2.4.2.2 Les classements nationaux
Outre les classements internationaux qui évaluent les
universités dans le monde entier, il y a aussi les classements
nationaux, classement réalisé à l'intérieur d'un
pays. Les classements nationaux permettent à chaque pays
d'évaluer et de classer ses établissements d'enseignement
supérieur. Ce travail se réalise aujourd'hui dans plusieurs pays,
mais en Afrique, seulement quelques pays évaluent leurs
universités. Ainsi, c'est le cas de la Côte-
d'Ivoire en Afrique, du Canada en Europe et les États Unis
en Amérique, le premier pays au monde qui a commencé ce travail
depuis 1980.
La Côte d'Ivoire
La Côte d'Ivoire a commencé le classement de ces
établissements et centres d'enseignement supérieur depuis 2007.
Pour faire le travail, elle distingue les établissements de type
Universitaire et les grandes écoles formant au BTS (centres
d'enseignement supérieur). Les critères retenus dans
l'évaluation de ces entités d'enseignement supérieur sont
:
Pour les établissements de types universitaires
- Environnement et infrastructure ;
- Équipement ;
- Organisation institutionnelle et gouvernance ;
- Financement ;
- Rémunération, charges sociales et fiscales ;
- Coopération nationale et internationale ;
- Déroulement de la scolarité ;
- Organisation pédagogique ;
- Ressources humaines ; - Vie des étudiants ;
- Recherche et progrès des connaissances ;
- Service à la communauté ;
- Assurance qualité.
Pour les grandes écoles formant pour le BTS
- Environnement et infrastructure ;
- Équipement ;
- Gestion pédagogique ;
- Rendement ;
- Charges sociales et fiscales.
Le Canada
Les classements des universités au Canada se basent sur
la qualité perçue et la valeur.
Deux classements annuels des universités canadiennes sont
publiés par la revue Maclean's et
le quotidien The Globe and Mail.
Les critères de classement comprennent:
- Taux d'admission ;
- Le niveau moyen d'admission du nombre d'étudiants
poursuivant un 2e et 3e cycle ;
- Ampleur de la bibliothèque ;
- Nombre de professeurs titulaires d'un PhDs ;
- Subventions reçues pour la recherche et publications
;
- Interaction étudiants/corps professoral ;
- Cours disponibles ;
- Dépenses consacrées aux services des
étudiants ;
- Bourses d'études et prêts-bourses.
Les Principes de Berlin sur le classement des
établissements d'enseignement supérieur.
Les classements des établissements d'enseignement
supérieur sont devenus l'un des éléments de
responsabilisation et d'assurance qualité au niveau national,
régional et même mondial. Ils se développent et divers
classements sont proposés au niveau national, régional et
mondial. Du fait de l'hétérogénéité des
méthodologies des classements, un groupe d'experts internationaux en
classements - IREG [International Ranking Expert Group] a été
fondé en 2004 par le Centre européen pour l'enseignement
supérieur de l'UNESCO (UNESCO-CEPES) de Bucarest et l'Institute for
Higher Education Policy de Washington, D.C. C'est à partir de cette
initiative que s'est tenue la deuxième réunion de l'IREG (Berlin,
2006) afin de formuler un ensemble de principes concernant la qualité et
les bonnes pratiques dans les classements des établissements
d'enseignement supérieur appelés les Principes de Berlin sur le
classement des établissements d'enseignement supérieur. Au nombre
de 16, ils s'attachent à définir plusieurs critères de
bonne conduite à destination des producteurs de classements.
Les classements devraient:
A) Buts et objectifs des classements
1. Être l'une des nombreuses approches de
l'évaluation des ressources, des processus et des résultats de
l'enseignement supérieur. Les classements peuvent offrir des
informations comparatives et une meilleure compréhension de
l'enseignement supérieur, mais ne devrait pas être la
méthode principale utilisée pour évaluer ce qu'est et ce
que faire l'enseignement supérieur. Les classements offrent une
perspective basée sur le marché qui peut seulement
compléter le travail effectué par le gouvernement, les
autorités responsables de l'accréditation et des agences
expertises indépendantes.
2. Être explicites quant à leur objectif et
à leurs publics cibles. Les classements doivent être conçus
en tenant compte de leur objectif. Les indicateurs élaborés pour
atteindre un certains objectifs ou pour informer un certain public peuvent ne
pas être adéquats pour d'autres objectifs ou publics cibles.
3. Reconnaître la diversité des
établissements et prendre en considération leurs
différentes missions et objectifs. Par exemple, les critères de
qualité pour les établissements axés sur la recherche sont
tout-à-fait différents de ceux qui sont pertinents pour les
établissements qui assurent un plus large accès à des
communautés défavorisées. Les établissements qui
sont classés et les experts qui sont à la base du processus de
classement doivent être fréquemment consultés.
4. Être clairs quant à la gamme de sources
d'information employées dans les classements et des informations rendues
accessibles par chaque source. La pertinence des résultats des
classements dépend des publics qui reçoivent les informations et
des sources de ces informations (bases de données, étudiants,
enseignants ou employeurs). Une bonne pratique serait de combiner les
différentes perspectives fournies par ces sources afin d'obtenir une
image plus complète de chaque établissement d'enseignement
supérieur inclus dans un classement donné.
5. Indiquer les contextes linguistiques, culturels,
économiques et historiques des systèmes d'enseignements qui font
l'objet du classement. Les classements internationaux devraient être
particulièrement attentifs à toute possibilité de biais et
être précis sur leurs objectifs. Les états ou les
systèmes ne partagent pas tous les valeurs et croyances concernant ce
qui constitue la « qualité » dans les établissements
tertiaires, et des systèmes de classement ne devraient pas être
conçus dans le but d'imposer des comparaisons inadéquates.
B) Création et pondération des
indicateurs
6. Être transparents quant à la
méthodologie employée pour la création de classements. Le
choix des méthodologies employées pour élaborer les
classements devrait être clair et sans équivoque. Cette
transparence devrait inclure le calcul des indicateurs ainsi que l'origine des
données.
7. Choisir les indicateurs en fonction de leur pertinence et
de leur validité. Le choix des données devrait se baser sur la
reconnaissance de la capacité de chaque critère à
représenter la qualité et les atouts académiques et
institutionnels, et non pas sur la disponibilité des données. Les
raisons justifiant la prise en compte de chaque type de mesure ainsi que ce
qu'elles sont censées représenter doivent être
explicités.
8. Mesurer de préférence, et dans la mesure du
possible les résultats plutôt que les ressources. Les
données concernant les ressources sont pertinentes parce qu'elles
reflètent la situation générale d'un établissement
donné et sont plus fréquemment disponibles. L'analyse des
résultats offre une évaluation plus correcte de la position et/ou
de la qualité d'un établissement ou d'un programme donné.
Les producteurs de classements devraient s'assurer qu'un juste équilibre
est atteint.
9. Mettre en évidence les points assignés aux
différents indicateurs (si employés) et limiter leurs
changements. Les changements de poids font que les utilisateurs ont du mal
à discerner si le statut d'un établissement ou d'un programme
à changer dans le cadre des classements à cause d'une
différence inhérente ou du faite d'un changement
méthodologique.
C) Collecte et traitement des
données
10. Accorder une attention sévère aux standards
éthiques et aux recommandations concernant les bonnes pratiques
formulées dans ces Principes. Afin d'assurer la
crédibilité de chaque classement, les personnes responsables de
la collecte et de l'utilisation des données, ainsi que les visites sur
place, devraient être aussi objectifs et impartiaux que possible.
11. Utiliser les données auditées et
vérifiables chaque fois que cela est possible. Ces données
présentent plusieurs avantages comme le fait qu'elles ont
été acceptées par les établissements et qu'elles
sont comparable et compatibles entre établissements.
12. Inclure les données qui sont collectées par
des procédures appropriées de conforme à la collecte
scientifique de données. Les données rassemblées à
partir d'un groupe non-représentatif ou incomplet d'étudiants,
d'enseignants ou d'autres parties pourraient ne pas représenter un
établissement ou un programme, et devraient être exclues.
13. Appliquer des critères d'assurance qualité
aux processus même de classements. Ces processus devraient tenir compte
des techniques d'évaluation des établissements et mettre à
profit ces connaissances pour évaluer les classements eux-mêmes.
Les classements devraient être des systèmes d'apprentissages
capables d'utiliser ces connaissances pour améliorer leur
méthodologie.
14. Appliquer des critères organisationnels qui
accroissent la crédibilité des classements. Cela peut comprendre
des groupes à vocation des conseils, ou de surveillances, de
préférence à participation internationale.
D) Présentation des résultats des
classements
15. Offrir aux consommateurs une compréhension claire
de l'ensemble des facteurs employés pour la construction d'un
classement, ainsi que le choix de la manière dont les classements
doivent être présentés. Ainsi, les utilisateurs des
classements pourront mieux comprendre les indicateurs utilisés dans les
classements des établissements ou de programmes. De plus, ils devraient
avoir la possibilité de faire leurs propres choix quant aux poids
accordés à ces indicateurs.
16. Être compilés d'une manière qui
élimine ou réduise le nombre d'erreurs au niveau des
données d'origine, et être organisés et publiés
d'une manière qui permettent la correction des erreurs et des fautes
potentielles. Les établissements et le public devraient être
informés au sujet des erreurs apparues durant le processus.
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