V Le projet de recherches
Diversité des cacaoyers spontanés de
Guyane. Utilisation dans la lutte contre les bioagresseurs.
5.1 - Objectifs
Le projet a pour objectif principal d'enrichir les
connaissances sur la diversité d'une plante pérenne tropicale de
grande importance économique, le cacaoyer (Theobroma cacao L.)
dans le but de mieux lutter contre les maladies. Il vise à
obtenir des clones de cacaoyers spontanés de Guyane utilisables dans la
création de variétés durablement résistantes. Le
matériel génétique spontané guyanais présent
dans la collection du Cirad à Sinnamary en Guyane sera
évalué exhaustivement pour sa résistance à trois
des principales maladies du cacaoyer (les pourritures à Phytophthora
spp., le balai-de-sorcière dû à Moniliophthora
perniciosa et le "mal de machete", dû à Ceratocystis
fimbriata 3), domaine où des résultats
prometteurs ont déjà été acquis. L'ensemble des
clones sera également caractérisé pour la
résistance du cortex des cabosses à la pénétration,
facteur de la résistance au (( Cocoa Pod Borer » (Conopomorpha
cramerella), important ravageur des cabosses du sud - est asiatique qui
étend actuellement son aire de dispersion.
A l'aide des résultats obtenus, et de ceux
déjà acquis en caractérisation morphologique et en
évaluation agronomique, des clones pourront être proposés
aux sélectionneurs et chercheurs en amélioration du cacaoyer,
afin qu'ils puissent les intégrer dans leurs programmes
d'amélioration nationaux, pour lutter contre les bioagresseurs
présents chez eux. Ils pourront aussi intégrer dans leurs futures
variétés des gènes de résistance pour une ((
amélioration préventive » (cas de la
résistance aux maladies américaines du cacaoyer,
balai-de-sorcière et moniliose, à intégrer dans les
variétés cultivées en Afrique ou en Asie, par exemple).
D'autre part, l'intérêt des cacaoyers
spontanés de Guyane ne se limite pas à être des sources de
résistance génétique à divers bioagresseurs,
utilisables en lutte génétique. Ils pourraient
également héberger des communautés de champignons
endophytes, comme c'est le cas dans d'autres zones d'origine, utiles en
lutte biologique. Il s'agit là d'un domaine nouveau, totalement
inconnu en ce qui concerne ces cacaoyers. Ces associations d'endophytes,
perdues ( ?) avec la domestication, pourraient, après restauration en
culture, participer à la protection du cacaoyer vis-à-vis des
maladies citées.
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