DEDICACE
A ma famille :
- mes parents KAMATHE MATUMO Amboise et KAVIRA MAFUTA Sinata,
pour votre éducation et pour toute la souffrance que vous avez
endurée durant toute la période de ma formation.
- mes frères et soeurs, vous m'avez accompagné
courageusement durant ce cheminement difficile.
Je dédie ce travail.
REMERCIEMENTS
A l'Eternel Dieu pour avoir protégé toute ma
famille durant ma formation.
A tout le corps académique de l'Université
Catholique du Graben, et celui de la Faculté de médecine,
particulièrement:
- Au Prof. Dr AHUKA ONA LONGOMBE, pour avoir bien
accepté de diriger ce travail,
- Au C.T Dr SONNI MWEMBO, qui a bien voulu codiriger cette
étude et m'aider pour une meilleure présentation.
A Dr Justin DANGA, Médecin directeur du CME NYANKUNDE
Clinique de Beni ainsi qu'à toute l'équipe de la Salle
d'Opération pour la compétence et l'expérience sur
lesquelles repose l'aspect endoscopique de cette étude.
A mon père KAMATHE MATUMO, pour son soutien
inconditionnel qui m'a permis d'avancer et d'aller jusqu'au bout de mes
convictions.
A ma mère KAVIRA MAFUTA, pour son affection, son
soutien et pour la confiance qu'elle a toujours dans ce que j'entreprends.
A mes petits frères et petites soeurs, pour le
sacrifice de toute la famille pour mes études et surtout la souffrance
de ces dernières années.
A Papa KATHUMO TSONGO et mon cousin KAKULE KAMATHE
Charles : je n'oublierai jamais votre énorme contribution à
titre social, matériel et financier.
A Papa PALUKU ISAMURA, pour m'avoir parrainé tout au
long de ma formation.
A ESTHER SINGA, pour son amour, son soutien et sa patience. A
mes amis pour tous les bons moments de détente qui ont jalonné
mon long parcours médical : Dr PATRICK Kimuha, Dr MUPENZI Jahman,
Ir MUYISA Shakes,...mes compagnons de lutte : KASEREKA MUYISA Lui, KALUMBI
JOSEPHAT Belge, SHIMBI Shikala, Fanny MBAMBU SENGE, MBASE Mbonganga, KATEKYA
Lwanzo, DATHO Mumathe, MBALE Wa Sekera, ALICE Muyisa,...
A toutes les personnes que j'aime bien et dont je n'ai pas
cité les noms. Veuillez trouver ici le témoignage de ma profonde
gratitude.
SIGLES ET ABREVIATIONS
% : Pourcentage.
AINS : Anti-inflammatoires non stéroïdiens.
CDC: Center for Disease Control and prevention.
CME : Centre Médical Evangélique.
CNHU: Centre National Hospitalier et Universitaire.
Consult : Consultation.
OMS: Organisation Mondiale de la Santé.
RDC : République Démocratique du Congo.
USA: United States of America
RESUME
Nous analysons la corrélation entre les données
cliniques et données endoscopiques des examens fibroscopiques
oeso-gastroduodénaux réalisés au C.M.E NYANKUNDE/Clinique
de Beni chez 203 patients symptomatiques.
Les personnes d'âges moyens 20-50 ans sont les plus
concernées sans distinction de sexe. La traduction clinique est
essentiellement la douleur épigastrique 78,3 %.
De ces explorés ; 93,6 % étaient porteurs
de lésions et 22,2 % des diagnostics cliniques s'étaient
révélés erronés. La pathologie ulcéreuse
était prédominante : ulcère gastrique, ulcère
duodénal et ulcère double gastroduodénal étaient
observés respectivement chez 16,2 %, 1,5 % et 37,4 % des patients. La
gastrite chronique était mise en évidence chez 31,0 % et le
cancer de l'estomac chez 2,5 % des patients.
En fin, il n'y a pas de corrélation entre les
symptômes et l'aspect de la muqueuse à l'endoscopie. A l'issue de
cette enquête, la gastroscopie a révélé un
intérêt dans la démarche diagnostic des pathologies de
l'estomac.
CHAP I:
INTRODUCTION
I.1. PROBLEMATIQUE
L'avènement de l'endoscopie plus
particulièrement de la gastroscopie a révolutionné le
diagnostic des affections oeso-gastroduodénales (1,2). En effet, la
Médecine, science et art de guérir, est marquée par
l'accroissement constant des données publiées et le
développement rapide de nouvelles techniques qui modifient constamment
les stratégies de prise en charge préventive, diagnostique et
thérapeutique des maladies (3).
En tant qu'examen paraclinique, la gastroscopie
présente l'avantage de donner un diagnostic précis des
pathologies gastriques, celles-ci s'exprimant toutes habituellement par une
douleur épigastrique (4). Elle permet donc de trancher entre pathologies
gastriques inflammatoires (Gastrites aigués ou chroniques),
ulcéreuses (ulcère gastrique ou gastroduodénal,
ulcération d'une tumeur gastrique) et pathologies tumorales (polypes,
cancer de l'estomac). TSHIAMALA P.et MASUDI concluent à l'issue de leur
enquête en ville de KINSHASA portant sur les douleurs
épigastriques : « l'endoscopie digestive
couplée à des biopsies pour les études histologiques
permet de poser le diagnostic exact de la gastrite »(5).
La difficulté de différencier un cancer
gastrique débutant de la maladie ulcéreuse gastroduodénale
est généralement reconnue dans la littérature
médicale (3,6). Il arrive donc qu'un diagnostic initial d'ulcère
gastrique soit remplacé par un diagnostic de cancer gastrique.
Rares sont les maladies qui recouvrent autant de faits
disparates que les pathologies gastriques dont le diagnostic de certitude sur
base des données cliniques reste difficile et la classification
discutable (7). Ainsi, l'endoscopie aide tant soit peu à la
précision du diagnostic. Mais l'endoscopiste ne perçoit que la
surface de la muqueuse. Il ne peut préjuger de son état
réel et s'il réalise un véritable score que la clinique,
le défaut de concordance persiste dans certain cas (1). Malgré
ces difficultés, à l'heure actuelle, le couple
endoscopie-biopsies reste la meilleure approche diagnostique sous
réserve d'une étude macroscopique précise et de
l'utilisation des biopsies en sites multiples (4,6,8).
Cette technologie est largement rependue en Europe où
elle est en train d'acquérir un caractère plutôt
obligatoire devant tout maux de l'estomac (1). En France par exemple, B.
MOULINIER et Ph. Grenier BOLEY rapportent qu'en 2001, dans 85 % des cas
d'hémorragies digestives hautes, l'endoscopie d'urgence avait pu
apporter des renseignements précieux concernant soit le diagnostic par
observation directe de la lésion soit la localisation du saignement
pouvant guider le geste chirurgical (9). Au Japon, KUDO S. et Al. avaient
rapporté en 1999 avoir détecté par endoscopie 14436
lésions néoplasiques sur une période de 13 ans(10).
Elle est par contre peu implantée en Afrique Noire. Les
résultats obtenus dans cette région s'avèrent concluants.
Au Benin par exemple, de 930 endoscopies oeso-gastroduodénales
réalisées en 18 mois au Centre National Hospitalier et
Universitaire (C.N.H.U) de COTONOU, 91 % de ceux-ci avaient
révélé de lésions. La pathologie inflammatoire
était prédominante contrairement aux données
cliniques : oesophagites, gastrites et duodénites étaient
observées respectivement chez 21,5 %, 47 % et 29,08 % des patients
explorés, cancer de l'oesophage (2,7 %), l'ulcère duodénal
était mis en évidence chez 18 % des patients contre 5,16 % pour
l'ulcère gastrique (11).
En République Démocratique du Congo (R.D.C.)
très peu de travaux traitent de ce sujet et c'est pour autant que cette
technologie est peu implantée dans notre pays. Une étude faite en
2001 portant sur un échantillon de la population congolaise (à
Kinshasa) avait révélé : des lésions
ulcéreuses (42,4 %), des lésions inflammatoires (38 %) et le
reste des lésions diverses sur une série de 290 patients ayant
subi une fibroscopie digestive haute(12).
Considérant nos conditions de travail, une question se
pose : « Quelle est la corrélation entre le diagnostic
sur base des données cliniques et les données de la
gastroscopie dans notre milieu? Cette endoscopie a-t-elle un
intérêt en clinique ? ».
Ceci nous a incité à faire l'étude des
cas ayant subi des gastroscopies exploratrices au Centre Médicale
Evangélique de NYANKUNDE / Clinique de BENI en ville de BENI.
0.2. HYPOTHESES DE
TRAVAIL
Dans les perspectives de notre travail, nous avions
émis les hypothèses suivantes :
1. La gastroscopie aurait un intérêt dans la
démarche diagnostique des pathologies gastriques et ne confirmerait pas
toujours les données cliniques.
2. Le premier motif de l'exploration gastroscopique serait la
douleur à la région épigastrique.
3. Parmi les patients ayant subi l'exploration gastroscopique,
la pathologie ulcéreuse occuperait la première place.
4. La distribution des lésions inflammatoires,
ulcéreuses ou cancéreuses de l'estomac serait influencée
par le sexe et l'âge des patients ayant subi la gastroscopie.
0.3. BUT DU TRAVAIL
Le but du présent travail était d'établir
une corrélation entre les données cliniques et les données
endoscopiques dans les pathologies de l'estomac.
0.4. OBJECTIFS DU
TRAVAIL
Dans ce travail, nous nous sommes fixé comme objectifs
de :
1. décrire les particularités gastroscopiques
des différentes affections gastriques au C.M.E NYANKUNDE/Clinique de
BENI.
2. recenser les affections gastriques découvertes chez
les patients explorés.
3. inventorier les motifs ou les indications de la
gastroscopie dans notre milieu.
4. faire une comparaison entre les données cliniques
et les données gastroscopiques chez les malades respectifs ayant subi
l'exploration gastroscopique.
5. enfin, faire des suggestions pour apporter notre
contribution à l'épanouissement du secteur sanitaire dans notre
milieu concernant la démarche diagnostique des pathologies
gastriques.
0.5. CHOIX ET INTERET DU
SUJET
Appareil d'examen en progrès pour le maux de l'estomac,
nous avons vu pour la première fois dans notre milieu un endoscope au
CME/NYANKUNDE en 2008 lors de notre stage de vacances. C'est cette
curiosité scientifique d'évaluer l'intérêt de cette
technologie dans la démarche diagnostique des pathologies gastriques qui
nous a incité à faire cette étude.
Par ce travail, nous voulons montrer aux personnels soignants
(cliniciens) la place de la gastroscopie dans les affections de l'estomac dans
notre milieu.
0.6. DELIMITATION DU
TRAVAIL
Notre travail s'étendait sur une période
d'étude de 33 mois, soit de Mai 2008 à Janvier 2011.
Etude effectuée au C.M.E. NYANKUNDE / Clinique de BENI dont vous
trouverez la description au chapitre troisième du présent rapport
de travail.
CHAP. II : GENERALITES
SUR LA GASTROSCOPIE
II.1. NOTION DE
GASTROSCOPIE
Endoscopie est un terme générique, qui signifie
"regarder à l'intérieur". Le nom de l'organe suivi de -scopie
s'adresse plus spécifiquement à l'un ou l'autre examen. Ainsi,
une bronchoscopie désigne une endoscopie des bronches, une laryngoscopie
du larynx, une gastroscopie de l'estomac (13).
Les premiers pas de l'endoscopie remontent certes à
l'antiquité grecque, à l'époque d'HIPPOCRATE mais la nette
révolution date du début des années 70 au siècle
dernier, avec l'utilisation de la fibre optique et l'apparition des premiers
fibroscopes souples, qui ont permis d'augmenter considérablement les
performances techniques (1,3,7)
L'exploration gastroscopique est habituellement facile dont
le principe est le suivant : Le patient est en jeun depuis 6 heures; on
introduit l'endoscope souple par la bouche, on insuffle
modérément d'air pour déplisser les parois digestives
(entrainant ballonnement et éructation). Cet examen est pratiqué
après une anesthésie locale (anesthésie pharyngée
à la xylocaïne) ou généralement en cas d'examen
pratiqué en urgence comme pour une hémorragie digestive, le
patient n'étant pas en jeun :
- Perfusion d'érythromycine IV pour vider l'estomac.
- Intubation préalable si troubles de conscience car
risque d'inhalation (7,13,14,15).

Image : Déroulement de la
gastroscopie.
Source : WWW.emc-consulte.com (3).
L'utilisation des colorants fait apparaître des
détails (3,8). On utilise des colorants de muqueuse tels l'indigo carnin
qui s'insinue entre les lobules et accentue le relief ; soit les colorants
indicateurs de PH comme le rouge Congo qui, après injection de
pentagastrine, dessine en noir le fundus acido-sécréteur, enfin
des colorants mixtes comme le bleu de méthylène qui, autre son
pouvoir de colorant de muqueuse, se fixe sur les zones de métaplasie
gastrique ou intestinale à fonction absorbante (3,14).
L'endoscopie est nécessairement couplée avec
les biopsies dirigées qui doivent être multiples et
réalisées à divers niveau de l'estomac pour juger de la
diffusion du processus pathologique. Par rapport à d'autres
méthodes d'investigation, comme la radiologie même avec produit
de contraste, l'endoscopie présente le grand avantage de permettre non
seulement la prise des biopsies, qui peuvent confirmer ou préciser le
diagnostic microscopique mais aussi la réalisation des actes
thérapeutiques comme la résection des polypes, destruction des
tumeurs au laser, drainage des kystes du pancréas par
exemple,...(1,2,6,7).
II.2 RAPPEL ANATOMIQUE DE
L'ESTOMAC
L'Estomac est une portion dilatée du tube digestif
située entre l'oesophage et le duodénum, dans laquelle les
aliments restent quelques heures et là subissent les premières
étapes de la digestion (7,15). Situé dans la loge
sous-phrénique gauche, l'estomac a une taille qui varie selon la
réplétion. En moyenne, il mesure 25cm de longueur et 12 cm de
largeur. Il débute par le cardia qui le met en communication avec
l'oesophage et se termine par le pylore avec la première portion du
duodénum. On lui décrit plusieurs parties : la grosse
tubérosité (verticale) et la petite tubérosité qui
se continue par l'Antre pylorique et 2 courbures : la petite à
droite et grande courbure à gauche (16).
Du point de vue histologique, la paroi gastrique comprend 4
couches qui sont de l'intérieur vers l'extérieur :
- La muqueuse : faite d'un épithélium
cylindrique simple (formé des cellules mucoïde, principales et
pariétales), le chorion (tissus conjonctifs, vaisseaux sanguins et
lymphatiques) et de la muscularus mucosae.
- La sous-muqueuse : formée des tissus
conjonctifs, des vaisseaux sanguins et lymphatiques, le plexus nerveux de
MEISSNER.
- La couche musculaire composée des fibres musculaires
disposées en trois tuniques : couche oblique interne, couche
circulaire moyenne et couche longitudinale externe.
- La séreuse ou péritoine viscéral
(7,15).
La vascularisation de l'estomac dépend
entièrement du tronc coeliaque qui naît de l'aorte :
artère stomachique. Les veines sont parallèles aux
artères. Les lymphatiques sont très nombreux et placés le
long des veines. L'innervation parasympathique provient de 2 nerfs vagues
antérieur et postérieur (pour la motricité et la
tonicité du pylore). L'innervation sympathique provient des nerfs
spléniques accompagnant les artères gastriques
(sénilité, tonus vasomoteur) (16).
II.3. LA MUQUEUSE GASTRIQUE
NORMALE
En endoscopie, la muqueuse normale est
caractérisée par sa coloration et par l'aspect des plis
gastriques. La muqueuse normale a une coloration orangée au niveau du
fundus et prend dans la région antrale un aspect plus rouge. Il est
possible de varier cette coloration en relation avec des processus vasculaires;
plus blanche dans le syndrome anémique ou rouge violacé chez
les sujets incomplètement à jeun et en fonction de source de
lumière, traditionnelle ou au xénon. Dans la portion verticale,
les plis sont longitudinaux, parallèles, ils s'écartent seulement
au niveau du plancher tubérositaire pour s'efforcer au niveau de la
calotte après insufflation. Ils sont groupés et tassés au
niveau de la grande courbure et de la petite courbure, la largeur est de 0.8
à 10 mm. Les plis s'interrompent de manière nette au début
de l'antre. Ils prennent alors une forme circulaire, mobile, suivant le
péristaltisme qui nait à partir de l'ogive angulaire. La muqueuse
de l'antre est habituellement lisse mais elle peut, tout en restant normale
histologiquement, être parsemée des
micro-surélévations réalisant une muqueuse en chair de
poule, ou bien prendre un relief aréolaire. Dans 9 cas sur 10, à
un aspect endoscopique de muqueuse normale correspond une histologie normale
(15,17).
II.4 ASPECT DES LESIONS
ELEMENTAIRES EN GASTROSCOPIE
Les classifications se heurtent aux problèmes de
terminologie. Nous proposons ici une classification des aspects anormaux
rencontrés par l'endoscopie indépendamment de toute donnée
histologique, car les anomalies apparemment bien différentes peuvent
correspondre à un statut histologique identique.
1. l'aspect hémorragique : il est exceptionnel de
rencontrer une muqueuse saignant en nappe sauf dans les troubles majeurs de la
coagulation. Plus fréquentes sont les lésions
pétéchiales ou purpuriques, confluentes ou
disséminées. Les causes d'erreurs sont possibles, qu'il s'agisse
de traumatismes liés au fibroscope lui-même, aux aspirations par
sonde. Le diagnostic avec l'angiomatose est plus facile; les
éléments sont plus violets que rouge, discrètement
surélevés et aux contours moins régulièrement
cerclés.
2. L'aspect catarrhal : caractérisé par un
changement de coloration de la muqueuse qui devient rouge, parfois luisante.
Cet aspect peut être diffus sur l'ensemble de l'estomac ou se localiser
sur le fundus ou l'antre. Mais bien souvent la disposition est plus
précise, réalisant un aspect en bande au sommet des plis
fundiques ou irradiant en rayons de roue à partir du pylore. A cet
aspect rouge de la muqueuse s'associent des modifications du mucus épais
et louche et des exsudats collés à la paroi ou disposés de
façon réticulaire. Les causes d'erreurs sont rares sauf la stase
gastrique.
3. La muqueuse blanche = la coloration de la muqueuse est
blanc-jaunâtre. Elle laisse voir alors en transparence les vaisseaux
sous-muqueux capillaires et veineux. Ces aspects correspondent dans près
de 85 % à une atrophie histologique. Causes d'erreurs = syndrome
anémique.
4. Les érosions = l'érosion correspond à
une perte de substance superficielle entourée ou non d'un bourrelet mais
d'un halo congestif. Le fond peut être net détergé ou au
contraire recouvert d'un enduit fibreux donnant alors un aspect aphteux ou
nécrotique. Lorsque, perdant leur forme arrondie et leur topographie
disséminée les érosions sont irrégulières,
confluentes, elles posent un problème diagnostique avec les
hémopathies surtout lymphoïdes.
5. Les surélévations : elles se
présentent sous deux formes que d'habitude permet le plus souvent de
reconnaitre :
- La première est la surélévation
ombiliquée ou polyploïde. Il s'agit d'un nodule surmonté
d'une dépression détergée, ou découverte par une
membrane aphtoide ou nécrotique, de nombre variable. Le diagnostic
différentiel en est aisé dans la forme diffuse, mais lorsque ces
surélévations sont peu nombreux, plus volumineuses, elles feront
discuter les polypes gastriques, qu'ils soient fibro-inflammatoires ou
hyperplasiques.
- La seconde où la surélévation est
simple, plus blanche que la muqueuse de voisinage correspond aux
métaplasies intestinales à forme surélevée. Elle
est soit unique soit multiple, réalisant alors l'aspect en pierres de
jardin japonais.
6. Les gros plis : pour admettre et retenir en endoscopie
le terme de « gros plis »; il faut, comme pour l'examen
radiologique, obtenir une bonne distension de la cavité gastrique et
utiliser l'insufflation forcée. Les plis du corps gastrique ont une
épaisseur normale de 10 mm plus ou moins et se disposent de
manière parallèle. Deux anomalies sont donc possibles :
épaississement des plis et perte de leur disposition longitudinale
parallèle. La muqueuse qui les recouvre peut être de coloration
normale ou congestive de manière diffuse ou sous forme de bandes rouges
au sommet des plis. Le diagnostic différentiel est difficile. Il se pose
avec la maladie de MENETRIER, les varices de la grosse
tubérosité, les hémopathies et en particulier le lymphome
dans sa forme diffuse, avec le cancer surtout infiltrant de type linite, fixant
les plis.
7. Les rigidités : la rigidité est
caractérisée en endoscopie par la fixité des plis, soit au
niveau du fundus où ils ne sont pas effacés par l'insufflation
forcée soit au niveau de l'antre où leur direction, leur forme ne
sont pas modifiées par le péristaltisme. Le diagnostic est celui
des cancers infiltrants. (15,18).
II.5 ASPECT GASTROSCOPIQUE
DES MALADIES GASTRIQUES COURANTES.
Difficile de choisir entre synthèse et
exhaustivité lorsqu'on s'attaque à un sujet aussi ambitieux que
les pathologies gastriques (17). C'est sans doute pour cela qu'on les subdivise
en trois grandes catégories :
- Les pathologies inflammatoires dominées par les
gastrites aigues et chroniques
- Les pathologies ulcéreuses dont l'ulcère
gastroduodénal.
- Les pathologies tumorales = cancer de l'estomac, polypes et
autres tumeurs bénignes de l'estomac (17).
1. GASTRITES AIGUES.
La gastrite aigue est une inflammation aigue de la muqueuse
avec les autres couches de la paroi gastrique. Elle est parfois associée
à une inflammation des autres segments du tube digestif :
stomatite, pharyngite, oesophagite, entérocolites aigues (ingestion des
substances corrosives, toxi-infections alimentaires). Parmi les causes
étiologiques de la gastrite aigue, on cite :
1. Infection et toxi-infection : staphylocoque,
streptocoque, entérobactérie (salmonella, Escherichia coli,
shigella), clostridium.
2. Causes toxiques :
- Toxines exogènes = corrosives (acides et bases
concentrés, sels : chlorure de mercure, nitrate d'argent, acide
sulfurique, hydroxyde de sodium,...) ; les médicaments (aspirine,
anti-inflammatoire non stéroïdiens, corticoïdes, certains
antibiotiques, biorolidine, réserpine, antimitotiques), substances
irritantes (alcool, café, épices, ...).
- Toxines endogènes = dans l'insuffisance rénale
chronique décompensée.
3. gastrite de stress secondaire à des traumatismes
graves, des brulures étendues, une opération chirurgicale
(15).
La fibroscopie montre, plus ou moins associés, un
érythème, un oedème, des érosions, des
lésions ulcèro-nécrotiques, une fragilité de
muqueuse avec zones purpuriques, parfois la présence de sang dans la
cavité gastrique. L'endoscopie permet de distinguer la gastrique
hémorragique d'un ulcère gastrique ou d'un syndrome de
MALLORY-WEISS par lacération de la muqueuse du bas oesophage (15,17).
2. GASTRITES CHRONIQUES
La gastrite chronique est une maladie inflammatoire de la
muqueuse gastrique qui évolue vers l'atrophie gastrique,
attribuée dans la majorité des cas à la présence de
helicobacter pylori. La classification acceptée par la plus part des
spécialistes anatomopathologistes est la suivante : gastrite
superficielle, gastrite atrophique et atrophie gastrique.
La gastrite chronique est une maladie multifactorielle. Les
agents étiologiques doivent être d'intensité moyenne ou
légère et de longue durée d'action. Il s'agit d'agent
bactérien : helicobacter pylori responsable de 80 à 90 des
cas de gastrite chronique; les médicaments (aspirine, AINS, ...). Parmi
les facteurs prédisposant, on a incriminé les agressions
alimentaires, chimiques (alcool grave, tabagisme), mécaniques (aliments
durs insuffisamment mastiqués, troubles moteurs gastro-intestinaux),
reflux biliaire duodénaux-gastrique, irradiation, facteurs endocriniens
(hyperthyroïdie, maladie d'ADDISON, ...) etc(15).
La fibroscopie permet de déterminer le siège de
la gastrique; les biopsies multiples permettent de reconnaitre le type
histologique. On peut observer les lésions d'atrophie glandulaire et de
métaplasie surtout à forme déprimée, plus rarement
des îlots de dysplasie, des polypes hyperplasiques ou adenomateux
(15,17).
3. ULCERE GASTRODUODENAL CHRONIQUE
Les termes « maladie peptique » ou
« ulcère peptique» sont utilisés parfois pour
désigner des pathologies liées à un
déséquilibre ente facteur d'agression et de défense de la
muqueuse dans les gastrites et les ulcères gastroduodénaux.
L'ulcère gastroduodénal chronique est
caractérisé par des ulcères récidivants de la
muqueuse gastrique ou duodénale souvent liés à la
présence d'une bactérie (hélibacter pylori). La
colonisation à hélicobacter pylori est observée dans 70 %
des cas d'ulcère de l'estomac et 90 % des cas d'ulcère
gastroduodénal non lié à helicobacter pylori (5 à
20 % des cas) sont représentés par : les médicaments
(AINS, corticoïdes), l'hypersécrétion d'acide gastrique
(syndrome de ZOLLINGER ELLISON), tabagisme, alcoolisme, facteurs
héréditaires, nerveux, hormonaux, et
neurovégétatifs; certaines maladies : maladie de CROHN,
cirrhose du foie décompensée, hyperparathyroïdie,
résection étendue de l'intestin grêle.
L'ulcère est presque toujours unique, mais parfois on
observe 2 ou plusieurs ulcères gastriques, duodénaux ou
gastriques et duodénaux (15).L'endoscopie avec biopsies multiples est
indispensable en présence de tout ulcère gastroduodénal
car en réalisant les biopsies sur les berges de l'ulcère, elle
permet d'éliminer un cancer gastrique ou déceler un début
de dégénérescence maligne (15,17).
NB : ULCERE GATRO-DUODENAL AIGUE
Les lésions débutent par des
pétéchies ou des ecchymoses qui se transforment en
ulcération de la muqueuse de quelques millimètres de
diamètre. Les ulcérations peuvent gagner la sous-muqueuse et
donner lieu à des hémorragies multiples. Les lésions sont
localisées le plus souvent au niveau du duodénum (ulcère
de CUSHING en cas de traumatisme crânien ou ulcère de CURLING en
cas de brulures étendues) (15).
TUMEURS DE L'ESTOMAC
On distingue du point de vue histopathologique plusieurs
types de tumeurs malignes au niveau de l'estomac :
- Les tumeurs épithéliales =
adénocarcinome : 95 %
- Les tumeurs mésenchymateuses = lymphomes malin non
hodgkiniens, réticulosarcomes, fibrosarcomes angiosarcomes,
liposarcomes.
- Tumeurs carcinoïdes
- Ainsi que les métastases des tumeurs non
gastriques.
Les facteurs prédisposant au cancer de l'estomac sont
l'alimentation riche en nitrosamines formées à partir des
nitrates (fertilisants), en viandes fumées ou en poissons salés,
l'ulcère gastrique surtout antral, gastrite atrophique, anémie
pernicieuse, polypes adenomateux et villeux, métaplasie intestinale,
appartenance au groupe sanguin A, résection gastrique subtotal. La
présence d'helicobacter pylori a été signalée dans
plus de 60 % des cancers de l'estomac (15).
La gastroscopie avec biopsie multiple est indispensable pour
préciser le diagnostic. Elle montre des images diverses : cancer
superficiel muco-érosif de pronostic relativement favorable, la niche
ulcéreuse dans l'ulcère-cancer, la tumeur infiltrante dans la
linite plastique. Le cancer gastrique se développe toujours sur une
muqueuse pathologique, les modifications de la muqueuse se font dans le sens de
l'atrophie avec îlots de métaplasie; maximales au voisinage de la
lésion (6,15,17).
II.6. CONCLUSION
Rares sont les maladies qui recouvrent autant de faits
disparates que les pathologies gastriques dont le diagnostic de certitude sur
base de donnés cliniques reste difficile et la classification discutable
(17). Ainsi, l'endoscopie aide tant soit peu à la précision du
diagnostic. Mais l'endoscopiste ne perçoit que la surface de la
muqueuse. Il ne peut préjuger de son état réel et s'il
réalise un meilleur score que la clinique, le défaut de
concordance persiste dans certains cas (1). Malgré ces
difficultés, à l'heure actuelle, le couple endoscopie-biopsie
restent la meilleure approche diagnostique sous réserve d'une
étude macroscopique précise et de l'utilisation des biopsies aux
sites multiples (6).
CHAP
III : MATERIELS ET METHODES.
III.1. PRESENTATION DU
MILIEU D'ETUDE
Le Centre Médical Evangélique de NYANKUNDE,
C.M.E./NYANKUNDE en sigle, clinique de BENI fonctionne en ville de BENI, en
Province du Nord-Kivu, à l'Est de la République
Démocratique du Congo.
La clinique fait partie de la structure sanitaire de la zone
de santé rurale de BENI, dans l'air de santé de MALEPE, commune
de BEU, au quartier MALEPE précisément en cellule de KATIKA, rue
sur l'avenue des Eglises.
Le centre Médical Evangélique de NYAKUNDE est
une institution créée en 1965 par 5 communautés
internationales.
Les conflits interethniques ont été à la
base de la balkanisation du Centre Médical Evangélique depuis le
5 septembre 2002. Ce qui a occasionné donc la perte des vies humaines,
des matériels et autres. Le fléau avait entrainé une
dispersion des travailleurs du CME/NYANKUNDE à BUNIA, ARU, OICHA et BENI
suite aux causes susmentionnées. Le CME/NYANKUNDE a ouvert ses portes
à BENI en date du 1er mars 2003.
La clinique de BENI a pour mission et visions celles du Centre
Médical Evangélique de NYANKUNDE mais en particulier dans la
région où elle est implantée et ses environs.
C'est-à-dire propager l'évangile de Jésus Christ en
travers les soins médicaux à la population qu'elle sert et aussi
contribuer à améliorer la santé de la population en
formant, en encadrant les stagiaires, en offrant les soins médicaux
spécialisés de qualité et en initiant des projets de
développement communautaires.
Sur le plan juridique, elle est une filiale du Centre
Médical Evangélique de NYANKUNDE qui est doté de la
personnalité civile sous l'ordonnance loi n°70-086 du 11 mai 1970.
C'est une institution confessionnelle intégrée dans le
système des soins de santé primaires de la République
Démocratique du Congo.
Le siège du centre médicale Evangélique
de NYANKUNDE s'installe provisoirement à BUNIA suite aux
évènements de la guerre interethnique alors que le siège
social était installé à NYANKUNDE. Il a un long champ
d'action d'autant plus qu'il exerce principalement ses activités dans
les zones couvertes par les structures gérées par ses
communautés membres
III.2. MATERIELS ET
METHODE
III.2.1. Type d'étude
et délimitation
Le présent travail est une étude à la
fois rétrospective et analytique. Elle a porté sur des patients
ayant subi une exploration endoscopique digestive haute dans le but diagnostic
au C.M.E NYANKUNDE/clinique de Béni pour une période de 33 mois,
soit de Mai 2008 à Janvier 2011.
III.2.2. Population
d'étude
La population cible était constituée de tous les
patients ayant subis une exploration endoscopique au C.M.E NYANKUNDE Clinique
de Beni pendant la période allant de Mai 2008 à Janvier
2011. L'échantillonnage était occasionnel, nous avions pris tous
les cas d'endoscopie faites au C.M.E pendant notre période
d'étude.
Ainsi, au total 213 explorations fibroscopiques étaient
réalisées, parmi lesquelles 10 étaient
éliminées parce qu'il s'agissait soit de la rectoscopie (3 cas),
soit d'examens incomplets (4 cas), soit encore d'examens de contrôle (3
cas). L'enquête statistique a porté de ce fait sur une population
d'étude de 203 patients.
III.2.3. Critères de
sélection
a. Critères d'inclusion
Tous les patients présentant un syndrome gastritique et
ayant subi une exploration gastroscopique complète pour la
première fois ont été inclus dans l'étude.
b. Critères d'exclusion
Les patients pour lesquels l'examen clinique n'était
pas couplé à la gastroscopie, pour quelque raison que ce soit
(contre indication, financière,.....) ainsi que ceux dont le dossier
était incomplet ont été exclus de l'étude.
c. Critères de jugement
Pour l'adresse d'origine, nous ne prenions en compte que le
lieu (ville, cité, village,...) qui compte plus d'1 patient tandis que
la rubrique « Ailleurs » regroupe les lieux n'ayant
qu'un seul malade. Il s'agit de Biakato, Bunia, République du Cameroun,
Durba, Gdolite, Goma, Komanda, Kyanzamba, Mabalako, Mamboya, Mandumbi, Mataba,
Nyanya, Otomabere.
III.2.4. Matériels
L'appareil utilisé pour les explorations
était un fibroscope multidirectionnel à vision axiale de marque
OLYMPUS, type Olympus oes.
III.2.5. Déroulement de
l'examen
a. Préparation du malade
La préparation du patient consistait en une
préparation psychologique qui était suivie habituellement d'une
prémédication à base de Diazépam et/ou de
Métoclopramide. Le patient est en jeun depuis 8 heures. Le plus souvent
il s'agissait des malades hospitalisés. Chez les consultants à
titre externe, une hospitalisation était exigée la veille et/ou
le jour de l'exploration. L'examen somatique complet, un minimum de bilan
cardio-respiratoire et le bilan de l'hémostase étaient faits
depuis la veille.
b. Déroulement de l'examen proprement
dit
La technique d'exploration était classique :
Patient installé sur la table opératoire, couché sur le
coté gauche. On fait usage d'anesthésie locale à base
d'une solution de Lidocaine 2% en mélange dans du gel. Apres quelque
minute, on introduit l'endoscope par la bouche. On insuffle
modérément d'air, on aspire aussi des secrétions. On ne
fait pas usage de colorants.
c. Examinateurs
Les explorations étaient réalisées par 3
médecins. Mais la quasi-totalité d'explorations était
pratiquée par un médecin généraliste. Le tableau
ci-après illustre leurs prestations.
Tableau I : la prestation des operateurs de
l'endoscopie.
°
|
Qualification de l'operateur
|
Effectif
|
Pourcentage
|
1.
|
Médecin généraliste
|
184
|
90,7 %
|
2.
|
1ier chirurgien spécialiste
|
8
|
3,9 %
|
3.
|
2ième chirurgien spécialiste
|
11
|
5,4 %
|
Total
|
203
|
100 %
|
Notons que ce médecin généraliste
avait reçu une formation supplémentaire de perfectionnement en
endoscopie digestive.
III.2.6.
Méthodologie
a. Techniques de collecte des
données
Le remplissage des fiches de collecte a permis de
réunir les données cliniques et endoscopiques recherchées.
Les données étudiées ont été recueillies
pour tous les patients à partir de l'analyse des dossiers
médicaux : registres d'endoscopie, fiches de malades, dossier
d'hospitalisation...
b. Variables étudiées
Le Protocole de travail était le suivant :
1. Age du patient :
2. Sexe du patient :
3. Adresse d'Origine du patient :
4. Mode hospitalier (hospitalisé ou
ambulatoire):
5. Motif d'exploration :
6. Autres symptômes cliniques associés :
7. Diagnostic Clinique :
8. Constat endoscopique :
9. Diagnostic Gastroscopique :
10. Accidents et incidents au cours de l'exploration :
III.2.7. Techniques de
traitement des données
a. Gestion de la base des données
Le logiciel EPI-info 6.04 fr signifiant
« Informatique épidémiologique », qui se
trouve dans l'environnement Windows a été utilisé pour la
gestion des données. En effet il a été conçu par le
Centers For Disease Control et Prévention (CDC), U.S.A et l'Organisation
Mondiale de la Santé (OMS) Genève, Suisse pour le traitement de
texte, base de données et programme statistique pour la santé
publique.
b. Tests utilisés
Les tests utilisés sont :
1. Tests statistiques descriptives : celles-ci nous ont
permis de calculer les fréquences et les moyennes.
2. Les tests statistiques différentiels : Le
Chi-Carré de PEARSON a été utilisé pour
évaluer les tendances et les différences entre groupes.
3. L'écart réduit : il nous a permis de
tester la différence entre deux proportions au sein d'un même
échantillon.
III.2.8. Considération
éthique
Pour réaliser ce travail, l'accès au C.M.E
NYANKUNDE nous a été facilité par l'attestation de
recherche mis en notre disposition par la faculté de Médecine de
l'Université Catholique du Graben. Apres l'accord du Médecin
Directeur et du Directeur de Nursing de cette structure sanitaire, nous avons
mené nos enquêtes en respectant leur point de vue.
CHAP IV :
RESULTATS
Notre étude a porté sur 203 patients. De ces 203
explorations endoscopiques, 13 cas avaient révélé une
muqueuse gastroduodénale normale (examens normaux) soit 6,4 %. Les
examinateurs reconduisaient le diagnostic de gastrite chronique.
Pour cette série, on n'a pas noté d'accidents ni
d'incidents notables ou fatals sauf 2 cas d'hémorragie post-exploration
chez des malades avec gastrites aigues et 1 cas de troubles respiratoires au
cours de l'exploration.
IV.1. PROFIL
EPIDEMIOLOGIQUE
IV.1.1. Facteur sexe
Le tableau ci-après montre la répartition des
patients selon le sexe.
Tableau II : Répartition des patients selon
le sexe.
N°
|
Sexe
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
1.
|
Masculin
|
73
|
36,0 %
|
2.
|
Féminin
|
130
|
64,0 %
|
Total
|
203
|
100 %
|
Sexe Ratio : 1,7 en faveur des femmes.
La majorité de notre population d'étude est
faite des femmes.
IV.1.2. Facteur âge des
patients
Nous avons classé les patients en 8 groupes par
tranches d'âge de 10. La répartition selon les tranches
d'âge est donnée dans le tableau III.
Tableau III : Distribution des cas selon les
tranches d'âge.
N°
|
Tranches d'âge
|
Effectif
|
Pourcentage
|
1.
|
=20 ans
|
11
|
5,4 %
|
2.
|
21-30 ans
|
55
|
27,1 %
|
3.
|
31-40 ans
|
51
|
25,1 %
|
4.
|
41-50 ans
|
39
|
19,2 %
|
5.
|
51-60 ans
|
30
|
14,8 %
|
6.
|
61-70 ans
|
13
|
6,4 %
|
7.
|
71-80 ans
|
2
|
1,0 %
|
8.
|
>80 ans
|
2
|
1,0 %
|
Total
|
203
|
100%
|
Age moyen : 38 ans
Age minimum : 14 ans
Age maximum : 82 ans.
Ce tableau montre que plus de la moitié soit 52,2 %
avaient l'âge compris entre 20 et 40 ans.
IV.1.3. Mode d'admission au
service d'endoscopie
Tableau IV : Mode d'admission au service
d'endoscopie
N°
|
Mode d'admission
|
Fréquence
|
%
|
1.
|
Hospitalisé au C.M.E
|
77
|
37,9 %
|
2.
|
Consultant en ambulatoire
|
83
|
40,9%
|
3.
|
Référé au C.M.E
|
43
|
21,2 %
|
Total
|
203
|
100 %
|
La majorité des patients ayant subi l'exploration
endoscopique étaient des malades soit ayant consulté en
ambulatoire soit hospitalisé au C.M.E NYANKUNDE clinique de Beni.
IV.1.4. Le motif de
consultation.
Le tableau ci-après montre la fréquence des
motifs principaux de consultation précédant l'exploration
gastroscopique.
Tableau V : Distribution des cas selon le motif de
l'exploration.
N°
|
Motif de l'exploration
|
Effectif
|
Pourcentage
|
1.
|
Douleur épigastrique
|
159
|
78,3 %
|
2.
|
Vomissement
|
13
|
6,4 %
|
3.
|
Hémorragie digestive :
Hématémèse / méléna
|
17
|
8,4 %
|
4.
|
Pyrosis ou Dyspepsie
|
11
|
5,4 %
|
5.
|
Ingestion de caustiques
|
3
|
1,5 %
|
Total
|
203
|
100 %
|
De ce tableau, il ressort que la douleur épigastrique
est le premier motif d'explorations endoscopiques au C.M.E.
IV.1.5. Le diagnostic
clinique.
Tenant compte des données cliniques, 6 diagnostics de
présomption ont été inventoriés. Leur
répartition se trouve dans le tableau VI.
Tableau VI : Distribution des cas selon les
diagnostics cliniques.
N°
|
Diagnostic clinique
|
Effectif
|
Pourcentage
|
1.
|
Gastrite aigue
|
26
|
12,8 %
|
2.
|
Gastrite chronique
|
79
|
38,9 %
|
3.
|
Ulcère gastrique
|
19
|
9,3 %
|
4.
|
Cancer de l'estomac
|
3
|
1,5 %
|
5.
|
Ulcère gastroduodénal
|
73
|
36,0 %
|
6.
|
OEsophagite
|
3
|
1,5 %
|
Total
|
203
|
100 %
|
Les données fournies par ce tableau montrent que la
gastrite chronique et l'ulcère gastroduodénal sont les
pathologies les plus rencontrées cliniquement chez la population de
cette étude.
IV.1.6. Le diagnostic de
certitude après gastroscopie.
De 203 explorations gastroscopiques, 13 cas avaient
révélé un examen endoscopique normal soit 6,4 %. Ce qui
impliquait de reconduire le de gastrite chronique. Le tableau ci-après
montre la fréquence des diagnostics endoscopiques.
Tableau VII : Distribution des cas selon les
diagnostics endoscopiques.
N°
|
Diagnostic endoscopique
|
Effectif
|
Pourcentage
|
1.
|
Gastrite aigue
|
18
|
8,9 %
|
2.
|
Gastrite chronique
|
63
|
31,0 %
|
3.
|
Ulcère gastrique
|
33
|
16,2 %
|
4.
|
Cancer de l'estomac
|
5
|
2,5 %
|
5.
|
Ulcère gastroduodénal
|
76
|
37,4 %
|
6.
|
Ulcère duodénal
|
3
|
1,5 %
|
7.
|
OEsophagite
|
5
|
2,5 %
|
Total
|
203
|
100 %
|
De ce tableau, il ressort que plus de la moitié des
patients explorés souffraient de la maladie ulcéreuse avec une
fréquence élevée pour la double localisation.
IV.1.7. L'adresse de
provenance.
Les malades proviennent de 5 centres urbains et 18 centres
ruraux essentiellement de la province du Nord Kivu et la province orientale. On
note aussi 1 étranger en mission en R.D.C.
Tableau VIII : Distribution des cas selon
l'adresse d'origine.
N°
|
Adresse
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
1.
|
Beni
|
133
|
65,5 %
|
2.
|
Butembo
|
17
|
8,4 %
|
3.
|
Isiro
|
2
|
1,0 %
|
4.
|
Kasindi
|
3
|
1,5 %
|
5.
|
Lume
|
4
|
2,0 %
|
6.
|
Mavivi
|
2
|
1,0 %
|
7.
|
Mambasa
|
3
|
1,5 %
|
8.
|
Mangina
|
4
|
2,0 %
|
9.
|
Mutwanga
|
4
|
2,0 %
|
10.
|
Oicha
|
17
|
8,4 %
|
11.
|
Ailleurs
|
14
|
6,7 %
|
Total
|
203
|
100 %
|
Ce tableau montre que plus de la moitié des patients
explorés au C.M.E NYANKUNDE provenaient de la ville de Beni.
IV.1.8. Référence
au service d'endoscopie du C.M.E NYANKUNDE
Tableau IX : Référence et adresse
d'origine.
N°
|
Mode d'
admission
Adresse
d'origine
|
Hospita-lisés
|
Ambula-toire
|
Référé au CME
|
Total
|
1.
|
Ville de Beni
|
70
|
52
|
11
|
133
|
2.
|
Ailleurs
|
7
|
31
|
32
|
70
|
Total
|
77
|
83
|
43
|
203
|
Il ressort de ce tableau que la quasi-totalité des
malades résidant en ville de Beni consultaient directement le C.M.E
NYANKUNDE soit hospitalisés soit en ambulatoire tandisque ceux venant
d'ailleurs étaient majoritairement référés pour
gastroscopie
IV.2 CORRELATION ENTRE
DONNEES CLINIQUES ET ENDOSCOPIQUES.
En vérifiant la véracité des diagnostics
cliniques par rapport aux données endoscopiques, nous trouvons ce qui
suit.
Tableau X : Corrélation entre
données cliniques et endoscopiques.
Diagnostic
Endoscopique
Diagnostic
Clinique
|
Gastrite aigue
|
Gastrite chronique
|
Ulcère gastrique
|
Cancer de l'estomac
|
OEsophagite
|
Ulcère gastroduodénal
|
Ulcère duodénal
|
Total
|
Gastrite aigue
|
18
|
0
|
5
|
0
|
1
|
1
|
1
|
26
|
Gastrite chronique
|
0
|
57
|
13
|
0
|
2
|
7
|
0
|
79
|
Ulcère gastrique
|
0
|
2
|
14
|
1
|
0
|
0
|
2
|
19
|
Cancer de l'estomac
|
0
|
0
|
0
|
2
|
0
|
1
|
0
|
3
|
OEsophagite
|
0
|
3
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
3
|
Ulcère gastroduodénal
|
0
|
1
|
1
|
2
|
2
|
67
|
0
|
73
|
Total
|
18
|
63
|
33
|
5
|
5
|
76
|
3
|
203
|
Khi carré= 411,15. Degré de liberté=
30.
Le tableau X exprime une différence significative entre
les 2 groupes de diagnostics : diagnostics cliniques et endoscopiques. Le
tableau ci-après illustre bien la proportion de diagnostics
erronés.
Tableau XI : corrélation diagnostics
confirmés et erronés.
N°
|
Diagnostic
|
Confirmés
|
Non-confirmés
|
total
|
Freq.
|
%
|
Freq.
|
%
|
Freq.
|
1.
|
Gastrite aigue
|
18
|
69,2
|
8
|
30,8
|
26
|
2.
|
Gastrite chronique
|
57
|
72,2
|
22
|
27,8
|
79
|
3.
|
Ulcère gastrique
|
14
|
73,7
|
5
|
26,3
|
19
|
4.
|
Cancer de l'estomac
|
2
|
66,7
|
1
|
33,3
|
3
|
5.
|
OEsophagite
|
0
|
0
|
3
|
100
|
3
|
6.
|
Ulcère gastroduodénal
|
67
|
91,8
|
6
|
8,2
|
73
|
Total
|
158
|
77,8
|
45
|
22,2
|
203
|
Ecart réduit calculé = 19,06. Ecart
réduit tabulé = 1,96 ; au seuil de signification de 5 %.
Il ressort de ce tableau qu'environ le quart des diagnostics
cliniques n'ont pas été confirmés par l'endoscopie.
Tableau XII : Corrélation diagnostic et
sexe des patients.
N°
|
Sexe
Diagnostic
|
Féminin
|
Masculin
|
Total
|
Confirmé
|
Non confirmé
|
Confirmé
|
Non confirmé
|
1.
|
Gastrite aigue
|
12
|
4
|
8
|
2
|
26
|
2.
|
Gastrite chronique
|
38
|
11
|
28
|
7
|
79
|
3.
|
Ulcère gastrique
|
14
|
1
|
4
|
0
|
19
|
4.
|
Cancer de l'estomac
|
0
|
1
|
1
|
1
|
3
|
5.
|
Ulcère gastroduodénal
|
37
|
10
|
20
|
6
|
73
|
6.
|
OEsophagite
|
0
|
2
|
1
|
0
|
3
|
Total
|
101
|
29
|
57
|
16
|
203
|
Khi carré = 3,32. Degré de liberté = 6. P
= 0,76819633.
De ce tableau, il ressort que la différence de
distribution des diagnostics en fonction du sexe n'est pas significative.
Tableau XIII : Diagnostic endoscopique et motif de
consultation.
N°
|
Motif Consult.
Diagnostic
|
Douleur épigastrique
|
Vomissement
|
Hémorragies digestives
|
Dyspepsie ou pyrosis
|
Total
|
1.
|
Gastrite aigue
|
10
|
7
|
1
|
0
|
18
|
2.
|
Gastrite chronique
|
52
|
1
|
2
|
8
|
63
|
3.
|
Ulcère gastrique
|
32
|
0
|
1
|
0
|
33
|
4.
|
Cancer de l'estomac
|
2
|
0
|
3
|
0
|
5
|
5.
|
OEsophagite
|
4
|
0
|
0
|
1
|
5
|
6.
|
Ulcère gastroduodénal
|
60
|
5
|
9
|
2
|
76
|
7.
|
Ulcère duodénal
|
2
|
0
|
1
|
0
|
3
|
Total
|
162
|
13
|
17
|
11
|
203
|
Khi-carré = 73,96. Degré de liberté =
18. P = 0.00000000.
De ce tableau, nous constatons que toutes les pathologies de
l'estomac s'expriment majoritairement par une douleur épigastrique.
CHAP.V :
DISCUSSION
Le présent travail a porté sur l'apport de la
gastroscopie au diagnostic des pathologies gastriques. L'objectif du travail
fut de faire la corrélation entre données cliniques et
endoscopiques en fin d'en évaluer l'intérêt. Les
données exposées dans cette étude sont celles des 203
explorations endoscopiques réalisées au C.M.E
NYANKUNDE /Clinique de Beni dont :
- La quasi-totalité soit 90,7 % étaient
effectuées par un Médecin généraliste (Tableau
I),
- On ne faisait point usage des colorants,
- Et qui n'étaient pas couplées aux biopsies
pour examens anatomopathologiques.
Ce qui montre l'écart de l'organisation de ce service
comparativement à celui des autres structures surtout dans les pays
développés où le personnel est qualifié
(gastroentérologue ou endoscopiste), où on fait usage des
colorants et le couplage à des biopsies pour examen histopathologique
(6,17). Ceci s'expliquerait globalement par le niveau d'évolution de la
pratique Médicale dans notre milieu : pas de Médecins
spécialistes en gastroentérologie, pas de laboratoire
d'histopathologie...encore que le service d'endoscopie du C.M.E NYANKUNDE est
le premier et le seul dans cette vaste région.
V.1. Du sexe des
patients
Nous rapportons une fréquence de 64,0 % pour les femmes
et 36,0 % pour les hommes avec un sexe ratio de 1,7 en faveur des femmes
(tableau II). Ceci est conforme à certaines littératures surtout
dans la zone tropicale portant sur les pathologies de l'estomac (18,19). Tandis
que KODOHN, HOUNTONDJIA et ADDRA.B rapportent une légère
prédominance masculine au Benin (11).
Cette prédominance féminine peut être
expliquée par le fait que ce sont plus les femmes qui consultent
l'hôpital même pour des symptômes mineurs tandis que les
hommes consultent tardivement au stade de complications.
V.2. De l'âge des
patients
Le tableau III montre une forte fréquence pour la
tranche d'âge de 20-30 ans soit 27,1 % suivie directement de la tranche
d'âge de 30-40 ans soit 25,1 % puis 40-50 soit 19,2 %. L'âge moyen
est de 38 ans. Comme d'ailleurs élucident d'autres travaux (4,19,20).
Ceci s'expliquerait par la forte concentration de la population active dans cet
intervalle de 20-40 ans (21). Aussi, c'est cette population qui est plus
exposé aux causes et facteurs favorisants les pathologies gastriques.
Par ailleurs, ce même tableau montrent que les
âges extrêmes sont également concernés 5,4 % pour
l'âge < 20 ans et 2 % pour âge > 70 ans, avec l'âge
minimum 14 ans et l'âge maximum 82 ans. D'autres auteurs ont
observé la même tendance (11,12,19).
V.3. Du mode d'admission au
service
Nous rapportons une fréquence de 62,1 % des externes
soit pour consultation ambulatoire soit pour référence à
partir d'autres structures sanitaires et 37,9 % des malades hospitalisés
au CME NYANKUNDE (tableau IV). Cette situation est similaire à celle des
autres pays en voie de développement, comme le rapportent d'autres
enquêtes d'Afrique Subsaharienne (11,22).
Ce qui s'expliquerait par le fait que seul le CME NYANKUNDE
clinique de Beni dispose d'un gastroscope dans une large région
comprenant le Grand Nord de la province du Nord Kivu et la partie Sud-est de la
province Orientale. Par ailleurs, une telle consommation du service
d'endoscopie par les externes prouvent la nécessité et le besoin
d'installation du service dans d'autres Structures sanitaires dans notre
milieu.
V.4. De l'adresse d'origine
Les tableaux VIII et IX montrent que la majorité de nos
patients soit 65,5 % sont des résidents de la ville de Beni où se
trouve le CME NYANKUNDE suivie de la Ville de Butembo et la cité d'Oicha
soit 8,4 % chacune. Ces résultats paraissent s'expliquer principalement
par la forte concentration de la population dans ces centres urbains et surtout
l'accessibilité au service d'endoscopie du CME NYANKUNDE.
Ce qui vient renforcer le constat des résultats
concernant le mode d'admission au service d'endoscopie. En effet, de 133
résidents en ville de Beni, 70 cas étaient des
hospitalisés et 52 avaient consulté directement le CME en
ambulatoire tandis que seulement 11 cas ont été
référés à partir des structures sanitaires de la
place (tableau IX). Ces résultats ne s'écartent pas de ceux des
autres auteurs ayant enquêté dans les pays en voie de
développement (11,23).
Cependant, nous rapportons 2 cas isolés venus 1 de la
cité de Bunia (province orientale) et 1 autre de la ville de Goma
(province Nord Kivu), où l'on dispose du service de Gastroscopie. On
note que ceux-ci ont consulté, comme l'expatrié camerounais quand
ils étaient en mission de service dans cette partie du pays et non
référé pour exploration. Dans leur travail, MANLAN, AKAT,
KOUAKOU et Al. rapportent des cas similaires à Abidjan (23).
V.5. Du diagnostic
clinique
Concernant le motif de l'exploration, le tableau V montre que
la majorité d'exploration étaient indiquées pour douleur
épigastrique soit 78,3 % suivie des hémorragies digestives
(essentiellement hématémèse) soit 8,4 %. Ces
résultats paraissent livresque car la plupart des pathologies gastriques
sinon toutes s'expriment par une douleur à siège
épigastrique (15). Certains auteurs ont constaté la même
chose : 86,3 % pour l'épigastralgie dans un travail Béninois
(11). Dans cette même série, nous rapportons 3 cas d'ingestion des
substances corrosives soit 1,5 %, fréquence relativement base
comparativement aux enquêtes de FLOCARD, TIBERMONT, KLOTZ et Al. au Gabon
et d'autres en Europe (17,19,24).
Concernant le diagnostic clinique, le tableau VI montre une
fréquence élevée des gastrites chroniques soit 38,9 %
suivie de l'ulcère gastroduodénal soit 36,0 % ; en
dernière position, on trouve le cancer de l'estomac et l'oesophagite 1,5
% chacun. Mais la proportion de la gastrite aigue 12,8 % n'est pas
négligeable, contrairement à l'ulcère gastrique
isolé 9,4 %. Des résultats similaires étaient
déjà constatés en France par MOULINIER et TRUCHOT
contrairement à FLOCARD, TIBERMONT, KLOTZ et Al. au Gabon et KODJOHN,
HOUNTONDJIA et ADDRA.B (11,17,19).
Le contact de ces résultats impliquerait que, dans
notre milieu, la population gastritique est composée essentiellement des
malades de gastrite chronique et ulcère double Gastroduodénal.
V.6. Du diagnostic
endoscopique
De 203 explorations endoscopiques, 13 cas avaient
révélé un examen endoscopique normal soit 6,4 %. Cette
fréquence se rapproche légèrement des autres études
faites en Afrique : 9 % au Gabon (17,19). Dans notre étude, ces cas
d'examens endoscopiques normaux impliquaient de reconduire le diagnostic
clinique surtout ne disposant pas d'examens histopathologiques pour
vérification.
Du diagnostic endoscopique (tableau VII), il ressort que
c'est plutôt l'ulcère gastroduodénal qui occupe la plus
grande proportion soit 37,4 % suivi de gastrite chronique soit 31,0 %. Nous
rapportons également 1,5 % de cas d'ulcère duodénal seul
qui jusque là n'était jamais évoqué cliniquement.
En plus d'autres diagnostic tels le cancer de l'estomac et l'oesophagite
présentent maintenant une fréquence de 2,5 % chacun. D'autres
auteurs ont observé la même tendance (4,11,19). Globalement le
constat de ce tableau ne contredit point celui des diagnostics cliniques
à quelques exceptions prêt.
Par ailleurs, la tolérance à l'examen a
été de bonne à excellente dans tous les cas. Aucun examen
n'a été arrêté, on n'a noté que 3 cas
d'incidents non fatals soit 1,5 % : 2 cas pour hémorragies
digestives post-exploration et 1 cas de troubles respirations, comme dans
d'autres travaux (11,24-26). Par contre, Ben MABROUK, K.ZIKI, K. RMIZA et Al.
rapport 12 cas d'accidents graves dans leur travail en Tunisie (27).
Ce qui confirme que la gastroscopie n'est pas anodine quand
aux complications. Dans notre série, les complications survenues ont
été cependant négligeables.
V.7. Corrélation
entre données cliniques et endoscopiques
Les tableaux X et XI résument l'essentiel de la
corrélation entre données cliniques et endoscopiques. En effet,
de ces tableaux il ressort que 45 diagnostics étaient erronés
soit 22,2 %. Le tableau X donne en plus une distribution des cas selon les
correspondances diagnostic clinique / diagnostic endoscopique. Les calculs
du Chi-carré et de l'écart réduit nous ont permis de
conclure que globalement ce tableau exprime une différence significative
entre les groupes de diagnostic. Des résultats similaires ont
été rapportés par d'auteurs (12,19,24).
Ce qui prouve l'apport ou l'intérêt de la
gastroscopie dans le diagnostic de certitude des pathologies gastriques.
Cependant, la rentabilité de l'endoscopie dans cette démarche
diagnostique pourrait encore être supérieure si elle était
couplée à la biopsie pour examen histopathologique. Ainsi, il
nous a été difficile de discuter en profondeur ces
résultats comparativement à d'autres travaux incluant les
données histopathologiques (6,11,28).
Néanmoins, les auteurs des études
réalisées dans des pays en voie de développement ont
relaté la même implication (11,12,19,23). C'est donc là un
intérêt médical surtout pour les pays sous
développés où les examens plus sophistiqués ne sont
tjrs pas à la porté du clinicien.
Concernant la distribution des diagnostics confirmés
selon le sexe, le tableau XII avec Chi-carré de 3,32 ; montre qu'il
n'y a pas de différence significative par rapport au facteur sexe
malgré une forte prévalence de femmes (64 %).
Concernant la corrélation diagnostic et motif de
consultation, le tableau XIII avec Chi-carré égale à 73,96
montre que les pathologies de l'estomac s'expriment majoritairement par une
douleur épigastrique. Sauf le cancer de l'estomac qui, 3 cas sur 5 se
manifestent par une hémorragie digestive (29). Aussi, des
symptômes mineurs tels la dyspepsie ou le pyrosis sont des expressions
des pathologies chroniques : gastrite chronique, oesophagite secondaire au
reflux gastrooesophagien et l'ulcère gastroduodénal. Les 13 cas
de vomissement se repartissent en gastrite aigue (7 cas), ulcère
gastroduodénal (5 cas) et 1 cas de gastrite chronique.
En fin, le même tableau XIII nous a permis de rapporter
la distribution des pathologies de l'estomac par rapport à l'expression
par l'hémorragie digestive, deuxième motif d'exploration
endoscopique. 52,9 % d'hémorragies digestives sont dues à
l'ulcère gastroduodénal suivi du cancer de l'estomac 17,6 %.
Notons que l'hémorragie digestive est le deuxième motif
d'exploration endoscopique dans notre milieu et la première indication
de gastroscopie en France et Abidjan (16,22,23).
CHAP.VI :
CONCLUSION
Depuis son apparition, l'endoscopie a été
à l'origine d'un progrès considérable dans la description
des lésions digestives. Cette description a permis d'élaborer une
sémiologie endoscopique fine, importante pour la caractérisation
de pathologies digestives qui étaient encore mal connues ou
inconnues.
Dans ce travail, la gastroscopie révèle un
intérêt dans la démarche diagnostic des pathologies de
l'estomac. Dans 93.6 %des cas, elle révèle des lésions.
Trois groupes d'affections dominent la pathologie digestive haute
décrite dans cette étude : la pathologie inflammatoire
(oesophagite, gastrite aigue et chronique), le cancer de l'estomac et les
ulcères (gastrique, duodénal ou gastroduodénal).
La pathologie ulcéreuse est la plus fréquente
(ulcère gastroduodénal) mais non loin des pathologies
inflammatoires (gastrite chronique) : sur 10 malades environ 4 ont un
ulcère gastroduodénal et 3 une gastrite chronique. Les personnes
d'âges moyens 20-50 ans sont les plus concernées sans distinction
de sexe. La traduction clinique est essentiellement la douleur
épigastrique 78,3 %. Mais, les caractères de cette douleur ne
permettent pas de prévoir le type de lésion, ni l'organe atteint,
précision qu'apporte l'endoscopie. Quant aux autres lésions, la
fréquence du cancer de l'estomac 2,5 % par exemple est relativement
élevée. Cette lésion est généralement vue
à un stade avancé ou à l'occasion des complications
(Hémorragies).
Ainsi, suggérons-nous la vulgarisation et la promotion
de la pratique de l'endoscopie digestive haute pour son apport dans la
démarche diagnostique. Que les personnels soient formés à
rapport avec l'évolution de cette technologie (Biopsies,
Vidéo-capsule,....) pour améliorer son efficacité.
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gastro-entérologie du 15/04/2011.
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gastro-entérologie du 15/04/2011.
4. FEREC M., BRONSTEIN J-A., MASSOURE M.P et Al., clinique et
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22. GLUPCZYNSKI Y., Epidémiologie de l'infection
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du 14/01/2011.
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vidéo-capsule endoscopique, Revue du Praticien, Médecine
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26. HERESBACH D., Quelle endoscopie demain ? Quelle
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40 : 403.
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réanimation. STGE, Tunisie, 2009.
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de haut grade au traitement éradicateur de Helicobacter Pylori :
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Médecine, Université Paris(5), Descartes, année 2008.
29. PELLETIER A-L et VALLOT T., complication de l'endoscopie
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WWW.emc-consulte.com/
gastro-entérologie du 15/04/2011.
30. TALMA Véronique ; A quoi sert la fibroscopie
gastrique ? Comment se déroule une fibroscopie gastrique ?
WWW.e-santé.be/fibroscopie
endoscopies. Du 10/01/2011.
TABLE DES MATIERES
DEDICACE
i
REMERCIEMENTS
ii
SIGLES ET ABREVIATIONS
iii
RESUME
iii
CHAP I: INTRODUCTION
3
I.1. PROBLEMATIQUE
3
0.2. HYPOTHESES DE TRAVAIL
3
0.3. BUT DUT TRAVAIL
3
0.4. OBJECTIFS DU TRAVAIL
3
0.5. CHOIX ET INTERET DU SUJET
3
0.6. DELIMITATION DU TRAVAIL
3
CHAP. II : GENERALITES SUR LA GASTROSCOPIE
3
II.1. NOTION DE GASTROSCOPIE
3
II.2 RAPPEL ANATOMIQUE DE L'ESTOMAC
3
II.3. LA MUQUEUSE GASTRIQUE NORMALE
3
II.4 ASPECT DES LESIONS ELEMENTAIRES EN
GASTROSCOPIE
3
II.5 ASPECT GASTROSCOPIQUE DES MALADIES GASTRIQUES
COURANTES.
3
II.6. CONCLUSION
3
CHAP III : MATERIELS ET METHODES.
3
III.1. PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE
3
III.2. MATERIELS ET METHODE
3
III.2.1. Type d'étude et
délimitation
3
III.2.2. Population d'étude
3
III.2.3. Critères de sélection
3
III.2.4. Matériels
3
III.2.5. Déroulement de l'examen
3
III.2.6. Méthodologie
3
III.2.7. Techniques de traitement des
données
3
III.2.8. Considération éthique
3
CHAP IV : RESULTATS
3
IV.1. PROFIL EPIDEMIOLOGIQUE
3
IV.1.1. Facteur sexe
3
IV.1.2. Facteur âge des patients
3
IV.1.3. Mode d'admission au service
d'endoscopie
3
IV.1.4. Le motif de consultation.
3
IV.1.5. Le diagnostic clinique.
3
IV.1.6. Le diagnostic de certitude après
gastroscopie.
3
IV.1.7. L'adresse de provenance.
3
IV.1.8. Référence au service
d'endoscopie du C.M.E NYANKUNDE
3
IV.2 CORRELATION ENTRE DONNEES CLINIQUES ET
ENDOSCOPIQUES.
3
CHAP.V : DISCUSSION
3
V.1. Du sexe des patients
3
V.2. De l'âge des patients
3
V.3. Du mode d'admission au service
3
V.4. De l'adresse d'origine
3
V.5. Du diagnostic clinique
3
V.6. Du diagnostic endoscopique
3
V.7. Corrélation entre données
cliniques et endoscopiques
3
CHAP.VI : CONCLUSION
3
REFERENCES
3
TABLE DES MATIERES
3
ANNEXE I: Image d'un gastroscope.

Fig : Gastroscope sur sa colonne vidéo
(29).
Fig : Gastroscope avec son système de branchement sur
la console vidéo (29).
ANNEXE II: Images vues en gastroscopie
(29).
Progression dans un estomac normal
|
|
|
|
|
oesophage
|
Cardia
|
Estomac (Zone haute ou Fundus)
|
Estomac (Zone basse ou Antre) avec l'orifice du
pylore
|
Duodenum
|
Les différentes anomalies visibles
|
|
|
|
|
Oesophagite
|
Ulcère gastrique hémorragique
|
Ulcère duodénal
|
Cancer de l'oesophage
|
Cancer de l'estomac
|
|