RÉPUBLIQUE DU
SÉNÉGAL
UNIVERSITÉ CHEIKH ANTA DIOP DE
DAKAR
FACULTÉ DES LETTRES ET SCIENCES
HUMAINES
DÉPARTEMENT DE SOCIOLOGIE
SOCIOLOGIE DE BARAKA :
(Liberté IV Nord)
ETUDE DES CONDITIONS
SOCIO-ECONOMIQUES
ET ENVIRONNEMENTALES
Par Benoît TINE
Janvier 2004
SOMMAIRE
REMERCIEMENTS, LEXIQUE
.........................................................3
INTRODUCTION............................................................................4
I° PARTIE : CADRE THÉORIQUE ET
MÉTHODOLOGIQUE...................7
CADRE
THÉORIQUE......................................................................7
MÉTHODOLOGIE...........................................................................9
CADRE
D'ÉTUDE.........................................................................13
QUELQUES
STRUCTURES............................................................16
2° PARTIE : ANALYSES ET COMMENTAIRES
..................................20
ANALYSE DES DONNÉES RECUEILLIES
........................................20
POINTS DE RUPTURE
..................................................................35
ASPECTS DE MANIFESTATION DE LA
PAUVRETÉ.............................37
ÉLÉMENTS D'UNE STRATÉGIE D'INTERVENTION A
BARAKA.............39
CONCLUSION................................................................................42
Remerciements
Ce document n'aurait pas été à la
hauteur des attentes si les contacts noués dans le quartier, les liens
établis avec les familles ou les réseaux d'amitiés
construits depuis avril 2003 avaient connu quelque s relâchements,
basés sur des intérêts.
Ce travail n'aurait pas été possible sans
l'engagement et la collaboration de toutes ces populations et structures,
impliquées dans la vie du quartier.
Ceux-ci attendent de cette recherche qu'elle contribue
à résoudre les problèmes de leurs quartiers : Nous
pensons d'abord à ces notables qui nous ont fait découvrir leurs
quartiers, leurs collaborateurs, et puis leurs habitants. Je garde un
très grand souvenir des « vieux ou sages» et tous
ces habitants, qui nous ont ouvert parfois leurs carnets secrets. Les
commerçants et artisans qui nous ont fait confiance, dans un quartier
insécurisé. Ils méritent tous nos remerciements et ce
travail est le leur.
Lexique
Pauvreté : Sont
considérés comme pauvre ( au sens de la pauvreté relative
) , les individus ou les ménages qui se trouvent en deçà
d'un seuil fixé en fonction du revenu moyen ou médian de la
population à laquelle ils appartiennent et sont du coup exclu des modes
de vie minimaux. Elle est alors appréhendée comme un niveau de
vie minimal permettant une participation à la vie sociale . La
pauvreté étant multiforme.
Exclusion sociale : Pour le
sociologue, l'exclu est un individu qui occupe une position socialement
reconnue comme extérieure, différente voire inférieure par
rapport à celle des autres membres de la collectivité.
Intégration sociale :
Processus par lequel un individu devient membre d'un groupe social en
intégrant les normes et les valeurs de celui-ci.
Anomie : Absence de règles
et de normes dans un groupe.
Contrôle sociale: Part de
l'activité de la société qui consiste à assurer le
maintien des règles et à lutter contre la déviance que ce
soit par des institutions ou par la pression diffuse qu'exerce les
réprobations ou les sanctions qu'elle provoque.
INTRODUCTION
L'expansion urbaine a été en Afrique au cours
des dernières décennies et est encore aujourd'hui, spectaculaire.
Un continent où les activités productives demeurent souvent pour
l'essentiel agricoles, a vu s'établir, s'étendre d'énormes
agglomérations attirants sans cesse de nouveaux arrivants aux
dépens des campagnes. Le mouvement a commencé en période
coloniale en ne se greffant que rarement sur des noyaux urbains anciens et
proprement africains en générale, et sénégalais en
particulier et plus précisément dans son point névralgique
à savoir : Dakar.
La ville de Dakar a été fondé en 1857, et
était le fiefs des lébous et il n y avait qu'un fort et la phare
des mamelles.. La ville au sens moderne qui ne se limitait qu'à quelques
logements administratifs, allait s'étendre. Rapidement il supplantera
les communes : Saint Louis, Gorée, Rufisque. C'est à partir
de 1889 qu'interviendra une série d'événements qui vont
faire de Dakar ce que personne n'attendait :
1902, siège du gouvernement, puis chemin de fer
Dakar-St Louis...,« la convergence de certains facteurs
géographiques (qui consiste à venir à la côte),
historiques, économiques, ont fait de Dakar, au début du XXe
siècle la capitale de l'Afrique Occidentale Française (AOF)
devant recevoir voies ferrées, routes, buildings,
port... »1(*)
L'abandon de la culture vivrière avec
l'avènement de la colonisation au profit de la culture de rente dont les
cours baisseront vertigineusement, ne fera que jeter du pavée dans la
marre.. La campagne n'offrant plus de substitut financier, les agriculteurs
n'ont pas mieux fait que d'émigrer.
Les facteurs psychologiques et sociologiques ne sont pas les
moins importants. Dakar qui concentre la plus part des équipements socio
économiques, culturels, exerce un attrait considérable sur cette
population rurale, de même que la « libération des
jeunes garçons et filles du carcan de la société rurale
traditionnelle »2(*).
Il s'en suivit une croissance démographique trop forte
comme nous le montrent ces chiffres :
1847, 1000 habitants.
1904, 23000 habitants
1921, 32000 habitants
1936, 92000 habitants
1955, 214000 habitants
1961, 375000 habitants
Dans les campagnes, il en résulta une activité
agricole au rabais, un chômage lancinant en ville, un logement
problématique. La question de l'habitat se posa dès lors avec
acuité. Ne pouvant en trouver, ces ruraux déclenchèrent le
mouvement d'une pseudo urbanisation qui se traduisit par la création
d'habitats spontanés.
L'extension de la ville embryonnaire à sa
création, se fit par des occupations irrégulières qui se
multiplièrent au profit des nouveaux arrivés. 3(*)
Cet élan se poursuivit et il s'accentua sensiblement
après les indépendances survenues au début des
années 60. La ville au long des générations continuait
d'attirer. Tous les chemins menaient à ...Dakar.
1976, 800000 habitants
1980, 1000000 habitants
1988, 1571614 habitants
2000, 2326929 habitants
2002, 2498528 habitants4(*)
De 1976 à 1988 le taux de croissance était de 4%
contre une moyenne nationale de 2.9%. Entre 1998 et 2000, ce taux était
de 3.7% contre 2.7% au plan nationale ; De nos jours, il est de 3.6%
5(*) ;
De ce fait, le constat est amer : Dakar étouffe.
Dakar explose. Bref, les maux dont souffre la capitale
sénégalaise sont déclamés sur tous les tons. Avec
son atmosphère polluée, ses rues où il n'est plus possible
de circuler et jonchées d'ordures, ses quartiers inondables et ses
banlieues gagnées par la pauvreté et l'habitat spontané,
plus spontané que jamais... bref, le Dakar de l'an 2000 est très
loin du rêve de feu le Président Léopold Sédar
SENGHOR, qui prédisait qu'elle sera comme Paris.
Cette situation peu enviable et devenue intenable aujourd'hui
est imputable à une politique urbanistique, urbaine et
d'aménagement du territoire, peu rigoureuse et qui dans sa vision, n'a
pas semblé prendre en compte le long terme, afin de mieux s'armer pour
affronter le contexte mondial en pleine effervescence.
Ainsi à partir de 1973 surtout, avec la grande
sécheresse qui avait frappait le pays et entraîné sa
principale culture de rente : l'arachide dans un long cycle de marasme,
alors que les campagnes se vidaient, fautes d'activités
rémunératrices, l'essentiel des activités
économiques et des infrastructures étaient et continuaient
d'être implantées à Dakar. Les Plans d'Ajustement
Structurels ne firent que jeter de l'huile sur le feu.
Le résultat est qu'avec 0,27% (550Km2) du territoire
national, la capitale sénégalaise concentre près de trois
millions d'habitants sur les neuf que compte le pays, soit 24% de la population
nationale contre 21.6% en 1988 ; 18.8% en 1976 ; 17.7% en
1971 ; 14.3% en 19616(*). 70% des activités sont concentrées
à Dakar ; 85% des 140000 véhicules du Parc automobile du
Sénégal roule à Dakar dont les rues voient passer 13000
cars rapides, 8500 taxis, 800 Ndiaga Ndiaye, 250 Dakar Dem Dikk... selon
Philipe Diouf de la direction de l'aménagement du territoire au
Ministère de l'Urbanisme. Ce qui fait dire à Mr Thioune,
directeur de l'aménagement à l'hôtel de ville de Dakar,
qu'il faut sauver la capitale, car c'est un monstre à caractère
macrocéphalique, prêt à exploser à tout moment.
Cette très grande concentration de population, pose de
nombreux problèmes dont celui non moins essentiel de l'habitat, avec une
forte demande et une offre minime. Conséquence : la
spéculation foncière est devenue plus âpres et les gens ont
commencé à construire n'importe où et n'importe comment,
quitte même à élever des immeubles, au mépris des
normes architecturales et d'urbanisme. On dénombre à l'heure
actuelle « 17 quartiers flottants à Dakar, selon Imam Sarr,
chef du quartier de HLM Montagne et président des bidonvilles de
Dakar » 7(*)Bref,
à Dakar, « l'urbanisation a précédé
l'urbanisme »8(*),
alors que cela aurait du être l'inverse.
Dans cette grande métropole, qui ne cesse de
s'étendre et qui reçoit en moyenne « 120000 nouveaux
venus par an »9(*), il se pose aussi un problème d'assainissement
avec l'inexistence d'un réseau inadéquat pour ce faire, des
quartiers non lotis et des ordures qui restent en souffrance, ou pour une fois
qu'elles sont ramassées, sont jetées à la gigantesque
décharge de Mbeubeuss, qui constitue aujourd'hui une menace
environnementale.
Par ailleurs, la présence d'une population dense et
dont une bonne partie n'est pas scolarisée, contribue à
dégrader fortement le milieu et les équipements insuffisants
qu'elle se partage. Le manque de discipline et de civisme des usagers rend
encore la situation plus écoeurante. Quand la paupérisation, le
chômage (25%) et l'insécurité se mêlent à ce
tableau déjà sombre, on n'est plus loin de l'enfer.
« Les valeurs de solidarité et le sens de la famille
traditionnelle, s'effritant de plus en plus, une classe minoritaire vivant dans
une opulence, à la limite agressive, à coté d'une
écrasante majorité « tirant le diable par la
queue », l'impunité étant reine au royaume de
l'anarchie et de l'improvisation, tout semble réuni pour faire de la
métropole dakaroise un véritable « laboratoire
« social.
C'est dans cet univers familier auquel BARAKA
n'échappe, que nous avons déposé nos baluchons,
armé d'un microscope, pour connaître les tenants et les
aboutissants de ce phénomène qui gagnent de plus en plus les
capitales tiers mondistes et qui constituent une véritable
« épée de Damoclès » pour nos
sociétés.
I-cadre theorique et methodologique
1-cadre theorique
L'épistémologie nous apprend qu'il faut se
méfier des apparences, car elles sont trompeuses ; Mais ces
apparences ne sont jamais inessentielles ; elles donnent toujours d'avoir une
réalité plus substantielle.
« L'histoire de toute société
jusqu'à nos jours , c'est l'histoire de la lutte des
classes. » disait Marx
Sans aucun doute , l'expression «lutte des classes »
refoulée par l'idéologie libérale contemporaine , renvoie
directement hier comme aujourd'hui , aux situations précaires .
Nous avons voulu approcher les multiples facettes de la
précarité en levant , en forgeant même l'obstacle
épistémologique du découpage institutionnel des
compétences, car la précarité est bien multidimensionnelle
.
C'est à la fois un phénomène
socio-historique et un phénomène éminemment subjectif ,
qui touche à l'identité de précaires , aux
représentations qu'ils se font d'eux même ou que leur renvoie leur
environnement .
Sa manifestation la plus visible est économique. La
précarité renvoie d'abord , dans un contexte marqué par le
chômage de masse et par les multiples formes de sous - emploi et des
discontinuités de l'emploi et des revenus .
Mais la précarité traverse toutes les
sphères de la vie sociale et renvoie aussi à l'instabilité
et à la fragilité des conditions de vie , de santé ,
logement , éducation ,vie familiale .
Pour penser la précarité propre aux
sociétés contemporaines « 3 axes de réflexion
réellement interdisciplinaire sont souvent proposés aux
chercheurs.
Le premier axe prenant acte de la dimension historique de la
précarité , se propose d'approfondir la connaissance des forces
et de la dynamique de la précarité. Dans quelles mesures les
emplois précaires d'aujourd'hui sont-t-ils la résurgence de
forces anciennes de précarité ou de domination ? Quelles sont les
réelles forces ? Comment s'articulent - elles aux transformations de la
relation salariale? Quelles sont les solutions ?
Le second axe est fondé sur une hypothèse
centrale: les transformations actuelles ne sont pas spontanées et ne
résultent pas d'une mystérieuse main invisible
Le dernier axe de réflexion est centré sur les
modes de vie et la protection sociale des précaires.
Si la précarité a bien une existence
spécifique dans le champ économique (la disqualification , la
discontinuité de l'activité , la faiblesse des revenus , le ring
du chômage...), elle se réalise aussi dans les interactions
conjugales et familiales particulières.
Bien entendu de telles généralisations sont
d'autant plus sûres qu'on peut les confronter à d'autres approches
. Mais cette confrontation sera d'autant plus féconde que l'approche
anthropologique , loin d'être l'apanage des seuls anthropologues ,
devient le fait d'équipes pluridisciplinaires, soucieuses de rendre
compte du caractère multidimensionnel d'une réalité
sociale multi-déterminée, d'articuler constamment les points de
vue micro et macro-sociologiques.
Ainsi en démographie , on attribue souvent la
pauvreté et le sous developpementt à une trop forte croissance de
la population.
Mortalité élevée et pauvreté sont
aussi associés d'une façon simpliste .
Pour expliquer la première , on invoque les conditions
climatiques , le manque de ressources naturelles ou encore certains attitudes
culturels .
Quant à la migration , elle est le plus souvent
perçue et analysée comme résultat d'un choix purement
individuel . Certes , des facteurs sont avancés pour expliquer ces
«choix », tels l'absence de ressources dans les zones rurales
d'émigration ou encore la pression démographique , mais peu
d'importance est accordée dans l'analyse aux contraintes
économiques qui sous tendent ces déplacements souvent massifs ,
et aux déséquilibres qui en résultent . On passe aussi
sous silence les retombées économiques dont
bénéficient les utilisateurs de la force de travail migrante dans
les zones d'immigration .
On mentionne rarement qu'elles agissent l'une sur l'autre pour
constituer un ensemble intégré de stratégies collectives
de survie dont la dynamique est complexe.
La réalité démographique paraît
plus complexe que ce simple alignement de taux , et tellement plus difficile
à cerner.
Intrinsèquement liée aux rapports sociaux dans
lesquels elle s'inscrit, elle évolue avec eux et devient l'objet de
lutte pour la survie de différents groupes ou classes .
Pour la majorité des populations pauvres, le premier
enjeu est la survie physique jusqu'au lendemain , échapper aux crises de
mortalité , avoir eu suffisamment d'enfants et de gens en âge de
travailler de façon à assurer la survie du ménage , une
survie qui dépend largement de l'émigration et de l'aide
matérielle .
O.Lewis a montré que la pauvreté est un genre de
vie particulier qui tend à se perpétuer chez ceux qui y
participent ainsi chez leurs descendants . Selon lui, il existe dans une
culture ou plus exactement une sous -culture de pauvreté qui
présente les quatre points suivants :
Les familles vivant dans cette sous-culture sont peu
intégrées aux principaux instituts de la société
(système éducatif , syndicats , partis politiques...).
Les individus relevant de la culture de pauvreté sont
le plus souvent des provinciaux issus de communautés rurales . Pour
autant , cela ne conduit pas à l'existence de réseaux sociaux
structurés . O. Lewis insiste sur la faiblesse de l'organisation sociale
dans les quartiers spontanés misérables.
La mère occupe une position hégémonique
mais la violence est fréquente entre époux , entre enfants et
des parents envers les enfants .
Au niveau individuel , la culture de pauvreté engendre
un sentiment d'impuissance, de résignation face à une condition
social qui apparaît comme immuable .
Les sociétés industrielles sont
caractérisées par une forme de lien social fondé sur la
division du travail . Le travail salarié stable est
générateur d'une conscience collective intégrative. Dans
cette approche , toute carence d'intégration par le travail risque
d'entraîner une diminution de la conscience collective accompagnée
d'un accroissement des consciences individuelles trop important .On parvient
alors à un état d'anomie de la société
caractérisé par un affaiblissement du lien social .
L'exclusion professionnelle implique par conséquent une
exclusion sociale entraînant une résurgence de certaines pratiques
déviantes ( délinquance , toxicomanie , SDF...)
Le processus d'exclusion social ne doit pas être
considéré de manière univoque . Les populations
concernées tentent d'apporter des réponses à cette carence
d'intégration en constituant de nouvelles formes de lien social . Par
exemple selon A Jazouli , « dans les quartiers populaires plus qu'ailleurs
, les jeunes ont besoins de se retrouver entre eux par affinités
musicales , sportives ou vestimentaires , ils constituent des groupes qui se
font et se défont au gré des embrouilles . Ces bandes ainsi
concentrées peuvent dévier , elles peuvent même donner lieu
à des conduites délictuelles et criminelles , mais elles ne sont
pas exclusivement portées vers cette orientation . Elles sont le plus
souvent des lieux de retrouvailles , de fête , d'amitiés , de
chaleur humaine , dans un univers froid , bétonné , exclu
à la marge .»
2-METHODOLOGIE
La méthodologie de la recherche est la procédure
mise en oeuvre pour atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés
dans l'étude.
Certaines données de la première enquête
(avril-mai 2003) ont été reportées entièrement ici
vu leur pertinence et leur objectivité.
Section I : La stratégie de la recherche
La recherche documentaire
La recherche documentaire est le préalable à
toute étude. C'est ainsi qu'elle a été assurément
la première étape de notre travail : (Bibliothèque
d'enda graf, Bibliothèque Universitaire)
La consultation des personnes ressources
Dans le contexte de notre recherche, l'une des
démarches les plus importantes à été la
consultation des personnes ressources. Nous avons rencontré des
personnes ayant une compétence avérée : Mr Tamba
(chef du département de sociologie-UCAD) ; Mr Abdoulaye Bara Diop
(Sociologue chercheur-IFAN) ; Mr François Ngor Ndiaye, consultant
-sociologue du Développement.
L'infirmier de Baraka, 2 ASC, 2 femmes du groupement, 2 jeunes
de l'asc, l'ingénieur agronome, Demba Diop, quelques vieux, le chef de
Quartier, Imam Sarr :président du comité inter bidonville
à HLM-Montagne, Mr Kantara, un enseignant.
La procédure d'échantillonnage
Il s'agit ici de répondre à la question "qui
interroger ?". Le but de l'échantillonnage est de définir
l'unité sur laquelle se déroule l'étude. Il importe de
montrer ici la manière dont nos avons procédé pour choisir
l'échantillon.
L'échantillon est un sous-ensemble de personnes
tirées dans une population mère à tel point que les
observations faites à partir de ce sous-groupe puissent être
généralisées à l'ensemble de la population. Les
enquêtés ont été trouvés chez eux ou dans
leurs lieux de services. Et la méthode d'échantillonnage par
hasard été utilisée compte tenu de la complexité du
milieu.
Section II- Condition du choix et présentation
des outils de recherche.
En vue d'un meilleur abord de notre sujet, nous avons choisi
de diversifier les modèles en nous soumettant au principe de la
triangulation.
La triangulation est un principe de chevauchement des
méthodes visant à mieux percevoir la richesse, la
complexité du comportement humain. Cette démarche est
intéressante dans la mesure où les données quantitatives
constatent des régularités que les méthodes qualitatives
tentent de comprendre.
Nous avons jeté notre dévolu dans la
triangulation, ceci parce que nous sommes convaincus que les techniques de
recherche ne peuvent être utilisées de façon exclusive dans
une recherche. Le fait d'avoir recours à plusieurs techniques nous
permet d'échapper à certaines limites relatives à chaque
technique prise individuellement.
Le choix des instruments de recherche que nous avons mis en
oeuvre dans notre étude sont :
- le guide d'entretien,
- le récit de vie,
- le focus-group,
- l'administration du questionnaire.
Le guide d'entretien
La définition de l'entretien comme une conversation
ayant un but, présente l'avantage d'être suffisamment large pour
englober une grande variété d'entretiens possibles, mais en
contrepartie, reste très vague pour permettre de distinguer les
différents types d'entretiens :
- l'entretien non directif,
- l'entretien semi-directif,
- l'entretien directif ou standardisé.
Chacun de ces types d'entretiens présente des
caractéristiques propres qui interviennent moins au niveau des
techniques qu'au niveau des thèmes et de leur agencement. Il n'est pas
utile de développer longuement ce point.
Le guide d'entretien ou grille thématique, support des
entretiens était structuré autour de quatre thèmes
centraux :
- identification : elle constitue le premier
thème qui concerne l'identification de l'enquêté. elle
répond aux critères d'identification qui sont : l'âge, le
sexe, la situation matrimoniale,
- la résidence : il s'agit pour
l'enquêté de nous décrire son habitation, de nous informer
sur son séjour dans le quartier, de nous dire dans quelles conditions
elle loge et quelles sont les organisations qui existent dans le quartier. En
même temps on nous fait l'historique de l'arrivée à Dakar ;
- le travail : le but ici s'est d'identifier
les types de travail exercé, les réseaux sociaux et la vie
associative : il s'agit de mesurer de manière qualitative le
degré d'insertion. L'enquêté nous permet par ses
réponses d'identifier les types de réseaux possibles, de voir
quelles sont les personnes vers qui elles se tournent
généralement en cas de besoin.
Le récit de vie
Les histoires de vie sont plus à même de
restituer au réel social sa complexité et par voie de
conséquence de rendre explicite sa valeur heuristique. Il s'agit d'un
rapport enquêteur - enquêté. L'enquêteur remonte avec
l'interviewer la bande de son histoire en essayant de découvrir la
totalité de sa vie.
Le récit de vie est apte à permettre une prise
en compte du contexte dans lequel prennent corps les faits sociaux. Cette
méthode est indiquée du fait de sa flexibilité,
préparant ainsi le chercheur à recevoir l'inattendu. Ce dernier
se livre de ce fait à une démarche faite d'empirisme où la
part d'exploration et de questionnement est très importante.
Le Focus-Group
La technique des groupes de discussion consiste à
réunir un petit nombre de personnes habituellement 4 à 6 sous la
direction d'un animateur pour discuter en profondeur de sujets qui
revêtent une importance particulière. Les participants au groupe
sont choisis dans un groupe cible dont les opinions, les idées, les
sentiments et les croyances intéressent le ou les questions
étudiées. C'est en fait une réunion - discussion qui par
la communication et la confrontation permet :
- soit de conduire à une décision,
- soit de faire le point sur une situation ou un
problème,
- soit d'étudier de mettre à jour les
différents points de vue concernant un thème préalablement
fixé.
Cependant, si nous avons donné la primauté
à la perspective qualitative, rappelons que nous n'avons pas pour autant
laissé de côté celle quantitative, qui lui est
complémentaire. C'est ainsi que pour ne pas céder à la
critique dont sont victimes beaucoup de travaux (absence de quantification) et
étant consciente de cette complémentarité entre les
approches qualitatives et quantitative, nous avons également opté
pour l'administration d'un questionnaire.
Le questionnaire
Le questionnaire est le moyen de communication essentiel
entre l'enquêteur et l'enquêté. Il traduit l'objectif de la
recherche en question et suscite chez les sujets interrogés des
réponses sincères et susceptibles d'être analysées
en fonction de l'objet de l'enquête.
Cependant, nous insistons ici sur le type de questions que
nous avons jugé opportun de poser. Il est vrai que le contenu d'un
questionnaire dépend de l'objectif de notre recherche. Mais on attend
également de lui des réponses qui dépendent non seulement
de l'ambiance créée par l'enquêteur, mais aussi des
questions posées.
- les questions filtres ou identification de
l'enquêtée,
- les caractéristiques socioculturelles,
- la résidence,
- la scolarisation,
- la migration,
- le réseau social,
- la situation économique.
Il convient de préciser que le questionnaire,
pour être un outil performant, impose à son utilisateur des
limites parfois contraignantes. Par exemple, la longueur du questionnaire peut
être dissuasive pour des populations qui vivent dans la hantise
permanente du déguerpissement, du racket policier ou du fisc, dans le
cas des artisans. D'un autre côté, le questionnaire idéal,
léger (2 à 4 pages), appelant des réponses brèves
et fermées à des questions courtes, est un outil insuffisant pour
saisir l'évolution et les enjeux d'un milieu aussi mouvementé que
celui de l'habitat précaire. C'est pourquoi le chercheur doit
s'impliquer dans la vie des quartiers et développer des méthodes
de travail adaptées à cet environnement, afin de mieux
s'imprégner des pratiques qui s'y développent.
C'est donc avec toutes ces techniques méthodologiques
que nous avons abordé le terrain. Mais notons d'emblée que
même si la recherche a abouti, elle a rencontré des
difficultés et des facilités dont nous sommes conscients.
Au finish, 70 personnes soit 25% de la population mère ont
été interviewées.
3-CADRE D'ETUDE
BARAKA est une des formes d'habitat spontané et sous
intégré qui prolifèrent dans les villes du Tiers Monde,
secrétée par une croissance démographique exponentielle,
désordonnée, sauvage et incontrôlée. C'est une
composante de la grande ville, numériquement parlant, de
« squatting » dont la formation procède d'un manque
de moyen mais aussi de logement.
Au fur et à mesure qu'on pénètre à
l'intérieur, la pseudo homogénéité qu'on a à
l'entrée, disparaît pour laisser apparaître une forme
d'habitat intermédiaire puis totalement désordonné et
hétérogène.
Les premiers habitants sont arrivés en 1988 ; il y
avait au total 70 familles venant de Woré I et II, actuel Sacré
Coeur III, où ils avaient été déguerpis,
après une somation de six mois, par la SICAP vers la fin de
l'année 1988, qui voulait étendre ses tentacules. N'ayant
où aller, ils ont demandé au chef de quartier de Liberté
VI, M. Ahmed Fall, avec l'appui du Gouverneur de Dakar, s'ils pouvaient occuper
le terrain nu, rocailleux, de 61 ares, sur les hauteurs de la Sicap
Liberté VI, terrain inoccupé jusque là et qui était
en broussaille ; Ils obtinrent cette autorisation à condition de le
restituer dès que le l'Etat en ferait la demande. Ces vulnérables
rendirent ces terres, sociables par des campagnes d'assainissement, puisque
terrain hostile repères de serpents, animaux sauvages et autres
éléments hostiles. Au fur et à mesure, ces terres ont
été habitées par des gens venant d'horizons divers.
Aucune condition importante n'était à remplir pour avoir un lopin
de terre. Il suffisait de laisser juste un passage et de ne pas louer ou vendre
son espace.
En juin 2001, tout indiquait que ce bidonville
s'étendant sur deux hectares, perché entre les quartiers
Sacré Coeur, Liberté VI, Liberté VI Extension et le Camp
Pénal, serait à la merci des bulldozers selon le quotidien
national Le Soleil10(*).
C'était sans compter avec la détermination de l'ONG Enda
Tiers-Monde qui y développait un volet très sensible de son
intervention en milieu infra-urbain défavorisé.
Il est recensé dans le patrimoine du domaine national
et à l époque, les autorités municipales mirent le
terrain à la disposition des déguerpis, il est nommé
Baraque. La particularité de cet habitat réside en son
caractère précaire. Le manque de sécurité
foncière combinée à la faiblesse des revenus des
populations se traduit par un habitat extrêmement précaire. Depuis
1993 Enda s'est efforcé d'appuyer l'organisation de la population.
L'habitat était fait d'un assemblage de tôles, de cartons, de bois
et d'autres matériaux récupérés. Son aspect
bidonville n'échappe à personne. Ses ruelles sont serpentueuses,
un assemblage de logis plus miteux les uns que les autres abritent des familles
composées de huit à dix membres se partageant souvent des
chambres de 5m². L'électricité qui illumine le voisinage
cossu en pleine expansion est presque une chimère pour la plupart des
habitants de baraque.
En 2000, il y avait à peu près, six cents
« Baraques ». Devenu entre temps Baraka, on recensait 1500
résidents dont 70% au-dessous de 30 ans. La population est
hétérogène avec une grande majorité de Halpular et
évoluant dans le secteur informel : mécaniciens, filles
domestiques, gardiens, commerçants... mais aussi des nationalités
diverses : Maliens, Burkinabés, Guinéens surtout.
Actuellement selon le Président du comité de quartier (qui est
élu pour deux ans), le nombre de pères de familles est de 350. En
1996, ce nombre était 130.
C'est précisément en 1993 que l'ONG Enda Tiers
Monde a commencé officiellement la collaboration en y mettant en branle
un programme de restructuration encouragé par les autorités de
l'époque et soutenu par celles qui sont issues de l'alternance politique
survenue en 200011(*) ;
Si Enda n'était pas intervenu en leur faveur, ils
auraient étaient déguerpis depuis longtemps. Mais pour lui, le
problème n'est pas encore totalement réglé car des gens
véreux sont entrain de chercher des brèches pour attaquer les
populations et Enda, afin d'occuper ces terres.
C'est pour cette raison que l'accès aux sources
documentaires concernant ce quartier est quasi impossible.
Au début, il n'y avait que sept pères de famille
qui croyaient que la collaboration avec Enda allait aboutir à des
actions bénéfiques. Tous les autres étaient
réticents à tenter cette aventure. Aujourd'hui, le rêve est
devenu réalité car des infrastructures de base y ont vu le
jour même si le chemin est encore long et parsemé
d'embûches: eau : deux bornes fontaines ; le seau est à
20 FCFA ; électricité : six abonnements à la
Sénélec. L'électricité est effective depuis le
02-09-98 sous couvert de Enda TM qui par ailleurs a pris en charge les frais de
l'extension qui s'élevait à 1495905 FCFA, quelques habitats en
dur restructurés, des locaux scolaires (du CI au CM2 ; Une
crèche pour les tous petits) et de soins de santé primaires (une
case de santé), deux W.C publiques (à 25 FCFA) y ont vu le jour,
mais aussi son réseau axé sur les nouvelles technologies de
l'information.
L'organisation de l'activité productive, son extension
aux sous-groupes de jeunes et de femmes par le biais des mutuelles, la
sécurisation du milieu, le reboisement de cette zone rocailleuse sont
aujourd'hui des réalisations palpables. Elles ont été
rendues possibles grâce à la collaboration de Enda Tiers Monde et
l'accord des autorités. La structuration du quartier programmée
en trois phases a commencé en 1995. Mais elle piétine depuis le
décès de Jacques BUGNICOURT (16 avril 2002), leur
« papa », comme ils l'appelaient affectueusement,
président exécutif de l'ONG Enda Tiers Monde qui tenait Baraka
comme son bébé.
D'après les témoignages, c'est de ce quartier
qu'il rejoignait l'aéroport. Et de retour de voyage sa première
destination était toujours Baraka, pour s'enquérir de la
situation des habitants pendant son absence. Ce dernier a beaucoup fait pour
eux. Ils lui en sont vraiment très reconnaissants. « Il aimait
davantage ses ennemis et n'offrait jamais de l'argent préférant
travailler pour eux et avec eux afin de les sortir des
ornières ».
Mais ils ont confiance en l'avenir et espèrent que le
quartier sera enfin structuré dans sa totalité. Pour
bénéficier d'un habitat solide, il suffisait d'en faire la
demande au niveau de Enda Tiers-Monde et la construction était faite
gratuitement, en fonction du plan déjà établi et en
présence d'un architecte. Mais la finition doit être
assurée par le bénéficiaire, et il doit être
favorable au plan.
Pour le moment cela est suspendu. Ces habitations sont sous le
couvert du Comité de quartier, qui est entrain de voir
déjà comment faire participer financièrement les occupants
dans l'optique de s'autogérer: L'avenir commence dès maintenant.
Les négociations auraient abouti, après une
longue période, dans l'objectif premier d'acquérir le
sésame précieux à savoir le titre foncier sur ces terres
non immatriculées, en d'autres termes d'en faire leurs propres terres.
Des promesses des différents candidats aux différents postes
électifs ont été faites mais jusqu'à
présent, il n y a rien de concret, pour dire avec l'ancien ministre
français M. Charles Pasqua, que les « promesses
électorales n'engagent que ceux qui y croient ». Mais toujours
avec l'aide de Enda Tiers Monde, le quartier est branché sur le
système d'égouts de la SICAP Sacré Coeur.
Il y a quelques rares toilettes dans les maisons. Un des
objectifs du comité de Quartier est d'en faire bénéficier
toutes les maisons. Le bassin qui servait de dépotoirs aux ordures
ménagères, est nivelé. Et des négociations sont en
cours pour que les camions ramasseurs puissent au moins passer pendant la
semaine et pour cela ils comptent sur un résident élu conseiller
municipal au niveau de la commune d'arrondissement de Liberté II. Il se
pose toujours un problème d'insuffisance de budget.
Dans ce quartier, prolifèrent des boutiques qui offrent
aux résidents des produits adaptés à leur besoin surtout
en matière de d `alimentation : riz, huile, sucre, lait,
savon, pétrole, produits cosmétiques, bonbons, cigarettes et
autres divers articles. Les 7 boutiquiers de Baraka se consultent pour fixer
les prix afin d'attirer la clientèle qui a tendance à aller
ailleurs ;Les affaires marchent tant bien que mal. Les boutiquiers se
ravitaillent à la Sicap Liberté 6. De même, une buvette
vendant de la boisson alcoolisée fait partie du décor ; Des
gens viennent même de l'extérieur pour se ravitailler.
Voilà un milieu propice qui rime parfaitement avec le banditisme, la
prostitution... Phénomènes qui ont beaucoup baissé par
rapport aux années passées où des gens, la nuit
tombée, stationnaient leurs voitures dans le but d'assouvir leurs
instincts. C'est pourquoi même de nos jours, les habitants de Baraka
jouissent d'une mauvaise presse, dans les environs, d'après des
témoignages.
Depuis 2000, des arrivées ne sont plus
constatées au niveau de Baraka car tous les deux hectares sont
occupés et beaucoup de leurs amis sont en situation de sans domicile
fixe. Et les départs sont rares et sont plutôt liés
à l'accession à un statut social meilleur. Le comité de
village est l'organe exécutif de Baraka et toutes les activités,
associations, structures sanitaires et scolaires et groupements, gravitent
autour de lui. Il y a actuellement le groupement des femmes et encore qu'il est
sans financement ;
A Baraka tout le monde est conscient du fait que d'un moment
à l'autre les autorités étatiques peuvent les
déguerpir comme ce fut le cas en 2001 aux baraques qui ceinturées
le camp pénal, Bignona en 2002, le terrain foyer en mars 2003, Rebeuss
en 2003. Ce domaine qui s'étend sur deux hectares avait
été convoité par des spéculateurs fonciers. Au plus
fort du bras de fer entre ces derniers et les habitants en juin 2001, il
valsait entre 400 et 800 millions de FCFA. De quoi aiguiser les
appétits ! Même si un accord est trouvé entre l'Ong et
l'Etat, le peu de gens au courant, pense que Enda n'est qu'une Ong et que
l'Etat peut à tout moment revenir sur sa décision.
4-Quelques structures
1-LE TELE CLUB
Prenons le programme journalier d'une mère de famille
à Baraka :
1- Réveil à 5h pour se procurer du pain
destiné à la vente et au petit déjeuner de la famille.
2- Descente au marché pour l'achat de légumes
à vendre dans les quartiers environnants.
3- 14 heures, retour à la maison pour une pause
déjeuner.
4- 15 heures, reprise des activités commerciales qui
commencent par une grillade de cacahouètes puis achat de fruits locaux
destinés à la vente jusqu'à 19 heures.
5- Puis c'est la vente de salade ou autres activités
jusqu'à 22 heures, heure à laquelle elles rejoignent leurs
foyers.
Cet emploi de temps trop chargé ne lui permet pas de
mener à bien l'un des rôles principaux dévolus à la
femme sénégalaise en particulier qui consiste à prendre
entièrement en charge l `éducation de sa
progéniture.
Dès lors, le problème majeur des filles
précoces est qu'elles sont très tôt mis en contact avec
l'extérieur sans y avoir été préparées au
préalable. Elles se marient très tôt la plupart du temps
pour se faire entretenir ou forcé par les parents. Celles, qui n'ont
pas cette chance si c'en est une, sont victimes de l'exploitation des hommes.
Ceci constitue un danger très grave dans la mesure ou elles n'ont
reçu aucune éducation sexuelle ou même sociale, ceci fait
qu'elles tombent enceinte avec toutes les conséquences que cela
engendre.
Ces situations délicates ont poussé Enda
Graf12(*), à
installer pour le groupe de filles et l'école un télé-club
afin de pouvoir discuter de thèmes, qui les intéressent car
portant sur leur vie quotidienne. Ce télé club permet aussi lors
des échanges, de prendre connaissance de leurs passions, détecter
leurs talents cachés, afin de les exploiter et pour les
développer dans des activités annexes. Cela permet aussi de
réveiller leur esprit de créativité en organisant des
ateliers de travaux pratiques. Nous avons pu noter aussi leur ferme
volonté d'apprendre un métier qu'elles projètent de
transmettre à leur famille et au besoin à tout le quartier ainsi
que l'intérêt immense qu'elles ont eu à noter dans les
émissions éducatives suivies et plus tard se regrouper en
coopérative.
Le groupe se compose d'une cinquantaine de filles dont
l'âge se situe entre 8 et 20 ans, s'occupent de temps en temps du
nettoiement du quartier avec à la clé une petite
récompense par séance. Après chaque séance, elles
gardent leurs revenus dans des boîtes et quand la somme est consistante,
elles payent les effets dont elles ont besoin. Avec l'appui de ENDA, elles
mènent de petites activités génératrices de petits
revenus comme la confection de gadgets, de colliers, de bracelets, gants de
toilettes, de transformation de produits locaux...L'éducation sexuelle
suit son cours. Le plus encourageant réside dans la consolidation des
liens entre ces filles qui poursuivent les discussions même chez
elles.
On note en même temps moins de bagarres et même
les plus réservées ont rejoint le groupe. Et à la
rentrée prochaine les activités de la chorale et de la maquette
vont redémarrer.
2- ECOLE
A Baraka, il y a un enseignement primaire du cours
d'initiation (CI) au cours élémentaire 2°année (CE2)
qui y est délivré. L'école qui est baptisé
Amikaël, du nom du pilote de formule I : Mickaël Chumakher,
compte 168 élèves avec une majorité de filles (60%). Ce
qui est une référence : car le Sénégal,
enregistre l'un des taux de scolarisation les plus faibles de l'Afrique de
l'Ouest avec, seulement 49% des filles scolarisées (Rapport de l'UNICEF,
Dakar, 1995). Cette crise du système scolaire sénégalais
explique largement le niveau élevé de l'analphabétisme
notamment féminin: en moyenne, 67% des femmes sénégalaises
de 15-49 ans enquêtées n'ont jamais fréquenté
l'école contre 47% pour les hommes (Enquête démographique
et de santé au Sénégal -EDS-III 199713(*).
Elle dispose de cinq enseignants, de six salles de classe et
une pour la crèche plus connue sous le nom de garderie d'enfants et qui
accueille les enfants de deux ans et plus..
Au début des années 90, il y avait deux classes
qui n'avaient aucun lien entre eux, de part et d'autre du village, où
enseignait Mr Sène et Mr Ndiaye. Par la suite ces classes ont
été jumelées et en 1992, l'actuelle école fut
créée. L'école dispose d'un corps enseignant payé
par des partenaires par le biais de Enda Tiers Monde. Mais elle est
intégrée dans l'IDEN de Grand Dakar ; La collaboration se
situe au niveau de la réorientation des élèves ayant
achevé leur cursus à Baraka et pour les examens. Il y avait comme
dans les autres établissements un bureau des parents
d'élèves qui collaborent avec les enseignants surtout pour
convaincre les parents encore réticents d'envoyer leurs enfants à
l'école, d'autant plus qu `aucune contribution financière
n'est demandée pour y être admis. Ce bureau servait donc de relais
au niveau de la base c'est à dire le village. Il n'existe plus.
Les cours y sont dispensés de 8h à 13h.. Le soir
est réservé aux soutiens ou appui scolaire à
l'égard des enfants qui éprouvent des difficultés en
classe. C'est aussi l'heure phare pour l'alphabétisation en trois
langues nationales : Wolof, Sérère, Pular, à
l'attention des parents et des bonnes qui habitent dans le quartier.
Malgré un manque criard de documents, l'école
essaie tant bien que mal de tirer le diable par la queue, afin de donner un
enseignement de qualité aux enfants qui sont l'espoir de demain.
Enda appui aussi une quarantaine d'élèves de
Baraka fréquentant des écoles primaires et publiques, en
fournitures et en inscription.
Toujours avec cet appui, dans le programme
« espoir » après le certificat d'études
primaire élémentaire (CEPE) une vingtaine est inscrite de la
sixième à la Première au niveau des écoles
secondaires, professionnelles (Asafis, centre polyvalent...)ou a Baraka
même avec le cyber-pop, en informatique.
3-CRECHE
Au niveau de la crèche un suivi sanitaire est
assuré pour chaque enfant par la case de santé. L'exemple de la
case des tout petits vient de là. Les enfants y font les premiers pas de
la vie à travers des activités, contes, chants...Elle est dans
l'enceinte de l'école et est autonome.
4-CASE DE SANTE
La case est construite sur une superficie de 5m/5m. Le
bâtiment est en dur et la toiture est faite en zinc. Il y a une table
pour l'administration, une autre sur laquelle sont posés des produits
antiseptiques tels bétadine, alcool, sparadrap, boites de
comprimés..., un rideau bleu derrière lequel se font les
pansements sur un lit, d'un canari d'eau de trois chaises, d'un banc...
C'est une case de santé à but non lucratif,
construite en 1994. Les consultations sont journalières, en moyenne de
sept, de 9 h à 13h et de 17h à 19h du lundi au samedi. Le
médecin vient trois fois par semaine. Mais en permanence, il y a un
infirmier major responsable de la case de santé, une infirmière
et deux agents de santé communautaire (ASC) dont un résident en
cas d'urgence aux heures non ouvrables. Il y a un comité de santé
qui supervise la case et des relais au niveau des populations. Même si
c'est une structure privée, la case est intégrée dans le
système sanitaire du pays en étant relié au district
centre Gaspard CAMARA. Ils collaborent avec les différents centres
hospitaliers des parages IHO (Ouakam), Centre médical de Garnison
(ASFA), le comité de développement local et la
municipalité. Les tickets sont vendus au prix forfaitaire de 25 francs
CFA pour les enfants et 50 francs CFA pour les adultes, venant de Baraka mais
aussi des quartiers environnants.. Les cas sociaux sont aussi pris en charge.
Cet argent sert aux dépenses ponctuelles : savon...le reste
étant reversé à ENDA qui commandent d'autres
médicaments. Ils sont vendus sous forme d'Initiative de Bamako (I.B) La
case à été construite par les populations avec l'appui
technique, financier, humain de ENDA, qui paient par ailleurs les salaires. Les
dermatoses, gastrites, le paludisme, maladies hypertensives, cardio
vasculaires, conjonctivite... sont les pathologies les plus fréquentes.
Il est prévu d'étendre la case afin d'améliorer la
prestation.
5-CYBER POP
C'est une initiative de ENDA, concrétisée en
mai 1999 ;Elle existe aussi à Xadimu Rasul, Wakhinane-Colobane,
Khar Yalla, Médina, Grand-Yoff, Guédiawaye, Yeumbeul, Guinaw
Rail, Keur Massar14(*) ; Elle est aussi appelé Centre de
Ressource Communautaire et est un point de convergence du quartier dans la
mesure où toutes les réunions s'y tiennent. Dedans nous pouvons
lire des affichent de Raymond Etienne, tels : « Une
personne sans toit est socialement inexistante » ou encore
« le logement représente un enjeu de société
fondamental qui conditionne l'ensemble de la vie des hommes et des femmes. La
perte du logement constitue un moment déterminant de basculer dans
l'exclusion. » « Quiconque entreprend une éducation
doit commencer par achever la science », « On ne peut
laisser indifférent des pans entiers de la population s'appauvrir sous
le regard indifférent d'une minorité de plus en plus
riche », « L'humanité ne serait pas ce qu'elle est
aujourd'hui si chaque génération devait repartir à
Zéro et ne vivre que sur son propre acquis », « Le
travail est l'essence générique de l'homme autrement dit ce qui
fait l'humanité », Une société modèle
doit accepter de vivre avec tous les exclus et leur redonner leur place pour en
faire des citoyens responsables. Cela commence sans doute par le logement mais
on ne doit pas en rester là. »
Il dispose de quatre ordinateurs fonctionnels, d'un
télécentre pour les appels, à 75 FCFA
l'unité : 8262763 , d'une ligne pour Internet actuellement
suspendue : 8273152 et d'un répondeur pour les
populations : 8273153. La formation à l'informatique (Windows,
Word, Excel, PowerPoint) est gratuite pour tout habitant de Baraka, tout
âge confondu. L'emploi du temps est de trois jours en semaine et deux
heures par jour. Pour les externes, la mensualité est de 5000FCFA et
pendant au moins trois mois, selon la capacité de l'étudiant
à assimiler vite. La formation est délivrée par deux
techniciens dont un qui est en permanence au cyber et qui gère en
même temps le téléphone. L'abonnement à Internet est
suspendu à cause du coût exorbitant du téléphone.
Cependant il est prévu de le réinstaller au profit des habitants
surtout, car l'idée de Bugnicourt n'était pas de tirer des
profits, c'est pourquoi aucune enseigne ou autre signe de marketing. Les
recettes tirées du téléphone servent à
régler les différentes factures. Il y a aussi des timbres vendus
à un prix forfaitaire (15 et 20 FCFA) en partenariat avec la Poste. Un
agent se charge d'emmener les lettres à affranchir à la Poste et
de consulter la Boite Postale (47250 Liberté). Ce centre est
géré par un comité de pilotage. Leurs principales
difficultés résident dans le recouvrement de leurs
créances et la vétusté voire l'étroitesse des
lieux.
6-ESPACES VERTS
Leurs grands objectifs et qui sont à moitié
atteints sont :
Les grands arbres pour pallier la topographie pour fixer le
sol.
Les arbrisseaux, plantes annuelles, brise vents,
Des plantes ornementales
Des plantes médicinales (Araliafilicifolia contre les
règles douloureuses, cocos nucifera pour fortifiant bébé,
Eucalyptus contre les maux de ventres, ocinum lasilicu contre les indigestions
et désinfecte les plaies...) A Enda Ecopole (Enda TM, intervient dans ce
quartier à travers son démembrement : Enda Ecopole), un
travail de traduction des noms des plantes proposées et leurs usages en
langues locales est une réalité.
Il y a un ingénieur agronome qui s'occupe de la suivie
tout en essayant de former les jeunes qui sont avec lui. Par ailleurs de jeunes
qui avant ne faisaient rien ont été recrutés par Enda pour
assurer l'arrosage. Ils ont même l'intention de créer un GIE, afin
de pouvoir créer une pépinière et vendre des pots de
fleurs et d'arbres, aux populations, aux sociétés environnantes
et à ENDA Tiers Monde. Ils sont au nombre de cinq. Ils ont chacun trente
mille francs par mois. Ils font de l'aménagement aussi. Ces actions font
de Baraka à l'heure actuelle un véritable poumon vert de cette
zone et d'après une étude15(*) « baraka par rapport à ses
voisins, est la zone la plus végétative. Il est un exemple de la
foresterie urbaine à Dakar, même si ce n'était pas son
objectif ».
II- ANALYSES et commentaires
1-analyses donnees recueillies
AGE
D'un âge moyen de 44 ans environ, les habitants sont
des personnes âgées de 0 à 70 ans révolu. Les
classes les plus nombreuses sont celles de 15 à 30 ans, qui
représente prés de la moitié des enquêtés
(48%) ce qui montre le signe d'une relative jeunesse.
NOMBRE D'ENFANTS
La famille africaine est réputée être
très large ; 42 % de cette population a plus de cinq enfants. A
Baraka malgré, des conditions de vie précaire, cette tendance
persiste, pour dire que les traditions sont encore vivaces, et résistent
au contexte socio-économique. En 1997, 48 % n'avaient pas
dépassé 15 ans16(*) ; A Baraka, les causes du développement
de cet habitat seraient donc à chercher dans la croissance
naturelle interne, pour une grande part.
MENAGE
Concernant les statuts matrimoniaux des chefs de ménage
ainsi que les structures et la taille de leurs ménages, les tendances
révélées par l'enquête , montre que prés de 9
chefs de ménage sur 10 sont mariés et, parmi eux, 27%
déclarent être polygames. Les célibataires
représentent 7%, les veufs et les divorcés 5%.
Plus de 60% pères « dirigent » des
ménages de type nucléaire ; 38% ont des ménages
élargis avec l'accueil de collatéraux , mais le nombre de
dépendants ne dépasse pas 2 personnes chez 58% d'entre eux.
LA FÉCONDITÉ
La préférence plus ou moins marquée des
parents pour des fils entre pour une part importante dans le comportement
procréateur .Il y a dès lors une négligence
délibérée des enfants de sexe féminin. Si elle est
perte , cela pourra avoir pour effet par exemple de réduire les recours
à la contraception , de faire monter les taux de fécondité
, et dans certains cas de fausser la répartition naturelle des sexes
.
La différence entre le nombre d'enfants
désiré ( trois en moyenne ) et le nombre d'enfant effectif (
cinq voire six) s'expliquerait en partie par le fait que les actions ne sont
pas adaptées aux rôles nouveaux des femmes et n'ont pas pris les
mesures contraceptives qui auraient permis d'atténuer ces
problèmes . En outre , les hommes veulent généralement
davantage d'enfants que les femmes ,et l'étude a montré que dans
beaucoup de familles , les divergences entre époux concernant les
enfants sont grandes. La moyenne représente plus de trois enfants de
différence .
Bien qu'en principe la contraception concerne les deux
partenaires , c'est le plus souvent à la femme qu'incombe cette
responsabilité car selon les dernières estimations de l'ONU , 58%
des couples mariés pratiquent la contraception et parmi eux , moins d'un
tiers utilise des méthodes qui requièrent la partipation de
l'homme ( préservatifs ou vasectomie ) ou sa coopération (
méthode des températures et coit interrompu ).
Ce phénomene s'explique par la conviction qu'ils ont
que les fils suporteront mieux la pénibilite de la vie, des travaux ,
par le fait aussi que la tranmission du patronyme et du lignage depend d'eux,
par la nécessite de pourvoir a la dot des filles quand elles se marient
et par des valeurs culturelles profondement ancrées en eux .
Le comportement démographique est fonction des
conditions économiques d'une formation sociale donnée. Chaque
mode de production possède ses propres lois démographiques .
En effet, Il y a une loi de population particulière au
mode capitaliste de production ; et en fait chaque mode de production
historique spécifique à ses propres lois spéciales de
population qui sont validés à l'intérieur de ses seules
limites .
La seule manière pour la famille d'augmenter sa
production est d'accroître sa force de travail.
SANTE DE LA MERE ET DE L'ENFANT
Des questions tirées du P.R.N (Programme de
Renforcement de la Nutrition) ont été posées aux femmes
ayant des enfants de 0 a 2 ans . Le constat est lamentable .Sur un total de 10
enfants , il y a que 3 qui ont fait les 4 visites prénatales et tous les
vaccins dans les délais . Suite a des pesanteurs culturels , 04 n'ont
rien fait ; pas le moindre vaccin et ont recours aux différents
marabouts qui pilule dans le quartier . Les 3 autres ont eu un parcours
irrégulier. Ces femmes ont des notions erronées du paludisme
,diarrhée .... concernant leurs causes, leur traitement et
l'hygiène. L'éducation joue un rôle primordiale et nous
avons noté que plus les mamans avaient un niveau d'instruction
élevé, plus le tableau sanitaire de leurs progénitures
était acceptable.
Pas de moustiquaire imprégné, les papa ne se
soucient en aucun cas de la santé de leurs progénitures sauf
quand le rubicond est franchi.
Le poste de santé fait preuve d'un manque
d'infrastructures criard et avec l'aide du comité de santé , il
faut insister sur la prévention car mieux vaut prévenir que
guérir, selon l'adage.
La clé de la réussite passe
nécessairement par une bonne politique de soins de santé
primaires en privilégiant les soins de santé maternelle et
infantile. Pour cela les agents de santé communautaire constituent le
premier contact. Il s'agit de gens motivés, appartenant
véritablement à la communauté, désireuses d'agir
pour améliorer la santé de la population cible, en se rendant
périodiquement dans les familles de leur échantillon et
d'identifier les vaccins non pris, les malnutris, les femmes enceintes...ceci
permet de compenser la pénurie de professionnels de la santé.
Ce concept de soins de santé primaires est en effet mal
compris au vu de notre étude : quand on interroge des gens sur
cette question, on est frappé de constater qu `il semble y avoir un
blocage dans la circulation de l'information. Aussi faut il s'efforcer à
l'expliquer à un large éventail de personnes et d'institutions
comme l'école, les chefs religieux, les groupements...
Il est important aussi d'avoir en retour le feed-back de la
part des destinataires sur la pertinence et l'utilité afin de soutenir
leur intérêt.
ESPERANCE DE VIE
L'espérance de vie des femmes est supérieure
à celle des
hommes ; en effet, au-delà des 50 ans, par exemple, on
compte actuellement 1,2 femme pour 1 homme et ce pourcentage se creuse au fur
et a mesure que l'âge avance.
Et pour de nombreuses personnes âgées, la
pauvreté est l'une des menaces les plus redoutées . Elles ont
souvent leurs enfants et épouses voire même d'autres enfants
à entretenir.
SANTÉ ET POPULATION
La présence d'une case de santé ne signifie pas
grande chose .
De même que la formation du personnel de santé ne
suffit pour conclure que tel objectif est atteint . Même si l'objectif
était la formation d'un personnel de santé capable de poser
correctement un acte médical , il faudrait utiliser d'autres indicateurs
pour mesurer la nécessité ou la pertinence d'un projet .
Indicateurs en matière de
démographie /santé:
Taux d'accroissement naturel (seuil = 2,5% )
Indice synthétique de fécondité ( seuil =
5 enfants )
Age moyen juvénile / infantile ( seuil = 1 )
Age moyen du 1er rapport sexuel supérieur à 17
ans
Effectif de mères célibataires .
Taux de scolarisation et d'alphabétisation
Taux de mortalité maternelle périnatal ,
L'intervalle moyen générique ,
Taux d'avortement provoques ,
Taux de fécondité illégitime
Indicateur population et démographie
Taille de la population
Taille moyenne d'une famille
Taux d'activité par sexe = Population et
économie
Pourcentage de la population vivant au-dessous du seuil de
pauvreté
Genre, population et développement
Pourcentage de ménage monoparental par une femme .
Rapport fille /garçons fréquentant
l'école primaire et secondaire
Population et développement social
Pourcentage de la population ayant accès a l'eau
potable .
Pourcentage de la population utilisant les latrines .
Pourcentage de la population par chambre à coucher .
Les indicateurs de produits ( mesure la capacité
d'offre de services).
Personnel formé
Bâtiments peu adaptés .
Gestion administrative et financière
Gestion des équipements
Adhésion et participation des populations.
Elimination de la pauvreté et moyens d'existence .
Proportion de pauvres vivant avec moins d'un dollar/us par
jour .
Emploi dans le secteur informel (non structuré ).
Certains de ces indicateurs ont été
exploités, d'autres ne l'ont pas été.
SANTE ET PAUVRETE
Le secteur de la santé se caractérise par une
insuffisance notable des infrastructures sanitaires et sociales et en
prestation de services, avec un personnel de santé très
insuffisant mais surtout peu motivé à exercer ses
activités ainsi que des moyens d'évacuation inexistants.
Les résultats de l'étude sur la perception des populations en
termes d'accès aux services aux services de santé et de
qualité des soins confirment ce constat.
Ces insuffisances se traduisent par des résultats assez
alarmants pour le secteur : Le paludisme constitue la première
cause de morbidité avec presque 25%0 des cas
déclarés dans les formations sanitaires, en particulier chez les
femmes enceintes et les enfants. Le taux de mortalité infantile se situe
à 58 %0 et le taux de mortalité
infanto-juvénile est situé à 113%0 . La
prévalence de la diarrhée demeure élevée chez les
enfants puisqu'elle touche 26% des enfants âgés de moins de cinq
ans.
La malnutrition des enfants de moins de 5 ans continue
d'être un problème de santé publique et il est lancinant
à Baraka. Selon des sources proches de la case, presque un enfant sur 5
souffre d'insuffisance pondérale et présente une sous nutrition
chronique ou émaciation.
Toute mesure qui atténue la pauvreté
améliorera la santé des intéressés. La
santé est invariablement lié au revenu et accroître celui
est donc l'une des choses les plus importante à faire pour
améliorer leurs bien être. Tant que les besoins primaires ne
seront pas satisfait, on ne pourra pas aspirer aux besoins supérieurs
ce qui rejoint les conclusions de Maslow. Les principales causes de la
morbidité et de la mortalité sont (voir plus haut) sont dus en
grande partie aux conditions environnementales mais surtout aux conditions
socio-économiques : le réseau d'insécurité, de
faiblesse de revenu (voir infra)...A Baraka, la pollution de l'environnement ne
se pose pas vraiment : problème accentué dans les quartiers
précaires qui vivent en général dans la
périphérie des villes, à côté des usines,
distilleries...
Bref au niveau sanitaire, nous pouvons retenir trois
principaux risques qui opèrent simultanément ou en
synergie ; le premier est bien sur fondamentalement économique,
englobe les bas salaires, le manque d'instruction, une alimentation
insuffisante, le surpeuplement, et des conditions de vie insalubres. Le
deuxième est liée à l'environnement créé par
l »homme dans les villes, avec l'industrialisation, la pollution, la
circulation automobile, le stress, l'aliénation...le troisième
résulte de l'instabilité et de l'insécurité
sociales qui sont devenues presque une constante ici et qui se manifestent par
la promiscuité, l'abus d'alcool et de drogue voire la toxicomanie, la
prostitution et le travail des enfants sans oublier les MST.
On n'oublie par pour autant les conséquences du
changement surtout quand ils sont involontaires et indésirables, ni le
stress qui en découle.
En raison d'une occupation précaire, les habitants se
soucient peu d'améliorer leurs conditions de logement et
environnementales.
De même, les pauvres paient plus cher l'eau potable
que les riches. En effet, les ménages pauvres, qui s'approvisionnent
essentiellement en eau potable à partir des bornes fontaines, payent
trois à quatre fois plus cher que le prix payé par les
ménages disposant de branchements privés à domicile.
ACTIVITE EXERCEE
L'inventaire des professions et des emplois est
révélateur. L'artisanat est le principal pourvoyeur d'emplois des
chefs de ménage de l'habitat précaire. Faute de scolarisation,
ils gagnent à peine leur vie à travers des travaux tels
commerçant, gardien, chauffeur...ou les critères de recrutement
font généralement fi des profils scolaires, d'apprentissage ou de
qualification. Ce qui correspond dans la Nomenclature des Professions et
Catégories socio professionnelles du Sénégal, au niveau
agrégé 6, 7 et 8 : Profession de la production, Profession
de la conduite ou montage machines et assimilées, professions
élémentaires de la vente et des services. Par ailleurs, Il y a
quatre chômeurs.
AUTRES ACTIVITES
L'étude montre 8 personnes qui sont dans ce cas,
contrairement à la première enquête. Mais cela infirme
toujours l'idée qu `on se fait de ces habitants à savoir
qu'ils font plusieurs travaux à la fois.
DUREE DANS LA PROFESSION
Les données sur la précarité des emplois
et la mobilité professionnelle peuvent être confortées par
la durée dans les activités déclarées au moment de
l'enquête. Alors que la moitié des chefs de ménage
occupés sont installés dans la capitale depuis plus de 25 voire
30 ans, seulement 29% atteint ce record de durée. Ceci donne la mesure
des reconversions et mutations professionnelles qui ont marqué les
itinéraires de nombreux enquêtés.
DATE D'ARRIVEE A BARAKA
78% des habitants de Baraka sont là depuis qu'ils ont
été déguerpis de Montagne en 1989. Par la suite
à compte goutte les gens sont venus habiter jusqu'à ce qu'il n y
ait plus de place. Ils continuent d'arriver mais c'est pour loger chez des
voisins ou parents, c'est pourquoi on peut avoir jusqu'à 10 personnes
dans une pièce de 5 m2.
LIEU D'ORIGINE
Les gens qui vivent ici ont dû quitter leurs pays ou
leurs villages pour la grande ville, espérant y trouver des
possibilités de promotion économique et sociale. La ville
continue d'attirer car les campagnes font pitié. 70% des
activités du pays sont concentrées à Dakar ; Il
serait difficile de ne pas reconnaître que la cause principale de l'exode
des gens vers la ville est la pauvreté.
L'écrasante majorité de la population
résidente est d'origine guinéenne, ce qui ne manque pas de causer
des problèmes d'intégration et du commun vouloir de vie commune.
Nous avons remarqué un certain retrait, une certaine réticence de
cette communauté par rapport aux initiatives communautaires, ce qui ne
peut que bloquer ou freiner le travail. C'est un peuple conservateur,
recroquevillé sur lui-même.
POURQUOI BARAKA ET PAS
AILLEURS ?
L'habitat précaire ne nécessite pas un gros
investissement et à Baraka elle se faisait gratuitement, du temps
où il y avait encore de l'espace. Etant déjà
démunis, ils n'ont pas trouvé mieux que de venir à Baraka.
30% des enquêtés répondent à ce critère
économique. Contrairement aux attentes, le réseau de relations
est de peu d'effet ici avec 11%.
PRINCIPALES RESIDENCES A DAKAR
NOMBRES DE QUARTIERS FAITS AVANT
BARAKA
Les résidents sont loin d'être des
« migrants ruraux » fraîchement arrachés
à leur campagne d'origine, contrairement à une idée
surannée encore admise dans certains milieux de la gestion
urbaine.17(*)
Baraka n'est pas le seul lieu d'habitation de ces familles.
Avant d'arriver là, ils ont suivi un itinéraire qui les a
mené dans beaucoup de quartiers. Et d'après l'enquête, la
caractéristique de ces quartiers est leur caractère populaire ou
populeux ; Et comme à Baraka, il n'y a presque pas de location, ils
viennent avec 85% suivant ce critère économique. Ceux qui ne
sont passés que dans un quartier représente 30% ; Ceux qui
sont passés d'abord par trois quartiers, voire quatre et même six
sont beaucoup plus nombreux avec près de 46% de la population
ciblée. Ceci pour dire qu'à Dakar, le logement pose un
très grand problème.
PERSONNE A SOLLICITER EN CAS DE
PROBLEMES
Il y a surtout l'aide financière. Il consiste par
ailleurs en des dons en nature, des échanges de services.15% ont recours
à ce type de relation. Mais contrairement aux attentes, il y a
l'écrasante majorité qui compte sur elle-même ; Ils ne
font partis d'aucun réseau d'amis susceptibles de les venir en aide en
cas de problème. La ville ferait-elle disparaître la
traditionnelle solidarité africaine qui veut que l'on vienne en aide au
nécessiteux même avec le peu qu'on a ? Tout semble confirmer
l'individualisme ambiant qui caractérise les
« sociétés industrielles »
pour parler comme A. Comte.
En principe, la ville moderne , en raison notamment de la
précarité des conditions d'existence n'induit pas la
privatisation des modes de vie , mais au contraire rend nécessaire le
maintien de solidarité qui se traduisent dans la permanence , sous
forme de réseaux plus ou moins serrés , des liens de
parenté extensifs.
TYPE D'ECLAIRAGE
Baraka dispose d'un réseau électrique depuis le
02-09-98. Mais l'éclairage public demeure une chimère pour ces
populations vulnérables. Malgré la proximité de
l'électricité avec l'aide de l'ONG Enda Tiers Monde, très
peu de maisons en bénéficient. Il n y que 9 abonnements
recensés dont 4 en association avec plusieurs foyers. Et ils sont
traités au même pied d'égalité que les
abonnés des autres quartiers. D'ailleurs durant une de nos
randonnés, la société d'électricité, bon en
main, était venue couper le compteur de la case de santé/cyber
pop/école, pour non-payement. La proportion à Dakar de maisons
disposant d'électricité est de 63.5%18(*). La lampe à
pétrole règne en maître (65%), vu son coût modique,
contre 20.2% à Dakar19(*). Le pétrole est vendu par 25 FCFA et 50 FCFA,
pouvant durer 2 voire 3 jours ; contrairement à la bougie qui
coûte 30 FCFA la petite et 60FCFA la grande et qui ne fait pas long feu
avec 13% contre 7% à Dakar.20(*)
BIENS DURABLES
La consommation a été élargie aux biens
durables, qui participent à la reproduction sociale des citadins. On y
place différents biens durables dont l'acquisition constitue un
investissement et une immobilisation de l'argent. L'inventaire fait
apparaître, radio (38%), télévision (9%),
réfrigérateur (4%)...Mais il est à signaler que souvent
par manque d'électricité certains appareils sont tout simplement
gardés. Les moyens d'information dominent sur les autres biens. Avec la
forte communauté étrangère, ce moyen est utilisé
pour capter les fréquences de leurs pays afin
« d' être au diapason ». ; Mais
malgré que nous soyons dans le siècle des nouvelles technologies,
32% n'ont même pas le moindre petit poste radio. Ce qui en fait des
citoyens entièrement à part, en déphasage avec le temps.
La hiérarchie des besoins de Maslow commence par la satisfaction des
besoins physiologiques. Ce qui est pour les habitants de Baraka un casse
tête chinois. Seulement à Baraka, on note une légère
différence entre les habitants. Certains arrivent à
« sauver les meubles », et à penser à autre
chose telle les antennes TV5, qui sont au nombre de 3. Le vélo et la
mobylette (11%) dénotent un besoin d'autonomie vis
à vis des moyens de transport traditionnels. La grande majorité
est donc dépendante des moyens de transport urbain.
PRATIQUES ECONOMIQUES DES CHEFS DE
MENAGE
Les pratiques économiques sont analysées ici
selon trois considérations : la structure des dépenses qui
permet d'apprécier la nature des besoins et des charges qui
pèsent sur les chefs de ménage ; le poids, dans ce cadre,
des différents chapitres et les pratiques spécifiques qui en
découlent, et en fin les attitudes observées face à
l'épargne et à l'investissement dans la consommation de biens
durables21(*)
LA STRUCTURE DES DÉPENSES
DE LA NOURRITURE AUX AIDES À LA
FAMILLE : LES CLIVAGES SOCIAUX À L'ÉPREUVE DES BESOINS ET DU
DEVOIR...
Les habitants qui vivent dans l'habitat précaire ont
les mêmes besoins et les mêmes charges incompressibles que les
autres citadins. Ainsi, ils dépensent pour la nourriture, la
santé, les transports, l'éducation des enfants,
l'habillement ; ils aident la famille. Le poids des dépenses
consacrées à ces charges et besoins diffère d'un chapitre
à l'autre.
La primauté des « problèmes
alimentaires » parmi les motifs de la demande d'aide peut être
corroborée ici par la place qu'occupe ce chapitre dans les
dépenses principales des chefs de ménage.
Principales dépenses des chefs de ménage
en FCFA
Rubriques
|
%
|
Alimentation
Logement
Transport
Éducation
Habillement
Santé
Aide à la famille
|
79,0
11,7
5,4
5,2
3,9
1,9
3,0
|
Les dépenses de logement intègrent les charges
d'eau, d'électricité et de pétrole pour
l'éclairage. L'ensemble représente 11,7% des dépenses
courantes des ménages dans l'habitat
« spontané ». L'électricité, qui
constitue une part importante des charges, étant inexistante dans la
majorité des logements( cf. infra). Le logement est ainsi le second
poste important de dépenses, devant les transports, une rubrique
à laquelle étaient consacrés 5,4% des dépenses.
Pour le reste, les dépenses d'éducation (5,2%) sont plus
importantes que celles affectées à l'habillement (3,9%), qui
pèsent légèrement plus que les dépenses de
santé (1,9%), elles-mêmes dépassées par les aides
à la famille (3,0%).
L'habitat précaire est ainsi un milieu où la
part de revenu consacrée aux dépenses alimentaires est la plus
élevée.
UNE FILIÈRE DOMINANTE PARTOUT: LA
FILIÈRE ALIMENTAIRE
Elle se caractérise par leur poids variable, dans la
structure générale des activités et dans les quartiers.
Ainsi, prés de deux tiers des unités vendent, produisent ou
servent des produits alimentaires ; 13% des unités assurent des
fonctions multiples et constituent alors la deuxième filière
d'activités après l'alimentation. Cette dernière devance
« l'habillement »,
« l'équipement », la « santé et
services aux personnes », la réparation » et les
« transports » : ces filières concernent
ensemble 24,4% des points, et aucune parmi elles n'atteint 10%.
La filière « alimentaire »
recouvre tous les secteurs, avec cependant une concertation plus forte dans le
commerce, qui regroupe 87% des activités de la filière contre 11%
pour les services et à peine 2% pour la production (confiture,
cacahouètes, piment...) En revanche, tous les points
« polysémiques » sont des services.
Naguère, débouché pour les sous-produits
de l'industrie du bois, source de revenus pour quelques groupes de citadins,
Baraka avec la restructuration, n'attire plus ces types de produits.
COMMERCE ET ARTISANAT DANS L'HABITAT
PRÉCAIRE
Le quartier n'est pas un ghetto ; il est au contraire une
composante du système socio-économique et politique urbain. La
fonction de résidence se double ici, plus qu'ailleurs, d'une fonction
économique ainsi qu'en témoigne la présence, dans les
quartiers, d'une multitude de points d'activité artisanat de production
gravite autour de l'habitat précaire.
Le rôle du commerce et de l'artisanat dans l'animation
des quartiers d'habitat précaire a déjà été
souligné dans la première enquête. Il s'agit de faire
ressortir ici les caractéristiques les plus significatives et les plus
influentes de ces activités sur l'évolution de leur milieu
d'accueil. D'un point de vue quantitatif, il s'agira du dénombrement
des points et de leur réparation spatiale, à l'échelle du
quartier, à travers l'échantillon. Sous un angle qualitatif,
l'attention sera potée sur la structure de ces activités par
secteur et par filière.
En effet, les activités repérées ont
été ventilées dans trois secteurs traditionnels à
savoir la production, les services et le commerce. Elles ont été
ensuite réparties dans ces filières: l'alimentation,
l'habillement, la réparation, les services personnels, les
boutiques.22(*) Comme
toutes les tentatives de classification, celle proposée ici n'est pas
à l'abri de l'arbitraire. Elle reste donc discutable.
Le découpage en secteurs doit être
considéré comme une commodité qui permet de distinguer
trois types d'activités : le premier comprend les activités
centrées sur la transformation des produits à l'état brut
ou semi-ouvré ou autres produits de récupération; le
second, celles consacrées à la distribution, le troisième
regroupe les activités de prestation de service. Il faut préciser
que, dans l'univers de l'artisanat et du commerce, les frontières
intersectorielles ne sont jamais vraiment étanches.
La filière, elle privilégie la fonction
spécifique (l'usage que l'on fait) des produits fabriqués ou
vendus et, dans le cas des services, la finalité de la prestation
fournie. Cette segmentation fonctionnelle permet de réduire le nombre
des filières ; autrement , elle serait empreinte
d'exhaustivité. Elle devrait contribuer à faire ressortir les
spécificités du quartier et rendre plus aisé la mesure de
son poids économique.
Lorsqu'on rapproche leurs gains du Smig, plus de la
moitié des artisans ont des gains supérieurs (58%), avec une
moyenne de 69 735 F CFA (soit le double du Smig) ; 42% n'atteignent pas ce
seuil minimum
COMMODITES
Nous remarquons deux faits à travers ce tableau :
Les maisons excèdent rarement 3 chambres. Ce sont des pièces
étroites, à peine 5/5m, qui voit accueillir jusqu'à 10
personnes par chambres, ce qui est fréquent dans ces types
d'habitat23(*).
La confection des repas fait aussi appel à la
débrouillardise des femmes en raison du nombre limité des locaux,
mais aussi et surtout en raison de la structure peu élaborée de
ce que l'on s'accorde à appeler cuisine ici, par euphémisme. En
effet, la cuisine, définie comme espace aménagé et
équipé affecté à la confection des repas, est
à proprement parler inexistante, sinon rarissime (8%) ;Elles
utilisent généralement le bois de chauffe et le charbon de bois.
Dans la grande majorité, la cuisine se fait dans la cour. Si les douches
pour se laver existent dans ces maisons avec des rideaux ou morceaux de zinc
comme clôture, les WC sont rares (10%) et les gens vont souvent dans les
toilettes communautaires où il faut payer 25 FCFA, lors du premier
passage et 15 FCFA pour chaque autre passage dans la journée.
PRINCIPALES DIFFICULTES
On peut donc imaginer que tous les ingrédients soient
réunis pour faire une bonne sauce problématique. Leurs conditions
de vie à l'image de l'appellation de leur type d'habitat sont
précaires. Il n y a aucun acquis. A chaque jour suffit sa peine, et
l'image de « goorgorlu » courant derrière la
dépense quotidienne (60% de notre échantillon) n'est pas trop
osé pour parler d'eux.
PROJETS
PROPOSITIONS
Malgré des conditions de vie exécrables, ils
veulent lutter pour voir le bout du tunnel, mener une vie digne, humaine et
décente. Ils sont ambitieux et ont pas mal de projets allant du grand
commerce (43%) à l'immigration (15%). Et pour parvenir à cela ils
proposent des voies de sortie de crise en passant par l'octroie d'emploi aux
jeunes (17%) ; l'instauration d'un climat de paix et d'unité (8%),
condition sine cua none pour un développement durable. De même,
ils ont les « dents longues », et ne comptent pas
s'arrêter en si bon chemin concernant la couverture sanitaire.
Fatigués d'être à chaque fois transférés vers
un hôpital, ils veulent l'avoir tout près d'eux, comme tout
citadin.
ALPHABÉTISATION ET SCOLARISATION
Les données relatives aux niveaux scolaires font
ressortir la prédominance des non-scolarisés, puisque 88% des
chefs de ménage n'ont jamais été scolarisés ;
et si 12% l'ont été, leur niveau scolaire reste limité au
cycle du primaire. A peine 36% des scolarisés ont réussi à
franchir le nivaux C M 2 et, parmi eux, très peu ont cédé
au second cycle du secondaire. Ces données confirment les
itinéraires migratoires rectilignes empruntés (Cf. infra). Le
groupe des non-scolarisés est marqué par la prédominance
des étrangers.
Il faut dire que le constat est amer entre ce qui se dit et
ce qui se fait réellement il y a un gap . Des sommes colossales sont
englouties par un travail mal fait ou mieux, non fait .
Or le rôle crucial de l'éducation dans le
progrès économique et social et le bien être des individus
est universellement reconnu . L'écart entre homme et femme tend à
entretenir et perpétuer l'inégalité entre les sexes au
sein de la famille et dans la société en général .
En revanche , la parité des niveaux d'instruction contribue à
éroder progressivement la logique de la «division du travail social
« dans la sphère privée et sociétale . C'est pourquoi
, un programme clair et précis en vue de la scolarisation des filles et
leur maintien le plus longtemps possible à l'école doit
être initié ou renforcé . Pour cela , un travail
préalable de sensibilisation , doit être fait car elle se heurte
souvent à des déterminants culturels conservateurs à
l'extrême parlant des Peulhs et Toucouleurs qui sont majoritaires.
Cette éducation influera grandement directement ou
indirectement sur le bien être et la santé , le comportement
procréateur , sur l'espérance de vie , la mortalité
infantile le processus formateur de la famille .
L'école constitue une tour de Babel à
l'intérieur duquel beaucoup de choses se passent à l'insu des
habitants ,,, un voile épais est étalé sur la gestion
même , sur les formalités et autres dons . Il y a
nécessité d'auditer périodiquement cette institution
capitale et par qui tout progrès transitera .
La monétarisation de l'économie et le
développement du salariat vont dans le même sens , en faisant de
l'école un autre moyen privilégié d'insertion dans
l'économie urbaine et vraiment l'un des meilleurs moyens. Mais les frais
de scolarité représentent un investissement coûteux pour
ceux qui étudient dans les écoles de la ville, donc dans
l'Enseignement Secondaire Général ou Professionnel.
A l'école , une certaine forme d'éducation
sexuelle aux élèves , en adaptant leur contenu au
développement affectif et cognitif des enfants .L'école est sans
doute le plus approprie . Si nous avons note pendant cette période qu'un
seul cas de grossesse non désire.
ORGANISATION SOCIALE ET PARTICIPATION
COMMUNAUTAIRE
En milieu rural, l'organisation des communautés repose
souvent sur de solides fondations sociales et culturelles et s'est
développée au fil des siècles. Mais tout ceci a disparu
avec la migration ou tout simplement avec l'urbanisation. Les conditions
nécessaires au rétablissement d'une organisation sociale sont
difficiles à réunir. Ayant quitté un village relativement
stable et homogène, ces migrants vont se trouver selon toute
vraisemblance, dans une société hétérogène
sur tout les plans, précaire, opportuniste, mouvante, ou chaque individu
est trop préoccupé par sa propre survie pour s'intéresser
aux problèmes collectifs. Alors que cet « esprit de
quartier » ou conscience collective, est nécessaire voire
capitale. Elle est faible à Baraka, très faible or c'est elle qui
constitue le ciment, la base de l'organisation sociale en vue de
l'amélioration de leur conditions de vie. Le lien social est
caractérisé de nos jours par la division du travail social. Le
travail salarié stable étant générateur d'une
conscience collective, intégrative. Dans cette approche, toute carence
d'intégration par le travail, diminue la conscience collective,
affaiblit le lien social, et accroît les consciences individuelles de
façon importante. Toutefois nous ne vivons pas dans une situation
d'anomie.
L'organisation sociale a toujours été instable
à Baraka, dus à divers problèmes. De même le
foisonnement de structures dirigeantes n'améliore pas les choses. On est
là pour la communauté et on joue un rôle de passerelle
entre la communauté et les partenaires ou pouvoirs publics. L'un des
buts du développement communautaire est de permettre à ces
populations d'acquérir une expérience en matière
d'organisation et de gestion, ainsi que de prendre la confiance et la
probité nécessaire pour traiter avec les organismes publics ou
autres et mettre en place des mécanismes obligeant ceux qui
interviennent dans le quartier à prendre des responsabilités et
à rendre compte de leurs activités.
LOGIQUES SPATIALES ET SOCIALES
Nous sommes partis d'un postulat : les rapports sociaux se
projettent dans un espace et s'y inscrivent en le produisant . Ils introduisent
dans cette production des contradictions spécifiques . L'espace n'est
donc pas, pour nous une donnée , une scène indifférente
dont il suffirait de dénombrer les contenus .
Des trois types de structures familiales
repérées : la famille élargie , la famille étendue
, la famille élémentaire , cette dernière simple
(monogamique ) ou composée (polygamique ) , constitue l'unité de
base à Baraka.
Elle se rapproche dans son organisation , sinon dans son mode
de vie , de la famille conjugale de type européen.
La monétarisation de l'économie , les efforts
menés en vue d'une accumulation de biens , l'accès à un
mode de consommation de type occidental , la volonté de scolariser les
enfants , les modèles qui président à la production de
l'habitat constituent autant d'incitation à une autonomisation des
familles élémentaires .
Composée de néo-citadins occupant les emplois
les plus précaires et les moins qualifiés (voir plus haut) , elle
est donc l'objet d'une double exploitation qui permet les stratégies
d'accumulation ou de reproduction simple des diverses couches
supérieures et capitalistes véreux.
L'espace urbain apparaît comme un enjeu crucial et
révélateur de stratégies concurrentes et des rapports de
pouvoir.
Or une approche de type anthropologique peut permettre de
préciser cette problématique générale , notamment
par le moyen de l'analyse situationnelle et de l'analyse institutionnelle ; il
s'agit d'étudier des situations ( opérations de rénovation
, restructuration , , implantation d'équipements collectifs à
travers Enda...) mettant face à face les différents acteurs ,
leurs stratégies respectives , leurs rapports de pouvoir , leurs
discours , les représentations sous-jacentes et les pratiques mises en
oeuvre .
Ainsi pourrait être mise en évidence la
diversité des logiques spatiales et sociales en présence ,
appréhendées tant dans leurs contradictions internes que dans
leurs confrontations .
CORRUPTION
La multiplication et l'ampleur des révélations
concernant des affaires de corruption ont profondément terni l'image de
la classe dirigeante du quartier . On est dès lors en droit de se
demander si notre société n'est pas atteinte d'un mal profond qui
la mène de l'intérieur . Ce mal est d'autant plus grave qu'il se
produit dans une période de profonde structuration et de crise en
général dans ce quartier . Il serait très dangereux de ne
voir dans la corruption que ce qui est relaté dans les journaux en
ignorant qu'elle peut nous atteindre tous plus ou moins selon le degré
de pouvoir que nous possédons . On peut tenter de caractériser la
corruption au-delà de la définition strictement juridique , par
le fait que le corrompu y a trouve un intérêt personnel . Les
conséquences des pratiques de corruption sont multiples et touchent
aussi bien les domaines économiques ou politiques que la sphère
de la moralité publique .
Dans le domaine économique , la corruption fausse
manifestement le jeu de l'économie .
Il y a toujours un très grand danger dans une
société à tenir un discours contredit par la pratique. Sur
le plan politique , elle pervertit le citoyen démocratique . Mais ce
sont évidemment les conséquences morales qui sont les plus
importantes . Quelle confiance accorder à des élites qui tiennent
un discours faisant référence à de grands principes moraux
et qui ont une pratique qui les contredit ?
C'est un délit qu'il vaut toujours mieux
prévenir que réprimer . Sans prétendre faire le tour de la
question dans cette modeste contribution , on peut suggérer ceci .
Ne pouvant se développer dans le secret , il faut tout
faire pour renforcer la transparence , le contrôle ;c'est un délit
qui doit être jaugé à l'arsenal juridique sans
hésitation .
Il faut impérativement motiver l'ensemble des acteurs
sociaux et économiques en faveur de politiques de développement
qui aient pour objectif prioritaire d'assurer à tous les hommes une
chance égale de vivre dans la dignité, en portant les efforts et
les sacrifices nécessaires . Et cela s'avère impossible si les
personnes responsables ne donnent pas des signes indiscutables
d'intégrité et de leur sens du bien commun . Les
phénomènes de fuite des capitaux ou d'appropriation des
ressources au profit d'une minorité familiale , sociale, ethnique ou
politique sont répandus et de notoriété publique . Ces
errements sont fréquemment dénoncés , mais sans que pour
autant leurs auteurs soient réellement incités à cesser
ces activités qui lèsent les pauvres, alors même qu'elles
sont considérables .
C'est souvent surtout la corruption qui entrave les
réformes nécessaires a la poursuite du bien commun et de la
justice , lesquels vont de pair . Les causes de la corruption sont nombreuses :
cependant elle constitue un abus très grave de la confiance
accordée par la société a une personne mandatée
pour la représenter et qui , par contre , profite de ce pouvoir social
pour obtenir des avantages personnels .La corruption est un des
mécanismes constitutifs de nombreuses « structures de
péché « et son coût pour Baraka est largement
supérieur au montant total des sommes détournées à
des fins personnels. Les sages, le centre, l'école et surtout le Cyber
qui est générateur de ressources sont à suivre de
près. Ce qui est encore plus graves c'est l'impunité dont ils
bénéficient.
TOXICOMANIE
Ce fut une hypothèse et elle est confirme par les faits
. Un important réseau de drogue s'est constitue avec le temps dans ce
quartier , par ailleurs vulnérable . L'alcoolisme qui lui est souvent
rattache n'échappe pas non plus a ce constat : des gens viennent
même de l'extérieur pour se ravitailler . 24H/24H le bar est
fonctionnel avec des pointes pendant le week-end et en semaine aux environs de
17H-20H.
D'autres maux (promiscuité , délinquance ,
prostitution ...) trouvent ainsi un terrain propice pour se répandre au
vu et su de tout le monde et malheureusement des enfants et adolescents s'ils
ne sont pas eux même preneurs .
La toxicomanie est un phénomène qui se
répand de plus en plus . Elle pose de grands problèmes
psychologiques , sociaux , spirituels et moraux .
En l'espace de quelques décennies , la toxicomanie ,
l'alcool , sont passés d'un usage relativement restreint ,
réservée à une classe sociale aisée et indulgente
envers elle-même à un phénomène de masse qui touche
désormais toutes les couches de la population, détruit des vies ,
rend nulles bien des promesses .
L'augmentation des prix de l'alcool pendant les grandes
vacances 2003 n'a pas servi à décourager les personnes .
La science et la technologie ont toujours cherché
à tirer parti des substances chimiques pour soigner les pathologies ,
améliorer les conditions de vie , accroître le plaisir de la
convivialité . Les utilisateurs ont constaté que certains de ces
substances pouvaient produire une sensation agréable , euphorique ,
sédative anxiolytique , stimulante ou hallucinogène . Elles
créent des pertes d'attention et une altération du sens de la
réalité . La prise de ces substances favorise d'abord l'isolement
, puis la dépendance , et par conséquent , la délinquance,
l'insécurité, c'est pourquoi certains habitants des quartiers
environnants préfèrent faire le détour afin
d'éviter de probables agressions .
Les jeunes représentent une proportion importante de
cette population. Le travail précoce pour certains, l'aliénation
ou l'absence de surveillance des parents pour d'autres, ou même de
socialisation, les ont conduit dans ce milieu infernal. Beaucoup d'entres eux
ne sont pas qualifiés pour être compétitifs sur le
marché restreint de l'emploi à Dakar. L'exclusion professionnelle
implique par conséquent une exclusion sociale entraînant la
résurgence de certaines pratiques déviantes. Dès lors,
confrontés aux tensions et aux contraintes inévitables de
l'adolescence , ces jeunes défavorisés pour ne pas dire
marginaux, ne savent plus ou tourner de la voix pour trouver un appui, et n'ont
presque aucune chance pour échapper à ce sort.
MIGRATIONS INTERNES
Le phénomène des migrations internes est
étroitement lié au développement socio économique
dans les pays en développement . Il subit l'influence de
l'évolution économique et sociale et il agit à son tour
sur elle . On le sait aussi influencé par les différences de
conditions de vie entre régions ainsi qu'entre milieu urbain et milieu
rural , mais pour que ces différences incitent à migrer , il faut
y être sensible et avoir accès à un moyen de transport.
Contrairement à la moyenne nationale
d `après le RGPH de 1988, les hommes sont plus nombreux à
migrer vers les centres urbains que les femmes et invoquent le plus souvent des
raisons économiques .
En ce qui concerne les conséquences des migrations ,
il faudrait comparer la situation des migrants à celle des non migrants
de même niveau qui sont restés dans leur lieu d'origine . Cette
comparaison n'est pas possible car elle sous entend une descente dans les
différentes zones de provenance des habitants de Baraka .
PERSONNES AGÉES
Par ailleurs , il est a noter la part importante des
personnes âgées de plus de 50 ans; dans la plupart des quartiers
flottants , les adultes sont très peu nombreux ;mais il faut dire que la
migration à Baraka est particulière et ne date pas d'aujourd'hui,
comme dit plus haut. La culture urbaine n'est pas compatible à leur
état.
Le vieillissement de la population et l'évolution vers
un resserrement de la pyramide des âges dû a une relative baisse de
la fécondité et à la mortalité ont modifié
l'équilibre numérique entre les hommes et les femmes .
TRAVAIL ET GENRE
Par ailleurs les gains obtenus par les femmes au cours des 2
derniers mois sont en général sensiblement inférieurs a
ceux des hommes alors qu'elles participent pour une large mesure à la
situation économique de leurs familles respectives. Cela s'explique par
le fait que d'une manière générale, leur participation
à la vie active est plus courte et plus irrégulière et
que leurs emplois sont souvent des emplois a temps partiel , que leur travail
est moins bien payé , qu'elles travaillent surtout dans l'informel, et
qu'elles subissent encore le poids de la tradition.
CE QU'ILS ATTENDENT D'ENDA TIERS
MONDE
CE QU'ILS VEULENT DONNER A ENDA TIERS
MONDE
L'action de Enda est très bien appréciée.
Cette ONG a beaucoup fait pour eux. Les pères de famille sont unanimes,
qu'il faut continuer la collaboration afin de faire reculer les
frontières de la pauvreté, de renforcer les acquis sociaux, de
continuer la restructuration du quartier arrêtée depuis le
décès de leur « papa » : Jacques
BUGNICOURT, le 16 avril 2002, tout en protégeant la nature. A
défaut de pouvoir investir eux-mêmes avec leurs propres moyens
financiers, ils n'ont que leur force physique et leur bon sens ; Les
ressources humaines ne sont-elles pas la première richesse d'un peuple,
malgré ce que l'occident veut nous faire avaler ? En tout cas, de
façon concrète ils entendent user de cela pour entretenir les
biens existants : école, case de santé, édicules
publics, cyber pop...car résoudre les problèmes d'une population
demande une continuité et de la collaboration.
CULTURE DE LA PAUVRETE
La culture ou la sous-culture de la pauvreté est un
genre de vie particulier qui tend à se perpétuer chez ces
habitants ainsi que chez leurs descendants. Sur les quatre points que les
spécialistes des sciences sociales ont définis, trois se
retrouvent dans notre analyse.
- Les familles sont peu intégrées aux
principales institutions de la société : système
éducatif, partis politiques, syndicats...
- Ils sont d'origine rurale et on note l'inexistence de
réseaux sociaux structurés et la faiblesse de l'organisation
sociale.
- Au niveau individuel, la culture de la pauvreté
engendre un sentiment d'impuissance, de résignation face à une
condition sociale qui apparaît comme immuable.
EVALUATION
Cet outil fait défaut . Nous ne savons pas si nos
interlocuteurs ont été avard en mots ou bien les moyens
d'evalution de la qualité des services font defaut.
Mais nous sommes convaicus que c'est un exellent moyen de
travail.
Etude sur la satisfaction des populations , test de
compétence , formation et autoformation , entretien avec les groupes
cibles , enquêtes périodiques de démographie et de sante,
recherche operationnelle , rapports, auto-évaluation...
Il est important aussi d'avoir en retour le feed-back de la
part des destinataires sur la pertinence et l'utilité afin de soutenir
leur intérêt.
2-POINTs DE RUPTURE
Les points de rupture qui constituent les principaux facteurs
de basculement dans le processus de paupérisation peuvent se
présenter sous formes conjoncturelles ou structurelles, comme ils
peuvent relever de la responsabilité ou de la non responsabilité
de l'homme. Dans plusieurs cas, le basculement observé relève de
facteurs naturels et institutionnels. Cependant, les facteurs anthropiques ne
manquent pas d'avoir eux aussi une forte prégnance dans les conditions
de vie des ménages.
Les facteurs naturels sont l'ensemble des facteurs qui
découlent de ruptures dans l'écosystème et de leurs
conséquences. Les facteurs naturels les plus cités par les
populations sont : (i) les sécheresses successives dont la plus
désastreuse fut celle de 1973 ; (ii) l'érosion
côtière, l'intrusion marine et son corollaire, la salinisation des
terres ; (iii) la dégradation des terres traduite par un
appauvrissement entraînant une faible productivité ; (iv) les
calamités naturelles telles que les incendies, les inondations des
champs et (v) la destruction des cultures par les parasites.
D'autres points de rupture particulièrement
signalée, relèvent également de l'évolution
naturelle, notamment le décès, la retraite ou la perte d'emploi
du principal pourvoyeur de ressources ainsi que l'incapacité physique
découlant de la vieillesse ou à la suite d'une maladie
handicapante.
La croissance réalisée n'est pas encore de
qualité. On a noté une variabilité de près de 1,6
pour une croissance moyenne de 2,7 % sur la période 1980-2002. Cette
croissance est par ailleurs largement tirée par des sous secteurs qui
n'ont pas été suffisamment pourvoyeurs d'emplois (huileries,
traitement de produits halieutiques, phosphates, ciment, tourisme et
télécommunication). La croissance s'est avérée
fragile de la faible productivité de l'agriculture, de la
compétitivité insuffisante des secteurs d'offre de leur
vulnérabilité aux chocs exogènes (sécheresses,
fluctuations des cours des matières premières). La situation du
secteur primaire, restée précaire, combinée à une
atonie du secteur secondaire, insuffisamment compétitif, a
été une contrainte forte à la création d'emplois et
à l'amélioration des revenus, i,nduisant une dégradation
continue des conditions de vie des ménages. Par ailleurs, la faiblesse
et la diversification encore insuffisante des exportations en termes de
produits (3 produits font près de 60% du total) continuent à
inhiber substantiellement le potentiel de croissance.
Au rythme actuel, il faudra 30 ans environ pour doubler le PIB
par tête qui est aujourd'hui l'un des plus faibles au monde (600 $ US) et
le triple pour sauver l'habitant qu quartier spontané. Le
Sénégal fait désormais parti des PMA (Pays les Moins
Avancés).
En ce qui concerne l'éducation, les dépenses. En
effet , les 20% des ménages les plus pauvres qui ont en charge 28%
des enfants âgés de 7 à 12 ans ne bénéficient
que de 17 % des dépenses publiques alors que les ménages les plus
riches, avec un poids démographique moins important, reçoivent
à peu près la même proportion de dépenses pour le
même groupe d'âge. Des différences plus accentuées
dans l'équité sont observées dans les autres niveaux
d'enseignement. Enfin, les transferts sociaux ont en général peu
profité aux pauvres. Durant les périodes d'ajustement et de
crise, il n'y a pas eu suffisamment de transferts sociaux et de mesures de
protection sociale en direction des plus démunis. Les instruments de
politique utilisés à savoir les aides financières ont
profité plus aux riches qu'aux pauvres
La scolarisation des filles demeure encore relativement faible
même si elles sont supérieures aux garçons. Les taux de
scolarisation sont de 43,9% chez les garçons et 54,8% chez les filles
pour notre échantillon.
A titre de comparaison, au niveau national, le taux brut de
scolarisation (TBS) se redresse, mais reste insuffisant. Entre 1989/90 et
2000/01, le taux de scolarisation est passé de 57% à 70%.
(EPPS)Toutefois, ce qui peut être considéré comme une
avancée représente pour d'autres une contre-performance. Le taux
brut de scolarisation est au Sénégal de 70% en 2000/01, alors
qu'il atteint en moyenne 75% en Afrique au Sud du Sahara, tout comme le nombre
d'élèves par enseignant qui est de 51 au Sénégal
contre 44 en moyenne en Afrique au Sud du Sahara. A Baraka, les effectifs par
classe sont pléthoriques, comme nous l'avons vu plus haut.
Le taux d'alphabétisation pour les personnes de 15 ans
et plus sachant lire et écrire, se situe à 19,1%. Toutefois, ce
taux cache d'énormes disparités entre les femmes (70,1%) et les
hommes (29,9%).
Certains facteurs socio-culturel , a-t-on constaté ,
accroissent les risque de famine et de malnutrition chronique . Les tabous
alimentaires , le statut social et familial de la femme -qu'il faut envisager
en fonction des structures familiales -, son influence réelle dans la
famille , la carence de formation des mères aux techniques de la
nutrition , l'analphabétisme généralisé , les
maternités précoces et parfois trop rapprochées , la
précarité de l'emploi ou le chômage , sont autant de
facteurs qui peuvent se cumuler et entraîner la malnutrition en
même temps que la misère . Les mêmes facteurs
entraînent la malnutrition occasionnelle ou chronique de nombreux «
nouveaux pauvres « au moment même ou ils côtoient ceux qui
vivent dans l'abondance et la surconsommation.
3-ASPECTS DE MANIFESTATION DE 3-LA PAUVRETE
D'ordinaire, c'est dans le processus d'appauvrissement par une
crise économique persistante que des individus, notamment parmi les plus
vulnérables, sont coupés des circuits leur permettant
d'accéder aux ressources productives. Ce manque de moyens propres
favorise ensuite une détérioration continuelle des conditions de
vie, aggrave les inégalités et mène, à terme,
à l'extrême pauvreté. En l'absence d'assistance de la
puissance publique et sans une solidarité communautaire soutenue
liée à la transformation des repères éthiques et
culturels, cette dynamique conduit à une rupture des liens sociaux et
à l'exclusion des couches les plus défavorisées. Un tel
déficit ou défaut de relations sociales, pousse certains
individus aux pratiques ci-après répertoriées lors du
processus participatif.
LA VIOLENCE ET LA
DÉLINQUANCE.
Dans les prisons, en général, les personnes
détenues sont la plupart des jeunes. Les statistiques de la justice
sénégalaise les plus récentes indiquent un taux de
criminalité de 1,8% marqué par une progression rapide des
infractions et une forte présence des jeunes parmi la population
carcérale. Cette montée de la délinquance des jeunes peut
être imputable au relâchement des efforts des parents dans la prise
en charge de l'éducation des adolescents en perte de repères. La
toxicomanie y est pour quelque chose car avec elle tout est possible :
cambriolage, vol a mains armées, intimidations, menaces... En outre la
violence faite aux femmes est devenue un fait courant dans les quartiers
pauvres et dans les familles démunies conduisant souvent à des
drames. Et Baraka est loin d'échapper à ce tableau sombre.
Quelques cas de violence conjugale sont notés ça et là. Et
malgré une forte mobilisation de la jeunesse derrière l'ASC, des
brebis galeuses rendent la vie difficile aux citoyens s `excluant
socialement de la société. Il n'est pas rare de voir des gens se
bagarrer au abords du maquis qui attire des gens venant de dehors, comme dit
plus haut.
LA MENDICITÉ.
Des efforts notoires ont été fait avec Enda en
vue de résoudre ce problème qui était
caractéristique du quartier. Il n'est en effet pas rare d'assister
à une séance de dons de riz ou autre condiment par des
étrangers. C'est à voire que même si ce
phénomène n'est pas apparent, il subsiste sous d'autres formes
plus subtiles. Le phénomène des talibés en quête
quotidienne de nourriture et d'argent tant pour leur propre survie que pour
l'entretien de leur marabout et repérable et est un véritable
problème social.
LA PROSTITUTION
Les statistiques sur la prostitution sont rares et souvent
approximatives ou incomplètes. Toutefois, une Enquête de
Prévalence des infections sexuellement transmissibles chez les
prostituées clandestines de Dakar (Christian Lauren, IRD),
réalisée en 2000 évalue l'âge médian des
prostituées à 28 ans. Presque 20% d'entre elles n'avaient
légal (21 ans) ; alors que le tiers était
célibataire, la plupart était divorcée (48%),
mariée (12%) ou veuve (6%). La prévalence de l'infection du VIH
chez ces prostituées est de 14% alors qu'elle se situe entre 1 et 2%
dans la population totale.
Concernant Baraka, nous n'avons pas de statistiques fiables
mais ce qui est constant et indéniable est que ce
phénomène est bien présent, tapis dans l'ombre de
l'alcoolisme entre autres.
LE TRAVAIL DES ENFANTS COMME
ALTERNATIVE
Le travail des enfants est défini ici comme l'exercice
d'une activité économique par des jeunes de moins de 15 ans. On
suppose qu'à cet âge, cette catégorie devrait être
à l'école. Les données de l'enquête indiquent que
27,6% des enfants de 5 à 15 ans travaille d'une manière ou d'une
autre et 15% exerce une activité rémunérée. Selon
toujours nos données, 22% des enfants effectuent plus de 4 heures de
travaux domestiques par jour, c'est à dire, plus que la norme admise.
Dans de telles conditions, l'on peut suspecter que le travail soit suffisamment
contraignant et pénible pour entraîner des perturbations dans
l'éducation, la santé, le développement normal et enfin,
la survie de l'enfant. Les faibles taux de scolarisation peuvent s'expliquer en
partie par l'importance du travail des enfants.
Le travail des enfants comme tous le savent est
indésirables et nuisibles pour eux ainsi que pour leur famille. Pourquoi
persiste-il donC ? comme déjà dit, il résulte de la
pauvreté qui oblige les familles à envoyer les enfants travailler
ou pousse les enfants eux même à le faire pour survivre et rester
dans ce cercle vicieux. Il faudrait donc prendre le mal par la racine.
LA DÉGRADATION DE
L'ENVIRONNEMENT.
Le croît démographique élevé et
les longues années sécheresse ont fortement contribué
à la fragilisation de l'environnement. En milieu rural, la faible
qualité de vie des populations continue de faire pression sur les
ressources naturelles expliquant ainsi le rythme inquiétant de
déforestation malgré les quelques efforts fournis dans ce
domaine.
D'énormes efforts ont été fait dans ce
sens , en matière d'assainissement et de prestation . Néanmoins ,
la densité de la population sur les terres arables est forte de
même que 95% des ménages utilise pour la cuisson des aliments du
charbon de bois ou du bois de chauffage . Ceci pose un véritable
problème environnementale.
Les ordures sont rejetées hors des maisons. Chaque
ménagère transporte « ses » ordures, de sa
concession à la « décharge » la plus proche
de son domicile. Ces « décharges » ou
« dépôts d'ordures », selon les terminologies
habituelles, sont aussi nombreux que les comptent de terrains vacants,
impropres ou non à la construction.
Ce mode de gestion des ordures, à savoir leur
enlèvement et leur rejet à des endroits
« réservés », répond à des
préoccupations hygiéniques incontestables. Lorsque l'on passe en
revue les différentes « décharges
d'ordures » ménagères établies et
exploitées, leur caractère sauvage dénie toute
rationalité dans le choix des aires affectées à cet usage.
Certes le mode de traitement des ordures ménagères adopté
est la réplique des habitants à l'exclusion de leur quartier du
mode conventionnel et normatif d'enlèvement des objets
considérés.
4-Éléments d'une stratégie
d'intervention en milieu urbain
LA NÉCESSITÉ D'UNE PROMOTION DES
RESSOURCES HUMAINES
A tour les acteurs , nous voulons rappeler que le principal
acteur du développement c'est l'homme . La véritable richesse
d'une nation , ce sont les hommes ; mais ici en Afrique nous ne savons
valoriser les ressources humaines . Le potentiel humain est souvent mal
formé et donc inapte a l'emploi , alors que les besoins sont
énormes . A Baraka , faudrait peut être pensé aux
écoles d'apprentissage technique .
Jamais le genre humain n'a regorgé de tant de richesses
, de tant de possibilités, d'une telle puissance économique; et
pourtant une partie considérable des habitants du globe sont encore
tourmenter par la faim et la misère et des multiples groupes d'humain se
savent ni lire ni écrire .
Par ailleurs , un certain héritage culturel a
tué en beaucoup d'habitants le sens de l'inventivité et de la
créativité les poussant à des réflexes de simples
consommateurs de ce qui se fait ailleurs et qui est plus apprécié
de ce seul fait .
LES INITIATIVES COMMUNAUTAIRES
Face à la misère , un nombre croissant de
personnes et de groupes choisissent de participer partout à des actions
communautaires . Ces initiatives doivent être fortement
encouragées. Actuellement de plus en plus de pays soutiennent la
participation populaire , mais certaines réalités en place
tentent encore de réduire à néant ces initiatives qui les
dérangent - entraînant parfois de très lourdes
conséquences - alors qu'elles constituent pourtant les bases
indispensables d'un véritable développement et parfois à
moindres coût. Il ne faudrait pas ignorer les ressources de ces
bénéficiaires, aussi pauvres soient-elles Elles ne sont pas
systématiquement dépourvu de liquidités. Planifier un
programme sans y faire participer l'école et le corps enseignant, aussi
c'est courir à l'échec.
LE RÔLE PRIMORDIAL DES FEMMES
Il est certain qu'elles sont la clé du
développement et on devra être soucieux d'exploiter les
rôles de la femme , sans creuser de faille : c'est à dire ni
féminiser les hommes ou viriliser les femmes . Cependant ,
l'évolution souhaitable de la condition de la femme ne doit pas faire
perdre de vue l'attention qu'elle doit prêter à la vie qui doit
s'épanouir.
Les femmes jouent un rôle fondamentale dans la
communauté et parfois elles sont à la fois les protagonistes et
l'un des principaux groupes visés. Elles sont proches des enfants, elles
sont concernés de près par les pratiques de contraception,
l'allaitement ...Elles peuvent faire basculer la balance en matière de
prévention et c'est réellement elles qui décident s'il
faut emmener les enfants en consultation...Sur le plan économique , ce
sont elles qui doivent boucler les fins du mois.
C'est pourquoi si elles « toussent »,
c'est la famille toute entière qui
« étouffent ».
VERS UN ÉCONOMIE PLUS SOLIDAIRE
Pour mieux servir l'homme et tous les hommes.
La croissance de la richesse est nécessaire au
développement , mais les grandes reformes macroéconomiques -
induisent toujours une limitation des revenus - peuvent échouer lorsque
les reformes de structure ne sont pas entreprises avec l'énergie et le
courage politique nécessaires , et notamment celles du secteur public :
reforme des blocages politiques et sociaux . Elles causent alors des
souffrances vaines et précipitent une rechute . Ces reformes
vigoureuses et parfois excessivement brutales sont toujours accompagnées
d'aides en provenance de la communauté internationale , qui fait
pression sur le pouvoir politique , souvent a sa demande , pour placer le pays
devant ses choix et l'aider a prendre des décisions que les pays
développés n'ont plus eu l'occasion de prendre depuis les
années de la reconstitution après la seconde guerre mondiale.
Il est du devoir des institutions internationales d'inclure
dans les plans élaborés par les gouvernements , et en
écoutant leurs conseils des dispositions cibles pour soulager la
souffrance de ceux qui vont être les plus atteints par ces mesures
nécessaires . Il leur appartient de nourrir la confiance à
l'égard des dirigeants du pays pour que ce dernier
bénéficie à ce moment - là des appuis financiers en
provenance des prêteurs publics et prives . Les institutions
internationales doivent faire également pression sur le gouvernement
pour que toutes les catégories sociales puissent participer a l'effort
commun .
Sinon il ne pourra pas aller dans le sens du bien commun et de
la justice sociale , si difficile a sauvegarder , aussi faible soit-elle , dans
ces circonstances .
Pour parvenir à ce but , le personnel des institutions
internationales doit faire preuve de la rigueur technique dont il est
heureusement coutumier , mais aussi du souci des personnes qu'on ne peut
inculquer par des dispositions bureaucratiques ou par une formation prenant
économique . C'est là que l'écoute
préférentielle du pauvre doit être particulièrement
soigneuse : on doit imaginer des dispositions précises , en accord avec
les ONG et les Associations catholiques qui sont à la fois au contact et
au service des plus exposes . On ne pourra jamais assez insister sur ce point :
il est essentiel , et les responsables nationaux et internationaux peuvent le
négliger facilement, du fait que le travail technique présente
déjà des difficultés considérables.
D'une façon générale , tous les
organismes nationaux et internationaux , en rapport permanent avec chaque pays
en mal de développement, se doivent d'ouvrir des lignes de communication
personnel technique qui définit les plans de réforme. Mais ceci
doit être réalisé dans la confiance mutuelle de personnes
qui ont en commun le service des hommes et de chaque homme, pour ne pas verser
dans l'économisme et dans l'idéologie.
DES HABITANTS PRÉDISPOSÉS POUR LA
NÉGOCIATION
Sur le processus et les moyens devant conduire à la
satisfaction de ces besoins, les populations sont disposées à y
participer pour la collaboration avec la mairie concernée comme gage de
sécurité entre autres...Une entité à elle seule ne
peut pas régler les problèmes de Baraka, tous doivent mettre la
main à la pâte : Enda, Municipalité...La participation
de ce dernier permettrait sûrement d'accélérer certaines
procédures. Les défis sont grands ; le chômage, le
sous emploi, le faible revenu et la malnutrition allant de pair avec la
mauvaise santé ; les tentatives pour améliorer ces
conditions n'auront guère de chances d'avoir des effets durables, si
elles ne s'inscrivent pas dans une lutte globale contre la pauvreté,
impliquant la création d'emplois et la promotion et l'appui
d'activités génératrices de revenus.
D'après leurs expériences d'acteurs sur le
terrain, notre population cible pensent que les principaux signes de la
pauvreté sont, dans l'ordre, la difficulté à se nourrir,
le manque de travail, le manque de soins efficaces, le manque de logement
décent.
Aussi, considèrent-elles que les priorités des
partenaires au développement et du gouvernement devraient être
dans l'ordre : (i) l'emploi des jeunes (20,1%) ; (ii) la
réduction des prix des denrées de premières
nécessité (18,9%) ; (iii) l'accès aux soins de
santé de qualité (17,7%) ; (iv) l'acquisition d'un
« chez soi » (11,3%).
LE RÊVE DU « CHEZ
SOI »
A la recherche d'équipements et de services
garantissant de meilleures conditions de vie, rares sont personnes qui
envisagent de quitter leur parcelle, pour une nouvelle
« aventure », quand il s'agit des perspectives
résidentielles. Plus de la moitié des chefs de ménage sont
dans ce cas ; et si 12% songent à le faire, les indécis,
eux, représentent 25,8%.
En ville , l'acquisition du « chez » consacre
l'accession vis-à-vis de l'environnement social à une position
enviée, à une sécurité, la réussite qui
dynamise et encourage.
CONCLUSION
Les problèmes que posent Baraka sont très
complexes et sont liés pour la majeure partie à des conditions
socio-économiques et de développement. Revenu faible,
approvisionnement insuffisant en eau potable, alimentation et nutrition
défectueuses, logement en baraque, manque d'assainissement, pollution et
salubrité de l'environnement, éducation et infrastructure qui se
font désirer, santé fragile, statut juridique ...autant
d'éléments qui ont des répercussions sur la vie de chacun
dans ce quartier spontané dont les habitants sont contraints de
s `y adapter compte tenu surtout de la modicité de leurs moyens.
Les tentatives pour améliorer ces conditions n'auront guère de
chances d'avoir des effets durables, si elles ne s'inscrivent pas dans une
lutte globale contre la pauvreté, impliquant la création
d'emplois, l'organisation sociale, la promotion et l'appui d'activités
génératrices de revenus.
* 1 Population et habitat du
centre de Dakar : le secteur de l'avenue Lamine Gueye, mémoire de
Maitrise présenté par Mamadou Seck en juin 1984 ; DESL
924
* 2 Amadou Diop, Médina
Gounass (Pikine Dagoudane Dakar) Pratiques sociales et spatiales,
mémoire de Maitrise, 1982, UER de Géographie et
aménagement de l'espace, Université Paul Valéry,
Montpellier France, LDES 1020
* 3 Amadou Diop, idem
* 4 Ministère de
l'Economie des Finances et du Plan, Division de la Prévision et de la
Statistique.
-Population estimée du Sénégal en 1999,
2000, 2001. Juin 2001.
-R.G.P.H 1998, Rapport Région ; Résultats
définitifs Dakar ; Septembre 1992
* 5 Ministère de
l'Economie des Finances et du Plan, Division de la Prévision et de la
Statistique.
-Population estimée du Sénégal en 1999,
2000, 2001. Juin 2001.
-Répertoire des villages de la région de dakar,
R.G.P.H 1988
-R.G.P.H 1998, Rapport Région ; Résultats
définitifs Dakar ; Septembre 1992
* 6 idem
* 7 Les conditions de vie et de
travail des filles domestiques à Dakar ; dossier de recherche duel
II, Mai 2001, par Issimath Laniba, DiarigneSène, Rémi Nimubona,
Viviane Tine, Benoît Tine.
* 8 Khadidiatou Tall Tiam,
Démographie et habitat dans un quartier de Dakar : étude de
la Médina Est « un processus de taudisation »,
déc. 88, Département de Géographie, UCAD ; LDES
1347
* 9 Quotidien national Le Soleil
hors série de février 2001, page 29
* 10 Les baraques de
Baraka : le feuilleton d'un déguerpissement avorté ; Le
soleil du 7 janvier 2002, page 15
* 11 ibid.
* 12 Enda graf, une structure
de Enda TM (groupe,recherche,action,formation) avec Emilie Senghor,
éducatrice
* 13
www.enda.sn
* 14
www.enda.sn
* 15 Nigaban DARA, stagiaire,
17-06-2001 ; Rapport des investigations faites pour le renforcement,
l'amélioration et l'aménagement des lits de ruissellement des
eaux de pluies à Baraka,
* 16
www.enda.sn
* 17 Plusieurs élus
locaux s'attachent toujours à cette idée que l'exode rural est la
source d'alimentation de la croissance démographique de Dakar.
* 18 Ministère de
l'Economie des Finances et du Plan, Division de la Prévision et de la
Statistique.
-Population estimée du Sénégal en 1999,
2000, 2001. Juin 2001.
-Répertoire des villages de la région de dakar,
R.G.P.H 1988
-R.G.P.H 1998, Rapport Région ; Résultats
définitifs Dakar ; Septembre 1992
* 19 idem
* 20 idem
* 21 Notons que certains biens
durables, à l'instar de l'immobilier, représentent un patrimoine
transmissible, il peuvent donc être hypothéqués.
* 22 L'alimentation : elle
va de la minoterie au commerce des fruits de légumes frais, elle
intégre la restauration, la fabrication et la vente de boissons, etc.
-l'habillement et le textile : elle englobe la couture, le
commerce de tissus et de vêtement, les fabriques et commerces d'articles
chaussants, etc.
-la réparation ou entretien : elle regroupe la
vulcanisation, la réparation d'autos, de cycles, d'appareils
électriques et électroménagers, etc.
l'équipement : elle comprend les
« briqueteries », les vanneries, les menuiseries, les
fabriques de matelas, les forges, les quincailliers, etc.. qui travaillent
pour l'équipement des ménages en général.
Les services aux personnes : elle inclut les marabout, le
commerce des plantes soignantes, la coiffure, les photographes, les
lavandières etc.
* 23 Les conditions de vie et
de travail des filles domestiques à Dakar ; dossier de recherche
duel II, Mai 2001, par Issimath Laniba, DiarigneSène, Rémi
Nimubona, Viviane Tine, Benoît Tine.