Le récit de vie
Les histoires de vie sont plus à même de
restituer au réel social sa complexité et par voie de
conséquence de rendre explicite sa valeur heuristique. Il s'agit d'un
rapport enquêteur - enquêté. L'enquêteur remonte avec
l'interviewer la bande de son histoire en essayant de découvrir la
totalité de sa vie.
Le récit de vie est apte à permettre une prise
en compte du contexte dans lequel prennent corps les faits sociaux. Cette
méthode est indiquée du fait de sa flexibilité,
préparant ainsi le chercheur à recevoir l'inattendu. Ce dernier
se livre de ce fait à une démarche faite d'empirisme où la
part d'exploration et de questionnement est très importante.
Le Focus-Group
La technique des groupes de discussion consiste à
réunir un petit nombre de personnes habituellement 4 à 6 sous la
direction d'un animateur pour discuter en profondeur de sujets qui
revêtent une importance particulière. Les participants au groupe
sont choisis dans un groupe cible dont les opinions, les idées, les
sentiments et les croyances intéressent le ou les questions
étudiées. C'est en fait une réunion - discussion qui par
la communication et la confrontation permet :
- soit de conduire à une décision,
- soit de faire le point sur une situation ou un
problème,
- soit d'étudier de mettre à jour les
différents points de vue concernant un thème préalablement
fixé.
Cependant, si nous avons donné la primauté
à la perspective qualitative, rappelons que nous n'avons pas pour autant
laissé de côté celle quantitative, qui lui est
complémentaire. C'est ainsi que pour ne pas céder à la
critique dont sont victimes beaucoup de travaux (absence de quantification) et
étant consciente de cette complémentarité entre les
approches qualitatives et quantitative, nous avons également opté
pour l'administration d'un questionnaire.
Le questionnaire
Le questionnaire est le moyen de communication essentiel
entre l'enquêteur et l'enquêté. Il traduit l'objectif de la
recherche en question et suscite chez les sujets interrogés des
réponses sincères et susceptibles d'être analysées
en fonction de l'objet de l'enquête.
Cependant, nous insistons ici sur le type de questions que
nous avons jugé opportun de poser. Il est vrai que le contenu d'un
questionnaire dépend de l'objectif de notre recherche. Mais on attend
également de lui des réponses qui dépendent non seulement
de l'ambiance créée par l'enquêteur, mais aussi des
questions posées.
- les questions filtres ou identification de
l'enquêtée,
- les caractéristiques socioculturelles,
- la résidence,
- la scolarisation,
- la migration,
- le réseau social,
- la situation économique.
Il convient de préciser que le questionnaire,
pour être un outil performant, impose à son utilisateur des
limites parfois contraignantes. Par exemple, la longueur du questionnaire peut
être dissuasive pour des populations qui vivent dans la hantise
permanente du déguerpissement, du racket policier ou du fisc, dans le
cas des artisans. D'un autre côté, le questionnaire idéal,
léger (2 à 4 pages), appelant des réponses brèves
et fermées à des questions courtes, est un outil insuffisant pour
saisir l'évolution et les enjeux d'un milieu aussi mouvementé que
celui de l'habitat précaire. C'est pourquoi le chercheur doit
s'impliquer dans la vie des quartiers et développer des méthodes
de travail adaptées à cet environnement, afin de mieux
s'imprégner des pratiques qui s'y développent.
C'est donc avec toutes ces techniques méthodologiques
que nous avons abordé le terrain. Mais notons d'emblée que
même si la recherche a abouti, elle a rencontré des
difficultés et des facilités dont nous sommes conscients.
Au finish, 70 personnes soit 25% de la population mère ont
été interviewées.
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