1.3.Conséquences sur le développement
Les mines antipersonnel sont un obstacle sérieux au
développement. Elles ne font pas que traumatiser les victimes et leurs
familles; leur présence dans les communautés et leurs environs,
sur les routes, dans les champs, dans les écoles et autour des points
d'eau empêche l'utilisation productive de la terre, de l'eau et des
infrastructures aux fins de développement. Son effet dévastatrice
et qu'elle entrave le progrès des communautés et tuent des
innocents.
Il en coûte généralement entre 3 et 30
$US pour acheter une mine antipersonnel. Le déminage d'un petit champ
peut coûter des milliers de dollars même si seulement une mine s'y
trouve. Le nombre de mines à lui seul ne donne pas une idée juste
du problème; les récents efforts déployés pour
s'attaquer à la contamination par les mines ciblent plutôt les
hectares de terres prioritaires contaminées afin de donner une
idée plus juste de l'impact humain et environnemental de ces armes.
Aux coûts directs du déminage et de l'aide aux
victimes s'ajoutent les coûts économiques et sociaux plus larges.
Des sociétés rurales pauvres peuvent rapidement être
dépassées par la tâche de réparer les
infrastructures et de remplacer la production agricole perdue. Les mines
entravent aussi les échanges commerciaux, produisant des pénuries
et de l'inflation, et empêchant la stabilisation économique dans
les sociétés post-conflits. En bref, les mines perpétuent
la pauvreté et sont un obstacle majeur au développement durable
de la RDC.
Les mines antipersonnel s'attaquent à leurs victimes
de diverses façons. Comme un grand nombre d'entre elles ont
été posées dans les pays les plus pauvres, ce qui est le
cas de la RDC, leurs effets dévastateurs s'aggravent à mesure que
leurs victimes cherchent à rebâtir leurs vies, leurs
communautés et leurs habitations pendant que le développement
stagne.
1.3.1.L'agriculture et l'élevage.
De nombreux hectares de terres productives ne sont pas
sûrs et ont été abandonnés, surtout dans les zones
frontalières. Les gens peuvent se déplacer dans des zones moins
productives mais plus sûres, où les guetteront peut-être la
malnutrition ou la famine. S'ils restent, les mines peuvent faire des victimes
parmi les travailleurs ou à tout le moins décourager
l'exploitation de la terre, et ainsi réduire les récoltes et
augmenter les risques de malnutrition ou de famine. Les programmes de
développement agricole ne peuvent aller de l'avant dans des zones
infestées de mines tant que celles-ci n'ont pas été
enlevées. Les pasteurs, qui vivent de leurs troupeaux plutôt que
de la terre, sont également vulnérables puisqu'ils n'ont
peut-être pas accès aux meilleurs pâturages.
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