0. INTRODUCTION
0.1. Problématique
Les parcours naturels constituent la base alimentaire des
bovins, des caprins et des ovins en général dans le monde.
L'aménagement et l'exploitation des espèces fourragères
permettent une augmentation des productions animales (RAEMAEKERS, 2001). Cet
aménagement doit passer dans un premier temps par l'identification de la
flore existant localement (OKITAYELA, 2009).
La flore tropicale contient de nombreuses plantes
fourragères pouvant être utilisées pour créer des
prairies artificielles de plus ou moins longues durées (BOUDET, 1991).
Ainsi dans le but d'augmenter les productions animales des fermes, il est
nécessaire d'en caractériser la flore naturelle afin de
sélectionner les espèces végétales à
promouvoir, tout en tenant compte, non seulement de leur
appétibilité et de leur valeur nutritionnelle mais aussi de la
facilité de leur adaptation aux conditions climatiques et
édaphiques du site.
Ce travail se propose donc d'identifier les espèces
végétales pouvant être utilisées dans
l'aménagement de pâturages à la ferme ESSEL et aux
environs.
0.2. Hypothèse du travail
Des espèces végétales bien
adaptées aux conditions climatiques et édaphiques locales
existent à la ferme ESSEL et environs et peuvent être
utilisées pour améliorer le pâturage.
0.3. Objectif général
Notre étude a pour objectif d'identifier les ressources
végétales de la ferme ESSEL pouvant être utilisées
comme fourrages pour aménager des pâturages.
0.4. Choix du sujet
Le choix de cette étude a été
dicté par le souci de la recherche de solutions appropriées pour
résoudre le problème de l'alimentation et de la production
animale en vue d'en augmenter le cheptel.
0.5. Intérêt du sujet
Ce travail va fournir des renseignements
détaillés sur les espèces fourragères à ceux
qui s'intéressent à augmenter la production animale en RDC en se
basant sur l'utilisation des pâturages améliorés.
0.6. Délimitation du sujet
Notre travail va se réaliser dans la ferme ESSEL
située dans la commune de Mont Ngafula et il sera limité dans le
temps imparti nécessaire à l'achèvement du travail de fin
de cycle, de troisième graduat agronomie.
0.7. Canevas
Hormis l'introduction qui débute cette réflexion
et la conclusion qui la clôturera, notre travail est divisé en
deux parties : la revue de la littérature et
l'expérimentation.
IERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
I.1PARCOURS NATURELS
Les ressources en pâturages de la RDC sont
essentiellement constituées de parcours naturels, qui
représentent un élément essentiel de l'élevage,
principalement l'élevage des ruminants, appuyant ainsi l'agriculture.
Les parcours naturels se distinguent par une végétation
dominée d'herbes et d'arbustes constituant l'écosystème
naturel (WWW4.AGR.GC.CA.).
Ils apportent un vaste éventail d'avantages
écologiques et économiques, dont des activités
liées à la chasse et à l'écotourisme, la fourniture
de matériel génétique pour la recherche biologique, un
bassin important de génomes naturels, un habitat pour la faune, surtout
les espèces en péril. Ils servent aussi à réguler
l'écoulement et la qualité des eaux, à séquestrer
le carbone et à protéger les sols fragiles contre
l'érosion (WWW4.AGR.GC.CA).
Ainsi du point de vue écologique, il est important de
préserver les parcours naturels. Pour documenter et surveiller
l'utilisation des ressources dans les pâturages, on recueille des
données sur l'état et l'évolution des parcours, leur
composition taxinomique et l'éventail de leurs ressources, notamment des
plantes pouvant permettre le développement des nutraceutiques.
Cependant de nombreuses espèces herbagères ont
une période végétative courte ; cela traduit une
adaptation aux incertitudes des précipitations. Pendant la saison
sèche par exemple le lourd piétinement de la
végétation par le bétail, particulièrement sur les
sols sablonneux, tend à éliminer les plantes qui ont un
système radiculaire peu profond. Cela crée de larges plages de
sols dénudés jusqu'aux pluies suivantes.
En effet, les pâturages naturels sont souvent
composés d'une flore trop dégradée, d'un sol trop
cassé et d'une surface mal couverte. L'analyse de cette flore permet
souvent de situer cette limite aux environs de 30 % d'espèces
productives. En dessous de cette proportion, la flore est trop
dégradée et nécessite beaucoup de moyens pour son
amélioration (OKITAYELA, 2009). Il est donc souvent avantageux
d'améliorer certains pâturages par une intervention humaine.
Les données qu'on recueille sur les parcours naturels
peuvent être utilisées en association avec des données
telles que l'utilisation historique des pâturages par le bétail,
les différents types de sol et les conditions d'humidité qui y
sont associées, en vue de calculer et d'améliorer la
capacité de charge d'un pâturage, notamment par l'enrichissement
au moyen de l'introduction d'autres espèces.
I.1.1 Ensemencement des parcours naturels
Des recherches sur l'amélioration de parcours naturels
ont été conduites, de 1970 à 1990, (APRU, 1970) en
particulier sur l'amélioration par introduction de graminées et
de légumineuses à haut potentiel végétatif,
notamment les plantes fourragères communément cultivées,
pour en augmenter la productivité. D'autres recherches ont
été conduites sur les effets des applications d'engrais (FAO,
1990).
Qu'ils soient gérés en vue d'un pâturage
à long terme ou en rotation avec des cultures annuelles, les parcours
ensemencés forment un élément important du secteur du
pâturage. Leur capacité de charge est définie comme
étant la quantité de bétail qu'ils peuvent supporter sans
se détériorer, le bétail devant rester en bon état
d'entretien, voire prendre du poids ou produire du lait pendant son
séjour sur le pâturage.
Cette capacité de charge est non seulement fonction de
la quantité de fourrage produit, mais aussi de sa valeur. En effet un
bon pâturage doit permettre aux animaux d'extérioriser des
performances économiquement satisfaisantes.
Pour estimer la capacité de charge en période de
croissance végétative active et respecter les durées
adéquates de rotation de troupeau, on utilise comme critère la
production de matières sèches favorables à l'obtention
d'un fourrage de bonne qualité. Parfois on prend en
considération exclusivement la valeur énergétique des
matières sèches produites. Pendant les périodes de
sécheresse, on peut réduire les taux de chargement de
façon que les peuplements d'herbes indigènes ne souffrent pas de
surpâturage.
I.1.2 La gestion des pâturages
Les gestionnaires de parcours visent donc à remettre
les parcours en bon état. Les avantages d'une gestion
améliorée des parcours sont la conservation de la
biodiversité, la réduction de la dégradation des sols et
la possibilité d'une séquestration accrue du carbone. Les
recherches ont démontré que le fait d'améliorer
l'état d'un parcours naturel peut accroître sa capacité de
charge de bétail dans une grande proportion (WWW.4AGRO.GC.CA).
I.1.3 Facteurs limitant la productivité des parcours
naturels
La principale contrainte limitant la productivité des
parcours naturels est celle de la pluviosité, dont les occurrences
peuvent être faibles et irrégulières, et la saison
pluvieuse peut être trop brève.
Parmi les autres facteurs importants qui limitent la
productivité des parcours naturels, on peut citer les variations de
température sur une base quotidienne, saisonnière ou
interannuelle, le taux élevé d'évapotranspiration, la
percolation rapide de l'humidité des sols, la présence
d'humidité à des profondeurs que les racines ne peuvent pas
atteindre. Ces contraintes encouragent une forte compétition entre les
espèces végétales pour l'humidité résiduelle
du sol.
A cela s'ajoute la compétition entre les animaux pour
les ressources fourragères. Ceux-ci d'ailleurs ne se concurrencent pas
seulement entre eux mais ils doivent aussi entrer en compétition avec
les termites, les rongeurs et la faune herbivore sauvage.
En plus les ressources pastorales ne sont, le plus souvent,
disponibles, que sur des périodes courtes ; cela contraint le
cheptel à se déplacer sur de grandes distances pour trouver
d'autres pâturages, en attendant les nouvelles pluies. Trop souvent, un
pâturage ne peut être utilisé qu'une seule fois dans
l'année, bien que, par besoin, les animaux soient amenés à
revenir sur les aires déjà pâturées et raser les
plantes résiduelles de moindre qualité après avoir
consommé toutes les meilleures espèces.
On observe aussi que de nombreuses espèces
végétales ne sont appétibles ni pour le cheptel ni pour la
faune sauvage herbivore. On pense que ce rejet est dû à des
concentrations d'acides élevées, à de fortes contenances
de silicates, à un excès de lignification, à des
goûts peu appréciés, comme dans le cas de la
présence des composants aromatiques terpènes.
Il est intéressant de noter que les espèces
animales monogastriques (comme les équidés et les ânes)
sont les mieux adaptées à cet environnement, pour autant qu'ils
aient accès à l'eau, alors que les ruminants sont moins
favorisés.
I.2 AMENAGEMENT DES PATURAGES
I.2.1 Pâturages artificiels sous les tropiques
1. Définition de pâturage artificiel et son
importance
Le terme pâturage artificiel désigne un
pâturage semé par l'éleveur et exploité dans un
rythme de pâturage rotatif. Les pâturages artificiels sont
constitués d'un mélange composé de graminées et de
légumineuses. Ils permettent aux animaux de disposer de la
végétation de bonne valeur nutritive grâce aux soins qu'on
opère lors des installations (OKITAYELA, 2009).
2. Multiplication des espèces fourragères
La multiplication des légumineuses se fait par semis
alors que pour les graminées, on utilise dans la majorité des cas
le bouturage de tige ou l'éclat de souche. Le bouturage de tige se fait
à l'aide de boutures courtes. Parfois on utilise la tige entière
qu'on fait coucher dans le sillon pour minimiser le travail.
Lorsqu'on utilise les graines des graminées, on
conseille de les mélanger avec le sable ou la cendre pour une meilleure
répartition dans le sol.
Certaines espèces fourragères,
légumineuses ou graminées, sont mises en place après un
passage dans la pépinière.
Le minimum de précipitation exigé pour les
graminées est de 350 mm d'eau/an, et pour les légumineuses de 500
mm d'eau/an (OKITAYELA, 2009).
I.2.2 Principe de composition des mélanges fourragers
sous les tropiques
La diversité de caractère des plantes
fourragères associées à la diversité de climat
oblige l'exploitant à opérer un choix pour pouvoir composer son
mélange fourrager. Pour ce faire, il doit tenir compte de deux facteurs
du milieu qui sont : les conditions naturelles du milieu d'une part, et
d'autre part, le développement et les relations sociologiques des
plantes fourragères (OKITAYELA, 2009).
a) Les conditions naturelles du milieu
Le sol peut être enrichi en éléments
nutritifs par des méthodes de fumure. Le choix de ces méthodes
doit tenir compte des sols en présence en vue de minimiser davantage le
coût de l'amélioration.
Compte-tenu de la sensibilité des plantes vis à
vis de la nature du sol et du climat, certains sels et éléments
minéraux, la température, le volume et le rythme annuel des
précipitations sont souvent déterminants pour
l'aménagement d'un pâturage artificiel (OKITAYELA, 2009).
b) Le développement et les relations
sociologiques des plantes fourragères
La longévité de la plante étant
caractéristique de chaque espèce, l'exploitant doit chercher
à mettre ensemble les plantes qui ont la même durée de
culture. En pratique, le mélange fourrager doit être
composé des espèces de petite taille et grande taille et
privilégier les espèces ayant une productivité stable
durant toute la période d'utilisation. Les espèces retenues
auront la même force de concurrence pour éviter que celles qui
sont vigoureuses étouffent les faibles (OKITAYELA, 2009).
I.2.3 Facteurs favorisant la consommation de l'herbe
L'exploitant ne doit pas seulement se contacter de la richesse
du fourrage et de son bon équilibre mais il doit aussi vérifier
régulièrement si les animaux sont intéressés aux
fourrages. Il est recommandé de disposer de champs
d'expérimentation pour vérifier la consommation de
l'espèce fourragère.
Il existe deux groupes principaux de facteurs de consommation
d'herbe : les facteurs liés à l'animal et les facteurs
liés à la plante.
A Facteurs liés à l'animal
Par facteurs liés à l'animal, on entend les
facteurs liés à son attitude, son état de santé,
son âge et ses types de production.
B Facteurs liés à la plante
Par facteurs liés à la plante, on entend la
teneur en matière sèche, le stade végétatif,
l'état de santé de la plante et le climat.
I.2.4 Stratégies d'aménagement des
pâturages
1. Définition de l'aménagement d'un
pâturage
Par aménagement de pâturage, on entend
l'organisation des pâturages en vue d'améliorer leurs conditions
d'utilisation. Cette notion englobe l'ensemble des techniques apportées
au pâturage pour une bonne alimentation du bétail. Ces techniques
doivent tenir compte non seulement de la végétation mais aussi de
tous les éléments qui entrent en jeu pour la rentabilisation de
l'élevage. C'est pourquoi il est indispensable de procéder avant
tout aménagement à l'étude physique,
socioéconomique et zootechnique du milieu (OKITAYELA, 2009).
2. Étude physique et socioéconomique du
milieu
a) Milieu physique
L'étude du milieu physique concerne le sol, le climat,
la configuration du terrain, les cours d'eau, la végétation etc.
Elle devra permettre d'établir le bilan fourrager avec la cartographie
de divers pâturages ainsi que des ressources en eau.
b) Milieu socioéconomique
L'objectif de l'étude socioéconomique du milieu
est de ressortir tous les besoins d'encadrement de la population susceptible de
l'impliquer dans la bonne gestion des pâturages
aménagés.
L'étude socioéconomique consiste
à étudier le comportement de toutes les couches de la
population vis-à-vis des travaux d'aménagement à
effectuer, le système d'organisation des marchés, en particulier
les marchés pour bétail, ainsi que le système
d'approvisionnement en produits vétérinaires, en intrants
agricoles et en intrants d'élevage.
c) Milieu zootechnique
L'objectif de l'étude du milieu zootechnique est de
mettre en place un système adéquat d'exploitation des
pâturages,
L'étude du milieu zootechnique doit faire ressortir
l'inventaire précis du bétail existant réellement y
compris la composition du troupeau, de façon à permettre une
évaluation facile de l'exploitation des pâturages.
I.2.5 Méthodes d'aménagement des
pâturages
On distingue généralement deux phases
principales dans l'aménagement des pâturages: la phase
technique et la phase exécutoire.
a) Phase technique
La phase technique comprend : la délimitation du
domaine, la clôture des parcelles, l'aménagement des ombrages,
l'amélioration des kraals de nuit, des mangeoires et des abreuvoirs,
ainsi que l'aménagement des pâturages de soudure.
On délimite le domaine en réunissant tous les
éléments autorisant l'exploitant à opérer les
aménagements, borner le domaine et clôturer.
On clôture les parcelles après avoir
déterminé le nombre de parcelles pouvant donner lieu à une
exploitation rationnelle, les types de clôture et la nature de
piquets.
Les ombrages ont une influence très nette sur la
composition de la flore. En RD Congo, l'Indigofera
teysmanii plantée en ligne distant de 6 mètres
donne de très bons résultats. On peut aussi utiliser le
Leucaena lecocephale.
Pour améliorer les kraals de nuit, les abreuvoirs et
les mangeoires, on commence par déterminer leur nombre et à
prévoir les dispositifs pour le bloc à lécher.
L'amélioration des pâturages de
soudure consiste à déterminer la superficie à
aménager pendant la période de soudure. Evaluation du coût
aménagement consiste à évaluer les besoins en
matériel, en personnel et en argent pour aménagement.
b) Phase exécutoire
La phase exécutoire comprend l'aménagement
proprement dit des pâturages avec les ouvrages connexes. Le travail
consiste à exécuter les différentes opérations
retenues pour l'exploitation rationnelle des pâturages
aménagés, l'exploitant doit veiller à ce que la
méthode d'exploitation retenue puisse être appliquée.
I.3 INFLUENCE DE LA QUALITE DES PATURAGES SUR LA PRODUCTIVITE
DES BOVINS, OVINS ET CAPRINS
I.3.1Valeur fourragère d'un pâturage
Si l'examen botanique et écologique constitue le
premier volet de l'étude d'un pâturage, l'estimation de la valeur
fourragère en est le deuxième volet, aussi nécessaire que
le premier, bien que parfois négligé.
La valeur fourragère d'un pâturage,
appelée aussi valeur bromatologique, est variable au cours de
l'année et dépend de la nature des plantes présentes et de
leur stade végétatif. La connaître un moment, c'est pouvoir
escompter l'utilisation que le troupeau va en faire, la manière dont les
animaux vont tirer parti du fourrage consommé et quelle sera la
production éventuelle de lait, la perte, le maintien ou le gain de poids
du bétail, le travail susceptible d'être fourni par les boeufs,
etc.
I.3.2 Appétibilité des plantes
L'observation des troupeaux au pâturage fournit des
indications incontestables sur l'appétibilité du moment pour les
espèces présentes dans le pâturage.
L'appétibilité est une notion relative, car les animaux
choisissent différemment, selon les espèces mises à leur
disposition par le pâturage fréquenté. A défaut des
plantes les plus appréciées, consommables en priorité, les
animaux consommeront des espèces de moindre appétence et, dans un
pâturage pauvre, des plantes pourront y être recherchées
alors qu'elles seront délaissées dans un pâturage riche.
Dans un même pâturage, une plante donnée pourra
également être recherchée à une certaine
période et délaissée à d'autres moments. Par
ailleurs, la consommation des plantes varie avec les espèces domestiques
fréquentant le pâturage, séparément ou ensemble
(bovins, ovins et caprins).
I.4 CARACTERISTIQUE DE LA FLORE NATURELLE DE KINSHASA ET
ENVIRONS
I.4.1 CARACTERISTIQUE ECOLOGIQUE DE LA VILLE DE KINSHASA
I.4.1.1. MILIEU ABIOTIQUE
I.4.1.1.1. LOCALISATION GEOGRAPHIQUE
La ville de Kinshasa est située entre 4°18' et
4°25' latitude sud et entre 15°15' et 15°22' longitude est. Elle
est limitée au nord et à l'est par la province du Bandundu, au
sud par la province du Bas-Congo et à l'ouest par la République
du Congo ; son altitude moyenne est de 300m (ANONYME, 1998).
La ville de Kinshasa s'étend sur une superficie de
9965 km2 et sa densité moyenne est évaluée
à 441 habitants au km2 (SAINT MOULIN & KALOMBO, 2005).
Selon PAIN (1979 & 1984), l'urbanisation de la ville de
Kinshasa suit la structure du relief avec plus de concentration dans la plaine
d'environ 200 km2 allant de Gombe à Maluku.
I.4.1.1.2. SOLS
1. Classification
D'après SYS (1961), les sols de la ville de Kinshasa
sont classés de la manière suivante ; ordre kaolisols,
sous-ordre hygro-xérokalosols et grand groupe arénoferrals.
2. Origine
La couverture sableuse de la colline du pool Malebo est un
produit de l'érosion des collines qui provient, elle, du
démantèlement du plateau. Le matériel originel est donc le
même : ce sont des sables du types Kalahari (MUAMBA, 1968).
3. Types de sols
Le sol est du type arénoferrasol de la classification
des sols du Congo. Ces sols sont constitués par des sables fins avec une
teneur en matière organique et un degré de saturation du complexe
absorbant faible (SYS, 1961).
Selon De PLOEY in KALANDA (1981), les sommets et les pentes
des collines sableuses de la région du pool se recouvrent à
plusieurs endroits d'un dépôt superficiel de sable surmontant une
ancienne surface topographique caractérisée par la
présence du charbon de bois voire d'atelier préhistorique. Ces
dépôts sont formés de sables fins et limoneux, souvent de
couleur ocre jaune ; les sables sont parfaitement
homogénéisés et dépourvus de stratification.
I.4.1.1.3. CARACTERISTIQUES CLIMATIQUES
1. Rythme saisonnier
La province de Kinshasa se trouve dans le climat de basse
altitude. Elle est caractérisée par un climat tropical et humide
de type Aw4 suivant la classification de KOPPEN (BULTOT, 1950). On y observe
une alternance de deux saisons : une saison allant de juin à
septembre et une saison pluvieuse allant de mi-septembre à mi-mai.
2. Température
Les données thermiques de la ville de Kinshasa
signalent que la variation de la température moyenne d'un mois à
un autre est relativement faible. En effet, les mois de février
(25,1°C), mars (25,55°C) et avril (25,53°C) sont les plus chauds
de l'année tandis que celui de juillet (22,1°C) est le plus faible.
L'amplitude thermique annuelle y est également faible (3,45°C).
Cependant, les températures restant
élevées et peu variables au cours de l'année, c'est le
rythme et la fréquence des précipitations qui marquent les
saisons.
3. Humidité relative
L'humidité relative moyenne de la ville de Kinshasa est
élevée. Elle atteint sa valeur maximale au cours du mois de
décembre (88,1%) alors qu'en août (79,4%) et septembre (79,4%),
elle est à son minimum. Les variations inter mensuelles sont faibles et
ne correspondent pas exactement au rythme pluviométrique
enregistré dans la ville mais plutôt à l'influence des
masses d'air notamment la mousson atlantique et les alizés
respectivement du nord-est et du sud-est.
4. Les précipitations
Les précipitations de la ville de Kinshasa sont
abondantes et inégalement réparties durant l'année,
l'observation de la courbe ombrothermique fait ressortir une
particularité commune aux mois de juin, juillet, aout et septembre
(figure 1). En effet, pendant que le mois de novembre y affiche la plus forte
pluviosité, pour ces quatre mois par contre, la quantité d'eau
recueillie exprimée en mm demeure inférieure à deux fois
la température moyenne de l'année exprimée en degré
Celsius. D'où le passage de la courbe de précipitations en
dessous de celles de températures. Par conséquent, ces quatre
mois respectifs constituent des mois écologiquement secs au sens de
GAUSSEN in DAJOZ (2000)
PP (mm) T (°C)
T (°C)
PP (mm)
150 300
125 250
100 200
75 150
50 100
25 50
0 0
Janv. Fév. Mars. Avril. Mai.
Juin. Juil. Aout. Sept. Oct. Nov. Déc.
Figure 1 : courbe ombrothermique de la ville de
Kinshasa (période de 1995-2005). Source : station
météorologique de Kinshasa/Binza
I.4.1.2. MILIEU BIOTIQUE
I.4.1.2.1. VEGETATION DE KINSHASA
La végétation de Kinshasa se compose de
forêts, de savanes et des formations semi-aquatiques et aquatiques des
vallées du Pool Malebo (COMPERE, 1970 et PAIN, 1984).
I.4.1.2.1.1. VEGETATION SAVANICOLE
Les savanes de Kinshasa sont des formations herbeuses dont la
strate supérieure généralement herbacée d'au moins
80 cm est parfois clairsemée d'arbres ou d'arbustes isolés ou en
bosquets qui surplombent une strate herbacée plus basse comprenant des
hémi cryptophytes et des géophytes (KIKUFI, 2000).
En considérant le caractère biotopique, les
savanes de Kinshasa peuvent être réparties en savanes
palustres et savanes de terre ferme.
1. Savanes palustres
Les savanes palustres sont des savanes semi-aquatiques ou
marécageuses rencontrées dans les dépressions à
inondation permanente ou temporaire.
2. Savanes de terre ferme
Les savanes de terre ferme se rencontrent sur les sols
schisto-calcaires gravillonnaires ou concrétionnaires voire
indurés accompagnés parfois de débris limontiques.
En considérant l'aspect physionomique notamment la
taille des ligneux et leur densité, les savanes de Kinshasa peuvent
être réparties en trois types à savoir : la savane
herbeuse, la savane arbustive et la savane boisée.
a) Savane herbeuse
La savane herbeuse c'est un tapis végétal
continu caractérisé par Loudetia demeusei (De
Wild) C.E.Hubb. et Hyparrhenia diplandra (Hack) Stapf.
b) Savane arbustive
La savane arbustive est caractérisée par une
strate arbustive dominée généralement par
Hymenocardia acida Tul., Annona
senegalensis Pers. ou Sarcocephalus
latifolius (Sm) E.A.Bruce.
c) Savane boisée
La savane boisée est caractérisée par une
strate supérieure d'environ 7 m de haut dominée notamment par les
espèces caractéristiques suivantes : Crossopteryx
febrifuga Benth., Hymenocardia acida Tul. et
Albizia adianthifolia (Schumach.) Wight.
I.4.1.2.1.2. VEGETATION FORESTIERE
Jadis, la majeure partie des collines des environs du site de
Kinshasa était couverte d'une forêt semi-caducifoliée,
méso-xérophile correspondant aux sols sableux et sablo-argileux
(COMPERE, 1970).
Néanmoins, sous l'effet du développement
incontrôlé de l'habitat et de la poussée urbaine, ces
forêts ont presque disparu. Elles ne subsistent de nos jours que sous
forme de lambeaux forestiers dont la plupart sont, du reste,
déboisés surtout lorsqu'ils se trouvent à proximité
des espaces lotis.
Au regard des types forestiers décrits par KIKUFI
(2000), nous pouvons répartir les forêts de Kinshasa en
forêts secondaires et en forêts ripicoles et
marécageuses.
1. Forêts secondaires
Les forêts secondaires sont des formations
forestières denses de terre ferme, très accessibles dont quelques
essences de la strate arborée supérieure perdent leurs feuilles
durant la saison sèche. La plupart des constituants du sous-bois sont
sempervirentes mais subissent une dégradation anthropique, qui
accélère la dégradation de ces formations.
Les principales essences
caractéristiques sont observables dans les strates arborescentes
supérieure et inférieure.
Dans la strate arborescente
supérieure, on rencontre Pentaclethra macrophylla Benth,
P. eetveldeana De Wild & Th. Dur., et Milletia
laurentii De Wild.
Dans la strate arborescente
inférieure, on trouve Hymenocardia ulmoides
Oliv., Caloncoba welwitschii (Oliv.) Gilg. Et
Annonidium mannii (Oliv.) Engl. & Diels.
A ces groupes de forêts secondaires, peuvent
également être rattachés les jachères et recrus
forestiers rencontrés dans les terrains en pente et les bords abrupts
des rivières ou des ruisseaux.
2. Forêts ripicoles et marécageuses
Les forêts ripicoles sont des forêts riveraines de
petits affluents du fleuve Congo. Elles sont en fait de forêts galeries
qui ne subsistent actuellement que sous une forme relictuelle très
dégradés caractérisés notamment par
Berlinia Bruneelii (De Wild) Torre & Hillc.,
Alchornea cordifolia (Schum & Thonn) Müll. Arg et
Paramacrolobium coeruleum (Taub.)
J.Léonard. Une frange de ces forêts peut encore être
observée le long de la rivière N'sele en amont du pont sur la
route Kinshasa-Kikwit.
Les forêts marécageuses sont des formations
forestières qui occupent quelques unes des dépressions à
nappe phréatique superficielle. La partie forestière proprement
dite est entourée d'une couronne marécageuse à
végétation herbacée. Comme espèces
caractéristiques nous retenons : Alstonia
congensis Engl., Hallea stipulosa (DC)
Leroy, Raphia sese De Wild, Harunngana madagascariensis Lam ex.
Poir, Lasimorpha senegalinsis Schott et
Afromum angustifolium (Sonner) K Schum.
IIEME PARTIE : EXPERIMENTATION
II.1 MILEU D'ETUDE
II.1.1 Situation géographique de la commune de Mont
Ngafula
La commune de Mont Ngafula est l'une des 24 communes de la
ville de Kinshasa et s'étend entre les coordonnées
suivantes : 4° 15' latitude sud et 15°14' longitude est
située au sud -ouest de la ville de Kinshasa (GOSSENS et al.,
1994).
Le recensement effectué en 2004 indique que Mont
Ngafula a une population de 213.670 habitants pour une superficie de 358.90
km2.
Cette commune est limitée au Nord par la commune de
Makala ; au Sud par la province du Bas-Congo, à l'Est par les
communes de Lemba et Kinseso, enfin à l'ouest par la commune de
Selembao.
II.1.2 Caractéristiques biophysiques de la commune de
Mont Ngafula
a) Climat
Etant comprise dans la ville de Kinshasa, la commune de
Mont-Ngafula peut être placée dans le climat AW4 de la
classification de Koppen signant un climat tropical humide avec la
température moyenne diurne du mois le plus froid supérieure
à 18°c, pendant que la saison sèche va de mai à
août ou de juin à septembre. Le période des pluies dure 8
mois, du 25 septembre au 25 mai.
La pluviométrie moyenne annuelle est de 1483, 5 mm. Le
plus grand volume de précipitation est observé en novembre avec
une moyenne de 268,1mm.
La température annuelle est inférieure ou
égale à 25°c avec le mois de mars comme le plus chaud
(24,74°c) et de juillet comme le plus frais (22,06).
La moyenne annuelle de l'humidité relative de l'air est
de 79%. La moyenne maximale observée est de 84% enregistrée en
novembre et mai. La moyenne minimale est de 71% observée
essentiellement en septembre (PNUD/OPS, 1998).
b) Physiographie et hydrographie
Le relief de la commune de Mont Ngafula est dominé par
des collines séparées par des vallées très
encaissées, où coulent certains cours d'eau, ou parfois
entaillées par l'érosion. Ce relief ne semble pas favorable
à l'implantation d'infrastructures urbaines. L'agriculture cependant
apparaît comme l'activité la plus intense dans les vallées
humides.
La commune de Mont Ngafula est bordée par deux grandes
rivières, la Lukaya au sud et la rivière N'djili à
l'est.
c) Sols
Le profil du sol est du type A-C, c'est-à-dire
formé d'un horizon organique qui se différencie de la roche
mère sous-jacente par sa coloration plus foncée. Le sol a une
texture sableuse avec une faible proportion d'argile (MAKOLO et al.,
1991).
d) Végétation
Des abords du fleuve à Kinsuka jusqu'à
l'embouchure d'Inkisi, il y a des galeries forestières et des
forêts périodiquement inondées. Dans les endroits comme le
Monastère Prieuré Notre-Dame de l'Assomption, on trouve les
îlots de forêt dense humide sempervirente.
Les forêts denses sont aussi observées dans le
scolaricat de Kimwenza et dans le domaine du lac de Ma Vallée. Les
formations ligneuses rencontrées sont naturelles. L'action anthropique
est quant même très visible au regard des espèces exotiques
rencontrées.
On trouve généralement les espèces
comme : Terminalia superba, Eucalptus ssp, Senna
siamea, Delonix regia, Milletia laurentii,
Albitia lebbeck, Peltophorum pterocarpum.
Une végétation aquatique et semi aquatique
occupent les plans d'eau et les zones de dépressions
marécageuses. La végétation y est essentiellement
constituée de grandes herbes à dominance des espèces des
genres Echinocloa, Vossia, Cyperus,
Nymphaea et Eichhornia.
Dans les formations herbeuses, on rencontre les
graminées de grande taille des régions intertropicales. Ces
graminées monopolisent surtout les plateaux et les montagnes.
On rencontre les espèces comme :
Hyparrhenia diplandra, Loudetia simplex,
Panicum maximum. Elles sont souvent brûlées à
la fin de la saison sèche par le feu de brousse.
II.2 METHODOLOGIE DU TRAVAIL
II.2.1 Identification des ouvrages de
référence
La réalisation de ce travail a nécessité
des recherches bibliographiques, des recherches sur Internet pour de plus
amples informations sur les parcours naturels, l'aménagement et
l'exploitation des pâturages naturels, l'influence des pâturages
sur la productivité des bovins, des ovins et des caprins et sur la
caractéristique de la flore naturelle de Kinshasa.
II.2.2 Prise de photos numériques sur le site de la
ferme ESSEL à Mont Ngafula
Pour identifier les espèces fourragères, nous
avons utilisé un appareil photo numérique, qui nous a permis de
photographier les différentes plantes du milieu devant être
identifiées.
II.2.3 Identification des espèces fourragères
à l'aide des photos et des ouvrages de référence
Apres la prise des photos, l'identification a
été faite à l'aide des différents ouvrages et atlas
botaniques fournissant les informations détaillées sur les
espèces, concernant leurs utilisations (LATHAM, P et KONDA KUMBUTA,
2007 ; DAJOZ, 2000 ; HAVARD DUCLOS, 1967 ; BARTELS, 2001).
II.2.4 Complément de l'identification à l'aide
des images de Google (Internet)
L'identification de certaines espèces n'ayant pas pu
être identifiées au moyen d'ouvrages, a été rendue
possible en comparant les photos prises avec les photos trouvées sur
l'Internet.
II.3. Présentations des résultats
Dans le cadre de notre expérimentation, nous avons
photographié une trentaine d'espèces végétales
pouvant figurer comme espèces fourragères. Nous
présentons dans les paragraphes qui suivent, les 16 espèces que
nous avons pu identifier avec certitude.
II.3.1 Graminées fourragères
a) Panicum maximum JACQ.
Famille :
Poaceae
Ordre : Poale
Synonymes : P. giganteum MEZ., P. jumentorum PERS.
Noms communs : Herbe de Guinée, Fataque (Maurice),
Guinea grass, Buffel's grass, gamalote, Alkali Zacate.
Figure 1. Espèce identifiée :
Panicum maximum
b) Pennisetum purpureum - SCHU
Famille : Poaceae
Ordre : Poales
Synonyme: P. benthami STEUD.
Noms communs : Herbe éléphant, fausse canne
à sucre, Napier grass Eléphant grass, Capim
éléphante, Co duoi voi (Viet.).
Figure 2. Espèce identifiée :
Pennisetum purpureum
c) Setaria megaphylla (L) P.
BEAUV.
Famille : Poaceae
Ordre :Poales
Synonymes: Panicum aparine STEUD., P. tomestosum
ROXB., P. verticillatum L.
Nom commun: Capim de cabra.
Figure 3. Espèce identifiée :
Setaria megaphylla
d) Echinochloa colonum (L) LINK.
Famille : Poaceae
Ordre :Poales
Synonymes : Panicum colonum L., P. zonale Guss.,
Oplismenus colonum H.B.K., O., repens PRESL.
Noms communs : Herbe à graine (Ant), Herbe ti
graine (Ant.), Herbe sifflette (Maurice), Japanese millet, Jungle rice, Pulang
puet (Phili.),
Figure 4. Espèce identifiée :
Echinochloa colonum
e) Hyparrhenia rufa (NESS.)
STAPF.
Famille : Poaceae
Ordre :Poales
Synonymes : Andropogon rufus (NESS) KUNTH., cymbogon
rufus (NESS) RENDI., Sorghum rufum KUNT.
Noms communs: Yaragua grass, Thatching grass, sape gigante,
Pasto Taragua, Capim Yaragua, Capim vermelho, Yayale (Bambara).
Figure 5. Espèce identifiée :
Hyparrhenia rufa
f) Melinis minutiflora
Famille : Poaceae
Ordre : Poales
Nom usuel : Leka mbwa (kikongo)
Figure 6. Espèce identifiée :
Melinis minutiflora
e) Digitaria decumbens
Famille : Poaceae
Ordre : Poales
Synonyme : Digitaria
Umfolozi
Figure 7. Espèce identifiée :
Digitaria decumbens
II.3.2 Légumineuses fourragères
a) Cajanus cajan
Famille :
Papilionaceae
Ordre :
Leguminosales
Figure 8. Espèce identifiée :
Cajanus cajan.
b) Centrosema pubescens
Famille : Fabaceae
Ordre : Leguminosales
Figure 9. Espèce identifiée :
Centrosema pubescens.
II.3.3 Arbres et arbustes fourragers
a) Hymenocardia ulmoides
Famille :
Hymenocardiaceae
Ordre :
Euphorbiales
Nom usuel : Munsanga (bas Congo)
Figure 10. Espèce identifiée :
Hymenocardia ulmoides.
b) Ficus thonningii
Famille : Moraceae
Ordre : morales
Synonyme : F. hochstetteri, F.
persicifolia
Nom usuel : Nsanda
(bas congo)
Figure 11. Espèce identifiée :
Ficus thonningii.
II.3.4 Autres espèces fourragères
identifié
a) Cyperus distan
Famille : Cyperaceae
Ordre : Cyperale
Figure 12. Espèce identifiée :
Cyperus distans
b) Urena lobata
Famille : Malvaceae
Ordre : Malvales
Synonyme ; mpunga mpunga (bas
congo)
Figure 13. Espèce identifiée :
Urena lobata.
b) Sida acuta
Famille :
Malvaceae
Ordre : Malvales
Figure 14. Espèce
identifiée : Sida acuta.
c) Commelina erecta
Famille : commelinaceae
Ordre : commelinales
Figure 15. Espèce
identifiée : Commelina erecta.
d) Boerhavia diffusa
Famille : Nyctaginaceae
Ordre : Caryophylales
Noms communs : Dibata bata,
hogweed.
Figure 16. Espèce identifiée :
Boerhavia diffusa.
II.4 DISCUSSIONS
En résumé, notre étude a pu identifier
parmi les graminées, 7 espèces : Panicum maximum JACQ. ,
Pennisetum purpureum - SCHU, Setaria megaphylla (L) P.
BEAUV., Echinochloa colonum (L) LINK., Hyparrhenia rufa
(NESS.) STAPF., Melinis minutiflora, et Digitaria
decumbens.
Parmi les légumineuses, elle a identifié 2
espèces : Cajanus cajan et Centrosema
pubescens.
En dehors des graminées et des légumineuses, 7
espèces pouvant être utilisées comme espèces
fourragères ont aussi été identifiées. Ce
sont : Hymenocardia ulmoides, Ficus thonningii,
Cyperus distan, Urena lobata , Sida acuta, Commelina erecta et
Boerhavia diffusa.
En ce qui concerne les graminées, dans les
régions où il pousse, Panicum maximum est
considéré comme une plante fourragère de très
grande valeur et il est très apprécié par le bétail
et le gibier. On peut en faire du foin de très bonne qualité.
On le cultive à partir de graines et il se multiplie rapidement lorsque
les conditions sont favorables. Il forme alors une croissance luxuriante.
Mais il peut aussi devenir une mauvaise herbe persistante dans les champs
cultivés.
Pennisetum purpureum est une des graminées
fourragères la plus communément cultivée. Elle produit de
grandes quantités de matières sèches, mais de faible
teneur en protéines à moins d'être fauchée à
un âge très jeune. Pennisetum purpureum est facilement envahi par
les mauvaises herbes et au bout de 2 ou 3 ans, il doit être
replanté. On le plante de la même façon que la canne
à sucre.
Setaria megaphylla colonise naturellement les
endroits perturbés et on le trouve souvent près de l'eau. Comme
pâturage, il est bon à l'état jeune quand la production de
feuilles, bien appétées, est abondante.
Selon la littérature, la valeur fourragère
d'Echinochloa colonum est assez moyenne et elle passe plus souvent
comme une mauvaise herbe.
Hyparrhenia rufa tolère bien le feu
saisonnier. Sa production en matières sèches et matières
fraîches est abondante. Il convient bien à la fabrication du foin
et des ensilages, mais sa fermentation est lente. Sa capacité de
persister et de produire des gains de poids élevés dans des
conditions de charge pastorale importante démontre sa valeur dans
l'agriculture africaine. Il concurrence très bien les mauvaises herbes.
Il n'est pas très bien appété quand elle approche le
stade de maturité. H. rufa est une plante naturelle des
pâturages à travers l'Afrique et l'Amérique latine ;
il est principalement utilisé dans la production des bovins à
viande. En Afrique, il est utilisé pour les toits de chaume et comme
paille d'utilisation générale et il produit aussi de la pulpe
pour la fabrication du papier.
Melinis minutiflora est une graminée bien
connue comme foin, ou herbe de pâturage, mais à cause de sa
mauvaise odeur à l'état frais, il n'est pas bien
appété au premier contact, seulement avec l'habitude. Cette
odeur a cependant la réputation de repousser les insectes, les serpents
et les tiques. Il est considéré comme une plante insecticide. Il
est une espèce pionnière, colonisant les zones ouvertes et
incendiées ; c'est une plante pyrophile ou « pyrophyte »,
c'est-à-dire tolérante et adaptée aux incendies. Il est
propagé par dispersion des graines dans le vent.
Digitaria decumbens est une excellente herbe de
pâturage, car elle demeure verte tout le long des saisons pluvieuses et
sèches. Il est très bien apprécié dans les
pâturages comme à l'étable. A cause de sa
compétivité, il a été souvent utilisé dans
la lutte contre les mauvaises herbes. C'est une excellente espèce pour
la production de viande et de lait.
Cajanus Cajan est aussi bien utilisé pour
l'alimentation humaine que comme plante fourragère ou de couverture. Il
est une bonne source de protéines. Il est aussi utilisé comme
fumier vert.
Centrosema pubescens doit être bien
établi lors de la première année, avant de le laisser
être brouté. Et il faut l'aider à vaincre les mauvaises
herbes. On devrait le cultiver en association avec une graminée tout en
évitant sa dominance. ll se régénère facilement
après un feu, à partir des graines. On en fait de bons foins.
Pour l'ensilage, il faut la mélanger avec une autre comme l'herbe de
Guinée.
Les feuilles, parfois rougeâtres, des repousses de
Hymenocardia ulmoides, ou arbre au coeur rouge, sont comestibles et
ont un goût d'oseille, un peu salé. Elles sont bien
appétées par les chèvres et les moutons.
Le bétail consomme les feuilles, les brindilles et les
fruits séchés de Ficus thonningii tombées
à terre.
Les jeunes plantes de Cyperus distans sont parfois
utilisées comme fourrages, ainsi que ses rhizomes ou tubercules.
Les jeunes feuilles d'Urena lobata sont
consommées au Gabon. La jeune plante peut être utilisée
comme fourrage pour les animaux.
Sida acuta est souvent considéré comme
une mauvaise herbe, particulièrement pour les pâturages
améliorés. Les bovins semblent la consommer sans
problème, mais selon la littérature elle est
considérée comme toxique pour les chèvres.
Les feuilles et les tiges de Commelina erecta sont
parfois utilisées comme légumes ou condiments. On dit d'elle
qu'elle est la nourriture préférée du cerf à la
queue blanche.
Les jeunes pousses et feuilles de Boerhavia diffusa
sont parfois utilisées cuites comme légumes. La graine et
la racine sont aussi consommées dans quelques régions ; le
bétail, particulièrement le mouton, s'en nourrit.
CONCLUSION ET SUGGESTIONS
Notre travail, intitulé « Identification
d'espèces fourragères pouvant être utilisées dans
l'aménagement d'un pâturage dans le site de la ferme essel
à Mont - Ngafula (Kinshasa)» poursuivait l'objectif de
contribuer à l'augmentation de la production animale en RDC en
identifiant les ressources végétales pouvant être
utilisées comme fourrages en vue d'aménager des pâturages,
en tenant compte de leur appétibilité et de leur valeur
nutritionnelle.
Ce travail a proposé une photographie et une
description d'espèces fourragères susceptibles d'être
utilisées dans l'alimentation des ruminants et autres herbivores, et
pouvant être recommandées dans les programmes
d'amélioration de la production animale. Ainsi, les espèces
suivantes ont été photographiées et
décrites : Panicum maximum ; Pennisetum purpureum ;
Setaria verticalata ; Echinochloa colonum ; Hyparrhenia rufa ;
Melinis minutiflora ;
Digitaria
decumbens ; Cajanus Cajan ; Centrosema pubescens ;
Hymenocardia ulmoides ; Ficus thonningii ; , Cyperus distan ;
Urena lobata ; Sida acuta ; , Comelina erecta ; , Boerhavia
diffusa.
Cependant en rapport avec les résultats obtenus, il
convient de dire que parmi les espèces identifiées certaines se
prêtent bien à la consommation par le bétail, et sont
même considérées comme excellentes, tandis d'autres ont
plutôt la réputation d'être de mauvaises herbes et sources
de toxicité. Il faut donc faire montre de discernement dans le choix
des espèces ici proposées.
Ce travail devrait être complété par
l'étude d'un nombre plus important d'espèces rencontrées
dans nos milieux et des études plus approfondies de leur
adéquation comme plantes fourragères dans nos milieux, même
jusqu'à en déterminer la valeur bromatologique.
.
BIBLIOGRAPHIE
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04/06/2010 16:12
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04/06/2010 15:36
http://www.plantzafrica.com/plantqrs/setariamegaphyl.htm
6/4/2010 15:16
http://www.fao.org/ag/aga/agap/frg/afris/Data/137.HTM
6/4/2010
15:07
TABLE DES MATIERES
0. INTRODUCTION
1
0.1. Problématique
1
0.2. Hypothèse du travail
1
0.3. Objectif général
1
0.4. Choix du sujet
1
0.5. Intérêt du sujet
2
0.6. Délimitation du sujet
2
0.7. Canevas
2
IERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
3
I.1PARCOURS NATURELS
3
I.1.1 Ensemencement des parcours naturels
4
I.1.2 La gestion des pâturages
5
I.1.3 Facteurs limitant la productivité des
parcours naturels
5
I.2 AMENAGEMENT DES PATURAGES
6
I.2.1 Pâturages artificiels sous les
tropiques
6
1. Définition de pâturage artificiel
et son importance
6
2. Multiplication des espèces
fourragères
6
I.2.2 Principe de composition des mélanges
fourragers sous les tropiques
7
I.2.3 Facteurs favorisant la consommation de
l'herbe
7
I.2.4 Stratégies d'aménagement des
pâturages
8
1. Définition de l'aménagement d'un
pâturage
8
2. Étude physique et socioéconomique
du milieu
8
I.2.5 Méthodes d'aménagement des
pâturages
9
I.3 INFLUENCE DE LA QUALITE DES PATURAGES SUR LA
PRODUCTIVITE DES BOVINS, OVINS ET CAPRINS
11
I.3.1Valeur fourragère d'un
pâturage
11
I.3.2 Appétibilité des plantes
11
I.4 CARACTERISTIQUE DE LA FLORE NATURELLE DE
KINSHASA ET ENVIRONS
12
I.4.1 CARACTERISTIQUE ECOLOGIQUE DE LA VILLE DE
KINSHASA
12
I.4.1.1. MILIEU ABIOTIQUE
12
I.4.1.1.1. LOCALISATION GEOGRAPHIQUE
12
I.4.1.1.2. SOLS
12
1. Classification
12
2. Origine
12
3. Types de sols
13
I.4.1.1.3. CARACTERISTIQUES CLIMATIQUES
13
Rythme saisonnier
13
2. Température
13
3. Humidité relative
14
4. Les précipitations
14
I.4.1.2. MILIEU BIOTIQUE
15
I.4.1.2.1. VEGETATION DE KINSHASA
15
I.4.1.2.1.1. VEGETATION SAVANICOLE
15
I.4.1.2.1.2. VEGETATION FORESTIERE
16
1. Forêts secondaires
17
2. Forêts ripicoles et
marécageuses
17
IIEME PARTIE : EXPERIMENTATION
18
II.1 MILEU D'ETUDE
18
II.1.1 Situation géographique de la commune
de Mont Ngafula
18
II.1.2 Caractéristiques biophysiques de la
commune de Mont Ngafula
18
II.2 METHODOLOGIE DU TRAVAIL
21
II.2.1 Identification des ouvrages de
référence
21
II.2.2 Prise de photos numériques sur le
site de la ferme ESSEL à Mont Ngafula
21
II.2.3 Identification des espèces
fourragères à l'aide des photos et des ouvrages de
référence
21
II.2.4 Complément de l'identification
à l'aide des images de Google (Internet)
21
II.3. Présentations des résultats
22
II.3.1 Graminées fourragères
22
II.3.2 Légumineuses fourragères
29
II.3.3 Arbres et arbustes fourragers
31
II.3.4 Autres espèces fourragères
identifié
33
II.4 DISCUSSIONS
38
CONCLUSION ET SUGGESTIONS
41
BIBLIOGRAPHIE
42
|