Partie 1: Introduction
1. Les étapes du module ÇTravail de
BachelorÈ 1
1.1. Objet d'étude
De nos jours, nous, auteures de cette recherche, avons la
conviction qu'il est primordial de vivre des relations affectives. Pour
qu'elles soient considérées comme positives, elles doivent
être source de bonheur et nous rendre heureux . Elles dépendent
souvent de notre capacité à créer des liens,
d'échanger.
Nous avons également remarqué que l'image
idéale est de vivre en couple.
Dans ce sens, nous avons choisi de diriger notre travail de
recherche à travers l'étude de témoignages de personnes
qui, de par leur acte répréhensible, se sont retrouvées en
milieu fermé avec d'autres sujets du même sexe qu'elles n'ont pas
choisis.
De plus, nous nous sommes particulièrement
intéressées au milieu carcéral car c'est un lieu oü
l'on vit en communauté tout au long de la journée et oü il
existe des espaces d'échanges divers. Lors de la prise des repas, les
moments de pause, la promenade, la douche, au travail, dans une cellule, tout
s'effectue en groupe. En effet, il est possible de se retrouver seul dans une
cellule mais seulement lors de l'exécution de la peine. Durant la
détention en préventive, il est pratiquement impossible d'avoir
des moments d'intimité.
Pour mieux conna»tre l'univers carcéral, nous
avons eu la chance de pouvoir rencontrer le directeur d'un pénitencier
et un surveillant . Ils nous ont permis d'entrer et de découvrir
certains lieux d'une prison.
Lorsque nous avons rencontré le directeur de prison et
le surveillant, nous pensions mener des entretiens avec des détenus.
Cependant, le directeur pensait quant à lui, qu'il serait plus facile de
construire notre mémoire avec le personnel encadrant.
Puis ne connaissant guère le milieu carcéral,
notre directeur de mémoire nous a fortement conseillé de nous
tenir à notre première idée plutôt que de faire des
entretiens avec le personnel encadrant.
Nous lui avons donc fait confiance et nous sommes
retournées avec conviction à notre premier objectif et avons
construit notre bachelor dans cette optique
1.2. Motivations personnelles
Nous travaillons toutes les deux dans le champ du handicap et
voulons aborder d'autres thèmes que ce que nous avons l'habitude de
côtoyer dans notre vie professionnelle.
Nous éprouvions le besoin d'élargir notre
horizon, pour être dans une vision plus généraliste et
peut-être changer nos représentations sociales sur
l'intégration et la discrimination. Nous avons eu toutes les deux, une
formation continue au sujet de l'affectivité et de la sexualité
des personnes vivant en situation de handicap avec Mme Agthe-Diserens
(sexologue). Durant cette formation, nous avons approfondi le sujet de la
sexualité, qui est souvent mal percu par les professionnels. C'est
encore un sujet tabou, mais pas seulement chez les professionnels,
également dans la majorité de la société; cette
dernière a des représentations (notamment , la vision
judéo-chrétienne) qui sont induites, peut-être par
l'idée, que le plaisir qui prime est considéré comme
immoral. La sexualité doit, hypothétiquement en premier lieu,
assurer la pérennité de l'espèce.
Ainsi certaines pratiques sexuelles comme la masturbation,
l'expérience homosexuelle et certaines personnes touchées dans
leur intégrité psychique et/ou physique sont le plus souvent
discriminées. Elles ne relèvent pas de la reproduction et, sont
donc la plupart du temps considérées comme des sujets tabous.
L'affectivité et la sexualité permettent
également de ne pas être seul et d'être en lien. C'est ce
deuxième sujet qui nous tient particulièrement à cÏur
et que nous souhaitions étudier dans le parcours de vie des
détenus.
Si nous avons privilégié la question de la vie
affective dans le milieu carcéral ferm é, c'est parce que c'est
encore un sujet tabou, même pour nous, ainsi peu abordé et cela
nous a donné l'envie de l'approfondir.
Par conséquent, nous avons utilisé
l'opportunité du travail de bachelor pour traiter cette question.
Après diverses lectures, nous avons pu constater que les
témoignages sur l'affectivité féminine et masculine
différaient.
En conséquence, nous avons préféré
cibler notre recherche sur le genre masculin car il nous semblai t que les
hommes ont plus de difficultés à exprimer comment ils vivent leur
affectivité.
Nous avons choisi l'adulte et non l'adolescent car ce dernier
est en pleine construction de sa personnalité et ainsi peut être
en prise avec d'autres phénomènes qu'un adulte pourrait vivre.
Ainsi, Ç nos objets È de recherche sont les
personnes incarcérées en prison, leurs conditions de vie, les
relations qu'elles ont avec leur environnement dans cette rupture
ponctuelle.
Pour notre part, nous pensons que la privation de liberté
n'entraine pas une absence de besoin d'affectivité pour les personnes
qui sont incarcérées.
De plus, nous proposo ns que la sexualité fasse partie de
la vie affective.
Dans nos motivations, nous avons eu différentes
réflexions dépendantes de la sociologie. La
société, pense-t-elle que lorsqu'il y a condamnation, les
détenus n'ont plus aucun droit? Ne peut-elle imaginer une
affectivité, des formes de sexualité au sein d'un groupe
d'individus de même sexe?
Nous avons finalement choisi pour ce travail de bachelor une
orientation phénoménologique pour éclairer quelque
<<chose>, de compliqué et de ne pas effectuer une lecture
sociologique de la vie en prison.
De plus, lors de notre formation à la HETS nous n'avons
pas étudié cette approche ainsi ce travail de bachelor nous a
permis d'élargir nos connaissances.
En bref, nos motivations découlent de deux axes
principaux. Le premier est l'envie d'élargir notre horizon professionnel
et le second de lever le voile sur le tabou de l'affectivité et de la
sexualité dans le milieu carcéral.
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