0. INTRODUCTION
0.1. Etat de la question
L'Initiative Conjointe de Lutte Contre les Violences Sexuelles
avait mené une enquête dans la province du Su d-Kivu sur la prise
en charge des cas des violences sexuelles. Comme résultats en termes
d'assistance, la réinsertion socio-économique restait un besoin
non valablement couvert par les intervenants. Ainsi les recommandations
formulées suite à ce constat étaient :
« Malgré les nombreux efforts des partenaires, les besoins
restent importants. La réintégration familiale doit aller
au-delà de la réconciliation avec les familles et intégrer
une approche droite visant la réhabilitation du statut de la femme au
sein de la famille et de la communauté »1(*).
Au cours de la même année Harvard Humanitarian
Initiative2(*) en
collaboration avec Oxfam Amérique avait mené des investigations
auprès des femmes victimes de violences sexuelles internées
à l'hôpital de Panzi à Bukavu. Dans le rapport de ses
investigations intitulé «Now, the world is without me», la
situation économique des femmes victimes des violences sexuelles
était présentée de cette manière :
« Presque 74% des femmes victimes des violences sexuelles, dans
l'étude, avait reporté l'agriculture comme source de leur panier
ménager. Il était estimé qu'en République
Démocratique du Congo généralement les femmes
comptaient 73% de celles-là économiquement actives dans
l'agriculture et produisaient plus que 80% de récoltes.
Dans la province du Sud Kivu plus spécifique, les
femmes sont responsables pour l'activité agricole, elles sont
décrites comme étant la force primaire conduisant toute
l'économie de subsistance. Premièrement, les femmes qui avaient
souffert des blessures corporelles seraient incapables de rentrer dans des
travaux lourds de labour pour cultiver les champs. Autres femmes seraient dans
la position de rentrer, mais seraient seulement en mesure de travailler dans
une capacité réduite, ainsi réduire leur revenu et
limitant leur possibilité de supporter leurs familles. Quelques femmes
victimes des violences sexuelles étaient déplacées de
leurs domiciles et de leurs communautés soit que leurs maisons
étaient incendiées pendant l'attaque, soit que leurs mariages
étaient disloqués, soit qu'elles ne se sentaient plus en
sécurité dans leurs domiciles, soit qu'elles étaient
ostracées par leur communauté ou soient qu'elles se sont
déplacées dans une grande ville pour accéder aux services
dont elles avaient besoin. Ayant un regard de l'étiologie
derrière ce déplacement, ces femmes sont forcées
d'abandonner leurs champs et au moins temporairement abandonner leur source du
panier ménager. Donnant l'impact significatif des violences sexuelles
sur les paniers ménagers, quel est dans l'ensemble l'impact des
violences sexuelles sur l'économie au Sud-Kivu ?»2(*)
Au vue de ces deux revues de littérature : d'une
part le constat et la recommandation formulée par l'Initiative
Conjointe de Lutte Contre les Violences sexuelles pour la réinsertion
socio-économique et d'autre part les résultats de la recherche de
Harvard Humanitarian Initiative sur l'impact significatif des violences
sexuelles sur les paniers ménagers et dans l'ensemble sur
l'économie de la province du Sud-Kivu , il restait de savoir
comment les ONG s'organisaient pour réinsérer les femmes
victimes des violences sexuelles dans leurs communautés afin de
restaurer leur dignité et la réhabilitation de leur statut au
sein de leurs familles et de leurs communautés. Cette réinsertion
viserait l'amélioration de leurs conditions de vie en facilitant leur
promotion dans la participation à la vie communautaire normale afin de
les rendre des membres productives de la communauté. Ces projets
viseraient également à assurer leur protection et faciliter
leur accès aux soins médicaux, psychologiques et à
l'assistance juridique.
0.2. Problématique
Notre problématique a été conduite sur
base de ce qui avait été observé dans notre milieu de
recherche pendant la période allant du 2007 à 2009 : Il
avait été observé une vulnérabilité intense
auprès des femmes victimes des violences sexuelles dans les milieux
ruraux de la province du Sud Kivu. Ceci nous amena à nous poser
multiples questions dont celles liées aux Activités
Génératrices des Revenus dont elles seraient
bénéficiaires pour leur réinsertion
socio-économique.
Durant ces trois dernières années, les violences
sexuelles avaient été de plus en plus dénoncées
grâce à la sensibilisation et au travail des acteurs sur terrain.
A partir de 2007, les acteurs sur terrain s'organisaient, menaient des
campagnes, essayaient de mobiliser les fonds et mettaient sur place des actions
pour la collecte des données et venir en aide aux victimes. La
réinsertion socio-économique s'était imposée pour
la plupart des femmes victimes de violences sexuelles car elles
étaient rejetées par leur mari, leur belle-famille et par leurs
propres parents.
Elles devraient trouver un refuge, se reconstruire
économiquement et socialement. Ceci étant, dans la province du
Sud Kivu, quelques ONG locales et internationales s'étaient
engagées dans ce volet. Plusieurs associations avaient ouvert les
portes pour les formations professionnelles en vue des Activités
Rémunératrices des Revenus. Ces formations professionnelles
concernaient les femmes qui venaient dans des centres d'apprentissage pour
être formées dans la savonnerie, la cuisine, le tricotage, la
broderie, la couture, le petit commerce, la fabrication des briques, le petit
élevage ou l'agriculture.
C'était par exemple le cas des Activités
Rémunératrices des Revenues visitées par l'envoyé
spécial Kléber Kungu selon son rapportage dans l'article
« Sud Kivu ou un paradis des problématiques » :
« Nous en avons rencontré à Bukavu, excepté
celles de l'hôpital de Panzi, au Centre de formation de l'ONG la
Fondation Solidarité des Hommes (FSH) dirigée par Fernando Nkana
wa Katamba et appuyée par l'Unicef. Ici, nous avons rencontré des
filles violées et qui ont pu témoigner leur calvaire. Des enfants
qui, avec l'appui des agences humanitaires comme l'Unicef, UNFPA, se voient
réinsérés dans une société très
inhumaine. Grâce à l'apprentissage de la coupe et couture, de la
broderie, du tricotage, de la menuiserie et de la mécanique, leur avenir
est moins sombre qu'avant. Dans le cadre des activités
génératrices de revenus, la Fondation Solidarité des
Hommes a créé le restaurant Miss Malaïka en faveur des
femmes victimes de violences sexuelles où elles apprennent l'art
culinaire ».
Ainsi les ONG se sont lancées dans la
réinsertion socio économique des survivants des violences
sexuelles ce qui nous a poussés à nous poser deux
questions :
- Sont-ils efficaces les projets pour la réinsertion
socio-économique des femmes victimes des violences sexuelles dans la
province du Sud-Kivu ?
- Les Activités Génératrices des Revenus
mises en place sont-elles suffisantes pour permettre la réinsertion
socio économique des femmes victimes des violences sexuelles ?
0.3. Hypothèses
De ces
questions posées, nous avions formulé cinq hypothèses
quant aux résultats attendus de notre recherche :
- L'analyse du contexte et des contraintes avant la mise en
oeuvre des projets ne seraient pas tenus en compte ;
- L'aspect éthique ne serait pas
observé pendant la sélection des bénéficiaires
et pendant la mise en oeuvre des projets ;
- Les réponses apportées par les intervenants
ne répondraient pas aux besoins ressentis par les survivants des
violences sexuelles pour leur réinsertion
socio-économique ;
- Les survivants des violences sexuelles ne seraient pas
impliqués dans les étapes du cycle des projets ;
- Les mécanismes de gestion du capital
économique et du capital social ne seraient pas maîtrisés
par les gestionnaires des projets.
0.4. Choix et Intérêt de l'Etude
Les résultats de l'étude viennent
compléter les travaux faits par nos prédécesseurs qui
avaient abondé dans le domaine des violences sexuelles. Ils permettent
aux acteurs sur terrain d'améliorer la qualité de leurs
interventions pour la réinsertion socio-économique des survivants
des violences sexuelles.
Ils ouvrent une brèche aux futurs chercheurs pour les
points évoqués et non traités dans le présent
travail mais qui seront trouvés pertinents pour une étude
quelconque. Les résultats de notre travail seront exploités pour
identifier, planifier et améliorer les programmes d'intervention et les
recherches menées par la suite dans le domaine des violences sexuelles
spécialement dans la réinsertion socio économique des
survivants des violences sexuelles.
0.5. Type et Déroulement d'étude
Notre étude évaluative était une
investigation qualitative de type transversal. L'approche qualitative
consistait à décrire et à expliquer les
phénomènes de façon détaillée à
partir d'un nombre limité des données. Elle était
transversale parce que les données étaient recueillies une seule
fois de chaque individu participant à l'enquête.
A. Auprès des victimes des violences sexuelles,
L'enquête était menée auprès des
interviewées dans leurs villages respectifs par une équipe des
enquêteurs sélectionnés des Animateurs Psychosociaux des
maisons d'écoute du milieu.
Nous les avions formés préalablement dans les
techniques d'enquête.
Douze jours avant l'enquête, nous avions contacté
les autorités locales pour les informer de l'étude
projetée : ses objectifs et son intérêt pour la
population.
Après, les entretiens exploratoires étaient
menés dans la communauté par les enquêteurs. Ces entretiens
se tenaient auprès des groupes de personnes des villages
concernés par l'étude mais qui ne faisaient pas partie de notre
échantillon. Le but était de dégager les pistes, noter
les idées nouvelles, identifier les difficultés et orienter notre
guide d'entretien et notre questionnaire.
Trois jours avant l'investigation, dans chaque village, les
participants à l'enquête étaient réunis par les
enquêteurs pour se convenir sur le livret de participation à
l'enquête (frais de transport), l'objectif de l'étude, leur
intérêt à y participer, le déroulement de
l'enquête et sur le temps que cela prendrait. Elles étaient libres
d'accepter cette invitation ou de la rejeter.
B. Auprès des intervenants du Volet
Réinsertion socio-économique
Une semaine avant notre descente sur terrain, nous avions pris
rendez-vous sur téléphone. Le calendrier de descente était
établi. Après une brève présentation, nous
expliquions l'objectif de notre étude et le temps que l'interview
prendrait. L'entretien était fait dans la ville de Bukavu où se
trouvaient leurs bureaux de coordination. Nous étions assistées
par quelques animateurs de terrain selon l'axe d'intervention.
0.6. Méthodes et techniques
1. Méthode d'échantillonnage :
Notre étude concernait les villages
géographiquement accessibles et sécurisés touchés
par des guerres et dont les habitants avaient connu des viols en tant que
crimes de guerre et crimes contre l'humanité. C'étaient des
villages de quelques territoires administratifs de la province du Sud-Kivu.
Pour constituer notre échantillonnage l'objectif était de
comprendre les situations et non pas d'estimer des fréquences
d'indicateurs de populations générales. Nous avions donc
cherché à obtenir un échantillon expérimental en
croisant les facteurs importants et nous assurer que tous les cas
étaient présents3(*). Le nombre des sujets était plus réduit,
mais bien choisi de façon raisonnée. Nous avions ainsi
utilisé des échantillons de commodité (ou opportunistes)
choisis à dessein. Notre échantillonnage était
représenté par deux cibles constituées des personnes que
nous pensions pouvaient nous fournir des informations voulues qui aideraient
à atteindre les buts de notre étude :
A. Des femmes victimes des violences sexuelles
D'une part les femmes victimes des violences sexuelles des
conflits armés dont l'âge variait entre 15 et au-delà
: pauvres vulnérables, ne bénéficiant d'aucune assistance
économique pendant la période concernée par notre
étude et qui avaient accepté d'être interviewées.
Cet échantillon était tiré des femmes victimes des
violences sexuelles identifiées pour un nouveau projet de
réinsertion socio-économique des villages
sélectionnés concernés par notre étude. Nous avions
tenu compte de l'accessibilité des personnes. Ceci était
justifié par la relation de confiance entre elles et les animateurs
psychosociaux sélectionnés comme enquêteurs : ces
animateurs connaissaient mieux la situation des villages, maitrisaient les
langues locales et les cultures du milieu. Ils étaient choisis
dorénavant par les communautés locales : d'abord comme
relais communautaires, ensuite comme animateurs psychosociaux. Ils
connaissaient les femmes concernées par les critères de
sélection car ils les suivaient psychologiquement et facilitaient
leur accès aux soins médicaux.
B. Des acteurs du volet réinsertion socio
économique
D'autre part l'échantillon était
constitué des intervenants impliqués dans la réinsertion
socio-économique des victimes des violences sexuelles au Sud Kivu. La
population cible était représentée par les gestionnaires
des projets des ONG ciblés, répertoriés sur la liste des
acteurs de la sous-commission provinciale du Sud Kivu. Cette cible était
constituée des intervenants qui avaient accepté notre interview.
Nous pensions qu'ils détenaient l'information sur la réinsertion
socio-économique des victimes des violences sexuelles qui seraient
utiles pour notre étude.
C'est ainsi que nous avions sélectionné une
gamme aussi vaste que possible d'interlocuteurs privilégiés afin
d'éviter de recueillir le point de vue de quelques individus. Deux
qualités étaient essentielles pour notre étude: la
diversité de l'expression et la présence dans
l'échantillon d'individus présentant les caractéristiques
très liées aux phénomènes étudiés.
2. Méthodes de recueil de données
« Une Méthode est une manière de
dire, de faire, d'enseigner une chose suivant certains principes et un certain
ordre. Une technique est un ensemble des procédés et des
méthodes d'un art, d'un métier, d'une industrie »4(*)
Les outils utilisés pour collecter les données
étaient le questionnaire et le guide d'entretien. Un questionnaire
à questions ouvertes et fermées était utilisé
auprès des survivants des violences sexuelles et un guide d'entretien
auprès des intervenants dans le volet de la réinsertion
socio-économique des survivants des violences sexuelles. Comme
méthode de collecte des données, l'entretien était ouvert
pour laisser aux participants la possibilité de s'exprimer sur des
thèmes se trouvant sur nos outils de collecte des données et
même non inclus mais qui étaient pertinents.
A. Auprès des femmes victimes des violences
sexuelles
L'outil utilisé pour recueillir l'information
était un questionnaire à questions fermées et ouvertes en
français traduit en kiswahili. Notre questionnaire recherchait
l'information sur l'efficacité des actions menées en faveur des
victimes des violences sexuelles dans la communauté, accent étant
mis sur la réinsertion socio-économique. Nous encouragions la
libre expression pour recueillir les points de vue des participants sur
leurs besoins socio-économiques après viol, leurs
problèmes et les solutions qu'elles envisageaient à ces sujets.
Comme méthode, l'entretien était individuel,
organisé dans un lieu calme, agréable et confidentiel dans des
salles des paroisses des villages concernés. Nous nous placions devant
l'enquêtée à qui nous nous présentions et à
qui nous demandions de se présenter. Nous leur demandions leur
consentement de participer à l'interview. Nous obtenions aussi leur
accord de pouvoir transcrire les informations qu'elles nous fournissaient sur
notre questionnaire. Nous leur expliquions que les objectifs de
l'enquête étaient de nous enquérir de leurs impressions,
opinions ainsi que les expériences qu'elles avaient vécues
pendant les conflits armés et de mieux apprendre des activités
auxquelles elles auraient été bénéficiaires
après viol pour leur réinsertion socio-économique. Nous
leur expliquions le contenu du questionnaire, ce que nous attendions d'elles,
leur intérêt à participer à l'enquête. Nous
leur rappelions le temps que notre entretien devrait prendre. Nous leur
faisions savoir qu'elles étaient identifiées pour un nouveau
projet au hasard et que leurs noms étaient sélectionnés au
hasard sur la liste des bénéficiaires. Nous leur rappelions que
le fait de répondre aux questions ne leur ferait
bénéficier d'aucune assistance supplémentaire ni d'argent
et que le but était seulement d'apprendre d'elles. Nous leur
garantissions l'anonymat : étant donné que le sujet
était si sensible, leurs noms ne figuraient pas sur le protocole
d'enquête.
Nous leurs félicitions d'avoir eu le courage de venir
témoigner des expériences aussi pénibles. Nous leur
posions des questions se trouvant sur le questionnaire, leur expliquions et
leur laissions le temps de réfléchir et de répondre
à leur rythme. Nous étions patients, respections leurs silences,
leurs confusions et leurs répétitions. Elles étaient
libres de poser des questions et de s'abstenir à répondre
à des questions qui leur mettaient mal à l'aise. Pour
celles-là qui avaient du mal à communiquer en kiswahili, nous
utilisions les langues locales (le mashi, kifulero et kibembe) selon la langue
parlée localement.
B. Auprès des acteurs du volet
réinsertion socio économique
Nous avions utilisé l'entretien individuel comme
technique de collecte des données sur base d'un guide d'entretien
préalablement établi qui précisait
l'ensemble des points qui devraient être abordés. Comme
méthode, dans leurs bureaux calmes, aspirant la confidentialité,
nous nous placions devant l'enquêté à qui nous donnions la
parole et qui nous transmettaient oralement les informations. Nous leur
posions des questions se trouvant sur le guide, leur expliquions le contenu
et leur laissions le temps de réfléchir et de répondre
à leur rythme. Leurs paroles nous permettaient de mieux comprendre les
actions menées en faveur des femmes victimes des violences sexuelles sur
terrain. Nous prenions note après une écoute active et
après avoir obtenu leur consentement sur la prise de note. La technique
de communication utilisée nous avait permis d'obtenir beaucoup
d'informations car nous favorisions leurs expressions verbales telles que les
consignes, les relances et la reformulation. Nous garantissions à nos
interviewés l'anonymat des réponses. Cependant, ils
étaient libres de ne pas répondre aux questions qui les
semblaient embarrassantes, ils étaient aussi libres de poser certaines
questions d'éclaircissement.
3. Méthodes d'analyse des données
A. Le questionnaire Auprès des survivants des
violences sexuelles
Les données auprès des femmes victimes des
violences sexuelles étaient recueillies sur un questionnaire
à questions ouvertes et fermées. L'analyse des protocoles
d'enquête se faisait à deux niveaux :
1er niveau : Nous avions fait
entrer les informations brutes dans une feuille Excel protocole par protocole
partant de chaque village selon les territoires. La première ligne de la
feuille reprenait les thèmes et la deuxième ligne reprenait les
sous-thèmes. Les données brutes tirées de chaque protocole
étaient reprises à partir de la troisième ligne de notre
tableau. Chaque ligne reprenait toutes les données liées à
l'interviewée concernée. Le nombre des lignes correspondait ainsi
au nombre des enquêtées. La première colonne de la
troisième ligne reprenait la numérotation qui
représentait le nombre des interviewées. Les cinq colonnes
suivantes reprenaient quelques renseignements : le consentement de
l'interviewé, le sexe de l'enquêteur, date de l'enquête, le
code du territoire et celui du village concernés par l'enquête.
Les autres cinq colonnes suivantes reprenaient l'identification de
l'interviewée : code, sexe, âge, état civil et nombre
d'enfants légitimes. Les autres colonnes reprenaient les informations
concernant les sept thèmes de notre enquête : Avec le
système de « FILTRER » dans la feuille Excel, nous
avions regroupé, classé et organisé les idées de
chaque colonne tout en tenant compte de l'objectivité, de
l'exhaustivité et de l'exclusivité des réponses
collectées par toutes les personnes interviewées.
2e niveau : La
synthèse de ces informations était finalement
présentée dans d'autres tableaux : Chaque tableau renfermait
les réponses relatives à chaque question. Ainsi le nombre des
tableaux correspondait au nombre des questions du questionnaire. Les sous
questions revenaient dans les tableaux concernés par la question. Nous
n'avions pas analysé les données selon le sexe, l'âge, ni
le lieu de la personne interviewée. La synthèse était
présentée dans des tableaux. Chaque tableau renfermait les
réponses relatives à chaque thème : la
première colonne reprenait le numéro d'ordre, la deuxième
les réponses collectées et regroupées, et la
troisième le nombre de répondants y relatifs. Les informations
reçues étaient interprétées à l'aide des
indicateurs qualitatifs : les nombres, les rapports et les ratios. Ces
indicateurs résumaient les données recueillies en réponse
à des questions qui intéressaient notre étude.
B. Le questionnaire auprès des intervenants
Les données auprès des intervenants pour la
réinsertion socio économique des femmes victimes des violences
sexuelles étaient collectées sur des guides comportant quatre
thèmes : l'identification du gestionnaire des projets, la gestion des
projets de réinsertion socio économique des survivants des
violences sexuelles, la gestion du capital économique et la gestion du
capital social. Ces données étaient analysées et
traitées dans un tableau Excel. La synthèse était
présentée dans des tableaux. Chaque tableau renfermait les
réponses relatives à chaque thème : la
première colonne reprenait le numéro d'ordre, la deuxième
reprenait les réponses collectées et regroupées, et la
troisième reprenait le nombre de répondants y relatifs. Les
informations reçues étaient interprétées à
l'aide des indicateurs qualitatifs : les nombres, les rapports et les
ratios. Ces indicateurs résumaient les données recueillies en
réponse à des questions notre étude.
0.7. Objectif de l'Etude
L'objectif de notre étude était d'évaluer
l'efficacité des projets qui étaient mises en place dans la
province du SUD KIVU en faveur des victimes des violences sexuelles pour leur
réinsertion socio-économique. C'était donc de comprendre
les enchaînements logiques de ces projets, les mécanismes de
réinsertion sociale et la nature des Activités
Génératrices des Revenus menées auprès des
bénéficiaires. C'était aussi pour comprendre les
expériences des acteurs et des survivants des violences sexuelles et
ce qu'ils interprétaient des ces projtes. La finalité
était de porter un regard critique et de tirer des enseignements pour
la suite.
0.8. Délimitation du sujet et Subdivision du
travail
1. Délimitation du sujet :
Notre étude était limitée dans le temps
et dans l'espace. Dans le premier cas, nous nous sommes
intéressés à la question se rapportant à
l'efficacité des projets en faveur des victimes des violences sexuelles
pendant la période allant de 2005 à 2007 accent était mis
sur les activités génératrices des révenus. Quant
à l'espace, il était circonscrit dans les limites des territoires
ruraux de Walungu, Uvira et Fizi dans la province du Sud Kivu en
République Démocratique du Congo.
2. Subdivision du travail :
Hormis l'introduction, notre travail est subdivisé en
trois Chapitres :
1° Dans le premier chapitre nous avions essayé de
présenter le cadre conceptuel et théorique de notre étude.
Ici nous avions expliqué les concepts autour des violences sexuelles
selon les instruments juridiques nationaux et internationaux. Nous avions
également présenté, d'une manière brève, les
éléments qui peuvent rendre efficaces des projets sur les
Activités Génératrices des Revenus pour la
réinsertion socio-économique des femmes victimes des violences
sexuelles
2° Dans le deuxième chapitre nous avions
présenté notre champ d'investigation et les résultats
bruts de notre l'enquête. Nous avions présenté la
province du Sud Kivu et les villages concernées par notre étude.
Nous avions également présenté dans les tableaux, la
situation des femmes violées pendant les guerres : leur
identification, les types des violences vécues, la situation familiale,
sociale, économique et sanitaire après viol. Les types
d'assistance reçus, leur appréciation et les recommandations
qu'elles auraient à formuler pour leur réinsertion socio
économique. Nous avions présenté afin les intervenants
dans les projets de réinsertion socio économique des victimes des
violences sexuelles : leur identification, leur façon de
gérer des projets
3° Dans le troisième nous avions analysé et
interprété les résultats de notre étude. Nous
avions présenté notre discussion sur le contexte,
c'est-à-dire les besoins sentis par les femmes après viol et
leurs demandes, l'aspect éthique et les actions des intervenants,
l'implication des bénéficiaires dans les étapes du cycle
des projets et les mécanismes de gestion du capital social et
économique. A la fin, nous avions conclu et formulé des
recommandations.
10. Difficultés rencontrées
L'élaboration du présent Travail s'est
heurtée à deux difficultés majeures :
- D'une part, l'identification des participants à
l'enquête. Vue les principes de confidentialité envers les
victimes des violences sexuelles, certaines victimes n'avaient pas
accepté participer à notre enquête ;
- D'une autre part, nous n'avions pas eu accès aux
statistiques de prise en charge auprès des intervenants, aux
différents projets des ONG, ni à leurs budgets.
Chapitre I
CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE D'ETUDE
1.1. Cadre Conceptuel de l'étude
Les violences sexuelles commises dans la province du Sud Kivu
pendant les guerres depuis 1998 avaient été utilisées
comme arme de guerre. Les femmes et les filles, majoritairement victimes,
étaient violées d'une manière systématique, avaient
subi des viols en tant que crime de guerre et crime contre l'humanité.
1. Viols en tant que crimes contre l'humanité
Aux fins du Statut de Rome de la Cour Pénale
Internationale: tout acte tel que Viol, esclavage sexuel, prostitution
forcée, grossesse forcée, stérilisation forcée et
toute autre forme de violence sexuelle de gravité comparable commis dans
le cadre d'une attaque généralisée ou systématique
lancée contre une population civile.
2. Viols en tant que crimes de guerre
Aux fins du Statut de Rome de la Cour Pénale
Internationale: on attend les violations graves des lois et coutumes
applicables aux conflits armés internationaux dans le cadre
établi du droit international, à savoir Les atteintes à
la dignité de la personne, notamment les traitements humiliants et
dégradants tel que le viol, l'esclavage sexuel, la prostitution
forcée, la grossesse forcée, la stérilisation
forcée ou toute autre forme de violence sexuelle constituant une
infraction grave aux Conventions de Genève
3. Le viol :
La loi sur les violences sexuelles du 20 Juillet 2006 de la
République Démocratique du Congo sortie dans le Journal Officiel
à son 15e numéro au paragraphe 2 à l'article
170 reprend ce qui suit : « Aura commis un viol, soit à
l'aide de violences ou « menaces graves ou par contrainte à
l'encontre d'une
« personne, directement ou par
l'intermédiaires d'un tiers, « soit par surprise, par pression
psychologique, soit à « l'occasion d'un environnement
coercitif, soit en abusant « d'une personne qui, par le fait d'une
maladie, par « l'altération de ses facultés ou par
toute autre cause accidentelle aurait perdu l'usage de ses sens ou en aurait
été privé par quelques artifices :
a) tout homme, quel que soit son âge, qui aura introduit
son organe sexuel, même superficiellement dans celui de la femme ou toute
femme, quel que soit son âge, qui aura obligé un homme à
introduire même superficiellement son organe sexuel dans le sien ;
(b) Tout homme qui aura pénétré,
même superficiellement l'anus, la bouche ou tout autre orifice du corps
d'une femme ou d'un homme par un organe sexuel, par toute autre partie du corps
pou par un objet quelconque ;
(c)Toute personne qui aura introduit, même
superficiellement, toute autre partie du corps ou un objet quelconque dans le
vagin ;
(d) Toute personne qui aura obligé un homme ou
une femme à pénétrer, même superficiellement son
anus, sa bouche ou tout orifice de son corps par un organe sexuel, pour toute
autre partie du corps ou par un objet quelconque.
4. L'esclavage sexuel :
A son paragraphe 5 à l'article 174 c, sera puni d'une
peine de cinq à vingt ans de servitude pénale et d'une amende de
deux cent mille Francs congolais constants, quiconque aura exercé un ou
l'ensemble des pouvoirs associés au droit de propriété sur
une personne, notamment en détenant ou en imposant un privation
similaire de liberté ou en achetant, vendant, prêtant, troquant
ladite personne pour des fins sexuelles, et l'aura contrainte à
accomplir un ou plusieurs actes de nature sexuelle ;
5. La prostitution forcée :
selon les principes directeurs pour la prévention et
l'intervention de mai 2003 du Haut Commissariat des Nations Unies pour les
réfugiés, la prostitution forcée est définie
comme Commerce sexuel forcé/contraint en échange de
ressources matérielles, de services et d'assistance, ciblant
habituellement des femmes ou des jeunes filles hautement vulnérables,
qui ne peuvent subvenir à leurs besoins essentiels et/ou à ceux
de leurs enfants ;
Selon la loi sur les violences sexuelles de la
République Démocratique du Congo au paragraphe 5 à
l'article 174 c, quiconque aura amené une ou plusieurs personnes
à accomplir un acte ou plusieurs actes de nature sexuelle, par la force,
par la menace de la force ou de la coercition ou encore en profitant de
l'incapacité desdites personnes à donner librement leur
consentement en vue d'obtenir un avantage pécuniaire ou autre, sera puni
de trois à cinq ans de servitude pénale.
6. La grossesse forcée :
Au paragraphe 11 de loi sur les violences sexuelles de la
République Démocratique du Congo à l'article 174 k, sera
puni d'une peine de servitude pénale de dix à vingt ans,
quiconque aura détenu une ou plusieurs femmes rendues enceintes de force
ou par ruse ;
7. La stérilisation forcée :
Au paragraphe 12 de la loi sur les violences sexuelles de la
République Démocratique du Congo à l'article 174 l sera
puni de cinq à quinze ans de servitude pénale, quiconque aura
commis sur une personne un acte à la priver de la capacité
biologique et organique de reproduction sans qu'un tel acte ait
préalablement fait l'objet d'une décision médicale
justifiée et d'un libre constamment de la victime
2.2 Cadre Théorique de l'Etude
2.2.1. Aspect éthique dans les projets en faveur des
femmes victimes des violences sexuelles
Toute action menée pour répondre aux besoins des
survivants des violences sexuelles doit poser sur l'éthique. A la
différence de la morale ou de la déontologie, l'éthique
n'est pas définie par des normes ou des codes. L'éthique, c'est
le choix du préférable pour bien faire. Avant de monter un projet
pour la réinsertion socio économique des femmes victimes des
violences sexuelles et tout au long de la démarche, il est essentiel de
s'interroger sur les questions éthiques soulevées par ce projet.
L'éthique recommande que les acteurs respectent l'autonomie des
personnes assistées. Les intervenants doivent fondamentalement partir
de ce que les victimes savent, ce qu'elles pensent, des représentations
qu'elles ont de leurs conditions de vie, de leur capacité à
modifier, éventuellement, ces conditions de vie en vue de leur
épanouissement. Ils doivent aussi tenir compte de la bienfaisance :
c'est-à-dire ils doivent s'assurer que l'intervention qu'ils vont mener
va faire du bien aux bénéficiaires et qu'elle ne va pas nuire ou
détruire les structures ou les systèmes existants. Cette
intervention doit aussi être juste et équitable de façon
que tous les bénéficiaires ciblés en profitent et que tout
le monde arrive au même but.
Les quatre grands principes doivent guider cette
réflexion. Le principe d'autonomie, le principe de bienfaisance, le
principe de non malfaisance, le principe de justice.
Par exemple, y a-t-il des garanties pour que le diagnostic
soit suivi d'intervention et, de plus, que l'intervention prenne
réellement en compte les résultats du diagnostic ? Autre exemple,
on peut se demander si le projet va bénéficier réellement
aux populations concernées.
La programmation d'un projet de réinsertion socio
économique des survivants des violences sexuelles doit fournir des
réponses les plus adéquates possibles aux besoins et aux demandes
des bénéficiaires dans le respect de l'éthique. Pour
arriver à cela, toute action doit débuter par un diagnostic
initial qui permet de recenser les besoins, les demandes et les réponses
déjà existantes. Après avoir recueilli les informations
sur les besoins, si l'analyse du contexte s'avère positive et
qu'à son issue l'intervenant accepte de s'y investir, le projet peut
s'affiner et s'élaborer.5(*)
2.2.2. Définir les priorités du projet
La première étape consiste donc à mettre
en place un diagnostic en définissant clairement les objectifs du
diagnostic. Après avoir défini les objectifs, il faudra
déployer les méthodes pour recueillir les informations
adéquates (répondant aux objectifs) et exploiter les
données recueillies, ce sont les résultats du diagnostic. En
effet, il arrive trop souvent que des diagnostics soient demandés et
sollicitent des populations (questionnaires, entretiens,...), mais que les
interventions ne soient pas prévues, alors que les populations
présentent de réels problèmes. Les populations
sollicitées par les professionnels, et habituées à ces
enquêtes qui ne débouchent pas, ont légitimement tendance
à ne pas répondre. Dans un tel contexte, les professionnels qui
développent des stratégies de participation s'étonnent de
la faible participation des populations. Les résultats conduisent
à définir les priorités du projet. Une fois
définies il s'agit d'affiner les objectifs puis de décliner les
manières de les mettre en oeuvre. C'est la programmation ou
étapes d'implantation du projet. Pour un projet de réinsertion
socio économique des survivants des violences sexuelles, la
démarche doit être plus ou moins participative. Plus elle est
participative, plus elle a de chance de favoriser des réponses qui
seront acceptables par les différentes parties prenantes.6(*)
2.2. 3. Les Besoins, Demandes et Réponses
« On entend par réponse l'ensemble des biens,
des services, des organisations et des actions proposés dans un
système »7(*).
Les réponses proposées ne sont pas toujours en
adéquation avec les besoins et les demandes. Pour augmenter cette
adéquation, il est nécessaire d'une part de mieux connaître
les bénéficiaires et leurs conditions de vie. D'autre part, de
stimuler la participation des bénéficiaires et des acteurs
à l'identification des besoins et à l'amélioration des
réponses existantes. La triade «
besoins,
demandes, réponses » illustre les trois portes d'entrée
possibles d'un projet. En effet, le plus souvent, mettre en oeuvre un projet,
c'est répondre à un problème. Le problème se
manifeste lorsque les trois cercles ne se recouvrent pas. Il peut être
défini par un besoin ou une demande non pris en compte ou mal pris en
compte, c'est-à-dire que la réponse est soit inexistante, soit
apparaît inadaptée. Le point de départ peut
également être la réponse inadaptée (un service
fonctionnant mal, des problèmes financiers...). L'objectif de tout
projet c'est de résoudre (ou de réduire) le problème,
c'est-à-dire améliorer le recouvrement des trois cercles
(besoins-demandes-réponses). Notre étude visait à savoir
si les réponses (les Activités Génératrices des
Revenus) apportées par les acteurs avaient résolu le
problème, c'est-à-dire avaient couvert les besoins et les
demandes pour la réinsertion socio économique des survivants des
violences sexuelles.
Ceci étant, avant toute intervention les acteurs
sollicités pour gérer un projet de réinsertion
socio-économique des Activités Génératrice des
Revenus doit s'interroger préalablement des questions à son
acceptation à intervenir :
- Qui a suscité l'action ou l'intervention (la
population, des professionnels locaux, des responsables nationaux, des ONG ou
des associations caritatives...)?
- Quels sont les liens administratifs ou hiérarchiques
entre les demandeurs et/ou financeurs et les opérateurs
(équipe sollicitée) ?
L'intervention peut être interne à l'institution,
il est cependant utile de s'interroger sur son histoire (qui l'a
suscitée, est-elle soutenue par la hiérarchie, y-a-t-il des
moyens dégagés pour cette intervention ou est-ce au contraire
dans le cadre de régulations budgétaires?).
Il est important, également, de s'interroger sur les
ressources à disposition et sur les contraintes que l'on risque de
rencontrer aux différentes phases de la mise en place de l'action :
- Différences entre la demande officielle et
officieuse,
- Orientation imposée du projet,
- Délais,
- Financement,
- Nécessité d'associer la population, d'autres
professionnels...
2.2. 4. La mise en oeuvre des projets de
réinsertion socio-économique
Après avoir répondu à ces questions, les
personnes sollicitées pour intervenir pourront se prononcer sur leur
intérêt à poursuivre la démarche. Rappelons qu'un
projet de réinsertion socio économique doit être pris
différemment d'un projet d'urgence. Dans les urgences, par exemple, (en
cas dans les crises, des catastrophes ...), l'implication des
bénéficiaires n'est souvent pas très exigée quoique
nécessaire. Cependant, les projets sur les Activités
Génératrices des Revenus abordent le plus souvent de multiples
aspects d'une question à traiter et nécessite donc de constituer
une équipe regroupant des représentants de la population et des
représentants des différents corps professionnels
concernés. C'est pourquoi, les conditions de mise en oeuvre d'un
partenariat sont à réfléchir avant même le
début de l'action. Cela nécessite d'une part un accord de
principe des commanditaires et d'autre part une analyse du contexte pour
identifier, même sommairement au départ, les facteurs facilitant
ou freinant la collaboration de partenaires...Ces éléments du
contexte conditionnent la réussite de tout projet des Activités
Génératrice des Revenus pour la Réinsertion
Socio-économique des survivants des violences sexuelles. Il est donc
important de ne pas en négliger l'analyse.
Pendant la conception de tels projets, il est d'importance
capitale de songer à élaborer les outils de suivi et
évaluation. L'évaluation permet une comparaison entre ce qui
était prévu par le projet et ce qui est réalisé. En
cela le gestionnaire du projet devra élaborer un
référentiel d'évaluation lors de l'écriture des
objectifs et de la programmation. Ce référentiel définit
les critères et les indicateurs permettant de mesurer l'atteinte des
objectifs généraux et les objectifs d'intervention. Il
définit aussi comment et par qui ces indicateurs seront mesurés
puis exploités. La pertinence et la cohérence du programme
doivent être évaluées. La pertinence du projet est
évaluée dès la formalisation de l'objectif
général du projet, elle interroge ce qui est en amont,
c'est-à-dire dans le contexte pour savoir si l'objectif est pertinent.
La cohérence du projet est évaluée dès la
formalisation des objectifs d'intervention et du plan
opérationnel : elle interroge ce qui est en aval de l'objectif
général. Est-ce que les méthodes d'interventions sont les
mieux adaptées pour répondre à l'objectif ? Ainsi
pour des projets de réinsertion socio économique il est
recommandé aux gestionnaires d'évaluer les ressources (des moyens
humains, matériels, financiers, l'environnement et les organisations
mises en oeuvre pour réaliser l'activité), les procédures
(des techniques, méthodes mises en oeuvre au cours de l'action), les
résultats, les processus et l'impact du projet.
- L'évaluation des résultats compare les
objectifs généraux prévus aux objectifs atteints. La
formalisation quantifiée des objectifs facilite grandement
l'évaluation. - L'évaluation des processus compare les
objectifs d'intervention prévus aux objectifs atteints et le plan
opérationnel prévu au plan réalisé. La
formalisation du plan opérationnel facilite grandement
l'évaluation du processus. - L'évaluation de l'impact
recherche les effets non prévus survenus pendant ou après le
programme (effets positifs ou négatifs).8(*)
2.2. 5. La Gestion des Activités
Génératrices des Revenus9(*)
Les activités génératrices de revenus
sont devenues un apport capital dans tous les programmes de
développement. Ils constituent une entrée incontournable pour
toucher les couches défavorisées telles que les femmes victimes
des violences sexuelles rejetées. Pour être efficace, les projets
qui se lancent dans les Activités Génératrices des Revenus
doivent prendre en compte quelques éléments cruciaux. Etant
donné que la majorité des bénéficiaires des projets
sur les AGR ont un niveau d'éducation très bas, les intervenants
devraient adapter la matière à enseigner à leur niveau.
Ainsi insister sur quelques notions de bases pertinentes telles que :
l'étude du marché, la notion de l'offre et de la demande, la
détermination du prix de Vente, la détermination du coût et
prix de revient, les Technique de négociation des prix, l'Affectation
des revenus, et les notions de base de marketing.
1. L'étude du marché
Le point de départ pour tout homme ou toute femme
d'affaire est d'avoir une connaissance du marché ou de l'environnement
dans lequel il ou elle veut opérer. Ceci est important pour pouvoir
identifier des niches potentielles dans le marché actuel. La
compréhension du marché appelle :
- La connaissance de la logique de l'offre et la demande
c'est-à-dire lorsque l'offre augmente (plusieurs vendeurs) le prix de
vente diminue mais aussi lorsque la demande augmente (plusieurs acheteurs) dans
le marche, le prix de vente augmente.
- La prise en compte des différentes forces qui
s'exercent sur un marché, entre autre :
o La rivalité des concurrents directs,
o La pression des produits substituts,
o La menace de nouveaux arrivants
o Le pouvoir de négociation du client et de
fournisseurs.
En définitif nous disons aussi que dans l'étude
du marché il sied de tenir compte du choix de l'emplacement de votre
affaire ou entreprise car celui-ci influence le coût d'exploitation mais
aussi la rentabilité ou le gain.
2. Notion de l'offre et de la
demande
La loi de l'offre et la demande est la principale cause de la
fluctuation des prix des biens sur le marché. De manière
générale, quand l'offre est grande le prix a tendance à
diminuer. Pour les produits périssables par faute de manque de
transformation et conditionnement efficaces qu'il y ait demande forte ou pas
qu'i y ait offre haute ou basse le prix sera à la baisse.
L'étude de marché est cruciale, puisqu'elle
permet de voir si votre concept d'AGR est vraiment applicable sur le terrain.
La notion de l'offre et de la demande est en fait une forme de recherche
commerciale, visant entre autre à répondre à des questions
telles que:
- Quel produit ou service vais-je offrir et surtout à qui
?
- À quel besoin mon offre répond-elle ?
- Comment vais-je vendre ce produit ou ce service ?
- Quels sont mes concurrents directs et indirects ?
- Mon marché est-il local ou régional ?
- Quelles sont les caractéristiques du processus d'achat
de mon produit?
- Où vais-je implanter mon AGR ?
Deux questions fondamentales s'imposent :
· La façon dont les populations comptent s'y prendre
pour atteindre l'objectif escompté.
· Quels sont les problèmes qui peuvent se poser pour
la réalisation et la viabilité de l'AGR ?
3. Détermination du prix de
Vente
Dans la plupart de cas le prix de vente d'un produit est connu
à l'avance. A ce titre le prix de vente n'est autre que la valeur
d'échange d'un bien sur le marché. Le prix auquel on
décide de vendre son produit est vital pour la survie de l'affaire. Si
l'on vend à bas prix l'on risque de ne pas faire le
bénéfice et si l'on vend à un prix très
élevé l'on risque de ne rien vendre. Il n'y a pas une formule
simple pour fixer le prix mais il sied de signaler que le prix est fixé
soit :
- en fonction de la demande,
- en fonction du coût,
- en fonction de la concurrence,
- et en fonction des autres forces qui s'exercent sur un
marché.
Alors le prix de vente correspond : Coût de revient
auquel il faut ajouter le bénéfice. PV = CR + B
Exemple, un sac de braise se vend à Uvira à
15.000 FC, pour le vendeur ce prix incorpore le coût de revient de
12.500 FC et le bénéfice de 2500 FC car le PV = 12.500 + 2500 =
15.000 FC
4. Détermination du coût et prix de
revient
Capital ou Investissement de Départ :
Somme nécessaire pour acheter les matériels
nécessaires pour le démarrage de l'AGR.
Fonds de roulement:
Somme nécessaire au fonctionnement régulier de
l'activité (exploitation). Par exemple, dans l'unité de «
restaurant » l'achat de casserole, assiette constitue
l'investissement de départ alors que l'achat de viande, farine constitue
le fonds de roulement
NB : Il est essentiel d'épargner chaque jour une somme
qui va servir à reconstituer le fond de roulement. Dans le cas contraire
l'AGR risque d'arrêter de fonctionner !
Coût de revient :
C'est l'ensemble des dépenses fixes + dépenses
variables. Ce montant correspond à ce que coûte la production d'un
bien.
Prix de vente :
C'est le coût de revient +
marge. On ne fixe pas notre prix de vente au hasard. On doit tenir
compte de la compétition et souvent de la saison, mais il est essentiel
de toujours effectuer un bénéfice, sinon on perd de l'argent. Le
prix de revient est l'ensemble des charges engagées pour acheter et ou
produire un bien ou un service. Dans le cas du négoce (achat et vente)
il s'obtient en faisant la sommation entre le prix d'achat et le frais
accessoires d'achat. PR = PA + FAA
- le prix d'achat correspond au prix qu'a coûté
un bien ou un article.
Exemple Un sac de braise coûte 10.000 FC à
Baraka
- Le frais accessoire d'achat : c'est toute
dépense liée à l'achat d'un bien (frais de douane,
transport, manutention...)
Continuons avec l'exemple précédant et disons
que les frais de transport Uvira-Baraka s'élève à 2000 FC,
manutention 500 FC. Alors nous disons que le coût et prix de revient d'un
sac à Uvira s'élève à : PR = PA + FAA =
10.000+2500= 12.500. Tandis que pour les organisations ou les unités de
production ou de distribution il sied d'intégrer les différentes
charges liées à la production et la vente.
Pour une femme marchande, l'objectif de cette phase est de lui
dire qu'en faisant ses achats, elle ne doit intégrer que toutes les
charges et frais relatifs à ses achats mais aussi elle doit arriver
à minimiser ses charges car son gain est fonction de ces coûts
qu'elle est obligée de maîtriser dès le départ.
En vue de permettre un bon contrôle de gestion il
s'avère important d'intégrer la notion de coût
prévisionnel total d'une AGR et celle du coût réel.
Le coût prévisionnel d'une AGR est celui
déterminé à l'aide des prévisions (budget) et le
coût réel est celui qui correspond aux charges liées
à la réalisation de l'AGR.
La différence entre les deux représente la
dérive en matière de coût.
Lorsque le coût réel est supérieur au
coût prévisionnel, une maman doit se dire qu'elle a mal
géré tandis que si c'est le raisonnement inverse, elle a bien
géré car elle a réussi à comprimer ces charges
d'exploitation.
A chaque fin du mois, cette analyse informe une maman ou une
équipe de travail sur :
- qu'aurions-nous donc dû réaliser ?
- Qu'est-ce que nous avons accompli ?
- Combien le travail accompli nous a-t-il
coûté ?
En utilisant un budget de référence, ce
système évalue objectivement le travail réalisé,
calcule la performance, mesure des écarts et prévoit les impacts
futurs (coûts et temps) de ces écarts sur l'AGR.
6. Technique de négociation des
prix
Le prix de revient ou de vente se négocie entre
l'acheteur et le vendeur et dépend des éléments
ci-après :
- du produit (type des produits)
- de la quantité
- du prix
- modalité de paiement (à crédit ou au
comptant)
- modalité de livraison. (transport assuré soit
par le fournisseur où soit l'acheteur lui-même).
7. Affectation des revenus
Après avoir déterminé le coût et le
prix de vente il importe de savoir affecter les revenus et cette affectation
consiste à tenir trois caisses à savoir :
- caisse affaire (A) : est la plus importante car
l'argent est en rotation et va générer les recettes ou
intérêts qu'on peut manger et épargner.
- Caisse dépense personnelles (D) permet de
répondre aux besoins qui ne sont pas directement liées à
l'affaire. Ex : manger, soins médicaux....
- Caisse épargne : permet de faire face aux
aléas.
Exemple : Retenons le même exemple et affectons le
bénéfice de 2.500 issu de la vente d'un sac de braise à
Uvira.
En respectant les trois caisses, un commerçant
rationnel peut affecter ce revenu de cette manière et suivant ses
besoins tout en supposant que les conditions ne changent pas :
- Caisse affaire : 1000 FC
- Caisse dépense : 1000 FC
- Caisse épargne : 500 FC
Total 2.500 FC
8. Les notions de base de
marketing.
Au sens propre, ce sont des actions reliées à la
mise en marché d'un produit.
Une des idées clés du marketing est le
positionnement (Diagnostic participatif des ressources existantes, des
potentielles à valoriser, des opportunités à valoriser et
des compétences acquises et requises par rapport au
référentiel du métier). C'est ce qui rend notre produit
(d'AGR) unique et concurrentiel, et va nous permettre d'avoir les
éléments qui vont nous servir à convaincre le client
d'acheter chez nous plutôt que chez les autres.
Pour trouver de bons arguments, il faut bien connaître
sa clientèle cible Il existe deux types de méthodes pour
convaincre un client : la méthode dénotative et la méthode
connotative. La première consiste à informer, expliquer et
argumenter pour convaincre d'acheter le produit alors que la deuxième
s'adresse aux émotions et motivations des clients plutôt
qu'à leur raison. Cette dernière tente de les séduire pour
les amener à acheter le produit. Quoiqu'il en soit, vous pouvez suivre
les étapes suivantes pour convaincre le client :
_ Dire au client les avantages du produit.
_ Dire et si possible montrer comment le produit
fonctionne.
_ Justifier vos affirmations par des preuves.
_ Fournir au client tous les faits nécessaires.
_ Ensuite pour chaque fait, donner les avantages pour
l'acheteur.
_ Conclure ce stade conviction par la question "qu'en
pensez-vous ?
Chapitre II.
PRESENTATION DU CHAMP D'INVESTIGATION ET RESULTATS DE
L'ENQUETE
2.1. Présentation de la Province du Sud Kivu
Le Sud-Kivu est une province de la
République
démocratique du Congo. Sa capitale est
Bukavu. Elle est voisine de
la province du
Nord-Kivu au nord, du
Maniema à l'ouest, et
du
Katanga au sud. À
l'est, elle est voisine du
Rwanda, du
Burundi, et de la
Tanzanie. À la vue
légale, cette province compte trois villes:
Baraka,
Bukavu et
Uvira. Plus la ville de
Bukavu qui compte 533.757
habitants, la province du Sud Kivu est découpée en huit (8)
territoires :
- Fizi (superficie :
15.788 km², 437.935 habitants),
- Idjwi (superficie : 281
km², 162.196 habitants)
- Kabare (superficie :
1.960 km², 461.511 habitants)
- Kalehe (superficie :
5.126 km², 462.465 habitants)
- Mwenga (superficie :
11.172 km², 346.846 habitants)
- Shabunda
(superficie : 25.116 km², 653.907 habitants)
- Uvira (superficie :
3.148 km², 396.585 habitants)
- Walungu (superficie :
1800 km², 368.857 habitants),
La province du Sud Kivu a une superficie totale de 64.851
km² pour une population de 3.824.059 individus (Rapport de la division
provinciale de l'intérieure 2007). Elle compte dix ethnies
réparties inégalement dans les entités :
Bahavu,
Batembo,
Bashi,
Bafuliru,
Bavira,
Babembe,
Babwari,
Babuyu,
Banyindu
et
Balega.
2.2. Milieu d'étude
Notre étude concernait les villages
géographiquement accessibles et sécurisés touchés
par des guerres et dont les habitants avaient connu des viols en tant que des
crimes de guerre et crimes contre l'humanité. C'étaient des
villages de trois territoires administratifs de la province du Sud-Kivu :
WALUNGU, UVIRA et FIZI. Dans le territoire de WALUNGU 26 villages
étaient ciblés (Musengezi, Cirhavanyi, Katudu, Chagala, Cirhuko,
Kazimu, Bulwi, Bugegula, Izege, Madaga, Kamikonzi, Cizi, Lulabo, Mofa,
Karhembu, Buzige, Mugulu, Chishumbo, Cindubi, Kaniola centre, Cimbulungu,
Budodo, Cisaza, Nabishaka, Mwirama et Mbuba. Dans le territoire d'UVIRA 16
villages étaient ciblés (Kalundu, Kasenga, Kiromoni 1, Kiromoni
2, Kamvinvira, Butao, Kiliba onds, Camp sayo, Secteur 5, Secteur 1, Secteur 6,
Secteur 7, Nachimbe, Kafunda, Kalunga et Ishamba) ; Dans le territoire de
FIZI 22 villages étaient ciblés (Makobola, Bangwe, Kahama,
Kasekezi, Munene, Ilakala, Ilila, Alole, Ebole, Kabondozi, Mboko 1, Mboko 2,
Mboko 3, Mboko 4, Lukuchwe, Swima, Iyuwa, Mungule, Ake 1, Ake 2, Abeka et
Mukwezi
La guerre et l'instabilité politique continuelle dans
l'Est de la République Démocratique du Congo furent
marquées par des extrêmes violences y compris le viol. La
véritable extension des violences sexuelles n'était pas connue.
Cependant, en 2008 IRC (International Rescue Committee) avait reporté
avoir assisté plus de 40,000 congolaises victimes des violences
sexuelles depuis 2003 dans la province du Sud Kivu.10(*) Ces violences sexuelles,
commises en tant que crimes de guerre et crimes contre l'humanité,
avaient des conséquences directes, profondes et bouleversantes pour les
femmes et les filles attaquées ainsi que pour leurs communautés
qui en subissaient le sort. Elles constituaient un problème grave non
seulement de part leurs conséquences sur la santé physique
(blessures graves, handicapantes et mortelles, le VIH/SIDA, les fistules, les
grossesses non désirées) mais aussi les traumatismes
psychologiques subis compromettaient la participation de ces femmes à
une vie sociale et économique harmonieuse : beaucoup des femmes
étaient rejetées par leurs maris et leurs familles, et
privées de leurs droits. Plusieurs maisons étaient pillées
puis incendiées. Beaucoup des civils étaient tués
, les autres fuyaient leurs milieux de peur d'être
violés et tués.11(*)
Malgré la fin officielle de la
Deuxième
guerre du Congo en 2002, la population du Sud-Kivu continuait à
subir les effets de bandes armées qui faisaient la loi dans les villes
et campagnes. La plupart des cas des violences sexuelles au Sud Kivu
étaient perpétrés par des groupes armés
étrangers non-étatiques. Certains de leurs membres semblaient
avoir été impliqués dans le génocide rwandais et
avoir fui ensuite vers la
République
démocratique du Congo. Opérant dans la forêt, ces
groupes armés attaquaient les communautés locales, pillaient,
violaient, emmenaient les femmes et les filles comme esclaves sexuelles et les
soumettaient au travail forcé. Les atrocités
perpétrées par ces groupes armés étaient d'une
brutalité inimaginable, qui allait bien au-delà du viol. Le viol
et l'esclavage sexuel étaient au coeur de ces atrocités qui
visaient la destruction physique et psychologique complète des femmes,
avec toutes les conséquences que cela entrainait pour l'ensemble de la
société.12(*)
2.3. Résultats du déroulement de
l'étude
Du 25 Janvier au 27 Février 2010, nous avons
effectué 1298 interviews individuelles dans les 64 villages des
territoires de Walungu, Uvira et Fizi auprès de 1298 femmes victimes des
violences sexuelles sur les 1675 identifiées (soit 77.5%).
L'enquête été menée par une équipe de 32
enquêteurs (soit un enquêteur pour deux villages) dont 53%
étaient des femmes et 47% des hommes. Le nombre moyen
d'interviewées par jour était de 8 dans chaque village (minimum
7, maximum 9) et la durée moyenne des entretiens était de 50
minutes (minimum40, maximum 60).
Tableau N° 1
N°
|
Territoire
|
Nbre Villages
|
Enquêteurs
|
Enquêtés
|
|
F
|
M
|
Tot
|
Nbre
|
Moyenne /j
|
1
|
WALUNGU
|
26
|
6
|
7
|
13
|
494
|
8
|
2
|
UVIRA
|
16
|
6
|
2
|
8
|
320
|
8
|
3
|
FIZI
|
22
|
5
|
6
|
11
|
484
|
9
|
|
Total
|
64
|
17
|
15
|
32
|
1298
|
|
Tableau N°2
TERRITOIRE D'UVIRA
|
N°
|
Code
|
Village
|
Interviewées
|
Date de l'interview
|
Enquêteur
|
1
|
KAL
|
Kalundu
|
21
|
du 25 au 27/01/2010
|
F
|
2
|
KAS
|
Kasenga
|
19
|
du 28 au 29/01/2010
|
3
|
KI1
|
Kiromoni 1
|
19
|
du 25 au 27/01/2010
|
H
|
4
|
KI2
|
Kiromoni 2
|
20
|
du 28 au 29/01/2010
|
5
|
KAM
|
Kamvinvira
|
21
|
du 25 au 27/01/2010
|
H
|
6
|
BUT
|
Butao
|
19
|
du 28 au 29/01/2010
|
7
|
KIO
|
Kiliba onds
|
20
|
du 25 au 27/01/2010
|
F
|
8
|
CAS
|
Camp sayo
|
18
|
du 28 au 29/01/2010
|
9
|
SE5
|
Secteur 5
|
20
|
du 25 au 26/01/2010
|
F
|
10
|
SE1
|
Secteur 1
|
21
|
du 27 au 29/01/2010
|
11
|
SE6
|
Secteur 6
|
20
|
du 25 au 27/01/2010
|
F
|
12
|
SE7
|
Secteur 7
|
19
|
du 28 au 29/01/2010
|
13
|
NAC
|
Nachimbe
|
21
|
du 25 au 26/01/2010
|
F
|
14
|
KAF
|
Kafunda
|
22
|
du 27 au 29/01/2010
|
15
|
KLG
|
Kalunga
|
21
|
du 25 au 27/01/2010
|
F
|
16
|
ISH
|
Ishamba
|
19
|
du 28 au 29/01/2010
|
Total
|
320
|
|
|
Tableau N°4
Territoire de WALUNGU
|
N°
|
Code
|
Village
|
Interviewées
|
Date de l'interview
|
Enquêteur
|
1
|
MUS
|
Musengezi
|
19
|
du 25 au 27/01/2010
|
F
|
2
|
CIR
|
Cirhavanyi
|
17
|
du 28 au 29/01/2010
|
3
|
KAT
|
Katudu
|
20
|
du 25 au 27/01/2010
|
F
|
4
|
CHA
|
Chagala
|
20
|
du 28 au 29/01/2010
|
5
|
CIK
|
Cirhuko
|
18
|
du 25 au 26/01/2010
|
M
|
6
|
KAZ
|
Kazimu
|
20
|
du 27 au 29/01/2010
|
7
|
BUL
|
Bulwi
|
17
|
du 25 au 26/01/2010
|
M
|
8
|
BUG
|
Bugegula
|
20
|
du 27 au 29/01/2010
|
9
|
IZE
|
Izege
|
17
|
du 25 au 26/01/2010
|
M
|
10
|
MAD
|
Madaga
|
20
|
du 27 au 29/01/2010
|
11
|
KAM
|
Kamikonzi
|
20
|
du 25 au 26/01/2010
|
F
|
12
|
CIZ
|
Cizi
|
21
|
du 27 au 29/01/2010
|
13
|
LUL
|
Lulabo
|
20
|
du 25 au 26/01/2010
|
F
|
14
|
MOF
|
Mofa
|
19
|
du 27 au 29/01/2010
|
15
|
KAR
|
Karhembu
|
18
|
du 25 au 26/01/2010
|
M
|
16
|
BUZ
|
Buzige
|
17
|
du 27 au 29/01/2010
|
17
|
MUG
|
Mugulu
|
20
|
du 25 au 27/01/2010
|
M
|
18
|
CHI
|
Chishumbo
|
17
|
du 28 au 29/01/2010
|
19
|
Cin
|
Cindubi
|
20
|
du 25 au 27/01/2010
|
F
|
20
|
Kan
|
Kaniola cen
|
19
|
du 28 au 29/01/2010
|
21
|
Cim
|
Cimbulungu
|
20
|
du 25 au 27/01/2010
|
F
|
22
|
Bud
|
Budodo
|
17
|
du 28 au 29/01/2010
|
23
|
Cis
|
Cisaza
|
20
|
du 25 au 26/01/2010
|
M
|
24
|
Nab
|
Nabishaka
|
21
|
du 27 au 29/01/2010
|
25
|
Mwi
|
Mwirama
|
20
|
du 25 au 27/01/2010
|
M
|
26
|
Mbu
|
Mbuba
|
17
|
du 28 au 29/01/2010
|
Tot
|
|
|
494
|
|
|
Tableau N°5
Territoire de FIZI
|
N°
|
Code
|
Village
|
Interviewées
|
Date de l'interview
|
Enquêteur
|
1
|
MAK
|
Makobola
|
23
|
du 25 au 27/01/2010
|
F
|
2
|
BANG
|
Bangwe
|
22
|
du 28 au 29/01/2010
|
3
|
KAH
|
Kahama
|
21
|
du 25 au 26/01/2010
|
F
|
4
|
KAS
|
Kasekezi
|
22
|
du 27 au 29/01/2010
|
5
|
MUN
|
Munene
|
23
|
du 25 au 27/01/2010
|
M
|
6
|
ILA
|
Ilakala
|
21
|
du 28 au 29/01/2010
|
7
|
ILI
|
Ilila
|
21
|
du 25 au 26/01/2010
|
M
|
8
|
ALO
|
Alole
|
22
|
du 27 au 29/01/2010
|
9
|
EB0
|
Ebole
|
23
|
du 25 au 27/01/2010
|
M
|
10
|
KAB
|
Kabondozi
|
23
|
du 28 au 29/01/2010
|
11
|
MB1
|
Mboko 1
|
21
|
du 25 au 26/01/2010
|
F
|
12
|
MB2
|
Mboko 2
|
23
|
du 27 au 29/01/2010
|
13
|
MB3
|
Mboko 3
|
21
|
du 25 au 26/01/2010
|
M
|
14
|
MB4
|
Mboko 4
|
22
|
du 27 au 29/01/2010
|
15
|
LUK
|
Lukuchwe
|
22
|
du 25 au 26/01/2010
|
F
|
16
|
SWI
|
Swima
|
23
|
du 27 au 29/01/2010
|
17
|
IYU
|
Iyuwa
|
21
|
du 25 au 26/01/2010
|
M
|
18
|
MGL
|
Mungule
|
22
|
du 27 au 29/01/2010
|
19
|
AK1
|
Ake 1
|
23
|
du 25 au 27/01/2010
|
M
|
20
|
AK2
|
Ake 2
|
21
|
du 28 au 29/01/2010
|
21
|
ABE
|
Abeka
|
21
|
du 25 au 26/01/2010
|
F
|
22
|
MU1
|
Mukwezi 1
|
23
|
du 27 au 29/01/2010
|
Total
|
484
|
|
|
2.4. Résultats de l'enquête auprès
des survivants des violences sexuelles
Notre questionnaire renfermait 9 thèmes dont 2 portaient
sur le cadre de l'étude et l'identification de l'interviewée et 7
portaient sur les hypothèses de notre travail. Ces thèmes
renfermaient 24 questions subdivisées en 80 sous-questions ouvertes et
fermées,
2.4.1. Identification des interviewées
Tableau n°7
1. Sexe et Age de l'interviewée
|
N°
|
Territoire
|
15-17ans
|
18- 24ans
|
25-50ans
|
51-69ans
|
Total
|
|
F
|
M
|
F
|
M
|
F
|
M
|
F
|
M
|
F
|
M
|
1
|
WALUNGU
|
14
|
0
|
179
|
0
|
265
|
0
|
35
|
0
|
493
|
0
|
38%
|
2
|
UVIRA
|
9
|
0
|
118
|
0
|
175
|
0
|
23
|
0
|
325
|
0
|
25%
|
3
|
FIZI
|
13
|
0
|
175
|
0
|
258
|
0
|
34
|
0
|
480
|
0
|
37%
|
Total
|
36
|
0
|
472
|
0
|
698
|
0
|
92
|
0
|
1298
|
0
|
100%
|
3%
|
|
36%
|
|
54%
|
|
7%
|
|
100%
|
|
|
Tableau n°8
2. Etat civil de l'interviewée
|
N°
|
Résultat
|
Nbre
|
%
|
1
|
Veuves dont les maris étaient tués pendant la
guerre
|
195
|
15%
|
2
|
Veuves dont les maris étaient décédés
pour autres causes
|
91
|
7%
|
3
|
Femmes abandonnées
|
143
|
11%
|
4
|
Femmes rejetées
|
104
|
8%
|
5
|
Filles
|
246
|
19%
|
6
|
Femmes mariées
|
519
|
40%
|
|
Total
|
1298
|
100%
|
Tableau n°9
3. Nombre d'enfants légitimes de
l'interviewée
|
N°
|
Résultat
|
Nombre
|
%
|
1
|
Sans enfant
|
143
|
11%
|
2
|
1-3 enfants
|
856
|
66%
|
3
|
4-7 enfants
|
223
|
17%
|
4
|
Plus de 7 enfants
|
76
|
6%
|
|
Total
|
1298
|
100%
|
2.4.2. Les types des violences vécues pendant les
guerres
Tableau N° 10
Formes des viols vécues par l'interviewée
pendant les conflits armés
|
N°
|
Résultat
|
Nbre
|
%
|
1
|
Femmes ayant été Violées en publique
|
198
|
15%
|
2
|
Femmes ayant été Violées avec des objets
|
13
|
1%
|
3
|
Femmes ayant connu l'esclavage sexuel
|
234
|
18%
|
4
|
Viol ordinaire
|
633
|
49%
|
5
|
Viol publique, esclavage sexuel, viol ordinaire
|
126
|
10%
|
6
|
Viol en publique, esclavage sexuel
|
53
|
4%
|
7
|
Viol en publique et viol ordinaire
|
41
|
3%
|
|
Total
|
1298
|
100%
|
Tableau N°11
Nombre élevé d'agresseurs au cours d'un
seul événement
|
N°
|
Résultat
|
Nombre
|
%
|
1
|
Violées par Un agresseur
|
18
|
1%
|
2
|
Violées par Deux agresseurs
|
102
|
8%
|
3
|
Violées par Trois agresseurs
|
255
|
20%
|
4
|
Violées par Plus de trois agresseurs
|
923
|
71%
|
|
Total
|
1298
|
100%
|
Tableau n°12
Année à la quelle l'interviewée a
connu l'agression sexuelle
|
N°
|
Résultat
|
Nombre
|
%
|
1
|
Avant l'année 2002
|
256
|
20%
|
2
|
A partir de l'année 2002
|
1042
|
80%
|
|
Total
|
1298
|
100%
|
Tableau N°13
Nombre de fois que l'interviewée avait
été violée pendant les conflits
|
N°
|
Résultat
|
Nombre
|
%
|
1
|
Une fois
|
367
|
28%
|
2
|
Deux fois
|
399
|
31%
|
3
|
Trois fois
|
404
|
31%
|
4
|
Plus de trois fois
|
128
|
10%
|
|
Total
|
1298
|
100%
|
Tableau N°14
Interviewées ayant assisté aux violences
pendant les conflits armés
|
N°
|
Résultat
|
Nombre
|
%
|
1
|
Au viol d'une personne de sa famille
|
143
|
11%
|
3
|
A l'assassinat d'un membre de sa famille
|
324
|
25%
|
5
|
Au viol et au meurtre des membres de sa famille
|
546
|
42%
|
6
|
Au viol, au meurtre et à l'incendie de sa maison
|
285
|
22%
|
|
Total
|
1298
|
100%
|
2.4.3. La situation familial après
viol
Tableau N°15
Victimes maltraitées par leurs familles
après viol
|
N°
|
Résultat
|
Nombre
|
%
|
1
|
Maltraitées par leurs propres maris
|
324
|
25%
|
2
|
Maltraitées par leurs propres parents
|
234
|
18%
|
3
|
Maltraitées par leurs propres enfants et leurs maris
|
194
|
15%
|
4
|
Maltraitées par leurs belles-familles
|
521
|
40%
|
5
|
Par les maris et leurs belles-familles
|
25
|
2%
|
|
Total
|
1298
|
100%
|
Tableau N°16
Pistes de solution proposées par les victimes face
aux traitements dans leurs familles
|
N°
|
Résultat
|
Nombre
|
%
|
1
|
Avoir un endroit de refuge loin du milieu
|
202
|
16%
|
2
|
Sensibiliser les familles
|
139
|
11%
|
3
|
Avoir ses propres moyens pour subvenir à ses besoins
|
638
|
49%
|
4
|
Rentrer au banc de l'école
|
319
|
25%
|
|
Total
|
1298
|
100%
|
Tableau N°17
Nombre d'enfants issus du viol par victime
|
N°
|
Résultat
|
Nombre
|
%
|
1
|
Victimes ayant un enfant issu du viol
|
202
|
96%
|
2
|
Victimes ayant eu deux enfants issus du viol
|
9
|
4%
|
|
Total
|
211
|
100%
|
Tableau N° 18
Attitudes des interviewées face à leurs
enfants issus du viol
|
N°
|
Résultat
|
Nbre
|
%
|
1
|
Victimes qui ont de l'amour envers cet enfant
|
58
|
27%
|
2
|
Victimes qui les acceptent malgré elles
|
134
|
64%
|
3
|
Victimes qui ont honte de ces enfants
|
14
|
7%
|
4
|
Victimes qui sont souvent en colère envers ces enfants
|
3
|
1%
|
5
|
Victimes ayant abandonné l'enfant à leurs
mamans
|
2
|
1%
|
|
Total
|
211
|
100%
|
Tableau N° 19
Attitude de l'entourage face aux enfants issus du
viol
|
N°
|
Résultat
|
Nbre
|
%
|
1
|
Les enfants qui sont bien vus par leur entourage
|
47
|
22%
|
2
|
Les enfants sont maltraités par les maris des
interviewées
|
45
|
21%
|
3
|
Les enfants sont maltraités par les belles-familles
|
50
|
24%
|
4
|
Enfants maltraités par les parents des
interviewées
|
12
|
6%
|
5
|
Les enfants sont maltraités par les belles-familles des
interv
|
23
|
11%
|
6
|
Les enfants sont maltraités par les maris et les
belles-familles
|
34
|
16%
|
|
Total
|
211
|
100%
|
Tableau N°20
Les propositions des Victimes eu égard leurs
enfants issus du viol
|
N°
|
Résultat
|
Nbre
|
%
|
1
|
Le gouvernement doit prendre ces enfants en charge
|
56
|
27%
|
2
|
Avoir ses propres moyens pour la charge de ces enfants
|
138
|
65%
|
3
|
Sensibiliser les familles
|
17
|
8%
|
|
Total
|
211
|
100%
|
2.4.4. La situation social après viol
Tableau N°21
Niveau d'éducation des
interviewées
|
N°
|
Résultat
|
Nbre
|
%
|
1
|
Cycle moyen (3e et 4e primaire)
|
345
|
27%
|
2
|
Cycle terminal (5e et 6e primaire)
|
336
|
26%
|
3
|
Cycle d'orientation (1er et 2e
secondaire)
|
235
|
18%
|
4
|
Cycle humanitaire (4e , 5e et
6e secondaire)
|
121
|
9%
|
5
|
Ayant eu le diplôme d'Etat
|
56
|
4%
|
6
|
N'ayant pas été à l'école
|
205
|
16%
|
|
Total
|
1298
|
100%
|
Tableau N°22
Les raisons d'abandon scolaire des interviewées
connaissant lire et écrire
|
N°
|
Résultat
|
Nombre
|
%
|
1
|
Pauvreté des parents
|
55
|
5%
|
2
|
Irresponsabilité des parents
|
232
|
21%
|
3
|
Culture du milieu
|
345
|
32%
|
4
|
Viol
|
89
|
8%
|
5
|
Grossesse précoce
|
307
|
28%
|
6
|
Manque d'intelligence
|
42
|
4%
|
7
|
Esclavage sexuel
|
23
|
2%
|
|
Total
|
1093
|
100%
|
Tableau N°23
Les interviewées dont les voisins connaissent
à propos de leur viol
|
N°
|
Résultat
|
Nombre
|
%
|
1
|
Ils l'avaient su car le viol était en public
|
894
|
69%
|
2
|
lors du transfert médical loin du village
|
55
|
4%
|
3
|
ors de d'une activité communautaire avec les autres
victimes
|
14
|
1%
|
4
|
Lorsqu'il y avait des disputes dans mon ménage
|
127
|
10%
|
5
|
Lorsque je fus abandonnée par mon mari
|
208
|
16%
|
|
Total
|
1298
|
100%
|
Tableau N°24
Réactions des voisins au regard des femmes
violées
|
N°
|
Résultat
|
Nbre
|
%
|
1
|
Nous Regardent avec curiosité
|
134
|
10%
|
2
|
Nous considèrent comme porte-malheur
|
264
|
20%
|
3
|
Décident de nous construire des camps hors du village
|
256
|
20%
|
4
|
Ont peur de nous que nous avons le SIDA
|
566
|
44%
|
5
|
Nous doigtent
|
78
|
6%
|
|
Total
|
1298
|
100%
|
Tableau N°25
Propositions des interviewées face à cette
situation
|
N°
|
Résultat
|
Nbr
|
%
|
1
|
Intensifier les séances de sensibilisation
|
332
|
26%
|
2
|
Arrêter toute personne qui se moquera d'une femme
violée
|
12
|
1%
|
3
|
Prier pour eux car ils ne savent pas ce qu'ils font
|
167
|
13%
|
4
|
Créer des endroits de refuge pour les femmes
violées
|
103
|
8%
|
5
|
Aider à être économiquement forte
|
653
|
50%
|
6
|
Ne sait pas
|
31
|
2%
|
|
Total
|
1298
|
100%
|
Tableau N°26
Les raisons qui encouragent les interviewées
à appartenir à un groupe des femmes d'une confession religieuse
ou à un groupe solidaire
|
N°
|
Résultat
|
Nombre
|
%
|
1
|
Elles sont soulagées spirituellement
|
612
|
47%
|
2
|
Il y a des conseils pratiques
|
686
|
53%
|
3
|
Ne sait pas
|
578
|
45%
|
|
Total
|
1298
|
100%
|
Tableau N°27
Les motifs qui les empêchent à ne pas
appartenir à un groupe
|
N°
|
Résultat
|
Nombre
|
%
|
1
|
Elles ne trouvent pas d'importance
|
34
|
3%
|
2
|
Elles ont honte
|
123
|
9%
|
3
|
Elles sont sales par rapport aux autres
|
321
|
25%
|
4
|
Il n'y en a pas dans leurs villages
|
456
|
35%
|
5
|
Les chefs des groupes détournent souvent
|
43
|
3%
|
6
|
Les maris ne les autorisent pas
|
108
|
8%
|
7
|
Ne sait pas
|
213
|
16%
|
|
Total
|
1298
|
100%
|
Tableau N°28
Pour Les interviewées qui connaissaient les Droits
Humains
|
N°
|
Résultat
|
Nbre
|
%
|
1
|
Les Droits ne sont pas respectés car il y a la guerre
|
21
|
47%
|
2
|
Les Droits ne sont pas respectés car les femmes sont
violées
|
24
|
53%
|
|
Total
|
45
|
100%
|
2.4.5. La situation économique après
viol
Tableau N°29
Les Activités Génératrices des
Revenus que les Victimes exerçaient avant les guerres
|
N°
|
Résultat
|
Nombre
|
%
|
1
|
Agriculture
|
436
|
34%
|
2
|
Agriculture et petit élevage
|
197
|
15%
|
3
|
Agriculture et petit commerce
|
272
|
21%
|
4
|
Agriculture, élevage et petit commerce
|
57
|
4%
|
5
|
Couture
|
32
|
2%
|
6
|
Brassage et vente de boisson alcoolisée locale
|
22
|
2%
|
7
|
Restaurant
|
12
|
1%
|
8
|
Petit commerce
|
53
|
4%
|
9
|
Panachage d'huile de palme
|
24
|
2%
|
10
|
Sans
|
193
|
15%
|
|
Total
|
1298
|
100%
|
Tableau N°30
Les revenus hebdomadaires moyens des Activités
Génératrices des Revenus exercées avant la guerre
($)
|
N°
|
Résultat
|
Intervalle
|
1
|
Agriculture
|
[8,15]
|
2
|
Agriculture et petit élevage
|
[8,11]
|
3
|
Agriculture et petit commerce
|
[9,13]
|
4
|
Agriculture, élevage et petit commerce
|
[10, 13]
|
5
|
Couture
|
[10,20]
|
6
|
Brassage et vente de boisson alcoolisée locale
|
[11,18]
|
7
|
Restaurant
|
[12,10]
|
8
|
Petit commerce
|
[10,24]
|
9
|
Panachage d'huile de palme
|
[10,22]
|
|
Total
|
|
Tableau n°30
La valeur en $ du capital économique des victimes
avant la guerre
|
N°
|
Résultat
|
Nombre
|
%
|
1
|
Moins de 10
|
0
|
0%
|
2
|
Entre 10 et 20
|
12
|
1%
|
3
|
Plus de 20 à 50
|
310
|
28%
|
4
|
Plus 50 à 100
|
783
|
71%
|
|
Total
|
1105
|
100%
|
Tableau n°31
Les biens de valeur perdus par les victimes pendant les
conflits armés et après viol
|
N°
|
Résultat
|
Nombre
|
%
|
1
|
Maisons et objets ménagers
|
224
|
17%
|
2
|
Champs
|
43
|
3%
|
3
|
Elevage
|
46
|
4%
|
4
|
Fonds de commerce
|
28
|
2%
|
5
|
Outils de travail
|
199
|
15%
|
6
|
Maisons et champs
|
211
|
16%
|
7
|
Maison et Elevage
|
129
|
10%
|
8
|
Champs, maison, élevage
|
158
|
12%
|
10
|
Maison, objets ménagers, élevage.
|
236
|
18%
|
11
|
Fonds de commerce et objets ménagers
|
24
|
2%
|
|
Total
|
1298
|
100%
|
Tableau n°32
Activités Génératrices des Revenus
permettant aux victimes de subvenir aux besoins des personnes en leur charge
pendant la période de l'étude (revenu en $)
|
N°
|
Résultat
|
Nombre
|
%
|
1
|
Agriculture
|
383
|
30%
|
2
|
Agriculture et petit élevage
|
154
|
12%
|
3
|
Agriculture et petit commerce
|
85
|
7%
|
4
|
Agriculture, élevage et petit commerce
|
146
|
11%
|
5
|
Brassage et vente de boisson alcoolisée locale
|
129
|
10%
|
6
|
Petit commerce
|
34
|
3%
|
7
|
Panachage d'huile de palme
|
234
|
18%
|
8
|
Rien
|
133
|
10%
|
|
Total
|
1298
|
100%
|
Tableau n°33
Les motifs qui empêchent les interviewées
à exercer une activité Génératrice des revenus
après viol
|
N°
|
Résultat
|
Nombre
|
%
|
1
|
Pas de force à cause des faiblesses physiques après
viol
|
67
|
50%
|
2
|
En déplacement, vit au dépend des membres de la
famille
|
66
|
50%
|
|
Total
|
133
|
100%
|
Tableau N°35
Revenus permettant aux victimes de subvenir aux besoins
des personnes en leur charge pendant la période de l'étude
(revenu en $)
|
N°
|
Résultat
|
Intervalle
|
1
|
Agriculture
|
[3,5]
|
2
|
Agriculture et petit élevage
|
[3,6]
|
3
|
Agriculture et petit commerce
|
[4,8]
|
4
|
Agriculture, élevage et petit commerce
|
[5,8]
|
5
|
Brassage et vente de boisson alcoolisée locale
|
[6,12]
|
6
|
Petit commerce
|
[5,12]
|
7
|
Panachage d'huile de palme
|
[5,10]
|
|
Total
|
|
Tableau N°36
Nombres des personnes à la charge des Victimes
pendant la période de l'étude
|
N°
|
Résultat
|
Nbr
|
%
|
1
|
Victimes n'ayant pas de charge
|
134
|
10%
|
2
|
Victimes ayant 1-3 personnes en sa charge
|
478
|
37%
|
3
|
Victimes ayant 4-7 personnes en sa charge
|
498
|
38%
|
4
|
Victimes ayant plus de 7 personnes en sa charge
|
188
|
14%
|
|
Total
|
1298
|
100%
|
Tableau N°37
Les difficultés que les Victimes éprouvent
pour la charge des personnes sous leur responsabilitésl
|
N°
|
Résultat
|
Nombre
|
%
|
1
|
Difficultés à nourrir les personnes à sa
charge
|
123
|
11%
|
2
|
Difficultés à les scolariser
|
143
|
12%
|
3
|
Difficultés pour les soins médicaux
|
234
|
20%
|
5
|
Difficultés à les scolariser et à les
nourrir
|
200
|
17%
|
6
|
Difficultés à les nourrir et soins
médicaux
|
201
|
17%
|
7
|
Difficultés à scolariser et soins
médicaux
|
122
|
10%
|
8
|
Difficultés à nourrir, les vêtir, les
scolariser
|
141
|
12%
|
|
Total
|
1164
|
100%
|
Tableau N°38
La valeur en $ du capital économique pendant la
période de l'étude
|
N°
|
Résultat
|
Nombre
|
%
|
1
|
Moins de 10
|
467
|
40%
|
2
|
Entre 10 et 20
|
456
|
39%
|
3
|
Plus de 20 à 50
|
202
|
17%
|
4
|
Plus 50 à 100
|
39
|
3%
|
|
Total
|
1164
|
100%
|
Figure 1
Tableau N°39
La culture d'une caisse d'épargne pour les
victimes dans leurs communautés
|
N°
|
Résultat
|
Nombre
|
%
|
1
|
Les victimes qui épargnent un peu d'argent dans une caisse
dans la maison
|
12
|
1%
|
2
|
Les victimes n'ont rien pour épargner
|
904
|
75%
|
3
|
Mauvais souvenir des tontines
|
201
|
17%
|
4
|
Peur de la dévaluation de la monnaie locale
|
47
|
4%
|
5
|
L'inexistence d'une coopérative dans le milieu
|
34
|
3%
|
|
Total
|
1198
|
100%
|
Tableau N°40
Types d'assistance économique reçue
après viol
|
N°
|
Résultat
|
Nombre
|
%
|
1
|
Apprentissage à la savonnerie
|
34
|
6%
|
2
|
Houe et semence
|
243
|
44%
|
3
|
Houe
|
87
|
16%
|
4
|
Objets ménagers
|
45
|
8%
|
5
|
Crédit rotatif
|
9
|
2%
|
6
|
Apprentissage de la Fabrication des pains
|
10
|
2%
|
7
|
Assistance en vivre
|
123
|
22%
|
|
Total
|
551
|
100%
|
Tableau N°41
Les interviewées qui continuaient à
profiter de l'assistance économique jusqu'à la période de
l'étude
|
N°
|
Résultat
|
Nbre
|
%
|
1
|
Houe et semence
|
12
|
32%
|
2
|
Houe
|
23
|
61%
|
3
|
Objets ménagers
|
3
|
8%
|
|
Total
|
38
|
100%
|
Tableau n°43
Pourquoi certaines femmes ne veulent pas être
assistées économiquement quoique étant dans le besoin.
|
N°
|
Résultat
|
Nbr
|
%
|
1
|
Les femmes non victimes des violences sexuelles se
déguisent en victimes lors de la distribution des vivres
|
98
|
21%
|
2
|
Pendant l'assistance, les acteurs ne respectent le principe de
confidentialité
|
124
|
27%
|
3
|
Les acteurs ne respectent pas les victimes
|
48
|
11%
|
4
|
Les activités proposées ne correspondent pas au
besoin
|
134
|
29%
|
5
|
Les victimes n'ont pas confiance aux intervenants
|
52
|
11%
|
|
Total
|
456
|
100%
|
Tableau N°44
Opinions des victimes sur la faiblesse de
l'identification des victimes en cas d'assistance économique
|
N°
|
Résultat
|
Nombre
|
%
|
1
|
Les acteurs se limitent dans des lieux géographiquement
accessibles
|
245
|
19%
|
2
|
Les acteurs identifient les membres de leurs familles et leurs
amis qui ne sont pas victimes
|
134
|
10%
|
3
|
Les acteurs doutent de l'histoire des victimes quoique vraie
|
122
|
9%
|
4
|
Les méthodologies d'identification ne respectent pas la
confidentialité
|
134
|
10%
|
5
|
L'objet de l'identification n'est pas bien expliqué aux
victimes
|
96
|
7%
|
6
|
Ne sait pas
|
567
|
44%
|
|
Total
|
1298
|
100%
|
Tableau N°42
Propositions des victimes pour la pérennisation
des AGR
|
N°
|
Résultat
|
Nbr
|
%
|
1
|
Etre associées sur le type d'Activités à
mener
|
375
|
29%
|
2
|
Adapter le type d'Activité Génératrice des
Revenus au contexte actuel du milieu
|
234
|
18%
|
3
|
Etre suivies régulièrement pendant une longue
période
|
356
|
27%
|
4
|
Ne sait pas
|
333
|
26%
|
|
Total
|
1298
|
100%
|
Tableau N°45
Propositions pour améliorer l'identification des
victimes
|
N°
|
Résultat
|
Nbre
|
%
|
1
|
Les acteurs devraient intéresser les autres acteurs pour
rendre les autres lieux accessibles
|
245
|
19%
|
2
|
L'assistance prévue pour les victimes des violences
sexuelles doivent bénéficier seules les victimes des violences
sexuelles
|
134
|
10%
|
3
|
Les acteurs ne devraient pas douter de l'histoire des victimes
quand elles auraient le courage de témoigner
|
122
|
9%
|
4
|
Ceux-là qui identifiaient les victimes pour une assistance
quelconque devraient respecter la confidentialité
|
134
|
10%
|
5
|
Il serait mieux que ceux-là qui identifiaient les victimes
pour une assistance quelconque explicitent bien leur objet
|
96
|
7%
|
6
|
Ne sait pas
|
567
|
44%
|
|
Total
|
1298
|
100%
|
2.4.6. La santé physique après
viol
Tableau N°46
Les conséquences physiques directes les
empêchant à vaquer à leurs occupations économiques
normalement
|
N°
|
Résultat
|
Nombre
|
%
|
1
|
Problèmes gynécologiques
|
678
|
52%
|
2
|
Handicap physique
|
13
|
1%
|
3
|
Malaise généralisée
|
456
|
35%
|
4
|
Problèmes gynécologiques , malaise
généralisée
|
115
|
9%
|
5
|
sans
|
36
|
3%
|
|
Total
|
1298
|
100%
|
Tableau N°47
Celles qui ont eu de l'assistance médicale
après viol, la fréquence était
|
N°
|
Résultat
|
Nombre
|
%
|
1
|
Une fois
|
980
|
76%
|
2
|
Souvent
|
103
|
8%
|
3
|
Quelques fois
|
215
|
17%
|
|
Total
|
1298
|
100%
|
Tableau N°48
Appréciation des interviewées face aux
soins médicaux reçus
|
N°
|
Résultat
|
Nombre
|
%
|
1
|
Très bien
|
14
|
1%
|
2
|
Bien
|
235
|
18%
|
3
|
Un peu bien
|
1049
|
81%
|
|
Total
|
1298
|
100%
|
Tableau N°49
Propositions des interviewées pour les soins
médicaux
|
N°
|
Résultat
|
Nbre
|
%
|
1
|
Rapprocher les soins médicaux dans la
communauté
|
345
|
27%
|
2
|
Les soins médicaux devraient être gratuits
|
235
|
18%
|
3
|
Soigner les partenaires
|
354
|
27%
|
4
|
Garantir les soins médicaux aux enfants issus du viol
|
131
|
10%
|
5
|
Approvisionner les centres de santé de tous les
médicaments nécessaires
|
67
|
5%
|
6
|
La permanence de l'infirmier dans le centre de santé
|
32
|
2%
|
7
|
Ne sait pas
|
134
|
10%
|
|
Total
|
1298
|
100%
|
2.4.7. La santé psychologique après
viol
Tableau N°50
Les sentiments qui dominent toujours après
viol
|
N°
|
Résultat
|
Nombre
|
%
|
1
|
Se sentent sans joie
|
322
|
25%
|
2
|
Pas de courage d'aller au champ
|
123
|
9%
|
3
|
Souhaite la mort plus tôt que la vie
|
59
|
5%
|
4
|
Se sent toujours sans valeur
|
456
|
35%
|
5
|
Peur devant les inconnus
|
76
|
6%
|
6
|
Honte
|
345
|
27%
|
7
|
Culpabilité
|
45
|
3%
|
|
Total
|
1426
|
110%
|
Tableau N°51
Ce qui a beaucoup plus touché l'interviewée
pendant les actes de viol
|
N°
|
Résultat
|
Nbre
|
%
|
1
|
Viol en publique
|
345
|
27%
|
2
|
Viol collectif
|
367
|
28%
|
3
|
Massacre de sa famille
|
214
|
16%
|
4
|
Egorger son mari en sa présence
|
122
|
9%
|
5
|
Violer ses enfants en sa présence
|
97
|
7%
|
6
|
Meurtre de ses enfants en sa présence
|
56
|
4%
|
7
|
Forcer son enfant de coucher avec elle
|
97
|
7%
|
|
Total
|
1298
|
100%
|
Tableau N°52
Pour l'assistance psychologique, la fréquence de
l'écoute
|
N°
|
Résultat
|
Nombre
|
%
|
1
|
Avoir été écouté une fois
|
529
|
41%
|
2
|
Avoir été écouté deux fois
|
289
|
22%
|
3
|
Avoir été écouté trois fois
|
246
|
19%
|
4
|
Avoir été écouté plus de trois
fois
|
234
|
18%
|
|
Total
|
1298
|
100%
|
Tableau N°53
Appréciation des soins psychologiques reçus
|
N°
|
Résultat
|
Nbr
|
%
|
1
|
Satisfait moyennement
|
476
|
37%
|
2
|
Pas satisfait
|
598
|
46%
|
3
|
Ne sait pas
|
224
|
17%
|
|
Total
|
1298
|
100%
|
Tableau N°54
Les causes de la non satisfaction de la prise en charge
psychologique
|
N°
|
Résultat
|
Nombre
|
%
|
1
|
Les centres d'écoute sont éloignés des
domiciles
|
543
|
42%
|
2
|
Les animateurs psychosociaux sont souvent absents
|
346
|
27%
|
3
|
Les animateurs ont peu de temps pour l'écoute
|
246
|
19%
|
4
|
Ne sait pas
|
163
|
13%
|
|
Total
|
1298
|
100%
|
Tableau N°55
Propositions pour améliorer la prise en charge
psychosociale
|
N°
|
Résultat
|
Nbr
|
%
|
1
|
Approcher les maisons d'écoute de la population
|
342
|
26%
|
2
|
Augmenter le nombre des animateurs psychosociaux
|
300
|
23%
|
3
|
Mettre en place des animateurs aimables
|
294
|
23%
|
4
|
Mettre en place des animateurs Disponibles
|
347
|
27%
|
5
|
Ne sait pas
|
15
|
1%
|
|
Total
|
1298
|
100%
|
2.4.9. Assistance juridique après viol
Tableau n°56
Les motifs qui les empêchaient de porter
plainte
|
N°
|
Résultat
|
Nbre
|
%
|
1
|
Les agresseurs étaient des inconnus
|
218
|
63%
|
2
|
Il n'y avait pas de clinique juridique dans le milieu
|
67
|
19%
|
3
|
Peur de représailles
|
49
|
14%
|
4
|
Il n'y avait pas du temps à comparaître au
tribunal
|
14
|
4%
|
|
Total
|
348
|
100%
|
Tableau n°57
Propositions pour réduire les viols dans les
milieux
|
N°
|
Résultat
|
Nbre
|
%
|
1
|
Le gouvernement doit prendre ses responsabilités
|
656
|
51%
|
2
|
Que les rwandais rentrent chez eux
|
233
|
18%
|
3
|
Qu'on en finisse avec la guerre
|
109
|
8%
|
4
|
Nous n'avons pas besoin des militaires dans nos milieu
|
146
|
11%
|
5
|
Les violeurs doivent être condamnés
|
154
|
12%
|
|
Total
|
1298
|
100%
|
2.5. Résultats de l'enquête auprès
des intervenants
2.5.1 Identification des interviewés
Tableau n°58
Code
|
Sexe
|
Age
|
Etat civil
|
Domaine d'Education
|
Niveau d'Etude
|
Nbre d'Années d'expérience
|
WLN01
|
F
|
36
|
Seule
|
Juriste
|
Licence
|
3ans
|
WLN02
|
M
|
25
|
Marié
|
Développement rural
|
Graduat
|
2ans
|
WLN03
|
M
|
63
|
Marié
|
Juriste
|
Licence
|
2ans
|
WLN04
|
M
|
44
|
Marié
|
Développement rural
|
Graduat
|
2ans
|
WLN05
|
M
|
45
|
seul
|
Gestion financière
|
Graduat
|
4ans
|
WLN06
|
M
|
56
|
Marié
|
Sociologie
|
Graduat
|
4ans
|
WLN07
|
M
|
54
|
Marié
|
Médecin
|
Médecine
|
7ans
|
WLN08
|
M
|
53
|
Seul
|
Pédagogie
|
D6
|
6ans
|
WLN09
|
M
|
55
|
Marié
|
Pédagogie
|
Graduat
|
3ans
|
WLN10
|
M
|
35
|
Marié
|
Gestion financière
|
Graduat
|
4ans
|
WLN11
|
M
|
47
|
Marié
|
Pédagogie
|
Graduat
|
1an
|
WLN12
|
M
|
36
|
Marié
|
Développement rural
|
Graduat
|
3ans
|
WLN13
|
F
|
32
|
Seule
|
Développement rural
|
Graduat
|
4ans
|
Tableau n°59
1. Sexe et Age de l'interviewé
|
|
25-35ans
|
36- 63ans
|
Total
|
F
|
M
|
F
|
M
|
F
|
M
|
0
|
2
|
3
|
9
|
3
|
11
|
0%
|
100%
|
25%
|
75%
|
21%
|
79%
|
Tableau n°60
2. Etat civil de l'interviewé
|
N°
|
Résultat
|
Nombre
|
%
|
1
|
Marié
|
10
|
71%
|
2
|
Personnes vivant seules
|
4
|
29%
|
|
Total
|
14
|
100%
|
Tableau n°61
3. Domaine d'éducation
|
N°
|
Résultat
|
Nombre
|
%
|
1
|
Pédagogie
|
3
|
21%
|
2
|
Sociologie
|
1
|
7%
|
3
|
Développement rural
|
5
|
36%
|
4
|
Médecin
|
1
|
7%
|
5
|
Gestion Financière
|
2
|
14%
|
6
|
Juriste
|
2
|
14%
|
|
Total
|
14
|
100%
|
Tableau n°62
4. Niveau d'Education
|
N°
|
Résultat
|
Nombre
|
%
|
1
|
Diplôme de 6 ans secondaires
|
1
|
7%
|
2
|
Diplôme de graduat
|
9
|
64%
|
3
|
Diplôme de Licence
|
3
|
21%
|
4
|
Diplôme de Médecine
|
1
|
7%
|
|
Total
|
14
|
100%
|
Tableau n°63
5. Ancienneté dans la réinsertion socio
économique
|
N°
|
Résultat
|
Nombre
|
%
|
1
|
Une année
|
2
|
14%
|
2
|
Deux ans
|
3
|
21%
|
3
|
Trois ans
|
3
|
21%
|
4
|
Quatre ans
|
4
|
29%
|
5
|
Six ans
|
1
|
7%
|
6
|
Sept ans
|
1
|
7%
|
|
Total
|
14
|
100%
|
2.5. 2. La gestion des projets
La façon dont les projets étaient
gérés a été exprimée dans cette check liste.
La majorité, soit 73% des projets étaient gérés
sans respecter les normes de la gestion des projets.
Tableau n°65
Check liste pour la gestion des projets
|
N°
|
Désignation
|
Oui
|
Non
|
1
|
Les objectifs du projet sont clairement définis
|
3
|
11
|
2
|
Existence des contrats de partenariat et des contrats de service
pour les agents de mise en oeuvre des projets
|
4
|
10
|
3
|
Existence des mécanismes d'évaluer la performance
des agents affectés au projet
|
1
|
13
|
4
|
Le cadre de travail adapté pour concevoir, imprimer et
classer les documents
|
6
|
8
|
5
|
Existence d'un manuel de procédure des ressources
humaines
|
1
|
13
|
6
|
Existence d'un manuel de
procédure matérielle
|
1
|
13
|
7
|
Existence d'un manuel de
procédure financière
|
4
|
10
|
8
|
Existence d'un plan détaillé de la mise en oeuvre
du projet
|
2
|
12
|
9
|
Existence des mécanismes d'évaluer les
matériels mis à la disposition des services
|
3
|
11
|
10
|
Existence des mécanismes de suivi budgétaire
|
9
|
5
|
11
|
Existence d'un référentiel pour permettre
l'évaluation des résultats, de processus et de l'impact du
projet
|
0
|
14
|
12
|
Existence d'un canevas de rapport narratif
|
4
|
10
|
13
|
Existence d'un canevas de rapport financier
|
5
|
9
|
14
|
Existence d'Un système de référence
médicale
|
3
|
11
|
15
|
Existence d'Un système de référence
psychologique
|
9
|
5
|
16
|
Existence d'Un système de référence
juridique
|
2
|
12
|
17
|
Existence d'une cartographie des intervenants au niveau de la
province
|
3
|
11
|
18
|
Participation aux réunions de coordinations des acteurs
des différents volets
|
4
|
10
|
19
|
Existence de la réunion des parties prenantes de la mise
en oeuvre du projet
|
7
|
7
|
|
71
|
195
|
27%
|
73%
|
Tous les intervenants gérant des projets de la
réinsertion socio économique des survivants des violences
sexuelles interrogés avaient reconnu que l'aspect éthique
n'était pas observé du début à la fin des projets.
Ceci avait été justifié par ce que nous
avions récolté auprès d'eux :
Tableau n°64
Justification du non observance de l'éthique du
début à la fin des projets
|
N°
|
Résultat
|
Nombre
|
%
|
1
|
Les ONG interviennent sans associer les
bénéficiaires dans les processus de conception des projets
|
10
|
15%
|
2
|
La plus part des projets sont conçus en Europe ou à
Kinshasa les gens qui ne maîtrisent pas le contexte
|
13
|
19%
|
3
|
Les intervenants ne s'intéressent pas à savoir se
que pensent les victimes
|
8
|
12%
|
4
|
Les intervenants ne cherchent pas à connaitre les
représentations qu'ont les victimes pour modifier leurs conditions de
vie
|
9
|
13%
|
5
|
Les autres interventions viennent pour enrichir les acteurs de
mise en oeuvre, les bénéficiaires reçoivent des miettes
|
11
|
16%
|
6
|
Les autres interventions en faveur les victimes
bénéficient les non victimes
|
13
|
19%
|
7
|
Les interventions profitent quelques victimes identifiées
et tout le monde n'atteint pas le même but
|
4
|
6%
|
Total
|
68
|
100%
|
2.5. 3. La gestion du capital économique
Tableau n°67
Check liste La gestion du capital
économique
|
N°
|
Désignation
|
Oui
|
Non
|
1
|
Organisation des formations sur les AGR
|
14
|
0
|
2
|
Existence des apports des formations réalisées
|
12
|
2
|
3
|
Appui financier pour renforcer les AGR
|
14
|
0
|
4
|
Appui matériel pour renforcer les AGR
|
14
|
0
|
5
|
Si les bénéficiaires des AGR épargnent
|
3
|
11
|
6
|
Existence des outils de suivi et évaluation
|
1
|
13
|
7
|
Si les outils de suivi et évaluation ont été
élaborés dès la conception du projet
|
0
|
14
|
8
|
Existence des Agents compétents et disponibles pour suivre
et évaluer les projets sur terrain
|
0
|
14
|
|
58
|
54
|
Tableau n°66
Types d'Activité Génératrice des
Revenus exercés par les projets
|
N°
|
Résultat
|
Nbr
|
%
|
1
|
Petit Commerce et micro-crédit
|
7
|
17%
|
2
|
Apprentissage des métiers artisanaux
|
9
|
21%
|
3
|
Gestion des petites activités d'élevage
|
12
|
29%
|
4
|
Gestion des petites activités agricoles
|
14
|
33%
|
Total
|
42
|
100%
|
Tableau n°68
Les difficultés rencontrées dans la mise
en oeuvre des AGR
|
N°
|
Résultat
|
Nbre
|
%
|
1
|
Les bénéficiaires n'appréhendent pas le
projet comme sien
|
7
|
7%
|
2
|
Absence de personnel qualifiée dans les notions
commerciales
|
12
|
13%
|
3
|
Les bailleurs de Fonds ne financent pas à long terme, les
projets sont souvent d'urgence
|
9
|
9%
|
4
|
Outils de gestion qui demandent du temps
|
12
|
13%
|
5
|
Sous estimation des coûts liés au suivi pendant
l'élaboration des projets
|
14
|
15%
|
6
|
Manque de personnel compétent sur terrain pour le suivi
|
9
|
9%
|
7
|
Manque de personnel permanent sur terrain pour le suivi
|
14
|
15%
|
8
|
Les faux cas surviennent quand il s'agit de l'assistance
|
4
|
4%
|
9
|
Instabilité sociale à cause de
l'insécurité
|
14
|
15%
|
|
|
95
|
100%
|
Tableau n°69
Propositions pour améliorer la Gestion des
AGR
|
N°
|
Résultat
|
Nbre
|
%
|
1
|
Recycler des intervenants dans la gestion des projets
|
7
|
7%
|
2
|
Pérenniser les actions par des projets à moyen ou
long terme
|
13
|
14%
|
3
|
Former les gestionnaires des projets dans la Gestion des AGR
|
9
|
9%
|
4
|
Prévoir des primes d'encouragement pour le personnel
chargé de suivi et évaluation
|
12
|
13%
|
5
|
Les projets devraient être conçus en collaboration
avec les bénéficiaires et les intervenants
|
14
|
15%
|
6
|
Les types d'AGR devraient répondre aux
réalités du terrain
|
12
|
13%
|
7
|
Les bénéficiaires des AGR devraient être
consultées sur le choix d'AGR
|
10
|
10%
|
8
|
Sensibiliser la communauté sur le respect de la personne
violée
|
5
|
5%
|
9
|
Stabiliser la paix et la sécurité dans les aires
d'intervention
|
14
|
15%
|
|
|
96
|
100%
|
2.5. 3. La gestion du capital social
Les conséquences sociales des violences sexuelles font
objet d'une prise en charge appropriée en ce qu'elle favorise la
réinsertion du survivant dans la vie normale de la
société.
Tableau n°70
Les stratégies utilisées pour les
réinsérer
|
N°
|
Résultat
|
Nbr
|
%
|
1
|
Médiation familiale
|
14
|
28%
|
2
|
Sensibilisation communautaire sur le respect de la femme
|
11
|
22%
|
3
|
Gestion des micro-crédits rotatifs
|
7
|
14%
|
4
|
Apprentissage des métiers artisanaux collectif
|
6
|
12%
|
5
|
Champs collectif
|
12
|
24%
|
Total
|
50
|
100%
|
Tableau n°71
Le but de la réinsertion sociale des survivants
des violences sexuelles
|
N°
|
Résultat
|
Nbr
|
%
|
1
|
Le respect à l'égard des survivants des violences
sexuelles
|
5
|
9%
|
2
|
L'épanouissement des survivants
|
7
|
13%
|
3
|
La valorisation des survivants
|
4
|
8%
|
4
|
Le changement de comportement de membres de la
communauté
|
9
|
17%
|
5
|
Relever l'économie de la société
|
11
|
21%
|
6
|
Soutenir la morale des membres de sa famille
|
3
|
6%
|
7
|
Sauver beaucoup d'âmes pour Dieu
|
1
|
2%
|
8
|
Restaurer la dignité des survivants des violences
sexuelles
|
13
|
25%
|
Total
|
53
|
100%
|
Tableau n°72
Check Liste sur La gestion du capital social
|
|
Désignation
|
Oui
|
Non
|
1
|
Avoir des séances de sensibilisations avec la
communauté
|
8
|
4
|
2
|
Organisation des formations en faveurs des survivants des
violences sexuelles
|
3
|
11
|
3
|
Organisation des formations en faveurs de la communauté
|
8
|
4
|
4
|
Organisation des formations en faveur des leaders de la
communauté
|
5
|
9
|
5
|
Existence des outils de suivi et évaluation
|
2
|
12
|
6
|
Si les outils de suivi et évaluation ont été
élaborés à la conception du projet
|
1
|
13
|
7
|
Existence des agents de terrain compétents et disponibles
pour le suivi et évaluation du projet
|
1
|
13
|
|
|
|
30%
|
70%
|
Tableau n°73
Les difficultés rencontrées dans la
réinsertion sociale
|
N°
|
Résultat
|
Nbre
|
%
|
1
|
Quelques survivants n'aiment pas s'associer aux autres
|
4
|
4%
|
2
|
Absence des notions psychologiques pour amener les survivants
à appartenir aux groupes
|
9
|
10%
|
3
|
Les bailleurs de Fonds ne financent pas à long terme
|
9
|
10%
|
4
|
Outils de gestion qui demandent du temps
|
12
|
13%
|
5
|
Sous estimation des coûts liés au suivi
|
14
|
15%
|
6
|
Activités qui brisent la confidentialité
|
14
|
15%
|
7
|
Manque de personnel compétent sur terrain pour le suivi
|
8
|
9%
|
8
|
Manque de personnel permanent sur terrain pour le suivi
|
5
|
5%
|
9
|
Expose les victimes aux répresailles
|
2
|
2%
|
10
|
Les faux cas surviennent quand il s'agit de l'assistance
|
1
|
1%
|
11
|
Expose les victimes aux attaques dans des milieux
insécures
|
2
|
2%
|
12
|
Instabilité sécuritaire dans les aires
d'intervention
|
14
|
15%
|
|
|
94
|
100%
|
Tableau n°74
Propositions pour améliorer la Réinsertion
sociale des survivants
|
N°
|
Résultat
|
Nbr
|
%
|
1
|
Recycler les agents de terrain dans les notions psychosociale
|
9
|
10%
|
2
|
Pérenniser les actions par des projets à moyen ou
long terme
|
11
|
13%
|
3
|
Nécessité de sensibiliser la communauté sur
la médiation communautaires
|
8
|
9%
|
4
|
Former les gestionnaires des projets dans des nouvelles approches
sur la réinsertion sociale tout en gardant la confidentialité
|
3
|
3%
|
5
|
Prévoir des primes d'encouragement pour le personnel
chargé de suivi et évaluation
|
12
|
14%
|
6
|
Les projets devraient être conçus en collaboration
avec les bénéficiaires et les intervenants
|
14
|
16%
|
7
|
Encourager les femmes dans des mutuels de santé
|
4
|
5%
|
8
|
Expliquer aux bénéficiaires les objectifs des
projets dans la réinsertion sociale
|
5
|
6%
|
9
|
Sensibiliser la communauté sur le respect de la personne
violée
|
6
|
7%
|
10
|
Sécuriser les aires d'intervention
|
14
|
16%
|
|
|
86
|
100%
|
Chapitre III
ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS
3.1. Analyse du contexte : les besoins et les
demandes des femmes interviewées
Pour mettre en évidence les demandes, l'interview avec
les bénéficiaires est nécessaire puisqu'il leur permettre
d'exprimer leur perception sur les besoins qu'elles ressentent. Le besoin
étant l'expression d'un écart entre un
état donné et un état souhaitable13(*), notre a montré que les
femmes, après avoir été violées, ont besoin
d'assistance dans tous les aspects (médical, social, économique,
psychologique et juridique). Ceci est exprimé par l'écart entre
leur état actuel et l'état souhaité. Leurs demandes
correspondent aux besoins exprimés.
Les violences sexuelles ont des répercussions, non
seulement sur la sphère corporelle des survivants, mais aussi sur leur
état psychologique sans omettre leur situation sociale et
économique.
3.1.1. Sur le plan physique :
La majorité présente encore des
problèmes gynécologiques suivis des malaises
généralisés. Quoique minoritaires, certaines femmes sont
devenues handicapées après viol. Le besoin en soins
médicaux est exprimé par le fait qu'elles proposent qu'il y ait
rapprochement des soins médicaux, souhaitent que les soins
médicaux soient gratuits et que leur conjoints soient soignés.
Elles souhaitent que les centres de santé soient approvisionnés
par des médicaments nécessaires et que les infirmiers soient en
permanence dans les centres de santé. Tous ces paramètres
indiquent qu'il y a besoin d'une prise en charge médicale
adéquate.
3.1. 2. Sur le plan psychologique :
Les femmes souffrent par le fait que leurs maris, leurs
enfants et leurs parents étaient tués pendant la guerre. La
majorité des victimes se sentent toujours sans valeur, sans joie et sont
découragées de vivre. Elles se culpabilisent et ont perdu le
courage d'aller au champ. Elles ont peur devant les inconnus et quelques unes
d'entre elles souhaitent la mort plus tôt que la vie. Ces troubles de
comportement sont dus souvent suite au viol collectif et au viol en publique
qu'elles avaient subi. Les faits traumatisants dont elles furent
témoins sont aussi à la base de ces troubles de
comportement : elles vivaient les massacres des membres de leurs familles
(enfants, maris, frères, parents...), leurs maris étaient
égorgés à leur présence, leurs enfants
étaient violés et tués à leur présence.
Certaines d'entres elles étaient même forcées à
avoir des rapports sexuelles avec leurs propres fils. Suite à ces
faits et aux troubles de leurs comportements, les femmes expriment le besoin
de rapprocher les maisons d'écoute dans leurs communauté. Elles
souhaitent que les animateurs psychosociaux soit suffisants, permanents et
qualifiés.
3.1.3. Sur le plan social :
Après viol, dans leurs familles comme dans leur
entourage, les femmes sont victimes des souffrances de tous genres : elles
sont rejetées, méprisées, marginalisées,
abandonnées à leur propre sort.
Quelques unes d'entres elles ont d'enfants issus du viol qui,
de leur côté, augmentent leur souffrance : la majorité
des victimes aiment ces enfants malgré elles et sont rares celles qui
les aiment de tout leur coeur. Il y a celles qui ont honte d'eux et les autres
sont tout le temps en colère envers eux. Certaines d'entre elles sont
arrivées même à abandonner ces enfants. Quelques uns de
ces enfants sont acceptés par l'entourage, mais les autres subissent
des maltraitances de tout genre de part des maris de leurs mères. Les
belles-mères, les parents et les frères de leurs mères,
même leurs demi-frères les déconsidèrent.
La majorité des femmes interviewées ont un
faible niveau d'éducation : la majorité a un niveau
d'éducation primaire, qui ne leur permet pas de bien lire et
écrire. Un faible pourcentage représente celles-là qui ont
un diplôme de niveau secondaire mais le reste est totalement
analphabète. La majorité des femmes ont abandonné
l'école suite à la culture du milieu qui considère avec
moins de valeur l'éducation des filles mais donne plus de valeur au
ménage. Certaines filles ont abandonné les études suite
aux grossesses précoces, d'autres ne pouvaient pas continuer les
études à cause de l'irresponsabilité ou de la
pauvreté des parents. Cependant il y avait aussi des filles qui ont
abandonné l'école puisqu'elles étaient violées en
publique et/ou prises en esclavage sexuel.
Pour toutes les femmes interrogées, les voisins
connaissent qu'elles étaient violées. Pour la majorité,
c'est puisque le viol était publique. Pour les autres la nouvelle
était connue quand il y avait disputes dans les ménages et que
les femmes étaient abandonnées ou rejetées. Quoique
minoritaires les autres cas étaient connus lors des transferts
médical loin du village et lors de distributions de vivres qui se
faisaient en publique.
Chaque fois que les membres de la communauté
connaissent que les femmes sont violées, ils ont peur d'elles car ils se
disent qu'elles ont le virus du SIDA. Les autres pensent qu'elles sont devenues
des porte-malheurs et qu'elles méritent d'être
éloignées de leur milieu. Il y en a qui les regardent avec
curiosité comme si elles étaient devenues des nouvelles
créatures malheureuses. Ces femmes souffrent du fait qu'elles sont
doigtées à leur passage. Cette situation les affecte davantage
car elle avait réduit à néant leurs capital. La
majorité ne peut plus appartenir à des groupes de femmes ou
à des associations, elles pensent qu'elles sont sales par rapport aux
autres, ainsi elles ne trouvent pas l'importance à se joindre aux
autres. Les autres ne peuvent pas se joindre aux groupes des autres femmes par
ce que leur maris ne les autorisent pas. Certaines d'entre elles qui peuvent
appartenir aux groupes de femmes se disent qu'il n'y a pas des telles
organisations dans leurs milieux. Par contre il y a des femmes qui disent
carrément qu'elles n'ont pas confiance aux chefs de groupes ceux-ci sont
accusés de détournement.
L'enquête a montré que la majorité des
femmes ne connaissent pas les Droits Humains et celles qui les connaissent
pensent que les Droits ne sont pas respectés : elles vivent
toujours des guerres et elles sont toujours violées. Suite à
cette situation, certaines femmes souhaitent avoir un endroit de refuge loin de
leur milieu, pour les autres, que les familles soient sensibilisées.
L'analphabétisme gêne certaines femmes car elles souhaitent
rentrer au banc de l'école pour améliorer leur connaissance et
plus tard gagner leur vie. Le besoin crée par les enfants issus du viol
est exprimé par le fait que certaines femmes souhaitent que le
gouvernement prenne en charge ces enfants tandis que la majorité
souhaite avoir leurs propres moyens pour subvenir en charge ces enfants. Les
autres insistent que les familles soient sensibilisées pour qu'elles
comprennent la situation dans laquelle elles se trouvent.
3.1.4. Sur le plan juridique :
Pour la majorité des victimes, les agresseurs ne sont
pas connus. Les autres disent qu'il n'y a pas des cliniques juridiques dans
les milieux sinon elles peuvent porter plainte. Pour les autres elles sont
limitées économiquement pour poursuivre le dossier auprès
des juges. D'autres femmes ont peur de représailles et d'autres n'ont
pas le temps à comparaître au tribunal.
Face à cette situation, les interrogées
souhaitent que le gouvernement prenne ses responsabilités en se qui
concerne la sécurité de la population. Elles souhaitent que les
rebelles rwandais rentrent chez eux et que les guerres prennent fin. Certaines
femmes souhaitent que les militaires quittent leurs milieux. Le besoin
d'être réhabilitées par la justice a été
exprimé par quelques unes par le fait qu'elles souhaitent que les
agresseurs soient arrêtés.
3.1.5. Sur le plan économique :
Avant les guerres la majorité des femmes
interrogées vivaient de l'agriculture quoiqu'il y ait celles là
qui vivaient de l'élevage, de la couture, du brassage et vente de
boisson alcoolisé, du restaurant, de panachage d'huile de palme et du
petit commerce. De ces activités, c'est le petit commerce donnait
beaucoup plus de revenus. La moyenne des revenus variait entre 10 et 24
dollars américains par semaine. L'agriculture quoique principale
activité, apportait une moyenne hebdomadaire qui variait entre 8 et 15
dollars.
Pendant les conflits armés, les femmes
interviewées avaient perdu beaucoup de biens de valeurs tels que
maisons, objets ménagers, élevage, champs, outils de travail,
fonds de commerce.
Après la guerre l'agriculture reste toujours
l'activité principale. Le nombre de celles-là qui pratiquent le
petit commerce a sensiblement diminué tandis que le brassage et la vente
de boisson alcoolisée locale a sensiblement augmenté. Certaines
femmes ne peuvent plus exercer les activités génératrices
de revenu après viol parce qu'elles n'ont plus de force à cause
des faiblesses physiques. Les autres sont des déplacées de leurs
milieux et vivent au dépend des familles d'accueil abandonnant ainsi
leurs champs. La situation économique a baissée : le revenu
moyen hebdomadaire grâce au petit commerce a diminué de
l'intervalle entre 10$ et 24$ à l'intervalle de 5$ et 12$. Le brassage
et vente de boisson alcoolisée locale est devenu une activité qui
fait entrer beaucoup plus de revenus. La moyenne hebdomadaire varie entre 6$
à 12$.
La majorité des femmes ont 4 à 7 personnes en
leur charge. Certaines d'autres ont au-delà de 7 personnes et le reste
dépendent de leurs familles, amis ou connaissances. Celles qui ont des
personnes à leur charge éprouvent des difficultés surtout
pour les soins médicaux, même si la nourriture, la scolarisation,
le vêtement sont aussi cités comme difficultés pour
subvenir aux besoins des personnes à leur charge.
La majorité des femmes ont un capital
économique de moins de 10$. Il y en a celles qui ont 80$ quoique
très minoritaires.
Jusque là la culture d'épargne ne domine pas la
mentalité des femmes interviewées. La majorité
n'épargne pas parce qu'elles pensent n'avoir rien pour épargner.
Les autres ont peur d'épargner dans une des coopératives car
elles ont gardé mauvais souvenir des tontines, les autres ont peur de
la dévaluation, les autres disent qu'il n'y avait pas de
coopérative dans leurs milieux. Quoique très minoritaire,
quelques femmes gardent un peu d'argent dans une caissette dans leurs maisons
pour subvenir aux frais scolaires de leurs enfants.
Le besoin de l'assistance économique se fait sentir
par les conséquences physiques, sociales, juridiques et même
économiques. La majorité de nos interviewées souhaitent
être économiquement indépendant pour répondre
à plusieurs de ces besoins.
3.2. Aspect éthique et réponses des
intervenants
Les résultats de l'enquête montrent que le
détournement des biens destinés aux bénéficiaires
est un facteur qui freine la croissance du capital social des victimes :
cela les empêche à appartenir à des groupes des femmes
organisés et les freine à venir chercher de l'assistance.
Quelques femmes ont témoigné que dans la communauté il y a
d'autres femmes qui étaient violées mais qui ne peuvent jamais
chercher à appartenir dans des groupes des femmes parce qu'elles
accusent les chefs des groupes des détournements. Cet aspect les a
amené à faire allusion aux tontines : malgré la
présence des caisses d'épargnes dans quelques milieux, les femmes
ne peuvent pas épargner dans des coopératives car elles ont
mauvais souvenir des tontines14(*).
Ce qui bloque les femmes à chercher de l'assistance
à caractère économique c'est le fait que les intervenants
assistent les femmes non victimes des violences sexuelles avec les biens
destinés aux femmes violées. Elles se lamentent et disent que
pendant l'identification elles sont consultées, interviewées,
mais pendant la distribution des vivres elles sont oubliées : la
majorité ce sont les membres des familles des intervenants, leurs amis
et connaissances qui viennent bénéficier ce qui est
destiné à elles. Le respect de la confidentialité n'est
pas également observé : les distributions se font en publique
avec parfois ceux qui le font le font avec dédain et mépris. Ceci
a créé un manque de confiance des victimes envers les
intervenants. Il arrive même que les intervenants, pendant
l'identification des bénéficiaires des projets, doutent de
l'histoire des victimes quoique vraie. Cette attitude les culpabilise
d'avantage et les empêchent de rechercher de l'assistance quoique
disponible. Souvent l'objet de l'identification n'est pas clairement
défini et expliqué aux victimes. Pour ce qui concerne les
activités génératrices des revenus : ces
activités sont imposées aux victimes, elles ne correspondent pas
souvent à leurs besoins. Les victimes des violences sexuelles
bénéficiaires des projets de réinsertion socio
économique constatent que l'aspect éthique n'est pas
observé par les intervenants.
Elles ont proposé que l'assistance prévue pour
les victimes des violences sexuelles bénéficie aux seules
victimes des violences sexuelles, que les intervenants aient des
compétences pour détecter les vraies victimes et ne pas douter
des leurs histoires. Elles pensent que ceux-là qui identifient les
victimes doivent veiller sur la confidentialité et qu'ils doivent
également expliquer aux bénéficiaires l'objectif
visé par leurs actions pendant l'identification. Elles ont
proposé que les bénéficiaires des projets soient
associées sur le choix du type d'activité
génératrice des revenus et non pas être imposées.
Du côté des intervenants l'aspect éthique
avait été également évoqué : tous les
acteurs interrogés reconnaissent le non observance de
l'éthique du début à la fin des projets. Les ONG
interviennent sans associer les bénéficiaires dans les processus
de conception des projets. D'ailleurs, la plus part des projets sont
conçus soit en Europe soit à Kinshasa par les gens qui ne
maitrisent pas le contexte (culturel, géographique, économique,
social...) des aires d'intervention.
Souvent les intervenants se présentent comme des
« connaisseurs » car ils ne s'intéressent pas
à savoir se que pensent les victimes, à connaitre leurs
représentations pour modifier leurs conditions de vie. Les autres
intervenants viennent uniquement s'enrichir : ils donnent des miettes aux
bénéficiaires et se partagent des gros morceaux. C'est le cas de
par exemple de plusieurs ONG qui utilisent les expatriés : il
arrive que même s'il y a des compétences locales pour telle
position, les ONG recourent auprès des expatriés, qui apprennent
d'ailleurs des staffs nationaux et qui consomment plus de la moitié du
budget par leurs salaires, logement, voyage, per diem .... A part cela
« les opérations retour » qui sont venues une
monnaie courante, une nouvelle culture dans nos milieux, un mal qui ronge notre
société et qui rend la vie des victimes des violences sexuelles
pire qu'à l'état l'initial. Les intervenants ont constaté
que parmi eux, la majorité, après avoir financé les
activités, rentrent encore auprès des partenaires de mises en
oeuvre pour demander une partie de ce financement et les obligent à
créer des pièces justificatives. C'est ainsi que ce
système s'enchaîne jusqu'à ce que ce qui arrive aux
bénéficiaires ne sera que miette. Cette nouvelle culture s'est
enracinée dans la mentalité des expatriés comme celle des
nationaux ; c'est un virus qui ronge tout le monde, les intervenants de
leur part mais aussi les bénéficiaires de l'autre
côté. A part ça les « opérations
retours » les intervenants ont constaté également que
l'assistance profite la majorité des non victimes et que les victimes
qui sont souvent identifiées ne sont pas nécessairement celles
qui profitent.
Eu égard les aspects évoqué ci-haut, les
résultats de notre étude ont montré que pour la plus part
des projets de réinsertion socio-économique, les objectifs des
projets ne sont pas clairement définis, il n'existe pas des contrats de
partenariat ni des contrat de service entre les ONG et leurs partenaires de
mise en oeuvre. Presque dans toutes les ONG il n'y existe pas des
mécanismes d'évaluer la performance des agents affectés
aux projets. Quoi que pour la plus part, ils ont un bon cadre de
travail adapté pour concevoir, imprimer et classer des documents,
les lacunes persistent dans l'inexistence des manuels de procédures des
ressources humaines, des ressources matérielles et financières.
Il n'y a pas dans toutes les ONG de référentiel pour permettre
d'évaluation des résultats, de processus et de l'impact du
projet.
La majorité des ONG ne possèdent pas des
canevas de rapport narratif ni de rapport financier. La plus part des
intervenants dans la réinsertion socio-économique font
d'abstraction aux autres Assistance dont les victimes ont besoin pour qu'elles
se sentent réellement réinsérées socialement :
il s'agit de l'assistance médicale, psychosociale et juridique. Le non
mise en considération ces aspects peut freiner également la
réinsertion économique des bénéficiaires. Les
résultats de l'enquête ont montré que les systèmes
de référence vers ces structures ne sont pas établis par
la majorité des intervenants. Le système de coordination entre
différents intervenants n'est pas appliqué par la majorité
des ONG et qui n'ont même pas de cartographie des intervenants de la
province et ne participent pas aux réunions de coordinations des acteurs
des différents volets. Certaines ONG ont un système des
réunions régulières des parties prenantes mais pour les
autres cela n'existe pas dans leur système.
3.3. L'implication des bénéficiaires dans
les étapes du cycle des projets
Les programmes qui réussissent sont ceux qui ont
été conçus par le biais de consultations avec la
communauté bénéficiaire. Les intervenants doivent
impliquer les bénéficiaires dans toutes les étapes du
cycle des projets afin de ne pas aggraver, par une action
inconsidérée, souvent menée avec beaucoup de bonne
volonté, la situation des survivant(e)s qu'on est appelé à
rencontrer et à soutenir. Avant les guerres toutes les femmes avaient
une occupation sauf les filles qui n'étaient qu'élèves. La
majorité des femmes exerçaient l'agriculture comme principale
activité, suivi du petit commerce, de la couture, du restaurant, de la
vente de boisson locale alcoolisé et du panachage d'huile de palme. Les
guerres ont occasionné des conséquences physiques directes sur
les femmes les empêchant à vaquer à leurs occupations
économiques normalement. Elles ont proposé, lors de
l'enquête de rapprocher les soins médicaux dans leurs
communautés gratuitement tout en approvisionnant les centres de
santé des médicaments essentiels. Ceci montre que pour ces
femmes, leurs priorités c'est de se voir restaurée d'abord
physiquement.
A part un petit nombre des femmes qui n'ont pas des
problèmes de santé jusqu'au jour de notre étude, la
majorité présente des problèmes gynécologiques, des
malaises généralisées, quelques unes sont devenues
handicapées physiques qui les empêchent à exercer
normalement leurs occupations. Aujourd'hui la majorité des femmes
s'occupent de l'agriculture, du petit commerce et du brassage et vente de
boisson alcoolique : quelques activités semblent disparaitre (c'est
le cas de la coupe et couture) tandis les autres activités semblent
procurer beaucoup de revenus c'est le cas de l'alcool par rapport à la
couture et au petit commerce avant la guerre. Les types d'assistance
économique reçue par les victimes c'est surtout l'agriculture
(avec l'octroie de houes et de semence), apprentissage à la savonnerie,
à la coupe et couture, en objets ménagers, en crédit
rotatif d'élevage et du petit commerce, et en assistance en vivre. Ces
interventions, d'après les interviewées ne profitent que celles
qui sont physiquement en bonne santé. A part cela ces interventions ne
durent pas longtemps car ce qui continue à profiter aux
bénéficiaires après les projets ce sont quelques houes et
semences, et certains objets ménagers. Mais pour la majorité il
n'y a plus de trace. La savonnerie, l'apprentissage de fabrication de pain, la
coupe et couture disparaissent après les projets.
Ceci étant, les interviewées proposent qu'elles
soient associées sur le choix du type d'activité à mener;
que le type d'activité génératrice des revenus soit
adapté au contexte de leur milieu. Elles souhaitent que les
activités menées soient suivies régulièrement
pendant une période à long terme.
3.4. Les mécanismes de gestion du capital social
Pour être efficace, les projets de réinsertion
socio économique en faveur des victimes des violences sexuelles
devraient prendre en compte d'une manière directe et/ou indirecte tous
les aspects. La résolution du problème social nécessite
l'intervention des personnes de formation et d'horizons
différents : personnels médical, psychosocial, judiciaire,
de développement communautaire comme nous venons de le mentionner dans
la partie précédente.
Les conséquences sociales des violences sexuelles font
objet d'une prise en charge appropriée en ce qu'elle favorise la
réinsertion du survivant dans la vie normale de la
société. Celles-là qui ont expérimenté les
groupes et les associations féminines témoignent des bienfaits
du capital social en ce qu'elles sont soulagées spirituellement et que
dans des groupes elles ont des soutiens psychologiques et des conseils
pratiques.
Toutes les interviewées ont connus des
difficultés d'une manière ou d'une autre suite à leurs
enfants issus du viol surtout par leurs belles-familles. La plus part d'entre
elles pensent que relancer leurs activités génératrices
des revenus leurs donnera la valeur dans leurs communautés et leur
évitera la dépendance. La sensibilisation est
évoquée comme solution pouvant permettre la communauté de
comprendre la situation de la femme qui a été violée. La
communauté qui entoure les victimes des violences manifeste des
comportements indignes à leur égard, les méprise, les
dédaigne, les rejette. Le besoin des victimes c'est de se sentir
considérées et d'être respectée par la
communauté, et ceci ne peut être réel qu'à partir
des sensibilisations intensifiées dans toute la communauté.
Beaucoup d'acteurs se limitaient à sensibiliser les victimes
d'accéder aux soins sans songer à sensibiliser la
communauté pour le changement de comportement face à ceux qui ont
été violés. Selon les interviewées, la
communauté est dans l'ignorance : étant donné que les
victimes ne sont pas responsables des viols, elles ne méritent pas non
plus être maltraitées. Ainsi la réhabilitation et la
réinsertion sociale ne concerne pas seulement la personne touchée
directement par le viol mais aussi de son entourage donc les membres de leurs
familles et toute la communauté. La majorité des enfants issus
du viol constitue non seulement un problème pour l'entourage, mais
surtout pour les familles, le mari de la victime parfois pour leurs
mères. La réinsertion socio-économique doit prendre en
considération ces enfants issus du viol car ils constituent non
seulement un problème social et psychologique à leurs
mères et mais aussi une charge pour la communauté qui devrait
les prendre en charge.
Les stratégies utilisées par les acteurs pour
réinsérer les survivants des violences sexuelles dans leur
société sont : la médiation familiale, les
sensibilisations communautaires sur le respect de la femme violée, la
gestion des microcrédits rotatifs, l'apprentissage des métiers
artisanaux collectif et les champs collectifs. Les résultats montrent
que cette réinsertion sociale vise le respect à l'égard
des survivants des violences sexuelles, leur épanouissement, leur
valorisation, le changement de comportement des membres de la
communauté, relèvement de l'économie de la
société, soutenir la morale des membres des familles respectives,
sauver beaucoup d'âme pour Dieu et restaurer la dignité des
survivants des violences sexuelles. Cependant trop peu d'ONG organisent des
formations en faveur des survivants des violences sexuelles quoique la
majorité fasse des séances de sensibilisations avec les membres
de la communauté. Trop peu organisent des formations en faveur des
leaders communautaires et leaders de sécurité. Rare sont les
intervenants qui disposent les outils de sensibilisation, les outils de suivi
et évaluation. Les quelques outils de suivi et évaluation ne sont
pas élaborés à la conception du projet. La majorité
n'ont pas d'agents compétents et disponibles pour le suivi et
évaluation des projets.
Les difficultés rencontrées par les intervenant
dans la réinsertion sociale des survivants des violences
sexuelles : quelques survivants n'aiment pas s'associer aux autres, les
gestionnaires n'ont pas des notions psychologiques appropriées pour
amener les survivants à appartenir aux groupes. Le fait que les
bailleurs de Fonds ne financent pas à long terme est un problème
pour des projets de réinsertion socio économique. Les outils de
gestion d'une part demandent beaucoup de temps et coûtent chers
d'où certains acteurs ne s'intéressent pas. Ceux qui
conçoivent ou financent les projets sous-estiment les coûts du
budget par rapport aux activités planifiées. Parfois les
activités sur terrain brisent la confidentialité car elles sont
menées publiquement, ce qui exposent les victimes aux
représailles et attaques dans les milieux insécurisés.
La plus part d'ONG n'ont pas un personnel compétent et
permanent pour le suivi des activités sur terrain. A cause de la
pauvreté, le nombre des faux cas surviennent quand il s'agit de
l'assistance matériel aux victimes des violences sexuelles.
Pour améliorer la réinsertion sociale des
survivants, les intervenants proposent de recycler les agents de terrain dans
les notions psychosociales, des pérenniser les actions par des projets
à moyen ou long terme, sensibiliser la communauté, former les
gestionnaires des projets dans l'éthique et les nouvelles approches sur
la réinsertion sociale tout en gardant la confidentialité,
prévoir des primes d'encouragement pour le personnel chargé de
suivi et évaluation quoique volontaire, encourager les femmes dans des
mutuels de santé, expliquer aux bénéficiaires les
objectifs. Ils pensent que sensibiliser la communauté sur le respect de
la personne violée et sécuriser les aires d'intervention sont
parmi les stratégies d'accroître le capital social.
3.5. Les mécanismes de gestion du capital
économique
Au-delà des problèmes sociaux, les survivants
de la violence sexuelle étaient également confrontés
à des graves problèmes de manque de revenus liés à
la destruction des infrastructures économiques de base, au pillage de
leurs biens et ressources par les agresseurs et d'autres formes d'exactions
consécutives au conflit. Elles ont perdus des biens de valeur : des
maisons ont été incendiées, des champs abandonnés,
des fonds de commerce pillés. Cette situation aggrave davantage leur
état de pauvreté : difficultés à nourrir,
à scolariser, à soigner et à vêtir les personnes
à leur charge. Avant la guerre il n'y avait pas celles là qui
avaient un capital économique de moins de 10$ mais après la
guerre cela représentait 40%. Avant la guerre celles qui avaient un
capital économique entre 50 et 100$ représentaient 71%, mais
après la guerre cela avait chuté jusqu' 3%.
Suite à cette situation la question que l'on peut se
poser est celle-ci : Quel est, dans l'ensemble, l'impact des violences
sexuelles sur l'économie au Sud-Kivu ?
Les différents types d'Activités
Génératrices des Revenus exercés par les ONG
rencontrées sont : le petit commerce, le microcrédit, la
gestion des petites activités d'élevage et agricoles. Cependant
toutes les ONG organisent des formations mais la majorité ne dispose pas
d'un classement des rapports des formations réalisées. Tous les
intervenants font un appui financier et matériel sur les
Activités Génératrices des Revenus mais la majorité
des bénéficiaires n'épargnent pas. Presque tous les
intervenants ne possèdent pas des outils de suivi et d'évaluation
élaborés dès la conception des projets. Aucune ONG ne
dispose d'agents compétents et disponibles pour suivre et évaluer
les projets sur terrain. Les difficultés rencontrées par les
gestionnaires des projets de réinsertion économique des
survivants des violences sexuelles sont des différents ordres : les
bénéficiaires n'appréhendent pas les projets comme siens,
absence d'un personnel qualifié dans les notions commerciales, les
projets sont conçus en Europe ou à Kinshasa sans tenir compte des
contextes des aires d'intervention ; les bailleurs des Fonds ne financent
pas des projets à long terme car ils sont souvent d'urgence. La
politique interne des bailleurs de Fonds ne serait-elle pas à la base de
cette situation ?
Les outils de suivi et évaluation ne sont pas
conçus car selon les intervenants cela demande du temps et des moyens
financiers. Un personnel compétent et permanent sur terrain pour le
suivi des activités manque presque dans toutes les ONG. Autre
difficulté rencontrée est que à cause de la
pauvreté beaucoup des femmes se déguisent en victimes d'où
taux élevé des faux cas.
L'insécurité dans les milieux d'intervention est
aussi évoquée. Ceci étant, quelques propositions ont
été soumises par les femmes interrogées : recycler
des intervenants dans la gestion des projets et l'aspect éthique.
Certaines d'entre elles pensaient que pérenniser les actions par des
projets à long et moyen terme serait une solution. Qu'il fallait former
les gestionnaires des projets dans la gestion des Activités
Génératrices des Revenus. La prime d'encouragement pour les
animateurs de terrain serait un atout. Les projets devraient être
conçus en collaboration avec les bénéficiaire des AGR
devraient être consultées sur le choix des AGR. Finalement la
communauté devrait être sensibilisée sur le respect de la
personne violée et que le gouvernement devrait stabiliser les aires
d'intervention.
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
A. Conclusion :
Les résultats de notre étude montrent qu'avant
la mise en oeuvre des projets, les intervenants n'analysent pas le contexte
et les contraintes et n'impliquent pas non plus les bénéficiaires
dans les étapes du cycle des projets. L'aspect éthique n'est pas
observé par toutes les parties prenantes : les bailleurs de Fonds,
les responsables des ONG et les partenaires de mise en oeuvre. Ceci fait que
les réponses apportées par les intervenants ne répondent
pas correctement aux besoins ressentis par les victimes. De leur part, les
gestionnaires présentent des insuffisances dans la gestion des projets
et ne maîtrisent pas les mécanismes de gestion du capital social
et économique. Les Activités Génératrices des
Revenus mises en place ne sont pas suffisantes pour permettre la
réinsertion socio économique des femmes victimes des violences
sexuelles. En bref, les projets pour la réinsertion
socio-économique des femmes victimes des violences sexuelles dans la
province du Sud-Kivu ne sont pas efficaces.
Les bailleurs des Fonds ne seraient-ils pas à la base
de ces insuffisances ?
B. Recommandations :
1. Aux bailleurs des Fonds et à ceux qui
conçoivent des projets, d'analyser les contraintes et le contexte du
milieu dans lequel ils envisagent intervenir ;
2. Aux ONG d'exécution d'embaucher des gestionnaires
compétents et qualifiés capables de gérer les ressources
humaines, matérielles et financières, suffisamment être
outillés dans les notions psychosociales et économiques ;
3. A toute personne impliquée dans la mise en oeuvre du
projet, de respecter l'autonomie des bénéficiaires et de les
impliquer dans toutes les étapes du cycle des projets. Les projets qui
présent moins des difficultés sont ceux-là dont les
bénéficiaires se sentent impliqués. Des telles actions
continuent même après les projets.
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11. WHO. 25 questions and answers on health and human
rights. Health and Human rights publication series. July 2002;36
12. UNHCR. La violence sexuelle et sexiste, contre les
refugiés, les rapatriés et les personnes déplacées.
Principes directeurs pour la prévention et l'intervention. Geneva. Mai
2003; 182
13. RHRC. The Gender-Based Violence Global Technical Support
Project. Gender-Based Violence in Populations Affected by Armed Conflict.
Arlington. Virginia. 94;
14. RHRC. Communication Skills in Working with Survivors of
Gender-Based Violence. A Five-Day Training Curriculum. Accra. Jun 2004;
15. RHRC. For Assessment & Program Design. Monitoring &
Evaluation in conflict-affected settings Gender-Based Violence Tools Manual.
2004 Feb;
16. Statut de Rome de la Cour Pénale Internationale, art 7
et 8, 1er Juillet 2002
4. Webographie
1. Abraham MASLOW, Pyramide des besoins de
Maslow, « A theory of Human Motivation »
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pyramide_des_besoins_de_Maslow
»
2. Frederick WINSLOW TAYLOR,
Organisation
Scientifique du Travail
«
http://fr.wikipedia.org/wiki/Frederick_Winslow_Taylor
»
3. La province du Sud-Kivu
http://fr.wikipedia.org/wiki/Sud-Kivu
4. Extrait de la
conférence de presse de Y. Erturk, 27.07.2007 à Kinshasa
http://www.monuc.org/News.aspx?newsId=15062,
5. Le Sud-Kivu ou paradis des problématiques
http://editions-sources-du-nil.over-blog.com/article-le-sud-kivu-ou-le-paradis-des-problematiques-44699325.html
TABLE DE MATIERE
0.
INTRODUCTION.....................................................................................1
0.1. Etat de la question
...............................................................................1
0.2.
Problématique.......................................................................................3
0.3. Hypothèses
..........................................................................................4
0.4. Choix et Intérêt de l'Etude
.....................................................................5
0.5. Type et Déroulement d'étude
.................................................................5
0.5.1. Auprès des victimes des violences sexuelles
................................5
0.5.2. Auprès des intervenants du Volet
Réinsertion socio-économique...6
0.6. Méthodes et
techniques.........................................................................6
0.6.1. Méthode d'échantillonnage :
......................................................6
0.6.1.1. Des femmes victimes des violences sexuelles
..................7
0.6.1.2. Des acteurs du volet réinsertion socio
économique .........7
0.6.2. Méthodes de recueil de données
.................................................8
0.6.2.1. Auprès des femmes victimes des violences
sexuelles ........8
0.6.2.2. Auprès des acteurs
.......................................................9
0.6.3. Méthodes d'analyse des données
..............................................10
0.6.3.1. Auprès des survivants des violences sexuelles
...............10
0.6.3.2. Auprès des intervenants
..............................................11
0.7. Objectif de l'Etude
..............................................................................12
0.8. Délimitation du sujet et Subdivision du travail
.....................................12
0.8.1. Délimitation du
sujet :......... ....................................................12
0.8.2. Subdivision du travail :
...........................................................12
0.9. Difficultés rencontrées
........................................................................13
Chapitre I
..............................................................................................14
CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE D'ETUDE
....................................14
1.1. Cadre Conceptuel de
l'étude ...............................................................14
1.1. 1. Viols en tant que crimes contre
l'humanité..............................14
1.1. 2. Viols en tant que crimes de
guerre...........................................14
1.1. 3. Le
viol ...................................................................................14
1.1. 4. L'esclavage
sexuel...................................................................15
1.1. 5. La prostitution
force................................................................15
1.1. 6. La grossesse
force...................................................................16
1.1. 7. La stérilisation
force................................................................16
2.2 Cadre Théorique de
l'Etude...................................................................16
2.2.1. Aspect
éthique........................................................................16
2.2.2. Définir les priorités du projet
...................................................17
2.2.3. Les Besoins, Demandes et Réponses
........................................18
2.2.4. La mise en oeuvre des projets de réinsertion
socio-économique...20
2.2.5. La Gestion des Activités
Génératrices des Revenus.....................21
2.2.5.1. L'étude du
marché.......................................................22
2.2.5.2. Notion de l'offre et de la
demande..................................22
2.2.5.3. Détermination du prix de Vente
...................................23
2.2.5.4. Détermination du coût et prix de revient
......................24
2.2.5.6. Technique de négociation des prix
...............................25
2.2.5.7. Affectation des revenus
...............................................26
2.2.5.8. Les notions de base de
marketing.................................26
2.2.6. La Gestion du Capital Social
..................................................27
Chapitre II.
..............................................................................................30
PRESENTATION DU CHAMP D'INVESTIGATION ET RESULTATS DE
L'ENQUETE
............................................................................................30
2.1. Présentation de la Province du Sud
Kivu...............................................30
2.2. Milieu
d'étude.....................................................................................30
2.3. Résultats du déroulement de
l'étude.....................................................32
2.4. Résultats de l'enquête auprès des
survivants des violences sexuelles......35
2.4.1. Identification des interviewées
.................................................35
2.4.2. Les types des violences vécues pendant les guerres
...................36
2.4.3. La situation familial après viol
.................................................37
2.4.4. La situation social après viol
...................................................38
2.4.5. La situation économique après viol
..........................................40
2.4.6. La santé physique après viol
....................................................45
2.4.7. La santé psychologique après viol
............................................46
2.4.8. Assistance juridique après viol
.................................................47
2.5. Résultats de l'enquête auprès des
intervenants .....................................48
2.5.1 Identification des interviewés
....................................................48
2.5.2. La gestion des projets
..............................................................49
2.5.3. La gestion du capital économique
...........................................51
2.5.4. La gestion du capital social
......................................................52
Chapitre III
.............................................................................................55
ANALYSE ET INTERPRETATION DES
RESULTATS.................................55
3.1. Analyse du contexte les besoins et les demandes
.................................55
3.1.1. Sur le plan
physique ...............................................................55
3.1. 2. Sur le plan psychologique
.......................................................56
3.1.3. Sur le plan
social ....................................................................56
3.1.4. Sur le plan
juridique ...............................................................58
3.1.5. Sur le plan
économique............................................................59
3.2. Aspect éthique et réponses des intervenants
.........................................60
3.3. L'implication des bénéficiaires dans les
étapes du cycle des projets.........63
3.4. Les mécanismes de gestion du capital
social..........................................65
3.5. Les mécanismes de gestion du capital
économique................................67
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
...................................................70
A.
Conclusion ............................................................................................70
B.
Recommandations..................................................................................70
BIBLIOGRAPHIE
......................................................................................71
ANNEXES
I. QUESTIONNAIRE D'ENQUETE POUR LES SURVIVANTS DES
VIOLENCES SEXUELLES
1. Cadre de l'enquête
1) Date de l'étude :
........../........../..........
2) Code du territoire: ........../........../........
3) Code du village: ........../........../ ........
4) Sexe de l'enquêteur: /........./
2. Identification des interviewées
1) Sexe de l'interviewée : /........./
2) Code de l'interviewée :
........../........../..........
3) Âge : /........./
4) Etat civil : /........./
5) Nombre d'enfants légitimes : /........./
3. Les types des violences vécues pendant les
guerres
1) Avez-vous connu des violences traumatisantes pendant les
conflits armes ? Oui ou non
...................................................................................................
2) Si oui Quelle est la forme des violences traumatisantes
avez-vous connue pendant les conflits armes ?
................................................................................................
3) A quelle année avez-vous connu cette
violence ?
................................................................................................
4) Combien de fois avez-vous connu ces violences pendant
les guerres?
...................................................................................................
5) Avez-vous assisté aux violences des membres des votre
famille pendant les conflits armes ? Oui ou non
...................................................................................................
6) Quelle est la violence la plus traumatisante commise aux
membres de votre famille pendant les conflits armés , auxquelles vous
avez assiste et qui avez marqué votre vie jusqu'à
présent ?
...................................................................................................
4. La situation familiale des victimes après
viol
1) Avez-vous connu des difficultés dans votre famille
puisque vous aviez été violée ?
Oui ou Non
................................................................................................
2) Si oui, Quels sont les membres de votre famille qui vous
causent souvent tort puisque vous aviez été violé
?
...................................................................................................
3) Que proposez-vous pour mettre fin à ces mauvais
traitements ?
................................................................................................
4) Avez-vous eu d'enfants issus du viol pendant les conflits
armés ? Oui ou non
...................................................................................................
5) Si oui, combien ?
...................................................................................................
6) Comment vous comportez-vous face à ce (s)
enfant(s) ?
................................................................................................
7) Votre entourage connait-il que vous avez d'enfants issus du
viol ?
..........................................................................................
8) Si oui, comment se comporte-t-il face à ces
enfants ?
...................................................................................................
9) Comment votre famille (large ou restreinte) se comporte-t-elle
face à cet
enfant ?...................................................
5. La situation économique des victimes
après viol
1) Exerciez-vous une activité génératrice
des revenus avant les guerres ? Oui ou non
...................................................................................................
2) Si oui, laquelle ?
...................................................................................................
3) Quelle était votre revenu moyen (en $) hebdomadaire de
cette activité ?
................................................................................................
4) Aviez-vous des biens de valeurs avant les guerres ? Oui
ou non
.......................................................................................
5) Si oui, aviez-vous perdu quelques biens de valeur pendant les
guerres ? oui ou
non..................................................................
6) Si oui, quels en sont-ils ?
...................................................................................................
7) Aujourd'hui, exercez-vous quelques activités
génératrices des revenus pour subvenir aux besoins des personnes
à votre charge ? Oui ou
non ..........................................
8) Si non pourquoi pas ?
...................................................................................................
9) Si oui lesquelles ?
...................................................................................................
10) Ce(s) activité(s) vous permettent-elles de gagner
quelque chose ? Oui ou non
...................................................................................................
11) Si oui quelle est la moyenne (en $) que vous gagnez par
semaine ?
....................................................................................................
12) Avez-vous des personnes à votre charge
actuellement ?
Oui ou
non........................................................................................
13) Si oui, combien ?
...................................................................................................
14) Eprouvez-vous des difficultés à subvenir aux
besoins de ces personnes ? Oui ou non...............................
15) Si oui,
lesquelles ?.............................................................
16) Quelle est la valeur actuelle (en $) de votre capital
économique ?.........
17) Vous arrive-t-il d'épargner quelque chose de vos
revenus ? Oui ou non....
18) Si non pourquoi pas ?
...................................................................................................
19) Si oui, combien épargnez-vous en moyenne par
semaine?
.................................................................................................
20) Aviez-vous été assisté
économiquement après viol ?
21) Oui ou non..............................................
22) Si non, pourquoi pas ?
...................................................................................................
23) Si oui, quel type d'assistance économique aviez-vous
reçue ?
...................................................................................................
24) L'assistance économique
bénéficiée continue-t-elle à vous profiter
jusqu'aujourd'hui ? Oui ou non
...................................................................................................
25) Si oui comment ?
...................................................................................................
26) Si non, pourquoi pas ?
...................................................................................................
27) Que proposez-vous pour pérenniser les actions mises en
place en faveur des victimes des violences sexuelles en vue de leur
réinsertion socio-économique ?
....................................................................................................
28) Toutes les femmes victimes des violences sexuelles
cherchent-t-elle de l'assistance économique ?
.................................................................................................
29) Pensez-vous que l'identification des victimes des violences
sexuelles en cas d'assistance économique soit faite correctement ?
Oui ou
non..................................................................................
30) Si non, quelles sont les faiblesses qui se font voir pendant
cette identification ?
...................................................................................................
31) Comment pensez-vous, l'on peut améliorer la
façon d'identifier les victimes bénéficiaires de
l'assistance économique ?
...................................................................................................
6. La situation sociale des victimes après
viol
1) Savez-vous lire et écrire ? Oui ou non
...................................................................................................
2) Si oui, quel est le niveau de votre éducation ?
.................................................................................................
3) Si non, quelle était la raison de votre abandon
scolaire ?
....................................................................................
4) Est-ce que votre entourage étaient au courant de votre
viol ?
Oui ou
non.........................................................
5) Si oui, par quel canal les avez-ils su ?
...................................................................................................
6) Comment votre entourage vous traite-t-il suite à cet
incident ?
...................................................................................................
7) Que proposez-vous pour améliorer votre situation face
au comportement qu'affiche votre entourage ?
...................................................................................................
8) Appartenez-vous à un groupe des femmes ou une
association ?
Oui ou
non..................................................................................
9) Si non, pourquoi pas ?
...................................................................................................
10) Si oui, quelles sont les avantages que vous aviez
éprouvées en appartenant à un groupe des femmes ou une
association ?
...................................................................................................
11) Connaissez-vous les Droits Humains ? Oui ou
non..................
7. La santé physique des victimes après
viol
12) Avez-vous connu des conséquences physiques directes
suite au viol que vous avez eu et qui vous ont empêché à
vaquer normalement à vos occupations économiques ? Oui ou
Non
...................................................................................................
13) Si oui lesquelles ?
...................................................................................................
14) Aviez-vous de l'assistance médicale après
viol ? Oui ou non
15) Si non, pourquoi pas ?
...................................................................................................
16) Si oui, quelle est la fréquence ?
.................................................................................................
17) Comment aviez-vous apprécié cette
assistance ?
.................................................................................................
18) Que proposez-vous pour améliorer les soins
médicaux en faveur des victimes des violences sexuelles ?
.................................................................................................
8. La santé psychologique des victimes
après viol
1) Quel est le sentiment qui vous anime depuis que vous aviez
été violé
...................................................................................................
2) Il y a-t-il un évènement choquant qui vous
marque jusqu'à présent de toutes les violences que vous aviez
vécu pendant la guerre ? Oui ou non
3) Si oui,
lequel ?...........................................................................
4) Aviez-vous été assisté psychologiquement
depuis ces incidents ?
Oui ou
non..................................................................
5) Si non, pourquoi
pas ?...................................................................
6) Si oui, aviez vous été satisfaites des soins
psychologiques reçus ? Oui ou non
.......................................
7) Si pas tellement, quelles sont les causes, selon vous de cette
non insatisfaction parfaite ? comment aviez-vous apprécié
ces soins ?
...................................................................................................
8) Que proposez-vous pour améliorer les soins
psychosociaux aux victimes des violences
sexuelles ?.........................................................
9. Assistance juridique après viol
1) Avez-vous entendu parler de la loi congolaise qui
réprime les violences sexuelles ? Oui ou non
...................................................
2) Si oui avez-vous un jour porté plainte à la
police ou dans un cabinet juridique ? Oui ou non
......................................................
3) Si non, quels sont les motifs qui vous avaient
empêché de porter plainte ?
..........................................................................................
4) Que pouvez-vous vous proposer pour réduire les viols
dans votre
milieu ?....................................................................................
II. QUESTIONNAIRE D'ENQUETE POUR LES INTERVENANTS DE LA
REINSERTION SOCIO ECONOMIQUE DES SURVIVANTS DES VIOLENCES SEXUELLES
1. Identification des interviewés
1) Sexe de l'interviewée : /........./
2) Code de l'interviewée :
........../........../..........
3) Âge : /........./
4) Etat civil : /........./
5) Domaine d'éducation
.................................................................
6) Niveau
d'étude :..........................................
7) Nombre d'Années d'expérience dans le
domaine...........................
2. La gestion des projets pour la réinsertion
socio-économique
1) Pensez-vous que l'éthique est observée du
début à la fin des projets ?
Oui ou
Non..................................................................
2) Justifiez votre réponse
.......................................................................................
..............................................................................
3) Les objectifs des projets sont ils bien
définis ?
Oui ou non. .................................
4) Existe-t-il des contrats de partenariat et des contrats de
service pour les agents de mise en oeuvre des vos projets ? Oui ou
non......
5) Existe-il des mécanismes d'évaluer la
performance des agents affectés au projet ? Oui ou non
..............................
6) Le cadre de travail est-il adapté pour concevoir,
imprimer et classer les documents? Très bien, Bien, Asses bien ou pas du
tout. Quel est le problème ?
...................................................................................................
7) Existe-il un manuel de procédure : des
ressources humaines Oui ou Nonmatérielles ? Oui ou
Non..........................................
8) financières pour les projets? Oui ou
non........................
9) Existe-il un plan détaillé de la mise en
oeuvre du projet? (un Calendrier prévisionnel)Oui ou Non
............
10) Existe-il des mécanismes d'évaluer les
matériels mis à la disposition des services ? Oui ou Non
......
11) Existe-il des mécanismes d'évaluer la gestion
financière ?
i. Oui ou Non .................................
12) Existe -il des outils pour évaluer les
résultats, le processus et l'impact des projets ? Oui ou non...
13) Existe-il des canevas de collecte de
donnée approprié pour le projet ;
rapports narratifs Oui ou
Non...........................................
rapports financiers Oui ou Non................................
14) Existe-t-il dans vos aires d'intervention différents
acteurs pour faciliter les références vers :
15) Assistance médicale Oui ou
Non...........................,
16) Assistance psychologique Oui ou
Non..............................,
17) Assistance juridique Oui ou Non........................
18) Assistance socio-économique Oui ou Non.........
19) La cartographie des intervenants est-elle partagée
entre différents acteurs pour savoir qui fait quoi, quand, où et
comment ? Oui ou on ......
20) Il y a-t-il des réunions de coordination des parties
prenantes du projet ? Oui ou non,
.........................................................
2. La gestion du capital économique
1) Quels types d'Activité Génératrice des
Revenus les bénéficiaires de vos projets exercent ils ?
...................................................................................................
2) Il y a -il des formations sur la Gestion des Activités
Génératrices des Revenus ? Oui ou
non......................................................
3) Pour les formations sur les AGR, il y a-t-il un rapport de
formation.
Oui ou non, ...
4) Il y a-t-il des moyens matériels que vous avez mis
à la disposition des bénéficiaires de vos projets pour
renforcer les AGR ?
Oui ou non..................
5) Il y a-t-il des moyens financiers que vous avez mis à
la disposition des bénéficiaires de vos projets pour renforcer
les AGR ?
Oui ou non..................
6) A partir des Revenus, les bénéficiaires de vos
projets épargnent-elles ?
Oui ou non. ..................
7) Les outils de suivre et d'évaluer les AGR sont ils
élaborés dès la conception des projets ?Oui ou
non.................................
8) Avez-vous des agents pour suivre et évaluer les
Activités Génératrices des Revenus auprès des
bénéficiaires de vos projets ? Oui ou non............
9) Quelles sont les difficultés que vous rencontrez pour
gérer vos projets des Activités Génératrices des
Revenus ?
...........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
10) Que sont vos propositions pour améliorer la
qualité de la gestion des vos projets pour les Activités
Génératrices des Revenus en faveur des Survivants des violences
sexuelles ?
.......................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................*
3. La gestion du capital social
11) Quelle est la stratégie utilisée par votre
structure pour réinsérer les survivants des violences
sexuelles dans la société?
...................................................................................................
12) Qu'est que vous visez pour la réinsertion sociale des
survivants des violences sexuelles ?
...................................................................................................
13) Vous arrive-t-il de penser aux membres de la
communauté dans vos projets pour la réinsertion sociale des
survivants des violences sexuelles ? Oui ou
non. ............................................
14) Il y a-t-il des formations que vous organisez en faveur des
survivants des violences sexuelles pour leur réinsertion sociale ?
Oui ou non...............................................
15) Il y a-t-il des formations que vous organisez pour la
communauté pour la réinsertion sociale des survivants des
violences sexuelles ? Oui ou non...............................
16) Il y a-t-il des formations que vous organisez pour les
leaders communautaires pour la réinsertion sociale des survivants des
violences sexuelles ? Oui ou
non........................................
17) Existe-t-il des outils de suivi et évaluation pour les
activités de réinsertion sociale ? oui ou
non.......................................
18) Les outils de suivi et évaluation pour les
activités de réinsertion sociale ont-elles été
élaborés dès la conception des projets ?
oui ou non.......................................
19) Avez-vous des agents sur terrain pour suivre et
évaluer les Activités de réinsertion sociale des
bénéficiaires de vos projets ? Oui ou non......
20) Quelles sont les difficultés que vous rencontrez pour
la réinsertion sociale des survivants des violences sexuelles?
...................................................................................................................................................................................................
21) Quelles sont vos propositions pour améliorer la
qualité de la réinsertion sociale des Survivants des violences
sexuelles ?
* 1 Rapport d'enquête sur
l'ampleur du phénomène, le profil des victimes et des auteurs, et
la prise en charge des victimes, 2007 , Initiative Conjointe, page
63
* 2 Harvard
Humanitarian Initiative «Now, the world is without me»:An
investigation of sexual violence in Eastern democratic republic of Congo, A
Report With Support from Oxfam America April 2010, p.44
* 3 François A. Module
Investigation en Santé Publique, Ecole de Santé Publique
Faculté de Médecine. University Henri Poincaré. Nancy1.
2009;76
* 4 Petit Larousse
illustré page 879
* 5 Dominique B. Module
Education et Promotion pour la Santé, Ecole d Santé Publique
Faculté de Médecine. Université Henri Poincaré.
Nancy1. 2009 ; 36
* 6 Jean-François C. Module
Action en Santé Publique, Ecole de Santé Publique,
Faculté de Médecine. Université Henri Poincaré.
Nancy1. 2009 ; 36 :8
* 7 Serges B. Module
Concepts et Savoir de base fondamentaux, Ecole de Santé Publique
Faculté de Médecine. Université Henri Poincaré.
Nancy1. 2009 ; 50 :
* 8 Nathalie T. Module
Evaluation des Actions de Santé, Ecole de Santé Publique
Faculté de Médecine. Université Henri Poincaré.
Nancy1. 2009 ; 45:19
* 9 Louise B. Module sur la
gestion des Activités Génératrices des Revenus pour la
réinsertion socio-économique des survivants des violences
sexuelles, 2010 ; 23 : 12-18
* 10 Wakabi W. Sexual violence increasing
in the Democratic Republic of Congo. The Lancet. 2008;371(January 5).
* 11 Louise B.N. La population de la
Zone de Santé de KAYNA face aux violences sexuelles (2008-2009),
mémoire de 3e Cycle, Santé Publique et Promotion de la
Santé, Ecole de Santé Publique Faculté de Médecine.
Université Henri Poincaré. Nancy1. 2009. ; 25 : 17
* 12
Extrait de la
conférence de presse de Y. Erturk, 27.07.2007 à Kinshasa
http://www.monuc.org/News.aspx?newsId=15062
* 13 BRIANCON B. Module
Concepts et Savoir de base fondamentaux, Ecole de Santé
Publique Faculté de Médecine. Université Henri
Poincaré. Nancy1. 2009 ; 38
* 14 Au Sud Kivu, à un
certain moment, il existait des tontines qui avaient détourné de
l'argent de pas de gens et qui les avaient rendu misérables, alors les
gens ont continué à garder mauvais souvenir
|