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UNIVERSITÉ CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR
(U.C.A.D.)
ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE
D'ENSEIGNEMENT TECHNIQUE ET PROFESSIONNEL
(E.N.S.E.T.P.)
MEMOIRE DE FIN D'ETUDES AU CERTIFICAT
D'APTITUDE A L'ENSEIGNEMENT SECONDAIRE
TECHNIQUE PROFESSIONNEL
(C.A.E.S.T.P.)
DEPARTEMENT : TECHNIQUES ECONOMIQUES
PRÉSENTÉ PAR : AMADOU LAMINE
MBAYE
&
ABABACAR SADIKH BEYE
SOUS LA DIRECTION DE : M. ALIOU
DIOUF, CHEF DE DEPARTEMENT DE TECHNIQUES
ECONOMIQUES.
MAI 2012.
CAESTP TE -ENSETP. A.L.MBAYE & A.S.BEYE-2012.
|
SOMMAIRE
PREMIERE PARTIE : ETUDE THEORIQUE
Introduction
I. Problématique de l'entrepreneuriat.
|
5
6 8
|
|
1.
|
Définitions selon les auteurs et les courants de
pensée.
|
8
|
|
|
A. L'entrepreneur Schumpetérien.
|
8
|
|
|
B. L'entrepreneur à travers l'histoire économique.
|
10
|
|
|
2.
|
L'entrepreneuriat dans le secteur formel et dans le secteur
informel.
|
12
|
|
|
A. La place des entreprises formelles dans le dynamise
entrepreneurial.
|
12
|
|
|
B. Le poids du secteur informel dans les initiatives
entrepreneuriales.
|
18
|
|
|
|
i. L'absence de consensus autour du concept de secteur informel.
|
18
|
|
|
ii. La dimension genre dans les logiques entrepreneuriales.
|
20
|
|
II.
|
|
Entrepreneuriat et développement économique et
social
|
23
|
|
1.
|
Entrepreneuriat et conséquences économiques
|
23
|
|
2.
|
Entrepreneuriat et développement social.
|
26
|
|
III.
|
|
Etat des lieux et mesures incitatives
|
29
|
|
1.
|
Situation de l'entrepreneuriat au Sénégal
|
29
|
|
|
A. Du point de vue cadre juridique et macroéconomique.
|
29
|
|
|
i. Cadre juridique et règlementaire.
|
29
|
|
|
ii. Aperçu du cadre macroéconomique
|
32
|
|
|
|
B. Dispositif institutionnel de prise en charge des Micro-Petites
et Moyennes
|
Entreprises (M-PME). 32
2. Mesures incitatives. 38
A. Développer la culture d'entreprise dans le
système éducatif. 38
B. Faciliter l'accès au financement. 42
Conclusion 45
DEUXIEME PARTIE : ETUDE PEDAGOGIQUE 47
I. Méthodologie de l'étude d'un texte
économique. 48
1. Présentation de l'épreuve 48
2. Correction de l'épreuve 50
II. Méthodologie du commentaire dirigé d'un tableau
statistique. 52
1. Présentation de l'épreuve 52
2. Correction de l'épreuve 54
III. Méthodologie de la question synthèse. 59
1. Présentation de l'épreuve 59
A. Travail préparatoire 59
B. Question de synthèse 59
2. Correction de l'épreuve 63
A. Travail préparatoire 63
B. Question de synthèse : 65
IV. Etude de leçons 68
1. Leçon I : l'impact de l'entrepreneuriat sur la
croissance. 68
2. Leçon II : Distinguer les différents types
d'entreprises 75
Bibliographie. 80
*****
Nous remercions toutes les personnes qui nous ont soutenu pour la
réalisation de ce travail et particulièrement le Doyen Aliou
DIOUF.
A nos familles respectives, nous dédions ce travail.
*****
PREMIERE PARTIE : ETUDE THEORIQUE
|
Introduction
Dans un contexte économique et financière
mondial morose marqué par un ralentissement de la croissance, la
dégradation des conditions de vie, et la montée du chômage,
etc., la réflexion sur les opportunités de création
d'emploi et de relance des activités sont sans doute au menu de tous les
programmes de développement économique national. Le
Sénégal ne fait pas l'exception. Parmi les enjeux
sociodémographiques les plus importants auxquels aboutissent le rapport
annuel de la situation économique et sociale de l'Agence Nationale de la
Statistique et de la Démographie (ANSD) de 20091, il ressort
que notre pays est caractérisé par une population
extrêmement jeune (42, 0%2 des Sénégalais ont
moins de 15 ans, 50,9% ont moins de 20 ans, alors que 3,5% seulement ont 65 ans
et plus) et une forte croissance de celle-ci. Ce qui exige beaucoup de
ressources pour faire face aux questions de santé, d'éducation,
de transport et surtout d'emploi. Par ailleurs, l'insertion des jeunes dans le
marché du travail reste très difficile, avec un taux de
chômage estimé à 48%3en 2006 dont 40% de jeunes
citadins. Face à cette situation, les populations développent des
stratégies de survie obéissant à une logique
économique, dans les pays développés en
général comme dans ceux du tiers monde en particulier, allant
dans le sens de l'entrepreneuriat. Aussi, parmi les instruments utilisés
au Sénégal, les autorités gouvernementales encouragent la
création de petites et moyennes entreprises en appuyant l'Agence de
Développement et d'Encadrement des PME (ADEPME) pour lutter contre les
difficultés liées au chômage.
L'entrepreneuriat est « l'action de créer de
la richesse et/ou de l'emploi par la création ou la reprise d'une
entreprise4». Il est une activité difficile et bon
nombre de projets de créations d'entreprises n'aboutissent pas. Quant au
développement, il « est un phénomène plus large
que la croissance. Il se traduit par un ensemble de transformations qui
modifient les comportements des acteurs de l'économie. [...] il est une
notion qualitative qui intègre [entre autres],
l'évolution des connaissances, l'état sanitaire, la
1 Source, Rapport annuel de la situation
économique et sociale du Sénégal, Ed. 2009, chapitre
démographie, p.40.
2 Op cit. p.30.
3 Wikipédia, Economie du
Sénégal.
4 Source, un article de Wikipédia,
l'encyclopédie libre.
diffusion du progrès technique, l'essor des
activités culturelles, le degré de la cohésion sociale,
l'épanouissement des individus5». La
compréhension et l'explication de ses mécanismes selon les
courants de pensée sont très diverses, mais il y a au moins deux
points communs entre toutes ces approches : il est une nécessité
pour améliorer les niveaux de vie des populations et la croissance est
son moteur.
Dés lors, l'existence de liens entre les deux notions
s'établit clairement à la suite de leurs définitions et
laisse apparaître la problématique de notre étude comme
suit : quel peut être l'impact de l'entrepreneuriat sur le
développement économique en général et
particulièrement dans celui des pays en développement comme le
nôtre ?
Pour répondre à celle-ci, nous nous proposons
d'aborder le sujet à travers les trois grandes parties suivantes :
> De cerner les problématiques que posent
l'entrepreneuriat au travers de ces définitions selon les auteurs et les
formes d'entrepreneuriat variant selon un cadre formel ou informel. ;
> D'étudier les relations entre entrepreneuriat et
développement économique et social ;
> Et enfin une dernière partie consacrée
à l'état des lieux et des mesures incitatives d'ordre
gouvernementale.
5 Source, B. Vincent, Économie
générale, initiation aux concepts et aux outils de
l'économie, Centre National de Promotion Rurale, page 52.
I. Problématique de l'entrepreneuriat.
La naissance d'une démarche entrepreneuriale dans les
pays en développement trouve son explication dans la
problématique de la crise de l'emploi salarié et d'un contexte de
grande pauvreté. Elle participe des stratégies
développées par les populations pour faire face à la
conjoncture économique et sociale difficile.
Il renvoie à des situations
hétérogènes qu'il est presque illusoire de lui trouver une
définition consensuelle qui puisse fédérer les conceptions
de chacun. Néanmoins, il est possible d'identifier des grandes approches
conceptuelles pour mieux cerner le phénomène complexe qu'est
l'entrepreneuriat dans sa globalité.
1. Définitions selon les auteurs et les courants
de pensée.
La connaissance actuelle que nous avons du concept
d'entrepreneuriat, nous la devons aux travaux de l'économiste allemand
Schumpeter.
A. L'entrepreneur Schumpetérien.
Pour ce dernier un « entrepreneur est une personne
qui veut et qui est capable de transformer une idée ou une invention en
une innovation réussie. » Il conduit une « destruction
créatrice » dans la mesure où de nouveaux produits et
business models arrivent et remplacent les anciens. Cette destruction
créatrice est à l'origine du dynamisme industriel et de la
croissance à long terme.
L'effet de l'entrepreneuriat sur la croissance, résulte
ici, pour Schumpeter, des qualités intrinsèques que
possède l'entrepreneur, plus précisément de sa propension
à innover. Il distingue cinq cas : (1) l'introduction d'un nouveau bien
ou d'un bien de meilleure qualité, (2) l'introduction d'une nouvelle
méthode productive ou commerciale, (3) l'ouverture d'un nouveau
marché, (4) la conquête de nouvelles sources de matières
premières ou de biens intermédiaires, (5) la réalisation
de nouvelles organisations industrielles.
Par l'innovation, l'entrepreneur schumpetérien recherche
la création de nouvelles opportunités de profit. Celles-ci
peuvent découler d'accroissements de productivité. Dans
ce cas, la relation avec la croissance économique
apparaît assez clairement. Plus encore, la situation de
déséquilibre créée par l'entrepreneur peut
être une situation propice à de nouvelles innovations, à de
nouvelles opportunités de profit. Alors, plus d'entrepreneurs signifie
plus de croissance... Et plus d'entrepreneurs. Les phénomènes
s'entretiennent mutuellement6.
Par ailleurs, dans une revue récente et
détaillée de la littérature, Wennekers et Thurik (1999)
font une distinction pragmatique du concept d'entrepreneuriat afin de mieux
appréhender son impact sur la croissance. Bien que formulées
à des fins opérationnelles (d'estimations empiriques) et non
théoriques, leurs « distinctions pragmatiques » sont utiles
à l'analyse.
Ainsi, ces auteurs croisent les définitions des
qualités entrepreneuriales et managériales avec
les situations professionnelles d'indépendant et de
salariés. Voir tableau ci-dessous.
Tableau 1 : Types d'entrepreneurs
Indépendant
|
|
Salarié
|
Entrepreneurial
|
Entrepreneurs schumpetériens
|
Intrapreneurs
|
Managérial
|
Propriétaires-managers
|
Managers exécutifs
|
Source: Wennekers et Thurik (1999, p. 47).
Les qualités entrepreneuriales sont celles
correspondant à « la capacité et la volonté
manifestes d'individus, de par eux-mêmes, en équipe, en dedans ou
en dehors d'organisations existantes, de percevoir et de créer de
nouvelles opportunités économiques (nouveaux produits, nouvelles
méthodes de production, nouveaux plans d'organisation et nouvelles
combinaisons produit-marché) et d'introduire leurs idées sur le
marché, en confrontation avec l'incertitude et d'autres obstacles, en
décidant de la localisation, de la forme et de l'usage des ressources et
des institutions ». Les qualités managériales, quant
à elles, se traduisent en termes de capacité d'organisation et de
coordination (Wennekers et Thurik, 1999, pp. 46-48).
6 Source, Marcus DEJARDIN, entrepreneuriat et
croissance, une conjonction évidemment favorable? pp.1-2
Parmi les quatre situations ainsi définies, trois
correspondent à un type d'entrepreneur : l'entrepreneur
schumpetérien, l'intrapreneur et le propriétaire-manager.
Ensemble, entrepreneurs schumpetériens et intrapreneurs contribuent
à alimenter le processus de destruction créatrice
(Schumpeter, 1942). Bien que les propriétaires managers jouent un
rôle important dans l'économie en matière de production et
de commerce et peuvent se révéler être des entrepreneurs au
sens défini plus haut, leurs activités sont
généralement plus proches de la routine. Ainsi, « la
catégorie inclut-elle de nombreux franchisés,
commerçants-détaillants et personnes exerçant une
profession libérale », et ceux-ci représentent
fréquemment une grande majorité des indépendants
(Wennekers et Thurik, 1999, p. 48).
B. L'entrepreneur à travers l'histoire
économique.
Dans une thèse de doctorat des Sciences de gestion,
Kamavuako-Diwavova Justin illustre les différentes formes
d'entrepreneuriat à travers les théories économiques. Au
XVIIème et XVIIIème siècle, l'activité
économique est essentiellement dominée par les marchands et les
commerçants. Ce sont les grandes compagnies de commerce qui se
développent avec les colonies et les comptoirs coloniaux.
L'entrepreneur est un parfait négociant qui tient les
marchés et l'entrepreneuriat se réduit au seul comportement qui
consiste à faire naître le profit de l'échange des
produits et de la circulation de la monnaie : c'est le «
capitalisme marchand ». Dans cette phase du développement
économique, l'entrepreneur (donc le commerçant) est un
preneur de risque car il engage ses capitaux dans un métier
où les achats se font à des prix certains mais les ventes, les
recettes, donc le profit sont par contre aléatoires.
L'évaluation de l'état de marché (savoir fixer
les prix convenables pour ses marchandises et acceptés par les
acheteurs) constitue dans ce contexte un acte essentiel de l'entrepreneur
(Cantillon, 1755 cité par Tounes, 2004).
A côté des marchands, Jean-Baptiste Say
théorise au début du XIXème siècle l'entrepreneur
industriel. Celui-ci réunit et harmonise les facteurs de production pour
créer pour son compte, à son profit et à ses risques un
produit quelconque : « c'est le capitalisme industriel ».
Dans la pensée de Say (1803), diriger et organiser d'une
part,
prendre des risques, d'autre part, sont les deux
traits les plus caractéristiques de l'activité de
l'entrepreneur. En distinguant marchandises et richesses, il souligne que
la production (l'activité de l'ingénieur-entrepreneur)
est avant tout création des richesses, donc d'utilité et soutient
que le bien-être d'un pays repose sur sa population active et sur le
dynamisme de ses entrepreneurs.
Avec l'industrialisation et avant la crise des années
1970, on observe une diminution progressive et relative, du degré de
maîtrise de l'entrepreneur sur son outil de production et son
système de distribution, lesquels dépendent, dans une large
mesure, des données techniques et de l'évolution rapide des
marchés. « Le développement du capitalisme s'appuie sur le
mythe de la grande entreprise, hiérarchisée,
bénéficiant des avantages liés à la grande
dimension (les économies d'échelle) et à la
diversification des activités (les économies d'envergure) »
(Julien et Marchesnay, 1996, p. 9). Dans un tel contexte, il vaut mieux que les
entreprises existantes croissent, plutôt que de créer de nouvelles
entreprises. Le centre d'intérêt et d'étude se
déplace, en conséquence, de l'entrepreneur vers l'entreprise.
S'ouvre alors, l'ère des managers qui supplantent progressivement les
entrepreneurs individuels : « c'est le capitalisme managérial
». La petite entreprise subsiste, mais elle est
présentée très souvent comme un sous-traitant ou
un partenaire de la grande entreprise industrielle et
financière.
La crise des années 1970 a conduit à renverser
petit à petit la proportion pour mettre au premier plan l'importance de
la création d'entreprise. Cette position correspond à la
nécessité de trouver de nouveaux emplois, essentiellement dans
les services, pour remplacer les emplois disparus (dans l'agriculture et dans
l'industrie), mais aussi pour répondre à des technologies
nouvelles et des besoins nouveaux. « On a donc vu apparaître des
politiques industrielles, pratiquement dans tous les pays du monde,
axées sur la promotion d'entreprises nouvelles ou de petites tailles,
à l'aide d'incitations financières et fiscales, de soutiens
matériels et technologiques, pour l'essentiel ». L'entrepreneur
devient donc le personnage-clé de la dynamique capitaliste dans la
mesure où il assume les risques inhérents au fonctionnement du
marché : « c'est le capitalisme entrepreneurial ».
« De nos jours, l'entrepreneuriat dépasse le simple
phénomène de mode. Au-delà de la seule observation des
pratiques de gestion
individuelle d'unités de petite taille, force est de
constater l'émergence d'une société et d'une
économie entrepreneuriales, suscitant l'attention des politiques, en
termes notamment de dispositions législatives destinées à
accompagner, puis à encourager la création d'entreprises »
(Hernandez et Marchesnay, 2008, p. 83-84)7.
Au regard des analyses précédentes, de
l'observation de la société sénégalaise, et
à travers les niches investies par les entrepreneurs qui sont entre
autres, les activités artisanales liées à la
transformation, la préparation et la distribution des produits
alimentaires, les services, il apparaît que les différentes formes
d'entrepreneuriat jadis évoquées sont d'actualité au
Sénégal. Il s'est développé même d'autres
dimensions de l'entrepreneuriat dans les pays du tiers monde en réponse
au contexte économique difficile dont la vitalité et le dynamise
dans le processus de développement méritent une grande
attention.
Ce qui nous amène à examiner le poids de
l'entrepreneuriat dans ce que nous avons coutume de désigner par les
secteurs formel et informel.
2. L'entrepreneuriat dans le secteur formel et dans le
secteur informel.
Le dynamisme de l'économie d'un pays d'un point de vue
macroéconomique peut se mesurer entre autres à l'aune de la
participation des entreprises dans la formation des richesses nationales et de
la densité de son économie informelle.
A. La place des entreprises formelles dans le dynamise
entrepreneurial.
La création d'emplois par les entreprises est un point
central de la politique de l'État et la croissance des entreprises
contribue de manière importante à l'expansion économique
d'un pays donnée. Dans des pays comme la Chine par exemple, des auteurs
ont découvert que la croissance exceptionnelle est expliquée en
grande partie par le développement spectaculaire des entreprises
privées.
7 Source, l'ensemble du texte sur ce sous-titre est
tiré des travaux de KAMAVUAKO-DIWAVOVA Justin, Problématique de
l'entrepreneuriat immigré en république démocratique du
Congo : essai de validation d'un modèle, pp3 à 5.
Au Sénégal, avec un tissu économique
essentiellement constitué de Petites et Moyennes Entreprises8
(PME), les entreprises privées jouent un rôle
prépondérant dans la bonne tenue de l'activité
économique, eu égard à leur contribution dans la formation
du Produit Intérieur Brut (PIB).
Dès lors, il devient pertinent de savoir ou
d'identifier les facteurs déterminants de la croissance de ces
entreprises en vue de mieux identifier les leviers sur lesquels agir en
matière de politiques entrepreneuriales publiques et de favoriser un
développement économique sain et durable.
La littérature économique sur les facteurs de la
croissance des entreprises peut être classée en deux courants
d'idées. Le premier adopte un point de vue lié au cycle de vie
organisationnel qui considère la croissance comme un
phénomène naturel de l'évolution de l'entreprise. Le
second estime que la croissance résulte de choix stratégiques.
Dans les deux cas, les caractéristiques des entreprises (taille,
âge, emplacement, statut juridique, capacité novatrice, etc.), les
ressources organisationnelles ainsi que les débouchés sont des
facteurs cruciaux de la croissance de l'entreprise ou de sa capacité
à surmonter les obstacles qui jalonnent les diverses étapes de
son évolution.
De manière plus générale, les facteurs de
croissance des entreprises peuvent être internes et/ou externes
(environnement des affaires, concurrence, externalités positives, etc.).
Selon certains auteurs, la croissance est l'essence même de
l'entrepreneuriat. Pourquoi, dans certains secteurs, les grandes entreprises
ont-elles une stabilité et un rendement supérieurs à ceux
des petites entreprises? Pourquoi celles-ci présentent-elles des
fluctuations de taux de croissance supérieures à celles des
grandes entreprises? Pourquoi, sur une période donnée, les
petites et les jeunes entreprises sont-elles plus susceptibles de
disparaître? Ces théories font la lumière sur certains
aspects intéressants du comportement des affaires et expliquent la
formation, la croissance et l'évolution des entreprises9.
8 Le nombre de PME immatriculées est estimé
à 32 294, en 2000, selon la Direction de la Prévision et des
Statistiques.
9 Extrait de Actu entreprises n°10, novembre
2009, facteurs déterminants de la croissance des entreprises
sénégalaises.
Par ailleurs, l'entreprise est définie comme
étant une organisation qui met en oeuvre les moyens
matériels, financiers et humains dont elle dispose en vue de faire
circuler, d'échanger et de produire des biens ou services.
Au vue de ceci, trois critères, au moins, peuvent
être utilisés pour distinguer les entreprises : la taille,
l'activité et la forme juridique. Chacun de ces critères
influence plus ou moins fortement le rôle de l'entreprise dans le
dynamisme entrepreneurial. La dimension formelle énoncée dans
cette analyse peut légitimement considérer le critère
forme juridique de cette définition eu égard à la loi et
les réglementations préconisées.
Il s'agit pour nous de faire ressortir dans notre analyse, la
participation des entreprises sénégalaises
(sociétés commerciales) dans l'activité économique
en termes de nombre d'emplois crées, de chiffre d'affaires global et de
niches d'activités investies. Remarquons que les principales formes
juridiques tournent autour de : Entreprises individuelles,
Société anonyme (SA), Société à
responsabilité limitée (SARL), entreprise privée /
publique (mixte) et autres formes.
Le Sénégal compte plus cent cinquante
entreprises10 (150) répertoriées dans le site
www.IZF.net. Environ vingt pour
cent (20%) des entreprises de cet échantillon ont eu un chiffre
d'affaires global de plus de six cents milliards (600 milliards FCFA) en 2009
avec plus vingt mille (20000) emplois crées dans des secteurs
d'activités allant de l'agroalimentaire, fabrication de bois,
exploitation minière, services bancaires, transformation, BTP, etc.
Et sur une population active de plus de sept millions, le
secteur privé en emploie environ deux cent mille (200000)
salariés, ce qui représente environ 3% d'emplois crées par
le seul secteur privé et moins de 2% pour l'État (125000 emplois)
et la grande majorité reste confinée dans un chômage
chronique.
Au regard de ces statistiques, l'importance des entrepreneurs
du secteur formel est plus que évident dans la vie économique
de la nation. Seulement, la tendance des populations à se tourner
vers l'illégalité pour des créations d'entreprises
laissent penser qu'ils
10 Ces informations sont tirées de la fiche
réalisée par M. Abdoul Aziz SABALY, Correspondant IZF
au Sénégal, revues et mises en ligne par Adama
TRAORE, Coordinateur et webmestre de l'Association IZF Date de parution :
août 2009
subsistent encore des embuches pour l'immatriculation
juridique des sociétés. Le tableau ci-dessous de l'ANSD renseigne
sur l'état du nombre d'entreprises immatriculées entre 2010 et
2011.
Tableau 2 : Nombre d'entreprises et associations
nouvellement immatriculées au NINEA.
FORMES JURIDIQUES
|
Septembre- 2010
|
Juin-2011
|
Juillet-2011
|
Aofit-2011
|
Septembre- 2011
|
Cumul des 9 mois
|
Variation (en %)
|
2010
|
2011
|
août-11/ sept-11
|
sept-11/ sept-10
|
9 mois-11/ 9 mois-10
|
ENTREPRISES INDIVIDUELLES
|
943
|
944
|
1207
|
1210
|
929
|
9987
|
10058
|
-23,2
|
-1,5
|
0,7
|
|
|
SOCIÉTÉ ANONYME (SA)
|
12
|
21
|
15
|
12
|
12
|
133
|
134
|
0,0
|
0,0
|
0,8
|
|
|
SOCIÉTÉ À RESPONSABILITÉ
LIMITÉE (SARL)
|
137
|
132
|
181
|
132
|
147
|
1400
|
1357
|
11, 4
|
7,3
|
-3,1
|
|
|
GROUPEMENT D'INTÉRÊT ÉCONOMIQUE
(GIE)
|
126
|
163
|
175
|
165
|
145
|
1470
|
1458
|
-12,1
|
15,1
|
-0,8
|
|
|
AUTRES FORMES JURIDIQUES
|
31
|
39
|
25
|
34
|
20
|
269
|
265
|
-41,2
|
-35,5
|
-1,5
|
|
TOTAL
|
1249
|
1299
|
1603
|
1553
|
1253
|
13259
|
13272
|
-19,3
|
0,3
|
0,1
|
|
Source : ANSD

Nous constatons entre septembre 2010 et 2011 une diminution du
nombre d'entreprises prenant les formes juridiques « entreprises
individuelles et autres formes » passant respectivement de 943 à
929 (soit -1,5%) et de 31 à 20 (soit -35,5%). Par contre au même
moment les entrepreneurs portaient leurs choix sur la Société
à responsabilité limitée et le GIE qui affichent une
augmentation de l'ordre de 7,3% et 15,1% par an. Le nombre de SA nouvellement
immatriculé est resté contant de 2010 à 2011. Toutefois,
sur les neuf mois restant le nombre de SARL, GIE et autres formes connaissent
toutes des régressions tandis que celui des entreprises individuelles et
des SA croit, même timide soit-il.
Néanmoins, l'évolution du nombre d'entreprise
global allant dans le sens de la légalité entre 2010 et 2011
laissent conclure, au Sénégal une croissance du secteur formel
dans la contribution et le développement d'une démarche
entrepreneuriale.
B. Le poids du secteur informel dans les initiatives
entrepreneuriales.
La caractéristique des pays en développement est
l'existence d'un secteur informel particulièrement dynamique dans
l'activité économique. Plusieurs paramètres peuvent
être identifiés comme étant à l'origine de la
naissance d'un secteur informel, berceau des initiatives de
développement individuelles et collectives.
Mais avant d'aller en profondeur dans l'analyse, essayons de
découvrir ce que renferme ce concept de « secteur informel »
pour mieux en circonscrire l'impact sur l'entrepreneuriat.
i. L'absence de consensus autour du concept de secteur
informel.
Il suffit d'un bref survol comparatif de la littérature
pour se persuader de l'incapacité des chercheurs à
préciser les contours d'un secteur informel.
Historiquement, ce concept prend forme dès le
début des années 70 en raison de l'intérêt croissant
des économistes pour les pays du Tiers-Monde et pour la part
écrasante d'activités économiques qui ne sont pas
répertoriées par les États au sein de ces zones que l'on
considérait alors « en voie de développement ».
On distingue essentiellement deux grandes familles de chercheurs
dans le domaine de l'économie informelle :
· la première souhaite mettre en évidence
certaines pratiques volontairement occultées par l'entrepreneur. On
désigne alors par des termes à forte connotation négative
des activités partiellement ou totalement illégales ;
· la seconde s'attache comme la précédente
au comportement des agents mais elle délaisse sa vision juridique au
profit d'une vision socio-économique : on désigne alors un mode
de production spécifique (on étudie l'organisation sociale, les
réseaux de solidarité, les originalités
culturelles...).
Les personnes qui exercent des activités informelles
ont leur propre « économie politique », leurs propres
règles, conventions, institutions et structures informelles ou de
groupes. Ces règles et conventions régies par l'entraide et la
confiance réciproques permettent aux actifs du secteur d'octroyer ou de
bénéficier des prêts, d'organiser des
formations et des transferts de technologies mais aussi de
compétences pour faciliter l'accès au marché. Par contre,
sur quoi se fondent ces règles ou normes informelles, reste
méconnaissable.
Ce secteur rime généralement avec la
précarité à cause de la faiblesse des revenus et du manque
de couverture sociale et contribue a plus de 90% à la réduction
de la pauvreté, et 54% de la valeur ajoutée globale selon les
résultats de l'Enquête de Suivi de la pauvreté au
Sénégal (ESPS) en 2005, même s'il constitue un
véritable domaine pourvoyeur d'emplois.
Sept critères caractérisent cette économie
en marge de la production classique de biens et de services :
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facilité d'accès aux activités ;
utilisation de ressources locales ;
propriété familiale des entreprises ;
échelle restreinte des opérations ;
utilisation de techniques simples et nombre réduit de
travailleurs ;
qualifications acquises en dehors du système scolaire
officiel ;
marchés échappant à tout règlement
et ouverts à la concurrence.
Au-delà des questions de sémantique, il y a
surtout lieu de retenir, que le secteur informel génère 97% des
créations d'emploi au Sénégal, où chômage et
sous-emploi touchent plus d'un quart de la population ayant l'âge de
travailler, selon une étude sur l'emploi au Sénégal de la
Banque Mondiale, de janvier 2010. Et elle soutient que « c'est quand
les travailleurs sont incapables de trouver des emplois dans les entreprises
formelles, qu'ils se refugient dans le secteur informel11
».
En somme la précarité, le chômage des
jeunes et la rareté de l'emploi salarié justifient l'existence et
l'importance du secteur informel et sa contribution dans l'économie du
Sénégal. Pour autant, peut-il être considéré
comme relevant du dynamisme entrepreneurial?
11 Autres points de vue. L'économie
informelle recouvre selon l'OCDE toutes les activités où il
n'existe pas de lien entre une activité économique et une
unité institutionnelle reconnue et où la production issue de
l'activité ne peut être échangée sur un
marché (OCDE, 2002, p. 20).
En effet, il faut distinguer deux approches lorsqu'il s'agit de
l'économie informelle.
Il existe des types d'agents économiques qui exercent
des activités génératrices de revenu, avec un niveau
d'instruction faible certes, dans un cadre qui n'a rien d'une entreprise dont
l'unique souci est une logique de survie. Pour ces individus, la
nécessité de lutter contre le manque de revenu et le besoin de
sortir de la précarité, les obligent à développer
leur sens de l'initiative et de constance dans l'effort. Toutes choses, qui
caractérisent les entrepreneurs. Mais leurs lacunes sont telles qu'ils
sont plus proches des « gorgorlou 12» que de
l'entrepreneur type.
Par contre, d'autres se réfugient dans
l'informalité par stratégie. Cette idée est
défendue par Williams, qui considère qu'entreprendre dans le
secteur informel peut être une stratégie comme c'est le cas en
Angleterre où 70% des entrepreneurs nouvellement établis
préfèrent exercer une partie de leur activité dans ce
secteur. C'est ce que Hainard et Ischer désignent par «
l'informalité comme conséquence » et «
l'informalité comme stratégie » et que le BIT confirme avec
l'idée selon laquelle l'économie informelle sert
d'incubateur pour de nombreux entrepreneurs. (Bureau 2010, p.19).
C'est cette dialectique inextricable qui rythme la marche du
secteur informel. Son rôle et sa prépondérance dans les
économies des pays en développement nous amènent à
l'inclure dans les dynamiques entrepreneuriales même si ces acteurs
méritent d'être accompagnés dans le sens de la
légalité.
ii. La dimension genre dans les logiques
entrepreneuriales.
Devant la crise de l'emploi salarié de nos pays en
développement, et l'abandon prématuré des études
des jeunes filles et d'autres couches défavorisées, il s'est
développées d'autres formes de stratégies de lutte contre
la pauvreté, et de création de richesses, qui ont fini par
s'ériger en modèles de développement économiques.
Dans ce processus, la femme joue un rôle non moins important.
De plus en plus, l'entrepreneuriat féminin est reconnu
comme une source importante d'emploi et de croissance potentielle. En fait,
les données sont très rares, mais en Europe
12 C'est un type de Sénégalais qui se
caractérise par sa débrouillardise, n'ayant pas de revenu, touche
à tout pour nourrir sa famille, manque de profession. Un entrepreneur de
ce genre manque d'aptitudes en gestion par exemple.
(tant dans les pays de l'Union européenne que dans les
autres), les estimations indiquent l'existence de plus de 10 millions de femmes
travailleuses indépendantes. Aux ÉtatsUnis, 6,4 millions de
femmes travailleuses indépendantes fournissent un emploi à 9,2
millions de personnes. Si on applique le ratio constaté aux Etats-Unis
entre le nombre de salariés et le nombre de travailleurs
indépendants, on estime que les femmes travailleuses
indépendantes pourraient employer 15 millions de personnes environ dans
les pays européens.
À vrai dire, notamment dans les économies en
développement, le travail indépendant représente pour les
femmes l'une des possibilités d'emploi les plus importantes. En outre,
les femmes se comportant différemment des hommes, l'entrepreneuriat
féminin apporte à la société des solutions
différentes et souvent innovantes aux problèmes de management et
d'organisation, ainsi que l'exploitation d'opportunités nouvelles.
Au Sénégal, l'entrepreneuriat féminin
est aussi une réalité de notre économie. Les femmes
entrepreneures contribuent chaque année pour prés de 3milliards
de francs Cfa, soit 5% du PIB13. Pour mieux apprécier leur
impact, la Direction de l'entrepreneuriat féminin compte mener une
enquête allant dans ce sens.
Par ailleurs, dans un ouvrage intitulé
L'entrepreneuriat féminin au Sénégal. Les
transformations des rapports de pouvoirs. (Paris, L'Harmattan, 1998,
301 p.), Fatou Sarr étudie l'entrepreneuriat féminin en le
plaçant dans le cadre des transformations des rapports entre les sexes
et dans l'histoire du développement au Sénégal. Ainsi,
elle circonscrit les contextes historique, socioculturel et économique
de la transformation des rapports de pouvoir et de l'émergence d'un
entrepreneuriat féminin.
Selon l'auteure, la démarche des entrepreneures au
Sénégal cadre avec une approche du développement
endogène (Samir Amin) : les femmes organisent leurs propres structures
d'accumulation du capital [les « tontines » en sont unes] et
leurs pratiques économiques constituent une articulation entre une
logique individuelle et une logique collective acceptable pour la
communauté. Les activités [entrepreneuriales] menées par
ces femmes
13 Journal parlé de 11heures de Radio
Sénégal Internationale (RSI) du 29-03-2012, selon les sources de
la Direction de l'entrepreneuriat féminin.
sont généralement liées aux
activités traditionnelles des Sénégalaises : couture,
teinture, commerce alimentaire et commerce des tissus.
Son étude porte sur vingt femmes parmi celles qui ont
le mieux réussi dans les affaires et elle examine leurs cheminements et
partage les contraintes auxquelles elles sont confrontées.
Ces femmes, évoluant dans le secteur informel et
n'ayant que très peu de moyens financiers, ont réussi à
devenir d'importantes entrepreneures. Selon elle, des activités
domestiques ces femmes sont passées en une vingtaine d'années aux
affaires florissantes qu'elles mènent aujourd'hui ce qui, constituant
une réussite économique importante, au point de valoriser l'image
autrefois négative des femmes d'affaires au Sénégal.
Parmi les nombreux obstacles, elle expose notamment les
contraintes sociales et les rapports sociaux de genre défavorables aux
femmes : l'aliénation culturelle et le pouvoir du mari, les rapports
hommes-femmes dans le monde des affaires et les pratiques discriminatoires et,
enfin, les charges familiales et sociales supportées par les femmes au
risque de mettre leur entreprise en péril.
Il y aussi l'obstacle financier, notamment le non-accès
au crédit bancaire.
Les difficultés liées au contexte
économique sénégalais depuis le début des
années 90 : une récession générale, la mise en
place d'un programme d'ajustement structurel, la dévaluation du franc
CFA, la politique de libéralisation et la concurrence asiatique rend
plus complexe l'accès des femmes au crédit. S'y ajoutent les
limites imposées par la politique fiscale, les lourdeurs administratives
et le clientélisme de l'État.
Enfin, elle cite les problèmes techniques souvent
liés aux limites des femmes issues du secteur informel : le manque de
formation et la méconnaissance des textes de loi.
En définitive, comme les femmes choisies dans
l'étude de Fatou Sarr, l'apport des entrepreneures dans les logiques de
développement économique est visible dans les familles, dans la
société malgré la difficulté d'accès
à des données statistiques. Elles sont à l'origine de
nombreuses initiatives de création de richesses, de stratégies de
survies et de lutte contre la pauvreté, mais cette forme
d'entrepreneuriat mérite un encadrement spécifique et des mesures
incitatives de la part de l'État à l'instar du Fonds National de
Promotion de l'entrepreneuriat Féminin.
II. Entrepreneuriat et développement
économique et social
Le rôle de l'entrepreneuriat et de la culture
entrepreneuriale dans le développement économique et social sont
souvent sous estimés. Cependant, au fil des ans, il devient de plus en
plus évident que l'entrepreneuriat participe réellement au
développement économique et social des pays.
1. Entrepreneuriat et conséquences
économiques
La création d'entreprises nouvelles et la diminution
du nombre ou la sortie des entreprises moins productives sont fondamentales
pour le dynamisme des économies modernes. Les entreprises nouvelles
attirent des ressources vers de nouvelles activités et
génèrent de nombreux emplois nouveaux lorsqu'elles connaissent la
prospérité et une croissance rapide.
Pour survivre, notamment dans les secteurs de création
récente et de haute technologie marqués par une forte pression
concurrentielle et une rotation élevée des entreprises, les
entreprises nouvelles doivent souvent se montrer plus innovantes que leurs
concurrentes. Ainsi, elles sont fréquemment la source de processus ou de
produits nouveaux, et contribuent à l'amélioration de la
productivité globale de l'économie. Si les réductions de
coûts et des pressions concurrentielles accrues peuvent à court
terme mener à des compressions de personnel, des travaux empiriques
menés par l'Organisation de Coopération et de
Développement Économiques (OCDE) indiquent que les entrées
et les sorties d'entreprises consécutives à ces pressions
facilitent le transfert des ressources d'usages plus anciens et moins
productifs vers des usages plus productifs. À plus long terme, les
hausses de productivité qui en résultent forment le socle d'une
croissance économique accrue et d'une hausse du niveau de
vie14.
L'impact positif des PME sur l'économie n'est pas
seulement l'apanage des pays développés, il est aussi palpable
dans les pays en développement.
14 Tiré de la note de synthèse des rapports de
référence de la 2e conférence de l'OCDE des ministres en
charge des petites et moyennes entreprises (PME) intitulé : Promouvoir
l'entreprenariat et les PME innovantes dans une économie
mondialisée, Istanbul, Turquie 3-5 juin 2004.
Aussi, au Sénégal selon les sources de la
Direction des PME (étude sur les performances des PME), les petites et
moyennes entreprises représentent 90% du tissu des entreprises au
Sénégal, notamment dans les secteurs suivants : BTP, Commerce,
Industrie et Services. Du point de vue des agrégats économiques,
le poids des PME se décline comme suit :
· 42% des emplois créés avec des variations
selon les secteurs d'activités ;
· 41,4% en 1998 du total du chiffre d'affaires des
entreprises modernes contre à 31,7% en 2003, soit une baisse de
près de10% ; les PME industrielles réalisent les chiffres
d'affaires les plus importants (1,3 milliard en moyenne), suivies de celles des
BTP (en moyenne 1 milliard) et de celles du Commerce (800 millions) ;
· 20% du Produit Intérieur Brut,
· 28% de la valeur ajoutée nationale en 2002 contre
29% en 2003 (les PME industrielles arrivant toujours en tête en terme de
contribution).
Le poids économique des micro-entreprises se mesure en
terme de capacité d'offre dans les circuits d'approvisionnement des
centres urbains, par exemple 1 000 tonnes de produits vendus par an pour la
vingtaine d'unités regroupées au sein du Groupement TCL
(transformateurs de céréales locales), ainsi que quelques
groupements féminins.
Toutefois, malgré l'importance de la contribution des
entreprises dans la création de la richesse nationale, son poids reste
encore très limité de l'avis de l'ANSD. Aussi, l'une des
conclusions à laquelle l'ANSD est arrivée dans son document
Banque de données économique et financières (version
définitive 2008 et version provisoire 2009) signale la
faible capacité des entreprises à
générer de la richesse.
La valeur ajoutée des entreprises du secteur moderne
suivies dans la base de données du Centre Unique de Collecte de
l'Information, CUCI, s'est chiffrée en 2009 à 1 146 milliards de
FCFA contre 1 085 milliards de FCFA en 2008, soit une hausse de 5,6%. Cet
accroissement de la valeur ajoutée s'explique essentiellement par celui
des BTP (20,7%) et celui des industries (13,4%). L'analyse de la
répartition de la valeur ajoutée par secteur montre une forte
prédominance des services (52,0%), suivis de l'industrie (31,1%) et du
commerce (9,3%) ; les BTP et annexes restent comme par le passé le
secteur le moins générateur de valeur ajoutée en 2009
(7,6%).
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Source : ANSD (Banque de données économique et
financières, version définitive 2008 et version provisoire
2009)
Nonobstant cette évolution favorable, les entreprises
du secteur moderne ont une faible capacité à
générer de la richesse avec un taux moyen de valeur
ajoutée de 25,2% sur la période 2003-2009. En 2009, le taux de
valeur ajoutée s'est amélioré en ressortant à
25,7%, soit une hausse de 10,5% par rapport au ratio de 2008.
L'analyse de ce taux suivant les macro-secteurs montre une
grande disparité avec 38,7% dans les services, 29,2% dans le commerce,
20,3% dans les BTP et 16,8% dans les industries. A la base de cette faible
capacité des entreprises à générer de la richesse
se trouve essentiellement le fait que l'économie
sénégalaise n'est pas suffisamment diversifiée, les
produits manufacturiers ayant continué à représenter une
faible part. Ce constat traduit le fait que les différentes
réformes n'avaient pas contribué à la transformation
profonde de la structure économique, indispensable pour favoriser
l'accroissement de la productivité, le renforcement de la
compétitivité et l'élargissement de la base productive.
2. Entrepreneuriat et développement social.
L'impact d'un model de développement basé sur
l'entrepreneuriat dans la vie sociale peut s'apprécier en terme de
réduction du chômage des jeunes, de réduction de la
pauvreté, d'actions dirigées à l'endroit de la
communauté ou simplement de changement de comportement des citoyens
vis-à-vis de l'emploi. Ce sont les aspects qualitatifs liés au
développement dont il est ici question, surtout ceux engendrés
par les initiatives entrepreneuriales.
En effet, la plupart des entreprises des pays en transition
et en développement sont des PME. Ces entreprises représentant
habituellement plus de 90 % de l'ensemble des entreprises hors secteur
agricole, sont une source essentielle d'emplois et génèrent
d'importants revenus intérieurs et à l'exportation. Dans les pays
les plus pauvres, elles représentent néanmoins une part
relativement faible de l'économie, et contribuent moins à
l'emploi et à la production que le secteur informel. Dans les pays
à faible revenu, les politiques doivent donc s'attacher à
faciliter la création de PME afin de faire entrer les pauvres dans le
secteur formel, où ils participent au marché et peuvent se livrer
à des activités professionnelles à plus forte valeur
ajoutée.
Le diagnostic de la pauvreté au Sénégal
fait ressortir une situation de précarité frappant une grande
partie des ménages. En effet, les populations considèrent :
« Est pauvre celui qui n'a rien, qui ne peut régler ses besoins
sociaux primaires, qui vit sans accès à des opportunités
» (DSRP). La proportion des ménages vivant en dessous du seuil
de pauvreté (fixé à 2400 calories, par équivalent
adulte et par jour) était de 57,9 % en 1994 (ESAM-I), elle connaît
un recul de 4 points de pourcentage (soit 53,9%) en 2001 dû à
l'accroissement des revenus/tête entre 1995-2001. (Le Quid
DSRP).15
Son impact est plus visible en milieu rural (entre 72% et 88 %
en zones rurales contre 44% et 59 % en zones urbaines), touche les personnes
les moins instruites et varie selon
15 Selon d'autres sources ces taux sont largement en dessous
des résultats de l'EPPS (2001) où 65 % des ménages
interrogés (même échantillon que le Quid) se
considèrent comme pauvres et 23 % se considèrent même comme
très pauvres. Par ailleurs, 64 % des ménages considèrent
que la pauvreté s'est aggravée au cours des cinq dernières
années contrairement à ce qui a été
énoncé plus haut.
le sexe du chef de ménages (67,4% chez les ménages
dont le chef est un homme et de 58,8% chez les ménages dirigés
par une femme).
Cette analyse sur la pauvreté, quelle que soit
l'approche utilisée, montre que : lorsque les populations ne
disposent pas d'assez de sources de revenu ou si les sources de revenus sont
précaires, elles tombent dans la pauvreté extrême et
s'auto-excluent de la société. C'est à ce moment
qu'elles se livrent à des stratégies de lutte contre la
pauvreté aux allures d'initiatives entrepreneuriales qui sont
spécifiques au pays en développement comme le nôtre.
Dans le cadre de l'entrepreneuriat du secteur formel, il est
largement admis que les PME (parmi elles les micro-entreprises) constituent la
cheville ouvrière du secteur privé, quel que soit leur niveau de
développement, et apportent une contribution non négligeable au
développement économique en général et au
développement industriel en particulier. Les PME représentent
plus de 90 % des entreprises existant dans le monde et entrent pour 50 à
60 % dans le nombre d'emplois, alors que dans le secteur manufacturier leur
part dans l'emploi total se situe entre 40 et 80 %. La contribution des PME est
encore plus importante dans les pays les moins avancés (PMA), auxquels
elles offrent souvent les seules perspectives réalistes en
matière de gains d'emploi et d'accroissement de la valeur
ajoutée. Si les PME apportent au développement une contribution
particulièrement importante, les raisons en sont les suivantes:
· Les PME font appel à une main-d'oeuvre plus
nombreuse et tendent à contribuer à une répartition plus
équitable des revenus que les grandes entreprises;
· Elles jouent un rôle important en créant
des emplois et en atténuant ainsi la
pauvreté et offrent souvent des
débouchés raisonnablement bien rémunérés
à des
travailleurs venant de ménages pauvres et à
des femmes n'ayant guère d'autres
sources de revenu.
Concernant les circuits de l'économie informelle, les
précisions statistiques seront plus ou moins approximatives,
néanmoins la logique qui prévaut est celle qu'on désigne
sous le nom de l' « entrepreneuriat par nécessité
».
Entreprendre dans ce contexte, répond à un
besoin de se trouver un emploi afin de participer à la
réduction de charges familiales. Et l'on comprend mieux l'affirmation
de
l'étude sur l'emploi au Sénégal de la
Banque Mondiale, de janvier 2010 qui soutint que "c'est quand les
travailleurs sont incapables de trouver des emplois dans les entreprises
formelles, qu'ils se refugient dans le secteur informel".
Pour sa part, le secteur informel participe pour prés de
97% à la création d'emploi au Sénégal, et souvent
les activités à l'origine sont de l'ordre de l'entrepreneuriat,
même si les entrepreneurs rencontrent beaucoup d'insuffisances qui
limitent leurs initiatives. Aussi, la promotion de l'entrepreneuriat rural
comme féminin va dans le sens de réduire la féminisation
de la pauvreté en zone rurale conformément aux orientations
politiques de la quinzaine de la femme de mars 2012 dont le thème est
axé sur ce point.
Les impacts socio-économiques de l'entrepreneuriat,
dans nos pays en développement sont encore timides au plan
macroéconomique mais il n'en demeure pas moins qu'ils subsistent. Plus
que de contribuer pour prés de 20% à la formation du PIB global,
l'entrepreneuriat doit se positionner comme une alternative pour
améliorer le niveau de vie des populations. Ceci ne risque d'arriver que
lorsqu'on intègre très tôt dans nos établissements
l'éducation à l'esprit d'entreprise.
Pour plus d'illustrations voici un tableau de répartition
des travailleurs selon le secteur et leur contribution à la
réduction de la pauvreté à Dakar.
Tableau 3 : Répartition des travailleurs selon le
secteur d'appartenance et le niveau de pauvreté.
SECTEURS
|
TRAVAILLEURS
|
CONTRIBUTION À
LA PAUVRETÉ
|
|
PAUVRES
|
|
68,2%
|
31,8%
|
2,2%
|
SECTEUR INFORMEL
|
44,5%
|
55,5%
|
91,4%
|
NE SAIT PAS
|
46,7%
|
53,3%
|
6,3%
|
TOTAL SECTEUR
|
45,5%
|
54,5%
|
100%
|
|
|
|
|
INDIVIDUS
|
49,2 %
|
50,8 %
|
100%
|
|
Source : ANSD, ESPS 2005.
III. Etat des lieux et mesures incitatives
Depuis quelques années les pays en
développement, conscients du rôle que peut jouer un secteur
privé fort et structuré dans le développement
économique et social, mettent en place des politiques qui favorisent sa
promotion. L'Etat du Sénégal s'est engagé
résolument dans cette voie, même si ce qui reste à faire
est tel qu'on peut être amené à penser le contraire. Et le
secteur privé se développant amène dans son sillage
l'entrepreneuriat. Faisons un arrêt sur ce qui passe au
Sénégal en termes d'entrepreneuriat.
1. Situation de l'entrepreneuriat au
Sénégal
Au Sénégal existe un cadre juridique et
institutionnel mis en place pour promouvoir la croissance des M-PME et
favoriser la création des entreprises. En faisant le point sur ce qui
passe en matière d'entrepreneuriat, on est toujours confronté
à un problème de collecte de données dû la
rareté des informations statistiques. Tout de même l'étude
commanditée par « le Programme Sénégalo-Allemand
Promotion de l'Emploi des Jeunes en Milieu Urbain » (E. FALL 2006,
pp.9-13) y a largement contribuée.
A. Du point de vue cadre juridique et
macroéconomique.
i. Cadre juridique et règlementaire.
Le cadre juridique de l'exploitation des M-PME est
caractérisé par l'application du dispositif des Actes Uniformes
du Droit des Affaires harmonisé de l'OHADA à compter de la
seconde moitié des années 1990. Le système comptable
actuel, le SYSCOA, est entré en vigueur au cours de la même
période. L'environnement juridique des entreprises au
Sénégal est marqué également par :
· Un code des investissements
:
- ayant un large domaine d'application (activités
relevant des secteurs primaire, secondaire et tertiaire) ;
- avec des critères d'éligibilité assez
souples (un investissement d'au moins 5 millions F CFA financé sur fonds
propres à hauteur de 20% jusqu'à 200 millions, 30% au-delà
; et un minimum de trois emplois créés) ;
- avec des procédures d'agrément rapides et
simplifiées (un délai maximum de 10 jours pour le traitement de
toute demande d'agrément et un autre délai maximum de 20 jours
pour l'accomplissement de toutes les formalités administratives par le
Guichet Unique) ;
- offrant aux entreprises agréées des avantages
substantiels en matière sociale, fiscale et douanière (des
avantages résultant du régime général et d'autres
inhérents au régime spécifique des PME et de toutes les
entreprises valorisant les ressources locales ou développant
l'innovation technologique) ;
- prévoyant des durées d'agrément par zone
d'implantation et dépassant de très loin les cinq (5) ans dans
les zones situées hors de la région de Dakar ;
- préparant les entreprises agréées
à un retour à la situation normale puisque les avantages
accordés sont dégressifs au cours des trois dernières
années en passant successivement à 75%, 50% et 25%.
· Un dispositif fiscal et douanier marqué
par la volonté de promouvoir l'initiative privée et l'entreprise
comme moteur du développement :
- Code Général des Impôts
prévoyant
· en matière de TVA des déductions
physiques (taxes sur les achats de matières premières et de
produits entrant dans les produits finis) et des déductions
financières (taxes ayant grevé les investissements et les frais
généraux) ;
· en matière d'impôt sur les
sociétés (taux ramené à 25 %) ;
· en matière d'investissement la déduction
de 50% du bénéfice fiscal réalisé de la
moitié des dépenses effectuées pendant l'année au
titre des investissements immobiliers ou en valeurs mobilières ; le
reliquat pouvant être reporté sur 8 ans;
· en matière de plus-values une exonération
de ces dernières réalisées en cours d'exploitation
à condition de les réinvestir dans un délai de trois ans
;
· une provision pour le renouvellement de l'outillage et du
matériel en plus des amortissements pratiqués ;
· en matière de contributions foncières,
une exonération sur une durée de 10 à 15 ans de la
contribution sur les propriétés bâties pour les immeubles
à usage professionnel ou d'habitation ;
· une exonération de la taxe sur les
opérations bancaires ;
· des possibilités de réduction de
l'impôt sur le revenu pour les personnes investissant au
Sénégal.
- Code des douanes prévoyant des
régimes économiques et suspensifs facilitant les
opérations de production et d'exportation pour les entreprises
installées sur le territoire douanier sénégalais :
· Régimes économiques et
suspensifs : a) entrepôts de stockage permettant de
bénéficier de la suspension des droits et taxes frappant les
marchandises entreposées, b) admission temporaire au profit de
marchandises importées sous ce régime (suspension des droits et
taxes pour une durée de douze mois renouvelable), c) entrepôt
industriel permettant de bénéficier de la suspension des droits
et taxes en plus de l'admission temporaire ;
· Régime de l'exportation
préalable : importation en franchise de droits et taxes
de l'équivalent des matières ou produits mis
à la consommation ou qui ont étéutilisés
à la fabrication de marchandises préalablement exportées
;
· Régime de drawback prévoyant le
remboursement des droits et taxes supportés par les produits entrant
dans la fabrication de marchandises exportées.
· Régime préférentiel UEMOA
(exportations et importations)
Le régime préférentiel UEMOA qui
comprend
- l'exonération des produits du cru, d'essence
animale, minérale et végétale, et des produits de
l'artisanat traditionnel de tous droits et taxes perçus aux
frontières entre États membres ;
- Le régime de l'exportation temporaire qui permet
d'envoyer hors du territoire douanier des produits pour y être
réparés, exposés, transformés ou y recevoir un
complément de main d'oeuvre ; des modalités particulières
de taxation (notamment la franchise) sont prévues lors de la
réimportation.
· Réglementation et rémunération
du travail prévoyant
- Des obligations des employeurs (tenue de livres légaux,
immatriculation des employés à l'IPRES et à la Caisse de
Sécurité Sociale) ;
- Deux types de contrat de travail (contrat à
durée déterminée et contrat à durée
indéterminée) ;
- Une flexibilité des contrats de travail
(renouvellement des contrats à durée déterminée
pendant une période de 5 ans, suppression de l'autorisation
préalable de l'Inspecteur du travail en cas de licenciement
économique).
ii. Aperçu du cadre
macroéconomique
Le cadre macroéconomique actuel est marqué, entre
autres, par :
· Un objectif de réduire de moitié la
pauvreté à l'horizon 2015, dans le cadre du DSRP (Document
Stratégique de Réduction de la Pauvreté) ;
· Un objectif de taux croissance de 7 à 8% l'an ;
· Une nécessité d'améliorer le
climat des affaires pour mieux attirer les investissements du secteur
privé (national et étranger) ; le climat des affaires ou des
investissements étant défini comme l'environnement de politique
économique, institutionnel et comportemental, présent et
anticipé, qui affecte la rentabilité et les risques
associés aux investissements (Banque Mondiale, 2005).
B. Dispositif institutionnel de prise en charge des
Micro-Petites et Moyennes Entreprises (M-PME).
i. Revue du dispositif actuel
Il existe aujourd'hui des structures chargées de
l'appui aux entreprises au Sénégal, mais celles-ci s'adressent
peu aux micros et petites entreprises. Par ailleurs, leur offre en
matière de conseil n'est pas spécifiquement adaptée aux
enjeux et aux difficultés des MPE. Le dispositif institutionnel actuel
est composé de :
· Un Ministère des Petites et Moyennes
Entreprises, de l'Entrepreneuriat Féminin et de la Micro Finance
composé de trois directions (Direction des PME, Direction de
l'Entrepreneuriat Féminin et Direction de la Micro Finance) et ayant
comme mission de :
· favoriser la création des PME et PMI notamment
dans les secteurs des services, de l'industrie, de l'agriculture, de
l'élevage, de la pêche et des nouvelles technologies de
l'information et de la communication ;
· conduire les politiques de mise à niveau des
PME et des PMI ainsi que de leur environnement en vue d'assurer leur
intégration dans l'économie sous régionale et dans la
mondialisation ;
· élaborer et mettre en oeuvre des
stratégies pour le développement de programme de promotion de la
qualité à travers la diffusion de la culture de la qualité
et de la certification au sein des PME et des PMI ;
· développer les actions permettant d'aider les
femmes entrepreneures, ainsi que les femmes souhaitant créer une
entreprise ;
· favoriser la formation des femmes chefs d'entreprises,
notamment en matière de finances, de crédits, de
comptabilité, de commerce national et international.
· Une Agence de Développement et
d'Encadrement des Petites et Moyennes Entreprises (ADEPME) relevant de la
tutelle du Ministère des PME et dont les missions consistent à
aider au renforcement des capacités de gestion des PME et de
l'artisanat, à favoriser l'accès au crédit, à
former, informer et encadrer les chefs d'entreprises, à faire des
propositions d'amélioration de la législation et de la
réglementation ;
· Un Programme de Mise à Niveau des
entreprises (PMN) faisant partie du Programme intégré de
développement industriel et orienté sur le renforcement de
la compétitivité des entreprises éligibles grâce
à la réalisation des réajustements
nécessités par la concurrence internationale ;
· Une Société Nationale d'Etudes et de
Promotion Industrielle (SONEPI) qui travaille uniquement avec les
entreprises formelles et dont l'approche par études
d'opportunités ne correspond pas aux démarches des MPE ;
· La Société du Domaine Industriel de
Dakar (SODIDA) dotée d'un centre de services aux PME et s'adressant
également aux micro-entreprises (Programme MPE de l'ONUDI) ;
· Un Centre International du Commerce Extérieur
(CICES) assurant la promotion des exportations et se concentrant sur
l'organisation de la Foire de Dakar ;
· Des Centres de Gestion Agréés (CGA)
créés en 1995 sous la forme d'associations à but non
lucratif offrant aux M-PME un appui en matière fiscale (des abattements
sont prévus pour les adhérents) et d'autres services (suivi en
gestion et en organisation, formation en gestion) ;
· Une Agence de Promotion des Investissements (APIX)
absorbant une partie des missions de l'ancienne Fondation du Secteur
Privé ;
· Un Système de cofinancement des services
d'appui (EBAS) mis en oeuvre par la Commission Européenne pour tous
les pays ACP, géré depuis Abidjan et s'adressant en particulier
aux moyennes et grandes entreprises ;
· Un programme du BIT appelé GERME
visant à transférer aux formateurs des organismes d'appui aux PME
une méthodologie et des modules de formation à la création
et à la gestion d'entreprise, testés et rodés dans de
nombreux pays ;
· Un Projet d'appui aux petites entreprises
agroalimentaires évoluant dans le secteur informel mis en oeuvre
par la Coopération canadienne (ACDI) en relation avec l'Institut de
Technologie Alimentaire (ITA) ;
· Projet d'appui aux petites entreprises ONUDI
s'adressant aux petites entreprises et offrant un appui à la
création de groupements d'affaires (quelques entreprises se regroupent
pour mener des activités en commun), aux projets collectifs de ces
groupements (projets économiques - équipements, centrale
d'achat,...-, activités en commun - voyages d'études, prospection
commerciale, label...-, expertise collective - formation, étude de
marchés, ..), un appui institutionnel aux organisations
professionnelles, la défense des intérêts des PE dans le
cadre des réformes sur l'environnement des entreprises ;
· Des actions sectorielles et/ou ponctuelles
menées par des ONG ou des projets jouant un
rôle d'intermédiation entre des MPE et des prestataires avec des
actions d'accompagnement (promotion, études et suivi du marché) ;
exemple le PPCL (Programme de promotion des céréales locales),
financé par l'UE (2 millions d'euros) et géré par le
groupement Gret/Enda Graf jusqu'en fin 2001 ;
· Des chambres consulaires (chambres de commerce,
d'industrie et d'agriculture ; chambres des métiers) s'adressant aux
M-PME ;
· Des observatoires économiques
nationaux fournissant un service d'information dans le cadre des missions
de leur tutelle : Direction de l'Industrie pour le Réseau d'Informations
Industrielles (RNIIS), Observatoire du Ministère de l'Emploi et celui de
l'APIX, Réseau TPA et son relais national s'adressant aux PME et aux
micro-entreprises du secteur de l'artisanat ;
· Une fondation Trade Point mettant à la
disposition des entreprises des opportunités d'affaires et disposant
d'une banque de données économiques, financières,
juridiques, techniques et commerciales ; les petites entreprises informelles
représentent 70% de ses adhérents contre 10% pour les PME
exportatrices ;
· Un important dispositif d'appui centré
sur la recherche de satisfaction des besoins financiers des M-PME et comprenant
des lignes de crédit domiciliées auprès des banques et de
certaines Institutions de Micro Finance (IMF) d'une part, et des projets de
financement direct d'autre part ; à quoi s'ajoutent des fonds de
garantie ;
· Le lancement de la Foire Régionale de
Développement dont le but est de promouvoir, stimuler et attirer
l'attention sur le développement de l'entrepreneuriat
(amélioration du profil des entrepreneurs, accès au
crédit, promotion de l'innovation au sein des M-PME), etc.) ;
· Un projet de Plate-forme du Millénaire
à Diamniadio : il s'agit de l'aménagement d'un espace de
2620 hectares à 30 km de Dakar, dont les 80% sont destinés aux
activités industrielles, artisanales, commerciales et touristiques
contre 20 % pour l'habitat (concept de nouvelle ville) ; l'ambition du projet
est de
prendre en charge les questions d'accès au foncier, de
mobilité urbaine à Dakar,
d'accélération de la croissance économique
et de réduction de la pauvreté ;
· Un Programme d'assainissement des circuits de
commercialisation de la viande dans les centres urbains : un prototype de
boucheries, charcuteries et étals normalisés sera mis au point au
courant du mois d'août 2006, marquant ainsi le début de
réalisation du programme d'assainissement du marché de la viande
couvrant les cinq (5) ans à venir (construction de nouveaux abattoirs et
réhabilitation des anciens sur financement de la BAD pour un coût
de 1,4 milliard F CFA). Les deux types de boucheries prévus sont les
boucheries fixes et les boucheries ambulantes. Ils seront pilotés par
des professionnels et implantés en dehors des marchés
traditionnels (boucheries fixes) ; leur financement sera assuré par une
subvention de 80% de l'État et un autofinancement de 20%.
ii. Point de vue sur son fonctionnement
Un point de vue pertinent sur le fonctionnement et
l'efficacité du dispositif institutionnel actuel de prise en charge des
besoins des M-PME doit nécessairement résulter d'un audit des
différentes institutions et des différents programmes ou projets.
Une bonne partie de l'information (évaluation des performances) devrait
être disponible ; à défaut il serait utile de commanditer
des études spécifiques portant sur la question. Au regard de la
présente mission, ce travail n'est pas compris dans nos termes de
référence.
Néanmoins, il est permis de faire les constats suivants
en considération de ce qui est décrit en général
comme les faiblesses du dispositif institutionnel :
· globalement, les missions des organismes d'appui sont
définies de manière assez large par rapport aux moyens dont ils
disposent ;
· il existe dans certains cas des chevauchements, plusieurs
organismes faisant la même chose pour la même cible ;
· les entreprises ne sont pas toujours bien
informées sur les missions de ces organismes et sur leurs
procédures de fonctionnement16.
16 Cet état des lieux reprend totalement le
rapport du « Programme Sénégalo-Allemand Promotion de
l'Emploi des Jeunes en Milieu Urbain » du consultant Elimane FALL, 2006,
pp.9-13.
2. Mesures incitatives.
Au regard de l'état des lieux de la situation de
l'entrepreneuriat, nous convenons que des pans importants ont été
franchis au Sénégal du point de vue juridique et institutionnel.
Seulement l'environnement politique soumis à l'alternance au gré
des populations peut constituer une menace majeure pour la conservation des
acquis si chaque régime doit balayer par le revers de la main toute
avancée de son prédécesseur. Néanmoins pour
entrevoir davantage l'impact de l'entrepreneuriat dans la société
sénégalaise deux axes majeurs pourraient faire l'objet de domaine
d'intervention à savoir : promouvoir plus de culture entrepreneuriale et
faciliter l'accès au financement.
A. Développer la culture d'entreprise dans le
système éducatif.
Dans la loi d'orientation sur l'Éducation Nationale n°
91-22 du 16 février 1991, en ces dispositions générales,
notre pays fait le choix d'une école qui doit « préparer les
conditions d'un développement intégral, assumées par la
nation toute entière : elle a pour but de former des hommes et des
femmes capables de travailler efficacement à la construction du pays ;
elle porte l'intérêt particulier aux problèmes
économiques, sociaux et culturels rencontrées par le
Sénégal dans son effort de développement et elle garde un
souci constant de mettre les formations qu'elle dispense en relation avec ces
problèmes et leurs solutions ». C'est dire que les orientations et
les principes généraux qui portent la culture entrepreneuriale
sont bien compris de l'État, il ne reste qu'à les appliquer.
Tel que préciser dans l'état des lieux, il
existe presque en chaque établissement un cours sur l'entrepreneuriat,
et notre pays, tout récemment a manifesté sa volonté
d'harmoniser cette pléthore de curricula à travers l'adoption du
module du BIT, GERME (Gérer mieux son entreprise), par le
Ministère de l'enseignement technique et de la formation
professionnelle. Bonne initiative certes, mais toujours sentant les parfums
d'une improvisation à vocation optionnelle, ne faisant pas l'objet d'une
application sans appel de la part du système.
A cet égard, les mesures que nous voulons proposer vont
au-delà et s'inspirent de ce qui se fait dans d'autres cieux.
Déterminant essentiel des préférences en
matière de carrière, la culture contribue à
façonner les attitudes vis-à-vis de la prise de risques et de la
récompense. Comme le montrent de récents travaux de la Commission
européenne, le comportement des entrepreneurs peut varier
considérablement d'un pays à l'autre, et l'on sait que les
caractéristiques culturelles influent sur l'activité
entreprenariale. Les pouvoirs publics ont un rôle à jouer, par le
biais du système éducatif, pour favoriser l'esprit d'entreprise
et le comportement des entrepreneurs.
Il est désormais admis que, pour encourager l'esprit
d'entreprise, il importe de prendre en compte la dimension culturelle et que
l'enseignement et la formation constituent des moyens importants d'encourager
l'entrepreneuriat au sein des sociétés. Dans les pays
européens, il est de plus en plus admis que l'esprit d'entreprise
constitue une compétence essentielle à encourager et à
développer par le biais de l'enseignement et de la formation et par
l'apprentissage tout au long de la vie. Le projet BEST de la Commission
européenne, qui consiste à s'efforcer de recenser dans toute
l'Europe les meilleures initiatives visant à promouvoir l'enseignement
de la gestion d'entreprise à tous les niveaux des systèmes
éducatifs illustre cet intérêt.
Aux Pays-Bas, la création d'une commission
spéciale sur « l'entrepreneuriat et l'enseignement » (du
primaire à l'enseignement universitaire) vise à promouvoir des
projets pilotes et à recenser de bons exemples faciles à copier
par d'autres institutions éducatives.
Bien qu'aux États-Unis, la tradition de créer
des entreprises soit plus ancienne que dans les pays européens ou
asiatiques, et que la formation à l'entrepreneuriat y soit plus
largement répandue, il a fallu trente ans pour que l'entrepreneuriat
acquière ses lettres de noblesse aux yeux de la communauté
universitaire. Il y a quinze ans, seule une poignée
d'établissements dispensaient des cours dans ces domaines alors
qu'aujourd'hui, plus de mille cinq cent (1500) collèges et
universités proposent une forme ou une autre de formation à
l'entrepreneuriat - tendance qui s'est amorcée au début des
années 1990 et continue à se renforcer.
L'intérêt pour la formation à
l'entrepreneuriat s'est désormais propagé dans des disciplines
non commerciales, chez les étudiants en ingénierie, sciences de
la vie et arts
libéraux. L'enseignement et la formation à
l'entrepreneuriat peuvent avoir exercé un double effet :
premièrement, avoir un impact considérable sur les performances
des entrepreneurs en les aidant à augmenter les chances de survie de
leur entreprise et, dans une moindre mesure, à en augmenter la
rentabilité.
Depuis la fin des années 70, les Etats-Unis et le
Royaume-Uni assurent divers types de formation à l'entrepreneuriat dans
les écoles primaires et secondaires. Or, malgré cette longue
tradition de formation à l'entrepreneuriat, aucun modèle unique
ne peut servir de référentiel, et l'on ne sait pas encore avec
certitude quelle est la meilleure façon d'inculquer l'esprit
d'entreprise. Les jeunes doivent-ils apprendre comment créer leur propre
entreprise, ou doit-on leur enseigner l'aptitude au changement, ou encore
d'autres caractéristiques propres aux entrepreneurs ?
Le Canada, le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont opté
pour la première voie. On sensibilise les enfants à la
possibilité de faire carrière comme travailleur
indépendant et aux retombées positives de l'activité
entrepreneuriale. En ce qui concerne les expériences canadiennes: dans
les quatre provinces de l'Atlantique, par exemple, tous les étudiants
sont formés à l'entrepreneuriat. Tous ces programmes ont
été évalués puis améliorés
(Lundström et Stevenson, 2002). Ils privilégient un enseignement
fondé sur « l'apprentissage par l'action », qui permet aux
étudiants de développer des idées, d'élaborer des
projets d'entreprise et de diriger leurs propres mini-entreprises. Aux
EtatsUnis, le Kauffman Center for Entrepreneurship peut être cité
comme une source de matériels pédagogiques soulignant le
rôle important des entrepreneurs dans l'économie
américaine, ainsi que d'outils pratiques pour concevoir un projet
d'entreprise.
Pour favoriser un système éducatif
orienté vers plus de culture d'entreprise, l'attention accordée
par les pouvoirs publics à l'enseignement et à la formation
à l'entrepreneuriat pourrait être axée sur les aspects
suivants :
· intégration cohérente et
systématique des matières portant sur l'entrepreneuriat dans
l'ensemble des systèmes éducatifs formels afin d'enseigner les
compétences entrepreneuriales et de promouvoir une société
d'entrepreneurs ;
· promotion de diverses formes de partenariats publics
et privés, allant des contrats de stage à des financements
privés, pour instaurer une collaboration entre les
établissements publics d'enseignement et de recherche
d'une part, et le secteur privé, en particulier les PME, d'autre part
;
· mise à niveau des enseignants en activité
chargé des cours en entrepreneuriat et amener les entrepreneurs ayant
réussi à partager leurs expériences ;
· augmentation du financement public pour la formation des
enseignants et l'élaboration de programmes d'études et de
programmes axés sur l'entrepreneuriat;
· amélioration de la coordination entre les
différents organes gouvernementaux associés à la promotion
de l'entrepreneuriat ;
· mise au point d'indicateurs et évaluation de
programmes.
En définitive les pays en développement doivent
promouvoir une société et une culture entrepreneuriale, en
particulier par l'éducation et la formation. Intégrer
l'entrepreneuriat à tous les niveaux du système formel
d'enseignement et garantir l'accès de la population adulte aux
informations en l'occurrence les femmes du secteur informel, aux
compétences et aux connaissances spécialisées relatives
à l'entrepreneuriat par le truchement de programmes d'apprentissage tout
au long de la vie. Promouvoir la diffusion de programmes de formation en
stimulant la prestation de services de ce type par le marché
privé et en proposant des ateliers pratiques bien ciblés.
B. Faciliter l'accès au financement.
L'accès au financement a été
identifié par les dirigeants d'entreprises au Sénégal
comme la contrainte majeure de l'environnement des affaires. Le secteur
bancaire sénégalais, qui occupe la deuxième place au sein
de l'Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA),
après celui de la Côte d'ivoire, avec vingt banques en 2009 et
plus de 25 % des actifs du système financier de l'Union, n'arrive
toujours pas à répondre aux nombreuses sollicitations, surtout
des petites et moyennes entreprises (PME).
Ces dernières ont en effet un accès très
limité au crédit. En 2008, note le rapport national sur la
compétitivité de l'économie sénégalaise
(Rncs), les grandes entreprises ont bénéficié de 88,1 %
des prêts, alors que la part des entreprises de taille moyenne n'a
été que de 6,7 % sur un taux de financement de l'économie
qui peine à dépasser 24 %. Pis, une récente étude
de la Banque mondiale fait état de rejet de 80 % des dossiers de demande
de crédit des PME dû notamment à l'absence d'états
financiers formalisés et certifiés par un commissaire aux comptes
des demandeurs qui permettrait d'assurer sur la solvabilité du client.
Et, le taux élevé de défauts de remboursement noté
risque de corser la chose pour les futurs demandeurs qui ont vraiment besoin de
ces ressources financières pour démarrer ou s'agrandir, innover
ou améliorer leur production. Le rapport explique ainsi la
difficulté à laquelle sont confrontées les petites et
micro-entreprises pour accéder au crédit par les niveaux de
garanties exigés et par les taux d'intérêts
élevés.
Entre 2004 et 2008, le taux d'intérêt moyen sur
les prêts a été de 12,15 %, relève le rapport. Qui
souligne que ce taux est plus élevé au Sénégal
qu'en Côte d'ivoire, Tunisie, Afrique du Sud et la plupart des pays de la
CEDEAO. En 2009, les écarts de taux d'intérêt,
c'est-à-dire la différence entre les taux d'intérêt
sur les prêts et les taux d'intérêt sur les
dépôts, étaient de 11,0 %. Soit près de quatre fois
plus élevés qu'en Tunisie et Afrique du Sud. « Un tel
écart élevé de taux d'intérêt est un
indicateur de fonctionnement inefficient du secteur bancaire qui se
reflète également dans les niveaux élevés de
défauts de remboursement. Ce qui, en retour, pourrait s'expliquer par le
manque d'accès à des informations fiables sur les emprunteurs
», souligne le rapport. Non sans faire remarquer que les
dépôts dans les institutions de micro-finance ont augmenté
de 27,5 % en 2007 et de 14,8 % en 2008. Ces institutions ont détenu,
selon la même source, 64 % de tous les
comptes de dépôt en 2008. Malgré cela,
elles ne fournissent que 8,9 % des crédits octroyés alors que les
banques en fournissent 91,1 %.
Les services, le transport et à la communication
captent 32 % des prêts, pourtant, selon le Rncs, réalisé
avec l'appui de L'USAID, le système financier du Sénégal
s'est beaucoup amélioré durant la dernière décennie
avec une masse monétaire qui est passée de 22,5 % du PIB en 2000
à 33,4 % en 2008. De plus, à la fin décembre 2009, l'offre
de monnaie a augmenté de 10,9 % par rapport à l'année
précédente. Cela est principalement dû à une
augmentation de 13,6 % des dépôts bancaires et à une
augmentation de 4,3 % dans la circulation de la monnaie. Néanmoins, la
monétisation de l'économie demeure relativement faible
comparée à celle de la Tunisie, de la Corée du Sud, de
l'Afrique du Sud, de la Malaisie et de la plupart des pays de L'OCDE à
revenu élevé. En revanche, l'économie du
Sénégal est plus monétisée que celle de la
Côte d'Ivoire, du Costa Rica, de la plupart des pays de la CEDEAO et de
la majorité des pays d'Afrique subsaharienne à revenu moyen
inférieur. Le crédit intérieur a augmenté de 55 %
entre 2005 et 2009, passant de près de 1 032 milliards de francs Cfa
à 1 604 milliards. Cependant, poursuit le texte, en pourcentage du PIB,
le crédit intérieur octroyé au secteur privé
demeure relativement faible. Quand au crédit net au gouvernement, il
représente un faible pourcentage du crédit intérieur net
bien qu'étant en hausse sur la période 2006- 2009. Il est
passé de 28 milliards de francs Cfa en 2006 à près de 112
milliards en 2009 et est estimé à 217 milliards en 2010. Sur le
dispatching du crédit au secteur privé, le Rncs 2011
relève qu'une grande partie est allouée aux services. «
Entre 2005 et 2009, en moyenne chaque année, près de 32 % des
prêts étaient octroyés aux services, au transport et
à la communication, 27 % aux industries et 19 % au commerce de gros et
de détail », lit-on dans le document. En outre, la part des
prêts aux services, aux transports et à la communication a
augmenté régulièrement pour atteindre un pic septennal de
41 % en 2009.
Même si les banques restent les premières
sources de financement au Sénégal, le rapport indique que la
Bourse régionale de valeurs mobilières (BRVM), commune aux pays
membres de l'UEMOA, offre de nouvelles opportunités d'attraction de
capitaux étrangers qui permettent aux investisseurs privés de
diversifier leurs sources de financement. Mais,
le Sénégal ne profite pas assez des
financements du marché des valeurs et du capital risque. En effet,
signale le Rncs, dans le Rapport sur la compétitivité mondiale
(Rcm) 2010-2011, le Sénégal est classé 80ème dans
le financement par le marché des actions et une seule entreprise, la
Sonatel, est cotée à la BRVM. Cependant, le rang du
Sénégal s'est amélioré de 33 places dans la
disponibilité de capital risque dans ce même Rcm. En outre, en
2008, le gouvernement du Sénégal a pu lever 285 millions de
dollars US sur le marché financier17.
Pour relancer le financement des activités
entrepreneuriales, des recommandations ont été faites au secteur
bancaire, les Institutions Financières de Micro finance (IMF) en
particulier :
· Elles doivent s'assurer que les clients sont
protégés ;
· elles doivent être formées pour faire un
choix judicieux dans leurs affaires ;
· il faut introduire les programmes d'éducation
financière dans les écoles, tous les acteurs (l'Etat, les
clients, les IMF) doivent s'impliquer, ...;
· Signer des protocoles d'accord entre secteur bancaire
et jeunes étudiants voulant se lancer en affaires. (une sorte de
parrainage) ex : signature d'un protocole entre le Ministère de
l'Entrepreneuriat Féminin et de la Micro finance et le Ministère
de l'Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle pour financer
des projets.
17 Source : Seyni DIOP - Walfadrji
Conclusion
Lorsque l'on jette un regard sur le processus
d'évolution des nations, l'activité entrepreneuriale a toujours
existée dans la vie économique. Elle remonte au
XVIIeme siècle et a pris des formes diverses. Du
capitalisme marchand, au capitalisme managérial en
passant par le capitalisme industriel, différents types
d'entrepreneurs se sont illustrés en participant à la
création de richesses et de valeur ajoutée et surtout en
répondant aux préoccupations des populations. Cette
évolution du champ et de l'objet de l'activité entrepreneuriale
ne cesse de s'élargir et son importance de plus en plus grande à
travers la naissance d'autres formes d'entrepreneuriat à l'instar de
celle rencontrée dans les pays les moins avancés (PMA) :
l'entrepreneuriat informel ; étonnent les économistes,
qui n'arrivent pas encore à loger ses activités dans les secteurs
institutionnels traditionnels.
Lorsqu'il est structuré et formalisé comme dans
le cas de création ou de reprise d'une entreprise, son impact est plus
facile à identifier dans la croissance économique d'abord et dans
le processus de développement ensuite. Selon les économistes,
l'entrepreneuriat, par le biais du secteur privé doit être le
moteur de la croissance économique dans les pays en
développement. Au Sénégal, comme partout ailleurs, les
M-PME, contribuent tant bien que mal à la création de richesses
nationales.
En effet, selon la Direction des PME, ces dernières
sont à l'origine de 42% des emplois créés avec des
variations selon les secteurs d'activités ; de 41,4% en 1998 du total du
chiffre d'affaires des entreprises modernes contre à 31,7% en 2003 ; de
20% de contribution au Produit Intérieur Brut ; de 28% de la valeur
ajoutée nationale en 2002 contre 29% en 2003; etc. Ces performances bien
que salutaires, restent toujours faibles de l'avis des experts de l'ANSD qui le
qualifie de faible capacité des entreprises à
générer de la richesse. Aussi, par sa capacité
à générer des revenus avec prés de deux cent mille
emplois créés en valeur absolue, le secteur privé national
réduit les inégalités entre classes sociales et
participent activement à la lutte contre la pauvreté.
Sous l'angle de l'informalité, bien que
controversé et divisant les économistes
sur l'effectivité de son appellation d'entrepreneuriat informel,
sa participation dans la
formation des richesses nationales ne peut plus être
ignorée, surtout dans les pays du tiers-monde. Il est un secteur non
exclusif, qui ouvre la porte de l'emploi à un plus grand nombre
d'individus, même avec un minimum de qualification (97% des emplois non
salariés). De plus il constitue une cadre d'incubation pour les jeunes
entrepreneurs pour qui les entreprises sont encore très fragiles pour
affronter la concurrence selon le BIT et sa contribution à la
réduction de la pauvreté est encore plus visible notamment avec
le l'affirmation de l'entrepreneuriat féminin et rural.
Seulement, nous ne devons pas nous voiler la face sur
l'impact réel de l'entrepreneuriat sur le développement
économique et social et le rôle que doit jouer le secteur
privé dans l'activité économique des pays en
développement.
Au plan institutionnel et politique, il faut le souligner, le
Sénégal a pris des mesures salutaires, aussi bien au niveau
national que dans le cadre des unions (UEMOA et CEDEAO) visant la promotion de
l'entrepreneuriat. C'est le cas avec l'érection du Ministère de
l'entrepreneuriat féminin et de la micro finance, de la mise en place de
l'ADEPME et de la réduction de la durée des procédures
administratives et fiscales pour la création d'entreprise à
travers l'APIX.
Toutefois, pour que l'entrepreneuriat participe
réellement à la croissance économique et le
développement social, les PMA, notamment le Sénégal
doivent renforcer les facilités en matière fiscale et
administrative du secteur privé et promouvoir un secteur bancaire qui
prenne en charge les besoins en financement des entrepreneurs du secteur formel
comme de l'informel. Enfin, il faut intégrer dans nos systèmes
éducatifs, à tous les niveaux, l'éducation à la
culture d'entreprise, pour revaloriser l'emploi non salarié
particulièrement l'auto-emploi dans l'esprit de nos élèves
et étudiants. Ainsi, dans la durée l'entrepreneuriat finira par
apporter plus d'impact positif à la vie économique et jouera
pleinement son rôle dans le développement économique et
social.
DEUXIEME PARTIE : ETUDE PEDAGOGIQUE
|
|
I. Méthodologie de l'étude d'un texte
économique.
1. Présentation de l'épreuve
Texte :
Peut-on enseigner l'entrepreneuriat ?
« L'esprit d'entreprise n'est pas une qualité
innée, mais une discipline d'esprit et d'action qui peut être
l'apanage de beaucoup pour peu qu'on les y forme et les renforce
».
(Michel Santi)
L'entrepreneuriat est un nouveau concept pédagogique,
qui n'est ni une discipline académique comme aux Etats-Unis, ni une
matière, mais une attitude (entre et prendre, saisir) consistant
à promouvoir sous différentes formes, notamment dans
l'enseignement, la démarche de création d'entreprise. Le concept
d'entrepreneuriat ne consiste pas seulement à créer sa propre
entreprise, mais à créer son propre emploi.
On ne s'improvise pas créateur d'entreprise, mais
peut-on apprendre à entreprendre ? Formation et entrepreneuriat sont
deux notions qui se combinent depuis assez peu de temps. L' «
entrepreneurship » est né dans les
universités américaines dans les années soixante. «
Dans les années 70, nos meilleurs étudiants s'orientaient vers
l'industrie et dans les années 80 vers la finance ; dans les
années 90, ils créent leur entreprise ». En France, le
nombre de formations supérieures à la création
d'entreprises a été multiplié par dix en quatre ans, (Le
Monde du 18 mai 1999) et « tout le monde s'accorde à faire des
entrepreneurs un enjeu fondamental » (Le journal du CNRS, 1988) car «
l'entrepreneur est le pivot de tout le mécanisme
économique » (C.Gide).
Pourtant l'entrepreneuriat a été longtemps
considéré comme non enseignable car ne pouvant relever d'une
démarche optimisée et reproductible à l'infini. Selon
C. Schmitt, 2003, membre de l'Equipe de recherche sur les processus innovants
de l'Institut national polytechnique de Lorraine, les premières
formations ont vu le jour à la fin des années 80 notamment au
sein d'écoles de commerce et sa généralisation au
système éducatif supérieur n'a guère plus d'une
dizaine d'années.
Deux réalités se sont construites autour d'une
finalité : la création d'entreprise. Dans ce cas, création
d'entreprise et entrepreneuriat sont synonymes. On parlera volontiers de
formation à l'entrepreneuriat. Ce type de formation est envisagé
avant tout comme la sommation de différents thèmes (aspects
juridiques, techniques, organisationnels, financiers...). Face aux limites de
cette première orientation, des formations se sont construites autour du
raisonnement suivant : l'entrepreneuriat peut être
considéré comme un processus finalisé qui se
caractérise par sa complexité ce qui implique d'envisager
différemment la façon de former. La formation et ses
différents aspects (sensibiliser, informer, accompagner) est l'une des
incitations majeure à l'entrepreneuriat.
[...] Innover et entreprendre sont deux activités
à forte valeur ajoutée, intimement liées. A. D'Iribarne,
1989, présente trois niveaux de compétences : « Les
compétences d'imitation permettant de reproduire à l'identique
des actions sans en comprendre les principes. Les compétences de
transposition, permettant, partant d'une situation donnée, de faire face
à des situations proches, en raisonnant par analogie. Les
compétences d'innovation, permettant de faire face à un
problème nouveau, donc avec une solution inconnue, en puisant dans un
patrimoine de connaissances et en recomposant à partir d'elles les
éléments nécessaires à la solution. L'individu doit
donc concevoir, rechercher et créer ». Une formation
entrepreneuriale n'aboutit pas nécessairement à des
créations effectives, mais vise à encourager des attitudes
d'autonomie, de réactivité, de capacités à traduire
des idées en projets, de travailler en équipe ou en
réseau, de développement de soi, autant de qualités
recherchées par les employeurs.
Francis. DANVERS
8ème Biennale de l'Éducation et de la
Formation.
Texte publié par l'Institut National de la Recherche
Pédagogique (INRP), 2006. Questions :
· Situer le texte
· Donner le sens des mots en gras.
· Expliquer le sens des phrases soulignées.
· Établir le plan détaillé du
texte.
2. Correction de l'épreuve
· Situation du texte :
Interprétation du titre : en
annonçant le titre sous forme interrogative, l'auteur pose le
débat sur la dimension innée ou acquise des qualités
nécessaires aux entrepreneurs. Deux tendances se dégagent et
donnent lieu à la problématique de la non pertinence de former
des entrepreneurs dans les écoles et universités soutenant
l'idée qu' « On nait entrepreneur on ne le devient pas
». L'auteur à travers soutient le contraire.
Source du texte : ce texte est une production
de Francis. DANVERS, psychologue, docteur en sciences de l'éducation et
maitre en philosophie. Il est l'auteur de plusieurs ouvrage parmi lesquels :
S'orienter dans la vie, une valeur suprême ?
C'est un texte publié à l'occasion de la Biennale
de l'Éducation et de la Formation en France par l'Institut National de
la Recherche Pédagogique (INRP) en 2006.
· Lecture active du texte :
Sens des mots en gras
Entrepreneurship : mot anglais désignant
l'action de devenir entrepreneur. Son équivalent français selon
l'orthographe est l'entrepreneuriat ou
l'entreprenariat.
Pivot : c'est la pièce maitresse d'un
dispositif. Dans l'économie d'un pays l'entrepreneur joue ce rôle
en ce sens qu'il soutient, par le biais des entreprises, la création des
biens et services qui relancent l'activité économique.
Sens des phrases soulignées
Pourtant l'entrepreneuriat . démarche
optimisée et reproductible à l'infini :
Depuis toujours l'on croyait que l'on nait entrepreneur on ne
le devient pas, mais cette idée est révolue. Comme toutes les
autres, elle est une discipline qu'on essaie de modéliser pour
l'enseigner et en faire bénéficier tout candidat à
l'entrepreneuriat.
· Plan détaillé du texte
:
Ce texte comprend deux parties :
Introduction
I. Définition de l'entrepreneuriat.
A. Création d'entreprise
B. Innovation : essence de l'entrepreneuriat
II. Promouvoir l'entrepreneuriat par la
formation.
A. Évolution des écoles de formation en
entrepreneuriat
B. Limites de la formation
Conclusion
II. Méthodologie du commentaire dirigé d'un tableau
statistique.
|
Les documents statistiques sont couramment utilisés par
la science économique. Cette dernière dans les cours de
méthodologie en économie inclus la manière de traiter le
commentaire dirigé d'un tableau statistique.
1. Présentation de l'épreuve
a. Définir les termes économiques suivants
: Production - Services - Secteur informel
b. Calcul d'indicateurs
Comparer le poids des différentes unités de
production informelles par branches à Dakar en 2003 du document
ci-dessous et interpréter les.
c. Construction graphique
Représenter la structure par branches des parts relatives
des unités de production informelles à Dakar en 2003 avec un
diagramme à barre.
d. Question d'analyse
A partir du document ci-dessous montrer l'impact des
unités du secteur informel à Dakar dans la production et dans les
emplois générés en 2003.
Document : Structure par branche des unités de production
informelles et ensemble des emplois à Dakar.
BRANCHES
|
UNITÉS DE PRODUCTION
|
EMPLOIS
|
Effectifs
|
%
|
Secteur public
|
Secteur privé formel
|
Secteur informel
|
Total
|
Industries
|
86 200
|
30,6
|
6,4
|
35,2
|
28,9
|
28,2
|
-Confection
|
21 100
|
7,5
|
-
|
2,8
|
8,5
|
6,9
|
-Agroalimentaire et autres industries
|
44 000
|
15,6
|
6,4
|
25,1
|
11,5
|
13,3
|
- BTP
|
21 100
|
7,5
|
-
|
7,3
|
8,9
|
7,9
|
Commerce
|
131 000
|
46,5
|
-
|
8,7
|
33,3
|
26,7
|
-de détail dans magasin et commerce de gros
|
30 800
|
10,9
|
-
|
6,7
|
8,6
|
7,7
|
-de détail hors magasin et carburant
|
100 300
|
35,6
|
-
|
2,0
|
24,7
|
19,1
|
Services
|
60 000
|
21,3
|
93,6
|
54,0
|
35,7
|
43,1
|
-Transport
|
11 900
|
4,2
|
5,8
|
11,1
|
5,3
|
6,3
|
-Restauration
|
11 500
|
4,1
|
-
|
3,3
|
2,7
|
2,6
|
-Réparation
|
5 700
|
2,0
|
-
|
2,0
|
4,0
|
3,4
|
-Autres services
|
30 900
|
11,0
|
87,8
|
37,5
|
23,6
|
30,7
|
Pêche
|
4 300
|
1,5
|
-
|
2,2
|
2,1
|
1,9
|
Ensemble
|
281 600
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
Source: Enquête 1-2-3, phase
1, calculs DPS.

2. Correction de l'épreuve
a. Définition des termes économiques
:
Production : c'est une phase de
l'activité économique qui consiste à combiner des facteurs
de production (travail et capital) pour aboutir à la création de
biens et services destinés à la satisfaction des besoins
humains.
Service : c'est un bien immatériel qui
permet de satisfaire un besoin.
Secteur informel : c'est une forme
d'organisation des unités de production caractérisée par
l'absence de réglementation en termes d'activité, de
structuration juridique entre autres critères.
b. Calcul d'indicateurs Comparons le poids des
unités de production informelles à Dakar en 2003.
Quatre branches sont identifiées dans les unités
de production informelle : celle des industries, du
commerce, des services et de la
pêche. Sur l'ensemble des 281 600
unités de production existantes, prés de la
moitié est dans le commerce soit 131 000 unités
(46,5%). La part de ces unités est 31 fois plus
importante que celle de la branche pêche (46,5% contre
1,5%). Par contre la branche des industries représente
prés de 1/3 des unités de production informelles (soit 86 200
pour 30,6%). Elle reste dominée par notamment celle de l'agroalimentaire
et autres industries (7,5% ou 44 000 en valeur absolue). Les unités de
production liées aux services ne sont pas
négligeables soient 60 000 sur les 281 600.
En somme les productions informelles à Dakar sont plus
concentrées dans le secteur tertiaire (46,5% et 21,3%) en raison de son
accessibilité et de minimum de qualification qu'il demande, moyennement
dans le secondaire (30,6%) et très faiblement dans le secteur primaire.
Cela s'explique par l'aversion des populations aux activités
liées au secteur primaire (agriculture, pêche et chasse) mais
aussi à l'absence de moyens qu'exige la transformation industrielle.
c. Représentation graphique

Parts relatives.
1,50%
30,60%
21,30%
Industries Commerce Services Pêche
Diagramme à barre de la structure des
unités de production informelles par branches à Dakar en
2003.
46,50%
Industries Commerce Services Pêche
Production par branches.
Source: Enquête 1-2-3, phase
1, calculs DPS.
d. Question d'analyse
A partir du document ci-dessous montrer l'impact des
unités du secteur informel à Dakar dans la production et dans les
emplois générés en 2003.
Introduction
Face à la pauvreté grandissante, le
développement des activités économiques a fini par
s'installer dans le quotidien des sénégalais en
général et particulièrement les dakarois. Cette situation
modifie les rapports en termes de production et d'emploi entre secteur moderne
et informel.
La Production consiste à combiner des facteurs (travail
et capital) pour aboutir à la création de biens et services
destinés à la satisfaction des besoins humains. Le Secteur
informel est une forme d'organisation des unités de production
caractérisée par l'absence de réglementation en termes
d'activité, de structuration juridique entre autres critères.
Cette production du secteur informel offre des emplois qui représentent
l'ensemble du travail fourni au sein d'une économie nationale, par
l'ensemble de la population active
qui n'est pas au chômage. Quel est le poids de ce secteur
informel dans la production et les emplois générés
à Dakar?
Nous traiterons la production des unités informelles dans
ses différentes variantes et enfin analyserons les formes d'emploi
qu'elles génèrent dans la capitale sénégalaise.
Développement
A travers le document apparaît les différentes
branches investies par les unités de production qui à Dakar.
I. Formes de production des unités informelles de
Dakar en 2003 :
Quatre branches sont identifiées dans les unités de
production informelle : celle des industries, du
commerce, des services et de la
pêche.
A. Une tertiarisation des unités de production
:
Sur l'ensemble des 281 600 unités de
production existantes, prés de la moitié est dans le
commerce soit 131 000 unités (46,5%). Les dakarois,
lorsqu'ils sont actifs se concentrent dans la vente de « de détail
hors magasin et carburant ». Cette sous branche occupent les 100 300
unités. Quant aux services, ils tournent autour du transport, de la
réparation et restauration et occupent 21, 30% des unités de
production soit 60 000 en valeur absolue en 2003. En somme 67,8% des
unités sont dans le secteur tertiaire ce qui s'explique par le fait que
le commerce et les services sont plus accessibles à la population pour
développer des stratégies de réduction de la
pauvreté puisque ne demandant un faible niveau de qualification.
B. Un secteur primaire inexistant :
Seulement 1,5% des unités de production du secteur
informel soit 4 300 fournissent les ressources halieutiques aux Dakarois. Il ne
fait état nullement des activités agricoles. Pourtant la capitale
sénégalaise est plutôt tournée vers le
développement des activités maritimes, car étant une
presqu'île. On pourrait penser que les Dakarois, pour leurs besoins de
consommation primaire sont dépendants des autres parties du
Sénégal surtout lorsque l'on sait que les entreprises du secteur
moderne investit très rarement l'agriculture, la pêche et
autres.
Par contre la branche des industries
représente prés de 1/3 des unités de
production informelles (soit 86 200 pour 30,6%). Elle reste dominée
par notamment celle de
l'agroalimentaire et autres industries (7,5% ou 44 000 en valeur
absolue). Elle affiche un potentiel qui n'est pas totalement exploité
dans la capitale sénégalaise.
II. Le poids des emplois dans les unités
informelles :
La structure des emplois dans la capitale du
Sénégal en 2003 révèlent trois sources : les
emplois provenant du secteur public, du secteur privé formel et du
secteur informel.
A. Une tertiarisation du secteur public :
Concernant le secteur public, les capacités d'emplois
sont orientées pour plus de 90% vers la branche des services, alors que
la branche des industries ne prend que 6,4%. Ceci montre la presque inexistence
des investissements publics pour développer un tissu industriel
performant à Dakar. Les uniques industries qui opèrent à
Dakar sont tournées vers l'agroalimentaire et autres types d'industries
localisées pour la plupart dans la zone franche industrielle. La main
d'oeuvre de la capitale du secteur public reste en majorité
formée d'agents de l'administration.
B. Des emplois portés par les secteurs
privé et informel :
Le secteur privé à Dakar répartit
majoritairement ses créations d'emplois entre l'industrie et les
services (respectivement 35,2% et 54%). Il surclasse le public dans
l'agroalimentaire (25,1% contre 6,4%). On assiste à une
répartition des emplois plus équilibrée dans le secteur
informel entre les branches des industries, du commerce et des services
(respectivement 28,9%, 33,3% et 35,7%). Les employés de la branche
pêche se retrouvent dans le secteur informel et privé formel.
En somme, comme dans les unités de production les
emplois à Dakar en 2003 sont concentrés dans le secteur tertiaire
(26,7% et 43,1%), légèrement dans le secondaire (28,2%) et
très faiblement dans la pêche (1,9%).
Conclusion
Le secteur privé et informel ont contribué pour
beaucoup dans la création de richesse et la redistribution des revenus
à Dakar en 2003. Cette analyse montre la léthargie dans laquelle
se trouve notre secteur public et son incapacité à
générer de la valeur ajoutée puisque dominé par des
employés de la branche des services. Seulement, la part toujours
importante des activités de l'informelle laissent à croire que
des efforts de formalisation
des unités de production sont à fournir pour plus
de recettes publiques et plus d'investissement national à Dakar.
III. Méthodologie de la question
synthèse.
1. Présentation de l'épreuve
A. Travail préparatoire
· Définir les termes économiques
suivants : Valeur ajoutée - Chiffre d'affaires - Secteur
informel
· Interpréter les chiffres et les phrases
soulignés des documents 2 et 3.
· Calcul d'indicateurs
Comparer l'évolution en part relative de la valeur
ajoutée du secteur informel à Dakar des différentes
branches en 2003.
· Représentation graphique
Représenter par un diagramme à secteur
rectangulaire la valeur ajoutée du secteur informel à Dakar des
différentes branches en 2003 (document 3).
B. Question de synthèse
A l'aide du travail préparatoire et des documents
annexés, montrez la problématique du secteur informel dans
l'économie et son impact dans la création de richesse.
Document 1 :
Au second trimestre 2003, la région de Dakar compte
281 600 unités de production informelles (UPI), employant 434 200
personnes dans les branches marchandes non agricoles. Ce chiffre montre
l'importance économique des activités informelles pour la
population de la capitale puisqu'il y a plus d'UPI que de ménages dans
Dakar. En moyenne, chaque ménage de Dakar tire l'ensemble ou une partie
de ses revenus en dirigeant une unité de production informelle. Si les
UPI se concentrent dans les secteurs de circulation, notamment commerciaux, les
activités de type industriel jouent un rôle non
négligeable.
Le secteur informel se caractérise par une très
grande précarité des conditions d'activité. Près de
80% des UPI sont abritées par des installations de fortune, ce qui les
prive d'accès aux principaux services publics (eau,
électricité, téléphone).
Méconnues des services de l'Etat, les UPI apparaissent
plus comme un secteur de développement spontané des
activités économiques des ménages que comme une
stratégie de contournement de la législation en vigueur. Mais
l'absence de numéro d'enregistrement statistique (NINEA) ne signifie pas
que le secteur informel ne soit pas fiscalisé, puisque 5% des UPI payent
la patente. Cependant, la part des impôts et taxes payés à
l'Etat reste faible, n'atteignant que 1,9% de la valeur ajoutée totale
du secteur. La multiplication des créations d'UPI au cours des
dernières années traduit la montée en puissance du secteur
informel comme mode d'insertion privilégié de la main-d'oeuvre.
Mais elle s'accompagne aussi d'une précarisation croissante au sein
même du secteur informel.
Extrait de « le secteur informel dans la région de
Dakar Performances, insertion, perspectives » Enquête 1-2-3
Document 2 :
Selon les statistiques de l'OCDE, l'économie informelle
augmente depuis plusieurs
années pour atteindre dans les années 2000 de
10 à 20 % du PIB des pays développés.
Variée dans ses formes, difficile à saisir et à
mesurer, l'économie informelle a malgré tout une
caractéristique constante et largement reconnue : son fort dynamisme
entrepreneurial. Les recherches en entrepreneuriat, toujours plus
nombreuses et reconnues dans le champ académique des sciences de
gestion, n'y attachent paradoxalement que très peu d'importance.
[...] L'économie informelle recouvre selon l'OCDE
toutes les activités où il n'existe pas de lien entre une
activité économique et une unité institutionnelle reconnue
et où la production issue de l'activité ne peut être
échangée sur un marché (OCDE, 2002, p. 20). Cette
économie, essentiellement composée de toutes petites
organisations, offre de multiples opportunités et connaît de
façon structurelle une forte dynamique entrepreneuriale (ILO, 1993;
OECD, 2002). [...] L'entrepreneuriat dans l'économie informelle semble
représenter une pratique insignifiante, contrainte, limitée,
peu
ambitieuse, sans noblesse, sans meilleure pratique, sans
leader, sans héros, bref, sans intérêt ! Enfin presque, car
il existe tout de même quelques écrits avec notamment un
numéro spécial paru tout récemment dans la revue
Journal of Small Business & Entrepreneurship qui pose la question
des activités entrepreneuriales dans des contextes économiques
qui dépassent le cadre formel (McElwee, 2009). Mais la portée de
ces travaux est encore restreinte et les résultats produits ne sont pas
suffisamment pris en considération par la communauté scientifique
pour interroger le « véritable entrepreneuriat », celui dont
il est question dans les manuels des Business Schools qui décrivent et
expliquent l'entrepreneuriat créateur de valeur, l'entrepreneuriat
innovant et reconnu avec ses exemples mythiques tels que Google et Facebook.
Tout comme les économistes, la majorité des
gestionnaires ne s'intéressent qu'à la « richesse visible
[car] son champ naturel est celui de l'économie officielle,
privée ou publique. (...) Elle ne saisit donc l'échange et la
production que lorsqu'ils s'inscrivent dans ces deux formes de socialisation
particulières que sont l'État et le marché»
(Rosanvallon, 1980, p.2).
Extrait des écrits de, « L'entrepreneuriat au
sein de l'économie informelle des pays développés : une
réalité oubliée ? » Texte de Sylvain Bureau
et Jacqueline Frendt Enseignants à l'École polytechnique -
CNRS
Document 3 : Chiffre d'affaires, production et valeur
ajoutée du secteur informel (données annuelles en milliards de
FCFA)
BRANCHE
|
Chiffre d'affaires
|
Production
|
Valeur ajoutée
|
Industries
|
199,3
|
196,4
|
134,5
|
-Confection
|
52,2
|
51,6
|
33,9
|
-Agroalimentaire et autres industries
|
78,9
|
76,6
|
38,8
|
- BTP
|
68,2
|
68,2
|
61,8
|
Commerce
|
456,1
|
157,4
|
129,9
|
-de détail dans magasin et commerce de gros
|
196,0
|
70,0
|
59,9
|
-de détail hors magasin et carburant
|
260,1
|
87,4
|
70,0
|
Services
|
145,2
|
135,4
|
77,7
|
-Transport
|
59,4
|
52,2
|
30,1
|
-Restauration
|
43,7
|
41,6
|
13,7
|
-Réparation
|
10,2
|
9,7
|
7,5
|
-Autres services
|
31,9
|
31,9
|
26,4
|
Pêche
|
19,6
|
19,6
|
14,2
|
Ensemble
|
820,2
|
508,8
|
356,3
|
|
Source : Enquête 1-2-3 2003, phase
2, DPS.
2. Correction de l'épreuve
A. Travail préparatoire
· Définitions des termes
économiques
Valeur ajoutée : c'est la valeur
née de la différence entre la production en valeur et les
consommations intermédiaires. Elle la base de répartition de tous
les agrégats en comptabilité nationale.
Chiffre d'affaires : il représente la
valeur monétaire moyenne de la production physique d'une entreprise
à une date précise.
Secteur informel : c'est une forme
d'organisation des unités de production caractérisée par
l'absence de réglementation en termes d'activité, de
structuration juridique entre autres critères.
· Calcul d'indicateurs
Valeur ajoutée branche industrie
Part relative branche industrie = x 100
Somme des valeurs ajoutées
Valeur ajoutée sous branche confection
Part relative sous branche Confection = x 100
Somme des valeurs ajoutées
Le reste des calculs est complété dans le tableau
ci-dessous :
BRANCHE
|
Valeur ajoutée
|
%
|
Industries
|
134,5
|
37,8
|
-Confection
|
33,9
|
9,5
|
-Agroalimentaire et autres industries
|
38,8
|
10,9
|
- BTP
|
61,8
|
17,4
|
Commerce
|
129,9
|
36,5
|
-de détail dans magasin et commerce de gros
|
59,9
|
16,9
|
-de détail hors magasin et carburant
|
70,0
|
19,6
|
Services
|
77,7
|
21,8
|
-Transport
|
30,1
|
8,4
|
-Restauration
|
13,7
|
3,8
|
-Réparation
|
7,5
|
2,2
|
-Autres services
|
26,4
|
7,4
|
Pêche
|
14,2
|
3,9
|
Ensemble
|
356,3
|
100%
|
|
· Interprétation :
Variée entrepreneurial : les
activités de l'économie informelle ne sont pas
exclusivement coincées dans un seul secteur
traditionnel que nous connaissons. Elles peuvent relever des trois, toutefois
leur constante est qu'elles suscitent le développement de l'esprit
d'entreprise.
199,3 : à Dakar, en 2003, le
chiffre d'affaires moyen des industries du secteur informel est estimé
à 199 300 000 000F Cfa selon l'Enquête 1-2-3 2003, phase 2,
DPS.
· Représentation graphique
Diagramme à secteur rectangulaire de la valeur
ajoutée par branches du secteur informel à Dakar en
2003.
Industries Commerce Services Pêche

Part relatives
40
25
20
35
30
15
10
5
0
Valeur ajoutée par branches.
Pêche
Autres services Réparation Restauration Transport
Détail hors magasin Détail dans magasin BTP
Agroalimentaire Confection

Source : Enquête 1-2-3 2003, phase
2, DPS.
B. Question de synthèse :
A l'aide du travail préparatoire et des documents
annexés, montrez la problématique du secteur informel dans
l'économie et son impact dans la création de richesses.
Introduction :
(Amener le sujet): La problématique de la
croissance se pose avec acuité dans les économies des pays,
particulièrement de celles en développement. Par tous les moyens
on essaie de la booster en espérant améliorer le niveau de vie
des populations. A coté des secteurs normalisés de la
comptabilité nationale, subsiste un secteur dit informel, qui contre
toute attente contribue à ce processus de création de
richesses.
(Définir les termes et poser la
problématique) : Le secteur informel est une forme d'organisation
des unités de production caractérisée par l'absence de
réglementation en termes d'activité et de structuration juridique
entre autres. Devenant de plus en plus significatif, il devient opportun de
s'interroger sur la place qu'il occupe dans l'économie d'un pays.
(Annoncer le plan) : Pour mener à bien cette
analyse, nous tenterons de le caractériser en premier lieu pour mieux en
circonscrire l'impact dans ce processus de création de richesse.
Développement :
I. Caractérisation du secteur informel
:
Le secteur informel se caractérise par une très
grande précarité des conditions d'activité. Dans la
capitale Dakaroise plus de 80% des unités de production informelles sont
dans des abris de fortune où il manque l'eau et
l'électricité (document 1).
A. Un secteur difficile à circonscrire :
La difficulté à circonscrire les
activités du secteur informel nait du constat de l'Organisation de
Coopération et de Développement Economiques (OCDE) à les
mettre dans une unité institutionnelle résidente. Il regroupe
toutes les activités économiques qui naissent de façon
spontanée dont la contribution à la croissance ne peut plus
être négligée (356,3 milliards à Dakar en 2003).
Enfin, malgré cette contribution, les économistes des
pays développés ne partagent pas ces positions,
considérant son impact très négligeable dans
l'entrepreneuriat (document 2).
B. Spécificité des pays en
développement :
Ce qui fait la spécificité des pays en
développement réside dans le fait que secteur privé formel
et secteur informel cohabitent cote à cote et entretiennent des
échanges. En plus, le secteur informel dans ces pays est d'un dynamisme
remarquable. Il contribuerait pour 20% en moyenne dans la formation du PIB
global au Sénégal.
L'autre fait est que l'on se trompe sur la dimension fiscale
de ce secteur pensant qu'il ne paye pas d'impôt. Le document 1
précise que « l'absence de numéro d'enregistrement
statistique (NINEA) ne signifie pas que le secteur informel ne soit pas
fiscalisé, puisque 5% des UPI (unités de production
industrielles) payent la patente ». C'est la dimension florissante des
activités qui ne reflètent pas le niveau de fiscalisation du
secteur informel au point de le classer dans ce qui ne paye pas
l'impôt.
II. Impact dans la création de richesses
:
Il n'est pas toujours facile d'apprécier la contribution
de l'économie informelle dans un système où elle n'est que
rarement prise en compte dans les statistiques nationales.
A. Augmentation de la production
La contribution des UPI (unités de production
industrielles) dans l'économie nationale est mesurée par la
quantité de richesses qu'elles mettent à la disposition de
celle-ci. A Dakar, en 2003, le Chiffre d'affaires en moyenne est de 820,2
milliards, 508,8 milliards pour la production et 356,3 milliards de francs Cfa
pour la Valeur ajoutée (document 3). Même dans les pays
développés l'économie informelle augmente de plus en plus
et atteint jusqu'à 10 à 20% du PIB en 2000 (document 2).
B. Création d'emplois
L'ensemble de cette production nationale correspond à
un système de redistribution de revenu dans la population. Sur les 281
600 unités de production informelles à Dakar, le nombre d'emplois
crées tourne autour de 434 200 personnes, rien pour le second trimestre
de 2003 (document 1). Et toujours dans ce même document il est dit «
En moyenne, chaque ménage de Dakar tire l'ensemble ou une partie de ses
revenus en
dirigeant une unité de production informelle ».
Les données de l'ANSD, ESPS 2005 laissent entrevoir que le secteur
informel contribue pour 91,4% à la réduction de la
pauvreté à Dakar. Que dire de ce secteur si ce n'est qu'il
apparaît comme un instrument de lutte contre la pauvreté dans les
pays en développement.
Conclusion
Au terme de cette analyse, il est possible de conclure que le
poids du secteur informel dans une économie se mesure sur le niveau de
développement de celle-ci. Apparaissant souvent comme la cheville
ouvrière du secteur privé, l'entrepreneuriat informel est «
insignifiant » dans les économies des pays
développés. Il y a aussi que secteur informel ne rime pas
toujours avec absence de fiscalité, mais plutôt faible
fiscalité. Parfois même, il est sciemment choisi comme
stratégie par certains entrepreneurs à des fins de fraudes ou
fuites fiscales. Compte tenu de tous ces paramètres et de son poids dans
la réduction de la pauvreté au Sénégal, on
gagnerait à sa formalisation pour en faire profiter au maximum l'Etat et
les populations.
IV. Etude de leçons
1. Leçon I : l'impact de l'entrepreneuriat sur
la croissance.
PROTOCOLE PÉDAGOGIQUE
FICHE PÉDAGOGIQUE
FICHE N° : 01
|
ÉCONOMIE GÉNÉRALE
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|
EFFECTIF : 25 élèves
|
DURÉE : 1heures
|
|
COURS : Terminale G
|
TITRE DE LA LEÇON : L'IMPACT DE
L'ENTREPRENEURIAT SUR LA CROISSANCE.
OBJECTIF D'APPRENTISSAGE :
Au terme de la leçon, les élèves,
à partir des activités proposées en classe, devront
être capables d'analyser l'impact de l'entrepreneuriat sur la
création de richesses, en partant des indicateurs de croissance avec le
minimum d'erreur.
DOMAINE TAXONOMIQUE : Cognitif NIVEAU
TAXONOMIQUE : Compréhension
MICRO OBJECTIF 1 : A partir des activités
proposées, d'apprécier le niveau de la productivité.
MICRO OBJECTIF 2 : A l'aide des
activités, d'apprécier les indicateurs de l'entrepreneuriat.
PREREQUIS A VERIFIER : croissance, entrepreneuriat
MATERIELS NECESSAIRES : Tableau blanc,
marqueurs, éponge, règle, etc. SOURCES DOCUMENTAIRES
:
Sciences économiques et sociales 2e nouveau
programme, collection C.-D. Echaudemaison, éd. NATHAN, Paris, Avril
2000, p. 148Initiation économique et sociale, seconde,
C.-D.
Echaudemaison, éd. NATHAN, p. 108
Notes de cours du professeur (fiche de contenu)
DÉROULEMENT
ÉTAPES
|
OBJECTIFS D'ÉTAPE
|
|
CONTENUS CLES
|
ACTIVITÉS
|
|
UTILISATION DES SUPPORTS DIDACTIQUES
|
TYPE D'ÉVALUATION
|
RÉPARTITION DU
CRÉDIT HORAIRE
|
PROFESSEUR
|
|
ÉLÈVES
|
INTRODUCTION
|
Assurer les préalables qui permettent
la réussite et le bon déroulement de la leçon.
|
·
·
·
·
|
Vérification le poste de travail
Vérification des absences
Vérification des pré-requis et prénotions
Annonce et
|
· Saluer, balayer du regard la classe et effacer le
tableau
· Sortir les supports de cours
· Faire l'appel et relever les absences
· Poser les questions suivantes et remédier le cas
échéant :
-Quelqu'un peut il nous rappeler ce
qu'est la croissance? -Qu'est-ce que l'entrepreneuriat?
· faire adhérer
|
·
·
·
|
Les élèves répondent présents
Les élèves répondent aux
questions
Les élèves
|
·
·
|
Avec la liste d'appel
Avec le
|
Évaluation diagnostique
|
10 mn
|
|
|
|
justification de l'objectif du jour
(qui est ici le
titre de la
section)
· Motivation des élèves
|
les élèves à l'objectif du jour
· Expliquer l'utilité de cette leçon dans
leur vie scolaire et professionnelle
· Placer la leçon dans la suite du programme
|
écrivent le titre de la leçon dans leurs
cahiers de cours
|
marqueu r au
tableau
|
|
|
APPRENTISSAGE DU JOUR
|
MO1 :
A partir des activités
proposées, d'apprécier le niveau de la
productivité.
|
· La production des entreprises dans l'économie
· L'apport de l'informel
|
Activation
-Quels sont les
secteurs d'activité qui marchent le plus au
Sénégal?
· Le professeur part des
réponses des élèves et
donnent la synthèse.
|
En plénière
· Les élèves réagissent à
volonté
· Les élèves prennent note
|
· Avec des questions -
réponses
· Avec la fiche de contenu
|
Evaluation Formative
|
20mn
|
|
|
MO2 :
A l'aide des
mêmes activités, d'apprécier le niveau
des
emplois crées par les entreprises.
|
·
·
·
|
Emplois crées
Revenus distribués
Réduction pauvreté
|
·
·
|
Le professeur propose une activité
Le professeur donne la
sythèse
|
· Les élèves traitent l'activité
· Les élèves prennent note
|
·
·
|
Avec l'activité proposée en classe
Avec la fiche de contenu
|
Evaluation Formative
|
20 mn
|
SYNTHÈSE- ÉVALUATION
|
Vérifier l'atteinte de l'objectif du jour
|
·
|
Activité ou jeux de questions réponses
|
·
·
|
Le professeur donne une activité aux
élèves
Le professeur remédie le cas échéant,
synthétise et conclue la séance.
|
En groupe de
|
·
|
A partir de
l'activité donnée
en classe
|
Evaluation formative
Evaluation Finale
|
10mn
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FICHE DE CONTENU TITRE : L'IMPACT DE
L'ENTREPRENEURIAT SUR LA CROISSANCE
Introduction
La création d'entreprises et le déclin ou la
sortie du marché des entreprises moins productives sont
considérés comme des facteurs essentiels du dynamisme de ces
entités et de la croissance économique. On estime que les jeunes
entreprises contribuent à réorienter les ressources vers de
nouveaux marchés, qu'elles sont particulièrement innovantes et
qu'elles jouent un rôle important comme créateurs d'emplois. Selon
les données disponibles, l'esprit d'entreprise pourrait bien
contribuer de manière significative à la réalisation
d'objectifs clés de la politique gouvernementale. L'entrepreneuriat est
un moyen efficace d'atteindre certains objectifs gouvernementaux - mais pas
tous - et, à court terme du moins, un certain nombre d'arbitrages
s'imposent. Les entrepreneurs sont la force motrice des PME. Or ces entreprises
jouent un rôle structurel et dynamique important dans toutes les
économies. Les principaux domaines dans lesquels l'intensification de
l'activité entreprenariale peut contribuer de manière
significative à la réalisation d'objectifs spécifiques de
l'action gouvernementale sont les suivants :
I. Entrepreneuriat-productivité-croissance
:
La productivité mesure le rendement des facteurs de
production, et l'entrepreneur « kirznerien », d'une part, en
découvrant par l'arbitrage des opportunités de profit
précédemment inexploitées contribue à augmenter
l'efficience économique et technologique de l'économie et,
d'autre part, en découvrant les possibilités offertes par le
progrès technologique qui permet aussi une utilisation plus efficiente
des ressources, agit positivement sur la productivité des facteurs.
Ainsi, l'action de l'entrepreneur apparaît au coeur d'une explication de
la croissance économique. (BOETTKE et COYNE, 2003, pp. 73-74).
TD :
Dans une étude de l'OCDE (OCDE, 2001d), on constate
qu'il existe une corrélation positive entre le niveau
d'entreprenariat (mesuré en pourcentage de création
d'entreprises) et la croissance dans les économies de
l'OCDE. Par ailleurs, dans le cadre du Projet de l'OCDE sur la croissance, on a
observé les liens micro-économiques avec la hausse de la
productivité entre 1989 et 1994 ; on a ainsi constaté que sur
sept des dix pays de l'OCDE analysés, l'émergence de nouvelles
entreprises avait eu des répercussions significatives favorables sur la
productivité globale. C'est dans le secteur des hautes technologies -
où les nouvelles entreprises jouent généralement un
rôle important - que la contribution des processus dynamiques est la plus
sensible.
[...] La hausse de la productivité entraîne
fréquemment la « destruction » d'emplois, en ce sens qu'elle
fait baisser les coûts, renforce l'efficience, accroît la
compétitivité, permettant ainsi aux entreprises de rivaliser et
de s'agrandir. Toutefois, les gains de productivité libèrent
aussi les travailleurs pour d'autres activités, souvent plus productives
et plus précieuses. A plus long terme, l'essentiel de la croissance
économique résulte d'une meilleure efficience dans
l'activité et non de l'augmentation en soi des facteurs de production.
Comme une partie de ce gain de productivité demeure inexpliquée,
Baumol (2002, pp. 58-59) fait valoir que le capital entreprenarial est
probablement à l'origine d'une part importante de la croissance que ne
parviennent pas à expliquer les modèles traditionnels de
simulation des fonctions de production. Selon des ouvrages récemment
parus, le capital entreprenarial pourrait être une sorte de «
chaînon manquant » permettant d'expliquer certaines variations de
performances économiques (Acs et Audretsch, 2003).
Extrait du document « promouvoir
l'entreprenariat et les pme innovantes dans une économie mondiale :
vers une mondialisation plus responsable et mieux partagée
». OCDE.
Questions :
1. Quels types de relations lient entreprenariat et croissance ?
Expliquer
2. Par quel mécanisme l'entreprenariat agit-il sur la
croissance dans ce texte ? II. Entrepreneuriat-création
d'emploi-réduction pauvreté :
·
Création d'emploi
L'activité entreprenariale peut créer des emplois
étant donné que les entrepreneurs sont en quête de
débouchés et de profits, cherchent à concrétiser
leurs ambitions, voire à
oeuvrer à leur épanouissement personnel.
Ajoutons que cette activité contribue au maintien et à la
sécurisation des emplois existants en plus d'en créer de
nouveaux. Comme la création d'emplois constitue une priorité pour
les gouvernements de presque tous les pays Membres et non membres de l'OCDE, la
capacité de création d'emplois des entrepreneurs présente
donc un intérêt majeur pour la plupart d'entre eux. Des emplois
sont créés lorsque des entreprises voient le jour ou
s'agrandissent. En comparant le nombre de créations et le nombre de
destructions d'emplois, on obtient la création nette d'emplois.
· Lutte contre la pauvreté
Les efforts des pouvoirs publics ont surtout porté sur
l'aide à des groupes cibles pour la création de
micro-entreprises, généralement par le biais de la fourniture
d'un microfinancement à faible taux d'intérêt. Mises en
oeuvre dans de nombreux pays non membres, ces mesures, qui se sont
révélées remarquablement efficaces, sont parfaitement
illustrées par la réussite de la Grameen Bank. Les
micro-entreprises sont importantes en soi et ce, pour deux raisons
étroitement liées :
- à terme, elles peuvent servir de terreau sur lequel
se développeront de nouvelles entreprises tout en contribuant à
la croissance de celles qui existent et au renouvellement économique
nécessaire pour préserver la compétitivité
internationale. Au départ, la quasi-totalité des PME sont des
microentreprises, en ce sens qu'elles sont d'abord des projets portés
par une seule personne ou un petit nombre d'individus;
- dans l'immédiat, elles peuvent constituer une
alternative au chômage, tout en offrant un moyen de lutter contre la
pauvreté et les inégalités sociales. La plupart des
micro-entreprises ne recrutent pas mais créent un emploi (même
s'il n'est qu'à temps partiel) pour l'entrepreneur.
Dans toutes les économies, l'entreprenariat offre
davantage de possibilités d'ascension sociale aux groupes
défavorisés. D'un pays et d'une région à l'autre,
on observe d'importantes disparités dans l'activité
entreprenariale des différents groupes de population.
2. Leçon II : Distinguer les différents
types d'entreprises
PROTOCOLE PÉDAGOGIQUE
FICHE PEDAGOGIQUE
FICHE N° : 02
|
ÉCONOMIE GÉNÉRALE
|
|
EFFECTIF : 40 élèves
|
DURÉE : 1heures
|
|
COURS : Seconde G
|
TITRE DE LA LEÇON : DISTINGUER LES
DIFFÉRENTS TYPES D'ENTREPRISES OBJECTIF D'APPRENTISSAGE :
Au terme de la leçon, les élèves,
à partir des activités proposées en classe, devront
être capables de discerner les formes d'entreprises existant dans leur
communauté en donnant des exemples pour chacune avec le minimum
d'erreur.
DOMAINE TAXONOMIQUE : Cognitif
NIVEAU TAXONOMIQUE : Compréhension
MICRO OBJECTIF 1 : A partir des activités
proposées, identifier l'entreprise par l'activité.
MICRO OBJECTIF 2 : A l'aide des mêmes
activités, identifier l'entreprise par le statut juridique.
PREREQUIS & PRENOTIONS A VERIFIER :
activité économique, statut MATERIELS
NECESSAIRES : Tableau blanc, marqueurs, éponge, règle,
etc. SOURCES DOCUMENTAIRES :
Sciences économiques et sociales 2e nouveau
programme, collection C.-D. Echaudemaison, éd. NATHAN, Paris, Avril
2000, p. 114.
Initiation économique et sociale,
seconde, C.-D. Echaudemaison, éd. NATHAN, p. 80
Notes de cours du professeur (fiche de contenu)
Module du BIT, Culture d'entreprise, CLE, version 2009
DÉROULEMENT
ÉTAPES
|
OBJECTIFS D'ÉTAPE
|
|
CONTENUS CLES
|
ACTIVITÉS
|
|
UTILISATION DES SUPPORTS DIDACTIQUES
|
TYPE D'ÉVALUATION
|
RÉPARTITION DU
CRÉDIT HORAIRE
|
PROFESSEUR
|
|
ÉLÈVES
|
INTRODUCTION
|
Assurer les préalables qui permettent
la réussite et le bon déroulement de la leçon.
|
·
·
·
·
|
Vérification du poste de travail
Vérification des absences
Vérification des pré-requis et prénotions
Annonce et
|
· Saluer, balayer du regard la classe et effacer le
tableau
· Sortir les supports de
cours
· Faire l'appel et relever les absences
· Poser les questions suivantes et remédier le cas
échéant :
-Quelqu'un peut il nous rappeler ce
qu'est l'activitééconomique?
- Quel est l'agent économique qui
produit les biens et services ?
· faire adhérer les
|
·
·
·
|
Les élèves répondent présents
Les élèves répondent aux
questions
Les élèves
|
·
|
Avec la liste d'appel
|
Evaluation diagnostique
|
10 mn
|
|
|
|
·
|
justification de l'objectif du jour (qui est ici le
titre de la
section)
Motivation des élèves
|
élèves à
l'objectif du jour
· Expliquer l'utilité de cette leçon dans
leur vie scolaire et professionnelle
· Placer la leçon dans la suite du programme
|
écrivent le titre de la leçon dans leurs
cahiers de cours
|
·
|
Avec le marqueu r au
tableau
|
|
|
|
APPRENTISSAGE DU JOUR
|
MO1 :
A partir
des activités proposées, identifier l'entreprise
par l'activité.
|
·
·
·
·
·
|
Définition Entreprise commerciale Entreprise agricole
Entreprise de service
Entreprise industrielle
|
Activation
-Comment
définissez -vous la notion d'entreprise?
· Le professeur part des
réponses des élèves et
donnent la synthèse.
· Activité 1: le professeur demande aux
élèves de
classer les entreprises dans
|
En plénière
· Les élèves réagissent à
volonté
· Les élèves prennent note
· Les élèves traitent l'activité
|
·
·
|
Avec des questions réponses
Avec la fiche de contenu
|
·
|
Evaluation Formative
|
20 mn
|
|
|
|
|
leur communauté
|
|
|
|
|
|
· Sociétés de personnes
· Sociétés de capitaux
|
-Que veut dire la notion de statut?
· Le professeur part des
réponses des élèves et
donnent la synthèse.
· Activité 2 : classer les sociétés de
leur communauté
|
· Les élèves réagissent à
volonté
· Les élèves prennent note
|
· Avec des questions réponses
· Avec la fiche de contenu
|
· Evaluation Formative
|
20 mn
|
SYNTHÈSE- ÉVALUATION
|
Vérifier
l'atteinte de l'objectif du jour
|
· Activité ou jeux de questions réponses
|
· Le professeur des questions sur les concepts
déjà vus
· professeur rectifie le cas échéant
|
· Les élèves réagissent
· Les élèves corrigent le
cas échéant
|
A partir de l'activité donnée en classe
|
Evaluation formative
Evaluation Finale
|
10mn
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
FICHE DE CONTENU
LEÇON : DISTINGUER LES DIFFÉRENTS TYPES
D'ENTREPRISES DÉFINITION :
Une entreprise, ou société, est
une structure économique et sociale et juridique qui regroupe des moyens
humains, matériels, immatériels (service) et financiers, qui sont
combinés de manière organisée pour fournir des Biens ou
des Services à des Clients dans un environnement concurrentiel (le
marché). Elle peut être classée selon l'activité et
le statut juridique.
I. SELON L'ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE
Suivant l'activité économique on distingue
- des entreprises de production : et les
élèves donnent des exemples (transformation d'aliments et
produits dérivés, Manufacture de tabac, Raffineries de
pétrole et industries connexes );
- des entreprises commerciales : vente de
vêtements et accessoires, Magasins de meubles, décoration et
équipement de bureau
- des entreprises agricoles : la SUNEOR,
II. SELON LE STATUT JURIDIQUE
Suivant le statut juridique on distingue :
- des sociétés de personnes : l'entreprise
individuelle, la société en nom collectif, la
société en commandite simple
- des sociétés de capitaux : la
Société à responsabilité limitée SARL, la
Société anonyme SA.
NB : on parle aussi d'entreprise privée et d'entreprise
publique.
Activité : A partir de votre
communauté, dresser une liste de dix entreprises et faites une
classification de celles-ci suivant l'activité et le statut
juridique.
Bibliographie.

Rapport annuel de la situation économique et sociale du
Sénégal, Edition 2009, chapitre démographie.
Banque de données Économiques et financières
Version définitive 2008 et provisoire 2009, ANSD.
Extrait de Actu entreprises n°10, novembre 2009,
facteurs déterminants de la croissance des entreprises
sénégalaises.
Document de Stratégie de la Réduction de la
Pauvreté.
Mesures incitatives à l'entreprenariat au
Sénégal session: renforcement des capacités du secteur
privé et promotion de l'entreprenariat renforcement des capacités
pour le développement du secteur prive en Afrique
Note de synthèse des rapports de
référence de la 2e conférence de l'OCDE des ministres en
charge des petites et moyennes entreprises (PME) intitulé :
Promouvoir l'entreprenariat et les PME innovantes dans une économie
mondialisée, Istanbul, Turquie 3-5 juin 2004.
Direction de la Prévision et des Statistiques du
Sénégal.
Une voie pour sortir de la pauvreté, développer
l'entreprenariat rural, ONUDI.-
Vincent, Économie générale, initiation
aux concepts et aux outils de l'économie, Centre National de
Promotion Rurale.
Marcus, entrepreneuriat et croissance, une conjonction
évidemment favorable ?
K. Justin, Problématique de l'entrepreneuriat
immigré en république démocratique du Congo : essai de
validation d'un modèle.
F. Elimane, Rapport du « Programme
Sénégalo-Allemand Promotion de l'Emploi des Jeunes en Milieu
Urbain », 2006.
M. Jacques, Création d'emploi au Sénégal.
Article extrait du magazine « Les Échos de la Banque mondiale
». Numéro 6 - Novembre 2007.
B. Sylvain, F. Jacqueline « L'entrepreneuriat au sein de
l'économie informelle des pays développés : une
réalité oubliée ? »
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