CONCLUSION GENERALE
L'eau, ressource naturelle, bien commun vital, est,
désormais, une ressource rare dans de nombreuses régions du
monde. Rare, en ce sens qu'elle est très peu disponible, physiquement,
dans certaines régions, et dans d'autres la multiplicité des
demandes qui s'y adressent accroît les tensions, notamment
économiques et politiques à propos de ses usages.
Ainsi, le Sénégal n'a pas encore atteint ce
stresse hydrique mais avec les menaces des changements climatiques, l'Etat doit
rationnaliser la gestion de l'eau afin d'atténuer les risques de
pénuries.
Cependant dans la ville de Touba, l'eau est
gérée par un dispositif de gestion qui part des structures
étatiques (l'unité de maintenance des forages qui sous la tutelle
de la direction de l'hydraulique); la collectivité locale; les
autorités religieuses ; les partenaires au développement (ARD de
Diourbel); les ONG et la société civile (ASCODE); les
bénéficiaires.
A cet effet, les informations recueillies au niveau des
ménages, montrent que ce dispositif de gestion est loin d'être
efficace car 40% des répondants de la zone périphérique
disent qu'il est non efficace de même pour 45% de ceux de la zone centre.
Donc cette première hypothèse est confirmée pour dire que
le niveau d'efficacité du dispositif de gestion de l'eau est faible.
De plus, ce dispositif de gestion est non seulement inefficace
mais également la population a une perception négative sur le
marchandage de l'eau surtout celle de la zone centre où une bonne partie
de la famille du Marabout est localisée. En plus, la consommation de
l'eau est plus forte dans cette zone car il y'a concentration des gros
consommateurs comme les boulangeries, les stations services, les
marchés, etc. Dans la zone périphérique, les populations
sont engagées à supporter le coût de leur consommation en
eau, soit par une participation forfaitaire ou une pose de compteurs dans les
domiciles. A cet effet, 45% des ménages acceptent de payer 3000 FCFA par
mois pour bénéficier d'un service d'approvisionnement d'eau
potable efficace. Par la population de la zone centre est réticente sur
la privatisation de l'eau car selon elles,
l'eau n'est pas un produit vendable et a été
toujours gratuite à Touba depuis sa création.
Donc malgré les efforts des acteurs tant locaux
qu'étatiques, la problématique de l'eau demeure toujours une
équation à Touba; alors que la demande ne cesse d'augmenter au
jour le jour.
Ainsi, nous confirmons cette hypothèse pour deux
raisons:
· Les ménages de la zone où le réseau
existe sont réticents pour une gestion privée de l'eau;
· Dans la zone périphérique, certains
répondants sont pour une gestion privée et accepte la pose de
compteurs. Mais cette proposition est à nuancer car elle pourrait lier
à l'inexistence du réseau dans cette zone, donc ces populations
n'ont pas accès à la ressource.
En effet, dans la ville de Touba, une éthique de l'eau
exige que les modes de vie et consommation des individuels soient
réexaminés, en vue de réduire les gaspillages. Il convient
également de renforcer les notions d'équité et de justice,
si l'on veut désamorcer les tensions qui se sont font jour au sujet de
l'eau. Donc l'illusion portée sur l'eau par les populations de Touba
surtout celles du centre doit être levée afin de promouvoir une
gestion durable.
Au terme de notre étude, nous pouvons dire que nos
objectifs ont été atteints et notre hypothèse
confirmée. En effet, à travers l'analyse du dispositif de gestion
de l'eau, la perception de la population sur la gratuité de l'eau et les
modes d'approvisionnement en eau, il a été démontré
que le niveau d'efficacité du Système AEP est faible, la
population de la zone périphérique privée du réseau
juge que la gratuité est anormale et les modes d'approvisionnements
autres que le branchement individuel influencent la santé des
populations
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