REPUBLIQUE DU CAMEROUN
UNIVERSITE DE DOUALA
****************
ECOLE NORMALE SUPERIEURE
D'ENSEIGNEMENT TECHNIQUE
(ENSET)
****************
ECOLE DOCTORALE
MEMOIRE EN VUE DE L'OBTENSION DU DIPLÔME D'ETUDES
APPROFONDIES EN SCIENCES DE GESTION
Rédigé par :
EVA'AH Roulie Niquaise
Sous la supervision de :
Pr. Claude BEKOLO
Agrégé des Sciences de Gestion
L'encadrement de :
Jean François NGOK EVINA
Docteur en Sciences de Gestion
ANNEE ACADEMIQUE 2008 - 2009
A
MBOM MBASSI Moïse Teddy
et
MVONDO MATIP Justin Florent ;
Mes enfants
SOMMAIRE PAGES
INTRODUCTION
GENERALE.....................................................................1
PREMIERE PARTIE : LES CARACTERISTIQUES DES
PRATIQUES DU
CHANGEMENT AU SEIN D'UNE ORGANISATION
.........7
CHAPITRE I : LE CHANGEMENT ORGANISATIONNEL : UNE
LOGIQUE DE
GESTION.................................................................................8
SECTION 1 : Le changement : un
effet de mode .................................8
SECTION 2 : L'accompagnement du
changement organisationnel ...........16
CHAPITRE II : LE COMPORTEMENT DE L'EMPLOYE AU SEIN
DE
L'ORGANISATION : UNE APPROCHE OBJECTIVE DE L'ANALYSE
..22
SECTION 1- Attitudes de l'employé
suite à une transformation systémique.22
SECTION 2 : L'influence du changement sur le
comportement
de
l'employé..........................................................30
DEUXIEME PARTIE : CONTRIBUTION DU
CHANGEMENT SUR LE
COMPORTEMENT DE L'EMPLOYE DANS LES
ENTREPRISES PRIVATISEES AU
CAMEROUN..............37
CHAPITRE III : PROCESSUS D'IDENTIFICATION DE
L'INCIDENCE DU
CHANGEMENT SUR LE COMPORTEMENT DE L'EMPLOYE DES ENTREPRISES
PRIVATISEES AU CAMEROUN.............38
SECTION 1 : Présentation des
entreprises privatisées au Cameroun et cas
étudiés...............................................................38
SECTION 2 : Justification et
présentation de l'approche méthodologique..44
CHAPITRE IV : LES PRATIQUES DU CHANGEMENT ET LEUR
CONTRIBUTION SUR LE COMPORTEMENT DE L'EMPLOYE
DANS LES ORGANISATIONS PRIVATISEES
CAMEROUNAISES...........................................................54
SECTION 1 : Evaluation de la politique
de changement dans les
entreprises
privatisées................................................54
SECTION 2 : Contribution des politiques de
changement mises en oeuvre
sur le comportement de l'employé dans l'organisation
.........70
CONCLUSION
GENERALE........................................................................75
BIBLIOGRAPHIE.....................................................................................80
REMERCIEMENTS
Je remercie :
- L'Eternel pour la grâce qu'il ne
cesse de m'accorder ainsi qu'à ma famille,
- Pr Claude BEKOLO pour son encadrement,
- Dr Jean François NGOK EVINA pour sa
disponibilité, la rigueur et la promptitude qu'il a su m'apporter,
- Le corps professoral du DEA pour la qualité de
l'enseignement et de la formation reçue,
- Mon père M. ENAMA MEBENGUE Joseph
pour son soutien et ses précieux conseils,
- Mon papa M. MBOM Moïse et à ma
maman Mme NGONO Rosalie Epouse MBOM à qui je dois
tout,
- Toute la famille MBOM (MESSINGA ENAMA Brice Damien,
NDZIE Théodora Alvine de l'ESSTIC,
L'Ingénieur MOUAHA MBOM Alain Rodrigue, ESSAGA MBOM Stève
Ghislain, MBOM Doris Rosalie, MBOM MBASSI MoïseTeddy et MVONDO MATIP
Justin Florent Kevin, pour l'Amour dont ils ne cessent de me
combler,
- La famille YANA pour son grand coeur,
particulièrement à Arthur et
Nelson ; mes bébés,
- Tous mes frères et soeurs,
- Toute la promotion de DEA 2007-2008 de l'Université
de Douala, particulièrement à EBODE Lucie, NDOUMBE Isaac,
- Enfin, tous ceux qui d'une manière ou d'une autre ont
contribué à la réalisation de ce mémoire.
AVANT PROPOS
Au terme de sa formation pour l'obtention du Diplôme
d'Etudes Approfondies, l'étudiant est tenu de présenter un
travail de recherche dont le thème correspond à la discipline
choisie.
Le thème qui nous a permis de réaliser ce
travail est : LE COMPORTEMENT DE L'EMPLOYE FACE AU CHANGEMENT
ORGANISATIONNEL : UNE ETUDE APPLIQUEE AUX ENTREPRISES PRIVATISEES AU
CAMEROUN. Notre but est de caractériser les pratiques de
changement identifiées dans les entreprises et de montrer leur
contribution sur le comportement de l'employé.
A ce titre, nous avons ciblé un secteur ; les
entreprises privatisées comme échantillon d'études. Une
étude de cas a été menée auprès de trois
d'entre elles à savoir AES-SONEL, CAMRAIL et LA CAMEROUNAISE DES EAUX.
Ainsi, nous avons obtenu des informations à l'aide des entretiens
réalisés auprès des responsables de ces entreprises.
Ce travail est porteur de plusieurs limites. En effet, la
méthode qualitative que nous avons utilisée ne se prête pas
aux généralisations. De plus, le lien entre le changement et le
comportement de l'employé aurait pu être mieux
appréhendé par l'approche quantitative qui fait usage des outils
appropriés pour établir des relations entre deux variables. C'est
la raison pour laquelle nous sommes réceptifs à toutes critiques
constructives pouvant améliorer ce travail de recherche.
RESUME
De larges mouvements de changement génèrent sur
toute la planète des effets d'une ampleur sans précédent.
Le changement est la différence entre deux états, l'un
représentant la situation actuelle et l'autre la situation
résultante. C'est aussi le passage (souhaité ou non) d'une
situation donnée à une autre. Sa conduite est devenue une des
préoccupations majeures des organisations, dans un environnement
économique de plus en plus complexe. L'individu étant le capital
le plus précieux dans le processus de changement dans une organisation,
il convient d'analyser pourquoi le changement influence son comportement au
sein de l'organisation.
Au regard de la littérature existante, trois approches
complémentaires ont été étudiées pour mettre
en évidence les déterminants de ce comportement à savoir,
l'approche psycho-dynamique, l'approche transactionnelle et l'approche
instrumentale.
De ce fait, le but de notre travail est dans un premier temps
d'identifier les pratiques des politiques du changement faites dans les
entreprises camerounaises et particulièrement dans les entreprises
privatisées et dans un second temps, de montrer la contribution de ces
politiques sur le comportement de l'employé.
Ainsi, nous avons élaboré les propositions
suivantes :
Proposition principale : Une
politique de rémunération incitative, l'amélioration des
conditions de travail et un environnement convivial induisent le surcroît
de motivation et la mobilisation des individus au sein d'une organisation.
Proposition rivale : Une
politique de rémunération incitative, l'amélioration des
conditions de travail et un environnement convivial sont la condition
nécessaire mais, non suffisante pour le surcroît de motivation et
la mobilisation des individus au sein d'une organisation.
Afin d'atteindre nos objectifs, nous avons mené notre
étude auprès de trois entreprises privatisées et il est
apparu que, une politique de rémunération incitative,
l'amélioration des conditions de travail et un cadre de travail
convivial entraîneraient la valeur, la mobilisation et le rendement des
employés en situation de changement même si ces facteurs ne sont
pas suffisants.
INTRODUCTION GENERALE
Le changement organisationnel, qu'il soit naturel ou
planifié, a acquis un rôle essentiel dans la démarche en
sciences de gestion. En effet, depuis que l'homme organise les rapports de
travail pour produire, distribuer, innover, il a toujours confronté ses
techniques, ses méthodes, ses modèles, aux critères
d'efficacité de son temps. Il est devenu un sujet grandissant pour les
praticiens et les chercheurs dans ce domaine. Les raisons avancées sont
multiples : l'intensification de la concurrence sur le marché
planétaire, la complexité accrue du nouvel environnement
d'affaires, la prise de conscience de l'importance du rôle de l'individu
dans une organisation.
Face à ces nouveaux défis, le
changement devient une condition majeure de survie
à laquelle les entreprises ne peuvent plus se soustraire. En effet, leur
efficacité se trouve de plus en plus dépendante de leur
capacité de changer (Vandangeon, 1998). En dépit de ce regain
d'intérêt pour l'individu, son poids dans les décisions des
dirigeants tend à s'amoindrir.
Jusque dans les années 80, pour plusieurs entreprises
camerounaises, africaines et même planétaires, les changements
étaient faits sur la base de la maximisation du profit et la
réduction des charges. Face à un environnement en pleine
évolution et à une concurrence de plus en plus forte, les
organisations sont contraintes de se remettre perpétuellement en cause.
D'une part, ces organisations subissent de nombreux
bouleversements et elles doivent apprendre à composer avec les nouvelles
réalités. Suite à la crise alimentaire qui a sévit
en janvier 2008, les entreprises de tous les secteurs et notamment celles du
secteur agro alimentaire ont été amenées à prendre
des décisions favorables au nouvel environnement.
De même, la crise financière actuelle et ses
implications qui ont conduit non seulement à la fermeture de certaines
banques, mais également à la suppression d'emplois de plusieurs
autres avec le cas de Citigroup aux Etats-Unis qui devait se séparer de
cinquante mille (50 000) employés. Les effets de cette crise
commencent également à se ressentir dans les pays africains et
notamment au Cameroun dans les secteurs du bois et du tourisme. En ce qui
concerne le secteur du bois, le Ministère des Forêts et de la
Faune a annoncé que près de 30% des commandes passées par
les sociétés américaines ont été
annulées. Dans le tourisme, l'opération cinq cents (500)
touristes par an au Cameroun n'a pas pu être réalisée en
2008 (Ngaba A, 2009).
Les changements planifiés, subis ou imposés
affectent parfois la vie au sein de l'entreprise et les personnes
chargées de gérer ces changements sont souvent démunies
face aux nouveaux défis pour lesquels elles ne sont pas le plus souvent
préparées. Pour cela, les gestionnaires doivent faire preuve de
lucidité et de méthode dans la conception et l'application des
solutions proposées pour satisfaire les nouvelles exigences car, la
bonne volonté, la créativité et le travail acharné
de restructuration ne suffisent plus.
Selon Meston F. et Grouard B (1998), l'individu est le capital
le plus précieux dans le processus de changement dans une organisation
car, avec la fin de l'organisation taylorienne, et la nécessité
de l'initiative individuelle, une entreprise a besoin de leur force de travail,
de leurs compétences, de leur savoir-faire, mais aussi de leurs
motivations et de leurs participations actives. La complexité accrue du
nouvel environnement d'affaires maintient les organisations à la
quête de la perfection. Conséquence, nous assistons à des
phénomènes tels que la privatisation, la liquidation, la
fermeture ou faillite des entreprises parfois occasionnées par des
résistants au changement.
Au Cameroun, les échecs de gestion des entreprises
publiques et parapubliques ont abouti à des privatisations. C'est ainsi
qu'à HEVECAM (Hévéa du Cameroun), nous avons
constaté lors d'une émission présentée dans une
chaîne de télévision, que les employés de la
société avaient organisé un mouvement de grève
revendiquant le départ du Directeur Général suite au
décès d'un des leurs écrasé par une machine.
Interrogés, les employés ont mentionné plusieurs
manquements de la société depuis la privatisation entre autres,
la gestion essentiellement capitaliste, la non prise en compte de la valeur
humaine, une politique de responsabilité sociale absente, la peur des
individus qui travaillent désormais dans un environnement de stress,
etc. Au regard de ce phénomène, nous nous sommes posés la
question de savoir dans quelle mesure les stratégies mises en oeuvre par
une organisation pouvaient motiver les employés au travail dans un
contexte de changement. C'est à la suite de ce constat que nous avons
décidé de mener notre recherche sur l'organisation des
entreprises d'où le thème « Le comportement de
l'employé face au changement dans l'organisation ».
Il convient donc de connaître les sources et les
motivations des comportements adoptés par les individus dans le but de
mieux conduire et accompagner le changement pour le bien être de
l'organisation et des employés.
La méthode est basée sur ce constat et s'efforce
de créer sur le plan interne les conditions favorables à
l'épanouissement des individus tout en suscitant en eux la motivation
et la créativité afin de réaliser les objectifs poursuivis
par le changement. Sur le plan externe, elle permet de fournir à la
clientèle les meilleurs produits, de présenter une image fiable
et convaincante et d'occuper une place importante à l'échelle
internationale et voire même mondiale.
Le nouvel envi102ronnement d'affaires des organisations est
caractérisé par un niveau élevé d'incertitude, de
turbulence et de risque émanant de nouveaux enjeux stratégiques
quant à la performance des entreprises africaines en
général et des entreprises camerounaises en particulier. La
mondialisation avec la déréglementation entraînent la
complexité des besoins accrus de la clientèle ceci grâce au
« push des technologies »
Le changement organisationnel est toute modification dans un
sous système de l'organisation pourvu que celle-ci soit observable par
tout individu en relation avec ce système (Rondeau, 2002). Il englobe
des procédés de production (tels que la gestion de la
qualité, la production à des économies d'échelle,
la reconfiguration de l'entreprise) ; les méthodes de gestion (le
travail en équipe, la formation, le travail et la
rémunération flexible) et les relations extérieures (les
relations avec la clientèle, la constitution de réseaux),
(Collerette, Delisle et Perron ; 1997). Certains individus, peuvent ne pas
observer ce phénomène et constituer ainsi une menace pour le
changement adopté.
Le comportement de l'employé est la réponse de
l'organisme par la suite de la stimulation provenant de l'environnement. C'est
aussi toute conduite humaine ou toute attitude dans un milieu donné
(Morin, 1996).
Si l'étude du comportement de l'employé face au
changement dans l'organisation suscite un intérêt certain pour les
gestionnaires du changement dans les pays occidentaux, il n'en est pas de
même pour les pays du sud du Sahara et en particulier pour le Cameroun.
Ceci peut s'expliquer par le taux de chômage de plus en plus croissant
avec très peu d'emplois disponibles. Les chefs d'entreprise, conscients
de leur position de force attachent désormais plus d'importance au
capital investi et non au capital humain parce que, toujours disponible. De
leur côté, les employés n'ont pas une marge d'expression
très grande car, dotés d'un sentiment de crainte de perte
d'emploi et du retour au chômage.
Dosi et Metcalfe (1991) ont axé leurs analyses sur le
changement et le processus de décision. Ils soulignent que des actions
engagées aujourd'hui impliquent des conséquences qui vont modeler
ou contraindre l'avenir des processus de décision, la structure de
l'organisation ou sa trajectoire de changement. Ces auteurs ne tiennent pas
compte du comportement de l'individu ou de ses motivations qui peuvent
être un frein au changement.
Rondeau (1999) a mené une étude sur le
changement organisationnel et le processus d'apprentissage. Il relève
que, donner aux individus la permission de faire quelque chose
différemment ne leur rend pas service s'ils ne savent comment s'y
prendre. Cela revient à leur donner la permission d'échouer.
Créer un contexte de changement implique donc que l'on prépare
les acteurs, que l'on s'intéresse à ce qu'ils savent ou ne savent
pas, que l'on travaille avec eux, que l'on surveille leur performance, qu'on la
commente et que l'on retienne un dialogue suivi avec eux. Cet auteur met en
valeur la gestion des ressources humaines de façon globale et montre
qu'il suffit de former le personnel aux nouvelles techniques et
stratégies de changement pour mieux le conduire. Or, l'employé
peut, même maîtrisant ces nouvelles techniques et technologies de
changement, résister à celui-ci, ses motivations étant
autres. Il tient compte de l'individu sans tenir compte des facteurs qui
déterminent son comportement.
Dupuy (2001) a orienté ses recherches sur le changement
organisationnel et la valeur humaine. Ces travaux ont permis de montrer
l'importance de la valeur de l'individu dans le processus de changement. Il
présente la résistance comme le résultat de l'omission de
ce facteur dans le processus de changement qu'il faut chercher à
comprendre pour en faciliter la gestion. Ce débat, plus proche du notre
traite de l'importance de l'individu et sa capacité de détourner
l'entreprise des objectifs visés par le changement.
Notre thème qui est le comportement de l'employé
face au changement dans l'organisation, analyse les attitudes des
employés en situation de changement dans l'organisation car, quel que
soit la forme que prend le changement, les personnes concernées voient
leur quotidien bouleversé et leurs routines de travail remises en cause.
Pour elles, cela constitue souvent une expérience douloureuse. On
évoque alors l'inévitable résistance de la part de ces
employés dans le cas où ceux-ci ne sont pas bien
préparés au changement et où leurs attentes ne sont pas
comblées par ce changement. De ce fait, il y a opposition entre les
besoins de plus en plus complexes des employés et les attentes de
l'organisation à la quête d'une concurrence féroce et
d'éventuels avantages concurrentiels.
A ce titre, Hafsi et Demers (1999), relèvent une
mission importante aux gestionnaires : « mobiliser, motiver les
employés, accroître leur attachement à l'organisation et
leur désir de mettre en oeuvre toutes leurs capacités y compris
leur génie personnel, tout cela est une nécessité vitale
pour l'entreprise qui veut vraiment s'adapter et ultimement rester
compétitive. S'appuyant sur ces travaux, quelle est la stratégie
efficace en matière de changement en vue de satisfaire
simultanément les besoins de l'organisation et ceux des
employés.
Pour Chandlat, (1973) cité par Morin (1996), de
façon récurrente, on utilise la motivation au travail (ou le
manque de motivation) pour expliquer le comportement de l'individu dans une
organisation. Trois approches déterminent la motivation d'un
employé et par conséquent son comportement face au
changement : l'approche situationnelle, l'approche transactionnelle et
l'approche personnelle. L'approche situationnelle explique le comportement de
l'employé par l'existence des conditions situationnelles
propres (enrichissement des tâches, les caractéristiques
propres aux nouvelles fonctions...) ; l'approche transactionnelle explique
le comportement selon l'image que l'employé se fait de lui
même ; et l'approche personnelle ou psycho-dynamique qui tient
compte des forces internes qui animent l'employé et le poussent à
agir dans un sens donné (besoins, valeurs...).
S'inscrivant dans ces approches, notre question principale est
la suivante : Le fait pour une organisation de passer d'une
situation donnée à une autre influence-t-il les attitudes de ses
salariés ?
En d'autres termes, il est question ici de montrer
dans quelle mesure la mise en oeuvre du changement peut- elle
influencer les attitudes des individus au sein d'une
organisation ?
De cette question principale, découlent les questions
secondaires suivantes :
- Quelles sont les pratiques de changement
appliquées dans les organisations ?
- Quelle est la contribution des actions des
politiques de changement menées sur le comportement de l'employé
au sein de l'organisation ?
Au Cameroun, dans les années 1996 et bien qu'ayant un
monopole sur la téléphonie fixe, Camtel (Cameroon
telecommunication) a rencontré d'énormes difficultés avec
la libéralisation du secteur de l'audiovisuel. La venue des
opérateurs privés a introduit de nouveaux produits et donc de
nouveaux moyens de communication, récupérant ainsi toute la
clientèle de Camtel. Au jour d'aujourd'hui, Camtel, sans toutefois
être leader occupe une place tout au moins importante sur le
marché de la téléphonie mobile grâce aux changements
effectués afin de s'adapter au nouvel environnement. Les changements
opérés ont été ressentis par les consommateurs de
Camtel qui sont partis de la téléphonie fixe à mobile,
avec la tarification à faible coût et largement au dessous de ses
concurrents avec l'accès à la messagerie et à l'internet.
Aussi, pendant la période de crise, Camtel avait procédé
à des licenciements de certains employés et à la mise en
retraite anticipée des autres. De nos jours, elle offre plusieurs
emplois au public camerounais.
L'étude portant sur le comportement de l'employé
a un intérêt double à savoir : d'abord, pour enrichir
et compléter le vide théorique sur les implications du changement
sur le comportement de l'employé dans l'organisation et, permettre aux
chefs d'entreprises de mieux appréhender l'opportunité de la mise
en place d'un changement dans l'entreprise sans compromettre les
intérêts des parties prenantes.
A travers cette étude, nous voulons dans un premier
temps, caractériser les politiques du changement faites dans les
entreprises camerounaises et particulièrement dans les entreprises
privatisées et dans un second temps, montrer la contribution de ces
politiques sur le comportement de l'employé.
Sur la base de la littérature que nous avons parcourue,
nous avons ressorti des concepts constitutifs du comportement de
l'employé et du changement dans les organisations.
Maslow (1954) et Aldelfer (1972), cités par Vas (2004)
ont mis en évidence les caractéristiques de la motivation du
personnel par la satisfaction des besoins individuels. Ainsi, une
rémunération incitative entraîne le rendement des
employés face au changement.
Pour Herzberg, « la véritable motivation au
travail n'est possible que dans la mesure où le travail lui-même
représente un défi pour celui qui l'exécute »
Par conséquent, l'amélioration des conditions de travail induit
la valeur des employés face au changement.
Locke (1968) et Wroom (1964), cités par Bareil (1999)
montrent que l'individu qui effectue une tâche a des
préoccupations autres que le rendement en soi. Il s'agit des
récompenses extrinsèques, qui dépendent de l'environnement
et qui sont fournies par un tiers ou par le système, et des
récompenses intrinsèques qui dépendent de l'individu
lui-même. Ainsi, un environnement convivial et un cadre propice
conduisent à la mobilisation des employés suite au changement.
Sur la base de ces travaux, aussi, conformément
à la présente étude qui est de montrer comment la
transformation systémique influence les attitudes des individus au sein
d'une organisation, nous avons formulé la proposition principale de
notre recherche ainsi qu'il suit :
Proposition principale : Une
politique de rémunération incitative, l'amélioration des
conditions de travail et un environnement convivial induisent le surcroît
de motivation et la mobilisation des individus au sein d'une organisation.
Mais, cette proposition bien qu'aidant à orienter la
démonstration de l'apport du comportement de l'employé dans la
réussite d'une politique de changement n'a pas la prétention de
résoudre totalement le problème. En effet, si les
déterminants majeurs du comportement de l'employé tels que nous
les avons ressortis peuvent induire un comportement favorable, il n'en demeure
pas moins vrai que d'autres facteurs y contribuent aussi. D'où cette
proposition qui vient nuancer la première :
Proposition rivale : Une
politique de rémunération incitative, l'amélioration des
conditions de travail et un environnement convivial sont la condition
nécessaire mais, non suffisante pour le surcroît de motivation et
la mobilisation des individus au sein d'une organisation.
La démarche méthodologique adoptée
permet de démontrer ces propositions de recherche et notamment de
montrer dans quelle mesure le changement influence le comportement de
l'individu.
Pour le respect des normes méthodologiques, nous avons
traité notre travail de recherche en deux parties. Dans la
première partie, nous avons exploité la revue de la
littérature et nos connaissances personnelles liées au sujet. La
deuxième partie quant à elle est basée sur les
résultats d'une enquête par des entretiens semi-directifs obtenus
auprès des responsables des sociétés privatisées du
Cameroun. Le choix de notre étude étant orienté vers une
étude qualitative, cette étude a été menée
avec la méthode des cas comme stratégie de recherche avec
l'Analyse thématique de Continue (ATC) comme technique d'analyse.
Notre plan de travail se subdivise donc en deux
parties :
- Dans la première partie, nous nous
intéresserons aux caractéristiques des pratiques du changement
dans une organisation en présentant d'abord la mise en oeuvre du
changement (Chapitre I), ensuite les motivations de l'employé sur le
choix du comportement (Chapitre II).
- Dans la deuxième partie, nous présenterons la
contribution du changement au comportement de l'employé des entreprises
privatisées. Nous analyserons le processus d'identification de
l'incidence du changement sur le comportement de l'employé des
entreprises privatisées au Cameroun (Chapitre III) et nous
étudierons par la suite les pratiques du changement et leur contribution
sur le comportement de l'employé (Chapitre IV).
PREMIERE PARTIE :
LES CARACTERISTIQUES DES PRATIQUES DU CHANGEMENT
ORGANISATIONNEL
Au cours des dernières années, de nombreuses
entreprises, qu'elle soit une jeune PME en développement ou une grande
organisation, qu'elle soit dans le secteur privé, associatif ou public,
qu'elle soit dans une industrie de haute technologie ou non, ont
été appelées à innover que ce soit pour
croître ou simplement pour survivre. Vu sous cet angle, le changement
correspond à un défi humain. Dans un tel environnement, le
comportement de l'employé devient l'élément le plus
critique pour atteindre la nouvelle configuration. Pour aborder ce travail, il
nous a été nécessaire de puiser dans cette source
littéraire des informations nous permettant de mieux comprendre notre
thème et de répondre à notre problématique.
Ainsi, dans cette première partie de notre recherche,
nous présenterons les caractéristiques des pratiques de
changement dans une organisation. Dans le Chapitre I, nous analyserons la
mise en oeuvre du changement dans l'organisation. A l'aide des débats de
quelques courants, nous présenterons les origines de ce changement et
les stratégies à adopter pour conduire un changement. Dans le
Chapitre II, nous étudierons les motivations de l'employé sur le
choix d'un comportement ensuite, nous montrerons le lien entre le changement
et le comportement de l'employé tout en mettant un accent particulier
sur la résistance au changement, ses conséquences et sa
gestion.
CHAPITRE I
LA MISE EN OEUVRE DU CHANGEMENT DANS LES
ORGANISATIONS
Le changement organisationnel est une discipline qui est au
coeur des enseignements et des recherches en sciences de gestion. L'objet de
ce chapitre est de montrer comment sont pratiqués les changements dans
les organisations. Pour y parvenir, il est nécessaire d'analyser les
origines de changement et de présenter la gestion qui peut en être
faite.
SECTION 1 : LE CHANGEMENT : UNE LOGIQUE DE
GESTION
Afin de comprendre l'évolution de la nature comme celle
des sociétés ou des organisations, les chercheurs
privilégient une analyse du changement susceptible d'expliquer toute une
série de phénomènes. Ainsi, plusieurs débats
portant sur la nature du changement ont été analysés. Pour
y parvenir, nous allons dans un premier temps définir le concept de
changement organisationnel et de donner son origine.
1.1- L' analyse du changement : un processus ayant un
début et une fin
Nous analyserons le changement organisationnel en le
définissant dans un premier temps ensuite, en présentant ses
objectifs.
1.1.1- Approche notionnelle du changement dans l'
organisation
Définir le changement revient à saisir un
phénomène difficilement isolable d'autant plus que tout
système est appelé à se transformer sous l'effet des
facteurs divers internes ou externes. Si l'on s'en tient à la multitude
de définitions que l'on trouve à ce sujet, il nous sera difficile
d'en arrêter une.
Pour Kotter et Schlesinger (1979), cités par
Collerette, al. (1996), le changement est un mécanisme d'adaptation
conçu comme une solution permettant à l'organisation de
répondre au problème crucial de l'adéquation à
l'environnement dont elle se nourrit et dont elle dépend. Dans la
même perspective, Rondeau (2002) le définit comme la modification
de la structure et l'organisation des entreprises pour les rendre plus
réactives, plus flexibles afin de mieux répondre aux attentes des
clients. Ce qui peut se traduire par des baisses de prix, une réduction
du temps de cycle, le foisonnement des innovations, de l'implantation des
nouvelles méthodes de management. De nos jours, les organisations
subissent de nombreux bouleversements environnementaux certes mais, elles
doivent apprendre à composer avec les nouvelles réalités
et même en s'imposant à celui-ci.
Pour sa part, Duck (2000), s'inspirant des travaux de Hafsi et
Fabi (1997), le définit comme un processus de transformation radicale
ou marginale des structures et des compétences qui ponctue le processus
d'évolution des organisations. Le changement naît ainsi de la
différence entre un état vécu et un état
désiré dont la prise de conscience provient d'un surcroît
d'informations qui génèrent le « stress »
organisationnel entre l'état actuel et l'état
désiré, il faut donc acquérir de nouvelles
capacités. Les dispositions à l'apprentissage des individus vont
être déterminantes car, acquérir de nouvelles
capacités revient alors à éliminer les anciennes pratiques
pour en apprendre de nouvelles. Pour cet auteur, le changement est un processus
d'apprentissage. Une grande implication de la part des dirigeants s'impose dans
la réalisation des nouveaux objectifs poursuivis par le changement.
Pour Collerette et Al (1996), Le changement pourrait
être considéré comme toute modification relativement
durable dans un sous-système de l'organisation, pourvu que cette
modification soit observable par ses membres ou les gens qui sont en relation
avec le système. Il suffit donc qu'une modification soit observée
ici pour parler de changement. En effet, ce qui fait qu'il y ait changement, ce
n'est pas le fait que la modification en cause soit plus ou moins grande, c'est
plutôt qu'elle soit observée, c'est-à-dire qu'elle oblige
une modification dans les perceptions de celui qui vit dans l'environnement en
question.
Crozier et friedberg (1977) cités par Vas (2002),
considèrent le changement comme étant tout d'abord la
transformation d'un système d'actions. Cette définition vient
résumer en quelque sorte les définitions
précédentes. Les deux auteurs s'expliquent plus loin en affirmant
que pour qu'il y ait changement, il faut que tout le système d'action se
transforme. Autrement dit, les hommes doivent mettre en pratique de nouveaux
rapports et de nouvelles formes de contrôle social. Pour ces auteurs, ce
qui doit être changé ce ne sont pas les règles, mais la
nature du jeu. Le changement est donc avant tout un phénomène
systémique. Cette définition, en plus de faire un bon
résumé des précédentes comme relevé plus
haut, nous conforte dans la perspective de recherche qui est la nôtre,
dans la mesure où elle pose en toile de fond la question de la prise en
compte de la valeur de l'individu et par conséquent les attitudes de ce
dernier, élément central de tout changement dans une
organisation.
De toutes ces définitions plus ou moins
complètes et complémentaires les unes des autres, nous pouvons
définir le changement comme la différence entre deux
états, l'un représentant la situation actuelle et l'autre la
situation résultante. C'est aussi le passage (souhaité ou non)
d'une situation donnée à une autre.
Pour qu'il y'ait changement il faut nécessairement
avoir un objectif à atteindre qui fait naître cette volonté
de changer. Le point suivant présente les raisons pour lesquelles les
entreprises sont amenées à changer.
1.1.2- Les objectifs du changement dans une
organisation
Pour Vas (2002), le changement organisationnel suppose une
série de procédures destinées à changer les
individus, les groupes et la structure ainsi que les méthodes d'une
organisation. Etant donné que le manager ne peut pas maîtriser
l'environnement d'une organisation, il doit continuellement introduire des
changements organisationnels internes qui lui permettent de faire face
efficacement à des nouvelles difficultés. Ces problèmes
ont d'une part des sources internes (des employés) et d'autre part des
sources externes à l'entreprise (un regain de la concurrence,
l'apparition d'innovations technologiques, l'adoption d'une nouvelle
législation et une intensification des contraintes sociales).
Le plus souvent, si les organisations procèdent
à un changement, c'est pour réagir à ces pressions. Dans
certains cas, elles font des changements en anticipant les problèmes
à venir (par exemple, des dispositions administratives imminentes ou
l'apparition de nouveaux produits présentés par un concurrent).
Le changement organisationnel permet d'améliorer le fonctionnement de
certains groupes ou départements, voire de toute une organisation, dans
une mesure assez importante. Les efforts faits en faveur d'un changement
comportent toujours les objectifs spécifiques comme un accroissement de
la productivité, l'acceptation d'une nouvelle technologie par le
personnel, un surcroît de motivation pour les employés, une
intensification des comportements novateurs de la part du personnel, une
augmentation de la part de marché, etc. Ces buts et autres similaires,
inspirés par un besoin d'amélioration, supposent deux objectifs
sous-jacents : accroître la capacité ou l'aptitude de
l'organisation à s'adapter aux changements qui interviennent dans son
environnement, changer les modèles de comportement du personnel, (Ben
Kahla, 1999).
- L'accroissement de l'adaptabilité d'une
organisation
Les organisations doivent disposer de méthodes et des
techniques efficaces pour s'adapter à l'évolution des
marchés, des réserves de main d'oeuvre, des aspirations de la
société, des exigences légales, des idées etc. Les
organisations créent généralement des départements
ou des équipes de spécialistes qui se livrent à des
enquêtes et des prévisions afin de leur permettre de s'adapter
d'une manière permanente.
- Le changement des comportements
Le deuxième objectif principal du changement
organisationnel consiste à changer les comportements individuels au sein
de l'organisation. Une organisation peut se révéler incapable de
modifier sa stratégie pour s'adapter à son environnement si ses
membres n'adoptent pas un comportement différent dans les rapports
qu'ils entretiennent entre eux et avec leurs emplois. Ainsi, les organisations
survivent, se développent, prospèrent, déclinent ou
disparaissent en raison des comportements du personnel ; à savoir,
ce que font ou omettent de faire les employés.
Ainsi, même si l'organisation se transforme en une
structure plus décentralisée, à défaut d'un
changement du comportement chez le personnel, la transformation peut n'avoir
qu'un impact limité sur l'efficacité de la société.
Plusieurs courants de pensée ont animé les
débats sur l'origine du changement organisationnel. Nous les
présenterons au prochain point.
1.2- Les débats du changement dans
l'organisation
Ces débats s'articulent au niveau du cadre
théorique d'analyse et sont axées sur l'origine ou la nature du
changement.
1.2.1- Le cadre théorique d'analyse
Les analyses de quelques chercheurs nous ont permis de
comprendre la nature du changement au sein d'une organisation. Ben Kahla
(1999), distingue deux types de changement à partir de certaines
dualités fondamentales : volontarisme / déterminisme ;
changement construit / prescrit.
Le débat « volontarisme /
déterminisme » structure une grande partie des recherches en
théorie des organisations, Van de ven (1983). Alors que certains
considèrent que le volontarisme et le déterminisme s'opposent,
d'autres auteurs sont plus nuancés et relativisent la ligne de
démarcation entre volontarisme et déterminisme. Ainsi, pour
Krantz (1999), ces deux conceptions de l'action ne constituent pas deux
alternatives contradictoires, mais deux dimensions indépendantes qui
peuvent se combiner.
Pour leur part, Quinn et Cameron (1988) considèrent que
le déterminisme et le volontarisme dépendent eux-mêmes des
différentes contingences (exemple de l'étape du cycle de vie de
l'entreprise). L'idée principale est que si le changement ne se
décrète pas, le décret reste une dimension essentielle de
celui-ci.
Dion (1994) renvoie à combinaison entre le
déterminisme et le volontarisme. C'est ainsi qu'il parle de
« volontarisme déterminé » ou de
« déterminisme volontaire ».
L'idée principale ici est que, si le changement ne se
décrète pas, le décret reste la seule dimension de
celui-ci.
Par contre, les recherches autour du « changement
prescrit /construit » s'attachent à analyser un
changement prescrit existant en tant qu'objet de recherche concret,
indépendant et décomposable.
Le changement prescrit peut être soit volontariste (on
met l'accent sur la main visible du dirigeant), soit par une main invisible,
une force transcendante pouvant être l'expression des contraintes
concurrentielles ou des déterminations propres imposées par des
« lois », « le destin » du changement.
Pour Beckhard, (1975), cité par Ben Kahla (1999), deux dérives
menacent cette approche du changement : L'évolutionnisme et
l'historicisme : L'évolutionnisme s'inspire de la
biologie et met l'accent sur des états et des étapes
irréversibles par lesquels les organisations passeraient. Pour sa part,
l'historicisme recherche des lois universelles du changement
permettant ainsi la prévision.
Le changement construit quant à lui relève des
conceptions constructivistes des organisations. Signalons enfin, que la
construction du changement présuppose une participation plus ou moins
volontaire des acteurs.
Ces débats nous présentent deux types
changement qui expliquent sa nature : à savoir le changement
imposé ou prescrit et le changement construit. Le changement prescrit ne
dépend pas de la volonté des dirigeants des organisations. Ici,
les entreprises doivent adapter leurs stratégies à
l'évolution de son environnement et le changement construit ou
volontaire qui est déclenché par l'action des dirigeants des
organisations. Le cadre d'analyse présenté, montrons ses
origines.
1.2.2- Les origines du changement
Suivant les travaux de Vas (2002), nous avons opté pour
une revue de littérature sélective, structurée autour de
quelques types de changement pouvant survenir dans une organisation expliquant
ainsi son origine. Le changement politique, procédural, chaotique et
planifié. Ces modèles génériques ont
émergé d'une étude simultanée de la
littérature portant sur les processus de prise de décision, de
formulation de la stratégie et d'innovation.
1.2.2.1- Le changement politique et le changement
procédural
Nous présenterons d'abord le changement politique,
ensuite le changement procédural.
- Le changement politique
Il est défendu par des auteurs comme (Crozier, 1963)
cité par Vas (2002) qui présentent l'organisation comme un
ensemble de joueurs dotés d'objectifs et d'intérêts
propres, qui contrôlent des ressources multiples (autorité, temps,
hommes, argents, informations, ..). Dans cette conception de l'organisation, le
changement peut émerger ou au contraire être stoppé au
cours d'un processus conflictuel opposant des intérêts divergents.
Pfeffer (1981) cité par Vas (2002) défend l'idée que les
objectifs, les résultats des programmes de changement sont avant tout
déterminé par les luttes de pouvoirs plutôt que par un
processus de construction d'un consensus émergeant d'un processus de
décision rationnel. Il met en avant, comme plusieurs auteurs,
l'idée d'un processus de changement de nature politique. Le processus de
changement est caractérisé par des jeux de pouvoirs dans lesquels
les acteurs utilisent avec plus ou moins d'habilité des ressources dont
ils disposent. Les effets d'influence, la constitution de coalitions,
l'utilisation de ruses sont des éléments normaux du processus de
changement politique. Les porteurs du changement sont chargés de rallier
les supporters et d'éviter les opposants par une gestion symbolique du
processus en utilisant des symboles, des mythes, le langage qui
légitimeront certaines positions et en délégitimeront
d'autres (Quinn, 1980, Pettigrew, 1985).
- Le changement procédural
Soutenu par Cyert et March (1991), il défend
l'idée selon laquelle les choix organisationnels sont routinisés.
Pour eux, le changement dans l'organisation est présenté comme un
processus de choix entre différentes routines organisationnelles
existantes. Plus les routines sont utilisées, plus elles sont
répétées et adaptées à de nouvelles
situations organisationnelles. Les routines se présentent comme des
« schémas de comportement » stables qui caractérisent
les actions et réactions des membres de l'organisation. Le dirigeant de
l'organisation a la capacité politique de modifier le comportement des
autres membres de l'organisation à travers des directives, des sanctions
ou des récompenses. Si les résultats d'une routine existante sont
évalués positivement par le dirigeant, il aura tendance à
la répéter de plus en plus. C'est ainsi que les performances
passées de l'organisation contiennent des informations
considérées comme pertinentes par les dirigeants pour prendre des
décisions sur les orientations futures. En effet, les résultats
attendus par l'exploitation des compétences existantes sont souvent
meilleurs et moins risqués que les résultats attendus par
l'exploration de nouvelles opportunités (March, 1991). Plus les
succès s'enchaînent aux yeux des dirigeants, plus les routines se
formalisent et se fixent dans les comportements des membres de l'organisation.
Les tenants du courant évolutionniste (Nelson et
Winter, 1982) cités par Vas (2002), quant à eux,
considèrent que le changement émerge des interactions entre les
différentes routines organisationnelles. L'impossibilité
d'adapter les routines organisationnelles mobilisées, risque de
transformer des compétences fondamentales en rigidités
fondamentales.
1.2.2.2- Le changement planifié et le
changement chaotique
Nous présenterons d'abord le changement
planifié, ensuite le changement chaotique.
- Le changement planifié
Les tenants du changement planifié (Tessier et
Tellier, 1973 ; Child, 1972) lus par Dion, (1994) présentent le
changement non pas comme une caractéristique naturelle des
systèmes organisés mais, comme le produit de l'action
volontariste et délibérée des hommes en charge de les
conduire. La notion de changement planifié s'est rapidement
assimilée au courant du Développement Organisationnel
(Organizational Development ) ou OD, qui s'est concentré sur
l'amélioration du fonctionnement des grandes entreprises
américaines dans le courant des années 70.
Beckhard (1975) cités par Vas (2002) définit
l'OD comme une action planifiée, concernant l'organisation dans son
ensemble, géree par le sommet de la hiérarchie, visant à
améliorer l'efficacité de la santé de l'organisation
grâce à des interventions programmées (ou
planifiées) dans les processus de l'organisation, en utilisant l'apport
des sciences du comportement. Cette définition met en avant le
caractère volontariste, planifié et systémique del'OD.
Ainsi, la tâche essentielle dans le processus de changement repose sur la
planification et le passage par des étapes obligées.
Les résultats obtenus par les interventions de l'OD,
ont suscité de nombreuses critiques. Pettigrew (1985) présente
une critique historique. Ainsi, même si les théoriciens de l'OD
défendent une conception systémique du changement, elle est,
selon Pettigrew, très superficielle. Dans les interventions de l'OD,
l'efficacité de l'action volontaire repose sur l'hypothèse d'un
déroulement linéaire et prévisible des enchaînements
action-réaction, sur l'ensemble des sous-systèmes qui composent
l'organisation. Les théoriciens de l'OD semblent rester prisonniers d'un
modèle normatif. Kanter et al. (1992) rejettent le processus de
changement présenté comme un phénomène
planifié, composé de phases bien définies, pour proposer
un processus émergeant, au cours duquel les étapes
s'enchevêtrent et s'interpénètrent.
- Le changement chaotique
Comme le montre Brunet (1999), ce changement considère
les organisations comme des systèmes complexes qui ont leurs propres
lois de cause à effets. Ce courant présente la
réalité organisationnelle non pas comme un milieu de
cohérence et de stabilité mais comme un système
imprévisible et incertain dont le devenir dépasse la
volonté des acteurs le constituant. La théorie du chaos ou dite
des catastrophes remet en cause l'hypothèse d'immanence du changement,
défendu par les tenants du courant développementaliste.
Baumol et Benhabib (1989) montrent que, pour les tenants de la
théorie du chaos, une tension permanente s'installe au sein des
organisations entre l'ordre volontairement rechercher afin de clore le
système trop complexe pour des acteurs limités, et le chaos
inhérent à la nature dynamique et non linéaire des
organisations. L'analyse systémique nous invite également
à considérer l'organisation comme un ensemble complexe de
sous-systèmes (technologie, système d'information, hommes,
structure) qui sont reliés entre eux par des liens formels et informels.
L'interdépendance des différents éléments va faire
naître des liens d'interactions qui seront la source de l'action
collective. Crozier et Friedberg, (1977) lus par Vas (2002) insistent sur le
fait que, pour qu'il y ait changement, il faut que tout un système
d'actions se transforme. Le processus de changement doit être
appréhendé dans sa dimension systémique c'est à
dire contingent au système d'action qui l'élabore et auquel il
s'applique.
Le changement dans l'organisation peut avoir plusieurs
origines : elles peuvent provenir soit de la volonté des dirigeants
de s'adapter à l'environnement ou d'atteindre de nouveaux objectifs
définis, soit des contraintes naturelles, soit d'une lutte de pouvoir
opposant les intérêts divergents des dirigeants, soit sur des
routines organisationnelles basées sur des routines ou encore des
imprévues et des incertitudes dont le devenir dépasse la
volonté des acteurs la constituant.
L'individu dans une organisation est l'élément
central du changement car, c'est lui qui est chargé d'appliquer le
changement la politique adoptée. Ainsi, son comportement
préoccupe plusieurs dirigeants dans la conduite de ce changement. Le
changement dans une organisation a un début et aussi une fin qui
dépend ou non de la conduite des managers. Quelle est la
stratégie efficace pour réussir l'accompagnement d'un changement.
C'est ce point que nous développerons à la section suivante.
SECTION 2 : LA CONDUITE ET L'ACCOMPAGNEMENT DU
CHANGEMENT AU SEIN DE L'ORGANISATION
Les efforts consentis par des organisations pour la mise en
place d'un processus de changement sont souvent couronnés d'une part
d'un succès et de l'autre d'un échec sanglant, la majorité
des cas se situant entre les deux mais la balance penchant toutefois du mauvais
côté (Dupuy, 2001). Conduire ou mieux encore réussir un
changement au sein d'une organisation reste un défi majeur pour les
managers. Pour l'appréhender, nous analyserons le processus de mise en
oeuvre des pratiques de changement ensuite quelques stratégies de
changement.
2.1- Processus de mise en oeuvre des pratiques du
changement
Selon les travaux de Brunnet (1999), ce processus repose sur
l'identification du problème, l'application des principes et
l'utilisation d'une stratégie de changement.
2.1.1- Le diagnostic du problème du changement
L'organisation et la gestion du changement sont intimement
liées aux différentes conceptions de celui-ci., La gestion du
changement peut être basée soit sur la tâche ou sur la
mission, soit sur les individus et les facteurs humains.
Pour Desreumaux (1996), il n'existe pas non plus de formule
magique qui permette de faire concorder des programmes ou des méthodes
de changement spécifiques et les problèmes à
résoudre, une fois que ceux-ci ont été cernés. Il
propose une procédure de diagnostic qui est la suivante :
- La constatation du problème, l'interprétation
de celui-ci et l'évaluation du besoin de changement,
- L'estimation de la volonté et de la capacité
de changement au sein de l'organisation,
- L'inventaire des ressources disponibles ainsi que le
recensement des motivations en matière de changement,
- La détermination d'une stratégie et
d'objectifs pour le changement.
Cette analyse nous montre que la conduite du changement dans
une organisation passe par une bonne organisation de la part des
décideurs. Ainsi, tout programme de changement exige une
évaluation soigneuse de la capacité de changement tant
organisationnelle qu'individuelle.
Une fois le diagnostic fait, il existe un certain nombre de
principes qu'il convient de respecter pour accompagner le changement dans une
organisation.
2.1.2- Les principes de gestion du changement
Minvielle E. et A.P. Contandriopoulos (2004) proposent six
principes de gestion ou de conduite du changement. Ces principes, sans
toutefois être indépendants les uns les autres sont autonomes. Il
s'agit de :
- Transformer les événements
environnementaux en conditions favorables au changement : La
relation entretenue entre le processus de changement et l'environnement dans
lequel il évolue constitue une composante majeure de la gestion de ce
même changement La prise en compte des événements de
l'environnement renvoie à un premier principe : la capacité de la
part des promoteurs à transformer ces événements en
conditions favorables au projet. Ce principe se décline
différemment selon le degré de déterminisme de
l'événement. Dans certains cas, les événements
générés par l'environnement servent de catalyseur pour des
étapes du processus s'ils sont saisis à temps par les promoteurs.
- Gérer des temporalités :
Le déroulement temporel du processus, notamment par rapport à des
délais prévisionnels, constitue un facteur clé dans
l'esprit des promoteurs du changement. Le respect de l'échéancier
représente à leurs yeux un indicateur de bonne tenue d'un
processus vu comme un projet. Dans le plan d'investissement, ou la
réalisation des travaux, ces échéances sont le plus
souvent imposées. Mais d'autres échéances s'avèrent
aussi construites par les promoteurs du projet afin d'« avancer ».
Comme il est noté ailleurs, l'importance du rythme alterné dans
le changement, invite à ne pas privilégier un mode unique de
gestion du temps : dans certains cas, il faut temporiser, dans d'autres
d'accélérer.
- Développer l'apprentissage de la «
connaissance d'une nouvelle réalité » : Le
changement renvoie à des instances ou des groupes de travail d'un
nouveau genre. L'apprentissage recouvre le management des connaissances et des
contextes de l'innovation au sein des organisations. D'abord, dans un contexte
connu pour être peu ouvert aux nouvelles idées, on souligne que le
processus de changement engage une dynamique de connaissance seulement si les
acteurs acceptent d'apprendre. Ensuite, dans chacune des opérations
apparaissent de nouveaux savoirs effectifs, expression tangible d'un
apprentissage. Ils concernent des thèmes différents : nouveaux
métiers, nouvelles pratiques de fonctionnement, ou nouveaux
systèmes d'information. Le contenu de l'apprentissage comprend en fait
deux niveaux distincts et dont la portée varie en fonction de l'ampleur
des changements qu'ils produisent au sein des organisations :
l'expérience et l'expérimentation (Argyris et al.,1978 ;
Cyert et al., 1963 ) cités par Van de Ven et al. (1995). Par
expérience, les individus apprennent en
répétant constamment leurs pratiques et par
expérimentation, les individus apprennent en modifiant
leur mode d'interprétation pour élaborer des réponses
innovantes.
- Arbitrer entre des approches volontaristes et
négociées : Les conduites adoptées par les
promoteurs lors de leur prise de décision quotidienne influent aussi
dans l'adhésion du plus grand nombre au changement. Il est difficile de
comprendre comment les promoteurs en viennent à adopter tel ou tel
style dans le comportement managérial (Mintzberg, 1984). Il est donc sur
ce plan impossible de tirer une ligne de conduite homogène, une partie
de l'explication résidant probablement dans la nature même du
changement à affronter.
Ainsi, imposer une proposition lorsque l'on est promoteur
équivaut, en effet, à privilégier le mode déductif
dans l'adhésion au changement : un cadre est fixé, une
orientation est donnée, les actions à développer s'en
déduisent et, négocier un sujet, c'est au contraire laisser une
marge de liberté pour fixer ce même cadre et permettre que le
changement soit essentiellement induit par le résultat d'une
concertation.
- Nouer des alliances pour créer un leadership
collectif : Le changement est par nature porteur de rapprochement
entre des univers culturels différents, et il s'accompagne
forcément d'un questionnement sur le partage du leadership (Pettigrew,
1987). La recherche d'alliance de la part des promoteurs est dans ces
conditions une autre dimension fondamentale de la gestion du changement. De ces
alliances dépend l'adhésion du plus grand nombre au changement,
adhésion dont dépend à son tour l'implication des
individus à travailler dans des directions qui sont productives et
personnellement motivantes (Van de Ven, 1999). L'apprentissage d'une «
nouvelle réalité » dépend du caractère
volontaire des acteurs à s'impliquer; en même temps, il facilite
la convergence vers une vision commune du changement.
- La présentation du projet : entre
explicitation et incomplétude : Tout au long du processus,
les promoteurs s'avèrent aussi pris entre deux exigences dans leurs
efforts de communication : à la fois, être suffisamment explicites
pour que les différents groupes d'acteurs puissent y adhérer, et
en même temps être suffisamment ouverts pour ne pas contraindre a
priori le changement. Figer d'emblée l'objectif, c'est prendre
le risque de créer une irréversibilité trop importante
pour la suite de l'histoire, et conduire par la suite à des
écarts injustifiables avec le déroulement réel.
Les principes de changement établis par Minvielle E. et
A.P. Contandriopoulos (2004) sont nécessaires pour la gestion du
changement. Toutefois, à côté de ces principes, il existe
d'autres pratiques non négligeables concernant les dimensions sociales
et humaines du changement.
Dans le but d'atteindre les objectifs fixés par le
changement, une stratégie de changement doit être mise en place
par dirigeants de l'organisation.
2.2- Les stratégies de changement au sein d'une
organisation
La nécessité d'être en mouvement pour
répondre aux évolutions de l'environnement est reconnue partout.
Mais, la conduite du changement est un art difficile et il est souvent plus
facile de fixer les objectifs que de les atteindre réellement (Landier,
1984). De ce fait, Woodman (1980) et Vandangeon-Dermez (1998)
définissent des étapes pour accompagner le changement dans une
organisation.
2.2.1- Les étapes de changement
Le processus de changement suppose que l'on passe par un
certain nombre de phases. Ainsi, selon Vandangeon-Dermez (1998), la maturation
consiste à la sensibilisation à l'idée du changement, le
déracinement à l'évaluation, à la sélection
des actions et à l'accomplissement du changement et le
déracinement à la correction des actions engagées pour un
changement durable.
Le tableau récapitulatif ci-après illustre ces
étapes :
Tableau 1.1 : Les phases du changement
Phase
|
Activités
|
Dimensions Dimensions
|
|
Identification d'un stimulus
|
opportunité
problème
|
|
Recherche d'information
|
étude prospective
audit
|
|
Sensibilisation à l'idée du changement
|
Annonce implication
|
Maturation
|
Mise en mouvement de l'organisation
|
Contrôlée non
contrôlée
|
|
Définition des grands axes de changement
|
vision/cadre
démarche
organisationnel
|
|
Finalisation du projet de changement
|
projet formalisé projet peu
formalisé
|
|
Communication du projet de changement
|
annonce interaction
|
Déracinement
|
Mise en oeuvre du projet
|
brutale progressive
|
|
Génération des nouvelles idées
|
Induite autonomie
|
|
Développement d'initiatives
|
par la hiérarchie par la
base
|
|
Evaluation/sélection
|
cadrée
non-cadrée
|
|
Suivi de la mise en oeuvre
|
hiérarchique
interhiérarchique
|
|
Formation
|
axée sur les outils axée sur la
réflexion
|
|
Accompagnement du changement
|
ponctuel
structurel
|
|
Evaluation-bilan des actions engagées
|
directive
interactive
|
Enracinement
|
Mise en cohérence des activités
|
de foisonnement d'accompagnement
|
|
Correction des actions engagées
|
réorientation
ajustement
|
|
Changement durable
|
implantation d'un cadre formalisation de
de travail stable la vision
|
Source : Les phases du changement :
Vandageon-Dermez (1998) « la dynamique du processus de
changement » p.52.
Dans la phase de maturation, il est question d'identifier
l'objet du changement, de rechercher les informations, de définir les
grands axes du changement et d'organiser ce changement. Cette étude sera
possible à travers les audits, les prospections, les annonces afin
d'identifier les opportunités et les problèmes de
l'organisation.
La phase de déracinement est la phase de finalisation
et de mise en oeuvre du projet de changement. La communication est très
importante dans cette phase car, il s'agit de présenter la vision du
changement aux différentes parties prenantes.
La phase d'enracinement consiste au bilan des actions
engagées et aux corrections afin de donner une autre orientation au
changement dans le cas des résultats contraires.
Woodman (1980), propose pour sa part huit étapes pour
conduire et réussir le changement au sein de l'organisation. Ces
étapes peuvent être présentées ainsi qu'il
suit :
- Stimuler suffisamment le sentiment
d'urgence : Le lancement d'un programme de changement exige la
coopération active d'un maximum des individus. Faute d'une motivation
suffisante, personne ne viendra en renfort et l'opération ne
mènera nulle part. Cela consiste à étudier le
marché et à analyser les crises avérées ou
potentielles ainsi que les opportunités.
- Constituer un noyau dur : Il s'agit de
réunir des gens suffisamment solides pour fournir l'effort
nécessaire et les encourager à travailler en équipe. La
communication est importante pour partager le constat du départ sur
l'état et les opportunités de l'entreprise
- Développer une vision : Il
s'agit d'élaborer une vision qui sous-tende l'effort de changement et
développer des stratégies de cette vision. Souvent, dans les cas
d'échec, on se trouve en face des quantités de plans, directives,
des programmes et non de vision.
- Communiquer cette vision : C'est
utiliser tous les supports possibles pour transmettre la vision et ses
stratégies, veiller à ce que le noyau dur soit le premier
à donner le bon exemple. On ne saurait galvaniser les troupes sans une
communication crédible.
- Donner des moyens d'action : Cela
consiste à éliminer les obstacles, à modifier les
systèmes ou structures susceptibles détruire votre vision,
à encourager la prise de risque ainsi que les idées, actions et
activités non conventionnelles. Parfois, ce sont les cadres
eux-mêmes qui refusent le changement et ont des exigences
incohérentes avec l'effort général.
- Définir les objectifs
intermédiaires : Il est question ici de planifier des
améliorations visibles de la performance, de veiller à leur
réalisation et de savoir reconnaître et récompenser les
salariés impliqués dans ces améliorations.
- Consolider les progrès et demander
plus : Il s'agit de profiter de la crédibilité
ainsi acquise pour modifier les systèmes, les structures et les
politiques qui ne sont pas en cohérence avec votre vision, d'embaucher,
former et donner des promotions aux salariés susceptibles de renforcer
le processus, de renforcer l'implication.
- Institutionnaliser la nouvelle
approche : La dernière étape consiste à
souligner le lien entre les nouveaux comportements et les résultats
acquis et d'assurer la continuité managériale. Tant que les
nouveaux comportements ne sont pas enracinés dans les normes et valeurs
communes, ils risquent de s'altérer sitôt la pression
relâchée.
Ces étapes permettent un meilleur accompagnement du
changement de la part des managers.
Woodman (1980) propose ce cheminement pour conduire et
réussir le changement au sein d'une organisation. Lorsque ces
étapes ne sont pas suivies, les organisations courent de graves risques
pouvant s'avérer désastreux par la suite ; d'où
l'analyse des politiques.
2.2.2- Les politiques de changement
Selon l'analyse de Bareil (1999), les politiques de changement
reposent sur les personnes, la technologie et la stratégie.
- La politique de changement centrée sur les
personnes : Elle repose en très grande partie sur
l'adhésion et la participation active de nombreux membres de
l'organisation. En cas de réussite, elles peuvent améliorer le
processus de prise de décisions individuelles et collectives,
l'identification des problèmes et leur résolution, la
communication, les relations de travail et toute autre question de même
ordre. Quatre moyens permettent d'appliquer les politiques centrées sur
les personnes à savoir : la rétroaction après
enquête, la formation d'une équipe, la consultation d'un
spécialiste sur les processus à mettre en oeuvre et l'adoption
des programmes relatifs à la qualité de la vie dans le
travail.
- La politique de changement centrée sur la
tâche et la technologie : Elle met l'accent sur les
changements opérés dans le travail des employés ou des
groupes à savoir : quel changement, quand, où, avec qui,
pour combien de temps et à quel rythme. Elle s'applique aux processus
technologiques et outils utilisés pour réaliser le travail :
ordinateurs, robots, équipements automatisés, utilisation de
l'intelligence artificielle, procédures mathématiques.
- La politique de changement centrée sur la
structure et la stratégie : Elle implique que l'on
redéfinisse les postes ou es rôles des employés, les
relations entre les postes et les comportements que l'on attend des personnes
qui occupent ces postes. Elles impliquent également un réexamen
de la mission ou des buts fondamentaux de l'organisation et des projets
spécifiques qui permettent d'atteindre ces buts.
Les organisations, pour mettre en oeuvre un changement
utilisent des politiques de changement. Il n'existe pas « une
politique passe partout » à toutes les organisations. Elles
sont choisies en fonctions des objectifs définis par le changement. Nous
présentons quelques principes du changement.
Ce premier chapitre, nous a permis de montrer les pratiques du
changement appliquées au sein d'une organisation. Ainsi, gérer
efficacement le changement est une des difficultés majeures que
rencontrent les décideurs des organisations. Cette analyse nous montre
que la conduite du changement dans une organisation passe par une bonne
organisation de la part des décideurs et le choix d'une stratégie
de changement approprié.
Le second chapitre présente les motivations de
l'individu au travail et les l'effets du changement sur le comportement de
l'employé dans l'organisation.
CHAPITRE II
LES MOTIVATIONS DE L'EMPLOYE SUR LE CHOIX DU
COMPORTEMENT AU SEIN D'UNE ORGANISATION
Dans le premier chapitre, nous avons eu à expliquer le
concept du changement organisationnel. Son objectif est d'accroître la
capacité ou l'aptitude de l'organisation à s'adapter aux
changements qui interviennent dans son environnement et de changer les
modèles de comportement du personnel. Dans ce second chapitre, nous
étudierons les motivations du comportement de l'employé dans
l'organisation. Nous présenterons les différentes attitudes des
employés face au changement et nous montrerons dans quelle mesure le
changement influence ces attitudes.
SECTION 1- ATTITUDES DE L'EMPLOYE SUITE A UNE
TRANSFORMATION SYSTEMIQUE
Depuis plusieurs décennies, la question de motivation
au travail a été au premier rang des préoccupations des
chercheurs en comportement humain au travail. Dans cette section, nous
expliquerons la notion de comportement de l'employé tout en donnant ses
caractéristiques, ses motivations et ses déterminants.
1.1- Sémantique du comportement de
l'employé
Plusieurs chercheurs définissent le comportement comme
la réponse de l'organisme par la suite de la stimulation provenant de
l'environnement. Piaget (1967) lu par Demers (1999) le définit comme
étant la conduite humaine ou toute attitude dans un milieu donné.
Ainsi, toute conduite ou toute réponse de l'organisme dans un milieu est
issue d'un besoin et suppose une intention qui oriente l'action de l'individu
dans un but, producteur de satisfaction. Toute conduite comporte ainsi un
aspect énergétique ou affectif à savoir l'intention, les
rapports de l'action à la finalité, des moyens à son
objectif ou comme l'exprime Merleau Ponty (1954) lu par Brunnet (1999), la
signification immanente de l'action et sa structure interne.
Pour Chandlat (1973) cité par Morin (1996), la
motivation est utilisée pour expliquer le comportement de
l'employé face au changement. Certains auteurs cherchent à
définir la cause du comportement en essayant d'identifier l'existence de
besoins, de valeurs ou d'autres forces internes susceptibles d'expliquer
l'origine du comportement adopté au travail.
D'autres comme Collerette et al. (1997) définissent la
motivation par son résultat. Ils considèrent qu'on ne peut
observer la motivation au travail que dans sa conséquence sur le
comportement. Pour eux, c'est en constatant des modifications sur le rendement,
de l'absentéisme ou d'autres types de comportement individuels au
travail que l'on peut inférer l'effet de la motivation au travail. Ils
essaient de définir le mécanisme selon lequel l'individu en vient
à adopter un comportement donné au travail. Ce qui les
intéresse surtout, c'est de comprendre le processus par lequel
l'individu en vient à canaliser son activité dans un comportement
ou dans un autre. Pourtant, nombre de recherches ont montré l'effet
marginal de la motivation sur le rendement, celle-ci étant fortement
subordonnée à d'autres facteurs comme l'accroissement ou la
perception plus claire de son rôle.
Afin de mieux comprendre ce phénomène de la
motivation au travail, nous avons identifié un certain nombre de
courants de pensées permettant de regrouper les différentes
théories et modèles traitant de cette question. Nous analyserons
les trois préoccupations de recherche fondamentalement distinctes qui
composent le corps de connaissance actuel sur cette question.
1.1.1- Les caractéristiques du comportement de
l'employé
Nous étudierons trois approches issues des
modèles théoriques de motivation à savoir :
l'approche psycho-dynamique, l'approche transactionnelle et l'approche
instrumentale afin de dégager les déterminants du comportement de
l'employé.
1.1.1.1- L'approche
psycho-dynamique
Cette approche explique la motivation au travail par
l'existence des substrats psychologiques (besoins, valeurs, etc.) ou forces
internes qui animent la personne et l'amènent à agir dans un sens
donné. Quelques théories justifient cette approche.
La théorie des besoins de Maslow stipule que l'un des
premiers moteurs du comportement de l'homme au sein des organisations est la
satisfaction de ses besoins personnels. Maslow identifie cinq
catégories de besoins : les besoins physiologiques, les besoins de
sécurité, les besoins sociaux, les besoins d'estime de soi et les
besoins de réalisation. Selon Maslow, c'est le désir de
satisfaire ces besoins qui pousse l'individu à agir et donc à
adopter un comportement selon sa motivation. Appliquée plus directement
au travail, cette perspective qui fait de la motivation une
caractéristique fondamentale de la nature humaine a connu beaucoup de
succès. Plusieurs théoriciens s'en inspirent pour comprendre la
relation qui existe entre un individu et son travail.
Le modèle des caractéristiques des emplois
préconisé par Hackman et Oldham (1976), suggère que la
motivation au travail est liée à la présence de certaines
caractéristiques particulières dans le travail. Ces
caractéristiques spécifiques contribuent à
l'émergence de certains états psychologiques chez l'individu et
qui vont comme conséquence d'affecter le comportement et le rendement de
chaque employé. Ces caractéristiques peuvent être la
variété de d'aptitudes, le caractère distinctif de la
tâche accomplie, la marge d'autonomie de l'individu.
Le modèle de Mc Clelland (1961) cité par Bareil
(1999) repose sur trois types de besoins considérés comme des
prédispositions béhaviorales relativement stables : les besoins
d'accomplissement, de pouvoir et d'affiliation. Pour McClelland, ces tendances
comportementales sont apprises et peuvent être stimulées dans des
situations appropriées. Herzberg attaque cette question sous l'angle de
la satisfaction au travail. Pour lui, ces facteurs n'influencent en rien la
motivation d'un individu au travail.
1.1.1.2- L'approche situationnelle et l'approche
transactionnelle
Nous allons d'abord présenter l'approche situationnelle
ensuite l'approche transactionnelle.
- L'approche situationnelle
Le courant behavioriste issu de cette approche explique la
motivation au travail par l'existence des conditions situationnelles propres
à engendrer des comportements spécifiques.
Le modèle d'enrichissement des tâches,
développé par Herzberg stipule que, « la
véritable motivation au travail n'est possible que dans la mesure
où le travail lui-même représente un défi pour
l'employé ». Dans cette perspective, enrichir le travail
signifie l'organiser de façon à y accentuer la présence
de facteurs de motivations (reconnaissance, réalisation,
responsabilité, avancement, croissance) pour qu'il apparaisse aux yeux
de celui qui l'exerce comme un moyen privilégié de satisfaire ses
besoins supérieurs.
S'appuyant sur le principe fondamental que « le
comportement est fonction de sa conséquence », nombre
d'auteurs ont suggéré l'utilisation systématique du
renforcement pour structurer le comportement au travail. A l`aide des
récompenses ou des punitions, on a tenté de modeler le
comportement en fonction des résultats escomptés. Dans le
même ordre d'idées, nous avons la théorie des objectifs de
Locke, le modèle de facilitation sociale de Ferris, Beehr et Gilmore, le
modèle de l'activation de Scott et le modèle
d'équité d'Adams (Bareil, 1999).
Hackman et Oldham (1976), cités par Vas (2002) mettent
plutôt l'accent sur les caractéristiques de l'emploi et
suggèrent que la motivation au travail est liée à la
présence de certaines caractéristiques particulières dans
le travail. Ces caractéristiques spécifiques contribuent à
l'émergence de certains états psychologiques chez l'individu et
qui ont comme conséquence d'affecter le comportement et le rendement de
chaque employé. Ces caractéristiques peuvent être la
variété de d'aptitudes, le caractère distinctif de la
tâche accomplie, la marge d'autonomie de l'individu.
- L'approche transactionnelle
Cette approche explique la motivation au travail par le
processus d'interprétation suivant lequel la personne développe
une image d'elle-même et du monde qui l'entoure, des attentes à
satisfaire et de ses chances de succès, laquelle image détermine
consécutivement les comportements adoptés au sein de
l'organisation.
Selon la théorie des attentes
développée par Vroom, l'on ne saurait évoquer les besoins
sans faire allusion aux attentes, deux facteurs qui, suivant la théorie
du résultat escompté, se combinent dans une situation
donnée pour produire un degré adéquat de motivation. Les
attentes sont l'ensemble de avantages ou récompenses que l'on
espère tirer de l'accomplissement d'un acte. Cette théorie a
été principalement développée par V. Vroom qui
prend soin d'indiquer que l'individu qui effectue une tâche a des
préoccupations autres que le rendement en soi. Il s'agit des
récompenses extrinsèques, qui dépendent de l'environnement
et qui sont fournies par un tiers ou par le système, et des
récompenses intrinsèques qui dépendent de l'individu
lui-même, (Bareil, 1999).
Bareil (1999) souligne que Staats et Arthur W. (1975)
considèrent que l'individu n'est pas distinct de son environnement, mais
que les deux sont en interaction continue et réciproque à travers
le comportement que l'individu adopte. En d'autres termes, l'employé
agit en fonction de l'image qu'il se fait de lui-même et de son
environnement et c'est ce comportement même qui va déterminer de
façon constante cette image auto descriptive.
Ainsi, la motivation de l'individu à ses nouvelles
fonctions induit un comportement favorable au changement. Analysons à
présent les implications de cette étude sur la gestion du
changement.
1.1.2- Implications sur la gestion du changement
Depuis plusieurs décennies, la question de motivation
au travail a été au premier rang des préoccupations des
chercheurs en comportement humain au travail. En particulier, au cours des deux
dernières décennies, on a assisté à une croissance
exponentielle du nombre de théories ou des modèles visant
à expliquer ce phénomène. Les chercheurs ne sont pas les
seuls à se préoccuper du comportement de l'individu au sein d'une
organisation. Tous les gestionnaires s'interrogent, à un moment ou
à un autre sur les facteurs susceptibles de favoriser
l'intéressement de leurs employés à leur travail (Morin
1996).Chacun a sa théorie personnelle sur ce qui amène les gens
à adopter un comportement au sein d'une organisation.
Pour certains, il s'agit là d'une question de valeurs
personnelles et ils ont souvent tendance à considérer que le
manque de motivation est le résultat de la disparition des valeurs
traditionnelles centrées sur l'effort au travail. Pour d'autres, si la
motivation au travail est en baisse, c'est dû au fait que l'organisation
même du travail moderne fait perdre au travail toute sa signification et
qu'il faut repenser tant la façon d'organiser le travail que la
propriété même de travail, Collerette (1996). D'autres
encore pensent qu'il s'agit là d'une question culturelle et se tournent
vers les modèles alternatifs pour tenter de recréer les
conditions qui font un succès.
Ansi, selon l'approche psychologique, la théorie des
besoins de Maslow permet d'introduire une donnée importante dans la
gestion du changement au sein des organisations à savoir, les besoins
dont la connaissance permet au gestionnaire du changement d'isoler diverses
caractéristiques ayant un impact précis sur le comportement
adopté au travail, de comprendre le processus perpétuel par
lequel l'employé donne un sens à son action et de mieux orienter
ses décisions.
En contexte organisationnel, connaître les besoins
prédominants des employés au sens de l'organisation
s'avère alors important pour prévoir les potentielles sources de
tension. Ainsi, les managers évoluent désormais avec deux
contraintes majeures : en premier lieu les besoins de l'organisation qui
déterminent les choix à faire en matière de
changement ; en second lieu les besoins des individus ou des
employés qui vont déterminer leur attitude face au changement
introduit dans l'organisation. Les individus auront des réactions
diverses face à ce changement. Pendant que certains trouvent dans cette
situation des opportunités pour accéder à la satisfaction
de leurs besoins, d'autres par contre éprouveront le sentiment
d'être ramenés à des besoins plus
élémentaires.
L'approche situationnelle permet au gestionnaire
d'améliorer les conditions de travail de employé afin d'augmenter
la productivité et le rendement au sein de l'organisation. Elle permet
également d'éliminer les tensions pouvant naître de la
lourdeur des tâches.
L'approche transactionnelle quant à elle permet de
renforcer l'image que l'employé se fait de lui-même et d'assainir
son environnement de travail par une politique de responsabilité
sociale.
La motivation apparaît comme un phénomène
instable et par conséquent le comportement aussi. Il devient donc
difficile pour le gestionnaire de prévoir ou d'anticiper sur le
comportement de résistance naître du changement.
L'employé dans l'organisation est constamment soumis
à de nouvelles stimulations qui transforment son image de lui-même
et de son environnement et le forcent à réévaluer
continuellement ses choix, ce qui permet au gestionnaire de faire les
prévisions sur le comportement des individus tout en admettant que ce
comportement est incertain car l'employé ne percevra certainement pas
les stimuli de la même manière que les managers. Aussi, c'est ce
rapport aux attentes que l'employé adopte certains comportements. Cette
connaissance permet aujourd'hui d'intervenir de façon plus
appropriée dans la conception même du travail et des
prévisions sur le comportement des employés et partant
même des changements envisagés.
Toutefois, il ne s'agit pas là de
caractéristiques purement objectives et dénuées d'effets
perceptuels. L'interprétation qu'en fait l'individu affectera son
comportement. Les gestionnaires de changement devront intégrer ces
caractéristiques dans leurs stratégies de changement.
Ceci revient à dire qu'en situation de changement
organisationnel, maîtriser les comportements des individus revient
à satisfaire leur, besoins personnels, à rendre les tâches
plus intéressantes et à tenir compte de l'image de chaque
employé par rapport à lui-même et à son
environnement dans le but d'éviter une résistance au changement.
Toutes ces caractéristiques du comportement de
l'employé permettent la motivation de l'individu au travail et par
conséquent à accepter la nouvelle vision de l'organisation.
Analysons les variables qui déterminent le comportement de
l'employé au sein d'une organisation.
1.2- Les déterminants du comportement de
l'employé dans l'organisation
Collerette et al. (1996) identifient les variables qui
déterminent le comportement de l'individu dans l'organisation. Nous
avons ainsi, les variables individuelles, collectives, culturelles, politiques,
liées à la mise en oeuvre du changement, au système
organisationnel et au changement lui-même.
1.2.1- Variables individuelles et
socio-démographiques ; collectives et culturelles
Sous les causes individuelles, de loin les plus
fouillées, plusieurs auteurs identifient le destinataire lui-même,
coupable de sa résistance, dont les causes sont à la fois
conscientes ou inconscientes. Six mécanismes de défense jouent
alors un rôle primordial pour bloquer ou entraver un changement dans les
organisations : le refoulement, la régression, la projection,
l'identification, la formation réactionnelle et le déni de la
réalité (Bareil, 2004). D'autres auteurs font ressortir les
traits de personnalité faisant référence à la
stabilité ou à la préférence pour le statu quo.
Les caractéristiques socio-démographiques
peuvent aussi jouer un rôle quand on pense aux personnes plus
âgées qui résistent aux nouveautés ou celles qui par
leur expérience passée, ont appris à se méfier des
changements à la mode. Collerette (1996) retient les habitudes, qui sont
des comportements relativement faciles et économiques; la peur de
l'inconnu et le principe de la répétition du succès qui a
été démontré par les recherches en behaviorisme.
Le groupe peut également résister au changement
à cause de ses acquis. Notons par exemple le cas d'un groupe de
destinataires qui a le sentiment de perdre des droits acquis et des
privilèges: temps de pause, horaires, stationnements, espaces et
territoires. Demers (1999) parle de résistances liées au
système social et inclue à ce propos, la conformité aux
normes sociales établies dans un système, la cohérence du
système, le maintien des intérêts et des droits acquis de
même que le caractère sacré de certaines choses en termes
de tabous, rituels, moeurs et éthique et finalement, le rejet de ce qui
est étranger, pouvant être perçu comme menaçant pour
le système.
Les variables culturelles peuvent causer la résistance
au changement, de même que les dimensions collectivistes,
associées aux valeurs, aux rites et à l'histoire de
l'organisation. Plus le changement a des implications fortes sur ces facteurs,
plus la résistance risque d'être élevée. Une fois
encore, les dimensions culturelles ne peuvent être facilement
modifiées par la gestion; elles peuvent toutefois être reconnues
dans l'application de solutions.
1.2.2- Les variables politiques, liées à
la mise en oeuvre du changement et au système organisationnel
Un destinataire peut résister au changement à
cause de pressions politiques, de personnes influentes auxquelles il a
confiance ou pour soutenir une cause. Les forces syndicales qui militent contre
l'idée d'un changement ne sont pas sans provoquer de la
résistance au changement tant chez les militants que chez les membres.
Les employés et les cadres peuvent résister à cause de
coalitions dominantes et influentes qui leur soumettent leurs idées.
(Quin, 2004).
Pour Lewis (1999), la perte de pouvoir et d'influence font
souvent en sorte de créer de la résistance chez un destinataire
qui a le plus à perdre. Par exemple, un destinataire incertain de
conserver son emploi peut émettre des comportements de
résistance. Un cadre qui estime qu'il va perdre son équipe lors
d'une décentralisation de son service peut résister à ce
changement. Ces pertes de pouvoir, d'autorité et de ressources humaines,
financières et de responsabilités peuvent entraîner chez
certains gestionnaires, de luttes impitoyables pour conserver le statu quo. On
dit souvent : « les gens ne résistent pas au changement mais
davantage à la façon dont il est implanté ». Les
causes liées à une mise en oeuvre du changement déficiente
constituent très souvent la cause majeure des échecs, dus aux
résistances. S'il n'est pas bien préparé, s'il n'accepte
pas le changement, il résistera. Malheureusement, les organisations ne
suivent pas toutes ces prescriptions et c'est souvent ce qui engendre de la
résistance au changement.
Comme l'indique Rondeau (2002), «le succès d'une
transformation n'est pas qu'une question de disposition positive des acteurs
concernés, il faut aussi développer les capacités
individuelles et organisationnelles nécessaires à sa
réalisation. Les gens peuvent aussi résister pour élever
leur voix contre l'absence de consultation et d'implication. Les destinataires
résisteront parce que le changement leur est imposé. Plusieurs
études en technologies de l'information sont fortement teintées
par ces variables concernant la participation et la consultation.
La résistance au changement peut aussi provenir du
système organisationnel, lui-même inerte et peu réceptif au
changement. Dès lors, le destinataire perçoit l'inertie et les
difficultés de l'organisation à s'y adapter; ce qui engendre de
la résistance. Ces déterminants ont été
étudiés par Rondeau (2002) comme étant l'inertie,
l'absence de pression de l'environnement et par Hafsi et Demers (1997), par les
déterminants de la capacité à changer : contexte,
structure, culture, potentiel humain, leadership.
De cette recherche de déterminants, il ressort le fait
que les causes de la résistance au changement sont multiples,
multidimensionnelles et souvent, sans contrôle direct pour un
gestionnaire. Elles peuvent avoir de graves implications sur l'orientation de
l'organisation.
Une telle démarche favorise la construction des
objectifs de changement et permet de cerner les interactions entre le
changement organisationnel et le comportement de l'employé. A ce stade,
une autre préoccupation naît à savoir les enjeux du
changement organisationnel sur le comportement de l'employé. C'est
l'objet de la section suivante.
SECTION 2 : L'INFLUENCE DU CHANGEMENT SUR LE
COMPORTEMENT DE L'EMPLOYE
Dans cette section, notre attention sera portée sur les
types de changement selon quelques auteurs. Ensuite, une étude sera
faite sur la résistance des employés au changement tout en
présentant ses conséquences, sa gestion et les limites de ce
concept de résistance.
2.1- Les types de comportement selon les auteurs
Nous présenterons d'abord la règle 20-60-20,
développée par Laberge , ensuite sur l'analyse du comportement
de l'employé selon Hirschman.
2.1.1- La règle 20-60-20
Pour Laberge (2005), lorsque l'on songe à mettre en
oeuvre des changements organisationnels, il est essentiel de garder en
mémoire la règle du 20-60-20. Elle indique qu'environ 20 % des
personnes qui travaillent dans une organisation accepteront d'emblée le
changement (les positifs). Un autre groupe, soit environ 60 % des
employés, ne se compromettra pas (les neutres); ces employés
seront plutôt réservés face au changement. Quant aux 20 %
des employés qui restent, ils résisteront farouchement au
changement (les négatifs); ils tenteront même
délibérément de le faire échouer. Ces
données illustrent bien la tâche à accomplir : convaincre
le groupe des employés représentant les 80 % (les neutres et les
négatifs) d'accepter le changement, puisque seulement 20 % des
employés sont positifs au départ. La stratégie doit
évidemment être établie en conséquence.
Le tableau suivant synthétise ces trois
positions :
Tableau 2.1 : la règle
20-60-20
Pourcentage
des employés
|
Comportement adopté
|
Actions à mener
|
20%
|
Positifs
|
Améliorer leur vision du changement pour
être de plus en plus convaincus
|
60%
|
Neutres
|
Détecter les points obscurs en éliminant le
doute par la communication
|
20%
|
Négatifs ou
Résistants
|
Identifier les forces et les faiblesses,
transformer les forces restrictives en forces
motrices, expliquer les raisons du changement
et faire participer les résistants au changement
|
Source : Les attitudes des employés ;
Laberge (2005), p.1
Les employés qui acceptent le changement
représentent 20% de l'effectif total du personnel des entreprises.
L'entreprise devra améliorer la vision que ces employés ont de la
société afin de les maintenir dans leur conviction du
changement.
En ce qui concerne les 60% neutres, l'entreprise devra
détecter les points obscurs et communiquer au maximum avec les
employés pour faire connaître la vision du changement afin de les
amener à adhérer au changement.
Quant aux 20% résistants, l'entreprise devra, comme le
conseille Kurt Lewin, identifier les forces et les faiblesses de cette
résistance et chercher à convertir les forces restrictives en
forces motrices afin d'obtenir plus de forces que de faiblesses.
Une autre analyse est faite dans le même sens, celle de
Hirshman que nous allons présenter au point suivant.
2.1.2- L'analyse de Hirshman
Selon Hirshman (1970) cité par Mintzberg (1986),
l'individu a trois choix fondamentaux face au changement dans
l'organisation :
- Rester et participer comme prévu à la nouvelle
organisation, ce qu'il appelle « la
loyauté »: Il s'agit des employés qui
acceptent le changement et qui sont prêts à l'assumer. Ainsi, on
pourra noter un accroissement de la productivité, l'acceptation d'une
nouvelle technologie par le personnel, un surcroît de motivation pour les
employés, une intensification des comportements novateurs de la part du
personnel, une augmentation de la part de marché, etc.
- Rester et s'efforcer à changer le système, ce
qu'il décrit par
« protestation » : il s'agit des
individus qui n'acceptent pas le changement mais, qui restent dans
l'organisation dans le but de désorienter la nouvelle organisation ou
dans le but de se faire entendre.
- Partir de l'organisation, ce qu'il appelle
« faire sa sortie » : Ce sont les
individus dont les objectifs ne coïncident pas avec la nouvelle
organisation.
Il convient d'analyser en profondeur la résistance des
employés au changement en relevant premièrement ses
conséquences sur les objectifs établis poursuivis et ses
conséquences ensuite, en montrant comment cette résistance peut
être gérée et enfin en soulignant les limites de
l'étude de résistance.
Cette analyse permet de montrer l'influence du changement sur
le comportement des individus au sein de l'organisation, lequel comportement
induit le rendement et la productivité des employés et contribue
à la performance organisationnelle, à l'efficience
économique et assure la pérennité de l'organisation.
L'élément qui constitue un frein à la
réussite de cette vision est la résistance au changement. Il
convient donc de l'analyser afin de connaître les motivations de
l'employé pour adopter ce comportement et les moyens permettant de le
gérer ou de le transformer en positif ou loyauté.
2.2- La résistance au changement
La résistance des employés au changement
organisationnel est définie plus spécifiquement selon
Collerette, Delisle et Perron (1997), comme étant « l'expression
implicite ou explicite de réactions de défense à l'endroit
de l'intention de changement » Selon Brassard (1996), la résistance
au changement est «l'attitude individuelle ou collective, consciente ou
inconsciente, qui se manifeste dès lors que l'idée d'une
transformation est évoquée. Elle représente donc une
attitude négative adoptée par les employés lorsque des
modifications sont introduites dans le cycle normal de travail ». Pour
Hellriegel et al. (1992), ce sont «des forces qui s'opposent à la
réorganisation des conduites et à l'acquisition des nouvelles
compétences ou, en d'autres mots, à des forces restrictives
».
La résistance au changement est donc une
réaction foncièrement négative à l'égard du
changement; telle est la conception traditionnelle du terme, associée au
changement. La perspective critique voit les résistances comme un
phénomène inévitable dû au fait que les
intérêts des employés diffèrent fondamentalement de
ceux des dirigeants. La résistance au changement est alors
définie comme le refus d'un changement entretenu par un ou plusieurs
acteurs. Les conséquences peuvent être néfastes pour
l'organisation et gérer ces tensions devient défi pour les
managers.
2.2.1- Les conséquences et la gestion de la
résistance
Les effets de la résistance sont multiples et peuvent
être dévastateurs pour une organisation. La résistance peut
faire en sorte que l'organisation se détruise sans être capable de
se reconstruire (Hafsi et Demers, 1997). Elle peut provoquer le retour en
arrière et l'arrêt momentané ou permanent de l'idée
de changement. La résistance peut faire en sorte que le changement soit
un mi-succès ou un échec.
Outre ces dimensions liées au changement
lui-même, la résistance peut diminuer la productivité et
entraîner une chute d'efficacité. Le taux de roulement peut
augmenter de même que l'absentéisme, le climat de travail se
détériore et les relations de travail se durcissent. Les conflits
s'accélèrent et sont gérés sous l'angle «
gagnant/perdant ».
Pour sa part, le destinataire « résistant »
éprouve du stress. Il est moins satisfait et offre un rendement
inférieur. Il est plus sujet à s'absenter et à des
accidents de travail. Son niveau d'engagement affectif au travail diminue. Cela
peut le mener vers l'épuisement ou la dépression. Les
conséquences sont désastreuses tant au point de vue humain qu'au
point de vue organisationnel. Le succès du changement est aussi mis en
péril à cause de la résistance au changement. La
résistance met en péril le succès du changement et appelle
à une gestion efficace de la part des décideurs.
Les approches de gestion de la résistance, selon la
perspective traditionnelle, ont largement cherché à trouver des
moyens de surmonter, de vaincre et de limiter les risques d'apparition des
résistances. La plupart des auteurs parlent en effet de «surmonter
et de limiter les résistances », comme s'il s'agissait de quelque
chose d'essentiellement négatif.
Plusieurs stratégies envisagées consistent
à expliquer les raisons du changement et à faire participer les
employés à la mise en oeuvre du changement. Dans le fond, elles
réitèrent les idées des textes de Coch et French (1947) et
de Lawrence (1969) cités par Bareil (1999). En effet, Coch et French
proposaient dès 1947, à la suite des résultats de leur
étude, que la façon la plus efficace de modifier ou de retirer
complètement la résistance de groupe consistait à
réunir le groupe, leur communiquer efficacement le besoin de changer et
de stimuler leur participation dans la planification du changement. D'ailleurs
Lloyd (2003), reprend cette idée du respect des employés et
conclut que la nature de l'aspect technique ne détermine pas la
présence ou l'absence de résistance autant que son aspect humain.
Il propose d'influencer les attitudes des travailleurs par l'écoute de
leurs réactions et l'utilisation d'un langage compréhensible et
finalement, à s'attendre à avoir de la résistance dans
tout changement.
Pour Hultman (1998), la stratégie consiste à
déterminer l'intensité et la source de la résistance
(vérifier les faits), à implanter les stratégies
appropriées et à évaluer les résultats. Les
façons les plus courantes pour surmonter la résistance au
changement se regroupent sous différentes méthodes selon
Pettigrew (1986) : la formation, la communication, la participation et
l'implication, la facilitation et le support, la négociation et la
manipulation, dépendamment de trois facteurs : le rythme d'implantation,
la position de l'acteur vis-à-vis de la personne résistante et le
nombre d'individus impliqués dans le changement.
La plupart des «prescriptions »
réfèrent à la stratégie consistant à
diminuer les résistances au changement. En tant qu'obstacle au
changement, Lewis (1999) suggère trois solutions tout en
privilégiant la seconde: briser les résistances en augmentant la
puissance des forces propulsives (salaire, prime, avantages, etc.), diminuer
l'intensité des forces restrictives (climat de facilitation,
discussions, etc.) ou les deux à la fois. Plusieurs auteurs (Lawrence,
1969; Umiker, 1997) interprètent la résistance comme un signe de
quelque chose qui ne va pas. Ils incitent les gestionnaires à comprendre
ses origines, plutôt que d'essayer de les surmonter. Cette approche
analytique propose les communications comme outils d'intervention
privilégiés. Lorsh (1986) propose quatre axes de la gestion des
résistances au changement que sont la communication, la
compréhension, la facilitation et la responsabilisation.
Finalement, les actions de gestions traditionnelles telles que
communiquer, maintenir une vision, comprendre la résistance,
écouter, expliquer le besoin de changer, motiver les employés,
obtenir l'engagement, demeurer calme, impliquer le personnel sont aussi
prescrites pour transformer la résistance ou la surmonter.
Cette manière de regarder les résistances
véhicule plusieurs convictions implicites (Brassard, 1996). Cette
perspective traditionnelle postule que si les raisons qui expliquent les
résistances sont connues et si la bonne approche est employée,
ces résistances seront toujours évitées ou
surmontées. En fait, elle induit de nombreux gestionnaires à
croire qu'il existe une seule façon de gérer le changement, un
«one best way », qui permet de vaincre inévitablement les
résistances. « Cette conception est en effet simpliste compte tenu
du fait qu'il ne s'agit pas seulement de connaître les raisons qui
entraînent l'émergence de la résistance et d'y appliquer
une approche prescrite pour conclure que ces résistances seront
évitées ou surmontées ».
La résistance, comme le soulignent Collerette, Delisle
et Perron (1997), « constitue souvent le compagnon paradoxal de l'agent de
changement, et celui-ci doit s'attendre à devoir le fréquenter
aussi longtemps qu'il sera porteur de changement ». Quelles sont les
limites de ce concept.
Vue sous cet angle, la résistance est
considérée comme dévastatrice pour le changement pourtant,
elle peut exprimer d'autres préoccupations de la part du destinateur
pouvant permettre au décideurs de mieux comprendre le changement.
2.1.2- Les insuffisances du concept de
« résistance au changement »
Depuis les cinquante dernières années et la
parution des textes de Coch et French (1947) et de Lawrence (1969) cités
par Bareil (1999), le concept de «résistance au changement »
s'est imposé comme un thème récurrent, malgré ses
nombreuses limites. Certaines critiques méritent d'être
énoncées.
Pour Collerette et al. (1997), Il est temps de trouver
d'autres façons d'aborder les réactions du destinataire. Le
gestionnaire a tendance à blâmer automatiquement le destinataire
lorsque ce dernier questionne le changement. Il fait alors l'erreur
fondamentale d'attribution, c'est-à-dire qu'il attribue la cause de sa
résistance à l'individu (ou au groupe) plutôt qu'à
la décision stratégique du changement et à sa mise en
oeuvre. La résistance est donc dépendante de l'observateur et
trop souvent assimilée aux symptômes individuels ou collectifs des
l'individus.
La résistance au changement est naturelle et tous les
êtres normaux résistent au changement. Cette vision laisse voir
qu'il n'y a pas de changement sans douleur. Adhérer à cette
vision fait en sorte qu'on ne juge pas la nature du changement mais
plutôt les individus qui doivent souffrir. De plus, elle ne tient pas
compte du fait qu'un employé peut désirer un changement depuis
longtemps et simplement ne pas y résister. Des auteurs y ripostent en
affirmant que l'absence de résistance est même plus
inquiétante que sa présence. D'autres ajoutent que la
résistance peut aussi être inconsciente.
Nous préférons croire que la résistance
est une manifestation que quelque chose ne va pas et qu'il peut y avoir des
changements sans douleur, sans stress ni épuisement ; (Bareil,
1999).
L'étude du changement sous l'angle de la
résistance au changement, a depuis longtemps, privé les
gestionnaires de plusieurs sources d'interprétation de la
réalité. Aucun fondement n'a encore pu être
démontré au sujet des résistances au changement, sauf une
acceptation presque aveugle de la communauté scientifique à
l'égard du phénomène.
Il existe une gamme de choix variée quant au
comportement à adopter face à la résistance au changement.
En fait, la résistance au changement pourrait être
évitée si les décideurs étaient en mesure de
choisir des types de changements moins douloureux et s'appliquaient à
les gérer de façon respectueuse des personnes, tout comme le
propose Abrahamson (2003).
Le changement et la résistance apparaissent comme deux
entités liées. Le changement influence de ce fait le comportement
de l'employé, élément central de la réalisation des
objectifs visés.
Dans ce chapitre nous avons dégagé les
éléments motivateurs du comportement de l'employé au sein
d'une organisation et trouvé les moyens nécessaires pour
comprendre et gérer la résistance.
Le changement dans une organisation peut être naturel ou
planifié ou encore, peut avoir une source interne à
l'organisation et différente de la nature ou de la seule volonté
des dirigeants. La mise en oeuvre et la gestion du changement
nécessitent le choix d'une politique de changement adéquate et le
respect des principes liés à l'accompagnement de ce changement.
La motivation explique le comportement adopté par un individu au sein de
l'organisation. La résistance peut parfois permettre aux initiateurs de
mieux comprendre la nouvelle organisation. Cependant, le changement peut avoir
un impact sur les attitudes adoptées par les employés.
Cette première partie de notre recherche nous a permis
d'identifier les caractéristiques des pratiques du changement
appliquées dans les organisations par sa mise en oeuvre et les
motivations de l'employé sur le choix d'un comportement face à ce
changement.
La deuxième partie quant à elle
présentera la contribution du changement sur le comportement de
l'employé. Cette étude empirique a été
effectuée auprès de trois entreprises privatisées au
Cameroun à savoir, AES-SONEL, LA CAMEROUNAISE DES EAUX et CAMRAIL.
Dans la première partie de notre travail, il a
été question d'apporter des éléments de
réponse théoriques aux questions sur le changement dans
l'organisation notamment ses origines et sa conduite et sur le comportement de
l'employé avec une étude de la résistance. La politique de
changement adoptée par l'organisation lui permet de mettre en oeuvre la
nouvelle vision de l'entreprise et d'atteindre les nouveaux objectifs
escomptés.
Cette seconde partie, qui est essentiellement basée sur
l'étude que nous avons menée auprès de trois entreprises
privatisées au Cameroun présente le cheminement suivi pour mener
notre enquête sur le terrain (chapitre 3) et la présentation des
résultats obtenus à la suite de cette étude (chapitre
4).
DEUXIEME PARTIE :
CONTRIBUTION DU CHANGEMENT SUR LE COMPORTEMENT DE
L'EMPLOYE DANS LES ENTREPRISES PRIVATISEES AU CAMEROUN
CHAPITRE III
PROCESSUS D'IDENTIFICATION DE L'INCIDENCE DU
CHANGEMENT SUR LE COMPORTEMENT DE L'EMPLOYE DES ENTREPRISES PRIVATISEES AU
CAMEROUN
Notre travail de recherche vise à identifier
l'influence du changement sur le comportement de l'employé au sein des
organisations. Pour ce faire, une étude exploratoire a été
menée auprès des entreprises privatisées. Le
présent chapitre présente et justifie le processus
méthodologique qui a été mis en place pour avoir les
résultats qui seront présentés ultérieurement.
SECTION 1 : PRESENTATION DES ENTREPRISES
PRIVATISEES AU CAMEROUN ET CAS ETUDIES
Cette section présente la population de notre
étude (les entreprises privatisées au Cameroun) et la
méthodologie de recherche adoptée. Après une
présentation du processus de privatisation, nous allons donner un
aperçu général sur ces différentes entreprises.
1.1- Le processus de privatisation au Cameroun
Nous analyserons les objectifs et le cadre légal de
privatisation.
1.1.1- Les objectifs de privatisation
Le concept de privatisation s'est très souvent vu
attribuer un contenu différent selon les auteurs. Traditionnellement, la
privatisation est définie comme un transfert d'actifs détenus par
les agents publics au profit des agents privés (BÖS 1991).
Les objectifs des programmes de privatisations dans les pays
en voie de développement sont multiples. La privatisation fait partie
des politiques d'ajustement structurel et devient même une des
conditionnalités pour l'octroi des prêts par les bailleurs de
fonds internationaux. Olivier C., Campbell et Anita (1998) mentionnent que les
pays africains ont privatisé pour les raisons suivantes : changement
politique ; un besoin d'octroi d'aide financière de la Banque mondiale,
du FMI et d'autres donneurs ; la nécessité de mobiliser des fonds
en vendant des entreprises ; l'état précaire de certaines
entreprises publiques ; l'impératif de maintenir les niveaux d'emploi ;
parfois, la nécessité de satisfaire des intérêts
spéciaux.
Dans l'article 2 du décret n° 89/010 du 04 janvier
1989, nous pouvons lire que « la privatisation à pour objectifs
essentiels : l'assainissement des finances publiques, la stabilisation des
initiatives privées, la promotion des investissements, la restauration
des mécanismes de marché, et la mobilisation de l'épargne
nationale vers des investissements productifs ». Ces
sociétés avaient de plus en plus de mal à maintenir et
à renouveler leurs équipements. Certaines pièces critiques
pour le fonctionnement étant en panne depuis plusieurs années ne
pouvant être maintenues et sans perspective de remplacement.
Au Cameroun, les problèmes rencontrés
étaient plus aigus que l'Etat camerounais devait faire face à des
difficultés économiques et financières qui ne lui
permettaient plus de venir au secours des entreprises, et l'analyse de cette
situation de blocage montrait qu'elle était due au cadre institutionnel
et aux faiblesses de gestion des entreprises qui ne leur permettaient pas de
dégager les ressources internes suffisantes. Les besoins en maintenance
et en renouvellement des équipements nécessitaient des
financements lourds que ces sociétés ne pouvaient pas mobiliser,
d'où la nécessité de les privatiser. Un cadre légal
a été définit pour ces opérations.
1.1.2- Le cadre légal des Privatisations
Le cadre légal des privatisations est défini
conjointement par le décret n° 89/010 du 04 janvier 1989 portant
élargissement des attributions de la mission de réhabilitation
des entreprises du Secteur Public et Parapublic, et par l'ordonnance n°
90/004 du 22 juin 1990 relative à la privatisation des entreprises
publiques et parapubliques. On pourrait situer la genèse de la
réglementation de la privatisation au Cameroun à la date
du 03 juin 1986, avec la signature par le chef de l'Etat du décret
n°86/656 portant création d'une Mission de Réhabilitation
des Entreprises du Secteur Public et Parapublic (MRESPPP).
Le décret d'application de cette importante
ordonnance est référencé au n° 90/1257 du 30
août 1990. La première liste des entreprises sujettes
à cette opération est contenue dans le décret 90/1423 du
03 octobre 1990.
Grâce au contrat de gestion et l'affermage
l'Etat demeure propriétaire des actifs et ne cède que la
gestion de l'entreprise au secteur privé approprié. Ainsi, l'Etat
continue à assurer les risques commerciaux de l'activité et les
charges de maintenance de renouvellement et d'extension des investissements.
Dans le cas où la gestion de l'entreprise et l'entretien des
équipements sont sous la responsabilité de l'investisseur
privé, on parle plutôt de contrat d'affermage. Celui-ci à
une durée de cinq à dix ans et le concessionnaire supporte tous
les risques liés à son activité.
Après une étude des entreprises
privatisées, présentons celles qui ont fait l'objet de notre
étude.
1.2- Présentation des cas
La recherche que nous avons menée a été
faite auprès de trois entreprises privatisées au Cameroun que
nous allons présenter dans cette section. Il s'agit de AES-SONEL, LA
CAMEROUNAISE DES EAUX et CAMRAIL. Le tableau ci-dessous synthétise les
caractéristiques de ces trois entreprises.
Tableau 3.1 : Caractéristiques
des trois entreprises privatisées étudiées
Caracté-
ristiques
|
Cas N° 1
|
Cas N° 2
|
Cas N° 3
|
Raison sociale
|
AES/SONEL
|
CAMRAIL
|
CAMEROUNAISE DES EAUX
|
Capital Social
|
43 903 690 000
|
11 303 900 000
|
6 500 000 000
|
Sites explorés
|
Douala
(Direction générale,
Direction commerciale)
Stands Promote 2008
|
Douala
(Direction Générale)
Stands Promote 2008
|
Douala
(Direction Générale, Direction
Régionale Douala Agglomération)
Stands Promote 2008
|
Activités et durée
du contrat
|
Production, transport et
distribution de l'énergie
électrique (10ans)
|
Transport ferroviaire
(20ans)
|
Production, transport, stockage,
distribution de l'eau potable
(10ans)
|
Domaines de changement
|
Stratégique,
Culturel,
structurel
|
Stratégique,
Culturel,
structurel
|
Stratégique,
Culturel,
structurel
|
Perspectives
majeures
|
Figurer parmi les 10 premières entreprises
d'électricité les plus
performantes d'Afrique
et satisfaire la clientèle
|
Doter l'entreprises de
Nouvelles compétences
provenant tant du marché
local qu'international de
l'emploi afin d'offrir un
service adapté et de qualité,
assurer un résultat net
positif et minimiser les
risques financiers.
|
renforcer sa dynamique de
développement, densifier le
réseau prévu sur dix (10) ans,
offrir de plus grandes facilités
de branchement aux abonnés.
|
Source : D'après les résultats de nos
recherches
Les caractéristiques des entreprises privatisées
étant présentées, nous allons les étudier l'une
après l'autre. Les critères retenus ici sont :
l'identité, les domaines de changement et les perspectives.
1.2.1- Cas N°1 : AES-SONEL
Identité : AES-SONEL est une
entreprise d'économie mixte créée le 18 Juillet 2001 au
capital de 43.903.690.000 F CFA, filiale d'une multinationale
américaine, AES Corporation qui est un des leaders mondiaux dans le
secteur de l'électricité englobant les services privés de
production, transport et distribution de l'électricité dans 27
pays. Ses actions sont réparties entre 56% pour AES Corporation et 44%
pour l'Etat Camerounais. Concessionnaire pour 20ans susceptibles de
renouvellement, des services de production, de transport et de distribution de
l'énergie électrique suivant la convention de concession
signée le 18 juillet 2001 avec l'Etat camerounais.
Domaines de changement : La
société a connu des changements dans le domaine
stratégique, culturel et structurel.
Au niveau stratégique, il fallait s'adapter au nouvel
environnement d'affaires en réduisant les charges, en modernisant les
équipements de production et les systèmes de gestion, en
dégageant les ressources à l'interne pour le financement des
investissements de l'entreprise, en étant plus proche de la
clientèle et mieux prendre en compte les intérêts des
parties prenantes.
Au niveau culturel, il était question d'amener les
personnes à modifier les représentations qu'elles se font de
l'organisation ainsi que la façon dont elles conçoivent leur
relation dans l'organisation ceci grâce à la contribution
rétribution, à la gestion orientée des performances et des
résultats, la remise en question des garanties de l'emploi, le partage
du pouvoir l'intégrité, le service à la
clientèle.
Au niveau structurel, le changement peut se décrire en
trois phases : 2001-2003 : rupture avec l'ancien système par
la réduction des niveaux hiérarchiques, la
décentralisation ; 2003-2005 : Retour à l'ancien
système ; 2005-2008 : être plus proche de la
clientèle en brisant toutes les barrières ; retour au
système décentralisés.
Entre 2001 et 2005 le capital humain de AES-SONEL a connu
diverses évolutions sur plusieurs plans. En Juillet 2001, au moment de
la création de l'entreprise, le total des effectifs s'établissait
à 3.922 employés. En Juin 2003, après la première
vague de départs volontaires de fin 2002, ces effectifs
s'établissent à 3.437 employés. En Août 2005,
après la seconde vague de départs volontaires, AES-SONEL compte
2.925 employés. Suivant la convention de concession de Juillet 2001,
AES-SONEL doit satisfaire un ensemble d'obligations : amélioration
de la qualité de services, l'amélioration de la qualité de
services, l'accroissement de l'accès des populations à
l'électricité, la mobilisation des capitaux nécessaires au
financement du secteur, la modernisation des systèmes de gestion de
l'entreprise.
Perspectives : AES-SONEL envisage
figurer parmi les dix premières entreprises d'électricité
les plus performantes d'Afrique et satisfaire la clientèle à
l'horizon 2010.
1.2.2- CAS N°2 : CAMRAIL
Identité : Après avoir
été une subdivision de l'ancienne Direction des Travaux Publics,
Chemins de Fer, Ports et Rudes du Cameroun, le chemin de fer a
été détaché par arrêté
ministériel du 17 juillet 1947 pour acquérir une
personnalité morale et son autonomie financière :
« la régie des chemins de fer du Cameroun »,
entreprise publique à caractère industriel et commercial voit le
jour. A la suite du décret N° 72/640 du 18 novembre 1972, la
régie des chemins de fer du Cameroun est remplacée par la
« Régie Nationale de Chemins de Fer du Cameroun »
(RNCF). Jusqu'en 1985, l'activité ferroviaire au Cameroun connaît
de très bons résultats. Mais, à partir de 1985, les
activités commencent à baisser. C'est le début de la crise
qui va aboutir à la mise en concession des Chemins de Fer du Cameroun.
La concession ferroviaire est une forme de partenariat entre
l'Etat et un opérateur CAMRAIL dans laquelle l'exploitation de
l'activité ferroviaire est transférée au concessionnaire
dans les conditions spécifiées dans la convention de concession.
La mise e concession des chemins de fer du Cameroun s'inscrit dans le cadre de
la politique de restructuration de l'économie nationale
matérialisée par l'ordonnance N° 90/10/004 du 22 juin 1990
relative à la privatisation des entreprises publiques et parapubliques.
Initiée en janvier 1996, le processus a abouti à la signature le
19 janvier 1999 et mise en exécution le 19 mars de la même
année.
La structure de CAMRAIL laisse apparaître deux types
d'organes qui assurent la cohésion des activités : les
organes délibérants (Conseil d'Administration et
l'Assemblée Nationale) et les organes décisionnels (une Direction
générale avec six Directions et deux départements.
La Société d'Exploitation des Chemins de Fer
Africains (SECAF) est issue des actions du groupe BOLLORE (58,15%) et de
COMAZAR (41,85%). La Société des Chemins de Fer Camerounais
(SCFC) découle des capitaux de la SECAF (94,28%) et du Groupe BOLLORE
(5,72%). Actionnaire majoritaire de la CAMRAIL avec 77,4%, la SCFC se partage
le capital avec l'Etat camerounais (10%), la Société Civile du
Rail (3,9%), la Société d'Exploitation de Bois Camerounais
(3,76%) et TOTAL (5,31%).
Domaines de changement : Les domaines de
changement sont les mêmes que ceux développés dans le
premier cas, au niveau stratégique, culturel et structurel.
Perspectives : CAMRAIL a pour objectifs
de convaincre les pouvoirs publics de la justesse de la privatisation, à
offrir aux populations un service adapté à leurs attentes et aux
contraintes de l'environnement, en assurant un résultat net positif et
en minimisant les risques financiers
1.2.3- CAS N°3 : LA CAMEROUNAISE DES EAUX
Identité : Au moment où le
Cameroun accède à l'indépendance en 1960, les
activités de production et de distribution d'eau potable sont
assurées par une pléiade d'intervenants : des entreprises et
des collectivités locales. En outre, les services de l'eau et de
l'électricité s'entremêlent.
Créée le 22 Mai 1967, la Société Nationale
des Eaux du Cameroun (SNEC) chargée en régime de concession des
activités de Production et de distribution d'eau potable dans les
agglomérations urbaines du pays. La SNEC compte quatorze (14) centres et
vingt cinq ans (25) plus tard, elle gère cent trois (103) centres.
Le 31 Décembre 2005, CAMWATER est créée
par décret du chef de l'Etat permettant ainsi à l'Etat
Camerounais de garder la main sur les infrastructures de production.
L'organigramme sommaire comprend : un administrateur
provisoire ; des services de conseil ; une administration
centrale ; les services extérieurs. Ses partenaires sont : la
banque islamique de développement, la banque mondiale (le plus
important), la coopération technique belge, le PNUD (Programme des
Nations Unies pour le Développement), le commonwealth.
Domaines de changement : Les domaines de
changement sont les mêmes que ceux développés dans le
premier cas, au niveau stratégique, culturel et structurel.
Perspectives : L'objectif de LA
CAMEROUNAISE DES EAUX est de renforcer sa dynamique de développement en
améliorant davantage les conditions de services aux abonnés
parallèlement au programme de densification du réseau
prévu sur dix (10) ans grâce aux investissements de CAMWATER pour
lesquels de nombreux bailleurs ont déjà souscrit, avec de plus
grandes facilités de branchement avec le financement de la Banque
Mondiale.
Cette section présente le processus de privatisation
des entreprises publiques et parapubliques au Cameroun et les différents
cas étudiés. Pour atteindre l'objectif visé par notre
recherche, nous avons mené une étude qualitative que nous
présenterons à la section suivante.
SECTION 2 : JUSTIFICATION ET PRESENTATION DE LA
DEMARCHE
METHODOLOGIQUE
La démarche méthodologique que nous avons
adoptée permettra de démontrer les propositions de recherche que
nous avons formulé et notamment de montrer en quoi le changement
influence le comportement de l'employé. Pour ce faire, nous
présenterons d'abord la méthode et le terrain d'investigation,
ensuite les instruments d'analyse.
2.1- La méthode et le terrain d'investigation
Nous avons choisi pour notre étude la méthode
qualitative et comme terrain les entreprises privatisées au Cameroun.
2.1.1- La méthode d'investigation :
l'étude qualitative
Le choix d'une approche qualitative a été
opéré pour de nombreuses raisons qui tiennent pour
l'essentiel à la nature du sujet et au champ d'investigation.
L'approche qualitative en effet, permet de recueillir une
information riche et difficile à obtenir par l'intermédiaire d'un
questionnaire directif. Le fait que chaque thème puisse être
illustré par les détails constitue un sérieux atout.
La nature du sujet aura joué un rôle
déterminant dans notre choix définitif de la démarche
à suivre. Il nous a semblé en effet pertinent d'aller
au-delà des idées que se fait l'opinion commune sur les
soubresauts connus par les entreprises privatisées, pour étudier
et comprendre en profondeur les dynamiques à l'oeuvre dans les
changements organisationnels opérés ainsi que l'accueil
réservé à ces changements par le personnel.
Wacheux (1996) souligne que la mise en oeuvre d'un processus
de recherche qualitatif, c'est avant tout vouloir comprendre le pourquoi et le
comment des évènement dans les situations concrètes. Il
s'agit donc de saisir les perceptions des acteurs, d'appréhender au
mieux les forces et les faiblesses de la conduite du changement dans ces
entreprises car l'approche qualitative accorde une place importance à
l'expérience et au vécu des acteurs.
Quant au champ d'investigation qui touche à la conduite
du changement et le comportement de l'employé, il fait l'objet de
nombreuses études en sciences de gestion dans l'optique de comprendre
les déterminants du comportement de l'employé en situation de
changement. Ainsi, l'étude menée est une étude
exploratoire dont le souci est la compréhension et la description et non
la représentativité.
Au regard de ces arguments, la démarche qualitative
nous semble la mieux indiquée pour notre sujet. Il convient maintenant
de présenter le terrain de recherche.
2.1.2- Le terrain d'étude : Les entreprises
privatisées
Rappelons encore que notre étude vise un objectif
double à savoir : identifier les politiques de changement
appliquées et montrer en quoi les actions menées par ces
politiques influencent positivement le comportement de l'employé au sein
de cette organisation.
Pour y parvenir, nous avons choisi :
- Premièrement, une catégorie
d'entreprises : les entreprises privatisées.
Les entreprises privatisées ont toutes subi de nombreux
bouleversements sur le plan économique, stratégique et culturel
après la signature du contrat entre l'Etat et les opérateurs
privés qui étaient pour la plupart étrangers. L'objectif
principal des opérateurs privés est la recherche du profit
maximum et la réduction des charges de l'organisation parfois sans
même tenir compte des attentes des employés ;
- Deuxièmement, des acquéreurs sont de
nationalité différentes pour montrer l'aspect culturel des
dirigeants dans la mise en oeuvre du changement et le actions menées.
- Troisièmement, elles appartiennent à des
secteurs différents notamment industrie et services, afin de
procéder à une étude comparative : Nous avons choisi
trois entreprises parce que ce nombre est significatif par rapport à
notre population.
Notre méthode et terrain d'investigation étant
exposés, présentons à présent la stratégie
et la technique de collecte des données.
2.2- Les indicateurs d'analyse
La stratégie que nous avons adopté est une
étude de cas ; la technique de collecte des données est
l'entretien ; les données recueillies ont été
analysées par la technique de l'analyse de contenu,
précisément l'Analyse Thématique de Contenu (ATC).
2.2.1- La stratégie de l'approche qualitative
et la technique d'analyse
Nous présenterons premièrement la
stratégie ensuite la technique d'analyse.
2.2.1.1- L'étude de cas comme
stratégie de l'approche qualitative
Wacheux (1996) définit la méthode des cas comme
une analyse spatiale et temporelle d'un phénomène complexe par
les conditions, les évènements, les acteurs et les
implications.
L'étude de cas se justifie par la complexité du
problème à étudier. Elle est appropriée à
l'analyse du « pourquoi » et du
« comment ». Elle est appliquée notamment pour
appréhender la réalité des structures organisationnelles,
le style de management et les changements qui s'y déroulent.
Elle permet de suivre ou de reconstruire les
évènements dans le temps (la chronologie), d'évaluer les
causalités locales (isoler ce qui est général des
contingences locales) et de formuler une application, puis de la tester
auprès des acteurs. Parmi l'ensemble des méthodes qualitatives
d'accès au réel, c'est sans doute la plus utilisée. Aussi,
l'étude de cas favorise la participation des acteurs au processus de
recherche.
La « Grounded theory »
développée par Barney Glaser et Anselm Stauss (1967) cités
par Guillemette (2006) est la méthodologie que nous avons
utilisée pour réaliser notre étude de cas.
Rappelons que selon Guillemette (2006), ces auteurs
définissent la GT comme « la méthodologie
générale qui permet de générer de nouvelles
théories en sciences humaines et sociales ». Elle est
définie en opposition contre les approches
hypothético-déductives dans lesquelles les chercheurs partent des
postulats a priori pour déduire des explications des
phénomènes, les données empiriques ne servant que
d'exemples dans un processus d'application des théories existantes.
La méthode des cas a longtemps été
considérée comme marginale par rapport aux méthodes
scientifiques d'investigation du réel. Les reproches qui lui
étaient adressés concernaient alors son manque
d'objectivité et de rigueur, la difficulté à
généraliser, la densité des informations à
recueillir ainsi que le caractère relativement touffu des documents
résultant du recueil des informations.
Il faudrait également relever que le risque de biais
est inhérent à toute recherche. Dans la réalisation de
cette étude nous avons eu recours à des
« parrains » pour avoir accès à la
documentation et même pour être reçu à CAMRAIL et
à La CAMEROUNAISE DES EAUX. D'où le risque de contamination.
Nous avons aussi profité de l'évènement
de « PROMOTE 2008 » ou « Salon
d'entreprises » qui a eu lieu au Palais des Congrès de
Yaoundé pour obtenir des données utiles à notre recherche.
La visite des « stands » de AES-SONEL, CAMRAIL et LA
CAMEROUNAISE DES EAUX nous a permis de rencontrer des responsables qui nous ont
reçu en répondant à nos préoccupations. Tous ces
moyens sont entachés de biais quant à la
crédibilité des informations reçues.
Aussi, partant de la démarche qualitative, les
études de cas sont généralisables non pas aux populations
mais aux propositions théoriques.
2.2.1.2- La technique l'analyse : l'Analyse
Thématique de Contenu (ATC)
Quant à la technique, il existe plusieurs techniques
d'analyse de données qualitatives, qui reposent toutes sur le
savoir-faire du chercheur qui découle de sa formation, de son
expérience, mais aussi de son intuition Tissier-Desbordes, cité
par (Pinson et Jolibert, 1997). Les deux principales couramment
employées sont le résumé et l'analyse de
contenu.
Le résumé est la forme d`analyse la plus
simple en matière d'étude qualitative. Il s'agit pour le
chercheur, à partir d'un matériel d'étude souvent
volumineux, de rédiger un rapport synthétique qui reprenne les
principaux enseignements de l'étude tout en reflétant la richesse
et les nuances des extraits d'entretien les plus significatifs.
L'analyse de contenu que nous avons jugé
adéquate pour notre étude, est une
« procédure de réduction de données qui
consiste à classifier dans un nombre restreint de catégorie un
grand nombre de mots ou d'expression » (WEBER, 1985) cité
par Pinson et Jolibert, 1997). Il s'agit de relever la présence de mots
clés et des concepts qu'ils désignent afin de quantifier leur
fréquence d'apparition ou de co-occurrence, l'objectif poursuivi
étant d'aboutir à une description de contenu des données
qui réponde à trois caractéristiques
essentielles :
- l'objectivité : une grille de lecture unique
retenue à partir de la grille d'analyse de chaque entretien. Les
catégories doivent être mutuellement exclusives et la formulation
de leurs libellés dépourvue de toute
ambiguïté ;
- l'exhaustivité : il est essentiel que toutes
les informations brutes soient étudiées et que la totalité
des mots utilisés par le répondant pendant toute la durée
de l'entretien soit prise en considération. Cette exigence vise à
garantir que les données sont appréhendées avec rigueur et
impartialité et que l'enquêteur ne procède pas à un
choix arbitraire des éléments d'information les plus
évidents ou les plus en relation avec le sujet de
l'étude ;
- la quantification : les informations une fois
classées l'analyste procède à un calcul des
fréquences d'apparition des différentes catégories.
Toutefois, le nombre faible de cas où des personnes interrogées
limitent la généralisation des résultats obtenus. On
préfèrera alors exprimer les pourcentages des réponses et
non des répondants et mettre ainsi l'accent sur l'importance relative
d'un aspect du sujet en proportion de l'ensemble des thèmes
abordés.
Dans le cadre de cette étude, nous avons
particulièrement procédé à l'analyse
thématique de contenu (ATC) qui est une adaptation simplifiée et
plus pratique de l'analyse de contenu, à laquelle souscrivent bon nombre
d'instituts (Pinson et Jolibert 1997).
Cette analyse a été possible grâce
à d'autres sources d'informations qui nous ont permis de trianguler les
données recueillies lors des entretiens, pour plus de fiabilité.
Nous faisons alors allusion aux sources d'occurrence (journaux d'entreprise,
...) et à la littérature spécialisée qui a
été mise à notre disposition.
2.2.2- La technique de collecte des données
Le chercheur dispose de trois techniques pour collecter ses
données dans le cadre d'une étude qualitative : la
réunion, l'entretien ou l'observation. Le choix entre ces deux
techniques dépendra d'un certain nombre de critères,
principalement les objectifs poursuivis, le sujet de recherche, de la
population ou de l'échantillon, etc.
Pour ce qui est de la recherche que nous avons menée,
l'entretien s'est avéré approprié. Il privilégie le
témoignage spontané et non construit de la personne
interrogée et nous rend ainsi un double service : offrir les
informations sur le fait étudié mais aussi sur d'autres
éléments complémentaires facilitant la
compréhension de ce fait (mobiles, motivations, etc.).
En plus l'entretien est ici plus adapté lorsque
l'étude porte sur le relevé des pratiques individuelles :
mettre à jour les logiques d'appropriation des processus, des
mécanismes de décision ou encore identifier les
phénomènes de compréhension (Frisch, 1996), cité
par Jolibert et Jourdan, 2006. L'un des objectifs de notre étude est
d'identifié les déterminants du comportement de l'employé
dans les entreprises privatisées.
Le choix de l'entretien suppose également que le
chercheur dispose de peu d'informations a priori et doit construire ses
données. C'est le cas de notre travail pour lequel il n'existe pas assez
d'écrits sur le comportement de l'employé face au changement dans
les organisations camerounaises.
Le type d'entretien que nous avons appliqué dans notre
enquête est l'entretien semi directif ; Il a été
privilégié par rapport aux entretiens directif et non directif.
Il se caractérise par sa souplesse dans la conduite de la conversation
et la présence d'un guide d'entretien, véritable support et fil
conducteur de l'échange. Son utilisation est la garantie que la
totalité des thèmes de l'entretien seront abordés de
façon identique avec tous les répondants. Le rôle de
l'enquêteur consiste alors à approfondir chaque
élément important du discours de l'interlocuteur, en s'appuyant
sur le guide qui fournit n cadre général du déroulement de
l'entretien, une exposition ordonnée des sujets à aborder et une
suggestion des techniques de relance ou d'approfondissement à
étudier.
2.2.2.1- Elaboration du guide
d'entretien
Le guide d'entretien que nous avons
élaboré est structuré en fonction des thèmes nous
permettant d'atteindre les objectifs de notre étude. Ainsi,
d'après une brève introduction sur les objectifs poursuivis par
notre étude, six thèmes ont constitué l'ensemble de ce
guide ainsi qu'il suit : la définition du concept de changement
structurel afin de trouver un terrain d'entente avec le répondant ;
la politique de changement dans l'entreprise ; les actions et les moyens
engagés pour cette politique ; les difficultés
rencontrées dans la mise en oeuvre de la politique de changement, la
résistance au changement et la fiche de présentation de
l'entreprise.
Il s'agit pour nous d'identifier les politiques de changement
appliquées dans les entreprises privées camerounaises ensuite, de
montrer leur contribution sur le comportement de l'employé. Ce qui nous
permettra de déceler les motivations des employés afin de mieux
gérer le changement au sein de ces organisations. Chaque thème
comporte des questions qui viennent élucider davantage le
thème.
2.2.2.2- Déroulement des
entretiens
Nous avons pu recueillir des informations dans des
différents sites explorés.
Les stands visités à « Promote
2008 » nous ont permis de rencontrer certains responsables. A Douala,
nous avons réussi a obtenir des rendez-vous via des autorisations
préalablement signées par la hiérarchie. Ce fut le cas de
la CAMEROUNAISE DES EAUX et de AES-SONEL. A CAMRAIL, nous avons utilisé
des recommandations.
Nos entretiens commençaient par une brève
introduction sur notre thème, les objectifs visés par
l'enquête et la destination finale des informations recueillies ensuite,
une présentation des différents thèmes qui allaient
être abordés au cours de l'entretien. L'ordre des thèmes
n'était pas rigoureusement respecté, il y allait de la convenance
des responsables auprès de qui nous recueillions l'information. Compte
tenu du fait que l'interlocuteur pouvait dans le discours être sur un
thème et fournir des éléments de réponses qui se
rapportant à un autre que celui en cours, nous avions eu la latitude de
mettre en oeuvre les relances que nous suggéraient les réponses
apportées par notre interlocuteur.
Compte tenu de l'emploi du temps surchargé des
personnes que nous avons interrogées, nous avons été
obligé quelques fois de revenir plusieurs fois chez le même
répondant pour épuiser tous les thèmes. Chaque entretien
s'est déroulé pendant 45 minutes au moins et 1h30 au plus. Ces
retours nous ont permis de réajuster au fur et à mesure le
contenu du guide, de telle sorte que nous avons pu avoir la forme finale.
Lorsque nos thèmes étaient épuisés pour la
première fois, nous revenions une seconde fois pour infirmer ou
confirmer les réponses obtenues la première fois, ceci toujours
dans le but de rajuster nos résultats et obtenir la forme finale que
nous avons présentée au Chapitre 4.
Nous avons tenu à interroger au moins trois personnes
dans chaque entreprise dont une qui intervient directement dans la
définition des politiques du changement et l'autre, qui est
généralement le cadre chargé du pilotage et si possible,
un personnel qui est au niveau de la mise en oeuvre concrète du
changement. Cela nous a permis de nous assurer de la crédibilité
de l'information recueillie et de mieux appréhender la gestion du
changement dans ces entreprises.
Nous pouvons récapituler le déroulement de nos
entretiens ainsi qu'il suit.
Tableau 3.2 : Liste des personnes
rencontrées et durée des entretiens
Entreprises
|
Personne rencontrée
|
Durée de
l'entretien en minutes
|
|
Directeur des ressources humaines
|
45
|
AES/SONEL
|
Directeur Administratif et Financier
|
66
|
|
Directeur d'exploitation
|
47
|
|
Directeur d'études, des travaux et de
réhabilitation
|
58
|
CAMEROUNAISE DES EAUX
|
Directeur des Ressources humaines et
contentieux
|
45
|
|
Directeur Régional Douala Agglomération
|
63
|
|
Directeur d'exploitation
|
45
|
CAMRAIL
|
Directeur Administratif et Financier
|
51
|
|
Directeur des ressources humaines
|
49
|
|
Durée totale des entretiens
|
469
|
Le temps maximal requis pour une séance
« semi-directif » par personne interrogée a
été respecté, comme le soulignent Pinson et Jolibert,
1997), que la durée de ce type d'entretien varie entre 30 minutes et
1h30 minutes. La durée de nos entretiens a été de 469
minutes soit 7heures 49minutes.
La réalisation de cette étude a
été confrontée à beaucoup de difficultés.
L'administration du guide d'entretien a été ponctuée de
nombreuses difficultés : la discrétion des répondants
voyant en nous des espions de leurs activités, , les rendez-vous
infructueux, la non disponibilité des répondants entraînant
des retards, les refus de réponse de certains responsables ne trouvant
aucun intérêt à répondre à nos questions,
sinon une perte de temps, la confidentialité et la non
disponibilité des informations, etc.
Ce chapitre nous a permis de présenter les entreprises
ciblées pour notre étude (les entreprises privatisées) et
à la démarche méthodologique qui a marqué cette
étude exploratoire. Nous avons ainsi présenté : le
choix de la méthode, le terrain d'étude, la stratégie et
la technique de collecte des données et la technique d'analyse
utilisés. Le chapitre suivant présente les résultats
obtenus suite à l'enquête menée sur le terrain.
CHAPITRE IV
LES PRATIQUES DU CHANGEMENT ET LEUR CONTRIBUTION SUR LE
COMPORTEMENT DE L'EMPLOYE DANS LES ORGANISATIONS PRIVATISEES AU CAMEROUN
L'objectif de l'étude que nous avons mené sur le
terrain était de caractériser les politiques de changement mises
en oeuvre dans les organisations et de mettre en évidence leur
contribution sur le comportement de l'employé. Les informations
collectées à l'aide de l'Analyse Thématique de Contenu
nous ont permis de satisfaire cet objectif d'abord en identifiant les
politiques de changement dans les organisations et d'en déduire les
implications qui découlent ensuite, de montrer l'apport de ces
politiques dans le comportement de l'employé dans les trois
entreprises privatisées à savoir : AES-SONEL, CAMRAIL et La
CAMEROUNAISE DES EAUX : c'est l'objet de ce chapitre.
SECTION 1 : EVALUATION DE LA POLITIQUE DU
CHANGEMENT DANS LES TROIS CAS ETUDIES
Nous présenterons les politiques de changement
adoptées dans chacune des trois entreprises de notre étude
ensuite, leurs implications dans la vie de l'entreprise.
1.1- Les pratiques de changement identifiées
Nous présenterons d'abord les politiques, ensuite les
actions.
1.1.1- Les politiques de changement
Les politiques de changement adoptées dans toutes ces
trois entreprises sont basées sur la recherche du profit
maximal par la rigueur dans la gestion, de la considération de
l'individu et de l'application des lois établies.
Afin de mieux comprendre ces politiques nous les
présenterons tout en montrant comment elles sont appliquées dans
chaque entreprise ciblée.
1.1.1.1- La rigueur
Les actions des entreprises privatisées sont en
majorité la propriété des opérateurs privés
appartenant pour la plupart à des sociétés essentiellement
capitalistes. Ces opérateurs ont le droit de gestion et versent des
redevances à l'Etat Camerounais qui conserve ses infrastructures. Cette
politique est basée sur des principes tels : réduire les
charges ; dégager les ressources à l'interne pour le
financement des investissements de l'entreprise ; la gestion
orientée vers la performance et les résultats et
l'intégrité.
- Réduire les charges : Les
entreprises les plus compétitives étant aujourd'hui celles qui
savent maîtriser leurs charges, AES-SONEL, CAMRAIL et LA CAMEROUNAISE DES
EAUX ont mis sur pieds une politique de réduction des dépenses
non essentielles qui auparavant alourdissaient leur charges, et amincissaient
leurs marges. Aux yeux des dirigeants de ces entreprises, les principaux postes
dans lesquels il fallait opérer des coupures étaient liés
aux charges du personnel.
En effet, en 2001, pour 476.073 abonnés, AES-SONEL
employait 3.922 personnes, ce qui avait été jugé
pléthorique pour les dirigeants de la société. C'est
pourquoi dès la reprise par les américains en 2001, la
réduction des effectifs a été affichée comme une de
leurs priorités pour améliorer les performances de cette
dernière. Un premier plan social va ainsi permettre en fin 2002 de
mettre en retraite anticipée plus de 300 agents de 55 ans et plus,
suivant une formule de départs volontaires. Un second plan social sera
mis en oeuvre en Mai 2005 avec à la clé, le départ de plus
de 500 personnes, dans une formule de départs négociés,
dans la mesure où il s'agissait d'agents dont les performances
étaient jugées insuffisantes au regard des objectifs
fixés, ou d'agents jugés mal adaptés à la nouvelle
donne. Dans ces deux cas, AES-SONEL proposait à ces agents de quitter
l'entreprise, et négociait avec ces derniers les conditions de leur
départ.
CAMRAIL ET LA CAMEROUNAISE DES EAUX ont utilisé la
même démarche pour la réduction de leurs charges.
Cependant, CAMRAIL a mis l'accent sur les postes fictifs car, il existait
à au sein de la société des employés qui avaient
plusieurs salaires et pouvaient même exercer ailleurs et percevoir leurs
salaires à CAMRAIL. On a ainsi procédé au recensement du
personnel afin de mettre fin à ce vis. Six mois après cette
action, les charges du personnel ont été réduites de plus
de 50%.
Les missions jugées inutiles et même fictives ont
été démasquées et supprimées ainsi que les
dépenses somptuaires, forfaitaires ou arbitraires à la
CAMEROUNAISE DES EAUX car, une analyse profonde des activités a
été faite par des experts et chaque dépense est
désormais matérialisée par une pièce de caisse.
- Dégager les ressources à l'interne
pour le financement des investissements de l'entreprise :
L'entreprise privatisée étant désormais
majoritairement à capitaux privés et, l'Etat n'étant plus
là pour apporter son concours financier. AES-SONEL, CAMRAIL et LA
CAMEROUNAISE DES EAUX doivent désormais prouver, même pour gagner
la confiance des établissements financiers, qu'elles sont capables
d'autofinancer au moins en partie leurs propres investissements. Il est
question face à la demande sans cesse croissante sur le marché,
d'amorcer les transformations profondes à l'interne, visant de
moderniser les équipements de production et de transport,
accroître les capacités de production, résoudre les graves
problèmes de maintenance se posant aux outils de production et
moderniser les systèmes de gestion. Tout ceci devant permettre
d'améliorer l'offre en quantité dans ces entreprises qui
n'avaient plus reçu aucun investissement significatif depuis près
de deux décennies, et en qualité face à des consommateurs
toujours plus exigeants.
AES-SONEL, CAMRAIL et LA CAMEROUNAISE DES EAUX ont la
nécessité d'acquérir des compétences de plus en
plus pointues et adaptées aux évolutions technologiques des
différents secteurs, de même que les nouveaux systèmes de
gestion qu'elle entend mettre en place afin de se préparer à la
concurrence qui pourrait toquer aux portes. Ce qui suppose que ces entreprises
doivent réaliser des économies d'échelle pour enfin
obtenir une marge leur permettant de supporter une grande partie de leurs
investissements.
- La gestion orientée vers la performance et
résultats : Dans l'ancienne entreprise publique, la
performance et les résultats n'étaient pas toujours au
rendez-vous, et malgré un système de planification bien admirable
et l'instauration de la gestion par objectif dans les années 90,
très peu de résultats ont suivi. Du moment où on savait
qu'on pouvait être avancé ou bénéficier d'une
augmentation sans que le rendement soit pris comme critère, les
employés s'inquiétaient très peu pour les
résultats. Aujourd'hui, à AES-SONEL, CAMRAIL et LA CAMEROUNAISE
DES EAUX on discute abondamment des résultats à atteindre, avant
d'allouer les ressources nécessaires. Le moindre objectif non
réalisé devant être justifié car, il est
désormais difficile de conserver un poste responsabilité en
accumulant les résultats négatifs ou non atteints.
- L'intégrité : Le manque
d'intégrité étant l'un des maux qui minent les
sociétés publiques, le changement à ce niveau semble le
plus lent à se matérialiser mais, pourtant capital pour un
réel décollage des entreprises privatisées.
A CAMRAIL, il est par exemple communément admis au sein
de l'entreprise que les pertes non techniques, à l'origine chaque
année d'un manque à gagner de plus de 25 milliards,
résultent en très grande partie de fraudes couvertes et
cautionnées par certains agents.
A AES-SONEL, en Février 2004, le taux de pertes
non techniques s'élevait à de 30%. Ce terrain est tellement
sensible et les résistances sont tellement fortes qu'un code
éthique est en circulation au sein de l'entreprise depuis 2005. Des
formations sont organisées pour en favoriser la compréhension, et
la signature des agents sont exigées comme engagement. Tout manquement
par la suite devant être synonyme de rupture du contrat de travail.
La mise en oeuvre du changement dans la démarche de
rigueur n'intègre pas la valeur de l'individu et n'a qu'une seule
priorité : la maximisation du profit. L'action de l'employé
est donc négligée selon cette approche.
1.1.1.2- La valeur des ressources
humaines
La valeur humaine au sein des entreprises privatisées
repose sur la prise en compte des attentes des individus. Cette démarche
est basée sur la satisfaction de leurs besoins et l'amélioration
des relations sociales entre la société et les individus qui la
constituent. Il est surtout question ici de porter une attention
particulière sur les intérêts des employés dans la
mise en oeuvre du changement car, les changements en cours et les nouvelles
exigences, en termes d'implication et contribution aux résultats,
veulent dans une démarche cohérente, que la Ressource Humaine
soit bel et bien mise au centre des préoccupations, étant entendu
que c'est elle qui, en dernière analyse est appelée à
créer la valeur qu'attendent les entreprises. Les attentes des individus
suite au changement peuvent être analysées sous plusieurs
angles : la rémunération, la progression de
carrière, la responsabilité sociale de l'entreprise et
l'implication des dirigeants à la prise de décisions.
La rémunération est l'aspect sur lequel les
attentes ont été les plus fortes au moment où le
changement se met en place et continue d'être une préoccupation
principale pour les employés des entreprises privatisées et
notamment à AES-SONEL, CAMRAIL et LA CAMEROUNAISE DES EAUX. Ces
rémunérations sont justifiées au regard de la grille des
rémunérations après la privatisation et, compte tenu du
coût de la vie n'a rien à voir avec celle de 1986, date de la
dernière revalorisation des salaires.
La progression des carrières des employés
était un élément important dans le changement au sein des
entreprises jadis publiques. Pour Guerin et Wills (1992), la gestion des
carrières signifie la gestion des mouvements de main d'oeuvre depuis
l'entrée des personnes dans l'organisation jusqu'à leur
départ en passant par la gestion de leur mobilité interne. C'est
le levier capital dans la motivation du personnel. Dans l'entreprise publique,
elle fait l'objet de beaucoup de récriminations car n'étant pas
faite sur des bases objectives. Le changement était donc une
réponse à ces préoccupations et cette démarche est
utilisée dans les trois entreprises étudiées.
Les attentes des employés dans ces trois entreprises
sont également orientées vers la responsabilité sociale.
Cette responsabilité sociale repose ici sur un certain nombre de
principes à savoir :
- l'engagement : l'entreprise a pour obligation de
respecter ses engagements vis-à-vis de ses parties prenantes afin
d'apporter sa contribution positive au développement de la
société.
- L'intégrité pour l'entreprise pour travailler
avec honnêteté.
- La sécurité des employés et des parties
prenantes afin de limiter les risques liés à l'exploitation
de son activité tant interne qu'externe.
L'implication des employés à la prise des
décisions de l'entreprise a fait l'objet de plusieurs recherches en
Sciences de Gestion. A l'issu de ces travaux, il ressort que lorsqu'un individu
est associé à la prise des décisions de l'entreprise, sa
confiance en l'entreprise augmente et son rendement aussi. Il ne
considère plus l'entreprise juste comme un lieu de maximisation de son
utilité, il est membre de cette famille.
Ainsi, lorsque les besoins individuels ou personnels sont
satisfaits, une politique de responsabilité sociale existante,
l'individu est valorisé. Cette démarche n'intègre pas le
respect des procédures établies par la hiérarchie ou par
les contrats et le respect de l'environnement.
1.1.1.3- Le respect de l'environnement et des
procédures établies
L'environnement de l'entreprise est constitué de
l'environnement interne et de l'environnement externe.
En ce qui concerne l'environnement interne, toutes les trois
entreprises étudiées ont décentralisé le pouvoir
afin de permettre une meilleure communication à l'intérieur des
sociétés et créer un environnement convivial au sein des
entreprises. En ce qui concerne l'enrichissement des tâches, AES-SONEL,
CAMRAIL et LA CAMEROUNAISE DES EAUX ont amélioré les conditions
de travail de leurs employés en supprimant plusieurs tâches
manuelles et en introduisant les nouvelles technologies dans l'accomplissement
de leurs tâches même si à CAMRAIL, tous les services ne sont
pas encore concernés. Les réunions hebdomadaires et mensuelles
sont organisées pour permettre aux employés de s'exprimer.
Pour ce qui est de l'environnement externe, le cadre
légal des entreprises privatisées ayant été
présenté plus haut, AES-SONEL, CAMRAIL et LA CAMEROUNAISE DES
EAUX sont des entreprises qui respectent les lois, les procédures et
les conventions signées avec l'Etat Camerounais. Ce respect passe par
l'environnement politique, économique et juridique.
Ces entreprises étant toutes des entreprises
industrielles doivent respecter les normes de protection de
l'écosystème compte tenu de l'importance des déchets
toxiques dégagés.
Le tableau ci-après présente la synthèse
de ces politiques de changement.
Tableau 4.1 : Synthèse des
politiques de changement identifiées
Politiques
|
Pratiques
|
Rigueur
|
- Réduire les charges
- Financer les investissements par les capitaux propres,
- Gérer par la performance et les résultats,
- L'intégrité
|
Valeur humaine
|
- Prise en compte des attentes des employés
(amélioration des
rémunérations et progression de
carrière)
- Pratique de la responsabilité sociale,
|
Respect de l'environnement et des procédures
établies
|
Environnement interne
- Enrichissement des tâches et leur modernisation,
- Décentralisation du pouvoir,
- Environnement convivial pour un meilleur
épanouissement
Environnement externe
- Définition de l'environnement juridique, politique et
économique
|
Source : Résultat de notre recherche sur
les politiques identifiées
Trois politiques de changement sont identifiées dans
les trois entreprises étudiées à savoir, la rigueur dans
la gestion, la valeur humaine et le respect de l'environnement. La rigueur est
appliquée par la réduction des charges, le financement des
investissements par des capitaux propres, la gestion par la performance et les
résultats et l'intégrité. La valeur humaine est
basée sur prise en compte des attentes des employés
(amélioration des rémunérations et progression de
carrière) et la pratique de la responsabilité sociale. Le respect
de l'environnement et des procédures établies quant à elle
est basée sur l'enrichissement des tâches et leur modernisation,
la décentralisation du pouvoir, l'environnement convivial pour un
meilleur épanouissement et la définition de l'environnement
juridique, politique et économique
Ces différentes politiques impliquent un certain nombre
d'actions que ces entreprises mettent en oeuvre.
1.1.2- Les actions identifiées
En matière de conduite du changement, autant le
contenu doit être élaboré avec précision, autant la
démarche de mise en oeuvre doit être cohérente, claire et
accessible à tous les acteurs concernés. L'adhésion de ces
derniers étant également conditionnée par la
visibilité que devrait donner une démarche cohérente. En
ce sens on pourrait également dire que le succès de tout projet
de changement tient autant à la qualité de la réalisation
qu'à la pertinence de son contenu. Cette politique a des
répercussions aussi bien sur le plan interne qu'externe.
1.1.2.1- Sur le plan interne
Les actions identifiées concernent dans l'ensemble les
variables liées au changement tels présentés plus haut.
Nous présenterons les actions identifiées dans chaque
société.
- AES-SONEL
AES-SONEL a opté pour une politique orientée sur
la rigueur, la valeur de l'individu, le respect de l'environnement et des
procédures établies. Pour ce faire, afin de mettre en oeuvre son
changement, a tenu des séminaires pour expliquer aux employés la
nouvelle vision de l'entreprise, ses nouvelles stratégies et ses
orientations. La société a associé les médias
à l'évènement dans le but sensibiliser toutes les parties
prenantes. Des notes ont été affichées indiquant toutes
les modifications faites. AES-SONEL a utilisé tous les moyens de
communication disponibles pour informer les parties prenantes des modifications
survenues dans l'organisation suite au changement.
La société a également
procédé à la mise à niveau des employés.
Cette opération consistait à placer l'employé qu'il faut
à la place qu'il faut. Certains employés se retrouvaient ainsi
à des postes n'ayant pas de rapport avec leur qualification et leur
compétence. Cette pratique lui a permis de réduire les charges
liées au personnel. Elle a, lancé des audits internes pour
détecter toutes les charges abusives et fictives. Les résultats
de ces campagnes ont permis de mettre en retraite certains employés dont
les départs ont été négociés.
En Août 2004, la société a mené une
étude autour du système de rémunérations qui a
permis de mieux apprécier les pratiques en vigueur. Elle a pu se rendre
compte du peu de pouvoir motivationnel de sa grille salariale de même que
son peu de compétitivité et d'attractivité pour les
compétences pointues dont elle a besoin pour son développement.
Une révision progressive et échelonnée a été
faite sur plusieurs années. Le 04 mars 2005, elle a
procédé à une révision à la hausse du
salaire de base.
Cependant, elle offre une bonne couverture sanitaire aux
employés ainsi qu'aux conjoints et enfants. Ils jouissent ainsi d'une
prise en charge en cas de maladie ou d'accidents de travail et les
congés sont également payés. Le climat de travail est
convivial entre les employés et la hiérarchie. La
société a un planning de réunion hebdomadaire et tous les
responsables y prennent part afin de présenter les rapports ainsi que
les difficultés rencontrées et même de proposer des
suggestions éventuellement faites par les employés. Des
boîtes à suggestions sont mises à la disposition des
employés et du public pour noter les points d'ombre ou tout simplement
faire des remarques.
On note une forte implication des cadres dans le changement
car, ils participent aux séminaires et organisent des recyclages et des
formations pour les nouvelles tâches. AES-SONEL, dans sa démarche
orientée vers la recherche du profit a instauré une gestion
orientée vers la performance et les résultats. Les objectifs sont
définis et assignés aux responsables qui à leur tour
exigent des résultats à leurs équipes de travail. Ainsi,
tout employé a un objectif à atteindre et dans les délais
fixés par la hiérarchie. Les équipes de travail sont
renforcées et formées pour satisfaire les attentes du groupe.
AES-SONEL a procédé au partage du pouvoir. Ce
qui implique une plus grande autonomie des personnes. Ainsi, en même
temps qu'elles rendent compte, elles produisent les résultats
escomptés. Le principe voudrait que les décisions se rapprochent
de plus en plus du terrain et qu'elles soient prises au bas de la
hiérarchie, pour rester cohérentes avec les actions à
mener sur ce terrain, mais surtout raccourcir les détails de mise en
oeuvre. Par la décentralisation, la société facilite la
communication entre la hiérarchie et les employés.
La société met également l'accent sur les
relations sociales avec les parties prenantes et, pour éviter les
frustrations en son sein, les postes de responsabilité sont
confiés en fonction des compétences et de l'ancienneté.
- CAMRAIL
La politique de mise en oeuvre du changement à CAMRAIL,
tout comme à AES-SONEL est basée sur la valeur de l'individu , le
respect de l'environnement et des procédures établies. Ainsi, la
société a procédé à des formations et des
séminaires pour expliquer aux employés de quoi il était
question. Dans le but de renforcer les liens d'appartenance et de partenariat
entre la société et ses employés, elle a ouvert le capital
à ses employés. Ainsi, tout employé de CAMRAIL peut
souscrire des actions et partager ainsi les bénéfices de la
société. Cette politique vise à instaurer
l'intégrité et l'amour du travail.
Dans sa politique de rigueur, elle a procédé
à la réduction des charges en éliminant les emplois
fictifs et les postes inutiles. Elle a par ailleurs instauré un
système de justification des charges d'exploitation. Un accent
particulier est tout au moins mis sur la sécurité de
l'employé compte tenu des risques élevés encourus.
Au sein de l'ancienne entreprise publique et même
pendant les deux premières années qui ont suivi la privatisation,
le recrutement était l'un des systèmes les plus flous, ne
fonctionnant que très peu sur des critères objectifs et de
rentabilité pour l'entreprise. Il suffisait alors, selon certains
dirigeants, d'être parrainé pour avoir un emploi et, du jour au
lendemain, on pouvait venir vous présenter un nouveau collaborateur.
Aujourd'hui, les responsables de CAMRAIL choisissent librement leurs
collaborateurs sachant que ceux-ci doivent être les plus
compétents car il est devenu dangereux de recruter un collaborateur qui
ne sert à rien, tout comme il est devenu difficile d'être inutile
à un poste donné à CAMRAIL sans qu'on s'en
aperçoive. L'entreprise devant désormais financer une partie de
ses investissements, elle a l'obligation de dégager des marges
importantes.
Des actions menées depuis fin 2004, visent en
perspective la réalisation de la vision 2010 de CAMRAIL, à doter
l'entreprises de nouvelles compétences provenant tant du marché
local qu'international de l'emploi.
- LA CAMEROUNAISE DES EAUX
Les trois politiques ont été à la
CAMEROUNAISE DES EAUX même si on note une valeur humaine pas très
accentuée. Comme toutes les autres entreprises privatisées, la
société a procédé à une amélioration
de la grille des rémunérations pour répondre aux attentes
de ses employés et à une progression de la carrière. Les
ajustements ici concernent une vaste opération de recrutements internes.
Presque tout le monde a changé de poste après la privatisation.
Ceci a un effet positif de décoincer les habitudes et de rendre les
individus plus flexibles dans la conception qu'ils ont de leur travail et de
l'organisation.
Pour une entreprise où les individus
commençaient leur carrière pour y rester jusqu'à la
retraite, où on trouvait facilement des gens affichant plusieurs
années de service comme à l'ancienne SNEC, l'un des aspects les
plus difficiles a été d'essayer de les amener à comprendre
que l'employeur pouvait désormais se séparer d'eux à tout
moment. Il était très difficile, et c'est encore le cas, de faire
admettre que l'entreprise peut ne plus avoir besoin de certaines personnes, que
ce soit pour rendement insuffisant, pour incompatibilité entre les
aptitudes de l'individu et les besoins de l'entreprise, ou parce que l'individu
est proche de la retraite, et qu'on voudrait rajeunir les ressources humaines.
Or être performant implique pour l'entreprise de ne conserver à
son service qu'une main d'oeuvre aux caractéristiques rigoureusement
cohérentes avec ses besoins.
Les employés de la CAMEROUNAISE DES EAUX jouissent
d'une assurance maladie et accidents de travail. Les responsables
présentent les rapports de leurs activités en fonction des
objectifs définis dans le tableau de bord. Le maintien du bon climat de
travail est favorisé par les réunions mensuelles avec le
délégué du personnel pour entretenir le dialogue social.
Les portes des responsables sont ouvertes à tous les agents pour
faciliter la communication. La société a été
obligée de se séparer des employés incompétents
après évaluation du personnel et de moderniser ses tâches
grâce aux nouvelles technologies.
Une bonne politique de changement permet à l'entreprise
de réduire la résistance et au mieux, de l'exploiter pour
atteindre ses objectifs.
1.1.2.2- Sur le plan externe
Les actions menées sur le plan externe concernent les
relations entre les entreprises et les parties prenantes externes d'une part,
et la sécurité environnementale d'autre part.
Le service de la clientèle est l'un des domaines
où il est urgent que le changement se matérialise, compte tenu
des récriminations des clients vis-à-vis du service offert. Si
aujourd'hui l'offre est en équilibre avec la demande dans les
entreprises privatisées, la qualité quant à elle à
se matérialise peu à peu.
A AES-SONEL, le délai de branchement par exemple qui,
suivant les termes du contrat de concession est fixé à 5 jours en
zone urbaine, et 15 jours en zone rurale a encore du mal à être
respecté. Et même si la société passe
désormais les annonces pour des interruptions d'énergies, ces
délestages continuent à créer pas mal de problèmes
aux consommateurs. A CAMRAIL, cette qualité tarde encore eu égard
le vieillissement des appareils et du non respect du nombre de places assises
dans un wagon pour le transport des passagers. Les clients de CAMRAIL
continuent à voyager sans place assise. Les intentions sont pourtant
claires à la CAMEROUNAISE DES EAUX, il s'agit de passer d'une culture
où on se disait de toutes les façons que le client était
acquis à l'entreprise quelle que soit la qualité du service
offert, à une culture où on intègre la possibilité
d'une concurrence dans un horizon relativement proche. Il s'agit
également et surtout de passer d'une culture où on pouvait
justifier la mauvaise qualité du service par les contraintes de
l'entreprise, à une culture où le service est orienté vers
les besoins des clients.
Cette mutation devrait être mieux enclenchée avec
la mise en place de l'organisation en processus que vise AES-SONEL dans
l'intervalle de 2005-2010. Cette organisation devrait lui permettre
d'intégrer dans un processus opérationnel toutes les
activités liées à la production, au transport et au
commercial, d'avoir une meilleure connexion avec les besoins de la
clientèle. Dans l'objectif de prévenir le passage des clients
mécontents à la concurrence le moment venu, il est question de
développer des actions pour être en phase avec les
préoccupations et attentes de la clientèle. En effet si cette
dernière est actuellement obligée de contracter avec AES-SONEL en
tant qu'opérateur unique, demain quand il sera possible de choisir entre
plusieurs opérateurs, beaucoup parmi les clients importants
n'hésiteront pas à passer à la concurrence au cas
où le service n'est pas amélioré.
A La CAMEROUNAISE DES EAUX, on pense que, durant cette
période de transition et dans le futur, on doit accorder encore plus
d'attention au consommateur et fournir un service transparent qui
réponde à son attente. A ce niveau, l'interpellation est encore
plus forte pour les employés, qui doivent intégrer la notion de
client dans leurs habitudes, en prenant les besoins de ce dernier comme base
de leur activité quotidienne.
Toutes les trois entreprises étudiées
mènent des actions diverses pour la réduction du chômage et
de la pauvreté, et ont l'obligation de protéger l'environnement
dans lequel elles évoluent de toute pollution. C'est l'un des aspects
les plus importants pour l'Etat camerounais et l'une des raisons de la
privatisation. Bien qu'étant en situation de monopole, ces entreprises
veillent aussi sur la qualité des produits qu'elles offrent à
leur clientèle.
Pour ce qui est de la responsabilité sociale, AES-SONEL
accompagne les ONG dans la lutte contre le VIH/Sida et le Cancer. Elle lance
à cet effet des campagnes de sensibilisation et de dépistage
gratuites. Elle organise chaque année depuis 2006 une journée
marche pour la lutte contre les maladies cardiovasculaires et
récompenses les meilleurs de cet évènement. Elle vient au
secours des personnes en détresse, raison pour laquelle, pendant les
fêtes de fin d'année, elle distribue les dons dans les centres de
santé et orphelinats.
AES-SONEL, La CAMEROUNAISE DES EAUX et CAMRAIL investissent
dans le sponsoring des activités publiques et financent les
activités sportives des jeunes.
Les politiques de changement identifiées dans les trois
entreprises étudiées ainsi que les actions appliquées sont
nécessaires pour l'orientation du comportement de l'employé. Nous
allons faire une synthèse dans le point suivant.
1.2- Synthèse des actions des politiques de
changement
Nous présenterons d'abord un tableau
récapitulatif des actions induites par les politiques de changement
appliquées dans chaque entreprise, ensuite nous présenterons les
points de ressemblances et les points de divergences.
Tableau 4.2 : Synthèse actions
des politiques de changement dans les trois entreprises
Entre-
prises
|
Politiques
|
Actions
|
AES-SONEL
|
La rigueur,
La valeur
humaine et
le respect de l'environnement
et des procédures
établies
|
- Réduction des charges,
- Financement des investissements par des capitaux propres
- Mieux pendre en compte les intérêts des parties
prenantes,
- Proximité avec la clientèle,
- Bonne qualité des produits offerts,
- Décentralisation du pouvoir,
- Politique de rémunération attrayante,
- Amélioration des conditions de travail,
- Environnement convivial,
- Prise en charge pour maladie et accidents de travail,
- Bonne couverture des risques,
- Respect des procédures établies,
- Gestion orientée performance résultats,
- Remise en question de la garantie de l'emploi,
- Partage du pouvoir,
- L'intégrité,
- Besoins de l'entreprise comme critère de
recrutement,
- Réduction du chômage et de la
pauvreté
Priorité : Attentes des
employés et implication des
responsables
|
CAMRAIL
|
La rigueur,
La valeur
humaine et
le respect de l'environnement
et des procédures
établies
|
- Réduction des charges,
- Financement des investissements par des capitaux propres
- Proximité avec la clientèle,
- Décentralisation du pouvoir,
- Politique de rémunération attrayante,
- Bonnes conditions de travail,
- Prise en charge pour maladie et accidents de travail,
- Respect des procédures établies,
- Gestion orientée performance résultats,
- L'intégrité,
- Besoins de l'entreprise comme critère de
recrutement,
- Réduction du chômage et de la
pauvreté
Priorité : Etre à
l'écoute des parties prenantes
|
LA CAME-
ROUNAISE
DES EAUX
|
La rigueur,
La valeur
humaine et
le respect de l'environnement
et des procédures
établies
|
- Réduction des charges,
- Financement des investissements par des capitaux propres,
- Proximité avec la clientèle,
- Prise en charge pour maladie et accidents de travail,
- Gestion orientée performance résultats,
- L'intégrité,
- Besoins de l'entreprise comme critère de
recrutement,
- Réduction du chômage et de la
pauvreté
Priorité : Satisfaction des
besoins de la société et
bonne politique des ressources humaines
|
Source : Résultat de notre enquête
sur les actions des politiques du changement
Le tableau ci-dessous récapitule les actions
identifiées dans la pratique des politiques de changement dans les trois
entreprises étudiées.
Les actions menées par AES-SONEL sont prioritairement
axées sur les attentes des employés. Ces attentes reposent sur
les améliorations salariales et les avancements catégoriels. En
effet, dans cette entreprise, les dirigeants sont conscients de la
réalité selon laquelle la maximisation du profit passe par la
prise en compte des attentes des employés, véritable indicateur
de la création de la valeur et comme nous le confiait l'un des
répondants « nous savons que nous ne pouvons rien
sans nos employés alors, nous mettons tout en ouvre pour combler leurs
attentes ».
Tout d'abord, la société retient les
employés les plus compétents. A cet effet, les tests sont
organisés à l'issu desquels sont sélectionnés les
meilleurs. Aussi, on note une grande implication des dirigeants au changement
dans le but de mieux expliquer aux employés la vision qu'ils ont de la
nouvelle organisation. Ils organisent les séances de formations, des
séminaires et les employés peuvent directement poser toutes les
questions concernant leurs nouvelles fonctions.
Plusieurs employés, travaillant avec des sous-traitants
et par conséquent, n'avaient pas de contrat avec AES-SONEL, CAMRAIL et
à la CAMEROUNAISE DES EAUX ont passé des entretiens pour enfin
intégrer la société.
Les actions identifiées à CAMRAIL sont
prioritairement axées sur l'écoute des parties prenantes.
Même si beaucoup reste encore à faire dans la satisfaction des
besoins de la clientèle à CAMRAIL, a beaucoup
évolué dans en ce qui concerne la considération de la
valeur humaine. Malgré le poids de son passé, elle s'efforce
à être attentif aux revendications de ses employés. Le
départ en congé et le payement de leurs indemnités par
exemple, qui étaient devenus un mythe pour les employés de cette
société ont refait surface avec la privatisation.
En ce qui concerne la CAMEROUNAISE DES EAUX, les actions sont
basées sur la satisfaction des besoins de la société et
bonne politique des ressources humaines. Ainsi, le financement des
investissements par les ressources propres et une politique de recrutement
basée sur la performance et les résultats permettent d'atteindre
les objectifs escomptés par la nouvelle organisation. La
considération de l'individu et donc son intégration dans la prise
des décisions et la prisa en compte de ses besoins suscitent en
l'employé l'esprit d'appartenance et de sécurité.
L'analyse des actions des politiques adoptées dans les
trois entreprises a permis de dégager les points de ressemblance et les
points de divergence que nous présenterons par la suite.
Tableau 4.3 : Ressemblances/divergences
Politiques
|
Points communs
|
Ponts divergents
|
La rigueur,
la valeur des ressources
humaines et
le respect des procédures
établies
et
l'environ-
nement
|
- Faiblesse de gestion avec un
lourd passif.
- L'objectif principal est de faire
les bénéfices.
- la réduction des charges de personnel
par la diminution des effectifs et
les dépenses non justifiées
- dégager les ressources internes
pour financer les investissements.
- La prise en compte des intérêts des
parties prenantes
- un intérêt particulier est porté sur
la qualité de produits offerts
sur le marché.
- Amélioration des conditions de
travail ainsi que les rémunérations du
personnel,
- Une prise en charge pour les maladies et
les accidents de travail
- la culture du respect du bien collectif
et l'intégrité,
- Les recrutements sont désormais faits
sur la base des compétences des
postulants.
-la protection de l'environnement.
-La décentralisation du pouvoir
- une politique de responsabilité
sociale existante mais
|
- A AES-SONEL, les séminaires
ont été organisés pour les
changements opérés
- La Camerounaise des Eaux et à
CAMRAIL, les employés ont appris
le changement par les médias.
- Dans la prise en compte des
attentes des employés, les
augmentations de rémunérations ne
sont pas faites dans mêmes
proportions ainsi que la
couverture du risque.
- A LA CAMEROUNAISE DES EAUX, certains employés ont
progressé en catégorie mais, le
salaire n'a pas immédiatement
suivi,
A CAMRAIL, beaucoup d'employés sont encore dans la
même situation
d'avant la privatisation
A CAMRAIL et à la CAMEROUNAISE DES EAUX,
les conditions de travail pour
certains employés n'ont pas
vraiment beaucoup évolué
|
Source : Nos résultats sur les points de
ressemblance et de divergence des actions identifiées
1.2.1- Les points communs
Les trois sociétés ont été
privatisées pour des raisons qui sont les mêmes pour les anciennes
entreprises publiques : faiblesse de gestion avec un lourd passif. Elles
ont par conséquent beaucoup de points de ressemblances. La mise en
oeuvre de la politique du changement des actions semblables, les mêmes
causes produisant les mêmes effets. Elles ne perdent pas l'objectif
principal qui est de faire les bénéfices.
Dans leur politique de diminution des charges, elles ont
toutes procédé à la réduction des charges de
personnel par la diminution des effectifs et les dépenses non
justifiées. Elles doivent dégager les ressources internes pour
financer leurs investissements. Les intérêts des parties prenantes
sont pris en compte de part et d'autres et un intérêt particulier
est porté sur la qualité de produits offerts sur le
marché.
Des conditions de travail ainsi que les
rémunérations du personnel sont améliorées, une
prise en charge pour les maladies et les accidents de travail et surtout le
respect du bien collectif instauré par les repreneurs. Les recrutements
sont désormais faits sur la base des compétences des postulants.
La culture de l'intégrité a permis toutes ces
entreprises de dégager des bénéfices supérieurs et
avec l'appui du contrôle de gestion installé où toute
dépense est désormais justifiée.
Ces entreprises mettent également un accent particulier
sur l'aspect social afin de renforcer les liens entre la société
et ses employés. Elles soutiennent l'action des femmes et participent au
développement de celles-ci.
Toutes ces entreprises étant des entreprises
industrielles dont les activités entraînent des risques
environnementaux, elles doivent investir dans la protection de
l'environnement.
Le pouvoir a été décentralisé dans
le but de faciliter la communication entre les responsables et les plus petits
ouvriers. Ce qui n'existait pas dans l'ancienne société publique.
Les employés de ces entreprises participent désormais à la
prise des décisions et peuvent désormais soumettre leurs
propositions à la hiérarchie.
1.2.2- Les points divergents
Des particularités apparaissent dans la mise en oeuvre
la politique du changement dans chacune des trois entreprises
privatisées étudiées.
A AES-SONEL, les séminaires ont été
organisés pour expliquer aux employés leurs nouvelles fonctions
et les changements opérés. La politique de changement est
axée sur la rigueur, la considération de l'individu et le respect
de l'environnement et de procédures établies.
A la CAMEROUNAISE DES EAUX et à CAMRAIL, les
employés ont appris le changement par les médias car, comme nous
le confirmait un responsable à la Camerounaise des Eaux,
« plusieurs employés venaient dans mon bureau me demander
si c'était vrai ce qu'ils entendaient dire ». La
politique de changement est basée sur la rigueur, le respect des
procédures et de l'environnement, peu de considération de
l'individu.
A CAMRAIL, les responsables affirment que plusieurs
employés ont constaté le changement dans leur bulletin de
paie.
Dans la prise en compte des attentes des employés, les
augmentations de rémunérations ne sont pas faites dans
mêmes échelles et la couverture maladie et risques. D'après
la convention collective de AES-SONEL du 04 mars 2005, on peut voir les
augmentations suivantes :
- 25% pour les employés /ouvriers jusqu'à la
5ème catégorie,
- 20% de la 6ème à la
9ème catégorie,
- 18% de la 10ème à la
12ème catégorie
En ce qui concerne la progression de carrière, presque
tous les employés de AES-SONEL ont changé de poste au moins une
fois depuis la privatisation en 2001 alors qu'ils avaient passé plus de
15ans au même poste de travail dans l'ancienne société
publique. Au niveau de la progression de carrière, beaucoup de
changements d'emplois sont survenus car, d'après le journal de AES-SONEL
de août 2003, on note qu'en 2003, 906 personnes ont été
reclassées et ont changé de catégorie. On peut aussi lire
dans ce journal qu'en 2 années, il y a eu plus de promotions qu'en 10
ans.
A LA CAMEROUNAISE DES EAUX, certains employés ont
progressé en catégorie mais, le salaire n'a pas
immédiatement suivi, d'autres revendiquent encore en 2009 le paiement
des congés et des avancements des années antérieures.
Certains responsables nous ont même confié que beaucoup
d'employés de demandent même à quoi servent ces avancements
car, ils sont bel et bien nommés et promus mais rien n'a changé
dans leur bulletin de paie.
A CAMRAIL, beaucoup d'employés sont encore dans la
même situation d'avant la privatisation. On retrouve encore des
employés ayant passé entre 5 et 10 ans dans le même poste
de responsabilité. Pourtant, les avancements et les augmentations sont
prévues mais, ne s'appliquent pas à tous.
La société compte tenue de la diversité
de sa clientèle concentre plutôt ses forces dans la satisfaction
de besoins des clients les plus importants. Un répondant nous a
donné la contribution des trois plus grosses marchandises qui font 62%
du chiffre d'affaires de CAMRAIL que nous pouvons récapituler de la
manière suivante : 26% pour le transport des hydrocarbures, 24%
pour le transport du bois et 12% pour le transport du coton.
Dans la prise en compte des attentes des employés,
beaucoup a déjà été fait à AES-SONEL
pourtant, à la Camerounaise des Eaux et à CAMRAIL, beaucoup reste
encore à faire.
En ce qui concerne le milieu professionnel et les conditions
de travail, bien que les recrutements sont faits dans toutes ces
sociétés de manière objective, à AES-SONEL, les
technologies de pointes sont mises à la disposition des employés
pour l'exécution de leur tâche. A CAMRAIL et à la
CAMEROUNAISE DES EAUX, les conditions de travail pour certains employés
n'ont pas vraiment beaucoup évolué car, un responsable nous a
présenté son bureau en disant « Rien n'a
changé ici depuis bien longtemps, ce bureau, je l'ai trouvé ainsi
et j'ai émis le besoin d'un classeur pour tous les documents que vous
voyez au sol là sans suite ». Cela nous a amenés
à comprendre que, les dirigeants analysent les opérations en
terme de valeur ajoutée pour autoriser les dépenses. Ainsi, si la
direction ne trouve pas la plus-value qu'engendrera une opération, elle
n'est pas faite et ceci, au détriment de la condition de confort de
l'employé dans l'exécution des ses tâches.
AES-SONEL organise des journées des excursions à
l'intérieur du pays dans des zones touristiques, parfois à
l'occasion de la fête de travail. Ce qui n'est encore le cas pour la
CAMEROUNAISE DES EAUX qui est encore à sa phase
d'expérimentation. Les actions de CAMRAIL sur ce plan sont encore
limitées aux journées nationales et internationales.
Les actions des politiques de changement identifiées,
nous pouvons à présent nous interroger sur l'apport de ces
actions dans la réaction des individus.
SECTION 2 : CONTRIBUTION DES POLITIQUES DE CHANGEMENT
MISES EN OEUVRE SUR LE COMPORTEMENT DE L'EMPLOYE DANS L'ORGANISATION
Cette section présente les contributions par rapport
aux différentes dimensions du comportement de l'employé, ensuite
la synthèse des différents apports.
2.1- Apport des politiques identifiées
La mise en oeuvre des actions du changement dans les
organisations permet de mobiliser les individus et de permettre leur
développement dans la nouvelle orientation. L'analyse a ainsi mis en
évidence des contributions à trois dimensions correspondant
à la satisfaction des attentes des employés dans l'organisation.
La dimension personnelle, la dimension transactionnelle, la dimension
instrumentale. Plus haut, nous avons présenté Hirshman (1970)
cité par Mintzberg (1986) qui a défini la loyauté des
individus comme étant le comportement adopté par ceux qui
acceptaient le changement. Ces approches étudiées induisent la
valeur humaine et la loyauté. Nous présenterons la loyauté
et la résistance au changement.
2.1.1- La loyauté
Comme nous l'avons noté plus haut, les trois
entreprises ont appliqué une politique de changement, avec une
application propre à chaque acquéreur, il y a eu des implications
positive sur la considération de l'individu. Selon Hirschman, les
indicateurs de la valeur des ressources humaines qui ont eu des
améliorations significatives sur le comportement de l'employé
peuvent être présentés comme suit :
- la mobilisation et la sécurité des
employés (intérêt accru pour le travail et pour
l'entreprise ainsi que les efforts fournis pour l'atteinte des objectifs et la
réduction de l'absentéisme car, l'esprit d'appartenance à
la société habite les employés) ;
- le climat de travail convivial (forte implication au
changement, couverture des risques, bonne qualité des relations de
travail) ;
- conditions de travail attrayantes (amélioration des
moyens nécessaires pour exécuter les nouvelles
fonctions) ;
- le rendement des employés (amélioration de la
qualité et de la quantité de production de chaque employé
et des groupes de travail) ;
- le développement des employés (accroissement
des compétences des employés).
Chaque entreprise a relevé des contributions des
politiques de changement à cet effet.
A AES-SONEL, grâce à sa politique de changement
orientée vers l'individu la nouvelle société offre un bon
cadre de travail, un bon niveau du revenu des employés et un cadre
sécurisant qui justifient l'accroissement du rendement des
employés qui sont motivés de la productivité, de la
mobilisation le personnel en réduisant l'absentéisme en redonnant
un regain d'intérêt de la part des employés pour leur
nouveau travail. De plus, le respect des lois et règlements en
matière de sécurité a permis de réduire
considérablement depuis 2001. Les conditions de travail ont
considérablement évolué.
CAMRAIL et la Camerounaise des eaux s'est investi
également dans une bonne politique de changement basée sur la
maximisation et la considération de l'individu, en garantissant de
bonnes conditions de travail, notamment un cadre de travail sécurisant
et épanouissant, une politique de rémunération incitative,
des avantages sociaux divers au profit des employés et leur famille, une
bonne politique de développement des ressources humaines, pour
l'équilibre et le bien-être. Tout ce confort et ce bien-être
doivent induire le rendement du personnel, la productivité qui est de
plus en plus observée dans l'entreprise et donc, la maximisation du
profit de la société.
En effet, quelques années après la mise en
oeuvre du changement, on observe : une ascension du chiffre d'affaires et
des bénéfices des entreprises privatisées étudies.
2.1.2- La résistance des ressources humaines
La résistance selon Hirshman (1970) est
constituée des protestants et des sortants. La privatisation a
été la bienvenue pour bon nombre d'employés des
entreprises publiques pour des raisons évoquées plus haut.
A AES-SONEL et à la CAMEROUNAISE DES EAUX, les
repreneurs ont dès leur arrivée fait des promesses dans le sens
de la revalorisation des rémunérations des agents locaux et celle
des cadres qui n'ont pas été appliquées
immédiatement après la privatisation. Le retard pris pour
réajuster la grille des rémunérations a encouragé
la résistance du point des employés qui ne voulaient pas
s'engager dans un système qui ne leur offrait rien du tout.
Au sein des entreprises privatisées, il y a eu des
incitations aux départs volontaires. Ces incitations visent très
souvent des personnes qu'on juge mal adaptées au nouveau contexte. Les
caractéristiques de ces personnes qui font qu'on les trouve mal
adaptées peuvent être liées à l'âge, à
la compétence, ou à une certaines difficultés à
intégrer tout simplement les exigences du nouveau contexte, très
souvent dans ce dernier cas, parce qu'elles sont restées
prisonnières des schémas de l'ancien contexte.
Les incitations aux départs volontaires de Mai 2005
à AES-SONEL, ont donc concerné, au-delà des agents se
rapprochant de l'âge de la retraite, un nombre important d'autres agents
pris sur toutes les autres tranches d'âges, qu'on a appelé les
« job blockers ». Ces personnes sont en fait des
gens qui, par leur manque de qualification doublé d'une volonté
manifeste de ne pas apprendre, et leur difficulté à
s'intégrer dans le nouveau système, entravent le changement. Ce
sont en fait les résistances au changement à qui il fallait
proposer un compromis pour qu'ils soient débarqués du
système.
Le plus difficile pour les personnes, c'était de se
faire admettre à eux-mêmes, qu'après 10, 15 voire 20 ans de
service, ils se retrouvaient dans la situation particulière
pénible d'avoir à subir un « entretien de
recrutement » pour se trouver un poste équivalent, ou
même inférieur à celui qu'ils occupaient depuis longtemps..
Conséquence, il fallait discréditer le nouveau système.
A AES/SONEL, suite à des difficultés
financières dues à la crise de confiance dans le secteur de
l'énergie, les départs volontaires devant coûter plus de 25
milliards sur la base d'une estimation de 1 700 employés, la
première vague de départs n'a concerné que les agents
âgés de 55 ans et plus. Cette première vague a
consacré le départ en retraite anticipé de 360 agents en
fin 2002, sur la base d'un protocole d'accord conclu le 23 Août 2002.
Une seconde vague de départ a été effectuée en Mai
2005, qui concernait plus de 500 agents, pris dans toutes les tranches
d'âges et concernait le domaine des compétences.
A La CAMEROUNAISE DES EAUX, de fausses rumeurs faisant part
d'un éventuel licenciement ont circulé. Beaucoup
d'employés étaient plutôt inquiets pour leur sort.
Après avoir perçu leur premier salaire, ils sont revenus à
de bons sentiments.
A AES-SONEL, une annonce a été faite selon
laquelle 2.000 postes au moins devaient être supprimés, pour n'en
conserver qu'environ 2.000 autres. Ceci aussitôt a créé un
branle-bas sans précédent et une panique générale
au sein de l'entreprise, car si au départ personne n'était
inquiet pour son emploi, tout le monde se croyant protégé par
l'article 42 du Code du Travail, à présent personne ne savait
plus à quel saint se vouer.
L'instant d'avant cette annonce, tout le monde avait un poste
au sein de l'entreprise, et l'instant d'après, personne n'avait plus de
position sûre. Tout ce que les gens avaient à l'esprit c'est
l'effectif de 2 000 personnes devant être conservées au terme
du processus.
2.2- Analyse comparée des contributions au
comportement de l'employé
Nous présenterons la synthèse des contributions
et leurs particularités.
2.2.1- Tableau représentatif des
synthèses
Cette synthèse sera d'abord présentée
dans un tableau qui présente les entreprises étudiées, les
politiques et leurs contributions
Tableau 4.4 : Synthèse des
contributions du changement au comportement de l'employé
Entreprises
|
Politiques
|
Contributions
|
Parties prenantes
|
AES-SONEL
|
La rigueur, le respect des procédures, environnement
propice
et la considération de l'individu
|
Mobilisation des ressources humaines,
Développement des employés,
Rendement des employés,
|
Employés
Clients
Actionnaires
Pouvoirs publics
Sous-traitants
Bailleurs de fonds
|
CAMRAIL
|
La rigueur et la considération de l'individu, respect des
procédures établies
|
Mobilisation des ressources humaines,
Développement des employés,
Rendement des employés,
|
Employés
Clients
Actionnaires
Pouvoirs publics
Sous-traitants
Bailleurs de fonds
|
LA CAME-
ROUNAISE
DES EAUX
|
Rigueur, respect des procédures et peu de
considération de l'individu
|
Mobilisation des ressources humaines,
Développement des employés
Rendement des employés,
|
Employés
Clients
Actionnaires
Pouvoirs publics
Sous-traitants
Bailleurs de fonds
|
Source : Nos résultats sur les
contributions du changement au comportement de l'employé
2.2.2- Synthèse des contributions
Le tableau ci-dessus ressort les contributions
suivantes :
La maximisation du profit recherché par les entreprises
privatisées est fonction de la politique de changement mise en place par
les dirigeants. Ainsi, la mobilisation des ressources humaines, un climat
social convivial, le développement et le rendement de celles-ci
permettent contribue à la réussite de la politique de changement
et donc à la loyauté.
Parmi ces trois entreprises, AES-SONEL est celle s'efforce le
plus à satisfaire les exigences des ressources humaines afin de
permettre une mobilisation, un développement et un rendement maximum
afin de satisfaire simultanément les parties prenantes. Dans cette
société, les acquéreurs ont mis en oeuvre la politique de
l'amélioration des rémunérations et la progression de
carrière dans le but de susciter en l'employé un
intérêt accru pour le travail et diminuer l'absentéisme et
pour l'entreprise et mobiliser les employés pour la nouvelle vision
stratégique. La société a également mis en place
des conditions de travail attrayantes et un cadre social convivial afin de
renforcer l'esprit d'appartenance et la sécurité. Elle a
également instaurer le respect des procédures, du bien collectif
et l'intégrité dans le soucis de réduire les actes
illicites sur les biens de la société et les dépenses
fictives. Toutes ces actions contribuent au développement et au
rendement des ressources humaines.
La satisfaction des intérêts de ses parties
prenantes passe par celle de l'organisation et nous avons identifié dans
ce groupe les employés, les clients, les actionnaires, les pouvoirs
publics, les sous-traitants et les bailleurs de fonds.
A CAMRAIL tout comme à la CAMEROUNAISE DES EAUX, afin
de permettre un rendement minimum, un développement et une mobilisation
des ressources humaines, la politique de changement mise en place vise à
améliorer les rémunérations et de progression
catégorielle. Même si beaucoup reste encore à faire sur les
conditions de travail et le cadre social, elle a instaurer le respect des
procédures et l'intégrité dans le but de maximiser ses
profits et par conséquent les intérêts des parties
prenantes.
En définitive, ce chapitre a présenté les
pratiques des politiques de changement dans les trois entreprises
étudiées et les actions identifiées. Nous avons pu ainsi
présenter les apports de ces actions de changement sur le comportement
de l'employé.
Cependant, que retenir à la fin de cette
recherche ? Quelles étaient nos préoccupations au
début de cette recherche et quels sont les enseignements tirés
à l'issu de l'étude menée ?
CONCLUSION GENERALE
Nous ne pouvons clore cette recherche sans rappeler la
problématique, les objectifs, les principaux résultats et leurs
implications sur les propositions que nous avons préalablement
formulées et les enseignements tirés des résultats de
notre recherche.
L'objet de cette étude était le comportement de
l'employé face au changement dans l'organisation. La
problématique de la contribution du changement au comportement de
l'employé a été traitée. Il était question
de savoir dans quelle mesure la mise en oeuvre du changement peut-elle
influencer le comportement de l'employé dans une organisation. Cette
préoccupation nous a conduit à formuler deux objectifs, le
premier étant de caractériser les pratiques de changement
appliquées dans les organisations et le second étant de mettre en
évidence la contribution des actions des politiques de changement
identifiées au comportement de l'employé dans les organisations
ciblées.
Les principaux résultats obtenus après
l'étude de cas que nous avons menée auprès de trois
entreprises privatisées au Cameroun sont les suivants :
Trois grandes politiques soutendent le changement dans les
organisations à savoir la rigueur, la considération de l'individu
et le respect des procédures et de l'environnement. Toutes ces
politiques été retrouvées dans les trois entreprises
étudiées bien qu'étant appliquées
différemment dans ces trois entreprises. A AES-SONEL, les mêmes
moyens sont fournis tant sur la rigueur, sur la considération de
l'individu que sur le respect des procédures établies et
l'environnement alors qu'à CAMRAIL et à la CAMEROUNAISE DES EAUX,
la rigueur et le respect des procédures dominent sur la
considération de l'individu. Ces politiques sont soutenues par des
actions menées tant sur le plan interne qu'externe.
Sur le plan interne, elles reposent sur la réduction
des charges, le financement des investissements par des ressources internes, la
décentralisation du pouvoir, la politique de rémunération
attrayante, l'amélioration des conditions de travail, le cadre de
travail convivial, l'application des textes signés par l'Etat et
l'acquéreur, la prise en charge pour maladie et accidents de travail,
l'intégrité et la gestion orientée performance
résultats.
Sur le plan externe, elles sont basées sur la
protection de l'écosystème, la prise en compte des
intérêts des populations, la proximité avec la
clientèle pour une meilleure satisfaction de leurs besoins, la
réduction du chômage et de la pauvreté.
Concernant la contribution du changement au comportement de
l'employé, l'étude a révélé que les actions
entreprises par les organisations ont porté des fruits. En effet,
différents apports observés ont montré que, une bonne
politique de changement accroît la mobilisation, le développement,
le rendement des ressources humaines et diminuent la résistance.
Pour atteindre nos objectifs, nous avons élaboré
les propositions suivantes :
Proposition principale : Une
politique de rémunération incitative, l'amélioration des
conditions de travail et un environnement convivial induisent le surcroît
de motivation et la mobilisation des individus au sein d'une organisation.
Proposition rivale : Une
politique de rémunération incitative, l'amélioration des
conditions de travail et un environnement convivial sont la condition
nécessaire mais, non suffisante pour le surcroît de motivation et
la mobilisation des individus au sein d'une organisation.
En effet, après l'étude menée
auprès de trois entreprises privatisées, il est apparu que le
changement dans une organisation passe par une politique interne et externe.
Une politique de changement interne serait beaucoup plus à l'origine de
la mobilisation, le rendement et la valeur des ressources humaines. De ce fait,
une politique de rémunération incitative, l'amélioration
des conditions de travail et un cadre de travail convivial entraîneraient
la valeur, la mobilisation et le rendement des employés en situation de
changement.
Mais, le comportement de l'employé face au changement
ne dépend pas seulement de ces seuls facteurs ; d'autres
éléments tels que la perte de sécurité, la perte de
pouvoir, la perte de l'utilité, de ses compétences, de ses
relations sociales, du sens de la direction et la perte de territoire, la peur
de l'inconnu, le comportement du manager, le mode de management, le coût
élevé du changement observé par les employés,
etc., y contribuent également.
Au-delà de cette conformité des
résultats, avec les propositions, des principaux enseignements peuvent
être tirés de cette étude :
- La pratique du changement dans les organisations
dépend des contextes, des secteurs d'activités, des politiques de
changement et des actions menées et des exigences locales ;
- le changement dans les organisations contribue au
comportement de l'employé ;
- les conséquences positives du changement sur le
comportement de l'employé sont observées à long et moyen
terme, mais les conséquences négatives sont immédiatement
observées et peuvent paralyser le rendement des employés.
Tous ces renseignements profiteront certainement aux
responsables des organisations et particulièrement ceux qui envisagent
un changement quelconque dans l'organisation. Ils devraient trouver ici des
éléments nécessaires pour accompagner cette modification
stratégique. Pour ceux qui dont l'organisation a subi un changement,
cette étude devrait leur permettre de corriger certaines actions
vis-à-vis de leurs employés et même des autres parties
prenantes et éviter des résistances pouvant naître de leurs
actions.
Au-delà de ces enseignements, il faudrait prendre en
compte les résultats de cette étude sous réserve de
quelques limites. En effet, la méthode qualitative que nous avons
utilisée ne se prête pas aux généralisations. De
plus, le lien entre le changement et le comportement de l'employé aurait
pu être mieux appréhendé par l'approche quantitative qui
fait usage des outils appropriés pour établir des relations entre
deux variables.
Il faut également relever la possibilité des
biais liés aux répondants qui, certainement par peur de livrer
des réponses pouvant aller à l'encontre de l'image de la
société, pouvaient nous donner des réponses
erronées. N'oublions pas aussi que cette étude a
été menée auprès des entreprises qui sont en
majorité étrangères. Il est ainsi difficile pour certains
responsables d'avoir accès ou de communiquer des informations qui
peuvent être jugées confidentielles alors que les mémoires
des étudiants seront accessibles à tous. Aussi, nous avons eu
recours aux parrains à certains moments pour administrer nos
entretiens, le parrainage en lui-même étant entaché de
biais. Toutes ces limites relevées nous conduisent à
considérer les résultats de cette recherche comme partiels et
provisoires.
Nous pourrions élargir cette recherche à un
échantillon plus grand, représentant tous les secteurs afin
d'utiliser la méthode quantitative. Une telle recherche permettrait de
palier le problème de représentativité afin
d'étudier les pratiques beaucoup plus significatives dans le contexte
camerounais et d'aboutir à des généralisations. Cette
recherche complèterait la dynamique
hypothético-déductive.
Au regard de ce qui précède il découle
que le changement dans les organisations confirme bien le comportement de
l'employé comme étant un objet d'études en sciences de
gestion.
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Multinationales du Cameroun, D.E.A
TABLE DES MATIERES
DEDICACES...............................................................................................I
SOMMAIRE...............................................................................................II
REMERCIEMENTS......................................................................................i
AVANT
PROPOS........................................................................................ii
RESUME..................................................................................................iii
INTRODUCRION
GENERALE......................................................................1
PREMIERE PARTIE : LES CARACTERISTIQUES DES
PRATIQUES DU
CHANGEMENT ORGANISATIONNEL
...............................7
CHAPITRE I : LE CHANGEMENT ORGANNISATIONNEL : UNE
LOGIQUE DE GESTION
.....................................................8
SECTION 1 : LE CHANGEMENT : UN EFFET DE MODE
.............................8
1.1- Pour une définition du changement
organisationnel.................... ........8
1.1.1- Approche notionnelle du changement
.................................8
1.1.2- Les objectifs du changement
.........................................10
1.2- Les débats du changement
organisationnel ......................................12
1.2.1- Le cadre théorique
d'analyse..........................................12
1.2.2- Les origines du
changement..........................................13
1.2.2.1- Le changement politique et
procédural..................13
1.2.2.2- Le changement planifié et
chaotique.......................15
SECTION 2 : L'ACCOMPAGNEMENT DU CHANGEMENT
ORGANISATIONNEL ... .....................................................16
2.1- Processus de mise en oeuvre du
changement..................... ..............16
2.1.1- Le diagnostic du problème du
changement...........................16
2.1.2- Les principes de gestion du
changement...............................17
2.2- Stratégies de changement
.........................................................19
2.2.1- Les étapes de
changement ............................................19
2.2.2- les politiques de
changement .........................................21
CHAPITRE II : LE COMPORTEMENT DE L'EMPLOYE AU SEIN
D'UNE
ORGANISATION : UNE APPROCHE OBJECTIVE DE
L'ANALYSE..22
SECTION 1- ATTITUDES DE L'EMPLOYE SUITE A UNE
TRANSFORMATION
SYSTEMIQUE.......................................22
1.1- Les motivations de l'individu au
travail..........................................22
1.1.1- Sémantique du comportement de
l'employé .........................23
1.1.1.1- La vision consciente ou volontaire du comportement de
l'individu dans les
organisation.............. ................23
1.1.1.2- La vision inconsciente ou involontaire de l'individu
....24
1.1.2- Implications sur la gestion du
changement...........................25
1.2- Les déterminants du comportement de
l'employé dans l'organisation.......27
1.2.1- Variables individuelles et
socio-démographiques ;
collectives et culturelles
...............................................28
1.2.2- Les variables politiques, liées à la mise
en oeuvre
du changement et au système
Organisationnel.....................28
SECTION 2 : L'INFLUENCE DU CHANGEMENT SUR LE
COMPORTEMENT
DE L'EMPLOYE
...............................................................30
2.1- Les types de comportement selon les
auteurs..................................30
2.1.1- La règle 20-60-20
......................................................30
2.1.2- L'analyse de
Hirshman.................................................31
2.2- La résistance au
changement.....................................................32
2.2.1- Les conséquences et la gestion de la
résistance.....................33
2.1.2- Les insuffisances du concept de
« résistance au changement ... 35
DEUXIEME PARTIE : CONTRIBUTION DU CHANGEMENT SUR
LE
COMPORTEMENT DE L'EMPLOYE DAN LES ENTREPRISES
PRIVATISEES AU
CAMEROUN........................................37
CHAPITRE III : PROCESSUS D'IDENTIFICATION DE
L'INCIDENCE DU
CHANGEMENT SUR LE COMPORTEMENT DE L'EMPLOYE DES
ENTREPRISES PRIVATISEES AU
CAMEROUN..........................38
SECTION 1 : PRESENTATION DES ENTREPRISES
PRIVATISEES AU
CAMEROUN ET CAS
ETUDIES........................................ 38
1.1- Le processus de privatisation
camerounais..................................38
1.1.1- Les Objectifs des
Privatisations....................................38
1.1.2- Le cadre légal et principes des privatisations
au Cameroun....39
1.2- Présentation des
cas..............................................................40
1.2.1- Cas N°1
AES-SONEL...............................................41
1.2.2- Cas N°1
CAMRAIL..................................................42
1.2.2- Cas N°1 CAMEROUNAISE DES
EAUX........................43
SECTION 2 : JUSTIFICATION ET PRESENTATION DE
L'APPROCHE
METHODOLOGIQUE......................................................44
2.1- La méthode et le terrain
d'investigation......................................45
2.1.1- La méthode d'investigation : l'étude
qualitative.................45
2.1.2- Le terrain d'étude : Les entreprises
privatisées..................46
2.2- La stratégie, la technique de collecte des
données et la technique
d'analyse......................................................................46
2.2.1- La stratégie de recherche et la technique
d'analyse..............46
2.2.1.1- L'étude de cas comme stratégie de
recherche..............................................................48
2.2.1.2- La technique d'analyse : L'analyse
thématique de
continue
................................................................49
2.2.2- La technique de collecte de
données.............. ..................50
2.2.2.1- Elaboration du guide
d'entretien ........................51
2.2.2.2- Déroulement des
entretiens..............................51
CHAPITRE IV : LES PRATIQUES DU CHANGEMENT ET LEUR
CONTRIBUTIONS SUR LE COMPORTEMENT DE
L'EMPLOYE DANS LES ORGANISATIONS PRIVATISEES
CAMEROUNAISES................................................................54
SECTION 1 : EVALUATION DES PRATIQUES DE CHANGEMENT
DANS
LES TROIS CAS
ETUDIES...............................................54
1.1- Les pratiques de changement
identifiées.....................................54
1.1.1- Les politiques de changement
1.1.1.1- La
rigueur... ...............................................54
1.1.1.2- La valeur des ressources
humaines .................. ..57
1.1.1.3- Le respect des procédures établies
et de
l'environnement.............................................................58
1.1.2- Les actions identifiées
...............................................60
1.1.2.1- Sur le plan
interne.........................................60
1.1.2.2- Sur le plan
externe.........................................63
1.2- Synthèse des actions des politiques de changement
.......................64
1.2.1- Les points
communs..................................................67
1.2.2- Les points
divergents................................................68
SECTION 2 : CONTRIBUTION DES POLITIQUES DE
CHANGEMENT
MISES EN OEUVRE AU COMPORTEMENT DE L'EMPLOYE
DANS
L'ORGANISATION..............................................70
2.1- Apport des politiques
identifiées................................. .............70
2.1.1- La
loyauté..............................................................71
2.1.2- La résistance des ressources
humaines.............................72
2.2- Analyse comparée des contributions au comportement
de l'employé...74
2.2.1- Tableau représentatif des synthèses
...............................75
2.2.2- Synthèse des contributions
.........................................75
CONCLUSION
GENERALE .....................................................................77
BIBLIOGRAPHIE
...................................................................................80
ANNEXES
Annexe 1
MINISTERE D'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR REPUBLIQUE DU CAMEROUN
UNIVERSITE DE DOUALA PAIX-TRAVAIL-PATRIE
ECOLE NORMALE SUPERIEURE
D'ENSEIGNEMENT TECHNIQUE
(ENSET)
Guide d'entretien
Madame, Monsieur,
L'un des problèmes majeurs qui favorisent
l'échec des stratégies mises en place par les entreprises pour le
développement organisationnel est la résistance au changement.
Chemin faisant, si l'individu est le capital le plus précieux dans une
organisation, une attention particulière sur le comportement de celui-ci
serait salutaire pour la gestion du changement. Notre recherche
académique consiste à cet effet, à mettre en exergue les
déterminants du comportement de l'employé face au changement
dans l'organisation en vue de l'application d'une stratégie de
changement efficace.
En répondant à ce guide d'entretien, vous
participez à notre travail et vous nous permettez de mieux explorer la
problématique.
La confidentialité de vos réponses et l'anonymat
de votre entreprise sont garantis.
Nous vous remercions pour votre disponibilité et votre
sincère collaboration.
THEME I- LE PROBLEME POSE
Le changement est le passage d'une situation donnée
à une autre. La privatisation est l'illustration même du
changement organisationnel.
- Que pensez vous de la privatisation ?
THEME II- LES POLITIQUES DU CHANGEMENT DANS
L'ENTREPRISE
- Quels sont les grands axes des politiques définies
dans l'entreprise ?
- Quels sont les objectifs visés par cette
politique ?
- Comment sont-elles mises en oeuvre ?
THEME III- LES ACTIONS ET LES MOYENS ENGAGES
POUR CETTE POLITIQUE
- Quelles sont les actions qui découlent de ces
politiques ? (sur le plan interne et sur le plan externe)
- Quelle est l'importance accordée à chaque
action ?
- Quels sont les moyens utilisés pour communiquer vos
actions ?
- Comment mettez-vous en oeuvre chacune de ces
actions ?
- Quelles sont les actions menées pour prévenir
la concurrence ?
THEME IV- DIFFICULTES RENCONTREES DANS LA MISE
EN OEUVRE DES POLITIQUES DU CHANGEMENT
- A quel niveau avez-vous rencontré des
difficultés dans la mise en oeuvre des politiques
adoptées ?
THEME V- SUR LA RESISTANCE AU
CHANGEMENT
- Avez-vous eu l'impression que certains employés
n'étaient pas du même avis quant à la politique
adoptée et des actions générées ?
- Savez-vous quelles étaient leurs
préoccupations ou motivations ?
- Comment avez-vous géré ces tensions ?
THEME VI- FICHE DE PRESENTATION
- Identité
- Activité et domaines de changement
- Perspectives
Annexe 2
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1.1 : Les phases du
changement
Tableau 2.2 : la règle
20-60-20
Tableau 3.1 : Caractéristiques
des trois entreprises privatisées étudiées
Tableau 3.2 : Liste des personnes
rencontrées et durée des entretiens
Tableau 4.1 : Synthèse des
politiques de changement identifiées
Tableau 4.2 : Synthèse des
actions des politiques de changement dans les trois entreprises
Tableau 4.3 : Ressemblances/divergences
Tableau 4.4 : Synthèse des
contributions du changement au comportement de l'employé
Annexe 3
LISTE DES ABREVIATIONS
ATC : Analyse Thématique de Contenu
CAMTEL : Cameroon Telecommunication
CAMRAIL : Cameroon Railways Corporation
CAMWATER : Cameroon Water
CDE : La Camerounaise Des Eaux
GT : Grounded theory
F.M.I. Fonds Monétaire International
MRESPPP Mission de Réhabilitation des Entreprises du
Secteur Public et Para public
OD : Organizational Development
P.M.E. Petite et Moyenne Entreprise
P.N.U.D. : Programme des Nations Unies pour le
Développement
R.N.C.F.: Régie Nationale des Chemins de Fer
S.E.C.F. : Société d'Exploitation des Chemins
de Fer
SONEL: Société Nationale d'Electricité
O.N.G. : Organisation Non Gouvernementale
Annexe 4
Les textes essentiels relatifs au processus de
privatisation au Cameroun
- le Décret n° 86/656 du 3 juin 1986 portant
création d'une Mission de réhabilitation du secteur public et
parapublic ;
- Le Décret n° 89/010 du 4 janvier 1989 portant
élargissement de la Mission de réhabilitation des entreprises du
secteur public et parapublic ;
- La Loi n° 89/030 du 29 décembre 1989 autorisant
le Président de la République à définir par
ordonnance un régime de la privatisation des entreprises du secteur
public et parapublic ;
- L'Ordonnance n° 90/004 du 22 juin 1990 relative
à la privatisation des entreprises publiques et parapubliques et les
différents décrets d'application ;
- Le Décret n° 90/1423 du 3 octobre 1990 portant
privatisation de certaines entreprises du secteur public et parapublic ;
- Le Décret n° 94/125 du 14 juillet 1994 portant
admission de certaines entreprises du secteur public et parapublic à la
procédure de privatisation ;
- Le Décret n° 94/138 du 21 juillet 1994 portant
création d'un ministère de l'Économie et des Finances,
attribution du Ministre des Finances et organisation de ses services ;
- Le Décret n° 94/139 du 21 juillet 1994 modifiant
et complétant certaines dispositions du décret du 26 novembre
1992 portant organisation du gouvernement ;
- Le Décret n° 95/056 du 29 mars 1995 portant
réorganisation de la Mission de réhabilitation des entreprises du
secteur public et parapublic ;
- La Déclaration de Politique générale du
Gouvernement relative aux entreprises du secteur public et parapublic.
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