Université Ibn Zohr
Faculté des Sciences Juridiques
Economiques et Sociales Agadir
Mémoire de fin d'étude pour l'obtention
du diplôme de licence en sciences économiques
Option : gestion
THEME ::
E-COMMERCE AU MAROC :
Réalité et perspectives
Préparé par :
Sous la supervision de :
Bouchra JEGHAOUI
Mr. Abdellah KADOURI
Juin 2010
Remerciements
En premier lieu, je souhaite remercier vivement
toutes les personnes qui ont contribué à la réalisation de
ce mémoire ainsi que celles qui m'ont encouragé tout au long de
mon cursus universitaire au sein de l'université Ibn
Zohr.
Je tiens à exprimer mes sincères
remerciements et témoigner de ma grande reconnaissance à Mr
Abdellah KADOURI qui a accepté d'encadrer ce
travail.
J'exprime aussi ma gratitude et tout mon respect
à mes parents, qui m'ont toujours encouragé dans la poursuite de
mes études , pour leur aide et leur soutien moral qui
m'a été très
précieux.
Enfin, mes remerciements vont également
à toute l'équipe enseignante de la faculté et à
tous ceux qui ont contribué à leur façon à ce
travail.
P L A N
PARTIE 1 :
Introduction..............................................................................5
Chap 1 : Vue générale sur le
e-commerce
A-Définition.................................................................................8
B-Evolution
historique :.............................................................9
1. Point de départ : EDI
...............................................................................9
2. Passage de l'EDI à
Internet.....................................................................9
C- La technique du
e-commerce :.............................................10
1. Particularités de
l'e-commerce..............................................................11
2. Différents intervenants dans les transactions
électroniques.............11
3. Déroulement d'une transaction électronique
.....................................12
D-Les formes de
l'e-commerce
...............................................14
Chap 2 : Etat des lieux de l'e-commerce au
Maroc
A. La stratégie nationale : e-Maroc
2013...........................17
1. Objectifs de la stratégie
e-Maroc............................................................18
2. Actions de la stratégie
e-Maroc...............................................................18
B. L'Infrastructure du e-commerce
marocain....................20
1. Les NTIC : nouvelles technologies d'informations et
de......................20 communications
2. Réglementation et dispositif
juridique...................................................24
3. Secteur bancaire et cartes de
crédits.....................................................26
C. Les principales
réalisations :...........................................28
1. Projets pionniers
e-commerce.................................................................29
2. sites
marchands.......................................................................................33
3. Institutions et
organismes........................................................................35
4. Evolution en termes de chiffre
d'affaire.................................................36
PARTIE 2 :
Chap 1 : Freins et obstacles entravant
l'e-commerce
A.
Enquête...............................................................39
1.
Echantillonnage......................................................................................39
2. Méthodologie de
l'enquête....................................................................39
3. Structure de
l'enquête............................................................................40
4. Analyse des
résultats.......................................................................40
B. Freins du e-commerce au maroc :....................43
1. Freins
infrastructurels...........................................................................44
2. Freins
culturels.......................................................................................45
3. Freins
juridiques.....................................................................................46
Chap 2 : Pistes de développement et
perspectives
A. Les cibles
d'actions.........................................................47
1. Actions orientées vers les
consommateurs.......................................................47
2. Actions orientées vers les
entreprises................................................................47
B. Plan d'action
proposé ....................................................48
1.
Sensibilisation..........................................................................................48
2. Les Actions de
l'Etat................................................................................49
C. Perspectives
d'avenir......................................................50
1. Le
m-commerce...................................................................................................50
2. Le
e-banking.........................................................................................................51
- Conclusion générale
Introduction
Il y'a quelques années, le Maroc
convaincu de s'adapter aux mutations économiques internationales, avait
annoncé ouvrir ses portes au commerce en ligne.
Depuis 2007, les ordinateurs, les appareils
électroménagers, les vols et de nombreux autres articles ont
été mis à la disposition pour l'achat sur Internet aux
marocains en utilisant des cartes émises par des banques locales.
Bien que cette merveille technologique pourrait contribuer
fortement à renforcer l'édifice économique national, sa
situation au Maroc reste encore floue et laisse poser plein de
questions :
· Où en est le e-commerce au Maroc ?
· Quels sont les obstacles entravant le e-commerce au
Maroc ? S'agit il de freins infrastructurels ou une difficulté
à changer les habitudes et le comportement du consommateur
marocain ?
· Cette nouvelle pratique aura-t-elle un avenir au Maroc, et
quelles sont les mesures à entreprendre pour y arriver ?
L'objectif de ce travail est donc d'apporter quelques
éléments de réponse sur la situation actuelle du
e-commerce au Maroc et réfléchir par la suite sur les
perspectives qui permettront à notre pays de bénéficier de
tous les avantages offerts par ce nouveau mode de commerce.
Dans la première partie de ce travail, nous mettrons
d'abord en évidence
les principales caractéristiques du commerce
électronique ; ensuite, nous
tenterons de dresser un portrait du e-commerce marocain à
travers l'analyse de l'existant et l'étude de son état
d'évolution.
La deuxième partie quant à elle, aura pour objectif
de mettre en évidence les différents obstacles qui freinent
l'évolution de l'e-commerce au Maroc. Ainsi le premier chapitre de cette
partie portera sur une enquête qui nous permettra de déceler ces
obstacles, alors que dans le deuxième chapitre nous proposerons un plan
d'action pour remédier à ces obstacles.
.
Première partie :
Caractéristiques du e-commerce et son état
d'évolution au Maroc
CHAP1 : VUE GENERALE SUR L'E-COMMERCE
Ce chapitre est consacré à la
définition du e-commerce, à examiner son historique, ainsi
qu'à identifier ses différentes formes.
Comprendre cette nouvelle pratique nous ramène
inévitablement à préciser ses particularités par
rapport au commerce traditionnel et à identifier les différents
intervenants dans une transaction électronique.
A- Définition du e-commerce :
1. Définition de l'OCDE :
définit l'e-commerce comme étant « la vente ou l'achat
de biens ou de services effectués par une entreprise, un particulier,
une administration, ou toute entité publique ou privée,
réalisés au moyen d'un réseau
électronique .»
2. Définition de l'AFTEL 1(*): l'AFTEL propose la
définition suivante « le commerce électronique
désigne l'ensemble des échanges commerciaux pour lesquels l'achat
s'effectue sur un réseau de télécommunication. Il recouvre
aussi bien la prise de commande que l'achat avec paiement. Il concerne autant
les achats de biens que de services, qu'ils soient eux-mêmes directement
consommés en ligne ( service, jeux...)
ou non. »
3.Définition de l'UE : Lors de
l'initiative européenne sur le commerce électronique en Europe,
on a pu retenir la définition
suivante : « l'e-commerce, fondé sur le traitement
électronique et la transmission de données, couvre des
activités très diverses qui vont du commerce de biens et services
à la livraison en ligne d'informations numériques, en passant par
les transferts électronique de fonds, les activités
boursières, les marchés publics...Ces activités peuvent
être classées en deux catégories :
- Le commerce électronique
directe : c'est-à-dire la commande en
ligne, le paiement et la, livraison de biens et services intangibles comme les
logiciels informatiques ou les produits de loisirs.
- le commerce électronique
indirect : c'est-à-dire la commande en ligne de
biens tangibles devants encore être livrée physiquement et qui
dépend donc de facteurs externes tels que l'efficacité du
système de transport et services postaux.
B- L'évolution historique du
e-commerce :
Bien qu'il paraisse aujourd'hui comme une nouvelle innovation
technologique, le terme e-commerce n'est pas entièrement nouveau. En
effet les échanges existaient depuis les années 60 grâce
principalement aux standards de l'EDI (échange de données
informatisées).
1. Le point de départ, EDI :
1.1 Première époque , les
années 60 : Andreas CREDE, professeur à
l'université de Texas, révèle que l'utilisation des moyens
électroniques pour des transactions commerciales et des échanges
d'informations est un mouvement amorcé dans les années 60
essentiellement par des institutions financières. Ce mouvement s'est
développé grâce aux standards de l'EDI (échange de
données informatisées).
A l'époque, cette technologie consistait en
l'échange de messages normalisés sur des réseaux de
communication souvent privés. Son intérêt fondamental
était l'autorisation de l'échange de documents, la transmission
de commandes, de factures et d'ordre de livraison, en évitant ainsi les
délais du courrier et les ressaisies manuelles.
A la même époque, en Octobre 1969, l'armée
américaine a crée un système de communication
dénommé l'ARPANET considéré l'embryon du
réseau qui allait donner lieu au démarrage d'une des plus
extraordinaire aventures du 20ème siècle.
1.2 Deuxième époque : Les années
80 : Dès les années 80, l'EDI continue à se
développer. Les réseaux de communication transportent
également des codes CAD/CAM permettant le travail collaboratif
d'ingénieurs et de techniciens géographiquement
éloignés. Bien avant l'Internet donc , l'EDI a été
le premier à mettre une plateforme entre un gros donneur d'ordre, ses
fournisseurs, logisticiens et banquiers, où les commandes passées
par celui-ci sont automatiquement prises en compte par les systèmes
d'information de ceux-là. De grands groupes, tels que la grande
distribution et les centrales d'achat, ont utilisé la solution
électronique offerte par l'EDI.
2- Le passage de l'EDI vers l'e-commerce sur net :
Malgré la réussite de l'EDI à simplifier et
rationaliser les procédures commerciales, il faut toutefois noter que
les systèmes d'EDI ont présenté certains
inconvénients :
· Il n'a concerné qu'un très petit nombre de
grandes entreprises, seules à disposer des ressources pour
s'équiper d'une telle solution.
· Il s'est limité aux transactions commerciales
concernant uniquement des biens directs.
· Il fonctionnait en réseau fermé avec des
protocoles souvent propriétaires ne facilitant pas l'intercommunication
entre différents réseaux.
Autant d'inconvénients que ne comporte pas Internet. Cette
merveille technologique venue au monde grâce au projet ARPANET
crée en 1969 par l'un des principaux centres de recherche de la
défense américaine qui a jeté les bases de ce qui allait
devenir Internet.
Ainsi au début des années 90, la situation a
commencé à évoluer lorsque le web a vu le jour en 1991.
Internet s'est imposé alors comme le marché potentiel le plus
prometteur du commerce électronique avec en 1995, plus de 50 millions de
personnes connectées dans le monde. Les autoroutes de l'information sont
alors nées, à savoir des liaisons à débit important
dont le World Wilde Web ( www )
Qui permet de nos jours d'échanger non seulement des
informations textuelles mais également des données
multimédias (photos-sons-vidéo..) de manière simple et
rapide.
Désormais, le Net est un outil universel au profit du
public ; sa popularité a incité de nombreuses entreprises
à établir leurs présences sur le web. Il est devenu une
zone planétaire de libre échange très favorable aux
transactions commerciales.
C - La technique du e-commerce :
1. Particularités du commerce électronique
par rapport au commerce traditionnel :
Une comparaison entre le commerce traditionnel et le commerce
électronique est schématisée dans le tableau
suivant :
Le commerce traditionnel
|
le e-commerce
|
Utilisation d'un support traditionnel : papier.
|
Utilisation d'un support informatique
|
Rencontre des acteurs sur un lieu physique : le
marché.
|
Lieu de commerce =marché virtuel
|
Rencontre physique entre les acheteurs et les vendeurs.
|
Réalisation des transactions sans contact direct à
travers des liens informatiques.
|
Paiement par monnaie dans la majorité des cas.
|
Règlement par transactions numérique de compte
à compte
|
Les transactions en ligne offrent de nombreux avantages que le
commerce traditionnel ne permet pas, notamment la rapidité, la
réduction importante du cycle de vente et la réduction des
coûts.
2 . Les différents intervenants dans une transaction
électronique :
Une vision globale du e-commerce nous donne trois types
d'acteurs :
· Les clients : sont ceux qui
désirent acquérir un bien ou un service pour satisfaire un besoin
quelconque. Ils peuvent être particuliers, ou entreprises ;
d'envergue nationale ou internationale.
Ces clients peuvent effectuent des achats en ligne en utilisant
des cartes de crédits.
· Les vendeurs : ce sont ceux
qui, possédant un bien ou ayant la capacité de produire un
service, sont désireux de se départir de ce bien ou de fournir ce
service moyennant une rémunération et utilisant, à cette
fin des supports informatiques et électroniques.
Les vendeurs gèrent la commercialisation de leurs produits
à travers des sites web (sites marchands).
· Les
intermédiaires :ce sont tous ceux qui , par
l'intermédiaire des supports informatiques, facilitent ou
établissent le processus de transaction commerciale entre clients et
vendeurs. Il s'agit principalement :
- des intermédiaires techniques :
fournisseurs d'accès Internet,
responsables de la publication des informations des vendeurs, la
disponibilité des sites et l'honnêteté des informations
transmises par les clients.
- des intermédiaires financiers :
les émetteurs de cartes de crédits qui effectuent les transferts
d'argent du compte du client à celui de l'entreprise (vendeur).
4. Le déroulement d'une transaction
électronique :
Une transaction électronique est l'autorisation
donnée par le porteur d'une carte de paiement électronique
d'effectuer un certain type d'opération au bénéfice du
marchand, depuis le compte associé à sa carte bancaire et
géré par son institution financière.
Le schéma suivant détaille les différentes
étapes d'une transaction électronique :
Etape 1 : Achat de biens ou de
services
Le client se connecte à un site marchand et procède
à la sélection des articles à acheter ou aux
créances à régler.
Etape 2 : Confirmation de la
commande
Une fois son choix validé, il confirme son attention de
payer par carte bancaire en cliquant sur le
bouton « Payer » et il sera orienté
automatiquement vers la page de paiement sécurisée de
l'intermédiaire (Maroc Télécommerce).
Etape 3 :
Saisie des données de paiement
L'intermédiaire ( Maroc Télécommerce )
reçoit et vérifie la conformité de la demande de paiement
reçue du site marchand et affiche au client un écran de paiement
personnalisé (voir écran ci-dessous).
Le client renseigne les informations de paiement requises, entre
autres, le type de sa carte (VISA/MasterCard/cmi/Maestro), son numéro et
sa date de validité.
Etape 4 et 5 : Demande d'authentification
de la carte et réponse par l'émetteur à la demande
d'authentification
Etape 6 à 9 : Demande
d'autorisation et réponse
En temps réel, une demande d'autorisation est
envoyée par Maroc Télécommerce au CMI qui la transmet via
son réseau Interbancaire à la banque du porteur de la carte.
Cette dernière accepte ou refuse la demande d'autorisation et retourne
le résultat de l'autorisation au CMI qui la route vers Maroc
Télécommerce.
Etape 10 : Répercussion de la
réponse sur le client
Maroc Télécommerce vérifie, enregistre le
résultat de l'autorisation et affiche en temps réel une
réponse au client :
- Reçu du paiement si réponse positive,
c'est-à-dire si l'autorisation a été
accordée et acceptée.
- Message de refus le cas échéant. Le client sera
invité à refaire sa demande de paiement.
Etape 11 : Confirmation de la transaction
au CMI.
Etape 12 : Règlement de la
transaction
Une fois la transaction validée par le commerçant
le CMI procède au règlement en débitant le client et en
créditant le commerçant.
Bref, on peut récapituler le déroulement d'une
transaction électronique en 3 phases :
· shopping : le client et le marchand se mettent
d'accord à travers un site marchand sur un/ensemble de
biens à acheter et sur le montant à payer par le client.
· Paiement : l'intermédiaire financier CMI
procède au règlement de la transaction après
l'authentification de la carte de crédit et l'obtention d'une
autorisation de paiement auprès de la banque du client.
· Livraison : au terme de la transaction de paiement le
marchand rend au client les biens/ services préalablement
sélectionnés.
D -Les formes de l'e-commerce (typologie) :
Les nombreux travaux qui lui sont dédiés, mettent
en lumière neuf catégories de commerce électronique selon
la fonction principale des acteurs impliqués. En distinguant trois types
de fonctions principales correspondant respectivement aux entreprises
(business), aux consommateurs (consumer), et aux administrations
(gouvernement), ces catégories du e-commerce peuvent être
synthétisées dans le tableau suivant :
Vendeur/acheteur
|
Entreprise
|
consommateur
|
Administration
|
Entreprise
|
B2B
|
B2C
|
B2G
|
Consommateur
|
B
|
C
|
G
|
Administration
|
G2B
|
G2C
|
G2G
|
- Le B2C(business to consumers) :.
Il renvoie à la vente au grand public, c'est-à-dire les
transactions électroniques entre les entreprises et les particuliers.
C'est le premier type du e-commerce à s'être
développé comme une extension du modèle de la vente
à par correspondance.
- Le B2B (business to business): renvoie aux
transactions interentreprises. Il résulte soit d'accords
bilatéraux entre deux partenaires commerciaux qui décident de
s'échanger leurs informations via des médias
électroniques, soit de services fournis par des prestataires
spécialisés. Ces derniers offrent en général des
prestations ciblées destinées à un secteur
d'activité ou une industrie.
- Le C(consumer to consumer) : renvoie aux
systèmes destinés à supporter les échanges de
particulier à particuliers. On y trouve des services qui reproduisent le
principe des petites annonces. L'interactivité de l'Internet a conduit
à mettre au point de véritables marchés
électroniques reposant sur le principe des enchères dont eBay
constitue l'archétype. Les consommateurs peuvent échanger un
large éventail de biens et de services entre eux à travers des
sites considérés comme des marchés d'enchères
virtuels.
- Le B(consumer to business) : est
un modèle dans lequel les consommateurs (les particuliers) sont au
service de l'entreprise en apportant un produit ou une prestation, et non le
contraire comme c'est le cas traditionnellement. Ce modèle
représente une tentative de renversement de la logique des rapports
entre demande et offre. Son principe de base est de s'appuyer aux
réseaux électroniques pour consolider la demande des particuliers
et mettre en concurrence les offreurs.
- Le G2B(gouvernment to business)et G2C(gouvernment to
consumers) : renvoient aux systèmes destinés
à assurer les échanges entre les administrations d'un
côté, et les entreprises et consommateurs de l'autre.Dans le
premier cas, on peut songer aux marchés publics alors que dans le
second, il s'agit davantage de la délivrance d'actes administratifs.
-Le G et B2G : lorsque le
système assure des flux d'échanges commerciaux de sens inverse
entre les même acteurs précédents, on a respectivement
affaire au B2G et au G.Le système qui permet aux entreprises d'effectuer
leurs déclarations douanières en ligne est une illustration du
B2G ; alors que la déclaration d'impôts en ligne par les
particuliers illustre le G.
Le schéma ci-dessous récapitule les
différents types du e-commerce :
Chapitre 2
Etat des lieux de l'e-commerce au Maroc
Dans ce chapitre, nous allons jeter la lumière
sur l'état des lieux du e-commerce au Maroc. Après avoir
présenté la stratégie nationale e-Maroc venue pour pousser
en avant l'e-commerce marocain en adoptant une nouvelle approche
économique ; à savoir l'économie numérique ou
l'économie du savoir ; nous tenterons de dresser le portrait du
e-commerce marocain, à travers l'étude des points
suivants :
- Infrastructure du e-commerce au Maroc.
- Principales réalisations du Maroc dans le
domaine du e-commerce.
A- La stratégie nationale e-Maroc :
« Le monde vit aujourd'hui des
révolutions civilisationnelles, scientifiques et technologiques
fondamentales. Chaque jour qui passe nous apporte son lot de nouveautés.
Parmi les éléments les plus marquants de ces changements, la
mutation des systèmes de production et des modèles de
consommation, l'émergence des NTIC, et le développement rapide
des services qui vont amplifier la mondialisation, la globalisation des
marchés ,et l'internalisation des acteurs » a
déclaré le Feu sa Majesté le Roi Hassan II.
Le Maroc en est conscient. Il est conscient que le fait de
s'arrimer à la société mondiale consiste à se faire
une place en s'adaptant à cette révolution digitale.
Face à cette révolution, le Maroc se trouve dans la
nécessité de préconiser une stratégie reposant
essentiellement sur les NTIC. C'est dans cette optique que vient s'inscrire la
stratégie nationale e-Maroc lancée en Janvier 2005. Cette
stratégie est venue assoire les bases d'une société de
l'information et combler le fossé numérique pour permettre au
Maroc de réussir le rattrapage technologique et économique et
résorber le retard enregistré dans le domaine des autoroutes de
l'information.
1. Les objectifs de la stratégie e-Maroc :
La stratégie e-Maroc s'articule autour de deux objectifs
majeurs fortement liés :
· réduction de la fracture numérique
· positionnement du Maroc au niveau international dans le
domaine des NTIC Leur réalisation implique les actions
suivantes :
1.1 La généralisation des TIC :
- Garantir l'égalité des chances de tous les
citoyens dans l'accès à l'information et au savoir et leur
large diffusion afin d'assurer le développement rapide et
équilibré de notre société ainsi que la
cohésion sociale.
- Elargir les communications en milieu rural, pour appuyer la
politique de désenclavement du monde rural.
- Généraliser l'apprentissage des TIC à
l'Ecole et dans la formation; afin d'améliorer l'efficacité du
système d'éducation et de formation, et de former des citoyens
aptes à s'insérer dans la société de l'information
et du savoir.
1.2 L'Accélération de la
libéralisation et de la concurrence :
- Promouvoir une concurrence effective et dynamique dans
le secteur, afin d'assurer la fourniture de services de qualité,
compétitifs, diversifiés et adaptés aux besoins des
utilisateurs et du marché.
- Promouvoir la coopération et le partenariat entre les
secteurs public et privé, en vue de mobiliser tous les moyens pour
assurer le développement rapide et accéléré des
technologies de l'information.
2. Les actions de la stratégie e-Maroc :
Cette stratégie est fondée sur le
développement des usages des NTIC et détaille un ensemble
d'actions et mesures à travers 5 grands chantiers fondamentaux :
- Gouvernance, Administration et Collectivités locales
- Economie et Entreprise.
- Commerce Electronique.
- Education, Formation, Recherche et Culture.
- Société et Généralisation des
NTIC.
Schéma récapitulatif des principaux axes de la
stratégie e-Maroc
Dans le domaine du Commerce électronique, cette
stratégie comprend particulièrement les actions
suivantes :
1- Impulser la diffusion et l'intégration des NTIC
auprès de l'ensemble des entreprises et du tissu économique et
plus particulièrement les PME
2- Promouvoir et encourager les entreprises innovantes
liées à la nouvelle économie
3- Instaurer un cadre de promotion du commerce
électronique
4- Impulser son développement
5- Activer l'adoption et la promulgation des textes
spécifiques instaurant un cadre règlementaire de promotion et
de développement du commerce électronique :
- les textes sur les messages de données
- la signature électronique
- la protection des données nominatives-
- la protection de la propriété
intellectuelle.
6- Créer un organisme national de certification pour la
fourniture et l'authentification de la signature électronique.
7- Créer, au moins, une place de marché (B2B) pour
l'achat et la fourniture de biens et services par le recours au commerce
électronique.
Dès son élaboration, et depuis son lancement
en janvier 2005, la stratégie nationale e-Maroc a pu
bénéficier du consensus des différents acteurs intervenant
dans le secteur des NTIC (départements gouvernementaux, comités
en place, secteur privé et sociétés civiles). Cette
stratégie repose sur une volonté politique et une
détermination de mener une action et un effort continus à long
terme pour se hisser aux exigences de la société de
l'information. Ce qui lui a permis de devenir un modèle de
référence comme en a témoigné la tenue au Maroc de
la plus haute conférence mondiale sur les
télécommunications. C'est grâce à cette
stratégie que le Maroc a pu faire des avancés significatives dans
le domaine des NTIC notamment en ce qui concerne l'introduction de ces
technologies dans l'économie et la société marocain
B - infrastructure du e-commerce au Maroc :
1. Les nouvelles technologies d'information et de
communication NTIC
Les NTIC jouent un rôle important dans le
développement et la croissance économique et ont un impact direct
sur la promotion et l'épanouissement des domaines sociales, culturels et
économiques.
A ce titre, la révolution numérique se
présente aujourd'hui comme véritable opportunité pour les
pays en développement vu qu'elle leur offre des perspectives sans
précédent de croissance économique et de
développement.
En revanche, rester à la traîne de l'innovation
technologique revient à s'exclure des réseaux économiques
de demain. Conscient des chances de développement qu'offrent les NTIC,
le Maroc a décidé de ces nouvelles technologies un instrument de
compétitivité de l'économie nationale à travers la
sensibilisation et la promotion de l'utilisation des technologies de
l'information.
Aucun effort n'est épargné pour entrer de
plain-pied dans le domaine des NTIC.
Ces efforts ont donné leurs fruits comme le montre les
derniers tableaux de bord publiés le 31 Mars 2010 par L' ANRT (Agence
nationale de réglementation des
télécommunications) :
1.1 Marché de la téléphonie
mobile :
- le nombre d'abonnés est de 27 045 951 au 31 Mars
contre 25 310 761 en 2009
- Le taux de pénétration a évolué
pour atteindre 85,82% à fin mars 2010 contre
81,18% au 31 décembre 2009.
- l'opérateur historique IAM détient la plus grande
part du parc mobile avec 57,60 %
du marché et 37,63 % pour son concurrent Medi Telecom,
alors que Wana Corporate ne détient que 4,77%.
- le suréquipement en téléphonie mobile est
confirmé depuis 2007 puisque environ 64 % des personnes disposent de
plusieurs téléphones mobiles.
1.2 Marché d'Internet :
Rappel des différents types d'accès
à Internet :
Les principales offres Internet sur le marché marocain
sont les accès Dial Up avec et sans abonnement et les accès
`Forfaits', les accès via `Liaisons Louées Internet' et les
accès `ADSL'.
- L'Accès Internet Dial Up classique : permet à
tout utilisateur possédant une ligne téléphonique et un
ordinateur avec modem de se connecter à Internet en contractant au
préalable un abonnement mensuel auprès d'un Fournisseur de
Services Internet. Cette offre permet à l'abonné d'accéder
à Internet selon ses besoins ponctuels et de payer le temps de connexion
selon le tarif téléphonique en vigueur.
- L'Accès Internet Dial Up sans abonnement : permet
à tout utilisateur possédant une ligne téléphonique
et un ordinateur avec modem de se connecter à Internet sans aucun
engagement contractuel ni frais d'abonnement récurrents. Cette offre
permet à l'abonné d'accéder à Internet selon ses
besoins ponctuels et de payer uniquement le temps de connexion selon un tarif
spécial Internet.
- Les offres forfaits : comprennent le paiement d'un montant
fixe mensuel qui
comprend ''Abonnement Internet et Communications''. Selon le
Fournisseur de Services Internet, les volumes horaires inclus dans les forfaits
sont différents. Cette offre permet aux abonnés de
contrôler leurs consommations.
- La technique d'accès haut débit via ADSL:
permet à l'utilisateur final de se
connecter à des débits importants (128, 153, 256,
512, 1024 kbit/s, 2, 4, 8 et 20 Mbit/s), sans se soucier ni du temps de
connexion ni du volume de données échangées. Cependant, le
débit souscrit n'est pas garanti et reste un débit maximum
possible
- L'offre d'accès Internet via LL : est une offre
d'accès Internet avec un débit
fixe selon différents paliers n*64kbit/s.
- L'offre d'accès Internet 3G : permet à
l'utilisateur de se connecter à Internet sans raccordement filaire
à travers les réseaux 3G.
Etat du marché global à fin mars
2010:
- trois opérateurs sont actuellement présents sur
ce segment :
L'opérateur historique IAM, Méditel et Wana.
- le parc total Internet est 1 362 017 abonnés
contre 57 453 seulement en 2008. soit une augmentation de 63,22 % par
rapport à Mars 2009.
- le taux de pénétration Internet reste faible et
ne dépasse pas 4 % contre 2,46 % en 2008.
- en terme de part de marché, IAM détient 53,80%
du parc Internet suivi de Wana avec 31,36 % et de Méditel avec 14,64
%.
Tous ces chiffres soulignent le dynamisme marocain en
matière des NTIC. Selon le dernier rapport du FEM(Le Forum
économique mondial), publié le septembre 2009, le Maroc a
enregistré un certain niveau de progrès en matière des
NTIC qui ont permis d'octroyer des possibilités meilleures aux citoyens,
de promouvoir leurs affaires et d'améliorer leurs conditions de vie.
Bien que le Maroc se positionne au 86ème rang parmi 134 pays, ce
rapport qui évalue les progrès des pays en matière
d'accès et d'utilisation de ces technologies, souligne le bon
positionnement du Maroc en terme d'exportation de haute technologie
(34ème) et son bon positionnement au niveau régional devant
d'autre pays comme l'Algérie(108) , la Libye(101) et la Syrie(94).
Le Maroc a fait des avancées importantes et significatives
dans le domaine des NTIC, ce qui ne peut être que bénéfique
à l'évolution du e-commerce au Maroc.
Bien que ces NTIC constituent la charpente rigide du e-commerce,
il est toutefois nécessaire que cette nouvelle `'économie des
réseaux `' soit réglementée à l'aide d'un
dispositif juridique susceptible de garantir la protection des droits du
consommateur marocain et lui permettre d'acheter en ligne en toute
sécurité.
2- réglementation et dispositif juridique :
Le e-commerce en tant que nouvelle pratique prometteuse de
croissance économique, continue à attirer les entreprises, les
administrations et les consommateurs. Mais il set évident que toute
activité, surtout celle faisant intervenir plusieurs parties, doit
être réglementée par des textes juridiques arrêtant
la manière d'exercer l'activité, les droits et les obligations de
chacun des intervenants. D'où la nécessité de mettre en
place un dispositif juridique susceptible de régir les opérations
commerciales afférentes à ce nouveau mode de commerce. Une
nécessité qui s'avère encore plus forte vu l'aspect
virtuel du commerce électronique et sa particularité en tant que
nouvelle pratique non prévue dans le domaine juridique.
C'est dans ce sens que des nouvelles lois ont été
adoptées récemment au Maroc afin de créer un environnement
législatif propice à l'évolution du commerce
numérique et assurer un climat de confiance numérique entre les
différents intervenants.
2.1 Environnement réglementaire
général :
L'élaboration des lois marocaines relatives au commerce
électronique est bâtie sur les références
suivantes :
- les lois types de la CNUDCI (la Commission des Nations Unies
pour le droit commercial international) sur l'e-commerce et sur la signature
électronique.
- la directive Européenne n° 1999/93 CE du
parlement Européen portant sur
un cadre communautaire pour les signatures
électroniques et l'e-commerce.
2.1.1.Les Principales lois du e-commerce au
Maroc :
La loi n° 53-05 relative à
l'échange électronique des données juridiques :
Un mois après la permission pour le paiement par Internet
au Maroc en Octobre 2007, il y a eu adoption du Dahir n°1-07-129 portant
promulgation de la loi n° 53-05 relative à l'échange
électronique des données juridiques. Les principaux apports de
cette loi sont :
- L'équivalence entre les documents établis sur
papier et sur support électronique.
- Reconnaissance des moyens de preuve sous forme
électronique : l'écrit électronique est admis en
preuve au même titre que l'écrit sur support papier, à la
double condition de pouvoir identifier la personne dont il émane et que
son intégrité soit assurée lors de son élaboration
et sa conservation.
- Définition légale de la signature
électronique et l'équivalence entre elle et la signature
manuscrite.
- Fixer le cadre juridique applicable aux opérations
effectuées par les prestataires des services de certification
électronique ainsi que les règles à respecter par ces
derniers.
La loi 09-08 relative à la protection des données
personnelles :
Toujours dans le cadre de renforcer son dispositif juridique
relatif au commerce électronique, et en vue de se conformer aux
standards internationaux dans le domaine de la confiance numérique, le
Maroc s'est doté récemment de la loi 09-08
Relative à la protection des personnes physiques contre le
traitement abusif de leurs données à caractère personnel.
La règle d'or prévue par cette loi est la nécessité
du consentement préalable. Autrement dit, le traitement des
données à caractère personnel ne peut être
effectué que si la personne concernée a donné son
consentement formel. Outre le consentement, la nouvelle loi accorde et garantie
à chaque personne le droit d'accéder aux bases contenant leurs
données personnelles, de s'opposer à certains traitements, de
demander la rectification des données erronées ou la suppression
des données périmées. Par ailleurs, il faut souligner
qu'avec l'adoption de la loi 09-08, le Maroc se place parmi les premiers pays
arabes et africains disposant d'un système de protection aussi complet,
et se positionne parmi les destinations sûres du point de vue de la
circulation des données personnelles.
Certes, l'utilisation des NTIC ne peut être que
bénéfique aux activités économiques, toutefois
cette utilisation n'est pas exempte de risques. Aujourd'hui Internet est devenu
synonyme de bonnes affaires, mais c'est aussi un réseau
planétaire qui échappe à toute souveraineté comme
en témoigne la cybercriminalité devenue de plus en plus accrue et
menaçante à travers le monde.
La solution juridique doit donc constituer un préalable
fondamental à l'utilisation des moyens électroniques notamment
dans le domaine du e-commerce classiquement appelé « commerce
entre absents ! ».
Le Maroc est aujourd'hui plus conscient des risques du
cyberespace. Il est convaincu que la promotion du e-commerce ne se limite pas
au développement d'infrastructure technologiques, mais aussi tributaire
d'un dispositif juridique solide susceptible de créer un environnement
favorable pour que le commerce électronique puisse évoluer dans
un contexte sécurisé aussi bien pour l'administration et les
entreprises, que pour le consommateur. C'est dans cette logique que le
législateur marocain s'est doté récemment des lois 53-05
et 09-08 précitées. Mais ces deux lois sont elles suffisantes,
à elles seules, pour combler Le vide juridique en matière du
e-commerce, assurer la confiance numérique et lutter contre la
cybercriminalité ?
3- secteur bancaire et cartes de crédit :
3.1 Evolution du système bancaire marocain
Depuis les années 90, le Maroc s'est lancé dans
des réformes visant la mise en place d'un système bancaire
moderne, libéral, et fiable.
Deux étapes importantes de ces réformes sont
à distinguer :
La première étape : à partir
de juillet 1993
L'objectif fondamental de cette réforme était de
libéraliser le système bancaire marocain et d'introduire une
concurrence égale entre les différents établissements
à partir de trois orientations :
· La refonte et l'uniformisation du cadre législatif
régissant l'activité du secteur bancaire (renforcement du pouvoir
da la banque centrale ; instauration des mécanismes de protection
de la clientèle...)
· Une plus grande participation des différents
acteurs économiques dans la prise de décisions des mesures
relatives à la monnaie et au financement
· Renforcement de la réglementation prudentielle pour
protéger les emprunteurs et les déposants.
La deuxième étape : vers la fin 2005
et début 2006
Le secteur bancaire marocain a connu un large mouvement de
restructuration, (mouvement de concentration, alliances, ouverture de capital)
dans les années 2000. De nombreuses banques étrangères ont
pris des participations dans le capital des banques marocaines.
Cette nouvelle réforme est alors venue pour accompagner
l'ouverture au monde extérieur et se mettre au niveau des standards
internationaux et surtout aux principes du comité de Bâle. Cela
à travers :
· Le renforcement de l'autonomie de Bank Al Maghrib et de
ses pouvoirs en matière de contrôle et de supervision.
· Refonte des attributions des différentes instances
instituées par la loi bancaire en vue d'améliorer le
système de supervision du secteur.
· Elargissement du rôle des commissaires aux
comptes.
· Institution d'une collaboration entre les
autorités de contrôle du secteur financier.
3.2 Rôle des banques marocaines dans le
commerce électronique
Le secteur bancaire constitue un pilier majeur de
l'économie. C'est un élément crucial pour toute
activité économique, notamment l'e-commerce. En effet le secteur
bancaire est au coeur des transactions électroniques. D'ailleurs,
l'expérience marocaine dans le domaine du e-commerce a pu commencer
grâce à quatre banques (BCP ; BMCI ; CDM et
SGMB), qui ont été derrière la création de la
première plateforme e-commerce au maroc. Aujourd'hui les banques
marocaines continuent leur participation à l'évolution du
commerce électronique au Maroc.
3.2.1 E-banking :
Conscientes de l'importance des NTIC comme
accélérateur de la modernisation et de rentabilité, les
banques marocaines ont placé le développement des NTIC et
l'amélioration des services en fonctions de l'évolution
technologique, au centre de leurs préoccupations.
Accéder à son compte par un simple clic est
aujourd'hui possible au Maroc. Cela dit, la situation change d'une banque
à l'autre. Si des établissements limitent leur offre seulement
à des services de consultations par net ; d'autres sont bien plus
avancées en matière du e-banking(banque par Internet) et
proposent des services plus modernes tels que les virements ou les
opérations boursières par net.
A titre d'exemple, BMCE et CDM sont toujours dans la
configuration de consultation de comptes. Leurs portails BMCE net et CDM net ne
permettent que de visualiser les comptes, d'accéder à
l'historique, d'avoir un aperçu sur les prêts contractés,
mais sans possibilité de passer un ordre. Sur BMCE net on trouve
également la possibilité de consulter les opérations
effectuées par carte bancaire et de demander un chéquier.
En revanche les portails de la BP et d'Attijariwafa banque
restent les plus performants et les plus riches en fonctionnalités. En
plus des services cités précédemment, ces portails
d'effectuer des virements en ligne, de faire des oppositions sur carte, et
d'accéder à tous les produits bancaires et les contrats de client
notamment les contrats d'assurance-vie et d'épargne retraite. Ces
portails offrent également une plateforme boursière avec
accès au carnet d'ordre et aux OPCVM commercialisés par les deux
banques.
3.2.2 Emission des cartes de
crédit :
Les cartes de crédits constituent le moyen de paiement
électronique le plus utilisé ; et l'offre de ces cartes par
les banques marocaine a tendance à augmenter. Selon les derniers
chiffres publiés par le CMI (centre monétique interbancaire), au
titre du premier trimestre 2010, les cartes émises par les banques
marocaines ont atteint 6,34 millions de cartes dont 4.95 millions dont 4.95
millions de cartes de paiement sous les labels Visa, MasterCard, et cmi ;
Soit + 6.3% par rapport à l'encours au 31 décembre 2009 de cette
catégorie de cartes. Les cartes marocaines ont totalisé 34.8
millions d'opérations -retrait et paiement-, au Maroc, pour un montant
global de 28.2 milliards de DH. Cependant l'utilisation des cartes bancaire
pour le règlement des achats ne représente qu'environ 7% de
l'ensemble des opérations monétique.
C- Les principales réalisations du Maroc dans le
domaine du e-commerce :
Même s'il est encore à ses débuts, et
souffre de décalage par rapport à la situation dans d'autres pays
développés, le e-commerce au Maroc semble aujourd'hui être
sur la bonne voie. Ce secteur est promis à un avenir encore meilleur
grâce aux efforts consentis par les différents acteurs du
e-commerce au Maroc. Ces efforts ont donné naissance à une
panoplie de projets e-commerce dont certains sont déjà sur le
chemin du succès et d'autres viennent d'être inaugurés. Les
réalisations dans ce domaine se poursuivent et font preuve d'un
dynamisme remarquable et d'une volonté réelle. Dans ce qui suit
nous allons faire le point sur les principales réalisations en
matière du commerce digital à travers l'étude des deux
points suivants :
· Les projets pionniers du e-commerce (institutions et sites
marchands)
· Evolution en termes de chiffre d'affaire
1- Les projets pionniers e-commerce :
De jour en jour, et à un rythme encourageant, on note la
mise en ligne d'un nombre croissant de sites e-commerce au Maroc. Actuellement
la toile marocaine offre plus d'une centaine de sites marchands
référencés par la plateforme Maroc
Télécommerce et proposant une panoplie de
produits et de services. Ces projets e-commerce couvrent des domaines
multiples. On distingue :
L'e-tourisme
L'e-gov (gouvernement / administration électronique)
L'e-shopping
L'e-service
L'e-paiement des factures.
1-1 Le e-tourisme :
Le tourisme marocain a été l'un des premiers
secteurs à ouvrir ses portes au commerce électronique ;
notamment dans les domaines de l'artisanat et des voyages.
e-artisanat : plusieurs sites ont été
crée pour exposer et vendre les produits artisanaux locaux : tapis,
poteries, argenteries, épices, bois et tant d'autres objets qui
illuminent ces sites. Les catalogues des articles vendus sur ces sites sont
souvent accompagnés d'une partie culturelle ; une fiche technique
et historique est jointe à chaque article dans l'objectif de faire
connaître la richesse de l'artisanat marocaine, et de promouvoir le
savoir-faire de la main d'oeuvre marocaine à travers le monde.
Exemples :
www.caftan-enligne.com
www.armanuel.net
www.maroc-produit.com
1.2 Le e-shopping :
Faire le shopping en ligne est devenue aujourd'hui, une
réalité au Maroc. Désormais on peut faire des achats sans
se déplacer, sans stress, ni chariot à pousser. Ce luxe est
depuis quelques années possible grâce à des boutiques et
des supermarchés en ligne, qui offrent au consommateur marocain des
plaisirs des yeux et de la bouche.
Tout se passe confortablement ; et seulement en quelques
clics, Internet vous dévoile une variété d'objets sans
commune mesure : produits alimentaires, vestimentaires, meubles,
médicaments...etc.
On peut facilement composer sa liste de course en surfant de
rayon en rayon, visualiser les produits offerts et également demander
une livraison à domicile. Pour le paiement, le consommateur peut
régler le montant de ses achats soit en ligne par carte bancaire, en
espèces ou chèque à la livraison.
De nombreux consommateurs on déjà recours aux
services des espaces de ventes virtuels, ils ne cessent d'exprimer leur
satisfaction et leur appréciation des avantages suivants qu'offre cette
technologie :
· Un plus grand choix de produits destinés à
satisfaire tous les besoins avec possibilité de comparer les prix en un
seul clic.
· Des promotions attirantes toute l'année
· Possibilité de commander sans crainte et un service
client disponible 7j/7
· Gain de temps et d'effort
· Service de livraison à domicile
· Possibilité d'acheter dans des boutiques
situées à des kilomètres de chez soi.
Exemples des sites e-shopping :
www.mapara.ma :vente de
produits pharmaceutiques)
www.epicerie.ma : premier
supermarché en ligne au Maroc )
www.Iloveme.ma
:lingerie,cosmétique, accessoires..)
www.fleuritel.com : bouquets
floraux )
www.livremoi.ma :vente des
livres)
www.microchoix.ma : vente
des produits informatiques et high-tech
1.3 Le e-gov :
Poursuivant sa politique de modernisation et
son engagement de se rendre plus proche et plus accessible pour le citoyen,
l'administration marocaine se lance aussi en ligne. De nombreux sites
de ministères et organismes publics permettent aujourd'hui
au citoyen marocain d'accéder à des informations et d'accomplir
certaines formalités administratives sans avoir besoin à se
déplacer.
Sur le site de la primature, par exemple, il y a une foule
d'informations et un répertoire des adresses -et des liens - des
différents départements ainsi qu'une présentation des
institutions du pays. On peut même écrire au Premier ministre.
L'administration numérique est bien devenue une réalité
grâce à des sites qui commencent à changer la vie des
citoyens marocains. Le gouvernement considère l'e-administration comme
principale locomotive pour la modernisation du secteur public,et milite
à travers le stratégie national e-gouvernement à
réussir ce défi technologique et atteindre les objectifs
suivants :
· Le développement des systèmes
d'information pour accroître la productivité et les performances
de l'administration.
· Le renforcement de la communication intra et inter
administrations pour optimiser les circuits administratifs et les processus de
prise de décision.
· L'amélioration des services rendus aux citoyens
et aux entreprises : qualité, proximité, accessibilité,
simplicité et coût.
· Le renforcement de l'intégrité et de la
transparence dans les relations avec les usagers.
Principales réalisations :
Services douaniers : Système BADR
Services sociaux : CNSS (Système DAMANCOM)
Service propriété industriel et commercial :
e-OMPIC
Service dépenses publiques : Portail TGR
Portail de l'entreprise (www.entreprise.ma)
Service impôts : simpl-TVA (télé
déclaration & télépaiement)
1.4 Les e-services :
En vue de faciliter la vie à leurs clients, des grands
entreprises marocaines continuent à investir dans les NTIC et lancent le
paiement des factures par internet. Ce service set ouvert à tous les
clients porteurs de cartes bancaires et leur permet de bénéficier
des avantages suivants :
- Service gratuit et accessible 24h/24.
- Gain de temps appréciable pour le client qui ne se
déplace pas pour faire le règlement de ses factures.
- Opération enregistrée en temps réel,le
client recevant immédiatement par e-mail la confirmation de son
paiement.
D'après le CMI, 34 000 factures ont été
payées en ligne en 2009 pour un montant de 16 millions de dirhams. Bien
qu'ils ne sont opérationnels qu'en 2009, les sites marchands qui
proposent le paiement des factures en ligne ont enregistré de belles
performances pour leurs débuts. Parmi les plus actifs :
2. Liste des principaux sites marchands au
Maroc
********** Plantes / Artisanat **********
http://www.floweronline.ma
: Comme son nom l'indique...
http://www.lesplantes.ma
: vente en ligne de plantes dépolluantes
http://www.armanuel.net
: offre une production artisanale issue directement de la culture
Marocaine.
http://www.diarargan.net
: boutique en ligne de l'une des premières entreprises
spécialisées dans la fabrication de l'huile d'Argan.
http://www.amanasweet.com:
Site de créateurs marocains
contemporains.
********** High-Tech / Electroménager
**********
http://www.madiscount.com
: spécialisé dans les produits informatiques.
http://www.marocventes.com
: vente de consommables informatiques, logiciels, téléviseurs,
vidéos.
http://www.microchoix.ma
: vente de produits informatiques et high-tech.
http://www.cramer.ma
: magasin en ligne du spécialiste de électroménager
Cramer.
http://www.ramzo.ma
: Hi Tech, électroménager, Mode et
beauté...etc.
********** Divers -
Généralistes **********
http://www.alcsmaroc.ma
: dons en ligne pour l'Association de Lutte Contre le Sida (ALCS
Maroc)
http://www.fesfestival.com
: réserver en ligne sa place pour le Festival des musiques
sacrées.
http://www.europcar.ma
: régler en ligne la location d'un véhicule avec
Europcar.
http://www.aujourdhui.ma
: s'abonner en ligne à l'édition électronique du
journal.
http://www.planet-vente.com
: vente en ligne d'éléments de décoration
http://www.citymall.ma:
produits de parapharmacie
********** Services publics
**********
http://www.iam.ma
: payer en ligne ses factures Maroc Telecom.
http://www.lydec.ma
: payer en ligne ses factures de la Lyonnaise des Eaux de
Casablanca.
http://www.tgr.gov.ma
: Trésorerie Générale du Royaume. Permet de régler
ses impositions.
http://www.directinfo.ma
: site de e-payement des services de l'Office Marocain de la
Propriété Industrielle et Commerciale
http://www.damancom.ma
: télé déclaration et le télé-paiement des
cotisations sociales de la CNSS
http://www.tax.gov.ma
: télé déclaration et payement des taxes/impots en
ligne
********** Shopping **********
http://www.ramzo.ma
: magasin en ligne pour produits Culturels, Informatique et
Prêt-à-porter.
http://www.livremoi.ma
: des milliers de livres accessibles avec sa carte bancaire
marocaine.
http://www.floweronline.ma
: commander des fleurs en ligne les faire livrer sans quitter son ordinateur,
sur Casablanca et Rabat.
http://www.auderby.ma
: boutique en ligne de la marque de chaussures Au Derby.
http://www.dekodekal.com
: achat en ligne de stickers et adhésifs de
décoration.
http://www.iloveme.ma
: prêt à porter pour femmes.
http://www.tangerois.ma
: électroménager, image, son et multimédia.
http://www.shoes.ma:en
ligne sur FB uniquement pour l'instant
********** Voyages
**********
http://www.safarclick.com
: réservation de séjours, billets et voyages.
http://www.utess.com
: service réceptifs, voyages d'affaire et voyages de
détente.
http://www.harmony-collection.com
: séjours touristiques au Maroc.
http://www.airarabia.com
: Air Arabia.
http://www.royalairmaroc.com
: RAM.
http://www.jet4you.com
: Jet4You.
http://www.atlasvoyages.com
: Atlas Voyages.
http://www.elsahariano.com:
Agence de voyages basée à
Laâyoune
********** Hors catégories
**********
Quelques sites où le payement ne se fait pas
par carte bancaire, mais soit à la livraison soit par
virement.
http://www.mapara.ma
: Parapharmacie en ligne.
http://www.alamode.ma
: Gadgets, Prêt-à-porter et Accessoires de mode.
http://www.digitalmall.ma
: Vente de produits informatiques, high-tech.
http://www.epicerie.ma
: Supermarché en ligne (région de Casablanca)
http://www.lescourses.ma
: Supermarché en ligne (région de Casablanca)
http://www.quelmenu.com
: Restauration en ligne (Casablanca & Rabat)
http://www.omarche.ma:
Supermarché en ligne
http://www.lessoldes.ma:
Shopping généraliste
http://www.medisana.ma:
Santé, soins du corps et bien être.
3 - les principaux organismes et institutions mis au
service du e-commerce:
- Le CMI : le centre monétique
interbancaire est un opérateur de place incontournable qui joue un
double rôle dans le domaine du e-commerce. D'abord, il est un
acquéreur des e-Marchands: il signe les contrats d'adhésion au
e-Paiement avec eux, ce qui leur permet de recevoir des règlements par
cartes Visa, Mastercard en contrepartie d'achat de biens ou de services par
leurs clients « internautes ». Son deuxième rôle
consiste à la gestion des transactions électronique. À ce
titre, il traite le routage des demandes d'autorisations vers les
émetteurs marocains ou étrangers et la compensation des
transactions confirmées avec ces mêmes acteurs. Il adresse les
règlements aux comptes bancaires des e-Marchands et transmet à
ces derniers des relevés monétiques quotidiens par email.
- Maroc Télécommerce :
Créée en 2001 à l'initiative de grandes banques, Maroc
Télécommerce se spécialise dans le commerce
électronique. Sa mission : mettre à la disposition des
entreprises une infrastructure technologique sécurisée leur
permettant de vendre leurs produits et services sur Internet aussi bien au
Maroc que dans d'autres pays. De plus, en partenariat avec de grandes banques
de la place, Maroc Télécommerce propose aux entreprises, ainsi
qu'à leurs clients acheteurs, des solutions de paiement en ligne selon
des procédés standard. Maroc Télécommerce offre
différentes prestations : création et exploitation de sites
marchands, intégration de sites existants, administration de l'espace
commercial, identification et certification, gestion des transactions, gestion
des paiements, services marketing.
- CNDP : la commission nationale de
contrôle de la protection des données à caractère
personnel est une nouvelle entité dont l'existence légale
émane de l'article 27 de la loi
09-08 relative à la protection des personnes. Cette
instance rattachée au premier ministre a pour vocation de veiller au
respect des dispositions de cette nouvelle loi et recevoir les plaintes des
personnes concernées par la protection de leurs données
personnelles
La CNDP dispose quasiment d'un pouvoir d'investigation et de
contrôle pour traquer les infractions liées à la loi
09-08.
- AMECSEL (l'Association Marocaine pour le
e-commerce et les services en ligne) : Fondée en
2009, l'Association Marocaine pour le E-Commerce et les Services en Ligne est
La première association entièrement dédiée au
commerce électronique et services en ligne au Maroc. Elle s'engage
à protéger les intérêts des cyber-consommateurs
marocains, et rassemble un ensemble d'entreprises dont l'intérêt
est de réguler le secteur pour un développement sain et durable
des services en ligne.
4- Evolution en termes de chiffre d'affaire :
Ces dernières années, le commerce
électronique a pris un élan considérable au Maroc. La
tendance haussière du marché est manifestée au niveau des
100 sites opérationnels qui ont pu, malgré leur jeune âge
et leur nombre encore limité, enregistrer un chiffre d'affaires
très encourageant.
4.1 Les premiers chiffres d'affaires
réalisés entre 2007-2008:
De puis l'arrivée du e-commerce au Maroc, les transactions
afférentes à ce nouveau mode de commerce ne cessent
d'évoluer dans un sens ascendant, drainant ainsi des chiffres de plus en
plus important. Mais le début de cette nouvelle pratique a
été marqué par des réalisations modestes en terme
de chiffre d'affaires. Selon les statistiques, en 2007, l'ensemble des
transactions en ligne n'a pas pu dépasser 1,9 millions de DH. Ce volume,
certes ridicule pour l'heure, a été généré
par 635 transactions seulement.
En 2008, le nombre de transactions payées par carte
bancaire a été au-delà de 9000 opérations ;
ainsi le chiffre d'affaire a monté en cette année à
quelques 35 MDH. Par activité, c'est le e-tourisme qui est en
tête, le panier moyen tous secteurs confondus est de 1500 DH. On remarque
toutefois un écart du panier moyen par type de service, soit un panier
de 2500 DH pour les sites de voyage contre 900 seulement pour les sites de
shopping et de paiement des factures.
4.2 Le chiffre d'affaires à partir de
2009 :
Durant ses deux premières années au Maroc, le
e-commerce a enregistré des chiffres d'affaires timides. Mais
l'année 2009 va devenir une année de virage pour le
développement du marché marocain de l'e-commece. Le premier
trimestre de 2009 a été marqué par le lancement de projets
majeurs. Le premier, piloté par Maroc Telecom, permet aux clients de
payer leurs factures en ligne. Le deuxième projet a été
lancé par la filiale des lyonnaises des eaux au Maroc
« lydec » qui a permis aussi a ses clients de régler
leurs factures d'eau et d'électricité en ligne. Un projet
similaire a été également lancé par
l'administration de la Trésorerie Générale du Royaume
(TGR) qui permet aux contribuables de régler leurs taxes en ligne.
Ces trois projets ont eu un effet très positif sur le
volume des transactions en ligne. Ainsi, le chiffre d'affaire a plus que
triplé de 2008 à 2009. Il a bondit de 35 MDH à 107MDH
nourrissant ainsi des espoirs de croissance élevés.
Ces espoirs encore plus confirmés au cours du semestre
2010 car selon les derniers
chiffres publiés, le commerce en ligne a achevé ce
premier semestre sur d'excellents
indicateurs. 116 000 achats et paiements électroniques par
carte bancaire ont été enregistrés durant ce semestre au
lieu de 17 000 au premier semestre 2009, soit une progression de 582%. De
même, le montant global des transactions s'est apprécié de
332%, à 121 MDH.
Ces deux chiffres dépassent de loin ceux de toute
l'année 2009(78 000 transactions portant sur 107 MDH avaient
été enregistrées en 2009).
Ces chiffres en attestent largement sur le
développement du e-commerce au Maroc. Par ailleurs, selon les
professionnels, ces derniers chiffres publiés sont candidats à la
hausse vu que plusieurs projets de ventes en ligne sont prévus
d'être opérationnels au cours de l'année 2010 dans
plusieurs secteurs d'activité. D'ici à la fin de l'année,
Maroc Télécommerce table sur un chiffre d'affaires estimé
à 280 MDH, en hausse de 160% par rapport à l'année
précédente. Cependant cette courbe ascendante ne peut être
conservée qu'en procédant à remédier aux
différents obstacles qui entravent encore l'essor du e-commerce au
Maroc.
Deuxième partie :
Quel avenir de l'e-commerce au Maroc ?
Freins, pistes de développement et
perspectives.
.
Chapitre 1 :
les freins au développement du commerce en
ligne
Comme vu dans la première partie, le Maroc dispose
aujourd'hui d'une infrastructure considérable lui permettant d'aller
loin dans le domaine de l'économie numérique. Les premiers
résultats réalisés dans ce domaine sont encourageant et
laissent croire à un avenir meilleur. Néanmoins, un certain
nombre de freins persistent encore et empêche un vrai décollage du
e-commerce dans notre pays. Le premier chapitre de cette partie est
consacré à une récente enquête
réalisée en 2010 par L'ANRT(agence nationale de
réglementation des télécommunications )qui nous permettra
de déceler, puis d'analyser les différents freins qui entravent
l'évolution du e-commerce au Maroc.
A - Enquête :
1- Échantillonnage :
La population cible de l'enquête « Particuliers
» est constituée des personnes âgées de 12 ans et plus
vivant en milieu urbain ou rural électrifié (96% en 2009 ).
L'échantillon a été fixé à 1300
répondants (850 urbains et 450 ruraux), ce qui correspond à une
marge d'erreur de +/- 2,5%.
Concernant l'échantillon
« Entreprises », Les caractéristiques des
entreprises cibles sont les suivantes :
· Entreprises établies au Maroc
· Ayant un effectif supérieur ou égal à
4 personnes
L'échantillon est constitué de 500 entreprises (la
moitié ayant un effectif compris entre 4 à 19 employés et
l'autre moitié ayant 20 employés ou plus), ce qui correspond
à une marge d'erreur de +/- 4,4 %.
2. Méthodologie de l'enquête :
Pour les particuliers, Les questionnaires ont été
administrés en face à face, en français ou en arabe
dialectal (selon le profil linguistique du répondant) durant la
période
comprise entre le 22 février et le 9 mars 2010.Pour les
entreprises, Le questionnaire a été déroulé par
téléphone en français ou en arabe dialectal (selon le
profil linguistique du répondant) durant la période comprise
entre le 22 février et le 9 mars 2010.
3. Structure de l'enquête :
Cette enquête couvre plusieurs questions qu'on peut classer
sous les rubriques suivantes :
· Connectivité à Internet.
· Expériences de l'enquêté avec le
commerce électronique.
· Perspectives futures du comportement de
l'enquêté vis-à-vis du commerce électronique.
· Obstacles au développement du commerce
électronique au Maroc
4. Analyse et discussion des résultats de
l'enquête :
4.1 Equipement informatique:
L'enquête a montré que 32% des ménages
seulement sont équipés en ordinateur personnel. 45% des
ordinateurs des particuliers sont des portables, contre 30% en 2008.
Pour les entreprises, Le nombre d'ordinateurs par employé
est de 0,6 ordinateur par employé. Le secteur technologique reste
naturellement le mieux équipé (0,85 ordinateur par
employé). Le parc d'ordinateurs est toujours majoritairement
composé de fixes à hauteur de 80% (contre 85% en 2008), ce qui
montre un léger équipement en ordinateurs portables dans nos
entreprises.
4.2. Accès à Internet :
Pour la connexion à Internet, 20% des ménages ont
accès à Internet à domicile. Alors que 34% des individus
ont accès à Internet hors domicile. Le principal lieu
d'accès à Internet hors domicile est le cybercafé (69%),
suivi du lieu de travail (19%). La navigation sur Internet sur le
téléphone mobile reste rare (<2%).
Les principaux freins à l'équipement Internet
sont : Le non équipement en ordinateur (cité comme frein
par 50% des enquêtés), et le facteur prix (49%). Viennent ensuite
le manque de formation ou l'analphabétisme (27%), et la crainte
qu'Internet détourne les enfants de leurs études (10%).
Pour les entreprises, La quasi-totalité des entreprises
interrogées (93%) sont
connectées à Internet en 2009. Le mode de connexion
privilégié à Internet est l'ADSL (93%). Quant à la
3G, elle réalise une percée avec un taux de 28% des entreprises
équipées.
4.3 Expérience e-commerce :
Une majorité des personnes interrogées (96%) n'ont
jamais eu recours à l'achat en ligne, L'usage principal de l'Internet
par les ménages est l'utilisation du courrier électronique (57%
de citation spontanée de la part des internautes) et l'utilisation de
réseaux sociaux (48%). La recherche d'informations semble
être devenue si évidente que les gens oublient de la citer
spontanément (38%).
Un faible pourcentage des personnes enquêtées
utilise Internet comme canal complémentaire, ou facultatif, pour
l'activité commerciale traditionnelle.
Pour les entreprises, La messagerie et la recherche d'information
restent les principaux usages d'Internet dans les entreprises (respectivement
93% et 44% des entreprises connectées). Viennent ensuite les usages
pour les l'obtention de renseignements auprès des organismes publics
(16%). L'utilisation d'Internet pour le commerce en ligne reste très un
faible au niveau des entreprises aussi bien sur le plan de la vente que de
l'achat en ligne étant donné le faible taux d'utilisation
constaté. En effet et à fin 2009, seuls 5%
déclarent pratiquer l'achat en ligne et 6% la vente en ligne.
4.4 Obstacles à l'évolution du commerce
en ligne dévoilés par l'enquête :
Autant pour les entreprises que pour les particuliers, la
confiance numérique est souvent émise comme principal obstacle
(44% des entreprises et 27% des particuliers). 38% des entreprises
déclarent que leurs produits sont peu adaptés au
commerce en ligne et 31% que la clientèle n'est pas
prête à acheter en ligne.
La culture numérique semble encore absente chez les
consommateurs marocains, puisque presque 40 % des interrogés restent
attachés au mode traditionnel et considèrent que l'e-commerce
n'est d'aucun usage.
B - Analyse des principaux freins au
développement du e-commerce au Maroc :
D'après les résultats relatifs aux obstacles au
développement du commerce électronique cités dans
l'enquête, on peut définir trois types d'obstacles :
- Freins infrastructurels.
- Freins culturels et sociaux
- Freins juridiques
1- Les Freins infrastructurels :
De nos jours, et grâce à la stratégie
nationale e-Maroc, on assiste de plus en plus à l'émergence d'une
société de l'information au Maroc. Les statistiques
émanant des enquêtes de l'ANRT montrent que les marocains
s'orientent de plus en plus vers l'utilisation d'Internet et des outils de la
nouvelle technologie. On fait aujourd'hui état de l'existence d'une
véritable révolution numérique au Maroc, s'étalant
sur tous les secteurs y compris le commerce.
Mais malgré ses avancés à grands pas dans
l'introduction des NTIC, le Maroc n'est pas encore arrivé à
exploiter cette révolution numérique en faveur de
l'e-commerce.
Ainsi en analysant de près la situation, et à la
lumière des résultats de l'enquête
précédente, on peut mettre en reliefs certains freins d'ordre
infrastructurel :
1-1 Décalage entre les zones urbaines et les
zones rurales :
Le Maroc souffre d'un écart considérable entre les
zones urbaines et les zones rurales, celles-ci sont complètement
déconnectées de toutes les toiles d'information et de
communication. La population rurale qui représente une très
grande partie de l'ensemble de la population marocaine, semble donc
isolée des avantages qu'offre cette nouvelle technologie. Ce qui
implique que l'e-commerce reste pour une grande partie des consommateurs
marocains un luxe auquel ils ne peuvent pas accéder.
Envisager des mesures de liaisons s'avère donc
indispensable afin de parvenir à une véritable insertion du
réseau informatique dans toutes les régions du pays.
1-2 Coûts élevés d'accès
à Internet :
Au Maroc la demande en technologie d'information reste encore
faible vu que les prix des matériels informatiques sont hors de la
portée de la majorité des citoyens. Ajoutant à ceci les
prix exorbitants de la connexion à internet. Aujourd'hui on peut faire
le constat de l'ouverture de plusieurs cybercafés dans les
différents quartiers et villes marocaines. Mais, pour un grand nombre de
marocains le coût d'accès à Internet et les frais
d'abonnement pour ceux qui veulent s'y abonner à domicile, sont
jugés encore trop élevés. Il faut préciser à
ce niveau que le problème des coûts se pose également aux
entreprises marocaines. Rappelons que c'est le CMI et MTC qui ont
conjointement lancé la plateforme de règlement par Internet. Les
entreprises reprochent à ces deux opérateurs le prix
élevé et l'ambiguïté des procédures pour
accéder à la plate-forme nationale. En effet le CMI applique une
commission variant entre 2% et 3% de la valeur d'achat. MTC qui gère la
relation avec les sites de vente en ligne, exige pour sa part des frais
d'installation de 5000DH, un abonnement mensuel de 250DH et une commission qui
varie entre 1,75% et 2% applicable à chaque achat en ligne. Ces tarifs
sont jugés prohibitifs pour des entreprises qui viennent de
démarrer.
B. Les freins d'ordre culturel et social :
Le e-commerce dépend de plusieurs paramètres
techniques et économiques, mais il est aussi tributaire de facteurs
psychologiques et culturels. S'il y a bien un paramètre clé de la
réussite du e-commerce ça serait bien la confiance
numérique et la diffusion d'une culture numérique.
2-1 Les habitudes de consommation et la confiance
numérique :
Techniquement, bien que le Maroc dispose de toute
l'infrastructure et l'organisation nécessaire du paiement
électronique, l'e-commerce trouve encore des difficultés à
convaincre le consommateur marocain et à changer ses habitudes de
consommation.
En effet, les marocains restent méfiants à
l'égard du paiement en ligne par carte bancaire. Ils redoutent les
arnaques et rechignent à communiquer des informations personnelles via
Internet. La confiance numérique a du mal à s'installer et les
internautes marocains ont encore du mal à franchir le pas.
L'enquête a révélé que 96% des interrogés
n'ont jamais eu recours à l'achat en ligne. Ce faible recours à
l'e-commerce trouve aussi son explication dans les habitudes de consommations
des marocains. Toucher avant d'acheter reste l'aspect
privilégié des consommateurs marocains : Ils aiment se
rendre sur le lieu de vente, manipuler et négocier ce qu'ils
achètent. Les convertir au e-commerce revient donc à parier sur
le changement de toute une habitude de consommation. Ainsi semble t'il que le
consommateur marocain est un consommateur de proximité prudent qui aime
garder un contact physique avec le commerçant. Cette méfiance se
traduit ainsi naturellement en hésitation face au
phénomène du e-commerce.
2-2 L'illettrisme et l'analphabétisme
numérique :
L'analphabétisme constitue un obstacle important à
la diffusion des NTIC. Selon le rapport de la direction de
l'alphabétisation du ministère de l'éducation nationale,
le taux d'analphabétisme a atteint 32% en 2009. Ce taux alarmant touche
majoritairement le milieu rural et la population féminine en particulier
et ceci en dépit des efforts fournis.
Cette situation est de plus aggravée par
l'analphabétisme numérique. En effet, un grand nombre de marocain
sont incapables d'utiliser un outil informatique et n'ont même pas le
minimum de notions pour pouvoir se connecter à Internet ou effectuer des
transactions en ligne. La variable analphabétisme constitue donc un
sérieux obstacle pour l'activité e-commerce au maroc.
L'éradication de l'analphabétisme, notamment numérique est
donc une condition sine qua non qui aura son mot à dire sur l'avenir de
la Net économie au maroc.
C- Les freins d'ordre juridique :
La promotion du e-commerce au Maroc se heurte aussi à des
obstacles d'ordre juridique. Ces obstacles naissent de l'existence d'un
décalage entre la législation et l'évolution
technologique.
Bien que le Maroc s'est doté d'un ensemble de textes
juridiques pour assurer la confiance numérique et promouvoir le commerce
en ligne, ces textes de lois restent insuffisants et n'intègrent pas de
manière suffisante la réalité du e-commerce.
Selon certains spécialistes, la réglementation
marocaine sur l'e-commerce est de caractère restrictif et accuse un
retard en matière de la protection des consommateurs et des e-marchads
en cas de fraude. En outre la législation marocaine se
révèle loin de la neutralité technologique
recommandée par les normes internationales (OMC et CNDCI). Alors que la
législation internationale indique que les parties intervenantes dans
une transaction électronique doivent pouvoir se convenir du
système qu'elles jugent plus fiable, plus simple et plus
économique ; la législation marocaine quant
à elle privilège un protocole d'identification au
détriment d'autres jugés moins fiable.
A cela s'ajoute la tendance du législateur marocain
à copier le droit français, ce qui se révèle
critiquable lorsqu'elle n'apporte pas certains réajustements
nécessaires à l'application du droit étranger au champ
économique ou social marocain.
Le fait que la législation s'appuie souvent sur les
notions de « frontière » et
« tangible » rend plus difficile l'encadrement juridique du
cyberespace et la prise en considération de ses spécifiés
techniques et de sa particularité virtuelle. Mais ceci n'implique en
aucun cas que le cyberespace doit rester un espace sans droit ! car la
développement du e-commerce ne peut continuer et durer dans un
territoire national ou dans l'espace mondial sans gendarme. Le rôle des
juristes s'avère donc délicat puisqu'on ne parle plus d'une
simple opération commerciale, mais d'un processus plus large et plus
complexe qui nécessite un dispositif juridique solide susceptible
d'accompagner l'évolution technologique très rapide.
Chapitre 2 :
Pistes de développement et perspectives
Voici déjà trois ans que l'e-commerce a fait son
arrivée au Maroc. Mais l'engouement des marocains pour ce nouveau venu
ne semble pas encore confirmé.
Ce chapitre vise essentiellement à réfléchir
sur les actions et mesures à mettre en oeuvre afin promouvoir le
commerce électronique et permettre à notre pays de tirer profit
de tous les avantages qu'il offre.
A- Cibles de ces actions :
Les entreprises et les consommateurs sont les principaux acteurs
du e-commerce, ainsi toutes les actions destinées à promouvoir
cette activité doivent essentiellement viser ces deux acteurs.
1. Actions orientées vers les
consommateurs :
- Diffuser une culture numérique et encourager l'usage des
moyens de paiements électroniques.
- Renforcer la confiance et l'offre encourageante à forte
valeur ajoutée susceptible d'attirer les consommateurs vers l'achat en
ligne
- Améliorer les services bancaires et présenter des
offres bancaires de qualité, adaptés à toutes les couches
sociales et à tarifs préférentiels
- créer les accès public gratuits à
Internet
- Démocratiser les NTIC notamment Internet et revoir
à la baisse le coût d'accès à ces technologies.
2. Actions orientées vers les entreprises
Soutenir et encourager l'adoption du commerce
électronique par les entreprises.
- Revoir à la baisse les commissions et frais
appliqués par le CMI et MTC.
- Mieux diffuser la culture numérique auprès des
acteurs économiques.
- Mise en place d'aides financières
adéquates : accès à des crédits
d'équipement appropriés
- Inviter la Grande distribution à lancer des galeries
marchandes et des boutiques virtuelles.
- Encourager les entreprises exportatrices à investir dans
l'e-commerce
- Edicter un système fiscal fort incitatif pour la
création d'entreprises désirant investir dans l'e-commerce
- Assurer la formation nécessaire en NTIC.
- Développer des maitriser les nouvelles techniques de
communication et de marketing sur Internet.
B- Plan d'action proposé :
Ce plan d'action propose un certains nombre d'actions susceptible
de faciliter l'adoption du commerce électronique et
d'accélérer son évolution. Ce plan est fondé
principalement sur composantes suivantes : la sensibilisation, et les
actions de l'Etat
1. la sensibilisation :
Certes l'infrastructure technologique est nécessaire pour
le développement du commerce en ligne, mais ce facteur est à lui
seul insuffisant. La sensibilisation à cette pratique se
révèle d'une importance majeure. Cette sensibilisation peut
prendre les formes suivantes :
1.1 . Campagne nationale de sensibilisation :
Cette compagne peut se dérouler sous forme de
séminaires organisés en collaboration avec les chambres de
commerce dans toutes les villes marocaines. Elle doit viser à
sensibiliser les consommateurs et les entreprises aux enjeux de l'usage des
NTIC et à l'impact du commerce électronique sur l'économie
et les bénéfices pour les PME.
1.2. Les trophées e-commerce :
Organisation de plusieurs concours ouvert aux opérateurs
de vente de produits ou services, aux entreprises, aux administrations et aux
particuliers pour récompenser les démarches les plus innovantes
et couronner les meilleurs projets en commerce électronique.
A l'instar de MED-IT et Le Prix e-Mtiaz , ces
trophées doivent encourager, aider et valoriser toutes les initiatives
visant la promotion du commerce électronique est l'objectif
assigné par les
1.3. Actions dans les universités :
L'organisation de conférences au sein des
universités et établissements d'enseignement supérieur
pour valoriser l'importance de l'économie numérique.
- Généraliser l'usage et l'équipement en TI
des acteurs de l'enseignement.
- Formation des étudiants aux bonnes pratiques sur
Internet
- Encourager les étudiants à s'orienter vers les
branches de commerce et technologie
- Permettre aux étudiants ayant des projets innovants dans
les domaines des NTIC et du commerce et affaires électroniques, de
mettre en oeuvre leurs idées et lancer leurs propres projets.
- Programmer des rencontres avec les nouveaux
diplômés et les chefs d'entreprises afin de produire une
interaction et créer une dynamique entre l'offre et la demande de
l'emploi.
2. Les actions de l'Etat :
2.1. Cadre juridique
L'Etat est invité à :
- élargir le dispositif juridique mis en place pour
promouvoir l'e-commerce de manière à présenter plus de
garanties aux différents intervenants dans les transactions en ligne.
- procéder à une mise à jour des textes de
lois pour pouvoir accompagner l'évolution rapide de la technologie.
- Créer les conditions favorables à l'instauration
de la confiance en l'économie numérique en
renforçant le dispositif juridique de lutte contre la
cybercriminalité
- Renforcer le rôle de la Commission de contrôle de
la protection des données personnelles
2.2. Le gouvernement, utilisateur modèle
Le gouvernement est invité à donner le bon exemple
d'une large diffusion de la culture numérique en
utilisant les nouveaux systèmes électroniques pour
améliorer l'efficacité et la productivité internes de
l'administration publique. Il doit ainsi :
- Rapprocher l'administration des besoins de l'usager en termes
d'efficacité, de qualité et de transparence à travers un
ambitieux programme d'e-gouvernement
- Apporter un appui personnalisé aux différents
ministères, administrations et collectivités locales, pour les
aider à réaliser leurs projets et à opérer leurs
services e-gouvernement .
- Mettre en place une un plan d'urgence pour la formation en
NTIC dédié au capital Humain
2.3 Renforcement et enrichissement de l'infrastructure
numérique :
- Renforcement du tissu technologique sur l'ensemble du
territoire national notamment les zones rurales.
- Le coût étant l'un des freins majeurs à
l'équipement en ordinateurs et à l'accès à
Internet d'une grande partie de la population, le Gouvernement dans le cadre de
Partenariat Public-Privé, doit rendre disponible des offres attractives
de type Ordinateur + Internet adaptées aux différents segments de
la population.
- Créer des espaces d'accès public à
Internet. Ces espaces cibleront notamment les zones où l'offre
d'accès à Internet à domicile est inexistante ou
financièrement inaccessible.
- -Renforcer les différentes formes de Partenariat
Public-Privé-Recherche dans les TIC
C - Perspectives d'avenir :
1. Le m-commerce :
Actuellement, Les téléphones portables ne se
limitent plus à offrir des services vocaux, ils sont devenus aussi le
vecteur d'une nouvelle forme de commerce électronique : Le
m-commerce.
Avec un parc mobile de 27 045 951
abonnés, le Maroc offre aujourd'hui une réelle opportunité
pour le développement du commerce électronique par
téléphonie mobile. Dans ce domaine l'offre des entreprises
marocaines est souvent limité au téléchargement de
sonneries et jeux. Aujourd'hui ces entreprises sont appelées à
diversifier leurs offres et à profiter de la forte
pénétration du mobile( un taux de pénétration de
85%) et de l'engouement du public marocain pour les téléphones
portables.
2 e-banking :
Plusieurs banques marocaines disposent aujourd'hui d'une
visibilité sur la toile, mais la majorité d'entre elles n'offrent
que des services de consultation des comptes en ligne ou encore des
mini-messages qui sont envoyés aux clients de la banque .
Les établissement bancaires doivent participer à
promouvoir le e-banking en améliorant leurs offres et en encourageant
les virements,les transactions financières et les opérations
boursières en ligne.
Pour garantir meilleur essor du e-banking, les banques sont
aussi appelées à développer une bancarisation de masse en
proposant des services adaptés à toutes les classes sociales,
pour pouvoir améliorer le taux de bancarisation encore faible (40 %) et
augmenter la demande en cartes de crédit.
Conclusion générale :
De nos jours, la technologie continue à
évoluer à une vitesse incroyable ! Les innovations
technologiques font de plus en plus preuve de leur efficacité et de leur
commodité. Ces innovations, notamment Internet, ne cessent de
conquérir tous les domaines et d'y apporter leurs effets
magiques.
Dans le secteur économique, Internet est
actuellement devenu un vecteur de vente majeur qui permet d'estomper les
frontières et d'accéder en quelques clics, à un
marché planétaire d'acheteurs directs. Ainsi le commerce en ligne
se présente aujourd'hui comme un enjeu stratégique qui permet aux
entreprises à travers le monde de produire, d'acheter et de
commercialiser leurs produits et services dans les quatre coins du monde 24h/24
et à moindre coût.
Le Maroc se félicite aujourd'hui d'avoir
été parmi les premier pays en voie de développement ayant
ouvert leurs portes au commerce électronique ; mais de nombreux
indicateurs révèlent que cette nouvelle pratique reste loin de
son potentiel réel, car elle est encore peu utilisée tant par les
entreprises que par les consommateurs marocains.
En effet, malgré les efforts
déployés par l'Etat pour assurer l'infrastructure et asseoir
l'environnement légal nécessaires à l'évolution du
e-commerce, ce dernier accuse toujours un retard préoccupant. Les
entreprises marocaines aussi bien que les consommateurs manifestent encore une
réticence pour l'adoption de ce nouveau mode de commerce.
A l'origine de ce retard, un ensemble d'handicaps
liés soit au vide juridique qui reste à combler, soit aux
coûts élevés d'accès à Internet, ou encore au
faible taux de bancarisation qui empêche une grande partie de la
population de disposer des cartes de crédit (moyen nécessaire
pour le paiement en ligne). A cela s'ajoute une hésitation des
consommateurs marocains (pour des raisons culturelles ou de
sécurité) à renoncer à leurs habitudes
traditionnelles de consommations et à suivre la tendance évolutif
du e-commerce.
Bien qu'il n'a pas encore atteint sa pleine
maturité, le e-commerce marocain continue malgré les obstacles
précédents à gagner de plus en plus de terrain. Au vu des
données statistiques les plus récentes, notamment en terme de
chiffre d'affaires, on remarque que l'e-commerce connaît une hausse
exponentielle particulièrement prometteuse pour les années
à venir.
Ainsi l'e-Commerce marocain semble être sur la
bonne voie et sa maîtrise peut en faire un vrai moteur de relance
économique qui transformera radicalement le paysage économique
national. Bref, si l'e-commerce est encore à ses débuts au Maroc,
les conditions de son succès sont aussi nombreuses que
certaines.
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