Section 3 : le processus de la libéralisation
financière :
On parle, pour illustrer les changements survenus sur les
marchés financiers, d'une nouvelle règle ; celle des 3D
(désintermédiation, décloisonnement,
déréglementation).
· Désintermédiation
: La désintermédiation correspond au recul de
l'économie
d'endettement (par l'intermédiaire des banques
créditrices) au profit de l'économie de marché financier ;
en clair, les entreprises se financent directement sur les marchés
financiers (en émettant des obligations, des actions, etc.) au lieu de
S'endetter en empruntant auprès des banques. On estime ainsi que 80% des
opérations de financement se déroulent aujourd'hui directement
sur les marchés financiers ; c'est évidemment la baisse des
coûts d'intermédiation qui motive cette pratique. On parle donc de
désintermédiation pour nommer la disparition de
l'intermédiaire bancaire et de son activité classique de
dépôts et de prêts au profit de l'utilisation des produits
du marché.
· Décloisonnement :
Le décloisonnement correspond à la fois à
l'ouverture des marchés nationaux et à l'élimination des
barrières cloisonnant les différents marchés nationaux de
capitaux Ainsi, alors qu'avant le début des années 80, les
circuits de financement de nombreux pays étaient autonomes et
répondaient chacun à un besoin particulier, des passerelles entre
le marché à long terme (bourse) et celui à court terme
(marché monétaire) ont été érigées.
L'accès aux divers marchés, qui était limité, est
ainsi devenu ouvert.
·
Déréglementation :Cette transformation du
système financier signe la disparition du contrôle de
l'État qui était la règle depuis la fin de la Seconde
Guerre Mondiale jusqu'aux années 70 ou 80 et parfois bien plus
longtemps. Les systèmes financiers contrôlés par
l'État étaient fortement réglementés et
conçus pour canaliser les ressources financières vers les
secteurs et les objectifs ayant la faveur des pouvoirs publics. La
'^déréglementation consiste à libérer les
marchés des interférences administratives et à supprimer
les entraves freinant la concurrence entre les agents économiques.) La
libéralisation financière a pour effet de faire payer très
cher aux gouvernements les errements de la politique budgétaire ou
monétaire et c'est là un des avantages cruciaux d'un
système financier soumis aux règles du marché.
Cette déréglementation vise :
-une baisse des coûts d'obtention de capitaux ;
-une ouverture des marchés nationaux aux
non-résidents ;
-le développement d'une économie
financière parallèle internationale non
réglementée.
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