3.2. APPORT DE CES ACTIVITES A L'ECONOMIE URBAINE
Les activités créées par la route
N°1 contribuent à l'économie de la ville et du quartier
à travers le nombre d'emplois créés, les épargnes
et les taxes perçues par la commune.
Ainsi donc, étudier l'apport des activités
informelles notamment du petit commerce à l'économie de la ville
revient à quantifier globalement sa
contribution dans la création des richesses et à
mettre en évidence son rôle dans la crise économique
actuelle.
3.2.1. Le commerce ambulant et l'emploi
A l'aube de ce 3e millénaire, s'il y a un
problème qui se pose avec acuité, c'est sans nul doute celui de
l'emploi. Au Togo, le taux de chômage selon l'Agence Nationale Pour
l'Emploi (ANPE) est estimé à "6,8%". Dans ces situations, c'est
l'informel qui absorbe le « surplus » de la population sans
emploi.
Au cours de notre étude, nous avons cherché
à voir, si le commerce ambulant pouvait offrir des emplois productifs
permanents aux migrants surtout aux femmes ou jeunes filles qui arrivent
à Atakpamé. Notre enquête nous a
révélé une réponse affirmative. Presque tous les
enquêtés ont affirmé qu'ils ne veulent pas changer de
métier parce qu'il n'y a pas mieux ailleurs. 80 % des
enquêtés ont affirmé avoir appris un métier avant
d'exercer le commerce. Ceci montre que le commerce est un secteur de recours et
donc rentable, quand bien même ils avouent que leurs activités ne
marchent plus comme avant. Le commerce joue alors un rôle non
négligeable dans la crise économique actuelle par le nombre
d'emplois qu'il procure aux jeunes actifs (citadins ou néo-citadins). Il
réduit ainsi le chômage. Dans le seul quartier d'Agbonou, nous
avons recensé 202 commerçantes propriétaires, toutes
catégories confondues ; or chaque propriétaire peut disposer d'au
moins deux à trois jeunes filles pour l'aider dans sa vente, ce qui fait
environ en moyenne 600 personnes qui participent à cette ambiance
quotidienne à Agbonou. Ceci témoigne de la place importante
qu'occupe le commerce dans l'économie de la ville d'Atakpamé. Les
revenus versés contribuent à l'économie, à
l'accroissement de la consommation des biens et des services.
Ce rôle de création d'emplois accentue l'exode
rural car les jeunes migrants ont l'espoir d'apprendre un métier ou, au
pire des cas, vendre au carrefour puisque cela ne nécessite aucune
formation.
Les recettes mensuelles sont plus excitantes pour les candidates
à l'exode rural et aux migrations résidentielles vers Agbonou.
3.2.2. Les recettes moyennes mensuelles
Les recettes des commerçants sont difficilement
mesurables. Ceci est dû, d'une part, au fait que les revenus constituent
un domaine protégé où les commerçants restent
discrets, et d'autre part à la variation du nombre de clients dans le
temps. Au carrefour, le chiffre d'affaires des commerçants
s'élève en moyenne à 6000 F CFA par jour et leurs revenus
compris entre 1000 et 2000 F CFA. Ces sommes sont cependant à prendre
avec des pincettes car dépendant de plusieurs facteurs dont le
coût d'achat, le coût de transport, la qualité du produit,
le nombre de clients et la sincérité douteuse des
commerçants. Mais si nous nous en tenons à leurs revenus qui
seraient compris selon leur dire entre 1000 et 2000 F CFA/jour, on peut
affirmer que cela ferait 30.000 ou 60.000 F CFA par mois, sensiblement
supérieur au salaire minimum interprofessionnel garantit actuel du pays
(28000 F CFA). Ces commerçants auraient donc une vie modeste et comme la
plupart sont des femmes, elles peuvent participer énormément aux
tâches financières de leur foyer. Ainsi donc, le commerce ambulant
participe à la réduction de la pauvreté, mais il
entraîne aussi l'exode rural, surtout des jeunes filles qui ne peuvent
résister aux bénéfices réalisés au
carrefour.
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