STRATÉGIE DE COMMUNICATION DES ORGANISATIONS
INTERNATIONALES DANS LES PAYS EN VOIE DE DÉVELOPPEMENT :
CAS DE L'UNESCO AU MAROC
Remerciements
Je remercie vivement mon Professeur-encadrant ; Mr Ismail
MENKARI d'avoir accepter de diriger ce travail. Vos remarques et orientations
m'ont été d'une aide précieuse. Prière Cher
Professeur de bien vouloir trouver ici le témoignage de ma gratitude.
Je remercie Mr Abdellatif BENSFIA qui a bien voulu porter un
regard critique sur ce travail.
Un grand Merci à l'Institut Supérieur de
l'Information et de la Communication ainsi qu'à tout le corps
professoral et le personnel pour avoir fait de moi, ce que je suis
aujourd'hui.
Une grande gratitude à mon pays le MALI qui m'a
accordé une bourse d'étude. Un grand Merci au pays d'accueil, le
Maroc.
Je remercie chaleureusement Mr Jaco DUTOIT, du Bureau de
l'UNECO et
Mme Mina El Mghari, de la Commission nationale pour leur
concours inestimable.
Je remercie mes amis et camarades de classe pour leurs
soutiens et encouragements : Sidi Mohamed OULD MOHAMED dit Bouya, Lassana
SACKO, Aminata SOW, Aliou BAH, Mamadou Lamine DEMBELE, Assadeck Zeine
ALKABIDINE, Moussa DIARRA, Mahamoud KEITA, Lassina COULIBALY, Kisito NDOUR,
Maïmouna DIA, Ramatoulaye DIAW, Franck FAGNON...
Tous ceux dont les noms ne figurent pas sur cette page mais
qui m'ont soutenus de près ou de loin sans le savoir, trouvez ici le
témoignage de ma reconnaissance.
Dédicaces
Je dédie ce modeste
travail à :
- Mes parents, Ouayara KONE et Salimata BERTHE. Je
vous dois la vie. Vous avez toujours oeuvré à mon bien être
et ma réussite. Trouvez ici, toute ma reconnaissance et ma gratitude.
Que Dieu vous donne une longue vie et me permette de m'occuper de
vous.
- À mes frères (Salif, Moussa, Adama et
Mamadou), voyez en ce rapport le fruit de votre soutient indéfectible.
- À mes cousins-frères (Mohamed et
Aboubacar Sidiki) et mes cousines-soeurs (Aminata et Mariam).
- À la mémoire de mes oncles (Aboubacar
BERTHE, Seydou BERTHE) et ma tante Fatoumata BERTHE qui m'ont toujours
inculqué les valeurs du travail. Je ne vous oublierai jamais. Reposez en
paix !
- À Mr Salif CISSE, mon deuxième
père ainsi qu'à toute sa famille à Salé. Je ne vous
remercierai jamais assez pour tout ce que vous avez fait pour moi durant toute
la durée de ma formation. Que Dieu seul puisse vous combler et exaucer
vos prières.
- À ma bien aimée Fatoumata A. DIARRA,
vois en ceci le résultat de ta patience et de ton soutien durant mes
moments difficiles.
- À tous mes camarades maliens de la promotion
2003.
- À tous mes camarades
« isiciens » de la promotion 2004-2008
Liste des sigles
AI Amnesty International
AIE Agence Internationale de l'Energie
AID Association Internationale de Développement
ALECSO Organisation Arabe Pour l'Education, la Culture et les
Sciences
BIRD Banque Internationale pour la Reconstruction et le
Développement
BM Banque Mondiale
BRI Banque de Règlements Internationaux
CI CARE International
FIFA* Association des Fédérations Internationales
de Football
FMI Fonds Monétaire International
GERES Groupe Energies Renouvelables, Environnement et
Solidarités
HCR Haut Commissariat des Nations Unies pour les
Refugiés
ISESCO* Organisation Islamique pour l'Education, les Sciences et
la Culture
MSF Médecins Sans Frontières
MENA* Moyen-Orient Afrique du Nord
NU Nations Unies
OACI L'Organisation de l'Aviation Civile Internationale
OCDE Organisation de Coopération et de
Développement
Economiques
OICS Organe International de Contrôle des
Stupéfiants
OIG Organisation Intergouvernementale
OING Organisations Internationales Non Gouvernementales
OMPI Organisation Mondiale de la Propriété
Intellectuelle
ONG Organisation Non Gouvernementale
ONGI Organisations Non Gouvernementales Internationales
ONUDI Organisation des Nations Unies pour le
Développement
Industriel
OPEP Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole
OTAN Organisation du Traité de l'Atlantique Nord
RENAF Renaissance Africaine
SDN Société Des Nations
UA Union Africaine
UE Union Européenne
UNESCO* Organisation des Nations Unies pour l'Education, la
Science et la Culture
UNICEF* Fonds des Nations Unies pour l'Enfance
UNIFEM* Fonds des Nations Unies pour la Femme
USAID* Agence Américaine pour le Développement
International
* sigles en anglais
Introduction
Le terme communication vient du Latin
« communicare » qui veut dire échanger. C'est le
« fait pour quelqu'un, une entreprise, d'informer et de promouvoir
son activité auprès du public, d'entretenir son image par tout
procédé médiatique.»1(*). C'est aussi être en relation avec quelqu'un, en
rapport avec quelqu'un. C'est un concept passe-partout qui utilise plusieurs
termes désignant la même activité. Aussi, il y a souvent
confusion entre communication et d'autres disciplines partenaires ou actions
similaires. « Aujourd'hui le concept de communication n'est pas
facile à cerner, nous nous perdons alors entre les multiples
significations qui lui sont attribuées. Cela s'explique par le fait
qu'il est utilisé pour designer des sens tout à fait
différents : mécénats, relations publiques,
publicité, communication interne, télévision, internet,
évènements...»2(*)
Toutes ces raisons ont amené Lucien Sfez à dire
qu'« on ne parle jamais autant de communication que dans une
société qui ne sait plus communiquer avec
elle-même»3(*).
L'un des principes de cette communication est qu'elle s'exerce
partout (dans les entreprises publiques ou privées, les sphères
publiques des ministères, administrations ou collectivités
territoriales, dans le domaine associatif, dans les fondations ou Organisations
non Gouvernementales et Organisations Internationales) à tout moment et
avec une spécificité propre à chaque utilisateur.
Thierry Libaert définit, sur son site internet, la
communication des organisations « comme le processus d'écoute
et d'émission de messages et de signes à destination de publics
particuliers et visant à l'amélioration de l'image, au
renforcement de ses relations, à la promotion de ses produits ou
services, à la défense de ses intérêts»4(*).
Elle constitue aujourd'hui un outil indispensable pour toute
organisation afin de mener à bien ses objectifs. Toutes les
organisations sont amenées à communiquer et ce, de manière
efficace.
Pour avoir les résultats escomptés, il est
nécessaire de bâtir la communication autour d'une stratégie
bien conçue. Cette nécessité est reconnue dans les
Organisations Internationales, particulièrement celles qui
opèrent dans les pays en voie de développement, lesquelles se
trouvant entre le «marteau» des contraintes financières, de
vulgarisation de leur image, et l' «enclume» de l'ampleur des
besoins de ces pays. C'est en réponse à cette suite de
difficultés rencontrées que la stratégie de communication
destinée au public pour améliorer la notoriété de
l'organisation trouve toute sa raison d'être.
Ainsi la mise en place d'une stratégie adéquate
et adaptée à l'organisation constitue un levier incontournable et
une clé de succès d'où le choix du présent
thème : Stratégie de communication des Organisations
Internationales dans les pays en voie de développement : cas de
l'UNESCO au Maroc.
Aussi, le domaine de communication des organisations
internationales est vaste et comporte plusieurs aspects. Nous nous
intéresserons à la communication externe.
Pour mener à bien ce travail, nous avons adopté
un plan bipartite. Nous avons jugé important de présenter dans
une première partie les Organisations Internationales, leur
création et leurs activités, avant de procéder dans une
seconde partie, à passer en revue la stratégie de l'UNESCO en
matière de communication.
Certes, certaines questions ne trouveront pas de
réponses dans ce modeste travail, il n'en demeure pas moins que nous
tenterons de situer cette communication organisationnelle grâce au choix
d'une démarche fondée sur une analyse systémique au regard
des documents officiels de l'UNESCO en particulier et des Organisations
Internationales en général.
PREMIÈRE
PARTIE : Organisations internationales, des acteurs au coeur du
développement
L'Etat est resté longtemps l'acteur premier et unique
de la société internationale. Mais face à la
multiplication des guerres, des échanges multinationaux et au
développement des progrès techniques, le besoin de se
réunir pour décider ensemble est devenu plus que
nécessaire. C'est à ce niveau que nous trouvons l'essence des
organisations internationales.
Chapitre I : Qu'est ce
qu'une organisation internationale ?
A- Les organisations
internationales : nouveaux acteurs sur la scène mondiale
1. Genèse des
organisations internationales
Dans la Grèce antique, il y avait des formes
d'organisation dans les différentes cités. Les décisions
étaient prises toujours à la majorité. Une première
conception d'organisation internationale avait déjà
émergé, à savoir la prise de décision à la
majorité.
Plus tard, au XVIIème siècle,
l'idée de créer une «société des nations»
était toujours d'actualité au niveau européen. «Le
Français Emeric de Crucé proposa en 1623 une assemblée
mondiale, présidée par le pape, où tous les princes
seraient représentés ; la Turquie, la Chine, le Japon y
participeraient»5(*).
La révolution industrielle des siècles à
venir a engendré un essor considérable de l'économie
créant ainsi des espaces communs. Le besoin de paix et de
stabilité devient une obligation vu que le commerce ne pouvait se
développer en temps de guerre.
Le traité de Münster (septembre 1648) mit fin
à la guerre des trente ans et une nouvelle conception de l'Etat vit le
jour.
L'acte final du Congrès de Vienne (septembre 1814- juin
1815) qui mit fin aux guerres napoléoniennes jeta définitivement
les bases du système de conférences, car il constitue la
première grande rencontre diplomatique européenne. C'est un
Congrès qui a aussi marqué le début des
« traités multilatéraux » au sens propre du
terme. Ces traités ont été le « moyen juridique
qui a permis la création des organisations
internationales »6(*). Cependant toutes ces rencontres réunissaient
seulement les Etats européens, et c'est seulement lors de la
première conférence (1899) de La Haye que les Etats non
européens ont pris part, notamment les Etats-Unis. Il en sera de
même avec la deuxième conférence de La Haye où
plusieurs pays d'Amérique ont siégé.
Par la suite les deux conférences de la Paix de La Haye
(1899 et 1907) ont renforcé le pouvoir des traités.
Les premières organisations internationales sont
apparues depuis le XIXème siècle. C'étaient
essentiellement des commissions fluviales qui avaient pour objectif de
réguler la navigation sur les grands fleuves d'Europe vu que chaque Etat
s'estimait propriétaire exclusif de la partie du fleuve situé sur
son territoire. Ainsi, « une commission centrale pour la navigation
du Rhin a été créée en 1831 ; et un
système analogue sur le Danube en 1856»7(*). D'autres
« groupements » toujours à vocation technique
verront le jour quelques années plus tard. Ce sont les Unions. L'Union
Internationale du Télégraphe en 1865, l'Union Postale Universelle
en 1874, l'Union pour la Protection internationale de la
propriété industrielle en 1883.
La première tentative réussie d'organisation
à compétence régionale fut l'Union internationale des
Républiques américaines en 1889. Cette institution qui
réunissait les États-Unis et les Nations d'Amérique Latine
comportait un organe permanent, le bureau commercial.
Sur le plan des organisations non gouvernementales, la
pionnière a été l'Association internationale des
travailleurs, un syndicat des travailleurs né en 1864. La Croix Rouge
internationale a été créée en 1863 à
Genève pour porter assistance aux blessés de guerre par Henri
Dunant.
Il faudra attendre le début du XXème
siècle pour voir une organisation internationale à
compétence générale en l'occurrence la
Société Des Nations (SDN) ; créée après
la première guerre mondiale et ayant pour but de maintenir la paix dans
le monde. Mais face à l'échec de cette dernière,
l'Organisation des Nations Unies (ONU) a été créée
en 1945 après la seconde guerre mondiale.
2. Définition et
objectifs d'une organisation internationale
a. Les organisations intergouvernementales
Il n'existe pas de définition propre à une
organisation internationale.
Sur le plan juridique, Michel Virally dira qu'une organisation
internationale « est l'association d'États souverains
établie par un accord (c'est généralement un traité
international qui devient son statut) entre ses membres et dotée d'un
appareil permanent d'organes communs, chargés de poursuivre la
réalisation d'objectifs d'intérêt commun par une
coopération entre eux»8(*).
Pour sa part, Sir Gerald Fitzmaurice dira que c'est
l'«Association d'Etats constitués par un traité dotée
d'une constitution et d'organes communs et possédant une
personnalité juridique distincte de celle des Etats membres».
Sur le plan politique, c'est aussi un « ensemble
structuré de pays différents qui coordonnent leur action en vue
d'atteindre des objectifs communs».
De ces définitions se dégagent des
éléments communs que sont le regroupement d'Etats, la
recherche d'objectifs communs. Georges Abi-Saab dira que : « trois
éléments se détachent de ces définitions : la
base, qui est un traité servant de constitution du point de vue
juridique, et reflétant une volonté politique de
coopération dans certains domaines; la structure, ou aspect
institutionnel, qui garantit un certain degré de permanence et de
stabilité dans le fonctionnement de l'organisation ; les moyens qui
sont des fonctions et des compétences traduisant un certain degré
d'autonomie pour l'organisation vis-à-vis de ses membres»9(*).
On peut élargir la signification des OI pour aller
jusqu'à dire que « C'est la manifestation la plus
achevée sur le plan international d'un pouvoir institutionnel qui
consiste en la mise en place d'une manière permanente d'une sorte de
service public permettant la réalisation d'une politique globale. C'est
plus qu'un traité, simple accord de volonté entre Etats :
c'est plus que l'institutionnalisation des conférences
périodiques entre représentants des Etats»10(*).
Les objectifs poursuivis par les Organisations Internationales
sont multiples et diverses et dépendent du domaine de leur
compétence. L'ONU par exemple, est chargée du maintien de la paix
à travers le Conseil de sécurité ; mais cherche aussi
à résoudre les problèmes internationaux
socio-économiques et humanitaires par le biais de ses institutions
spécialisées.
Quant aux OIG régionales, nées pour créer
des espaces communs de libre échange, elles mettent en place des
politiques de coopération dans les domaines socio-économiques.
Leurs objectifs, en général, c'est de développer des
solidarités régionales, de trouver et de rendre les politiques
conciliables pour tous.
b. Les organisations non gouvernementales
Les organisations non gouvernementales - ONG - sont de plus en
plus nombreuses depuis la seconde moitié du XXème siècle
(plus de vingt six mille de nos jours), et entretiennent des rapports
particuliers avec les Etats et gouvernements.
« L'organisation non gouvernementale est une
institution créée par une initiative ou mixte à
l'exclusion de tout accord intergouvernemental, regroupant des personnes
privées ou publiques, physiques ou morales»11(*).
Une ONG n'est pas seulement la constitution de personnes
morales issues de plusieurs pays, elle est aussi une organisation à but
non lucratif qui poursuit des objectifs internationaux. À la
différence des OIG et des Etats ; les ONG ne sont pas des acteurs
publics mais privés. Ainsi les ONG relèvent du droit du pays dans
lequel elles sont implantées.
Au fil du temps elles ont réussi là où
les OIG et les Etats ont échoué. Ainsi, ce
phénomène leur a procuré une certaine autonomie. Elles en
profitent pour exercer de pressions sur les Etats en utilisant les
médias et l'opinion publique internationale à l'image de
Greenpeace.
Leurs objectifs sont entre autres la promotion d'une
activité donnée, tel le cas du Comité International
Olympique (CIO) dans le sport, la préservation de la nature
(Greenpeace).
B- Typologie des
organisations internationales
Au sens large du terme, Organisation Internationale recouvre
deux types d'organisation : les organisations dites intergouvernementales
(OIG) créées par des États et qui constituent ses
membres ; les organisations dites non gouvernementales (ONG) mises en
place par des personnes physiques et morales de droit privé de plusieurs
pays.
1. Les Organisations
intergouvernementales (OIG)
Un autre classement peut s'opérer à
l'intérieur des OIG. Etant donné qu'elles sont régies par
le droit international public, les juristes se basent sur trois critères
distinctifs : leur composition, l'étendue du secteur
d'activité ainsi que la nature et le pouvoir de décision.
Selon sa composition, on distingue les organisations
universelles appelées précisément organisation à
vocation universelle et les organisations régionales. Les
premières tendent à agir à l'échelle mondiale.
Comme exemple, il y a l'Organisation des Nations Unies - ONU - qui comptait 192
Etats membres en 2006 et intervient dans toutes les parties du monde où
le besoin se fait sentir. Les secondes à l'instar de l'Union Africaine
(UA) ou de la Ligue Arabe, ont un champ d'action restreint définit par
les textes de l'organisation. Cependant, il y a souvent confusion entre les OIG
régionales dont les Etats se regroupent par affinités
géographique, économique et même militaire (UA, Union
Européenne - UE - Organisation du Traité de l'Atlantique Nord -
OTAN -), et des groupements créés par des Etats
éloignés les uns des autres géographiquement mais qui ont
aussi des intérêts communs ; à l'image de l'Organisation
des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP).
Suivant la taille de leurs activités ou de leurs
fonctions, on distingue les organisations politiques et les organisations
techniques. Les OIG politiques comme leur nom l'indique définissent et
coordonnent les politiques de leurs Etats membres dans un ou plusieurs
domaines. A titre d'exemple, nous avons l'Agence internationale de
l'énergie (AIE) et l'OPEP. Il y a, en outre, l'ONU qui est une
organisation à vocation universelle politique. Quant aux OIG techniques,
leur travail se résume à la coopération technique mais
dans un domaine précis. Elles peuvent aussi être appelées
organisations spécialisées. L'Organisation de l'Aviation Civile
Internationale (OACI) a en charge le transport civil aérien mondial.
L'Organe International de Contrôle des Stupéfiants (OICS) est
chargé du suivi des drogues et l'application des conventions en
matière de stupéfiants.
D'après la nature de leurs fonctions, il y a celles qui
sont normatives autrement dit, qui coordonnent, harmonisent les relations entre
leurs Etats membres. Exemple : l'Union Africaine (UA). Quant aux
organisations opérationnelles, dotées d'un pouvoir
exécutif. Elles prennent des décisions qu'elles appliquent sur le
terrain. Les institutions et organisations financières constituent
particulièrement le gros lot de ce groupe.
Enfin, concernant leur pouvoir de prise de décision, il
peut y avoir des organisations consultatives et exécutives. Les
premières ont un pouvoir de recommandations (Organisation de
Coopération et de Développement Economiques - OCDE -) alors que
les secondes ont un pouvoir de décision (UE).
Il existe des OI qui sont particulières par leur statut
et elles mériteraient une attention significative. Elles peuvent
être politiques, techniques, normatives à vocation universelle ou
régionale. Ce sont soient des fonds ou des programmes, soient des
institutions spécialisées.
Comme institutions spécialisées nous avons
celles qui sont financières à savoir la Banque Mondiale (BM) et
ses composants, l'Association Internationale de Développement (AID), la
Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement
(BIRD) ; le Fonds monétaire international (FMI). Il y a aussi des
institutions spécialisées opérant dans d'autres domaines
telles que : l'Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science
et la Culture (UNESCO) ; l'Organisation des Nations Unies pour le
Développement Industriel (ONUDI) ; l'Organisation Mondiale de la
Propriété Intellectuelle (OMPI).
Il faut noter par ailleurs qu'il y a une différence
majeure entre les entreprises publiques comme la Banque de Règlements
Internationaux (BRI) créées par des Etats (sur la base d'une
convention) et les OI. Même si ces entreprises sont semblables aux OI,
elles présentent des différences de taille dans la structure, la
composition et même au niveau du statut. Elles ont un capital social et
des actionnaires à savoir les Etats membres.
2. Les Organisations non
gouvernementales (ONG)
Ce concept d'ONG est apparu pour la première fois en
1946 dans l'article 71 de la Charte des Nations Unies. Le dit article stipule
que « Le Conseil économique et social peut prendre toutes
dispositions utiles pour consulter les organisations non gouvernementales qui
s'occupent des questions relevant de sa compétence. Ces dispositions
peuvent s'appliquer à des organisations internationales et, s'il y a
lieu, à des organisations nationales après consultations du
membre intéressé de l'Organisation».
Les ONG sont nées donc dans le but de surmonter les
incapacités des Etats et des OIG dans plusieurs domaines. Elles sont
nombreuses et diversifiées de part le monde d'où plusieurs
critères de classification. On les classe suivant leurs objectifs, leurs
dimensions.
Les objectifs diffèrent d'une ONG à une autre.
Les ONG politiques sont des groupes de pression. Leur but n'est en aucun cas
humanitaire. Greenpeace qui lutte pour la préservation de
l'environnement est un exemple concret. De l'autre côté, il y a
les ONG à vocation humanitaire ou caritative comme Médecins Sans
Frontières (MSF). Un autre type existe mais travaille souvent de
façon inconnue à l'instar du « Groupe Energies
Renouvelables, Environnement et Solidarités (GERES) »12(*) qui mènent des actions
à long terme et sont moins médiatisées.
Selon sa dimension (taille) on distingue les grandes ONG comme
les Fédérations mondiales (Association des
Fédérations Internationales de Football - FIFA en anglais -), les
Associations mondiales comme le Rotary International et petites ONG comme le
mouvement PUGWASH qui est un groupement de scientifique contre la limitation
des armements.
Par ailleurs les ONG internationales (ONGI) et les
organisations internationales non gouvernementales (OING) désignent la
même entité. Ce sont des organisations ayant des branches dans
plusieurs pays comme Amnesty International (AI), MSF, CARE International.
Enfin, il existe à côté des ONG d'autres
groupements privés qui rappellent les ONG par leur champ d'action mais
diffèrent par leur but lucratif. Ce sont les firmes multinationales.
Chapitre II : Domaines
d'intervention multiples
A- Les contraintes sur les
activités
Aussi, il est important de savoir que les organisations
qu'elles soient intergouvernementales ou non gouvernementale essayent toujours
d'assurer leurs missions de la plus belle façon, mais elles sont aussi
confrontées aux réalités du terrain. Ces
difficultés sont d'ordres techniques, politiques, financiers.
1. Les difficultés
liées au terrain
Ce sont les ONG qui sont surtout concernées par les
difficultés liées au travail de terrain.
Ces ONG, surtout humanitaires, doivent faire face à
l'insécurité dans leur environnement de travail. Porter secours
aux populations dans une zone de tension ou de guerre est une mission plus que
difficile d'autant plus que les secouristes et les personnes secourues sont
tous en danger. Si leur protection n'est pas assurée par le pays
d'accueil, certaines ONG finissent par mettre un terme à leur mission
et, ceci ne fait qu'aggraver le sort des personnes défavorisées
qui étaient assistées par les ONG en question.
Les OIG n'échappent pas à cette situation. Les
missions des institutions spécialisées des NU comme le HCR ont du
mal à conserver leur statut en zone de conflit car leurs objectifs sont
contraires à ceux des belligérants.
2. Les contraintes
politiques
Les Etats « forts » essayent toujours
d'imposer leurs points de vue ou empêcher des décisions
importantes qui vont à l'encontre de leurs intérêts, par
des pressions politiques même s'il est vrai que les mécanismes de
prises de décision sont régis par l'Acte constitutif de
l'organisation.
L'ONU rencontre toujours des difficultés lors des
prises de décision. De plus avec le droit de veto les cinq membres
permanents peuvent s'opposer à une situation qui compromet soit leurs
intérêts ou ceux d'un pays partenaire.
Nous avons aussi les contraintes bureaucratiques qui affectent
la réalisation de leur mandat, dans le cas des OIG où les Etats
membres sont ordonnateurs. Tout ceci ralenti l'exécution des
tâches et peut avoir des effets négatifs sur le rendement des
activités.
Pour les ONG, les pressions politiques émanent surtout
de l'intérieur, c'est-à-dire du pays où elles exercent.
3. Les défis financiers
Les OI sont confrontées à d'énormes
difficultés dans le financement de leurs activités. Elles ont
toujours besoin de fonds et de ressources pour réaliser et ce de
façon efficace leurs travaux, surtout en cas de crise. Leur budget
ordinaire de fonctionnement ne suffit pas en général et il faut
faire appel à d'autres contribuant notamment les Etats membres qui ne
respectent pas toujours leur engagement en s'acquittant de leurs cotisations.
L'exécution des missions et enquêtes sur le
terrain, la convocation des réunions et conférences de
spécialistes, les travaux des comités de surveillance, sont entre
autres des activités qui demandent trop de ressources
financières.
Plusieurs organisations se retrouvent ainsi prises au
piège à cause d'insuffisance de fonds. L'UNESCO, par exemple,
s'est retrouvée incapable d'assurer la protection du patrimoine culturel
irakien détruit ou disparu durant la période de guerre contre le
régime de Saddam. « La guerre contre les talibans en
Afghanistan et la reconstruction du pays a coûté des milliards de
dollars. Par contre, les bureaux de l'UNESCO chargés de l'inventaire, de
la protection et de la restauration des biens culturels endommagés,
détruits ou volés se débrouillent avec un budget de moins
de dix millions de dollars fournis au compte-gouttes par des fondations
privées et quelques gouvernements»13(*).
Malgré ces énormes contraintes, les
organisations internationales OIG et ONG se mobilisent ; coordonnent leurs
moyens et compétences pour agir ensemble afin de pacifier le monde et le
rendre meilleur.
La nécessité d'établir de nouveaux
mécanismes de régulation internationale est aujourd'hui un besoin
primordial.
L'expression organisation internationale a, cependant, un sens
plus précis et ne vise que les seules organisations
intergouvernementales auxquelles, seront réservés les
développements qui vont suivre.
B- La communication au
service de l'organisation : comment surmonter les obstacles ?
La communication fait partie intégrante des
activités de toute organisation au service du développement.
Ainsi, elle doit être bien réfléchie et structurée
afin d'aider l'organisation à mieux gérer les problèmes
auxquels elle est confrontée. C'est pour cette raison que le
sous-directeur de l'UNESCO pour la Communication et l'Information disait
que :
«Nous devons mettre en place une stratégie commune
afin d'aider les Etats membres à intégrer la communication au
service du développement en tant que composante essentielle de la
planification du développement... »14(*).
De ce fait, la communication vise « des grands types
d'objectifs15(*) qui ont
pour rôle d'agir sur la notoriété et l'information,
sur l'image et sur le comportement. Chaque type d'objectif à un
rôle :
- La notoriété et l'information :
l'objectif est de se renseigner d'abord sur l'existence de l'organisation ainsi
que sur ses actions et leurs résultats ;
- L'image : agir de telle sorte à modifier les
attitudes et les opinions vis-à-vis de l'organisation ;
- Le comportement : inciter le public à participer
aux actions entreprises.
1. La notoriété
et l'information
Les campagnes d'information sont très importantes dans
la mesure où elles servent à montrer les résultats des
actions réalisées ou à montrer les avantages des actions
à venir. Il faut se baser sur la conception selon laquelle
« si tout le monde avait des connaissances suffisantes, il n'y aurait
pas d'information ». Ainsi, la communication autour de la
notoriété et de l'image augmente les connaissances.
2. L'image de
l'organisation : modifier les opinions et attitudes vis-à-vis des
objectifs de l'organisation
Beaucoup d'organisations sont méconnues ou peu connues
dans les pays en voie de développement où elles exercent. Les
raisons de ce constat sont entre autres une insuffisance ou une absence totale
d'une politique de communication envers le grand public et les associations de
la société civile.
Le cas de la Délégation de l'UE au Maroc est un
bon exemple. « L'Union Européenne est aussi connue
auprès du gouvernement marocain en tant que bailleur de fonds essentiel
très actif. Cependant, auprès du large public les actions
réalisées par cet organisme, bien qu'elles touchent de
très près la vie de la population urbaine comme rurale à
travers ses projets socioéconomiques ne sont pas connues. A travers
une étude faite auprès d'un échantillon de 200 personnes,
l'image de marque de l'UE n'a pas l'éclat qu'elle mérite de par
son importance. Seulement 16,5% connaissent l'existence d'une
délégation de la Commission Européenne au Maroc ;
40,5% ignorent tout du programme MEDA II ; 71% ignorent la nature de la
coopération entre le Maroc et l'UE»16(*)
L'organisme doit multiplier les actions de communications vers
le grand public et ne pas se limiter seulement aux rencontres institutionnelles
comme les conférence ou journées portes ouvertes.
3. Le comportement :
inciter les personnes cibles à participer aux activités
L'organisme doit, d'abord, faire sa propre promotion pour se
faire connaître. Ensuite, elle doit faire connaître ses
activités. De ce fait, elle pourra enregistrer la participation de la
population dont elle est chargée d'aider. En temps de crise surtout il
faut beaucoup communiquer non seulement pour faire comprendre la situation mais
aussi pour montrer qu'on a la maîtrise de la situation.
DEUXIÈME
PARTIE :
Stratégie de communication de l'UNESCO au Maroc
L'UNESCO, l'Organisation des Nations Unies pour
l'éducation, la science et la culture, née le 16 novembre 1945,
est une institution spécialisée de l'ONU qui regroupe 193 Etats
et 6 membres Associés selon le recensement d'octobre 2007.
Chapitre I :
Structure, missions et objectifs de l'Organisation
L'UNESCO est composée de deux grands organes permanents
à savoir, la Conférence générale qui réunit
les représentants des Etats membres tous les deux ans et le Conseil
exécutif qui se réunit deux fois par an.
1. Organigramme de
l'UNESCO
Les 193 pays membres sont regroupés en cinq grandes
régions qui sont : Afrique, Asie-Pacifique, Etats arabes, Europe et
Amérique du Nord, Amérique Latine et Caraïbes. Le
département Afrique s'occupe de la région Afrique et le Secteur
des relations extérieurs et de la coopération (ERC) des quatre
régions restantes. En dehors du siège, l'UNESCO est
représentée dans ses Etats membres par des bureaux multi pays
comme celui du Maroc, des bureaux nationaux, des bureaux régionaux et
deux bureaux de liaison qui sont ceux de Genève et de New York. Le
Bureau de coordination des unités hors Siège (BFC) assure la
supervision administrative, du réseau des bureaux nationaux, multi pays
et régionaux de l'UNESCO et lui apporte un appui général.
Il fait fonction de « porte-parole au Siège des unités hors
Siège ». Il coordonne aussi la poursuite de la mise en oeuvre de la
stratégie de décentralisation de l'Organisation. Il assure la
visibilité et la présence effective de l'UNESCO sur le terrain,
où l'Organisation élabore des stratégies, des programmes
et des activités en étroite consultation avec les commissions
nationales, les autres organismes des Nations Unies, les OIG et ONG, les
fondations et divers partenaires.
Organigramme de l'UNESCO
2. Missions et objectifs
assignés à l'UNESCO
a. L'organisation dans sa
globalité
La mission assignée à l'UNESCO depuis sa
création est le «maintien de la paix et de la
sécurité en resserrant, par le biais de l'éducation, la
science et la culture, la collaboration entre Nations, afin d'assurer le
respect universel de la justice, de la loi, des droits de l'Homme et des
libertés fondamentales pour tous, sans distinction de race, de sexe, ou
de religion... »17(*). Pour ce faire l'UNESCO déploie son action
dans les domaines de l'éducation, les sciences (naturelles, sociales et
humaines), la culture, l'information et la communication.
Les objectifs visés sont :
§ Assurer l'éducation pour tous d'ici 2015 (court
terme) et tout au long de la vie (long terme). Pour ce faire, l'organisation
apporte son expertise aux Etats membres pour leurs politiques et projets en
matière d'éducation ;
§ Mettre les sciences au service du
développement ;
§ Assurer un développement culturel par la
création et la promotion du patrimoine ;
§ Assurer une communication et une information en s'appuyant
d'abord sur la recherche, l'enseignement et la formation ;
§ Assurer la paix par la communication et l'information.
Dans chaque domaine d'activité, l'Organisation a des
objectifs stratégiques.
b. Le Bureau multi pays de Rabat18(*)
La représentation de Rabat est un Bureau qui couvre
tous les pays du Maghreb ; la Mauritanie, le Maroc, l'Algérie, la
Tunisie et la Libye.
Dans le cadre de la nouvelle politique de
décentralisation, la vocation de ce Bureau est d'être localement
le principal vecteur d'exécution des actions de l'UNESCO. Son champ
d'activités recouvre les domaines de compétences de
l'Organisation : l'éducation, les sciences naturelles, les sciences
sociales, la culture et la communication. En particulier, le Bureau de l'UNESCO
à Rabat a pour missions :
§ De contribuer à la création et au bon
fonctionnement d'institutions consacrées à la préservation
du patrimoine et à la diffusion du savoir,
§ D'aider les pays à formuler des politiques
nationales pour atteindre les objectifs qu'ils se sont fixés dans les
secteurs de compétence de l'UNESCO
§ De promouvoir les idéaux de l'Organisation, la
paix, la démocratie et les droits de l'homme, par le partage et la
diffusion des connaissances.
§ Afin de mener à bien la tâche qui est la
sienne, le Bureau veille à travailler en étroite collaboration
avec les gouvernements des pays concernés, les commissions nationales
pour l'UNESCO, les OIG régionales et internationales, l'ensemble du
système des Nations Unies, les agences bilatérales de
développement, les ONG et les autres représentants de la
société civile.
Chapitre II :
Stratégie de communication de l'UNESCO au Maroc
Avant de parler de la stratégie mise en oeuvre par le
Bureau de Rabat, il convient de savoir ce qui est réalisé au plus
haut niveau, c'est-à-dire par le siège.
1. Le siège
« L'UNESCO s'est longtemps appuyée sur des
stratégies de communication qui reposaient essentiellement sur ses
propres processus et, ce faisant, elle s'est mise en marge de grands
débats publics »19(*).
Cette situation a eu, pour conséquence, le manque de
clarté de l'image de l'organisation aux yeux du public. Il fallait
réagir car il est fort regrettable qu'une organisation de surcroit qui
utilise la communication pour atteindre ses objectifs soit inconnue ou peu
connue de l'opinion publique.
L'objectif de la nouvelle stratégie 2002-2007 est de
faire comprendre à tout le monde le rôle primordial joué
par l'UNESCO, son utilité, son identité, ses ambitions. Ainsi
suite aux travaux de la 161ème session du Conseil
Exécutif, il a été demandé au Directeur
Général de préparer et présenter une proposition
détaillée concernant la mise en oeuvre d'une stratégie de
communication et d'information de l'UNESCO.
Cette proposition, concernant la nouvelle stratégie,
qui a été présentée au Conseil Exécutif lors
de la 164ème session le 23 avril 2002 à Paris,
s'articule autour de deux grandes lignes : les relations avec les
médias et celles hors médias.
Conçue au siège, la nouvelle proposition est
dirigée vers le grand public, d'une part et les représentations
de l'UNESCO d'autre part. Cette nouvelle proposition est aussi utilisée
par les représentations dans les pays respectifs.
C'est d'ailleurs les méthodes utilisées par
cette stratégie que nous passerons en revue dans la partie suivante.
2. L'UNESCO au Maroc :
un Bureau aux multiples « horizons »
Pour toucher le maximum de personnes à travers le
monde, l'UNESCO (siège) ne se passe pas du service des
médias : son propre service d'information et de communication et
les relations avec les médias de masse.
Il en est de même pour sa représentation au
Maroc.
Le Bureau de Rabat étant un Bureau multi pays, nous
traiterons seulement son action sur le territoire national sachant que ce sont
les mêmes procédés qui sont appliqués ailleurs avec
cependant quelques différences liées aux
spécificités de chaque pays.
Le Bureau est le porte flambeau de l'Organisation au Maghreb.
De ce fait, il est amené à tout mettre en oeuvre pour que les
objectifs fixés soient atteints. Ainsi, les Bureaux hors siège
« oeuvrent en étroite consultation avec les commissions
nationales, les ministères compétents ainsi que d'autres parties
prenantes et partenaires locaux, notamment les représentants de la
société civile, pour recenser les domaines d'action prioritaires
intéressant les États membres respectifs et concevoir des
stratégies régionales, multi pays et
nationales »20(*).
a. La communication du Bureau de l'UNESCO
au Maroc : outils et impact
Les actions de communication de l'UNESCO Maroc sont
coordonnées par le Conseiller de Communication et de l'Information au
Maghreb. Il est assisté d'un Chargé de programme pour la
coordination et les relations extérieures.
Les activités21(*) au Maroc et dans le reste du Maghreb du programme
Information et Communication sont :
· Développement des medias et liberté
d'expression
· Formation des spécialistes des médias et
de l'information
· Accès à l'information
· Promotion de l'utilisation des Technologies de
l'Information et de la Communication (TIC) dans l'éducation.
Pour mettre en place cette relation permanente avec les
médias, l'UNESCO (siège) a élaboré un plan d'action
médias distribué au niveau mondial. Ce plan est en outre
révisé chaque fois car le monde de la communication et de
l'information est en perpétuel mouvement. Le plan prévoit
plusieurs actions dirigées vers les médias de masse.
Un accent particulier est mis sur les moyens de communication
de masse. Ils jouent un rôle important dans la communication externe de
l'organisation.
La presse papier est le moyen le plus
utilisé par l'UNESCO Maroc. Elle utilise les communiqués de
presse, les dossiers de presse pour informer la presse, qui à son tour
informe le public.
Le communiqué de presse comme son nom l'indique est un
texte élaboré par le service ou la personne chargée de la
communication, envoyé aux organes de presse et qui est susceptible
d'être modifié par le diffuseur. Ces communiqués sont
repris sous forme d'articles ou de dépêches par les journaux
accédant ainsi à un nombre considérable de personnes. Cela
permet à l'Organisation de rester en contact avec son public en temps
réel.
La presse est connue pour être le
médium qui atteint facilement sa cible. Mais la situation au Maroc fait
qu'elle ne bénéficie pas des jours meilleurs. Et cela pour
plusieurs raisons. D'abord sur le plan du tirage et de la diffusion. A titre
d'exemple, le quotidien le plus vendu à savoir « Al
MASSAE », édité en Arabe était
tiré22(*) en 2007
à près 128 000 exemplaires pour une diffusion totale de
près de 93 000 exemplaires. Pire encore, le faible taux de lecture
aussi bien chez les jeunes que les adultes constitue un obstacle majeur
l'impact des messages des journaux. Selon une étude américaine
parue en 2007 et réalisée dans 5 pays arabes (Maroc, Tunisie,
Egypte, Arabie Saoudite, Liban), « le nombre le plus élevé
de lecteurs à travers la population lettrée se trouve en Egypte
et en Arabie Saoudite (88% et 94%). Le Maroc est classé avant-dernier
(49 %), juste avant le Liban»23(*).
La presse est un médium important dans
la stratégie de communication de l'UNESCO mais elle est victime de la
situation socio-économique du pays.
Les vidéos ou films institutionnels
sont envoyées aux chaines nationales de télévision
après chaque activité. L'UNESCO s'efforce aussi de choisir des
journalistes spécialistes d'un de ses domaines d'activités qui
serviront de « portes paroles » de l'Organisation.
Le Bureau de l'UNESCO du Maroc a souvent recours à la
radio et à la
télévision. La radio présente de nombreux
avantages dans la mesure où c'est un médium qui peut être
consommé dans toutes les situations. La radio permet
d'atteindre les endroits les plus reculés. La
télévision, elle permet comme la radio de
toucher le maximum de personne simultanément. Mais son coût est
plus élevé que celui de la radio. Le recours à ces
médias a lieu souvent lors des grandes occasions comme la
célébration du cinquantième anniversaire de
l'adhésion du Royaume du Maroc à l'UNESCO, en collaboration avec
la Commission nationale.
Le courrier UNESCO est une revue d'environ 80
pages ; édité deux fois par an ; en mai et en octobre,
dans les six langues officielles de l'Organisation. Il est distribué
gratuitement aux associations, organismes partenaires de l'UNESCO, les
universités et les bibliothèques des écoles
associées. Les Bureaux représentants l'Organisation les
reçoit aux fins de le distribuer aux autres partenaires.
Les publications de l'UNESCO sont des
ouvrages spécialisés de haute qualité traitant des
thèmes du programme de l'UNESCO. Ils sont accompagnés de CD ROM
multimédias. Il y a aussi des ouvrages destinés à un
public jeune et le grand public. On peut les classer aussi en deux
groupes : les publications venues de Paris (siège) et celles
éditées par le Bureau multi pays de Rabat. Les deux ont les
mêmes objectifs à savoir promouvoir non seulement la diffusion du
savoir mais aussi renforcer l'image de l'Organisation auprès de son
public comme acteur essentiel dans le développement de
l'éducation, des sciences et de la culture. Toutes les publications
régionales (Maghreb) sont accessibles sur le site Internet du Bureau
mais aussi dans les bibliothèques universitaires ou des écoles
associées ou même à la représentation de l'UNESCO.
Elles sont éditées généralement en français
et en arabe.
Enfin, comme action médias, il y a l'utilisation
importante du site web de la représentation dont
l'adresse est :
www.unesco.ma .
Le site est un excellent outil de communication à
l'heure où les technologies de l'information et de la communication sont
entrain d'être vulgarisées. Il est interactif et contient assez
d'informations sur les activités menées par l'UNESCO sur toute
l'étendue du territoire national ainsi que celles menées dans les
autres pays couverts par le Bureau. L'internet occupe une place
prépondérante dans la communication des organisations
internationales en général et celle de l'UNESCO en particulier.
« [...] désormais la communication externe des organisations
internationales de développement en général passe
inévitablement via le web»24(*).
Le site internet du Bureau de Rabat est un
outil important qui permet de fédérer les internautes autour des
actions et réalisations de l'UNESCO. C'est ce qui a poussé Alain
Laramée à dire que « les technologies
informatisées occupent désormais une place
prépondérante dans la communication
organisationnelle»25(*). Les médias électroniques (Internet,
télécopie, réseaux...) permettent de réduire la
distance de communication et le temps de transmission des messages.
Néanmoins, ils ne sont pas exempts
d'inconvénients ou de faiblesses. L'utilisation des médias
électroniques attenue l'influence de la hiérarchie dans le
service. D'un autre côté, le coût élevé d'un
ordinateur ne permet pas à un grand nombre de personne d'accéder
à internet de façon continue. Une enquête de l'USAID
(Agence Américaine pour le Développement International)
révélait en 2007 que « [...] l'outil informatique
demeure un moyen de travail réservé aux personnes qui occupent
des postes de responsabilité».
Le taux d'alphabétisation ne facilite non plus la
compréhension des technologies de l'information et de la communication.
« Plus de 300 000 enfants sont déscolarisés ou non
scolarisés au Maroc », révèlent les
résultats de l'opération de « recensement des enfants
non scolarisés ou déscolarisés par leurs paires
scolarisés », réalisée par le secrétariat
d'Etat chargé de l'Alphabétisation et de l'Education non formelle
en 2007. Ces chiffres peuvent être corroborés par un autre constat
de la BM : « 85% de filles et 90% de garçons sont
inscrits dans le primaire, 52,3% d'adultes et 70,5% de jeunes sont
alphabètes, les petites filles représentent 46,4% des
élèves inscrits, il y a un professeur pour 27,1
élèves dans le secondaire»26(*).
Des sessions de formation sont pourtant organisées par
l'UNESCO Maroc pour promouvoir l'utilisation de l'outil informatique. On
remarque, en outre, que les dites formations sont surtout organisées au
profit des personnes déjà initiées dans le domaine
à l'image de celle qui portait sur la « E-gouvernance et
l'accès à l'Information », de l'arrondissement de Sidi
El Bernoussi à Casablanca tenue en août 2006 ; le
séminaire sur le « Logiciel libre et opportunité de
travail » le 24 mai 2007, en partenariat avec la Faculté des
Sciences de l'Université de Mohammed V Agdal.
Enfin c'est la fréquentation du site qui pose
problème.
L'outil internet est en voie de vulgarisation au Maroc, mais
une grande partie sinon la majorité des internautes marocains navigue
sur des sites de dialogue, consulte leurs messages ou exercent des travaux de
recherches ; autrement dit des sites à vocation institutionnelle et
informatives comme celui de l'UNESCO sont peu visités. L'enquête
réalisée par l'USAID, en 2007, a fait le constat suivant :
bien que les filles se connectent plus que les garçons, les jeunes surfe
sur la toile essentiellement pour les besoins de recherche « 42,8%
des lycéennes affirment s'y rendre pour faire leurs devoirs, contre
seulement 15,5% des garçon»27(*).
Ceci d'autant plus grave pour l'Organisation dans la mesure
où l'internet constitue le socle du système communicationnel des
organisations internationales notamment l'UNESCO Maroc.
Conséquences : plusieurs actions entreprises par l'organisation
restent méconnues du grand public car elles sont mises en lignes et
publiées dans les journaux avec peu d'intérêt.
La communication via internet est certes moins chère,
mais ne touche pas le nombre de personnes escompté.
Enfin il faut savoir que les relations avec les médias
sont complexes plus qu'elles ne paraissent. Ainsi, il est impératif de
tenir compte de trois secrets28(*) en s'adressant aux médias. Il faut d'abord
savoir que nous parlons à la population à travers les
médias ; ensuite il est important de savoir que ce sont nos
réponses qui seront publiées et non les questions des
journalistes ; et enfin, savoir que les journalistes ne sont pas forcement
des spécialistes de nos programmes d'où la
nécessité de vulgariser, de donner des détails.
L'UNESCO (siège et représentation) ne se
contente pas des actions menées à travers les médias. Pour
que la communication soit complète, elle a recours à d'autres
types d'actions qu'on appelle « hors médias ». Ce
sont surtout des manifestations culturelles et des relations publiques. Le
Bureau de Rabat participe à des manifestations organisées par
l'Organisation ou en collaboration avec d'autres OI, des écoles, des
ministères... C'est le cas par exemple de la journée
internationale de l'alphabétisation, ou la journée internationale
de la liberté d'expression...
D'autres actions hors médias de l'UNESCO
s'exécutent avec la participation certaines personnalités. Ce
sont des personnalités issues du monde de la culture, des sciences, de
l'éducation qui sont connues pour leur adhésion aux idéaux
de l'UNESCO et mettent donc leur nom et leur prestige au service de
l'Organisation. Ainsi, « L'action et la mission de l'UNESCO trouvent
un prolongement et un écho d'autant plus grands qu'elles comptent parmi
leurs ardents défenseurs des personnalités qui ont
généreusement accepté de prêter leur talent et leur
renommée pour sensibiliser l'opinion publique internationale au travail
de notre Organisation»29(*).
Voilà pourquoi les ambassadeurs de bonne volonté
ont leur raison d'être. Ils ne travaillent pas seulement dans leur pays
natal, car leur image est associée à l'UNESCO partout où
le besoin se fera sentir. Son Altesse Royale La Princesse Lalla Meryem est
Ambassadrice de bonne volonté depuis juillet 2001. Elle s'est
engagée à soutenir les projets de l'UNESCO pour les femmes et les
enfants partout dans le monde en défendant leurs droits à
l'échelle internationale, en y associant son prestige. Elle
s'intéresse aussi au rôle de la femme dans la
société arabe et, en particulier, au Maroc et a appuyé la
ratification de la Convention internationale relative aux droits de l'enfant.
Ce phénomène d'ambassadeurs de bonne volonté
confère à l'UNESCO une bonne visibilité et constitue pour
elle une bonne « publicité » pour se faire
connaître auprès de son large public.
b. Rôle de la commission nationale
et autres partenaires dans la stratégie de communication de l'UNESCO au
Maroc
Pour bien mener sa tâche comme stipule ses missions, le
Bureau de Rabat veille à travailler en étroite collaboration avec
les gouvernements des pays concernés (gouvernement marocain dans ce
cas), la commission nationale pour l'UNESCO, les OIG régionales et
internationales, l'ensemble du système des Nations Unies, les agences
bilatérales de développement, les ONG et les autres
représentants de la société civile. Il faut ajouter ici
les écoles associées, les chaires ainsi que les centre et clubs
UNESCO.
· La commission nationale marocaine pour
l'éducation, les sciences et la culture
Actuellement il y a 195 commissions nationales. Ce sont des
organes de coopération établis par les Etats membres, ayant pour
objectif de coordonner les activités gouvernementales et non
gouvernementales entreprises en relation avec l'UNESCO dans le pays
concerné.
Elles ont pour fonction principale de « participer de
manière croissante à l'action de l'UNESCO, en particulier
à l'élaboration et à l'exécution de ses
programmes»30(*).
Elles développent par ailleurs également des
partenariats avec le secteur privé qui peut apporter une
précieuse expertise technique et des ressources financières et
mènent des opérations de presse ; facteur d'aide pour
assurer une bonne visibilité.
La commission nationale est la pièce maitresse du
puzzle. C'est elle qui exécute les actions de communication les plus
importantes qui ne viennent pas du Bureau. « Les commissions
nationales fournissent des informations : aux moyens d'information de masse et
au grand public sur les objectifs de l'UNESCO, ses programmes et ses
activités ; aux personnes et aux institutions qui s'intéressent
à tout aspect de l'action de l'UNESCO»31(*).
Ainsi, la commission nationale marocaine pour
l'éducation, les sciences et la culture participe aux côtés
du Bureau de Rabat à l'organisation d'activités pour atteindre
non seulement les objectifs visés par l'Organisation mais aussi et
surtout pour promouvoir l'image de l'UNESCO auprès du large public. Elle
peut aussi mettre en oeuvre des actions de sa propre initiative
conformément à la Charte des commissions nationales :
« assumer seules ou en collaboration avec d'autres organismes la
responsabilité de l'exécution des projets de l'UNESCO dans leur
pays et de la participation de leur pays à des activités
sous-régionales, régionales ou internationales de
l'UNESCO »32(*).
La commission nationale marocaine a, de ce fait,
organisée le cinquantenaire de l'adhésion du Maroc à
l'UNESCO en partenariat avec le ministère de la culture, celui de
l'éducation ainsi que d'autres partenaires. L'action de la Commission
nationale doit renforcer celle du Bureau représentant. Mais dans les
faits la Commission est confrontée à des difficultés.
· Les écoles associées
Créé en 1953, le réseau des Ecoles
associées de l'UNESCO est regroupement d'écoles ayant
signées des partenariats avec l'UNESCO. Elles organisent des actions en
faveur de l'éducation, de la promotion de la culture, de la paix.
« Ce sont près de 8000 établissements scolaires
répartis dans 176 pays (des écoles maternelles aux instituts de
formation des enseignants en passant par les écoles primaires et
secondaires) membres de l'Organisation qui forment ce
réseau »33(*). Ces écoles aussi participent aux
activités de l'UNESCO. Elles accueillent des conférences
organisées par l'UNESCO comme elles peuvent entreprendre elles
mêmes des rencontres sur des sujets en rapport avec les missions de
l'Organisation. Dans ce cas elles sont soutenues par l'UNESCO.
Elles travaillent soient avec la Commission nationale (comme
lors de la célébration du cinquantenaire de l'adhésion du
Maroc à l'UNESCO), soient avec le Bureau directement quand cette
dernière organise une manifestation dans le local de l'école, ou
même avec les autres partenaires du système de l'UNESCO.
· Les associations, centres ou clubs
UNESCO
L'appellation diffère d'un pays à l'autre mais
la signification est la même. Un centre, un club ou une association
UNESCO est un « regroupement volontaire de personnes de tous âges et
de tous horizons socioprofessionnels qui partagent un engagement ferme envers
les idéaux de l'UNESCO tels qu'ils figurent dans son Acte constitutif,
et dans la Déclaration universelle des droits de
l'homme »34(*).
Ces structures travaillent bénévolement à
la mise en oeuvre des projets sur le terrain. Ils sont ainsi bien placés
pour être les porte voix de la société civile auprès
des décideurs. La première association est née au Japon en
1947 avant même l'accession du pays à l'Organisation.
En 2006, on comptait près de 3700 centres, associations
et clubs UNESCO repartis dans plus de 100 pays à travers le monde. Les
clubs UNESCO participent aux activités avec la Commission nationale.
Ils sont organisés en fédération ;
la Fédération mondiale des associations, centres et clubs UNESCO
(FMACU) qui informe, coordonne et mobilise tous les membres au niveau
mondial.
· Les chaires35(*) UNESCO
Elles sont issues d'une organisation internationale dont le
projet global vise à construire la paix par la formation des ressources
humaines. Le programme des Chaires UNESCO a été lancé en
1989. L'UNESCO a décidé d'appuyer la création des Chaires
qu'elle patronne en coopération avec des Universités et des
organisations, dans le domaine de l'éducation, de la science, de la
culture et de la communication.
L'objectif est d'impulser un transfert de connaissances et de
favoriser la formation et «l'accès à un niveau mondial
» des spécialistes des domaines concernés. Plus
précisément, il s'agit de renforcer les savoirs, « tisser
une toile humaine et électronique recoupant les approches conceptuelles
et les pratiques contemporaines» dans un champ donné, «
construire un système qui facilite la multiplication des échanges
internationaux entre professionnels, étudiants et professionnels»
et «assurer le resserrement des liens entre les universités et les
milieux professionnels et industriels, nationaux et internationaux».
Ainsi les Chaires du Maroc contribuent non seulement à faire connaitre
davantage l'UNESCO mais à développer un savoir faire et une
formation dans leur domaine de spécialité, aidant ainsi l'UNESCO
à atteindre son objectif de l'éducation pour tous à long
terme.
Elles peuvent être des créations ex nihilo, mais
le plus souvent elles prennent appui sur des facultés ou des
départements existants, ou elles résultent de transformations de
chaires académiques antérieures. C'est le cas de la Chaire
UNESCO en communication publique et communautaire domiciliée à
l'Institut Supérieur de l'Information et de la Communication (ISIC). Le
Maroc en compte douze, présentes dans tous les domaines de
compétences de l'Organisation et même plus encore, notamment,
l'eau, la condition de la femme, l'environnement, les Droits de l'Homme...
Ces actions font qu'elles peuvent atteindre un nombre
considérable de personne et faire propager ainsi la « bonne
nouvelle » concernant l'Organisation.
· Les ONG et fondations
privées
Vu le rôle important qu'elles jouent dans la
société, l'UNESCO travaille avec des organisations non
gouvernementales et fondations qui ont des préoccupations proches des
siennes.
Depuis plus d'un demi siècle, elle a tissé avec
nombre d'entre elles un réseau précieux de relations de
coopération dans ses domaines de compétence, y trouvant un moyen
privilégié d'associer la société civile à
son oeuvre et de diffuser largement ses idéaux éthiques et
démocratiques.
3. L'apport
extérieur
L'UNESCO est aidé dans ses tâches par d'autres
organisations évoluant dans les mêmes domaines qu'elle, à
savoir, l'ISESCO et l'ALECSO et les agences des Nations Unies présentes
au Maroc.
· ISESCO
« L'Organisation Islamique pour l'Education, les
Sciences et la Culture est une organisation internationale
spécialisée, opérant dans le cadre de l'Organisation de la
Conférence islamique. Elle est spécialisée dans les
domaines de l'éducation, des sciences, de la culture et de la
communication »36(*). Son siège est à Rabat. Elle
opère dans les mêmes domaines que l'UNESCO. De ce fait les deux OI
sont amenées à entreprendre les mêmes actions pour se faire
connaitre davantage aux yeux de leurs publics respectifs.
· ALECSO
L'Organisation Arabe pour l'Éducation, la Culture et
les Sciences est une agence spécialisée dont le siège est
à Tunis. Elle oeuvre dans le cadre de la Ligue des états arabes
et s'occupe essentiellement de la coordination et de la promotion des
différentes activités relevant de l'éducation, de la
culture et des sciences dans le monde arabe. Cette Organisation rejoint
l'ISESCO mais aussi l'UNESCO dans le cadre de leurs activités au Maroc.
4. Le système est-il
efficace ?
« Il est quasiment impossible de chiffrer la
rentabilité d'une action de communication»37(*).
Cependant il existe quelques indicateurs, desquels on peut
s'inspirer pour essayer d'évaluer une action. Ce sont38(*) :
· La notoriété de l'action : qui est
au courant ?
· La réaction de l'entourage : qu'en pensent
les clients, le grand public ?
· La répercution sur la motivation interne
· La mise en valeur et l'exploitation par les
médias : reprise de l'événement dans les journaux,
dans quel esprit et en quels termes ?
L'utilisation des médias de masse comme relais pour se
faire connaître est une condition indispensable pour toute Organisation.
C'est en réponse à ce constat que l'UNESCO élabore des
messages clairs qui seront diffusés via les médias.
Cependant on ne peut évaluer l'impact réel de
ces messages sur ses cibles faute d'études récente et de
statistiques sur le taux de pénétration des médias. En
1995, une «enquête de l'UNICEF sur les médias
révélait que 10% de la population urbaine a accès aux
journaux, contre 2% en milieu rural : cette faible proportion comprend la
partie de la population qui exercent une influence sur l'opinion publique, il
s'agit des intellectuels, professeurs, cadres... »39(*). Aussi le tirage des journaux
n'est pas important et que la lecture n'est pas le passe temps favori des
marocains.
L'UNESCO doit donc penser à une nouvelle
stratégie prenant en compte les difficultés de
l'alphabétisation pour que le public puisse comprendre son mandat et son
programme. Elle doit renforcer sa politique d'assistance au pays en
matière d'éducation et inciter les autres partenaires et
bailleurs de fonds à faire la même chose.
Concernant les relations hors médias, les
manifestations culturelles, conférences et tables rondes,
journées de célébrations... constituent un moyen
incontournable de toucher plusieurs personnes afin de les rallier à la
cause de l'UNESCO. Elles occupent une grande place dans le processus de
communication, vu la renommé des ambassadeurs d'un côté et
vu l'impact même que peut avoir une telle action.
La Commission nationale pour l'éducation, les sciences
et la culture travaille en étroite collaboration avec le Bureau
représentant. En plus de sa mission de coordinatrice des actions
gouvernementales et non gouvernementales, la Commission s'active pour que
l'Organisation soit connue dans tout ce qu'elle entreprend.
Conclusion
Communiquer semble être facile pour les Organisations vu
leurs moyens financiers, humains et matériels. Mais comme nous l'avons
vu, une action ou une stratégie de communication doit être
murement réfléchie avant sa mise en oeuvre et ce quelque soit la
taille ou l'importance de l'Organisation.
L'Organisation communique beaucoup en direction de ses
partenaires pour se faire connaître. Cette communication aide non
seulement l'UNESCO mais aussi le Maroc à travers les actions de
l'Organisation. Elle contribue au renforcement des capacités de ses
partenaires par l'assistance technique et la mise en place des politiques de
reformes dans ses domaines d'activités.
Mais on ne connait pas réellement la portée de
cette communication. Aussi il serait intéressant d'auditer les actions
de communications de l'UNESCO en vue de mettre en place un cadrage
stratégique qui permettra de rendre encore meilleur la communication.
L'UNESCO a compris, depuis longtemps, que l'union fait la
force. Face à la multiplication des défis, même
l'organisation la plus motivée et la plus structurée du monde ne
peut être sur tous les fronts et tenir tête seule à ces
défis. Ainsi pour atteindre son objectif d'image souhaitée elle
s'est adaptée en initiant des partenariats. Cette idée est
entrain d'être pérennisée car elle est reprise dans la
stratégie à moyen terme 2008-2013 :« Depuis
quelque temps, l'UNESCO a su élargir sa coopération
au-delà du réseau que constituent les relais traditionnels, ce
qu'on peut appeler la « famille UNESCO » : commissions
nationales, chaires UNESCO, centre de catégorie 2, clubs et
associations, comités nationaux des programmes intergouvernementaux et
réseaux spécialisés tel que le réseau du
Système des écoles associées»40(*).
Le regroupement est, certes, un moyen important d'atteindre
les objectifs mais il ne suffit pas. Il faut que les actions entreprises et les
ressources engagées soient maintenues et adaptées au paysage
changeant. Il faut injecter plus de ressources dans les actions des
partenaires. C'est l'une des raisons de la mise en place de la stratégie
à moyen terme 2008-2013. Il renforcera les acquis de l'Organisation dans
tous ses domaines d'intervention.
De même, l'UNESCO entretient de bonnes relations avec le
Maroc depuis plus de cinquante ans. Ces relations ont contribué à
l'amélioration de la qualité de vie des marocains par
l'intermédiaire de la promotion culturelle, de la progression du savoir
et de la connaissance ainsi que du renforcement des capacités dans le
domaine de l'information et de la communication.
Bibliographie
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internationale, UNESCO, Paris, 1980.
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grandes lignes de partage, 1ère édition PUF, Paris, 2001,
Collection Premier Cycle.
§ Du Castel Viviane, La géoéconomie et
les organisations internationales, Editions l'Harmattan, Paris, 2001.
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communication d'entreprise : stratégies et pratiques, Editions
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communication d'entreprise, Eyrolles, 1994.
§ Foissy Gérard, Les organisations
internationales : rouages d'une planète, Editions Foucher, Paris,
2001.
§ Laramée Alain, La communication dans les
organisations, une introduction théorique et pratique, Presse de
l'Université du Québec, 1989, Québec.
§ Thibaut Richard, Devenez champion dans vos
communications, Editions MultiMondes, Québec, 2003.
§ WESPHALEN Marie-Hélène, Le
communicator, 1ère édition DUNOD, Paris,
3ème trimestre 1989.
2. Documents spécialisés de l'UNESCO
§ Ambassadeurs de bonne volonté de
l'UNESCO, UNESCO, Paris, 2006.
§ Informations pratiques sur les Associations,
Centres et Clubs UNESCO, UNESCO, Paris, 2003.
§ Résumé de la Proposition
détaillée complète du directeur général
concernant la mise en oeuvre d'une stratégie de communication et
d'information du public, UNESCO, Paris, 2002.
§ Textes normatifs sur les commissions nationales
pour l'UNESCO, UNESCO, Paris, 2002.
§ UNESCO, ce qu'elle est, ce qu'elle fait,
UNESCO, Paris, 2006.
3. Mémoires
§ FALL Mariama Mary, Communication externe des
Organisations Internationales de développement en Afrique : Cas de
la Banque Africaine de Développement (BAD), cycle normal, ISIC,
2005-2006.
§ MOUBSIT Ichrak, « L'action sociale de l'Union
Européenne au Maroc » dossier spécial autour du projet
d'habitat social -Tanger, cycle normal, 2004-2005, ISIC.
§ RIDA Nizha, La communication sociale en
matière de protection de l'enfance : Cas de l'UNICEF-Maroc,
cycle supérieur, 2000, ISIC.
§ VIKOU Francis, Stratégie de communication de
l'UNICEF Maroc, exemple pour la lutte contre le travail des enfants au
Benin, cycle normal, 2006-2007, ISIC.
Webographie
www.unesco.org
www.unesco.ma
www.isesco.org.ma
http://www.univ-paris-diderot.fr/hsal/hsal972/cch97-2.html
http://www.universalis.fr/encyclopedie/K109071/INTERNATIONALES_ORGANISATIONS.htm#02010000
http://www.universalis.fr/encyclopedie/K109071/INTERNATIONALES_ORGANISATIONS.htm#02010000
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/monde/organisations/nations-unies.shtml
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/monde/organisations/monde.shtml
http://fr.wikipedia.org/wiki/Organisation_internationale
http://wwo.fr/ong_liste.php
http://fr.wikipedia.org/wiki/Organisation_non_gouvernementale
http://fr.wikipedia.org/wiki/GERES
http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_d'organisations_internationales
http://fr.wikipedia.org/wiki/Organisation_non_gouvernementale_internationale
http://asiep.free.fr/afghanistan/afghanistan-actualites.html
http://www.bladi.net/15345-marocaines-internet.html
http://www.bladi.net/13551-etude-marocains-livres.html
http://www.tlibaert.info/documents/ConceptsDefinitions.doc
Annexes
- Résumé de la proposition
détaillée et complète du Directeur général
concernant la mise en oeuvre d'une stratégie 2002-2007 de communication
et d'information du public.
- Parties prenantes, partenaires et partenariats de l'UNESCO
contenues dans la stratégie à moyen terme 2008-2012.
- Visibilité de l'UNESCO et information du public
contenue dans la stratégie à moyen terme 2008-2013
- Liste de quelques écoles partenaires de l'UNESCO au
Maroc.
- Exemples de communiqués de presse de l'UNESCO.
Table des matières
REMERCIEMENTS
2
DÉDICACES
3
LISTE DES SIGLES
4
INTRODUCTION
6
PREMIÈRE PARTIE : ORGANISATIONS
INTERNATIONALES, DES ACTEURS AU CoeUR DU DÉVELOPPEMENT
10
CHAPITRE I : QU'EST CE QU'UNE
ORGANISATION INTERNATIONALE ?
11
A- Les organisations internationales :
nouveaux acteurs sur la scène mondiale
11
1. Genèse des organisations
internationales
11
2. Définition et objectifs d'une
organisation internationale
13
B- Typologie des organisations
internationales
16
1. Les Organisations intergouvernementales
(OIG)
16
2. Les Organisations non gouvernementales
(ONG)
19
CHAPITRE II : DOMAINES D'INTERVENTION
MULTIPLES
20
A- Les contraintes sur les
activités
20
1. Les difficultés liées au
terrain
20
2. Les contraintes politiques
21
3. Les défis financiers
21
B- La communication au service de
l'organisation : comment surmonter les obstacles ?
23
1. La notoriété et
l'information
24
2. L'image de l'organisation : modifier
les opinions et attitudes vis-à-vis des objectifs de l'organisation
24
3. Le comportement : inciter les
personnes cibles à participer aux activités
25
DEUXIÈME PARTIE :
STRATÉGIE DE COMMUNICATION DE L'UNESCO AU MAROC
26
CHAPITRE I : STRUCTURE, MISSIONS ET
OBJECTIFS DE L'ORGANISATION
27
1. Organigramme de l'UNESCO
27
2. Missions et objectifs assignés
à l'UNESCO
29
a. L'organisation dans sa
globalité
29
b. Le Bureau multi pays de Rabat
30
CHAPITRE II : STRATÉGIE DE
COMMUNICATION DE L'UNESCO AU MAROC
31
1. Le siège
31
2. UNESCO au Maroc : un bureau aux
multiples « horizons »
32
a. La communication du Bureau de l'UNESCO au
Maroc : outils et impact
33
b. Rôle de la commission nationale et
autres partenaires dans la stratégie de communication de l'UNESCO au
Maroc
40
3. L'apport extérieur
45
4. Le système est-il
efficace ?
46
CONCLUSION
48
BIBLIOGRAPHIE
51
WEBOGRAPHIE
53
ANNEXES
54
* 1 Le Petit Larousse-Bordas,
nouvelle édition 1998
* 2Nezha Rida, La
communication sociale en matière de protection de l'enfance : cas
de l'UNICEF-Maroc mémoire du cycle supérieur, ISIC, Rabat,
2000
* 3 Lucien Sfez, La
communication, PUF, « Que sais-je ? », 1991,
p.4
* 4
http://www.tlibaert.info/documents/ConceptsDefinitions.doc
* 5 Pierre Gerbet dans
Georges Abi-Saab, Le concept d'organisation internationale, UNESCO,
1980, p.31
* 6 Georges Abi-Saab dir, Le
concept d'organisation internationale, UNESCO, Paris, 1980, p. 10
* 7 Pascal Boniface, Le
monde contemporain : les grandes lignes de partage,
1ère édition 2001, Paris, PUF, Collection Premier
Cycle, p. 27
* 8 Michel Virally dans Georges
Abi-Saab dir, Le concept d'organisation internationale, UNESCO, Paris,
1980, p. 52
* 9 Georges Abi-Saab dir, Le
concept d'organisation internationale, UNESCO, 1980, p. 11-12
* 10 Gérard Foissy,
Les organisations internationales : rouages d'une planète,
Ed Foucher, 2001, p. 9
* 11 Nguyen Quoc Dinh, Droit
international public, LGDJ, Paris, 1994 cité par Viviane du Castel,
La géoéconomie et les organisations internationales, Ed
l'Harmattan, Paris, 2001, p. 111
* 12
http://fr.wikipedia.org/wiki/GERES
* 13 Article de Stéphane
Baillargeon, journaliste au quotidien Le Devoir de Montréal, 7 mai 2003
* 14Abdul Waheed Khan,
sous-directeur général de l'UNESCO pour la Communication et
l'Information lors de la 10ème table ronde inter institutions des
Nations Unies sur la communication pour le développement, 12- 14
février 2007 à Addis-Abeba (Éthiopie)
* 15 L. Demont, A. Kempf, M.
Rapidel, C. Scibetta, La communication d'entreprise :
stratégies et pratiques, Nathan, 1996, pages 15-16
* 16 Ichrak
Moubsit, « L'action sociale de l'Union Européenne au
Maroc » dossier spécial autour du projet d'habitat social
-Tanger, mémoire du cycle normal, ISIC, 2004-2005, côte 4-05
* 17 Article 1er de
l'Acte constitutif de l'UNESCO
* 18 Le Bureau couvre les 5
pays du Maghreb (voir Site internet du bureau multi pays de Rabat -
www.unesco.ma)
* 19 Dans résumé
de la Proposition détaillée complète du directeur
général concernant la mise en oeuvre d'une stratégie de
communication et d'information du public (voir annexe)
* 20 Document du
« Programme et budget approuvés
2008-2009 », Paris, UNESCO, 2008, p. 204
* 21
http://www.unesco.ma/rubrique.php3?id_rubrique=12
* 22 Pour les détails
des tirages des journaux, le site de l'Organisme de justification de la
diffusion (OJD)-
www.ojd.ma
* 23
http://www.bladi.net/13551-etude-marocains-livres.html
* 24 Mariama Mary Fall,
Communication externe des Organisations Internationales de
développement en Afrique : Cas de la Banque Africaine de
Développement (BAD), cycle normal, ISIC, 2005-2006.
* 25 Alain Laramée,
La communication dans les organisations, une introduction théorique
et pratique, Presse de l'Université du Québec, 1989,
Québec, p. 211
* 26 Rapport de la Banque
Mondiale sur l'éducation dans la région MENA (Moyen-Orient
Afrique du Nord), Février 2008
* 27
http://www.bladi.net/15345-marocaines-internet.html
* 28 Richard Thibaut,
Devenez champion dans vos communications, Editions MultiMondes,
Québec, 2003, p. 169-170.
* 29 Brochure Ambassadeurs
de bonne volonté de l'UNESCO, UNESCO, Paris, 2006, 31 pages
* 30 Alinéa 1-b de
l'article premier de la Charte des commissions nationales pour l'UNESCO in
Textes normatifs sur les commissions nationales pour l'UNESCO, UNESCO,
Paris, 2002, disponible sur le site de l'Organisation (voir lien :
http://unesdoc.unesco.org/images/0012/001262/126208f.pdf
)
* 31 Alinéas 3 a-b
idem
* 32 Alinéa 2-a idem
* 33
http://portal.unesco.org/education/fr/ev.php-URL_ID=7366&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html
* 34 Document
« Informations pratiques sur les Associations, Centres et Clubs
UNESCO », UNESCO 2003
* 35
http://w3.u-grenoble3.fr/chaire_unesco/Presentation/objectifs.htm#
* 36 Article 1er de
la Charte de l'ISESCO
* 37 Marie-Hélène
Wesphalen, Le communicator, 1ère édition DUNOD, Paris,
3ème trimestre 1989, p.13
* 38 Idem, p. 14
* 39 Nezha Rida, La
communication sociale en matière de protection de l'enfance : cas
de l'UNICEF Maroc, ISIC, 2000.
* 40 Parties prenantes,
partenaires et partenariats, dans Stratégie à moyen terme
2008-2013, UNESCO, 2008, 43 pages
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