Ministère de
l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique
Université des Sciences et de la Technologie
MOHAMED BOUDIAF d'Oran
Faculté d'Architecture et de Génie
Civil
Département de Génie Civil
Projet de fin d'étude Pour l'Obtention du Diplôme
de Licence en Génie Civil
Thème
Etude des produits de traitement pulvérulents pour
l'amélioration des sols
Présenté par :
BENDRAOU CHOUKRI
BENNEGUEOUCHE NASSIM
Dirigé par :
BOULLA N.
Promotion :
2011-2012
Dédicace
A la mémoire de nos très chers
grands parents : mouhamed,miloud ,maame,
Kadour
A nos très chers parents qui ont toujours
été la pour nous,et qui nous ont donné un magnifique
modèle de labeur et de persévérance.
J'espère qu'il trouveront dans ce travail toute notre
reconnaissance et tout notre amour : belkacem, abde el hamid zahra
A nos chers frères et soeurs :
amine, abde el majid, youcef,abde el majid, hanane,manel,
chaymaa,serine,nadir
A nos grande mére : sabria, fatima
zahra ,kheira
A chaque cousins et cousines
A nos meilleurs amis : abde samed,
souhil,hamza,imed, samir,mourad , sohaib,ali,brahim,ahlem
Remercîments
· Au terme de ce travail, nous remercions le bon dieu tout
puissant qui nous a donné la force et la volonté d'achever cette
réalisation et nous lui rendons grâce
· Nos remercîments les plus sincères
s'adressent en premier lieu a Mme <<BOUALLA>>, notre encadreur qui
a crédité de sa confiance cette recherche et pour la somme de ses
conseils et de ses recommandations.
· Par la même occasion, nous tenons à remercier
vivement nos deux chères familles ainsi que tous ceux qui nous
aidés de près ou de loin dans la réalisation de ce
mémoire
Listes des figures
- Figure 1 : Figure synoptique de
classification des matériaux selon leur nature, suivant la norme NF P
11-300
- Figure 2 : Influence du traitement
à la chaux sur les caractéristiques d'un sol
- Figure 3 : Modification
immédiate du comportement d'un sol argileux humide provoquée par
l'introduction de chaux vive
- Figure 4 : Représentation des
actions de la chaux sur les caractéristiques de compactage et de
résistance dans le cas d'un sol de classe A2 traité à 2%
de chaux vive
- Figure 5 : Aspect visuel d'un sol
après traitement
- Figure 6 : Epandage du liant
- Figure 7 : Contrôle de
l'épandage du liant
- Figure 8 : Malaxage
- Figure 9 : Compactage partiel
- Figure 10 : Epandeuse/tombereau
articulé
- Figure 11 : Pulvi-mixeur
- Figure 12 : Arroseuse enfouisseuse,
avec citerne attelée sur tracteur, équipée d'un
débitmètre en service
- Figure 1 3 : zones de classement
du matériau en fonction de sa résistance à la traction Rt
et de son module d'élasticité
- Figure 14 : Traitement des sols
à la chaux
Listes des tableaux
- Tableau 1 : Différents niveaux
à considérer dans l'établissement d'un programme
d'étude de traitement
- Tableau 2 : Critères retenus
pour l'interprétation de l'essai d'aptitude d'un sol au traitement
- Tableau 3 : dosage moyen en chaux
selon la nature du sol traité
- Tableau 4 : Exigences requises pour
les caractéristiques mécaniques d'un sol traité avec un
lien hydraulique dans le cas d'une étude de niveau 1
- Tableau 5 : détermination de la
classe mécanique d'un matériau en fonction de ses
caractéristiques et de son mode de fabrication
- Tableau 6 : Exemples de
présentation des résultats d'une étude de formulation du
traitement d'un sol (limon de classe A2) pour réutilisation en
remblai
- Tableau 7 : Coûts
élémentaires entrant dans la comparaison entre solutions
alternatives « traitement » ou « emprunt »
SOMMAIRE
- Introduction
- Chapitre 1 :
- Principes et techniques utilisées pour traiter les sols
- Chapitre 2 :
- Méthodologie générale des études
de traitement des sols
- Chapitre 3 :
- Limites de ces traitements et recherches actuelles
- Conclusion
- Références bibliographiques
Introduction générale
Le traitement des sols en place à la chaux, au ciment
ou au liant hydraulique routier LHR, est une technique connue et tout à
fait maîtrisée, et connait un grand développement, depuis
une vingtaine d'années, et avec une approche dès
l'Antiquité. Ce développement est dû principalement
à deux phénomènes. Le premier est relatif à des
besoins économiques, ainsi qu'à une préoccupation
écologique grandissante. En effet, tandis que les tracés
géométriques des projets routiers deviennent de plus en plus
complexes, sollicitant de larges mouvements de terre dans des sols parfois
difficilement réutilisables ; les gisements naturels de
matériaux nobles, diversement répartis, s'amenuisent. Il est donc
impératif d'épargner les ressources existantes, d'autant plus que
leur coût de transport est élevé. Ajouté à
ces impératifs économiques, son avantage appréciable est
l'amélioration du cadre de vie, ainsi que la protection de
l'environnement. Le second phénomène repose sur les
progrès technologiques réalisés ces dernières
années, par les matériels de traitement. Les conditions
matérielles expérimentées réalisées dans les
années 1960, sont à ce jour dépassées. De
nombreuses améliorations ont été apportées aux
matériels d'épandage et de malaxage, qui sont maintenant
très diversifiés tant en soi, qu'en lieux de traitements. Les
rendements sont dès lors, importants et de qualité. Aujourd'hui
la technique du traitement aux liants hydrauliques s'étend à un
nombre de plus en plus élevé de sols : limons, argiles, marnes,
matériaux sableux, sableux-graveleux et graveleux, etc.... Ce travail de
présentation résume tout d'abord toutes les informations qui
permettent de décrire les avantages du traitement en
général et de caractériser les différents types de
sols. Nous nous intéresserons ensuite aux différents produits
existant sur le marché, pour les comparer et tenter de les classer, puis
nous exposerons les problèmes et les limites actuelles des
différents traitements possibles.
Chapitre 01 :
Principes et techniques utilisées pour traiter
les sols
Sommaire :
1. Généralités
8
2. Avantages techniques utilisées
pour traiter les sols 8
2.1. Avantages techniques 8
2.2. Avantages économiques 9
2.3. Avantages écologiques et
environnementaux 9
3. Présentation des différents
types de sols 9
3.1. Les outils qui permettent de
caractériser les sols 9
3.1.1. L'argilosité Ip et Vbs 9
3.1.2. La granularité Dmax et Cu
10
3.1.3. Teneur en composants chimiques 10
3.1.4. Etat hydrique 11
3.1.5. L'essai Proctor 11
3.2. Caractéristiques des sols 12
4. Les différents types de produits
pulvérulents 13
4.1. La chaux 13
4.2. Les liants hydrauliques 13
4.3. Modifications des caractéristiques par
le traitement 14
4.3.1. La chaux 14
4.3.1.1. Ses actions immédiates
15
4.3.1.2. Ses actions à long terme
15
4.3.2. Les liants hydrauliques 16
5. Quel(s) traitement(s) choisir ? 18
6. Technique de traitements & Matériels
de traitement 20
6.1. Technique de traitement 20
6.1.1. Principales opérations de
traitement 20
6.1.2. Dispositions particulières de mise en
oeuvre 20
6.1.2.1. Epandage 20
6.1.2.2. Malaxage 21
6.1.2.3. Compactage 22
6.1.2.4. Réglage 22
6.1.2.5. Protection du matériau
traité 23
6.2. Matériels de traitement 23
6.2.1. Matériels de stockage 23
6.2.2. Épandeurs 23
6.2.3. Malaxeurs 24
6.2.4. Arroseuses 24
6.2.5. Compacteurs 25
1.
Généralités
Le traitement avec un liant cherche à modifier
l'état d'un sol en lui faisant acquérir des
propriétés nouvelles. Pour ce faire, on mélange le liant
au sol, avec éventuellement de l'eau jusqu'à l'obtention d'un
matériau homogène. Il s'agit d'un traitement qui utilise les
affinités chimiques du sol et du liant, par opposition au traitement
mécanique, qui peut être appliqué en parallèle au
premier. Ce traitement pour l'exécution des remblais et des couches de
forme, tend à rendre utilisable un sol, dont les caractéristiques
requises pour servir sans préparation, sont inexistantes. Ces sols sont
ensuite aptes à supporter une assise de chaussée, de parking ou
de plate-forme. Le traitement a deux raisons d'être. En effet, il doit
améliorer des sols trop humides, qu'il s'agisse du sol en place pour
permettre le déroulement du chantier, ou de sols à
réutiliser en remblai; ou réaliser des plates-formes rigides et
stables aux intempéries, pour la gestion de chantier et la mise en
oeuvre de la fondation.
2. Avantages techniques
utilisées pour traiter les sols
L'optique du traitement est différente selon le cas.
Premièrement, on cherche un effet rapide et de niveau suffisant, pour
faciliter la circulation, mais sans pour autant chercher à
acquérir des performances mécaniques, plus élevées
par la suite. Dans le second cas, on recherche une résistance
mécanique pour la plate-forme. Le choix du protocole est alors
étudié pour obtenir un matériau relativement
intéressant par rapport à l'initial. Le traitement des sols en
place à la chaux et/ou au ciment ou au liant hydraulique routier (LHR)
est une technique qui présente trois types d'avantages : techniques,
économiques, écologiques / environnementaux.
2.1. Avantages
techniques
Le traitement des sols en place, à la chaux et/ou au
liant hydraulique permet la réalisation en remblais et en couches de
forme, d'une couche traitée homogène, stable et durable, qui
possède des caractéristiques mécaniques comparables
à celles d'une grave-ciment ou grave hydraulique. De plus, grâce
à la rigidité du nouveau matériau, cette technique assure
une bonne répartition des charges sur le support.
Généralement, elle assure un bon comportement par temps chaud. On
ne constate ni déformation, ni orniérage, et la structure se
comporte bien, vis-à-vis des cycles de gel-dégel, grâce
à sa rigidité et à l'effet de dalle induit. Enfin, cette
procédure de traitement, est une technique dont la facilité
d'adaptation aux contraintes d'exploitation, reste des plus faciles.
2.2. Avantages
économiques
Le traitement des sols en place à la chaux et/ou au
liant hydraulique est une technique de traitement à froid, donc
utilisant peu d'énergie. La réutilisation des matériaux en
place, est un facteur d'économie important, puisqu'il réduit au
minimum les déblais, issus du décaissement, la mise en
décharge, l'apport de granulats et le coût des différents
transports. L'absence de transport de granulats ou des déblais en
décharge contribue à la préservation du réseau
routier situé au voisinage du chantier. Enfin, c'est une technique
très économique, notamment par sa durée, plus courte, par
rapport à une solution avec décaissement.
2.3. Avantages
écologiques et environnementaux
Puisqu'il est réalisé à froid, ce
traitement réduit considérablement la pollution et le rejet de
vapeurs nocives dans l'atmosphère. Aussi, il permet une importante
économie d'énergie globale, par la diminution des
matériaux à transporter, des matériaux à mettre en
décharge et donc une diminution des impacts indirects, des
désagréments à l'usager et aux riverains ainsi qu'une
faible détérioration du réseau routier adjacent au
chantier. La réutilisation des matériaux en place limite
l'exploitation des gisements de granulats (carrières,
ballastières), ressources naturelles non renouvelables. Ce qui permet de
préserver l'environnement.
3. Présentation des
différents types de sols
3.1. Les outils qui permettent
de caractériser les sols
3.1.1. L'argilosité
Ip et Vbs
L'argilosite intervient dans le type d'application à
envisager, dans le choix du produit de traitement, et dans les conditions de
réalisation du mélange. A première vue, on peut
considérer que plus l'argilosite n'est élevée, plus la
chaux ne s'impose au choix des liants hydrauliques. L'argilosite s'exprime par
l'indice de plasticité Ip ou par la valeur au bleu de
méthylène du sol Vbs.
- l'Ip : c'est le paramètre le plus couramment utilise,
pour caractériser l'argilosite des sols. Il doit être
déterminé par la valeur du tamisât a 80 ìm (voir
plus bas) pour pouvoir être le plus exploitable possible. Il
définit l'intervalle de teneur en eau, parce que le sol soit souple et
déformable, tout en conservant une certaine résistance au
cisaillement.
- la valeur Vbs : est un autre paramètre, plus
récent que l'Ip, il représente la quantité de bleu de
méthylène pouvant s'adsorber sur les surfaces externes et
internes des particules du sol.
3.1.2. La
granularité Dmax et Cu
Dans le sol, les grains peuvent être de dimensions
variables (des argiles jusques aux blocs). La granularité est
déterminée par l'analyse granulométrique, et plus
particulièrement par le Dmax, le tamisât a 80 ìm, et le
coefficient d'uniformité Cu.
-Le Dmax: est la dimension maximale des plus gros
éléments contenus dans le sol. Ce paramètre est
déterminé pour préjuger des ateliers de terrassements
utilisables, et notamment, pour évaluer l'épaisseur des couches
élémentaires et les conditions de mélangé
éventuel avec un liant. C'est également un paramètre
important a connaitre, pour apprécier la validité des essais de
laboratoire. Toutefois, sa détermination peut tolérer une
certaine imprécision, (généralement, une estimation
visuelle est suffisante).
-Le tamisât à 80 ìm : cette
caractéristique, exprime la finesse du matériau et oriente en
grande partie le choix du produit du traitement, ainsi qu'il permet
d'évaluer la sensibilité en eau du sol. Le tamisât a 80
ìm est aussi appelé teneur en fines. Le tamisât a 2 mm
permet, lui de séparer les sols a tendance sableuse d'une tendance
graveleuse.
-Le coefficient d'uniformité Cu : cette
caractéristique fournit, (dans le cas des matériaux
possédant des granulats), une information qualitative sur les valeurs
des dosages qui seront nécessaires pour atteindre le niveau de
résistance visé. En effet, lorsque tous les autres
paramètres sont fixes, plus ce coefficient est faible, c'est-a-dire plus
la granularité du matériau est holométrique
(éléments de taille similaire), plus faible sera la masse
volumique apparente pouvant être atteinte, et donc plus importante, devra
être la quantité de produit de traitement à prévoir,
pour atteindre le niveau de performance visé.
3.1.3. Teneur en composants
chimiques
Les teneurs en constituants chimiques particuliers, comme les
matières organiques, les phosphates, les nitrates, les chlorures, les
sulfates et les sulfures, peuvent être nuisibles ou empêcher la
stabilisation du sol.
Les sols ou argiles peuvent contenir des matières
organiques, surtout en surface. Celles-ci, consomment énormément
de produit de traitement (éléments beaucoup plus réactifs
que les éléments << classiques>> du sol) et diminuent
l'acidité du milieu, la quantité de produit est des lors, perdue
pour le traitement a proprement dit.
Les phosphates et les nitrates inhibent, ou retardent
également la prise hydraulique ; cependant leur présence est
rare.
Les chlorures, eux, sont des accélérateurs de
prise, avec possibilité de gonflement par création de
chloro-aluminates. On confirme ou non la réalisation du traitement par
une étude de la cinétique de prise. Quant aux sulfates et
sulfures, ce sont les éléments les plus fréquents dans les
sols. Ce sont les plus nuisibles pour le traitement, puisque même avec
une teneur d'environ 1%, le traitement devient inefficace. Ils sont
bénéfiques en tant que régulateur de prise au commencement
du traitement, mais peuvent détruire la prise par la suite (formation
d'ettringite, qui possède la propriété de gonfler
facilement) si certaines conditions sont réunies. Une solution peut
être un prétraitement à la chaux bien avant le traitement
principal.
3.1.4. Etat hydrique
L'ajustement de l'état hydrique (soit humidifier le sol
par arrosage, soit l'assécher par aération) pour la
préparation du sol au traitement.
Il est aussi important pour le déroulement de
l'ensemble du processus de traitement. Il influe sur le choix des produits,
leur dosage, leur prise et les conditions de mise en oeuvre. On le
détermine par l'une ou l'autre des valeurs suivantes :
- le rapport WN/WOPN
- l'indice portant immédiat Ipi, pour les états
<< humide >> et << tres humide >>
- l'indice de consistance Ic : il situe la teneur en eau
naturelle du sol WN par rapport à ses limites d'Atte berg (WL
et WP). Il permet de caractériser l'ensemble des états
hydriques mais son interprétation se limite à des sols
répondant à des caractéristiques précises (Ip>12
par exemple).
IC = (WL -
WN) / (WL - WP)
3.1.5. L'essai Proctor
La densité apparente d'un sol dépend de la
nature de celui-ci, de la teneur en eau, de l'énergie de compactage. Le
compactage permet d'améliorer les caractéristiques
mécaniques d'un sol en resserrant sa texture et en réduisant ses
déformations. L'essai Proctor part du principe qu'il existe une seule
teneur en eau correspondant à la densité maximale. En effet s'il
y a trop d'eau, les grains glissent entre eux et absorbent une partie de
l'énergie de compactage, et s'il n'y a pas assez d'eau, la lubrification
entre les grains n'est pas assurée. Il est utilisé pour
étudier l'influence de la teneur en eau d'un échantillon de sol
par rapport au poids volumique sec de cet échantillon, soumis à
une énergie de compactage déterminée. On en déduit
une relation expérimentale entre la densité sèche du sol
étudié, et sa teneur en eau.
Le principe, consiste à compacter avec une
énergie définie, un échantillon de sol remanié dans
un moule normalisé, et à mesurer le poids volumique sec obtenu.
L'essai est recommencé pour différentes teneurs en eau. Il existe
deux types d'essai d'usage courant : l'essai Proctor Normal et l'essai Proctor
Modifié.
Les résultats se présentent sous la forme d'une
courbe, dont en abscisse : la teneur en eau et en ordonnée : la
densité sèche. Cette courbe a un maximum dit "Optimum Proctor"
normal ou modifié selon la nature de l'essai. Ce maximum définit
la teneur en eau optimale et la densité sèche maximale.
Ainsi, même si ces valeurs peuvent être
utilisées, pour valider la qualité d'un compactage sur
Un chantier ; elles sont surtout utilisées, lors
de l'étude de formulation pour définir les modifications à
apporter au sol, permettant de passer de son état naturel, à son
état optimal de mise en oeuvre.
L'essai Proctor Modifié, se fait sur des
matériaux destinés à la réalisation des couches de
chaussée et prend en compte un poids plus important des engins de
chantiers.
3.2. Caractéristiques
des sols
Toutes ces caractéristiques ont permis aux experts de
classer les sols, en différentes classes et sous classes (Ai, Bi, Ci,
Di, et R, i indice de sous classe) résumées dans la figure 1, et
décrites dans le fascicule 1 de la « Réalisation des
remblais et des couches de formes ».
Figure 13 : Figure synoptiuqe de classification
des matériaux selon leur nature, suivant la norme NF P
11-300
4. Les différents
types de produits pulvérulents
Dès l'antiquité, on combinait déjà
les matériaux à base de silice avec de la chaux pour obtenir une
pâte qui faisait prise, la réaction était appelée
pouzzolanique. Aujourd'hui, lorsque l'on souhaite traiter un sol, on le fait
soit à la chaux, soit au ciment ou au liant hydraulique routier, ou bien
en les associant. En effet, chaque composant est complémentaire à
l'autre, sans compter que leur dosage diffère.
4.1. La chaux
La chaux est obtenue par décarbonatation du calcaire
à 900°C suivant la réaction :
CO3Ca + 50 Kcal ->
CaO + CO2
Dès lors, selon la constitution chimique de la roche
d'origine et sa pureté, on peut aboutir à plusieurs sortes de
chaux. Un calcaire pur donne une chaux dite aérienne, qui est calcique
si elle contient de l'oxyde de calcium, elle sera dite magnésienne, si
elle renferme de l'oxyde de magnésium. Ces chaux peuvent être
vives, ou éteintes, c'est à dire déshydratées. La
chaux aérienne calcique ou éteinte est parfois appelée
« chaux grasse ». Elle peut se présenter sous
différentes formes : roche ou poudre pour la chaux vive ; poudre,
suspension dans l'eau (lait de chaux) ou pâte pour la chaux
hydratée. Décarbonatation, hydratation, re-carbonatation...Le
cycle de vie de ce matériau lui vaut sa désignation
d'aérienne. En effet, à température habituelle,
l'absorption de gaz carbonique après hydratation permet à la
chaux de revenir à l'état calcaire initial. Enfin, il est
naturel, affluent et polyvalent, en plus de ses propriétés
physico-chimiques (basicité, surface spécifique,
réactivité etc.). La chaux est toujours utilisée dans de
nombreux secteurs comme l'agriculture, la chimie, l'industrie du verre, sans
oublier la construction : traitements de sols, traitements de coproduits,
traitements de granulats en carrières, ou dans les travaux souterrains
(activateur de prise). Enfin, on la retrouve dans les chantiers de
dépollution des sols et le conditionnement des boues.
4.2. Les liants hydrauliques
Les liants hydrauliques sont fabriqués en cimenterie
et obtenus principalement par broyage ou mélange de différents
matériaux, tels que le clinker de ciment, le laitier vitrifié de
haut fourneau et/ou de cendres volantes et d'un catalyseur / activant de prise.
Les liants hydrauliques sont des produits qui, au contact de l'eau, s'hydratent
en donnant naissance à des espèces cristallines non solubles, qui
rassemblent et maintiennent les éléments granulaires du sol.
Cette réaction, appelée prise hydraulique, confère au sol
une cohésion permanente qui dépend de la nature du
matériau, du type de liant, de la quantité introduite, de la
compacité initiale du sol, de la température du milieu et de
l'âge du mélange.
Ce sont des mélanges qui sont composés de
produits très variés, en proportion variables :
- des matériaux hydrauliques faisant prisent au
contact d'eau: clinker Portland, cendres volantes, etc.
- des matériaux pouzzolaniques faisant prise en
présence d'eau à pH élevé (pH>12) comme les
laitiers de hauts-fourneaux, les cendres volantes à base de silice ou
d'aluminium, ou les pouzzolanes naturelles (la pouzzolane est une roche
volcanique possédant de bonnes qualités d'isolation thermique)
- si nécessaire, un ou plusieurs activant dont le
rôle est l'élévation du pH du milieu pour déclencher
ou accélérer la prise hydraulique des matériaux
pouzzolaniques.
- différents ajouts éventuels destinés
à conférer aux liants des propriétés
spécifiques comme par exemple la cinétique de prise.
Les liants hydrauliques concernés par la technique du
traitement des sols sont respectivement les ciments et les liants
spéciaux routiers. Les ciments sont des liants hydrauliques dont les
caractéristiques sont conformes à des normes établies,
pour la plupart de longue date, sur la base d'une grande expérience.
Cela apporte une garantie notable sur leurs propriétés et leur
homogénéité.
4.3. Modifications des
caractéristiques par le traitement
4.3.1. La chaux
Les sols fins, formés d'argiles et de limons, ont des
propriétés routières insuffisantes. Ils gonflent et
deviennent plastiques au contact d'eau, ils se contractent avec la
sécheresse, ou encore foisonnent sous l'effet du gel. Ils n'ont donc
aucune stabilité face aux variations climatiques. Ils peuvent ainsi se
trouver, soit dès l'extraction, soit à la suite
d'intempéries, à un degré de consistance tel que la
circulation des engins devienne difficile, voire impossible, ce qui à
pour conséquence de rendre leur utilisation délicate. Compte tenu
de ses propriétés, la chaux modifie de façon sensible le
comportement des sols fins argileux ou limoneux. La chaux agit de
manière immédiate, mais agit aussi à long terme.
4.3.1.1. Ses actions immédiates
Elle permet de diminuer la teneur en eau du sol
traité. En effet, cette propriété du traitement
est due à un apport de matériaux secs, de la consommation d'eau
lors de l'hydratation de la chaux vive
(CaO + H2O -> Ca(OH) 2 +
énergie), de l'évaporation d'eau grâce à la chaleur
produite lors de cette même réaction. En général,
pour 1% de chaux utilisée, la teneur en eau du milieu diminue entre 1%
et 3%.
Elle modifie également la fraction argileuse
du milieu. Ainsi, elle rassemble un grand nombre de particules fines
argileuses pour former des éléments plus volumineux et friables :
c'est ce qu'on appelle la floculation. Cette évolution réduit
l'indice de plasticité IP, augmente l'indice portant immédiat
IPI, et produit un aplatissement de la courbe Proctor avec une diminution de la
densité de l'optimum Proctor et augmentation de la teneur en eau
optimale. La chaux élève donc la contrainte au cisaillement et
transforme les caractéristiques de compactage du matériau.
4.3.1.2. Ses actions à long terme
La chaux, agissant comme base forte, élève le pH
du sol et engendre l'attaque des constituants du sol (silice et alumine). Il se
forme alors des aluminates et des silicates de calcium hydratés
(réaction pouzzolanique) qui, en cristallisant, agissent comme un liant
entre les grains. Notons que l'intensité et la vitesse de ces
réactions à long terme résultent d'un certain nombre de
caractéristiques du sol comme le pH, la teneur en matières
organiques, la quantité et la nature de la fraction argileuse, la teneur
en eau, dosage en chaux maximal (fonction de la quantité maximale de
chaux «consommable» par l'argile présente dans le sol) et
surtout de la température.
Figure 14 : Influence du traitement à la
chaux sur les caractéristiques d'un sol
4.3.2. Les liants
hydrauliques
Les LHR sont surtout utilisés dans le but d'obtenir un
développement rapide et permanent des résistances
mécaniques et des stabilités à l'eau et au
gel. Compte tenu de leurs propriétés, les LHR modifient
amplement le comportement des sols peu (ou pas du tout) plastiques, et ce,
grâce à plusieurs actions visant à modifier les
propriétés géotechniques et mécaniques du sol.
Les réactions du LHR avec un sol, consistent
essentiellement en une hydratation des silicates et aluminates de calcium
anhydres, avec passage par la phase soluté, suivie de la cristallisation
des produits hydratés en donnant des espèces cristallines,
insolubles et rsistantes, qui relient les grains du sol: c'est ce qu'on appelle
la prise hydraulique.
Ce traitement permet également d'améliorer les
caractéristiques initiales des matériaux. Ils s'appliquent
à des sols fins prétraités à la chaux ou à
des sols très peu plastiques, pour lesquels les teneurs naturelles en
eau trop élevées ne permettent pas de réaliser des
remblais ou des couches de forme dans de bonnes conditions, et avec une
qualité suffisante. Cette diminution de la teneur en eau
est due à un apport de matériaux secs, à une
consommation d'eau lors de la prise hydraulique et à
l'évaporation d'eau par l'aération de la surface lors du
malaxage.
En revanche, on ne note pas de modification importante de la
courbe Proctor.
Figure 15 : Modification immédiate du
comportement d'un sol argileux humide provoquée par l'introduction de
chaux vive
Figure 16 : Représentation des actions de la chaux
sur les caractéristiques de compactage et de résistance dans le
cas d'un sol de classe A2 traité à 2% de chaux vive
5. Quel(s) traitement(s)
choisir ?
Cette partie concerne les différentes
possibilités d'action sur le sol. En effet il est rare qu'un unique
produit soit utilisé pour améliorer qualitativement,
quantitativement et durablement les performances mécaniques du
matériau dont il est question. Ainsi, on a souvent à traiter un
sol à la chaux, et au liant hydraulique, et/ou avec des correcteurs
granulométriques. Six modalités différentes de traitement
sont examinées. Ces solutions distinctes traduisent le fait qu'il est
couramment, impossible, de décider une technique de traitement plus
appropriée à une autre, au projet, à partir de la seule
donnée de la classe de sol ; il faut également considérer
les exigences économiques.
Dans tous les cas, c'est-à-dire au traitement à
la chaux, aux ciments ou aux LHR il convient:
- de déterminer le choix du ou des produits de
traitement, les dosages nécessaires pour atteindre les performances
mécaniques escomptées par une étude de laboratoire, ainsi
que la plage de teneur en eau du mélange sol-liant dans laquelle il est
susceptible atteindre ces résistances (de s'assurer de la constance dans
le temps des liaisons conçues grâce au traitement).
Suivant la nature et l'état des matériaux, le
traitement à recommander peut être.
- un traitement aux liants hydrauliques, notamment
adapté aux sols peu ou pas argileux. L'association de chaux peut
être retenue selon l'état hydrique.
- un traitement mixte chaux + ciment dans le cas des sols
moyennement argileux.
- un traitement à la chaux seule, adéquat aux
sols argileux et très argileux.
- un traitement associant liant hydraulique et correcteur
granulométrique dans le cas de sols granulaires peu transformables si le
coût s'avère favorable par rapport au seul emploi de liant
hydraulique.
- un traitement par apport d'un correcteur
granulométrique uniquement. Dans ce cas, le malaxage et le dosage du
correcteur n'exigent pas la même précision. Des techniques telles
qu'un répandage du correcteur à la niveleuse et un malaxage
à la charrue à disques, ou réalisé suivant la
méthode dite de « dépôt-reprise » peuvent se
révéler suffisantes. Les caractéristiques du correcteur
granulométrique doivent être approuvées par une
étude géotechnique.
Figure 17 : Aspect visuel d'un sol après
traitement
6. Technique de traitements
& Matériels de traitement
6.1. Technique de traitement
La réalisation des traitements de sols, requiert,
suivant les cas de chantier un certain nombre d'opérations
élémentaires exigeant une organisation précise, un
savoir-faire et des matériels spécifiques.
6.1.1. Principales
opérations de traitement
La réalisation des travaux de traitement d'un sol en
place suit en générale les opérations
élémentaires suivantes :
- la préparation du sol à traiter
(élimination des éléments blocailleux,
homogénéisation, humidification éventuelle).
- l'épandage du liant de traitement.
- le malaxage du liant avec le sol.
- l'ajustement de l'état hydrique (soit humidifier le
sol par arrosage, soit l'assécher par aération) .
- Le réglage du mélange.
- Le compactage.
- L'application de la protection superficielle du sol
traité (cas d'une couche de forme).
6.1.2. Dispositions
particulières de mise en oeuvre
6.1.2.1. Epandage
- Pour qu'elle soit réussie, cette opération du
liant doit se faire par des épandeurs précis, de
préférence à doseurs volumétriques, dont le
débit est asservi à la vitesse de déplacement du
porteur.
- La procédure pratique de contrôle de
régularité de l'épandage de liant consiste à
déposer au hasard une série de bâches sur la surface de la
plate-forme à traiter, et les peser juste après le passage de
l'épandeur une fois recouverte par le liant de traitement.
Figure 18 : Epandage du liant
Figure 19 : Contrôle de l'épandage du
liant
6.1.2.2. Malaxage
- Le malaxage en place du sol avec un liant doit se
faire par un matériel performant (le pulvimixeur à arbre
horizontal par exemple) permettant de bien homogénéiser le
mélange (sol+liant) sur des épaisseurs assez importantes variant
entre 30 et 40 cm .
- Le malaxage avec des pulvimixeurs doit être
effectué par bandes parallèles avec un recouvrement d'au moins 10
cm.
Figure 20 : Malaxage
6.1.2.3. Compactage
- Le compactage doit suivre juste après
l'opération de malaxage et doit se faire en deux phases : phase 1 :
compactage partiel après préréglage et phase 2 :
compactage final après réglage.
Figure 21 : Compactage partiel
6.1.2.4. Réglage
- Le réglage est une opération
délicate qui se réalise généralement à la
niveleuse en deux séquences : préréglage et réglage
final séparé par l'opération de compactage partiel.
- Le réglage final "rabotage" doit se faire par
enlèvement et évacuation de la surépaisseur
laissée, sur toute la surface de la couche traitée, à la
fin du compactage partiel.
- Le rabotage doit se faire dans la plage des 2/3 du
délai de maniabilité.
- Une surépaisseur d'environ 3cm du mélange doit
être prévue lors de la phase de malaxage pour tenir compte de
l'épaisseur rabotée.
6.1.2.5. Protection du
matériau traité
Toutes les couches de forme traitées doivent recevoir
une protection superficielle pour la protéger contre une
déshydratation ou une humidification excessive due à
l'atmosphère. Elle permet également de maintenir l'état
hydrique du matériau traité et de favoriser l'accrochage entre la
couche de forme et la couche de fondation.
En général la protection superficielle se fait
sous forme d'un enduit de cure par application d'une couche d'émulsion
(500 à 800g d'émulsion) suivie éventuellement d'un
sablage.
6.2. Matériels de
traitement
Nous nous limiterons ici à la présentation des
différents types de matériels utilisés dans la
cinématique du traitement. Leur évolution répond à
de nouveaux critères de précision (dosage en liants,
épaisseur des couches...), de fiabilité et à des exigences
renforcées en matière de sécurité et
d'environnement (réductions des poussières notamment). Les
matériels les plus représentatifs sont
énumérés ci-après et traitent respectivement du
stockage, de l'épandage, du malaxage, de l'arrosage et enfin du
compactage.
6.2.1. Matériels de
stockage
Les produits de traitement se présentant sous forme
pulvérulente, ils sont livrés sur les chantiers par transport
routier, à l'aide de silos tractés. Ils sont stockés .
- dans des silos mobiles, adaptés aux
chantiers de traitement en place.
- dans des silos fixes, s'il s'agit de traitement en
centrale. Les silos ont des contenances comprises entre 20 et 100 tonnes.
6.2.2. Épandeurs
Les épandeurs de première
génération, jusque dans les années 1980, étaient
des engins à doseurs volumétriques. Ceux de seconde
génération étaient en plus asservis à la vitesse de
déplacement. Les épandeurs de dernière
génération comportent ces mêmes outils et disposent en plus
de l'ajustement des quantités de liant à l'aide de
procédés spécifiques.
6.2.3. Malaxeurs
Les malaxeurs sont de différentes natures. On distingue
les rotobèches, les malaxeurs à outils fixes ou animés et
les centrales de malaxage.
Rotobèches
Ce sont des engins issus du domaine agricole, adaptés
en fonction des besoins au domaine du Génie Civil.
Malaxeurs à outils fixes
Les malaxeurs à outils fixes sont utilisés lors
des traitements pour des sols avec chaux vive pour leur utilisation dans les
corps des remblais. Ils sont:
- des charrues à disques.
- des charrues à socs.
- des engins à lames (bouteurs, niveleuses).
Malaxeurs à outils animés
Les malaxeurs de première génération,
à axe horizontal, ont leur chambre de malaxage à l'arrière
de l'appareil. Ceux des générations suivantes ont leur chambre de
malaxage située entre les trains avant et arrière.
Les améliorations concernant les dernières
générations d'appareils ont essentiellement porté sur :
- la profondeur de malaxage (aujourd'hui de l'ordre de
cinquante centimètres) .
- la puissance des engins (jusqu'à six cents chevaux)
.
- l'amélioration des outils d'attaque au sol.
Certains malaxeurs sont équipés d'un
système d'injection d'eau disposé à l'intérieur de
la chambre de malaxage.
Centrales de malaxage
L'emploi des centrales de malaxage est recommandé pour
le malaxage des matériaux des couches de fondation et certains types de
couches de forme.
6.2.4. Arroseuses
La gamme de matériel généralement
utilisée est sommairement décrite ci-dessous :
- citerne d'eau équipée d'une queue de carpe.
- citerne d'eau équipée d'une rampe d'arrosage
avec ou sans débitmètre, avec ou sans système
d'asservissement.
- arroseuse en fouisseuse généralement
équipée d'un débitmètre, avec ou sans
système d'asservissement.
6.2.5. Compacteurs
Les différentes familles d'appareils existantes sont :
- les compacteurs à pneus.
- les compacteurs vibrants à cylindres lisses.
- les compacteurs vibrants à pieds dameurs.
- les compacteurs statiques à pieds dameurs.
- les plaques vibrantes.
Chaque famille étant déclinée selon la
classe du sol que l'engin doit traiter.
Le choix de l'ensemble de l'atelier de traitement sera
défini en fonction de l'ouvrage à réaliser, de la nature
des matériaux, des produits de traitement et des conditions du site.
Quelques engins utilisés lors du traitement :
Figure 22 : Epandeuse/tombereau
articulé
Figure 23 : Pulvi-mixeur
Figure 24 : Arroseuse enfouisseuse, avec citerne
attelée sur tracteur, équipée d'un
débitmètre en service
Chapitre 02 :
Principes et techniques utilisées pour traiter
les Etude des produits de traitement pulvérulents pour
l'amélioration des sols
Sommaire :
1. Les Normes de
références 29
2. Les études préalables
29
2.1. Progressivité des études
29
2.2. Études géotechniques
31
2.2.1. L'étude de qualification des
matériaux à traiter 32
2.2.2. L'étude de formulation 32
3.3. Études économiques 40
3.3.1. Traitement de sols appliqué à
la réutilisation en remblai de sols sensibles à l'eau trop
humides 40
3.3.2. Traitement de sols appliqué à
la réalisation de couches de forme 42
3.3.3. Limites des études
économiques 43
1. Les Normes de
références
Les différents types de traitement sont définis
par des normes assez strictes. Celles-ci répertorient la composition des
éléments présents dans ces produits ainsi que les
méthodes d'utilisation et d'analyse des traitements employés. Les
normes algériennes telle que les normes françaises,
principalement utilisées sont :
-Pour le traitement à la chaux, dans le cas de sols
fins traités pour un emploi en remblais et couches de forme, NF EN 459-1
et NF P 98-101.
-Pour le traitement au ciment, NF EN 197-1 ou au liant
hydraulique routier (LHR), NF P 15-108 et ENV 13 282.
-Pour la composition des liants hydrauliques, NF P15-301
à NF P15-308.
-Pour la composition de la chaux aérienne, NF
P98-101.
2. Les études
préalables
La décision de recourir au traitement pour
réaliser un remblai ou une couche de forme doit être prise sur la
base d'éléments objectifs issus d'études
géotechniques et économiques.
2.1. Progressivité des
études
Les études de traitement des sols doivent être
organisées selon un programme préétabli. En vue de
répondre aux questions spécifiques qui se posent au stade de
l'étude considérée.
Ce programme, se réfère à trois niveaux
d'étude comme indiqué dans le tableau 1. Les Niveaux 0,1 et 2
définissent les études couramment engagées successivement
aux stades :
-de « l'étude préliminaire »,
-de « l'avant-projet » et du « projet
d'exécution ».
Le niveau 3 concerne, quant à lui, des études
spécifiques, souvent lourdes, qui s'imposent, lorsque les connaissances
disponibles ou les études réalisées aux niveaux
inférieurs n'ont pas apporté de réponses satisfaisantes
sur des points jugés capitaux dans l'étude du projet
(faisabilité du traitement, niveau de performances mécaniques
accessible, justification de prescriptions techniques particulières,
etc.).
Pour certains chantiers, il n'est donc pas exclu de devoir
engager ces études spécifiques dès la phase de
démarrage de l'étude du projet.
Niveau
d'étude
|
Objectifs habituellement
dévolus à l'étude
|
Indications générales
sur le contenu de l'étude
|
Stade du projet
habituellement
concerné
|
0
|
Fournir les éléments
techniques, économiques,
environnementaux, etc.
permettant de répondre
sur la faisabilité du projet
|
-Collecte de la documentation
(carte géologique, dossiers géotechniques de
chantiers comparables, etc.)
-Analyse de cette documentation à la lumière des
considérations générales relatives au traitement et des
particularités techniques, économiques et environnementales, etc
du projet
-Consultation éventuelle d'experts
|
Etude
préliminaire
|
1
|
Confirmer la faisabilité
du traitement
Fournir les éléments
aboutissant
au pré dimensionnement
technique et économique
du projet
|
-Interprétation des données de la reconnaissance
géotechnique générale en fonction de l'application du
traitement de sol envisagée et, si nécessaire, réalisation
de quelques reconnaissances et essais d'identification
complémentaires.
-Exécution d'études de formulation sommaires
pour préciser la nature du (ou des) produit(s) de traitement et l'ordre
de grandeur
des dosages.
-Dans le cas de traitement pour couche de forme en
particulier, essais de vérification de l'aptitude du sol à
être traité.
-Étude économique de la solution traitement et
des solutions alternatives.
|
Avant-projet
|
2
|
Préciser les éléments de pré
dimensionnement acquis à l'issue de l'étude de niveau 1 en vue de
rétablissement
de la solution de base présentée à
l'appel d'offres.
|
-Étude géotechnique détaillée
aboutissant à la qualification des sols dont le traitement est
envisagé et à leur localisation dans le profil
géotechnique.
-Dans le cas de traitement appliqué à la
réalisation de remblais, exécution de quelques études de
formulation complémentaires (fonction de la complexité et de
l'importance du projet).
-Dans le cas de traitement pour couche de forme,
exécution d'une étude de formulation de niveau 1.
|
Projet
d'exécution
|
3
|
Fournir les éléments
techniques, économiques
et environnementaux, etc.
déterminants pour valider
les options du projet
et ne pouvant être
considérés comme acquis
au terme des études
de niveau 0. 1 et 2
|
Etude spécifique de traitement pour :
- confirmer, sur un chantier expérimental, la
faisabilité pratique du malaxage. du compactage ou la limitation des
émissions de poussières.
- suivre, durant un cycle annuel, les états hydrique
des sols d'un déblai ou d'un emprunt.
- vérifier in situ le niveau des performances obtenues
par une technique de mise en oeuvre donnée.
- etc.
|
Ce niveau d'étude peut être engagé
à l'un ou l'autre des stades d'avancement de l'étude ci-dessus en
fonction des enjeux des réponses attendues
|
Tableau 8 : Différents niveaux à
considérer dans l'établissement d'un programme d'étude de
traitement
2.2. Études
géotechniques
Elles comportent deux volets:
- la qualification des matériaux destinés
à être traités,
- la formulation des mélanges à
réaliser pour une application donnée.
La méthodologie à suivre est propre à
l'application recherchée, mais elle présente cependant des
aspects généraux rappelés ci-après.
2.2.1. L'étude de
qualification des matériaux à traiter
Elle comprend :
- l'identification des matériaux à
partir des paramètres reconnus significatifs vis-à-vis du
traitement,
-leur localisation dans le profil géotechnique,
-l'estimation de leurs quantités.
Elle s'appuie, en premier lieu, sur les résultats de
l'étude de reconnaissance générale, mais, le plus souvent,
cette dernière doit être complétée pour
préciser les réponses aux questions spécifiques au
traitement, à savoir :
-le matériau, est-il apte au traitement envisagé
(granularité, état hydrique, teneurs en éléments
perturbateurs, etc.) ?
-comment définir l'échantillon
représentatif qui sera soumis à l'étude de formulation
(prélèvements localisés ou mélanges de plusieurs
prélèvements) ?
-quels sont, à partir de l'identification du
matériau et de l'application envisagée, le (ou les) produit(s) de
traitement adapté(s) et l'ordre de grandeur des dosages à
prévoir ?
La complexité des études de qualification des
matériaux croît rapidement en fonction de la variabilité du
contexte géologique caractérisant les terrains concernés
et du type d'application visée, mais le succès de la technique
dépend, en grande partie, de la qualité de cette Étude.
C'est pourquoi il est recommandé qu'elle soit réalisée par
un géotechnicien ayant une expérience approfondie des formations
locales.
2.2.2. L'étude de
formulation
L'étude de formulation est une étude qui est
réalisée en laboratoire, à partir d'échantillons
prélevés dans le matériau potentiellement traitable. Elle
permet de définir le produit de traitement, le mieux adapté et le
dosage de chacun des composants à introduire dans le sol, pour obtenir
les performances répondant à l'application souhaitée. Pour
mener une étude de formulation de manière la plus précise
possible, il faut respecter un schéma de principes scrupuleux
constitué de trois étapes, nous ne les détaillerons pas
dans cette étude.
Dans le cas d'un traitement des sols appliqué à
la réalisation de couches de forme, on note les trois critères
que la formulation choisie devra respecter :
-le premier critère est relatif à la
vérification de l'aptitude du sol au traitement. Elle se fait à
partir de « l'essai d'évaluation de l'aptitude d'un sol au
traitement à la chaux et/ou aux liants hydrauliques » défini
par la norme NF P 94-100 (voir tableau 2 issu du « traitement des
matériaux »). On défini comme critère :
Douteux : le choix d'utiliser cette solution de
traitement peut être justifiée par d'autre caractéristiques
du chantier.
Inadapté : la technique de traitement
proposée ne peut être à priori appliquée.
Tableau 9 : Critères retenus pour
l'interprétation de l'essai d'aptitude d'un sol au
traitement
-le deuxième critère est relatif à
l'exécution. On recherche le dosage en chaux. Éventuellement
nécessaire pour conférer au sol considéré une
portance Immédiate suffisante, afin d'assurer sa mise en oeuvre correcte
: (aptitude au compactage et à supporter la circulation des engins de
chantier).
-le troisième critère est relatif à la
tenue de la structure sol-liants. On recherche le dosage optimal en ciment ou
liant hydraulique routier au sol afin d'atteindre les performances
mécaniques exigées pour une couche de forme.
Tableau 10 : dosage moyen en chaux selon la nature
du sol traité
On pourra également remarquer, que ces dosages moyens
sont définis dans des normes. Le choix du produit employé et de
son dosage dépendra également du possible prétraitement
à la chaux. La difficulté résidant dans le fait de
trouver le meilleur compromis ; a savoir choisir Entre le dosage de la
chaux, celui du liant en fonction du produit sélectionné (le
liant étant beaucoup plus coûteux que la chaux) et les
performances escomptées à l'issue du Traitement. Cette
étude envisage toujours deux cas : un traitement à la chaux
seule, et un traitement Mixte à la chaux associée à un
liant hydraulique.
Les auteurs du « Apport de la technique de traitement de
sols argileux et limoneux à la Chaux » et ceux du « traitement
des matériaux » rappellent les points clés pour
vérifier la validité de cette étude :
Cas de traitement à la chaux
seule :
-mesures de sensibilité de l'eau, par essai CBR,
après 4 jours d'immersion. On veut obtenir un indice portant ICBR=20 et
ICBR/IPI =1.
-résistance à la compression Rc=2,5 MPa.
Cas des traitements mixte chaux et
ciment :
-l'âge autorisant la circulation sur la couche
traitée, par les mesures de résistance en compression à 7
et 28 jours.
-la résistance à l'immersion au jeune âge,
par les mesures de sensibilité à l'immersion, estimée par
la chute de résistance en compression à 28 jours.(14j à
l'air puis 14j en immersion).
-la résistance au gel.
-les performances attendues à long termes, par la
mesure du couple Résistance en traction par fendage (Rtb) (dit
résistance par essai Brésilien)/module de déformation
(E).
L'ensemble de ces exigences pour le matériau
traité avec un liant hydraulique est répertorié dans le
tableau 7 du paragraphe suivant.
A. les performances du sol après le
traitement
A. Tableau 11 : Exigences requises pour les
caractéristiques mécaniques d'un sol traité avec un lien
hydraulique dans le cas d'une étude de niveau 1
Ce sont ces quatre critères principaux que l'on
retrouve dans les indications techniques des fiches produits. Cependant
étant donné que le respect de ces critères est une
exigence pour la qualité des traitements réalisés les
différents fabricants de liants doivent y répondent. Le choix du
liant, se fera donc en vérifiant pour quel type de matériaux et
avec quel dosage, ce liant sera adapté pour le traitement
formulé.
-le critère de l'âge autorisant la circulation,
peut jouer sur le type de chantier, notamment ceux où, la circulation
des engins de chantier.
-le critère de l'immersion au jeune âge, est
important pour la stabilité du matériau traité sur le long
terme. Il doit être défini en fonction des conditions
météorologiques locales, de la teneur en eau de matériau,
et du risque d'inondation dans la période de traitement.
-la résistance au gel, est l'un des critères les
plus importants. En effet, son non respect peut anéantir tout le
traitement en une nuit ! L'action du gel, sur le matériau traité
joue au niveau de la prise du liant hydraulique entre les
éléments floculés du matériau. Si la
résistance à la traction de la prise du liant hydraulique n'est
pas assez forte, lors du dégel, le gonflement des molécules d'eau
provoque la cassure des liens crées. Il faut avoir Rt> 0,25 MPa.
-les performances escomptables à long termes sont
définies à partir des valeurs de la résistance à la
traction Rt avec Rt= 0.8 Rtb et du module E de déformation du
matériau traité (normes NF P98-232-2 et 3). Le graphique
ci-dessus extrait du GTS(guide Setra/LCPC) présente les
différentes classes de matériaux en fonction du couple (Rt,E).
L'objectif d'un traitement étant d'atteindre la meilleure classe
mécanique possible, c'est-à-dire la plus proche de la zone 1. Le
traitement idéal aurait un couple (Rt,E) tel que Rt augmente fortement
dès le début du traitement pour atteindre une bonne classe
mécanique et un module E qui augmente doucement, ce qui évite de
redescendre de classe mécanique.
La figure suivante donne la classe mécanique finale du
matériau traité, en fonction de son couple (Rt,E) et de son mode
de fabrication. On peut ainsi remarquer que le traitement en place, est moins
efficace, en termes de performances mécaniques que celui en centrale.
Figure 13 : zones de classement du
matériau en fonction de sa résistance a la traction Rt et de son
module d'élasticité
Tableau 12 : détermination de la classe
mécanique d'un matériau en fonction de ses
caractéristiques et de son mode de fabrication
B. exemple dans le cas d'un limon de classe A2
Cet exemple étudié dans le guide Setra/LCPC et
repris dans le document « techniques de l'ingénieur » montre
bien le rôle d'une étude de formulation et les informations Que
l'on peut déduire des courbes obtenues.
La formulation présentée est celle d'un limon de
classe A2 par un traitement à la chaux. Les graphes sont composés
de trois courbes, représentant les trois cas envisagés pour
différentes Teneur en eau du matériau. En admettant un cas
idéal où le matériau présent soit un limon De
classe A2, il suffit de connaitre sa teneur en eau pour déterminer le
meilleur dosage de chaux à utiliser.
Ainsi en fonction du type de chantier, si le cahier des
charges impose un IPI de 10, alors que La teneur en eau du chantier est de 23%
il faudra effectuer un dosage de chaux de 2,5%. De manière
générale et en toute logique, plus la teneur en eau du sol est
élevée, plus la Quantité de chaux nécessaire au
traitement sera importante.
On peut aussi remarquer que les dosages formulés seront
différents pour un autre type D'utilisation, et particulièrement
s'il s'agit d'une couche de forme. De plus ces valeurs sont théoriques,
il faut donc également prendre en compte le fait que Chaque chantier
possède ses propres contraintes et qu'une nouvelle étude de
formulation plus ou moins élaborée s'avère
nécessaire .
Tableau 13 : Exemples de présentation des
résultats d'une étude de formulation du traitement d'un sol
(limon de classe A2) pour réutilisation en remblai
Figure 14 : Traitement des sols à la
chaux
3.3. Études
économiques
La décision de recourir au traitement de sol, doit
être justifiée par une étude économique qui
Prend en compte un maximum d'aspects et, notamment, ceux
induits par les contraintes de protection de l'environnement. Le présent
guide se limite à présenter quelques uns des aspects les plus
généraux.
3.3.1. Traitement de sols
appliqué à la réutilisation en remblai de sols sensibles
à l'eau trop humides
Les conditions générales conduisant à
envisager le traitement sont indiquées ci-après.
1 - Les matériaux disponibles pour la
construction des remblais sont en majorité des sols sensibles à
l'eau, qui se trouveront très probablement dans un état humide
(voire très humide) au moment des travaux, et il n'existe pas de
possibilités évidentes de substitution à partir de
matériaux d'emprunt ou de modification de la géométrie du
profil.
2 - On pourra, au moment voulu, disposer sur le
chantier des quantités de produit de traitement (chaux vive, en
général) nécessaires, quantités pouvant atteindre
plusieurs centaines de tonnes par jour dans le cas de chantiers de type
autoroutiers.
3 - Le climat normalement prévisible durant les
travaux est principalement froid et/ou humide.
4 - Le délai de réalisation est
impératif.
Remarque :
Les conditions I. et 2. Sont de toute évidence
impérative. En revanche, si l'une ou l'autre des conditions 3. ou 4.
N'est pas satisfaite, l'intérêt de la technique, bien que
sensiblement diminué. Peut encore rester suffisant pour décider
son application, mais si aucun des deux n'est réunie, le traitement perd
généralement son intérêt.
Pour comparer les coûts d'une solution « traitement
» à ceux d'une solution « emprunt », il faut analyser les
coûts élémentaires recensés dans le tableau 7.
Composantes du coût de la solution de traitement
|
Composantes du coût de la solution d'emprunt
|
Coût de fourniture du produit de traitement
|
Coût du dépôt :
acquisition d'emprise ou droit de fortage,
extraction- chargement du déblai, transport au lieu de
dépôt, piste de chantier éventuelle, régalage et
compactage du matériau mis en dépôt, etc.
|
Coût spécifique du traitement :
stockage, épandage, malaxage
|
Coût de l'emprunt :
acquisition d'emprise ou droit de fortage,
extraction-chargement du matériau d'emprunt, transport
sur le remblai, piste de chantier éventuelle,
|
Coût d'extraction, chargement, transport
|
|
Coût de la mise en remblai
régalage, compactage, etc.
|
Coût de la mise en remblai régalage, compactage,
etc.
|
|
Coût du réaménagement du
dépôt et de l'emprunt suivant les dispositions
particulières du projet
|
Coûts induits indirects
(nuisances spécifiques, assurance de la qualité
dans la mesure où l'on dispose d'éléments
objectifs pour les évaluer
|
Coûts induits indirects
(nuisances spécifiques, assurance de la qualité
dans la mesure où l'on dispose d'éléments
objectifs pour les évaluer
|
Tableau 14 : Coûts
élémentaires entrant dans la comparaison entre solutions
alternatives « traitement » ou « emprunt »
À partir d'une connaissance statistique
représentative localement des coûts élémentaires
Recensés dans le tableau 7, il est possible de calculer les coûts
au mètre cube de matériau mis en remblai, pour chacune des deux
solutions. On peut ainsi en déduire la distance maximale à
laquelle doivent se situer les lieux de dépôt et d'emprunt pour
que la solution « emprunt » reste économiquement
préférable à la solution « traitement », compte
tenu des quantités de chaux nécessaires prévues par
l'étude. Inversement, si l'on dispose des lieux d'emprunt et de
dépôt, on en déduit les valeurs des dosages en chaux
maximaux, qui rendraient la solution « traitement » plus
économique.
3.3.2. Traitement de sols
appliqué à la réalisation de couches de forme
Dans cette application, la technique s'adresse à une
variété de natures et d'états de sols beaucoup plus large
que dans le cas de la réalisation de remblai. En effet, son
intérêt est, non seulement, de pouvoir utiliser en couche de forme
des matériaux qui, dans leur état naturel, n'ont pas les
caractéristiques requises, mais également d'élever
très sensiblement les caractéristiques des matériaux aptes
à l'emploi en couche de forme sans traitement, afin de réduire
les épaisseurs et donc les quantités.
Pour la construction d'une couche de forme, le traitement
constitue donc une éventualité qu'il convient d'envisager quasi
systématiquement.
Les conditions pouvant limité l'intérêt
économique de la technique sont :
-la disponibilité à bon marché de
matériaux possédant les qualités requises pour une couche
de forme sans nécessité de traitement,
-l'absence ou l'insuffisance d'études
géotechniques permettant de garantir la qualité et la
quantité de matériaux utilisables et le niveau des performances
mécaniques prises en compte dans le dimensionnement,
- une forte probabilité que les travaux se
déroulent durant une période où l'état hydrique des
mélanges ne puisse être maîtrisé avec la
précision exigée,
- l'absence de garanties suffisantes sur la
qualité de l'exécution (technologie et état des
matériels, expérience des équipes, moyens de
contrôle insuffisants, etc.),
Une analyse comparative des coûts entre des solutions de
couche de forme en matériaux traités et non traités peut
être réalisée, dans ses grandes lignes, suivant une
démarche analogue à celle évoquée pour les
remblais, en y apportant les adaptations suivantes :
-il est judicieux de comparer les solutions en concurrence,
sur la base de leur coût au mètre carré de plate-forme
support de chaussée (voire de chaussée), ce qui permet de prendre
en compte les gains éventuels sur les dimensionnements de la structure
;
-en plus du coût des opérations
systématiques (stockage, épandage, malaxage, compactage,
Préréglage, réglage fin, protection superficielle, etc.),
il faut inclure, dans le coût du traitement, celui des opérations
complémentaires éventuellement nécessaires sur certains
sols pour atteindre le niveau de qualité souhaité, telles que
l'homogénéisation par dépôt-reprise,
l'humidification, l'épierrage, le compactage spécifique, le
cloutage, etc. ;
-il ne faut pas non plus négliger le coût des
actions d'assurance de la qualité car la complexité de la
réalisation des couches de forme traitées exige, en
général, un coût de contrôle très sensiblement
supérieur à celui nécessaire sur des couches de forme en
matériaux granulaires.
3.3.3. Limites des
études économiques
Au stade de l'étude du projet, il n'est pas
réaliste de penser que l'évaluation du coût global du
traitement puisse être très précise pour différentes
raisons.
Il y a, tout d'abord, le nombre et la qualité des
données statistiques utilisables, pour évaluer les coûts
élémentaires des différentes composantes des solutions
« traitement ». Si l'on peut admettre que les données
disponibles actuelles sont satisfaisantes pour l'application du traitement
à la réutilisation en remblai des sols trop humides, ce n'est pas
encore le cas en ce qui concerne le traitement appliqué à la
réalisation des couches de forme (notamment pour les opérations
complémentaires éventuellement nécessaires sur certains
sols : homogénéisation, humidification, épierrage,
etc.).
Mais, il y a surtout, dans le cas de la réutilisation
en remblai des sols trop humides, l'incertitude sur les quantités de
matériaux à traiter et de produit de traitement à
utiliser. Celles-ci dépendent de la finesse des études de
reconnaissance géotechnique et de la pertinence des hypothèses,
faites sur les conditions météorologiques probables durant la
réalisation du chantier.
Dans le cas de l'application du traitement à la
réalisation des couches de forme, outre la méconnaissance des
coûts relatifs à l'homogénéisation, humidification,
etc. déjà évoquée, le nombre de passes de malaxage
nécessaires pour obtenir la mouture recherchée, les
endommagements des machines de malaxage par des éléments
blocailleux non éliminés, l'usure plus ou moins rapide des
outils, les quantités d'eau éventuellement nécessaires
à l'humidification, etc. sont également des
éléments pouvant influencer considérablement de
l'estimation du coût du traitement.
Enfin, une comparaison économique rigoureuse entre
solutions « avec » ou « sans » traitement, devrait pouvoir
prendre en compte les coûts indirects évoqués dans le
tableau 7 tels que :
-le gain apporté par une réduction (ou, pour le
moins, par le respect) des délais de chantier, lorsque les conditions
météorologiques sont défavorables (cas du traitement
appliqué aux remblais) ;
-la fatigue d'une voirie utilisée pour écouler
le trafic de chantier d'un emprunt ou d'un dépôt),
-les nuisances diverses éventuelles spécifiques
à chaque solution (émissions de poussières de produit de
traitement, bruit, danger induit par le trafic de desserte d'un emprunt ou d'un
dépôt, etc.),
-les coûts de l'assurance de la qualité,
Chapitre 03 :
Limites de ces traitements et recherches actuelles
Sommaire
1 Les problèmes et limites de
l'utilisation de ces solutions de traitement
29
1.1 Le froid, le gel
47
1.2 La présence
d'éléments néfastes à la prise hydraulique
48
1.2.1 Les sulfates
48
1.2.2 Les matières organiques
48
1.3 Le problème du climat par rapport
à la cinétique de durcissement
49
1.4 Les émissions de
poussières
49
2 Les nouveaux produits entrant dans la
composition des liants
49
2.1 Les cendres volantes
49
2.2 Le ciment de verre
50
2.3 Les déchets industriels
51
2.4 Mélange chaux-fibres de
polypropylène et laitiers moulus associés à la chaux
52
2.5 Poudre de diabase associé
à du ciment
52
3 Autres méthodes nouvelles et
recherches
53
3.1 Autres matériaux présents
dans les programmes de recherche
53
3.2 Les différentes orientations de
la recherche dans ce domaine
53
4 Les techniques de traitements à
l'étranger
55
4.1 Traitement à la chaux aux Etats
Unis
55
4.2 Traitement des sols argileux en
Hollande
55
5 Un usage différent de ces produits
: le retraitement
56
1. Les problèmes et
limites de l'utilisation de ces solutions de traitement
Les perturbations de traitement apparaissent lorsque les
caractéristiques sont insuffisantes, traduisant l'existence
d'interactions entre des constituants du sol et des agents de traitement.
L'étude géotechnique n'identifie pas les constituants
responsables de ces perturbations. Il est admis que certaines
minéralogies et des substances solubles naturelles ou résultantes
de l'activité humaine puissent en être responsables.
Cette liste de facteurs propres au sol, doit être
complétée par des facteurs liés au traitement, tel qu'un
sous-dosage.
En raison de la diversité des agents perturbateurs,
cette recherche n'a pas cherché à étudier l'ensemble de
ces mécanismes. Cependant, nous pouvons détailler un peu les
phénomènes défavorables aux contraintes mécaniques
recherchées.
Le froid, le gel
La prise et le durcissement des matériaux
traités par des liants hydrauliques, sont déterminés par
la température de conservation de ces matériaux. Mais des
exigences économiques conduisent souvent à poursuivre les travaux
de terrassement, en arrière-saison.
Pour les travaux en période froide, dite «
arrière-saison », deux situations vont se
présenter :
- Température moyenne faible (entre quelques
degrés et 20°C) agissant sur la cinétique des liants
hydrauliques, conduisant alors à définir différemment les
périodes d'ouverture au trafic du chantier, dans le cas des sols
traités ou les résistances aux jeunes âges. Notons, qu'il a
été confirmé qu'hors période de gel, un
"matériau traité d'hiver" est plus résistant en final,
qu'un "matériau traité d'été".
- Température négative définissant une
période de gel pouvant agir, soit par gélifraction
détruisant le matériau traité, soit par gonflement par
cryosuccion (phénomène de remontée d'eau liquide vers la
zone gelée) de ce matériau ou du sol support de ce
matériau, si celui-ci est sensible au gel. Cette situation conduit alors
à une augmentation des émiettements de la couche de forme
traitée. Les dégâts provoqués par le gel vont
dépendre :
- du taux d'humidité du sol traité, - de sa
résistance mécanique au moment de l'arrivée du gel, - de
la nature de son réseau poreux.
Lorsque le traitement a été finalisé par
la protection du matériau, cette dernière augmente la teneur en
eau en surface, ce qui permet d'éviter une déshydratation de la
surface du sol et donc un effritement de la surface lors de successions de
périodes gel-dégel. Ensuite, la résistance
mécanique du sol, lorsque le gel se présente, est importante pour
la modification éventuelle du matériau. On considère que
lorsque le RTB (paramètre lié à la résistance
à la traction) est supérieur à 0,25 MPa, les
dégradations du sol par le gel sont négligeables voire
inexistantes puisqu'il est à l'abri du gonflement et de la
gélifraction. Ce point a été montré par des essais
de laboratoire sur des éprouvettes de sable traité, dont la
teneur en eau était parfaitement contrôlée: un sol
traité ayant subi le gel reprendra son durcissement et sa
résistance mécanique, mais sera éventuellement
dépendante d'une perte de compacité due à un
gonflement.
La présence
d'éléments néfastes à la prise hydraulique
Les sulfates
Les sols peuvent contenir des quantités variables de
sulfate qui peuvent entraîner dans certaines conditions (taux de sulfate,
solubilité du sulfate, répartition dans le sol) des gonflements
par formation d'ettringite. Les minéraux de sulfure s'oxydent et
réagissent avec d'autres minéraux contenus dans le sol pour
former des sulfates. Cette transformation induit une augmentation du volume en
raison des variations dans la structure atomique en plus de l'adjonction d'eau
à la structure minérale. Cependant, dans certains cas, la
stabilisation peut se faire en augmentant la concentration en sulfates.
Les techniques bétons compactés et graves
traitées à hautes performances peuvent utiliser de 5% à
12% de LHR. Ces liants routiers peuvent contenir de 2 à 6,4% de sulfate,
exprimé en SO3 (le LSC+, destiné aux traitements des
matériaux calcaires, contenant jusqu'à 14% d'anhydrite). Des
chantiers de grave calcaire, dont le granulat contient de l'ordre de 0,1
à 0,15% de sulfate, et visant des performances élevées par
un traitement à 6 à 8% de LSC+, ont déjà
été réalisés; le mélange global
correspondant peut contenir alors de 0,5 à 0,7% de sulfate.
Les matières
organiques
Les sols ou argiles sont susceptibles de contenir des
matières organiques constituées de micro-organismes et de
déchets végétaux en état de décomposition.
Les matières organiques sont surtout présentes à la
surface. Elles ont des compositions variées, mais sont surtout les
acides humiques (acides provenant des décompositions de matière
organique à la surface du sol) qui sont néfastes, car ils
retardent ou annulent la prise des liants (réactions chimiques qui
atténuent l'acidité du sol) et diminuent les résistances
mécaniques du sol. Le traitement peut même devenir impossible si
la concentration de ces acides est trop forte. L'ajout de CaCl2 et de CaO
permet d'annihiler leurs effets.
Le problème du
climat par rapport à la cinétique de durcissement
La température réelle moyenne rencontrée
dans les sols à traiter est de l'ordre de 10°C. Elle reflète
plus exactement les conditions normales au coeur d'un sol hors période
de canicule ou de gel. Il apparaît que la rapidité de la prise de
la chaux et du liant empêche parfois d'atteindre la densité
spécifiée pour le matériau. Des études de
laboratoire ont été réalisées, pour pouvoir
recommander des solutions adaptées à chaque cas de chantier. On
conseille d'accepter des densités plus faibles, plutôt que de
détruire les premières liaisons hydrauliques.
Les émissions de
poussières
L'utilisation de tels produits, pulvérulents, pour le
traitement de sols implique l'émission de poussière de chaux
et/ou poussière de liant hydraulique pendant le traitement pendant
l'épandage aussi bien que pendant le fait de labourer. En
présence de vent, il est possible d'observer le déplacement du
produit de traitement par le vent plus de 20 à 30 mètres de la
région de site Ces poussières sont tout aussi néfastes
pour l'environnement que pour l'homme. Ainsi, quand ce type de poussière
se dépose sur des substances humides ou sur n'importe quel corps de vie
sans protection, le résultat est une augmentation soudaine du pH (en cas
de la chaux en particulier) ou de l'adhésion du produit sur ces corps.
Les émissions de poussière susmentionnées peuvent alors
être agressives à l'environnement, sans oublier l'effet de
corrosion qu'il apporte, (coût économique dans un environnement
urbain par exemple).
2. Les nouveaux produits
entrant dans la composition des liants
Les cendres
volantes
Les cendres volantes sont déjà employées
dans la composition des liants hydrauliques et dans les processus de
stabilisation des sols. Les intérêts apportés par
l'utilisation de cendres sont nombreux, par exemple on peut citer
amélioration de la résistance aux sulfates ou réduction de
la diffusion du chlore. Cependant les études menées
jusqu'à présent n'ont pas permis de déterminer
parfaitement leur caractéristiques, et leur réaction avec les
différents sols. Les cendres volantes sont un sous-produit des centrales
thermiques qui brûlent le charbon en poudre. L'emploi des cendres
volantes en grandes quantités pourraient s'avérer très
intéressant économiquement, car actuellement la production
atteint aux Etats-Unis 10 millions de tonnes par an, en Angleterre 4 millions
et en France 3 millions, en considérant que les pays émergents,
vont, en produire de plus en plus. L'une des études récentes,
réalisée par un chercheur nommé M
Mateos(spécialisé sur la stabilisation des sols par la chaux et
les cendres volantes), présente de nombreux renseignements sur
l'utilisation des cendres dans les traitements. Ainsi les sables ou les
graviers de grains uniformes, sont les sols qui profitent le mieux de l'apport
de cendres dans le traitement.
M Mateos explique, quels sont les dosages les mieux
adaptés : « les proportions dépendent du type de sol et des
cendres qu'on emploie. Pour des sols friables, la quantité de chaux
devrait être entre 3 et 6 pour cent et la quantité de cendres
volantes entre le 10 et le 25 pour cent ; pour les sols argileux, la
quantité de chaux devrait être entre 5 et 9 pour cent et la
quantité de cendres volantes, entre 10 et 25 pour cent (Mateos et
Davidson 1962). » Un autre facteur à prendre en compte est la
température de traitement. Ainsi, avec des températures
atteignant jusqu'à 22 C approximativement, la réaction se
développe très lentement, et à des températures
plus élevées, la réaction est rapide et proportionnelle
à l'augmentation de la température. D'autre part l'auteur
distingue la chaux dolomitique monohydratée et la chaux hydratée
calcaire, notamment par rapport aux caractéristiques obtenues en
fonction de la température de traitement. Jusqu'à environ 30 C la
chaux dolomitique monohydratée présente des résistances
plus grandes, alors que pour des températures de traitement entre 60 C
et 120 C c'est la chaux calcaire hydratée qui est la mieux
adaptée. M. Mateos fait aussi remarquer que les caractéristiques
des cendres volantes peuvent être améliorées en
éliminant la partie grossière, non réactive ou en les
passant au broyeur (Mateos, 1961c).
Le ciment de verre
La réalisation d'un liant à base de ciment de
verre est due à l'origine à des recherches pour valoriser les
emballages en verre impropres au recyclage. L'objectif fut notamment
d'étudier la faisabilité technique et économique d'un
procédé de stabilisation de sol.
Le BRGM (organisme public français) a
développé un liant hydraulique dont le constituant majoritaire
(> 80 %) est du verre d'emballage sodo-calcique. Ces verres sont issus
prioritairement des stocks de verre impropre au recyclage dans l'industrie
verrière (déchets de tri optique, fraction 0- 10 mm de la
filière calcin à haute teneur en infusibles, fraction 0-100
ìm de la filière poudre).
Le BRGM et un autre organisme se sont associés à
pour réaliser l'étude de la faisabilité
technico-économique du procédé. Cette évaluation
comporte trois phases principales :
1. optimisation de la formulation du ciment de verre ;
2. démonstration de l'application du ciment de verre
à la stabilisation de sols : essais de laboratoire et essais sur
plateformes extérieures ;
3. préfaisabilité économique.
Les résultats remarquables de l'étude ont
conduits les deux organismes à déposer en
copropriété un brevet d'application. Parmi les nombreux
résultats acquis dans le cadre de ce programme et relatés dans la
synthèse, il est intéressant de souligner ceux-ci :
les refus de tri optiques peuvent constituer la matière
première (> 80% de la composition) des ciments de verre. Le
procédé de fabrication basé sur un broyage ultra-fin et
une activation basique du verre exploite la réactivité naturelle
du verre. Les ciments de verre présentent des performances
mécaniques et de durabilité spécifiques qui les
différencient des ciments normalisés à base de clinker ou
de laitier.
Ils présentent des caractéristiques
mécaniques plus faibles à court terme, mais qui semblent
progresser durablement. Cette réactivité à long terme des
ciments de verre est fondamentale et constitue une des
spécificités du procédé de stabilisation de sol
proposé.
Les essais de stabilisation de sols à l'échelle
du laboratoire confirment l'intérêt du procédé :
amélioration significative des portances, conservation de l'aspect
naturel du matériau traité. Des essais sur plate-forme
extérieure ont été effectués pour valider les
essais du laboratoire. Les essais ont eu lieu sur une parcelle de 120 m²
sur laquelle les chercheurs ont appliqués 1,5 tonnes de ciment de verre
en modifiant les formulations et les sables. Les résultats partiels
acquis en 1999 montrent que malgré des conditions climatiques
défavorables (pluie, gel/dégel), le procédé conduit
à une amélioration significative des portances. Le seul
défaut constaté est, pour certaines formulations, un lessivage du
ciment en surface.
l'étude technico-économique préliminaire
montre que ce produit est commercialement viable.
Les déchets
industriels
Les déchets industriels sont employés pour la
fabrication des liants hydrauliques dans le même but que la plupart des
ajouts : valorisation de matériaux et développement durable. Nous
présentons ici deux types de déchets décrits par le
dossier de synthèse du Tremti 2005, qui sont prometteurs en raison de
leur qualité pour le traitement des sols. En premier lieu de la poudre
de tuiles broyées et ensuite de la poudre de caoutchouc.
La poudre de tuiles broyées, (crushed tile dust (CTD)
est un produit qui pourrait être utilisé en remplacement du ciment
Portland selon différentes quantités. L'étude
réalisée par les chercheurs I.B. Topcu, M. Canbaz, C. Karakurt
montre que ce produit possède comme principales caractéristiques
mécaniques de donnée, une résistance à la
compression mesurée à 7 jours plus faible, qu'avec un autre type
de liant, alors qu'à 28 jours celle-ci sera plus importante. On remarque
également qu'il y a une forte expansion de volume, lorsque l'on remplace
le ciment par le CTD. Le volume augmente de 11 % et 67 % pour des
quantités respectives de 10 % et 20 % de CTD.
La poudre de caoutchouc broyé, pourrait être
très intéressante dans la composition de produits
pulvérulents de traitement des sols. En effet elle présente de
bonnes caractéristiques mécaniques qui permettent de garantir une
haute rigidité du sol traité. L'étude effectuée par
P. Lindh, N. Mattsson relatée dans le dossier Tremti, met en avant le
fait que l'essentiel réside dans le dosage de poudre de caoutchouc et de
ciment réalisé dans le mélange. Cela joue sur le
comportement élastique ou plastique du matériau traité. On
peut remarquer que le meilleur dosage en terme de résistance est de 6%
de ciment et de 5% de caoutchouc, c'est-à-dire un mélange
équilibré, alors que les autres dosages proposés sont
beaucoup moins efficaces.
Mélange chaux-fibres
de polypropylène et laitiers moulus associés à la
chaux
Les chercheurs américains Venkat Bhadriraju et Anand J
Puppala ont étudié les effets, en
particulier, au niveau de la résistance et du module du
sol, de deux traitements. L'un, composé, d'un mélange
chaux-fibres de polypropylène et l'autre, utilisant des laitiers moulus
comme liant.
Leur étude, montre qu'avec les deux produits, les
laitiers moulus ou le mélange chaux-fibres, le traitement accroît
le module du sol.
L'amélioration la plus faible est obtenue avec le
mélange chaux-fibre. Les auteurs l'attribuent
à la présence des fibres qui diminuent la
rigidité du sol traité. Le module du sol naturel ou
celui du sol traité chaux-fibre, diminue quand on
augmente la teneur en eau du compactage.
On constate que le sol traité au laitier, a un
comportement « non plastique », ce qui signifie que ce traitement
à un effet significatif sur l'accroissement des modules.
Poudre de diabase
associé à du ciment
Les chercheurs allemands J. Fillibeck et D. Heyer examinent la
possibilité d'augmenter l'étanchéité des sols vis
à vis des eaux au moyen d'additifs sans pour autant
détériorer les propriétés
géomécaniques , que l'on souhaite obtenir en traitant le sol.
L'étude porte sur une argile peu plastique et un
mélange sable-argile. Ils comparent le traitement à la chaux,
avec un traitement par un liant spécial constitué d'un
mélange de poudre de diabase avec un ciment (TerraBass). Si le
traitement à la chaux augmente la portance du sol, il augmente
simultanément la perméabilité, suite à la formation
d'agrégats.
L'emploi du mélange poudre de diabase-ciment ne modifie
pratiquement pas les caractéristiques de compactage, tout en augmentant
fortement l'indice CBR. La perméabilité
reste stable, par rapport au matériau initial.
Cependant sur chantier, les différences constatées entre le
traitement à la chaux ou au TerraBass, sont beaucoup moins
marquées en raison des difficultés rencontrées lors du
mélange de ce dernier produit de traitement avec des matériaux
humides. Pour les sols très argileux le traitement à chaux reste
encore le mieux adapté
3. Autres méthodes
nouvelles et recherches
Autres matériaux
présents dans les programmes de recherche
Il existe de nombreux autres matériaux sur lesquels
des recherches sont effectués pour les utiliser dans les traitements des
sols. Nous citerons ici l'exemple des boues de sédiments maritimes
issues de dragages dans les ports de Dunkerque et de Gravelines Grand Fort
Philippe en France. Leur réutilisation serait effectivement très
intéressante, car chaque année plusieurs millions de tonnes sont
extraites. Les boues, sont caractérisées selon la méthode
décrite dans le Guide technique Setra/LCPC. Selon cette méthode,
les boues sont de classe F. Leur valeur au bleu est comprise entre 1.8 et 3.1,
correspondant à un limon de classe A2. Sur le plan
granulométrique, les sédiments sont majoritairement limoneux.
L'un des problèmes concerne la teneur en eau des sédiments
marins. En effet celle-ci peut atteindre plus de 150% pour les sédiments
dragués avec des moyens hydrauliques, la teneur en eau à
l'optimum Proctor normal s'élevant à 22% environ. Il sera donc
nécessaire dans un premier temps, de traiter les sédiments pour
réduire fortement leur teneur en eau. Pour cela, il existe
différentes méthodes, telles que l'essorage naturel dans un
décanteur statique, l'ajout de granulat sablonneux (les meilleurs
résultats de portance ont été trouvés pour 20%
d'apport (IPI optimum = 45)). Il est aussi question d'un traitement à la
chaux pour diminuer la quantité de matière organique, et
simultanément réduire la teneur en eau. L'objectif actuel de la
recherche,est de proposer une méthodologie d'essai, pour ensuite
déterminer les caractéristiques physiques, la compacité et
la portance du matériau.
Les différentes
orientations de la recherche dans ce domaine
En construction routière traditionnelle, les
matériaux hydrauliques ("blancs") occupent aujourd'hui une place
relativement marginale par rapport aux matériaux hydrocarbonés
("noirs"), ceci pour deux raisons:
Il est toutefois indispensable de soutenir et même de
relancer cette technique, pour maintenir une nécessaire concurrence,
facteur d'émulation technique et d'économie pour le maître
d'ouvrage. De plus, pour répondre à une pression environnementale
croissante, le LCPC s'intéresse également à l'influence de
l'incorporation de produits subnormaux (granulats de faible qualité ou
résidus de l'industrie) sur les propriétés d'usage des
matériaux hydrauliques. Enfin, l'évolution récente du
cours du pétrole contribue à renchérir les
matériaux hydrocarbonés, et à redonner de la
compétitivité aux matériaux hydrauliques, par rapport
à la conjoncture des années 90.
Le LCPC oriente actuellement sa recherche avec une
opération du nom de "Nouvelles Techniques Routières". Ce
programme s'articule autour de plusieurs axes :
- Pour améliorer les études de formulation le
LCPC est en train de mettre en place un logiciel prenant en compte de nombreux
paramètres, qui permettent ensuite de mieux prévoir le type de
liant à utiliser, et le dosage correspondant, en fonction des
données prélevées sur le terrain.
- D'autre part le LCPC, teste et développe de nouveaux
matériaux et des structures innovantes telles que:
Des Matériaux Autocompactants Essorables de Structures
(MACES) ayant les mêmes performances mécaniques que les graves
traitées au liant hydraulique classiques, mais ne nécessitant
aucun compactage à la mise en place et pouvant être coulés
par le seul effet de la gravité.
La moquette en BHP: structure incorporant une couche de
roulement mince et non-adhérente en béton à hautes
performances (BHP). -un groupe de travail sur les chaussées à
longue durée de vie se penche sur un enduit Hydraulique Fibré
Gravillonné (EHFG). Il s'agit d'une couche de roulement
constituée d'une fine couche de mortier fibré à
ultra-hautes performances, dans laquelle des gravillons non polissables sont
incorporés. Certaines études menées concernent le
recyclage :
Une étude concernant l'incorporation, après les
avoir rendus inertes, de résidus de fumées d'incinération
d'ordures ménagères (REFIOM) dans les matériaux de
chaussée.
A la suite d'une recherche sur les mélanges entre
laitiers d'aciérie et granulats naturels, un prolongement est
actuellement à l'étude, dans lequel on envisage la combinaison
des produits précédents avec des pouzzolanes de type cendres
volantes, l'objectif étant d'aboutir à un matériau
hydraulique à retrait compensé.
4. Les techniques de
traitements à l'étranger
Traitement à la
chaux aux Etats Unis
Par tradition, les solutions de traitement des sols aux USA,
sont principalement basées sur des mélanges avec de la chaux,
à la différence des pays européens, qui utilisent
couramment les liants hydrauliques.
L'utilisation de la chaux aux Etats Unis, est très
semblable à la technique française. L'objectif, est de
mélanger le matériau à traiter, avec un dosage de chaux
approprié pour améliorer ces caractéristiques
mécaniques, que se soit pour une utilisation temporaire en piste de
chantier, ou pour la couche de forme de la structure routière à
construire.
Le traitement du matériau peut également avoir
lieu sur place ou en centrale. En traitement sur place, le dosage classique est
de 3 à 6 % de chaux en poids du sol humide. Des apports à la
technique française permettent de traiter des sols ayant des
compositions particulières, comme par exemple au Texas, où il y a
un fort taux de sulfate.
La chaux est également employée pour
sécher des sols humides, grâce à sa réaction avec
l'eau, et particulièrement avec des sols contenants de fortes teneurs en
argile. Généralement, entre 1 et 4 pour cent de chaux sera
suffisant pour sécher un emplacement humide et permettre de poursuivre
les activités de construction.
On pourra cependant remarquer, que des recherches sont
actuellement mises en place pour déterminer des solutions de traitement,
à l'aide de liant hydrauliques routiers, notamment pour des cas
particuliers. On peut citer les recherches de F. Henin, J. Vecoven qui
travaillent sur un liant hydraulique, permettant l'amélioration des sols
très humides et composés d'argile siliceux.
Traitement des sols
argileux en Hollande
En Hollande, le traitement de sols sableux est très
répandu dans les zones portuaires. Les sols siliceux et argileux sont
généralement substitués pour l'exécution de la
partie supérieure des terrassements, et la couche de forme. La
législation nationale sur les excavations, encourage le
développement de la valorisation en plate-forme des sols locaux
actuellement non exploités.
Un plan national de constructions de routes pour les
réseaux locaux, a été lancé par l'état.
C'est donc dans ce cadre, que les entreprises routières se heurtent
à des sols difficilement rétractables.
Un chantier test a donc été mis en place, pour
étudier différentes solutions de traitement. Ce chantier test
mesure 8 km de long, et comprend une demi-longueur en sol traité
uniquement à la chaux, et l'autre partie pré-traitée
à la chaux, puis traitée au ciment. Pour le traitement à
la chaux seule, le dosage en chaux a été déterminé
entre 1 et 3,5 % en fonction de la teneur en eau naturelle du sol. Pour le
traitement mixte, le dosage en chaux est de 2,5 % et le dosage en ciment de 5
%.
5. Un usage
différent de ces produits : le retraitement
De nos jours, un nombre important de routes de notre
réseau routier est en mauvais état et ce, à cause de
l'augmentation perpétuelle du trafic routier. Le retraitement en place
à froid est une technique destinée à recréer des
chaussées plutôt que de décaisser la structure de la
chaussée pour tout refaire, ou encore de recharger une couche de
surface, pour restaurer le sol a partir d'une chaussée
dégradée, on reconstruit une structure homogène et
adaptée au trafic à supporter, grâce au ciment et/ou
à des liants hydrauliques routiers. Ce retraitement consiste à
implanter dans le matériau, après fractionnement de l'ancienne
chaussée, un ciment ou un liant hydraulique routier et
éventuellement un correcteur granulométrique en plus d'eau, et de
les mélanger intimement, en l'état, jusqu'à l'obtention
d'un matériau homogène. Le retraitement en place à froid
des chaussées au moyen de ciment ou de liant hydraulique routier, est
une technique qui offre les mêmes avantages, que le traitement des sols,
à savoir qu'ils sont techniques, économiques, écologiques
et environnementaux.
Conclusion
Le traitement des sols avec de la chaux et/ou des liants
hydrauliques, est aujourd'hui une méthode éprouvée, et qui
est en passe de devenir incontournable dans les chantiers d'amélioration
des sols. En effet, elle offre de nombreux avantages, tant en termes de
caractéristiques mécaniques sur les matériaux
traités, que sur un plan économique. Cependant, cette technique
peut s'avérer complexe, notamment lors de la réalisation de
l'étude de formulation. La composition des sols étant
extrêmement variable, il est nécessaire de redéfinir
à chaque fois les caractéristiques géologiques pour faire
le choix du traitement à privilégier et du dosage à
appliquer. De plus certains éléments, tels que les sulfates ou
les matières organiques, sont néfastes, quant à la prise
du liant hydraulique, ce qui conduit à réaliser des études
plus approfondies, pour être certain d'obtenir le résultat
attendu.
D'autre part, de nombreuses recherches sont actuellement en
cours, avec comme objectifs d'élargir la gamme de sols pouvant
être traités. Pour cela, de nouvelles méthodes de
réalisation et l'emploi de différents éléments sont
testés, en particulier des matériaux à valoriser, comme
les cendres volantes ou le ciment de verre. On peut également remarquer,
que chaque pays, utilise des méthodes adaptées à ses
propres contraintes.
Finalement, nous pouvons conclure, qu'une simple étude
de marché des produits pulvérulents de traitement des sols, ne
peut être assez complète, pour apporter des conclusions
définitives. Chaque produit offrant plusieurs possibilités, et
chaque chantier, possédant un cahier des charges spécifique,
d'où, tout l'intérêt est de déterminer,
l'adéquation apportant la meilleure réponse aux problèmes
qui se posent.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Ouvrage :
- Traitement des sols à la chaux et/ou aux liants
hydrauliques : LCPC/SETRA
- GTR : Réalisation des remblais et des couches de
formes, Fascicules 1 et 2 LCPC /SETRA
Documents technique
- Jean-Pierre MAGNAN, Georges PILOT. Techniques de
l'Ingénieur -amélioration des sols. P (c255), 2012.
- Guy RAOUL, Ludovic GAVOIS, Pierre ROSSI. Techniques de
l'Ingénieur - Traitement des matériaux. P (c5362), 2012.
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- Nicolas CABANE. Sols traites à la chaux et aux liants
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Site internet
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http://www.planseisme.fr/IMG/pdf/TRAITEMENT_DES_SOLS_ET_FONDATIONS.pdf
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http://www.infociments.fr/route/solutions-constructives/retraitement-chaussees/retraitement-a-froid-chaussees
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http://www.infociments.fr/route/solutions-constructives/traitement-sols/traitement-sols-chaux-aux-liants-hydrauliques
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http://documents.irevues.inist.fr/bitstream/handle/2042/24658/RFF_1964_5_427.pdf
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