UNIVERSITE DE KINSHASA
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE
GESTION
DEPARTEMENT DES SCIENCES ECONOMIQUES
BP : 832 Kinshasa XI
|
?
Gradué en Sciences Economiques et de
Gestion
Mémoire présenté et défendu en vue
de l'obtention du titre de Licencié en Sciences Economiques.
Option : Economie Monétaire
Directeur : Professeur Eugène BOLALUETE
MBWEBEMBO
Rapporteur : CT. Emmanuel MUKUNDI NYEMBO K.
Année-Académique
2008-2009
EPIGRAPHE
« The idea that it is comparatively easy to adapt
the hypothetical conclusions of a real wage economics to the world of monetary
economics is a mistake. It is extraordinarily difficult to make the adaptation,
and perhaps impossible without the aid of a developed theory of monetary
economics »
JOHN MAYNARD KEYNES
DEDICACE
Nous rendons grâce au Père des orphelins qui nous
a transporté sur les ailes de l'aigle pour nous faire parvenir
jusqu'à la fin de ce cursus, sans lui nous ne pourrions laisser aucune
trace sur cette terre. Que la gloire, l'honneur, la louange reviennent à
son nom pour l'éternité.
Nous rendons hommage à la mémoire de notre
père Adolphe KASANGANA qui ne pouvait pas rester dans la
tabatière malgré notre séparation avec lui depuis notre
tendre enfance, nous puisons de lui l'esprit de vainqueur et la force du
caractère pour relever les défis qui se présentent devant
nous car il nous disait toujours que nous sommes plus que nos concurrents.
Nos hommages vont également à la mémoire
de notre précieuse mère Agnès LUMBALA qui nous a
élevé dans le veuvage, elle était dévouée
pour notre bien-être, se privant tout plaisir pour assurer notre
éducation, notre personnalité et notre foi en Jésus Christ
jusqu'au jour où elle est retournée vers le Seigneur.
AVANT- PROPOS
Au terme de cette tâche, nous voulons honorer les
personnes qui nous tendues leurs mains de réconfort pendant les moments
où nous étions dans le besoin.
Nos remerciements vont à l'endroit du Professeur
Eugène BOLALUETE qui a accepté de diriger notre mémoire et
du Chef de travaux Emmanuel MUKUNDI pour sa collaboration.
Cependant, notre rêve d'être licencié
resterait chimérique sans l'engagement et la détermination de nos
proches qui ont été toujours pour nous comme des mentors hors du
commun. Nos Papas Georges KABUKALA qui nous a étayé sans se
lasser, Jean KABALA qui n'est plus, MUKEBA, Noël, NTAMBWA ; Nos tantes
Marie LUMBALA, Annie LUMBALA, Yvette LUMBALA, Pierrette LUMBALA, Agnès
NTUMBA, BAMBI, Astrid TSHIYAMBA ; Nos oncles Théo LUMBALA, René,
Toussaint, qu'ils trouvent l'expression de notre profonde gratitude dans ces
lignes.
Nous adressons des remerciements à notre frère
Deo Gracias KWEMBA pour nous avoir aidé à saisir ce
mémoire, il n'a jamais hésité à nous donner son
ordinateur portable malgré ces multiples travaux. Nous saluons nos
frères et soeurs, Guy LUMBALA, Aimé NGANDU, Anthony LABATA, Odon
NTAMBWA, Freddy, Jacques, Elysée MBOMBO, Julia TSHIDIBI, Tanya BAMBU,
Francine MAKWEO, Rachel EMIMA, Gladys BAKULU, Teddy, Jonathan, Elu de
Dieu, Coucou, Roland...
Nous ne pouvons nous passer du soutient de la Jeunesse du CER,
des amis comme Patrick DIKASA, Israël MUKULUMONEY, Christian KUNKADI,
Madjeur INKA, KAMAL, Trésor MIDI, Smice, Pitchou LOKONDA, Mymy, Dodo,
Lego LWANYI, DU SABBAT, KIS, Francis PHAMBU, Patient MIBANGA et les autres.
Nos gratitudes au docteur JC NDAGANO, Athoms MBUMA, Papa
LABATA, Papa DIABY et au Pasteur Dominique NGOY.
ABREVIATIONS
$ AUSTR : Dollar Australien
$ US : Dollar Américain
€ : Euro (Monnaie des pays membres de l'Union
Européenne)
ASSE : Analyse des Systèmes et Structures
Economiques
BCC : Banque Centrale du Congo
BCE : Banque Centrale Européenne
CDF,
FC : Franc Congolais
DSCRP : Document des Stratégies pour la Croissance
et la Réduction de la Pauvreté
DTS : Droits des Tirages Spéciaux (Unité
monétaire du FMI)
EUROSTAT : Institut des Statistiques économiques
de la zone Europe
FASEG : Faculté des Sciences Economiques et de
Gestion
FED : Banque Centrale des Etats-Unis
FF : Franc Français
FMI : Fonds Monétaire International
GMC : General Motors Company
L1 : Première Licence
L2 : Deuxième Licence
NAIRU : Non Accelerating Inflation of Rate Unemployment:
C'est le taux d'inflation qui est compatible avec le taux de chômage
naturel
NTIC : Nouvelles Technologies de l'Information et de la
Communication
OCDE : Organisation pour la Coopération et le
Développement Economique
ONU : Organisation des Nations Unies
OPEP : Organisation des Pays Exportateurs du
Pétrole
OST : Organisation Scientifique du Travail
PDG : Président Délégué
Général
PEG : Programme Economique du Gouvernement
PIB : Produit Intérieur Brut
PIR : Programme intérimaire Renforcé
PNB : Produit National Brut
PPA : Parité du Pouvoir d'Achat
PPTE : Pays Pauvres Très Endettés
PS : Parti socialiste en France
R/D : Recherche et Développement
RDC : République Démocratique du Congo
SFI : Statistiques Financières Internationales
UNIKIN : Université de Kinshasa
URSS : Union des Républiques Socialistes
Soviétiques
USA : Etats-Unis d'Amérique
YEN : Unité monétaire du Japon
INTRODUCTION
1. PROBLEMATIQUE
Le marasme auquel le capitalisme actuel est confronté
ne laisse pas les observateurs et les chercheurs en sciences sociales
indifférents.
L'exigence d'accumulation illimitée du capital par les
moyens formellement pacifiques(1(*)) et la possibilité de faire fructifier son
capital par l'investissement ou le placement ne s'avèrent pas toujours
de réaliser des profits. Les marchés financiers qui avaient
atteints la bulle grâce aux profits surélevés des
entreprises se trouvent en récession du jour au jour et leurs indices ne
cessent d'afficher le rouge de Juillet 2007 à Juin 2009.
En outre, la mondialisation qui est l'intégration plus
étroite des économies des pays de la planète(2(*)) a ramifiée la crise du
marché de l'immobilier américain dans les pays satellites. Les
pays européens ont connu des tendances à la baisse du niveau de
leurs activités économiques orchestrées par la perte des
valeurs boursières dans les marchés financiers internationaux.
La récession de l'économie occidentale n'a pas
épargné les pays de l'Afrique subsaharienne qui sont les
principaux fournisseurs des matières premières des pays
occidentaux, de connaitre une baisse drastique de leurs exportations et la
chute des cours de leurs produits miniers notamment le cas de la
République Démocratique du Congo.
Or, l'argument d'Adam Smith dans son traité de
1776, « les recherches sur la nature et les causes de la
Richesse des Nations », que le marché mène à
l'efficacité économique comme si une main invisible le
guidait(3(*)) est remis en
cause du fait de l'invisibilité de cette fameuse main et de la rupture
d'une autorégulation telle que prêchaient les classiques.
En effet, la réalisation de l'intérêt
particulier n'arrive plus à satisfaire l'intérêt
général, la bulle financière a surenrichi les
détenteurs des capitaux au détriment de la classe moyenne et des
autres petites communautés aux Etats-Unis et dans les pays capitalistes.
La mondialisation n'est observable jusqu'ici qu'au niveau des
inégalités qu'elle ne cesse d'accroître dans le monde.
Par contre, BOLTANSKI et CHIAPELLO estiment que nous vivons
aujourd'hui une situation inversée par rapport à celle de la fin
des années 60 et du début des années 70. A cette
époque, le capitalisme subissait une baisse de croissance et de
rentabilité liée au moins selon les analyses
régulationnistes, à un ralentissement des gains de
productivité associé à une hausse continue des salaires
réels se poursuivant au même rythme qu'auparavant.
De 1984 à 1994, le PIB en Francs Français
constants de 1994 a augmenté de 23,3%, les cotisations sociales se sont
accrues dans les mêmes proportions de plus de 24,3%, mais les salaires
nets plus de 9,5%. Pendant les mêmes dix années, les revenus de la
propriété (loyers, dividendes, plus values
réalisées) augmentaient de 61,1% et les profits non
distribués de 179,9%, l'évolution à la baisse du taux
d'imposition des sociétés (passage de 50% à 42% en 1988
puis à 34% en 1992 avec néanmoins une remontée à
41,1% en 1997), ainsi que la stagnation des taux des cotisations sociales
patronales depuis 1987, montrent que la France offre au début des
années 90 des taux de rendement du capital en forte hausse par rapport
au début des années 80(4(*)).
Cependant qu'aux Etats-Unis, à cette même
époque STIGLITZ dénonce la crise des caisses d'épargne de
1988 à 1989 qui eut un impact profond sur l'économie
américaine. Au lendemain de cette crise, l'administration BUSH imposa
des nouvelles réglementations bancaires restrictives, lesquelles
réglementations réduisirent les prêts des banques, le flux
de capitaux se tarît et l'économie américaine
s'assécha aussi.
En Janvier 1993, le chômage se situait à 7,3% et
le PIB de ce premier trimestre était en régression de -0,1%.
Aggravé par la récession, le déficit budgétaire
avait gonflé jusqu'à représenter 4,7% du PIB en 1992
contre 2,8% en 1989(5(*)).
De ce qui précède, nous constatons qu'en France
durant le début des années 1990, l'économie était
bien gérée par opposition à l'économie
américaine qui régressait et le capitalisme mondial entendu comme
la possibilité de faire fructifier son capital par l'investissement ou
le placement économique se portait bien en France qu'aux Etats-Unis
d'Amérique.
En ce qui nous concerne, nous devons savoir que
l'économie congolaise réalisait des bonnes performances de 1967
à 1974. Depuis 1975, l'économie congolaise s'est engagée
dans un processus de récession, lequel processus s'est renforcé
au fil des années et a donné lieu à une dépression
économique dans les années 90. En 2001, les autorités
congolaises s'intéressent -tant bien que mal- à stabiliser
l'économie et à relancer l'appareil productif. Nous
décelons l'évolution de notre économie dans 5 sous
périodes:
1. La première sous période, qualifiée
des années de croissance, va de 1967 à 1974. Cette expansion
économique survenue au lendemain de la réforme monétaire
réussie de 1967, était liée essentiellement au bon
comportement des cours du cuivre, jadis principal produit
générateur de recettes en devises.
2. La deuxième sous période qui court de 1975
à 1979, a inauguré les années des taux de croissance
négatifs. Cette évolution était tributaire, d'une part du
retournement de la conjoncture internationale (baisse drastique des cours des
produits d'exportation et hausse du prix du pétrole) et d'autre part, de
la chute du taux d'investissement provoquée par les mesures de
zaïrianisation et de radicalisation.
3. La troisième sous période qui va de 1980
à 1988, a été marquée par une reprise temporaire de
l'activité économique, à la faveur des mesures
préconisées dans le cadre des programmes d'ajustement structurel
conclus avec le FMI et la Banque Mondiale.
4. La quatrième sous période de 1990 à
2000, qualifiée des années de forte dépression, a
marqué le retour très prononcé des taux de croissance
négatifs favorisés par la conjonction des facteurs
suivants : l'effondrement de la Gécamines, les pillages de 1991 et
1993, les retombées de la réforme monétaire manquée
de 1993, l'instabilité politique consécutive au processus de
démocratisation et les conséquences fâcheuses des conflits
armés survenus en 1996 et 1998.
5. La cinquième sous période qui a
commencée en 2001, marque le retour de la croissance économique
favorisée par la mise en oeuvre successivement du programme
intérimaire renforcé (PIR) et du programme économique du
gouvernement (PEG)(6(*)).
De la même manière que les Etats-Unis, la France
et la RDC ont connu les chocs pendant cette période, la
récurrence des crises financières dérive elle aussi des
contradictions et des déséquilibres inhérents à
l'accumulation qu'impulse ce système économique.(7(*))
L'Asie n'est pas épargnée par le choc du
capitalisme car en 1997, elle s'est retrouvée dans la crise et
l'Australie par effet de contagion sera analysée pour voir comment elle
a réagi à la crise asiatique.
En réalité, nous retiendrons qu'il y a toujours
eu plusieurs types de capitalisme. Le capitalisme américain est
différent du capitalisme japonais et de l'européen, le
succès relatif du premier modèle par rapport aux autres a
renforcé la conviction qu'il était bon pour le monde entier et
non pas seulement pour les Etats-Unis.(8(*))
Ce retour en grâce du concept de capitalisme tient
fondamentalement à l'ampleur des changements structurels intervenus
depuis la fin des années 80. D'autant plus que l'effondrement de l'Union
Soviétique qui se présente d'abord comme une victoire du
capitalisme sur le socialisme et de la démocratie sur les régimes
totalitaires.
Les années 1990 témoignent d'un retour
d'intérêt de la part des diverses sciences sociales pour les
analyses et théorisations en terme de capitalisme.(9(*))
En effet, le processus de constitution des économies
nationales en interaction à travers le système international a
fini par dégager des formes contrastées de capitalisme entendu
non plus comme un système idéal mais comme une formation sociale,
politique et économique. Les recherches institutionnalistes et
régulationnistes menées par B. AMABLE et R. BOYER ont mis
à jour au moins 4 formes de capitalisme : celui de marché
financier aux USA, à forte impulsion étatique en France,
social-démocrate en Suède et mésocorporatiste au
Japon(10(*)).
Alors, la question de notre recherche réside dans le
fait que le capitalisme actuel connait des mutations aussi pertinentes dans les
expansions tout comme en récession. Les politiques économiques
sont-elles les mêmes pendant les chocs dans les économies
retenues?
STIGLITZ dit que la leçon générale
souvent oubliée lorsqu'on se trouve en plein marasme est de savoir que
toute récession prend fin un jour. Certes, la politique
économique a un impact : elle peut abréger ou prolonger la
crise, l'adoucir ou l'aggraver. Mais ces fluctuations caractérisent le
capitalisme depuis sa naissance : toute expansion se termine par une chute
et toute récession est suivie d'une reprise.(11(*))
La science étant le raffinement de notre pensée
quotidienne(12(*)) comme
stipule A. EINSTEIN, nous allons cheminer notre pensée sur base de ce
qui précède.
2. HYPOTHESE
L'hypothèse étant une réponse
anticipée à une question de recherche.
Dans le cadre de notre analyse, nous nous intéressons
à répondre à la question de savoir si le capitalisme
actuel connait des mutations aussi pertinentes dans les expansions tout comme
en récession.
Les politiques économiques appliquées dans les
différentes économies sont les mêmes pendant les mouvements
du cycle économique.
3. INTÉRÊT ET CHOIX DU SUJET
Le choix de ce sujet n'est pas hasardeux, il se traduit par le
fait que le système dominant le monde actuellement connait des crises
récurrentes. Certains auteurs de ce début du
21ème siècle pensent à la dérive
totalitaire du libéralisme(13(*)), d'autres s'interrogent sur les récurrences
des crises(14(*)), les
désordres dans le capitalisme mondial(15(*))...
Toutefois, le système Collectiviste qui faisait son
contrepoids s'est effondré depuis la chute du mur de Berlin le 09
Novembre 1989 et de l'éclatement de l'Union Soviétique. Ainsi le
capitalisme serait le système pouvant accompagner la mondialisation.
Jacques CHIRAC constate jusqu'ici que la mondialisation n'améliore pas
le sort de ceux qui ont le plus besoin des bienfaits qu'elle promet(16(*)).
Cependant, il nous est utile de mener une étude sur le
choc du capitalisme qui s'affirme au début des années 90 comme le
seul système pouvant conduire la mondialisation car même la Chine
dite communiste hier, applique un capitalisme sauvage au niveau de son
économie.
En outre, ce mémoire a la prétention de montrer
aux chercheurs en sciences économiques les différentes politiques
menées par les autorités des économies analysées
pendant les fluctuations économiques.
4. DELIMITATION DU SUJET
Compte tenu de l'effondrement du bastion collectiviste
(l'URSS) vers la fin des années 80, les années 90 ont vu la
domination du système capitaliste au monde à l'exception de la
Corée du Nord et du Cuba qui demeurent encore communistes.
Notre mémoire s'étalera de la période
allant de 1990 à 2008 sur les pays capitalistes où il y a le
marchéïsme à des degrés divers : les Etats-Unis
d'Amérique, la France, le Japon, l'Australie et la République
Démocratique du Congo.
5. METHODOLOGIE
L'absence de la possibilité d'expérimentation
fait de la comparaison l'unique moyen permettant au chercheur en sciences
sociales d'analyser les données concrètes, d'en dégager
les éléments constants, abstraits et généraux,
lorsqu'il abordera l'explication(17(*)).
5.1. METHODES
La méthode fait appel à l'esprit pour chercher
l'ordre le meilleur dans lequel s'accompagne les différentes phases de
la recherche.
Nous avons choisi 3 méthodes qui seront
exploitées le long de notre travail. Il s'agit de :
a) La méthode analytique qui nous a permis de faire une
étude approfondie des résultats obtenus lors de nos recherches
sur les pays retenus.
b) La méthode comparative qui tend à
systématiser une tendance naturelle de notre esprit, le mouvement
spontané qui nous pousse à comparer ce que nous voyons, explique
les diverses caractéristiques de cette méthode.
c) La méthode inductive qui nous a facilité la
tâche en ciblant les indicateurs macroéconomiques à
étudier et les résultats obtenus lors de cette étude
seront généralisés.
5.2. TECHNIQUES
Selon J.W. GOODE, les techniques sont des outils
utilisés dans la collecte des informations qui devront plutard
être soumises à l'intervention et à l'exploitation
grâce aux méthodes(18(*)).
La technique documentaire est celle qui est utilisée
dans notre mémoire.
6. CANEVAS
Notre mémoire portera 3 chapitres hormis l'introduction
et la conclusion.
· Le premier chapitre se consacre sur le cadre
théorique du capitalisme.
· Le deuxième chapitre se focalise sur l'analyse
du capitalisme développé dans les différents pays retenus
ainsi que les crises qui en ont émaillés.
· Le troisième chapitre brosse une comparaison de
différents chocs et les fluctuations enregistrés dans les pays
concernés.
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE
SUR LE CAPITALISME
Ce présent chapitre est consacré sur
l'évolution du système capitaliste. Ces origines religieuses, sa
définition en tant qu'un système politique, économique et
sociale, son essence qui est basé sur le profit.
Les différents chocs intrinsèques à ce
système, les crises qu'il a connu au cours du 20ème
siècle, les différentes politiques pour lutter contre les chocs
et la compréhension de la mondialisation financière dans le
capitalisme.
I.1. L'ÉVOLUTION DU CAPITALISME
Ce n'est qu'au 16ème siècle que le
capitalisme s'implante vraiment en occident, favorisé en cela par une
série des circonstances.
Ø Les découvertes maritimes des portugais et des
espagnols permettent une très forte élévation des taux de
profits. L'afflux de métaux précieux (or et argent), venus du
Mexique et du Pérou passe par l'Espagne et se répandent dans
toute l'Europe, y provoquant la hausse des prix et y suscitant la naissance
d'industries nouvelles.
Ø La réforme contribue à entamer puis
à faire disparaître l'ancienne interdiction du prêt à
intérêt qui constituait une entrave aux opérations
commerciales.
Ø La dématérialisation du capital permet
d'investir des fonds non seulement en terres et en immeubles, mais aussi en
procédant à des dépôts en banque. Des bourses se
constituent, notamment celle d'Anvers (1531) ; on a recours à des
opérations spéculatives ; des entreprises commerciales se
fondent sous forme de sociétés par actions(19(*)).
A partir du 18ème siècle, à
l'essor commercial et financier s'ajoute l'essor industriel. Une forme nouvelle
de capitalisme naît, le capitalisme industriel. Cette transformation a
été rendue possible en raison de multiples inventions qui
s'expliquent par l'extension des débouchés et la pression de la
demande sur l'industrie, puis par l'action réciproque des inventions les
unes sur les autres, de manière à maintenir au même rythme
les différentes phases de la production.
Cette forme nouvelle de capitalisme se répand en
Angleterre, puis en France. Dans les autres pays (Allemagne, Etats-Unis),
l'avènement du capitalisme industriel a été encore
beaucoup plus tardif.
Ainsi nous pouvons dire que La révolution industrielle
du 19ème siècle ne se résume pas aux
innovations techniques. Elle correspond également à une profonde
mutation de la structure économique des pays qui
s'industrialisent : le capitalisme se met en place. Alors qu'appelle-t-on
une économie capitaliste ?
I.1.1. LA LIBRE ENTREPRISE
La révolution industrielle se caractérise par un
profond changement dans les mentalités. C'est avant tout l'ère de
l'individualisme et de la recherche du profit. Le progrès des
libertés individuelles enregistré à la fin du
18ème siècle entraîne la diminution du
rôle de l'État dans l'économie ; la législation
favorise l'initiative individuelle.
Dans un premier temps, les entreprises restent familiales et
conservent une taille modeste. Pour résister à la concurrence, il
leur faut cependant investir sans cesse dans des machines de plus en plus
perfectionnées et coûteuses.
Le crédit fournit aux entreprises les sommes
nécessaires à l'acquisition de l'équipement et à la
distribution de leurs produits. Il provient essentiellement des banques dont la
multiplication rapide au Royaume-Uni, aux États-Unis et en Europe
occidentale est un trait caractéristique de l'histoire économique
du 18ème siècle. Ces banques drainent désormais
l'épargne de la bourgeoisie.(20(*))
I.1.2. LA CONCENTRATION INDUSTRIELLE
Pour survivre dans un environnement de libre concurrence, les
entreprises industrielles doivent non seulement être à la pointe
de la technologie mais également baisser leurs coûts de
production. Pour cela, elles sont progressivement amenées à
augmenter leur taille : les plus importantes absorbent les plus petites.
Elles forment des trusts qui contrôlent une large part de la production
dans un domaine spécifique.
Dans le domaine de la concentration industrielle, le
Royaume-Uni détient une avance écrasante. Dans le textile ou la
métallurgie, les premières grosses usines regroupent des
centaines d'ouvriers dès la première moitié
du 19ème siècle. Les plus importantes comptent
jusqu'à 2 000 ouvriers. De petites structures subsistent
néanmoins et certaines formes de travail à domicile perdurent.
L'augmentation de la taille des entreprises transforme les
sociétés individuelles en sociétés anonymes :
le capital de la société est tellement important qu'il est
partagé entre plusieurs actionnaires. Une action correspond ainsi
à une part de l'entreprise ; elle permet à son
propriétaire de recevoir une partie des bénéfices, le
dividende. Une obligation est un emprunt contracté par une entreprise
qui rapporte un intérêt. La valeur des actions et des obligations
est fixée lors de transactions (achats et ventes) dans les Bourses. Elle
varie selon les résultats et les perspectives de développement
des sociétés.
I.1.3. DE NOUVELLES FORMES DE TRAVAIL
Pour augmenter la productivité de leurs
employés, les entreprises mettent au point des méthodes de
rationalisation du travail.
Dès 1878, l'Américain Frederik
W. Taylor fait ses premières études sur l'organisation
scientifique du travail (OST). Il préconise la décomposition d'un
travail complexe en plusieurs tâches simples. À chaque ouvrier est
ainsi dévolue une tâche qu'il doit répéter, ce qui
permet une production plus importante et une meilleure qualité de
fabrication(21(*)).
Au début du 20ème siècle, ces
nouvelles théories sont appliquées avec succès aux
États-Unis dans les abattoirs de Chicago et dans les usines Ford. C'est
l'apparition du travail à la chaîne.
Cette nouvelle forme de travail permet aux entreprises de
recourir à une main d'oeuvre peu qualifiée, donc peu
payée, ce qui entraîne une augmentation des profits. La force de
travail est de plus en plus considérée comme une simple
marchandise.
I.2. LES RACINES RELIGIEUSES DU CAPITALISME
Max WEBER observe que ses compatriotes de confession
protestante sont surreprésentés à la tête des
entreprises et dans le milieu des affaires, tandis que les catholiques y sont
à l'inverse moins nombreux et manifestent un intérêt plus
faible pour les professions de l'industrie et du commerce. Il entreprend
dès lors de rechercher les raisons de ces attitudes
différenciées vis-à-vis du monde de l'entreprise dans les
« particularités mentales » forgées par le
milieu familial et par la pratique religieuse. (22(*))
Dans un premier temps, Max Weber élabore
une définition du capitalisme moderne sous la forme d'un
idéal-type, c'est-à-dire en dégageant ses traits les plus
significatifs : une recherche systématique, rationnelle et
déculpabilisée du profit ; une grande sobriété
face aux plaisirs de la vie ; un souci constant d'épargne.
Concernant le protestantisme, Surtout, il met en évidence le rôle
central du dogme calviniste de la prédestination. Pour atténuer
la rigueur d'une théologie affirmant que chaque homme est
irrévocablement élu ou réprouvé par Dieu au moment
de sa naissance, les pasteurs sont conduits à valoriser le travail comme
dérivatif aux tourments des fidèles et comme moyen
d'« accroître sur terre la gloire de Dieu ». Pour MAX
WEBER, cette forme d'éthique rejoint les principes du capitalisme
moderne.
Par contre, Le sociologue WERNER SOMBART,
pour sa part, a attaqué la thèse de
Weber en faisant du judaïsme -- et non pas du protestantisme --
le rôle moteur du développement du capitalisme. Quant à la
notion d'« esprit » du capitalisme, elle reste aux yeux de
beaucoup insuffisamment définie : s'agit-il d'un comportement
social, d'une disposition mentale ? Il faut toutefois nuancer ces
critiques en soulignant que jamais Max Weber ne fait de l'élément
religieux une condition sine qua non du fonctionnement du capitalisme
moderne, pas plus qu'il n'attribue au capitalisme une seule origine. Face
à la proposition marxiste d'une causalité exclusivement
matérialiste, il préfère lui donner des causes multiples
comme la religion, et plus encore l'éthique.
I.3. DEFINITION DU CAPITALISME
Dans son ouvrage intitulé « Economie
pure du capitalisme », ANTONELLI ne considère que la
définition donnée par F. PERROUX du système capitaliste
qui privilégie un facteur structurel. Selon F.
PERROUX, « le capitalisme se caractérise par
l'entreprise »(23(*)).
De ce qui précède, nous pouvons présenter
le capitalisme comme un système tout autant économique
que politique et social dans lequel des agents économiques (les
entrepreneurs), détenteurs des moyens de production permettent que cette
production soit échangée sur un marché, où les
transactions sont de nature monétaire.(24(*))
La définition courante donnée
ci-dessus (qui présente le capitalisme comme un tout) suggère que
le capitalisme s'identifie à l'organisation du mode de production.
Serait capitaliste un système dans lequel la figure de l'entrepreneur
est à l'origine de la production. Quelle est la nature de cet
entrepreneur ? Est-ce nécessairement une personne privée,
comme le suggèrent les nombreuses définitions qui ont
tenté de caractériser la nature du capitalisme ? Quelle
place réserver alors aux économies dans lesquelles l'État
se comporte comme un entrepreneur ? En fait, au-delà de son
identité, et de son activité qui consiste à produire des
biens et des services, c'est la finalité de son action qui semble
constituer la marque de l'entrepreneur capitaliste. L'échange marchand
associé au gain monétaire qui en est le résultat
expliquerait la logique de production de ce système.
Le terme « capitalisme » est
aujourd'hui associé à un système d'organisation des
sociétés qui dépasse la simple description des structures
et des logiques qui déterminent la production. Ce terme revêt une
signification politique et sociale forte qui excède la seule
sphère économique. Cette généralisation, qui
paraît abusive aux yeux de certains, associe le capitalisme aux
conditions politiques qui ont permis son développement. Capitalisme et
libéralisme constitueraient les deux versants d'une seule et même
réalité. L'histoire montre, cependant, que l'utilisation courante
du mot « capitalisme » dans le sens de libéralisme
est récente, et donc qu'il faut interpréter à rebours la
notion de capitalisme. Il apparaît que ce n'est pas tant le capitalisme
qui a une histoire, mais bien l'histoire qui explique le sens de la notion.
Aujourd'hui la définition la plus couramment
attachée à la notion de capitalisme fait explicitement
référence à l'identité des détenteurs des
moyens de production. Elle oppose -- et permet ainsi de distinguer --
le système dans lequel les moyens de production sont la
propriété d'agents économiques privés, avec des
systèmes dans lesquels ces mêmes moyens appartiennent à une
collectivité d'essence étatique.
Il ne s'est défini en tant que tel qu'après la
formulation par KARL MARX de sa théorie du capital. Dans sa critique du
capitalisme, MARX décrit les conditions de production du système
qui, selon lui, contiennent les éléments qui engendreront sa
destruction. MARX décrit l'évolution historique qui suivra cette
disparition et qui aboutira à la substitution du capitalisme par un
système dans lequel la propriété des moyens de production
ne sera plus individuelle, mais collective. C'est en réaction à
la théorie marxiste que les économistes libéraux
souligneront les qualités qui forment l'identité de
l'entrepreneur capitaliste. Celles-ci servant d'ailleurs moins à
identifier cet entrepreneur qu'à opposer initiative privée et
contrôle étatique.
Toutefois, il ne faut pas se méprendre
sur la portée de cette distinction : elle ne consiste pas à
opposer personne privée et personne publique. L'entrepreneur capitaliste
est nécessairement une personne privée, dont la qualité
première réside dans son statut de propriétaire.(25(*)) Cette caractéristique
dérive essentiellement d'une définition négative de
l'entrepreneur. Les économies modernes des nations capitalistes
contemporaines, y compris celles qui se réclament du libéralisme
le plus orthodoxe, laissent à l'État un large champ
d'intervention dans la sphère économique. L'État organise
certains marchés, agit comme un entrepreneur privé en devenant
l'actionnaire de certaines entreprises, et possède lui-même un
appareil de production. Cela suffit-il à affirmer que les
économies française, allemande ou américaine de la fin du
20e siècle ne constituent pas des économies
capitalistes ? La distinction évoquée plus haut invite, au
contraire, à distinguer État capitaliste et
capitalisme d'État. Alors que le premier désigne
l'intervention de la puissance publique, convertie aux règles de
fonctionnement du marché, dans les affaires économiques, le
second désigne un système dans lequel l'État fixe les
règles du jeu économique. L'entrepreneur capitaliste,
personne privée, ne constitue donc pas un modèle exclusif de
toute intervention de l'État dans l'organisation du système de
production. Cela signifie qu'au-delà de son identité, c'est son
activité et la finalité de celle-ci qui le caractérise. Si
la théorie économique accorde une telle prééminence
à la personne de l'entrepreneur, cela tient à son rôle
lié à la détention et à l'accroissement du capital.
La finalité du capitalisme consiste à produire des biens et des
services en vue de les échanger contre d'autres marchandises. Pour que
l'échange puisse exister, cela suppose, à l'origine, une
formation du capital. Pour qu'un bien puisse s'échanger sur un
marché et rencontrer une demande solvable, il est nécessaire que
l'offre préexiste à la demande. Sans offre préalable, pas
de demande possible : la rencontre de ces deux éléments qui
forme l'échange est alors privée d'effets car privée
d'objet. La primauté de l'offre consacre donc le rôle de celui qui
en a l'initiative. La formation du capital ne se créée cependant
pas ex nihilo : elle est le résultat d'un comportement
d'épargne, entendu ici comme une renonciation à consommer.
Par-delà sa formation, c'est l'échange qui permet le
renouvellement et l'accroissement du capital. L'échange permet
d'acquérir d'autres biens, leur accumulation suscitant la
création de richesses supplémentaires. Il en résulte que
c'est la formation et l'accroissement du capital qui sont à l'origine de
la croissance. Si l'échange permet au capitalisme de prospérer,
il apparaît que c'est la motivation de l'entrepreneur qui
caractérise le capitalisme : l'accumulation du capital n'est
possible que dans la mesure où l'échange engendre un gain qui
permet cet enrichissement. Ce gain, que l'on appelle le profit,
définit l'essence du système capitaliste.
I.4. L'ESSENCE DU CAPITALISME
Si tout échange ne se solde pas
obligatoirement par un gain, donc par un profit, il est clair, en revanche, que
sans échange le profit ne peut exister.
Le profit peut être comparé au
bénéfice ou à l'excédent brut d'exploitation. Il
est important de comprendre le mécanisme par lequel le profit est
créé. Tout bien s'échangeant sur un marché, c'est
la rencontre de l'offre et de la demande qui permet d'établir le prix de
vente de ce bien.
En supposant que le prix de vente ne varie pas, et que la
productivité des facteurs de production augmente, réduisant ainsi
le coût de production du bien, l'entrepreneur maximise son taux de
profit. L'entreprise capitalistique vit de cette maximisation. Au-delà
des divergences sur l'origine interne de ce profit -- pour les marxistes
par exemple, seul le travail est générateur de profit, c'est ce
que l'on appelle la plus-value, alors que pour les économistes
libéraux l'exploitation des deux facteurs de production est à
l'origine d'un gain --, le processus reste identique. Dès lors, il
est aisé de reprendre le postulat énoncé plus haut. Si le
coût de production est supérieur à la valeur de cette
production, il n'y a pas de profit, bien qu'il y ait échange. Dans le
cas contraire, le profit existe. C'est donc bien de l'échange que
naît le profit, dès lors qu'il existe une différence
positive entre les recettes et les coûts engendrés par cet
échange.(26(*))
C'est la permanence de cette proposition qui
définit la nature du régime de production capitaliste, et ce,
quelles que soient les multiples formes du capitalisme qui se sont
édifiées au cours du temps. S'il est toujours marchand, le
capitalisme a d'abord été commercial -- en relation avec le
développement des échanges --, puis industriel et
manufacturier, avant de devenir bancaire et plus largement financier.
En outre les règles, telles que nous les
connaissons aujourd'hui, ont été au cours du temps
élaborées dans un contexte politique qui a vu l'émergence
du libéralisme.
Reposant sur la liberté de fonctionnement des
marchés et sur l'initiative privée incarnée par
l'entrepreneur, ce courant politique et économique a permis
l'émergence du capitalisme en tant que meilleur système de
production possible. Pourtant, et sans reprendre l'analyse de Marx sur les
contradictions internes de ce régime qui portent essentiellement sur la
formation du profit, le capitalisme ne s'identifie pas au meilleur des mondes.
Deux exemples suffiront à s'en convaincre. L'argument tiré de la
nécessité de posséder les moyens de production a
été jugé suffisant par certains pour tenter de justifier
l'esclavage. En poussant jusqu'à l'absurde la logique de la production,
il suffit d'affirmer que l'Homme est un capital, et comme tel susceptible d'une
appropriation privative. Par ailleurs, étant par définition un
régime assis sur la propriété des moyens de production, le
capitalisme est par essence inégalitaire. Il oppose ceux qui
possèdent à ceux qui n'ont rien. Cette inégalité de
patrimoine engendre nécessairement une inégalité de
revenus. Nul besoin d'une culture économique étendue pour
comprendre que le profit ne rémunère avant tout le
propriétaire du capital. La sagesse populaire l'exprime fort bien
lorsqu'elle constate que l'argent va à l'argent. D'où les
critiques portées contre le capitalisme, qui ne se résumerait
qu'à la puissance de la fortune.
Certes, aujourd'hui, les inégalités
les plus criantes engendrées par le capitalisme ont fait l'objet de
corrections. Celles-ci ont eu pour objet de redistribuer le profit vers le
travail : augmentation du revenu du travail (le salaire), introduction de
mécanismes garantissant un minimum de revenus. Le capitalisme
présente aujourd'hui un visage humain, qui s'oppose à un
libéralisme total qualifié de sauvage.
En outre, l'effondrement du système économique
fondé sur le collectivisme a eu pour effet de valider à rebours
les mérites du capitalisme(27(*)), malgré les distorsions qu'il produit
inévitablement. L'observation de ces conditions a servi de
matière à KARL MARX pour formuler une analyse complète et
une critique radicale du système capitaliste. L'oeuvre de MARX met
l'accent sur le principe fondateur du capitalisme, l'exploitation de la force
de travail, seule richesse du prolétariat, par le capital. Elle
présente également les crises comme un élément
essentiel de régulation du capitalisme, dans la mesure où, pour
maintenir leur taux de profit, les capitalistes se voient contraints de
privilégier la concentration du capital afin d'accroître la
plus-value par des gains de productivité, ce qui entraîne une
baisse tendancielle du taux de profit.(28(*))
I.5. LES CHOCS DU CAPITALISME
D'une manière générale,
le choc est une modification exogène d'une relation économique,
telle que la courbe de demande agrégée ou la courbe d'offre
agrégée. Dans le cadre de notre mémoire, les chocs du
capitalisme sont considérés comme des crises économiques
qui viennent bouleverser l'évolution du cycle économique.
Par conséquent, nous ne devons ignorer le fait que
Le capitalisme est affecté par les effets des cycles
économiques, périodes d'expansion et d'essor suivies par des
contractions d'activité et des vagues de sous-emploi. Les
économistes classiques, qui se voulaient les héritiers d'Adam
Smith, n'ont pas proposé d'explications aux fluctuations de la vie
économique, se contentant de considérer de tels cycles comme le
prix inévitable que la société devait payer pour le
progrès matériel et technique. C'est la raison pour laquelle nous
devons analyser ces fluctuations économiques qui constituent des
phénomènes dissipatifs et des chocs qui entravent la croissance
économique dans le monde.
Il apparaît que le cycle économique a perdu
sensiblement de son amplitude dans la plupart des pays de l'OCDE depuis dix ans
ou plus. Une partie de la réduction de la volatilité
découle probablement du fait que la dimension et les
caractéristiques des chocs se sont modifiées au fil du temps. En
outre, le rôle croissant des services dans l'économie, la
réduction correspondante de l'importance des stocks et l'adoption de
cadres macroéconomiques de plus en plus orientés vers des
objectifs de stabilité à moyen terme pourraient aussi avoir
joué un rôle(29(*)).
En revanche, bien que les échanges internationaux se
soient sensiblement accru dans l'ensemble des pays de l'OCDE durant les
dernières décennies et que les exportations nettes
réduisent en général l'amplitude du cycle
économique, la contribution de cet élément à la
réduction globale de la volatilité paraît
limitée.
Les théoriciens des cycles ont cherché l'origine
des crises dans les phases d'expansion : son apparition ne traduit pas
nécessairement l'existence de dysfonctionnements économiques,
mais seulement l'alternance de périodes hautes et de périodes
basses, ces dernières permettant à l'économie de
connaître une certaine détente dans l'activité(30(*)).
Les partisans de Schumpeter voient dans les crises courtes une
conséquence de l'aspect destructeur du progrès technique à
court terme, et dans les crises longues une conséquence de
l'insuffisance de ce progrès technique.
Les analyses des néokeynésiens soulignent quant
à elles le rôle de la faiblesse de la demande dans les crises et
préconisent l'intervention de l'État, chargé de relancer
la demande globale en particulier par l'investissement public, mais
également par le biais d'une politique monétaire agissant sur les
taux d'intérêt et la masse monétaire.
Les néoclassiques font de l'inobservance des
mécanismes spontanés du marché la cause des crises. Ils
s'opposent à une politique keynésienne de relance par les
dépenses publiques, à une politique de soutien des industries en
difficulté, et recommandent une politique favorisant la restauration de
la concurrence, la flexibilité des salaires et le contrôle de la
progression de la masse monétaire.
Les oppositions entre ces courants de pensée ne sont
plus aujourd'hui aussi nettes qu'elles pouvaient le paraître dans les
années 1960-1970. Des travaux macroéconomiques parviennent
à concilier les apports keynésiens (le constat de l'impuissance
du marché dans certaines circonstances, la nécessité de
l'intervention de l'État pour débloquer cette situation,
l'absence de neutralité de la monnaie) et les apports
néoclassiques (la nécessité de laisser jouer le plus
possible les mécanismes de marché).
Certaines écoles de pensée ont
tenté de décrire les crises économiques à partir de
facteurs non seulement économiques mais également institutionnels
et sociaux.
Cependant, les chocs pétroliers ont marqué un
tournant dans la pensée économique dominante après la
seconde guerre mondiale et ont marqué la fin des trente
glorieuses(31(*)).
Les hausses rapides et très fortes du
prix du pétrole, survenues en 1973 et en 1979-1980, qui, en contribuant
à l'accélération de l'inflation et au ralentissement de
l'activité économique des pays industrialisés, sont l'une
des causes majeures de la récession mondiale des années
soixante-dix et quatre-vingt.
Le premier choc pétrolier, cependant,
touche les pays industrialisés de façon diverse, les taux de
dépendance des économies de ces pays par rapport au
pétrole variant sensiblement. S'il n'est que de 13% aux
États-Unis, il dépasse 60% pour l'Europe occidentale, atteignant
même 75% en France, 85% en Italie, tandis qu'il est de plus de 90% au
Japon. Les incidences du choc pétrolier sur
l'économie de ces pays sont très importantes. La hausse du prix
du pétrole bouleverse tous les équilibres internes et
externes.
Afin de résorber l'important
déficit que cette hausse creuse dans leur balance commerciale, les pays
importateurs se voient contraints de réduire leurs importations, ce qui
entraîne un ralentissement de leur activité économique,
d'où une augmentation rapide et sensible du chômage. Dans le
même temps, ils tentent de privilégier leurs exportations, au
détriment de leur consommation intérieure, exportant ainsi une
part plus grande de la production nationale.
Mais la hausse du prix du pétrole a
aussi une autre conséquence tout aussi redoutable pour les
économies occidentales atteintes par la stagnation : elle contribue
à l'accélération de l'inflation qui passe de 3 à 4%
l'an en 1973 à plus de 10% jusqu'au début des années
80.
Aussi, dans la mesure où la crise de
1974 apparaît dans la foulée de la hausse du prix du
pétrole, nombre d'économistes à l'époque ont fait
du choc pétrolier la cause de la récession. Cependant, faire de
la « facture pétrolière » la raison
principale de la dépression, c'est ne pas tenir compte de plusieurs
indices révélant, dès avant 1973, la dégradation de
la conjoncture, tels que la crise monétaire du printemps 1971 notamment,
qui marque la fin des parités fixes. De fait, le choc pétrolier a
eu un effet amplificateur sur les déséquilibres
préexistants.
Toutefois, la stabilisation des prix survenue entre
1974 et 1978 ne résiste pas aux troubles politiques qui agitent le
Moyen-Orient. Le choc pétrolier de 1973 était dû en grande
partie à l'utilisation de l'arme du pétrole par les pays de
l'OPEP dans le cadre du conflit israélo-arabe. Cette fois, la crise a
pour origine tout d'abord les achats massifs effectués par les pays
occidentaux sur le marché libre, qui craignent les conséquences
sur les prix de la chute du chah en Iran, puis dans un deuxième temps,
les débuts de la guerre Iran-Irak. Aussi, le prix du pétrole brut
passe de 12,70 dollars, en décembre 1978, à 32 dollars
à la fin de l'année 1980.
Les conséquences de ce deuxième choc
pétrolier sont à la fois plus lourdes et plus directes sur
l'économie mondiale. En effet, alors que les politiques
d'économie d'énergie ou de diversification vers d'autres
énergies lancées après le premier choc n'ont pas encore pu
porter tous leurs fruits, le second choc vient briser la reprise
économique qui s'annonçait. La croissance mondiale chute de 3,4%
en 1979 à 1% en 1980 ; celle du commerce international de 6,1% en
1979 à 3,2% en 1980. Dans le même temps, l'inflation passe de 8,9%
à 11,5% et les pays industrialisés comptent 23 millions de
chômeurs en 1980. Mais, très vite, les pays occidentaux
réagissent. Réduction de la demande en pétrole,
économie, diversification des sources d'énergie, exploitation de
gisements en Alaska, en Sibérie, en mer du Nord, autant de facteurs qui
contribuent à un retournement rapide du marché pétrolier.
N'assurant plus que 20% de la production mondiale en 1986, contre 50% en 1973,
les pays pétroliers du Moyen-Orient se sont vus contraints de baisser le
prix du pétrole à partir de 1983 pour faire face à la
surproduction.(32(*))
I.6. LES CRISES ECONOMIQUES DU 20ème SIECLE
Pendant la majeure partie du
20ème siècle, le capitalisme en tant que
système économique, s'épanouissant en
général dans le cadre d'un modèle de la démocratie
libérale, a dû faire face à des situations de crises et
à l'apparition de modèles économiques alternatifs à
sa domination. La Première Guerre mondiale, la révolution et le
communisme marxiste en Russie, le national-socialisme en Allemagne, la Seconde
Guerre mondiale, la mise en place de systèmes économiques
communistes en Chine et en Europe orientale ont constitué autant de
remises en question du capitalisme en tant que système dominant à
l'échelle mondiale. Cependant, dans les années quatre-vingt-dix,
la conversion à l'économie de marché des pays de l'ex-bloc
soviétique, que nombre de pays en voie de développement avaient
adoptée précédemment, semblait néanmoins confirmer
sa suprématie.
Tout compte fait, l'essentiel est que la confrontation
politico-idéologique Est-Ouest étant d'ordre économique.
La démocratie pluraliste et représentative n'avait qu'une seule
et unique raison, celle de se vouer totalement à la promotion du
capitalisme, mieux de l'économie capitaliste. Celle-ci
a pour dogme la libre fixation des prix sur le marché et la libre
propriété des moyens de production. Son essor est fondé
sur la recherche du profit qui n'est permise que dans l'économie
de marché. Quant à la
démocratie populaire, elle a pour socle le communisme, l'économie
communiste. Celle-ci prône l'abolition de la propriété
privée au profit de la propriété collective, et,
notamment, la collectivisation des moyens de production et la
répartition des biens de consommation selon les besoins de
chacun.(33(*))
Dans les démocraties industrielles
d'Europe et d'Amérique du Nord, le plus important défi au
capitalisme est apparu au cours des années trente. La crise
économique de 1929 a été de loin le plus grand
bouleversement économique subi par le capitalisme moderne depuis ses
débuts au 18ème siècle. Elle a amené, en
s'écartant de la stricte logique libérale qui cantonne
l'État à un rôle de « gendarme »
chargé de garantir un cadre stable à l'activité
économique, à conférer à la puissance publique un
rôle de régulation et d'intervention directe, afin de corriger les
dysfonctionnements du système.
Aux États-Unis, par exemple, le
New Deal du président Franklin Roosevelt a permis de restructurer
le système financier afin d'éviter le renouvellement des
excès spéculatifs qui ont conduit au krach de Wall Street en
1929. Les bases de l'État-providence ont été posées
avec l'introduction de la Sécurité sociale et de l'indemnisation
du chômage, mesures destinées à protéger les
citoyens, dans une optique substituant à l'assurance privée la
prise en charge collective du risque.
Nous devons aussi tenir compte du krach dans l'explication des
chocs, un krach est une situation de crise financière affectant les
marchés boursiers, qui se traduit par une chute soudaine et aiguë
du prix des actions, une restriction du crédit et une baisse des prix
des biens mobiliers. Les paniques financières sont souvent le
résultat d'une croissance exagérée des prêts
bancaires, d'un excès des crédits commerciaux, d'une
spéculation généralisée ou d'une politique fiscale
imprudente conduite par un gouvernement. Parmi les paniques financières
les plus célèbres, on peut citer celle que provoqua la faillite
de la Compagnie des mers du Sud à Londres en 1720, le Vendredi noir aux
États-Unis en 1869, le krach de Wall Street, qui déclencha la
crise économique de 1929, et le Lundi noir de 1987.
Nous voulons rappeler que les crises financières ne
datent pas d'hier mais la globalisation les amplifie. Les crises
financières ne sont pas nées avec la globalisation de
l'économie marchande. En effet, la crise est consubstantielle du
capitalisme(34(*)),
fondé sur la prise de risque d'où nous parlons de bulle
spéculative quand le prix d'un actif s'éloigne trop de sa valeur
fondamentale. Les crises les plus célèbres selon M.H BOUCHET
de 1650 à 2001 sont ci- après:
Ø La première bulle recensée dans
l'histoire concerne des bulbes... Il s'agit de la crise des oignons de tulipes
aux Pays-Bas dont le prix s'effondra sous l'effet de la spéculation et
qui balaya le pays au milieu du 17ième siècle.
Ø La bulle spéculative de la SOUTH SEA
(compagnie des mers du sud) a fait voler en éclat le marché
financier londonien en 1720-1721.
Ø En 1717, LAW fonde la compagnie d'occident qui
obtient le monopole du commerce avec la Louisiane. Le cours de ses actions
s'envole et la cadence d'émission des billets s'accélère.
Mais la réalité des mines d'or du Mississipi et plus
généralement la solidité de l'entreprise, sont
bientôt mises en doute. La banqueroute est déclarée en mai
1720.
Ø Le krach boursier de 1929 est précipité
par les actions de couverture achetées grâce au crédit
à court terme.
Ø La crise de la dette des pays émergents
débute durant l'été 1982 en Amérique latine, se
propage à l'ensemble des pays endettés et menace le
système bancaire mondial d'une crise systémique.
Ø Octobre 1998 voit la faillite du fond
d'investissement spéculatif LONG-TERM CAPITAL MANAGEMENT. Il
détenait 4 milliards de dollars de capitaux propres pour un portefeuille
de 125 milliards de dollars d'actifs, et des produits dérivés
d'une valeur « notionnelle » de 1250 milliards. Le risque de
crise systémique a imposé aux banques centrales du G7 une
étroite coordination, avec la mise en place d'un filet de
sécurité financier pour répartir les pertes.
Ø Avec la bulle technologique au printemps 2000, le
cours des actions dans le secteur des NTIC atteint des ratios
cours/bénéfices de plus de 100, la nouvelle économie ne
tient pas ses promesses, les cours s'effondrent en quelques semaines et les
actions du top 5 du Nasdaq (Microsoft, Cisco, Oracle, Sun et Intel) perdent
1500 milliards de dollars de capitalisation.
Ø Début 2001, le cours boursier d'ENRON
CORPORATION atteint un sommet de 81 dollars. Un an plus tard, l'entreprise de
courtage d'énergie, basée à Houston au Texas et qui
emploie plus de 21 mille personnes est en faillite ; la combinaison de 27
milliards de dettes occultées par des montagnes de
« déconsolidation » et des profits largement fictifs
mène l'entreprise à la faillite et ses dirigeants en
prison.(35(*))
I.7. LES POLITIQUES CONTRE LES CHOCS DU CAPITALISME
En 1936, la Théorie générale de
l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie, de John Maynard
Keynes, consiste dans la démonstration selon laquelle il est possible
pour un gouvernement d'utiliser divers instruments, dont la politique
monétaire et budgétaire, afin de réguler les cycles de
« prospérité et de faillite » propres au
capitalisme. Selon Keynes, le gouvernement, lorsqu'il est confronté
à une période de dépression, doit augmenter ses
dépenses, même aux dépens de l'équilibre
budgétaire, afin de compenser l'insuffisance des dépenses
privées. Ce processus doit être inversé si une vague de
prospérité engendre des phénomènes de
spéculation et une « surchauffe » de
l'économie favorable à l'inflation.
Après la Seconde Guerre mondiale, la combinaison des
politiques keynésiennes et des mécanismes traditionnels du
capitalisme a fonctionné de manière satisfaisante, au moins
pendant une trentaine d'années. L'emprise de la finance a aussi
était rendue possible par la grande croissance des trente glorieuses,
durant cette période, la finance était au service de
l'économie(36(*)).
Les pays capitalistes, y compris ceux qui ont compté parmi les vaincus
de la Seconde Guerre mondiale, à l'instar de l'Allemagne et du Japon,
ont bénéficié d'une croissance presque ininterrompue, de
faibles taux d'inflation et de niveaux de vie en constante progression, en
particulier sous l'influence d'une montée en puissance de la protection
sociale.
Cependant, dès la fin des années
soixante, l'inflation s'est installée de manière durable dans
tous les pays, et le chômage s'est imposé progressivement comme un
phénomène frappant une proportion très importante de la
population. Cette situation a ouvert la voie à une remise en cause de la
pertinence des théories keynésiennes, alors que les transferts
financiers liés à l'État-providence ont continué de
croître.
D'où la naissance du monétarisme,
doctrine économique d'inspiration néoclassique,
marquée par la personnalité de Milton Friedman. Ce
courant monétariste s'est développé en
réaction aux politiques économiques d'inspiration
keynésienne, impuissantes à résoudre la crise que
connaissent les pays industrialisés depuis les années
soixante-dix.
L'augmentation de la dépense publique
qui caractérise tout processus de relance keynésien ne peut, aux
yeux des monétaristes, accroître la demande globale et, par
conséquent, le revenu, contrairement à ce qu'enseigne l'auteur de
la Théorie générale. Elle ne saurait engendrer au
mieux qu'un effet d'éviction, l'État diminuant, par
l'impôt, l'emprunt ou l'inflation, la part de la dépense
privée pour mieux augmenter la sienne. C'est ainsi que les
monétaristes condamnent l'héritage de Keynes, dont la
réflexion théorique ne permet pas d'expliquer la situation que
vivent les pays industrialisés, qui ont connu, plus
particulièrement dans les années 1970-1980, à la fois un
fort taux de chômage et une forte inflation, coexistence de deux maux qui
oppose un sérieux démenti à la Théorie
générale ainsi qu'à la courbe de Phillips.
Milton Friedman, prix Nobel d'économie en 1976 et
maître de l'école de Chicago, accorde une
prépondérance aux phénomènes monétaires pour
expliquer les chocs qui ont comme causes de perturbations de l'équilibre
et de la croissance économique. À ce premier credo s'ajoute une
foi inébranlable dans les vertus des mécanismes de marché,
toute politique interventionniste étant, par nature,
déstabilisante et inefficace en raison des effets d'éviction
précités. Le monétarisme est donc un courant
fondamentalement libéral.
Selon Friedman, la meilleure chose à faire est tout
simplement d'empêcher le gouvernement de tirer sur la planche à
billets, de laisser la monnaie saine sortir des mines d'or et de confier le
crédit aux mains d'honnêtes citoyens habitués à
traiter librement entre eux de leurs affaires(37(*)).
Il existe en effet des lois naturelles qui permettent de
concilier l'intérêt personnel et le bien-être
général : ces lois sont celles du marché, régi
par les principes de la concurrence pure et parfaite. La formule
« laissez-faire, laissez-passer », du physiocrate Vincent
de Gournay, résume cette première formulation du
libéralisme en matière économique.
Ces idées sont reprises par les
économistes classiques britanniques de la fin du 18ème
siècle et du début du 19ème : dans la
Richesse des nations, publiée en 1776, Adam Smith évoque une
« main invisible du marché » qui, grâce aux
prix, assure la coordination des intérêts individuels et conduit
à un résultat profitable pour tous, sans qu'en aucun moment un
acteur quelconque ait eu à sa charge la responsabilité de
l'intérêt général. Le marché assure ainsi
bien-être et résolution des conflits. Dans ce cadre,
l'intervention de l'État doit être réduite au maximum. Pour
Smith, l'État doit être défini comme un
« État gendarme », un État minimal, qui a
pour seule fonction de veiller au respect des conditions de concurrence pure et
parfaite, de permettre l'exercice de la liberté individuelle et, le cas
échéant, de pallier les rares défaillances du
marché. Au XIXe siècle, David Ricardo, Malthus,
John Stuart Mill, en Grande-Bretagne, Jean-Baptiste Say, en France, prolongent
la réflexion d'Adam Smith et font des années 1820-1914
l'âge d'or du libéralisme économique.
Considéré comme le fils spirituel d'Adam
Smith, Milton Friedman dit que toute augmentation de la
quantité de monnaie en circulation crée, dans un premier temps,
un supplément de dépense qui engendre une hausse du niveau des
prix, « dont les agents économiques tardent à prendre
conscience ». Cette augmentation de la dépense entraîne
un surcroît de demande qui engendre à son tour une hausse de
l'embauche pour satisfaire cette demande excédentaire ; le
mécanisme décrit par la courbe de Phillips envisage de la
même façon le troc d'une baisse du chômage contre une hausse
des prix.
La spécificité de l'argumentation
de Friedman tient à « l'illusion monétaire »
dont ont été victimes les détenteurs de revenus ;
constatant l'augmentation des prix, leurs revendications de retour au pouvoir
d'achat antérieur passent par une augmentation des
rémunérations qui grèvent le coût réel de
production des entreprises contraintes de comprimer le volume d'emplois ;
l'emploi n'a donc pas véritablement augmenté, tandis que
l'inflation s'est parallèlement accrue. Ainsi, l'inflation a bien sa
source dans une manipulation monétaire engagée au nom de la
relance de l'activité et dont le résultat est exactement inverse
aux effets recherchés, c'est pourquoi les pouvoirs publics sont
invités à mener des politiques monétaires dites
restrictives, visant à contenir toute expansion de la quantité de
monnaie en circulation dans l'économie.
En fin,
Le monétarisme a été, en quelque sorte,
victime de son succès en ce sens qu'il a acquis le statut de dogme
constitutif d'une pensée unique aujourd'hui combattue(38(*)). Les critiques qui
dénoncent « l'obsession monétaire » sont en
effet nombreuses et stigmatisent une politique qui est parvenue à
maîtriser l'inflation, mais qui reste impuissante à régler
le problème du chômage, devenu aujourd'hui la première
source de déséquilibre des économies occidentales.
I.8. LA MONDIALISATION FINANCIERE DU CAPITALISME
Le système financier peut être comparé au
cerveau de l'économie. Il repartit des capitaux rares entre des
utilisations rivales en s'efforçant de les orienter là où
ils seront le plus efficaces, autrement dit là où ils rapportent
le plus(39(*)). La
mondialisation est comprise comme l'intégration plus étroite des
pays de la planète qui diminue les coûts de transport et de
communication et la suppression des barrières douanières.
Le capitalisme actuel est financier et son
développement en dehors des Etats-Unis a conduit à une
internationalisation des marchés financiers. Désormais, les
sociétés et les banques américaines peuvent émettre
sur les marchés financiers internationaux, ou les épargnants
américains achètent des titres étrangers pour diversifier
leur portefeuille, de même que, depuis longtemps, des entreprises
européennes émettaient des titres aux Etats-Unis, ou que des
européens y plaçaient des capitaux.
Le développement de ces flux de capitaux et de titres a
conduit à parler de mondialisation financière ou de la
globalisation financière ou « Financial
Globalization »(40(*)) en anglais.
L'internationalisation des marchés financiers
s'accentue fortement depuis une vingtaine d'années. Avant les
années 1980, les marchés financiers jouaient un rôle assez
secondaire dans les systèmes financiers européens et japonais, de
sorte que les marchés financiers américains représentaient
l'essentiel des marchés mondiaux.
Dans les années 80, les marchés financiers
internationaux ne concernaient que les titres émis par les entreprises
américaines en dehors des Etats-Unis, principalement en Europe
occidentale.
Cette domination américaine a fortement diminué
récemment du fait de l'accroissement du montant de l'épargne dans
des pays comme le Japon, et de la déréglementation des
marchés financiers européens, qui a permis leur
développement. Au milieu des années 1980, la Bourse de Tokyo a
même brièvement ravi la place de première Bourse mondiale
à New-York.
Les marchés financiers internationaux reposent sur les
activités de deux compartiments dont les fonctions sont
différentes et complémentaires : il s'agit du marché
primaire et marché secondaire :
- Le marché primaire est celui sur lequel les nouvelles
émissions de titres étrangers, actions ou obligations sont
proposées par les sociétés ou les Etats émetteurs
à des acheteurs appelés souscripteurs.
- Le marché secondaire est, quant
à lui, un marché financier sur lequel s'échange des titres
étrangers précédemment émis (et donc de seconde
main).
Ainsi, la mondialisation financière est partie prenante
de cette nouvelle géographie des échanges et de la production, il
convient de ne pas perdre de vue qu'elle possède une capacité
d'autonomie certaine. Comme nous le soulignons, l'interconnexion des pays par
la finance mondialisée a atteint un degré beaucoup plus
élevé que l'intégration par les marchés des biens
et services(41(*)).
La mondialisation est une réalité de nos
économies contemporaines. Si elle apparait à bien des
égards comme un processus irréversible, il n'en demeure pas moins
qu'elle fait l'objet de discussions et de critiques. STIGLITZ en voit aussi
les avantages lorsqu'il écrit : « je suis
persuadé que les citoyens informés seront susceptibles d'exercer
un certain contrôle pour limiter les abus des intérêts
particuliers, financiers et industriels, qui ont tant dominé la
mondialisation, et que les simples citoyens des pays industriels avancés
et ceux du monde en développement ont un intérêt commun
à faire marcher la mondialisation »(42(*))
Michel AGLIETTA s'interroge sur les tensions de la
mondialisation, pourquoi la mondialisation est-elle ressentie comme une menace?
Quels risques font courir les déséquilibres financiers des
Etats-Unis? L'Europe peut elle faire face à la concurrence mondiale sans
renier le progrès social?
Pour y répondre, il dit que nous devons comprendre les
transformations gigantesques du capitalisme depuis la crise asiatique à
la fin du siècle dernier.
D'une part, l'économie est passée d'un
régime inflationniste à un régime déflationniste.
D'autre part, la valeur actionnariale s'est substituée à la
valeur ajoutée dans la régulation des économies
occidentales. Sous l'effet de ces changements, la disparité des
politiques économiques a polarisé les déséquilibres
financiers sur les Etats-Unis.
Pour faire face au désordre du capitalisme, Il plaide
pour un nouvel ordre économique international multipolaire fondé
sur la concertation. La globalisation pénètre donc
profondément les mécanismes économiques internes des
économies nationales. En conséquence, elle interagit
étroitement avec les institutions qui participent à la
régulation économique de ces pays.
Dans la phase actuelle de la globalisation, la contradiction
entre le choc provoqué par la concurrence
généralisée des économies émergentes et les
politiques disparates résultant des modèles sociaux
associés aux différents types de capitalisme se
caractérisent par l'accumulation de déséquilibres
financiers(43(*)).
La mondialisation remodèle entièrement le
capitalisme contemporain. C'est la transformation de la croissance dans les
pays émergents, asiatiques au premier chef, qui fait de ces pays des
créanciers des Etats-Unis. Le capitalisme contemporain trouve la
demande qui permet de réaliser les exigences de la valeur actionnariale
dans le crédit aux ménages qui alimente les
déséquilibres financiers globaux qui s'accumulent selon une
dérive qui n'a pas de contre tendance. Le lien entre le crédit et
la valeur actionnariale est étroit. En poussant à la hausse le
prix des actifs patrimoniaux, le crédit déconnecte la
consommation du revenu disponible, il fait le lien entre la valeur
actionnariale qui est devenue la finalité des entreprises et
l'accumulation patrimoniale qui est celle des ménages. La valeur
actionnariale soumet l'accumulation du capital à des exigences de
rendement financier qui induisent des comportements déséquibrants
pour les entreprises et pour l'économie globale. La valeur actionnariale
impose ainsi sa logique à toute l'économie. En inversant les
pouvoirs dans la gouvernance des entreprises, elle inverse aussi la
répartition des risques. Au lieu que le profit soit la part fluctuante
du revenu dans le cycle économique, ce sont les revenus des
actionnaires qui sont protégés. Le risque est rejeté sur
les salariés par la déconnexion des salaires et de la
production, par le chômage et la précarité(44(*)).
Elie COHEN dit qu'il y a une énigme du capitalisme
contemporain, comment expliquer que le plus grand krach boursier que nous ayons
connu depuis 1929, l'éclatement de la bulle internet, n'ait eu aucun des
effets habituels sur l'économie générale?(45(*))
Pourquoi les faillites frauduleuses d'ENRON et de WORDCOM
n'ont-elles pas freiné la diffusion à l'échelle
planétaire du capitalisme financier à l'américaine?
De toutes les atteintes au capitalisme, la plus insidieuse et
la plus durable selon COHEN, est celle qui touche au coeur de la confiance.
L'approche de Raghuram RAJAN, théoricien d'une finance
progressiste et libératrice ne voit dans les crises actuelles que des
moments d'adaptation. L'invention d'une nouvelle industrie du risque, les
vertus de la finance de marché, les crises avérées des
systèmes financiers fortement intermédiés plaident en
faveur de l'innovation financière même si, dans les brèches
d'une régulation perfectible, se glissent des pratiques frauduleuses.
Cette démarche trouve un écho chez des économistes comme
Anton BRENDER, qui font du couple banque centrale-marchés financiers le
moteur de la régulation et donc de la croissance soutenue(46(*)).
CHAPITRE II : ANALYSE DU
CAPITALISME DANS LES ECONOMIES DES ETATS-UNIS, DE LA FRANCE, DU JAPON, DE
L'AUSTRALIE ET DE LA RDC
Le capitalisme tel que vécu au cours de ces deux
dernières décennies doit être analysé de
façon systémique dans les économies retenues pour savoir
si elle a favorisé la croissance économique.
Ce chapitre se donne comme tâche principale d'analyser
les différentes formes de capitalisme dans les économies des USA,
de la France, du Japon, de l'Australie et de la RDC par le biais des cadres
macroéconomiques que présentent ces différentes
économies.
Les cadres macroéconomiques retenues reflètent
les différents types de politiques économiques appliquées
dans chaque nation capitaliste sous analyse.
Nous dévons noter que parmi ces économies, seule
la RDC est un pays en développement et les autres économies sont
des pays développés.
II.1. ANALYSE DU CAPITALISME AMERICAIN
II.1.1. PRESENTATION DES QUELQUES FAITS
Les États-Unis sont le pays du
libéralisme économique et du capitalisme : le principe du
« laisser-faire », la concurrence, l'économie de
marché et la libre entreprise sont les moteurs de l'économie
américaine. Sa puissance repose à la fois sur un vaste
marché intérieur et sur une internationalisation très
poussée, grâce aux investissements massifs des grandes
multinationales américaines à l'étranger.
La crise financière de 2007 ne cesse de faire couler
l'encre des observateurs. Ben BERNANKE, actuel président de la FED
déclare que nous nous heurtons à la crise la plus sérieuse
depuis la dépression des années 1930(47(*)).
Le modèle de capitalisme américain qui va
émerger de la crise sera très différent de la version que
nous avons vu prospérer au cours des vingt dernières
années, dans un environnement caractérisé par le
développement des marchés financiers, une consommation excessive
et le déséquilibre de la balance commerciale selon Mark BLYTH de
l'Université de Brown.
Ce modèle a déjà évolué,
puisque l'on peut dire que Wall Street n'existe plus au sens propre du terme.
Il ne faudrait toutefois pas oublier que ce n'est pas la première fois
que des événements de ce genre se sont produits.
Même si la crise actuelle est sans
précédent, les crises du capitalisme ne sont pas un
phénomène nouveau. Elles sont même monnaie courante, mais
ce sont les États-Unis qui sont à l'origine de la tempête
cette fois-ci, et non pas une autre partie du monde.
Quoi qu'il en soit, nous avons connu des situations analogues
par le passé et nous avons survécu. Il convient de s'en rappeler
avant de dire que le capitalisme américain est moribond.(48(*))
Dans son ouvrage quand le
capitalisme perd la tête (2005),
STIGLITZ affirme que les Etats-Unis ont prêché un modèle de
capitalisme dans lequel l'Etat joue un rôle minimaliste, modèle
dont ils ne voulaient pas pour eux. Le type de capitalisme américain
à cette époque est inspiré par le fanatisme du
marché. Ainsi, alors que les américains sont très
attentifs aux dangers de la concentration des médias, ils ont
incité les pays à privatiser sans se poser la question.
STIGLITZ se fixe pour but d'expliquer les causes de la
défaillance du capitalisme dans les années 1990.
Le capitalisme américain étant le modèle
qui s'est imposé à l'échelle planétaire, une
étude approfondie de celui-ci permet d'expliquer un grand nombre de
phénomènes se produisant dans les économies de
différents Etats au travers de la planète. S'ensuit une
période d'expansion dans le monde entier, amenant certains journalistes
et experts à parler de la « nouvelle économie » avec
une mondialisation qui doit mener à terme à une
prospérité sur l'ensemble de la planète.
STIGLITZ évoque quant à lui les « folles
années 1990 ». Pourtant cette prospérité ne dure pas,
avec le passage à l'an 2000, la bulle des actions technologiques
éclate aux Etats-Unis, ce qui plonge le pays dans une récession.
Tout au long de son ouvrage, STIGLITZ va démontrer que
les causes de ce retournement sont une déréglementation, une
fiscalité et une comptabilité « aberrantes ».
Il montre dans son ouvrage l'exemple de la récession de
2001, le rôle joué par les politiques économiques
précédentes, les erreurs du modèle capitaliste et rejette
le capitalisme américain qui selon lui contribue à la
déstabilisation du monde(49(*)).
Le système capitaliste est à la croisée
des chemins, exactement comme pendant la grande crise. Dans les années
trente, il a été sauvé par Keynes, qui a conçu des
politiques susceptibles de créer des emplois et de venir en aide aux
victimes de l'effondrement de l'économie mondiale. Au début du
21ième siècle, ENRON a été la plus
grande faillite aux USA. La politique activement promue par l'Amérique
a très largement contribué à la crise financière de
1997-1998, qui a baissé le prix des matières premières.
D'où une atténuation des pressions
inflationnistes qui, jointe à la nécessité
d'empêcher un effondrement financier mondial, a entraîné une
baisse des taux d'intérêt tandis que le reste du monde
s'affaiblissait, l'Amérique apparaissait de plus en plus comme le
bastion de la puissance, jusqu'au moment où elle a glissé dans la
récession à la fin des années 90.
Par conséquent, les marchés libres et sans
entraves aboutissent à des résultats efficients comme s'ils
étaient conduits par une main invisible, en recherchant son
intérêt personnel, chacun fait avancer l'intérêt
général. Les années 90 et les suivantes, ont montré
qu'en oeuvrant pour leur intérêt personnel, les PDG n'ont
nullement renforcé l'économie américaine ; ils ont
profité et d'autres ont payé l'addition(50(*)). Peut-être enfin
l'Amérique et l'Europe, le monde développé et le monde en
développement parviendront-ils à forger ensemble une nouvelle
forme de démocratie mondiale, et un ensemble nouveau de
stratégies économiques qui fondera la prospérité
sur d'autres bases et la féra partager par tous les citoyens du
monde.
II.1.2.CADRE MACROECONOMIQUE DES ETATS-UNIS
La politique économique nous apprend les objectifs
majeurs pour la bonne marche de l'économie tant nationale
qu'internationale. N. KALDOR a proposé ce que les économistes
appellent affectueusement carré magique qui unit 4 objectifs : le
plein emploi, la stabilité des prix, la croissance économique et
l'équilibre extérieur.
Le tableau ci-dessous montre l'évolution de
l'activité économique :
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ANNEES
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TAUX DE CHANGE
($ pour DTS)
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TAUX D' INTERET
( %)
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TAUX DE CHOMAGE
(%)
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TAUX DE CROISSANCE
(% du PIB réel)
|
BALANCE COMMERCIALE
(Milliards $ US)
|
FINANCES PUBLIQUES
(Milliards $ US)
|
PIB COURANT
(MILLIARDS $ US)
|
POPULATION
(Millions)
|
1990
|
1,4227
|
6,5
|
5,5
|
1,86
|
-109,03
|
-218,1
|
5916,7
|
249,91
|
1991
|
1,4304
|
3,5
|
6,7
|
-0,17
|
-74,07
|
-272,5
|
6020,2
|
252,64
|
1992
|
1,375
|
3
|
7,4
|
3,27
|
-96,1
|
-289,2
|
6244,4
|
255,42
|
1993
|
1,3736
|
3
|
6,8
|
2,64
|
-131,37
|
-254
|
6553
|
258,14
|
1994
|
1,4599
|
4,75
|
6,1
|
3,94
|
-164,6
|
-201,5
|
6935,7
|
260,66
|
1995
|
1,4865
|
5,25
|
5,6
|
2,47
|
-171,99
|
-116,8
|
7253,8
|
263,03
|
1996
|
1,438
|
5
|
5,4
|
3,63
|
-186,26
|
-2,4
|
7576,1
|
265,46
|
1997
|
1,3493
|
5
|
5
|
4,4
|
-194,71
|
54,4
|
8300,8
|
268,01
|
1998
|
1,408
|
4,5
|
4,6
|
4,09
|
-244,97
|
158,3
|
8759,9
|
270,56
|
1999
|
1,3725
|
5
|
4,2
|
4,35
|
-344,82
|
165,7
|
9256,1
|
273,13
|
2000
|
1,3029
|
6
|
4
|
3,59
|
-426,32
|
183,2
|
9817
|
280,86
|
2001
|
1,2567
|
1,33
|
4,7
|
0,75
|
-481,26
|
-120
|
10128
|
284,47
|
2002
|
1,3595
|
0,75
|
5,8
|
1,59
|
-547,64
|
-349.9
|
10469,6
|
287,84
|
2003
|
1,486
|
2
|
6
|
2,67
|
-666,12
|
-289,3
|
10960,8
|
290,83
|
2004
|
1,553
|
3,15
|
5,5
|
4,13
|
-783,35
|
-378,2
|
11685,9
|
293,84
|
2005
|
1,4293
|
5,6
|
5,1
|
3,2
|
-783,35
|
-351,18
|
12433,9
|
296,84
|
2006
|
1,5044
|
6,25
|
4,6
|
3,3
|
-834,55
|
-193,58
|
13194,7
|
299,85
|
2007
|
....
|
2,75
|
4,7
|
2
|
......
|
........
|
........
|
302,84
|
2008
|
.....
|
0,75
|
........
|
0,9
|
.......
|
......
|
.........
|
........
|
SOURCE: Statistiques financières internationales
du FMI 1997, 2000, 2007; Eurostat 2008
|
Tableau n°1 : Cadre Macroéconomique des
Etats-Unis
II.1.2.1. LE TAUX DE CHANGE DU DOLLAR PAR RAPPORT AU DTS
L'influence du taux de change sur l'économie est que
le niveau du taux de change exerce des effets sur les structures
économiques d'un pays et détermine également sa
spécialisation industrielle et sa compétitivité(51(*)) .Le taux de change
réel est considéré comme l'indicateur le plus
utilisé pour mesurer la compétitivité de
l'économie.
Le niveau de taux de change est un objectif
intermédiaire de la politique monétaire en ce sens qu'il est
considéré comme un signe extérieur de la puissance d'un
pays. Il joue également le rôle dans la définition de la
stratégie économique et financière d'un gouvernement,
celle de surévaluation ou de sous-évaluation du taux de change.
Une baisse du taux de change (moins de DTS pour le dollar) donne aux
entreprises américaines la possibilité d'exporter davantage,
allège la pression de la concurrence.
La sous-évaluation du taux de change peut être la
conséquence de la priorité adoptée à la croissance
économique intérieure ensuite maintenir le niveau trop faible
encourage les pressions inflationnistes et permettent aux entreprises de vivre
sans trop d'efforts. La politique de sous-évaluation est une politique
de faciliter à court terme, mais à long terme cette politique
entraîne l'affaiblissement de la capacité industrielle de la
nation et par une réduction du niveau de vie des habitants.
La surévaluation du taux de change fixe impose aux
agents économiques une pression déflationniste et peut provoquer
la disparition de certaines entreprises qui sont incapables de s'adapter.
Le taux de change exprime le prix d'une monnaie par rapport
à une autre devise étrangère. Le cas échéant
est d'exprimer le prix du dollar américain par rapport au DTS (Droit de
tirages spéciaux) qui est l'unité monétaire du Fonds
Monétaire International.
Graphique n°1.1: Evolution du taux de change du
dollar par rapport au DTS
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Source: statistiques financières internationales du FMI
2007
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Par ce tableau, nous constatons que le taux de change du
dollar américain a fluctué en moyenne autour de 1,4122
unité de DTS pour la période d'analyse. Ce taux est
exprimé à l'incertain par rapport au dollar américain
compte tenue de l'unité du DTS.
Ce taux a atteint le creux en 2001, soit 1.2567$/DTS. Du point
de vue économique, il s'agit d'une appréciation du dollar par
rapport au DTS. Pendant cette période les exportations
américaines baissent et la compétitivité de son
économie baisse également.
Le taux de change a atteint le pic en 2004, soit 1.553$/DTS.
Du point de vue économique, cette dépréciation du dollar
face au DTS favorise les exportations et augmente la
compétitivité de l'économie américaine.
En 1990, le taux était de 1.4227$/DTS, ce taux a
baissé jusqu'à 1.3736$/DTS en 1993. Cette baisse a ralenti la
compétitivité de l'économie américaine.
.
II.1.2.2. LE TAUX D'INTERET DIRECTEUR AMERICAIN
Cette variable joue un rôle important au niveau de la
politique monétaire d'une nation, elle est le taux d'escompte, le prix
auquel les banques de second rang se refinancent auprès de la banque
centrale.
La FED fixe ce taux pour la conduite de la politique
monétaire américaine.
Si le taux directeur baisse, la Fed mène une politique
monétaire expansionniste en permettant la facilité du
crédit pour le financement de l'économie.
Si le taux directeur augmente, la FED applique une politique
monétaire restrictive. Le surplus d'offre de monnaie dans
l'économie doit être ponctionné afin d'éviter
l'inflation qui selon les monétaristes est toujours et surtout un
phénomène monétaire.
Graphique n°1.2 : L'évolution du taux
d'intérêt américain en moyenne annuelle
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SOURCE: Statistiques financières du FMI 2007, OCDE 2009
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Le taux directeur moyen au cours de la période
d'analyse est de 3.9%. Le pic de ce taux est observé en 1990, soit 6.5%
et son creux est observé en 2008 soit 0.75%.
Le taux directeur baisse drastiquement en 1991 autour de 3.5%
et continue sa descente jusqu'en 1993 à 3%. Du point de vue
économique, cette baisse du taux directeur permet aux banques de second
rangs de se refinancer à moindre coût, qui à leur tour
appliquent des taux débiteurs faibles afin de permettre l'investissement
par emprunt et la consommation à crédit, ipso facto, la
relance de l'activité économique.
De 1993 à 1995, le taux directeur a augmenté
jusqu'à 5.25%. Cette hausse de réguler l'activité
économique et de diminuer la masse monétaire en circulation.
De 1996 à 2000, le taux directeur américain a
oscillé autour de 5.1%. Ce prix du loyer de l'argent à la
Réserve Fédérale était compatible avec la
croissance économique et un bon contrôle de la progression de la
masse monétaire.
En 2001, ce taux chute de 6% en 2000 à 1.35% et
à 0.75% en 2002. Cette chute brutale montre que la conjoncture
économique avait connu une récession et pour y palier la FED
devait baisser son taux afin de relancer l'économie
américaine.
De 2003 à 2006, le taux directeur prend la phase
ascendante dans le but de ponctionner une quantité de la masse
monétaire afin de lutter contre l'inflation.
En 2007, avec la crise financière, la Fed a
baissé son taux à 2.75% puis à 0.75% pour augmenter la
masse monétaire et financer les banques en quasi faillites afin de
permettre la reprise de l'activité économique.
II.1.2.3. LE TAUX DE CHOMAGE AUX ETATS-UNIS
Le taux de chômage est un indicateur très
perceptible dans les décisions de la politique économique
américaine, ce taux influence les élections aux Etats-Unis en ce
sens que la population active américaine est hostile au chômage
par rapport à la zone Euro.
Ce taux exprime le rapport de la population active qui est
sans emploi sur la population active totale. L'évolution de ce taux se
présente comme suit:
Graphique n°1.3 : le taux de chômage
aux Etats-Unis en moyenne annuelle
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Source: Statistiques financières internationales du FMI
2007
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2007
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De 1990 à 1992, le taux de chômage est
passé de 5.5% à 7.4%. Cette hausse du chômage exprime le
ralentissement de l'activité économique. Une fraction de la
population active a perdu son emploi qui entraîne la baisse de la
production et la récession.
De 1992 à 2000, le taux de chômage est
passé de 7.4% à 4%. La baisse du taux de chômage correspond
à une création d'emploi et ces emplois permettent aux entreprises
d'augmenter leurs productions et leurs chiffres d'affaires. L'économie
américaine est en pleine croissance dans cette sous période.
De 2000 à 2003, le taux de chômage est
passé de 4% à 6%. La hausse de ce taux est justifiée avec
la récession de la bulle internet et la faillite d'ENRON, qui ont
augmenté une partie de la population active au chômage.
De 2003 à 2006, le taux de chômage Â
baissé de 6% à 4.6% et la reprise économique s'est fait
sentir avec la création des nouveaux emplois.
En 2007, le taux de chômage a repris la phase
ascendante, la crise des subprimes est à la base de cette
récession qui se généralise en crise économique
avec les faillites des plusieurs banques et de la chute de GMC...
Graphique n°1.4 : la corrélation du
taux d'intérêt et du Taux de chômage
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SOURCE: Statistiques financières du Fmi 2007, 0CDE 2009
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Les politiques économiques d'obédience
keynésienne se vérifient dans l'économie
américaine. Quand le taux de chômage augmente, la Fed baisse son
taux d'intérêt directeur en vue d'augmenter l'offre de monnaie et
permettre aux entreprises et ménages d'avoir un accès facile au
crédit et de relancer l'activité économique par la demande
effective et par effet multiplicateur le revenu et la croissance
économique et vis-versa.
II.2.1.3. TAUX DE CROISSANCE DU PIB REEL
Le taux de croissance économique du produit
intérieur brut est un indicateur qui permet de mesurer le niveau de
l'activité économique à prix constant.
Quand bien même l'économie américaine est
évaluée en PNB constant du fait que beaucoup d'entreprises
américaines ont des investissements directs étrangers.
Mais pour des raisons d'uniformité dans la comparaison,
nous avons choisi d'évaluer le taux de croissance du PIB réel.
L'évolution du taux de croissance du PIB réel
américain se présente comme suit :
Graphique n°1.5 : Le taux de croissance du
PIB Constant au prix de 2000
Au regard de ce tableau, nous décelons les phases du
cycle économique: l'expansion, la tension, la récession, la
dépression et la reprise.
De 1990 à 1991, le taux de croissance du PIB
américain a chuté de 1.86% à -0.17%. Cette chute
représente une récession sévère de
l'économie américaine car le taux de croissance est
négatif en 1991.
De 1992 à 2000, l'économie américaine a
enregistré des taux de croissance positifs fluctuant autour d'une
moyenne de 3.6%. Le pic de la croissance est observable en 1997 avec 4.4% et le
creux de la croissance pour ce segment est de 2.47% en 1995.
En 1997, le taux de croissance atteint un pic de 4.4%. C'est
la plus forte expansion pour la période d'analyse.
De 2000 à 2001, le taux de croissance est passé
de 3.59% à 0.75%. Cette baisse représente une récession de
l'économie américaine.
De 2001 à 2003, la reprise est entamée, le taux
de croissance passe de 0.75% à 2001 pour atteindre le pic de 4.13% en
2004. Ce segment marque une accélération des activités
économiques et de la croissance.
De 2004 à 2008, nous constatons le ralentissement de
l'activité économique. Le taux de croissance est certes positif
mais sa volatilité baisse. Il passe de 4.13% en 2004 à 0.9% en
2008 avec la crise financière.
Graphique n°1.6 : Le taux de chômage
et du taux de croissance du PIB réel
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Source: Statistiques financières du FMI 2007, Eurostat
2009
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La loi d'OKUN stipule qu'il y a une corrélation
négative entre la croissance du PIB réel et le taux de
chômage. Si la croissance économique apparait, le taux de
chômage baisse.
La tendance observée dans ce graphique est que la
baisse du taux de chômage ne se fait pas automatiquement avec
l'augmentation du taux de croissance.
En 1992, la croissance était au rendez-vous avec un
taux de 3.27% mais le taux de chômage a grimpé de 6.7% en 1991
à 7.4% en 1992. Nous pouvons interpréter cette expansion par le
progrès technique et une augmentation de la main d'oeuvre.
De 2001 à 2004, la reprise de la croissance est
observée mais le chômage n'a pas baissé d'une
manière tendancielle. Le taux de croissance est passé de 0.75% en
2001 à 4.13% en 2004, mais le taux de chômage est passé de
4.7% en 2001 pour ricocher à 6% en 2003 et baissé à 5.5%
en 2004.
Hormis ces cas précités, la tendance d'une
corrélation négative est vérifiée entre le taux de
chômage et le taux de croissance économique.
II.2.1.4. BALANCE COMMERCIALE ET SOLDE BUDGETAIRE
AMERICAIN
La balance commerciale est un indicateur
macroéconomique qui montre le niveau du commerce extérieur d'un
pays.
Si la balance commerciale est déficitaire, le pays est
débiteur envers d'autres nations et si la balance commerciale est
excédentaire, le pays est créancier envers d'autres pays. Le
déficit commercial est perceptible avec le signe négatif et
l'excédent se mesure par un signe positif.
Le solde budgétaire, quant à lui fait appel aux
finances publiques dans un pays. Un solde négatif renseigne que les
dépenses sont supérieures aux recettes publiques. Il s'agit d'un
déficit budgétaire. Un solde positif est une situation où
les recettes publiques sont supérieures aux dépenses publiques.
Il s'agit d'un excédent budgétaire.
Cependant, les politiques d'obédience
keynésienne stipulent l'augmentation de déficits publics par les
grands travaux pour sortir de la crise.
Graphique n°1.7 : Balance commerciale et
Solde budgétaire des Etats-Unis
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SOURCE: Statistiques financières internationales du Fmi
2007
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Au regard de ce graphique, nous constatons que
l'économie américaine est devenue débitrice envers les
autres économies parce qu'elle affiche des déficits commerciaux
du début jusqu'à la fin de la période d'analyse.
De 1990 à 1996, l'économie américaine a
affiché des déficits budgétaires. Dans ce segment le creux
du déficit est observable en 1992 avec un déficit de
289,2 Milliards de $ US. Cette augmentation du déficit corrobore
bien que le gouvernement intervient dans l'économie pour lutter contre
la crise de 1991. Rien ne peut échapper au regard qu'avec cette
politique, Keynes n'est pas mort dans l'économie américaine.
De 1997 à 2000, l'économie américaine
présente des excédents budgétaires avec un pic de 183,2
Milliards de $ US en 2000. Cette situation indique bien que les recettes
publiques au travers des impôts et taxes étaient
supérieures aux dépenses et la croissance économique
était positive tout au long de cette tranche de période.
De 2001 à 2006, nous constatons le creusement du
déficit avec un creux de 378,2 Milliards de $ US en 2004. Nous pouvons
expliquer cette situation par la récession de 2001, la guerre en Irak en
2003... qui alourdit les dépenses publiques. Cette fraction de temps est
frappée par les déficits budgétaires qui ne servaient pas
seulement à des fins économiques comme le veut Keynes mais aussi
à des raisons militaires et autres. Les déficits jumeaux sont
observables de 1990 à 1996 et de 2001 à 2006.
D'une manière succincte, les Etats-Unis appliquent des
politiques monétaire et budgétaire expansionnistes pendant les
récessions. En baissant son taux directeur, la FED augmente la masse
monétaire en circulation pour rendre le crédit moins cher et
relancer la consommation et l'investissement.
Dans les périodes d'expansions cumulatives, les USA
haussent le taux d'intérêt et réduisent les déficits
budgétaires.
II.2. L'ANALYSE DU CAPITALISME FRANÇAIS
Cette section est consacrée à la
présentation des faits et à l'étude des différents
indicateurs macroéconomiques en France.
II.2.1. PRESENTATION DES FAITS
La France est un pays d'Europe occidentale, sa capitale est
Paris. Le libéralisme introduit par les partis de droite suite à
leur victoire aux élections législatives de 1986, a aboutit
à un désengagement progressif de l'État dans
l'économie nationale, visant à favoriser la libéralisation
des structures économiques dans un contexte de mondialisation des
échanges et de concurrence internationale plus vive. Le mouvement de
privatisation devient un fait majeur de la politique économique de cette
décennie.
La gestion privée est alors jugée plus
performante car appréciée à l'aune de la
rentabilité, ce qui suppose la suppression de toute garantie
financière à caractère étatique.
Ces orientations économiques ne sont pas
fondamentalement remises en cause, à partir de 1988, par les
gouvernements socialistes Rocard (1988-1991), Cresson (1991-1992) et
Bérégovoy (1992-1993), qui mettent l'accent, en liaison avec les
nouveaux impératifs imposés par la signature du traité de
Maastricht (1992), sur la lutte contre l'inflation et le maintien d'un franc
fort, au prix d'une politique de rigueur et de réduction des
déficits publics (au détriment notamment du budget social).
Celle-ci a été poursuivie depuis 1993 par les gouvernements
Balladur, Juppé, Jospin et Raffarin.
Après la récession de 1993, la
situation économique de la France s'est nettement
améliorée (croissance du PIB, excédent de la balance
commerciale, progression de l'investissement, inflation ramenée à
des niveaux historiquement bas), permettant notamment au pays de respecter les
critères de convergence définis par le traité de
Maastricht afin d'accéder à l'Union économique et
monétaire : déficit public inférieur à 3% du
PIB, dette publique inférieure à 60% du PIB, taux d'inflation
minimal. Cette embellie est toutefois suivie, à partir de
2001, par un fort ralentissement de la croissance internationale
(récession de l'économie américaine, hausse du prix des
matières premières, baisse des exportations et de la demande
intérieure), amplifié par les attentats du 11 septembre
2001. Cela se traduit par une dégradation de la situation
économique française : la croissance atteint 0,5% en 2003
(plus mauvaise année depuis 1993) ; pour la première
fois depuis 1990 environ, les exportations sont en recul ; l'emploi
continue de stagner ; et, contrairement aux critères de Maastricht,
le déficit budgétaire dépasse 3% et la dette publique est
supérieure à 60% du PIB(52(*)).
En outre, après un léger fléchissement,
la dette publique reprend sa progression en 2002 pour atteindre plus de
1 150 milliards d'euros en 2006 (soit environ 65% du PIB, contre
moins de 20 p. 100 en 1980). Les incertitudes qui pèsent sur
l'avenir et la persistance d'un fort taux de chômage incitent les
Français à maintenir une épargne élevée.
De surcroît, le parti socialiste (PS) s'est donné
une nouvelle orientation. Avec la chute de l'URSS, c'est d'autant plus facile
que le capitalisme semble être devenu le seul système possible.
Ainsi en 1990, le PS dit être "favorable à une
société d'économie mixte reconnaissant "les règles
du marché". Le dernier gouvernement PS, celui de Jospin de 1997 à
2002, confirme cette orientation (privatisations, casse des services
publics,...).
Aujourd'hui, face à l'élection de Sarkozy et aux
attaques tout azimut des capitalistes, le PS ne va pas à gauche. Il
marque encore son évolution à droite comme les autres partis
socialistes ou travaillistes d'Europe. La déclaration de 2008 vient
d'ailleurs valider cette évolution, plus lente en France, mais
très visible lors de la campagne de Ségolène Royal. 2008 :
le PS veut achever sa mutation en parti bourgeois La déclaration de 2008
abandonne toute idée d'indépendance face au capitalisme et
à ses institutions.
En premier au niveau économique, le PS se
déclare "partisan d'une économie sociale et écologique de
marché, une économie de marché régulée par
la puissance publique, ainsi que par les partenaires sociaux. Une
économie mixte, combinant un secteur privé dynamique, des
services publics de qualité, un tiers secteur d'économie
sociale.".
Deuxièmement, en terme de type de parti à
construire, le PS, se dit toujours "réformiste" et en change le sens. Il
veut «changer la vie avec la société et par la
société, par la loi et le contrat. Il ne considère jamais
les rapports de forces d'un moment comme figés ou indépassables".
Il défend le rôle de l'ONU et des institutions
internationales et revendique le choix historique de l'Union
européenne". Strauss-Kahn, dirigeant du PS, à la tête
aujourd'hui du Fonds monétaire international (FMI), n'est pas une
exception au sein du PS. L'orientation générale proposée
par la direction du PS est d'achever sa transformation en parti bourgeois. Ils
veulent en finir avec l'histoire des luttes politiques des travailleurs depuis
plus d'un siècle pour leur indépendance politique face aux
capitalistes, à leurs partis et aux médias. En elles-mêmes,
ces déclarations ne sont pas décisives pour les
travailleurs(53(*)).
Bien intégrée dans le processus
de mondialisation des échanges, la France est, en 2004, la
cinquième puissance commerciale du monde (détrônée
de la quatrième place par la Chine). La balance commerciale opère
un redressement à partir de 1992 ; elle enregistre un
excédent record en 1998 (150 milliards de francs, soit environ
23 milliards d'euros). Cependant, la part de la France dans les
échanges mondiaux tend à diminuer, passant de 6,2% en 1990
à moins de 5% en 2004 ; en outre, en 2003, les exportations
françaises sont en recul pour la première fois depuis dix ans.
Le taux de chômage (jusqu'à
30% des actifs) y est plus élevé qu'en France
métropolitaine. La Polynésie française, malgré son
fort potentiel touristique, souffre de son isolement à
6 000 km de l'Australie, à 7 000 km des côtes
américaines et à 18 000 km de la métropole.
II.2.2.CADRE MACROECONOMIQUE DE LA FRANCE
Voici le cadre macroéconomique que nous avons
condensé se présente comme suit:
Tableau n°2 : Cadre macroéconomique
de la France
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ANNEES
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TAUX CHANGE
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TAUX D'INTERET
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TAUX DE CHOMAGE
|
TAUX DE CROISSANCE
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BALANCE COMMERCIALE
|
FINANCES PUBLIQUES
|
PIB COURANT
|
POPULATION
|
|
FRANCS/DTS, EURO/DTS 1999
|
% ANNUEL
|
% ANNUEL
|
% DU PIB REEL
|
MILLIONS $ US
|
MILLARDS FF, MILLIONS € 2000
|
MILLIARDS FF, MILLIARDS € 1999
|
MILLIONS
|
1990
|
7,2968
|
9,55
|
8,9
|
2,64
|
-13253
|
-136,5
|
6509
|
56,73
|
1991
|
7,4096
|
9,07
|
9,4
|
1,2
|
-9714
|
-85,6
|
6776
|
57,05
|
1992
|
7,5714
|
9,56
|
10
|
1,93
|
2371
|
-274
|
6999,6
|
57,37
|
1993
|
8,0978
|
7,6
|
10,8
|
-0,99
|
7516
|
-402
|
7077,1
|
57,65
|
1994
|
7,8044
|
5,44
|
12,5
|
2,06
|
7049
|
-412
|
7389,7
|
57,9
|
1995
|
7,2838
|
4,96
|
11,6
|
2,33
|
11175
|
-494,3
|
7662,7
|
58,03
|
1996
|
7,5306
|
3,6
|
12,1
|
1,09
|
15261
|
-413,3
|
7865,5
|
58,37
|
1997
|
8,0794
|
3,15
|
12,3
|
2,37
|
28072
|
-284,4
|
8207,1
|
58,61
|
1998
|
7,9161
|
3,28
|
11,8
|
1,89
|
26170
|
|
8536,3
|
58,85
|
1999
|
1,3662
|
|
10,5
|
4,91
|
20070
|
|
1344
|
59,1
|
2000
|
1,4002
|
4,23
|
10
|
3,99
|
-3170
|
-8665,6
|
1441,4
|
59,19
|
2001
|
1,426
|
4,26
|
8,8
|
2,03
|
3512
|
-12203,1
|
1497,2
|
59,49
|
2002
|
1,2964
|
3,28
|
8,9
|
1,21
|
7625
|
-38308,3
|
1548,6
|
59,85
|
2003
|
1,1765
|
2,27
|
8,9
|
0,8
|
3432
|
-53393,1
|
1594,8
|
60,24
|
2004
|
1,1402
|
|
9,2
|
2,29
|
-4853
|
-47116,9
|
1660,2
|
60,62
|
2005
|
1,2116
|
|
9,1
|
1,7
|
-28491
|
-34484,4
|
1717,9
|
60,99
|
2006
|
1,1423
|
|
9,1
|
2
|
-37693
|
-29013
|
1792
|
61,33
|
2007
|
.................
|
|
|
2,2
|
|
|
|
61,74
|
2008
|
...............
|
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|
1,6
|
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SOURCE: Statistiques financières internationales
FMI 1997, 2000,2007, OCDE 2007, EUROSTAT 2008,
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II.2.2.1. LE TAUX DE CHANGE EN FRANCE DE 1990 à
2007
La France étant un pays de l'Union Européenne,
avec la venue de la monnaie unique, a due abandonner sa souveraineté
monétaire au profit de l'Euro qui est émis par la Banque Centrale
Européenne.
Force, est de constater que l'Euro est devenue la
deuxième devise derrière le dollar américain dans les
transactions commerciales. Du point de vue du taux de change, l'Euro a plus
d'appréciation que le dollar en le comparant au DTS.
Graphique n°2.1 : Taux de change du Franc
Français par rapport au DTS
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Source: Statistiques financières internationales du FMI
2000, 2007
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Ce graphique illustre l'évolution du taux de change du
Franc Français par rapport au DTS, le franc fluctuait dans la tranche de
7 à 8 unités du DTS et à l'adoption de la monnaie unique,
l'Euro avoisine en moyenne de 1,22699 unité de DTS.
La dépréciation de l'euro à court terme
augmente la compétitivité des pays de la zone euro par rapport
aux économies extérieures concurrentes mais à long terme
la dépréciation n'a pas des effets bénéfiques pour
la monnaie nationale.
II.2.2.2 : TAUX D'INTERET APPLIQUE EN FRANCE
La banque centrale a le choix entre plusieurs objectifs. Il
s'agit des objectifs quantitatifs de monnaie et de crédit ou des
objectifs du taux de change. Les autorités monétaires visent un
bon niveau de taux d'intérêt, de croissance de la masse
monétaire, un bon niveau d'allocation de ressources financières
et celui du taux de change.
Graphique 2.2 : Evolution du Taux
d'intérêt en France
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Source: SFI DU FMI 2007, EUROSTAT 2009
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La baisse du taux d'intérêt telle que
observée dans ce graphique correspond à une politique
monétaire expansionniste, le crédit devenant facile,
l'activité économique doit tendre vers l'expansion.
De 1990 à 1999, le franc français était
utilisé et à partir de fin 1999, l'Euro est devenue la monnaie
unique de l'Union Européenne.
En 1990, le taux d'intérêt était au niveau
de 9.55% et le taux d'intérêt a baissé à 9.07% en
1991. Cette baisse entraîne une augmentation de la masse
monétaire, une injection des liquidités.
En 1992, le taux d'intérêt a atteint le pic de la
période d'analyse avec 9.56%, ce niveau permet de ponctionner une
quantité de la masse monétaire en circulation et le crédit
devenant cher.
De 1992 à 1997, le taux directeur de la banque de
France a baissé de manière interrompue en passant de 9.56%
à 3.15% en 1997. Cette politique monétaire visait à la
progression de l'activité économique en France qui stagnait dans
cette sous période.
En 1998, le taux d'intérêt est
élevé à 3.28% pour contrôler la masse
monétaire.
Avec la venue de l'Euro, la politique monétaire est
décidée par la BCE, le taux directeur est autour de 1% en 2007 et
2008.
II.2.2.3 : LE TAUX DE CHOMAGE EN FRANCE
Le taux de chômage est élevé plus dans la
zone euro qu'Etats-Unis parce que la priorité des objectifs
diffèrent dans les deux économies. Les américains sont
hostiles au chômage et les européens s'inquiètent plus
à l'inflation. La BCE en régulant la politique monétaire
européenne met d'abord l'accent sur la stabilité des prix avant
d'envisager la croissance économique.
La population active de la France revendique à son
gouvernement des bonnes conditions sociales, et pour ce faire, elle se
manifeste par des grèves.
Graphique 2.3 : Evolution du Taux de chômage en
France
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Source: Statistiques financières du FMI 2007, Eurostat
2008
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Le taux de chômage de la population active en France est
en moyenne de 10,23% pour la période considérée.
De 1990 à 1994, le taux de chômage a
augmenté en passant de8.9 en 1990 à 12.5% en 1994. Le niveau le
plus élevé est observé en 1994 pour la période
d'analyse.
De 1994 à 1995, le taux de chômage baisse de
12.5% à 11.6% en 1995. Cette baisse corrobore la reprise de
l'activité économique en France.
En 1996, la reprise n'étant pas soutenue, le taux de
chômage ricoche à 12.1% et atteint 12.3% en 1997.
La perte d'emploi accélère la récession
de l'économie française.
De 1997 à 2001, le taux de chômage
décroît en passant de 12.3% à 8.8% respectivement. C'est en
2001 que la France enregistre le niveau le plus bas du taux de
chômage.
De 2001 à 2006, le taux de chômage se stabilise
autour de 9% et le chômage étant contra-cyclique à
l'emploi, les années de baisse de chômage correspondent à
celles où les emplois sont florissants.
II.2.2.4 : TAUX DE CROISSANCE ECONOMIQUE EN FRANCE
Le taux de croissance économique est important pour
juger de la performance d'une nation.
Graphique n°2.4 : le taux de croissance du PIB
réel au prix de 2000 en France
Pour cette période le taux de croissance moyen est de
1,96%. Le taux de croissance a atteint son niveau le plus bas en 1993 avec
-0.99% et le pic en 1999 avec 4.91%.
En 1990, le taux de croissance se situait à 2.64% et il
a baissé à 1.2% en 1991. Ce ralentissement de la croissance est
une récession.
En 1992, la faible reprise est amorcée avec un taux de
croissance de 1.93% mais cette expansion n'était pas soutenue et
l'économie française en 1993 est frappée par une
récession sévère avec un taux de croissance négatif
de -0.99%.
De 1994 à 1998, le taux de croissance est certes
positif mais évolue à un rythme môle autour d'une moyenne
de 1.95% pour la sous période. L'accélération
économique est lente avec cette moyenne de croissance.
De 1999 à 2003, le taux de croissance
décroît en passant de 4.4% en 1999 à 0.8% en 2003. Cette
décélération de la croissance exprime un ralentissement de
l'activité économique.
De 2004 à 2007, la reprise est amorcée mais le
taux de croissance évolue à un rythme môle autour d'une
moyenne de 2.05% pour cette sous période.
En 2008, avec la crise financière internationale, le
taux de croissance a baissé à 1.6% et la récession est
réapparue.
Graphique n°2.5 : Taux de chômage et taux de
croissance économique
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Source: FMI 2007, Eurostat 2009
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De 1990 à 1991, la tendance observée est que le
taux de chômage évolue dans le sens inverse que le taux de
croissance économique.
En 1993, le taux de croissance économique a
augmenté mais le taux de chômage a aussi évolué dans
le même sens soient 1.93% et 10% respectivement. La loi d'Okun n'est pas
stable cette année parce que la croissance économique est aussi
bien le fruit du progrès technique que de la main d'oeuvre.
De 1994 à 1996, si le taux de croissance
économique baisse, le taux de chômage augmente, c'est la
récession de l'économie française.
De 1997 à 2001, le taux de croissance économique
est soutenu et le taux de chômage a baissé sensiblement en passant
de 12.3% en 1997 à 8.8% en 2001. C'est l'expansion économique.
De 2002 à 2007, nous observons une stagnation de
l'activité économique, certes le taux de croissance demeure
positif mais n'arrivent pas à diminuer le chômage sensiblement.
II.2.2.5. BALANCE COMMERCIALE ET SOLDE BUDGETAIRE
La balance commerciale est très importante dans la
contribution du produit intérieur brut, les termes de l'échange
déterminent si un pays est déficitaire ou excédentaire du
point de vue commercial. Les finances publiques sont
caractérisées par les recettes et les dépenses de l'Etat.
Le solde budgétaire traduit l'exécution du budget, si ce solde
est négatif, il s'agit d'un déficit et si le solde est positif,
on parle d'excédent budgétaire.
Graphique n°2.6: Balance Commerciale et finances
Publiques en France
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Source: SFI DU FMI 2007, EUROSTAT 2009
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De 1990 à 1991, la France a des déficits
commerciaux d'ordre de 13.25Milliards $ US et 9.72Milliards $ US. Ces
déficits expriment la hausse des importations par rapport aux
exportations et la France est débitrice envers le reste du monde.
De 1992 à 1999, la France affiche des excédents
commerciaux avec un pic de 28Milliards $ US en 1997. Les excédents
commerciaux rendent la France créancière envers le reste du
monde. Ces exportations surpassent les importations et les termes de
l'échange sont en ballotage favorable pour la France.
En 2000, le déficit commercial apparaît au niveau
de 3 Milliards de $ US. Ce solde rend la France débitrice envers le
reste du monde.
De 2001 à 2003, la France est créancière,
elle a des excédents commerciaux et le pic de ces excédents est
en 2002 avec 7,6 Milliards $ US.
De 2004 à 2006, les déficits commerciaux sont
perceptibles avec un creux de 37 milliards de $ US en 2006. Pendant cette sous
période, la France a plus importé qu'exporté.
En ce qui concerne les finances publiques, le solde
budgétaire a évolué négativement pour la
période d'analyse.
Les déficits budgétaires augmentent plus pendant
les récessions de 1993 et 2003 respectivement de 402 milliards de FF et
53,4 milliards €. Ces accroissements des déficits
budgétaires corroborent que les politiques budgétaires
expansionnistes sont en oeuvre pour lutter la récession et le
chômage.
En bref, l'économie française applique des
politiques monétaires et budgétaires expansionnistes pendant les
récessions et la reprise. Cependant ces politiques n'arrivent pas
à baissé sensiblement le taux de chômage. Les
déficits budgétaires caractérisent cette période
d'analyse et le commerce extérieur est soldé plus par les
excédents que par les déficits commerciaux.
Dans les périodes d'expansions, la politique
budgétaire ne creuse pas profondément les déficits, elle
est restrictive sans toutefois créer les excédents
budgétaires. La politique monétaire, ordonnée par la BCE,
tend à stabiliser la progression de la masse monétaire en
élevant le taux d'intérêt directeur.
L'orthodoxie du libéralisme n'est pas observable en
France et les politiques d'obédience keynésiennes ne sont pas
aussi efficaces pour réduire le chômage un niveau très
bas.
II.3. L'ANALYSE DU CAPITALISME AU JAPON
Le Japon, en japonais Nihon « pays
du Soleil Levant », pays d'Asie orientale situé au large de la
Russie et de la Corée, formé de quatre îles principales
orientées selon un arc nord-est - sud-ouest (Hokkaido, Honshu,
Shikoku, Kyushu) et d'une multitude d'îlots. Sa capitale est Tokyo,
située sur Honshu.
Nous présentons les faits structurels au Japon et
analysons son cadre macroéconomique avec des indicateurs retenus.
II.3.1. PRESENTATION DES FAITS
Le Japon constitue la deuxième puissance
économique mondiale après les États-Unis jusqu'en 2007.
Son produit intérieur brut (PIB) s'élevait en 2003 à
4 300,9 milliards de dollars. Le pays se plaçait au
8e rang mondial pour son PIB par habitant. Il a connu à
partir de la fin des années 1990 une période de
déflation dont il est sorti au milieu des années 2000. Le
taux de chômage, après avoir dépassé le seuil de 5%
en 2001, est ainsi redescendu à 4,7% en 2004(54(*)).
L'économie japonaise est loin de sortir de la crise
structurelle, malgré l'amélioration de quelques indices
économiques qu'elle a connue depuis la fin de l'année 2002. Une
bonne conjoncture au cours des années 2003-2004 ne peut pas occulter les
déséquilibres macro-économiques qu'elle n'arrive toujours
pas à redresser(55(*)).
D'abord, elle est encore dans un état «
déflationniste », puisque la spirale en baisse des prix à la
consommation et des salaires nominaux continue encore à alimenter une
déflation. Ensuite, la contraction des prêts bancaires n'a pas
été stoppée, en dépit d'une politique
monétaire extrêmement accommodante (le taux de base est proche de
zéro depuis cinq ans). En d'autres termes, le réveil
récent des investissements en équipement tarde à relancer
le moteur de croissance intérieure.
Par conséquent, le taux de chômage aux environs
de 5 %, reste encore élevé, par rapport à sa tendance
historique. Enfin, la politique budgétaire de relance continue à
produire un déficit représentant près de 8% du PIB en
2003. Ainsi, les dettes publiques rapportées au PIB dépassent le
seuil de 160 %. Ces divers déséquilibres reflètent, de
façon éloquente, les nombreux handicaps que le capitalisme
japonais a accumulés durant les années 90 :
Il s'agit au premier chef des créances douteuses qui
pèsent non seulement sur le fonctionnement normal du système
bancaire mais aussi paralysent des secteurs entiers comme l'immobilier, les
bâtiments et travaux publics, la grande distribution etc. Une partie de
mauvaises dettes cumulées aussi bien dans les banques que dans certaines
de grandes firmes sont en voie de résorption, mais cela ne semble pas
encore suffisant, car les prix des actifs (immobiliers notamment) continuent
à baisser.
La technocratie d'Etat au Japon persiste à recourir
à la politique de relance keynésienne basée sur les
travaux publics, ce qui a pour effet de multiplier l'investissement
improductif, de déformer l'aménagement du territoire au
détriment des villes.
De même, paralysée face à la
mondialisation, la technocratie d'Etat a perdu tout son moyen de propulser les
nouvelles politiques industrielles. En s'agrippant à ses
prérogatives, elle a même renforcé une série de
réglementations administratives sur les activités
économiques et ainsi freiné la création de nouvelles
activités.
Avec cet ensemble de constats pessimistes, la décennie
90 (entre 1993 et 2003) est fréquemment qualifiée de
décennie « perdue ».
Tout s'est alors passé comme si le capitalisme
japonais, porté jusque là par sa dynamique industrielle
exceptionnelle, tombait dans une trappe qui l'immobilisait.
Malgré des nombreux handicaps qui résultent de
sa crise structurelle durant la décennie 90 (1993-2003), le capitalisme
japonais continue à connaître sa mutation en profondeur.
Il y a des signes de son renouveau, c'est-à-dire,
l'émergence de nouveaux acteurs, leurs nouvelles pratiques et
comportements, en bref le phénomène de création
institutionnelle dans trois domaines : les réformes en matière de
firmes et travail ; le système de recherche ; son intégration en
Asie.
Le capitalisme contemporain japonais est entré dans
une phase de maturité, après cinq ans de chaos fondateur, sa
montée fulgurante sur la scène mondiale durant quarante-cinq ans
et les dix dernières années de récessions (56(*)).
La croissance économique exceptionnellement longue,
puis la brutalité de la déflation ainsi que la mondialisation de
l'économie, ont totalement modifié les contextes à la fois
sociétaux - propres au Japon - et internationaux dans lesquels il
s'insère.
Toutefois avec ses problèmes : dettes publiques
colossales, vieillissement de la population et perte de confiance, le Japon
reste relativement riche et égalitaire (il est l'un des pays les moins
inégalitaires, en terme de distribution des revenus des ménages,
parmi les grandes démocraties occidentales).
L'économie japonaise possède encore quelques
atouts : sa société continue à créer de nouveaux
acteurs, c'est-à-dire reproduire son potentiel d'innovation
institutionnelle.
En 1997, le Japon a offert de contribuer pour 100 milliards de
dollars à la création d'un Fonds Monétaire Asiatique qui
financerait les mesures de stimulation requises.
Mais le Trésor des USA a fait tout ce qu'il a pu pour
étouffer l'idée et le FMI s'est joint à lui pour une
raison claire: s'il est un chaud partisan de la concurrence sur les
marchés, lui-même ne veut pas avoir de concurrent, et c'est
justement ce qu'aurait été le Fonds Monétaire
Asiatique(57(*)) .
La crise asiatique était d'abord et avant tout une
crise du système financier : il fallait traiter le problème.
Une large littérature reconnaît maintenant que
l'innovation fondée sur la découverte scientifique est le moteur
essentiel pour la croissance économique. Dans ce domaine, le Japon a
longtemps été qualifié « d'imitateur » des
technologies ou de «free rider- passager clandestin
» dans le domaine de la science.
Selon cette interprétation, le capitalisme japonais a
pu réaliser une rapide croissance économique, grâce
à l'importation massive des technologies étrangères et par
l'acquisition - quasiment gratuite - des savoirs scientifiques nés
ailleurs sans pour autant investir lui-même dans la science.
En cette matière, nous pouvons constater deux
transformations récentes qui renvoient pour la première au
renversement de tendance dans le domaine des échanges technologiques
(export/import des propriétés intellectuelles) et pour la seconde
à l'émergence d'une nouvelle infrastructure cognitive.
Le capitalisme japonais continue, même dans un contexte
conjoncturel difficile, à renforcer sa position technologique,
grâce à l'effort constant du secteur privé.
En effet, l'investissement consenti à la recherche et
développement (R/D) stagne durant les années 90, mais demeure
relativement élevé par rapport aux autres pays (3 % du
PIB)(58(*)).
Si les Etats-Unis restent encore qualitativement la
destination essentielle des flux économiques à partir du Japon,
la zone Asie ne cesse cependant d'augmenter en importance depuis une vingtaine
d'année.
Outre sa dimension symbolique, cet événement a
une traduction concrète : la croissance économique du Japon est
conditionnée en partie par les échanges commerciaux avec la
Chine. Repenser ses stratégies asiatiques (et globales) à partir
de la Chine devient l'un des éléments décisifs, pour la
globalisation de ses capitaux.
Ce retour - historique - vers la Chine a, par ailleurs, deux
aspects. D'une part, le marché chinois (consommation intérieure)
croît rapidement et représente un débouché
non-négligeable pour les produits japonais (ainsi que pour les produits
européens), au fur et à mesure qu'une classe moyenne
émerge.
D'autre part, les sociétés japonaises
investissent massivement dans la construction d'usines ou d'ateliers, ce qui
est présenté comme phénomène de «
délocalisation » et interprété comme «
désindustrialisation » du Japon(59(*)).
II.3.2. CADRE MACROECONOMIQUE DU JAPON
Les données ci-dessous nous permettent de lire
l'évolution de l'économie Japonaise.
Tableau n°3 : CADRE MACROECONOMIQUE DU
JAPON
ANNEES
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TAUX DE CHANGE
|
TAUX D'INTERET
|
TAUX DE CHOMAGE
|
TAUX DE CROISSANCE
|
BALANCE COMMERCIALE
|
PIB COURANT
|
POPULATION
|
|
Yen/DTS %
|
%
|
%
|
% PIB REEL
|
milliards $
|
milliards yen
|
millions
|
1990
|
191,21
|
6
|
2,1
|
5,13
|
63,58
|
424537
|
123,54
|
1991
|
179,09
|
4,5
|
2,1
|
3,28
|
96,08
|
451297
|
123,92
|
1992
|
171,53
|
3,25
|
2,2
|
0,95
|
124,76
|
463145
|
124,32
|
1993
|
153,63
|
1,75
|
2,5
|
0,2
|
139,42
|
465972
|
124,67
|
1994
|
145,61
|
1,75
|
2,9
|
-1,2
|
144,19
|
469240
|
124,96
|
1995
|
152,86
|
0,5
|
3,2
|
1,4
|
131,79
|
480693
|
125,2
|
1996
|
166,8
|
0,5
|
3,4
|
2,12
|
83,56
|
500310
|
125,76
|
1997
|
175,34
|
0,5
|
3,4
|
1,09
|
101,6
|
509645
|
126,06
|
1998
|
162,77
|
0,5
|
4,1
|
-1,95
|
122,39
|
498499
|
126,07
|
1999
|
140,27
|
0,5
|
4,7
|
-0,24
|
123,32
|
495375
|
126,41
|
2000
|
149,7
|
0,5
|
4,7
|
2,75
|
116,72
|
502990
|
126,51
|
2001
|
165,64
|
0,1
|
5
|
0,39
|
70,21
|
497720
|
127,03
|
2002
|
163,01
|
0,1
|
5,4
|
0,14
|
93,83
|
491312
|
127,48
|
2003
|
159,15
|
0,1
|
5,3
|
2,1
|
106,4
|
490294
|
127,66
|
2004
|
161,7
|
0,1
|
4,7
|
2,67
|
132,13
|
498328
|
127,8
|
2005
|
168,61
|
0,1
|
4,4
|
1,9
|
93,96
|
501343
|
127,9
|
2006
|
178,95
|
0,4
|
4,1
|
2,2
|
81,3
|
507810
|
127,95
|
2007
|
|
0,75
|
|
2,1
|
|
|
128,01
|
2008
|
|
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|
1,20
|
|
|
128,1
|
SOURCE: Statistiques financières internationales
du FMI 1997, 2000, 2007; OCDE 2007; Eurostat 2008
|
|
II.3.2.1. TAUX CHANGE AU
JAPON
La monnaie émise par la Banque
centrale Japonaise est le Yen. Son prix par rapport au DTS nous
intéresse pour juger de la compétitivité de
l'économie japonaise.
Graphique n° 3.1 : Taux de change du Yen par
rapport au DTS
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Source: Statistiques financières internationales du FMI
2000, 2007.
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Il se dégage de ce graphique que le taux de change
moyen au cours de la période considérée est de 163,8747
Yen par DTS. Ce taux est à l'incertain pour la monnaie japonaise.
De 1990 à 1994, le taux de change baisse en passant de
191,21 à 145 Yen/DTS. Cette appréciation du Yen diminue la
compétitivité de l'économie japonaise envers le reste du
monnaie et ces exportations coûtent chers à court terme.
De 1994 à 1997, le taux de change augmente, cette
dépréciation augmente davantage les exportations japonaises et
allège les pressions de la concurrence envers le reste du monde à
court terme.
En 1999, le taux de change atteint le creux de 140.27Yen/DTS.
Cette appréciation est la plus élevée pour cette
période d'analyse dans l'économie japonaise. La
dépréciation la plus grave est observée en 1990 avec
191.21Yen/DTS.
De 2000 à 2006, le taux de change du Yen s'est
déprécié tendanciellement par rapport au DTS de 149.7
à 178.95 respectivement. Cette dépréciation n'est pas
bénéfique en long terme pour la compétitivité du
Japon car le Japon devra acheter plus cher des devises
étrangères pour importer dans le reste du monde.
II.3.2.2. LE TAUX D'INTERET AU JAPON
L'économie japonaise au cours de cette période a
connu des très faibles taux d'intérêt directeur que
d'aucuns ont qualifié de syndrome japonais. Cette politique
monétaire expansionniste n'a pas donné de résultats
escomptés pour amener la croissance parce que les banques ne
réduisirent pas leurs taux débiteurs pour relancer la
consommation et l'investissement.
Graphique n°3.2 : Taux
d'intérêt directeur
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Source: Statistiques financières internationales du FMI
2000, 2007
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En 1990, le taux d'intérêt était
élevé à un niveau de 6% qui est le niveau le plus
élevé de la période d'analyse.
De 1990 à 1995, le taux directeur au Japon est
passé de 6% en 1990 à 1.75% en 1993 et 1994, à 0.5% en
1995. Cette baisse du taux d'intérêt s'explique par une politique
monétaire expansionniste pour relancer la demande intérieure.
Avec le taux directeur très faible, les banques commerciales se
refinancent à un prix très bas et doivent à leurs tours
baisser les taux débiteurs afin de relancer l'économie.
De 1995 à 2000, le taux directeur se stabilise autour
de 0.5%. Ce niveau faible n`arrive pas toujours à apporter l'expansion
car les banques japonaises ne baissent pas les taux débiteurs
sensiblement et les agents économiques préfèrent
épargner à la place de consommer ou investir.
De 2001 à 2005, la politique monétaire du Japon
est au niveau de la trappe à liquidité.
A ce niveau, force est de constater que la politique
monétaire expansionniste n'a pas été efficace pur sortir
le Japon de la récession. Les caisses de banques commerciales ont
gonflé en lieu et place de la relance économique.
L'argument de Milton Friedman en fait foi, la politique
monétaire ne doit pas être utilisée pour les fins de
relance économique.
II.3.2.3. LE TAUX DE CHOMAGE AU JAPON
Le Japon a une population active très importante dans
le secteur tertiaire et cette population contribue largement au PIB.
Graphique n°3.3 : Taux de chômage de
1990 à 2006
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Source: Statistiques financières internationales du FMI
2000, 2007
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De 1990 à 2002, le taux de chômage au Japon a
pris une ascension, avec des stagnations en 1996 et 1997 autour de 3,4% et en
1999 et 2000 aux environs de 4,7%.
Le niveau le plus bas du taux de chômage est perceptible
en 1990 avec 2,1% et le pic du taux de chômage est observé en 2002
avec 5,4%.
De 2002 à 2006, le taux de chômage décroit
de 5,4% jusqu'à atteindre 4,1% en 2006.
Malgré la récession aux années 90, le
Japon affiche des faibles taux de chômage par rapport aux USA et à
la France. Le creux de ce taux est enregistré en 1990 et le pic en 2002
avec respectivement 2,1% et 5,4%.
Graphique n°3.4. Impact du taux
d'intérêt sur le taux de chômage
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Source: Statistiques financières internationales du FMI
2000, 2007
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L'incidence de la baisse du taux directeur n'a pas
diminué le taux de chômage, la théorie de
l'hystérésis ou la persistance du chômage se vérifie
pendant cette période au Japon. La politique monétaire est
inefficace pour résorber au chômage et tendre vers la croissance.
Les monétaristes de la lignée de FRIEDMAN ne peuvent en dire le
contraire.
II.3.2.4. TAUX DE CROISSANCE ECONOMIQUE AU JAPON
La décennie 1990 a vu le PIB du Japon chuté et
atteindre des taux de croissance négatifs du PIB réel. Ce
ralentissement de la croissance économique est perceptible avec la
récession et le chômage qui dépassa son niveau naturel.
Graphique n°3.5 : Taux de Croissance du PIB
réel au prix de 2000
Au début de la période, le taux de croissance du
Japon dépassait le 5%, l'économie était en expansion et ce
taux a baissé jusqu'à atteindre le creux de -1,2% en 1994. Avec
la reprise de la croissance en 1995 et son expansion a atteint le pic de 2,12%
en 1996 pour chuter en 1998 à un taux négatif de -1,95%.
En 2000 la reprise atteignait son pic autour de 2,75% pour baisser
jusqu'à 0,14% en 2002 et entamer la reprise.
Les fluctuations enregistrées montrent la croissance
moyenne de cette période est de 1,38%. Cette moyenne de la croissance
est un synonyme des différents handicaps qu'a connus l'économie
japonaise durant cette période.
Graphique n°3.6. Le taux de chômage et de
Croissance du PIB
De 1990 à 1994, le taux de croissance économique
a baissé drastiquement de 5,13% en 1990 à -1,2% en 1994 mais le
taux de chômage a grimpé de 2,1% en 1990 à 2,9 en 1994.
Cette sous période est marquée par la récession de
l'économie japonaise.
Entre 1995 et 1996, le taux de croissance était en
hausse de 1,4% en 1995 à 2,12% en 1996 mais le taux de chômage est
passé de 3,2% en 1995 à 3,4 en 1996. Cette sous période
montre que la croissance n'a pas réduit le chômage.
De 1998 à 2002, l'élévation du taux de
croissance est accompagnée par une élévation du taux de
chômage.
De 2003 à 2007, nous constatons une croissance soutenue
et cumulative du PIB qui parviennent à réduire le taux de
chômage de 5,3% en 2003 à 4,1% en 2006. C'est la reprise suivie
d'une expansion de l'économie du Japon.
II.3.2.5. BALANCE COMMERCIALE DU JAPON
La balance commerciale mesure les importations et les
exportations d'un pays avec le reste du monde.
Graphique n°3.7 : Balance Commerciale du
Japon
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SOURCE: Statistiques financières internationales du FMI
1997, 2000, 2007
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Contrairement à la France et les Etats-Unis qui
affichent déficits au niveau de leur balance commerciale, Le Japon
demeure créancier vis-à-vis du reste du monde car ces
excédents commerciaux sont nettement perceptibles au niveau de notre
graphique. Les exportations japonaises ont surpassé les importations
durant la période considérée.
Le pic des excédents est réalisé en 1994
avec 144,19Milliards $ US et le creux des excédents commerciaux est en
1990 avec 63,58 Milliards $ US.
II.4. L'ANALYSE DU CAPITALISME EN AUSTRALIE
L'Australie est un pays insulaire d'Océanie,
situé entre l'océan Indien et le Pacifique Sud, au sud-est de
l'Asie. Sa capitale est Canberra. L'Australie est membre du Commonwealth. Nous
présentons les faits et analysons les indicateurs
macroéconomiques en Australie
II.4.1. PRESENTATION DES FAITS
L'Australie est aussi membre de l'Organisation de
coopération et de développement économique (OCDE) et
possède l'un des niveaux de vie les plus élevés au monde,
avec un PIB estimé à 732 milliards de dollars (2005) et un
PIB par habitant de 36 032,20 dollars (2005).L'Australie exporte
essentiellement des produits de base et importe des produits finis.
L'économie australienne est, par conséquent, soumise aux
fluctuations des prix sur les marchés mondiaux de marchandises et
à l'inflation que connaissent ses principaux fournisseurs.
L'agriculture et l'exploitation minière continuent de jouer un
rôle prépondérant dans l'économie de l'Australie.
Les pays qui commercent avec l'Australie sont, le Japon (17%
du total des échanges) et les États-Unis (22%) sont les premiers
partenaires commerciaux de l'Australie, devant la Chine (6%), la
Nouvelle-Zélande (5%), la Grande-Bretagne (5%), l'Allemagne, le Canada,
la Corée du Sud, l'Italie et la Papouasie-Nouvelle-Guinée. L'Asie
ouvre actuellement de nouveaux marchés au blé australien et autre
produits excédentaires. Outre les États-Unis et le Japon, les
principaux pays fournisseurs à l'importation sont la Grande-Bretagne,
l'Allemagne, Taïwan, Hong Kong, le Canada et la Nouvelle-Zélande.
Les principales importations du pays concernent les machines, le
matériel de transport, les produits chimiques, les métaux non
ferreux, le papier et la papeterie, le textile. Les minerais, le charbon, les
métaux non ferreux, le pétrole, la laine, les
céréales ainsi que la viande constituent les principaux produits
d'exportation australiens. La balance commerciale de l'Australie est
déficitaire (5,5 milliards de dollars en décembre
1997)(60(*)).
II.4.2. CADRE MACROECONOMIQUE DE L'AUSTRALIE
Au cours de cette période, l'économie australienne
a réalisé des performances énormes.
TABLEAU N°4 : CADRE MACROECONOMIQUE DE
L'AUSTRALIE
ANNEES
TAUX DE CHANGE
TAUX D'INTERET
TAUX DE CHOMAGE
BALANCE COMMERCIALE
FINANCES PUBLIQUES
PIB COURANT
POPULATION
PIB REEL /HABITANT AVEC PPA
$ AUSTR/DTS
%
%
MILLIONS $ US
MILLIONS $ AUSTR
MILLIARDS $ AUSTR
MILLIONS
$ US
1990
1,8396
15,24
6,9
358
7819
377,12
17,06
23449,2
1991
1,8825
10,99
9,6
3528
1905
380,26
17,28
23002,9
1992
1,997
6,96
10,8
1640
-9551
395,3
17,49
22736,2
1993
2,0284
5,83
10,9
-29
-14519
416,45
17,84
23348,4
1994
1,8793
5,75
9,7
-3280
-13704
444,34
18,05
24050,2
1995
1,9952
5,75
8,5
-4166
-11711
473,39
18,31
24790,6
1996
1,8054
8,6
-726
-4806
501,57
18,52
25470,2
1997
2,067
8,6
1849
2028
549,29
18,73
26169,1
1998
2,2936
8
-5367
579,14
18,97
27063,2
1999
2,0991
6,3
-9771
610,67
19,14
28147
2000
2,3518
5,9
6,3
-4862
669,77
19,37
28926
2001
2,4612
5,06
6,7
1737
711,23
19,6
29080,8
2002
2,401
4,55
6,3
-5514
759,21
19,84
29819,6
2003
1,9813
4,81
5,9
-15344
809,32
20,08
30396,5
2004
1,9936
5,25
5,5
-18069
15457
868,05
20,31
31247,9
2005
1,9481
5,46
5,1
-13372
20220
932,94
20,53
31701,7
2006
1,9011
5,81
4,9
-9684
29082
1003,06
20,77
32174,6
2007
6,25
3,9
20,89
32734,8
2008
33369,5
SOURCE: Statistiques financières internationales
FMI 2007, OCDE 2007, www.perspective.usherbrooke.ca/Stat
II.4.2.1 : TAUX DE CHANGE DU DOLLAR AUSTRALIEN
L'unité monétaire de l'Australie est le dollar
australien, le pouvoir d'achat qu'a le dollar australien montre la
compétitivité de l'économie australienne.
Graphique n°4.1 : Taux de Change du dollar
par rapport au DTS
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SOURCE: Statistiques financières internationales FMI
2007
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Le taux de change moyen pour la période
considérée est de 2,0544 dollar australien par rapport au DTS. Ce
taux montre que la monnaie australienne est stable car les fluctuations
enregistrées sont négligeables. En 2001, nous avons
constaté la dépréciation du taux de change jusqu'à
atteindre le pic de 2,4612 dollar australien pour un DTS.
En 1996, le taux de change est à son seuil minimum de
1,8054 $ AUSTR/ DTS pour la période d'analyse. Cette appréciation
augmente les pressions de la concurrence de l'Australie avec le reste du
monde.
II.4.2.2. TAUX D'INTERET DIRECTEUR EN AUSTRALIE
Le taux d'intérêt est
l'objectif intermédiaire de la politique monétaire. Si le taux
directeur baisse, la banque centrale mène une politique monétaire
expansionniste en permettant la facilité du crédit pour le
financement de l'économie, et vis versa.
Graphique n°4.2 : Taux
d'intérêt en Australie
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SOURCE: Statistiques financières internationales FMI
2007
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Le taux d'intérêt baisse au début de la
période jusqu'en 1993 où il se stabilise. La baisse constitue une
politique monétaire expansionniste par les autorités
monétaire, la non disponibilité des données de 1996 en
1999 ne nous permet pas d'apprécier la politique monétaire de
cette période. Le taux moyen est de 6,68% pour toute la
période.
II.4.2.3 : TAUX DE CHOMAGE EN AUSTRALIE
Graphique n°4.3 : Taux de Chômage en
Australie
De 1990 à 1993, le taux de chômage est
passé de 6,9% en 1990 à 10,9% en 1993. Le seuil de 10,9% est le
pic du taux de chômage pour la période d'analyse et le niveau
creux du taux de chômage est en 2007 avec 3,9%.
De 1993 à 2000, le taux de chômage
décroît progressivement en passant de 10,9% en 1993 à 6,3%
en 2000.
En 2001, le taux de chômage augmente en passant de 6,3%
en 2000 à 6,7 à 2001.
De 2001 à 2007, le taux de chômage a repris la
descente en passant de 6,7% en 2001 jusqu'à 3,9% en 2007. Succinctement,
l'économie australienne a réduit sensiblement le chômage
durant cette période d'analyse.
II.4.2.4. LE PIB CONSTANT PAR HABITANT AVEC LA PPA
Graphique n° 4.4 : PIB réel/ Habitant
avec PPA
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Source: www.perspective.usherbrooke.ca/stat/australie
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De 1990 à 1992, nous observons la récession de
l'économie australienne.
A partir de 1993 à 2008, nous constatons une croissance
ininterrompue du PIB réel par habitant. Cette forte expansion a
contribué largement à la baisse du taux de chômage.
Entre 2000 et 2001, l'économie australienne a connu une
stagnation au niveau de sa richesse avec une croissance faible en passant de
28956$US en 2000 à 29080,8$ US par habitant en 2001. La récession
mondiale de 2001 n'avait pas frappé de plein fouet l'économie
australienne.
II.4.2.5. BALANCE COMMERCIALE ET SOLDE BUDGETAIRE
Graphique n°4.5. Balance Commerciale et finances
publiques de l'Australie
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SOURCE: Statistiques financières internationales FMI
2007
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De 1990 à 1992, les excédents commerciaux sont
perceptibles dans l'économie australienne. Les exportations sont
supérieures aux importations et l'Australie est créancière
vis-à-vis du reste du monde. L'excédent le plus
élevé est observé en 1992 avec 3,5 milliards de $
américains.
De 1993 à 1996, les déficits commerciaux
apparaissent avec un creux de 4,17Milliards de $ US en 1995.
En 1997, l'Australie affiche un excédent commercial de
1,85 Milliards de $ US. De 1998 à 2000, les déficits commerciaux
s'aggravent et atteignent un creux de 9,77milliards $ US en 1999.
En 2001, la balance commerciale est excédentaire avec
1,7 milliards $ US. De 2002 à 2006, les déficits commerciaux sont
perceptibles en Australie.
Le solde budgétaire est déficitaire de 1992 en
1996, par la non disponibilité des données, nous ne pouvons pas
estimer les années 1997 jusqu'en 2003 et les excédents
budgétaire paraissent de 2004 jusqu'en 2006.
La politique budgétaire dans cette situation
d'excédent budgétaire s'explique par le fait que les recettes
sont supérieures aux dépenses publiques. Les déficits
jumeaux sont perceptibles de 1993 à 1996.
D'une manière laconique, l'économie australienne
a évolué remarquablement durant notre période
d'analyse.
Les politiques économiques ont abouti à la
croissance et la diminution du chômage d'une manière perceptible
au cours de cette période d'analyse. La politique monétaire
appliquée a été efficace par rapport à celle du
Japon, par exemple. Suite à la crise asiatique, l'Australie
n'était pas frappée par effet de contagion sensiblement au niveau
de son PIB réel. Les expansions ininterrompues depuis 1993, ont
contribué à diminuer le chômage
La politique budgétaire est d'accroitre les
déficits pendant les périodes de contractions et des
récessions notamment en 1992.
Les politiques expansionnistes ont permis à l'Australie
de sortir de la récession et la maîtrise du taux
d'intérêt à un niveau de 5% a permis de réguler
l'activité économique pendant les expansions.
II.5. L'ANALYSE DU CAPITALISME EN RDC
La République démocratique du Congo
(RDC), dont la capitale est KINSHASA, est bordée par la
République du Congo et l'océan atlantique à l'ouest, la
République centrafricaine et le Soudan au nord, l'Ouganda, le Rwanda, le
Burundi, la Tanzanie à l'est, la Zambie et l'Angola au sud.
Nous présentons les structures économiques en
RDC et le cadre macroéconomique pour cette période d'analyse
II.5.1. PRESENTATION DES FAITS
Malgré ces richesses minières, le
plus grand d'Afrique centrale, son produit intérieur brut (PIB) a
chuté de 10 milliards de dollars en 1991 à
5,7 milliards en 2003. Après des décennies de dictatures et
de manque de légitimité au niveau politique, la RD Congo est sur
la voie de la normalisation. La mise en place d'institutions
démocratiques (référendum constitutionnel de 2005,
élection présidentielle de 2006) apparaît en effet comme le
préalable à la restauration de l'autorité de l'État
et au redémarrage de l'économie grâce à l'aide
internationale - les grandes mines ne sont exploitées qu'à
10% de leurs capacités en 2003 et 60% du budget de l'État
est financé par les bailleurs de fonds au milieu des
années 2000. La dette extérieure s'élève
à 11,6 milliards de dollars en 2004, tandis que plus de 75% de la
population vit avec moins de 1 $ par jour.
La RDC a pu accéder à l'initiative Pays Pauvres
Très Endettés (PPTE) et elle a retrouvé pour la
première fois depuis dix ans une croissance positive en 2002. À
noter, cependant, qu'en raison de l'anarchie et de la désorganisation
qui affectent le pays depuis de nombreuses décennies, toutes les
statistiques sont à prendre avec prudence(61(*)).
L'unité monétaire instaurée en
1993, le Nouveau Zaïre, divisible en 100 Makuta, qui valait
3 millions d'anciens zaïres, est redevenue le Franc Congolais
après la réforme monétaire de Juin 1998. La
période de 1990 à 2000, qualifiée des années de
forte dépression, a marqué le retour très prononcé
des taux de croissance négatifs favorisés par la conjonction des
facteurs suivants : la quasi faillite de la Gécamines, les pillages
de 1991 et 1993, les retombées de la réforme monétaire
manquée de 1993, l'instabilité politique consécutive au
processus de démocratisation et les conséquences fâcheuses
des conflits armées survenus en 1996 et 1998(62(*)).
La communauté internationale a ainsi
décidé d'appuyer les efforts de stabilisation et de
reconstruction de la RDC dans cette période critique de son histoire.
Après l'exécution réussie du Programme
Intérimaire Renforcé (PIR), le gouvernement a finalisé en
Juin 2002, le DSRP-I étape, conduisant, après l'accession du pays
à l'initiative PPTE, à la conclusion avec les institutions de
Bretton Woods, d'un programme de relance dénommé Programme
Economique du Gouvernement (PEG).
La gestion macroéconomique a été
améliorée et des efforts ont été consentis dans la
conduite d'une politique monétaire prudente couplée à une
politique budgétaire restrictive.
Dans le même ordre d'idée des progrès ont
ainsi été réalisés dans le sens d'une plus grande
stabilisation de l'économie permettant à la RDC de
réaliser des taux de croissance positifs estimés à 3%
à la fin 2002, 5,6% en 2003 et 6,7% en 2004(63(*)).
Les réformes structurelles entreprises dans le cadre du
PEG ont également permis au secteur privé de reprendre
progressivement les investissements dans les secteurs agricoles, la
construction, l'exploitation des ressources naturelles, les services etc.
La gestion des finances publiques a été
améliorée par le respect de la loi budgétaire,
l'instauration du guichet unique, la gestion équilibrée du budget
de l'Etat sur base caisse, une meilleure allocation des ressources et une
amélioration progressive de la qualité de la dépense
publique.
Des réformes économiques complémentaires
ont également été mises en oeuvre pour améliorer la
transparence et la gouvernance économique. Il s'agit principalement de
la promulgation de la loi sur l'indépendance de la Banque Centrale, de
l'adoption d'une stratégie de lutte contre la corruption et de la
réforme de la fonction publique.
D'autres réformes ont eu pour objectif l'assainissement
de l'environnement des affaires et l'amélioration de la
compétitivité du secteur privé. C'est ainsi qu'ont
été promulgués la loi contre la corruption, les nouveaux
code minier, des investissements, forestier et du travail. Il en est de
même de la réforme du système financier national, de la
mise sur pied de la commission de la réforme des marchés publics,
du renforcement du système judiciaire et de la liquidation de la dette
intérieure.
II.5.2. CADRE MACROECONOMIQUE DE LA RDC
TABLEAU N°5 : SITUATION MACROECONOMIQUE DE
LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
Années
|
Taux de Change
|
Taux d'intérêt
|
Taux de chômage
|
Taux de Croissance
|
Balance commerciale
|
Finances Publiques
|
PIB Réel 2000
|
Population
|
|
CDF/DTS 1999
|
% Annuel
|
% annuel
|
% Pib réel 2000
|
millions DTS
|
milliers CDF 1993
|
millions CDF
|
millions Hab
|
1990
|
988,82
|
45
|
|
-6,6
|
138
|
-518227
|
528375,125
|
35,56
|
1991
|
21506
|
55
|
|
-8,4
|
624
|
-22458422
|
483885,939
|
36,67
|
1992
|
914706
|
55
|
|
-10,5
|
606,4
|
-2,34
|
433077,916
|
39,94
|
1993
|
10040376,2
|
95
|
|
-13,5
|
183,7
|
-39,77
|
374557,451
|
41,23
|
1994
|
1729,93
|
145
|
|
-3,9
|
254,2
|
-1515,9
|
360059,735
|
42,55
|
1995
|
10627,83
|
125
|
68,6
|
0,7
|
318
|
529,1
|
362641,52
|
45,468
|
1996
|
72751,3
|
238
|
70
|
-1,1
|
260,7
|
-35445
|
358603,343
|
46,832
|
1997
|
147564,31
|
13
|
70,2
|
-5,4
|
299,7
|
-267093,1
|
339206,854
|
48,097
|
1998
|
219204,43
|
22
|
65,8
|
-1,7
|
292,8
|
-251011
|
333315,088
|
48,707
|
1999
|
5,49
|
120
|
66,5
|
-4,3
|
670,5
|
-2634922
|
319082,17
|
50,384
|
2000
|
28,54
|
120
|
66,9
|
-6,9
|
571
|
-10540165
|
297065,5
|
52,1
|
2001
|
258,01
|
140
|
49
|
-2,1
|
613
|
1241357
|
290827,1
|
53,506
|
2002
|
449,33
|
24
|
49,1
|
3,5
|
721,9
|
22729104
|
300914,41
|
54,951
|
2003
|
564,35
|
8
|
48,5
|
5,8
|
917,8
|
8824555
|
318341,2
|
56,434
|
2004
|
587,25
|
14
|
45,4
|
6,6
|
-92,6
|
21100615
|
339478,9
|
57,957
|
2005
|
700,65
|
28
|
49,6
|
7,8
|
-201,2
|
-42899350
|
365960,767
|
59,7
|
2006
|
689,23
|
40
|
48,2
|
5,6
|
-675,6
|
-25303455
|
386386,002
|
61,5
|
2007
|
790,18
|
22,5
|
47,2
|
6,3
|
-930,5
|
-21799656
|
410565,111
|
63,3
|
2008
|
889,83
|
40
|
53,2
|
6,2
|
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|
435842,135
|
64,8
|
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Source: Rapport annuel BCC 1997, 2007, Statistiques
Financières Internationales du FMI 2007, Condensé BCC
2009
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II.5.2.1. TAUX DE CHANGE EN RDC
Le taux de change n'est pas stable en RDC, son
instabilité est due à la dépression de l'économie,
l'hyperinflation, le financement monétaire du déficit qui
dépassait les 80% du PIB aux années 90.
II.5.2.2. TAUX D'INTERET EN RDC
Le taux de réescompte de la Banque Centrale du Congo
est très élevé par rapport à d'autres
économies analysées. Malgré cette politique
monétaire de l'encadrement du crédit, le niveau
général des prix ne cesse de prendre l'ascenseur et la
stabilité des prix n'est pas encore maitriser par la BCC.
Graphique n°5.1 : Taux
d'intérêt en RDC
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Source: Rapport annuel BCC 2007, Condensé 2009
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Les fluctuations sont majeures dans la détermination du
taux directeur en RDC. Ce taux a atteint le pic en 1996 soit 238%. Dans les
économies déjà analysées, nous avons
constaté que l'hausse du taux d'intérêt correspondait avec
la ponction de la liquidité bancaire, mais à cette époque
le Zaïre affichait des taux d'inflation de 3 à 4 chiffres et le
financement monétaire du déficit dépassait les 85% du
budget. Entre 1997 et 1998, ce taux a baissé.
A partir de 2001, le taux de directeur a chuté de 140%
pour fluctuer à moins de 45% jusqu'en 2008.
Le niveau creux du taux directeur est observé en 2003
avec 8% et correspond à une augmentation de la masse monétaire
pour financer l'économie qui était en reprise. Ce taux faible n'a
pas baissé sensiblement le taux débiteur des banques commerciales
pour augmenter la demande intérieure.
II.5.2.3. LE TAUX DE CHOMAGE
Le chômage est perceptible dans l'économie
congolaise. Les pillages des années 90, l'instabilité politique,
des guerres civiles ont détérioré le climat des affaires
en RDC. Les données non disponibles au début de la période
d'analyse sont la preuve de manque des statistiques dans l'administration
publique de la RDC.
Graphique n°5.2. Taux de chômage
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Source: Rapport annuel BCC 1997, 2007, Condensé BCC
2009
|
Pour notre période d'analyse, les données
collectées commencent à partir de 1995. Cette année, le
taux de chômage était de 68,6% selon la BCC et en 1997, le taux de
chômage est passé à 70,2% qui le niveau de la BCC.
Avec les taux de chômage dépassant les 70%, ces
années marquent une forte dépression de l'économie
congolaise.
De 1997 à 1998, le taux de chômage passe
respectivement de 70,2% à 65%. Cette baisse une reprise de
l'activé économique et en 1999 ce taux bondit à 66,5% qui
entrave la reprise et jusqu'en 2000 le taux de chômage est de 66,9%.
A partir de 2001, le taux de chômage baisse à
moins de 50% en atteignant un creux de 45,4% en 2004.
De 2005 à 2007, le taux de chômage se situe au
niveau de 48% et baisse en 2007 à 47,2% pour ricocher en 2008 à
53,2%.
II.5.2.4. TAUX DE CROISSANCE DU PIB REEL
Cet indicateur permet de mesurer la performance de
l'économie congolaise.
Graphique n°5.3 : Taux de croissance du PIB
réel au prix de 2000
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Source: Rapport annuel BCC 1997, 2007, Condensé BCC
2009
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La récession de 1990 a atteint de proportions
élevées pour atteindre le creux de la dépression en 1993
avec un taux de croissance négatif (-13,5%). La reprise des taux de
croissance positif est visible à partir de 2002.
De 2002 à 2008, la RDC renoue avec les taux de
croissance positifs et le taux de croissance le plus élevé est
observé en 2005 avec 7,8%.
Graphique n°5.4. Taux de chômage et Taux de
croissance
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Source: Rapport annuel BCC 1997, 2007, Condensé BCC
2009
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De 1995 à 1997, il ya baisse du taux de croissance et
le taux de chômage augmente plus que proportionnellement. La
dépression est observée.
De 2000 à 2004, le taux de croissance atteint 6,6 en
2004 et le taux de chômage baisse à 45,4% en 2004, il y a eu
expansion économique dans cette période.
De 2004 à 2008, le taux de croissance est positif mais
le taux de chômage augmente en passant de 45,4% à 53,2% en 2008.
Cette croissance cumulée n'a pas amélioré l'emploi. Ce qui
contredit la loi d'Okun.
II.5.2.5. BALANCE COMMERCIALE EN RDC
Selon la Banque Centrale du Congo, les déficits
commerciaux sont perceptibles à partir de 2004.
Graphique n°5.5. Balance commerciale en Millions
de DTS
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Source: Rapport annuel BCC 2007
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De 1990 à 2003, la balance commerciale de la RDC est
positive et atteint un niveau plus élevé en 2003 avec 917
millions de DTS. Ce solde montre que les exportations de la RDC ont
surpassé les importations. Les produits miniers gonflent les
excédents commerciaux de la RDC. De 2004 à 2007, il y a des
déficits commerciaux en RDC avec un creux de -930,5 millions de DTS en
2007.
Brièvement, la RDC au cours de cette période
d'analyse a connu des goulots d'étranglements multiples pour tendre vers
la croissance économique. Les taux de chômage surpassent la
moitié de la population active et l'apparition des taux de croissance
positifs à partir de 2002 corrobore bien que la RDC évolue dans
un creux de dépression économique.
Le manque d'orthodoxie des politiques économiques sont
remarquables. Pendant les récessions d'autres pays analysés
baisent leurs taux d'intérêt mais la RDC a fait exactement en
2008. Si les taux de croissance positifs sont observables à partir de
2002 d'une manière cumulative, les taux de chômage ne baissent
pas sensiblement. Le solde budgétaire de 2005 à 2007, affiche des
déficits et pourtant les réformes préconisaient
l'exécution du budget sur base caisse.
Les politiques libérales ont contribué largement
au retournement de la conjoncture à partir de 2001 mais le peuple
congolais ne perçoit jusqu'ici aucune amélioration
considérable de son niveau de vie.
CHAPITRE III : COMPARAISON
DES CHOCS ET FLUCTUATIONS OBSERVES AU SEIN DES ECONOMIES RETENUES
Ce chapitre étant le socle de notre travail se fixe
comme objectif de comparer les différents indicateurs
macroéconomiques et de déceler les chocs qui ont ralenti la
croissance économique dans les économies retenues.
III.1. LE PIB REEL AVEC LA PPA (Millions de $ US) au prix de
2000
Le Produit intérieur brut (PIB) est l'indicateur le
plus retenu pour évaluer la production de biens et services d'un pays
pendant une année. Il illustre l'importance de l'activité
économique d'un pays ou encore la grandeur de sa richesse
générée.
Quand la valeur est établie en dollars constants (sur
la base d'une année de référence, dans ce cas 2000). Nous
pouvons retrancher les effets trompeurs de l'inflation ou de la
déflation.
L'indicateur en question est d'autant plus adéquat pour
des données internationales puisqu'on y a apporté la correction
dite de la PPA (parité pouvoir d'achat). Nous tenons alors compte des
pouvoirs d'achats réels, très variables d'un pays à
l'autre.
Pour estimer la PPA, Nous comparons le prix d'articles
analogues mais, comme les articles disponibles dans les différents pays
et à différentes périodes ne sont pas strictement
identiques, ces estimations ne sont pas toujours parfaitement exactes(64(*)).
Tableau n°6 : PIB Constant (2000) avec PPA
en Millions des $ US
Années
|
ETATS-UNIS
|
JAPON
|
FRANCE
|
AUSTRALIE
|
RDC
|
1990
|
7973390
|
3206150
|
1415140
|
400163
|
23101,2
|
1991
|
7957900
|
3313580
|
1429510
|
397583
|
21155,9
|
1992
|
8223380
|
3345790
|
1449040
|
397770
|
18934,5
|
1993
|
8444670
|
3354070
|
1435810
|
412496
|
16384,2
|
1994
|
8787680
|
3390920
|
1467610
|
429416
|
15745,2
|
1995
|
9010660
|
3457390
|
1498680
|
448016
|
15855,4
|
1996
|
9348130
|
3552330
|
1515320
|
466384
|
15693,2
|
1997
|
9773310
|
3608120
|
1549230
|
484573
|
14811,7
|
1998
|
10185700
|
3534180
|
1603500
|
506379
|
14571,1
|
1999
|
10643000
|
3529170
|
1656430
|
532710
|
13948,9
|
2000
|
11035900
|
3630110
|
1721200
|
554019
|
12986,4
|
2001
|
11119700
|
3636800
|
1753120
|
564545
|
12713,7
|
2002
|
11299000
|
3646340
|
1771120
|
585998
|
13154,7
|
2003
|
11584100
|
3697880
|
1790380
|
604750
|
13916,5
|
2004
|
12006900
|
3799360
|
1834600
|
628940
|
14571,1
|
2005
|
12376100
|
3872840
|
1869390
|
646550
|
16010,6
|
2006
|
12731700
|
3965690
|
1909970
|
665947
|
16905
|
2007
|
12986300
|
4048970
|
1951470
|
687923
|
17962,6
|
2008
|
13129100
|
4020630
|
1959280
|
713239
|
19075,8
|
Source: Perspective Monde, Université
de Sherbrooke
Graphique n°6.1. PIB Constant (2000) avec PPA en
Millions des $ US
Source: Perspective Monde,
Université de Sherbrooke
Nous pouvons lire dans ce graphique, l'importance de
l'activité économique dans ces pays ou la grandeur de la richesse
générée par leurs économies.
Les chocs de 1990 à 1993 ont ralenti la croissance
économique des Etats-Unis de 1991, de l'Australie à la même
année avec une récession sévère où les taux
de croissance étaient négatifs et la France a
réalisé une croissance négative en 1993. Le Japon a
enregistré aussi un ralentissement de sa croissance sans toutefois
présenté des taux de croissance négatifs à cette
sous période. La RDC a brillé par des taux de croissance
négatifs jusqu'en 2001 durant notre période d'analyse.
De 1998 à 1999, les chocs négatifs de la crise
asiatique ont baissé le PIB du Japon. L'économie japonaise a
connu des taux de croissance négatifs à cette époque mais
les autres économies telles que la France, les Etats-Unis et l'Australie
n'ont pas connus de croissances négatives.
En 2001, la récession n'était pas aussi profonde
pour plonger les Etats-Unis dans une croissance négative, les autres
économies ont aussi subi de ralentissement de croissance mais sans
devenir négative.
En 2008, avec la crise financière, toutes ces
économies ont enregistré des récessions, mais ce n'est
qu'au Japon que la croissance est négative.
III.2. PIB CONSTANT PAR HABITANT AVEC PPA EN $ US au prix de
2000
Le Produit Intérieur Brut en dollars constants par
habitant corrigé de la parité du pouvoir d'achat. Cet indicateur,
bien que complexe, est le plus adéquat pour comparer des
économies entre elles et à travers les années. Il illustre
l'importance de l'activité économique d'un pays ou encore la
grandeur de sa richesse générée. Quand cet indicateur est
établi en dollars constants, comme c'est ici le cas, nous pouvons
procéder à des comparaisons dans le temps puisque les valeurs
sont toutes ramenées à une même année de
référence (dans ce cas 2000).
Quand on tente des comparaisons internationales, cet
indicateur est d'autant plus riche qu'il introduit la correction dite de la PPA
(parité pouvoir d'achat). On tient alors compte des différences
de pouvoir d'achat entre les différentes monnaies. Enfin dans la mesure
où l'on tient compte de la population, il permet d'avoir une très
juste image de la richesse d'un pays(65(*)).
Tableau n°7 : PIB en Dollars Constants par
Habitant Avec PPA
ANNEES
|
ETATS-UNIS
|
FRANCE
|
JAPON
|
AUSTRALIE
|
RDC
|
1990
|
31941,7
|
24943
|
25953
|
23449,2
|
608,9
|
1991
|
31456,5
|
25089
|
26739,4
|
23002,9
|
537,4
|
1992
|
32058,2
|
25314,2
|
26932,4
|
22736,2
|
462,9
|
1993
|
32489,6
|
24983,8
|
26932,5
|
23348,4
|
385,7
|
1994
|
33397,2
|
25452,4
|
27135,8
|
24050,2
|
358
|
1995
|
33839,3
|
25909,1
|
27562,3
|
24790,6
|
349,7
|
1996
|
34700,6
|
26114,6
|
28246,7
|
25470,2
|
337,4
|
1997
|
35844,7
|
26615,5
|
28615,2
|
26169,1
|
311,6
|
1998
|
36924,3
|
27458,2
|
27958
|
27063,2
|
300,5
|
1999
|
38141,4
|
28255,9
|
27865,5
|
28147
|
281,7
|
2000
|
39110,7
|
29224,7
|
28612,8
|
28926
|
256,2
|
2001
|
39011
|
29617,3
|
28602,7
|
29080,8
|
244,3
|
2002
|
39270
|
29717,4
|
28611,1
|
29819,6
|
245,7
|
2003
|
39916
|
29762,8
|
28953,5
|
30396,5
|
252,2
|
2004
|
40994,2
|
30313,4
|
29738
|
31247,9
|
260,7
|
2005
|
41873,3
|
30709,6
|
30310,3
|
31701,7
|
272,6
|
2006
|
42671,7
|
31131
|
31041,1
|
32174,6
|
278,8
|
2007
|
43102,3
|
31624,7
|
31689,3
|
32734,8
|
287,9
|
2008
|
43179,4
|
31576,5
|
31484
|
33369,5
|
297,1
|
Source: Perspective Monde,
Université de Sherbrooke
Graphique n°7.1. PIB CONSTANT PAR HABITANT EN $
AVEC PPA
|
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|
Source: Perspective Monde, Université de
Sherbrooke
Ce graphique montre l'évolution des économies
retenues tout au long de notre analyse. Les Etats-Unis affichent une moyenne de
37364,32$ et au cours de cette période la tendance de l'évolution
de cet indicateur est à la hausse. En 2008, malgré la crise
financière, la richesse moyenne des américains s'élevait
à 43179,4$. Cette situation reflète que l'économie
américaine est la plus performante. Elle a générée
une grande richesse plus que les autres économies analysées.
Le Japon au cours de cette période, a produit une
moyenne de 28578,08$. Sa richesse a atteint le niveau le plus haut en 2007 avec
31689,3$ et cette richesse le place derrière les Etats-Unis et
l'Australie. En 2008, le Japon se situe à la quatrième position
au regard de notre tableau.
La France durant notre période d'analyse a produit une
richesse moyenne de 28095,43$ et le niveau modal de sa richesse se situe en
2007 avec 31624,7$. La France est à la 3ième position
au regard de cet indicateur en 2008.
L'Australie a énormément progressé au
cours de cette période, sa richesse moyenne est de 27772,55$. Son niveau
de performance le plus élevé est en 2008 avec 33369,5$ et cette
situation montre que l'Australie n'était pas touchée directement
de la crise financière de 2007 et elle a résisté pour
entrer en récession comme les autres économies et occupe la
seconde place de notre analyse.
La RDC est un pays à faible revenu, son économie
est de loin compétitive pour être comparée avec les
économies susmentionnées. La moyenne de sa richesse pour la
période est de 333,12$. La dépression étant grande, la
richesse moyenne la plus élevée du congolais est en 1990 avec un
revenu de 608,9$.
|
|
|
|
|
III.3. TAUX DE CHOMAGE DES ECONOMIES ANALYSEES
Selon l'Organisation internationale du travail, le
chômage est la situation de la main-d'oeuvre disponible à
travailler qui est à la recherche d'un emploi mais ne réussit pas
à en trouver. La définition du chômage et de ce qu'est la
main-d'oeuvre disponible à travailler varie toutefois selon les
pays(66(*)).
Tableau n°8 : Taux de chômage en % des
économies analysées
ANNEES
|
ETATS-UNIS
|
FRANCE
|
JAPON
|
AUSTRALIE
|
RDC
|
1990
|
5,59
|
9,17
|
2,09
|
6,92
|
|
1991
|
6,82
|
9,02
|
2,05
|
9,59
|
|
1992
|
7,5
|
10,01
|
2,15
|
10,8
|
|
1993
|
6,91
|
11,08
|
2,53
|
10,89
|
|
1994
|
6,1
|
12,32
|
2,88
|
9,74
|
|
1995
|
5,59
|
11,55
|
3,15
|
8,49
|
68,6
|
1996
|
5,4
|
12,05
|
3,38
|
8,54
|
70
|
1997
|
4,94
|
12,25
|
3,37
|
8,45
|
70,2
|
1998
|
4,5
|
11,79
|
4,07
|
7,71
|
65,8
|
1999
|
4,21
|
11,73
|
4,67
|
6,93
|
66,5
|
2000
|
3,99
|
10,01
|
4,77
|
6,27
|
66,9
|
2001
|
4,73
|
8,77
|
5,03
|
6,77
|
49
|
2002
|
5,78
|
8,9
|
5,38
|
6,42
|
49,1
|
2003
|
5,98
|
8,5
|
5,22
|
6,05
|
48,5
|
2004
|
5,52
|
8,85
|
4,68
|
5,53
|
45,4
|
2005
|
5,08
|
8,85
|
4,4
|
5,09
|
49,6
|
2006
|
4,62
|
8,8
|
4,09
|
4,78
|
48,2
|
2007
|
4,62
|
7,95
|
3,88
|
4,36
|
47,2
|
Source: Perspective Monde, Université de
Sherbrooke, BCC 2007.
Graphique n°8.1. le taux de chômage des
économies analysées.
Source: Perspective Monde, Université
de Sherbrooke
Au cours de cette période d'analyse, le Japon demeure
le pays qui a le taux de chômage bas malgré les crises qu'il a
connues. Son seuil de chômage creux est en 1991 avec 2.05% et son pic est
observé en 2002 avec 5.38%.
Les Etats-Unis ont enregistrés de taux de chômage
autour de 5% durant cette période d'analyse. Le seuil le plus bas est
observé en 2000 avec 3.99% et le pic de ce taux est en 1992 avec 7.5%.
Nous rappelons que pendant cette période les USA étaient en
récession sévère.
L'Australie au cours de cette période d'analyse a
réalisé beaucoup de progrès en baissant sensiblement son
taux de chômage depuis 1993 qui était au niveau de 10.89% à
4.36% en 2007.
La France, son taux de chômage oscille autour de 10%.
Elle a atteint le seuil le plus élevé en 1993 avec 12.32% et le
niveau creux en 2007 avec 7.95%. Et la RDC avec un taux de chômage
dépassant les 50% a enregistré le niveau le plus
élevé en 1997 avec 70.2% et le creux en 2004 avec 45.4% selon les
données à notre disposition.
Les statistiques montrent que si les phénomènes
dissipatifs sont empilés, la tendance générale de
l'évolution des activités économiques est à la
hausse dans les pays où il y a la bonne gouvernance, un Etat de droit,
le système éducatif de renom et la recherche scientifique.
La tendance est à la hausse pour les économies
développées, les expansions sont plus importantes que les
récessions dans cette période d'analyse hormis la RDC qui
à cette période a vu son revenu annuel connaître une forte
baisse et tendre vers la reprise et l'expansion aux années 2002.
Malgré les récessions observées dans
l'économie américaine aux années (1991, 2001, 2008), les
expansions sont plus grandes et de longues durées par rapport à
l'économie japonaise qui a traversé une décennie de
stagnation jusqu'en 2003 pour aligner de taux de croissance positifs jusqu'en
2007. La France a connu une croissance ralentie avec un taux de croissance
moyen de 1,9% pour la période de notre analyse. L'Australie est le pays
qui a connu moins de récession durant la période
considérée, hormis la récession des années 91 et
92, la richesse de cette économie a connue une expansion ininterrompue
jusqu'à la fin de notre période. Quant à la RDC, son
économie a connue plus de récession que d'expansion pendant cette
période soit 11 ans et cela a aboutit à une dépression et
la reprise n'a eu lieu qu'en 2002 avec un taux de croissance positif de son PIB
réel.
Par conséquent, les Etats-Unis d'Amérique avec
un taux moyen de croissance se situant autour de 2,66% est l'économie
qui a connue plus de croissance et ces expansions sont plus longues que ces
récessions dans le cadre de cette analyse derrière l'Australie
qui n'a fait qu'une bouchée d'oxygène en évoluant à
un rythme d'expansion pendant plus de 16ans. La France suit les Etats-Unis et
le Japon avec ces récessions et en 4ième position. La
RDC ne jouant un grand rôle dans le concert des nations, sa richesse
moyenne oscille autour de 280$ par an! Cette performance ne lui permet pas
d'être compétitive.
Les chocs enregistrés durant cette période ne
sont pas aussi majeurs pour remettre en cause le système
économique qui domine le monde. Quand bien même les
altermondialistes s'attendent au soir noir où le capitalisme pourra
s'éteindre.
Le capitalisme doit être moralisé pour voir la
redistribution équitable de la richesse nationale car les pays qui ont
un PIB/habitant très élevé ne signifient pas
nécessairement qu'ils ont un niveau de vie très
élevé. D'où les agents du développement humain
prennent en compte l'indice du développement humain (IDH) pour
classifier les pays.
CONCLUSION
Le passage du capitalisme marchand au capitalisme industriel,
puis du capitalisme industriel au capitalisme financier nous poussent à
croire à une nouvelle mutation de ce système économique
après les chocs et les crises qu'il connaît fréquemment ou
à la disparition du système tout simplement dans les prochaines
décennies selon les altermondialistes.
La crise que nous vivons peut correspondre aussi à la
fin d'un cycle politique, celui de l'hégémonie américaine,
entamée également dans les années 1970. Les Etats-Unis
resteront un acteur important, mais ils ne pourront plus jamais
reconquérir leur position dominante face à la multiplication des
centres de pouvoir, avec l'Europe occidentale, le Japon, la Chine, le
Brésil, l'Inde...
Certes, le capitalisme est le système qui a su
produire, de façon extraordinaire et remarquable, le plus de biens et de
richesses. Mais il faut aussi regarder la somme des pertes - pour
l'environnement, pour les sociétés - qu'il a
engendrées(67(*)).
La question de notre recherche résidait dans le fait
que le capitalisme actuel connaissait des mutations aussi pertinentes dans les
expansions tout comme en récession. Les politiques économiques
sont-elles les mêmes pendant les chocs dans les économies
retenues?
Tout au long de notre mémoire nous avons
analysés les différentes politiques économiques que les
nations retenues recouraient s'agissant de récession ou de l'expansion.
Ces politiques sont d'obédience keynésienne pour les nations qui
s'affirment ultralibérales à l'occurrence les Etats-Unis qui
applique des politiques monétaire et budgétaire expansionnistes
lorsqu'ils sont en récession et des politiques restrictives pendant les
expansions.
Nous avons constaté aussi dans les autres
économies cette dimension de l'interventionnisme, le Japon pendant cette
période a baissé son taux directeur de manière
considérable pour sortir de la récession tout en creusant son
déficit budgétaire. Les méthodes de relance
keynésienne sont appliquées au Japon en crise depuis une dizaine
d'années. Les taux d'intérêts sont proches de zéro
mais les japonais n'empruntent pas pour autant vu qu'ils épargnent, les
grands travaux ont abouti à une saturation de béton et de
l'investissement improductif.
Toutefois ces économies malgré leurs politiques
expansionnistes sont devenues des économies déflationnistes
pendant les récessions. La France a un capitalisme où les
tensions sociales sont monnaie courante, les revendications sociales se
multiplient pendant les crises! L'Australie se présente comme un bon
élève en appliquant des politiques économiques prudentes
qui génèrent plus de croissance et moins de récession.
En fin, la RDC avec ces périodes de dépressions
pendant les années 90 devait assainir son climat des affaires par des
programmes d'ajustement structurel préconisés par le Fonds
Monétaire International pour renouer avec des taux de croissance
positifs à partir de 2002, les politiques d'ajustement structurels sont
d'obédience libérale et consiste à stabiliser l'inflation
en premier lieu et viser la croissance économique en second lieu. Le
coût social de ce programme est l'hystérésis du
chômage.
Dans le monde développé, les politiques
économiques expansionnistes sont quasiment les mêmes pendant les
récessions par contre en RDC, les politiques économiques sont
restrictives pour sortir du marasme!
Donc la RDC n'applique pas les mêmes politiques
économiques avec les pays développés retenus pendant les
récessions. Ce constat infirme notre hypothèse.
En guise de conclusion, l'économie américaine
demeure la locomotive du capitalisme contemporain et les crises
récurrentes, lui permet de se remodeler dans le temps et dans l'espace.
A présent, des millions de personnes dans le monde attendent de voir
s'il est possible ou non de réformer la mondialisation pour que ces
bénéfices soient largement partagés.
BIBLIOGRAPHIE
I. DOCUMENTS OFFICIELS
1. BCC, Condensé d'informations statistiques 2009.
2. BCC, Rapport Annuel 1995, 2000, 2007.
3. FMI, Statistiques financières internationales 1997,
2000, 2007.
4. Ministère de plan, DSCRP, draft n°1, Kinshasa,
2002.
II. OUVRAGES
1. AGLIETTA M. & BERREBBI L., Désordres dans le
capitalisme mondial, Paris, Odile, 2007, 445P.
2. ALLEGRET J.P. & LE MERRER P., L'économie de
la mondialisation: opportunités et fractures, Bruxelles, Deboeck,
2007, 265P.
3. BOLTANSKI L. & CHIAPELLO E., Le Nouvel esprit du
Capitalisme, Paris, Gallimard, 1999, 843P.
4. BOUCHET M.H., La Globalisation: introduction à
l'économie du nouveau monde, Paris, Pearson, 2005, 394P.
5. COHEN E., Le Nouvel âge du capitalisme, Paris,
Fayard, 2005, 408P.
6. GRAWITZ M., Méthodes des sciences sociales,
Paris, Dalloz, 2001, 1019P.
7. KRUGMAN P., Pourquoi les crises reviennent
toujours?, Paris, Seuil, 2000, 213P.
8. MANKIW N.G., Principes de l'économie, Paris,
Economica, 1998, 972P.
9. NSHUE M.M., Macroéconomie, Kinshasa, EDUPC,
2007, 274P.
10. SCHOOYANS M., La Dérive totalitaire du
Libéralisme, Paris, Name, 1995, 350P.
11. SILK L., Après Keynes: 5 Grands
économistes, Paris, Les éditions Organisations, 1978,
292P.
12. SHOMBA & KUYANGA, Initiation aux méthodes
des recherches en sciences sociales, Kinshasa, PUZ, 1999, 129P.
13. STIGLITZ J.E., La Grande désillusion, Paris,
Fayard, 2002, 325P.
14. STIGLITZ J.E., Quand le Capitalisme perd la
tête, Paris, Fayard, 2005, 416P.
III. DICTIONNAIRES
1. MESURE S. & SAVIDAN P., Dictionnaire des sciences
humaines, Paris, PUF, 2006, 1265P.
2. RULLIERE G., Larousse en 3 volumes, Paris,
Larousse, 1968, 974P.
IV. ARTICLES INTERNET ET LOGICIEL
SPECIALISES
1. BLYTH M., « le capitalisme américain
touche t-il à sa fin », par Marc Twain, Lac Wobegon et la
crise actuelle. Html
2. Microsoft Encarta 2008/ Economie
3. NOHARA H., « le capitalisme japonais en voie de
reconfiguration »
4. Perspectives OCDE 2002, « Les
changements dans le cycle économique » Html
5.
www.google.fr/capitalisme:
6. www.gr_socialisme.org/ PS au service du
capitalisme.
7.
www.perspective.usherbrooke.ca/stat/Economie
V. NOTES DE
COURS
1. BOLALUETE E., Notes de cours, Analyse des
Systèmes et Structures Economiques, L2 Economie, Kinshasa, Unikin,
FASEG, 2009.
2. BOLALUETE E., Notes de cours, Politique
Monétaire, L1 Economie Monétaire, Kinshasa, Unikin, FASEG,
2008.
3. MUBAKE M., Notes de cours, Fluctuations et
Croissance économiques, Kinshasa, Unikin, FASEG, L1 Economie,
2008.
4. MUKUNDI E., Notes de cours, Institutions et
Marchés financiers internationaux, Kinshasa, Unikin, FASEG, L2
Economie Monétaire 2009.
5. NYEMBO S., Notes de cours, Economie du
développement, L1 Economie, Kinshasa, Unikin, FASEG, 2009.
TABLE DES
MATIERES
EPIGRAPHE 1
DEDICACE 2
AVANT- PROPOS 3
ABREVIATIONS 4
INTRODUCTION 5
1.PROBLEMATIQUE 5
2.HYPOTHESE 5
3.INTÉRÊT ET CHOIX
DU SUJET 5
4.DELIMITATION DU SUJET
5
5.METHODOLOGIE 5
5.1.METHODES 6
5.2.TECHNIQUES 6
6.CANEVAS 6
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE
SUR LE CAPITALISME 7
I.1. L'ÉVOLUTION DU
CAPITALISME 7
I.1.1. LA LIBRE ENTREPRISE
7
I.1.2. LA CONCENTRATION
INDUSTRIELLE 7
I.1.3. DE NOUVELLES FORMES DE
TRAVAIL 7
I.2. LES RACINES RELIGIEUSES DU
CAPITALISME 7
I.3. DEFINITION DU CAPITALISME
7
I.4. L'ESSENCE DU CAPITALISME
7
I.5. LES CHOCS DU CAPITALISME
7
I.6. LES CRISES ECONOMIQUES DU
20ème SIECLE 8
I.7. LES POLITIQUES CONTRE LES
CHOCS DU CAPITALISME 8
I.8. LA MONDIALISATION FINANCIERE
DU CAPITALISME 8
CHAPITRE II : ANALYSE DU
CAPITALISME DANS LES ECONOMIES DES ETATS-UNIS, DE LA FRANCE, DU JAPON, DE
L'AUSTRALIE ET DE LA RDC 9
II.1. ANALYSE DU CAPITALISME
AMERICAIN 9
II.1.1. PRESENTATION DES QUELQUES
FAITS 9
II.1.2.CADRE MACROECONOMIQUE DES
ETATS-UNIS 9
II.1.2.1. LE TAUX DE CHANGE DU
DOLLAR PAR RAPPORT AU DTS 15
II.1.2.2. LE TAUX D'INTERET
DIRECTEUR AMERICAIN 15
II.1.2.3. LE TAUX DE CHOMAGE AUX
ETATS-UNIS 16
II.2.1.3. TAUX DE CROISSANCE DU
PIB REEL 17
II.2.1.4. BALANCE COMMERCIALE ET
SOLDE BUDGETAIRE AMERICAIN 18
II.2. L'ANALYSE DU CAPITALISME
FRANÇAIS 18
II.2.1. PRESENTATION DES FAITS
18
II.2.2.CADRE MACROECONOMIQUE DE
LA FRANCE 19
II.2.2.1. LE TAUX DE CHANGE EN
FRANCE DE 1990 à 2007 21
II.2.2.2 : TAUX D'INTERET
APPLIQUE EN FRANCE 21
II.2.2.3 : LE TAUX DE
CHOMAGE EN FRANCE 22
II.2.2.4 : TAUX DE
CROISSANCE ECONOMIQUE EN FRANCE 22
II.2.2.5. BALANCE COMMERCIALE ET
SOLDE BUDGETAIRE 23
II.3. L'ANALYSE DU CAPITALISME AU
JAPON 24
II.3.1. PRESENTATION DES FAITS
24
II.3.2. CADRE MACROECONOMIQUE DU
JAPON 24
II.3.2.3. LE TAUX DE CHOMAGE AU
JAPON 27
II.3.2.4. TAUX DE
CROISSANCE ECONOMIQUE AU JAPON 27
II.3.2.5. BALANCE
COMMERCIALE DU JAPON 29
II.4. L'ANALYSE DU CAPITALISME EN
AUSTRALIE 30
II.4.1. PRESENTATION DES FAITS
30
II.4.2. CADRE MACROECONOMIQUE DE
L'AUSTRALIE 30
II.4.2.1 : TAUX DE CHANGE DU
DOLLAR AUSTRALIEN 36
II.4.2.2. TAUX D'INTERET
DIRECTEUR EN AUSTRALIE 36
II.4.2.3 : TAUX DE CHOMAGE
EN AUSTRALIE 36
II.4.2.4. LE PIB CONSTANT PAR
HABITANT AVEC LA PPA 38
II.4.2.5. BALANCE COMMERCIALE ET
SOLDE BUDGETAIRE 38
II.5. L'ANALYSE DU CAPITALISME EN
RDC 39
II.5.1. PRESENTATION DES FAITS
39
II.5.2. CADRE MACROECONOMIQUE DE
LA RDC 39
II.5.2.1. TAUX DE CHANGE EN RDC
41
II.5.2.2. TAUX D'INTERET EN RDC
41
II.5.2.3. LE TAUX DE CHOMAGE
41
II.5.2.4. TAUX DE CROISSANCE DU
PIB REEL 41
II.5.2.5. BALANCE COMMERCIALE EN
RDC 42
CHAPITRE III : COMPARAISON
DES CHOCS ET FLUCTUATIONS OBSERVES AU SEIN DES ECONOMIES RETENUES 44
III.1. LE PIB REEL AVEC LA PPA
(Millions de $ US) au prix de 2000 44
III.2. PIB CONSTANT PAR HABITANT
AVEC PPA EN $ US au prix de 2000 45
III.3. TAUX DE CHOMAGE DES
ECONOMIES ANALYSEES 46
* 1 (_) L. BOLTANSKI et E.
CHIAPELLO, le Nouvel esprit du capitalisme, Paris, Gallimard, 1999,
p.37.
* 2 (_) J.E. STIGLITZ,
Quand le capitalisme perd la tête, Paris, Fayard, 2005, p.10.
* 3 (_) Idem, p.47.
* 4 (_) L. BOLTANSKI et E.
CHIAPELLO, op.cit, pp.19-21.
* 5 (_) J. STIGLITZ,
op.cit, pp.76-77.
* 6 (_) K. KABUYA et M.
TSHIUNZA, la crise économique de la RDC : 1967 à
2OO6, in NSHUE MBO, Macroéconomie, Kinshasa, EDUPC, 2007,
p.167.
* 7 (_) S.MESURE et P.
SAVIDAN, le dictionnaire des sciences humaines, Paris, PUF, 2006,
p.115.
* 8 (_)J.E. STIGLITZ,
op.cit, p.339.
* 9 (_) S. MESURE et P.
SAVIDAN, op.cit, p.115.
* 10 (_)
Idem, p.116.
* 11 (_) J.E. STIGLITZ,
op.cit, p.88.
* 12 (_) A. EINSTEIN, in
N. MANKIW, Principes de l'économie, Paris, Economica, 1998,
p.28.
* 13 (_) M. SCHOOYANS, la
dérive totalitaire du libéralisme, Paris, Name, 1995,
350p.
* 14 (_) P. KRUGMAN,
Pourquoi les crises reviennent toujours?, Paris, Seuil, 2000, 213p.
* 15 (_) M. AGLIETTA &
L.BERREBBI, Désordres dans le capitalisme mondial, Paris, Odile,
2007,445p.
* 16 (_) J. CHIRAC,
« l'économie au service de
l'homme », discours à la conférence
international du travail, Juin 1996.
* 17 (_) M. GRAWITZ,
Méthodes des sciences sociales, Paris, Dalloz, 2001, p.419.
* 18 (_) J.W. GOODE, in
SHOMBA et KUYANGA, Initiation aux méthodes des recherches en sciences
sociales, Kinshasa, PUZ, 1999, p,22.
* 19 (_) G. RULLIERE,
Larousse en 3 volumes, Paris, 1968, pp.745-746.
* 20 (_) Naissance du
capitalisme industriel: conséquence de la révolution
industrielle de 1850, in Encarta 2008.
* 21 (_) Encarta
2008, « les formes du travail du
capitalisme »
* 22 (_) M. WEBER,
« Ethique protestante et l'esprit du
capitalisme », 1905, in Encarta 2008
* 23 (22) ANTONELLI in E.
BOLALUETE, Notes de cours d'Analyses des systèmes et structures
économiques, Kinshasa, UNIKIN, 2009.
* 24 (_) Encarta
2008, « Présentation du
capitalisme »
* 25 (_) Encarta
2008, « Capitalisme: aux sources du système,
l'entrepreneur »
* 26 (_) Encarta
2008, « Profit, essence du
capitalisme »
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