I.2.5. Les méthodes d'analyse financière
L'analyse financière, au sens d'analyse fondamentale,
ne se limite pas à un simple examen plus ou moins approfondi et critique
des comptes. Elle suppose aussi des comparaisons (dans le temps et par rapport
au secteur d'activité), et surtout une étude des perspectives de
l'entreprise en fonction des caractéristiques de l'entreprise et de son
environnement économique (c'est-à-dire dans le cadre de la
stratégie d'entreprise).
Elle comprend donc plusieurs tâches :
2.5.1. L'analyse comptable
Il s'agit d'analyser les comptes d'une entreprise :
bilan, compte de résultat (ou tableau de formation de résultat),
flux de trésorerie, hors bilan et annexes pour détecter ses
performances financières et dégager les points forts, les points
faibles et les points douteux à éclaircir.
L'analyse de l'excédent brut d'exploitation (EBE) est
fondamentale pour fournir un crédit à l'entreprise. En effet, une
part de celui-ci représente le montant maximum d'échéance
du crédit que peut supporter l'entreprise.
De plus, c'est de l'EBE que l'on extrait le cash flow
réel par la formule :
Cash flow réel (flux de trésorerie réel) =
Excédent de trésorerie d'exploitation (ETE) = EBE - Variation bu
besoin en fonds de roulement.
EBE = (Valeur ajoutée + subvention d'exploitation) -
(Impôts et taxes + Charges du personnel).
2.5.2. L'analyse comparative
Telle que nous l'avions déjà dit plus haut,
ajoutons que cette analyse consiste essentiellement à tirer des ratios
(de solvabilité, de rentabilité, ...) entre diverses
séries de postes comptables et à comparer leur évolution
dans le temps et par rapport à ceux d'autres entreprises ayant une
activité similaire.
L'analyse des comparables explique notamment les
décotes de holding que subissent les groupes diversifiés. Il
n'existe pas de bons comparables pour les évaluer (en plus du
problème de la remontée des dividendes).
2.5.3. L'analyse extracomptable ou
économique
Celle-ci vise à déterminer les perspectives
d'évolution de l'entreprise et leur indice sur ses comptes
prévisionnels pour vérifier l'opportunité d'un
crédit (capacité future de remboursement) ou d'un placement ou
rachat (rentabilité attendue, et notamment l'évolution
prévisionnelle du bénéfice par action).
Ce point fait ressortir qu'une analyse fondamentale, qu'elle
vise à évaluer le risque de crédit propre à une
entreprise ou à obtenir sa valorisation (cours de bourse potentiel,
valeur d'achat en cas de reprise), exige une connaissance de l'environnement
économique général, du secteur d'activité
considéré, du fonctionnement et du positionnement de l'entreprise
dans le secteur, de ses projets, et naturellement des concurrents et de leurs
projets.
Une étude qui se bornerait à aligner les
chiffres passés de l'entreprise et, concernant le futur, à
prendre des taux de croissance plus ou moins extrapolés de l'historique
comptable, ne constituerait en aucune façon une analyse. C'est une
facilité à laquelle certains analystes peuvent se laisser aller
en délaissant cette partie de l'analyse.
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