REPUBLIQUE DU CAMEROUN
Paix - Travail - Patrie
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MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
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UNIVERSITE DE DOUALA
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REPUBLIC OF CAMEROON
Peace - Work - Fatherland
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MINISTRY OF HIGHER EDUCATION
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UNIVERSITY OF DOUALA
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SUJET : LA MISE EN OEUVRE DU REGLEMENT PORTANT
CHARTE DES INVESTISSEMENTS DE LA CEMAC DANS LES ETATS MEMBRES :
CONTRIBUTION A LA REFLEXION SUR L'INTEGRATION COMMUNAUTAIRE EN ZONE
CEMAC
Mémoire en vue de l'obtention du DEA (Diplôme
d'Etudes approfondies) en DROIT PUBLIC
OPTION : DROIT INTERNATIONAL
Présenté et soutenu publiquement par :
M. EKANI EBO'O Joseph
Serge
Maîtrise en droit public
Sous la direction du : PR.
Léopold DONFACK
Agrégé des facultés de droit
Année Académique 2005-2006
DEDICACE
A ma tendre et douce maman, Mme EBO'O MBOLE ZE
Véronique
REMERCIEMENTS
Du fond du coeur, je dis merci à tous ceux qui de
près ou de loin, m'ont apporté une aide de quelle que ce soit
pour l'accomplissement de ce travail.
Je pense particulièrement :
A mon directeur de mémoire, le professeur
DONFACK SOKENG Léopold pour son encadrement, sa
disponibilité et ses encouragements ;
Au docteur Aaron MBELECK pour ses
conseils et son soutien ;
A mes parents, M. EBO'O EKANI Vincent
de Paul & Mme EBO'O MBOLE ZE Véronique pour leur
soutien et pour m'avoir appris ce que c'est que l'amour du travail.
Au couple BENOY John KARIAN &
ABENA EBO'O Raïssa épouse KARIAN
pour leur réconfort et leur apport financier immense ;
A M. MBARGA André Marie
Blaise pour son soutien et ses conseils ;
A Mme DIMA Anne Bertille pour ses
innombrables conseils ;
A ETOH florence pour son soutien et
sa présence ;
A MBAKO MPOCKO Rachel Blandine pour ses
encouragements ;
A mes grandes soeurs OKOMO Julie Flavie
Aimée, ETONG EBO'O Mélanie ;
A mes amis, OLOMO Daniel,
OMENGA Viviane Flora, KONGO Calvin
Delamontagne, NANGA MBE Gérard, NSOM
Flaubert P, ELLA MEKE Yannick et à tous mes
autres amis et connaissances que je n'ai pas pu individuellement citer ici pour
leur soutien non négligeable.
A ma petite soeur chérie NYAWARA EBO'O
Yvette Prisca pour son merveilleux travail de saisie
AVERTISSEMENT
L'université de Douala n'entend donner aucune
approbation ou improbation aux opinions émises dans ce mémoire,
celles ci doivent être considérées comme propres à
leur auteur.
RESUME
Instrument incontournable du développement, les
investissements constituent la pierre angulaire de l'intégration
régionale et sous - régionale dans le monde entier en
général et dans l'espace CEMAC en particulier. Conscients de ce
fait, les différents Etats de cette sous région ont adopté
le 17 décembre 1999 une charte qui allait harmoniser le paysage des
investissements dans cette communauté. Dans la première partie,
nous développerons les différents contours de la mise en oeuvre
de ladite charte. Le chapitre 1er a présenté ladite
charte comme instrument d'harmonisation du régime des investissements.
Dans un second chapitre, nous avons mis en exergue les différents
mécanismes de réception de la charte communautaire des
investissements en insistant aussi sur le cadre spatio- temporel de cette
réception et sur les différentes définitions des
investissements. Le deuxième temps fort de cette analyse qui a fait
l'exposé des limites de l'harmonisation du régime des
investissements en zone CEMAC développe dans un premier chapitre les
limites intrinsèques aux dispositions du règlement portant charte
des investissements de la CEMAC. Dans un second chapitre, les limites
liées à l'environnement juridico- social de la CEMAC ont
été mises en exergue. Tout ceci nous a fait comprendre que le
processus d'intégration communautaire en zone CEMAC est loin d'avoir
atteint ses lettres de noblesse. Car la présence d'innombrables limites
brident fondamentalement ce noble projet commun des différents Etats
membres de cette communauté.
LISTE DES SIGLES ET
ABREVIATIONS
ACP : Afrique caraïbes pacifique
ADI : Accord portant sur la double imposition
AEF : Afrique équatoriale Française
AJDA : Actualité juridique de droit
administratif
APE : Accord de partenariat économique
CCI : Chambre de commerce internationale
CEA: Commission économique pour l'Afrique
CEMAC: Communauté économique et monétaire
de l'Afrique centrale
CENUCED : Conférence des nations unies sur le
commerce et le développement
CEPGL : Communauté économique des pays des
grands lacs
CEREG : Centre d'études et de recherche en
économie et gestion
CIRDI : Centre international pour le
règlement des différends relatifs aux investissements
CJC : Cour de justice communautaire
DEA : Diplôme d'études approfondies
FMI : Fond monétaire international
INPI : Institut national français de la
propriété industrielle
IOSCO: International organization of securities commissions
IS: Impôt sur le revenu
ISAR: Intergovernmental working group of experts on
international standards of accounting and reporting
ISO: Système international de normalisation
LMD : Licence, Master, Doctorat
OAMPI: Office Africain et malgache de propriété
intellectuelle
OAPI: Organisation Africaine de la propriété
intellectuelle
OMC: Organisation mondiale du commerce
ONU: Organisation des nations unies
ORAN: Organisation régionale Africaine de
normalisation
PNUD: Programme des nations unies pour le
développement
PUY: Presse universitaire de Yaoundé
RCA: République centrafricaine
TEC: Tarif extérieur commun
TVA: Taxe sur la valeur ajoutée
UCAC : Université catholique d'Afrique centrale
UDE: Union douanière économique
UDEAC: Union douanière et économique de
l'Afrique centrale
UE: Union Européenne
UEAC: Union économique de l'Afrique centrale
UMAC: Union monétaire de l'Afrique centrale
WAIPA: World association of investment promotion agencies
WEPZA: World export processing zone s association
SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : LES CONTOURS DE LA MISE EN
OEUVRE DU REGLEMENT PORTANT CHARTE DES INVESTISSEMENTS DE LA CEMAC DANS
LES ETATS MEMBRES
CHAPITRE 1er : La charte des
investissements de la CEMAC comme instrument d'harmonisation du régime
des investissements en zone CEMAC.
SECTION
1ére : L'harmonisation et la
restructuration de l'environnement des investissements dans les Etats
membres
SECTION 2ème :
L'exposé des garanties juridiques et arbitrales
CHAPITRE 2ème : La
réception par les différents Etats de la CEMAC du
règlement portant charte des investissements de la CEMAC dans les Etats
membres
SECTION 1ère : Le
cadre spatiotemporel de la réception du règlement portant charte
des investissements de la CEMAC et la définition de la notion des
investissements
SECTION 2ème : Les
mécanismes de réception de la charte communautaire des
investissements en zone CEMAC et la présentation des différents
codes et chartes des Etats
membres............................................................................
DEUXIEME PARTIE : LES LIMITES DE
L'HARMONISATION DU REGIME DES INVESTISSEMENTS EN ZONE CEMAC
CHAPITRE 1er : Les
limites intrinsèques aux dispositions du règlement portant charte
des investissements de la CEMAC
SECTION
1ère : Les insuffisances juridiques
et les autres limites de la charte des investissements de la CEMAC
SECTION 2ème : Les
pistes palliatives aux limites d'harmonisation
CHAPITRE 2ème : Les limites
liées à l'environnement juridico social de la
CEMAC
SECTION
1ère : Les limites liées aux
différents Etats membres
SECTION
2ème : Les obstacles
institutionnels
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES MATIERES
ANNEXES
INTRODUCTION GENERALE
PRESENTATION DU SUJET
Le sujet de mémoire qui est soumis
à notre étude est un sujet de droit communautaire en
général et de droit communautaire de la CEMAC en particulier.
Sujet dont l'intitulé est : La mise en oeuvre du règlement
portant charte des investissements de la CEMAC dans les Etats membres:
contribution à la réflexion sur l'intégration
communautaire en zone CEMAC. Dès l'incipit, nous voulons attirer votre
attention sur le fait que cette étude, en plus d'être une analyse
transversale du règlement no : 17/99/CEMAC-20-CM-03 du 17
décembre 1999 portant charte des investissements de la CEMAC est aussi
et surtout une contribution sur la problématique de
l'intégration sous régionale en zone CEMAC. Cette contribution
qui s'appuie sur l'un des aspects dominants du processus d'intégration
dans cette communauté à savoir celui des investissements, nous
permettra d'apprécier l'état actuel du processus
d'intégration de cette sous - région. Car au même titre que
les droits de l'homme qui ont « connu une promotion et un
développement impressionnant au rang de discipline juridique
majeure »1(*), le droit communautaire pour sa part a connu un
regain d'intérêt ces dernières décennies. Le
régionalisme semble se présenter comme un moyen efficace et
pratique pour minimiser les coûts de la balkanisation qui sont des
facteurs de vulnérabilité extérieur défavorable au
jeu des économies d'échelle.2(*)
La communauté économique et monétaire de
l'Afrique centrale (CEMAC) a été instituée par le
traité de N'djamena du 16 mars 1994 pour remplacer la défunte
union douanière et économique de l'Afrique centrale (UDEAC). Tout
au long de son existence, l'UDEAC a connu d'innombrables violentes crises avec
entre autre le retrait simultané du Tchad et de la République
centrafricaine qui allèrent créer avec la République du
Zaïre l'éphémère union des Etats de l'Afrique
centrale (UEAC) en 1968.3(*)
L'institution de la CEMAC s'est expliquée par le souci des
différents Etats de cette sous - région d'Afrique centrale
(à savoir : le Cameroun, le Congo Brazzaville, le Gabon, la
Guinée équatoriale, et le Tchad)4(*) de se doter d'un cadre juridique et institutionnel
plus solide permettant l'émulation d'une véritable
intégration sous- régionale et accroître leurs
échanges pour dynamiser leur politique commerciale5(*) . De même, au-delà
de la simple intégration sous - régionale, l'un des multiples
objectifs de la CEMAC était aussi de rendre cette partie de l'Afrique
plus compétitive et plus dynamique par rapport à d'autres
regroupements sous régionaux. Les Etats représentent un
marché de plus de 29 millions de consommateurs repartis sur environs 3
millions de km26(*).
Toute cette volonté de consolider et de rendre plus
forte la CEMAC s'est concrétisée et manifestée par la
création de plusieurs institutions qui militeraient en faveur de la
réalisation d'un tel projet communautaire.7(*)
L'un des multiples objectifs à l'origine de la
création de la CEMAC et qui est d'une importance capitale est bien
évidemment celui des investissements.8(*) Le droit international des investissements qui est un
droit en plein essor9(*)
occupe une place de choix au sein des différents Etats constituant la
CEMAC. De même, conscient du fait que l'intégration communautaire
n'est pas une chose aisée, le sujet soumis à notre étude
s'attèlera à mettre en exergue les différents aspects qui
président aux investissements dans cette sous région. Mais avant
de continuer dans nos propos, il incombe pour nous de définir dans un
premier temps la notion de règlement et celle d'investissement dans un
second autre.
- En
Droit
communautaire, le Règlement constitue l'instrument juridique par lequel
se manifeste le
pouvoir
législatif de la
Communauté.
Il se caractérise par sa portée générale et par son
applicabilité directe en ce sens qu'il s'insère dans les ordres
juridiques des Etats de la communauté qui sont contraints de prendre
toutes les mesures de
droit
interne que nécessite son application. Ils sont obligatoires en tous
leurs éléments. Se distinguant ainsi des directives, des
avis
et des recommandations. Le
Droit
communautaire distingue les règlements de base et les règlements
d'application, ces derniers pouvant être contrôlés et
annulés
en cas de violation des premiers.
- Mettant de coté les controverses doctrinales
existantes autour de cette notion, la définition retenue par nous est
celle contenue dans la loi No : 2002- 004 du 19 avril 2002
modifiée par la loi No : 2004- 20 du 22 juillet 2004 portant charte
des investissements du Cameroun.
Aux termes du titre I relatif aux dispositions
générales, l'article 4 du premier chapitre stipule que :
« est considéré comme investissement au sens de la
présente loi, un actif détenu par un investisseur, en
particulier :
· Une entreprise ;
· les actions, parts de capital ou autres formes de
participation au capital d'une entreprise ;
· les obligations et autres titres de
créance ;
· les créances monétaires ;
· les droits de propriété
intellectuelle ;
· les droits au titre des contrats de gestion, de
production, de commercialisation ;
· les droits conférés par la loi et les
règlements notamment les concessions, licences, autorisations ou
permis ;
· tout autre bien corporel ou incorporel, meuble ou
immeuble, tous les droits connexes de propriété.
Une présentation brève de la situation actuelle
des traités sur les investissements dans le monde nous semble
impérative. Nous disons que le phénomène qui nous semble
le plus important dans l'évolution du droit international des
investissements dans les deux dernières décennies c'est
l'extraordinaire développement du nombre des traités
bilatéraux et multilatéraux concernant la promotion et la
protection des investissements conclus dans cette période à
travers le monde.
Le règlement portant charte des investissements de la
CEMAC cadre parfaitement avec cet état d'esprit qui voudrait que des
rassemblements entre Etats pour ce qui est de l'aspect des investissements se
fasse. Cette logique se confirme à la lecture des buts essentiels que
s'est fixé la CEMAC à savoir « créer les
conditions d'une dynamique de croissance économique soutenue et durable,
à travers la constitution d'un vaste espace sous régional
intégré, homogène et solidaire »10(*). De même rappelons que
des 188 Etats membres de L'ONU, chacun avait au moins conclu en 1997 un
traité bilatéral sur les investissements. Ce qui est
intéressant de noter c'est qu'une proportion encore faible mais non
négligeable de ces traités ont été conclus entre
pays en développement (249 traités sur 1513 en 1997 soit environ
16.5%)11(*) . Plus
remarquable encore, la croissance des traités conclus entre pays en
développement en 1997 a été de 27% contre 11.25% pour
l'ensemble des traités bilatéraux.
Toutes ces statistiques nous permettent d'avoir à peu
près une idée sur la proportion de ces traités et chartes
sur les investissements à travers le monde qui n'ont été
jusqu' à présent que croissantes. Pour sa part, la charte des
investissements de la CEMAC cadre parfaitement avec cette logique qui consacre
le regroupement de plusieurs Etats autour des investissements ou encore autour
du droit international des investissements.12(*)
La sous région Afrique centrale, qui en plus du
pétrole possède d'autres importantes ressources naturelles dont
certaines sont exploitées et exportées doit pouvoir s'imposer
dans les négociations au sein de l'OMC et avec ses partenaires, afin
d'augmenter ses chances d'obtenir sa part d'investissements étrangers
et d'aide publique internationale13(*). La charte des investissements de la CEMAC est un
outil qui permettra justement l'uniformisation, la convergence de tous les
codes et chartes d'investissements de tous les Etats membres vers un seul texte
fédérateur qui présidera de façon exhaustive aux
investissements dans cette sous région. En d'autres termes, la charte
des investissements de la CEMAC applicable dans tous les Etats membres aura
pour finalité de réguler l'ensemble des investissements et de
garantir la liberté de ces derniers dans ladite communauté. C'est
dans cette logique que le règlement no : 17/99/CEMAC-020-03
portant Charte des investissements de la CEMAC a été
adopté par le Conseil des ministres de la CEMAC le 17 décembre
1999. Elle s'inscrit alors dans une régionalisation qui sert non pas
d'entrave mais plutôt de levier à la libéralisation
multilatérale des échanges14(*). Dans son préambule, la Charte est
présentée comme étant « le cadre
général commun regroupant l'ensemble des dispositions
destinées à améliorer l'environnement institutionnel,
fiscal et financier des entreprises sans discrimination, dans le but de
favoriser la croissance et la diversification des économies des pays
membres, sur la base d'une meilleure définition du rôle de l'Etat
et d'un devellopement harmonieux du secteur privé à travers des
investissements d'origine nationale ou
étrangère »15(*) .
Cet état d'esprit qui est à magnifier arrive
à point nommé car l'intégration sous régionale
commence généralement par la systématisation de toutes les
divergences qui pourraient porter un coup au processus de rapprochement et ceci
dans tous les domaines y compris celui économique. Car
l'intégration économique est le processus par lequel deux ou
plusieurs Etats décident par des accords appropriés de constituer
un espace homogène en mettant en place des structures et
mécanismes destinés à réduire les obstacles aux
échanges et les disparités entre leurs économies.
« C'est un processus fondé sur la
complémentarité des économies et le regroupement des
ressources rares (capitaux et techniciens) pour la réalisation des
projets industriels. »16(*).
Pour ce qui est de notre travail, tout notre argumentaire
aura pour socle le règlement no : 17/99/CEMAC-020-CM-03 du 17
décembre 1999 portant Charte des investissements de la CEMAC. A ce
dernier, nous ajouterons pour une étude exhaustive, les
différents Code et Charte sur les investissements des Etats constituant
l'espace CEMAC et présenter la quintessence et les encadrements
juridiques des investissements dans cette sous - région. Tous ces
instruments juridiques nous permettrons de donner des réponses
adéquates aux préoccupations de notre sujet
intitulé : la mise en oeuvre de la Charte des
investissements de la CEMAC dans les Etats membres : contribution à
la réflexion sur l'intégration communautaire en zone
CEMAC.
INTERET DU SUJET
L'intérêt que revêt notre sujet est dual,
à savoir pratique et heuristique
Du point de vue pratique, il se résume à trois
moments essentiels :
- Le premier est celui du souci de présenter la charte
communautaire des investissements de la CEMAC comme un outil qui peut de
façon fiable et systématique faire avancer le processus
d'intégration dans cette sous - région dans un contexte de
globalisation sans précédent.
- Le second quant à lui est relatif à
l'idée même de compétitivité de la CEMAC. Car le
concept de mondialisation17(*) quasi récurrent dans la plupart des discours
politiques stipule une certaine rigueur dans tous les domaines. Et impose
à chaque regroupement sous - régional d'être plus fort et
plus solide que d'autres, afin que le développement suive18(*).
- Pour ce qui est du troisième
intérêt pratique de notre étude, nous disons simplement
qu'il a trait à l'avenir même de la CEMAC. Car la mise en oeuvre
effective de cette Charte permettra à chaque Etat d'atteindre une
croissance économique qui favorisera le développement de la sous
- région et favorisera ainsi la monté du sentiment d'appartenance
communautaire au sein des peuples de cette sous région.
Du point de vue heuristique, l'étude du sujet
abordé permettra de présenter tout d'abord la situation
particulière des investissements dans chaque Etat membre, avant de
mettre en exergue les nouveaux apports énoncés par ledit
règlement. L'objectif ici étant de mettre à la disposition
des chercheurs un outil académique présentant de façon
concise, la situation exacte et actuelle du paysage institutionnel sur les
investissements dans la CEMAC. Cet exposé nous permettra de comprendre
les origines des phénomènes de crise économique et de
ceux des politiques de déréglementation19(*) tant au Cameroun que dans les
autres Etats de la CEMAC.
Par ailleurs, compte tenu de l'évolution remarquable
de l'économie qui a suivi les progrès rapides en matière
de mondialisation, il était essentiel que les Etats de la CEMAC
interviennent en adoptant cette charte afin qu'ils puissent tirer profit des
avantages de la mondialisation des économies20(*).
Notre contribution sur la réflexion de
l'intégration en zone CEMAC qui a pour socle le paysage des
investissements de cette communauté ouvre une réflexion sur un
domaine délicat et peu exploité jusque là. De même
Ce travail est plus une analyse transversale qu'une simple étude
comparée des différents codes et charte sur les investissements
des différents Etats membres de la CEMAC. Se situant dans une logique
évolutive, il nous permettra de voir dans quelle mesure ladite charte
serait un catalyseur au processus d'intégration communautaire en zone
CEMAC.
« La problématique est une composante
essentielle dans le travail de préparation de la thèse. C'est
l'ensemble construit autour d'une question principale, des hypothèses de
recherche et des lignes d'analyses qui permettront de traiter le sujet
choisi »21(*).
Dans le cadre de notre travail, notre propos s'articulera autour de cette
question principale à savoir : comment s'effectue
au-delà des velléités souverainistes la mise en oeuvre du
règlement No : 17/99/CEMAC-020-CM-03 du 17 décembre 1999
portant charte des investissements de la CEMAC dans les Etats
membres?
De cette question principale naîtra
une multitude d'hypothèses de travail que l'on résumera aux
interrogations suivantes :
Est - ce que la mise en oeuvre effective de ladite charte aura
une influence positive dans le processus d'intégration de cette zone
spécifique de l'Afrique centrale ? étant entendu que
l'intégration est vouée à l'échec si elle
n'intègre pas les contraintes géopolitiques et les dynamiques
socioculturelles22(*).
Est - ce que au- delà des espérances, les
dispositions contenues dans la charte
des investissements de la CEMAC permettront de rendre plus
compétitive et plus dynamique la sous région de la
communauté économique et monétaire de l'Afrique
centrale ?
METHODES UTILISEES
La méthode est « L'ensemble des
opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche
à atteindre des vérités qu'elle poursuit, les
démontre et les vérifie »23(*). La première phase de
notre travail a consisté à faire des descentes sur le terrain. Ce
travail de terrain nous a conduit au niveau des différentes ambassades
des Etats membres de la CEMAC pour avoir une dans un premier temps, une
idée générale sur les différents points de vue
relatifs à la charte des investissements de la CEMAC et dans un second
autre, pour avoir une idée globale sur l' avancée du processus d'
intégration dans cette sous région.
De même, l'exploitation de la littérature sur la
question et des travaux des professeurs Bruno BEKOLO - EBE ; Maurice
KAMTO ; Narcisse MOUELLE KOMBI ; TOUNA MAMA ; Léopold
DONFACK SOKENG ; James MOUNGUE KOBILA et bien d'autres encore sur la sous-
région nous ont permis d'avoir certains rudiments qui nous ont
aidé à aborder avec sérénité notre sujet.
Par ailleurs, les méthodes analytique et comparative
nous ont permis d'élaborer les différentes étapes de
notre travail sur la base des données collectées.
- Pour ce qui est de la méthode analytique proprement
dite, elle nous a permis d' une part :
· de mettre en exergue la quintessence du
règlement No : 17/99/CEMAC-020-CM-03 du 17 décembre 1999
portant charte des investissements de la CEMAC.
Et d'autre part :
· de faire ressortir dans leur globalité,
l'ensemble des articulations des codes et chartes des différents Etats
membres de la CEMAC.
- Concernant la méthode comparative, elle nous a permis
de voir et de nous rendre compte d' une part que :
· tous les codes et chartes sur les investissements des
différents Etats de la CEMAC obéissent sans exception aux
exigences internationales de promotion, de protection et de garanties des
investissements.
D' autre part, cette méthode nous a permis enfin de
constater que :
· les causes relatives à la stagnation du
processus d'intégration en zone CEMAC sont dues aux attitudes communes
et inhérentes à chaque Etat de cette sous région
d'Afrique.
Le développement de notre travail fera l'objet d'une
division bipartite.
La première partie, consacrée aux contours
juridiques de la mise en oeuvre du règlement portant charte des
investissements de la CEMAC dans les Etats membres s'attellera à
présenter dans un premier temps, ladite charte comme instrument
d'harmonisation du régime des investissements en zone CEMAC. Ensuite
l'analyse de la réception par les différents Etats de la CEMAC du
règlement portant charte des investissements de la CEMAC nous permettra
de parachever notre développement sur cette partie.
Le second temps fort de notre travail intitulé: les
limites de l'harmonisation du régime des investissements en zone CEMAC
traitera entre autre des limites intrinsèques aux dispositions du
règlement No : 17/99/CEMAC-020- CM-03 du 17 décembre 1999
portant charte des investissements de la CEMAC dans les Etats membres et des
limites liées à l'environnement juridico - social de la CEMAC.
PREMIERE PARTIE :
LES CONTOURS JURIDIQUES DE LA MISE EN OEUVRE DU
REGLEMENT PORTANT CHARTE DES INVESTISSEMENTS DE LA CEMAC DANS LES ETATS
MEMBRES.
La première partie de notre étude sur la mise en
oeuvre du règlement portant charte des investissements de la CEMAC dans
les Etats membres : contribution à la réflexion sur
l'intégration communautaire en zone CEMAC s'intitulera les
contours de la mise en oeuvre du règlement portant charte des
investissements de la CEMAC dans les Etats membres. Ce titre se justifie de
fait par la situation ambiguë24(*) de cette charte qui, lors de son adaptation le 17
décembre 1999 disposait explicitement que « la signature de
la charte comporte l'engagement pour chaque Etat de mettre en oeuvre toutes les
dispositions dans le délai le plus court et, au plus tard dans les cinq
(5) ans » 25(*)
A l'aube de la célébration des dix ans de son
adoption par les différents Etats membres de la CEMAC, nous sommes en
marge de nous interroger sur les mobiles relatifs à sa non mise en
oeuvre effective. Cette interrogation trouvera ici dans cette première
partie quelques éléments de réponse. Qui au delà
des apparences nous permettrons aussi de répondre à la
problématique de notre étude à savoir comment
s'effectue au-delà des velléités souverainistes la mise
en oeuvre du règlement No : 17/99/CEMAC-020-CM-03 du 17
décembre 1999 portant charte des investissements de la CEMAC dans les
Etats membres?
Pour ce faire, l'analyse du chapitre premier
intitulé : la charte des investissements de la CEMAC comme
instrument d'harmonisation du régime des investissements en zone CEMAC
nous permettra dans un premier temps de mettre en exergue l'harmonisation et la
restructuration de l'environnement des investissements dans les Etats membres
afin de systématiser en second lieu, l'exposé des garanties
juridiques et arbitrales dudit règlement.
Le deuxième chapitre de cette partie pour sa part,
traitera de la réception par les différents Etats de la CEMAC du
règlement portant charte des investissements de la CEMAC dans les Etats
membres.
CHAPITRE 1er : LA CHARTE DES
INVESTISSEMENTS DE LA
CEMAC COMME INSTRUMENT D '
HARMONISATION
DU REGIME DES
INVESTISSEMENTS EN ZONE CEMAC
Les pays de la CEMAC disposent d'énormes
potentialités économiques, parmi lesquelles le pétrole,
les mines, le bois, un bon climat pour l'agriculture, une ouverture sur
l'océan atlantique, etc...Cependant, ils n'ont pas toujours
réussi à mettre en place un cadre incitatif pour les
investissements nationaux et internationaux26(*). L'adoption le 17 décembre 1999 du
règlement no 17/99/CEMAC-020-CM-03 portant charte des investissements de
la CEMAC avait justement pour finalité de mettre fin à cet
état de chose. Car la charte des investissements
« constitue le cadre général commun regroupant
l'ensemble des dispositions destinées à améliorer
l'environnement institutionnel, fiscal et financier des entreprises dans le but
de favoriser la croissance et la diversification des économies des pays
membres, sur la base d'une meilleure définition du rôle de l'Etat
et d'un développement harmonieux du secteur privé à
travers des investissements d'origine nationale ou
étrangère »27(*). Au-delà des disparités
observées, et de l'écart qu'il y'a entre l'adoption de la charte
et la mise en oeuvre de certaines de ses dispositions, il faut noter ici
quelle est arrivée à point nommé car la charte
préconise d'une part, l'harmonisation et la restructuration de
l'environnement des investissements dans les Etats membres (section
1ère). De même, le souci de donner aux investisseurs
des armes légales allant dans le sens de protéger leurs
investissements n'a pas été omis par la charte. Ceci
étant, l'exposé des garanties juridiques et arbitrales (section
2ème) qui fait l'objet d'un développement non
négligeable constituera le second temps fort de ce chapitre qui vise en
fait à faire l'exposé du contenu de la charte CEMAC des
investissements.
SECTION 1ère : L'HARMONISATION ET LA
RESTRUCTURATION DE L'ENVIRONNEMENT DES INVESTISSEMENTS DANS LES ETATS
MEMBRES.
L'union économique de l'Afrique centrale qui est une
institution de la CEMAC vise à renforcer la compétitivité
économique et financière pour l'harmonisation des règles
qui régissent le fonctionnement de ses activités28(*). Cette institution a eu pour
mission principale d'harmoniser de façon considérable le
fonctionnement du marché commun de la sous région. De
manière plus spécifique encore, elle a été
chargée par le traité l'instituant d'oeuvrer dans le sens de
« l'harmonisation des cadres réglementaires des
activités industrielles et minières notamment
l'élaboration d'un code communautaire des
investissements »29(*). Toutes ces dispositions nous conduirons dans un
premier temps, à mettre en exergue la promotion des investissements
(paragraphe 1er) qui apparaît comme étant l'une des
finalités visées par l'adoption de la charte communautaire de la
CEMAC sur les investissements. Dans un second temps, le développement
des garanties accordées aux investissements (paragraphe
2ème) par ladite charte communautaire nous amènera
à la conclusion de cette section basée sur l'harmonisation et la
restructuration de l'environnement des investissements dans les Etats membres.
PARAGRAPHE 1er : LA PROMOTION DES INVESTISSEMENTS
Le règlement portant charte des investissements de la
CEMAC a été adopté par le conseil des ministres de la
CEMAC le 17 décembre 199930(*). « La charte des investissements
s'inscrit alors dans une régionalisation qui sert non pas d'entrave
mais de levier à la libéralisation multilatérale des
échanges »31(*). Cette régionalisation qui sert de levier
à la libéralisation multilatérale des échanges en
zone CEMAC s'articule autour de la promotion des investissements. La
quintessence des éléments fondamentaux du système de
promotion des investissements en zone CEMAC (A ) et l'étendue des
éléments pratiques du système de promotion des
investissements de la CEMAC (B) sont là pour attester que la charte des
investissements de la CEMAC a pour finalité première, la
promotion des investissements. Cette logique d'intégration est aussi
partagée par POUILLIEUTE qui pense que l'intérêt d'une
intégration sous-régionale s'attache prioritairement au souci de
renforcer la compétitivité et l'attractivité des
économies32(*).
A- LES ELEMENTS FONDAMENTAUX DU SYSTEME DE PROMOTION
DES INVESTISSEMENTS EN ZONE CEMAC PAR LA CHARTE
Les éléments fondamentaux du système de
promotion des investissements de la CEMAC s'articulent autour de deux
viatiques : l'affirmation du principe d'égalité (1) entre
les investisseurs nationaux et les investisseurs étrangers33(*). La promotion impliquant la
confiance et l'exposé de certaines garanties, la présentation des
traités internationaux sur les investissements auxquels les Etats
membres sont parties (2) nous permettra de boucler cette sous partie.
1- l'affirmation du principe d'égalité
(investisseurs étrangers/investisseurs nationaux)
Les Etats membres de la CEMAC déclarent veiller
à l'application uniforme et équitable des règles du jeu
par l'ensemble des acteurs du système économique34(*). De façon implicite
nous comprenons ici qu'il s'agit à la fois des investisseurs nationaux
et des investisseurs internationaux. La non discrimination entre
investisseurs35(*)est
également garantie ceci à travers la réglementation de la
concurrence et à la protection des consommateurs36(*). Ces deux
éléments assurent en effet le libre jeu de la concurrence comme
moyen d'accroître la productivité et garantissent aux
consommateurs un meilleur rapport prix /qualité. Les Etats de la CEMAC
renoncent ensuite aux pratiques discriminatoires qui font obstacle au libre jeu
de la concurrence lato sensu.
2- Présentation des traités
internationaux sur les investissements auxquels les Etats membres sont
parties
« Dans les pays sujets à l'incertitude
politique et à l'instabilité normative et judiciaire,
l'investisseur international ne peut être rassuré que par
l'application du droit international ».37(*) Les pays de la CEMAC il faut
le noter, sont parties intégrantes à plusieurs conventions qui
ont entre autre un caractère universel, régional ou sous
régional, de même qu'aux instruments conventionnels
multilatéraux relatifs aux investissements. Nous avons pour ce qui est
de la convention de l'UEAC, l'acceptation par ces Etats des règles de
discipline imposées par la surveillance multilatérale38(*). Au niveau de la charte, nous
avons comme recommandation le respect des Etats membres de l'application
rigoureuse de la reforme fiscalo-douanière de l'UDEAC adoptée en
1994 notamment pour ce qui est des régimes dérogatoires. De
même, elle opte pour la promotion de la sécurité juridique
et judiciaire par le renforcement de l'Etat de droit à travers la cour
de justice communautaire. A coté de tout ceci, les Etats de la CEMAC ont
contracté également avec les organisations telles :
l'OAPI39(*),
l'ORAN40(*),
l'ISO41(*). Enfin, ces
Etats adhèrent aux dispositions de l'article 7 des statuts du FMI.
En addition à tout ce qui vient d'être dit, le
développement des éléments pratiques du système de
promotion des investissements de la CEMAC (B) nous aidera à finaliser la
systématisation de notre paragraphe 1er sur la promotion des
investissements.
B- LES ELEMENTS PRATIQUES DU SYSTEME DE PROMOTION
DES INVESTISSEMENTS DE LA CEMAC
Les éléments pratiques du système de
promotion des investissements de la
CEMAC se rapportent aux mesures relatives aux entreprises (1)
et aux incitations douanières (2).
1- les mesures relatives aux entreprises
Les mesures relatives à l'environnement des entreprises
sont rassemblées et énoncées par la charte communautaire
des investissements de la CEMAC42(*). La toute première est celle relative à
la possibilité des investisseurs privés de participer au
financement des infrastructures économiques par le truchement de
concession de service public. Les Etats de la CEMAC pour ce qui est de leur
part, s'engagent à relever le niveau de productivité des
entreprises à travers le soutien au développement des professions
de conseil aux entreprises. La mise sur pied des organes de régulation
qui sont des acteurs positifs dans l'évolution des entreprises a fait en
sorte que ces derniers s'engagent aussi à mettre des ressources humaines
qualifiées et abondantes à la disposition des investisseurs, sans
omettre la formation professionnelle. L'un des aspects le plus important est
également de rendre plus flexible la réglementation du travail.
De même, ces Etats s'engagent à mener une lutte sans merci contre
les fléaux tels que le blanchiment d'argent, le commerce de la drogue,
la corruption, la fraude, etc...
2- les incitations douanières et
fiscales
Nous développerons tour à tour, les incitations
douanières (a) et les incitations fiscales (b)
a) les incitations douanières
L'économie des incitations douanières
énoncée par la charte des investissements de la CEMAC est assez
exhaustive. Le principe de l'application des droits de douanes
modérés harmonisés dans le cadre du tarif extérieur
commun de la communauté économique et monétaire de
l'Afrique centrale 43(*)
est ainsi affirmé dans cette charte. Dans le même sillage, la
suspension des droits de douanes sous forme d'admission temporaire ou
d'entrée en franchise est aussi indiquée pour les
activités de recherche en matière de ressources naturelles.
Enfin, l' existence des mécanismes de perfectionnement actif pour les
activités tournées vers l'exportation occupent également
une place de choix.
b) les incitations fiscales
Pour ce qui est du domaine fiscal, beaucoup de principes sont
ici énumérés dans la charte44(*). Il s'agit entre autre
de:
· l'application généralisée de la
TVA, assurant ainsi une fiscalité indirecte simplifiée et neutre
pour l'entreprise ;
· l'application au taux nul de la TVA sur les productions
exportées permettant le remboursement de la TVA acquittée sur les
investissements et dépenses d'exploitation des entreprises
exportatrices ;
· l'exemption de l'IS au cours des trois premiers
exercices d'exploitation ;
· la possibilité de procéder à des
amortissements dégressifs et accélérés, et
l'autorisation du report des résultats négatifs sur les exercices
ultérieurs pour améliorer le cash-flow des entreprises dans leur
phase de montée en régime ;
· l'application des dispositifs de réduction
d'impôts visant à favoriser la recherche technologique, la
formation professionnelle, la protection de l'environnement suivant les codes
spécifiques ;
· le maintien de la pression fiscale à un niveau
correspondant aux services
rendus par les collectivités locales et l'Etat en
matière d'infrastructures urbaines et des services publics.
Le domaine de l'enregistrement pour ce qui est des incitations
en matière d'investissements n'est pas en reste car :
· la modération des droits d'enregistrement pour
la création d'entreprises,
les augmentations de capital, les fusions de
sociétés, les mutations des actions et parts sociales45(*) est de mise ici.
Toujours pour ce qui est des domaines et de l'enregistrement
le principe cardinal 46(*)
est la modération des droits d'enregistrements pour la création
d'entreprises, les augmentations de capital, les fusions de
sociétés, les mutations des actions et parts sociales47(*) comme nous l'avons
mentionné plus haut.
A l'issue de la présentation de certaines
dispositions de la charte des investissements de la CEMAC des investissements,
principalement sur celles relatives à la promotion des investissements,
il incombe pour nous de mettre en exergue la quintessence des garanties
accordées aux investissements (para 2ème).
PARA 2ème : LES GARANTIES ACCORDEES AUX
INVESTISSEMENTS.
Les garanties accordées aux investissements par la
charte communautaire sont des réalités qui militent en faveur
d'une promotion accrue des investissements. Car dans un climat sain, les
investissements s'épanouissent créant de ce fait une logique de
développement. La lutte contre les fléaux nuisibles aux
investissements (A) et la création d'organes de régulation (B)
pour ce qui est du contrôle du jeu de la concurrence sur les
investissements sont là pour nous indiquer que l'un des buts à
l'origine de l'adoption de cette charte était bien évidemment la
restructuration voire l'embellie de l'environnement des investissements en zone
CEMAC.
A- LA LUTTE CONTRE LES FLEAUX NUISIBLES AUX
INVESTISSEMENTS
Freins ou encore obstacles à l'évolution des
investissements en zone CEMAC, les fléaux nuisibles aux investissements
constituent le cheval de bataille de la charte des investissements de la
CEMAC.
La lutte contre le blanchiment d'argent, fraude ou de toute
autre forme de contrefaçon (1) y occupe une place de choix. Car les
opérations de blanchiment, si elles se développaient au sein de
la zone franc, risqueraient de remettre en cause la stabilité des
économies48(*). Par
ailleurs la lutte contre le commerce de la drogue et la lutte contre la
corruption (2) constituent aussi des fléaux auxquels la charte s'est
attaquée.
1- La lutte contre le blanchissement d'argent,
fraude ou de toute autre forme de contrefaçon
La lutte contre le blanchiment d'argent a été
consacrée par un autre règlement49(*) signé bien après l'adoption de la
charte communautaire en 1999. Pour ce qui est des dispositions de la charte
allant dans ce sens, il est mentionné que « les Etats
membres considèrent les fléaux tels le blanchiment d'argent, le
commerce de la drogue, la corruption, la fraude et ou toutes autres
contrefaçons qui constituent un sérieux frein au
développement de leur économie »50(*). Il est vrai que le
développement du blanchiment d'argent porterait un coup au dynamisme
économique de la CEMAC, c'est pourquoi nous saluons à juste titre
l'adoption du règlement signé le 4 avril 2003 par le
président du Comité ministériel en exercice et
enregistré sous le No 01/03-CEMAC-UMAC-CM par le secrétariat
exécutif de la CEMAC portant prévention et répression du
blanchiment des capitaux et du financement du terrorisme en Afrique
Centrale.
2- La lutte contre le commerce de la drogue et la
lutte contre la corruption.
« La corruption étant un
fléau mondial, cette lutte ne pourrait aboutir sans l'intégrer
dans un dispositif international. Les Etats membres militent en faveur d'un
tel dispositif »51(*). Il faut le noter ici, la corruption est un
fléau qui fausse le jeu de toutes les réalités sociales.
Cet Etat de chose qui n'est pas à magnifier mérite justement
qu'on s'y attarde car un système corrompu ne favorise pas le
développement d'une économie durable en général et
des investissements en particulier. De même le commerce de la drogue est
purement interdit car il est source de troubles sociaux et d'économie
souterraine qui échappent à toute logique juridique. Dans sa
logique de promotion de l'intégration économique sous
régionale52(*) la
CEMAC, par le biais de sa charte sur les investissements énonce la
création d'organes de régulations (B) comme garantie
accordée aux investissements.
B - LA CREATION D'ORGANES DE REGULATION
De façon simpliste, la création d'organes de
régulations dans un système économique en
général et dans l'environnement des investissements en
particulier vise dans un premier temps à assurer le libre et sain jeu de
la concurrence (1) et dans un second autre à assainir et à
juguler le flux des investissements. (2).
1- Assurer le libre et sain jeu de la concurrence
La charte énonce que : « les Etats
s'attachent à créer un environnement propice
au développement des entreprises. A cet effet, ils
mettent en oeuvre une réglementation de la concurrence, assurent la
protection de la propriété intellectuelle, développent des
services d'appui au renforcement de la productivité, de la
compétitivité »53(*). Toutes ces dispositions nous amène à
affirmer ici avec le docteur James MOUANGUE KOBILA que « le
règlement de la CEMAC relatif à la charte des investissements
suscite peu de critiques... »54(*) , car tous les domaines pouvant assurer la
promotion et la garantie des investissements ont été pris en
compte.
2- assainir et juguler le flux des investissements
Les organes de régulation pour ce qui est des
investissements, ont pour rôle premier d'équilibrer, d'assainir et
de juguler le flux des investissements afin d'établir une certaine
logique. L'adoption et la mise sur pied des organes de régulation
prévus par la charte communautaire des investissements en zone CEMAC est
un gage de sécurité et de sérénité pour les
investisseurs qui pourront vivre de façon saine, sans stress relatif
à une potentielle perte de leurs investissements. De même «
les Etats s'engagent à appliquer les règles de concurrence et
de transparence dans les opérations de privatisations d'entreprises
publiques, ils fournissent aux populations et aux opérateurs
économiques toutes les informations requises »55(*).
L'analyse de l'harmonisation du régime des
investissements en zone CEMAC qui est le titre de ce chapitre ne saurait
être exhaustive sans l'exposé des garanties juridiques et
arbitrales (section 2ème) qui sont bien évidemment,
les composantes du règlement portant charte des investissements de la
CEMAC.
SECTION 2ème : L'EXPOSE DES GARANTIES JURIDIQUES
ET ARBITRALES
La charte communautaire des investissements de la
CEMAC dans son processus d'harmonisation de l'environnement des investissements
ne s'est pas limité à faire état de la promotion des
investissements. Elle s'est étendue à énoncer aussi, toute
une série de dispositions que nous avons décidé
d'intituler dans le cadre de notre travail : l'exposé des garanties
juridiques et arbitrales. Les garanties juridiques (para 1er) qui
feront l'objet d'un développement exhaustif sera suivi du
développement des garanties arbitrales (para 2ème).
Par ailleurs ce qui ne doit pas nous échapper et que nous devons retenir
est que la charte apparaît dans une période marquée par la
réorganisation des grands ensembles sous-régionaux ou
régionaux et à la mondialisation56(*).
PARAGRAPHE 1er : LES GARANTIES
JURIDIQUES
De plus en plus, les organisations internationales, sous
régionales africaines
adoptent nombre de mécanismes institutionnels de la
communauté Européenne57(*). Au-delà de la CEMAC, dans le cadre de
l'intégration juridique des Etats de la zone franc58(*) un effort identique de
création d'instances régionales de production du droit est
perceptible. Venant aux incitations relatives aux garanties juridiques de la
charte communautaire des investissements de la CEMAC, ce qu'il faut noter ici
est que l'incorporation des mécanismes de l'OHADA (A) dans le cadre de
cette charte est une réponse aux divers maux qui minent la justice
africaine et dont le souci premier est de sécuriser les
investissements59(*). De
même, l'apparition et la prise en compte du rôle capital de la cour
de justice de la communauté (B)60(*) dont le rôle en tant que jurislateur sous
régional ne fait point de doute et mérite que ses contours
soient mis en exergue.
A- L'INCORPORATION DES MECANISMES DE L'OHADA
Les Etats membres de la CEMAC ont réaffirmé leur
adhésion au traité de
l'OHADA61(*). En sa qualité de locomotive de la zone
CEMAC62(*) le Cameroun par
la signature du traité traduit sa reconnaissance du rôle
éminemment important de la justice dans les efforts de restructuration
de son tissu économique. Dans une logique identique, la charte
communautaire des investissements en zone CEMAC stipule que la prise en compte
des divers dispositifs et des actes uniformes OHADA ayant trait aux
investissements (2) accolée à la prise en compte des arrêts
de la cour commune de justice et d'arbitrage de l'OHADA (1) occuperont une
place de choix.
1- la prise en compte des
arrêts de la cour commune de justice et d'arbitrage de
l'OHADA
De façon assez explicite, la charte stipule que
« les Etats adhèrent au traité de l'OHADA. Ils
garantissent l'application des procédures et des arrêts de la cour
de justice et d'arbitrage de cette institution
régionale » Elle va plus loin et mentionne entre autre
que les Etats « adoptent leur droit national et leur politique
judiciaires aux règles et dispositions de
l'OHADA »63(*)
2- la prise en compte des divers dispositifs des
actes uniformes OHADA ayant trait aux investissements
L'OHADA vise à « créer un
pôle de développement en Afrique », assurer la
restauration de « la sécurité juridique des
activités économiques » des pays concernés
en vue de favoriser l'essor de celles - ci et d'encourager les
investissements64(*). La
prise en compte des divers dispositifs des actes uniformes OHADA ayant trait
aux investissements prend naissance dans le fait que la charte des
investissements de la
CEMAC se réfère aux mécanismes de l'OHADA
et les incorpore65(*)
ceci grâce à l'approbation en la forme législative par les
différentes assemblées des Etats de la CEMAC. Pour parachever
l'exposé des garanties juridiques, le développement du rôle
capital de la cour de justice communautaire (B) nous semble crucial pour une
compréhension adéquate.
B- LE ROLE CAPITAL DE LA COUR
DE JUSTICE
COMMUNAUTAIRE
La cour de justice de la CEMAC est l'institution communautaire
en charge du contrôle juridictionnel des activités et de
l'exécution budgétaire des institutions de la CEMAC. Elle a son
siège à N'djamena au Tchad66(*) et est régie par la convention de Libreville
datant du 05 juillet 1996. Son importance pour ce qui est des investissements
est énoncée par la charte des investissements de la CEMAC en ce
sens qu'elle lui demande de veiller au respect des droits et obligations
découlant des traités et actes pris en vertu de ce traité
(1) et de prendre la formation des juges au traitement des affaires
commerciales (2) à bras le corps.
1- veiller au respect des droits et obligations
découlant des traités et actes pris en vertu de ce
traité
Les Etats membres veillent à promouvoir la
sécurité juridique et judiciaire et à
renforcer l'Etat de droit. La cour de justice veille au
respect des droits et obligations qui découlent du traité et des
actes pris en vertu du traité67(*). L'évocation de la cour communautaire de
justice de la CEMAC démontre ici que l'aspect des investissements
constitue l'une des « actions »
énoncées parmi les missions assignées à la cour.
De même, la violation de l'une des obligations et droits relatifs aux
investissements est passible d'être connue par ladite cour.
2- La formation des juges au traitement des affaires
commerciales
L'investissement dans les pays en
développement68(*)
est une affaire assez délicate. Les Etats membres s'efforcent de former
les juges au traitement des affaires commerciales, et si possible,
spécialement certaines juridictions (tribunal de commerce ou chambre
économique et sociale). Ils veillent à l'exécution
diligente des décisions de justice69(*) . La formation des juges pour ce qui est de
l'aspect économique est un gage d'équité et d'application
stricte du droit économique au sein de la CEMAC. Toutes ces incitations
aux investissements en zone CEMAC trouvent encore un terrain fertile au niveau
des garanties arbitrales (paragraphe 2ème) accordées
aux investisseurs par la charte communautaire des investissements.
PARAGRAPHE 2ème : LES GARANTIES ARBITRALES
Le préambule du règlement no
17/99/CEMAC-020-CM-03 du 17 décembre 1999 stipule au niveau du
paragraphe 2 que les Etats membres de la CEMAC « adhèrent
aux principaux dispositifs internationaux de garantie des investissements (A),
y compris ceux relatifs aux procédures des cours arbitrales
internationales, à la reconnaissance et l'exécution de leurs
sentences ». Cette reconnaissance des décisions et
sentences des cours arbitrales internationales sur les investissements est une
avancée considérable et remarquable pour ce qui est de
l'impulsion des investissements en zone CEMAC. En dessous de la charte
communautaire des investissements, nous avons au niveau des chartes et codes
des investissements respectifs à chaque Etat membre de la CEMAC, cette
disposition qui fait état de l'adhésion de ces six pays aux
sentences et décisions des cours arbitrales internationales sur les
investissements. Tel est le cas pour ce qui est de la charte des
investissements du Cameroun70(*) , de la charte des investissements du Tchad71(*), de la charte des
investissements du Gabon72(*), de la charte des investissements de la RCA73(*), de la charte des
investissements du Congo74(*), de la charte des investissements de la Guinée
équatoriale75(*).
Par ailleurs, l'adhésion de ladite charte aux garanties accordées
par l'OAPI et à celles d'autres organisations (B) constitue aussi une
évolution sans précédant pour ce qui est de l'impulsion
lato sensu des investissements en zone CEMAC.
A- L'ADHESION AUX PRINCIPAUX DISPOSITIFS INTERNATIONAUX
DE GARANTIES SUR LES INVESTISSEMENTS.
La promotion d'un développement harmonieux pour ce qui
est des investissements en zone CEMAC nécessitait bien évidemment
l'adhésion aux principaux dispositifs internationaux de garanties sur
les investissements. De façon plus détaillée, il
s'agissait comme cela a été fait de l'adhésion au centre
international pour le règlement des différents relatifs aux
investissements (CIRDI) (1) et de l'adhésion à l'agence
multilatérale des garanties des investissements (AMGI) (2).
1- l'adhésion au centre international pour
le règlement des différends relatifs aux
investissements
La Convention de Washington du 18 mars 1965
prévoit la création du
CIRDI76(*), organisme exclusivement déstiné au
règlement des différends relatifs aux investissements entre
États et investisseurs étrangers77(*). On aurait pu attendre de la Convention de Washington
qu'elle définisse le terme « investissement ». Elle
reste silencieuse sur cette notion. Cette omission traduit la volonté
des rédacteurs de concilier deux objectifs : Le premier consistait
à ne pas réduire le champ de compétence du CIRDI. Une
définition exhaustive aurait interdit toute prise en compte d'une
évolution du contenu de la notion d'investissement. Le second visait
à ouvrir la Convention au plus grand nombre d'Etats possible, en
permettant aux plus réticents d'entre eux d'y adhérer avec une
réserve, notifiée au CIRDI, qui réduit la
compétence de celui-ci sur le contenu de l'investissement78(*). En effet, conformément
à l'article 25-4 de la Convention, « tout État
contractant, peut, lors de la ratification de son acceptation ou de son
approbation de la Convention, ou à toute date ultérieure, faire
connaître au Centre la ou les catégories de différends
qu'il considérerait comme pouvant être soumis au CIRDI,
réduisant la compétence de celui ci»79(*). À ce jour,
cinq États font usage de cette faculté : l'Arabie saoudite, qui
exclut toutes les questions ayant trait au pétrole notamment, la Chine,
qui ne reconnaît la compétence du Centre que pour les
différends concernant la compensation due en cas d'expropriation ou de
nationalisation, la Jamaïque, la Papouasie Nouvelle Guinée et la
Turquie. L'absence de définition de la notion
d'investissement a généré très peu de contentieux
parasitaire. Parmi les affaires connues, seules quatre ont conduit les
tribunaux à se prononcer sur la nature de l'opération
économique à l'origine du différend qui leur était
soumis. Les Etats de la CEMAC ont conclu des accords avec le CIRDI. Ces
accords sont visibles au niveau des codes et chartes particuliers à
chacun des Etats et au niveau de la charte des investissements de la CEMAC. De
même, le paragraphe 2ème du préambule de la
charte communautaire énonce que tous les Etats signataires peuvent
saisir le CIRDI et reconnaissent de façon tacite les sentences de ce
dernier. Cette reconnaissance montre que l'environnement des investissements en
zone CEMAC s'est arrimé au contexte international sous toutes ses
formes et bénéficie de ce fait même d'une
crédibilité jamais égalée dans la passé.
2- l'adhésion à l'agence
multilatérale de garantie des investissements (AMGI)
L'agence multilatérale de garantie des investissements
est un organisme qui appartient au groupe de la Banque Mondiale. La Convention
portant acte de création de cette agence a été
approuvée en 1985 par le Conseil des Gouverneurs de la Banque Mondiale
et proposée à la signature et à la ratification des
membres le 11 octobre 1985. Elle naît le 12 avril 1988 après
l'adhésion de 29 Etats80(*).
La participation et l'adhésion aux accords instituant
l'AMGI par la quasi-totalité des Etats de la CEMAC sont
énoncées de façon implicite par le préambule de la
charte communautaire des investissements de la CEMAC. Cette adhésion
à l'AMGI est une « composante essentielle du climat
favorable »81(*) aux investissements en zone CEMAC car elle
apparaît comme une garantie à la stabilité des
investissements. Le comportement de l'investissement, principal facteur de la
croissance économique dans les pays en développement a
été longtemps d'un intérêt pour les économies
et les décideurs politiques82(*). C'est pourquoi la charte des investissements de la
CEMAC dans la plupart de ses dispositions a intégré en son sein,
toutes les garanties et mis en exergue une série d'incitations pour les
investisseurs privés. En addition à ce qui vient d'être
développer, il faut noter entre autre que ladite charte communautaire
s'est étendue et s'est ouverte de façon considérable aux
autres organisations internationales telle l'adhésion aux garanties
accordées par l'OAPI et à celle d'autres organisations (B).
B- L'ADHESION AUX GARANTIES ACCORDEES PAR L'OAPI ET A
CELLES D'AUTRES ORGANISATIONS
Au plan régional, les Etats membres rappellent leur
qualité de membres actifs
de l'organisation africaine de la propriété
intellectuelle83(*) en
vertu de laquelle ils garantissent la protection de tout génie
intellectuel. En réalité, le premier et le plus grand défi
qui se pose pour l'Afrique actuelle est incontestablement le défi
intellectuel, c'est-à-dire le pouvoir de savoir84(*) la faculté de discerner
et de créer. Ce savoir qui est une valeur ajoutée fait l'objet
d'une protection de l'OAPI (1) qui a compris que le savoir, le génie
créatif est un investissement sans précédent. Par
ailleurs, allant dans le même sillage, l'apport des autres organisations
internationales (2) énoncé par la charte des investissements de
la CEMAC mettra entre autre en exergue, l'organisation régionale
africaine de la normalisation (ORAN) et le système international de
normalisation (ISO).
1 - la protection de l'OAPI
Jusqu'en 1962, la propriété industrielle dans la
plupart des Etats francophones membres de l'OAPI, était régie par
les lois françaises. L'Institut National Français de la
Propriété Industrielle (INFPI) était l'Office National de
chacun de ces Etats regroupés alors au sein de l'Union Française.
La majorité des pays membres de l'Union Française, ayant
accédé à l'indépendance en 1960, il s'est
avéré nécessaire de créer une structure sur leur
territoire respectif dans le respect des conventions internationales en
matière de propriété industrielle85(*). Cette création a
trouvé son fondement juridique dans l'article 19 de la Convention de
Paris pour la protection de la propriété industrielle qui dispose
que les pays parties à cette convention se réservent le droit de
prendre séparément entre eux, des arrangements particuliers pour
la protection de la propriété industrielle, autant que ces
arrangements ne contreviennent pas aux dispositions de ladite convention. C'est
sur la base de cette disposition que 12 pays africains francophones ont
décidé ensemble de créer une structure commune agissant en
tant qu'office national de propriété industrielle pour chacun
d'entre eux. L'Office Africain et Malgache de Propriété
Industrielle (OAMPI) vit ainsi le jour le 13 septembre 1962 par l'accord connu
sous le nom de " Accord de Libreville ".
Le régime de l'Accord de Libreville était
fondé sur trois principes fondamentaux :
· l'adoption d'une législation uniforme par la
mise en oeuvre et l'application des procédures administratives communes
découlant d'un régime uniforme de protection de la
propriété industrielle
· la création d'un office commun car
l'organisation tient lieu pour chacun des Etats membres de service national de
la propriété industrielle
· la centralisation des procédures car l'existence
d'une législation uniforme et d'un office commun appelaient tout
naturellement la centralisation des procédures de telle sorte qu'un seul
titre délivré se scindait en autant de droits nationaux
indépendants que des pays membres86(*).
Sur le plan de compétence territoriale, l'Accord de
Libreville couvrait les territoires des pays africains d'expression et de
mouvance française. S'agissant de la compétence
matérielle, les objets régis par l'accord de Libreville du 13
septembre 1962 couvraient les brevets d'invention, les marques de fabrique ou
de commerce et les dessins ou modèles industriels.
Les pays signataires de l'Accord de Libreville étaient
les suivants : La République Fédérale du Cameroun, la
République Centrafricaine ; la République du Congo ; la
République de la Côte-d'Ivoire ; la République du
Dahomey ; la République de Haute-Volta ; la République
Gabonaise ; la République de la Mauritanie ; la
République du Sénégal ; la République du
Tchad : la République Malgache : la République du
Niger. Le retrait de la République Malgache pour des raisons
d'appréciation souveraine, le souci de couvrir tous les objets de la
propriété intellectuelle notamment les modèles
d'utilité, les noms commerciaux, les marques de produits et de services,
le souci de mieux impliquer la propriété intellectuelle dans le
développement, l'ambition d'être le noyau d'une intégration
plus large, ont emmené les Etats fondateurs à réviser
l'Accord de Libreville et à créer l'Organisation Africaine de la
Propriété Intellectuelle (OAPI) par l'adoption d'une nouvelle
convention signée à Bangui le 02 Mars 1977.
L'Accord de Bangui portant révision de l'Accord de
Libreville légifère désormais la propriété
industrielle dans chacun des 16 Etats membres qui forment actuellement l'espace
OAPI. Ces 16 Etats membres sont :
Le Bénin ; le Burkina Faso ; le
Cameroun ; la Centrafrique ; le Congo ; la
Côte-d'Ivoire ; le Gabon ; la Guinée Conakry ; la
Guinée-Bissau ; la Guinée Equatoriale, le Mali ; la
Mauritanie ; le Niger ; le Sénégal ; le Tchad et
le Togo. A ce jour, L'espace OAPI couvre une superficie de 7 755 967
km² et compte près de 100 millions d'habitants87(*)
Membres actifs de l'OAPI, les Etats de la CEMAC garantissent
la protection des brevets, marques, signes distinctifs, labels noms
commerciaux, indications géographiques, appellation d'origine. Ils
appuient les mesures visant à stimuler l'innovation, à
acquérir et maîtriser les technologies innovantes, à
favoriser la diffusion de la connaissance. Ils encouragent à cet effet,
les initiatives visant à nouer des relations de partenariat
intérieur et extérieur88(*). La charte des investissements de la CEMAC, en
adoptant ces dispositions dans son corpus, visait la prise en compte de toutes
ces réalités précitées comme des investissements au
même titre que ceux liés aux diverses activités
commerciales.
2- l'apport des autres organisations
internationales
La société des nations est régit et
régulée par les règles du droit international89(*). Les Etats membres de la CEMAC
pour leur part, s'appuient pour ce qui est des garanties liées aux
investissements sur leur participation aux activités de l'organisation
régionale Africaine de la normalisation (ORAN) dans l'optique d'attester
leur détermination à mettre en place un système national
et régional de normalisation. Notamment celui de l'organisation
internationale de normalisation (ISO), et leur appui pour le
développement de la mentalité et de la culture, de la
« qualité totale » au sein des entreprises90(*). L'introduction de ces
organisations internationales de normalisation au sein de la charte des
investissements de la CEMAC est révélatrice d'un souci de vouloir
arrimer les investissements de la CEMAC au niveau de ceux des autres
regroupements sous régionaux plus solides et plus crédibles du
monde. Seront donc développés tour à tour ici,
l'organisation internationale de normalisation (a) et l'organisation
régionale Africaine de la normalisation (b).
a) l'ISO
L'Organisation internationale de normalisation
(ISO) est un
organisme
de normalisation international composé de représentants
d'organisations nationales de normalisation de 158 pays91(*). Cette organisation
créée en
1947 a pour but de
produire des
normes
internationales dans les domaines industriels et commerciaux appelées
normes
ISO. Elles sont utiles aux organisations industrielles et
économiques de tout type, aux gouvernements, aux instances de
réglementation, aux dirigeants de l'économie, aux professionnels
de l'évaluation de la conformité, aux fournisseurs et acheteurs
de produits et de services, dans les secteurs tant public que privé et,
en fin de compte, elles servent les intérêts du public en
général lorsque celui-ci agit en qualité de consommateur
et utilisateur. Le secrétariat central de l'ISO est situé
à
Genève,
en
Suisse92(*). Il assure aux membres de
l'ISO le soutien administratif et technique, coordonne le programme
décentralisé d'élaboration des normes et procède
à leur publication. L'ISO est le plus grand organisme de normalisation
au monde. C'est une organisation non gouvernementale représentant un
réseau d'instituts nationaux de 158 pays, selon le principe d'un membre
par pays93(*).
b) l'ORAN
L'organisation régionale Africaine de normalisation
va dans la même logique que l'ISO à la seule différence que
cette dernière a vocation continentale.
L'Organisation Régionale Africaine de Normalisation
(ORAN) est une institution intergouvernementale africaine créée
en janvier 1977. Cet organisme intergouvernemental africain est mandaté
pour promouvoir les activités de normalisation en Afrique94(*). Pour accomplir son mandat,
l'ORAN a mis au point un programme exhaustif sur la normalisation et les
activités connexes au profit de ses Etats membres. Ce programme est
basé sur le plan directeur pour le développement
économique de l'Afrique tel qu'il est souligné dans le Plan
d'Action de Lagos pour le développement Economique de l'Afrique. Cette
politique préconise la création d'un Marché commun
Africain à travers 1'intégration des divers regroupements
économiques sous-régionaux du continent. Le programme de l'ORAN
est donc conçu en vue de la suppression des barrières techniques
qui empêchent le commerce et 1'intégration intra africaine et
comprennent une série de programmes. Le
Secrétariat de l'ORAN est situé au 12ème étage,
City Hall Annexe, Muindi Mbingu Street, Nairobi, au Kenya95(*). Les Etats de la CEMAC
adhèrent à cette organisation qui est d'ailleurs
matérialisée de façon explicite dans la charte des
investissements de la CEMAC96(*).
Les pays de la CEMAC, à l'image de l'Afrique dans son
ensemble restent des acteurs marginaux dans le commerce international en raison
de l'érosion des préférences et de son bas niveau de
compétitivité97(*). Dès lors, en dépit de la croissance
affichée récemment pour les exportations, la part de l'Afrique
dans les échanges internationaux ne cesse de décroître
depuis 1990, 3, 2% en 1985, 2,3% en 1990 et 2% en 199998(*). De même,
« toute perspective de développement en Afrique qui fait
l'impasse sur la coopération ou l'intégration économique
et donc monétaire sera irrémédiablement vouée
à l'échec »99(*). Le traité instituant la CEMAC et le
règlement portant charte des investissements de la CEMAC sont bien
évidemment deux actes sous régionaux qui vont dans le sens de
cette assertion. L'étude du chapitre premier relatif à
l'harmonisation du régime des investissements en zone CEMAC a dans sa
généralité pris en compte toute réalité
intégratrice. Dans un premier temps, Il a été
constaté que la charte communautaire sur les investissements milite en
faveur de l'harmonisation et de la restructuration de l'environnement des
investissements dans les Etats membres. Dans un second autre temps,
l'énoncé assez exhaustif des garanties juridiques et arbitrales
de cette charte nous a fait comprendre que l'environnement des investissements
en zone CEMAC100(*) est
constitué d'un arsenal juridique et arbitral international garantissant
l'essor de ces derniers. De même, la multitude d'incitations faisant
partie de ladite charte apparait clairement comme une motivation sans
précédant qui bouleversera de façon considérable le
paysage juridico-institutionnel des investissements en zone CEMAC. Par
ailleurs, le deuxième chapitre de cette première partie
intitulé la réception par les différents Etats de la CEMAC
du règlement portant charte des investissements de la CEMAC
s'attèlera pour sa part à présenter les différents
procédés et étapes de la mise en oeuvre de ladite charte.
CHAPITRE 2ème : LA RECEPTION PAR LES
DIFFERENTS ETATS DE LA
CEMAC DU REGLEMENT PORTANT CHARTE DES
INVESTISSEMENTS
DE LA
CEMAC
<< La mission essentielle de la communauté
est de promouvoir un développement harmonieux des Etats membres dans le
cadre de l` institution de deux unions : une union économique et
une union monétaire. Dans ces deux domaines, les Etats membres
entendent passer d`une situation de coopération, qui existe
déjà entre eux à une situation susceptible de parachever
le processus d`intégration économique et monétaire.
>>101(*) La
charte des investissements de la CEMAC qui est un maillon de l`union
économique de cette communauté concoure à ce que <<
les Etats membres poursuivent la mise en oeuvre des politiques
économiques et monétaires visant à réaliser le
redressement de leurs économies et leur développement sur une
base durable. A cet effet, ils acceptent les règles de discipline
imposées par la surveillance multilatérale définies dans
la convention de l`union économique de l`Afrique centrale
>>102(*) Toutes
ces dispositions qui militent pour un rapprochement économique entre
les Etats de la CEMAC est la base même de tout processus
d'intégration et « seules les règles
multilatérales peuvent favoriser la réelle ouverture des
marchés »103(*). Cependant et ceci par rapport à la charte
des investissements de la CEMAC, son adaptation n'a pas entraînée
ipso facto son application au delà même des années
fixées par ledit règlement pour sa mise en oeuvre
effective.104(*) Cette
situation paradoxale pose bien évidemment le problème de sa
réception au niveau des différents Etats membres. A ce sujet, ce
qui est à noter est que l'exposé de la définition de la
notion d'investissement et du cadre spatio-temporel de la réception du
règlement portant charte des investissements de la CEMAC (section
1ère) accolé à celui des mécanismes de
réception de ladite charte sur les investissements (section
2ème) nous permettrons d'avoir
une idée précise sur cette
situation qu'est la réception des
réalités inhérentes à la charte communautaire des
investissements.
SECTION 1ère : LA DEFINITION DE LA
NOTION D'INVESTISSEMENT
ET LE CADRE SPATIO TEMPOREL DE LA RECEPTION DU
REGLEMENT
PORTANT CHARTE DES INVESTISSEMENTS DE LA
CEMAC
Nous développerons pour ce qui est de cette section
tour à tour, la définition de la notion d'investissement (para
1er ) et le cadre spatio temporel de la mise en oeuvre du
règlement portant charte des investissements de la CEMAC (para
2ème ) qui nous parait être l' une des clés de
voûte de notre travail.
PARAGRAPHE 1er : DEFINITION DE LA
NOTION
D`INVESTISSEMENT
Le dictionnaire de droit internationale publique indique qu`il
n`existe aucune
définition juridique générale de la
notion d`investissement mais des définitions particulières
à chacun des multiples textes internationaux et internes qui
appréhendent l`investissement tantôt comme un mouvement de capital
transfrontière. Tantôt comme un patrimoine localisé
à l`étranger 105(*).Sa définition est d`autant plus difficile
à cause du fait que c`est une notion économique que l`on
appréhende au sens de l` OMC comme « un
actif 106(*)
détenu par un sujet qui a l`intention de le
gérer ». L`analyse de la définition plus
restrictive de l`investissement (A), suivie de celle d`un coup de frein
conventionnel à l`extension indéfinie de la notion
d`investissement par les tribunaux arbitraux (B) nous amènera à
avoir une idée assez claire sur cette notion qu`est l`investissement.
A- UNE DEFINITION PLUS RESTRICTIVE
DE
L`INVESTISSEMENT
Elle sera exposée sous un double angle à
savoir : du point de vue synthétique (1) et du point de vue
analytique (2).
1- du point de vue de la définition
synthétique de l`investissement
A ce niveau, l`investissement n`est plus définit comme
« tout bien, droit ou intérêt » mais
comme « tout bien détenu ou contrôlé par un
investisseur, directement ou indirectement, ayant les caractéristiques
d`un investissement »107(*). A noter ici que cet article est suivi d`une liste
analytique à finalité explicative. Etant aussi entendu que la
protection des investissements, comprise comme l`ensemble des règles de
droit interne ou de droit international qui préviennent ou sanctionnent
les atteintes publiques à l`existence de l`investissement
international108(*) est
de mise ici.
2- du point de vue de la définition analytique
de l`investissement
Le constat fait pour ce qui est de la
définition analytique est que nous
sommes ici en présence de l`abandon de l`approche
subjective de la définition de l`investissement au profit d`une
conception exclusivement objective. Le renforcement de l`approche de la
définition de l`investissement est confortée par l`ajout
explicite, à la liste non exhaustive des éléments
susceptibles de constituer un investissement. Il s`agit de :
a) une entreprise ;
b) les actions, parts de capital ou autre forme de
participation au capital d'une entreprise ;
c) les droits, tels que les titres, obligations, d`autres
instruments de crédits et les emprunts 2 ;
d) les fonds revendiqués ou une activité
revendiquée ayant valeur économique ;
e) les droits au titre de contrats, notamment les contrats de
gestion, de production, de construction, de commercialisation, de concession et
de partage des revenus [....].
B - UN COUP DE FREIN CONVENTIONNEL A L`EXTENSION
INDEFINIE DE LA NOTION D`INVESTISSEMENT PAR LES TRIBUNAUX ARBITRAUX
La politique juridique extérieure109(*) a vue la
confirmation d`un revirement conventionnel relatif à la
remise en question de l`approche ultra extensive de la définition de
l`investissement. Elle est matérialisée dans les conventions
bilatérales d`investissements des modèles américains
antérieurs. En (1) nous exposerons le prolongement de l`orientation des
accords de libre échange conclus par les Etats-Unis avec Singapour et
avec le chili en 2003. Puis en (2), nous remettrons en cause la conception
subjective de l`investissement.
1- le prolongement de l`orientation
des accords de libre échange conclus par les Etats-Unis avec Singapour
et avec le Chili en 2003
Ces instruments optent pour une définition de
l`investissement articulée autour
de la durée et du risque en ces
termes : « l`investissement s`entend de tout actif
possédé ou contrôlé directement ou indirectement par
un investisseur et qui a les caractéristiques d`un investissement
notamment l`engagement de capitaux ou d` autres ressources, l`anticipation de
gains ou de bénéfices ou la prise de risque »110(*). Au Cameroun, la
définition national opératoire est autonome et distincte de celle
contenue dans les conventions bilatérales d`investissements. Sa
définition se trouve plutôt dans la loi no 2002/004 du 19 avril
2004 portant charte des investissements du Cameroun. Elle définit
l`investissement comme « un actif détenu par un investisseur
en particulier :
- une entreprise ;
- les actions, parts de capital ou autres formes de
participation au capital d'une entreprise ;
- les obligations et autres titres de créance ;
- les créances monétaires ;
- les droits de propriété
intellectuelle ;
- les droits au titre des contrats de gestion, de production,
de commercialisation ;
- les droits conférés par la loi et les
règlements notamment les concessions, licences, autorisations ou
permis ;
- tout autre bien corporel ou incorporel, meuble ou immeuble,
tous les droits connexes de propriété.111(*)
2-la remise en cause de la conception subjective de
l`investissement
Nous tiendrons compte ici des jurisprudences applicables
à cette définition des investissements. La conception subjective
de l`investissement est consacrée dans les décisions et sentences
suivantes : Fedax c .Venezuela, Sanali construttorri spa c. Royaume du
Maroc, Italstrade c. Royaume du Maroc, Consorzio groupement lesi dipenda c.
République Algérienne démocratique et populaire, Mihaly c.
Sri lanka et Ceskoslovenska obchodni banka [CSOB] a.s c. République
slovaque.
Dans ces espèces, les tribunaux 112(*) ont conclu qu`au sens des
conventions invoquées en l`occurrence, les billets à ordre et
l`exécution d`un marché de travaux constituent bien un
investissement qu`autorisaient respectivement les conventions ainsi
citées113(*). La
remise en cause de cette conception de l`investissement parait toutefois
limitée par le nouveau modèle américain aux termes
duquel :
«A joint decision of the parties, each acting
though its representative designated for purposes of this article, declaring
their interpretation of a provision of this treaty shall be binding on a
tribunal and any decision or award issued by a tribunal must be consistent with
that joint decision»114(*).
Mais cette subjectivité ne joue plus qu`entre Etats,
c`est à dire dans l`application des conventions d`investissements,
à l`exclusion de la relation entre un Etat et l`investisseur, c`est
à dire qu`elle ne joue pas dans le cadre des contrats d`Etat.
Après l`analyse des différentes
définitions de la notion d`investissements, ce qu`il faut retenir en
substance ici est que nous sommes de retour à une conception objective
de l'investissement et à une débanalisation du statut de
l`investisseur.
PARAGRAPHE 2ème : LE CADRE SPATIO- TEMPOREL DE LA
MISE EN OEUVRE DU REGLEMENT PORTANT CHARTE DES INVESTISSEMENTS DE LA CEMAC
L'étude du cadre spatio-temporel de la mise
en oeuvre du règlement portant charte des investissements de la CEMAC
nous a paru capitale ici pour une seule raison à savoir mettre en
exergue les différents aspects géographiques tout en
présentation les différents Etats et étapes qui ont
accompagné la longue marche, voire le retard prolongé dans la
ratification du traité de la CEMAC.115(*) Le cadre spatio-temporel de la mise en oeuvre du
règlement portant charte des investissements de la CEMAC renvoie donc
à l'exposé de l'espace géographique de la zone CEMAC (A)
et à l'exposé de la création de la CEMAC (B)
A - L'EXPOSE SUR L'ESPACE GEOGRAPHIQUE DE
LA CEMAC
La coopération et l'intégration régionale
en Afrique Centrale sont une idée ancienne qui remonte à l'aube
des indépendances.116(*) La CEMAC est un espace géographique fort
varié d'environ 3 millions de km2 et d'une population d'environ 25
millions d'habitants117(*), le traité qui institue la nouvelle
organisation a été signé à N'djamena au Tchad le 16
mars 1994 par les six pays qui le compose à savoir: le Cameroun, la
RCA, le Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale et le Tchad118(*). La CEMAC espace
géographique bien délimité (1) et la présentation
de ses différents Etats membres (2) participeront ainsi à
l'exposé du cadre géographique de cette sous région.
1- La CEMAC, un espace géographique bien
délimité
La configuration spatiale de cette entité sous
régionale comprise entre les
tropiques du cancer et du capricorne d'une part, la
région des grands lacs119(*), et le golfe de guinée 120(*) d'autre part, varie d'un
centre d'intérêt à un autre. Espace géographique
fort variée d'environs 3 millions de km2 et d'une population d'environ
25 millions d'habitants120(*), la CEMAC est une sous région bien riche,
avec des richesses naturelles qui vont au delà des estimations car
« The six nations of CEMAC region produce a variety of food crops
and others items that can be exorted to other regions of Africa and the
world... []. »121(*)
De même le climat qui est favorable à
toute initiative privée est un autre atout capital pour une
démarcation quasi-totale du développement de cette sous
région.
2- présentation des différents des Etats
membres de la CEMAC
Comme nous l'avons précisée un peu plus haut,
six Etats ont ratifié le traité
instituant la CEMAC à N'djamena le 16 mars 1994, car
pour n'avoir pas pu s'adapter aux circonstances, et face aux défis de la
mondialisation122(*),
l'UDEAC, crée le 8 décembre 1964 a cédé la place
à la CEMAC. Ses six pays sont : le Cameroun, la RCA, le Congo, le
Gabon, la Guinée Equatoriale et le Tchad.
Ce qu'il faudrait noter ici est que tous ces pays ont des
atouts qui peuvent permettre à la CEMAC d'être une sous
région solide car le Gabon a l'un des PNB les plus élevés
d'Afrique, mais la redistribution des richesses connaît ici d'importantes
disparités. En effet, 5% de la population détiennent 95% de
richesses nationales123(*).
Les potentialités en énergie
hydroélectriques du Cameroun peuvent assurer l'alimentation de l'Afrique
Centrale et au delà. Le Congo pour sa part est riche en pétrole,
le Tchad idem. La Guinée Equatoriale est devenue le
3ème producteur de pétrole en Afrique
Sub-saharienne124(*). Et
la RCA, au delà de son instabilité politique détient
d'innombrables atouts naturels.
B- LA CREATION DE LA CEMAC
Le traité instituant la CEMAC signé à
N'djamena le 16 mars 1994 et son additif relatif au système
institutionnel et juridique signé à Malabo le 5 février
1998 sont les éléments de base de cette communauté
économique sous régionale. L'étude de la genèse de
la CEMAC (1) suivie, de son adoption finale ( 2) nous permettrons de mettre en
exergue les différentes étapes et l'évolution qu'a connu
justement cette organisation sous régionale.
1- la genèse de la CEMAC
La création de la CEMAC, comme toutes les autres
réalités communautaires
accolées au droit international public125(*), est l`aboutissement
d`un long processus historique126(*) où les involutions ne furent pas absentes, et
dont les origines remontent à la période coloniale avec la mise
en place dès le 29 juin 1956 par les colonies de l`Afrique
équatoriale Française (AEF) devenues autonomes de l`union
douanière équatoriale (UDE). L`UDE était alors
composée de quatre pays sur la base du protocole de Paris du 17 janvier
1959. Ce groupement fut élargit au Cameroun, ancien territoire sous
tutelle de l`ONU, administré par la France et ne faisant formellement
partie d`aucune des fédérations préalablement mise en
place par celle-ci. En juin 1961 une convention réglementant les
relations économiques et douanières entre les Etats de l`UDE et
le Cameroun fut signée à Bangui. A l`issue d`une volonté
d`aller plus loin dans l`intégration, le 8 décembre 1964,
après âpres négociations, l`UDEAC fut instituée
à Brazzaville. Le traité de l`UDEAC entra en vigueur en 1966. En
1968, le TCHAD et la RCA se retirèrent. La RCA réintègre
l`union rapidement et le TCHAD le fit en 1984. Entre temps l`UDEAC
s`était élargie en décembre 1989 avec l`adhésion de
la Guinée Equatoriale. Le 16 mars 1994, sur les cendres de l`UDEAC, la
CEMAC vit le jour. L`intérêt d`une intégration
sous-régionale s`attache prioritairement au souci de renforcer la
compétitivité et l`attractivité des
économies127(*).
Il procède en outre au besoin d`élargir les marchés et les
tissus économiques, au travers de la densification des échanges
régionaux, tout en rendant aisée la gestion des
déséquilibres entre Etats et flux migratoires128(*). La création de la
CEMAC obéit à cette logique car la lutte contre la crise se
déroule donc sur le terrain régional et n`est pas
étrangère au «renouveau de la question de la
coopération régionale et de l`intégration
économique »129(*).
2- L'adoption finale
L'UDEAC qui vit le jour le 8 décembre 1964 fut victime
de ses multiples atermoiements et s'exprimant à ce propos, le
président Paul Biya du Cameroun constatait à l'occasion du
discours d'ouverture du sommet de l'UDEAC de 1994 à Libreville que
« le bilan après 30 ans de votre organisation reste en
deçà de nos possibilités réelles. En créant
l'UDEAC, nos Etats s'engageaient à mettre en oeuvre des objectifs
précis : élargissement des marches nationaux,
développement et renforcement de nos économies, création
d'un marché commun. Certains de ces objectifs sont loin d'être
atteints »130(*). Dans les faits et pour illustrer ces propos, au
sein de l'UDEAC par exemple, le réaménagement en 1974 des
dispositions du traité relatif à la taxe unique (seule taxe
préférentielle perçue sur les échanges intra-
UDEAC) contribuera a restreindre d'avantage les échanges intra-UDEAC.
Ainsi alors qu`avant 1974, la taxe unique était
généralisée (tout produit manufacturé au sein de
l`UDEAC pouvait bénéficier), le réaménagement de
1974 restreindra l`accès à ce régime à un nombre
limité de produit 131(*) idem pour ce qui est de la libre circulation des
personnes.
En résumé, on peut constater que les
difficultés devenues évidentes (très faible niveau
d`échanges intra-régionaux, très faible effets de
création d`échanges, inefficiente répartition
géographique des unités de production, échec des
stratégies d`industrialisation), conjugués à
l`inefficience des institutions chargées de veiller à
l`application des engagements contractés mettront en évidence les
limites et dans certains cas, le paradoxe des instruments jusque alors mal
utilisés132(*).
Toutes ces situations malencontreuses ont ainsi contribué à
bâtir une autre communauté, une nouvelle communauté
à savoir la CEMAC. Compte tenu de la spécificité et des
controverses qu`il y`a autour de la définition des investissements, le
paragraphe 2 de cette section portera sur la définition de
l`investissement.
SECTION 2ème : LES MECANISMES DE RECEPTION
DE LA CHARTE COMMUNAUTAIRE DES INVESTISSEMENTS EN ZONE CEMAC ET LA PRESENTATION
DES DIFFERENTS CODES ET CHARTE DES ETATS
MEMBRES
Dans cette section, notre souci premier a été de
présenter les différents textes réglementaires nationaux
et internationaux qui régissent les investissements dans l`espace
CEMAC. Car après plusieurs investigations, nous avons constaté
qu`en ce domaine, la législation n`est pas avare. Mais au delà de
cette pléthore de textes sur les investissements et conformément
au principe de la hiérarchie des normes juridiques133(*), « les
traités ratifiés entre Etats ont valeur supérieure aux
normes légales internes ». Il en est de même pour
les conventions 134(*)
qui au même titre que les chartes ont valeur supérieure sur le
droit interne. Pour ce qui est de l`espace CEMAC, les mécanismes
communautaires et nationaux de réception du règlement no :
17/99/CEMAC-020-CM-03 du 17 décembre 1999 portant charte des
investissements de la CEMAC (paragraphe 1er) accolé à
la présentation des codes et chartes sur les investissements
spécifiques à chaque état membre (paragraphe 2ème)
constituera le second temps fort de cette section.
PARAGRAPHE 1er : LES MECANISMES DE RECEPTION
COMMUNAUTAIRES ET NATIONAUX
Il s'agira ici de développer tour
à tour la primauté du règlement portant charte des
investissements de la CEMAC (A) et de mettre en exergue les mécanismes
de réception nationale de ladite charte (B).
A- LA RECEPTION COMMUNAUTAIRE : LA
PRIMAUTE DU
REGLEMENT PORTANT CHARTE DES
INVESTISSEMENTS
DE LA
CEMAC
La charte des investissements de la CEMAC constitue le cadre
général commun regroupant l`ensemble des dispositions
destinées à améliorer l`environnement institutionnel
fiscal et financier des entreprises dans le but de favoriser la croissance et
la diversification des économies des pays membres, sur la base d`une
meilleure définition du rôle de l`Etat. Et d`un
développement harmonieux du secteur privée à travers des
investissements d`origine étrangère135(*). A la lecture de cette
disposition, il apparaît de façon claire que le règlement
portant charte des investissements CEMAC se situe en amont, au sommet de la
hiérarchie des normes qui régissent les investissements en zone
CEMAC. De même il est mentionné en substance que la charte
communautaire peut être complétée par des textes
réglementaires nationaux sans déroger à ses dispositions
essentielles136(*).
Cette disposition consolide l`idée d`après laquelle la charte
communautaire sur les investissements se situe en amont des normes juridiques
en zone CEMAC.
La notion de charte (1) qui est jalonnée
d`enseignements nous permettra avec l`exposé sommaire de la
définition du règlement (2) de parachever ce premier
paragraphe.
1-la notion de charte
L`étude de la notion de charte sera exposée dans
un premier temps au niveau de sa définition conceptuelle (a) et dans un
second autre, au niveau de l`idée de solennité (b).
a) définition conceptuelle
Le terme de charte s`emploie pour des instruments qui ont un
caractère particulièrement solennel, comme le traité
constitutif d`une organisation internationale137(*). Le terme lui-même a un contenu affectif qui
remonte à la grande charte de 1215. On peut citer comme exemples
récents la charte des nations Unies de 1945 et la charte de
l'organisation des Etats américains de 1952138(*). Aussi l'utilisation de
l'expression charte se justifie par un souci d'harmonisation aux autres
droits.
b) L'idée de solennité
L'expression « charte »
apparaît comme un acte solennel, c'est un nom donné à
certains documents de prestige. Dans un article intitulé
« l'école des chartes » l'auteur 139(*) observe que l'utilisation du
mot charte possède une utilité symbolique si forte, comme si le
seul fait de recouvrir à la notion de charte était une garantie
de succès. Aussi, les chartes relèvent d'une catégorie
juridique spéciale, celle des instruments juridiques de bonne conscience
car elles bénéficient d'une grande légitimité et
apparaît comme l'instrument idéal de rapprochement de demain.
Cette définition se rapproche aussi de la signification ancienne
où le mot « Charte » connote en droit
international public140(*) à un acte qui accorde un titre ou un
privilège141(*).
En d'autres termes, la charte communautaire sur les investissements en zone
CEMAC apparaît ainsi comme l'acte fondateur du droit des investissements
sous-régional de l'Afrique Centrale.142(*)
2- définition de la notion
de règlement
Le règlement est un acte juridique communautaire. De
portée générale, il est obligatoire dans
toutes ses dispositions143(*). Les États membres sont tenus de les
appliquer telles qu'elles sont définies par le règlement. Le
règlement est donc directement applicable dans l'ordre juridique des
États membres. Seules les mesures prévues par le
règlement peuvent être prises par les autorités des
États membres. Il s'impose à tous les sujets de droit :
particuliers, États, institutions. Ceci le différencie de la
décision, autre acte communautaire obligatoire dans toutes ses
dispositions, mais seulement pour les destinataires qu'il désigne.
Contrairement aux directives, le règlement ne s'adresse pas à des
destinataires nommés qui devraient le
transposer,
mais s'applique dans l'ordre juridique national comme une norme de
l'État membre. Le caractère obligatoire du règlement
exclut toute norme des États membres qui en pourrait l'affaiblir, y
compris une publication dans les journaux officiels des États membres,
sauf si elle n'a qu'un but d'information et ne cause aucun doute sur le
caractère obligatoire du règlement de l'
effet
direct.
B- LES MECANISMES DE RECEPTION NATIONALE DE LA CHARTE
DES INVESTISSEMENTS DE LA CEMAC
Les mécanismes de réception nationale de la
charte des investissements de la CEMAC s'articulent autour de l'incorporation
des dispositions de la charte communautaire dans les chartes ou codes des
différents Etats membres (1) et autour de la réception par effet
direct des dispositions de la charte communautaire (2).
1- l'incorporation des dispositions de la charte
communautaire dans les chartes et codes des différents Etats
membres
La réception par incorporation des dispositions de la
charte des investissements de la CEMAC dans les chartes et codes
spécifiques des investissements des différents Etats membres est
une réalité indéniable. L'obligation d'harmoniser les
normes nationales sur les investissements à celles communautaires est
un postulat de droit international insusceptible d'être remis en cause
dans l' ensemble. Cette réception permet ainsi de façon
dérivée de mettre en oeuvre les dispositions de la charte des
investissements de la CEMAC. Et quand on parcourt la plupart des chartes ou
codes des Etats de la CEMAC on se rend bien compte que ces derniers prennent
appuie sur le texte communautaire. Tel est le cas pour ne citer que ces deux
pays, de la charte des investissements de la République
centrafricaine144(*), et
de celle de la République du Cameroun145(*). De même, il est précisé dans le
préambule de la charte des investissements de la CEMAC que
« les Etats membres ont la possibilité, par des
réglementations nationales, de préciser et compléter les
dispositions de la charte sans la contredire »146(*)
2- la réception par effet direct des
dispositions de la charte communautaire des investissements de la
CEMAC
Par cet effet direct, le règlement constitue
l'instrument normatif le plus efficace pour toute communauté
régionale ou sous régionale. Pour cette raison, il est
également moins employé que la directive, l'effet direct du
règlement menaçant plus directement les catégories
légales des ordres juridiques des États membres. Les
règlements communautaires sont largement moins nombreux, mais ont une
importance capitale. L'effet direct de la réception de la charte des
investissements de la CEMAC signifie donc en d'autres termes que ses
dispositions s'imposent de façon générale et
impérative au sein de tous les Etats signataires dès lors qu'il
est ratifié.
PARAGRAPHE 2 : PRESENTATION DES CODES ET CHARTE SUR
LES INVESTISSEMENTS SPECIFIQUES A CHAQUE ETAT MEMBRE DE
LA
CEMAC
L'étude de la présentation des codes et chartes
propres à chaque Etat membre de la CEMAC nous a paru importante
à plusieurs titres. Car la systématisation de la charte
communautaire sur les investissements de la CEMAC sans évoquer les
charte et codes respectifs de chaque Etat aurait été une oeuvre
inachevée. Ceci d'autant plus que la charte des investissements de la
CEMAC est un règlement cadre qui laisse aux Etats membres
« la possibilité » par des
réglementations nationales de préciser et de compléter ses
dispositions (...) sans la contredire147(*). Et les réglementations nationales ici
seraient par analogie les différents codes et chartes nationaux sur les
investissements. Le développement des Etats membres de la CEMAC ayant un
code ou une charte sur les investissements adoptée après la
charte des investissements de la CEMAC (A) sera suivi de celui des situations
particulières des Républiques Cameroun, du Gabon et de la
Guinée équatoriale (B).
A- LES ETATS DE LA CEMAC AYANT UN CODE OU UNE
CHARTE SUR LES INVESTISSEMENTS ADOPTE APRES LA
CHARTE
COMMUNAUTAIRE.
Seront successivement étudiées dans cette
partie : la charte des investissements de la république
Centrafrique (1) la charte des investissements du Congo (2) et la charte des
investissements du Tchad (3).
1- La charte des investissements de la
république Centrafricaine 148(*)
La charte des investissements de la république
Centrafricaine est une loi149(*). Elle
s'articule en 25 articles regroupés en 8 titres. Sa
spécificité est qu'elle n'a pas de préambule. Dès
l'incipit, il est mentionné qu'elle est « prise en
application des dispositions de la charte communautaire de l'investissement de
la CEMAC.»150(*)
Les titres I II et III traitent respectivement de son champ d'application, de
ses objectifs et des garanties générales. Le cadre douanier et
fiscal fait partie du titre IV. Les dispositions particulières et
générales sont regroupées dans les titres V et VI. Le
titre VII parle de l'agrément et du suivi, pendant que le titre VIII
aborde les dispositions finales. La charte des investissements de la
république centrafricaine énonce ainsi de façon claire
toute une panoplie d'incitations et de garanties sur les investissements
privés. Les plus importantes sont celles relatives au règlement
des différends sur les investissements. Car il est mentionné en
substance que « tout différend opposant un ou plusieurs
investissements à l'Etat Centrafricain concernant l'application de la
charte est réglé conformément à une
procédure d'arbitrage et de conciliation découlant : Soit du
traité (...) Cirdi »151(*).
2- La charte des investissements du Congo. (loi
no : 6- 2003 du 18
janvier 2003)
Comme la charte des investissements de la république
Centrafricaine152(*),
celle du Congo est également une loi153(*) qui est venue abroger toutes les dispositions
antérieures ou contraires à celles de la présente loi
notamment celles de la loi No 008-92 du 10 avril 1992 portant code des
investissements du Congo modifié par la loi N0 7-96 du 6 mars 1996.
Formellement la charte du Congo se résume en 42 articles repartis en dix
titres et sans préambule. Le titre I énonce les dispositions
générales, les titres II, III, IV et V abordent de façon
exhaustive les incitations aux investissements. Le titre V est relatif à
l'environnement des entreprises. Le cadre juridique pour sa part est mis en
exergue par les titres VII, VIII, IX et le titre X traité des
dispositions diverses et fiscales. Depuis l'adoption de cette charte des
investissements, le législateur congolais a adopté un
décret154(*) qui
fixe les modalités d'agrément des entreprises aux avantages de la
charte des investissements.
3- la charte des investissements de le
République du Tchad
La charte des investissements du Tchad est une
loi155(*). Signée
par la président Idriss Deby le 03 janvier 2008. Elle s'articule autour
de 35 articles regroupés en 8 titres. Le titre 1er expose les
dispositions préliminaires, le titre 2ème parle du
champ d'application, tandis que le titre 3 met en exergue les principes
généraux. Les garanties générales font
l'économie di titre 4 tandis que les dispositions douanières,
fiscales et domaniales constituent la quintessence du titre 5. Les dispositions
spécifiques et celles administratives sont
énumérées dans les titres 6 et 7. Enfin, le titre 8
énonce les dispositions transitoires et finales.
B- LES SITUATIONS PARTICULIERES DES REPUBLIQUES DU
CAMEROUN, DU GABON ET DE LA GUINEE EQUATORIALE.
Les cas des Républiques du Cameroun, du Gabon et de la
Guinée équatoriale nous paraissent particulières dans la
mesure où chez l'une nous avons deux textes quasiment applicables sur
les investissements,156(*) c'est le cas du Cameroun (1) alors que chez les
autres, leurs chartes des investissements sont antérieurs à
l'adoption de la charte des investissements de la CEMAC, c'est Le cas du Gabon
(2) et de la Guinée équatoriale (3)
1- le cas de la République du
Cameroun
Le code camerounais des investissements en vigueur reste
l'ordonnance no 90/007 du 8 novembre 1990 complété par Le
décret no 91/214 du 02 mai 1991. Précisons que, au delà de
l'existence de la loi no 2002/004 du 19 avril 2002 modifiée par la loi
no : 2004 - 20 du 22 juillet 2004 portant charte des investissements de la
République du Cameroun157(*), et au delà des dispositions de son article
43 al.1158(*), il faut
noter que la charte de 2002 n'est pas à proprement parler un code
d'investissements. Ceci parce que les régimes qu'elle institue ne sont
pas self executing159(*), ils ont besoin pour leur mise en oeuvre, de
l'application des codes d'investissements sectoriels160(*), et le fait que ces codes ne
soient pas encore applicables au jour d'aujourd'hui explique la non
application de cette charte car il est mentionné en substance que les
codes sectoriels, ainsi que les textes réglementaires relatifs à
l' organisation, à la composition et au fonctionnement des institutions
prévues dans la présente charte seront pris dans un délai
n' excédant pas cinq ans à compter de la promulgation de la
présente loi161(*). Cette situation fait en sorte que, c'est le code
de 1990 sur les investissements qui continue de présider à
l'investissement étranger au Cameroun. A noter que la charte de 2002
modifiée par la loi de 2004 présente 4 caractéristiques
majeures :
- c'est une loi cadre
- elle détermine les principes généraux
en matière d'investissements, ces principes sont au nombre de 18 dont 4
sont directement liés aux investissements et 14 concernent le rôle
de l'Etat.
2- la charte des investissements du
Gabon162(*).
La loi no 15/1998 portant charte des investissements du
Gabon a été adoptée en 1998, une année avant
l'adoption du règlement portant charte des investissements de la CEMAC.
Elle s'articule en 20 articles regroupés en 6 titres
précédés d'un préambule. Le titre 1er
énonce les principes généraux et les droits
fondamentaux163(*) . Les
titres II et III énoncent les garanties accordées et
spécifient le rôle de l'Etat en matière économique
et financière. Le titre IV met en exergue les facilitations et les
promotions des investissements tandis que les titres V et VI présentent
les principes de la fiscalité des investissements et des entreprises
sans oublier, l'organisation du système financier. Ce qui est
intéressant de noter ici est que la république Gabonaise a conclu
des accords bilatéraux et fait partie des traités
multilatéraux en matière de garantie des
investissements164(*).
3- les investissements de la
Guinée Equatoriale
Le code des investissements en vigueur en Guinée
Equatoriale résulte d'une loi
publiée en 1993. Il est destiné aux
investissements nationaux et étrangers. Ce code énonce une
série d'avantages pour les investisseurs et les garanties mises en
exergue sont à la hauteur des attendes des investisseurs. Ce qui est
à noter est que les entreprises qui demandent à
bénéficier du régime fiscal privilégié du
code des investissements de la Guinée Equatoriale, doivent encore
déposer un dossier en langue espagnole. Cela apparaît dans la
pratique peu intéressante et il devient préférable de
négocier des conventions d'établissement aux conditions souvent
plus avantageuses. En outre, la complexité des démarches et leurs
subtilités nécessitent le conseil des cabinets
spécialises.165(*) De même la Guinée Equatoriale est
signataire des conventions ACP/UE, CIRDI, CEMAC166(*)
Avec tout cet arsenal, la Guinée équatoriale est
devenue le troisième producteur de pétrole en Afrique Sud
Saharienne. La production de pétrole et de gaz, portée par trois
grands gisements offshore (zafiro, Alba, Ceiba), a permis au pays d'avoir une
croissance économique à deux chiffres depuis une dizaine
d'années et de devenir l'un des plus grands receveurs d'investissements
étrangers en Afrique.167(*)
Notre chapitre sur la réception par les
différents Etats de la CEMAC du règlement portant charte des
investissements de la CEMAC a constitué un tournant important dans la
compréhension de notre contribution objet de notre étude. Dans ce
chapitre, l'impératif de la mise en exergue du cadre spatio- temporel
dudit règlement nous a paru utile. A ce niveau, nous avons fait un
exposé géographique sur l'espace CEMAC en présentant ses
différents Etats membres et en abordant de fond en comble sa
création. Par ailleurs dans notre souci de perfection, la
compréhension des concepts et notions qui forment l'ossature de notre
sujet à savoir la mise en oeuvre du règlement portant charte des
investissements de la CEMAC : contribution à la réflexion
sur l'intégration communautaire en zone CEMAC, nous a conduit dans une
des sous parties à la définition de la notion d'investissements.
Parlant de la réception du règlement proprement dite, nous avons
constaté que, au niveau de la réception communautaire, la charte
est celle sur qui tous les codes et chartes des différents Etats
s'appuient. La réception nationale pour sa part se fait soit par
incorporation dans les chartes et codes nationaux soit par effet direct. Enfin,
le dernier temps fort de ce chapitre a consisté à
présenter les différents codes et chartes des Etats de la
CEMAC.
DEUXIEME PARTIE :
LES LIMITES DE L'HARMONISATION DU REGIME DES
INVESTISSEMENTS EN ZONE CEMAC
Bien que l'Etat soit dans les sociétés modernes
et post- modernes, le cadre organique et le point focal quasi indiscuté
du phénomène politique, il n'a pas réussi hier, et ne
réussira sûrement pas aujourd'hui ni demain si l'on continue
à circonscrire la réalité politique168(*) aux seuls gouvernants. La
logique d'intégration qui est entrain de gagner le monde entier
apparaît comme le gage de survie de l'Etat. La deuxième partie de
notre travail sur la mise en oeuvre du règlement portant charte des
investissements de la CEMAC dans les Etats membres : contribution à
la réflexion sur l'intégration communautaire en zone CEMAC a
pour titre : les limites à l'harmonisation du régime des
investissements en zone CEMAC. Comme toute communauté sous
régionale, la CEMAC, à travers l'adoption de certains textes,
règlements et directives vise des objectifs précis. L'adoption le
17 décembre 1999 du règlement portant charte communautaire des
investissements vise de façon générale l'harmonisation du
régime des investissements en zone CEMAC. Cependant, au-delà du
fait que ces décisions et règlements « sont
obligatoires dans tout leurs éléments et directement applicables
dans tout Etat membre »169(*) l'existence de certains aléas
constatés nous a fait intituler notre premier temps fort :
les limites intrinsèques aux dispositions du règlement
portant charte des investissements de la CEMAC (chapitre
1er). Cette partie tentera de présenter les limites
inhérentes à la charte, limites qui empêchent bien
évidemment la mise en oeuvre lato sensu des dispositions statutaires de
la CEMAC en générale, et la mise en oeuvre de la charte
communautaire des investissements dans les Etats membres en particulier. Notre
deuxième temps fort intitulé les limites liées
à l'environnement juridico-social de la CEMAC (chapitre
2ème) s'attèlera de mettre en exergue de
façon extensive, les obstacles à la mise en oeuvre effective des
dispositions et décisions prises dans le cadre communautaire.
CHAPITRE 1er : LES LIMITES INTRINSEQUES
AUX DISPOSITIONS DU
REGLEMENT PORTANT CHARTE DES INVESTISSEMENTS DE
LA CEMAC
La création de la CEMAC est l'aboutissement d'un long
processus historique où toutes les involutions ne furent pas absentes,
et dont les origines remontent à la période coloniale170(*). Les atermoiements
observés dans la mise en oeuvre et dans l'application des
décisions judiciaires prises par les Etats membres de le CEMAC n'ont pas
contribué à rendre plus dynamique cette communauté sous
régionale. Les Etats préférant résoudre dans un
premier temps la crise économique mondiale et de gérer dans un
second autre les drastiques programmes d'ajustement structurel imposés
par les institutions de Bretton Woods171(*). Le règlement no : 17/99/CEMAC-
020-CM-03 portant charte des investissements de la CEMAC qui est un acte
juridique communautaire n'échappe pas à cette logique et est
tributaire de plusieurs aléas mettant ainsi à mal sa mise en
oeuvre effective dans lesdits Etats . Nous citerons entre autre pour ce qui est
de ces derniers, les insuffisances juridiques et les autres limites
incorporées dans la charte (section 1ère). A l'issue
de tout cela, et ceci dans une logique évolutive, nous avons
proposé dans la suite du développement de ce chapitre, quelques
pistes palliatives aux limites d'harmonisation (Section 2ème)
afin que les dispositions juridiques prises dans le cadre de la CEMAC en
général et que celles de la charte communautaire des
investissements en particulier puissent être appliquées dans
les Etats membres et permettre à ces derniers, de répondre
à la logique de promotion du développement172(*) en zone CEMAC.
SECTION 1ère : LES INSUFFISANCES JURIDIQUES ET
LES AUTRES
LIMITES DE LA CHARTE DES INVESTISSEMENTS DE LA
CEMAC
L'étude des 32 articles de la charte des
investissements de la CEMAC a laissé apparaitre des limites non
négligeables pour ce qui est d'une entreprise ayant pour finalité
une intégration sous régionale. La mise en oeuvre du
règlement portant charte des investissements de la communauté
économique et monétaire de l'Afrique centrale est un projet
intégrateur qui devait donc se construire sur des bases solides et non
uniquement sur de compromis qui ont ainsi mis à mal et fragilisé
son intégrité. L'exposé des insuffisances juridiques
(paragraphe 1er) et des autres limites (paragraphe
2ème) nous édifiera un peu plus sur la voie de notre
sujet intitulé : la mise en oeuvre du règlement portant
charte des investissements de la CEMAC : contribution à la
réflexion sur l'intégration communautaire en zone CEMAC.
PARAGRAPHE 1er : LES INSUFFISANCES JURIDIQUES
Ces insuffisances s'articuleront autour de l'inexistence
dans les dispositions de la charte communautaire des investissements de
mécanismes directs de contrôle de l'applicabilité de ces
dernières (A) et autour de l'absence de sanctions à leur
inapplicabilité (B).
A- L'INEXISTENCE DE MECANISMES DE CONTROLE DIRECT
« La signature de la charte comporte l'engagement
pour chaque Etat de mettre en oeuvre toutes les dispositions dans la
délai le plus court et, au plus tard, dans les cinq ans ». Ces
dispositions sont celles de l'article 32 du règlement portant charte des
investissements de la CEMAC (1). Dès l'incipit et ceci jusqu' à
son dernier article, la charte communautaire ne mentionne en aucun cas
l'existence d'un organe de contrôle (2) qui de façon
impérative veillera à la mise en oeuvre effective de ladite
charte au terme de la période prévue.
1- la remise en cause de l'article 32 de la
charte
Près d'une décennie après l'adoption de
la charte communautaire des investissements de la CEMAC, il est évident
de constater qu'elle cherche toujours à sortir de l'ornière. La
quasi totalité des dispositions de cette dernière restent
inappliquées et mettent ainsi à mal un des pans non
négligeable de l'intégration sous régionale en zone CEMAC
à savoir celui des investissements. La remise en cause de l'article 32
de ce règlement ne fait ainsi que retarder l'envol du dynamisme de
cette sous région de d'Afrique centrale.
2- l'inexistence d'organes de
contrôle
Comme nos avons dit plus haut, l'inexistence d'un organe de
contrôle de mise en oeuvre rapide des dispositions prises dans le cadre
de la CEMAC en général et pour ce qui est de la mise en oeuvre de
la charte communautaire en particulier a toujours été
décriée avec acuité. Le dynamisme et la prise en compte
effective de cette communauté comme tel dans l'ordonnancement mondial
passe inéluctablement par la création d'organes voire
d'institutions spécialisées qui s'occuperaient de cet état
de chose. Dans le même sillage, l'absence de sanctions à
l'inapplicabilité des dispositions de la charte (B) sont là
autant de limites de cette dernière.
B- L'ABSENCE DE SANCTIONS A L'INAPPLICABILITE DES
DISPOSITIONS DE LA
CHARTE
La charte des investissements de la CEMAC ne dispose dans
aucun de ses 32 articles d'une énumération exhaustive de
sanctions infligeables à un Etat en cas de non respect ou de violation
des dispositions existantes dans son corpus. De façon
dérivée, nous déduisons que les différentes
sanctions allant dans ce sens incombent aux tribunaux communautaires et
régionaux que sont la cour de justice de la CEMAC et la cour commune de
justice et d'arbitrage de l'OHADA. Au-delà de la présence de ces
juridictions il faut le dire, l'impact des sanctions n'est pas la même
car si de façon expresse la charte prévoyait des sanctions
échelonnées il est clair que son
applicabilité et son respect allaient plutôt
être plus évident et son écho plus retentissant.
PARAGRAPHE 2ème: LES AUTRES LIMITES
La difficulté première, tient à la
réticence des Etats membres de la CEMAC à un transfert effectif
de leurs prérogatives aux instances communautaires. Il en résulte
un dysfonctionnement, notamment au niveau de la substance même qui fera
l'objet d'une codification. Dans ce cas précis, un début de
solution réside dans l'adoption du projet de reforme des systèmes
de règlement ainsi que de la concrétisation des termes des
différentes décisions de la CEMAC. C'est le cas de la charte
communautaire des investissements qui présente des insuffisances
notoires et qui laisse les questions fondamentales non
résolues173(*).
Par exemple, l'ouverture de la charte à certaines dispositions
nationales (A) accolée à l'absence d'une véritable charte
fédératrice des codes et chartes des différents Etats
membres de la CEMAC (B). Ces problèmes cruciaux, limites et zones
d'ombre restent là, des réalités à surmonter pour
ce qui est de la mise en oeuvre effective du règlement portant charte
des investissements de le CEMAC dans les Etats membres en particulier et pour
ce qui est du processus d' intégration sous régionale en zone
CEMAC en général.
A- L'OUVERTURE DE LA CHARTE A CERTAINES DISPOSITIONS
NATIONALES
« Les Etats membres ont la possibilité
par des règlementations nationales, de préciser et de
compléter les dispositions de la charte sans la
contredire »174(*). Cette disposition qui de façon sous-jacente
sonne le glas d'un sentiment d'appartenance nationale et d'un individualisme
dans une logique communautaire ne milite pas en faveur d'une harmonisation
générale des investissements. La discipline communautaire sur les
investissements serait d'autant mieux acceptée que les Etats nations
auraient effectivement participé à la définition des
politiques mises en oeuvre et seraient assurés que les coûts et
avantages inhérents à l'action communautaire seraient
partagés de façon équitable et selon des critères
préalablement agréés.
B - L'ABSENCE D'UNE VERITABLE CHARTE FEDERATRICE DES
CODES ET CHARTES DES DIFFERENTS ETATS MEMBRES DE LA
CEMAC
Il est clair que l'ensemble du dispositif institutionnel
affectant l'investissement devrait obéir à des
considérations « développementales »
et s'infléchir en conséquence. Plusieurs articles de la charte
communautaire des investissements175(*) militent en ce sens, invitant à des mesures
destinées à promouvoir le développement de certains
secteurs ou régions. La charte communautaire des investissements en
fait, est jalonnée de limites. Entre autre l'absence d'une disposition
fédératrice des chartes et codes des Etats de la CEMAC et
l'absence d'application des principes de base de la charte à savoir
essentiellement la clause de la nation la plus favorisée et celle du
traitement national. Tout au contraire, elle permet et ouvre une brèche
importante aux différents textes nationaux sur les investissements pour
interférer sur les dispositions de ladite charte. L'exposé des
pistes palliatives aux limites d'harmonisation (section 2ème)
nous permettra de parachever l'étude de ce chapitre.
SECTION 2éme : LES PISTES PALLIATIVES AUX
LIMITES
D'HARMONISATION
En zone CEMAC, l'un des aspects palliatifs à
l'harmonisation des politiques globales en général et sur les
investissements en particulier résulterait de la reforme des organes
qui la compose. La nouvelle structure qui résulterait d'une telle
reforme s'articulerait autour de la conférence des chefs d'Etats dont le
rôle demeurerait inchangé. Le conseil des ministres avec la
même configuration et un secrétariat exécutif, organe
d'exécution et d'élaboration de propositions qui se muerait en
commission à l'instar de ce qui existe dans l'union
Européenne176(*).
Les enjeux de la reforme sont cruciaux, l'investissement étant
conditionné aussi bien par les politiques économiques que par les
politiques monétaires dont la cohérence, tant au niveau de leur
élaboration qu'à celui de leur mise en oeuvre est essentielle
à toute stratégie d'attraction des investissements. Si l'on admet
avec Michel Olivier BEAUD, pour une fois d'accord avec KELSEN que la
souveraineté de l'Etat s'exprime dans son pouvoir de création des
normes juridiques177(*),
force est d'imputer à l'applicabilité directe, la
responsabilité partielle de son érosion en Afrique. Il devient
impérieux que les chartes et codes de chaque Etat convergent en une
seule et unique charte sur les investissements pour que cette assertion ne
puisse pas pour ce qui est de la CEMAC se consolider. Les exigences textuelles
d'une véritable intégration sous régionale en zone CEMAC
(Paragraphe 1er) et le dépassement des insuffisances
d'intégration du passé (Paragraphe 2ème) sont
là quelques pistes palliatives au limites liées à
l'intégration en zone CEMAC.
PARAGRAHE 1er : LES EXIGENCES
TEXTUELLES D'UNE
VERITABLE INTEGRATION SOUS REGIONALE EN ZONE
CEMAC.
Le premier paragraphe de cette section qui est une esquisse de
réflexion178(*)
pour la mise en oeuvre des dispositions statutaires prises dans le cadre de la
CEMAC en général et de la charte des investissements de la CEMAC
en particulier, apparaît de façon prosaïque comme une
solution majeure à la léthargie observée dans le paysage
communautaire. En d'autres termes, la charte des investissements est un acteur
majeur du développement de la CEMAC et pour reprendre l'expression du
PNUD qui est une institution internationale179(*), « la voie de la
croissance »180(*) de cette sous région. Cependant, pour
atteindre ce développement, le respect de certaines exigences
communautaires s'avère nécessaire. Elles vont de la sacralisation
de la charte des investissements de la CEMAC (A) à la convergence des
politiques socioéconomiques (B)
A- LA SACRALISATION DE LA CHARTE DES INVESTISSEMENTS
DE LA CEMAC
Le règlement no : 17/99/CEMAC-020-CM-03 relatif
à la charte des investissements de la CEMAC devrait au-delà
d'être un simple dispositif d'incitations et de garanties des
investissements en zone CEMAC, être plutôt une charte
fédératrice de tous les codes et chartes des Etats membres de la
CEMAC. Car la charte suppose une idée de solennité181(*), un symbole fort qui
apparaît ainsi comme l'acte fondateur182(*) du droit des investissements en zone CEMAC. Par
ailleurs, l'harmonisation des chartes et codes des différents Etats
membres au règlement portant charte des investissements de la CEMAC (1)
permettrait de ne pas confronter ou alors de ne pas transposer de façon
lacunaire les différentes législations sur les
investissements en Zone CEMAC. A défaut d'une harmonisation proprement
dite, la mise en oeuvre des dispositions de l'article 32 de ladite charte (2)
permettra de façon itérative à changer le paysage des
investissements dans la sous région.
1 - la convergence des chartes et codes des
différents Etats membres en une seule charte communautaire sur les
investissements en zone CEMAC.
Les principaux éléments d'une reforme
institutionnelle touchant aux structures de la CEMAC vont vers un
allègement des structures en place de façon à
éviter des chevauchements générateurs de
dysfonctionnements. En droit communautaire général,183(*) une telle reforme
autoriserait d'avantage de cohérence dans les décisions influant
sur les politiques de l'investissement mises en oeuvre et une plus grande
efficacité des mesures envisagées en vue de leur application
effective184(*) . La
charte des investissements de la CEMAC qui est un acte des politiques de cette
sous région devrait justement être un acte consensuel qui devrait
orientant et régissant de façon concertée l'environnement
des investissements. De même, les différentes théories des
relations internationales185(*) imposeraient cette convergence des chartes et codes
des différents Etats membres en une seule et unique charte communautaire
sur les investissements afin de permettre une cohérence dans la
lisibilité des investissements en zone CEMAC d'une part et pour une
harmonisation sans bémols des différents taux fiscaux et
douaniers dans l'espace CEMAC d' autre.
1- l'effectivité des dispositions de
l'article 32 de la charte des
investissements de la CEMAC
« La signature de la charte comporte
l'engagement pour chaque Etat de mettre en oeuvre toutes les dispositions dans
le délai le plus court et, au plus tard dans les cinq (5)
ans »186(*) . L'établissement de la charte, voire
son adoption devait s'accompagner de la constitution d'un jeu de documents
clés qui refléteraient les options de la politique communautaire
à l'endroit de l'investissement. En assurerait la cohérence et
autoriserait une interprétation uniforme du dispositif ainsi que sa mise
en application. Il s'agit d'un instrument juridique pouvant servir de
modèle ou de direction et qui permettrait à chaque Etat membre
d'ajuster sa législation interne en conséquence, dans le respect
du dispositif de la charte communautaire et de son esprit. L'on obtiendrait
ainsi une plus grande convergence et cohérence des cadres nationaux
législatifs et institutionnels de l'investissement187(*). La mise en oeuvre effective
de la charte des investissements passe par l'application totale de ses
dispositions et par l'engagement des Etats membres de les appliquer.
L'engagement des Etats de la CEMAC de mettre en oeuvre toutes
les dispositions de la charte communautaire des investissements leur sera
bénéfique à plusieurs titres. Ils seront les premiers
bénéficiaires dans la mesure où les ressources et les
réalités issues de ce fait renforceront leur capacité
d'intervention dans le processus de développement188(*) qui est l'un des objectifs
du traité instituant la CEMAC. Aussi, la convergence des politiques
sociopolitiques (B) entre également dans le compte de ce paragraphe.
B - LA CONVERGENCE DES POLITIQUES
SOCIOPOLITIQUES
L'intérêt d'une intégration sous-
régionale s'attache prioritairement au souci de renforcer la
compétitivité et l'attractivité189(*) des économies. Il
procède en outre du besoin d'élargir les marchés et les
tissus économiques, au travers de la densification des échanges
régionaux, tout en rendant aisée la gestion des
déséquilibres entre Etats et flux migratoires190(*). Le droit communautaire est
en effet perçu comme un instrument d'assainissement de l'environnement
des affaires, de sécurisation des investissements
étrangers191(*)
et de traitement « des questions de l'Etat de
droit »192(*). La convergence des politiques
socioéconomiques qui est une résultante du processus
d'intégration en zone CEMAC, vise pour ce qui est des
investissements : la promotion des projets intégrateurs (1) et
l'exigence de stabilité politique étatique ou, la solidité
des édifices étatiques (2).
1 - la promotion des projets
intégrateurs
Le souci de donner à la CEMAC ses lettres de noblesse
pour relever le défi du
scepticisme d'une véritable intégration dans
cette sous région a été réaffirmé comme le
soulignait à Libreville quelques hommes politiques de la sous
région. Ainsi, pour le président Bongo,
« l'intégration régionale pour les pays d'Afrique n'est
pas la constitution d'un grand marché pour les pays étrangers
mais plutôt la mise en commun des expériences et des moyens pour
l'épanouissement de la population de la sous région et cela exige
qu'on donne du temps au temps »193(*). Pour le président Sassou, « les
évènements qui se succèdent partout dans le monde
confirment chaque jour d'avantage que l'intégration régionale et
sous régionale, voir continentale, en Afrique est un moteur de
développement pour les pays »194(*). Cette promotion sans
condition des projets intégrateurs pour ce qui est de la
communauté se matérialise par l'intégration des
marchés (a) d'une part et par la mise en oeuvre effective des objectifs
de l'UEAC (b).
a) l'intégration des
marchés
La mise en oeuvre de la charte des investissements de la CEMAC
passe bien évidemment par l'intégration des marchés qui
lui servira de levier. Car une ouverture proprement dite et une harmonisation
des échanges permettront une lisibilité et une mise en oeuvre
facile du dispositif institutionnel sur les investissements et par
conséquent, la mise en oeuvre de la charte communautaire des
investissements.
b) la mise en oeuvre effective des objectifs de
l'UEAC
Prévue et instituée par le traité -cadre
instituant la CEMAC, complétée par son additif relatif au
système institutionnel et juridique de la communauté en date du 5
juillet 1996, l'UEAC est organisée par une convention signée
à Libreville le même jour. La création de cette union
économique résulte de la prise de conscience par les Etats
membres de l'enclavement et de l'insularité de certains d'entre
eux195(*) et de
« la nécessité d'appuyer, dans un esprit de la
solidarité les efforts de ces Etats visant à réduire les
handicaps en vue d'un développement harmonieux de la
communauté »196(*). Pour ce faire, l'UEAC s'est fixé 4 objectifs
précis à savoir :
a. Le renforcement de la compétitivité des
activités économiques et financières des Etats
membres ;
b. La convergence des politiques économiques et
budgétaires des Etats membres vers des performances soutenables
c. La création d'un marché commun fondé
sur la libre circulation des biens, des services, des capitaux et des
personnes ;
d. La coordination des politiques sectorielles des Etats
membres et la mise en oeuvre des politiques et actions communes dans les
domaines suivants : agriculture, élevage, pêche, industrie,
commerce, tourisme, transport, télécommunication, énergie,
environnement, recherche, enseignement et formation professionnelle197(*).
De facto, la prise en compte de ces objectifs entraînera
une mise en oeuvre effective de toutes les dispositions de la charte des
investissements de la CEMAC et favorisera par la suite la mise en branle des
mécanismes intégrateurs. De même, l'exigence de
stabilité politique étatique ou la solidité des
édifices étatiques (2) est une condition quasi incontournable
pour l'édification d'une véritable intégration sous
régionale en zone CEMAC.
2- l'exigence de stabilité politique
L'exigence de stabilité politique ou la solidité
des édifices étatiques s'articulera autour de la promotion de la
paix (a) accolée à la participation des populations au processus
d'intégration (b).
a) la promotion de la paix
Il est clair que dans l'espace CEMAC, la mise en oeuvre des
décisions prises en générale et la mise en oeuvre
effective de la charte communautaire sur les investissements en particulier ne
pourra pas se faire dans un climat de chaos. Au regard de la montée des
conflits en zone CEMAC, la question est de savoir si des décisions
prises en son sein pourraient dans un climat de guerre trouver
application ? La réunion convoquée par le président
Gabonais en février 1998 est une réponse à cette question
car elle a permis de comprendre l'urgence du mécanisme de concertation
et de résolution pacifique des conflits198(*) qui sans eux sont sources
d'instabilité politique et d'enlisement économique. De
même, pour donner une chance
d'émergence à une véritable
communauté économique sous régionale, il importe
d'établir à brève échéance dans le cadre
sous-régional des mécanismes et institutions efficaces
susceptibles d'aider à la résolution pacifique des conflits
actuels et à la prévention d'éventuels foyers de
tensions199(*)
b) la participation des populations au processus
d'intégration
Les exigences d'intégration régionale ayant
cours en Afrique centrale n'ont jusqu'à présent accordé
que peu d'intérêt à la participation des populations
à ces processus. Gérée de manière quasi exclusive
par les pouvoirs publics, l'intégration régionale a
été caractérisée par l'inertie des autres segments
de la société (forces politiques, milieux d'affaires, monde de la
recherche et de l'enseignement etc....) La monopolisation de
l'intégration régionale par les pouvoirs politiques est
révélatrice de la nature anti-démocratique des
régimes politiques Africains et des processus de
régionalisation200(*). La sacralisation de l'intégration
régionale est en effet mieux assurée par un pouvoir pluraliste
que par un pouvoir monolithique201(*). L'intégration régionale est une
réalité trop importante pour qu'elle soit laissée entre
les mains des seuls politiques. Tout le corps social doit y participer c'est
l'une des raisons pour laquelle la charte communautaire des investissements
n'est pas entièrement appliquée car tous les acteurs sur lesquels
elle doit régir n'ont pas été pris en compte. Le
dépassement des insuffisances d'intégration du passé qui
ferra l'objet de notre deuxième paragraphe nous permettra de mettre en
exergue d'autres conditions nécessaires à la mise en oeuvre des
projets intégrateurs en zone CEMAC en général et la mise
en oeuvre du règlement portant charte de ses investissements dans les
Etats membres en particulier.
PARAGRAPHE 2ème : LE DEPASSEMENT DES
INSUFFISANCES
D'INTEGRATION DU
PASSE
En effet, au-delà de la diversité ethnique et
des classifications linguistiques provisoires, le passé composé
des peuples de l'Afrique centrale présente des données
pertinentes sur lesquelles peut s'appuyer une politique d'intégration
viable. Par transposition ou par analogie, le dépassement des
insuffisances du passé qui se résume entre autre aux limites
liées aux aspects juridiques d'une union monétaire202(*) et aux différents
aspects politiques peut de façon considérable si il est pris en
compte, booster le processus d'intégration sous régionale en
zone CEMAC et par conséquent permettre la mise en oeuvre des
règlements et décisions juridiques prises dans son sein. Ceci
à travers d'une part, la mise en oeuvre effective des principes
intégrateurs en zone CEMAC (A) et d'autre part, à travers
l'harmonisation du dispositif institutionnel (B).
A- LA MISE EN OEUVRE DES PRINCIPES
INTEGRATEURS
EN ZONE CEMAC
« Lorsque l'on aborde intellectuellement la
problématique de l'intégration régionale en Afrique
centrale, on se rend à l'évidence que les principaux modules de
ce programme portent sur un quadruple protocole : politique,
économique, culturel et militaire »203(*). Cette assertion qui fait
l'économie de l'intégration en Afrique centrale est
révélatrice de ce qui se passe en zone CEMAC. L'économie
allant de pair avec le politique, il devient évident que pour la mise en
oeuvre du règlement portant charte des investissements de la CEMAC, dans
les Etats membres, il faudrait que l'expression d'une véritable
volonté politique des différents Etats membres (1) et la
formation d'un ordre juridique communautaire cohérent (2) soit
instaurées.
1- l'expression d'une véritable volonté
politique des différents Etats membres pour la mise en oeuvre de la
charte des investissements de la CEMAC
L'attachement jaloux et tatillon à la
souveraineté nationale a été un obstacle à la
réalisation de l'unité politique en
Afrique204(*). Ce
barrage n'a plus lieu d'être à l'heure
de la mondialisation ou l'on assiste partout, et plus encore
dans les pays Africains au délitement de la souveraineté des
Etats205(*).
L'expression d'une véritable volonté politique apparaît
comme la clé de voûte de tout processus d'intégration car
c'est elle qui peut permettre la mise en oeuvre de toutes les
réalités qui favorisent et militent en faveur du rapprochement
entre Etats dans le cadre d'une communauté. La libre circulation des
personnes (a) et la libre circulation des biens (b) sont là aussi des
préalables à la mise en oeuvre de la charte CEMAC sur les
investissements.
a) la libre circulation des personnes
La libre circulation des personnes qui entraîne
généralement le mouvement des capitaux a une relation quasi
indubitable avec la mise en oeuvre de la charte des investissements de la CEMAC
car sans cette effectivité de la mobilité des personnes, aucun
investissement viable ne saurait être possible. En zone CEMAC, la
lourdeur des procédures d'obtention du visa d'entrée dans
certains pays membres n'est pas une chose aisée et décourage de
ce fait même, les investisseurs intra ou extra communautaires. Lesdits
Etats, si ils veulent voir cette charte des investissements atteindre ses
lettres de noblesse et réussir leur intégration, devraient
rendre effective cette réalité qui apparaît de façon
claire dans une convention206(*) signée pour cet effet. De même, la
construction de la communauté de destin qu'est la CEMAC résultera
progressivement de l'intensification des échanges d'une part et de
l'élimination des entraves à la libre circulation des personnes
et du droit d'établissement d'autre part.
b) la libre circulation des biens
Allant de pair avec la libre circulation des personnes, la
libre circulation des biens est la condition sans laquelle on ne saurait parler
d'investissements en zone CEMAC. Car l'intégration physique dont la
libre circulation des biens est l'un des maillons, est traditionnellement
réalisée à travers trois efforts portant sur le
développement du marché sous régional des facteurs de
production, la coopération pour la stabilité
macroéconomique, l'unification douanière et fiscale et divers
domaines de coopération sectorielle207(*).
La suite de notre développement s'articulera autour de
la formation d'un ordre juridique cohérent (2) pour ce qui est de la
mise en oeuvre effective de l'intégration en général et de
la charte des investissements de la CEMAC.
2- la formation d'un ordre juridique communautaire
cohérent
«economic integration is a strategy for African
development. Integration is necessary if Africa is to escape from its present
dependency on international capital and for once satisfy material needs of its
people»208(*).
De même, les Etats de la CEMAC doivent de façon claire harmoniser
leur législation, leur ordre juridique communautaire afin que ce dernier
soit cohérent tout en évitant de subir le coût des
législations étrangères. La réalisation de tout
ceci passe par l'exigence de la primauté du droit communautaire sur le
droit interne (a) et par l'harmonisation des différents ordres
juridiques (b).
a) 1'exigence de la primauté du droit
communautaire sur le droit interne
L'avancée de l'Etat de droit en zone CEMAC se traduit
sur le terrain, au plan institutionnel, par la mise en place d'un partenariat
communautaire en charge du contrôle démocratique des institutions
et organes de la communauté, d'une cour de justice communautaire
comprenant une chambre judiciaire assurant le contrôle
budgétaire209(*).
Au plan juridique, on relèvera la primauté
réaffirmée du droit communautaire sur le droit national210(*). La mise en oeuvre de cette
exigence permettra à toutes les décisions prises tant au sein de
la conférence des chefs d'Etats qu'au sein du conseil des ministres de
l'UEAC211(*)
d'être appliquées et applicables dans les délais
prévus. Cette situation permettra ainsi de
résoudre le problème dans lequel est
englué le règlement portant charte des
investissements de la CEMAC.
b) l'harmonisation des différents ordres
juridiques dans l'espace CEMAC
L'effectivité et l'applicabilité des normes
juridiques communautaires doivent
s'imposer aux normes juridiques nationales des Etats membres.
Car en zone CEEAC et CEMAC, l'intégration juridique doit faire des
progrès considérables212(*) ceci tant sur le terrain de l'uniformisation
juridique par l'harmonisation des législations et des prudences
nationales que sur la création d'un corpus normatif communautaire
s'imposant pleinement et efficacement dans les ordres nationaux213(*) afin que les
règlements comme la charte communautaire des investissements soit
effectivement mise en oeuvre. Par ailleurs et en addition à ce qui vient
d'être dit, l'harmonisation du dispositif institutionnel (B) est aussi
l'une des conditionnalités de la mise en oeuvre
dudit règlement.
B - L' HARMONISATION DU DISPOSITIF
INSTITUTIONNEL
La discipline communautaire serait d'autant mieux
acceptée que les Etats nations auraient effectivement participé
à la définition des politiques mises en oeuvre et seraient
assurés que les coûts et avantages inhérents à
l'action communautaire seraient partagés de façon
équitable et selon des critères préalablement
agréés214(*). Leurs efforts se focaliseraient alors sur la
conformité de leurs politiques et législations internes aux
orientations et directives communautaires, veillant à renforcer leur
propre crédibilité en tant que partenaires. C'est à ce
prix que l'on sera en même de parler d'harmonisation du dispositif
institutionnel. Cette harmonisation qui a pour finalité la mise en
oeuvre de la réglementation, des actions transfrontalières (1)
et la nécessité
de l'abandon d'appartenance concomitante des Etats membres de
la CEMAC à plusieurs organisations sous régionales (2) vise
justement la mise en oeuvre effective des décisions prise en zone
CEMAC.
1- la réglementation des actions
transfrontalières
Les Etats de la CEMAC, devraient signer avec les pays
d'origine de l'investissement, un certain nombre de traités
bilatéraux sur les investissements pour que les décisions prises
soient appliquées. Il est souhaitable que ceux-ci s'accompagnent d'ADI.
Cependant, les caractéristiques propres aux économies de la sous
région limitent toute politique de rétorsion à l'endroit
des pays qui se refusent à des tels accords ou n'en respectent pas les
clauses. Les Etats membres devraient en principe préférer une
approche multilatérale de la coopération. La signature des
traités internationaux procurant en tout état de cause une
assurance supplémentaire aux investissements étrangers potentiels
tout en conformant les organisations et pays fournisseurs d'aides. Enfin,
l'insertion dans les réseaux mondiaux de l'investissements, laquelle
implique que des entités publiques et privées soient parties
prenantes à des fédérations associatives internationales,
telles que la CCI, IOSCO, ISAR, WAIPA, WEPZA, etc....215(*) est source d'informations et
d enseignements. Des formes de coopération multiple devraient
naître et des opportunités d'échange ainsi créees,
fourniront d'un coté, l'applicabilité des décisions
communautaires (a) et d'un autre coté motiverons le respect de l'article
3 des statuts du FMI garantissant la liberté des mouvements de capitaux
pour les transactions courantes (b).
a) l'applicabilité des décisions
communautaires
La réglementation des actions transfrontalières
de la CEMAC permettra de rendre plus évidente la lisibilité des
investissements dans cette sous région. Qui jusqu' à
présent se caractérise par un unilatéralisme criard de
chaque Etat pour ce qui de la signature des accords ou traités
bilatéraux sur les investissements. L'harmonisation des actions
transfrontalières est un gage considérable pour une convergence
de points de vue sur l'applicabilité des décisions communautaires
en général et sur la mise en oeuvre effective du règlement
no : 17/99/CEMAC-020-CM-03 du 17decembre 1999 portant charte des
investissements de la CEMAC en particulier.
b) le respect de l'article 3 des statuts du FMI
garantissant la liberté des mouvements de capitaux pour les
transactions courantes
Le règlement portant charte des investissements de la
CEMAC énonce que les Etats ont adhéré à l'article 3
des statuts du FMI garantissant la liberté des mouvements de capitaux
pour les transactions courantes. Les conditions et délais
d'exécution des transferts doivent encore être
améliorés et mieux connus des acteurs
économiques216(*)
. L'application de cette disposition qui sonne le glas de la mobilité
des capitaux et transactions se situe en amont de l'environnement des
investissements en zone CEMAC. De même, l'adhésion des Etats de la
CEMAC à l'article 7 des statuts du FMI est une garantie qui va dans le
sens de la reconnaissance de cette institution par les Etats de cette sous
région comme agent à part entière du développement
de cette communauté économique. Allant dans le même sens,
l'abandon d'appartenance concomitante desdits Etats aux autres organisations
sous régionales (2) fait partie des exigences nécessaires
à la mise en oeuvre du règlement portant charte des
investissements de la CEMAC et à la poursuite du processus
d'intégration dans cette sous région.
2- l'abandon d'appartenance concomitante des Etats
membres de la CEMAC à d'autres organisations sous
régionales
La mondialisation, contrairement aux discours optimiste du
début des années 80, apparaît de plus en plus comme un
phénomène inégalitaire217(*) . Le
système
économique dominant travaille à contre courant
des intérêts de l'Afrique218(*). Les pays de la CEMAC, pour pallier à cette
insuffisance et à cet inconvénient que connaît l'Afrique,
devraient pour ce qui est de son cas demander à ses différents
Etats membres d'abandonner l'appartenance concomitante à d'autres
organisations sous régionales afin que la compatibilité des
textes communautaires aux différents droits internes (a) soit effective
d'une part et que, l'absence de conflits juridictionnels éventuels (b)
soit bien évidemment une réalité.
a) la compatibilité des textes communautaires
au droit interne
La CEMAC se superpose en Afrique, à deux
organisations, la CEPGL (communauté économique des pays
des grands lacs) et la CEEAC219(*). Cette pluralité d'organisations
régionales dans le même espace régionale pose le
problème de leur articulation. Comment des regroupements
économiques poursuivant le même but peuvent - elles cohabiter sans
se télescoper dans la mesure où le territoire
géographique de la CEEAC englobe à la fois ceux de la CEMAC et de
la CEPGL220(*) ? Il
convient cependant d'être attentif à ce que les initiatives
régionales ne compromettent les efforts d'intégration
réalisés au plan communautaire. Il s'agit aussi bien
d'incompatibilités au plan de la règle édictée
qu'à celui des conflits de compétences ressentis au niveau des
institutions221(*).
b) l'absence de conflits juridictionnels
éventuels
L'abandon d'appartenance concomitante des Etats de la CEMAC
à d'autres organisations sous régionales permettra de mettre fin
aux conflits juridictionnels observés au niveau des
différents domaines. La preuve, l'on se
référera à
L'appartenance concomitante des Etats membres de la CEMAC
à la CEEAC laquelle appelle à l'élaboration d'un cadre
institutionnel organisant les relations entre les deux entités222(*). Egalement, au
problème de la compatibilité des textes communautaires et du
droit interne des Etats membres de la CEMAC avec les textes de l'OHADA,
s'ajoute celui de conflits juridictionnels éventuels, du fait même
des compétences attribuées à la cour commune de justice et
d'arbitrage de l'OHADA. Tout ce corpus de lois et procédures complexes
imposés par l'appartenance concomitante des Etats de la CEMAC à
plusieurs organisations sous régionales mérite d'être
abandonnée. Afin que les décisions prises, comme le
règlement portant charte des investissements de la CEMAC au sein de
cette sous région, soient mises en oeuvre de façon effective dans
les délais.
Le développement de notre chapitre sur les limites
intrinsèques au règlement no : 17/99/CEMAC-020-CM-03 du 17
décembre 1999 portant charte des investissements de la CEMAC a fait
l'objet d'une division bipartite. La première partie s'est
attelée à présenter les insuffisances juridiques de ladite
charte. Insuffisances qui vont de l'absence de mécanismes de
contrôle à l'inexistence de sanctions à
l'inapplicabilité des dispositions de ce règlement. Par ailleurs,
les autres limites évoquées ici se sont articulées autour
de la possibilité des différents Etats membres d'avoir des textes
spécifiques sur les investissements. Ensuite, dans cet ensemble, nous
avons relevé que ladite charte ne fédère pas autour d'elle
la quintessence des réalités liées aux investissements en
zone CEMAC. La deuxième partie pour sa part a mis en exergue quelques
solutions palliatives aux innombrables avatars qui bloquent l' envol d' un
véritable processus d' intégration en zone CEMAC en
général et la mise en oeuvre de sa charte des investissements.
Les exigences textuelles d' une véritable intégration sous
régionale en zone CEMAC et le dépassement des insuffisances
d'intégration du passé ont été là des
arguments capitaux de cette partie. La problématique du droit au
développement 223(*) qui est une préoccupation des Etats de la
CEMAC, trouve à travers la mise en oeuvre de la charte communautaire un
nouveau souffle. Car la condition première pour ce qui est de la mise
en oeuvre d'une décision juridique c'est son adoption224(*). La charte communautaire fut
adoptée en 1999 et depuis cette date, son application reste
problématique, consolidant de ce fait ce que le Professeur Magloire
ONDOUA a appelé l'impératif de normalisation225(*) qui est la
réalité qui manque le plus aux pays Africains en
général et aux pays de la CEMAC en particulier dans la mise en
oeuvre des textes adoptés.
Il faut le dire, l'harmonisation est le maître mot des
nouvelles organisations sous régionales Africaines226(*). Et, tant que les pays de la
CEMAC n'abandonnent pas l'exacerbation de leur souveraineté, ne mettent
pas en oeuvre les principes intégrateurs227(*) et ne mettent pas fin
à leur appartenance concomitante à plusieurs regroupements sous
régionaux économiques, ni la charte communautaire des
investissements, ni aucun autre texte vissant une accélération du
processus d'intégration dans cette sous région ne sera
appliqué de façon exhaustive.
CHAPITRE 2ème : LES LIMITES LIEES A
L'ENVIRONNEMENT JURIDICO-SOCIAL DE LA CEMAC
De Bretton woods à Marrakech, l`ordre international
économique néolibéral qui devait voir le jour à la
fin de la deuxième guerre mondiale ne pouvait être que
conventionnel afin de lutter contre les errements nationalistes et
protectionnistes antérieurs228(*). A l`échelle non universelle, la tendance
à l`institutionnalisation des solidarités interétatiques
est assez prononcée, les multiples organisations régionales, sous
régionales ou transnationales, produits de cette tendance ont cependant
des configurations et des finalités diverses229(*). Dans cette logique
intégratrice, il a été constaté que
« c`est le passage du bilatéral au
multilatéral » qui soulève des problèmes
complexes. Le jeu des concessions mutuelles n`est pas identique dans le cadre
de la négociation bilatérale et dans celui de la
négociation multilatérale230(*) . Le chapitre relatif aux limites liées
à l'environnement juridico- social de la CEMAC comme cause majeur du
blocus voire des limites observées dans son processus
d'intégration en général et dans la mise en oeuvre du
règlement portant charte des investissements de la CEMAC dans les Etats
membres en particulier est justement là pour nous montrer que tout
processus intégrateur se heurte toujours à des obstacles. Le
développement de ce chapitre nous conduira à exposer dans un
premier temps les obstacles liés aux différents Etats membres
(section 1ère ). Dans un second autre, nous mettrons en
relief les obstacles institutionnels dénombrés en zone CEMAC
(section 2ème).
SECTION 1ère : LES LIMITES LIEES AUX
DIFFERENTS ETATS
MEMBRES
« La morale internationale
nouvelle » 231(*) dicte aux différents Etats un certain nombre
de principes auxquels aucun ne saurait déroger. Tel est le cas du
principe de non agression énoncé par la charte des nations
unies232(*). En zone
CEMAC, une panoplie de textes et de mesures ont été mises sur
pied pour favoriser une intégration toute azimut. La section relative
aux obstacles liés aux différents Etats membres de la CEMAC se
résumera à l`absence d`une véritable volonté
politique (paragraphe 1er) et à l`existence d`une panoplie de
problèmes sociologiques (paragraphe 2ème).
PARAGRAPHE 1er : L`ABSENCE DE VERITABLE VOLONTE
POLITIQUE
L`idéologie de la construction communautaire a pour
premier bras séculier l`ensemble des volontés politiques de tous
les Etats membres233(*).
L`absence de volonté politique dans la mise en oeuvre effective de la
charte des investissements de la CEMAC dans les Etats membres est un paradoxe
assez criard. Car comme le pense Luc sindjoun : « en
même temps que les Etats appartenant à la même région
se regroupent, ils sont tous et chacun en quête de satisfaction par les
moyens de l`intégration, de l`intérêt national et / ou
communautaire. »234(*) Cet état d`esprit qui n`est pas à
magnifier devrait plutôt être abandonné au profit d`une
harmonisation. Le corollaire de tout ceci se matérialise
inéluctablement dans cette sous région par l`inobservation du
principe de la libre circulation des biens et des personnes (A) et par la
faible intégration des marchés communs entre les
différents Etats membres de la CEMAC (B).
A- L` INOBSERVATION DU PRINCIPE DE
LA LIBRE
CIRCULATION DES BIENS ET DES
PERSONNES.
Comme le pense si bien le professeur
Léopold DONFACK SOKENG,
« Une réflexion sur la
liberté d`aller et venir en Afrique et particulièrement dans la
sous région du golfe de guinée n`est certainement pas
dénudée d`intérêt 235(*) ». Encore moins
pour ce qui est de notre travail. Au delà du fait que
« toute personne a le droit de circuler librement et de choisir
sa résidence à l`intérieur d`un Etat, sous réserve
de se conformer aux règles édictées par la
loi »236(*), ce principe cardinal du grand ensemble des droits
de l'homme est reconnue aux individus. Cette thèse est soutenue par les
théoriciens de l`école du droit naturel237(*). Pour ce qui est de la
CEMAC, ce principe qui est scandé dans toutes les conférences des
Etats de cette sous région n`est que partiellement effectif entre
certains Etats. Alors que c`est le contraire qui devrait plutôt
être érigé en règle. Car c`est dans l`unité,
dans un grand ensemble unique et solidement uni que le développement
socio-économique et culturel pourrait se faire238(*). L`inobservation du principe
de la libre circulation des biens et des personnes pour ce qui est d'une
véritable intégration sous régionale en
général et pour ce qui est de la mise en oeuvre effective de la
charte communautaire des investissements en particulier est un handicap. La
stagnation de l'envol du processus d'intégration en zone CEMAC peut
s'expliquer par deux facteurs bien différents à savoir,
l`exacerbation des souverainetés nationales (1) et l'existence des
rivalités entre certains Etats membres de la CEMAC (2).
1- l`exacerbation des souverainetés
nationales
La souveraineté des Etats est axiomatique dans les
architectures communautaires d`Afrique centrale. Le consensualisme des sources
juridiques et « l`internationalisme » des
principes fondamentaux, traits caractéristiques de ces associations
peuvent brider dans une certaine mesure, l`ambition
d`intégration239(*). Dans la zone CEMAC, l`exacerbation des
souverainetés nationales est assez forte, il suffit de voir avec quel
acharnement certains Etats240(*) de cette zone verrouillent leurs frontières
empêchant de ce fait même aux ressortissants de cette sous
région de se rendre librement comme c`est le cas ailleurs, dans les pays
« frères »241(*). Il est clair que avec cet
état de chose, l`harmonisation des structures juridiques causerait
problème et sera bridée. Tel a été le cas tout
récemment avec le passeport CEMAC qui a fait l`objet de beaucoup de
controverses. De même, à l`issue de leur 8ème
sommet organisé les 24 et 25 avril 2007 à N'djamena au Tchad, il
avait été décidé que le principe de la libre
circulation des personnes et des biens allait être effectif dès le
1er juillet 2007242(*). Mais deux ans et demi après, rien n`est
effectif excepté dans certains pays. Tous ces atermoiements peuvent se
justifier ici par l`existence des rivalités entre certains Etats membres
(2).
2- les rivalités entre certains Etats membres
de la CEMAC
La mise en oeuvre de la charte communautaire des
investissements, au delà de son adoption par tous les Etats de la CEMAC,
ne saurait être effective si parmi ces Etats subsistent certaines
divergences et rivalités de tout ordre. Car source de blocus, les
rivalités entre Etats de la CEMAC paralysent le processus
d`évolution et de développement énoncé dans le
traité instituant la CEMAC. Pour ce qui est des rivalités,
l`opposition idéologique et certains blocus observés entre le
couple Cameroun - Gabon243(*) ont toujours fait l`objet de débats houleux
où chacun des deux pays avant le décès du président
Bongo, se réclamait leader de la zone CEMAC. A coté de ces deux
Etats, la guinée équatoriale, grâce à son atout
premier qui est le pétrole, s`est aussi lancée dans cette logique
de rivalité au sein de cette communauté. Au delà de tous
ces atouts naturels et connaturels au Gabon et à la Guinée
équatoriale, la nature et l`histoire ont doté le Cameroun
d`atouts importants pour en faire le leader incontesté de
l`intégration régionale en Afrique centrale244(*). Car de part sa position
géographique, le Cameroun se trouve être le seul pays de l`Afrique
centrale à avoir des frontières communes avec tous les
autres Etats de la sous région245(*). La faible intégration des marchés
communs entre les différents Etats membres de la CEMAC (B) qui
apparaît comme une institution nous semble être ici l'un des
obstacles liés aux différents Etats membres pour ce qui est de la
mise en oeuvre effective de la charte communautaire des investissements.
B- LA FAIBLE INTEGRATION DES MARCHES COMMUNS ENTRE
LES DIFFERENTS ETATS MEMBRES DE LA CEMAC
Il a été démontré que en zone
CEMAC, au-delà des directives et au-delà des textes juridiques
adoptés, les logiques nationales ont toujours eu raison des
rivalités communautaires. La mise en oeuvre du règlement portant
charte des investissements CEMAC elle-même est vouée à
cette triste réalité si rien n'est fait. Longtemps
habitués à ne pas entretenir des échanges commerciaux
entre eux, ces Etats se sont toujours contentés d'évoluer en rang
dispersé. Et la conséquence de tout cela est la faiblesse du
commerce intracommunautaire (1) au profit du commerce avec les Etats tiers
extracommunautaires. D'un autre coté, la dépendance des
économies nationales de la plupart des Etats de la CEMAC (2) qui a
été constatée bien avant même l'adoption du
règlement portant charte des investissements de la CEMAC en 1999 est
l'un des obstacles de ce noble projet intégrateur.
1- la faiblesse du commerce intracommunautaire
La charte des investissements de la CEMAC présente un
ensemble de dispositions destinées à améliorer
l'environnement fiscal institutionnel et financier des entreprises sans
discrimination dans le but de favoriser la croissance et la diversification des
économies des pays membres de la CEMAC. La faiblesse de
l'intégration des marchés se manifeste d'abord par la faiblesse
du commerce intracommunautaire. Dans ce domaine, toutes les évaluations
statistiques sont unanimes pour souligner que ce commerce est non seulement
faible mais aussi décroissant246(*). Cet écart peut être nocif pour ce qui
est de la l'intégration de cette communauté en
général et pour la mise en oeuvre de la charte communautaire des
investissements en particulier. Car en l'absence des relations commerciales
poussées entre les différents Etats de la CEMAC, il est clair que
l'harmonisation des réalités économiques et commerciales y
compris leur application serait une tâche herculéenne.
2 - la dépendance des
économies nationales vis-à-vis de l'extérieur
Depuis l'époque coloniale, et malgré les
intentions proclamées des pays de renforcer l'intégration
régionale, les structures de production et d'échanges sont
restées quasi immuables c'est-à-dire essentiellement
orientées vers l'approvisionnement des économies occidentales en
matières premières. Une telle situation a laissé
très peu de possibilités aux échanges intracommunautaires.
Chose qui n'est pas du tout positive pour une avancée franche en vue
d'une mise en oeuvre effective de la charte communautaire CEMAC sur les
investissements. Car dans le fond, chaque Etat pourra s'interroger sur le bien
fondé d'une ou des concessions faites en vue de l'application lato sensu
des dispositions de ladite charte247(*). La situation contraire aurait été
possible si les échanges étaient assez développés
et constants. Ce qui est à noter ici est qu'à coté de
l'absence de véritable volonté politique qui a fait l'objet de
notre premier paragraphe il faudrait ajouter l'existence des problèmes
sociologiques (paragraphe 2ème) qui méritent
d'être mis en exergue ici au titre des obstacles liés aux
différents Etats membres.
PARAGRAPHE 2ème : L'EXISTENCE DES
PROBLEMES
SOCIOLOGIQUES
Ces problèmes sociologiques relèvent à la
fois des revendications identitaires et du contrôle des espaces dans les
Etats membres entraînant de ce fait une violence
généralisée, et des arguties du processus
d'intégration248(*). Le géopoliticien Louis ROPIVIA249(*) met en exergue l'absence de
citoyenneté de la communauté en zone CEMAC et la présente
comme un obstacle au processus d'intégration. Du fait de sa position
stratégique et de ses divers atouts naturels et richesses de tout ordre,
la zone CEMAC tout au long de son évolution a connu d'innombrables
crises qui jusqu'au jour d'aujourd'hui sont à l'origine d'une
instabilité lato sensu ou d'une paix précaire dans la plupart des
Etats de La CEMAC (A). Cette situation, accolée à la non
implication des populations dans le processus d'intégration
communautaire (B) sont dans une certaine mesure considérées comme
des obstacles à la mise en oeuvre des règles juridiques
communautaires en générale et à la mise en oeuvre
effective du règlement portant charte des investissements de la CEMAC en
particulier.
A- L'INSTABILITE LATO SENSU DES ETATS DE LA CEMAC
La presque totalité des pays de la sous
région est victime d'innombrables crises (1) qui peuvent faire
échec à toute politique d'intégration250(*). L'instabilité des
Etats de la CEMAC, pour ce qui est de la conservation de la paix a des
conséquences bien évidemment sur l'économie. Car le
constat qui est généralement fait est que le corollaire de cette
situation se matérialise par l'indigence des conditions
économiques (2)
1- l'existence de nombreuses crises
nationales
Les pays de la CEMAC sont généralement victimes des
forces centrifuges à
l'intérieur. Ce qui fait que même les dispositions
contenues dans les traités ne peuvent pas toujours trouver application
dans un climat d'insécurité. Certains Etats de l'UE connaissent
certes une insécurité, perpétrée par les mouvements
séparatistes. Mais ils sont assez armés pour lutter contre les
forces centrifuges et gérer aussi les actions d'intégration.
Chose qui n'est pas facile pour les pays qui recherchent encore l'unité
nationale.
- Au Cameroun, la question de l'irrédentisme des
anglophones a eu sa première manifestation à l'ère du
pluralisme pour exiger l'instauration du fédéralisme le 11
février 1992.
- Au Tchad, les rebellions et les guerres civiles sont,
monnaie courante et mettent ainsi à mal l'intégrité de ce
pays pourtant riche en pétrole.
- Au Congo Brazzaville, depuis 1993, trois irruptions majeures
de la violence politique ont émaillées la scène politique
créant d'innombrables victimes humaines, des destructions et des pertes
en biens matériels. Ses auteurs connus sous les noms de ninjas, cobras,
zoulou, aubervillois, coyotes, mamba ont fait irruption dans le paysage
politique urbain causant la désolation dans les familles251(*).
- Au Gabon, la violence s'est jusqu'à présent
manifestée à travers des contestations mettant à mal
l'ordre public. Mais aucun débordement n'a été
constaté de façon criarde.
- En Guinée équatoriale, la plupart des
rebellions ou crises qui ont voulu voir le jour, ont été
tuées dans l'oeuf par le système politique mis en place par le
gouvernement.
2- l'indigence des conditions
économiques
Les principales difficultés qui menacent le
continent Africain sont d'ordre économique et social252(*). L'indigence des conditions
économiques est relative dans un premier temps à la
précarité dans laquelle vivent les populations. Dans un second
temps, l'harmonisation des politiques économiques et d'assainissement
juridique et fiscal sont autant de réalités qui mettent à
mal la mise en oeuvre du règlement portant charte des investissements de
la CEMAC dans les Etats membres. La résolution des problèmes
relatifs à la précarité des conditions économiques
permettra entre autre, l'harmonisation des politiques globales et
l'élaboration d'un cadre juridico économique favorable à
la relance de l'investissement y compris la réalisation d'un
marché commun en zone CEMAC.
Pour parachever l'étude de notre première
section, la mise en exergue de la non implication des populations dans le
processus d'intégration (B) nous fera voir que cette
réalité est un obstacle à ne pas négliger dans le
processus d'intégration global d' une communauté.
B- LA NON IMPLICATION DES POPULATIONS
DANS LE
PROCESSUS
D'INTEGRATION.
Dans une large mesure, l'intégration régionale
à jusque là été considérée comme une
affaire des politiques et des officiels. Ainsi, les programmes
d'intégration ont été conçus et mis en oeuvre sans
une réelle mobilisation des populations autours de leurs
enjeux253(*). De plus,
en l'absence d'un projet d'intégration clair dans ses motifs et dans sa
démarche, au niveau régional, il n'est pas aisé de
réaliser une telle mobilisation des populations résignées
à suivre avec un intérêt marqué en tant qu'africains
et / ou opérateurs économiques, les avancées de
l'intégration dans d'autres régions d'Afrique254(*). La non- implication des
populations dans le processus d'intégration apparaît dans un
premier temps comme une limite criarde au sentiment d'appartenance
communautaire (1) et dans un second autre, la non- implication des populations
dans le processus d'intégration a pour conséquence
générale le relativisme des décisions prises au sein de la
communauté (2).
1- les limites au sentiment d'appartenance
communautaire
La non prise en compte des points de vue, voire des opinions
de la population
dans le paysage tant juridique que économique des Etats
de la CEMAC est une limite criarde pour ce qui est de l'évolution de
cette sous région longtemps restée entre les mains des dirigeants
alors que ces lois et textes sont pris pour s'appliquer à l'ensemble des
populations. Le blocus généralement observé pour ce qui
est de leur mise en oeuvre est dû en partie à cette non
implication des populations. De même, on ne saurait parler
d'intégration sans qu'il y'ait participation de toutes les
entités qui composent l'espace à intégrer ou à
mettre en commun. En d'autres termes, l'intégration oeuvre au
dépassement d'un « système évolué de
mentalités nationales » vers un
« système de mentalités
multinationales », elle opère donc le changement de
mentalités et des habitudes tant des acteurs sociaux que de leurs
leaders politiques qui nécessite un travail rigoureux des
spécialistes des sciences sociales255(*).
2- le relativisme des décisions prises au sein
de la communauté
Les atermoiements observés de nos jours pour ce qui de
la convergence des points de vue au sein de la CEMAC peut aussi s'expliquer par
le fait que les populations, de façon générale ne sont pas
de véritables acteurs dans la prise de décisions communautaires.
Cette situation pousse bien évidemment à relativiser et à
ne même pas tenir compte des décisions adoptées par des
institutions habilitées. La charte des investissements communautaire qui
a été adoptée en 1999 et qui est l'un des multiples
exemples, peine justement à trouver ses marques et à être
mise en oeuvre de façon générale à cause de cet
état de chose. La suite et la fin de notre chapitre sur les limites
liées à l'environnement juridico- social de la CEMAC
s'articulera autour des obstacles institutionnels (section
2ème).
SECTION 2ème : LES OBSTACLES INSTITUTIONNELS
Les obstacles institutionnels inhérents à la
CEMAC sont ceux légiférés, codifiés et qui de
façon évidente, apparaissent dans des textes ou font l'objet de
pratiques récurrentes. Les facteurs de fission en oeuvre dans le champ
intra étatique peuvent gravement handicaper les initiatives de fusion
communautaire interétatiques256(*). Aussi, certains comportements de certains Etats ou
de la quasi-totalité des Etats peuvent mettre à mal le processus
d'intégration. Tout ceci est visible à travers l'existence de
contradictions entre volonté politique exprimée et la faible mise
en oeuvre de l'intégration (paragraphe 1er). De même,
l'ouverture hâtive de la CEMAC à certains accords internationaux
(paragraphe 2ème) est une situation qui ne favorise pas
l'application lato sensu des dispositions prises dans le cadre de cette
communauté en général et celles contenues dans la charte
des investissements de la CEMAC en particulier.
PARAGRAPHE 1er : UNE CONTRADICTION ENTRE VOLONTE POLITIQUE
EXPRIMEE ET LA FAIBLE MISE EN OEUVRE DE L'INTEGRATION
La contradiction entre volonté politique
exprimée et la faible mise en oeuvre de l'intégration se
résume en fait par la non application stricte des textes et
décisions communautaires prises par les instances habilitées
à le faire. En zone CEMAC, la pluri appartenance des Etats aux autres
institutions communautaires (A) et la présence d'indices
d'incomplétude juridico institutionnel de la CEEAC et de la CEMAC (B)
sont là, quelques marques de cette contradiction institutionnelle.
A- LA PLURIAPPARTENANCE DES ETATS DE LA CEMAC AUX
AUTRES INSTITUTIONS
COMMUNAUTAIRES
En Afrique centrale, l'existence de plusieurs institutions
communautaires pose
problème. Car il implique bien évidemment pour
un même pays deux à plusieurs schémas de libération.
Cette multitude de schémas économiques implique automatiquement
une multitude de schémas de libération des investissements (1).
De plus, cette situation d'appartenance multiple a conduit à une
dispersion d'effort (2) ainsi qu'à des coûts élevés
de participation aux institutions communautaires.
1- la multitude de schémas de libération
des investissements
La CEMAC et la CEEAC, sont de façon
générale les deux communautés de
l'Afrique centrale. La première comporte onze
Etats257(*) et la
seconde six. L'une et l'autre sont conçus pour réaliser des
objectifs d'intégration régionale. Le but des deux
communautés est généralement le même et cela cause
déjà un problème, tant elle donne à
réfléchir sur la nécessité de la coexistence voire
de la superposition des deux communautaires autonomes au sein de la même
sous région. Ce dualisme des structures engendré par la CEEAC et
la CEMAC contraste en effet avec leur aspiration de base258(*). De même ce dualisme
voire ce pluralisme institutionnel entraîne au niveau des investissements
un flou constant et des engagements multiples pour ce qui est des
investissements en zone CEMAC.
2- la dispersion des efforts
La dispersion des efforts est le résultat de la
pluri-appartenance de la plupart des Etats de la CEMAC à plusieurs
communautés. Elle nécessite une prise en compte poussée
des exigences diverses relatives à chaque communauté.
Généralement ces Etats finissent par être absorbés
par ces textes et lois au point où le respect de ces derniers sera mis
à mal, mettant ainsi en branle le processus d'intégration. Car la
pluri-appartenance communautaire d'un Etat a justement pour finalité la
dispersion des efforts et le rejet même inconscient des textes
institués. Accolés à ce qui vient d'être dit, les
indices d'incomplétude juridico-institutionnel de la CEEAC et de la
CEMAC (B) sont là encore, quelques obstacles institutionnels au
processus d'intégration dans cette communauté.
B- LES INDICES D'INCOMPLETUDE JURIDICO INSTITUTIONNEL
DE LA CEEAC ET DE LA CEMAC
Il est clair que la coexistence de deux
organisations d'intégration sous- régionale
aux objectifs similaires peut alimenter la thèse d'une
inflation pathologique d'institutions coûteuses et très souvent
concurrentes dont l'achèvement constitue l'un des obstacles à
l'intégration régionale en Afrique259(*). Les indices
d'incomplétude juridico institutionnel de la CEEAC et de la CEMAC font
apparaître et exige l'obligation d'un double régime juridique (1).
Double régime qui se matérialise par le chevauchement des normes
juridiques (2).
1- l'obligation d'un pluralisme juridique
d'intégration
Du fait de l'appartenance des Etats membres à deux
voire trois communautés sous régionale et du fait de l'absence
d'un cadre institutionnel réglementant leurs relations260(*), ces Etats se trouvent
généralement obligés d'appliquer deux voir trois
systèmes juridiques bien différents. Ces facteurs néfastes
à toute logique d'intégration ne pouvaient qu'aboutir à
une duplication des efforts et des rivalités latentes
préjudiciables à une mise en oeuvre harmonieuse du processus
d'intégration et de coopération régionale261(*).
2- le chevauchement des normes juridiques
Les relations internationales particulières sont
encadrées par un droit spécifique, d'essence communautaire et
sont canalisées par des organisations régionales de
coopération et d'intégration correspondant à un certain
schéma normatif et institutionnel262(*). Pour ce qui est des deux communautés CEMAC
et CEEAC, il faut le dire, les arrangements conventionnels et les
spécificités de leurs systèmes juridico institutionnels ne
sont pas assez cohérents. A ce niveau, et compte tenu
généralement de la double appartenance des différents
Etats de la CEMAC à la CEEAC, nous assistons à une sorte de
chevauchement des normes juridiques qui présente aussi à la fois
des indices d'incomplétude, mettant ainsi en branle de façon
austère la prégnance de l'inter étatisme des uns et la
faible concession des autres au profit de l'idée de
supranationalité263(*).
Parlant toujours des obstacles institutionnels au processus
d'intégration sous régional en zone CEMAC en
général et de la mise en oeuvre du règlement portant
charte des investissements de la CEMAC dans les Etats membres en particulier,
le paragraphe 2ème qui fera l'objet de cette dernière
sous partie, traitera de la signature des Etats de la CEMAC à certains
accords internationaux.
PARAGRAPHE 2ème : LA SIGNATURE DES ETATS DE LA
CEMAC AU ACCORDS DE PARTENARIAT ECONOMIQUE ET LES LIMITES DU DROIT
INTERNATIONAL PUBLIC
Une étude diagnostique aura permis de dégager
les raisons de la très faible performance des pays membres de la CEMAC
au plan de l'attraction des investissements. Il s'agit essentiellement de leur
dimension économique ; de structures de production souvent
dominées par le secteur public ; d'une offre de travail
inadéquate ; d'infrastructures physiques et administratives
insuffisantes ; d'une politique de l'investissement incohérente et
caractérisée par un cadre réglementaire et institutionnel
inadéquat comportant des pratiques informelles264(*) couronnée par
l'aspect pluridimensionnel de la gestion des investissements en zone CEMAC. De
même, la signature des APE (A) et les limites du droit international
public (B) qui nous intéressent ici et qui feront l'objet de la suite de
notre développement sont l'à autant de limites institutionnels au
processus d'intégration en zone CEMAC.
A- LES ACCORDS DE PARTENARIAT ECONOMIQUE
Les accords de partenariat économique
ou accords de Cotonou, signé le 23 juin 2000 entre l'Union
européenne et les ACP établissent un nouveau cadre de
coopération commerciale265(*) entre d'une part, la CEMAC et les pays
européens. Ce qu'il faut noter ici est que ces APE de façon
implicite apparaissent comme des obstacles institutionnels au projet
d'intégration dans lequel sont engagés les pays de la CEMAC. Les
accords de partenariat économique sont comme nous l' avons dit, des
accords de libre -échange qui instituent une ouverture réciproque
des marchés entre l'UE et les pays ou régions ACP qui seront
parties à ces accords. Les modalités et le degré
d'ouverture des marchés de chaque région ACP seront
déterminés à l'issue des négociations. L'APE est
aussi un accord commercial assisté, car le volet financement du
développement du partenariat ACP- UE sera maintenu. De même, la
phase de négociations des APE prévoit également un appui
aux ACP pour le renforcement des capacités et la mise à niveau
des économies266(*). Au-delà du fait que toutes les croyances
convergent vers l'idée que les APE serviront à rendre plus
solides les organisations sous - régionales ACP en
général, et la CEMAC en particulier, il faut noter avec force
que, les pays de la zone CEMAC dans le fond ne les accueillent pas avec
enthousiasme car ces derniers constituent un obstacle à l'harmonisation
d'un cadre institutionnel viable sur les investissements dans cette sous
région CEMAC (1). Par ailleurs, la mise en oeuvre ou l'adoption de ces
accords favorisera l'incorporation des réalités commerciales
extracommunautaires dans le paysage des investissements en zone CEMAC (2). A
l'issue de cette analyse, nous pourrons voir que les APE sont des atouts et
freins à l'intégration régionale des pays de la
CEMAC267(*).
1- obstacles à l'harmonisation d'un cadre
institutionnel viable sur
les investissements en zone
CEMAC
La mise en oeuvre du règlement portant charte des
investissements de la CEMAC risque avec les APE de prendre un coup car ils
imposent comme cela a été décidé d'initier deux
études portant sur la mise en place d'un cadre sous régional en
matière de politique d'investissement et de politique de la concurrence
au niveau de la sous région. Les projets en termes de
référence sont en cours d'examen par les Etats membres. Cette
situation devrait en fait modifier de façon considérable les
dispositions voire faire disparaître simplement la charte communautaire
des investissements au profit d'un nouveau cadre institutionnel sur les
investissements.
2- l'incorporation des réalités
commerciales extracommunautaires dans le
paysage des investissements en zone
CEMAC.
Les relations commerciales des pays de la CEMAC sont
caractérisées par un niveau faible du commerce intra
-régional. Celui-ci avoisine les 2%268(*) pourtant, d'un autre coté, les relations
commerciales entre l'UE et la CEMAC sont asymétriques. Elles
représentent plus de 50% pour les pays Africains de la CEMAC et
1à 2% pour les pays Européens. L'enjeu pour eux est donc
faible269(*), nous
pouvons à travers ce fait affirmer que les Européens, grâce
aux APE auront plus à gagner que les pays de la CEMAC. De même,
les relations commerciales de la CEMAC avec l'UE ont connu une balance
commerciale positive de 1997 à 2002. L'excédant est passé
de 2, 4 milliards de dollar au début des années 1990 à 46
milliards en 2002. Au niveau des exportations, le commerce de la CEMAC n'a pas
connu de développement significatif de ces dernières
destinées à l'UE pendant la période des années
1990. Après un léger recul elles ont retrouvé leur niveau
au début des années 2000 soit 3, 2 milliards de dollars.
S'agissant des importations provenant de l'UE, celles-ci ont enregistré
un net accroissement passant de 1, 3 milliards de dollars en 1994 à 3, 1
milliards en 2002270(*).
Un autre effet négatif des APE concerne les pertes de revenus
tarifaires découlant de l'application du principe de
réciprocité et de la suppression des droits de douanes. Deux pays
à ce niveaux feront l'objet de baisse les plus importantes : le
Cameroun, 69, 6% et la Guinée équatoriale 60, 3%. Dans une
récente étude, il a été estimé que la seule
baisse de 10 points TEC conduira à une chute de 51% de recettes
douanières du Congo Brazzaville271(*).Ces pertes ont été aussi
calculées en valeur absolue. Elles s'élèvent pour le
Cameroun par exemple à 149 millions de dollars US, pour le Congo, 75
millions, le Gabon 74 millions272(*). Aussi, ce qu'il faut noter ici est que deux pays
particulièrement le Gabon et la RCA vont connaître une chute de
leurs exportations au sein de la CEMAC au profit des exportations
réalisées par les pays de l'UE sur le marché
régional. Cela aura comme conséquence immédiate une
réduction des échanges intra- régionaux qui se situent
déjà à un niveau dérisoire de 2%273(*). Il serait donc important
que les pays de la CEMAC suivent leur propre voie basée sur la
flexibilité, la différenciation et la géométrie
variable afin d'échapper aux pièges des APE qui enliseront
encore un peu plus, le processus d'intégration dans cette sous
région d'Afrique centrale. Les limites du droit international public (B)
qui sont des handicaps majeurs surtout pour ce qui est de l'aspect coercitif ne
facilitent pas l'émergence et la solidité des
réalités communautaires intégratrices en
générale et l'atteinte des lettres de noblesse du processus
d'intégration dans l'espace CEMAC.
B- LES LIMITES DU DROIT INTERNATIONAL PUBLIC
Notre analyse sur les limites du droit international public se
limitera à exposer l'absence de gendarme international (1) et
l'impératif de la clause compromissoire (2).
1- l'absence de gendarme international
Le droit international se distingue des droits nationaux par
l'absence d'une structure centralisée chargée de faire respecter
son application. L'absence de gendarme international a amené certains
auteurs à douter que le droit international soit véritablement du
droit. Il existe
cependant plusieurs cours de justice internationale, ainsi que certains
tribunaux d'arbitrage ad hoc qui appliquent le droit international. On
pense principalement à la
Cour
internationale de justice (CIJ). De même au niveau des
communautés, l'existence des tribunaux est monnaie courante mais cet
état de chose ne change en rien l'idée d' après laquelle
les règles applicables restent celles de droit international public.
2- l'impératif de la clause
compromissoire
En droit international public, pour que la Cour puisse
régler un différend, les deux
États
parties au litige doivent avoir expressément accepté la
juridiction de la cour (cette acceptation est encore désignée
sous le terme
clause
facultative de juridiction, qui doit être bien comprise par
rapport à la
clause
compromissoire). Cela peut se faire par plusieurs moyens, notamment la
signature d'une entente après la survenance du litige, par une
déclaration d'acceptation de la juridiction de la cour contenue dans un
traité ou encore par une déclaration d'acceptation de la
compétence générale de la cour. Cependant ces
déclarations d'acceptation de compétence générale
sont plutôt rares et très souvent assujetties à de
nombreuses réserves. L'application d'une convention dépend donc
en grande partie de la bonne volonté des États liés par
celle-ci.
Notre étude sur les limites liées à
l'environnement juridico- social de la CEMAC a fait l'objet d'une division
bipartite. Dans un premier temps, nous avons mis en exergue les limites
liées aux différents Etats membres. A ce niveau, la mise à
mal des principes de base d'une intégration proprement dite du fait
d'une absence de véritable volonté politique et de l'existence
d'une pléthore de problèmes sociologiques ont été
mis en exergue. Dans un second autre, nous avons évoqué les
obstacles institutionnels qui ont relevé, une faible volonté
politique des différents Etats membres. Au-delà de tout cela, les
chances économiques274(*) de cette communauté sont encore toutes
intactes et seules les volontés politiques de ses différents
Etats membres pourront au-delà des clivages faire en Sorte que les
différents règlements en général et la charte
communautaire sur les investissements en particulier soient mis en oeuvre dans
leur intégralité. Il apparait donc de façon claire que la
promotion d'un développement harmonieux des Etats
membres...275(*)
qui est l'un des buts de cette sous région passe inéluctablement
par la consolidation des projets et principes intégrateurs. De
même la CEMAC est l'illustration du changement et de la croissance d'une
structure administrative internationale. Car comme toute structure
communautaire liée à son environnement, elle doit pouvoir
dépasser les difficultés liées aux contingences
juridiques, politiques, économiques et socioculturelles pour pouvoir
s'affirmer comme une communauté à part entière276(*).
CONCLUSION GENERALE
Le sujet qui a fait l'objet de notre étude nous a
permis de mettre en exergue dans une première partie, l'exposé
des contours relatifs à la mise en oeuvre dudit règlement dans
les Etats membres. Dans une seconde partie, nous avons développé
les limites de l'harmonisation du régime des investissements en zone
CEMAC. Mais, ce qu'il faudrait noter est que le règlement no : 17/
99/CEMAC-020-CM-03 relatif à la Charte des investissements de la CEMAC a
été adopté par le Conseil des ministres à N'djamena
le 17 décembre 1999. Son adoption et sa mise en oeuvre au sein des
différents Etats membres ont été consolidées par
les dispositions de ladite charte qui stipulaient que sa signature comporte
l'engagement pour chaque Etat de mettre en oeuvre toutes ses dispositions dans
le délai le plus court et au plus tard dans les cinq (5) ans277(*). Cet idéal
visé par l' article 32 de la charte des investissements de la CEMAC plus
de dix ans après son adoption, reste toujours sans suite. Par ailleurs,
à la question de savoir : comment s'effectue au-delà
des velléités souverainistes la mise en oeuvre du
règlement No : 17/99/CEMAC-020-CM-03 du 17 décembre 1999
portant charte des investissements de la CEMAC dans les Etats membres?
Notre étude sur la mise en oeuvre du règlement
portant charte des investissements de la CEMAC qui est en grande partie une
contribution à la réflexion de l'intégration communautaire
dans cette sous - région nous a montré tout au long de son
développement que cette mise en oeuvre s' est faite à travers
des receptions spécifiques à savoir l' incorporation dans les
Chartes et Codes des différents Etats membres des dispositions de
ladite Charte, et à travers la réception par effet direct. Ces
différents modes de réception se heurtent cependant à des
limites qui sont liées entre autre aux dispositions mêmes du
règlement et aux règles liées à l'environnement
juridico - social de la CEMAC. La charte des investissements constitue le cadre
général commun regroupant l'ensemble des dispositions
destinées à améliorer l'environnement institutionnel,
fiscal et financier des entreprises dans le but de favoriser la croissance et
la diversification des économies des pays membres, sur la base d'une
meilleure définition du rôle de l'Etat et d'un
développement harmonieux du secteur privé à travers des
investissements d'origine nationale ou étrangère278(*). Les années 90
marquent l'ancrage de la CEMAC dans la mondialisation
néolibérale279(*) et les idées véhiculées par la
charte communautaire apparaissent comme une voie porteuse d'espoir pour le
développement de cette sous - région.
Le paysage juridique des investissements en zone CEMAC se
compose d'une charte des investissements et de plusieurs chartes et codes
sur les investissements de chaque Etat membre. En droit international, le
problème de la mise en conformité des politiques
communautaires280(*)
avec celles nationales a toujours fait l'objet de beaucoup de
résistances dans le monde en général et en zone CEMAC en
particulier. Pour le cas de notre charte, cette logique de confrontation
mérite de s'inverser en une logique de collaboration pour que la
socialisation des projets intégrateurs se fasse. De même, les
limites observées au niveau de certains pays membres de la CEMAC sont
palpables. Prenons le cas du Cameroun pour ce qui est des investissements, au
cours de la 101ème assemblée générale du
GICAM, ce groupement a parcouru les différents indicateurs qui ont
permis de classer la Cameroun à la 130ème position sur
155 pays étudiés pour leurs capacités à être
propices aux investissements281(*). Cette situation propre au Cameroun n'est pas
différente de celle de la plupart des cinq autres Etats membres de la
CEMAC qui devraient se donner plutôt la main afin de surmonter les
obstacles au processus d'intégration dans cette sous - région.
Dans la même logique, l'existence des problèmes sociologiques de
la quasi-totalité desdits Etats fait en sorte que l'exigence
communautaire soit bridée. L'existence d'obstacles institutionnels
à la mise en oeuvre de la charte communautaire mérite aussi qu'on
s'y attarde un peu. Ces derniers vont de la contradiction entre volonté
politique exprimée des différents Etats de la CEMAC à la
faible mise en oeuvre de l'intégration. L' idéal ici reste donc
la mise en oeuvre de la volonté politique des Etats de la CEMAC qui
s'est déjà manifestée dans certaines circonstances. Pour
preuve, les Etats de cette communauté ont adoptés et mis en
application de façon immédiate et concertée deux
directives en mars 2006, la première portant application du
système LMD dans les universités et établissements
d'enseignement supérieur de l'espace CEMAC282(*) et la seconde portant
organisation des études universitaires dans l'espace CEMAC dans le cadre
du système LMD283(*). Le principe de la libre circulation des biens et
des personnes 284(*) qui
trouve dans les faits de cette sous région une opposition criarde de
certains Etats ne favorise pas ainsi l'applicabilité totale de ladite
charte. La partie réservée aux contours de la mise en oeuvre du
règlement portant charte des investissements de la CEMAC dans les Etats
membres nous aura permis de voir que la charte est un instrument
d'harmonisation du régime des investissements en zone CEMAC.
Harmonisation qui présente en un mot la quintessence des garanties et
incitations accordées aux investisseurs nationaux et étrangers
dans cette sous région. Ce qui est à relever est que la charte
communautaire obéit aux canons internationaux de promotion et des
garanties des investissements en ce sens qu'elle adhère aux dispositifs
de plusieurs organisations285(*). De même, les pays membres s'engagent à
accepter et adhèrent aux principaux dispositifs internationaux de
garantie des investissements, y compris ceux relatifs aux procédures des
cours arbitrales internationales, à la reconnaissance et à
l'exécution de leurs sentences286(*). Aussi, au-delà de tout ceci, il faut noter
que la charte présente un inconvénient majeur, elle n'unifie pas
véritablement les codes et chartes des investissements des six pays
concernés. En plus, elle conduit chaque Etat à adopter sa propre
charte des investissements accompagnée des codes sectoriels et diverses
autres institutions287(*). Au vu de tout ceci, on serait en même de nous
poser cette question : est- ce que la charte des investissements de la
CEMAC trouvera un jour son application totale et favorisera par la suite
le processus d'intégration axé sur les investissements en zone
CEMAC? La réponse est par l'affirmative si certaines conditions
nécessaires sont respectées. Car
de façon plus simple, la charte des investissements de
la CEMAC sera mise en oeuvre dans sa totalité et l'intégration
sous - régionale en zone CEMAC effective dans sa globalité si et
seulement si les exigences textuelles d'une véritable intégration
sont prises en compte d'une part et si la dépassement des insuffisances
du passé seront relevés d' autre part. Car la mission
essentielle de la communauté est de promouvoir un développement
harmonieux des Etats membres288(*). Ces Etats 289(*), à l'image du Cameroun « sont
des pays à revenu intermédiaire bas »290(*). Et comme exigences
textuelles, il sera question d'un coté de faire converger tous les codes
et chartes des investissements des différents Etats membres en une seule
et même charte fédératrice291(*). Et d'un autre coté,
de faire converger de façon textuelle les politiques
socio-économiques des Etats de la CEMAC292(*). Sous un autre angle, la
recherche d'une nouvelle dynamique de l'intégration en Afrique
centrale293(*) devrait
ainsi s'appuyer
sur le dépassement des insuffisances du passé
afin que les décisions prises soient appliquées rapidement. La
politique de développement doit être plus ambitieuse294(*) au sein de la
communauté et cette ambition passe entre autres par la mise en oeuvre du
règlement portant charte des investissements de la CEMAC dans les Etats
membres. Mais au-delà de tout ceci, ce que nous ne devons pas perdre de
vue est que tout projet intégrateur comme de l' institution du
règlement portant charte des investissements de la CEMAC
nécessite l'aménagement de mécanismes juridiques et
financiers complexes et souvent, des dispositifs qui vont bien au-delà
et dont le champs d'application couvrirait tout un secteur
d'activité295(*).
En plus, la réalisation de tels projets, et perspectives de gains
partagés, comporte cependant des contraintes qui s'évaluent en
termes de sacrifices ou d'opportunités à ne pas manquer. Aussi,
convient -il de réaliser une répartition
équilibrées des coûts encourus et des avantages
retirés par chacun des pays membres et de développer les moyens
susceptibles d'y mener à une intégration réelle, lesquels
sont essentiellement de caractère institutionnel et réglementaire
et font normalement appel à des techniques contractuels et à des
mécanismes juridiques et financiers eux-mêmes évolutifs.
Comme l'économie Camerounaise qui a besoin d'un nouveau souffle et
départ296(*), le
règlement no : 17/99/CEMAC-020-CM-03 portant charte des
investissements de la CEMAC mérite que les Etats de la CEMAC, pour son
applicabilité générale revoient toutes les
réalités propres à chacun qui bloquent le processus
d'intégration dans cette sous - région en générale
et la mise en oeuvre effective dudit règlement en particulier. Car comme
l'aide au développement conditionné par le respect des droits de
l'homme297(*) le
développement de la zone CEMAC et son arrimage à la
mondialisation passe inéluctablement par la mise en oeuvre des
différents processus d'intégration dans cette communauté.
Par ailleurs, la décision commune des Etats de la CEMAC d'instituer
« une journée CEMAC »298(*) qui a été
célébrée pour la première fois le 16 mars
2009299(*) et qui le
sera tous les 16 mars, est une avancée considérable dans la
processus d'intégration de cette sous région300(*) , processus qui
permettra aussi de façon physique de mettre fin aux barrières et
frontières virtuelles en Afrique centrale et d'instaurer dans un autre
plan l'Etat de droit en Afrique centrale301(*). A ce propos, le Président en exercice de la
CEMAC François Bozizé pense que cette première
édition doit être « l'occasion : de susciter,
de créer et de promouvoir l'esprit communautaire dans la conscience
collective ; d'exalter l'intérêt et les bienfaits de
l'intégration ; et de faire une plus large diffusion des
informations relatives aux acquis et aux projets
communautaires. » 302(*) Pour le commissaire de la CEMAC en charge des
politiques économiques, monétaire et financière303(*) et pour le
représentant résident de la CEMAC au Cameroun304(*), tous deux pensent que c'est
une bonne initiative. Cependant, si la célébration d'une
« journée CEMAC » tous les
16 mars a été décidé de façon
concertée par tous les Etats de la CEMAC et que la première
édition s'est déroulée sans anicroches305(*), pourquoi est ce que le
même engouement ne peut pas être mis pour ce qui est de
l'application des textes juridiques communautaires en générale et
pour ce qui est du règlement no : 17/99/CEMAC-020-CM-03 relatif
à la charte des investissements de la CEMAC en particulier ?
L'évolution récente du droit communautaire de l'Afrique
centrale306(*) ces
dernières années montre que des avancées
considérables sont faites à ce sujet. Mais au-delà de tous
ces aléas, ne serait- il pas plus important que les relations
internationales africaines307(*) aient pour supports inconditionnels la
volonté politique inébranlable des différents Etats et
l'adhésion de toutes les populations afin que l'idéal
communautaire sous régional puisse atteindre ses lettres de noblesse?
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Lois, Règlements, Directives,
Conventions
Lois
- Décret No 2004-30 du 18 février 2004 fixant
les modalités d'agrément des entreprises aux avantages de la
Charte des investissements de la République du Congo.
- Décret no : 2003-57 du 22 avril 2003 portant
création, attribution et composition de la Commission nationale des
investissements.
- Loi no : 15/1998 instituant la Charte des
investissements du Gabon.
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investissements de la république Centrafricaine.
- Loi no : 6-2003 du 18 janvier 2003 portant Charte des
investissements du Congo.
- Loi no : 2002/004 du 19 avril 2002 portant Charte des
investissements du Cameroun modifiée par la loi no : 2004-20 du 22
juillet 2004.
- Loi no : 006/ PR/ 2008 instituant la Charte des
investissements du Tchad.
- Ordonnance no : 90/007 du 8 novembre 1990 portant Code
des investissements de la République du Cameroun
Règlements
- Règlement no : 17/99/CEMAC- 020-CM-03 du 17
décembre 1999 portant Charte des investissements de la CEMAC.
- Règlement N0 01/03- CEMAC-UMAC-CM du 04 Avril 2003
portant Prévention et répression du blanchiment des capitaux et
du financement du terrorisme en Afrique Centrale
Directives
- Directive no : 02/06-UEAC-CM-14 portante application du
système LMD dans les universités et établissements
d'enseignement supérieur de l'espace CEMAC, adoptée par le
conseil des ministres en séance du 10 mars 2006 et signée le
11mars 2006 à Bata.
- Directive no : 02/06-UEAC-019-CM-14 portante
organisation des études universitaires dans l'espace CEMAC dans le cadre
du système LMD, adoptée par le conseil des ministres en
séance du 10 mars 2006 et signée le 11mars 2006 à Bata.
Conventions
- Traité instituant la CEMAC du 16 mars 1994 et son
additif en date du 5 juillet 1996.
- Accord Etats - Unis / Chili et de la note 15 - 1 de l`accord
Etats - Unis / Singapour sur les investissements.
- Nouveau modèle de convention américain sur
les investissements.
- Convention régissant l'UEAC
- Convention régissant l'UMAC
- Convention commune sur la libre circulation des personnes
et le droit d'établissement signée en décembre 1972 par
les Etats de l'UDEAC
ANNEXES
TABLE DES MATIERES
DEDICACES.............................................................................................................I
REMERCIEMENTS.................................................................... ....II
AVERTISSEMENT............................................................... .........III
RESUME......................................................... ...........................IV
LISTE DES
ABREVIATIONS.............................................................V
SOMMAIRE.................................................................................VI
INTRODUCTION
GENERALE........................................................................1
PREMIERE PARTIE : Les contours de la
mise en oeuvre du règlement portant charte des investissements de la
CEMAC dans les Etats membres........................11
CHAPITRE 1er : La Charte des investissements
de la CEMAC comme instrument d'harmonisation du régime des
investissements en zone CEMAC.......................13
SECTION 1ére : L'harmonisation et la
restructuration de l'environnement des investissements dans les Etats
membres.................................................14
Paragraphe 1er : La promotion des
investissements.....................................14
A - Les éléments fondamentaux du système
de promotion des investissements
en zone CEMAC par la
charte...........................................................15
1- L'affirmation du principe
d'égalité (investisseurs étrangers/investisseurs
nationaux) ............................................................................15
2- Présentation des traités internationaux sur
les investissements auxquels
les Etats membres sont
parties......................................................16
B- Les éléments pratiques du système
de promotion des investissements de la
CEMAC..................................................................................16
1- Les mesures relatives aux
entreprises...........................................17
2- Les incitations douanières et
fiscales............................................17
a) Les incitations
douanières..............................................17
b) Les incitations
fiscales..................................................18
Paragraphe 2ème : Les garanties
accordées aux investissements.......................19
A- La lutte contre les fléaux nuisibles aux
investissements........................19
1- La lutte contre le blanchissement d'argent, fraude ou
de toute autre forme de
contrefaçon..............................................................................20
2- La lutte contre le commerce de la drogue et la lutte
contre la corruption...20
B- La création d'organe de
régulation....................................................21
1- Assurer le libre et sain jeu de la concurrence
..................................21
2- Assainir et juguler le flux des
investissements..................................21
SECTION 2ème :
L'exposé des garanties juridiques et
arbitrales.....................22
PARAGRAPHE 1er : Les garanties
juridiques..........................................22
A- L'incorporation des mécanismes de
l'OHADA....................................23
1- La prise en compte des arrêts de la cour commune de
justice et d'arbitrage de
l'OHADA....................................................................................23
2- La prise en compte des divers dispositifs des actes
uniformes OHADA ayant trait aux
investissements...................................................................24
B- Le rôle capital de la cour de justice
communautaire...............................24
1- Veiller au respect des droit et obligation
découlant des traités et acte pris en vertu de ce
traité.............................................................................24
2- La formation des juges au traitement des affaires
commerciales.............25
Paragraphe 2ème : Les garanties
arbitrales................................................25
A- L'adhésion aux principaux dispositifs
internationaux sur les
investissements..............................................................................26
1- L'adhésion au centre international pour le
règlement des différends relatifs aux
investissements.........................................................................26
2- L'adhésion à l'agence
multilatérale des garanties des
investissements..............................................................................28
B- L'adhésion de la charte des investissements de la
CEMAC aux garanties accordées par l'OAPI et à celles d'autres
organisations internationales............28
1- La protection de
l'OAPI..............................................................29
2- L'apport des autres organisations
internationales.................................31
a)
L'ISO..........................................................................32
b)
L'ORAN.....................................................................32
CHAPITRE 2ème : La réception par
les différents Etats de la CEMAC du règlement portant charte des
investissements de la CEMAC......................................35
SECTION 1ère : Le
cadre patio temporel de la réception du règlement portant charte
des investissements de la CEMAC et la définition de la notion des
investissements..............................................................................35
Paragraphe 1er : Le cadre spatio- temporel de
la mise en oeuvre du règlement portant charte des investissements de la
CEMAC......................................36
A- L'expose sur l'espace géographique de la
CEMAC..............................36
1- La CEMAC, un espace géographique bien
délimité............................37
2- Présentation des différents des Etats
membres de la CEMAC...................37
B- La création de la
CEMAC.............................................................38
1- La genèse de la
CEMAC.........................................................38
2- L'adoption
finale..................................................................39
Paragraphe 2ème : Définition
de la notion d'investissement.......................40
A- Une définition plus restrictive de
l'investissement ..............................41
1- Du point de vue de la définition
synthétique de l`investissement.........41
2- Du point de vue de la définition analytique
de l`investissement.............41
B- Un coup de frein conventionnel a l`extension
indéfinie de la notion
d`investissement par les tribunaux
arbitraux.....................................42
1- Le prolongement de l`orientation des accords de
libre échange conclus par les Etats-Unis avec Singapour et avec le
Chili en 2003..............................42
2- La remise en cause de la conception subjective de
l`investissement....43
SECTION 2ème : Les mécanismes
de réception de la charte communautaire des investissements en zone
CEMAC et la présentation des codes et chartes des Etats
membres.....................................................................................44
Paragraphe 1er : Les mécanismes de
réception communautaires et nationaux..45
A- La réception communautaire : la
primauté du règlement portant charte des investissements de la
CEMAC..........................................45
1- La notion de
charte..................................................................46
a) Définition
conceptuelle.........................................................46
b) L'idée de
solennité............................................................46
2- Définition de la notion de
règlement..........................................47
B- Les mécanismes de réception nationale de la
charte des investissements de la
CEMAC......................................................................................47
1- L'incorporation des dispositions de la charte
communautaire dans les chartes et codes des différents Etats
membres...................................................47
2- La réception par effet direct des dispositions de
la charte communautaire des
investissements de la
CEMAC .....................................................48
Paragraphe 2ème : Présentation des
codes et charte sur les investissements spécifiques à chaque
Etat membre de la
CEMAC......................................48
A- Les Etats de la CEMAC ayant un code ou une charte sur les
investissements adopte après la charte
communautaire....................................................49
1- La charte des investissements de la
république Centrafricaine.............49
2- La charte des investissements du Congo. (loi
no : 6- 2003 du 18 janvier
2003)..........................................................................................50
3- La charte des investissements de le
République du Tchad..................51
B- Les situations particulières des Républiques
du Cameroun, du Gabon et de la Guinée
Equatoriale.........................................................................51
1- Le cas de la République du
Cameroun........................................51
2- La charte des investissements du
Gabon.....................................52
3- Les investissements de la Guinée
Equatoriale..................................53
DEUXIEME PARTIE : Les limites à l'harmonisation du
régime des investissements en zone
CEMAC........................................................55
CHAPITRE 1er : Les limites
intrinsèques aux dispositions du règlement portant charte des
investissements de la CEMAC...............................................57
SECTION 1ère : Les
insuffisances juridiques et les autres limites de la charte des investissements
de la CEMAC............................................................58
Paragraphe 1er : Les insuffisances
juridiques........................................58
A- L'inexistence de mécanismes de contrôle
direct............................58
1- La remise en cause de l'article 32 de la
charte..............................58
2- L'inexistence d'organes de
contrôle.........................................58
B- L'absence de sanctions a l'inapplicabilité des
dispositions de la charte59 Paragraphe 2ème : Les autres
limites....................................................60
A- L'ouverture de la charte à certaines dispositions
nationales..................60
B- L'absence d'une véritable charte
fédératrice des codes et chartes des différents Etats
membres de la
CEMAC.................................................................61
SECTION 2ème : Les pistes palliatives
aux limites d'harmonisation................61
PARAGRAPHE 1er : Les exigences
textuelles d'une véritable intégration sous régionale
en zone CEMAC........................................62
A- La sacralisation de la charte des investissements de la
CEMAC..............63
1- La convergence des chartes et codes des
différents Etats membres en une seule charte communautaire sur les
investissements en zone CEMAC..............63
2- L'effectivité des dispositions de
l'article 32 de la charte des
investissements de la
CEMAC.................................................64
B- La convergence des politiques
sociopolitiques..............................65
1- La promotion des projets
intégrateurs.............................................65
a) L'intégration des
marchés........................................................66
b) La mise en oeuvre effective des
objectifs de l'UEAC........................66
2- L'exigence de stabilité politique
étatique ou la solidité des édifices
étatiques.......................................................................................67
a) La promotion de la
paix............................................................67
b) La participation des populations au processus
d'intégration...................68
Paragraphe 2ème : Le
dépassement des insuffisances d'intégration du
passe........................................................................................................................68
A- La mise en oeuvre des principes
intégrateurs en zone CEMAC......69
1- L'expression d'une véritable volonté
politique des différents Etats membres pour la mise en oeuvre de la
charte des investissements de la CEMAC..........69
a) La libre circulation des
personnes........................................70
b) La libre circulation des
biens............................................70
2- La formation d'un ordre juridique communautaire
cohérent............71
a) L'exigence de la primauté du droit
communautaire sur le droit interne..71
b) L'harmonisation des différents ordres
juridiques dans l'espace
CEMAC............................................................................72
B- L' harmonisation du dispositif
institutionnel................................72
1- La réglementation des actions
transfrontalières................................73
a) L'applicabilité des décisions
communautaires ......................... 73
b) Le respect de l'article 3 des statuts du FMI
garantissant la liberté des mouvements de capitaux pour les
transactions courantes............................74
2- L'abandon d'appartenance concomitante des Etats membres
de la CEMAC à d'autres organisations sous
régionales....................................................74
a) La compatibilité des textes communautaires au
droit interne.........75
b) L'absence de conflits juridictionnels
éventuels.........................75
CHAPITRE 2ème : Les limites
liées à l'environnement juridico social de la
CEMAC.....................................................................................78
SECTION 1ère : Les limites
liées aux différents Etats membres...................78
Paragraphe 1er : L`absence de véritable
volonté politique...................79
A- L` inobservation du principe de la
libre circulation des biens et des
personnes................................................................................79
1- L`exacerbation des souverainetés
nationales..................................79
2- Les rivalités entre certains Etats membres de
la CEMAC...................80
B- La faible intégration des marchés communs
entre les différents Etats membres de la
CEMAC....................................................................82
1- La faiblesse du commerce
intracommunautaire................................82
2- La dépendance des économies nationales
vis-à-vis de l'extérieur..........83
Paragraphe 2ème : L'existence
des problèmes sociologiques..............83
A- L'instabilité lato sensu des Etats de la
CEMAC.................................84
1- L'existence de nombreuses crises
nationales .................................84
2- L'indigence des conditions
économiques....................................85
B La non implication des populations dans le processus
d'intégration............86
1- Limite criarde au sentiment d'appartenance
communautaire...............86
2- Le relativisme des décisions prises au sein
de la communauté............87
SECTION 2ème : Les
obstacles institutionnels...........................................87
Paragraphe 1er : Une contradiction entre
volonté politique exprimée et la faible mise en oeuvre de
l'intégration............................................................88
A- La pluri appartenance des Etats de la CEMAC aux autres
institutions
communautaires.............................................................................88
1- La multitude de schéma de libération
des investissements..................88
2- La dispersion des efforts
........................................................89
B- Les indices d'incomplétude juridico
institutionnel de la CEEAC et de la
CEMAC......................................................................................89
1- L'obligation d'un pluralisme juridique
d'intégration............................90
2- Le chevauchement des normes
juridiques.........................................90
Paragraphe 2ème : La signature des
Etats de la CEMAC aux accords de partenariat économique et les limites
du droit international public..............91
A- Les accords de partenariat
économique............................................91
1- Obstacles à l'harmonisation d'un cadre
institutionnel viable sur les investissements en zone
CEMAC.........................................................92
2- L'incorporation des réalités
commerciales extracommunautaires dans le paysage des investissements en
zone CEMAC.....................................93
B- Les limites du droit international
public..........................................94
1- L'absence de gendarme
international..........................................94
2- L'impératif de la clause
compromissoire......................................94
CONCLUSION
GENERALE............................................................97
BIBLIOGRAPHIE............................................................................i
ANNEXES.................................................................................viii
TABLE DES
MATIERES.................................................................ix
* 1 MINKOA SHE (A). Droits de
l'homme et droit pénal au Cameroun, économica, Paris, 1992,
P.2
* 2 HAKIM BEN HAMMOUDOU,
BEKOLO- EBE (B) & TOUNA MAMA, (Dir.), L'intégration
régionale en Afrique centrale : bilan et perspectives,
préface de AMOAKA (K-Y), OKOUDA ( M), KUETE (J) & GOMA ( L-S),
Paris, Kartala, 2003, P. 99.
* 3 BORELLA (v),
« L'union des Etats de l'Afrique centrale », AFDI. 1968,
PP. 167-177
* 4 MOUANGUE KOBILA (J), Le
Cameroun face à l'évolution du droit international des
investissements, Thèse de doctorat, université de Yaoundé
ÉÉ - Soa, 27 mars 2004, P.133
* 5 Interview de Pascal LAMY,
directeur général de l'OMC in « Finance éco en
Afrique centrale », no : 004/ octobre 2007, P. 11.
* 6 MOUANGUE KOBILA (J) et
DONFACK SOKENG (L) « La CEMAC : a la recherche d' une nouvelle
dynamique de l' intégration en Afrique Centrale, annuaire Africain de
droit international ; Vol 6, PP. 65 - 105.
* 7 La CEMAC est
constituée de quatre institutions :
1- l'union économique de l'Afrique centrale (UEAC)
2- l'union monétaire de l'Afrique centrale (UMAC)
3- le parlement communautaire
4- la cour ce justice de la CEMAC (CJC)
* 8 OMAN (C), Publications de
l'institut universitaire des hautes études internationales,
Genève, PUF, Paris 1985, pp.12-35.
* 9 DAILLIER (P), PELLET (A),
Droit international public, 7ème édition, LGDJ, Paris,
2002, pp.1088-1093.
* 10 Voir le préambule
du traité relatif à l'harmonisation du droit des affaires en
Afrique.
* 11 LEBEN (C),
L'évolution du droit international des investissements, in
jurispolis.com, octobre 2000 P.2/12.
* 12 CARREAU (D), JUILLARD (P),
Droit international économique, Dalloz, Paris, 1ère
édition 2003, P.706.
* 13 HAKIM BEN HAMMOUDA,
BEKOLO- EBE (B) & TOUNA MAMA, op. Cit. pp. 16-17.
* 14 Cf., MOUANGUE KOBILA (J),
OP. Cit. P.133.
* 15Voir préambule du
règlement no : 17/ 99 / CEMAC - 020 - CM- 03 du 17 décembre
1999 portant charte des investissements de la CEMAC, Bulletin officiel de la
CEMAC, no : 1999-2, pp.5-7.
* 16 BRASSEUL (J), Introduction
à l'économie de développement, Armand colin, Paris, 1993,
P.155.
* 17 YAMEOGO (H), Repenser
l'Etat Africain, l'Harmattan, Paris, 1998, P. 82.
* 18 GABA (L), L'Etat de droit,
la démocratie et le développement économique en Afrique
subsaharienne, Paris, 2000, P.61.
* 19 TOUNA MAMA, Crise
économique et politique de déréglementation au Cameroun,
l'harmattan, Paris, 1996, P. 123.
* 20 Rapport des ministres des
finances du G7 aux chefs d'Etat et de gouvernement, juillet 2000 in
sung7.univ.lyon2.fr, P.1/7
* 21 BEAUD (M), L'art de la
thèse, la découverte, Paris, 1997, p.34.
* 22 ABWA (Daniel) ;
ESSOMBA (J-M), NJEUMA (M - Z) ; M. De la RONCIERE (C), ( Editeurs
scientifiques), Dynamiques d'intégration régionale en Afrique
centrale, intégration Afrique centrale, Tome 2, PUY, Yaoundé
2001, P.496.
* 23 GRAWITZ (M),
Méthodes des sciences sociales, Dalloz, Paris, 1979, P.34.
* 24 Nous parlons de
l`ambiguïté de la charte des investissements de la CEMAC parce que
au regard de l` engouement observé lors de son adoption en 1999, sa mise
en oeuvre cinq ans après n`a pas été effective. Et bien
au delà, aucune mesure allant dans le sens de sa pleine application n`a
été prise jusqu`a présent.
* 25 - Voir article 32 du
règlement no : 17/99/CEMAC-020-CM-03 du 17 décembre 1999
portant charte des investissements de la CEMAC.
* 26 Lire l'étude
réalisée en 2005 par pro-invest, un organe
spécialisé de l'UE, étude présentée le 16
juin 2005 à Libreville au Gabon.
* 27 -Voir paragraphe 3 du
préambule du règlement portant charte des investissements de la
CEMAC.
* 28 Bien vouloir lire :
La communauté économique et monétaire de l'Afrique
centrale secrétariat exécutif, les institutions de la CEMAC in
http : //www.cemac. cf.
* 29 Il s'agit ici des
dispositions de l'article 43 (litera f) du traité instituant l'UEAC.
* 30 Le règlement
portant charte des investissements de la CEMAC est disponible au bulletin
officiel de la CEMAC, no1999-2, PP.5-7.
* 31 - Voir MOUANGUE KOBILA
(J), Thèse de doctorat, Op.Cit. P. 134.
* 32 POUILLIEUTE (A),
« Bilan et perspectives de l'intégration sous régionale
en Afrique » in Afrique contemporaine, no : 193, 1er
trimestre, 2000, Op. Cit. P. 70.
* 33 -Voir MOUANGUE KOBILA
(J), Thèse de doctorat, op. Cit. P. 136.
* 34 -voir article 6 du
règlement portant charte des investissements de la CEMAC.
* 35 ibidem
* 36 -Voir article 10 du
règlement portant charte des investissements de la CEMAC.
* 37 - Voir MOUANGUE
KOBILA (J), Op. Cit. P. 133.
* 38 Article 1er de
la convention de l' UEAC.
* 39 -Voir article 12 du
règlement portant charte des investissements de la CEMAC.
* 40- Voir article 13 du
règlement portant charte des investissements de la CEMAC.
* 41 Ibidem.
* 42 Ces mesures sont
énoncées par les articles 14, 15, et 16 du règlement
portant charte des investissements de la CEMAC.
* 43 -Voir article 19 al 1 du
règlement portant charte des investissements de la CEMAC.
* 44 Bien vouloir s'attarder
sur l'article 19 al 2 du règlement... Op. Cit.
* 45 V Bien vouloir s'attarder
sur les dispositions de l'article 19 al 3 de la charte des investissements de
la CEMAC.
* 46 V MOUANGUE KOBILA (J),
Thèse de doctorat, Op Cit. P. 141
* 47 V. art 19 al 3 du
règlement...Op. Cit
* 48 V. communiqué de
presse du GABAC, réunion annuelle du 31 janvier 2006 a Libreville,
disponible in http//www.beac.int.P.1/5
* 49 - Il s'agit du
règlement N0 01/03- CEMAC-UMAC-CM du 04 Avril 2003 portant
prévention et répression du blanchiment des capitaux et du
financement du terrorisme en Afrique Centrale. Disponible in http :
//www.beac.int (format PDF) P. 1/5
* 50 V. art 16 du
règlement... Op. Cit
* 51 Ibidem
* 52 ONDOUA (M),
« Le droit public des Etats Africains sous ajustements
structurel : le cas du Cameroun » in Mondialisation exclusion et
développement Africain : stratégies des acteurs publics et
privés ... Op. Cit. P. 375.
* 53 V. art 10 du
règlement portant charte... Op. Cit.
* 54 MOUANGUE KOBILA (J),
thèse de doctorat... Op. Cit P.141.
* 55- Voir art 11 du
règlement portant charte des investissements... op. Cit.
* 56 - NDJIENDE (G)
« organisation mondiale du commerce OMC et formation des blocs
régionaux. Autonomie ou complémentarité, le choc des
contraires » in les enjeux de l'intégration en Afrique
Centrale op. Cit PP. 2-8.
* 57 -Voir KAMTO (M), La
communauté économique des Etats de l'Afrique..., Op. Cit. PP.862
et S
* 58 ISSA SAYEGH (J),
L'intégration juridique de la zone franc, 2ème partie,
penant, Paris, 1997, P.17.
* 59 TCHAKOUA (JM),
« L'arbitrage et les investissements internationaux en
Afrique » Juridis périodique no :
31, juillet -septembre 1997, PP. 67-73.
* 60 Pour un aperçu du
système institutionnel de la CEMAC, voir MOUANGUE KOBILA (J) et
DONFACK SOCKENG (L), Op. Cit. PP.73-88.
* 61 Le traité de
l'OHADA a été adopté en marge du sommet de la francophonie
à l' Ille Maurice le 17 octobre 1993.
* 62 -Voir MOUANGUE KOBILA (J),
Thèse de doctorat, OP. Cit. P. 142.
* 63 Ibidem
* 64 - Voir le préambule
du traité relatif à l'organisation pour l'harmonisation du droit
des affaires en Afrique.
* 65 -Voir MOUANGUE KOBILA
(J), Thèse Op. Cit. P. 134.
* 66 Bien vouloir lire
« communauté économique et monétaire de
l'Afrique centrale, secrétariat exécutif, les institutions de la
CEMAC in
http://www.CEMAC.CF. P. 3/3.
* 67 Article 4 du
règlement portant charte des investissements de la CEMAC.
* 68 NGANKOU (J-M),
L'investissement dans les pays en développement : le cas du
Cameroun, Paris, Economica, 1985, P. 21.
* 69 Ibid, article 5.
* 70 -Voir article 11 al
1 ; al 2 ; al 3 ; al 4 de la loi no : 2002-004 du 19 avril
2002, portant charte des investissements du Cameroun.
* 71 - Voir article 8 de la loi
no : 006/ PR/ 2008 instituant la charte des investissements de la
république du Tchad.
* 72 - Voir article 2 de la loi
no : 15/1998 instituant la charte des investissements du Gabon.
* 73 - Voir article 22 de la
loi no : 01-010 du 16 juillet 2001 instituant la charte des
investissements de la République centrafricaine.
* 74 - Voir article 37 de la
loi no : 6- 2003 du 18 janvier 2003 instituant la charte des
investissements du Congo
* 75 Le code de la
Guinée Equatoriale offre les garanties suivantes : égal
traitement des firmes quelque soit leur nationalité ; la
liberté de transferts de capitaux ; liberté
d'établissement, de gestion et de circulation.
* 76 Le CIRDI, in http://www.
Minefi.gouv.fr. P. 1/11.
* 77 AKABAS, (A-M), article sur
le centre international de règlement des différents relatifs
à l'investissement, bureau investissement international de la direction
des relations économiques extérieures, questions juridiques,
2003, P. 1/10, in
http://www.cirdi.com.
* 78 Ibidem.
* 79 - Il s'agit des
dispositions de l'article 25-4 de la convention de Washington, Op. Cit.
* 80 - l'agence
multilatérale de garantie des investissements, article disponible au
site Internet, http://:www. Obulo. Com.
* 81 JUILLARD (P)
« Lomé et l'investissement international », Op. Cit.
P. 218.
* 82 FAMBON (S),
« Conditions macroéconomiques et performance de
l'investissement au Cameroun » in mondialisation, exclusion et
développement Africain, Op. Cit. P. 49.
* 83 Voir MOUANGUE KOBILA (J),
thèse Op. Cit. P. 138.
* 84 TQGUEM FAH (G.L),
« Pouvoir du savoir et question d'intégration en Afrique
centrale » in ABWA (D), ESSOMBA (J-M), NJEUMA (M-Z); DE LA RONCIERE
(C-M), T1, Op. Cit.P.563.
* 85 Organisation Africaine de
la propriété intellectuelle, l'historique de l'OAPI, document
Internet, in http://www. my documents/organisation africaine de la
propriété intellectuelle.htm.
* 86 Ibidem.
* 87 -Voir supra, P. 72.
* 88 Article 12 du
règlement portant charte des investissements de la CEMAC.
* 89 RUZIE (D), Mémentos
de droit international public, Paris, Dalloz, 16ème
édition, 2002, P. 234.
* 90 Article 13 du
règlement portant charte des investissements de la CEMAC.
* 91 Jusqu'au 31
décembre 2006, l'ISO était composée de 158 Etats.
* 92 Organisation
internationale de normalisation, article de wikipedia, l'encyclopédie
libre in http://www.wikipedia.fr.
* 93 Ibidem.
* 94 Oran, in
http://www.arso-oran.org, P.
1/2.
* 95 ORAN, Op. Cit. P. 2/2.
* 96 Comme nous le relevons
depuis, l'article 13 de la charte des investissements de la CEMAC est celui qui
pose les jalons de l'appartenance de tous les Etats de la CEMAC à l'ISO
et à l'ORAN.
* 97 OKAH ATENGA (Xaverie
Euphemie), « L'arrimage du franc CFA à l'Euro : une
évaluation des coûts et bénéfices pour la zone
franc » in mondialisation, exclusion et développement
Africain : stratégies des acteurs publics et privés, Op.
Cit. P. 278.
* 98 Organisation mondiale du
commerce, Rapport annuel, 1996, vol 2, tableau
* 99 NGANGO (G),
« Les zones monétaires internationales » in
relations internationales et développement, notes et documents ;
série synthèse des sessions no : 32, P.156.
* 100 HUGON (P), La zone franc
à l'heure de l'Euro, karthala, Paris, 1999, PP. 39-40.
* 101 - Voir article
1er du traité instituant la communauté
économique et monétaire de l`Afrique centrale, fait a Ndjamena le
16 mars 1994.
* 102 - Voir article 1er du
règlement no: 17/99/CEMAC- 020-CM-03 portant charte des investissements
de la CEMAC
* 103 Financeco en Afrique
Centrale, OP cit. P.1
* 104 Lors de la signature de
la charte des investissements CEMAC, les différents Etats de cette sous
région s'étaient engagés à mettre en oeuvre toutes
les dispositions de cette charte dans le délai le plus court et au plus
tard dans 5 ans, se sont les dispositions de l'art 32 de ladite charte. Ce qui
veut dire qu'au plus tard en décembre 2004 toutes ses dispositions
devraient déjà être appliquées dans l'ensemble.
* 105 -Voir MOUANGUE KOBILA
(J), thèse de doctorat Op. Cit. P.30.
* 106 -Voir lexique de
gestion, 5eme édition, Paris, Dalloz, P.433.
* 107 - Voir article 1er du
nouveau modèle de convention bilatérale d`encouragement et de
protection réciproques des investissements des Etats unis
d`Amérique.
* 108 - CARREAU (D), FLORY (T)
et JUILLARD (P), Droit international économique 3eme édition,
LGDJ, Paris, 1990, p. 629.
* 109 DE LACHARRIERE (G), La
politique juridique extérieure, Paris, economica, 1983, P. 222.
* 110 -Voir articles 10 - 27
de l`accord Etats - unis / Chili et de la note 15 - 1 de l`accord Etats - unis
/ Singapour.
* 111 - Voir article 4 de la
loi no; 2002/004 du 19 avril 2004 portant charte des investissements du
Cameroun.
* 112 Il s`agit des tribunaux
arbitraux notamment, le CIRDI, et l` AMGI.
* 113 Il s`agit des
conventions bilatérales entre les pays bas et le Venezuela et entre
l`Italie et le Maroc, puis entre l`Algérie et l`Italie.
* 114 - Voir paragraphe 3 de
l`article 30 du nouveau modèle de convention américain sur les
investissements.
* 115 - HAKIM BEN HAMMOUDA,
BEKOLO-EBE (B), TOUNA MAMA (Dir), Op. Cit. P59.
* 116 Ibidem
* 117 ABWA (D) ; ESSOMBA
(J-M), NJEUMA (M - Z) ; M. De la RONCIERE (C), ( Editeurs scientifiques),
Dynamiques d'intégration régionale en Afrique centrale,
intégration Afrique centrale, Tome 1, PUY, Yaoundé 2001, Op.
Cit. P.349.
* 118 Bien vouloir s'attarder
sur le traité instituant la communauté économique et
monétaire de l'Afrique Centrale des son incipit. Car les
différents Etats signataires y apparaissent.
* 119 ABWA (D) ; ESSOMBA
(J-M), NJEUMA (M - Z) ; M. De la RONCIERE (C), ( Editeurs scientifiques),
Dynamiques d'intégration régionale en Afrique centrale,
intégration Afrique centrale, Tome 2, PUY, Yaoundé 2001, Opt
Cit., T2. P. 483.
* - Lire à propos du golfe de
Guinée, DONFACK SOKENG (L) « la liberté d'aller et
venir dans la sous-region du golfe de Guinée », Revue Solon,
volume II, no 1, 2003. P 323
* 120 Ibidem
* 121 ABWA (D), ABWA
(Daniel) ; ESSOMBA (J-M), NJEUMA (M - Z) ; M. De la RONCIERE (C),
(Editeurs scientifiques), Dynamiques d'intégration régionale en
Afrique centrale, intégration Afrique centrale, Tome 2, PUY, Op. Cit.
T2 P.551.
* 122 AMIN (S), Les
défis de la mondialisation, l'harmattan, Paris, 1996, P.16.
* 123 ABWA (Daniel) ;
ESSOMBA (J-M), NJEUMA (M - Z) ; M. De la RONCIERE (C), ( Editeurs
scientifiques), Dynamiques d'intégration régionale en Afrique
centrale, intégration Afrique centrale, Tome 2, PUY, Yaoundé
2001, Op. Cit. P. 485.
* 124 « Economie de
la Guinée équatoriale » in http:
//.www.fr.wikipedia.org. P.1/1.
* 125 RUZIE (D)
Mémentos de droit international public, Paris, Dalloz,
16ème édition, 2002, P. 37.
* 126 Ibidem.
* 127 POUILLIEUTE (A) Bilan et
perspectives de l`intégration sous-régionale en Afrique, in
Afrique contemporaine, no 193, 1er trimestre 2000, P.70.
* 128 Ibidem, pp. 70-71
* 129 HUGON (PH),
introduction, A COUSSY (J), (Directeurs), Intégration régionale
et ajustement structurel en Afrique sub-saharienne, études et documents
, ministère de la coopération et du développement , Paris
, 1991, P.307.
* 130 Extrait du discours du
président Paul Biya, cité par JMK et LDS, « la CEMAC :
à la recherche d'une nouvelle dynamique d'intégration en Afrique
Centrale» Op. Cit.P.69.
* 131ABWA (D) ; ESSOMBA
(J-M), NJEUMA (M - Z) ; M. De la RONCIERE (C), ( Editeurs scientifiques),
Dynamiques d'intégration régionale en Afrique centrale,
intégration Afrique centrale, Tome 2, PUY, Yaoundé 2001, Op.
Cit. P. 705.
* 132 ibidem
* 133 - Voir «Un ordre
juridique incomplet », in http://fr.wikibook.org, P.1/31.
* 134 - Voir article 38
paragraphe 1er alinéa a du statut de la cour international de
justice.
* 135 - Voir paragraphe 3 du
préambule de la charte des investissements de la CEMAC.
* 136 -Voir article 30 de la
charte des investissements de la CEMAC
* 137 -Voir lexique de
sciences politiques, 7ème édition, Paris, Dalloz,
2001, P. 64.
* 138 -Définition des
mots clés, in http://www.aidh.org, P. 3/4.
* 139- BLEHOT DUBOIS (V)
« l'école des chartes « AJDA, Paris, avril 2004, P.6.
* 140 Pour la
définition de la notion de droit international public, voir NGUYEN QUOC
DINH, DAILLIER (P), PELLET (A), Droit international public, Paris, LGDJ,
7ème édition, 2002, P. 766.
* 141 Voir Lexique des termes
juridiques, 10ème édition, Paris, Dalloz, 1995.
P.97.
* 142 MOUANGUE KOBILA (J) op.
Cit. P. 135.
* 143
www.vie.publique.fr. P. 1/3
* 144 Voir article
1er de la loi no : 01-010 du 16 juillet 2001 portant charte des
investissements de la République centrafricaine
* 145 Voir article 16 de la
loi no : 2002- 004 du 19 avril 2002 modifiée par la loi no :
2004- 20 du 22 juillet 2004.
* 146 Il s' agit des
dispositions du chapitre 5 du préambule de la charte communautaire des
investissements.
* 147 Cette disposition qui
figure dans le préambule est réitérée à
l'art. 30 du règlement portant charte des investissements de la
CEMAC.
* 148 La charte des
investissements de la RCA est disponible au site internet :
www.droit-Afrique.com
* 149 Il s'agit de la loi No
01-010 du 16 juillet 2001 portant charte des investissements de la
république Centrafricaine.
* 150 Voir article 1er de la
loi No 01-010 du 16 juillet 2001 portant charte des investissements de la
république Centrafricaine.
* 151 Voir art 22 de la loi No
01-010 du 16 juillet 2001 Op. cit.
* 152 La charte des
investissements du Congo est disponible au site internet :
www.droit-Afrique.com
* 153 Il s'agit de la loi No
6-2003 du 18 janvier 2003 portant charte des investissements du Congo.
* 154 Décret No 2004-30
du 18 février 2004 fixant les modalités d'agrément des
entreprises aux avantages de la charte des investissements de la
République du Congo.
* 155 Voir la loi no :
006/PR/ 2OO8 instituant la charte des investissements du Tchad.
* 156 Il s'agit de :
l'ordonnance No 90/007 du 8 novembre 1990 portant code des investissements du
Cameroun. Ensuite de la loi no : 2002 /004 du 19 avril 2002 portant charte
des investissements de la république du Cameroun. Complète par le
décret N0 91/215 du 02 mai 1991.
* 157 La charte des
investissements de la République du Cameroun est disponible au site
internet : www.droit-Afrique.com
* 158 Il s'agit de la loi no
2004-20 du 22 juillet 2004. La présente loi abroge l'ord no 90/001 du 29
janvier 1990 créant le régime de la zone franche du Cameroun
ratifié par la loi no 90/023 du 10 août 1990.
. L'ord no 90/007 du 8 novembre 1990 portant
code des investissements du Cameroun.
* 159 -Voir article 43 al 2
Op. Cit.
* 160 - MOUANGUE KOBILA (J),
Op. Cit. p 393
* 161 Il s'agit des
dispositions de l' article 43 alinéa 2 de la loi no : 2002- 004 du
19 avril 2002 modifiée par la loi no : 2004-20 du 22 juillet
2004.
* 162La charte des
investissements du Gabon est disponible au site internet :
www.droit-Afrique.com
* 163 - Voir article 2 de la
loi no : 15/1998 instituant la charte des investissements du Gabon.
* 164 Voir article 2 de la loi
No 157/1998 instituant la charte des investissements du Gabon.
* 165 Investir en
Guinée Equatoriale le code des investissements, in http : //
www.ceiba-guinea-equatorial.org,P2/3.
* 166 Ibidem
* 167 Economie de la
Guinée Equatoriale in http : // fr.wikipedia.org. P.1/1.
* 168 NTUDA EBODE
« Champ politique et confluences économiques :
interrogations sur les influences de l'économie sur le
politique » in Mondialisation, exclusion et développement
Africain : stratégies des acteurs publics et privés T2, sous
la direction de BEKOLO EBE (B), TOUNA MAMA, FOUDA (S- M), CEREG,
université Yaoundé 2, collection économies d'Afrique,
Maisonneuve & Larose, Afrédit, Africaine d'édition, 2006, P.
365.
* 169 -Voir l'article 21 de
l'additif au traité CEMAC
-Voir aussi l'article 9 de la convention régissant
l'UEAC
-Voir enfin l'article 7 de la convention régissant
l'UMAC
* 170 MOUANGUE KOBILA (J)
& DONFACK SOKENG (L), « La CEMAC : à la recherche
d'une nouvelle dynamique de l'intégration en Afrique centrale, Op, Cit.
P. 65.
* 171 On lira avec
intérêt l'étude de la banque mondiale
intitulée « l'ajustement en Afrique, Reformes,
résultats et chemin à parcourir, Rapport de la banque mondiale
sur les politiques et développement, Washington, 1994, 327 P.
* 172 -Voir le titre
préliminaire du préambule du règlement portant charte des
investissements de la CEMAC, Op. Cit.
* 173 Ibidem.
* 174 -Voir paragraphe 5 du
préambule du règlement portant charte des investissements de la
CEMAC.
* 175 Il s'agit ici des
articles 19 et 21 du règlement portant charte des investissements
CEMAC.
* 176 KAMTO (M), La
communauté économique des Etats de l'Afrique centrale, Op. Cit.
PP. 862 & s.
* 177 BEAUD (O), La puissance
de l'Etat, PUF, coll. Léviathan, Paris, 1994, P. 340.
* 178 EKANI EBO'O ( J-S),
La problématique de maximisation des recettes fiscales locales au
Cameroun, mémoire de DESS en administration fiscale, université
de Douala, FSJP, 2004-2005, P. 73.
* 179 CHARPENTIER (J),
Institutions internationales, Mémentos, 13ème
édition, Dalloz, Paris, 1997, P. 130.
* 180 PNUD, Cameroun, Rapport
sur le développement humain, 1988, P.1.
* 181 BLEHOT DUBOIS (V),
L'école des chartes, Op. Cit. P.13.
* 182 Ibidem.
* 183 ISAAC (G), BLAQUET (M),
Droit communautaire général, 8ème
édition, Dalloz, Paris, Armand colin, 2001, P. 2.
* 184 Agence
intergouvernementale de la francophonie & la conférence des
nations unies sur le commerce et le développement, contraintes et
perspectives de l'investissement dans l'espace CEMAC, Op. Cit. P.12.
* 185 LALUMIERE (P), &
CASTAGNEDE ( B) (Dir.), Encyclopédie juridique de l'Afrique noire, T3,
chap. 11, PP. 413-420.
* 186 -Voir article 32 du
règlement portant charte des investissements de la CEMAC.
* 187 Agence
intergouvernementale ....0p. Cit. P. 13.
* 188 ATTOUH (M),
« Organisation du marché monétaire et comportement des
systèmes bancaires dans la CEMAC : évaluation et
perspectives » in centre d'études et de recherche en
économie et gestion (CEREG), université de Yaoundé 2,
mondialisation, exclusion et développement Africain :
Stratégies des acteurs publics et privés, Op. Cit. 293.
* 189 POUILLIEUTE (A), Bilan
et perspectives de l'intégration sous régionale en Afrique, Op.
Cit. P.70.
* 190 Ibidem
* 191 Il s'agit du rôle
assigné à l'OHADA, voir par exemple POUGOUE (P.G),
présentation et procédure en OHADA, PUA, coll. Droit uniforme,
Yaoundé 1998, PP. 5 & 1.
* 192 POUILLETE (A), Op. Cit.
P. 71.
* 193 Centre de
développement sous régional- Afrique centrale, commission
économique des nations unies pour l'Afrique, Op. Cit. P. 68.
* 194 Ibidem
* 195 MOUANGUE KOBILA (J)
& DONFACK SOKENG (L), Op. Cit. P. 74.
* 196 Paragraphe 3 du
préambule de la convention du 5 juillet 1996 régissant l'UEAC.
* 197 Ibidem.
* 198 Centre de
développement sous régional- Afrique centrale, commission
économique des nations unies pour l'Afrique, Op. Cit. P.81.
* 199 Ibidem.
* 200 JACKSON (W),
« Pour une dynamique de refondation de l'intégration
régionale Africaine : de la mondialisation de la CEMAC à la
régionalisation de l'Afrique centrale » in ABWA (D), ESSOMBA
(J-M), NJEUMA (M-Z); DE LA RONCIERE (C-M), T2, Op. Cit.P. 535.
* 201 ESSOMBA (J- M),
& OUM NDIGI « Le passé composé de
l'intégration régionale en Afrique centrale » in ABWA
(D), ESSOMBA (J-M), NJEUMA (M-Z); DE LA RONCIERE (C-M), T1, Op. Cit.P. 15.
* 202 MOUELLE KOMBI (N),
« Les aspects juridiques d'une union monétaire :
l'exemple de l' union monétaire d'Afrique centrale », RGDIP,
2001- 521-558.
* 203 EFOUA ZENGUE (R),
« Un ciment pour l'intégration sous régional en Afrique
centrale :la langue » in ABWA (D), ESSOMBA (J-M), NJEUMA (M-Z); DE
LA RONCIERE (C-M), T1, Op. Cit.P. 475.
* 204 NGA NDONGO (V),
« Les médias privés camerounais et l'idée
d'intégration en Afrique centrale : le cas de mutations de
Yaoundé » in ABWA (D), ESSOMBA (J-M), NJEUMA (M-Z); DE LA
RONCIERE (C-M), T1, Op. Cit.P 513.
* 205 BADIE (B) : Un monde
sans souveraineté : les Etats entre ruse et responsabilité,
Paris, Fayard, 1999, P. 300.
* 206 Il s'agit de la
convention commune sur la libre circulation des personnes et le droit
d'établissement signé en décembre 1972 par les pays de
l'UDEAC (les mêmes que ceux de la CEMAC)
* 207 Centre de
développement sous régional- Afrique centrale, commission
économique des nations unies pour l'Afrique, Op. Cit.78.
* 208 MBU ETTAN GOUDOP,
« Towards a new political economy for central african economic
intégration » in ABWA (D), ESSOMBA (J-M), NJEUMA (M-Z); DE LA
RONCIERE (C-M), T2, Op. Cit.P 671.
* 209 Communauté
économique des Etats de l'Afrique centrale, secrétariat
exécutif, les institutions de la CEMAC in
http://www. CEMAC. Cf., P. 1/3.
* 210 -Voir article 21de
l'additif du traité de la CEMAC relatif au système institutionnel
et juridique de la communauté
* 211 -Voir article 8 de la
convention de l'UEAC Op. Cit.
* 212 MOUELLE KOMBI (N),
L'intégration régionale en Afrique centrale : entre inter
étatisme et supranationalisme, Op. Cit. P. 224.
* 213 Ibidem
* 214 Agence
intergouvernementale de la francophonie & la conférence des nations
unies sur le commerce et le développement, « contraintes et
perspectives de l'investissement dans l'espace CEMAC » Op. Cit. P.
9.
* 215 Agence
intergouvernementale de la francophonie & conférence des nations
unies sur le commerce et le développement, Op. Cit. P. 8.
* 216 -Voir article 23 du
règlement portant charte des investissements de la CEMAC.
* 217 NGA NDONGO (V),
« Les médias privés aux Cameroun et l'idée
d'intégration en Afrique centrale : le cas de mutations de
Yaoundé » in ABWA (D), ESSOMBA (J-M), NJEUMA (M-Z); DE LA
RONCIERE (C-M), T2, Op. Cit.P. 532.
* 218 -Voir Amin (S), Les
défis de la mondialisation, Op. Cit. P.345.
* 219 NGA NDONGO (V),
« Les médias privés aux Cameroun et l'idée
d'intégration en Afrique centrale : le cas de mutations de
Yaoundé » in ABWA (D), ESSOMBA (J-M), NJEUMA (M-Z); DE LA
RONCIERE (C-M), T2, Op. Cit.P. 533.
* 220 Ibidem
* 221 Agence
intergouvernementale de la francophonie & conférence des nations
unies sur le commerce et le développement, Op. Cit. P.8
* 222 Ibidem
* 223 KEBA MBAYE,
« Droit et développement en Afrique francophone de
l'ouest », RSD, no1, Août 1967, PP.23-81.
* 224 Comme nous l'avons dit,
le règlement no : 99/17/CEMAC-020-CM-03 du 17 décembre 1999
portant charte des investissements de la CEMAC a été
adoptée par le conseil des ministres à N'djamena.
* 225 ONDOUA (M),
« Le droit public..... » Op. Cit. P. 379.
* 226 - Voir article 4 al a de
la convention du 5juillet 1996, régissant l'UEAC
- Voir aussi, l'article 47 du traité régissant
l'UMAC, aussi le préambule du traité de l'OHADA
* 227 MOUELLE KOMBI (N), Op.
Cit. P.208.
* 228 CARREAU (D); JUILLARD
(P), droit international économique 1ère
édition, Paris, Dalloz, 2003, P.49.
* 229 MOUELLE KOMBI (N), la
politique étrangère du Cameroun, l`harmattan, coll.,
« points de vue », Paris, 1996, P. 201.
* 230 CARREAU (D); JUILLARD
(p), Op.cit. P. 44.
* 231 Expression de Zorbibe,
in dictionnaire de politique internationale, Paris, PUF, 1988, Op. Cit. P.
496.
* 232 Le principe de non
agression figure au chapitre 7 article 39 de la charte des nations unies. Cette
charte peut être téléchargée au site Internet :
http://www.un.org/french.
* 233 Ce
phénomène est décrit de façon assez large par DUPUY
(R.J), la communauté internationale ...Op. Cit. PP. 41 et 55.
* 234 SINDJOUN (L), sociologie
des relations internationales africaines, Paris, Karthala, 2002, P. 13.
* 235 DONFACK SOKENG (L),
« La liberté d`aller et de venir dans la sous- région
du golfe de guinée », Op. Cit, P. 323.
* 236 -Voir article 12 al 1 de
la charte africaine des droits de l`homme et des peuples adoptée le 27
juin 1981 et entrée en vigueur le 21 octobre 1986.
* 237 L`on se referera aaa ce
propos aux rédacteurs de la déclaration française des
droits de l`homme et du citoyen de 1789, autant qu` a des auteurs comme
HAURIOU, GENY.
* 238 ABWA (D), ESSOMBA (J-M),
NJEUMA (M-Z), DE LA RONCIERE (C-M), (Editeurs scientifiques), Dynamiques
d`intégration régionale en Afrique centrale Op. Cit.
P.173.
* 239 MOUELLE KOMBI (N),
« l`intégration régionale en Afrique centrale, entre
inter étatisme et supranationalisme » in l`intégration
régionale en Afrique centrale : Bilan et perspectives, Op. Cit. P.
2009.
* 240 En zone CEMAC, certains
pays à l`instar du Gabon et de la République de guinée
équatoriale ont récemment durcis les conditions d`accès
à leur territoire aux ressortissants de la communauté,
conditionnant de ce fait même, cette entreprise à une série
de procédures administratives qui va au delà des prescriptions
communautaires ordinaires.
* 241 Nous faisons allusion
ici aux pays qui font partie de la zone CEMAC.
* 242 -Voir Cameroon tribune
no: 8839 du vendredi, 27 avril 2007, P. 3.
* 243 AWOUMOU (G), Le couple
Cameroun - Gabon et la dynamique d'intégration en Afrique
centrale : enjeux, contraintes et réalités, Thèse de
3ème cycle, IRIC, Yaoundé 2OO2, P. 3.
* 244 ABWA (D), ESSOMBA (J-M),
NJEUMA (M-Z); DE LA RONCIERE (C-M), T2, Op. Cit.P. 500.
* 245 Ibidem.
* 246 Centre de
développement sous-régional -Afrique centrale, commission
économique des nations unies pour l'Afrique, cadre stratégique
pour l'intégration et la coopération régionale en Afrique
in l'intégration régionale en Afrique centrale : bilan et
perspectives, Op. Cit. P. 63.
* 247 Ibidem, p.65.
* 248 MBARGA NYATTE (D),
« la dynamique intégrative en Afrique centrale :
perspectives et limites de la CEMAC » in ABWA (D), ESSOMBA (J-M),
NJEUMA (M-Z); DE LA RONCIERE (C-M), T1, Op. Cit.P. 362.
* 249 ROPIVIA ( M-L),
« les contraintes du processus d'intégration en Afrique
occidentale et centrale » in enjeux, bulletin d'analyses
géopolitiques pour l'Afrique centrale, no : 1, octobre
-décembre 1999, P. 4.
* 250 Ibidem, P. 363.
* 251 MBARGA NYATTE (D),
« la dynamique intégrative en Afrique centrale :
perspectives et limites de la CEMAC » in ABWA (D), ESSOMBA (J-M),
NJEUMA (M-Z); DE LA RONCIERE (C-M), T1, Op. Cit.P. 365.
* 252 EFFOUA MBOZO'O
« la contribution à la réflexion sur la création
du futur parlement de la CEMAC » in ABWA (D), ESSOMBA (J-M), NJEUMA
(M-Z); DE LA RONCIERE (C-M), T1, Op. Cit.P. (D), ESSOMBA (J-M), NJEUMA (M-Z);
DE LA RONCIERE (C-M), T1, Op. Cit.P. 709.
* 253Centre de
développement sous-régional -Afrique centrale, commission
économique des nations unies pour l'Afrique, cadre stratégique
pour l'intégration et la coopération régionale en Afrique
in l'intégration régionale en Afrique centrale : bilan et
perspectives, Op. Cit. P. 3
* 254 Ibidem
* 255 MELOUPOU (J-P),
« mécanismes de défenses psychologiques et
stratégie d'intégration en Afrique centrale » in ABWA
(D), ESSOMBA (J-M), NJEUMA (M-Z); DE LA RONCIERE (C-M), T1, Op. Cit.P. (D),
ESSOMBA (J-M), NJEUMA (M-Z); DE LA RONCIERE (C-M), T2, Op. Cit.P 627.
* 256 MOUELLE KOMBI (N),
« l'intégration régionale en Afrique centrale entre
inter étatisme et supranationalisme » Op. Cit. P. 206.
* 257 La CEEAC est
composé de 11 Etats : l' Angola, le Burundi, le Cameroun, le Congo,
le Gabon, la RCA, le Rwanda, Sao Tomé e principe, la RDC, la
Guinée équatoriale et le Tchad.
* 258 MOUELLE KOMBI (N),
Op. Cit. P. 208.
* 259 MOUANGUE KOBILA (J)
& DONFACK SOKENG (L), Op. Cit. P. 71.
* 260 Centre de
développement sous-régional -Afrique centrale, commission
économique des nations unies pour l'Afrique, cadre stratégique
pour l'intégration et la coopération régionale en Afrique
in l'intégration régionale en Afrique centrale : bilan et
perspectives, Op. Cit. P.62.
* 261 Ibidem
* 262 SCELLE (G), Manuel de
droit international public, Paris, Domat, montchrétien, 1948, P. 250.
* 263 MOUELLE KOMBI (N),
Op. Cit. P. 208.
* 264 Rapport conjoint, agence
intergouvernementale de la francophonie et de la conférence des nations
unies sur le commerce et le développement (CNUCED)
« contraintes et perspectives de l'investissement dans l'espace
CEMAC », 2006, format Pdf, 12 p.
* 265 Exposé du
comité national de suivi et de coordination des négociations
ACP-UE, intitulé « intégration régionale et
accords de partenariat économique », janvier 2001, P. 2.
* 266 Ibidem, P.3.
* 267 CERAPE, PLURIAGI, Notre
Europe & FARM, BOUNAJOU BAZIKO, « Les APE : Atouts et freins
à l'intégration régionale des pays de la
CEMAC », colloque organisé les 27, 28 et 29 novembre 2006
à Brazzaville au Congo.
* 268 BOUNGOU BAZIKA, (J-C),
l'impact de l'intégration européenne sur l'intégration
économique africaine,
Thèse de doctorat d'Etat, Université de
Yaoundé 2, Cameroun, P. 207.
* 269 MAINGUY(C), GABAS (J.J),
« l'intégration régionale » : un
thème phare de politique de coopération européenne,
Rapport provisoire in http://www.IZF.net
* 270 Source : CEA, 2004,
tiré du graphique 1 relatif au commerce de la CEMAC en Afrique en
millions de dollars (1970-2001).
* 271 KOYANGOZO DHOMATE (A)
« l'impact de la libéralisation commerciale sur les finances
publiques du Congo » communication à la 11ème
assemblée générale du CODESRIA, décembre
2005, Maputo.
* 272 ibidem
* 273 Voir supra, P. 18.
* 274 -Voir MOUSSA (P),
les chances économiques de la communauté Franco-africaine,
2ème édition, Armand colin, Paris, 1957, P. 12.
* 275 Il s'agit ici des
dispositions de l'article 1er du traité instituant la
CEMAC.
* 276 MBARGA NYATTE (D),
« la dynamique intégrative en Afrique centrale :
perspectives et limites de la CEMAC » in ABWA (D), ESSOMBA (J-M),
NJEUMA (M-Z); DE LA RONCIERE (C-M), T1, Op. Cit.P.369.
* 277 - Voir article 32 du
règlement portant charte des investissements de la CEMAC.
* 278 Il s'agit ici des
dispositions du paragraphe 3 du préambule de la charte des
investissements de la CEMAC.
* 279 NGA NDONGO (V),
« Les médias privés aux Cameroun et l'idée
d'intégration en Afrique centrale : le cas de mutations de
Yaoundé » in ABWA (D), ESSOMBA (J-M), NJEUMA (M-Z); DE LA
RONCIERE (C-M), T2, Op. Cit.P. 535.
* 280 Ibidem
* 281 Mutations, no :
1661 du vendredi 26 mai 2006.
* 282 Il s'agit de la
directive no : 02/06-UEAC-CM-14 portant application du système LMD
dans les universités et établissements d'enseignement
supérieur de l'espace CEMAC, adoptée par le conseil des ministres
en séance du 10 mars 2006 et signée le 11mars 2006 à
Bata.
* 283 Nous parlons ici de la
directive no : 02/06-UEAC-019-CM-14 portant organisation des études
universitaires dans l'espace CEMAC dans le cadre du système LMD,
adoptée par le conseil des ministres en séance du 10 mars 2006 et
signée le 11mars 2006 à Bata.
* 284 A ce propos, voir la
convention commune sur la libre circulation des personnes et le droit
d'établissement signée en décembre 1972 par les Etats de
l'UDEAC, les mêmes devenus Etats de la CEMAC par la suite.
* 285 Pour ce qui est des
organisations évoquées ici, ils s'agit des organisations
suivantes : ORAN, OAPI, ISO, OHADA
* 286 -Voir paragraphe
2ème du préambule du règlement portant charte
des investissement de la CEMAC.
* 287 MOUANGUE KOBILA (J),
thèse de doctorat, Op. Cit. P. 133.
* 288 - Article 1er
du traité instituant la communauté économique et
monétaire de l'Afrique centrale.
* 289 Nous faisons allusion
ici aux cinq autres Etats membres de la CEMAC qui comme le Cameroun sont des
pays à revenus intermédiaires bas. Dans la plupart des cas leurs
revenus sont encore plus bas que ceux du Cameroun.
* 290Voir Cameroon tribune,
no : 9244/5443 du jeudi 11 décembre 2008, P. 11.
* 291 -voir à cet
effet, MOUANGUE KOBILA (J) thèse de doctorat, Op. Cit. P. 55.
* 292 MOUELLE KOMBI (N),
« L'intégration régionale.... » Op. Cit. P.
226.
* 293 MOUANGUE KOBILA (J)
et DONFACK SOKENG (L) « La CEMAC : A la recherche d'une nouvelle
dynamique de l'intégration en Afrique Centrale, annuaire Africain de
droit international ; Vol 6, Op. Cit. P. 65.
* 294 Cameroon tribune, no
9244 / 5443, Op. Cit. P. 27.
* 295 Voir agence
intergouvernementale de la francophonie & la conférence des nations
unies sur le commerce et le développement, Op. Cit. P. 12.
* 296Voir TOUNA MAMA,
L'économie Camerounaise : pour un nouveau départ,
édition Afrédit, Yaoundé, 472 P.
* 297 Sous la direction de
MOUGENEST (D) et POUGOUE ( P-G), Droits de l'homme en Afrique centrale ,
colloque de Yaoundé (9-11 novembre 1994) UCAC- karthala, Yaoundé,
1996, P. 234.
* 298 L'idée d'une
journée de la CEMAC est partie de la 9ème
conférence des chefs d'Etat de la CEMAC tenue en juin 2008 à
Yaoundé sur une nette détermination des chefs de l'Etat à
renforcer le processus d'intégration régionale.
* 299 -Voir Cameroon tribune,
no : 9307/5506 du vendredi, 13 mars 2009, P.5.
* 300 Ibidem.
* 301 DONFACK SOCKENG (L),
«L'Etat de droit en Afrique », OP. Cit. PP. 87-125.
* 302 Cameroon tribune,
no : 9308/5507 du lundi 16 mars 2009, P.5.
* 303 Dans son interview
accordé à Cameroon tribune no : 9308/5507 du lundi 16 mars
2009, Hassan Adoum Bakhit résume ses propos sur la
célébration de la première « journée
CEMAC » en affirmant que à travers elle, « Nos chefs
d'Etat ont voulu marquer fortement la conscience collective ».
* 304 Le représentant
résident de la CEMAC au Cameroun Jean Claude Awamba, à propos de
la première édition de la «journée
CEMAC », pense que les autorités camerounaises ont tout mis en
oeuvre pour la réussite de cet événement.
* 305 Cameroon tribune, no:
9308/5507, Op. Cit. P. 5.
* 306 DJEUKOU (J),
« La CEMAC, rétrospectives et perspectives :
Réflexion sur l'évolution récente du droit communautaire
de l'Afrique centrale », juridis périodique, no : 47,
juillet- août - septembre 2001, PP. 106- 116.
* 307 GONIDEC (P-F), Relations
internationales Africaines, Bibliothèque Africaines et Malgache, T 53,
LGDJ, Paris, 1996, P. 2.
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