1.1.2. Présentation de la Réserve de
Biosphère de la Pendjari
La Réserve de Biosphère de la Pendjari (RBP)1 ,
souvent appelée « Parc National de la Pendjari » (PNP) est
située à l'extrême Nord-Ouest de la République du
Bénin. Ses limites géographiques sont comprises entre 10'
degrés 30' et 11 degrés 30' latitude Nord, 0 degré 50' et
2 degrés 00' longitude Est. Elle fait partie du plus grand ensemble
d'Aires Protégées de l'Afrique de l'Ouest, à savoir,
l'écosystème WArly-Pendjari. Ce grand ensemble regroupe outre la
RBP, la Réserve de Biosphère Transfrontalière « W
», partagée par le Bénin, le Niger et le Burkina Faso ainsi
que les Aires Protégées de statuts divers au Burkina Faso (Pama,
Arly, Singou), voire du Togo (Oti, Kéran, Mandouri.)
1 Plan d'Aménagement et de Gestion
Participative de la Réserve de Biosphère de la Pendjari, 2005
Au total, ces aires occupent une superficie d'environ 50.000
km2, dont 12.500 km2 au Bénin. Un 10ème de
cette superficie soit environ 5000 km2 est constitué par la RBP.
1.1.2.1. La flore
La végétation est caractéristique pour la
zone soudanienne avec une mosaïque de savanes herbeuses, arbustives,
arborées et boisées ainsi que des forêts claires abritant
une strate herbacée dominée par les graminées. A ces
formations bien réparties sur l'ensemble de la Réserve viennent
s'ajouter deux formations strictement limitées à la
proximité de la rivière Pendjari (la galerie forestière et
la forêt ripicole de Bondjagou, à l'Est du parc). La
végétation de la RBP est fortement marquée par
l'utilisation du feu.
1.1.2.2. La faune
La faune de la RBP représente la plupart des
espèces de grands mammifères typiques pour cette région de
l'Afrique de l'Ouest. On y retrouve dix (10) différentes espèces
d'antilopes ainsi que des espèces déjà disparues ou
menacées dans une grande partie de la région, comme
l'éléphant, le buffle, etc. En dehors des grands
mammifères, on note la présence des carnivores (lion,
guépard, hyène tachetée, léopard) qui
présentent un intérêt particulier pour les touristes. Il
existe également la petite faune non mammifère constituée
d'oiseaux, de poissons, de reptiles et amphibiens puis d'insectes. Toutes ces
espèces confèrent au parc sa beauté remarquable.
1.1.2.3. Le milieu humain
La zone riveraine est définie comme l'espace
périphérique de la Réserve où résident les
populations dont les activités ont une influence sur la Réserve,
notamment dans l'exploitation des ressources naturelles. Cette « aire de
transition », selon la terminologie de MAB-UNESCO est alors
constituée de l'ensemble des villages limitrophes, élargi aux
localités voisines si des raisons d'ordre historique, culturel et
politique leur confèrent également des droits sur les
ressources.
La zone riveraine abrite les villages suivants, juste en bordure
de la Réserve :
? Axe Tanguiéta - Batia :
Tanguiéta, Bourniessou, Nanébou, Tchanwassaga, Pessagou,
Tanougou, Tchafarga, Sangou, Kolégou et Batia
? Axe Tanguiéta - Porga :
Sépounga, Tiélé, Mamoussa, Toumséga, Dassari,
Nagasséga, Pouri, Firihiun, Daga et Porga
D'autres villages et hameaux sont plus éloignés
mais exercent également une influence sur les ressources naturelles de
la réserve : Tétonga, Tantéga, Tankouari,
Setchéndiga, Pingou (Nouriahoun et Mounsahou), Tchatingou.
Trois principaux groupes ethniques vivent dans la zone
riveraine:
? Les Bialbe (65%), qui parlent le Biali, sont
installés dans le bassin de l'Oti dans les communes de Tanguiéta
et Matéri, le long de la piste Tanguiéta-Porga;
? Les Gourmantchés (23 %) à Tanougou dans la
commune de Tanguiéta et le long de la piste Tanguiéta-Batia,
ainsi qu'à Kaobagou dans la commune de Kérou située
à l'est de la chaîne de l'Atacora
? Les Wama (7 %) dans la commune de Tanguiéta et dans la
zone de Siri.
A ces principaux groupes s'ajoutent les éleveurs Peulh,
plus ou moins sédentaires, auxquels les autres ethnies confient leurs
bovins pour gardiennage. Tanongou est un centre majeur d'échanges entre
les Peulhs et les autres ethnies. A Tanguiéta et d'autres centres
ruraux, on trouve en plus des commerçants yoruba et surtout Dendi, dont
la langue devient de plus en plus la langue vernaculaire de la zone.
|