Chapitre II. Présentation de Niamey
Située dans l'Ouest du Niger entre 2° 01'et
2° 14' de longitude Est, et de 13° 25' et 13° 36' de latitude
Nord, la ville de Niamey est enclavée dans le département de
Kollo. Elle est limitée au Nord Est par la commune rurale de Hamdallaye,
à l'Est et au Sud par la commune rurale de Liboré et à
l'Ouest par le canton de Lamordé et la commune rurale de Karma.
La ville est bâtie sur les deux rives du fleuve. La rive
gauche abrite les arrondissements I, II, III, IV et la rive droite le
Vème arrondissement. Ces cinq arrondissements forment un ensemble de 96
quartiers répartis sur une surface de 239,263 km2. C'est donc, sur cet
espace géographique que portera notre travail. Mais avant, il convient
de présenter succinctement l'historique de la ville. Ceci, pour mettre
en exergue l'évolution socio spatiale du petit village qui est
aujourd'hui capitale du Niger. Cela nous parait très important, car il
permet de comprendre certains problèmes actuels de la ville, notamment
celui de la forte mobilité intra urbaine des citadins et le
développement de l'habitat précaire.
2.1. Historique de la ville
Petit village au début du 20ème siècle,
composé d'agriculteurs et de pêcheurs Sorko, Niamey sera
très vite remarqué par le colonisateur. Son site, très
favorable a été sans doute déterminant. En effet, le
village est traversé par un fleuve dont le pays porte le nom et un
relief tout aussi impressionnant. Ces deux éléments
géographiques vont déterminer son occupation. Celle-ci sera
traduite en acte par la création d'un poste militaire le 15 mai 1902.
Par la suite, plusieurs facteurs notamment les migrations et des mesures
administratives vont contribuer à la croissance démographique et
spatiale de la ville.
2.1.1. Migration et croissance urbaine
Il s'agit pour nous, de montrer dans cette partie comment les
migrations ont contribué au développement démographique et
spatial de la ville de Niamey. Pour y parvenir, nous analysons d'une part les
migrations liées à l'action coloniale et d'autre part celles
liées aux famines et sécheresses. .
2.1.1.1. Migration et installation coloniale
Les premiers flux de migrants à Niamey remontent
à la création du poste militaire. En
28
effet, au cours de cette période, les populations
environnantes attirées par les emplois et autres activités
consécutives à l'installation de l'administration coloniale
rejoignent volontairement le village. Ces populations, constituent donc la
première vague de migrants. Mais l'arrivée à Niamey d'un
important « stock de migrants » est à mettre en relation avec
les différentes mesures administratives prises en faveur du peuplement
du village par les administrateurs coloniaux. C'est le cas notamment, de celles
prises par le capitaine Salaman. Il s'agit de:
- la distribution gratuite de parcelle sur le site de Niamey ;
- la suppression des travaux forcés pour les populations
de Niamey ; - l' exemption d' impôt des populations de Niamey ;
- la création d'un marché à Niamey avec
des taxes plus attractives que les autres marchés environnants.
Ces mesures, comme on le voit, visent essentiellement à
faire de Niamey un centre d'attraction privilégié des
populations. Et comme il fallait s'y attendre, en cette période
coloniale, les résultats escomptés furent atteints. En effet,
Niamey a absorbé l'essentiel des populations environnantes et parfois
même lointaines. C'est le cas des Haussa venus de l'Est vivant du
commerce. Leur présence a abouti à la création du quartier
Zongo et dès 1906 le premier Sarki Zongo est investi. Cet afflux de
commerçants sera suivi par celui des fonctionnaires ressortissants de
l'Afrique Occidentale française (A O F) travaillant dans la colonie du
Niger. Ces derniers laisseront leur empreinte sur la petite ville en gestation
par la création du quartier Lacouroussou. Enfin, la dernière
vague de migrants de la période précoloniale est
consécutive à l'installation des grandes maisons de commerce et
des travaux publiques. C'est le cas, des entreprises Vidal, Personaz avec leur
personnel étranger composé de Maliens, Sénégalais,
installés un peu partout dans la ville. Certains d'entre eux ont fini
par s'installer définitivement même après le départ
de leurs employeurs.
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