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Mobilités résidentielles et habitat spontané à  Niamey

( Télécharger le fichier original )
par Bachirou Ayouba Tinni
Université Abdou Moumouni de Niamey Niger - Maitrise  2011
  

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4.2. Mobilité ou stabilité résidentielle

Il s'agit pour nous dans cette partie d'analyser la trajectoire résidentielle des ménages

occupant les cases. Ceci, dans le but de voir s'il s'agit de stabilité ou d'instabilité résidentielle. Pour y parvenir, nous avons mis en relief les différents changements de quartier qui impliquent celui du logement. La << porte d'entrée>> de l'analyse est la durée de résidence. Cela nous parait très pertinent, car c'est un bon indicateur qui permet de mesurer le degré de stabilité ou d'instabilité résidentielle.

50

4.2.1. Mobilité inter quartier

Il ressort de notre étude une mobilité résidentielle inter quartier fortement marquée

pour les personnes interrogées. En effet, la moyenne est de trois (3) changements de quartier, dix (10) maximum contre un (1) minimum. Ce qui traduit une certaine distribution dans l'espace. Dans le travail qui va suivre, nous allons analyser les caractéristiques de ces ménages dans chacun de ces quartiers, à savoir le parcours résidentiel en mettant en relief la durée de résidence par quartier et le parcours matrimonial.

25

20

15

10

Nb. cit.

5

De 2,00

De 4,00

De 6,00

De 8,00

De 10,00

12,00 et

à 4,00

à 6,00

à 8,00

à 10,00

à 12,00

plus

0

moins de
2 ans

Figure 6: Durée de résidence des citadins à la première étape du parcours Résidentiel (source notre enquête).

De la lecture de ce graphique, on remarque une relative stabilité dans cette première étape du parcours résidentiel. En effet, la durée moyenne de résidence est de 10 ans. Cela traduit une certaine stabilité dans ce premier logement. Mieux, 39% des personnes interrogées affirment avoir fait plus de 10 ans dans leur première résidence ce qui est largement supérieur à la moyenne générale. Cette stabilité résidentielle s'explique par le nombre élevé des natifs de Niamey dans notre échantillon. Ces derniers ont grandi sous le toit familial ce qui implique une longue durée de résidence avant de le quitter.

Aussi, cette proportion peut être mise en relation avec une certaine autonomie financière qui permet aux citadins locataires de durer dans ces logements.

Néanmoins, il faut noter un début d'instabilité résidentielle dans ce premier logement. Car 40% des personnes interrogées affirment avoir fait moins de 6 ans dans leur premier quartier. Cette instabilité peut être liée au fait qu'une bonne partie des néo citadins à leur première arrivée en ville se font héberger gratuitement. Dès que leur situation

économique le permet, ils quittent ce premier logement pour un autre. Ainsi, les 5 à 6 années passées dans le premier logement traduisent tout simplement les difficultés que les néo citadins ont de plus en plus pour s'intégrer en ville.

60

4

35

1

Célibataire divorcé marié veuf(ves)

Figure 7: Situation matrimoniale à la première étape du parcours résidentiel (Source notre enquête).

S'agissant de la situation matrimoniale, le graphique ci-dessus montre une large prédominance des citadins mariés (52%) au premier logement. Cette situation s'explique par le fait que l'essentiel des personnes qui ont quitté les villages à cause des difficultés pour la ville sont déjà mariées. Mais, en majorité, elles viennent seules avant d'être rejoints par leurs épouses et enfants.

Cette proportion est suivie par celle des célibataires (35%). Cela, peut être en relation avec le nombre relativement élevé de natifs de Niamey dans notre échantillon mais aussi de ces ruraux qui viennent en ville très jeunes à la recherche d'un bien-être. Enfin, on note une faible proportion (4%) de veuf (ves). Ce sont en général des personnes du 3ème âge qui viennent en ville pour assurer leur survie le plus souvent dans la mendicité.

30

25

20

15

Nb. cit.

10

5

De 2 à 4
ans

De 4 à 6
ans

De 6 à 8
ans

De 10 à
12 ans

0

moins de
2 ans

De 8 à 10
ans

12 ans à
plus

52

Figure 8: Durée de résidence à 2ème étape du parcours résidentiel. (Source notre enquête).

A travers ce graphique, il ressort un début d'instabilité résidentielle assez marquée chez les personnes interrogées. La durée moyenne de résidence au cours de cette deuxième étape du parcours résidentiel est de 8 ans. On note donc une baisse de la durée moyenne de résidence par rapport à la première étape du parcours. Mieux, 40% des enquêtées affirment avoir fait 6 ans dans leur 2ème logement. Ceci, s'explique par une dégradation des conditions de vie mais aussi les difficultés réelles de la vie urbaine auxquelles ces citadins ont commencé à faire face. Puisque pour l' essentiel, ils sont des

personnes logées gratuitement au départ et qui ont quitté ce logement pour un autre ils se mettent à leur propre compte pour des raisons diverses. Cependant, en l'espace de

quelques années, ils font face à la dure réalité de la vie urbaine. En effet, les conditions économiques font qu'ils sont obligés de changer ce logement pour un autre moins cher ou échapper complètement au coût du loyer.

Mais, il faut aussi noter qu'une forte proportion (17%) de citadins interrogés affirme avoir fait plus de 12 ans dans leur deuxième logement. Ce qui traduit, sans doute, une certaine stabilité résidentielle. Cela peut s'expliquer par la prospérité des activités économiques ou professionnelles qui permettent aux citadins de durer aussi longtemps que possible dans ces logements.

63

4

15

1

Célibataire divorcé marié veuf(ves)

Figure 9 : Situation matrimonial à la deuxième étape du parcours résidentiel (Source notre enquête).

Ce graphique traduit une baisse sensible de la proportion de célibataires à cette étape du parcours. En effet, elle est passée de 32% à 15%. Au même moment, on constate une augmentation de la proportion des mariés qui passe de 54% à 63 %. Ceci a un impact sur le changement de logement car pour les filles, le mariage est synonyme du départ du logement familial pour celui conjugal. Il en est de même pour certains hommes, car souvent ; ils attendent le mariage pour quitter la famille et prendre un logement. Cela dénote, si besoin en est, la place du changement matrimonial dans la mobilité résidentielle des personnes.

18 16 14 12 10 8 6 4 2 0

 
 
 
 
 
 

Nb. cit.

Moins de De 2,00 De 4,00 De 6,00 De 8,00 De 10,00 12,00 et
2,00 à 4,00 à 6,00 à 8,00 à 10,00 à 12,00 plus

54

Figure 10 : Durée de résidence à la 3ème étape du parcours résidentiel. (Source notre enquête).

A la 3ème étape du parcours résidentiel, on note une instabilité résidentielle assez marquée des personnes interrogées. Ainsi, la durée moyenne de résidence est de quatre (4 ans). On remarque dès lors qu'elle est en nette régression, et cela au fur et à mesure qu'on s'éloigne de la première étape du parcours résidentiel. Ce qui est confirmé par nos résultats qui révèlent que seuls 14% des personnes interrogées à cette étape du parcours affirment avoir fait plus de 10 ans dans leur logement. Par contre, 27% affirment y avoir résidé pendant moins de 4 ans, ce qui est sans doute le résultat des difficultés d'accès au logement.

A cette étape du parcours résidentiel, on note une prépondérance de personnes mariées (65 %). Par contre, on note une baisse de la proportion des célibataires qui est réduite à 10%. Cette baisse s'explique par le fait que plus le citadin avance en âge, plus il a tendance à quitter le célibat pour se marier, d' où une chute de la proportion des célibataires. En outre, du fait de l'âge, on constate une augmentation du nombre de veuf (ves) qui est passé à 6%.

30 25 20 15 10 5 0

 
 
 
 
 
 

Nb.cité

Moins de De 2,00 De 4,00 De 6,00 De 8,00 De 10,00 12,00 et
2,00 à 4,00 à 6,00 à 8,00 à 10,00 à 12,00 plus

Figure 11: Durée de résidence à la 4èmeétape étape du parcours résidentiel. (Source notre enquête)

A la dernière étape du parcours résidentiel, on constate une accentuation de l'instabilité résidentielle. En effet, plus de la moitié des enquêtées affirment avoir fait moins de deux (2) ans dans leurs logements. Cela s'explique par une dégradation des conditions économiques qui réduisent la stabilité résidentielle car les citadins ne peuvent faire face au coût élevé du loyer. En outre, les possibilités d'avoir un espace à squatter sont réduites, car la municipalité procède à des opérations de déguerpissement. Aussi, la spéculation foncière influe sur la possibilité d'avoir des parcelles vides où l'on peut construire sa case.

A cette étape du parcours résidentiel, on constate une large prédominance des mariés. Cela s'explique par le fait qu'à ce niveau les citadins étant d'un âge avancé se retrouvent quasiment tous mariés. Ce qui se traduit par une baisse drastique de la proportion des célibataires qui revient à 7%. Aussi, il faut noter une légère augmentation de 5% des polygames.

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle