REPUBLIQUE DU SENEGAL Un Peuple - Un
But - Une Foi
Ministère, de l'Enseignement Supérieur,
des Centres Universitaires Régionaux et des Universités et de
la Recherche Scientifique
DEPARTEMENT AMENAGEMENT DU TERRITOIRE ENVIRONNEMENT
ET GESTION URBAINE
(ATEGU)
35iéme promotion
MEMOIRE DE FIN D'ETUDES
Evaluation des impacts sociaux de la gestion de
l'eau
Présenté par
potable sur la population dans les
quartiers
Modou Loum
périphériques de Touba
Pr l'bti d dlô d
Ingénieur des travaux d'Aménagement du
Territoire Environnement et Gestion Urbaine
Directeur de mémoire Directeur de
stage
M. Souleymane Dia M. Assane Dione, Ingénieur
en
Formateur à l'ENEA Génie Rurale à la
Direction de
l'Hydraulique Rurale
Année Académique 2009
SOMMAIRE
SOMMAIRE I
REMERCIEMENTS IV
DEDICACES V
LISTE DES TABLEAUX VI
LISTE DES CARTES VI
LISTE DES PHOTOS VII
LISTE DES SCHEMAS VII
LISTE DES GRAPHES VII
LISTES DES SIGLES ET ABREVIATIONS IX
RESUME DU MEMOIRE XI
INTRODUCTION GENERALE 1
PREMIERE PARTIE: LE CADRE DE REFERENCE 4
CHAPITRE I: LA REVUE CRITIQUE DE LITERATURE 5
CHAPITRE II: LE CADRE CONCEPTUEL 12
CHAPITRE III : PROBLEMATIQUE 16
CHAPITRE IV: CADRE OPERATOIRE 20
Objectif général: 20
Objectifs spécifiques: 20
Question générale: 20
Questions spécifiques: 20
Hypothèse générale: 20
Hypothèses spécifiques: 20
Indicateurs 22
CHAPITRE V : PRESENTATION DU CADRE DE L'ETUDE 26
5.1. PRESENTATION DE LA COMMUNAUTE RURALE DE TOUBA 26
5.1.1. Localisation de la CR de Touba 26
5.1.2. Caractéristiques physiques 29
5.1.2.1. Données géographiques 29
5.1.3. Données administratives 34
5.1.4. Données démographiques 35
5.1.5. Données socioreligieuses et Organisations
communautaires 36
5.1.6. Les aspects culturels 37
5.1.7. Données économiques 37
5.1.8. Données Sanitaires 40
5.1.9. Mouvements Migratoires 40
5.1.10. Les organisations de développement 41
5.2. PRESENTATION DE LA STRUCTURE D'ACCUEIL 42
5.2.2. Missions 42
5.2.3. Atouts et contraintes 44
CHAPITRE VI: METHODOLOGIE 46
6.1. La visite exploratoire 46
6.2. La revue documentaire 46
6.3. L'échantillonnage 47
6.3.1. La population cible 47
6.3.2. La taille de l'échantillon 47
6.3.3. Le choix des villages et des quartiers 47
6.3.4. Le choix des ménages 50
6.4. La collecte des données 50
6.4.1. Les questionnaires 50
6.4.2. Les guides d'entretien 50
6.4.3. Les entretiens informels 51
6.5. L'exploitation des données 51
6.6. Les limites et les difficultés de l'étude
51
TROISIEME PARTIE: RESULTATS ET RECOMMANDATIONS 52
CHAPITRE VII: PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS 53
7.1. Présentation et analyse du niveau d'efficacité
du dispositif de gestion de l'eau 53
7.1.1. Présentation du dispositif de gestion de l'eau
potable 53
7.1.1.1. Au niveau des stratégies 53
? Le mode de gestion de l'eau: 53
? Les acteurs: 55
? Au niveau des moyens matériels et humains 56
7.2. Perception de la population sur la gestion de l'eau
62 7.3. Les modes d'approvisionnement sont un facteur d'influence sur la
santé des
populations et sur leur cadre de vie; 67
7.3.1. Approvisionnement en eau 67
7.3.2. Cas du Grand Magal 77
7.3.3. Caractéristiques de l'eau de boisson 81
7.3.4. Consommation de l'eau et santé des ménages
82
CHAPITRE VIII : RECOMMANDATIONS 89
8.2. Recommandations spécifiques 90
8.21. Créer un cadre de concertation 90
CONCLUSION GENERALE 96
BIBLIOGRAPHIE 98
Annexe n°1 : Situation des infrastructures
hydrauliques de stockage a
Annexe n°2 : Réseaux d'adduction d'eau et
autres infrastructures hydrauliques b
Annexe n°3 : Tableau comparatif des
difficultés d'accès à l'eau potable dans les quartiers
centres et périphériques d
REMERCIEMENTS
Je rends grâce à Dieu, tout puissant et
miséricordieux qui m'a permis de réaliser ce travail.
J'exprime ma profonde gratitude à l'égard de:
· Ma mère pour ses nombreux sacrifices pour ma
réussite;
· Toute ma famille, soeurs, oncles pour l'appui pour la
réussite de mes études;
· A ma soeur Youma Badiane pour tous ces bienfaits à
l'endroit de ma modeste personne;
· Monsieur Souleymane Dia, Professeur à l'ENEA pour
avoir accepté d'encadrer ce travail et m'avoir donné les
orientations méthodologiques;
· M. Ndiène Faye Directeur de l'Hydraulique Rurale
ainsi que M. Babou Sarr, Directeur de l'Exploitation et la Maintenance
· M. Assane Dione, M. Mandir Seck, M. Mbaw, de la Direction
de l'Hydraulique Rurale;
· M. Doudou Ciss, chef de l'Unité de Maintenance des
Forages de Touba et toute son équipe; M. Badiane du CIET;
· M. Badji et toute l'équipe de l'ARD de
Diourbel;
· Tout le corps enseignant et le personnel de l'Ecole
Nationale d'Economie Appliquée notamment M. Ibrahima Ndiaye, M. Bara
Niang, M. Pape Kane;
· Un ami et frère M. Maguette Mboup de l'ITA, pour
son soutien;
· Toutes les populations des quartiers
étudiés;
· A tous les camarades de la 35é Promotion.
DEDICACES
Je faits hommage de ce mémoire à tous mes
proches qu'ils soient sur cette page ou non, qu'ils soient ici-bas ou au
royaume des cieux ils seront toujours présents dans mon siège de
sentiments, de l'amour, du courage et de la générosité. Ce
mémoire est ainsi dédié:
· A mon père feu Lamine Loum que la terre lui soit
légère;
· A ma mère Madame Mbène Loum dont je saurai
saluer les sacrifices hautement exemplaires qu'ils ne cessent de formuler pour
ma réussite;
· A mes grands parents, feu Ngagne Guèye et feue Awa
Guèye, que leurs âmes se reposent en paix;
· A mes soeurs Mbayangue, Soda, Khady, Astou, Maty, et
oncles ;
· A tous mes amis notamment Dame Guèye et Maguette
Mboup
· Mon voisin Cheikh Gaindé Fatma Ndiaye;
· Mon ami Hamédine Diouf, Adama Sall; Kader
Dièye;
· A tous les membres du Dahira de l'ENEA;
· A tous ceux, de près ou de loin ont bien
contribué à la réussite de ce document.
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Indicateurs de l'hypothèse 01 22
Tableau 2: Indicateurs de l'hypothèse 02 23
Tableau 3: Indicateurs de l'hypothèse 03 24
Tableau 4: Données sanitaires 40
Tableau 5: Synthèse des atouts et contraintes 45
Tableau 6: Proportion des ménages par village 48
Tableau 7: Distance d'approvisionnement 60
Tableau 8: Perception de la population de la zone de
référence sur l'amélioration du
système d'AEP 65
Tableau 9: Diagnostic des contraintes du Magal liées
à l'approvisionnement en eau 77
Tableau 10: Situation de l'approvisionnement des ménages
lors du Grand Magal 79
Tableau 11: Opinion de la population sur la qualité de
l'eau de boisson au niveau de la zone
centre 81
Tableau 12: Croisement fréquence maladies et
pénuries d'eau 87
Tableau 13: Proportion des cas de diarrhée dans les
structures sanitaires de Touba 88
Tableau 14: Recommandations 89
Tableau : 15: Synthétique des recommandations
spécifiques 94
LISTE DES CARTES
Carte 1: Localisation de la région de Diourbel 26
Carte 2: Localisation de la CR de Touba dans la région
27
Carte 3: Carte administrative de la CR de Touba Mosquée
28
Carte 4: Plan de la ville de Touba (voir annexe) 28
Carte 5: Réseau hydrographique du Sénégal
31
Carte 6: Localisation des villages ciblés 49
LISTE DES PHOTOS
Photo 1: Forage d'Aïnou Rahmaty 34
Photo 2: Point de vente de "carte barkélou" 66
Photo 3: Borne fontaine publique au niveau quartier de Sekhewgui
70
Photo 4: Borne fontaine publique au niveau du village Boukhetoul
Moubarak 72
LISTE DES SCHEMAS
Schéma 1: Les différents acteurs intervenant dans
la gestion de l'eau à Touba 55
Schéma 2: Fiche synoptique du système d'AEP de la
ville de Touba 61
Schéma 3: Composition système d'AEP 68
LISTE DES GRAPHES
Graphe 1: pluviométrie de la zone de 1999 à 2008
29
Graphe 2: Répartition des forages par zone 32
Graphe 3: Répartition du réseau AEP en fonction
des types d'ouvrages 33
Graphe 4: : Répartition des forages en fonction des zones
centres et périphériques 57
Graphe 5: Perception de la population sur l'efficacité du
dispositif de gestion de l'eau 59
Graphe 6: Jugement de la population centre sur la
gratuité de l'eau 62
Graphe 7 : Mode de payement de l'eau par les ménages
63
Graphe 8: Perception de la population sur l'amélioration
du système AEP dans la zone périphérique 64
Graphe 9: Proportion des modes d'approvisionnement en eau
potable des ménages de la zone de référence 69
Graphe 10: Modes d'approvisionnement des ménages du
village de Boukhetoul Moubarak 71
Graphe 11: Stockage de l'eau dans la zone centre 73
Graphe 12: Dispositif de stockage de l'eau dans les
ménages du quartier témoins 74
Graphe 13: Modes d'approvisionnement en eau des ménages
dans les quartiers périphériques 75
Graphe 14: Réponses des répondants sur les
pénuries d'eau au niveau de la périphérie 76
Graphe 15: Proportion des ménages
bénéficiaires des citernes lors du Grand Magal dans le village de
Boukhetoul Moubarak 78
Graphe 16: Cas de pénuries dans le village de Boukhetoul
Moubarak lors du Grand Magal . 79
Graphe 17: Proportion des ménages
bénéficiant de l'eau des citernes lors du Grand Magal dans la
zone périurbaine 80
Graphe 18: Opinion des ménages de la zone
périphérique sur l'eau de boisson 82
Graphe 19: Opinion des ménages de la zone
périphérique sur l'eau de boisson 83
Graphe 20: Perception de la population sur la qualité de
l'eau dans les quartiers périphériques 84
Graphe 21: Proportion des cas de maladies rencontrées
dans la zone périurbaine 85
LISTES DES SIGLES ET ABREVIATIONS
AEP
|
Adduction d'Eau Potable
|
ARD
|
Agence Régionale de Développement
|
ASCODE
|
Association pour l'Eco-Développement
|
ASUFOR
|
Association des Usagers de Forage
|
ATEGU
|
Aménagement du Territoire, Environnement et Gestion
Urbaine
|
BID
|
Banque Islamique de Développement
|
BST
|
Banque Sénégalaise Tunisienne
|
BFP
|
Borne Fontaine Publique
|
CBAO
|
Compagnie Bancaire Ouest Africaine
|
CERP
|
Centre d'Expansion Polyvalent
|
CIET
|
Comité Initiative Eau de Touba
|
CITM
|
Complexe Industriel Touba Mosquée
|
CL
|
Collectivité locale
|
CLD
|
Comité Local de Développement
|
CR
|
Communauté Rurale
|
DEM
|
Direction de l'Entretien et de la Maintenance
|
DGPRE
|
Direction Générale de la Planification des
Ressources en Eaux
|
DHR
|
Direction de l'Hydraulique Rurale
|
ENEA
|
Ecole Nationale D'Economie Appliquée
|
IFAN
|
Institut Fondamentale d'Afrique Noire
|
LMB
|
Les Minoteries du Baol
|
OCB
|
Organisation Communautaire de Base
|
OMD
|
Objectif du Millénaire pour le Développement
|
OMS
|
Organisation Mondiale de la Santé
|
ONG
|
Organisation Non Gouvernementale
|
PDH
|
Plan Directeur Hydraulique
|
PEPAM
|
Programme Eau Potable et Assainissement pour le
Millénaire
|
PLD
|
Plan Local de Développement
|
PLT
|
Programme d'eau à Long Terme
|
|
PRN
Programme de renforcement de la nutrition
|
PSE
|
Programme Sectoriel Eau
|
REGEFOR
|
Réforme et de Gestion de Forage
|
SDE
|
Sénégalaise Des Eaux
|
SGBS
|
Société Générale de Banque du
Sénégal
|
SIG
|
Système d'Information Géographique
|
SONES
|
Société Nationale des Eaux du
Sénégal
|
SVTP
|
Société des Voiries et des Travaux Publics
|
UCAD
|
Université Cheikh Anta Diop
|
UMF
|
Unité de Maintenance des Forages
|
|
RESUME DU MEMOIRE
Parmi les facteurs à l'origine de la crise qui frappe
les villes africaines, la faible maîtrise du rythme et du mode
d'urbanisation peut être retenue. En effet, l'urbanisation mal
maîtrisée est à l'origine de plusieurs conséquences
graves comme les inégalités notées dans l'accès aux
services sociaux de base (l'eau potable, électricité, la
santé, l'éducation, les transports).
Pour tenter de résoudre ce problème, les
autorités ont essayé plusieurs formules. Ainsi, de la gestion
individuelle, à la gestion communautaire en passant par la gestion
directe par l'Etat, les résultats escomptés tardent à
apparaître. Et l'insuffisance des moyens humains, techniques et
financiers, rend plus difficile la gestion de l'eau.
Par conséquent Touba, cadre de notre étude,
fait partie des zones où la problématique de l'eau se pose avec
acuité particulièrement dans les quartiers
périphériques. Malgré l'existence d'une volonté
politique qui se traduit par l'évolution de la construction de nouveaux
forages et château d'eau, les résultats de la gestion de l'eau
restent toutefois mitigés. Cette situation a orienté notre
réflexion vers l'évaluation des impacts sociaux de la gestion de
l'eau potable dans les quartiers périphériques de Touba afin de
proposer les pistes de solution aux nombreuses difficultés que rencontre
la population.
La recherche documentaire, l'administration de guides
d'entretien aux différentes cibles, l'observation participante et deux
cent trois (203) questionnaires destinés aux ménages ont permis
de glaner des informations assez suffisantes pour traiter le sujet.
Un échantillonnage aléatoire simple a
été retenu avec comme caractéristique la localité
(localisation) qui s'exprime en terme de quartier.
L'exploitation des données recueillies par Sphinx et
Excel permet de constater que les résultats que nous avons obtenus au
terme de notre revue critique de littérature, de nos différents
enquêtes et entretiens sur le terrain nous ont permis de confirmer nos
différentes hypothèses de départ qui stipulent :
+ La faiblesse de l'efficacité du dispositif de
gestion de l'eau potable a des effets sociaux sur les populations;
+ L'eau est perçue comme une ressource non marchande par
les populations de Touba ;
+ Les modes d'approvisionnement sont un facteur d'influence
sur la santé des populations et sur leur cadre de vie;
Au terme de notre analyse nous avons proposé des
recommandations qui peuvent améliorer les conditions d'accès
à l'eau potable dans les quartiers périphériques de Touba,
afin de freiner les problèmes de maladies hydriques qui secouent la
ville durant ces dernières années?
Dans un contexte mondial marqué par une forte
croissance des villes, la maîtrise du développement urbain devient
un enjeu essentiel, tant pour les politiques d'urbanisme, d'habitat et de
construction, que pour l'organisation des services essentiels (eau,
électricité, transports).1
Aujourd'hui, il est reconnu et accepté sur le plan
scientifique et humain que les impacts négatifs des changements
climatiques sont des sources de perturbations économiques et
écologiques qui dégradent les conditions de vie des populations.
Cela est beaucoup plus complexe dans les pays en développement,
où le phénomène de la pauvreté limite les moyens
d'actions pour faire face aux multiples impacts négatifs que sont :
l'avancée de la mer, l'érosion côtière, la perte des
plages; la désertification, la réduction des mangroves et autre
zones de frayères, la perte des terres arables et autres
pâturages; la salinisation des eaux, la réduction ou
l'insuffisance de la disponibilité de l'eau pour; l'irrigation et la
boisson et autres activités productrices.
Parmi les problèmes les plus aigus l'accès
à l'eau potable occupe une place importante. Or l'accès à
l'eau est un préalable indispensable au bien-être des populations.
L'opinion internationale se mobilise pour assurer une gestion durable de l'eau.
« Tous les gouvernements et les Etats de la planète signataires de
la charte des Nations Unies sur l'eau sont dorénavant tenus de garantir
à leurs concitoyens l'accès à cette denrée
essentielle ». Plus qu'une denrée, l'eau doit être
considérée comme un droit humain fondamental au même titre
que les libertés, la justice et l'accès aux ressources, aux
opportunités et aux services» (Aide transparence, bureau
régional, Dakar-Sénégal, 2004).2
1" Villes et Développement Durable- des
expériences à partager ";
http://www.association4d.org
2 Ba M., 2007, l'accès à l'eau
potable en milieu rural : Etude géographique de l'aire de desserte du
forage de Diamagadio dans la communauté rurale de Nganda, Mémoire
de Maitrise, UCAD/ FLSH/ Département géographie, p.1
La conférence des Nations Unies sur l'environnement
à Stockholm (Suède) en 1972, marque le point de départ.
Ensuite 20 ans plu tard à Rio de Janeiro au Sommet de la terre en 1992
où l'eau a été retenue comme un bien économique
avec comme condition la libéralisation des services d'accès
à l'eau et l'assainissement. Le «droit de toute personne à
l'eau» a été confirmé par la session spéciale
des Nations unies du 23 au 27 juin 1997 dans le cadre du programme Action
21.
A cette occasion, cette ressource naturelle a
été reconnue comme un bien à la fois social et
économique. Cependant, malgré cette reconnaissance
internationale, la mise en oeuvre de ce droit universel mobilise des logiques
diverses parfois antagoniques, souvent coexistantes.
Quinze ans après Rio le constat est terrible et
l'atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement
(OMD) en 2015 date butoir, est à relativiser.
Pour ce qui est du contexte sénégalais,
l'accès à l'eau a été très vite une
priorité des dirigeants. En 1981, l'Etat a mis en place un code de
l'eau, ensuite une restructuration institutionnelle de l'administration en
charge de la gestion et de l'exploitation de l'eau s'est opérée
en 1996. C'est dans cette perspective que la Société Nationale
des Eaux du Sénégal (SONES) et la Sénégalaise des
Eaux (SDE) ont été créées pour répondre aux
besoins d'approvisionnement en eau potable des populations.
A cela s'ajoute la mise en oeuvre de programmes comme le
Programme Sectoriel à l'eau (PSE) de 1996 à 2000 pour une
production supplémentaire de 59.000 m3 par jour; le Programme
de l'eau à Long Terme (PLT) à partir de 2001 jusqu'à
l'horizon 2010 dans le but de résorber de façon efficace et
durable les problèmes de pénuries d'eau potable et leurs
corollaires en milieu urbain et périurbain.
L'intérêt personnel porté à ce
thème est d'abord pédagogique en ce sens qu'il offre la
possibilité de mettre en oeuvre les connaissances théoriques et
pratiques reçues. D'ailleurs, il s'inscrit dans le cadre de
l'élaboration d'un mémoire de fin d'études pour
l'obtention du diplôme d'ingénieur de travaux en
aménagement du territoire, environnement et gestion urbaine sanctionnant
les quatre années de formation à l'ENEA (Ecole Nationale
d'Economie Appliquée). Le choix du site couvre une réponse aux
nombreuses questions que je posais lors de mes voyages à Touba, surtout
dans les zones périphériques où nous voyions souvent des
queux de charrette à la recherche de cette précieuse
denrée (eau).
Notre étude, intitulée «
évaluation des impacts sociaux de la gestion de l'eau sur la population
dans les quartiers périphériques de Touba» se veut
une réflexion sur la gestion de la ressource eau dans les grandes villes
où tous les problèmes urbains se posent.
Nous nous appuierons sur le plan suivant:
La première partie de cette étude traitera du
cadre de référence, qui regroupera la revue critique de la
littérature, le cadre conceptuel, la problématique et le cadre
opératoire. La deuxième partie mettra l'accent sur le cadre
méthodologique. Elle sera constituée par le cadre de
l'étude et la méthodologie utilisée. Les résultats
et recommandations feront l'objet de la troisième partie de cette
étude.
PREMIERE PARTIE: LE CADRE DE REFERENCE
CHAPITRE I: LA REVUE CRITIQUE DE LITERATURE
De façon schématique, l'eau est
considérée comme patrimoine commun de l'humanité, à
léguer aux générations futures, d'où sa gestion
publique dans une perspective de développement durable (Rapport
Brundtland). L'accès à l'eau serait alors reconnu comme un droit
humain fondamental, avec les dispositifs de recours juridiques qui s'imposent.
Pour d'autres, l'eau est une marchandise, de plus en plus rare, dont la saine
gestion passerait par une prise en main par le marché. Cela implique son
appropriation privée, quitte à accepter des règles
d'exploitation évitant de tuer trop rapidement la poule aux oeufs d'or
et quitte à reconnaître l'eau, non comme un droit, mais comme un
besoin vital, un besoin à satisfaire selon la solvabilité des
personnes.
Valérie PEUGEOT (1999), indique que
du point de vue politique, la Banque mondiale et le Fonds monétaire
international encouragent la privatisation. Les crédits accordés
aux pays en voie de développement sont liés à la condition
que les prestations publiques soient privatisées. Dans certains cas,
comme au Gabon, le résultat est positif. En 1997, Vivendi a acquis une
participation majoritaire au capital de l'entreprise étatique de
polydistribution du Gabon. Depuis, Vivendi a investi 125 millions d'euros dans
le développement des infrastructures, ce qui a permis d'augmenter le
nombre de clients raccordés au réseau de 26% tout en abaissant le
prix de l'eau de 17%.
D'autres exemples, comme la Bolivie, illustrent en revanche
l'échec auquel peut conduire la privatisation. Après avoir
racheté le service de distribution d'eau de la ville de Cochabamba
(Bolivie), le groupe américain Bechtel a doublé le prix de l'eau.
Par la suite, Bechtel s'est retiré, laissant le service de distribution
entre les mains d'une coopérative. Aujourd'hui, ces infrastructures sont
dans un état déplorable.3
Ensuite, pendant longtemps, les hommes se sont peu
préoccupés de leur milieu naturel, s'ingérant dans la
nature et usant d'elle sans compter, aménageant à tour de
3 Valérie PEUGEOT (1999), «L'eau, patrimoine
commun»
bras, et rejetant largement effluents et déchets de
toutes sortes. Le constat aujourd'hui est dramatique. Des régions
entières ont été dévastées et nombre de
cours d'eau, lacs et nappes souterraines sont aujourd'hui pollués de par
le monde, une pollution que la nature a du mal à résorber. Quand
y a-t-il pollution de l'eau? D'où viennent les différents
polluants? Quels sont les risques encourus par les milieux aquatiques? Pour
prévenir et combattre la dégradation générale de
ces écosystèmes, il importe de distinguer et de déterminer
les effets des différentes sources de pollution, et de toutes les
modifications que peut subir le milieu physique.
En plus, Alain Gras (2008)4, affirme qu'il faut
sacrifier un confort basé sur la rapidité, sur la consommation,
sur la prédation de la nature. «Nous avons reçu de
Descartes, entre autres, un virus idéologique de ?maître et
possesseur? qui a infecté notre manière de penser le monde: la
maîtrise de la nature». La seule condition de survie réside
aujourd'hui dans l'établissement d'un rapport plus humble avec la
planète, un rapport qui tienne compte des caractéristiques de
l'eau qu'elle nous fournit. Ce document nous a permis de voir que les rapports
entre l'homme et la nature doivent être pris dans la définition de
toute politique de gestion des ressources naturelles. Il nous montre aussi les
limites des modèles de développement connus
jusqu'alors.5
Le site du Programme Eau potable et Assainissement pour le
Millénaire (PEPAM) nous a informés sur la situation
d'approvisionnement en eau potable de manière générale de
la région de Diourbel et plus précisément de la ville de
Touba. Dans ce document, le taux d'accès à l'eau dans les CR est
de 77% et le taux d'accès à l'eau par AEP est de 72%. Par contre
le taux d'accès à l'assainissement est de 17% (cf. Annexe). A
coté de ces taux au niveau régional, la CR de Touba elle seule
enregistre 92% pour l'accès à l'eau potable. Donc avec le
développement industriel qui s'y implante, la problématique de la
pollution de la nappe et la surexploitation de la ressource eau ne tarde de se
répandre avec toutes ces formes. En d'autres termes ce chiffre
d'accès pose problème car ne tient pas compte les périodes
de forte
4 L'Atlas des ressources de la planète (2008),
«Construire un monde durable», 243 hors série trimestriel,
5 L'Atlas des ressources de la planète (2008),
«Construire un monde durable», 243 hors série trimestriel,
p.155; 156
consommation comme le Grand Magal et le Gamou. En effet
derrière ce taux (92%) se cache des disparités entre le centre et
la périphérie que nous essayerons dans notre étude de
déceler.
Kane Racine (2004) développe les problèmes
sanitaires liés à l'approvisionnement en eau potable dans la
ville de Touba. Ces problèmes sont résumés en facteurs
dont les déterminants majeurs sont:
facteurs liés au service : Fuites importantes d'eau ;
les pannes fréquentes de forages; vétusté des ouvrages
existants. Il faut voir que le déficit est plus ressenti dans les
quartiers périphériques où le réseau
d'approvisionnement s'il existe, se limite le plus souvent à une borne
fontaine dont la gestion pose des problèmes, entre autres les pertes de
pression dues à la longueur du réseau.
Facteurs socio-environnementaux; Absence d'une gestion
rationnelle des ordures ménagères et des matières de
vidange des fosses septiques et assimilés.
Facteurs sociodémographiques: L'augmentation rapide de
la population, associée à une urbanisation sauvage est un facteur
essentiel de l'apparition des maladies diarrhéiques et même les
maladies comme le choléra. Les mouvements incessants de populations vers
Touba, les grands rassemblements humains, la proximité et le manque
d'hygiène. A cela s'ajoute la gratuité de l'eau qui entraine chez
les consommateurs un abus dans son utilisation ; les nombreuses interventions
de plombiers mal formés sur le réseau et les nombreux ouvrages
publics et privés de stockage d'eau.
N'Guemb J. (1994), analyse les problèmes sociaux
liés à l'approvisionnement en eau potable dans les villes des
pays Tiers-monde. Il montre que malgré la disponibilité de la
ressource il existe un grand écart entre les conditions de vie dans les
quartiers périphériques et celles du centre. Il apporte dans sa
documentation que selon l'une des conclusions des chercheurs de l'Institut
Londonien d'Hygiène et de la Médecine Tropicale: sur le plan de
la santé, il est plus intéressant d'avoir une eau plus abondante
qu'une eau plus propre. Mais selon N'Guemb J. «ici le problème ne
se pose pas en termes de rareté mais, mais plutôt en termes de
potabilité, de qualité et non de quantité. L'idéal
c'est que deux impératives soient remplis avec deux variables:
?demande réelle? et ? offre réelle
?.6Or dans le cadre de la ville de Touba le problème implique
à la fois ces deux variables, car la demande non seulement se pose avec
acuité mais l'offre aussi est très limitée dans les
quartiers périphériques et pendant les périodes de
pointe.
SANDRA POSTEL (1992), évoque la question de l'eau dans
le monde sous trois angles: les problèmes en perspective; la gestion de
l'eau disponible et garantir la sécurité hydrique. Dans chaque
partie il analyse avec lucidité les dangers, écologiques,
économiques et politiques, liées à la raréfaction
de cette ressource essentielle.
Ainsi, cet auteur montre les différentes
considérations que l'homme a sur l'abondance de l'eau; il parle d'une
illusion. Les inégalités d'accès à l'eau sont
traitées aussi dans ce livre. L'eau constitue une ressource
renouvelable, mais il n'est pour autant inépuisable. Tous les ans, le
cycle hydrologique ne fournit qu'une certaine quantité en un endroit
donné. Cela signifie que l'approvisionnement par personne qui
représente un indicateur général de la
sécurité hydrique, diminue au fur et à mesure que la
population augmente.
Dans certaines des pays industriels et des pays du Tiers
Monde, de nombreux logements ne sont même pas équipés de
compteurs d'eau, ce qui exclut toute possibilité de faire payer
convenablement la consommation. Pour assurer la réussite des programmes
de conservation de l'eau, il est indispensable de pouvoir comptabiliser les
quantités consommées; en outre, une facturation fondée sur
la consommation encourage aussi les économies. Il est souvent
politiquement difficile d'augmenter le prix de l'eau mais si on assortit une
telle mesure d'une campagne d'information publique, pour expliquer les rasons
de la hausse et les mesures que les consommateurs peuvent prendre pour
réduire leur facteur d'eau, l'effet peut être positif.
Pour relever la gageure qui consiste à satisfaire les
besoins des êtres humains tout en protégeant les fonctions
écologiques dont dépend toute vie, il faut prendre
conscience du lien existant entre notre destin et celui du monde aqueux qui
nous entoure. Nos
6 N'Guemb J. (1994), dans « l'envers d'un
urbanisme social, les problèmes socio sanitaires posés par l'eau
consommée dans les quartiers périphériques de Pointe Noire
-Congo»,
agriculteurs, nos usines et nos maisons ne sont pas seulement
en concurrence pour l'utilisation d'une même ressource, ils font aussi
partie d'une communauté insérée dans les
écosystèmes indispensables à leur vie qui les
entourent.
Selon lui il existe maintenant des technologies qui
permettraient de réduire la consommation d'eau de 10 à 50% dans
l'agriculture, de 40 à 90% dans l'industrie et de 30% dans les villes,
sans sacrifier la production économique ni la qualité de la vie.
Ces techniques, recyclage des eaux usées, préservation de
l'humidité des sols, réglementation du début des appareils
ménagers.7
En effet, les travaux de HARDIN, (1968) ont été
le fondement de certaines théories de gestion des ressources naturelles.
La conclusion à laquelle il a abouti, est que les ressources
d'accès libre sont vouées à la disparition. Il prône
ainsi la coercition de l'Etat; lequel devant définir un ensemble de
règles d'accès. L'accès libre aux ressources naturelles
est à présent donc voué aux gémonies.
Désormais, l'appropriation des ressources s'impose, qu'elle soit
privée ou communautaire. Cette nouvelle vision de la gestion des
ressources naturelles s'est concrétisée par la naissance de deux
principales théories: celle de la valorisation des actifs naturels et
celle des «droits environnementaux». 8
Donc ce document nous a permis d'avoir une situation mondiale
de l'eau et quelques pistes pour une gestion durable. Il faut dire seulement
que le non prise en compte des considérations religieux limite ces deux
ouvrages. Par conséquent Touba est un exemple car c'est un lieu
où les considérations socioreligieux remportent sur celles
scientifiques par contre plus difficiles à gérer dans cette ville
car il y'a l'existence de plusieurs facteurs religieux,
socioéconomiques, culturels, qui font que l'eau est difficile
d'être commercialisée. D'ailleurs c'est ce qui justifie notre
étude dans ce sens
7 SANDRA POSTEL (1992), dans «la dernière
oasis : l'eau en danger»,
8 Mémoire de fin d'études - B. Alphonse .Diouf
ATEGU/ENEA 2006
Contribution à l'étude des facteurs
d'utilisation des SET dans les systèmes de cultures, d'élevage et
de pêche; p 6.
afin de proposer une gestion rationnelle de l'eau qui mobilise
tous les acteurs concernés.
Concernant les modèles de gestion, Néné
Makoya Touré (2009), aborde le modèle de gouvernance de l'eau. Il
montre le caractère récent de la gestion dite moderne de l'eau
qui crée de nouveaux territoires de l'eau avec les réseaux
d'adduction d'eau, de nouvelles formes de centralité avec les ouvrages
hydrauliques et la prise en compte du genre dans la gestion de l'eau. A la
faveur de ce document, nous avons été largement renseignés
sur les outils de gestion de l'eau dans les villes.9 Par contre ce
qui limite ce travail, il développe seulement les aspects techniques
liés à la gestion de l'eau, alors que c'est important d'y ajouter
les facteurs sociologiques qui influent la perception des populations sur leur
manière d'utilisation de la ressource.
La croissance de la population mondiale dans les prochaines
décennies se fera surtout dans les grandes villes du sud, à un
rythme sans précédent dans l'histoire humaine. Les services
à ces populations sont loin de croître à la même
vitesse, et les enjeux cruciaux de ce développement urbain sont peu
maîtrisés pour le moment.10
Au terme de l'ensemble des documents consultés au cours
de notre étude, nous pouvons retenir les points suivants:
Il y'a un consensus que :
Avec les menaces des changements climatiques sur la
disponibilité de l'eau dans le monde, la rareté de la ressource
se manifeste de jour en jour;
L'urbanisation galopante est un facteur déterminant
sur l'augmentation des besoins des populations en services sociaux de base
comme l'eau, l'électricité, la santé, l'éducation,
etc.;
Pour une réussite des politiques de l'eau il faut une
gestion efficace des points d'eau et une équité dans la
distribution de l'eau
9Néné Makoya Touré (2008-2009)
«Etude de la pauvreté en eau dans la commune de Mbour: pertinence
du SIG dans l'aide à la prise de décision
10 Pierre-Noël Giraud; Professeur à
l'Ecole des Mines de Paris
En effet, ces documents ont une importance capitale car il
nous a permis d'égailler notre étude mais surtout d'avoir des
informations sur la situation actuelle de l'eau dans le monde de manière
générale et en particulier au Sénégal.
Cependant notre étude a une spécificité
par rapport aux autres documents sur l'eau car d'abord le cadre de
l'étude a une particularité voire même une
originalité du fait Touba a un statut d'exterritorialité avec un
titre foncier. Les limites de l'espace urbain dépassent de loin ce titre
foncier, empiétant même les autres établissements humains
frontaliers comme Mbacké; Ndame, Touba Fall. Ceci fait que sa gestion
diffère des autres villes tant sur les décisions des acteurs que
sur les actions à mener. Pour dire qu'à Touba nous assistons
à une gestion hybride où toutes les actions à mener dans
la ville répondent aux aspirations premièrement du Khalife et
enfin de la collectivité locale. Ce statut de la ville procure à
la population des avantages et des privilèges sur la satisfaction des
besoins; d'où la gratuité de l'eau.
CHAPITRE II: LE CADRE CONCEPTUEL
Dans le but d'une meilleure compréhension de notre
travail, il nous a paru nécessaire de définir les concepts
clés ci-après; et d'en faire des analyses de chacun d'eux afin de
préciser les entendements que nous leurs accordons.
Dahira: Les dahiras sont des regroupements
de talibés qui non seulement s'identifient à un guide spirituel
mais aussi lui sont dévoués. Ils sont partout présents
dans les villes et les campagnes. Cela explique en grande partie le dynamisme
de la communauté mouride à travers le monde. En effet, ils
mènent des actions concrètes au profit de leur
communauté.
Quartier Périphérique:
Le Petit Larousse illustré définit le quartier
comme étant la division administrative d'une ville; c'est une partie de
la ville ayant une certaine unité; c'est aussi un lieu d'habitation qui
a des caractéristiques propres.
D'autre part le Dictionnaire de l'Urbanisme et de
l'Aménagement définit le quartier comme étant une fraction
du territoire d'une ville, dotée d'une physionomie propre et
caractérisée par des traits distinctifs lui conférant une
certaine unité et une individualité. Dans certains cas, le nom
peut être donné à la division administrative d'une ville ;
c'est en ce moment un espace primaire d'une collectivité riche de
proximité sociale et favorable à l'épanouissement des
droits et des devoirs propres à la citoyenneté.
Sur ce, les quartiers périphériques sont ceux
éloignés du centre d'une ville (la banlieue, le faubourg)
Eau potable: selon le Petit Larousse
illustré, l'eau est un liquide incolore, inodore et insipide,
qui constitue un milieu indispensable à la vie.
Le dictionnaire du développement
durable définit le concept eau potable comme une eau qui ne
contient pas d'agents pathogènes ou d'agents chimiques à des
concentrations pouvant nuire à la santé. Cela inclut les eaux de
surface non traitées mais non contaminées comme les sources
d'eau.
L'eau a une composition chimique; cette fusion de deux
molécules d'hydrogène et d'une molécule d'oxygène
(H2O) qui nous est vitale contient ainsi des micro-éléments
physico-chimiques et biologiques. La potabilité de l'eau procède
du respect de certaines normes relatives à ces
micro-éléments chimiques et biologiques. En effet l'organisation
Mondiale de la Santé (OMS) a établi des normes de
potabilité de l'eau. Ces normes concernent certains seuils des
différents composants de l'eau à ne pas dépasser et des
substances indésirables pour qu'une eau soit potable. De ce fait selon
l'OMS l'eau potable ne doit contenir en quantité dangereuse, ni
substances chimiques, ni microbes pathogènes et être aussi
agréable à boire que possible. Des normes de qualité
définissent les caractéristiques des eaux de
consommation.11
Accès à l'eau potable: Par
accès raisonnable à l'eau, on entend soit l'existence d'un poste
d'eau à domicile soit à une distance équivalente à
moins de quinze minutes de marche.
L'accès à l'eau représente la part de la
population qui a un accès raisonnable à une quantité d'eau
potable adéquate (20 litres d'eau par jour et par personne au
minimum).12
Efficacité : Degré auquel un
programme a réalisé les changements désirés ou
atteint ses objectifs par la prestation de services; capacité
d'atteindre des objectifs organisationnelles ou individuelles.
L'efficacité exige des compétences de la
sensibilité et une capacité d'ajustement aux
préoccupations humaines concrètes, ainsi que la capacité
d'articuler ces préoccupations, de formuler des buts en vue de
s'employer à les atteindre et d'élaborer et de mettre en oeuvre
de stratégies permettant de réaliser les buts en
question.13
Gestion efficace :
11 Beaux J. F., 2004, les normes de qualité
d'une eau potable, p61
12 Dictionnaire du développement durable,
2004
13 Dictionnaire du développement durable,
2004
La gestion se définit comme étant l'administration
ou l'organisation des affaires d'une structure ou d'un groupe.
La gestion est une science qui fait appel à des
techniques et qui nécessite des moyens et des outils de
prévision. C'est pourquoi on dit souvent que gérer c'est
prévoir.
Seulement dans le cadre spécifique de l'approvisionnement
en eau potable, l'efficacité de la gestion revêt quatre dimensions
essentielles:
+ Une dimension technique par l'utilisation
d'une technologie appropriée adaptée aux besoins et aux
conditions sociales des populations et qui tient compte des
préoccupations des couches sociales vulnérables (enfants, femmes,
vieillards);
+ Une dimension économique en visant
la rentabilité du système et en adoptant une tarification
économiquement viable dans le cadre d'une gestion transparente qui prend
en compte l'ensemble des charges liées à l'exploitation et
à la maintenance des équipements et qui soit accessible aux
usagers et permet de faire des bénéfices et de réduire les
coûts;
+ Une dimension sociale qui incite à
une adhésion massive de la population au système respectant le
principe de l'équité, de la compétence et de la
démocratie dans l'attribution des rôles et visant autres
l'allégement des tâches des femmes et la suppression de la
corvée d'eau;
+ Une dimension écologique en
exploitant les ressources en eau dans leur limite évitant le gaspillage
dans le respect des besoins des générations actuelles et futures
et la préservation de l'environnement par l'utilisation
hygiénique14
Donc une gestion d'un système d'AEP n'est efficace que
si elle prend en compte les quatre dimensions précitées. A cet
effet, d'autres concepts se sont convergés dans le contexte actuel du
développement durable. Il s'agit de la gestion de la
demande qui
14 Seck Mandir: Gestion
communautaire des forages ruraux: Etude de cas de la localité de
Golobé et environs dans le département de Tivaoune,
Mémoire de fin d'études, ENEA, 2002; 98 p
incarne l'ensemble de politiques et de programmes
conçus pour réduire la demande des consommateurs et les besoins
de nouvelles offres.15Enfin, la gestion
intégrée des ressources en eau: Concept voulant que l'on
pense à l'eau dans une optique holistique, tant à son état
naturel que dans le cadre de demandes concurrentes équilibrées
à des fins agricoles, industrielles, domestiques et environnementales.
La gestion des ressources en eau et des services doit tenir compte de
l'interaction de ces différentes demandes et doit donc être
coordonnée au sein des secteurs comme dans leur ensemble. Si l'on arrive
à satisfaire les nombreuses exigences générales et
à effectuer une intégration horizontale et verticale en vertu du
cadre de gestion des ressources en eau et des services, cela donnera naissance
à un régime plus équitable, plus rentable et plus
durable.16
Ville: elle se reconnait à un
rassemblement de population sur un espace limité, donc
caractérisée par une forte densité,
généralement supérieure à plusieurs milliers
d'habitants par km2. Le nombre ne suffit à définir une
ville; il st également nécessaire de s'interroger sur les
fonctions de la ville. A coté de ces notions de différenciation
vient s'ajouter un autre critère à savoir le cadre de vie. Donc
la ville est un vécu quotidiennement.
15 Dictionnaire du développement durable,
2004
16 Dictionnaire du développement durable,
2004
CHAPITRE III : PROBLEMATIQUE
L'explosion urbaine est un évènement majeur de
l'histoire contemporaine. Par sa rapidité et son ampleur, elle risque de
remettre en question les efforts du développement de l'humanité.
Cette explosion n'est pas sans conséquence sur les conditions de vie de
la population mondiale; à cet effet la pauvreté augmente de plus
en plus en milieu urbain avec la prolifération de quartiers
précaires surtout à la périphérie des villes. Cette
précarisation fait que les habitants de ces lieux éprouvent des
difficultés pour satisfaire leurs besoins fondamentaux de base
(accès à la santé, à l'eau potable, à
l'éducation, à l'électricité, etc.). Cette
inquiétude invite l'opinion internationale à prendre des mesures
pour contourner les éventuelles conséquences de ce boum
démographique urbain. Ainsi, l'accès à l'eau potable
constitue une priorité pour de nombreux Etats.
En effet, la situation alarmante de l'eau au plan mondial,
amène à parler de «crise de l'eau»
Elle se caractérise par:
> une inégale répartition du patrimoine
hydraulique,
> un rythme de prélèvement de la ressource plus
élevé par rapport à son renouvellement,
> une surexploitation des ressources dans certaines
régions du monde,
un manque d'eau observé ces dernières
années dans certaines localités.
> Cette situation a des conséquences très
graves selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) avec par exemple
un mort toutes les 30 secondes.
> Malgré la pollution, le tarissement progressif
des nappes phréatiques et la salinisation qui en résulte, voire
même les changements climatiques annoncés, il faut savoir que la
ressource globale en eau ne va pas tellement diminuer. Le risque est
d'être confronté à une explosion de la demande, notamment
sous l'effet de la pression démographique. Si la demande en eau devient
forte, la
tentation sera grande de garder pour soi toute l'eau, voire, de
s'emparer de celle du voisin, le cas échéant par les
armes.17
En plus, les villes d'Afrique sub-sahariennes en
général et en particulier celles du Sénégal sont
marquées par un contexte de croissance démographique
accélérée, elles connaissent un processus intense
d'urbanisation. En 1960, les villes sub-sahariennes comptaient moins de 20% de
la population de la sous-région. Aujourd'hui, elles représentent
plus de 30% de cette population et en 2025 elles abriteront plus de 50% des
habitants18
Par conséquent, cette concentration humaine a
favorisé une concentration des activités
socio-économiques, une migration interne des campagnes vers les villes.
Cette concentration humaine a entraîné une demande accrue en
services sociaux de base (santé, éducation, approvisionnement en
eau potable, énergie); ce qui fait qu'elle dépasse de loin
l'offre.
De plus, les politiques d'équipements et
d'infrastructures n'accompagnent pas le rythme d'accroissement des villes. Ce
phénomène ne concerne pas seulement les pôles politiques et
économiques. La croissance des villes du Tiers-monde surtout est
dés fois liée à d'autres considérations d'ordre
social mais également religieux. Et certains pays musulmans connaissent
différemment ce problème; à titre d'exemple le
Nigéria, l'Arabie Saoudite (la Mecque), le Sénégal
(Touba).
Ainsi Touba ville sainte où l'accroissement urbain se
fait à grande vitesse. D'où les nombreux problèmes
urbains. En effet, partant de l'explosion urbaine, courbes
démographiques, pollution industrielle, consommation non
maîtrisée, sont autant de facteurs qui entravent les politiques
publiques. Dans cette ville, en d'hors des considérations politiques et
économiques d'autres convergent à savoir celles d'ordre social
mais également religieux.
Malgré ses 21 forages, Touba qui est la
deuxième ville du Sénégal voit sa population tripler pour
atteindre 3 millions de pèlerins à l'occasion du Grand Magal
mérite une réflexion profonde.
17 Gestion intégrée des Ressources en
eaux, Par M. Coly A.
18 Ba M., 2007, l'accès à l'eau potable
en milieu rural : Etude géographique de l'aire de desserte du forage de
Diamagadio dans la communauté rurale de Nganda, Mémoire de
Maitrise, UCAD/ FLSH/
De plus, tous les projets qui ont été
initiés dont la mise en oeuvre se heurte à certains
problèmes, l'équipement et la viabilisation pose une
équation; surtout que les fortes concentrations constatées
périodiquement à Touba (Grand Magal, Gamou).19
Les pouvoirs publics et locaux ont entrepris de vastes
programmes (Projet de Travaux de densification et Extension de Réseau
d'Eau Potable au niveau des quartiers de la ville de Touba) pour faire sortir
de Touba de ce goulot d'étranglement de l'eau. Mais pour le moment en
dehors des problèmes de gestion de l'existant des réalités
sociales et les pesanteurs religieuses jouent un rôle important sur les
comportements et attitudes des individus. Ainsi, la gestion de l'environnement
sur le plan de l'hygiène et de l'assainissement pose problème
dans cette ville.
En plus, au niveau de Touba au delà des questions
foncières viennent s'ajouter la desserte des infrastructures
(électrification, santé,) due à la taille de la ville.
À ces problèmes infrastructurels vient se greffer la question de
l'eau. Perçue comme une "zone franche", les populations sont
réfractaires à tout paiement de l'eau. D'une population de
130.000 habitants en 1977, Touba compte de nos jours, plus de 1 million
d'âmes20. Ce qui génère des problèmes
liés à son urbanisation, à son assainissement et à
l'approvisionnement en eau potable des populations. La gratuité de l'eau
a été une donnée constante. Avec le développement
fulgurant de la localité, la distribution de l'eau ne peut plus
être assurée de manière correcte par des forages. Des
centaines de millions FCFA sont dépensés annuellement par la
haute hiérarchie mouride pour la maintenance de ces forages. Une
commission (le Comité d'Initiative pour l'Eau de Touba) a
été créée en 2007 par Serigne Saliou pour
réfléchir sur le comment faire payer l'eau aux résidents
de la cité de Bamba. A l'époque, Serigne Saliou n'avait pas
manqué de souligner la nécessaire mutation que devait subir la
ville sainte : " Touba devra désormais être gérée
autrement". Ce qui suppose une plus grande implication des pouvoirs publics.
Serigne Bara de son côté, est en train d'opérer une
révolution silencieuse. Cette concentration urbaine et les nombreux
rassemblements humains surtout le Grand Magal font que la question de l'eau
19
http://www.htcom.sn/IMG/article
PDF article1809.pdf
20
http://www.htcom.sn/IMG/article
PDF article1809.pdf
demeure toujours une équation. Cette
problématique est plus visible dans les zones
périphériques où la pauvreté est très
fréquente.
En définitive, les problèmes liés
à la gestion de l'eau à Touba sont multiples et ses
conséquences sur la vie quotidienne des populations ne cessent de
s'aggraver. Cependant ces problèmes impliquent plusieurs facteurs dont
les plus saillants sont:
> L'insuffisance de moyens matériels du dispositif de
gestion de l'eau;
> La vétusté de certains équipements
hydrauliques (forages, conduites, chate d'eau) ;
> Les interventions clandestines et non réglementaires
sur le réseau AEP;
> Le problème de prise de conscience des usagers de
l'eau pour une gestion rationnelle(le gaspillage) ;
> Usages multiples de l'eau par les gros consommateurs
(boulangeries ; stations services; usines de glace)
> L'absence de réseaux d'assainissement et d'adduction
d'eau conçu dans un programme global et cohérent de planification
urbaine;
> La non maîtrise ou le non contrôle de
l'extension de la ville; > Le statut hybride de la CR
C'est dans cette perspective que nous abordons la
thématique de l'eau à Touba en nous interrogeant sur les
impacts sociaux de la gestion de l'eau sur la population dans les quartiers
périphériques de Touba?
CHAPITRE IV: CADRE OPERATOIRE
Objectif général:
Evaluer les impacts sociaux de la gestion de l'eau sur les
populations des quartiers périphériques de Touba.
Objectifs spécifiques:
+ OS1: Evaluer les effets sociaux de la faiblesse de
l'efficacité du dispositif de gestion de l'eau sur les populations;
+ OS2: Etudier la perception des populations sur la
gratuité de l'eau;
+ OS3: Analyser les conséquences des modes
d'approvisionnement sur la santé des populations.
Question générale:
Le dispositif de gestion de l'eau à Touba est-il un
facteur d'influence des problèmes sociaux?
Questions spécifiques:
+ QS1: Quels sont les effets de la faiblesse de
l'efficacité du dispositif de gestion de l'eau sur les populations?
+ QS2: Quelle est la perception des populations sur la
gratuité de l'eau?
+ QS3: Les modes d'approvisionnement en eau potable sont-ils un
facteur d'influence de la santé des populations?
Hypothèse
générale:
Le dispositif de gestion de l'eau potable a des impacts sociaux
sur la population.
Hypothèses
spécifiques:
+ HS1: La faiblesse de l'efficacité du
dispositif de gestion de l'eau potable a des effets sociaux sur les
populations;
+ HS2: L'eau est perçue comme une
ressource non marchande par les populations de Touba;
+ HS3: Les modes d'approvisionnement sont un
facteur d'influence sur la santé des populations et sur leur cadre de
vie;
Indicateurs
HS1: La faiblesse de l'efficacité du dispositif
de gestion de l'eau potable a des effets sociaux sur les
populations
|
Variables
|
Indicateurs
|
Cibles
|
Instruments de
collecte
|
Variable
|
La faiblesse de l'efficacité du
dispositif de gestion de l'eau potable a
|
La dimension technique (Fréquence des
pénuries); la dimension économique;
la dimension sociale; la dimension écologique;
|
Service hydraulique; Conseil rural;
OCB;
|
Guide d'entretien
|
Variable dependante
|
Des effets sociaux sur les populations
|
Changement de comportement; transformation des relations
sociales; inégalités dans la distribution de l'eau;
|
Ménages ;
Service hydraulique; Conseil rural;
|
Questionnaire; Guide d'entretien
|
|
Tableau 1: Indicateurs de l'hypothèse
01
Tableau 2: Indicateurs de l'hypothèse
02
HS2: L'eau est perçue comme une ressource non
marchande par les populations de Touba
|
Variables
|
Indicateurs
|
Cibles
|
Instruments de collecte
|
Variable independante
|
Eau est une ressource non marchande
|
Considérations sociales;
religieuses et culturelles ; Réseau non branché
au compteur;
|
Ménages
Service hydraulique; Conseil rural;
|
Questionnaire; Guide d'entretien
|
|
Tableau 3: Indicateurs de l'hypothèse
03
HS3: Les modes d'approvisionnement sont un facteur
d'influence sur la santé des populations et sur leur cadre de
vie
|
Variables
|
Indicateurs
|
Cibles
|
Instruments de collecte
|
Variable independante
|
Les modes d'approvisionnement
|
Nombre de forages;
Nombre de raccordement au réseau AEP;
Nombre de borne fontaine;
Temps maximal d'approvisionnement;
Modes de stockage;
|
Service hydraulique; OCB;
Ménages
|
Guide d'entretien Questionnaire ménage
|
Variable dependante
|
facteur d'influence sur la santé des populations et sur
leur cadre de vie
|
Types de maladies hydriques rencontrées; Fréquence
des maladies;
Taux de mortalité;
Période des maladies;
|
Ménages;
Services sanitaires;
|
Questionnaire; Guide d'entretien
|
|
DEUXIEME PARTIE: CADRE DE
L'ETUDE & METHODOLOGIE
CHAPITRE V : PRESENTATION DU CADRE DE L'ETUDE
5.1. PRESENTATION DE LA COMMUNAUTE RURALE DE TOUBA
5.1.1. Localisation de la CR de Touba
Carte 1: Localisation de la région de
Diourbel
source : www.SN-Touba.png
Carte 2: Localisation de la CR de Touba dans la
région
Touba, la capitale de la confrérie musulmane des
mourides, est située à plus de 150 KM de l'Est de Dakar. La CR
fait partie du département de Mbacké, une subdivision de la
région de Diourbel. Elle se localise exactement dans l'arrondissement de
Ndame; c'est une cité qui a encore un statut légal de village
bien qu'elle se soit largement urbanisée et soit en passe de devenir la
deuxième ville du Sénégal.
Carte 3: Carte administrative de la CR de Touba
Mosquée
Carte 4: Plan de la ville de Touba (voir
annexe)
5.1.2. Caractéristiques physiques
5.1.2.1. Données géographiques
· Les limites de la communauté
rurale
La communauté rurale de Touba couvre une superficie de
553 km2. Elle est limitée au nord par Darou Mouhty et
Missirah, au sud par le département de Gossas, à l'est par le
département de Linguère et à l'ouest par les
communautés rurales de Touba Fall et de Kaél.
· Le relief & sols
Située dans le bassin arachidier, la zone de Touba a un
relief caractérisé par une topographie plane à l'image du
reste de la région de la région de Diourbel.
La communauté rurale est constituée principalement
de sols sableux, profonds bien drainés, perméables et à
faible degré de saturation.
· Le climat & la
pluviométrie
Le climat est soudano-sahélien, chaud et sec. Il est
caractérisé par deux saisons: > Une saison des pluies sui
s'étend de Juillet à Octobre;
> Une saison sèche longue allant de Novembre à
Juin
Graphe 1: pluviométrie de la zone de 1999
à 2008
Source: CADL Ndame
Ces données, état d'une régression
progressive du régime pluviométrique
d'année en année même si l'on constate
parfois un retour à la normale (2000-2001 et 2006-2007).
D'une manière générale, il y a une
évolution avec une tendance à la baisse. La pluviométrie
qui dans son ensemble demeure insuffisante favorise une
avancée du désert obligeant les populations
à abandonner les activités rurales telles que l'agriculture et
l'élevage aux rendements de plus en plus faibles. Les populations se
voient dans l'obligation de quitter les zones rurales pour le centre ville
(Touba) ou l'extérieur de la Communauté rurale (Thiès,
Dakar, Kaolack) ou même l'étranger (U.S.A, Italie, Espagne...),
d'où le déséquilibre noté au niveau de la
répartition de la population dans l'espace communautaire de Touba
Mosquée. A cela s'ajoute les problèmes de recharges de la nappe
qui influence directement la capacité de production d'eau potable de la
ville, d'où une attention particulière sur la gestion de
l'existant.
~ Les ressources en eau
En dépit des problèmes pluviométriques
précédemment cités, la communauté rurale de Touba
Mosquée dispose encore de ressources en eau souterraines relativement
importantes, qui peuvent produire en moyenne 55.000 m3/ jour
> L'hydrographie
Faire l'état des ressources en eau suppose une bonne
connaissance de celles-ci en termes de contraintes et de potentialités.
Mais, une analyse exhaustive de l'état de
ces ressources au Sénégal est limitée
par la faiblesse des instruments de suivi qui permettent une quantification des
questions liées aux ressources en eau En dépit de ces faiblesses,
le Sénégal dispose d'un réseau de stations
pluviométriques, synoptiques, piézométriques et
hydrologiques auxquelles s'ajoutent des dispositifs de mesures ponctuelles qui
renseignent sur l'état des ressources en eau.
Le réseau hydrographique national résulte, d'une
part, de la configuration géologique et géomorphologique, et
d'autre part, du régime et de la répartition de la
pluviométrie. Comme le montre la carte 5.4, la zone de Touba se
caractérise par un chevelu hydrographique assez faible, du fait de
l'absence de plans d'eau.
Au plan hydrographique deux nappes aquifères sont
principalement exploitées: l'Eocène et le Maestrichtien. L'eau
est exploitée à des profondeurs de 20 à 60 mètres
dans l'Eocène et à environ 300 mètres dans le
Maestrichtien.
Les réserves hydriques souterraines au niveau national
sont estimées entre 450 et 600 milliards de m3 d' e a u
(MH/PNUD, 1994). La recharge annuelle est évaluée entre 3 et 4
milliards de m3. Cependant, le potentiel d'exploitation de ces eaux
est limité par des problèmes de pollution diverse (avancée
du biseau salé, les fluorures, le fer et les nitrates). Ces chiffres
comparés à ceux des réserves hydriques de Touba laissent
voir un écart important
Carte 5: Réseau hydrographique du
Sénégal
Source: Rapport sur l'état
de l'environnement au Sénégal, Edition 2005
· L'hydraulique rurale
L'alimentation en eau potable de la ville de Touba est
assurée par l'exploitation d'une batterie de 21 forages, dont 15 en zone
urbaine et 6 en zone rurale permettant de disposer d'une capacité de
production journalière de 57840 m3 pour la zone urbaine et
7968 m3 pour la zone rurale soit 65808 m3/j pour
l'ensemble de la CR.
Parmi ces forages, 11 seulement refoulent vers des
réservoirs ; de plus deux de ces forages se trouvent exploités
pour d'autres fins. Il s'agit du forage Aïnou Rahmaty
appelé aussi forage d'eau bénite ; situé
dans la zone centre et le forage de l'université qui est traité
et commercialisé.
La CR de Touba dispose de 19 réseaux répartis dans
44 localités avec une population desservie de 448. 935 habitants.
· Niveau d'équipement
hydraulique:
La fonction religieuse de Touba Mosquée et
l'importance des investissements mis en oeuvre se traduisent par une offre
importante en termes d'infrastructures et d'équipements malgré le
fait que la croissance très rapide de la population et le rythme
d'extension urbaine, tendent à annihiler ces efforts.
Graphe 2: Répartition des forages par
zone
> Les zones de Touba Bogo, Touba Belel et Thiawene ont
chacune 01 forage. Touba Bogo composé de 04 villages dispose de 02 puits
forage et 01 AEP; tandis que Thiawene avec 14 villages, a 13 AEP et Touba Belel
(10 villages) à 07 AEP.
Donc, la CR enregistre 21 forages, 04 puits forages, 35 AEP.
Graphe 3: Répartition du réseau AEP en
fonction des types d'ouvrages
Source: Enquête mémoire
Modou Loum, ENEA, Juillet 2009
Cependant les contraintes sont plus liées au manque
d'organisation du système de distribution, à l'absence d'une
structure centrale de gestion, au mauvais dimensionnement du réseau.
Photo 1: Forage d'Aïnou Rahmaty
Source: Enquête mémoire
Modou Loum, ENEA, Juillet 2009
Cette figure montre le forage Aïnou Rahmaty qui gorge
l'eau bénite découvert le Fondateur du mouridisme. Le forage a
été confié par la famille de Serigne Bassirou Sarr qui l'a
considère comme un patrimoine du mouridisme. Ce forage a
été réfectionné tout récemment et il
continue de jouer son fonction religieuse.
5.1.3. Données administratives
Il existe une sous-préfecture avec un
sous-préfet résident à Touba La
Sous-préfecture administre l'arrondissement, il est dirigé par
un sous-préfet représentant le Président de la
République et tous les ministres. Il gère l'état civil du
centre principal,
coordonne les actions des services techniques à
travers le C.L.D (Comité Local de Développement). Il travaille en
collaboration avec le CERP dont il est le président. La CERP est le
premier conseiller technique du sous-préfet et son caractère
pluridisciplinaire lui confère le rôle d'encadrement polyvalent de
proximité pour le conseil rural.
Le conseil rural élu dont le président est le
représentant du Khalife général des mourides.
La communauté rurale fonctionne à l'instar des
toutes les communautés régies par les textes de la
décentralisation. La communauté rurale de Touba a une
particularité par rapport aux autres collectivités locales car la
gestion est hybride c'est entre deux acteurs différents : le pouvoir
spirituel dirigé par le Khalife Général des mourides (le
prioritaire dans toutes les décisions) et le pouvoir temporel (la
collectivité locales).
5.1.4. Données démographiques
Elle enregistre la plus forte croissance démographique
des agglomérations du Sénégal (3, 2% annuel). Cette
croissance est due aux arrivés massives de villageois des provinces
historiques du Baol et du Cayor; ces villages se vident progressivement au
profit de Touba du fait de la migration favorisée par le
caractère religieux de la ville qui est une ville sainte et la
gratuité des parcelles. Ce qui explique le déplacement de
villages entiers vers Touba. Cette population est sous estimée et
à un impact sur le plan des ressources matérielles et
financières des programmes. (Sous estimation des antigènes dans
le cadre du PEV)
La population est composée de 96% de wolofs, 3,3% de
maures; les autres ethnies représentent 0,7%. Les populations
résidentes sont très mobiles aussi bien à
l'intérieur qu'à l'extérieur du pays.
Les pèlerinages annuels (Magal) et les
«ziarras» hebdomadaires des «dahiras» font que Touba voit
sa population fluctuer durant toute l'année. En effet, lors du
recensement de 2002, la population s'élevait à 461.159 habitants.
En 2007, selon les estimations officielles, Touba compterait 529.176
personnes.21 Les mouvements de
21 Un article de Wikipédia, l'encyclopédie
libre;
«
http://fr.wikipedia.org/wiki/Touba_(S%C3%A9n%C3%A9gal)
».
populations durant les Magals posent des problèmes
d'accueil, d'hébergement et les conséquences du point de vue de
la gestion de l'eau et de l'assainissement sont énormes.22 La
famille est de type élargi avec un père de famille polygame et de
nombreux enfants. Il existe également de nombreux « daaras »
regroupant parfois des centaines d'enfants apprenant le coran.
5.1.5. Données socioreligieuses et Organisations
communautaires
La communauté de Touba est entièrement
musulmane et les membres sont des adeptes du fondateur du mouridisme dont le
représentant est le Khalife général des mourides. Dans
chaque quartier il y'a un chef religieux qui représente le Khalife et
qui s'appuie sur les chefs de quartiers et les délégués de
quartier pour faire passer les messages (ndiguel). Les mouvements de population
vers Touba sont d'une telle ampleur qu'il existe une zone semi rurale
constituée par les nouvelles habitations à côté de
la zone urbaine. C'est dans ces localités que les problèmes sont
les plus aigus (eau, électricité, infrastructures sanitaires).
Mais il existe un système de solidarité à
travers les organisations qui sont à l'intérieur et/ou à
l'extérieur de la ville. Il s'agit des dahiras, des groupements
féminins, des comités de salubrité, des comités
villageois de développement communautaire, etc. Ces Organisations
communautaires de base et la hiérarchisation au sein de la population de
la ville sainte constituent des canaux de communication incontournables pour la
sensibilisation et la mobilisation sociale.
Il existe également à travers la ville de Touba
des milliers d'écoles coraniques appelées daaras où les
enfants sont initiés au coran et à la pratique de l'islam. Les
enfants qui sont dans ces daaras sont entièrement pris en charge par les
autorités religieuses qui prennent cette activité très au
sérieux car étant l'une des principales recommandations du
fondateur de la confrérie.
Il existe en outre 1 école française publique de
12 classes à Darou Marnane et 2 écoles franco arabes
privés qui totalisent 13 classes dans le quartier de Darou khoudoss.
22 Racine Kane- Mémoire de l'ENSP 2004 ; p
17
5.1.6. Les aspects culturels
Le mot «Touba» vient de l'arabe: «bonheur,
béatitude». En arabe «tûbâ» signifie
«félicité» ou «béatitude». Donc il
existe beaucoup de considération autour du mot «Touba». Ces
considérations font la ville regorge un potentiel culturel.
Ainsi, elle abrite une bibliothèque où sont
rassemblés les écrits de Cheikh Ahmadou Bamba. Les
cimetières situés à l'Est de la mosquée constituent
la dernière demeure de tous les mourides.
Touba abrite une grande mosquée autour de laquelle la
ville est construite en un plan initial radiocentrique. La mosquée dont
le plus haut minaret culmine à plus de 80 mètres a
été inaugurée le 7 Juin 1963 par le deuxième
khalife de la confrérie des Mourides, El Hadji Falilou Mbacké, en
présence du Président de la République, Léopold
Sédar Senghor. Elle abrite le mausolée de Cheikh Ahmadou Bamba
visité chaque année par de très nombreux.
5.1.7. Données économiques
Les principales activités se résument à
l'agriculture, l'élevage, le commerce, l'artisanat et le tourisme
o L'agriculture & l'élevage
L'arachide et le mil sont les principales cultures dans la
localité. Ils font également l'objet de beaucoup de
spéculations dans le marché.
Actuellement les cultures maraîchères gagnent du
terrain surtout dans les villages environnants. Mais le caractère
marginal de l'agriculture pour une communauté rurale constitue une
entrave l'approvisionnement en denrées pour les populations. Cette
marginalisation se justifie par le caractère urbain qui gagne de jour en
jour la communauté rurale même si administrativement Touba est
considérée comme un gros village. Donc nous pouvons dire que
Touba converge vers le modernisme avec les nombreux projets entrepris par les
autorités.
L'activité pastorale rend de plus en plus de l'ampleur
avec la multitude d'événements religieux durant lesquels les
populations sont obligées d'aller à Daara-Djolof ou dans d'autres
localités pour acheter des boeufs.
o Le commerce, l'artisanat
A Touba, le commerce est très florissant. Les nombreux
marchés et structures commerciales confirment bien ce fait. De nos jours
le plus ancien et le plus célèbre et qui demeure l'un des
marchés les importants du Sénégal est le marché
Ocas qui se trouve en plein centre ville.
Avec le développement rapide de la ville, d'autres
marchés ont vu le jour dans les différents quartiers et surtout
ceux de la périphérie. Actuellement plus de 12 marchés
sont dénombrés. On peut citer entre autres : le marché de
Darou Khoudoss, Khaîra, Guédé, Madiyana, Boukhetoul
Moubaraca, Gare bu mag, Gare bu Ndao, NGuiranène, NDjéné,
Mame Binta, marché Serigne Sidy, sans compter les foirails au nombre de
deux principaux et deux secondaires. Les plus grands foirails sont
situés à Ndamatou près du Centre de santé et au
forage Baye Lahat.
Le statut sacré de la ville et les grâces que
DIEU y a accordées à son fondateur, ont provoqué un rush
des populations vers la Cité Bénite, développant du coup
un pôle économique impressionnant. Aujourd'hui, Touba est devenue
presque un central d'achat qui reçoit quotidiennement d'importantes
quantités de marchandises et des produits divers pour le ravitaillement
des habitants, l'approvisionnement des localités et des régions
voisines. C'est indéniable que Touba constitue une plaque tournante dans
le commerce de l'arachide au niveau du bassin arachidier.23
Le niveau de développement économique de la
Cité Bénite fait de la ville un pôle d'investissement qui
ne cesse de présenter des opportunités d'affaires attirant ainsi
les sociétés, les hommes d'affaires et investisseurs
étrangers qui interviennent dans divers domaines tels que des
sociétés d'assurances, des banques, des supermarchés, des
stations essences, etc.
Actuellement, cinq banques multinationales ont fait leur
apparition dans la ville Sainte dont les plus anciennes sont la CBAO (Compagnie
bancaire ouest africaine) et la BST (Banque Sénégalo-Tunisienne)
devenue ATIJARIBANK L'ECOBANK, la SGBS (Société
Générale de Banque du Sénégal), la BIS (Banque
Islamique du Sénégal), et la Banque de Solidarité.
D'autres banques et pas des moindres s'apprêtent également
à s'implanter.
23
http://www.istikhama.org/ville_sainte_touba/infrastructures_commerce.htm
Cet accroissement exponentiel du secteur tertiaire est
également visible dans tous les autres domaines de l'artisanat comme la
menuiserie métallique et bois, la cordonnerie, la fonderie, la
bijouterie, pour ne citer que ceux là. En guise d'exemple, ces
différents corps de métiers sont tous organisés en Dahiras
(organisations) et leurs productions desservent les autres régions du
Sénégal et même la sous région. Ce secteur
secondaire est très visible à travers les grandes artères
de la ville dont la plus importante est la route Mbacké-Touba. Ces voies
abritent de grands magasins de vente de produits manufacturés, de
matériaux de construction, de l'alimentation
générale...
Sur le plan industriel, l'usine de glace et de
décorticage d'arachide, installée depuis 1975 et
dénommé Complexe Industriel Touba Mosquée (CITM), s'est
vue doter d'une nouvelle unité moderne de transformation d'huile
d'arachide qui fournie de l'huile de qualité au marché
Sénégalais. Une autre usine de transformation de farine de
blé dénommé LMB (les Minoteries du Baol) a ouvert
également ses portes.
Un grand complexe d'abattoir, de conservation de poissons et
de légumes, est entrain d'être construit à Touba par
l'état du Sénégal pour un montant de près de 6
milliards.
Principale activité du fait des ressources que ce secteur
mobilise. Il y'a des détaillants aux grands grossistes qui sont les
fournisseurs des villages et villes environnants.
Cette concentration d'activités dans la ville de
Touba, entraine une consommation considérable en eau. Alors que la
réalité en est que ces nombreuses entreprises ne supportent aucun
coût pour leurs besoins en eau. La question qui mérite
d'être posée est qui supporte ce coût?
°Tourisme
Il existe des monuments historiques qui présentent un
atout sur le plan touristique ; ce sont :
+ La Grande Mosquée de Touba : elle fait partie des
plus grandes mosquée d'Afrique avec son minaret de 87 mètres,
elle abrite le mausolée du vénéré CHEIKH AHMADOU
BAMBA MBACKE « KHADIMOU RASSOUL »
+ La grande Bibliothèque de Touba : véritable
centre culturel et d'études coraniques. Elle a une capacité de
300.000 ouvrages et renferme toutes les oeuvres écrites de Khadimou
RASSOUL.
La végétation paysanne ne présente pas
d'attraits. Les infrastructures et les équipements d'accompagnement font
défaut (hôtel)
5.1.8. Données Sanitaires
Tableau 4: Données sanitaires
-01 Hôpital à Dianatoul Mahwa
|
-1 Médecin pour 47147
habitants (Norme : 1 pour
10.000)
|
-Matlaboul Fawzaini
|
-03 Centres de santé (Ndamatou,
Khelcom et Darou Khoudoss)
|
-1 Infirmier pour 13096
habitants (Norme : 1 pour
3.000)
|
- Willaya
|
-02 Postes de santé en construction à Sonatel et
Guédé Kaw
|
-1 Sage-femme pour 25257 habitants (Norme : 1 pour 6.000)
|
-AMAL
|
-05 Postes construits par le Projet
ARMD II non encore fonctionnels (manque d'équipements
et de personnel)
|
|
-230 Comités d'hygiène et de salubrité
(CHS)
|
-11 Postes de santé urbains
|
|
-17 Comités villageois de développement
communautaire (CVDC)
|
-05 Postes de santé ruraux
|
|
-80 GPF dont 22 formés en technique
d'imprégnation
|
-08 Cases de santé dont 05
fonctionnelles
|
|
|
-16 Maternités dont 07 rurales
|
|
|
-01 Brigade spéciale d'hygiène
|
|
|
|
Source: Enquête mémoire
Modou Loum, ENEA, Juillet 2009
5.1.9. Mouvements Migratoires
Il convient d'analyser le phénomène à
deux niveaux à savoir la migration entre la Communauté rurale de
Touba Mosquée et les autres localités du pays ou encore la
migration externe. L'influence exercée par la ville sainte de Touba sur
son environnement immédiat à l'intérieur de la
Communauté rurale est réelle.
Il faut noter par ailleurs, que ce phénomène
reste accentué par beaucoup d'autres facteurs tels que la
présence d'infrastructures modernes et la dynamique économique,
sans oublier le caractère mythique de la localité
symbolisé par l'existence d'équipements socio-éducatif et
culturels.
S'agissant de la migration intracommunautaire, une analyse
des informations recueillies permet de dire que l'évolution fulgurante
de la population qui est passée de 26 638 habitants en 1976 à 123
552 habitants en 1988 RGPH et 479 771 habitants en 2002 est
surtout fonction de la migration d'une manière
générale.
5.1.10. Les organisations de développement
Le Matlaboul Fawzaini: Créé en
1991 et reconnu juridiquement en 1996, il est un Dahra qui vise à
réaliser des projets de développement priorisés par le
Khalife Général des mourides. Les membres viennent de Touba et de
l'extérieur et sont implantés à travers les pays
étrangers. Ces ressources proviennent essentiellement des dons, des
cotisations et de la vente des cartes de membres. Dans leurs activités,
ils ont réalisés un hôpital moderne à Touba d'une
capacité d'accueil de 200 lits pour un coût global de 6 milliards
sur fonds propres; localisé dans le quartier Dianatou Mahwa. Ils ont
aussi construit la maison des hôtes à Darou Marnane.
Hizbut Tarquiya: Créé dans les
années 75, c'est un Dahra qui a pour objectif principal de propager les
principes de base du mouridisme à travers le monde. Comme
réalisations, il a construit un centre culturel moderne, des
écoles, des ateliers pour la formation des jeunes. Il a aussi un site
internet et une radio qui émet ses ondes sur ce site.
La Wilaya: Structure de
Fédération des Groupements Religieux et Culturels. Sa mission est
la promotion individuelle et collective. Son objectif est la formation, le
développement des activités génératrices de
revenus. Elle a créé une mutuelle de santé et intervient
dans la sensibilisation et la formation en technique de fabrication de foyers
améliorés (3709 construits). La Wilaya est également une
agence d'exécution communautaire du PRN et contribue aux efforts de
réduction de la mortalité infantojuvénile.
5.2. PRESENTATION DE LA STRUCTURE D'ACCUEIL
5.2.1. L'organisation du secteur de l'hydraulique
~ Le ministère de tutelle
Au plan institutionnel le sous-secteur de l'hydraulique rural
est placé sous la tutelle technique du Ministère de l'urbanisme
de l'habitat, de l'hydraulique et de l'assainissement.
Le sous-secteur a connu durant ces cinq (5) dernières
années des changements fréquents de ministère de tutelle.
Ces changements institutionnels n'ont pas été suivis d'une mise
en jour des textes réglementaires (décrets, arrêtés)
régissant l'organisation et le fonctionnement des différents
ministères qui ont eu la charge du sous-secteur.
~ Les services techniques centraux
les services techniques centraux en charge de l'hydraulique
rurale sont composés de trois (3) directions suivantes:
v' La Direction de la Gestion et de la Planification des
Ressources en Eaux (DGPRE);
v' La Direction de l'Hydraulique Rurale (DHR) ;
1' Le Direction de l'Exploitation et de la Maintenance (DEM)
5.2.2. Missions
Les missions de la Direction de la Gestion et de la
Planification des Ressources en Eaux (DGPRE) sont:
> Le pilotage des études générales
relatives aux ressources hydrauliques et à l'inventaire, à la
planification et à la gestion des ressources;
> La mise en place et de la gestion des réseaux de
mesure et d'observation sur les différents aquifères et cours
d'eau;
> La mise à disposition pour toutes les structures
du département, de banques de données nécessaires à
la mobilisation des ressources à travers les programmes de
réalisation et d'entretien des ouvrages hydrauliques;
> L'élaboration des textes législatifs et
réglementaires en matière de protection et de gestion des
ressources en eau ainsi que du suivi de leur application;
> Le suivi des questions afférentes aux organisations
internationales entrant dans son domaine de compétence;
> L'élaboration et le pilotage du Plan d'Actions
Gestion Intégrée des Ressources en Eau (PAGIRE)
> Le secrétariat du Comité Technique de
l'Eau;
> La préparation des réunions du Conseil
Supérieur de l'Eau et du suivi de l'application des décisions.
La Direction de l'Hydraulique Rurale est chargée de:
> l'élaboration de plans directeurs d'hydraulique
rurale, des études d'identification et d'exécution;
> la réalisation et le contrôle des travaux
neufs d'alimentation en eau potable en milieu rural notamment les forages, les
puits, les puits-forages, les superstructures, les adductions d'eau potable et
les matériels d'exhaure;
> le suivi des affaires afférentes aux
différentes organisations internationales et entrant dans son domaine de
compétence.
La Direction de l'Exploitation et de la Maintenance (DEM) a pour
principales missions:
> L'élaboration, l'exécution et du suivi des
programmes de formation, d'animation et de sensibilisation des usagers en
milieu rural;
> L'appui technique et du conseil des Associations des
Usagers des Forages (ASUFOR) et des comités de gestion des ouvrages
d'alimentation en eau potable en milieu rural;
> La maintenance des équipements d'alimentation en eau
potable en milieu rural en liaison avec les associations des usagers et les
comités de gestion;
> La réalisation des travaux d'extension de
réseaux de forages;
> Le renouvellement des équipements d'exhaure en
liaison avec les ASUFOR et les comités de gestion;
> La promotion des actions de valorisation des points d'eau
destinés à l'alimentation en eau potable des populations en
milieu rural;
> Le suivi et le contrôle des activités des
divisions régionales de l'hydraulique;
> Le suivi des questions afférentes aux organisations
internationales et entrant dans son domaine de compétence.
5.2.3. Atouts et contraintes
En matière d'eau potable, les résultats obtenus
sont substantiels, mais encore insuffisants :
il subsiste 36% des ménages ruraux qui ne disposent
pas d'un accès "raisonnable" à l'eau potable, et 19% disposent
d'un accès par puits moderne qui ne garantit pas toujours la
disponibilité et la potabilité de l'eau.
les consommations spécifiques sont encore faibles :
les usagers des bornes fontaines qui représentent 35% des ménages
consomment à peine 20 litres/jour par personne. Seuls les usagers
disposant d'un branchement particulier, qui représentent seulement 10%
des ménages, atteignent une consommation de 30 litres/jour par personne
approchant le niveau de 35 litres/jour recommandé par l'OMS.
L'hydraulique rurale dispose d'atouts indéniables dans la
perspective d'une approche programme aujourd'hui jugée incontournable
par l'ensemble des acteurs du sous secteur :
L'existence d'une lettre de politique sectorielle de
l'hydraulique et de l'assainissement en milieu urbain et rural signé le
15 juillet 2005;
une réforme institutionnelle majeure est engagée
depuis 1996 portant sur la gestion des forages ruraux motorisés, qui a
produit des résultats probants ;
Tableau 5: Synthèse des atouts et
contraintes
Contraintes
|
Atouts
|
> Insuffisance des ouvrages hydrauliques
|
-l'état général des infrastructures
hydrauliques de surface est
raisonnablement bon
|
> Consommations spécifiques faibles
|
-le processus de transfert de la maintenance au secteur
privé est engagé, avec 10% du parc actuellement sous maintenance
privée
|
> L'environnement institutionnel et réglementaire
|
-les capacités d'exécution des entreprises pour
les études et travaux hydrauliques (autres qu'ouvrages de captage) sont
globalement en adéquation avec les besoins potentiels. Par ailleurs, il
existe un fort intérêt du secteur privé pour l'exploitation
et la maintenance des forages ruraux motorisés.
|
> L'insuffisance des moyens et de l'organisation interne des
services techniques
|
-Le secteur financier décentralisé a
commencé à accompagner
concrètement la gestion des forages motorisés
ruraux, en proposant des produits financiers spécifiques aux
associations d'usagers.
|
|
|
> La gestion des forages motorisés reste fragile
|
|
> L'âge moyen des ouvrages de captage
|
|
> Les lourdeurs constatées dans les procédures
administratives
|
|
|
Source: Enquête mémoire
Modou Loum, ENEA, Juillet 2009
CHAPITRE VI: METHODOLOGIE
6.1. La visite exploratoire
Elle constitue la première étape de notre
processus de recherche. Cette visite a pour objet de vérifier les
différents problèmes énoncés dans la
problématique afin de ressortir les éléments clés
qui justifient la pertinence du sujet.
De ce fait il sera question de rencontrer les
autorités locales de Touba (conseil rural, l'unité de maintenance
des forages, les services sanitaires, les personnes ressources) mais
également une descente sur les services régionaux de Diourbel
pour d'éventuels documentation. Cette étape nous a permis
d'identifier les acteurs concernés par l'usage de la ressource eau,
ainsi que les enjeux suscités par cet usage. En somme, les informations
recueillies nous a permis de mieux alimenter notre problématique et
d'avoir des orientations sur la revue critique de la littérature.
6.2. La revue documentaire
Cette phase, qui a été la seconde de notre
processus méthodologique a été très
déterminante dans l'élaboration du cadre de
référence. Elle a débuté par l'exploitation des
documents que nous avons pu fouiller au niveau des bibliothèques de
l'ENEA, de l'UCAD, de l'IFAN, de l'ARD de Diourbel, de Touba
(Bibliothèque AL Khadim Touba), des sites Internet, etc.
Ces documents, qui traitent les questions de l'eau, la
gestion urbaine et les problèmes d'environnement de la ville, nous ont
permis d'avoir une compréhension générale de certains
aspects liés à la gestion de l'eau. Mais, comme ce sont des
informations qui traitent les villes en général bien
structurées avec un système de gestion formelle dont les
réalités socioculturelles peuvent différer des
nôtres, d'autres pistes ont étés également
explorées pour diversifier l'information. A cet effet, les structures
locales (ARD de Diourbel, conseil rural de Touba, UMF, service régional
de l'hydraulique de Diourbel, services sanitaires et d'hygiène de Touba)
ont reçu notre visite. Des documents ayant trait à la situation
de l'hydraulique rurale et à la présentation du cadre de
l'étude ont été consultés.
Mais, c'est surtout l'Internet qui nous a le plus
été d'un apport considérable. En effet, il nous a permis
d'obtenir des informations sur la situation de l'eau dans le monde.
Par ailleurs, il faut noter que plusieurs textes de lois
relatives à la gestion de l'eau et collectivités locales ont
été également consultés. (Code des
collectivités locales, le code de l'eau, le code de l'hygiène, le
code de l'urbanisme, le code du domaine national, le code de
l'environnement).
6.3. L'échantillonnage
L'échantillonnage repose sur les données du SIG
(système d'information géographique) de l'ARD et les
données recueillies au niveau du conseil rural de Touba.
6.3.1. La population cible
La population cible de l'étude constitue l'ensemble
des ménages résidant dans les quartiers
périphériques où les problèmes d'approvisionnement
sont posent avec acuité et celles situées dans la zone de
référence, et l'ensemble des structures qui s'activent sur l'eau
dans la ville de Touba.
6.3.2. La taille de l'échantillon
L'échantillonnage s'est fait à deux niveaux :
d'abord, au niveau de la CR pour le choix des villages à enquêter
et puis, au niveau de ces derniers pour la sélection des ménages.
La taille de l'échantillonnage est raisonnée en fonction des
moyens logistiques disponibles mais aussi du temps imparti à
l'étude. Ainsi, pour mener à bien notre étude, des taux
selon le degré du problème soit 25% (92 ménages) dans le
village de Boukhetoul Moubaraca, 3% (66 ménages) à Darou Marnane
et 1,05% (45 ménages) dans le village témoin (Touba
Mosquée).
6.3.3. Le choix des villages et des quartiers
Un seul critère a été déterminant
dans le choix des villages à enquêter. Il repose sur l'existence
ou non du réseau adduction d'eau potable. Ce critère fait
ressortir trois zones : une zone témoin située au centre (Touba
Mosquée) et deux autres, localisées à la
périphérie de la ville (Darou Marnane et Boukhetoul Moubaraca).
Ce critère cache, cependant, deux sous- critères : la position
géographique et le niveau de pauvreté. En
effet la zone périphérique est habité en
majorité les nouveaux venus qui ne disposent pas de moyens alors que
dans le centre, concentre une bonne partie des forages donc le problème
d'approvisionnement n'est pas visible.
Ainsi, d'après les données de la revue
documentaire, nous avons le tableau suivant : Tableau 6: Proportion des
ménages par village
Villages
|
Proportion de ménage par village
|
NME
|
Boukhetoul Moubaraca
|
25%
|
92
|
Darou Marnane
|
3%
|
66
|
Touba Mosquée
|
1,05%
|
45
|
Total
|
|
203
|
|
Source: Enquête mémoire
Modou Loum, ENEA, Juillet 2009
A la lumière de ce tableau, 01 village dans la zone du
centre et 02 dans la zone périphérique sont concernés par
l'échantillonnage. Ces villages sont choisis de manière
aléatoire. Ainsi, les quartiers suivants sont tirés:
- dans le centre: le quartier Touba Mosquée;
- dans la périphérie: les quartiers de
Médinatoul Salam, Boussralana, Housnoul Mahape, Soubloul Salam
tirés dans le village Boukhetoul Moubaraca et Darou Marnane,
Boussobé choisis dans le village Darou Marnane.
Carte 6: Localisation des villages
ciblés
6.3.4. Le choix des ménages
Comme souligné plus haut, 203 sur 6827 ménages,
ont été choisis dans chacun des trois villages. A l'instar des
villages, le choix de ménages a été opéré de
manière aléatoire. Cependant, il tient compte la situation
d'approvisionnement en eau potable du chef de ménage.
6.4. La collecte des données
Pour recueillir les données, plusieurs outils et
méthodes de collecte ont été utilisées.
6.4.1. Les questionnaires
Ils ont été adressés aux chefs de
ménages qui n'ont pas accès à l'eau potable et ceux qui
ont accès au réseau. Leur objectif est de recueillir les
informations relatives
· aux modes d'approvisionnement et de conservation;
· à leur niveau d'utilisation;
· aux facteurs défavorables et favorables à
leur utilisation ;
· à la distance parcourue pour approvisionner
· types d'usages de l'eau
· disponibilités de la nappe;
· cartographie des nappes souterraines;
· niveau d'accès à l'eau potable;
· la gestion qualitative et quantitative des ressources
eaux
· maladies parasitaires liées à l'eau
· fréquence des maladies;
· vulnérabilité à la pollution;
· différents types de pollution
· les inégalités dans le maillage du
réseau
6.4.2. Les guides d'entretien
En plus des informations visées par les questionnaires,
les guides d'entretien s'intéressent aussi au dispositif de gestions et
les différents acteurs concernés;
Ils ont été adressés aux autorités
locales (le CIET, l'unité de maintenance des forages, conseil rural,
services sanitaires et hygiènes de Touba, les entreprises, les personnes
ressources etc.) dans le but de compléter les données recueillies
auprès des ménages.
6.4.3. Les entretiens informels
Les escales observées à Diourbel ont
été mises à profit pour aborder les thèmes relatifs
à cette étude avec certains acteurs locaux. Par ailleurs, la
vérification de certaines informations livrées par les
autorités locales de Touba, nous a amené à avoir des
discussions avec les personnes tierces.
6.5. L'exploitation des données
L'exploitation des données s'est faite grâce
à l'utilisation de quatre logiciels : SIG, Sphinx, SPSS et Excel. D'une
part le logiciel Arc View nous a permis de cartographier la zone
d'étude. D'autre part le logiciel Sphinx a permis d'élaborer les
instruments de collecte des données (questionnaires, guides d'entretien)
et le logiciel SPSS a permis le calcul des fréquences et la
réalisation de tableau croisés. Quant au logiciel Excel, il a
servi à la réalisation des graphiques.
6.6. Les limites et les difficultés de
l'étude
Elles sont inhérentes à tout travail de
recherche. Elles sont relatives au temps, aux moyens dont nous disposons et
à la complexité de notre question de recherche qui comporte des
intérêts divergents.
L'une des difficultés majeures aux quelles nous sommes
confrontées est le biais des informations. En effet, lors des
enquêtes ménages une rétention des informations ou une
diffusion de fausses informations ont été observées et
ceci du fait que la population de Touba croit que nous sommes des
émissaires de l'Etat vu les nombreuses questions posées sur la
gestion de l'eau potable.
C'est dans le souci de contourner cette difficulté que
nous avons procédé à une triangulation afin
d'apprécier l'avis de tous les acteurs sur la problématique de
l'eau potable.
TROISIEME PARTIE: RESULTATS
ET RECOMMANDATIONS
CHAPITRE VII: PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS
|
7.1. Présentation et analyse du niveau
d'efficacité du dispositif de gestion de l'eau
7.1.1. Présentation du dispositif de gestion de
l'eau potable
7.1.1.1. Au niveau des stratégies
> Le mode de gestion de l'eau:
Plusieurs modes de gestion de l'eau existent au niveau de la
ville de Touba pour la satisfaction des besoins des populations suivant les
zones; on distingue la gestion individuelle, la gestion communautaire et la
gestion directe par l'Etat:
+ La gestion individuelle
Elle s'apparente plus à une gestion patrimoniale par
les marabouts qui pourvoient aux dépenses de fonctionnement, à
partir de ces ressources propres ou de la participation des populations. Cette
gestion pratiquée notamment pour le forage de Darou Rahmane, bien
qu'ayant jusque là permis un fonctionnement régulier pose
cependant des contraintes en termes d'appropriation de la ressource, de
permanence et de durabilité. La gestion patrimoniale a des effets sur
l'organisation sociale surtout entre les familles maraboutiques où des
inégalités sont notées dans le maillage du réseau.
Pour dire que les familles les plus influençant sont plus
privilégiées dans la distribution de l'eau. A côté,
de cela la gestion patrimoniale permet l'appropriation de la ressource
d'où une participation plus remarquable chez les populations.
+ La gestion communautaire à travers deux types de
structures:
Les comités de gestion, structures
traditionnelles mais qui souffrent de l'absence de cadre juridique et de la
faiblesse des capacités techniques et managériales leur
permettant de remplir leur mission.
Les Associations des Usagers du Forage
(ASUFOR) disposent d'un cadre juridique mis en place par l'Etat,
d'une licence pour la gestion des forages et d'instances élues
ayant reçu des formations techniques. Elles
découlent de la politique de l'Etat à travers le projet de
Réforme et de Gestion des Forages (REGEFOR). Mais la contrainte
notée à ce niveau est le nombre limité d'ASUFOR surtout
dans la zone urbaine où une bonne partie des forages est
concentrée d'où la faible participation des populations dans la
gestion de l'eau.
+ La gestion directe par l'Etat à travers le
service de l'hydraulique:
Elle s'applique à la zone urbaine de Touba et à
sa périphérie. L'Etat pourvoit aux charges de fonctionnement
(électricité, carburant, maintenance, salaires,...) à
travers une Unité de Maintenance des Forages installée à
Touba et aux importantes dépenses d'investissement que
nécessitent les besoins de la ville.
Le Khalife Général des mourides contribue de
manière assez consistante à la fourniture de l'eau au niveau de
Touba et a notamment participé à l'extension de 147 km de
réseau en 2001.
Ce mode de gestion caractérisé par la
gratuité de l'eau pose énormément de problèmes
à l'Etat et aux autorités religieuses et politiques en terme de
gestion rationnelle de la ressource, de recouvrement des coûts et
d'équilibre du secteur. Les charges de fonctionnement et les besoins
d'investissement sont inestimables et les recettes faibles.
Le projet Ravitaillement en Eau Potable de Touba- Horizon 2025
en cours de réalisation sur financement de la Banque Islamique de
Développement (BID) devra permettre d'atténuer les
problèmes d'approvisionnement des ménages surtout dans les
quartiers périphériques où le problème se pose avec
acuité. Il permettra également d'avoir une vision plus claire du
secteur et de définir des stratégies durables pour la
satisfaction des besoins en eau à long terme.
Comité Initiative de l'EAU de Touba
Direction de l'Exploitation et de la Maintenance
Conseil rural
Unité de maintenance des forages de
Division régionale de l'hydraulique
Direction de l'hydraulique rurale
Ministère de l'hydraulique
Direction Générale de la Planification des
Ressources en Eaux
> Les acteurs:
Schéma 1: Les différents acteurs
intervenant dans la gestion de l'eau à Touba
Les acteurs principaux sont l'UMF et le CIET qui assurent au
quotidien la distribution de l'eau dans les quartiers à l'aide du
réseau qui s'alimentent à partir des forages. Le reste des
acteurs n'intervient que pour les évènements ou lors de la
réalisation des projets.
En effet la planification de l'eau est assurée par la
DHR qui par son staff élabore l'ensemble des projets d'AEP dans la zone
rurale. A côté la DEM qui est la tutelle de l'UMF assure
l'exploitation et la maintenance du réseau AEP de Touba.
Le conseil rural ne fait que la planification locale et
travaille avec les partenaires tels l'ARD de Diourbel, le BID et autres dans la
mise en oeuvre et le diagnostic des besoins en eau à travers ses
documents de planification (PLD, PDH).
Le CIET comme l'UMF assure l'exploitation locale du réseau
et la gestion du service sous le contrôle de la division régionale
de l'hydraulique de Diourbel.
Le représentant du Marabout élément
important dans les décisions prises pour la gestion de l'eau car aucun
acte n'est pris sans son aval.
Les bénéficiaires sont les acteurs
déterminants dans le diagnostic des besoins et la mise en place du
réseau. Du fait de la gratuité de l'eau ils sont parfois
oubliés alors qu'aujourd'hui à l'heure de la gestion
participative ils devraient être un élément de taille dans
la gestion du service.
Concernant les ONG il y'a que l'ASCODE qui a été
recensée dans les acteurs de l'eau. Actuellement elle intervient dans la
zone rurale plus précisément les villages de Touba Bogo et Darou
Bogo où leurs actions sont orientées vers l'extension, la
densification du réseau AEP, la construction de forage. Mais elle
intervient dans l'assainissement avec la pose de toilette dans ces villages
cités.
> Au niveau des moyens matériels et
humains
Au total, la capacité de production journalière de
la ville fait 2742 m3/h dont 2410m3/h dans la zone
urbaine et 332m3/h seulement dans la zone rurale.
Graphe 4: : Répartition des forages en fonction
des zones centres et périphériques
Source: Enquête mémoire
Modou Loum, ENEA, Juillet 2009
Il a été noté une inégale
répartition des forages avec 88% des infrastructures localisées
dans la zone urbaine. Ceci s'explique par la forte concentration des familles
maraboutiques dans le centre-ville car étant les premiers occupants.
Ce mal répartition des forages engendre des
problèmes d'accès à l'eau au niveau des quartiers
périphériques.
Carte 6: Maillage des forages de la ville de
Touba
Cette capacité (2742000 l/J) rapportée à
la population totale (529716 hbts) donne 5,18 l/pers/J ce qui est
inférieur de loin la norme de l'OMS qui est de 35 l / personne / jour.
D'où les nombreux problèmes de santé que la population
toubienne rencontre dans leur quotidien.
En plus de ces ouvrages hydrauliques, la CR compte 05 puits
forages. Sur environ 58 villages que compte la zone rurale, 35 sont
connectés au réseau AEP.
Si certains forages présentent une eau de bonne
qualité comme Ndindy Abdou, Touba Bogo, d'autres ont une eau dont la
qualité est altérée par la présence d'un taux
élevé de fluor de l'ordre de 2,5 mg/l et de salinité.
7.1.2. Effets sociaux de la faiblesse du dispositif de
gestion de l'eau potable
Graphe 5: Perception de la population sur
l'efficacité du dispositif de gestion de l'eau
Source: Enquête mémoire
Modou Loum, ENEA, Juillet 2009
Pour le dispositif de gestion de l'eau 40% des répondants
pensent que le système est inefficace contre 20% qui jugent que la
gestion est efficace.
En effet, aux termes de cette analyse une bonne partie de la
population de la zone centre où y'a le réseau juge que le
dispositif de gestion de l'eau est inefficace. Cela s'explique les
pénuries répétées surtout lors des périodes
de pointe comme le Grand
Magal. Donc certains achètent de l'eau potable qui
vient du forage de l'université où le système est
commercialisé; d'autres se contentent du disponible. Cela veut dire
qu'à l'intérieur de cette zone il y'a des
inégalités sociales concernant l'approvisionnement. De plus, au
niveau des quartiers périphériques la situation est
délicate car dans certaines poches le réseau n'existe même
pas : c'est le cas du village de Boukhetoul Moubarak où une bonne partie
de la population achète de l'eau des vendeurs qui s'approvisionnent soit
au BFP des quartiers centres, soit dans les bassins parfois non couverts ;
d'où leur inquiétude sur la qualité de l'eau. C'est ce qui
fait que leur avis sur le dispositif n'est pas visible car la population
bénéficie rarement du service de l'eau.
Quelle distance parcourrez-vous pour vous approvisionner en
eau?
Tableau 7: Distance d'approvisionnement
DISTANCE_PARCOURRUE
|
Nb. citadins
|
Fré.
|
Non réponse
|
1
|
0,60%
|
0 à 1KM
|
90
|
55,20%
|
1 à 1,5KM
|
47
|
28,80%
|
1,5 à 2KM
|
8
|
4,90%
|
2 à 3KM
|
12
|
7,40%
|
3 et plus
|
5
|
3,10%
|
TOTAL OBS.
|
163
|
100%
|
Source: Enquête mémoire
Modou Loum, ENEA, Juillet 2009
Ce tableau montre que les populations de la zone
périphériques éprouvent beaucoup de difficultés de
trouver l'eau. Donc entre 0 à 1,5 KM (environ 28,8% de la population),
ces habitants surtout les femmes font des trajets par jour pour
s'approvisionner en eau. Ceci occupe une bonne de leur temps d'où une
entrave des activités socioéconomiques.
Synthèse des facteurs explicatifs d'une gestion
efficace du système d'AEP
Une approche systémique nous permet de cerner dans sa
globalité, le système d'AEP de Touba comme le montre la fiche
synoptique suivante.
Schéma 2: Fiche synoptique du système d'AEP
de la ville de Touba
RESSOURCE DU SYSTEME AEP
+ Caractéristiques +
Qualités de l'eau + Quantité
exploitée
|
DIMENSION SOCIALE
+ Adhésion
+ Equité
+ Démocratie
+ Suppression de la
|
DIMENSION TECHNIQUE
+ Capacité de production journalière
+ Système de pompage
DIMENSION ECONOMIQUE
+ Rentabilité + Transparence
+ Accessibilité aux usagers
DIMENSION ECOLOGIQUE
+ Durabilité
+ Préservation de l'environnement
En somme, grâce aux efforts consentis par l'Etat
sénégalais, et particulièrement en 2001, la production
moyenne est passée de 35 000m3/ jour en 2000 à 55
000m3 / j en 2002. Donc une augmentation de 20.000 m3/ J
soit 10.000 m3/ J par an.
Malgré cette augmentation de la production
journalière l'efficacité du système AEP est toujours
notée faible à cause du dysfonctionnement de l'organisation et
des acteurs dû l'intervention non harmonisée des acteurs tant
étatiques que locaux.
Cette capacité de production du réseau devrait
freiner les pénuries notées au niveau des quartiers
périphériques surtout à l'annonce du Grand Magal et
pendant. Donc une meilleure distribution de l'eau doit s'opérer afin de
limiter les pertes et de faire un maillage correct et équitable comme le
schéma 7.3 de la fiche synoptique du système AEP de la ville de
Touba. Un autre problème est révélé par les
acteurs, il s'agit de la dépendance des forages du courant
électrique ; celle-ci induit les pénuries intempéries
d'eau surtout pendant l'hivernage.
Tout ceci nous permet d'avouer que le dispositif de gestion de
l'eau à Touba ne répond pas aux besoins des populations. Mais il
faut interroger les causes sur le mode de gestion de l'eau mené
jusqu'ici.
7.2. Perception de la population sur la gestion de
l'eau
Au niveau de la zone périphérique la gestion
privée est préférée au détriment de la
gratuité. Ainsi, dans cette zone où le réseau existe que
dans certaines poches, la population est prête à payer le service
de l'eau afin d'avoir la qualité et la quantité.
Graphe 6: Jugement de la population centre sur la
gratuité de l'eau
Source: Enquête mémoire
Modou Loum, ENEA, Juillet 2009
Néanmoins la réticence de la population sur cette
question certains ont parvenu à donner des réponses. Ainsi 71%
des enquêtés pensent que la gratuité de l'eau est
anormale et inefficace car elle engendre le gaspillage, le
coût élevé que supporte l'Etat et les autorités
locales.
Malgré cette perception négative de la
population sur la gratuité de l'eau, seuls 17% des ménages sont
pour une pose de compteurs et 10% qui sont pour la participation volontaire.
C'est ce qu'illustre le graphe 7.4 ci-dessous.
En effet, les charges étant lourdes pour l'Etat et les
autorités locales, une alternative doit être
réfléchie afin de trouver une solution efficace et durable.
De ce fait qui va supporter le coût de leur consommation en
eau quotidienne ?
Par contre pour la somme forfaitaire 71% de la population sont
engagées à payer plus de 3000 FCFA par mois. Ce qui fait dire
pourquoi ne pas tenter ce mode de payement mieux ne vaut que rien, même
si il ne demeure pas toujours facile de collecter l'argent quand c'est
volontaire.
Graphe 7 : Mode de payement de l'eau par les
ménages
Source: Enquête mémoire
Modou Loum, ENEA, Juillet 2009
Pour la population de la zone témoin il y'a une
réticence concernant la gestion privative de l'eau. Cela s'explique par
le fait qu'en général ce sont des familles nombreuses ; donc
difficile de supporter leur coût de consommation.
A cet effet, les répondants de la zone
périphériques ne pensent pas à une amélioration du
système AEP mais plutôt à l'extension du réseau.
Graphe 8: Perception de la population sur
l'amélioration du système AEP dans la zone
périphérique
Source: Enquête mémoire
Modou Loum, ENEA, Juillet 2009
Ce tableau 7.2 nous renseigne que la population de la zone de
référence propose une amélioration de la gestion de l'eau
même si certaines sont réticentes soit 52,5% des
enquêtés. Ce qui montre les réalités
socioculturelles qui entravent la participation des populations sur la gestion
de l'eau. Donc dans la zone centre le réseau existe mais il n'est pas du
tout efficace car les pénuries intempéries se
répètent surtout pour les périodes de pointe comme le
Grand Magal.
Pour l'amélioration les enquêtés proposent
une réforme du système d'AEP afin de lever les contraintes
liées à l'accès à l'eau. Mais le problème se
vit de manière différente de la zone témoin à la
zone périphérique d'où 80% des ménages de cette
dernière qui opte pour une amélioration. En effet, ces
répondants proposent les actions suivantes:
> Une extension du réseau dans les quartiers où
les ménages éprouvent des difficultés pour trouver la
ressource précieuse;
> Une densification du réseau dans les endroits
où il existe;
> La mise en place de bornes fontaines publiques;
> L'arrêt des pénuries d'eau;
> Baisse des lourdeurs administratives pour l'accès aux
branchements
Tableau 8: Perception de la population de la zone de
référence sur l'amélioration du système
d'AEP
AMELIORATION Nombre de citadins
Fréquence
Non réponse
NON?
OUI?
TOTAL OBS.
21
40
18
1
45,00%
52,50%
2,50%
100%
Source: Enquête mémoire
Modou Loum, ENEA, Juillet 2009
La perception de la population sur la gestion de l'eau est
plus visible dans la zone centre où le réseau existe que dans la
périphérie où l'approvisionnement en eau représente
une corvée pour les femmes.
Photo 2: Point de vente de "carte
barkélou"
Source: Enquête mémoire
Modou Loum, ENEA, Juillet 2009
La photo 2 représente les points de vente des
«cartes barkélou» confectionnés par les responsables du
Comité Initiative Eau de Touba (CIET). Ces points de vente sont plus
visibles au centre (alentour de la Grande Mosquée et au sein de certains
quartiers. Mais le constat recueilli lors de l'entretien avec le responsable du
CIET c'est que la population ne participe plus comme au début
d'où les problèmes de finance du comité. En effet il note
des contraintes sur leurs activités et sur celles de l'UMF car c'est cet
argent qui assure le fonctionnement des forages avec l'achat du carburant et le
paiement du personnel.
Au terme de l'analyse de la perception de la population sur la
gestion de l'eau à Touba, nous pouvons dire que la perception
diffère selon les localités. Ainsi dans la zone centre plus
nantie, elle accepte de payer avec un service efficace qui produit une eau de
qualité. Alors dans la périphérie leur voeux c'est la
disponibilité donc la
quantité leur intéresse. D'où la population
est plus pour le paiement avec une offre suffisante afin de contourner la
corvée pour trouver l'eau.
7.3. Les modes d'approvisionnement sont un facteur
d'influence sur la santé des populations et sur leur cadre de vie;
7.3.1. Approvisionnement en eau
Les résultats de notre enquête montrent que
l'accès est une contrainte majeure pour la population de Touba. Cette
contrainte se manifeste à deux niveaux, la zone centre où le
réseau existe, mais la population n'est pas satisfaite de la gestion
avec les pénuries sont fréquentes. Par contre la zone
périphérique non seulement le réseau n'existe que dans
certains quartiers mais également les pénuries demeurent une
contrainte surtout lors de la période du Grand Magal.
En effet, le village de Touba Mosquée qui constitue
notre zone témoin est bien alimentée en eau potable avec un
réseau de plus de 10 forages et la périphérie (quartiers
précaires, bidonvilles) où la population fait de longue distance
ou dépense une grande somme pour trouver la ressource
précieuse.
Le schéma ci-dessous montre le circuit de distribution
de l'eau potable d'un forage donné. Plus la distance de desserte est
longue plus le circuit est vulnérable aux problèmes de pollution,
de branchement clandestin et aux fuites.
Schéma 3: Composition système
d'AEP
Source : Rapport annuel DHR 2005
La communauté rurale est desservie par 19 forages dont 17
équipés et fonctionnels et
1 non fonctionnel.
> 1 forage à Touba Belel village,
> forages (dans le domaine agricole),
> 8 forages à Touba Mosquée (Darou Marnane
Samlah, route de Belel, Guédé, Ndamatou, Darou Rahmane,
Khaïra,
> 1 forage à Kere MBAYE, > 1 forage à
Baoura,
> 1 forage à Aïnou Rahmaty,
> 5 forages à Touba Mosquée (Khaïra).
Parmi les ménages enquêtés, 95% disposent
d'un branchement individuel, 5% s'alimentent à partir des branchements
de voisin et 2,5% s'approvisionnent à partir des BFP.
Graphe 9: Proportion des modes d'approvisionnement en eau
potable des ménages de la zone de référence
Source: Enquête mémoire
Modou Loum, ENEA, Juillet 2009
Le graphe 7.6 ci-dessus illustre ces chiffres et montre que le
niveau d'accès à l'eau dans la zone centre est
élevé. Ceci grâce à la concentration des points
d'eau soit plus de 10 forages dans cette zone.
Dans tous les ménages l'eau est utilisée pour la
boisson, la toilette, la vaisselle et la lessive. Ceci montre que l'agriculture
urbaine est non fréquente dans la zone centre car il n'y a pas une
utilisation pour l'irrigation.
80% des enquêtés sont confrontés à des
pénuries d'eau pour des durées variées 01 jour (35%), 1/2
jour (22%) et plus de 04 jours (2,5%). Donc malgré la
disponibilité des points d'eau il demeure des difficultés parfois
dues aux pénuries qui entravent les activités économiques
des femmes qui sont tenues de chercher l'eau domestique.
Photo 3: Borne fontaine publique au niveau quartier de
Sekhewgui
Source: Enquête mémoire
Modou Loum, ENEA, Juillet 2009
Cette photo nous renseigne sur les ouvrages hydrauliques des
zones périphériques constitués essentiellement de bornes
fontaines publiques dont le service est gratuit et la gestion pour la plupart
n'est confiée à aucune tierce personne. D'où le gaspillage
et la pénurie en cas de panne. Le quartier Sekhewgui situé dans
le village de Darou Marnane a un niveau d'accès amélioré
avec les BFP dispersés dans les artères du quartier. Donc le
problème d'approvisionnement n'est trop visible dans le village de Darou
Marnane.
Par contre au niveau du village de Boukhetoul Moubaraca, la
situation est déplorable car une 40% des ménages
enquêtés s'approvisionnent à partir des revendeurs qui
puisent l'eau soit dans les BFP ou les bassins de stockage situés dans
la zone centre comme Touba Mosquée, Darou Minam ou Darou Khoudoss
Graphe 10: Modes d'approvisionnement des ménages
du village de Boukhetoul Moubarak
Photo 4: Borne fontaine publique au niveau du village
Boukhetoul Moubarak
Source: Enquête mémoire
Modou Loum, ENEA, Juillet 2009
Pour le stockage de l'eau 95% des ménages stockent l'eau
contre 5% qui optent le non stockage. Parmi les ouvrages ou récipients
utilisés pour le stockage de l'eau il y'a des bassins couverts (37,5%)
non couverts (10%) installés à l'intérieur des concessions
plus précisément à proximité des cuisines. Par
contre les autres utilisent les ustensiles réservés pour puiser
l'eau (canaris, bidons seaux, bassines). Il y'a deux ménages
recensés dans la zone centre où les bassins sont localisés
à proximité des toilettes, d'où les cas de choléra
dans certains concessions.
Graphe 11: Stockage de l'eau dans la zone
centre
Source: Enquête mémoire
Modou Loum, ENEA, Juillet 2009
Pour le dispositif de stockage de l'eau, les ménages
utilisent pour la plupart un bassin couvert et les bidons. Donc les
résultats de la sensibilisation menée par les autorités
sur les moyens de stockage ont atteint un effet positif sur le comportement des
populations.
Graphe 12: Dispositif de stockage de l'eau dans les
ménages du quartier témoins
Source: Enquête mémoire
Modou Loum, ENEA, Juillet 2009
Dans la zone périurbaine les populations rencontrent
beaucoup de difficultés pour approvisionner en eau potable. Ce graphe 12
illustre l'état des faits avec 53% des ménages qui
achètent l'eau à partir des vendeurs qui puisent à travers
les BFP ou les bassins dans la zone de référence soit un trajet
de 0 à 3 km donc dépasse les 15 mn de marche que l'OMS propose
pour l'accès à l'eau.
Graphe 13: Modes d'approvisionnement en eau des
ménages dans les quartiers périphériques
Graphe 14: Réponses des répondants sur les
pénuries d'eau au niveau de la périphérie
Source: Enquête mémoire
Modou Loum, ENEA, Juillet 2009
Compte tenu des facteurs démographiques, socioculturels
l'approvisionnement en eau potable constitue l'une des principales contraintes
de la population de Touba surtout celle de la zone périphérique.
Alors dans certaines poches de la ville, l'eau est en abondance jusqu'à
même arriver au gaspillage au moment où d'autres font plus de 3 km
pour trouver l'eau dont la qualité reste à voir.
7.3.2. Cas du Grand Magal
Tableau 9: Diagnostic des contraintes du Magal
liées à l'approvisionnement en eau
Contraintes
|
Causes
|
Conséquences
|
solutions
|
Pénuries
|
Coupure d'électricité ;
Faible dotation en
carburant pour les
groupes électrogènes ;
|
Longue
distance pour
trouver l'eau (2 à 3 km) ;
2000 FCFA à 3000 FCFA par jour
|
Doter chaque
forage d'un groupe électrogène et du
carburant
|
Faible accès aux
citernes des zones
périphériques
|
Enclavement et
inaccessibilié du
quartier ;
Privilège les familles
marabouts ;
|
Plus d'équité dans la distribution de
l'eau
|
Faible satisfaction de
l'approvisionnement en eau des citernes
|
Faible dotation en
citernes ;
Taille démographie très
élevée
|
Augmenter le
nombre de citerne ; Créer des points
d'eau pour le Magal
|
Aucune alternative
|
Moyens insuffisants
|
Mauque d'eau
|
Contrôler le prix de vente de l'eau par les
charrettes
|
Corvée d'eau
|
Longue distance
d'approvisionnement ; Prix
élevé
|
Fatiguement surtout les femmes
|
Source: Enquête mémoire
Modou Loum, ENEA, Juillet 2009
Ce tableau révèle que le Grand Magal de Touba
constitue un évènement où la population rencontre beaucoup
de difficultés pour trouver une trace d'eau potable. Concernant les cas
de pénuries, tous les ménages situés dans la zone
périphérique l'approuvent, alors dans la zone centre la situation
est améliorée avec la mise en place de points d'eau dans les
espaces publics.
Non seulement les populations sont confrontées à
des pénuries avant et après le Magal mais elles n'ont qu'une
alternative acheter l'eau des charretiers dont la qualité est à
remettre en cause. De plus ces ménages n'ont pas accès aux
citernes offerts par le service de l'eau ; seuls 15% ont accès aux
citernes.
Graphe 15: Proportion des ménages
bénéficiaires des citernes lors du Grand Magal dans le village de
Boukhetoul Moubarak
Tableau 10: Situation de l'approvisionnement des
ménages lors du Grand Magal
PENURIES
|
Nombre de citadins
|
Fréquence
|
Non réponse
|
48
|
29,40%
|
Oui
|
90
|
55,20%
|
Non
|
25
|
15,30%
|
TOTAL OBS.
|
163
|
100%
|
Source: Enquête mémoire
Modou Loum, ENEA, Juillet 2009
Les chiffres de ce tableau montrent plus de la moitié
des ménages des zones périphériques sont confrontés
à des pénuries d'eau lors du Grand Magal. Par contre au niveau de
la zone centre c'est le quart des ménages qui rencontrent des
pénuries pour une durée environ un jour.
Graphe 16: Cas de pénuries dans le village de
Boukhetoul Moubarak lors du Grand Magal
Malgré les efforts de l'UMF et du CIET dans la
distribution de l'eau pendant le Grand Magal et les moyens consentis par l'Etat
et les bonnes volontés il demeure toujours des pénuries lors de
ces évènements religieux. Donc il urge d'harmoniser les
interventions des autorités pour répondre aux besoins des
populations en eau avant et après le Grand Magal pour lutter contre
cette pandémique de choléra.
Graphe 17: Proportion des ménages
bénéficiant de l'eau des citernes lors du Grand Magal dans la
zone périurbaine
Source: Enquête mémoire
Modou Loum, ENEA, Juillet 2009
Au regard de ces informations l'accès à l'eau
potable demeure difficile au niveau des ménages situés dans la
zone périphérique pendant les évènements religieux.
Donc en plus Touba qui reçoit plus d'un million de personnes venues de
toutes les localités du monde. Par conséquent l'Etat doit faire
beaucoup pour assurer les besoins en eau durant ce Grand Magal.
Pour cela une réflexion profonde sur
l'amélioration de l'accès pérenne à l'eau doit
être au menu des débats des autorités tant locales
qu'étatiques pour contourner ces difficultés que vivent les
ménages.
7.3.3. Caractéristiques de l'eau de boisson
Au regard du tableau une bonne partie de la population est
réticente pour les questions de qualité de l'eau avec 20% qui
refusent de répondre. Mais n'empêche 35% des répondants
pensent que l'eau est de mauvaise qualité. Néanmoins 10%
suggèrent que l'eau est de très bonne qualité, 10% pour
une qualité bonne et 27% pensent que la qualité est moyenne.
Tableau 11: Opinion de la population sur la
qualité de l'eau de boisson au niveau de la zone centre
QUALITE
|
Nombre de citadins
|
Fréquence
|
Non réponse
|
8
|
20,0%
|
très bonne?
|
4
|
10,0%
|
bonne?
|
4
|
10,0%
|
moyenne?
|
11
|
27,5%
|
mauvaise?
|
14
|
35,0%
|
très mauvaise?
|
0
|
0,0%
|
TOTAL OBS.
|
40
|
|
Source: Enquête
mémoire Modou Loum, ENEA, Juillet 2009
Parmi les 35% des répondants qui pensent que la
qualité est mauvaise, 65% situent le problème sur le goût
de l'eau, 17,5% la couleur et 2,5% l'odeur.
Graphe 18: Opinion des ménages de la zone
périphérique sur l'eau de boisson
Source: Enquête mémoire
Modou Loum, ENEA, Juillet 2009
L'analyse du tableau n°14 et du graphe n°14 montre que
la qualité de l'eau à Touba est à remettre en cause compte
tenu de l forte teneur en sel et de fluor.
7.3.4. Consommation de l'eau et santé des
ménages
Concernant les questions liées à la santé
des ménages, compte tenu des rumeurs sur l'épidémie de
choléra à Touba, 55% des répondants étaient
réticents par rapport à cette question. Finalement 20% seulement
pensent la qualité sanitaire est mauvaise. 37,5% disent que la
consommation de cette eau peut apporter des maladies et 22,5%
des ménages utilisent des moyens pour rendre potable
cette eau de boisson. Parmi les ces ménages 80 % font le filtre plus
l'ajout de goutte d'eau de javel. Seuls 20% font la décantation. Cela
montre le faible niveau technique des populations en matière de
traitement de l'eau.
Pourtant cette mauvaise qualité sanitaire ne se
reflète pas sur la présence des maladies car il n'y a que deux
cas rencontrés dans la zone centre.
Graphe 19: Opinion des ménages de la zone
périphérique sur l'eau de boisson
Source: Enquête mémoire
Modou Loum, ENEA, Juillet 2009
A côté les ménages situés dans le
périurbain surtout pour ceux du village de Boukhetoul Moubarack
suggèrent que la qualité de l'eau de boisson est mauvaise ; soit
30,7% des répondants. D'autres du fait de leur faible niveau
d'instruction manquent d'information sur la qualité de l'eau. Ce qui
fait que 16% des maladies présentes dans ces zones sont la
diarrhée et 3,1% le choléra. Ces chiffres montrent que la
situation sanitaire est un peu améloirée surtout le
choléra où durant tout ce premier semestre aucun cas n'est
noté dans les districts et centres de santé de Touba.
Graphe 20: Perception de la population sur la
qualité de l'eau dans les quartiers
périphériques
Graphe 21: Proportion des cas de maladies
rencontrées dans la zone périurbaine
Source: Enquête mémoire
Modou Loum, ENEA, Juillet 2009
Pour l'avis des acteurs de la santé, le médecin
chef du centre de santé de Ndamatou était notre interlocuteur.
Selon ce dernier, il y'a une amélioration nette durant ces
dernières années avec la mise place de nombreux centres de
santé et de postes dans les zones périphériques. Ces
actions conjuguées à la vigilance des autorités sur les
questions d'épidémies ont fait que selon l'étude
menée dans le centre de santé de Ndamatou ; pour le premier
semestre de l'année 2009 aucun cas de choléra n'est
enregistré dans les structures sanitaires de Touba.
Par contre les autres maladies hydriques principalement la
diarrhée persiste toujours surtout la zone périphérique
où 16% des ménages sont confrontés. Ainsi dans le document
« Maquette Morbidité DS Touba Trim1 2009 » parmi les cas de
diarrhée recensés dans la région de Diourbel 34,7% sont
originaires de Touba dont 5,7%, 4,6% dans les postes de santé respectifs
de Darou Tanzil et de Madiyana, qui polarisent le village de Boukhetoul
Moubarak. Ceci montre que le problème est plus visible dans ce village
car la problématique de l'accès à l'eau est plus tangible
dans cette localité entrainant des alternatives qui dégradent de
jour en jour leur cadre de vie.
En plus, selon le médecin chef les facteurs limitant la
gestion de l'eau sont: > Le non maîtrise de la cible due au flux de la
population;
> Le réseau est non protégé;
> La chloration des forages est discontinue;
> Présence de fosse septique à proximité
des conduites d'eau;
> La présence des bassins pour le stockage de l'eau
dans les ménages
Donc de manière générale, les risques
liés au circuit de l'eau (approvisionnement jusqu'à la
consommation de l'eau) sont nombreux.
Pour les perspectives en domaine de santé le
médecin propose les points suivants:
> La sensibilisation continue des populations et des
autorités sur la privatisation de l'eau potable;
> Mettre un réseau d'assainissement dans toute la ville
pour gérer les eaux dures qui peuvent polluer la nappe
> Assurer un contrôle sur les branchements
clandestins.
Enfin notre interlocuteur recommande pour une gestion rationnelle
de l'eau potable afin d'éviter les maladies endémiques
liées à la consommation de l'eau:
> Une gestion multi sectorielle de l'eau;
> Formaliser la gestion de l'eau;
> Protéger le réseau de distribution de l'eau
potable;
> Faire payer les gros consommateurs (stations services,
boulangeries, etc.) > Respecter les principes du lotissement
Tableau 12: Croisement fréquence maladies et
pénuries d'eau
Tableau 13: Proportion des cas de diarrhée dans
les structures sanitaires de Touba
Structures sanitaires
|
Proportion des cas de diarrhée
|
CS Ndamatou
|
71,52%
|
PS Darou Tanzil
|
14,49%
|
PS Madiyana
|
11,77%
|
PS Khelcom
|
2,80%
|
Total
|
100%
|
Source: Enquête mémoire
Modou Loum, ENEA, Juillet 2009
Sur les 2998 cas de diarrhée, les 1180 sont
recensés dans la ville de Touba soit 39,35%.24
Selon les données de cette maquette de morbidité,
les cas de choléra n'ont pas été enregistrés durant
ce trimestre, ce qui montre qu'une nette amélioration est
notée.
A cet effet, la sensibilisation menée par les
autorités a porté fruit sur les conditions de vie des populations
mais également elle a engendré un changement de comportement.
Seulement l'inégale répartition de l'eau risque de nuire les
relations sociales car il se trouve que c'est une minorité qui
bénéficie suffisamment du service d'AEP. Par contre dans la zone
périphérique (quartiers précaires), les populations ont un
accès faible des services sociaux de base particulièrement
l'approvisionnement en eau surtout les quartiers du village de Boukhetoul
Moubaraca. Ce village compte 368 âmes avec seulement un forage qui est en
panne depuis un an et quelques branchements individuels alimentés par le
réseau des villages environnants (Madiyana, Dianatoul Mahwa).
24 Source: Maquette Morbidité DS Touba Trim1
2009 (version 1)
CHAPITRE VIII : RECOMMANDATIONS
Pour garantir la réussite de la mise en oeuvre
opérationnelle de ces orientations stratégiques de
développement économique et social, les mesures d'accompagnement
suivantes sont fortement recommandées :
8.1. Recommandations générales
> Privatiser le service de l'eau potable
> Assainissement et hygiène autour des points
d'eau
> Augmenter la capacité de production des
quartiers périphériques
Tableau 14: Recommandations
Recommandations générales
|
Recommandations spécifiques
|
Privatiser le service de l'eau
potable
|
1. Créer un cadre de concertation
|
|
|
Assainissement et hygiène
autour des points d'eau
|
3. Renforcer la capacité technique de l'UMF Extension et
densification du réseau dans la zone périphérique
|
|
Augmenter la capacité de
production des quartiers périphériques
|
5. Construire des forages dans le village de Boukhetoul
Moubaraca
|
|
|
Source: Enquête mémoire
Modou Loum, ENEA, Juillet 2009
8.2. Recommandations spécifiques
Pour opérationnaliser les recommandations
générales, des recommandations spécifiques ont
été formulées dont les points phares sont les suivants:
8.21. Créer un cadre de concertation
Vue la multiplicité des acteurs de l'eau il urge
aujourd'hui de créer un cadre pour harmoniser les actions dans la
gestion de l'eau. Ce cadre sera composé de:
> Les responsables de l'UMF;
> Le CIET;
> La collectivité locale;
> Le représentant du marabout;
> Les OCB;
> Les partenaires;
> Les bénéficières
Ce cadre aura comme mission de piloter les actions de
sensibilisation sur la gestion rationnelle de l'eau, mais également de
gérer toutes les actions d'animation pour mener la privatisation de
l'eau.
8.2.2. Sensibiiser la population et les autorités
locales sur un projet de privatisation du service de l'eau.
La sensibilisation doit prendre deux niveaux à savoir les
bénéficiaires et les autorités locales.
Le comité Adop doit mener un rôle important afin
de conscientiser la population à non seulement payer l'eau mais
également de pousser les autorités surtout religieuses à
valider le projet. Avec le ndiguel de Khalife Général des
Mourides les populations accepteront de payer le coût de leur
consommation.
Cependant cette action demandera des moyens financiers et
humains. En effet le comité Adop pourrait piloter le projet mais une
formation préalable doit être aboutie pour doter les membres de
compétences. Cette sensibilisation prendra en compte tous les quartiers
de la ville et une équipe pluridisciplinaire doit conduire le projet
pour mieux considérer les réalités socioculturelles. Donc
il faudra un médecin, un environnementaliste, un aménageur, un
sociologue, un économiste, un planificateur, un animateur, etc. La
population sera au centre de l'équipe car la participation constitue un
pilier angulaire dans la réussite d'un tel projet.
8.2.3. Mettre des ASUFOR au niveau de chaque de forage pour
responsabiliser la population sur les activités de gestion de l'eau
Une tarification de l'eau plus conforme au prix de revient
réel des approvisionnements est une composante fondamentale de la
politique de conservation de l'eau dans les villes et l'industrie. Il est
important de fixer correctement le prix de l'eau utilisée par les gros
consommateurs, car ils gaspillent par d'énormes volumes par jour qui
pourraient venir grossir les réserves de la «dernière
oasis».
Il est plus facile de remédier à ces situations
perverses en paroles qu'en actes. Il faut s'opposer à des
intérêts particuliers solidement établis et politiquement
influents, donner aux administrations charger de l'eau un sens plus large de
leur mission et décentraliser la gestion de l'eau, afin que les
responsables locaux des services des eaux et les utilisateurs se sentent plus
concernés par la bonne marche de l'exploitation. Dans le cas de Touba
cela implique même une remise en question des croyances religieuses et
culturelles. Selon les règles islamiques, par exemple, l'eau doit
être gratuite, de sorte que les gouvernements des pays musulmans ne font
payer que le prix de la fourniture : c'est le cas à Touba
Pour cette recommandation la rigueur et le rôle de
l'Etat sont invités afin de la concrétiser. Au regard des
difficultés que rencontrent les populations des zones
périphériques surtout celles du village Boukhetoul Moubarak pour
trouver la précieuse ressource soient environ plus de 400 FCFA par
jour.
Par conséquent elles payent pour avoir l'eau alors le
service est gratuit dans les zones où il y'a le réseau. Donc la
situation de la ville ne permet plus une gestion gratuite de l'eau, car de jour
en jour les besoins en eau ne cessent d'augmenter alors la capacité
journalière de production diminue. De ce fait pour assurer un service
durable l'Etat doit sous l'appui du Khalife Général mener une
gestion privative de l'eau par la pose de compteurs au niveau de chaque
ménage. Ainsi, la consommation de l'eau suivra un coût ce qui
pourra limiter le gaspillage.
A côté pour ce qui exploite l'eau à titre
commercial, l'Etat doit prendre une mesure dans le plus bref délai de ne
plus payer à leur place. Selon le responsable du CIET toutes les
entreprises qui exploitent l'eau à titre commercial ont
été recensées dans le but de les faire payer mais
jusqu'à présent il y'a que deux d'entre elles qui supportent son
coût.
8.2.4. Renforcer la capacité technique de l'UMF,
extension et densification du réseau dans la zone
périphérique
La faible capacité de l'UMF mérite d'être
corriger afin de permettre aux agents de l'unité de bien mener leur
fonction. Pour cela l'Etat doit tenir compte de la croissance rapide de la
ville et de l'augmentation des besoins sociaux des populations tant dans les
quartiers centres que dans le périurbain. Pour accompagner cette
urbanisation galopante dans l'offre des services hydrauliques, il est
primordial de renforcer la capacité de l'UMF tant en ressources humaines
qualifiées, que financières et matérielles.
Au regard des manquements l'Etat doit non seulement recruter
un personnel de renfort (conducteurs de forages, gardiens, plombiers, un agent
de développement). Cet agent de développement aura comme mission
la planification des actions mais aussi coordonner les actions de concertations
entre les différents acteurs de l'eau. Pour les moyens financiers le
déficit 699.500.000 FCFA noté signifie que l'unité
rencontre beaucoup de difficultés pour le combler. De ce fait il est du
Rôle de l'Etat d'augmenter le budget alloué à cette
structure afin de mieux exercer leur fonction.
8.2.5. Systématiser la chloration de l'eau
Dans le souci de lutter contre les maladies hydriques dont les
plus fréquentes à Touba sont la diarrhée, le
choléra, il est important d'assurer une chloration continue des forages
dans le but de distribuer une eau potable. Les résultats du premier
semestre témoignent bien l'intérêt et le rôle de
cette chloration dans les actions de lutte contre le choléra.
8.2.6. Construire des forages dans le village de Boukhetoul
Moubaraca
Lors de nos enquêtes dans le village de Boukhetoul
Moubaraca, il a été noté que l'unique forage qui existe
dans cette localité est en panne. Ce qui fait que les populations
surtout les femmes rencontrent beaucoup de difficultés pour trouver la
ressource eau. Donc il urge d'apporter un secours aux populations qui par
manque d'alternatives consomment de l'eau dont aucune qualité n'est
garantie, d'où les cas de diarrhée rencontrés dans
certains ménages enquêtés.
En effet, Boukhetoul Moubaraca créé en 1996 par
feu Serigne Saliou Mbacké se voit croître sa population alors les
services sociaux tels l'eau n'accompagnent pas ce rythme de croissance.
Pour lever la contrainte l'Etat doit construire des forages
dans ce village afin d'augmenter la capacité de production
journalière. En plus, le réseau doit être amené dans
les quartiers afin de permettre aux ménages d'avoir des branchements
individuels.
Tableau : 15: Synthétique des recommandations
spécifiques
Actions
|
Localisations
|
Acteurs
|
Modalités
|
|
|
|
|
Favorables
|
Défavorables
|
Créer un cadre de concertation
|
CR
|
Conseil rural ; autorités religieuses ; Etat ; OCB ; ONG ;
partenaires ; populations
|
|
Pluralité des acteurs
|
Sensibiliser la population et les autorités locales sur
un projet de privatisation du service de l'eau
|
Quartiers périphériques
|
UMF ; CIET ; CR
|
Existence de nombreux forages ;
|
Gratuité du service
|
Mettre des ASUFOR au niveau de chaque de forage pour
responsabiliser la population sur les activités de gestion de l'eau
|
Tous les forages
|
UMF
|
Déjà testé
|
Défaillance ou inexistence du réseau
d'assainissement;
manque d'information des populations sur les techniques de
javellisation de l'eau
|
Sensibiliser la population et les autorités locales sur
un projet de privatisation du service de l'eau.
|
CR
|
Conseil rural ; autorités religieuses ; Etat ; OCB ; ONG ;
partenaires ; populations
|
Le ndiguel du marabout; le coût que supportent les
populations des zones périphériques pour avoir l'eau
|
Réticence des populations; lobbies des gros
consommateurs; défaillance des autres services comme la
SENELEC
|
Renforcer la capacité technique de l'UMF, extension et
densification du réseau dans la zone périphérique
|
CR, quartiers,
|
CR ; service régional de
|
Plan radiocentrique
|
Croissance rapide des quartiers précaires ; non maitrise
de l'extension spatiale de la ville
|
Systématiser la chloration de l'eau
|
|
l'urbanisme; chefs religieux; chefs de quartiers
|
|
|
Construire des forages dans le village de Boukhetoul Moubaraca
|
|
|
|
|
Source: Enquête mémoire
Modou Loum, ENEA, Juillet 2009
CONCLUSION GENERALE
L'eau, ressource naturelle, bien commun vital, est,
désormais, une ressource rare dans de nombreuses régions du
monde. Rare, en ce sens qu'elle est très peu disponible, physiquement,
dans certaines régions, et dans d'autres la multiplicité des
demandes qui s'y adressent accroît les tensions, notamment
économiques et politiques à propos de ses usages.
Ainsi, le Sénégal n'a pas encore atteint ce
stresse hydrique mais avec les menaces des changements climatiques, l'Etat doit
rationnaliser la gestion de l'eau afin d'atténuer les risques de
pénuries.
Cependant dans la ville de Touba, l'eau est
gérée par un dispositif de gestion qui part des structures
étatiques (l'unité de maintenance des forages qui sous la tutelle
de la direction de l'hydraulique); la collectivité locale; les
autorités religieuses ; les partenaires au développement (ARD de
Diourbel); les ONG et la société civile (ASCODE); les
bénéficiaires.
A cet effet, les informations recueillies au niveau des
ménages, montrent que ce dispositif de gestion est loin d'être
efficace car 40% des répondants de la zone périphérique
disent qu'il est non efficace de même pour 45% de ceux de la zone centre.
Donc cette première hypothèse est confirmée pour dire que
le niveau d'efficacité du dispositif de gestion de l'eau est faible.
De plus, ce dispositif de gestion est non seulement inefficace
mais également la population a une perception négative sur le
marchandage de l'eau surtout celle de la zone centre où une bonne partie
de la famille du Marabout est localisée. En plus, la consommation de
l'eau est plus forte dans cette zone car il y'a concentration des gros
consommateurs comme les boulangeries, les stations services, les
marchés, etc. Dans la zone périphérique, les populations
sont engagées à supporter le coût de leur consommation en
eau, soit par une participation forfaitaire ou une pose de compteurs dans les
domiciles. A cet effet, 45% des ménages acceptent de payer 3000 FCFA par
mois pour bénéficier d'un service d'approvisionnement d'eau
potable efficace. Par la population de la zone centre est réticente sur
la privatisation de l'eau car selon elles,
l'eau n'est pas un produit vendable et a été
toujours gratuite à Touba depuis sa création.
Donc malgré les efforts des acteurs tant locaux
qu'étatiques, la problématique de l'eau demeure toujours une
équation à Touba; alors que la demande ne cesse d'augmenter au
jour le jour.
Ainsi, nous confirmons cette hypothèse pour deux
raisons:
· Les ménages de la zone où le réseau
existe sont réticents pour une gestion privée de l'eau;
· Dans la zone périphérique, certains
répondants sont pour une gestion privée et accepte la pose de
compteurs. Mais cette proposition est à nuancer car elle pourrait lier
à l'inexistence du réseau dans cette zone, donc ces populations
n'ont pas accès à la ressource.
En effet, dans la ville de Touba, une éthique de l'eau
exige que les modes de vie et consommation des individuels soient
réexaminés, en vue de réduire les gaspillages. Il convient
également de renforcer les notions d'équité et de justice,
si l'on veut désamorcer les tensions qui se sont font jour au sujet de
l'eau. Donc l'illusion portée sur l'eau par les populations de Touba
surtout celles du centre doit être levée afin de promouvoir une
gestion durable.
Au terme de notre étude, nous pouvons dire que nos
objectifs ont été atteints et notre hypothèse
confirmée. En effet, à travers l'analyse du dispositif de gestion
de l'eau, la perception de la population sur la gratuité de l'eau et les
modes d'approvisionnement en eau, il a été démontré
que le niveau d'efficacité du Système AEP est faible, la
population de la zone périphérique privée du réseau
juge que la gratuité est anormale et les modes d'approvisionnements
autres que le branchement individuel influencent la santé des
populations
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages généraux :
1. Anne -Marie Gerin-Grataloup, 2005, la
géographie, Editions Nathan, France, 159p ;
2. Beaux J. F., l'environnement, Editions Nathan, France,
159p ;
3. Dupré G., 1991, savoirs paysans et
développement, Editions Karthala, ORSTOM, France, 524p ;
4. Gueye C, 2002, Touba, la capitale des mourides,
Editions ENDA-KarthalaIRD, France ;
5. Joël de R., 1975, le macroscope, Editions du
seuil, 346p;
5. N'Guemb J., 1994, l'envers d'un urbanisme social, les
problèmes socio-
sanitaires posés par l'eau consommée dans les
quartiers périphériques de Pointe Noire -Congo, Editions ;
6. Postel S., 2001, la dernière oasis, l'eau en
danger, Editions Nouveaux Horizons, Philippines, 198p ;
7. Santos M., 1984, pour une géographie nouvelle,
Editions Publisud, Paris, 188p;
8. Smith H. H., 1998, urbanisme : le guide du citoyen,
Editions Nouveaux Horizons, Philippines, 208p ;
9. Whelan T., 1991, l'écotourisme, gérer
l'environnement, Editions Nouveaux Horizons, Paris, 197p ;
10. Les cahiers de l'Université Catholique d'Afrique
Centrale (UCAC), 2000, Citadins et ruraux en Afrique subsaharienne,
Editions Karthala-UCAC, France
11. Observatoires de développement local : Dialogue
politique sur la production sociale d'habitat, 2006, Editions ENDA
Ouvrages spécifiques :
1. Ba. M., 1997, l'hydraulique urbain, l'alimentation en eau
potable dans les quartiers défavorisés: cas de la commune
d'arrondissement de Tivaoune dans la ville de Pikine, Mémoire de fin
d'études, ENEA, 44p ;
2. Ba M., 2007, l'accès à l'eau potable en
milieu rural: Etude géographique de l'aire de desserte du forage de
Diamagadio dans la communauté rurale de Nganda, Mémoire de
Maitrise, UCAD/ FLSH/ Département géographie ;
3. Bassel M., eaux et environnement à Dakar:
«pluies, ruissellement, pollution et évacuation des eaux»
Contribution à l'étude des problèmes d'environnement
liés aux eaux dans la région de Dakar ; Thèse de
doctorat du 3é cycle en géographie : option hydrologie urbaine
;
4. Coly A, Gestion intégrée des Ressources en
eaux;
5. Diop Gaye, Cours Environnement et urbanisation, ATEGU
II 2008 ; ENEA ;
6. Diouf B. Alphonse, Contribution à l'étude
des facteurs d'utilisation des SET dans les systèmes de cultures,
d'élevage et de pêche, Mémoire de fin d'étude,
ENEA 2006 ;
7. Diatta M.C. B. C, 2007-2008, Eau et pauvreté :
Enjeux pour le développement local en Casamance littorale,
Mémoire de Master 2, UCAD/Département géographie, 79p ;
8. Eric Ross, 1989, Cités sacrées du
Sénégal : Essai de Géographie spirituelle,
mémoire de la maitrise en géographie, Université du
Québec à Montréal ;
9. Fall M., 2007, L'accès à l'eau potable en
milieu rural : Etude géographique de l'aire de desserte du forage de
Diamagadio dans la communauté rurale de Nganda, Mémoire de
maitrise, UCAD/FLSH/Département géographie, 126p ;
10. Guèye C., 2003, Enjeux et rôle des
nouvelles technologies de l'information et de la communication dans les
mutations urbaines : Le cas de Touba (Sénégal), Institut de
Recherche des Nations Unies pour le développement social ;
11. Kane R. 2004, Approvisionnement en eau potable de Touba :
Aspects sanitaires, Mémoire de l'Ecole Nationale de la Santé
Publique, Rennes, 86 p ;
12. Mbongo N. J. (2001), «Les déterminants de
l'accès à l'eau potable: Analyse situationnelle du quartier de
Médinatoul Mounawara, Mémoire de fin d'études (ENEA);
13. Seck Mandir: Gestion communautaire des forages
ruraux: Etude de cas de la localité de Golobé et environs
dans le département de Tivaoune, Mémoire de fin d'études,
ENEA, 2002 ; 98 p
14. Touré N. M., 2008-2009, Etude de la
pauvreté en eau dans la commune de Mbour : Pertinence du SIG dans
l'aide à la décision, Mémoire de Master 2 GIDEL,
UCAD/UFR/LSH/Département géographie, 88p ;
15. Valérie PEUGEOT (1999), « L'eau,
patrimoine commun »
16. « Dictionnaire de l'aménagement du territoire
et développement local », La Maison du Dictionnaire, 1997,
France ;
17. Dictionnaire du développement durable, 2004 ;
18. La Fondation Nicolas Hulot, Ecolo guide de A à
Z ;
19. LE RECUEIL DES TEXTES DE LA DECENTRALISATION ; Loi n°
96-06 du 22 mars 1996 Portant Code des Collectivités locales
20. Maquette morbidité DS Touba trimestre1 2009
21. Plan local de développement de la
communauté rurale de Touba Mosquée, 2004-2007
22. Présentation DS Touba, 2009
Journaux :
1. L'Atlas des ressources de la planète, 2008, hors
série 243, construire un monde durable, 162p ;
Internet :
1.
http://i.ville.gouv.fr/divbib/doc/renouvurb.pdf
2.
www.coin-urbanisme.org/amenagement/social.html
- 27k -
3.
http://www.association4d.org"
Villes et Développement Durable- des expériences à
partager " ;
4. «
http://fr.wikipedia.org/wiki/Touba_(S%C3%A9n%C3%A9gal)
».
5.
http://www.istikhama.org/ville
sainte touba/infrastructures
commerce.ht
6.
http://www.ard-diourbel.sn/PDF/Pld
Touba Mosquee.pdf
7.
http://www.htcom.sn/IMG/article
PDF article1809.pdf
8.
http://www.association4d.org"
La Ville et l'enjeu du développement durable " ;
ANNEXES
Annexe n°1 : Situation des infrastructures
hydrauliques de stockage
Villages
|
Forages
|
Capacité des
châteaux d'eau
(m3)
|
Capacité réservoirs au sol (m3)
|
Zone centre
|
Darou Khoudoss
|
F1
|
1000
|
|
Ndamatou
|
F3
|
1000
|
|
Sam
|
F6
|
150
|
|
Ngonane
|
F7
|
500
|
2000
|
Touba Mosquée 2
|
F8
|
500
|
|
Darou Khadim
|
F Darou
Khadim
|
500
|
2000
|
Touba Mosquée
|
F Aînou
Rahmaty
|
50
|
|
Ndame Lô
|
F Ndam
|
250
|
800
|
Darou Miname
|
FK
|
800
|
|
Madiyana
|
FU
|
1000
|
|
Djanatoul Mahwa
|
FH
|
50
|
|
Totale zone centre
|
11
|
5800
|
4800
|
Zone rurale
|
Touba Bogo
|
|
200
|
|
Touba Belel
|
|
150
|
|
Ndindy Abdou
|
|
150
|
|
Kere Mbaye
|
|
100
|
|
Gouye Mbame
|
|
150
|
|
Darou Rahmane
|
|
150
|
|
Totale zone rurale
|
6
|
900
|
|
Annexe n°2 : Réseaux d'adduction d'eau et
autres infrastructures hydrauliques
Zone
|
Type
|
Villages
|
Fonctionnalité
|
Année de
création
|
Touba Bogo
|
AEP
|
Touba Bogo
|
Oui
|
|
01 PF
|
Darou Bogo
|
Oui
|
|
01 PF
|
Touba Diaby
Bogo
|
Oui
|
|
Touba Belel
|
AEP
|
Touba Belel
|
Oui
|
|
AEP
|
Alia
|
Oui
|
1996
|
AEP
|
Kele Diop
|
Oui
|
1963
|
AEP
|
Naide
|
Oui
|
2002
|
AEP
|
Darou Karim
|
Oui
|
2003
|
AEP
|
Tindody
|
Oui
|
1990
|
AEP
|
Darou Khadim
|
Oui
|
1996
|
Zone de
Kere
Mbaye
|
1 PF
|
Kere Ndao
|
Non
|
1980
|
1 PF
|
Sourang
|
Oui
|
-
|
AEP
|
Kere Mbaye
|
Oui
|
1986, 2002
|
AEP
|
Kere Ndao
|
Oui
|
1997
|
AEP
|
Mayal Landang
|
Non
|
2002
|
AEP
|
Mayal
|
Oui
|
1988
|
AEP
|
Bacoura
|
Non
|
1998
|
AEP
|
Ndialakhar
|
Non
|
1990
|
AEP
|
Ourodiofo 1
|
Non
|
1988
|
Zone de
Darou Rahmane
|
1 PF
|
Keur Macoumba Kebe
|
Non
|
1981
|
AEP
|
Boulel Mody
|
Oui
|
1999
|
AEP
|
Ngassama
|
Oui
|
1996
|
AEP
|
Thieye Fally
|
Oui
|
1995
|
AEP
|
Solbock
|
Oui
|
2000
|
AEP
|
Pofdy
|
Oui
|
1993
|
AEP
|
Keur Macoumba
|
Oui
|
1993
|
|
|
Kebe
|
|
|
AEP
|
Darou Minam 1
|
Oui
|
1998
|
|
AEP
|
Thiawene Diecko
|
Oui
|
1999
|
AEP
|
Thiawene 1
|
Oui
|
1999
|
AEP
|
Ndiliky
|
Oui
|
1999
|
AEP
|
Boffel
|
Oui
|
1998
|
AEP
|
Nguelode
|
Oui
|
2000
|
AEP
|
Ngonane
|
Oui
|
1998
|
AEP
|
Ndangaly
|
Oui
|
1998
|
AEP
|
Mbelka
|
|
|
AEP
|
Loumbe
|
Oui
|
1998
|
AEP
|
Affe
|
Non
|
2001
|
AEP
|
Yawene
|
Oui
|
1991
|
AEP
|
Yagne
|
Oui
|
1998
|
AEP
|
Kankan
|
Oui
|
1999
|
Annexe n°3 : Tableau comparatif des
difficultés d'accès à l'eau potable dans les quartiers
centres et périphériques
Zone
|
Problèmes identifiés
|
Causes
|
Conséquences
|
|
Centre (quartier témoin)
|
Difficultés d'accès à l'eau
|
-Branchements inorganisés et
mauvais dimensionnement du réseau
-Eau de moindre qualité -Difficultés de maintenance
du réseau hydraulique existant
liées à l'insuffisance du
personnel et branchements clandestins
-Faible pression des AEP
|
Inégalités sociales
|
|
Mauvaise gestion de l'eau
|
-Gratuité de l'eau
-Inexistence de comités de
gestion des forages
|
Gaspillage ressource Exploitation anarchique
|
de
|
la
|
Zone périphériqu e
|
Difficultés d'accès à l'eau
|
-Faible pression des AEP -Existence de
dépression rendant difficiles les AEP dans certaines
localités
-Faiblesse de la couverture du réseau en zone rurale
-Faible puissance de la pompe du forage dans certaines zones
-Absence de forages dans la zone de Boukhetoul Moubaraca -Concentration de
forages dans la zone centre
-Existence de BFP non
|
|
|
|
|
|
fonctionnel dans la zone de
|
|
|
|
Boukhetoul Moubaraca
|
|
|
|
-Accroissement rapide des
besoins en eau lié aux nouvelles créations de
«Santhie»
|
|
|
|
-Baisse de tension du réseau électrique
|
|
|