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Export: comment expliquer les résultats Français, faut-il envier l'Allemagne?

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par William Genis
Skema business school - Master 2 2012
  

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Conclusion

Le tissu économique et la stratégie de grands groupes

Le constat est sans appel, l'Allemagne est bien meilleure a l'export que la France, et il y a largement lieu de s'alarmer sur ces résultats. Pour autant, ils sont l'image du décalage entre le tissu économique frangais et le fonctionnement du commerce international. Les écarts de coats du travail ou les problèmes de compétitivité que l'on peut citer a de nombreuses reprises ne sont pas loin s'en faut les principales causes de ce déficit. C'est l'ensemble du tissu économique et de la logique de développement du pays qui n'est pas comparable. La France a un tissu économique peu équilibré en taille d'entreprise et une répartition de l'appareil productif concentré, l'Allemagne a bien plus d'ETI et un tissu industriel plus diversifié. Il ne faut pas voir dans les chiffres alarmant de la balance commerciale une image de la capacité, ou de la grande difficulté, de la France a imposer ses produits a l'étranger. Outre le poids de la facture énergétique, et la diminution en valeur relative de la France dans le commerce international (4% de part de marché), c'est aussi et surtout la logique de développement des grands groupes frangais et leur adaptation au commerce mondial qui est a l'origine des mauvais résultats. Plutôt que de profiter de la division internationale du travail aussi pleinement que les allemands, ils préfèrent construire sur place a l'étranger. L'exemple de l'entreprise SEB, qui était au bord de la faillite en 2006, est un très bon exemple a suivre : l'entreprise a exporter ses usines et laisser ses poles d'innovation en France. Aujourd'hui, l'entreprise produit 40% de ses machines en France et exporte 70% de sa production.

Les fondements de la société française

La France s'appuie sur son marché intérieur, l'Allemagne sur ses exportations Les deux pays fonctionnent socialement et économiquement différemment ce qui impacte directement leurs résultats a l'export : en ce sens, ils ne sont pas comparables. La logique de la société frangaise n'est pas en phase avec les fondements de la croissance de l'Allemagne : attachés a leurs droits, a leur pouvoir d'achat, a leur protection en tant que salariés ou chomeurs, la société frangaise n'est pas modelée pour supporter les efforts réalisés outre Rhin. En effet, une grande part des résultats de l'export en Allemagne sont a mettre sur le compte de la logique forte de politique de désinflation (l'hyperinflation de 1924 joue encore un role dans l'approche des politiques de régulation du pays) fondée sur trois axes majeurs : les salaires stagnent, la consommation n'augmente pas ou peu et les inégalités sociales augmentent. En ce sens, comparer les résultats des deux pays n'est pas toujours pertinent, voire même dangereux car trompeur sur la réalité des choses. C'est donc aussi un choix de société qui est l'une des causes des écarts de résultats, et au final la France est un pays bien plus égalitaire que l'Allemagne.

Ainsi, si l'on peut légitimement envier les résultats du commerce extérieur allemand, ou en tout cas le fait que la balance ne soit pas déficitaire, il faut également remettre en perspective les fondements de la société frangaise, basée sur des logiques de demande -ce qui a amené la situation actuelle ou la production nationale ne couvre pas la demande - de soutien social et d'indépendance financière forte des PME qui ne sont pas nécessairement en accord avec une recherche de croissance de PME indépendantes.

Les organismes de soutien ne sont pas encore efficients

Enfin, les soutiens mis en place par l'Etat frangais pour appuyer les entreprises dans
leurs démarches a l'export fonctionnent bien mais ont des roles parfois peu

clairement définis et perdent en intérêt dans leur offre. Ubifrance et les Chambres de Commerce a l'étranger ne sont pas encore partenaires sur le terrain et se concurrencent en offrant des prestations équivalentes telles que les places sur les salons internationaux. Ubifrance vit un changement profond de stratégie et voit ses objectifs quantitatifs augmenter de manière déconnectée par rapport a la réalité de leur vivier de clients potentiels. Pour autant, les budgets débloqués par l'Etat montrent bien que le commerce extérieur fait partie des priorités politiques. Ubifrance est en plein changement de stratégie et devrait gagner en efficacité dans ses missions a terme. Bien qu'une fois encore, le premier problème est celui de la taille des entreprises avant celui des résultats de l'export.

Eric Zemmour, dans le journal le point « Sarkozy nous rappelle pertinemment que ce qui est bon pour l'Allemagne est bon pour la France, et réciproquement. Nos économies sont tellement imbriquées, nos destins liés. Mais un économiste allemand nous explique aussi que « la zone Euro ne pourrait pas vivre avec 17 Grèce ou 17 Allemagne ». Les excédents allemands se font d'abord dans la zone Euro. Si nous suivons tous l'exemple allemand --stagnation des salaires, baisse de la consommation, l'Europe s'enfoncerait dans la récession. » Et pour appuyer cet avis, le modèle allemand est également très critiquable dans le sens oi., les effets de ses gains seront probablement négatifs a terme pour les pays qui ne participent pas a sa division du travail mais qui sont consommateurs, comme la France. Le poids de la dette augmentant dans le même temps que les concurrents du pays souffrent, les gains de l'export affaissent la capacité a consommer du pays et plus largement sa croissance. Or si ses exportations se dégradent, ce n'est pour le moment pas avec son marché intérieur que l'Allemagne pourra combler les pertes. L'Allemagne aussi subit les revers de sa stratégie, ils sont l'exact opposé des notres.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery