Thème de Recherche :
Mémoire de master 2010-2011
Université de Caen
La responsabilité sociale
de l'entreprise
par Ould Sidi Ahmed Salem
Université : de Caen
INTRODUCTION
La responsabilité sociale aujourd'hui est un concept
dans lequel les entreprises intègrent les préoccupations
sociales,
environnementales,
et
économiques
dans leurs activités et dans leurs
interactions avec
leurs
parties
prenantes sur une base volontaire.
L'expression « responsabilité sociale des
entreprises », le qualificatif « social » se rapporte à
une réalité plus large que celle que recouvre son acception
francophone. Il s'agit de la traduction littérale du mot anglais «
social », dont le sens comporte une dimension plus sociétale, en ce
compris environnementale. Le social au sens strict du terme s'élabore
dans les enceintes ad hoc des divers systèmes de relations
collectives du travail.
Des écrits récents du Bureau international du
travail montrent qu'il n'existe pas de document consensuel qui définisse
la responsabilité sociale des entreprises (RSE). De nos jours les
entreprises sont, soucieuses de répondre aux demandes, impliquant les
actions sociales, sociétales et environnementales. Cependant, l'objectif
principal des entreprises reste toutefois la réalisation de profits.
Pour J. Makower, « la responsabilité sociale traduit la conviction
profonde de certains dirigeants d'entreprises selon laquelle celles-ci peuvent
et doivent jouer un rôle qui ne se limite pas à maximiser leurs
profits ».
Pour la Commission européenne, il s'agit de «
l'intégration volontaire par les entreprises de préoccupations
sociales et environnementales à leurs activités commerciales et
leurs relations avec leurs parties prenantes ». De nos jours, cette
définition est admise par les parties prenantes consultées par la
Commission dans la foulée de sa communication sur la
responsabilité sociale des entreprises.
La responsabilité sociale des entreprises (RSE) est
devenue un thème essentiel dans les réflexions sur la
régulation de la mondialisation et a donné lieu à des
démarches récentes. Ce débat est encore de plus en plus
avancé avec la crise économique qui sévit depuis ces
dernières années.
La France s'est engagée autours de la thématique
de la RSE à la fois par sa pleine participation à de nombreuses
négociations internationales, par une intervention de l'Etat au plan
législatif et en tant qu'initiateur d'une dynamique pluri-acteurs, ainsi
que par le foisonnement des initiatives prises par les acteurs
économiques et sociaux.
Au cours de notre études les principales questions
autours desquelles nous allons nous attarder restent les suivantes : dans
un premier temps nous nous poserons la question de savoir « Qu'est-ce que
la RSE pour la France? », ensuite nous nous demanderons : Qu'en
est-il vraiment de la RSE dans les entreprises françaises? Qu'en est-il
de leur engagement, c'est-à-dire de leurs actions sur le terrain ?
Historique :
La responsabilité sociale des entreprises n'est pas un
phénomène récent. Au 19 siècle déjà,
des patrons, soucieux d'endiguer des mouvements contestataires, ont
occupé une place prise plus tard par les pouvoirs publics. Assurant
l'éducation des enfants des travailleurs, une prise en charge minimale
des soins de santé ou les distributions charitables, ces patrons
paternalistes savaient aussi qu'il était de leur intérêt
d'anticiper toute velléité revendicative.
Ce type de fonctionnement s'est complexifié au
vingtième siècle. Des caractéristiques propres aux modes
de gestion pratiqués en Europe et aux États-Unis ont vu le jour.
Ainsi, la construction de la société
américaine s'est faite avec une implication minimale de l'État
dans les services d'intérêt général. Les entreprises
y ont pris en charge ces derniers, s'assurant par la même occasion les
meilleures compétences. Aux États-Unis, des comportements
d'entreprises qui s'apparentent à la RSE se sont érigés en
méthode de gestion dès les années 1930, dans un contexte
d'absence quasi totale des pouvoirs publics dans les services.
Il s'agissait alors d'attirer les meilleures
compétences dans l'entreprise en offrant des services qui, dans un
contexte européen par exemple, étaient assurés par les
pouvoirs publics ou par des systèmes de mutualisation, par exemple
l'assurance maladie. C'est à cette époque que les premiers
théoriciens enseignent la RSE dans les universités :
Théodore Kreps et, plus tard, Richard Bowen.
La notion de responsabilité sociale et environnementale
(RSE) s'est développée depuis les années 90, dans un
contexte de mondialisation et de déréglementation de
l'activité économique. Presque tous les secteurs
d'activité sont désormais dominés par des multinationales
qui mettent en concurrence les territoires pour les accueillir ou leur fournir
des biens et des services.
La responsabilité sociale des entreprises (RSE) est la
façon dont une entreprise interagit avec les divers intervenants de la
société dans le traitement d'enjeux complexes comme les droits
des travailleurs, la protection de l'environnement, la corruption et les droits
de la personne.
La RSE est une ligne de conduite qui permet aux entreprises de
concilier les objectifs économiques, environnementaux et sociaux tout en
répondant aux attentes des intervenants et en accroissant la valeur pour
les actionnaires. Les initiatives liées à la RSE sont diverses et
comprennent des activités menées par des entreprises
individuelles et divers secteurs de l'industrie ainsi que la mise en oeuvre de
normes internationales entérinées et soutenues par le
gouvernement.
Qu'est-ce que la partie sociale / travail de la RSE ?
La partie sociale regroupe tous les éléments
ayant un impact sur les employés, et la collectivité d'un point
de vue socio-économique. Ainsi, les salaires d'une entreprise ont un
impact pour le salarié qui le reçoit, mais aussi sur la
collectivité dans laquelle vit ce salarié et qui dépense
son salaire.
Il est indispensable de bien comprendre les interactions entre
les salariés et leur collectivité pour bien comprendre les
impacts. Prenons pour ce faire l'exemple du salaire. Si un salarié doit
travailler de très nombreuses heures quotidiennement sans pour autant
gagner suffisamment pour couvrir les besoins de sa famille, il sera
amené à pousser ses enfants à travailler. Ils ne pourront
donc pas s'éduquer correctement et maintiendront cette situation de
pauvreté. Ainsi, la valeur du salaire versée a un impact direct
sur l'employé, sa famille et la collectivité.
Notons ainsi que de nombreux organismes
préfèrent parler de salaire discrétionnaire plutôt
que de salaire minimum légal, car dans certains pays, le salaire minimum
légal n'est pas suffisant pour une famille.
CHAPITRE I. GENERALITE SUR
LA RESPONSABILITE SOCIALE DE L'ENTREPRISE
1.1
ENTREPRISE
1.1.1 Définition
L'entreprise est un concept qui a fait l'objet d'une abondante
littérature. En nous référant aux auteurs de
différentes disciplines scientifiques (le droit, l'anthropologie, la
sociologie, l'économie, etc.) nous trouverons que chaque auteur
définit le concept entreprise selon les objectifs précis qu'il
cherche à atteindre. Chacun donne une définition qui lui
facilitera la tâche dans ses explications.
Dans le cadre de notre exposé, nous dirons que
l'entreprise est toute entité organisée dans une
société humaine, pour mettre à la disposition de cette
société, sa production des biens et/ou des services susceptibles
de satisfaire ses multiples besoins et désirs économiques et non
économiques
L'entreprise peut aussi être défini comme
étant un ensemble d'hommes, des capitaux et des biens organisés
pour remplir une fonction économique de production des biens et/ou de
prestations des services.
L'entreprise est aussi une institution financièrement
indépendante exerçant une activité économique
visant la production, la commercialisation et la consommation des biens et
services.
1.1.2 Types d'entreprises
La classification des entreprises peut se faire suivant leur
forme, leur secteur d'activité, leur taille et leur régime
juridique.
Du point de
vue de leur forme on distingue les entreprises individuelles et les
entreprises sociétaires. Les entreprises individuelles (personnelles)
représentent en général les très petites
entreprises dont la responsabilité de l'entrepreneur individuel est
illimitée. Cela veut dire que le créateur est responsable de
façon illimitée sur les biens propres et la totalité des
dettes de l'entreprise. Tandis que Les entreprises sociétaires
correspondent à celles qui sont fondées par plusieurs personnes
appelées associés, apporteurs des capitaux. Elles sont
légalement responsables et perçoivent une
rémunération aléatoire. On distingue deux types
d'entreprises sociétaires, les entreprises de personnes et celles de
capitaux .
A cet effet, il y a lieu de noter qu'une société
est un contrat entre deux ou plusieurs parties, en vue de mettre en commun
leurs biens et services et de se partager le résultat qui sera
réalisé (bénéfice).
- Les sociétés de personnes (SNC et SCS) :
les associés de la SNC et SCS sont solidairement et indéfiniment
responsables sur leurs biens de la totalité des dettes de l'entreprise.
Le caractère intuitu personae contenu dans la SNC qui a pour
connaissance l'incessibilité des parts d'intérêt que les
associés possède dans la SNC sauf accord unanime des
associés. Le décès ou le l'incapacité d'un
associé entraîne normalement la dissolution de la
société. Fiscalement, la SNC est une société
transparente. Ainsi, les bénéfices sont imposés non pas au
nom de la société, mais directement au nom des associés
(dans leur patrimoine).
- Les sociétés de capitaux (SARL et
Société coopératives) : elle fonctionne à
l'inverse des sociétés des personnes et sur le plan fiscal, on
les appelle des sociétés opaques. Cela veut dire que le
bénéfice est imposé auprès de la
société elle-même différemment aux
sociétés de personnes.
Du point de
vue du secteur d'activité on distingue les entreprises du secteur
primaire, secondaire et tertiaire. Les entreprises du secteur primaire
concernent les activités relatives à l'agriculture, à
l'élevage, aux mines et à toute exploitation de matières
premières. Elles produisent des biens de consommation sans pour autant
les transformer. Les entreprises du secteur secondaire. Elles concernent les
activités de transformation des matières premières en
produits finis. On retrouve ces activités dans les firmes (entreprises
industrielles). Les entreprises du secteur tertiaire Ces entreprises produisent
des services (banques, assurances, ...). Dans ce cas, il s'agit des entreprises
commerciales et de services.
Actuellement, suite au remarquable essor de Nouvelles
technologies de l'information et de la communication (NTIC), on parle du
secteur quartenaire qui regroupe les entreprises travaillant dans ce
domaine.
Du point de
vue de leur taille, les entreprises se
définissent selon le volume du capital investi, le montant du chiffre
d'affaires, l'effectif du personnel et leur complexité. Selon ces
critères, on distingue entre autres les petites et moyennes entreprises,
les grandes entreprises et les multinationales.
1) Les petites et moyennes entreprises (PME)
L'organisation du travail le définit comme étant
celles qui englobent les entreprises qui occupent jusqu'à 50
salariés. Font partie de cette catégorie, les entreprises
familiales qui occupent trois ou tous les membres de la famille, les
associations exploitantes, les micro-entreprises des secteurs structurés
de l'économie.
2) Les grandes entreprises et les multinationales
Ces entreprises effectuent et contrôlent les
opérations de production dans plusieurs pays en dehors du pays
d'origine. Plusieurs considèrent que l'implantation d'au moins deux
filiales dans différents pays autres que celui d'origine suffit à
attribuer le caractère de multinational à une entreprise.
Du point de
vue de leur régime juridique, on distingue trois catégories
d'entreprises, notamment :
a. Entreprises mixtes ou
paraétatiques
Elles appartiennent en même temps aux particuliers et
à l'Etat qui sont responsables de leurs politiques. Ici, l'Etat et les
privés participent à la gestion de l'entreprise
conformément à la gestion de l'entreprise et à la
législation en vigueur dans le pays où elles sont
implantées.
b. Les entreprises privées
Elles appartiennent aux particuliers qui sont les seuls
responsables de la politique générale de ces entreprises. Les
initiatives ne viennent que d'eux-mêmes. L'Etat ne participe pas à
la gestion de ces entreprises. Toutefois, leur fonctionnement est relatif
à la législation mise en vigueur le pays où elles sont
implantées. En outre, elles relèvent du droit privé.
c. les entreprises publiques
Dans le cadre d'une économie libérale, ce sont
les unités de production qui visent la satisfaction de
l'intérêt général. Dans ces entreprises, l'Etat est
le seul actionnaire. En outre, leur gestion est contrôlée
uniquement par le gouvernement et comporte un ensemble des contraintes
étrangères aux exigences du marché, soit dans le domaine
de leur résultat financier, soit celui de leur pouvoir
économique.
1.2 RESPONSABILITE SOCIALE
1.2.1 Définition
La responsabilité sociale est un concept proposant
l'intégration des préoccupations sociales, environnementales et
économiques dans les activités des entreprises et ses parties
prenantes (dirigeants, salariés, actionnaires, fournisseurs,
créanciers).
La responsabilité sociale peut être
définie comme principe selon laquelle les entreprises devraient avoir
une action bénéfique à l'intérieur de la
société et satisfaire ses multiples besoins
économiques.
1.2.2 Evaluation de la responsabilité sociale des
entreprises
Les gestionnaires appliquent certains principes ce qui leurs
permet de reconnaître des conduites sociales appropriées. Ces
principes peuvent être regroupés en trois catégories, qui
sont :
- La responsabilité économique ;
- La responsabilité légale ;
- La responsable morale.
a.
Responsabilité économique
A un premier niveau, les gestionnaires ont la
responsabilité de maximiser la richesse (bénéfices) des
actionnaires. Ce point de vue est depuis longtemps défendu par Milton
Friedman. Il implique simplement que la
responsabilité première des dirigeants d'une entreprise consiste
à générer des bénéfices pour ses
actionnaires. Adam Smith fut le premier à soutenir cette doctrine en lui
expliquant que les entreprises profitent à la société
lorsqu'elles peuvent améliorer le rendement et maximiser les
bénéfices.
En effet, une entreprise à même d'enregistrer des
bénéfices peut demeurer active et employer des travailleurs.
Dans le cadre du cours de politique d'entreprise, la mission
d'entreprise est de produire les biens et/ou services et de les mettre à
la disposition de la société humaine, la maximisation de la
richesse des actionnaires, n'est qu'objectif spécifique parmi tant
d'autres qui concours à la réalisation de l'objectif ultime de
l'entreprise.
b.
Responsabilité légale
A un deuxième niveau, les entreprises ont la
responsabilité de se conformer aux règles et aux
règlements définis par les organismes gouvernementaux. Ces
derniers établissent un processus de réglementation auquel tous
les citoyens et les organismes doivent se plier pour assurer le bon
fonctionnement de la société. Les réglementations
gouvernementales existent à des fins économiques et sociales. Un
gouvernement peut aussi le faire pour éviter que les consommateurs
n'achètent des biens de mauvaise qualité et pour éliminer
le plus possible la pollution de l'air et de l'eau ;
c. La
responsabilité morale
Celle-ci concerne ce que l'on juge bon ou approprié.
Elles vont au-delà de la loi et amènent les gestionnaires
à prendre leurs décisions en s'appuyant sur ce qu'il convient de
faire. Les employés d'une entreprise se laissent guider par la politique
et les normes écrites de leur organisation, lesquelles leur indiquent la
bonne manière d'agir. Nous faisons ici allusion à
l'éthique d'une organisation, c'es-à-dire à un code de
conduite qui s'applique à tous ses membres.
Les entreprises doivent être responsables des :
Aspects internes
|
Aspects externes
|
- Protection sociale des salariés mutuelle de
santé, prêts, extension des congés maladie et parentaux.
- Conditions de travail amélioration de l'environnement
du travail, création d'associations, renforcement des normes de
sécurité.
- Conception des tâches de telle façon à
accroître la satisfaction des salariés plutôt que
l'efficience économique
- Gestion du retour prise en compte des attentes
professionnelles, assistance au déménagement, recherche de
logement, et au conjoint
|
- Aspects écologiques réduction de la pollution,
préservation de l'énergie.
- Produits prévention des dangers résultants de
l'utilisation négligente des produits par les clients.
- Aspect commerciaux un code de bonne conduite concernant la
publicité.
- Fournisseurs instauration de procédures d'achat
équitable
- Emplois favoriser les minorités, la
préservation de l'emploi.
- Vie de la collectivité l'implication dans les bonnes
oeuvres
|
CHAPITRE II - LA RSE EN PRATIQUE
2.1. Comment la RSE se
matérialise-t-elle dans l'entreprise ?
Mettre en pratique la RSE dans une entreprise c'est s'engager
dans une ou des démarches, suivant une ou plusieurs des dimensions
environnementale, économique ou sociale, auprès d'une ou
plusieurs parties prenantes.
Une récente étude menée par l'Afnor et
l'ORSE montre que les entreprises mettent au premier rang des moyens à
déployer la formation et la communication : la formation, pour
acquérir ou renforcer les compétences dans les différents
domaines du la RSE, la communication pour faire partager les valeurs fortes
d'une entreprise socialement responsable.
Des actions semblent également incontournables :
- des relations renforcées avec l'ensemble des parties
prenantes (de l'écoute active des clients au mécénat),
- une attention forte portée à la satisfaction
des collaborateurs au travers d'enquêtes et de systèmes de
suggestions,
- la mise en place progressive d'un système de
reporting destiné à enrichir les données
économiques de l'entreprise par des données aussi bien
quantitatives que qualitatives portant sur les aspects sociaux et
environnementaux de ses activités.
Chaque entreprise engagée dans une démarche de
RSE, l'est cependant à sa manière, suivant ses propres
convictions.
2.2. Responsabilité
sociale et santé-sécurité dans les relations de
sous-traitance
A l'heure actuelle, il n'y a pas à proprement parler de
régulation sociale de la sous-traitance en France, mais il existe
plusieurs dispositions parcellaires:
- Une régulation économique de 1975, qui vise
à protéger le sous-traitant des difficultés
économiques rencontrées par le donneur d'ordres et lui assurant
une garantie de paiement;
- Une loi sur le travail illégal, qui oblige tout
donneur d'ordres à s'assurer - au-delà de toute commande
dépassant les 3000 € - du respect d'un certain nombre d'obligations
administratives, sociales et fiscales par le sous-traitant;
- Une série de dispositions sur le transfert
d'entreprises (article L 122-12 du Code du Travail), qui reprennent celles de
la directive européenne sur le même thème;
- Une disposition de la loi de modernisation sociale (article
L. 432-1-2 du Code du Travail), qui impose à l'entreprise d'informer les
sous-traitants des projets de restructurations.
A ces dispositions visant explicitement la sous-traitance, il
faut ajouter:
- Une réglementation en matière de
santé-sécurité (1992) au travail sur les travaux entrepris
par une entreprise «extérieure» sur le site d'une autre
entreprise.
- Une modification toute récente (2002) de la
législation sur les comités d'hygiène, de
sécurité et de conditions de travail visant à
étendre leur champ de compétences aux entreprises sous-traitantes
(suite notamment à l'accident industriel de l'usine Total Fina Elf de
Toulouse qui a mis en cause le recours à la sous-traitance pour des
travaux à «risques»);
- Un principe général de responsabilité
de l'employeur par rapport à tout ce qui se passe sur le
«site» de l'entreprise (y compris l'intervention de
sous-traitants);
2.3. Les études de cas : Total
Ce cas pratique que nous utilisons pour illustrer nous travail
à été puisé dans nos lectures et recherches. A
travers cette revu de littérature nous avons pu élaborer une
synthèse.
Domaine : Pétrolier
Une démarche / Une histoire :
Depuis toujours, Total a été vigilant à
la recherche de son développement économique. Il y a 25 ans,
Total s'est également engagé dans la protection de
l'environnement et a acquis une bonne expérience du management
environnemental. L'influence de la société civile, ces
dernières années, a poussé l'entreprise à prendre
en compte d'autres types de conséquences : sociales et
sociétales.
Des engagements : Leur enjeu est
d'intégrer le plus en amont possible dans les processus de
décision les paramètres du développement durable.
Présent dans plus de 130 pays, Total a la volonté de contribuer
à une utilisation efficace et maîtrisée des sources
d'énergie exploitées, de s'intégrer de façon
équilibrée dans tous les pays en y favorisant le
développement local.
Des actes : Création d'une direction
du développement durable en 2003 en charge des relations avec les
agences de notation. Des responsables du développement durable ont
été nommés dans les différentes branches du groupe,
depuis 2001. Ces équipes ont pour objectif de coordonner les actions des
filiales, favoriser et développer la prise de conscience du
développement durable, mettre en place des référentiels
métiers internes et externes, veiller à ce que la branche soit en
phase avec la stratégie groupe.
Mise en place d'un comité et d'une charte
éthiques. Le comité est rattaché directement au
Président, avec pour objectifs de présenter toute recommandation
en matière d'éthique, d'attirer l'attention sur les risques, de
diffuser le code de conduite et de s'assurer de sa bonne appropriation,...
Renforcement de la sécurité des sites : 500
millions d'euros investis en 4 ans.
Mise en place de formations à destination des managers
pour leur permettre de s'approprier et d'intégrer le concept de
responsabilité élargie dans leur fonction.
En terme de recrutement : renforcement de
l'internationalisation des équipes par des recrutements de profils
internationaux pour les directions centrales, en favorisant la mobilité
et en repérant davantage les hauts potentiels dans l'ensemble du groupe
; renforcement de la mixité des équipes en recrutant plus de
femmes, principalement pour la population managériale ; favorisation de
l'insertion de personnes handicapées en établissant un convention
avec l'AGEFIPH un partenariat avec l'association Tremplin et d'autres
associations dans les pays européens.
Mise en place de nouveaux dispositifs de protection sociale
plus avantageux, des dispositifs d'épargne salariale, un système
de rémunération cherchant à favoriser
l'équité en tenant compte des paramètres locaux et des
performances individuelles.
Total soucieux de développer le dialogue social a
signé plus de 134 accords dans ses diverses sociétés.
Différentes enquêtes, baromètres sont mis
en place annuellement pour évaluer les effectifs et le panorama social
du groupe, et sont gérés par l'interne et par une
société tierce.
En terme de développement local, Total souhaite agir
auprès des populations locales, mais en utilisant son savoir faire
notamment logistique (routes, transport,...), en aucun cas en intervenant dans
les processus politiques des États hôtes.
Un avenir / Une évolution : Le
développement durable est une vraie réalité. Tout
industriel doit y contribuer, en préservant les impacts de ses
productions, en gérant au mieux les ressources exploitées, en
accompagnant les populations locales où sont implantées ses
filiales.
Aujourd'hui, une entreprise telle que Total, et ce n'est pas
la seule, attend que les politiques prennent des décisions, fixent des
règles du jeu claires : les entreprises ont besoin d'un cadre dans
lequel agir et elles n'ont pas à se substituer aux Etats.
Le développement durable ne se décrète
pas, il faut le construire jour après jour et impliquer chacun.
Notre point de vue : Total est une entreprise
qui mérite d'être plus connue pour ses engagements. Ce qui pose le
problème de choix de la communication, avec ses avantages et ses
risques. Son approche « coeur de métier » nous semble
très positive. Elle s'engage avec son savoir faire sans oublier ses
responsabilités.
Notre point de vigilance porte sur le fait que cette
démarche socialement responsable doit s'appliquer à toutes les
branches du groupe, à tous les collaborateurs, indépendamment des
moyens de chaque branche.
CONCLUSION
L'expression « responsabilité sociale des
entreprises », le qualificatif « social » se rapporte à
une réalité plus large que celle que recouvre son acception
francophone. Il s'agit de la traduction littérale du mot anglais «
social », dont le sens comporte une dimension plus sociétale, en ce
compris environnementale. Le social au sens strict du terme s'élabore
dans les enceintes ad hoc des divers systèmes de relations
collectives du travail.
Instaurer la responsabilité sociale de l'entreprise
dans une entreprise c'est s'engager dans une ou des démarches, suivant
une ou plusieurs des dimensions environnementale, économique ou sociale,
auprès d'une ou plusieurs parties prenantes.
Au vu de nos recherches et des études
déjà menées on a pu constater que les entreprises mettent
au premier rang des moyens à déployer la formation et la
communication : la formation, pour acquérir ou renforcer les
compétences dans les différents domaines du la RSE, la
communication pour faire partager les valeurs fortes d'une entreprise
socialement responsable.
BIBLIOGRAPHIE
Jean pascal Gond et jacques Igalens,
2006, la responsabilité sociale de
l'entreprise, ed.dunod, France, 185p
Milton FRIEDMAN, 1991, the social
responsability of business is to increase its profits Canada
Cour d'audit Social, Master 2 Diagnostic
Social et Economie Solidaire, année 2009-2010.
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