des
acteurs publics.
B- Les actions non gouvernementales
Ce sous titre analyse l'action des ONG intervenant dans
l'humanitaire et traitant également la question de la protection et de
la promotion des droits de l'homme, y compris les enfants.
1. Les actions de l'ONG Orphelin et Enfants
Vulnérables (OEV)
Cette ONG intervient dans plusieurs domaines, à
savoir :
Ø L'organisation de l'aide et assistance aux
personnes victimes
Les acteurs sociaux souhaitent que la réponse à
venir tienne compte de la situation des personnes déplacées. A ce
propos, ils s'attendent à une aide aux parents en leur fournissant des
vivres, des soins, leur trouver du travail. L'aide aux parents doit tenir
compte de la taille du ménage.
Ø L'assurance de l'éducation et de la
formation des enfants victimes
Ils souhaitent en outre, que les écoles soient
construites dans les zones sinistrées, afin de remettre les enfants sur
le chemin de l'école. Il s'agit ici, selon eux, de créer des
centres d'apprentissage, rendre l'école obligatoire pour tous, encadrer
les jeunes et les éduquer. Ils pensent également au suivi et
à l'encadrement des enfants.
Ø Le recensement des enfants victimes
Les acteurs sociaux souhaitent également que tous les
enfants victimes soient recensés afin de mieux cerner leurs
problèmes et identifier les plus vulnérables. Cette attente est
motivée par la volonté des acteurs sociaux d'appréhender
les impacts de la crise sur les enfants, et les mesures à prendre par le
gouvernement et les autres intervenants.
Ø La sensibilisation des acteurs
Les acteurs pensent à la création de plusieurs
radios de proximité devant servir à faire véhiculer des
messages de sensibilisation contre l'exploitation et l'utilisation des enfants.
Ø L'initiative des activités
génératrices de revenue
Cette activité pourra aider les parents et les enfants
à subvenir à leurs propres besoins, par la mise en place des
microprojets, l'octroi de crédit de réinstallation, la
distribution des semences, etc.
2. Les actions de la Ligue Burundaise des Droits de
l'Homme (ITEKA)
ITEKA intervient aussi dans plusieurs domaines, dont entre
autres,
Ø Leur implication dans la protection des droits
de l'homme
L'exploitation et l'utilisation des enfants s'inscrivent dans
une dynamique sociale qui place cette question au centre de la socialisation de
l'enfant. Ce qui est constaté est que les enfants qui travaillent ou se
« débrouillent » ne sont pas enregistrés
systématiquement par des communautés comme les personnes
victimes, vulnérables. Le conflit armé semble donner une
justification à des formes intolérables d'utilisation et
d'exploitation des enfants.
Les données de l'enquête montrent que certains
parents sont impliqués dans le recrutement des enfants pour le travail
et les groupes armés. Dans le contexte d'urgence, tous les membres de la
famille doivent contribuer à la satisfaction des besoins de la famille.
Pour ce faire, le travail s'impose aux enfants qui, dans la majorité des
cas, fréquentaient une école avant de devenir enfants
travailleurs ou enfants soldats. C'est ce qui explique en partie la faible
implication des communautés locales dans la protection des droits des
enfants. Il est donc clair qu'il n'y a pas de stratégie de protection
des droits des enfants ou de prise en charge communautaire pour les enfants
victimes des formes d'exploitation et d'utilisation en période de
conflit armé.
Ø Logiques et dynamiques d'adaptation sociale des
enfants
Le rôle quelquefois exclusif de l'enfant dans la
constitution des revenus familiaux place l'enfant dans une situation de
« sur-demandeur », contrairement aux parents qui
contribuent moins dans une certaine mesure. Le vécu des enfants les
inscrit dans un processus familial et social qui tend à les
responsabiliser précocement, sans qu'ils soient astreints à
l'obligation scolaire.
Cette logique qui place l'intérêt du groupe au
dessus de l'intérêt de l'enfant donne une autre signification aux
enfants. En effet, les enfants victimes des formes d'exploitation et
d'utilisation sont considérés parce qu'ils contribuent
financièrement aux charges ménagères de la maison. En
plus, l'esprit de groupe et le développement des relations crées
avec les autres enfants font qu'ils sont intégrés dans leur
univers. Ils appartiennent à un groupe où l'on apprend à
se battre tous les jours pour la survie. Mais cette opinion les éloigne
de l'école, lieu de la socialisation par excellence de l'enfant et son
âge. Dans cette dynamique et ce contexte de crise, les enfants ne
sont-ils pas préparés à choisir entre l'école et
les activités rentables ? En tout état de cause, cette
dynamique sociale accentue la vulnérabilité des enfants.
Section II : Analyse des actions
internationales
Cette section apporte une lumière sur les actions de
façon générale et spécifique des Nations Unies au
profit des enfants dans un contexte de conflit armé.
A- L'action générale des Nations
Unies
Afin de faire face aux impacts sociaux de la crise
armée, le Burundi a fait appel aux agences spécialisées
des Nations Unies, notamment OCHA, PAM, UNICEF, HCR, PNUD, etc. qui ont
fortement contribué à la mise en place des réponses
nationales. Pour ce faire, des ressources d'appui ont été mises
à la disposition du gouvernement burundais et des structures au plan
locale, pour l'assistance aux personnes en détresse. OCHA a fait la
coordination des actions des agences humanitaires du système des Nations
Unies.
Sur un autre front, les ONGs internationales telles que Save
the Children, MSF, IRC, etc. ont apporté un appui capital dans la
gestion et la prise en charge des Personnes Déplacées Internes
(PDI), y compris des enfants. Certaines ont travaillé en collaboration
avec les structures étatiques mises en place à cet effet, tandis
que d'autres ont réalisé directement des actions avec les
communautés de base concernée. Cette coopération
internationale a porté sur certaines actions dont entre autres, nous
pouvons citer :
- le don de matériels scolaires et de kits
récréatifs ;
- la formation à la paix et à la
tolérance ;
- les activités socio-éducatives ;
- l'aide humanitaire.
La coopération internationale a aidé à
surmonter les besoins primaires en matière d'aide d'urgence. La
protection des enfants dans le conflit armé burundais contre
l'utilisation et l'exploitation, notamment la traite des enfants,
l'enrôlement des enfants par les groupes armés, a
été très timide, voire inexistante.
La communauté internationale,
B- Les actions spécifiques des Nations
Unies
Ici, il s'agit de faire ressortir les actions
spécifiques des Nations Unies, au profit de la société
burundaise en générale et des enfants en particulier.
1. Le DDR
Le programme de DDR pour les enfants recrutés et
utilisés durant le conflit armé a démarré en 2003
sous les auspices de la structure nationale du gouvernement pour les enfants
soldats avec le soutien de l'UNICEF62(*). La Commission Nationale devant piloter le programme
DDR a été mis en place, mais n'a pas fonctionné jusqu'en
septembre 200563(*). En
juin 2006, 3000 enfants avaient été démobilisés de
l'armée étatique. Les enfants, pour la plupart, qui ont pris part
au programme sont retournés dans les plantations et près de 600
enfants sont retournés à l'école. 1800 enfants soldats ont
reçu une formation à un métier.
Une prise en charge sanitaire, psychosociale a
été faite aux enfants qui se trouvaient dans le besoin64(*). En avril 2006, selon les
sources recueillies du bureau de désarmement et de
réintégration, le gouvernement, dans le cadre de la
démobilisation, a ressemblé plusieurs centaines de combattants
FNL dans un centre dénommé : « Welcome
centre » dans la province de Bubanza et Randa. Vers mars 2007 la
démobilisation de 500 enfants soldats de Randa retirés des rangs
des FNL était en cours65(*). Toujours, selon la même source du bureau de
désarmement, les enfants qui étaient au centre de Randa furent
transférés à Ngozi, dans le centre de transit pour la
démobilisation des combattants du FNL. Pour certains enfants, des
efforts continuent d'être faits pour les parents de ces victimes.
2. La C.P.I.
Au regard des violations flagrantes du DIH dans le conflit
armé du Rwanda et de l'ex-Yougoslavie, le conseil de
sécurité de l'Organisation des Nations Unies (ONU) a
institué respectivement en 1993 et en 1994 des tribunaux ad' hoc pour
juger les criminels de guerre. La création de ces tribunaux relancer
l'idée de la création d'une cour criminelle internationale
envisagée par l'ONU après la deuxième guerre mondiale.
C'est le 17 juillet 1998, que la conférence diplomatique de Rome a
adopté le statut de la Cour Pénale Internationale (CPI)
consacrant les efforts de la communauté internationale à mettre
un terme à l'impunité des auteurs de crime de guerre, de crime
contre l'humanité, de génocide et d'agression.
En son article 8, chapitre 2, le statut de la CPI se penche
sur la question de l'utilisation des enfants soldats. Ce chapitre
définit le « crime de guerre » comme « le
fait de procéder à la conspiration ou à l'enrôlement
d'enfants de moins de 15 ans dans les forces armées ou de les faire
participer activement à des hostilités ». Quant
à la sanction applicable contre des personnes de moins de 18 ans qui
auraient été accusées de commission d'actes criminels, la
cour déclare qu'elle n'a pas de compétence à l'endroit des
personnes de moins de 18 ans au moment de la commission prétendue d'un
crime. D'où l'importance, au regard de ce qui précède, de
l'interdiction de l'exploitation des enfants comme soldats, car n'ayant pas la
capacité de discernement, ils sont facilement malléables.
Cependant, se référent au fait que la CPI
accorde aux Etats parties la possibilité de déclarer lors de la
ratification du traité de disposer d'une durée d'exemption de 7
ans des compétences de la cour en ce qui concerne certains crimes de
guerre, on a l'impression que les crimes de guerre sont moins graves que les
autres crimes.
CHAPITRE II :
L'amélioration de la protection des droits de
l'enfant dans un contexte de conflit armé
Ce chapitre vient, à la lumière du cadre
juridique, des aspirations des enfants et des données de terrain,
définir les perspectives tant sur le plan national qu'international,
pour une meilleure protection de l'enfant burundais dans le conflit
armé.
Section I: Perspectives au plan national
Cette section vise à faire ressortir dans un premier
temps, l'amélioration du cadre juridique, ensuite elle met un accent sur
la nécessité du renforcement des métiers
socio-économiques.
A- L'amélioration du cadre juridique
La constitution de février 2005 fait
ressortir en son article 45 qu'aucun enfant ne sera directement utilisé
dans le combat et que la protection des enfants durant le conflit armé
doit être assurée. Cependant, cette constitution ne définie
pas l'âge majeur, mais la convention relative aux de l'enfant et autres
traités internationaux des droits de l'homme ratifiés par le
gouvernement burundais ont été incorporés dans l'article
19 de la constitution. Dans son rapport initial de 1998 au comité des
Nations Unies des droits de l'enfant sur l'application de la convention des
droits de l'enfant, le gouvernement fait ressortir que l'âge de
recrutement dans les forces armées est « fixé entre
16 et 25 ans, mais dans la pratique la limite est de 18 ans et celui-ci doit
avoir un certificat d'étude primaire »66(*). La loi de 2004 sur les forces
armées stipule, en son article 37, que le recrutement était
volontaire, mais aucun âge minimum de recrutement n'a été
spécifié67(*).
Le code pénal approuvé par l'Assemblée
Nationale en 2007 définie le recrutement militaire des enfants en
dessous de 16 ans comme un crime de guerre et fait passer de 13 à 15
ans, l'âge de la responsabilité criminelle68(*). La législation de
prévention et punissant le crime de génocide, les crimes contre
l'humanité et les crimes de guerre est arrivée en force en Mai
2003.La loi a défini comme crime de guerre, l'utilisation des enfants en
dessous de 15 ans dans les forces armées nationales et au combat. Cette
loi sanctionne à la peine de mort toute personne coupable69(*). En Octobre 2005, le Senat et
l'Assemblée Nationale ont interpellé les forces armées
à arrêter l'utilisation des enfants comme porteurs70(*). En 2006, les soldats de la
partie gouvernementale et la police utilisent régulièrement
certains éléments du FLN, y compris les enfants, pour identifier
les membres suspectés du FLN71(*).
La loi nationale contient des dispositions pertinentes de
protection de l'enfant contre l'exploitation économique. En effet, le
Code du travail admet le principe de l'interdiction du travail précoce
au Burundi. Les conditions de conclusion du contrat de travail de nuit est
interdit ainsi que le travail forcé ou obligatoire, le repos est
obligatoire, les enfants sont protégés des travaux qui
excèdent leurs forces et les travaux dangereux. Certains lieux sont
prohibés pour l'exercice d'une activité économique
salariée ; l'examen médical est obligatoire pour les enfants
et adolescents travailleurs. Enfin, un système de contrôle
exercé par l'inspection du travail est prévu et des sanctions
pénales et civiles sont prévues pour réprimer ceux qui
tentent d'exploiter économiquement ou sexuellement des enfants.
En outre, la loi burundaise offre à tout enfant le
droit à l'éducation te égale à tous. Concernant le
cadre institutionnel, le gouvernement a mis en place une Commission Nationale
de Démobilisation, Réintégration et Réinsertion
(CNDRR), avec le financement de la banque mondiale, il est
décentralisé en comités locaux. Pour répondre
à la situation d'urgence née de la guerre, et pour mieux
gérer les impacts sociaux, le comité a des objectifs dont nous
pouvons citer entre autres :
- L'organisation de la collecte des dons ;
- La détermination des priorités et l'aide aux
enfants impliqués dans les combats ;
- L'apport d'un appui moral et psychologique aux victimes
(enfants soldats) afin de les aider à sortir de la situation de choc.
C'est pourquoi le gouvernement a mis en place des petits
projets en faveur des enfants vulnérables, tels que, les orphelins et
les enfants vulnérables (OEV), les centres d'accueil et de
rééducation des enfants en difficulté, des actions en
sécurité alimentaire, dont le rôle est de coordonner une
partie des actions humanitaires et d'apporter une assistance matérielle,
médicale et psychologique aux victimes de la guerre. La mission
principale se réalise à travers certaines composantes, dont nous
pouvons citer entre autres :
- La mobilisation des ressources ;
- La logistique ;
- La santé - eau - assainissement ;
- La protection et la prise en charge psychologique ;
- L'évacuation et les impacts sociaux.
Il est important, en amont, de pousser les Etats à
ratifier les instruments en rapport avec la protection des enfants, notamment
le protocole additionnel à la convention des Nations Unies contre la
criminalité transnationale organisée visant à
prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en
particulier des femmes et des enfants ;
Ces mécanismes mis en place pendant et après le
conflit armé ont permis aux acteurs publics de réaliser diverses
activités.
B- Le renforcement des métiers
socio-économiques
Pour diverses raisons - notamment liées à
l'âge, au peu d'intérêt manifesté, au manque de moyen
financier, au choix métier, à la guerre, etc. - ce ne sont pas
tous les enfants qui veulent retourner à l'école. C'est pour ces
raisons que certains veulent apprendre un métier, d'où la
nécessité d'en créer autant que possible. A ce titre, les
métiers les plus prisés sont : la mécanique, la
conduite, la coiffure, la couture, etc. La formation à un métier
apparaît donc comme une solution pour développer chez l'enfant
victime d'exploitation ou d'utilisation une connaissance des risques et du
savoir faire. Ainsi, ils seront plus à même de négocier
eux-mêmes avec assurance leur contrat ou la rentabilité de leurs
activités.
C- Renforcement des mécanismes de protection des
droits de l'enfant en période de conflit armé
Face à cette problématique de la protection des
droits de l'enfant en période de conflit armé, les Etats par le
biais de leur gouvernement sont interpelés à travers les
différents instruments relatifs à la protection de l'enfant,
notamment, les protocoles additionnels aux Conventions de Genève, pour
un bien-être des enfants tant en temps de paix qu'en temps de conflit
armé. Ainsi, mener des actions en amont et en aval au conflit, question
de renforcer les mécanismes de protection des droits de l'enfant pour
une amélioration du bien-être de l'enfant, permettra non seulement
de maintenir une base de données fiable des enfants victimes
d'exploitation économique d'exploitation sexuel, dans le contexte de
conflit armé, mais aussi de prévenir les pires formes de travail
des enfants, en particulier, d'identifier et de déterminer la liste des
travaux dangereux pour les moins de 18 ans.
Au regard des injustices subies par les enfants dans un
contexte de conflit armé, notamment sur le plan éducationnel,
l'investissement dans les services sociaux de base, en particulier dans la
construction des écoles, des centres de santé, des centres
d'encadrement spécialisés, constitueront une belle protection en
amont des enfants contre leur implication dans les conflits armés ou
alors leur utilisation dans un contexte de conflit armé. Encourager
également la mise en place des mécanismes de veille et
d'intervention pour prévenir l'exploitation et l'abandon des
enfants permettra non seulement à ceux-ci de s'épanouir
convenablement, mais aussi aux acteurs nationaux responsables de la protection
des enfants de bénéficier de la crédibilité des
partenaires extérieurs.
L'ensemble des droits des enfants doit être
respecté : droit à la vie, à la santé,
à l'assistance médicale, à la nourriture, à
l'éducation, au regroupement familiale. Une question mérite
cependant une attention particulière : la protection des enfants
contre l'enrôlement et contre la participation au combat. On constate en
effet qu'un nombre croissant d'enfants, de plus en plus jeunes, sont
entraînés dans les combats dont ils ne connaissent mêmes pas
les enjeux. Cet état des faits est une cause importante des innombrables
violations du droit humanitaire qui ont été commises à
l'occasion du conflit armé burundais. En effet, les enfants peuvent
être manipulés et entraînés à commettre des
actes dont ils ne mesurent pas la gravité.
Il est donc indispensable de rehausser l'âge minimum, au
niveau national ou se conformer au protocole y relatif, pour lequel les enfants
peuvent prendre part aux hostilités.
Section II : Perspectives au plan
international
Cette section les perspectives au plan international afin de
viser à l'amélioration la situation de la protection des droits
de l'enfant dans un contexte de conflit armé. C'est en sens que ce
travail met un accent sur l'effectivité des mesures internationales et
une action adéquate de la communauté internationale.
A- L'effectivité des mesures
internationales
Le Rapport sur la situation des droits de l'homme au Burundi
de Janvier à Juillet 200172(*), met un accent particulier sur la situation des
enfants nécessitant une protection spéciale, notamment, les
incarcérés qui sont victimes des pires formes de travail,
malgré l'adoption par le Burundi d'une loi portant ratification de la
convention de l'OIT n°182 sur les pires formes de travail des enfants et
l'action immédiate en vue de son élimination. Ce rapport fait
aussi ressortir une étude des statistiques issues des milieux
carcéraux : sur un total de 119 mineurs incarcérés,
55,5 % sont accusés de vol qualifié, tandis que 17 mineurs soit
14 % sont accusés de vol simple. Trois quarts de ces enfants sont donc
en prison pour vol. En 1998, ce taux était de 50 %. Le rapport montre
que la paupérisation était à la base de cette situation.
Les auteurs du rapport montrent également que 81 des
119 mineurs incarcérés se déclaraient cultivateurs, 7
d'entre eux seulement étaient des élèves et 4
étaient des militaires. Au regard de cette situation de violation des
droits de l'homme, les auteurs ont recommandé au gouvernement burundais
une législation spécifique relative à l'enfance
délinquante, une juridiction pour mineurs ou, à défaut,
des chambres spécialisées, la création de maisons de
rééducation, la libération conditionnelle de tous les
mineurs et mères incarcérés ayant purgé le quart de
leur peine, la multiplication des inspections du ministère public par
des magistrats affectés uniquement aux cas des mineurs, la
séparation des mineurs avec les adultes incarcérés
à défaut de prisons pour mineurs et accorder facilement des
libertés provisoires aux mineurs élèves
incarcérés et aux mères. Ce rapport, hormis le fait qu'il
souligne uniquement le cas des enfants incarcérés (et pourtant
nous savons que jusqu'ici le processus de DDR n'a pas atteint ses objectifs et
nombreux sont aussi les enfants qui sont tués et subissent des
sévices sexuels) est satisfaisant, car les faits sont
évoqués, analysés et des recommandations faites dans le
but d'améliorer la situation des enfants en période de conflit
armé.
B- Une action adéquate de la communauté
internationale
Face à la problématique de l'utilisation des
enfants en période de conflit armé, la communauté
internationale a agi. Des instruments juridiquement contraignants ont
été adoptés par les Nations Unies. Un mécanisme de
lutte inédit a été mis sur pied dans le cadre du Conseil
de sécurité. L'Union européenne a fait de la lutte contre
ce fléau l'une de ses priorités en matière de droits de
l'homme. Une série de principes novateurs a été
adoptée, qu'on appelle désormais les Engagements de Paris.
Beaucoup d'actions ont été entreprises ces
dernières années et des succès significatifs ont
été enregistrés avec la libération et la
réintégration de plusieurs milliers d'enfants soldats, notamment
au Burundi.
C'est grâce à la mobilisation du Conseil de
Sécurité que ces avancées sont obtenues et l'illustration
la plus récente en est l'adoption à l'unanimité de la
Résolution 1882, qui constitue une avancée opérationnelle
importante et un geste politique fort.
En effet, par cette résolution, le Conseil de
Sécurité a élargi le mandat du groupe de travail à
la question des violences sexuelles et aux meurtres et mutilations commis
à l'encontre des enfants, indépendamment de l'existence ou non
d'enfants soldats sur le terrain. Cette avancée permettra, dans les
faits, une attention et une réactivité accrues du Conseil et de
la communauté internationale face aux crimes sexuels très souvent
commis en période de conflit armé.
Depuis sa création, il y a quatre ans, ce groupe de
travail s'est concentré sur le recrutement et l'emploi des enfants
soldats, et a obtenu des résultats, contribuant à la
libération de dizaines de milliers d'enfants qui ont été
démobilisés au cours de cette période. Cela a
été rendu possible grâce à la mobilisation constante
de tous les membres du Conseil de sécurité, mais aussi de la
Représentante spéciale du Secrétaire
Général, Mme Radhika Coomaraswamy, et de l'UNICEF au plus
haut niveau, ainsi que grâce à l'engagement d'autres acteurs de
terrain, en particulier les ONG.
Il n'y a pas de dissuasion, ni de prévention efficace
sans sanctions, d'où l'existence de la Cour Pénale Internationale
et, au-delà, de la justice pénale internationale, qui ont
démontré leur capacité à poursuivre ceux qui se
rendent coupables de recrutement et d'utilisation d'enfants dans les conflits
armés. La lutte contre l'impunité doit être plus que jamais
une priorité.
« La France mène depuis décembre
2008 un projet mis en oeuvre par des personnels spécialisés dans
nos Ambassades de Khartoum et Kinshasa. Ce projet vise à
améliorer la protection des enfants dans les conflits armés dans
six pays, République centrafricaine, Soudan, Tchad, d'une part, Burundi,
Ouganda, République démocratique du Congo, d'autre part. Les
interventions sont articulées autour de trois axes :
1. la réinsertion durable des enfants victimes des
conflits armés ; 2. la prévention et sensibilisation
afin de lutter contre l'utilisation d'enfants dans les conflits armés et
de renforcer les droits des enfants dans les mêmes conflits ; 3.
le renforcement des moyens des autorités pour prendre en charge la
gestion des enfants victimes des conflits armés, notamment par le
renforcement de leurs compétences.
Ces projets de coopération sont
développés étroitement avec l'UNICEF et les ONG de
protection de l'enfant. Ils tiennent compte des expériences
antérieures et essayent de répondre à ce besoin de
réinsertion. Ils visent à trouver des solutions qui peuvent
servir de levier pour améliorer la situation de ces
enfants »73(*)
Toujours dans un souci de mieux protéger l'enfant dans
un contexte de conflit armé, il important pour la communauté un
certain nombre d'actions, notamment :
· la mise en place d'une plate forme d'action
inter-agences et nationale de lutte contre l'exploitation économique et
sexuelle des enfants et les pires formes de travail ;
· des études et recherches sur les impacts
socioéconomiques de la crise armée sur les enfants et sur
l'exploitation économique des enfants dans le conflit
armé ;
· des initiatives originales d'éducation
alternative pour les enfants victimes d'exploitation ou d'abandon ;
· le processus de réconciliation nationale et de
relance économique.
Conclusion de la deuxième partie
Dans le contexte de conflit armé au Burundi, poser la
problématique de l'exploitation et l'utilisation des enfants n'est pas
une question bien accueillie. Elle semble heurter la conception de l'enfant et
ses devoirs envers la famille et la communauté, qui trouvent qu'un
enfant doit être utile à ses parents et à la
communauté, quelque soit son âge. Ainsi, les enfants peuvent
contribuer au revenu familial. Mais, en retour son avenir est
hypothéqué car en dépit de la lutte que mènent les
acteurs sociaux et gouvernementaux, les parents encouragent le travail des
enfants et, de ce fait, sont conscients de l'exploitation et de la maltraitance
des enfants. Ils se résignent et préfèrent que les autres
interviennent à leur place. On ne peut pas donc affirmer que, dans le
cadre du conflit armé, l'utilisation des enfants dans les groupes
armés, la prostitution infantile avec tous ses risques, l'envahissement
des rues et des marchés par les enfants, est une forme de socialisation.
Cet état des faits est une réalité qu'il faut attaquer.
CONCLUSION GENERALE
Au terme de cette étude, il conviendrait donc
d'affirmer que cette étude a permis de comprendre la situation des
enfants victime du conflit armé au Burundi. L'étude fait
ressortir des informations sur la nature du phénomène, les
facteurs déterminants, les différentes manifestations ainsi que
les réponses et les réactions face à l'exploitation et
l'utilisation des enfants dans le conflit armé en Afrique central et au
Burundi, notamment.
- Le déplacement des personnes au Burundi a eu un
impact sur les conditions de vie des enfants et de leurs parents.
Les enfants victimes et leurs parents se trouvent dans des
situations vulnérables, de vie précaire et de dépendance
économique. La précarité s'observe par le cadre physique
de vie peu attrayant, l'accès à l'éducation et à la
formation limité aux enfants des familles nanties. Nous pouvons
également mentionner la perte des emplois des parents, les
incapacités physiques et psychologiques, et les traumatismes nés
du conflit et parfois non traité. Le conflit a crée des cas de
déplacés internes, qui ont eu des conséquences sur le
développement moral, mental, social, spirituel des enfants. Il a
été également observé une dislocation de la cellule
familiale qui a favorisé la naissance des enfants séparés,
des enfants orphelins et des groupes des groupes d'enfants vulnérables.
Par ailleurs, la réponse nationale n'est pas suffisante malgré
tous les efforts de solidarité qui ont été mis en place
pour porter secours aux personnes victimes ou sinistrées.
Dans ce contexte de crise, les enfants constituent pour la
famille et pour les utilisateurs une main d'ouvre abondante et bon
marché.
- Durant les mouvements des populations et la période
transitoire et post-crise, les enfants et leurs parents se
débrouillent
Survivre en période de conflit armé sans
ressources propres et sans travail place les enfants et les parents dans une
situation vulnérable, et par conséquent, pour la plupart, ils
n'ont pas alternative que d'exercer les activités économiques
afin de subvenir aux besoins familiaux. Les enfants, dans leur volonté
de faire quelque chose, sont souvent exposés à des formes
d'exploitation économique et sexuelle.
- Le conflit armé a favorisé l'émergence
de nouvelles formes d'exploitation économique
Ces formes d'exploitation sont connues ou peu connues avant le
mouvement des personnes. En réalité, elle n'est pas une
nouveauté en tant que tel, mais elles ont été rendues
visibles à la population, à l'occasion de la crise armée.
Selon les données disponibles, au Nord du pays.
Certaines formes d'exploitation des enfants telles que la prostitution
infantile, la mendicité, la domesticité, l'utilisation des
enfants dans le trafic et la commercialisation des produits prohibés ou
frauduleux, les travaux dangereux ou pénibles ont connu une forte
émergence.
- Le travail précoce se développe dans une
dynamique existentielle
Ce phénomène du travail précoce semble
davantage toucher les garçons que les filles, quelque soit la situation
et le statut des enfants. Avec une moyenne d'âge de 13 ans, le travail
précoce des enfants dans le contexte de conflit armé est
préoccupant, vue l'ampleur du phénomène.
- Les conditions de travail sont difficiles pour tous les
enfants
Les enfants travaillent dans les conditions difficiles qui
sont reconnues comme tel par les employeurs et les parents d'enfants
travailleurs. Certains matériels ou équipement de travail,
notamment les produits chimiques, les objets tranchants ou lourds, etc. sont
dangereux pour les enfants, mais leurs utilisateurs et leurs parents ne se
soucient pas de ces risques. Les enfants salariés sont peu
rémunérés car la main d'oeuvre est supérieure
à la demande dans un contexte où toutes les populations
touchées par le conflit armé se débrouillent pour
survivre.
Le secteur informel recrute beaucoup d'enfants. Les
activités exercées sont des activités du secteur informel.
Cette étude confirme la tendance habituelle des enfants travailleurs qui
consacrent toute leur énergie productrice dans le secteur informel plus
rentable immédiatement, et qui pour ces enfants ne demande pas
d'investissement préalable. Le conflit armé a eu des impacts sur
les activités et sur les enfants eux-mêmes. Nombre d'enfants n'ont
pas eu accès aux salles de classes, et le conflit armé a
suscité des vocations économiques, des petites activités
de survie.
- Les réponses face au phénomène sont
insuffisantes
Cette étude a fais ressortir le fait que tous les
acteurs publics, les acteurs sociaux, les partenaires au développement
ont réagit face au phénomène de la protection des droits
de l'enfant en période de conflit armé. L'aide humanitaire s'est
mise en place progressivement. Mais elle est apparue insuffisante compte tenu
de la persistance de la crise et des moyens limités de certains acteurs.
La fourniture de l'aide humanitaire n'a pas empêché aux
populations vulnérables de se débrouiller, par leur propre
effort. Cependant, force est de constater que les réponses n'ont pas
concerné la lutte contre l'exploitation surtout économique des
enfants en période de conflit armé.
Les actions de prévention du travail des enfants et ses
pires formes, notamment le recrutement des enfants par les groupes
armés, la traite d'enfants, la prostitution, etc. ont été
insuffisantes dans le Nord et l'Est du Burundi (zones enquêtées).
Très peu d'information a été véhiculée
concernant l'utilisation des enfants dans le conflit armé, en tant que
soldat. Les enfants victimes, en général, sont très peu
satisfaits de la réponse donnée à leurs
préoccupations.
- La communauté locale n'est pas fortement
impliquée. A ce sujet, l'étude faite montre que les
communautés locales, bien que organisées, n'interviennent pas
collectivement dans la lutte contre les formes d'exploitation des enfants.
- Les enfants veulent reprendre le chemin de l'école ou
apprendre un métier. Cette aspiration de vie s'inscrit dans le contexte
dans lequel les enfants et leurs parents ont effectué le
déplacement. L'école et la formation professionnelle
intéressent encore les enfants déplacés.
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enfants et le conflit armé au Burundi, 28 Août 2007.
IV. Articles
- Action aid, » BINUB : Good gouvernance,
security sector reform and enhancing human rights-establishing
priorities», October 2006,
www.actionaid.org
- AmnestyInternational, «UN and AU peacekeepers, often
with a mandate to protect the civilian population, were also attacked»,
http://thereport.amnesty.org/Regions/Africa/Burundi,2007.
(Consulté le 30/12/2007)
- DE L'ESPINAY, Charles. « Les Eglises et le
génocide dans la région des grands lacs est africain »,
paris, sans date, (
http://www.u-paris10.fr/gdr1178/lesp-egl.htm).
- Examen des rapports présentés par les Etats
partis en application de l'article 19 de la convention de lutte contre la
torture,
http://www.unhchr.ch/tbs/doc.nsf/317ab54d16e0e6aac1256bdd0026bd27/13a6e5a812c1233ec125714000498c2d/$FILE/G0640857.DOC)
(consulté le 20/04/2009).
- Ex-combattants in Burundi : Why the joined, why the
left, how the fared, multi country Demobilisation and reintegration program
(MDRP), working paper N°3, October 2007, at
www.child-soldiers.org/document
- Global report 2008, child soldier, p79. (www.childs
-soldiers.org)
- Human Rights Watch, Droit international et Droit national
Burundais, article, 06/01/08
- Initial report of Burundi to the UN Commitee on the rights
of the children, UN Doc. CRC/C/3/Add.58, 31 july 1998.
- Perrot Sandrine, « Enfant soldat »,
http://www.operationspaix.net/Enfants-soldats,1828
- UNHCR, « Directives concernant les rapports initiaux
que les États parties doivent présenter conformément au
paragraphe 1 de l'article 8 du Protocole facultatif se rapportant à la
Convention relative aux droits de l'enfant, concernant l'implication d'enfants
dans les conflits armés, CRC/OP/AC/I », 14 novembre 2001.
Texte disponible sur le site Internet du Haut-commissariat des Nations Unies
aux droits de l'homme, à l'adresse : [
http://www.unhchr.ch/tbs/doc.nsf/(Symbol)/CRC.OP.AC.1.Fr?Opendocument].
(Consulté le 28 avril 2010)
V. Documents
A. Rapports
- ITEKA, CAFOB, AFJ, ADI, LIBEJEUN, Rapport sur la situation
des droits de l'homme au Burundi, Juillet, 2001.
- Kofi A. Annan, Prévention des conflits armés:
Rapport du secrétaire général, 2002, Nations Unies, New
York, pp72-74.
- La Coalition pour mettre fin à l'utilisation
d'enfants soldats, Enfants soldats : Rapport mondial 2004, 2004, Ecosse,
Bell & Bain, p 49 à 53.
TABLE DES ANNEXES
ANNEXE 1 : Questionnaire pour enfant
ANNEXE 2 : Guide d'entretien pour professionnels
et leaders communautaires
ANNEXE 3 : Accord de paix au Burundi sur le
partage du pouvoir
TABLE DES MATIERES
SOMMAIRE..........................................................................................I
DEDICACE.......................................................................................III
REMERCIEMENTS............................................................................IV
SIGLES
..............................................................................................V
RESUME.........................................................................................VII
ABSTRACT....................................................................................VIII
introduction
generale.................................................................................
1
I- Contexte de
l'étude.................................................................................2
II- Délimitation de
l'étude..........................................................................
6
A- Délimitation spatiale
.............................................................6
B- Délimitation temporelle
..........................................................7
C- Délimitation matériel
............................................................7
III- Définition des
concepts.....................................................................7
A- Protection
...........................................................................8
B- Droit
.................................................................................9
C- Enfant
................................................................................9
D- Conflit armé
.....................................................................10
IV- Intérêt de
l'étude...........................................................................11
A- Intérêt
scientifique................................................................11
B- Intérêt social
.....................................................................12
V- Revue de
littérature...........................................................................14
VI-
Problématique.........................................................................17
VII-
Hypothèses...............................................................................18
A- Hypothèse principale
............................................................19
B- Hypothèses secondaires
.........................................................19
VIII- Cadre
méthodologique................................................................20
A- Méthode
d'analyse................................................................20
1- Approche juridique
........................................................20
2- Approche stratégique
......................................................20
B- Techniques de
recherche.........................................................20
1- Recherche documentaire
.................................................20
2- Entretien
...................................................................21
IX - Articulation et justification du
plan.........................................................22
PREMIERE PARTIE : UNE PROTECTION LACUNAIRE DES DROITS DE
L'ENFANT DANS UN CONTEXTE DE CONFLIT ARME.................................23
CHAPITRE I : UNE PROTECTION JURIDICQUE
LIMITEE...........................24
Section I: Les limites des instruments
internationaux.................................24
A- Les instruments généraux
......................................................24
1- Les Conventions de Genève et ses protocoles
additionnels..........24
2- La Convention (n°29) sur le travail forcé ou
obligatoire, 1930......25
B- Les instruments spécifiques
.....................................................27
1- Protocole facultatif relatif aux droits de l'enfant,
concernant la vente des enfants, la prostitution des enfants et la pornographie
mettant en scène des enfants et l'implication des enfants dans les
conflits armés..........27
2- Convention (n°138) sur l'âge minimum d'admission
à l'emploi,
1973.....................................................................28
Section II: LES LIMITES DES INSTRUMENTS
NATIONAUX...........................................29
A- La protection
constitutionnelle.................................................29
B- La protection législative et réglementaire
....................................30
CHAPITRE II : UN CADRE POLITIQUE ET SOCIOECONOMIQUE
INADEQUAT
..........................................................................................................
32
Section I: L'ANALYSE DES PERCEPTIONS GENERALES DES
ENFANT....
32
A- L'expression des aspirations des enfants
......................................32
1- Education comme
alternative.............................................32
2- Apprentissage d'un métier comme alternative
.........................33
3- Vision des enfants déplacés
..............................................34
B- Les réalités vécues
...............................................................34
Section II: Les ATTENTES SPECIFIQUES EMANANT DE
L'ENFANT......34
A- L'exploitation socio-économique
..............................................34
1- Le travail des enfants
......................................................34
2- La traite des enfants
.......................................................37
B- La prostitution infantile
.........................................................37
C- L'enrôlement des enfants dans le conflit
armé................................38
1- Analyse des données de terrain sur les enfants soldats
au Burundi.38
2- Autres traitements sur les enfants soldats
..............................39
CONCLUSION DE LA PREMIERE
PARTIE.......................................................................40
DEUXIEME PARTIE : L'INEFFICACITE
AVEREE DES GARANTIES DE PROTECTION DES DROITS DE L'ENFANT DANS UN CONTEXTE DE
CONFLIT
ARME.............................................................................................41
CHAPITRE I : DES ACTIONS AUX RESULTATS
MITIGES.............................42
Section I: Analyse des actions
nationales.................................................42
A- Les actions gouvernementales
.................................................42
B- Les actions non gouvernementale
.............................................43
1- Propositions et actions de l'ONG Orphelin et Enfants
Vulnérables..........................................43
2- Propositions et actions de la ligue burundaise des droits de
l'homme..................................................................44
Section II: Analyse des actions
internationales...........................................45
A- L'action générale des Nations
Unies............................................46
B- Les actions spécifiques des Nations Unies
....................................47
1- Le DDR
.....................................................................47
2- La C.P.I.
....................................................................47
CHAPITRE II : L'AMELIORATION DE LA PROTECTION DES DROITS DE
L'ENFANT DANS UN CONTEXTE DE CONFLIT ARME.................................49
Section I: Perspectives au plan
national...................................................49
A- L'amélioration du cadre juridique
.............................................49
B- Le renforcement des métiers socio-économiques
...........................51
Section II: Perspectives au plan
international.............................................53
A- L'effectivité des mesures internationales
.....................................53
B- Une action adéquate de la communauté
internationale .....................54
CONCLUSION DE LA DEUXIEME
PARTIE...............................................................................57
conclusion
generale................................................................................58
BIBLIOGRAPHIE..................................................................................62
ANNEXES...........................................................................................68
TABLE DES
MATIERES.........................................................................69
* 1Rapport "La protection des
populations civiles en période de conflit armé";
XXVIè Conférence Internationale de la Croix-Rouge et
du Croissant-Rouge, 15/09/1995 (
http://www.icrc.org/web/fre/sitefre0.nsf/html/5FZGAJ),
Consulté le 20/04/2009.
* 2 DE L'ESPINAY, Charles.
« Les Eglises et le génocide dans la région des grands
lacs est africain », paris, sans date, (
http://www.u-paris10.fr/gdr1178/lesp-egl.htm)
Consulté le 20/04/2009.
* 3 ENCYCLOPEDIE UNIVERSALIS.
Art. « Burundi », sans lieu ni date, (
http://www.universalis-edu.com/doc/atlas/Articles/C933811
1.html) Consulté le 20/04/2009.
* 4 ENCYCLOPEDIE UNIVERSALIS.
Art. « Burundi », sans lieu ni date, (
http://www.universalis-edu.com/doc/atlas/Articles/C933811
1.html).
* 5Examen des rapports
présentés par les Etats partis en application de l'article 19 de
la convention de lutte contre la torture
http://www.unhchr.ch/tbs/doc.nsf/317ab54d16e0e6aac1256bdd0026bd27/13a6e5a812c1233ec12571400498c2d/$FILE/G0640857.DOC)
(consulté le 20/04/2009)
* 6 ROUBAUD F.,
enquêtes auprès des ménages et élections
politiques dans les pays en développement : l'exemple de
Madagascar, 2001, p14.
* 7 Amnesty International,
« Burundi : Enfant soldat - les défis de la
démobilisation » Mars 2004.
* 8 Rapport du
secrétaire général sur les enfants et le conflit
armé au Burundi, 27 octobre 2006.
* 9 Rapport du
secrétaire général sur les enfants et le conflit
armé au Burundi, 28 Août 2007.
* 10 Résolution 1545 du
conseil de sécurité des Nations Unies, la situation au Burundi,
21 Mai 2004.
* 11 Résolution 1729 du
conseil de sécurité des Nations Unies, la situation du Burundi,
25 Octobre 2006.
* 12 ITEKA, CAFOB, AFJ, ADI,
LIBEJEUN, Rapport sur la situation des droits de l'homme au Burundi,
Juillet, 2001.
* 13 Dictionnaire Harrap's
Shoter, Harrap's, 2006
* 14 Dictionnaire Larousse,
lexis, 1979, 2109P
* 15 Raymond G et Jean V,
Lexique des termes juridiques, 2001, paris, Dalloz, p447.
* 16 REMY Cabrillac (2004),
Dictionnaire du vocabulaire juridique, Paris : Litec, P.313
* 17 Innocent Biruka, 2008,
La protection de la femme et de l'enfant dans les conflits armés en
Afrique, L'Harmattan, Paris, P.27.
* 18 François
BUGNION, 1989, Le comité international de la croix rouge et la
protection des victimes de guerre, revue n°775, janvier -
février 1989, P.5
* 19 Raymond G et Jean V,
Lexique des termes juridiques, 2001, Dalloz, paris, p235.
* 20 Ibid
* 21 Ibid
* 22 REMY Cabrillac (2004),
Dictionnaire du vocabulaire juridique, Paris : Litec, 402
Pages.
* 23 Ibid
* 24 Olivier D., 2003, Code
de droit international des droits de l'homme, p190.
* 25 Ibid.
* 26 Ibid
* 27 REMY Cabrillac (2004),
Dictionnaire du vocabulaire juridique, Paris : Litec, 402
Pages.
* 28 Human Rights Watch,
Droit international et Droit national Burundais, article, 06/01/08
* 29 DAVID E. Principes
de droit des conflits armés, Bruxelles : Bruylant, 1994,
p95.
* 30 Ibid
* 31 Même si celui n'a
pas encore été officiellement promulgué.
* 32 Luc Ndjodo, Les
enfants de la transition : une génération en danger?,
yonga & partners, Yaoundé, 2000, p74.
* 33 Innocent BIRUKA, 2008,
La protection de la femme et de l'enfant dans les conflits armés en
Afrique, L'harmattan, Paris, 500p.
* 34 Hervé CHEUZEVILLE,
2003, Kadogo, Enfant des guerres d'Afrique centrale : Soudan, Ouganda,
Rwanda, R-D Congo, L'harmattan, Paris, 311p.
* 35 Delphine EVMOON, 2009,
les « criminels de guerre » sont-ils des hommes
ordinaires ? l'exemple de la Bosnie-Herzégovine, L'harmattan,
Paris, 167p.
* 36 Ndjodo Luc, Les
enfants de la transition : une génération en danger?,
yonga & partners, yaoundé, 2000.
* 37 Perrot Sandrine,
« Enfant soldat »,
http://www.operationspaix.net/Enfants-soldats,1828 (Consulté le
20/11/2008)
* 38 Ibid
* 39 Augustin KONTCHOU,
« Méthodes de recherche et nouveaux domaines en relation
internationale », Revue camerounaise des relations
internationales, n°16-17 décembre 1992,
* 40 Berry M. (1994)
« L'analyse stratégique et les transformations de
l'entreprise », in F. Pavé (ed.) L'analyse
stratégique autour de Michel Crozier. Sa genèse, ses applications
et ses problèmes actuels. Paris: Éditions du Seuil.
* 41 Denise
Plattner : la protection de l'enfant dans le droit international
humanitaire. Extrait de la revue internationale de la croix rouge mai juin
1984, p11
* 42 Ibid
* 43 Convention (n°29) sur
le travail forcé ou obligatoire, 1930
* 44 Convention (n°29) sur
le travail forcé ou obligatoire, article 1, paragraphe 1, 1930
* 45
http://www.ei-ie.org/barometer/fr/profiles_detail.php?country=burundi
(consulté le 11/02/2010)
* 46 Loi n°1/018 du 20
octobre/ 2004 portant promulgation de la constitution intérimaire post
transition de la république du Burundi, article 19.
* 47 Boiqui kouadjo, la
réglementation du travail des enfants en Côte d'Ivoire,
mémoire de fin de fin de cycle, Magistrature, ENA, Abidjan, 1996
* 48 Coalition pour mettre
fin à l'utilisation d'enfants soldats : Non aux enfants soldats,
2è édition, janvier 1999
* 49 Loi n. 1/019 du 31
décembre 2004 portant création, organisation, missions,
composition et fonctionnement de la force de défense nationale.
* 50 Loi n. 1/019 du 31
décembre 2004 portant création, organisation, missions,
composition et fonctionnement de la force de défense nationale.
* 51
www.un.org/children/conflit;
human rights watch (HRW), paying the price - violations of the rights of
children in Burundi, March 2007. (Consulté le 06/04/2009)
* 52 Loi N°1/004 du 8
mai 2003, portant répression du crime de génocide, des crimes
contre l'humanité et des crimes de guerre.
* 53 Rencontre de la
coalition des enfants soldats avec le président du Senat, Bujumbura,
Octobre 2005.
* 54 HRW, A Long Way from
home : FLN Child Soldiers in Burundi, june 2006.
* 55 Kofi A. Annan,
Prévention des conflits armés: Rapport du secrétaire
général, 2002, Nations Unies, New York, pp72-74.
* 56 l'UNICEF, La situation
enfants dans le monde, Rapport de 1996, UNICEF, 110 p.
* 57 Ibid.
* 58 Report of the
secretary-general, above note 50
* 59 Global report 2008, child
soldier, p79. (www.childs -soldiers.org)
* 60 Children and armed
conflict, report of the secretary-general, UN Doc. A/61/529-S/2006/826, 26
October 2006; HRW, «Warning signs:continuing abuses in Burundi».
* 61 Directives concernant
les rapports initiaux que les États parties doivent présenter
conformément au paragraphe 1 de l'article 8 du Protocole facultatif se
rapportant à la Convention relative aux droits de l'enfant, concernant
l'implication d'enfants dans les conflits armés, CRC/OP/AC/I, 14
novembre 2001. Texte disponible sur le site Internet du Haut-commissariat des
Nations Unies aux droits de l'homme, à l'adresse : [
http://www.unhchr.ch/tbs/doc.nsf/(Symbol)/CRC.OP.AC.1.Fr?Opendocument].
(Consulté le 28 avril 2010)
* 62 Ex-combattants in
Burundi : Why the joined, why the left, how the fared, multi country
Demobilisation and reintegration program (MDRP), working paper N°3,
October 2007, at
www.child-soldiers.org/document
* 63 Action aid,
» BINUB : Good gouvernance, security sector reform and enhancing
human rights-establishing priorities», October 2006, www.actionaid.org
* 64 Report of the
secretary-general, above note 50
* 65 World Bank, MDRP,
www.mdrp.org/Burundi.htm.
* 66 Rapport initial du
Burundi au comité des Nations Unies sur les droits de l'enfant, 31
juillet 1998.
* 67 Loi N°1/019 du 31
décembre 2004 portant création, organisation, Missions,
composition et fonctionnement de la force de défense nationale.
* 68
www.un.org/children/conflit;
human rights watch (HRW), paying the price - violations of the rights of
children in Burundi, March 2007. (Consulté le 06/04/2009)
* 69 Loi N°1/004 du 8
mai 2003, portant répression du crime de génocide, des crimes
contre l'humanité et des crimes de guerre.
* 70 Rencontre de la
coalition des enfants soldats avec le président du Senat, Bujumbura,
Octobre 2005.
* 71 HRW, A Long Way from
home : FLN Child Soldiers in Burundi, june 2006.
* 72 ITEKA, CAFOB, AFJ, ADI,
LIBEJEUN, Rapport sur la situation des droits de l'homme au Burundi, Juillet,
2001.
* 73 Deuxième Forum
ministériel sur le suivi des Engagements de Paris en vue de
protéger les enfants contre une utilisation ou un recrutement
illégaux par des groupes ou des forces armés, 29 septembre 2002,
http://www.franceonu.org/spip.php?article4178
(consulté le 06/03/2010)
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