WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'OTAN et la prolifération nucléaire 1991- 2008

( Télécharger le fichier original )
par Marius N'guessan
Université de Cocody Abidjan - Licence 2008
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

SOMMAIRE

INTRODUCTION.....................................................................................................05

Chapitre I : LES RAISONS DE L'ENGAGEMENT DE L'OTAN DANS LA LUTTE CONTRE LA PROLIFERATION ET LA SITUATION DU MONDE AU REGARD DE CELLE-CI EN 1991.............................................................................08

I- Les raisons de l'engagement de l'OTAN dans la lutte contre la prolifération en 1991..............................................................................08

II- La situation du monde au regard de la prolifération en 1991...............11

Chapitre II : LES STRATEGIES DE LUTTE ET DE CONTROLE DE LA PROLIFERATION NUCLEAIRE DE L'OTAN (1991-2008).................................................15

I- Une stratégie globale et pragmatique contre la prolifération nucléaire (1991-1998)............................................................................................16

II- Le « nouvel OTAN » face aux dangers d'un monde instable (1999-2008).......................................................................................................21

Chapitre III : AVANCEES ET LIMITES DES STRATEGIES DE CONTROLE DE L'OTAN CONTRE LA PROLIFERATION (1991-2008)..................................29

I- Les signatures et révisions de traités portant sur la non-prolifération et leur mise en application.........................................................................29

II- Les limites de la politique de non-prolifération de l'OTAN....................34

CONCLUSION.........................................................................................................41

Sources et bibliograhie...................................................................................................42

INTRODUCTION

Le contexte international a beaucoup changé depuis la fin de la guerre froide à nos jours. La situation entre les grandes puissances se détériore et nombre de conflits sont l'occasion pour les États de montrer leur puissance en agissant en fonction de leurs intérêts et de leurs positions relatives. De plus, la différence avec la période précédente réside dans le fait qu'il existe plusieurs acteurs majeurs et non plus uniquement un ou deux. Cela introduit une instabilité encore plus importante. Dans cette période de tensions, de crises internationales, de redéfinition de la hiérarchie des puissances et du retour aux armes de destructions massives (ADM) (1(*)) comme moyen diplomatique, le contrôle des armes nucléaires, par la voie multilatérale ou pas, est une priorité.

C'est dans ce contexte de crise que l'OTAN (2(*)) est redevenue un acteur international. Sa capacité à utiliser la crise, à devenir un allié potentiel du régime de non-prolifération (TNP) (3(*)) contrairement à la période précédente, lui a conféré un rôle et des capacités très importantes.

L'analyse de la contribution de l'OTAN est donc importante. Cette analyse portera sur le rôle joué par l'Alliance depuis 1991, année marquée par la dissolution du pacte de Varsovie (4(*)) suivie de l'éclatement de l'URSS (5(*)), jusqu'en 2008 caractérisé par le sommet de Bucarest en Roumanie (6(*)). Elle tentera de mettre en évidence les capacités de l'OTAN à résoudre le problème de la prolifération (7(*)) et les modalités de résolution. Précisément, elle va permettre de percevoir l'avenir de la non-prolifération et de connaître les changements stratégiques de l'Alliance.

L'auteur de ce mini-mémoire a choisi ce sujet car il s'intéresse aux relations internationales et aussi à la force des grands principes moraux qui sont sensés régir la vie internationale.

Le présent travail comporte quelques limites dues aux difficultés rencontrées sur le terrain. Il y a lieu de relever ici que le temps imparti pour mener cette recherche était court, et le nombre de page demandé est insuffisant, ce qui n'a pas donné la possibilité de collecter toutes les informations nécessaires pour faire des analyses beaucoup plus approfondies. Les bibliothèques fréquentées ne nous ont pas non plus donné d'ouvrage spécialisé sur le sujet.

Par ailleurs, les auteurs qui traitent ou abordent un aspect du sujet ont été assez exhaustif. C'est le cas de Guillaume SCHLUMBERGER (8(*)) qui, dans son oeuvre intitulée : les défis de la prolifération au XXIème siècle (9(*)), fait de prime abord, un état des lieux en matière de prolifération depuis la fin de la guerre froide, puis met en évidence les tendances émergentes de la prolifération au XXIème siècle. En outre, il met en relief le rôle des différentes institutions de luttes contre le phénomène entre autre L'OTAN, sans oublier le volet des interdictions, répressions, dissuasion et contre prolifération. Parallèlement, Bruno TERTRAIS (10(*)), dans sa note de recherche portant sur les armes nucléaires « tactiques » et la sécurité de l'Europe (11(*)), il fait l'Etat des lieux du dispositif nucléaire de l'OTAN et de la Russie, puis il traite des facteurs d'évolution des deux puissances.

Ainsi, à l'issue des lectures prospectives, la problématique choisie est la suivante :

Comment l'OTAN, l'une des organisations les plus proliférées de la planète est-elle passée de l'état de prolifératrice à l'état de combattante pour la non-prolifération en se rangeant du côté du régime de non-prolifération de 1991 à 2008 ? Mieux, quel a été la portée du rôle joué par celle-ci pendant notre période d'étude ?

Ce mini-mémoire ira du plus précis au plus général, il propose une monographie des stratégies de contrôle de l'OTAN et élargit l'analyse en recherchant les causes du rôle de l'Alliance et du bilan de ses actions. Il comprendra donc, trois parties :

Le but de la première partie sera de présenter les raisons qui ont poussé l'OTAN à s'engager dans la lutte contre la prolifération et faire l'état des lieux en 1991. La deuxième partie tentera d'analyser les stratégies de contrôle de l'Alliance de 1991 à 2008. Enfin, la troisième partie présentera le bilan du rôle de l'alliance.

CHAPITRE I : LES RAISONS DE L'ENGAGEMENT DE L'OTAN DANS LA LUTTE CONTRE LA PROLIFERATION ET LA SITUATION DU MONDE AU REGARD DE LA PROLIFERATION EN 1991

Dans ce premier chapitre, il s'agira de présenter d'une part, les raisons de l'engagement de l'OTAN dans la lutte contre la prolifération en 1991, et ce à travers deux pistes de développement :

Avec la fin de l'affrontement Est-Ouest, le recours à l'arme nucléaire parait de moins en moins nécessaire ; la crainte de la fuite des armements de l'ex-URSS vers d'autres pays pouvant générer un multi-pôle d'adversité avec, la possibilité de l'utilisation de l'arme nucléaire contre un des membres de l'Alliance ;

D'autre part, présenter la situation du monde au regard de la prolifération en 1991 en évoquant : les stocks d'armes nucléaires des puissances nucléaires officielles (1965-1991) ; et, l'arsenal nucléaire des Etats possédant officieusement l'arme nucléaire au terme de 1991.

I- LES RAISONS DE L'ENGAGEMENT DE L'OTAN DANS LA LUTTE CONTRE LA PROLIFERATION EN 1991

Peut d'auteurs ont spéculé sur les raisons qui ont poussés l'OTAN à s'engager dans la lutte pour la non-prolifération. Ceux qui l'ont fait, les ont inscrites dans un contexte général relativement au régime de la non-prolifération. Certains vont plutôt saper ces raisons en mettant en évidence la volonté des Etats-Unis à vouloir dominer le monde à travers l'Alliance (12(*)). Toutefois, notre analyse se limitera à aborder l'aspect général de ces raisons, et les raisons diplomatiques.

Ainsi, la première partie sera intitulée : avec la fin de l'affrontement Est-Ouest, le recours à l'arme nucléaire parait de moins en moins nécessaire. La seconde, traitera de La crainte de la fuite des armements de l'ex-URSS vers d'autres pays pouvant générer un multi-pôle d'adversité avec, la possibilité de l'utilisation de l'arme nucléaire contre un des membres de l'Alliance.

1- Avec la fin de l'affrontement Est-Ouest, le recours à l'arme nucléaire parait de moins en moins nécessaire

L'arme nucléaire, utilisée à deux reprises en 1945, le 6 août à Hiroshima et le 9 août à Nagasaki, n'est pas une arme comme les autres. Non seulement par ses capacités de destruction intrinsèques, qui sont considérables, mais plus encore par le risque de destruction de la planète qu'ouvrait son utilisation par les deux Grands (13(*)). Elle a introduit une rupture radicale dans le perfectionnement des armements en rendant désormais envisageable une apocalypse tuant des millions d'innocents. Comment dés lors accepter moralement la présence d'une telle arme ?

C'est en réalité la nature spécifique de la menace soviétique qui a assuré la légitimité de la dissuasion nucléaire (14(*)). Face à un système politique et militaire dont l'objectif était d'accroître son emprise sur le pays conquis, sa société et les modes de vie de ses habitants, l'arme nucléaire devenait le seul instrument capable d'empêcher la réalisation de cette menace. En Europe comme ailleurs, l'ampleur et la proximité de la menace, mais plus encore sa spécificité liée au système totalitaire qui la portait, ont nourri une acceptation massive du fait nucléaire.

Avec la disparition de l'URSS, c'est l'utilité stratégique des armes nucléaires qui est remise en cause, mais, surtout, ce sont les fondements moraux de l'acceptation du nucléaire qui disparaissent. « Si le mal absolu n'existe plus, comment justifier le risque d'apocalypse inhérent à l'arme nucléaire ? » (15(*)) Ainsi, les nombreux bouleversements à l'Est depuis 1989 ont rendu plus incertaines les justifications de la dissuasion nucléaire, d'autant que l'ennemi d'hier devenait un partenaire (16(*)).

2- La crainte de la fuite des armements de l'ex-URSS vers d'autres pays pouvant générer un multi-pôle d'adversité avec, la possibilité de l'utilisation de l'arme nucléaire contre un des membres de l'Alliance.

Loin de se réjouir des déboires de leur ancien rival impérialiste qu'elles avaient craint durant, de longues décennies, les puissances occidentales sont gagnées par l'inquiétude devant les conséquences de l'effondrement du système stalinien.

En effet, la fin du bloc soviétique, a déterminé le délitement de son rival occidental qui perdait sa principale raison d'être, libérant mondialement la tendance naturelle du capitalisme au chacun pour soi. Le réveil des nationalités s'accompagne d'une exacerbation des tensions nationalistes, la guerre entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan (17(*)) préfigure l'état de désordre dans lequel se précipitent ces futurs Etats qui basent leur existence sur les aspects les plus archaïques et anachroniques des différentes cultures nationales. Le gigantesque arsenal que s'est constitué l'"armée rouge" (18(*)) est menacé d'être dispersé suivant les multiples lignes de fracture de la dislocation de l'URSS. Demain, les armes nucléaires, les centrales atomiques, les milliers de chars, canons, fusils risquent de se trouver sous le contrôle des forces les plus anachroniques auxquelles peut donner naissance la putréfaction du régime stalinien, rendant à jamais caduque toute idée de contrôle de la dissémination des armes nucléaires par les grandes puissances et aggravant la menace d'accidents nucléaires majeures. Tchernobyl (19(*)) n'est pas un hasard, mais l'exacte concrétisation de la situation en URSS.

Face à une telle situation de déstabilisation, les autres grandes puissances du globe et en premier lieu les USA et les Etats européens formant l'Alliance Atlantique, n'ont aucun intérêt à ce que l'effondrement de l'URSS et sa désagrégation en de multiples Etats rivaux se face sans aucun contrôle de l'armement. Tous leurs efforts vont donc se conjuguer pour soutenir les facteurs de cohésion politique de non-prolifération et promouvoir des réformes pour tenter de stabiliser la prolifération.

II- LA SITUATION DU MONDE AU REGARD DE LA PROLIFERATION AU DEBUT DES ANNEES 91

Les Etats signataires du Traité de non-prolifération (TNP) sont classés en deux catégories :

Les « Etats dotés d'armes nucléaires (EDAN) » (Etats-Unis, Russie, Royaume-Uni, Chine, France) qui ont, selon les termes de l'article IX du TNP, « fabriqué ou [fait] exploser une arme nucléaire ou un autre dispositif nucléaire explosif avant le 1er janvier 1967 ». Ils sont donc reconnus officiellement comme puissance nucléaire aux yeux de la communauté internationale ; Les « Etats non dotés d'armes nucléaires (ENDAN) », c'est-à-dire tous les autres pays signataires du TNP.

Ainsi, notre analyse portera ici, d'une part sur le dispositif nucléaire des puissances nucléaires officiellement reconnues et d'autre part sur l'arsenal nucléaire des Etats possédant officieusement l'arme nucléaire au terme de 1991.

1- Les stocks d'armes nucléaires des puissances nucléaires officielles (1965-1991)

Le secret excessif qui entoure le nucléaire militaire empêche le public de connaître le nombre exact d'armes nucléaires dans le monde. Chaque nation protège les détails de son propre arsenal nucléaire, et ne connaît généralement qu'un minimum de détails précis sur la taille et la composition des stocks nucléaires des autres pays. Selon nos sources (20(*)), plus de 107 632 armes nucléaires ont été construites par les puissances reconnues par le TNP à la fin des années 80.

En effet, la France est parvenue en vingt ans (1965-1985) à multiplier par plus de dix, son stock d'armes nucléaires (de 32 en 1965 à 359 en 1986). Il a augmenté encore considérablement jusqu'en 1991 pour parvenir à son niveau le plus haut de 359 têtes nucléaires. Son premier essai nucléaire date du 13 février 1960. Tout comme elle, en dix ans, le nombre d'armes nucléaires britanniques est passé d'une en 1953 à 310 en 1965 ; cette augmentation rapide a pu se réaliser grâce à l'aide accrue reçue des États-Unis. L'arsenal britannique s'est maintenu à ce niveau pendant près de dix ans (1985-1994). Le Royaume-Uni est la plus « petite » des cinq puissances nucléaires reconnues par le Traité de non prolifération (TNP). Son premier essai nucléaire date du 30 octobre 1959 avec moins de 350 têtes en 1991. Quant à la Chine, elle est devenue puissance nucléaire, avec un stock estimé à 426 armes nucléaires en 1992. Ce chiffre est identique depuis 1985. Son premier essai nucléaire date d'octobre 1964.

Les premiers essais nucléaires des Etats-Unis et de la Russie dates de juillet 1949. En 1945 au Etats-Unis, un total de 6 armes nucléaires furent fabriquées, dont une pour l'essai nucléaire de Trinity et deux qui furent utilisées lors des bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki. Une course aux armements nucléaire démarre lorsque l'Union Soviétique fit son premier essai nucléaire le 14 juillet 1949 avec le RDS-1. En 1959, les forces armées des États-Unis disposent de 7 000 ogives stratégiques et 1 500 vecteurs, ainsi que de plus de 15 000 armes tactiques. En 1965, le pic est atteint avec environ 32 400 armes nucléaires de toutes catégories. Le nombre d'ogives stratégique dépasse 12 000 en 1970 et dépasse 15 000 de 1973 à 1979. Leur nombre total était de 21 000 en 1990 (21(*))[]. Par ailleurs, Moscou a livré peu d'information concernant la taille de ses stocks et ses plans futurs ne sont pas non plus connus avec certitude. Nous estimons que depuis 1949 l'Union Soviétique/Russie a produit quelque 55 000 têtes nucléaires et qu'environ 30 000 existaient en 1991 à la fin de la Guerre Froide.

Cela pose des difficultés spécifiques pour évaluer la taille des arsenaux des plus petites puissances nucléaires (Israël, l'Inde, le Pakistan et la Corée du Nord) du fait de leur petitesse comparée aux stocks de la Russie et des Etats-Unis.

2- L'arsenal nucléaire des Etats possédant officieusement l'arme nucléaire au terme de 1991.

Ni l'Inde ni le Pakistan n'ont divulgué d'information officielle au public sur la taille de leur arsenal nucléaire. Le centre de recherche sur la mondialisation (CRM), pense qu'ils possédaient au moins 110 têtes nucléaires, dont certaines ne sont peut être pas opérationnellement déployées. Des experts indépendants estiment que l'Inde avait produit suffisamment de matériaux fissiles pour la fabrication de 60 à 105 têtes nucléaires mais n'en a peut être assemblées que 50 à 60. Par contraste, ces experts croient que le Pakistan avait produit suffisamment de matériau fissile pour fabriquer entre 55 et 90 têtes nucléaires et qu'il en a assemblées 40 à 50. Par contre, bien qu'Israël n'ait jamais confirmé ou nié posséder des armes nucléaires, le DIA a conclu en 1999 qu'Israël avait produit 60 à 80 têtes nucléaires et ce, bien avant la fin de la guerre froide. On estime qu'Israël a produit suffisamment de matériau fissile pour assembler de 110 à 190 têtes nucléaires. La Corée du Nord a un réacteur électrique régulé au graphite de 5 mégawatts (MWs) et refroidit au gaz qui a commencé à être opérationnel en 1986. Des experts indépendants estiment qu'elle a produit environ 43 kg de plutonium séparé, donnant ou prenant 10 kg (22(*)).

De 1945 à 1991, plus de 128 000 têtes nucléaires ont été construites selon les calculs des spécialistes du centre de recherche sur la mondialisation, et toutes sauf environ 3% ont été fabriquées par les Etats-Unis (environ 55%) et l'Union soviétique/Russie (environ 43 %). Face au scénario d'un nouveau raide nucléaire avec pour cycle l'un des membres de L'Alliance, face à la nouvelle conception de l'arme nucléaire et à la multiplicité des Etats détenteurs d'armements nucléaires, il était temps de se ranger du côté du régime de non-prolifération.

CHAPITRE II : LES STRATEGIES DE LUTTE ET DE CONTROLE DE LA PROLIFERATION NUCLEAIRE DE L'OTAN (1991 - 2008)

La guerre froide ayant cédé la place à un climat beaucoup plus ouvert dans les relations internationales en Europe et vu les importants accords sur la maîtrise des armements déjà d'application ou sur le point d'entrer en vigueur, il serait tentant de considérer que les dangereuses tentions des années précédentes appartenaient désormais, pour une grande part, au passé. Toutefois, comme d'autres régions du monde, l'Europe continuait à abriter des poches d'instabilités et de conflits qui menaçaient de miner en grande parties les remarquables progrès accomplis depuis le sommet de Paris de la CSCE (conférence sur la sécurité et la coopération en Europe) de novembre 1990 (23(*)).

Il s'agit là d'une situation qui, en Europe comme sur la scène mondiale en générale était exacerbée par la prolifération d'armements et d'expertises militaires, surtout dans les Etats ou les régions où le recours à la force demeurait perçu comme un moyen de parvenir à des buts politiques. Des stratégies visant à empêcher cette prolifération exigeaient donc une plus haute priorité dans le cadre plus général du processus de maitrise des armements.

Ce second chapitre est subdivisé en deux grandes parties. La première étudie la stratégie mise en place par l'OTAN pour lutter contre la prolifération entre 1991 et 1998 ; la deuxième traite de la nouvelle stratégie de celle-ci dans le nouvel environnement de sécurité mondial entre 1999 et 2008.

I- UNE STRATEGIE GLOBALE ET PRAGMATIQUE CONTRE LA PROLIFERATION NUCLEAIRE (1991-1998)

Dans le domaine nucléaire, il était essentiel pour l'OTAN de préserver un contrôle central efficace sur l'arsenal nucléaire de l'ancienne Union Soviétique et de garantir le respect total du TNP. En conséquence, des accords appropriés devaient être conclus entre la Russie et les Etats nouvellement indépendants pour ce qui concerne le statut des systèmes basés en dehors du territoire russe. Concurremment, l'ensemble de l'arsenal nucléaire de l'ancienne Union Soviétique devait être réduit. Une question importante concernait les fuites potentielles de matériels et/ou des technologies nucléaires de l'ancienne Union Soviétique vers des régions à problème, particulièrement dans le Tiers monde.

1- Une stratégie fondée sur un renforcement des régimes existants et sur des contrôles à l'exportation efficaces

Pour l'OTAN, la base d'une politique de non-prolifération visant à minimiser les risques précités résidait essentiellement dans les accords légaux existants et d'autres régimes internationaux. Aucun nouvel instrument n'était nécessaire, mais l'efficacité des régimes existant devaient être renforcée. En conséquence, une plus large adhésion au TNP fut encouragée, les régimes de contrôle des exportations renforcées, les sauvegardes de l'Agences Internationale de l'Energie Atomique (AIEA) (24(*)) rendues plus efficaces et les règles du régime de contrôle de la technologie des missiles (RCTM) renforcées et plus systématiquement appliquées.

Par le passé, les ministres de l'OTAN ont réitéré leur mise en garde face aux nouvelles menaces contre la sécurité et les conséquences déstabilisatrices susceptibles de résulter d'une dissémination incontrôlée des technologies militaires modernes. Plus récemment après la guerre froide, les alliés ont largement utilisé le cadre du Conseil de coopération nord atlantique (CCNA) pour procéder à des échanges de vues dans ce domaine avec leurs nouveaux partenaires d'Europe centrale et orientale et encourager une action appropriée. C'est ainsi que la question de la non-prolifération dans le domaine nucléaire a été explicitement abordée le 20 décembre 1991 dans la déclaration conjointe sur le dialogue, le partenariat et la coopération, à laquelle ont ultérieurement souscrits tous les nouveaux partenaires du CCNA lors de la réunion ministérielle extraordinaire du 10 mars 1992. Dans la déclaration conjointe de décembre de la même année, les ministres déclaraient qu'ils « reconnaissaient tous la nécessité et acceptent la responsabilité de garantir le respect total des TNP, de s'abstenir de toute mesure qui pourrait mener à la prolifération des armes nucléaires ou d'autres armes de destructions massive et de prendre de fermes mesures pour empêcher l'exportation non-autorisée de technologies militaires déstabilisatrices, nucléaire ou autres » (25(*)). Une idée similaire est exprimée dans la déclaration publiée lors de la réunion ministérielle du CCNA organisée à Oslo le 5 juin 1992 (26(*)). Dans cette déclaration, les ministres du CCNA soulignaient également le rôle vital du système de sauvegardes de TAIEA pour prévenir la poursuite de la dissémination de ces armes et de la technologie et de l'expertise militaires nucléaires.

Des mesures ont été prises par l'Alliance en ce qui concerne la situation spécifique dans l'ancienne Union Soviétique au sujet du contrôle central des armes nucléaires. C'est ainsi, par exemple, que le 9 avril 1992, le secrétaire faisant fonction, l'ambassadeur italien Amadeo De Franchis- à la suite d'une discussion ayant lieu au sein du Conseil de l'Atlantique Nord le jour précédant - a fait part aux autorités russes et ukrainiennes des sérieuses préoccupations allié sur la poursuite de la suspension des armes nucléaires d'Ukraine en Russie. Tout en exprimant le souhait pressant que la date limite du 1er juillet 1991 précédemment convenue pour l'achèvement du transfère soit respecté, il a souligné, au non de l'Alliance, l'importance de l'établissement rapide et fonctionnelle de mécanismes de supervision conjointe, tels qu'envisagés dans le cadre de l'accord d'Aima Ata (27(*)), signé le 30 décembre 1991 par les ministres des affaires étrangères de la communauté des Etats indépendants (CEI).

Par ailleurs, considérant les risques de prolifération de la période d'après guerre, il est clair qu'il était de la plus haute importance d'accorder une aide aux nouveaux Etats de l'ancienne Union Soviétique pour qu'ils missent sur pieds des contrôles à l'exportation efficaces. L'élaboration de règles de conduite intérimaires relatives aux armes de destructions massives figurant dans une déclaration signée par la Chine, la France, la Russie, le Royaume -Uni et les Etats-Unis lors d'une réunion qui s'est tenue à Washington les 28 et 29 mai 1992 était, à ce égard, encourageante. Les cinq pays se sont engagés à ne pas aider, directement ou indirectement, au développement, à l'acquisition, à la fabrication, aux essais, au stockage ou au déploiement d'armes nucléaires par un Etat non-nucléaire et à faire preuve de retenue dans le transfère d'installations, de technologies et de matériels nucléaires sensibles.

Il convient toutefois de signaler que, si la Russie possédait une expertise relative dans ce domaine, les autres nouveaux Etats de l'ancienne union soviétique n'en avaient aucune. En conséquence, de nouvelles formes de coopération devaient être envisagées tant dans la corbeille économique de la CSCE que dans le contexte du CCNA. Un objectif immédiat consistait à obtenir l'adhésion efficace de tous les nouveaux Etats aux règlementations existantes en matière de contrôle à l'exportation. Dans la plupart des cas, il s'agissait-là, d'un objectif ambitieux, excédant probablement les capacités des pays concernés, toujours aux prises avec des problèmes plus fondamentaux. La participation totale de tous les états à des accords aussi avancés que le régime de contrôle de la technologie des missiles (RCMT) semblait, dès lors, prématurée. Le risque très réel que des technologies sensibles ou même un personnel expert pourrait être fournis à des pays potentiellement dangereux ne pouvait être ignoré. Lorsqu'on pensait à la situation économique de ces nouveaux Etats, on pouvait d'ailleurs comprendre que ceux qui possédaient se type de connaissances avancées pouvaient trouver un sérieux stimulant à favoriser la prolifération. Une conduite responsable est donc devenue un élément important, d'où l'importance du renforcement du dialogue et de contacts plus fréquents entre les alliés de l'OTAN et les nouveaux partenaires du CCNA. Une coopération plus étroite devait contribuer certainement aussi à augmenter la transparence dans ce domaine.

L'OTAN pour sa part, était prête à offrir sa contribution constructive en la matière.

2- Les instances de l'OTAN qui s'occupent des questions relatives au nucléaire

Un certain nombre d'instances de l'OTAN supervisent différents aspects des activités de l'alliance dans les domaines de maîtrise des armements, du désarmement et de la non-prolifération. Les orientations politiques et globales sont formulées par le Conseil de l'Atlantique Nord (CAN), la plus haute instance décisionnelle de l'alliance. Une supervision plus détaillées des activités et de la politique dans des domaines spécifiques est assurées par un certains nombres d'instances, parmi lesquelles le Groupe des Travaux de Haut Niveau (HLTF) sur la maitrise des armements conventionnels, le Groupe de Haut Niveau du Groupe des Plans Nucléaires (NPG/HLG), le Groupe « défense » de haut niveau sur la prolifération (DGP) et le Groupe Politico-militaire de Haut Niveau sur la prolifération (SGP).

En effet, le Groupe des Plans Nucléaire (NPG) (28(*)) est l'autorité suprême, au sein de l'OTAN, en ce qui concerne les questions de la politique nucléaire. Le NPG prend des décisions sur la politique nucléaire de l'Alliance, qui est tenue constamment à l'étude, et modifiée ou adaptée à la lumière des nouveaux développements. Ses débats portent sur une large gamme de sujets concernant la politique nucléaire, y compris la sûreté, la sécurité et la sur viabilité des armes nucléaires, les systèmes d'information et de communication, ainsi que les problèmes de déploiement. Ils portent aussi sur des questions plus vastes suscitant des préoccupations communes, telles que la maitrise des armes nucléaires et la prolifération nucléaire.

Le NPG a pour tâche d'examiner la politique nucléaire de l'alliance à la lumière de l'évolution constante des défis de sécurité dans le cotexte international et de l'adapter, le cas échéant. Il constitue une enceinte dans laquelle les pays membres peuvent participer à l'élaboration de la politique nucléaire de l'alliance à la prise de décision sur le dispositif nucléaire de l'OTAN, qu'ils possèdent eux-mêmes ou non des armes nucléaires. Les politiques approuvées représentent par conséquence la position commune de tous les pays participants.

L'OTAN, avec l'appui de ses instances accomplira des progrès notables, mais de sérieuses difficultés demeuraient. Le non-respect des obligations internationales en matière de maîtrise des armements, de désarmement et de non-prolifération, et les programmes de développement d'ADM et de leurs vecteurs fragilisaient les normes mondiales et représentaient une menace pour la sécurité de l'Alliance. Les armes nucléaires et les agents radiologiques et chimiques qui subsistaient dans le monde pourraient être exploités s'ils n'étaient pas convenablement protégés. Les avancées rapides réalisées dans le domaine des sciences et des technologies biologiques continuaient d'accroître la menace que constituait le bioterrorisme, et certains indices donnaient à penser que des terroristes voulaient se procurer des éléments chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires (CBRN) à des fins malveillantes. L'OTAN va donc mettre en évidence son expertise en la matière.

II- LE « NOUVEL OTAN » (29(*)) FACE AUX DANGERS D'UN MONDE INSTABLE (1999-2008)

A partir de 1999, L'OTAN doit faire face à une grande variété de menaces et de défis de sécurité qui étaient très différents de ce à quoi les Alliés étaient confrontés au moment de la constitution de l'Alliance. Face aux défis de sécurité présente et future, l'OTAN doit être préparée à assurer protection et défense contre les menaces émanant à la fois d'acteurs étatiques et d'acteurs non étatiques. La prolifération des ADM et de leurs vecteurs est l'une des menaces.

En particulier, la directive de politique globale entérinée au sommet de Riga, en 2006, a fait de la prolifération des ADM et de la possibilité d'acquisition de telles armes par des terroristes les principales menaces pour l'Alliance durant les dix à quinze années à venir. Étant donné les difficultés liées à la défense contre ces menaces - en particulier celles qui émanaient d'acteurs non étatiques -, l'Alliance a veillé à définir de grandes orientations pour faire face à la menace importante et croissante que représente la prolifération des ADM ; c'est sur ces grandes orientations que repose le travail réalisé ici.

1- Politique globale de l'OTAN, au niveau stratégique, pour la prévention de la prolifération des armes de destructions massives

Dans cette situation de sécurité, et dans celle de l'avenir prévisible, il fallait, en s'appuyant sur les orientations antérieures, formuler une politique actualisée pour laquelle seront mises à profit les compétences collectives de tous les organes de l'OTAN. Ainsi que cela a été indiqué au sommet de Bucarest en 2008, cette politique globale sera déterminante pour renforcer l'aptitude de l'Alliance à faire face aux nouveaux défis de sécurité.

La politique nucléaire commune de l'Alliance atlantique a été définie par le Concept Stratégique de 1999. Dans ce concept l'OTAN légitime la dissuasion nucléaire : « Pour protéger la paix et prévenir la guerre ou toute forme de coercition, l'Alliance maintiendra dans l'avenir prévisible une combinaison appropriée de forces nucléaires et de forces conventionnelles basées en Europe et tenues à niveau là où ce sera nécessaire, encore qu'il doive s'agir du niveau minimum suffisant » (30(*)). Par ailleurs, l'Alliance s'est employée à prévenir la prolifération par un programme politique actif de maîtrise des armements, de désarmement et de non-prolifération, ainsi qu'en développant et en harmonisant les capacités de défense et, lorsqu'il y a lieu, en employant ces capacités d'une manière conforme aux décisions politiques à l'appui des objectifs de non-prolifération.

La sécurité de l'OTAN passe à la fois par des éléments politiques et des éléments de défense. L'OTAN suivait une politique active de maîtrise des armements, de désarmement et de non-prolifération, qui était devenue un élément indissociable de sa contribution à la sécurité et à la stabilité depuis le rapport Harmel de 1967 (31(*)). Cette politique sera maintenue. La mise en oeuvre effective d'une stratégie de l'Alliance visant à prévenir la prolifération des ADM devait montrer aux proliférateurs potentiels, par une hausse des coûts escomptés et une diminution parallèle des gains escomptés, qu'il était inutile de chercher à faire des ADM une véritable menace contre l'Alliance.

L'OTAN a à cet effet, étudier comment elle pouvait soutenir les mesures classiques de prévention de la prolifération pouvant avoir un effet dissuasif sur les États proliférateurs et les réseaux terroristes et les empêcher d'agir, conformément au cadre adopté à Bucarest. Les Alliés ont souligné l'importance de la mise en oeuvre et du respect du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), de la Convention sur les armes chimiques (CAC) et de la Convention sur les armes biologiques ou à toxines (CABT), ainsi que des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l'ONU, comme la résolution 1540 (32(*)). De plus, l'OTAN prévoit étudier des moyens d'appuyer ou de compléter des actions telles que l'initiative de sécurité contre la prolifération et l'initiative mondiale de lutte contre le terrorisme nucléaire.

Selon l'Alliance, la tenue de consultations régulières et le partage de l'information et du renseignement entre les pays membres de l'Alliance, les partenaires, les organisations internationales et les autorités nationales, contribueraient à favoriser une perception commune des menaces de prolifération d'ADM pouvant émaner d'acteurs étatiques et non étatiques, encourageraient les pays membres, les partenaires et d'autres États à respecter pleinement leurs obligations en matière de maîtrise des armements, de désarmement et de non-prolifération, et permettraient d'améliorer la réponse globale aux ADM.

La sûreté et la sécurité des éléments CBRN demeuraient mal assurées en de nombreux endroits du monde. L'OTAN prévoit continuer d'apporter une valeur ajoutée aux efforts de non-prolifération en favorisant le développement de capacités alliées visant à faire obstacle ou à mettre un terme au trafic des ADM, des éléments connexes et de leurs vecteurs. Ces capacités visaient par exemple à être utilisées dans le cadre d'opérations maritimes ayant pour but d'endiguer le trafic de ces éléments. En outre, l'Alliance pourrait faire intervenir ses capacités militaires, sous réserve de décisions politiques, et cas par cas, dans les contextes suivants : contribution à la détection, à l'identification, au contrôle, à la surveillance et au suivi d'activités d'acquisition ou de développement d'ADM ; opérations d'information visant à neutraliser, à décourager et à empêcher la prolifération d'ADM ; et fusion de données du renseignement et échange d'informations entre Alliés, et partenaires lorsqu'il y a lieu, en vue de produire des données du renseignement exploitables pour les activités de l'OTAN en matière de non-prolifération. Enfin, l'OTAN renforcera les activités d'ouverture pour promouvoir les capacités correspondantes des partenaires et améliorer la réponse globale à la prolifération des ADM.

En outre, Les compétences non militaires de l'Alliance fournissent d'utiles stratégies et ressources susceptibles de contribuer à ses efforts de prévention de la prolifération des ADM. Des avis d'experts civils peuvent aussi être mis à disposition pour d'autres questions appropriées telles que le contrôle des frontières nationales, la sûreté portuaire et la protection des éléments sensibles.

Le dispositif de défense de l'Alliance doit être capable de faire face de façon appropriée et efficace aux risques liés à la prolifération des ADM et de leurs vecteurs, qui représentent une menace potentielle pour les populations, le territoire et les forces des Alliés.

2- L'action législative contre les armes de destructions massives (1999-2008)

D'ici le début de 2010, l'OTAN disposera d'une capacité initiale de protection des forces de l'alliance contre les menaces liées aux missiles ; elle examine les options concernant la protection du territoire et des populations. Ces activités constituent une réponse à la prolifération des armes de destruction massive et de leurs vecteurs, y compris les missiles de toutes portées (33(*)). Notre analyse portera sur les composantes et l'évolution de cette politique.

L'alliance mène trois activités en rapport avec la défense antimissile :

La première est appelée, capacité de défense multicouche contre les missiles balistiques de théâtre (ALTBMD). A travers elle, l'Alliance disposera, au début de l'année 2010, d'une capacité intérimaire de protection des troupes dans une zone donnée contre les missiles balistiques à courte et moyenne portée, jusqu'à 3000 kilomètre. Le système final consistera en un système de systèmes multicouches, comprenant des défenses à basse et haute altitude (on parle aussi de défenses de la couche inférieure et de la couche supérieure), et notamment un système de commandement, de contrôle, de communication et de renseignement pour la gestion tactique (BMC31), des capteurs de détection lointaine, des radars et divers intercepteurs. Les pays membres de l'OTAN mettront à disposition les capteurs et les systèmes d'armes, tandis que l'OTAN mettra au point le système BMC31 financé en commun afin d'intégrer tous ces éléments.

A la fin 2008, le bureau de programme de la défense active multicouche contre les missiles balistiques de théâtre (ALTBMD PO), appuyé par un consortium de contractants chargé de l'ingénierie système et de l'intégration, l'équipe SAIC, a mis au point et testé avec succès les spécifications relatives à l'interface de commandement et de contrôle entre l'OTAN et les système des pays, utilisant à cet effet un banc d'essais - avec notamment des systèmes et des installations des Etats-Unis, de la France et des Pays-Bas - ont confirmé que les spécifications étaient judicieuses et que le processus d'acquisition par l'OTAN des capacités de commandement et de contrôle nécessaire pouvait aller de l'avant. Le bureau de programme ayant été invité à mettre en service une capacité ALTBMD plutôt que prévu à l'appui des commandements opérationnels de l'OTAN, une capacité intérimaire sera mise en service en deux phases, la livraison de la première étant attendue pour le début de 2010. Outre la mise à disposition de la capacité intérimaire, les travaux relatifs à la défense contre les missiles de théâtre ont fourni l'appui technique aux débats politiques sur les questions de défense antimissile d'ordre plus général en rapport avec la protection du territoire des pays de l'OTAN et de leurs centres de population.

La deuxième est la défense antimissile pour la protection du territoire des pays de l'OTAN. Une étude de faisabilité sur la défense antimissile a été lancée après le sommet de Prague en 2002 ; elle devait permettre d'examiner des options relatives à la protection du territoire, des forces et des populations de l'alliance contre toute la gamme de menaces liées aux missiles. Cette étude a été réalisée par une équipe industrielle multinationale transatlantique en coopération avec l'Agence des C3 (34(*)) de l'OTAN. Elle concluait que la défense antimissile est techniquement faisable dans le cadre des hypothèses et des limites de l'étude. Les résultats, qui ont été approuvés par la conférence des directeurs nationaux des armements (CDNA) en avril 2006, constituent la base technique des débats politiques et militaires qui ont lieu concernant le bien-fondé d'une défense antimissile de l'OTAN. Dans le cadre de ce contexte, l'alliance a aussi examiné - au sommet de Bucarest en 2008 - les détails techniques, ainsi que les incidences politiques et militaires des éléments proposés pour le système de défense antimissile américaine en Europe. Les dirigeant des pays Alliés ont reconnu que le déploiement prévu de certains éléments de ce système américain contribuerait à la protection de nombreux pays Alliés, et sont convenus que cette capacité devrait faire partie intégrante de toute architecture future de défense antimissile à l'échelle de l'OTAN.

Enfin, la Coopération en matière de TMD avec la Russie. Une étude a été lancée en 2003, sous l'égide du Conseil OTAN-Russie (35(*)), en vue d'évaluer les niveaux possibles d'interopérabilités des systèmes TMD des Etats membres de l'OTAN et de la Russie. En plus de l'étude d'interopérabilité, plusieurs exercices assistés par ordinateur ont été organisés pour servir de base à des améliorations futures dans le domaine de l'interopérabilité et permettre l'élaboration de mécanismes et de procédures applicables aux opérations conjointes dans le secteur de la défense contre les missiles de théâtre. Plus de trois millions d'euro ont déjà été consacrés au programme portant sur l'étude et les exercices à la fin de 2008.

Deux grands documents d'orientation définissent le cadre des activités de l'OTAN dans le domaine de la défense antimissile : le concept stratégique de l'OTAN de 1999 et la Directive politique globale, qui a été entérinée par les dirigeants des pays de l'Alliance au sommet de Riga en novembre 2006. Le concept stratégique reconnait la nécessité d'une défense contre les missiles pour faire face aux menaces nucléaires, biologiques et chimiques (NBC). Il est indiqué que : « les moyens de défense de l'Alliance contre les risques et les menaces potentielles de prolifération des armes NBC et de leurs vecteurs doivent continuer d'être améliorés, y compris par des travaux sur une défense antimissile ». La Directive politique globale définit pour les 10 à 15 années à venir les priorités applicables au sein de l'Alliance à tout ce qui a trait aux capacités, aux disciplines de planification et au renseignement. Cette directive donne également un aperçu de l'environnement stratégique pendant la même période et considère la dissémination des armes de destruction massive comme l'une des menaces principales pour l'Alliance.

Au total, deux stratégies ont été mises en place par l'Alliance pour contrôler la prolifération nucléaire : la première est datée de l'après guerre froide (1991) et la seconde de 1999. Ces deux stratégies ont permit à l'Alliance et au régime de non-prolifération d'enregistrer une baisse au niveau de l'arsenal nucléaire mondiale. Malgré ces avancées, ces stratégies présentes des limites et sont soumis à des blocages qui rendent difficile le désarmement.

CHAPITRE III : AVANCEES ET LIMITES DES STRATEGIES DE CONTROLE DE L'OTAN CONTRE LA PROLIFERATION 1991-2008

Les stratégies de contrôle de l'OTAN ont très vite porté leurs fruits au travers la signature et la consolidation de bon nombre de traités bilatéraux et multilatéraux, dont leurs mise en application à permis la diminution du stock nucléaire mondial. Toutefois, ces stratégies vont présenter des limites et des faiblesses.

Ainsi, le travail ici consistera à préciser les traités et conventions qui ont été signés par l'OTAN et leurs mises en application d'une part, et mettre en évidence leurs limites d'autre part.

I- LES SIGNATURES ET REVISIONS DE TRAITES PORTANT SUR LA NON-PROLIFERATION ET LEUR MISE EN APPLICATION

L'initiative pour la non-prolifération annoncée par le Président Bush le 13 juillet 1992 (36(*)) allait également dans la direction prise par l'Alliance. Les organisations internationales et régionales allaient jouer un rôle important pour parvenir à cet objectif. Pour la première fois, les ministres de la CSCE ont centré leur attention sur ce sujet en publiant en janvier 1992, à l'issue de la création du conseil de Prague, une déclaration sur la non-prolifération. Dans celle-ci, ils reconnaissaient que la CSCE devait offrir une enceinte appropriée dans ce domaine, où un dialogue entre pays européens et nord-américains pouvait utilement être développé. De même, tant la communauté européenne (CE) - principalement dans le cadre de la Coopération politique européenne - que l'union de l'Europe occidentale (UEO) consacrerait une attention croissante aux questions de non-prolifération.

1- Signatures et révisions de traités portant sur la non-prolifération nucléaire

Le rôle de l'OTAN consistait ici à consolider les anciens traités et si possible à en engendrer de façon bilatérale. De ce fait, plusieurs traités et conventions furent encouragés.

En effet, le traité START I signé le 31 juillet 1991 par les Etats Unis et URSS prévoyant la limitation et la réduction des armes stratégiques offensives est entré en vigueur au mois de décembre 1994 après une période d'impasse qui a fait douter de son futur et de celui de son complément, le traité START II. L'issue a été trouvée grâce à l'intensification de la coopération bilatérale en matière de dénucléarisation entre les Etats-Unis, d'un côté, et les républiques ex-soviétiques de l'autre. La question principale concernait en effet les arsenaux nucléaires situés en Ukraine, dernier Etat à décider de devenir partie du START I, et finalement partiellement rapatriés en Russie à la fin avril 1995. Ce rapatriement était prévu par le protocole de Lisbonne qui concerne également le démantèlement des armes nucléaires des trois républiques ex-soviétiques autres que la Russie et leur adhésion au traité TNP en tant que pays dénucléarisés. L'entrée en vigueur du START I a ouvert la voie à des réductions supplémentaires des arsenaux nucléaires américains et russes; en effet déjà avant décembre 1994 les deux puissances avaient commencé à réduire leurs forces stratégiques en exécution des dispositions du traité. Le programme de contrôle des armes nucléaires ne peut toutefois être considéré achevé. Le traité START II a été signé par les Etats-Unis et la Fédération Russe le 3 janvier 1993 afin d'éliminer les ogives nucléaires multiples à objectif indépendant lancées à partir du sol (MIRV éd) et de limiter les forces nucléaires stratégiques de chaque partie. L'entrée en vigueur du traité START I était considérée comme une pré-condition pour l'entrée en vigueur du traité START II étant donné que toutes les dispositions du premier, à quelques exceptions près, s'appliquent également au deuxième.

Il eu en outre, la coopération entre la Russie et les États membres de l'OTAN qui est dirigée par le COR et mise en oeuvre par l'intermédiaire de divers groupes de travail et comités subordonnés. Le COR suit chaque année un programme de travail approuvé par ses pays membres. Les domaines de coopération clés sont notamment la lutte contre le terrorisme, la réforme de la défense, la coopération entre militaires, la formation à la lutte antidrogue de personnels d'Afghanistan et d'Asie centrale, la défense contre les missiles de théâtre, la gestion des crises et la non-prolifération. En outre, les Alliés et la Russie procèdent à des échanges de vues réguliers sur les questions de sécurité qui se posent dans la région euro-atlantique, et ils disposent ainsi d'un mécanisme permanent de consultation sur les grands problèmes politiques.

Aussi, le 24 mai 2002, les États-Unis et la Fédération de Russie signèrent le Traité sur la réduction des armements stratégiques offensifs qui les engage, pour le 31 décembre 2012, à ramener à un nombre compris entre 1 700 et 2 200 leurs ogives nucléaires stratégiques déployées. Le Traité n'exige pas la destruction des ogives ni des vecteurs mais autorise chaque État partie à décider comment il atteindra les chiffres fixés. Le Traité, qui ne fait que trois pages, ne comporte pas de dispositions de vérification. Afin de faciliter l'application du Traité, il crée une Commission bilatérale d'application qui doit se réunir au moins deux fois par année. Certains ont avancé l'idée que cet organe devrait convenir des mesures de vérification. Le Traité affirme que le Traité START I reste en vigueur, ce qui inclut probablement ses mesures de vérification. Au moment où ces lignes sont écrites, le Traité n'a pas encore été ratifié par aucune des parties et n'est pas encore entré en vigueur. Le Traité perdra automatiquement effet sauf s'il est reconduit par accord entre les parties ou remplacé avant la date du 31 décembre 2012 par un nouvel accord.

Lorsqu'il fut signé en 1987, le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (Traité FNI), qui interdisait les missiles balistiques à portée intermédiaire, comportait les modalités de vérification les plus détaillées jamais incluses dans un traité de maîtrise des armements nucléaires. Il s'agissait d'un système de vérification à plusieurs niveaux qui reposait sur les MTN et des mesures de coopération. Le Traité FNI fut le premier accord américano-soviétique à prévoir une surveillance continue sur place du respect des dispositions. Ce système n'était pas à durée indéterminée ; il était valable pendant 13 ans après l'entrée en vigueur du Traité, autrement dit jusqu'en mai 2001. Ce régime de vérification a été un modèle important pour d'autres traités aussi bien au niveau de la conception que de l'application. Il a montré que des mesures de vérification intrusives sont possibles et qu'un système de vérification n'a pas besoin de se poursuivre indéfiniment dès lors qu'une confiance suffisante a été instaurée. Des protocoles et programme ont été mis en place, entre autres le programme Nunn-Lugar (37(*)). En outre, l'OTAN a opté pour un élargissement à deux reprises (1999 et 2002).

2- Résultats d'application des traités

Par le biais de toute une série d'accords sur le contrôle des armes et des décisions unilatérales, les états possédant des armes nucléaires ont réduit le stock mondial à son niveau le plus bas en 45 ans.

Malgré les obstacles, le programme Nunn-Lugar a produit des résultats impressionnants. Il a permis de désactiver ou de détruire à ce jour : 6 564 ogives nucléaires ; 568 missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) ; 477 silos d'ICBM; 17 lanceurs mobiles d'ICBM ; 142 bombardiers ; 761 missiles nucléaires sol-air ; 420 lanceurs de missiles sous-marins ; 543 missiles lancés par des sous-marins ; 28 sous-marins nucléaires ; et 194 tunnels d'essais nucléaires. En outre : 260 tonnes de matière fissile ont fait l'objet de mesures complètes ou rapides d'amélioration de la sécurité ; la sécurité d'une soixantaine d'entrepôts d'ogives nucléaires a été renforcée ; 208 tonnes d'uranium fortement enrichi ont été mélangées pour les transformer en uranium faiblement enrichi ; les Centres internationaux pour la science et la technologie de la Russie et de l'Ukraine, dont les États-Unis sont le principal parrain, ont affecté 58 000 anciens chercheurs du secteur de l'armement à des travaux pacifiques ; le Programme international de prévention de la prolifération a financé 750 projets auxquels n'ont participé 14 000 anciens chercheurs en armement et a créé 580 emplois pacifiques de haute technicité ; et l'Ukraine, la Biélorussie et le Kazakhstan sont aujourd'hui exempts d'armes nucléaires grâce aux efforts déployés dans le cadre du programme Nunn-Lugar.

En mars 1999, un premier élargissement de l'Alliance après l'effondrement de l'URSS comprenant la Pologne, la Hongrie et la Tchéquie, a été accepté suite à une propagande américaine intensive. Tous les pays membres de l'OTAN ont ratifié cet élargissement avec des majorités généralement confortables. Avec l'avènement de l'administration Bush des nouvelles propositions d'élargissement ont été présentées au Sommet de Prague (novembre 2002), les pays retenus étant : la Lituanie, la Lettonie, l'Estonie, la Bulgarie, la Roumanie, la Slovénie et la Slovaquie. Les ratifications de ce deuxième élargissement par les membres de l'OTAN ont été approuvées.

II- LES LIMITES DE LA POLITIQUE DE NON-PROLIFERATION DE L'OTAN

Les limites de la politique de non-prolifération de l'OTAN s'inscrivent dans la crise de la non-prolifération qui secoue le régime de non-prolifération. Notre analyse ici portera sur la crise de non-prolifération en étudiant en particulier la question coréenne et d'iranienne, puis éclairer sur le terrorisme nucléaire et enfin énumérer les blocages des politiques de non-prolifération en général qui touche celles de l'OTAN.

1- Les crises de prolifération (Iran et Corée du Nord)

Depuis la fin de l'année 2002, une succession d'événements semble justifier le titre donné à cette partie, « crise de prolifération ». La Corée du Nord a commencé le cycle en reconnaissant avoir entamé un programme d'enrichissement clandestin, en démantelant les équipements de surveillance de l'AIEA et en expulsant ses inspecteurs. Elle avait par ailleurs annoncé son souhait de se retirer du TNP. Dans le même temps, un membre du groupe d'opposition iranien des Moudjahidin du peuple révélait l'existence de deux sites nucléaires clandestins, Natanz et Arak. Des activités nucléaires non déclarées ont ainsi été mises à jour en Iran. Enfin, à la fin de l'année 2003, la Libye a dévoilé l'existence d'activités nucléaires insoupçonnées, révélant le rôle du réseau international clandestin d'Abdul Kader Khan (38(*)).Une dynamique de prolifération a donc été rendue publique durant cette période. Elle se distingue des précédentes par cette conjugaison de signaux.

Toutefois, ces deux crises ont un certain nombre de points communs. L'Iran et la Corée du Nord disposent de programmes nucléaires anciens, dont les deux pays ont cherché à dissimuler l'ampleur. Téhéran a ainsi fourni des déclarations incomplètes à l'AIEA. Pyongyang a appliqué les accords de garantie de manière peu satisfaisante. Ces crises se sont amplifiées dans la période récente. Pour la Corée du Nord, le point culminant a été l'annonce le 9 octobre 2006 de la réalisation d'un essai nucléaire. Cet événement est à rapprocher de la campagne d'essais en vol de missiles réalisée en juillet 2006. Le caractère pacifique de l'ensemble du programme iranien n'a pu être confirmé par l'OTAN. Téhéran a poursuivi son programme d'enrichissement d'uranium en violation de l'ensemble des résolutions prises par le Conseil de sécurité. Elle a affirmé à plusieurs reprises sa volonté de se doter à Natanz d'une cascade prototype de 3 000 centrifugeuses P1 (plutonium 1). Elle n'est pas encore parvenue à ce résultat. Mais elle a développé ses capacités de manière significative. Les deux pays disposent également de programmes balistiques dynamiques. Ils ont coopéré entre eux dans ce domaine, notamment pour se doter de missiles de portée équivalente ou supérieure à 2 000 kilomètres.

Enfin, on a soupçonné ces deux États d'avoir développé des programmes d'armements chimiques et biologiques. La Corée du Nord a annoncé son retrait en janvier 2003. Elle a revendiqué la possession d'armes nucléaires et a annoncé un essai (39(*)). L'Iran n'a pas pris cette voie. Mais Téhéran revendique la légitimité de ses activités.

Par conséquent, ces crises révèlent les failles du régime de non-prolifération plus particulièrement des mécanismes de contrôle de l'OTAN. Elles sont représentatives des situations auxquelles le TNP peut être confronté aujourd'hui. Au regard de l'universalisation de cette norme, la prolifération étatique ne peut être juridiquement que le fait de pays qui sont parties au traité. Les États proliférant ont le choix entre deux attitudes : soit, rester à l'intérieur du régime en essayant clandestinement de tirer profit de ses faiblesses (cas iranien) ; soit dénoncer le traité et annoncer leur intention de se doter ouvertement d'une capacité nucléaire militaire (cas nord-coréen). Le cas nord-coréen a révélé que la communauté internationale ne pouvait s'opposer réellement au retrait d'un État du traité. La communauté internationale n'a pas véritablement reconnu le retrait de la Corée du Nord. C'est avant tout une affirmation proférée par Pyongyang. Cette situation est dommageable dans la mesure où elle pourrait laisser penser qu'un État partie au TNP peut bénéficier des avantages que lui donne le traité en matière de coopération dans le nucléaire civil tout en s'en retirant sans réelles conséquences. Ce cas constitue donc un précédent dangereux pour d'autres pays. Le cas iranien illustre une autre facette des difficultés du régime de non-prolifération à appréhender ce type de situations. Un État, qui n'a pas nécessairement décidé de se doter de l'arme mais qui souhaite disposer de tous les éléments pour la réaliser rapidement, a la possibilité de le faire.

Ces crises montrent les faiblesses du régime de non-prolifération de l'OTAN dans le domaine de la détection, de la vérification et de la certification. Les moyens dont disposent L'OTAN aussi bien que l'AIEA n'ont pas suffi à détecter et empêcher les programmes iranien, coréen et libyen. Après cinq années d'attention renforcée de l'Alliance sur l'Iran, un certain nombre de questions reste en suspens.

2- Le terrorisme nucléaire

« Le vol d'une arme nucléaire tactique, ou l'achat de matériel nucléaire de qualité militaire, par des terroristes, est un scénario catastrophique qui pourrait bien se concrétiser au XXIème siècle » tel est l'avis de M. Gavin Cameron (40(*)). Les événements du 11 septembre 2001 ont montré la possibilité d`un tel scénario. Dans ce contexte, le terrorisme nucléaire représente non seulement une tentative d'intimidation et de coercition, mais aussi une menace dangereuse pour les États et les populations du monde entier. Le terrorisme nucléaire revêt trois formes : le vol et l'utilisation d'un dispositif nucléaire intact ; le vol ou l'acquisition de matière fissile pouvant servir à fabriquer une arme nucléaire ; la fabrication de « bombes sales » (41(*)). De ces trois scénarios, le dernier- celui de la fabrication d'une « bombe sale » - est le plus facile à concrétiser, et donc le plus susceptible de se produire, mais c'est le vol d'un dispositif nucléaire intact ou de matière fissile utilisable en vue de la fabrication d'un dispositif nucléaire qui présente les risques les plus mortels.

En effet, à l'échelle mondiale on compte environ 30 000 armes nucléaires. Le risque de vol par des terroristes, ou par des criminels prêts à composer avec des organisations terroristes, est réel en ce qui concerne plusieurs centaines de ces armes. Les intentions de certains de ces groupes ne font aucun doute : Aum Shinrikyo et Al-Qaida ont activement cherché à acheter une arme nucléaire (42(*)). L'annonce faite par la Corée du Nord qu'elle possédait des armes nucléaires et qu'elle comptait en fabriquer d'autres éclaire d'un jour particulier les inquiétudes dans ce domaine, étant donné que ce pays a déjà vendu la technologie des missiles à d'autres États (43(*)). Ce qui est plus probable que l'appui d'un État, c'est la possibilité que des membres de l'élite militaire ou scientifique de certains pays se montrent disposés, pour des raisons idéologiques ou financières, à fournir à des organisations terroristes des armes ou du matériel nucléaires et une expertise dans ce domaine.

Aussi, même la matière nucléaire de faible puissance présente de l'intérêt pour qui veut fabriquer une « bombe sale ». Les substances qui entrent dans cette catégorie sont faciles d'accès dans toute une gamme d'applications, que ce soit dans le secteur civil ou militaire (par exemple, le césium-137). Ces matières radioactives sont présentes dans tous les pays et, elles sont nettement moins protégées que le matériel utilisable à des fins militaires ; en d'autres termes, elles sont davantage susceptibles d'être exploitées par des groupes terroristes. Dès lors, le dispositif de dispersion radiologique constitue le type d'arme nucléaire le plus facile d'accès pour les terroristes puisqu'il suffit à ces derniers d'associer une substance radioactive à un explosif classique. L'attentat le plus notable perpétré selon ce mode opératoire s'est produit en 1995, quand des séparatistes tchétchènes ont déposé une capsule de césium dans un parc de Moscou pour montrer ce dont ils étaient capables (44(*)).

3- Les blocages au contrôle de prolifération

Malgré l'urgence, de nombreuses mesures visant la non-prolifération sont bloquées. Alors que les EDAN ciblent leur action contre les dangers de la prolifération, les Etats appartenant au Mouvement des non-alignés et de la Coalition pour un nouvel agenda rappellent la nécessité du désarmement nucléaire et que le désarmement et la non-prolifération nucléaires sont des processus qui se renforcent mutuellement. Tandis que diverses mesures contre la prolifération des armes nucléaires ont été adoptées depuis 1991, les étapes énumérées dans les Déclarations finales ont été marquées par un manque général d'avancées, si ce n'est un sérieux recul.

En effet, le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (TICE) ouvert à la signature en 1996, n'est toujours pas entré en vigueur, malgré sa ratification par une large majorité des Etats (120). Onze des 44 Etats dont la ratification est nécessaire pour l'entrée en vigueur n'ont toujours pas adhéré au traité. Cette impasse est fortement conditionnée par le recul des Américains, qui ont refusé de ratifier le traité en 1999 et d'adhérer aux résolutions de l'Assemblée générale sur l'entrée en vigueur du TICE en 2003 et 2004. Mesure de création de confiance entre les parties, qui empêchera également l'élaboration d'armes nucléaires de troisième génération (après la fission et la fusion), le TICE n'a aucune chance d'entrer en vigueur sans les Etats-Unis. Peu d'observateurs estiment en effet que la Chine, qui a conditionné son adhésion à celle des Etats-Unis, puisse changer d'avis, ni que l'Inde suive.

De plus, la Conférence du désarmement est le seul forum mondial de négociation sur le désarmement multilatéral et les traités y afférents. Contrairement au TNP, l'Inde, le Pakistan et Israël y participent. Mais depuis 1996 et l'élaboration du TICE, la Conférence est paralysée par l'absence de consensus sur les thèmes à couvrir. Aussi, la négociation du Traité sur l'interdiction de la production des matières fissiles (FMCT), que les Etats-Unis soutiennent tant qu'elle n'aborde pas la question du système de vérification et que le Traité n'est pas rétroactif, se trouve depuis lors dans l'impasse. La négociation d'un instrument contraignant fournissant des assurances négatives aux pays non dotés d'armes nucléaires et les négociations concernant le désarmement nucléaire sont également à l'arrêt.

Outre cela, les Etats-Unis se sont retirés de l'accord missiles antibalistiques (ABM) le 13 juin 2002, suivis par la Russie qui s'est déliée délia de l'accord START II le lendemain. Les Etats-Unis et la Russie ont souligné qu'ils se sont engagés dans l'accord de Moscou (SORT) à diminuer à 1700-2200 leur nombre de têtes nucléaires déployées pour 2012, mais aucune obligation ne leur est faite de les détruire, mettant ainsi à mal le principe d'irréversibilité. La Chine a augmenté son budget nucléaire en vue de moderniser son arsenal tandis que la Russie a annoncé en 2004 l'acquisition de nouvelles armes nucléaires (45(*)).

CONCLUSION GENERALE

Au terme de notre étude, nous notons que la nouvelle idéologie à propos de l'arme nucléaire liée à la fin de la guerre froide, la crainte de la fuite des armements de l'ex-Union soviétique vers d'autres régions sont les raisons qui ont poussé l'OTAN à s'engager dans la lutte contre la prolifération nucléaire en 1991.

Le rôle de l'Alliance s'est fait suivant deux voies stratégiques adoptées en 1991 et en 1999 (au sommet de Washington) qu'on a appelé les concepts stratégiques de l'OTAN. Malgré les difficultés rencontrées, la mise en oeuvre de ces stratégies a permis la signature de traités et la consolidation du régime de non-prolifération, avec pour résultat la diminution du stock nucléaire mondial.

Ce travail nous à permis de vérifier nos différentes hypothèses et de répondre à la problématique.

Actuellement, l'OTAN refuse à la Corée du Nord et à l'Iran la possession d'armements nucléaire tandis qu'elle possède six bases nucléaires sur le sol européens (46(*)). N'est-ce pas là une anarchie nucléaire ?

SOURCES ET BIBLIOGRAPHIES

Ouvrages et rapports

§ IHEDE : « la dissuasion nucléaire est-elle nécessaire dans le contexte géostratégique actuel ? » in rapport IHEDE, 1ère phase, 52e session nationale, comité n°6, décembre 1999, 50p.

§ UEO : « La sécurité européenne : une conception commune de 217 pays » in rapport du conseil des ministres de l'UEO, Madrid 14 novembre 1995, 43p. www.ueo.org,

§ COOK (F) : « L'amélioration du partenariat pour la paix : un tremplin pour plus de sécurité en Europe » in projet de rapport intérimaire, AP210 DSC/AF (97) 4, 1er septembre 1997, 17p. www.europe-atlantic-foundation.org, 09/10/2009 à 17h:22

§ ESTRELLA R) : « l'état des forces armées russes » in projet de rapport général, Assemblée de l'Atlantique nord (parlementaire de l'OTAN), 27 août 1997, 17p.

§ Déclaration du traité de Bucarest :

www.surmmitbucarest.ro/fr/doc_203.html

Articles et revues en ligne

Prolifération et non-prolifération

§ ANONYME : « Armes nucléaires US en Europe » in menaces nucléaires, 18/02/2007, www.planetnonviolence.org/menaces_nucléaire_r85.html, 18/09/2009 à 09h:50

§ ANQUETIL (G) & ARMANET (F) : « Le retour de la guerre » in le nouvel observateur, n°2289, semaine du jeudi 18/09/2008, www.mondialisation.ca, 03/09/2009 à 09h:45

§ BARRE (B) : « La prolifération des armements nucléaires : bilan 2008 » in science, GR21 2007-4 pp.3-8, http://www.passages-forum.fr/pages/28.html, 18/08/2009 à 09h:48

§ CHAMPENOIS (P.E) : « De la maîtrise des armements à la non-prolifération : le nouveau défis de la sécurité coopérative » in Egmonpress, n°26, novembre 2008, www.irri-kiib.be/paperegm/ep26.pdf, 03/04/2009 à 14:37

§ COLLIN (J.M) : « Les armes nucléaire de l'OTAN : fin de partie ou redéveloppement ? » in les rapports du GRIP, 2009/1, 23p,

www.grip.org/siteweb/image/RAPPORT/.../2009-1.pdf, 08/10/2009 à 13:37

§ DU REPAIRE (G.A) : « Le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires à l'épreuve du terrorisme : les conséquences du 11 septembre 2001 sur le processus d'examen du traité » in bulletin de droit nucléaire, vol.71 issue1, pp.17-45, www.nea.fr/html/law/nlbfr/

§ GRAND (C): « Prolifération nucléaire : quelques pas sur la bonne voie », in Ramsès2001, pp.294-296.

www.ifri.org/files/RAMSES2001/R01_prolifération.pdf, 08/10/2009 à 14:25

§ LEE (J) : « Le contrôle des armements et les désarmements » in Tribune libre, 87-13F du 15 février 1999, www.unidir.org/bdd/recherche-cible.php? 28/08/2009

§ MAKHIJANI (A) : « Vers un désarmement nucléaire durable » in IEER : Energie et sécurité, n°6-7, www.ieer.org/ensec/no-6/.../contents.html, 31/08/2009 à 16:21

§ Idem : « état de droit ou anarchie nucléaire ? » in IEER : Energie et sécurité, n°12, www.ieer.org/ensec/no-12/.../etat.html, 03/10/2009 à 14h:22

§ PIERART (P) : « Le réseau de la prolifération des armes nucléaires » in alerte OTAN, n°22, 28 juin 2006 www.csotan.org/textes/texte.php?art_id. 31/07/2009 à 18h:10

§ PIERRE (J) : « L'Iran et la question nucléaire » in point de mire, vol.4 n°6, 15/09/2009, 2p, www.er.uqam.ca/nobel/cepes , 10/08/2009 à 14:11

§ RICK (C) et TEU (V) : « L'évolution du terrorisme en 2005 : une évaluation statistique » in document du GRIP, 2006,

www.grip.org/bdg/94601.html, 28/08/2009 à 15h:17

§ SIMPSON (J) : « Le régime de non-prolifération des armes nucléaire : retour vers le futur ? » in forum du désarmement, UN2000,

www.unidir.org/pdf/articles/pdf-art2027.pdf

§ SITT (B) : « Le contrôle des armes de destruction massive : en quoi l'Europe et l'OTAN sont-elles concernées ? » in document AFRI, vol. IV. www.afri-ct.org/IMG/pdf/sitt2003-3.pdf, 29/10/2009 à 14h:40

§ SUR (S) : « L'entreprise du désarmement au péril du nouveau contexte international de sécurité » in document AFRI, vol.V, n°35, 2004 PP.727-747. www.afri-ct.org/L-entreprise-du-desarmement-au-peril-du-nouveau-contexte-international-de-securite/pdf, 28/08/2009 à 15h:03

§ TERTRAIS (B) : « Iran ; la bombe fin 2008 » in la note de la FRS, 15 mai 2006, 7p. www.frstrategie.org/barreCompetences/.../20060515.pdf

§ Idem : « Les défis de la prolifération au XXIe siècle » in la note de la FRS, 13 juin 2007, 92p.

www.frstrategie.org/barreFRS/publications/.../20070613.pdf

§ VENDIER (P) : « La prolifération nucléaire en Asie menace t- elle l'avenir des TNP » in forum Diploweb, 1er octobre 2005.

www.diploweb.com/forum/vandier.htm

L'OTAN

§ BOULANGER (P) : « L'élargissement de l'OTAN » in Ellipses, 2006, 394p. echogeo.revues.org/index5083.html, 11/07/2009 à 09h:58

§ MONGRENIER (J.S) : « De l'ancienne à la nouvelle OTAN 1949-2002 » in Paris-Berlin-Moscou, www.paris-berlin-moscou.org/page_57.html, 17/07/2009 à 17h:06

§ PASCALLON (P) : « L'OTAN vie et mort d'une institution centrale des relations internationales » in forum, 2008,

www.iris-france.org/docs/pdf/forum/2008_10_24_otan.pdf

§ Idem : « L'évolution de l'OTAN : variation des visages d'une institution dans l'orbite des Etats-Unis » in forum, 2008

www.iris-france.org/docs/pdf/forum/2008_03_20_otan.pdf

Relations diplomatiques

§ OTAN : « Partenaire hier et aujourd'hui » in Revue de l'OTAN, juillet 2007, PP.4-41. www.nato.int/docu/revue/2007, 01/10/2009 à 16h:04

§ Idem : « Les partenaires stratégiques de l'OTAN » in Revue de l'OTAN, automne 2003, 46p. www.nato.int/review, 01/10/2009 à 16h:11

§ Ibidem : « Le conseil OTAN-Russie » in les dossiers de l'OTAN, www.nato.int/issues/index-f.html

§ PARIS (H) : « La Russie et l'OTAN » in géostratégie, n°24,2006, pp.91-110, www.strategicsinternational.com/24_06.pdf

§ TROUDE (G) : « Les relations récentes entre la Russie et les Etats-Unis » in Revue-internationale-et-strategique, n°6-7, 19 janvier 2001,

www.cairn.info/revue-internationale-et-strategique-2001-2-page-9.htm, 31/08/2009 à 16h:37

Sécurité et défense

§ La documentation française : « La défense antimissile » in la documentation française, 1996-2008

www.ladocumentationfrancaise.fr/dossier/nucleaire/nd.shtml#contenu

§ COLLARD (D) : « Le rôle de l'ONU, du G8 et de l'OTAN dans la coopération internationale contre terrorisme » in Ares, vol.12 n°56 fascicule 1, décembre 2005, pp.25-39,

webu2.upmf-grenoble.fr/espace.../ares/.../ares56_25_38.pdf

§ COONEY (T) : « les objectifs de la politique étrangère des Etats-Unis » in ejournal, Washington, D.C. 20547, mars 2005,

www.america.gov/media/pdf/ejs/0305ejfr.pdf

§ ROUBO (A) : « (Star wars) en Europe ; la défense de tous les dangers » in document du GRIP, 26 mars 2008, www.grip.org/bdg//pdf/g0937.pdf, 28/08/09

§ TERTRAIS (B) : « Les armes nucléaires tactiques et la sécurité de l'Europe » in la note de la FRS, n°3/2008, 64p.

www.frstrategie.org/barreFRS/.../rd/RD_20080130.pdf, 28/08/2009

Le nucléaire

§ BASSET (C) : « Peut-on se passer des armes nucléaires ? » in le maintien de la paix, bulletin n°29, mars 1999, 4p. www.ulaval.ca/nqhei, 08/10/2009 à 14h:22

§ BAUDERET (J.C) : « L'industrie d'armement est-elle une industrie comme les autres ? » in amitié entre les peuples, www.amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?auteur1, 08/10/2009 à 14h:25

§ COLLON (M) : « Nucléaire : l'OTAN est en infraction » in comité de surveillance OTAN, 14 octobre 2006, www.mondialisation.ca/index.php?...9

§ DE CLAUSONNE (M) : « Ouvrons le débat sur dissuasion nucléaire » in tribune, 6p.

www.college.interarmees.defense.gouv.fr/.../MARTIN_de_CLAUSONNE_CF__article_Tribune_v4.pdf

§ DATAN (M) : « Les possibilités nucléaires au Moyen-Orient : les conséquences de l'idée d'une zone exempte d'ADM » in forum du désarmement, 2008/2, www.unidir.org/bdd/fiche-article-fr.php

§ GRAND (C) : « Un nouveau débat nucléaire ? » in Césim n°33, décembre 2008, 8p, www.cesim.fr

§ MAKHIJANI (A), SMITH (B) : « Conflit nucléaire au sein de l'OTAN » in Energie et sécurité, n°27, www.ieer.org/ensec/no-27/.../nato.html

§ PIERART (P) : « Les bases nucléaires de l'OTAN en Europe » in Comité de surveillance, www.csotan.org/textes/texte.php?art_id... 15/10/2009 16h:21

§ RAUF (T) : « Vers le désarmement nucléaire » in IAEA bulletin, 46/2, Mars 2005, www.unidir.org/bdd/fiche-article-fr.php?... 18/09/2009 18h:27

§ RIGGLE (S) : « Engagé sur une voie incertaine, le TNP risque-t-il de s'effondrer ? » in forum du désarmement, 2000 n°1, pp.35-45, www.unidir.org/bdd/fiche-article-fr.php?...

§ SHAKER (M.I) : « L'internationalisation du cycle de combustible nucléaire : un point de vue arabe » in forum du désarmement, 2008/2, pp.35-44 www.unidir.org/pdf/articles/pdf-art2737.pdf 09/10/2009 16h:10

§ TERTRAIS (B) : « 60 ans de dissuasion nucléaire : bilan et perspectives » in les notes de la FRS, 23 septembre 2005, 6p,

www.frstrategie.org/barreCompetences/.../Dissuasion_Bilan.pdf 29/08/2009 15h:50

§ Idem : « La dissuasion nucléaire 2030 » in les notes de la FRS, décembre 2006, pp.5-13, www.frstrategie.org/.../essaiDissuasion2030.pdf 28/08/2009 15h:46

BIBLIOGRAPHIE

Instruments de travail

§ BORGEL (A), AFFE (G), LCOT (H) : dictionnaire hachette universel, Paris, Hachette/EDICEF, 1995, 1503p

§ CHALIAUD (G), BLIN (A) : Dictionnaire de stratégie militaire, France, Avril 1998, 792p. pp.147-149 ; 637-643

§ CORDELLIER (S), DIDIOT (B) : L'état du monde 2000: annuaire économique, géopolitique mondial, Paris, La Découverte1999

§ FOUQUET (E) : dictionnaire Hachette Encyclopédique, Paris, Hachette, 1995, 1580p

§ REY (A) : dictionnaire historique de la langue française, Paris, Maury Eurolives, 1999, 1381p

Ouvrages généraux

§ EDWARD (L) : Le paradoxe de la stratégie, Paris, Odile Jacob, mars 1989 332p

§ PERKOVICH (G), ACTON (J): Abolishing nuclear weapons: a debat, Washington, Carnegie Endowment for international Reace 2009, 344p.

Articles et revues en ligne

§ OTAN, « maîtrise des armements, désarmement et non-prolifération » in les dossiers de l'OTAN, mise à jour le 20/03/2009, www.nato.int/cps/fr/SID

§ Idem : « Le concept stratégique » in NATO, mise à jour le 15 octobre 2009, www.nato.int/strategic-concept/index.html 15/10/2009 à 12h:15

§ Ibidem : « Politique globale de l'OTAN, au niveau stratégique pour la prévention des armes de destruction massive (ADM) et la défense contre les menaces chimiques, biologiques, radiologique » in NATO, mise à jour le 01 septembre 2009, www.nato.int/global-politic/index.html 15/10/2009 à 15h:16

§ Ibidem : « Maîtrise des armements, désarmement et non-prolifération » in NATO, mise à jour 30 septembre 2009, www.nato.int/cps/fr/SID 15/10/2009 15h: 18

TABLE DES MATIERES

Dédicace..................................................................................................................2

Remerciement...................................................................................................................3

SOMMAIRE..............................................................................................................4

INTRODUCTION

Chapitre I : RAISONS DE L'ENGAGEMENT DE L'OTAN DANS LA LUTTE CONTRE LA PROLIFERATION ET LA SITUATION DU MONDE AU REGARD DE LA PROLIFERATION EN 1991...........................................................................8

I- LES RAISONS DE L'ENGAGEMENT DE L'OTAN DANS LA LUTTE CONTRE LA PROLIFERATION EN 1991.................................................................................8

1- Avec la fin de l'affrontement Est-Ouest, le recours à l'arme nucléaire parait de moins en moins nécessaire..............................................................................9

2- La crainte de la fuite des armements de l'ex-URSS vers d'autres pays pouvant générer un multi-pôle d'adversité avec, la possibilité de l'utilisation de l'arme nucléaire contre un des membres de l'Alliance......10

II- LA SITUATION DU MONDE AU REGARD DE LA PROLIFERATION AU DEBUT DES ANNEES 91..................................................................................11

1- Les stocks d'armes nucléaires des puissances nucléaires officielles (1965-1991).....................................................................................................................12

2- L'arsenal nucléaire des Etats possédant officieusement l'arme nucléaire en 1991.....................................................................................................................14

Chapitre II : LES STRATEGIES DE LUTTE ET DE CONTROLE DE LA PROLIFERATION NUCLEAIRE DE L'OTAN (1991-2008)...................................................15

I- UNE STRATEGIE GLOBALE ET PRAGMATIQUE CONTRE LA PROLIFERATION NUCLEAIRE (1991-1998)...................................................16

1- Une stratégie fondée sur un renforcement des régimes existant et sur les contrôles à l'exportation efficaces...................................................................16

2- Les instances de l'OTAN qui s'occupent des questions relatives au nucléaire...............................................................................................................19

II- LE NOUVEL OTAN FACE AUX DANGERS D'UN MONDE INSTABLE (1999-2008)................................................................................................................21

1- Politique globale de l'OTAN au niveau stratégique, pour prévenir la prolifération des armes de destructions massives..........................................22

2- L'action législative contre les armes de destructions massives..................25

Chapitre III : AVANCEES ET LIMITES DES STRATEGIES DE CONTROLE DE L'OTAN CONTRE LA PROLIFERATION (1991-2008)..........................................29

I- LES SIGNATURES ET REVISIONS DE TRAITES PORTANT SUR LA NON-PROLIFERATION ET LEURS MISES EN APPLICATION.................................29

1- Signatures et révisions de traité portant sur la non-prolifération nucléaire................................................................................................................30

2- Résultats de la mise en application des traités................................................32

II- LES LIMITES DE LA POLITIQUE DE NON-PROLIFERATION DE L'OTAN......34

1- Les crises de prolifération (Iran et Corée)........................................................34

2- Le terrorisme nucléaire.......................................................................................36

3- Les blocages au contrôle de la prolifération....................................................38

CONCLUSION GENERALE...............................................................................................41

SOURCES ET BIBLIOGRAPHIE.......................................................................................48

TABLE DES MATIERES.....................................................................................................50

* 1 _ Les ADM regroupent les armes nucléaires, les missiles, les armes biologiques et chimiques

* 2 _ La création, à Washington, de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (O.T.A.N) est une conséquence du constat de la séparation de l'Europe par ce que le Britannique Winston Churchill avait nommé, un « rideau de fer ». Dix Etats de l'Europe de l'Est concluent le 04 avril 1949 une Alliance militaire défensive avec le Canada et les Etats-Unis. L'OTAN constitue la pendant militaire du plan Marshall.

* 3 _ Le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) est un traité international conclu en 1968 et signé par un grand nombre de pays. Il vise à réduire le risque que l'arme nucléaire se répande à travers le monde, et son application est garantie par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

* 4 _ PICK (O), « la dissolution du Pacte de Varsovie » in Revue de l'OTAN, édition Web, Vol.39-n°1, avril 1991, pp.12-16 mise à jour le 08 septembre 2002, www.nato.int/revue/1991

* 5 _ Dès 1990, la plupart des Républiques qui composent l'URSS réclament ou proclament leur indépendance. Gorbatchev affaibli doit abandonner la direction du Parti communiste qui est désormais interdit. La disparition du Parti communiste, principal ciment de l'URSS précipite les choses. En décembre1991, M. Gorbatchev démissionne et l'URSS disparaît. Une mosaïque de 15 Etats nouveaux lui succède dont 12 coopèrent au sein de la CEI (Communauté d'Etats indépendants). Parmi eux le plus peuplé et le plus vaste est la Russie dirigée jusqu'en 1999 par Boris Eltsine.

* 6 _ Déclaration du traité de Bucarest : www.surmmitbucarest.ro/fr/doc_203.html

* 7 _ La prolifération nucléaire désigne l'augmentation du nombre d'Etats dotés d'un armement nucléaire. On précisait parfois prolifération horizontale pour la distinguer de l'accroissement des arsenaux dans les pays déjà dotés d'un armement nucléaire, qualifié alors de prolifération verticale, mais, compte tenu des efforts de réduction dans ces pays depuis les années quatre-vingt, le terme n'est plus guère usité. On étend quelquefois le concept de prolifération au détournement d'armes ou de matière fissile, voire de matière radioactive non fissile par des groupes sub-nationaux. Le concept de prolifération s'est, par ailleurs, étendu au domaine des armes chimiques et biologiques et à celui des vecteurs balistiques. Inversement, on parle de non-prolifération pour désigner les moyens politiques ou techniques mis en oeuvre pour combattre la prolifération.

* 8 _ Guillaume SCHLUMBERGER est le Directeur de la Fondation pour la Recherche Stratégique (FRS)

* 9 _ SCHLUMERGER (G), les défis de la prolifération au XXIème siècle, Paris, FRS, juin 2007, 92p

* 10 _ Bruno TERTRAIS est Maître de recherche à la fondation de Recherche Stratégique (FRS)

* 11 _ TERTRAIS (B), « les armes nucléaires tactiques et la sécurité de l'Europe » in les notes de la FRS, n°3 janvier 2008, 64p

* 12 _ Selon PASCALLON (P),  «  l'OTAN vie et... mort(?) D'une institution centrale des relations internationales contemporaines » in forum, 24 octobre 2008, p. 5 ? www.irisfrance.org/docs/pdf/forum/2008_10_24_otan.pdf

* 13 _ L'arsenal nucléaire des deux grands pouvait détruire à lui seul six fois la planète selon le cours magistral de 1ère année d'histoire de M. Kouassi Yao, les relations internationales de 1945 à 1962, Université de Cocody

* 14 _ Selon Martin de CLAUSONNE, la dissuasion nucléaire est une stratégie qui vise à s'approprier l'arme nucléaire dans « le but d'empêcher un conflit, ... elle est compatible avec la politique de non-prolifération » dans « ouvrons le débat sur la dissuasion nucléaire », in tribune vol.4, p.1

www.college.interarmees.defense.gouv.fr/.../MARTIN_de_CLAUSONNE_CF__article_Tribune_v4.pdf

* 15 _ Glaser, 1998. Cité dans le rapport de 1ère phase de l'Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale (IHEDN), 52ème session nationale, comité n°6, décembre 1999, p.11

* 16 _ Avec la dissolution du pacte de Varsovie et l'éclatement de l'URSS, de nombreux Etat issus des ces alliances demanderont la protection des Etats-Unis.

* 17 _ http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_du_HautKarabagh#Guerre_entre_l.27Arm.C3.A9nie_et_l.27Azerba.C3.AFdjan

* 18 _ L'Armée rouge, est l'armée mise sur pied, dans l'ancien empire russe par le nouveau pouvoir bolchevik, après la révolution d'Octobre, afin de combattre la contre-révolution des Blancs soutenus par les puissances étrangères (France, Royaume-Uni, Tchécoslovaquie, États-Unis, Japon). Le terme rouge a une connotation révolutionnaire et fait référence au sang. Un an après la fin de la Seconde Guerre mondiale, en 1946, cette armée va s'appeler l'Armée soviétique, jusqu'à la dissolution de l'Union soviétique en décembre 1991.

* 19 _ La catastrophe de Tchernobyl est un accident nucléaire qui s'est produit le 26 avril 1986 dans la centrale nucléaire Lénine en Ukraine. Il est le seul accident classé au niveau 7 sur l'échelle internationale des évènements nucléaires (INES), ce qui en fait le plus grave accident nucléaire répertorié jusqu'à présent. Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Catastrophe_de_Tchernobyl

* 20 _ Centre de recherche sur la mondialisation (CRM), « stocks d'armes nucléaire » in mondialisation.ca

Equipe de recherche sur le terrorisme et l'antiterrorisme (ERTA), www.erta-tcrg.org

* 21 _ Pour plus d'infos consulter, http://fr.wikipedia.org/wiki/Stock_d'armes_nucl%C3%A9aires_des_%C3%89tats-Unis

* 22 _ Centre de recherche sur la mondialisation : www.mondialisation.ca

* 23 _ Le 21 novembre 1990, le sommet de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE) à Paris décide l'institutionnalisation de la CSCE. Voir www.ena.lu/photo-famille-lors-sommet-csce-paris-palais-elysee-21-novembre-1990-010702850.html

* 24 _ L'Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA) sert de forum intergouvernemental mondial pour la coopération technique dans l'utilisation pacifique de technologies nucléaires. Établi comme une organisation autonome placée sous l'égide des Nations unies (l'ONU) en 1957, l'AIEA représente la culmination d'efforts internationaux de faire une réalité de la proposition de Président AMÉRICAIN EISENHOWER avant l'Assemblée Générale de l'ONU en 1953.

* 25 _ LYSYSHYN ®,  « Progrès dans les négociations "ciel ouvert" » in Revue de l'OTAN, vol.40 n°1, février 1992, P.26 www.nato.int/revue/1992/9201-02.htm

* 26 _ Voir Revue de l'OTAN, n°3, juin 1992, P.32, para.18 www.nato.int/revue/1992/9203-05.htm

* 27 _ Le 21 décembre 1991, le président russe Boris Eltsine salue la signature à Alma-Ata (Kazakhstan) de l'accord élargissant la Communauté des États indépendants (CEI). En présence de Léonid Kravtchouk, président de l'Ukraine, Noursoultan Nazarbaïev, président de la République du Kazakhstan, et Stanislas Chouchkevitch, président de la République de Biélorussie.

* 28 _ OTAN, « Le groupe de plan nucléaires » in les dossiers de l'OTAN, mise à jour le 25 juin 2009, www.nato.int/issue/npg/index-fr.html

* 29 _ Il ne s'agit pas d'une nouvelle organisation ni moins une nouvelle appellation attribué à l'Alliance. C'est plutôt, en relation avec le changement de stratégie adoptée par celle-ci à partir de 1999.

* 30 _ Le concept stratégique de l'alliance, approuvé par les Chefs d'Etats et de Gouvernements participants à la réunion du Conseil de l'Atlantique Nord tenue à Washington les 23 et 24 avril 1999, communiqué de presse NAC-S (99)-65, 24 avril 1999

* 31 _ Otan, « Le rapport Harmel : Texte intégral des rapports établis par le rapporteurs sur les Tâches futures de l'Alliance » in archives OTAN, mise à jour septembre 1999, www.nato.int/archives/harmel/harmelf.htm

* 32 _ La résolution 1540 à été adoptée par le conseil de sécurité de l'ONU le 28 avril 2004. Voir www.un.org/sc/1540/

* 33 _ FLORY (P), « défense antimissile », in les dossiers de l'OTAN, mise à jour le 3 avril 2009, www.nato.int/issues/missile_defence/index-fr.html

* 34 _ OTAN, « bureau des C3 (consultation, commandement et contrôle) de l'OTAN (NAC3) » in les dossiers de l'OTAN, mise à jour 27 juin 2007, www.nato.int/issues/nc3b/index.html

* 35 _ OTAN, « le conseil OTAN-Russie » in les dossiers de l'OTAN, mise à jour le 6 février 2006, www.nato.int/issues/ncr

* 36 _ Les initiatives du président Bush sont résumées dans la Revue de l'OTAN, n°5, octobre 1991, p.11

* 37 _ COONEY (T) : « l'objectif de la politique étrangère des Etats-Unis » in EjournalUSA, mars 2005, pp.15-16

* 38 _ En tant que scientifique employé, dans les années 1970, par la société hollandaise Dutch Urenco, Khan avait accès à des plans de techniques d'enrichissement de l'uranium qu'il vola et rapporta au Pakistan, à ; son retour au pays. Khan fut nommé par le premier ministre pakistanais, Ali Bhutto, directeur du programme de recherche nucléaire du Pakistan qui visait à déjouer les aspirations nucléaires de l'Inde avec son propre programme d'armement.

* 39 _ SHULBERGER (G) : « les défis de la prolifération aux XXIe siècle » in les notes de la FRS, juin 2007, pp.10-15

* 40 _ M. Gavin Cameron, professeur adjoint de sciences politiques à l'université de Calgary (Canada) et auteur d'un ouvrage intitulé « Nuclear Terrorism : A Threat Assessment for the 21st Century » (2001) ainsi que de nombreux articles sur les menaces que pose le recours à des armes de destruction massive par des terroristes

* 41 _ Bombe à usage terroriste

* 42 _ Equipe de recherche sur le terrorisme et l'antiterrorisme (ERTA) : « construire une arme nucléaire : la quête des matériaux » in nucléaire, 2008 www.erts-tcrg.org/cri6224/2008/nucléaire/nucléaire4.html

* 43 _ SCHULBERGER (G) : « les défis de la prolifération nucléaire au XXIe siècle » in les notes de la FRS, juin 2007, p.13

* 44 _ SCHULBERGER (G) : « les défis de la prolifération nucléaire au XXIe siècle » in les notes de la FRS, juin 2007, p.13

* 45 _ FRANCIS (C) : « la crise du régime de non-prlifération » in document du GRIP, G4581, www.grip.org/bdg/g4581.html

* 46 _ ANONYME : « Armes nucléaires US en Europe » in menaces nucléaires, 18/02/2007, www.planetnonviolence.org/menaces nucléaire_r85.html






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote