Conclusion partielle
En définitive, il ressort une forte instabilité
résidentielle des personnes interrogées. Cette instabilité
se traduit par une mobilité intra- urbaine des ménages à
deux échelles. D'une part, des changements de logement qui impliquent le
changement de quartier et d'autre part, des changements de logement à
l'intérieur d'un même quartier.
L'analyse des parcours résidentiels à travers le
type d'habitat et les raisons de changement de logement permettent de conclure
à l'émergence à Niamey d'une catégorie
résidentielle spécifique. Cette catégorie vit tout au long
de son parcours résidentiel dans des habitats précaires et dont
le changement de logements est motivé pour l'essentiel par les
déguerpissements, la mise en valeur ou la vente de parcelle.
Chapitre V : Une large consécration
résidentielle des enfants des citadins occupant les cases
L'objectif de ce chapitre est de voir s'il y a une
reproduction sociale de la précarité en milieu urbain. Pour y
parvenir, nous allons analyser l'évolution résidentielle des
enfants des citadins occupant les cases. Il s'agit donc de mettre en relief la
courbe résidentielle de ces enfants afin de voir si celle ci est
descendante, stationnaire ou ascendante. Ensuite, il s'agit de faire ressortir
les facteurs qui expliquent l'état de la courbe. Enfin, il sera question
de dégager des perspectives en matière de résidence pour
ces citadins. A ce niveau, nous privilégions l'analyse des relations
qu'entretiennent ces citadins avec les villages de leurs parents, ceci, dans le
but d'avoir des éléments d'appréciation quant à
leur probable retour au village ou une éventuelle fixation en ville. A
ce niveau aussi, nous ferons ressortir les éléments qui sous
tendent de tels choix.
5.1. Une consécration résidentielle
marquée
5.1.1. Une large autonomie résidentielle des
enfants
Il ressort de notre étude une faible dépendance
résidentielle des enfants des citadins occupant les cases. En effet,
seuls 47% des C M interrogés affirment résider avec leurs enfants
majeurs. La moyenne de charge par C M est de deux enfants. Cette proportion qui
est relativement élevée s'explique par le poids des jeunes
filles. En effet, ces dernières sont naturellement condamnées
à rester dans le logement familial aussi longtemps que cela puisse durer
en attendant un hypothétique mari. Ce qui n'est pas le cas des
garçons qui peuvent quitter le domicile des parents sans contrainte
sociale. La dépendance résidentielle vis-à-vis des parents
touche donc plus les filles que les garçons. Néanmoins, on
retrouve des jeunes garçons au chômage donc sans ressource qui
dépendent des parents en matière de logement. Aussi, il n'est pas
difficile de voir un jeune marié vivre avec sa femme dans une case
construite sur la même parcelle que celle de ses parents. II s'agit
là d'une certaine reproduction de la précarité
résidentielle en milieu urbain.
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