TROISIEME PARTIE: RESULTATS
ET RECOMMANDATIONS
CHAPITRE VII: PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS
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7.1. Présentation et analyse du niveau
d'efficacité du dispositif de gestion de l'eau
7.1.1. Présentation du dispositif de gestion de
l'eau potable
7.1.1.1. Au niveau des stratégies
> Le mode de gestion de l'eau:
Plusieurs modes de gestion de l'eau existent au niveau de la
ville de Touba pour la satisfaction des besoins des populations suivant les
zones; on distingue la gestion individuelle, la gestion communautaire et la
gestion directe par l'Etat:
+ La gestion individuelle
Elle s'apparente plus à une gestion patrimoniale par
les marabouts qui pourvoient aux dépenses de fonctionnement, à
partir de ces ressources propres ou de la participation des populations. Cette
gestion pratiquée notamment pour le forage de Darou Rahmane, bien
qu'ayant jusque là permis un fonctionnement régulier pose
cependant des contraintes en termes d'appropriation de la ressource, de
permanence et de durabilité. La gestion patrimoniale a des effets sur
l'organisation sociale surtout entre les familles maraboutiques où des
inégalités sont notées dans le maillage du réseau.
Pour dire que les familles les plus influençant sont plus
privilégiées dans la distribution de l'eau. A côté,
de cela la gestion patrimoniale permet l'appropriation de la ressource
d'où une participation plus remarquable chez les populations.
+ La gestion communautaire à travers deux types de
structures:
Les comités de gestion, structures
traditionnelles mais qui souffrent de l'absence de cadre juridique et de la
faiblesse des capacités techniques et managériales leur
permettant de remplir leur mission.
Les Associations des Usagers du Forage
(ASUFOR) disposent d'un cadre juridique mis en place par l'Etat,
d'une licence pour la gestion des forages et d'instances élues
ayant reçu des formations techniques. Elles
découlent de la politique de l'Etat à travers le projet de
Réforme et de Gestion des Forages (REGEFOR). Mais la contrainte
notée à ce niveau est le nombre limité d'ASUFOR surtout
dans la zone urbaine où une bonne partie des forages est
concentrée d'où la faible participation des populations dans la
gestion de l'eau.
+ La gestion directe par l'Etat à travers le
service de l'hydraulique:
Elle s'applique à la zone urbaine de Touba et à
sa périphérie. L'Etat pourvoit aux charges de fonctionnement
(électricité, carburant, maintenance, salaires,...) à
travers une Unité de Maintenance des Forages installée à
Touba et aux importantes dépenses d'investissement que
nécessitent les besoins de la ville.
Le Khalife Général des mourides contribue de
manière assez consistante à la fourniture de l'eau au niveau de
Touba et a notamment participé à l'extension de 147 km de
réseau en 2001.
Ce mode de gestion caractérisé par la
gratuité de l'eau pose énormément de problèmes
à l'Etat et aux autorités religieuses et politiques en terme de
gestion rationnelle de la ressource, de recouvrement des coûts et
d'équilibre du secteur. Les charges de fonctionnement et les besoins
d'investissement sont inestimables et les recettes faibles.
Le projet Ravitaillement en Eau Potable de Touba- Horizon 2025
en cours de réalisation sur financement de la Banque Islamique de
Développement (BID) devra permettre d'atténuer les
problèmes d'approvisionnement des ménages surtout dans les
quartiers périphériques où le problème se pose avec
acuité. Il permettra également d'avoir une vision plus claire du
secteur et de définir des stratégies durables pour la
satisfaction des besoins en eau à long terme.
Comité Initiative de l'EAU de Touba
Direction de l'Exploitation et de la Maintenance
Conseil rural
Unité de maintenance des forages de
Division régionale de l'hydraulique
Direction de l'hydraulique rurale
Ministère de l'hydraulique
Direction Générale de la Planification des
Ressources en Eaux
> Les acteurs:
Schéma 1: Les différents acteurs
intervenant dans la gestion de l'eau à Touba
Les acteurs principaux sont l'UMF et le CIET qui assurent au
quotidien la distribution de l'eau dans les quartiers à l'aide du
réseau qui s'alimentent à partir des forages. Le reste des
acteurs n'intervient que pour les évènements ou lors de la
réalisation des projets.
En effet la planification de l'eau est assurée par la
DHR qui par son staff élabore l'ensemble des projets d'AEP dans la zone
rurale. A côté la DEM qui est la tutelle de l'UMF assure
l'exploitation et la maintenance du réseau AEP de Touba.
Le conseil rural ne fait que la planification locale et
travaille avec les partenaires tels l'ARD de Diourbel, le BID et autres dans la
mise en oeuvre et le diagnostic des besoins en eau à travers ses
documents de planification (PLD, PDH).
Le CIET comme l'UMF assure l'exploitation locale du réseau
et la gestion du service sous le contrôle de la division régionale
de l'hydraulique de Diourbel.
Le représentant du Marabout élément
important dans les décisions prises pour la gestion de l'eau car aucun
acte n'est pris sans son aval.
Les bénéficiaires sont les acteurs
déterminants dans le diagnostic des besoins et la mise en place du
réseau. Du fait de la gratuité de l'eau ils sont parfois
oubliés alors qu'aujourd'hui à l'heure de la gestion
participative ils devraient être un élément de taille dans
la gestion du service.
Concernant les ONG il y'a que l'ASCODE qui a été
recensée dans les acteurs de l'eau. Actuellement elle intervient dans la
zone rurale plus précisément les villages de Touba Bogo et Darou
Bogo où leurs actions sont orientées vers l'extension, la
densification du réseau AEP, la construction de forage. Mais elle
intervient dans l'assainissement avec la pose de toilette dans ces villages
cités.
> Au niveau des moyens matériels et
humains
Au total, la capacité de production journalière de
la ville fait 2742 m3/h dont 2410m3/h dans la zone
urbaine et 332m3/h seulement dans la zone rurale.
Graphe 4: : Répartition des forages en fonction
des zones centres et périphériques
Source: Enquête mémoire
Modou Loum, ENEA, Juillet 2009
Il a été noté une inégale
répartition des forages avec 88% des infrastructures localisées
dans la zone urbaine. Ceci s'explique par la forte concentration des familles
maraboutiques dans le centre-ville car étant les premiers occupants.
Ce mal répartition des forages engendre des
problèmes d'accès à l'eau au niveau des quartiers
périphériques.
Carte 6: Maillage des forages de la ville de
Touba
Cette capacité (2742000 l/J) rapportée à
la population totale (529716 hbts) donne 5,18 l/pers/J ce qui est
inférieur de loin la norme de l'OMS qui est de 35 l / personne / jour.
D'où les nombreux problèmes de santé que la population
toubienne rencontre dans leur quotidien.
En plus de ces ouvrages hydrauliques, la CR compte 05 puits
forages. Sur environ 58 villages que compte la zone rurale, 35 sont
connectés au réseau AEP.
Si certains forages présentent une eau de bonne
qualité comme Ndindy Abdou, Touba Bogo, d'autres ont une eau dont la
qualité est altérée par la présence d'un taux
élevé de fluor de l'ordre de 2,5 mg/l et de salinité.
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