Analyse de la situation de scolarisation des orphelins de six à seize ans de la ville de Toma (Province du Nayala )( Télécharger le fichier original )par Steve Dimitri PARE Université de Ouagadougou - Maà®trise 2009 |
CHAPITRE II : METHODOLOGIE2.1 Justification du choix du siteLoin de nous l'idée de balayer du revers de la main l'influence supposée ou réelle de notre appartenance ethnique dans le choix du site. Cependant, plutôt que de représenter une faiblesse de notre part, cette appartenance sociale nous a permis de procéder à un certain nombre de constats qui justifient pour nous la nécessité de cette recherche. Premièrement, on a assisté à une floraison ces dernières années d'associations qui visent à peu près les mêmes objectifs : la prise en charge des OEV. Contexte national certes, mais le nombre d'adhérents de plus en plus croissant à ces associations, inquiète si l'on suppose le problème réel. A approcher un peu les premiers responsables de certaines de ces associations, on constate qu'elles regorgent d'un important nombre de cas d'orphelins. Les objectifs des ces associations sont surtout de leur venir en aide à travers des dons divers (vivres, vêtements, cahiers, etc.). Certaines de ces associations vont au delà de ces actions sporadiques et créent des systèmes de parrainage pour les cas les plus malheureux. Cependant, la demande actuelle semble être au delà des capacités financières de ces associations qui ont des moyens limités. A la Direction de l'Action Sociale, on déplore la situation tout en regrettant l'insuffisance de moyens financiers et de ressources humaines. Cette situation a pour conséquence l'indisponibilité d'un registre des OEV et aussi la faiblesse des capacités d'intervention. Cette double situation justifie d'une part le choix du site. Deuxièmement, l'offre scolaire dans la ville de Toma n'a pas toujours été en corrélation avec la demande qui progresse de façon arithmétique. En rappel, pour Christophe N. DABIRET, la province du Nayala possédait l'un des taux les plus élevés de scolarisation au Burkina Faso (54.9% en 1998/99). Elle se classait au troisième rang des localités ayant les taux de scolarisation les plus élevés, après les deux grands centres urbains du pays, Ouagadougou et Bobo-Dioulasso. Cette situation en elle-même n'est pas anodine. Elle est corrélative à l'histoire même de la ville de Toma qui a vu l'implantation des premiers missionnaires dans la localité qui y ont implanté les premières écoles dans les années 192037. L'épanouissement des populations, qui était alors l'objectif de la mission catholique, passait par l'alphabétisation et la mise en place d'infrastructures sanitaires. La rétrocession des écoles missionnaires entreprise depuis l'an 2000 (l'école centre A en 2000 et l'école centre B en 2006) porte un coup dur à la scolarisation dans la mesure où les coûts des frais de scolarité devenus élevés dans ces écoles poussent bon nombre de parents d'élèves à les délaisser pour tenter de réinscrire leurs enfants dans les écoles publiques où les coûts sont jugés acceptables. Cette situation a pour conséquence le pléthore des effectifs dans ces écoles publiques si ce n'est leur incapacité à accueillir les écoliers ayant déserté les écoles missionnaires. Ces deux (02) constats ont donc renforcé la nécessité de mener la recherche dans cette localité pour appréhender d'une part la problématique de scolarisation des enfants surtout les plus vulnérables (les orphelins) confrontés à des difficultés de scolarisation récurrentes, et d'autre part comprendre comment une localité qui, si la scolarisation pour tous sera atteinte en 2015, devrait être aux premières loges, courent le risque de voir surtout sa frange vulnérable en marge du processus de scolarisation 2.2 Description de la population cibleNous avons identifié plusieurs catégories pour la population cible : 37 Christophe N. Dabiret, Moussa Ouédraogo, Plan de développement de la commune de Toma 2001-2005, Rapport définitif, Octobre 2002 - les orphelins : Cette catégorie regroupe tous les enfants qui ont perdu soit le père, soit la mère ou les deux (02) parents. Ce sont eux qui sont concernés au premier chef par l'étude. - Les chefs de ménage: cette catégorie est étroitement liée à la précédente car c'est le choix de l'orphelin qui conditionne celui de la personne qui l'a à sa charge. Compte tenu souvent du jeune âge des enfants, l'implication de cette catégorie s'imposait si nous tenions à avoir des éléments de réponses à certaines questions. - Les personnes ressources (responsables de structures étatiques ou d'associations, autorités coutumières) : ce sont des personnes qui ont pour domaine d'intervention la prise en charge des orphelins, ou qui connaissent les pratiques culturelles de la localité. Leur apport était capital car nous aura permis de disposer d'informations ou de témoignages qui ont un intérêt particulier pour la recherche. 2.3 Techniques d'échantillonnageAucune source de nature administrative ne nous renseigne sur l'effectif des orphelins dans la ville de Toma. Cette situation rend difficile la méthode de choix raisonné pour notre étude comme technique d'échantillonnage. Nous avons alors procédé d'abord, à identifier un noyau de dix (10) ménages répondant à nos critères avec l'aide des responsables des associations. Comme en pareille circonstance les chefs de ménages se connaissent entre eux, par « effet boule de neige », nous arrivions à identifier les ménages qui répondaient à nos critères. Quand nous entrions dans une famille, l'objectif premier était de savoir si des orphelins y vivent et aussi s'ils ont un âge compris entre six (06) et seize (16) ans. Une fois ces deux (02) conditions remplies, nous cherchions à savoir à quel type d'orphelin répond cet enfant. Dans le cas où c'est un orphelin partiel, nous cherchions à savoir si le parent survivant réside dans le ménage. Dans le cas échéant, nous prenions rendez-vous avec lui pour l'entretien. Quand le parent survivant ne réside pas dans le ménage, alors la personne à rencontrer est le chef du ménage. Dans les cas où nous nous retrouvions avec plus d'un orphelin dans le même ménage répondant aux critères, la partie du questionnaire réservée à l'orphelin est adressée l'un seul d'entre eux, après un tirage au sort. Pour le choix des personnes ressources, il s'est agit de choisir quelques associations ou structures. Ce choix a été opéré en tenant compte de l'existence effective d'activités menées sur le terrain au cours de l'année en cours. Au décompte final, nous avons retenu huit (08) associations et structures. Les premiers responsables de ses associations ou structures ont été soumis au guide d'entretien. Dans les cas où les premiers responsables n'étaient pas disponibles, alors nous soumettions l'outil à toute personne membre de l'association, capable de fournir les informations recherchées. En plus de ces responsables d'associations ou de structures, nous nous sommes entretenus avec deux (02) directeurs d'écoles pour avoir un certain nombre d'informations surtout celles concernant le matériel didactique nécessaire pour les différentes classes. Aussi, deux (02) responsables coutumiers pour avoir des éléments de réponses sur les pratiques coutumières de la localité. Quel nombre fallait t-il alors choisir pour que l'échantillon soit représentatif ? Comme annoncé plus haut (dans la revue de littérature), et selon les résultats provisoires du RGPH 2006, la population du Burkina Faso est estimée à exactement treize millions sept cents trente mille deux cent cinquante huit (13 730 258) habitants. Par ailleurs, à défaut de chiffres récents, et selon les données recueillies dans la monographie de la commune de Toma, les projections prévoyaient une population estimée en 2005 à douze mille cinq cent cinquante un (12 551) habitants, ce qui correspondrait à 0,09% de la population globale du Burkina. Or, selon les estimations, le Burkina Faso devrait franchir la barre de quatre cent mille (400000) orphelins en 2005. En considérant toute chose égale par ailleurs, le ratio « nombre d'orphelins sur population total» fixerait le nombre d'orphelins de la ville de Toma à trois cent soixante (360). En considérant un échantillon de 10% (supposé représentatif) de cette population notre échantillon devrait tourner autour de trente six (36) personnes. Choisir l'échantillon sur cette base engendre de nombreuses suppositions qui élargiraient davantage la marge d'erreurs possible. Par conséquent, à défaut d'une méthode de choix de l'échantillon purement scientifique et rigoureuse, nous supposons qu'atteindre le nombre de quatre vingt (80) ménages serait acceptable, et pourrait permettre de mieux appréhender le phénomène que nous nous sommes promis d'atteindre : analyser la situation de scolarisation des orphelins. Tableau 2 : Tableau représentatif de l'échantillon
Pour les nombres, et en ce qui concerne uniquement les orphelins, nous sommes partis sur la base de la composition en général de la population burkinabé qui compte environ 52% de femmes pour 48% d'hommes. Appliqué à notre échantillon de quatre vingt (80) orphelins, cela donne environ quarante deux (42) orphelins de sexe féminin pour trente huit (38) de sexe masculin. Ce quota n'est pas appliqué aux chefs de ménage car l'objectif recherché est de pouvoir toucher directement la personne qui a la charge de l'enfant, peu importe son sexe. Il en est de même pour les responsables de structures et d'association, avec qui également seuls priment la disponibilité et la capacité de la personne rencontrée à pouvoir donner des informations pointues recherchées. 2.4 Outils et techniques de collecte des donnéesCette étude se veut d'une approche quantitative. La
méthode38 d'observation que nous 38 Le terme méthode dans ce cas n'est pas celui de dispositif global d'élucidation du réel social mais plus restreint, celui de dispositif spécifique de recueil des données CAMPENHOUDT39(1995) entendent par observation indirecte « le fait que le chercheur s'adresse au sujet pour obtenir l'information recherchée ». Dans notre cas elle consistera à approcher les personnes retenues par notre échantillon pour leur soumettre l'outil approprié. Deux types d'outils ont été retenus : > le questionnaire: il est l'outil qui a été adressé aux orphelins et aux chefs de ménages. Il a été d'administration indirecte c'est-à-dire que nous le complétions nous-mêmes à partir des éléments de réponse que nous fournissaient nos enquêtés. Il est constitué essentiellement de questions fermées et de questions ouvertes. Les questions fermées avaient l'avantage de canaliser à l'avance la réponse de l'enquêté et faciliter de ce fait le dépouillement. Quant aux questions ouvertes, elles permettaient aux enquêtés la latitude de réponse à certaines questions. > Le guide d'entretien : comme son nom l'indique, il représente une directive de l'entretien que nous avions avec les personnes ressources (autorités coutumières, administratives, responsables d'associations etc.). Il est essentiellement constitué de questions ouvertes pour permettre aux interviewés d'apporter des éléments de réponse pointus aux questionnements. 2.5 Technique d'analyse et de traitement des donnéesDeux types d'instruments, avons-nous signalé plus haut, ont été conçus pour répondre aux besoins de la recherche. De ce fait, les données qui ont été recueillies sur le terrain ont été analysées de deux (02) manières. 39 Raymond QUIVY et Luc Van CAMPENHOUDT, manuel de recherche en sciences sociales, Dunod, Paris, 1995, 287p > Pour les données quantitatives c'est-à-dire celles qui ont été réunies à partir du questionnaire, nous avons procédé à une analyse statistique des données et les résultats ont été présentés sous forme de tableaux. > Pour les données qui ont été recueillies avec le guide d'entretien, ce sont des données qualitatives, et par conséquent peu quantifiables. Nous avons procédé alors à une analyse de leur contenu. Il s'est agi alors de tirer les informations pour étayer nos analyses. 2.6 Déroulement du travail de terrainL'enquête de terrain s'est déroulée du 01 au 27 Octobre 2007. Cette période coïncidait avec l'effectivité de la rentrée scolaire, donc à un moment où les difficultés liées à cette rentrée se vivaient au quotidien. Cela a permis de toucher du doigt les réalités des enquêtés et aussi celles des structures, associations qui s'attelaient à réunir les conditions les meilleures pour le bon déroulement de l'année scolaire. Nous avons ainsi pu assister à des rencontres de bureau de certaines associations. L'enquête en elle-même s'est déroulée en plusieurs étapes : > La première étape a consisté pour nous à rencontrer des personnes ressources : responsables administratifs, présidents d'associations, responsables coutumiers et quelques délégués de quartiers. Et ce, dans l'optique d'une part de les tenir informés de l'objectif de notre présence et de ce que nous entendions faire, et d'autre part de solliciter leur participation active pour le bon déroulement de l'enquête. > La deuxième étape a été pour nous le lieu de rencontrer les personnes à enquêter à qui nous avons administré le questionnaire ménage. Ce questionnaire est directement administré à la personne qui réponde de l'enfant et sans distinction de sexe ou d'âge. Cependant pour certaines questions ayant trait à la vie du ménage, nous permettions aux enquêtés d'être assistés par toute personne de la famille en mesure de donner l'information recherchée. Par contre, la partie réservée à l'orphelin lui-même lui a été administrée en l'absence de toute autre personne et ce pour éviter que l'enquêté ne subisse une pression due à la présence d'une tierce personne et, permettre ainsi une liberté dans ses propos. > La dernière étape a été les rencontres avec les personnes ressources à qui a été adressé le guide d'entretien. Là aussi la sélection s'est faite sans distinction d'âge ou de sexe. Nous avons tenu à rencontrer les premiers responsables des structures qui pour nous semblaient les mieux indiqués pour répondre à nos préoccupations. Nous n'avons pas trouvé d'inconvénients pour ceux qui voulaient se faire assister par des collaborateurs. 2.7 Difficultés rencontrées et limites de l'étudeMalgré toutes les précautions prises, cette étude ne s'est pas menée sans difficultés. Comme difficultés, nous pouvons citer quelques unes qui ont entaché à certains moments le bon déroulement de la recherche: > la période choisie pour l'enquête de terrain (le mois d'octobre) que nous avons jugé propice en ce sens qu'elle coïncidait avec l'effectivité de la rentrée scolaire, nous a infligé son « effet boumerang ». En effet, cette même période coïncidait avec celle du début des récoltes, posant ainsi la difficulté de pouvoir trouver les chefs de ménages chez eux à certaines heures. > Certains enquêtés ont inscrit l'étude dans une perspective de prise en charge future (malgré nos assurances), conduisant souvent à une rétention de l'information. > La non maitrise de l'outil informatique nous a imposé un dépouillement manuel qui nous a fait perdre beaucoup de temps. Ces difficultés, même si elles ont parfois mis à rude épreuve l'avancée du travail, n'ont pas compromis notre volonté à mener cette étude jusqu'au bout, même si nous lui reconnaissons objectivement des limites. A cet effet, disons que l'étude ne s'est pas inscrite dans une perspective comparative entre les situations vécues par les orphelins et celles vécues par des enfants aux parents vivants. Il se pourrait donc que ces difficultés ne soient pas l'apanage des seuls orphelins. Des similitudes pourraient apparaître avec des situations vécues ailleurs. Aussi les résultats auxquels nous avons abouti ne peuvent être extrapolés à l'ensemble de la province du Nayala, encore moins à l'ensemble du pays. Des similitudes et des dissemblances pourraient naître entre zones rurales, semiurbaines et urbaines. Par conséquent, à la limite, les résultats de cette étude n'ont de valeur qu'en référence à la localité concernée, la ville de Toma. DEUXIEME PARTIE :
|
Ecole |
Localisation |
Date d'ouverture |
Total du nombre |
Amitié |
Secteur 1 |
Sept. 1999 |
3 |
Toma centre A |
Secteur 4 |
Déc. 1942 |
6 |
Toma centre B |
Secteur 4 |
Sept. 1921 |
6 |
Toma secteur 1 |
Secteur 1 |
Sept. 1996 |
3 |
Toma secteur 3 |
Secteur 3 |
Oct. 1998 |
3 |
Toma Nord |
Secteur 2 |
Dec 1982 |
6 |
Toma Sud |
Secteur 7 |
Oct. 1964 |
6 |
CAFT |
Secteur 5 |
Oct. 1994 |
1 |
Kisson |
Kisson |
Sept. 1985 |
3 |
Source : monographie de la commune de Toma, rapport définitif, DREP/BM, juillet 2000
A ces différentes écoles primaires, il faudrait comptabiliser les trois (03) établissements secondaires que compte la ville de Toma : le lycée provincial de Toma (LPT), le lycée Jean Lessourd et le Centre d'Animation et de Formation de Toma (CAF/T).
Au total huit (08) associations ou structures qui oeuvrent d'une manière ou d'une autre pour la scolarisation des Orphelins et autres Enfants Vulnérables ont été concernées par l'étude.
·
· L'Association des Enfants
Défavorisés (AED) : Créée en 1999, elle a pour
objectif le parrainage des enfants défavorisés. Ce sont de nos
jours entre cent soixante (160) et cent quatre vingt (180) enfants qui
bénéficient de vivres, et dont les frais de scolarité sont
pris en charge grâce à la coopération entre cette
structure et l'AFDI (Agriculteurs Français et Développement International) basée en France.
·
· Le Comité Local de Jumelage de
Toma (CLJT) : créé en 1992, il compte aujourd'hui plus de trois
cents (300) adhérents. Il s'inscrit dans une double dynamique de
coopération décentralisée entre les villes du Sud et
celles du Nord d'une part, et d'autre part un échange de savoirs et
d'expériences SudSud. Par ailleurs, la question des orphelins et/ou des
déshérités est au centre de ses préoccupations et,
à ce titre il leur vient en aide en payant leurs frais de
scolarité. La particularité du CLJT réside dans le fait
que son intervention est axée sur les élèves des
lycées et collèges.
·
· L'Association des Jeunes pour le
Développement Participatif de la Province du Nayala (AJDP/Nayala) :
même si la préoccupation majeure de cette jeune association
demeure la mobilisation des jeunes autour des problèmes de
développement de la province, il n'en demeure pas moins qu'elle vienne
en aide aux orphelins par l'octroi de vivres, d'habits, de manuels scolaires
même si elle reconnaît que le manque de moyens handicape beaucoup
son efficacité sur le terrain.
·
· L'Association pour l'intégration
Socioéconomique des Mères en difficultés de la
région de Toma (ASEMERTOM) : jadis financée par le Programme
d'Appui au Monde Communautaire et Associatif (PAMAC) et le Réseau
Afrique Jeunesse, cette association a inscrit ses actions surtout dans la
promotion sociale et économique des mères en difficulté
à travers des Activités Génératrices de Revenus
(AGR) telles que la fabrique du savon, la production du beurre de
karité. Ces actions procurent des revenus substantiels aux mères
en difficulté pour leur permettre de supporter les charges liées
à l'éducation de leurs enfants.
·
· Help For All Onlus : jeune structure
italienne créée en 2003, ses actions s'inscrivent dans la
recherche du bien-être et du confort des enfants. La
scolarisation étant sa priorité absolue, elle oeuvre et entend oeuvrer davantage à procurer aux enfants nécessiteux les meilleures conditions d'étude possible. Association dont le siège est à Rome, la représentation locale se charge de trouver pour chaque enfant un parrain qui fournit les ressources pour l'éducation de son filleul.
·
· La Fondation Diban Promo-Salut (FODIPS) :
cette fondation qui a treize (13) ans d'existence, s'est donnée pour
objectif de permettre aux orphelins d'avoir une vie épanouie. De nos
jours, elle vient en aide à quarante trois (43) enfants.
·
· Association Bintou-Oihana : elle s'est
donné pour objectif non seulement de donner aux enfants les moyens
matériels (fournitures) et financiers (payement de frais de
scolarité) pour pouvoir aller à l'école, mais aussi de
jouer souvent un rôle de répétiteur en leur apprenant
à lire et à écrire. Elle compte de nos jours cinquante
trois (53) enfants suivis.
·
· Direction Régionale de l'Action
Sociale et de la Solidarité Nationale (DRASSN) : structure mère
par excellence, elle a vu le jour en 1997. Elle entend traduire les politiques
et plans d'actions de la direction centrale et des services rattachés du
MASSN en activités opérationnelles. Six (06) domaines
d'intervention sont les siennes : la protection et la promotion de l'enfant, de
l'adolescent, de la famille et celle des groupes spécifiques
(handicapés, personnes âgés). Au plan provincial, ce sont
cent quarante huit (148) enfants qui bénéficient des actions de
cette structure.
Ce décompte en lui-même n'est pas exhaustif des différentes structures qui interviennent dans la localité. Cependant, il représente les structures les plus actives et qui mènent des activités concrètes sur le terrain.
Les caractéristiques générales des enquêtés représentent les informations relatives aux individus. Nous les avons regroupées autour des variables telles que l'âge, le sexe, le niveau d'instruction, la situation matrimoniale, etc.
Chaque questionnaire ménage est divisé en deux parties. Une première partie réservée au chef du ménage oü vit l'orphelin, ou tout au moins la personne qui assure sa charge, et une deuxième partie réservée à l'orphelin lui-même. C'est cette partie qui donne les informations sur les caractéristiques individuelles des orphelins.
L'intervalle d'âge retenu est celui compris entre six (06) et seize (16) ans. C'est à cette tranche d'âge que l'école est supposée obligatoire pour tous les enfants, et ce conformément au décret n° 2007 540/PRES du 30 Juillet 2007 portant loi d'orientation de l'éducation. Cependant pour une meilleure compréhension et appréciation de nos résultats, nous les avons regroupés par amplitude de deux (02), c'est-à-dire que nous avons constitué cinq (05) tranches d'âge d'amplitude deux (02), représentées selon le tableau ci-dessous :
Tableau n° 4 : Répartition des orphelins selon l'âge et le sexe
Age |
[6 - 8[ |
[8-10[ |
[10-12[ |
[12-14[ |
[14-16[ |
Totaux |
Sexe |
||||||
Masculin |
6 |
4 |
3 |
4 |
21 |
38 |
Féminin |
3 |
3 |
17 |
5 |
14 |
42 |
Totaux |
9 |
7 |
20 |
9 |
35 |
80 |
Au total, quatre vingt (80) enfants ont été
soumis au questionnaire. Les filles sont
majoritaires et représentent
un peu plus de la moitié de l'échantillon avec un effectif de
quarante deux (42) soit un pourcentage de 52,5%, contre 47,5% pour les garçons. Si une comparaison devrait être faite entre les effectifs des différentes tranches d'âge, les moins nombreux (tous sexes confondus) sont ceux qui appartiennent à la tranche d'âge comprise entre huit (08) et dix (10) ans. Ils sont au nombre de sept (07) personnes soit 8,75%, contrairement aux orphelins les plus nombreux (35 personnes soit 43,75%) qui se regroupent dans la tranche d'âge comprise entre quatorze (14) et seize (16) ans.
Par ailleurs, et au regard du tableau, le plus grand nombre de garçons se concentre entre la tranche d'âge [14-16[, avec vingt une (21) personnes, soit plus de la moitié de l'effectif total des garçons (38), alors que celui des filles se retrouve dans la tranche d'âge comprise entre dix (10) et douze (12) ans.
De façon générale, au Burkina Faso, le cycle primaire dure six (06) ans. L'âge d'accès à l'école étant compris entre six (06) et sept (07) ans, pour un enfant qui effectue un cycle normal (c'est-à-dire sans redoubler), il arrive au Cours Moyen deuxième année (CM2) à l'âge de treize (13) ans maximum. C'est dire que pour l'échantillon présent, si cette logique est respectée, alors la plupart des élèves devraient déjà être au collège, d'autant plus que trente sept (37) d'entre eux, soit 46,25%, ont un âge supérieur ou égal à quatorze(14) ans. Pourtant cette logique ne semble pas être respectée au regard du tableau suivant :
Tableau n° 5 : Classification des orphelins selon la classe fréquentée
Classe sexe |
C P |
C E |
C M |
1er |
Déscolarisés |
Jamais |
Totaux |
Masculin |
8 |
2 |
15 |
12 |
- |
1 |
38 |
Féminin |
7 |
9 |
9 |
7 |
7 |
3 |
42 |
Totaux |
15 |
11 |
24 |
19 |
7 |
4 |
80 |
Le constat qui ressort de ce tableau est un effectif élevé au niveau du Cours Moyen. A eux seuls, les élèves cumulent 30% (24 personnes) des effectifs, contre 23,75% au premier cycle qui logiquement devraient être les plus nombreux.
Le premier cycle a regroupé tous les élèves de la classe de 6ème à la classe de 3ème. L'essentiel des effectifs s'est concentré entre les classes de 6ème et de 5ème (confère tableau 3, annexe 1), avec quelques rares cas d'élèves ayant atteint le niveau de la classe de 4ème ou de 3ème.
Un autre constat d'une importance capitale est le taux des enfants qui ne fréquentent pas. Cet effectif est composé de ceux qui n'ont jamais fréquenté (au nombre de 4), et de ceux qui ont été sortis du système scolaire pour une raison quelconque (manque de moyens financiers, exclusion, etc.), et qui sont essentiellement des filles (au nombre de 7). Ces deux modalité (jamais fréquenté, déscolarisé) cumulent un pourcentage important de 13,75%.
De façon générale, l'essentiel des âges se concentre entre quatorze (14) et seize (16) ans, alors que celui des niveaux scolaires se retrouve aux Cours Moyens (CM1 et CM2). Cette situation présage une scolarisation où le taux de redoublement est important. Pour nous en convaincre, nous avons croisé la modalité redoublement en fonction de l'âge et selon le tableau suivant :
Tableau n° 6 : Représentation des orphelins selon le sexe et la situation de redoublement
Redoublement Sexe |
Oui |
Non |
Sans Objet |
Totaux |
Masculin |
17 |
21 |
- |
38 |
Féminin |
18 |
13 |
11 |
42 |
Totaux |
35 |
34 |
11 |
80 |
Il apparaît que le taux de redoublement est élevé (43,75% soit 35 personnes) et est sensiblement équivalent au pourcentage d'élèves qui n'ont jamais redoublé (42,25%). La probabilité de redoubler chez les filles est sensiblement la même que celle chez les garçons. Cependant, il est difficile d'affirmer ou de soutenir que ce redoublement est seulement l'apanage des orphelins. Pour O.B.44, « d'une façon générale, le taux de redoublement au primaire est relativement élevé et l'on constate une baisse significative du niveau des élèves ».
K.P.45 nous confiait : « (...) nous constatons qu'il y a beaucoup d'orphelins de père (...) ». Ces propos ont trouvé confirmation sur le terrain.
Tableau n° 7 : Répartition des orphelins selon le type
Type d'orphelin Sexe |
Orphelins de |
Orphelins de |
Orphelins |
Totaux |
Masculin |
27 |
3 |
8 |
38 |
Féminin |
22 |
13 |
7 |
42 |
Totaux |
49 |
16 |
15 |
80 |
En effet, les orphelins de père à eux seuls représentent près de 2/3 des enquêtés. En termes de pourcentage, ils représentent 61,25% (49 personnes) contre 20% pour les orphelins de mère et 18,75% pour les orphelins complets. Par ailleurs, l'effectif des garçons orphelins complets est sensiblement le même que celui des filles (8 contre 7). Par contre, les orphelins de père sont majoritairement des garçons (27 contre 22 pour les filles), tandis que les filles remportent la majorité au niveau des orphelins de mère (13 contre 03 pour les garçons)
44 Directeur d'une école primaire
45 Directeur de l'Action Sociale
En sommes, on retient des caractéristiques des orphelins que 13,75% d'entre eux ne fréquente plus. Pour ceux qui fréquentent, 50,72% d'entre eux ont déjà redoublé au moins une fois. De plus, la majorité des enfants sont orphelins de père.
Nous avons considéré comme chef de ménage, la personne qui a la charge de l'orphelin. Cette personne pourrait être un parent proche ou éloigné ou même une personne qui n'a aucun lien de parenté avec l'enfant. Dans le cas oü un des parents de l'orphelin vit, ce parent survivant est d'office considéré comme celui qui répond de l'enfant, et c'est à lui donc qu'a été administré le questionnaire.
La moyenne d'âge des enquêtés est de quarante neuf ans (49 ans)46. Le plus jeune chef de ménage a vingt quatre (24) ans et le plus âgé soixante seize (76) ans soit un écart d'âge de cinquante deux (52).
Les enquêtés ont été regroupés en tranches d'âge d'intervalle cinq (5) et conformément au tableau ci-dessous :
Tableau n° 8 : Répartition des chefs de ménages selon l'âge
Age |
[20-30[ |
[30-40[ |
[40-50[ |
[50-60[ |
[60 et + [ |
Totaux |
Sexe |
||||||
Masculin |
6 |
3 |
10 |
6 |
7 |
32 |
Féminin |
- |
7 |
15 |
9 |
17 |
48 |
Totaux |
6 |
10 |
25 |
15 |
24 |
80 |
46 Cette moyenne d'âge a été obtenue en faisant la somme des âges de tous les enquêtés sur le nombre total des enquêtés qui est de 80 personnes
La tranche d'âge oü l'on retrouve le plus grand nombre d'enquêtés est celle comprise entre 40 et 50 ans (25 personnes soit 31,25% du total de l'effectif). Cette tranche d'âge est suivie de près par celle des personnes qui ont au delà de 60 ans (24 personnes soit 30%). Par ailleurs les chefs de ménages qui ont entre 20 et 30 ans sont uniquement des hommes et représentent 7,5% (6 personnes) alors que les femmes semblent les plus nombreuses (17 personnes soit 21,25%) a avoir un âge supérieur à 60 ans.
Autre constat non moins important, c'est le nombre élevé de femmes responsables d'orphelins (60% soit 48 femmes) par rapport à celui des hommes (40%).
L'ensemble des enquêtés répond à l'une des quatre (4) modalités suivantes : célibataire, marié monogame, marié polygame, et veuf (ou veuve). Par ailleurs, au sein d'une même modalité peuvent se retrouver des sous-modalités d'intensités variables mais moins importantes qui n'ont pas nécessité une prise en compte. Pour exemple au sein de la modalité célibataire, on rencontre des célibataires sans enfant, des célibataires avec enfant.
L'ensemble des résultats a été consigné dans le tableau ci-dessous :
Tableau n° 9 : Répartition des chefs de ménages selon la situation matrimoniale
Situation Matrimonial Sexe |
Célibataire |
Marié |
Marié |
Veuf/ve |
Totaux |
Masculin |
1 |
22 |
7 |
2 |
32 |
Féminin |
- |
18 |
1 |
29 |
48 |
Totaux |
1 |
40 |
8 |
31 |
80 |
D'une manière générale, les monogames apparaissent comme les plus nombreux. Ils représentent exactement la moitié (40) des enquêtés, contre seulement 10% pour les mariés polygames (8 personnes). Cette situation en elle-même ne saurait être anodine. Elle est consécutive à l'histoire même de la localité qui a vu tôt l'installation des « pères blancs ». Le christianisme s'y est développé au point que cette localité apparaît de nos jours comme l'une des plus christianisées du pays. Ce constat trouve aussi confirmation quand on jette un regard sur la religion des enquêtés. En termes de proportions, ce sont 95% des chefs de ménages qui sont chrétiens, contre 5% qui sont musulmans. Cette appartenance religieuse explique mieux (même si elle ne saurait être forcement la seule raison) la prédisposition à la monogamie.
Par ailleurs, on remarque un nombre très élevé de veufs/ves. Ils représentent 38% des enquêtés (31 personnes), et sont essentiellement des femmes, chose non surprenante si tant il est que le nombre d'orphelins de père représente une grande proportion (61,25%). En considérant toute chose égale par ailleurs, on constate qu'il y a 61,25% d'orphelins de père et par la même occasion 60% de veuves. Cela engendre les constats suivants : très peu de femme se sont remariées après le décès de leur mari. Cette situation justifie d'une part aussi pourquoi le questionnaire a été administré à plus de femmes que d'hommes (60% contre 40% pour les hommes). Aussi, cela a pour implication que le lévirat semble ne pas être une pratique très courante dans la localité. Cependant, pour mieux cerner la situation de veuvage si élevée pour les femmes, il est important de faire une certaine corrélation entre l'âge des enquêtés et leur situation matrimoniale.
Selon la situation qui est ressortie au tableau numéro 8, 35% des femmes enquêtées (17 sur un total de 48) ont un âge supérieur ou égal à 60 ans et, 31,25% ont un âge compris entre 40 et 50 ans. Au total, 85,41% (soit 41 personnes) ont déjà un âge supérieur ou égal à 40 ans. A cet âge, peu nombreuses sont les femmes qui accordent encore une importance au remariage ce d'autant plus qu'elles se considèrent déjà d'un âge assez avancé. C'est du reste l'idée de D.C.G47 qui, répondant à la question de
47 Femme de quarante cinq (45) ans
savoir pourquoi elle ne s'est plus remariée après le décès de son mari confiait : « (...) me remarier pour faire quoi d'un homme encore ? J'avais déjà plus de quarante (40) ans quand il est mort ! (...) »
Trois (03) niveaux d'instruction ont été répertoriés : il s'agit des «sans niveau», du « niveau primaire», et du «niveau secondaire» comme le confirme le tableau ci après
Tableau n° 10 : Répartition des chefs de ménages selon le niveau d'instruction et le sexe
Niveau d'instruction Sexe |
Aucun |
Primaire |
Secondaire |
Totaux |
Masculin |
5 |
18 |
9 |
32 |
Féminin |
25 |
15 |
8 |
48 |
Totaux |
30 |
33 |
17 |
80 |
Est considérée comme sans niveau (aucun), toute personne qui n'a pas fait un seul jour d'école, qui ne sais ni lire ni écrire dans une langue quelconque. A un niveau primaire, toute personne qui sait lire et écrire dans une langue autre que les langues locales, et/ou toute personne ayant fréquenté, même si elle ne sait ni lire ni écrire dans cette langue. Cela regroupe ainsi tous les enquêtés qui ont fait au moins le CP1 et au plus le CM2. Sont alors considérés comme ayant un niveau secondaire, ceux qui ont fait au moins la classe de 6ème et au plus la classe de terminale.
Il ressort du tableau qu'une grande proportion des enquêtés a un « niveau primaire» (41,25% soit 33 personnes). Si l'on se devait de faire une analyse plus profonde, près de 2/3 (62,5% soit 50 personnes) ont eu la chance de faire au moins l'école, quand bien même seulement 21,25% (soit 17 personnes) peuvent se prévaloir d'un niveau acceptable (c'est-à-dire ceux qui ont pu atteindre le collège).
Par ailleurs, les «sans niveau» qui représentent 37,50% de l'échantillon (soit 30 personnes) sont majoritairement des femmes. Elles représentent 83,33% des personnes n'ayant aucun niveau et plus de la moitié (52,08%) du nombre total de femmes. C'est dire que quoique l'école ait été installée tôt dans la localité, certains stéréotypes jadis bien en place (l'école c'est pour les garçons et non les filles), ont contribué à créer un écart entre le pourcentage des hommes scolarisés et celui des femmes.
D'un point de vue beaucoup plus global, la localité ne semble pas si mal lotie pour ce qui est du niveau d'instruction et ce par rapport à certaines localités du pays.
Cette partie vise essentiellement l'analyse de ce que les parents décédés possédaient comme biens, l'usage qui en a été fait et surtout l'apport de ces biens dans la scolarisation de leurs enfants. Cependant, il parait nécessaire de se pencher d'abord sur les causes du décès.
Plusieurs causes ont été évoquées par les enquêtés : elles vont du simple bouton, qui s'est par la suite gangrené pour finalement provoquer le décès, au VIH/SIDA, en passant par des maladies courantes comme le paludisme, l'hypertension artérielle, si ce n'est pas le fétichisme. Pour des questions de commodité, les différentes causes évoquées ont été regroupées en six (06) catégories: les maladies de courte durée, les maladies de longue durée, le fétichisme, le VIH/SIDA, et aussi l'exception des cas d'accident de circulation ou de travail.
*Tableau n° 1148 : Cause du décès en fonction du parent décédé
Cause Parent |
Courte maladie |
Longue maladie |
fétichisme |
VIH/SIDA |
Ne Sais Pas |
accident |
Décès du père |
13 |
10 |
8 |
7 |
24 |
2 |
Décès de la mère |
6 |
2 |
5 |
6 |
10 |
1 |
48 Pour le tableau en astérisque les totaux n'ont pas été fait parce que ne s'y prêtant pas du fait que dans certains cas c'est un parent qui est décédé et dans d'autres les deux parents.
Pour mieux appréhender les résultats ci-dessus, et procéder à une meilleure analyse des données, nous les avons représentés sous forme de diagramme en bâton
Diagramme n°1 : Représentation graphique des causes évoquées pour le décès des parents des orphelins
35 30 25 20 15 10
5
0
courte maladie longue maladie fetichisme vih/sida
ne sais pas accident
Il apparaît que le cas le plus nombreux reste celui de Ne Sais Pas », c'est-à-dire que l'enquêté ignore la cause du décès du parent, suivi des cas de courte maladie. Sensiblement, autant d'enquêtés ont parlé de cas de longue maladie, de fétichisme ou de VIH/SIDA. L'on pourrait d'emblée se poser la question de savoir pourquoi ce
?
nombre si important de raison du décès inconnue
Il existe des cas où véritablement les
raisons sont ignorées soit parce que les parents ne
vivaient
pas avec les chefs de ménages actuels (cas de personnes qui
vivaient en Côte
, volontairement,
d'Ivoire), soit parce que l'enquêté a décidé de ne pas révéler la cause
du décès. Pour B. TAV ERNE49 (1997) : « le Sida attire la honte. Le sidéen «gâte le nom » de sa famille, il la déshonore » Cela est d'autant vrai qu'à la question de savoir quelle est la cause du décès du parent, F.J.50 répondait : (...) de quoi meurt- on ? Il est mort de maladie ! » Avez- vous une idée du mal dont il souffrait ? Avions nous
:
renchéri pour nous entendre dire comme je ne suis pas docteur, il est difficile pour
: le statut social de l'enfant orphelin. Société d'Afrique et |
SIDA (FRA), 1997, |
49 TAVERNE Bernard, La dimension occultée No 17,18 p8
50 Homme âgé de trente sept (37) ans et sans niveau d'instruction
moi de le savoir ». C'est ainsi que certains cas de VIH/SIDA ont été passés sous silence et considérés soit comme cas de «longue maladie» ou carrément de cause du décès ignorées (Ne Sais Pas). Le VIH/SIDA reste toujours un tabou dans nos sociétés. C'est pourquoi même les enquêtés qui ont levé le voile sur le sujet ont fait usage de tacts et de tournures avant de donner l'information et sans réelle certitude. B.D51., dira à propos de son beau fils : « Ah ! Il parait que c'est le mal du siècle (appellation locale du Sida).
Des biens de plusieurs natures ont été répertoriés comme appartenant aux parents défunts. Au titre de ces biens, on distingue des biens mobiliers (meubles, engins, ustensiles de cuisine etc.) et des biens immobiliers (parcelles). L'objectif alors est de savoir à qui ces biens ont profité. Deux cas de figure peuvent se présenter:
- Soit les biens ont profité aux héritiers de la première génération : cette catégorie regroupe le (ou la) veuf (ve) et ses enfants
- Soit ils ont profité aux héritiers de la deuxième génération : catégorie qui regroupe les ascendants, les collatéraux (les frères et soeurs, cousins et cousines, oncles, tantes, etc.).
Les résultas sont consignés dans le tableau ci-dessous :
51 Homme de soixante sept (67) ans, enseignant a la retraite
Tableau n° 12: Répartition des biens de(s) parent(s) décédé(s) en fonction de la catégorie de bénéficiaires
Nature des bénéficiaires |
Mobiliers et immobiliers |
Mobiliers simples |
Aucun bien ou |
Totaux |
Héritiers de la
1ère |
15 |
4 |
- |
19 |
Héritiers de la
2ème |
7 |
5 |
- |
12 |
Sans objet |
- |
- |
49 |
49 |
Totaux |
22 |
9 |
49 |
80 |
De prime abord, le constat le plus frappant qui ressort du tableau est le nombre élevé de personnes qui ne possédaient aucun bien au moment du décès. Ils représentent plus de la moitié des parents défunts (61,25% soit 49 personnes contre 38,75% pour l'ensemble des personnes ayant laissé un bien quelconque). L'on pourrait alors se demander pourquoi beaucoup de parents défunts ne possédaient pas de biens ?
Il faut remarquer que les parents défunts avaient un faible niveau de rémunération qui a contribué pour l'essentiel à les rendre peu nantis. Cette situation en elle-même s'explique aussi par la nature du secteur d'activité dans lequel ils évoluaient (confer tableau 4 annexe1). Or la plupart des activités évoquées par les enquêtés relèvent du secteur informel. Boutiquier, employé de commerce, transporteur, etc., ont été fréquemment évoqués. Aussi, une autre explication dérive de la situation de maladie qui peut avoir conduit à appauvrir les parents défunts. C'est ainsi qu'en cas de longue maladie, (surtout les cas de VIH/SIDA), certains parents ont été contraints de vendre l'essentiel de leurs biens pour pouvoir subvenir aux soins médicaux. Y.L.52, dira : « il avait un troupeau de cinq chèvres qu'on a d'abord vendu pour les soins et comme il ne pouvait pas travailler, on a acheté du mil avec le reste. Après, on a été contraint de
52 Veuve de cinquante cinq (55) ans qui se retrouve aujourd'hui avec ses deux enfants
vendre le vélo » c'est cette réalité qu'évoque Yacouba YARO53(2002) quand il soutient que « lorsque la personne qui procure la principale source de revenu est atteinte du SIDA, le revenu du ménage est réduit des deux tiers (2/3), et sa consommation, notamment en matière d'éducation, baisse de moitié ». Pour résumer, il importe de dire que les parents défunts menaient des activités diverses, mais ne possédaient pas assez de biens immobiliers ou mobiliers. Aussi, la situation de maladie a contribué à dégrader davantage cette situation puisque l'essentiel des biens a été vendu pour les soins et besoins du moment. Néanmoins on peut se demander quel peut être l'apport de cet héritage dans la scolarisation des enfants notamment pour ceux qui en possédaient ?
A ce niveau, il s'est agi pour nous de voir comment l'héritage des enfants a été mis à profit pour leur scolarisation. Le tableau suivant nous présente les résultats :
Tableau n° 13: Apport des biens des parents défunts dans la scolarisation des orphelins
Possession de Apport dans la scolarisation |
Oui |
Non |
Totaux |
Nul |
27 |
- |
27 |
Insignifiant |
3 |
- |
3 |
Significatif |
1 |
- |
1 |
Sans objet |
- |
49 |
49 |
Totaux |
31 |
49 |
80 |
53 YARO Yacouba, Sida et éducation au Burkina Faso : que sait-on ? Colloque (la recherche face aux défis de l'éducation au Burkina Faso), Ouagadougou, 19-22 novembre 2002, p24
Dans la grande majorité, on constate un faible apport des biens des parents décédés dans la scolarisation des orphelins. Pour 87,10% (27 cas sur 31) l'apport est nul. Il est significatif pour seulement 3,23% (une seule personne) des cas, et insignifiant pour 9,67% des cas.
Conclusion partielle : faible niveau de revenu des parents, dû à une situation d'emploi précaire, mauvaise répartition des biens d'un point de vue global, caractérisent la situation des parents défunts. Cette situation contribue pour l'essentiel à rendre la situation des orphelins difficile. A l'exception de quelques rares enfants qui bénéficient d'une pension d'orphelin, susceptible de représenter une ressource qui puisse concourir à leur scolarisation, la plupart des enfants demeure dans une situation où la dépendance vis-à-vis des personnes qui les prennent en charge élevée.
Dans cette partie, il s'agit d'analyser les relations qui existent entre un certain nombre de variables. D'une part, voir l'influence de la situation professionnelle du chef de ménage sur les difficultés de scolarisation, et d'autre part, la variation que subi ses difficultés en fonction des charges relatives au revenu du ménage notamment le nombre d'enfants à scolariser.
Cependant, il convient d'abord de vérifier si le lieu de résidence de l'orphelin répond à ses aspirations.
La résidence de l'orphelin a son importance pour mieux appréhender les difficultés rencontrées. La nature du lien entre l'orphelin et le chef de ménage peut influencer positivement ou négativement les sentiments d'appartenance.
Tableau n° 14 : Type de filiation et sentiment d'appartenance au ménage
Sentiment d'appartenance Filiation |
Oui |
Non |
Totaux |
Fils/fille |
20 |
- |
20 |
Frère/soeur |
3 |
1 |
4 |
Neveu/nièce |
16 |
3 |
19 |
Petit fils/fille |
27 |
7 |
35 |
Autre lien |
- |
2 |
2 |
Totaux |
67 |
13 |
80 |
Pour 83,75% des cas, les orphelins se plaisent dans leurs ménages respectifs. Au delà de cet état de faits illustré par le tableau, force est de reconnaître que les dires des enquêtés (orphelins) ont caché certaines réalités. D'abord, il faut noter que dans nos sociétés, très rarement les enfants sont consultés quand il s'agit du choix de leur résidence. A ce sujet, David KABORE et al.54 (2003) signalent que pour « la participation aux décisions qui les concernent, les enfants vivant bien dans les ménages, dans les structures d'accueil ou pris en charge par les institutions (ONG, Associations), sont très peu consultés (...) ni pour le partage de l'héritage, ni pour la séparation avec la fratrie, ni pour le placement dans une famille d'accueil ». Aussi, notre présence en elle-même, c'est-à-dire en tant que personne étrangère à la famille a
54 KABORE David et al. : Analyse de la situation des OEV : Volet Santé, Alimentation, Nutrition, Juridique, Psychosocial Ouagadougou, 2003, p41
été un grand obstacle pour beaucoup d'enfants. Cette situation a contribué à faire peser la balance d'un coté, et ce malgré les précautions prises pour permettre une liberté d'opinion et d'expression de ces derniers. Si à l'exemple de P.L.55 qui souhaite « partir chez ses grands-parents paternels », certains se sont exprimés librement, force est de reconnaître que beaucoup ont été réduis au mutisme et ne se sont contentés de ne voir les choses que dans leurs meilleurs aspects. Jeune âge, peur de représailles (malgré les assurances données), méfiance vis-à-vis de l'enquêté etc. ont contribués à biaiser les résultats.
Les professions, par soucis de simplicité et de meilleure appréhension ont été regroupées en plusieurs catégories. N'a été retenue que l'activité principale menée par le chef de ménage même si l'on doit de reconnaître que beaucoup d'entre eux associent à la fois une multitude d'activités en fonction des périodes de l'année.
Le tableau suivant nous présente l'ensemble des résultats recueillis auprès des enquêtés.
55 Fille de seize (16) ans, classe de 5ème
Tableau n°15: Relation entre profession du chef de ménage et difficultés de scolarisation rencontrées.
Profession du chef de ménage Difficultés de scolarisation |
Culti- vateurs/ éleveurs |
Ménagères |
Employés |
Retraités |
Commer |
Totaux |
Peu |
4 |
- |
3 |
2 |
9 |
18 |
Très |
47 |
8 |
1 |
3 |
3 |
62 |
Totaux |
51 |
8 |
4 |
5 |
12 |
80 |
L'agriculture est la principale activité menée par les enquêtés. Elle est exercée par 63,75% des enquêtés. Nous avons émis l'hypothèse que la situation professionnelle du chef de ménage a une influence capitale sur la scolarisation des enfants. C'est ce que Rémi CLIGNET56 (1994) soutient en disant que « la profession des parents exerce des effets sur la scolarisation : tout d'abord elle induit le volume des moyens financiers mobilisables en faveur de la descendance ». Pour Toussaint SOMDA57 (2006), « l'éducation ayant un coût est un facteur qui limite les chances d'accès des enfants en âge d'aller à l'école, notamment les enfants qui appartiennent aux couches sociales défavorisées pauvres ». Plus les enfants seront sous la tutelle de personnes aux faibles revenus, plus les chances pour eux de poursuivre une scolarisation dans de meilleures conditions s'amenuisent. C'est pourquoi pour 92,15% des cultivateurs, les difficultés rencontrées sont très nombreuses. Elles le sont aussi pour toutes les ménagères. On comprend mieux cette réalité quand on sait que dans la commune de Toma le
56 CLIGNET Remi, La demande d'éducation : aspects sociologiques. Afrique contemporaine (FRA), 1994, N° spécial, p114
57 SOMDA Sakûmê Toussaint, Impact de la situation socio-économique des parents sur la scolarisation des filles en milieu rural: cas de la société dagara du département de Koper dans la province du Loba, Mémoire de Maitrise, Ouagadougou, mai 2006, p58
revenu moyen des ménages est faible, et est de 212 113 F CFA par an58. Pour les employés et les commerçants, ces difficultés sont plus atténuées. Seulement 25% des employés et un quart (1/4) des commerçants estiment rencontrer plus de difficultés pour subvenir aux besoins scolaires des orphelins.
Le ménage (ou la famille) est l'unité de base au sein de laquelle différents membres apparentés ou non, vivant ensemble dans la même concession, « mettent en commun leurs ressources et satisfont ensemble aux besoins de la famille » (Jean-François KOBIANE, 2002). La moyenne des ménages de la commune est de 6,1759. La moyenne des ménages selon les données de terrain est de 9,860. Cependant, de grands écarts existent. Si le plus petit des ménages est constitué de trois (03) personnes, le plus grand enregistré comptait jusqu'à quarante et une (41) personnes. La taille du ménage même si elle permet de se faire une idée sur la charge de la famille, elle traduit moins les besoins de scolarisation pour le ménage. Il parait alors plus judicieux de voir en termes concrets le nombre d'enfants à scolariser.
58 SAGEDEC, monographie de la commune de Toma, rapport définitif, DREP/BM, juillet 2000, p 36
59 idem
60 Cette moyenne a été obtenue en additionnant le nombre de personnes par ménage, divisé par le nombre total de ménages.
Tableau n° 16 : Rapport entre le nombre d'enfants à scolariser et les difficultés de scolarisation rencontrées
Nombre d'enfants du ménage Difficultés de scolarisation rencontrées |
] 0 ; 5] |
] 5 ; 10] |
] 10 ; 15] |
] 15 ; 20] |
Totaux |
Peu nombreuses |
15 |
2 |
1 |
- |
18 |
Très nombreuses |
12 |
40 |
7 |
3 |
62 |
Totaux |
27 |
42 |
8 |
3 |
80 |
La majorité des orphelins se retrouve dans des ménages oü le nombre d'enfants est compris entre cinq (05) et dix (10) enfants (52,5% de l'effectif). Selon l'analyse de Komla LOKPO61 (1999), « les parents en charge de grandes familles doivent tout particulièrement s'occuper de la scolarisation des enfants. Ceci apparaît plus difficile qu'on a un nombre élevé d'enfants à scolariser, surtout avec un revenu laissé aux caprices de la pluviométrie et de la nature ». Les résultats auxquels nous avons abouti corroborent cette réflexion. Plus la taille du ménage est grande, plus accrues sont les difficultés. Ces difficultés sont très nombreuses pour 44,44% des ménages de moins de cinq (05) enfants à scolariser, 95,23% pour les ménages dont le nombre d'enfants est compris entre cinq (05) et dix (10), et de 100% quand il y a plus de quinze (15) enfants à scolariser. Pour T.S.62, « ce n'est pas que c'est la scolarité d'un enfant qui me dérange. J'en ai en tout sept (7). Certains sont au primaire, d'autres au collège. Dans ces conditions comment à moi seul je peux assurer la scolarisation de tout ce monde ? »
Conclusion partielle : que retenir de la situation
professionnelle des chefs de ménages
des orphelins ? Cultivateurs
pour la majorité (63,75%), les ménages oü vivent les
61 LOKPO komla, Conditions socio-économiques et rendement scolaire des élèves sous tutorat à Ouagadougou: une approche des relations entre la famille "tutorale" et les résultats à l'école. Université de Ouagadougou, Mémoire de Maitrise, FLASHS, 1999, p79
62 Homme, Chef de ménage ayant sept (07) enfants à scolariser
orphelins sont constitués pour 66,25% des cas de grandes proportions d'enfants (plus de 5), rendant ainsi les charges des chefs de ménages dans bien des cas au delà de leurs capacités. La faiblesse des revenus des ménages63 rend difficile la situation de scolarisation des orphelins. Les chefs de ménages se retrouvent souvent submergés à telle enseigne que certains n'ont pas hésité à nous confier regretter d'avoir ces orphelins à leur charge parce qu'ils représentent une charge supplémentaire. Par ailleurs, le lien de sang les oblige à cette prise en charge. Pour K.E64 « si je dis que je ne regrette pas d'avoir cet enfant à ma charge, j'ai menti, (...) mais, un proverbe samo dit qu'on ne se lasse jamais de sa grand-mère maternelle »
La scolarisation, avions nous dit, est un concept dont il n'est pas toujours aisé de saisir les contours tant il s'imbrique et entretient des similitudes avec des concepts voisins tels que l'éducation. Au delà de ce fait, la compréhension la plus simpliste revient à penser qu'il regroupe l'ensemble des moyens mis en oeuvre pour permettre à un enfant de pouvoir fréquenter une institution scolaire. Cette nécessité, si elle a une forte connotation économique, demeure aussi ancrée dans son aspect social qui s'appréhende par le regard que l'on se fait d'abord de l'institution, des profits que l'on entend en tirer, en somme, de la vision que l'on s'en fait.
L'école est de nos jours perçue comme une bonne
chose. Ce point de vue est unanime
pour l'ensemble des
enquêtés. C'est aussi le constat fait par PALENFO A.A65
(2006)
63 Selon les résultats de l'Enquête Prioritaire sur les conditions de vie des ménages, le revenu moyen annuel d'un ménage de 7,8 personnes en moyenne est estimé à 532.045 F CFA, soit un revenu moyen annuel de 68.210 F CFA par tête. A Toma où la taille moyenne des ménages est de 6,17 personnes, ce revenu moyen annuel est de 420.861 F CFA (source: SAGEDEC, monographie de la commune de Toma, rapport définitif, DREP/BM, juillet 2000, 136p)
64 Femme ménagère de 41 ans
65 PALENFO Akpéba Annabelle: stratégie de scolarisation et représentation de l'école chez les familles lobi et birifor vivant à Ouagadougou, mémoire de Maitrise, Université de Ouagadougou, UFR/SH, 2006, p47
pour qui « l'école est importante pour l'avenir des enfants dans la mesure où elle permet d'une part d'avoir une promotion et d'autre part, d'acquérir des connaissances permettant d'éviter l'analphabétisme et d'avoir une ouverture sur le monde» Certains enquêtés n'hésitent pas à parler d'obligation. Obligation pour eux parents d'y envoyer leurs enfants, obligation pour les enfants d'y aller. Des divergences de point de vue n'apparaissent que quand l'on se met dans la dynamique de son utilité, c'est-à-dire ce à quoi elle doit servir.
Tableau n° 17 : Vision de l'école des chefs de ménages en fonction de leur niveau d'instruction
Utilité de l'école niveau d'instruction |
Comprendre |
Avoir des |
S'ouvrir |
Travailler |
Totaux |
Aucun |
6 |
2 |
3 |
18 |
29 |
Primaire |
2 |
11 |
4 |
17 |
34 |
Secondaire |
- |
1 |
14 |
2 |
17 |
Totaux |
8 |
14 |
21 |
37 |
80 |
L'entendement premier que les enquêtés ont de l'école est qu'à long terme, elle doit conduire à l'emploi. Tout niveau scolaire confondu, c'est près de la moitié des enquêtés (46,25% soit 37 personnes) qui s'inscrivent dans cette logique, avec cependant de légères différences selon toujours le niveau d'instruction. En effet, plus le niveau s'élève (c'est-à-dire que quand l'on passe d'un sans niveau à un niveau secondaire), moins l'on attribut cette tache à l'école. Pour ceux qui pensent que l'école à pour but l'insertion professionnelle, plus de la moitié (48,64% soit 18 personnes) n'ont aucun niveau, et seulement 5,4% (soit 02 personnes) ont un niveau secondaire.
Aussi, l'école représente toujours une
fascination qui semble être l'apanage des
personnes sans niveau
d'instruction. 75% des personnes qui n'ont aucun niveau
pensent que
l'école a pour objectif de permettre à l'enfant de comprendre le
français, à
l'image de T.I.A.66, pour qui : au moins, on peut avoir des enfants qui comprennent français, lisent et écrivent nos lettres (...) comme nous on n'a pas eu cette chance d'aller à l'école >. Pour beaucoup de personnes, tout se résume aujourd'hui à l'école. A ce propos, T.F.67, dira : un enfant qui est allé à l'école vaut toujours mieux qu'un enfant qui n'y est pas allé >. K.E.68, pour nous prouver combien pour elle l'école est d'une importance, ira jusqu'à nous raconter son anecdote : un jour je suis allée à l'hôpital pour voir un malade. Comme je ne connaissais pas où était la chambre du malade, je suis rentrée par hasard dans le bureau d'un médecin. Cela ne lui a pas plu et il m'a dit : c'est bête ça ! Ne sachant pas ce qu'il a dit j'ai répondu oui oui ! Celui qui était avec lui m'a alors expliqué qu'en fait il m'a insulté. Si j'avais été à l'école, j'aurai compris ce qu'il a dit ! >
Enfin, pour 17,5% des personnes qui ont majoritairement un niveau primaire (78,57%), l'école permet aux enfants d'avoir des connaissances alors que 26,25% d'entre eux voient en elle le moyen pour l'enfant de s'ouvrir au monde. Cette dernière categorie est dominée par ceux qui ont un niveau secondaire (66,66%).
En somme, on constate une vision à dominance positive de l'école. Cela devrait influencer positivement la décision des ménages d'y envoyer leurs enfants. C'est l'avis aussi de F.J.69, quand il affirme : c'est un problème de moyens, sinon personne ne doit laisser son enfant sans le mettre à l'école >. L'expression «manque de moyens» confirme la variante économique de la demande d'éducation. On est tenté de se poser la question suivante : combien coûte la scolarisation d'un enfant?
Parler de coût de la scolarisation revient à faire
allusion à toute dépense engagée pour
permettre
à un enfant d'aller à l'école. Cela regroupe aussi bien
les frais de scolarité
66 Femme, âgée de soixante (60) ans et sans niveau d'instruction
67 Femme de trente deux (32) ans
68 Femme de cinquante un (51) ans et sans niveau d'instruction
69 Homme de trente deux (32) ans
(ou la cotisation des parents d'élèves), les tenues scolaires (s'il y`en a), et aussi l'ensemble du matériel didactique (cahiers, bics, matériel de géométrie, livre, sac d'école, etc.)
On ne peut pas évaluer avec exactitude les coûts de ces différents facteurs. Si les scolarités ou les cotisations des APE sont fixées pour l'année scolaire, il est cependant difficile d`avoir une idée exacte des fournitures. Anselme YARO70 (1999) rappelle qu' « au Burkina Faso, les prix des fournitures varient : il ya les prix officiels, mais ce sont surtout les prix chez les commerçants qui comptent ». Néanmoins, nous avons essayé d'évaluer de façon approximative le coût des différents facteurs indispensables pour un élève. Pour ce faire, nous y sommes allés par étapes :
> la première étape a consisté à se renseigner auprès des établissements aussi bien privés que publics pour faire le point sur le matériel didactique exigé pour chaque classe allant de la classe de CP1 à la classe de 3ème.
> à la deuxième étape, pour chaque classe, nous avons pris attache avec deux (02) librairies de la place où nous avons pu avoir le coût de chaque élément afin de pouvoir évaluer non pas de façon exacte, mais approximative, le prix à payer pour acquérir la totalité des fournitures scolaires par classe.
A ces fournitures scolaires, il faut ajouter la cotisation de l'APE et la tenue scolaire, pour avoir une idée nette du coût global
70 Anselme YARO, Représentations de l'école par les parents au Burkina Faso, Colloque (la recherche face au défis de l'éducation), Ouagadougou 19-22 novembre 2002, p22
Tableau n° 18: Evaluation du coût approximatif des besoins scolaires en fonction du type d'établissement fréquenté et du niveau d'étude
Public |
Privé |
Coût total |
||||
Tenue |
Fournitures |
APE |
Frais de |
Public |
Privé |
|
CP |
- |
1000 |
1000 |
15000 |
2000 |
16000 |
CE |
- |
1000 |
1000 |
15000 |
2000 |
16000 |
CM |
- |
2000 |
1000 |
15000 |
3000 |
17000 |
1er cycle |
4000 |
5000 |
10000 |
53000 à |
19000 |
62000 à |
En termes beaucoup plus concrets, un parent dépense entre deux mille (2000) et soixante sept mille (67000) par an pour chaque enfant qu'il envoie à l'école, sans y avoir comptabilisé l'achat de livres71 pour chaque classe. A ce coût minimum de deux mille (2000) et maximum de soixante sept mille (67000) francs, il faudrait encore ajouter celui du sac d'école qui n'est pas souvent abordé par les parents d'élèves.
Pour faire face aux besoins scolaires des orphelins, deux (02) situations se présentent :
- soit le chef de ménage reçoit de la part des associations/structures un appui pour le payement des frais de scolarité et de l'achat du matériel didactique.
- soit il ne reçoit aucune aide et doit lui-même avec ses ressources faire face aux besoins de scolarisation de l'orphelin.
Dans le cas de notre échantillon, seulement vingt quatre (24) chefs de ménages (soit 30%) bénéficient d'un appui.
71. Ce volet a été exclu parce que de plus en plus dans les écoles, aussi bien privées que publiques, les élèves reçoivent gratuitement des manuels scolaires, cependant, à la Direction de l'Inspection Primaire, on reconnaît les offres insuffisantes par rapport à la demande.
Le tableau suivant permet de faire les constats :
Tableau n° 19 : Rapport entre apport des associations/structures en fonction de la profession des chefs de ménages
Aide reçu de la part |
Oui |
Non |
Totaux |
||
Valeur évaluée Profession des chefs de ménages |
Moins de |
[5000- |
17000 et + |
||
Cultivateurs/éleveurs |
3 |
6 |
1 |
41 |
51 |
Ménagères |
1 |
1 |
3 |
3 |
8 |
Employés |
- |
- |
- |
4 |
4 |
Retraités/ inactifs |
- |
2 |
2 |
1 |
5 |
Commerçants |
- |
4 |
1 |
7 |
12 |
Totaux |
4 |
13 |
7 |
56 |
80 |
Les chefs de ménages cultivateurs sont les plus durement touchés par l'absence d'appui à la scolarisation des orphelins qu'ils ont à leur charge. 80,39% d'entre eux n'ont pas d'appui. Cela peut s'expliquer d'une part par l'insuffisance de ressources au niveau des associations qui viennent en aide aux enfants, et d'autre part par la situation d'ignorance de l'existence de ces structures par les chefs de ménages. Quand bien même les structures existent, très peu de chefs de ménages les connaissent et les fréquentent.
Or, l'apport de ces associations auraient un temps soit peu permis de pallier aux difficultés de scolarisation des orphelins si nous convenons avec P.R.72 que : « la situation est difficile surtout pour les orphelins complets, le manque de moyens faisant que les enfants ne peuvent pas poursuivre leur scolarité ». Néanmoins, les associations
72Président de l'ASSEMERTOM
se satisfont des acquis enregistrés. Pour K.R.73, « S'il n'y avait pas notre association, je crois que certains enfants ne seraient pas allés à l'école ».
Cependant, les associations n'ont pas caché leur mécontentement dû au fait que certains chefs de ménages usent de stratagèmes pour permettre à certains enfants de bénéficier d'un double parrainage. Désarroi aussi face à certaines dérives où le matériel donné aux orphelins est confisqué par le tuteur au profit de ses propres enfants. « Nous avons vu des cas où des sacs d'école ont été retirés entre les mains des orphelins et remis aux propres enfants du tuteur (...). Certains tuteurs viennent nous voir, et dès que nous leur remettons le matériel, ils s'en vont le remettre à leurs propres enfants laissant ainsi les vrais bénéficiaires » : soutient O.A.74 C'est en toute légitimité que les associations ont un sentiment de résultats souvent mitigés de leurs actions. Les résultats scolaires sont bien en deçà de leurs attentes, posant du même coup le véritable problème du suivi des enfants. « Nous intervenons depuis 1992 dans la localité. En quinze (15) ans d'existence, si nous nous devions de faire un bilan, nos meilleurs résultats sont de vingt (20) brevetés et quatre (04) bacheliers », amertume de K.R.75, pour qui beaucoup d'argent a été investi pour rien.
Pour mieux appréhender ce que peut avoir comme implication les coûts ci-dessus pour les parents, nous nous sommes intéressés au kit scolaire des enfants interrogés. Certes, l'enquête s'est déroulée à une période de rentrée scolaire (mois d'octobre), et donc à un moment où certains enfants n'avaient pas encore reçu la totalité du matériel scolaire, mais les chiffres auxquels nous avons abouti sont porteurs de sens : sur les quatre vingt (80) enfants interrogés, seulement quatre (04) soit 5% disposaient du nécessaire pour aller à l'école et 95% étaient toujours dans l'attente soit du complément, soit de la totalité des fournitures scolaires. Et, certains de se poser de véritables inquiétudes sur la gratuité de l'école comme le soutient explicitement B.D.76, « on dit que l'école est gratuite (...) ; nous en tout cas on ne voit pas cette
73 Président du CLJT
74 Présidente de l'AED
75 Président du CLJT
76 Retraité de soixante sept (67) ans
gratuité de l'école77 là ! ». Au regard de ces chiffres, l'on pourrait aisément mieux comprendre les difficultés vécues par les chefs de ménages, surtout quand ceux-ci affirment avoir du mal à honorer leurs engagements pour ce qui est de la scolarisation des enfants. D'ailleurs, à ce sujet, Komla LOKPO78 (1999) rappelle qu' « un tuteur sur deux ne paye ni la scolarité, ni la cotisation de leurs filleuls »
Le devenir scolaire des orphelins est fortement lié aux moyens financiers à mobiliser pour assurer leur scolarisation. Plus les coûts seront élevés, moins les personnes responsables des enfants seront en mesure de les maintenir à l'école, et surtout si le chef de ménage ne reçoit pas de la part des associations/structures un appui pour le payement des frais de scolarité et l'achat du matériel didactique
Pour ce faire, nous avons croisé deux (2) variables: la profession des chefs de ménage et les raisons possibles d'une déscolarisons précoce de l'orphelin. Les résultats sont consignés dans le tableau ci-dessous :
77 Des voies s'élèvent déjà pour remettre en cause cette gratuité de l'école qui considère qu'elle conduira à la construire un système à double vitesse : l'un bon et performant pour ceux qui comprennent et qui ont les moyens et l'autre inefficace et moribond pour le reste. Sources: Eugène Ilboudo, observateur n°7008 du 09 au 11 Novembre 2007
78 LOKPO komla, Conditions socio-économiques et rendement scolaire des élèves sous tutorat à Ouagadougou: une approche des relations entre la famille "tutorale" et les résultats à l'école. Université de Ouagadougou, Mémoire de Maitrise, FLASHS, 1999, p 64
Tableau n° 20 : Relation entre la profession chefs de ménages et la raison susceptible de pousser à une déscolarisation de l'orphelin
Raison Profession |
Manque de |
Mauvaises |
Totaux |
Cultivateurs |
47 |
4 |
51 |
Ménagères |
7 |
1 |
8 |
Employés |
1 |
3 |
4 |
Retraités |
3 |
2 |
5 |
Commerçants |
8 |
4 |
12 |
Totaux |
66 |
15 |
80 |
Le tableau nous fait ressortir que pour 82,25% des cas, la présence de moyens financiers demeure une condition sine qua non pour que les enfants puissent aller à l'école. Des diversités apparaissent cependant au sein des différentes catégories de profession. Si le manque de moyens pourrait être la cause d'une déscolarisation pour 92,15% des cultivateurs ou 87,5% des ménagères, cette raison est évoquée par seulement un tiers (1/3) des employés.
Conclusion partielle : la demande d'éducation s'imbrique dans un ensemble de perceptions que l'on a vis-à-vis de l'institution scolaire. Ces perceptions sont ancrées dans les retombées sociales que les populations attendent de leurs efforts de scolarisation. Cependant, arriver à scolariser un enfant requiert un investissement qui a un coût. Pour 82,25% des personnes interrogées (toutes professions confondues) la question de moyens financiers pourrait constituer la cause de déscolarisation, les familles comportant plusieurs enfants étant encore plus défavorisées.
En effet, force est de reconnaître que les personnes en
charge des orphelins pourraient
être contraints à des choix
dictés par la limite des moyens. Face au nombre élevé
d'enfants à scolariser, ils devront envoyer seulement une partie à l'école. Même s'il nous parait difficile de prévoir les critères de sélection des chefs de ménages, trois (03) schémas pourraient s'offrir à eux : une sélection par les performances scolaires, « en ne scolarisant que les enfants les plus aptes à aller à l'école » (Rémi CLIGNET)79, une sélection par les coûts (c'est-à-dire que seulement les enfants dont les frais de scolarité sont les moins chers iront à l'école), ou une sélection par filiation. Si ce dernier cas se devait d'être la base du choix de celui qui a l'orphelin à sa charge, avec dix neuf (19) vivant chez l'un des parents géniteurs, c'est un pourcentage de 23,75% qui pourraient être mieux lotis, contre la grande majorité de 76,25% qui ne sera pas considérée comme choix prioritaire.
En somme, la capacité financière de la plupart des chefs de ménages n'est pas en mesure de leur permettre de répondre aux besoins de scolarisation des orphelins. Cet état de fait, les chefs de ménages en ont pleine conscience et certains essayent de trouver les solutions palliatives auprès des structures et autres associations d'aide à l'enfance.
79 CLIGNET Remi, La demande d'éducation : aspects sociologiques. Afrique contemporaine (FRA), 1994, N° spécial, p112
La scolarisation pour tous d'ici 2015 est un des Objectifs phares du Millénaire pour le Développement. Cette scolarisation s'inscrit d'abord dans une volonté politique, celle pour un Etat de réunir les moyens les mieux adaptées pour atteindre les résultats escomptés. Ces moyens mis en oeuvre par l'Etat n'ont de sens que si l'offre d'éducation trouve un écho favorable au niveau des populations à travers une demande d'éducation qui réponde pleinement à cette offre. Or, la demande d'éducation des populations est fortement ancrée dans son aspect social tel que les bénéfices que l'on attend de l'école, et son aspect économique tel que le prix à payer pour la scolarisation. Aussi bien la revue de la littérature que l'enquête de terrain proprement dite ont fortement été imprégnées de ces aspects.
Pour ce qui est des résultats de l'étude menée auprès de l'échantillon, plusieurs informations découlent :
> les orphelins rencontrent effectivement des difficultés pour leur scolarisation, difficultés qui peuvent se résumer en termes d'incapacité des ménages à faire face aux frais de scolarité et aux besoins matériels indispensables à l'école.
> Les parents défunts exerçaient des activités diverses. Cependant, plus de la moitié des parents décédés ne possédaient aucun bien (61,25%), ce qui n'a pas permis aux orphelins d'être dotés d'un héritage conséquent à même de procurer des ressources susceptibles de faire face à leur scolarisation. Pour les parents défunts qui possédaient des biens, leur mauvaise répartition a contribué a rendre nul leurs apports dans la scolarisation des orphelins. Cela a pour conséquence l'entière dépendance des enfants de la personne qui en assure la garde actuellement.
> 43,75% des orphelins se retrouvent actuellement avec leurs grands-parents (maternels ou paternels), et 23,75% d'entre eux (les orphelins) sont chez l'un
des parents géniteurs toujours vivants. C'est dire que dans une acceptation un peu plus large, 67,5% des orphelins se retrouvent en famille et se frottent à des personnes déjà connues avec lesquelles il y a un lien de sang certain. Ce qui devrait redynamiser le sentiment d'appartenance et aplanir les divergences de traitements entre les différents enfants de la cour. Cependant, l'occupation principale des chefs de ménages est l'agriculture, qui est exercée par plus de la moitié des enquêtés, soit 63,75%. Par ailleurs, 66,25% des ménages ont plus de cinq (05) enfants à scolariser. Cela implique que le nombre d'enfants à scolariser est peut être au-delà des capacités des ménages et peut les conduire à faire des choix, en scolarisant seulement une partie des enfants.
> Même si certains orphelins sont aidés, force est de reconnaître que la grande majorité ne l'est pas. Ils sont 70% les enfants qui ne sont pas pris en charge par les associations qui interviennent dans la localité. Cela ne saurait dénoter d'une inefficacité des structures mais plutôt d'une offre nettement en deçà de la demande de plus en plus en croissante.
En somme, au terme de cette étude, force est de reconnaître que de nombreuses difficultés notamment financières font obstacle au bon déroulement de la scolarisation des orphelins. Même si les chefs de ménages mettent tout en oeuvre pour permettre aux enfants dont ils ont la charge de partir à l'école, le risque de déscolarisations qu'ils (les enfants) courent est bien grand, malgré l'apport non négligeable apporté par certaines structures et associations.
Ouvrages généraux
Gilles FERREOL et Al, Dictionnaire de sociologie, Armand colin, 2004, 242p
Ministère de l'Enseignement de Base et de l'Alphabétisation, Plan Décennal de Développement de l'Enseignement de Base, 2001-2010, Ouagadougou, Burkina Faso, 56p
Ministère de l'Action Sociale et de la Solidarité Nationale : Cadre Stratégique de Prise en Charge des OEV, Ouagadougou, mars 2005, 61p
SAGEDEC, monographie de la commune de Toma, rapport définitif, DREP/BM, juillet 2000, pdf
Ministère de l'Enseignement de Base et de l'Alphabétisation, statistiques de l'éducation de base 2005/2006, Direction des Etudes et de la Planification (DEP), Ouagadougou, Burkina Faso, Mai 2006, 389p
Ouvrages spécifiques
CLIGNET Remi : La demande d'éducation : aspects sociologiques. Afrique contemporaine (FRA) 1994 N° spécial, p108-118
COMPAORE Maxime, Ecole: Ziniaré et famille au BF, étude de cas et Guiloungou. L'Harmattan Paris (FRA) 1996, p155-174
De VERGER Philippe : La demande d'éducation : déterminants économiques. Afrique contemporaine (FRA), 1994 N° spécial p92-107
DE VREYER Philippe, une analyse économétrique de la demande d'éducation en côte d'ivoire, Revue d'économie du développement, vol1
PILON Marc et WAYACK Madeleine, la démocratisation de l'enseignement au Burkina-Faso: que peut-on en dire aujourd'hui ? EHESS, (FRA), Cahier d'études africaines, 2003, vol.43, n°169-170. p63-86
TAVERNE Bernard, La dimension occultée : le statut social de l'enfant orphelin. Société d'Afrique et SIDA (FRA), 1997, No 17,18 p7-8
Ouvrages méthodologiques
Raymond QUIVY et Luc Van CAMPENHOUDT, manuel de recherche en sciences sociales, Dunod, Paris, 1995, 287p
BERTHIER Nicole, les techniques d'enquête en sciences sociales, Armand Colin, Paris, 2006, 352p
DE SINGLY François, l'enquête et ses méthodes ; le questionnaire, 2ème édition refondue, Armand Colin, Paris, 2006,128p
Mémoires, thèses et articles
KOBIANE Jean-François, Ménages et scolarisation des enfants au Burkina-Faso: à la recherche des déterminants de la demande scolaire, Université Catholique de Louvain, Département des Sciences de la Population et du Développement, Institut de Démographie, 2002, 306p
LOKPO komla, Conditions socio-économiques et
rendement scolaire des élèves sous
tutorat à
Ouagadougou : une approche des relations entre la famille "tutorale" et
les
résultats à l'école. Université de Ouagadougou, Mémoire de Maitrise, FLASHS, 1999, 121 p.
PALENFO Akpéba Annabelle, stratégie de scolarisation et représentation de l'école chez les familles lobi et birifor vivant à Ouagadougou, mémoire de Maitrise, Université de Ouagadougou, UFR/SH, 2006, 101p
UNICEF : les générations orphelines d'Afrique, 2005
UNICEF : Le SIDA : un désastre imminent, 2005
TOUGMA née KABORE Béatrice, les conséquences sociales et scolaires du VIH/SIDA sur les orphelins et enfants vulnérables : cas de la ville de Bobo Dioulasso, mémoire de fin de formation à la fonction d'inspecteur du 1er degré, 2003/2004, 127p
SOMDA Sakûmê Toussaint, Impact de la situation socio-économique des parents sur la scolarisation des filles en milieu rural: cas de la société dagara du département de Koper dans la province du Loba, Mémoire de Maitrise, Ouagadougou, mai 2006, 78p
Rapports
DABIRET Christophe N., OUEDRAOGO Moussa, Plan de développement de la commune de Toma 2001-2005, Rapport définitif, Octobre 2002
KABORE David et Al. : Analyse de la situation des OEV : Volet Santé, Alimentation, Nutrition, Juridique, Psychosocial Ouagadougou, 2003
Ministère de la Santé, Rapport final de l'atelier sur la prise en charge des orphelins du sida. Ouagadougou du 28 au 31 octobre 1996, Ouagadougou, 1997, 47p
YARO Anselme, Représentations de l'école par les parents au Burkina Faso, Colloque (la recherche face au défis de l'éducation), Ouagadougou 19-22 novembre 2002
Site Web
BLOUIN, Maurice; BERGERON, Caroline. Dictionnaire de la réadaptation, tome 2 : termes d'intervention et d'aides techniques. Québec : Les Publications du Québec, 1997, 164 p., p.60) www.santetropicale.com/rwanda/minisant/vihcs3.htm
REDDY Sanjay et HEUTY Antoine, réalisation des OMD : critique et stratégie, www.columbia.eddu/-sr793/AchievingtheMDGs.french.pdf
YARO Yacouba, Sida et éducation au Burkina Faso : que sait-on ? colloque (la recherche face aux défis de l'éducation au Burkina Faso), Ouagadougou, 19-22 novembre 2002. www.ird.bf/prog/areb/annuaire
SANGA Boureima, BARTHES David, Recensement General de la Population: le Burkina Faso compte près de 14 millions d'habitants, ed. SIDWAYA /Société/Burkina Faso, 25 Juillet 2007
www.mediaf.org/fr/medias/fiche.php
LAKIN Michael, Conférence mondiale sur l'éducation pour tous, Jomtein (Thailande), Mars 1990, Fev 1996.
http// : solidarites.info/conference-mondiale-ééducation.php
Annexe1 : tableaux non
utilisés.
Tableau n°1 : Représentation
des ménages selon le nombre d'orphelins qui s'y trouve
Nombre d'orphelin Sexe |
Un |
Deux |
Trois |
Quatre |
Totaux |
Masculin |
18 |
6 |
1 |
7 |
32 |
Féminin |
31 |
13 |
4 |
- |
48 |
Totaux |
49 |
19 |
5 |
7 |
80 |
Tableau n°2 : Matériel reçu par les enfants à la date de l'enquête.
Matériel reçu Classe |
Kit complet |
Quelques |
Aucun |
Sans objet |
Totaux |
CP |
1 |
8 |
6 |
- |
15 |
CE |
- |
11 |
- |
- |
11 |
CM |
3 |
19 |
2 |
- |
24 |
1ER cycle |
- |
14 |
5 |
- |
19 |
Déscolarisés |
- |
- |
- |
11 |
11 |
Totaux |
4 |
52 |
13 |
11 |
80 |
Tableau n°3 : Représentation des orphelins en fonction de l'âge et de la classe fréquentée
Classe Age |
CP |
CE |
CM |
1er |
Déscolarisés |
Non |
totaux |
6-8 |
9 |
- |
- |
- |
- |
- |
9 |
8-10 |
4 |
3 |
- |
- |
- |
- |
7 |
10-12 |
2 |
3 |
13 |
- |
- |
2 |
20 |
12-14 |
- |
- |
7 |
- |
2 |
- |
9 |
14-16 |
- |
5 |
4 |
19 |
5 |
2 |
35 |
totaux |
15 |
11 |
24 |
19 |
7 |
4 |
80 |
Tableau n°4 : Répartition des parents défunts selon leur profession
Professi on Parent |
Cultivateu rs |
Ménagèr es |
Employ és |
Indépenda nts |
NS P |
Retrait és |
Totau x |
Père |
20 |
- |
23 |
19 |
2 |
2 |
66 |
Mère |
1 |
11 |
- |
1 |
- |
- |
14 |
Totaux |
21 |
11 |
23 |
20 |
2 |
2 |
80 |
Questionnaire réservé au chef de ménage et à l'orphelin.
Ce questionnaire a été élaboré dans le cadre d'une étude sur la scolarisation des Orphelins de la ville de TOMA (province du Nayala).Il vise comme objectif principal l'analyse des difficultés de scolarisation qui se posent aux orphelins
Ménage N° Secteur
I Partie réservée au chef de Ménage.
A. Caractéristiques sociodémographiques du chef de ménage.
A1. Nom . Prénom (s)
A2. Age (ou date de naissance)
A3.
Sexe : M F
A4.Religion :
1. Musulman (e) 2.Catholique
3. Protestant (e) 4.Animiste
5. Autre
A5. Situation matrimoniale.
1.
Célibataire sans enfant
2. Célibataire avec enfant
3. Marié Monogame
4. Marié Polygame
5. Séparé
6. Divorcé
7. Veuf/Veuve
A6.
Nombre d'enfants
A7. Nombre d'enfants scolarisés
A8. Nombre d'enfants non scolarisés
A9. Niveau d'instruction.
1.
Aucun niveau
2. Primaire
3. Secondaire
4. Supérieur
5. Coranique
6. Alphabétisé
B. Caractéristiques Socioéconomiques de l'enquête.
B1.
Profession
B2. Principaux biens et valeurs.
1. Habitats en dur
2. Habitats en tôle ou banco
3. Champs
4. Moyens de déplacement (Enumérer les)
5. Autres biens (énumérer les)
6.
Aucun bien.
B3.A combien pouvez-vous évaluer vos dépenses mensuelles ?
B4. A combien estimez-vous vos gains annuels ?
B5. Quelle appréciation faites-vous de votre niveau de revenu ?
B6. Recevez-vous de l'aide pour atténuer vos dépenses annuelles ?
Oui Non
B7. Si oui avec quelle périodicité ? Régulièrement Quelque fois
Rarement Sans objet
B8. Qui sont vos donateurs ?
Amis Parents
Etat/ONG Sans Objet
B9. Quelle est la nature de l'aide reçue ?
Vivres Quantité
Argent Quantité
Médicaments Quantité
Autres Quantité
Sans Objet
C Situation Sociodémographique de l'orphelin ?
C1 Combien de personnes en tout compte votre ménage ?
.Combien d'enfants en tout compte votre ménage ?
C3.Combien d'enfants ont entre six (06) et seize (16) ans ?
C4 Combien d'entre eux sont orphelins ?
C5 quel est l'âge de chaque orphelin ? Lequel des parents est décédé ?
Parent décédé Numéro d'ordre |
Age |
Le père décédé |
La mère décédée |
Les deux parents décédés |
Orphelin 1 |
||||
Orphelin 2 |
||||
Orphelin 3 |
Orphelin 4
C6. Après le décès du parent (ou des parents), l'orphelin a-t-il changé de résidence? Oui Non
C7. Quel est le lien de parenté entre vous et l'orphelin ? Fils/Fille Frère/Soeur
Petit fils/fille Neveu/Nièce
Cousin/Cousine
Aucun Lien
Autre lien (à préciser)
C8. Qui a pris la décision de mettre l'orphelin à votre charge?
Décision familiale Décision personnelle
Volonté de l'enfant Décision des parents
défunts
Autre
D Situation Socioéconomique du parent (ou des parents) défunt(s).
D1. A quand remonte le décès du parent (ou des parents défunts) de l'orphelin ?
- le père .
- la mère
D2. Connaissez-vous la cause de leurs décès ?
- le père .
- la mère
D3-Quel était la profession des parents?
-Le père
-La mère
D4 Quels sont les biens qu'ils possédaient ?
Parcelle(s) Argent Somme Moyens de déplacement Autres biens (à énumérer si possible)
D5. A qui ont profité les biens ?
D6. comment ont été repartis ces biens ?
D7. quelle évaluation faites-vous aujourd'hui de la gestion de ces biens ?
D8. Quel apport ces biens représentent dans la scolarisation des orphelins ?
E Scolarisation des orphelins ?
E1 Quelle est votre vision de l'école ?
Bonne chose Mauvais chose Sans avis
argumenter
E2- Parmi les orphelins à votre charge combien vont à l'école ? Quel est leur niveau de scolarisation ? Combien dépensez-vous environ annuellement pour chaque enfant? Quelle appréciation faites-vous des coûts pour chaque élève ?
N° d'ordre |
Age |
Niveau scolaire |
Dépense |
Appréciation |
Orphelin 1 |
||||
Orphelin2 |
||||
Orphelin3 |
||||
Orphelin4 |
||||
etc. |
E3 quelle sont les difficultés que vous rencontrez pour leur scolarisation ?
E4 Pour vous quelle situation pourrait vous amener à déscolariser l'enfant à votre charge ?
F Actions menées en faveur des orphelins
F1 Existe-t-il dans votre localité des structures qui viennent en aide aux orphelins ? Oui Non
Si oui lesquelles ?
F2-Ces structures vous viennent-elle en aide?
Oui Non
F3-Si oui quelle est la nature de l'aide reçue ?
Vivre
Quantité
Argent Quantité
Fourniture Quantité
F4- quelle appréciation faites vous de cette aide?
G Perspectives
G1 Si c'était à reprendre, auriez vous accepté de prendre cet (ces) enfant(s) chez vous ?
Oui Non
Justifiez
G2 Quelles propositions de solution avez-vous à donné pour faciliter la scolarisation des orphelins ?
1-A l'endroit de l'état ?
2-A l' endroit des ONG ou des associations?
3-A l' endroit de votre communauté ?
4-A l' endroit des orphelins eux-mêmes?
II Partie réservée à orphelin lui-même
II1-Nom Prénom(s)
II2-Age (ou date de naissance)
II3-Sexe M F
II4-connaissais-tu tes tuteurs avant le
décès de tes parents? Oui Non
II5-Sais-tu qui a décidé que tu loges là-bas ?
Oui Non
Si oui sais-tu pourquoi ?
II6-Es-tu content de loger là-bas ?
Oui Non
II6-Si non Pourquoi ?
II 7-Aurais-tu voulu loger ailleurs ?
Oui Non
II8-Pars- tu à l'école ?
Oui Non
(Si oui poser les questions en II8.1, si non passer à la question en II8.2)
II8.1
- Quelle classe fais-tu et dans quelle école ?
- As-tu déjà redoublé une classe ?
Oui Non
Si oui quelle(s) classe(s) ?
-As-tu reçu tes fournitures scolaires pour cette année ?
Oui Non (si non sauter la question suivante)
- Quantités ?
Sac d'école
Nombre de livres
Nombre de cahiers
Nombre de bics
- Qui a payé ces fournitures pour toi ?
II8 .2 Si non
pourquoi ?
II9 Comment sont les relations entre ton tuteur et toi ?
Très bonnes Passables
Mauvaises Très Mauvaises
II10 Comment sont tes rapports avec les autres enfants de la cours ? Très bonnes Passables
Mauvaises Très Mauvaises II10-Te sens-tu comme membre à part entière de cette famille ? Oui Non
Si non pourquoi ?
Guide d'entretien réservé aux structures administratives, ONG ou Associations.
Ce guide d'entretien a été élaboré dans le cadre d'une étude sur la scolarisation des orphelins de la ville de TOMA (province du Nayala). Il vise comme objectif principal l'analyse des difficultés de scolarisation qui se posent aux orphelins
Numéro d'ordre
I. Présentation de la structure.
1. Nom de la structure
2.
Date de création:
3. But Poursuivi
4. Nombre de membres
5. Objectif général
6. objectifs spécifiques .
7. Quels sont les activités que vous menez ?
II Interventions dans le domaine des orphelins
1. Pour vous quelle est la situation de scolarisation des orphelins de la commune ?-
2. Quelles ont été les actions entreprises par votre structure pour ces orphelins ?----
Quelle évaluation faites-vous de ces actions?
3. Pour votre structure qu'est ce qui parait primordial comme action à mener aujourd'hui pour les orphelins ?
III. Difficultés rencontrées.
1. Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans vos actions?
2. Comment faites-vous pour surmonter ces difficultés ?
IV. Proposition de Solutions
1. Au regard des difficultés qu'auriez-vous souhaité ?
2. Pour la bonne marche de votre structure et de vos actions à l'endroit des orphelins, qu'attendez- vous de :
- L'Etat ?
- De la communauté ?
- Des orphelins et de leurs familles ?
- Des ONG ou associations?
V. Relations avec les autres intervenants.
1. En dehors de votre Structure, quelles autres structures interviennent dans le même domaine ?
2. Quelle est la nature des relations que vous entretenez avec elles ?
3. Quelle appréciation faites-vous de votre cohabitation?
4. Comment voyez - vous les actions menées par les autres structures?
5. En dehors de votre structure quelle autre structure voyez - vous comme structure de référence dans la scolarisation des orphelins ?
6. Comment vous expliquez - vous leurs performances?
7. Comment sont vos rapports avec l'Action Sociale ?
VI. Autocritique
1. Pour vous qu'est- ce qui fait aujourd'hui la force de votre structure?
2. Pensez-vous avoir des faiblesses ?
Oui Non
Si oui lesquelles ?
Comment voyez-vous aujourd'hui le devenir de ces orphelins ?
Guide d'entretien réservé aux autorités coutumières et religieuses
Ce guide d'entretien a été élaboré dans le cadre d'une étude sur la scolarisation des orphelins de la ville de TOMA (province du Nayala). Il vise comme objectif principal l'analyse des difficultés de scolarisation qui se posent aux orphelins
N° d'ordre
Nom du répondant Prénom(s)
-
1. Pour vous qu'est-ce qu'un orphelin ?
2. Qu'est ce qui peut le différencier d'un autre enfant?
3. D'un point de vue culturel, existe-t-il des rites particuliers à faire lorsqu' un enfant devient orphelin ?
Oui Non
Si oui lesquels ?
4. Selon les règles coutumières à qui revient la charge d'un enfant qui a perdu ses parents ?
5. quels sont les devoirs de cet enfant vis-à-vis de ce tuteur ?
6. Quels sont les droits et les obligations de ce tuteur envers cet enfant?
7. Au cas ou l'un des deux enfreint à ses devoirs ou obligations quelles sont les nouvelles dispositions à prendre ?
Cas où c'est l'enfant
Cas où c'est le tuteur
Arrive t-il que soient portés devant vos instances des cas de différends entre tuteurs et orphelins ?
Oui Non
9. Comment les résolviez vous ?
Dédicaces |
.....ii |
|
Remerciements |
....iii |
|
Sommaire . |
vi |
|
Sigles et abréviations |
. v |
|
Introduction générale |
.1 |
|
PARTIE1 : CADRE THEORIQUE ET MÉTHODOLOGIE |
4 |
|
CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE . |
...5 |
|
1.1- Problème général de recherche |
5 |
|
1.2- Question générale de recherche |
.5 |
|
1.3- Revue de littérature |
6 |
|
1.4- Problème spécifique |
.17 |
|
1.5- Questions spécifiques |
17 |
|
- Questions annexe |
.17 |
|
1.6- Objectifs de la recherche |
..18 |
|
1.6.1- Objectif général |
18 |
|
1.6.2- Objectifs Spécifiques |
18 |
|
1.7- Hypothèses |
18 |
|
1.7.1- Hypothèse principale |
.19 |
|
1.7.2- Hypothèses secondaires |
19 |
|
1.8- Définition des concepts |
19 |
|
1.9-Variables et indicateurs |
24 |
|
CHAPITRE II : METHODOLOGIE |
27 |
|
2.1- Justification du choix du site et du terrain |
27 |
|
2.2- Description de la population cible |
28 |
|
2.3- Technique d'échantillonnage |
29 |
2.4- Outils et techniques de collecte de données 31
2.5- Techniques d'analyse et de traitement des données ...32
2.6- Déroulement du travail de terrain 33
2.7- Difficultés rencontrées et limites de l'étude 34
PARTIE 2 PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES DONNEES
CHAPITRE I : PRESENRATION DU MILIEU D'ETUDE |
36 . 37 |
||
1.1- |
Historique |
.. 37 |
|
1.2- |
Situation géographique.... |
38 |
|
1.3- |
Milieu physique |
38 |
|
1.4- |
Données démographiques et socioéconomiques |
. 39 |
|
1.5- |
Données scolaires . |
40 |
|
1.6- |
Présentation des structures |
41 |
|
CHAPITRE II : CARACTERISTIQUES GENERALES DES ENQUETES 2.1- Caractéristiques des orphelin |
..44 44 |
||
2.1.1- L'âge |
44 |
||
2.1.2- La classe fréquenté |
45 |
||
2.1.3- Le type d'orphelin |
.47 |
||
2..2- Caractéristiques des chefs de ménages |
...48 |
||
2.2.1- L'âge |
.....48 |
||
2.2.2- La situation matrimoniale . |
.49 |
||
2.2.3- Le niveau d'instruction |
.51 |
||
CHAPITRE III : ANALYSE DE LA SITUATION DES ORPHELINS |
.53 |
3.1- L'importance de l'héritage et son utilisation: une donnée qui conditionne la
scolarisation de l'orphelin 53
3.1.1- Les causes du décès ...53
3.1.2- Les biens hérités et leur utilisation ..55
3.1.3- Apport de l'héritage dans la scolarisation des orphelins .58
3.2- La situation professionnelle et surtout les charges du chef
de ménage comme fait
explicatif des difficultés de
scolarisation des orphelins ..59
3.2.1- Le lieu de résidence des orphelins en fonction du sentiment d'appartenance au ménage . .59
3.2.2- La profession des chefs de ménage et les difficultés de scolarisation......60
3.2.3- Les charges des chefs de ménage 62
3.3- Le
coût de la scolarisation : une influence certaine sur le devenir scolaire
des
orphelins .. 64
3.3.1- La vision de l'école 64
3.3.2- Coût de la scolarisation .. 66
3.3.3- Coût de la scolarisation et devenir scolaire 71
Conclusion générale 73
Bibliographie ... 75
Annexes ... 79