Agbonou: dynamique d'un quartier périphérique d'Atakpamé au Mali( Télécharger le fichier original )par John Kodjo Gnimavor FAGBEDJI Université de Kara Mali - Maitrise ès lettres option géographie urbaine 0000 |
Source : nos enquêtes de terrain d'après les données de la DRSCN-PL- Enfin sur le terrain nous avons choisi les enquêtés en tenant compte des maisons de façon aléatoire. Pour le second échantillon concernant les commerçants, des observations avaient d'abord été faites pour identifier les différentes zones d'activités le long de la route nationale N°1 à Agbonou. Ces observations ont été ensuite complétées par un recensement des divers acteurs intervenant dans ces activités. Au terme de notre démarche, 202 commerçants propriétaires ont été dénombrés avec leurs différents produits vendus. Ne pouvant pas les interroger tous, nous avons appliqué la méthode d'échantillonnage par quotas sur la population-mère pour avoir un échantillon de 63 commerçants à enquêter répartis comme suit : Tableau N°2 : Répartition des commerçants tirés suivant les types de produits vendus
Source: nos enquêtes de terrain Ce résultat a été possible avec un taux de sondage de 31% appliqué à chaque différente catégorie de commerçants propriétaires recensée sur le terrain. Le taux est certes élevé mais il faut comprendre par là, qu'avec une populationmère très petite le taux de sondage doit être élevé au risque d'éviter que l'échantillon ne soit représentatif. Sur le terrain nous avons interrogé les commerçants dans chaque zone d'escales à savoir le carrefour d'Akparé, le carrefour d'Agbonou et les environs de l'hôtel « Le Sahélien ». 1.2.3. Sélection et justification des variables1.2.3.1. Les variables socio-démographiquesElles regroupent dans le cadre de notre thème le sexe, l'âge, l'ethnie, la situation matrimoniale et le niveau d'instruction. - Le sexe est une variable qui nous permet de connaître non seulement la structure par sexe de la population, mais aussi, d'avoir une idée sur la répartition des activités selon que l'on est femme ou homme. - L'âge : il permet de déterminer l'âge des chefs de ménages. Pour les besoins de notre étude, les chefs de ménages interrogés ont 20 ans et plus. - L'ethnie : elle favorise la connaissance de la composition socio- professionnelle de la population. - La situation matrimoniale nous donne la proportion des personnes mariées, célibataires, veuves, séparées ou en union libre de notre échantillon. - Le niveau d'instruction : cette variable permet de connaître le degré d'instruction des enquêtés. 1.2.3.2. Les variables socio-économiques
- La profession donne la possibilité de structurer la population active d'Agbonou en plusieurs secteurs d'activités. - Le revenu, qu'il soit journalier ou mensuel a permis d'une part de dégager la part du secteur informel notamment du commerce dans l'économie urbaine et d'autre part de montrer l'importance d'une route dans le développement du petit commerce. 1.2.4. La collecte des donnéesElle s'est faite en deux étapes, la recherche documentaire et les enquêtes sur le terrain. 1.2.4.1. La recherche documentaireLa recherche documentaire a consisté à rechercher des informations contenues dans les livres qui ont trait à notre thème. Pour ce faire, nous avons exploité des documents dans les bibliothèques de l'Université de Kara, de Lomé, de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines (FLESH), de l'Unité de Recherche Démographique (URD), de la municipalité d'Atakpamé, du Centre Culturel Français de Lomé et auprès de certains professeurs du Département de Géographie. Nous avons ensuite approché certains services administratifs comme la Direction Régionale de la Statistique et de la Comptabilité Nationale - Plateaux - (DRSCN-PL), la Direction Régionale du Plan et de l'Aménagement - Plateaux -, la Direction Régionale de la Cartographie - Plateaux -, la préfecture de l'Ogou et la municipalité d'Atakpamé. Tous ces renseignements collectés ici et là ont été complétés par les enquêtes sur le terrain. 1.2.4.2. L'enquête sur le terrainA ce stade nous avons usé des méthodes de collectes suivantes : L'observation directe, l'interview et l'enquête par questionnaire. 1.2.4.2.1. L'observation directe Elle a consisté en une observation minutieuse des activités se déroulant autour du carrefour d'Agbonou, du carrefour d'Akparé et près de l'hôtel «Le Sahélien». Nous avons, tout d'abord, analysé le flux des véhicules pendant sept jours, dans la semaine du 12 au 18 janvier 2009, ensuite observé les catégories de véhicules qui font escale au carrefour d'Agbonou afin d'estimer le nombre approximatif de véhicules qui font escale par jour, toutes catégories confondues. Ensuite a suivi le recensement des différentes activités artisanales qui jalonnent cet espace urbain. Il a été enfin question d'une observation sur l'organisation du tissu urbain : forme des îlots, des rues, disposition des infrastructures, etc. Pour bien comprendre ce que nous avons vu, nous avons procédé à quelques interviews qui se sont révélées utiles. 1.2.4.2.2. L'interview C'est une interview qui s'est intéressée à certaines activités du transport et de l'artisanat qui se déroulent aux carrefours d'Agbonou et d'Akparé, pour lesquelles nous n'avons pas prévu un questionnaire spécifique. Nous nous sommes approché aussi des autorités municipales et du chef du quartier d'Agbonou pour avoir des informations sur l'historique du quartier. La 3è phase de notre méthode d'approche sur le terrain a été l'enquête par questionnaire. 1.2.4.2.3. L'enQuête par Questionnaire Compte tenu du fait que notre travail porte sur la dynamique urbaine et économique d'Agbonou, nous avons élaboré deux types de questionnaires. L'un traite de la dynamique spatiale et le second de la dynamique économique. Les deux questionnaires comportent deux grandes parties : - La première partie s'intéresse aux caractéristiques socio-démographiques des enquêtés qui englobent les variables indépendantes comme le sexe, le lieu de naissance, l'ethnie, la religion, la situation matrimoniale, le nombre d'enfant et l'âge. Ce volet est commun aux deux types de questionnaires élaborés. - La deuxième partie dépend des objectifs visés et de la population ciblée. C'est ainsi que pour le questionnaire traitant de la dynamique spatiale, sa seconde partie regroupe les questions liées à la migration résidentielle, à la mobilité des chefs de ménages et aux équipements socio-collectifs existants dans la zone. Elle a concerné exclusivement les chefs de ménages vivant à Agbonou. Pour le second type de questionnaire, sa deuxième partie s'intéresse aux activités commerciales: les articles vendus, les raisons du choix du lieu de vente, les types de clients, les recettes obtenues, etc. Toutefois, nous avons analysé les autres activités en rapport direct ou indirect avec les arrêts momentanés des véhicules afin de montrer l'importance des escales dans la dynamique du quartier. 1.2.5. Le dépouillementPour rendre les opérations de dépouillement aisées, nous avons fait appel à un informaticien. Le dépouillement des questionnaires a été fait à la main mais les tableaux et graphiques ont été réalisés à l'aide du logiciel Excel en vue de réduire les risques d'erreurs et de gagner aussi du temps durant la confection de ce document. 1.2.6. Les difficultés de terrainsLes principales difficultés rencontrées ont été enregistrées au niveau de l'enquête chez les commerçants. Ces difficultés sont de deux ordres : primo, nous avons été confrontés à l'indisponibilité des commerçants. Ils sont tout le temps en mouvement surtout dès l'arrivée d'un véhicule. A ces difficultés, il faut ajouter la réticence, la méfiance et la sincérité douteuse ou le refus catégorique de certains commerçants à se prêter à nos questions malgré l'exhibition des papiers officiels prouvant que nous faisons un travail académique. Certains, nous prenaient pour des agents d'une ONG ou de la municipalité et pensaient que nous sommes payé pour faire cette enquête. Du coup, ils demandent un pourboire avant de répondre aux questions. Mais à force de les persuader dans leur patois (îfê) et avec des attestations de recherche à l'appui, ils ont fini par nous écouter et répondre à nos questions. Enfin, nous pouvons passer sous silence les difficultés financière et matérielle liées d'une part aux multiples voyages que nous avons effectués entre Lomé et Atakpamé et d'autre part au manque d'outils informatiques. Néanmoins, malgré ces difficultés auxquelles nous avons fait face, notre collecte des données s'est bien déroulée dans l'ensemble ainsi que la finition du document. DEUXIEME CHAPITRE
|
PROFESSIONS |
EFFECTIFS |
POURCENTAGE (%) |
CUMUL |
Salariés |
27 |
23,9 |
23,9 |
Ouvriers/Artisans |
35 |
31,0 |
54,9 |
Commerçants |
17 |
15,0 |
69,9 |
Transporteurs |
26 |
23,0 |
92,9 |
Soldats |
4 |
3,5 |
96,5 |
Autres professions |
4 |
3,5 |
100,0 |
TOTAL |
113 |
100,0 |
100 |
Source: nos enquêtes
Ainsi, 1 actif sur 3 à Agbonou est un ouvrier-artisan ; les salariés, les transporteurs, et les commerçants représentent respectivement 23,9%, 23% et 15% de la population active soit un peu moins de 2 actifs sur 3. Ces activités économiques sont bien représentées à cause de la bonne marche des activités qui les a obligés à élire domicile dans le quartier. Les fonctionnaires de leur côté sont nombreux parce qu'ils veulent être proches de leurs services. A la suite de ces 4 groupes et dans des proportions bien moindres, on distingue des soldats (3,5%) et les autres professions telles que les professions libérales et les élèves (3,5%).
Il est à noter que les groupes socio-professionnels sont hétérogènes. Ainsi, chez les ouvriers-artisans qui représentent la majorité des résidants actifs enquêtés, on retrouve des mécaniciens, des menuisiers, des artistes-peintres, des
peintres-bâtiments, des coiffeurs, des tailleurs, des couturières et autres. De la même façon dans le groupe des commerçants (15%) qui sont surtout des femmes qui proposent à manger, on retrouve aussi des grossistes, des détaillants et des spécialistes d'articles manufacturés, etc.
Dans la catégorie des salariés, on retrouve un nombre important d'enseignants à cause du grand nombre d'écoles primaires et secondaires implantées dans le quartier. On note aussi la présence de cadres : des agents de l'Etat, de la Sotoco, des agents du secteur médical et des ONG.
Malgré ce profil socio-professionnel observé, l'essentiel de la population du quartier a reçu une instruction limitée au 1er cycle.
La répartition des résidants selon le niveau d'instruction donne les résultats suivants :
Tableau N°5: Répartition de la population suivant le niveau d'instruction
NIVEAU |
EFFECTIFS |
POUCENTAGE(%) |
CUMUL |
Analphabète |
23 |
20,4 |
20,4 |
Primaire |
45 |
39,8 |
60,2 |
Secondaire |
34 |
30,1 |
90,3 |
Supérieur |
11 |
9,7 |
100,0 |
TOTAL |
113 |
100,0 |
100 |
Source: nos enquêtes
On constate que 79,6 de ménages enquêtés sont instruits. Plus spécifiquement, on note que 39,8% n'ont pas dépassé le niveau de l'enseignement primaire, 30,1% ont fréquenté les collèges et lycées tandis que 9,7% ont fait le niveau supérieur. La plupart de ces gens sont des salariés. Il faut cependant remarquer
que 20,4% de résidants environ n'ont jamais mis pied à l'école. Cette tranche d'analphabète regroupe souvent les commerçants et les transporteurs. Ce sont souvent des migrants des villages environnants qui n'ont pas eu la chance d'être scolarisé avant de rejoindre leurs soeurs, tantes, oncles ou patrons en ville. Ce sont aussi des femmes qui après avoir été domestiques finissent par monter leurs propres commerces. Elles sont souvent exposées aux risques de maladies sexuellement transmissibles et des grossesses non désirées. Les jeunes hommes aussi ne font pas exception à la règle. D'habitude étant non instruits, ils deviennent des conducteurs de taxis-moto ou de minibus après avoir servi sous un patron.
Néanmoins, la majorité de ces résidants font partie de ménages aux tailles moyennes.
L'une des caractéristiques de la population dans le Tiers Monde en général et en Afrique en particulier est la taille excessivement grande des ménages. Mais depuis une vingtaine d'années, cette façon de penser des Africains et en particulier des Togolais d'avoir une progéniture nombreuse se dissipe dans les esprits. Avec la crise économique qui secoue le pays, le taux d'indice synthétique de fécondité (ISF) qui était de 6 enfants par femme dans les années 90 a baissé considérablement surtout dans la famille des cadres pour être à 2 enfants par femme.
A Agbonou, le tableau N°5 suivant nous confirme ce nouveau désir des ménages togolais à avoir moins d'enfants.
Tableau N°6: Répartition des enquêtés suivant le nombre d'enfants
NOMBRE D'ENFANTS |
EFFECTIFS |
POURCENTAGE |
CUMUL |
moins de 2 |
23 |
20,4 |
20,4 |
3 - 4 |
42 |
37,2 |
57,6 |
5 - 6 |
34 |
30 |
87,6 |
plus de 7 |
14 |
12,4 |
100 |
TOTAL |
113 |
100 |
100 |
Source: nos enquêtes
Suivant ce tableau, seulement 12,4% des ménages ont plus de sept enfants. Ordinairement, ce sont des couples plus âgés ou de l'ancienne génération. Les foyers de trois ou quatre enfants sont majoritaires (37,2%). Généralement, ils sont des couples jeunes qui ont une nouvelle mentalité vis-à-vis de la reproduction. Le nombre élevé des couples de moins de deux enfants (20,4%), nous atteste cette nouvelle option des Africains qui ont fini par comprendre qu'une progéniture nombreuse n'est pas forcément synonyme de la richesse mais plutôt de dépenses.
Les inégalités et la grande variété, observées dans la structure de la population, ne sont que les conséquences de la migration et de l'accroissement naturel, bases de la dynamique démographique.
L'évolution de la population d'Agbonou a été rapide. Aujourd'hui, plus du quart de la population de la ville d'Atakpamé vit à Agbonou. Cette évolution se résume dans le tableau ci-dessous :
Tableau n°7: Evolution de la population d'Agbonou entre 1899 et 2004
ANNEES |
1899 |
1940 |
1959 |
1981 |
1997 |
2004 |
Population |
405 |
1291 |
4154 |
8623 |
13008 |
17401 |
Source: Direction Régionale de la Statistique et de la Comptabilité Nationale -Plateaux- (DRSCN-PL)
En 1899, pendant la colonisation allemande, le village d'Agbonou abritait 405 âmes. Ce village a commencé à prendre de l'importance sous le mandat français, avec le développement des transports, ainsi que de sa position sur l'axe ferroviaire du centre; on comptait 1291 hbts en 1940. Au recensement de 1958- 1960, la population d'Agbonou atteignait 4154 hbts donnant ainsi une croissance de 10,8% (Dupont, op. cit.). Lors du recensement de 1981, Agbonou ne figurait pas sur la liste des quartiers d'Atakpamé. Il n'était qu'un faubourg, mais il enregistrait 8623 habitants. En 1997, lors de la cartographie censitaire, la population du nouveau quartier est estimée à 13008 hbts. Sept ans plus tard, en 2004, sa population est estimée à 17401 hbts soit 25% de la population totale de la ville (71100 hbts). Aujourd'hui on l'estime à plus de vingt mille habitants. La figure suivante retrace de façon plus lisible l'évolution de cette population.
Figure N°3:
Source: Données de la DRSCN-PL-
La courbe d'évolution de la population d'Agbonou a presque l'allure de celle d'une fonction exponentielle en mathématique. Le nombre des habitants d'Agbonou augmente à un rythme soutenu. De 1900 à 1940, la croissance est
restée plus ou moins constante. La population n'a fait que tripler passant de 405 hbts à 1291hbts. Mais de 1940 à 1997, cette population s'est multipliée par 10, allant de 1291 à 13008 hbts. Depuis lors, on enregistre une croissance soutenue de la population. Le taux de croissance entre 1997 et 2004 est de 3,28%, ce qui est largement supérieur à la moyenne nationale (2,5% en 2004, PNUD). Cette rapidité de la croissance de la population est liée à plusieurs facteurs dont l'exode rural.
La population d'Agbonou, estimée à 17401 hbts en 2004 était de 13001 âmes en 1997 et bien moins encore il y a une dizaine d'années. Quelles sont les raisons qui expliquent l'évolution rapide de la population d'Agbonou ? Entre le croît naturel, l'exode rural et les migrations résidentielles qu'est-ce qui peut bien être le facteur déterminant dans l'évolution démographique du quartier?
En l'absence de données chiffrées spécifiques sur Agbonou permettant d'avoir une idée précise sur tous les éléments du mouvement naturel de la population, il nous est impossible d'évaluer correctement l'importance réelle du croît naturel dans ce quartier. Toutefois, en supposant que les moyennes démographiques d'Atakpamé reflètent assez bien les réalités d'Agbonou, nous pouvons nous permettre d'émettre l'hypothèse que le taux de natalité à Agbonou serait voisin de celui d'Atakpamé. Ainsi, le taux de natalité d'Atakpamé comme à Agbonou donc en 2000 est de 35°/oo. Ce taux était de 44°/oo il y a vingt ans de cela (DRSCN-PL). Cette baisse s'explique par plusieurs facteurs : d'une part, la crise pétrolière de 1979 et la dévaluation du franc CFA en 1994 ont entraîné le phénomène de la vie chère au Togo réduisant considérablement la taille des ménages. D'autre part, l'émancipation des jeunes filles, la vulgarisation des contraceptifs, le changement des mentalités et le progrès de la médecine, ont
entraîné une baisse de la fécondité. Tous ces facteurs dont la liste est loin d'être exhaustive ont concouru à la réduction de l'Indice Synthétique de Fécondité qui passe de 6,1 enfants/femme (1990) à 3,7 enfants/femme en 2000. La taille modeste des ménages que nous avons enquêtés (3 à 4 enfants) nous confirme non seulement notre hypothèse, mais aussi que l'apport naturel n'est pas le moteur principal de cette croissance démographique. Par ailleurs, le taux d'accroissement naturel (TAN) de la population à Agbonou était de 2,18% en 1997 et de 3,28% en 2004. Il apparaît donc clair que la rapide densification du quartier n'est pas le fruit d'un apport naturel élevé quand bien même il participe pour peu. Il existe sûrement, un autre élément qui sous tend la dynamique démographique à Agbonou ; c'est le phénomène migratoire.
Nous en distinguons deux types : l'exode rural et la migration résidentielle à l'intérieur de la ville.
2.3.3.2.1. Un exode rural massif vers Atakpamé
Hormis les courants migratoires anciens, qui ont contribué à la fondation d'Atakpamé, il est important de souligner que cette ville reste encore aujourd'hui un champ d'immigration. Selon nos enquêtes, 10,6% de la population d'Agbonou vient directement de la Région Maritime ; 7,9% de la Région des Plateaux et 3,6% de la partie septentrionale comme l'illustre la figure N°4 suivante :
Figure N°4
Source : nos enquêtes
En effet, Atakpamé est situé dans une région essentiellement marquée par le développement des activités agricoles. La ville est le centre commercial d'une région de plantation, produisant principalement du cacao. L'abondance des denrées alimentaires, ajoutée au développement des activités informelles, constitue un facteur attractif très remarquable pour la population togolaise et surtout pour la population des villages environnants comme Akparé, Gléi, Datcha et autres qui représentent 45,1% des habitants. Ils arrivent aussi pour d'autres raisons comme les « affaires », la scolarité ou l'apprentissage d'un métier.
Actuellement, l'immigration est accentuée avec le phénomène taxi-moto dans la ville d'Atakpamé (Sonokpon, op. cit.). Le quartier Agbonou est le domaine privilégié des migrants à cause de la bonne marche des activités liées à la route N°1. Bien que nous n'ayons pas pu évaluer le solde migratoire, il est certainement positif, puisque l'émigration est moins importante à Atakpamé.
A l'intérieur de la ville, le déplacement des populations est marqué par le peuplement du nouveau quartier.
Depuis la déviation de la route N°1 en 1970 qui passe dorénavant par Agbonou et non par le centre-ville, Agbonou suscite beaucoup d'attraction chez les commerçants. Selon nos enquêtes, 31,9 % des résidants viennent des anciens quartiers de la ville comme Djama, Doulassamé, Lom-Nava, Zongo-Kotokoli, etc. La facilité d'accès qu'offre le site du quartier, l'opportunité de développement et de création des activités informelles qu'offre-la route N°1, sont quelques unes des raisons qui ont poussé à la migration résidentielle dans les années 70. D'autre part, le développement des moyens de transport dans la ville a aussi encouragé la population à aller habiter Agbonou sans avoir le souci de déplacement vers le centre-ville à cause de la prolifération des Taxis-moto.
D'après la figure N°5 suivante:
Figure N°5: Période de migration vers Agbonou
Source : nos enquêtes
Il y a eu une ruée des Atakpaméens vers Agbonou à partir de 1991 et ceci pour plusieurs raisons. D'abord, pour construire dans une zone de plaine qui revient moins chère et plus accessible. Ensuite pour louer une chambre bien aérée et enfin pour être proche de son service ou de son atelier. Mais, cette descente de la population vers Agbonou était importante pour une autre raison encore. La mise à exécution partielle du nouveau plan-directeur de la ville qui a prévu pas mal d'équipements scolaires, sanitaires, culturels et administratifs, en témoigne la mise en place des bureaux de la préfecture qui ont commencé depuis longtemps dans le quartier.
Au finish, longtemps accrochée aux flancs des montagnes, la population de la ville aux sept collines a fini par céder aux atouts que présente le nouveau quartier. Cette ruée progressive vers Agbonou se traduit non seulement par l'accroissement sensible de la population, mais aussi par l'extension spatiale de cet espace périurbain.
L'extension d'Agbonou se comprend mieux à travers l'aspect physique d'Atakpamé. En effet, les hauteurs constituées de blocs quartzitiques qui entourent la ville ont longtemps confiné la population dans la cuvette originellement occupée par les Woudou, les Blakpa, les Djama et les Gnagna. Ces quatre groupes forment ainsi le premier noyau urbain. Depuis le début de la colonisation, seule l'administration coloniale a osé s'attaquer aux pentes rocheuses qui surplombent la ville. Toutefois, les années d'occupation française furent celles de l'agrandissement de la ville avec surtout la création de plusieurs quartiers parmi lesquels nous pouvons citer : Lom-Nava (1925), Zongo-kotokoli (1930), Doulassamé et Nyékonakpoè (1949)..., (Gadewa M., 1998), comme le montre la carte suivante :
Carte N°3 |
Source : GADEWA Mawéna
La ville d'Atakpamé englobait alors durant l'époque coloniale le vieux noyau implanté dans la cuvette, la forêt classée et les quartiers récents accrochés aux flancs des collines donnant une structure linéaire à la ville. Dans les années 80, ne pouvant plus s'étendre au-delà des hauteurs atteintes, la structure linéaire de
la commune s'est arrêtée, d'où la colonisation d'Agbonou et ses environs. Né au XIXe siècle, le village d'Agbonou à l'origine couvrait une superficie très réduite d'environ quelques hectares et la vie urbaine s'organisait autour de la gare ferroviaire puis après autour du marché durant la période coloniale. Le faubourg était délimité par la rivière Eké à l'ouest, par le marché d'Agbonou à l'est, au nord par les terrains de la collectivité Dokou et au sud par les terres de la collectivité Sossavi jusqu'en 1960.
Aujourd'hui, le quartier progresse particulièrement vers le nord, le long de la route N°1. Les deux autres fronts d'extension sont la route de Nangbéto à l'est, et celle de Lomé vers le sud. Sur la route de Nangbéto, les localités comme Koèroma, Kamina, sont atteintes par le front d'urbanisation. Du côté sud, Agbonou a déjà absorbé Talo et tend vers Avétè.
Cette extension spatiale est particulièrement importante et a pris une allure rapide depuis 1970. Plusieurs facteurs concourent à l'explication de cette extension prévisible mais brutale : les contraintes topographiques de la ville, le lotissement et la déviation de la route N°1. D'abord les contraintes topographiques sont une des raisons fondamentale et pour cause : ne pouvant plus s'étendre au-delà des hauteurs atteintes, les Atakpaméens après une longue hésitation, qui trouve son origine dans l'histoire de la cité, ont enfin décidé de coloniser Agbonou. Ensuite le lotissement dans ce quartier par le nouveau chef intronisé en avril 1974, feu Olou AHANOU Koffi, a permis aux collectivités propriétaires de terres dont Ahanou, Sossavi, Doku, Assoumana... de commencer par vendre les terres. Alléchés par la modicité des prix de lots proposés et la perspective de pouvoir s'offrir enfin une maison à soi, bien spacieuse avec si possible toutes sortes de commodités, les acheteurs venus de toutes les couches socio-professionnelles ont commencé par affluer dans ce quartier qui n'était qu'un faubourg.
Bon nombre des terrains vendus furent clôturés par les nouveaux propriétaires qui, la plupart en tout cas, attendirent l'installation des premiers équipements de base pour s'y installer. La déviation de la route N°1, enfin, vient les délivrer de leurs attentes.
L'infrastructure la plus structurante qui va enclencher véritablement la conquête d'Agbonou fut la route N°1. Cette route bitumée a été tracée à Agbonou dans les années 1970. Il y avait une voie non bitumée qu'on utilisait dans le temps. Elle passait dans le centre-ville. Les véhicules suivaient l'itinéraire Lomé-Agbonou-Atakpamé, et sortait à Gbékon via la route de l'ENS (Ecole Normale Supérieure) pour aller au nord. Cette route nouvellement tracée va renouveler l'importance du faubourg et raviver la dynamique commerciale. Depuis ce temps, le quartier s'étend avec l'arrivé des migrants. Occupant juste l'espace de la gare, Agbonou franchit la colline, absorbe les champs vers le sud et prend le nom d'Agbonou-Kpotamé. Il s'étend vers l'est jusqu'à Koèroma. Du côté nord, le long de la RN°1, il se dilate sur les collines d'OMI KOSSI donnant tour à tour Agbonou-CEET et Agbonou-Campement vers le nord-est (voir carte N°4).
Carte N°4
Cette carte montre de façon claire l'extension de la yille depuis l'époque allemande. On constate que la yille s'est étendue rien que du côté est à cause de
la plaine de Kamina, accessible d'accès. De nos jours Agbonou est le plus vaste quartier d'Atakpamé. A titre d'exemple, Il fait 40% des superficies urbanisées soit 152 ha sur 377 ha en 1997 pour la ville (DRSCN-PL). Il faut aussi remarquer que la ville se détache de son noyau primitif pour venir s'étendre vers
Agbonou et ses périphéries. L'attrait de la route nationale N°1 et l'accessibilitéqu'offre la plaine du Mono sont sûrement les vraies raisons de cette dynamique
spatiale tournée vers cette banlieue qui n'est pour autant pas isolée du centreville, en témoigne les nombreuses et multiples relations qui les lient.
Les populations d'Agbonou tissent de nombreux liens entre Atakpamé-ville et les autres quartiers périphériques de la ville. Elles s'y rendent fréquemment et pour diverses raisons. Ces déplacements de personnes décrivent des mouvements pendulaires entre Agbonou et le centre-ville. La figure suivante révélant la fréquence et les motivations de déplacements vers le centre-ville en donne une idée.
Figure N°6: Fréquence et motivations de déplacements vers le centre-ville
Source : nos enquêtes
Suivant cette figure, près de la moitié (48 %) des enquêtés se rendent au moins cinq fois par semaine à Atakpamé pour des raisons de services et 7 % pour des raisons de scolarité. Une preuve que les services, notamment les services administratifs ne se retrouvent que dans le centre-ville. 20 % d'entre eux se déplacent deux à quatre fois par semaine soit pour les visites, soit pour des raisons de santé et 8% pour achats à Atakpamé-ville ou dans les autres quartiers périphériques. En dehors de ces catégories de personnes, un résidant sur six (17%) est sortie de la concession plus de six fois dans la semaine pour faire du business, soit pour vendre, soit pour répondre à un rendez-vous..., ce qui prouve la forte liaison qu'entretien les populations des périphéries avec le centre-ville d' Atakpamé. la plupart de ces déplacements se font largement à l'aide des modes mécanisés comme le montre la figure qui suit:
Figure N°7: Modes de déplacements vers le centre-ville
Source : nos enquêtes
Selon cette figure le mode de déplacements le plus utilisé est le taxi-moto (78%). Ceci montre le rôle important que joue les taxis-moto dans la liaison des périphéries et des centres-villes. Nous avons constaté même qu'à chaque minute, au moins deux taxis-moto passent par le carrefour. Les raisons d'achats, de visites et d'écoles en général, poussent la population d'Agbonou à se déplacer à
taxi-moto vers le centre-ville et vice versa. Le coût de déplacement d'Agbonou vers le centre-ville d'Atakpamé, concrètement vers le grand marché, varie globalement de 200 à 250 FCFA. Ensuite vient respectivement les motos privées (21,2 %) et les voiture privées (3,5 %). Elles sont utilisées généralement par les enseignants, les cadres de l'administration et par certains commerçants et artisans. La marche à pied (6,2 %) est l'apanage surtout des ménages pauvres et des élèves à cause du manque de moyens financiers. Pour ces résidants pauvres, la mobilité est limité à l'essentiel (rarement plus d'une sortie par semaine) et motivée par les activités d'entretien du ménage (achats notamment) ou plus rarement, par des visites. Enfin, l'analyse des formes de mobilité des ménages met en évidence deux grands modèles, la vie quotidienne limitée au quartier, pour les pauvres et inactives, l'accès à la ville contraint par l'activité professionnelle, pour les actifs et les scolaires.
Agbonou est le plus vaste et le plus peuplé des quartiers d'Atakpamé en 2004, 17401 hbts sur 152 ha, sa densité est donc de 114 hbts/ha. Il détient cependant une densité faible par rapport aux anciens quartiers de la ville comme Zongo (584hbts/ha), Gnagna, Djama, ou Woudou qui ont une densité comprise entre 200 et 400 hbts/ha (DRSCN-PL). On attribue la forte densité des vieux quartiers à leur ancienneté et à la nature du site, assurer la défense collective et individuelle, etc.
La colonisation d'Agbonou quoique rapide est récente, ce qui justifie les modes d'occupation de l'espace urbain. En effet, Agbonou cessa d'être un village pour devenir officiellement un quartier d'Atakpamé en 1979 d'après le décret N° 79/273 du 09 novembre 1979. Depuis cette date, il apparaît à Agbonou un bâti continu, organisé autour d'une voirie rudimentaire.
On y voit des rues profondément ravinées et rocailleuses (Sonokpon, op. cit.), ou des sentiers encombrés de dépotoirs par endroits. Le plan est en damier mais quelque fois déstructuré à cause des contraintes de la topographie locale. De nombreux vides subsistent surtout dans les sous-quartiers Agbonou-Campement au nord-est et à Agbonou-Kpotamé au sud qui sont les nouvelles zones d'expansion. D'innombrables parcelles de terrains vendus, clôturés ou non, sont vides ou presque de toutes constructions.
Par contre dans le secteur du marché, du carrefour et le long de la route N°1, on note une densification du bâti. De nombreuses constructions à un niveau ou en hauteur à vocation commerciale se multiplient dans ce périmètre (exemple des hôtels et auberges). Les secteurs qui sont contigus à ce périmètre se peuplent tout autant. A Agbonou-CEET particulièrement, les rues sont bien tracées, les maisons sont bien disposées suivant un plan en damier, ce qui donne à l'espace un aspect de quartier récent plus visible dans les caractéristiques de l'habitat.
Agbonou est un ancien village rattrapé par le front d'urbanisation. Il fut érigé certes très tôt en village, mais il demeura longtemps un faubourg d'Atakpamé. Ce n'est qu'en 1974 après le lotissement qu'il a commencé à abriter les nouvelles constructions. L'expression « je vais à Atakpamé » qu'utilisent ceux qui se déplacent d'Agbonou vers le centre-ville d'Atakpamé suffit pour s'en convaincre. Cette expression montre qu'il n'y a pas longtemps de cela, Agbonou était détaché d'Atakpamé. Cette expression signifiant qu'on va au centre-ville est utilisée jusqu'à ce jour généralement par les habitants des périphéries. C'est le cas à Lomé où ceux qui sont dans les périphéries disent qu' « ils vont à Lomé » en voulant se déplacer au centre-ville de Lomé, comme d'ailleurs les banlieusards autour de Paris. Ensuite, la plaque de BTD (Banque Togolaise de Développement) souhaitant la bienvenue aux étrangers placée à Agbonou
témoigne aussi que la ville s'arrêtait, juste après la rivière Eké, à l'entrée ouest d'Agbonou. Ainsi, ce quartier est caractérisé par un habitat de type moderne. Il symbolise une occupation lâche de l'espace suivant un plan organisationnel satisfaisant. Souvent loties suivant un parcellaire régulier en damier, les maisons présentent des formes architecturales modernes. Les constructions sont de grandes dimensions. Tous ces caractères donnent à ce quartier un aspect aéré et desserré (Yébli, 2004). Dans le quartier, on rencontre des logements modernes souvent destinés à la location et des logements luxueux de types villas. Ces derniers sont souvent l'oeuvre des commerçants, des cadres supérieurs des secteurs publics et privés. Ce type d'habitat onéreux se retrouve plus dans le sous-quartier Agbonou-Campement. Ceci s'explique par la disponibilité des terrains lotis dans ces environs, ce qui entraine l'extension du quartier. En conclusion, Agbonou n'est donc pas un quartier récent mais plutôt un ancien village rattrapé par le front d'urbanisation qui bénéficie d'un type d'habitat moderne. Le problème de logement se pose pourtant en raison du mauvais état des voies de dessertes et de la difficulté d'implantation d'équipements publics suffisants fautes d'espace. Dans certains sous-quartiers tels qu'Agbonou-Kpota, Agbonou-Campement, et même dans certains quartiers de la ville comme Kossikiti, Sada, ou Kamina, l'occupation de l'espace est encore lâche et laisse des interstices qui accueillent les activités agricoles.
Ce marché aussi vieux que le village, est situé à 400 m du grand carrefour. C'est un endroit qui s'animait depuis la construction de la gare ferroviaire. Au départ, c'était un marché périphérique d'Atakpamé, c'est pourquoi il s'anime le même jour que celui d'Atakpamé. On y vend un peu de tout : les poissons de
Nangbéto, les tubercules, les fruits, les céréales, de la viande, des boissons locales et autres. Tout ce qu'on pouvait trouver dans le marché d'Atakpamé se trouvait à Agbonou. C'était d'ailleurs le deuxième plus grand marché de la ville. La population venait de tous les quatre coins de la région pour vendre leurs produits. C'était un marché très fréquenté par les ruraux du Nord. Ils amenaient les volailles, les poisons, de l'huile, des céréales pour ne citer que ceux là. Le marché s'anime tous les samedis et bat son plein aux environs de 12 heures.
Aujourd'hui, ce marché est presqu'abandonné. Il a été délocalisé à Koèroma, un quartier situé à l'est d'Agbonou. Deux raisons principales ont milité pour la construction du nouveau marché de Koèroma.
- Le manque d'espace pour la construction des paillottes et des hangars
pour les commerçants dans l'ancien marché. En effet l'aire occupée par le marché est certes grande, mais avec un nombre accru de commerçants, l'espace réservé est devenu insuffisant. Ainsi, depuis un certain temps, les places sont devenues rares pour les nouveaux commerçants. Les places deviennent un objet de transactions financières et dans beaucoup de cas, on assiste à de violentes disputes entre certaines revendeuses, ce qui a amené la municipalité d'Atakpamé à chercher un endroit plus grand pour les commerçants et plus sécurisant.
- La deuxième raison est liée à la sécurité et aux accidents. En effet,
l'ancien marché est situé sur la RN°8 qui relie Atakpamé à Nangbéto. Les jours de marché, la route est saturée. il est difficile aux véhicules de se frayer un passage dans la foule, ce qui fait que les accidents sont fréquents.
Ainsi donc, le nouveau marché vient à point nommé réduire substantiellement les risques de pertes en vies humaines.
Soulignons en passant que cet ancien marché d'Agbonou et le carrefour entretenaient la dynamique économique du quartier.
La voirie regroupe les voies et réseaux divers. L'un des aspects de la pauvreté du quartier Agbonou, se traduit par la nature et la qualité des voies qui le desservent. Située à 3 km du centre-ville et longtemps considéré comme un faubourg, Agbonou n'a pas vu ces rues s'arranger très tôt. Mise à part la route N°1 qui traverse le quartier, aucune rue n'est bitumée. Les voies sont sommairement aménagées et peu entretenues. L'absence de rigoles le long des rues contribue à aggraver les problèmes d'inondations. Actuellement, les rues sont tracées dans le quartier et sont recouvertes de latérites. D'une largeur de 7 mètres environ, ces rues se rétrécissent à l'intérieur du quartier et finissent par mordre face à un dépotoir ou en face d'une brousse.
Au total, il y a 70 km de rues à Atakpamé dont 13 km bitumées (DRSCN-PL) en 2004 mais aucune n'est bitumée à Agbonou. C'est dire que les efforts du gouvernement sont louables mais pas suffisants.
Le principal mode d'éclairage à Atakpamé demeure l'électricité. Une étude menée par Yébli (op. cit.), a montré que 69,6% de la population d'Atakpamé utilise l'électricité et ce sont, surtout, les ménages à haut et à moyen revenu, résidant dans les nouveaux quartiers périphériques dont Agbonou. Cette résolution n'est arrivée qu'au cours de l'année 2001-2002 qui a vu la Société Togo-Electricité étendre son réseau d'approvisionnement aux quartiers périphériques, longtemps privés d'électricité.
Le nombre total d'abonnés en 2007 s'élevait à 2407 à Atakpamé dont 853 à Agbonou. Il est donc aisé de constater que presque toutes les maisons sont électrifiées dans le quartier, cependant certains ménages, compte tenu du manque de moyens, s'adonnent au « système d'araignée » en piquant le courant à l'aide d'un fil électrique chez leur voisin qui prennent en contre partie une somme à la fin du mois.
Malgré l'usage de l'électricité par une écrasante majorité de la population, d'autres modes d'éclairages sont utilisés à savoir le pétrole qui est utilisé par 30,4% de la population de la ville (Yébli, op. cit.). Si les poteaux électriques sont nombreux dans le quartier, les bornes-fontaines par contre sont rares.
L'approvisionnement en eau a longtemps constitué un problème crucial pour la ville d'Atakpamé à cause de son site montagneux et à cause du bas pouvoir d'achat de la majorité de la population. Nyassogbo (1986) puis Yenléré (1990) l'ont évoqué. Aujourd'hui encore, ce problème demeure. La population urbaine n'a pas accès à l'eau potable et dans les périphéries le problème est encore plus crucial. Le principal obstacle de l'évolution de la ville vers Agbonou est le manque d'équipements hydrauliques. En effet, le réseau hydraulique ne couvre que le vieux noyau et quelques quartiers récents. A Agbonou, ce sont surtout les nantis qui ont accès à l'eau potable. Une frange importante de la population s'abreuve aux puits dont la qualité des eaux est douteuse. Certaines utilisent les eaux de pluie, de surface ou de rivières dont on connaît l'insalubrité. Des bornes-fontaines sont certes installées dans certains coins du quartier mais elles restent très insuffisantes compte tenu des affluences quotidiennes. Nous en avons compté 4 dans tout le quartier. En général c'est le système de desserte individuelle qui prévaut dans la zone. Cette desserte a un caractère sélectif dans la mesure où seules les couches sociales aisées sont concernées aux dépens de masses populaires. Le branchement privé est donc utilisé uniquement par les ménages habitant les maisons de types ordinaires et villa. Ceci s'explique par la
faiblesse des moyens financiers des populations habitant les maisons de types traditionnels. Ces déshérités, surtout les élèves, ont souvent recours à l'achat d'eau dans les kiosques à eau.
Ces pratiques de revente d'eau se sont spontanément développées dans la zone dans un contexte d'incapacité de l'Etat à fournir de l'eau potable au plus grand nombre. C'est une activité annexe d'appoint intéressante pour ceux qui en font le commerce. Elle exige un investissement modeste et créé un emploi qui est souvent confié à l'un des jeunes membres de la famille ou à une femme désoeuvrée. Les revendeuses d'eau n'ont pas besoin d'avoir un agrément de la Togolaise des eaux (TdE). Le branchement privé suffit pour développer cette activité. Les promoteurs de cette activité aménagent des installations permettant aux clients de remplir leurs gros récipients, seaux, bidons et autres vases. Ces promoteurs évaluent leur bénéfice entre 9000 et 13000 Fcfa après le payement des factures à la TdE. Ce système de revente est venu résoudre le problème d'eau, particulièrement ressenti et dû à l'insuffisance des bornes-fontaines, seul mode d'approvisionnement approprié aux populations à bas revenu.
Faiblement distribué, le téléphone constitue pour les ménages un équipement de luxe que seuls les nantis peuvent s'offrir. On enregistre 59 abonnés téléphoniques privés en 2009 selon la Direction Générale de Togo Télécom à Agbonou. Les services téléphoniques sont souvent rendus par les commerçants qui installent des cabines. Des plaques publicitaires sont exposées au bord de la route, plaques sur les lesquelles on peut lire « Téléphonez-ici ».
Contrairement à l'installation des bornes-fontaines à but lucratif, l'installation de téléphone public est soumise à l'acquisition d'un agrément ou d'une autorisation d'exploitation de cabine téléphonique privée. En effet, pour installer une cabine téléphonique privée, il faut adresser une demande au Directeur de l'OPTT
(Office des Postes et Télécommunication du Togo). Après avis favorable de ce dernier, le promoteur paie une taxe de 50000 Fcfa. Ce n'est qu'après le payement de la taxe que le Directeur signera l'agrément, qui va le confirmer dans son droit d'exploitation de cabines téléphoniques privées à but lucratif. Mais aujourd'hui, ce parcours est contourné par les promoteurs avec l'arrivée sur le marché des téléphones portables sans fils qui peuvent être utilisés dans les cabines téléphoniques seulement en les dotant de crédits.
Les revenus tirés de ces installations téléphoniques varient suivant les zones d'installations. En effet dans les zones d'affaires « zones proches de la route Nationale N°1 » les promoteurs que nous avons interrogés évaluent leurs revenus journaliers à 5000 Fcfa alors que dans le reste du quartier les revenus sont plus bas (en moyenne 2000 Fcfa). En somme, cette activité nouvelle rapporte beaucoup pour les promoteurs aussi bien dans la zone des affaires qu'à l'intérieur du quartier et constitue une source d'emploi pour les jeunes filles.
Dans les années 1980, le problème de l'assainissement des villes africaines était d'actualité. Aujourd'hui encore ce problème demeure. Les solutions trouvées ici et là sont bonnes mais ne sont jamais mises en oeuvre par la population concernée ni par les gouvernants. L'évacuation des ordures constitue l'un des problèmes majeurs d'Agbonou. On trouve des dépotoirs sauvages partout, sur chaque artère du quartier et le long des rails. Ils ne sont ni entretenus ni évacués. Les services municipaux chargés de l'évacuation des ordures dans la ville ne fonctionnent plus depuis 1997 pour cause de mauvaise gestion.
On enregistre un grand nombre d'écoles primaires et secondaires à Agbonou comme l'indique le tableau N° 7 ci-dessous :
Tableau N°8: Répartition du nombre d'écoles à Atakpamé et Agbonou en 2008
NOMBRE D'ECOLES |
PRIMAIRE |
SECONDAIRE |
LYCEE |
TOT |
% |
Atakpamé |
60 |
18 |
7 |
85 |
100 |
Agbonou |
26 |
6 |
4 |
36 |
42,3 |
Source: Direction Régionale de l'Education - Plateaux -
Suivant ce tableau, il compte en 2008 près de la moitié (42,3%) des écoles primaires et secondaires de la ville avec un effectif pléthorique (11.064 élèves sur 24.484 au total). Le tableau suivant en donne une idée.
Tableau N°9: Nombre d'élèves à Atakpamé et à Agbonou en 2008
NOMBRE D'ELEVES |
PRIMAIRE |
SECONDAIRE |
LYCEE |
TOT |
% |
Atakpamé |
13016 |
7129 |
4339 |
24484 |
100 |
Agbonou |
5489 |
2203 |
3372 |
11064 |
45,2 |
Source: Direction Régionale de l'Education -Plateaux -
A la lecture de ce tableau, on constate que 45,2% des élèves de la ville d'Atakpamé fréquentent les établissements scolaires d'Agbonou. Ceci est dû au grand nombre d'écoles créé dans la zone allant de la maternelle au secondaire. En effet, la révision du schéma directeur de la ville en 1997 a prévu une multiplication des écoles à la périphérie. Ce schéma veut diriger l'extension de la ville vers la plaine de Kamina, donc il procède par la création des équipements socio-collectifs tels que les écoles, les centres de loisirs, les marchés et autres équipements afin d'attirer la population. C'est le rôle de la scolarisation à l'urbanisation étudiée par plusieurs chercheurs dont Nyassogbo qui écrivit dans un des travaux réalisés en 1980 sur Atakpamé et Kpalimé que : « la création de ces centres d'enseignement, dans un endroit au départ désert,
sans habitation, attire rapidement la population, les spéculateurs fonciers et immobiiers. Les terrains se vendent immédiatement à une cadence accélérée autour de ces équipements collectifs », entrainant la croissance démo-spatiale de la zone. C'est dans cet idéal qu'on a construit la nouvelle polyclinique ANNA-MARIA, créé le nouveau lycée d'Agbonou-Kpotamé et commencé par construire les bureaux de la préfecture dans la périphérie à Agbonou.
Bien que le CHR (Centre Hospitalier Régional) se trouve en ville dans le quartier administratif, Agbonou possède un centre de santé public et deux grands centres de santé privé (la clinique Fousséni et la clinique Bon Secours). Il existe aussi une dizaine de cliniques privées détenues par les sages femmes et les médecins qui consultent et soignent les patients à la maison ou dans des cabinets médicaux. En clair, la population d'Agbonou ne souffre pas de manque de centres de santé. Néanmoins, dans certains cas graves le malade est évacué au CHR.
Elles sont au nombre de trois dans le milieu à cause de l'importance de la population et de son profil (majoritairement fonctionnaire et commerçant si on inclut les femmes). Nous avons la COOPEC (Coopérative d'Epargne et de Crédit) Ilema, Novissi, et Le réseau IDH (Investir Dans l'Humain). Elles contribuent au développement du milieu en mettant à la disposition de la population active une prestation très pratique (les tontines) pouvant permettre d'accéder facilement aux prêts avec un capital insignifiant. Ces mesures ont permis aux commerçants et artisans d'Agbonou n'ayant pas de compte dans une banque de la place d'avoir accès aux crédits pour promouvoir leurs activités et de pouvoir réaliser leurs rêves.
S'il convient jusqu'ici d'accepter que le quartier s'étend à cause de son site, à cause de la politique menée par les autorités communales et surtout à cause des migrations résidentielles, il faut aussi reconnaître que la Nationale N°1 en est la principale cause lointaine à travers la dynamique économique qu'elle engendre.
Le transport demeure la pièce motrice de toute économie qui se veut
moderne. Il constitue un secteur clé dans le développement économique et social.
Toute la dynamique du quartier d'Agbonou s'organise autour de la Nationale N°1, dont le point focal se situe au carrefour. Il fait vivre toute une population, fait développer tout un quartier et constitue l'espoir des jeunes néo-citadins.
Dans ce chapitre, nous allons montrer comment ce carrefour d'Agbonou est un facteur de création et de développement des activités informelles. Deuxièmement, il sera question d'apprécier l'apport de ces activités à l'économie.
La route est un lieu de prédilection des activités informelles. Elle favorise l'affluence d'un grand nombre de population et de ce fait un grand nombre de clients.
Le carrefour d'Agbonou (voir photo N°1) est de loin le plus grand et le plus dynamique carrefour de la ville d'Atakpamé parce que se situant sur la N°1 (cf. carte N°5). En fait, il est le fruit du croisement entre la RN°1 et la RN°8 (route Atakpamé-Kpalimé).
71
Carte N°5
Photo n°1 : Vue du carrefour d'Agbonou
Cliché : K. G. FAGBEDJI, 2009.
A Agbonou, après le marché qui est un lieu spécialisé de commerce, vient le carrefour autour duquel se créent et se développent les activités informelles, plus particulièrement le commerce qui joue un rôle déterminant dans l'animation du quartier. La gamme d'activités qu'on rencontre là est étendue et variée. « Le nombre de personnes qui tentent de le faire est élevé. Leurs échoppes et leurs guérites se succèdent sur la Nationale N°1. En mainte endroit, les commerçants occupent le trottoir toute la journée et ne plient bagages qu'à la nuit tombée, quand tout espoir de vente disparait. » (Vennetier P., 1996).
Leur prière la plus ardente est de voir le maximum de véhicules s'arrêter au carrefour parce que les personnes aux abords de ces véhicules collectifs ou personnels constituent leurs clients préférés. Avant d'aborder en détail le
commerce et l'artisanat qui sont les activités dominantes du carrefour, nous allons analyser le flux de véhicules qui transitent par ce carrefour.
Le carrefour d'Agbonou serait sans vie, sans importance s'il n'y avait pas des passagers, des transporteurs, des moyens de transports, des réseaux de transports et des escales. Les escales effectuées constituent le soubassement de cette dynamique économique. C'est pourquoi dans un premier temps nous allons estimer le nombre de voitures faisant escale au carrefour et le nombre de nationalités qui y transitent, avant d'éclaircir les raisons de ces arrêts.
Nous avons effectué le comptage sur la Nationale N°1 durant trois jours: le mercredi, jour de marché d'Anié et d'Akparé ; le samedi, jour de marché d'Agbonou et d'Atakpamé ; et le dimanche, fin de semaine. Nos résultats sont consignés dans le tableau suivant :
Tableau N°9: Trafic horaire des véhicules sur la route N°1 durant 3 jours
Types d'engins |
7H- 9H |
9H- 11H |
11H- 13H |
13H- 15H |
15H- 17H |
17H- 19H |
Total Journalier |
MERCREDI |
|||||||
Véhicules personnels |
19 |
33 |
31 |
22 |
19 |
20 |
144 |
Véhicules Taxis |
28 |
22 |
20 |
18 |
15 |
20 |
123 |
Minibus |
12 |
35 |
51 |
47 |
20 |
24 |
189 |
Autobus |
- |
2 |
2 |
- |
- |
- |
4 |
Lourds |
8 |
11 |
25 |
4 |
2 |
22 |
72 |
TOTAL |
67 |
103 |
129 |
91 |
56 |
86 |
532 |
SAMEDI |
|||||||
Véhicules Personnels |
9 |
26 |
21 |
68 |
30 |
12 |
166 |
Véhicules Taxis |
22 |
38 |
53 |
29 |
25 |
13 |
180 |
Minibus |
8 |
22 |
47 |
39 |
11 |
19 |
146 |
Autobus |
2 |
- |
2 |
- |
- |
- |
4 |
Lourds |
2 |
11 |
36 |
17 |
1 |
2 |
71 |
TOTAL |
43 |
97 |
159 |
153 |
67 |
46 |
567 |
DIMANCHE |
|||||||
Véhicules Personnels |
21 |
53 |
44 |
31 |
29 |
21 |
199 |
Véhicules Taxis |
14 |
23 |
11 |
9 |
7 |
4 |
68 |
Minibus |
4 |
41 |
39 |
22 |
14 |
9 |
129 |
Autobus |
- |
2 |
2 |
- |
- |
1 |
5 |
Lourds |
13 |
25 |
11 |
17 |
18 |
21 |
105 |
TOTAL |
53 |
144 |
167 |
79 |
68 |
56 |
507 |
Source: nos enquêtes
Au regard de ce tableau, il ressort que : au moins 500 véhicules empruntent la RN°1 par jour. Ensuite, entre 11 h et 13 h de la journée, on enregistre un
maximum de trafic. Il y a là un élément d'explication à clarifier. Mais bien avant cela, signalons que ce sont les véhicules venant du Nord qui affluent souvent à ces heures. L'explication qui découle alors de ce constat est liée à deux facteurs : d'une part aux heures d'animation des marchés proches de cette localité à savoir le marché d'Akparé, de Gléi, d'Anié, d'Adougbélan, etc. Tous ces marchés, bien qu'ils aient différents jours d'animation, s'animent intensément vers 11 heures de la journée, ce qui justifie l'affluence de nombreux véhicules notamment les taxis brousses durant ces moments au carrefour. D'autre part, la plupart des chauffeurs venant du Nord (les plus nombreux entre 11h et 13h) veulent arriver à destination en l'occurrence Lomé dans la journée, donc ils font tout pour être au carrefour d'Agbonou à ces heures. Le graphique suivant regroupant les heures d'arrivée des différents types de véhicules durant les trois jours de notre enquête illustre bien ce constat.
Figure N°8:
Courbe d'évolution du trafic des véhicules suivant les heures d'arrivées au
carrefour d'Agbonou sur la RN°1
Source: nos enquêtes
Lors des comptages routiers, nous avons aussi constaté que les taxis surtout, puis les véhicules personnels dominaient largement la catégorie des véhicules légers (4 à 5 places). Les véhicules de « luxe » (les grosses cylindrées,...) inclus dans cette catégorie de quatre à cinq places apparaissent à compte-goutte. Il en est de même pour les véhicules bâchés.
Les mercredis et samedis, on enregistre un maximum de taxis (123 le mercredi et 180 le samedi) à cause des marchés qui s'animent ces jours. Le dimanche, les taxis sont rares (68 voitures) car ce n'est pas un jour de marché mais de fêtes, de cultes ou de repos pour les moins religieux d'où la prépondérance des véhicules personnels (199 au total).
La catégorie bus et minibus est dominée par les mini bus de neuf et quinze places. Ils assurent en grande partie le transport interurbain de Lomé vers Sokodé, Kara ou Dapaong et les autres villes secondaires.
Les quelques autobus observés sont des bus des compagnies L.K. (Lomé- Kara), RAKIETA, et d'ADJI-TRANSPORT qui relient Kara-Lomé-Kara.
Il y a d'autres bus internationaux qui relient Lomé-Ouagadougou-Lomé. Ils arrivent souvent à Atakpamé aux alentours de 20h30 en venant de Lomé ou du Burkina Faso. Nous avons entre autres SKV (Société Kossouka Voyage), STMB (Société de Transport Mixte Bangrin) et TCV (Transport Confort Voyageurs), pour ne citer que ces trois là.
Les remorques estimées à 15,4% du total, sont des gros véhicules dont la charge en marchandises varie entre 30 et 60 tonnes. Elles ravitaillent la région sahélienne en produits manufacturés venant du Port Autonome de Lomé. Elles sont plus nombreuses les dimanches car il n'y a pas de contrôle douanier sur la route N°1 en ces jours.
Le résultat du comptage routier de trois jours, nous a permis de déterminer le trafic moyen journalier sur la Nationale aux latitudes d'Agbonou (tableau N°10 et figure N°7).
Tableau N°11 : Trafic horaire journalier moyen au carrefour d'Agbonou
Engin EFF. MOY |
Personnels |
Taxis |
Minibus |
autobus |
lourd |
TOT.JOURNAL. |
Par journée |
170 |
124 |
155 |
4 |
83 |
536 |
Pourcentage (%) |
31,7 |
23,1 |
29 |
0,8 |
15,4 |
100 |
Source : nos enquêtes
Source : nos enquêtes
Ce qu'il faut remarquer à la lecture de ce tableau, est que les véhicules légers (personnels et taxis) et les minibus empruntent plus la RN°1. Ils font respectivement 54,8% et 29 % du total. Ceci montre l'importance du trafic interurbain dû au commerce surtout. A côté de ces automobiles à quatre roues,
on enregistre une multitude de deux roues qui relient le centre-ville à Agbonou. C'est un de leurs endroits de prédilection à cause du relatif bon état de la route et d'un grand nombre de clients (Sonokpon, op. cit.). Ils assurent la liaison entre le centre-ville et la périphérie.
L'estimation du nombre de nationalité qui transite par le carrefour d'Agbonou nous échappe parce que nous ne pouvons contrôler l'identité des voyageurs. Ce que nous avons pu enregistrer et qui est intéressant est le nombre de véhicules « étrangers » qui ont emprunté la RN°1 lors de nos trois jours d'investigation. Pour faire une analyse comparative entre les nationalités, nous avons effectué la moyenne des trois jours et les avons regroupées dans le tableau suivant :
Tableau N°12: Nombre de véhicules étrangers passant à Agbonou
NATIONALITE |
BURKINABE |
MALIENS |
NIGERIENS |
TOTAL |
Effectifs |
27 |
11 |
15 |
53 |
pourcentage (%) |
50,9 |
20,8 |
28,3 |
100 |
Source : nos enquêtes
Fig. N°10: Proportion de véhicules étrangers passant à Agbonou
Source: nos enquêtes
Force est de constater que les véhicules burkinabés (50,9%) empruntent plus la voie N°1 que les véhicules maliens (20,8%) et nigériens (28,3%). Cette situation se justifie par le fait que le Burkina est un pays limitrophe du Togo ; tel n'est pas le cas pour les autres nations enclavées qui sont aussi bien représentées 49,2% au total.
La plupart des véhicules enregistrés sont des semi-remorques ou des remorques transportant des tonnes de sucres, de ciments, de fers et autres produits provenant des autres régions du monde via Lomé, la capitale togolaise.
Par ailleurs, on note une multitude de véhicules d'occasion en direction de Ouagadougou.
Ils sont des clients potentiels des commerçants du carrefour lors de leurs stationnements pour des raisons diverses.
Les raisons des escales sont multiples et diversifiées. Elles sont historiques, stratégiques voire religieuses. En effet, depuis l'époque coloniale, après la construction des rails, et même bien avant, Agbonou était un carrefour, un marché, donc un lieu d'escale. C'était un carrefour où viennent se rencontrer les marchands de sels venant de Kéta au Ghana actuel et les Ifê d'Atakpamé (Gayibor, op. cit.). Au temps colonial, le marché s'est élargi aux autres peuples voisins notamment les Kabyè. Ils avaient occupé la plaine du Mono où ils travaillaient comme métayers. De là ils venaient à Agbonou pour échanger leurs produits agricoles contre le sel et autres produits.
Dans les années 40, la ligne du centre a commencé à être utilisée comme moyen de transport en commun des passagers « noirs ». Ainsi, Agbonou est devenu un lieu d'escales important après celui d'Anié où le train est obligé de s'arrêter pour charger les voyageurs et permettre aux passagers à bord de payer
à manger. En effet auparavant Anié était la plus grande escale, en venant ou en allant au nord à cause de « la notoriété de son marché, étape de ravitailement obligée pour tous les transporteurs et passagers de la nationale N°1. » (Tayeleke P., 2007). Ces escales se sont quelque peu assombries avec l'abandon des rails en 1998.
De nos jours, avec la déviation de la RN°1 qui passe dorénavant par Agbonou et l'installation des commerçants ambulants autour de ce carrefour, le quartier est devenu incontournable en matière d'escales. C'est là oü l'on trouve les repas, des fruits, des boissons, des poissons, etc. Brefs, tout ce dont pouvait besoin un passager. C'est pourquoi d'ailleurs presque tous les chauffeurs s'arrêtent là pour que les passagers puissent payer et trouver sans perdre trop de temps leurs nourritures et autres produits vivriers.
Aujourd'hui encore, à part les raisons classiques de décharge et/ou du chargement des passagers, on peut ajouter une raison pas des moindres liée au respect du temps de prière observé par les chauffeurs musulmans. Cette raison est souvent évoquée par les conducteurs de remorques et de voitures personnelles qui s'arrêtent souvent près de l'hôtel « le Sahélien » comme le montre la photo suivante.
Photo n°2 : Arrêt d'une voiture d'occasion en transit
Cliché : K. G. FAGBEDJI, 2009.
Il existe trois zones d'escales dans le quartier Agbonou : le carrefour d'Agbonou, le carrefour d'Akparé et les environs de l'hôtel « le Sahélien » (voir photo n°3).
Photo n°3 : Stationnement des remorques sur la RN°1 à Agbonou
Cliché : K. G. FAGBEDJI, 2009.
Le carrefour d'Agbonou et les environs de l'hôtel « le Sahélien » s'animent intensément tous les jours de 8h à 21h à cause de ces escales. Les commerçants enregistrent un maximum d'activités durant les mois de grandes vacances (juillet - septembre) à cause des multiples voyages effectués surtout par les élèves, les professeurs et autres usagers de la route; durant les temps de fêtes aussi on enregistre un maximum d'activité de transports impliquant une multiplication des escales.
Le carrefour d'Akparé, situé sur la route N°8 est plus fréquenté par les taxis qui vont vers Akparé, Adougbélan, Glitto, Nangbéto, etc. Il est plus animé les jours du marché d'Akparé (les mercredis). Ce dernier a pris le nom de « carrefour d'Akparé » parce que c'est un carrefour où l'on prend le véhicule pour aller à Akparé. Il est aussi animé que les autres lieux précités mais le carrefour d'Agbonou est le point le plus chaud.
Les escales effectuées journellement sont créatrices d'emplois. Elles offrent pas mal d'opportunités de commerces et font vivre plusieurs familles à Agbonou.
Nous allons dans ce volet analyser les opportunités d'affaires qu'offrent ces petits temps de stationnement.
Nous regroupons dans cette catégorie : les bar-restaurants, les cafétérias et les hôtels.
3.1.3.1.1. La restauration de rue
Les bar-restaurants installés le long de la RN°1 sont évalués à 10. On y vend les repas tels que la pâte, le riz, le foufou, etc. Souvent dans ces bar-restaurants, il y a une buvette pour les clients désireux d'étancher leur soif par des boissons. Ces bars emploient trois à six jeunes filles ou femmes pour les services. Leurs clients sont les voyageurs d'autobus qui s'arrêtent durant un moment (10 à 20 minutes) pour manger et continuer après le voyage (voir photo n°4).
Photo n°4: Un bar-restaurant au carrefour Cliché : K. G. FAGBEDJI, 2009.
3.1.3.1.2. Les cafétérias
Les cafétérias au nombre de onze dans le quartier sont toutes installées le long de la route N°1. Elles sont construites presqu'en bois, sous forme de kiosque presque identiques et souvent adossées aux mûrs.
Avec un comptoir entouré de tabourets, elles sont en générale fréquentées par les conducteurs de remorques. Ils viennent souvent les soirs pour prendre du café, thé, spaghetti... pour pouvoir passer la nuit sous leurs véhicules ou pour continuer le voyage la nuit.
Les cafétérias s'ouvrent souvent les soirs vers 19 heures pour fermer vers 7h30. Elles sont souvent gardées par les jeunes hommes qui généralement ont appris un métier mais ne l'exercent pas car les activités commerciales sont plus rentables que les activités artisanales et sont donc de plus en plus préférés par la jeunesse avide de gains.
3.1.3.1.3. L'hôtellerie
Présents sur la RN°1, l'hôtel << le Sahélien » et l'hôtel << Amitié » assurent les prestations d'hébergement dans de bonnes conditions.
Les clients, la plupart du temps les chefs de services administratifs, peuvent choisir leurs chambres en fonction de leurs capacités financières ou en fonction de leurs préférences.
Ces hôtels sont souvent fréquentés les week-ends, lors d'une manifestation dans la ville d'Atakpamé, au Nord ou au Sud du pays.
L'hôtel le Sahélien (photo n°5) est le plus sollicité. Il dispose de 9 chambres climatisées comportant un lit de deux places chacune. En fonction du confort, on distingue trois catégories de chambres à des prix différents. Nous avons :
- Les chambres ordinaires 8.800 F CFA
- Les chambres de luxe 10.800 F CFA
- Les chambres royales 14.300 F CFA
Ces hôtels, quoiqu'ils contribuent à l'économie du milieu en offrant des emplois aux jeunes, occasionnent des rendez-vous et entrainent la prostitution des jeunes filles du milieu.
Photo n°5 : Hôtel le Sahélien
Cliché : K. G. FAGBEDJI, 2009.
3.1.3.2. Les activités en rapport avec le commerce 3.1.3.2.1. Le commerce « ambulant » du carrefour
Dès l'arrivée d'un véhicule, surtout les minibus (9-15 places), les commerçants courent vers le véhicule (voir photo n°6), crient pour attirer l'attention des voyageurs, exhibent leurs produits, donnent les prix et finissent par attirer les voyageurs qui achètent.
Photo n°6 : Attroupement des vendeuses devant un bus Cliché : K. G. FAGBEDJI, 2009.
Dans l'intervalle de 11h -13h, on enregistre un maximum d'escales. Il fait très souvent une chaleur étouffante dans les véhicules de transport en commun. Cela fait l'affaire des petits commerçants de boissons rafraîchissantes. Aussitôt stationnés, les passagers sont assaillis par ces petits porteurs désireux de leur proposer leurs services. Tantôt, on entend crier << de l'eau glacée », << y a bon jus glacé », ou alors, << bissap glacé », etc. En somme tout reste souvent glacé, mais peu importe l'appellation, pourvu que ça désaltère les passagers assoiffés et fatigués. Les vendeuses de << kanami » (poissons frits) et du pain en font autant. On entend souvent << Fovi kanamia dé ? » (Frère ne veux- tu pas payer de poissons ?), ou <<ma so kponoa va ? » (Frère que j'amène les pains ?), et autres.
L'ambiance diminue dès le départ des voitures et reprend juste après leurs arrivées et ainsi de suite jusqu'à la fin de la journée. Cette ambiance continuelle observée au carrefour est la particularité même d'Agbonou. Sur toute l'étendue du territoire togolais, il n'y a pas son pareil.
Ainsi donc, nous avons décidé d'explorer l'univers des acteurs de cette dynamique qui sont sans nul doute dominés par les femmes.
3.1.3.2.1.1. Les types de produits vendus
Il y a tout une gamme de produits vendus au carrefour. Le tableau suivant montre la répartition des commerçants enquêtés suivant le type de produits vendus le long la RN°1 à Agbonou.
Tableau N°13 : Répartition des commerçants suivant les types de produits vendus
Types de produits |
Effectifs |
Pourcentage (%) |
Cumul |
Poissons grillés |
18 |
28,6 |
28,6 |
Fruits |
12 |
19 |
47,6 |
Pains |
14 |
22,2 |
69,8 |
Eau glacée/Jus |
4 |
6,3 |
76,1 |
Repas/boissons |
8 |
12,8 |
88,9 |
Beignets |
1 |
1,6 |
90,5 |
Brochettes |
1 |
1,6 |
92,1 |
OEufs |
1 |
1,6 |
93,7 |
Gari/Tapioca |
4 |
6,3 |
100 |
TOTAL |
63 |
100 |
100 |
Source : nos enquêtes
On remarque que les poissons grillés (28,6%), le pain (22,2%) et les fruits (19%) sont de loin les produits les plus représentés, donc les plus vendus. Ils sont bénéfiques et ne nécessitent pas un capital important. Ils sont aussi les produits préférés des voyageurs.
Ces commerçants se sont regroupés en associations. C'est ainsi qu'on a l'association des femmes revendeuses de poissons grillés, de fruits et de pains.
Les autres types de produits moins représentés comme le repas (12,8%), l'eau glacée (6,3%), le gari (6,3%)... n'ont pas encore leurs associations excepté les revendeuses de gari.
Les fruits (voir photo n°7) proviennent de Badou ou de Kougnonhou à l'ouest d'Atakpamé. Les poissons en l'occurrence les lates niloticus (capitaines), les clarias (silures), les tilapias niloticus (carpes) et les sardinella (sp) proviennent du lac artificiel du barrage de Nangbéto. Ils sont connus d'ailleurs sous le nom de « Nangbéto kananmi »(les poissons frits du barrage de Nangbéto).
Photo n°7 : Vendeuses de fruits
Cliché : K. G. FAGBEDJI, 2009.
3.1.3.2.1.2. La répartition
socio-démographique des commerçants
·
· Le commerce ambulant à
Agbonou, un secteur détenu par les femmes
Nous avons constaté durant nos enquêtes que sur 63 commerçants enquêtés il n'y a qu'un seul homme. Soit 1.58% du total. Ce commerçant vend des brochettes et il est d'ailleurs nigérien. C'est dire qu'au Togo, le petit commerce est une activité réservée aux femmes.
·
· Une diversité
ethnique
La diversité ethnique qui caractérise ce quartier est de mise encore chez les commerçants.
TABLEAU N°14: Répartition des commerçants suivant l'ethnie
ETHNIES |
EFECTIFS |
POURCENTAGE (%) |
CUMUL |
Ana-Ifê |
31 |
49,2 |
49,2 |
Adja-Ewé |
5 |
8 |
57,2 |
Akposso-Akébou |
4 |
6,3 |
63,5 |
Kabyè-Tem |
7 |
11,1 |
74,6 |
Fon-Mahi |
1 |
1,6 |
76,2 |
Autres |
15 |
23,8 |
100 |
TOTAL |
63 |
100 |
100 |
Source : nos enquêtes
On remarque que le groupe Ana-Ifê est majoritaire. Il représente 49,2% de l'effectif total. Il est suivi des Kabyè-Tem 11,1%. Cette situation s'explique par le fait qu'Atakpamé est un milieu îfê. Les commerçants Ifê migrent plus aisément vers Atakpamé qui est plus proche de leurs milieux d'origine. Quant aux Kabyè, ils sont aussi nombreux dans les villages environnants (surtout à
l'est d'Atakpamé), ce qui justifie leur pourcentage élevé lié à leur migration des fermes vers la ville.
Le groupe Adja-Ewé est loin d'être négligeable. Il représente 8%. Selon les informations reçues lors de notre enquête, il s'agit pour la plupart, des commerçants qui ont quitté TEXACO (marché de fruits au centre-ville) pour venir prospérer leurs activités au carrefour.
On rencontre également d'autres ethnies en proportion plus réduites. Ce sont par exemple : les Akposso - Akebou, les Fon Mahi et une multitude d'ethnies minoritaires que nous avons regroupées ensemble. Ce sont entre autres les Bassar, les Tchamba, les Adangbé... qui représentent 23,8% de l'effectif total.
+ Une population peu alphabétisée
Le problème crucial qui freine le développement harmonieux du secteur informel en l'occurrence le commerce au Togo est le niveau assez bas des commerçants togolais. Le quartier Agbonou ne fait pas exception.
Tableau N°15 Répartition des commerçants selon le niveau d'instruction
NIVEAU D'INSTRUC TION |
EFFECTIFS |
POURCENTAGE(%) |
CUMUL |
Analphabète |
49 |
77,8 |
77,8 |
Primaire |
10 |
15,9 |
93,7 |
Secondaire |
4 |
6,3 |
100 |
Supérieur |
0 |
0 |
100 |
TOTAL |
63 |
100 |
100 |
Source: nos enquêtes
On constate que 77,8% des commerçants n'ont jamais mis pied à l'école. 15,9% ont le niveau primaire et seulement 6,3% ont fait le collège. Personne d'entre eux n'a fait le niveau supérieur. Il apparaît donc clairement que ce sont des analphabètes ainsi que des individus dont le niveau d'instruction ne
permettent pas facilement l'accès à un emploi de bureau qui s'adonne à cette activité.
Au regard de ces résultats, nous pouvons dire que le secteur commercial constitue pour les nouveaux venus en ville sans instruction un « secteur refuge ».
Il suffit seulement de savoir traverser, sinon d'avoir le courage pour traverser la route pour être commerçant au carrefour d'Agbonou. La majorité des commerçantes sont venues à Atakpamé en tant que domestique et à force d'aider leurs matrones, elles finissent par monter leurs propres affaires.
3.1.3.2.2. La vente des pièces détachées
La vente des pièces détachées est une forme de commerce qui est très répandue à Agbonou sur la Nationale N°1. Sur environ un kilomètre, on enregistre 23 vendeurs de pièces détachées. Ils sont logés dans des petites boutiques dans lesquelles on trouve des batteries, rétroviseurs, radiateurs, projecteurs de faisceaux, crics, pneus, jantes, freins et beaucoup d'autres pièces encore.
Les pompistes, aussi nombreux, sont au nombre de 15. Ils offrent en général leur service aux conducteurs de taxis et de taxis-moto. Les minis bus, les autocars et les remorques s'approvisionnent aux deux stations d'essence du quartier (SHELL et TOTAL).
Nous avons recensé deux sortes d'activités artisanales au carrefour : l'artisanat directement lié au transport et l'artisanat indirectement lié au transport.
3.1.3.3.1. Activités artisanales directement liées au transport
Il s'agit des activités en étroite relation avec le transport ; entendons ici l'artisanat d'entretien-réparation.
· . Les garages
Nous enregistrons 6 garages à Agbonou. Ces garages servent d'atelier de réparation de voitures, de peinture auto et d'électricité auto. Les conducteurs de voitures d'occasion, de remorques et de taxis-villes sont les clients préférés de ces garagistes-mécaniciens.
· . Les vulcanisateurs
Ateliers de réparations de pneus et de chambre à air : c'est l'atelier des vulcanisateurs. Dans l'ensemble ce ne sont que de petits hangars couverts de vieilles tôles et où l'espace ne reflète pas l'aspect d'un garage. Ils sont au nombre de 11 dans le quartier et sont situés exclusivement sur le tronçon hôtel << Le Sahélien » - carrefour d'Akparé. Ceci illustre que la route est un lieu de prédilection des activités informelles.
3.1.3.3.2. Les activités artisanales indirectement liées au transport
Il s'agit des activités qui n'ont pas un rapport étroit avec le transport routier mais ne profitent que d'un bon état de la route, le long de laquelle elles se sont installés. Nous considérons pour ce cadre les artisanats tels que la coiffure, la couture, et la menuiserie. Ils servent en majorité la population du quartier. Le tableau N°15 suivant nous montre la répartition des activités artisanales indirectement liées au transport autour de la nationale N°1 entre << Le Sahélien » et le carrefour d'Akparé.
Tableau N°15:Proportion des activités indirectement liées à la route
ACTIVITES |
EFFECTIFS |
POURCENTAGE |
CUMUL |
Coiffure |
18 |
45 |
45 |
Couture |
15 |
37,5 |
82,5 |
Menuiserie |
7 |
17,5 |
100 |
TOTAL |
40 |
100 |
100 |
Source: nos enquêtes
Les ateliers de coiffure, de couture et de menuiserie sont très répandus non seulement sur la RN°1, mais également sur toutes les rues du quartier. Ce sont des constructions de petites tailles, dirigées par des personnes ayant reçu des formations pratiques spécifiques.
En somme, il faut reconnaître qu'il y a une relation entre les activités et les systèmes de transports parce que toutes ces activités, du moins celles qui sont directement liées au transport, sont quasi concentrées le long de la route qui traverse le quartier. A travers son rôle de créateur et de développement des activités informelles, la route participe à l'économie du quartier et de la ville d'Atakpamé.
Les activités créées par la route N°1 contribuent à l'économie de la ville et du quartier à travers le nombre d'emplois créés, les épargnes et les taxes perçues par la commune.
Ainsi donc, étudier l'apport des activités informelles notamment du petit commerce à l'économie de la ville revient à quantifier globalement sa
contribution dans la création des richesses et à mettre en évidence son rôle dans la crise économique actuelle.
A l'aube de ce 3e millénaire, s'il y a un problème qui se pose avec acuité, c'est sans nul doute celui de l'emploi. Au Togo, le taux de chômage selon l'Agence Nationale Pour l'Emploi (ANPE) est estimé à "6,8%". Dans ces situations, c'est l'informel qui absorbe le « surplus » de la population sans emploi.
Au cours de notre étude, nous avons cherché à voir, si le commerce ambulant pouvait offrir des emplois productifs permanents aux migrants surtout aux femmes ou jeunes filles qui arrivent à Atakpamé. Notre enquête nous a révélé une réponse affirmative. Presque tous les enquêtés ont affirmé qu'ils ne veulent pas changer de métier parce qu'il n'y a pas mieux ailleurs. 80 % des enquêtés ont affirmé avoir appris un métier avant d'exercer le commerce. Ceci montre que le commerce est un secteur de recours et donc rentable, quand bien même ils avouent que leurs activités ne marchent plus comme avant. Le commerce joue alors un rôle non négligeable dans la crise économique actuelle par le nombre d'emplois qu'il procure aux jeunes actifs (citadins ou néo-citadins). Il réduit ainsi le chômage. Dans le seul quartier d'Agbonou, nous avons recensé 202 commerçantes propriétaires, toutes catégories confondues ; or chaque propriétaire peut disposer d'au moins deux à trois jeunes filles pour l'aider dans sa vente, ce qui fait environ en moyenne 600 personnes qui participent à cette ambiance quotidienne à Agbonou. Ceci témoigne de la place importante qu'occupe le commerce dans l'économie de la ville d'Atakpamé. Les revenus versés contribuent à l'économie, à l'accroissement de la consommation des biens et des services.
Ce rôle de création d'emplois accentue l'exode rural car les jeunes migrants ont l'espoir d'apprendre un métier ou, au pire des cas, vendre au carrefour puisque cela ne nécessite aucune formation.
Les recettes mensuelles sont plus excitantes pour les candidates à l'exode rural et aux migrations résidentielles vers Agbonou.
Les recettes des commerçants sont difficilement mesurables. Ceci est dû, d'une part, au fait que les revenus constituent un domaine protégé où les commerçants restent discrets, et d'autre part à la variation du nombre de clients dans le temps. Au carrefour, le chiffre d'affaires des commerçants s'élève en moyenne à 6000 F CFA par jour et leurs revenus compris entre 1000 et 2000 F CFA. Ces sommes sont cependant à prendre avec des pincettes car dépendant de plusieurs facteurs dont le coût d'achat, le coût de transport, la qualité du produit, le nombre de clients et la sincérité douteuse des commerçants. Mais si nous nous en tenons à leurs revenus qui seraient compris selon leur dire entre 1000 et 2000 F CFA/jour, on peut affirmer que cela ferait 30.000 ou 60.000 F CFA par mois, sensiblement supérieur au salaire minimum interprofessionnel garantit actuel du pays (28000 F CFA). Ces commerçants auraient donc une vie modeste et comme la plupart sont des femmes, elles peuvent participer énormément aux tâches financières de leur foyer. Ainsi donc, le commerce ambulant participe à la réduction de la pauvreté, mais il entraîne aussi l'exode rural, surtout des jeunes filles qui ne peuvent résister aux bénéfices réalisés au carrefour.
Que ce soit à la FUCEC, à l'IDH ou à ILEMA, les commerçants ont au moins un compte épargne dans ces trois institutions d'épargne. Ils cotisent aussi parallèlement à ces épargnes les tontines. Ils cotisent par jour entre 100 et 1000
F CFA compte tenu de leurs chiffres d'affaires. Ces cotisations, appelées tontines, les aident à faire des prêts pour pouvoir relancer leurs activités. En contrepartie, ces ONG vivent aux dépens des frais de tenue de compte. Elles emploient les jeunes filles désoeuvrées pour la collecte des fonds auprès des commerçants, ce qui réduit en partie le problème de chômage à Atakpamé.
A part les tontines, ces commerçants contribuent à l'économie urbaine en payant leurs taxes municipales.
Ces taxes sont de 50 F CFA par jour pour les commerçants ambulants. 500 F CFA par mois pour les gérants de boutiques ou de cafétérias. Les bars-restaurants et les hôtels quant à eux payent les impôts annuels allant de 12.000 à 100.000 F CFA.
Ces taxes perçues quotidiennement, mensuellement ou annuellement au carrefour d'Agbonou rentrent dans le budget de la commune d'Atakpamé et de l'Etat.
Ce commerce, malgré son rôle primordial de créateur d'emploi à la population urbaine, est sérieusement confronté à de nombreux problèmes auxquels il convient de trouver des solutions.
Au regard de ce qui précède, les activités informelles du carrefour jouent un
rôle important dans la dynamique économique de la ville et du quartier. Il est vrai que tous les acteurs intervenant au carrefour rencontrent des problèmes. Mais nous allons nous intéresser aux problèmes des commerçants et aux problèmes d'équipements socio- collectifs du quartier compte tenu de nos objectifs.
Ils sont très variés et sont de deux ordres : les problèmes d'équipements socio- collectifs et les problèmes liés au commerce.
Dans le quartier Agbonou, la dégradation de l'environnement se traduit surtout par l'insalubrité et la pollution. Chaque ménage se débrouille pour se débarrasser des ordures comme il peut ou comme il veut. On assiste alors à une prolifération de dépotoirs sauvages dans le quartier surtout sur les terres vagues, le long de la voie ferrée, sur les berges d'Eké et dans les bas fonds. Bref, l'espace libre le plus proche sert de dépotoirs dans le quartier (Tengue, 2000). Le carrefour n'en fait pas exception. Les épluchures de bananes, les sachets de « pure water », les sachets d'emballages pullulent partout dans le carrefour. Les nourritures sont mal protégées; les poissons vendus ainsi que les pains sont laissés à l'air libre, à la merci des mouches et de la poussière. Les gens urinent partout sur la chaussée surtout sur le tronçon carrefour d'Agbonou - hôtel « le Sahélien ». Nous avons enregistré quatre dépotoirs sauvages le long de la RN°1. Les dépotoirs construits par la municipalité sont pleins et débordent sur la route. Les berges de la rivière Eké qui traversent Agbonou sont devenues un endroit de
dépôt des déchets solides et liquides, au lieu d'être source d'activités génératrice d'emploi et de revenus (maraîchage par exemple).
L'accès à l'eau courante constitue un problème crucial dans la zone. Il n'y a pas de réseau d'adduction d'eau dans le quartier. Cette absence d'infrastructures est liée d'une part au coût élevé de l'adduction de l'eau potable et d'autre part au site accidenté que présente la ville d'Atakpamé qui rend ces installations plus coûteuses pour la Togolaise des Eaux (TdE). Enfin, le réseau hydraulique ne couvre que les noyaux primaires et les anciens quartiers. Les nouvelles zones d'extension dont Agbonou sont privées d'eau potable. Ainsi donc, la récente extension d'Agbonou n'a pas été suivie par l'installation des infrastructures liées à l'eau. La construction même des puits est un véritable casse tête chinois pour les ménages. La nappe phréatique est en moyenne à 10 m du sol, ce qui fait que les puits sont rares car très coûteux. Ce manque d'eau potable et de puits constitue un important handicap pour le développement socio-économique de la population d'Agbonou. Yébli, précise dans son étude que 43,5% de la population d'Atakpamé sont exposées aux maladies diarrhéiques dues à l'insalubrité des eaux consommées.
Néanmoins, pour pallier ce manque d'eau, la plupart des ménages s'approvisionnent chez leurs voisins qui ont des puits, ou aux kiosques à eau qui reviennent généralement coûteux.
L'état des rues à Agbonou est déplorable. Nous avions dit plus haut qu'aucune rue n'est bitumée dans le quartier. Elles ont été certes recouvertes de latérites, mais suite à des érosions dues aux pluies diluviennes, ces rues sont totalement rocailleuses et caillouteuses, ce qui rend l'accès de certains sous-
quartiers difficile pour les taxis-moto et les voitures (Sonokpon, op. cit.).Elles ne disposent pas en général de rigoles, et là où elles existent, ces rigoles sont bourrées d'ordures ménagères.
Au carrefour d'Agbonou, ce qui frappe en premier un passant, c'est l'encombrement de la voie. Ceci complique énormément la circulation des véhicules et rend difficile leurs stationnements entraînant fréquemment des accidents. En effet, A Agbonou les accidents sont fréquents et souvent mortels. Ils ont des conséquences désastreuses aussi bien pour les usagers et leurs familles que pour la nation entière. On enregistre au moins 4 accidents par mois selon le rapport de la brigade des accidents de la gendarmerie d'Atakpamé en 2008. Les mois de vacances (Juin-Juillet) et les jours de fêtes, qui sont des moments d'intenses activités, occasionnent un plus grand nombre d'accidents. Il y a aussi dans ces périodes un plus grand nombre de commerçants à cause de l'entrée en jeu des élèves qui viennent aider leurs mères, soeurs, tantes et autres. Chacun s'acharne à écouler son produit aux risques de sa vie en traversant sans moindre attention la route. Ceci est dû à plusieurs facteurs : d'abord les commerçants méconnaissent ou ne respectent pas le code de la route. Ils courent en désordre sur la route dès qu'ils voient un véhicule s'arrêter. Ensuite, l'étroitesse de la chaussée à Agbonou ne donne pas assez d'opportunité aux taxis-moto ou aux minis bus de passer outre ces obstacles. Ils sont obligés donc de klaxonner à tout bout de champ. Enfin, l'excès de vitesse en milieu urbain observé par les conducteurs venant de toutes directions ne leur permet pas d'éviter ces pauvres commerçants qui se font tuer ou blesser à n'importe quelle heure de la journée.
Le carrefour d'Agbonou est un lieu d'intense activité. C'est aussi un lieu oü le contact entre hommes et femmes est permanent. Les contacts entre voyageurs, commerçants, artisans et transporteurs sont aussi courants, ce qui entraîne des fois la prostitution. Elle est pratiquée par les femmes de tout âge surtout par les revendeuses du carrefour. Après avoir vendu dans la journée, elles obtiennent des rendez-vous et la nuit elles se déguisent en filles de joie. Les conducteurs de remorques et de voitures d'occasion constituent leurs clients préférés. Ces filles de joie restent souvent dans les environs de l'hôtel « Le Sahélien » ou du carrefour d'Akparé aux alentours de 22 heures. Ceci montre sans nul doute que ces escales occasionnent la prostitution.
A Agbonou, les commerçants sont constamment exposés aux vols. En effet, ils ne disposent pas de magasins pour stocker leurs produits qui sont à l'air libre sur les lieux de vente. Ce qui fait que les nuits, ils sont victimes de vols puisqu'il n'y a pas des surveillants si ce n'est les vendeurs de thé qui de temps à autre jettent un coup d'oeil sur les étalages noyés dans l'obscurité.
Au-delà des problèmes traditionnels de gestion et d'absence de comptabilité que rencontrent les commerçants, se pose aujourd'hui, la question de financement. Le problème de financement vient du fait que les commerçants sont souvent issus de la couche sociale la plus démunie de la population. Ainsi donc, ils éprouvent toutes les difficultés pour pouvoir trouver un capital pour démarrer leurs activités.
Au début, ce sont les membres de la famille qui les aident. Ils commencent généralement par crédit chez leurs fournisseurs après avoir fait preuve de
fidélité et de sérieux. Ce manque de moyen bloque l'activité de plusieurs commerçants. Cela entraîne soit une rupture de stock ou une faillite.
Tels sont les problèmes qui handicapent le développement du commerce ambulant du carrefour et du quartier. Quelles sont alors les solutions d'approches ?
Dans ces approches de solutions, nous avons jugé bon de situer la responsabilité de chacun des acteurs du développement de ce quartier dynamique. Nous avons entre autre l'Etat, la municipalité, les diverses associations et la population elle-même.
Pour déboucher sur un système de transport viable dans le quartier, il conviendrait de respecter un certain nombre de paramètres.
- Prévoir un plan de voirie et d'espace libre, ce qui veut dire qu'il faut
repenser les normes de conception et de construction des rues dans le quartier.
- Chercher à élargir la couverture du réseau viaire à Agbonou tout en
entretenant l'existant.
- La construction des trottoirs s'avère nécessaire pour les piétons pour
éviter les accidents.
- L'élargissement des trottoirs pour augmenter l'espace affecté à la circulation des automobiles et à leur stationnement.
- L'amélioration des conditions de circulation des deux roues s'inscrit également dans toutes stratégies visant à diminuer le nombre des accidents de circulations au carrefour.
Pour améliorer la sécurité sur la N°1, il sera nécessaire de procéder aussi :
- au gravillonnage de trous qui ont pu se produire dans le revêtement de la route,
- à un aménagement d'un parking pour les remorques vers le sud (Talo par exemple) pour dégager la route;
- à la création d'un espace pour les commerçants où les véhicules
viendraient vers les commerçants pour stationner et payer les vivres. Cela éviterait les accidents dus à la traversée anarchique de la population active ;
- à un contrôle régulier du respect des règles de la circulation par la police qui doit multiplier les amendes aux contrevenants ;
- à l'élargissement et à l'aménagement du pont du carrefour sur la rivière
Eké (photo N°8).
Photo n°8: Etat du pont sur Eké à Agbonou
Cliché : K. G. FAGBEDJI, 2009.
Le pont d'Agbonou à l'heure actuelle est incontournable dans la liaison entre la capitale, Lomé, et le reste des villes de l'hinterland et même avec les pays sahéliens. Ce n'est pas ici que nous allons rappeler l'importance de la route dans le processus de développement d'un pays comme le Togo ouvert aux autres parties du monde à travers son port en eau profonde. Pour conclure à ce niveau, disons que ce pont doit être aménagé avant qu'il ne soit trop tard, surtout avec les pluies diluviennes, dues aux réchauffements climatiques, qui ne font pas de cadeaux aux ponts. L'exemple du pont d'Amakpamé sur la rivière Haho, qui a sauté en 2008 nous en dit mieux.
La municipalité aussi a sa partition à jouer dans le développement d'Agbonou.
4.2.2. Les actions dévolues à la municipalité La municipalité doit :
- organiser des campagnes de salubrité des quartiers en collaboration des agents du Service d'Hygiène et d'Assainissement de la ville avec quelque fois une incitation aux concours de « quartier le plus propre ».
- construire des dépotoirs publics, des latrines publiques avec l'argent des taxes municipales prisent dans le quartier,
- assurer un éclairage public sur la RN°1 surtout aux deux carrefours d'Agbonou,
- assurer une vulgarisation de l'ensemble du code de la route,
- mettre des infrastructures d'adduction d'eau au service de la population. Les diverses associations de la ville ne seront pas du reste.
Les diverses associations, les ONG, les Comités de Développement du Quartier ou les autres groupements de vendeurs et d'artisans, quoiqu'elles fassent un travail louable, doivent redoubler d'ardeur. Ces diverses associations peuvent initier des journées de sensibilisation sur les règles d'hygiène, sur les maladies sexuellement transmissibles ou sur la prévention routière. Elles peuvent, concevoir des programmes d'alphabétisation des commerçants et artisans afin de les amener à observer les règles élémentaires de la comptabilité, inciter aussi les jeunes au travail, et associer les jeunes dans la réalisation des micros projets pour un meilleur développement à la base.
Parallèlement à ces programmes, on peut penser
à une sensibilisation sur les
différentes facettes de micro
finances, surtout sur les informations relatives aux
prêts, en instruisant mieux les revendeuses et artisans sur les taux d'intérêt, sur les moyens efficaces pour rembourser les dettes et les risques à ne pas prendre en matière de prêt.
La population d'Agbonou doit contribuer aussi à son développement par des changements de mentalité.
La population du quartier doit essayer d'observer les règles minima de protection de l'environnement. Elle ne doit pas jeter n'importe où les ordures ménagères même si la municipalité n'a pas encore construit un dépotoir public. Plutôt, elle doit essayer d'aménager les dépotoirs existant. Faire preuve de civisme et participer financièrement et physiquement aux travaux d'entretien du quartier et de la ville.
Les acteurs économiques du carrefour doivent entretenir leurs points de vente ou d'activités. Participer aux réunions de leurs associations pour être au même niveau d'informations que les membres de leurs bureaux. Ils doivent chercher à monter des projets et chercher les appuis auprès des bailleurs de fonds, des associations et auprès de la commune notamment dans le cadre du jumelage entre la ville du Niort en France et Atakpamé.
La forte croissance démographique que connaissent les villes d'Afrique au sud du Sahara depuis plusieurs décennies se traduit par un étalement urbain incontrôlé, un équipement déficient en services de base (écoles, centres de santé...) et une mauvaise accessibilité des quartiers périphériques, qui abritent généralement des populations à bas revenu.
A travers notre étude sur la dynamique d'Agbonou, un quartier périphérique d'Atakpamé, nous avons pu analyser les facteurs et les problèmes de l'extension spatiale du quartier et montrer l'importance de la route nationale N°1 dans le développement des activités économiques.
L'extension du quartier est liée à « une série de facteurs qui combinent ensemble leurs effets dans des proportions variables » (Nyassogbo K., 2004). L'existence d'un marché à vocation régionale, des services publics et privés, des grands établissements scolaires, attire sans cesse des populations rurales et urbaines, nombreuses et différenciées par leurs origines et leurs professions. Mais, la situation géographique d'Agbonou, le passage du chemin du fer et de la route N°1 dans ce quartier sont fondamentalement les raisons qui expliquent son extension. En outre les contraintes naturelles telles que la topographie accidentée du site et les ruisseaux, les contraintes artificielles telles que la route nationale et la voie ferrée, ont influencé l'organisation spatiale de la ville d'Atakpamé. L'extension de la ville s'est donc faite du côté est, nord-est, sud-est et le long de la route N°1.
Par ailleurs, situé au point de rencontre de la RN°1 et de la RN°8, Agbonou est le théâtre de toute une gamme d'activités informelles dominées par le commerce ambulant. La prolifération de ces activités notamment du commerce est déterminante dans le développement du quartier par sa capacité d'accueil de la main-d'oeuvre et par l'importance des emplois générés. Ainsi, son apport à
l'économie urbaine est significatif. Cependant, les problèmes d'encombrement de la voie principale, les accidents, les vols...sont quelques problèmes auxquels les acteurs de cette ambiance doivent faire face.
Au terme de cette étude, nous pensons avoir relevé et touché du doigt ce qui explique la dynamique spectaculaire d'Agbonou. Pour atteindre cet objectif, nous avons analysé la position géographique du quartier, étudié son histoire et recensé les équipements socio-collectifs présents dans ce quartier sans oublier d'analyser sa structure socio-démographique et professionnelle. Les résultats obtenus de la recherche nous permettent alors de souligner que les objectifs sont atteints et que les hypothèses sont vérifiées.
Ce travail, loin d'être exhaustif, apportera, nous le souhaitons, plus de lumière sur les formes d'économie informelle au Togo et de ses implications dans l'extension d'un espace périphérique.
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INTERNET
Liens électroniques :
http://www.univ-orleans.fr/urbanspread/index.htm
Tableau N°1 : Répartition de la population d'Agbonou suivant les sous-quartiers .18
Tableau N°2 : Répartition des commerçants tirés suivant les types de produits vendus .19
Tableau N°3 : Répartition des résidants suivant l'ethnie 41
Tableau N°4 : Répartition de la population résidante suivant la profession 42
Tableau N°5 : Répartition de la population suivant le niveau d'instruction 43
Tableau N°6 : Répartition des enquêtés suivant le nombre d'enfants 45
Tableau N°7 : Evolution de la population d'Agbonou entre 1899 et 2004 ..45
Tableau N°8 : Répartition du nombre d'écoles à Atakpamé et à Agbonou en
2008 66
Tableau N°9 : Nombre d'élèves à Atakpamé et à Agbonou en
2008 66
Tableau N°10 : Trafic horaire des véhicules sur la route N°1 durant 3 jours 74
Tableau N°11 : Trafic horaire journalier moyen au carrefour d'Agbonou 77
Tableau N°12 : Nombre de véhicules étrangers passant à Agbonou 78
Tableau N°13 : Répartition des commerçants suivant les types de produits vendus 88
Tableau N°14 : Répartition des commerçants suivant l'ethnie 90
Tableau N°15 : Répartition des commerçants selon le niveau d'instruction 91
Tableau N°16 : Proportion des activités indirectement liées à la route 94
Carte N°1 : Localisation de la zone d'étude 27
Carte N°2 : Plan du quartier d'Agbonou 28
Carte N°3 : Extension spatiale de la ville d'Atakpamé à l'époque coloniale 52
Carte N°4 : Atakpamé : la trame urbaine actuelle .... .....55 Carte N°5 : Réseau de circulation à Agbonou 71
Profil N°1 : Profil topographique de la carte d'Atakpamé, direction EstOuest 30
Profil N°2 : Profil topographique de la carte d'Atakpamé, direction NordSud .31
Figure N°1 : Pyramide des âges de la population d'Atakpamé en 2000 39
Figure N°2 : Répartition des résidants suivant leurs ethnies 41
Figure N°3 : Courbe d'évolution de la population d'Agbonou entre 1899 et 2004 46
Figure N°4 : Répartition de la population suivant le dernier lieu habité avant Agbonou 49
Figure N°5 : Période de migration vers Agbonou 50
Figure N°6 : Fréquence et motivations de déplacements vers le centreville 56
Figure N°7 : Modes de déplacements vers le centre-ville ...57
Figure N°8 : Courbe d'évolution du trafic des véhicules suivant les heures d'arrivées au carrefour d'Agbonou sur la RN°1 ..75
Figure N°9 : Trafic moyen journalier 77
Figure N°10 : Proportion des véhicules étrangers passant à Agbonou 78
Photo n°1 : Vue du carrefour d'Agbonou : 72
Photo n°2 : Arrêt d'une voiture d'occasion en transit Agbonou 81
Photo n°3 : Stationnement des remorques sur la RN°1 à Agbonou 82
Photo n°4 : Un bar-restaurant au carrefour 84
Photo n°5 : Hôtel le Sahélien 86
Photo n°6 : Attroupement des vendeuses devant un bus 87
Photo n°7 : Vendeuses de fruits 89
Photo n°8 : Etat du pont sur Eké à Agbonou 105
Pages
Remerciements.. ii
Sigles utilisés iii
INTRODUCTION 1
PREMIER CHAPITRE : CADRE CONCEPTUEL ET APPROCHE METHODOLOGIQUE 4
1.1. Le cadre conceptuel 5
1.1.1. La problématique 5
1.1.2. Objectif général 9
1.1.3. Objectifs spécifiques . 9
1.1.4. Hypothèse générale 10
1.1.5. Hypothèses spécifiques . 10
1.1.6. Revue de la littérature 11
1.1.7. L'intérêt du sujet 16
1.2. L'approche méthodologique 16
1.2.1. La population-cible 16
1.2.2. Le choix de l'échantillon 17
1.2.3. Sélection et justification des variables 19
1.2.3.1. Les variables socio-démographiques 19
1.2.3.2. Les variables socio-économiques 20
1.2.4. La collecte des données 21
1.2.4.1. La recherche documentaire 21
1.2.4.2. L'enquête sur le terrain .. 21
1.2.4.2.1. L'observation directe 22
1.2.4.2.2. L'interview ... 22
1.2.4.2.3. L'enquête par questionnaire 22 1.2.5. Le dépouillement 23 1.2.6. Les difficultés de terrains . 23
DEUXIEME CHAPITRE : PRESENTATION DU QUARTIER . 25
2.1. Les conditions géographiques d'implantation du quartier 29
2.1.1. Un site de plaine: un avantage pour le développement
d'Agbonou 29
2.1.2. Un milieu favorable à l'installation des infrastructures socio-
économiques 32
2.1.3. Un milieu propice à l'habitat résidentiel 32
2.2. L'aperçu historique 33
2.2.1. Agbonou, une création des Ifê de Modjigbéri 33
2.2.2. Progression graduelle du peuplement d'Agbonou 35
2.2.2.1. La première phase 35
2.2.2.2 La deuxième phase . 35
2.2.3. Le village au temps colonial 36
2.3. Caractères humains et évolution de la population d'Agbonou 37
2.3.1. Les caractéristiques humaines de la population . 38
2.3.1.1 Une très forte proportion de jeunes et une population équilibrée sur le plan du
sexe 38
2.3.1.2. Une population multiethnique dominée par les Ifê 40
2.3.1.3. La structure socio-professionnelle de la population 42
2.3.1.4. Une population en majorité alphabétisée 43
2.3.1.5. Des ménages aux tailles moyennes 44
2.3.2. L'évolution de la population 45
2.3.3. Les facteurs de l'évolution de la population 47
2.3.3.1. Un apport naturel réduit 47
2.3.3.2. Le phénomène migratoire . 48
2.3.3.2.1. Un exode rural massif vers Atakpamé 48
2.3.3.2.2. Une migration résidentielle importante . 50
2.3.4. L'extension spatiale d'Agbonou . 51
2.3.5. Liens entre Agbonou et le centre urbain d'Atakpamé .. 55
2.4. Analyse de l'espace urbain 57
2.4.1. La faible densité de la
périphérie 58
2.4.2. L'habitat à Agbonou 59
2.4.3. Des équipements socio-collectifs encore insuffisants mais en nette
progression 60
2.4.3.1. Le marché d'Agbonou 60
2.4.3.2. Une voirie sommaire et peu entretenue 62
2.4.3.3. Rapide progression de l'électrification par rapport à l'adduction d'eau . 62
2.4.3.4. Le téléphone 64
2.4.3.5. L'évacuation des ordures 65
2.4.3.6. Un nombre accru d'écoles . 65
2.4.3.7. Les centres de santé 67
2.4.4. Les ONG à Agbonou 67
TROISIEME CHAPITRE : LA CONCENTRATION DES ACTIVITES
ECONOMIQUES AUTOUR DE LA NATIONALE N°1 . 69
3.1. La route, facteur de création et de développement des activités informelles .. 70
3.1.1. Analyse du flux de véhicules 73
3.1.1.1. Estimation du nombre de véhicules faisant escales au carrefour d'Agbonou . 73
3.1.1.2. Estimation du nombre de nationalités 78
3.1.1.3. Raisons des escales 79
3.1.2. Les différentes zones d'escales 81
3.1.3. Les activités créées par les escales 83
3.1.3.1. Les activités en rapport avec la restauration 83
3.1.3.1.1. La restauration de rue 83
3.1.3.1.2. Les cafétérias 84
3.1.3.1.3. L'hôtellerie 85
3.1.3.2. Les activités en rapport avec le commerce 86
3.1.3.2.1. Le commerce « ambulant » du commerce 86
3.1.3.2.1.1. Les types de produits vendus 88
3.1.3.2.1.2. La répartition socio-démographique des commerçants 90
+ Le commerce ambulant à Agbonou, un secteur détenu par les
femmes . 90
+ Une diversité ethnique . 90
+ Une population peu alphabétisée 91
3.1.3.2.2. La vente des pièces détachées 92
3.1.3.3. Les activités en rapport avec l'artisanat 92
3.1.3.3.1. Activités artisanales directement liées au transport . 93
+ Les garages 93
+ Les vulcanisateurs 93
3.1.3.3.2. Les activités artisanales indirectement liées au transport 93
3.2. Apport de ces activités à l'économie urbaine 94
3.2.1. Le commerce ambulant et l'emploi 95
3.2.2. Les recettes moyennes mensuelles 96
3.2.3. L'épargne . 96
3.2.4. Les taxes municipales 97
QUATRIEME CHAPITRE : Problèmes et approches de solutions 98
4.1. Les problèmes 99
4.1.1. Les problèmes socio-collectifs dans le quartier 99
4.1.1.1. Les Problèmes d'assainissement 99
4.1.1.2. Le problème d'eau 100
4.1.1.3. Les problèmes de la voirie 100
4.1.2. Les problèmes liés au commerce 101
4.1.2.1. Les problèmes liés à l'encombrement de la route 101
4.1.2.2. La prostitution des commerçants 102
4.1.2.3. Le vol des commerçants . 102
4.1.2.4. Les problèmes liés au financement des commerçants ..
102
4.2. Les solutions d'approches 103
4.2.1. Les actions dévolues à l'Etat 103
4.2.1.1. Création d'infrastructures routières 103
4.2.1.2. Amélioration des conditions de circulation 103
4.2.2. Les activités dévolues à la municipalité 106
4.2.3. Les diverses actions que peuvent mener les associations .. 106
4.2.4. Le rôle de la population . 107
CONCLUSION GENERALE 108
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 110
LISTE DES TABLEAUX . 114
LISTE DES CARTES ET PROFILS . 114
LISTE DES FIGURES 115
LISTE DES PHOTOS . 115
TABLE DES MATIERES 116
ANNEXE . 121
FICHE D'ENQUETE
ETUDE SUR LA DYNAMIQUE URBAINE ET ECONOMIQUE A AGBONOU
Nom et prénom de l'enquêteur : .
Date de l'enquête :
Numéro d'ordre :
Lieu (sous-quartier) :
Rue :
1 - Date de naissance ou Age :
2 - Lieu de naissance : 3- Ethnie : |
|||
Adja-éwé |
? |
Ana -Ifê |
? |
Kabyè- Tem |
? |
Akposso-Akébou |
? |
Fon-Mahi |
? |
Haoussa-Kotokoli |
? |
Autre |
? |
4- Religion :
Animisme ? Islam ?
Christianisme ? Autre ?
5- Sexe : Masculin ? Féminin ?
6- Situation matrimoniale :
Célibataire ? Marié (e) ? Divorcé (e) ? Veuf (ve) ? Union-libre ?
7- Nombre de femmes :
8- Nombre d'enfants :
9- Niveau d'instruction : Néant ? Primaire ? Secondaire ? Supérieur ?
10- Profession :
Agriculteur ? Commerçant ?
Fonctionnaire ? Transporteur ?
Artisan ? Ouvrier ?
Autre ?
11- Dans quels types de logement vivez-vous ?
Pièce ? Chambre salon ? 2 chambres salons ? Villa ? Maison à étage ?
12- Statut d'occupation de la maison :
Propriétaire ? Locataire ? Autre ?
13- Si vous êtes propriétaire, comment avez-vous acquis le terrain ?
Héritage ? Achat ? Don ? Bail ? Autre ?
14- Si c'est achat, pourquoi avoir choisi ici ?
Terrain moins cher ? Terrain plat ? Terrain proche de la RN° 1 ?
Etre parmi les siens de même village ? Autre ?
15- Si vous êtes locataire, pourquoi avez-vous choisi résider dans ce quartier ? Location moins chère ? Désenclavé ? Calme ? Proche du service ?
Etre parmi les siens de même village ? Mieux exercer les activités ?
Autre ?
16- Combien payez-vous par mois ?
2500Fcfa ? 5000Fcfa ? 8000Fcfa ? 10000Fcfa ? 15000Fcfa ? 25000Fcfa ?
Autre ?
17- La maison est-elle équipée en eau, électricité, W.C., etc ... ? Oui ? Non ?
18- Depuis quand êtes-vous installés dans ce quartier ?
6 mois ? 12 mois ? 2 ans ? 5 ans ? 10 ans ?
Autre ?
19- Etiez-vous installés ailleurs ? Oui ? Non ?
20- Si oui,
Dans quel quartier ?
Dans quelle localité ?
21- Raisons de changement de résidence
Location chère ? Quartier enclavé ? Mal logé au centre-ville ?
Etre parmi les siens du même village ? Construction de son chez ?
Mieux exercer les activités ? Autre ?
22- Comment vous rendez-vous au centre-ville ?
Pied ? Vélo ? Moto privée ? Voiture privée ? Taxi-moto ?
Autre ?
23- Combien de fois vous rendez-vous au centre-ville par semaine ?
1 fois ? 2 fois ? 5 fois ? 7 fois ? Autre ?
24- Raison de déplacement pour le centre-ville :
Achat ? Service ? Affaire ? Autre ..
25- Participez-vous à l'entretien du quartier ? Oui ? Non ?
26- Si non, Qui fait ce travail ?
La municipalité ? Autre ?
27- Trouvez-vous des problèmes dans le quartier ? Oui ? Non ?
28- Si oui, lesquels ?
Rue ? Logement ? Eau ? Assainissement ? Autre ...
QUESTIONNAIRE CONCERNANT LES ACTIVITES COMMERCIALES
AUTOUR DU CARREFOUR D'AGBONOU
Nom et prénom de l'enquêteur :
Date de l'enquête :
Numéro d'ordre :
Rue :
1 - Date de naissance ou Age :
2 - Lieu de naissance :
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4- Religion :
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7- Nombre d'enfants :
8- Niveau d'instruction : Néant ? Primaire ? Secondaire ? Supérieur ?
II - ACTIVITES COMMERCIALES
9 - Que vendez-vous ? |
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Fruits |
? |
Pain |
? |
Poisson |
? |
Repas |
? |
Eau glacée |
? |
Boisson |
? |
Pièces détachées |
? |
Carburant |
? |
Gari/tapioca |
? |
Autre ? |
10- Où trouvez-vous ce que vous vendez ?
Dans le quartier ? Dans la ville ? Dans le village
environnant ?
Autre ?
11- Pourquoi avoir choisir cet endroit ?
Existence d'un nombre important de clients ?
Possibilité de trouver certaines matières premières sur place ?
Proche de la RN° 1 ?
Autre ?
12- Qui sont souvent vos clients ? Autochtones ? Burkinabé ? Voyageurs ? Autres ?
13- Quelle est votre recette moyenne par jour ?
14- Payez-vous des taxes par jour ? Oui ? Non ?
15- Si oui, combien ?
50 F ? 100 F ? Autre ?
16- Rencontrez-vous des problèmes ? Oui ? Non ?
17- Si oui, lesquels ?
Vole ? Accident ? Manque de profit ? Autre ?