Introduction
Face à la pauvreté grandissante, le
développement des activités économiques a fini par
s'installer dans le quotidien des sénégalais en
général et particulièrement les dakarois. Cette situation
modifie les rapports en termes de production et d'emploi entre secteur moderne
et informel.
La Production consiste à combiner des facteurs (travail
et capital) pour aboutir à la création de biens et services
destinés à la satisfaction des besoins humains. Le Secteur
informel est une forme d'organisation des unités de production
caractérisée par l'absence de réglementation en termes
d'activité, de structuration juridique entre autres critères.
Cette production du secteur informel offre des emplois qui représentent
l'ensemble du travail fourni au sein d'une économie nationale, par
l'ensemble de la population active
qui n'est pas au chômage. Quel est le poids de ce secteur
informel dans la production et les emplois générés
à Dakar?
Nous traiterons la production des unités informelles dans
ses différentes variantes et enfin analyserons les formes d'emploi
qu'elles génèrent dans la capitale sénégalaise.
Développement
A travers le document apparaît les différentes
branches investies par les unités de production qui à Dakar.
I. Formes de production des unités informelles de
Dakar en 2003 :
Quatre branches sont identifiées dans les unités de
production informelle : celle des industries, du
commerce, des services et de la
pêche.
A. Une tertiarisation des unités de production
:
Sur l'ensemble des 281 600 unités de
production existantes, prés de la moitié est dans le
commerce soit 131 000 unités (46,5%). Les dakarois,
lorsqu'ils sont actifs se concentrent dans la vente de « de détail
hors magasin et carburant ». Cette sous branche occupent les 100 300
unités. Quant aux services, ils tournent autour du transport, de la
réparation et restauration et occupent 21, 30% des unités de
production soit 60 000 en valeur absolue en 2003. En somme 67,8% des
unités sont dans le secteur tertiaire ce qui s'explique par le fait que
le commerce et les services sont plus accessibles à la population pour
développer des stratégies de réduction de la
pauvreté puisque ne demandant un faible niveau de qualification.
B. Un secteur primaire inexistant :
Seulement 1,5% des unités de production du secteur
informel soit 4 300 fournissent les ressources halieutiques aux Dakarois. Il ne
fait état nullement des activités agricoles. Pourtant la capitale
sénégalaise est plutôt tournée vers le
développement des activités maritimes, car étant une
presqu'île. On pourrait penser que les Dakarois, pour leurs besoins de
consommation primaire sont dépendants des autres parties du
Sénégal surtout lorsque l'on sait que les entreprises du secteur
moderne investit très rarement l'agriculture, la pêche et
autres.
Par contre la branche des industries
représente prés de 1/3 des unités de
production informelles (soit 86 200 pour 30,6%). Elle reste dominée
par notamment celle de
l'agroalimentaire et autres industries (7,5% ou 44 000 en valeur
absolue). Elle affiche un potentiel qui n'est pas totalement exploité
dans la capitale sénégalaise.
II. Le poids des emplois dans les unités
informelles :
La structure des emplois dans la capitale du
Sénégal en 2003 révèlent trois sources : les
emplois provenant du secteur public, du secteur privé formel et du
secteur informel.
A. Une tertiarisation du secteur public :
Concernant le secteur public, les capacités d'emplois
sont orientées pour plus de 90% vers la branche des services, alors que
la branche des industries ne prend que 6,4%. Ceci montre la presque inexistence
des investissements publics pour développer un tissu industriel
performant à Dakar. Les uniques industries qui opèrent à
Dakar sont tournées vers l'agroalimentaire et autres types d'industries
localisées pour la plupart dans la zone franche industrielle. La main
d'oeuvre de la capitale du secteur public reste en majorité
formée d'agents de l'administration.
B. Des emplois portés par les secteurs
privé et informel :
Le secteur privé à Dakar répartit
majoritairement ses créations d'emplois entre l'industrie et les
services (respectivement 35,2% et 54%). Il surclasse le public dans
l'agroalimentaire (25,1% contre 6,4%). On assiste à une
répartition des emplois plus équilibrée dans le secteur
informel entre les branches des industries, du commerce et des services
(respectivement 28,9%, 33,3% et 35,7%). Les employés de la branche
pêche se retrouvent dans le secteur informel et privé formel.
En somme, comme dans les unités de production les
emplois à Dakar en 2003 sont concentrés dans le secteur tertiaire
(26,7% et 43,1%), légèrement dans le secondaire (28,2%) et
très faiblement dans la pêche (1,9%).
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