Export : Comment expliquer les resultats
frangais, faut-il envier l'Allemagne ?
Memoire dirige par DEGROOTE Didier SKEMA BS
SKEMA Business School, Master
Apprentissage
Arree 2012
Nb de pages · 67 p.
« J'atteste que ce travail est personnel et cite
systematiquement toute source utilisee entre guillemets et ne comporte pas de
plagiat »
signature de(s) auteur(s)
SOMMAIRE
Introduction 4
Partie 1 : Comparaison des résultats
économiaues et du fonctionnement de l'économie des deux pays
1) Fiche économique 8
2) Les chiffres du commerce extérieur
8
a- Qui exporte en France 8
b- Résultats généraux
12
c- Résultats intra Union Européenne
16
d- Résultats bilatéraux 18
3) Le role des P ME dans l'économie nationale
20
4) La place de l'industrie 24
PA RTIE 2 : QUELLES CAUSES SONT A L'O RIGINE DE
RESULTATS MITIGES DE LA FRANCE, EXISTE-T-IL D'AUT RES GRILLES DE LECTURE ?
1) La réelle place de l'export, poids et culture
28
a- Consommation intérieure et exportation : le
poids dans la croissance 28
b- La culture de l'export est plus
développée dans les entreprises allemandes 30
2) La compétitivité : salariés et
coet du travail 33
a- Productivité horaire et temps de travail
33
b- Le coat du travail 35
3) Le role des politiques salariales 37
4) La recherche et le
développement......................................................38
5) L'économie du Bazar : une autre explication
des chiffres de l'export...41
6) Les produits français sont-ils
compétitifs 7 ...........
|
.............................44
|
a- La qualité et le positionnement
|
44
|
b- Les prix
|
48
|
|
LES POLITIQUES DE SOUTIEN A L'EXPO RT ET LES ENJEUX DE
L'AVENI R
1) La culture française est-elle compatible avec
l'idée de l'export 7 .......49
2) Export et croissance
d'entreprise.......................................................51
3) Les moyens mis en place par l'état
français pour aider les entreprises a exporterleurs
produits..........................................................................52
4) Un tissu économique peu propice au
développement des entreprises.55
a- Les entreprises de taille intermédiaires : un
manque qui se répercute sur les résultats a
l'export 55
b- Les relations entre la politique et l'économie
57
5) Relancer les exportations 58
Conclusion.............................................................................................62
Bibliographie.........................................................................................65
Introduction
Dans un contexte de mondialisation qui donne parfois
le sentiment d'être subie, de déclin relatif de la France par
rapport sa puissance passée dans le monde et d'élection
présidentielle, un chiffre cristallise la capacité ou
l'impression d'incapacité du pays a s'imposer sur le commerce
international : les résultats du commerce extérieur.
Depuis 2002, la balance commerciale frangaise est
restée déficitaire, et s'enfonce même dans le rouge avec un
triste record de pertes pour l'année 2012 : 69,6MDS D'Euro. Ce chiffre
marque d'autant plus les esprits qu'il représente une part de la peur de
la France dans sa capacité a s'adapter au commerce mondial et notamment
a faire face aux puissances montantes comme la Chine ou l'Inde. Il est d'autant
plus alarmant que notre voisin allemand affiche lui des bénéfices
records alors même qu'il subit les mêmes lois du marché, et
plus encore y parvient avec la même monnaie que la France : un Euro
parfois considéré comme surévalué. Etonnamment
l'imaginaire collectif se tourne vers la Chine et son dumping social pour
expliquer une partie de ces résultats, alors que c'est avec l'Allemagne
que la France réalise les plus de déficits
commerciaux.
Les élections présidentielles sont donc
l'occasion pour les politiques de mettre en avant l'ensemble des variables a
réajuster pour corriger ces mauvais résultats, et d'utiliser des
comparaisons chiffrées avec le pays voisin pour appuyer les points de
vue. Nous avons ainsi pu entendre parler de coat du travail, de
compétitivité, de charges patronales, mais finalement assez peu
de différences de société, de différence de tissu
économique ou encore de différence de stratégie de
croissance du pays, et de ses entreprises.
L'ensemble de ce travail se tourne dans un objectif
double qui est d'essayer de comprendre pourquoi la France ne parvient pas a
rétablir sa balance commerciale a
l'équilibre, et de vérifier si il n'est
pas réducteur et trop pessimiste de ne voir dans ce déficit qu'un
échec de plus dans l'adaptation du pays au commerce mondial. Ce travail
a été motivé par la redondance de l'utilisation du
parametre « coat du travail » lors de la campagne
présidentielle, alors même que les écarts, bien qu'existant
face a l'Allemagne, sont minimes comparés au ratio de 1 a 30 qui nous
sépare des chiffres de la Chine. Si l'Allemagne s'en sort, l'explication
devrait être ailleurs.
La comparaison avec l'Allemagne prend tout son sens
dans le fait que les deux pays sont effectivement comparables : ils utilisent
la même monnaie, ils sont des puissances moyennes dans le monde, ils sont
industrialisés et développés, ils connaissent des indices
de développement assez proches et sont dirigés par des
démocraties, il n'empêche que ces comparaisons souffrent parfois
d'un manque de mise en avant de ce qui les oppose, a commencer par leurs
stratégies de développement.
Or ce sont précisément ces
stratégies qui peuvent entre autres être a l'origine des
écarts de résultats entre la France et l'Allemagne, en plus des
différences de coat et temps de travail souvent cités, notamment
le fait que la France s'appuie sur son marché intérieur,
l'Allemagne sur ses exportations. Des lors, en considérant que les deux
pays n'ont pas choisi les même logiques de croissance, est-il
légitime pour la France d'envier les résultats du commerce
extérieur de l'Allemagne? Et Finalement, peut-on imaginer que ces
résultats ne soient pas aussi alarmants qu'ils semblent
l'être?
Chercher a imiter l'Allemagne ne revient pas
uniquement a remettre certaines variables comme le coat du travail au
même niveau, il est même d'ailleurs trEs possible qu'une telle
stratégie de surface n'ait aucun impact réel sur les
résultats de la balance commerciale. Nous verrons que si il est bon de
vouloir s'inspirer du second exportateur du monde, il ne faut pas pour autant
s'imaginer pouvoir en copier le système aisément, au moins parce
qu'il ne répond pas a l'idée que se fait la France de la
société.
Au cours de ce mémoire, nous verrons de faAon
très factuelle que les résultats de l'Allemagne sont bien sir
bien plus enviables que ceux de la France en termes de commerce
extérieur, dans le monde comme en Europe. Ensuite, nous analyserons
assez largement les causes qui peuvent en etre a l'origine, ou au contraire qui
sont trop marginales pour etre défendues. Nous nous pencherons ainsi
vers les déséquilibre du tissu économique frangais, les
problèmes de développement des PME, les difficultés de
positionnement des produits, ou encore l'adaptation différente des
entreprises au commerce international. Enfin nous nous intéresserons aux
enjeux pour la France si elle souhaite rétablir un équilibre dans
sa balance commerciale, tout en ne reniant pas les fondements de sa
société.
PARTIE 1 : Comparaison des
résultats économiques et du
fonctionnement de l'économie
des deux pays
1) Fiche économique
|
France
|
Allemagne
|
Population
|
65 350 000
|
81 471 834
|
Superficie
|
675 417 Km2
|
357 026 Km2
|
PIB
|
2 808 milliards $ (2011)
|
3 629 milliards $ (2009)
|
IDH
|
0,884
|
0,885
|
Classement économique mondial
|
5ème
|
4ème
|
Classement exportateur mondial
|
5ème
|
2nd
|
Croissance moyenne sur 10 ans
|
1,47%
|
1,13%
|
2) Les chiffres du commerce
extérieur
A) QUI EXPORTE EN FRANCE
Les mille premieres entreprises exportatrices
frangaises (sur 100 000) réalisent 70% du Chiffre d'Affaires
réalisé a l'export. Il est important de noter également
que depuis 2005, le nombre total d'entreprises qui exportent diminue et est
passé de 105 000 a environ 95 000/100 000 aujourd'hui. Le
décompte du nombre d'entreprises exportatrices varie en fonction des
criteres pris en compte, par exemple beaucoup de PME exportent pour le compte
de grands groupes frangais et peuvent ou non être
comptabilisées.
Bien sar, les entreprises qui exportent n'ont pas les
mêmes capacités et ont un poids variable dans le Chiffre
d'Affaires total réalisé par les entreprises frangaises a
l'export. On remarque ainsi que les PME, bien qu'étant les plus
nombreuses, ne pèsent finalement que modérément dans les
parts de l'exportation. A l'inverse, les grands groupes frangais
représentent seulement 4% des entreprises qui exportent mais
réalisent près de 45% du CA. Enfin, les entreprises
étrangères exportent de France autant que les groupes nationaux.
Le graphique ci-dessous montre bien l'écart entre le nombre
d'entreprises exportatrices et leur poids dans le Chiffre d'Affaires global
réalisé :
Les secteurs qui exportent le mieux sont bien sur lies
aux domaines d'excellence francaise : l'agriculture et l'agro-alimentaire,
l'industrie, aéronautique notamment, et nucléaire ou encore les
services. La quasi-totalité des entreprises dites « commerciales
» sont en general des filiales des entreprises industrielles.
Le recul du nombre d'exportateurs met en exergue les
difficultés rencontrées par certains types d'entreprises a se
tourner vers l'export : et principalement les PME indépendantes.
Cependant, il n'est pas ou peu impactant puisque le recul ne concerne que des
entreprises dont le CA a l'export ne tient qu'une place marginale dans la
totalité du CA a l'export des entreprises frangaises (- de 1%). Pour
autant, le poids des PME indépendantes est resté stable a 16% de
l'ensemble du CA, ce qui veut dire que leur CA moyen a augmenté
sensiblement : +34%.
B) RESULTATS GENERAUX
Si l'on s'en tient aux chiffres simples du commerce
extérieur, la France fait pale figure comparée a l'Allemagne :
elle importe moins, exporte moins et surtout a une balance négative
quand l'Allemagne affiche un excédent commercial net. Entre 2002 et
2008, l'Allemagne a augmenté son excédent de USD200Mds (150Mds
d'€). Pour la simple année 2008, la France affiche un
déficit de USD55Mds (43Mds d'€). Le déficit continue de se
creuser les années suivantes et atteint 51,4Mds d'€ en 2010 et
entre 69 Milliards d'€ en 2011. A priori donc, les relations commerciales
extérieures sont bénéfiques pour l'Allemagne et
plutôt pesantes pour l'économie frangaise.
En 2012, Pierre Lellouche (Le Figaro, 14
Février) secrétaire d'état au commerce extèrieur,
donne les chiffres suivants : les exportations frangaises ont augmenté
de 8,6% par rapport a 2011 et atteignent 429 Milliards d'Euro. Dans le
même temps, les importations augmentent de 11% pour atteindre 498
Milliards d'Euro. Les 69 Milliards d'Euro de déficit représentent
le record de déficit de la balance commerciale
exterieure frangaise. A contrario l'Allemagne exporte
pour 1 060 Milliards d'Euro et realise un excedent commercial de 158 Milliards
d'Euro.
Chiffre du commerce extérieur en
Allemagne
Une distinction peut toutefois être faite entre les
biens et les services. La balance commerciale frangaise des biens est largement
déficitaire : perte de 62 Mds d'€ en 2009 alors que celle des
services est excédentaire de 16 mds d'€ sur la même
année. Au final, les services ne compensent pas les pertes en biens et
la balance est négative. La situation en Allemagne est
diamétralement opposée puisque les biens sont
bénéficiaires (+ 165Mds d'€ en 2009) et rattrapent
très largement les pertes dues aux échanges de services (-23 Mds
d'€ en 2009) pour atteindre au final une balance extérieure
positive.
La France et l'Allemagne vendent des produits
similaires, équipements de transport, automobiles, aéronautique,
produits chimiques et agroalimentaires (France) et sont concurrents pour la
grande majorité de leurs exportations. Les principaux clients frangais
sont l'Allemagne (16,4 %), l'Espagne (7,6 %), l'Italie (8,2 %), le RoyaumeUni
(6,8 %), la Belgique (7,7 %), les Etats-Unis (5,1 %), les Pays-Bas (4,2 %)
(Données de 2010). Les principaux clients de l'Allemagne sont
la France (9,7 %), les USA (8,6 %), le
Royaume-Unis (7,3 %), l'Italie (6,7 %), les
Pays-Bas (6,2 %), la
Belgique (5,5 %), l'Autriche (5,5 %) et
l'Espagne (4,7 %) (Données de
2006).
Toujours d'après les chiffres de Pierre
Lellouche, les B RICs représentent 7% des exportations frangaises contre
12% des exportations allemandes. La France doit donc se tourner plus encore
vers ces pays qui représentent les zones de croissance du
monde.
Enfin, en valeur relative par rapport au commerce
mondial, le deux pays sont en recul en grande partie a cause de la Chine qui
dispute maintenant la place de premier exportateur mondial a l'Allemagne. En
termes de part de marché, le recul allemand est cependant six fois moins
important que le recul frangais.
Ce premier apergu des chiffres du commerce
extérieur permettent de mettre en avant un premier point qui explique en
partie les écarts de résultat entre les deux pays : l'Allemagne
s'ouvre beaucoup plus que la France au commerce mondial, pour preuve elle
importe également deux fois plus que la France, et ses importations
représentent en 2008 32% de son PIB, contre 25% pour la
France.
C) RESULTATS INTRA UNION EUROPEENNE
Le commerce intra Union Européenne est
responsable pour beaucoup dans les résultats généraux de
la France et de l'Allemagne. L'Allemagne réalise 60% de son
bénéfice en Europe, et la France 87% de son déficit. Les
deux pays ne ciblent toutes fois pas les mêmes partenaires commerciaux :
l'Allemagne est plutôt moins diversifiée et s'adresse aux pays les
plus développés de l'OCDE, la France, elle, a des partenaires
beaucoup plus diversifiés.
Comme on l'a vu précédemment, les deux
pays perdent leur puissance relative dans le commerce mondial. Mais
étant donné les proportions de leur commerce au sein de l'Europe,
il ne faut pas plus conclure d'une entrée réussie dans la
mondialisation par l'Allemagne et manquée par la France mais
plutôt se centrer sur les données du marché Européen
qui traduisent beaucoup plus l'adaptabilité, ou non, de ces deux pays.
Quoi qu'il en soit, l'Allemagne progresse en Europe quand la France perd du
terrain :
Comme le montre le solde des balances courantes de la
France et de l'Allemagne, le déficit frangais en Union Européenne
est chronique depuis 2000 et n'est plus compensé tout ou partie par les
gains générés par le commerce avec les pays hors UE depuis
2008, année durant laquelle cette tranche du commerce a également
tourné au déficit. En revanche, l'Allemagne voit ses
résultats commerciaux intra et extra européens s'améliorer
sur une longue période et atteindre des bénéfices records
sur les cinq dernières années.
D) RESULTATS BILATERAUX
A cette échelle d'analyse, l'écart est
criant entre les deux pays. La France est le pays avec lequel l'Allemagne
réalise le plus de bénéfices et a l'inverse, l'Allemagne
est pour la France le second pays après la Chine avec lequel elle
enregistre les plus importants déficits.
Les exportations allemandes vers la France progressent
régulièrement et a hauteur de l'évolution du PIB frangais.
Au final donc le taux de pénétration des produits allemands en
France stagne, malgré une augmentation en valeur de 34% entre 2000 et
2007. En revanche une fois de plus, les statistiques frangaises sont assez
ternes : les exportations vers l'Allemagne n'ont augmenté que de 2% (en
valeur) entre l'année 2004 et l'année 2007, ce qui est une
progression inférieure a la croissance de la consommation en Allemagne :
cette dernière augmente de 1,6% en volume par an. En clair, les produits
frangais diminuent en pénétration sur le marché Allemand
(volume et valeur) alors que les produits Allemands augmentent en volume sur le
marché frangais.
Les chiffres généraux sont donc
largement en faveur de l'Allemagne. Au détail des regroupements
industriels « Biens d'investissements », « Biens de
consommations durables » « Biens de consommation non durables »
« Biens intermédiaires », les résultats sont plus
hétérogènes mais restent globalement négatifs pour
la France. En effet, sur ces quatre familles de biens, seules deux sont
positives ou nulles : « Biens d'investissements » et les « Biens
de consommation non durables ».
Les échanges France/Allemagne vus de la
France ~
Les échanges par regroupements
industriels
3) Le rôle des PME dans l'économie
nationale
Les PME en France représentent 70% des emplois
et 100%(*) de la création d'emploi. En Allemagne, 1,8 Millions d'emplois
ont été créés en 2010, exclusivement par des PME,
alors que le secteur public et les grosses entreprises ont plutôt
réduit leurs effectifs. Etant donné l'importance de leur poids,
commun, dans l'économie, il est fondamental de consacrer une partie sur
leurs résultats.
(*) La création des emplois en France est
100% imputables aux PME même si leur modèle de croissance en
France, et dans une moindre mesure en Europe, est d'être
intégrées in fine a des grands groupes. Les grands groupes, en
leur nom propre, détruisent des emplois, les PME en
crééent. Le rattachement des PME aux grands groupes est une
condition de plus en plus fondamentale a leur développement, en 1999,
35% des effectifs de PME étaient rattachés a un grand groupe, en
2004 60%.
Avant de commencer l'analyse et la comparaison du
tissus des PME en France et en Allemagne, il faut préciser que la
définition de ces entreprises n'est pas la même dans ces deux
pays.
En France : La catégorie des petites et
moyennes entreprises (PME) est constituée des entreprises qui occupent
moins de 250 personnes, et qui ont un chiffre d'affaires annuel
inférieur a 50 millions d'euros ou un total de bilan n'excédant
pas 43 millions d'euros.
En Allemagne : La catégorie des petites et
moyennes entreprises (PME) est constituée des entreprises de 500
employés au plus et un chiffre d'affaires annuel de 50 millions d'euros
maximum. Elles totalisent 40 % du Produit Intérieur Brut (PIB) et
emploient 70 % de la population.
Il est commun de dire que le tissu des PME en France
est moins important en volume qu'en Allemagne. Cependant, leur poids moins
important dans l'économie nationale ne résulte pas de leur
quantité plus faible, mais de leur développement moins important.
Il existe plus de PME en France qu'en Allemagne (en 2007, 261 000
contre 202 000) mais elles sont plus petites : 14
employes et un Chiffre d'Affaires de 3,8Mo d'€ en France pour 35 employes
et un Chiffre d'Affaires moyen de €9,3Mo en Allemagne.
|
|
France
|
|
|
Allemagne
|
|
1999
|
|
2007
|
|
1999
|
|
2007
|
Nombre d'entreprises
|
252
|
476
|
260
|
928
|
236
|
282
|
202
|
377
|
CA moyen (millions d'Euros)
|
2,9
|
|
3,8
|
|
5,9
|
|
9,3
|
|
Nombre de salaries moyen
|
15
|
|
14
|
|
32
|
|
35
|
|
Nombre de salariés dans les entreprises en
2007
70,0% 60,0% 50,0% 40,0% 30,0% 20,0%
10,0%
0,0%
90,0%
80,0%
84,1%
60,5%
1,3%
France Allemagne
5,1% 7,8% 2,8% 8,4%
0,8%
7,2%
2,1%
1 à 9 10 à 19 20 à 49 50 à 249 Plus
de 250
Concernant leur part dans les exportations frangaises,
malgre leur poids en volume dans l'economie frangaise, elle reste relativement
faible. En nombre d'entreprises, TPE et PME ensemble representent 89% des
entreprises exportatrices, mais seulement 39% en Chiffre d'Affaires (en
excluant les entreprises etrangeres).
22
De plus, le développement international des PME
est freiné par leur taille et leur capacité a innover.
Généralement, elles n'exportent que vers un ou deux pays, voisin
de la France et dans 30% des cas, elles ne conservent pas leur marché
plus d'un an. Les PME frangaises, contrairement aux PME allemandes, ne
s'établissent pas sur un marché mais fonctionnent beaucoup par
contrat « one shot ».
FINANCEMENT, EXPORTATIONS ET CROISSANCE
L'une des variables qui explique le faible
développement général des PME en France est l'accès
au financement. Historiquement et culturellement les créateurs
d'entreprise en France ont recours a l'apport personnel et a l'emprunt
bancaire. Cette attitude vient de plusieurs facteurs. Tout d'abord un blocage
psychologique face au marché des capitaux, et une forte volonté
de secret et d'indépendance quant a l'activité de son entreprise.
La Dynamique de croissance rapide est donc mise plutôt au second plan
lors d'une création d'entreprise. Ensuite, une grande habitude
d'intervention de l'état est également a l'origine de cette
fermeture au marché des capitaux, OSEO par exemple reste l'un des
organismes principaux au financement des PME. Enfin la culture du risque en
général, mais financier en particulier même pour un fort
rendement n'est pas aussi développé qu'aux Etats-Unis par
exemple.
Le problème des PME frangaises n'est donc pas
la survie, qui est supérieure a la moyenne de l'OCDE, mais le
développement. Et l'un des leviers de développement mis en avant
régulièrement est l'export et le gain de nouveaux marchés.
Jean Francois Copé incite les PME frangaises a imiter les PME allemandes
sur trois leviers : l'innovation, l'investissement, et l'export.
4) La place de l'industrie
Aujourd'hui, l'activité industrielle correspond a
26% du PIB en Allemagne, contre 13% en France, deux fois mois en valeur
relative.
L'Allemagne est structurellement plus tournée
vers l'industrie (stabilisation), la France vers les services (déclin
relatif de l'industrie), mais les services restent prédominants pour les
deux pays.
La part des services dans le PIB frangais est
supérieure de presque 10% (9,2%) a celle des services en Allemagne.
Parallèlement, en termes de valeur ajoutée, la part de
l'industrie Allemande dans le PIB est deux fois plus importante qu'en France et
atteint plus de 25,5% contre 13,6% pour la France. Attention cependant, le
déclin de l'industrie frangaise n'est que relatif : la production
industrielle frangaise augmente toujours (+3% entre 2005 et 2008). Il en est de
même en Allemagne (+ 17% sur la même période). Ainsi, dire
que << La France se vide de son sang industriel » est trompeur.
Seulement les emplois industriels diminuent, pas l'activité.
Il est également important de souligner que le
contexte économique mondial oblige a ne pas restreindre l'analyse a
l'échelle du pays. Si l'industrie en France est souvent montrée
du doigt, l'industrie frangaise dans le monde montre un tout autre visage. En
2006, 60% du Chiffre d'Affaires du CAC40 non financier est
réalisé a l'étranger, contre 35% pour le DAX30 (indice
financier allemand) non financier.
Il faut souligner l'importance de l'industrie dans les
exportations frangaises, puisque les grands groupes industriels
représentent un gain de plus de 7Mds d'€uro pour
l'aéronautique et la chimie, 5Mds d'€uro pour l'industrie
alimentaire, 4 Mds d'€uro pour l'industrie pharmaceutique, ou encore 2 Mds
d'€uro pour les produits agricoles ou sylvicoles Parallèlement, la
France est en net déficit pour les industries
énergétiques, du bois, du matériel électronique, du
textile ou encore de la métallurgie, ou de l'automobile.
Pour l'Allemagne, comme dans l'ensemble des pays
industrialisés, le poids de la production industrielle dans la valeur
ajoutée brute a également baissé. En 1970, l'industrie
y pesait 36,5 %, contre 48,3 % pour les services. En 2007, ce ratio
est
passé a 23,9 % de la valeur brute, et 69 % pour
les services. Cependant, une analyse statistique de l'évolution
récente de la valeur ajoutée des différents secteurs de
l'économie allemande entre 1991 et 2006 laisse apparaitre une image
contrastée. Les secteurs qui perdent le plus de poids dans
l'économie sont l'extraction de produits miniers et la construction. Les
dernières mines de charbon ferment leurs portes les unes apres les
autres sous la pression de prix mondiaux beaucoup plus bas que les prix
allemands (les fermetures sont remises en question avec la sortie du
nucléaire), fortement subventionnés. La construction a enfin fini
par corriger les exces des années 1990 -- ce secteur a atteint son point
culminant en 1995 avec un index a 115,89 -- stoppant sa chute en 2006-2007,
avec un index passant de 77,79 a 79,37. En regardant l'évolution entre
2000 et 2006, on constate que l'industrie consolide ses positions face a un
secteur des services qui croft maintenant plus lentement. Si cette tendance se
confirmait, la these de la désindustrialisation, conséquence
inéluctable de la mondialisation, devrait être repensée.
Ainsi les Conseillers du commerce extérieur de la France écrivent
dans un rapport de 2008 : « AprEs une période d'intense exploration
des pays d'Europe centrale et orientale, on assiste a de moindres
délocalisations de l'industrie allemande, malgré des salaires
beaucoup plus élevés. G
L'industrie frangaise est largement handicapée
par la faiblesse de ses taux de marge, qui est l'un des marqueurs de la perte
de compétitivité et qui pèse dans son exportation. Ce
problème de taux de marge vient de plusieurs facteurs qui seront
étudiés en partie 2 comme l'adaptation a la division
internationale du travail, la qualité réelle et pergue des
produits ou les politiques de prix.
PARTIE 2 : QUELLES
CAUSES SONT A
L'ORIGINE DE
RESULTATS MITIGES DE
LA FRANCE, EXISTE-T-IL
D'AUTRES GRILLES DE
LECTURE ?
1) LA REELLE PLACE DE L'EXPORT, POIDS ET CULTURE
A) CONSOMMATION INTERIEURE ET EXPORTATION : LE POIDS
DANS LA CROISSANCE
Comme nous avons pu l'observer, les exportations
allemandes jouent un role prépondérant dans la croissance du
pays. Mais si les allemands ont effectivement une culture de l'export que les
frangais n'ont pas, c'est aussi parce que la croissance frangaise repose sur
une logique de consommation du marché domestique. Entre 2000 et 2008, le
taux de croissance moyen de la demande intérieure a été en
Allemagne inférieur de 1,8 point a celui de la France, mais aussi de
l'ensemble des pays de l'OCDE. De son coté, la France subit des pertes
de croissance du fait de ses relations commerciales internationales et voit son
activité reposer sur la demande interne avec le couple
consommation-investissement. En 2007, les frangais consomment en moyenne 25% de
plus qu'en 1999, alors que le niveau de consommation en Allemagne n'a
progressé que de 7,5%. L'Allemagne dépend au sens strict du terme
beaucoup plus de ses exportations que la France.
Cette progression est si marquée que depuis
2005, la demande intérieure frangaise dépasse la production du
pays, de un a deux pourcent suivant les années, alors qu'elle reste
constamment inférieure en Allemagne : entre 92% et 98% depuis
2001.
Les chiffres donnés ci-dessus sont
éloquents, la croissance frangaise repose sur la consommation
intérieure, la croissance allemande sur ses exportations. Attention
toutefois a l'analyse : si les ménages frangais consomment plus que les
ménages allemands, le fort écart de consommation
intérieure est bien plus imputable aux consommations des administrations
et service publiques dont le bénéficiaire final n'est pas
systématiquement individualisable. De plus, a l'échelle
régionale, ce constat n'est pas toujours réel : certaines
régions comme le Languedoc Roussillon tirent plus leur croissance de
l'export que du marché intérieur.
Cependant, il est important de garder a l'esprit que
la croissance économique plus forte en moyenne en France, la plus grande
consommation intérieure frangaise et l'état des échanges
commerciaux entre les deux pays sont trois facteurs qui cumulés font que
paradoxalement, la France tire l'Allemagne beaucoup plus que l'Allemagne ne
tire l'économie frangaise. Un chiffre illustre très bien cette
affirmation : entre 2002 et 2008 la demande frangaise de produits allemands a
augmentée de 43%, quand la demande allemande de produits frangais n'a
progressé que de 24%, soit presque deux fois moins.
En ce sens, les comparaisons sur les résultats
du commerce extérieur perdent de leur intérêt puisque ce
commerce n'a pas la même importance dans les modèles
économiques des deux pays.
B) LA CULTURE DE L'EXPORT EST PLUS DEVELOPPEE DANS LES
ENTREPRISES ALLEMANDES
Les PME sont moins de 100 000 a exporter contre 200
000 en Italie et 300 000 en Allemagne. Cette situation des entreprises
frangaises s'explique en partie par l'histoire économique du pays, qui a
favorisé dans le passé un grand marché intérieur et
le marché colonial.
Ainsi, l'une des raisons, sinon la principale raison,
qui explique ce poids de l'exportation dans les croissances respectives des
deux pays est la culture de l'exportation au sein de entreprises allemandes,
que l'on ne retrouve pas dans les entreprises frangaises. En 2004, 87,5% des
entreprises frangaises de 1 a 10 salariés ne réalisent aucun
Chiffre d'Affaires a l'export. A taille équivalente, ce chiffre chute a
63% en Allemagne. Cet écart de 20% est maintenu quelle que soit la
taille des entreprises, excepté pour les entreprises de plus de 500
salariés : 13% des entreprises Allemandes travaillent sur leur
marché domestique uniquement contre 25% pour les entreprises
frangaises.
Il ne faut pas perdre de vue que les chiffres
réalisés par les très grandes entreprises sont bien sur le
poids majoritaire dans les résultats des pays a l'export, et que par
conséquent ce constat ne nous donne qu'une indication culturelle plus
qu'une explication des résultats généraux.
Le résultat de cette culture est la variation
de produits destinés a l'export dans les deux pays : entre 2000 et 2008,
la production allemande destinée aux exportations a augmenté de
385,9 milliards d'euros contre seulement 61,1 milliards pour la France. Le
graphique ci-dessous montre bien l'écart entre ces deux cultures de
l'export : en considérant la production allemande destinée a
l'export comme une base 100, on constate qu'a aucun moment depuis 1979 la
production frangaise n'a dépassé un indice de 60. De plus, depuis
douze ans, cet écart est en forte croissance et a presque
été multiplié par 1,5 (60=>40)
(Avant la réunification, seules les statistiques
de l'Allemagne de l'ouest sont prises en compte).
Enfin et pour rappel, même si cela impacte
très peu le volume des exportations, il faut se souvenir que dans
l'ensemble, le nombre d'entreprises sur le territoire frangais qui exportent
diminue, en particulier les PME indépendantes, qui travaillent sur des
contrats « one shot » et ciblent des pays frontaliers
principalement.
2) La compétitivité : salariés et
coût du travail
A) PRODUCTIVITE HORAIRE ET TEMPS DE TRAVAIL
Comme le montre le tableau ci-dessus issu d'un rapport
du sénat datant de 2009, sur une période de sept années,
la France a créé plus d'emplois que l'Allemagne en valeur
relative. En parallèle, la productivité horaire frangaise a
progresser plus vite qu'en Allemagne : une amélioration de 21% depuis
1999 pour la France, contre 14% pour l'Allemagne. Enfin, les deux pays
connaissent une diminution générale du temps de travail, plus
important pour l'Allemagne que pour la France.
Il existe en fait un lien entre la diminution du temps
moyen de travail et la croissance de la productivité horaire : le
partage du travail permet a de plus nombreux séniors et non
qualifiés de travailler, et par conséquent la «
qualité » moyenne des travailleurs diminue. Il est donc logique que
la productivité frangaise progresse plus vite que la productivité
allemande. Ainsi les arguments qui consistent a mettre en avant la loi sur les
35h comme fondamentales dans le ralentissement de la croissance frangaise, et
donc de ses exportations, sont a nuancer.
D'après Martine Aubry, un ouvrier de
l'industrie allemande travaille en moyenne 150h* de moins par an qu'un ouvrier
frangais. On pourrait donc conclure que l'industrie allemande travaille moins
vite, et moins longtemps que l'industrie frangaise. Ce n'est donc pas cet
aspect qui explique les meilleurs résultats de l'Allemagne.
*En réalité la durée hebdomadaire
du temps de travail des salariés a temps plein en France et en Allemagne
connait un écart de 18 minutes en faveur de l'Allemagne en 1990 qui a
augmenté jusqu'à 2h12 en 2002, lors de l'apogée des 35
heures, pour se stabiliser a 1h12 en 2010. D'après Laurence Parisot,
«1h12 par salarié par semaine par année, c'est
considérable en capacité et effort de production. La durée
du travail a toujours un effet sur la compétitivité de notre pays
et le nier revient a refuser de voir la réalité en face.* Cet
écart important ne concerne toutefois que les salariés a temps
complet. Car, en intégrant ceux a temps partiel (2 % des emplois en
Allemagne, contre 13,3% dans l'Hexagone), un actif occupé travaille 164
heures de plus par an en France. Et ce malgré une productivité
horaire du travail, bien qu'en baisse depuis 2003, encore supérieure a
celle de l'Allemagne.
B) LE COUT DU TRAVAIL
D'après Francois Fillon, le coat du travail
était plus faible en France qu'en Allemagne, mais le dépasse
depuis peu et se place en moyenne 20% au-dessus de la moyenne de la zone Euro
suite a une forte augmentation depuis 2003.
Laurence Parisot également parle beaucoup de
l'évolution du coat du travail entre la France et l'Allemagne, un
paramètre directement lié a la durée du travail et crucial
en matière de compétitivité. D'après elle,
l'avantage serait nettement en faveur de l'Allemagne : alors que le coat
horaire de la main-d'ceuvre - «en intégrant les allégements
de charges», était inférieur de 2 euros en France en 1990,
il a dépassé celui de l'Allemagne après la mise en place
des 35 heures, en 2003, pour atteindre 37,20 euros en 2010, contre 30,2 outre-
Rhin. Soit «un écart de 23%».
Martine Aubry, quand a elle renie tout problème
lié au coat du travail. Qu'en est-il réellement ?
D'après l'INSEE, en 2008, la France et
l'Allemagne avait 21 centimes d'écart dans le coat horaire du travail
moyen des industries manufacturières : 33,16€ pour la France,
33,73€ pour l'Allemagne.
Un exemple frappant qui prouve bien que quoi qu'il en
soit le coat du travail n'est pas le nceud réel du problème
est l'évolution de ce dernier dans le secteur automobile : avant les
années 2000, la France avait continuellement un coat du
travail inférieur a l'Allemagne dans ce
secteur. Depuis 2000, la différence s'est érodée et s'est
même inversée. Pour autant, personne n'osera affirmer que c'est la
raison pour laquelle l'industrie Automobile frangaise est moins performante, la
raison se trouve plutôt du côté de la stratégie
industrielle des groupes, et probablement également de leurs
produits.
Enfin, le coat du travail a continuellement
diminué en France jusqu'en 1996, stagné ensuite et raugmente
depuis une dizaine d'année, plutôt plus vite qu'en UE (2,2% en
moyenne en 2011 pour 3,8% en France). Cela mis en avant, on ne peut renier
l'implication du coat du travail dans les problèmes de
compétitivité. C'est la raison pour laquelle le gouvernement
précédent souhaitait réaliser des réformes telles
que la TVA dite sociale, ou d'offrir la possibilité aux employeurs de
laisser les salaires et ou le temps de travail flexibles en fonction des «
carnets de commandes » des entreprises. Bien sur, en période
d'élections ces sujets clivant sont compliqués a mettre en oeuvre
rapidement, et ont même été largement abandonnés
avec la victoire de Francois Hollande.
Finalement, le coat du travail est un problème
qui est très largement accentué par un manque de
démarcation des produits frangais. En gardant l'exemple de l'industrie
automobile, la comparaison avec l'Allemagne est pertinente : La France a perdu
en coat du travail relatif ces dernières années, et n'a pas su
compenser par une montée en gamme ou une hausse de la
productivité. Elle a opté pour une stratégie inverse de
celle de l'Allemagne. Quand cette dernière s'est
spécialisée dans le haut de gamme pour se démarquer des
pays émergents, la France a baissé en gamme, se positionnant
essentiellement sur des produits de moyenne gamme.
En réalité, le couple coat du
travail/compétitivité doit être analysé ensemble
pour être pertinent : le problème de la France ne réside
donc pas nécessairement dans son coat du travail, raisonnable ou dans sa
compétitivité (les salariés frangais sont a la
troisième place en termes de compétitivité dans le monde)
mais dans une dégradation du couple coat/compétitivité :
le coat du travail augmente plus rapidement que la
productivité.
3) Le rôle des politiques salariales
Les politiques salariales frangaises et allemandes
sont divergentes depuis les années 2000, au bénéfice d'une
amélioration de la compétitivité/coat de l'Allemagne.
Entre 1999 et 2010, les coats salariaux unitaires (coat salariale moyen pour la
production d'un produit) ont augmenté de 1% en France et diminué
de 2 ,4% en Allemagne. Ce différentiel a largement effacé la
meilleure productivité horaire de la France. L'Allemagne fait
plutôt le choix d'une politique de compression des salaires, ce qui n'est
pas le cas de la France. Ainsi, en 2007, la masse salariale en Allemagne
n'avait pratiquement pas évoluée par rapport a 1999, alors
qu'elle a connu une augmentation de 25% en France.
L'évolution des salaires reAus par les
ménages est a l'origine de leur consommation, et donc de la demande du
marché domestique.
Des lors, on peut imaginer qu'un salaire plus
modéré replace le pays en termes de compétitivité
« prix » sur le marché mondial, et participe ainsi aux bons
résultats commerciaux du dit pays. Logiquement, on en conclurait que le
manque de compétitivité des produits frangais par rapport aux
produits allemands a, entre autres, une origine salariale. Pourtant, ce n'est
pas en ce sens que la politique salariale impacte le commerce extérieur.
La compression des salaires entraine une diminution de la consommation du
marché intérieur, et donc un moindre besoin d'importation des
produits étrangers. A l'inverse, les produits exportés ne sont
pas touchés outre mesure et par conséquent, la balance
commerciale améliore son résultat.
4) La recherche et le développement
En 2010, l'Allemagne est le principal investisseur en
recherche et développement d'Europe avec 70 milliards d'Euro, soit 2,89%
de son PIB. Rien que les entreprises ont investi 46,9 Milliards d'Euro, ce qui
correspond a 3,7% de plus qu'en 2009. Egalement, les postes en recherche et
développement sont en croissance : en moyenne 7500 nouvelles embauches
sont décomptées d'une année a l'autre.
Pour Annette Schavan, ministre fédérale
de l'enseignement et de la recherche « La hausse des investissements
en R&D de l'économie allemande est très réjouissante.
Nos investissements étatiques considérables sont pour les
entreprises privées un stimulant pour leur propre engagement en
matière de recherche. Cela montre que la Stratégie High-tech du
gouvernement fédéral fait effet ». En effet, entre 2010
et 2013, le gouvernement a entreprit de débloquer 27 Milliards d'Euro
dans les domaines du climat, de l'énergie, de la santé et de
l'alimentation, de la mobilité, de la sécurité et de la
communication. Ces investissements fédéraux sont, pour Annette
Schavan, un bon moyen pour donner une ligne de conduite au pays et inciter les
entreprises privées a suivre ces thèmes principaux dans leurs
choix de développement.
Dans le même temps, La France dépense en
Recherche et Développement 2,26% de son PIB. C'est donc moins que
l'Allemagne en pourcentage du PIB et en volume (42,2 milliards en 2008, 2,16%
du PIB). Ce chiffre place le pays au-dessus de la moyenne européenne :
2%.
De plus, la répartition public/privé
n'est pas la même dans les deux pays : en Allemagne, 70 des
investissements sont privés, contre 54% en France. L'automobile,
l'industrie pharmaceutique et la construction aéronautique et spatiale
sont les grands secteurs qui investissent le plus en France (et donc
portée par les grandes entreprises).
L'OCDE estime que les résultats des
exportations allemandes sont en grande partie imputables a la puissance de leur
Recherche et Développement. Cependant, la place plus importante de
l'industrie (par rapport a la France) serait a la source de ce décalage,
nous en revenons donc au problème de la dite désindustrialisation
de la France.
Enfin il est a noter que le nombre de chercheurs en
Allemagne est supérieur au nombre de chercheurs en France (204 500 en
France contre 282 000 en 2006), qui sont pourtant en moyenne mieux
payés.
5) L'économie du Bazar : une autre explication
des chiffres de l'export
La force des exportations allemandes vient de
l'internationalisation de leur systeme de production. En clair, les industries
conservent les chaines haute valeur ajoutée sur le sol Allemand
(assemblage, finition, packing...) et délocalisent les taches = faible
valeur ajoutée (fabrication des pieces détachées...). Les
pays ciblés sont l'Europe de L'Est et l'Asie. Par exemple, la Porsche
Cayenne est v made in Germany » mais en réalité, seul 30% de
la valeur du véhicule est réalisée en Allemagne et les
pieces détachées fabriquées dans les pays de l'Est.
L'Allemagne profite beaucoup plus que la France de la nouvelle Division
Internationale du Travail, ce qui explique ses chiffres l'exportation et
l'importation.
F L'®C,-,0)E DE BAZAR »
Idée développée par Sinn en
2006
L'économie du Bazar est largement plus
développée en Allemagne qu'en France. Raison pour laquelle une
réflexion en termes de valeur ajoutée et non plus en valeur
d'échange modifie sensiblement les chiffres du commerce extérieur
des deux pays. Ainsi le taux d'ouverture de L'Allemagne chute de 10% (35%
=>25%) lorsque l'on prend en compte ce commerce vertical, alors que celui de
la France diminue de 7% (29%=>22%). Par nature, ce système a beaucoup
plus profité a certains pays de l'Union Européenne, en Europe de
l'est par exemple, et pas du tout a la France qui a des coats de main d'oeuvre
trop similaires.
In fine, ce système a permis aux entreprises
Allemandes de réaliser des marges plus importantes : elles n'ont pas
vraiment profité de ces baisses de coats pour diminuer leurs prix de
vente.
Ouverture = ( I + E) / 2
×100
Calcul du taux d'ouverture : PIB
I = Importations E = Exportations
Environ la moitié des importations totales de
biens manufactures est constitué de biens intermédiaires. On
mesure ainsi l'importance des importations destinées a des productions
dans l'importation de biens manufactures.
En 2006, l'Allemagne importait près de deux
fois plus de biens intermédiaires que la France alors que son produit
intérieur brut n'excède le PIB frangais que de l'ordre de 25
%.
Cette caracteristique offre a l'Allemagne un avantage
de competitivite qui doit etre egalement mise en lien avec les evolutions
des taux de change. L'appreciation de
l'euro rend moins onéreuses ces importations.
L'Allemagne semble ainsi importer plus de désinflation que la
France.
Cependant, l'économie du bazar connait quelques
limites a noter :
Tout d'abord, le système fonctionne très
bien pour l'Allemagne, en grande partie parce que c'est le seul pays a
l'utiliser. Si d'autres pays, ou entreprises concurrentes, copiaient le
modèle, l'avantage compétitif tiré se réduirait en
conséquence.
Ensuite, le processus dépend entièrement
de la situation du pays sous traitant. Si son économie se
développe, la désinflation importée va diminuer et la
logique perdre de son intérêt. De même, le pays peut vouloir
privilégier sa demande intérieure avant l'export et fragiliser
l'entreprise qui profite de cette division du travail.
Enfin, il ne faut pas conclure de ce paragraphe que les
entreprises Frangaises ne se développent pas a l'étranger : au
contraire, les multinationales frangaises ont en moyenne vingt et une
filiales a l'étranger contre cinq pour les FMN Allemandes.
La
grande difference vient de leur plus grande autonomie
: elles produisent pour le marche local directement. Aussi, les statistiques de
la France sont les suivantes : le Chiffre d'Affaires realise a l'etranger pour
l'etranger par les firmes frangaises est passe de 380 Mds d'Euro en 2001 a 850
Mds en 2006. Ce chiffre correspond au double des exportations de l'annee 2006.
Pour comparaison, le deficit de la balance commerciale en 2011 a atteint 70 Mds
d'Euro.
6) LES PRODUITS FRANÇAIS SONT-ILS COMPETITIFS
?
A) LA QUALITE ET LE POSITIONNEMENT
Le savoir-faire des entreprises est un facteur
essentiel dans leurs resultats a l'export. La maniere de proceder est au cceur
des differences entre les entreprises des deux pays. Les entreprises allemandes
ont generalement une strategie et des processus plus clairs que les entreprises
frangaises. En Allemagne, la valeur ajoutee est, plus qu'en France, au centre
des discussions. Le but est d'apporter un plus mesurable par le consommateur,
et concevoir une strategie qui va en ce sens. Cette rigueur tient une grande
responsabilite dans la reussite des entreprises Allemandes a l'etranger. La
maniere dont les dirigeants de PME allemandes jugent leurs homologues frangais
est eclairante. Ils ne comprennent pas pourquoi certains d'entre eux veulent
vendre en Allemagne car ils n'apportent aucun avantage serieux par rapport a
l'existant. Souvent donc, les produits frangais n'offrent pas de difference
fondamentale qui leur permettrait d'être preferes. Les resultats de
l'industrie automobile sont eloquents en ce sens (citation de Mathilde Lemoine,
membre du conseil d'analyse economique) :
( De 1991 a 2007, les exportations francaises de
l'industrie automobile ont genere 13 % de la croissance des exportations
francaises totales en valeur en moyenne par an. Neanmoins, depuis 2004, elles
ne contribuent qu'= hauteur de 3 % a l'augmentation moyenne annuelle des
exportations. Le resultat est encore plus probant en ce qui concerne les
exportations d'automobiles vers la zone euro et vers
l''llemagne. Les exportations françaises de
l'industrie automobile vers la zone euro qui représentent 15,5 % des
exportations totales de biens vers la zone euro ont contribué
négativement a la croissance des exportations totales entre 2004 et
2008. En effet entre 2004 et 2008, les exportations françaises
l'automobile vers la zone euro ont reculé de -- 0,6 % en moyenne par an.
A titre de comparaison, les exportations automobiles de l''llemagne en valeur
ont augmenté de 8,7 % en moyenne par an pendant cette même
période. Ainsi, si la croissance des exportations françaises
d'automobiles vers la zone euro avait cru au même rythme que celle des
exportations allemandes d'automobiles, la croissance totale des exportations
françaises de biens en valeur vers la zone euro aurait été
de 1,6 point de % plus élevée. La mauvaise performance de
l'industrie automobile a l'export expliquerait alors a elle seule près
de 42 % du repli de la part de marché de la France en zone euro depuis
2004. »
Malheureusement pour les frangais, une très
grande majorité des exportations frangaises et allemandes sont
concurrentes. En 1995 58% des produits frangais exportés étaient
en concurrence directe avec des produits allemands, 65% en 2004 et 67% en 2007
et plus de 75% aujourd'hui. Les exportateurs frangais et allemands offrent des
produits similaires sur les mêmes marchés.
Il reste a noter que les stratégies frangaise
et allemande divergent en un autre sens : l'Allemagne ne multiplie pas ses
cibles, mais renforce ses positions en termes de part de marché et de
prix. Entre 1995 et 2005, l'augmentation des prix de la valeur des produits
exportés est responsable de 95% de l'augmentation de la valeur des
exportations du pays. La France, au contraire, se créée plus
d'opportunités nouvelles mais s'affirme moins chez ses importateurs. Les
nouveaux flux sont responsables en France sur la même période de
l'augmentation de 10% de la valeur totale des exportations. La valeur des
produits exportés a augmentée a l'identique en
Allemagne et en France entre 1995 et 2005 : les deux pays
l'ont multiplié par deux. Cependant l'Allemagne exportait
déjà deux fois plus que la France, en valeur.
B) LES PRIX
Dans l'ensemble, les prix des produits industriels
frangais ont baissé entre les années 2000 et 2004, quand les prix
allemands stagnaient. Depuis 2004, les prix repartent a la hausse, mais dans
une moindre mesure que les prix des produits allemands. En conséquence,
sur les marchés de la zone euro, les produits frangais ont
amélioré leur compétitivité-prix face aux produits
industriels allemands.
Si l'on remet cette analyse en lien avec le
développement ou non de l'économie du bazar dans ces deux pays,
on se rend compte que les coats de production des produits frangais a l'export
sont plus élevés en moyenne que les coats pour les produits
comparables allemands. Ainsi, les entreprises frangaises se voient dans
l'obligation de réaliser d'importants efforts de réduction de
leurs marges pour rester compétitifs, quand les produits allemands ne
sont pas ou moins soumis a cet effort. Si il n'est pas prouvé, au
contraire, que la divergence des résultats a l'exportation peut
s'expliquer par les politiques de prix, on peut tout de même
établir que l'Allemagne est moins touchée par
l'appréciation de l'Euro que la France, pour preuve, malgré une
moyenne de prix plus élevée (et donc des marges
conséquentes grace a l'internationalisation de certaines partie de la
production), les produits Allemands restent plus compétitifs que les
produits frangais. Les entreprises frangaises réalisent des efforts de
réduction de leur marge a l'export pour défendre leur part de
marché, ce que ne font pas les entreprises allemandes donc. Le danger de
cette situation pour la France est clair : les entreprises allemandes ont des
marges de manoeuvre pour défendre leurs positions beaucoup plus
importantes que les entreprises frangaises.
Un autre désavantage des produits frangais par
rapport aux produits allemands est la valeur qui leur est accordée par
le consommateur final : ainsi, selon l'INSEE, une baisse de 1 % de la
compétitivité-prix a l'exportation entrainerait un recul de 0,7
point du volume des exportations frangaises contre 0,3 point pour les
exportations allemandes.
Une étude régulièrement
effectuée par Coe- Rexecode sur la perception des produits
proposés sur le marché international semble indiquer que si les
produits frangais ne subissent généralement pas de handicap du
fait de leurs prix relatifs (c'est même plutot un avantage pour la
France) par rapport aux produits allemands, pour les aspects plus qualitatifs,
l'Allemagne est mieux notée par les importateurs des six pays
européens concernés par l'enquête.
Les résultats varient légèrement
selon le type de produits mais ils sont convergents : l'Allemagne
bénéfice du fait de son savoir-faire commercial d'un avantage
compétitif avec un meilleur rapport qualité-prix.
Il est donc établi que la
compétitivité pure des prix est une variable insuffisante pour
améliorer les résultats. D'après Madame Boone, dans le
journal le Monde du 7 février 2012, "On achète des machines a
laver allemandes non pas car elles sont bon marché, mais parce qu'elles
sont de meilleure qualité".
Egalement, l'exemple de l'automobile est très
parlant : il ne suffit pas de vouloir faire du haut de gamme pour parvenir a
s'imposer sur le segment. Le premium Allemand date de l'après 2nd Guerre
Mondiale, symbole de la renaissance allemande. Dans le même temps,
Renault dirigé par l'Etat frangais langait la 4CV pour contrer la 2CV de
Citroen. La France a historiquement une image de produits de moyenne gamme,
elle vend donc des voitures moins chères que les voitures Allemandes et
les fabriquent a des coats similaires ou supérieurs. Renault tire encore
de bons résultats en partie en s'appuyant sur DACIA, Citroen et plus
largement PSA peine a se faire une place dans les véhicules premium,
malgré le lancement fructueux de la ligne DS.
PARTIE 3 :
LES POLITIQUES DE
SOUTIEN A L'EXPORT ET
LES ENJEUX DE
L'AVENIR
1) La culture française est-elle compatible avec
l'idée de l'export ?
Pour Richard Yung, la dégradation des performances
frangaises a l'étranger est le fruit de deux raisons principales
:
- La réticence a exporter loin de la
France
- Le manque d'agressivité des PME
En effet, les exportations sont essentiellement
tournées vers l'Europe, voire même en majorité pour les PME
des pays frontaliers, et pas suffisamment vers l'Asie et plus
généralement les marchés a forte croissance. Ainsi, 50%
des PME indépendantes exportent exclusivement vers des marchés
intégrés a l'Europe, et l'importance de la Belgique et de la
Suisse montre bien a quel point les marchés ayant une culture assez
proche de la notre sont privilégiés. De même, on peut
déduire de la place du Maghreb la sécurité de la langue et
de celle des Etats-Unis celle de la culture occidentale. On note ainsi que
seules une PME indépendante sur quatre exporte vers des pays
émergents lointains, et que globalement, elles travaillent par zone
géographique : une PME qui exporte en Suede sera plus ouverte a exporter
plus largement dans les pays nordiques qu'au Maghreb.
Egalement, le manque de démarcation de nos
produits, liée, comme cité précédemment, a leur
coat, a leur qualité etc...inhibe la confiance de leurs porteurs et
réduit leur capacité a etre agressif et
compétitifs.
Ce constat peut etre soutenu exclusivement par les
logiques économiques exposées : manque de Recherche et
Développement, adaptation différente a la mondialisation par
rapport a l'Allemagne, produits peu démarqués de leur concurrence
et montée en puissance des marchés émergents sont a
l'origine de ce déclin relatif. Mais il convient d'ajouter une dimension
culturelle et psychologique a cette dégradation relative.
Tout d'abord, historiquement, la France se tourne vers
des marchés maitrisés et connus, et ce de maniere
exagérée en période de crise. Si tant est que ces crises
soient comparables, et que les contextes sont fort éloignés, pour
illustrer ce propos, il convient de regarder l'évolution du commerce
extérieur de la France avec ses colonies durant les années 1930
:
Part en % des importations et exportations avec les colonies
françaises
Année
|
Import
|
Export
|
1913
|
10%
|
15%
|
1929
|
20%
|
17%
|
1939
|
26%
|
31%
|
Ce phénomene de repli a été
largement généralisé durant cette crise, ce qui d'ailleurs
a pour beaucoup contribué a l'accentuer, mais il a été
particulièrement fort pour la France, ce qui lui a permis
d'échapper en apparence a la crise, mais en fait de la subir sur une
plus longue période en ne s'adaptant pas au marché
mondial.
Ensuite, le peuple frangais n'est pas un peuple qui
voit l'avenir avec un grand optimisme. Comme l'explique Dominique Moisi dans
son livre La géopolitique de l'émotion, l'Europe est un
continent en déclin relatif et qui par conséquent voit l'avenir
dans la peur de ne plus etre a la hauteur. Les frangais sont de tres bons
symboles de ce sentiment : la peur. La peur des pays émergents, la peur
de quitter
les premieres places économiques mondiales, la
peur du recul général de l'Europe, la peur de la Chine. Ce
sentiment est tellement présent que depuis une dizaine d'années
de nombreux ouvrages ont été consacrés a ce sentiment :
Nicolas Baverez La France qui tombe, Alain Chaffel Le déclin
Francais mythes ou réalité ?
Dans ce sentiment général,
exacerbé évidement par la crise actuelle et la montée des
extremes, l'export est réalisé avec une confiance qui peut etre
fortement altérée.
Une introduction de l'INSEE dans un rapport sur l'export
publié en 2008 montre bien cette réticence :
« Les chefs d'entreprise de l'industrie
estiment assez largement que le développement a linternational est tres
important pour l'économie française. Toutefois, ils sont
nettement moins nombreux a émettre cette opinion pour leur propre
entreprise. »
2) Export et croissance d'entreprise
Seulement 30% des entreprises qui exportent une
premiere fois continuent de la faire l'année suivante, 8% trois ans plus
tard. Ce chiffre est tres faible et montre bien le ratio de contrats « one
shot » établis par les PME indépendantes frangaises. Sur
cette période de temps, tres peu adaptent leur structure a un
éventuel développement international en recrutant par exemple un
responsable export. Il existe une réelle problématique donc de
pérennité des PME a l'export, a laquelle les services mis en
place par l'état, et notamment Ubifrance qui axe sa stratégie sur
les nouveaux entrants et le quantitatif. Il existe donc un réel
décalage entre la réalité de l'export et le soutien qui
lui est attribué : la plus grosse part du soutien revient aux grandes
entreprises (via Coface notamment) or ce ne sont pas elles qui créent de
l'emploi en France, mais les PME. Plutôt qu'un soutien a l'export si
important : c'est le seul budget qui a été augmenté pour
l'état frangais entre 2010 et 2011, il faudrait que l'Etat mette en
place plus de solution préalable pour permettre aux PME de se
développer réellement et qu'elles deviennent en mesure
d'exporter.
A titre d'exemple, j'ai connu dans le cadre de mes
activités précédentes un vignoble appelé par
Ubifrance a exposer ses produits sur un salon Anglais qui a
décroché un contrat mais n'a pas pu l'honorer par manque de moyen
de production.
L'une des principales problématiques a
résoudre pour permettre aux PME d'exporter d'avantage est donc de
remédier a leurs croissances généralement trop faibles,
malgré leur taux de survie élevé grace aux
pépinières, incubateurs et OSEO entre autres.
3) Les moyens mis en place par l'état
français pour aider les entreprises à exporter leurs produits
Dans une interview donnée au Figaro le 14
Février 2012, Pierre Lelouche donne l'objectif mesurable des
résultats commerciaux frangais : «L'objectif est d'avoir les
yeux rivés sur la demande de nos clients, de cibler notre offre. Nous
avons la recette pour faire revenir notre balance commerciale a
l'équilibre en l'espace de cinq ans: il faut doubler le rythme de
croissance de nos exportations vers les pays émergents. C'est notre
objectifb »
D'après Christophe Lecourtier, directeur
général d'Ubifrance, « Le salut des PME frangaises passe
par le « réalisme » et la prise en compte du manque
d7nternationalisation et d7nnovation qui les pénalisent aujourd'hui par
rapport a leurs voisines européennes ».
Il identifie aujourd'hui trois critères pour
rattraper ce développement international : la volonté de se
donner les moyens d'une internationalisation, l'utilisation des dispositifs
existants comme l'équipe de France de l'export et une
persévérance dans la durée, qui fait, selon lui, la force
des Allemands et des Italiens.
Dans cette optique, le gouvernement frangais a
décidé de joindre les efforts des différents organismes
dédiés a l'export que sont Ubifrance, Oséo, Coface et les
chambres de commerce sous le titre « équipe de France de l'export
». Ubifrance a d'ailleurs signé, le 23 avril 2008, une convention
d'entente avec les CCI en France et a l'étranger. Ce rapprochement vient
d'une comparaison avec les dispositifs allemands, pergus comme
centralisés et plus efficaces. Ce qui par ailleurs n'est pas
nécessairement fondé puisque les Länders sont tres
indépendants et que les soutiens a l'export en Allemagne
dépendent d'eux et de leur politique.
« Notre objectif est de faire en sorte que
l'Agence puisse bénéficier des moyens, du savoir-faire, de
l'expérience et de l'expertise de nos 114 chambres de commerce et
d'industrie francaises a l'étranger, présentes dans 78 pays, et
d'éviter la concurrence inutile ou stérile entre les services
qu'elle offre et ceux qui sont proposés par les chambres de commerce et
d'industrie francaises a l'étranger, qu'il s'agisse de la prospection,
de l'aide aux PME, ou encore du conseil juridique et fiscal. J'ai en effet
constaté, dans un certain nombre de pays ou je me suis rendu, que ces
deux institutions se livraient aux mêmes activités, et ce au
détriment de l'effort que nous consentons en matiEre d'exportation.
» (Richard Yung)
Aujourd'hui, ce rapprochement se traduit par des
réunions communes et des participations financieres de la Coface aux
missions Ubifrance entre autres. Pour autant, ce rapprochement est tres
limité par le fait que les échanges entre les organismes sont
tres limités, et qu'Ubifrance et les Chambres de commerce sont tres
souvent en concurrence directe. L'un des rares pays ou ce rapprochement
symbolique donne de bons résultats est l'Allemagne.
Parmi les nouveaux services mis en place, l'Assurance
Prospection Premier Pas (A3P) lancée début 2012 par COFACE permet
aux TPME/PME primo-exportatrices de ne pas supporter le coat de leurs premieres
démarches de prospection. Cette offre se fait dans une limite de 30
000€ de plafond. A noter qu'une fois encore, elle supporte les
PME primo-exportatrices uniquement, et ne peut etre
donnée que trois fois a la meme entreprise.
Ces soutiens créent également des
évènements ou des concepts regroupant les entreprises frangaises
afin de les porter a l'étranger, par exemple la campagne « So
french so good » qui cherche a gratifier les produits gastronomiques
frangais :
Leur grande limite reste une approche encore trop
théorique et fermée dans l'adaptation au client (les PME
frangaises) qui rend non pérenne les relations entre l'organisme et
l'entreprise accompagnée, et souvent par conséquent les relations
entre la PME et le marché étranger. Egalement, Ubifrance a des
objectifs quantitatifs et non qualitatifs, et ses actions sont souvent
collectives (pavillons France sur les salons internationaux). Malheureusement,
le vivier d'entreprises prates a exporter n'est pas infini, loin de la en
France, et les antennes Ubifrance peuvent se desservir les unes et les autres
en prospectant plusieurs fois les mêmes entreprises sans le savoir. Pour
que les services soient plus efficaces, il faut donc que les PME croissent en
taille et en nombre, et qu'Ubifrance revoie en profondeur sa stratégie
d'approche de ses clients.
4) Un tissu économique peu propice au
développement des entreprises
A) LES ENTREPRISES DE TAILLE INTERMEDIAIRES, UN MANQUE
QUI SE REPERCUTE SUR LES RESULTATS A L'EXPORT
En Allemagne, contrairement a la France, la
compétitivité industrielle se construit de manière
solidaire par l'ensemble des acteurs d'un secteur. En France, les grandes
entreprises n'essaient pas d'organiser leur secteur en s'appuyant sur le tissu
de PME qui pourrait leur être utile, et récupèrent une
grande majorité des aides de l'Etat pour la recherche et l'innovation,
voire même du soutien a l'export. Ainsi, le Crédit ImpPt
Recherche, qui depuis 2008 est devenu la principale source de financement des
dépenses en R&D se réparti de manière peu égale
:
La France n'offre pas un cadre optimal pour le
développement des PME : le poids de la règlementation, des
charges, les rigidités du marché du travail sont autant de freins
a leur développement. Ce cadre général explique en grande
partie pourquoi la France connait un tissu économique qui comprend un
très grand nombre de TPE et petites PME, de grands groupes
également, mais très peu d'entreprises de taille
intermédiaires (ETI). Or ces ETI manquantes sont « responsables
» en grande partie
des résultats de la balance commerciales
frangaises. C'est entre autres parce que le tissu industriel allemand est
beaucoup moins concentré que ses résultats sont meilleurs. In
fine, la R&D frangaises est bien développée et soutenue par
les grands groupes et les financements publics, très peu par les
investissements privés émanent des PME/ETI. Les manques en
R&D qui engrangent la problématique de marge vue
précédemment sont donc une explication du schéma
ci-dessous :
Ainsi on comprend le cercle vicieux dans lequel la
France est enfermée : la désindustrialisation relative et la
faiblesse des taux de marge sont a la fois causes et conséquences du
manque de compétitivité. Le faible poids de l'industrie
pénalise les résultats de l'export - pour rappel, environ 80% du
CA a l'export est issu de l'industrie - et contraint également son
propre développement en diminuant ses taux de marge.
B) LES RELATIONS ENTRE LA POLITIQUE ET L'ECONOMIE
Les fortes interactions entre les acteurs economiques
et politiques peuvent egalement être pointees du doigt quant aux
problèmes de developpement des PME frangaises. Si un temps ces relations
sont importantes, pour amener une certaine coherence dans les lignes de
conduites et le developpement, contribue dans le même temps a ne pas
favoriser le soutien des PME. Une fois de plus, pour comparer les deux pays, il
y a d'un cote l'Allemagne qui fonctionne de manière heterogène en
fonction des Länders, autonomes pour beaucoup de questions, notamment
economiques et de soutien a l'export, et de l'autre la France, dont la
centralisation tend a s'attenuer mais reste très importante. Au moment
de la reunification, le chancelier allemand Kohl a lance un grand debat
national sur la place du pays dans la mondialisation qui a tenu une grande
place dans l'actualite du pays plusieurs mois durant : l'agenda 2010 qui s'est
articule au final autour de huit axes principaux (que l'on retrouve
regulièrement dans les debats politiques en France actuellement, durant
la campagne presidentielle notamment) :
· Stimuler la croissance par le soutien de
l'investissement, la baisse des charges sociales des entreprises, et l'aide a
la creation d'entreprise
· Augmenter le nombre de diplomes de l'enseignement
superieur
· Baisser les impots des particuliers et des
entreprises
· Intensifier la formation professionnelle par
l'allègement des conditions requises pour former les apprentis et le
raccourcissement de trois a deux ans de la formation professionnelle pour les
nouveaux metiers
· Flexibiliser les marches du travail par la
deregulation et la creation d'un secteur de bas salaires, et stimuler la
creation des entreprises individuelles
· Revoir le financement et reduire les charges
directes de l'assurance sante supportees par les entreprises en les transferant
sur les menages
· Freiner la progression des entreprises
publiques de retraites par le gel des retraites (en 2004, 2005 et 2006) et
introduire une couverture d'assurance retraite individuelle, complementaire et
capitalisee
· Developper la demographie par la mise en place
des ecoles maternelles et ecoles ouvertes toute la journee, permettant ainsi
aux parents de pouvoir concilier vie familiale et professionnelle.
Bien qu'il soit a l'origine d'une certaine lenteur
decisionnelle, le contrat social allemand beaucoup plus « participatif
» qu'en France est egalement l'un des nombreux moteurs de la croissance
des entreprises, bien que peu cite en exemple en France.
5) Relancer les exportations
La France est un pays qui a malgre tout d'importants
avantages competitifs, tels que sa main d'ceuvre qualifiee, une forte epargne
privee ou des infrastructures developpees. La France est bien integree dans la
mondialisation et evolue avec cette derniere, cette ouverture et les
importations sont en ce sens benefiques pour la population frangaise car elle
peut consommer davantage qu'en consommant des produits locaux uniquement.
L'economie frangaise est basee sur la demande et la consommation, moins sur
l'offre et les entreprises qui la produisent, et cette demande n'a pas a priori
de raisons de diminuer, c'est donc par l'offre et l'augmentation des
exportations que la balance commerciale pourra se reequilibrer. Pour regagner
en competitivite et recuperer les marches perdus a l'international, il est
imperatif de remettre l'entreprise au cceur de la logique economique. Augmenter
les depenses en R&D, monter en gamme, mieux s'adapter au commerce
international, comme les allemands ont su le faire, sont plusieurs leviers
qui
permettront aux entreprises de participer a un
redressement de la balance commerciale du pays. Plus en amont, il faut
continuer a réfléchir aux problématiques du système
éducatif frangais, de l'enfance a l'université, bien moins
noté par le classement PISA que le système Finlandais, et juste
moins bien classé que l'Allemagne.
Il faut se souvenir qu'en 2002, la balance commerciale
était encore positive, l'effondrement que l'on connait est récent
et n'est pas structurel, d'autant que le coat des énergies fossiles a
largement augmenté sur cette période et joue un role non
négligeable dans ces résultats. Mais il faut pour cela donner ou
redonner pour certains secteurs une reconnaissance du savoir-faire frangais,
comme par exemple les TIC, secteur d'avenir pour lequel la nationalité
frangaise n'est pas un atout. Les institutions qui accompagnent les entreprises
a l'étranger, Ubifrance en premier lieu, doivent comprendre cela et
être capable de mettre en avant le produit de l'entreprise
accompagnée, plus que son origine frangaise quand cela est plus porteur.
Afficher l'origine frangaise lorsqu'il s'agit de gastronomie n'a
évidemment pas le même impact pour le prospect que lorsque l'on
parle de TIC. En assouplissant son offre, le service Ubifrance sera sarement
plus pertinent. Redresser la compétitivité est donc certes
fondamentale, mais agir en fonction des réalités des
marchés et savoir se positionner également.
Le premier travail a réaliser est de redonner
aux produits frangais des spécificités et/ou une qualité
propre. Bien souvent pour le moment, les produits frangais sont moins bien
pergus que ceux des allemands, et l'image générale de moyenne
gamme des produits industriels de grande consommation dessert largement les
exportations. Le luxe ou le nucléaire sont d'excellents exemples de
réussite de la France qui sait imposer un savoir-faire a
l'étranger. L'automobile est l'exemple inverse.
Une plus importante maitrise des coats de fabrication
doit donc également @tre mise en place, et en cela, l'exemple de
l'Allemagne est a suivre non pas par sa politique salariale, qui ne
correspondrait pas au mode de penser de la société frangaise,
mais par la mise en place d'une économie du bazar qui réduirait
le coat de fabrication de certains produits. La politique des entreprises
frangaise, qui ont fait le choix de développer leurs usines sur place a
l'étranger, porte ses fruits directement (le CA réalisé a
l'étranger par ce biais est de 850 Mds d'Euro en 2006, soit douze fois
plus que les déficits de la balance commerciale en 2011) mais
pénalise les résultats du commerce extérieur.
Le tissu industriel frangais doit s'étoffer par
le développement d'ETI qui semble incontournable car elles seraient en
capacité d'exporter, ce que beaucoup de PME frangaises ne peuvent pas
faire. OSEO, créé en 2005, est une excellente initiative et un
très bon levier qui va dans ce sens, il est nécessaire de
comprendre que la croissance amène a l'exportation, l'inverse est moins
vrai pour les PME. L'état frangais a ici un grand role a jouer car il a
le pouvoir de créer un environnement plus propice au
développement des entreprises, et s'y attèle au travers de
nombreuses mesures comme les poles de compétitivité (2004), la
réforme de l'université, la possibilité de réduire
l'ISF en entrant dans le capital d'une PME, le crédit impPt recherche
etc...
Les problèmes de compétitivité du
au coat du travail sont réels en France, mais les solutions
proposées vont a l'envers des logiques de la société :
l'exemple de la WA dite « Sociale » est très symbolique de
cela : augmenter la WA pour réduire les charges patronales sur les
salaires est une mesure qui vise directement le coat du travail, mais qui a de
grandes chances d'avoir un impact sur le pouvoir d'achat de la population.
L'abandon de cette mesure par le président Francois Hollande est la
preuve que pour le moment, c'est bien par la demande que les politiques
souhaitent relancer l'économie, pas par l'offre, au détriment
sarement des exportations frangaises. Par ailleurs, chercher a réduire
le coat du travail sans remodeler les logiques de l'industrie ne peut donner
que des résultats marginaux tant la différence avec les pays
émergents, et notamment la Chine est impossible a contrer.
Conclusion
Le tissu économique et la stratégie de grands
groupes
Le constat est sans appel, l'Allemagne est bien
meilleure a l'export que la France, et il y a largement lieu de s'alarmer sur
ces résultats. Pour autant, ils sont l'image du décalage entre le
tissu économique frangais et le fonctionnement du commerce
international. Les écarts de coats du travail ou les problèmes de
compétitivité que l'on peut citer a de nombreuses reprises ne
sont pas loin s'en faut les principales causes de ce déficit. C'est
l'ensemble du tissu économique et de la logique de développement
du pays qui n'est pas comparable. La France a un tissu économique peu
équilibré en taille d'entreprise et une répartition de
l'appareil productif concentré, l'Allemagne a bien plus d'ETI et un
tissu industriel plus diversifié. Il ne faut pas voir dans les chiffres
alarmant de la balance commerciale une image de la capacité, ou de la
grande difficulté, de la France a imposer ses produits a
l'étranger. Outre le poids de la facture énergétique, et
la diminution en valeur relative de la France dans le commerce international
(4% de part de marché), c'est aussi et surtout la logique de
développement des grands groupes frangais et leur adaptation au commerce
mondial qui est a l'origine des mauvais résultats. Plutôt que de
profiter de la division internationale du travail aussi pleinement que les
allemands, ils préfèrent construire sur place a
l'étranger. L'exemple de l'entreprise SEB, qui était au bord de
la faillite en 2006, est un très bon exemple a suivre : l'entreprise a
exporter ses usines et laisser ses poles d'innovation en France. Aujourd'hui,
l'entreprise produit 40% de ses machines en France et exporte 70% de sa
production.
Les fondements de la société
française
La France s'appuie sur son marché
intérieur, l'Allemagne sur ses exportations Les deux pays fonctionnent
socialement et économiquement différemment ce qui impacte
directement leurs résultats a l'export : en ce sens, ils ne sont pas
comparables. La logique de la société frangaise n'est pas en
phase avec les fondements de la croissance de l'Allemagne : attachés a
leurs droits, a leur pouvoir d'achat, a leur protection en tant que
salariés ou chomeurs, la société frangaise n'est pas
modelée pour supporter les efforts réalisés outre Rhin. En
effet, une grande part des résultats de l'export en Allemagne sont a
mettre sur le compte de la logique forte de politique de désinflation
(l'hyperinflation de 1924 joue encore un role dans l'approche des politiques de
régulation du pays) fondée sur trois axes majeurs : les salaires
stagnent, la consommation n'augmente pas ou peu et les inégalités
sociales augmentent. En ce sens, comparer les résultats des deux pays
n'est pas toujours pertinent, voire même dangereux car trompeur sur la
réalité des choses. C'est donc aussi un choix de
société qui est l'une des causes des écarts de
résultats, et au final la France est un pays bien plus égalitaire
que l'Allemagne.
Ainsi, si l'on peut légitimement envier les
résultats du commerce extérieur allemand, ou en tout cas le fait
que la balance ne soit pas déficitaire, il faut également
remettre en perspective les fondements de la société frangaise,
basée sur des logiques de demande -ce qui a amené la situation
actuelle ou la production nationale ne couvre pas la demande - de soutien
social et d'indépendance financière forte des PME qui ne sont pas
nécessairement en accord avec une recherche de croissance de PME
indépendantes.
Les organismes de soutien ne sont pas encore
efficients
Enfin, les soutiens mis en place par l'Etat frangais
pour appuyer les entreprises dans leurs démarches a l'export
fonctionnent bien mais ont des roles parfois peu
clairement définis et perdent en
intérêt dans leur offre. Ubifrance et les Chambres de Commerce a
l'étranger ne sont pas encore partenaires sur le terrain et se
concurrencent en offrant des prestations équivalentes telles que les
places sur les salons internationaux. Ubifrance vit un changement profond de
stratégie et voit ses objectifs quantitatifs augmenter de manière
déconnectée par rapport a la réalité de leur vivier
de clients potentiels. Pour autant, les budgets débloqués par
l'Etat montrent bien que le commerce extérieur fait partie des
priorités politiques. Ubifrance est en plein changement de
stratégie et devrait gagner en efficacité dans ses missions a
terme. Bien qu'une fois encore, le premier problème est celui de la
taille des entreprises avant celui des résultats de
l'export.
Eric Zemmour, dans le journal le point «
Sarkozy nous rappelle pertinemment que ce qui est bon pour l'Allemagne est bon
pour la France, et réciproquement. Nos économies sont tellement
imbriquées, nos destins liés. Mais un économiste allemand
nous explique aussi que « la zone Euro ne pourrait pas vivre avec 17
Grèce ou 17 Allemagne ». Les excédents allemands se font
d'abord dans la zone Euro. Si nous suivons tous l'exemple allemand --stagnation
des salaires, baisse de la consommation, l'Europe s'enfoncerait dans la
récession. » Et pour appuyer cet avis, le modèle
allemand est également très critiquable dans le sens oi., les
effets de ses gains seront probablement négatifs a terme pour les pays
qui ne participent pas a sa division du travail mais qui sont consommateurs,
comme la France. Le poids de la dette augmentant dans le même temps que
les concurrents du pays souffrent, les gains de l'export affaissent la
capacité a consommer du pays et plus largement sa croissance. Or si ses
exportations se dégradent, ce n'est pour le moment pas avec son
marché intérieur que l'Allemagne pourra combler les pertes.
L'Allemagne aussi subit les revers de sa stratégie, ils sont l'exact
opposé des notres.
Bibliographie
Livres:
Alain Chaffel : Le déclin frangais, mythe ou
réalité ?
Dominique Moisi : La géopolitique de
l'emotion
Nicolas Baverez la France qui tombe
apports :
M. Bernard ANGELS, Rapport d'information fait au nom de
la delegation senatoriale a la prospective sur la prospective du couple
franco-allemand,
Lionel FONTAGNE et Guillaume GAULIE R : Performances a
l'exportation de la France et de l'Allemagne
Lionel FONTAGNE et Guillaume GAULIE R : Export : pourquoi
les Francais perdent la main
Ministere de l'enseignement superieur et de la recherche
: Le credit d'impot recherche en 2009 : poursuite de la dynamique de
diffusion
Gregoire Chertok, Pierre-Alain de Malleray et Philippe
Pouletty : Le financement des PME
Blogs
http://xerbias.free.fr/bloo/index.php/2011/05/05/621-les-depenses-de-rd-en-france
http://www.richardyuna.fr/question-economie-senateur-yuna/720-proiet-de-loi-demodernisation-de-leconomie.html
adio:
http://www.franceinfo.fr/economie/tout-info-tout-eco/deficit-commercial-record-en2011-mais-la-situation-n-est-pas-desesperee-520697-2012-02-07
Sites internet :
http://www.euractiv.fr/allemaane-modele-pme-francaises-article
http://lekiosque.finances.aouv.fr/Appchiffre/Etudes/cadrecarto.asp
http://www.francoallemand.com/fr/manifestations/retrospective-2011/
Journaux :
http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/02/06/la-france-l-allemaane-lademocratie16385683232.html
http://www.latribune.fr/reoions/lanouedoc-rousillon/20120302trib000686033/2012-lexport-plus-fort-que-le-marche-interieur.html
http://www.lesechos.fr/chiffres-economie/economie-internationale.htm
http://www.latribune.fr
www.lepoint.fr
Statistiques economiques :
http://www.tresor.economie.gouv.fr/file/326897
www.insee.fr
http://www.exporter.gouv.fr/exporter/Pages.aspx?iddoc=926&pex=1-2-40-926
www.ocde.org
Emissions politiques:
Des paroles et des actes, France 2, 2 fevrier
2012
Journal televise France 2 le 7 Fevrier 2012 Reseaux
sociaux:
http://www.linkedin.com/groupItem?view=&srchtype=discussedNews&gid=1919167
&item=93546641&type=member&trk=eml-anetdig-bpd-ttl-cn&ut=3IcJgDuOG2l81
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