CHAPITRE I : NECESSITE DE LA REGLE DANS LA CONDUITE DE
LA POLITIQUE MONETAIRE PAR LES BANQUES CENTRALES
Ce chapitre a pour objectif de présenter à
travers une revue de la littérature le débat règle contre
discrétion monétaire. Il est donc question ici de monter comment
les économistes ont pu s'accorder sur l'utilisation de la règle
monétaire par les banques centrales. Ainsi, dans une première
section nous présentons les facteurs qui ont permis aux
différents économistes de politiques monétaires de
conclure sur la supériorité des règles sur les politiques
discrétionnaires. La deuxième section quant à elle, nous
permet de conclure sur les conditions que doit respecter une règle
monétaire afin d'être acceptée comme étant capable
de représenter la politique monétaire d'une banque centrale. Ceci
d'autant plus que le débat sur le type de règle monétaire
que doit suivre une banque centrale reste d'actualité.
Section 1 : TRANSPARENCE ET CREDIBILITE COMME FACTEURS
DE DECISION
ENTRE DISCRETION ET REGLE MONETAIRE
L'objectif de cette section est de présenter les
différentes motivations qui ont poussées les économistes
à conclure sur la supériorité de la règle par
rapport à la discrétion. Pour donc mener à bien ce
travail, nous présenterons dans un premier temps le mode de
fonctionnement discrétionnaire ainsi que les résultats
liés à une telle démarche. Et dans un second temps, nous
présenterons la politique de règle monétaire et son
caractère préférentiel face à la
discrétion.
A. La discrétion conduit à un coût
positif
La discrétion monétaire est le fait pour une
banque centrale d'agir au cas par cas Kamgna et al (2009). Ainsi, les
autorités monétaires procèderont à un calcul
d'optimisation à chaque période. La question ici est de savoir ce
qui motive une banque centrale à agir ainsi ? En d'autres termes,
comment fonctionne la discrétion monétaire ?(1) et surtout quels
sont les coûts d'un tel comportement ? Ou tout simplement les effets de
ce comportement sur l'efficacité de la politique monétaire
?(2)
1. Fonctionnement de la discrétion
monétaire
Il est parfaitement établi qu'une banque centrale
indépendante est libre de choisir son instrument. Beaucoup d'auteurs ont
suggéré que, comme il n'y pas de technologie d'accord tangible
pour garantir que les choix seront faits de manière similaire, les
banques centrales indépendantes sont inévitablement
destinées à se comporter de façon discrétionnaire,
faisant un calcul d'optimisation à chaque période. Pour Barro et
Gordon (1983), les surprises d'inflation générées par des
politiques discrétionnaires peuvent avoir quelques effets
bénéfiques tels l'expansion de l'activité
économique et la réduction de la valeur réelle de
l'ensemble des dettes, obligations et engagements financiers nominaux du
gouvernement. Ils complètent en disant que ces effets
bénéfiques se produisent lorsque le taux d'inflation
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observé à la période t
(ire) est supérieur au taux d'inflation anticipé
(ir~~) Barro et Gordon (1983). Ceci notamment pour
la croissance réelle de l'activité économique.
L'absence d'une technologie permettant des choix similaires
d'instruments par les banques centrales, la réduction du montant
réel de la dette d'un gouvernement ainsi que l'expansion de
l'activité économique réelle via les surprises d'inflation
sont autant de raisons qui justifient l'utilisation d'une politique
discrétionnaire par une banque centrale. Cependant, Barro et Gordon
montrent dans leur étude de 1983 que ces bénéfices de
surprises d'inflation ne sont pas automatiquement réalisables
d'où la notion du coût de la discrétion
monétaire.
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