I. EPIGRAPHE
Un jour, l'âne d'un fermier est tombé dans un
puits. L'animal gémissait pitoyablement pendant des heures, et le
fermier se demandait quoi faire. Finalement, il décida que l'animal
était vieux et le puits devait disparaître de toute façon,
ce n'était pas rentable pour lui de récupérer
l'âne. Il a invité tous ses voisins à venir et à
l'aider.
Ils ont tous saisi une pelle et ont commencé
à enterrer le puits. Au début, l'âne a
réalisé ce qui se produisait et se mit à crier
terriblement. Puis, à la stupéfaction de chacun, il s'est tu.
Quelques pelletées plus tard, le fermier a finalement regardé
dans le fond du puits et a été étonné de ce qu'il
a vu. Avec chaque pelleté de terre qui tombait sur lui, l'âne
faisait quelque chose de stupéfiant. Il se secouait pour enlever la
terre de son dos et montait dessus. Pendant que les voisins du fermier
continuaient à pelleter sur l'animal, il se secouait et montait
dessus. Bientôt, chacun a été stupéfié que
l'âne soit hors du puits et se mit à trotter!'
Nselenkum @hotmail.com
II. In Memoriam
A Mon père biologique WELE FUNGULA KONGAWI ;
A Mon meilleur ami Matthieu NGAMBUNDA KINAKA, qui m'a
abandonné seul dans la lutte et la matérialisation de nos
rêves. Il est immortalisé dans mon coeur et son nom restera
gravé pour toujours dans toutes mes publications à venir.
III. DEDICACE
A l'Eternel Dieu, pour son grand amour et sa grâce dans
ma vie et dans mes études ;
A ma chère Maman YAKOTO POMA Marie, pour m'avoir
éduqué et donné le goût de l'étude afin que
je sois ce que je suis. Elle sera toujours une source d'inspiration pour moi.
;
A mon petit frère Jimmy KOGADA NGAMBI, pour sa ferme
volonté de me scolariser jusqu'à l'obtention du diplôme de
Licence. Je lui serais infiniment reconnaissant ;
A ma meilleure amie Frédérique BINETTE, que j'ai
rencontrée sur le chemin de la vie et qui contribue significativement
dans ma vie. Je ne l'oublierais jamais, car elle a une place dans mon coeur.
IV. avant-propos
Nous nous intéressons à l'analyse critique des
méthodes de la planification, de suivi et d'évaluation de
programme de relance de l'agriculture dans la province Orientale. En 2007 nous
avions évalué le projet champ école paysanne au plateau de
Bateke ; ce projet, a été initié par la FAO et
accompagné par le CADIM. Et les résultats de l'enquête
avaient montré quelques négligences dans la prise en compte des
attentes des paysans par les planificateurs du projet champ école
paysanne, malgré la participation des paysans à l'atelier de
planification.
Suite à cela, nous avons pensé analyser les
méthodes de planification, de suivi et d'évaluation des
interventions des organismes spécialisés des Nations Unies dans
le secteur agricole en République démocratique du Congo. Car des
nombreuses études ont démontré que les faiblesses des
nombreux programmes résident dans leurs méthodologies de la
planification.
L'élaboration de ce travail n'aurait pas
été menée à bonne fin si nous n'avions pas
bénéficié du concours multiforme de certaines personnes
de bon coeur. Nous tenons à leur rendre ici les hommages
mérités.
Au niveau académique, nous remercions tout
particulièrement le secrétaire général
académique GABY BOMOLO, pour sa compréhension dans nos
préoccupations ;
Nous disons également merci à notre directeur,
professeur MANYA André Médard pour son dynamisme et son esprit
d'ouverture.
Nos remerciements s'adressent aussi à notre
co-directeur de mémoire, ingénieur Bienvenu MOKILI pour son
soutien très apprécié ainsi que pour son écoute, sa
patience et ses judicieux conseils.
Nos sentiments de reconnaissances se manifestent encore
à l'égard du Secrétaire général
administratif GILLES ITOKO, pour sa sympathie.
Nous félicitons chaleureusement les membres du corps
professoral de l'IFAD, pour l'enseignement de qualité qu'ils nous ont
transmis.
Notre reconnaissance s'exprime à l'endroit de
plusieurs lecteurs pendant la rédaction de ce mémoire, assistant
BAAFO (IFAD), Frédérique BINETTE (Université de
Québec à Montréal), maman SABINA, assistante de
l'académique (IFAD), pour leurs judicieuses corrections.
Merci à mon frère WELE ALIGO Félix,
Assistant à la Faculté de Droit de l'UNIKIN, pour ses pressions
et ses encouragements à la rédaction de ce mémoire.
Nos remerciements vont également à l'endroit de
notre grande soeur Pasteur Mamie NZONDOMIYO, pour l'amour de nous
vêtir en bourgeois le jour de notre défense ;
Merci à Brunette BOTEMBE, pour son appui financier
dans mes études et dans mes projets.
Nos vifs remerciements concernent aussi nos frères et
soeurs biologiques, WELE PAPAY, WELE YETI Rachel, WELE PATRIC, KONGE YAKOTO
Grandi, WELE KULUMBA, WELE MAO,WELE DINGLE,WELE MBANGO Yves, WELE ZONEWINA
Jolie, WELE FISTON,WELE WEBI bienvenu, WELE FULU,WELE ELO,WELE FLORENCE,WELE
AMEDE,WELE HERNE, etc.
Nous remercions aussi nos collègues étudiants
que nous avons côtoyés pendant les dernières
années, notamment Ceux de l'UNIKIN, MAMONA GLADIS, ZEBO MONDIA, KABAMBA
MATAND Natalie, VENGO Julio, BONGOLO Fifi, LUENGA Géromé, AWALY,
MATAMA Niclette, BANGO Niclette, MIRIAM, LISASI Nancy, NGILASE PABLEAU, BILA
DIDIER.
Grand merci à notre famille de Kinshasa, ANNY YANGANI,
PAPY MORONI, KOKO VULUFE, Tantine HEMERENCE, Tantine Marie Josée MENDES,
MAMAN ANTO YAWASO, PAPY BONDOKO, MALOU VULUFE,SHIKO NYONGOLO,VIRGINI,MICHELE
LIPASO,LIDIE,DALIDA BENDE etc.
Enfin, nous disons merci à notre pasteur Jacques
KOVUNGBO ENGENGE, ancien SHADRAC KALONJI, ancien FALANGA, etc.
LISTE DES ABREVIATIONS,
SIGLES ET ACRONYMES
FIDA : Fonds International de Développement
Agricole
FAO : Food and Agriculture Organization, en
français Organisation des Nations
Unies pour l'alimentation et l'agriculture
RDC : République démocratique du Congo
PRAPO : Programme de Relance de L'agriculture dans la
Province Orientale
ACL : Approche du cadre logique
PPO : Planification des projets par objectifs
PIPO : Planification des interventions par objectifs
PPOO : Planification des Projets Orientés Objectifs
PPPO : Planification Participative de Projet par
Objectifs
ZOPP : Ziel Orientierte Project Planung, en français,
planification des
Interventions par objectifs.
IFAD : Institut facultaire de développement
STD : Sciences et Techniques de développement
GAP : Gestion et Administration des projets
ACDI : Agence canadienne de Développement
international
ONU : United Nations organizations, en français,
Organisation des Nations Unies
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
UQAM : Université de Québec à
Montréal
CAO : Comité d'aide au développement
ONG : Organisation non gouvernementale
PUL : Presse de l'Université de Laval
CRDI : Centre de recherche de développement
international
CADIM : Centre d'appui au développement
intégral Mbakana
ASEG : Programme d'analyse socioéconomique selon
le genre
CAD : Comité d'aide au développement
OCDE : Organisation de coopération et de
développement économique
OMD : Objectifs du millénaire pour le
développement
INTRODUCTION GENERALE
1. CONTEXTE
« Le développement !» Voilà le
rêve le mieux partagé de tous les peuples du monde. On en parle
dans tous les forums à travers le monde et tout dans notre
société ... ne se justifie plus que par ce rêve : les
peuples se font la guerre, on signe des accords, on crée des organismes,
on forme des alliances... toujours en vue de la réalisation de la forme
que ce rêve prend dans l'âme de chaque peuple.1(*)
Il est par ailleurs tout à fait flagrant que si ce
rêve fait l'unanimité entre les peuples, le désaccord reste
presque total sur les voies à emprunter pour sa
concrétisation.
En effet, le développement reste un rêve, un
mythe et plus souvent, ses objectifs semblent s'éloigner les uns des
autres, même si l'idée juste et humaniste de l'aide au
développement a fait son chemin. De l'aide alimentaire des pays de
l'abondance aux pays de la faim ...
Depuis quelques années, les problèmes de
développement sont caractérisés par une nouvelle vision :
celle de la réalisation des objectifs du millénaire pour le
développement (O.M.D). Le premier de ces objectifs est d'éliminer
l'extrême pauvreté et la faim, pauvreté que le
Comité d'aide au développement (C.A.D) de l'O.C.D.E
définit comme « l'incapacité d'une personne ou d'une famille
à se procurer des ressources suffisantes pour satisfaire ses besoins
économiques et sociaux de base. Cette pauvreté résulte du
fait que ces personnes ne sont pas en mesure d'avoir un emploi sûr,
qu'elles rencontrent des difficultés à commercialiser leur
produits ou services et qu'elles sont sujettes à discrimination en
raison de leur invalidité, leur ethnie ou leur sexe »2(*)
Par contre, l'Afrique sub-saharienne regroupe 750 millions
d'habitants en 2005, dont les deux tiers sont des ruraux vivant dans des
villages de moins de 2 000 habitants Ces ruraux se consacrent encore en
majorité principalement à l'agriculture et à
l'élevage dans le cadre d'unités familiales aux structures
sociales diverses. Peu productives par actif, ayant souvent du mal à
assurer en permanence la sécurité alimentaire des familles, elles
peinent pour dégager des ressources monétaires permettant
d'assurer un niveau de vie décent à leurs membres et pour
s'adapter aux diverses évolutions (notamment à une croissance
démographique qui est la plus rapide de la planète). L'avenir des
agricultures familiales africaines reste préoccupant, après plus
de cinquante ans d'aide au développement,... 3(*)
Le résultat de l'aide au développement dans le
secteur agricole en République démocratique du Congo est
également décevant, au point que certains analystes politiques
s'affrontent encore sur l'efficacité de l'aide au développement.
A ce sujet, les propos de SOLAGES sont des plus éloquents : «
Ce résultat paraît n'être conforme ni aux promesses des
théoriciens, ni aux intentions affirmées par les discours
officiels, ni d'ailleurs à toutes les analyses et à toutes les
critiques des pays en développement».4(*)
La République Démocratique du Congo dispose de
plus de 80 millions d'hectares de terres arables dont moins de 10 % sont
actuellement exploitées. La diversité des climats, appuyée
par un important réseau hydrographique, permet de pratiquer une gamme
variée des spéculations agricoles. Les étendues d'herbage
et des savanes sont susceptibles de supporter un élevage de plus ou
moins 40 millions de têtes de gros bétail. Les forêts
tropicales qui occupent 135 millions d'hectares, soit 52 % du territoire,
constituent une réserve importante de biodiversité et des terres
aménageables. Alors que le potentiel d'irrigation est
évalué à 4 millions d'hectares, actuellement cette
pratique est encore modeste. Elle est confinée à la production
industrielle de la canne à sucre et dans une moindre mesure à la
riziculture. Le potentiel halieutique, se trouvant dans les parties congolaises
de l'Océan Atlantique, du Fleuve Congo et l'ensemble des lacs est
estimé à 707.000 tonnes de poissons par an.5(*)
Malgré tous ces potentiels agricoles, suivi des
différentes interventions de l'aide au développement depuis
l'indépendance jusqu'à nos jours, la performance du secteur
agricole reste très faible, les terres agricoles mises en valeur ne
représentent qu'environ 3,3% de la superficie du pays, les productions
agricoles sont en régression constante. L'agriculture représente
49,5% du PIB de la RDC et elle constitue la principale source de revenu,
surtout chez les pauvres. L'agriculture continue d'être le secteur de
l'économie qui fournit le plus d'emplois, elle occupe 47% des hommes et
53% des femmes. L'environnement naturel est favorable à la production
agricole. Mais ces producteurs sont actuellement en grande majorité
très pauvres. Ils sont incapables de satisfaire même leurs besoins
alimentaires.6(*)
La pauvreté et la marginalisation des paysans
atteignent aujourd'hui une ampleur qui hypothèque fortement leurs
possibilités de se développer. Ces déséquilibres
sociaux constituent un facteur constant d'instabilité sociale et
politique qui entrave la participation effective des paysans au
développement du secteur agricole et à l'amélioration de
leurs conditions de vie.
Cependant, les paysans peuvent participer significativement au
développement du secteur agricole et à l'amélioration de
leurs conditions de vie que par les programmes d'investissements et de
développement dans le secteur agricole. Malheureusement, des nombreux
programmes se réalisent dans le secteur agricole sans une réelle
implication des paysans à la recherche des solutions à leurs
problèmes.
Actuellement, il n'existe pas ou peu d'information
systématique des évaluations ex-ante ( avant
réalisation des programmes)des programmes de développement
locaux qui permette de développer un dialogue cohérant entre les
gouvernements des pays en développement et les bailleurs de fonds sur
ce sujet.7(*) Hors l'Etat
congolais pouvait avoir la base des données sur les besoins des paysans
de chaque coin du pays après les évaluations ex-ante. Et ces
données pouvaient à tout moment permettre au ministère de
plan de discuter avec les différents bailleurs de fonds qui veulent
investir dans le secteur agricole. Cette discussion devait se baser sur les
besoins prioritaires des paysans que les bailleurs de fonds doivent prendre en
compte.
De ce qui précède, John MADELEY
spécialiste international des questions ayant trait aux domaines de
l'environnement et du développement
affirme : « Une multitude d'êtres humains
souffrent de la faim parce qu'ils sont trop pauvres pour cultiver ou acheter
la nourriture dont ils ont besoin [...].la recherche de
véritables solutions à ces problèmes ne compte pas parmi
les priorités de la communauté internationale ni parmi celles
d'un grand nombre de gouvernements nationaux »8(*)
Par contre, C'est l'Etat qui est le premier acteur du
développement, c'est lui qui trace les grandes orientations du
développement et met des moyens adéquats pour résoudre les
différents problèmes de sa communauté, conformément
aux aspirations des petits peuples. A cet effet, AMADOU-MATHARR M'BOW,
cité par le professeur L.TUAREMBA affirme : « le
développement ne peut être qu'endogène puisqu'il doit
précisément tenir compte de l'ensemble des éléments
qui constituent le visage particulier de telle ou telle société
en lui donnant une allure ou un style qui n'est à nulle
autre »9(*)
Malheureusement pour la RDC, le développement du pays
est assuré par les organismes de développement. Ces derniers
planifient, suivent et évaluent des programmes et projets qu'ils
initient eux -mêmes, sans des études préalables et
systématiques sur les besoins réels des paysans par le
ministère du plan, qui joue actuellement le rôle de sapeur-pompier
auprès des organismes internationaux. Actuellement, il n'y a que les
organismes spécialisés des Nations Unies qui viennent en aide aux
paysans congolais par l'approche projet ou programme.
Par exemple, l'Organisation des Nations Unies pour
l'alimentation et l'agriculture, mieux connue sous l'acronyme « FAO »
(« Food and Agriculture Organization », en anglais) et le Fonds
international de développement agricole, connu également sous
l'acronyme « FIDA » sont à ce jour les organismes
internationaux qui interviennent significativement dans le secteur agricole
dans notre pays. Or, malgré leurs interventions dans ledit secteur, la
pauvreté « extrême », semble perdurer
auprès des producteurs (paysans) congolais, ce qui n'est pas sans
soulever de nombreuses interrogations à cet effet.
C'est dans cette logique que le programme de relance de
l'agriculture fut initié par le FIDA dans la province orientale. Ce
programme a comme priorité le désenclavement des bassins de
production et l'efficience des marchés par la construction et le
renforcement du pouvoir de négociation des producteurs. Comme
objectifs : Rétablir la capacité de production des
ménages d'agriculteurs et de pêcheurs, en vue d'améliorer
durablement les moyens d'existence des populations rurales, l'accès
facile aux services sociaux, y compris la couverture de leurs besoins
alimentaires et la réduction de l'impact de la pauvreté.
2. ETAT DE LA QUESTION
Dans le cadre de ce travail, nous relevons quelques
études qui ont été menées dans ce domaine afin de
démontrer leurs limites et prouver l'originalité de notre
recherche.
Le Standish Group publie... des études sur le
management de projets qui révèlent qu'en 2000, seuls 28% des
projets ont réussi à atteindre les objectifs fixés dans le
budget et les délais. Si la tendance semble positive, en 1994 le taux de
réussite était à 14%, le taux de non réussite des
projets reste très inquiétant voire alarmant. 23% des projets ont
totalement échoué (projets annulés avant leur terme ou
jamais mis en production), les 49% restants représentent les projets
«avec challenges», qui ont dépassé les budgets
initiaux, été livré en retard ou avec moins de fonctions
que prévu.10(*)
Rachel Blackman parlant des projets de développement, a
relevé les causes des échecs des nombreux projets
soulevées par le Standish Group en ces termes :
« Parfois, les projets de développement échouent
parce qu'ils sont mal planifiés et ne tiennent pas compte de certains
facteurs importants, en particulier les besoins et les opinions des
dépositaires d'enjeux ».11(*)
Quant à la Banque mondiale, très peu de projets
sont bien conçus, il est raisonnable que le développement soit
compromis.
Le même organisme cite les problèmes liés
à la conception et la planification des projets ou des programmes qu'il
a évalués, il s'agit notamment du manque de consensus sur les
objectifs entre les parties prenantes et l'équipe de gestion de projet,
de la détermination insuffisante des parties prenantes, de l'absence de
planification opérationnelle détaillée lot par lot, du
flou dans la chaîne d'autorité, des coordonnateurs de projets
n'étant pas assez autonomes des institutions et de la hiérarchie
institutionnelle locale, de la rareté des ressources humaines et
matérielles, du faible niveau de « feedback » et de l'absence
de mécanismes de contrôle et de détection des
problèmes, de l'analyse insuffisante des risques et de l'absence de
mesures de contingence, d'une bureaucratie administrative nationale tatillonne
et des processus de gestion de projet codifiés par le bailleur de fonds
qui ralentissent l'exécution des tâches.
Le programme des Nations Unies pour le développement,
en sigle PNUD, en conformité avec la problématique de la
planification des projets ou programmes relevée par la Banque mondiale,
stipule : Une bonne planification, associée à un
suivi et une évaluation efficaces, peut jouer un rôle fondamental
dans l'amélioration de l'efficacité des programmes et projets de
développement ».12(*)D'une part, une bonne planification aide à
se concentrer sur les résultats pertinents à atteindre, alors que
le suivi et l'évaluation des projets permettent de tirer des
leçons des réussites et des échecs passés d'autre
part. Elles fournissent les informations nécessaires à la prise
des décisions afin que les initiatives actuelles et à venir
contribuent à améliorer la vie des populations.
Mais pour ce qui concerne les causes des échecs des
nombreux programmes réalisé dans le secteur agricole en RDC, les
planificateurs de l'actuelle politique agricole donnent des précisions
sur les programmes qui ont été réalisés dans le
secteur agricole par les organismes internationaux en collaboration avec le
gouvernement depuis 1966 jusqu'à 2003.
En effet, le plan intérimaire de relance agricole de
1966-1972, échoua faute de prise en compte des facteurs ci-après
: la participation régionale (pas des représentants), la
cohésion nationale, les moyens très indirects de dialogue avec
les producteurs agricoles, la faiblesse de l'administration, l'absence de
volonté politique.
Le Programme Agricole Minimum de 1980-1981, échoua
à cause de la politique désastreuse de "nationalisation"
appelée "Zaïrianisation".
Le Plan de relance agricole de
1982-1984,échoua faute de conception ;le Programme
d'Autosuffisance Alimentaire (PRAAL ) de 1987-1990,Ce programme n'a pu
atteindre les objectifs fixés, en raison de l' insuffisance de
l'encadrement, absence de suivi du programme par l'autorité
centrale... ; le Plan directeur du Développement Agricole et Rural
de 1991-2000, échoua faute de prise en compte des hypothèses et
condition préalable du programme ; le Programme National de
Relance du Secteur Agricole et Rural « PNSAR » 1997-2000, ce
programme échoua faute de prise en compte de « condition
préalable » ; le Programme triennal d'appui aux
producteurs du secteur agricole de 2000-2003,Cependant à la fin du
programme, l'évaluation ex post des stratégies appliquées
révèle l'absence d'impact sur le développement de
différents sites d'intervention.13(*)
A la fin de ces analyses, les planificateurs de la note de
l'actuelle politique agricole affirment avec nous : « Tous
ces efforts n'ont pas conduit à la relance du secteur agricole. Les
résultats enregistrés n'ont pas pu assurer la
sécurité alimentaire, ni contribuer à l'éradication
de la pauvreté ».14(*)
Alors ils soutiennent que « la lutte
contre la pauvreté passe essentiellement par la relance du secteur
agricole, auquel on reconnaît, une capacité de création
d'emplois que l'on ne retrouve pas dans les autres secteurs. En effet, il est
démontré qu'une augmentation de 10 % de la production agricole
peut se traduire par une diminution de 7 % du nombre de personnes vivant sous
le seuil de la pauvreté » 15(*)
L'organisation des Nations Unies pour l'alimentation et
l'agriculture (FAO), pendant la journée mondiale de l'alimentation en
2006, reconnaît que : « Seuls les investissements dans
le secteur agricole associés à un soutien à
l'éducation et à la santé permettront d'inverser la
tendance. Les principaux investissements devront venir du secteur privé,
les investissements publics jouant un rôle crucial, en particulier compte
tenu de leur effet d'incitation et de stimulation sur les investissements
privés ».16(*)
Le même organisme argumente : des nombreuses
études ont montré que la croissance agricole réduit la
pauvreté et la faim davantage que la croissance urbaine ou industrielle.
Par exemple, le seul groupe de pays à avoir réduit la faim dans
les années 90 a été celui qui a vu croître son
secteur agricole. Les chiffres des 30 dernières années montrent
que ces pays qui ont investi et continuent d'investir le plus dans
l'agriculture (secteur public et privé réunis) enregistrent
désormais les niveaux les plus bas de
sous-alimentation. 17(*)
Les différentes études menées par les
multiples auteurs traitant du secteur agricole cités dans ce travail,
cherchent a priori la promotion du secteur agricole. Or, dans leurs
démarches, ces derniers ont surtout présenté la situation
alarmante de la population congolaise, la place qu'occupe l'agriculture dans
l'économie et pour le développement de la République
Démocratique du Congo, la mise en valeur des différentes
potentialités naturelles, les causes des échecs des programmes
réalisé dans le secteur agricole, et ont démontré
la nécessité de la prise en compte du secteur agricole comme le
secteur prioritaire des investissements pour l'éradication de la faim
en République Démocratique du Congo et dans le monde.
En ce qui concerne les étapes de gestion des
programmes relatifs à la planification, au suivi et à
l'évaluation, les auteurs cités dans ce travail ont surtout
évoqué la synergie qui existe entre ces trois étapes pour
la réussite d'une quelconque ouvrage., Or, les auteurs n'ont pas fait
preuve d'une analyse critique de la performance de ces trois étapes
à partir de leurs méthodes, et ils n'ont pas cherché
à découvrir les causes qui sous-tendent la faiblesse des
programmes qui se réalisent dans le secteur agricole en
République Démocratique du Congo par le Fonds international de
développement agricole.
Une telle démarche est surtout valable dans le domaine
de « marketing » où il s'agit de faire la promotion, la
publicité d'un produit quelconque dans le but de capter l'attention des
usagers et de susciter le besoin auprès du consommateur. Or, dans le
domaine de la recherche des solutions au problème de
développement d'une nation pauvre comme la République
Démocratique du Congo à partir du secteur agricole, il est plus
pertinent de procéder d'abord par la recherche des
éléments qui se trouvent à la base des échecs des
nombreuses interventions dans le secteur agricole. Et par la suite,
déployer des stratégies pour remédier à cette
situation.
Ainsi, les lacunes retrouvées dans la
littérature en ce qui concerne les causes des échecs des
nombreuses interventions dans le secteur agricole des pays en
développement, nous poussent à approfondir notre
compréhension sur les étapes de la planification, de suivi et de
l'évaluation des programmes mis en oeuvre dans le secteur agricole en
République Démocratique du Congo.
3. PROBLEMATIQUE DE
RECHERCHE
Si l'on peut se féliciter du fait que , la FAO et le
FIDA sont à ce jour les organismes internationaux qui interviennent
significativement dans le secteur agricole dans notre pays, dans le but de
réaliser le premier objectif du millénaire pour le
développement d'ici 2015, mais on comprend moins le fait que
très peu des projets ou programmes réalisés dans le
secteur agricole en RDC aient été déclarés
réussit. Alors que l'essentiel des missions principales de ces deux
organismes spécialisés des nations unies consistent à
réduire la pauvreté et assurer la sécurité
alimentaire des paysans par l'approche projet ou programme dans le secteur
agricole.
Malgré les échecs des différents
programmes relevés par les planificateurs de la politique agricole, les
mêmes aventures se répètent avec les différents
programmes que nous trouvons sur le terrain dans le secteur agricole. A cet
effet, il semble que, le programme de relance de l'agriculture dans province
Orientale initié par le FIDA n'a pas entraîné les effets
escomptés en ce qui concerne les revenus des producteurs (groupe cible
direct.) d'abord et celui de son environnement(les bénéficiaires
indirectes des interventions) ensuite, mais aussi la couverture des besoins
alimentaires et l'accès plus facile aux services sociaux.
Cependant, la spécificité de ce travail repose
sur sa façon d'aborder la problématique des programmes
initiés dans le secteur agricole par le FIDA, tout en se basant sur
l'analyse critique des méthodes de planification, de suivi et
d'évaluation desdits programmes. Car l'expérience montre que la
majorité des programmes de développement ou d'accompagnement des
paysans de notre pays échouent, non pas faute des moyens, mais surtout
en raison de l'utilisation des méthodes inappropriées de
planification de projets.
C'est pourquoi les méthodes de planification, de
suivi et d'évaluation des programmes ou projets de développement
doivent être compatibles aux capacités intellectuelles des
bénéficiaires. Et la pratique de l'approche participative dans
le processus de planification, de suivi et d'évaluation.
A cet effet, dans le cadre du présent mémoire,
nous nous efforçons de découvrir des pistes de réponses
à la question suivante : quelles sont les causes à l'origine
de l'écart entre les résultats escomptés au sein de
programme « de relance de l'agriculture » et les
résultats réels ? Notamment en ce qui
concerne l'augmentation des productions agricoles, la couverture des besoins
alimentaires, l'accès plus facile aux services sociaux et par le fait
même, du revenu des agriculteurs. Cependant, les différentes
littératures dans ce travail démontrent que, les échecs
des nombreux programmes résident au niveau de leurs planifications.
Dès la planification, il est recommandé de
préparer le système de suivi et ses indicateurs, ceci est dans le
but de vérifier au moment de la réalisation du projet,
l'état d'avancement des activités et des moyens financiers
affectés. Et cela doit se faire par rapport aux aspirations de la
population cible qui était prévu dans le plan du programme et
à partir des objectifs spécifiques et des résultats
attendus. Mais il ne suffit pas seulement de faire le suivi pour la
réussite du programme, car l'évaluation nous permet encore
d'apprécier le programme par rapport aux indicateurs et surtout en
fonction de ce qui était suivi et planifié.
La viabilité des actions planifiées dans le
cadre des projets de développement doit être minutieusement
considérée, particulièrement lorsqu'il s'agit d'un secteur
vital tel que le secteur agricole. À cet effet, l'approche mise en
exergue doit être appropriée au regard des paysans, qui sont
majoritairement analphabètes et ayant un faible taux de
scolarité.
Ainsi, les méthodes et les approches de planification,
de suivi et d'évaluation conçues et élaborées par
les intellectuels doivent être adaptés à la
réalité du secteur agricole et des producteurs potentiels. Cette
adaptation peut se faire facilement par la participation effective des parties
prenantes au processus de la planification.
Comme ce travail s'inscrit spécialement dans l'analyse
critique des méthodes de la planification, de suivi et
d'évaluation du programme «de relance de
l'agriculture » initié par le FIDA, nous sommes
censés citer quelques méthodes de la planification, de suivi et
d'évaluation les plus utilisées par les organismes tant nationaux
qu'internationaux. Mais pour éviter la redondance, nous renvoyons le
lecteur au deuxième chapitre pour plus des détails sur les
différentes méthodes utilisées par les organismes qui
interviennent dans le secteur agricole.
Le secteur agricole a été très largement
étudié. De nombreuses recherches ont effectivement
démontré l'impact de l'agriculture dans le processus du
développement de la République Démocratique du Congo et de
la réduction de la pauvreté. Néanmoins, peu de recherches
ont été réalisées sur la critique des
méthodes de la planification, de suivi et d'évaluation des
interventions antérieures de FIDA dans le secteur agricole en
République Démocratique du Congo.
Ainsi, la problématique de la présente recherche
concerne l'analyse critique des méthodes de planification, de suivi, et
d'évaluation de programme de relance de l'agriculture par le Fonds
international de développement agricole dans la province Orientale.
La pertinence de cette recherche revêt dans sa
capacité à développer une compréhension plus riche
du contexte de gestion de projet ou programme de développement
auprès des bénéficiaires de programme « de
relance de l'agriculture » de FIDA dans la perspective d'en
dégager des suggestions visant l'amélioration des pratiques. Dans
une perspective plus vaste, le développement du secteur agricole
contribue certainement au développement général de la
nation congolaise.
Sur ce, nous nous posons les questions suivantes:
Est-ce que les parties prenantes de Prapo ont-elles
été associées dès la planification, en passant par
le suivi, jusqu'à l'évaluation du programme ? Si oui, à
quelle degré de participation (homme et femme)?
Le Prapo avait il utilisé des méthodes de suivi
et d'évaluation qui répondaient aux contextes paysans et du
secteur agricole en RDC ?
4. HYPOTHESE ET
OBJECTIFS
4.1. Hypothèse
Les réponses intuitives provisoires qui
précèdent sont en fait construites sur une série
d'hypothèses implicites qu'il convient d'expliciter après la
vérification pour être confirmées ou infirmées.
A cet effet, ce travail part de l'hypothèse selon
laquelle les parties prenantes du programme de relance de l'agriculture n'ont
pas été bien associées dès la planification, en
passant par le suivi, jusqu'à l'évaluation. Le degré de la
participation des parties prenantes n'était pas significatif.
Question sur les méthodes de suivi et évaluation
du programme de relance de l'agriculture : les systèmes de suivi et
d'évaluation dudit programme n'étaient pas clairement
définis du point de vue implication des parties prenantes. Et la
méthode d'évaluation ex-ante du Prapo ne répond pas aux
contextes du secteur agricole de la RDC.
· Le personnel ne recevait pas du tout des commentaires
sur la performance du programme, enfin le programme ne faisait pas l'objet
d'examens réguliers pour s'assurer qu'ils contribuaient à la
stratégie organisationnelle dans son ensemble.
4.2. Objectifs
4.2.1. Objectif global :
Ce présent travail a pour objectif
général de critiquer les méthodes de la planification, de
suivi et d'évaluation du programme de relance de l'agriculture et de
déceler les faiblesses du programme de relance de l'agriculture au
niveau de planification. Car la faiblesse des nombreuses interventions
réside entre autre dans leurs méthodes de la planification.
4.2.2. Objectifs spécifiques :
· Critiquer la méthode de la planification du
programme de relance de l'agriculture à partir des analyses des
résultats des recherches.
· Critiquer la méthode de suivi à partir
du rapport de suivi du programme de relance de l'agriculture
· Critiquer la méthode de l'évaluation
ex-ante à partir du rapport d'évaluation du programme de relance
de l'agriculture
· Critiquer et discuter sur l'approche participative de
la planification, de suivi et d'évaluation axée sur le
résultat du développement.
5. CHOIX ET INTERET DU
SUJET
5.1. Choix du sujet
La complexité des situations agricoles dans l'Afrique
d'aujourd'hui ne peut être saisie par des jugements simplistes18(*) En effet, l'avenir des
agricultures familiales Congolais reste préoccupant, malgré les
programmes d'aide au développement déployés depuis
près de cinquante ans dans le secteur agricole en République
démocratique du Congo.
C'est d'ailleurs ce qu'affirme René Dumont dans son
ouvrage L'Afrique noire est mal partie. Les paysans font face à
des bouleversements majeurs successifs, et leur marginalisation est croissante.
Les conséquences se répercutent tant sur les plans
économique, environnemental, politique qu'humain. Ainsi, pour
remédier à la croissance de la pauvreté et des
inégalités, pour éradiquer la malnutrition et les risques
chroniques de disette, pour favoriser un accès à des services
sociaux de qualité aux populations africaines, urbaines comme rurales,
il est primordial qu'une véritable volonté politique s'instaure
au niveau national et international.
Or, il se fait remarquer que les différentes
interventions de la FAO dans le secteur agricole n'arrivent pas à
satisfaire les producteurs et les consommateurs des produits agricoles.
Voilà pourquoi nous avions choisi ce sujet, dans le but surtout de
porter un regard critique sur les différentes méthodes relatives
à la planification, au suivi et à l'évaluation du
programme « de relance de l'agriculture ».dans le district
de Tshopo, province Orientale.
5.2. Intérêt du
sujet
L'intérêt de notre sujet d'étude
découle de sa pertinence sociale au regard du contexte agricole
congolais. En République Démocratique du Congo, le
problème agricole est un problème de première
nécessité puisque près de 70% la population nationale est
paysanne.
Nous limitons le sujet de notre recherche à
l'exploration de trois secteurs : économique, social, et
scientifique.
Sur le plan économique, le résultat de ce
travail permettra à la FAO de découvrir la cause de la faiblesse
de ses différentes interventions dans le secteur agricole. A cet effet,
ledit organisme pourra reformuler son intervention dans le but de maximiser le
rendement des producteurs dans le secteur agricole pour augmenter leurs
pouvoirs d'achat, afin de relever l'économie du pays à partir de
l'agriculture. Car il est démontré par l'actuelle politique
agricole « qu'une augmentation de 10 % de la production agricole
peut se traduire par une diminution de 7 % du nombre de personnes vivant sous
le seuil de la pauvreté »19(*) ;
Sur le plan social, la reformulation des interventions de la
FAO va permettre l'amélioration du bien-être de la population
congolaise ce qui pourrait entraîner une diminution de la faim et de la
pauvreté. Mais il faut aussi savoir que l'alimentation est l'un des
besoins primaires de l'homme, et la production agricole a été
l'une des premières activités humaines. Ainsi, l'agriculture a
été l'objet d'enjeux importants parce qu'il fallait assurer
d'abord la « sécurité » alimentaire, ce qui a
donné lieu, à travers les siècles, à une
réglementation constante, et dans la mesure où les produits
agricoles constituaient une ressource essentielle, faisant l'objet de conflits
d'appropriation. Ces deux préoccupations restent d'actualité dans
le monde d'aujourd'hui où la famine continue d'être un mal
endémique.20(*)
Enfin,
Sur le plan scientifique, le résultat de ce travail
servira à d'autres chercheurs dans le domaine agricole, surtout les
planificateurs, les évaluateurs et les gestionnaires de programmes. Ces
derniers pourront se référer aux résultats de notre
recherche et ils pourront publier certains articles portant sur la mise en
place de meilleure planification, de suivi et d'évaluation axés
sur le résultat du développement.
6. DELIMITATION DU
TRAVAIL
6.1. Délimitation
temporelle
En 2005 le FIDA avait pris l'initiative d'initier avec le
gouvernement Congolais le programme « de relance de l'agriculture
dans le district de Tshopo, province Orientale » (PRAPO) qui fut
accompagné jusqu'à nos jours par des nombreux partenaires locaux.
C'est dans ce contexte que nous avions choisi de limiter notre travail de
recherche à la réalisation des programmes de relance de
l'agriculture au cours de la période 2005 à 2009.
6.2. Délimitation
spatiale
Plusieurs provinces de la République
Démocratique du Congo sont à vocation agricole. Or, la FIDA a
privilégié la Province Orientale et spécifiquement le
district de Tshopo, pour la mise en oeuvre de son programme de relance de
l'agriculture.
Considérant le champ d'intervention dudit programme
dès son implantation que nous avions choisi la province Orientale,
précisément le district de Tshopo comme notre circonscription
d'étude.
7. METHODES ET
TECHNIQUES
Le professeur J.BAAMBE, cité par J.WALEGE,
dit: « l'expérience quotidienne nous apprend que
nous ne pouvons pas attraper un moustique avec un filet de chasse car il risque
de s'échapper à travers les mailles, il en est de même pour
l'approche des phénomènes sociaux, leurs explications
requièrent des méthodes et techniques
appropriées ».21(*)
C'est dans cette logique que nous avions utilisés les
méthodes et les techniques propres à l'analyse critique des
méthodes de la planification, du suivi et de l'évaluation dans le
secteur Agricole que nous présentons dans la section suivante.
7.1. Méthodes
Dans ce travail, nous avons utilisé trois
méthodes, notamment, approche historique, approche systémique,
méthode comparative.
7.1.1. Approche historique
Cette approche historique permet, d'une part,
à décrire le bilan critique des investissements dans le secteur
agricole en République Démocratique du Congo et, d'autre part,
à explorer la manière dont elle a été
argumentée et critiquée par les différents groupes sociaux
concernés (État, producteurs, experts et chercheurs). Elle nous
permet également de faire une analyse du passé, présent et
une projection par rapport à l'évolution du secteur agricole ;
elle contient donc une dimension diachronique.22(*)
7.1.2. Approche systémique
L'approche systémique se distingue des autres approches
par sa façon de comprendre les relations humaines. En effet, la personne
n'est pas le seul élément analysé dans la démarche.
L'intervenant accorde aussi une importance aux différents
systèmes dont elle fait partie (familial, professionnel, social, etc.).
Cette personne est influencée à la fois par ses intentions,
celles des autres, et celles des possibilités du milieu et/ou du
système.
C'est dans ce sens que cette approche nous a permis
d'étudier les relations d'interdépendances entre chaque
intervenant dans le programme de relance de l'agriculture. En effet, par le
biais de ce système nous avons compris que la réussite du Prapo
dépendra des conjugaisons des efforts de chaque partie prenante dans le
système (Programme).
Il sied de comprendre que dans le cadre de cette approche,
l'intervenant s'intéresse aux règles de vie, aux processus de
rétroactions, aux buts recherchés, aux mécanismes
d'équilibre et aux pressions vers le changement. Il observe les
modalités de communication, la concurrence, le niveau de
différenciation et d'engagement au sein du système.
7.1.3. Méthode comparative
L'analyse comparative, qui se traduit par la comparaison des
résultats obtenus pour chacun des cas, a été
réalisée. La clé du succès de cette méthode
réside dans la capacité à analyser les données
selon plusieurs perspectives (Eisenhardt, 1989).23(*) L'idée
générale de cette méthode est de « forcer les
chercheurs à aller au-delà de leur impression initiale,
spécialement par l'utilisation structurée de différentes
perspectives» (Eisenhardt, 1989).
Ainsi, l'analyse comparative nous a permis d'identifier les
similitudes et les différences qui existent entre les méthodes
de la planification, du suivi et d'évaluation du programme de relance de
l'agriculture dans la province Orientale, et le résultat actuel
après quatre ans de réalisation.
7.2. Techniques
La technique est un ensemble d'outils d'investigation
scientifique. Il s'agit, des instruments primordiaux aux services de la
méthode auxquels un chercheur recours pour la collecte des
données sur le terrain.
C'est dans ce cadre que nous avions utilisé les
techniques suivantes :
Ø La technique d'observation nous a permis
d'examiner le niveau de la production agricole venant de la province orientale,
mais aussi la contribution actuelle dudit province dans la réduction de
la pauvreté et de l'insécurité alimentaire.
Ø La technique documentaire quant elle, nous a
permis de consulter les ouvrages, les articles, les thèses et les
mémoires de recherche, les rapports de suivi et d'évaluation, les
codes, les guides sur le secteur agricole et le DSCRP (document
stratégique de croissance et de réduction de la pauvreté),
les documents relatifs aux politiques agricoles de la RDC, mais aussi les
documents de la planification du programme de relance de l'agriculture.
8. SUBDIVISION DU
TRAVAIL
Pour une démarche logique, le présent travail se
subdivise en trois grandes parties, outre l'introduction générale
et la conclusion. Dans la première partie nous traitons de revue de la
littérature ,dans cette même partie nous avons deux
chapitres, dont le premier parle de l'approche analytique et explicative des
concepts ; le deuxième chapitre aborde l'état actuel de la
sécurité alimentaire et Bilan critique des Investissements dans
le secteur agricole en RDC ; La deuxième partie étudie le
programme de relance de l'agriculture, dans cette seconde partie, le
troisième chapitre traite la Présentation du programme de
relance de l'agriculture ; en fin le quatrième chapitre Coste sur
l' Analyse et discussion ; la troisième parie propose un dossier
programme.
Comme nous avons fini avec l'introduction
générale, parlons maintenant de revue de la littérature
qui constitue la première partie de notre travail.
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
Après avoir exposé l'introduction
générale, cette première partie vise à expliciter
et préciser les variables étudiées dans le cadre de ce
travail. D'abord dans le premier chapitre, nous avons utilisés
l'approche analytique et explicative des concepts opératoires, afin de
permettre au lecteur de bien circonscrire le contexte de la recherche. Et il
sera question, dans le deuxième chapitre de présenter
l'état actuel de la sécurité alimentaire et un bilan
critique des Investissements dans le secteur agricole en RDC.
CHAPITRE 1 : APPROCHE
ANALYTIQUE ET EXPLICATIVE DES CONCEPTS OPERATOIRES
L'approche analytique et explicative des concepts
opératoires de ce premier chapitre, est développée pour
répondre à deux objectifs précis. Dans un premier temps,
une explication peu approfondie sur quelques concepts clés et autres,
notamment : développement et aide au développement, Secteur
agricole, intervention, Projet et gestion du cycle de projet, Programme et
gestion de programme. Dans un deuxième temps, une explication et une
analyse très approfondie des concepts, tels que : planification,
suivi et évaluation. Et cela dans le but d'émailler les relations
qui existent entre les divers éléments de la problématique
de recherche, mais cette démarche permet également au lecteur de
mieux saisir la compréhension du chercheur par rapport au
phénomène étudié.
SECTION 1.
PLANIFICATION
Dans cette section, nous faisons l'analyse approfondie du
concept planification. Ce concept figure parmi les concepts opératoires
de notre sujet de mémoire.
1.1. La vicissitude du concept
Planification
Le concept planification fait toujours peur, en tel enseigne
que certains intellectuels le mystifient jusqu'à pousser les gens
à parler de « Mythe » alors que c'est une
réalité.
Dans les pays en voie de développement, le terme
planification est un mystère ; un concept mystérieux qui
évoque de grands travaux, des modèles mathématiques. Cela
fait penser à des projections de l'évolution de l'économie
de leurs pays, car faisant appel à des statistiques, des programmes et
des importants chantiers abandonnés, appelés
« éléphants blancs ». Mais n'ayant
apporté aucunes améliorations notables des conditions de vie ou
de bien être de la population.24(*)
1.2. Historique de La
Planification
Selon, le prof. ZOLTAN KENESSEY, cité par le C.T.
KAHUSU, dans son livre : « le processus de la planification
économique ». Selon lui, l'être humain et la
planification sont de vieux amis, dans ce sens qu'ils sont nés ensemble.
La fabrication des outils durant la période de la pierre taillée
impliquait déjà un effort de la planification de l'acte
économique. Donc la planification existe avec l'existence de l'homme.
Définie comme mode d'organisation à l'avance, la
planification est un large attribut humain. Certains aspects de la
planification peuvent avoir existé pour maintenir le système
organisation, de production, de défense. La construction de pyramide
dans l'ancienne Egypte, les Etats Incas, Mayas, Chine, Inde.
Cependant la distance entre les activités de la
planification des sociétés anciennes est très large et
s'explique par les niveaux de culture de ces hommes, il est à noter que
les efforts de la planification menés à cette époque, ne
sont pas les mêmes aujourd'hui, car les anciennes sociétés
n'étaient pas bien structurées.
L'histoire de la planification dans le monde est
caractérisée par le fait qui s'agit d'une activité du 20e
siècle et qui est large diffusion en Europe-Asie-Afrique et en
Amérique.
A l'origine, certains pays préféraient les
termes : programmation, projections à la place de la planification
aujourd'hui on utilise les termes planification économique,
planification du développement. La planification du développement
a l'avantage apparent de se référer au processus
socio-économique comme un tout, tandis que la planification
économique s'intéresse sur les aspects économiques, sur la
croissance économique. La planification du développement est
beaucoup plus globale et englobe la planification économique. Il englobe
les secteurs sociaux, culturels et économiques, etc. La planification
économique apparait avoir une connotation réduite à
l'aspect économique de l'économie seulement.25(*)
1.3. Définition de la
planification
En général, il y a beaucoup des
polémiques autour de la définition du terme
« planification ». Il y a dans la littérature, de
nombreuses définitions et ces définitions dépendent de
l'idéologie à laquelle on adhère. Chaque auteur
définit selon son environnement, selon son idéologie.
La définition varie selon qu'on se trouve dans un
environnement à orientation capitaliste, socialiste ou mixte.
A cet effet, La planification en tant que processus de
réflexion et de conception concerne l'avenir. C'est en soi le fait de
réfléchir avant d'agir. Et selon l'OMS, elle consiste à
prendre les décisions d'exécution avant l'exécution et
prendre les décisions d'évaluation avant
l'évaluation.26(*)
La planification est aussi définit comme un exercice
d'anticipation qui permet, à travers une analyse des tendances
d'évolution des différents paramètres de
développement de la société, de prévoir l'avenir de
cette dernière dans un horizon temporel plus ou moins long (3 à
5ans). C'est une action volontariste qui, s'appuyant sur la vision globale,
fixe un objectif et détermine des actions pour y parvenir.27(*)
Pierre LAROUSSE définit la « la
planification » comme une science qui a pour objet
l'établissement des programmes économiques, comportant non
seulement l'indication des objectifs à atteindre, mais également
un état prévisionnel des diverses étapes du financement
et de la réalisation du programme et éventuellement la
description de la structure des organismes à créer en vue de
cette réalisation. 28(*)
Selon Aaron WILDAVSKY, la planification c'est le fait
d'être capable de contrôler le futur par les actions
réalisées dans le présent, le plus on contrôle le
futur, le plus on peut dire avoir planifié effectivement.29(*)
D'après, Y. Soler, La planification d'un projet est un
outil incontournable pour le management de projet. Elle permet de :
définir les travaux à réaliser, fixer des objectifs,
coordonner les actions, maîtriser les moyens, diminuer les risques,
suivre les actions en cours, rendre compte de l'état d'avancement du
projet. La planification est un outil de prise de décisions pour le chef
de projet mais aussi de communication entre les différents acteurs d'un
projet. Elle permet alors de maîtriser les interfaces du projet.
Planifier optimise ainsi les chances de réussite d'un projet en
améliorant la productivité grâce à une meilleure
maîtrise de la qualité.30(*)
Quant à Michel Godet : « ce
qui se conçoit bien s'énonce clairement » c'est la
raison pour laquelle parmi les multiples définitions de la planification
nous retenons celle de KL. ACKOFF (1992) cité par M. Godet :
« la planification consiste à concevoir un futur
désiré ainsi que les moyens réels d'y
parvenir »31(*)
En fin le CRDI stipule que La planification de programmes peut
aller des activités destinées à déterminer ce qui
doit être fait au jour le jour jusqu'à la planification
stratégique. Elle devrait être constante dans le cas d'un projet
ou d'un programme et tenir compte de ce qu'une organisation doit faire pour
créer ses produits et services ainsi que les ressources dont elle a
besoin pour ce faire.32(*)
Qui dit planification de programmes dit anticipation et, de ce
fait, plusieurs questions se posent en parallèle. Qui servons-nous ?
À quelle demande répondons-nous et à quel prix ? Quels
sont nos objectifs ? Que faut-il faire pour les atteindre ? Qui le fera ?
Comment ? Combien de temps cela prendra-t-il ? Combien cela coûtera-t-il
? Comment saurons-nous si nous avons atteint nos objectifs ? Et ainsi de
suite.
La planification de programmes comporte de nombreux niveaux et
se définit dans le temps. Elle peut être à court, moyen
ou long terme. Dans le contexte d'une évaluation, cependant, il est
important de déterminer dans quelle mesure le plan est clairement
communiqué et utilisé en tant qu'instrument de gestion. Il faudra
pour ce faire avoir des plans écrits.
C'est dans cet esprit que P. DICKER (1959) cité par M.
Godet écrit : « un plan à long terme est
avant tout une volonté d'agir en vue de modifier le cours des
évènements avec profit » En pratique, pour se
rapprocher de ce futur désiré, il faut se doter des
stratégies, c'est-à-dire un ensemble de règles de
conduite.33(*)
Donc, comme nous l'avions dit là-dessus, parmi toutes
ces définitions, nous nous adhérons à la définition
de KL. ACKOFF (1992) cité par M. Godet .Car dans sa
définition, il a émaillé deux concepts clés de la
planification.
Pour ce faire, l'auteur à définit la
planification d'abord comme « l'effet de concevoir un futur
désiré », en suite « mettre en
place des moyens » pour parvenir à ce futur
désiré. Le premier aspect montre : quand nous planifions,
nous devons déjà avoir en tête « le
prototype » de ce que nous désirons. Et comme nous avons
déjà le prototype, nous devons affecter des moyens capable de
réaliser le prototype concus.si non, nous allons aboutir à un
mauvais résultat malgré la conception du prototype. C'est le
deuxième paramètre de la définition. Dans le contexte de
la définition de cet auteur nous comprenons que l'avenir ne doit pas
seulement être subit mais aussi voulu.
1.4. Nécessité de
Planifier
Il y'a deux grandes raisons qui fait qu'on puisse
planifier :
1er. Raison : le besoin de pallier à la
carence des connaissance ( des études ou des analyses) pour informer
les agents économiques sur le contexte de leur action ou pour garantir
une prise de décision éclairée. Il faut donc collecter
l'information pour le bien être de la population. En tout état de
cause, les études (de faisabilité, de rentabilité) doivent
précéder l'investissement.
2em. Raison : la caution à l'obtention du
crédit, aides ou ressources extérieures où les bailleurs
des fonds exigent leur utilisation dans le cadre d'un plan de
développement. Pour terminer le succès de l'exécution du
plan pour atteindre les objectifs que l'on s'est assignés exige que tout
le monde soit mobilisé ou se sente lié par celui-ci (plan) et
c'est le travail que doivent faire les organes de sensibilisation, encadrement
et mobilisation des masses populaires.
1.5. Les Concepts de Base en
Planification
1.5.1. Le plan :
Le plan est d'abord le document qui détermine pour une
période donnée, le schéma de développement
économique, social, durable et culturel d'un pays.
Selon François PHILIZON, le plan est un ensemble
cohérent d'objectifs particuliers en fonction desquels il s'agit
d'organiser le plus rapidement possible les moyens dont on dispose. La
cohérence est l'une des caractéristiques essentielles de la
planification dans ce sens qu'elle s'oppose au gaspillage.33(*)
Le plan est un tableau d'ensemble d'actions programmées
tandis que la planification est un processus social, politique,
économique, technique intégrant toutes les opérations de
la conception du plan jusqu'à son évaluation.
Donc le plan est un ensemble des programmes et projets
cohérant contenant dans un document.
1.5.2. Intervention
Une intervention peut être définie comme un
projet ou un programme réalisé dans un secteur donné, dans
le but de résoudre les problèmes prioritaires de ce secteur. Pour
ce faire, le PNUD définit le projet comme une intervention intervenant
pendant une période déterminée, d'un ensemble
d'activités planifiées et qui sont mutuellement en relation entre
elles pour atteindre un but déterminé.
La raison d'être d'une intervention est de traiter des
besoins, des problèmes ou des enjeux qui sont considérés
comme prioritaires dans un contexte donné et qui ne peuvent pas
être traités plus efficacement par une option alternative.
C'est au stade de la programmation qu'il faut justifier la
raison d'être de l'intervention. Au stade de l'évaluation, il
convient d'en rappeler les principaux éléments ou de les
reconstruire si les documents de programmation sont imprécis.
1.5.3. Le projet
A. Etymologie et définition
L'introduction du concept projet dans notre vocabulaire,
vulgaire comme scientifique, nous vient du mot latin «
projectum» de « projicere", Le préfixe
pro signifie qui « précède dans le Temps» et
le radical « jacere » signifie «jeter
». Depuis, la gestion de projet s'en est approprié le terme et en a
fait une expression d'un sens moins riche, invariable, mais nettement plus
précis. Tel que défini par le PMI ((PMBOK), 2000,) : « Un
projet est une entreprise temporaire décidée dans le but de
créer un produit, un service ou un résultat unique."
Paradoxalement, selon la littérature scientifique de la gestion de
projet, cette définition ne correspond que partiellement à la
définition généralement acceptée.34(*)
Pour Michel EMERI, un projet consiste à vouloir
réaliser une idée ayant un caractère nouveau. Cette
réalisation est unique, elle est éphémère, il faut
un certain temps pour la réaliser.35(*)
Selon Wysocki Une séquence
d'activités uniques, complexes et connectées, avec pour but
d'atteindre un objectif. Ceci doit être réalisé à
l'intérieur d'un cadre temporel, d'un budget et en respect de
spécifications.36(*)
Pour la commission européenne, un projet est
un ensemble d'activités visant à atteindre, dans des
délais fixés et avec un budget donné, des objectifs
clairement définis.37(*)
La définition de la commission européenne met en
exergue quatre éléments pour parler d'un projet. Le premier
élément est « activité », le
deuxième élément est « les
délais », le troisième élément est
« le budget », enfin le quatrième
élément est « objectif ». La présence
de ces quatre éléments est indispensable pour parler d'un projet.
Nous adhérons complètement à cette
définition de la CE, car dans un projet il faut la présence de
ces quatre éléments interdépendants. On ne peut pas parler
du projet sans les activités, car c'est l'ensemble des taches à
réaliser qui forme les activités.et les activités
s'exécutent pour la réalisation des résultats entendus
dans la logique d'intervention. Et une fois les résultats entendus sont
réalisés, cela va amener à l'atteinte des objectifs
spécifiques, qui sont les objectifs originaux et opérationnels du
projet. Et c'est grâce aux objectifs spécifiques que les
bénéficiaires trouvent le bien fondé du projet pour la
réalisation de leur problème.
En dehors des activités, nous avons le budget et ceci,
est un moyen financier alloué à un projet pour la
réalisation des activités. Et lorsque les activités sont
réalisées correctement il y a atteinte des objectifs
spécifiques. Car les activités sont là pour l'atteinte des
objectifs.
Le troisième élément est les objectifs,
aucun projet ne peut être efficace sans la présence des objectifs.
Les objectifs dans un langage purement technique c'est le résultat
à atteindre, hors ces résultats se définis une
réponse au problème des bénéficiaires du projet.
C'est pourquoi les objectifs doivent être là au moment même
de la conception du projet.
Il ne suffit pas seulement avoir des objectifs, mais il faut
que ces objectifs soient clairement définit. Quand nous parlons des
objectifs clairement définit, nous nous attendons aux indicateurs
objectivement vérifiables dès la planification, et qui va vous
permettre de comprendre si vous avez atteint vos objectifs tel que
définit ou pas. Enfin, le dernier élément est le
délai, un projet ne rêvait pas un caractère permanent. Par
conséquent la durée doit être clairement définie.
Car le fonctionnement des différentes ressources dans le projet sont
fonctions de la durée. La date du début et de la fin doivent
être précisée. Sans aucune précision au niveau de la
durée du projet, les ressources seront utilisées
irrationnellement.
Même si nous adhérons à la
définition de la CE, mais quelques élément ont
été exclu dans cette définition. A la place du
« budget » qui est une ressource financière parmi
tant d'autres ressources, la commission européenne aurait dû
parler des « ressources ». Par ce que dans un projet il y a
la conjugaison des différentes ressources, notamment :
matérielle, financière, humaines, l'information... mais dans la
définition de ce dernier, il y a seulement une seule ressource, comme si
avec le budget seulement qu'on pouvait réaliser le projet et atteindre
les objectifs tel que définit.
B. Typologie des projets
Les objectifs, les domaines et l'échelle de projets de
développement peuvent être très variés. Les petits
projets peuvent nécessiter que de faibles investissements financiers et
ne durer que quelques mois tandis que des projets de grande envergure peuvent
mettre en jeu des millions d'euros et s'étaler sur plusieurs
années. Compte tenu de cette diversité, il est important que la
Gestion du Cycle de Projet favorise l'application souple des
modalités/règles standards de travail.
Les projets peuvent être classés par
finalité et par activité, mais dans le cadre de ce travail nous
allons seulement étudier et classifier le projet par finalité et
non par activité.
B.1. Classification des projets par finalité
Nous étudions dans ce point quelques grands types de
projets: le lancement d'un produit nouveau, l'amélioration de la
productivité, les aménagements sociaux, les projets collectifs et
les projets de développement.
B.1.1. Projets de création de produits nouveaux
Leur originalité tient d'abord au fait que nous
cherchons à mesurer la rentabilité d'un produit qui n'existe pas
encore. Par ailleurs, il est possible dans le cas d'un développement
dans une entreprise déjà créée que
l'activité nouvelle absorbe une part de charges déjà
existantes .Ceci va entraîner quelques difficultés de mesure. Une
de leurs particularités essentielles tient au passage de l'idée
au pro duit (génie industriel et techniques marketing)
Pour aboutir au produit, il sera nécessaire de
définir les caractéristiques du bien (ou du service), de son
marché et de son processus d'élaboration. Le point le plus
sensible est souvent représenté par le marché du pro duit
(validité des prévisions commerciales). Ceci pose le
problème de l'adaptation de la capacité de production et de son
évolution par la montée en production.38(*)
B.1.2. Projets d'investissements de productivité
Leur finalité tient au fait que l'entreprise cherche
à mesurer l'opportunité du changement d'un équipement, et
non la rentabilité de l'équipe ment (problème de la
catégorie précédente). De ce fait, la rentabilité
du produit peut rester bonne et le changement d'équipement
s'avérer mauvais (et inversement). Le produit est connu, la demande
déjà appréciée. Toute la difficulté
réside dans le calcul des coûts et notamment l'intégration
correcte des changements induits par le nouvel équipement 1; le
coût de la formation, de la nouvelle organisation, ainsi que la surcharge
administrative. Il faudra généralement tenir compte de la valeur
de l'équipement ancien (cas de cession). Tout remplacement de
matériel important peut s'assimiler à ce type de projet, dans la
mesure où le remplacement ne se fait pas à l'identique. Le
problème est alors de savoir quand remplacer l'équipement.
B.1.3. Projets d'investissements de capacité
Ce type de projet combine des éléments de
figures antérieures: le changement de dimension du marché (type
A) et le changement d'équipe ment (type B). La finalité de ce
type de projet est le changement de taille de la production à partir
d'une modification de la demande. Il s'agit donc de déterminer une
nouvelle capacité optimale de l'investissement. Parmi leurs
particularités, nous retrouverons les points sensibles
précédents: L'incertitude du nouveau marché,
l'intégration du coût du changement technologique. Le
problème déjà soulevé de répartition des
charges entre ancien et nouveau devient plus aigu
B.1.4. Projets d'investissements collectifs ou sociaux
Le terme social a un double sens ; il peut signifier ce qui
concerne le personnel d'une entreprise ou la nature collective du projet, dans
le sens de national (ou encore public).
Dans le premier cas, nous trouvons les investissements
relatifs aux conditions générales de vie dans une entreprise
(équipements administra tifs de toutes sortes). Ils sont
nécessaires à toutes les catégories de projets. Et
à ce titre, ils doivent être intégrés aux
investissements directement productifs (en totalité ou par un
mécanisme de répartition). Néanmoins ils peuvent faire
l'objet d'une étude spécifique. Ils sont destinés alors
à obtenir une meilleure intégration du personnel (point de vue
interne 1) ou même simplement une meilleure image de marque (point de vue
externe).
Dans ce cas, l'étude de leur rentabilité ne peut
être menée qu'avec des indicateurs propres, par exemple la
diminution du « turn over» ou l'amélioration du rendement du
travail. Le terme de rentabilité sociale a également fait son
apparition. Dans le second cas, nous avons tous les projets
d'aménagement (d'infra structure) ou de façon
générale tous les projets publics de substitution à
l'initiative privée. L'étude de ces projets ne devrait être
analysée que du point de vue de la collectivité (internationale,
nationale ou régionale) par opposition à celui plus étroit
d'un agent. Seule l'évaluation économique peut rendre compte de
l'opportunité (ou du choix) de ces projets (cf. supra, critères
économiques). Cette approche est par exemple celle d'EDF! GDF Les
coûts sont également un point sensible, en raison de leur ampleur
et souvent de leur caractère novateur. La rentabilité est
calculée sur le très long terme (Taux Interne de
Rentabilité calculé sur 60 ans pour le tunnel sous la Manche).
39(*)
A côté de ces grands projets, nous trouvons de
plus en plus une catégorie intermédiaire de projets, publics
(réalisés par une collectivité locale) mais ayant les
caractéristiques d'un projet d'entreprise (réalisation d'un
service). Ce type de projets ne vise pas la rentabilité mais exige une
autonomie de fonctionnement (parfois obligatoire dans le cadre
européen). Il s'agit de projets de services locaux donc de dimension
modeste. Citons le cas des projets de médiathèques, de service de
proximité ou de services aux entreprises. Autrefois, ces projets
étaient peu évalués en raison de leur caractère
public et local (seule l'existence préalable de fonds décidait de
leur réalisation). Or aujourd'hui avec la plus grande autonomie locale
face à de plus larges possibilités de réalisation, une
réflexion sur l'utilisation des fonds est devenue indispensable. La
particularité de l'évaluation de ces projets locaux tient souvent
au montage financier qui va intégrer plusieurs partenaires.
B.1.5. Projets de développement
Ces projets peuvent concerner toutes les catégories
précédentes, mais avec une composante particulière dans la
finalité, qui est celle du développement. Etant donné
l'ampleur des problèmes, seules quelques remarques seront
formulées pour indiquer les points qui nous semblent essentiels:
La transposition des techniques mises au point dans des pays
n'ayant pas atteint le même niveau de développement (à
l'Ouest comme à l'Est);
Le problème de greffe du projet sur le lieu
d'implantation avec des risques plus élevés de rejet
(particulièrement en milieu rural);
Le développement comme facteur propre,
c'est-à-dire ayant un coût spécifique lié à
sa finalité et qu'il est important d'isoler, pour par exemple des
questions de modalité de financement ou de contrôle des
coûts.
Souvent dans ce type de projet, il est prévu
d'atteindre en quelques années un niveau de production maximal à
partir d'inputs classiques (avec malheureusement souvent un faible taux de
réussite). Il serait au contraire intéressant de faire
apparaître le coût du développement à part, en plus
des coûts classiques de production, comme c'est par exemple fait pour la
formation. Ceci permettrait peut-être de mieux effectuer le suivi et
l'évaluation ex post de ces projets.40(*)
1.5.4. Rapport entre projets, programmes et
politiques:
Un projet correctement formulé devrait émaner du
bon équilibre entre les priorités de l'organisme financeur en
matière de politique du développement et les priorités de
développement du partenaire. Dans le cadre de ces priorités, les
antennes exécutives du gouvernement ou d'organismes non-gouvernementaux
définissent les grandes lignes nécessaires à la mise en
oeuvre de décisions de politique. Ces grandes lignes sont souvent
baptisées programmes, et, à l'instar des projets, ils peuvent
varier considérablement en ce qui concerne le domaine et
l'échelle. La définition du programme dépend
essentiellement de la façon dont les autorités responsables
décident de le définir.
Ainsi, un programme peut :
Couvrir un secteur entier (par ex.: programme du secteur de la
santé);
Se concentrer sur une partie du secteur de la santé
(par ex.: un programme de soins de santé essentiels);
Consister en un ensemble de projets ayant un
thème/point focal commun (par ex.: programme de liens universitaires
ANASE-UE);
Ou définir un projet vaste consistant en
différentes composantes.
1.5.5. Le cycle de projet
Le projet étant un ensemble d'activité, ayant
des ressources limitées, avec des objectifs précis,
réalisé dans un temps déterminé, a aussi ces
différentes phases qu'on doit bien gérer. Jusqu'à
présent il n'y a pas de consensus quant aux phases du cycle de projet.
Car chaque organisme à ces cycles de vie des projets, selon leur
inspiration et motivation. Nous voyons que l'UE parle du six phases dans le
cycle de projet ou programme. Tandis que la Banque mondiale s'accroche aussi
aux six phases mais ces phases sont différentes de celles de l'EU. Quant
à la FAO, ce dernier parle du 7 phases. Et le cycle standard de PMI,
mise sur quatre phases. Donc, jusqu'à présent, il n'y a pas
d'attente quant au modèle type du cycle de projet.
Malgré cette divergence, nous définition quand
même « le cycle de projet » et
« la gestion du cycle de projet » selon les
différents auteurs et les différents organismes.
En effet, le cycle de projet est un moyen de
considérer les principaux éléments que les projets ont en
commun et la façon dont ils s'articulent entre eux. La définition
précise de ce cycle et de ses étapes varie selon les
organisations. 41(*)
Pour Rachel Black man, le processus de planification et de
gestion des projets peut être dessiné comme un cercle.42(*) Hors le cercle est un cycle
qui tourne au tour de lui-même, et revient à la fin à la
position initiale. Donc si nous comprenons bien sa définition, nous
disons que le cycle des projets est un ensemble de processus de planification
et de gestion des projets.
Selon la commission européenne, pour parler du cycle de
projet, il faut voir La planification et la mise en oeuvre des projets,
suivent une séquence bien établie, qui débute par une
stratégie convenue, qui mène à l'idée d'une action
donnée, qui est ensuite formulée, mise en oeuvre, et
évaluée en vue d'améliorer la stratégie et les
interventions futures.43(*)
La Commission Européenne, en 2005définit le
cycle de projet comme la succession des phases de vie d'un projet, depuis le
cadre de programmation d'où émergent les prémisses de
l'idée initiale jusqu'aux activités d'évaluation qui
suivent son exécution. L'idée de cycle fait
référence à la répétition des phases d'un
projet à l'autre et au fait que les leçons tirées de la
dernière phase d'un cycle (l'évaluation) sont censées
inspirer et influencer les projets suivants. Mais il est bien évident
qu'aucun projet individuel n'est censé tourner en rond, puisque ses
étapes s'enchaînent linéairement dans le temps.44(*)
1.5.6. La gestion du cycle de projet
La définition de la gestion du cycle de projet
dépend aussi d'un organisme à un autre. Par conséquent,
nous donnons les définitions qui cadrent à notre travail.
La commission européenne définit la gestion du
cycle de projet comme une expression utilisée pour désigner
l'activité de gestion et la prise de décision pendant le cycle du
projet (y compris les missions, rôles et responsabilités,
documents clés et choix de décisions).45(*)
Pour Mostafa YAHYAOUI, la Gestion du cycle de projets est un
ensemble de concepts, de techniques, d'instruments et de pratiques qui permet
à des gestionnaires du cycle de projets de les faire évoluer au
travers des divers phases du cycle propres à chaque projet et ce, sur
base de décisions faites en connaissance de cause...46(*)
Quant à Rachel Blackman, la gestion du cycle de projet
(GCP) est le terme donné au processus de planification et de gestion des
projets, des programmes et des organisations. Il est largement utilisé
dans le secteur opérationnel et il est de plus en plus utilisé
par les organisations de développement.47(*)
A. La Gestion du Cycle de Projet contribue à garantir
que :
· les projets appuient les grands objectifs de la
politique des bailleurs de fonds et de ses partenaires au
développement;
· les projets correspondent à une stratégie
convenue et soient pertinents par rapport aux problèmes des
groupes/bénéficiaires ciblés;
· les projets soient réalisables, ce qui veut
dire que les objectifs sont réalistes compte tenu des contraintes
liées à l'environnement et aux capacités des acteurs
impliqués; et
· les avantages générés par les
projets soient durables. Pour faciliter l'obtention de ces résultats,
· la gestion du cycle de projet :
ü requiert la participation active des parties prenantes
clés et vise à promouvoir l'appropriation locale;
ü exploite l'approche du Cadre Logique (ainsi que
d'autres outils) pour réaliser un certain nombre d'analyses clés
(y compris celles des parties prenantes, des problèmes, des objectifs et
des stratégies);
ü incorpore les critères clés
d'appréciation de la qualité à chaque étape du
cycle du projet; et
ü requiert la fourniture de document(s) clés de
bonne qualité à chaque phase (avec concepts et définitions
largement utilisés), pour appuyer une prise de décision
éclairée.
La gestion du cycle de projet s'articule autour d'un cycle de
projet, ce qui assure que tous les aspects du projet sont pris en compte. Une
valeur fondamentale de la méthode de GCP est que les aspects du projet
sont réexaminés tout au long de son cycle. Cela assure que tout
changement intervenu sera inclus dans la conception du projet. En
conséquence, les projets sont plus susceptibles de réussir et
d'être durables.48(*)
1.5.7. Le gestionnaire de projet et le gestionnaire du
cycle de projet
Un gestionnaire de projet est responsable des activités
qui mènent aux résultats lors de la phase d'exécution. En
revanche, le gestionnaire du cycle de projets doit s'assurer de la bonne
gestion de chacune des 6 phases du cycle de projets en formulant les termes de
référence pour chaque phase et en vérifiant la
qualité de la gestion de chaque phase. 49(*)
1.5.8. Programme et Gestion de programme
A. Vicissitude du concept Programme
La vicissitude de ce terme pour nous les techniciens de
développement est que chaque individu dans la société
parle du programme. Et là chacun emploi ce dernier selon son inspiration
ou sa vision, hors pour nous ce terme à une grande portée que
les gens des « cafe du commerces » sont loin de
comprendre vraiment le fonds.
Considérant, cette grande difficulté, nous
essayons d'expliciter le concept programme en profondeur, et cette fois selon
les experts en la matière.
B. Définition de Programme
Le concept programme a également plusieurs
définitions et pour définir le terme programme, il faut voir plus
l'aspect objectif. Car la plupart des programmes poursuivent l'atteinte des
objectifs. A cet effet, chacun (école, auteur, organisme, institution)
à sa façon de voir le terme programme.
Le Petit guide, fruit de l'expérience accumulée
par le Conseil scientifique de l'évaluation dans son activité
prescrite par le décret du 22 janvier 1990, défini le concept
programme de cette manière :
« Le terme programme désigne, en
principe, une séquence d'action limitée dans le temps et,
surtout, définie précisément dans ses moyens et ses
objectifs opératoires (on parlera, par exemple, d'un programme de 20 000
stages pour chômeurs de longue durée) ».50(*)
Le programme est aussi défini comme un ensemble
cohérent et structuré d'objectifs, d'activités et de
ressources humaines, financières, matérielles et
informationnelles, regroupés pour offrir des produits et des services
particuliers qui satisfassent les besoins ciblés d'une population
prédéterminée ».51(*)
Selon la C.E., le Programme est une Série de projets
ayant un objectif global commun.52(*) La commission européenne commente encore de
manière beaucoup plus précise et enlève certaine
ambigüité sur ce concept dans son document de méthode de
l'aide des lignes directrices de gestion du cycle de projet en ce
terme :
Le programme Peut avoir plusieurs sens, soit: (i) un
ensemble de projets réunis dans le cadre des objectifs globaux; (ii) un
ensemble d'initiatives/de services en cours soutenant des objectifs communs
(soit un programme de soins de santé de base); ou (iii) un programme
sectoriel, défini par l'organisme étatique responsable (cf. un
programme de santé sectoriel). 53(*)
Pour MUNDER (1977) cité par Mohamed
Hamid, le programme est un exposé des buts et des objectifs d'une
organisation, associée à la description d'une situation et un
exposé des problèmes et des situations
envisagées.54(*)
Le centre de recherche pour le développement
intégral, en sigle CRDI, pour cet
organisme le programme est un Groupe de projets, services et
activités connexes destinés à atteindre des buts
précis.55(*)
LA C.E défini encore le programme
comme un ensemble d'interventions homogènes, regroupées pour
atteindre des objectifs globaux. Il est délimité en termes de
calendrier et de budget et placé, le plus souvent, sous la
responsabilité d'un comité de pilotage. 56(*) Un programme homogène
est constitué de projets parallèles et similaires.
L'évaluation d'un programme homogène peut procéder par
synthèse d'évaluations de projets ou par extrapolation à
partir d'un échantillon de projets.
Chen (2005) cité par STÉPHANIE MONGIAT (dans
son mémoire de maitrise), définit un programme comme un
système ouvert et systémique, composé d'un ensemble de
ressources (humaines, matérielles et financières) et de moyens
(interventions, activités) appelés intrants. Il est mis
en oeuvre à l'intérieur d'un processus en interaction
avec son environnement pour atteindre des objectifs liés de près
ou de loin à l'amélioration du bien-être de sa
clientèle dont les résultats rendent compte du
degré de transformation atteint.57(*)
Nadeau (1990) cité GABRIELA FALERO, pour cet auteur
le concept programme est un ensemble d'activités qui regroupent pour
leur réalisation des ressources humaines, matérielles et
financières afin de produire des services particuliers à une
population dans le but d'en changer l'état. 58(*)
Pour Jean-Philippe Leboeuf dans son article sur le management
de projets, Un programme est une collection de projets. Ces projets doivent
être accomplis dans un ordre précis pour que le programme puisse
être considéré comme terminé. L'objectif d'un
programme est plus large que celui d'un projet isolé. Au contraire des
projets, les programmes peuvent avoir plusieurs buts.59(*)
Tandis que Pour Bibeau et Plante (1988) cité encore par
GABRIELA dans Legendre (1993), un programme est un ensemble cohérent,
organisé et structuré d'objectifs, d'activités et de
ressources, justifiés sur la base des besoins à satisfaire dans
une société, un milieu ou une collectivité et placé
sous la responsabilité d'une ou de plusieurs personnes.60(*)
1.6. Typologie de la
planification
Les différents types de la planification se
dégagent à partir de l'analyse, de l'évolution et de
l'expérience de la planification à travers le monde, selon mode
de l'intervention de l'Etat ou de sa politique dans la gestion du pays. Selon
des objectifs de la planification de développement et de l'approche de
la planification utilisée.
1.6.1. Planification économique
A. Types de la planification selon l'intervention de
l'Etat :
Quand on considère le mode d'intervention de l'Etat
dans la gestion de l'économie du pays, il se dégage 3 types de la
planification :
· Planification impérative, c'est-à-dire
centralisée
· Planification libérale ou indicative ;
· Planification mixte (indicative et
impérative)
A.1. Planification impérative, c'est-à-dire
centralisée
Ici l'Etat intervient directement dans la gestion de
l'ensemble de l'économie nationale. Il s'agit de type de la
planification dite : centralisée, planifiée ou
collectiviste. On trouvait cela en URSS jusqu'avant la
perestroïka, et dans les pays de l'Europe de l'Est. Donc
l'intervention de l'état va jusqu'à la gestion courante de
l'économie à travers les entreprise (publiques) pour fixer les
objectifs à atteindre comme la quantité des intrants à
produire, le niveau de salaires et des prix, le volume des interventions.
Etc.
Le gouvernement influence activement et directement
l'évolution de l'économie du pays à travers un organe
central de planification (cas de soviet suprême en URSS), un
ministère du plan au nom du patri voir URSS qui procède à
l'allocation des ressources en fonction des besoins du plan.
Donc la planification oriente les investissements, ici, la
planification oriente les investissements vers les projets efficaces de
développement, on contrôle la rentabilité du projet et son
effet sur l'ensemble de la vie du milieu concerné et de la vie
nationale. Ce type de la planification freine ou bloque les initiatives au sein
des entreprises, (c'est-à-dire qu'il ne développe pas une classe
d'entrepreneur) la créativité n'existe pas car on regarde
l'état. Et la production met à la disposition de
l'économie nationale envie de la consommation locale des produits des
mauvaises qualités généralement.
Son avantage est qu'à tout moment la production est
là et à bas prix souvent car imposé par l'Etat.
A.2. Planification libérale ou indicative :
L'état se limite à indiquer les orientations
fondamentales souhaitées, à créer les conditions
favorables à la réalisation des objectifs de décisions
dans le sens souhaité ou indiqué par le plan. C'est le
libéralisme, l'état se limite seulement à indiquer, il
crée la bonne condition incitant à produire, pour tirer les
investissements dans un secteur donnés, mais laisse la liberté
aux investisseurs de décider.
L'état intervient indirectement dans les
décisions des agents économiques : les ménages, les
entreprises, l'administration publique à travers la
règlementation et les mesures fiscales, monétaires et autres qui
poussent ces derniers à se comporter selon les directives du plan.
L'état offre des avantages fiscaux qui incitent librement les
investisseurs à opérer librement leurs choix, dans le sens
indiqué par le plan.
Ce type de planification est d'application dans les pays
capitalistes où domine la primauté de l'initiative privée
dans l'organisation de l'activité économique. La planification
joue un rôle indirect mais important dans le processus de
développement, car elle oriente les investissements. L'état y
joue un rôle indicatif en offrant aux agents économiques le loisir
de prendre des décisions dans le sens souhaité par le plan, des
mesures fiscales comme remise des impôts, exonération pour le
plan, des remises des impôts, exonération pour les investissements
dans le secteur jugé prioritaire et régions jugées
prioritaires.61(*)
A.3. Planification mixte (indicative et impérative)
Elle est issue de la combinaison de 2 types
précités mais, cette planification est donc impérative
pour les actions initiées dans le secteur public (la RDC a une
planification impérative), mais elle est aussi indicative pour les
actions qui touchent le secteur privé. Cette planification est une
combinaison du type indicatif et impératif.
Ce type de planification est de mise dans les PVD où il
y a des interventions de l'Etat remarquables à coté de celles du
secteur privé peu développé.
B. Les types de la planification selon la portée des
objectifs poursuivis
Selon la portée des objectifs poursuivis, on distingue
3 types :
· Planification par projet
· Planification sectorielle
· Planification macroéconomique ou globale.
B.1. Planification par projet
Ce type constitue le début de la planification surtout
dans les pays à économie mixte. On concentre les efforts sur
quelques bons projets capables d'entrainer le développement d'un secteur
où de l'ensemble de l'économie nationale.
B.2. Planification sectorielle
Elle divise l'économie du pas ou l'économie
à planifier en secteurs principaux considérés comme
clé ou capable d'entrainer le reste de l'économie nationale. Ici
on peut retenir par exemple le secteur minier et dans ce cadre, on peut
opérer le choix des minerais à exploiter. Il faut arrêter
une priorité. Ici il y a développement de l'idée des
« pôles de croissance » on peut concentrer les
investissements importants sur le secteur agricole et compter sur ses effets
positifs en disant que son développement va entrainer le
développement d'autre secteurs de l'économie national. Car il a
été démontré que la croissance de la reproduction
agricole peut améliorer l'approvisionnement des manufactures en
matière premières et réduire la dépendance du pas
vis-à-vis des biens alimentaires importés.
Il faut noter que l'efficacité de la planification
sectorielle exige un réseau développé des relations
intersectorielles qu'on ne trouve pas dans les pays en voie de
développement mais très avancées dans les pays
développés. Elle est utile pour le pays où l'appareil
statistique est encore rudimentaire de promouvoir le développement de
celle-ci. Car sans statistique, il n'y a pas de développement.62(*)
B.3. Planification macroéconomique ou globale.
C'est la vraie planification pour les pays en voie de
développement, il est souhaitable de faire la planification sectorielle.
La planification macroéconomique est celle qui couvre la totalité
ou l'ensemble des secteurs de la vie nationale du pays. C'est la forme la plus
évoluée de la planification, la méthode consiste à
déterminer d'abord l'objectif principal ou global du plan à
savoir : « le taux de croissance à atteindre ».
L'objectif doit être chiffré : par exemple 4%, un autre
indicateur de taux de croissance du niveau de vie et de référer
au taux d'accroissement démographique. Il est préférable
que le taux de croissance du niveau de vie soit supérieur au taux
d'accroissement démographique, mais généralement dans nos
pays sous-développés, il est souvent inferieur. Ce qui pose de
problème d'alimentation de la population.
Si nous trouvons dans un plan un objectif de 40% de taux de
croissance, il s'agit de la planification globale :
· On calcule généralement le montant de
l'épargne ou de l'investissement à réaliser pour atteindre
cet objectif. Ce type de plan permet de déterminer le régime de
l'économie nationale qui peut être un régime (socialiste,
capitaliste, libéralisme concerté)
· La politique du taux de change (être flottant, ou
fixe)
Bref : ces objectifs de portée
générale(ou global) concernent l'économie dans son
ensemble.
Notons que ces 3 types de planification sont partiels et on
peut les appliquer séparément que lorsque le problème
à résoudre a été correctement identifié.
Pour choisir le type de planification, il faut d'abord identifier vos
problèmes, sont -ils conjoncturels ou structurels ? Par exemple,
s'il est établi que le problème crucial de l'économie
congolaise est celui de l'équilibre de sa balance des payements, on peut
recourir à une planification macroéconomique. Car le
déséquilibre de la balance des transports, il faut recourir
à une planification sectorielle.
Il faut noter que le diagnostic de l'économie permet
d'identifier la nature des problèmes à résoudre. S'il est
démontré que les problèmes de l'économie sont
multiples et indépendants, on recourt à la planification
macroéconomique.
C. TYPES DE PLANIFICATION SELON LA DUREE DU PLAN
Les plans de développement sont établis pour une
durée d'une période déterminée. Plusieurs facteurs
expliquent (la durée permet de comprendre la nature et la
complexité des problèmes à résoudre) les
différences des durées des plans de développement d'un
pays. (La première caractéristique de plan est qu'il a une
durée). Il s'agit de considère d'abord des impératifs
internes d'ordre administratif ou politiques. Mais, il y a aussi des facteurs
externes.
On tient compte de la nature des problèmes à
résoudre par le plan, des données techniques. Il y a aussi des
considérations d'ordre politiques. Notons aussi que les problèmes
structurels exigent des solutions avec un plan de longue durée.63(*)
1.6.2. Planification du développement
En général, toute planification est un processus
qui se déroule en 3 étapes ou phases successives qui sont les
mêmes dans tous les pays (en RDC, en France, Russie) il s'agit
de :
· L'élaboration (y compris la
préparation)
· L'exécution ou mise en oeuvre et suivi
· L'évaluation ou contrôle
A. L'élaboration (y compris la préparation)
Cette étape concerne l'élaboration, la
préparation (du plan) ou la conception du plan.
La préparation consiste à faire le diagnostic de
l'économie à planifier pour identifier la nature et les causes
des principaux problèmes à résoudre qui freinent le
développement du pays. Les problèmes doivent être bien
connus sinon on risque de poser un mauvais diagnostic. Cette phase porte
généralement sur l'établissement des bilans
macroéconomique, sectoriels et régionaux.
Les bilans macroéconomiques portent sur l'examen de
l'évolution des agrégats macroéconomiques comme le PIB, le
déficit du budget national, de balance du commerce extérieur, les
prix des biens, les salaires, le taux de change, le taux
d'intérêt, etc. Et pour permettre de porter un jugement sur
l'efficacité des différentes politiques utilisées en
matière fiscale et des prix.
B. Exécution ou mise en oeuvre du plan
Il s'agit de la mise en oeuvre ou la réalisation de
toutes les actions prévues dans le plan. Donc l'exécution du plan
intéresse la plupart des citoyens d'un pas qui doivent y apporter un
concours actif (c'est-à-dire savoir mobiliser les énergies des
personnes autour de grands projets publics). Il faudra aussi dénoncer
tous les méfaits qui se produit sur le projet en chantier (ex : vol
du ciment, vol de carburant etc.)
L'exécution du plan nécessite la mise en plan
des structures et une organisation efficace. Les structures d'exécutions
à créer sont par exemple : économiques, une
entreprise, une coopérative, unité de production où
certains projets c'est-à-dire pour réaliser tel projet, il faut
la mise en oeuvre dans notre coin d'une usine.
C. Contrôle ou évaluation du plan
L'organisme central de planification doit surveiller et
évaluer constamment l'état d'avancement des projets et programmes
inscrits au plan. Il doit apprécier la valeur et qualité du
résultat obtenu sur le terrain et déceler les goulots
d'étranglement afin de proposer la recommandation pour leur
résolution éventuelle.
Il faut éviter en planification l'utilisation du terme
contrôle car il est coercitif et policier, ainsi parle-t-on
d'évaluation. Mais nous savons que le plan est une loi et entant que tel
on doit poursuivre les transgresseurs au succès des objectifs
définis.
L'organisme central de planification doit procéder
à des évaluations trimestrielles, semestrielles ou annuelles des
états d'avancement du plan sur terrain pour garantir les chances de sa
réussite.64(*)
1.6.3. Planification de projet ou programme de
développement
Dans ce point, nous analysons les différents types de
la planification de projet ou programme de développement
utilisées par les organismes internationaux du développement.
A cet effet, nous misons sur la planification
stratégique, la planification structurelle, la planification
organisationnelle, la planification opérationnelle, et la planification
financière.
A. Planification stratégique
Une stratégie est une approche ou un plan
général. Donc la planification stratégique est la
planification générale permettant la bonne gestion d'un
processus. La planification stratégique vous sort des activités
quotidiennes de votre activité ou de votre projet. Elle vous fournit un
aperçu d'ensemble sur ce que vous faites et où vous allez. La
planification stratégique apporte de la clarté à ce que
vous voulez faire et à la manière dont vous allez y arriver, en
comparaison d'un plan d'action qui ne concerne que les activités
quotidiennes.65(*)
A.1. Importance de la planification stratégique
La planification stratégique vous permet de
répondre aux questions suivantes :
· Qui sommes-nous ?
· Quelles sont nos capacités ? Qui sommes-nous
capables de faire ?
· Quels problèmes cherchons-nous à
résoudre ?
· Quelle différence essayons-nous de faire ?
· A quelles questions critiques devons-nous
répondre ?
· A quoi devrions-nous allouer nos ressources ? Quelles
devraient être nos priorités ?
C'est seulement une fois que vous aurez répondu
à ces questions que vous pourrez répondre à celles qui
suivent :
· Quel devrait être notre objectif immédiat
?
· Comment devrions-nous nous organiser pour atteindre cet
objectif ?
· Qui fera quoi et quand ?
Un plan stratégique n'est pas quelque chose de rigide.
Cependant, il vous y apporter les paramètres à partir desquels
vous allez travailler. C'est pourquoi il est important de :
· Etablir votre plan stratégique sur une
réelle compréhension de l'environnement extérieur
· Utiliser le travail que vous avez déjà
réalisé pour améliorer votre compréhension de
l'environnement extérieur et de vos capacités, de vos forces et
de vos faiblesses
A.2. Planifier pour développer un plan
stratégique
Le développement d'un plan stratégique n'est pas
quelque chose qui peut se faire d'une manière ad hoc, lors
d'une réunion classique de planification ou lors d'une réunion du
personnel. Cela demande une planification soignée afin que ce plan soit
bien développé et qu'il le soit de manière intelligible.
Lorsque vous développez ou que vous révisez un plan
stratégique, vous déterminez des paramètres qui
influenceront le travail de votre organisation, généralement pour
une durée de deux ou trois ans ou même plus. Il est donc important
de consacrer suffisamment de temps et d'énergie au développement
de votre plan stratégique.66(*)
A.3. Terminologie et concepts propres à la
planification stratégique67(*)
Mission
|
Raison d'être de l'entreprise
Produit ou service qu'elle offre
|
Haute direction
|
Noyau dirigeant au « sommet » de
l'entreprise
Niveau où s'élaborent la mission, la
stratégie et les orientations générales de l'entreprise
|
Environnement
|
Ensemble des faits, circonstances, conditions et personnes qui
touchent de près ou de loin l'entreprise.
L'environnement se subdivise en deux dimensions :
Environnement extérieur : environnement macro
Environnement interne : industrie / secteur
|
Ressources
|
Éléments financiers, matériels et humains
dont dispose l'entreprise
|
Contrainte
|
Entrave, contrainte ou obligation qui imposent des limites
à l'action.
Contrainte fixe : incontournable
Contrainte mobile : modifiable à
l'intérieur de certaines limites
Contrainte externe : provient de l'environnement, d'une
loi, d'un concurrent
Contrainte interne : provient des ressources, de la
technologie dont l'entreprise dispose
|
Politique
|
Énoncé de principe qui sert de guide à
l'action
|
Procédure
|
Façon d'opérer dans le cours de la
réalisation de tâches précises
|
Objectif
|
Résultat final ou but précis à atteindre
|
Critère
|
Unité de mesure dont on se sert pour comparer deux ou
plusieurs options ou objectifs
|
Budget
|
État prévisible des fonds dont l'entreprise
compte se servir.
|
Source : document de la planification
générale et stratégique
B. PLANIFICATION STRUCTURELLE
La planification structurelle (quoi faire ?) consiste à
fractionner le projet en tâches élémentaires,
préciser le contenu exact de ces tâches et regrouper ces
tâches dans une structure correspondant à la stratégie de
gestion envisagée pour la réalisation du projet. La planification
structurelle doit produire trois types de résultats :
· une liste exhaustive des tâches à
accomplir pour réaliser le produit qui constitue la finalité du
projet ;
· une description du contenu de chaque tâche ;
· une structure logique regroupant les tâches selon
certains paramètres utiles pour la gestion de la réalisation du
projet.
On appelle souvent « lotissement structuré du
travail » (Work Breakdown structure - WBS) le processus et le
résultat de la planification structurelle. On désigne aussi le
résultat par les expressions « organigramme des tâches »
et « structure de fractionnement des tâches »68(*)
C. Planification organisationnelle
La planification organisationnelle (qui fera quoi ?)
consiste à choisir les personnes et les organisations pour
réaliser les tâches ainsi identifiées; leur expliquer leur
rôle dans le projet et définir les relations entre elles et avec
les autres intervenants.
Trois considérations principales devraient inspirer
l'action du chef de projet au moment où il effectue cette assignation.
1. Il est impératif que la responsabilité de
chaque tâche soit assignée à une seule personne ou à
un seul organisme; si cela semble difficile et que deux intervenants (ou plus)
réclament à bon droit la responsabilité d'une tâche,
il est préférable de procéder à un découpage
plus poussé jusqu'à ce que chacune de ses parties puisse
être confiée logiquement à un seul intervenant.
2. Il ne suffit pas d'assigner la tâche à un
intervenant; il faut aussi, obligatoirement, que le chef de projet obtienne son
accord à l'exécuter à l'intérieur des contraintes
budgétaires et autres et s'assure que le mandat confié est bien
compris.
3. Le nom de l'intervenant responsable doit être
ajouté à la fiche de tâche et celle-ci communiquée
à l'intervenant.69(*)
Pour mieux organiser ces projets, toute organisation doit
choisir la façon dont ces ressources seront gérées. Il
existe plusieurs types de structures. Entre autre, on trouve :
La structure fonctionnelle possède les trois
caractéristiques suivantes : La responsabilité du projet est
confiée à un service ou à une division fonctionnelle, dont
le directeur choisit normalement le chef de projet parmi ses
subordonnés. Le chef de projet se rapporte à un cadre fonctionnel
de ce service ou de cette division. Les collaborateurs immédiats du chef
de projet, les membres de l'équipe de projet, sont habituellement
choisis dans le même service. Ce sont souvent les subordonnés du
chef de projet.
La structure fonctionnelle est bien adaptée à la
gestion d'un projet qui présente l'une ou l'autre des
caractéristiques suivantes : La nature du projet correspond bien au
domaine principal ou exclusif de spécialisation ou de
responsabilité du service auquel on en confie la gestion. Les autres
fonctions ou services de l'entreprise sont peu ou pas impliqués dans le
projet. L'entreprise réalise plusieurs projets comparables et aucun en
soi n'a en lui-même de très grande importance stratégique.
La structure Task Force Pour mieux réaliser un projet
important ou d'envergure, une entreprise peut se donner une structure de
gestion temporaire, ad hoc, de grande visibilité, de type commando,
généralement nommée TASK FORCE, qui présente
certaines particularités. La Task Force convient lorsqu'une entreprise
doit réaliser un très petit nombre de projets importants
(idéalement, un seul), de longue durée (six mois au minimum),
d'une importance stratégique significative et de nature
multidisciplinaire.
La structure par projet peut être vue comme la
juxtaposition ou le fonctionnement parallèle de quelques équipes
de structure de type commando. Dans ce cas, la responsabilité des
projets est confiée à des groupes autonomes, dont chacun
gère l'ensemble de ses ressources. Le projet n'est pas rattaché
à un service, mais à un chef de projet qui est un cadre de haut
niveau. L'équipe de projet est formée de personnes choisies par
le chef de projet et affectées au projet à plein temps pour la
durée de ce dernier ou de l'une de ses principales phases. Lorsqu'un
projet se termine, sa structure administrative est dissoute et le personnel est
affecté à un autre projet.
La structure matricielle peut être vue comme un ensemble
de structures en Task Force permanentes, appliquées de façon
systématique à plusieurs projets multidisciplinaires
réalisés simultanément et consécutivement, en
coexistence et en coopération avec la structure fonctionnelle normale de
l'entreprise. Dans la structure matricielle, un cadre de très haut
niveau est responsable de tous les projets réalisés par
l'entreprise: c'est sa seule responsabilité. La structure matricielle
convient bien à une organisation qui réalise des projets tout en
exerçant régulièrement des activités fonctionnelles
ou encore, à une entreprise qui réalise principalement des
projets, mais dans laquelle on souhaite regrouper les spécialistes en
unités disciplinaires. Certains bureaux de génie-conseil, par
exemple, fonctionnent régulièrement en structure matricielle.
Cette structure convient aussi pour la réalisation simultanée de
projets multidisciplinaires importants, mais pas assez importants pour
justifier l'adoption de la structure de type commando.
On clôture le sujet de la planification structurelle,
mais sans oublier de parler de la stratégie de gestion des parties
prenantes. Ces dernières sont constituées des personnes qui sont
affectées positivement ou négativement par les activités
ou le résultat final du projet. Elles y ont quelque chose à
gagner ou à perdre. Elles ont un intérêt direct ou
indirect, réel ou présumé dans le projet. Cela inclut les
gens qui travaillent sur le projet, ceux qui l'influencent et les autres qui
seront ultimement affectés par le projet.
D. Planification opérationnelle
La planification opérationnelle (quand faire quoi
?) consiste à déterminer la durée des
différentes tâches, l'agencement des tâches les unes avec
les autres et établir un calendrier prévisionnel de
réalisation indiquant le moment où chacune devra être
exécutée, compte tenu des échéances
imposées. L'ordonnancement des tâches s'effectue
généralement à l'aide d'un logiciel.
Quelques outils de la planification opérationnelle :
· La méthode GANTT : Elle fait ressortir la
durée des tâches du projet par rapport aux dates
d'exécution.
· Les techniques PERT/CPM : Ce sont des techniques
algorithmiques de coordination des activités et des ressources
nécessaires pour mener à bien un projet en respectant certaines
contraintes de temps ou de ressources financières.
· La méthode du chemin critique : C'est une forme
de réseau de priorité qui montre les relations
séquentielles entre les différentes activités d'un projet
à l'aide d'un réseau. Elle permet d'identifier le chemin critique
du projet, soit la suite la plus longue des activités reliées
entre elles dans le réseau. Toute activité retardée sur le
chemin critique retardera la fin du projet.70(*)
D.1. Eléments de la planification opérationnelle
D.1.1. La planification détaillée des
activités
La planification détaillée des activités
de contenu est une activité relativement simple. La démarche
à suivre est semblable à celle de la planification des
activités pour chaque résultat intermédiaire : il
faut détailler toutes les sous-activités nécessaires pour
atteindre la réalisation de l'activité en question. Si
nécessaire, l'on peut même ajouter un niveau supplémentaire
de détails (des « sous-sous-activités»).
Cependant, un plan trop détaillé doit être
évité. Le niveau de détails approprié est difficile
à décider d'avance et dépend du moment dans le cycle de
projet. Au moment d'identification la description des activités doit
permettre de proposer un ordre de grandeur du budget. A la fin de la
formulation, le détail dans la description des activités doit
permettre l'élaboration d'un budget exact.
Au moment où l'exécution du projet
démarre la description des activités doit permettre :
un échelonnement (planification dans le temps)
adéquat des activités
une répartition adéquate des tâches et
des responsabilités
une estimation adéquate des moyens financiers et
humains ainsi qu'un calcul précis des coûts
D.1.2. La planification détaillée des
activités de gestion
Comme il a déjà été dit, ces
activités de gestion sont nécessaires pour soutenir et
gérer les activités de contenu. Nous distinguons ci-après
cinq groupes d'activités de gestion qui concernent chacun un aspect
spécifique de l'intervention :
· activités liées à la gestion du
temps
· activités liées à la gestion des
finances
· activités liées à la garantie de
la qualité de l'intervention
· activités liées au processus
d'information (au sein de l'intervention, et entre l'intervention et son
environnement)
· activités liées à l'organisation
du personnel affecté à l'intervention.
Les activités dans ce domaine peuvent être
considérées comme des efforts pour guider les activités de
contenu. En d'autres mots, chacune des activités de contenu peut
être abordée sous l'angle de chacun des cinq aspects de la
gestion. (Temps, finance, qualité, information, organisation du
personnel). 71(*)
Cette idée peut être schématiquement
représentée comme suit :
Ce schéma montre également que chaque aspect de
gestion influence directement le contenu des activités et aura à
partir de ce moment un impact sur l'efficacité et l'efficience de
l'intervention.
a) Planification de l'aspect temps
La planification de
l'aspect « temps » (on parle souvent
d'échelonnement) concerne les décisions qui doivent être
prises en fonction du facteur temps. Le facteur temps intervient dans les
décisions concernant les délais de réalisation, la date de
commencement d'une activité et la question de savoir si plusieurs
activités seront (pourront être) réalisées
simultanément ou pas.
· Cette planification doit :
ü déterminer le temps nécessaire pour
chaque activité et pour l'intervention dans sa totalité ;
ü relier l'exécution des activités au
calendrier (parallèlement ou consécutivement à d'autres
activités) ;
ü suivre la réalisation des activités selon
le cycle de gestion (voir plus haut). Contrôler la mise en oeuvre des
activités suivant le cycle de gestion (voir plus haut).
· Quelques instruments pour la planification du temps
sont :
ü le chronogramme «network planning" ;
ü le chronogramme GANTT
b) La planification de l'aspect
« finances »
Elle porte sur la planification financière de toutes
les activités qui coûtent de l'argent et/ ou produisent un
revenu.
· Elle doit :
ü fixer le coût total de l'intervention ;
ü fixer le coût et le revenu de chaque
activité (de contenu et de gestion) ;
ü fixer les activités et procédures de la
gestion financière (budget, comptabilité, caisse,) ;
ü planifier les liquidités de l'intervention
(dépenses et recette en fonction du calendrier),
ü suivre la réalisation des activités de la
gestion financière selon le cycle de gestion (voir plus haut)
Il existe une abondante littérature sur les techniques
spécifiques de la gestion financière, aussi bien sur la
planification financière au sens strict que sur l'évaluation
financière et économique d'une intervention.
c) La planification de l'aspect information
La gestion de l'aspect « information »est
importante, aussi bien au sein de l`intervention-même que pour ses
relations avec son environnement :
au sein de l'intervention elle-même, chaque membre
produit et reçoit des informations qui doivent être
diffusées aux autres d'une part, d'autre part, chacun est
dépendant de l'information des autres ;
l'intervention est sensée fournir de l'information
(par exemple: des rapports et programmes) à son environnement et
dépend souvent pour son développement des informations venant de
l'extérieur.
· Dans cette optique, la planification de l'aspect
« information » porte sur :
ü la planification de la production et de la distribution
au sein et en dehors de l'intervention) de toute l'information
(nécessaire concernant les activités de l'intervention ;
ü la planification de l'identification de l'information
externe nécessaire et de la façon de l'obtenir
· La planification de l'information doit :
ü déterminer l'information qui doit être
enregistrée au sein du projet ;
ü fixer les procédures de productions, de
distribution et d'archivage de cette information ;
ü suivre la réalisation des activités de
gestion de l'information selon le cycle de gestion.
La gestion de l'information est devenue très importante
ces dernières années. Il existe peu de techniques
spécifiques concernant la gestion de l'information, sauf dans le domaine
des systèmes de documentation et d'archivage.
d) La planification de l'aspect qualité
La gestion de la qualité du projet a comme objectif de
garantir que la qualité du projet corresponde aux exigences
définies au préalable.
Il est important que les exigences relatives à la
qualité de l'intervention soient formulées clairement (=dans des
termes mesurables) de sorte qu'une appréciation objective soit possible.
Le cadre logique nous fournit des indications sur la qualité requise des
objectifs et résultats intermédiaires et sur la façon de
la vérifier (colonne des indicateurs objectivement vérifiables et
les moyens de vérification).
La planification opérationnelle des activités de
contenu définit les exigences relatives aux activités.
Un suivi régulier des indicateurs objectivement
vérifiables et des activités sera cependant insuffisant pour
garantir la qualité de l'intervention. D'autres mesures doivent y
être ajoutées portant, entre autres, sur le suivi et les
suppositions.
· La planification de l'aspect qualité concerne
:
ü la collecte d'informations concernant
l'exécution des activités de contenu et de gestion (sont- elles
exécutées comme prévu ?)
ü la collecte d'informations sur l'obtention des
résultats intermédiaires (est-ce que le projet va atteindre les
résultats comme prévu
ü le suivi de l'évolution des suppositions faites
au moment de la planification
ü la formulation des recommandations et des mesures pour
garantir la qualité de l'intervention
ü l'organisation des activités d'évaluation
suivre la mise en oeuvre du contrôle de la qualité selon le cycle
de gestion.72(*)
e) Planification de l'aspect gestion du personnel
La planification de la gestion du personnel a comme but
d'assurer que toutes les tâches et responsabilités puissent
être exécutées de façon appropriée par les
personnes responsables.
· La planification de l'aspect personnel
concerne :
ü la définition de l'attribution des tâches
et responsabilités (au sein de l'organisation et dans sa relation avec
l'environnement),
ü les procédures de communication formelle au sein
de l'organisation,
ü les mécanismes de prise de décision,
ü la motivation du personnel et la constitution des
équipes de travail (team building),
ü l'évaluation du personnel : sanctions /
récompense
· Des instruments intéressants pour ce faire
sont :
ü les diagrammes spécifiant les
responsabilités par activités ;
ü la description des tâches et
responsabilités ;
ü les procédures de communication et de prise de
décisions ;
ü le plan d'activités par personne :
chronogramme et budget (moyens)
ü l'analyse des besoins en formation du personnel est le
plan de formation ;
ü des entretiens d'évaluation avec le personnel
ü des sessions d `auto-formation
f) La détermination de la structure interne de
l'intervention
Les interventions dans le domaine du développement sont
souvent des initiatives uniques dans ce sens qu'elles se fixent une
série d'objectifs particuliers dans un environnement particulier. Par
conséquent, il n'existe guère des modèles organisationnels
dont on peut s'inspirer pour la définition de la structure de
l'intervention.
En plus, une intervention peut changer de caractère
pendant la période de son exécution de sorte qu'une structure
flexible, qui puisse s'adapter facilement aux changements, est
nécessaire.
La détermination de la structure de l'intervention doit
se baser sur l'identification de relations logiques parmi toutes les
activités identifiées. Plusieurs « logiques »
peuvent être utilisées pour déterminer cette structure, par
exemple :
organisation selon des relations géographiques
(p.ex. : secteur Nord, secteur analyse et préparation, secteur
exécution, secteur évaluation),
organisation selon les « produits »
(résultats intermédiaires) que l'intervention doit
réaliser,
etc.
Dans les interventions de développement, on recommande
de suivre la dernière logique (organisation selon les résultats
intermédiaires) comme première logique dans laquelle une autre
logique peut éventuellement s'insérer.
Une fois que la structure d'intervention a été
bien déterminée, l'on peut procéder à la
répartition des tâches et responsabilités (regroupement
logique des activités dans des fonctions ayant chacune une certaine
responsabilité). Cette description de fonction servira de base à
l'établissement de profils pour le recrutement du personnel.
E. Planification financière
La planification financière (pour combien ?)
consiste à évaluer le coût de chaque tâche et les
coûts indirects afférents au projet; vérifier si le budget
octroyé par le promoteur est adéquat et le répartir entre
les tâches et les intervenants; prévoir les mouvements de
trésorerie durant la réalisation du projet. La planification
financière consiste donc à évaluer le coût
d'exécution de chaque tâche. Dans plusieurs projets, une grande
partie du coût d'exécution provient du coût des ressources
humaines qui sont affectées à la tâche. L'évaluation
du coût d'exécution de chaque tâche sera donc basée
en grande partie sur une évaluation de la quantité de ressources
humaines nécessaires pour l'exécution de la tâche telle que
planifiée. Cette évaluation est souvent mesurée en
personnes-jours ou en personnes-heures. 73(*)
L'utilisation de l'outil informatique dans la planification de
projet : l'informatique a facilité la tâche aux gestionnaires et
planificateurs pour mieux gérer leurs projets tout en réalisant
un certain nombre de tâches dans un intervalle de temps très court
et cela en utilisant le logiciel Microsoft Project, qui exige le suivi et le
respect d'un certain nombre de règles pour pouvoir le manipuler ;
d'autre part ce dernier nous fournira des résultats très
pertinents dans un laps de temps très court. D'autant plus que la
modification des données est prise en compte pour l'ensemble des
éléments du projet de manière automatique.
SECTION 2 : SUIVI OU
MONITORING D'UN PROGRAMME OU D'UN PROJET
2.1. Suivre et piloter son
projet ou programme
Si les activités de planification déterminent
où l'on va et comment on y va, les activités de pilotage et de
suivi de projet permettent d'identifier où l'on en est (constat) et
où l'on en sera réellement (projection, par anticipation, sur la
fin du projet) ; on sait en effet que des aléas viennent perturber le
déroulement du projet et que le taux de progression n'est jamais celui
qu'on a prévu : ainsi les actions régulières de suivi de
projet atténuent-elles l'effet de ces aléas.
Plus ce suivi sera rigoureux et plus les indicateurs du
tableau de bord seront pertinents, meilleure sera la qualité de la
décision pour ramener le projet sur la trajectoire de la
réussite. Un bon suivi de projet tient en la disponibilité
d'informations fiables et à jour. Ces indicateurs, éventuellement
outillés et automatisés, remontent des alertes au chef de projet,
mais ce dernier, avec son équipe, à la responsabilité de
les interpréter et de prendre les décisions pour
déclencher les actions qui s'imposent.74(*)
Piloter et suivre son projet, dans une démarche
classique, consiste à suivre et analyser les écarts par rapport
à un plan préétabli ; dans un projet agile, piloter
signifie s'adapter en permanence pour mieux progresser vers l'objectif que l'on
s'est fixé. Quel est, selon la démarche, le choix des indicateurs
; quelles sont les modalités de suivi et de reporting, et la
fréquence de ces activités ?
2 .2. Quels indicateurs
suivre
La stratégie de suivi et de pilotage est définie
à chaque projet, en fonction de sa taille ou de sa criticité, du
nombre d'acteurs ou encore du contexte contractuel : processus de suivi,
indicateurs retenus, rôles, fréquence de collecte et de diffusion,
mode de communication. Bien évidemment, la démarche
adoptée, qui se caractérise par une approche soit
prédictive, soit agile, et par une formalisation plus ou moins
outillée du planning, va impacter les modalités de suivi du
projet. Les indicateurs de contrôle et les outils de pilotage varient
selon la stratégie retenue pour la planification et la conduite du
projet dans son ensemble.
Néanmoins, quatre questions sont communes à tout
chef de projet soucieux de piloter son projet : « Quelle quantité
de travail avons-nous réalisée à ce jour ?»;
« Quelle quantité de travail nous reste-t-il à
réaliser ? » ; « Qu'avons-nous dépensé ? »
et « Combien allons-nous dépenser en tout ? », si nous voulons
réaliser ce qui a été défini...
Dans une approche classique, le chef de projet focalise sur le
suivi du délai et du budget, en particulier parce qu'une démarche
prédictive s'attache à respecter ce qui a été
figé dans le planning de départ. Mais le tableau de bord, outil
de contrôle et de suivi, ne se limite pas à la surveillance des
délais et du budget. Il comporte également des indicateurs
relatifs à la performance réalisée, à la
qualité de cette performance et au suivi des risques.
2.3. La performance
La performance d'un projet à un instant est la part de
l'ensemble des travaux qui a été réellement
réalisée : « Qu'avons-nous produit, à ce jour ?
» La difficulté réside dans la valorisation de cette
performance ; on peut dénombrer un nombre d'activités
réalisées, un nombre de fonctionnalités ou d'exigences
développées et validées, un nombre de points de fonction
ou de cas d'utilisation implémentés...
La technique phare de suivi de performance est celle de la
Earned Value Management System (EVMS) ou technique de la valeur acquise,
standardisée depuis les années 1980 par le Département of
Energy, le Département of Défense et la Nasa, aux
États-Unis. La technique de la valeur acquise, décrite dans le
PMBOK du PMI, définit précisément les indicateurs pour
contrôler, outre les coûts et les délais, la performance
réalisée. Dans un premier temps, on observe, puis on compare par
rapport à ce qui a été planifié et
budgété, et enfin, on anticipe la fin du projet.
2.4. La qualité
Mesurer la performance est une chose, évaluer la
qualité de cette performance en est une autre. Il n'est pas dit que les
activités réalisées ou les fonctionnalités
développées remplissent les critères d'évaluation
ou satisfassent le client !
On peut distinguer la qualité perçue et la
qualité intrinsèque d'un produit. La qualité perçue
est celle que l'on mesure en observant la conformité du produit aux
attentes et/ou aux exigences exprimées ; en appréciant
l'ergonomie d'une application ou encore en testant ses performances. (Si un
utilisateur attend le résultat d'une requête, le temps de
réponse doit être rapide, si l'on veut lui apporter confort et
efficacité ; cela ne veut pas dire que tous les traitements de
l'application doivent être rapides, mais ceux qu'il perçoit par
ses interactions avec l'application doivent l'être.) La qualité
intrinsèque est moins visible mais à un impact sur la robustesse,
l'évolutivité ou la maintenance d'un produit : existe-t-il du
code dupliqué ou du code « mort » jamais sollicité ? Y
a-t-il du code complexe, du code qui ne vérifie pas les cas d'erreurs ou
mal testé ? Ces défauts ne sont pas systématiquement
« perceptibles » par l'utilisateur mais peuvent dégrader la
qualité globale d'un produit, satisfaisant toutes les
fonctionnalités et ayant une excellente ergonomie.
Le contrôle qualité, défini comme l'effort
de détection des défauts, peut être déclenché
après les développements, considérant que, pour effectuer
ces contrôles, les activités de codage doivent être
achevées. Mais il peut être également mené
dès les premiers développements afin de dépister et de
corriger au plus tôt d'éventuelles anomalies. Là encore, la
stratégie, classique ou agile, organise différemment ces
activités.75(*)
Un certain nombre d'indicateurs liés à ces
aspects qualité doivent donc également être
intégrés à la liste des indicateurs de suivi du chef de
projet : nombre de non-conformités, nombre de demandes de changements
dans les exigences, nombre de tests, leçons apprises...
2.5. Les Risques
L'objectif de la gestion des risques est d'anticiper sur le
déroulement du projet et de prendre des décisions sur les actions
à mener. Comme l'effet de surprise peut être
désagréable, on anticipe et on imagine les scénarios
catastrophes, en identifiant les risques et les menaces qui pourraient
compromettre le succès du projet.
2.5.1. Les Risques que l'on peut rencontrer dans un
projet ou programme
Le PMI propose une structure des risques ; celle-ci distingue
:
· Les risques techniques : liés au domaine
fonctionnel, à la stabilité des exigences, aux technologies mises
en oeuvre, à la complexité des interfaces, aux exigences de
performance, au niveau de qualité requis...
· Les risques externes : liés aux sous-traitants
et aux fournisseurs, aux réglementations, au marché, aux clients
(disponibilité, circuits de validation)...
· Les risques organisationnels : liés aux
ressources, aux dépendances du projet, au financement, aux
priorités...
Les risques de management du projet : liés aux
estimations, à la planification, à la maîtrise des
techniques de management, à la communication, à la
méthodologie utilisée...
2.6. Comment suivre les
indicateurs
Un suivi rigoureux du projet s'appuie sur un relevé
régulier des mesures. Le choix des indicateurs est
déterminé, si cela n'a été fait au niveau de
l'organisation, à chaque début de projet. Leur pertinence doit
être appréciée en fonction de la taille et de la
maturité de l'équipe projet, de la demande du client, du
comité de pilotage et du comité de projet, des enjeux du projet
pour l'entreprise, des risques identifiés, de l'environnement
contractuel du projet ou encore des outils utilisés.
Ainsi, le chef de projet et l'équipe déterminent
les éléments qui doivent figurer dans leur tableau de bord, outil
indispensable de pilotage du projet. La collecte des informations ne peut se
faire que sur la base d'un consensus au sein de l'équipe. Il se peut que
tout le monde ne joue pas le jeu, en particulier dans une équipe
traditionnelle, qui n'a pas été sensibilisée à la
notion de performance et de résultats collectifs. Qui ne s'est pas senti
« fliqué », en devant fournir précisément le
détail de ses heures consommées ?
La collecte est par conséquent souvent laborieuse,
souvent manuelle ou peu automatisée, la consolidation se
révélant, de surcroît, souvent lourde. Par exemple, chaque
membre de l'équipe doit préciser, pour chaque activité
dont il a la responsabilité, si elle a démarré, a
avancé ou est terminée, et estime le « reste à faire
» associé à ce pointage. Au final, le chef de projet doit
avoir une visibilité sur les activités qui auraient dû
démarrer, celles qui auraient dû se terminer, les activités
supplémentaires qui se sont avérées nécessaires.
Un effort significatif doit, par conséquent, être
consacré à la sensibilisation des équipes pour fournir
cette information. Il est idéal de recueillir les informations de
l'équipe quotidiennement. En effet, cela ne prend que quelques minutes
pour faire le point sur le travail effectué et fournir une information
fiable. Et ce, quelle que soit l'approche adoptée pour conduire le
projet. Cela prendra davantage de temps le vendredi soir ou le lundi matin,
pour se remémorer le travail réalisé et le temps
passé sur la semaine qui s'est écoulée, avec des
données qui ne pourront être qu'approximatives.
2.7. La stratégie de
Tests
Un chef de projet doit, avec son équipe, se poser deux
questions : « Comment s'assurer que le produit est conforme aux
attentes du client ? » et « Appliquons-nous les
bonnes pratiques pour livrer un produit de qualité ? ». À
partir de là, il doit définir quelle stratégie de test,
vérification et validation doit être mise en place.
Il faut définir la stratégie en amont du projet
afin de déterminer l'organisation à mettre en place, les outils
à installer ou les ressources à prévoir. Bien
évidemment, elle « colle » aussi à l'approche retenue
quant au déroulement du projet. Deux approches, radicalement
différentes, sont envisageables : l'une, traditionnelle, consiste
à mener tous les tests d'intégration et de validation en fin de
cycle de vie par une équipe dédiée ; l'autre, agile,
intègre les activités de tests au développement du
produit.
1. Traditionnellement, la recherche de défauts
s'effectue dans une phase dédiée après la phase de
développement ; les défauts sont enregistrés dans un outil
consacré à la gestion des anomalies, puis corrigés par la
suite ; certains défauts peuvent être détectés dans
le cycle de développement, mais ils sont généralement
corrigés ultérieurement. Le raisonnement qui sous-tend cette
approche est le suivant : pour tester, il faut avoir codé ; afin de ne
pas perdre de temps en tests inutiles menés sur des versions
intermédiaires de l'application, qu'il faudrait rejouer à
nouveau, cette activité est planifiée en fin de projet.
L'inconvénient en est que, si l'on a pris du retard dès le
début du projet, la phase de tests sera sacrifiée, faute de temps
et de budget, les tests bâclés, les failles rapidement «
colmatées » et le produit final mis en production dans un
état de qualité plus ou moins satisfaisant.
2. Il en va tout autrement avec la stratégie agile
puisqu'on intègre le test dès le démarrage du projet, et
non dans une phase dédiée. En effet, on considère que la
détection et la correction tardives des défauts coûtent
beaucoup plus cher que lorsqu'ils sont détectés à leur
source (principes du pair-programming). La recherche de défauts est
initialisée dès les premiers développements et est
permanente tout au long du projet ; la correction des défauts est une
activité parallèle aux développements, qui s'effectue dans
chaque itération; cela répond à l'objectif de disposer
d'une application toujours opérationnelle, même en cours de
réalisation.76(*)
2.8. Suivre les risques
Quelles sont les activités autour de la gestion des
risques ?
· Recenser et caractériser les risques : cette
activité doit être menée collectivement et de façon
itérative, car la liste des risques n'est pas définitive au cours
du projet : certains risques peuvent apparaître, d'autres
disparaître.
· Analyser et valoriser les risques : il s'agit de
qualifier et hiérarchiser les risques en fonction de leur
probabilité d'occurrence et de leur impact sur les projets s'ils se
concrétisent ; on établit ainsi une liste
hiérarchisée selon la criticité de chaque risque : la
criticité est fonction de la probabilité d'occurrence et de la
gravité du risque. Une fois analysés, les effets de chacun de ces
risques sur le budget (dépassement), sur le délai (retard), sur
le niveau de qualité (dysfonctionnement ou taux élevé
d'anomalies) ou sur le périmètre (exigence non satisfaite)
doivent être évalués.
Formaliser les risques : une liste de risques est
dressée à partir d'une fiche individuelle élaborée
pour chaque risque rappelant tous les éléments des étapes
d'identification et d'analyse.
Planifier les réponses aux risques : élaborer
des actions pour améliorer les opportunités favorables et
réduire les menaces.
Surveiller et maîtriser les risques : suivre les
risques, surveiller et identifier les risques nouveaux, exécuter les
plans de réponse aux risques et évaluer leur
efficacité.
A. Les actions possibles face aux risques
L'objectif est de déterminer les actions qui
atténueront ou éventuellement feront disparaître les
menaces affectant le projet. Il existe plusieurs stratégies de
réponse aux risques :
L'évitement consiste à éliminer la
menace, en apportant par exemple des compétences externes
supplémentaires si un risque lié aux ressources a
été identifié, ou en supprimant une exigence si elle a
généré ce risque.
Le transfert consiste à détourner vers un tiers
(sous-traitant, autre département) l'impact négatif et la
responsabilité de le gérer (exemple : risques financiers).
La réduction consiste à « jouer » avec
la probabilité d'occurrence et la gravité du risque ou encore
avec les différentes variables du projet afin de les amener à un
niveau acceptable (le maquettage, le prototypage ou les tests sont des moyens
de réduire les risques).
L'acceptation consiste à ne rien faire et parer les
impacts du risque, s'il se concrétise, en puisant dans une provision
pour risques si elle a été prévue (budget de
réserve, délai surestimé).
La surveillance consiste à lancer des actions, si l'on
atteint un seuil d'alerte prédéterminé, afin d'enrayer le
risque.
D'un projet à l'autre, on retrouve souvent les
mêmes risques ; voilà pourquoi il est indispensable de mener cette
gestion collectivement, chacun apportant son éclairage en fonction de
ses expériences passées. Il est également
recommandé d'organiser la capitalisation autour des risques
eux-mêmes et des actions menées. Le chef de projet peut se
constituer une base de risques et l'alimenter à chaque projet ; s'il
existe un PMO au niveau de l'organisation, celui-ci consolidera les
éléments de tous les projets pour les mettre ensuite à la
disposition de tous les chefs de projet. C'est un gain de temps et cela
évite le risque de ne pas avoir anticipé une menace !
2.9. La façon de
présenter ces indicateurs
Dans l'intérêt de toutes les parties prenantes -
l'équipe, en premier lieu, qui réalise le produit, le client qui
a commandé et paie le produit, la hiérarchie qui a des
impératifs de contrôle de gestion -, l'avancement d'un projet doit
être connu et visible en permanence. Le reporting doit s'effectuer avec
le souci de la transparence.
Il ne sert à rien de vouloir « dissimuler »
un mauvais indicateur ; plus tôt il est détecté, plus vite
il est analysé, et plus rapidement le problème est traité.
D'autant que les solutions peuvent être trouvées plus facilement
lorsque plusieurs personnes sont associées.
C'est dans un esprit collaboratif que l'équipe
communique sur les résultats ; elle doit être en confiance pour
afficher des indicateurs plus ou moins positifs selon les périodes. Le
dialogue est encouragé pour trouver des solutions adaptées.
Permanente, honnête, la communication doit
également être claire, synthétique et compréhensible
par tous : un rapport d'avancement récapitule l'information recueillie
et présente les résultats de l'analyse. Une page recto qui
consolide l'ensemble des informations recueillies peut suffire pour un premier
niveau de lecture, le détail étant disponible pour celui qui
souhaite approfondir la lecture. L'information présentée
combinera textes, diagrammes, tableaux, pictogrammes... Le mode de calcul des
indicateurs doit être expliqué, les chiffres ne devant donner lieu
à aucune interprétation.
On trouvera, par exemple, les indicateurs suivants :
· l'avancement technique, exprimé en pourcentage
ou en nombre de fonctionnalités développées ;
· l'écart en coût et en délai, au
moment du point d'avancement et à l'achèvement du projet ;
· l'estimation du reste à faire, en nombre de
fonctionnalités, en jour/homme ou en point ;
· le nombre de tests rédigés, passés
; le pourcentage de tests passés avec succès ;
· le nombre d'anomalies, leur répartition par type
;
· l'état des risques ;
· les faits marquants depuis le dernier rapport, les
décisions prises, les actions mises en oeuvre...
Il n'est pas nécessaire de multiplier inutilement le
nombre d'indicateurs, ce qui rendrait laborieuses l'élaboration puis la
lecture du rapport.
2.10. Le Pilotage du projet
Disposant de tous ces éléments d'aide à
la décision, le chef de projet et son équipe doivent
régulièrement anticiper les conditions de la poursuite du projet.
Dans une démarche traditionnelle, le travail est planifié
à l'avance ; le suivi et le pilotage consistent à contrôler
que le projet se déroule conformément aux plans initiaux.
Tout écart constaté dans la performance, les
coûts, les délais ou la qualité donne lieu à une
série de mesures correctives visant à éviter que le projet
ne s'enlise davantage. Des scénarios sont alors élaborés,
puis soumis au client, à un comité de pilotage ou toute autre
instance d'arbitrage. Ces scénarios peuvent envisager l'ajout de
ressources, le décalage d'une activité, le report d'une
fonctionnalité, l'acquisition d'un nouvel outil, le recours à une
expertise extérieure...
Mais, bien trop souvent, les contrôles, notamment
qualité, surviennent trop tard dans le projet ; on entre alors dans une
démarche curative, parfois trop tardive. Dans un projet agile, on
préfère effectuer ces contrôles le plus tôt possible
et au fil de l'eau. On se trouve alors dans une démarche
d'amélioration continue et l'on parle d'adaptations plutôt que de
mesures correctives, rendues nécessaires par les observations faites au
cours du projet. Cette démarche reconnaît l'apprentissage comme
une évidence à chaque étape d'un projet pour
améliorer et fiabiliser les pratiques à l'étape suivante.
Le test driven développement et l'intégration continue
s'inscrivent d'ailleurs dans cette démarche.
L'opportunité de mesurer l'avancement du travail
réalisé et de noter toutes les actions nécessaires pour
aider l'équipe à atteindre ses objectifs est donnée par le
Daily stand-up meeting ou Scrum quotidien d'un projet agile.77(*)
2.11. Quel est le principe du
Daily stand-up meeting
La réponse de Jean Tabaka, agile coach chez Rally
Software Development, Colorado. Les équipes agiles créent un vrai
consensus autour d'un sentiment commun de l'engagement. Le Daily stand-up
meeting joue un rôle essentiel pour aider l'équipe à
apprécier son engagement. À la différence d'un e-mail, une
réunion en face à face rassemblant l'équipe donne ce
sentiment commun de l'engagement.
Voici comment il apporte une vraie valeur ajoutée
à l'équipe : chaque jour à heure fixe, l'équipe se
retrouve pour une courte réunion très ciblée. Chaque
membre de l'équipe rend compte de trois informations essentielles pour
suivre l'avancement par rapport à l'objectif de l'itération :
1) « Qu'ai-je fait hier ? » ou « Quelles sont
les tâches sur lesquelles je m'étais engagé hier, lors de
notre dernière réunion, et que j'ai réalisées ?
» Là, l'équipe aide chaque membre quant à la
façon d'être meilleur dans l'estimation de son travail
quotidien.
2) « Que vais-je faire aujourd'hui ? » ou «
Quelles sont les tâches sur lesquelles je suis susceptible de m'engager
aujourd'hui ? » À ce moment-là, les membres de
l'équipe s'entraident pour déterminer rapidement s'ils pourront
réellement honorer leur engagement. Ils savent qui peut apporter de
l'aide et qui pourrait fournir une information utile.
3) « Ai-je des difficultés ? » ou « Pour
être en mesure de faire tout ce que je peux dans le sens de l'objectif de
l'itération, comment ce problème doit-il être traité
? ». Lorsqu'un membre de l'équipe fait état d'une
difficulté, il aide le chef de projet, le coach agile, le scrum Master,
ainsi que toute l'équipe, à prendre conscience que l'engagement
est en danger. Quelque chose génère une perte de temps ou un
gaspillage des ressources. Ou bien la charge de travail suppose trop d'allers
retours d'une tâche à l'autre, de production documentaire ou de
validations.
Durant la réunion, qui dure un maximum de quinze
à vingt minutes, le scrum Master enregistre les éléments
communiqués par les membres de l'équipe et est en mesure de
mettre à jour, en temps réel, le burn down chart et le task board
de l'itération. Les décisions prises concernant des actions
à mettre en oeuvre sont également enregistrées et font
l'objet d'un traitement spécifique après la réunion. La
communication orale, privilégiée par rapport aux outils plus ou
moins sophistiqués, et la participation de tous aux réunions de
planification et de suivi facilitent ainsi la visibilité et la
coopération.
La rétrospective est également l'occasion pour
l'équipe de s'interroger sur ses bonnes et mauvaises pratiques ; cette
revue, menée à chaque fin d'itération, permet en effet
à l'équipe de dresser le bilan pour bien comprendre son processus
et analyser l'origine des anomalies ou des dysfonctionnements, sans attendre la
fin du projet. Des adaptations sont alors apportées au processus, en
fonction des leçons apprises.
Le pilotage par les risques (risk driven development)
s'inscrit aussi dans cette démarche. À partir du moment où
l'on accepte la grande part d'incertitude dans le projet et où l'on
entrevoit la nécessité de s'adapter en permanence, on
intègre la gestion des risques dans toutes les pratiques du projet au
point de la rendre transparente. Ainsi, en sélectionnant, à
chaque itération, les fonctionnalités ou les composants à
développer en priorité, en fonction aussi du nombre de risques
qu'ils permettent d'atténuer ou de supprimer, l'équipe avance,
pas à pas, en sécurisant l'étape franchie.
L'approche agile de la gestion des risques poursuit les
mêmes objectifs qu'une démarche classique, mais considère
la gestion des risques comme une part intrinsèque du cycle de vie du
projet. Les risques sont continuellement repérés et pris en
charge par tous les membres de l'équipe au travers des
différentes réunions de planification, de suivi et de bilan.
On ne trouve pas de plan formel de management des risques dans
un projet agile ; l'identification des risques est permanente (chaque jour,
à chaque itération) et le résultat est formalisé
sur les tableaux blancs, ce qui donne une grande visibilité à
chacun. Au cours des réunions quotidiennes ou lors du lancement d'une
itération, les risques sont traités soit comme des obstacles
à lever, soit comme des risques réels et sont alors
analysés comme tels. À la différence d'une approche
classique, l'ensemble de l'équipe détermine, beaucoup plus
fréquemment, les actions à mener pour réduire les menaces.
Le suivi des risques est intégré dans l'agenda des
réunions de bilan de fin d'itération ; la liste est alors
actualisée, et les modifications qui en résultent sont prises en
compte dans la planification de l'itération suivante.
Si, comme Thierry Cros1, on considère que la cause
principale des facteurs de risques est l'absence de communication entre les
acteurs du projet, on comprend aisément l'intérêt d'une
gestion « agile » des risques : tests automatisés
systématiques, démonstrations au client et feedbacks permanents,
différents niveaux de planification avec participation de l'ensemble de
l'équipe aux différentes réunions...
2.12. Ce qu'il faut retenir
Le pilotage d'un projet s'appuie sur un suivi régulier
et rigoureux d'indicateurs dont le choix dépend de l'approche
retenue.
Néanmoins, quelle que soit l'approche, ces indicateurs
doivent aider le chef de projet à répondre à quatre
questions : « Quelle quantité de travail avons-nous
réalisée à ce jour ? », « Quelle quantité
de travail nous reste-t-il à réaliser ? », «
Qu'avons-nous dépensé ? » et « Combien allons-nous
dépenser en tout ? ». La performance - le travail
réalisé -, la qualité de ce travail, le coût et le
délai de réalisation ainsi que les risques sont les principaux
indicateurs de suivi.
La technique de la valeur acquise fournit les bases d'un suivi
de la performance, du coût et du délai ; les tests, les revues et
les audits permettent de mesurer la qualité ; et une gestion des risques
continue donne les moyens d'en atténuer, voire d'en supprimer, les
effets négatifs.
Les indicateurs retenus constituent le tableau de bord du chef
de projet pour piloter son projet ; le reporting sur ces indicateurs est un
moyen de donner aux différents acteurs une visibilité sur le
déroulement du projet. Le pilotage du projet dans son ensemble,
c'est-à-dire le choix des indicateurs, les modalités et la
fréquence de leur suivi, les supports de communication, la
stratégie de tests, la gestion de la documentation, est
conditionné par l'approche retenue : une approche prédictive ou
une approche agile.78(*)
SECTION 3. EVALUATION DE
PROJET OU PROGRAMME
Dans cette section, nous définitions le concept
évaluation selon les différents auteurs, les différents
organismes, et les différentes écoles. La controverse de
l'évaluation, etc. Cela est dans le but de donner la lumière au
lecteur sur la complexité de l'évaluation.
3.1. La controverse du concept
évaluation
3.1.1. Une logique d'évaluation porteuse de
sens
Evaluer, c'est se poser la question du sens. Cette
étude certes philosophique, pose une question de valeur,
c'est-à-dire une démarche essentiellement qualitative.
L'évaluation des pratiques est donc avant tout un jugement dans les
champs décisionnels et non pas de l'ordre de sanction ou du
contrôle.79(*)
Il semble important de s'interroger également au statut
que nous accordons à l'erreur. Une erreur est considérée
à tant qu'acte involontaire, inadapté à une situation. Il
peut s'agir d'une opinion, d'une parole non conforme à la
réalité, d'une tache mal réalisée, d'un geste
inadapté... Dans un cadre pédagogique l'erreur relève du
processus du processus normal d'apprentissage. Elle est recherchée et
utilisée comme support de régulation des acquisitions. Chaque
situation analysée à partir de l'erreur se doit être
décortiquée pour en comprendre l'origine et le déroulement
afin de concevoir et adapter des solutions. En ce sens, l'évaluation
permet de savoir si les objectifs sont atteints, sinon pourquoi et quelles
sont les mesures correctives à mettre en oeuvre.80(*)
3.1.2. Évaluation : un ensemble des
concepts contradictoire ?
L'évaluation est devenue une science. Elle utilise des
méthodes issues des différents domaines tels que les
statistiques, l'épidémiologie, la sociologie ou l'anthropologie.
Elle érige son travail théorique sur des bases plus large que la
seule maitrise d'un catalogue de techniques.81(*)
Les définitions peuvent paraitre
contradictoires. « Porter un jugement sur » est une
action quantitative et qualitative qui permet, du point de vue du
décideur, de juger de la cohérence, de l'utilité de la
pertinence, de l'efficacité et de l'efficience de l'action. La
cohérence juge en fonction de l'adéquation entre le but, et les
actions entreprises. L'utilité fait référence à la
pertinence du dispositif. L'efficacité se juge en termes de nombre de
personne ayant bénéficié du dispositif. L'efficience se
calcule en termes de cout au regard du service rendu. Elle remplit alors sa
fonction « d'aide à la décision » et
s'apparente en ce sens à l'audite.82(*)
Mais dès lors qu'elle dit aussi permettre
d'améliorer l'action et revendique de la rendre plus efficiente et plus
cohérentes, elle participe à l'action et devient partie prenante
de celle-ci. Elle perd à lors la neutralité distanciée que
certain disent être le signe d'une vrai e évaluation et
s'intègre au management. De ce flou initial, par rapport à ce
qu'est ou ce que n'est pas l'évaluation, découlent de
nombreuses autres contradictions.
Sur le plan pédagogique l'évaluation est
toujours un sujet délicat qui renvoie à la question de la
réussite. De l'erreur et aux pratiques pédagogiques. Les
élèves ou les étudiants y porte une attention
particulière. L'évaluation quel que soit sa forme, catalyse
souvent les tensions, les questions, voire les conflits.la réticence que
l'on constate à l'évaluation de pratiques professionnelles
trouvent souvent leurs origines dans le vécu lors de l'apprentissage.
S'interroger sur les modalités, les acteurs et les conséquences
des évaluations permet de revenir à l'étymologie du mot
« évaluer » à savoir «
extraire de la valeur ».83(*)
Cette évaluation connotée positivement devient
alors pour les élèves une aide à l'apprentissage quelle
régule. Pour les professionnels, elle est source de satisfaction et de
motivation.
L'évaluation de projets est formative si elle est
participative ou si elle procède de l'autoévaluation.
3.2. Définition de
l'évaluation de Programme
Si l'évaluation a connu diverses définitions
à travers son évolution, les théoriciens et les praticiens
actuels s'entendent tous sur la définition suivante: l'évaluation
de programme consiste à décrire la nature et la qualité
d'un programme, au moyen d'une cueillette systématique de
données, en vue de porter un jugement et ainsi d'envisager les
décisions qui s'imposent concernant sa programmation future. Ainsi,
l'objectif est de décrire systématiquement, de porter un jugement
ou des conclusions évaluatives et finalement, de formuler des
recommandations.84(*)
3.2.1. Son évolution
Il est plus aisé de comprendre la définition
actuelle de l'évaluation de programme si on la situe dans une
perspective temporelle. Plusieurs théoriciens ont
développé des typologies qui obtiennent un certain consensus.
C'est dans cette perspective que nous avons' décidé de retenir la
typologie développée par Bouse et Bowe (1999), compte tenu
qu'elle situe l'évaluation de programme dans une perspective tant
historique qu'épistémologique. Ces auteurs rattachent
l'évolution du domaine aux quatre grands courants de pensée du
positivisme, du constructivisme radical, du modernisme et finalement, de la
démocratie délibérative.
Les premiers praticiens en évaluation de programme se
sont inscrits dans la tradition de la recherche scientifique en sciences
sociales. Campbell (1974, 1982) et Shadish, Cook et Leviton (1995), tenants du
positivisme accordent une importance aux évidences et qu'ils
résument l'acte d'évaluer à celui de mesurer. La
percée du constructivisme radical, dont Guba et Lincoln (1989) sont les
principaux tenants, permet d'enrichir la description initiale du programme en
intégrant les points de vue des différents détenteurs
d'enjeux (stakeholders). Les valeurs, opinions, points de vue,
nuancent donc les évidences recueillies. L'ingérence de
l'état dans le processus évaluatif, cause de nombreux
affrontements entre l'État et les différents détenteurs
d'enjeux, conduit à un positionnement post-modernisme de
l'évaluation de programme. Celui-ci est soutenu par des
théoriciens tels que Stromach et MacLure (1997). La démarche
évaluative adopte alors une perspective de reddition de compte.
Finalement, la perspective démocratique délibérative
(Bouse et Bowe, 1999) émerge peu à peu afin d'offrir un
contrepoids à l'ingérence de l'État. Elle envisage de
transmettre une information solide, honnête et objective aux citoyens
(Chelimsky, 1998) en respectant des principes d'inclusion, de dialogue et de
délibération (Bouse, 2004). Plus spécifiquement,
l'inclusion implique que tous les détenteurs d'enjeux associés au
programme soient intégrés au processus d'évaluation, alors
que le dialogue assure que l'ensemble des points de vue soit
présenté et représenté. La
délibération, quant à elle, assure la gestion des
éventuels conflits qui pourraient émerger de la confrontation de
valeurs et de l'interprétation des résultats. La démarche
évaluative vise à produire un jugement fondé et
argumenté en plus de tenir compte du contexte précis dans lequel
se déroule l'évaluation.
3.2.2. Ses fonctions
Ces différents développements auront permis de
cerner deux grandes fonctions à l'évaluation de programme, soit
la reddition de compte et la gestion du programme. La première
découle de l'obligation de répondre de l'exercice d'une
responsabilité ayant été conférée à
un ministère ou à un organisme et inclut les opérations de
vérification, de gestion axée sur les résultats et
d'agrément. La seconde, la gestion des programmes, consiste à la
mise en oeuvre de tous les moyens humains et matériels d'un organisme ou
d'une entreprise pour atteindre les objectifs préalablement fixés
et fait référence à l'évaluation et au pilotage
(monitoring).
3.2.3. Cas d'une intervention ponctuelle
A.
Evaluation Ex -ante
L'évaluation ex ante est réalisée avant
l'adoption ou avant la mise en oeuvre de l'intervention et constitue une aide
à sa conception. Elle vise à améliorer la conception de
l'intervention dans la mesure où elle transpose les leçons des
expériences passées dans le cadre de la nouvelle intervention.
B.
Evaluation en cours ou en fin de mise en oeuvre
L'évaluation en cours ou en fin de mise en oeuvre vise
à dégager les leçons des premières années de
mise en oeuvre de l'intervention et à ajuster le contenu de
l'intervention en cours aux réalités du terrain et/ou à
l'évolution du contexte. Elle inclut souvent un bilan des
réalisations achevées et une analyse des premiers
résultats directs et impacts obtenus. Elle vise à
améliorer l'intervention en cours et ses conclusions peuvent s'appuyer
sur des observations de terrain.
C.
Evaluation Ex post
L'évaluation ex post est
réalisée directement après ou longtemps après
l'achèvement de la mise en oeuvre. Elle se préoccupe
principalement de vérifier les impacts obtenus, d'identifier et de juger
les impacts inattendus et d'apprécier la durabilité des
bénéfices de l'intervention.
Elle permet d'observer les changements réels sur le
terrain et, si le délai n'est pas trop long, de les analyser pour
estimer ceux qui sont attribuables à l'intervention.
L'évaluation ex post vise souvent à
rendre compte aux institutions qui ont alloué les ressources. Elle aide
également à transférer l'expérience acquise dans
d'autres pays ou secteurs. 85(*)
3.2.4. Cas d'une suite
d'interventions
Beaucoup d'interventions sont organisées par cycles
successifs et présentent une relative continuité d'une
période à l'autre.
On constate souvent qu'un nouveau cycle débute alors
même que l'intervention du cycle précédent n'a pas encore
produit tous ses effets.
3.3. Le moment, le mode de
réalisation et la nature de l'évaluation.
3.3.1. L'évaluation selon le moment de
réalisation
· la revue à mi-parcours permet de suivre et,
éventuellement, réorienter l'action ;
· l'évaluation finale prend place à la fin
de l'action, elle examine les résultats et permet d'en observer les
conséquences à court terme ;
· l'évaluation ex post se situe
nettement après la clôture de l'action et s'intéresse aux
effets à moyen ou long terme (impacts).
Attention : dans certaines organisations, le concept
d'évaluation ex ante est utilisé pour désigner
l'étude de faisabilité d'un projet.
3.3.2. L'évaluation Selon le mode de
réalisation
· l'auto-évaluation assistée
réalisée par une ou plusieurs personnes directement
impliquées dans l'action évaluée, avec l'appui d'un expert
extérieur ;
· la revue interne effectuée par un agent
relevant de la structure responsable de l'action, mais n'ayant pas
été impliqué dans la conception ou la mise en oeuvre de
celle-ci.
· l'expertise évaluative pratiquée lorsque
l'administration souhaite obtenir un bilan et des recommandations dans un
délai court ;
· l'évaluation externe qui
implique un recours à des consultants extérieurs (du secteur
privé), ce qui favorise un regard neutre et neuf. Elle est toujours
souhaitable compte tenu des enjeux financiers, stratégiques et
opérationnels.
3.3.3. L'évaluation Selon la nature de
l'exercice
· Evaluations d'opérations (actions, projets,
programmes) ;
· Évaluations transversales (thématiques
ou sectorielles) ;
· Evaluations d'instruments (organismes,
opérateurs, moyens) ;
· Evaluations géographiques (actions
menées dans un pays, une région ...).
3.4. Champ de l'évaluation
Le champ central de l'évaluation correspond au contour
précis de l'intervention qui est soumise à l'évaluation.
Le champ est défini selon des dimensions variées telles que le
territoire de référence, la période
considérée, le cadre réglementaire...
3.5. Rédaction des
termes de référence d'une évaluation de programme
Les termes de référence (qu'on peut appeler
aussi « cahier des charges ») constituent l'élément
central de l'évaluation ou de l'autoévaluation, aussi bien pour
les commanditaires que pour l'évaluateur. Les termes de
référence précisent l'objet de l'évaluation, posent
les questions évaluatives et les critères qu'on souhaite
privilégier. Pour réaliser ou demander une évaluation, il
est important de constituer ce cahier des charges qui doit contenir les
éléments suivants :
3.5.1. Présentation du Programme
Contexte
Objectifs du programme
Activités et moyens
Organisation institutionnelle du programme (rôle et
fonction des acteurs)
Présentation des partenaires
Principaux résultats obtenus
Documentations et sources d'information disponibles
3.5.2. Objectifs de l'évaluation
Objectifs généraux de l'évaluation :
Présentation des motivations et enjeux de l'évaluation ;
Objectifs détaillés : Présentation des
critères sous lesquels examiner l'action (Cf. critères classiques
de l'évaluation)
3.5.3. Objets de l'évaluation :
Sur quels aspects du projet portera-t-elle ?
Quelles questions pose-t-on à l'évaluation
(questions évaluatives) ?
3.5.4. Composition de l'équipe
d'évaluation :
Nombre d'évaluateurs
Profils souhaités
3.5.5. Calendrier et déroulement de la
mission
Travail terrain
Méthode de travail
Restitution
3.5.6. Forme du rendu
Nombre de page, résumé, nombre d'exemplaires
3.5.7. Budget de l'évaluation
3.5.8. Date de remise de l'offre technique (en cas
d'appel d'offres)
SECTION 4. NOTION DU
DEVELOPPEMENT ET DU SECTEUR AGRICOLE
Dans cette section, nous parlons du concept
développement, la raison d'être de cette section est que nous ne
pouvons pas parler des projets, programmes, planification, évaluation,
suivi, sans faire allusion au concept développement. Car toutes ces
actions ont pour finalité le développement.
4.1. Le développement
Pour bien s'intégrer dans la logique de ce travail,
il est important de clarifier ce qu'on entend par développement. En
effet, le concept développement explique beaucoup des choses à la
fois, sa définition dépend des écoles et des
idéologies dont les auteurs appartiennent. Il sera imprudent et
irréfléchi pour nous de donner une seule définition du
développement, car le risque de se perdre au débat est
très élevé.
Sur ce, nous proposons trois définitions
inspirées de Commission du Sud, ONU, ACDI. Le choix de ces
trois définitions est fonction de notre appartenance à
l'école du développement. Mais à la fin de ces trois
définitions, nous avons défini le développement selon
nous.
Pour la commission du Sud, Le développement est un
processus qui permet aux êtres humains de développer leur
personnalité, de prendre confiance en eux-mêmes et de mener une
existence digne et épanouie. C'est un processus qui libère les
populations de la peur du besoin et de l'exploitation et qui fait reculer
l'oppression politique, économique et sociale. C'est par le
développement que l'indépendance politique acquiert sons sens
véritable. Il se présente comme un processus de croissance, un
mouvement qui trouve sa source première dans la société
qui est-elle même en train d'évoluer. 86(*)
Quant à l'ONU, Le droit au développement est un
droit inaliénable de l'Homme en vertu duquel toute personne humaine et
tous les peuples ont le droit de participer et de contribuer à un
développement économique, social, culturel et politique dans
lequel tous les droits de l'Homme et toutes les libertés fondamentales
puissent être pleinement réalisés et de
bénéficier de ce développement. 87(*)
Tandis que l'ACDI défini le développement
comme Processus à long terme, visant au départ à
combler les besoins de base les plus fondamentaux des personnes-nourriture, eau
potable, bonne santé, abri. Il comprend la
possibilité d'obtenir une éducation et de gagner sa vie dans une
société où les droits de la personne sont respectés
et où les femmes aussi bien que les hommes peuvent participer à
part entière à la vie de leur collectivité. Par ailleurs,
il comprend l'édification de l'infrastructure nécessaire pour
offrir les services essentiels à tous et favorise la croissance
économique en faveur de l'ensemble de la population et une
économie qui encourage l'innovation et respecte l'environnement.
(ACDI)
En fin, selon nous, le développement est un processus
de conscientisation et de changement de mentalité de l'homme dans tous
les secteurs de la société, pour quitter le stade des conditions
de vie moins humaines aux conditions de vie plus humaines.
4.1.1. Développement Participatif
On a longtemps considéré le développement
comme une sorte de transfert effectué de haut en bas, offert aux
populations supposées en retard. Or, il s'avère de plus en plus
que le développement est tout autre chose : il ne verse pas sur un
groupe humain, mais il peut provenir que lui-même, même s'il est
aidé.
Là où un développement rural s'affirme et
persiste, c'est lorsqu'il s'effectue dans les petits gouvernements locaux ou
régionaux où chacun offre son apport, où l'on
décide et travaille ensemble pour atteindre les objectifs du groupe
lui-même s'est fixé. Et l'un des caractères de ces groupes,
c'est l'existence et la pratique d'une réelle participation.88(*)
Participer, c'est prendre part à quelque chose,
s'associer à quelque chose... ou encore recevoir sa part de quelque
chose...
Il est possible de distinguer :
· La participation formelle : pour obéir,
pour éviter une sanction, pour gagner quelque chose ;
· La participation imitative : pour faire comme les
autres, ce genre de participation risque de se diluer vite en
lassitude ;
· La participation responsable : qui est celle d'un
caractère libre et volontaire, personnellement motivé à
participer. La participation dont on parle ici est évidemment la
participation responsable.
Donc, la participation peut se comprendre dans deux acceptions
ci-dessous :
· Un sens captif, centripète : je prends part
de ce qui est produit ;
· Un sens oblatif, centrifuge : j'apporte ma part
à la production.
4.2. Le secteur agricole
Le secteur agricole comprend l'agriculture, la pêche et
l'élevage. A cet effet, avant d'analyser le secteur agricole,
définissions d'abord ces trois éléments qui constituent le
secteur agricole en RDC.
· Agriculture : agriculture, ensemble des
activités concernant la domestication des plantes et des animaux,
destinées à tirer de la terre des productions utiles à
l'homme, notamment sur le plan alimentaire.89(*)
· Elevage : Élevage, activité visant,
par l'entretien, la reproduction, l'amélioration et l'utilisation
d'animaux domestiques, à la satisfaction de besoins d'ordre
matériel, alimentaire notamment, mais également d'ordre
symbolique, psychologique ou religieux.
4.2.1. Importance de l'agriculture pour le
développement
Pendant longtemps, les économistes ont
considéré que le principal rôle de l'agriculture
était de donner des bras aux secteurs industrialisés et que,
à ce titre, elle était une condition préalable au
développement. Mais, en insistant sur le fait que c'était la
seule contribution importante de l'agriculture, ils en ont
négligé d'autres fonctions substantielles. L'agriculture et
l'alimentation L'agriculture a une fonction aussi importante que celle de
fournir de la main d'oeuvre à d'autres secteurs: celle de nourrir la
population active urbaine en expansion. Autrement dit, elle doit être en
mesure de produire des excédents. Ce n'est possible qu'en augmentant la
productivité - en effet, alors que les besoins en nourriture
s'accroissent, moins de gens travaillent dans l'agriculture. Autrement dit, une
«révolution agraire» doit avoir lieu en même temps que
l'industrialisation. Les pays en développement ne peuvent pas
dépendre de l'importation de denrées alimentaires, surtout aux
premiers stades de développement, ces biens étant en
général plus onéreux que ceux produits dans le pays, en
raison des coûts de transports et des structures monopolistiques du
marché.
Au cours de l'industrialisation, la demande de produits
agricoles s'accroît avec la hausse du PIB par habitant. Selon la loi
d'Engel, lorsque le revenu s'accroît, la demande de ces produits
n'augmente pas autant que celle d'autres biens. Il n'empêche que, dans ce
cas, la demande de produits agricoles augmente. De plus, la forte expansion
démographique dans la plupart des pays en développement contribue
à l'accroissement de cette demande. Si l'agriculture ne produit pas
assez pour y répondre, il y aura des risques d'inflation, laquelle peut
freiner le développement («inflation structurelle »).
Ce n'est qu'en maîtrisant ces risques - en aidant l'agriculture autant
que le secteur moderne - que l'industrialisation aura de bons
résultats.90(*)
4.2.2. Contribution du secteur agricole à
l'économie nationale
La RDC est un pays à vocation agricole en ce que
près de 70 % de sa population vit en milieu rural et dépend
essentiellement de l'activité agricole. Le potentiel de ce secteur,
décrit plus haut, le dispose à jouer un rôle important dans
le développement socioéconomique du pays.
De manière paradoxale, la RDC enregistre, depuis
plusieurs années, une forte régression de ses performances
agricoles au point de ne plus être en mesure de répondre ou
satisfaire la demande alimentaire intérieure. Quand bien même sa
contribution au produit intérieur brut (PIB) ait été de 30
%, 34 %, et 52 % et 49,5 % respectivement en 1985, 1990, 1995 et 2005, le
secteur agricole congolais est dans une situation désastreuse. Il y a
lieu de noter que la part des principaux produits agricoles dans la valeur des
exportations a été de 9,4 % et 17 % respectivement en 1990 et
1995 (NgandaAfumba, 2005). Cette évolution ne témoigne pas d'un
véritable dynamisme du secteur agricole ni de la transformation
structurelle.91(*)
CHAPITRE 2 : METHODES
DE PLANIFICATION, DE SUIVI ET D'EVALUATION DES INTERVENTIONS DES ORGANISMES DE
DEVELOPPEMENT
Dans ce chapitre nous expliquons chaque méthode de
planification, de suivi et d'évaluation que les organismes
internationaux utilisent souvent pour faire le choix du projet ou programme.
Mais aussi pour suivre et faire des jugements de valeur afin d'en
dégager les limites.
SECTION 1. METHODES DE
PLANIFICATION DES INTERVENTIONS
En effet, toutes les méthodes ci-dessous, sont les
méthodes de la planification de projet par objectif, en sigle (pipo,
ppo, pppo, zopp, ACL...).mais chaque auteur explique ces différentes
méthodes selon son appartenance, mais néanmoins il existe des
points communs dans tout ce qu'ils dégagent.
A effet, L'abréviation PIPO signifie : Planification
des Interventions Par Objectifs. D'autres dénominations sont souvent
utilisées pour la même méthode ou des méthodes
similaires :
· PPO: Planification des Projets par Objectifs
· PPOO: Planification des Projets Orientés
Objectifs
· PPPO: Planification Participative de Projet par
Objectifs
· ZOPP : ZielOrientierte Project Planung
· ACL : Approche ou (analyse cadre logique) etc.
1.1. Importance de la
méthode de planification
La méthode sert essentiellement, au cours des phases de
programmation, planification et formulation, à planifier des
interventions de type projet ou programme sur un temps donné selon des
objectifs ou résultats à déterminer. Elle sert de
référent au cours de la mise en oeuvre et de l'évaluation.
Utilisée avec plus de flexibilité, elle peut se
révéler être un outil intéressant de communication,
de clarification et concertation entre parties prenantes intervenant sur une
même action.92(*)
1.2. Planification de projet
orientée objectif(PPOO)
Dans ce point nous allons faire quelques résumés
de la planification de projet orientée objectif. Cela veut dire que nous
présentons de manière générale le PPOO. Entre autre
la définition, le but, le déroulement général d'un
atelier de planification.
1.2.1. Définition :
La PPOO est un outil pour la planification, la mise en .oeuvre
et l'évaluation de projets. Mais c'est aussi un outil qui favorise le
processus participatif. Cette méthode permet de visualiser les
discussions et les décisions prises par le groupe avec lequel vous
travaillez. La seule contrainte est que les personnes doivent être
capables de lire et écrire. Cependant, si vous modifiez
légèrement les outils vous pourrez aussi l'utiliser avec des
personnes illettrées. Vous pouvez également les combiner avec les
méthodes utilisées dans les Evaluations participatives rurales
(EPR).93(*)
1.2.2. But :
La planification de projet orientée objectif tend
à intégrer la planification et la mise en oeuvre de
manière à améliorer la communication. La planification ne
peut être un succès que s.il s'agit d'un processus
d'équipe. Les méthodes traditionnelles de communication, telles
que les réunions au cours desquelles tout le monde est assis autour
d'une table, et discute d'une ébauche de plan, prennent beaucoup de
temps et se terminent souvent sans résultats satisfaisants.
Le travail d'équipe est un élément
central de l'approche PPOO, mais c'est aussi le plus difficile à mettre
en oeuvre. Le PPOO permet de transformer le processus de planification d'une
simple .technique. En un véritable .changement d'attitude. La valeur de
cette approche d'équipe réside dans l'utilisation par les membres
de l'équipe de leurs connaissances, leur savoir-faire et leur expertise
au maximum de leurs possibilités.
De plus, l'équipe entière participe à la
prise de décision concernant ce qui doit être entrepris, et la
façon de le faire. Ceci génère un engagement
vis-à-vis de la mise en oeuvre, de telle sorte que les membres de
l'équipe participent davantage à l'exécution du projet.
1.2.3. Qui doit participer à l'atelier de
planification ?
Les participants doivent être choisis parmi les
personnes qui seront impliquées ou affectées par le projet...
Votre premier atelier ne doit pas être trop important, probablement 5-6
personnes au maximum. La taille maximale, une fois que vous avez acquis de
l'expérience, est d'environ 15 personnes. Avant de lancer l'atelier, il
peut être utile d'examiner l'ensemble du processus avec un ou deux
collègues. Cela vous donnera une idée de la complexité du
projet, et de la manière de diriger cet atelier spécifique.
1.2.4. Le déroulement général d'un
atelier PPOO
Les étapes d'une séance de planification sont
les suivantes :
A. Analyser la situation
Vous devez :
· Etre d'accord sur le problème/la
situation dont vous aller discuter.
· Trouver quelles parties sont
impliquées ou affectées par la situation et quelle
évolution vous semble probable.
· Réaliser à quels problèmes
vous faites face et comment ils interagissent.
Décrire la situation à laquelle vous voulez
aboutir.
B. Choisir la stratégie du projet
Il est rarement possible de changer tout ce que vous voudriez.
Aussi vous devez :
Choisir ce que vous voulez changer.
Choisir l'objectif et le cadre du projet.
C. Conception du projet - regardé vers l'avenir
Quand vous avez choisi la stratégie, vous devez
concevoir le projet dans ses détails. Vous devez :
· Définir l'objectif plus en
détail.
· Définir les résultats
qui doivent être obtenus pour que l'objectif soit atteint.
· Inventorier ce dont vous avez besoin pour atteindre les
résultats : .quelles activités doivent en fait
être développées.
· Prendre en compte ce qui pourrait mal tourner
(hypothèses).
· Définir .quand le projet est un succès.
(indicateurs).
D. Programmation
Quand vous avez décidé de ce que vous voulez
faire, vous devez estimer combien de temps le projet doit durer. Vous devez
:
Décider d'un calendrier
E. Planifier la mise en oeuvre du projet
Si vous devez mettre en .oeuvre votre projet en vue des
activités que vous avez définies et dans le temps que vous vous
êtes fixé, vous devez :
· Identifier quels sont les moyens dont
vous avez besoin (ressources humaines, matériel, etc.).
· Programmer vos activités dans le bon ordre et
dans les temps (dates limites).
· Définir qui est responsable de chaque
activité.
· Etre d'accord sur une Organisation de projet qui
répondra aux besoins de votre projet (résultats). (voir la
section intitulée .Organisation. dans .D'une bonne idée à
un projet réussi.).
1.3. Planification de projet
par objectif (PPO)
1.3.1. Introduction
La problématique de la durabilité des impacts
positifs des projets de développement entrepris dans le cadre des
coopérations au développement reste posée. Nombreuses sont
les pensées, les critiques et les remèdes proposés pour
améliorer la qualité des interventions et la viabilité des
produits qu'elles engendrent.
Fort de son expérience et consciente de la
médiocrité des résultats des actions déjà
entreprises, l'agence allemande d'assistance technique (GTZ) réagit pour
proposer et adopter au début des années 80, un modèle
systématique de planification des projets dans le but de remédier
au problème majeur de la planification qui demeure « la
préparation insuffisamment systématique des interventions
».
Cette méthode de gestion appelée ZOPP en
allemand (Ziel-OrientierteProjekt-Planung),
GOPP en anglais (Goal Oriented Project Planning) et PPO ou
PIPO ou encore PPOO en français (respectivement Planification des
Projets par Objectifs ou Planification des
Interventions par Objectifs ou encore Planification des
projets orientée vers les Objectifs), a pour fondement principal,
l'approche du cadre logique et pour originalité d'établir des
liens entre les moyens et les fins sur la base d'analyse préalable des
causes et des effets grâce en particulier au Meta plan (c'est la phase
d'analyse).
Le PCM GROUP (2002) confirme nos propos en ces termes «
dans les années 70 début 80, l'agence allemande de
développement GTZ, consciente des faiblesses fondamentales du cadre
logique, lui ajoute la phase d'analyse et y introduit la technique visuelle
(panneaux muraux et cartons de couleurs, colle etc.) appelée Meta
plan».94(*)
Les résultats obtenus avec cette méthode font
qu'une grande partie de la coopération internationale l'utilise pour la
planification des projets.
1.3.2. Historique
A. L'agence allemande d'assistance technique (GTZ)
Le Deutsche GellsellschaftfürTechnischeZusammenarbeit
(GTZ) ou Agence allemande d'assistance technique, est l'instrument de
coopération technique de la république fédérale
d'Allemagne.
En tant qu'agence gouvernementale, son rôle est de
mettre en oeuvre la politique de développement et de coopération
technique internationale du gouvernement fédérale afin de
contribuer à améliorer durablement les conditions de vie des
populations dans les pays du Sud et de l'Est et de stabiliser leurs bases
d'existence naturelle. Elle est actuellement présente dans 126 pays
d'Afrique, d'Asie, d'Amérique latine ainsi que dans les pays en
transition de l'Europe orientale et de la CEI.
Fondée en 1975, la GTZ a lancé au début
des années 80, la technique de planification des projets par objectifs
(PPO), où le cadre logique est un outil important.
B. Origine et évolution de la PPO
Dans les années 80, la GTZ a élaboré et
introduit la planification des projets par objectifs (ZOPP), un système
de planification inspiré du "Logical Framework" (Cadre logique)
provenant des États Unis. Les aspects essentiels en étaient les
méthodes de communication (ateliers, animation, visualisation) et de
planification (analyse des parties concernées, des problèmes et
des objectifs, schéma de planification du projet) dans le cadre
d'ateliers interdisciplinaires réunissant les représentants des
parties prenantes.
Dans les années 90, le canon de la méthode ZOPP
a été assoupli (mais avec maintien des principes de
communication) suite à des critiques lui reprochant un caractère
pseudo participatif et de ritualisation qui produisait des résultats
difficiles à expliquer.
Le FIDA (2001) explique ces propos en notant que « Ces
critiques ont incité la GTZ à redéfinir et assouplir la
PPO en 1996. Elle est aujourd'hui vue comme une orientation favorisant la
qualité des processus de planification. Les procédures et
instruments peuvent être choisis en fonction des exigences d'une
situation donnée. D'autre part, on a réduit l'importance
donnée à la planification dans les instruments de gestion des
projets de la GTZ, compte tenu des difficultés rencontrées dans
l'attente des processus de transformation sociale ».
De nos jours une grande partie de la coopération
internationale utilise cette approche pour la planification des projets, y
compris des grands organismes comme la Banque mondiale. Ce qui nous
amène à conclure logiquement que cette méthode s'adapte
aussi bien aux petits qu'aux grands projets. Grâce à la PPO et
spécialement à la matrice de planification, dont la logique se
retrouve dans tous les documents de projets pertinents, la GTZ est parvenue
à rendre ses instruments de gestion des projets compatibles.
C. les fondements de la PPO :
C.1. Les principes de la PPO
Pour réussir la PPO, il est capital de savoir qu'elle
se déroule avec un certain nombre de principes dont les plus importants
sont les suivants :
Ø L'un des principes fondamentaux de la méthode
PPO est celui de la participation. La PPO s'appuie en effet sur une
démarche de planification participative, transparente et orientée
vers les besoins des partenaires et des groupes cibles.
Selon le FIDA (2001), cette participation peut revêtir
la forme d'ateliers, de consultations, d'analyses ou d'évaluations,
d'utilisation des techniques de diagnostic participatif.
Ø La PPO implique un grand nombre d'intervenants dans
la procédure et favorise la concertation entre acteurs afin de mieux
énumérer et de contrôler les facteurs externes. Les groupes
d'intéressés à consulter sont notamment les donateurs, les
administrations nationales et locales, les organismes de tutelle et les
organismes de recherche/vulgarisation, les ONG, les organisations locales et
celles du secteur privé, les théoriciens/militants
indépendants, les personnels d'autres projets en cours et, surtout, les
bénéficiaires potentiels ou effectifs.95(*)
La GTZ (2002) souligne à ce propos que les principaux
éléments des projets planifiés selon la PPO, sont
élaborés sous une forme intelligible dans le cadre d'un travail
en équipes avec les personnes concernées.
Ø Un autre principe de la méthode étant
celui de la diversité des opinions. En effet,
l'hétérogénéité des profils des
représentants au sein des groupes formés pendant les ateliers,
est un atout pour le débat et la discussion.
Ø La PPO est basée sur des techniques favorisant
la communications continue entre les différents intervenants par
l'intermédiaires d'une part de la phase d'analyse et d'autres parts par
des outils comme la technique visuelle dite METAPLAN (techniques de
communication utilisant des cartons de couleurs différentes, des feutres
et de grandes feuilles de papier brun pour visualiser, analyser et
mémoriser les idées et les informations émergeant lors
d'ateliers)96(*)
1.4. Planification des
Interventions Par Objectifs (PIPO)
1.4.1. Origine et postulats de base
Née dans le milieu industriel pour planifier la
production, cette approche a ensuite été appliquée aux
projets d'entreprises privées puis introduite dans le milieu du
développement. Elle s'appuie largement sur le courant de l'école
de la planification stratégique (Mintzberg, 1999). Cette approche a
été développée dans les années 80 par la GTZ
(agence de coopération allemande) alors devenue entreprise privée
pour la mise en oeuvre de ses projets, comme une méthode de
planification participative (avec les populations ciblées par
l'intervention). Elle s'appuie sur une modélisation linéaire de
la réalité, selon laquelle chaque cause conduit à une
série de conséquences, et sur une analyse et une sélection
restreinte de problèmes à résoudre sur un terme
fixé.
Très critiquée en interne comme en externe, pour
l'utilisation mécaniste et faussement participative qui en a
été faite, elle a été largement flexibilisée
au moins par son instigateur la GTZ, afin d'être considérée
plutôt comme un cadre général orientateur plutôt
qu'une série d'outils prescrits et d'étapes obligatoires. Cette
nouvelle approche remet les acteurs et leurs perceptions (des problèmes,
des besoins ressentis, de la qualité des interventions) au centre d'un
processus de planification présenté comme un processus de
négociation itératif et non définitif.
1.4.2. Description de la méthode PIPO
A. Etapes méthodologiques
La première étape consiste à
définir la problématique (analyse du contexte, des acteurs) sur
laquelle la réflexion va être menée.
B. Analyse des parties prenantes
Les individus, groupes et institutions qui ont un rapport avec
la problématique sont identifiés et caractérisés
afin de déterminer leurs intérêts et points de vue sur la
question. Les relations et le positionnement de ces acteurs avec un
éventuel projet sont également soumis à l'analyse. Les
parties prenantes concernées par la problématique sont alors
réunies pour une réflexion commune au cours d'un atelier de
planification. Une pré-analyse peut être menée afin de
mieux cibler les problèmes posés et faciliter la
réflexion. Une analyse commune en atelier des parties prenantes peut
également être utile pour préciser l'éventail des
acteurs.
C. L'arbre a problèmes
Une analyse des principaux problèmes est
réalisée en commun à l'aide de petites fiches
(brainstorming). Les participants annotent un problème par fiche selon
des règles préétablies. Celles-ci sont visualisées
sur un tableau et débattues entre tous. Une hiérarchisation des
problèmes au travers de relations de causalité (causes à
effets) permet de constituer un arbre à problèmes dont les
racines sont constituées des causes du problème central et les
branches comme les conséquences négatives. Certaines
méthodes proposent de retenir dès cette étape un
problème principal. Cette démarche doit être
rétroactive : chaque étape de la démarche doit pouvoir
alimenter les étapes antérieures (de nouveaux acteurs, de
nouveaux problèmes, etc...). Les liens de causalités sont
vérifiés.
D. L'arbre à objectifs
La situation future résultant de la résolution
de chaque problème identifié est décrite sur une fiche :
les états négatifs sont traduits en états positifs
souhaitables. Les fiches sont visualisées sur un tableau. Seules les
solutions de résolutions de problèmes envisageables par le projet
sont retenues. Cet exercice permet de traduire les problèmes en
objectifs et les liens de causalités en liens fin - moyens. Un arbre
à objectifs est donc constitué, débattu et validé.
Certains objectifs non souhaitables peuvent être éliminés.
La validité des liens fins- moyens sont vérifiés.
E. Définition des stratégies
L'arbre à objectifs permet de faire apparaître
différents groupes d'objectifs ou « clusters », qui
constituent des alternatives ou stratégies pour résoudre le
problème sélectionné. Une ou plusieurs alternatives
potentielles sont retenues pour constituer les stratégies du projet, en
fonction de critères tels que les compétences, les
priorités des bénéficiaires, les ressources disponibles
(ressources humaines, technologie, budget,...), la probabilité de
succès, la faisabilité politique, économique, politique,
sociale, la pérennité etc.
F. Elaboration de la matrice de planification ou cadre
logique
La chaîne d'objectifs retenue constitue la base de la
logique d'intervention. Cette logique et les débats entre participants
autour de la justification de cette logique sont transposés et
résumés dans une matrice qui tente de reprendre sur une page :
· Le pourquoi du projet ?
· Quels résultats le projet se propose d'atteindre
?
· Comment le projet compte s'y prendre ?
· Quels sont les principaux facteurs externes
d'importance pour le succès du projet ? (hypothèses ou
risques)
· Comment évaluer le succès/la
réussite du projet ? (indicateurs objectivement vérifiables)
· Où trouver les données nécessaires
à l'évaluation du projet ? (sources de vérifications)
· Combien coûtera le projet ? (moyens)
Différentes écoles s'affrontent sur la forme et
le contenu de cette matrice : un projet peut-il prétendre à
plusieurs objectifs spécifiques ? À plusieurs objectifs globaux?
Les indicateurs doivent-ils exclusivement être quantifiables et objectifs
?
1.4.3. Recommandations pour son application
concrète
Ce qui doit surtout être assuré est une
utilisation critique et souple de cette méthode. La planification ne
saurait être définitive, la réflexion doit être
permanente et itérative. Chaque étape permet de questionner les
précédentes. Il faut en permanence rester vigilant sur les
besoins des différents acteurs et sur l'évolution du contexte
afin d'y adapter les stratégies. Un excès de formalisme dans la
rédaction et formulation des problèmes peut rapidement devenir un
frein à la participation de tous les groupes. Cette méthode de
planification est avant tout un outil de débat et de négociation
autour d'une problématique. Un grand soin doit dès lors
être apporté à l'animation afin de bien tenir compte des
caractéristiques des personnes présence (niveaux
d'alphabétisation, modalités d'expression culturelles, etc.).
Cependant, il est indéniable que le choix d'une méthode ne
saurait être neutre (méthode écrite, etc.) tout comme le
choix des parties mises en présence lors de cet exercice, mais certaines
adaptations restent possibles. Le recours à un animateur externe peut se
révéler intéressant et utile pour faciliter l'expression
de tous les participants.
Il est recommandé de ne pas dépasser une
quinzaine de personnes. Toutefois, les travaux de groupes restent souhaitables
lorsqu'il s'agit de grands groupes. Différents moments de
réflexion peuvent alors être prévus. Il nous semble
pertinent de rester prudent face aux dérives mécanistes dans
l'utilisation de cette méthode, dont le succès est
également à l'origine des critiques virulentes dont elle fait
aujourd'hui l'objet. Cette approche doit pouvoir permettre de mobiliser les
connaissances, les savoir-faire et l'expertises des différentes parties
prenantes, autour d'une démarche structurée et
systématique. Elle peut être source de motivation dans la mesure
où l'exercice fait participer l'ensemble des personnes sur la prise de
décisions concernant ce qui doit être entrepris. Elle permet
d'avoir une réflexion stratégique autour des actions à
mener et de leurs orientations/implications, entre personnes qui peuvent avoir
des référentiels différents.
Elle favorise les échanges de points de vue, les
débats autour d'une situation et des interrelations entre acteurs et
événements. Elle permet par la négociation de trouver des
terrains de compromis tout comme de s'accorder sur un vocabulaire commun. Elle
repose néanmoins sur une approche très linéaire de la
réalité (une cause produit un effet) et une lecture
négative de celle-ci (une succession de problèmes). Il convient
donc de bien prendre en compte les perceptions des parties concernées
(et donc d'en débattre) dans la mesure où une
réalité identifiée comme problématique peut ne pas
être perçue comme telle par certains acteurs (qualité de
l'eau, pratique culturelle de mutilation, etc.).
Comme toute modélisation, et ceci doit rester à
l'esprit des utilisateurs, cette approche est particulièrement
simplificatrice (choix de quelques problèmes et liens.
1.4.4. Conditions d'utilisation
A. Compétences requises
Dans les années 80, la GTZ a formé des «
armées » d'animateurs PIPO. La connaissance de la méthode
est importante mais les compétences suivantes nous semblent tout aussi
primordiales :
· Compétences en animation / concertation pour
pouvoir tenir compte des points de vues des différentes parties
prenantes,
· Rigueur et capacités de synthèse pour
traduire les interventions des participants,
· Connaissance des contextes d'interventions pour pouvoir
décoder certains non-dits au cours des ateliers.
B. Temps indicatif nécessaire pour son utilisation
Il est souhaitable de disposer de 3 à 4 jours pour
développer l'exercice dans son ensemble. Ce temps ne tient compte que du
temps de l'atelier. Un temps supplémentaire est nécessaire pour
identifier les parties prenantes, et diagnostiquer la problématique du
projet / programme. Cette approche peut être utile tout au long du cycle
du projet /programme.
C. Cout
Les coûts de l'utilisation sont essentiellement
liés aux frais d'organisation des ateliers, et aux coûts des
compétences humaines. Un minimum de formation (critique) sur ces outils
semble indispensable.
1.5. Analyse (ou Approche) du
cadre logique (ACL)
1.5.1. Qu'est-ce que l'ACL?
L'ACL est une méthode d'analyse et un ensemble d'outils
destinés à faciliter la planification et la gestion d'un projet.
Elle fournit un ensemble de concepts intégrés, utilisés
comme les éléments d'un processus itératif destiné
à faciliter l'analyse structurée et systématique d'une
idée de projet ou de programme.
L'ACL doit être considéré comme une
«aide à la réflexion». Elle permet d'analyser et
d'organiser l'information de façon structurée, de sorte que les
questions importantes soient posées, que les points faibles soient
identifiés et que les décideurs soient en mesure de prendre des
décisions éclairées fondées sur une meilleure
compréhension de la raison d'être du projet, des objectifs
visés et des moyens grâce auxquels ces objectifs vont être
atteints.97(*)
Il faut distinguer l'ACL, qui est un processus analytique
(comprenant l'analyse des parties prenantes, l'analyse des problèmes, la
fixation d'objectifs et le choix d'une stratégie), de la matrice du
Cadre Logique (MCL) qui, tout en nécessitant
également l'analyse des objectifs de la stratégie et des risques
potentiels, constitue le produit de la méthode d'analyse.
La matrice du Cadre Logique compte quatre colonnes et quatre
lignes (ou plus), qui résument les éléments clés
suivants:
· la hiérarchie des objectifs du projet
(description du projet ou logique d'intervention);
· les facteurs clés externes influençant la
réussite du projet (hypothèses); et
· la méthode de suivi et d'évaluation du
projet (indicateurs et sources de vérification).
1.5.2. Le cadre logique
A. Qu'est-ce que le cadre logique ?
Le cadre logique est un outil qui a été
développé dans les années 1970 et utilisé depuis
lors par de nombreux organismes différents.
Cette méthode implique la mise en forme des
résultats d'une analyse de manière à présenter de
façon systématique et logique les objectifs d'un projet /
programme. La mise en forme doit refléter les liens de causalité
entre les différents niveaux d'objectifs, indiquer comment on peut
vérifier si les objectifs ont été réalisés
et définir quelles sont les hypothèses, échappant au
contrôle du projet / programme, susceptibles d'influencer sa
réussite. Les résultats principaux de ce processus sont
résumés dans une matrice (le « cadre logique ») qui
décrit les aspects les plus importants d'un projet / programme.
B. Les limites du cadre logique
Le cadre logique s'est avéré utile pour les
personnes chargées de la préparation et de la mise en oeuvre de
projets. Il leur permet de mieux structurer et formuler leur réflexion
et de l'exprimer d'une façon claire et standardisée. Si les
politiques sont mal conçues, ou si la logique « ne tient pas
», le cadre logique devrait en révéler les contradictions,
bien qu'il ne soit pas en mesure, à lui seul, de concevoir de meilleures
politiques.
Le cadre logique n'est donc qu'un outil pour améliorer
la planification et la mise en oeuvre. Toutefois, un outil, aussi bon soit-il,
ne peut pas, à lui seul, garantir des résultats positifs. La
réussite d'un projet / programme dépend de nombreux autres
facteurs, tels que la capacité organisationnelle de l'équipe ou
des organismes responsables de la mise en oeuvre.
1.5.3. L'approche du cadre logique : deux
étapes
L'élaboration d'un cadre logique comporte deux
étapes, qui se déroulent progressivement dans les phases
d'Identification et d'Instruction du cycle de projet :
A. L'étape d'analyse : durant cette étape
la situation existante est analysée pour développer une vision de
la « situation future souhaitée » et sélectionner les
stratégies à utiliser pour y parvenir. L'idée clé
est que les projets / programmes sont conçus pour résoudre des
problèmes rencontrés par des groupes cibles /
bénéficiaires, femmes et hommes, et répondre à
leurs besoins et intérêts.
Il existe quatre types d'analyse à effectuer :
· l'analyse des parties prenantes
· l'analyse des problèmes (image de la
réalité)
· l'analyse des objectifs (image d'une situation future
améliorée)
· l'analyse des stratégies (comparaison de
différentes options en réponse à une situation
donnée)
B. L'étape de planification : durant cette
étape l'idée de projet se traduit en un plan opérationnel
pratique, prêt à la mise oeuvre. C'est à cette étape
que le cadre logique est élaboré, et que les activités et
ressources sont définies et intégrées dans leurs
calendriers respectifs.
1.5.4. Les limites et Avantages de toutes ces
méthodes de Planification
Cette approche doit pouvoir permettre de mobiliser les
connaissances, les savoir-faire et l'expertises des différentes parties
prenantes, autour d'une démarche structurée et
systématique. Elle peut être source de motivation dans la mesure
où l'exercice fait participer l'ensemble des personnes sur la prise de
décisions concernant ce qui doit être entrepris. Elle permet
d'avoir une réflexion stratégique autour des actions à
mener et de leurs orientations/implications, entre personnes qui peuvent avoir
des référentiels différents. Elle favorise les
échanges de points de vue, les débats autour d'une situation et
des interrelations entre acteurs et événements. Elle permet par
la négociation de trouver des terrains de compromis tout comme de
s'accorder sur un vocabulaire commun.
Elle repose néanmoins sur une approche très
linéaire de la réalité (une cause produit un effet) et une
lecture négative de celle-ci (une succession de problèmes). Il
convient donc de bien prendre en compte les perceptions des parties
concernées (et donc d'en débattre) dans la mesure où une
réalité identifiée comme problématique peut ne pas
être perçue comme telle par certains acteurs (qualité de
l'eau, pratique culturelle de mutilation, etc.).
Comme toute modélisation, et ceci doit rester à
l'esprit des utilisateurs, cette approche est particulièrement
simplificatrice (choix de quelques problèmes et liens de
causalité, choix de quelques perspectives d'acteurs) et ne saurait
rendre compte par la seule matrice de toute la complexité de
l'environnement d'une intervention. Cette matrice n'a de sens que lorsqu'elle
naît d'un débat entre acteurs et d'un échange de
perspectives. La matrice résultante résume un projet mais ne
permet pas sans l'analyse de contexte et d'acteurs qui y est associée
à appréhender une réalité complexe.
8Enfin l'intérêt d'une méthode d'analyse
cartésienne, logique et rationnelle peut être limitée pour
réfléchir, planifier et appréhender les effets de certains
projets qui touchent aux dynamiques sociales et politiques collectives et aux
comportements, attitudes et opinions des individus (changements de
comportements, d'attitudes psychologie des individus, etc.). En ce sens, elle
peut apparaître comme très techniciste (peut-on tout planifier
?).
Enfin, une démarche de planification est en soi une
tentative de contrôle sur les évènements, afin de minimiser
les risques (indicateurs, hypothèses). Elle peut sembler
cohérente dans le cadre d'une production industrielle mais plus
illusoire, dans le cadre d'un projet de développement qui se
déroule dans un environnement complexe sur lequel il n'a pas prise
(dynamiques locales, nationales, jeux d'acteurs). Elle induit jusqu'à
attribuer des résultats qui minimise l'importance de l'environnement
extérieur et des acteurs. La planification s'inscrit plus dans une
démarche managériale qui est souvent mise en opposition aux
démarches plus intuitives : « leadership is doing the right thing,
management is doing things right ». Un des risques de la méthode,
réside dans l'importance démesurée que l'on peut finir par
accorder à la planification au détriment de la réflexion
et du questionnement permanent sur l'évolution du contexte. Elle peut
devenir démotivante et déresponsabilisant.
Son association à d'autres méthodes et outils de
diagnostic et de planification doit permettre de lever certains de ces
inconvénients.
SECTION 2. METHODES
D'EVALUATION DES INTERVENTIONS
L'inscription des projets dans la stratégie de
l'organisme et de satisfaction des bénéficiaires constitue une
question centrale et d'autant plus complexe qu'elle comporte de multiples
dimensions, à la fois financières (allocation de ressources),
humaines (prise de décision, jeu des différents acteurs, poids
des représentations) et techniques... Comment s'assurer que les projets
correspondent bien à la stratégie de l'organisme et au besoin des
bénéficiaires ? Comment organiser la concurrence ou la
complémentarité entre projets ou programmes au sein de
l'organisme ? Sur quels critères fonder le choix des projets ou
programmes à retenir ou à abandonner ? A quelles méthodes
et outils recourir pour piloter les choix ?
Le souci de répondre à toutes ces questions
amenés les concepteurs des projets et programmes de procéder
d'abord par l'analyse financière et économique des projets. A cet
effet, l'analyse économique donne naissances aux différentes
méthodes d'évaluation, notamment :
· Analyse de
cout, analyse des effets, analyse cout-efficacité, analyse cout
utilité, analyse cout bénéfice. Finalement le
ministère de la coopération française au
développement résume toutes ces méthodes en deux
principales méthodes : « méthode des effets
et méthodes des prix de références »
Les différentes méthodes d'évaluation que
nous présentons dans ce travail, s'applique généralement
au moment de l'évaluation « ex-ante ». Son
utilisation en ce moment est pour permettre aux concepteurs de retenir
« un bon projet » ou encore pour faire «
un bon choix du projet ou programme d'investissement ayant pour but le
développement »t.
2.1. Méthodes
d'évaluation financière
Les analyses financières et économiques prennent
des perspectives ou points de vue différent(e)s. L'analyse
financière implique l'examen des activités et des flux de
ressources des agents principaux ou groupes d'entités
séparément. L'analyse économique quant à elle,
examine l'impact sur la collectivité (l'économie) dans son
ensemble.
L'analyse financière permet la quantification des
intérêts des agents principaux, la vérification de la
solvabilité et de la viabilité à plus long terme du
projet, et aide à concevoir les mécanismes de recouvrement des
coûts envisageables. Elle prépare le terrain pour l'analyse
économique, une fois que les cash-flows des agents ont été
consolidés dans un seul cash-flow.
2.1.1. Méthodologie de l'évaluation
financière
Dans ce point nous précisons les étapes
importantes, puis nous examinons quelques problèmes particuliers.
A. Les grandes phases de travail
L'évaluation financière d'un projet se
décompose en trois grandes phases de travail:
l'étude avant financement;
l'étude du financement et de la trésorerie;
la présentation des résultats et des
stratégies de réalisation.
La séparation des deux premières s'explique par
la nécessité d'envisager au départ le projet sous l'angle
de la création de richesses au sens de la comptabilité nationale
(cf. infra). Le financement introduit une finalité nouvelle
indispensable à la réalisation du projet, la recherche des fonds,
mais aussi une autre mesure des résultats. La troisième phase est
destinée à mettre en valeur les différents
résultats et les stratégies mises en oeuvre pour assurer la
réussite du projet. Différents points de vue pourront être
présentés tant au niveau des agents (les apporteurs de capitaux,
les utilisateurs, les fournisseurs...) que des spécialités
impliquées (technique, juridique, sociale...).
A.1. L'étude avant financement
Les phases de référence sont celles des
études préalables et de la préfaisabilité. Le point
central, qui n'est pas forcément principal, est le calcul de la
rentabilité avant financement (pour des projets directement productifs).
L'indicateur le plus sophistiqué utilisé (aujourd'hui
banalisé) est le taux interne de rentabilité (TIR). Le TIR permet
de juger de l'acceptabilité financière des hypothèses ou
variantes du projet, soit en raison de seuils prédéfinis (normes
ou contraintes), soit par simple nécessité (viabilité
financière). Plusieurs allers et retours sont ainsi nécessaires
entre éléments de données ou d'hypothèses et
tableaux de résultats.
Les documents (détaillés par années)
à élaborer seront:
les comptes prévisionnels d'investissements;
le tableau des amortissements;
les comptes prévisionnels de résultat
(analytique et de comptabilité générale);
les besoins en fonds de roulement;
le tableau de calcul du TIR.
Un certain nombre d'études complémentaires
seront nécessaires dans la mesure où cette phase peut se
réaliser dans le cadre d'une étude sommaire ou
détaillée. A partir d'une étude sommaire, il faudra
compléter l'évaluation dans les domaines insuffisamment
traités comme la montée en production ou le BFR. L'inflation et
la fiscalité devront normalement être complètement
intégrées à la fin de cette phase (voir problèmes
transversaux).
Remarque : Il faut effectivement bien
distinguer:
les variantes techniques (procédés techniques ou
capacité à installer en fonction de la dimension du marché
à affronter) sur lesquelles il faudra effectuer un choix en principe
irréversible, celui de l'investissement à réaliser
à un moment donné;
les hypothèses de simulation, effectuées dans le
cadre des différentes variantes et destinées à tester leur
viabilité ainsi qu'à mettre en oeuvre des stratégies de
réalisation.
A.2. L'étude du financement
Les phases de référence seront celles des
études complémentaires (sources de financement), de
préfaisabilité. Le calcul de rentabilité reste
l'élément de référence (pour des projets
directement productifs). Mais d'une part, nous changeons d'optique, car c'est
la rentabilité des capitaux propres qui est recherchée. D'autre
part, nous introduisons une nouvelle préoccupation qui est
l'équilibre financier.
Le résultat recherché est l'obtention du
meilleur financement (ou montage financier), compte tenu des finalités
précédemment décrites et des différentes
contraintes (normes et usages). Cet aspect de l'évaluation a pris de
l'ampleur ces dernières années, avec notamment la prise de
conscience du fait que le montage financier peut mieux faire vendre un projet,
que son coût global. Nous pourrons alors parler d'ingénierie ou de
marketing financier.
Les documents et informations nécessaires à la
réalisation de cette phase sont:
les investissements;
le besoin en fonds de roulement;
la marge brute d'autofinancement (tirée du compte de
résultat);
les différentes sources de financement (subventions,
emprunts, augmentation de capital...).
Le document de travail de référence est un
tableau de financement provisoire permettant de déterminer en cascade,
au fur et à mesure, les différentes solutions, à partir
des besoins calculés, année par année. Nous verrons
comment la programmation linéaire peut nous être d'un certain
secours.
Remarque : des études
complémentaires vont aussi intervenir.
Jusqu'au dernier moment, la situation du financement peut
être améliorée par des montages plus affinés,
notamment par une meilleure étude des relations du projet avec ses
clients et ses fournisseurs. Par ailleurs, l'étude de sensibilité
précédemment entreprise peut être poursuivie dans son
aspect financement:
calcul du risque financier;
dépendances vis-à-vis des sources de
financement.
A.3. La présentation des résultats
Dans cette phase, il faudra d'abord reprendre presque tous les
documents comptables précédents qui sont des documents de travail
pour leur donner un caractère plus définitif. Ainsi nous
intégrerons les données du financement au compte de
résultat. Le tableau de financement lui-même sera repris à
partir de la nouvelle marge brute d'autofinancement. Des comptes nouveaux sont
établis, par exemple le bilan. Les principaux ratios de performance
seront calculés (version simplifiée et adaptée des
principaux indicateurs d'analyse financière 1) et comparés
à ceux du secteur ou de la concurrence.
Une étude complémentaire est entreprise, celle
de l'analyse mensuelle de l'activité qui débouchera notamment sur
la trésorerie à court terme au moins pour la première
année d'exécution du projet qui est généralement
spécifique (importance des investissements, démarrage des
emprunts...). Il se peut que cette étude remette en cause des
données antérieures (nouvelles charges financières par
exemple). Dans ce cas, nous aurons avantage à commencer cette
étude complémentaire le plus tôt possible. L'analyse des
risques est présentée globalement, c'est-à-dire à
partir des éléments avant et après financement. Il
importera à ce stade de regrouper et de pondérer les
différents risques encourus par le projet. Les risques sont
identifiés par une approche très large touchant tous les «
éléments » qui sont en relation avec le projet, par un
processus d'internalisation (impact sur les objectifs du projet). Ils ne sont
donc pas tous d'origine financière, même si leur impact est de
nature financière. Par ailleurs, cet impact n'est pas toujours
mesurable. Par exemple, la personnalité du dirigeant est à
l'évidence un élément qui conditionne la réussite
du projet.
Cette analyse devra permettre la détermination des
stratégies de réalisation du projet et éventuellement
aider aux différents choix qui devront être effectués. Elle
pourra déboucher sur la mise en place d'un tableau de bord
spécifique facilitant les suivis de gestion.
En conclusion, il est possible de considérer trois
approches dans l'élaboration évaluation.
De la confrontation entre les deux premières approches,
naissent à la fois le niveau de risque et les stratégies de
réalisation. Les stratégies élaborées sont alors
testées sur le plan de leur réalisation financière
effective. Nous sommes donc en présence d'un processus d'optimisation
réalisé en deux phases (avant et après financement).
2.2. Méthodes
d'évaluation économique
L'analyse économique fournit des informations
précises sur la contribution réelle du projet à la Nation
dans le contexte international ainsi que des effets du projet sur
l'économie domestique.
Avant de réaliser des analyses économiques, on
devrait intégrer les facteurs cruciaux qui permettent d'assurer le
succès du projet.
Avant de demander une analyse économique,
particulièrement celle des effets, on devrait d'abord essayer de
déterminer quelles sont données disponibles ainsi que le temps et
les moyens qu'une telle analyse exigeraient.
Pour l'évaluation économique des projets, il
existe plusieurs méthodes que nous allons citer en titre d'information,
mais dans le cadre de notre travail nous allons miser sur deux méthodes
dont l'une, la méthode des effets et la méthode des prix de
références. Ce choix est fonction de la méthode
d'évaluation ex-ante utilisé par le FIDA pour retenir le
PRAPO.
2.2.1. Les méthodes d'évaluation ex-ante
des interventions
Comme nous l'avions déjà signalé, dans le
cadre de ce travail, lorsque nous parlons des interventions, nous nous
attendons au projet ou programme de développement ou d'investissement.
C'est pourquoi nous analysons maintenant les méthodes
d'évaluation ex-ante ci-dessous :
· Analyse de cout : dans cette méthode,
l'évaluateur se préoccupe que des couts pour choisir le projet
qui minimise les couts ou plus simplement pour voir face à un seul
projet possible si ses couts rentrent bien dans les contraintes
budgétaires.
· Analyse des effets : dans cette méthode on
se préoccupe des effets des projets. Et si on est en présence des
plusieurs possibilités, on choisit la modalité qui permet
d'atteindre le plus grand nombre d'effets possibles. Cette méthode
d'analyse est également appelée méthode
d'impact
· Analyse cout-efficacité : dans cette
méthode les conséquences des projets sont
appréhendées en terme d'unités physiques (les plus
appropriées possibles), sans que l'on aille jusqu'à leur
évolution et leur homogénéisation au sein d'une
échelle des valeurs unique.
· Analyse cout-utilité :
cette fois ci, on ne se contente plus d'appréhender les
résultats du projet en terme d'unités physiques, mais on affecte
des « utilités » à ces unités
physiques.il y a ici une différence de degré d'avec l'analyse
précédente dans la mesure où on peut déboucher sur
des diagnostics plus pertinents.
· Analyse cout-bénéfice : dans cette
méthode les résultats sont appréhendés en termes
monétaires de telle sorte que des comparaisons puissent intervenir avec
les autres quels que soient leurs domaines d'intervention.98(*)
Comme nous avions déjà signalé ci-haut,
Certains auteurs parlent de deux méthodes d'évaluation, par
exemple le ministère de la coopération et du développement
de la France dans son ouvrage sur la méthodologie de la
planification : analyse critique des méthodes d'évaluation
des projets, distingue deux principales méthodes d'évaluation,
notamment « la méthode des effets et les
méthodes des prix de référence ». Et ce
sont les deux méthodes qui nous intéressent dans le cadre de ce
travail par rapport aux autres méthodes d'évaluation que nous
avons cité. Le choix de ces deux méthodes est fonction de la
méthode utilisée par le FIDA pour faire l'évaluation
économique du programme de relance de l'agriculture dans la province
Orientale, dans le But surtout de faire un bon choix du projet.
Méthode des effets
A.1. Historique
La méthode des effets a été
utilisée assez systématiquement et ce bien sur seulement depuis
que le calcul économique a rendu possible la détermination des
effets d'un projet dans les pays où les pouvoirs publics ont
essayé de réaliser des projets importants, à fortes
retombées ; les effets qu'auraient ces projets sur le
contexte économique étaient alors très intéressants
à prévoir : selon le sens et volume de ces effets, des
modifications pouvaient être apportées au projet initial, une
extension ou une réduction voire une annulation envisagées.
Sans remonter tout une historique, on peut dire que, avant la
deuxième guerre mondiale, les projets d'aménagement de la
vallée du Tennessee aux USA ont été étudiés
selon la méthode des effets, pour essayer de faire apparaitre les
principales conséquences de la réalisation des
aménagements sur les industries américaines.
Apres la guerre, un certain nombre de pays ont utilisé
plus ou moins spontanément la méthode des effets et ce, dans des
buts très différents. Rappelons simplement en Asie, les travaux
de la commission du Mékong et en Amérique Latine, les
études d'industrialisation du Minas Gérais...
A.2. Principes
La méthode des effets, comme son nom l'indique,
s'efforce de simuler concrètement l'insertion du projet envisagé
dans l'économie nationale, en essayant de déterminer les
différentes « perturbations » (effets)
apportées par cette insertion à l'économie.
Pour cela, elle s'appuie sur deux évidence
vérifiées dans tous les pays, quel que soit leur niveau de
développement, à savoir que :
· Dans certains secteurs de l'économie il y a
plein emploi des facteurs de production et que donc la croissance dans ces
secteurs ne peut se faire que par la mise en oeuvre de nouveaux facteurs, et en
particulier par l'accroissement de l'appareil productif.
· Dans le reste de l'économie, il y a sous -emploi
des facteurs de production et qu'en conséquence, il est possible
d'obtenir une croissance de la production dans ces secteurs sans mise en oeuvre
de nouveaux facteurs, et en particulier sans création d'appareil
productif nouveau.
Les théoriciens de l'économie ont appelé
ces constatations de bon sens du nom de « principe
d'accélération » dans le premier cas et de
« principe de multiplication » dans le
deuxième. La méthode des effets reprend simplement ce concept en
distinguant bien :
D'une part, les projets complémentaires du projet que
l'on veut évaluer et qui sont obligatoirement liés.
Par exemple : un projet de conserverie de tomates
lié au projet envisagé de culture de tomates industrielles.
L'ensemble du projet étudié et des projets qui
lui sont liés constitue la GRAPPE DE PROJETS du
« manuel d'évaluation des projets selon la méthode des
effets » rédigé par MM. Chevel et Gall. On retrouve
là l'application du principe d'accélération. Le projet
n'est possible que si l'on développe dans certains secteurs constituant
des goulots d'étranglement un appareil productif complémentaire.
D'autre part, les possibilités de production existantes
dans un certain nombre de secteurs qui permettent de développer la
production de ces secteurs, sans nécessiter pour autant la
réalisation de nouveaux projets.99(*)
Par exemple : il sera possible de fournir les engrais
nécessaires à la culture des tomates industrielles
envisagée par le projet étudié simplement par une
augmentation de la production des usines d'engrais déjà
existantes dans le pays. On retrouve cette fois l'application du principe de
multiplication.
A.3. Limites de la méthode des effets
La méthode des effets permet une approche fine de la
réalité sociale. Cependant, elle comporte un inconvénient
dans la diversité même des indicateurs et la difficulté de
les synthétiser par une appréciation unique. De plus son
application exige des statistiques, et une structuration de la
comptabilité nationale.
Méthode des prix de références
(«Shadow prices»)
A. Historique
L'approche des méthodes des prix de
références parait doc être une méthode de bon sens
pour ainsi dire aussi vielle que le monde. Il faut voir toutefois que, dans la
littérature traitant du développement économique et
social, l'utilisation des méthodes des prix de référence
est relativement récente, puisque datant en gros des années 1950.
L'introduction de ces méthodes dans la littérature du
développement a été faite à cette époque par
des organismes de financement c'est- à- dire des banquiers et de plus,
souvent, par des organismes de financement extérieurs au pays.
Au départ, le raisonnement était
extrêmement simpliste et le banquier s'attachait essentiellement aux
possibilité qu'offrait le projet de rembourser le prêt
accordé ; puis, petit, des complications sont apparues, rendant les
méthodes des prix de référence de plus en plus
sophistiquées. C'est l'histoire de cette sophistication croissante qui
va être brièvement rappelée maintenant.
· Au départ, les banquiers extérieurs
faisaient de simples calculs en prix de marché intérieur et si le
projet était financièrement rentable, c'est-à-
dire si les avantages et les couts exprimés les uns et les autres en
prix de marché conduisaient à un bénéfice, le
projet devait être réalisé. Quelques considérations
sur les possibilités de récupérer des devises à
travers le projet soit par une réduction d'importations, soit par une
croissance des exportations permettaient de conclure.
Par la suite, les économistes sont apparus. Pour eux,
cette façon d'opérer ne tenait pas suffisamment compte de la
réalité des pays en voie de développement dans lesquels
les systèmes des prix de marché ne semblent pas toujours
correspondre à des prix économiques...
Enfin, depuis 1965, l'évaluation des projets selon les
méthodes des prix de référence a été
repensée par les universitaires et par un certain nombre
d'organisations, peut-être plus philanthropiques que les banquiers
d'origine...
B. Principes
Les méthodes des prix de référence
cherchent simplement à calculer le bénéfice apporté
par le projet envisagé. Elles ont base le principe économique
élémentaire qu'un projet est bon si les « avantages »
si les avantages qu'il apporte mesurés en première analyse par
ces recettes sont supérieurs aux « couts » entrainé
mesurés en première approximation par les dépenses.
Les méthodes de prix de référence ne
cherchent donc pas à savoir comment le projet s'intègre dans
l'économie nationale, mais simplement se force de dire si les avantages
du projet sont supérieurs à leurs couts et, en
conséquence, si le bénéfice étant positif le projet
peut être raisonnablement réalisé.100(*)
C. Limites de la méthode des prix de
références
La méthode des prix de référence est
certes simple, mais elle a un inconvénient principal : la
difficulté de choisir et justifier les prix de référence
et donc des coefficients correcteurs. De plus, son application exige une
quantité et une qualité de données statistiques qui
correspondent peu aux possibilités réelles d'informations dans
les pays en voie de développement (PVD) .C'est ce qui semble avoir
favorisé l'émergence de l'approche par la méthode des
effets.101(*)
Avec la chute des prix des matières premières,
de nouvelles approches se développent. La principale critique
formulée à l'égard des méthodes prix de
références, est l'approche utilisée lors de la formulation
des projets. En effet, l'identification des projets de développement
suivant cette approche est essentiellement fondée sur des données
physiques ou techniques, qui parfois ne tiennent pas compte des
réalités sociales et humaines (approche Top down).surtout dans
les milieux paysans où le taux de scolarité est très
faible, lorsqu'il n'y a pas participation paysanne, les réalités
sociales et de l'agriculture paysanne ne seront pas maitriser par les
planificateurs.
Les nouvelles approches dites « participatives » ou
encore « Bottom to up » accordent plus de place aux
bénéficiaires des actions. On parle de plus en plus de
satisfaction des besoins essentiels, l'expression gestion du cycle de projet
(GCP) en anglais Project cycle management (PCM) est issue de cette approche.
SECTION 3. METHODES DE
SUIVI DES INTERVENTIONS
Le suivi peut s'appliquer à toutes les activités
administratives, mais aussi d'un programme. A cet effet, deux principales
méthodes de suivi existent :
3.1. Le suivi de processus
Ce type de suivi se concentre sur trois aspects:
· les activités: en quoi les contributions
physiques, les prestations des structures et l'implication des
bénéficiaires permettent la réalisation des
activités? sont-elles adaptées? faut-il les réorienter?
· les résultats: en quoi les effets
engendrés par l'emploi de ces contributions correspondent aux
résultats escomptés? sont-ils conformes? faut-il les
réajuster?
· la gestion: en quoi les ressources financières,
humaines et techniques correspondent aux besoins des activités et de
résultats du projet? sont-elles mobilisées en temps utile,
suffisantes et adaptées? faut-il les reconsidérer?
Certaine littérature résume cette méthode
comme ceci : le suivi du processus mesure les moyens par lesquels
les objectifs sont atteints ; ceci inclut l'utilisation des données
saisies, l'information sur le progrès des activités et la
façon dont les activités sont menées.102(*)
3.2. Le suivi de
l'impact
Ce type de suivi se concentre sur les progrès accomplis
concourant à la réalisation de son but global et sur les
changements intervenus, en particulier par rapport aux groupes cibles.
La participation de toutes les parties prenantes, notamment
des bénéficiaires du projet, au processus de suivi garantit
l'intégration du point de vue de la communauté dans le projet,
renforce l'engagement de chacun, contribue au développement des
compétences et favorise la recherche commune de solutions. Elle est
également un excellent moyen pour renforcer la communication entre les
différents niveaux d'intervention du projet, par exemple entre les
structures administratives et la population.
Le raisonnement pour le suivi suit un certain nombre de
questions qui constituent un type de liste de contrôle.
En fin, certains auteurs font la synthèse de cette
méthode en une seule phrase : « Le suivi de
l'impact examine l'impact des activités du projet sur les
objectifs. »
Tous les systèmes de suivi devraient incorporer
à la fois un suivi des processus et un suivi des impacts.
SECTION 4. METHODE DE
SUIVI ET EVALUATION PARTICIPATIVE
4.1. Une Approche
Participative au Processus d'évaluation : Concepts et Alternatives
Auparavant, les activités d'évaluation
n'étaient pas systématiquement comprises dans les programmes de
développement. De nos jours, l'évaluation fait partie de la
plupart des programmes. La plupart des directeurs ou coordinateurs de
programmes sont d'accord sur le fait que les évaluations sont à
la fois nécessaires et importantes pour les aider à prendre de
bonnes décisions sur la façon dont les stratégies d'un
programme doivent être renforcées. Cependant, les
évaluations ne répondent pas toujours à leurs attentes.
Souvent, des méthodes d'évaluation sophistiquées sont
utilisées ce qui mystifient le processus d'évaluation et rend
hostile le personnel du programme. Un problème répandu partout
dans le monde est la sous-utilisation des résultats
d'évaluation.103(*)
4.1.1. Fonctions du suivi et de
l'évaluation
Les évaluations de programmes devraient remplir deux
fonctions importantes. Premièrement, les résultats d'une
évaluation de programme devraient fournir aux responsables de programmes
et aux bailleurs de fonds des informations sur la façon dont les
ressources sont utilisées et sur la mesure dans laquelle les objectifs
et les activités prévues par le programme ont été
réalisés. Deuxièmement, une évaluation devrait
amener à l'élaboration de leçons qui aideront le personnel
du programme à améliorer l'exécution du programme à
l'avenir.
Il y a une multitude de façons de mener une
évaluation de programme. Les directeurs de programme doivent choisir la
méthode qui est la mieux adaptée à leurs besoins. Le choix
de la méthodologie d'évaluation la plus appropriée exige
une réflexion sur les questions suivantes :
· Qui devrait participer à la conduite de
l'évaluation?
· Laquelle est nécessaire : Une évaluation
de résultats ou une évaluation de processus?
· Quelle doit être la priorité : Identifier
les faiblesses ou développer des leçons pour l'avenir?
Nous allons considérer quelques-unes des
différences entre les réponses éventuelles à ces
trois questions suivant une approche traditionnelle d'évaluation ainsi
qu'une approche participative.
4.2. Exécution de
programme suivant un Plan directeur ou un Processus d'apprentissage continu :
Deux façons de concevoir l'évaluation d'un programme.
4.2.1. La mise en pratique d'un programme par
l'approche «Processus d'apprentissage continu»
L'approche méthodologique de l'évaluation
présentée dans ce manuel est basée sur la notion d'un
« processus d'apprentissage continu » vise un programme en cours
d'exécution. Cette approche diffère considérablement de
celle basée sur le « plan directeur » qui est l'approche
traditionnelle et toujours la plus utilisée. Dans les deux approches,
l'orientation au suivi et l'évaluation de programme est fondamentalement
différente. Il est important de comprendre la différence entre
les deux et pourquoi cette méthodologie-ci est basée sur le
processus d'apprentissage continu.
A. Approche basée sur un plan directeur
Dans cette approche traditionnelle à l'exécution
d'un programme, les objectifs et les activités sont définis au
départ dans un « plan directeur » qui définit comment
le programme devrait être réalisé. Selon ce plan, un
calendrier de mise en oeuvre est établi. Le suivi et l'évaluation
servent surtout à déterminer dans quelle mesure les
activités et les objectifs ont été accomplis à
temps. Ce sont surtout des informations quantitatives qui sont recueillies pour
vérifier le nombre d'activités accomplies. Par exemple, des
informations pourraient être collectées sur «le nombre de
personnes formées dans le secteur de la santé» et «le
nombre de réunions communautaires qui ont eu lieu» comparées
au nombre prévu. Dans cette approche, il n'y a pas de système
structuré pour comprendre pourquoi les activités ont
été accomplies ou non, ni la façon dont elles ont
été menées. Il n'y a pas non plus un système qui
fournit du feed-back continu relatif au plan directeur, de façon
à pouvoir les modifier pour améliorer le fonctionnement du
programme. Une autre caractéristique de cette approche est que
d'habitude les directeurs de programme qui ont la responsabilité
d'assurer le suivi et l'évaluation du programme. Les résultats de
ces activités de suivi leur permettent de fournir à leurs
supérieurs des rapports sur le progrès accompli aux objectifs du
plan directeur.
B. L'approche basée sur un Processus d'apprentissage
continu
Une façon alternative de concevoir la
réalisation de programmes, qui est souvent plus appropriée et
à la fois plus efficace pour les programmes de développement est
l'approche basée sur un «processus d'apprentissage continu».
Dans cette approche, de même que pour l'approche basée sur un plan
directeur, les objectifs et les activités d'un projet sont
définis au départ et un calendrier d'exécution est
développé. Dans ce cas-ci, les activités de suivi et
d'évaluation portent non seulement sur la mesure dans laquelle les
activités ont été accomplies, mais aussi sur comment elles
ont été réalisées. Dans cette approche, des
mécanismes sont développés pour aider le personnel du
programme à tirer des enseignements de façon continue à
partir des succès ainsi que des problèmes rencontrés
pendant la réalisation des activités afin d'améliorer le
programme dans l'avenir. Par exemple, dans une activité de suivi et
d'évaluation, il serait important de savoir non seulement combien de
réunions communautaires ont eu lieu, mais aussi d'identifier les aspects
positifs et problématiques de ces réunions. Dans cette approche,
les activités de suivi et d'évaluation peuvent comprendre la
collecte d'informations quantitatives, mais la priorité est
donnée à la collecte d'informations qualitatives, celles qui
décrivent le processus de réalisation de chaque type
d'activité. Par exemple, des informations peuvent être
collectées sur le «nombre d'agents de santé
formés», mais aussi sur la «qualité de leur
formation», sur les «réactions des participants sur
l'utilité du contenu de la formation» et sur «la façon
dont les stagiaires ont utilisé ce qu'ils ont appris» dans leur
travail avec les communautés.
Basées sur les informations recueillies, les
«leçons apprises» sont formulées et
intégrées dans le plan d'action du programme. Des modifications
aux activités du programme peuvent être faites continuellement
suivant les leçons formulées pendant toute la période
d'exécution du programme. Dans cette approche, non seulement les
directeurs de programme sont engagés dans les activités de suivi
et d'évaluation du programme, mais aussi tous les échelons du
personnel du programme. Les agents de terrain et les membres de la
communauté ont un rôle important à jouer en fournissant
leurs observations à propos des activités réalisées
et leurs suggestions sur la façon de les améliorer. Les
leçons formulées par le personnel de programme doivent aider les
directeurs de programme à prendre de meilleures décisions pour
ajuster la stratégie, les activités et le budget du programme.
4.2.2. Qui devrait participer à une
évaluation ?
A. L'approche dirigée par les experts
Dans une approche, à l'évaluation de programme
dirigée par les experts, un ou plusieurs évaluateurs venant de
l'extérieur ont la responsabilité entière de la conduite
de l'évaluation y compris : la définition des objectifs de
l'évaluation, l'élaboration de la méthodologie de
l'évaluation, la collecte et l'analyse des données, et la
formulation de leurs propres conclusions et de leurs recommandations concernant
le programme. Beaucoup de gens considèrent que l'utilisation des
évaluateurs venant de l'extérieur assure que l'évaluation
sera plus «objective».
Cependant, dans beaucoup de cas, lorsque la
responsabilité de l'évaluation d'un programme est
déléguée aux «spécialistes» de
l'extérieur la relation qu'ils établissent avec le personnel du
programme est très hiérarchique, semblable à celle d'un
docteur avec son patient. Dans ce cas, le personnel est souvent exclu du
processus d'évaluation qui reste secret et mystifié, ce qui le
rend les méfiants et mal à l'aise. L'utilisation de techniques
sophistiquées de collecte et d'analyse de données, renforce
l'idée que l'évaluation doit dépendre des experts.
Fréquemment, les résultats de ces évaluations ne sont pas
compris par le personnel du programme et/ou faisable dans le contexte de leur
travail. Tous ces facteurs peuvent contribuer au manque d'intérêt
et même à rendre hostile le personnel vit à vis de
l'évaluation.
Dans l'approche traditionnelle, souvent les
«experts» en évaluation rejettent la participation du
personnel dans l'évaluation de leurs propres programmes. Dans beaucoup
de cas, lorsque la responsabilité de définir l'orientation d'une
évaluation est déléguée aux experts, le personnel
se froisse d'avoir été exclu et par la suite il rejette ou il
critique «les conclusions et les recommandations des
évaluateurs».
B. L'approche participative
Dans une approche participative à une évaluation
de programme, le coordinateur de l'évaluation, venant souvent de
l'extérieur du programme ou de l'organisation, travaille en
étroite collaboration avec les «exécutants et
collaborateurs» du programme sur toutes les phases du processus. Les
exécutants et collaborateurs du programme sont ceux qui sont directement
concernés par les résultats de l'évaluation. Ce sont ceux
qui, plus tard, prendront les décisions et utiliseront les informations
issues de l'évaluation.
Exactement qui sont ces intéressés variera selon
la situation ou l'évaluation. Dans chaque cas, les organisateurs de
l'évaluation devront décider qui sont les
intéressés appropriés et dans quelle mesure certains ou
tous devraient participer. Mobiliser un grand nombre de personnes
concernées plutôt qu'un petit nombre n'est pas
nécessairement une bonne chose. De plus, il est important de se rappeler
que toutes les personnes concernées ne seront pas nécessairement
intéressées ou libres de participer à cet exercice qui
prendra beaucoup de temps.
Dans une approche participative, le coordinateur de
l'évaluation collabore avec les exécutants du programme pour
définir : les objectifs, développer la méthodologie,
recueillir et interpréter les informations et formuler les conclusions
et les recommandations de l'évaluation. Dans cette approche, le
rôle du coordinateur n'est pas seulement de structurer et de faciliter
chaque étape du processus, mais aussi de contribuer en tant que membre
à part entière de l'équipe d'évaluation.
Dans l'approche participative, le rôle des
exécutants de programme est : de partager leurs expériences
à partir de leur travail avec le programme, de participer à la
collecte d'informations sur l'exécution du programme, de travailler avec
l'équipe d'évaluation pour analyser à la fois les
données recueillies et les expériences décrites, et de
formuler des conclusions à propos de la stratégie et des
résultats du programme. Dans cette approche, on peut considérer
que la qualité de l'évaluation sera meilleure dans la mesure
où les résultats reflètent à la fois la vision
subjective des exécutants de programme et celle plus objective de
l'évaluateur externe. Une évaluation participative est
basée sur l'hypothèse que d'un part la participation des
exécutants de programme assure que l'évaluation portera sur les
questions qui leurs sont pertinentes et d'autre part leur donnera le sentiment
d'appropriation des résultats.
On a vu que la participation des exécutants conduit
à une plus grande utilisation des résultats de
l'évaluation par ceux qui prennent les décisions et par ceux qui
les appliquent. De plus, l'approche participative constitue une
expérience de d'apprentissage pour le staff du programme et leurs
collaborateurs qui sont impliqués. Cette méthode renforce leurs
compétences dans le domaine de l'évaluation des programmes
également. De plus, elle augmente leur compréhension de la
stratégie de leur propre programme, ainsi de ses forces et des
faiblesses. Un autre avantage de l'évaluation participative est que le
processus basé sur le travail d'équipe peut contribuer à
améliorer la communication entre les exécutants de programme qui
travaillent à des niveaux différents du programme.
4.2.3. Évaluation des résultats ou
évaluation du processus ?
A. Evaluation des résultats
Le plus souvent la nécessité de réaliser
une évaluation est issue des exigences des agences de financement pour
responsabiliser d'une part les exécutants du programme.
Traditionnellement, les évaluations ont porté sur la mesure des
résultats quantifiables de la réalisation du programme (par
exemple, le nombre d'ateliers de formation réalisée ou le nombre
de latrines construites). Les évaluations des résultats sont
largement utilisées surtout pour savoir combien des activités
prévues, ont été réalisées. Cependant, les
directeurs de programme et les agences de financement se sont rendus compte de
plus en plus qu'il ne suffit pas seulement de quantifier le nombre
d'activités accomplies. Il est également important que les
évaluations révèlent les succès et les
problèmes rencontrés pendant le processus d'exécution des
activités. Pouvoir quantifier quelque chose ne veut pas dire qu'on la
comprend.
B. Evaluation du processus
Contrairement à l'évaluation des
résultats, l'évaluation du processus vise surtout le processus
d'exécution des activités pour analyser la façon dont les
activités ont été menées afin de décider
comment elles peuvent être améliorées. Par exemple, comment
les différentes activités ont-elles été
réalisées? Quels sont les problèmes qui se sont
posés pendant le déroulement des ateliers de formation et comment
ont-ils été résolus? Que pensent les agents du terrain et
les membres de la communauté par rapport à l'utilisation des
latrines? Au cours d'un processus d'évaluation, des informations
quantitatives peuvent être recueillies sur le nombre d'activités
réalisées, mais l'accent est mis sur la collecte d'informations
qualitatives.
L'orientation de la méthodologie de l'évaluation
participative telle qu'elle est présentée dans ce manuel est
celle d'une évaluation de processus de programme.
La méthodologie proposée a pour but de produire
des résultats sous forme de données qui répondent aux
besoins des directeurs, des agences de financement et des agents de terrain
à propos de la réalisation d'un projet ou programme. Les
directeurs de programmes doivent décider, au départ, s'ils
veulent réaliser une évaluation de résultats, une
évaluation de processus ou les deux.
4.2.4. Focalisation sur les problèmes
rencontrés ou sur les leçons apprises?
A. Identification des problèmes
Pour beaucoup de gens, le but d'une évaluation d'un
programme est d'identifier ce qui n'a pas bien marché. Beaucoup
d'évaluations portent donc sur l'identification des insuffisances et des
faiblesses dans l'exécution d'un programme. Etant donnée la
nature des programmes de développement, ils rencontrent tous des
contraintes et dans tous il y a des faiblesses. Une évaluation qui se
limite à disséquer et ensuite à décrire de tels
problèmes est peut-être valable, mais elle tend à susciter
un sentiment de découragement chez le personnel de programme et elle ne
les aide pas nécessairement à améliorer leur programme.
B. Elaboration des leçons apprises
La méthodologie d'évaluation participative
décrite dans ce manuel inclut l'identification de problèmes
d'exécution mais met l'accent sur l'élaboration de leçons
apprises basées à la fois sur les aspects problématiques
et les réussites dans le processus d'exécution du programme. Du
début à la fin, l'approche adoptée dans
l'évaluation répond à la question : «Que pouvons-nous
apprendre à partir de ce que nous avons déjà accompli pour
nous permettre d'améliorer le programme à l'avenir?»
4.2.5. Principes de l'évaluation
participative
Les exécutants de programme peuvent faire une
contribution importante au processus d'évaluation en se
référant à leur expérience au sein du programme.
Dans une évaluation l'accent ne doit pas être mis
sur l'identification des problèmes et des insuffisances, mais
plutôt sur la formulation des leçons apprises pour l'avenir,
basées à la fois sur les succès et les
difficultés.
Le processus d'évaluation participative peut contribuer
à améliorer la communication entre le personnel du programme aux
différents niveaux d'exécution du programme.
Implication des
communautés aux activités de suivi et d'évaluation
A.1. La raison de l'implication des membres de
communauté dans les activités d'évaluation
La participation des communautés à
l'évaluation des programmes de santé et de développement
est importante pour plusieurs raisons.
Tout d'abord, leur participation devrait assurer que le point
de vue subjective, des membres de la communauté, soit
reflétée dans les résultats et les recommandations de
l'évaluation.
En deuxième lieu, la participation des membres de la
communauté dans les activités de suivi et d'évaluation
(S&E), peuvent progressivement développer leurs compétences
dans ce domaine. Dans n'importe quel effort visant à renforcer la
capacité d'une communauté à gérer des programmes
locaux de santé et de développement, des compétences en
S&E en sont un élément important.
Troisièmement, les activités d'évaluation
peuvent stimuler l'acquisition de connaissances de la part des membres de la
communauté relatives à l'exécution d'un programme
communautaire. De la même façon que la participation des
exécutants de programme dans les activités d'évaluation
peut stimuler l'apprentissage organisationnel, de même la participation
de la communauté dans l'évaluation de programmes communautaires
peut stimuler l'apprentissage communautaire. Grâce aux activités
d'évaluation, les communautés peuvent systématiquement
analyser leur expérience avec les programmes communautaires et formuler
des leçons pour l'avenir.
A.2. Participation de la communauté à
l'évaluation
· Assure que la vision subjective de la communauté
est reflétée dans les résultats de l'évaluation
· Développe les compétences des membres de la
communauté en S&E
· Stimule l'apprentissage de la communauté dans le
cadre de la mise en exécution de programmes communautaires
4.2.6. Le rôle que peut jouer les membres de la
communauté dans l'évaluation participative
Dans la méthodologie de l'évaluation
participative à sept phases, le rôle des membres de la
communauté en tant qu'interviewés est très important bien
que limité. Au moyen des interviews approfondies, les différentes
catégories de membres de la communauté sont priées de
donner leur opinion à propos :
· des points forts et des points faibles des
activités du programme
· les rôles joués par les membres de la
communauté et le personnel de développement
· les enseignements tirés basés sur la
réalisation des activités antérieures
· les suggestions sur la façon de
développer des activités futures au niveau communautaire
Dans les évaluations participatives
réalisées dans le passé, ce type d'information recueillie
à travers les interviews des membres de la communauté, s'est
avéré très important. Dans les évaluations futures,
l'implication des membres de la communauté en tant qu'interviewés
continuera à être un élément important. Mais
au-delà de leur rôle d'interviewé, «Comment les
membres de la communauté peuvent-ils être plus actifs dans le
suivi et l'évaluation de programmes communautaires ?»
Dans ce point-ci nous allons tout d'abord aborder les
obstacles à une plus grande participation communautaire dans la
méthode d'évaluation présentée dans ce manuel, et
ensuite je vais décrire d'autres façons dont la communauté
peut participer dans les activités de S&E de façon continue
lors de l'exécution d'un programme.
Etant donné la façon dont la méthodologie
d'évaluation participative est élaborée, il y a quatre
raisons principales pour lesquelles il ne me semble pas faisable d'inclure les
membres de la communauté dans l'ensemble du processus compris dans les
sept phases.
Le manque de temps : Le processus d'évaluation en sept
phases prend entre trois et quatre semaines à réaliser. Pour les
membres de la communauté, le plus souvent c'est trop de temps pour eux
à passer loin de leurs responsabilités communautaires et
familiales.
La nécessité de savoir lire et écrire :
Le processus d'évaluation dépend en grande partie de la
capacité des participants à lire et à écrire. Y
faire participer des personnes illettrées ou semi-lettrées,
serait sans doute très frustrant pour elles.
Une tâche d'analyse intense : Le processus
d'évaluation de trois ou quatre semaines implique un travail d'analyse
intense. Même le personnel de développement trouve le processus
d'évaluation mentalement fatigant. Il ne serait pas réaliste
d'attendre la participation active des membres de la communauté dans
l'ensemble du processus, d'intense activité cérébrale.
Thèmes de l'évaluation : Dans l'approche
systémique proposée dans la méthodologie de
l'évaluation, tous les aspects de la mise en application du programme
sont examinés, y compris les questions administratives, logistiques et
de gestion. Beaucoup de ces questions n'ont pas de pertinence directe pour les
membres de la communauté et leur participation ne serait pas
appropriée.
Pour plusieurs raisons, à mon avis, il n'est pas
recommandé d'essayer d'impliquer les membres de la communauté en
tant que partenaires à part entière dans ce processus
d'évaluation en 20 étapes. Je recommande plutôt,
d'identifier des moyens par lesquels les communautés peuvent participer
aux activités de S&E d'une manière plus continue.
La discussion qui suit traite de trois questions concernant la
participation de la communauté dans le suivi et l'évaluation
(S&E) :
· Qui devrait être impliqué dans les
activités de suivi et d'évaluation?
· Quand est-ce que les membres de la communauté
doivent-ils être impliqués dans les activités de suivi et
d'évaluation?
· Quelles méthodes peuvent être
utilisées par et avec les membres de la communauté dans les
activités de suivi et d'évaluation?
A. Ceux qui devraient participer aux activités de suivi
et d'évaluation au niveau communautaire
Dans les programmes de santé et développement,
les différentes catégories de membres de la communauté
devraient être impliquées à la fois dans les études
préliminaires et dans l'organisation des activités du programme.
De même, divers groupes d'exécutant du programme de la
communauté devraient participer à l'évaluation des
activités au niveau de la communauté. Selon les activités
à évaluer, les différentes catégories
d'intéressés qui pourraient être impliqués dans les
activités de suivi et d'évaluation (S&E) peuvent comprendre
:
· des chefs et notables communautaires
· des leaders informels de la communauté (ce sont
souvent des femmes)
· des hommes
· des femmes
· des jeunes
· des membres de groupes différenciés selon
le sexe, l'ethnie et la caste.
Les activités de suivi et d'évaluation devraient
assurer que les voix de tous les groupes de la communauté soient
entendues.
B. A quel moment les membres des communautés
devraient-ils participer aux activités de suivi et
d'évaluation?
Les programmes de santé communautaire doivent chercher
à engager les membres de la communauté à participer aux
activités d'évaluation de façon continue. Ils peuvent
être impliqués :
· Dans le recueil de données
préliminaires
· Pendant la mise en application du programme
· Lorsque le soutien extérieur à un
projet/programme se termine
Au cours de chacune de ces étapes, des approches
différentes peuvent être utilisées pour encourager la
participation de la communauté aux activités de suivi et
d'évaluation.
C. Quelles approches et méthodes peuvent être
utilisées par et avec les membres de la communauté dans les
activités de suivi et d'évaluation?
Quatre approches assez différentes sont
utilisées pour impliquer les membres de la communauté dans les
activités de suivi et d'évaluation. Dans chaque approche, le
degré de responsabilité assumé par le personnel de
développement et les membres de la communauté varie. Les quatre
approches sont décrites dans le texte qui suit et sont
résumées dans le tableau 6.
Les communautés peuvent jouer plusieurs rôles
différents dans le suivi et l'évaluation des programmes
communautaires :
C.1. Les membres de la communauté collectent des
données
L'approche utilisée le plus fréquemment pour
engager les communautés dans les activités de suivi et
d'évaluation est celle où le personnel de développement
décide quelles données recueillir, il crée des outils
simples de recueil d'information et il forme les membres de la
communauté sur la façon d'utiliser ces outils. Des exemples
d'outils sont :
Un tableau dans lequel les accoucheuses traditionnelles
enregistrent les naissances et les morts
Un tableau sur lequel les agents de santé communautaire
inscrivent les cas de diarrhées, les traitements utilisés et les
résultats
Généralement, une fois que les membres de la
communauté ont recueilli ces données, les techniciens de
développement ont la responsabilité de les analyser et de
formuler des conclusions. Dans quelques cas, les membres de la
communauté analysent les données eux-mêmes et tirent leurs
propres conclusions. Dans beaucoup de cas, ce type de participation n'est
plutôt superficiel et pas particulièrement utile ou significatif
pour les membres de la communauté eux-mêmes. Bien que le
rôle de la communauté soit limité dans cette approche, leur
participation au recueil de données aide les exécutants de
programme à suivre les activités communautaires.
C.2. Les membres de la communauté en tant
qu'interviewés
Une deuxième approche à la participation de la
communauté dans le suivi et l'évaluation est celle où des
personnes extérieures interviewent les membres de la communauté
pour comprendre leurs opinions. Cela est fait à travers des interviews
individuelles ou de groupe ou à travers des discussions. De telles
interviews peuvent avoir lieu soit au début, soit au milieu, soit
à la fin des activités d'un projet. Quelques exemples comment
cette approche peut être utilisée sont :
· Les interviews de groupe pourraient-être
menées avec des femmes qui font partie de la communauté pour
recueillir leurs avis sur des activités d'un projet de santé
maternelle.
· Les interviews individuelles pourraient-être
menées avec des chefs communautaires pour connaître leur avis un
projet de santé enfantine et la mesure dans laquelle ils y ont
participé.
Tableau 6 : Quatre approches pour impliquer les
communautés
dans le suivi et l'évaluation
|
Approche
|
Responsabilité
|
Formation et Suivi
nécessaires des
membres de la
communauté
|
Les membres de la communauté
collectent des données :
Les agents de développement
élaborent des instruments simples de
recueil de données. Les membres
de la communauté recueillent-les
données. Les agents de
développement ou les membres de la
communauté analysent les données.
|
Les agents de
développement
avec l'aide des
membres de la
communauté
|
Formation initiale et
suivi continu.
|
Les membres de la communauté en
tant qu'interviewés
Les agents de développement
recueillent les informations des
membres de la communauté sur
leurs avis, leurs priorités et leur
feedback sur les activités du
programme.
|
Les techniciens
extérieurs à la
communauté
coordonnent-le
recueil de données,
les analysent et
formulent leurs
propres
conclusions
|
Aucun
|
Les membres de la communauté
analysent et tirent des conclusions
eux même en utilisant les
instruments de RAP et d'APA
Les agents de développement
animent les activités de Recherche et
Action Participatives (RAP) et
d'Apprentissage Participatifs et
d'Action (APA). Les groupes
communautaires analysent
l'information qu'ils ont fournie eux-mêmes
et tirent leurs propres
conclusions à propos des situations
présentes et des stratégies et
solutions futures.
|
Les agents de
développement
animent-le
processus. Les
communautés
analysent leurs
propres données et
formulent leurs
propres
conclusions
|
Aucun
|
Les communautés s'auto évaluent
Les membres de la communauté
définissent eux-mêmes des critères
pour évaluer les activités du
programme. Ils recueillent les
données, les analysent et formulent leurs propres
conclusions.
|
Les agents de
développement
leur donnent de
l'appui. Les membres de la
communauté ont la
responsabilité
principale pour le
recueil et l'analyse
de données
|
Formation et suivi
Intensifs
|
C.3. Les communautés analysent et tirent leurs propres
conclusions en utilisant les instruments RAP et APA
Une troisième approche comprend l'utilisation
d'exercices et d'outils visuels simples par les agents de développement
avec les groupes des membres de la communauté pour les encourager
à analyser leur propre situation, leurs priorités, etc.... Ces
techniques, RAP et APA sont des méthodes de Recherche et d'Action
Participatives (RAP) ou d'Apprentissage Participatives et d'Action (APA). Elles
sont utilisées pour stimuler l'apprentissage à la fois des
membres de la communauté et des agents de développement.
Objectifs des instruments de RAP et d'APA
Permettre aux membres de la communauté d'exprimer leurs
avis et leurs priorités pour l'avenir
Permettre aux agents de développement d'écouter
et de dialoguer avec les membres de la communauté pour mieux comprendre
leur vie, leurs perceptions, leurs problèmes et leurs
priorités.
Une variété d'activités de RAP/APA ont
été développé à des fins différents.
Ils peuvent être utilisés pour les activités de suivi et
d'évaluation à des moments différents : au début de
la réalisation du projet, pendant et à la fin. En comparaison
avec la deuxième approche (voir ci-dessus), la participation des membres
de la communauté est plus grande lorsque les activités de RAP/APA
sont utilisées. Ces instruments exigent que les membres de la
communauté prennent davantage de responsabilité pour analyser
leurs propres idées et tirer leurs propres conclusions pour l'avenir.
Quelques-unes des activités de RAP/APA, qui peuvent
être utilisées avec les groupes communautaires pour suivre et
évaluer les activités à ce niveau-là, sont
énumérées ci-dessous. Quelques-unes peuvent être
utilisées comme des activités de pré- et de post- recueil
de données, avant et après que les interventions du programme
aient été réalisées.
Carte communautaire : pour comprendre les perceptions de la
communauté à propos de leur environnement, de leurs ressources
naturelles et humaines, des problèmes et des ressources dont ils
disposent.
Répartition graphique (courbe ou secteur) des
tâches et du temps journalier par genre : pour comprendre les
tâches et l'emploi du temps journalier des femmes et des hommes.
Classification des problèmes de santé : pour
comprendre comment les membres de la communauté classifient les
problèmes de santé communautaire en termes de fréquence,
gravité, etc.
Arbre de problèmes : pour comprendre les idées
des communautés sur les causes et les conséquences de
problèmes prioritaires de santé.
Schéma du corps : pour comprendre la perception de la
communauté sur les différentes parties du corps et leur
fonctionnement.
Calendrier des aliments : pour comprendre la
disponibilité des aliments pendant les différentes saisons de
l'année
Etude de cas cliniques : pour connaître les
stratégies adoptées par les membres de la communauté face
aux différents problèmes de santé décrits dans de
courtes études de cas
Jeux de rôle et histoires : pour stimuler l'analyse de
groupe de situations problématiques liées à la
santé, décrits dans des sketchs ou des histoires.
Visites d'observation guidées/commentées : pour
comprendre comment les membres de la communauté perçoivent les
ressources et les problèmes de leur environnement.
Les techniques RAP/APA sont utiles non seulement pour
recueillir des informations et comprendre les réalités et les
avis d'une communauté, mais aussi pour stimuler une discussion sur
l'action qui devrait être prise. Une étape finale importante dans
l'utilisation des techniques RAP/APA est de discuter des actions que les
communautés elles-mêmes et les agents de développement
peuvent entreprendre pour résoudre les problèmes et les besoins
révélés par ces exercices.
C.4. Les communautés s'auto évaluent :
Une dernière approche à la participation des
communautés au suivi et à l'évaluation est celle où
les communautés définissent leurs propres critères pour
évaluer les activités et les programmes communautaires et
utilisent ces éléments pour réaliser leurs propres
évaluations des activités communautaires. Eventuellement les
groupes communautaires peuvent définir eux même les
critères pour évaluer les différents aspects des
programmes tels que :
· Le degré de réalisation des buts et des
objectifs prévus
· L'efficacité des leaders
· L'efficacité dans la mobilisation des
ressources
· L'efficacité dans la gestion des
activités organisées.
Dans cette approche, l'objectif à long terme est de
permettre aux communautés d'être capables de développer et
de mener des activités de suivi et d'évaluation
elles-mêmes. Au départ, un appui considérable est
demandé de la part des agents de développement pour aider les
membres de la communauté à développer leurs
compétences en matière de suivi et d'évaluation.
Deux exemples des types de critères que les
communautés pourraient définir elles-mêmes pour
évaluer les activités communautaires menées.
Comité de Santé Villageois (CSV) : Les agents de
développement pourraient facilement demander aux membres du
comité de santé de définir les critères pour
évaluer l'efficacité de leur propre comité. Sans parler de
«critères» en soi, les membres du comité pourraient
être priés de définir les caractéristiques d'un
«comité de santé qui fonctionne bien» et d'un
«comité de santé qui ne fonctionne pas bien». Pour
déterminer dans quelle mesure leur comité fonctionne bien ou non,
ils pourraient se rencontrer régulièrement pour discuter des
caractéristiques de leur comité comparées à leur
définition d'un comité efficace.
Exemples de critères définis par la
communauté pour évaluer l'efficacité des CSV
(Comités de Santé Villageois) :
a) présence régulière aux réunions
du comité
b) réalisation de toutes les tâches
prévues
c) travail coopératif avec d'autres membres de la
communauté
Agents de Santé Communautaire (ASC) Les membres de la
communauté pourraient être priés de définir leurs
attentes vis à vis des ASC, c'est à dire ce qu'ils voudraient
qu'ils fassent. Ils pourraient décider eux-mêmes comment ils vont
évaluer le travail des ASC et avec quelle fréquence.
Exemples de critères définis par la
communauté pour évaluer la performance des ASC :
a) informer 100% des femmes ayant des enfants de 0-23 mois,
des jours de vaccination dans le village
b) mener une démonstration de cuisine chaque mois avec
les femmes
c) mener une séance de santé chaque mois avec
les hommes
Exemple d'exercice de groupe : Définir et juger de
l'efficacité du groupe
Définir l'efficacité d'un groupe : Un groupe
communautaire peut décider que deux caractéristiques-clés
du «fonctionnement efficace d'un groupe» sont :
· Participation à la prise de décision
· Engagement actif de tous les groupes pour
réaliser les activités prévues
Juger de l'efficacité d'un groupe : Pour juger de la
«participation aux prises de décision», les membres de la
communauté pourraient estimer leur propre efficacité sur une
échelle de un à cinq :
· jamais
· rarement
· quelques fois
· souvent
· toujours
Dessiner une échelle de cinq points, soit par terre
soit sur une feuille de papier flipchart, chaque membre du groupe indique son
appréciation, soit en utilisant un petit caillou (mis par terre) soit
un stylo-feutre (sur le papier flipchart). Une fois que tous les membres ont
inscrit leur opinion, les résultats de l'évaluation sont
discutés et le groupe décide comment travailler ensemble de
façon plus efficacement à l'avenir Si les leaders de la
communauté sont suffisamment encadrés, s'ils peuvent apprendre
à faciliter ces types d'exercices d'évaluation
eux-mêmes.
4.2.7. Conclusions et conseils liés à la
participation de la communauté aux activités de Suivi et
d'évaluation :
Tous les projets/programmes devraient viser à augmenter
progressivement la capacité des leaders et des membres de la
communauté pour qu'ils puissent développer et animer des
activités d'évaluation eux-mêmes.
Une plus grande participation des membres de la
communauté aux activités de suivi et d'évaluation exige
davantage d'efforts de la part des agents de développement pour
développer la capacité des membres de la communauté.
L'efficacité de pratiquement toutes les
activités de suivi et d'évaluation, réalisées soit
avec, soit par les communautés dépend en grande partie des
compétences d'animation de groupe des agents de développement ou
des membres de la communauté.
Les programmes peuvent envisager une série de
différentes activités de suivi et d'évaluation portant sur
les différents aspects de la mise en application du programme et
réalisées à des moments différents. Les membres de
la communauté n'ont pas nécessairement besoin d'être
impliqués dans toutes les activités d'évaluation.
Les méthodes et les instruments de suivi et
d'évaluation développés pour être utilisés
avec les communautés doivent être simples. En même temps,
ils devraient stimuler l'analyse en critique chez les membres de la
communauté.
Il n'y a pas de recette précise sur la façon de
développer des activités de suivi et d'évaluation et de
les utiliser auprès des communautés. La créativité
et l'expérimentation continue sont nécessaires pour
développer des approches et des instruments qui sont utiles à la
fois pour les communautés elles-mêmes et pour les
exécutants de programme.
Avant une évaluation compréhensive de programme
(décrite au Chapitre III), des activités d'évaluation
complémentaires peuvent être menées avec les
communautés, et les résultats de ces activités peuvent
être incorporés aux efforts d'évaluation globale.
· Les méthodes et les instruments pour mener le
suivi et l'évaluation devraient produire des informations qui non
seulement contribuent à l'apprentissage organisationnel mais aussi
encouragent l'apprentissage communautaire.
4.2.8. Conclusions à propos de la
Méthodologie Participative
Dans plusieurs pays, l'expérience nous a montré
que certaines contraintes associées aux méthodes
d'évaluation traditionnelles peuvent être surmontées
grâce à la méthodologie participative décrite dans
ce manuel. Il y a certaines caractéristiques-clés de la
méthodologie qui semble contribuer à son efficacité.
A. Participation des exécutants de programme
En encourageant la participation des exécutants de
programme (les utilisateurs de l'information et ceux qui prennent des
décisions) dans toutes les phases de planification et de
réalisation de l'évaluation, ils peuvent se sentir plus à
l'aise lors de l'évaluation et s'en approprier les résultats.
B. Techniques simples de recueil de données
Grâce à l'usage de techniques simples de recueil
et d'analyse de données, toutes les catégories
d'exécutants de programme peuvent participer et développer des
compétences de base dans la collecte des données.
C. Accent mis sur les enseignements tirés
L'évaluation met l'accent sur l'élaboration des
enseignements tirés à partir de l'exécution du programme,
les membres de l'équipe d'évaluation peuvent analyser plus
ouvertement les réalisations et les contraintes rencontrées.
D. Renforcer la collaboration au sein de l'équipe
La participation des exécutants de programme de
différents niveaux comme membres de l'équipe d'évaluation
peut contribuer au développement de relations plus ouvertes au sein de
l'équipe pendant l'évaluation, et ce sentiment accru de
collaboration peut continuer au-delà de l'évaluation.
E. Impliquer des évaluateurs internes et externes
Le coordinateur externe apporte de l'objectivité et des
compétences dans les méthodes de recueil de données et
dans la facilitation de groupe. Il/elle dirige le processus et également
participe comme un membre de l'équipe. Les évaluateurs internes
apportent à l'évaluation leur connaissance approfondie du
programme et leur désir de découvrir comment améliorer
leur programme.
F. Recommandations pratiques pour l'avenir
Basées sur les résultats de l'évaluation,
les membres de l'équipe élaborent des recommandations pratiques
et concises liées à chacun des composants du programme. La
participation des exécutants de programme dans cette tâche, aide
à s'assurer que les recommandations sont réalistes et
faisables.
G. Plan d'action révisé
L'évaluation ne prend pas fin avec la formulation des
enseignements. Une dernière étape dans le processus est le
développement d'un plan d'action révisé qui incorpore les
enseignements tirés au cours de l'évaluation.
H. Expérience formatrice pour les exécutants de
programme
Ceux qui ont fait partie des équipes dans les
évaluations précédentes partagent l'avis que leur
participation au processus entier d'évaluation a augmenté
à la fois leur compréhension des composants et stratégies
du programme et leurs compétences en matière d'évaluation
de programme.
I. Expérience formatrice pour le coordinateur de
l'évaluation
Chaque évaluation participative est l'occasion pour le
coordinateur d'explorer des façons alternatives de structurer le
processus et de renforcer les compétences des participants.
4.2.9. Limites de la méthodologie
d'évaluation participative
Dans le feedback reçu de ceux qui ont utilisé la
méthodologie d'évaluation participative décrite dans les
chapitres précédents, certains ont regretté que les
membres de la communauté ne fussent pas pleinement impliqués dans
le processus d'évaluation. Plusieurs ont demandé comment leur
participation pourrait être accrue. Il est vrai que dans la
méthodologie d'évaluation présentée dans ce manuel,
le rôle des membres de la communauté est relativement
limité. Dans la méthodologie l'accent est mis sur la façon
dont les exécutants de programme peuvent être impliqués
dans les activités d'évaluation qu'ils élaborent et
mettent en application.
CHAPITRE 3 : ETAT
ACTUEL DE LA SECURITE ALIMENTAIRE ET BILAN CRITIQUE DES INVESTISSEMENTS DANS
LE SECTEUR AGRICOLE EN RDC
Dans ce deuxième chapitre nous avons deux sections,
notamment, état actuel de la sécurité alimentaire en R D C
: diagnostic et perspectives ; et bilan critique des investissements dans
le secteur agricole: évolution et perspectives
SECTION 1 :
ÉTAT ACTUEL DE LA SECURITE ALIMENTAIRE EN R D C : DIAGNOSTIC ET
PERSPECTIVES
Situation
générale de la sécurité alimentaire
On reprend ici les informations présentées dans
le rapport général des Ateliers Thématiques Nationaux
tenus à Kisangani du 07 au 09 mai 2002 - Atelier no 2:
Sécurité alimentaire dans un contexte de crise (OCHA, 2002). "La
production agricole est encore traditionnelle et accuse une tendance
générale à la baisse depuis 1998, estimée
globalement à -20% pour les céréales; à -12% pour
les racines et tubercules et à -6% pour les légumes. Le cas le
plus frappant est celui du manioc qui est la culture de base d'autant plus
qu'il occupe #177; 50% de terres arables et couvre 70 à 80% des apports
nutritionnels des Congolais. D'une façon générale, on
estime que la production de cet aliment de base a chuté de plus de 20%
à cause des maladies et des parasites. La tendance
générale de toutes les activités de pêche est
à la baisse. On note une diminution très sensible du nombre
d'embarcations qui en moyenne est passé d'une pirogue pour deux
pêcheurs avant la guerre à une pour six pêcheurs
aujourd'hui. La disponibilité du matériel de pêche a
également connu une baisse notoire variant de 25 à 60%. Le
parcours a baissé de 400 à 50 km d'une façon
générale. La baisse moyenne de production est estimée
à 45%. La tendance générale de la production animale est
aussi à la baisse.
1.1. Production agricole
A partir de 1999, la production de manioc, produit principal
de l'économie des ménages, a chuté de plus de 20 %
à cause de la pression des maladies et d'insectes nuisibles.
D'une manière générale, depuis le
début des années 1990, le taux de croissance annuelle moyenne de
la production vivrière (2 %) est resté inférieur à
celui de la croissance démographique (3,3 %). Concernant la production
animale avant les années 90, le cheptel national comprenait plus d'un
million de bovins, 725 000 porcins, 700 000 ovins, 2 500 000 caprins et
près de 15 millions de volaille. Depuis l'aggravation de la crise
socio-économique ces chiffres seraient en constante régression.
En effet, la production locale de viande au cours de dix dernières
années est évaluée entre 70.000 et 95.000 tonnes. En 1994,
le sous-secteur de l'élevage a produit 84.000 tonnes de viande,
représentant ainsi 5,5 % des besoins estimés à 1.512.000
tonnes. Cette disponibilité correspond à une moyenne de 20 Kg de
viande/tête d'habitant/an, alors que la norme internationale est de
36Kg/tête/an. Quant à la production de poisson, elle est en
moyenne d'environ 220.000 tonnes par an, soit 30 % du potentiel (707.000 T).
Cette production correspond à une disponibilité moyenne annuelle
de 5,2 Kg par tête d'habitant, disponibilité nettement
inférieur à la norme qui est de 13 Kg par tête d'habitant
par an. Dans des conditions ci-dessus décrites, les besoins non couverts
hypothèquent la sécurité alimentaire de la population.
1.2. Bilans D'approvisionnement Alimentaire
Ces bilans se trouvent sur le site web de la FAO, la
dernière année étant 2000. A partir du bilan, on peut
déduire la consommation apparente par tête et par jour.
Ci-après figurent les consommations exprimées en calories et
grammes de protéines (Tableau 1). On peut constater que la situation est
plus ou moins normale jusqu'en 1992-93 et qu'elle se dégrade
continuellement depuis lors pour atteindre seulement 1514 calories et 24.3 g de
protéines en 2000. On peut se demander comment une population survit
avec seulement 1500 calories par jour et 24 g de protéines? A noter que
le même bilan indique une consommation de 288 kg de manioc par tête
et par an en 2000, soit 15.959.000 t pour le pays, ou 859.5 calories (57%) et
4.9 g protéines par jour. Pour les mêmes années, les
céréales donnent 274 calories (18%) et 7 g de protéines.
Ceci confirme encore le poids énorme du manioc dans l'alimentation de la
population (Goossens et al. 1994), (Goossens, 1996), (Kankonde et Tollens,
2001).
N.B.: La consommation de graisse va de 24.0 g en 2000 à
34,3 g en 1961Dans ce contexte, l'incidence de la mosaïque africaine du
manioc, et surtout le type de gemini virus très virulent de l'Afrique de
l'Est, combiné à celui de l'Afrique de l'Ouest depuis longtemps
endémique, se fait sérieusement sentir au niveau de la production
(et des prix du manioc). Heureusement qu'il y a les projets manioc avec la FAO,
l'USAID, l'INERA, SECID, l'IITA et d'autres partenaires pour introduire et
diffuser des variétés résistantes, mais on doit noter
qu'il faut au moins une dizaine d'années pour remplacer les
variétés existantes, étant donné la lenteur de la
multiplication par boutures. Un des symptômes de la rareté
(cherté) du manioc sur les marchés pendant certaines
périodes est qu'il arrive que le prix de la farine de maïs, et
même celui du riz, coûtent moins cher ou autant que la farine de
manioc
1.2.1. Importations alimentaires
Les importations alimentaires ont été
importantes pour la sécurité alimentaire de Kinshasa depuis les
années 1980 (Goossens et al. 1994), surtout pour les
céréales (blé, riz) et les produits congelés
d'origine animale (poisson et viande). Ces derniers sont
particulièrement importants et avoisinent 200.000 t par an, surtout le
poisson congelé (chinchard, mpiodi). Mais avec la guerre et la crise
économique, on a importé moins de produits d'origine animale,
surtout le poulet. C'est particulièrement la société
ORGAMAN, depuis longtemps leader dans ce domaine, qui a vu son chiffre
d'affaires diminuer au profit de nouvelles sociétés d'origine
libanaise (CONGO FUTUR, SOCIMEX), qui importent également beaucoup de
produits secs, la farine de blé et le riz. Ils importent plus de 100.000
t de farine de blé, au détriment de la
MIDEMA dont les moulins de blé à Matadi ne
tournent qu'à 40% de leur capacité. Et ceci malgré le
droit de douane de 35,60% qui frappe les importations de farine de
blé.
Les importations de riz ont fortement augmenté,
notamment suite aux bas prix qui
Prévalent sur le marché mondial depuis 2-3
ans.
On trouve les baguettes de pain (150 à 200 g) partout
à Kinshasa et à l'intérieur du pays, à des prix
défiant toute concurrence: 200 FC, soit à peu près 4 US$.
Le pain est devenu omniprésent et est la réponse immédiate
à la faim, ne demandant aucune préparation ou cuisson, et se
conservant plusieurs jours. Nous ne disposons pas de données fiables sur
les importations de blé et de farine de blé, mais nous pouvons
affirmer qu'elles augmentent sans cesse. Et on peut se demander comment les
grandes boulangeries à Kinshasa, qui dominent le marché du pain
(B.K.T.F., UPAK, SOKITE M, VICTOIRE etc.) s'en sortent? On peut conclure
que le total des importations (en calories) n'a probablement pas
diminué, mais la composition a changé: plus de
céréales, moins de viande de bonne qualité (poulet, viande
bovine), autant de mpiodi (poisson) et plus de 5ième quartier (abats).
Mais avec la décimation du cheptel reproducteur (bovin, ovin, caprin)
à l'intérieur du pays, et même au Bandundu, la consommation
de viande est devenue très rare. Le plus souvent, quelques petits
morceaux dans la sauce peuvent suffire.
Beaucoup d'enfants ne savent plus ce que c'est que la
viande
1.2.2. Exportations alimentaires
A. Secteur des exportations
Au courant de la décennie 90, le volume de la
quasi-totalité des produits exportés a connu une forte baisse.
Dans le secteur des mines, les exportations du cuivre, principal produit
d'exportation, sont tombées de 379.700 tonnes en 1990 à 31.037
tonnes en 1997. Seul le volume exporté du diamant à presque
doublé sur la période, passant de 2.600 tonnes en 1990 à
4.009 tonnes en 1997. Cette tendance baissière a également
caractérisé les produits agricoles exportés.
Quant aux exportations des produits manufacturés, elles
sont demeurées insignifiantes.
Les produits primaires d'origine minérale et agricole
dominent donc la structure des exportations du pays qui subit
l'évolution des cours mondiaux. Après la chute de la production
du cuivre, le diamant est devenu la principale pourvoyeuse des recettes
d'exportation dont il rapporte plus de 54 %. Dans l'ensemble, ces recettes,
évaluées à 1.400 millions de dollars US en 1997, ne
représentent que 64 % de leur niveau de 1990 alors que les termes de
l'échange n'ont, cessé de s'améliorer depuis 1991. Le
secteur des exportations se trouve donc dans un état précaire qui
rend le pays vulnérable aux chocs extérieurs. Pour le moment, le
Gouvernement travaille sur un programme de diversification des capacités
d'exportation.104(*)
1.3. Changements dans la commercialisation des produits
alimentaires
La faiblesse des circuits de commercialisation des produits
agricoles constitue une des grandes contraintes au développement du
secteur agricole. Avec des voies et moyens de communications
généralement dégradées, le producteur rural
parvient difficilement à placer ses produits sur le marché. En
plus de ces contraintes physiques, il fait face à une série de
tracasseries portant sur des prélèvements fiscaux de natures
diverses. Quand c'est l'acheteur qui fait le déplacement dans les zones
les moins enclavées, les prix sont dictés et d'un niveau de
rémunération généralement bas.
1.3.1. Balance commerciale agricole
Malgré son énorme potentiel agricole, la RDC
fait face à un déficit alimentaire de plus en plus aigu. Les
principales causes de cette crise alimentaire étant entre autre,
l'abandon de l'activité de production à cause des troubles
socio-politico-militaires, le manque d'investissement dans le secteur, le
manque d'intrants agricole et la faiblesse de la capacité technique des
différents acteurs. Cet état de fait a entrainé des
importations massives de produits agricoles, ainsi le volume des importations
des principaux agricole est passé de 146 million USD en 1975 à
presque 300 million USD en 2004.
D'après le graphe ci-dessous, la RDC est devenue un
importateur net en 1987. A partir de cette date, le déficit de la
balance commercial agricole ne cesse d'augmenter jusqu'à atteindre
environ 270 million USD en 2004 soit 10 fois la valeur de 1987105(*)
1.4. Les contraintes du secteur agricole
Pour augmenter la production et assurer la
sécurité alimentaire, le pays se heurte à de multiples
contraintes :
1.4.1. La détérioration quasi-totale de
l'infrastructure de transport
Dans un pays aussi grand que l'Europe de l'Ouest, il n'existe
que 600 km de routes pavées, souvent en mauvais état. Des 10
capitales provinciales, seulement une est liée à Kinshasa par
route. Plus de la moitié des producteurs agricoles vivent à plus
de 8 heures d'un centre de commercialisation15. L'inefficience de la
commercialisation, les tracasseries policières, les
prélèvements illicites et les coûts excessifs de transport
réduisent considérablement les prix au producteur. Selon la
Banque Mondiale (Revue du secteur agricole 2006), l'état de
délabrement des infrastructures de transport, notamment des voies de
dessertes agricoles, contribue pour près de 50% au prix à la
consommation des produits alimentaires.
1.4.2. La pénurie d'intrants et la faiblesse du capital
productif
La pénurie d'intrants agricoles et
vétérinaires constitue une contrainte importante pour la relance
de la production. Il s'agit notamment de la conservation et de la production
des semences de qualité et des variétés modernes. Une
grande partie de la population rurale a perdu ses outils agricoles. Les animaux
sont souvent l'objet de vol. Avec un système de production
essentiellement de subsistance, la recapitalisation de l'agriculture se fait
difficilement.
1.4.3. Absence d'un cadre institutionnel adéquat
Parmi les figurent des facteurs structurels importants
liés aux insuffisances institutionnelles. Le recensement du personnel du
MAPE révèle que les effectifs globaux s'élèvent
à environ 18,50016 agents, dont 15% environ du personnel total et plus
de 50% des cadres supérieurs sont employés par les services
centraux. Les services aussi bien à l'échelle centrale qu'au
niveau des structures déconcentrées du Ministère se
trouvent dans un état de délabrement avancé, victimes
d'une paralysie relevant de facteurs institutionnels, humains, financiers,
logistiques et matériels. Les facteurs institutionnels portent
essentiellement sur la structure du Ministère (incohérences des
attributions et dispositions réglementaires), tandis que les contraintes
humaines portent sur la qualité des ressources humaines et sur la
motivation des agents. Les services des contraintes majeures
Ministère de l'agriculture ne reçoivent
pratiquement plus de budget de fonctionnement depuis 1999. En 2003, aucune des
structures centrales du Ministère n'a reçu de ressources pour
fonctionner. Les agents sont incapables de mener en réalité une
quelconque activité en direction des producteurs parce que
dépourvus de moyens logistiques et matériels pour ce faire.
Toutes les structures manquent du minimum d'équipement depuis plusieurs
années, surtout les Inspections provinciales et territoriales. Ceci
résulte dans un appui inexistant en organisation et structuration du
monde rural, un approvisionnement déficient en intrants et un
système d'informations rural inopérant17.
1.4.4. Autres problèmes
Récemment, les interventions de développement se
sont concentrées dans les zones périurbaines et les
régions à forte densité de population.
Dans ces zones, des problèmes fonciers se posent, qui
peuvent limiter l'accès à la terre des producteurs. Ces
différentes contraintes contribuent à maintenir encore une grande
partie de la population dans les cultures d'autosubsistance et à la
rendre plus vulnérable.
SECTION 2 :
INVESTISSEMENT DANS LE SECTEUR AGRICOLE: EVOLUTION ET PERSPECTIVES
2.1. Investissements privés dans le secteur agricole
2.1.1. Investissements privés nationaux
A. Ménages agricoles privés
La plupart des agriculteurs sont de petits exploitants. En
tant que groupe, ces hommes et ces femmes sont les principaux investisseurs du
secteur agricole. Mais ils souffrent généralement
d'insécurité alimentaire; c'est-à dire que leur
accès à l'alimentation est en règle générale
insuffisant ou précaire. Lorsqu'ils sont en mesure de tirer des
bénéfices de leurs activités agricoles, ils peuvent
nourrir leurs familles pendant toute l'année et réinvestir dans
leurs exploitations sous forme d'achat d'engrais, de semences de meilleure
qualité et d'équipements de base. Les petits producteurs se
heurtent à une multitude d'obstacles indépendants de leur
volonté: absence de crédit, précarité de la
propriété foncière, mauvaise qualité des
transports, faiblesse des prix et relations commerciales insuffisantes avec les
agro-industries au dernier maillon de la chaîne - sans compter les
phénomènes naturels tels que sécheresse, inondations,
ravageurs et maladies.
B. Systèmes postproduction
Dans le secteur après-récolte, qui comprend
essentiellement la commercialisation et la transformation privées,
l'estimation des investissements repose sur les coûts unitaires types des
investissements dans la capacité de commercialisation et de
transformation et sur des hypothèses quant à la part de la
production agricole qui entre dans les circuits commerciaux.
2.1.1. Investissements privés étrangers
L'aide étrangère à l'agriculture et au
développement rural n'a cessé de diminuer. Au cours des 20
dernières années, elle a accusé une chute vertigineuse -
passant de plus de 9 milliards de dollars EU par an au début des
années 80 à moins de 5 milliards de dollars EU à la fin
des années 90. Et pourtant, 854 millions d'êtres humains
continuent à souffrir de sous-alimentation dans le monde.
Les données disponibles ne permettent pas de
décomposer les investissements privés étrangers en
catégories. Il est peu probable cependant que la production agricole
primaire ait reçu une part importante des investissements privés
internationaux. A supposer que les secteurs liés à l'agriculture
soient visés, les investisseurs internationaux s'intéressent
davantage à la fourniture d'intrants, à l'agro-industrie et
à l'exploitation des forêts et des pêches.
Les raisons qui expliquent le déclin de l'aide
extérieure à l'agriculture sont les suivantes: résultats
en général médiocres de certains types de projets
agricoles; complexité et coût des prêts à
l'agriculture; influence des groupes de pression en faveur de l'agriculture et
de l'environnement dans les pays développés; concurrence des
prêts pour l'ajustement structurel dans les années 80;
réduction du personnel agricole spécialisé dans les
organismes d'aide extérieure (von Braun et al., 1993) et jusque
récemment, baisse des prix des produits de base agricoles sur les
marchés internationaux. Par ailleurs, une partie de cette baisse traduit
l'élimination progressive de programmes dont les résultats ont
été médiocres, tels ceux concernant l'aménagement
rural intégré et le crédit agricole. L'élimination
des investissements non performants freine l'endettement des pays,
élargit la marge de manoeuvre pour des initiatives privées et
augmente l'efficacité globale du portefeuille de créances. C'est
probablement dans le domaine du financement de l'irrigation que la
réduction de l'aide extérieure a eu les conséquences les
plus néfastes pour la production agricole.
La part de l'aide extérieure réservée au
soutien direct de la production vivrière pourrait encore diminuer, les
donateurs continuant de se concentrer sur les questions sociales et
écologiques. A long terme, ces préoccupations
supplémentaires devraient cependant avoir des retombées positives
sur la production agricole.
2.1.2. Investissements publics dans le secteur agricole
Un ensemble de processus politiques et d'effets sociaux
attendus détermine d'ordinaire les investissements publics dans le
secteur agricole. Dans les pays les plus pauvres, la majeure partie des
investissements publics dans l'agriculture est financée par des sources
extérieures. Les statistiques ne ventilent pas toujours les
dépenses publiques par origine, intérieure ou
étrangère, si bien qu'il y a des risques de comptages doubles. En
outre, une grande partie des investissements qui soutiennent le secteur
agricole passe par l'intermédiaire d'autres ministères, à
savoir les ministères de la santé, de l'éducation, et des
travaux publics. Par exemple, les routes rurales absorbent au Ghana trois fois
plus d'investissements publics que ne le fait directement le secteur agricole.
Selon les données disponibles, les dépenses
publiques destinées à l'agriculture ne représentent
d'ordinaire qu'un pourcentage modeste du total et - bien que la distinction
soit floue - les investissements publics ne constituent qu'une faible part des
dépenses publiques consacrées au secteur agricole.
On peut donc voir que les dépenses allouées
à l'agriculture sont, dans de nombreux cas, mal réparties,
plutôt qu'insuffisantes. La réaffectation de subventions
inefficaces et d'autres dépenses improductives, permettrait
d'accroître les investissements publics dans l'agriculture et, dans de
nombreux pays, de fournir équitablement des services publics dans les
zones rurales.
Les réformes budgétaires visant à une
plus grande efficacité des dépenses publiques dans l'agriculture
devraient reposer sur un certain nombre de principes:
Ø financer davantage de services producteurs de
croissance; supprimer progressivement les subventions qui ont atteint leur
objectif (ou qui sont inefficaces) et cibler le reste sur des objectifs
spécifiques de développement en les rendant dans le même
temps transparents;
Ø augmenter la mise en place de biens publics et
privatiser la fourniture de biens privés;
Ø arrêter l'hémorragie budgétaire
causée par les entreprises d'Etat;
Ø allouer des crédits suffisants pour les
dépenses de fonctionnement;
Ø recouvrer le coût intégral des biens et
services fournis par l'Etat au profit de particuliers (certains
médicaments à usage vétérinaire, conseils de
vulgarisation spécialisés, services collectifs pouvant être
répartis entre les utilisateurs); et Rationaliser l'élaboration
du budget
2.1.3. Aide extérieure à l'agriculture
A. Aide Publique au Développement (APD)
En 1991, la plupart des pays occidentaux ont
décidé de suspendre la coopération directe avec la
République Démocratique du Congo à la suite des massacres
commis au Campus universitaire de Lubumbashi. Outre le gel de la
coopération bilatérale, le Fonds Monétaire International
et la Banque Mondiale ont rompu leurs relations avec la République
Démocratique du Congo respectivement en 1992 et en 1993, en raison de
l'accumulation des arriérés de paiement de la dette
extérieure et de l'absence de volonté politique de mettre en
oeuvre des réformes économiques. D'où l'arrêt du
déboursement de tous les crédits d'ajustement structurel. C'est
ce qui explique également la chute de l'aide publique au
développement qui est passé, selon les données
disponibles, de 862 millions de dollars US en 1989 à 298 millions en
1994 puis à 123 millions en 1998
En réalité, cette aide n'a
représenté en moyenne que 25,9 % du total renseigné. Car,
l'aide alimentaire et les secours d'urgence se sont chiffrés en moyenne
à 74,1 % des flux de la période. Ceux-ci ont eu la
particularité d'être gérés directement par les
organisations non gouvernementales qui continuent du reste à jouer un
rôle dynamique dans la production des services sociaux (santé et
éducation) et depuis peu dans le micro-crédit. S'agissant des
concours au titre de la coopération technique liée aux projets
d'investissement, ils se sont inscrits en hausse. Ils ont
représenté en 1996 21,2 % du total de l'aide reçue, 28,8 %
en 1997 et 32,5 % en 1998. Cette remontée s'explique par la
nécessité comprise de certains partenaires bilatéraux et
multilatéraux de mettre en oeuvre quelques projets de
réhabilitation en raison de la dégradation avancée des
infrastructures économiques et sociales. Quoique la tendance soit
à la baisse dans tous les pays, l'aide publique au développement
en faveur du pays diminue pour trois raisons :
la poursuite du gel de la coopération structurelle
depuis 1991 ;
l'attentisme des donateurs à cause de la situation de
guerre que connaît le pays depuis 1998 ;
les difficultés de reprise de dialogue avec la
communauté financière internationale au sujet
particulièrement des arriérés de la dette
extérieure.
B. Dette extérieure
Le stock de la dette extérieure de la République
Démocratique du Congo a atteint 13.535 millions de dollars US à
fin décembre 1999, alors qu'il se chiffrait à 9,6 millions de
dollars US en 1990. Il se répartit comme suit :
1. Dette bilatérale (Club de Paris)
|
9.385,1
|
2. Dette multilatérale
dont: - B.A.D
- Banque Mondiale
|
2.497,3
(878,7)
(1.281,5)
|
3. Club de Londres
|
37,2
|
4. Club de Kinshasa
|
393,4
|
5. Dette sur les biens des expatriés remis aux
nationaux
|
145,2
|
6. F.M.I.
|
517,8
|
7. Autres (dette commerciale)
|
557,4
|
TOTAL
|
13.553,4
|
Source :
La dette bilatérale à moyen et long terme
représente 70 % du stock, contre 18,7 % pour la dette
multilatérale (hors FMI) et 3,9 % pour la dette envers le FMI. Ces
dettes ont financé essentiellement les appuis à la Balance des
paiements (importations des produits pétroliers et des
équipements) ainsi que les programmes de stabilisation et d'ajustement
structurel.
Le service de la dette s'est chiffré à 7.600
millions de dollars US en 1999 (soit 121,2 % du PIB) alors qu'il était
à 2.300 millions de dollars US (soit 30,2 % du PIB) en 1990.
Rapporté aux recettes publiques et aux recettes d'exportations, le ratio
du service de la dette est passé respectivement de 249,7 % et 98,6 % en
1990 à 2.287,6 % et 536,3 % en 1999. Sur la même période,
il a représenté successivement 345.118 % des dépenses de
santé et 80.828 % des dépenses de l'éducation en 1990. La
capitalisation des échéances non honorées à des
taux très élevés explique pour plus de 40 % la progression
du stock de la dette.
A ce jour, il est clairement établi que la dette
extérieure du Congo n'est pas soutenable. Le pays est éligible au
mécanisme des Pays Pauvres Très Endettés (PPTE).
2.1.4. Besoins d'investissement agricole
Il y a plusieurs manières de prévoir les besoins
d'investissement agricoles futurs. Il faut examiner à la fois les
aspects quantitatifs et qualitatifs. Ces deux aspects sont étroitement
liés car les investissements de meilleure qualité -
c'est-à-dire ceux qui génèrent un plus grand volume de
profits pour un capital donné - peuvent réduire le montant total
des investissements nécessaires pour réaliser un accroissement
donné de la production vivrière. Ni l'un ni l'autre ne peuvent
être examinés sans prendre en compte le secteur public, qui est un
élément catalyseur permettant de stimuler les investissements
privés en créant des économies extérieures aux
investisseurs privés. Les investissements publics sont donc largement
disproportionnés comparés à leur part dans le total des
investissements, mais ils peuvent également avoir des effets
néfastes. Moins sensible aux forces du marché, l'investissement
public peut continuer malgré de faibles niveaux d'efficacité.
Cela entraîne un gonflement inutile de l'investissement global et tient
à l'écart des investissements privés, potentiellement plus
efficaces.
DEUXIEME PARTIE : LE PROGRAMME DE RELANCE DE
L'AGRICULTURE
CHAPITRE 4 :
PRESENTATION DE FIDA ET DE PROGRAMME DE RELANCE DE L'AGRICULTURE DANS LA
PROVINCE ORIENTALE
SECTION 1 : LA
PROVINCE ORIENTALE
1.1. Situation physique
A. Localisation
La Province Orientale est située au Nord- Est du pays
et s'étend du 1 er parallèle Sud au 5ème parallèle
Nord et du 23ème au 31ème méridien à l'Est du
Greenwich. Elle est limitée par la république Centre Africaine et
le Soudan au Nord, les provinces du Nord- Kivu, du Maniema et du Kasaï
Oriental au Sud, l'Ouganda à l?Est et la Province de l?Equateur à
l?Ouest. Sa superficie est de 503.239 Km2, soit le 1/5 de la superficie totale
du pays.
B. Relief
La Province orientale est caractérisée par un
relief peu varié sauf dans sa partie orientale. On remarque trois zones
de relief qui se succèdent de l'Ouest à l'Est Une plaine qui
s'étend au Sud-Ouest dont l'altitude est comprise entre 200 et 500 m et
qui se situe dans la cuvette centrale, District de la Tshopo. Les plateaux des
Uélé dans les District du Bas et du Haut-Uélé avec
l'altitude variant entre 500 et 800 m. Les plateaux de Kibali - Ituri dans les
territoires de Faradje, Watsa et Mambasa, et dont les altitudes
dépassent varient entre 1000 et 1500 m. Les plateaux très
accidentés (altitude allant de 1400 à 2450 m), entrecoupés
des vallées profondes à l?Est de la Province et dominés
par la chaîne de Monts Bleus dont le sommet culmine dans le massif
d'Aboro, entre les territoires d'Itumu et de Mahagi. Ils s'abaissent à
l'Est par un escarpement sur le Graben du lac Albert et de la rivière
Semliki (618 à 700 m d'altitude).
C. Climat
L'on rencontre trois types de climat dans la Province
Orientale : Climat équatorial continental : sans saison sèche
déterminée, cette zone équatoriale englobe la
quasi-totalité du District de la Tshopo et s'étend jusqu'au Sud
des Uélé. Climat de transition entre le climat équatorial
entre le climat équatorial et le climat à saison sèche
marquée : Buta, Bambesa, Poko, Aketi, Rungu, Wamba, Watsa, Mambasa et
une partie de Irumu et de Djugu. Climat Tropical : ce climat est
localisé dans la partie Nord des uélés et s'étend
jusqu'à l?extrémité Nord de la Province Orientale :
Territoires de Bondo, Ango, Dungu, Niangara, Faradje, Aru, Mahagi et une partie
de Djugu et Irumu. Ce climat est caractérisé par une saison
sèche marquée.
D. Température
La moyenne régionale des températures annuelles
de la Province Orientale se situe autour de 23,9° C avec un maximum de
30° C et un minimum de plus ou moins 19°C.
E. Pluviométrie
Des précipitations abondantes sont enregistrées
dans le Sud- Ouest de la Province où elles atteignent une hauteur
maximale de 2000 mm/ an à Yahuma. Cette hauteur décroît
vers l?Est et atteint sa plus faible valeur au Lac Albert 1100 mm/an.
F. Sols
F.1. Principaux groupes de sols
Les principaux groupes de sols rencontrés dans la
Province Orientale appartiennent au groupe des sols tropicaux ferralitiques
riches en fer et en alumine. Ces sols sont décrits comme suit :
F.1.1. District du Bas-Uélé
Ce district comprend principalement des ferra sols, reconnus
comme sols pauvres. Ces sols, riches en argile mais faibles en réserve
minérale, présente une pédogenèse quasi
arrêtée et peuvent avoir une certaine fertilité sous la
forêt dense. On distingue des ferra sols sur roches non
différenciées. La partie Sud-Ouest du Territoire d?Aketi est
couverte par des ferra sols des plateaux de type yangambi. Des ferra sols ne
sont rencontrées que dans le Territoire de Poko et sont
réputées bons ou moyens sols au point de vue de
fertilité.
F.1.2. District du Haut-Uélé
Le Haut-Uélé renferme principalement des ferra
sols et des Ferri sols sur roches non différenciés. Les premiers
occupent la quasi-totalité du District. Ces deux types de sols se
retrouvent dans les Territoires de Dungu, Faradje, Niangara et Watsa ; Tandis
que les Ferri sols dominent dans les territoires de Rungu et de Wamba,
notamment dans la vallée de Nepoko. D?une façon
générale, ce sont ces deux derniers Territoires qui
détiennent les meilleurs sols (les hygroferrisols sur roches
schisteuses, et les hygroferrisol sur roches basiques dont la qualité
est dite respectivement bonne et très bonne).
F.1.3. District de l?Ituri
L'Ituri comprend une gamme variée de types de sols
offrant des possibilités de pratiquer plusieurs sortes de cultures. On y
trouve des ferra sols et des Ferri sols provenant des assises non
différenciées (comme des granites, schistes et les basaltes), des
Kaolisols à horizons sombres, des terres noires tropicales sur alluvions
et aussi des sols bruns tropicaux sur alluvions. D'une façon plus
générale, L?Ituri semble être, en matière des sols,
le District le mieux doté de la Province orientale.
F.1.4. District de la Tshopo
Les grands groupes dominants des sols dans la Tshopo sont des
ferra sols et les Ferri sols sur roches non différenciées, les
ferra sols des plateaux de types de Yangambi, les arreno-ferralsols sur sable
de type Salonga et les sols tropicaux récents. Ces derniers ainsi que
les ferra sols sont réputés sols à aptitude agricole
moyenne.
G Végétations
La Province est subdivisée en trois zones phyto-
géographique : la forêt, la savane et la végétation
hétérogène d?altitude. Forêt : les forêts de
la Province Orientale sont du type équatorial dense et humide. Ces
forêts couvrent le Sud- Ouest (Tshopo) et la partie Sud des
Uélé ainsi que l'Ouest de l'Ituri sur une superficie d'environ
350.000 Km2.
Des forêts marécageuses où
périodiquement inondées, occupent des superficies importantes
dans les Territoires d'Ubundu, Opala, Isangi, Yahuma et Basoko. Ce sont des
forêts ombrophiles, sempervirentes, caractéristiques du climat Af.
Sur les plateaux domine la forêt hétérogène
semi-caducifoliée à ScorodophleusZenkeri. En bordure de la
cuvette, s'étendent des vastes peuplements homogènes ou
subhomogènes à CynometraAlexandril dans sa partie orientale et
à GilbertiondendronDewevrei dans sa partie centrale.
Savane : Située au Nord de la forêt
équatoriale, elle couvre grosso modo le Nord des Uélé et
l'Est de l'Ituri (ce sont surtout les régions à climat Aw). On y
trouve aussi des galeries ou des lambeaux forestiers très
secondarisés au fur et à mesure qu'on avance vers le Nord.
Végétation hétérogène
d'altitude : caractérisée par des parties ombrophiles de
montagnes de forêts de bambous et de formations herbeuses ou des savanes
zambéziennes. La zone de haute altitude est couverte de savanes nues ou
facilement arbusives. Dans la plaine u lac Albert et de Semliki, ce sont des
savanes arborescentes.
D'une façon générale, le District de la
Tshopo et l'Ouest de l'Ituri sont des régions forestières. Le Sud
des Uélé constitue une zone de transition entre la forêt et
la savane. Le Nord des Uélé et l'Est de l'Ituri sont recouverts
par la savane de faciès variables en fonction de l'altitude (Dungu,
Faradje, Niangara, Mahagi et Djugu).
1.2. Agriculture dans la
province orientale
Dans la province Orientale, la population agricole
était estimée à 6,1 millions de personnes (soit 92% de la
population totale) et la production agricole était estimée en
1996 comme indiqué dans le tableau suivant :
Tableau : situation de la production agricole
Orientale 1996
Cultures
|
Production
(en tonnes)
|
Rendements moyens (kg/ha)
|
Rendements moyens estimés en kg/ha (Tshopo 2004)
|
Manioc
Mais
Riz paddy
Haricot
Arachide
Banane Plantin
Patate douce
Igname
Pomme de terre
Huile de palme
Légume
Autres fruits
|
2746 656
92 866
120 156
23 562
111 216
987 616
78 846
33 010
4 390
18 998
71 105
198 042
|
8 870
820
670
650
920
4960
4800
7100
4300
-
-
-
|
Fertilité bonne
4500-5000
350-500
400-550
500
2500-4000
|
Faible fertilité
3500-4500
500-6500
550-700
400
4000-5 500
|
Source : programme National de relance du secteur
agricole, vol II, PNUD.1997
En ce qui concerne le secteur de l'élevage,
excepté quelques rares élevages modernes de gros bétail,
l'ensemble de cheptel de la province est conduit selon le système
traditionnel (divagation de bêtes, races non améliorées,
etc.). Toutefois, dans le district de l'Ituri, l'encadrement assuré
jadis par le BPI a permis à certains éleveurs d'améliorer
la conduite de leurs élevages. La province orientale est la
première productrice de viande bovine du pays. En 1993, les statistiques
de l'élevage indiquaient 325 000 têtes de bovins, 74 000
têtes d'ovins, 630 000 têtes de caprins ,1 140 t pour les porcins,
1 318 pour la volaille alors que la production de poisson fut de
23 942 t.
1.3. Économie de la
province Orientale
A cause de la richesse de ses ressources forestières,
une dizaine de grands exploitants forestiers sont présents dans la
Province Orientale mais l'impact sur la création d'emplois au niveau
local est faible. La province dispose d'énormes ressources touristiques,
entre autres 39 sites de renommée mondiale, mais qui ne sont pas
suffisamment exploités à cause des difficultés
d'accessibilité. C'est aussi une des provinces les plus riches en
ressources minières (or, diamant, fer et pétrole).
Mais, l'agriculture reste l'activité principale des
ménages. Celle-ci est tournée essentiellement vers l'agriculture
vivrière dont les principales productions sont : le manioc, la banane
plantain, la patate douce et le riz. L'agriculture pérenne, bien qu'en
régression, y est aussi pratiquée avec le café, le cacao,
l'hévéa, et le palmier à huile. L'élevage du gros
bétail (particulièrement en Ituri) et du petit bétail avec
la pêche sont aussi des activités très pratiquées
par la population..
Section 2 : Fonds
international de développement agricole (FIDA)
2.1. Qu'est-ce que le FIDA
?
Le FIDA est une institution financière internationale
et un organisme spécialisé des Nations Unies qui a pour mission
d'éradiquer la pauvreté et la faim dans les régions
rurales des pays en développement. C'est la seule institution qui a mis
exclusivement l'accent sur le développement des petites
exploitations.
La décision de créer le FIDA a été
prise en 1974 à la suite des graves sécheresses et crises
alimentaires qui avaient frappé l'Afrique et l'Asie au cours des
années précédentes. Lors de la Conférence mondiale
de l'alimentation, en 1974, les dirigeants mondiaux sont convenus qu'»un
fonds international... devrait être créé
immédiatement pour financer des projets de développement
agricole».
Le FIDA compte au total 165 pays membres: 22 membres de
l'OCDE, 12 membres de l'OPEP et 131 autres pays en développement. Le
FIDA accorde des prêts à faible taux d'intérêt et des
dons aux pays en développement afin de financer des programmes et des
projets novateurs de développement agricole et rural. Il fait partie des
trois principales institutions multilatérales qui travaillent dans le
domaine de l'agriculture en Afrique. En 2009, c'est l'Afrique subsaharienne qui
a reçu la plus grande part du financement nouveau accordé par le
FIDA.
Le FIDA fait peser le point de vue des petits exploitants et
des entrepreneurs ruraux sur les délibérations internationales de
politique générale, et il renforce leurs capacités de
façon qu'ils puissent prendre part aux processus d'élaboration
des politiques qui les intéressent et avoir une influence à cet
égard. Le siège du FIDA se trouve à Rome (Italie).
2.1.2. 2.2. L'objectif du
FIDA
Le Fonds international de développement agricole a pour
objectif de mobiliser des ressources en faveur de l'agriculture et du
développement rural dans les pays en développement. Le but du
FIDA est d'autonomiser les ruraux pauvres, femmes et hommes, pour les aider
à accroître leurs revenus et à améliorer leur
sécurité alimentaire. Le FIDA défend aussi la cause des
ruraux pauvres. Grâce à son orientation multilatérale, il
offre une plateforme mondiale solide pour débattre des questions de
politique rurale et faire mieux comprendre combien l'investissement en faveur
de l'agriculture et du développement rural est important pour
réduire la pauvreté et améliorer la sécurité
alimentaire mondiale.
2.3. Les régions
où il mène ses activités
Afrique subsaharienne: 39 pays avec 103 programmes et projets
en cours
Asie et Pacifique: 17 pays avec 56 programmes et projets en
cours
Amérique latine et Caraïbes: 18 pays avec 31
programmes et projets en cours
Proche-Orient, Afrique du Nord, Asie centrale et Europe de
l'Est: 13 pays et un territoire avec 30 programmes et projets en cours.
2.4. Sa manière de
travailler
Les partenariats sont le principal mode opératoire du
FIDA. Le Fonds est en fait un partenariat unique entre les membres de
l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), d'autres pays en
développement et des pays membres de l'Organisation de
coopération et de développement économiques (OCDE). Le
FIDA collabore avec les gouvernements des pays en développement, les
organisations de ruraux pauvres, les organisations non gouvernementales et le
secteur privé pour mettre au point des programmes et projets novateurs
répondant aux priorités nationales en matière
d'agriculture et de développement rural. Il travaille également
en étroite collaboration avec d'autres institutions financières
multilatérales et organismes des Nations Unies, en particulier les
institutions apparentées qui ont leur siège à Rome -
l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture et le
Programme alimentaire mondial. Il a également élargi sa
stratégie de partenariat en vue de mobiliser le secteur privé
pour assurer des services de production, de transformation et de
commercialisation agricoles ainsi que des services financiers au secteur de la
petite exploitation.
2.4. Principales
réalisations
2.4.1. Production et productivité agricoles
Nombre des projets appuyés par le FIDA ont pour
objectif prioritaire d'aider les paysans à accroître la production
et la productivité agricoles. Des améliorations à long
terme dans ces domaines ne peuvent être obtenues qu'en gérant les
terres, l'eau et les ressources naturelles d'une manière durable. Le
FIDA s'emploie également à développer des marchés
de biens et services environnementaux.
Quelques-uns des résultats enregistrés en
2009:
· 3 millions de personnes - dont plus de la moitié
étaient des femmes - ont été formées à
l'utilisation de pratiques et de technologies agricoles
améliorées
· 4 millions d'hectares de terres en régime de
propriété collective sont mieux gérés
· 15 000 kilomètres de routes ont
été construits ou remis en état
· 31 000 groupes de gestion des ressources naturelles ont
été constitués ou consolidés
· 65 000 associations villageoises ou communautaires ont
été constituées ou consolidées
· 700 000 personnes ont été formées
à la gestion communautaire.
2.4.2. Finance rurale
La plupart des 1,4 milliard de personnes très pauvres
dans le monde vivent dans des conditions de précarité, sans
être sûres d'avoir un revenu, un logement ou de manger. La
capacité d'épargner ou d'emprunter de petites sommes peut faire
une grande différence dans leur vie. Le FIDA est l'un des plus
importants organismes mondiaux de prêts pour la réalisation de
projets de finance rurale visant à atténuer la pauvreté.
En 2009, la politique du FIDA en matière de finance rurale a
été révisée afin de garantir que toutes les
interventions de finance rurale appuyées par le Fonds favorisent
l'accès à des services financiers diversifiés en vue de
répondre aux besoins très divers des ruraux pauvres.
Quelques-uns des résultats des projets en cours
enregistrés en 2009:
· 29 millions de personnes empruntent auprès
d'institutions de micro finance appuyées par le FIDA
· montant moyen des prêts: 200 USD
· 14 millions d'épargnants volontaires
· montant moyen des épargnes: 127 USD
· les femmes ont représenté 83% (soit 24
millions de personnes) des personnes qui empruntent effectivement aux
institutions de micro finance appuyées par le FIDA.
2.4.3. Ciblage
Les femmes produisent plus de la moitié des
denrées alimentaires du monde. En Afrique subsaharienne et aux
Caraïbes, elles ne produisent pas moins de 80% des denrées
alimentaires de base consommées localement. Les petites agricultrices
non seulement subissent les mêmes contraintes que les hommes - à
savoir un accès insuffisant aux capitaux, aux marchés et aux
services -, mais elles accomplissent aussi d'autres tâches comme ramasser
le bois de feu, aller chercher l'eau, faire la lessive et s'occuper des
enfants. Dans de nombreuses sociétés rurales, les droits fonciers
des femmes sont souvent précaires, voire totalement inexistants,
d'où une aggravation de la pauvreté pour elles-mêmes et
leur famille. Le FIDA est conscient qu'aucun progrès important dans la
réduction de la pauvreté ne sera accompli en l'absence
d'investissement majeur en faveur des femmes.
Selon les estimations, les peuples autochtones
représentent 5% de la population mondiale, mais ils constituent 15% des
personnes qui vivent dans la pauvreté. Pour les atteindre, il faut
adopter des stratégies adaptées respectueuses de leurs valeurs et
faisant fond sur leurs atouts. L'approche ciblée et participative
appliquée par le FIDA en matière de développement rural
local et son expérience de l'autonomisation des populations et
communautés pauvres sont un avantage comparatif du Fonds quand il s'agit
de travailler aux côtés des peuples autochtones, même dans
les zones rurales les plus reculées. En 2009:
· environ la moitié de tous les participants aux
projets du FIDA étaient des femmes
· le Fonds a adopté une nouvelle politique
d'engagement aux côtés des peuples autochtones
· le Président du FIDA a reçu la torche de
l'OMD 3, qui est associée à l'engagement de «faire quelque
chose de plus» pour atteindre le troisième Objectif du
Millénaire pour le développement, à savoir
2.4.4. Renforcer les institutions
Le FIDA est conscient que le développement, pour qu'il
soit durable, ne peut pas être imposé de l'extérieur, il
doit venir du pays lui-même. À cette fin, le Fonds accroît
sa présence dans les pays afin de promouvoir l'appropriation et la
direction des opérations par le pays, ainsi que sa responsabilisation.
Pour ce faire, il renforce les capacités et les compétences
locales et nationales (y compris celles des communautés rurales et des
organisations de la société civile), qui sont nécessaires
à la conception et à la gestion des stratégies et
programmes de développement rural et agricole.
Les programmes et projets que le FIDA finance sont
conçus de façon à appuyer les politiques nationales, en
étroite collaboration avec les ministères de l'agriculture et des
finances et les institutions apparentées, afin que leur soutien atteigne
les petits paysans et que les dépenses publiques en faveur de
l'agriculture bénéficient aux plus pauvres.
2.4.5. Impact des investissements du FIDA
Le Fonds a:
· mobilisé près de 18 milliards d'USD pour
des opérations de cofinancement et de financement en faveur du
développement rural provenant de sources nationales, qui s'ajoutent
à sa contribution sous forme de prêts et dons d'un montant de
près de 12 milliards d'USD
· appuyé 829 programmes et projets dans 117 pays
et territoires
· donné les moyens à plus de 350 millions
de personnes de produire davantage de vivres, de mieux gérer leurs
terres et leurs autres ressources naturelles, d'acquérir de nouvelles
compétences, de démarrer des petites activités
économiques, de constituer des organisations solides et de se faire
entendre lorsque des décisions ayant une incidence sur leur vie sont
prises.
Section 3 : Programme
de relance de l'agriculture (PRAPO)
3.1. Historique
Contexte de la zone du projet
Pour ne pas tomber dans le piège de la redondance, nous
demandons au lecteur de ce travail de se référer à
l'introduction générale, dans la partie problématique
pour lire le contexte de la zone du projet et l'historique de PRAPO.
3.2. Objectifs
3.2.1. Objectif global
Le PRAPO vise à :
Rétablir la capacité de production des
ménages d'agricultures et de pécheurs de la Tshopo en vue
d'améliorer durablement les moyens d'existence des populations rurales,
y compris la couverture de leurs besoins alimentaires et la réduction de
l'impact de la pauvreté.
Ainsi le projet vise à rétablir la
capacité de production des ménages d'agriculteurs et de
pécheurs de cette zone dans le but d'améliorer la couverture de
leurs besoins alimentaires et d'augmenter leurs revenus, contribuant ainsi
à la réduction de la pauvreté sur ces populations
rurales. Cet objectif est le même que celui du programme triennal de
relance du secteur agricole et rural pour la période 1998-2001
élaboré par le gouvernement, mais non exécuté, qui
visait la sécurité alimentaire pour toutes les couches de la
population.
3.2.2. Objectifs spécifiques
Plus spécifiquement, la composante agricole du PRAPO
vise à réhabiliter et améliorer la production agricole
paysanne dans la zone du projet par :
· l'intensification des systèmes de production
agricoles de base ;
· la diversification de la production
végétale, animale et halieutique ;
· la valorisation de la production
végétale, animale et halieutique par la transformation paysanne
et la conservation ;
· la pérennisation des systèmes de
production locaux et la gestion durable des ressources naturelles (terrestres
et fluviales) ;
· l'amélioration des accès aux intrants,
outillages appropriés et la facilitation de l'écoulement des
produits agricoles et l'augmentation de revenu des producteurs ruraux de
base.
3.3. Résultats et
activités
La composante d'appui au développement agricole est
structurée en 3 sous composants :
· appui à la structuration paysanne
· intensification, diversification et valorisation d'une
production agricole durable.
· Renforcement des capacités d'appui publiques
(fonctions régaliennes) et privées (ONGD et OP)
Le renforcement de la structuration des communautés
locales permettra l'élaboration graduelle de plans de
développement participatifs, qui prioriseront la demande paysanne locale
pour l'amélioration adaptée de l'outil de production agricole/
pêche et des moyens d'existence des communautés rurales
(infrastructures socio-économiques).
3.4. Les composantes de
PRAPO
Le PRAPO est constitué de 4 composantes et chacune de
ces composantes est constituée de 3 sous composantes :
· Appui à la réhabilitation et la relance
de la production
ü Appui à la structuration des organisations
paysannes
ü Intensification, diversification, pérennisation
et valorisation de la production
ü Appui au renforcement des capacités
institutionnelles
· Accès aux marchés et appui à la
commercialisation
ü Réhabilitation/création et entretien
d'infrastructures d'accès aux marchés
ü Appui à la commercialisation
ü Système d'information sur les marchés
· Accès aux services sociaux de base
ü Contribution à l'amélioration de
l'état de santé des populations
ü Appui à l'amélioration de l'état
de santé nutritionnel
ü Appui au secteur de l'enseignement primaire
ü Amélioration de l'AEP et l'assainissement des
communautés villageoises
· Coordination et gestion du programme.
ü Unité de coordination et gestion du programme
ü Antennes et bureau de liaison
3.6. Méthodes de
planification, de suivi et d'évaluation du PRAPO
Cette section est consacrée à la
présentation du système de la planification, de suivi et
d'évaluation du programme de relance de l'agriculture dans le district
de la Tshopo, province Orientale. Les analyses et discussions que nous allons
faire dans le chapitre 4 serons fonction du model et des méthodes que
nous présentons dans cette section.
3.6.1. Méthode de planification du programme
de relance de l'agriculture
Les documents du programme de relance de l'agriculture que la
FAO a mis à notre disposition, n'a pas donner des précisions
sur la méthode de la planification qu'elle a utilisée pour
planifier ledit programme. Mais néanmoins en lisant ce document, nous
avons vite compris qu'il s'agit de « la méthode de
planification par objectif ou l'approche du cadre logique (ACL).
Outre le manque de précisons quant à la
méthode utilisée pour planifier le programme, les planificateurs
nous ont parlés de la participation des bénéficiaires au
moment de la planification, mais il n'y a pas des précisions sur le
« degré de participation » de ces
bénéficiaires au moment des ateliers de planification. Et parmi
les éléments qui nous a convaincu d'accepter qu'il s'agit de la
méthode susmentionnée, c'est l'aspect participation des
bénéficiaires à l'atelier pour identifier le
problème et faire le choix du projet ou programme. Des pareilles
démarches ne se font que dans une planification par objectif ou
l'ACL.
Donc, ce qui nous a poussés de confirmer cette
méthode ce sont les étapes ci-dessous que nous avions
trouvé dans le document de travail mise à notre disposition,
même si ces étapes n'étaient pas classer de manière
logique comme nous l'avons présenté ici :
· Analyse des parties prenantes
· Arbre des problèmes
· Arbres des objectifs
· Les stratégies d'intervention
· Cadre logique
· Programmation
· Suivi et évaluation
3.6.2. Méthode de suivi du programme de
relance de l'agriculture
Fondé sur une approche participative et de
responsabilisation des terroirs pour la programmation/ financement des
activités et sur une sous-traitance de la mise oeuvre à des
opérateurs, le programme développera avec soin des fonctions de
suivi et d'évaluation en vue de son pilotage stratégique et
opérationnel. Ainsi, avec la participation active des terroirs, le
système de suivi et évaluation collectera des informations
nécessaires sur :
· Le niveau d'exécution des activités
prévues au plan de travail annuel, tant au niveau des terroirs que des
opérateurs,
· La pertinence des approches et des stratégies
mises en oeuvre,
· L'impact du projet sur les bénéficiaires
et l'environnement.
Suivi interne : sur base d'indicateurs d'exécution
intégrés au plan de travail annuel, les comités
communautaires (de terroirs) fourniront mensuellement des informations sur
l'état d'avancement des différentes activités. Les
terroirs seront appuyés dans cet exercice par les animateurs de l'OPB,
qui transmettront les informations à leur opérateur respectif qui
tiendront régulièrement compte de leurs activités aux
responsables de l'UGP.
Le responsable de suivi-évaluation de l'UGP assurera la
compilation (tableau de bord) et analyse des données ; une fois
discutés par l'équipe de coordination, ces informations seront
diffusées. Les conventions passées avec les opérateurs
intègreront des clauses concernant (i) la nature et la
périodicité des indicateurs d'exécution (processus)
à suivre, (ii) le format des fiches de suivi (iii) le format, le contenu
et le calendrier de remise des rapports à l'UGP.
Qui ?
|
Mensuel
|
Trimestriel
|
Annuel
|
OPB
UGP : responsable technique
UGP : responsable de suivi-évaluation
UGP : coordinateur
Etude
|
Fiche de suivi
Vérification du suivi
Tableau de bord
|
Rapport d'activités
|
Rapport annuel suivi des indicateurs d'impact
|
Note de suivi
Synthèse des notes de suivi
|
Rapport d'activités annuel
|
|
Selon besoins
|
|
Les rapports trimestriels et annuels d'activités
présentés par les opérateurs (OPB) seront
présentés à l'UGP et feront ressortir les écarts
entre la programmation et les réalisations effectives, y compris les
justifications et les recommandations. Ces rapports constitueront un des
éléments majeurs pour l'évaluation des performances des
opérateurs. Des plus, les comités de gestion des terroirs
évalueront la performance de l'opérateur. L'UGP rendra compte
annuellement des activités réalisées et des
dépenses au comité de pilotage au travers de rapports
d'activité et des rapports financiers.
3.6.3. Méthode d'évaluation du
programme de relance de l'agriculture
A. Evaluation :
L'évaluation portera sur des aspects qualitatifs,
quantitatifs et institutionnels des objectifs centraux du programme.
· Les aspects qualitatifs : il s'agira
d'apprécier lors des ateliers de concertation par axe et par bassin
(bilan et programmation annuels), les changements imputables totalement ou en
partie aux actions du projet. Ces appréciations seront faites en commun
par les représentants des organisations paysannes (terroirs) et les
équipes d'appui et conseil,
· Les aspects quantitatifs : il sera question de
traduire les investissements réalisés dans les villages par un
ensemble des résultats quantitatifs. A ce sujet, des indicateurs simples
facilement saisissables seront définis par les équipes d'appui et
conseil avec la collaboration des populations des populations cibles.
· Les aspects institutionnels : on appréciera
les mécanismes du projet et le processus de maturation de ses
institutions clés, l'évolution des partenariats, tels que
définis dans le document du projet, l'évolution des
différents paramètres des marchés de différentes
filières encouragées et/ ou résultant des activités
du projet.
Au début de l'intervention du projet, une enquête
participative de relance (benckmarkt assessment) sera
réalisée pour déterminer le niveau initial d'indicateurs
clé socio-économiques et nutritionnels. Ce
référentiel de départ permettra de mesurer
l'évolution des indicateurs d'impact au cours de projet. A ce titre,
cette enquête sera répétée à mi-parcours et
en fin de projet pour évaluer l'impact du projet sur les
communautés et la population cible en matière
socio-économique et nutritionnelle.
Un système participatif de collecte et d'analyse des
données/ indicateurs sera mis en place, utilisé et
actualisé selon les besoins du projet et des OPB. Les principaux
indicateurs de référence seront définis par une
enquête socio-économique qui sera effectuée dans chaque
terroir, dans le cadre du diagnostic participatif. En référence
au type d'exploitation familiale, classées par les terroirs suivant leur
propre perception du bien-être, l'évaluation participative
fournira, entre autres, des informations sur l'évolution (i)de
l'accès aux ressources physiques (terre, eau, outils, ct.), (ii) des
modes de production de l'exploitation, y compris la transformation des produits
et la commercialisation,(iii) des revenus globaux de l'exploitation, leur
exploitation par type d'activité et par sexe, (iv) la répartition
du temps de travail et des activités par sexe,(v) des couts de
production, des itinéraires techniques suivis, des rendements obtenus,
(vi),des indicateurs socio-économiques tels que la
sécurité alimentaire et nutritionnelle, la scolarisation, la
santé des membres de l'exploitation, etc. Participation aux
réunions/décisions de la communauté, (viii) état
des pistes et possibilités d'accès aux marchés, etc.
Le processus de l'évaluation s'effectuerait une fois
par an et ce à trois niveaux :
ü En interne : auto-évaluation participative
au niveau des terroirs par les paysans, appuyés par les animateurs,
ü Mixte (interne et externe) : au niveau des
bassins, des ateliers d'évaluation seront organisés entre les
représentants des comités communautaires concernés et les
partenaires publics et privés associés au projet. Le responsable
suivi-évaluation de l'UGP facilitera et guidera les discussions.
ü En externe : sur base des conclusions des ateliers
de bassin, l'UGP analysera les impacts du projet en collaboration avec les
partenaires régionaux. Les corrections nécessaires au niveau
stratégique et / ou opérationnel seront formulées à
l'attention de l'UGP. Les recours à des capacités externes
d'évaluation (notamment les universités) pourront être
envisagés en cas de nécessité.
Des études et enquêtes
spécialisées seraient réalisées, selon les besoins
identifiés. Ces études pourraient être menées dans
le cadre d'une collaboration entre le projet et les universités et
écoles d'enseignement supérieur et d'autres organismes. Ainsi, le
projet pourra signer des conventions de stage avec les étudiants de
licence et de maitrise de ces établissements. Ils réaliseront ces
études dans le cadre de leurs travaux de fin de cycle sous la direction
conjointe d'un enseignant et responsable du projet, moyennant une faible
rémunération. Un tel mécanisme permet de susciter
l'intérêt des jeunes pour les activités du projet et
d'identifier de futurs cadres. Les domaines d'étude seront
définis en formation des besoins exprimés par les
bénéficiaires, les OPB et UGP. L'impact environnemental attendu,
notamment en termes de diminution de pression foncière et d'utilisation
mise en valeur des jachères fera également l'Object
d'études spécialisées en collaboration avec des
institutions spécialisées.
Les informations générées par le
suivi-évaluation du projet seront restituées aux
bénéficiaires sous des formes appropriées et mises
à la disposition de tous les partenaires intervenant dans la
région et échangées avec les autres projets FIDA en
RDC.
Donc, la méthode de l'évaluation ex-ante
utilisée dans ce programme est l'évaluation basée sur
« le prix de référence
oubenckmarktassessment ». Mais pour le type d'évaluation
ledit programme à utiliser l'évaluation participative.
3.7. Composantes par an avec
les couts totaux et rayon d'intervention
3.7.1. Composantes par an avec les couts totaux du
programme
Les composantes
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
Total
|
Appui à la réhabilitation et la relance de la
production
|
1,381
|
1,392
|
1,458
|
1,405
|
1,199
|
589
|
7,423
|
Accès aux marchés et appui à la
commercialisation
|
525
|
2262
|
3091
|
1939
|
1025
|
229
|
9 ,070
|
Accès aux services sociaux de base
|
401
|
1386
|
2254
|
1900
|
1 023
|
415
|
7 ,378
|
Coordination et gestion du programme.
|
602
|
361
|
417
|
287
|
273
|
334
|
2 ,274
|
Total Project costs
|
2909
|
5401
|
7220
|
5530
|
3 520
|
1 ,566
|
26 ,147
|
3.8. Partenaires du PRAPO
Les partenaires de FIDA dans le cadre du programme de relance
de l'agriculture dans la province Orientale sont tellement nombreux. Mais dans
le cadre de ce travail, nous citons seulement quelques partenaires
potentiels : FAO, INERA, WARDA, IITA, ICRAF, IFA, APILAF, FOLECO.
CHAPITRE 5 : ANALYSE
CRITIQUE DE PRAPO ET DISCUSSION DES RESULTATS
Ce chapitre est consacré à analyser les
priorités de PRAPO, à établir le parallélisme entre
les résultats et les méthodes de planification, suivi et
évaluation dudit programme, et en dégager les écarts afin
de déceler les causes sous-tendent ses écarts au niveau de ces
méthodes, par rapport au contexte paysan.
Section 1. Analyse des
priorités, objectifs spécifiques et résultats attendus de
PRAPO
Les priorités, les objectifs spécifiques et les
résultats attendus que nous analysons dans cette section, sont
déjà repris dans la section trois du chapitre deux. A cet effet,
dans la présente section, nous n'allons plus citer ces
éléments, mais nous procédons directement à
l'analyse comparative. La comparaison que nous faisons ici, est en fonction de
la situation actuelle de pauvreté dans la province Orientale.
1.1. Situations actuelles de
la province Orientale par rapport aux priorités, objectifs et
résultats de PRAPO
Cette sous-section, nous la présentons en fonction du
rapport 2009, publié par le PNUD /RDC sur « la
pauvreté et conditions de vie des ménages dans la province
orientale ».
1.1.1. La pauvreté dans la province
Orientale
Tableau 1 : Incidence de la pauvreté
Incidence de la pauvreté selon le milieu et les
caractéristiques sociodémographique du chef des ménages
de ménage
|
|
Province Orientale
|
RDC
|
Milieu
|
Urbain
|
83,4%
|
61,5%
|
Rural
|
73,7%
|
75,7%
|
Sexe
|
Hommes
|
75,4%
|
71,6%
|
Femmes
|
77,0%
|
69,9%
|
Niveau d'éducation
|
Sans instruction
|
59,0%
|
77,0%
|
Primaire
|
76,6%
|
76,3%
|
Secondaire
|
78,3%
|
71,9%
|
Programme non formel
|
100,0%
|
56,3%
|
Universitaire
|
66,4%
|
34,1%
|
Secteur institutionnel
|
Administration publique
|
78,2%
|
65,0%
|
Entreprises publiques
|
93,2%
|
59,1%
|
Privés formels
|
89,0%
|
49,6%
|
Informel agricole
|
73,8%
|
77,1%
|
Informel non agricole
|
75,6%
|
64,5%
|
Associations
|
84,2%
|
60,1%
|
Inactifs, chômeurs et retraités
|
84,1%
|
67,1%
|
Ensemble 75,5%
71,3%
|
Source : Rapport de PNUD 2009 sur pauvreté et
conditions de vie des ménages dans la province orientale
Remarque : il ressort de ce
tableau que 75,5% de la population de la province orientale vit dans la
pauvreté. Or, le dernier objectif spécifique de PRAPO mise sur
l'augmentation des revenus des producteurs ruraux. A cet effet, les revenus
ruraux s'améliorent par l'augmentions des productions des produits
agricoles.
En effet, 92% de la population de la province orientale est
paysanne, mais quand plus de 75% continue de vivre dans la pauvreté, ce
que la majorité de ces pauvres sont des paysans. Toutes ces
statistiques nous prouvent que le PRAPO n'a pas augmenté la production
agricole pour que cela puisse avoir des retombés sur la pauvreté.
D'ailleurs, il est démontré que lorsque la production agricole
augmente de 10%, elle réduit à 7% le nombre des personnes vivant
sous le seuil de la pauvreté.
Tableau 2 : La consommation
LA CONSOMMATION DES MENAGES
|
|
Province Orientale
|
RDC
|
Dépense par tête par an
· Pauvre
· Non pauvres
|
156$
99$
302$
|
175$
102$
347$
|
Part des dépenses alimentaires
· Pauvres
· Non pauvres
|
70,0%
70,6%
69,4%
|
62,9%
67,2%
60,0%
|
Part du quartile le plus pauvre
|
13,8%
|
11,0%
|
Part du quartile le plus riche
|
38,1%
|
46,3%
|
Indice de Gini
|
0,34
|
0,40
|
Source : Rapport de PNUD 2009 sur pauvreté et
conditions de vie des ménages dans la province orientale
Remarque : il se dégage de
ce tableau que les pauvres dépensent 99 $ par an pour leurs
besoins, mais pour l'alimentation ils dépensent 70% dans le 99$. Or, 75%
de la population de la province orientale est pauvre.
Donc, le revenu des producteurs ruraux est loin de
s'améliorer pendant le PRAPO.
1.1.2. Le poids de l'agriculture
Le secteur agricole est le principal pourvoyeur d'emplois dans
la Province Orientale. En effet, il fournit la majorité des emplois
(84%), suivi par le secteur informel non agricole (9,9%). Les emplois dans
l'administration publique sont très faibles (3,2%), de même que
ceux dans les associations, entreprises publiques et le privé formel
(respectivement 1,3%, 0,9% et 0,6%).
La durée moyenne des études des employés
du secteur public s'élève à 11 années contre 5
années d'études réussies chez les actifs du secteur
agricole. Ces employés du secteur public sont formés
essentiellement d'enseignants ou du personnel de santé.106(*)
(Référence bibliographique)
Remarque : au niveau du poids de
l'agriculture nous remarquons que 84% de la population de la province orientale
ont comme emploi l'agriculture. Or, nous savons tous que le plein emploi est
tributaire de la réduction de la pauvreté. Malheureusement pour
ladite province les revenus agricoles sont dérisoires et incapables de
suffire au besoin alimentaire des producteurs ruraux.
1.1.3. Le revenu
Le revenu d'activité moyen par actif est faible en
Province Orientale : 17$ par actif par mois, soit un écart de 43% avec
le SMIG et de 47,5% avec le revenu moyen des actifs sur l'ensemble de la
RDC.
Tableau 4 : les revenus de l'emploi
LES REVENUS DE L'EMPLOI DANS LA PROVINCE ORIENTALE
|
|
Province Orientale
|
RDC
|
Revenu mensuel moyen par actif
|
17$
|
20$
|
Revenu mensuel moyen des
Ménages
|
25$
|
42$
|
Origine du revenu des ménages
· Secteur l'informel
· secteur public
· secteur privé formel
|
95,9%
2,9%
1,3%
|
94,6%
3,6%
1,8%
|
Source : Rapport de PNUD 2009 sur pauvreté et
conditions de vie des ménages dans la province orientale
Remarque : De ce tableau, il
ressort que le revenu mensuel moyen des ménages dans la province
orientale est de 25$. Or, les paysans représentent 92% de la population
dans ladite province. Sur ce, nous comprenons que les producteurs ruraux
jusqu'aujourd'hui ont comme revenus agricole mensuel moyen 25$. Ce revenu est
loin d'améliorer les conditions des vies des paysans et loin de
contribuer à la réalisation de l'idéal de PRAPO qui est la
relance de l'agriculture dans la province orientale.
1.1.4. Le développement
socio-économique des femmes
A. L'emploi des femmes
L'inégalité dans le domaine de
l'éducation se répercute sur le marché du travail. Les
femmes représentent 50,1% de la population de la Province
Orientale. Leur taux d'activité (70,5%) est
légèrement plus faible que celui des hommes (71,8%) tout comme le
taux de chômage (1,1% pour les femmes et 2,1% pour les hommes). Leurs
conditions d'activité sont toutefois plus précaires : un revenu
mensuel moyen moins élevé (12$ pour les femmes contre 17$ pour
les hommes) et un faible taux de salarisation (3,3% pour les femmes et 6,8%
pour les hommes). Par ailleurs, 51,4% des emplois du secteur informel sont
occupés par des femmes que l'on retrouve concentrée dans les
emplois les plus vulnérables, notamment parmi les travailleurs à
leur compte (33,7%) et les aides familiaux (62,2%).107(*)
Tableau 5 : La disparité selon le genre
LA DISPARITE SELON LE GENRE DANS LA PROVINCE ORIENTALE
|
|
Femmes
|
Hommes
|
Taux net de scolarisation dans le primaire
· 2005 (enquête 1-2-3)
· 2001 (MICS 2)
|
48,9%
47,7%
|
57,2%
51,2%
|
Taux d'activité
|
70,5%
|
71,8%
|
Taux de chômage
|
1,1%
|
2,1%
|
Revenu mensuel par actif
|
12$
|
17$
|
Taux de salarisation
|
3,3%
|
10,8%
|
Source : Rapport de PNUD 2009 sur pauvreté et
conditions de vie des ménages dans la province orientale
Remarque : il ressort de ce
tableau que 48,9% des femmes sont scolarisé, tandis que 57,2% des
hommes sont aussi scolarisé. Par rapport à ces statistiques
nous comprenons que les hommes sont plus instruits que les femmes dans la
province orientale. Nous avons du mal à expliquer cette disparité
du fait que les femmes pratiquent en grande majorité l'agriculture
paysanne, mais elles sont aussi les moins scolarisées. Pendant que
l'agriculture est la principale source de revenu pour les paysans.
2.1.3. B. La malnutrition
La malnutrition affecte beaucoup d'enfants dans les pays en
développement. La RDC, et en particulier la Province Orientale n'y
échappe pas. Il semble, au vu des indicateurs, que la situation est
préoccupante dans cette province.
Tableau 6 : la malnutrition
LA MALNUTRTION DANS LA PROVINCE ORIENTALE
|
|
Province Orientale
|
RDC
|
Pourcentage d'enfants ayant un poids à la naissance
< 2,5 kg
Retard de croissance
-Chronique (Taille/âge<-2ET)
-Sévère (Taille/âge<-3ET)
Emaciation
-Chronique (Poids/taille<-2ET)
-Sévère (Poids/taille<-3ET)
Insuffisance pondérale
-Chronique (Poids/âge<-2ET)
-Sévère (Poids/âge<-3ET)
|
10,9%
46,2%
25,3%
7,7%
2,5%
21,4%
6,4%
|
7,7%
45,5%
24,2%
10,0%
4,3%
25,1%
8,4%
|
Source : Rapport de PNUD 2009 sur pauvreté et
conditions de vie des ménages dans la province orientale
2.1.4. Les infrastructures de santé
La barrière géographique, la pauvreté et
l'inégalité selon le genre limitent l'accès des femmes aux
services de santé. Or, l'inégalité selon le genre dans le
domaine de l'éducation et du marché du travail rend
déjà les femmes vulnérables (faiblesse du capital humain
et financier). L'accès limité au service de santé ne fait
qu'accroître cette vulnérabilité.
Tableau 7 : Accès aux services de santé
L'ACCES AUX SERVICES DE SANTE ET LA SANTE MATERNELLE
|
|
Province Orientale
|
RDC
|
Proportion de ménages habitant à 2km d'un poste
de santé
Proportion de ménages habitant à 10km d'un
hôpital
|
68,4%
52,4%
|
74,4%
65,4%
|
Nb. de lits pour 100.000 habitants
Ratio médecin / population
|
3,6
1/38.485
|
9,9
1/17.746
|
% de femmes (15-49 ans) ayant rencontré des
problèmes pour accéder aux soins
· Problème financier
· Problème de transport
· Permission d'y aller
|
86,5%
81,7%
56,7%
19,7%
|
85,1%
75,6%
44,0%
22,1%
|
Utilisation d'une méthode contraceptive (15-49 ans)
|
11,8%
|
20,6%
|
Soins prénatals (15-49 ans) chez médecin ou sage
femmes
Accouchement en établissement sanitaire
Accouchement assisté par un
· médecin
· sage-femme
· Infirmier
· Total personnel de santé
|
36,9%
65,9%
2,8%
34,7%
25,7%
63,2%
|
35,8%
70,1%
5,2%
31,6%
27,6%
64,4%
|
Taux de mortalité maternelle
|
-
|
549
|
Source : Rapport de PNUD 2009 sur pauvreté et
conditions de vie des ménages dans la province orientale
Tableau 8 : Condition de vie dans la province
Orientale
CONDITIONS DE VIE DANS LA PROVINCE ORIENTALE
|
|
Province Orientale
|
RDC
|
Source d'eau de boisson
- robinet dans la parcelle
- robinet chez d'autres ménages
- source non aménagée
- cours d'eau
- source aménagée
- puits protégé
- puits non protégé
- borne fontaine ou forage
|
2,0%
2,2%
42,0%
18,0%
19,4%
3,0%
6,7%
6,7%
|
10,9%
6,7%
31,2%
19,0%
18,2%
4,6%%
3,8%
5,0%
|
Source d'éclairage
- raccordement à l'électricité
- pétrole)
- feu de bois
- bougies
|
1,1%
31,4%
23,6%
0,5%
|
10,3%
44,5%
15,5%
3,4%
|
Evacuation des ordures
· Services publics / privés
· Voie publique
· Incinération
· Compost ou fumier
· Enfouissement
· Dépotoir sauvage
|
0,0%
0,1%
3,4%
4,4%
8,2%
79,8%
|
2,3%
3,4%
7,2%
11,1%
19,7%
52,9%
|
Types de toilettes
· Chasse d'eau
· Latrine
· Trou ou autres
· Pas de toilettes
|
4,2%
16,1%
68,3%
11,4%
|
7,6$
15,2$
65,2$
12,1%
|
Source : Rapport de PNUD 2009 sur pauvreté et
conditions de vie des ménages dans la province orientale
2.2. Notre Point de vue par rapport à
l'interprétation et analyses des Tableaux
Il ressort des statistiques issues de tous ces tableaux que
la Province Orientale figure parmi les provinces les plus pauvres de la RDC.
Ainsi, la majorité des ménages vit dans la pauvreté. Cette
province tire l'essentiel de son revenu de l'agriculture. Les conditions de vie
sont très précaires. La plupart des ménages n'ont
accès ni à l'eau potable, ni à l'électricité
ni aux services de voirie. L'accès aux services d'éducation est
limité, la barrière étant surtout financière. Quant
aux services de santé, la barrière est à la fois
géographique et financière. En effet, l'offre de services de
santé est très insuffisante. La malnutrition et la
mortalité infantile sont relativement élevées. Enfin,
l'égalité des chances entre hommes et femmes sur le marché
du travail et dans le domaine de l'éducation est loin d'être
acquise. Elle est pourtant nécessaire pour combattre la
pauvreté.
En effet, si nous nous referons aux priorités,
objectifs spécifiques et résultats attendus de PRAPO par rapport
aux résultats de l'interprétation et analyses de la situation
actuelle de la pauvreté dans la province orientale, nous comprenons que
ledit programme est loin d'atteindre ses objectifs pendant les trois ans qui
restent.
Parmi tous les objectifs spécifiques de PRAPO,
l'objectif qui a plus tiré notre attention est l'augmentions et
l'amélioration des revenus des producteurs ruraux. Car une fois le
revenu agricole augmente il aura des effets d'entrainement sur tous les aspects
de la vie des producteurs. Et là la malnutrition et
l'insécurité alimentaire vont s'éradiqués de
soient.
Donc, entre les résultats escomptés et les
résultats obtenus jusque-là, l'écart est évidant.
Pour ce faire PRAPO à comme résultats attendus :
amélioration des revenus des producteurs ruraux ; Appui à la
réhabilitation et la relance de la production ; Accès aux
marchés et appui à la commercialisation ; Accès aux
services sociaux de base etc.
Malheureusement, les résultats de ces tableaux montrent
que les revenus de la population de la province orientale ne sont pas
améliorés, et que l'accès aux services sociaux de bases
reste une utopie. Enfin la malnutrition qui est la résultante de la
pauvreté est très élevée.
Comme les résultats de nos analyses émaillent
l'écart entre les résultats attendus et les résultats
obtenus, nous nous disons : il doit avoir un problème au niveau de
la démarche méthodologique qui a conduit aux résultats
actuels de PRAPO. C'est pourquoi, le point suivant nous le consacre au
parallélisme entre les résultats obtenus et les méthodes
de planification, suivi et évaluation utilisée par le PRAPO. Ce
parallélisme a pour but de dégager les causes qui sous-tendent
l'échec momentané dudit programme.
2.3. Le parallélisme entre les résultats obtenus
en mi-parcours et les méthodes de planification, suivi et
évaluation de PRAPO
Le parallélisme que nous faisons dans ce point, permet
au lecteur de comprendre le lien qui existe entre le résultat d'une
intervention, et la méthodologie utilisée pour bouture à
ce résultat.
C'est dans cette logique que nous analysons maintenant les
méthodes de planification, de suivi et d'évaluation qui ont
conduit le PRAPO aux résultats non escomptés auprès des
bénéficiaires jusque-là.
2.3.1. Le PRAPO et les écarts entre les
résultats escomptés et les résultats obtenus à
mi-parcours
Apres analyse des tableaux sur les conditions des vies de
la population, par rapport aux résultats escomptés de PRAPO, il
ressort que ce dernier est loin d'atteindre ses objectifs spécifiques,
et loin de réaliser ses résultats escomptés.
Pour ce faire, le revenu mensuel moyen des ménages
paysans de la province Orientale qui s'élève à 25$, est
loin d'améliorer le revenu des producteur rural et d'augmenter les
revenus agricoles. Or, parmi les objectifs spécifiques et les
résultats attendus du PRAPO, nous avons mis accent sur les revenus
paysans. En effet, nous avons porté notre choix sur le revenu, car une
fois le revenu paysan augmente, il peut avoir des effets d'entrainement dans
tous les restes des secteurs paysans.
Donc, pour éviter la redondance, nous renvoyons le
lecteur de lire la section 1, consacrée à l'analyse des
objectifs spécifiques, aux priorités, et résultats
obtenus.
2.3.2. Identification des causes des écarts au niveau
des méthodes de planification, de suivi et d'évaluation du
PRAPO
Nul ne fait l'ombre d'aucun doute que les méthodes
sont des démarches scientifiques entreprises pour bouture à un
résultat escompté. Or, si la méthode est biaisée
dès le début, tout le reste du travail sera compromit.
C'est dans cette optique que nous identifions maintenant
à partir des analyses des méthodes de planification, de suivi et
d'évaluation, les causes qui sous-tendent les résultats non
escomptés du PRAPO.
2.4. Analyse des documents
de planification, de suivi et évaluation de PRAPO
Dans ce point, nous analysons les méthodes de la
planification, de suivi et évaluation du programme susmentionné
par rapport aux contextes paysans et du secteur agricole en RDC. Toutes les
analyses documentaires que nous faisons sont en fonction du document de
programme de relance de l'agriculture dans la province Orientale qu'on a mise
à notre disposition. En effet, avant d'analyser chaque méthode,
nous allons d'abord énumérer les méthodes
utilisées par ce programme.
2.4.1. Analyse de la méthode de planification
de PRAPO par rapport aux contextes paysans
Pour bien analyser la méthode de la planification par
rapport au contexte paysan et du secteur agricole de la RDC, il faut connaitre
quelle méthode de la planification utilisée par le programme de
relance de l'agriculture. Le document mis en notre disposition
révèle que ledit programme a utilisé « arbre à
problèmes, la hiérarchie des objectifs et la logique
d'intervention ». Sur ce, nous avons compris qu'il s'agit de la
planification par objectif (PPO) ou l'approche du cadre logique (ACL).
En effet, utiliser la méthode de planification par
objectif ou bien l'approche du cadre logique dans le secteur agricole, est
approprié, surtout que cette méthode favorise la
« participation et l'implication » des parties prenantes
dans la résolution des problèmes.
Mais cette méthode peut devenir dans certaines mesures
un vrai obstacle pour la réussite de certains ouvrages dès la
phase de la définition et de planification dans le secteur agricole en
RDC. La raison de cet obstacle est le taux élevé
d'analphabétisme sur le 75% de la population rurale et la faible
participation des paysans dans le processus de la recherche des solutions aux
problèmes ruraux.
Pour ce faire, les planificateurs du PRAPO (programme de
relance de l'agriculture), n'ont pas donné des précisions quant
au degré de participation des parties prenantes, particulière les
bénéficiaires. La méthode de la planification par objectif
ou ACL exige au moins la participation de 15 personnes (les
représentants de tous les partis prenantes). Et lorsque qu'il y'a pas
des précisions sur le degré de participation des
bénéficiaires, le problème peut se poser, car pendant
l'atelier de planification, si les autres parties prenantes sont très
instruites que les bénéficiaires directes du programme, ces
derniers vont influer sur le « choix du projet » au
détriment des bénéficiaires directs. Surtout lorsque
« le modérateur ou l'animateur » n'est pas très
informés sur l'animation d'un atelier de planification par l'outil
« brainstorming ».
Lorsque le degré de participation des
bénéficiaires directs n'est pas significatif (tenir compte de
niveau d'instruction ou de scolarité) le « le besoin
réel et prioritaire » des bénéficiaires directs
ne seront pas prise en compte, car ces derniers auront du mal à exprimer
librement auprès des autres parties prenantes qui sont très
instruits. Par conséquent le besoin sera «
suscité » auprès des bénéficiaires et
non « ressenti » par ces derniers.
La prise en compte de tous ces éléments dans
notre travail, nous a permis de dire que le programme de relance de
l'agriculture, s'il n'a pas produit des résultats efficaces après
deux ans de sa réalisation , c'est par ce que la méthode
utilisée n'avait pas permis aux bénéficiaires directs
« paysans » majoritairement analphabètes de
s'exprimer sur les problèmes réels de leur milieu (la province
Orientale, district de Tshopo). A cet effet, nous pouvons affirmer que les
bénéficiaires n'ont pas eu le temps de s'exprimer et discuter en
profondeur sur les problèmes de leurs milieux. Si le programme à
deux ans de sa réalisation n'a pas donner des résultats
efficaces, c'est par ce que le « le besoin » du projet a
été suscité auprès des bénéficiaires
et ces derniers l'on adopté simplement par ce que leurs influences
pendant l'atelier de planification n'était pas significative.
Donc nous pouvons dire que « l'avenir est
subit et non voulu » par les bénéficiaires directs
du programme de relance de l'agriculture pour des raisons
ci-après :
L'utilisation critique et souple de la méthode PPO ou
l'ACL n'était pas assurer, sinon le document de travail de ce programme
aurait pu donner des précisions sur le degré de participation des
parties prenantes.
Le résultat actuel dans la province Orientale,
après les analyses que nous avions fait, montre que la planification
dudit programme avait « suscité le besoin »
auprès des bénéficiaires et non cherché les vrais
problèmes exprimés par les bénéficiaires directs.
Il n'y avait pas des vigilances permanentes sur les besoins des
différents acteurs et sur l'évolution du contexte afin d'y
adapter les stratégies. Car la littérature sur « la
planification par objectif ou ACL affirme : « Il faut en
permanence rester vigilant sur les besoins des différents acteurs et sur
l'évolution du contexte afin d'y adapter les stratégies. Un
excès de formalisme dans la rédaction et formulation des
problèmes peut rapidement devenir un frein à la participation de
tous les groupes. ».
La même littérature renchérie :
« Cette méthode de planification est avant tout un outil
de débat et de négociation autour d'une problématique. Un
grand soin doit dès lors être apporté à l'animation
afin de bien tenir compte des caractéristiques des personnes en
présence (niveaux d'alphabétisation, modalités
d'expression culturelles, etc...). »
Le recours à un animateur externe peut se
révéler intéressant et utile pour faciliter l'expression
de tous les participants. Il est recommandé de ne pas dépasser
une quinzaine de personnes. Toutefois, les travaux de groupes restent
souhaitables lorsqu'il s'agit de grands groupes. Mais le document de travail
des planificateurs n'a pas donné des précisions sur le
degré de participation de ces différentes parties prenantes. Cet
aspect est plus important pour la réussite des interventions dans le
secteur agricole. Son importance est significative par ce que les paysans
représentent 75% de l'ensemble de la population congolaise. Ces derniers
sont majoritairement analphabètes et la prise en compte de leur niveau
d'instruction et de participation effective au moment de l'atelier de
planification est de première nécessité pour la
réussite des nombreuses interventions à planifier dans le secteur
agricole.
Car la littérature sur la recherche action
participative démontre que « l'université »
n'est pas la seule pourvoyeuse des connaissances ». par cette
affirmation nous pouvons dire que les méthodes de la planifications des
différentes interventions dans le secteur agricole en RDC doivent
considérés de manière significative la scolarité
des paysans et s'inspirer de leur niveau d'instruction pour mettre en place des
méthodes plus adaptées aux réalités des milieux
paysans et du secteur agricole. Enfin, que tout le monde se sent libre et
participe efficacement à la réduction de la pauvreté tout
en développant l'esprit critique, la spontanéité et la
créativité ».
2.4.2. Analyse de la méthode de suivi de PRAPO
par rapport aux contextes paysans
D'après le document de PRAPO : le système
de suivi utilisé dans le programme de relance de l'agriculture est
Fondé sur une approche participative et de responsabilisation des
terroirs pour la programmation/ financement des activités et sur une
sous-traitance de la mise oeuvre à des opérateurs... et la
méthode utilisé est le suivi d'impact car le système de
suivi collectera les informations par rapport à l'impact du projet sur
les bénéficiaires et l'environnement.
En effet, cette méthode est bonne dans un contexte
paysan, surtout que dans la province Orientale, l'agriculture est
pratiquée par 92% de la population. Car, sur l'ensemble de la population
de la province Orientale, 92% est rurale et ne vit que de l'agriculture. Et
prendre en compte les effets d'entrainements des activités du projet sur
les paysans (bénéficiaires) c'est promouvoir un
développement à grande échelle.
En outre l'approche participative utilisée par le
programme susmentionné est appropriée pour une simple raison que
les paysans sont majoritairement analphabètes, et leur implication dans
le système de suivi va leur permettre d'abord de comprendre que
« le programme leur appartient » par ce qu'ils suivent son
évolution. L'élément le plus important pour la
réussite des nombreuses interventions est « l'appropriation
de l'intervention ». Hors l'appropriation est la résultante
de « la validation ». Si les paysans n'ont pas
validé une quelconque intervention pendant « la phase
de la définition ou l'identification », l'appropriation sera
remis en cause, car on ne peut valider qu'une action qui répond à
son attente. Et on saura que l'action répond à son attente que
lorsqu'elle donne la solution aux préoccupations de la population
cible dès l'atelier de planification. Par conséquent le groupe
cible sera fier de suivre l'action qui répond à son attente.
L'expérience dans la vie quotidienne démontre : quelque
chose qui vous appartient et que si une autre personne est chargée de la
gardée, vous n'aimeriez pas que cette personne génère
des mauvais résultats. Car vous avez déjà l'image de ce
que l'on gère.
Malgré l'utilisation de l'approche participative, le
système de suivi de PRAPO à quelque faiblesse, notamment, il n'y
a pas de précision sur le degré de participation des
bénéficiaires dans le processus de suivi. Parmi les agriculteurs,
nombreux sont ce qui ne connaissent pas lire ni écrire, alors les
associés dans un système de suivi qui demande la maitrise des
indicateurs et des hypothèses, exige des sérieuses adaptations
dans le système de suivi. Et c'est ne pas à tous moments que les
paysans vont intervenir dans le système de suivi, on aurait pu donner
des précisions sur leur degré de participation,
c'est-à-dire à quelle étapes, comment, avec quelle
fréquence, et avec quel rôle dans le processus de suivi ces
derniers vont intervenir pour bien maitriser ce qu'ils font.
2.4.2. Analyse des méthodes de
l'évaluation de PRAPO par rapport aux contextes paysans
Comme nous l'avions dit dans ce travail, et nous continuons
à le dire que le secteur agricole peut contribuer largement au
développement de la RDC, car actuellement elle contribue à 45%
dans le PIB malgré la baisse généralisée de la
production agricole.
Par conséquent l'évaluation (opération
systématique et objective ...) ex-ante, in cursus, finale et ex-post
doit se baser sur l'implication des paysans et leur niveau d'instruction dans
le but d'adapter les différentes évaluations à la
réalité paysanne, de prévoir l'utilisation du
résultat de l'évaluation par les réalisateurs et les
paysans (bénéficières).
Comme le secteur agricole contribue à 45% au PIB du
pays, l'implication profonde des bénéficiaires dans les
différentes actions initiées dans le secteur agricole
s'avère indispensable. Surtout pour un développement durable et
à grande échelle.108(*)
La durabilité d'une action de développement dans
les milieux paysans s'exprime par l'implication des paysans dans le processus.
La raison de cette durabilité est que, les paysans des pays en
développement ne vivent que de l'agriculture comme leurs sources
principales de revenu. En dehors de l'agriculture, les paysans ne sauront pas
mieux faire dans un autre secteur, car leurs spécialités est
l'agriculture. Une autre raison de la durabilité des actions bien
menée dans le secteur agricole est que 75% des congolais sont des
ruraux et la majorité parmi les paysans pratique l'agriculture. Une fois
le secteur agricole décolle, il y'aura des effets d'entrainement dans
tous les secteurs, la faim sera éradiquée au Congo et la
pauvreté va diminuer. Car il est démontré qu'une
augmentation de 10% de production agricole diminue à 7% le nombre des
personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté fixé à 1$
par jour. Hors 80% des congolais vivent en dessous du seuil de
pauvreté.109(*)
Sur ce, nous analysons maintenant la méthode
d'évaluation « ex-ante » et la méthode
d'évaluation « mi-parcours ou in cursus » utilisée
par le programme de relance de l'agriculture. Dans ces analyses nous
cherchons à dégager les forces et les faiblesses de ces
méthodes par rapport aux contextes du secteur agricole en
générale, et particulièrement au contexte paysan.
A. Analyse de la méthode d'évaluation ex-ante de
PRAPO
Pour arriver à retenir le Programme de relance de
l'agriculture dans la province Orientale les concepteurs ont
procédés par l'évaluation ex-ante : pour faire le
choix d'un bon projet, les concepteurs ont utilisés « la
méthode de prix de référence ».
Pour bien comprendre la méthode « des prix
de référence » utilisé par le FIDA, nous
revoyons le lecteur dans la section consacré à
l'évaluation. Car maintenant nous ne nous préoccupons pas
définir la méthode susmentionnée mais plutôt de
l'analyser de manière critique.
En effet, comme nous l'avions dit ci-haut, les
méthodes des prix de référence ne cherchent donc pas
à savoir comment le projet s'intègre dans l'économie
nationale (au niveau macro-économique), mais simplement se force de dire
si les avantages du projet sont supérieurs à leurs couts et, en
conséquence, si le bénéfice étant positif le projet
ou le programme peuvent être raisonnablement réalisés.
Hors dans un secteur prioritaire comme le secteur agricole (le
secteur prioritaire après le secteur minier) pour le
développement de la RDC, toutes les interventions dans ce secteur
doivent chercher à contribuer à l'économie nationale.
Il est démontré par les économistes du
développement que : « Le développement
économique passe par l'industrialisation mais, dans beaucoup
d'économies, l'industrialisation passe aussi par le développement
du secteur agricole. C'est assurément le cas pour les pays en
développement où l'agriculture est la principale source d'emploi.
Elaborer des politiques appropriées, c'est donc trouver un
équilibre et promouvoir en même temps l'agriculture, l'industrie
et les services ».
Développer l'agriculture est important pour l'ensemble
de l'économie mais aussi pour la réduction de la pauvreté
dans la province orientale, laquelle a de multiples dimensions.
Quatre-vingt-douze pour cent des pauvres vivent en milieu rural dans la
province orientale. Etant donné que l'agriculture occupe 75 pour cent de
la population active des milieux ruraux de la RDC et représente plus de
45 pour cent de PIB, examiner la situation de ce secteur est un bon
départ pour trouver des solutions à la pauvreté. De plus,
dans les districts les plus pauvres, c'est dans l'emploi agricole que les
femmes sont le plus largement majoritaires. Se concentrer sur l'agriculture
peut donc aussi contribuer à l'égalité au travail entre
hommes et femmes dans la province Orientale.
Mais le FIDA a préféré utiliser la
« méthode de prix de
référence » au détriment
de « la méthode des effets ».pour retenir
le programme de relance de l'agriculture. Hors la place qu'occupe le secteur
agricole dans les PIB des pays en développement, c'est la
méthode des effets qui est préférable pour retenir
les différentes interventions dans le secteur agricole. Les
méthodes des prix de référence au contraire sont
préférables dans les entreprises. Par ce que là les
employeurs et les actionnaires doivent cherchés que les recettes
dépassent les couts pour maximiser les bénéfices dans
leur méthodologie de gestion par projet.
Considérant la place qu'occupe le secteur agricole
dans le PIB, nous disons que les méthodes des prix de
référence ne sont pas favorables pour faire les choix des
interventions dans le secteur agricole en RDC en générale, et
dans la province Orientale en particulier, où 92% de la population de
ladite province est paysanne. Cependant lorsque des nombreuses interventions
vont contribuer à l'économie de la province Orientale, les
conditions des vies des populations pourront changés.
Donc la méthode qui est favorable pour la valorisation
du secteur agricole en RDC en générale et la province Orientale
en particulier est « la méthode des
effets » car cette méthode se force de simuler
concrètement l'insertion du projet envisagé dans
l'économie nationale, en essayant de déterminer les
différentes « perturbations » (effets) apportées par
cette insertion à l'économie. Hors lorsque les
différentes interventions dans le secteur agricole chercher à
avoir des retombés dans l'économie du pays ou de la province,
c'est la majorité de la population qui va subir les effets de
l'accroissement de l'économie.
Il ne suffit pas seulement que les avantages des interventions
soient supérieurs aux couts, pour se prononcer sur le « bon
choix du projet ou programme» car depuis 44 ans en RDC des
interventions des organismes internationaux dans le secteur agricole ont
été succédé avec la même
« méthode de prix de référence»
jusqu'à nos jours, mais la situation du secteur agricole et des paysans
se dégradent du jour le jour.
La raison majeur qui fait que la méthode de prix de
référence ne puisse pas s'efforcer d'imaginer des projets ou
programmes qui s'intègrent les mieux possible au contexte paysans (du
secteur agricole) et de s'efforcer de satisfaire le mieux possible aux buts de
développement rurale à cause de ces grandes faiblesses
ci-dessous :
La méthode de prix de référence suppose
bien définis les caractéristiques du projet ainsi que les
systèmes des prix présents et futurs. Hors on est souvent
très loin du compte : la pratique montre que les incertitudes sur
les quantités physiques tant dans la phase des investissements que dans
la phase des productions. De plus, les prix actuels ne sont pas tous connus et
les prix futurs sont incertains. Il faut donc introduire
systématiquement des marges d'erreurs dans les calculs (calculs de
sensibilité).
Donc suite à cette démarche, surtout dans le
secteur agricole des pays en développement où d'autres
paramètres sont parfois difficiles à maitriser : les
résultats des projets retenus par cette démarche peuvent
être grandement faussés par l'incertitude.
L'évolution dans le temps du contexte
économique pose de même nature que le précèdent
problème : en particulier pour la méthode de prix de
référence : si le nombre de projets est suffisant, l'emploi,
par exemple, deviendra important, la main d'oeuvre plus rare et les prix de
référence de la main-d'oeuvre augmenteront. Or, les
méthodes des prix de référence n'utilisent pratiquement
pas de prix de référence variables dans le temps. Hors les prix
des produits agricoles sont variable dans le temps et dans l'espace, surtout
que les routes de desserte agricole sont en dégradation un peu par tous
en RDC, et plus particulièrement dans la province orientale.
B. Analyse de la méthode d'évaluation finale de
PRAPO
Au niveau de l'évaluation finale, in cursus et autre,
le programme a prévu une « évaluation
participative ». Cette évaluation est la meilleure du
point de vue apprentissage des bénéficiaires et utilisation des
résultats de l'évaluation par les réalisateurs. Surtout
d'après les réalités paysannes et du secteur agricole, il
y a nécessité d'impliquer tous les intervenants pour la bonne
compréhension de l'intervention, compte tenu de la faible
scolarité des paysans.
Mais elle est très complexe, par ce qu'il s'agit
d'impliquer toutes les parties prenantes dans le processus d'évaluation
où on sera obligés de prendre en comptes les capacités
intellectuels ou les compétence de chaque partie prenantes pour les
mettre en oeuvre.
En effet, il ne suffit pas seulement d'impliquer ces parties
prenantes à l'évaluation participative ; Le grand
problème dans cette méthode ou mode d'évaluation dans les
réalités paysannes reste à savoir comment impliquer les
bénéficiaires (qui sont majoritairement analphabètes) dans
le processus d'évaluation ? Et comment y parvenir pour que leurs
implications soient affectives et significatives ? Sinon les
bénéficiaires risquent d'être utilisés comme des
« échantillons » de denrées alimentaires
où les vendeurs exposent pour capter l'attention des acheteurs sur la
qualité de leurs produits, mais en réalité tous ces
produits n'ont pas les mêmes qualités que l'échantillon
exposé. (Nous voyons souvent cette réalité dans le secteur
informel, où les vendeuses d'avocats mettent en échantillon un
avocat de meilleur qualité qui ne reflète mêmes pas les
réalités des autres avocats.) Il en est de même dans
l'évaluation participative dans le secteur agricole des pays en voie de
développement. Lorsque l'implication des bénéficiaires
n'est pas effective et lorsqu'on n'a pas tenu compte de leur scolarité,
et de la fréquence de leurs participations, et de ce qu'ils vont faire
réellement l'évaluation participative devient un obstacle pour
l'utilisation du résultat et l'apprentissage des paysans. Car
l'évaluation de par sa définition est une opération
systématique et objective qui consiste à faire un jugement de
valeur. C'est pour quoi l'on doit savoir comment impliquer les paysans et
quelles seront les tâches qui leurs seront assigné dans cette
évaluation, mais aussi comment adapter certains outils à leur
niveau d'instruction.
Il est très important de signaler aux décideurs
et commanditaires que l'évaluation est un domaine très complexe,
et vraiment scientifique et très technique. Toutes personnes
impliquées doit avoir au moins des connaissances sur sa pratique, si
non, du début jusqu'à la fin elle ne saura rien comprendre,
malgré sa forte scolarité dans un autre domaine.
Donc, nous pouvons dire que l'évaluation participative
est bonne d'être utilisé dans le secteur agricole (auprès
des paysans) pour la participation large des bénéficiaires
à la réalisation et aux résultats de l'intervention qui
est la leur. Mais à condition que tous les paramètres par
rapport à la scolarité des paysans et aux réalités
de leurs milieux soient pris en compte préalablement par les concepteurs
(des projets ou programmes) et ensemble avec les paysans au moment de
l'atelier de planification.
Cette démarche permet de surmonté certaines
faiblesses liées à l'utilisation de l'approche participative
à l'évaluation dans le secteur agricole. Ces faiblesses sont
notamment :
· les membres de la communauté y compris les
bénéficiaires ne sont pas pleinement impliqués dans le
processus d'évaluation. Souvent Plusieurs parmi les parties prenantes
se demandent comment leurs participations pourraient être accrues.
Il est vrai que dans la méthodologie
d'évaluation participative organisée par des organismes
internationaux, le rôle des membres de la communauté,
particulièrement les paysans (les producteurs) est relativement
limité. Dans la méthodologie participative de
l'évaluation organisée pour les interventions dans le secteur
agricole, l'accent est mis sur la façon dont les exécutants de
programme peuvent impliqués les paysans dans les activités
d'évaluation qu'ils élaborent et mettent en application.
2.5. Analyse systémique
de planification, de suivi et d'évaluation de programme
Plusieurs organismes, dans leurs documents et directives
officiels, utilisent aujourd'hui le terme gestion axée sur les
résultats.
Traditionnellement, les approches de la GAR mettaient plus
l'accent sur les résultats internes et la performance des programmes
que sur les changements des conditions de développement des
populations.
Mais dans le cadre de ce travail, nous voulons à ce que
la planification, le suivi, l'évaluation, l'apprentissage et le retour
d'informations dans les programmes initiés dans le secteur agricole
cherche à se focaliser sur des résultats réels et
significatifs.
La vision de ce travail veut que la planification, le suivi et
évaluation présente un effort de réponse à la
demande croissante de la recevabilité des programmes vis-à-vis
des paysans, afin qu'ils soient informés sur la manière avec
laquelle le programme est réalisé, les résultats
enregistrés et dans quelle mesure ces résultats apportent les
changements souhaités dans la production des produits agricole et
à l'amélioration des conditions de vie.
2.5.1. Une bonne planification des programmes dans le
secteur agricole
Les programmes planifier dans le secteur agricole ont plus de
chances de réussite lorsque leurs objectifs et portée sont
correctement établis et définis par rapport aux attentes des
paysans. Cela réduit les probabilités de faire face à des
obstacles dans leur mise en oeuvre auprès des paysans.
2.5.2. L'implication des paysans dans le programme
Un niveau d'engagement élevé de la part des
paysans dans les programmes est un facteur clé du succès de ces
derniers. Et cette implication des paysans dans le programme ne peut
réussir que grâce à une bonne communication, au suivi et
à l'évaluation.
2.5.3. La communication avec les paysans
Une bonne communication avec les paysans permet un meilleur
investissement et mobilisation des paysans. De plus, elle permet d'identifier
avec précision les attentes, les rôles et les
responsabilités de chacun et d'apporter des informations sur le
progrès et la performance de ces programmes, assurant ainsi une
utilisation optimale des ressources par les réalisateurs.
2.5.4. Le suivi et l'évaluation des programmes
dans le secteur agricole
Les programmes et projets initié dans le secteur
agricole bénéficiant d'éléments solides de suivi et
d'évaluation ont tendance à perdurer. Les problèmes
liés à la production et à la commercialisation des
produits agricoles sont, en outre souvent détectés à
l'avance, ce qui réduit les probabilités d'importants
dépassements budgétaires ou retards dans la prise en compte des
feedbacks paysans. Une bonne planification, associée à un suivi
et une évaluation efficaces, peut jouer un rôle fondamental dans
l'amélioration de l'efficacité des programmes et projets
d'investissement et de développement dans le secteur agricole.
Une bonne planification aide à se concentrer sur les
résultats pertinents et le suivi et l'évaluation permettent de
tirer des leçons des réussites et des échecs passés
et fournissent les informations nécessaires à la prise de
décisions afin que les initiatives actuelles et à venir
contribuent à améliorer la vie des paysans.
2.5.5. Comprendre les relations
d'interdépendances entre la planification, le suivi et
l'évaluation des programmes et projets
Sans une réelle planification et une articulation bien
définie des résultats espérés, ce qui doit
être suivi et comment n'est pas clairement défini. Le suivi ne
peut donc pas être fait correctement.
Sans une planification efficace (des cadres de
résultats clairs), la base de l'évaluation n'est pas solide et
l'évaluation ne peut donc pas être faite correctement.
Sans un suivi minutieux, les données nécessaires
ne sont pas collectées et l'évaluation ne peut donc pas
être faite correctement.
Le suivi est nécessaire mais pas suffisant à
l'évaluation.
Le suivi facilite l'évaluation mais celle-ci utilise
une collecte de nouvelles données complémentaires et des cadres
d'analyses différents. `
Le suivi et l'évaluation d'un programme aboutira
souvent à des modifications des plans de ce programme. Cela signifie une
modification de la collecte de données pour les besoins du suivi.
2.6. La planification des
programmes en milieu paysan
La planification peut être définie comme
étant le processus permettant de définir les objectifs,
d'élaborer les stratégies, de tracer les grandes lignes des
dispositions de mise en oeuvre et d'attribuer les ressources nécessaires
à la réalisation de ces objectifs. Il est important de souligner
que la planification requiert un certain nombre de différents processus
desquels il faut tenir compte, tels que :
Identifier la vision et les objectifs à atteindre dans
le secteur agricole.
Formuler les stratégies nécessaires à
cette vision et à la réalisation des objectifs à atteindre
dans le secteur agricole.
Définir et attribuer les ressources (financières
et autres) nécessaires à cette vision et à la
réalisation des objectifs à atteindre dans le secteur
agricole.
Tracer les grandes lignes des dispositions de mise en oeuvre
qui incluent les dispositions nécessaires au suivi et à
l'évaluation en vue de réaliser les objectifs fixés
La citation dit : « Échouer dans la
planification, c'est planifier son échec ». Alors qu'il n'est
pas toujours avéré que ceux qui échouent à
planifier finissent par échouer dans leurs efforts, tout porte à
penser qu'avoir un plan bien établi permet d'avoir une meilleure
efficience et d'être plus efficace. Ne pas avoir un plan - aussi bien
pour les bureaux que pour les programmes et projets serait, dans une certaine
mesure, identique à vouloir construire une maison sans cahier des
charges : il sera difficile de prédire à quoi ressemblera la
maison, combien celle-ci coûtera, combien de temps et quelles seront les
ressources nécessaires à sa construction et si le produit final
répondra aux satisfactions du client. En bref, la planification
peut aider à déterminer ce qu'une organisation, un programme ou
un projet cherche à réaliser et par quels moyens.
2.7. Le suivi de programme en
milieu paysan
Une définition du suivi serait le processus par lequel
les parties prenantes reçoivent un retour d'information sur les
progrès réalisés en vue d'atteindre les objectifs qu'elles
se sont fixées.
Contrairement à beaucoup de définitions qui
traitent le suivi comme un simple examen des progrès
réalisés par la mise en oeuvre d'activités ou d'actions,
la définition utilisée dans ce travail met l'accent sur l'examen
du progrès par rapport à la réalisation des objectifs dans
le secteur agricole. En d'autres termes, le suivi, tel qu'il est abordé
dans ce travail, ne s'arrête pas à poser la question «
agissons nous comme nous avions prévu d'agir ? » mais va
au-delà et pose la question « faisons-nous des progrès dans
la réalisation des résultats que nous nous étions
fixés ? ». La différence entre ces deux approches est
extrêmement importante. Dans la première approche, plus
limitée, le suivi se concentre plus sur un suivi des projets et sur
l'utilisation des ressources des programmes dans le secteur agricole, alors que
dans la deuxième approche, plus large, le suivi implique
également un suivi des stratégies et des mesures prises par les
parties prenantes et permet de déterminer les nouvelles
stratégies à suivre et les nouvelles mesures à prendre
pour s'assurer des progrès réalisés à
l'égard des résultats les plus importants dans le milieu
paysan.
2.8. L'évaluation de
programme en milieu paysan
L'évaluation est une appréciation rigoureuse et
indépendante des activités réalisées ou en cours
visant à déterminer leur niveau de réalisation des
objectifs fixés et de contribution à la prise de décision.
Les évaluations, de la même manière que le suivi, peuvent
être appliquées à plusieurs domaines tels qu'une
activité, un projet, un programme, une stratégie, un sujet, un
thème, un secteur ou une organisation. La principale différence
entre les deux réside dans le fait que les évaluations sont
effectuées indépendamment dans le but de fournir un suivi des
objectifs aux responsables et au personnel leur permettant de savoir s'ils sont
sur la bonne voie. De plus, les évaluations sont plus rigoureuses dans
leurs procédures, élaboration et méthodologie et
impliquent généralement une analyse de plus grande envergure.
Néanmoins, l'évaluation et le suivi ont tous deux des
finalités très similaires : fournir des informations pouvant
aider à renseigner les décisions à prendre,
améliorer la performance et réaliser les résultats
fixés. En évaluant l'efficacité du développement,
le suivi et l'évaluation visent à mesurer le point suivant :
La pertinence des programmes et projets destinés
à combattre la pauvreté par l'augmentation des revenus
agricoles.
2.9. Analyse
systémique des parties prenantes dans le processus de la planification,
de suivi et d'évaluation
2.9.1. Principes de la planification, du suivi et de
l'évaluation axés sur les résultats dans le secteur
agricole
Cette partie aborde certains de ces principes que les lecteurs
devraient garder à l'esprit tout au long du processus de planification,
suivi et évaluation dans son intégralité.
A. Premier principe : Appropriation du programme par les
paysans
Afin de réaliser les résultats efficaces et
viables dans le secteur agricole, l'appropriation est fondamentale lors de la
formulation et de la mise en oeuvre de programmes et projets. Il existe deux
principaux aspects de l'appropriation dont il faut tenir compte :
· Le degré ou niveau d'appropriation du programme
par les paysans
· L'ampleur de l'appropriation du programme par les
paysans
A.1. Le degré d'appropriation du programme par les
paysans:
Souvent, les différents organismes et ONG locales
accomplissent un processus de planification pour répondre aux exigences
de leurs organes de gouvernance ou de direction, tels que les Conseils de
direction, les sièges ou les bailleurs de fonds. Quand c'est le cas, les
plans, les programmes ou les projets ont alors tendance à être
soigneusement préparer avant soumission mais les exécutants de
cette planification retournent à leurs occupations habituelles une fois
les exigences remplies. Lorsque ces plans sont formulés de
manière à répondre à une exigence et qu'ils ne sont
pas exploités pour diriger les mesures de gestion en cours, les
organisations courent alors davantage le risque de ne pas réaliser les
objectifs établis par les plans des programmes.
En effet, l'appropriation est également fondamentale
lorsqu'il s'agit de mener une activité de suivi et d'évaluation
planifiée et de relier l'information générée par le
suivi et l'évaluation à l'amélioration des programmes
à venir et à l'apprentissage des paysans.
A.2. L'ampleur de l'appropriation du programme par les
paysans
Deux questions se posent quant à l'ampleur de
l'appropriation du programme par les paysans: qui est responsable de l'avantage
ou de l'impact d'un programme de développement ? Et, est ce qu'un
nombre suffisant des paysans ressentent une appropriation du programme ou
projet ?
Toutefois, l'un des principaux objectifs de la gestion
axée sur les résultats est que l'appropriation s'étende
au-delà de quelques paysans et qu'elle touche le plus grand nombre de
parties prenantes possible. C'est la raison pour laquelle le suivi et
l'évaluation des activités et des résultats d'une part,
les recommandations ainsi que les enseignements tirés des
évaluations continues et périodiques d'autre part, devraient
être pris en main par ceux-là même qui sont responsables des
résultats et plus à même d'en faire usage.
B. deuxième principe : Engagement des paysans et
d'autres parties prenantes
Il est crucial, pendant toutes les phases de planification,
suivi, évaluation, bilan et amélioration, d'impliquer les paysans
et d'autres parties prenantes, de gagner leur adhésion et d'obtenir
leur engagement, et enfin, d'encourager la prise d'actions.
Un bon processus de gestion axée sur les
résultats doit inciter les paysans à réfléchir de
la manière la plus ouverte et créative possible sur les objectifs
qu'ils voudraient atteindre dans la production agricole et les encourager
à s'organiser en conséquence, notamment par la mise en place d'un
processus de suivi et d'évaluation des progrès accomplis et
l'exploitation des informations ainsi recueillies pour améliorer la
performance du programme par rapport aux feedbacks paysans.
C. Troisième principe : Se concentrer sur les
résultats des programmes
Les processus de planification, de suivi et
d'évaluation doivent viser la réalisation des résultats et
non la réalisation de la totalité des activités et
l'obtention de tous les résultats selon le calendrier
arrêté. Le champ de recevabilité des organismes tant
nationaux qu'internationaux qui interviennent dans le secteur agricole n'est
pas toujours clairement défini, et par conséquent les domaines
sur lesquels ils devraient se concentrer également. Il est quelques fois
suggéré qu'en raison du caractère modeste de leurs
initiatives, de leur impact limité, et de leur non-recevabilité
quant à l'amélioration du niveau de vie des paysans ou encore de
l'accroissement des revenus agricoles, les activités des organismes
devraient se concentrer sur les résultats de leurs interventions dans
le secteur agricole.
D. Quatrième principe : L'efficacité des
actions de développement dans le secteur agricole: une
priorité
La gestion axée sur les résultats implique
également d'atteindre l'objectif d'efficacité des actions de
développement dans le secteur agricole. Pour obtenir des
résultats significatifs et durables en matière de
développement dans le secteur agricole, il faut aller au-delà
d'une planification générale des réalisations, des
produits et des activités. Ainsi, par exemple, la planification, le
suivi et l'évaluation doivent être axés sur la
durabilité.
De la même manière, à présent
l'accent est mis sur l'égalité entre les sexes dans la
planification, le suivi et l'évaluation des programmes initier dans le
secteur agricole. De nombreux projets et programmes n'atteignent souvent pas
leurs objectifs à cause d'une analyse et d'une attention insuffisante ou
défaillante prêtée aux rôles et aux besoins
différents des hommes et des femmes dans les milieux paysans. Les
inégalités, les pratiques discriminatoires et les rapports de
pouvoir déséquilibrés entre groupes sociaux sont
généralement au coeur des problèmes de
développement et de l'amélioration des conditions de vie des
paysans.
En effet, lorsque les paysans trouvent un
intérêt personnel à quelque chose, c'est-à-dire
lorsqu'ils se l'approprient, il en découle davantage de fierté et
de satisfaction, une meilleure disposition à défendre le
programme après l'appropriation et un engagement accru dans la
résolution des problèmes agricoles. L'application concrète
de ces principes à la planification, au suivi et à
l'évaluation revient à concevoir ces processus de façon
à ce qu'ils soient en mesure de:
E. Cinquième principe : Garantir ou promouvoir
l'appropriation totale par les paysans
Garantir le fait que les processus soient, le cas
échéant, mis en oeuvre par, ou menés conjointement avec
les réalisateurs et les paysans, et que tous les plans, programmes,
projets, ainsi que les activités de suivi et d'évaluation aient
pour objectif premier de soutenir les efforts nationaux pour la promotion de
l'agriculture plutôt que de répondre aux exigences des bailleurs
de fonds. Parmi les questions essentielles à poser dans le cadre de la
gestion des programmes initier dans le secteur agricole : « Les
paysans qui sont les destinataires de ce programme ou projet sont-elles
impliquées dans le processus de planification, de suivi et
d'évaluation ? »; « Ont-ils le sentiment d'être parties
prenantes de ce processus?»; et « Se sont-ils appropriés ces
processus ainsi que le plan ou programme ? »
F. Sixième principe : Promouvoir le renforcement
des capacités paysannes
Pendant la planification et l'exécution du programme
dans le secteur agricole, il faut toujours se demander, tout au long du
processus : « ce programme sera-t-il durable? »; « Peut-on
utiliser ou améliorer les systèmes que nous avons en place?
» ; « Quels sont les potentialités paysannes existantes dans
ce domaine de la recherche des solutions aux problèmes ruraux ? » ;
« Sommes-nous en train de prendre en compte l'environnement favorable,
l'organisation ou l'institution ainsi que les capacités individuelles
paysannes ? » ; et « Comment pouvons-nous nous engager dans les
activités de suivi et d'évaluation pour aider à renforcer
les systèmes de S&E dans ce processus ensemble avec les paysans ?
»
G. Septième principe : Promouvoir le principe
d'inclusion, l'intégration d'une démarche d'égalité
entre les sexes et l'autonomisation des femmes dans les programmes
Il fut toujours chercher dans les milieux paysans à
garantir que les hommes, les femmes et les groupes traditionnellement
marginalisés soient impliqués dans les processus de
planification, de suivi et d'évaluation. Par exemple, se poser des
questions telles que : « Ce problème ou ce résultat, tel que
nous l'avons posé ou défini, reflète-t-il les
intérêts, les droits et les inquiétudes des hommes, des
femmes et des groupes marginalisés ? » ; « Avons-nous
analysé cette question depuis la perspective des hommes, des femmes et
des groupes marginalisés ,en termes de rôles, de droits, de
besoins et d'inquiétudes propres à chacun ? » ; et«
Disposons-nous de données ventilées par sexe suffisantes pour le
suivi et l'évaluation ?
SECTION 3 :
DISCUSSION DES RESULTATS
3.1. L'approche Participative
et le degré de participation des paysans
La participation que nous envisageons dans ce travail, est une
participation totale (avec une fréquence précise des hommes et
femmes surtout) des paysans dans le processus de la planification, de suivi et
d'évaluation des programmes d'investissement et de développement
dans le secteur agricole.
Il est très important de comprendre que chaque membre
de la communauté paysanne est en droit d'attendre une part du
progrès escompté dans la production agricole, c'est pourquoi il
collabore. « Personne ne participe vraiment à une action
s'il n'y trouve pas un intérêt », il y a
participation réelle des paysans dans tout processus de
développement de leur milieu que lorsque ces derniers ont la
liberté de communiquer quelque chose d'eux-mêmes aux autres.
(Leurs problèmes, la façon dont ils appréhendent ces
problèmes et leurs propres solutions).
Pourquoi dans le cadre de ce travail nous soutenons la prise
en compte du « degré de participation » des paysans
dans le processus de la planification, de suivi et d'évaluation
participative ? C'est par ce que les paysans connaissent mieux leurs
problèmes que tout autre expert qui vient d'ailleurs. Ils ont leurs
propres solutions qui ne se réalisent pas parfois faute des moyens
humains, matériels et financiers. La considération des paysans
comme maitre de leur propre changement est le socle de tout processus du
développement. C'est dans cette optique que Mme Kamla BHASI, cité
par YAMBAYAMBA souligne : « le développement est
comme un arbre qui doit pousser de la racine au sommet : il ne se laisse
pas imposer d'en haut) ! Cet arbre du développement ne peut
survivre, pousser et s'épanouir pleinement que s'il est choisi en
fonction des conditions et du climat locaux... »110(*). Il importe donc
d'amener les paysans à élaborer leurs propres plans du
développement, d'obtenir une juste répartition des parties
prenantes, et des prises de décision.
3.2 La prise en compte des objectifs différents des
paysans par les planificateurs
La tâche primordiale d'une intervention dans le secteur
agricole doit devenir une initiation au processus de prise de conscience,
d'éducation des gens formant leurs propres solutions dans le but, de
créer et de changer leur niveau de vie. Par conséquent le
rôle d'un planificateur ne doit pas consister à étendre un
savoir et des solutions préfabriquées parmi les paysans, mais il
doit les aider à faire fonctionner un processus collectif de
réflexion et de prise de décision ensemble.
Nous remarquons souvent les donateurs des fonds se
considère comme des décideurs, et les paysans
bénéficiaires des programmes sont réduit au rôle
des receveurs. Et dans ce cas malgré la participation des
bénéficiaires à l'atelier de planification, on ne peut pas
parler de la participation, car ces derniers étant pratiquement inactif
ils ne peuvent pas émettre des solutions locales qui répondent
aux problèmes locaux. Un programme ne peut être viable et efficace
que lorsqu'il est conçu et planifier conjointement par les paysans et le
planificateur.
La planification participative est fonction de « la
position » de chaque parties prenantes, car chacun de ces derniers
à sa propre façon de voir des choses et sa propre logique. C'est
pourquoi il doit avoir une relation de recherche ensemble, un processus de
résolution des problèmes tenant compte du niveau d'instruction
des paysans. La prise en compte de degré de participation des parties
prenantes exige que les paysans et les planificateurs des programmes
d'investissement dans le secteur agricole vivent une relation horizontale,
à égalité, de responsabilités partagées, une
répartition équitable des charges et des fonctions basées
sur une connaissance et une estime réciproques, s'exerçant dans
un esprit d'échange, chacun prenant en compte, non seulement ses propres
objectifs, mais aussi et surtout ceux des autres partenaires.
Dans le secteur agricole, la participation totale des paysans
se définie par :
· La présence des paysans aux ateliers de
planification ;
· l'apport des idées, en tenant compte de forte
implication des femmes aux activités agraires ;
· La prospection du terrain et l'analyse des
besoins ;
· La définition des valeurs culturelles de
référence ;
· L'inventaire des possibilités
· La planification des projets et programmes de
développement et d'investissement ;
· La prise de décision et la réalisation
des interventions
· le suivi et contrôle des finances, des objectifs,
des hypothèses, des activités, etc.
· l'évaluation des interventions et la
réorientation.
· La prise en compte des feedbacks paysans.
En effet, le degré de participation des paysans n'est
effectif que si les paysans sont sensibilisés, car les paysans acceptent
difficilement le « changement ». Pourquoi les paysans
acceptent difficilement le changement ? Par ce qu'ils doivent comprendre
le pourquoi de l'intervention dans le secteur agricole avant de s'engager.il
est judicieux de comprendre que les paysans ne sont jamais disposés
à changer leurs méthodes tant qu'ils n'ont pas compris et
approuvé l'utilité du changement dans leurs vies et
l'accroissement de leurs productions.
Donc, c'est par la participation effective des paysans au
processus de la planification, de suivi et d'évaluation des
interventions dans le secteur agricole qu'un projet ou un programme même
provoqué de l'extérieur, s'enracine vraiment dans les milieux
paysans, revêt son visage spécifique et acquiert des chances de
durabilité et de viabilité.
3.3 Cohérence entre
la Planification, le Suivi et l'évaluation
Une planification, un suivi et une évaluation de bonne
qualité améliorent la contribution des interventions ayant pour
mission « amélioration des conditions de vie de la population
», en établissant des liens bien définis entre les
initiatives et les résultats du développement passés,
présents et futurs. Le suivi et l'évaluation peuvent aider une
organisation à tirer les informations pertinentes des activités
passées et en cours pour en faire la base d'une réorientation de
programme minutieusement réglée et une planification future.
C'est dans cette optique que nous avions dit ci-haut que : « En l'absence
d'une planification, d'un suivi et d'une évaluation efficaces, il serait
impossible de déterminer si les activités suivent la bonne
direction et si des progrès et des succès ont été
réalisés, pas plus que de savoir comment les efforts à
venir pourraient être améliorés. ».
Il sied également de signaler que chaque outil dans la
gestion de programme à une influence d'interdépendance
très significative. Lorsque l'un de ces outils (planification, suivi et
évaluation) est bloqué il aura des effets d'entraînement
sur l'ensemble des systèmes. Car il y a la relace
d'interdépendance entre les sous-systèmes.
TROISIEME PARTIE : LE
DOSSIER PROJET DE DEVELOPPEMENT
CHAPITRE 6. PROJET
D'IMPLANTATION DES comités PAYSANS DE PLANIFICATION, DE SUIVI ET
D'EVALUATION PARTICIPATIVE DANS LA PROVINCE ORIENTALE
INTRODUCTION
A. Etude du milieu
Le champ d'intervention pour notre projet est la province
Orientale (voir le point sur la présentation de la province Orientale)
· Contraintes
La province Orientale est parmi les provinces les plus
peuplée de la RDC. Mais les grandes contraintes dans cette province
sont le taux élevé d'analphabétisme et la
dégradation des routes de desserte agricole. La majorité des
producteurs n'ont pas étudiés et les intégrés
dans une équipe permanente de planification, suivi et évaluation
des interventions de leur milieu demandera beaucoup des gymnastique
intellectuel par l'animateur de l'atelier.
· Potentialités
La plus grande potentialité de cette province est la
présence grandissante des agriculteurs dans ce coin. Plus de 92% de la
population est paysanne et ne vit que des activités agricoles. A cet
effet, la disponibilité des producteurs sera un atout pour le
projet.
· Organisation
Dans la province Orientale, il y a beaucoup d'organisation
paysanne, les institutions universitaires, les institutions de recherche
agronomique et des organisations non gouvernementales (ONG), notamment :
IFA yangambi, université de Kisangani, INERA, ICRAF, Foleco etc. Alors,
la présence de toutes ces organisations vont nous permettre de
travailler dans une politique d'inclusion et d'intégration.
B. Identification des problèmes
· Identification
Le plus grand problème de la province Orientale en
générale est non implication effective des paysans dans les
phases des différentes interventions qui se réalisent dans le
secteur agricole dans leur milieu.
En effet, les initiateurs des projets et programmes qui
interviennent dans la province Orientale souvent ils conçoivent des
projets par intuitions sans consulté préalablement le groupe
cible. Après l'élaboration et l'accord avec les bailleurs de
fonds, ils viennent suscités le besoin du projet auprès des
bénéficiaires. Ces derniers, étant en position de
faiblesse, ils acceptent le projet ou programme, mais ils réagissent
souvent au niveau du résultat de projet ou programme.
C'est dans cette optique que le plus grand problème est
l'absence d'une implication effective des paysans dans le processus de la
planification, de suivi et d'évaluation du programme de relance de
l'agriculture dans la province (PRAPO) .
· Catégorisation des problèmes (primaire,
secondaire, tertiaire)
Parmi les différents problèmes des paysans par
rapport au programme qui se réalisent dans le secteur agricole, nous
avons les différents sous problèmes qui nécessitent une
classification logique pour agir sur la priorité des
priorités.
a) Problème primaire
· Le non implication effective des paysans dans le
processus de la planification, suivi et évaluation des interventions
dans le secteur agricole.
· L'insécurité alimentaire
· Baisse de production
· La pauvreté
b) Problème secondaire
· Analphabétisme paysans
· Les coutumes
· Faible revenu agricole
· Absence de diversification des revenus paysans
c) Problème tertiaire
· Absence des activités génératrice
des activités
· Faible scolarité des enfants des paysans
· Démotivation des agriculteurs
SECTION 1. CONCEPTION DE
PROJET
1.1. Problème
prioritaire des priorités
Non implication effective des paysans dans le processus de la
planification, suivi et évaluation des interventions dans le secteur
agricole.
1.2. Variables
· La présence effectivités des paysans
dans le secteur agricole
· La disponibilité des paysans de se constituer
dans une organisation paysanne
· La présence des anciennes organisations
paysannes
· La présence des enseignants, et des
fonctionnaires agriculteurs
· La présence des institutions universitaires et
de recherche intervenant dans le secteur agricole
1.3. Contraintes
· Les coutumes
· Analphabétismes paysans
· L'âge des agriculteurs
· Le découragement des jeunes gens à
s'investir dans le secteur agricole
· Exode rural
1.4. Alternatives
· Implanter des comités paysans de planification,
suivi et évaluation participative des interventions dans le secteur
agricole ;
· Promouvoir les activités
génératrices des revenus
· Permettre le divertissement des revenus agricole
· Créer un réseau des planificateurs
paysans
· Créer des organisations paysannes
1.5. Analyse des
alternatives
A. Critères de sélection :
· Validité par rapport à
l'initiateur
ü Est-ce que l'alternative réponde-t-elle au but
de l'initiateur ?
· Faisabilité
ü Est-ce que le rapport cout bénéfice est
raisonnable ?
· Pertinence
ü Est-ce que l'alternative répond-t-elle aux
attentes bénéficiaires ?
1.6. Alternative retenue
· Implanter des comités paysans de planification,
suivi et évaluation des interventions dans le secteur agricole.
Nous retenons l'alternative ci-dessus par ce qu'elle
réponde à tous les trois critères de sélection
1.7. Titre du projet
Projet d'implantation des comités paysans de
planification, suivi et évaluation participative des interventions dans
le secteur agricole dans la province Orientale
SECTION 2. ELABORATION DE
PROJET
2.1. But et finalité
Lutter contre la non implication effective des paysans dans
le processus de planification, de suivi et d'évaluation des
interventions dans le secteur agricole afin d'améliorer les conditions
de vie des producteurs par la repose au problème ressenti par les
paysans.
2.2. Objectifs
généraux
· Promouvoir l'implication effective des paysans dans
toutes les phases du projet ou programme agricole.
· Augmenter et diversifier les activités paysannes
par la planification participative des interventions.
2.3. Objectifs
Opérationnels
· Dans une année implantée 5 organisations
paysannes de planification participative et de lobbying dans chaque district
de la province orientale.
· Permettre à plus de 60% des paysans, dans 1
année et demi de maitriser les principes de la planification, suivi et
évaluation participative.
· Former les membres actifs de l'organisation paysanne
à Planification, suivi et évaluation des business plan
· Au bout de 3 ans, avoir 75% des paysans capables de
planifier, suivre et évaluer, les différentes interventions
dans le secteur agricole.
2.4. Objectifs
intermédiaires (fin première et deuxième année)
· A la fin de la première année, rendre
opérationnelle cinq (5) organisation paysanne de planification, suivi et
évaluation dans chaque district de la province Orientale.
· A la fin de la deuxième année, mettre
à la disposition sur des ruraux, les formateurs des formateurs paysans
en planification, suivi et évaluation participative.
2.5. Résultats attendus
· Cinq (5) organisations paysannes sont
implantées dans chaque district de la province orientale dans une
année ;
· dans 1 année et demie, plus de 60% des paysans
ont maitrisé les principes de la planification, suivi et
évaluation participative ;
· 40% des membres actifs de l'organisation paysanne sont
formé à la Planification, suivi et évaluation des
business plan ;
· 75% des membres des organisations paysannes sont
capables de planifier, suivre et évaluer, les différentes
interventions dans le secteur agricole au bout de 3 ans ;
· L'organisation paysanne de planification, suivi et
évaluation des interventions dans le secteur agricole est
opérationnelle à la fin de première année ;
· les formateurs des formateurs paysans en
planification, suivi et évaluation participative sont disponibles
à la population rurale à la fin de la deuxième
année.
2.6. Échéanciers
des activités
2.6.1. Activités
1. Collecte de fonds et sensibilisation
2. Achat de terrains et constructions des sièges
sociaux
3. Achat des matériaux de formation et
matériels roulant
4. Recrutement et formation du personnel
5. Implanter Cinq (5) organisations paysannes de
planification participative dans chaque district de la province orientale
6. Formation des membres des organisations paysannes en
principes de la planification, suivi et évaluation
participative ;
7. Formation des membres actifs de l'organisation paysanne en
Planification, suivi et évaluation des business plan ;
8. Organisation des séances de descente sur le
terrain pour le stage et la pratique avec les formateurs des formateurs
9. Mise en place et fonctionnement des organisations
paysannes de planification, suivi et évaluation des interventions dans
le secteur
10. Implantation des bureaux d'étude paysans dans
chaque district de la province
11. Suivi et contrôle
12. Evaluation
2.6.2. Échéancier des activités
Activités
|
Responsables
|
Durées
|
Début
|
Fin
|
Collecte de fonds et sensibilisation
|
L'initiateur du projet
|
5 mois
|
01/10/2010
|
01/03/2011
|
Achat de terrains et constructions des sièges sociaux
|
Chargé de logistique
|
6 mois
|
03/03/2011
|
03/09/2011
|
Achat des matériaux de formation et matériels
roulant
|
Chargé de logistique
|
4 mois
|
05/09/2011
|
05/01/2012
|
Recrutement et formation du personnel
|
Gestionnaire de projet
|
3 mois
|
07/01/2012
|
07/04/2012
|
Implanter Cinq (5) organisations paysannes de planification
participative dans chaque district de la province orientale
|
Superviseur des activités du projet
|
1 année
|
09/04/2012
|
09/04/2013
|
Implantation des bureaux d'études paysans dans chaque
district de la province
|
Superviseurs
|
5 mois
|
11/04/2013
|
11/09/2013
|
Suivi et contrôle
|
Chargé du suivi, revue et contrôle
|
3 ans
|
01/10/2010
|
13/10/2013
|
Evaluation
|
Gestionnaire de projet
|
1 mois
|
13/09/2013
|
13/10/2013
|
SECTION 3. PLANIFICATION
DE PROJET
3.1. Calendrier Gantt
Temps
Activités
|
1 er semestre
|
2 me semestre
|
3 me semestre
|
4 me semestre
|
5 me semestre
|
6 me semestre
|
|
O
|
N
|
D
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
J
|
F
|
M
|
av
|
M
|
J
|
JL
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
Collecte de fonds et sensibilisation
|
|
|
|
|
|
|
|
|
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|
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|
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|
|
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|
|
|
|
|
|
Achat de terrains et constructions des sièges
sociaux
|
|
|
|
|
|
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|
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|
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|
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|
Achat des matériaux de formation et
matériels roulant
|
|
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|
Recrutement et formation du personnel
|
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|
|
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|
|
Implanter Cinq (5) organisations paysannes de
planification participative dans chaque district
|
|
|
|
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|
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|
|
|
Implantation des bureaux d'études paysans dans
chaque district de la province
|
|
|
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|
Suivi et contrôle
|
|
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|
Evaluation participative
|
|
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|
3.2. Calendrier pert
3.2.1. Échéancier
Numéros
|
Activités
|
Activités antérieures
|
Durée
|
A
|
Collecte de fonds et sensibilisation
|
|
- 5 mois
|
B
|
Achat de terrains et constructions des sièges
sociaux
|
A
|
6 mois
|
C
|
Achat des matériaux de formation et matériels
roulant
|
B
|
4 mois
|
D
|
Recrutement et formation du personnel
|
C
|
3 mois
|
E
|
Implanter Cinq (5) organisations paysannes de planification
participative
dans chaque district de la province orientale
|
D
|
1 année
|
F
|
Implantation des bureaux d'études paysans dans chaque
district de la province
|
E
|
5 mois
|
G
|
Suivi et contrôle
|
A-B-C-D-E-F
|
3 ans
|
H
|
Evaluation participative
|
G-F
|
1 mois
|
A
B
C
D
E
F
G
H
5M
6M
4M
3M
1an
5M
3an
1M
3.2.2. Calendrier
3. Analyse des besoins
3.1. Besoin en Ressources Humaines
N
|
Activités
|
Unité comptable
|
Nombre
|
Norme
|
Jours de travails
|
Total jours de travails
|
1
|
Collecte de fonds et sensibilisation
|
Mois
|
5 mois
|
1J =3J de Travail
|
130
|
390
|
2
|
Achat de terrains et constructions des sièges
sociaux
|
Mois
|
6 mois
|
1J =1J de Travail
|
156
|
156
|
3
|
Achat des matériaux de formation et matériels
roulant
|
Mois
|
4 mois
|
1J =1J de Travail
|
104
|
104
|
4
|
Recrutement et formation du personnel
|
Mois
|
3 mois
|
1J =1J de Travail
|
73
|
78
|
5
|
Implanter Cinq (5) organisations paysannes de planification
participative dans chaque district de la province orientale
|
Année
|
1 année
|
1J =1J de Travail
|
220
|
220
|
6
|
Implantation des bureaux d'études paysans dans chaque
district de la province
|
Mois
|
5 mois
|
1J =1J de Travail
|
130
|
130
|
7
|
Suivi et contrôle
|
Année
|
3 ans
|
1J =1J de Travail
|
660
|
660
|
8
|
Evaluation participative
|
Mois
|
1 mois
|
1J =1J de Travail
|
26
|
26
|
Total
|
|
|
|
|
1764
|
Selon BIT : 1 ans = 220 jours de travail
Comme le projet est pour 3 ans, nous prenons 220 JT
multiplié par 3 = 660 JT
Par là nous prenons 1764 divisé par 660 =
3 personnes à engager en dehors de l'équipe technique
3.2. Besoin salaire
Désignation
|
Nombre
|
Mois
|
P .U
|
PT
|
|
|
|
|
|
Gestionnaire
|
1
|
36
|
2500
|
90000
|
Comptable
|
1
|
36
|
1500
|
54000
|
Caissière
|
1
|
36
|
800
|
28800
|
Total
|
3
|
|
|
172 0
|
3.3. Besoin en sensibilisation
et collecte de fonds
Désignation
|
Nombre
|
Mois
|
P.U
|
P.T
|
|
|
|
|
|
Sensibilisateur
|
5
|
5
|
500
|
12500
|
Animateur
|
5
|
5
|
500
|
12500
|
Collecteur des fonds
|
5
|
2
|
350
|
3500
|
Total
|
15
|
|
|
28500
|
3.4. Besoin en
matériel et équipement
Désignation
|
Nombre
|
Mois
|
PU
|
PT
|
Rétroprojecteur
|
5
|
4
|
1500
|
7500
|
Groupe électrogène
|
5
|
4
|
2000
|
10000
|
Flip chat
|
20
|
4
|
20
|
400
|
Marker
|
50
|
4
|
5
|
250
|
Papier et Cahier
|
50
|
4
|
5
|
250
|
Bic
|
50
|
4
|
5
|
250
|
Ordinateur Portable
|
10
|
4
|
1500
|
15000
|
Jeep
|
2
|
4
|
25000
|
50000
|
Total
|
|
|
|
83650
|
3.5. Besoin en formation et
Recrutement du personnel
Désignation
|
Nombre
|
Mois
|
PU
|
PT
|
Recrutement personnel
|
|
3
|
2000
|
6000
|
sélection du personnel
|
|
3
|
300
|
900
|
interview et engagement
|
|
3
|
200
|
600
|
Formateur
|
4
|
3
|
1000
|
3000
|
Restauration
|
|
3
|
250
|
750
|
collation journalière
|
|
3
|
20
|
60
|
Total
|
|
|
|
11310
|
3.6. Besoin en Investissement
désignation
|
|
|
|
|
Terrain du siège
|
5
|
6
|
2000
|
60000
|
ciment
|
1000
|
6
|
20
|
120000
|
Tôle
|
300
|
6
|
10
|
18000
|
Barre de fer
|
|
6
|
|
1000
|
sable
|
|
6
|
|
500
|
caillasse
|
|
6
|
|
800
|
Maçon
|
25
|
6
|
300
|
45000
|
charpentier
|
10
|
6
|
300
|
18000
|
Architecte
|
5
|
6
|
1000
|
30000
|
commissionnaire
|
|
6
|
|
300
|
Total
|
|
|
|
293600
|
3.7. Besoin en frais
généraux
Désignation
|
Nombre
|
Mois
|
PU
|
PT
|
Restauration mensuelle
|
|
36
|
500
|
18000
|
Carburant
|
|
36
|
400
|
14400
|
carte prépayée
|
|
36
|
300
|
10800
|
soin de santé
|
|
36
|
|
7000
|
Gratification
|
|
36
|
|
4000
|
Total
|
|
|
|
54200
|
3.8. Besoin en implantation
des O.P. et Bureau d'étude dans chaque district
Désignation
|
Nombre
|
Mois
|
PU
|
PT
|
réunion avec les OP
|
|
17
|
200
|
3400
|
restauration pour les OP
|
|
17
|
500
|
8500
|
collation des participants
|
|
17
|
1000
|
17000
|
formation des OP
|
|
17
|
2500
|
42500
|
location Bureau
|
5
|
17
|
50
|
4250
|
contact avec les autorités
|
|
17
|
100
|
1700
|
Total
|
|
|
|
77350
|
3.9. Besoin en Suivi et
évaluation
désignation
|
Nombre
|
Mois
|
PU
|
PT
|
Evaluateur TD
|
3
|
1
|
3900
|
11700
|
Chargé de suivi
|
2
|
36
|
500
|
36000
|
Agronome évaluateur
|
1
|
1
|
3900
|
3900
|
collation journalière
|
4
|
1
|
20
|
80
|
Restauration
|
|
1
|
|
500
|
Carburant déplacement
|
|
1
|
|
350
|
carte prépayée
|
|
1
|
|
250
|
Total
|
|
|
|
52780
|
4. Budget récapitulatif
RECETTES
|
DEPENSES
|
APPORT LOCAL
180249,6
|
INVESTISSEMENT
293600
|
APPORTS EXTERIEURS
|
FONCTIONNEMENT
|
BCECO
400000
|
salaire
172 800
|
GTZ
200000
|
Matériel et Equipement
83650
|
CHRISTIAN AID
120998,4
|
Sensibilisation et collecte
28500
|
|
Formation et recrutement
11310
|
|
Frais généraux
54200
|
|
Implantation OP et B.E
54200
|
|
Suivi et évaluation
52780
|
|
IMPREVU
150208
|
TOTAL
901248
|
TOTAL
901 248
|
SECTION 4. VIABILITE DE
PROJET
4.1. Appropriation
Le projet d'implantation des comités paysans de
planification, suivi et évaluation participative sera viable et les
groupes cibles vont s'approprier de ce dernier, car ce projet vient de
résoudre le vrai problème dans le processus de la
résolution des problèmes dans le secteur agricole en milieux
paysans. Ce projet va permettre aux producteurs de la province Orientale de
participer de manière effective dans tous le processus des
résolutions de leurs problèmes.
4.2. Caution politique
Ce projet sera viable par ce qu'il s'intègre dans la
politique actuelle du ministère de l'agriculture et de la pêche.
Mais aussi les autorités politico administratives de la province
Orientale seront consultées pour l'implantation et la réalisation
de ce projet.
4.3. Validité
Ce projet est valide et vaut la peine auprès des
bénéficiaires, par ce que son but est de promouvoir la
participation effective des paysans dans le processus de la résolution
de leurs problèmes. Mais aussi de renforcer leurs capacités en
planification, suivi et évaluation participative, avec des
méthodes simple et plus adapter aux contextes paysans.
4.4. Technologie
adaptée
Ce projet sera viable car l'outil que nous allons utiliser
pour les enseignements, les animations, seront des tableaux noir que les
paysans connaissent mieux, les stylos, les cahiers, les vidéos, les
calculatrices, etc. Mais les enseignements et les animations seront à
lingala et swahili pour une compréhension totale et commune.
4.5. Viabilité
financière
C'est la Capacité d'une organisation ou d'un projet de
maintenir un flux de ressources financières qui excède les
sorties de fonds.
A cet effet, notre projet sera viable financièrement
car nous allons miser beaucoup sur l'autofinancement à partir de nos
bureaux d'étude de planification, suivi et évaluation. Ces sont
les recettes des consultations et les cotisations des 0P vont permettre la
viabilité financière à notre projet.
4.6. Respect de
l'environnement
La viabilité de ce projet du point de vue
environnemental est une évidence par ce que, au moment des
enseignements, nous allons profiter d'enseigner l'éducation
environnement et l'évaluation environnementale. L'agriculture est
intimement liée à l'environnement.
4.7. Respect de la culture
Le présent projet respect la culture paysanne de la
province Orientale. Pour ce faire, nous allons former en Swahili et en lingala.
Outre cet aspect, au moment de nos enseignements, nous n'allons pas toucher les
aspects liés à la religion des bénéficiaires. Et
nous allons travailler dans une stratégie de dynamisme.
4.8. Respect de la
parité
Etant donné que les femmes sont plus utilisées
dans les travaux agricoles en milieu rural, sa participation dans le cadre de
ce projet sera importante.
2. SECTION 5. APPROCHE DU
CADRE LOGIQUE
5.1. Ordinogramme des parties
prenantes
Les autorités politico-administratives
Les paysans
Les organisations paysannes de la place
Le ministère de l'agriculture et de pêche
Non implication effective des paysans dans le processus de la
planification, suivi et évaluation des interventions dans le secteur
agricole
Les ONGD de la place
Les institutions universitaires de la place.
?
5.2. Matrice d'analyse des
parties prenantes (model U.E)
Caractéristiques
de base des parties
prenantes
|
Intérêts et comment
elles sont affectées
par le(s) problème(s)
|
Capacité et motivation
pour le changement
|
Activités possibles
pour prendre en
compte leurs intérêts
|
Les paysans : pauvres, faibles revenus
agricole, faible pouvoir d'achat, ils sont incapable de donner leurs opinions
dans des ateliers de planification car leurs implication ne sont pas
effectives.
|
Augmenter la production agricole, diversifier les revenus
agricole, être impliqué dans tous les processus des interventions
dans le secteur agricole. Leurs faibles participations ne permettent pas de
donner leurs opinions
|
Vif intérêt pour s'impliquer dans la
résolution des problèmes paysans. Faible taux de
scolarité, peu des leaders locaux pour changer la situation par rapport
à l'implication effective dans les interventions.
|
Développer la capacité
d'organisation et le lobbying pour l'implication effective des
paysans.
· Mettre en place des OP de planification, suivi et
évaluation participative
· Trouver/développer des sources
de revenus alternatives pour
hommes et femmes
|
Les organisations paysannes de la place :
pauvres, très limités financièrement mais très
actives
|
Bénéficier des financements, faire des lobbyings.
les besoins sont souvent suscités et non ressentis par eux.
|
s'impliquer dans le processus de changement de leurs milieux.
Quelques intellectuels sont membres.
|
Mettre en place des OP de planification, de suivi et
d'évaluation des interventions et de lobbying
|
Les autorités
politico-administratives : pauvres, aucune initiative pour la
résolution des problèmes paysans
|
Avoir une image positive auprès des paysans.
· Inquiétude sur les situations précaires
de maque de moyen
|
Possèdent le pouvoir de s'imposer. Soutenir toute
initiative de changement dans le secteur agricole.
|
Mobiliser la pression politique
pour influencer le comportement des bailleurs de fonds et les
réalisateurs des projets et programme.
· Renforcer le pouvoir des autorités pour
protéger l'intérêt des paysans
|
Les ONGD de la place : dépendantes
totalement de l'aide extérieur et incapable de s'imposer.
|
Changer la situation des projets clés en main. Promouvoir
la fongibilité
|
Sensibiliser les paysans, concevoir des projets qui touchent les
problèmes réels des paysans
|
Renforcer la capacité des ONGD de la place, en
mécanisme de financement et gestion des projets
|
Le ministère de l'agriculture et de
pêche : incapable de changer la situation des agriculteurs,
peu de moyen pour la subvention.
|
Promouvoir le développement du secteur agricole. La
pauvreté, la baisse de production qui provoque
l'insécurité alimentaire et la mortalité infantile
|
Encourager la production agricole, subventionné, chercher
des investisseurs dans le secteur agricole. Changer la situation des
agriculteurs
|
Faire le lobbying au ministère de plan et de l'agriculture
pour changer leur façon de coopérer avec les bailleurs de fonds
et les investisseurs dans le secteur agricole.
|
Les institutions universitaires de la
place : elles sont financièrement pauvres, mais font des
recherches
|
Changer la situation des paysans par des recherches agronomiques.
Peu des OP efficaces pour les stages
|
Beaucoup d'intellectuels, écrire des mémoires et
TFC, des articles.
|
Encourager les recherches agronomiques dans les institutions
universitaires. Financer les mémoires et TFC
|
5.3. Arbre à
problème
Des actions non viables, découragement de continuer
à investir dans l'agriculture par les paysans
Non implication effective des paysans dans le processus de la
planification, suivi et évaluation des interventions dans le secteur
agricole
Par ce qu'il y a des lois qui peut règlementer la
relation bénéficiaires, réalisateurs et bailleurs. Ou bien
il y'a mais l'applicabilité pose problème
Par ce qu'ils ne sont pas former en planification, suivi et
évaluation participative
Par ce qu'il n'y a pas des OP de lobbying pour les
problèmes paysans
Peu des paysans sont appelés à participer à
l'atelier de planification
Les ministres de plan et de l'agriculture ne tiennent pas
compte des opinions paysannes dans leurs négociations avec les
bailleurs de fonds
Les projets et programmes sont conçus à
l'extérieur des milieux paysans et impose par les bailleurs et les
réalisateurs
Beaucoup d'interventions dans le secteur agricole
échouent toujours
Faible production, faible revenu agricole, faible pouvoir
d'achat
5.4. Matrice SWOT
Strengths (Forces)
|
Weaknesses (Faiblesses)
|
§ Des formateurs qualifiés en gestion des
projets ;
§ enseignement en langue local ;
§ enseignement sous forme des partages avec les
paysans
§ les outils de travail sont les plus utilisé par
les paysans
§ enseignement par l'approche brainstorming
|
manque de maitrise de toutes les réalités de la
province orientale par nos formateurs qui viendront de Kinshasa
|
Opportunités (Opportunités)
|
Threats (Menaces)
|
§ Des formateurs qualifiés en gestion des
projets ;
§ enseignement en langue local ;
§ enseignement sous forme des partages avec les
paysans
§ les outils de travail sont les plus utilisé par
les paysans
§ enseignement par l'approche brainstorming
|
§ Taux élevé des analphabètes parmi
les paysans.
§ La coutume qui marginalise la femme de ne pas avoir des
mots à dire devant les hommes, surtout si elle est
analphabète.
|
5.4.1. Les stratégies mise en place par rapport
à l'environnement interne et externe de l'organisation :
· Pour que nos forces puissent surmonter nos faiblesses,
nous avons pris comme stratégie d'associer d'autres intellectuels du
milieu dans l'équipe des formateurs et des agents du terrain, comme
ça, ces derniers vont bénéficier d'une formation
accélérée dans le domaine de planification, suivi et
évaluation participative en milieu paysan.
· Pour saisir nos opportunités enfin de minimiser
les menaces, nous avons pris comme stratégie d'enseigner en langue
locale (Lingala et Swahili) et de sélectionner surtout les femmes
intellectuelles de ce milieu comme des formatrices.
5.5. Diagramme de venn
Les paysans
Institutions universitaires
Les organisations paysannes
Les ONGD de la place
Le ministère de l'agriculture et de pêche
Les autorités politico-administratives
Diagramme de venn sur les relations entre les parties
prenantes du point de vue l'implication effective des paysans au processus de
planification, suivi et évaluation participative :
5.5.1. Analyse préliminaire :
· Les paysans sont très puissant pour la
résolution de ce problème mais ils sont très
éloignés du ministère de l'agriculture qui pouvait les
aidés par les réglementations et des subventions ;
· Les paysans et les organisations paysannes forment une
même chose et ils sont tous très capable de résoudre ce
problème.
· Les autorités politico-administratives et les
ONGD sont plus influents que le ministère de l'agriculture pour la
résolution de ce problème, mais ils sont plus proches des
paysans et du ministère.
Légende :
0 = non souhaitable
1 = situation médiocre
2 = satisfaction
3 = haute efficacité
Institutions universitaires
Les paysans
Les O.P
Les autorités politico-administrative
Les ONG
Le ministère de l'agriculture
1
0
2
3
X
X
X
X
X
5.6. Graphique en toile d'araignée
5.7. Arbre des
objectifs/résultats
Implication effective des paysans dans le processus de la
planification, suivi et évaluation des interventions dans le secteur
agricole
Il n'y a la présence des OP de lobbying pour les
problèmes paysans
Les paysans sont formés en planification, suivi et
évaluation participative
Il y a la présence des lois qui peuvent
règlementer la relation bénéficiaires,
réalisateurs et bailleurs. Problème
La majorité des paysans participent à l'atelier
de planification
Les ministres de plan et de l'agriculture commencent à
tenir compte des opinions paysannes dans leurs négociations avec les
bailleurs de fonds
Les projets et programmes qui se conçoivent à
l'intérieur des milieux paysans
Des actions viables, découragement de continuer à
investir dans l'agriculture par les paysans
Augmentation de la production augmentation de revenu agricole,
augmentation du pouvoir d'achat
Beaucoup d'interventions dans le secteur agricole commencent
à réussir
5.8 Arbre des
stratégies
Implication effective des paysans dans le processus de la
planification, suivi et évaluation des interventions dans le secteur
agricole
Il n'y a la présence des OP de lobbying pour les
problèmes paysans
Les paysans sont formés en planification, suivi et
évaluation participative
Il y a la présence des lois qui peuvent
règlementer la relation bénéficiaires,
réalisateurs et bailleurs. Problème
La majorité des paysans participent à l'atelier
de planification
Les ministres de plan et de l'agriculture commencent à
tenir compte des opinions paysannes dans leurs négociations avec les
bailleurs de fonds
Les projets et programmes qui se conçoivent à
l'intérieur des milieux paysans
Des actions viables, découragement de continuer à
investir dans l'agriculture par les paysans
Augmentation de la production augmentation de revenu agricole,
augmentation du pouvoir d'achat
Beaucoup d'interventions dans le secteur agricole commencent
à réussir
5.9. Tableau des
stratégies
Indicateurs
|
Stratégies 1
|
Stratégies 2
|
Stratégies 3
|
Stratégie
4
|
Stratégie
5
|
Efficacité
|
Xx
|
xx
|
xx
|
xx
|
|
Efficience
|
Xx
|
xx
|
|
xx
|
|
Pertinence
|
|
xx
|
xx
|
|
|
Viabilité
|
|
xx
|
xx
|
|
|
Rentabilité sociale
|
Xx
|
|
|
|
|
Appropriation
|
|
xx
|
xx
|
|
|
Respect de l'environnement
|
|
xx
|
xx
|
|
|
Respect de l'environnement
|
|
xx
|
xx
|
|
Xx
|
Impact socio-économique
|
|
xx
|
xx
|
|
Xx
|
Décision
|
33%
|
89 %
|
77%
|
22%
|
22%
|
NB : dans le cadre de ce projet, nous retenons la
stratégie 2, car elle plus de pourcentage que les autres par rapport
à nos analyses.
5.10. Tableau du cadre logique
Logique d'intervention
|
I.O.V
|
Sources de vérifications
|
Hypothèses
|
Objectifs globaux
· Promouvoir l'implication effective des paysans dans
toutes les phases du projet ou programme agricole.
· Augmenter et diversifier le revenu agricole par la
planification participative des paysans dans les interventions projets.
|
La présence effective des paysans dans toutes les phases
du projet ;
Le pouvoir d'achat paysan
|
Rapports des participants, fiches d'identification à
l'atelier de planification ;
Les ménages paysans par source orale
|
|
Objectif spécifique
Au bout de 3 ans, avoir 75% des paysans capables de planifier,
suivre et évaluer, les différentes interventions dans le
secteur agricole, mais aussi rendre opérationnelle les OP de
planification, suivi et évaluation participative.
|
Trouver dans des OP 75% des paysans formés capable de
planifier, suivi et évaluer de manière participative.
|
Document d'identification des planificateurs, et
évaluateurs paysans.
|
Les paysans et les autorités locales seront totalement
impliqués du début jusqu'à la fin de la formation
|
Résultats attendus
· Cinq (5) organisations paysannes sont implantées
dans les districts de la province orientale dans une année ;
· dans 1 année et demie, plus de 60% des paysans
ont maitrisés les principes de la planification, suivi et
évaluation participative ;
· 40% des membres actifs de l'organisation paysanne sont
formé à la Planification, suivi et évaluation des
business plan ;
· 75% des membres des organisations paysannes sont
capables de planifier, suivre et évaluer, les différentes
interventions dans le secteur agricole au bout de 3 ans ;
· L'organisation paysanne de planification, suivi et
évaluation des interventions dans le secteur agricole est
opérationnelle à la fin de première année ;
· les formateurs des formateurs paysans en
planification, suivi et évaluation participative sont disponibles
à la population rurale à la fin de la deuxième
année.
|
Nombre des OP dans les districts.
L'année et le pourcentage des paysans formés
Le pourcentage des paysans capable d'élaborer le business
plan
Le pourcentage des membres des OP. et le nombre des bureaux
d'étude
L'opérationnalisation des OP sur le terrain
La disponible des formateurs des formateurs paysans pour la
formation
|
Les Statuts des OP et la lettre d'autorisation de fonctionnement
des autorités locales.
Les documents des modules de formations.
Les business plan paysans
Le statut des bureaux d'étude et document d'identification
des formateurs de formateurs
|
Les jeunes intellectuels paysans et leurs parents seront
totalement impliqués dans le projet
Les jeunes intellectuels paysans seront impliqués dans la
formation des formateurs
Idem
Les autorités locales vont délivrés
facilement les lettres d'autorisation pour le fonctionnement des bureaux
d'études
|
Activités
1. Collecte de fonds et sensibilisation
2. Achat de terrains et constructions des sièges
sociaux
3. Achat des matériaux de formation et
matériels roulant
4. Recrutement et formation du personnel
5. Implanter Cinq (5) organisations paysannes de
planification participative dans chaque district de la province orientale
6. Implantation des bureaux d'études paysans dans
chaque district de la province
7. Suivi et contrôle
8. Evaluation
|
Moyens
Moyen humain
Moyen financier
Moyen financier
Moyen humain
Moyen humain
Moyen humain
Moyen humain
Moyen humain
|
Cout
28500
293600
83650
11310
34200
20000
20000
32780
|
Les paysans vont contribuer et seront disponible au changement
Les matériaux de formation et matériel roulant
seront disponible dans des magasins ;
Les demandeurs d'emploi seront disponibles
Les paysans de chaque district vont accueillir facilement les
formateurs des formateurs
Les évaluateurs externes seront disponibles à
Kisangani
|
|
Condition préalable
Il y' aura la paix totale dans la province Orientale
|
5.11. Plan de suivi -
évaluation
Résultats escomptés
|
Indicateurs et Autres principaux domaines à
suivre
|
Suivi avec méthode de collecte des
données
|
Calendrier et fréquence
|
responsabilité
|
Moyen de vérification : source et type de
données
|
Ressources
|
Risques
|
Cinq (5) organisations paysannes sont implantées dans
les districts de la province orientale dans une année ;
|
Nombre des OP dans les districts.
|
Rapport
Enquêtes
Visite du terrain dans les deux communes
|
=1 fois par 6 mois :
=Visite quotidienne
=examen du rapport une fois le mois
|
=Agronome
=Responsable de Monitoring et évaluation
|
Rapports d'enquêtes, visites sur terrain et de
monitoring
|
Confère budget
|
|
dans 1 année et demie, plus de 60% des paysans ont
maitrisés les principes de la planification, suivi et évaluation
participative ;
|
L'année et le pourcentage des paysans formés
|
Visite de terrain
|
2 visites trimestrielles
|
Responsable de suivi
|
Rapport
|
Confère budget
|
|
40% des membres actifs de l'organisation paysanne sont
formé à la Planification, suivi et évaluation des
business plan ;
|
Le pourcentage des paysans capable d'élaborer le business
plan
|
Enquêtes
Rapport de formation
|
3 enquêtes par 6mois.
Tous les rapports de formation
|
Responsable de suivi
|
Rapport d'enquêtes de formation
|
Confère budget
|
|
75% des membres des organisations paysannes sont capables de
planifier, suivre et évaluer, les différentes interventions
dans le secteur agricole au bout de 3 ans ;
|
Le pourcentage des membres des OP. et le nombre des bureaux
d'étude
|
Rapport de formation
|
2 Enquêtes tous le six mois
|
Chargé du suivi
|
Rapports d'enquêtes
|
Confère budget
|
|
L'organisation paysanne de planification, suivi et
évaluation des interventions dans le secteur agricole est
opérationnelle à la fin de première année ;
|
Le pourcentage des membres des OP. et le nombre des bureaux
d'étude
|
Enquête
|
6 Enquêtes tous le 1 an
|
Chargé du suivi
|
Rapport de suivi
|
Confère budget
|
|
les formateurs des formateurs paysans en planification, suivi et
évaluation participative sont disponibles à la population rurale
à la fin de la deuxième année.
|
L'opérationnalisation des OP sur le terrain
La disponible des formateurs des formateurs paysans pour la
formation
|
Enquête
|
4 enquêtes dans une année.
|
Chargé du suivi
|
Rapport de suivi
|
Confère budget
|
|
SECTION 6. GESTION DE
PROJET
6.1. Organe du projet
Pour la bonne marche de la structure, nous allons observer
scrupuleusement les organes ci-dessous et spécifier les rôles de
chacun d'eux dans le but de mettre en place une gestion efficace.
6.1.1. Assemblée générale
Cet organe est suprême de toute structure du projet.
Elle regroupe tous les membres effectifs des organisations paysannes ou leurs
représentations. Elle se réunit en sessions ordinaires ou
extraordinaire suivant les dispositions prévues dans le statut.
6.1.2. Conseil d'administration
C'est un organe dirigeant de notre projet, il est investi des
pouvoirs les plus étendus pour agir au nom de la structure dans le cadre
des orientations générales définies par notre
assemblée générale.
Il est constitué de quelques membres élus par
notre assemblée générale. Le nombre est de 7 personnes
dont la composition est comme suite : un président, un
vice-président, une secrétaire, une trésorière, et
trois conseillers.
Cet organe va veiller au bon déroulement des
activités.
6.1.3. Secrétariat exécutif
Il est un organe d'exécution des activités de
notre projet. Il va appliquer les décisions de l'assemblée
générale et du conseil d'administration. Le responsable de cet
organe aura le droit de participer aux réunions du conseil
d'administration, dans le but de rendre compte des activités
réalisées et de présenter les données
techniques.
Les membres du secrétariat exécutif seront
rémunérés. Ils peuvent être membres de notre
structure ou non. Par contre d'autres organes de notre projet rendent un
service bénévole.
6.1.4. Organigramme
Assemblée générale
Conseil d'administration
Gestionnaire du projet
Secrétariat exécutif
Formateurs
Comptable
Caissière
6.1.5. Cycle de vie classique
Chaque phase avec ses éléments
Phase de la définition
|
Phase de la planification
|
Phase de la réalisation
|
Phase de la terminaison
|
§ Identification (classification) d'un besoin
§ choix d'un projet
§ formulation du projet
|
§ Elaboration de projet
§ Programmation du projet
§ Gestion du projet
|
§ Processus contractuel
§ Planification détaillée
§ Exécution de projet
|
§ Transfert au demandeur (Remise des produits)
§ Évaluation du projet
§ Clôture du projet (Fermeture administrative du
projet)
|
Remarque :
1. La phase de la définition :
c'est dans cette phase que la demande des bénéficiaires
dans notre projet est clarifiée, nos objectifs sont
précisés et le projet de l'implantation des organisations
paysannes de planification, suivi et évaluation participative est
identifié en termes de service à rendre auprès des
paysans. C'est également à ce niveau que nous avions
dégagé des contraintes que nous allons respecter tout au long du
projet, mais également les stratégies de réalisation de
notre projet.
2. La phase de la planification :
C'est à ce niveau que le contenu de notre projet est
défini de façon plus précise, où nous avons
élaboré le planning détaillé de notre projet en
termes de durée d'échéances (échéancier
des activités).
En effet, les ressources (humaines, financières,
matérielles, le temps, etc.) et les couts, les politiques, les
procédures de gestion de notre projet sont bien définies, mais
nous avons organisé aussi un système d'information.
3. La phase de la Réalisation :
c'est à ce stade que notre projet sera réaliser par
rapport au plan que nous avions prévu et en conformité avec les
exigences de nos demandeurs qui sont les paysans de la province orientale.
4. La phase de la Terminaison : c'est
à ce niveau que notre projet sera remis aux paysans de la province
orientale qui sont nos demandeurs. Enfin nous allons évaluer le projet
et effectuer la fermeture administrative.
6.2. Plan de trésorerie
(prévu)
Libellé
|
Budget
|
1 er Semestre
|
2 me semestre
|
3 me semestre
|
4em semestre
|
5 me semestre
|
6 me semestre
|
Recette
|
|
|
|
|
|
|
|
Solde reporté
|
|
|
219 672,4
|
135 404,4
|
51 138,4
|
165 188
|
98 988
|
Apport local
|
180249,6
|
|
|
|
180249,6
|
|
|
Apport extérieur
|
720998,4
|
720998,4
|
|
|
|
|
|
|
901248
|
720998,4
|
219 672,4
|
135 404,4
|
231 388
|
165 188
|
98 988
|
Dépense/salaire
|
172800
|
28800
|
28800
|
28800
|
28800
|
28800
|
28800
|
Investissement
|
293600
|
293600
|
|
|
|
|
|
Matériel et équipement
|
83650
|
83650
|
|
|
|
|
|
Sensibilisation et collecte
|
28500
|
28500
|
|
|
|
|
|
Formation et recrutement
|
11310
|
11310
|
|
|
|
|
|
Frais généraux
|
54200
|
9033
|
9033
|
9033
|
9033
|
9033
|
9035
|
Implantation O.P et Bureau d'étude
|
54200
|
18066
|
18068
|
18066
|
|
|
|
Suivi et contrôle
|
20000
|
3333
|
3333
|
3333
|
3333
|
3333
|
3335
|
Evaluation
|
32780
|
|
|
|
|
|
32780
|
Imprévu
|
150 208
|
25034
|
25034
|
25034
|
25034
|
25034
|
25038
|
Total
|
901 248
|
501326
|
84268
|
84266
|
66200
|
66200
|
98988
|
Solde a reporté
|
|
219 672,4
|
135 404,4
|
51 138,4
|
165 188
|
98 988
|
00
|
6.3. Gantt financier
(prévu)
Temps
Activités
|
1 er Semestre
|
2 me semestre
|
3 me semestre
|
4em semestre
|
5 me semestre
|
6 me semestre
|
Apport local
|
|
|
|
|
|
|
Apport extérieur
|
|
|
|
|
|
|
Dépense/salaire
|
|
|
|
|
|
|
Investissement
|
|
|
|
|
|
|
Matériel et équipement
|
|
|
|
|
|
|
Sensibilisation et collecte
|
|
|
|
|
|
|
Formation et recrutement
|
|
|
|
|
|
|
Frais généraux
|
|
|
|
|
|
|
Implantation O.P et Bureau d'étude
|
|
|
|
|
|
|
Suivi et contrôle
|
|
|
|
|
|
|
Evaluation
|
|
|
|
|
|
|
Imprévu
|
|
|
|
|
|
|
6.4. Triangle de gestion
Gestionnaire
Comptable
Caissière
Le triangle de projet est un principe fondamental qu'il faut
observer scrupuleusement pour une gestion efficace et régulière
du projet. Il est constitué du gestionnaire, comptable et
caissière. Ces trois personnes doivent travailler dans la transparence
pour une gestion efficace. Personnes parmi eux ne peut cumuler le rôle de
l'autre. Les rôles et la responsabilité de chacun sont exclusifs.
Le gestionnaire à le pouvoir de veiller et de connaitre quels types de
relation existe-t-elle entre le comptable et la caissière dans notre
projet.
6.5. Triangle de projet
Portée
Budget
Durée
En cas d'insuffisance de moyen financier nous allons
procédés par le triangle de projet, en ajustant la portée
et la durée.
Une fois l'une de rubrique est ajustée soit à la
hausse ou à la baisse, tous les restes des rubriques doivent
également être ajustés soit à la hausse ou à
la baisse. Sauf le budget ne peut pas être ajusté à la
hausse car il dépend des bailleurs de fonds.
6.6. Projet en tant que
système
· Intrants : Dans notre projet en
tant que système, nous avons comme intrants :
ü Les ressources
financières : les ressources financières
seront gardées par la caissières du projet. Aucune dépense
ne pourra se faire sans un document valable justifiant l'affectation d'argent
dans une quelconque activité.
ü Les ressources
humaines : les ressources humaines seront géré
de manière à avoir chacun un cahier de charge qui va
déterminer sa mission, ses objectifs et des indicateurs de mesure, avec
une durée précise par rapport à chaque activité.
ü Les ressources
matérielles : les ressources matérielles
seront achetées en fonction des indicateurs ci-après : la
marque, la durée de vie, pièces neuves. Le gestionnaire des
matériaux c'est le chargé de logistique.
ü Les informations : les
informations seront gérées de manière à avoir un
système de communication et d'information au sein du projet. Ledit
système sera attaché au bureau du Gestionnaire de projet.
L'équipe du système de communication et information sera
chargée de collecte journalière, traitement, analyse et
diffusions des informations au bon moment et à la bonne personne. Donc,
il y'aura des informations propres au Gestionnaire du projet, aux travailleurs,
et aux bénéficiaires en foncions de leurs feedback.
· Processus : Comme le processus se
défini comme une structure des travaux à réaliser pour
produire les extrants, système de gestion du projet ; notre projet,
dans son processus, il a quatre phases, notamment :
ü La définition
ü La planification
ü La réalisation
ü La terminaison
· Extrants : L'extrant de notre
projet sera le service que nous allons rendre les paysans de la province
Orientale. En effet, après ce projet, les paysans auront des
organisations paysannes de planification, suivi et évaluation
participative dans le secteur agricole.
· Demandeurs : Les demandeurs de
notre projet d'implantation des organisations paysannes de planification,
suivi et évaluation participative dans la province Orientale sont les
paysans de la province Orientale. Notamment les paysans de du district de la
Tshopo, Isangi, Bas-Uele, Bas-Uele, etc.
· Environnement : L'environnement
de notre projet sont notamment, les entreprises Agroalimentaire de Kisangani,
les entreprises textiles, les habitants du district de la Tshopo n'ayant pas
l'agriculture comme activité génératrice de revenu, ou
source potentielle de revenue.
A. Un système ouvert
Dans le cadre de notre projet, nous allons être en
constante interaction avec d'autres parties prenantes qui font aussi partie de
l'environnement de notre projet. Nous allons mettre en place un système
de communication comme prévu ci-haut, ce dernier aura comme mission de
collecter, analyser et communiquer à l'environnement en réponse
de leurs feedback. Nous allons toujours tenir compte du changement de
l'environnement pour s'adapter à toutes éventualités.
Implication : dans le cadre de ce
projet, nous allons continuellement gérer les interfaces externes.
B. Principe d'inclusion
Dans notre projet, nous allons travailler dans un
système beaucoup plus vaste, où nous allons impliquer toutes les
parties prenantes dans l'atelier de planification.
Implication : pendant la phase de la
définition nous allons identifier toutes les parties prenantes du
projet, analyser les relations entre eux et gérer ces relations
soigneusement.
C. Principe d'intégration
Dans notre projet, tous les sous-systèmes seront
gérés de manière interdépendante. Notamment les
paysans, les autorités locale, les institutions universitaires, les
travailleurs des projets, etc.
Implication : les interfaces entre les
sous- système de notre projet seront gérées avec
soins.
D. Principe de contingence
Pour être efficace dans notre projet, nous n'allons pas
prendre des décisions sans avoir fait des analyses sérieuses des
différentes alternatives ou stratégies du projet.
Implication : dans ce projet, avant de
prendre ne porte quelle décision, nous allons d'abord étudier
plusieurs options
6.7 Gestion de
l'intégration
Dans notre projet, nous sommes certains que les
différents éléments sont coordonnés de façon
adéquate. Par conséquent, le gestionnaire effectuera des
descentes continues sur le terrain, dans le but d'intégrer plusieurs
éléments du projet. La cohérence entre les objectifs et
les alternatives du projet seront vérifiés avant la mise en
oeuvre du projet, mais aussi pendant la réalisation sur le terrain.
Un comité de suivi sera monté pour suivre la
réalisation de chaque document du projet tout au long du cycle de
projet. Mais le comité de suivi vérifiera si les travaux du
projet se réalisent conformément à ce qui était
prévu dans le plan. Apres avoir constaté les écarts, une
décision sera prise pour coordonner les différents
changements.
6.7.1. Gestion de temps
Pour que notre projet ne puisse pas dépasser les
prévisions temporelles, nous allons mettre en place un système
de gestion du temps. Un échéancier des activités a
été élaboré pour préciser la durée
du projet, en donnant des précisions sur le début et la fin des
activités, avec des responsables. Une procédure de
contrôle de délais efficaces seront mise en oeuvre avec des
indicateurs adéquats pour suivre la durée de chaque
activité.
6.7.2. Gestion des couts
Pour ne pas dépasser le budget approuvé de notre
projet, et assurer une estimation adéquate de cout du projet, nous
allons utiliser le principe de « omo-économicus ».
Une procédure efficace de contrôle budgétaire sera mise
pour vérifier l'utilisation rationnelle du budget. Quand, comment et
pourquoi utiliser affecter l'argent dans telle ou telle activité.
6.7.3. Gestion de la qualité
Pour assurer la satisfaction des parties prenantes de notre
projet, toutes les activités de gestion du projet vont se fixer des
objectifs de qualité et de responsabilité avec des indicateurs
objectivement vérifiables. Tous ces objectifs et indicateurs seront en
fonction des attentes des parties prenantes qui seront suivi par une
procédure efficace de contrôle par rapport au feedback.
6.7.4. Gestion des ressources humaines
Pour optimiser l'utilisation des ressources humaines dans
notre projet, nous allons assigner les rôles, les responsabilités,
et les relations entre les personnels du projet. Un mécanisme de
recrutement et sélection efficace sera mise en place pour nous permettre
de d'acquérir les ressources humaines adéquates. Grace au
mécanisme que nous allons mettre en place que nous aurons l'homme qu'il
faut à la place qu'il faut. Finalement pour maximiser la performance de
ce projet, nous allons développer les aptitudes des personnels par des
formations sur le renforcement de capacité.
6.7.5. Gestion des communications
Grace à un système de communication et
d'information que nous avons mise en place dans notre projet que toutes les
informations utiles et nécessaires à notre projet seront
gérées, collectées, distribuée, stockée et
ultimement éliminée si nécessaire. Toutes les informations
liées à notre projet seront collectés, analyser,
distribuer au bon moment et à la bonne personne pour qu'elle prenne des
bonnes décisions. C'est ici où nous développons les liens
critiques entre les personnes, les idées et les actions qui seront
nécessaires au succès du projet.
6.7.6. Gestion des risques
Dans le cadre de ce projet, nous définissons le risque
comme l'ensemble des facteurs négatifs et externes qui échappent
au contrôle du gestionnaire de projet, mais capable de compromettre les
objectifs du projet.
C'est pourquoi nous allons mettre en place un plan de gestion
de risque. Le plan que nous allons élaborer consiste à
identifier, analyser, documenter et contrôler les risques pouvant
compromettre la réussite de notre projet.
6.7.7. Gestion des approvisionnements
Dans ce projet, nous allons gérer les
approvisionnements de manière à maitriser tous les processus de
la planification, de sélectionné contrats sur la passation de
marché, de l'administration, et fermeture du projet. Et la maitrise de
tous ces processus est en fonction de l'acquisition des biens et services aux
bénéficiaires de notre projet.
SECTION 7. PLAN
D'EVALUATION EXTERNE
7.1. Préparation ou
élaboration des termes de référence
· Contexte et justification du projet
· Objectifs de l'évaluation
· Objets de l'évaluation
· Composition de l'équipe
d'évaluation
· Calendrier et déroulement de la mission
· Forme du rendu (Nombre de page, résumé,
nombre d'exemplaires)
· Budget de l'évaluation
· Date de remise de l'offre technique (en cas d'appel
d'offres)
7.2. Exécution
· Examen des éléments de la
préparation de l'évaluation par les évaluateurs
· Collecte des données sur le terrain
· Traitement des données
· Analyses des données par des critères de
jugement
· Conclusion de l'évaluation
· Restitution
7.3. Rapport de
l'évaluation
1. Introduction
· Contexte et objet de l'évaluation
· Problèmes de développement
· Description du projet
· Unité d'analyse (préciser ce qu'on
voulait qu'on voulait)
2. Méthodologie
· Grands problèmes/questions d'évaluation
· Collecte de données/sources
· Traitement et Analyse des données
· Restrictions (temps, ressources, information)
· Équipe de l'évaluation
· Calendrier de l'évaluation
3. Grandes questions de l'efficacité
traitée pendant l'évaluation
4. Grandes questions de l'efficience traitée
pendant l'évaluation
5. Grandes question de la pertinence traitée
pendant l'évaluation
6. Grande question de l'impact traitée pendant
l'évaluation
7. Grande questions de la viabilité
traitée pendant l'évaluation
8. Conclusion et recommandations
CONCLUSION ET SUGGESTIONS
1. CONCLUSION
La pauvreté et la marginalisation des paysans
atteignent aujourd'hui une ampleur qui hypothèque fortement leurs
possibilités de se développer. Cela nous amène à
s'interroger sur l'efficacité de l'aide au développement dans le
secteur agricole de la RDC.
Ces déséquilibres paysans constituent un
facteur constant d'instabilité sociale et politique qui entrave la
participation effective des populations locales au développement de leur
pays.
En effet, les échecs des nombreux programmes de
développement et d'investissement à moyen et long terme dans
le secteur agricole est sans aucun doute évident. Malgré les
efforts déployés par la communauté internationale pour
venir en aide aux pays pauvres à partir de l'approche projet ou par
programme sectoriel, ces derniers n'arrivent pas à résoudre ne
fut ce qu'à 60% les problèmes de la population cible.
Cependant, les problèmes de gestion des projets d'aide
au développement dans les pays en développement sont nombreux,
qui expliquent le taux d'échec élevé des projets et
programmes de développement, mais généralement nous
constatons que la conception de ces projets et programme pose d'énormes
difficultés et fait l'objet de critique
A cet effet, après analyses et discussions, il ressort
que :
· Le programme de relance de l'agriculture dans la
province Orientale, s'il n'a pas donné jusque-là des
résultats efficaces, c'est parce que le FIDA n'avait pas utilisé
des méthodes appropriée pour l'évaluation ex-ante enfin
de faire un bon choix du programme ; .pour ce faire le FIDA avait
utilisé « la méthode des prix de
référence » pour retenir le Prapo. Or cette
méthode du départ comporte des limites, entre autres elle ne
cherche pas à savoir comment le programme ou projet s'intègre
dans l'économie du pays. Mais elle cherche plutôt à savoir
si le bénéfice du programme ou projet est supérieur aux
couts pour que ces derniers soient retenus. La prise en compte de la
contribution du secteur agricole dans le PIB de la RDC qui
s'élève à 49,5%, nous a permis de démontrer que la
méthode des effets est favorable pour retenir les programmes ou projets
initiés dans le secteur agricole en RDC. Car l'agriculture est
pratiqué par 75% des congolais en générale, et 92% des
ruraux dans la province Orientale et elle contribue largement au PIB du pays,
par conséquent « la méthode des effets
» comme elle s'efforce de simuler concrètement
l'insertion du programme ou projet envisagé dans l'économie
nationale, en essayant de déterminer les différentes «
perturbations » (effets) apportées par cette insertion à
l'économie est plus utile ; les différentes interventions
dans le secteur agricole vont désormais chercher à avoir des
retombés dans l'économie du pays ou de la province, et c'est la
majorité de la population paysanne qui va subir les effets de
l'accroissement de l'économie par l'augmentation de la contribution du
secteur agricole dans le PIB.
· La méthode de la planification du Prapo
était une bonne méthode par rapport aux contextes des paysans.
Car les planificateurs avaient utilisés la méthode
« participative »par le biais de «
l'approche du cadre logique ou PPO » pour planifier
ledit programme. L'appréciation positive de la méthode
participative est que cette méthode cherche à promouvoir
l'implication des paysans dans le processus de la résolution de leurs
problèmes, mais aussi « l'appropriation »
du programme par les paysans, car en les impliquant ils se sentent responsables
de la réussite ou de l'échec de leur programme, qui est le fruit
de leurs propres idées.
Mais pour le Prapo, nous avons découvert quelques
faiblesses dans l'utilisation de « la méthode
participative », et ces faiblesses se sont transformées
en menace pour la réussite dudit programme. En effet, les planificateurs
du programme de relance de l'agriculture, n'ont pas donné des
précisions quant au degré de participation des parties prenantes,
particulièrement les paysans (bénéficiaires). Car la
méthode de la planification par objectif ou ACL exige au moins la
participation de 15 personnes (les représentants de toutes les parties
prenantes). Et lorsque qu'il y'a pas des précisions sur le degré
de participation des bénéficiaires, le problème peut se
poser, car pendant l'atelier de planification, si les autres parties prenantes
sont très instruites que les bénéficiaires directes du
programme, ces derniers vont influer sur le « choix du
projet » au détriment des bénéficiaires directs.
Surtout lorsque « le modérateur ou l'animateur » n'est
pas très informés sur l'animation d'un atelier de planification
par l'outil « brainstorming ».
· La méthode de suivi du Prapo est
également favorable dans le contexte paysan. Les concepteurs du
système de suivi de prapo ont utilisé « la
méthode d'impact » pour suivre ledit programme, et ce
processus va se suivre par « l'approche participative »
également. En effet, la méthode d'impact est bonne
dans un contexte paysan, surtout que dans la province Orientale, l'agriculture
est pratiquée par 92 pour cent de la population et cette dernière
ne vit que de l'agriculture. Prendre en compte les effets d'entrainements des
activités du projet sur les paysans (bénéficiaires) c'est
promouvoir un développement à grande échelle.
En outre l'approche participative utilisée par le
programme susmentionné est une bonne approche pour une simple raison que
les paysans sont majoritairement analphabètes, et leur implication dans
le système de suivi va leur permettre d'abord de comprendre que
« le programme leur appartient » par ce qu'ils suivent son
évolution. L'élément le plus important pour la
réussite des nombreuses interventions est « l'appropriation
de l'intervention ». Hors l'appropriation est la résultante
de « la validation ». Si les paysans n'ont pas
validé une quelconque intervention pendant « la phase
de la définition ou l'identification », l'appropriation sera
remise en cause, car on ne peut valider qu'une action qui répond
à son attente. Et on saura que l'action répond à son
attente que lorsqu'elle donne solution aux préoccupations de la
population cible dès l'atelier de planification.
L'évaluation participative préconisée par
les planificateurs du Prapo est très favorable dans le contexte paysan,
surtout pour la valorisation des capacités paysannes et l'apprentissage
de ces derniers.
Mais après nos analyses, nous avons découvert
quelques faiblesses qui peuvent hypothéquer la réussite de cette
méthode d'évaluation auprès des paysans. En
effet, l'évaluation participative est la meilleure du point
de vue apprentissage des bénéficiaires et utilisation des
résultats de l'évaluation par les réalisateurs. Surtout
d'après les réalités paysannes et du secteur agricole, il
y a nécessité d'impliquer tous les intervenants dans le processus
de l'évaluation pour la bonne compréhension de l'intervention,
compte tenu de la faible scolarité des paysans. Mais elle est
très complexe, par ce qu'il s'agit d'impliquer toutes les parties
prenantes dans le processus d'évaluation où on sera obligé
de prendre en comptes les capacités intellectuelles ou les
compétences de chaque partie prenante pour les mettre en oeuvre. Et il
faut noter qu'il ne suffit pas seulement d'impliquer les parties prenantes
à l'évaluation participative. Mais le grand problème de
cette méthode ou mode d'évaluation par rapport aux
réalités paysannes reste à savoir comment impliquer les
bénéficiaires (qui sont majoritairement analphabètes) dans
le processus d'évaluation ? Et comment y parvenir pour que leurs
implications soient effectives et significatives ? Sinon les
bénéficiaires risquent d'être utilisés comme des
« échantillons » des denrées alimentaires
où les vendeurs exposent pour capter l'attention des acheteurs sur la
qualité de leurs produits, mais en réalité tous ces
produits n'ont pas les mêmes qualités que l'échantillon
exposé.
Enfin dans les discussions des résultats, il ressort
que : La participation des paysans dans les processus de la planification,
de suivi et d'évaluation des programmes dans le secteur agricole doit
être totale (avec une fréquence précise des hommes et
femmes surtout) pour la réussite des interventions dans ledit
secteur.
Cependant, il est très important de comprendre que
chaque membre de la communauté paysanne est en droit d'attendre une part
du progrès escompté dans la production agricole, c'est pourquoi
il collabore. « Personne ne participe vraiment à une action s'il
n'y trouve pas un intérêt », il y a participation
réelle des paysans dans tout processus de développement de leur
milieu que lorsque ces derniers ont la liberté de communiquer quelque
chose d'eux-mêmes aux autres. (Leurs problèmes, la façon
dont ils appréhendent ces problèmes et leurs propres
solutions).
Donc, Le secteur agricole ne peut prendre de l'envol et
revêtir son manteau d'incitateur au développement de la RDC que
lorsqu'on conçoit des plans, programmes et projets de
développement et d'investissement qui vont répondre aux
véritables préoccupations des paysans
(bénéficiaires). Mais dans ce processus de la réponse aux
préoccupations des bénéficiaires, il faut utiliser des
méthodes et outils de planification, de suivi et d'évaluation
qui tiennent compte du contexte paysan, et capable de s'adapter au niveau de
scolarité des agriculteurs qui sont majoritairement
analphabètes
2. SUGGESTION
Considérant les résultats de nos analyses sur
les méthodes de planification, de suivi et d'évaluation du
programme de relance de l'agriculture dans la province Orientale, nous
suggérons aux planificateurs des programmes de FIDA ce qui
suit :
Les planificateurs des programmes de FIDA, intervenant dans le
secteur agricole doivent utiliser la méthode des effets pour le choix
des programmes qui se réalisent dans le secteur agricole en RDC. Car
c'est méthode va permettre au programme de s'insérer
significativement dans l'économie du pays dans l'augmentation du PIB.
Ils doivent également faire participer les paysans de manière
effective dans les processus. A effet, la participation réelle des
paysans dans les programmes passe avant tout par :
· La présence des paysans aux ateliers de
planification ;
· L'apport des idées, en tenant compte de forte
implication des femmes aux activités agraires ;
· La prospection du terrain et l'analyse des
besoins ;
· La définition des valeurs culturelles de
référence ;
· L'inventaire des possibilités
· La planification des projets et programmes de
développement et d'investissement ;
· La prise de décision et la réalisation
des interventions
· Le suivi et contrôle des finances, des objectifs,
des hypothèses, des activités, etc.
· L'évaluation des interventions et la
réorientation.
· La prise en compte des feedbacks paysans.
Il sied également de signaler que le degré de
participation des paysans dans les programmes n'est effectif que si les paysans
sont sensibilisés, car les paysans acceptent difficilement le
« changement ». Ces derniers se méfient du
changement par ce qu'ils doivent comprendre d'abord le pourquoi de
l'intervention dans le secteur agricole avant de s'engager. Il est judicieux de
comprendre que les paysans ne sont jamais disposés à changer
leurs méthodes tant qu'ils n'ont pas compris et approuvé
l'utilité du changement dans leurs vies et l'accroissement de leurs
productions.
Enfin, c'est par la participation effective des paysans au
processus de la planification, de suivi et d'évaluation des
interventions dans le secteur agricole qu'un projet ou un programme même
provoqué de l'extérieur, s'enracine vraiment dans les milieux
paysans, revêt son visage spécifique et acquiert des chances de
durabilité et de viabilité.
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OUVRAGES
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et présenter ses projets, éd.Gret, 2006
30. PNUD ; Guide De La Planification, Du Suivi Et De
L'évaluation Axés Sur Les Résultats Du
Développement, éd. PNUD, USA 2009
31. SECRETARIAT FOR EASTERN AFRICAN COASTAL AREA Management
(SEACAM) ; Manuel pour le développement et la gestion de projets
à l'échelle locale, D'une bonne idée à un projet
réussi, éd. SEACAM, Maputo 1999
32. THENEVIN P., DANIEL J.M, FUNEL JM ;
Méthodologie De La Planification : Guide D'évaluation A
Posteriori Des Opérations De Développement Rural, éd.
ministère de coopération, paris 1979
ARTICLES
1. AGENCE DE LA FRANCOPHONIE ; conception et évaluation
des projets, Kinshasa 2004, inédit.
2. Allaya Mahmoud ; Les politiques agricoles et alimentaires
dans les pays méditerranéens du Sud, sad. Inédit.
3. BATOKO Ousmane ; Séminaire Régional pour les
Secrétaires Généraux de Gouvernements sur la Planification
Visionnaire, la Gestion Stratégique et le Suivi de l'Action
Gouvernementale à l'aide des Technologies de l'Information et de
Communication (TIC), Tanger, Maroc, 28 - 30 Novembre 2005.
4. Butault J.P, C, Le Mouel, pourquoi et comment intervenir en
agriculture, sad.
5. Cercle de coopération des organisations non
gouvernementales de développement de Luxembourg sans but lucratif, BAT ;
document ii : introduction à la planification opérationnelle,
South Research ASBL, janvier 2001,
6. COURADE Georges et DEVÈZE Jean-Claude ; Introduction
thématique Des agricultures africaines face à de difficiles
transitions, sad.
7. Cours no 10: Le point de vue systémique et
communautaire, sad. Inédit
8. Déballeur Guy, Fournier Martin ; Politiques
agricoles et mesures de soutien à l'agriculture familiale dans les
principaux pays de l'OCDE
9. DVV, éducation des adultes et le
développement ; pourquoi la qualité de l'aide est-elle
essentielle ? n 64, ed.heriberthinzen, Bonn 2005, 104.P
10. Évaluation de la coopération de la FAO en
république démocratique du Congo (2003 - 2007) rapport final
2008,
11. EMERI Michel ; management de projets, 2003,
inédit.
12. Françoise Taris, Monique Tranquard ; du
concept d'évaluation à l'évaluation des pratiques
professionnelles, école IADE-IMS Pellegrin, Bordeaux 2006
13. Garel Gilles, Giard, Vincent et Midler Christophe ;
Management de projet et gestion des ressources humaines, 2001
14. Guide pratique de sensibilisation à la gestion d'un
projet de solidarité internationale à destination des acteurs en
région Nord - Pas de Calais, Edition 2009,
15. Guide méthodologique du travail en commun ;
planifier le projet, IAAT 2005,
16. GUERIN Marc et RUAS Jean-François, Analyse des
pratiques d'évaluation des politiques agricoles et de
développement rural 2006) N 26.
17. Guid FIDA ; Oeuvrer pour que les populations rurales
pauvres se libèrent de la pauvreté, COUP D'OEIL SUR LE FIDA,
sad
18. Journée mondiale de l'alimentation ; investir dans
l'agriculture pour la sécurité alimentaire, le monde entier y
gagnera, FAO 2006
19. Leboeuf Jean-Philippe ; le management de projets, vue
d'ensemble
20. Lavagnon A. Ika ; La gestion des projets d'aide au
développement : historique, bilan et perspective, Vol. 1, No. 2, 2005,
21. LES OUTILS D'EVALUATION DE LA PERFORMANCE INDIVIDUELLE :
LEUR QUALITE ET LEUR OBJECTIVITÉ, 2001
22. Les outils d'évaluation de la performance
individuelle : leur qualité et leur objectivité, 2001,
inédit.
23. Méthodologique - Planification et suivi d'un
projet, 18 juin 2001, inédit
24. Méthode de l'aide, ligne directrice gestion du
cycle de projet, CE Bruxelles, 2004
25. Ministère de l'agriculture de la RDC ; La voix du
Congo profond, Numéro 1, éd. Ministère de l'agriculture
2007
26. Ministère de l'agriculture, pêche et
élevage ; Note de politique agricole, 2009, inédit
27. Michel Godet ; prospection et planification
stratégique, 1985
28. Nocent Giard et Christophe Midler ; Management et gestion
de projet : bilan et perspectives, 1996, inédit
29. NGUB'USIM MPEY-NKA ; la récupération
épistémologique de la tradition : un préalable pour le
développement de l'Afrique, in tradition, spiritualité et
développement, actes de la XIII e semaine philosophique de Kinshasa du
05 au 11 avril 1992, éd. FCK, Kinshasa,
30. Outils d'intégration de la réduction des
risqué de catastrophes, gestion du cycle des projets, sad,
inédit.
31. PMI ; Quelle est la valeur ajoutée du Project
Management Institute (PMI) pour le chef de projet ?,sad, inédit
32. Planification et contrôle de projet 09/03/2005, in
www. Rb.ec.lille.fr
33. Shapiro Janet ; Boîte à Outils sur la
Planification Stratégique, Ed. Newtown, Johannesburg 2001
34. Y. Soler ; PLANIFICATION ET SUIVI D'UN PROJET, ed.DSI,
2006
35. YAHYAOUI Mostafa ; cadre logique : éléments
théoriques et pratiques. sad.
DICTIONNAIRE
1. Dicos Encarta 2009
2. MEDIA DICO ; les 12 dictionnaires indispensables
THESES ET MEMOIRES DE MASTER
1. Amougou Owono Joseph Claude; Financement des Projets sur
ressources PPTE et Appropriation des procédures par les organisations de
la Société Civile au Cameroun, mémoire DESS et Master 2,
Université de Yaoundé 2005-2006
2. BOUCHARD MARTIN, LES FACTEURS DE RISQUE DES PROJETS DE
DÉVELOPPEMENT INTERNATIONAL: UNE ANALYSE EMPIRIQUE DE LA PERCEPTION DES
COORDONNATEURS, mémoire de maitrise, UQAM, Montréal 2008
3. DIENG Alioune ; IMPACTS DES POLITIQUES AGRICOLES SUR
L'OFFRE CÉRÉALIÈRE AU SÉNÉGAL, de 1960
à 2003 : ÉVALUATION À PARTIR D'UN MODÈLE D'ANALYSE
STATISTIQUE PAR ZONES AGRO-ÉCOLOGIQUES, THÈSE, université
de Bourgogne 2006,
4. FALERO GABRIELA ; ÉVALUATION ET VALIDATION D'UN
DISPOSITIF D'ÉVALUATION POUR LE PROGRAMME SOCAT ZONE 180601 À
TACUAREMBO EN URUGUAY: UNE DÉMARCHE INTÉGRANT LES Premiers
UTILISATEURS DES RÉSULTATS DE L'ÉVALUATION, Mémoire De
Maitrise, UQAM, Montréal 2008
5. GERVAIS CAROLINE ; ÉTUDE EXPLORATOIRE PORTANT SUR LE
SUPPORT DES DIRECTIONS D'ENTREPRISES AUX ÉQUIPES VIRTUELLES DE PROJET.
MÉMOIRE DE LA MAITRISE, UQAM, 2008
6. GRENIER ISABELLE ; L'ÉVALUATION DE L'IMPLANTATION
D'UNE NOUVELLE DÉMARCHE D'ENCADREMENT DES STAGES: LE CAS DU
BACCALAURÉAT EN ÉDUCATION PRÉSCOLAIRE ET EN ENSEIGNEMENT
PRIMAIRE (BEPEP), mémoire de maitrise, UQAM, Montréal 2008
7. MARLE Franck ; MODÈLES D'INFORMATIONS ET
MÉTHODES POUR AIDER À LA PRISE DE DÉCISION EN MANAGEMENT
DE PROJET, THESE, ECOLE CENTRALE PARIS, 2002
8. MONGIAT STÉPHANIE ; ANALYSE DES PRATIQUES EN
ÉVALUATION DE PROGRAMME: LES ÉLÉMENTS QUI CONTRIBUENT
À FORMULER UN JUGEMENT FONDÉ, MEMOIRE DE MAITRISE, UQAM,
Montréal 2007
COURS ET AUTRES
1. KAHUSU ; Note de cours de la planification
économique, IFAD, Kinshasa, 2008-2009, inédit.
2. Guide de planification sanitaire ; Kinshasa janvier 2006,
inédit.
3. WALEGE GBOLA ;TFC sur Evaluation ex-post du projet champ
école paysanne au plateau de BATEKE, cas d'accompagnement de CADIM,IFAD,
Kinshasa,2007-2008.
4. Norbert YAMBAYAMBA ; Note de cours d'analyse critique des
théories de développement, IFAD, Kinshasa, 2009, inédit.
WEBOGRAPHIE /Internet
1. www.undp.org/eo/handbook
2. www.tilz.info
3. www. Rb.ec.lille.fr
4. www.mémoireonline.com
5. www.fao.org/sd/SEAGA
6. www.befiles.com
7. www.ofarcy.fr
8. www.bibliothequeuqam.ca
9. www.pmi.org
10. www.mémoireonline.com
11. fr.wikipedia.org
12. www.gestiondeprojet.com
13. www.crdi.ca
14. www.ifad.org
15. www.fao.org
Table des
matières
I. EPIGRAPHE
I
II. In Memoriam
II
III. DEDICACE
III
IV. avant-propos
IV
LISTE DES ABREVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES
VI
INTRODUCTION GENERALE
- 1 -
1. CONTEXTE
- 1 -
2. ETAT DE LA QUESTION
- 4 -
3. PROBLEMATIQUE DE RECHERCHE
- 7 -
4. HYPOTHESE ET OBJECTIFS
- 10 -
4.1. Hypothèse
- 10 -
4.2. Objectifs
- 10 -
5. CHOIX ET INTERET DU SUJET
- 11 -
5.1. Choix du sujet
- 11 -
5.2. Intérêt du sujet
- 11 -
6. DELIMITATION DU TRAVAIL
- 12 -
6.1. Délimitation temporelle
- 12 -
6.2. Délimitation spatiale
- 12 -
7. METHODES ET TECHNIQUES
- 13 -
7.1. Méthodes
- 13 -
7.2. Techniques
- 14 -
8. SUBDIVISION DU TRAVAIL
- 15 -
CHAPITRE 1 : APPROCHE ANALYTIQUE ET
EXPLICATIVE DES CONCEPTS OPERATOIRES
- 16 -
SECTION 1. PLANIFICATION
- 16 -
1.1. La vicissitude du concept Planification
- 16 -
1.2. Historique de La Planification
- 17 -
1.3. Définition de la planification
- 17 -
1.4. Nécessité de Planifier
- 20 -
1.5. Les Concepts de Base en Planification
- 20 -
1.6. Typologie de la planification
- 30 -
SECTION 2 : SUIVI OU MONITORING D'UN PROGRAMME
OU D'UN PROJET
- 47 -
2.1. Suivre et piloter son projet ou programme
- 47 -
2 .2. Quels indicateurs suivre
- 47 -
2.3. La performance
- 48 -
2.4. La qualité
- 48 -
2.5. Les Risques
- 49 -
2.6. Comment suivre les indicateurs
- 49 -
2.7. La stratégie de Tests
- 50 -
2.8. Suivre les risques
- 51 -
2.9. La façon de présenter ces
indicateurs
- 52 -
2.10. Le Pilotage du projet
- 53 -
2.11. Quel est le principe du Daily stand-up
meeting
- 54 -
2.12. Ce qu'il faut retenir
- 56 -
SECTION 3. EVALUATION DE PROJET OU PROGRAMME
- 56 -
3.1. La controverse du concept
évaluation
- 57 -
3.2. Définition de l'évaluation de
Programme
- 58 -
A. Evaluation Ex -ante
- 60 -
B. Evaluation en cours ou en fin de mise en
oeuvre
- 60 -
C. Evaluation Ex post
- 60 -
3.3. Le moment, le mode de réalisation et la
nature de l'évaluation.
- 61 -
3.4. Champ de l'évaluation
- 61 -
3.5. Rédaction des termes de
référence d'une évaluation de programme
- 61 -
SECTION 4. NOTION DU DEVELOPPEMENT ET DU SECTEUR
AGRICOLE
- 63 -
4.1. Le développement
- 63 -
4.2. Le secteur agricole
- 65 -
CHAPITRE 2 : METHODES DE PLANIFICATION, DE
SUIVI ET D'EVALUATION DES INTERVENTIONS DES ORGANISMES DE DEVELOPPEMENT
- 67 -
SECTION 1. METHODES DE PLANIFICATION DES
INTERVENTIONS
- 67 -
1.1. Importance de la méthode de
planification
- 67 -
1.2. Planification de projet orientée
objectif(PPOO)
- 68 -
1.3. Planification de projet par objectif (PPO)
- 70 -
1.4. Planification des Interventions Par Objectifs
(PIPO)
- 73 -
1.5. Analyse (ou Approche) du cadre logique
(ACL)
- 76 -
SECTION 2. METHODES D'EVALUATION DES
INTERVENTIONS
- 80 -
2.1. Méthodes d'évaluation
financière
- 80 -
2.2. Méthodes d'évaluation
économique
- 84 -
SECTION 3. METHODES DE SUIVI DES INTERVENTIONS
- 88 -
3.1. Le suivi de processus
- 88 -
3.2. Le suivi de l'impact
- 89 -
SECTION 4. METHODE DE SUIVI ET EVALUATION
PARTICIPATIVE
- 89 -
4.1. Une Approche Participative au Processus
d'évaluation : Concepts et Alternatives
- 89 -
4.2. Exécution de programme suivant un Plan
directeur ou un Processus d'apprentissage continu : Deux façons de
concevoir l'évaluation d'un programme.
- 90 -
Implication des communautés aux
activités de suivi et d'évaluation
- 95 -
CHAPITRE 3 : ETAT ACTUEL DE LA SECURITE
ALIMENTAIRE ET BILAN CRITIQUE DES INVESTISSEMENTS DANS LE SECTEUR AGRICOLE EN
RDC
- 108 -
SECTION 1 : ÉTAT ACTUEL DE LA SECURITE
ALIMENTAIRE EN R D C : DIAGNOSTIC ET PERSPECTIVES
- 108 -
Situation générale de la
sécurité alimentaire
- 108 -
SECTION 2 : INVESTISSEMENT DANS LE SECTEUR
AGRICOLE: EVOLUTION ET PERSPECTIVES
- 114-
CHAPITRE 4 : PRESENTATION DE FIDA ET DE
PROGRAMME DE RELANCE DE L'AGRICULTURE DANS LA PROVINCE ORIENTALE
- 119 -
SECTION 1 : LA PROVINCE ORIENTALE
- 119 -
1.2. Agriculture dans la province orientale
- 122 -
1.3. Économie de la province Orientale
- 123 -
Section 2 : Fonds international de
développement agricole (FIDA
- 123 -
2.1. Qu'est-ce que le FIDA ?
- 123 -
2.2. L'objectif du FIDA
- 124 -
2.3. Les régions où il mène
ses activités
- 124 -
2.4. Sa manière de travailler
- 124 -
2.4. Principales réalisations
- 125 -
Section 3 : Programme de relance de
l'agriculture (PRAPO)
- 127 -
3.1. Historique
- 127 -
3.2. Objectifs
- 127 -
3.3. Résultats et activités
- 128 -
3.4. Les composantes de PRAPO
- 129 -
3.6. Méthodes de planification, de suivi et
d'évaluation du PRAPO
- 129 -
3.7. Composantes par an avec les couts totaux et
rayon d'intervention
- 133 -
3.8. Partenaires du PRAPO
- 134 -
CHAPITRE 5 : ANALYSE CRITIQUE DE PRAPO ET
DISCUSSION DES RESULTATS
- 135 -
Section 1. Analyse des priorités,
objectifs spécifiques et résultats attendus de PRAPO
- 135 -
1.1. Situations actuelles de la province Orientale
par rapport aux priorités, objectifs et résultats de PRAPO
- 135 -
2.4. Analyse des documents de
planification, de suivi et évaluation de PRAPO
- 144 -
2.5. Analyse systémique de planification, de
suivi et d'évaluation de programme
- 152 -
2.6. La planification des programmes en milieu
paysan
- 154 -
2.7. Le suivi de programme en milieu paysan
- 154 -
2.8. L'évaluation de programme en milieu
paysan
- 155 -
2.9. Analyse systémique des parties
prenantes dans le processus de la planification, de suivi et
d'évaluation
- 155 -
SECTION 3 : DISCUSSION DES RESULTATS
- 159 -
3.1. L'approche Participative et le degré de
participation des paysans
- 159 -
3.3 Cohérence entre la Planification, le
Suivi et l'évaluation
- 161 -
TROISIEME PARTIE : LE DOSSIER PROJET
DE DEVELOPPEMENT
- 162 -
CHAPITRE 6. PROJET D'IMPLANTATION DES
comités PAYSANS DE PLANIFICATION, DE SUIVI ET D'EVALUATION
PARTICIPATIVE DANS LA PROVINCE ORIENTALE
- 162 -
INTRODUCTION
- 162 -
SECTION 1. CONCEPTION DE PROJET
- 164 -
1.1. Problème prioritaire des
priorités
- 164 -
1.2. Variables
- 164 -
1.3. Contraintes
- 164 -
1.4. Alternatives
- 164 -
1.5. Analyse des alternatives
- 164 -
1.6. Alternative retenue
- 165 -
1.7. Titre du projet
- 165 -
SECTION 2. ELABORATION DE PROJET
- 165 -
2.1. But et finalité
- 165 -
2.2. Objectifs généraux
- 165 -
2.3. Objectifs Opérationnels
- 165 -
2.4. Objectifs intermédiaires (fin
première et deuxième année)
- 166 -
2.5. Résultats attendus
- 166 -
2.6. Échéanciers des
activités
- 166 -
SECTION 3. PLANIFICATION DE PROJET
- 168 -
3.1. Calendrier Gantt
- 168 -
3.2. Calendrier pert
- 170 -
3.2. Besoin salaire
- 172 -
3.3. Besoin en sensibilisation et collecte de
fonds
- 172 -
3.4. Besoin en matériel et
équipement
- 172 -
3.5. Besoin en formation et Recrutement du
personnel
- 172 -
3.6. Besoin en Investissement
- 173 -
3.7. Besoin en frais généraux
- 173 -
3.8. Besoin en implantation des O.P. et Bureau
d'étude dans chaque district
- 173 -
3.9. Besoin en Suivi et évaluation
- 174 -
4. Budget récapitulatif
- 174 -
SECTION 4. VIABILITE DE PROJET
- 175 -
4.1. Appropriation
- 175 -
4.2. Caution politique
- 175 -
4.3. Validité
- 175 -
4.4. Technologie adaptée
- 175 -
4.5. Viabilité financière
- 175 -
4.6. Respect de l'environnement
- 176 -
4.7. Respect de la culture
- 176 -
4.8. Respect de la parité
- 176 -
SECTION 5. APPROCHE DU CADRE LOGIQUE
- 177 -
5.1. Ordinogramme des parties prenantes
- 177 -
5.2. Matrice d'analyse des parties prenantes
(model U.E)
- 178 -
5.3. Arbre à problème
- 179 -
5.4. Matrice SWOT
- 180 -
5.5. Diagramme de venn
- 181 -
5.6. Graphique en toile d'araignée
- 182 -
5.7. Arbre des objectifs/résultats
- 183 -
5.8 Arbre des stratégies
- 184 -
5.9. Tableau des stratégies
- 185 -
5.10. Tableau du cadre logique
- 186 -
5.11. Plan de suivi - évaluation
- 188 -
SECTION 6. GESTION DE PROJET
- 190 -
6.1. Organe du projet
- 190 -
6.2. Plan de trésorerie (prévu)
- 193 -
6.3. Gantt financier
(prévu)
- 194 -
6.4. Triangle de gestion
- 196 -
6.5. Triangle de projet
- 196 -
6.6. Projet en tant que système
- 196 -
6.7 Gestion de l'intégration
- 198 -
SECTION 7. PLAN D'EVALUATION EXTERNE
- 200 -
7.1. Préparation ou élaboration des
termes de référence
- 200 -
7.2. Exécution
- 200 -
7.3. Rapport de l'évaluation
- 201 -
CONCLUSION ET SUGGESTIONS
- 202 -
1. CONCLUSION
- 202 -
2. SUGGESTION
- 206 -
Bibliographie
- 207 -
Table des matières
- 214 -
* 1NGUB'USIM MPEY-NKA ;
la récupération épistémologique de la
tradition : un préalable pour le développement de l'Afrique,
in tradition, spiritualité et développement, actes de la XIII e
semaine philosophique de Kinshasa du 05 au 11 avril 1992, éd. FCK,
Kinshasa, P.103
* 2Joseph Claude
AmougouOwono ; Financement des Projets sur ressources PPTE et
Appropriation des procédures par les organisations de la
Société Civile au Cameroun, Université de Y
Yaoundé II, mémoire DESS et master Cameroun, 2005-2006, pp
* 3 Georges COURADE 1 et
Jean-Claude DEVÈZE ; introduction thématique, Des
agricultures africaines face à de difficiles transitions, sad.p22 in
www.
* 4
www.perspaf.org;Perspective Afrique, Vol. 1, No. 2, 2005, pp. 128-153,
consulté le 28/09/2009
* 5 République
Démocratique Du Congo, Ministère De L'agriculture, Pêche Et
Elevage ; Note De Politique Agricole, Avril 2009, P.2, inédit
* 6 RDC, ministre de
l'agriculture, pêche et élevage ; Note de politique agricole,
p6, inédit
* 7 José Antonio de
SequiraCarvalhi, la dynamique des initiatives locales : une force
synergique de développement, éd. Harmattan, paris, 1997, P 135
* 8John MADELEY ;
le commerce de la faim, la sécurité alimentaire sacrifiée
à l'autel de libre échange, éditions de l'atelier, paris,
2002, p17
* 9 L.TUAREMBA ONFRE ;
le développement endogène : données pour une nouvelle
orientation théorique, éd. PUA, Kinshasa 1999, p5
* 10 PMI ; Quelle est la
valeur ajoutée du Project Management Institute (PMI) pour le chef de
projet ?, sad, P2
* 11 Rachel Blackman ;
Gestion du cycle de projet, éd.Tearfund, Royaume-Uni 2003, p7, in
www.tilz.info,
* 12 Ibidem.
* 13 Note de politique
agricole ; op.cit. Pp 7-8
* 14 Ibidem.
* 15 République
démocratique du Congo, ministère de l'agriculture, de la
pêche et de l'élevage. La Note de politique agricole, 2009
* 16 FAO journée
mondiale de l'alimentation, 2006, investir dans l'agriculture, sad.
inédit
* 17 FAO ; investir dans
l'agriculture, 2006, op.cit., inédit.
* 18Georges COURADE et
Jean-Claude DEVÈZE ; IntroductionthématiqueDes agricultures
africaines face à de difficiles transitions, p21
* 19 Note de politique
agricole, op.cit.
* 20Article de J.P Butault,
C, Le Mouel, pourquoi et comment intervenir en agriculture p1), sad,
inédit
* 21 J. WALEGE GBOLA ;TFC
sur Evaluation ex-post du projet champ école paysanne au plateau de
BATEKE, cas d'accompagnement de CADIM,IFAD, Kinshasa,2007-2008,P8,inédit
* 22 Madeleine GRAWITZ,
Méthodes des Sciences Sociales, édition Dalloz, Paris 1996, p 382
* 23 CAROLINE GERVAIS ;
ÉTUDE EXPLORATOIRE PORTANT SUR LE SUPPORT DES DIRECTIONS D'ENTREPRISES
AUX ÉQUIPES VIRTUELLES DE PROJET, Mémoire de Maîtrise,
UQAM, Montréal 2008, p77
* 24 CT.KAHUSU ; Note de
cours de la planification économique, IFAD, KIN, 2008-2009, p1
* 25 C.T. KAHUSU ;
op.cit.p5
* 26MINISTERE DE LA SANTE
RDC ; GUIDE DE LA PLANIFICATION SANITAIRE, 2006, p2
* 27 Ousmane BATOKO ;
Séminaire Régional pour les Secrétaires
Généraux de Gouvernements sur la Planification Visionnaire, la
Gestion Stratégique et le Suivi de l'Action
Gouvernementale à l'aide des Technologies de l'Information et de
Communication (TIC), Tanger, Maroc, 28 - 30 Novembre 2005.p1
* 28 CT. KAHUSU ;
op.cit.P11
* 29 C.T. KAHUSU ;
op.cit.p12
* 30Y. Soler ;
PLANIFICATION ET SUIVI D'UN PROJET, ed.DSI, 2006, p2
* 31 Michel Godet ;
prospection et planification stratégique, 1985
* 32Charles Lusthaus,
Marie-Hélène Adrien..., évaluation organisationnelle,
éd. PUL et CRDI, canada, 2003, p109
* 33 C.T. KAHUSU; op.cit.
* 34MARTIN BOUCHARD, LES
FACTEURS DE RISQUE DES PROJETS DE DÉVELOPPEMENT INTERNATIONAL: UNE
ANALYSE EMPIRIQUE DE LA PERCEPTION DES COORDONNATEURS, 2008, p37
* 35Michel EMERI ;
management de projets, 2003, p3
* 36 Management de projet, vue
d'ensemble 6
* 37 Méthode de l'aide,
ligne directrice gestion du cycle de projet, CE, 2004, p8
* 38 Robert Houdayer ;
Evaluation Financière Des Projets, Ingénierie de projets et
décision d'investissement, 2emédition, sad, pp 11-15
* 39 Robert
Houdayer,op.cit.p.14
* 40Robert Houdayer,
op.cit. ; p15
* 41 Outils
d'intégration de la réduction des risqué de catastrophes,
gestion du cycle des projets 1
* 42Rachel
Blackman ; Gestion du cycle de projet,
éd.Tearfund, Roots 5, 2003, p10
* 43 COMMISSION
EUROPEENNE ; Manuel Gestion du Cycle de Projet, 2001, p3
* 44 L'approche cadre logique
dans l'identification des projets de développement, p5
* 45 Commission
européenne ; méthode de l'aide, gestion du cycle de projet
17
* 46 Mostafa YAHYAOUI ;
cadre logique : éléments théoriques et
pratiques.p4
* 47 Rachel Blackman ;
Gestion du cycle de projet, ed.Tearfund, Royaume-Uni, 2003, p7 in
www.tilz.info
* 48Ibidem.
* 49Mustafa YAHYAOUI,
op.cit.p21
* 50 Petit guide de
l'évaluation de la politique ; p13
* 51 Evaluation de programme,
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