CHAPITRE II : METHODOLOGIE
2.1 Justification du choix du site
Loin de nous l'idée de balayer du revers de la main
l'influence supposée ou réelle de notre appartenance ethnique
dans le choix du site. Cependant, plutôt que de représenter une
faiblesse de notre part, cette appartenance sociale nous a permis de
procéder à un certain nombre de constats qui justifient pour nous
la nécessité de cette recherche.
Premièrement, on a assisté à une
floraison ces dernières années d'associations qui visent à
peu près les mêmes objectifs : la prise en charge des OEV.
Contexte national certes, mais le nombre d'adhérents de plus en plus
croissant à ces associations, inquiète si l'on suppose le
problème réel. A approcher un peu les premiers responsables de
certaines de ces associations, on constate qu'elles regorgent d'un important
nombre de cas d'orphelins. Les objectifs des ces associations sont surtout de
leur venir en aide à travers des dons divers (vivres, vêtements,
cahiers, etc.). Certaines de ces associations vont au delà de ces
actions sporadiques et créent des systèmes de parrainage pour les
cas les plus malheureux.
Cependant, la demande actuelle semble être au
delà des capacités financières de ces associations qui ont
des moyens limités. A la Direction de l'Action Sociale, on
déplore la situation tout en regrettant l'insuffisance de moyens
financiers et de ressources humaines. Cette situation a pour conséquence
l'indisponibilité d'un registre des OEV et aussi la faiblesse des
capacités d'intervention. Cette double situation justifie d'une part le
choix du site.
Deuxièmement, l'offre scolaire dans la ville de Toma
n'a pas toujours été en corrélation avec la demande qui
progresse de façon arithmétique. En rappel, pour Christophe N.
DABIRET, la province du Nayala possédait l'un des taux les plus
élevés de scolarisation au Burkina Faso (54.9% en 1998/99). Elle
se classait au
troisième rang des localités ayant les taux de
scolarisation les plus élevés, après les deux grands
centres urbains du pays, Ouagadougou et Bobo-Dioulasso. Cette situation en
elle-même n'est pas anodine. Elle est corrélative à
l'histoire même de la ville de Toma qui a vu l'implantation des premiers
missionnaires dans la localité qui y ont implanté les
premières écoles dans les années 192037.
L'épanouissement des populations, qui était alors l'objectif de
la mission catholique, passait par l'alphabétisation et la mise en place
d'infrastructures sanitaires. La rétrocession des écoles
missionnaires entreprise depuis l'an 2000 (l'école centre A en 2000 et
l'école centre B en 2006) porte un coup dur à la scolarisation
dans la mesure où les coûts des frais de scolarité devenus
élevés dans ces écoles poussent bon nombre de parents
d'élèves à les délaisser pour tenter de
réinscrire leurs enfants dans les écoles publiques où les
coûts sont jugés acceptables. Cette situation a pour
conséquence le pléthore des effectifs dans ces écoles
publiques si ce n'est leur incapacité à accueillir les
écoliers ayant déserté les écoles missionnaires.
Ces deux (02) constats ont donc renforcé la
nécessité de mener la recherche dans cette localité pour
appréhender d'une part la problématique de scolarisation des
enfants surtout les plus vulnérables (les orphelins) confrontés
à des difficultés de scolarisation récurrentes, et d'autre
part comprendre comment une localité qui, si la scolarisation pour tous
sera atteinte en 2015, devrait être aux premières loges, courent
le risque de voir surtout sa frange vulnérable en marge du processus de
scolarisation
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