CHAP I:
INTRODUCTION
I.1. PROBLEMATIQUE
L'avènement de l'endoscopie plus
particulièrement de la gastroscopie a révolutionné le
diagnostic des affections oeso-gastroduodénales (1,2). En effet, la
Médecine, science et art de guérir, est marquée par
l'accroissement constant des données publiées et le
développement rapide de nouvelles techniques qui modifient constamment
les stratégies de prise en charge préventive, diagnostique et
thérapeutique des maladies (3).
En tant qu'examen paraclinique, la gastroscopie
présente l'avantage de donner un diagnostic précis des
pathologies gastriques, celles-ci s'exprimant toutes habituellement par une
douleur épigastrique (4). Elle permet donc de trancher entre pathologies
gastriques inflammatoires (Gastrites aigués ou chroniques),
ulcéreuses (ulcère gastrique ou gastroduodénal,
ulcération d'une tumeur gastrique) et pathologies tumorales (polypes,
cancer de l'estomac). TSHIAMALA P.et MASUDI concluent à l'issue de leur
enquête en ville de KINSHASA portant sur les douleurs
épigastriques : « l'endoscopie digestive
couplée à des biopsies pour les études histologiques
permet de poser le diagnostic exact de la gastrite »(5).
La difficulté de différencier un cancer
gastrique débutant de la maladie ulcéreuse gastroduodénale
est généralement reconnue dans la littérature
médicale (3,6). Il arrive donc qu'un diagnostic initial d'ulcère
gastrique soit remplacé par un diagnostic de cancer gastrique.
Rares sont les maladies qui recouvrent autant de faits
disparates que les pathologies gastriques dont le diagnostic de certitude sur
base des données cliniques reste difficile et la classification
discutable (7). Ainsi, l'endoscopie aide tant soit peu à la
précision du diagnostic. Mais l'endoscopiste ne perçoit que la
surface de la muqueuse. Il ne peut préjuger de son état
réel et s'il réalise un véritable score que la clinique,
le défaut de concordance persiste dans certain cas (1). Malgré
ces difficultés, à l'heure actuelle, le couple
endoscopie-biopsies reste la meilleure approche diagnostique sous
réserve d'une étude macroscopique précise et de
l'utilisation des biopsies en sites multiples (4,6,8).
Cette technologie est largement rependue en Europe où
elle est en train d'acquérir un caractère plutôt
obligatoire devant tout maux de l'estomac (1). En France par exemple, B.
MOULINIER et Ph. Grenier BOLEY rapportent qu'en 2001, dans 85 % des cas
d'hémorragies digestives hautes, l'endoscopie d'urgence avait pu
apporter des renseignements précieux concernant soit le diagnostic par
observation directe de la lésion soit la localisation du saignement
pouvant guider le geste chirurgical (9). Au Japon, KUDO S. et Al. avaient
rapporté en 1999 avoir détecté par endoscopie 14436
lésions néoplasiques sur une période de 13 ans(10).
Elle est par contre peu implantée en Afrique Noire. Les
résultats obtenus dans cette région s'avèrent concluants.
Au Benin par exemple, de 930 endoscopies oeso-gastroduodénales
réalisées en 18 mois au Centre National Hospitalier et
Universitaire (C.N.H.U) de COTONOU, 91 % de ceux-ci avaient
révélé de lésions. La pathologie inflammatoire
était prédominante contrairement aux données
cliniques : oesophagites, gastrites et duodénites étaient
observées respectivement chez 21,5 %, 47 % et 29,08 % des patients
explorés, cancer de l'oesophage (2,7 %), l'ulcère duodénal
était mis en évidence chez 18 % des patients contre 5,16 % pour
l'ulcère gastrique (11).
En République Démocratique du Congo (R.D.C.)
très peu de travaux traitent de ce sujet et c'est pour autant que cette
technologie est peu implantée dans notre pays. Une étude faite en
2001 portant sur un échantillon de la population congolaise (à
Kinshasa) avait révélé : des lésions
ulcéreuses (42,4 %), des lésions inflammatoires (38 %) et le
reste des lésions diverses sur une série de 290 patients ayant
subi une fibroscopie digestive haute(12).
Considérant nos conditions de travail, une question se
pose : « Quelle est la corrélation entre le diagnostic
sur base des données cliniques et les données de la
gastroscopie dans notre milieu? Cette endoscopie a-t-elle un
intérêt en clinique ? ».
Ceci nous a incité à faire l'étude des
cas ayant subi des gastroscopies exploratrices au Centre Médicale
Evangélique de NYANKUNDE / Clinique de BENI en ville de BENI.
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